D.159 – La prière – Partie 7

 

par James-H. Mac Conkey

VII –

PRIÈRE ET GUÉRISON

 

La vérité concernant cette phrase importante sur la prière peut être considérée sous quatre chefs, à savoir :

Dieu est-Il capable de guérir ?

Arrive-t-il que Dieu guérisse ?

Dieu guérit-Il toujours ?

Dieu emploie-t-Il des moyens pour guérir ?

  • Dieu est-Il capable de guérir ?

Nous n’avons pas à nous arrêter à cette question. Il ne peut y avoir qu’une réponse. Le Dieu tout-puissant qui a fait le corps, peut tout aussi bien le guérir, si c’est Sa volonté. Il n’y a pas de limite à Sa puissance et, pour tout enfant qui croit en Sa toute-puissance, il ne peut y avoir de doute à cet égard.

  • Arrive-t-il que Dieu guérisse?

Ici aussi il y aura peu de divergences. La Parole de Dieu parle clairement de l’action de Dieu pour guérir les malades. Et ceci a été vrai non seulement pendant les années que Jésus passa sur la terre, mais dans tous les siècles qui se sont écoulés depuis. En ces temps-ci, Dieu a exercé Son pouvoir de guérison dans de si nombreux cas, qu’aucun homme sincère ne peut le nier. Mais voici une question plus importante et plus contestée :

  • Est-ce toujours la volonté de Dieu de guérir ?

Il y a une classe nombreuse d’enfants de Dieu qui répondent à cette question par un oui assuré. Ils affirment avec certitude que c’est la volonté de Dieu de guérir toute maladie ; que ce n’est que notre incrédulité, le manque de foi, qui nous empêche d’être guéris en cas de maladie, et que tous ceux qui veulent réellement se confier au Seigneur pour leur guérison et la Lui demander, la réaliseront. C’est là un des enseignements les plus vitaux et les plus importants en la matière ; les arguments de ses défenseurs méritent notre plus respectueuse attention, ils disent :

La guérison est comprise dans la propitiation.

Ceci est vrai, toute délivrance spirituelle nous vient de la propitiation, mais il faut nous souvenir que celle-ci comprend le Millenium à venir aussi bien que le siècle dans lequel nous vivons. Et il ne s’en suit pas que les enfants de Dieu doivent être délivrés de tout malaise et de toute maladie ; que la délivrance doive être pour le présent plutôt que pour l’avenir. « Les habitants de Jérusalem » (c’est-à-dire, ceux qui vivront pendant le Millenium) « ne diront plus : Je suis malade. » Car il est clair qu’il y a bien des bénédictions dans la propitiation pour lesquelles nous n’avons pas atteint encore le temps du complet épanouissement. Ainsi, la délivrance de la mort résulte de la propitiation de Christ. Cependant, nous n’y participerons pas dans ce siècle, mais dans un siècle à venir, après le retour du Seigneur. On conclut, de ce que Christ a été fait malédiction pour nous, que nous sommes délivrés de toute la malédiction de la loi dans laquelle la maladie est comprise. Mais que nous ne soyons pas maintenant délivrés de toute malédiction de la loi est manifesté en ce que la malédiction pesant sur notre terre ne sera pas enlevée avant le retour du Seigneur et, dans Romains 8:19-23, nous voyons que toute la création gémit sous cet asservissement et regarde à un autre âge pour être délivrée. Nous voyons donc bien que nous ne pouvons pas prétendre, dans ce siècle, à tout ce que nous apporte la propitiation de Christ et, par conséquent, à être en général exempt de maladie, parce que celle-ci serait ôtée par la propitiation du Seigneur. La maladie vient de Satan, dit-on, cela doit donc être la volonté de Dieu de l’enlever. Mais il y a bien d’autres choses qui viennent de Satan et que Dieu permet jusqu’au temps marqué où elles pourront être ôtées. Comme nous venons de le voir, la mort vient de Satan et Dieu la permet pour un moment. Il en est de même des épreuves et des souffrances. La tentation vient de Satan et cependant Dieu permet que Ses enfants y soient exposés. Ainsi, la maladie peut être un assaut de l’ennemi sur nos corps et Dieu le permet. Il a manifestement donné l’autorisation à Satan d’attaquer Son serviteur Job. L’écharde dans la chair de Paul est déclarée être un « ange de Satan » et pourtant Dieu ne l’ôte pas. Que ce ne soit pas toujours la volonté de Dieu de guérir, cela se voit souvent :

Dans l’expérience de Ses enfants. N’est-ce pas un fait d’observation journalière que Dieu emploie l’épreuve corporelle pour reprendre et purifier Ses enfants, et qu’Il lui permet de demeurer jusqu’à ce qu’elle ait accompli sa mission d’amour et d’éducation ? C’est certainement le cas dans la vie de myriades de Ses enfants les plus consacrés. Qui de nous n’a vu telle vie forte, mais peut-être rebelle, passer par les voies des meurtrissures de tous genres, celles du corps y comprises, et en sortir purifiée comme aucun autre moyen n’avait jusque-là été capable de le faire ? Nous nous souvenons du cas d’une ouvrière du Seigneur ayant travaillé dans Sa vigne avec beaucoup de dévouement et de succès. Pendant seize ans, elle fut invalide et percluse, souffrant le plus souvent d’une manière terrible. Une nuit, à la fin de ces longues et pénibles années, elle se réveilla, consciente de n’avoir jamais été complètement soumise à la volonté de Dieu. Pendant sa maladie, une racine d’amertume, un esprit de révolte étaient restés au fond de son cœur.

À l’instant même, elle livra complètement et sans condition cette volonté à son Père céleste, disposée à accepter patiemment les afflictions qu’Il lui enverrait, tant dans son corps que dans sa vie. Elle était alors (c’est sa propre expression) tout aussi disposée à être couchée là mille ans, si c’était la volonté de Dieu, qu’à être guérie. Par la puissance de Dieu, elle fut miraculeusement guérie dans l’espace d’une semaine.

Pendant toutes ces années, Dieu avait permis qu’elle demeurât ainsi dans la souffrance pour l’amener enfin à cette soumission entière à Sa volonté, sans laquelle Il n’eût jamais pu s’en servir pour le travail glorieux auquel Il l’appelait. Et ne voyons-nous pas que chez d’autres Il permet à l’affliction de durer non seulement des années, mais toute la vie, sans la faire suivre de guérison, comme dans ce cas-ci ? Et quand nous constatons la patience, la douceur et la soumission chrétiennes qui sont le résultat de ces années de souffrances, ne devons-nous pas reconnaître que Dieu a Ses raisons pour permettre que les choses demeurent ainsi ? Et oserons-nous affirmer que la seule raison pour laquelle ces âmes pieuses ne trouvent pas la guérison, c’est l’incrédulité ? Au chapitre 11 des Hébreux, nous trouvons une leçon frappante de cette vérité. Il y est parlé de ceux « qui ont obtenu les promesses, fermé la gueule des lions, éteint la force du feu, échappé au tranchant de l’épée et, en général, reçu des puissantes délivrances de Dieu ». Mais il y est aussi dit que « d’autres furent éprouvés par les moqueries et le fouet, d’autres par les liens et par la prison, qu’ils furent lapidés, sciés, mis à l’épreuve, qu’ils sont morts par le tranchant de l’épée, qu’ils ont été errants ça et là, vêtus de peaux de brebis, de peaux de chèvres, destitués de tout, affligés, maltraités ». Quelle était donc la différence entre ces deux classes ? Ceux qui échappèrent le devaient-ils à leur foi, tandis que ceux qui n’étaient pas délivrés en manquaient ? Certes non. Car il est clairement dit que « tous obtinrent un bon témoignage par la foi ». Tous, ils avaient la même foi en Dieu. Par conséquent, ces « autres » qui furent affligés, destitués de tout et tourmentés, le furent, non par leur manque de foi, mais parce que, dans Sa sagesse insondable, la volonté de Dieu était autre pour eux que pour ceux qu’Il délivra de ces mêmes périls et persécutions. Ne voyons-nous pas très souvent Dieu agir de même envers ceux qui sont éprouvés et affligés dans leur corps ? Il guérit les uns merveilleusement, miraculeusement. D’autres, pour des raisons à Lui connues, demeurent dans l’infirmité et l’affliction. N’est-il pas clair que ce n’est pas faute de foi pour être guéris, mais parce que ce n’est pas la volonté de Dieu de les guérir ?

Nous voyons encore que ce n’est pas toujours la volonté de Dieu de guérir par le silence de la Parole de Dieu à ce sujet.

Si, ainsi que plusieurs le prétendent, c’est toujours la volonté de Dieu de guérir et que ceux qui ne le sont pas ne le doivent qu’à leur incrédulité, alors il semble étrange qu’une vérité aussi importante et merveilleuse ne soit pas clairement enseignée dans la Parole de Dieu, et spécialement dans les épîtres par lesquelles Dieu donne à Son Église la lumière et l’enseignement. Et cependant, les épîtres gardent à cet égard un silence notoire et significatif. Il est vrai qu’il y a, dans les évangiles, des passages comme celui de Matthieu 8:16-17, où il nous est dit qu’« Il guérissait tous ceux qui étaient malades, afin que fussent accomplies les paroles d’Ésaïe le prophète, disant qu’Il s’est chargé de nos douleurs et qu’Il a porté nos maladies ». Cependant, ceci semble un avant-coureur du temps à venir, quand toute maladie et toute infirmité seront ôtées plutôt que pour la période que nous vivons. Car Paul, nous est-il dit (2 Timothée 4:20), laisse Trophime malade à Milet, atteint de l’une de ces « maladies » ; et Paul lui-même continue de porter en sa chair l’une de ces mêmes « infirmités » qui ne fut certainement pas enlevée dans son cas (2 Corinthiens 7:7-9). Si la délivrance de la maladie et des infirmités est aussi absolue qu’on le dit, pourquoi ceux-ci et d’autres sont-ils laissés en leur pouvoir ? Mais tandis que les épîtres observent ce silence significatif quant à la volonté de Dieu de guérir toute maladie, elles montrent clairement et simplement ce qu’est la pensée de Dieu à cet égard par les paroles de Jacques 5:15 :

« La prière de la foi guérira le malade. »

Qu’est-ce que cela nous enseigne ? Évidemment que la maladie se trouve dans la sphère de la prière.

Dans la maladie, nous devons venir à Dieu par la prière aussi bien qu’en toute autre circonstance de la vie. Par conséquent, placée par Dieu dans la sphère de la prière, elle participe aux mêmes lois et conditions que toutes les autres choses qui sont de ce domaine. Et l’une des lois suprêmes et immuables de la prière est celle-ci : ce n’est que quand nous prions selon la volonté de Dieu que nous pouvons nous attendre à ce qu’Il entende et exauce nos requêtes. Et ceci nous amène au second point de l’enseignement de ce passage de Jacques, à savoir que :

La prière de la foi sauvera le malade. En d’autres termes, le simple fait d’apporter le malade à Dieu par la prière n’assure pas la guérison. Il faut un certain genre de prière qui, appelée ici prière de la foi, peut seule assurer la guérison par le Seigneur de celui pour lequel on prie ; c’est alors seulement que « le Seigneur le relèvera ». Il est donc d’une importance extraordinaire de bien répondre à la question : « Qu’est-ce que la prière de la foi ? »

Notons d’abord que la foi de cette prière de la foi n’est pas une foi de contrainte. Ce n’est pas cette sorte de foi qui dit : « Si je demande la guérison, tout ce que j’ai à faire, c’est de croire que je suis guéri et je le serai. » Ce serait là une foi humaine et illégitime. Il n’est pas vrai que « tout ce que nous demandons à Dieu nous l’aurons, pourvu que nous ayons assez de foi », comme nous essayons parfois de le dire. Une pareille conception de la prière est irrationnelle et fausse. Toute vraie foi repose, non pas sur sa propre hardiesse et témérité, mais sur la volonté de Dieu révélée. Nous n’avons pas le droit de nous confier en Dieu pour ce qui n’est pas Sa volonté à notre égard. Le même Christ qui Se confia à Lui pour Sa faim dans le désert, n’osa pas Se confier à Lui pour Se jeter du haut du temple — chose qui n’était pas selon Sa volonté. La grandeur de la foi ne consiste pas à imposer à Dieu des choses difficiles et téméraires sans chercher à connaître Sa volonté, mais bien à s’attendre à Lui pour connaître cette volonté et celle-ci, une fois révélée, à se reposer sans trembler sur Ses promesses éternelles, aussi certains que la prière a été entendue que si nous avions déjà en main la chose demandée. « C’est ici la confiance que nous avons en Lui, c’est que, si nous demandons quelque chose selon sa volonté, Il nous entend, et nous savons qu’Il nous exauce, quoi que nous Lui demandions. » Dieu ne nous demande de croire que sur une évidence de Sa part. Comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent, Il nous donne cette évidence par Sa Parole, par son intervention, ou par le témoignage intérieur de Son Esprit. Si, comme nous l’avons vu, il n’y a pas, dans Sa Parole, de révélation permettant la guérison universelle, et qu’il n’y en ait point dans les circonstances providentielles, nous n’avons pas le droit de croire en la guérison, à moins que nous ne nous basions sur la seule évidence qui reste, Sa révélation en nous par le témoignage intérieur de l’Esprit. La prière de la foi sera donc celle dans laquelle, par Son Esprit, Dieu donne Lui-même au suppliant l’assurance que la chose qu’il demande est selon Sa volonté et qu’elle lui sera accordée. Elle ne peut donc être formulée pour la guérison du malade qu’en conformité avec la volonté de Dieu, à moins que ce défaut d’assurance ne soit dû, non à ce que Dieu n’est pas disposé à la donner, mais à notre incapacité de la recevoir, provenant de notre manque de discernement spirituel quant au témoignage intérieur. Hormis ce cas, il faut que notre confiance et notre assurance, nées de l’Esprit de Dieu et non de notre imagination, nous donnent l’évidence que Dieu a entendu notre prière pour le malade. Aucune autre prière que cette prière de la foi ne guérira le malade et, si nous ne la possédons pas, nous ne pouvons réclamer la guérison dont elle est l’unique témoignage divin. Nos exigences de guérison, si elles ne sont pas ainsi fondées, peuvent être des contrefaçons nées de notre propre présomption, au lieu d’être ce témoignage intérieur de Dieu par lequel « nous connaissons que nous avons obtenu ce que nous avons demandé ». La foi générale que Dieu guérira parce qu’Il est capable de le faire ; ou parce qu’Il en a guéri d’autres, peut-être nous-mêmes précédemment, ou parce que Jésus-Christ est « le même hier, aujourd’hui et éternellement », n’est pas suffisante pour produire la guérison. Il faut que ce soit une foi spéciale donnée de la part de Dieu, pour le cas particulier au sujet duquel nous prions.

Nous distinguerons cette foi en Dieu qui apporte la guérison, d’avec la foi produite par nos propres efforts, qui ne donne que désappointements, déceptions et fausses exigences. Nous nous souvenons d’une illustration de cette vérité, dont nous avons été témoins, il y a quelques années.

Des amis s’étaient assemblés à l’appel de l’un d’entre eux pour prier pour un des leurs, malade à la mort dans un champ de mission très éloigné. À mesure qu’ils priaient avec toujours plus de ferveur, la confiance et l’assurance remplirent leurs cœurs et leur donnèrent la certitude que leurs prières avaient été exaucées. Un mois après, la nouvelle parvint que cet ami avait subitement retrouvé la santé et repris ses occupations. Sa famille s’était à diverses reprises réunie autour de son lit, croyant sa fin proche, et cette guérison eut lieu peu de jours après celui où ses amis avaient reçu l’assurance qu’ils étaient exaucés. Peu après, nous fûmes appelés chez un autre ami dont le désir était aussi tourné vers la mission, mais qui était empêché de donner suite à son vœu par la maladie. Nous priâmes souvent, avec beaucoup de persévérance. Finalement, après de nouvelles supplications à genoux, nous nous relevâmes sans avoir reçu l’assurance de son rétablissement. Nous ne nous sentions libres qu’en demeurant d’une manière absolue dans la soumission à la volonté de Dieu, quelle qu’elle fût. Une semaine après, le jeune homme était allé auprès du Seigneur. Et pourtant, nous tous avions foi en la capacité de Dieu pour rétablir cet ami comme Il l’avait fait pour le premier. La leçon semblait péremptoire. Dans un cas, la volonté de Dieu était de guérir, et, dans l’autre, Il ne le voulait pas. C’est pourquoi la suprême vérité qui ressort de cette question de la guérison par la prière, c’est la souveraineté de Dieu.

Si c’est Sa volonté de guérir quand nous venons à Lui pour cela, Il nous en donnera l’assurance, nous rendant ainsi capables de prier la prière de la foi, laquelle, inspirée par Lui, sera à la fois la promesse et le gage de Sa réponse. Mais, si ce n’est pas Sa volonté de guérir, sachons alors, dans la prière, plier notre volonté à souffrir avec patience et accepter ce qu’Il envoie afin de ne perdre aucune bénédiction par manque de soumission.

Un mot au sujet de l’onction d’huile mentionnée dans le même passage de Jacques. L’huile est certainement le symbole du Saint-Esprit, comme seul agent de guérison. L’onction faite au malade honore Dieu, elle reconnaît qu’Il est le médecin du corps, aussi bien qu’Il en est le Créateur. Quand Ses enfants sont conduits dans ce chemin, Il les voit sans doute avec plaisir lui donner ce témoignage dans la maladie. D’autre part, les nombreux cas dans lesquels Il a guéri sans cette cérémonie montrent que l’onction par l’huile n’est que l’ombre dont le Saint-Esprit est la réalité. Absolument comme Dieu baptise du Saint-Esprit sans le baptême d’eau auquel Il l’associe habituellement dans Sa Parole, Il guérit de nombreux malades sans l’onction d’huile. Nous devons évidemment en faire usage quand le Saint-Esprit nous le dit. Mais il est clair que nous ne sommes pas liés à cette cérémonie comme ayant quelque efficacité en elle-même, si ce n’est comme type du Saint-Esprit. La même interprétation de l’esprit, plutôt que de la lettre de ce passage, nous fera voir que là où, pour une raison quelconque, les anciens de l’Église ne pourraient être appelés, des amis chrétiens, connaissant le Seigneur et vivant en communion avec Lui, rempliraient pleinement les conditions requises pour cette prière commune en faveur du malade.

  • Dieu emploie-t-Il des remèdes pour guérir ?

Il y a deux classes de croyants dans l’erreur sur ce point:

— ceux qui regardent à Dieu et excluent les moyens ;

  • — ceux qui regardent aux moyens et excluent Dieu.

Considérons-les dans cet ordre :

I. Ceux qui regardent à Dieu et excluent les moyens.

Deux principes peuvent être posés concernant la guérison. D’abord, il y a trois formes de guérison.

La surnaturelle qui s’explique par elle-même. C’est la forme de guérison dans laquelle Dieu Lui-même guérit le corps par l’attouchement direct de Sa toute-puissance, sans l’usage d’aucun autre moyen.

La naturelle par laquelle la santé revient avec le repos, le sommeil, la nourriture, le changement d’air et en cessant de transgresser les lois de la nature par la violation desquelles la santé s’est perdue et par l’observation desquelles elle revient.

Celle au moyen de remèdes dans laquelle des remèdes, des moyens médicaux ou chirurgicaux sont employés pour ramener la santé.

Ensuite : Toute guérison est divine. Dieu seul guérit. Aucun médecin ne dira que les médecines ou les remèdes guérissent. Ils fournissent un moyen à la force vitale qui est en nous de se servir d’eux pour amener la guérison, mais ils ne guérissent pas eux-mêmes. Et la source de toute vie est dans le Dieu vivant qui seul guérit, car Lui seul, qui est le Créateur, peut restaurer et renouveler la vie qui est endommagée. Que la guérison soit naturelle, surnaturelle ou produite par des remèdes, Dieu est au fond de tout et la source de tout. Par conséquent, puisque c’est Dieu qui est le point de départ de toutes ces formes de guérison, c’est à Lui, et non à nous à décider quelle forme devra être employée. Ce n’est pas à moi, le patient, mais à Dieu, le médecin, de décider quels moyens seront employés ou s’il n’en faut aucun. Ainsi, aucun chrétien n’a le droit de dire « Je ne veux aucun moyen » de peur de dire par là : « Je ne veux pas obéir à Dieu ». Regarder à Dieu seul et Lui refuser les moyens, c’est confiner Dieu au surnaturel et l’exclure du naturel. Mais Dieu ne veut pas cela. Car, ce que nous appelons les moyens naturels, c’est simplement Dieu agissant par la façon naturelle. En condamnant celle-ci et en insistant sur le naturel, c’est simplement vouloir dicter à Dieu qu’Il ait à agir de telle manière et non de telle autre. Le naturel est la manière ordinaire de Dieu de travailler, et le surnaturel est la manière extraordinaire. C’est à Dieu de choisir s’Il veut guérir et comment Il veut le faire. Ce n’est pas à nous à choisir ce que nous voulons faire, mais à nous à faire ce que Dieu choisit pour nous.

Que ferons-nous donc ? Simplement ceci. Supposons que Dieu nous donne, dans la prière, l’assurance que c’est Sa volonté de guérir. Attendons alors dans la prière et la communion qu’Il nous montre, par Son Esprit, ce qu’Il veut que nous fassions. Et alors, « quoi qu’Il vous dise, faites-le ». S’Il nous invite à nous confier en Lui pour une délivrance miraculeuse sans l’intervention d’hommes ou de moyens, faisons-le. S’Il nous dirige vers quelque moyen ou instrument humain, recevons-le comme venant de Lui et croyons que c’est Lui qui agit, que ce soit d’une manière naturelle ou surnaturelle. À Dieu seul Il appartient de choisir. À nous d’avoir confiance et d’obéir. Et, en toutes choses, si notre attente est en Lui, nous ne serons jamais désappointés.

II. Ceux qui ne regardent qu’aux moyens et excluent Dieu.

Pourquoi est-ce une erreur ? Et pourquoi devrions-nous prier Dieu en ce qui concerne la maladie ?

1. Par obéissance. « Quelqu’un parmi vous souffre-t-il : qu’il prie. Quelqu’un est-il dans la joie : qu’il chante des cantiques. Quelqu’un est-il malade, parmi vous : qu’il appelle les anciens de l’Église et que les anciens prient pour lui… » De même que ceux qui sont dans la joie doivent chanter des cantiques, les affligés et les souffrants doivent prier. Le corps est pour le Seigneur et le Seigneur pour le corps. C’est pourquoi, quand nous prions pour tout ce qui concerne notre corps, Dieu est honoré et cela Lui plaît. Nous obéissons à la Parole de Dieu, et nous nous conformons au commandement de Dieu qui veut « qu’en toutes choses nous Lui apportons nos requêtes avec prières et supplications. »

2. Selon l’enseignement de la Parole. Le corps est le temple du Saint-Esprit, la demeure de Dieu, et il ne devrait être regardé et employé que comme tel. Et pourtant, combien de croyants le traitent-ils ainsi ? Nous transgressons journellement les lois faites pour son bien. Nous vivons pour manger au lieu de manger pour vivre ; nous nous surmenons de travail et négligeons le repos ; nous nous échauffons et nous nous inquiétons ; nous abusons en bien des manières du temple admirable dans lequel Dieu demeure. « C’est pour cela, » dit Paul, en parlant de semblables transgressions, « qu’il y a parmi vous plusieurs infirmes et malades » (1 Corinthiens 11:30). Beaucoup de nos maladies sont dues aux diverses manières dont nous abusons de notre corps ; c’est le résultat naturel de la violation de Ses lois. Dieu désire nous enseigner dans ces choses et nous voir marcher dans l’obéissance et dans la sainteté du corps aussi bien que de l’âme. En outre, à la même école, nous aurons à apprendre des leçons de soumission, de purification et de patience. C’est pour cela qu’Il nous demande de venir à Lui dans la maladie, pour que nous apprenions ces leçons et que nous « travaillions à notre sanctification dans la crainte du Seigneur », pour le corps aussi bien que pour l’âme.

3. À cause de la guérison. — L’homme qui ne regarde qu’aux moyens et ignore Dieu dans la maladie, peut, par défaut de prière, perdre une des plus grandes bénédictions de sa vie. Manquer de prier peut faire manquer un miracle de guérison. Car il peut être selon la volonté de Dieu de guérir par attouchement spirituel plutôt que par des moyens. Ainsi que nous l’avons vu, c’est à Dieu à en décider. Et ce n’est que dans la prière que nous pouvons sonder Sa volonté et apprendre à connaître Sa toute-puissance.

L’Église de Dieu est en déficit sur ce point, des doctrines sur la guérison l’ont poussée dans l’autre extrême et, par sa pratique, elle nie chaque jour le pouvoir de Dieu dans le domaine de la guérison. Le temps des miracles n’est pas plus passé que celui de Sa toute-puissance. La méfiance que montre tant d’enfants de Dieu à la pensée qu’Il peut encore, de nos jours, guérir par le surnaturel, est un symptôme certain d’affaiblissement de la foi. La puissance divine de Sa main est requise aujourd’hui comme autrefois pour l’affermissement de la foi de Ses enfants et comme un signe qui atteste Son omnipotence vis-à-vis d’un monde incrédule. Si, dans leurs maladies, les enfants de Dieu venaient toujours à Lui par la prière, l’Église verrait beaucoup plus de guérisons miraculeuses à la gloire de Son nom. Ayant admis que celui qui se confie en Dieu à l’exclusion de tous les moyens est dans l’erreur, il est certain que le chrétien qui ne se confie qu’aux moyens, en excluant Dieu, y est pour le moins autant. Si le premier limite Dieu aux moyens surnaturels, le second le limite aux naturels. Il insiste pour que Dieu ne travaille que par des moyens auxiliaires. Il en arrive à ne voir que les moyens et ne voit plus Dieu derrière ceux-ci. Négliger l’enseignement de Dieu concernant la guérison divine, parce que l’enseignement de l’homme l’a faussé par ses erreurs, c’est risquer de perdre des bénédictions infinies dans notre vie et tomber dans un des pièges tendus par l’adversaire de nos âmes.