D.128 – Babylone la Grande – Partie 2

 

Partie 2

Splendeurs et misères de Babylone

Par : Joseph Sakala

Babylone se lève

Après l’intervention directe de Dieu lors de la construction de la Tour à Babel, certains seraient portés à croire que cela mettait fin à tout projet futur visant à reprendre ce que Satan avait si bien inspiré à l’humanité de faire. Pas du tout ! Plusieurs siècles plus tard, Satan a commencé à mettre en place une deuxième tentative de domination par un gouvernement mondial inspiré par lui-même. Son homme rossignol fut un Amorite du nom d’Hammourabi, qui est devenu le sixième roi de la première dynastie de Babylone. Ce roi a régné sur Babylone de 1792 à 1750 av. J.-C., donc plus de mille ans avant Nébucadnetsar qui fut le plus puissant des rois de cette dynastie.

Hammourabi était un contemporain de Jacob et de son fils bien connu, Joseph. Durant son règne, le plus grand rêve d’Hammourabi fut de réunir toute la région de la Mésopotamie sous un seul règne. Pour réussir un tel projet, ce roi se devait de contrôler l’Euphrate. Il a fait la guerre à plusieurs rois avoisinants avant de contrôler finalement toute cette région. Hammourabi a consacré beaucoup de temps à des projets de construction, ainsi qu’à créer plusieurs lois internes afin de mieux diriger son royaume. Le commerce était très florissant, lors de son règne, surtout celui des épices exotiques.

Ce roi est bien connu pour son fameux Code d’Hammourabi, une collection de lois fondées sur des ordonnances des Akkadiens et des Sumériens, réunies ensemble sous forme de code et préservées jusqu’à ce jour. Ce code fut inscrit sur une stèle noire polie, sur le bas relief de laquelle on peut voir Hammourabi recevant les lois du dieu soleil Shamash. Cette stèle de 2,25 mètres de hauteur, contient 4 000 lignes d’inscriptions cunéiformes akkadiennes renfermant près de 300 provisions légales. Ce qui rendait ce Code unique, c’est qu’il recouvrait plusieurs éléments de la vie, comme le commerce, le crime, l’agriculture et la famille. Il était plus compréhensible et plus détaillé que tout ce que les civilisations précédentes avaient tenté de produire. Sa loi primordiale était que « le puissant ne doit pas opprimer le faible ».

Durant le 12e siècle av. J.-C., cette stèle fut emportée à Suse par les Élamites. Elle y demeura jusqu’en 1902 après J.-C., quand elle fut découverte par l’archéologue Jean-Vincent Schell qui l’a fait déménager en France. Elle est maintenant exposée au Louvre de Paris. Durant son règne d’un peu plus de 40 ans, Hammourabi a fondé un empire tellement attrayant en Mésopotamie, qu’il  est devenu le fondement de la civilisation babylonienne qui allait se poursuivre pendant au-delà de 1 000 années après son décès. De nos jours, il reste très peu du royaume babylonien d’Hammourabi. La Babylone visible aux touristes, aujourd’hui, est celle qui fut construite par Nébucadnetsar et qui, durant son règne, fut la plus grande et la plus impressionnante ville du monde ancien.

La guerre était devenue chose commune dans le berceau de la civilisation, et la Mésopotamie devint la scène de plusieurs batailles durant les siècles qui ont suivi cette tentative de construire la Tour à Babel. Connue maintenant dans l’histoire comme Babylone, la ville fut bâtie initialement sur les rives de l’Euphrate. Durant son histoire bouleversante, Babylone fut attaquée et détruite plusieurs fois, mais chaque fois elle renaissait de ses cendres, pour devenir plus belle et plus puissante. Du temps d’Hammourabi, les Babyloniens contrôlaient un empire qui s’étendait du Golfe Persique jusqu’à l’embouchure du Tigre. Dans les années 1500 av. J.-C., la dynastie tomba aux mains de ses ennemis et la puissance magistrale de Babylone déclina. Pour un temps, d’autres nations contrôlèrent la Mésopotamie et l’influence babylonienne fut réduite à un rôle complémentaire.

Mais en 612 av. J.-C., Ninive, capitale de l’Assyrie, fut conquise par une puissante alliance formée de Babyloniens et de Mèdes. À peine sept ans plus tard, les Babyloniens, aussi connus à cette époque sous le nom de Chaldéens, écrasèrent l’armée égyptienne du pharaon Néchao, à Karkemish. Encore une fois, Babylone est devenue la puissance dominante de la région, dirigée cette fois par Nébucadnetsar. Ce roi brillant et ambitieux avait planifié un programme de construction très élaboré, incluant des palais, des temples et l’eau fraîche alimentée directement par l’Euphrate pour sa ville capitale. Sous son règne, Babylone est devenue la ville la plus impressionnante de son temps — la plus grande cité du monde.

L’historien grec Hérodote avait déclaré qu’elle dépassait en splendeur toutes les autres villes connues de son temps. Sa population était estimée à au-delà de 200 000 habitants. Babylone était protégée par des fortifications immenses. Elle fut la ville la mieux protégée des temps anciens. Elle était entourée de deux murailles impossibles à escalader par ses ennemis, avec une centaine de portes de bronze incrustées dans la muraille, et surmontées de tours de garde. Ce roi a aussi entrepris un vaste programme de reconstruction, si élaboré qu’on n’avait jamais vu chose pareille en Mésopotamie. Au centre de la ville fut érigé le Temple de Mardouk, chef des dieux babyloniens. Un peu au nord était la Ziggourat, ou la « maison qui est le fondement du ciel et de la terre ». La tour de sept étages était surmontée d’un temple en brique glacée et émaillée de couleur bleue.

En partant du temple, le Chemin de la Procession se dirigeait au nord vers la Porte d’Ishtar. Cette porte spectaculaire était ornée de Bœufs Magiques et de Dragons Moulés en relief dans cette brique de céramique bleue. L’avenue, avec ses murs décorés de Lions Émaillés, se poursuivait au-delà de la Porte d’Ishtar, vers le nord, jusqu’au temple et vers l’extérieur de la muraille infranchissable. Le palais immense de Nébucadnetsar, appelé le Palais du Midi, était situé entre le Chemin de la Procession, à l’est, et une citadelle à muraille épaisse, à l’ouest. Le palais avait cinq grandes cours et la salle du trône du roi était située au sud de la cour centrale. Selon la tradition, cette salle du trône aurait été le site du dernier festinBelshatsar aurait vu une main écrire sur le mur, annonçant la fin de CE royaume babylonien.

Toujours selon la tradition, cette salle aurait aussi été l’endroit où Alexandre le Grand serait décédé. L’histoire grecque nous décrit les fameux Jardins Suspendus de Babylone comme étant une des Sept Merveilles du Monde Ancien. Il est extrêmement intéressant de découvrir que, malgré l’incrédulité de plusieurs de ses contemporains, ce fut l’archéologue allemand Robert Koldewey (1855-1925) qui nous a révélé la Babylone biblique comme étant une réalité. C’est en 1897 que le Dr. Koldewey, architecte de profession, annonça son intention de diriger l’excavation de la Babylone de Nébucadnetsar. Il organisa son projet avec l’appui financier de la Deutsche Orient-Gesellschaft (Société allemande de l’Est).

L’excavation a débuté en mars 1899, dans un endroit dévasté près du village de Hilla, au sud de Bagdad, et s’est poursuivie fidèlement pendant dix-huit années. Lentement, les efforts du Dr. Koldewey ont commencé à porter fruit. Parmi ses premières découvertes, il y eut les anciennes ruines des murailles massives de la métropole de Nébucadnetsar. Les tâcherons vaillants du Dr. Koldewey, environ 200, ont ensuite dégagé la Voie de la Procession et l’avenue principale nord-sud qui séparait la ville. Cette Voie les a dirigés tout droit vers la magnifique Porte d’Ishtar. Après plusieurs saisons de fouilles, ils ont enfin découvert le Palais de Nébucadnetsar, avec ses cinq cours. Dans le coin nord-est du palais, près de la Porte d’Ishtar, le Dr. Koldewey a découvert un bâtiment de 14 voûtes archées, avec un puit unique tout près. Il en a donc déduit que les fameux Jardins Suspendus de Babylone étaient situés sur le toit de ce bâtiment.

Des archéologues modernes croient plutôt que les pièces de cet édifice voûté servaient d’entrepôt pour les rations de nourriture accordées aux Juifs qui y avaient été exilés après leur déportation. Les restes de la grande Ziggourat de Babylone furent aussi une des découvertes du Dr. Koldewey. Sauf quelques briques qui auraient servi de base à sa construction, malheureusement, rien ne restait de cette tour colossale, bâtie supposément sur le site original de la Tour de Babel. Selon un de ses collègues, le Dr. Koldewey ne « vivait que pour Babylone, et elle animait sa pensée jour et nuit. » En mars 1917, une expédition britannique est venu mettre un terme aux excavations, laissant ainsi une grande partie de son travail inachevé.

Apogée de Babylone

Mais revenons à Nébucadnetsar, ce roi puissant de Babylone. Ce que cet homme n’avait pas réalisé, c’est que son accession au pouvoir faisait partie du Plan Divin. Ce roi orgueilleux se sentait maître incontestable du monde. Dieu avait choisi ce moment opportun pour lui montrer, ainsi qu’à tous ceux qui lui succèderaient, Qui était vraiment en charge de la destinée d’une nation. Son empire devait confronter une nation complètement différente de toutes les autres qu’il avait subtilisées. Cette nation s’appelait Juda, reste du royaume d’Israël établi par Dieu quand Il en eut sorti les ancêtres hors de la captivité égyptienne, plus de 800 ans auparavant. C’était un peuple choisi avec qui Dieu avait fait une alliance. La destinée de Juda ne dépendait pas de sa puissance militaire, ni de ses alliances avec les nations avoisinantes, mais plutôt de son obéissance aux lois de Dieu.

Or, il fut un temps où Babylone et Juda entretenaient des relations cordiales, lorsque ces deux nations étaient sous la domination assyrienne. La Bible nous raconte comment, environ un siècle auparavant, les Babyloniens avaient envoyé un groupe de délégués vers Juda pour féliciter le roi Ezéchias, suite à sa guérison d’une maladie grave. Dans 2 Rois 20:12, nous lisons : « En ce temps-là, Bérodac-Baladan, fils de Baladan, roi de Babylone, envoya des lettres avec un présent à Ezéchias, parce qu’il avait appris qu’Ezéchias avait été malade ». Ayant été séduit par cette gentillesse apparente, le roi est tombé dans un piège.

Verset 13 : « Et Ezéchias, ayant donné audience aux messagers, leur montra son trésor, l’argent, l’or, et les aromates, et l’huile précieuse, tout son arsenal, et tout ce qui se trouvait dans ses trésors. Il n’y eut rien qu’Ezéchias ne leur montrât dans sa maison, et dans tout son domaine ». Ce fut une erreur grave que de leur montrer toute cette richesse accumulée depuis l’époque de Salomon. Le prophète Ésaïe est venu vers le roi pour le questionner à savoir d’où venaient ces gens et que leur avait-il montré. Ezéchias répondit : « Ils sont venus d’un pays éloigné, de BABYLONE » (v. 14). Le roi lui avoua aussi : « Ils ont vu tout ce qui est dans la maison. Il n’y a rien dans mes trésors, que je ne leur aie montré » (v. 15).

« Alors Ésaïe dit à Ezéchias : Écoute la parole de l’Éternel : Voici, les jours viennent où tout ce qui est dans ta maison, et ce que tes pères ont amassé dans leurs trésors jusqu’à ce jour, sera emporté à BABYLONE. Il n’en demeurera rien de reste, dit l’Éternel. On prendra même de tes fils, qui seront issus de toi, et que tu auras engendrés, pour être eunuques dans le palais du roi de Babylone » (vs. 16-18). Au moment où Babylone est devenue la puissance dominante de cette région, ses sentiments envers la nation de Juda furent complètement métamorphosés. Nébucadnetsar, son roi, a même réclamé la subjugation, ainsi qu’un tribut du royaume de Juda, maintenant en déclin et ayant de sérieux problèmes.

À plusieurs reprises, les Babyloniens envahirent Juda, emportant chaque fois des captifs ainsi que de nombreux trésors. Jérusalem capitula finalement et le Temple construit par Salomon fut détruit dans le mois de juillet, en l’an 587 av. J.-C.. Nébucadnetsar s’accapara des plus brillants et des plus instruits parmi ces captifs, afin de le servir et pour recevoir un entraînement spécial dans la langue et la littérature chaldéenne (Daniel 1:3-4). Tout était en place pour un étrange partenariat entre ce grand roi babylonien et un jeune judahite du nom de Daniel. À ce moment précis, choisi par Dieu, ni Nébucadnetsar, ni Daniel ne comprenaient qu’ils vivaient un moment crucial dans l’histoire. Pendant près de 1 000 ans, Dieu avait travaillé avec ce peuple choisi d’Israël et de Juda. Ils ont reçu, à maintes reprises, des avertissements au sujet de ce qui leur arriverait s’ils continuaient à être désobéissants à leur Dieu.

Mais ce peuple au cou raide refusa d’écouter. Alors, Dieu permit aux nations hostiles avoisinantes de les amener en captivité. Tout a débuté en 721 av. J.-C., alors que la nation d’Israël, avec sa capitale Samarie, fut attaquée par les Assyriens et les survivants emmenés captifs en Assyrie. Maintenant, en 587 av. J.-C., c’en était fait de ce qui restait de la nation de Juda et de sa capitale Jérusalem. Tout semblait indiquer que c’était la fin de cette nation que Dieu avait fait sortir d’Égypte et avait établie dans une terre promise. En réalité, c’était comme si une phase de l’implication de Dieu dans les affaires humaines se terminait, avec une autre en train de débuter. Alors, dans une série de visions dramatiques, Dieu commença à définir le cours de l’histoire future.

Le tout débuta par un rêve étrange de Nébucadnetsar. Aucun des magiciens et astrologues de son palais ne pouvait expliquer son rêve. Alors, le roi fit appel à Daniel qui, sous l’inspiration divine, lui raconta, non seulement son songe, mais lui donna également une explication de ce que son rêve signifiait. Vous pouvez lire ce songe dans le 2ème chapitre du livre de Daniel. Dans les versets 31 à 33, Daniel rappela au roi « qu’il avait vu une grande statue. Elle était immense et d’une splendeur extraordinaire ; elle était débout devant le roi, et son aspect était terrible. La tête de la statue était d’or fin ; sa poitrine et ses bras étaient d’argent ; son ventre et ses hanches étaient d’airain ; ses jambes étaient de fer ; et ses PIEDS, en partie de fer et en partie d’argile ».

Daniel déclara au roi que cette statue représentait une succession de quatre royaumes qui devaient dominer sur la terre, en commençant à partir du moment où cette prophétie lui était donnée. Alors, Daniel prit soin de lui expliquer que cette tête en or représentait Nébucadnetsar lui-même, le premier roi dans cette succession de quatre royaumes. Son royaume, malgré cela, devait sûrement déchoir pour être remplacé par trois autres royaumes. Mais qu’à la fin du quatrième royaume, une dernière étape, formée par deux pieds, en partie de fer et en partie d’argile, serait à l’apogée de son règne, quand la statue entière serait détruite par nul autre que Dieu, qui établirait Son Royaume sur cette terre. Verset 44 : « Dans le temps de ces rois, [les 10 orteils des deux pieds], le Dieu des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit ; et CE Royaume ne passera point à un AUTRE peuple ; il brisera et anéantira tous ces royaumes là, et lui-même subsistera éternellement ». Le Royaume de Dieu viendrait briser et anéantir tout ce que ces QUATRE royaumes auraient accumulé, incluant cette dernière étape, formée par deux pieds, en partie de fer et en partie d’argile, et rien n’allait subsister de ce système humain, qui portera le nom de Babylone la Grande à ce moment là. Un système établi mondialement avec comme but de dominer sur la terre entière.   

Ce n’est sûrement pas ce que voulait entendre Nébucadnetsar. N’était-il pas le tout puissant roi des rois de son époque ? N’était-il pas celui qu’on abordait ainsi : « O roi, vis éternellement » ? Sa Babylone était la plus merveilleuse ville qui soit. Il était impensable qu’une telle gloire vienne à se faner. Dieu était en train de donner à ce roi une leçon d’humilité extraordinaire qu’il était très réticent à accepter. Mais Dieu voulait utiliser cette situation pour enseigner une leçon de grande importance, non seulement à Nébucadnetsar, mais surtout à tous ceux qui le suivraient dans des postes de leadership.

Dans le 4ème chapitre du livre de Daniel, Nébucadnetsar a eu un autre rêve qui l’avait énormément bouleversé. Il avait vu un grand arbre qui devait être abattu, ne laissant en terre que le tronc de ses racines. Encore une fois, ce roi fit venir Daniel pour lui en donner l’explication. Daniel prit le temps d’expliquer au roi que ce rêve était un autre avertissement de Dieu, et que cet arbre représentait Nébucadnetsar qui serait dépossédé et banni de son royaume, s’il n’apprenait pas à s’humilier. Après lui avoir tout expliqué en détail, Daniel supplia cet homme, en lui déclarant : « C’est pourquoi, ô roi ! agrée mon conseil, et mets un terme à tes péchés par la justice, et à tes iniquités par la miséricorde envers les pauvres, SI ta prospérité doit se prolonger » (Daniel 4:27). A-t-il voulu écouter ?

Daniel 4:29-33 : « Au bout de douze mois, comme il se promenait sur le palais royal de Babylone, le roi prit la parole et dit : N’est-ce pas ici la grande Babylone que j’ai bâtie pour être la demeure royale, par la puissance de ma force, et pour la gloire de ma magnificence ? La parole était encore dans la bouche du roi qu’une voix descendit du ciel : Roi Nébucadnetsar, on t’annonce que ta royauté va t’être ôtée. On te chassera du milieu des hommes, et ton habitation sera avec les bêtes des champs : tu seras nourri d’herbe comme les boeufs, et sept temps passeront sur toi, jusqu’à ce que tu reconnaisses que le Souverain domine sur le règne des hommes, et qu’Il le donne à qui il LUI plaît. Au même instant, la parole s’accomplit sur Nébucadnetsar ; il fut chassé du milieu des hommes, et il mangea l’herbe comme les bœufs ; son corps fut trempé de la rosée du ciel, jusqu’à ce que ses cheveux crussent comme les plumes de l’aigle, et ses ongles comme ceux des oiseaux ».

Nébucadnetsar perdit littéralement la raison pour déchoir dans la folie pendant sept années. Mais, au bout de cette période, son esprit fut restauré, car il avait appris sa leçon. Une leçon qu’il a lui-même transmise à sa postérité. Regardons le récit aux versets 34 à 37 : « Mais à la fin de ces jours-là, moi, Nébucadnetsar, je levai les yeux vers le ciel ; le sens me revint, et je bénis le Souverain, et je magnifiai et j’honorai Celui qui vit éternellement, dont la puissance est une puissance éternelle, dont le règne dure de génération en génération. Devant LUI, tous les habitants de la terre sont estimés néant ; il fait ce qui LUI plaît, tant de l’armée des cieux que des habitants de la terre, et il n’y a personne qui puisse arrêter sa main et lui dire : Que fais-tu ? En ce temps-là le sens me revint ; la gloire de mon royaume, ma majesté et ma splendeur me furent rendues ; mes conseillers et mes grands me redemandèrent ; je fus rétabli dans mon royaume, et une plus grande puissance me fut donnée. Maintenant moi, Nébucadnetsar, je loue, j’exalte et je glorifie le Roi des cieux, dont toutes les œuvres sont véritables, et les voies justes ; et qui peut abaisser ceux qui marchent avec orgueil ».

L’expérience de ce grand roi aurait dû servir d’avertissement à ceux qui lui ont succédé. Nébucadnetsar fut remplacé par son fils Amel-Marduk (562-560), un homme méchant, aussi connu sous le nom d’Evil-Mérodach, dans les Saintes Écritures. Il fut assassiné après à peine deux ans de règne par son beau-frère Neriglissar, qui avait épousé la fille de Nébucadnetsar et qui lui ravit son trône. Cet usurpateur régna seulement quatre ans de 560 à 556 av. J.-C.. Après la mort de Neriglissar, survenue dans des circonstances nébuleuses, son jeune fils Labashi-Marduk régna pendant à peine trois mois avant d’être lui-même détrôné lors d’une rébellion. Nabonide, un autre fils de Nébucadnetsar, se hissa alors au pouvoir et s’empara du trône. Son fils, Belshatsar, le prince régent, était un homme orgueilleux et très arrogant, tout comme Nébucadnetsar l’avait déjà été. Ce grand royaume cependant tirait à sa fin.

Chute de Babylone

Malgré l’urgence phénoménale, due au fait que la ville de Babylone était assiégée par ses ennemis, Belshatsar demeura complètement indifférent, croyant constamment que les barricades formidables de cette ville étaient infranchissables. Dans le 5ème chapitre du Livre de Daniel, nous lisons que ce roi donna un grand festin à ses mille grands seigneurs et le vin coulait à flot. Au verset 2, nous voyons que : « Belshatsar, animé par le goût du vin, ordonna qu’on apportât les vases d’or et d’argent que Nébucadnetsar, son père, avait enlevés du temple de Jérusalem, afin que le roi et ses grands, ses femmes et ses concubines y bussent ». Verset 4 : « Ils burent du vin, et ils louèrent les dieux d’or et d’argent, d’airain, de fer, de bois, et de pierre ». Grande erreur !

Alors que tous festoyaient et s’amusaient, leur plaisir fut soudainement écourté par un évènement mystérieux qui réduisit cette foule au silence. Verset 5 : « À ce moment-là, on vit sortir les doigts d’une main d’homme, et ils écrivaient vis-à-vis du chandelier, sur l’enduit de la muraille du palais royal ; et le roi VIT cette partie de main qui écrivait ». Aucun des magiciens du roi ne pouvait comprendre ce qui se passait. Encore une fois, on fit venir Daniel qui expliqua au roi que cette écriture était un message venant de Dieu. Que le règne de ce roi orgueilleux était terminé, et que le royaume serait divisé entre les Mèdes et les Perses qui, à ce moment précis, avaient déjà pénétré dans la ville. Durant cette nuit d’octobre, en 539 av J.-C., Dieu venait d’intervenir encore une fois dans les affaires de Babylone.

Ce qui arriva ce soir-là était une confirmation dramatique d’une prophétie détaillée sur la chute de ce royaume. C’est une prophétie que Dieu avait donnée à son prophète Ésaïe, près de deux cents ans auparavant. Ésaïe avait prophétisé que Dieu rendrait possible à un roi nommé Cyrus de conquérir plusieurs royaumes qui formeraient éventuellement SON royaume. Ésaïe 45:1 : « Ainsi a dit l’Éternel à son oint, à Cyrus, que j’ai pris par la main droite, pour terrasser devant lui les nations, et délier les ceintures des rois, pour ouvrir les portes devant lui, tellement qu’elles ne soient plus fermées ». Cette prophétie, inscrite bien avant la naissance de Cyrus, est pourtant donnée au passé pour indiquer que, dans l’Esprit de Dieu, ceci était déjà un fait accompli, presque 200 années AVANT son exécution réelle. Prenons un peu de temps, pour étudier cette fameuse « Légende de Cyrus ».

Cyrus II — appelé aussi Le Grand — fut roi de Perse de 558 à 529 av. J.-C.. Il a régné sur le Proche-Orient, incluant la puissante Babylone, un territoire qui s’étend de la Mer Egée à la Rivière Indus. Un des exploits pour lequel il est bien reconnu, c’est d’avoir accordé la permission aux captifs juifs en Babylonie de retourner dans leur pays, et de rebâtir Jérusalem et son Temple. Ceci fait partie de l’histoire. Ce que très peu de gens savent, c’est que le prophète Ésaïe avait écrit cela presque 200 ans avant la naissance de Cyrus ! Ésaïe 44:28 : « …l’Éternel, qui dis de Cyrus : Il est mon pasteur, il accomplira toute MA volonté, en disant à Jérusalem : Sois rebâtie, et au Temple : Tu seras fondé » ! Imaginez que ceci fut écrit à un moment où le Temple construit par Salomon  n’était  pas  encore détruit  par les Babyloniens.

Ésaïe a aussi prophétisé que Cyrus renverserait le royaume de Babylone. Dans Ésaïe 45:2-3, en parlant de Cyrus, Dieu dit : « J’irai devant toi, et j’aplanirai les chemins raboteux ; je romprai les portes d’airain, et je briserai les barres de fer ; je te donnerai les trésors cachés et les richesses les plus secrètes ; afin que tu saches, que je suis l’Éternel, qui t’appelle par ton nom, le Dieu d’Israël. »  Regardons maintenant le verset 1 : « Ainsi a dit l’Éternel à son oint, à Cyrus, que j’ai pris par la main droite, pour terrasser devant lui les nations et délier les ceintures des rois, pour ouvrir les portes devant lui, tellement qu’elles ne soient plus fermées. » Les portes, qui « ne soient plus fermées », dans ce verset, font référence à la façon remarquable utilisée par Cyrus pour s’emparer de la ville de Babylone. Non seulement Dieu a-t-Il appelé Cyrus par son nom, bien avant sa naissance, mais Il a dû le protéger des griffes de Satan.

Dès sa plus tendre enfance, Satan voulut détruire Cyrus afin de contrer le plan de Dieu. Les historiens grecs Hérodote, Xénophon et Ctésias, nous fournissent des informations abondantes au sujet de la jeunesse de Cyrus. Voici l’histoire remarquable entourant la naissance et l’enfance de cet illustre roi, racontée par Hérodote dans son bouquin Histoires (1107-130). Astyage, le roi des Mèdes, a donné sa fille Mandane en mariage à Cambyse, roi des Perses. De cette union est né Cyrus. Astyage eut un rêve dans lequel il vit l’enfant grandir et renverser son royaume. Il donna l’ordre à un de ses conseillers, nommé Harpagus, de tuer l’enfant en personne. Harpagus, cependant, a confié cette tâche ingrate à un berger nommé Mitradates. À ce même moment, l’épouse de Mitradates venait d’accoucher d’un enfant mort-né. Il a donc substitué Cyrus à sa place pour l’élever comme son propre fils.

Lorsque Cyrus eut dix ans, Astyage découvrit la supercherie. Mais, en dépit de son rêve cauchemardesque, le roi décida néanmoins de laisser vivre l’enfant. Devenu adulte, Cyrus a accédé au trône des Perses, en 558 av. J.-C.. En 553, il dirigea une rébellion contre son grand-père maternel. En 550, Astyage fit la guerre à Cyrus, mais son armée l’a déserté pour se rendre aux Perses. Astyage fut capturé et détrôné. Sa vie fut toutefois épargnée et il eut la permission de finir ses jours en paix. Cyrus devint alors roi, et des Mèdes et des Perses. Il était donc fermement établi sur son trône pour accomplir finalement son destin, si bien prophétisé par Dieu Lui-même. Revenons maintenant à son coup de maître, pour se saisir de Babylone.

Avec sa haute muraille massive, Babylone paraissait inexpugnable et invincible de l’extérieur. Quand les Babyloniens ont vu l’armée de Cyrus installer ses camps à l’extérieur de la ville, ils ont bien rigolé. Ayant noté leurs préparatifs et leurs manœuvres, les Babyloniens avaient emmagasiné des provisions de nourriture et de nécessités pouvant durer plusieurs années. Ils pouvaient ainsi, croyaient-ils, survivre indéfiniment au long siège que préparait l’armée de Cyrus. Ce que Babylone ne réalisait pas, c’est que Cyrus s’affairait à mettre en place un plan extrêmement ingénieux.

Plusieurs de ses soldats construisaient un barrage à l’embouchure de l’Euphrate afin de changer le cours des eaux de cette rivière, qui alimentait leur ville. En creusant des canaux, ils réussirent à faire dévier l’eau vers un vieux lac desséché. Le niveau de l’Euphrate fut abaissé, permettant ainsi aux Perses de se glisser sous les portes durant la nuit et d’avoir accès à la ville. Cyrus avait réussi à infiltrer un espion dans la ville qui, lors de cette soirée fatidique, avait déverrouillé les grandes portes de la cité, comme cela avait été si bien « prophétisé ». C’est par ces portes ouvertes que l’armée de Cyrus a pu envahir cette immense métropole. Complètement surpris par cette astuce de Cyrus, les Babyloniens se sont presque rendus aux Mèdes et aux Perses, n’étant pas capables d’offrir une résistance adéquate. La ville était si vaste que, lorsque les extrémités de la ville furent envahies, ceux qui demeuraient au centre étaient complètement ignorants de la dégringolade. Les Babyloniens ont continué de fêter jusqu’au moment où la vérité fut devenue plus qu’apparente.

La plus grande ville du monde ancien venait de tomber aux mains de ses ennemis. La durée du royaume de « la Tête en Or » était terminé. Maintenant, l’empire, représenté par « la Poitrine et les Bras en Argent », contrôlerait cette partie du monde pour un temps. L’empire des Mèdes et des Perses a régné sur Babylone et plusieurs autres pays conquis durant plus de 200 années, jusqu’à l’avènement d’Alexandre le Grand. L’empire grec, sous Alexandre le Grand, avait conquis tous les territoires de son prédécesseur. Il devint ainsi l’empire connu sous le nom de « le Ventre et les Cuisses en Bronze » de la Grande Statue du rêve de Nébucadnetsar. Alexandre voulait faire de Babylone la capitale de son royaume. Mais son rêve fut écourté quand il mourut d’une fièvre, à la fleur de l’âge, dans la salle du trône de Nébucadnetsar, selon certains historiens.

Durant les années qui ont suivi, le désert a continuellement fait ses ravages. Les palais et les temples de Babylone se sont lentement écroulés. Les tempêtes de sable constantes ont assidument recouvert les prodigieux parcs de promenade, ainsi que les belles voies maritimes où les gens allaient se baigner. Toute cette beauté antérieure venait de tomber en décrépitude et en ruine. Même le cours du fleuve Euphrate avait changé de lit. La grande ville de Nébucadnetsar n’était plus. Mais ce n’est PAS la fin de cette histoire. La Bible nous parle d’une autre Babylone destinée à être, selon les Écritures, la plus grande de toutes. Nous trouvons la résurrection et la description de celle-ci dans le dernier livre de la Bible — l’Apocalypse.

À suivre…