D.080 – Dévoilement des faussetés pré-tribulationistes – Partie 10

 

Par Larry Simmons

Tiré de l’article Unmasking Pre-Trib Fallacies

Traduction de Roch Richer

CHAPITRE DIX

« Celui qui plaide le premier, paraît juste ; mais sa partie vient et l’examine »

(Proverbes 18:17).

Raison # 10 d’être pré-tribulationiste

« Cette position s’accorde nettement mieux avec le cours du Livre de l’Apocalypse. »[1]

Pour que le pré-tribulationisme s’accorde avec la narration de l’Apocalypse, il ne faut qu’une chose. Il doit y avoir un passage situant l’enlèvement avant les événements décrits au chapitre 6, que l’on considère généralement comme le début des tribulations. D’après les pré-tribulationistes, un tel passage existe : il s’agit d’Apocalypse 4:1-2. Si, en effet, ce texte peut être établi comme étant un passage sur l’enlèvement, on peut assurément dire que les pré-tribbeurs auront remporté la bataille. Non seulement auront-ils (enfin !) établi deux Avènements futurs, mais ils auront également gagné leur cause d’un enlèvement précédant les tribulations. Mais quelle est la preuve qu’Apocalypse contient une référence à l’enlèvement ?

La cause de l’enlèvement dans Apocalypse 4:1-2

Avant d’examiner les arguments, il serait utile d’avoir le passage devant nous. Plantons d’abord le décor : l’apôtre Jean a reçu une vision alors qu’il était sur l’île de Patmos. Dans cette vision, le Seigneur lui dit d’écrire à propos de trois sortes de choses. « Écris les choses que tu as vues, celles qui sont et celles qui doivent arriver après celles-ci » (Apocalypse 1:19). Aucun doute, les choses qu’il avait vues se rapportaient à la vision du Seigneur glorifié, Jésus. Mais que signifiaient celles qui sont ? Cela référait tout probablement à la condition des Églises à ce moment-là. Dans la vision, le Seigneur confia à Jean la rédaction des messages adressés à sept différentes Églises. Dans ces messages, Il louait ces Églises pour ce qu’elles accomplissaient de bien et leur donnait un fort avertissement au sujet des domaines où elles échouaient.

Ce qui nous amène aux choses qui doivent arriver après celles-ci. Pour saisir correctement cette partie, il fut apparemment nécessaire que Jean voie les événements à partir d’une perspective céleste. C’est pourquoi nous lisons : « Après cela, je regardai, et voici une porte fut ouverte au Ciel ; et la première voix que j’avais ouïe comme d’une trompette, et qui parlait avec moi, me dit : monte ici, et je te montrerai les choses qui doivent arriver à l’avenir. 2Et sur-le-champ je fus ravi en esprit : et voici, un trône était posé au Ciel, et quelqu’un était assis sur le trône » (Apocalypse 4:1-2).

Parce qu’il y a référence à une trompette, de nombreuses gens croient que ce passage fait au moins allusion à l’enlèvement. « …car la trompette sonnera et les morts ressusciteront incorruptibles et nous serons changés » (1 Corinthiens 15:52). Soulignons, toutefois, qu’il n’y a pas de trompette dans Apocalypse 4 ; il y a seulement une voix ― voix qui était « comme celle d’une trompette, et qui parlait avec moi. » Ainsi, que nous reste-t-il donc comme argument pour interpréter la vision de Jean comme un « événement de l’enlèvement » ?[2]

Premier argument

LaHaye dit que, lorsque pris littéralement, « le Livre de l’Apocalypse est une livre pré-tribulationiste. »[3] Peut-être vous demandez-vous qu’est-ce que cette déclaration a à voir avec l’établissement de l’enlèvement dans 4:1-2 ? On peut mieux y répondre en convertissant le tout en argument formel :

Proposition majeure : Le Livre de l’Apocalypse est une livre pré-tribulationiste.

Proposition mineure (non déclarée) : Si le livre de l’Apocalypse est pré-tribualtionsite, l’enlèvement doit arriver dans 4:1-2.

Conclusion : Le passage d’Apocalypse 4:1-2 doit référer à l’enlèvement.

Ceci est évidemment un exemple de pétition de principe. La prémisse que le Livre de l’Apocalypse soit un livre pré-tribulationiste ne peut pas être prouvé ; ce n’est qu’une hypothèse pré-tribulationiste. Dès lors, la conclusion est logiquement fausse.

Second argument

Les pré-tribulationistes admettent franchement que l’enlèvement n’est pas mentionné dans Apocalypse 4:1-2. Néanmoins, ils persistent à dire que c’est à ce moment-là qu’il arrive. « L’Enlèvement n’est pas explicitement enseigné dans Apocalypse 4, mais il y apparaît définitivement de manière chronologique, à la fin de l’ère de l’Église et avant les tribulations. »[4] Il semble que le fondement de cette assertion soit d’autres textes sur l’enlèvement. LaHaye écrit : « Apocalypse 4:1-2 ne révélerait jamais par lui-même le mystère de l’enlèvement, mais puisque l’événement est révélé dans d’autres passages, l’on peut convenablement identifier l’appel de Jean à monter au ciel comme l’événement de l’enlèvement qui se déroule avant la période des tribulations. »[5] En d’autres mots, il sous-entend que, en nous basant sur d’autres textes, nous pouvons conclure que lorsque Jean fut appelé à monter au ciel, il fut enlevé. Cette conclusion est ensuite utilisée pour arguer que l’Église sera enlevée de la même façon avant les tribulations. LaHaye dit : « Jean est à tout le moins représentatif de l’Église lorsqu’il est enlevé pour être avec Christ dans les airs pendant que les gens vivant encore sur terre se dirigent vers la période des tribulations »[6] (emphase ajoutée). Voici l’argument formel :

Proposition majeure : Jean a été enlevé dans Apocalypse 4 qui se trouve avant les chapitres traitant des tribulations.

Proposition mineure : Jean était représentatif de l’Église.

Conclusion : De la même manière, donc, l’Église sera enlevée avant les tribulations.

Cet argument est rempli de problèmes. Tout d’abord, l’approche dans son entier est en porte-à-faux avec le « standard pré-trib » de littéralisme conséquent. Marvin Rosenthal réagit ainsi : « Ce genre d’interprétation déshonore l’approche littérale et grammaticale des Écritures. Faire en sorte que l’appel de Jean à monter au ciel signifie que l’Église soit enlevée à ce moment-là équivaut à adopter la méthode allégorique d’interprétation d’Origène ― approche que les pré-millénaristes fuient par ailleurs. »[7]

Pis encore, l’on peut facilement démontrer que Jean n’a pas été enlevé dans Apocalypse 4 ! Malgré les hauts cris qu’on poussera dans le camp pré-trib, il n’existe pas d’autres textes bibliques suggérant que la vision de Jean était un « enlèvement ». En fait, des passages-clés sur l’enlèvement semblent plutôt contester cette interprétation. À partir de 1 Corinthiens 15:53, nous savons que, lorsque les croyants seront enlevés, ils deviendront immortels ; or, Jean était encore mortel. 1 Thessaloniciens 4:17 nous révèle que, lors de l’enlèvement, les croyants iront rejoindre le Seigneur et demeureront toujours avec Lui ; comme nous le savons, Jean est revenu seul sur terre. Il est donc clair que cette déclaration que Jean fut enlevé est fausse. Pour cette raison, la conclusion qu’on en tire ― que l’Église sera aussi enlevée avant les tribulations ― est absolument sans valeur.

Troisième argument

Dans l’argument final, on dit que l’enlèvement doit avoir lieu dans Apocalypse 4:1-2 pour la simple raison qu’on ne peut le retrouver nulle part ailleurs ! (Tant pis pour ce qui est de se fier à la lecture véritable des Écritures.) LaHaye écrit ceci : « Si les post-tribbeurs rejettent Apocalypse 4:1-2 comme référence à l’Enlèvement, ils doivent expliquer pourquoi l’enlèvement n’y a pas été mentionné et où il s’insère. Etant donné que l’Apocalypse est la prédiction séquentielle la plus détaillée de la Bible ayant trait aux événements de la fin, il est impensable qu’un événement aussi joyeux que l’Enlèvement, mentionné dans d’autres parties de la Bible, puisse y être complètement omis. »[8]

Cet argument est rempli de questions complexes (i.e., « Avez-vous cessé de battre votre épouse ? ») Par exemple, par l’accusation « Si non dans 4:1-2, alors où ? », les pré-tribbeurs tentent de donner créance à une hypothèse improuvable ― nommément, que l’enlèvement et le Second Avènement sont deux événements séparés. Une fois deux Avènements établis, alors, et alors seulement, il sera raisonnable de débattre à savoir où ces Avènements peuvent être situés dans l’Apocalypse. Le défi lancé aux post-tribbeurs à savoir pourquoi l’enlèvement y serait omis est également une question complexe. C’est parce qu’il n’a jamais été établi que l’enlèvement est séparé du Second Avènement. Donc, puisque le Second Avènement n’a pas été omis, il s’en suit automatiquement que l’enlèvement ne l’a pas été non plus.

Conclusion

Sans preuve incontestable de l’enlèvement dans 4:1-2, il n’y a aucune raison de voir en l’Apocalypse un livre pré-trib. Et, sans logiques fallacieuses, on ne peut dire que la Bible indique que la vision de Jean fut un « événement de l’enlèvement ». Par conséquent, la Raison # 10 n’est pas une raison d’être pré-tribulationiste.

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[1] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 223.

[2] Ibidem, p. 223.

[3] Ibidem, p. 223.

[4] Tim LaHaye, Revelation, p. 76.

[5] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 223.

[6] Ibidem, p. 76.

[7] Marvin Rosenthal, The Pre-Wrath Rapture of the Church, pp. 245-246.

[8] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 223.