D.518 – La présence du Seigneur

Par Joseph Sakala

Adam et Ève savaient qu’ils avaient péché. Mais comment ? « Et ils entendirent la voix de l’Éternel Dieu, qui se promenait dans le jardin, au vent du jour. Et Adam et sa femme se cachèrent de devant la face de l’Éternel Dieu, au milieu des arbres du jardin. Et l’Éternel Dieu appela Adam, et lui dit : Où es-tu ? Et il répondit : J’ai entendu ta voix dans le jardin, et j’ai craint, parce que je suis nu ; et je me suis caché. Et Dieu dit : Qui t’a montré que tu es nu ? » (Genèse 3:8-11). Pourtant, lorsque Dieu créa : « Adam et sa femme, [ils] étaient tous deux nus, et ils n’en avaient point honte » (Genèse 2:25).

Dieu nous dévoile ici les effets ou les conséquences du mensonge : on a honte et on veut se cacher ou mettre le blâme sur quelqu’un d’autre. Il faut énormément de courage et surtout d’humilité pour accepter que le mensonge nous appartienne. Adam et Ève n’avaient pas péché en étant nus, car Dieu n’avait donné aucune instruction pour qu’ils s’habillent et la nudité n’avait rien de honteux. Mais Adam, ne voulant pas avouer qu’il avait mangé de l’arbre de la connaissance du bien et du mal (ce qui était vraiment honteux pour lui) préféra détourner l’attention sur autre chose.

Or, à peine créé, Dieu avait déclaré à Adam qu’il pouvait manger de tous les arbres du jardin. « Mais, quant à l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras point ; car au jour où tu en mangeras, certainement tu mourras » (Genèse 2:17). La femme n’avait pas encore été formée lorsque : « l’Éternel Dieu dit : Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui » (Genèse 2:18).

Satan a séduit également Adam, car Dieu lui avait donné une femme semblable à lui. Souvenez-vous, lorsque Dieu amena Ève, la femme qu’Il avait formée de la côte d’Adam, comment celui-ci était content. « Et l’Éternel Dieu forma une femme de la côte qu’il avait prise d’Adam, et la fit venir vers Adam. Et Adam dit : Celle-ci enfin est os de mes os, et chair de ma chair. Celle-ci sera nommée femme (en hébreu Isha), car elle a été prise de l’homme (en hébreu Ish) » (Genèse 2:22-23).

Alors, dans Genèse 3:11-12, Dieu dit a Adam : « As-tu mangé de l’arbre dont je t’avais ordonné de ne pas manger ? Et Adam répondit : La femme que tu as mise auprès de moi, m’a donné du fruit de l’arbre, et j’en ai mangé. » Adam veut déjà mettre le blâme sur sa femme, alors qu’ils n’avaient pas encore consommé leur mariage. Adam n’était plus aussi content d’Ève. C’est l’effet du péché que de ne pas accepter les conséquences du péché, mais de mettre le blâme sur l’autre.

Dans Genèse 3:13 : « l’Éternel Dieu dit à la femme : Pourquoi as-tu fait cela ? Et la femme répondit : Le serpent m’a séduite, et j’en ai mangé. » La femme aussi n’a pas accepté sa part du péché, mais a blâmé le serpent sous prétexte qu’elle fut séduite. Au verset 14 : « l’Éternel Dieu dit au serpent : Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre toutes les bêtes et entre tous les animaux des champs ; tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras la poussière tous les jours de ta vie. »

La présence du Seigneur peut alors devenir une source de bénédiction ou la cause d’un malheur. Adam et Ève ont eu peur de Sa présence parce qu’ils ont péché. Leur fils Caïn a également péché en tuant son frère Abel. « Et l’Éternel dit : Qu’as-tu fait ? La voix du sang de ton frère crie de la terre jusqu’à moi. Et maintenant tu seras maudit de la terre, qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main le sang de ton frère. Quand tu cultiveras la terre, elle ne te rendra plus son fruit ; tu seras vagabond et fugitif sur la terre. Et Caïn dit à l’Éternel : Ma peine est trop grande pour être supportée. Voici, tu m’as chassé aujourd’hui de cette terre, et je serai caché de devant ta face, et je serai vagabond et fugitif sur la terre ; et il arrivera que quiconque me trouvera, me tuera. Et l’Éternel lui dit : C’est pourquoi, si quelqu’un tue Caïn, Caïn sera vengé sept fois. Et l’Éternel mit à Caïn un signe, afin que quiconque le trouverait ne le tuât point. Alors Caïn sortit de devant l’Éternel, et habita au pays de Nod (exil), à l’orient d’Éden » (Genèse 4:10-16).

Pourtant, la présence de l’Éternel sera pour les obéissants un temps de grande joie. « Car quelle est notre espérance, ou notre joie, ou notre couronne de gloire ? N’est-ce pas vous aussi, en la présence de notre Seigneur Jésus-Christ, à son avènement ? Oui, vous êtes notre gloire et notre joie » (1 Thessaloniciens 2:19-20). La différence est, sans aucun doute, la présence ou l’absence de péché non pardonné face au Seigneur. Ceux qui rejettent l’offre de pardon de Jésus-Christ au travers de la repentance et de la foi en Sa mort, seront éventuellement bannis éternellement de Sa présence.

C’est d’ailleurs ce que nous apprenons dans 2 Thessaloniciens 1:7-10 : « Et le repos avec nous, à vous qui êtes affligés, lorsque le Seigneur Jésus apparaîtra du ciel avec les anges de sa puissance, dans un feu flamboyant, pour exercer la vengeance contre ceux qui ne connaissent point Dieu, et qui n’obéissent pas à l’Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ. Ils subiront leur peine, une perdition éternelle, par la présence du Seigneur, et par sa puissance glorieuse ; lorsqu’il viendra pour être glorifié en ce jour-là dans ses saints, et admiré dans tous ceux qui auront cru ; (car vous avez cru à notre témoignage). »

Mais pour ceux qui se sont repentis de leurs péchés, ayant mis leur confiance en Christ pour le salut, la perspective de la venue et de la présence personnelle du Seigneur Jésus sera une de joie anticipée, car : « Tu me feras connaître le chemin de la vie ; il y a un rassasiement de joie devant ta face, et des délices à ta droite pour jamais » (Psaume 16:11). Lorsque Jésus reviendra, nous Lui seront présentés : « sans tache et dans la joie en sa glorieuse présence » (Jude 1:24). « Car le Seigneur Lui-même descendra du ciel, à un signal donné, avec une voix d’archange et au son d’une trompette de Dieu ; et les morts qui sont en Christ ressusciteront premièrement ; ensuite, nous les vivants qui serons restés, nous serons enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur, dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. C’est pourquoi consolez-vous les uns les autres par ces paroles, » nous déclare Paul, dans 1 Thessaloniciens 4:16-18.

« C’est pourquoi ne soyez pas sans prudence, mais comprenez quelle est la volonté du Seigneur » (Éphésiens 5:17). Il n’y a pas de thème plus exaltant que la volonté de Dieu, ni plus important que la question pratique qui demande comment connaître la volonté de Dieu. Mais la plus grande signification, c’est la reconnaissance que c’est bien Sa volonté et non celle d’un homme qui est importante. Ce que Dieu désire pour nous, c’est que nous sachions que c’est Sa volonté, c’est-à-dire, Sa volonté en général, telle que révélée dans les Écritures, mais également Sa volonté spécifique, dans chaque décision particulière. Dans les deux cas, en effet, il faut qu’elle soit compatible, car le Saint-Esprit, qui nous conduit, ne permettra jamais de contredire les Écritures qu’Il a inspirées. C’est alors un prérequis indispensable de découvrir ce qu’est la volonté personnelle de Dieu.

La volonté de Dieu est exprimée d’abord dans le fait qu’Il a eu une création spéciale, par Sa volonté. Nous le savons par : « Les vingt-quatre Anciens [qui] se prosternaient devant celui qui était assis sur le trône, et ils adoraient celui qui vit aux siècles des siècles et jetaient leurs couronnes devant le trône, en disant : Seigneur, tu es digne de recevoir la gloire, l’honneur, et la puissance ; car tu as créé toutes choses, et c’est par ta volonté qu’elles existent, et ont été créées » (Apocalypse 4:10-11). Donc, Christ est venu pour faire Sa volonté : « Alors j’ai dit : Voici, je viens, ô Dieu ! pour faire ta volonté, comme cela est écrit de moi dans le rouleau du livre » (Hébreux 10:7). Christ est venu afin de Se substituer à nous pour la rémission de nos péchés.

« C’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’oblation faite une seule fois du corps de Jésus-Christ, » nous déclare Hébreux 10:10. C’est selon Sa volonté que cette oblation allait fournir le salut à tous ceux qui croiraient. « Or c’est ici la volonté du Père qui m’a envoyé, que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. C’est ici la volonté de celui qui m’a envoyé, que quiconque contemple le Fils et croit en lui, ait la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour », nous déclare Jésus Lui-même, dans Jean 6:39-40. En retour, cela exige une régénération individuelle de tous ceux qui Le reçoivent et : « Qui ne sont point nés du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu » (Jean 1:13).

En plus, Sa volonté renferme en Lui une sécurité absolue : « Car je suis descendu du ciel, pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. Or c’est ici la volonté du Père qui m’a envoyé, que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour » (Jean 6:38-39). Mais elle nous procure également notre sanctification, car : « C’est ici en effet, la volonté de Dieu, que vous soyez sanctifiés, que vous vous absteniez de la fornication, que chacun de vous sache posséder son corps dans la sainteté et dans l’honnêteté, sans vous livrer à des passions déréglées, comme les Gentils, qui ne connaissent point Dieu » (1 Thessaloniciens 4:3-5).

Mais cela ne se termine pas là, car Jean 17:24 nous dit que Jésus a déclaré : « Père, je désire que ceux que tu m’as donnés soient avec moi, où je serai, afin qu’ils contemplent la gloire que tu m’as donnée, parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde. » Alors : « Rendez grâces en toutes choses ; car telle est la volonté de Dieu en Jésus-Christ à votre égard » déclare Paul, dans 1 Thessaloniciens 5:18. Même le chef des apôtres abonde dans le même sens lorsqu’il déclare, dans 1 Pierre 2:15-16 : « Car ceci est la volonté de Dieu, qu’en faisant bien vous fermiez la bouche à l’ignorance des hommes dépourvus de sens ; comme étant libres, non pour vous servir de la liberté comme d’un voile pour la malice ; mais comme des serviteurs de Dieu. » Un croyant qui comprend, qui croit et qui obéit à la volonté de Dieu est donc préparé à suivre Sa volonté spécifique.

Regardons ensemble comment Dieu S’est fait connaître à Moïse : « Alors Dieu dit à Moïse : JE SUIS CELUI QUI SUIS. Puis il dit : Tu diras ainsi aux enfants d’Israël : Celui qui s’appelle JE SUIS, m’a envoyé vers vous. Dieu dit encore à Moïse : Tu diras ainsi aux enfants d’Israël : L’ÉTERNEL, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob m’a envoyé vers vous. C’est là mon nom éternellement ; c’est là ma commémoration dans tous les âges » (Exode 3:14-15). Ce nom unique de Dieu fut donné afin d’appuyer la vérité que Dieu est éternel. Le nom « Seigneur YHWH », en hébreu, est essentiellement le même, peu importe le moment dans l’histoire où vous évoquez cette vérité à savoir que Lui, Dieu, est éternel, le seul qui existe depuis toujours.

Le Seigneur Jésus-Christ S’est approprié ce nom divin lorsqu’Il a déclaré aux Juifs, dans Jean 8:58 : « En vérité, en vérité Je vous le dis : Avant qu’Abraham fût, je suis », en assumant correctement que reculez aussi loin que vous voulez et vous découvrirez que Je Suis est toujours là, au présent. Alors, ne reconnaissant pas qui était Jésus, au verset 59 : « ils prirent des pierres pour les jeter contre lui ; mais Jésus se cacha et sortit du temple, passant au milieu d’eux, et ainsi il s’en alla. » Et le JE SUIS nous est révélé sous plusieurs merveilleux symboles.

Voici huit endroits, dans l’Évangile de Jean seulement, qui sont riches en profondeur spirituelle et où Jésus nous confirme qu’Il est le Je Suis :

Jean 6:35 : « Et Jésus leur répondit : Je suis le pain de vie ; celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »

Jean 6:51 : « Je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel ; si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c’est ma chair. Je la donnerai pour la vie du monde. »

Jean 8:12 : « Jésus parla encore au peuple, et dit : Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. »

Jean 10:7 : « Jésus donc leur dit encore : En vérité, en vérité je vous dis, que je suis la porte des brebis. »

Jean 10:11 : « Je suis le bon berger ; le bon berger donne sa vie pour ses brebis. »

Jean 11:25 : « Jésus lui dit : Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort. »

Jean 14:6 : « Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité et la vie ; personne ne vient au Père que par moi. »

Jean 15:1 : « Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. »

Il est bien connu que cette magnifique assertion du Seigneur est évidente au travers de toute la Bible, dès Sa première utilisation dans Genèse 15:1 : « Après ces choses, la parole de l’Éternel fut adressée à Abram dans une vision, en disant : Ne crains point, Abram, je suis ton bouclier, et ta très grande récompense », jusqu’à sa dernière utilisation, dans Apocalypse 22:16 : « Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange pour vous rendre témoignage de ces choses dans les Églises. Je suis le rejeton et la postérité de David, l’étoile brillante du matin. » Et tous ces beaux traits de la physionomie divine nous aident à prier avec plus de ferveur : « Car Dieu a mis toutes choses sous ses pieds. Or, quand il dit que toutes choses lui sont assujetties, il est évident que celui qui lui a assujetti toutes choses, est excepté. Et après que toutes choses lui auront été assujetties, alors aussi le Fils même sera assujetti à celui qui lui a assujetti toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous » (1 Corinthiens 15:27-28).

Afin de situer l’importance de Jésus dans l’Ancien Testament, allons voir dans le Pentateuque. Dans Genèse 15:6-7 : « Et Abram crut à l’Éternel, qui lui imputa cela à justice. Et il lui dit : Je suis l’Éternel, qui t’a fait sortir d’Ur des Caldéens, afin de te donner ce pays pour le posséder. » L’Éternel S’identifie comme le « Je Suis » au moins sept fois dans le seul livre de la Genèse. La première fois, c’est lorsque le Seigneur déclare, dans Genèse 15:1 : « Après ces choses, la parole de l’Éternel fut adressée à Abram dans une vision, en disant : Ne crains point, Abram, je suis ton bouclier, et ta très grande récompense. »

Nous le trouvons une autre fois dans Genèse 17:1 où nous découvrons : « Puis, Abram étant parvenu à l’âge de quatre-vingt-dix-neuf ans, l’Éternel apparut à Abram, et lui dit : Je suis le Dieu Tout-Puissant ; marche devant ma face, et sois intègre. » L’hébreu utilisé ici est El Shaddai, qui veut dire « Tout Puissant », que l’on trouve également dans Genèse 35:11 : « Et Dieu lui dit : Je suis le Dieu Tout-Puissant : augmente et multiplie. Une nation, même une multitude de nations naîtront de toi ; des rois sortiront de tes reins. » Ensuite, le Seigneur est apparu a Isaac, dans Genèse 26:24 : « Et l’Éternel lui apparut cette nuit-là, et lui dit : Je suis le Dieu d’Abraham, ton père ; ne crains point, car je suis avec toi ; et je te bénirai, et je multiplierai ta postérité, à cause d’Abraham, mon serviteur. »

Puis, le Seigneur est apparu à Jacob, dans Genèse 28:13-14 : « Et voici, l’Éternel se tenait au-dessus d’elle, et il dit : Je suis l’Éternel, le Dieu d’Abraham, ton père, et le Dieu d’Isaac ; la terre sur laquelle tu es couché, je la donnerai à toi et à ta postérité. Et ta postérité sera comme la poussière de la terre ; et tu te répandras à l’Occident et à l’Orient, au Nord et au Midi ; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi et en ta postérité. » Dans Genèse 31:13-14, le Seigneur S’identifie ainsi : « Je suis le Dieu de Béthel, où tu oignis un monument, où tu me fis un vœu. Maintenant, lève-toi, sors de ce pays, et retourne au pays de ta parenté. Alors Rachel et Léa répondirent et lui dirent : Avons-nous encore une part ou un héritage dans la maison de notre père ? »

Beth-el veut dire la « maison de Dieu » en hébreu. Finalement, dans Genèse 46:2-4 : « Et Dieu parla à Israël dans les visions de la nuit, et il dit : Jacob, Jacob ! Et il répondit : Me voici. Puis il dit : Je suis Dieu, le Dieu de ton père. Ne crains point de descendre en Égypte ; car je t’y ferai devenir une grande nation. Je descendrai avec toi en Égypte, et je t’en ferai aussi infailliblement remonter ; et Joseph mettra sa main sur tes yeux. » Dans Exode, on retrouve vingt-et-un endroits où Dieu S’identifie comme « Je Suis ». La plupart sont simplement des variations différentes des noms de Dieu, comme nous l’avons constaté dans Genèse ; cependant, six nous donnent une nouvelle clarté. La première se trouve dans Exode 3:14 : « Alors Dieu dit à Moïse : JE SUIS CELUI QUI SUIS. Puis il dit : Tu diras ainsi aux enfants d’Israël : Celui qui s’appelle JE SUIS, m’a envoyé vers vous. »

Voici les autres : dans Exode 8:21-23, Dieu dit à Pharaon : « Car si tu ne laisses pas aller mon peuple, voici, je vais envoyer les insectes sur toi, sur tes serviteurs, sur ton peuple et sur tes maisons ; et les maisons des Égyptiens seront remplies d’insectes, et même le sol sur lequel ils sont. Mais je distinguerai en ce jour-là le pays de Gossen, où se tient mon peuple, pour qu’il n’y ait point là d’insectes, afin que tu saches que moi, l’Éternel, je suis au milieu du pays. Et je mettrai une séparation entre mon peuple et ton peuple. Demain ce prodige se fera. »

Ensuite, nous avons Exode 15:24-26 où nous voyons : « Alors le peuple murmura contre Moïse, en disant : Que boirons-nous ? Et Moïse cria à l’Éternel ; et l’Éternel lui indiqua un bois, qu’il jeta dans les eaux, et les eaux devinrent douces. C’est là qu’il lui imposa une ordonnance et un statut, et c’est là qu’il l’éprouva. Et il dit : Si tu écoutes attentivement la voix de l’Éternel ton Dieu, si tu fais ce qui est droit à ses yeux, si tu prêtes l’oreille à ses commandements et si tu gardes toutes ses ordonnances, je ne t’infligerai aucune des maladies que j’ai infligées à l’Égypte ; car je suis l’Éternel qui te guérit. »

Plus loin, au sujet de ceux qui se faisaient de faux dieux, Dieu leur dit, dans Exode 20:4-6 : « Tu ne te feras point d’image taillée, ni aucune ressemblance des choses qui sont là-haut dans les cieux, ni ici-bas sur la terre, ni dans les eaux sous la terre ; tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point ; car je suis l’Éternel ton Dieu, un Dieu jaloux, qui punis l’iniquité des pères sur les enfants, jusqu’à la troisième et à la quatrième génération de ceux qui me haïssent, et qui fais miséricorde jusqu’à mille générations à ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements. »

Mais Dieu est également miséricordieux. Dans Exode 22:26-27, nous lisons : « Si tu prends en gage le vêtement de ton prochain, tu le lui rendras avant que le soleil soit couché ; car c’est sa seule couverture, c’est son vêtement pour couvrir sa peau. Dans quoi coucherait-il ? Et s’il arrive qu’il crie à moi, je l’entendrai, car je suis miséricordieux. » Finalement, nous avons un Dieu qui nous sanctifie. Dans Exode 31:12-13 : « L’Éternel parla encore à Moïse, en disant : Et toi, parle aux enfants d’Israël, et dis : Seulement, vous observerez mes sabbats. Car c’est un signe entre moi et vous, dans toutes vos générations, afin qu’on sache que c’est moi, l’Éternel, qui vous sanctifie. »

Dans les trois autres livres du Pentateuque, l’expression « Je Suis le Seigneur votre Dieu » est mentionnée très fréquemment, mais il y a deux importants nouveaux « Je Suis ». L’expression Je Suis saint paraît six fois, comme, par exemple, dans Lévitique 11:44-45 où nous découvrons : « Car je suis l’Éternel, votre Dieu ; vous vous sanctifierez, et vous serez saints ; car je suis saint. Et vous ne souillerez point vos personnes par aucun de ces reptiles qui rampent sur la terre. Car je suis l’Éternel, qui vous ai fait monter du pays d’Égypte, pour être votre Dieu ; vous serez saints, car je suis saint. » L’autre se trouve dans Nombres 18:20 : « Puis l’Éternel dit à Aaron : Tu n’auras point d’héritage en leur pays ; tu n’auras point de portion au milieu d’eux ; je suis ta portion et ton héritage au milieu des enfants d’Israël. »

Le grand but de tous ces noms de l’Éternel, c’est que Dieu est Tout-Puissant ainsi que le Dieu du temps et de l’espace, mais surtout un Dieu personnel et aimant. Nous pouvons Lui faire confiance parce qu’Il prend soin de nous. Et une des choses que Paul a enseignées était de prêcher la vérité, et il l’a enseignée à son évangéliste Timothée, en lui disant : « Efforce-toi de te montrer éprouvé devant Dieu, comme un ouvrier irréprochable, dispensant avec droiture la parole de la vérité. Mais évite les discours profanes et vains ; car ceux qui les tiennent tombent toujours plus dans l’impiété ; et leur parole rongera comme la gangrène. De ce nombre sont Hyménée et Philète, qui se sont détournés de la vérité, en disant que la résurrection est déjà arrivée, et qui renversent la foi de quelques-uns » (2 Timothée 2:15-18).

La Parole de Dieu doit être prêchée avec douceur. « C’est pourquoi je supporte tout à cause des élus, afin qu’ils obtiennent aussi le salut qui est en Jésus-Christ, avec la gloire éternelle. Cette parole est certaine : En effet, si nous mourons avec lui, nous vivrons aussi avec lui. Si nous souffrons avec lui, nous régnerons aussi avec lui ; si nous le renions, il nous reniera aussi ; si nous sommes infidèles, il demeure fidèle ; il ne peut se renier lui-même. Rappelle ces choses, protestant devant le Seigneur qu’on évite les disputes de mots, qui ne servent à rien, mais pervertissent ceux qui écoutent, » nous affirme Paul, dans 2 Timothée 2:10-14.

« Car tout ce que Dieu a créé est bon et rien n’est à rejeter, quand on en use avec actions de grâces ; parce que cela est sanctifié par la parole de Dieu et la prière. Si tu représentes ces choses aux frères, tu seras un bon ministre de Jésus-Christ, nourri des paroles de la foi et de la bonne doctrine que tu as exactement suivie. Mais rejette les fables profanes et extravagantes, et exerce-toi à la piété, » lui confirme Paul, dans 1 Timothée 4:4-7. Car les débats sans fin ne servent à rien. Ils ne font que créer des conflits et de la division, et cela ajoute à la confusion déjà existante.

Cependant, dans 1 Timothée 4:7-9, Paul insiste dans son exhortation : « Mais rejette les fables profanes et extravagantes, et exerce-toi à la piété. Car l’exercice corporel est utile à peu de chose ; mais la piété est utile à toutes choses, ayant la promesse de la vie présente et de celle qui est à venir. Cette parole est certaine et digne de toute confiance » (1 Timothée 4:7-9). Paul lui atteste plus loin : « O Timothée ! garde le dépôt, fuyant les discours vains et profanes, et les disputes d’une science faussement ainsi nommée ; dont quelques-uns ayant fait profession, se sont détournés de la foi. La grâce soit avec toi ! Amen » (1 Timothée 6:20-21).

Les oppositions mentionnées sont des antithèses, pseudonumos en grec, les conflits contre la véritable connaissance. Elles ressemblent à la connaissance, mais elles ne sont pas vérité. Le résultat de ces faux discours ne peut pas être bon, car l’impiété va augmenter. L’erreur va ronger la santé spirituelle de la personne, comme la gangrène, et lui faire perdre la vérité. Les deux hommes, Hyménée et Philète, mentionnés par Paul sont dévoilés comme exemples d’une telle gangrène. Ils enseignaient que la résurrection des saints avait déjà eu lieu. Pierre abonde dans le même sens lorsqu’il dit, dans 2 Pierre 3:17 : « Vous donc, bien-aimés, qui êtes avertis, soyez sur vos gardes, de peur qu’entraînés par l’égarement des impies, vous ne veniez à déchoir de votre fermeté. »

Jésus nous montre plutôt comment prier, dans Jean 16:24-28, en déclarant : « Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom ; demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit accomplie. Je vous ai dit ces choses en similitudes ; mais le temps vient que je ne vous parlerai plus en similitudes, mais je vous parlerai ouvertement du Père. En ce jour vous demanderez en mon nom, et je ne vous dis point que je prierai le Père pour vous, car le Père lui-même vous aime, parce que vous m’avez aimé, et que vous avez cru que je suis issu de Dieu. Je suis issu du Père, et je suis venu dans le monde ; je laisse de nouveau le monde, et je vais au Père. »

En effet, Jésus leur dit, dans Jean 16:22-23 : « De même, vous êtes maintenant dans la tristesse ; mais je vous verrai de nouveau, et votre cœur se réjouira, et personne ne vous ravira votre joie. Et en ce jour-là vous ne m’interrogerez plus sur rien. En vérité, en vérité je vous dis, que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. » Cette condition pour une prière exaucée est le résultat de la plénitude de joie, et non pas seulement une formule par laquelle nous terminons une prière. « En mon nom » implique de Le représenter et ce qu’Il représente, de sorte que notre prière pourrait être Sa prière aussi.

Par exemple, notre prière doit être faite selon Sa volonté. « Et la confiance que nous avons en lui, c’est que, si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous exauce. Et si nous savons qu’il nous exauce, quoi que ce soit que nous demandions, nous savons que nous avons de lui les choses que nous avons demandées » (1 Jean 5:14-15). Il faut réaliser que le but de la création des humains se situe à un niveau beaucoup plus élevé que nos petits plaisirs personnels ; alors, cela devrait prendre préséance dans nos prières.

Jésus nous montre comment prier. Il nous dit : « Quand vous priez, dites : “Notre Père qui es aux cieux ; ton nom soit sanctifié ; ton règne vienne ; ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ; donne-nous chaque jour notre pain quotidien ; pardonne-nous nos péchés ; car nous pardonnons aussi à tous ceux qui nous ont offensés ; et ne nous induis point en tentation ; mais délivre-nous du malin” » (Luc 11:2-4). Nous pouvons également prier, afin que le Père nous délivre du malin (Satan). Il est très bien de prier pour la sagesse de Dieu dans toutes les décisions que nous devons prendre.

Il faut prier pour la sagesse de Dieu dans toutes nos entreprises, afin d’avoir confiance que nous faisons toujours la volonté de Dieu. Mais notre requête dans de telles prières doit être sincère, avec le vouloir d’agir selon Sa réponse. L’apôtre Jacques nous déclare : « Et si quelqu’un de vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu, qui donne à tous libéralement, sans reproche, et elle lui sera donnée. Mais qu’il demande avec foi, sans douter ; car celui qui doute, est semblable au flot de la mer qui est agité par le vent et ballotté çà et là » (Jacques 1:5-6).

Il devrait aussi être évident que notre demande soit faite avec une conscience claire. Car : « Si j’eusse pensé quelque iniquité dans mon cœur, le Seigneur ne m’eût point écouté » (Psaume 66:18). Mais lorsque nous sommes confiants que nous prions en Son nom, avec tout ce que cela implique, alors nous devrions également prier avec foi.

Dans Jacques 5:14-16, nous voyons : « Quelqu’un est-il malade parmi vous ? qu’il appelle les Anciens de l’Eglise, et que ceux-ci prient pour lui, en l’oignant d’huile au nom du Seigneur. Et la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera ; et s’il a commis des péchés, ils lui seront pardonnés. Confessez vos fautes les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris ; car la prière fervente du juste a une grande efficace. »

Et lorsque la guérison viendra, comme elle le devrait, selon la volonté de Dieu, notre joie sera sûrement à son comble. Peu importe ce que Ses serviteurs veulent entreprendre selon Sa volonté, la présence du Seigneur est toujours là afin d’accomplir les projets que Dieu avait depuis longtemps planifiés pour eux. « Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour les bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous y marchions » (Éphésiens 2:10).




T.009 – L’envie, poison de mon cœur

poison

Je viens de déposer ma fille chez une petite camarade de classe, qui l’a invitée à se joindre à elle pour un repas d’anniversaire. Ils m’ont conviée à boire un verre avant de partir. Des gens charmants, sympathiques, une ambiance très positive, voilà de quoi me rassurer : l’amie de ma fille semble être de bonne famille, leur influence ne sera pas forcément néfaste. Quelle mère ne se préoccupe pas du milieu où elle laisse son enfant toute une après-midi ?

La petite fille en question avait mijoté en secret le projet d’inviter ses camarades, alors qu’en réalité, il ne s’agissait pas d’une fête entre enfants, mais d’un repas en famille ; ce que j’ai découvert en contactant les parents. Très gentiment, ils ont rattrapé l’erreur de leur fille en invitant la mienne à se joindre à leur repas familial. Touchée par ce geste, j’ai remercié le Seigneur. En effet, ma fille n’est presque jamais invitée aux anniversaires, ni dans ma famille qui est géographiquement dispersée, ni au sein de ses fréquentations scolaires ou extrascolaires, où elle a du mal à se faire de vrais amis.

J’ai donc quitté mon nid de solitude un moment pour me retrouver dans cette grande maison agréable, chauffée à point et joliment décorée, le temps d’un apéritif. Le couple qui me souriait avait l’air si décontracté, si heureux… Cette dame me parlait de sa vie professionnelle épanouie, de son plaisir à se rendre au travail, un travail qui la passionne. Elle me parlait de l’heureux évènement arrivé récemment dans sa famille qui a fait d’elle par deux fois une jeune grand-mère ravie. Puis arrivèrent les membres de sa famille, avec des bébés si mignons ! Tout ce petit monde exulta de joie à se retrouver et je me hâtais de partir, car je ne me sentais plus à l’aise, comme un objet étranger n’appartenant pas à cette maison, un objet qui n’appartient à personne…

Je suis repartie sous la pluie, partagée entre la joie d’offrir à ma fille un après-midi merveilleux avec toutes sortes de délices à manger et à vivre, et l’affreux sentiment de vide qui me frigorifia subitement. Et versant quelques larmes injustifiées, je me remémorais les paroles de la dame lorsque répondant à ses questions, je lui donnais mes impressions négatives sur le village et ses habitants à l’attitude assez froide et individualiste : « Oh, nous ne faisons plus attentions à eux. Nous avons construit notre vie ici, mais nous sommes entre nous, en famille. Pour vivre heureux, il faut vivre caché : on a construit la maison avec une grande haie autour, on est chez nous, on vit entre nous, et les autres on ne les voit pas ! ». Son mari ajoutait : « Moi, ça fait longtemps que je ne dis plus bonjour à personne ici ! Si je ne connais pas, je ne dis pas bonjour ! » Il disait cela, car je mentionnais dans mes propos le comportement presque impoli des villageois dont je n’arrivais que rarement à obtenir une courtoise salutation.

A ces paroles dénuées de charités – bien qu’elles se voulaient réconfortantes – je fus naturellement choquée. Non pas que je m’attendais à ce que ces personnes soient extraordinaires, mais j’aurais espéré que face à cette réflexion sur l’individualisme grandissant, elles puissent témoigner contre ce fléau. Mais ces mots reflétaient à eux seuls un égoïsme accablant : cet égoïsme qu’ils critiquaient eux-mêmes, quand ils agréaient mes paroles sur l’attitude un peu froide des villageois et la difficulté à s’intégrer dans cette région de nos jours. Je me contentais alors d’affirmer que je ne pouvais faire autrement que de traiter mon prochain de la manière dont je souhaitais être traitée, et qu’un bonjour agrémenté d’un sourire pouvait faire tellement de bien…

En rentrant dans mon appartement dénué d’artifice, dont la température intérieure est de 15°, je repensais à cette belle maison bien chauffée où se trouvait ma fille et à ce qu’elle était probablement en train de manger. J’imaginais les discussions animées, les rires. Je revoyais les enfants, les jolis bébés. Et tourmentée par ces pensées envenimées, je me mis à pleurer. Mais quelle est cette lame que je sentais s’enfoncer dans mon cœur ? Pourquoi me sentais-je à nouveau si minable ? Pourquoi la honte se tapissait-elle à ma porte ?

Je me suis réfugiée dans mon lit, l’unique endroit où il fait chaud chez moi. Et comme toujours, pour me battre avec mon ennemie invisible, je prends ma plume et ma foi. Mais quelle est cette ennemie en ce jour ? Quelle forme prend-elle pour me torturer ? Comment fait-elle pour transformer ma joie en supplice ?

Mon ennemie à combattre, c’est l’envie. Elle prend la forme de la tentation : me montrant un palais en le comparant à ma simple demeure, m’accusant de notre misère matérielle en charmant ma pauvre fille, me laissant entrevoir et entendre les joies de la communauté face à notre solitude, et me manifestant un visible bonheur en l’opposant à la sobriété de notre vie.

Ces personnes ont bel et bien tout ce que l’on puisse souhaiter en ce monde. Elles vivent dans l’aisance, ne s’ennuient pas, ne se lassent pas d’avoir du plaisir. Elles possèdent des liens charnels et affectifs, elles sont bien entourées. Elles ont une maison très confortable, un nid douillet pour y vivre sans se sentir en prison. Elles ont une vie agréable, une vie qui a un sens, puisqu’elles se lèvent le matin, pleines d’entrain, avec des objectifs, des moyens, un savoir-faire qui les rassurent. Elles ont bonne conscience, une certaine fierté même, car elles ont « construit leur vie ». Et moi, je n’ai rien de tout cela et je n’ai rien construit de semblable.

Il fait gris dehors. Ma fenêtre donne sur ce ciel dénué de couleur. Tout semble si triste. Il pleut sans interruption. Suis-je triste parce que j’aimerais être là-bas, avec eux ? Non, je ne m’y sentirais pas à ma place. Suis-je triste parce que je me sens inférieure ? Non, car devant Dieu, il n’y a pas d’êtres inférieurs ou supérieurs : nous sommes tous égaux devant Celui qui nous a créés. Suis-je triste parce que je compare deux univers diamétralement opposés ? Oui. Et j’ai peur que ma fille ait des préférences pour celui que je ne peux pas lui offrir.

Seigneur, est-ce tes larmes que je vois dehors ? Il ne cesse de pleuvoir ! As-tu tant de larmes à verser ?

« Oui, me dis-Tu, J’en ai beaucoup à verser, car tu te compares et tu M’oublies.

« N’est-ce pas Moi, qui définis le bonheur ? Le bonheur est-il synonyme de complaisance ? Et la foi, est-elle synonyme de misère ? Suis-Je un petit rêve pour te réchauffer la nuit ? Suis-Je ton Compagnon d’infortune, quand tu ne trouves pas mieux sur terre ? »

Pardonne-moi, Seigneur !

Que dis-je ? Ma vie n’est-elle pas agréable ? N’ai-je pas le nécessaire ? N’ai-je pas une fille merveilleuse qui me comble de son amour, me répétant chaque jour combien elle m’aime, en paroles, en actes et en poèmes ? N’ai-je pas une montagne d’affection quand je considère tous mes tendres compagnons à quatre pattes, qui m’offrent continuellement présence et chaleur en me préférant à tous les humains ? N’ai-je pas continuellement la grâce – dans le peu que je possède – d’être en mesure de concocter des petits plats qui nous rassasient ? N’ai-je pas un lit douillet dans lequel j’ai le privilège de passer de longues heures à dormir, à prier et à écrire ? N’ai-je pas deux jambes robustes qui me portent et me permettent tant bien que mal de marcher à travers chemins et forêts ? N’ai-je pas des yeux qui voient la beauté du paysage que le Peintre suprême a daigné dessiner dans Sa Créativité amoureuse ?

N’ai-je pas hérité de mon Père cet élan créatif, ce goût pour la Poésie dont Lui-même est l’Auteur ? N’ai-je pas en mon sein quelque chose de plus précieux que l’univers et tout ce qu’il contient ? Ne m’a-t-Il pas doté de Sa Lumière ? Ne m’a-t-Il pas désignée pour être le temple vivant de Sa Parole, qui a fait le monde, jadis consignée sur des tables de pierre et gardée dans un endroit où personne ne pouvait entrer ?

L’arche d’alliance était en or pur et elle n’était qu’un symbole de l’inestimable valeur de cette parfaite Parole d’Amour faite chair pour nous. Aujourd’hui, le doigt de Dieu n’écrit plus dans la pierre. Il écrit dans le cœur de Ses enfants. Il écrit des paroles vraies que la Bible confirme. La Parole de Dieu habite par l’Esprit dans un temple vivant, car c’est une Parole vivante et puissante. Elle est l’épée contre l’ennemie de mon âme, contre l’envie, ce poison qui faisait déjà son œuvre destructrice dans le jardin d’Eden. Perfide ennemie que Lucifer a suivie pour se détourner de Dieu, alors qu’il avait le privilège entre tous les privilèges, celui de contempler Sa face ! Comment un ange de lumière, si beau, si près de Dieu, a-t-il pu déchoir à ce point et descendre si bas ? Comment le premier couple créé sur terre – un couple qui s’aimait, baigné dans l’intimité amoureuse de leur Créateur, dans un paradis réel procurant des joies pures sans aucune corruption – a-t-il pu, devant tant de beauté et de bénédictions, devenir aveugle au point de tromper Dieu et de se tromper soi-même ?

L’envie est un cancer qui opère de l’intérieur. C’est une maladie qui gangrène l’âme, jusqu’à la rendre plus morte qu’une momie. L’envie est invisible, elle est toute petite, on ne la perçoit même pas. Elle se faufile dans les failles comme un serpent minuscule puis, imbibée d’orgueil et de tout ce que le monde offre à voir et à entendre, elle se met à gonfler et elle grandit. Comme une limace gorgée d’eau, elle grossit. Elle grossit au point de remplir la tête, de remplacer la raison, de s’accaparer la vue. L’envie enfante la convoitise et l’amertume. Elle détourne les humains de la volonté de Dieu.

Pour échapper à l’envie, certains se font ermites, en s’isolant loin du monde et de ses distractions. Certains moines se flagellent et s’imposent un dénuement et une discipline extrêmes. Mais comment frapper ce que Dieu aime si tendrement ? Comment imposer à cet être aimé que je suis une rigueur si sévère et un malheur si contraignant ? Est-ce là un moyen de lutter contre l’envie ? Pour ne plus voir, faut-il s’arracher les yeux ? Pour ne plus entendre, s’arracher les oreilles ? Pour ne plus se plaindre, s’arracher la bouche ? Pour ne plus avoir aucune mauvaise pensée, s’arracher la tête ?

La violence n’est pas une solution. Toute violence que je m’inflige – même au Nom du Seigneur – ne vient pas de Dieu. Elle ne réussira qu’à faire couler Ses larmes, car Dieu n’aime pas que je souffre inutilement. La violence ne fera jamais rien d’autre que détruire. Dieu n’est pas le Dieu de la destruction. Il est le Dieu de l’Amour, et c’est avec l’Amour qu’il me faut combattre : à l’envie qui m’enfonce sa lame dans le cœur en ce jour, j’oppose l’Amour de mon Dieu. Et voilà la puissance de Son Amour : qui se sait aimé de Dieu n’a plus rien à envier chez les autres.

L’Amour de mon Sauveur est ma maison confortable.

L’Amour de mon Sauveur, voilà ma compagnie.

L’Amour de mon Sauveur est toute la tendresse dont j’ai besoin.

L’Amour de mon Sauveur me guérit de ma triste insignifiance.

L’Amour de mon Sauveur estompe les reproches que mon âme se fait à elle-même. Les reproches de ne pas faire comme les autres, de ne pas vivre comme les autres, de ne pas être comme les autres.

L’Amour de mon Sauveur m’empêche de vouloir être quelqu’un d’autre. Car qui connait l’Amour de son Sauveur sait que cet Amour qu’Il adresse à chacun de Ses enfants est unique et qu’Il a pour chacun une attention particulière qui, comme les flocons de neige qu’Il a créés tous uniques, n’existe pas en deux exemplaires.

L’Amour de mon Sauveur me remplit de fierté et de joie.

L’Amour de mon Sauveur me fait prendre conscience de mon privilège, pour lequel je suis prête à affronter la pauvreté et le ridicule. Car, aux yeux de mon Sauveur, je ne suis ni pauvre, ni ridicule.

L’Amour de mon Sauveur est un diadème sur ma tête que seuls les élus de Dieu peuvent voir et contempler.

L’Amour de mon Sauveur est le vaccin contre la convoitise et l’envie. Car un jour viendra où l’Amour de mon Sauveur sera manifeste aux yeux de tous, et alors ce seront ceux que l’on aura envié qui connaîtront les tourments d’envier l’inaccessible. Et ce qu’ils convoiteront désormais sera hors de portée, à moins qu’ils ne se repentent, si la chance leur en est encore donnée.

L’Amour de mon Sauveur me préserve de subir les conséquences d’une vie bâtie sur l’envie et le châtiment réservé à ceux qui ont nourri leurs yeux de chimères, plutôt que nourri leur cœur de la Vérité.

Il ne pleut plus dehors. J’ai combattu et j’ai gagné. Je ne me sens plus triste, ni misérable. Je sens l’Amour de mon Sauveur, aussi palpable et réel que le contact de mes habits trempés sur ma peau, si j’avais marché sous la pluie. La Grâce de Dieu est déversée là où le cœur humain prend conscience de sa faiblesse.

Quand j’irai chercher ma fille tout à l’heure, je me réjouirai de la trouver radieuse. Je ne serai plus charmée par la belle maison, la belle table, les beaux sourires et la chaleur des lieux. Je remercierai ces personnes pour avoir pris soin de ma fille. Mais surtout, je remercierai Dieu pour notre vie, telle qu’elle est. Loin de l’abondance artificielle, mais proche de Dieu, au cœur de Sa parfaite Volonté.

« Tu es proche, ô Éternel, et tous tes commandements sont la vérité » (Psaume 119:151).

 « L’abondance et la richesse seront dans sa maison, et sa justice subsiste à toujours » (Psaume 112:3).

« Je bénirai l’Éternel en tout temps ; sa louange sera continuellement dans ma bouche » (Psaume 34:2).

« Rendez grâces pour toutes choses ; car telle est la volonté de Dieu par Jésus-Christ » (1 Thessaloniciens 5L:18).

« Un cœur tranquille est la vie du corps ; mais l’envie est la carie des os » (Proverbe 14:30).

Que Dieu délivre Son Peuple de ce terrible poison !

Que le Seigneur glorieux et miséricordieux donne à mes frères et sœurs en Christ, par Son Esprit tout-puissant, le renouvellement de l’intelligence, chaque fois que cette perfide ennemie se faufile et gagne du terrain ! Car seul Son Amour a le pouvoir de l’anéantir. Qu’Il vous bénisse !

Anne-Gaëlle