D.519 – Trois puissances mondaines

Par Joseph Sakala

Dans 1 Jean 2:15-16, l’apôtre nous dit : « N’aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui ; car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais du monde. » Ce passage biblique bien connu identifie les trois énergies de la robustesse satanique qui, si non surveillées et contrôlées, peuvent amener le converti à développer un engouement pour une vie répréhensible. La puissance sensuelle est une orientation et une émotion qui pousse l’individu vers un appétit charnel qui ne peut jamais plaire à Dieu. « Parce que l’affection de la chair est inimitié contre Dieu ; car elle ne se soumet pas à la loi de Dieu ; et en effet, elle ne le peut [même pas]. Or, ceux qui sont dans la chair, ne peuvent plaire à Dieu » (Romains 8:7-8).

C’est absolument évident : « Car la chair a des désirs contraires à l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à la chair, et ces deux choses sont opposées l’une à l’autre, de telle sorte que vous ne faites point les choses que vous voudriez » (Galates 5:17). Paul l’explique ainsi à son jeune évangéliste dans 2 Timothée 2:21-22 : « Si donc quelqu’un se conserve pur de ces choses, il sera un vase d’honneur, sanctifié, utile à son maître, et préparé pour toute bonne œuvre. Fuis aussi les désirs de la jeunesse, et recherche la justice, la foi, la charité et la paix avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur. »

« Comme sa divine puissance nous a donné tout ce qui regarde la vie et la piété, par la connaissance de celui qui nous a appelés par sa gloire et par sa vertu ; par lesquelles nous ont été données les très grandes et précieuses promesses, afin que par leur moyen vous soyez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui règne dans le monde par la convoitise », nous déclare également le chef des apôtres, dans 2 Pierre 1:3-4.

C’est Dieu qui a créé le corps humain, et cela nous est confirmé dans Psaume 139:14-17 où nous pouvons lire : « Je te loue de ce que j’ai été fait d’une étrange et merveilleuse manière ; tes œuvres sont merveilleuses, et mon âme le sait très bien. Mes os ne t’étaient point cachés, lorsque j’étais formé dans le secret, ouvré comme un tissu dans les lieux bas de la terre. Tes yeux m’ont vu, lorsque j’étais comme une masse informe, et sur ton livre étaient inscrits tous les jours qui m’étaient réservés, quand aucun d’eux n’existait. Que tes pensées me sont précieuses, ô Dieu, et combien le nombre en est grand ! »

La puissance visuelle de l’individu est orientée par son intellect et poussée par une stimulation de l’imagination qui prendra éventuellement le contrôle de son comportement. « L’œil est la lumière du corps : si donc ton œil est sain, tout ton corps sera éclairé ; mais si ton œil est mauvais, tout ton corps sera ténébreux. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes ces ténèbres ! » nous déclare Jésus, dans Matthieu 6:22-23.

« J’avais fait un accord avec mes yeux ; et comment aurais-je regardé une vierge ? Car quelle part Dieu m’aurait-il faite d’en haut, et quel héritage le Tout-Puissant m’aurait-Il envoyé des cieux ? La calamité n’est-elle pas pour le pervers, et l’adversité pour ceux qui commettent l’iniquité ? Ne voit-il pas toute ma conduite, et ne compte-t-il pas tous mes pas ? Si j’ai marché dans le mensonge, et si mon pied s’est hâté pour tromper, que Dieu me pèse dans des balances justes, et il reconnaîtra mon intégrité. Si mes pas se sont détournés de la voie, et si mon cœur a suivi mes yeux, et si quelque souillure s’est attachée à mes mains, que je sème et qu’un autre mange, et que mes rejetons soient déracinés ! » disait Job, dans Job 31:1-8.

Même l’apôtre Pierre, a dit, en parlant de Lot : « Et s’il a délivré le juste Lot, qui souffrait de la conduite infâme de ces abominables ; (Car ce juste, qui demeurait parmi eux, affligeait chaque jour son âme juste, à cause de ce qu’il voyait et apprenait de leurs méchantes actions) ; le Seigneur saura délivrer de l’épreuve ceux qui l’honorent, et garder les injustes pour être punis au jour du jugement ; principalement ceux qui suivent la chair, dans la convoitise de l’impureté, et qui méprisent la domination, audacieux, arrogants, et qui ne craignent point d’injurier les dignités, tandis que les anges, quoique plus grands en force et en puissance, ne portent point contre elles de jugement injurieux devant le Seigneur » (2 Pierre 2:7-11).

« Que personne ne dise, lorsqu’il est tenté : C’est Dieu qui me tente ; car Dieu ne peut être tenté par le mal, et lui-même ne tente personne. Mais chacun est tenté quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise. Et après que la convoitise a conçu, elle enfante le péché ; et le péché étant consommé, engendre la mort. Mes frères bien-aimés, ne vous y trompez point : Toute grâce excellente et tout don parfait viennent d’en haut, et descendent du Père des lumières, en qui il n’y a ni variation, ni ombre de changement. Il nous a engendrés selon sa volonté, par la parole de la vérité, afin que nous fussions comme les prémices de ses créatures, » nous déclare Jacques, le frère de Jésus, dans Jacques 1:13-18.

La puissance personnelle ou l’orgueil de la vie sont orientés vers le soi et dirigés vers le désir de dominer qui n’a aucune éthique autre que l’honneur des hommes. « Car ils aimèrent plus la gloire qui vient des hommes, que la gloire de Dieu », nous dit l’apôtre, dans Jean 12:43. Un tel orgueil, dominé par un comportement charnel, pousse la personne vers l’amour de soi. Parce que : « l’homme animal ne comprend point les choses de l’Esprit de Dieu ; car elles lui semblent folie, et il ne les peut connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge, » nous déclare Paul, dans 1 Corinthiens 2:14.

Alors, Jérémie avait la bonne inspiration lorsqu’il a dit : « Le cœur est trompeur par-dessus tout, et désespérément malin ; qui le connaîtra ? » (Jérémie 17:9). Car cette attitude cause une distorsion de la conduite humaine, au point de causer une litanie d’actes impies. Voici ce que Paul a déclaré à son jeune évangéliste. « Or, sache que dans les derniers jours il y aura des temps difficiles. Car les hommes seront épris d’eux-mêmes, aimant l’argent, vains, orgueilleux, médisants, rebelles à pères et à mères, ingrats, impies, sans affection naturelle, implacables, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d’orgueil, aimant la volupté plutôt que Dieu, ayant l’apparence de la piété, mais en ayant renié la force. Éloigne-toi aussi de ces gens-là » (2 Timothée 3:1-5).

Se livrer à ces puissances mondaines pourrait offrir quelques plaisirs temporaires. Mais pas au converti de Christ : « Choisissant d’être maltraité avec le peuple de Dieu, plutôt que d’avoir pour un temps la jouissance du péché ; estimant l’opprobre de Christ comme un trésor plus grand que les richesses de l’Égypte, parce qu’il avait en vue la rémunération » (Hébreux 11:25-26). Moïse avait évidemment fait le bon choix. L’apôtre Jacques nous met en garde lorsqu’il dit : « Hommes et femmes adultères, ne savez-vous pas que l’amour du monde est une inimitié contre Dieu ? Qui voudra donc être ami du monde, se rendra ennemi de Dieu. Pensez-vous que l’Écriture parle en vain ? L’Esprit qui habite en nous, a-t-il des désirs qui portent à l’envie ? Au contraire, il accorde une grâce plus grande. C’est pourquoi, l’Écriture dit : Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles. Soumettez-vous donc à Dieu ; résistez au diable, et il s’enfuira de vous » (Jacques 4:4-7).

Que le Seigneur nous accorde la grâce de résister à Satan. « Revêtez-vous de toute l’armure de Dieu, afin que vous puissiez tenir ferme contre les artifices du diable. Car ce n’est pas contre la chair et le sang que nous avons à combattre, mais contre les principautés, contre les puissances, contre les princes des ténèbres de ce siècle, contre les puissances spirituelles de la méchanceté dans les lieux célestes », nous déclare Paul, dans Éphésiens 6:11-12. « C’est pourquoi prenez toutes les armes de Dieu, afin que vous puissiez résister dans le mauvais jour, et qu’ayant tout surmonté, vous demeuriez fermes. Soyez donc fermes, vos reins ceints de la vérité, revêtus de la cuirasse de la justice, les pieds chaussés du zèle de l’Évangile de la paix ; prenant, par-dessus tout, le bouclier de la foi, par le moyen duquel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin. Prenez aussi le casque du salut, et l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu » confirme Paul, dans Éphésiens 6:13-17.

Paul insiste sur le fait qu’il en sera ainsi dans les derniers jours. Il serait bon de méditer sur ces versets et de se poser la question : ne sommes-nous pas rendus là, selon le comportement de certains ? L’amour de soi-même nous démontre, par les motivations intérieures, ce que la nature du péché peut accomplir chez l’humain. La convoitise s’empare de ces gens. Le mot grec pour « convoitise » veut dire « aimant l’argent ». Ces gens deviennent des vantards qui se plaisent dans leur conduite répréhensible. Leur fanfaronnade est poussée par leur esprit tordu qui devient arrogant, se vantant de ses conquêtes. Leur comportement les mène vers le blasphème en parlant en mal de ceux qu’ils n’aiment pas, au point d’en être injurieux. Ils deviennent rebelles à pères et à mères, obstinés et inflexibles. Il leur manque la nature juste ou morale. Ils deviennent ennemis des gens de bien, incapables de garder une promesse.

Finalement, dans les derniers temps, il est prophétisé qu’il y en a qui deviendront diabolos, comme le diable. Ce seront les menteurs compulsifs et incontinents, c’est-à-dire, sans contrôle, sauvages, qui détesteront ceux qui font le bien. Ils seront traîtres, emportés, enflés d’orgueil, aimant la volupté plutôt que Dieu, ayant l’apparence de la piété, mais en ayant renié la force.

Mais l’apôtre Jean nous déclare : « Vous, petits enfants, vous êtes de Dieu, et vous les avez vaincus, parce que celui qui est en vous, est plus grand que celui qui est dans le monde. Eux, ils sont du monde, c’est pourquoi ils parlent suivant le monde, et le monde les écoute. Nous, nous sommes de Dieu ; celui qui connaît Dieu, nous écoute ; celui qui n’est point de Dieu, ne nous écoute point ; à cela nous connaissons l’esprit de vérité et l’esprit d’erreur » (1 Jean 4:4-6). Dans les derniers temps, l’esprit d’erreur sera encore plus difficile à reconnaître. Car les hommes méchants ont développé au cours des siècles, tout un assortiment d’arguments qui semble leur donner raison de ne pas suivre les enseignements de Dieu. Ces arguments plaisent à l’esprit charnel et seul l’Esprit de Dieu est en mesure de les dénoncer.

Mais il ne faut surtout pas oublier que, dans les derniers temps, il y aura des temps difficiles. Il y a toujours eu un peu de confusion au sujet du terme biblique « les derniers jours ». Plusieurs fois, le terme est associé à la période de la Grande Tribulation. Quelques commentaires existent situant cette période lors des derniers jours, juste avant le retour du Seigneur pour mettre fin à l’univers, selon certains prédicateurs. Il paraîtrait, cependant, que les derniers jours ont officiellement débuté à la Pentecôte, lorsque la prophétie de Joël fut accomplie.

Car la prophétie dit ceci : « Et même sur les serviteurs et sur les servantes, en ces jours-là, je répandrai mon Esprit. Et je ferai des prodiges dans les cieux et sur la terre ; du sang, du feu, et des colonnes de fumée. Le soleil sera changé en ténèbres, et la lune en sang, avant que le grand et terrible jour de l’Éternel vienne » (Joël 2:29-31). Il est vrai que cette prophétie fut accomplie et vérifiée par Pierre dans son sermon enregistré dans Actes 2:14-21. Cependant, où est-il écrit que Jésus viendra pour mettre fin à l’univers ?

Dans Actes 2:14-21, nous lisons : « Mais Pierre, se présentant avec les onze, éleva sa voix, et leur dit : Hommes juifs, et vous tous qui habitez à Jérusalem, sachez ceci, et prêtez l’oreille à mes paroles : Car ceux-ci ne sont point ivres, comme vous supposez, puisque c’est la troisième heure du jour. Mais c’est ici ce qui a été prédit par le prophète Joël : Il arrivera dans les derniers jours, dit Dieu, que je répandrai de mon Esprit sur toute chair, vos fils et vos filles prophétiseront ; vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes. Et certes, dans ces jours-là, je répandrai de mon Esprit sur mes serviteurs et sur mes servantes, et ils prophétiseront ; et je ferai des prodiges en haut dans le ciel, et des signes en bas sur la terre, du sang et du feu, et une vapeur de fumée ; le soleil sera changé en ténèbres, et la lune en sang, avant que la grande et éclatante journée du Seigneur vienne ; et il arrivera que quiconque invoquera le nom du Seigneur, sera sauvé. »

Le même Pierre a réaffirmé : « Christ, destiné déjà avant la création du monde, et manifesté dans les derniers temps à cause de vous, qui, par lui, croyez en Dieu, qui l’a ressuscité des morts, et l’a glorifié, afin que votre foi et votre espérance fussent en Dieu » (1 Pierre 1:20-21). Et afin qu’il n’y ait pas de doute, l’apôtre Jean a dit simplement : « Petits enfants, c’est ici la dernière heure ; et comme vous avez entendu dire que l’antichrist vient, il y a dès maintenant plusieurs antichrists ; par où nous connaissons que c’est la dernière heure » (1 Jean 2:18).

L’avertissement de Paul à Timothée était que ces derniers jours seraient remplis de temps difficiles. Le mot grec pour « difficiles » est chalepos. Il vient de la racine « réduire la force ». D’autres versions bibliques le traduisent comme « dangereux ». Donc, son vrai sens pourrait être compris comme « une pression qui sape l’énergie ». Les temps qui seront difficiles seront des périodes caractérisant ces derniers jours. Dans 1 Timothée 4:1-2, nous pouvons lire : « L’Esprit dit expressément que dans les derniers temps quelques-uns se détourneront de la foi, s’attachant à des esprits séducteurs, et à des doctrines de démons ; par l’hypocrisie de faux docteurs, dont la conscience sera cautérisée. »

Heureusement que nous savons que : « tous ceux qui veulent vivre selon la piété en Jésus-Christ, seront persécutés. Mais les hommes méchants et les imposteurs iront en empirant, séduisant et étant séduits, » nous déclare Paul, dans 2 Timothée 3:12-13. Nous savons ces choses : « A cause de la vérité qui demeure en nous, et qui sera avec nous pour l’éternité : La grâce, la miséricorde, et la paix soient avec vous, de la part de Dieu le Père, et de la part du Seigneur Jésus-Christ, le Fils du Père, dans la vérité et la charité » (2 Jean 1:2-3). Le mot « vérité » est mentionné plus souvent dans l’Évangile de Jean que dans n’importe quel autre livre du Nouveau Testament. Il est inscrit dans la première épître de Jean plus que dans tout autre livre, sauf, bien sûr, l’Évangile de Jean. Évidemment, le grand thème des écrits de Jean est la vérité.

Dieu est, en effet, le Dieu de la vérité, et Sa Parole écrite est : « ce qui est écrit dans le livre de vérité » (Daniel 10:21). « Car la parole de l’Éternel est droite, et toute son œuvre est faite avec fidélité. Il aime la justice et l’équité ; la terre est pleine de la bonté de l’Éternel » (Psaume 33:4-5). Le Seigneur Jésus-Christ est, en effet, l’incarnation même de la vérité. Jésus a dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie ; personne ne vient au Père que par moi » (Jean 14:6). Il est donc évident que la vérité demeure éternellement en Christ. Car Jésus est Lui-même le Créateur et demeure ainsi la définition même de la vérité. Mais comment la vérité peut-elle vivre en nous et être avec nous éternellement ?

Ce n’est certainement pas le cas avec l’homme animal. Cela ne peut arriver que par le Saint-Esprit, et c’est ce que Christ, qui est la vérité, nous a promis. Dans Jean 14:16-17, Jésus nous a promis : « Et je prierai le Père, qui vous donnera un autre Consolateur, pour demeurer éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure avec vous, et qu’il sera en vous. » Cela étant, avec le Saint-Esprit vivant en nous, nos paroles, nos actions et même nos vies devraient être caractérisées par la vérité, perpétuellement.

« C’est pourquoi, ayant dépouillé le mensonge, que chacun parle selon la vérité à son prochain, car nous sommes membres les uns des autres. Si vous vous mettez en colère, ne péchez point ; que le soleil ne se couche point sur votre colère ; et ne donnez point accès au diable, » nous déclare Paul, dans Éphésiens 4:25-27. « Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons, et nous n’agissons pas selon la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de son Fils Jésus-Christ nous purifie de tout péché » (1 Jean 1:6-7).

Nous faisons donc partie de la Parole Vivante qui doit être prêchée dans le monde entier. À quoi ressemble la Parole Vivante pour ceux qui n’écoutent pas la vérité présentement ? Dans Apocalypse 19:11-16, nous lisons : « Je vis ensuite le ciel ouvert, et voici un cheval blanc, et celui qui était monté dessus, s’appelait le FIDELE et le VÉRITABLE, qui juge et qui combat avec justice. Ses yeux étaient comme une flamme de feu ; il avait sur sa tête plusieurs diadèmes. Il avait un nom écrit que personne ne connaît que lui-même. Il était vêtu d’un manteau teint de sang, et son nom s’appelle, LA PAROLE DE DIEU. Les armées qui sont dans le ciel, vêtues de fin lin blanc et pur, le suivaient sur des chevaux blancs. Il sortait de sa bouche une épée tranchante pour frapper les nations, car il les gouvernera avec un sceptre de fer, et il foulera la cuve du vin de la colère et de l’indignation du Dieu Tout-Puissant. Et sur son manteau, et sur sa cuisse, il portait ce nom écrit : ROI DES ROIS, et SEIGNEUR DES SEIGNEURS. »

Ce nom expressif, uniquement assigné à Jésus alors qu’Il retourne vers la terre avec gloire, est utilisé aussi par Jean dans son Évangile. Dans Jean 1:1, on peut lire : « Au commencement était la Parole, la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu… » et, au v. 14 : « Et la Parole a été faite chair, et a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité, et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père. »

Regardons maintenant ce que Jean ajoute, dans 1 Jean 1:1-4 : « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, et que nos mains ont touché, concernant la parole de vie ; (Car la vie a été manifestée, et nous l’avons vue, et nous en rendons témoignage, et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père, et qui s’est manifestée à nous) ; ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, afin que vous ayez communion avec nous. Or, notre communion est avec le Père et avec Jésus-Christ son Fils. Et nous vous écrivons ces choses, afin que votre joie soit parfaite. »

En se référant à Son œuvre primitive de la Création, mais aussi à Son incarnation humaine, il est bien connu que « Parole », ici, veut dire logos en grec. Six fois, il est appliqué par Jean comme le titre du Fils de Dieu, trois fois dans le seul verset de Jean 1:1 : « Au commencement était la Parole, la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. » Dans 1 Jean 5:7, Jean déclare : « Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel, le Père, la Parole, et le Saint-Esprit, et ces trois-là sont un. » Mais comment est-ce possible ?

D’abord, il est écrit que trois rendent témoignage dans le ciel. Le mot grec logos est un mot remarquable, adaptable à plusieurs interprétations. Les philosophes grecs l’utilisèrent pour décrire l’Intelligence qui créa l’univers. De la façon dont Jean l’utilise, logos devient encore plus spécifique. Dans Jean 1:1, nous lisons : « Au commencement était la Parole, la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. » Les Témoins de Jéhovah, qui rejettent la divinité de Christ, préfèrent le traduire comme, « la Parole était un dieu », quelqu’un que Dieu aurait créé. Je ne sais pas s’ils ont involontairement ou non mal interprété Jean 1:14 : « Et la Parole a été faite chair, et a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité, et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père. »

Même si la Bible nous déclare, dans Jean 1:18 : « Personne n’a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l’a fait connaître. » Dieu est venu Se faire connaître par le Fils unique qui nous L’a révélé. Conséquemment, Jean a également fait connaître Dieu aux autres. Dans 1 Jean 1:1-4, Jean nous confirme : « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, et que nos mains ont touché, concernant la parole de vie ; (Car la vie a été manifestée, et nous l’avons vue, et nous en rendons témoignage, et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père, et qui s’est manifestée à nous) ; ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, afin que vous ayez communion avec nous. Or, notre communion est avec le Père et avec Jésus-Christ son Fils. Et nous vous écrivons ces choses, afin que votre joie soit parfaite. »

Paul a également enseigné cela en commençant par son jeune évangéliste. Alors, dans 2 Timothée 2:21-26, Paul lui déclare : « Si donc quelqu’un se conserve pur de ces choses, il sera un vase d’honneur, sanctifié, utile à son maître, et préparé pour toute bonne œuvre. Fuis aussi les désirs de la jeunesse, et recherche la justice, la foi, la charité et la paix avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur. Et repousse les questions folles, et qui sont sans instruction, sachant qu’elles produisent des contestations. Or, il ne faut pas que le serviteur du Seigneur aime à contester ; mais il doit être doux envers tous, propre à enseigner, patient ; redressant avec douceur les adversaires, attendant que Dieu leur donne la repentance, et leur fasse connaître la vérité, et qu’ils sortent de l’ivresse des pièges du diable, qui les tient captifs et soumis à sa volonté. »

Jésus a aussi enseigné : « Souvenez-vous de la Parole que je vous ai dite : Le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi ; s’ils ont observé Ma Parole, ils observeront aussi la vôtre. Mais ils vous feront tout cela à cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent point celui qui m’a envoyé. Si je n’étais pas venu, et que je ne leur eusse pas parlé, ils n’auraient point de péché ; mais maintenant ils n’ont point d’excuse pour leur péché » (Jean 15:20-22). Quiconque voudra servir le Seigneur Jésus fidèlement devra être déterminé à poursuivre la justice de Dieu. « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice ; car ils seront rassasiés », nous dit Jésus, dans Matthieu 5:6.

« Mais cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par-dessus. Ne soyez donc point en souci pour le lendemain ; car le lendemain aura souci de ce qui le regarde. A chaque jour suffit sa peine, » nous rassure le Seigneur, dans Matthieu 6:33-34. Peut-être qu’une analyse rapide de passages qui requièrent la poursuite d’un train de vie divin serait utile.

Commençons avec Abraham : « Lequel (selon qu’il est écrit : Je t’ai établi pour être père de plusieurs nations) est notre père à tous devant Dieu, auquel il a cru, qui fait revivre les morts, et appelle les choses qui ne sont point, comme si elles étaient. Espérant contre tout sujet d’espérer, il a cru qu’il deviendrait le père de plusieurs nations, selon ce qui avait été dit : Telle sera ta postérité. Et comme il n’était pas faible dans la foi, il n’eut point d’égard à ce que son corps était déjà amorti, puisqu’il avait près de cent ans ; ni à ce que Sara n’était plus en âge d’avoir des enfants ; et il n’eut ni doute ni défiance à l’égard de la promesse de Dieu, mais il fut fortifié par la foi, et il donna gloire à Dieu, étant pleinement persuadé que ce qu’il promet, il peut aussi l’accomplir. C’est pourquoi cela lui fut imputé à justice » (Romains 4:17-22).

1 Corinthiens 14:1 : « Étudiez-vous à la charité ; désirez aussi avec ardeur les dons spirituels, mais surtout celui de prophétiser. »

Philippiens 3:14 : « Mais je fais une chose : oubliant ce qui est derrière moi, et m’avançant vers ce qui est devant, je cours avec ardeur vers le but, pour le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ. »

1 Thessaloniciens 5:15 : « Prenez garde que nul ne rende à personne le mal pour le mal ; mais poursuivez toujours le bien, soit entre vous, soit envers tous. »

1 Timothée 6:11 : « Mais toi, ô homme de Dieu ! fuis ces choses, et recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la patience, la douceur. »

« Et faites à vos pieds un chemin droit, afin que ce qui cloche ne se dévoie pas, mais plutôt qu’il soit guéri. Recherchez la paix avec tous, et la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur ; veillant à ce que personne ne se prive de la grâce de Dieu ; à ce qu’aucune racine d’amertume poussant dehors, ne vous trouble, et que plusieurs n’en soient infectés ; à ce qu’il n’y ait point de fornicateur, ni de profane comme Ésaü, qui, pour un mets, vendit son droit d’aînesse. Car vous savez que voulant, même après cela, hériter de la bénédiction, il fut rejeté, car il n’obtint pas un changement de résolution, quoiqu’il le demandât avec larmes » (Hébreux 12:13-17).

Que toutes ces recherches nous gardent à genoux, demandant le pardon et la force d’obéir. « En cela vous vous réjouissez, quoique vous soyez maintenant attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, puisqu’il le faut, afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable, qui pourtant est éprouvé par le feu, vous tourne à louange, à honneur et à gloire, lors de l’avènement de Jésus-Christ » (1 Pierre 1:6-7). Nos vies sont continuellement harcelées par des épreuves variées. Mais ces épreuves sont là afin de nous purifier dans la foi, selon la volonté de Dieu. L’apôtre Pierre ne fait pas référence aux épreuves, ni à leur résultat, lorsqu’il nous déclare qu’en cela vous vous réjouissez.

Au contraire, il nous résume les bénédictions qui nous sont données dans 1 Pierre 1:3-5 : « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a fait renaître, pour une espérance vivante par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour un héritage incorruptible, sans tache, inaltérable, et réservé dans les cieux pour nous, qui, dans la puissance de Dieu, sommes gardés par la foi, pour le salut, qui est prêt à être manifesté dans les derniers temps. »

Dans Sa grande miséricorde, Dieu nous a gratuitement accordé le salut alors qu’il n’y avait absolument rien que nous puissions faire afin de nous sauver. Dieu nous a accordé d’être des enfants dans Sa Famille, en nous donnant un dépôt de Son Esprit et l’immortalité lors de Son retour. Nous avons une foi vivante, accomplie par la résurrection de Jésus-Christ, et notre résurrection éventuelle est donc assurée. Nous avons également un héritage incorruptible, sans tache, inaltérable et réservé dans les cieux pour nous. Cet héritage ne pourrait pas être dans un endroit plus sûr et plus glorieux.

Nous sommes gardés dans la Puissance de Dieu. Sa protection va au-delà de l’héritage ; elle conserve aussi l’individu héritier par Celui qui a goûté à Sa miséricorde, par la foi jusqu’au salut, et qui est prêt à être manifesté dans les derniers temps. Même si les sauvés sont présentement libérés de la pénalité et du pouvoir du péché, il y aura une délivrance finale de la présence du péché. En effet, il y aura énormément de réjouissance, lors du second avènement de Notre Sauveur.

Il n’y aura plus : « Ni aucune parole déshonnête, ni bouffonnerie, ni plaisanterie, qui sont des choses malséantes ; mais qu’on y entende plutôt des actions de grâces » (Éphésiens 5:4). Dans le livre aux Éphésiens, plusieurs instructions sont données par Paul au sujet du langage qu’un chrétien ou une chrétienne devrait utiliser. Ce ne sont pas des règlements faciles à suivre, mais nécessaires pour plaire à notre Sauveur, afin d’être efficaces dans nos vies chrétiennes en rendant témoignage. « Que ni la fornication, ni aucune impureté, ni l’avarice, ne soient même nommées parmi vous, comme il convient à des saints » nous dit Paul, dans Éphésiens 5:3.

Dans Éphésiens 4:29, nous lisons : « Qu’il ne sorte de votre bouche aucune mauvaise parole ; mais que vos paroles soient propres à édifier utilement, et qu’elles fassent du bien à ceux qui les entendent. » Paul poursuit, dans Éphésiens 4:31-32, en déclarant : « Que toute amertume, toute animosité, toute colère, toute crierie, toute médisance soient bannies du milieu de vous, ainsi que toute méchanceté. Mais soyez, les uns envers les autres, bons, miséricordieux, vous pardonnant les uns aux autres, comme Dieu vous a aussi pardonné en Christ. » « C’est pourquoi, ayant dépouillé le mensonge, que chacun parle selon la vérité à son prochain, car nous sommes membres les uns des autres, » nous assure Paul, dans Éphésiens 4:25.

De plus, si nous désirons gagner d’autres disciples à Christ, soyons doux, afin que : « professant la vérité dans la charité, nous croissions en toutes choses dans celui qui est le chef, Christ ; de qui tout le corps, bien coordonné et étroitement uni, par le concours de toutes les jointures, tire son accroissement, selon la force assignée à chaque membre, afin qu’il soit édifié lui-même dans la charité » (Éphésiens 4:15-16).

Ce que nous enseignons devrait être entièrement en accord avec la vérité biblique et l’amour chrétien. Finalement, nous devrions être remplis du Saint-Esprit : « Entretenez-vous ensemble par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels, chantant et psalmodiant de votre cœur au Seigneur ; rendez grâces toujours pour toutes choses à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ. Soumettez-vous les uns aux autres dans la crainte de Dieu, » déclare Paul, dans Éphésiens 5:19-21. De telles paroles ne peuvent venir que d’un cœur reconnaissant.




T.009 – L’envie, poison de mon cœur

poison

Je viens de déposer ma fille chez une petite camarade de classe, qui l’a invitée à se joindre à elle pour un repas d’anniversaire. Ils m’ont conviée à boire un verre avant de partir. Des gens charmants, sympathiques, une ambiance très positive, voilà de quoi me rassurer : l’amie de ma fille semble être de bonne famille, leur influence ne sera pas forcément néfaste. Quelle mère ne se préoccupe pas du milieu où elle laisse son enfant toute une après-midi ?

La petite fille en question avait mijoté en secret le projet d’inviter ses camarades, alors qu’en réalité, il ne s’agissait pas d’une fête entre enfants, mais d’un repas en famille ; ce que j’ai découvert en contactant les parents. Très gentiment, ils ont rattrapé l’erreur de leur fille en invitant la mienne à se joindre à leur repas familial. Touchée par ce geste, j’ai remercié le Seigneur. En effet, ma fille n’est presque jamais invitée aux anniversaires, ni dans ma famille qui est géographiquement dispersée, ni au sein de ses fréquentations scolaires ou extrascolaires, où elle a du mal à se faire de vrais amis.

J’ai donc quitté mon nid de solitude un moment pour me retrouver dans cette grande maison agréable, chauffée à point et joliment décorée, le temps d’un apéritif. Le couple qui me souriait avait l’air si décontracté, si heureux… Cette dame me parlait de sa vie professionnelle épanouie, de son plaisir à se rendre au travail, un travail qui la passionne. Elle me parlait de l’heureux évènement arrivé récemment dans sa famille qui a fait d’elle par deux fois une jeune grand-mère ravie. Puis arrivèrent les membres de sa famille, avec des bébés si mignons ! Tout ce petit monde exulta de joie à se retrouver et je me hâtais de partir, car je ne me sentais plus à l’aise, comme un objet étranger n’appartenant pas à cette maison, un objet qui n’appartient à personne…

Je suis repartie sous la pluie, partagée entre la joie d’offrir à ma fille un après-midi merveilleux avec toutes sortes de délices à manger et à vivre, et l’affreux sentiment de vide qui me frigorifia subitement. Et versant quelques larmes injustifiées, je me remémorais les paroles de la dame lorsque répondant à ses questions, je lui donnais mes impressions négatives sur le village et ses habitants à l’attitude assez froide et individualiste : « Oh, nous ne faisons plus attentions à eux. Nous avons construit notre vie ici, mais nous sommes entre nous, en famille. Pour vivre heureux, il faut vivre caché : on a construit la maison avec une grande haie autour, on est chez nous, on vit entre nous, et les autres on ne les voit pas ! ». Son mari ajoutait : « Moi, ça fait longtemps que je ne dis plus bonjour à personne ici ! Si je ne connais pas, je ne dis pas bonjour ! » Il disait cela, car je mentionnais dans mes propos le comportement presque impoli des villageois dont je n’arrivais que rarement à obtenir une courtoise salutation.

A ces paroles dénuées de charités – bien qu’elles se voulaient réconfortantes – je fus naturellement choquée. Non pas que je m’attendais à ce que ces personnes soient extraordinaires, mais j’aurais espéré que face à cette réflexion sur l’individualisme grandissant, elles puissent témoigner contre ce fléau. Mais ces mots reflétaient à eux seuls un égoïsme accablant : cet égoïsme qu’ils critiquaient eux-mêmes, quand ils agréaient mes paroles sur l’attitude un peu froide des villageois et la difficulté à s’intégrer dans cette région de nos jours. Je me contentais alors d’affirmer que je ne pouvais faire autrement que de traiter mon prochain de la manière dont je souhaitais être traitée, et qu’un bonjour agrémenté d’un sourire pouvait faire tellement de bien…

En rentrant dans mon appartement dénué d’artifice, dont la température intérieure est de 15°, je repensais à cette belle maison bien chauffée où se trouvait ma fille et à ce qu’elle était probablement en train de manger. J’imaginais les discussions animées, les rires. Je revoyais les enfants, les jolis bébés. Et tourmentée par ces pensées envenimées, je me mis à pleurer. Mais quelle est cette lame que je sentais s’enfoncer dans mon cœur ? Pourquoi me sentais-je à nouveau si minable ? Pourquoi la honte se tapissait-elle à ma porte ?

Je me suis réfugiée dans mon lit, l’unique endroit où il fait chaud chez moi. Et comme toujours, pour me battre avec mon ennemie invisible, je prends ma plume et ma foi. Mais quelle est cette ennemie en ce jour ? Quelle forme prend-elle pour me torturer ? Comment fait-elle pour transformer ma joie en supplice ?

Mon ennemie à combattre, c’est l’envie. Elle prend la forme de la tentation : me montrant un palais en le comparant à ma simple demeure, m’accusant de notre misère matérielle en charmant ma pauvre fille, me laissant entrevoir et entendre les joies de la communauté face à notre solitude, et me manifestant un visible bonheur en l’opposant à la sobriété de notre vie.

Ces personnes ont bel et bien tout ce que l’on puisse souhaiter en ce monde. Elles vivent dans l’aisance, ne s’ennuient pas, ne se lassent pas d’avoir du plaisir. Elles possèdent des liens charnels et affectifs, elles sont bien entourées. Elles ont une maison très confortable, un nid douillet pour y vivre sans se sentir en prison. Elles ont une vie agréable, une vie qui a un sens, puisqu’elles se lèvent le matin, pleines d’entrain, avec des objectifs, des moyens, un savoir-faire qui les rassurent. Elles ont bonne conscience, une certaine fierté même, car elles ont « construit leur vie ». Et moi, je n’ai rien de tout cela et je n’ai rien construit de semblable.

Il fait gris dehors. Ma fenêtre donne sur ce ciel dénué de couleur. Tout semble si triste. Il pleut sans interruption. Suis-je triste parce que j’aimerais être là-bas, avec eux ? Non, je ne m’y sentirais pas à ma place. Suis-je triste parce que je me sens inférieure ? Non, car devant Dieu, il n’y a pas d’êtres inférieurs ou supérieurs : nous sommes tous égaux devant Celui qui nous a créés. Suis-je triste parce que je compare deux univers diamétralement opposés ? Oui. Et j’ai peur que ma fille ait des préférences pour celui que je ne peux pas lui offrir.

Seigneur, est-ce tes larmes que je vois dehors ? Il ne cesse de pleuvoir ! As-tu tant de larmes à verser ?

« Oui, me dis-Tu, J’en ai beaucoup à verser, car tu te compares et tu M’oublies.

« N’est-ce pas Moi, qui définis le bonheur ? Le bonheur est-il synonyme de complaisance ? Et la foi, est-elle synonyme de misère ? Suis-Je un petit rêve pour te réchauffer la nuit ? Suis-Je ton Compagnon d’infortune, quand tu ne trouves pas mieux sur terre ? »

Pardonne-moi, Seigneur !

Que dis-je ? Ma vie n’est-elle pas agréable ? N’ai-je pas le nécessaire ? N’ai-je pas une fille merveilleuse qui me comble de son amour, me répétant chaque jour combien elle m’aime, en paroles, en actes et en poèmes ? N’ai-je pas une montagne d’affection quand je considère tous mes tendres compagnons à quatre pattes, qui m’offrent continuellement présence et chaleur en me préférant à tous les humains ? N’ai-je pas continuellement la grâce – dans le peu que je possède – d’être en mesure de concocter des petits plats qui nous rassasient ? N’ai-je pas un lit douillet dans lequel j’ai le privilège de passer de longues heures à dormir, à prier et à écrire ? N’ai-je pas deux jambes robustes qui me portent et me permettent tant bien que mal de marcher à travers chemins et forêts ? N’ai-je pas des yeux qui voient la beauté du paysage que le Peintre suprême a daigné dessiner dans Sa Créativité amoureuse ?

N’ai-je pas hérité de mon Père cet élan créatif, ce goût pour la Poésie dont Lui-même est l’Auteur ? N’ai-je pas en mon sein quelque chose de plus précieux que l’univers et tout ce qu’il contient ? Ne m’a-t-Il pas doté de Sa Lumière ? Ne m’a-t-Il pas désignée pour être le temple vivant de Sa Parole, qui a fait le monde, jadis consignée sur des tables de pierre et gardée dans un endroit où personne ne pouvait entrer ?

L’arche d’alliance était en or pur et elle n’était qu’un symbole de l’inestimable valeur de cette parfaite Parole d’Amour faite chair pour nous. Aujourd’hui, le doigt de Dieu n’écrit plus dans la pierre. Il écrit dans le cœur de Ses enfants. Il écrit des paroles vraies que la Bible confirme. La Parole de Dieu habite par l’Esprit dans un temple vivant, car c’est une Parole vivante et puissante. Elle est l’épée contre l’ennemie de mon âme, contre l’envie, ce poison qui faisait déjà son œuvre destructrice dans le jardin d’Eden. Perfide ennemie que Lucifer a suivie pour se détourner de Dieu, alors qu’il avait le privilège entre tous les privilèges, celui de contempler Sa face ! Comment un ange de lumière, si beau, si près de Dieu, a-t-il pu déchoir à ce point et descendre si bas ? Comment le premier couple créé sur terre – un couple qui s’aimait, baigné dans l’intimité amoureuse de leur Créateur, dans un paradis réel procurant des joies pures sans aucune corruption – a-t-il pu, devant tant de beauté et de bénédictions, devenir aveugle au point de tromper Dieu et de se tromper soi-même ?

L’envie est un cancer qui opère de l’intérieur. C’est une maladie qui gangrène l’âme, jusqu’à la rendre plus morte qu’une momie. L’envie est invisible, elle est toute petite, on ne la perçoit même pas. Elle se faufile dans les failles comme un serpent minuscule puis, imbibée d’orgueil et de tout ce que le monde offre à voir et à entendre, elle se met à gonfler et elle grandit. Comme une limace gorgée d’eau, elle grossit. Elle grossit au point de remplir la tête, de remplacer la raison, de s’accaparer la vue. L’envie enfante la convoitise et l’amertume. Elle détourne les humains de la volonté de Dieu.

Pour échapper à l’envie, certains se font ermites, en s’isolant loin du monde et de ses distractions. Certains moines se flagellent et s’imposent un dénuement et une discipline extrêmes. Mais comment frapper ce que Dieu aime si tendrement ? Comment imposer à cet être aimé que je suis une rigueur si sévère et un malheur si contraignant ? Est-ce là un moyen de lutter contre l’envie ? Pour ne plus voir, faut-il s’arracher les yeux ? Pour ne plus entendre, s’arracher les oreilles ? Pour ne plus se plaindre, s’arracher la bouche ? Pour ne plus avoir aucune mauvaise pensée, s’arracher la tête ?

La violence n’est pas une solution. Toute violence que je m’inflige – même au Nom du Seigneur – ne vient pas de Dieu. Elle ne réussira qu’à faire couler Ses larmes, car Dieu n’aime pas que je souffre inutilement. La violence ne fera jamais rien d’autre que détruire. Dieu n’est pas le Dieu de la destruction. Il est le Dieu de l’Amour, et c’est avec l’Amour qu’il me faut combattre : à l’envie qui m’enfonce sa lame dans le cœur en ce jour, j’oppose l’Amour de mon Dieu. Et voilà la puissance de Son Amour : qui se sait aimé de Dieu n’a plus rien à envier chez les autres.

L’Amour de mon Sauveur est ma maison confortable.

L’Amour de mon Sauveur, voilà ma compagnie.

L’Amour de mon Sauveur est toute la tendresse dont j’ai besoin.

L’Amour de mon Sauveur me guérit de ma triste insignifiance.

L’Amour de mon Sauveur estompe les reproches que mon âme se fait à elle-même. Les reproches de ne pas faire comme les autres, de ne pas vivre comme les autres, de ne pas être comme les autres.

L’Amour de mon Sauveur m’empêche de vouloir être quelqu’un d’autre. Car qui connait l’Amour de son Sauveur sait que cet Amour qu’Il adresse à chacun de Ses enfants est unique et qu’Il a pour chacun une attention particulière qui, comme les flocons de neige qu’Il a créés tous uniques, n’existe pas en deux exemplaires.

L’Amour de mon Sauveur me remplit de fierté et de joie.

L’Amour de mon Sauveur me fait prendre conscience de mon privilège, pour lequel je suis prête à affronter la pauvreté et le ridicule. Car, aux yeux de mon Sauveur, je ne suis ni pauvre, ni ridicule.

L’Amour de mon Sauveur est un diadème sur ma tête que seuls les élus de Dieu peuvent voir et contempler.

L’Amour de mon Sauveur est le vaccin contre la convoitise et l’envie. Car un jour viendra où l’Amour de mon Sauveur sera manifeste aux yeux de tous, et alors ce seront ceux que l’on aura envié qui connaîtront les tourments d’envier l’inaccessible. Et ce qu’ils convoiteront désormais sera hors de portée, à moins qu’ils ne se repentent, si la chance leur en est encore donnée.

L’Amour de mon Sauveur me préserve de subir les conséquences d’une vie bâtie sur l’envie et le châtiment réservé à ceux qui ont nourri leurs yeux de chimères, plutôt que nourri leur cœur de la Vérité.

Il ne pleut plus dehors. J’ai combattu et j’ai gagné. Je ne me sens plus triste, ni misérable. Je sens l’Amour de mon Sauveur, aussi palpable et réel que le contact de mes habits trempés sur ma peau, si j’avais marché sous la pluie. La Grâce de Dieu est déversée là où le cœur humain prend conscience de sa faiblesse.

Quand j’irai chercher ma fille tout à l’heure, je me réjouirai de la trouver radieuse. Je ne serai plus charmée par la belle maison, la belle table, les beaux sourires et la chaleur des lieux. Je remercierai ces personnes pour avoir pris soin de ma fille. Mais surtout, je remercierai Dieu pour notre vie, telle qu’elle est. Loin de l’abondance artificielle, mais proche de Dieu, au cœur de Sa parfaite Volonté.

« Tu es proche, ô Éternel, et tous tes commandements sont la vérité » (Psaume 119:151).

 « L’abondance et la richesse seront dans sa maison, et sa justice subsiste à toujours » (Psaume 112:3).

« Je bénirai l’Éternel en tout temps ; sa louange sera continuellement dans ma bouche » (Psaume 34:2).

« Rendez grâces pour toutes choses ; car telle est la volonté de Dieu par Jésus-Christ » (1 Thessaloniciens 5L:18).

« Un cœur tranquille est la vie du corps ; mais l’envie est la carie des os » (Proverbe 14:30).

Que Dieu délivre Son Peuple de ce terrible poison !

Que le Seigneur glorieux et miséricordieux donne à mes frères et sœurs en Christ, par Son Esprit tout-puissant, le renouvellement de l’intelligence, chaque fois que cette perfide ennemie se faufile et gagne du terrain ! Car seul Son Amour a le pouvoir de l’anéantir. Qu’Il vous bénisse !

Anne-Gaëlle