D.554 – La voie et la gloire

Par Joseph Sakala

Dans Exode 33:12-13, nous lisons : « Et Moïse dit à l’Éternel : Regarde, tu me dis : Fais monter ce peuple ! Et tu ne m’as point fait connaître celui que tu dois envoyer avec moi. Cependant tu as dit : Je te connais par ton nom, et tu as trouvé grâce à mes yeux. Maintenant donc, je te prie, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, fais-moi connaître tes voies ; que je te connaisse, afin que je trouve grâce à tes yeux ; considère aussi que cette nation est ton peuple. » Moïse, un homme de Dieu, fut sûrement un des plus grands hommes qui aient vécu. Il fut choisi pour diriger une grande nation, il a reçu les tables de la Loi de la main de Dieu, et il fut également choisi par Dieu pour écrire le Pentateuque.

« Et Josué, fils de Nun, fut rempli de l’Esprit de sagesse ; car Moïse lui avait imposé les mains ; et les enfants d’Israël lui obéirent, et se conformèrent à ce que l’Éternel avait commandé à Moïse. Et il ne s’est plus levé en Israël de prophète tel que Moïse, que l’Éternel connut face à face ; soit pour tous les signes et les miracles que l’Éternel l’envoya faire au pays d’Égypte, devant Pharaon, et tous ses serviteurs, et tout son pays ; soit pour ce qu’il fit avec une main forte, et pour toutes les œuvres grandes et terribles que Moïse fit à la vue de tout Israël » (Deutéronome 34:9-12).

Pourtant, dans Nombres 12:3, nous lisons que : « Moïse était un homme fort doux, plus qu’aucun homme qui soit sur la terre. » Et ce fut un tel homme qui demanda deux choses remarquables à Dieu. La première fut : « fais-moi connaître tes voies » (Exode 33:13) et la deuxième : « Je te prie, fais-moi voir ta gloire ! » (Exode 33:18). Ce n’était pas des demandes égoïstes, car Moïse désirait vraiment connaître les voies de Dieu pour Son peuple. « Et l’Éternel répondit : Je ferai passer toute ma bonté devant ta face ; et je crierai devant toi le nom de l’Éternel ; je ferai grâce à qui je ferai grâce, et j’aurai compassion de qui j’aurai compassion. Et il dit : Tu ne pourras pas voir ma face ; car l’homme ne peut me voir, et vivre. L’Éternel dit aussi : Voici un lieu près de moi ; tu te tiendras sur le rocher ; et il arrivera que quand ma gloire passera, je te mettrai dans le creux du rocher, et je te couvrirai de ma main jusqu’à ce que j’aie passé ; et je retirerai ma main, et tu me verras par-derrière ; mais ma face ne se voit point » (Exode 33:19-23).

Avec une pareille vision de la Gloire de Dieu, Moïse fut capable de diriger la multitude israélite pendant quarante ans dans le désert, la transformant afin que d’un groupe d’esclaves sortis d’Égypte, elle devienne une nation pour Dieu, et dans le but d’apporter plus tard la Parole de Dieu, ainsi que d’amener le Fils de Dieu dans le monde. C’est ainsi que nous voyons Sa voie et Sa gloire se manifester par Jésus qui a déclaré : « Je suis le chemin, la vérité et la vie ; personne ne vient au Père que par moi. Si vous m’aviez connu, vous auriez aussi connu mon Père ; et dès à présent vous le connaissez, et vous l’avez vu » (Jean 14:6-7)

Ces paroles de Jésus ont dû surprendre Philippe qui Lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. Jésus lui dit : Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu ! Philippe, celui qui m’a vu, a vu le Père. Comment donc dis-tu : Montre-nous le Père ? » (Jean 14:8-9). Jésus venait de lui déclarer, « Regarde moi, Philippe, car je suis le Père habitant une chair humaine, donc celui qui m’a vu a vu le Père. « Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même, mais le Père qui demeure en moi, fait lui-même les œuvres que je fais. Croyez-moi quand je dis que je suis dans le Père, et que mon Père est en moi ; sinon, croyez-moi à cause de ces œuvres mêmes » (Jean 14:10-11).

Regardons ensemble ce que Jésus a déclaré à : « Judas, non pas l’Iscariote, [qui] lui dit : Seigneur, d’où vient que tu te feras connaître à nous, et non pas au monde ? Jésus lui répondit : Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. Celui qui ne m’aime pas ne garde point mes paroles ; et la parole que vous entendez n’est pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé » (Jean 14:22-24).

Regardons ensemble Sa dernière prière au Père faite au nom des Siens avant de mourir pour eux : « Afin que tous soient un, comme toi, ô Père, tu es en moi, et moi en toi ; afin qu’ils soient aussi un en nous ; pour que le monde croie que c’est toi qui m’as envoyé. Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un, comme nous sommes un, (Moi en eux, et toi en moi), afin qu’ils soient parfaitement un, et que le monde connaisse que tu m’as envoyé, et que tu les aimes, comme tu m’as aimé. Père, je désire que ceux que tu m’as donnés soient avec moi, où je serai, afin qu’ils contemplent la gloire que tu m’as donnée, parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde. Père juste, le monde ne t’a point connu ; mais moi, je t’ai connu, et ceux-ci ont connu que c’est toi qui m’as envoyé. Et je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître, afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi-même je sois en eux » (Jean 17:21-26).

Après avoir été touché par ces paroles, il ne reste au chrétien que de courir vers Christ. Car : « Le nom de l’Éternel est une forte tour ; le juste y court, et il y est dans une haute retraite » (Proverbes 18:10). Lorsqu’une personne reconnaît qu’elle est perdue, et que seul Christ peut la sauver, elle ne devrait pas tarder à venir immédiatement vers Christ. Il y a en effet plusieurs personnes dans le Nouveau Testament qui ont littéralement couru vers Christ.

Un homme, possédé d’un esprit immonde, sortit des sépulcres et vint au-devant de Jésus. « Il faisait sa demeure dans les sépulcres, et personne ne pouvait le tenir lié, pas même avec des chaînes ; car souvent, ayant eu les fers aux pieds, et ayant été lié de chaînes, il avait rompu les chaînes et brisé les fers ; et personne ne le pouvait dompter. Et il demeurait continuellement, nuit et jour, sur les montagnes et dans les sépulcres, criant et se meurtrissant avec des pierres. Quand il eut vu Jésus de loin, il accourut et se prosterna devant lui, et il dit, criant à haute voix : Qu’y a-t-il entre toi et moi, Jésus, Fils du Dieu très-haut ? Je te conjure par le nom de Dieu de ne point me tourmenter. Car Jésus lui disait : Esprit immonde, sors de cet homme. Et Jésus lui demanda : Comment t’appelles-tu ? Et il répondit : Je m’appelle Légion ; car nous sommes plusieurs » (Marc 5:3-9).

« Or, il y avait là, vers les montagnes, un grand troupeau de pourceaux qui paissait. Et tous les démons le priaient en disant : Envoie-nous dans ces pourceaux, afin que nous y entrions. Et aussitôt Jésus le leur permit. Alors ces esprits immondes étant sortis, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau se précipita avec impétuosité dans la mer, et ils se noyèrent dans la mer ; or il y en avait environ deux mille. Et ceux qui paissaient les pourceaux s’enfuirent, et en portèrent la nouvelle dans la ville et par la campagne. Alors le peuple sortit pour voir ce qui était arrivé ; et ils vinrent vers Jésus et virent le démoniaque, celui qui avait été possédé de la légion, assis, habillé et dans son bon sens ; et ils furent remplis de crainte. Et ceux qui avaient vu cela, leur racontèrent ce qui était arrivé au démoniaque et aux pourceaux » (Marc 5:11-16).

Dans Marc 10:13-20 : « On présenta de petits enfants à Jésus, afin qu’il les touchât ; mais les disciples reprenaient ceux qui les présentaient. Et Jésus ayant vu cela, en fut indigné, et il leur dit : Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez point ; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent. Je vous dis en vérité, que quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant, n’y entrera point. Et les ayant pris entre ses bras, il leur imposa les mains et les bénit. Et comme ils sortaient pour se mettre en chemin, un homme accourut, et, s’étant mis à genoux devant lui, lui demanda : Bon Maître, que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle ? Jésus lui dit : Pourquoi m’appelles-tu bon ? Personne n’est bon, sauf Dieu seul. Tu connais les commandements : Ne commets point d’adultère ; ne tue point ; ne dérobe point ; ne dis point de faux témoignage ; ne commets point de fraude ; honore ton père et ta mère. Il répondit : Maître, j’ai observé toutes ces choses dès ma jeunesse. »

« Et Jésus, jetant les yeux sur lui, l’aima et lui dit : Il te manque une chose : Va, vends tout ce que tu as, et le donne aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; après cela viens, suis-moi, en te chargeant de la croix. Mais affligé de cette parole, il s’en alla tout triste, car il avait de grands biens. Alors Jésus, regardant autour de lui, dit à ses disciples : Qu’il est difficile que ceux qui ont des richesses entrent dans le royaume de Dieu ! Et ses disciples furent étonnés de ce discours. Mais Jésus, reprenant la parole, leur dit : Mes enfants, qu’il est difficile à ceux qui se confient dans les richesses d’entrer dans le royaume de Dieu ! Il est plus aisé qu’un chameau passe par le trou d’une aiguille, qu’il ne l’est qu’un riche entre dans le royaume de Dieu. Et ils furent encore plus étonnés, et ils se disaient l’un à l’autre : Et qui peut donc être sauvé ? Mais Jésus, les regardant, leur dit : Cela est impossible aux hommes, mais non à Dieu ; car toutes choses sont possibles à Dieu » (Marc 10:21-27).

Il n’était pas mal d’avoir de l’argent. Abraham était très riche, mais il était prêt à sacrifier son fils Isaac pour plaire à Dieu. Et Dieu en a fait le père de plusieurs nations. Cet homme qui était venu vers Jésus était très riche et se confiait trop dans les richesses, et c’était là son problème. Mais affligé par cette parole lui indiquant de vendre tout ce qu’il possédait et de le donner aux pauvres pour qu’il puisse avoir un trésor dans le ciel, il s’en alla tout triste. Il a manqué de sincérité envers Christ lorsqu’il réalisa le coût à payer, car après cela, Jésus lui demanda de Le suivre en se chargeant de la croix. Le zèle sans les sacrifices est mort, tout comme la foi sans les œuvres (Jacques 2:26).

Dans Luc 19:2-9, nous lisons qu’il y avait : « un homme appelé Zachée, chef des péagers, qui était riche, [et qui] cherchait à voir qui était Jésus ; mais il ne le pouvait à cause de la foule, parce qu’il était de petite taille. C’est pourquoi il courut devant, et monta sur un sycomore pour le voir, parce qu’il devait passer par là. Jésus étant venu en cet endroit, et levant les yeux, le vit et lui dit : Zachée, hâte-toi de descendre ; car il faut que je loge aujourd’hui dans ta maison. Et il descendit promptement, et le reçut avec joie. Et tous ceux qui virent cela murmuraient, disant qu’il était entré chez un homme de mauvaise vie pour y loger. Et Zachée se présentant devant le Seigneur, lui dit : Seigneur, je donne la moitié de mes biens aux pauvres, et si j’ai fait tort à quelqu’un en quelque chose, je lui en rends quatre fois autant. Et Jésus lui dit : Le salut est entré aujourd’hui dans cette maison, parce que celui-ci est aussi enfant d’Abraham. » La conversion de Zachée fut sincère, car il l’a démontrée par une vie de dons et de sacrifices envers les autres.

Lorsque Jésus fut crucifié, Il avait indiqué qu’Il avait soif. « Et l’un d’eux courut, emplit une éponge de vinaigre, la mit au bout d’un roseau, et la lui présenta pour boire, en disant : Laissez ; voyons si Élie viendra le descendre de la croix » (Marc 15:36). Je ne le sais pas, mais j’espère que cet homme se rappellera qu’il aurait dû emplir son éponge d’eau claire. En fait, l’homme poursuivait un but bien précis, teinté de malfaisance. Après la sépulture de Jésus : « Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala vint le matin au sépulcre, comme il faisait encore obscur ; et elle vit la pierre ôtée du sépulcre. Elle courut donc et vint vers Simon Pierre, et vers l’autre disciple que Jésus aimait ; et elle leur dit : On a enlevé du sépulcre le Seigneur, et nous ne savons où on l’a mis. Alors Pierre sortit avec l’autre disciple, et ils allèrent au sépulcre. Et ils couraient tous deux ensembles ; mais cet autre disciple courut plus vite que Pierre, et arriva le premier au sépulcre. Et s’étant baissé, il vit les bandelettes qui étaient à terre ; mais il n’entra point. Mais Simon Pierre, qui le suivait, étant arrivé, entra dans le sépulcre, et vit les bandelettes qui étaient à terre, et le suaire qu’on lui avait mis sur la tête, lequel n’était pas avec les autres linges ; mais plié dans un endroit à part. L’autre disciple, qui était arrivé le premier au sépulcre, entra aussi, et il vit, et il crut. Car ils n’avaient pas encore compris l’Écriture, portant qu’il fallait que Jésus ressuscitât des morts » (Jean 20:1-9).

Tous ceux qui courent vers Christ avec sincérité, cherchant à Le connaître et à Le servir, trouveront le salut dans Son nom, car le nom du Seigneur est une forte tour ; le juste y court, et il y est dans une haute retraite (Proverbes 18:10). « Venez, prosternons-nous, inclinons-nous ; fléchissons les genoux devant l’Éternel qui nous a faits. Car il est notre Dieu, nous sommes le peuple qu’il fait paître et les brebis qu’il conduit » (Psaume 95:6-7). Les Psaumes 95 à 100 forment une unité présentant plusieurs thèmes communs, tous impliquant la louange au Seigneur.

Un de ces thèmes est la reconnaissance que Dieu est le Créateur des cieux et de la terre. Psaume 95:5 nous dit : « A lui appartient la mer, car il l’a faite, et ses mains ont formé la terre. » « Car tous les dieux des peuples sont des idoles ; mais l’Éternel a fait les cieux. La splendeur et la majesté sont devant lui ; la force et la beauté sont dans son sanctuaire. Rendez à l’Éternel, familles des peuples, rendez à l’Éternel la gloire et la force ! » (Psaume 96:5-7). Les organismes les plus dominants et les plus complexes de l’univers se trouvent exclusivement sur la terre, spécialement les êtres humains, créés à l’image de Dieu, car Dieu les a également créés. « Sachez que l’Éternel est Dieu. C’est lui qui nous a faits, et non pas nous ;  nous sommes Son peuple et le troupeau qu’il fait paître. Entrez dans ses portes avec des actions de grâces, dans ses parvis avec la louange ; célébrez-le, bénissez son nom. Car l’Éternel est bon ; sa bonté demeure à toujours, et sa fidélité d’âge en âge » (Psaume 100:3-5). Il est très significatif que tous ces versets mettent de l’emphase sur les activités de Dieu en tant qu’Artisan plutôt que Créateur. Dans le premier chapitre de la Genèse, ces deux sortes d’activités sont mises en évidence, arrivant finalement à la conclusion que : « Dieu bénit le septième jour, et le sanctifia, parce qu’en ce jour-là il se reposa de toute son œuvre, pour l’accomplissement de laquelle Dieu avait créé » (Genèse 2:3).

Ces deux sortes d’œuvres sont presque synonymes lorsqu’il s’agit des activités divines, mais pas lorsqu’il s’agit de création. Plus spécifiquement lorsqu’il s’agit des trois actes de création de la Genèse, qui sont véritablement la création physique de la terre et du cosmos, le concept de la vie biologique et l’image spirituelle de Dieu dans l’homme (Genèse 1:1, 21, 27). Ces trois entités, Dieu les a simplement créées ex nihilo (à partir de rien) par Sa Parole omnipotente. Dieu a fait tout le reste, ou formé, ou manipulé, à partir de ces trois entités que Dieu avait spécialement créées. Donc, Il est les deux, Créateur et Artisan de toutes choses, et nous devrions L’adorer comme tel.

Alors, nous devons Le croire lorsqu’Il nous promet quelque chose. Et surtout ne pas penser comme ces ignorants : « qui diront : Où est la promesse de son avènement ? Car depuis que nos pères sont morts, toutes choses demeurent comme depuis le commencement de la création » (2 Pierre 3:4). Jésus a-t-Il oublié Sa promesse ? Après Sa résurrection, Il retourna au ciel afin de nous préparer une place et attendre : « que des temps de rafraîchissements viennent de la part du Seigneur, et qu’Il vous envoie celui qui vous a été annoncé auparavant, le Christ Jésus, que le ciel doit recevoir jusqu’au temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé par la bouche de tous ses saints prophètes, depuis longtemps » (Actes 3:20-21).

Depuis l’époque du Jardin d’Éden, où Dieu a déclaré à Satan : « Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre toutes les bêtes et entre tous les animaux des champs ; tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras la poussière tous les jours de ta vie. Et je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t’écrasera la tête, et toi tu la blesseras au talon » (Genèse 3:14-15), les prophètes inspirés de Dieu ont continuellement assuré le peuple de Dieu concernant le fait que Christ viendrait comme Sauveur du monde et Roi éternelle pour enlever la malédiction du péché et la mort, afin d’apporter la vie éternelle et la droiture divine.

Mais les siècles sont venus et sont passés, âge après âge, et le monde continue à se détériorer, devenant de plus en plus mauvais. Avec la pollution globale, les pandémies d’infections et de pestilences, l’augmentation incessante des crimes de toutes sortes et les multiples difficultés intraitables, se pourrait-il qu’il en manque très peu pour que Son retour soit proche ? A-t-Il oublié Sa promesse ? Non ! déclare le chef des apôtres, dans 2 Pierre 3:9 : « Le Seigneur ne retarde point l’exécution de sa promesse, comme quelques-uns croient qu’il y ait du retard ; mais il use de patience envers nous, ne voulant point qu’aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance. »

« Et croyez que la longue patience de notre Seigneur est votre salut, comme Paul notre frère bien-aimé vous l’a aussi écrit, selon la sagesse qui lui a été donnée ; et comme il le fait dans toutes ses épîtres, quand il y parle de ces choses ; parmi lesquelles il en est de difficiles à entendre, que les personnes ignorantes et mal assurées tordent, comme les autres écritures, à leur propre perdition. Vous donc, bien-aimés, qui êtes avertis, soyez sur vos gardes, de peur qu’entraînés par l’égarement des impies, vous ne veniez à déchoir de votre fermeté. Mais croissez dans la grâce et la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ » (2 Pierre 3:15-18).

Sa promesse est certaine, car : « nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habite. C’est pourquoi, bien-aimés, en attendant ces choses, efforcez-vous d’être trouvés sans tache et sans reproche devant lui dans la paix » (2 Pierre 3:13-14). Alors, en attendant ces choses magnifiques, poursuivons notre cheminement en : « Rendant grâces au Père, qui nous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière ; qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres, et nous a fait passer dans le royaume de son Fils bien-aimé, en qui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés. C’est lui qui est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toutes les créatures » (Colossiens 1:12-15).

Par Sa grâce, Christ nous a arrachés des ténèbres de Satan pour nous placer dans Son Royaume de lumière. Cependant, nous demeurons toujours dans ce monde hostile à la lumière. Alors, devenons des soldats de la lumière, mais, comme dans toute armée, nous ne devrions pas combattre indépendamment, mais plutôt endurer les souffrances comme un bon soldat de Jésus-Christ. « Aucun homme faisant la guerre, ne s’embarrasse des affaires de la vie, afin de plaire à celui qui l’a enrôlé. Et si quelqu’un combat dans la lice, il n’est couronné que s’il a combattu suivant les règles. Il faut que le laboureur travaille, avant de recueillir les fruits » (2 Timothée 2:4-6).

Le Commandant Suprême dans cette bataille de la lumière versus les ténèbres n’est nul autre que Dieu le Père, comme le dit si bien David, dans Psaume 27:1 : « L’Éternel est ma lumière et ma délivrance ; de qui aurais-je peur ? L’Éternel est le rempart de ma vie ; de qui aurais-je de la crainte ? » Ces paroles sont confirmées par l’apôtre que Jésus aimait, dans 1 Jean 1:5 : « Or, le message que nous avons reçu de Lui, et que nous vous annonçons, c’est que Dieu est lumière, et qu’en lui il n’y a point de ténèbres. » Mais peut-être que, dans cette analogie, le Commandant Suprême pourrait également être Jésus-Christ exécutant le désir de Son Père, lorsqu’Il a déclaré, dans Jean 8:12-14 : « Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. Les pharisiens lui dirent : Tu rends témoignage de toi-même ; ton témoignage n’est pas véritable. Jésus leur répondit : Quoique je rende témoignage de moi-même, mon témoignage est véritable, car je sais d’où je suis venu, et où je vais ; mais vous, vous ne savez d’où je viens, ni où je vais. »

« Tout ce que le Père me donne viendra à moi, et je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi. Car je suis descendu du ciel, pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. Or c’est ici la volonté du Père qui m’a envoyé, que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. C’est ici la volonté de celui qui m’a envoyé, que quiconque contemple le Fils et croit en lui, ait la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour. Les Juifs murmuraient donc contre lui parce qu’il disait : Je suis le pain descendu du ciel » (Jean 6:37-41).

Nous, par contre, nous faisons partie de Son infanterie, la lumière de Sa brigade, lorsque Jésus nous déclara, dans Matthieu 5:14-16 : « Vous êtes la lumière du monde : une ville située sur une montagne ne peut être cachée ; et on n’allume point une lampe pour la mettre sous un boisseau, mais sur un chandelier ; et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux. »

« Vous êtes tous des enfants de la lumière, et des enfants du jour ; nous n’appartenons point à la nuit, ni aux ténèbres. Ne dormons donc pas comme les autres, mais veillons et soyons sobres. Car ceux qui dorment, dorment la nuit ; et ceux qui s’enivrent, sont ivres la nuit. Mais nous qui sommes du jour, soyons sobres, étant revêtus de la cuirasse de la foi, et de la charité, et du casque de l’espérance du salut. Car Dieu ne nous a point destinés à la colère, mais à la possession du salut par notre Seigneur Jésus-Christ, Qui est mort pour nous, afin que, soit que nous veillions, soit que nous dormions, nous vivions ensemble avec lui » (1 Thessaloniciens 5:5-10).

Nos ordres en tant que soldats du Christ, notre objectif et nos méthodes pour l’exécution de nos ordres se trouvent dans le manuel de guerre de Dieu, la Bible. Car : « Ta parole est une lampe à mon pied, et une lumière sur mon sentier » (Psaume 119:105). « Car le commandement est une lampe, l’enseignement est une lumière, et les corrections propres à instruire sont le chemin de la vie », nous déclare Proverbes 6:23. Que nous faut-il de plus comme enseignement ? Mais pour connaître ce qu’il nous faut, il est important de connaître également la clé pour entrer dans le Royaume qui nous est promis par Christ.

Jésus a même révélé cette clé à un pharisien, dans Jean 3:3-8, où Jésus lui répondit : « En vérité, en vérité je te dis que si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. Nicodème lui dit : Comment un homme peut-il naître, quand il est vieux ? Peut-il rentrer dans le sein de sa mère, et naître une seconde fois ? Jésus répondit : En vérité, en vérité je te dis, que si un homme ne naît d’eau et d’esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’esprit est esprit. Ne t’étonne point de ce que je t’ai dit : Il faut que vous naissiez de nouveau. Le vent souffle où il veut ; et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va. Il en est de même de tout homme qui est né de l’esprit. » Les chrétiens modernes qui sont « nés de nouveau », ont-ils vraiment compris ces Paroles de Jésus ? Ou sont-ils toujours en chair ?

L’expression « né de nouveau » est entrée dans l’usage commun depuis quelques années, même dans les campagnes politiques électorales, et elle est devenue si populaire que sa signification biblique fut perdue. Mais Jésus, qui devrait le savoir, étant nul autre que Dieu incarné, a bien dit : « Il faut naître de nouveau ». Et en plus, Jésus l’a déclaré à Nicodème, un pharisien parmi les hommes religieux les plus instruits de son temps. Jésus n’a pas dit à Nicodème que « Eux devraient naître de nouveau », en voulant parler de la multitude des non croyants qui ne furent pas instruits dans les choses que Dieu voulait que les humains fassent, et non ce que les humains voulaient que Dieu fasse pour eux.

Jésus n’a pas dit : « Nous devrions naître de nouveau », voulant dire toute la communauté des soi-disant convertis. Plutôt, Jésus a dit : « Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu ». Le Royaume de Dieu est quelque chose que les humains pourront constater sans pouvoir y « entrer », à moins de naître d’eau et d’esprit. En connaissez-vous plusieurs de ceux là, présentement ? Même un homme comme Nicodème devait naître littéralement et spirituellement, c’est-à-dire, né d’en-haut s’il voulait « voir » le Royaume de Dieu (Jean 3:3). Afin de répondre à sa question à savoir comment cela peut se faire, Jésus lui répondit qu’il faut être né surnaturellement de l’Esprit.

Mais Nicodème, comme la plupart d’entre nous, est né pécheur et fut encore un pécheur par la suite, n’ayant pas reconnu Christ comme le Fils de l’homme et le Fils de Dieu. Comment donc pouvait-il naître de nouveau ? La réponse se trouve dans Jean 3:14-15 où Jésus lui dit : « Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, de même il faut que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. » Alors, si un homme veut naître de nouveau, il fallait d’abord que le Fils de l’homme soit aussi élevé. Christ devait mourir pour nos péchés avant qu’il soit possible pour un pécheur perdu qu’il puisse naître de nouveau. Puisque Christ fut élevé sur la croix, dans le but de mourir pour nous, notre fardeau du péché a aussi été élevé et placé sur Lui. Alors, si nous devons entrer dans le Royaume de Dieu, nous devons d’abord être régénérés dans la foi en Lui, en croyant fermement qu’Il nous ressuscitera à l’immortalité. Il n’y a aucune autre façon !

En attendant ce merveilleux moment, Jésus est assis à la droite de Dieu en autorité entière, comme nous dit si bien David, dans Psaume 110:1-3 : « L’Éternel a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que j’aie fait de tes ennemis le marchepied de tes pieds. L’Éternel étendra de Sion ton sceptre puissant : Domine, dira-t-il, au milieu de tes ennemis ! Ton peuple sera un peuple de franche volonté, au jour où ton armée sortira dans une sainte pompe ; ta jeune milice sera devant toi comme la rosée naissant du sein de l’aurore. » Ce Psaume est un Psaume messianique prédisant mille années à l’avance la venue de Christ. Le tout premier verset règle la question à savoir si l’Ancien Testament enseigne ou non qu’il n’y a qu’un seul Dieu.

Nous voyons comment Dieu, qui est Esprit, Se prépare, dans Son incarnation physique, à descendre sur terre afin que Sa création puisse enfin Le voir et Le contempler, comme un simple homme. Ce verset est cité en partie ou en entier au moins cinq fois dans le Nouveau Testament. Jésus l’a même utilisé pour prouver Sa divinité aux pharisiens de Son temps, dans Matthieu 22:41-46. « Et les pharisiens étant assemblés, Jésus les interrogea, et leur dit : Que vous semble-t-il du Christ ? De qui est-il fils ? Ils lui répondirent : De David. Et il leur dit : Comment donc David l’appelle-t-il par l’Esprit son Seigneur, en disant : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que j’aie fait de tes ennemis le marchepied de tes pieds ? Si donc David l’appelle son Seigneur, comment est-il son fils ? Et personne ne put lui répondre un mot ; et depuis ce jour-là personne n’osa plus l’interroger. »

Dans le Psaume 110, deux noms de Dieu sont employés : Éternel (Dieu) et Seigneur (Adonaï). Le nom d’Éternel est utilisé dans les versets 2-4, et Adonaï au verset 5. Dieu, dans la personne d’Adonaï, est descendu sur terre dans une mission divine pour sauver Son peuple, mais Il fut rejeté, d’abord par Son peuple et ensuite par Ses ennemis. Après Sa mort et Sa résurrection, Dieu, dans la personne de l’Éternel, L’accueille au ciel pour un temps, où Adonaï est assis en puissance à la droite de Dieu, jusqu’à Son retour sur terre en puissance et dans toute Sa gloire. Donc : « Le Seigneur est à ta droite ; il écrasera les rois au jour de sa colère. Il exercera la justice parmi les nations ; il remplira tout de morts ; il écrasera le chef qui domine sur un grand pays. Il boira au torrent dans le chemin ; c’est pourquoi il relèvera la tête » (Psaume 110:5-7).

Mais lors de Son avènement en puissance, Ses Élus Le recevront avec joie. « Et ils chantaient un cantique nouveau, disant : Tu es digne de prendre le livre, et d’en ouvrir les sceaux ; car tu as été immolé, et tu nous a rachetés à Dieu par ton sang, de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation, et tu nous as faits rois et sacrificateurs à notre Dieu ; et nous régnerons sur la terre » (Apocalypse 5:9-10).

Puisque cette prophétie s’applique spécifiquement à Son second avènement, il y a une merveilleuse application de cette Écriture pour Ses élus maintenant. « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, c’est votre culte raisonnable. Et ne vous conformez point au présent siècle, mais soyez transformés par le renouvellement de votre esprit, afin que vous éprouviez que la volonté de Dieu est bonne, agréable et parfaite », nous déclare Paul dans Romains 12:1-2.

Dans l’attente de ces choses : « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Affectionnez-vous aux choses d’en haut, et non à celles de la terre ; car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu ; mais quand Christ, qui est votre vie, paraîtra, alors vous serez aussi manifestés avec Lui dans la gloire », nous confirme ce même Paul, dans Colossiens 3:1-4.




T.037 – Conversation avec Dieu

« Seigneur, mon comportement n’est pas digne d’une princesse, et c’est pourtant ce que je suis à Tes yeux. Mais personne ne le sait, pas même moi, puisque je me conduis parfois de manière bien absurde. Une princesse se conduit toujours bien, sans jamais s’écarter du protocole de la cour et de l’étiquette. Et, bien que ma cour soit Ton Royaume et mon étiquette la Sagesse de Ta Parole, bien que mon Père soit le Roi de l’univers, je ne me conduis pas en princesse. Je laisse les éléments extérieurs dominer sur moi. Pourtant, tous les éléments sont dans Ta main ; Tu les disposes et les transformes à Ta guise.

J’ai parfois du mal à croire que Tu m’aimes. Je le sais pourtant, mais il y a tant de distance entre la connaissance et la conscience ! Je peux savoir quelque chose sans en être personnellement vraiment sûre. Et la preuve de mon incertitude, c’est qu’au fond de moi, j’ai peur de perdre Ton amour. Il y a donc un conflit quelque part : je sais quelque chose, mais je ne le prends pas pour acquis. Ton ennemi, qui rôde sans cesse autour de moi, se place entre ma tête et mon cœur, afin que jamais les deux ne se rejoignent.

Si je perdais Ton amour, que me resterait-il ? Où irais-je ? Que ferais-je ?

Si Tu venais à m’abandonner, je mettrais fin à mes jours, car sans Toi je n’aurais plus de raison de vivre. Ma vie se base sur Ton amour et sur l’attente de Ton glorieux retour. Il me resterait encore ma fille, certes. Mais je n’aurais plus aucun espoir, ni pour elle, ni pour moi. Or, aujourd’hui j’ai foi en Ton alliance. Et même si mon attitude au quotidien n’est pas digne du rang que j’occupe à Tes yeux, je demeure attachée à notre alliance. Je continue à croire qu’elle est encore valable.

Notre alliance est toujours actuelle ; elle me permet –  par la vertu de Ton sacrifice à la croix – de me présenter devant Toi et de Te parler sincèrement, quelque soit la charge qui me pèse. Ainsi, je Te supplie, mon Seigneur et mon Dieu, de nous manifester Ton amour et Ta miséricorde !

Le monde manque de charité. On dit que la planète se réchauffe, et moi je dis qu’elle se refroidit ! Dans chaque situation, je crains toujours d’être rejetée. Ma fille aussi expérimente cela quotidiennement. Elle a du mal à se faire aimer. Je sais qu’à Tes yeux, cela est tout à fait normal : Tu nous as prévenus que le monde nous haïra. Mais Toi qui connais le rejet et la douleur qu’il occasionne, peux-tu me dire pourquoi faut-il que, l’ayant vécu moi-même, je revive cette souffrance au travers de mon enfant ? Faut-il qu’elle vive la même chose que moi ? N’est-il pas naturel pour une mère de vouloir l’épargner ? A cela tu réponds « Je n’ai pas épargné mon Fils »…

Oui, quand Toi, le Dieu qui a créé l’univers, es devenu un Fils, le Ciel ne s’est pas vidé de Toi et Tu as souffert doublement : en Victime expiatoire et en Père qui doit juger équitablement la terre. Ta Parole le dit, il n’y a aucune souffrance qui ne te soit inconnue.

Ici-bas règne l’ignorance de ce qu’est l’Amour. C’est le règne de la jalousie, du mépris et de l’esprit de compétitivité. La notion de compassion est absente des mentalités. On ne se met jamais à la place de l’autre. Le don de soi est si rare. Je parle bien sûr du don de soi aux autres et à Dieu. Mais les gens ne Te connaissent pas, ou bien mal. Ils se donnent à eux-mêmes pour satisfaire leurs propres appétits. Leur dieu, c’est leur ventre ou leur ambition.

Et moi qui veux construire ma vie sur le roc de Ton Évangile, je voudrais tant faire preuve du don de moi-même, mais je me demande comment me donner dans un monde si égoïste. Vers quelle maison aller ? Vers qui ? Qui peut avoir besoin de moi ?

C’est le règne de l’autosuffisance. La plupart des gens se satisfont eux-mêmes et rejettent tout changement dans leur vie. Ils ne veulent pas s’encombrer. Et pourtant, ils ne savent pas que leur vie est déjà un encombrement et que Toi, Seigneur, Tu peux les désencombrer, les libérer complètement. Encore faut-il Te laisser une place !

J’essaie de Te laisser toujours plus de place dans ma vie. Mes choix et mes décisions tournent la plupart du temps autour de cet axe. Me libérer des contraintes terrestres superflues pour avoir le temps et l’espace dans mon esprit, afin d’être disponible pour Toi et de T’appartenir entièrement. Mais plus je fais cela et moins je trouve ma place dans ce monde. Comment trouver ma place ici-bas ?

Je vis dans le monde de l’autosuffisance et je ne suis pas autosuffisante : rien ne me suffit, si Tu n’es pas là avec moi. Je ne peux rien puiser en moi-même pour éprouver de la satisfaction et atteindre le bonheur. Certes, Tu as mis des dons en moi et j’éprouve de la satisfaction en m’appliquant à les développer, mais ma joie dans cela est de savoir que mes dons viennent de Toi, de m’exercer sous Ton regard et de le faire à Ta Gloire. Sinon, mes dons ne servent à rien et ma satisfaction n’est que momentanée.

Il n’y a que Toi qui puisses pallier à mes manques, à mes imperfections et à mes incohérences. Je ne suis pas un dieu. En vérité, chaque épreuve me montre combien je suis petite et perdue sans Toi. Mais avec Toi, je crois que je peux faire de grandes choses. Je sais que si Ton Esprit prend le gouvernail, Il pourra m’emmener plus loin que je n’ose imaginer, car Tu vois plus loin et plus haut que moi. Je sais que, si je Te fais entièrement confiance, Tu peux m’emmener loin, même seule, même dans ce monde trop grand, trop confus, trop sombre et trop angoissant.

Alors, entends ma voix ! Ne me laisse pas m’épuiser en vain ! Ne me laisse pas fondre comme un morceau de cire au soleil ! Réanime-moi ! Revivifie-moi ! Redonne-moi foi et courage pour que rien ne me paraisse impossible. Aide-moi à voir comme Tu vois de là-haut, de Ton Trône céleste où tu sièges au-dessus des hommes. Donne-moi la faculté de voir avec des yeux spirituels, dans cette civilisation basée sur les apparences, dans ce monde qui adore les images, dans cette modernité où les écrans s’élèvent sur un trône toujours plus haut ! Aide-moi à vivre, moi qui suis différente. Moi qui me méfie beaucoup du progrès et qui ne le perçois pas comme tel, parce que l’esprit qui se cache derrière la haute technologie est en inimitié avec Tes valeurs.

L’idolâtrie de l’informatique et de la robotique est un phénomène de masse qui s’amplifie dans les derniers temps. Aide-moi, Seigneur, à surmonter la solitude qui est le lot de ceux qui nagent à contre-courant. Mais la solitude n’est rien comparée à la discrimination destinée aux adeptes d’une vie authentique aux antipodes de la mondialisation. Aide-moi à m’y préparer, puisque l’avenir avant Ton grand retour sur terre n’apportera que le funeste déclin de la liberté.

Seigneur, Tu me connais. Tu sais combien j’aime Ta création et combien je souffre de ce qu’elle devient, quand l’homme entreprend de la détruire.

J’aime planter les graines des fruits que je mange. J’aime les regarder germer puis se transformer en arbre et en fleurs. J’aime prendre soin des plantes et des créatures vivantes, parce que Tu les as créés. Elles m’apportent plus de joie et de réconfort que tout ce que l’homme a fabriqué depuis des siècles.

Alors, je regarde autour de moi et je me demande : quand trouverai-je quelqu’un qui me soit semblable et qui profondément me comprenne ?

Si seulement je pouvais prier selon la touchante prière de François d’Assise, dans laquelle il ne cherchait pas à être compris, mais à comprendre et il ne demandait pas à être aimé, mais à aimer. Quelle abnégation merveilleuse ! Ne rien vouloir pour soi, vouloir tout simplement donner. Etre tourné vers son prochain et uniquement son prochain. Ne pas servir les autres par intérêt. Ne pas chercher de bénéfices, de récompenses, de compensations… Trouver tout son plaisir dans la Volonté de Dieu.

J’aimerais avoir ce fond réellement pur, mais malgré la purification qu’opère la Parole de Dieu en moi, je dois bien constater qu’aimer mon prochain m’est une tâche des plus difficiles. Et comprendre mon prochain est encore plus éloigné.

Je ne comprends pas les humains et parce que je ne les comprends pas, j’ai cette rage qui bouillonne en moi.

Comment, par exemple, peuvent-ils écouter cette musique qui n’est pas de la musique ! C’est du vacarme blasphématoire sans mélodie, sans émotion et sans intelligence ! Et pourtant ils l’écoutent fort sans jamais s’en lasser. Comment leur cerveau peut-il coopérer ? Et comment peuvent-ils vivre si salement, en considérant le sol comme une immense poubelle où l’on peut jeter n’importe quoi n’importe où ? Et comment peuvent-ils être dénués de compassion pour les créatures qui les entourent, au point de les laisser mourir ou de les écraser, comme si elles étaient inexistantes ? Et comment peuvent-ils « élever » leurs enfants dans l’absence totale de loi et de règle morale, en les laissant librement enfreindre le code de la civilité le plus rudimentaire ? Comment peuvent-ils les laisser saccager, voler, insulter ? Doit-on punir ces enfants quand ils ne font que reproduire ce que font leurs parents ? Comment les regarder vivre et comment les comprendre ?

Si seulement je me rappelais comment je vivais autrefois, avant que Ta Grâce vienne me trouver. Si je me rappelais comment je pensais et comment je ne pensais pas, j’arriverais peut-être à les comprendre. Mais celle que j’ai été il y a plus de douze ans n’est plus. Rien ne peut la faire réapparaître et son souvenir est de plus en plus flou. Je ne veux, ni ne peux déterrer les morts.

Tu as fait de moi une nouvelle créature. Tu as fait quelque chose de merveilleux à partir de rien. Alors, si je n’arrive plus à m’identifier à cette personne que je ne suis plus, je dois me rappeler que je n’étais rien et que Tu as fait de moi quelqu’un. Tu n’as pas fait cela pour que je manque de compassion envers mes semblables.

Seigneur, aide-moi à voir en eux le germe de ce qu’ils pourraient devenir. Et si je n’arrive pas à les comprendre, donne-moi de les aimer. Non pour la manière dont ils vivent, non pour le mal qu’ils font, mais pour ce qu’ils sont malgré tout : des êtres faits à Ton image. Des êtres égarés, comme moi je l’étais avant que Tu me trouves.

Finalement, Seigneur, j’ai pitié d’eux. Je les vois vivre et je sais que des esprits démoniaques se cachent dans leurs vêtements, dans leur maison et derrière leur attitude désinvolte. Au fond, ils ne sont pas heureux. Ils font semblant de l’être en riant fort, en chantant, en parlant avec beaucoup de fierté, mais, en vérité, je sais qu’ils ne sont reliés à la vie que par un fil. Et ce fil, c’est Toi qui le tiens, Seigneur. Tout dans leur vie est bancal. Ils sont obligés de se droguer et de boire pour supporter leur vie. Si rien ne change, leurs enfants se drogueront à leur tour. Ce que ces petits apprennent, c’est que tout est permis : de parler n’importe comment, de s’amuser à n’importe quel prix, de dormir avec des personnes différentes, homme ou femme, de vivre dans la dépravation et l’oisiveté. Seigneur, vas-Tu intervenir ? Me demandes-Tu d’intervenir ? Que puis-je faire toute seule, face à des êtres antipathiques et agressifs et face à tous leurs démons ?

Tu me dis de surmonter le mal par le bien, de ne pas donner prise au diable et de le fuir. Tu me dis de Te demander le secours et de l’attendre calmement. Tu me dis que tout concourt à mon bien, parce que Tu m’as appelé à Te suivre et à T’appartenir. Je sais donc que bientôt, Tu me placeras quelque part où je n’aurai plus à subir la vie bruyante et dissolue des impies. Tu m’offriras le calme dont j’ai besoin pour prier, travailler, créer, dormir et ouvrir ma porte à ceux et celles qui par Ta Grâce viendront chez moi.

Même si, pour l’instant, Ta délivrance n’est pas visible, c’est sur Toi que je m’appuie. Combien même on me dirait « Où est ton Dieu ? », je répondrais : « Il est avec moi ». Et si mon interlocuteur s’étonnait de ma réponse, déplorant que mon Dieu soit invisible et inaudible, s’il me demandait à quoi bon croire en un tel Dieu, je lui dirais que ce n’est pas une question d’intérêt, ni de profit, mais de vérité. Le fait est que ce Dieu existe et qu’Il m’a choisi pour Se révéler à moi, de manière à ce que je le proclame dans tout ce que je dis et dans tout ce que je fais.

On pourrait croire que je sers un Dieu bien étrange, mais je sais Seigneur que Tu n’es pas bizarre. C’est la mentalité de l’humanité qui devient de plus en plus bizarre. Toi, Tu es Saint. Tu es Lumière, tu es Amour. L’ombre et la crainte se trouvent dans l’homme, pas en Toi.

Si le vide m’habite, Toi Tu es Plénitude. Si j’ai la mort dans l’âme, Toi Tu es Vie. Si je suis incapable de m’exprimer, Toi Tu T’exprimes. Si je suis sourde, Toi Tu entends tout.

Ne pas t’entendre, c’est être sourd. C’est être coupé de la vie. C’est sans doute la grande souffrance qu’ont vécu Adam et Eve lorsque Tu les as chassés du jardin d’Eden, si, durant leur vie restante, Tu ne T’es plus adressé à eux. Cela a dû leur causer un énorme vide et une tristesse incommensurable. S’ils étaient habitués à entendre Ta voix, à avoir des conversations quotidiennes avec Toi, ils ont dû se retrouver soudain dans un silence angoissant et dans une solitude partagée…

Seigneur, parfois je me sens comme eux ont dû se sentir. J’ai eu autrefois le privilège de recevoir une manifestation surnaturelle de Toi : je jouissais de sentir sur moi Ton majestueux regard, de sentir Ta présence d’une manière si forte. C’était au-delà de la foi. Je n’avais pas besoin de croire en Toi, car Ta Présence était si manifeste que je ne pouvais la remettre en question.

Or, après toutes ces années, je me sens parfois coupée de Ta présence. Comme Adam et Eve qui gardaient le souvenir de leurs douces conversations avec Toi, je garde le souvenir d’avoir été ce petit enfant que tu tenais par la main en permanence. Je te parlais continuellement et Tu me répondais de mille manières. Je vivais dans une grâce indescriptible, comme la fille cadette d’un vieux roi, dont la vieillesse ne serait que tendresse et soins envers sa petite protégée. Où est passé ce temps-là ? Qu’est devenue cette grâce ?

Il m’arrive parfois de me sentir comme si cette petite princesse était enfermée dans le cachot du château, sous la garde d’un ennemi qui l’aurait capturée et qui aurait tué son père pour prendre sa place. Ce serait une situation sans issue pour elle, car, sans son père ni personne pour la délivrer, elle n’aurait plus aucun espoir ni pour elle, ni pour son peuple,  et elle se laisserait mourir.

Pourtant, Tu n’es pas mort et je n’ai pas changé de maître. J’ai tout simplement oublié qui je suis pour Toi. J’oublie que, malgré le temps qui passe et les changements qu’il opère, je reste à Tes yeux le même enfant que Tu as adopté jadis. Je voudrais ressentir la même chose qu’autrefois, la même tendresse paternelle, Ta présence, Ta main dans la mienne.

Je ne veux pas être au centre de mes préoccupations, je veux être au centre des tiennes, au centre de Ton affection.

Si je suis au centre de moi-même, ce sont ma tristesse et ma solitude qui sont au centre, et mes épreuves m’aspirent comme le sable mouvant. Si je suis au centre pour moi-même, je me noie dans l’égocentrisme ambiant et je deviens un avec les ténèbres du monde.

Mais si je suis au centre de Ton cœur, je ne m’inquiète plus de moi. Au cœur de Ton affection profonde, je me réfugie dans la sécurité d’exister pour Toi, d’être aimée de Toi et je me tourne vers des pensées agréables, car Ta tendresse balaye la tristesse et la peur.

Mais l’égo, farouche ennemi, lutte pour se placer toujours au centre, et encore davantage dans les temps de la fin.

Ainsi je te prie, Seigneur, de détrôner cet égo et de me donner la grâce de sentir à nouveau Ta Présence, de chanter Ton Nom sublime et d’agréer mes prières, même si elles sont parfois longues et qu’elles pèsent lourd dans mon cœur. Offres-moi le privilège qu’Adam et Eve ont perdu. Je souhaite vivre avec Toi, par Toi et pour Toi.

Je t’aime, plus que j’aime la vie, plus que j’aime Ta création, plus que les êtres qui me sont chers. Je t’aime plus que j’aime le soleil et la lumière des astres dans la nuit. Je t’aime plus que tout ce qui me fait vivre. Je t’aime parce que c’est Toi qui m’as aimée le premier. »

Que ma prière soit une bénédiction pour tous ceux et celles qui, dans les temps que nous vivons, luttent pour ne pas chanceler et se questionnent sur les déserts et les silences, les injustices et les difficultés à vivre dans un empire qui n’est pas le nôtre, ici-bas dans ce monde auquel nous n’appartenons pas.

Soyez bénis,

Anne-Gaëlle

« Il n’y a que parjures et mensonges ; meurtres, vols et adultères ; on use de violence et un meurtre touche l’autre » (Osée 4:2).

« Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent ; faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous outragent et qui vous persécutent » (Mattieu 5:44).

« Voici, la main de l’Eternel n’est pas trop courte pour délivrer, ni son oreille trop pesante pour entendre » (Esaie 59 ; 1)

 




T.029 – Petites réflexions au crépuscule de la vie

Vivre chaque jour comme si c’était le dernier. Ne pas reporter à demain de devenir meilleur. Ne pas faire comme s’il me restait des décennies pour améliorer mon comportement.

Comprendre et assumer les conséquences de mes fautes et oser supplier Dieu de les réparer si je ne peux pas le faire moi-même.

Ne pas rejeter la responsabilité de mes actes sur mes conditions de vie et les épreuves que je traverse, car tant que je vivrai, je serai toujours éprouvée, et tant que le péché prédominera sur la terre, les conditions idéales ne peuvent pas exister.

Si je devais comparaître aujourd’hui devant Dieu, pourrais-je Lui dire « C’est à cause des mauvaises conditions dans lesquelles j’étais réduite à vivre » ? Ces circonstances présentes sont pour la plupart indépendantes de ma volonté. Mais elles sont étroitement liées à des choix que j’ai faits, même si je pensais ne pas avoir le choix. Or, j’ai toujours le choix : dans ma manière de réagir et de faire face aux difficultés.

Une plante essaie toujours de pousser et de grandir, quelques soient les paramètres et facteurs environnementaux. Plantée dans le désert ou dans un sol non fertile, elle va centrer tous ses efforts pour capter l’humidité, mettre en réserve la moindre goutte d’eau, mettre à profit chaque rayon de soleil et se protéger du vent ou de l’excès de chaleur. Tout sera naturellement mis en œuvre pour que, malgré sa « malchance », elle pousse quand même. Sa croissance sera certes lente et sa vie bien plus courte que les autres plantes, mais elle aura fait le maximum pour surmonter son handicap et atteindre son objectif biologique, qui est de grandir et de se reproduire.

Même les plantes ont des choses à nous enseigner, comme le sens de l’adaptation… Ne sommes-nous pas appelés à optimiser notre croissance spirituelle au beau milieu de nos « facteurs environnementaux » ? Ne sommes-nous pas appelés à assurer — même dans les milieux hostiles — une « reproduction spirituelle », fruit du témoignage chrétien ?

Ne pas craindre d’être trop mauvais pour servir Dieu. Si ce jour était le tout dernier de ma vie ici-bas, je ne dirais pas « Tant pis, je suis trop mauvais, je ne peux pas parler aux autres de l’amour de Dieu ». Je me dirais au contraire que recevoir et partager l’Amour de Dieu était ma raison d’être et que, s’il ne me restait que quelques heures, il ne faudrait pas perdre une seule miette de ma vocation, indépendamment de tout ce qui me freine.

Si je ne suis pas quelqu’un de bien et si cela se voit autour de moi. Si mon témoignage de vie est médiocre, car, au quotidien, je n’arrive pas encore à me maîtriser et à apprivoiser mon caractère rebelle ou impulsif : mon approche en tant qu’évangéliste — c’est-à-dire témoin de Jésus-Christ — sera différente de celle des « chrétiens modèles ». Mais en aucun cas je suis dispensée de témoigner ; le témoignage de la foi chrétienne ne leur est pas exclusivement réservé.

J’ai le droit — quelque soit ma faiblesse — de parler de la grâce de Dieu, parce que j’ai le droit de la vivre et puisque c’est justement elle qui me fait vivre.

La Grâce de Dieu, dont je m’abreuve chaque jour, est la base de mon témoignage : je suis petite, limitée, prisonnière dans tout ce qui m’éprouve continuellement, mais Dieu m’offre Son pardon et le privilège de Le connaître et de L’aimer malgré tout. Et jour après jour, même à pas de fourmi, Il me libère. Alors, ce témoignage, que je crois minable et honteux, est un véritable témoignage de la Grâce toute-puissante et imméritée de Dieu. Le diable voudrait que je ferme ma bouche et que je ne témoigne pas ; il veut que la honte soit et reste mon partage. Mais je dois vivre ma vocation, quelques soient mes défauts et mon comportement quotidien.

Je me déteste à cause de tous mes défauts, mais je m’aime grâce à l’Amour de Dieu. L’Amour de Jésus pour moi nettoie ma honte, essuie mon manque d’amour propre et me revêt de Son estime. Une douche céleste toujours disponible, chaque fois que mon mauvais comportement me salit. Ainsi, je peux combler le fossé entre la perfection que je désire en moi-même et l’imperfection qui me caractérise.

La perfection est attirante, mais paradoxalement souvent agaçante ou ennuyante pour nous autres, les humains. La tendance naturelle chez l’Homme est de toujours chercher la petite bête chez son prochain. Si l’on me pense visiblement trop parfaite, on cherchera sans relâche mes défauts et mes faiblesses, et on finira par les découvrir. On testera mes limites, on m’éprouvera jusqu’à ce que je montre ne serait-ce qu’une seule faiblesse. C’est ce qu’on appelle le harcèlement…

Ainsi se conduisent les humains. C’est pourquoi bien souvent on regrette amèrement de s’être montré trop bon. Alors, à quoi bon vouloir à tout prix cacher ses défauts ? On sera éprouvé d’une manière ou d’une autre : les défauts agacent l’entourage, mais la perfection est tout aussi dérangeante. L’absence apparente de défaut est parfois même un argument de rupture ; sans doute est-elle quelque peu difficile à vivre dans une relation.

Les personnes à priori parfaites sont effrayantes et parfois démoralisantes, car elles sont le miroir inversé de notre imperfection : on se sent petit et misérable à côté d’elles. Elles sont intimidantes ; on ose à peine leur adresser la parole. C’est sans doute l’effet que produisaient les beaux et prestigieux pharisiens, il y a 2 000 ans, sur le peuple de simples paysans sans grande éducation, ni vie religieuse assidue. Je n’aurais moi-même jamais osé les approcher.

Pourtant aux yeux de Dieu, la perfection sur terre n’existe pas encore : Il voit les défauts cachés aussi nettement que les défauts visibles. En vérité, même les personnes à priori irréprochables ont des luttes cachées qu’ils n’aiment pas mettre en lumière.

Jésus a rétabli dans la foi l’égalité entre tous : Juifs et non Juifs, citoyens libres et esclaves, riches et pauvres, hommes et femmes. Il en est de même à propos de l’évolution spirituelle : si mon aspiration la plus profonde est de Lui appartenir et de vivre à Sa Gloire, Il me place dans Son estime au même rang que les chrétiens irréprochables, parce que je vis par la foi en Sa Grâce, tout comme Abraham.

Cela ne me donne pas le droit de vivre n’importe comment et n’est pas un prétexte pour me contenter de ma médiocrité et ne pas évoluer. Au contraire, ce principe fondamental est le moteur de ma vie. Quand je me lève, quand je me couche, quand je tombe, quand je me sens misérable, c’est cela qui me permet de continuer à vivre sans abandonner le combat.

Quand je regarde les apparences, ce combat me semble tout à fait absurde. Mais l’apparente absurdité n’est qu’un mensonge, un argument de Satan, une arme pour nous réduire à néant. La Grâce de Dieu à elle seule anéantit l’absurdité de nos efforts éphémères et, donc, la soi-disant absurdité du combat : voilà la victoire que nous pouvons vivre dès à présent !

Je continuerai à prier, même si toutes mes prières commencent par « Je t’en supplie, pardonne-moi, Seigneur ». Je continuerai à écrire lorsque de nouvelles impulsions spirituelles bousculeront encore et encore mon esprit repentant. Je continuerai à partager ma lumière dans ces moments qui illuminent ma vie. Je continuerai à partager mes trésors, même si à mes yeux je suis plus pauvre que tous ceux qui aiment les recevoir.

Vivre chaque jour comme si c’était le dernier, c’est ne pas manquer une occasion de donner, même si l’on pense qu’on n’a rien à donner. C’est ne pas manquer une occasion de mettre de l’ordre, là où le chaos ou la confusion ont régné jusqu’à présent. C’est ne pas manquer une occasion de réparer les torts que nous avons pu causer. C’est ne pas manquer une occasion de nous rapprocher de Dieu, car notre dernière heure ici-bas, nous ne savons quand elle adviendra et il faut qu’elle soit vécue en toute conscience auprès de notre Père et Maître.

La fin d’une histoire est toujours plus importante que le début. Si elle commence mal, elle peut se terminer bien. Il faut qu’elle se termine bien. Si, jusqu’à présent, j’ai raté ma vie, même si je suis au crépuscule de mon existence terrestre : si je vis mon dernier jour dans le bain spirituel du véritable repentir et de l’Amour céleste, régénéré par une foi vivante, cette dernière journée à elle seule suffit pour remplir entièrement le livre de ma vie que je laisserai derrière moi. Les chapitres antérieurs auront été comme arrachés : l’Editeur ne s’en soucie guère.

La foi vivante, c’est la foi en la Grâce imméritée de Dieu, offerte par le biais du sacrifice de Jésus-Christ, notre Sauveur : foi qui transforme, qui ressuscite les morts et qui donne la vie éternelle.

Voilà peut-être le pourquoi de ma petitesse : être remplie ponctuellement de la grandeur de la Grâce divine et de sa Plénitude, ce qui à mon niveau ne peut être vécu qu’avec une grande intensité. Cela afin d’être un canal — même ponctuellement — de cette Grâce qui nous est accordée à nous tous aussi longtemps que Dieu le voudra.

Non, Satan, je ne me tairai pas.

Voici donc quelques notes, mes chers frères et sœurs en Christ, rédigées spontanément dans un moment de lutte personnelle, tandis que je traverse douleur et doute. Je me lève dans le noir et, à la lumière d’une lampe de poche, j’écris ces réflexions par peur qu’elles disparaissent aussitôt. Je vous les envoie, car je crois que beaucoup de chrétiens luttent et souffrent secrètement, beaucoup se pensent indignes de se voir comme des témoins de notre Seigneur, malgré leurs difficultés.

« Certainement c’est en vain que j’ai purifié mon cœur, et que j’ai lavé mes mains dans l’innocence. Car je suis frappé tous les jours, et mon châtiment revient chaque matin » (Psaume 73:13-14).

Que Dieu purifie, non seulement votre cœur et votre corps, mais aussi votre regard, afin que vous puissiez vous voir selon Sa perception.

« Si donc quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature ; les choses vieilles sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles » (2 Corinthiens 5:17).

Que Dieu vous accorde la Grâce de vivre pleinement la relation miraculeuse et privilégiée entre sauvé et Sauveur.

 « J’ai cherché l’Éternel, et il m’a répondu ; il m’a délivré de toutes mes frayeurs. L’a-t-on regardé ? On en est illuminé, on n’a pas à rougir de honte. Cet affligé a crié, et l’Éternel l’a exaucé, et l’a délivré de toutes ses détresses. L’ange de l’Éternel campe autour de ceux qui le craignent, et il les délivre. Goûtez et voyez combien l’Éternel est bon ! Heureux l’homme qui se retire vers lui ! » (Psaume 34:5-9).

Que Dieu vous donne la Grâce de vivre chaque jour qu’Il vous offre, comme si ce fut le dernier.

Soyez bénis,

Anne-Gaëlle