T.012 – Désert virtuel

desert

Où sont les vraies valeurs ? Où est le face à face ?

Où donc est le bonheur dans un monde de glace ?

Voyez ces marionnettes, des pions sur un échiquier !

Le progrès leur fait tourner la tête dans leur jolie cage dorée.

 

Voyez l’immense désert :

Ouvrez les yeux, regardez bien !

Ce désert qui peuple les vies éphémères

De ceux qui ne sont maîtres de rien.

 

L’écran a remplacé la vie,

Le clavier a dérobé la plume

Et dans cette étrange folie

L’Homme croit avoir décroché la lune.

 

Le génie des nouvelles technologies

Devient son seul et meilleur ami.

En un éclair, la science se partage

Mais personne ne voit le naufrage !

 

Vous croyez avoir la lumière

Avec votre humanisme superficiel,

Des religions faites de barrières,

Cloîtrés dans votre prison virtuelle.

 

Cette pathologie moderne, comment se nomme-t-elle ?

Egocentrisme est bien le terme : c’est un cancer spirituel.

Elle s’imprègne dans chaque chaumière et contamine même les chrétiens,

Son origine est Lucifer, le dieu des temps de la fin.

 

Voici donc venir l’aire nouvelle,

L’aire de l’amour irréel !

On n’y respire plus comme naguère,

Quand on allait se rendre chez son frère.

 

Quelques heures de route, quelques kilomètres

Vous empêchent de vous serrer dans les bras,

Vous privent d’une étreinte honnête :

Certes, chacun a sa vie ici-bas !

 

S’il était en mon pouvoir, je traverserais l’océan

Pour rejoindre mon frère en Christ, ne serait-ce qu’un instant

Car le véritable amour ne connait ni déclin,

Ni excuse, ni paresse : il mérite le chemin.

 

Notre Seigneur a traversé l’univers

Pour venir nous montrer l’Amour du Père ;

Pour Lui, ça n’était pas trop loin

Et Il ne l’a point repoussé à demain…

 

Croyez-vous qu’un écran remplace une personne ?

La distance est-elle ainsi rompue, en somme ?

Le contact d’une main, la chaleur d’un baiser

Ne sont-ils pas de première nécessité ?

 

L’individu devient individuel,

Se cache derrière les mœurs du siècle.

Trop seul pour résister au fiel,

Il se transforme peu à peu en aigle.

 

A l’affût de plaisir, de force et de prestige,

Il s’élève avec ses ailes artificielles.

Rapace solitaire redoutant les litiges,

Il vit reclus dans son monde virtuel.

 

Echappe-toi, brise le mur de verre

Et reviens dans les vraies valeurs,

Reviens à Dieu, fuis l’éphémère !

Vas voir ton frère, vas voir ta sœur.

 

Quitte le désert, offre l’amour

Afin que le monde enfin reconnaisse

Ce que tu es chaque jour :

Un disciple de Jésus, à qui tu dis « Maître ».

Aimer, c’est visiter, c’est prodiguer Sa tendresse,

Prendre le temps pour l’autre et ne pas disparaître.

 

Voici l’appel qui vient du cœur de Dieu

Car Il entend sans cesse du haut des Cieux

Les criantes lamentations de la solitude

Provenant du désert que l’Homme s’est bâti,

Et du fond de sa turpitude,

Croyait avoir construit un paradis.

 

Anne-Gaëlle