D.120 – L’Empire funeste du futurisme jésuitique

 

Extrait du chapitre 3 du livre The Left Behind Deception (La supercherie de Left Behind)

Par Steve Wohlberg

Imaginez une paire de lunettes surnaturelle, high-tech, divinement inspirée et qui pourrait donner au chrétien la capacité de percer une des plus grandes supercheries du Diable sur les temps de la fin. Or, pareilles lunettes à rayon-x existent ! Le but de cet article est de vous permettre de les trouver et de les mettre, et vous serez ainsi en mesure de comprendre le quasi inimaginable Empire funeste du Futurisme jésuitique.

La chrétienté moderne a, en grande partie, oublié toute l’importance de la Réforme protestante qui eut lieu au cours des années 1500. « Le seizième siècle donne l’effet d’un lever du jour orageux après une nuit lugubre. L’Europe se réveillait d’un long sommeil de superstitions. Les morts se levaient. Les témoins de la vérité qui avaient été tenus au silence et massacrés se relevaient et renouvelaient leur témoignage. Les confesseurs martyrisés réapparaissaient en les personnes des Réformateurs. Il y eut grand nettoyage du sanctuaire spirituel. On inaugurait la liberté civile et religieuse. La découverte de l’imprimerie et le réveil de l’apprentissage accélérèrent le mouvement. On fit du progrès dans tous les domaines. Colomb pris l’océan et découvrit un nouveau continent. Rome fut secouée sur le fondement de ses sept collines et perdit la moitié de sa domination. Des nations protestantes furent créées. Le monde moderne commença d’exister » [H. Grattan Guinness, Le Romanisme et la Réforme, p. 122].

Pendant près d’un millier d’années, l’Europe venait d’être dirigée d’une main de fer par Rome. Il n’existait que quelques Bibles et le christianisme était perclus de superstitions. La foi en Jésus-Christ, l’appréciation bien sentie de Son amour et la simple confiance en Sa mort sur la croix étaient des éléments presque inconnus. La vérité néo-testamentaire de la grâce, du plein pardon et du don gratuit de la vie éternelle aux croyants dans le Fils de Dieu (Romains 6:23) avaient été ensevelis sous une chape de traditions. Puis, tel un lion, Martin Luther se leva en Allemagne. Après une certaine période de luttes personnelles terribles, Martin Luther commença à enseigner la justification par la foi en Jésus-Christ (être déclaré « juste » par Dieu), plutôt que par la confiance mise dans les « mérites personnels » ou quelqu’œuvre humaine (Romains 1:16 ; 3:26, 28 ; 5:1).

Martin Luther devait éventuellement se tourner vers les prophéties. À la lueur des chandelles, il s’enquit de « la petite corne », de « l’homme du péché », et de « la bête » et fut ébranlé quand le Saint-Esprit parla en son cœur. Il vit finalement poindre la vérité et se dit : « Eh bien, ces prophéties s’appliquent à l’Église catholique romaine ! » Alors qu’il se débattait avec cette nouvelle perspective, la voix de Dieu lui fit puissamment écho dans l’âme, disant : « Prêche la Parole ! » (2 Timothée 4:2). Et ainsi, au risque d’y perdre la vie, Martin Luther prêcha publiquement et par écrit à un peuple éberlué d’apprendre que la Rome papale était, en vérité, l’Antichrist de la prophétie biblique. En raison de ce double message du salut par la foi en Jésus-Christ indépendamment des œuvres, et de la Papauté romaine en tant qu’Antichrist, le cours de l’histoire changea radicalement. Des centaines de milliers de gens, en Europe et en Angleterre, quittèrent l’Église catholique.

« Il y a deux grandes vérités qui ressortent de la prédication qui amena la Réforme protestante, » nous rappelle Ralph Woodrow, commentateur biblique américain, « le juste vivra par la foi et non pas par les œuvres du romanisme, et la papauté constitue l’Antichrist des Écritures. C’était un message en faveur de Christ et contre l’Antichrist. Toute la Réforme repose sur ce témoignage en deux volets » [Michael de Semlyen, Tous les chemins mènent à Rome, Publications Dorchester House, Dorchester House, Angleterre, 1991, pp. 202, 203]. On dit que la Réforme a d’abord découvert Jésus-Christ et, ensuite, sous l’étincelante lumière du Christ, elle découvrit l’Antichrist. Ce mouvement puissant et inspiré de Dieu, en faveur de Christ et contre l’Antichrist, secoua le monde.

H. Grattan Guinness a écrit ces paroles mémorables : « Dès le début et durant tout son cours, ce mouvement [de la Réforme] fut rempli d’énergie et guidé par la Parole prophétique. Luther ne se sentit assez fort et libre de faire la guerre à l’apostasie papale que lorsqu’il put reconnaître l’Antichrist dans le pape. C’est à ce moment-là qu’il brûla la bulle papale. Le premier sermon de Knox, sermon qui le lança dans sa mission de réformateur, traitait des prophéties concernant la papauté. Les réformateurs incorporèrent leurs interprétations de la prophétie dans leurs professions de foi, et Calvin dans ses « Institutions ». Tous les réformateurs étaient unanimes à ce sujet ; même le doux et prudent Melanchton se montra aussi sûr de la signification anti-papale de ces prophéties que l’était Luther lui-même. Et leur interprétation de ces prophéties détermina leur action réformiste. Cela les conduisit à protester contre Rome avec une extraordinaire force et un courage intrépide. Ce qui les fortifia pour résister aux prétentions de l’Église apostate, et ce jusqu’au degré suprême. Cela en fit des martyrs ; ça les soutint sur le bûcher. Et le point de vue des Réformateurs fut partagé par des milliers, des centaines de milliers de personnes. Il fut adopté par des princes et des peuples. Sous leur influence, des nations abjurèrent leur allégeance aux faux prêtres de Rome. Dans la réaction qui suivit, toutes les puissances de l’enfer semblèrent lancées contre les adeptes de la Réforme. Les guerres succédèrent aux guerres ; les tortures, les incendies et les massacres se multiplièrent. Pourtant, la Réforme se tint debout, invaincue et irrépressible. La Parole de Dieu la soutenait, ainsi que l’énergie de Son Esprit tout-puissant. C’était l’œuvre de Christ, aussi vrai que l’avait été la fondation de l’Église quelque dix-huit siècles auparavant ; et la Révélation de l’avenir qu’Il donna des cieux — ce livre prophétique qui clôt les Écritures — était l’un des plus puissants instruments employés dans son accomplissement » [H. Grattan Guinness, Le Romanisme et la Réforme, pp. 136, 137].

En 1545, l’Église catholique convoqua un des plus célèbres conciles de son histoire qui eut lieu au nord de Rome, dans une ville du nom de Trente. Le Concile de Trente s’étendit sur trois sessions prenant fin en 1563. Un des principaux desseins des catholiques, lors de ce Concile était de planifier une contre-attaque envers Martin Luther et les protestants. Donc, Trente devint un centre de la Contre-Réforme de Rome. Jusque-là, la principale méthode d’attaque de Rome avait été en grande partie frontale : la destruction publique par le feu des Bibles et des hérétiques. Or, cette guerre ne fit que confirmer dans l’esprit des protestants leur conviction que la Rome papale constituait vraiment la Bête qui allait « faire la guerre aux saints » (Apocalypse 13:7). De ce fait, l’on avait donc besoin d’une autre tactique, de quelque chose de moins évident. C’est là que les terribles et sinistres Jésuites entrèrent en scène.

Le 15 août 1534, Ignace de Loyola fonda l’ordre secret catholique appelé la Compagnie (ou la Société) de Jésus, aussi connue sous le vocable des Jésuites. Historiquement parlant, nous pourrions comparer cet ordre à l’Empire des Ténèbres de Darth Vador des films de la classique série de la Guerre des Étoiles. Les Jésuites jouissent définitivement d’une histoire ténébreuse d’intrigue et de sédition, et c’est d’ailleurs pour cela qu’ils furent expulsés du Portugal (1759), de France (1764), d’Espagne (1767), de Naples (1767) et de Russie (1820). « Les prêtres jésuites ont été reconnus, dans toute l’histoire, comme le bras politique le plus inique de l’Église catholique romaine. Edmond Paris, dans son œuvre érudite, L’histoire secrète des Jésuites, révèle une documentation importante à cet effet » [Seventy Weeks : The Historical Alternative (Soixante-dix semaines : l’alternative historique), par Robert Caringola, Abundant Life Ministries Reformed Press, 1991, p. 31]. Au Concile de Trente, l’Église catholique donna aux Jésuites la tâche spécifique de détruire le protestantisme et de ramener le peuple à Mère l’Église. Cela devait se faire, non seulement par le moyen de l’Inquisition et de la torture, mais aussi par la théologie.

Il est temps d’ajuster nos lunettes à rayon-x. Au Concile de Trente, les Jésuites eurent comme mission du pape de développer une nouvelle interprétation des Écritures qui contrecarrerait l’application protestante des prophéties bibliques de l’Antichrist à l’endroit de l’Église catholique romaine. Francisco Ribera (1537-1591), prêtre jésuite surdoué et docteur en théologie provenant de l’Espagne, dit, en gros : « Me voici, envoyez-moi. » Comme Martin Luther, Francisco Ribera lut, lui aussi à la lueur des chandelles, les prophéties à propos de l’Antichrist, la petite corne, l’homme du péché et la Bête. Mais, du fait que le pape était son patron, il en vint à des conclusions considérablement différentes de celles des protestants. « Eh bien, ces prophéties ne s’appliquent pas du tout à l’Église catholique ! » s’écria Ribera. Alors, à qui s’appliquent-elles ? Ribera proclama : « À un seul et unique homme sinistre qui s’élèvera à la fin des temps ! » « Fantastique ! » fit Rome, en réplique, et cette perspective fut rapidement adoptée en tant que position officielle catholique romaine concernant l’Antichrist.

« En 1590, Ribera publia un commentaire sur l’Apocalypse pour contrer l’interprétation qui prévalait parmi les protestants, laquelle interprétation identifiait la papauté à l’Antichrist. Ribera appliqua toute l’Apocalypse, sauf les premiers chapitres, à la fin des temps plutôt qu’à l’histoire de l’Église. L’Antichrist devait être un seul personnage inique qui serait reçu par les Juifs et qui rebâtirait Jérusalem » [George Eldon Ladd, The Blessed Hope : A Biblical Study of the Second Advent and the Rapture (La bienheureuse espérance : étude biblique du Second Avènement et de l’Enlèvement), Grand Rapids, MI : Eerdmans, 1956, pp. 37, 38]. « Ribera niait que l’Antichrist scripturaire protestant (2 Thessaloniciens 2) soit assis dans l’Église de Dieu — tel que l’affirmaient Augustin, Jérôme, Luther et de nombreux réformistes. Il établit un Antichrist infidèle, en dehors de l’Église de Dieu » [Ron Thompson, Champions of Christianity in Search of Truth (Champions du christianisme en quête de vérité), p. 89]. « Il résultat de son œuvre [celle de Ribera] déformation et diffamation de la vérité prophétique » [Robert Caringola, Seventy Weeks : The Historical Alternative, p. 32].

Suivant de près Francisco Ribera, il y eut un autre brillant érudit jésuite, le cardinal Robert Bellarmine (1542-1621), de Rome. Entre 1581 et 1593, le cardinal Bellarmine publia son « Cours polémique concernant les points de dispute des croyances chrétiennes contre les hérétiques de notre époque ». Dans ce cours, il se montre d’accord avec Ribera. « Les enseignements futuristes de Ribera furent plus tard popularisés par un cardinal italien parmi les plus réputés chez les Jésuites controversistes. Ses écrits déclaraient que Paul, Daniel et Jean n’avaient quoique ce soit à dire à propos du pouvoir papal. L’école du futurisme gagna l’acceptation générale parmi les catholiques. On enseigna à ces derniers que l’Antichrist était un individu unique qui ne régnerait pas avant la fin des temps » [Great Prophecies of the Bible (Les grandes prophéties de la Bible), par Ralph Woodrow, p. 198]. Grâce à l’œuvre de ces deux rusés érudits jésuites, nous pouvons dire qu’un tout nouveau-né était venu au monde. Les historiens protestants ont donné un nom à ce bébé : le Futurisme jésuitique. En fait, Francisco Ribera a été appelé le père du Futurisme.

Avant d’aller plus loin, définissons certains termes. L’Historicisme est la croyance selon laquelle les prophéties bibliques ayant trait à la petite corne, l’homme du péché, l’Antichrist, la Bête et la Prostituée babylonienne d’Apocalypse 17 s’appliquent tous au développement historique du christianisme et de la lutte continue entre Jésus-Christ et Satan au sein de l’Église chrétienne, dont le point culminent sera atteint à la fin des temps. L’Historicisme considère que ces prophéties s’appliquent directement à la Rome papale en tant que système dont les doctrines sont un réel déni des messages du Nouveau Testament sur le salut par la grâce au moyen de la vraie foi en Jésus-Christ, indépendamment des œuvres. L’Historicisme fut le point de vue prophétique primordial des Réformateurs protestants. En opposition directe à l’Historicisme, et menant une contre-attaque acérée contre le protestantisme, il y eut l’Empire funeste des Jésuites avec leur vision du Futurisme qui disait, fondamentalement : « Les prophéties à propos de l’Antichrist n’ont rien à voir avec l’histoire de la papauté romaine, mais s’appliquent plutôt à un seul, unique et sinistre personnage qui vient à la fin. »

Donc, le Futurisme jésuitique balaie 1 500 ans d’histoire prophétiques et les met sous le tapis en insérant son infâme TROUÉE temporelle. La théorie de la TROUÉE enseigne que, lorsque Rome est tombée, la prophétie s’est arrêtée pour ne reprendre qu’autour de l’époque de l’Enlèvement. Ainsi, les dix cornes, la petite corne, la Bête et l’Antichrist n’auraient aucun rapport avec les chrétiens d’aujourd’hui. D’après cette perspective, combien de prophéties se sont accomplies durant l’Ère des Ténèbres ? Aucune. Zéro.

Dans les 300 ans suivant le Concile de Trente, ce bébé catholique (le Futurisme jésuitique) se restreignit en grande partie à la mangeoire catholique, mais le plan des Jésuites voulait que ce bébé grandisse et soit finalement adopté par les protestants. Ce processus d’adoption commença réellement au début du 19e siècle, en Angleterre et, de là, gagna ensuite l’Amérique. Le récit de son déroulement est à la fois fascinant et tragique. En partageant brièvement certains moments forts, j’aimerais préciser que plusieurs des personnes que je mentionnerai étaient (et sont) de vrais chrétiens. Mais est-ce possible qu’un chrétien devienne inconsciemment conducteur d’erreurs ? En d’autres mots, un chrétien sincère peut-il être utilisé à la fois par Jésus-Christ et le diable ? À première vue, nous serions portés à dire : « Jamais ! » Mais prenez ce qui suit en considération. Dans Matthieu 16, Jésus dit à Pierre que Dieu l’avait béni de pouvoir faire part de sa foi en Christ (Matthieu 16:15-17), et ensuite, quelques minutes plus tard seulement, Pierre céda à la tentation et Satan parla par son intermédiaire (16:21-23) ! Cela prouve qu’un chrétien peut être employé et par Dieu et par Satan, et cela à l’intérieur d’un court laps de temps. C’est ce que j’appelle le Principe de Pierre.

« Le Futurisme de Ribera ne fut pas une véritable menace pour les protestants lors des 300 premières années de son existence. Il se confinait virtuellement à l’Église de Rome. Mais, tôt au 19e siècle, il jaillit avec violence et fut lâché sur les protestants de l’Église d’État d’Angleterre » [Ron Thompson, Champions of Christianity in Search of Truth, p. 91]. Le Dr Samuel Roffey Maitland (1792-1866), avocat et érudit biblique, devint bibliothécaire de l’Archevêque de Canterbury. C’est probablement ce jour-là qu’il découvrit les commentaires de Ribera dans la bibliothèque. À tout événement, en 1826, il produisit un livre très lu attaquant la Réforme et soutenant l’idée de Ribera d’un futur Antichrist individuel. Les dix années suivantes, de brochures en petits traités, il poursuivit sa rhétorique anti-Réformiste. Comme résultat de son zèle et de ses fortes attaques contre la Réforme en Angleterre, le protestantisme de la nation même qui avait produit la Bible King James (1611), reçut un coup d’assommoir.

Après le Dr Maitland, vint James H. Todd, professeur d’hébreu à l’Université de Dublin. Todd accepta les idées futuristes de Maitland, publiant ses propres livres et dépliants de soutien. Puis, vint John Henry Newman (1801-1890), membre de l’Église d’Angleterre et leader du célèbre mouvement d’Oxford (1833-1845). En 1850, Newman écrivit sa « lettre sur les difficultés anglicanes », révélant qu’un des buts du Mouvement d’Oxford était finalement de fondre ensemble les « diverses confessions et parties anglaises » et les ramener dans l’Église catholique de Rome. Après avoir publié une brochure endossant le futurisme de Todd à propos d’un Antichrist individuel, Newman devint bientôt pleinement catholique romain et même, plus tard, un très honoré cardinal. « Le mouvement de retour à Rome s’élevait déjà, se destinant à balayer les vieux repaires protestants, comme un déluge » [H. Grattan Guinness, History Unveiling Prophecy or Time as an Interpreter (L’histoire dévoile la prophétie ou le Temps se fait interprète) New York : Fleming H. Revell Co., 1905, p. 289].

Arriva ensuite le très respecté ministre presbytérien écossais, Edward Irving (1792-1834), précurseur reconnu des mouvements de Pentecôte et charismatiques. Irving était pasteur de la Grande Chapelle Calédonienne de Londres et de ses quelques 1 000 membres. Lorsqu’Irving se tourna vers les prophéties, il accepta éventuellement l’idée d’un Antichrist individuel de Todd, Maitland, Bellarmine et Ribera, et franchit même une étape de plus. Autour de 1830, Edward Irving commença à enseigner l’idée, unique en son genre, d’un retour de Christ en deux phases, la première étant l’enlèvement secret [de l’Église] avant la montée de l’Antichrist. Où a-t-il pris cette idée ? Cela est matière à beaucoup de discussions. Le journaliste Dave MacPherson croit qu’Irving l’a adoptée suite à une « révélation prophétique » accordée à une jeune femme écossaise du nom de Margaret McDonald [The Incredible Cover-up : Exposing the Origins of Rapture Theories (L’incroyable dissimulation : Exposé de l’origine des théories sur l’Enlèvement), par Dave MacPherson, Omega Publications, Medford Oregon, 1980]. Quoi qu’il en soit, le fait est qu’Irving l’a enseigné !

Au milieu de ce climat croissant d’anti-protestantisme en Angleterre, surgit un homme du nom de John Nelson Darby (1800-1882). Avocat intelligent, pasteur et théologien, il écrivit plus de 53 bouquins sur des sujets bibliques. Chrétien très respecté et homme de grande piété, Darby se campa fortement du côté de l’infaillibilité de la Bible, par contraste au libéralisme de l’époque. Il devint l’un des leaders d’un groupe à Plymouth, en Angleterre que se fit connaître sous le nom de Frères de Plymouth. L’apport de Darby au développement de la théologie évangélique fut si important qu’on l’appelle le père du Dispensationalisme moderne. Or, John Nelson Darby, comme Edward Irving, devint aussi grand promoteur d’un Enlèvement pré-tribulationiste suivi d’un Antichrist individuel unique. En fait, cet enseignement est devenu un cachet de contrôle du Dispensationalisme.

Le Dispensationalisme est la théorie selon laquelle Dieu traiterait avec l’humanité par le biais de périodes et dispensations majeures. D’après Darby, nous sommes maintenant dans « l’Ère de l’Église », i.e., jusqu’à l’Enlèvement. Après l’Enlèvement, la période de sept ans de Daniel 9:27 va censément rappliquer, et c’est là que l’Antichrist se lèvera contre les Juifs. En fait, pour établir cette 70e semaine de Daniel très populaire aujourd’hui, il a fallu que John Nelson Darby déplace une grande partie des fondements de l’histoire à l’égard de Jésus-Christ pour les appliquer à une future Tribulation après l’Enlèvement. Ainsi donc, malgré tous les aspects positifs de son ministère, Darby suivit Maitland, Todd, Bellarmine et Ribera en incorporant les enseignements du Futurisme à sa théologie. Cela créa une chaîne reliant John Darby, le père du Dispensationalisme, au Jésuite Francisco Ribera, père du Futurisme. Darby visita l’Amérique à six reprises, entre 1859 et 1874, prêchant dans toutes les villes majeures, et il y planta définitivement la graine du Futurisme en sol américain. L’enfant du Jésuite grandissait.

Un des personnages les plus importants de cette saga dramatique est certes Cyrus Ingerson Scofield (1843-1921), avocat du Kansas, grandement influencé par les écrits de Darby. En 1909, Scofield publia la première édition de sa Bible de Références Scofield. Au début des années 1900, cette Bible devint tellement populaire dans les écoles de Bible protestantes américaines qu’il fut nécessaire d’en imprimer littéralement des millions de copies. Or, dans les notes très respectées de cette Bible, Scofield injecta de grandes doses du fluide du Futurisme qu’on retrouvait aussi dans les écrits de Darby, de Todd, de Maitland, de Bellarmine et de Ribera. Au travers de la Bible de Scofield, l’enfant jésuite atteignit l’âge de jeune adulte. La doctrine d’un Antichrist encore à venir s’établissait de plus en plus fermement au sein du protestantisme américain du 20e siècle.

L’Institut biblique Moody et le Séminaire théologique de Dallas ont fortement soutenu les enseignements de John Nelson Darby [et de Cyrus I. Scofield], ce qui a contribué à nourrir la croissance du Futurisme. Puis, dans les années 1970, le pasteur Hal Lindsey, gradué du Séminaire théologique de Dallas, lança sa bombe littéraire : The Late Great Planet Earth (Feu la grande planète Terre). Ce volume de 177 pages faciles à lire porta le Futurisme chez les masses du christianisme américain et au-delà. Le New York Time le qualifia de « best-seller numéro un de la décennie ». Plus de 30 millions de copies ont été vendues et il a été traduit en plus de 30 langues. Par The Late Great Planet Earth, l’enfant du Futurisme jésuitique est devenu un homme [ou un monstre…].

Par la suite, il y a eu Left Behind. Dans les années 1990, Tim LaHaye et Jerry Jenkins reprirent l’idée d’un Antichrist individuel d’Hal Lindsey, Scofield, Darby, Irving, Newman, Todd, Maitland, Bellarmine et Ribera, et la transformèrent en « la plus grande réussite parmi les séries de fiction chrétienne » [Publishers Weekly]. Le livre d’Hal Lindsey, The Great Late Planet Earth, était en bonne partie théologique, ce qui en restreignait l’attrait, alors que Left Behind est une séquence de romans très imaginatifs, « regorgeant de suspense, d’action et d’aventure », un « thriller chrétien », gratifié d’une « étiquette que ses créateurs ne lui auraient jamais prédite : un succès retentissant » [Entertainment Weekly]. Les ministères télévisés très respectés de Jack Van Impe, de Peter et Paul Lalonde, et du pasteur John Hagee ont tous œuvré ensemble pour produire Left Behind : The Movie. Le projet dans son entier a même retenu l’attention du New York Time et du Wall Street Journal, résultant en une interview de LaHaye et Jenkins au Larry King Live. Les livres de Left Behind sont même disponibles dans les étalages de Wal-Mart, Fry’s Electronics et de nombreux autres magasins.

Laissez-moi encore clarifier que je crois que les producteurs de Left Behind et les leaders de ces ministères télévisés sont de véritables chrétiens qui font de leur mieux pour influencer les gens en faveur du Royaume[1]. Dieu les utilise exactement comme le Père parla par la bouche de Pierre lorsque celui-ci confessa avec fermeté sa foi en Christ (Matthieu 16:15-17). Rappelez-vous du Principe de Pierre. Il y a de bonnes choses dans Left Behind que Dieu peut employer pour toucher des gens vis-à-vis Jésus-Christ. Mais, à la lumière crue des Écritures, des prophéties et de la Réforme protestante, il y a quelque chose de terriblement mauvais. Left Behind prêche aujourd’hui le même Futurisme jésuitique que Francisco Ribera qui cacha la pure vérité au sujet de l’Antichrist. Grâce à Left Behind, les vannes du Futurisme sont maintenant grandes ouvertes, lâchant un raz-de-marée de faussetés prophétiques qui balaie l’Amérique. ».

Comme nous l’avons déjà vu, le fondement théologique de la série entière de Left Behind repose sur l’application des « sept ans » de Daniel 9:27 à une future période de Tribulations. Êtes-vous prêts à ceci ? Devinez qui fut l’un des premiers parmi les érudits à faire glisser la 70e semaine de Daniel de la 69e pour l’amener jusqu’à la fin des temps ? Francisco Ribera de l’Empire funeste ! « L’outil principal de Ribera fut les 70 semaines. Il enseigna que la 70e semaine de Daniel était encore future (…) comme si Dieu avait installé une bande élastique géante sur cette mesure de temps messianique. Cette supposition vous semble-t-elle familière ? C’est le scénario exact utilisé par Hal Lindsey et une multitude d’autres enseignants prophétiques actuels » [Robert Caringola, Seventy Weeks : The Historical Alternative, p. 35].

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[1] Mission : Moisson des Élus : Nous ne sommes pas aussi optimistes que l’auteur de cet article, car les fruits de cette propagande de fausse doctrine, croyons-nous, ne saurait être l’œuvre de chrétiens à qui Dieu aurait promis de les conduire dans toute la vérité (Jean 16:13). N’oublions pas que l’apôtre Pierre, après les remontrances de Jésus, s’est repenti. Ces personnages-ci, après qu’on leur eut montré leurs erreurs, persistent toujours et signent leur faux enseignements. Quoi qu’on en dise, un faux prophète demeure un faux prophète…!




D.085 – Dévoilement des faussetés pré-tribulationistes – Partie 15

 

Par Larry Simmons

Tiré de l’article Unmasking Pre-Trib Fallacies

Traduction de Roch Richer

CHAPITRE QUINZE

Conclusions finales

Si vous le voulez bien, supposez que l’issue de l’enlèvement pré-tribulationiste soit débattue en cour et que vous soyez membre du jury. La question que vous avez à décider n’est que celle-ci : en nous basant sur les preuves présentées, devrions-nous croire à l’enlèvement pré-tribulationiste ? Pendant que vous assumez ce devoir, on vous rappelle l’importance de demeurer impartial. La façon dont vous voudriez que les temps de la fin se déroulent ne compte pas ; ce que vous pensiez auparavant non plus. Tout ce qui importe, ce sont les preuves étalées devant vous. Et quelles sont ces preuves ? Rien d’autre que les quatorze Raisons que nous avons étudiées. Puisqu’aucun passage n’enseigne explicitement le pré-tribulationisme, celui-ci doit donc être établi par des moyens indirects. C’est là que les 14 Raisons entrent en jeu. L’espoir repose sur ces raisonnements en autant qu’ils soient suffisants pour établir l’enlèvement pré-trib en tant que doctrine biblique sérieuse. Il y a toutefois quelque chose à ne pas oublier : ces arguments sont tout ce dont disposent les pré-tribulationistes. Ça veut dire que, s’ils échouent, il en sera de même pour l’enlèvement pré-tribulationiste.

En vérité, le cas décrit ci-haut n’aboutirait jamais devant un jury. Il aurait plutôt été rejeté pour manque de preuve. Aucune cour au pays ne prendrait en considération ces arguments pré-trib comme preuves. Une fois ceux-ci dépouillés de leurs logiques fallacieuses, il devient limpide qu’il n’y a pas la moindre preuve biblique dans aucune des 14 Raisons. Cela nous amène évidemment à l’inéluctable conclusion que l’enlèvement pré-trib n’est pas dans la Bible ! Et si ce n’est pas dans la Bible, ce n’est pas non plus dans les Plans de Dieu. « Car le Seigneur, l’Éternel, ne fait rien qu’il n’ait révélé son secret à ses serviteurs les prophètes » (Amos 3:7).

Peser l’enlèvement pré-trib dans la balance

Mais, direz-vous, où est le mal ? Pourquoi devrions-nous nous inquiéter de ce que l’on croit ou non à l’enlèvement pré-trib ? Au moins, il met les croyants sur le qui-vive. Enfin, c’est ce qu’on nous dit. Malheureusement, après avoir mis sur la balance les bénéfices potentiels contre le mal qui a été fait, nous avons toutes les raisons de nous dresser contre le pré-tribulationisme. Voici trois domaines spécifiques où l’Église a été meurtrie par la théorie de l’enlèvement pré-tribulationiste ou par ses propagandistes :

Le mal causé à la vérité chrétienne

Dans le chapitre 1, nous avons fait référence à la noblesse d’esprit des Béréens d’Actes 17. Souvenez-vous qu’il s’agissait de ceux qui écoutaient avec empressement ce que l’apôtre Paul prêchait, mais prenaient néanmoins le temps de comparer soigneusement son message aux Écritures. Demandons-nous ce qui faisait d’eux des esprits nobles aux yeux de Paul. C’est peut-être qu’ils éprouvaient un grand respect pour la vérité, à tel point qu’ils ne voulaient pas juger eux-mêmes le message de Paul. Au lieu de ça, ils soumettaient ce qu’ils entendaient à la Parole de Dieu ― qui était leur unique standard pour mesurer la vérité. Heureusement, parce que le message de Paul s’accordait aux Écritures, « plusieurs donc d’entre eux crurent » (Actes 17:12). Ceux qui crurent auraient sans doute fait écho aux paroles de Jacques 1:18 : « Il nous a engendrés selon sa volonté, par la parole de la vérité, afin que nous fussions comme les prémisses de ses créatures. »

Malheureusement, chercher la vérité n’est pas toujours tâche facile. Selon ce que dit Isaac Watts : « La tromperie et le mal revêtent souvent les formes et l’apparence de la vérité et de la bonté. » Il poursuit en disant que la logique a pour fonction « de dépouiller les déguisements extérieurs des choses, de les maintenir et de les juger selon leur nature propre. »[1] C’est regrettable, mais le pré-tribulationisme fourmille de raisonnements fabriqués dans le but de lui donner un air biblique. Or, après application de la logique, on constate de manière évidente qu’ils ne sont pas bibliques.

Ceci à l’esprit, nous posons donc la question suivante : Dieu décrèterait-Il une doctrine qui ne peut être appréhendée qu’au travers d’un raisonnement fautif ? Avant de répondre, observez la façon par laquelle sont révélées d’autres importantes vérités. En présentant la doctrine de la justification, Paul y voue six chapitres du livre aux Romains, en la développant par la logique, grâce à une progression s’étalant d’une étape à l’autre. Maintenant, comparez cela à la façon dont est « révélé » l’enlèvement pré-trib. Premièrement, grâce à un raisonnement fallacieux, les pré-tribbeurs représentent les enfants de Dieu en deux peuples, puis ils délimitent l’Église pour qu’elle cadre dans cette division. (Peu leur importe si ceux qu’on exclut de l’Église ont leur nom écrit dans le Livre de Vie de l’Agneau.) Ensuite, au moyen d’une autre logique fallacieuse, ils concluent qu’il y a deux futurs Avènements du Seigneur (quoique la Bible n’en mentionne toujours qu’un seul). Après cela, ils présument que l’un de ces Avènements doit arriver avant les tribulations. Pourquoi ? Parce qu’ils ont faussement raisonné que l’Église sera délivrée des tribulations [ils confondent les tribulations avec la Colère de Dieu qui survient après Son arrivée en gloire], et que l’enlèvement est le moyen de cette délivrance. Il est incroyable de constater que chaque chaînon du système pré-tribulationiste est forgé en appliquant, d’une manière ou d’une autre, une logique frauduleuse aux Écritures. Peut-on croire honnêtement que c’est ainsi que Dieu révèle Son Plan ? Ou que la Parole de vérité est enracinée dans des logiques faussées ? En bout de ligne, les méthodes utilisées pour produire l’enlèvement pré-tribulationiste sont gênantes pour la cause de Christ qui est Lui-même la Vérité personnifiée.

Le mal causé à la fraternité chrétienne

Personne ne peut nier qu’un grand nombre de chrétiens déserte le camp pré-trib. Nous serions mieux d’analyser pourquoi cela se produit. Ça n’a rien à voir avec la publicité. Pratiquement tous les prêcheurs, à la télévision et à la radio, font encore la promotion du pré-tribulationisme. Et les librairies chrétiennes sont inondées de publications pré-tribs. La raison [de la désertion des chrétiens du camp pré-trib], c’est que les croyants commencent à chercher par eux-mêmes dans les Écritures et, de ce fait, il s’en viennent à réaliser que l’enlèvement pré-trib ne se trouve pas dans la Bible.

À mesure que s’accroît cette défection de leurs rangs, les pré-tribbeurs veulent naturellement défendre leurs croyances. Mais quelle sorte de défense érigent-ils ? Malencontreusement, ils dirigent une grande partie de leurs efforts à dénigrer ceux qui ne sont pas d’accord avec eux. Dans le domaine de la logique, on appelle ce phénomène « arguments ad hominem », c’est-à-dire, « contre l’homme ». Par exemple, LaHaye suggère qu’il existe cinq raisons possibles pour lesquelles les gens « attaquent » la position pré-tribulationiste. Ils sont en colère, jaloux, orgueilleux, exercent une vengeance personnelle, ou possèdent une pauvre érudition.[2]

[N. du T. : À Moisson des Élus, après un argumentaire avec le pré-tribulationiste Pierre Gilbert, de Pleins Feux sur l’Heure Juste, où sa position devenait intenable, il nous a finalement accusés de vouloir exercer une vengeance personnelle (il a certainement pigé cela de Tim LaHaye), sans qu’il y ait le moindre fondement à cette affirmation de sa part, car toute notre argumentation ne reposait que sur le texte biblique et nous avions conservé une relation cordiale avec lui. Il était donc illogique de sa part de nous accuser de chercher une quelconque vengeance.]

Toutefois, beaucoup plus sérieuse est leur insinuation que ceux qui s’opposent au pré-tribulationisme s’acoquinent avec le diable ! Tim LaHaye écrit ceci : « Quand le pré-tribulationisme est attaqué, minant la foi d’un jeune chrétien, ou lorsqu’un ministre adopte une théorie différente et divise son église en l’enseignant, Satan marque une autre victoire. »[3] Apparemment, dans son esprit, l’enlèvement pré-trib est tellement entrelacé à la foi chrétienne qu’attaquer l’un, c’est miner l’autre. Quelqu’un affirmera-t-il que pareille attitude soit au bénéfice de la fraternité chrétienne ?

Le mal causé à l’état de préparation chrétienne

Dans le dernier chapitre de 2 Timothée, Paul donne une tâche solennelle à son jeune protégé. Il l’exhorte ainsi : « Prêche la parole, insiste en temps et hors de temps, reprends, censure, exhorte en toute patience, et en instruisant » (4:2). Pourquoi ces instructions ? Parce que, dit-il, « le temps viendra auquel ils ne souffriront point la saine doctrine, mais aimant qu’on leur chatouille les oreilles, par des discours agréables ils chercheront des Docteurs qui répondent à leurs désirs » (v. 3). L’enlèvement pré-trib est à coup sûr une telle doctrine. Aujourd’hui, un grand nombre de chrétiens s’y accrochent encore avec ténacité, non pas à cause d’un fondement biblique quelconque, mais parce que c’est de cette façon qu’ils espèrent que se dérouleront les temps de la fin.

Un jour, je demandai à un ami pasteur si sa congrégation était préparée en vue de la persécution à venir. Il me répondit : « Non, pas du tout. » Comme démontré dans le chapitre précédent, la Bible a beaucoup de choses à dire à propos des tribulations en général. Elle donne également des indices considérables au sujet des conditions durant la Grande Tribulation des temps de la fin. À cause de la prédominance de l’enlèvement pré-trib, beaucoup de gens ne croient pas à la pertinence de cette information ; elle est pour les « saints des tribulations ». Mais je vous le demande : et si nous, chrétiens, ÉTIONS les Saints des Tribulations ?

J’ai espoir que, si vous êtes pré-tribulationiste, vous accepterez au moins la possibilité que l’Église puisse passer par les tribulations. De cette manière, si les temps de la fin ne se déroulent pas comme on vous l’a enseigné, vous ne penserez pas que Dieu a « brisé Sa promesse ». Qui plus est, vous serez mieux préparé à relever les défis que les derniers jours offriront, même si cela signifiera peut-être de souffrir des épreuves « comme un bon soldat de Jésus-Christ ».

Mot de la fin

Pour clore, je vous laisse sur cette promesse donnée par un ange de Dieu. Parlant des temps de la fin, l’ange déclare : « Et ceux qui auront été intelligents, luiront comme la splendeur de l’étendue ; et ceux qui en auront amené plusieurs à la justice luiront comme des étoiles, à toujours et à perpétuité » (Daniel 12:3). S’il arrive que ce soit notre génération qui voit l’Avènement de notre Seigneur en gloire, et si nous passons, de fait au travers des tribulations, puisse Dieu nous accorder que cette splendeur brillante soit notre héritage éternel.

« Celui qui rend témoignage de ces choses, dit : Certainement je viens bientôt, Amen ! »

(Apocalypse 22:20)

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[1] Isaac Watts, Logic, p. 3.

[2] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, pp. 179-182.

[3] Ibidem, p. 183.




D.084 – Dévoilement des faussetés pré-tribulationistes – Partie 14

 

Par Larry Simmons

 Tiré de l’article Unmasking Pre-Trib Fallacies

Traduction de Roch Richer

CHAPITRE QUATORZE

En nous basant sur l’analyse des 13 arguments précédents, nous apprenons que les pré-tribbeurs se fondent en grande partie, non pas sur ce que la Bible dit, mais sur ce qu’elle ne dit pas. En d’autres mots, des raisonnements basés sur le silence ! Mais cela ne devrait pas nous surprendre. Puisque la Bible n’atteste jamais directement leur point de vue, les pré-tribbeurs n’ont pas d’autre option. L’argument final, comme vous allez le voir, n’est qu’un exemple additionnel de cette approche.

Raison # 14 d’être pré-tribulationiste

« Cela explique pourquoi il n’y a pas d’instruction biblique quant à la préparation aux tribulations. »[1]

Voici ce qu’écrit LaHaye : « N’est-il pas étrange que, bien que la Bible conseille les chrétiens quant aux épreuves ordinaires de chaque jour, elle ne présente absolument aucune instruction en rapport avec la pire époque que le monde aura à affronter, une période remplie d’événements effroyables qui ne sont pas encore venus près de s’accomplir ? Les pré-tribulationistes ont une réponse simple. Nous n’y serons pas ! »[2]

On connaît ce genre de démonstration sous le nom d’a priori. Il s’agit d’un argument allant du plus petit au plus grand. Parce que Dieu fournit des conseils pour traiter les problèmes moindres (de tous les jours), il est évident, même certain, qu’Il fournira également des conseils pour les épreuves plus sérieuses que nous aurons à traverser. Mais, nous dit-on, aucune instruction n’est fournie en ce qui regarde les tribulations à venir ― la période sensée constituer la plus grande épreuve de l’histoire de l’humanité. La question se pose : pourquoi une omission aussi manifeste ? Les pré-tribbeurs croient qu’il n’y a qu’une explication. C’est que Dieu n’a jamais eu l’intention que l’Église affronte les tribulations. Au lieu de cela, il aurait toujours été dans Son Plan d’ôter l’Église (au moyen d’un enlèvement) avant que ne commencent les tribulations. Voici l’argument formel :

Partie 1

Proposition majeure : La Bible conseille les chrétiens au sujet de toutes les épreuves auxquelles ils ont à faire face (conclusion d’une démonstration d’a priori).

Proposition mineure : Il n’y a aucune instruction dans la Bible traitant des tribulations.

Conclusion : Les chrétiens n’auront pas à faire face aux tribulations.

Partie 2

Proposition majeure : Les chrétiens n’auront pas à faire face aux tribulations (conclusion de la Partie 1).

Proposition mineure : Seul le pré-tribualtionisme soutient que les chrétiens n’auront pas à affronter les tribulations.

Conclusion : Les chrétiens devraient être pré-tribulationistes.

Il est clair que l’argument dans son entier repose sur la validité de la Proposition mineure de la Partie 1 ― la Bible ne contiendrait pas d’instruction en rapport avec les tribulations. Pourtant, on peut démontrer la fausseté de cette déclaration sur deux chefs. Au premier chef, il y a d’innombrables principes bibliques de nature intemporelle qui peuvent s’appliquer à n’importe quelle période de persécutions ou d’affliction ― incluant les tribulations. Au deuxième chef, et malgré les récriminations des pré-tribbeurs qui proclament le contraire, la Bible présente un certain nombre d’instructions détaillées qui sont spécifiquement destinées aux croyants de cette période.

Un échantillon des principes traitant de la période d’affliction (tribulations)

Il saute aux yeux que la Bible ne couvre pas chaque problème spécifique que nous avons à affronter (i.e., il n’y a pas d’instruction pour le moment où l’auto ne veut pas démarrer). Elle fournit toutefois des principes généraux pour traiter un large éventail de problèmes dans la vie. Voici quelques-uns des principes bibliques qui peuvent très bien s’appliquer aux épreuves particulières des tribulations.

La réalité des tribulations en cette vie-ci
  1. Le chrétien doit s’attendre à des tribulations dans la vie. « Vous aurez des afflictions dans le monde ; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde » (Jean 16:33). Et encore : « …c’est par beaucoup d’afflictions qu’il nous faut entrer dans le Royaume de Dieu » (Actes 14:22). En fait, les afflictions sont le destin du croyant : « …car vous savez vous-mêmes que nous sommes destinés à cela » (1 Thessaloniciens 3:3).

  2. Nous devons aussi anticiper des persécutions : « Or tous ceux qui veulent vivre selon la piété en Jésus-Christ, seront persécutés » (2 Timothée 3:12).

  3. Toutes les périodes de calamité viennent de la main du Seigneur. « Qui forme la lumière et qui crée les ténèbres, qui fais la prospérité et qui crée l’adversité ; c’est moi, l’Éternel, qui fais toutes ces choses » (Ésaïe 44:7).

  4. Mais Dieu est fidèle et ne permettra pas que nous soyons tentés (éprouvés) au-delà de ce que nous pouvons supporter (1 Corinthiens 10:13). Quoiqu’il s’agisse définitivement ici du péché, cela implique également que Dieu limitera l’adversité qui nous tombera dessus.

Comment nous devons réagir devant les tribulations de la vie
  1. Ne soyons pas surpris de la présence de l’affliction. « Bien-aimés, ne soyez pas surpris de la fournaise qui est au-dessus de vous, pour vous éprouver, comme s’il vous arrivait quelque chose d’étrange » (1 Pierre 4:12).

  2. Nous ne devons jamais penser que la présence d’afflictions sous-entende que le Seigneur nous ait abandonnés : « Qui nous séparera de l’amour de Christ ? Sera-ce l’affliction, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l’épée ? 36Selon qu’il est écrit : Nous sommes livrés à la mort tous les jours à cause de toi, et nous sommes regardés comme des brebis destinées à la tuerie. 37Au contraire, dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs, par celui qui nous a aimés » (Romains 8:35-37).

  3. Nous devons garder la bonne perspective en mettant en balance les épreuves actuelles et les bénédictions éternelles : « Car notre légère affliction du temps présent produit en nous le poids éternel d’une gloire souverainement excellente » (2 Corinthiens 4:17).

  4. Nous devons regarder comme un sujet de joie les diverses tentations qui nous arrivent (voir Jacques 1:2-4). Et aussi : « …mais nous nous glorifions même dans les afflictions, sachant que l’affliction produit la patience, 4et la patience la vertu éprouvée, et la vertu éprouvée l’espérance. Or l’espérance ne trompe point, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs, par l’Esprit-Saint qui nous a été donné » (Romains 5:3-5).

Quelques instructions spécifiques pour les périodes d’intense affliction
  1. Nous ne devons pas craindre la mort aux mains de nos persécuteurs. « Et ne craignez point ceux qui ôtent la vie du corps, et qui ne peuvent faire mourir l’âme ; mais craignez plutôt celui qui peut faire périr et l’âme et le corps dans la géhenne » (Matthieu 10:28).

  2. Nous devons nous en remettre entièrement au Seigneur. « Que ceux donc qui souffrent par la volonté de Dieu lui recommandent leurs âmes, comme à un Créateur fidèle, en faisant le bien » (1Pierre 4:19).

  3. Nous devons avoir confiance que Dieu nous voit dans toutes nos afflictions. « Le juste a des maux en grand nombre ; mais l’Éternel le délivre de tous » (Psaume 34:20). Également, le Seigneur est « ma force, mon rempart, et mon refuge au jour de la détresse ! » (Jérémie 16:19).

  4. Nous devons faire de la prière et de l’amour envers les frères notre première priorité. « Au reste, la fin de toutes choses approche ; soyez donc sobres et vigilants dans les prières. 8Surtout ayez les uns pour les autres une ardente charité ; car la charité couvrira une multitude de péchés » (1 Pierre 4:7-8).

  5. Nous devons persévérer dans les périodes de persécution (voir Romains 12:12). « Car vous avez besoin de patience, afin qu’après avoir fait la volonté de Dieu, vous remportiez l’effet de la promesse. 37Car encore un peu, bien peu de temps, et celui qui vient, arrivera, et il ne tardera point.38Or, le juste vivra par la foi ; mais si quelqu’un se retire, mon âme ne prend point de plaisir en lui. 39Pour nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour se perdre, mais de ceux qui croient pour le salut de leur âme » (Hébreux 10:36-39). Et encore : « Or, que le Dieu de toute grâce, qui nous a appelés à sa gloire éternelle en Jésus-Christ, après que vous aurez un peu souffert, vous rende parfaits , fermes, forts et inébranlables » (1 Pierre 5:10).

Instructions bibliques spécifiquement pour les croyants durant la Grande Tribulation

Au-delà de ces principes bibliques généraux, il y a une foule de passages qui ne peuvent s’appliquer qu’aux croyants de la période des tribulations.

Conditions générales pendant les tribulations

  1. Attendez-vous à la tromperie. L’Antichrist entrera en concordance avec l’activité de Satan, en toute puissance et avec des prodiges et de faux miracles (2 Thessaloniciens 2:9). De plus, « plusieurs faux prophètes s’élèveront, et séduiront beaucoup de gens » (Matthieu 24:11).

  2. Dieu fera en sorte que les non croyants accepteront les duperies de Satan. « C’est pourquoi Dieu leur enverra un esprit efficace d’égarement, pour qu’ils croient au mensonge » (2 Thessaloniciens 2:11).

  3. Sachez que les croyants seront haïs parmi les nations à cause du nom de Jésus (Matthieu 24:9).

  4. Beaucoup se disant chrétiens abandonneront la foi lorsque débutera la persécution (2 Thessaloniciens 2:3). Et, de la parabole du semeur : « Et celui qui a reçu la semence dans les endroits pierreux, c’est celui qui entend la parole, et qui la reçoit aussitôt avec joie ; 21Mais il n’a point de racine en lui-même, il ne dure qu’un moment, et lorsque l’affliction ou la persécution survient à cause de la parole, il se scandalise aussitôt » (Matthieu 13:20-21).

  5. Même leurs amis et leur famille trahiront les chrétiens afin d’éviter la persécution (Matthieu 24:10 ; Luc 21:16).

  6. Plusieurs croyants (mais pas tous) seront mis à morts (Luc 21:16).
  7. Des croyants seront scellés d’une marque sur le front. Cette marque leur permettra d’être épargnés des jugements de Dieu qui viendront bientôt sur la terre (Apocalypse 7:3 ; 9:4).

  8. Il y aura de grands signes dans les cieux, et les hommes seront dans la consternation au bruit des eaux et des flots. Il y aura un grand tremblement de terre par lequel les montagnes et les îles seront déplacées de leur lieu. À cause de tout cela, « les hommes seront comme rendant l’âme de frayeur, dans l’attente des choses qui surviendront dans le monde » (Luc 21:26 et Apocalypse 6:12-13).

Instructions spécifiques à cette période

  1. Prier pour avoir la force d’échapper à toutes ces choses qui sont sur le point d’arriver (Luc 21:36).

  2. « Prenez donc garde à vous-mêmes, de peur que vos cœurs ne soient appesantis par la débauche, par l’ivrognerie et par les inquiétudes de cette vie ; et que ce jour-là ne vous surprenne subitement » (Luc 21:34).

  3. « Prenez garde, veillez et priez, car vous ne savez quand ce temps viendra » (Marc 13:33).

  4. Ne vous souciez pas des possessions matérielles. La terre elle-même est réservée pour le feu, gardée pour le jour du jugement et la destruction des impies (2 Pierre 3:7).

  5. Lorsqu’on vous mettra aux arrêts, ne soyez pas inquiets de ce que vous direz, « mais dites ce qui vous sera inspiré à cette heure-là ; car ce ne sera pas vous qui parlerez, mais le Saint-Esprit » (Marc 13:11).

  6. N’adorez pas la Bête et ne prenez pas sa marque. Car, si agir ainsi peut vous sauver la vie à court terme, cela fera aussi en sorte que vous soyez sujets à « la colère de Dieu, du vin pur préparé dans la coupe de sa colère » (Apocalypse 14:9).

  7. Votre victoire sur Satan doit s’accomplir par des moyens spirituels. A) Le sang de Christ ; réaliser que la victoire finale fut assurée à la croix. B) La parole de votre témoignage ; votre témoignage de la puissance salvatrice du sang de Christ. C) Ne pas aimer la vie au point que vous accepterez de mourir ; votre volonté d’abandonner votre vie plutôt que de renier Christ (voir Apocalypse 12:11).

Encouragements à l’endroit des croyants durant les tribulations

  1. En dépit de ce qu’enseignent certaines gens, le Saint-Esprit ne sera pas enlevé et sera là pour nous assister pendant les tribulations (Marc 13:11).

  2. La Bible atteste qu’en vérité, les croyants des tribulations gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus (Apocalypse 12:17 ; 14:12).

  3. Dieu poussera les gens à prendre soin de nos besoins durant les tribulations (Matthieu 25:34-46).

  4. « Possédez vos âmes par votre patience » (Luc 21:19). Même si quelques-uns d’entre vous mourrez, « il ne se perdra pas un seul cheveu de votre tête » (Luc 21:18).

  5. Même si vous êtes tués, vos œuvres vous suivront : « Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur ! Oui, dit l’Esprit, car ils se reposent de leurs travaux, et leurs œuvres les suivent » (Apocalypse 14:13).

  6. Tous ceux dont le nom est inscrit dans le Livre seront sauvés (Daniel 12:1).
  7. Regardant ces jours, Daniel a écrit : « Ceux qui auront été intelligents brilleront comme la splendeur de l’étendue, et ceux qui en auront amené plusieurs à la justice brilleront comme des étoiles, à toujours et à perpétuité » (Daniel 12:3).

Compte tenu de cette grande liste, vous vous demanderez peut-être comment les pré-tribbeurs peuvent-ils proclamer qu’il n’y a pas d’instruction concernant les tribulations ? L’évidence démontre plutôt le contraire. Ils réagissent en disant que ces instructions ne s’adressent pas aux chrétiens ; elles sont pour les « saints de la tribulation ». Vous vous rappellerez le chapitre 4 où l’on voit que les pré-tribbeurs ont leur propre définition de ce qu’est l’Église ― en excluant tous ceux qui précèdent la Pentecôte et excèdent l’enlèvement dit pré-tribulationiste. En admettant l’usage de cette définition, il devient donc insensé qu’une quelconque instruction en rapport avec les tribulations soit donnée à l’intention de l’Église. Après tout, l’Église n’en a pas besoin puisqu’elle ne sera pas là pendant les tribulations. (La seule manière que l’Église ait à les consulter, c’est si elle est encore là ― alors, par la même définition, ce ne serait plus l’Église !) Il s’agit évidemment d’un raisonnement circulaire.

Conclusion

Il y a de nombreuses instructions, claires et nettes, données pour préparer les croyants à l’avènement des tribulations. Cependant, les pré-tribbeurs ne reconnaissent pas qu’elles sont destinées à l’Église puisque, selon leur propre définition, aucun membre de l’Église ne vivra les tribulations. En d’autres termes, la Proposition mineure fait pétition de principe à savoir si oui ou non les saints de la tribulation font partie de l’Église. Ce qui fausse la Raison # 14, la rendant sans utilité pour la cause du pré-tribulationisme.

Mais au-delà de la logique fallacieuse de cette Raison, il y a un aspect pratique à considérer. Certaines personnes disent que le pré-tribulationisme est inoffensif. Elles ont tort ! En tenant compte de ce qui est en jeu, soutenir que la Bible ne fournit aucune instruction concernant les tribulations, c’est braver le désastre. À cause de cette position, les passages listés ci-haut ne sont que très peu pris au sérieux par les pré-tribulationistes. Et pourquoi le seraient-ils ? C’est un peu comme l’écolier qui n’étudie pas l’algèbre, convaincu qu’il ne l’utilisera jamais. Mes amis, ce ne doit pas être le cas en regard de passages qui, pour au moins la dernière génération, s’avéreront une question de vie ou de mort pour un grand nombre. À ceux qui vivront pour être témoins du retour du Seigneur, ces passages sont un guide précieux et crucial. Malheureusement, lorsque viendra ce Jour, le pré-tribulationsime aura laissé comme héritage à ceux qui trouvent bon d’ignorer ce guide d’être forcés d’en subir les conséquences.

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[1] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 224.

[2] Ibidem, p. 224.




D.083 – Dévoilement des faussetés pré-tribulationistes – Partie 13

 

Par Larry Simmons

Tiré de l’article Unmasking Pre-Trib Fallacies

Traduction de Roch Richer

CHAPITRE TREIZE

Dans le chapitre 7, nous avons vu comment les pré-tribulationistes ont employé un argument dit « de réconfort » pour mettre de l’avant le concept de l’imminence. Malheureusement, nous voyons ici le même argument utilisé une fois de plus.

Raison # 13 d’être pré-tribulationiste

« Le pré-tribulationisme soutient que 1 Thessaloniciens 4:13-18 est un passage de réconfort et explique pourquoi les jeunes chrétiens de Thessalonique étaient bouleversés à propos de leurs bien-aimés. »[1]

En réalité, il y a deux arguments contenus dans la Raison # 13, mais les deux sont issus du même passage. Pour mieux estimer les mérites de ces deux déclarations, nous devons d’abord nous familiariser avec le texte. 1 Thessaloniciens est probablement la première épître de Paul. Elle fut écrite pour répondre à un certain nombre de questions que se posait la jeune et enthousiaste Église de la capitale de la Macédoine. Apparemment, l’une des questions avait rapport au sort réservé à plusieurs croyants décédés récemment. Selon l’éminent érudit pré-trib, Charles Ryrie, l’Église était affligée parce qu’elle s’inquiétait pour ceux qui étaient morts avant le retour de Christ, « perdant tout espoir qu’ils allaient prendre part au glorieux règne de Christ. » Il poursuit en notant que « la réponse de Paul était la déclaration rassurante que les morts seraient ressuscités et prendraient part au Royaume. »[2] Cette dernière information fut présentée comme une partie de la révélation de l’événement des temps de la fin connu sous le nom d’enlèvement (voir 4:13-17). Puis, suivant cette révélation, nous trouvons cette conclusion : « C’est pourquoi consolez-vous les uns les autres par ces paroles » (1 Thessaloniciens 4:18).

Premier argument

En se fondant sur l’exhortation finale à « se consoler les uns les autres », les pré-tribbeurs ont développés un argument (que nous avons déjà vu deux fois) pour avancer leur position.

Proposition majeure : « L’enseignement de l’enlèvement a été donné pour consoler ceux qui pleurent. »[3]

Proposition mineure :« La menace de passer par les tribulations n’est pas du tout une doctrine de réconfort pour les saints. »[4]

Conclusion : « L’aspect réconfort de l’Enlèvement exige que nous échappions aux tribulations, en étant enlevés hors de ce monde avant que ne débute la colère de Dieu. »[5]

Pas besoin de vous dire qu’il ne s’agit pas là d’un argument très solide, puisque la conclusion est un exemple de fausseté par division ― i.e., « croire qu’une propriété d’un tout doit automatiquement être une propriété de chaque partie de ce même tout. »[6] En d’autres termes, le simple fait qu’avoir révélé l’enlèvement amena du réconfort ne veut pas nécessairement dire que chacun des autres aspects de cet événement donne inévitablement du réconfort. (Voir chapitres 5 et 7 pour un traitement plus élaboré du soi-disant argument sur le « réconfort ».)

Deuxième argument

Dans la deuxième partie de la Raison # 13, LaHaye présente une interprétation franchement nouvelle des circonstances entourant la divulgation de l’enlèvement dans 1 Thessaloniciens 4. D’après lui, les croyants de Thessalonique ne furent pas bouleversés parce qu’ils craignaient que leurs frères décédés ratent le glorieux règne du Seigneur. Il suggère plutôt ceci : « Les Thessaloniciens sont affligés parce qu’ils craignent que leurs bien-aimés manquent l’enlèvement. »[7]

Deux hypothèses douteuses sont requises pour qu’une pareille interprétation soit possible. Premièrement, nous devons présumer que l’Église de Thessalonique était au courant de l’enlèvement avant que la première épître aux Thessaloniciens soit rédigée ! Après tout, il leur aurait été difficile de s’affliger d’avoir manqué l’enlèvement s’ils ne savaient pas qu’il existait. Deuxièmement, on nous demande de présupposer que si, en vérité, Paul leur avait préalablement révélé l’enlèvement, il avait, en quelque sorte, omis de mentionner que les morts en Christ seraient inclus. Ce qui veut dire que le but du compte-rendu de l’enlèvement, dans 1 Thessaloniciens 4:13-18, n’était que de corriger la révélation antérieure et incomplète de l’apôtre.

Nous posons la question : devrions-nous accepter ces hypothèses ? Nous croyons franchement que non. En survolant les écrits de Paul, nous remarquons que l’enlèvement n’a jamais été un sujet prédominant de ses enseignements. Par exemple, Paul a desservi la cité de Corinthe pendant une période de 18 mois. Mais ce n’est que quelques années plus tard, lorsqu’il rédigea 1 Corinthiens, que l’apôtre révéla finalement le mystère de l’enlèvement. Par contre, les Écritures indiquent que Paul ne passa qu’un peu plus de trois semaines à Thessalonique. Nous pouvons donc déduire que, si Paul ne jugea pas nécessaire de présenter l’enlèvement durant ses dix-huit mois passés à Corinthe, pourquoi devrions-nous présumer qu’il présenta la doctrine durant les quelques jours où il desservit Thessalonique ? À cause de cela, il semble bien plus raisonnable de voir en 1 Thessaloniciens 4 la révélation initiale de l’enlèvement. Bien sûr, cette façon de comprendre fera du second argument une impossibilité logique ; i.e., l’Église se chagrinant à propos d’un enlèvement dont elle n’a pas encore entendu parler.

Conclusion

Le premier argument est construit sur une logique fallacieuse ; le deuxième est fondé sur des hypothèses qui ne peuvent être soutenues pas la logique ou les Écritures. Pour cela, nous concluons que la Raison # 13 n’ajoute absolument rien à la cause de l’enlèvement pré-trib.

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[1] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 224.

[2] Charles Ryrie, Ryrie Study Bible, p. 1808.

[3] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 222.

[4] Ibidem, p. 222.

[5] Ibidem, p. 62.

[6] Nicholas Capaldi, The Art of Deception, p. 120.

[7] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 224.




D.082 – Dévoilement des faussetés pré-tribulationistes – Partie 12

 

Par Larry Simmons

 Tiré de l’article Unmasking Pre-Trib Fallacies

Traduction de Roch Richer

CHAPITRE DOUZE

Raison # 12 d’être pré-tribulationiste

« Cela préserve la crédibilité de la Parole de Christ disant que les chrétiens seront gardés des tribulations. »[1]

La question centrale que l’on nous pose ici est simplement celle-ci : Christ a-t-Il promis de garder les chrétiens des tribulations ? Les pré-tribbeurs professent que cette promesse se trouve dans Apocalypse 3:10. Voici ce que nous y lisons : « Parce que tu as gardé la parole de ma patience, je te garderai aussi de l’heure de la tentation qui doit arriver dans tout le monde, pour éprouver ceux qui habitent sur la terre. » Pour évaluer cette déclaration pré-trib, nous devons d’abord déterminer la signification exacte de deux expressions-clés : ce sont « garderai de » et « l’heure de la tentation ».

La signification de « garderai de »

Les pré-tribbeurs soutiennent que le mot grec traduit par « de » (ek) devrait être interprété comme « hors de ». Si tel est le cas, ils croient que l’Église « sera gardée hors de l’heure de la tentation ».[2] Cela requerrait évidemment un enlèvement physique de l’Église avant l’heure de la tentation. Les post-tribulationistes, de leur côté, ne pensent pas qu’un tel enlèvement soit nécessaire, parce qu’ils croient que « garderai de » devrait être interprété dans le sens que le Seigneur les soutiendra et les protégera au travers de la tentation. Comme support, ils notent un usage semblable de ek dans Jean 17:15. Là, le Seigneur y dit ceci : « Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du malin. » Alors, lequel est exact ? Selon l’éminent érudit Leon Morris, « le grec peut s’interpréter des deux façons. »[3] Donc, arguer que « garderai de » exige l’enlèvement de l’Église, c’est se rendre coupable de la fausseté que l’on nomme pétition de principe.

LaHaye soulève toutefois un point qui vaut la peine d’être considéré. Dans son argumentation, il fait allusion au fait que des croyants seront martyrisés durant les tribulations. Aucun doute, pour ceux qui seront martyrisés, que la promesse d’être « gardés au travers de la tentation » pourrait sonner faux, à première vue. Cependant, il y a un passage dans Luc qui peut jeter de la lumière sur la signification de la promesse du Seigneur. En parlant des derniers jours, Il annonça : « Vous serez aussi livrés par vos pères et par vos mères, et par vos frères, et par vos parents, et par vos amis ; et ils en feront mourir plusieurs d’entre vous. 17Et vous serez haïs de tous à cause de mon Nom. 18Mais un cheveu de votre tête ne sera point perdu. 19Possédez vos âmes par votre patience » (Luc 21:16-19). Ce que nous enseigne ce verset, c’est que nous n’aurons pas pour premier souci de survivre physiquement. Nous devrons plutôt nous préoccuper de demeurer fidèles à notre Seigneur, même dans la persécution et la mort, pour ainsi atteindre la vie éternelle. Avec cela en tête, il se peut que « garder de l’heure de la tentation » soit la manière du Seigneur de nous dire qu’Il verra à ce que nous Lui demeurions fidèles, peu importe ce qu’amènera cette « heure ».

[Moisson des Élus : Les études du livre de l’Apocalypse effectuées par M. Joseph Sakala nous dévoilent que la protection de Dieu sera accordée à l’Église de Philadelphie, alors que l’Église de Laodicée devra passer par le martyr pour cesser de n’être ni chaude ni froide. À cet effet, nous vous encourageons à consulter les documents suivants : La petite Église obéissante à Jésus, Laodicée, l’Église pauvre/riche et Les Saints Martyrs et les 144 000.]

La signification de « l’heure de la tentation »

À partir du texte, il semble clair que l’heure de la tentation fait référence aux événements catastrophiques des temps de la fin. Reste à savoir si cela couvre toutes les tribulations (3 ½ ans – ou 7 ans, comme le supposent les pré-tribbeurs). Ou alors se réfère-t-elle à un segment plus court des tribulations ― telle que la période des coupes du jugement ? Malheureusement, nous ne pouvons pas tirer grand-chose du texte lui-même. Le mot grec rendu par « heure » est utilisé de façon variable pour indiquer « un court moment » (1 Thessaloniciens 2:17), la douzième partie d’une nuit ou d’une journée, et même un point défini dans le temps, i.e., « l’heure est proche » (Matthieu 26:45). Néanmoins, elle n’est identifiée nulle part comme une période de sept ans de tribulations ! Tout cela pour vous dire qu’il ne semble pas y avoir de garantie biblique pour assumer que l’heure de la tentation renferme les tribulations entières. Ce qui veut dire que les pré-tribbeurs ne peuvent pas supposer qu’être délivrés de « l’heure de la tentation » soit la même chose qu’être délivrés des tribulations. Donc, la déclaration d’une promesse de délivrance des tribulations dans Apocalypse 3:10 est fondée sur une logique fallacieuse : une pétition de principe.

Conclusion

Il appert qu’une fois de plus, les pré-tribulationistes sont coupable de mettre des mots dans la bouche du Seigneur. La soi-disant promesse de garder les chrétiens hors des tribulations ne peut tout simplement pas être supportée par les Écritures. Ainsi, utiliser cette hypothèse dans une proposition en faveur du pré-tribulationisme ne peut que résulter en une fausse conclusion. En outre, cette supposée promesse contredit directement les paroles de notre Seigneur lorsqu’Il a dit : « Alors ils vous livreront pour être affligés [synonyme de tribulations], et vous tueront ; et vous serez haïs de toutes les nations, à cause de mon Nom » (Matthieu 24:9). Pour tout cela, la Raison # 12 ne devrait avoir aucune portée quant à savoir si l’on doit être pré-tribulationiste.

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[1] Tim LaHaye, No Fear of the Sorm, p. 223.

[2] Ibidem, p. 42.

[3] Leon Morris, The Revelation of St.John, p. 80.




D.081 – Dévoilement des faussetés pré-tribulationistes – Partie 11

 

Par Larry Simmons

Tiré de l’article Unmasking Pre-Trib Fallacies

Traduction de Roch Richer

CHAPITRE ONZE

Raison # 11 d’être pré-tribulationiste

« Le pré-tribulationisme explique pourquoi l’Église n’est pas mentionnée d’Apocalypse 4:3 jusqu’au chapitre 18. »[1]

Dans les second et troisième chapitres de l’Apocalypse, le Seigneur a dicté des messages à chacune de sept Églises spécifiques. Tel que déjà mentionné, nous interprétons ces messages comme étant la seconde partie de la vision de Jean : les choses qui sont (voir Apocalypse 1:19). Puis, dès le chapitre 4, le sujet change en faveur d’événements situés dans le futur de l’apôtre : les choses qui doivent arriver après celles-ci. Les pré-tribbeurs ont noté que, dans la plus grande proportion de cette partie-là de la vision de Jean, le mot Église est absent de la narration. Cela s’étend du chapitre 6 au chapitre 18, section décrivant les tribulations. Ils soutiennent que la raison de cet « étonnant silence » est l’enlèvement pré-trib. « Comment pourrait-on expliquer autrement que l’Église, principale actrice des événements des chapitres 1 à 3 où elle est mentionnée spécifiquement dix-sept fois, n’apparaît nulle part dans les chapitres 6 à 18 qui décrivent en détail les événements de la période de sept ans des tribulations ? »[2] Nous nous demandons s’il s’agit d’un solide argument pour l’enlèvement pré-trib ? Afin de répondre, rétablissons d’abord l’argumentation en termes formels :

Proposition majeure (non déclarée) : Si l’Église était sur terre durant les tribulations, elle serait mentionnée dans les chapitres de la tribulation (6 à 18).

Proposition mineure : L’Église n’est pas mentionnée dans la portion de l’Apocalypse traitant des tribulations.

Conclusion : L’Église doit avoir été enlevée avant les tribulations.

Les problèmes sont nombreux dans cet argument. Pour commencer, la proposition majeure est une non sequitur. On ne peut déduire que, parce qu’une chose est présente, il faut automatiquement qu’elle soit mentionnée. (Ex. : L’Église était manifestement présente lorsque furent rédigés I et II Pierre ; or, le mot « Église » n’est utilisé dans aucune des deux épîtres.) La proposition mineure se heurte également à un problème énorme : elle ne pourrait être vraie qu’à la seule condition que l’on accepte la notion pré-trib selon laquelle les « saints de la tribulation » ne sont pas membres de l’Église. Comme nous avons eu l’occasion de le démontrer, les Écritures contredisent clairement cette idée. Dans l’Apocalypse, non seulement apprenons-nous que ces croyants « gardent les commandements de Dieu, et … ont le témoignage de Jésus-Christ, » mais, comme tous les autres membres du Corps de Christ, leur nom est écrit « dès la fondation du monde dans le livre de vie de l’Agneau qui a été immolé » (voir Apocalypse 12:17 ; 13:8). En d’autres mots, bien que les pré-tribulationistes espéreraient les exclure, « l’Agneau » ne le fait pas, Lui. Donc, puisqu’aucune des deux propositions n’est valide, la conclusion pré-trib disant que l’Église a été enlevée doit être rejetée comme fausse.

Conclusion

Nous devrions tous, maintenant, être en mesure de reconnaître la Raison # 11 pour ce qu’elle est véritablement : un autre argument se basant sur le silence. Le problème, bien sûr, c’est que ce genre d’argument peut être utilisé pour prouver n’importe quoi. En fait, il aurait tout aussi bien avoir été employé pour prouver que l’Église n’est pas au ciel durant les tribulations ! Laissez-moi vous démontrer cela. Il y a un certain nombre de passages dans Apocalypse, des chapitres 4 à 18, qui décrivent des événements se passant au ciel. Cependant, vous ne trouverez nulle part dans ces textes le mot « Église » ! En nous fondant sur cet « étonnant silence », nous pourrions donc conclure qu’il est tout à fait possible que l’Église ne soit pas au ciel durant les tribulations.

En passant, veuillez noter l’intéressante réaction de Walvoord devant le fait que les Écritures ne mentionnent pas que l’Église soit au ciel durant les tribulations. Il riposte en suggérant que la présence au ciel de l’Église « peut être indiquée par les vingt-quatre Anciens. »[3] Nous répondons à cela qu’à ce petit jeu, les pré-tribbeurs perdent des deux côtés. D’un côté, ils arguent que le mot « Église » ne s’applique jamais aux croyants des tribulations, concluant par là que l’Église a dû être enlevée de la terre. Mais, d’un autre côté, lorsqu’ils sont mis devant le fait que le mot « Église » n’est pas utilisé en ce qui concerne les vingt-quatre Anciens, les pré-tribbeurs doivent, à contrecœur, en venir au même genre de conclusion logique : l’Église ne doit pas arriver au ciel avant la fin des tribulations. La solution est évidemment fort simple. Tout ce que les pré-tribbeurs ont à faire, c’est de reconnaître que cet argument fut construit grâce à une logique fallacieuse, et alors ils pourront le rejeter en bloc. Bien sûr, cela fait, il serait bien maladroit de laisser ensuite la Raison # 11 sur la table…

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[1] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 223.

[2] Ibidem, p. 46.

[3] John Walvoord, The Rapture Question, p. 261.




D.080 – Dévoilement des faussetés pré-tribulationistes – Partie 10

 

Par Larry Simmons

Tiré de l’article Unmasking Pre-Trib Fallacies

Traduction de Roch Richer

CHAPITRE DIX

« Celui qui plaide le premier, paraît juste ; mais sa partie vient et l’examine »

(Proverbes 18:17).

Raison # 10 d’être pré-tribulationiste

« Cette position s’accorde nettement mieux avec le cours du Livre de l’Apocalypse. »[1]

Pour que le pré-tribulationisme s’accorde avec la narration de l’Apocalypse, il ne faut qu’une chose. Il doit y avoir un passage situant l’enlèvement avant les événements décrits au chapitre 6, que l’on considère généralement comme le début des tribulations. D’après les pré-tribulationistes, un tel passage existe : il s’agit d’Apocalypse 4:1-2. Si, en effet, ce texte peut être établi comme étant un passage sur l’enlèvement, on peut assurément dire que les pré-tribbeurs auront remporté la bataille. Non seulement auront-ils (enfin !) établi deux Avènements futurs, mais ils auront également gagné leur cause d’un enlèvement précédant les tribulations. Mais quelle est la preuve qu’Apocalypse contient une référence à l’enlèvement ?

La cause de l’enlèvement dans Apocalypse 4:1-2

Avant d’examiner les arguments, il serait utile d’avoir le passage devant nous. Plantons d’abord le décor : l’apôtre Jean a reçu une vision alors qu’il était sur l’île de Patmos. Dans cette vision, le Seigneur lui dit d’écrire à propos de trois sortes de choses. « Écris les choses que tu as vues, celles qui sont et celles qui doivent arriver après celles-ci » (Apocalypse 1:19). Aucun doute, les choses qu’il avait vues se rapportaient à la vision du Seigneur glorifié, Jésus. Mais que signifiaient celles qui sont ? Cela référait tout probablement à la condition des Églises à ce moment-là. Dans la vision, le Seigneur confia à Jean la rédaction des messages adressés à sept différentes Églises. Dans ces messages, Il louait ces Églises pour ce qu’elles accomplissaient de bien et leur donnait un fort avertissement au sujet des domaines où elles échouaient.

Ce qui nous amène aux choses qui doivent arriver après celles-ci. Pour saisir correctement cette partie, il fut apparemment nécessaire que Jean voie les événements à partir d’une perspective céleste. C’est pourquoi nous lisons : « Après cela, je regardai, et voici une porte fut ouverte au Ciel ; et la première voix que j’avais ouïe comme d’une trompette, et qui parlait avec moi, me dit : monte ici, et je te montrerai les choses qui doivent arriver à l’avenir. 2Et sur-le-champ je fus ravi en esprit : et voici, un trône était posé au Ciel, et quelqu’un était assis sur le trône » (Apocalypse 4:1-2).

Parce qu’il y a référence à une trompette, de nombreuses gens croient que ce passage fait au moins allusion à l’enlèvement. « …car la trompette sonnera et les morts ressusciteront incorruptibles et nous serons changés » (1 Corinthiens 15:52). Soulignons, toutefois, qu’il n’y a pas de trompette dans Apocalypse 4 ; il y a seulement une voix ― voix qui était « comme celle d’une trompette, et qui parlait avec moi. » Ainsi, que nous reste-t-il donc comme argument pour interpréter la vision de Jean comme un « événement de l’enlèvement » ?[2]

Premier argument

LaHaye dit que, lorsque pris littéralement, « le Livre de l’Apocalypse est une livre pré-tribulationiste. »[3] Peut-être vous demandez-vous qu’est-ce que cette déclaration a à voir avec l’établissement de l’enlèvement dans 4:1-2 ? On peut mieux y répondre en convertissant le tout en argument formel :

Proposition majeure : Le Livre de l’Apocalypse est une livre pré-tribulationiste.

Proposition mineure (non déclarée) : Si le livre de l’Apocalypse est pré-tribualtionsite, l’enlèvement doit arriver dans 4:1-2.

Conclusion : Le passage d’Apocalypse 4:1-2 doit référer à l’enlèvement.

Ceci est évidemment un exemple de pétition de principe. La prémisse que le Livre de l’Apocalypse soit un livre pré-tribulationiste ne peut pas être prouvé ; ce n’est qu’une hypothèse pré-tribulationiste. Dès lors, la conclusion est logiquement fausse.

Second argument

Les pré-tribulationistes admettent franchement que l’enlèvement n’est pas mentionné dans Apocalypse 4:1-2. Néanmoins, ils persistent à dire que c’est à ce moment-là qu’il arrive. « L’Enlèvement n’est pas explicitement enseigné dans Apocalypse 4, mais il y apparaît définitivement de manière chronologique, à la fin de l’ère de l’Église et avant les tribulations. »[4] Il semble que le fondement de cette assertion soit d’autres textes sur l’enlèvement. LaHaye écrit : « Apocalypse 4:1-2 ne révélerait jamais par lui-même le mystère de l’enlèvement, mais puisque l’événement est révélé dans d’autres passages, l’on peut convenablement identifier l’appel de Jean à monter au ciel comme l’événement de l’enlèvement qui se déroule avant la période des tribulations. »[5] En d’autres mots, il sous-entend que, en nous basant sur d’autres textes, nous pouvons conclure que lorsque Jean fut appelé à monter au ciel, il fut enlevé. Cette conclusion est ensuite utilisée pour arguer que l’Église sera enlevée de la même façon avant les tribulations. LaHaye dit : « Jean est à tout le moins représentatif de l’Église lorsqu’il est enlevé pour être avec Christ dans les airs pendant que les gens vivant encore sur terre se dirigent vers la période des tribulations »[6] (emphase ajoutée). Voici l’argument formel :

Proposition majeure : Jean a été enlevé dans Apocalypse 4 qui se trouve avant les chapitres traitant des tribulations.

Proposition mineure : Jean était représentatif de l’Église.

Conclusion : De la même manière, donc, l’Église sera enlevée avant les tribulations.

Cet argument est rempli de problèmes. Tout d’abord, l’approche dans son entier est en porte-à-faux avec le « standard pré-trib » de littéralisme conséquent. Marvin Rosenthal réagit ainsi : « Ce genre d’interprétation déshonore l’approche littérale et grammaticale des Écritures. Faire en sorte que l’appel de Jean à monter au ciel signifie que l’Église soit enlevée à ce moment-là équivaut à adopter la méthode allégorique d’interprétation d’Origène ― approche que les pré-millénaristes fuient par ailleurs. »[7]

Pis encore, l’on peut facilement démontrer que Jean n’a pas été enlevé dans Apocalypse 4 ! Malgré les hauts cris qu’on poussera dans le camp pré-trib, il n’existe pas d’autres textes bibliques suggérant que la vision de Jean était un « enlèvement ». En fait, des passages-clés sur l’enlèvement semblent plutôt contester cette interprétation. À partir de 1 Corinthiens 15:53, nous savons que, lorsque les croyants seront enlevés, ils deviendront immortels ; or, Jean était encore mortel. 1 Thessaloniciens 4:17 nous révèle que, lors de l’enlèvement, les croyants iront rejoindre le Seigneur et demeureront toujours avec Lui ; comme nous le savons, Jean est revenu seul sur terre. Il est donc clair que cette déclaration que Jean fut enlevé est fausse. Pour cette raison, la conclusion qu’on en tire ― que l’Église sera aussi enlevée avant les tribulations ― est absolument sans valeur.

Troisième argument

Dans l’argument final, on dit que l’enlèvement doit avoir lieu dans Apocalypse 4:1-2 pour la simple raison qu’on ne peut le retrouver nulle part ailleurs ! (Tant pis pour ce qui est de se fier à la lecture véritable des Écritures.) LaHaye écrit ceci : « Si les post-tribbeurs rejettent Apocalypse 4:1-2 comme référence à l’Enlèvement, ils doivent expliquer pourquoi l’enlèvement n’y a pas été mentionné et où il s’insère. Etant donné que l’Apocalypse est la prédiction séquentielle la plus détaillée de la Bible ayant trait aux événements de la fin, il est impensable qu’un événement aussi joyeux que l’Enlèvement, mentionné dans d’autres parties de la Bible, puisse y être complètement omis. »[8]

Cet argument est rempli de questions complexes (i.e., « Avez-vous cessé de battre votre épouse ? ») Par exemple, par l’accusation « Si non dans 4:1-2, alors où ? », les pré-tribbeurs tentent de donner créance à une hypothèse improuvable ― nommément, que l’enlèvement et le Second Avènement sont deux événements séparés. Une fois deux Avènements établis, alors, et alors seulement, il sera raisonnable de débattre à savoir où ces Avènements peuvent être situés dans l’Apocalypse. Le défi lancé aux post-tribbeurs à savoir pourquoi l’enlèvement y serait omis est également une question complexe. C’est parce qu’il n’a jamais été établi que l’enlèvement est séparé du Second Avènement. Donc, puisque le Second Avènement n’a pas été omis, il s’en suit automatiquement que l’enlèvement ne l’a pas été non plus.

Conclusion

Sans preuve incontestable de l’enlèvement dans 4:1-2, il n’y a aucune raison de voir en l’Apocalypse un livre pré-trib. Et, sans logiques fallacieuses, on ne peut dire que la Bible indique que la vision de Jean fut un « événement de l’enlèvement ». Par conséquent, la Raison # 10 n’est pas une raison d’être pré-tribulationiste.

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[1] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 223.

[2] Ibidem, p. 223.

[3] Ibidem, p. 223.

[4] Tim LaHaye, Revelation, p. 76.

[5] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 223.

[6] Ibidem, p. 76.

[7] Marvin Rosenthal, The Pre-Wrath Rapture of the Church, pp. 245-246.

[8] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 223.




D.079 – Dévoilement des faussetés pré-tribulationistes – Partie 9

 

Par Larry Simmons

Tiré de l’article Unmasking Pre-Trib Fallacies

Traduction de Roch Richer

CHAPITRE NEUF

Raison # 9 d’être pré-tribulationiste

« Cela fait de l’enlèvement un événement majeur. »[1]

Il va sans dire que les pré-tribbeurs font de l’enlèvement une grosse affaire. LaHaye écrit : « Le pré-tribulationisme en fait un événement digne et béni, à la mesure du Fiancé céleste qui vient chercher Sa fiancée pour l’amener à la maison de Son Père en vue des noces. » Par contre, il dit aussi : « La position post-tribulationiste le banalise, le traitant comme un voyage par élévateur express ― agrafés par en haut pour être tout de suite redescendus. »[2] C’est cette rigide différence d’emphase qui constitue la base de la Raison # 9. Voici l’argument formel :

  • Proposition majeure : L’enlèvement est un événement majeur dans la Bible.
  • Proposition mineure (non déclarée) : Seul le pré-tribulationisme fait de l’enlèvement un événement majeur.
  • Conclusion : Les chrétiens devraient être pré-tribulationistes.

La proposition majeure

Selon LaHaye, nous pouvons présumer que l’enlèvement est un événement majeur à cause du nombre de fois qu’il est présenté dans les Écritures. Il écrit : « Puisqu’il y a au moins quatre passages des Écritures qui décrivent l’enlèvement, ce doit être un événement significatif. »[3] Précédemment, dans le même livre, toutefois, il suggère un nombre moindre, déclarant qu’il y a « au moins trois [passages] qui se référent clairement à l’enlèvement ― et quelques autres moins évidents. »[4] Des trois références claires, deux se rapportent sans aucun doute à l’enlèvement. Il s’agit de 1 Corinthiens 15:51-58 et 1 Thessaloniciens 4:13-18. Mais, comme nous allons le voir dans un instant, le troisième passage, Jean 14:1-3, n’est pas aussi clair.

Parmi les quelques références moins évidentes, LaHaye mentionne d’abord Tite 2:13, réaffirmant la croyance pré-trib voulant que la bienheureuse espérance ne soit rien d’autre que l’enlèvement. Comme il a été démontré au chapitre 5, cependant, il n’y a aucun fondement biblique à cette hypothèse. Il propose également 2 Thessaloniciens 2:1-12, proclamant que c’est un passage qui « contient l’Enlèvement, les Tribulations et la Glorieuse Manifestation dans le même chapitre. »[5] Cette assertion est douteuse aussi. La phrase « l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, et notre réunion avec lui », n’indique pas deux événements séparés, comme LaHaye voudrait bien nous le faire croire. Ce qui se confirme par le commentaire de Leon Morris sur le verset. Il explique : « Du point de vue des croyants, une des parties les plus importantes des événements associés au grand Jour est la rencontre avec le Seigneur. C’est l’aspect amené par notre réunion avec Lui. »[6] Et, finalement, l’on affirme que tout le livre de l’Apocalypse établit l’enlèvement pré-tribulationiste ― cela en dépit du fait qu’il n’y ait aucune présentation nette de cet événement dans tout le livre. (Certains pré-tribbeurs croient qu’Apocalypse 4:1 dépeint l’enlèvement, mais, comme nous le démontrerons dans le prochain chapitre, cette interprétation est sans valeur.)

Tournons maintenant notre attention vers Jean 14:1-3. Dans le dernier chapitre, nous avons vu comment les pré-tribbeurs ont transformé ce passage en « preuve textuelle » de l’imminence (au moyen d’un argument fondé sur le silence). Or, nous assure-t-on, ces versets nous fournissent aussi une « référence claire » à l’enlèvement ― cela malgré le fait qu’il n’y a rien dans le texte qui indique que l’Avènement promis soit l’enlèvement, par opposition à la Glorieuse Manifestation. Alors, qu’est-ce qui fait donc croire aux pré-tribbeurs qu’il s’agisse d’une référence claire à l’enlèvement ? Pour répondre, nous prendrons d’abord note du commentaire plutôt curieux de LaHaye sur le passage en question : « Considérez le défi du Seigneur lancé à Ses disciples la nuit précédant Sa mort. Il n’a pas dit : “Courage, les gars ! Que votre cœur ne se trouble point juste parce que vous aurez à passer par les tribulations avant que je ne vienne vous prendre avec moi.” Non, au lieu de cela, Il les exhorte : « Que votre cœur ne se trouble point … je reviendrai et vous prendrai avec moi, afin qu’où je serai, vous y soyez aussi” (Jean 14:1, 3). » [7]

De toute évidence, cela nous apparaît comme un autre argument fondé sur le silence. Mais il y a un problème plus profond. Cela concerne l’estimation pré-trib de ce que les disciples pensaient au moment de la prophétie. Comme l’illustrent les commentaires de LaHaye, il suppose que le souci premier des apôtres était la perspective de devoir passer par les tribulations. C’est tout à fait absurde. Le contexte ne laisse aucun doute quant à ce qui les troublait : l’annonce du Seigneur qu’Il allait les quitter prochainement ! Nous avons le compte-rendu de cette déclaration dans Jean 13:33 : « Mes petits enfants, je suis encore pour un peu de temps avec vous ; vous me chercherez, mais comme j’ai dit aux Juifs, que là où je vais ils n’y pouvaient venir, je vous le dis aussi maintenant. » À cela, Pierre réagit en demandant 1) où le Seigneur S’en allait, et 2) pourquoi il ne pouvait Le suivre à ce moment-là. (Voir 13:36-37.) C’est là que Jésus vit à réconforter Ses disciples avec les paroles de Jean 14:1-3. Si les questions de Pierre servent d’indication, il appert que les disciples n’avaient pas du tout les tribulations à l’esprit.

Ce qui soulève une question intéressante. Pourquoi LaHaye ignore-t-il le contexte de Jean 14, en choisissant plutôt de présumer que les disciples s’inquiétaient d’affronter les tribulations ? Nous devons en conclure que les pré-tribbeurs sont tellement obsédés par l’établissement de l’enlèvement pré-trib qu’ils ne peuvent tout simplement pas s’en empêcher. (Si vous ne possédez qu’un marteau, tout dans le monde ressemble à un clou.) De toute évidence, ils n’ont cure de la lecture véritable du passage ou de ce que suggère son contexte. C’est peut-être parce qu’ils sont déjà convaincus que l’enlèvement pré-trib existe et, pour cette raison, il supposent naturellement que tous les passages traitant du Second Avènement devraient être interprétés à la lumière de cette « connaissance ». Donc, à toutes les fois que l’on aborde une prophétie où le message de l’enlèvement pré-trib n’est pas facilement apparent (comme Jean 14), il va de soi pour eux que la « vérité » sous-jacente du message pré-trib doit être amenée en surface ― quitte à recourir aux logiques fallacieuses. Maintenant, vous savez ce qu’il y a derrière le raisonnement qui transforme Jean 14 en « référence claire » à l’enlèvement.

Malgré les protestations pré-trib du contraire, nous croyons que les Écritures ne présentent que deux références claires à l’enlèvement. La question suivante surgit naturellement : est-ce que deux passages sont suffisants pour faire de l’enlèvement un événement majeur de la fin des temps ? Les pré-tribulationistes penseront sans aucun doute que cela suffit. Mais franchement, le bon sens nous montre que le nombre de références n’a pas de rapport ; tout ce qui compte, c’est le contenu de ces références. Et, sur la base de l’information renfermée dans ces deux textes clairs, nous sommes parfaitement d’accord avec nos frères pré-tribs : l’enlèvement est un événement tout à fait extraordinaire des Écritures. Dans 1 Thessaloniciens 4, nous voyons le récit sublime des morts en Christ ressuscités pour participer pleinement à l’Avènement de Christ avec ceux qui seront encore vivants. Dans 1 Corinthiens 15:51-55, nous voyons une illustration glorieuse de la mort « engloutie dans la victoire » alors que les croyants revêtent l’immortalité. Si ces incroyables accomplissements ne signifient pas qu’il s’agit d’un événement majeur de la fin des temps, rien ne le fera !

La proposition mineure

Il appert donc que les pré-tribbeurs pensent que nous n’allons pas assez loin dans notre appréciation de l’enlèvement. Tel que mentionné plus haut, on a accusé le post-tribulationisme de « banaliser » l’événement. Pour voir ce qu’il y a derrière tout cela, nous observons le contraste qui nous est offert. D’un côté, on dit que la position post-trib traite l’enlèvement de « voyage par élévateur express ― agrafés par en haut pour être tout de suite redescendus ». Le pré-tribulationisme, de son côté, « en fait un événement digne et béni, à la mesure du Fiancé céleste qui vient chercher Sa fiancée pour l’amener à la maison de Son Père en vue des Noces ».[8]

La première chose qu’il nous faut réaliser, c’est que cette indignation feinte au sujet de la dignité de l’enlèvement est un subterfuge. En réalité, ce contraste n’est tout simplement que le réarrangement d’un argument antérieur, i.e., la Raison # 3. Encore une fois, les pré-tribbeurs présupposent qu’un intervalle est nécessaire entre le soi-disant duo d’Avènements ― en ce cas-ci, pour que le mariage entre le Christ et l’Église puisse être « célébré dignement ». Voyez-vous, la position post-trib montre l’Église rencontrant le Seigneur dans les airs, ensuite, peu après, elle revient sur terre avec le Seigneur. Selon la pensée pré-trib, cela ne laisse pas le temps approprié pour un mariage. Ainsi donc, lorsque les pré-tribbeurs clament que cette interprétation banalise l’enlèvement, ce qu’ils veulent dire, en réalité, c’est qu’elle banalise le mariage.

Toutefois, le problème des pré-tribulationistes ne se situe pas au niveau des post-tribulationsites, mais au niveau des Écritures. Comme mentionné au chapitre 3, le langage de 1 Thessaloniciens 4:17 semble confirmer l’interprétation post-trib. Le mot grec rendu par rencontre (comme dans « à la rencontre du Seigneur, dans les airs) était souvent employé pour décrire ce qui arrivait lorsqu’un dignitaire en visite approchait une cité. Les résidents sortaient de la ville pour accueillir le dignitaire, puis ils revenaient avec lui en faisant partie de son escorte. Nous devons également mentionner qu’il n’y a aucune indication que soit prévue une cérémonie de mariage prolongée. Les Écritures annonce simplement : « …car les noces de l’Agneau sont venues, et son épouse s’est parée » (Apocalypse 19:7). Ensuite, la narration s’enclenche abruptement sur les événements du second Avènement. (Voir Apocalypse 19:11-16).

Cela nous mène à la question de la proposition mineure : est-il vrai que seul le pré-tribulationsime fait de l’enlèvement un événement majeur ? Nous croyons que la réponse est non. Il semble évident que les diverses positions comprennent que l’enlèvement est un événement majeur. Cependant, il est peu probable que les pré-tribbeurs se montrent d’accord parce qu’ils possèdent leur propre standard de ce qui constitue un événement majeur de la fin des temps. Pour eux, l’événement est majeur si, et seulement si, il est pré-tribulationiste. Nous voyons un exemple de cette façon de penser démontré dans les arguments à propos de la bienheureuse espérance de Tite 2:13. À ce sujet, LaHaye écrit : « Si le Christ n’enlève pas Son Église avant que ne débutent les tribulations, une grande part de l’espérance est détruite et devient ainsi une “espérance désolante”. »[9] En bout de ligne, il y a désaccord flagrant quant à la validité de la proposition mineure.

Conclusion

Ce qui devrait maintenant nous apparaître évident, c’est que croire que les post-tribbeurs traitent ou non l’enlèvement d’événement majeur des temps de la fin n’est strictement qu’affaire d’opinion. À cause de cela, la proposition mineure ne pourra jamais être établie comme un fait. Donc, l’utiliser dans le but de prouver la Raison # 9 rend tout l’argument faux.

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[1] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 222.

[2] Ibidem, p. 222.

[3] Ibidem, p. 222.

[4] Ibidem, p. 69.

[5] Ibidem, p. 73.

[6] Leon Morris, The Epistles of Paul to the Thessalonians, p. 124.

[7] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 70.

[8] Ibidem, p. 222.

[9] Ibidem, p. 63.




D.078 – Dévoilement des faussetés pré-tribulationistes – Partie 8

 

Par Larry Simmons

Tiré de l’article Unmasking Pre-Trib Fallacies

Traduction de Roch Richer

CHAPITRE HUIT

Raison # 8 d’être pré-tribulationiste

« Les chrétiens pré-tribulationistes recherchent l’Avènement du Seigneur. Les autres positions font en sorte qu’ils s’attendent aux tribulations, à l’Antichrist et aux souffrances. »[1]

Proposer cet argument comme raison additionnelle d’être pré-tribulationiste manque de franchise, c’est le moins qu’on puisse dire. En fait, ce n’est pas du tout un nouvel argument ; il s’agit simplement de la répétition des dogmes de la doctrine de l’imminence (doctrine qui a été discréditée dans le chapitre précédent). Nous pouvons le démontrer clairement à partir des écrits de LaHaye : « Franchement, une de mes principales objections face aux théories mid- et post-tribulationistes, c’est qu’elles détruisent l’imminence. Car, si le Christ ne peut pas arriver à tout moment, ces points de vue ne peuvent nous instruire quant au fait de rechercher Son retour. Au lieu de cela, ils nous avisent de nous attendre à l’inauguration de la période des tribulations, lorsque l’Antichrist signera une alliance de sept ans avec Israël pour la reconstruction du Temple, la marque de la Bête, l’arrivée de l’Antichrist lui-même… »[2]

Rien de surprenant à ce que les pré-tribbeurs inventent un autre argument à saveur d’imminence. Qu’importe que le raisonnement contre cette doctrine soit irrésistible, ils procèdent toujours comme s’il s’agissait d’un fait irréfutable des Écritures. Cette confiance inébranlable en la validité de l’imminence est renfermée dans la citation suivante : « Les amoureux de vérités bibliques devront être confrontés à des preuves plus convaincantes que celles produites jusqu’ici avant d’être contraints d’adopter une doctrine qui détruise l’imminence. »[3] Peu leur importe que les Écritures ne l’enseigne pas ― c’est-à-dire, sauf si l’on ajoute des arguments fondés sur le silence ; oubliez également qu’en réalité, les Écritures la contredisent. (Voir Jean 21:18-19, la prophétie du Seigneur concernant la mort de Pierre.) Pour ces littéralistes conséquents auto-proclamés, rien de tout cela ne compte ― l’imminence demeure, peu importe ce que disent les Écritures.

Ce qui nous ramène à la Raison # 8. Aussi longtemps que les pré-tribbeurs persisteront à interpréter les Écritures par le biais de logiques fallacieuses, ils continueront à regarder l’imminence comme une vérité biblique. Puis, armés de cette présomption erronée, ils poursuivront en créant d’autres « preuves » d’un enlèvement pré-trib. Sans aucun doute supposent-ils que ces nouveaux arguments ajoutent de la crédibilité à la position pré-trib. Le problème, bien sûr, c’est que ces preuves additionnelles (comme la Raison # 8) sont toutes appuyées sur les mêmes fausses hypothèses. Pour bien saisir qu’il en est effectivement ainsi, nous n’avons besoin que d’en voir l’argument formel :

Partie 1

Proposition majeure : Selon la doctrine de l’imminence, le Seigneur peut revenir à tout moment, et ce retour s’effectuera avant les événements prophétisés des tribulations.

Proposition mineure (non déclarée) : La Bible enseigne l’imminence.

Conclusion : Les chrétiens devraient rechercher l’Avènement du Seigneur et non les événements prophétisés des tribulations.

Partie 2

Proposition majeure : Les chrétiens doivent rechercher l’Avènement du Seigneur au lieu des événements prophétisés des tribulations. (Conclusion de la Partie 1.)

Proposition mineure : Seuls les pré-tribulationistes enseignent que les chrétiens devraient rechercher l’Avènement du Seigneur et non les événements prophétisés des tribulations.

Conclusion : Les chrétiens devraient être pré-tribulationistes.

Il est clair et net que, tant qu’une solide cause biblique en faveur de l’imminence ne sera pas établie, la Raison # 8 ne fera que pétitionner le principe. Pour cette raison, elle est logiquement fausse. (De la même manière que, tant qu’on n’établira pas qu’il y a des hommes sur Mars, ce sera un non-sens que d’entretenir des discussions sur leurs habitudes d’accouplement.)

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[1] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 222.

[2] Ibidem, p. 66.

[3] Ibidem, p. 67.




D.077 – Dévoilement des faussetés pré-tribulationistes – Partie 7

 

Par Larry Simmons

Tiré de l’article Unmasking Pre-Trib Fallacies

Traduction de Roch Richer

CHAPITRE SEPT

Le cas de l’imminence

Jusqu’à présent, nous avons examiné un certain nombre d’arguments sur l’enlèvement pré-tribulationsite. Le plus important a été la déclaration de deux futurs Avènements de notre Seigneur. Pourquoi ? Parce que si l’on ne peut fournir la preuve de deux futurs Avènements, tous les autres arguments pré-tribs sont dénués de sens. Même d’une manière détournée, Walvoord est d’accord avec cette affirmation. Vous vous rappellerez qu’au chapitre 2, nous avons présenté une douzaine de « contrastes » qui ne pouvaient hypothétiquement s’harmoniser en dehors du concept de deux futurs Avènements. Sentant peut-être que la plupart n’étaient pas trop convaincants, LaHaye semble avoir placé tous ses espoirs dans un seul contraste : celui qui implique une proposition connue sous le nom d’imminence. C’est au moyen de cette doctrine qu’il espère, à l’usure, établir deux futurs Avènements du Seigneur. (Pas étonnant qu’il qualifie l’imminence de cœur du pré-tribulationisme.)

Si ce vœu se réalise, l’étape suivante s’avérera beaucoup moins difficile, c’est-à-dire, arguer qu’un des Avènements doit survenir avant les tribulations. Cependant, si deux Avènements futurs ne peuvent pas être établis, l’enlèvement pré-tribulationsite aura grosso modo la même espérance de vie qu’un Big Mac dans le Air Force One. En outre, à en croire la citation suivante, il n’y a aucun risque à dire que Walvoord reconnaît que l’imminence est le dernier espoir de l’enlèvement pré-trib ; il écrit en effet : « À toute fin pratique, l’abandon du retour pré-tribulationiste de Christ équivaut à devoir abandonner l’espérance de Son retour imminent. »[1] Avec ceci en tête, nous aborderons donc l’argument majeur suivant en faveur du pré-tribualtionisme.

Raison #7 d’être pré-tribulationiste

« Seule la position pré-tribulationiste préserve la puissance motivationelle de l’enseignement de l’imminence que l’on retrouve dans le Nouveau Testament et qui s’avéra un si grand défi pour l’Église primitive. »[2]

Ici, LaHaye présente deux arguments séparés en faveur d’un enlèvement pré-trib. Premièrement, il proclame que l’imminence est enseignée dans le Nouveau Testament. Si cela est vrai, il s’en suit qu’un enlèvement à tout moment (et censément prép-trib) devient une possibilité probable. Deuxièmement, il est sous-entendu que sans l’anticipation résultant d’un enlèvement imminent, l’Église serait « charnelle et morte spirituellement. »[3]

La cause du Nouveau Testament en faveur de l’imminence

Tous sont d’accord pour dire qu’il y a un grand nombre d’événements prophétisés qui précéderont la Glorieuse Manifestation du Seigneur à la fin des temps (l’apparition de l’Antichrist, la manifestation des deux témoins, les signes célestes, etc.). Mais les pré-tribbeurs croient aussi que Jésus pourrait revenir pour Son Église à tout moment (à l’enlèvement), sans tenir compte de ces événements prophétisés. C’est ce qu’on appelles l’imminence. Bien que ce terme suppose que l’enlèvement soit pour bientôt, ou tout prochainement, il a une signification tout à fait différente pour les pré-tribulationsites. En terme simple, il s’agit de la croyance que, contrairement au Second Avènement, il n’y aurait aucun événement prophétisé précurseur devant survenir avant l’enlèvement.

1. Passages enseignant l’imminence. Selon LaHaye, un certain nombre de passages enseignent un retour imminent du Seigneur. Y sont inclus : Jean 14:1-3 ; Actes 1:11 ; 1 Corinthiens 15:51-52 ; Philippiens 3:20 et Colossiens 3:4. Si nous examinons ces passages, nous verrons les indices nous démontrant comment les pré-tribbeurs manipulent les Écritures. Prenez, par exemple, Philippiens 3:20 : « Mais pour nous, notre bourgeoisie est dans les Cieux, d’où aussi nous attendons le Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ. » Quoiqu’il y ait une claire référence à Son Avènement, nous n’y voyons aucune indication à propos de signes célestes précédant ou non Sa venue. Pourtant, LaHaye persiste à dire que le passage enseigne un retour imminent ! Regardons un autre passage, cette fois dans Jean 14:1-3 : « Que votre coeur ne soit point alarmé ; vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. 2Il y a plusieurs demeures dans la Maison de mon Père ; s’il était autrement, je vous l’eusse dit ; je vais vous préparer le lieu. 3Et quand je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé le lieu, je retournerai, et je vous prendrai avec moi ; afin que là où je suis, vous y soyez aussi. » Encore ici, il y a une référence nette à Son Avènement. Mais où, demandons-nous, est l’expression montrant que ce retour est dénué de signes précurseurs ? Autrement dit, qu’est-ce qui pourrait, dans ces passages, nous amener à croire que le Seigneur devrait revenir avant les signes prophétisés de Son Second Avènement ? Bien sûr, la réponse est qu’il n’y a absolument rien qui puisse suggérer une pareille conclusion.

Ça soulève une question évidente. Comment se fait-il que des passages demeurant silencieux sur la question des signes soient pris en considération pour enseigner l’imminence ? Croyez-le ou non, les pré-tribulationistes viennent à la conclusion que le retour du Seigneur est imminent du seul fait que ces passages ne contiennent rien qui exclut l’imminence ! (En utilisant la même « logique », vous pourriez prouver que vos voisins sont des Martiens ― c’est-à-dire, à la condition qu’ils n’aient jamais indiqué qu’ils ne sont pas des Martiens.) Peut-être aurez-vous peine à croire que des leaders chrétiens, par ailleurs respectés, aient recours à ce genre de procédé argumentaire. Si c’est le cas, nous vous invitons à prendre soigneusement note des commentaires de Walvoord concernant le passage de Jean 14:1-3 : « La perspective d’être enlevés au ciel à l’Avènement du Christ n’est pas déterminée par la description de signes ou événements quelconques préalables. Ici, comme dans d’autres passages traitant de l’Avènement imminent du Christ pour l’Église, l’espérance est présentée comme un espoir imminent. »[4]

Mentionnons que LaHaye déclare qu’il y a encore d’autres passages enseignant que nous devons espérer le Seigneur à tout moment. Ce sont :

« Veuillez donc, car vous ne savez pas à quelle heure votre Seigneur viendra » (Matthieu 24:42).

« Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure où le Fils de l’homme viendra » (Matthieu 25:13).

« C’est pourquoi vous aussi tenez-vous prêts ; car le Fils de l’homme viendra à l’heure que vous ne pensez pas » (Matthieu 24:44).

Bien que ces versets disent que le Seigneur peut venir à tout moment, ils ne sous-entendent pas que le Seigneur ait enseigné l’imminence. En fait, Walvoord nie carrément que ce soit des passages sur l’imminence. Pourquoi ? Parce qu’ils sont tous reliés à des séries de signes qui arrivent durant les tribulations. Et, à ce moment-là, tous les signes prophétisés auront été accomplis. En conséquence, et par définition, on peut difficilement les employer dans le but de suggérer un avènement qui doit survenir avant les signes prophétisés.

2. Passages qui « contribuent » au concept de l’imminence. À la décharge de Walvoord, il se montre généralement plus mesuré dans ses déclarations en ce qui regarde ce qu’enseigne la Bible que LaHaye. Par exemple, il ne déclare jamais qu’il y a des passages du Nouveau Testament qui enseignent l’imminence. Il propose plutôt des passages qui, selon ses propres mots, « contribuent au concept d’imminence ».[5] Parmi eux, il y a Jean 14:1-3, 1 Thessaloniciens 4 et 5 et 1 Jean 3:1-3. Nous allons examiner les arguments associés à chacun de ces passages.

Jean 14:1-3

Nous avons déjà vu comment ce passage est employé pour promouvoir l’imminence : en évoquant son silence. Mais ce n’est pas la seule tactique qu’utilisent les pré-tribbeurs. LaHaye y va de sa propre initiative pour attribuer l’imminence à ce passage. Il écrit : « La promesse que notre Seigneur puisse apparaître à tout moment pour amener Son Église à la maison de Son Père fut livrée par notre Seigneur Lui-même (voir Jean 14:1-3). »[6] Plus loin, il ajoute : « Depuis que notre Seigneur a promis aux premiers chrétiens qu’Il retournerait à la maison de Son Père pour leur préparer une place en disant : “Je reviendrai et vous prendrai avec moi, afin qu’où je serai, vous y soyez aussi,” les croyants se sont attendus à être transformés (enlevés) plutôt que de voir la mort. »[7]

Maintenant, étudions ces commentaires pour voir s’ils sont justifiés. Environ vingt-cinq ans après que le Seigneur eut prononcé les paroles enregistrées dans Jean 14, l’apôtre Paul a écrit une lettre à l’Église de Corinthe. Dans cette lettre, et sous l’inspiration du Saint-Esprit, Paul révéla le mystère de l’enlèvement de l’Église. « Voici, je vous dis un mystère : nous ne dormirons pas tous, mais nous serons tous transmués ; 52En un moment, et en un clin d’oeil, à la dernière trompette, car la trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous serons transmués » (1 Corinthiens 15:51-52). Un mystère, d’après le Dictionnaire Vine d’Interprétation des Paroles du Nouveau Testament, est une vérité antérieurement retenue par Dieu, mais maintenant connu par révélation divine. Ainsi, à en croire Paul, ce mystère ― le fait que certains croyants ne mourront pas ― n’avait jamais été révélé auparavant ! Cela signifie que Jésus n’avait certainement pas promis un enlèvement à tout moment (imminence) vingt-cinq ans plus tôt, dans le passage de Jean 14. Par le fait même, et parce que ce mystère n’avait pas encore été révélé, les disciples auraient pu difficilement anticiper l’enlèvement au lieu de la mort, comme le proclame pourtant LaHaye.

1 Thessaloniciens 4 et 5

La deuxième section des Écritures que Walvoord présente en faveur de l’imminence, c’est 1 Thessaloniciens, les chapitres 4 et 5. Toutefois, il ne se réfère qu’à un seul verset. « C’est pourquoi consolez-vous les uns les autres par ces paroles » (4:18). Walvoord ne dit pas de quelle manière ce passage contribue au concept de l’imminence. Il prétend simplement que l’enlèvement a été enseigné comme étant une espérance imminente. Or, LaHaye n’est pas aussi réticent. À partir de cette phrase, il développe un argument appelé du « réconfort » en faveur de l’imminence. Selon ses propres dires : « L’aspect espérance et réconfort de l’Enlèvement exige que nous échappions aux tribulations en étant enlevés de ce monde avant que ne débute la colère de Dieu. »[8]

Il est clair que l’on extrapole beaucoup de choses à partir de la simple exhortation à se « consoler les uns les autres par ces paroles ». Examinons-en ensemble la validité. Tout d’abord, pourquoi cette Église avait-elle tout particulièrement besoin d’être réconfortée ? D’après l’écrivain pré-trib bien connu, Charles Ryrie : « La question spécifique qui les troublait était : est-ce que la mort du croyant survenant avant que ne vienne le Seigneur faisait en sorte qu’il perdait tout espoir de prendre part au glorieux règne de Christ ? La réponse de Paul est l’affirmation rassurante que les morts seront ressuscités et feront partie du Royaume. »[9] Jusqu’ici, ça va. Mais comment LaHaye fait-il pour que, non seulement l’enlèvement s’étende à la résurrection de ceux qui sont morts en Christ, mais que cela exige aussi que l’Église soit enlevée avant les tribulations ? Voici son raisonnement : Dieu a révélé l’enlèvement dans le but de réconforter l’Église de Thessalonique ; cela voudrait donc dire que l’enlèvement est une doctrine de réconfort ; évidemment, ce ne serait pas un réconfort que de passer au travers des tribulations ; il s’en suit donc que l’Église sera enlevée avant les tribulations.

Ça, mes chers amis, c’est une des plus stupéfiantes applications de faussetés par division que vous verrez jamais ! (Le fait que l’enlèvement soit présenté une fois comme une consolation ne signifie pas qu’il s’agisse à chaque fois d’une doctrine de réconfort.) Pour illustrer l’erreur de ce raisonnement, nous pourrions tout aussi bien conclure que la nature de réconfort de l’enlèvement exigeait qu’il arrive avant un 30 avril, parce que l’idée de payer l’impôt sur le revenu n’est pas réconfortant pour les membres de l’Église.

1 Jean 3:1-3

Le troisième passage supposé contribuer à l’imminence est 1 Jean 3:1-3. « Voyez quelle charité le Père a eue pour nous, que nous soyons appelés les enfants de Dieu ; mais le monde ne nous connaît point, parce qu’il ne l’a point connu. 2Mes bien-aimés, nous sommes maintenant les enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’est pas encore manifesté ; or nous savons que lorsque le fils de Dieu sera apparu, nous lui serons semblables ; car nous le verrons tel qu’il est. 3Et quiconque a cette espérance en lui, se purifie, comme lui aussi est pur. »

Vous me direz : « Comment ce passage contribue-t-il à l’imminence ? » De toute évidence, ces versets ne présentent aucune preuve que l’Avènement du Seigneur surviendra sans qu’il y ait de signes précurseurs. Néanmoins, Walvoord suggère que la présence du mot espérance équivaut à un argument en faveur de l’imminence. « L’espérance de voir Christ tel qu’Il est et de devenir comme Lui est une espérance purificatrice. »[10] Pas besoin de vous dire que Walvoord n’essaie même pas d’étayer cette nouvelle déclaration a moyen des Écritures. Cependant, il présente une analogie avec une maîtresse de maison. « Les maîtresses de maison entreprennent des préparatifs spéciaux lorsque des invités sont attendus incessamment, alors que la tendance serait plutôt à l’insouciance si l’arrivée des visiteurs était encore fort éloignée. » À partir de cette observation, il conclut : « L’enseignement de l’Avènement du Seigneur est toujours présenté comme un événement imminent qui devrait occuper en grande partie les pensées et la vie des chrétiens. »[11] Il est incroyable que ce soit ce genre de « preuve » qui conduise Walvoord à sous-entendre que 1 Jean 3:1-3 contribue au concept de l’imminence ! Pour bien saisir la sottise de cette logique, nous n’aurons besoin que de visualiser l’argument formel :

Proposition majeure : Les croyants devraient se soucier de l’Avénement du Seigneur pour Son Église (l’enlèvement).

Proposition mineure : Si un événement est imminent, les croyants s’en soucient davantage.

Conclusion : L’Avènement du Seigneur pour Son Église est toujours présenté comme événement imminent.

Croyez-le ou non, mais les trois passages cités plus haut ainsi que leurs arguments correspondants représentent le plus fort des arguments « bibliques » en faveur de cette doctrine. Pas étonnant que Walvoord éprouve tant de difficultés à dire que ces passages enseignent vraiment l’imminence.

La nécessité de l’imminence

Dans la Raison #7, LaHaye suggère aussi que l’Église deviendrait « charnelle et spirituellement morte » si ce n’était de son sentiment d’anticipation couplé à l’imminence de l’enlèvement. En d’autres termes, il raisonne que le retour du Seigneur est imminent pour la simple raison que, d’après son opinion, l’imminence est nécessaire au bien-être de l’Église.

1. Comme il l’a mentionné dans son analogie avec une maîtresse de maison, Walvoord sous-entend que l’imminence aide à parfaire la purification. « Et quiconque a cette espérance en lui, se purifie lui-même, comme lui est pure » (1 Jean 3:3). Il poursuit plus loin son raisonnement en disant que : « l’espérance n’est réaliste qu’en fonction de l’imminence ». Encore là, LaHaye va plus loin que l’érudit Walvoord. Non content de la proposition que l’imminence soit une aide à la purification, LaHaye affirme qu’elle est indispensable ! Voici sa description d’une vie sans l’imminence : « Au sens spirituel, je n’irais peut-être pas jusqu’à dire que je dormirais profondément, mais je m’offrirais certainement quelques défaillances, quelques petits sommes. » Il continue ainsi : « Notre Seigneur et Ses apôtres enseignèrent l’imminence aux premiers chrétiens et à nous afin de contrer les tentatives du système du monde et de Satan lui-même. »[12]

Avant d’accepter la proposition de LaHaye, posons-nous la question évidente : est-ce vrai ? Est-ce que l’imminence serait, en fait, la cheville ouvrière sur laquelle repose la sainteté ? (Vous admettrez que ce serait toute une réalisation pour une doctrine qui n’est même jamais mentionnée dans les Écritures.) En révisant le compte-rendu biblique, nous nous apercevons que la sainteté résulte d’un bon nombre de facteurs. Par exemple, dans 2 Corinthiens 6:18, on nous recommande d’être saints à cause de notre relation avec le Père. « Et je vous serai pour père, et vous me serez pour fils et pour filles, dit le Seigneur Tout-puissant. 7:1Or donc mes bien-aimés, puisque nous avons de telles promesses, nettoyons-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit perfectionnant la sanctification en la crainte de Dieu. » Et dans 1 Pierre 2:1-3, nous apprenons que « Si toutefois vous avez goûté combien le Seigneur est bon, » nous devons donc renoncer à « toute malice, et de toute fraude, de dissimulations, d’envies et de toutes médisances. » Ce que nous ne voyons pas, cependant, c’est une quelconque indication que la sanctification provienne de la croyance en l’imminence.

Quelle est alors la véritable impulsion nous poussant à purifier nos âmes ? Est-ce la possibilité que nous soyons enlevés aujourd’hui, comme le suggère LaHaye ? Ou est-ce la certitude que nous Le verrons un jour ? Nous pensons que c’est cette dernière affirmation. Parce que le Messie a été ressuscité des morts, nous savons que nous nous présenterons devant Lui un jour. C’est à cause de cette vérité que nous purifions nos âmes, et non pas à cause de la croyance en une imminence de l’événement. Mais, à dire vrai, que l’imminence aide à la sanctification n’a, en réalité, aucun rapport. Car, même si la sanctification s’accroissait de façon exponentielle à cause de la croyance, cela ne ferait pas pour autant en sorte que la Bible enseignât l’imminence.

2. Comme argument final en faveur de l’imminence, LaHaye déclare qu’elle a été le facteur déterminant derrière toutes les périodes productives de l’histoire de l’Église. « Il est malheureux d’avoir à souligner contre l’Église qu’en vingt siècles d’histoire, elle n’a mis l’accent sur l’imminence que pendant cinq siècles. Mais ceux-ci ont été les plus consacrés, l’Église y ayant gagné des âmes, développé l’esprit missionnaire en des jours spirituellement productifs. »[13] C’est une déclaration téméraire et radicale. Avant de l’accepter d’après les apparences, nous devons nous poser certaines questions. Par exemple, quel a été le fondement pour déterminer la productivité de l’Église ? Qui a décidé que l’imminence fut le facteur prédominant de ces cinq siècles de productivité ? D’autres points auraient-ils pu contribuer aussi, comme la persécution, les changements dans le gouvernement de l’Église, la Réforme, ou même le mouvement souverain de Dieu ? Bref, ça ressemble drôlement à une technique d’argumentation qu’on appelle généralisation sommaire. Or, même si cette généralisation avait quelque mérite, elle ne prouverait toujours pas que la Bible enseigne l’imminence.

La cause du Nouveau Testament contre l’imminence

Dès maintenant, il devrait nous apparaître clairement que les Écritures ne parlent JAMAIS d’un enlèvement en tant qu’événement imminent et dépourvu de signes précurseurs, à moins, bien entendu, d’employer la fausseté d’un argument basé sur le silence. Mais les problèmes de l’imminence ne s’arrêtent pas là. Ce qui la menace davantage, c’est le fait que de nombreuses Écritures semblent contredire la « doctrine ». Ces textes problématiques impliquent, soit une vaste période de temps, soit certains événements prophétisés qui doivent apparaître avant le retour du Seigneur. Voici six de ces textes :

1. La promesse du Seigneur faite à Pierre que celui-ci mourrait à un âge avancé : « En vérité, en vérité je te dis, quand tu étais plus jeune tu te ceignais, et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas. 19Or il dit cela pour marquer de quelle mort il devait glorifier Dieu ; et quand il eut dit ces choses, il lui dit : suis-moi » (Jean 21:18-19). Nous voyons ici un problème énorme pour l’imminence. Si l’enlèvement avait été présenté comme imminent, tel que le soutiennent les pré-tribbeurs, cela veut dire qu’il aurait pu survenir n’importe quand à partir du jour de la Pentecôte jusqu’à nos jours. Or, le Seigneur Lui-même a prophétisé que Pierre mourrait vieux. Cette prophétie contredit carrément la doctrine pré-trib de l’imminence en deux points vitaux :

Que l’enlèvement puisse arriver à tout moment. Un certain nombre d’années devaient s’écouler avant que Pierre devienne vieux et meure. Cela veut dire qu’au moins durant ces années intermédiaires, l’enlèvement n’aurait pu avoir lieu.

― Que l’enlèvement n’ait aucun signe avant-coureur. En se fondant sur la prophétie du Seigneur, il était impossible à l’enlèvement d’arriver avant au moins un événement futur : la mort de Pierre ! Ce qui veut évidemment dire que le Seigneur n’enseigna pas l’imminence.

Il est à mentionner que Walvoord n’essaie pas de contester les dommages que cette prophétie fait à l’imminence. Il tente seulement d’en émousser les effets en suggérant que l’Église primitive n’était probablement pas au courant de la prophétie. Il écrit : « La prophétie, telle qu’enregistrée dans Jean 21, ne fut probablement répandue dans l’Église que bien après sa mort, de toute manière, et ne constitue donc pas un obstacle à la croyance de l’imminence du retour du Seigneur pour la grande majorité des chrétiens. »[14] Maintenant, à savoir comment il est parvenu à cette conclusion, Walvoord ne souffle mot. Sans preuve concrète que l’Église était ignorante de la prophétie, nous devons présumer que Walvoord arrive à sa conclusion de manière identique à ce qu’il fait avec ses autres affirmations : par pétition de principe (en assumant d’avance que ce qu’il tente de prouver est vrai).

Proposition majeure (présumée) : L’Église croyait en l’imminence.

Proposition mineure : La prophétie du Seigneur disant que Pierre mourrait vieillard entre en conflit avec l’imminence.

Conclusion : L’Église primitive ne devait pas connaître la prophétie.

Puisque la proposition majeure ne peut pas être prouvée, il appert que le fondement de la réfutation de Walvoord ― i.e., la déclaration de l’ignorance de l’Église primitive ― provient encore une fois d’une logique fallacieuse. Qui plus est, l’hypothèse entière s’effondre face au gros bon sens. Les hommes ayant apporté la majorité de l’enseignement à l’Église, ce sont les apôtres eux-mêmes. Étant présents lorsque Jésus-Christ prononça Ses paroles à l’endroit de Pierre, il n’était pas possible qu’ils en fussent ignorants. Et il n’y a tout simplement aucune raison de penser qu’ils conspirèrent pour maintenir cachée à l’Église cette information particulière.

2. Les Paraboles qui sous-entendent un long intervalle de temps avant le retour du Seigneur. (Voir Matthieu 25:14-30, la parabole des talents ; Luc 19:11-27, la parabole des mines.) Ces passages soutiennent le contraire d’un enlèvement à tout moment.

3. Des passages variés qui impliquent que le programme de la présente époque s’étendrait sur une vaste période. Ces textes sous-entendent une longue durée de temps avant le retour du Seigneur. Encore ici, ce qui cause problème, c’est qu’un long délai est incompatible avec l’enseignement d’un enlèvement à tout moment. Voici les textes :

  • La parabole du semeur et des terrains, le grain semé dans la bonne terre donnera en retour trente, soixante, cent fois son fruit. Cela sous-entend que ça n’arrivera pas du jour au lendemain.
  • Le Royaume comparé à un grain de sénevé. Bien que minuscule au départ, il grandira, ce qui implique le passage du temps.
    Le Royaume comparé au levain. Quoique tout d’abord insignifiant, avec le temps, il s’infiltre partout.
    Le bon grain et l’ivraie, ainsi que le filet. Il faudra du temps à la croissance du bon grain et du bon poisson.
  • Matthieu 28:19-20 : la Grande Mission. C’est la commande de faire des disciples de toutes les nations. Notons que cela n’a pas été pleinement accompli après un laps de temps de près de 20 siècles.

4. Les vastes plans missionnaires de Paul, et la connaissance qu’il avait de sa mort prochaine. Comme dans la prophétie concernant Pierre, nous voyons la nécessité d’un passage du temps et un événement futur prophétisé ― la mort de Paul ― avant que l’enlèvement puisse arriver.

5. La prophétie de la destruction de Jérusalem, précédant le retour du Seigneur. (Voir Luc 21:20-24.)

6. Les signes spécifiques de l’Avènement du Seigneur donnés dans le Discours du Mont des Oliviers (Voir Matthieu 24:1 à 25:30.)

La réaction pré-trib face aux textes problématiques

Considérant ce qui est en jeu ― la viabilité de l’enlèvement pré-tribulationsite ― les pré-tribbeurs trouvent fort peu à rétorquer contre ces textes problématiques. Walvoord dit simplement que « la plupart des difficultés soulevées par les post-tribulationistes se dissipent après examen. » Pourtant, ses maigres commentaires sur ces textes sont bien loin de constituer un examen. Sur la question du Seigneur prophétisant la mort de Pierre, Walvoord observe : « Pierre était dans la fleur de l’âge au moment de la prophétie de Jean 21:18-19. » En ce qui regarde les paraboles impliquant une longue période de temps avant le retour du Seigneur, il n’avait que ceci à dire : « La longue période illustrée par les paraboles pourrait certainement cadrer dans la doctrine de l’imminence. Une longue période, pour un voyage, peut n’occuper que quelques années, selon ce que pouvaient déterminer les chrétiens du premier siècle. »[15] ce qui est évident pour tous, c’est que ces pauvres observations ne font rien pour « dissiper » les difficultés créées par ces textes problématiques. En réalité, que Pierre ait été dans la fleur de l’âge n’a pas grand rapport ; que le Seigneur n’ait été parti que pour quelques années est aussi sans rapport. Ce qui compte, c’est que les Écritures démontrent que, pour un certain temps du moins, un enlèvement imminent relevait de l’impossibilité la plus complète.

Le meilleur indice de la force de ces textes à problèmes réside sans aucun doute dans le fait que Walvoord a choisi de ne pas les confronter directement. À la place, il tente de les rendre diffus en nous réaffirmant que « la plupart des obstacles surgissant au premier siècle devant un Avènement à tout moment du Seigneur n’existent plus. »[16] Puis, il sort de son sac deux défenses indirectes (et très créatives) en faveur de l’imminence.

Le hareng saur

Dans la première de ses défenses, Walvoord tente de faire dévier notre attention de ces textes problématiques en introduisant une question par la latérale. On connaît cette tactique sous l’appellation de hareng saur. Ici, Walvoord installe une nouvelle (et tout à fait dangereuse) ligne de pensée. D’une façon incroyable, il suggère que la cause de l’imminence devrait tourner autour de ce que les croyants du premier siècle pensaient de la doctrine ! Il écrit : « La question est de savoir si les chrétiens du premier siècle croyaient et enseignaient le retour imminent de Christ en ce sens qu’Il pouvait survenir à tout moment. »[17] Que Walvoord s’essaie à ce genre particulier d’argument est pour ainsi dire inexplicable. Nous disons cela parce que, antérieurement dans le même livre, il vient à la conclusion qu’il est impossible de dire ce que les premiers chrétiens croyaient de l’imminence ! Concernant les premiers écrits des chrétiens à ce sujet, Walvoord déclare : « Il arrivait fréquemment que les écrivains mêmes qui semblaient sous-entendre l’imminence détaillaient plus tard des événements devant précéder l’Enlèvement et le Second Avènement du Christ. Au mieux, la situation est confuse. »[18] Mais malgré cette observation, Walvoord choisit d’ignorer les implications de la prophétie du Seigneur à l’endroit de Pierre (à propos de laquelle il n’y a aucune confusion), et il suppose plutôt que les chrétiens du premier siècle croyaient et enseignaient la doctrine de l’imminence ― conclusion de laquelle il a déjà admis qu’elle de peut être certaine !

Il est clair que cet « hareng saur » doit être ignoré. Il est grotesque de prétendre que ce que les premiers chrétiens pensaient et enseignaient à propos de l’imminence devait être le facteur déterminant. Tout ce qui compte, c’est ce que disent les Écritures. Et sur ce point, les textes problématiques vont fortement à l’encontre de cette doctrine.

Voici l’imminence-légère

La seconde manœuvre utilisée par Walvoord est plus ingénieuse. Bien que ce dernier admette qu’il y a des textes qui soulèvent des difficultés contre la doctrine de l’imminence, il déclare : « La plupart des obstacles surgissant au premier siècle devant un Avènement à tout moment du Seigneur n’existent plus. Une longue période s’est écoulée ; Pierre et Paul sont retournés au Seigneur ; seuls les signes spécifiques de Matthieu 24 à 25 restent à accomplir. »[19]

Cet argument est une véritable coquille vide théologique. Sans préavis, Walvoord retire le concept de l’imminence qu’il avait, jusqu’ici, laborieusement défendu. Puis il le remplace subrepticement par une nouvelle proposition. Maintenant, il cherche à établir qu’à un certain moment indéterminé, le retour du Seigneur devint (ou peut-être deviendra) imminent ! Grâce à une simple petite analyse, il apparaît que les deux propositions sont aussi différentes que le jour et la nuit. Dans le but de dissimuler ce flagrant manque de considération, cependant, la nouvelle version est encore appelée « imminence ». (Pour éviter la confusion, nous allons nommer ce nouveau modèle « imminence-légère »). Lorsque Walvoord prétend que les difficultés d’un retour imminent ont été résolus, soit par le passage du temps, soit par les événements, il écarte allègrement les points mêmes qui définissaient l’imminence ! De plus, la nouvelle mouture doctrinale qu’il refile à sa place est un pur non-sens. Cela s’avère aussi vide que de dire : Lorsque tous les signes nécessaires auront été accomplis, aucun autre signe ne sera exigé. Nous serons d’accord pour dire que si c’est tout ce qui reste de la doctrine de l’imminence, le concept est rendu sans valeur.

En passant, quand les enseignants pré-tribs parlent d’imminence, plus souvent qu’autrement, c’est de ce dernier concept léger dont ils parlent. Ça peut être démontré dans leurs enseignements sur les « signes des temps ». Walvoord écrit : « Tous les domaines de la prophétie se combinent en un témoignage unifié pour montrer que l’histoire prépare notre génération pour les temps de la fin. Dans chacune des sphères de la prophétie, on peut compiler une liste de contrôle chronologique des événements prophétiques importants. Dans chaque liste touchant l’Église, les nations ou Israël, les événements de l’histoire indiquent clairement que le monde se tient prêt en vue de l’enlèvement de l’Église… »[20] Autrement dit, Walvoord sous-entend qu’assez de signes sont maintenant accomplis pour que, peut-être à ce moment-ci, l’enlèvement puisse être considéré imminent ! Une telle pratique bat sans aucun doute en brèche la définition originale de l’imminence.

Peut-être vous demanderez-vous pourquoi les pré-tribbeurs accordent autant d’importance à une doctrine aussi absurde que celle de l’imminence-légère ? La réponse est simple. Très peu sont au courant que la définition a changé ; donc, les enseignants pré-tribs bénéficient maintenant du meilleur de deux mondes : les signes et l’imminence. Avec l’imminence-légère, ces deux concepts ne s’excluent plus mutuellement, permettant ainsi aux pré-tribbeurs de perpétuer leur pratique à long terme qui consiste à observer les signes s’accomplir les uns après les autres, tout en maintenant que l’enlèvement est (ou plutôt, sera bientôt) imminent.

Conclusion

Nous sommes de tout cœur avec Walvoord quand il insinue que, sans l’imminence, il reste peu d’espoir d’un enlèvement pré-trib. Car c’est leur meilleure chance de prouver qu’il y a deux futurs Avènements au lieu d’un seul. Malheureusement pour les pré-tribulationistes, il appert que l’imminence ne peut pas être établie en tant que doctrine biblique valide. Ne bénéficiant d’aucun appui direct des Écritures, ce qui leur reste comme ressource, c’est de bâtir une cause indirecte en faveur de la doctrine de l’imminence. Toutefois, il est clair que la tentative échoue, puisque tous les arguments se fondent sur une logique fallacieuse. Qui plus est, le gros bon sens nous dicte que le Seigneur ne transmettrait jamais une doctrine importante de telle façon qu’il nous faudrait la déduire au moyen d’une argumentation basée sur ce que ne dit pas la Bible.

En outre, on ne peut « trouver d’explications convaincantes » aux textes dits problématiques, ce qui vient brouiller complètement les Écritures avec le concept de l’imminence. En dernière analyse, la Raison #7 ne peut être considérée comme un argument valide en faveur de l’enlèvement pré-tribulationiste. Dès lors, elle doit être sommairement rejetée.

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[1] John Walvoord, The Rapture Question, p. 75.

[2] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 222.

[3] Ibidem, p. 222.

[4] John Walvoord, The Rapture Question, p. 75.

[5] Ibidem, p. 70.

[6] Tim LaHaye, No Fear the Storm, p. 14.

[7] Ibidem, p. 24.

[8] Ibidem, p. 62.

[9] Charles Ryrie, Ryrie Study Bible, p. 1808.

[10] John Walvoord, The Rapture Question, p. 75.

[11] Ibidem, p. 75.

[12] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 65.

[13] Ibidem, p. 66.

[14] John Walvoord, The Rapture Question, p. 166.

[15] Ibidem, p. 167.

[16] Ibidem, p. 166.

[17] Ibidem, p. 166.

[18] Ibidem, p. 52.

[19] Ibidem, p. 166.

[20] John Walvoord, Armageddon, pp. 199-200.