D.054 – L’ÉGLISE DE DIEU ou la pleine suffisance du nom de Jésus

 

C.-H. Mackintosh

(Traduit en 1867)

Tiré du site Internet www.bibliquest.org

1 Introduction : Dieu indique Son chemin quant à l’Église, et Il le fait dans Sa Parole

2 Ce que dit la Parole de Dieu

2.1 Matthieu 16:13-18

2.2 Matthieu 18:15-20

2.3 Actes 2:46, 47

2.4 Membre d’une église ?

2.5 Le temps actuel

2.6 Parole de Dieu ou tradition ?

3 L’Église : qu’est-elle ?

3.1 Terrain de rassemblement (« Sur ce roc »)

3.2 Centre de rassemblement (Christ)

3.3 Puissance de rassemblement (Saint-Esprit) — le ministère, l’action dans l’Église

3.4 L’autorité par laquelle l’Église se rassemble — Utilité de rassembler — Rapports entre Église et évangélisation — un clergé ?

1.       Introduction : Dieu indique Son chemin quant à l’Église, et il le fait dans Sa Parole

Dans un temps comme celui-ci, où presque chaque nouvelle idée devient le centre ou le point de ralliement de quelque nouvelle association, nous avons d’autant plus sujet de sentir combien il est précieux d’avoir des convictions divinement formées sur ce qu’est réellement l’Église de Dieu. Nous vivons dans un temps d’activité intellectuelle inaccoutumée ; et il en résulte pour nous le plus urgent besoin d’étudier la parole de Dieu avec calme et prière. Cette Parole, béni soit son Auteur, est comme un rocher au milieu de l’océan de la pensée humaine, demeurant inébranlable, malgré la fureur de la tempête et le choc incessant des vagues. Et non seulement il demeure ainsi immobile lui-même, ce rocher, mais il communique sa stabilité à tous ceux qui prennent simplement place sur lui. Quelle grâce que d’échapper ainsi aux agitations et aux secousses de l’océan orageux, et de trouver le calme et le repos sur le rocher des siècles !

C’est vraiment là une grande bénédiction. Si nous n’avions pas « la loi et le témoignage » (Ésaïe 8:20), où en serions-nous ? Où irions-nous ? Que ferions-nous ?

Quelle obscurité ! Quelle confusion ! Quelle perplexité ! Dix mille voix discordantes arrivent parfois aux oreilles, et chaque voix semble parler avec une telle autorité, que, si l’on n’est pas bien enseigné, et fondé dans la Parole, il y a grand danger d’être renversé, ou du moins bien tristement ébranlé et troublé. L’un vous dira que ceci est bien ; un autre vous dira que cela est bien ; un troisième vous déclarera que tout est bien ; et un quatrième vous affirmera que rien n’est bien. Eu égard à la question de la position ecclésiastique, vous rencontrerez des chrétiens qui vont ici ; d’autres qui vont là ; quelques-uns qui vont partout ; et quelques-uns encore qui ne vont nulle part.

Or, dans de telles circonstances, qu’y a-t-il à faire ? Il est impossible que tout soit bien. Et pourtant il y a, pour sûr, quelque chose de bien. Il ne se peut que nous soyons obligés de vivre dans l’erreur, dans les ténèbres ou dans l’incertitude. « Il y a un sentier », béni soit Dieu, quoique « l’oiseau de proie ne l’ait point connu, et que l’œil du vautour ne l’ait point aperçu ». « La bête fauve ne l’a pas foulé, le lion ne l’a pas traversé ». Où est cette voie sûre et bénie ? Écoutez la réponse divine : « Voici, la crainte du Seigneur, c’est la sagesse, et se détourner du mal, c’est l’intelligence » (Job 28:28).

Qu’ainsi donc, dans la crainte du Seigneur, à la lumière de sa vérité infaillible, et dans l’humble dépendance de l’enseignement de son Saint-Esprit, nous procédions à l’examen du sujet indiqué en tête de cet écrit ; et qu’il nous soit donné de ne point nous confier dans nos pensées et dans les pensées d’autrui, afin de nous soumettre sincèrement à être enseignés de Dieu seul.

Or, pour traiter utilement le grand et important sujet de l’Église de Dieu, nous avons, d’abord, à établir un fait ; et, en second lieu, à poser une question. Le fait est celui-ci : Il y a une Église de Dieu sur la terre. La question est : Qu’est-ce que cette Église ?

2. Ce que dit la Parole de Dieu

Voyons donc premièrement le fait. Il existe sur la terre quelque chose qui s’appelle et qui est l’Église de Dieu. C’est un fait très important assurément : Dieu a une Église sur la terre. Ce que j’entends par-là ne se rapporte à aucune organisation purement humaine, telle que l’église grecque, l’église de Rome, l’église anglicane, l’église d’Écosse ; ni à aucun des systèmes variés, issus d’elles, formés et façonnés par la main de l’homme, et soutenus par les ressources de l’homme. J’ai en vue simplement cette Église, qui est réunie par le Saint-Esprit, autour de la Personne du Fils de Dieu, pour adorer Dieu le Père, et avoir communion avec Lui. Notre capacité pour reconnaître et apprécier cette Église est une tout autre affaire, et dépendra de notre spiritualité, du dépouillement de nous-mêmes, de notre volonté brisée, de notre soumission enfantine à l’autorité de l’Écriture Sainte. Si nous commençons nos recherches au sujet de l’Église de Dieu ou de ce qui peut en être l’expression avec des esprits remplis de préjugés, de pensées préconçues et de prédilections personnelles ; ou si, dans nos recherches, nous recourons à la lumière vacillante des dogmes, des opinions, et des traditions des hommes, nous pouvons être parfaitement sûrs que nous n’arriverons pas à la vérité. Pour reconnaître l’Église de Dieu, il nous faut être exclusivement enseignés par la Parole de Dieu, et conduits par l’Esprit de Dieu ; car ce qui est dit des enfants de Dieu, on peut le dire aussi de l’Église de Dieu : « Le monde ne la connaît pas ».

En conséquence, si nous sommes, en quelque manière que ce soit, gouvernés par l’esprit du monde ; si nous désirons exalter l’homme ; si nous cherchons à nous recommander nous-mêmes auprès des hommes ; si nous avons surtout à cœur d’atteindre ce qui nous paraît des plus attrayants, savoir, une position honorable qui pourtant serait en piège à notre âme, nous pouvons tout aussi bien abandonner sur-le-champ nos recherches sur le sujet de l’Église de Dieu, et chercher notre refuge dans celle des formes de l’organisation humaine qui se recommande le plus à nos pensées, ou à nos convictions intimes.

De plus, si tout notre objet consiste à trouver une association religieuse, où la Parole de Dieu soit lue, ou bien dans laquelle se trouvent des enfants de Dieu, nous pouvons aussitôt nous satisfaire, car il serait difficile, en effet, de trouver une section du corps professant dans laquelle l’un de ces objets ou tous deux ne fussent pas réalisés.

Enfin, si nous visons simplement à faire tout le bien que nous pouvons, sans examiner comment nous le faisons ; si per fas aut nefas[1] est notre devise, quoique nous entreprenions ; si nous sommes disposés à renverser les graves paroles de Samuel, et à dire : « Le sacrifice vaut mieux que d’obéir, et la graisse des béliers vaut mieux que de prêter l’oreille » ; alors il est plus qu’inutile pour nous de poursuivre nos investigations sur l’Église de Dieu, d’autant que cette Église ne peut être découverte et approuvée que par quelqu’un qui a appris à fuir les dix mille sentiers fleuris de la convenance humaine, et à soumettre sa conscience, son coeur, son intelligence, tout son être moral à la suprême autorité de : « Ainsi dit l’Éternel ».

En un mot donc, le disciple obéissant sait qu’il existe une Église de Dieu ; et c’est lui aussi qui sera qualifié, par grâce, pour la trouver, et pour reconnaître que sa propre place est là. Celui qui étudie avec intelligence l’Écriture sent très bien la différence qu’il y a entre un système fondé, formé et gouverné par la sagesse et la volonté de l’homme, et cette Église qui est rassemblée autour de Christ le Seigneur, et gouvernée par Lui. Que la différence est immense ! C’est justement celle qui existe entre Dieu et l’homme.

Mais on peut nous demander des preuves scripturaires du fait qu’il y a sur cette terre une Église de Dieu, et nous allons les fournir tout de suite ; car il nous sera permis de dire que, sans l’autorité de la Parole, toutes les assertions sur des points tels que celui-ci sont absolument sans valeur. Que dit donc l’Écriture ?

2.1 Matthieu 16:13-18

Notre première citation sera ce passage bien connu de Matthieu 16 : « Et Jésus, étant arrivé dans le territoire de Césarée de Philippe, interrogeait ses disciples, disant : Qui disent les hommes que je suis, moi, le Fils de l’homme ? 14Et ils répondirent : les uns disent que tu es Jean-Baptiste ; les autres Élis ; et les autres, Jérémie, ou l’un des prophètes. 15Il leur dit : Et vous, qui dites-vous que je suis ? 16Simon Pierre, prenant la parole, dit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. 17Et Jésus lui répondit : Tu es heureux, Simon, fils de Jona ; car ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux. 18Et moi, je te dis aussi que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle » (v. 13-18).

Ici, notre Seigneur annonce qu’il a le dessein de bâtir une Église, et révèle le vrai fondement de cette Église, savoir : « Christ, le Fils du Dieu vivant ». C’est un point de toute importance dans notre sujet. L’édifice est fondé sur le Roc, et ce Roc n’est pas le pauvre Pierre qui peut faillir, broncher, errer, mais CHRIST, le Fils éternel du Dieu vivant ; et chaque pierre dans cette construction participe à la vie du Roc qui est indestructible, comme étant victorieux de tout le pouvoir de l’ennemi.

2.2 Matthieu 18:15-20

De plus, un peu plus loin dans le même Évangile de Matthieu, nous arrivons à un passage également bien connu : « Si ton frère a péché contre toi, va et reprends-le entre toi et lui seul ; s’il t’écoute, tu as gagné ton frère. 16Mais s’il ne t’écoute pas, prends avec toi encore une ou deux personnes, afin que tout soit réglé sur la parole de deux ou de trois témoins. 17Que s’il ne daigne pas les écouter, dis-le à l’Église ; et s’il ne daigne pas écouter l’Église, regarde-le comme un païen et un péager. 18Je vous dis en vérité que tout ce que vous aurez lié sur la terre, sera lié dans le ciel ; et tout ce que vous aurez délié sur la terre, sera délié dans le ciel. 19Je vous dis encore, que si deux d’entre vous s’accordent sur la terre à demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux. 20Car où il y a deux ou trois personnes assemblées en mon nom, je suis là au milieu d’elles » (18:15-20).

Nous aurons occasion de rappeler encore ce passage dans la seconde division de notre sujet. Nous le citons ici simplement comme un anneau de la chaîne que donne l’Écriture, sur le fait qu’il existe une Église de Dieu sur la terre. Cette Église n’est pas un nom, une forme, une prétention, une supposition. Elle est une réalité divine, une institution de Dieu, dont elle a le sceau, et la sanction. Elle est ce à quoi on en appelle dans tous les cas d’offenses personnelles et de disputes, qui ne peuvent pas être arrangées entre les parties intéressées. Cette Église peut consister en « deux ou trois » personnes seulement — la moindre pluralité, si vous voulez ; mais alors même, elle est reconnue de Dieu et ses décisions sont ratifiées dans le ciel.

Or, nous ne devons pas nous laisser effrayer et détourner de la vérité sur ce sujet, par le fait que l’église de Rome a essayé de baser ses monstrueuses prétentions sur les deux passages que nous venons de citer. Cette église n’est pas l’Église de Dieu, bâtie sur le Rocher Christ, et rassemblée au nom de Jésus ; mais elle est une apostasie humaine, fondée sur un fragile mortel, et gouvernée par les traditions et les doctrines des hommes. Il ne faut donc pas nous laisser dépouiller de la réalité qui est de Dieu, par les contrefaçons qu’en a faites Satan. Dieu a son Église sur la terre, et nous sommes responsables de la reconnaître, et d’y trouver notre place. Ce sera difficile dans un temps de confusion comme à présent. Cela demandera un oeil simple — une volonté soumise — un esprit mortifié. Mais que le lecteur soit assuré que c’est son privilège d’avoir une certitude divine aussi bien quant à sa place dans l’Église de Dieu, que quant à ce qui se rapporte à la vérité de son propre salut par le sang de l’Agneau ; et il ne devrait pas être satisfait sans cela. Je ne serais pas content de vivre une heure sans l’assurance que je suis, en esprit et en principe, associé à l’Église de Dieu. Je dis, en esprit et en principe ; parce qu’il peut m’arriver d’être dans un endroit, où ne se trouve aucune expression locale de l’Église ; dans ce cas, je dois me contenter d’avoir communion, en esprit, avec tous ceux qui sont sur le terrain de l’Église de Dieu, et m’attendre à Lui pour qu’il me fraye le chemin de telle sorte que je puisse jouir du privilège réel d’être présent, en personne, avec son peuple pour goûter les bénédictions de son Église, aussi bien que pour en partager les saintes obligations.

Voilà ce qui simplifie étonnamment la question. Si je ne puis avoir l’Église de Dieu, je n’aurai rien sous ce rapport. Il ne me suffit pas de me rendre à une réunion religieuse, où il y a quelques chrétiens, avec l’évangile prêché et les ordonnances administrées. Il faut que je sois convaincu, par l’autorité de la Parole et de l’Esprit de Dieu, que cette réunion est, en toute vérité, rassemblée sur le principe de l’Église de Dieu et qu’elle en porte tous les traits ; autrement je ne puis la reconnaître. Je puis reconnaître les enfants de Dieu qui y sont, s’ils veulent me le permettre en dehors des barrières de leur système religieux ; mais ce système, je ne puis le reconnaître, ni le sanctionner d’aucune manière. Si je le faisais, ce serait absolument comme si j’affirmais qu’il est tout à fait indifférent que je prenne ma place dans l’Église de Dieu ou dans les systèmes de l’homme — que je reconnaisse la Seigneurie de Christ ou l’autorité de l’homme — que je m’incline devant la parole de Dieu, ou devant les opinions de l’homme.

Sans doute, plusieurs seront choqués par de telles assertions. On parlera de bigoterie, de préjugé, d’étroitesse, d’intolérance, et autres choses semblables. Mais cela ne doit pas nous chagriner beaucoup. Tout ce que nous avons à faire est d’affirmer la vérité à l’égard de l’Église de Dieu, et d’y demeurer attachés de cœur et avec énergie, à tout prix. Si Dieu a une Église — et l’Écriture le dit — en ce cas-là, je dois être là et pas ailleurs. Il est évident, chacun doit en convenir, que là où il y a plusieurs systèmes en conflit, ils ne peuvent pas tous être divins. Que dois-je faire ? Dois-je me contenter de choisir le moindre de deux maux ? Assurément non. Quoi donc ? La réponse est simple, clairement indiquée : — l’Église de Dieu ou rien. S’il se trouve là où vous demeurez une expression locale de cette Église, bien ; joignez-vous-y personnellement. Sinon contentez-vous d’être en communion spirituelle avec tous ceux qui, humblement et fidèlement, confessent et occupent cette sainte position. On pourrait prendre pour du libéralisme la disposition à tout sanctifier et à aller avec tout et avec tous. Il peut paraître très facile et très agréable d’être dans un lieu où la volonté de chacun est tolérée, et où la conscience de personne n’est exercée — où nous pouvons retenir ce qui nous plaît, dire ce qu’il nous plaît, faire ce qu’il nous plaît, aller où il nous plaît. Tout cela peut sembler très plausible — très populaire — très attrayant ; mais il y aura stérilité et amertume à la fin ; et au jour du Seigneur, tout cela sera certainement brûlé, comme du bois, du foin et du chaume qui ne peuvent subsister devant l’action de son jugement.

2.3 Actes 2:46, 47

Mais poursuivons nos preuves scripturaires. Dans les Actes des Apôtres, ou plutôt les Actes du Saint-Esprit, nous trouvons l’Église formellement établie. Un passage ou deux suffiront : « Et ils étaient tous les jours assidus au temple d’un commun accord ; et rompant le pain dans leurs maisons, ils prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur ; 47Louant Dieu, et étant agréables à tout le peuple ; et le Seigneur ajoutait tous les jours à l’Église des gens qui étaient sauvés [ou ceux qu’il épargnait] » (Actes 2:46, 47). Tel était l’ordre apostolique, simple, originel. Quand une personne était convertie, elle prenait sa place dans l’Église ; il n’y avait aucune difficulté à l’admission, il n’y avait ni sectes ni partis prétendant chacun être considéré comme une église, ayant une cause à elle, ou un intérêt particulier. Il n’y avait qu’une seule chose, et c’était l’Église de Dieu, où Il habitait, agissait et gouvernait. Ce n’était pas un système formé selon la volonté, le jugement ou même la conscience de l’homme. L’homme n’avait pas encore entrepris de faire une église. C’était l’œuvre de Dieu. C’était tout aussi exclusivement du ressort et de la prérogative de Dieu de rassembler les sauvés, que de sauver les dispersés (cf. 2.4).

2.4 Membre d’une église ?

On ne trouve nulle part dans l’Écriture l’idée d’être membre d’une église ou d’une assemblée. Tout vrai croyant est membre de l’Église de Dieu — du corps de Christ, et ne peut donc proprement pas plus être membre de quelque autre chose que mon bras ne peut être membre de quelque autre corps.

Le seul vrai terrain sur lequel les croyants peuvent se rassembler est révélé dans cette grande déclaration : « Il y a un seul corps et un seul Esprit ». Et encore : « Comme il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, ne sommes qu’un seul corps ; car nous participons tous au même pain » (Éphésiens 4:4 ; 1 Corinthiens 10:17). Si Dieu déclare qu’il n’y a qu’« un seul corps », il est contraire à sa pensée qu’il y ait plusieurs corps, sectes ou dénominations.

Or, quand même il est vrai que ce n’est pas un nombre donné de croyants, dans quelque endroit donné, qui peut être appelé : « Le corps de Christ », ou « l’Église de Dieu », toutefois ils devraient se rassembler sur le pied de ce Corps et de cette Église, et sur aucun autre pied. Nous appelons l’attention particulière du lecteur sur ce principe, qui demeure en tout temps, en tous lieux, et dans toutes les circonstances. Le fait de la ruine de l’église professante ne le touche pas. Il a été vrai depuis le jour de la Pentecôte ; il est vrai dans ce moment, et sera vrai jusqu’à ce que l’Église soit enlevée à la rencontre de son Chef et Seigneur dans les nuées, qu’ « Il y a un seul corps ». Tous les croyants appartiennent à ce corps ; et ils devraient se réunir sur ce pied, et sur aucun autre.

2.5 Le temps actuel

Pourquoi, demanderons-nous, en serait-il différemment à présent ? Pourquoi les régénérés chercheraient-ils quelque chose en dehors ou différent de l’Église de Dieu ? N’est-ce pas suffisant d’être dans l’Église de Dieu ? Est-ce que le lieu où Il habite, et agit et gouverne, n’est pas justement le lieu où tous les siens devraient être ? Assurément. Devraient-ils se contenter de quelque autre chose ? Assurément non. Nous le répétons hautement : « Cela ou rien ».

Il est vrai, hélas ! que la chute, la ruine et l’apostasie sont intervenues. La marée montante de l’erreur a emporté plusieurs des anciennes bornes de l’Église. La sagesse de l’homme et sa volonté, ou, si vous voulez, sa raison, son jugement et sa conscience ont été à l’œuvre dans les affaires ecclésiastiques, et le résultat s’en montre à nos yeux dans les sectes et les partis presque sans nombre du temps présent. Cependant, nous osons dire que l’Église est toujours l’Église, malgré toute la déchéance, l’erreur et la confusion qui en est la conséquence. La difficulté à arriver à la connaissance de l’Église peut être grande ; mais sa réalité une fois trouvée est inaltérée et inaltérable. Au temps des Apôtres, l’Église surgit hardiment, laissant derrière elle la région ténébreuse du judaïsme d’un côté, et du paganisme de l’autre. Il était impossible de s’y méprendre ; elle était là comme une grande réalité ! une compagnie d’hommes vivants, rassemblés, habités, gouvernés et dirigés par le Saint-Esprit de sorte que, s’il entrait quelque incrédule ou quelque ignorant, il était convaincu par tous, et forcé de reconnaître que Dieu était là (lisez avec soin 1 Corinthiens 12 et 14).

Ainsi, dans l’Évangile, notre Seigneur révèle son dessein de bâtir une Église. Cette Église nous est historiquement présentée dans les Actes des Apôtres. Puis, quand nous en venons aux épîtres de Paul, nous le voyons s’adresser à l’Église, en sept lieux distincts, savoir à Rome, à Corinthe, en Galatie, à Éphèse, à Philippes, à Colosses et à Thessalonique ; et finalement à l’ouverture du livre de l’Apocalypse, nous avons des épîtres à sept Églises distinctes. Or, dans tous ces endroits, l’Église de Dieu était une chose évidente, palpable, réelle, établie et maintenue par Dieu lui-même. Ce n’était pas une organisation humaine, mais une institution divine — un témoignage — un chandelier pour Dieu dans chaque endroit.

Voilà autant de preuves scripturaires du fait que Dieu a sur la terre une Église réunie, habitée et gouvernée par le Saint-Esprit, qui est le seul et vrai Vicaire de Christ sur la terre. L’Évangile, prophétiquement, annonce l’Église ; les Actes, historiquement, présentent l’Église ; et les Épîtres, formellement, s’adressent à l’Église. Tout cela est clair. Et qu’on ait soin de remarquer que, sur ce sujet, nous ne voulons prêter l’oreille qu’à la voix de l’Écriture Sainte. Que la raison ne parle pas, car nous ne la reconnaissons pas. Que la tradition n’élève pas la voix, car nous n’en faisons aucune espèce de cas. Que la convenance ou ce qui paraît expédient ne s’attende pas à ce que nous lui accordions aucune attention. Nous croyons à la pleine suffisance des Saintes Écritures — elles suffisent pour rendre l’homme de Dieu accompli — pour le rendre parfaitement accompli pour toute bonne oeuvre (2 Timothée 3:16, 17). La parole de Dieu est suffisante ou elle ne l’est pas. Nous la croyons amplement suffisante pour tout ce qui est nécessaire à l’Église de Dieu. Il ne peut en être autrement, si Dieu en est l’Auteur. Il nous faut nier la divinité de la Bible ou admettre sa suffisance. Il n’y a pas de milieu ; il est impossible que Dieu ait écrit un livre insuffisant, imparfait.

2.6 Parole de Dieu ou tradition ?

C’est là un principe bien sérieux en rapport avec notre sujet. Plusieurs des écrivains protestants ont, en attaquant le papisme, maintenu la suffisance et l’autorité de la Bible ; mais il nous paraît clair qu’ils sont toujours en défaut quand leurs opposants retournent leur attaque contre eux et leur demandent une preuve, tirée de l’Écriture, à l’appui de maintes choses sanctionnées et adoptées par les congrégations protestantes. Il y a beaucoup de choses reçues et pratiquées dans l’Établissement national et dans les autres Communautés protestantes, qui manquent de sanction dans la Parole ; et quand les rusés et intelligents défenseurs du papisme ont attiré l’attention sur ces choses, et demandé sur quelle autorité biblique elles se fondaient, la faiblesse du protestantisme a été mise en évidence d’une manière frappante. Si nous admettons un instant que, sur quelque point, il nous faut avoir recours à la tradition et à la convenance, qui entreprendra alors d’en déterminer la limite ? S’il est permis, en quoi que ce soit, de s’écarter de l’Écriture, jusqu’où pouvons-nous aller dans cette direction ? Si l’on admet, en quelque chose, l’autorité de la tradition, qui doit en fixer l’extension ? Si nous quittons le sentier étroit et bien tracé de la révélation divine, et que nous entrions dans le champ vaste et inextricable de la tradition humaine, est-ce qu’un homme n’a pas, autant qu’un autre, le droit d’y choisir ce qu’il veut ? Bref, il est de toute impossibilité de faire face aux adhérents du catholicisme romain sur un autre terrain que celui sur lequel l’Église de Dieu prend position, savoir, la pleine suffisance de la Parole de Dieu, du nom de Jésus et de la puissance du Saint-Esprit. Telle est, Dieu en soit béni, la position inexpugnable occupée par son Église ; et quelque faible et méprisable que puisse être cette Église aux yeux du monde, nous savons, car Christ nous l’a dit, que « les portes du séjour des morts ne prévaudront pas contre elle ». Ces portes-là prévaudront certainement contre tout système humain — contre toutes ces corporations et ces associations que les hommes ont érigées. Et jamais jusqu’ici, ce triomphe du séjour des morts n’a été rendu plus terriblement manifeste, que dans le cas de l’église de Rome elle-même, quoiqu’elle ait arrogamment formulé la prétention de faire de cette déclaration de notre Seigneur le boulevard de sa force. Rien ne peut résister au pouvoir des portes du séjour des morts, si ce n’est cette Église, qui est bâtie sur « la Pierre vivante » ; et l’expression locale de cette Église peut être « deux ou trois assemblés au nom de Jésus », une pauvre, faible, misérable poignée — les balayures de la terre, et le rebut de tous.

Il est bon d’être au clair et décidé sur ce sujet. La promesse du Christ ne peut jamais manquer. Béni soit son Nom, Il est descendu au plus bas point possible où son Église puisse être réduite, même à « deux ». Qu’Il est miséricordieux ! Qu’Il est semblable à Lui-même ! Il attache toute la dignité — toute la valeur — toute l’efficacité de son Nom divin et immortel à un obscur petit nombre, assemblé autour de Lui-même. Il doit être bien évident pour l’entendement spirituel, que le Seigneur Jésus, en parlant de « deux ou trois », ne pensait pas à ces vastes systèmes qui ont surgi dans les jours anciens, au Moyen Âge, et au temps moderne, en Orient et en Occident ; comptant leurs adhérents et leurs fauteurs, non par « deux ou trois », mais par royaumes, par provinces et par paroisses. Il est bien clair qu’un royaume baptisé, et « deux ou trois » âmes vivantes, assemblées au Nom de Jésus, ne signifient et ne peuvent signifier la même chose. La chrétienté baptisée est une chose, et l’Église de Dieu en est une autre. Nous verrons bientôt ce qu’est celle-ci, et nous déclarons ici qu’elles ne sont pas et ne peuvent être la même chose. On les confond constamment, bien qu’il n’existe pas deux choses qui puissent être plus distinctes.

3. L’Église : qu’est-elle ?

En traitant cette question : qu’est-ce que l’Église de Dieu ? pour donner de la clarté et de la précision à nos pensées, nous considérerons les quatre points suivants :

• Premièrement, quel est le terrain sur lequel l’Église se réunit ?

• En second lieu, quel est le centre autour duquel l’Église se réunit ?

• En troisième lieu, quelle est la puissance par laquelle l’Église se réunit ?

• En quatrième lieu, quelle est l’autorité d’après laquelle l’Église se réunit ?

3.1 Terrain de rassemblement (« Sur ce roc »)

Premièrement donc, quant au terrain sur lequel l’Église de Dieu se réunit, c’est, en un mot, le salut, ou la vie éternelle. Nous n’entrons pas dans l’Église en vue d’être sauvés, mais comme étant sauvés. La parole est : « Sur ce roc je bâtirai mon Église ». Il ne dit pas « sur mon Église je bâtirai le salut des âmes ». Un des dogmes dont Rome se glorifie est celui-ci : « Hors de l’Église point de salut ». Oui, mais nous pouvons aller plus profond et dire : « En dehors du vrai Roc, il n’y a pas d’Église ». Ôtez le Rocher, et vous n’avez rien qu’erreur et corruption. Quelle misérable tromperie, que de penser d’être sauvé par cela ! Grâces à Dieu, il n’en est pas ainsi. Nous n’arrivons pas à Christ par l’Église, mais à l’Église par Christ. Renverser cet ordre, c’est déplacer Christ entièrement, et n’avoir ainsi ni le Roc, ni l’Église, ni le salut. Nous rencontrons Christ comme un Sauveur vivifiant, avant que nous ayons quoi que ce soit à faire avec l’Église ; de là vient que nous pourrions posséder la vie éternelle, et jouir pleinement du salut, quand même il n’existerait pas une Église de Dieu sur la terre.

Nous ne pouvons pas être trop simples en saisissant cette vérité, dans un temps comme celui-ci, où les prétentions cléricales s’élèvent si haut. L’église, faussement ainsi nommée, ouvre son sein avec une tendresse trompeuse, et invite les pauvres âmes chargées de péchés, fatiguées du monde et accablées, à y prendre leur refuge. Avec une perfide libéralité, elle ouvre la porte de ses trésors, et les met à la disposition des âmes dénuées et gémissantes. Et vraiment ces ressources ont un attrait puissant pour ceux qui ne sont pas sur « le Roc ». Il y a une sacrificature avec ordination, qui prétend se rattacher, par une ligne non interrompue, aux Apôtres. Hélas ! qu’ils sont différents les deux bouts de la ligne ! — Il y a un sacrifice continuel. Hélas ! un sacrifice sans effusion de sang et par conséquent sans valeur (Hébreux 9:22). — Il y a un splendide rituel. Hélas ! il tire son origine des ombres d’un temps passé — ombres qui ont été pour toujours remplacées par la Personne, l’œuvre et les offices du Fils éternel de Dieu. Son Nom sans égal soit adoré à jamais !

Le croyant a une réponse très concluante à toutes les prétentions et les promesses du système romain. Il peut dire qu’il a trouvé son tout dans un Sauveur crucifié et ressuscité. Qu’a-t-il affaire du sacrifice de la messe ? Il est lavé dans le sang de Christ. Qu’a-t-il affaire d’un pauvre prêtre pécheur et mortel qui ne peut se sauver lui-même ? Il a le Fils de Dieu pour son sacrificateur. Qu’a t-il affaire d’un pompeux rituel avec tous ses imposants accessoires ? Il rend son culte en esprit et en vérité, dans l’intérieur du saint des saints, où il entre avec assurance par le sang de Jésus.

Et ce n’est pas uniquement avec le catholicisme romain que nous avons affaire en développant notre premier point. Nous craignons qu’il n’y ait, à part des catholiques romains, des milliers de gens qui, dans leurs cœurs, regardent à l’Église, sinon pour le salut, au moins comme si elle était un pas pour y arriver. De là l’importance de bien voir que le terrain sur lequel l’Église de Dieu se réunit est le salut ou la vie éternelle ; de sorte que, quel que soit l’objet de cette Église, il n’est très certainement pas de procurer le salut à ses membres, vu que tous ses membres sont sauvés avant qu’ils en franchissent le seuil. L’Église de Dieu est une maison de délivrance d’un bout à l’autre. Fait béni ! Elle n’est pas une institution établie dans le dessein de pourvoir au salut des pécheurs, ni même de pourvoir à leurs besoins religieux. Elle est un corps vivant, sauvé, formé et assemblé par le Saint-Esprit, afin de donner à connaître aux principautés et aux autorités dans les lieux célestes, la sagesse si diverse de Dieu, et pour déclarer à tout l’univers la parfaite suffisance du Nom de Jésus.

Or, le grand ennemi de Christ et de l’Église sait bien quel grand et puissant témoignage l’Église de Dieu est appelée et destinée à rendre sur la terre ; c’est pourquoi il déploie toute son énergie infernale pour écraser ce témoignage de toute manière possible. Il hait le nom de Jésus, et tout ce qui tend à glorifier ce Nom. De là vient son ardente opposition à l’Église comme un tout, et à chaque expression locale de l’Église, en quelque lieu qu’elle puisse exister. Il n’a pas d’objection contre un simple établissement religieux, érigé dans le but de pourvoir aux besoins religieux de l’homme, établissement maintenu par le gouvernement ou par des dons volontaires. Vous établirez ce que vous voudrez. Vous associerez ce que vous voudrez. Vous serez ce que vous voudrez ; quelque chose et tout pour Satan, excepté l’Église de Dieu ; car c’est là ce qu’il hait cordialement, et cherchera par tous les moyens en son pouvoir à noircir et à ruiner. Mais ces accents consolateurs de Christ le Seigneur frappent avec une force divine l’oreille de la foi : « Sur ce Roc je bâtirai mon Église, et les portes du séjour des morts ne prévaudront pas contre elle ».

3.2 Centre de rassemblement (Christ)

Ceci nous conduit naturellement au second point, quel est le centre autour duquel se réunit l’Église de Dieu ? Le centre est Christ — la pierre vivante, ainsi que nous lisons dans la première épître de Pierre (2:4, 5) : « En vous approchant de lui ; qui est la pierre vivante rejetée des hommes, mais choisie de Dieu, et précieuse ; 5Vous aussi, comme des pierres vivantes, vous êtes édifiés, pour être une maison spirituelle, une sacrificature sainte, afin d’offrir des sacrifices spirituels agréables à Dieu, par Jésus-Christ. »

C’est donc autour de la personne d’un Christ vivant que l’Église de Dieu est réunie. Ce n’est pas autour d’une doctrine, quoique vraie ; ni autour d’une ordonnance, quoique importante ; mais autour d’une Personne divine, vivante. C’est ici un point capital et vital qui doit être saisi distinctement, retenu fermement, fidèlement et constamment retenu et réalisé. « En vous approchant de lui ». Il n’est pas dit : « En vous approchant d’elle ». Nous ne nous approchons pas d’une chose, mais d’une Personne. « Sortons donc hors du camp, pour aller à lui » (Hébreux 13:13). Le Saint-Esprit nous conduit uniquement à Jésus. Rien en deçà ne profitera. On peut parler de se joindre à une église, de devenir membre d’une congrégation, de s’attacher à un parti, à une cause ou à un intérêt. Toutes ces expressions tendent à obscurcir et à brouiller l’entendement et à cacher de devant nos yeux l’idée divine de l’Église de Dieu. Ce n’est pas notre affaire de nous associer à quelque chose. Quand Dieu nous a convertis, Il nous a associés, par son Esprit, à Christ, et cela devrait être assez pour nous. Christ est le seul centre de l’Église de Dieu.

Et n’est-Il pas suffisant, demanderons-nous ? N’est-ce pas bien assez pour nous d’être « unis au Seigneur » (1 Corinthiens 6:17) ? Pourquoi y ajouter quelque chose ?

« Car où il y a deux ou trois personnes assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’elles » (Matthieu 18:20). Que nous faudrait-il de plus ? Si Jésus est au milieu de nous, pourquoi penserions-nous à établir un président humain ? — Pourquoi ne pas l’admettre, Lui, d’une manière unanime et cordiale à prendre le siège du président, et ne pas nous soumettre humblement à Lui en toutes choses ? Pourquoi élever une autorité humaine, sous une forme ou sous une autre, dans la maison de Dieu ? Mais c’est ce qui se fait, et il est bon de s’expliquer clairement là-dessus. L’homme est établi dans ce qui professe être l’Église. Nous voyons l’autorité humaine exercée dans cette sphère, où l’autorité divine seule devrait être reconnue. Il importe peu, quant au principe fondamental, que ce soit un pape, un pasteur, un prêtre ou un président. C’est un homme établi à la place de Christ. Ce peut être le pape nommant un cardinal, un légat ou un évêque pour sa sphère d’œuvre ; ou ce peut être un président désignant un homme pour exhorter ou prier pendant dix minutes. Le principe est un et le même. C’est l’autorité humaine agissant dans cette sphère où la seule autorité de Dieu devrait être reconnue. Si Christ est au milieu de nous, nous pouvons compter sur Lui pour toute chose.

Or en disant cela nous prévoyons une objection fort probable, de la part des défenseurs de l’autorité humaine : « Comment, diront-ils, une assemblée pourrait-elle jamais marcher sans quelque présidence humaine ? Ne serait-on pas conduit à toute sorte de confusion et de désordre ? Cela n’ouvrirait-il pas la porte à ce que chacun, même sans être doué ni qualifié, pût s’imposer à l’Église ? N’aurions-nous pas des hommes se levant en toute occasion et nous tourmentant de leur vain babil et de leur fatigante présomption ? »

Notre réponse est très simple : Jésus est tout ce qu’il nous faut. Nous pouvons compter sur Lui pour garder l’ordre dans sa maison. Nous nous sentons beaucoup plus en sûreté dans sa bonne et puissante main qu’entre les mains du président humain le plus habile. Nous avons tous les dons spirituels accumulés en Jésus. Il est la source de toute autorité et de tout ministère. « Il a en main les sept étoiles ». Confions-nous en Lui, et il sera pourvu à l’ordre de notre Église, aussi parfaitement qu’au salut de nos âmes. C’est justement la raison qui nous a fait, dans le titre de cette brochure, ajouter les mots : « La pleine suffisance du Nom de Jésus » à ceux-ci : « l’Église de Dieu ». Nous croyons que le Nom de Jésus est réellement suffisant, non seulement pour le salut personnel, mais pour tous les besoins de l’Église — pour le culte, la communion, le ministère, la discipline, le gouvernement, pour tout, en un mot. En l’ayant, Lui, nous avons tout et en abondance.

C’est là la vraie moelle et la substance de notre théorie. Notre seul but est d’exalter le Nom de Jésus ; et nous croyons qu’il a été déshonoré dans ce qui s’appelle sa maison. Il a été détrôné et l’autorité de l’homme a été établie. En vain il accorde un don pour le service ; le possesseur de ce don n’ose pas l’exercer sans le sceau, la sanction et l’autorisation de l’homme. Et non seulement cela, mais si l’homme trouve à propos de donner son sceau, sa sanction et son autorisation à quelqu’un, ne possédât-il pas même un atome de don spirituel — oui, cela peut-être, pas même un atome de vie spirituelle — il est néanmoins un ministre reconnu. En résumé, l’autorité de l’homme, sans un don de Christ, fait d’un homme un ministre ; tandis qu’un don de Christ sans l’autorité de l’homme ne le fait pas. Si ce n’est pas là un déshonneur fait au Seigneur Christ, qu’est-ce donc ?

Lecteur chrétien, arrêtez-vous ici et pesez très sérieusement ce principe de l’autorité humaine. Nous confessons que nous désirons beaucoup que vous alliez jusqu’à sa racine, et que vous le jugiez à fond, à la lumière de l’Écriture Sainte et de la présence de Dieu. Ce principe est, soyez-en sûr, le grand point de distinction entre l’Église de Dieu et tout système humain de religion sous le soleil. Si vous examinez tous ces systèmes, depuis le romanisme jusqu’à la forme la plus raffinée d’association religieuse, vous trouverez partout l’autorité de l’homme reconnue et demandée. Avec celle-ci vous pouvez fonctionner, sans elle vous ne le devez pas. Au contraire, dans l’Église de Dieu, un don de Christ, uniquement, fait d’un homme un ministre, à part de toute autorité humaine. « Paul, apôtre, non de la part des hommes, ni par un homme, mais par Jésus-Christ, et Dieu le Père, qui l’a ressuscité des morts » (Galates 1:1). Voilà le grand principe du ministère dans l’Église de Dieu.

Or si le romanisme est mis au même rang que tous les autres systèmes religieux du jour, il est bien entendu, une fois pour toutes, que c’est seulement par rapport au principe de l’autorité du ministère. Dieu nous garde de penser à assimiler un système qui exclut la Parole de Dieu, et enseigne l’idolâtrie, le culte des saints et des anges, et une masse d’erreurs et de superstitions grossières et même abominables, de penser à assimiler ce système à ceux où la Parole de Dieu est haut élevée, et où plus ou moins de vérité scripturaire est répandue. Rien ne peut être plus loin de nos pensées. Nous croyons que le papisme est le chef-d’œuvre de Satan en fait de système religieux, bien que plusieurs enfants de Dieu y aient été, et y soient encore enveloppés.

À cette occasion, nous tenons à déclarer très explicitement que nous croyons que pareillement des saints de Dieu se trouvent dans toute communauté ou congrégation protestante, soit comme ministres, soit comme simples fidèles ; et que le Seigneur les emploie de plusieurs manières — bénit leur oeuvre, leur service et leur témoignage personnel.

Enfin, nous devons déclarer aussi que nous ne voudrions pas remuer un doigt pour toucher aucun de ces systèmes. Ce n’est pas avec les systèmes que nous avons affaire. Le Seigneur s’en occupera. Notre affaire est avec les saints dans ces systèmes, pour chercher, par toute action scripturaire et spirituelle, à les en retirer et à les amener à prendre leur vraie position dans l’Église de Dieu.

Cela dit en vue de prévenir toute méprise, nous revenons avec une nouvelle force à notre principe, savoir que le fil de l’autorité humaine court à travers tous les systèmes religieux dans la chrétienté, et que, en bonne vérité, il n’existe pas la largeur d’un cheveu d’un terrain conséquent, entre l’église de Rome et l’Église de Dieu. Nous croyons qu’une âme qui cherche sincèrement la vérité, en sortant des ténèbres du paganisme, ne peut point s’arrêter jusqu’à ce qu’elle se trouve dans la lumière claire et bénie de l’Église de Dieu. Celui qui cherche mettra peut-être des années à parcourir l’espace intermédiaire. Ses pas seront lents et mesurés ; mais si seulement il suit la lumière en simplicité, avec sincérité et piété, il ne trouvera pas de repos entre ces deux extrêmes. L’Église de Dieu est la vraie place de tous les enfants de Dieu. Hélas ! ils n’y sont pas tous ; mais c’est uniquement à leur détriment et au déshonneur de notre Seigneur. Ils devraient être à cette place, non seulement parce que Dieu y est, mais parce que c’est là qu’Il est admis à agir et à gouverner.

Ce motif est de toute importance, d’autant qu’on peut vraiment dire : Dieu n’est-il pas partout ? et n’agit-il pas en divers lieux ? Sans doute, Il est partout, et agit au milieu de l’erreur et du mal palpables. Mais on ne L’admet pas à gouverner dans les systèmes des hommes, vu que l’autorité de l’homme y est réellement suprême, comme nous l’avons déjà fait voir. En outre, si le fait que Dieu convertit et bénit les âmes dans un système, est une raison pour nous d’y être, alors nous devrions être dans l’église de Rome, car combien de gens ont été convertis et bénis dans cet affreux système ! Même dans le récent réveil, nous avons entendu parler de personnes frappées dans des chapelles catholiques romaines. Qui prouve trop ne prouve rien du tout ; aussi ne peut-on baser aucun argument sur le fait que Dieu opère dans un endroit. Il est Souverain et peut agir où il Lui plaît. Nous devons être soumis à son autorité et travailler là où Il nous a commandé de le faire. Mon Maître peut aller là où il Lui plaît, mais il me faut aller où Il m’a dit d’aller.

Mais quelqu’un demandera : N’y a-t-il pas danger que des hommes incompétents imposent leur ministère à l’Église de Dieu ? Et dans cette éventualité, où est la différence entre cette Église et les systèmes des hommes ? Nous répondrons : Assurément, ce danger existe. Mais alors une telle chose arriverait en dépit, non en vertu du principe. Cela fait toute la différence. Hélas ! hélas ! nous voyons souvent debout, au milieu de nos assemblées, des hommes que le sens commun, sans parler de spiritualité, devrait faire rester assis. Nous nous sommes souvent arrêtés à regarder avec étonnement quelques frères que nous avons entendus s’efforçant d’agir comme ministres dans l’Église. Nous avons parfois eu l’idée qu’une certaine classe d’ignorants, aimant fort à s’entendre parler, considéraient l’Église comme une sphère où ils pouvaient aisément figurer sans travail et sans études quelconques.

Tout cela est affreux et très humiliant. Que personne ne s’imagine que, tout en luttant pour la vérité de l’Église de Dieu, nous ignorions ou oubliions les écueils et les épreuves, auxquels cette Église est exposée. Loin de là. Personne ne pourrait, comme nous, avoir passé vingt-huit ans sur ce terrain, sans avoir le sentiment pénible de la difficulté de le maintenir. Mais alors les épreuves mêmes, les dangers et les difficultés ne se montrent que comme autant de preuves — pénibles, si vous voulez, mais preuves de la vérité de la position ; et n’y eût-il d’autre remède qu’un appel à l’autorité humaine — un établissement de l’homme à la place de Christ — un retour aux systèmes mondains, nous prononcerions sans hésitation que le remède serait beaucoup plus mauvais que le mal. Car si nous en venions jamais à adopter ce remède, cela ne manifesterait autre chose que les plus fâcheux symptômes du mal, savoir, le refus de mener deuil sur le mal, dont, au contraire, on se vanterait comme étant les fruits d’un prétendu ordre.

Mais, Dieu soit béni, il y a un remède. Quel est-il ? « Je suis là au milieu d’eux ». Cela suffit. Ce n’est pas : « Il y a un pape, un prêtre, un ministre ou un président au milieu d’eux, à leur tête, dans le fauteuil ou dans la chaire ». Pas l’idée d’une telle chose d’un bout à l’autre du Nouveau Testament. Même dans l’Église de Corinthe, où régnaient la confusion et le désordre les plus graves, l’apôtre inspiré ne suggère jamais une chose telle qu’un président humain sous quelque nom que ce soit. « Car Dieu n’est point pour la confusion, mais pour la paix. Comme on le voit dans toutes les Églises des saints » (1 Corinthiens 14:33). Dieu était là pour maintenir l’ordre. On devait regarder à Lui, non à un homme sous un titre quelconque. Établir l’homme pour maintenir l’ordre dans l’Église de Dieu, c’est pure incrédulité, c’est une insulte manifeste à la Présence Divine.

On nous a souvent demandé de citer l’Écriture à l’appui de l’idée d’une présidence divine dans l’Église. À cela nous répondons : « Je suis là » ; et : « Car Dieu n’est point pour la confusion ». Sur ces deux piliers, n’en eussions-nous pas davantage, nous pouvons avec succès étayer la glorieuse vérité de la présidence divine — vérité qui doit sauvegarder tous ceux qui la reçoivent et la tiennent de Dieu — et les délivrer de tout système de l’homme, de quelque nom que vous l’appeliez. Il est, à notre jugement, impossible de reconnaître Christ comme le centre et le souverain directeur dans l’Église, tout en continuant à y sanctionner l’établissement de l’homme. Quand une fois nous avons goûté la douceur d’être soumis à Christ, nous ne pouvons plus jamais nous replacer sous le servile esclavage de l’homme. Cela n’est pas de l’insubordination ni la crainte impatiente de tout contrôle. C’est uniquement le refus absolu de s’incliner devant une fausse autorité — de sanctionner une coupable usurpation. Dès l’instant que nous voyons l’homme usurper l’autorité dans ce qui s’appelle l’Église, nous demandons simplement : « Qui êtes-vous ? » et nous nous retirons dans une sphère où Dieu seul est reconnu. « Mais, ensuite, il y a des erreurs, il y a du mal et des abus même dans cette sphère ». Sans doute ; mais s’il y en a, nous avons Dieu pour les corriger ou pour y remédier. Puis si une assemblée est troublée par l’intrusion d’hommes insensés et ignorants — d’hommes qui ne se sont jamais mesurés en la présence de Dieu — d’hommes qui, franchissant effrontément le vaste domaine où président le sens commun, le bon goût, et la justesse morale, se vantent néanmoins d’être conduits par le Saint-Esprit — d’hommes inquiets qui veulent être quelque chose, et qui tiennent l’Église dans un état continuel d’appréhension nerveuse, dans la crainte de ce qui peut arriver ; eh bien ! une Église fût-elle réduite à une aussi pénible épreuve, que devrait-on faire ? Abandonner le terrain avec impatience, avec chagrin et désappointement ? Lâcher tout comme une fable, une vaine chimère ? Retourner à ce qu’on avait quitté une fois ? Hélas ! c’est ce que quelques-uns ont fait, prouvant par-là qu’ils ne comprirent jamais ce qu’ils faisaient, ou que, s’ils le comprenaient, ils n’avaient pas la foi pour le poursuivre. Que le Seigneur ait compassion d’eux, et leur ouvre les yeux, afin qu’ils voient d’où ils sont déchus, et acquièrent l’exacte notion de l’Église de Dieu en contraste avec les plus attrayants des systèmes humains.

Mais que doit faire l’Église quand des abus se glissent dans son sein ? Simplement regarder à Christ comme au Seigneur de sa maison. Le reconnaître dans la place qui Lui appartient. Amener le Nom de Jésus à agir sur l’abus quel qu’il soit. Quelqu’un dira-t-il que cela ne suffit pas? Ce moyen a-t-il jamais été essayé et démontré inefficace ? Nous ne le croyons pas, nous ne pouvons le croire. Et très certainement nous pouvons dire que, si le Nom de Jésus ne suffit pas, nous n’aurons jamais recours à l’homme et son ordre misérable. Avec le secours de Dieu, nous n’effacerons jamais ce Nom incomparable de l’étendard autour duquel le Saint-Esprit nous a rassemblés, pour y mettre à sa place le nom périssable d’un mortel.

Nous ne connaissons que trop bien les immenses difficultés et les pénibles épreuves, qui se rattachent à l’Église de Dieu. Nous croyons que ses difficultés et ses épreuves sont parfaitement caractéristiques. Il n’est rien sous la voûte azurée, que le diable haïsse autant que l’Église de Dieu. Il remuera ciel et terre contre cette Église. Nous en avons vu bien des exemples. Un évangéliste va dans un endroit prêcher la pleine suffisance du Nom de Jésus pour le salut de l’âme, et il a des milliers d’auditeurs suspendus à ses lèvres. Que le même serviteur y retourne plus tard, et que tout en prêchant le même évangile, il fasse un pas de plus et proclame la pleine suffisance du même Jésus pour répondre à tous besoins d’une Église de croyants, et il se verra combattu de tous côtés. Pourquoi cela ? Parce que Satan hait la plus faible expression de l’Église de Dieu. Voyez une ville laissée pendant des siècles et des générations à son ignorante et stupide routine de formalisme religieux — un peuple mort se réunissant une fois la semaine, pour entendre un mort accomplir un service de mort, et tout le reste de la semaine vivant dans le péché et dans la folie. Il n’y a pas là un souffle de vie, pas une feuille qui remue. Le diable aime bien cela. Mais qu’il vienne quelqu’un déployer l’étendard du Nom de Jésus — Jésus pour l’âme et Jésus pour l’Église, et vous verrez bientôt un puissant changement. La rage de l’enfer est excitée, et la sombre et redoutable marée de l’opposition s’élève.

C’est là, nous le croyons pleinement, le vrai secret de plusieurs des mordantes attaques, récemment dirigées contre ceux qui occupent le terrain de l’Église de Dieu. Sans doute, nous avons à déplorer des méprises, des erreurs et des chutes. Nous n’avons que trop donné occasion à l’adversaire par nos folies et nos inconséquences. Nous avons été une pauvre épître effacée, un témoignage faible et languissant, une lumière vacillante. Pour toutes ces choses nous avons à nous humilier profondément devant notre Dieu. Rien ne serait plus malséant à nous que de nous arroger orgueilleusement des titres pompeux et des droits ecclésiastiques élevés. Notre place est dans la poussière. Oui, bien-aimés frères, la place de la confession et du jugement de soi-même nous convient en la présence de Dieu.

Mais avec tout cela, nous ne devons pourtant pas laisser échapper la glorieuse vérité de l’Église de Dieu, parce que nous avons si honteusement failli à la réaliser ; nous ne devons pas juger la vérité par l’exposition que nous en avons faite, mais juger ce que nous en avons fait par la vérité.

Occuper le terrain qui est selon Dieu est une chose, et marcher d’une manière convenable sur ce terrain est une autre chose ; et tandis qu’il est parfaitement juste de juger notre pratique par nos principes, toutefois la vérité est la vérité pour tout cela, et nous pouvons demeurer certains que le diable hait la vérité de l’Église. Une simple poignée de pauvres gens, rassemblés au nom de Jésus pour rompre le pain, sont une épine au côté du diable. Il est vrai qu’une telle assemblée excite la colère des hommes, d’autant plus qu’elle jette leur office et leur autorité par-dessus bord, ce qu’ils ne peuvent supporter. Cependant nous croyons que la racine de toute l’affaire se trouve dans la haine de Satan contre le témoignage spécial rendu par l’Église à la pleine suffisance du Nom de Jésus pour répondre à tous les besoins possibles de l’Église de Dieu.

C’est là vraiment un noble témoignage, et nous désirons ardemment de le voir plus fidèlement mis en vue. Nous pouvons compter sur une violente opposition. Il en sera de nous comme il en fut des captifs de retour au temps d’Esdras et de Néhémie. Nous pouvons nous attendre à rencontrer plusieurs Rehums et plusieurs Sanballats. Néhémie aurait pu aller bâtir quelque part, dans le monde entier, une muraille quelconque, autre que celle de Jérusalem, et Sanballat ne l’aurait jamais molesté. Mais rebâtir les murailles de Jérusalem était une offense impardonnable. Et pourquoi ? Précisément parce que Jérusalem était le centre terrestre de Dieu, autour duquel Il veut encore rassembler les tribus rétablies d’Israël. C’était là le secret de l’opposition de l’ennemi. Et remarquez son mépris affecté : « Si un renard y montait, il ferait crouler leur muraille de pierres ». Et pourtant Sanballat et ses alliés ne furent pas capables de la renverser. Ils pouvaient faire cesser l’ouvrage à cause du manque de foi et d’énergie des Juifs ; mais ils ne pouvaient pas renverser la muraille, quand Dieu l’aurait relevée. Combien cela ressemble au temps actuel ! Assurément il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Aujourd’hui aussi il y a un mépris affecté, mais une alarme réelle. Si ceux qui s’assemblent au Nom de Jésus étaient seulement plus fidèles de cœur à leur centre béni, quel témoignage serait le leur ! Quelle puissance ! Quelle victoire ! Avec quelle force il parlerait à tous ceux d’alentour ! « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là ». Il n’est rien de pareil sous le soleil, tant faible et misérable que cela soit. Le Seigneur soit loué de susciter un tel témoignage pour Lui-même dans ces derniers jours. Puisse-t-il en augmenter grandement l’efficacité par la puissance du Saint-Esprit !

3.3 Puissance de rassemblement (Saint-Esprit) — le ministère, l’action dans l’Église

Venons-en maintenant à notre troisième point, savoir : quelle est la puissance par laquelle l’Église est réunie ? Ici encore l’homme et son action sont mis de côté. Ce n’est pas la volonté qui fait un choix ; ni la raison de l’homme qui découvre ; ni le jugement de l’homme qui prescrit ; ni la conscience de l’homme qui exige : c’est le Saint-Esprit rassemblant les âmes autour de Jésus. Comme Jésus est le seul centre, de même le Saint-Esprit est le seul pouvoir qui rassemble. L’un est aussi indépendant de l’homme que l’autre. C’est là « où deux ou trois sont assemblés ». Il n’est pas dit : là « où deux ou trois se rencontrent ». Des personnes peuvent se rencontrer autour d’un centre, sur un terrain, par une influence quelconque, et simplement former un club, une société, une association, une communauté. Mais le Saint-Esprit assemble des âmes vers Jésus, sur le terrain du salut ; et partout où cela a lieu, c’est l’Église de Dieu. Elle peut ne pas embrasser tous les saints de Dieu dans la localité, mais elle est réellement sur le terrain de l’Église de Dieu, et rien autre ne l’est. Elle peut ne consister qu’en « deux ou trois », et il peut y avoir des centaines de chrétiens dans les divers systèmes religieux qui l’entourent ; toutefois les « deux ou trois » seraient sur le terrain de l’Église de Dieu.

C’est une vérité bien simple. Une âme, conduite par le Saint-Esprit, assemblera uniquement au Nom de Jésus ; si nous assemblons autour de quoi que ce soit d’autre, fût-ce autour d’un point de la vérité, ou de quelque ordonnance, nous ne sommes pas, dans cette affaire, conduits par le Saint-Esprit. Ce n’est pas une question de vie ou de salut. Des milliers sont sauvés par Christ, sans pourtant le reconnaître comme leur Centre. Ils sont assemblés autour de quelque forme de gouvernement d’église, autour de quelque doctrine favorite, de quelque ordonnance spéciale, de quelque homme doué. Le Saint-Esprit n’assemblera jamais ainsi autour de quelqu’un ou de quelque chose. Il assemble seulement autour d’un Christ ressuscité. Cela est vrai de toute l’Église de Dieu sur la terre ; et chaque assemblée locale, en quelque lieu qu’elle soit réunie, devrait être l’expression de l’Église entière.

Or la puissance de l’Église dépendra beaucoup de la mesure en laquelle chaque membre du corps se réunit là en intégrité de cœur autour du Nom de Jésus. Si je me joins à un parti arborant des opinions particulières — si je suis attiré par les personnes ou par l’enseignement — en un mot, si ce n’est pas la puissance du Saint-Esprit qui me conduit au vrai centre de l’Église de Dieu, je ne serai qu’un obstacle, un fardeau, une cause de faiblesse.

Tout cela est profondément pratique, et devrait exercer nos cœurs et produire en nous le jugement de nous-mêmes quant à ce qui nous a attirés à l’Église, et quant à notre marche au milieu d’elle. Nous sommes pleinement persuadés que le ton et le témoignage de l’Église ont été grandement affaiblis par la présence de personnes qui ne comprenaient pas leur position. Quelques-uns s’y présentent, parce qu’ils y trouvent un enseignement et une bénédiction qu’ils ne peuvent trouver nulle part ailleurs. Quelques-uns y viennent, parce qu’ils aiment la simplicité du culte. D’autres viennent parce qu’ils recherchent l’amour. Rien de tout cela n’est à la hauteur de notre Centre de réunion. Nous devons être dans l’Église simplement parce que le Nom de Jésus est le seul étendard élevé là et que le Saint-Esprit nous a « rassemblés » alentour.

Sans doute, le ministère est très précieux, et nous devons l’avoir, en plus ou moins de puissance, là où tout est bien ordonné. De même quant à la simplicité du culte, nous sommes sûrs d’être simples et vrais, quand la présence divine est réalisée, la souveraineté du Saint-Esprit pleinement reconnue et qu’on y est soumis. Quant à l’amour, si c’est là ce que nous allons chercher, nous serons certainement désappointés ; mais si nous sommes rendus capables de le cultiver et de le manifester, nous pouvons être sûrs d’en rencontrer une beaucoup plus grande mesure que ce que nous attendons ou méritons. En général, on trouvera que ceux qui se plaignent constamment du manque d’amour chez les autres, en manquent complètement eux-mêmes ; et d’un autre côté, ceux qui marchent réellement dans l’amour, vous diront qu’on leur en témoigne mille fois plus qu’ils ne méritent. Souvenons-nous que le meilleur moyen de tirer de l’eau d’une pompe à sec, c’est d’y mettre un peu d’eau. Vous travaillerez à la brimbale jusqu’à être fatigué, puis vous vous en irez dépité, impatient, vous plaignant de cette horrible pompe ; alors que si vous y versiez un peu d’eau, vous obtiendriez en retour un jet capable de satisfaire tous vos désirs.

Nous ne pouvons nous faire qu’une bien faible idée de ce que serait l’Église, si chacun se laissait directement conduire par le Saint-Esprit, et si c’était uniquement autour de Jésus que chacun était rassemblé. Nous n’aurions pas alors à nous plaindre de réunions lourdes, sans profit, fatigantes. Nous ne verrions pas l’intrusion profane et l’action agitée de la nature humaine se permettre de faire une prière — de parler pour l’amour de parler — de prendre son livre de cantiques pour remplir un vide. Chacun connaîtrait sa place en la présence immédiate du Seigneur — chaque vase doué serait rempli, approprié, et employé par la main du Maître — chaque regard serait dirigé vers Jésus — chaque cœur occupé de Lui. Un chapitre lu serait écouté comme la voix même de Dieu. Si une parole était dite, elle parlerait puissamment au cœur. Si une prière était offerte, elle amènerait l’âme en la présence même de Dieu. Si un hymne était chanté, il élèverait l’esprit jusqu’à Dieu, il résonnerait comme les cordes de la harpe céleste. Nous n’aurions pas de sermons préparés — pas d’enseignement ou de prédication dans les prières, comme si nous voulions expliquer des doctrines à Dieu, ou lui dire une quantité de choses de nous-mêmes — pas de prières à l’adresse de nos voisins, ou demandant pour eux toutes sortes de grâces dont nous sommes lamentablement dépourvus — pas de chant pour l’amour de la musique, ou troublant notre tranquillité d’esprit si l’harmonie nous préoccupe. Toutes ces misères seraient évitées. Nous nous sentirions dans le sanctuaire même de Dieu, et nous jouirions des avant-goûts de ce temps où nous adorerons dans les parvis célestes, et où nous n’en sortirons plus.

On nous demandera : « Où voulez-vous trouver tout cela ici-bas ? » Ah ! voilà la question. C’est une chose de présenter un bel idéal sur le papier ; c’est une autre chose de le réaliser au milieu de l’erreur, de la chute et de l’infirmité. Par la grâce, quelques-uns de nous ont goûté, parfois, un peu de cette bénédiction. Nous avons occasionnellement joui de moments du ciel sur la terre. Oh ! puissions-nous en avoir davantage ! Puisse le Seigneur, dans sa grande miséricorde, élever le ton de l’Église en tous lieux ! Puisse-t-il nous rendre beaucoup plus capables de goûter une communion intime et un culte spirituel ! Qu’il nous donne aussi de marcher dans la vie privée de jour en jour — en nous jugeant nous et nos voies, en sa sainte présence, de telle sorte que, tout au moins, nous ne devenions pas une masse de plomb pour l’Église.

Et puis, quand même nous ne sommes peut-être pas capables de parvenir, en expérience, à la vraie notion de l’Église, toutefois ne nous contentons jamais de quelque chose de moins.

Visons franchement au degré le plus haut, et demandons ardemment d’y être élevés. Quant au terrain de l’Église, nous le maintiendrons avec une fermeté jalouse, et ne consentirons, jamais un seul instant, à en occuper un autre. Quant au ton et au caractère de l’Église, ils peuvent varier et varieront immensément, et dépendront de la foi et de la spiritualité de ceux qui sont rassemblés. Là où on a le sentiment que ce ton est bas — quand on sent que les réunions sont sans profit — quand on dit et fait, fréquemment, des choses que les frères spirituels sentent être hors de place, que tous ceux qui le sentent s’attendent à Dieu — s’attendent continuellement — s’attendent en confiance, et assurément Il exaucera et répondra. De cette manière, les épreuves et les exercices mêmes, particuliers à l’Église de Dieu, auront l’heureux effet de nous pousser d’autant plus vers Lui : et ainsi, de celui qui dévorait procédera la viande, et du fort procédera la douceur. Nous pouvons compter avoir des épreuves et des difficultés dans l’Église, précisément parce qu’elle est la vraie et seule chose divine sur cette terre. Le diable déploiera tous ses efforts pour nous éloigner de ce terrain saint et vrai. Il éprouvera la patience, il éprouvera le tempérament, il blessera les sentiments, fera du tort de mille manières — il fera tout, en un mot, pour nous faire oublier l’Église.

Il est bon de nous le rappeler. Ce n’est que par la foi que nous pouvons tenir sur le terrain divin. C’est là ce qui signale l’Église de Dieu et la distingue de tout système humain. Vous ne pouvez y marcher que par la foi. Et de plus, si vous sentez le besoin d’être quelque chose ici-bas, si vous cherchez une place, si vous désirez vous élever, vous ne devez pas penser à l’Église. Vous y trouveriez bientôt votre niveau, en quelque mesure. Une grandeur charnelle ou mondaine quelconque ne sera jamais prise en considération dans l’Église de Dieu. La présence divine flétrit tout ce qui est de cette nature, et nivelle toute prétention humaine. Enfin vous ne pouvez continuer à marcher dans l’Église si vous vivez dans un péché secret. La présence divine ne vous convient pas. N’avons-nous pas souvent éprouvé à l’Église un sentiment de malaise, causé par la réminiscence de bien des choses qui nous avaient échappé pendant la semaine ? De mauvaises pensées — des paroles folles — des voies peu ou point spirituelles — toutes ces choses se pressent sur notre esprit, et exercent la conscience dans l’Église ! D’où vient cela ? De ce que l’atmosphère de l’Église est plus tonique que celle que nous avons respirée durant la semaine. Nous n’avons pas été en la présence de Dieu dans notre vie privée. Nous ne nous sommes pas jugés ; aussi quand nous prenons notre place dans une assemblée spirituelle, nos cœurs sont découverts — nos voies sont exposées à la lumière ; et cet exercice qui aurait dû se passer en particulier — l’exercice nécessaire du jugement de soi-même, doit se passer à la table du Seigneur. C’est là un pauvre, misérable travail pour nous, mais il prouve la puissance de la présence de Dieu dans l’Église. Il faut que l’état des choses soit bien misérablement bas dans l’Église, quand les cœurs ne sont pas ainsi découverts et mis à nu. C’est une admirable évidence de puissance spirituelle dans l’Église, quand des personnes sans principes, insouciantes, charnelles, mondaines, ambitieuses, aimant l’argent, en sont repoussées par l’intensité même de l’atmosphère divine. L’Église de Dieu n’est pas une place pour de telles personnes. Elles respirent plus librement au-dehors.

Impossible de ne pas juger que plusieurs ont quitté le terrain de l’Église, parce que leurs voies, leur marche ne s’accordaient pas avec la pureté du lieu. Sans doute il est facile, dans tous les cas semblables, de trouver une excuse dans la conduite de ceux qu’on laisse. Mais si les racines des choses étaient dans chaque cas mises à découvert, nous trouverions que plusieurs abandonnent l’Église à cause de leur impuissance ou de leur répugnance à en supporter la lumière scrutatrice. « Tes témoignages sont la fermeté même ; la sainteté orne ta maison, ô Éternel, pour une longue durée » (Psaume 93:5). Il faut que le mal soit jugé, car Dieu ne peut le sanctionner. Si une assemblée le tolère, elle n’est pas du tout l’Église de Dieu, bien que composée de chrétiens, comme nous disons. Prétendre être une Église de Dieu, et ne pas juger de fausses doctrines et des voies mauvaises, impliquerait le blasphème de dire que Dieu et la méchanceté peuvent habiter ensemble. L’Église de Dieu doit se garder pure parce qu’elle est son habitation. Les hommes peuvent sanctionner le mal et appeler cela du libéralisme et de la largeur de cœur ; mais la maison de Dieu doit se conserver pure. Que cette grande vérité pratique pénètre au fond de nos cœurs, et produise son influence sanctifiante sur notre course et notre caractère.

3.4 L’autorité par laquelle l’Église se rassemble — Utilité de rassembler

— Rapports entre assemblée et évangélisation — Un clergé ?

Peu de mots suffiront pour montrer, en dernier lieu, quelle est « l’autorité » par laquelle l’Église de Dieu s’assemble. C’est la Parole de Dieu uniquement. La charte de l’Église est la Parole éternelle du Dieu vivant et vrai. Ce ne sont pas les traditions, les doctrines, ni les commandements des hommes. Un passage de l’Écriture, auquel nous avons plus d’une fois fait allusion dans le cours de cet écrit, contient à la fois : l’étendard autour duquel l’Église est réunie, la puissance par laquelle elle est réunie, et l’autorité par laquelle elle est réunie : — « Le Nom de Jésus » — « Le Saint-Esprit » — « La parole de Dieu ».

Or, ces trois éléments sont les mêmes par tout le monde. Que j’aille en Nouvelle-Zélande, en Australie, au Canada, à Londres, à Paris, à Genève ou à Amsterdam, le centre, le pouvoir qui rassemble et l’autorité sont une seule et même chose, nous ne pouvons reconnaître d’autre centre que Christ ; d’autre énergie pour rassembler que le Saint-Esprit ; d’autre autorité que la Parole de Dieu ; d’autre caractéristique que la sainteté de la vie et la pureté de la doctrine.

Telle est l’Église de Dieu, et nous n’en pouvons reconnaître aucune autre. Nous pouvons reconnaître, aimer et honorer les saints de Dieu comme tels, en quelque lieu que nous les trouvions ; mais nous regardons les systèmes humains comme déshonorants pour Christ, et hostiles aux vrais intérêts des saints de Dieu. Nous souhaitons avec ardeur de voir tous les chrétiens sur le vrai terrain de l’Église. Nous croyons qu’elle est la place de bénédiction réelle et de témoignage efficace. Nous croyons qu’il y a un caractère de témoignage présenté par l’Église, qui ne pourrait l’être si l’Église était rompue, alors même que chaque membre serait un Whitefield pour la puissance d’évangéliser. Nous ne disons pas cela pour rabaisser l’oeuvre de l’évangélisation. Dieu nous en garde. Nous voudrions que tous fussent des Whitefields. Mais aussi nous ne pouvons fermer les yeux sur le fait que plusieurs affectent de mépriser l’Église, sous le prétexte d’aller évangéliser ; et quand nous suivons leurs traces, et que nous examinons les résultats de leur oeuvre, nous trouvons qu’ils n’ont rien à donner aux âmes qui ont été converties par leur moyen. Ils semblent ne pas savoir que faire d’elles. Ils détachent de la carrière des pierres, mais ne les ajustent pas ensemble pour être un édifice. La conséquence en est que les âmes sont dispersées çà et là, quelques-unes poursuivent une course inconstante, d’autres vivent dans l’isolement, toutes au dépourvu quant au vrai terrain de l’Église.

Or, nous croyons que toutes ces personnes trouveraient leur place dans l’Église de Dieu. Elles devraient être ajoutées à l’Église pour avoir « communion à la fraction du pain et aux prières ». Elles devraient « s’assembler le premier jour de la semaine pour rompre le pain », en s’attendant au Seigneur Jésus Christ, pour qu’Il les édifie par la bouche de celui qu’Il voudra. C’est là le chemin simple — l’idée normale, divine, exigeant peut-être plus de foi pour la réaliser, à cause des nombreuses sectes en conflit de nos jours, mais néanmoins le chemin simple et vrai, sous le rapport du rassemblement.

Nous prévoyons bien que tout cela sera taxé de prosélytisme, de préjugé, et d’esprit de parti, par ceux qui semblent regarder comme le vrai bel idéal de libéralisme et de largeur de cœur chez le chrétien, d’être à même de dire : « Je n’appartiens à rien ». Position étrange, anormale, qui se résume à ceci : c’est quelqu’un professant le nihilisme [2] , en vue d’échapper à toute responsabilité, et d’aller avec tous et avec tout. C’est un chemin aisé pour la nature et la nature aimable, mais nous verrons ce qu’il en adviendra au jour du Seigneur. Pour le présent, nous le regardons comme une positive infidélité envers Christ ; de laquelle veuille le Seigneur, dans sa bonté, délivrer tous les siens.

Mais que personne ne s’imagine que nous voudrions par-là mettre en opposition l’évangéliste et l’Église. Rien n’est plus loin de nos pensées. L’évangéliste devrait sortir du sein de l’Église en pleine communion avec elle ; il devrait travailler, non seulement à rassembler des âmes autour de Christ ; mais aussi à les amener dans l’Église, où des pasteurs, doués de Dieu, veilleraient sur elles, et où des docteurs, doués de Dieu, les enseigneraient. Nous n’avons pas la moindre envie de couper les ailes à l’évangéliste ; nous voudrions seulement guider ses mouvements. C’est avec peine que nous voyons une vraie énergie spirituelle, dépensée dans un service incertain ou incomplet. Sans doute, c’est un grand résultat que d’amener des âmes à Christ. L’union d’une âme à Christ est une oeuvre faite pour toujours. Mais est-ce que les agneaux et les brebis ne doivent pas être rassemblés et soignés ? Quelqu’un se contenterait-il d’acheter des brebis et puis de les laisser errer partout où il leur plairait ? Assurément non. Mais où devraient être assemblés les brebis de Christ ? Est-ce dans les parcs établis par l’homme, ou dans l’Église de Dieu ? Dans celle-ci, sans contredit, car l’Église, quoique faible, quoique méprisée, quoique calomniée et maltraitée, est, nous pouvons en être sûrs, le seul lieu qui convienne à tous les agneaux et à toutes les brebis du troupeau du Christ.

Ici, cependant, il y aura responsabilité, soin, anxiété, travail, un besoin constant de vigilance et de prière, tout ce que la chair et le sang aimeraient à éviter, si possible. Il y a quelque chose de bien agréable et de bien attrayant dans l’idée de parcourir le monde comme évangéliste, d’avoir des milliers d’auditeurs suspendus à ses lèvres, et des centaines d’âmes comme sceaux de son ministère ; mais que faire ensuite de ces âmes ? De toute nécessité, il faut leur montrer que leur vraie place est dans l’Église de Dieu, où, nonobstant la ruine et l’apostasie du corps professant, elles peuvent jouir de la communion spirituelle, du culte et du ministère. Cela impliquera beaucoup d’épreuves et d’exercices pénibles. Il en était ainsi au temps des apôtres. Ceux qui réellement prenaient soin du troupeau du Christ avaient à répandre des larmes, à faire monter des prières ferventes, à passer des nuits sans repos. Mais aussi, dans toutes ces choses, ils goûtaient la douceur de la communion avec le souverain Berger ; et quand Il apparaîtra, leurs larmes, leurs prières, leurs veilles seront rappelées et récompensées ; tandis que les faux bergers qui, sans compassion, ne prennent la houlette pastorale que pour s’en servir comme d’un instrument de cruauté contre le troupeau, et de gain honteux pour eux-mêmes, auront la face couverte d’une confusion éternelle.

Ici nous pourrions terminer, si nous n’avions pas à cœur de répondre à trois questions qui pourraient se présenter à l’esprit du lecteur.

Et d’abord, on peut nous demander : « Où devons-nous trouver ce que vous appelez l’Église de Dieu, depuis les jours des apôtres jusqu’au dix-neuvième siècle ? Et où devons-nous la trouver maintenant ? » Notre réponse est simplement ceci : « Alors et maintenant nous trouvons l’Église de Dieu dans les pages du Nouveau Testament. Peu importerait pour nous que Néander, Mosheim, Milner, et nombre d’autres historiens ecclésiastiques, n’eussent pas réussi, dans leurs intéressantes recherches, à apercevoir une seule trace de la vraie notion de l’Église de Dieu, depuis la fin de l’ère apostolique jusqu’à notre siècle actuel. Il est tout à fait possible qu’il y ait eu, ici et là, au milieu des ténèbres épaisses du Moyen Âge, « deux ou trois » réellement « assemblés au Nom de Jésus » ; ou du moins qui soupiraient après la vérité d’une telle chose. Mais, quoi qu’il en ait été, cette vérité n’en demeure pas moins entièrement intacte. Ce n’est pas sur les récits des historiens que nous bâtissons, mais sur la vérité infaillible de la Parole de Dieu ; aussi, alors même qu’on pourrait prouver que, durant dix-huit cent ans, il n’y eut pas même « deux ou trois assemblés au Nom de Jésus », cela n’affecterait pas le moins du monde la question, laquelle n’est pas : « Que dit l’histoire de l’Église ? » mais : « Que dit l’Écriture ? »

S’il y avait quelque force dans l’argument fondé sur l’histoire, elle s’appliquerait également à la précieuse institution de la Cène du Seigneur. Car que devint cette ordonnance pendant plus d’un millier d’années ? Elle fut dépouillée d’un de ses grands éléments, enveloppée dans une langue morte, ensevelie dans un tombeau de superstition, portant cette inscription : « Sacrifice non sanglant pour les péchés des vivants et des morts ». Et même lorsque, au temps de la Réforme, il fut de nouveau permis à la Bible de parler à la conscience de l’homme, et de répandre sa vive lumière sur le sépulcre où gisait l’Eucharistie, que vit-on se produire ? Sous quelle forme la Cène du Seigneur nous apparaît-elle dans l’église luthérienne ? Sous la forme de la consubstantiation. Luther nia que le pain et le vin fussent changés au corps et au sang du Christ ; mais il soutint, et cela encore en opposition violente et inflexible aux théologiens suisses, qu’il y avait une présence mystérieuse du Christ avec le pain et le vin.

Eh bien, devrions-nous donc ne pas célébrer la Cène du Seigneur au milieu de nous, selon l’ordre consigné dans le Nouveau Testament ? Devrions-nous adhérer au sacrifice de la messe, ou à la consubstantiation, parce que la vraie notion de l’Eucharistie semble avoir été perdue par l’église professante pendant tant de siècles ? Certainement pas. Que devons-nous faire ? Prendre le Nouveau Testament et voir ce qu’il dit sur ce point — nous incliner avec soumission et respect devant son autorité — dresser la Table du Seigneur dans sa divine simplicité, et célébrer la Cène conformément à l’ordre laissé par notre Seigneur et Maître qui dit à ses disciples, et par conséquent à nous : « Faites ceci en mémoire de moi ».

Mais on nous demandera encore : « N’est-ce pas plus qu’inutile de chercher à réaliser la vraie notion de l’Église de Dieu, en voyant que l’église professante est dans une ruine si complète ? » Nous répondons en demandant : « Si les églises sont en ruine, est-ce une raison pour nous d’être désobéissants ? De ce que la dispensation a failli, s’ensuit-il que nous devions persister dans l’erreur ? » Assurément non. Nous reconnaissons la ruine, nous menons deuil sur elle, nous la confessons, nous en prenons notre part, ainsi qu’à ses tristes conséquences, nous cherchons à marcher sans bruit et humblement au milieu d’elle, en reconnaissant que nous sommes nous-mêmes très infidèles et indignes. Mais quoique nous ayons manqué, Christ n’a pas manqué. Il demeure fidèle ; Il ne peut se renier lui-même. Il a promis d’être avec les siens jusqu’à la fin des siècles. Matthieu 28:20 est une promesse tout aussi assurée aujourd’hui qu’il y a dix-huit cent ans. « Que Dieu soit vrai, et tout homme menteur ». Nous repoussons absolument l’idée que des hommes se mettent à faire des églises, ou se croient en droit d’ordonner des ministres. Nous la regardons comme une pure prétention, entièrement dénuée d’autorité scripturaire. C’est l’œuvre de Dieu d’assembler une Église et de susciter des ministres. Ce n’est pas notre affaire de nous former en église ou d’établir des hommes officiels. Sans doute, le Seigneur est très miséricordieux et plein de compassion. Il supporte notre faiblesse, et domine nos méprises, et si notre coeur est fidèle envers Lui, quoique dans l’ignorance, Il ne manquera pas de nous amener à une plus grande lumière.

Mais il ne faut pas nous servir de la grâce de Dieu comme d’un prétexte à des actes contraires à l’Écriture, pas plus que nous ne devons nous servir de la ruine des églises comme d’une excuse pour sanctionner l’erreur. Nous avons à confesser la ruine, à compter sur la grâce et à marcher dans une obéissance simple à la Parole du Seigneur. Tel est le chemin de la bénédiction en tous temps. Le résidu, au temps d’Esdras, ne prétendait pas à la puissance et à la splendeur des jours de Salomon, mais ils obéissaient à la Parole du Seigneur de Salomon, et ils furent abondamment bénis dans leur oeuvre. On ne disait pas : « Les choses sont en ruine, et par conséquent ce que nous avons de mieux à faire, c’est de rester à Babylone, et de ne mettre la main à rien ». Non, ils confessaient simplement leur propre péché et celui de leur peuple, et ils comptaient sur Dieu. C’est précisément ce que nous avons à faire. Nous avons à reconnaître la déchéance, et à compter sur Dieu.

Enfin, si l’on nous demandait : « Où est cette Église de Dieu maintenant ? » nous répondrions : « Là où deux ou trois sont assemblés au Nom de Jésus ». C’est là l’Église de Dieu. Et qu’on ait soin de remarquer, que pour atteindre les résultats divins, il faut être dans les conditions divines. Prétendre à ces résultats, sans être dans ces conditions, n’est qu’une vaine déception. Si nous ne sommes pas réellement assemblés au Nom de Jésus, nous n’avons aucun droit d’attendre qu’Il sera au milieu de nous ; et s’Il n’est pas au milieu de nous, notre assemblée sera une pauvre affaire. Mais c’est notre heureux privilège d’être assemblés de manière à jouir de sa présence bénie au milieu de nous : et en l’ayant, Lui, nous n’avons pas besoin d’établir un pauvre mortel pour présider sur nous. Christ est Seigneur sur sa propre maison ; qu’aucun mortel ne se permette d’usurper sa place. Quand l’Église est réunie pour le culte, Dieu préside au milieu d’elle, et s’Il est pleinement reconnu, le courant de la communion, de l’adoration et de l’édification coulera sans agitation, sans entraves et sans déviation[3] . Tout sera en douce harmonie. Mais si l’on permet à la chair d’agir, elle attristera et éteindra l’Esprit, et gâtera tout. Il faut que la chair soit jugée dans l’Église de Dieu, tout comme elle doit être jugée dans notre marche individuelle de jour en jour. Nous devons rappeler aussi que les erreurs et les fautes de l’Église ne sont pas plus des arguments valables contre la vérité de la Présence Divine là, que nos fautes et nos erreurs individuelles ne le sont contre la vérité scripturaire de l’habitation du Saint-Esprit dans le croyant.

« Êtes-vous donc le peuple de Dieu ? » dira quelqu’un. Eh bien ! la question n’est pas : Sommes-nous le peuple de Dieu ? Mais : sommes-nous sur le terrain de Dieu ? Si nous n’y sommes pas, plus tôt nous le quitterons sera le mieux. Qu’il y ait un terrain divin, malgré toute l’obscurité de la confusion, c’est ce qu’on aurait de la peine à nier. Dieu n’a pas laissé son peuple dans la nécessité de demeurer en liaison avec l’erreur et le mal. Et comment devons-nous savoir si nous sommes sur le terrain divin ou non ? Simplement par la Parole divine. Éprouvons droitement et sérieusement, en confrontation avec les Écritures, tout ce avec quoi nous nous trouvons liés, et abandonnons sur-le-champ tout ce qui ne peut soutenir cette épreuve. Oui, à l’instant. Si nous nous arrêtons à raisonner ou à peser les conséquences, nous manquerons pour sûr notre chemin. Arrêtez-vous, il le faut, pour vous assurer de la pensée du Seigneur ; mais jamais pour raisonner quand une fois vous êtes au clair sur son intention. Le Seigneur ne donne jamais la lumière pour faire deux pas à la fois. Il nous donne de la lumière et quand nous agissons en conséquence, Il nous en donne davantage. « Le sentier des justes est comme la lumière resplendissante qui va croissant jusqu’à ce que le plein jour soit établi ». Précieuse devise, encourageante pour l’âme ! La lumière luit de plus en plus. Il n’y a pas d’arrêt — pas d’immobilité — on ne s’arrête pas à ce qu’on a acquis. Cela va en « croissant » jusqu’à ce que nous soyons introduits dans la pleine lumière du jour parfait de la gloire.

Lecteur, êtes-vous sur ce divin terrain ? S’il en est ainsi, tenez-vous-y de toute votre âme. Êtes-vous dans ce sentier ? S’il en est ainsi, tendez en avant de toutes les forces de votre être moral. Ne vous contentez jamais de quoi que ce soit au-dessous de l’habitation de Christ en vous, et de la conscience de votre proximité de Lui. Que Satan ne vous dépouille pas de votre propre portion en vous induisant à rester dans ce qui n’est qu’un nom. Qu’il ne vous tente pas au point de vous faire prendre votre position ostensible pour votre condition réelle. Cultivez la communion intime — la prière secrète — le jugement continuel de vous-même. Soyez surtout sur vos gardes contre toute forme d’orgueil spirituel. Cultivez l’humilité, la douceur, l’esprit brisé, la délicatesse de conscience dans votre marche en particulier. Cherchez à combiner la grâce la plus douce envers les autres, avec le courage d’un lion là où il s’agit de la vérité. Alors vous serez en bénédiction dans l’Église de Dieu, et un témoin efficace de la pleine suffisance du Nom de Jésus.

[1] En latin : Avec la chance ou sous la malchance

[2] Position de ceux qui veulent n’être de rien.

[3] Nous devons rappeler qu’il y a une importante différence entre ces occasions où l’Église est réunie pour le culte, et les services particuliers des frères. Dans ces derniers cas, l’évangéliste ou le docteur — le prédicateur ou celui qui enseigne sert dans sa capacité individuelle, étant responsable à son Seigneur. Peu importe que de tels services aient lieu dans les salles habituellement occupées par l’Église, ou ailleurs. Ceux qui font partie de l’Église peuvent être présents ou non, selon qu’ils se sentent disposés. Mais quand l’Église, comme telle, se réunit pour le culte, s’il arrivait à un homme, quelque doué qu’il fût, de s’attribuer une autre place que celle de frère, ce serait éteindre l’Esprit.




D.053 – Les églises sont-elles LE CORPS DE CHRIST ?

Par Roch Richer

« Car Dieu n’est point pour la confusion, mais pour la paix »

1 Corinthiens 14:33

Il y a donc véritablement une Église qui fut fondée par le Christ et dont il est le chef incontestable, la Tête de son Corps :

« Et c’est lui qui est la tête du corps de l’Église, il est le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin qu’il tienne le premier rang en toutes choses. » (Colossiens 1:18)

Notre Seigneur Jésus-Christ est la Tête du Corps de l’Église. Mais qui, ensuite, compose ce Corps ? C’est de là que vient la confusion sur ce sujet. Examinons ce que dit l’apôtre Pierre, lui à qui Jésus a donné les clefs du Royaume :

« 4En vous approchant de lui ; qui est la pierre vivante rejetée des hommes, mais choisie de Dieu, et précieuse ; 5Vous aussi, comme des pierres vivantes, vous êtes édifiés, pour être une maison spirituelle, une sacrificature sainte, afin d’offrir des sacrifices spirituels agréables à Dieu, par Jésus-Christ » (1 Pierre 2:4-5).

À l’image de notre chef, Jésus-Christ, nous sommes appelés des pierres vivantes. L’apôtre Pierre qualifie chaque individu faisant partie du Corps de pierre vivante. Cela se passe au niveau individuel. Or, la principale difficulté de compréhension des prêtres, des pasteurs et autres ministres des églises institutionnalisées — et, par extension, de leurs fidèles — vient du fait qu’ils croient que ce sont les églises qui forment le Corps du Christ. Cette assertion est très répandue dans le milieu du christianisme. À la façon de l’apôtre Paul (1 Corinthiens 14:15), servons-nous de notre intelligence, sous la supervision du Saint-Esprit, pour voir ce qui cloche dans cet énoncé et examinons-en l’illogisme. Voyons d’abord l’argument posé de manière formelle :

Proposition majeure : Il y a des croyants nés de nouveau dans les églises.

Proposition mineure : Les croyants sont dans le Corps de Christ.

Conclusion : Les églises sont le Corps de Christ.

Vous admettrez que la Conclusion semble avoir été tirée de façon aléatoire. Si, comme l’affirment bon nombre de ministres du culte, ce sont les églises et leurs membres qui forment le Corps du Christ, cela cadre-t-il avec l’image qu’en a fait l’apôtre Paul dans sa première épître aux Corinthiens, au chapitre 12 ? Prenons le temps d’étudier ce chapitre afin de voir en quoi le raisonnement de la plupart des conducteurs dans les églises est fautif.

« 1Pour ce qui est des dons spirituels, je ne veux pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance [Paul s’apprête à s’entretenir avec ses frères de l’Église de Corinthe des dons spirituels que chaque individu peut et doit chercher à avoir au sein de l’Assemblée locale] 2Vous savez que vous étiez des Gentils [d’anciens païens, Corinthe étant située en Grèce] entraînés vers des idoles muettes, selon qu’on vous menait. 3C’est pourquoi je vous déclare qu’aucune personne qui parle par l’Esprit de Dieu [il s’agit de chacune des personnes de l’Église de Corinthe étant nées de nouveau et ayant reçu l’Esprit de Dieu] ne dit que Jésus est anathème, et que personne ne peut dire que Jésus est le Seigneur, si ce n’est par l’Esprit [ici, il y a un problème pour les églises institutionnalisées. Sachant qu’elles marchent par des dogmes, des doctrines, des credo et des énoncés de croyances qui sont parfois diamétralement opposés d’une église à l’autre, nous savons que certaines de ces confessions, tout en se proclamant du christianisme, s’opposent à la nature divine de Jésus pourtant clairement établie : « Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel, le Père, la Parole et le Saint-Esprit, et ces trois-là sont un » (1 Jean 5:7, version d’Ostervald). « Or, le Seigneur est l’Esprit, et où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté » (2 Corinthiens 3:17). Comment l’Esprit-Saint pourrait-il inspirer des doctrines différentes d’un membre du Corps à un autre ? L’Esprit n’enseigne qu’une seule vérité absolue :

« Mais quand celui-là, l’Esprit de vérité, sera venu, il vous conduira dans toute la vérité, car il ne parlera point par lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et vous annoncera les choses à venir » (Jean 16:13).

« Sanctifie-les par ta vérité ; ta parole est la vérité » (Jean 17:17).

« J’en atteste la vérité de Christ, qui est en moi… » (2 Corinthiens 11:10).

« Au moins, si vous l’avez écouté, et si, selon la vérité qui est en Jésus, vous avez été instruits en lui » (Éphésiens 4:21).

« Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité et la vie ; personne ne vient au Père que par moi » (Jean 14:6).

Il est clair que l’Esprit-Saint ne se contredira pas Lui-même, ni ne contredira le Fils, ni les Écritures. La contradiction ne vient donc pas de là, nous commençons à le voir. Le concept de nombreuses confessions et dénominations formant le Corps de Christ n’effleurait même pas la pensée de Paul au moment d’écrire ces paroles.]

 « 4Or, il y a diversité de dons, mais un même Esprit. 5Il y a aussi diversité de ministères, mais un même Seigneur [ces divers ministères ne peuvent pas s’appliquer à diverses églises, car nous voyons qu’il n’y a qu’un seul Esprit et un seul Seigneur animant ces dons et ces ministères. Si nous considérons ce qu’est le catholicisme, par opposition au protestantisme ou à l’évangélisme, comment pourrions-nous affirmer qu’il n’y a qu’un seul et même Esprit qui anime tous ces partis divergents ? Il y a non-sens.] 6Il y a diversité d’opérations, mais c’est le même Dieu, qui opère toutes choses en tous [Le même Dieu peut-Il être adoré de manières si différentes d’une église à une autre ? Ne faut-il pas plutôt que les enfants de Dieu, membres du Corps, l’adorent de la même façon inspirée par le même Esprit ?]

« 7Or, la manifestation de l’Esprit est donnée à chacun pour l’utilité commune [l’on ne peut pas dire que les manifestations de l’Esprit profitent d’une église à l’autre, quoique le mouvement œcuménique tende à vouloir palier à ce manque de communication, sauf qu’il ne procédera pas du même Esprit dont parle Paul, ici. Nous en reparlerons plus loin.] 8Car la parole de sagesse est donnée à l’un par l’Esprit; la parole de science est donnée à l’autre par ce même Esprit. 9Un autre reçoit la foi par ce même Esprit; un autre reçoit du même Esprit le don de guérir; 10Un autre, les opérations des miracles; un autre la prophétie; un autre, le discernement des esprits; un autre, la diversité des langues; et un autre le don d’interpréter les langues. 11Mais un seul et même Esprit opère toutes ces choses, distribuant à chacun ses dons, comme il lui plaît [Avez-vous remarqué l’insistance que met Paul à rappeler que tous ces dons s’opèrent par le même Esprit-Saint divin ? Il y a une unité d’Esprit qui ne se peut démentir dans le Corps du Christ. On peut donc voir, encore là, qu’il ne s’agit pas de l’amalgame des églises dites chrétiennes qui, dans bien des cas, ne savent pas même qui est le Saint-Esprit. On remarque également, par la diversité des dons exposés par l’apôtre, qu’il est malaisé de les appliquer à des églises. Chacune devrait alors posséder un don bien spécifique et en faire profiter les autres églises. Une église aurait le don de prophétie, une autre le don de guérison, une autre la foi, etc., et les membres des églises devraient se promener d’une confession à l’autre pour profiter des dons de tous. Vous comprenez l’absurde de la chose.]

« 12Car, comme le corps est un, quoiqu’il y ait plusieurs membres [voilà un passage important qui démontre l’incapacité à appliquer le Corps aux églises. Les églises ne sont pas un, de toute évidence. Entre le Témoin de Jéhovah et le Catholique, entre le Protestant orthodoxe et le Mormon, ainsi de suite, il y a divergence d’opinions irréconciliable, à moins d’accepter des compromissions qui iront à l’encontre de beaucoup de « doctrines »] et que, de ce corps unique, tous les membres, quoiqu’ils soient plusieurs, ne forment qu’un corps, il en est de même de Christ. 13Car nous avons été baptisés par un même Esprit [Encore ici, nous voyons l’impossibilité d’application aux églises : il y a toutes sortes de “baptêmes”, du baptême des enfants nouveau-nés au baptême des adultes, par immersion, par aspersion, par divers noms… L’unité d’Esprit n’existe pas dans ce domaine comme dans bien d’autres] pour être un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres; et nous avons tous été abreuvés d’un même Esprit [il est facile de constater que Paul parle sur une base individuelle et non à des cellules d’églises.]

« 14Car le corps n’est pas formé d’un seul membre, mais de plusieurs. 15Si le pied disait : Parce que je ne suis pas la main, je ne suis pas du corps; ne serait-il pourtant pas du corps ? 16Et si l’oreille disait : parce que je ne suis pas l’œil, je ne suis pas du corps; ne serait-elle pourtant pas du corps ? 17Si tout le corps était œil, où serait l’ouïe ? S’il était tout ouïe, où serait l’odorat ? [Ce passage s’applique-t-il à des églises qui jalouseraient d’autres confessions parce qu’elles auraient des dons que les premières n’auraient pas, et, ce faisant, se déclareraient comme ne faisant pas partie du Corps à cause de cela ? Paul parle plutôt des divers dons individuels de chacun. Certaines personnes pourraient croire ne pas faire partie du Corps, ou en être indignes, parce qu’elles ne croient pas posséder les dons qu’elles recherchent, et que d’autres ont. Tous les membres du Corps n’auront pas le don de guérison, mais ils sont tous frères et sœurs dans la même Assemblée, sous la juridiction du même Chef, conduits par le même Esprit.]

« 18Mais maintenant Dieu a placé chaque membre dans le corps, comme il a voulu [Est-il raisonnable de penser que Dieu eût d’abord créé toutes les églises existantes, au fil des ans, pour les placer ensuite dans Son Église à Lui ? Comment Dieu constitue-t-Il Son Église ? Il appelle chacun de nous de manière individuelle :

Il est clair que l’Esprit-Saint ne se contredira pas Lui-même, ni ne contredira le Fils, ni les Écritures. La contradiction ne vient donc pas de là, nous commençons à le voir. Le concept de nombreuses confessions et dénominations formant le Corps de Christ n’effleurait même pas la pensée de Paul au moment d’écrire ces paroles.]

« 4Or, il y a diversité de dons, mais un même Esprit. 5Il y a aussi diversité de ministères, mais un même Seigneur [ces divers ministères ne peuvent pas s’appliquer à diverses églises, car nous voyons qu’il n’y a qu’un seul Esprit et un seul Seigneur animant ces dons et ces ministères. Si nous considérons ce qu’est le catholicisme, par opposition au protestantisme ou à l’évangélisme, comment pourrions-nous affirmer qu’il n’y a qu’un seul et même Esprit qui anime tous ces partis divergents ? Il y a non-sens.] 6Il y a diversité d’opérations, mais c’est le même Dieu, qui opère toutes choses en tous [Le même Dieu peut-Il être adoré de manières si différentes d’une église à une autre ? Ne faut-il pas plutôt que les enfants de Dieu, membres du Corps, l’adorent de la même façon inspirée par le même Esprit ?]

« 7Or, la manifestation de l’Esprit est donnée à chacun pour l’utilité commune [l’on ne peut pas dire que les manifestations de l’Esprit profitent d’une église à l’autre, quoique le mouvement œcuménique tende à vouloir palier à ce manque de communication, sauf qu’il ne procédera pas du même Esprit dont parle Paul, ici. Nous en reparlerons plus loin.] 8Car la parole de sagesse est donnée à l’un par l’Esprit; la parole de science est donnée à l’autre par ce même Esprit. 9Un autre reçoit la foi par ce même Esprit; un autre reçoit du même Esprit le don de guérir; 10Un autre, les opérations des miracles; un autre la prophétie; un autre, le discernement des esprits; un autre, la diversité des langues; et un autre le don d’interpréter les langues. 11Mais un seul et même Esprit opère toutes ces choses, distribuant à chacun ses dons, comme il lui plaît [Avez-vous remarqué l’insistance que met Paul à rappeler que tous ces dons s’opèrent par le même Esprit-Saint divin ? Il y a une unité d’Esprit qui ne se peut démentir dans le Corps du Christ. On peut donc voir, encore là, qu’il ne s’agit pas de l’amalgame des églises dites chrétiennes qui, dans bien des cas, ne savent

« Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ; et je le ressusciterai au dernier jour » (Jean 6:44).

« Dieu, par qui vous avez été appelés à la communion de son Fils Jésus-Christ, notre Seigneur, est fidèle. 10Or, je vous prie, frères, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, de tenir tous le même langage, et de n’avoir point de divisions parmi vous, mais d’être unis dans une même pensée, et dans un même sentiment » (1 Corinthiens 1:9-10).

« Vous exhortant, vous encourageant et vous conjurant de vous conduire d’une manière digne de Dieu, qui vous appelle à son royaume et à sa gloire » (1 Thessaloniciens 2:12).

« 19Et s’ils n’étaient tous qu’un seul membre, où serait le corps ? [Un autre passage montrant clairement l’illogisme de la formation du Corps au moyen d’une multitude d’églises. Comment, en effet, Paul pourrait-il dire que les églises ne doivent pas être un seul membre, alors que les églises devraient toutes œuvrer par un seul Esprit ? Paul ne peut sous-entendre qu’il faut qu’il y ait plusieurs églises dans le corps : il n’y a qu’une seule Église !] 20Mais maintenant il y a plusieurs membres et un seul corps [S’il y en a pour croire que les membres sont les individus qui sont dans le Corps de Christ, mais qui doivent se servir d’églises pour croître — et ils sont nombreux à le croire — comment expliquer ce dédoublement ? Si le corps existe déjà, sous la conduite parfaite du Saint-Esprit et sous l’autorité suprême de notre Seigneur Jésus-Christ qui s’en proclame le seul Chef, qu’est-il besoin d’une autre église, d’un autre corps de croyants ? Le Seigneur est suffisant ! Pas besoin de refaire l’Église et de refaire la saine doctrine !] 21Et l’œil ne peut pas dire à la main : Je n’ai pas besoin de toi; ni encore la tête aux pieds : Je n’ai pas besoin de vous. 22Mais bien au contraire, les membres du corps qui paraissent les plus faibles, sont nécessaires. 23Et ceux qui paraissent les moins honorables dans le corps, nous les entourons d’un plus grand honneur; de sorte que ceux qui sont les moins honnêtes, sont les plus honorés [Paul signifie ici le besoin les uns des autres. Peut-on appliquer ce principe aux églises ? Les églises ont-elles besoin les unes des autres ? Depuis des siècles, elles se sont heurtées, affrontées, confrontées dans des guerres sanglantes (il ne fallait pas avoir beaucoup de l’Esprit pour agir ainsi), haïes sans merci et n’ont que rarement collaboré les unes avec les autres. Lorsque l’on comprend ce que sont les membres du Corps, on voit une harmonie tout autre entre eux, une harmonie qui ne peut que se qualifier de divine, parce qu’elle ne procède que de l’Esprit. Rien de tel entre les églises du monde, vous en conviendrez.]

« 24Au lieu que ceux qui sont honnêtes, n’en ont pas besoin; mais Dieu a tellement disposé le corps, qu’il a donné plus d’honneur à celui qui en manquait [Il s’agit ici des dons et des talents que Dieu a distribués à chacun, individuellement (voir la parabole des talents de Matthieu 25:14-30). Les récompenses attribuées selon ce qui a été fait de ces dons et talents ne s’applique pas de manière collective — aux églises.] 25Afin qu’il n’y ait point de division dans le corps [Encore une autre impossibilité d’application aux églises. Comment pourrait-on ignorer les divisions existant entre les églises elles-mêmes et, tout d’abord — et surtout — entre les églises et la Tête du Corps, Jésus-Christ, dont plusieurs sont en contradiction flagrante avec ce qu’Il a enseigné ? L’Église de Jésus-Christ, Son Corps, forme un ensemble parfaitement coordonné (Éphésiens 2:19-22; 4:15-16) ce qui n’est nullement le reflet des relations entre les églises de ce monde depuis le tout début.] mais que les membres aient un soin mutuel les uns des autres [Il serait utopique de croire que les églises prennent soin les unes des autres, après ce que nous venons d’établir par le cours de l’histoire de l’humanité]. 26Aussi, lorsqu’un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui [À leur grand déshonneur, nous devons constater que ce sont les églises qui se faisaient souffrir les unes les autres et encore aujourd’hui, hélas !] et lorsqu’un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui [comment voulez-vous appliquer ce passage aux églises qui ne cherchaient et cherchent toujours qu’à se déshonorer les unes les autres ?] 27Or, vous êtes le corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun en particulier [Ah, voilà à qui Paul s’adresse : à chacun en particulier, à chacune des personnes qui composent le Corps de Christ ! Comment s’y tromper ?] »

Pour le reste du chapitre, vous pouvez voir par vous-mêmes que cela ne peut s’adresser aux entités collectives qui se sont proclamées du Corps de Christ. Il s’agit de dons et fonctions accordés par Dieu à des membres individuels de Son Corps. Ils s’appliquent aux membres d’une Assemblée locale (ici Corinthe) pour l’édification de tous.

Résumons donc notre argumentation :

Ainsi donc, depuis des centaines d’années, les chrétiens véritables ont cru que Dieu les faisait fructifier au sein des églises et Se servait d’elles pour amener Son peuple à œuvrer dans un seul Esprit (concept de l’Église « invisible » et des églises « visibles »). Pourtant, le paradoxe est criant. Les églises se sont combattues les unes les autres durant tous ces siècles, prononçant des anathèmes contre l’une, contre l’autre et inversement. On rechercherait vainement l’unité et la vérité au sein de ces formations religieuses. Nulles ne procèdent du même Esprit.

Or, une nouvelle tendance se fait jour voulant que l’on accepte qu’il y ait des chrétiens véritables dans toutes les églises « chrétiennes ». C’est une vérité. Mais cela fait-il accepter les églises comme instruments divins ? Si un véritable chrétien, dans une église, croit à un dogme donné, et qu’un autre chrétien véritable, dans une autre église, croit à un dogme en opposition complète au premier, comment pourrons-nous dire qu’un même Esprit les guide dans le Corps du Christ au sein de ces églises ? Y a-t-il une vérité biblique absolue ? L’Esprit peut-il enseigner quelque chose à l’un et le contraire à l’autre ? Nous nous apercevons que le point de repaire unique et véritable est la Parole de Dieu, et non l’enseignement dogmatique des églises ! D’où l’inévitable confrontation éventuelle entre les dogmes d’une église et la Parole de Dieu.

Que peut faire, alors, le chrétien véritable qui veut se laisser enseigner dans la vérité par l’Esprit et la Parole ?

Cherchera-t-il une église qui dit être la seule à enseigner toute la vérité ? Il y a de ce genre d’églises. On les nomme « sectes ». Elles portent un nom d’homme, ou inventé par un homme ; leur dirigeant se proclame apôtre ou prophète, seul inspiré directement par Dieu. Souvent, elles ont des dogmes et croyances extrémistes et leur propre version biblique altérée pour étayer leurs croyances. Une recherche sérieuse suffit à démontrer leur incompatibilité avec la saine doctrine de la Parole de Dieu.

Ce n’est donc pas dans cette direction que le croyant né de nouveau doit aller. Pourtant, n’a-t-il pas besoin d’un guide ?

Or, Jésus-Christ, notre chef, nous a promis ceci :

« 18…Toute puissance m’a été donnée dans le ciel et sur la terre ; 19Allez donc et instruisez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, 20Et leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé; et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Amen ! » (Matthieu 28:18-20).

Comment ?

« Mais quand Celui-là, l’Esprit de vérité, sera venu, il vous conduira dans toute la vérité, car il ne parlera point par lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et vous annoncera les choses à venir » (Jean 16:13).

Qu’est-ce que le Saint-Esprit entend et nous transmet ? La Parole de Dieu, car Il entend tout ce que dit le Père, et tout ce que dit le Fils, parce que le Saint-Esprit est Lui-même Dieu (2 Corinthiens 3:17) et Il habite en nous (Romains 8:9 ; Jacques 4:5), comme Christ habite en nous (Colossiens 3:11 ; 1:27 ; Éphésiens 3:17 ; Galates 4:19 ; 3:27). Car le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont un (Jean 17:11, 21-23, 26 ; 1 Jean 5:7, pour ce dernier verset, voir dans la version d’Ostervald, où la Parole n’a pas été altérée : « Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel, le Père, la Parole [Christ] et le Saint-Esprit, et ces trois-là sont un. »

Il ne reste ainsi qu’une solution au chrétien : sortir des églises pour pouvoir s’épanouir librement dans le Corps de Christ (Éphésiens 4:14). Il accomplira alors ce que l’Éternel avait prédit dans Ézéchiel 34 et ce que Jésus-Christ avait commandé :

« Prenez garde que personne ne vous séduise par la philosophie et par de vaines tromperies, selon la tradition des hommes, selon les rudiments du monde, et non selon Christ » (Colossiens 2:8).

« Éloigne-toi de l’homme hérétique, après l’avoir averti une première fois et une seconde fois » (Tite 3:10).

« Cependant, je vous exhorte, frères, à prendre garde à ceux qui causent des divisions et des scandales contre la doctrine que vous avez apprise, et à vous éloigner d’eux » (Romains 16:17).

« Puis j’entendis une autre voix du ciel, qui disait : Sortez du milieu d’elle, mon peuple ; de peur que, participant à ses péchés, vous n’ayez aussi part à ses plaies » (Apocalypse 18:4)…

… en sachant que les églises formeront éventuellement la grande prostituée babylonienne du chapitre 17, ayant l’esprit de la religion à mystères de Babylone, d’Égypte, de Rome… C’est ce qui se cache derrière le grand mouvement œcuménique actuel (2 Corinthiens 11:13-14). Et Dieu ne veut pas que ses enfants y participent, de peur d’avoir part à ce qui attend la grande prostituée. (Il est à ce propos pertinent de faire le rapprochement direct entre Apocalypse 18:4 et le chapitre 34 d’Ézéchiel, ce dernier étant le moyen du premier.)

Ce mouvement œcuménique finira par englober toutes les religions pour n’en former qu’une seule, mais celle-ci ne procédera pas de l’Esprit du Christ. Elle sera animée par l’esprit de Satan, par l’entremise du faux prophète et de l’Antichrist (2 Thessaloniciens 2:9-10).

N’ayons pas les yeux scellés. Attachons-nous à la religion pure (Jacques 1:27) et vérifions les doctrines des églises à la lumière de la Parole (1 Jean 4:1) ainsi que les motifs secrets derrière leur origine et leur politique. Cela nous est possible, car notre Seigneur nous éclairera par son Esprit :

« Car il n’y a rien de secret qui ne doive être manifesté, et il n’y a rien de caché qui ne doive être mis en évidence » (Marc 4:22).

« Car il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni rien de secret qui ne doive être connu. 3C’est pourquoi les choses que vous aurez dites dans les ténèbres seront entendues dans la lumière et ce que vous aurez dit à l’oreille, dans les chambres, sera prêché sur les maisons » (Luc 12:2-3).

 Description frappante de ce qui se fait dans les cérémonies de sectes secrètes ou dans les haute officines des grandes religions de ce monde, ne trouvez-vous pas ? Et encore :

« C’est lui [l’Éternel] qui révèle les choses profondes et cachées. Il connaît ce qui est dans les ténèbres, et la lumière demeure avec lui » (Daniel 2:22).

« Je suis venu dans le monde, moi qui suis la lumière, afin que quiconque croit en moi ne demeure point dans les ténèbres » (Jean 12:46).

« Mais quant à vous, frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres… » (1 Thessaloniciens 5:4).

« Voici, je t’en donnerai de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs, et qui ne le sont point, mais qui mentent ; voici, je les ferai venir, afin qu’ils se prosternent à tes pieds, et qu’ils connaissent que je t’ai aimée » (Apocalypse 3:9).

Il est étonnant de voir comme les prêtres, pasteurs et ministres de toutes les religions « chrétiennes » sont ignorants des véritables origines de leur propre église. S’ils la connaissaient, pour la plupart, ils quitteraient cette église en courant. Et il y a ceux qui savent, mais que l’amour du pouvoir et de l’argent garde en poste. Dieu parle d’eux dans Ézéchiel 34. Ils sont également à l’image des pharisiens vertement admonestés pas le Seigneur.

D’ailleurs, de nombreux témoignages d’anciens membres du clergé de divers organismes religieux sont à faire frissonner. La séduction satanique a atteint des sommets que la majorité des gens ne peuvent même pas imaginer. Ces anciens membres dévoilent la face cachée des églises, leurs noires desseins, leurs accointances avec les diverses sociétés secrètes, leur fonction démoniaque qui outrage la Parole de Dieu, la falsifie et trompe les enfants de Dieu encore englués dans leurs méandres. Plût à Dieu qu’ils sortent de leurs griffes au plus tôt !

Mais ne nous étendons pas sur ce sujet qui est étudié avec abondance dans d’autres documents. Celui-ci n’avait que pour but de vous démontrer l’incompatibilité des églises et le Corps du Christ. Cependant, il n’est pas dans mes intentions de laisser sous-entendre que nous ne devrions point avoir d’assemblées, de réunions, entre membres du Corps de Christ. La Parole est parfaitement claire à ce sujet :

« N’abandonnons point nos assemblées, comme quelques-uns ont coutume de faire, mais exhortons-nous les uns les autres, et cela d’autant plus que vous voyez approcher le jour » (Hébreux 10:25).

Le texte grec original dit exactement : « N’abandonnons pas le fait de nous réunir… » Cela nous montre donc que les premiers chrétiens se réunissaient. (Voyez également Actes 11:26 ; 1 Corinthiens 14:23 ; Hébreux 2:12 ; 12:23 ; Jacques 2:2.) D’autres versets nous montrent qu’ils s’assemblaient, la plupart du temps, dans les maisons. De plus, mentionnons que les apôtres avaient l’habitude de s’adresser à des églises ou assemblées locales. Ce sont elles qui formaient le Corps de Christ. Il n’y a pas mention d’un bureau central, d’un quartier général, d’une maison mère où se ramassaient toutes les dîmes et/ou offrandes des membres du Corps. Chaque assemblée était indépendante, tout en apportant occasionnellement et volontairement assistance à d’autres congrégations locales qui étaient dans le besoin. Cependant, toutes procédaient du même Esprit et suivaient la même Parole. Elles n’avaient qu’un seul Chef, savoir, Jésus-Christ.

Le concept des églises institutionnalisées, comme nous le connaissons encore aujourd’hui, n’est venu que plusieurs siècles plus tard. C’était la tentative de Satan d’enfermer les brebis dans des clos contrôlés. Mais notre Seigneur, notre Berger, ouvre les barrières de ces clos et vient chercher Ses brebis pour les conduire Lui-même.

Laissons-nous donc guider par Celui à qui nous avons remis notre vie et notre destin. Il est fidèle pour nous amener aux noces de l’Agneau qui auront lieu bientôt. Hâtons Son retour en redoublant de zèle pour Sa Parole, nous exhortant les uns les autres dans Son amour et nous serons prêts, aux temps de la fin, à accomplir la grande mission qu’Il nous fait l’honneur de nous confier. Après quoi, à la dernière trompette, nous recevrons nos couronnes de gloire et régnerons à Ses côtés pour l’éternité !

Que notre Seigneur vous bénisse.

 




D.052 – Pourquoi vouloir devenir un chrétien ?

 

Par Joseph Sakala

Le monde soi-disant chrétien est présentement aux prises avec une crise de spiritualité. Cette crise est de plus en plus évidente aux Etats-Unis et au Canada où presque 80 % des citoyens s’identifient pourtant comme étant chrétiens. Cependant, le problème ne se limite pas à l’Amérique du Nord, il s’étend à toutes les nations et à toutes les cultures. En Europe, bon nombre de personnes doutent de l’existence même de Dieu. Les athées la nient complètement. De plus, ceux qui prétendent croire que Dieu existe semblent avoir énormément de difficulté à croire ce que DIEU dit.

Quand surviennent les moments difficiles, la majorité des gens ont plus confiance en eux-mêmes qu’en Dieu pour résoudre leurs problèmes. Et lorsque ça va vraiment mal, ils vont jusqu’à accuser Dieu de les avoir abandonnés. Comme si Dieu prenait plaisir à abandonner qui que ce soit. Prenons, comme exemple, la question de l’éducation des enfants. A ce que je sache, personne n’est parfait en ce domaine, car il n’existe aucun cours nous garantissant de devenir des parents parfaits. Dans les Proverbes, cependant, nous voyons plusieurs références disant comment s’y prendre pour encadrer les enfants afin de mieux les élever.

Voici ce que Dieu nous dit par la bouche de Salomon, dans Proverbes 20:11 : « L’enfant fait déjà connaître par ses ACTIONS, si sa conduite sera pure et droite ». C’est que, dès sa plus tendre enfance, les actions de l’enfant devraient servir de guide aux parents à savoir comment s’y prendre afin de mieux l’encadrer en lui fixant des paramètres tout au long de sa croissance. On peut avoir DIX enfants et il n’y en aura pas deux pareils. Chacun aura SON caractère et sa personnalité. Et, parce qu’ils sont tous différents, on ne peut pas les élever de la même façon. Dans Proverbes 22:15, il est écrit : « La folie [aussi] est attachée au cœur de l’enfant ; mais la verge du châtiment l’éloignera de lui. »

Si, dans son comportement, l’enfant démontre qu’il est doux, la correction peut simplement se résumer à lui expliquer les choses à corriger dans ses agissements. Avec ceux qui sont plus agités, les moyens utilisés seront différents, mais ne devraient pas être violents. L’enfant a besoin d’être aimé, instruit et encadré. « Instruis le jeune enfant selon la voie qu’il doit suivre ; lors même qu’il sera devenu vieux, il ne s’en éloignera point » (Proverbes 22:6).

Malheureusement, le Dr Benjamin Spock, pédiatre très reconnu, n’était pas d’accord avec cette instruction biblique. Il a écrit deux livres dont l’impact fut mondial. Un avait pour titre Baby and Child Care (Soin du bébé et de l’enfant), l’autre All You Need Is Love (L’amour est tout ce dont vous avez besoin). Tout ce qui était nécessaire aux parents, c’était de démontrer beaucoup d’amour. Ne jamais corriger un enfant, disait-il, car ceci pourrait le brimer dans son développement et serait la cause de tous ses malheurs pour le reste de sa vie. L’encadrement, selon le docteur Spock, nuit à l’épanouissement naturel de l’enfant. « Raisonnez-le, » disait-il, « aimez-le et laissez-le faire tout seul ».

Ses deux bouquins se sont vendus à quelques 50 millions d’exemplaires à travers le monde et sont devenus de véritables bibles pour des millions de parents sur la meilleure façon d’élever leurs enfants. Le temps nous a révélé le résultat d’un tel enseignement. Il a été accusé d’être l’outil principal qui a causé les malheurs de millions d’enfants dans le monde, durant les années où la génération « hippy » a dominé la scène avec sa rébellion ouverte contre le système en place. Trente années plus tard, le Dr Spock a eu la gentillesse d’admettre qu’il s’était trompé.

Si cet homme avait été proche de Dieu, il aurait pu s’instruire par DEUX petits versets qui auraient pu éviter ce désastre. « La verge et la répréhension donnent la sagesse ; mais l’enfant livré à lui-même fait honte à sa mère [et à son père] » (Proverbes 29:15). Et, au verset 17 : « Corrige ton enfant, et il te donnera du repos, et il fera la joie de ton âme ». Le Dr Spock a prêché justement le contraire. Mais cet homme a-t-il mis sa théorie et son enseignement en pratique, dans sa propre famille ? Absolument pas !

Ses deux fils, John et Mike, ont déclaré ceci dans le quotidien La Presse du 16 août 1997, au sujet de leur fameux père. « Il était lui-même incapable d’élever ses propres enfants. Contrairement à ce qu’il prônait dans ses ouvrages, il ne nous a jamais embrassés, était très dur avec nous, mais il insistait toujours pour que nous donnions l’impression d’être parfaitement heureux. C’était très important pour lui de paraître, aux yeux du monde, comme le père le plus compréhensif qui soit, ce qui rendait la vie intenable à la maison. » Le Dr Spock fut marié deux fois et, outre ses deux fils, tenta d’élever une belle-fille qui a aujourd’hui 30 ans (en 1997) et qui, selon John, 52 ans, et Mike, 63 ans (en 1997), n’a jamais pu le supporter.

Cet homme a pourtant conseillé des dizaines de millions de parents sur la façon d’élever LEURS enfants. Utilisant une façade censément chrétienne et basée sur le mot amour, il s’est servi de son doctorat en pédiatrie pour réussir sa séduction et devenir millionnaire. Je ne sais pas si cet homme était croyant. Mais il y a croire en Dieu, c’est-à-dire, que Dieu existe, et croire en Dieu, c’est-à-dire, croire ce que Dieu DIT. Pas du tout la même chose ! A force de se faire attraper par des personnages sans scrupules, de plus en plus de gens se méfient de tout et de rien. Certains doutent même que Dieu existe.

Selon un récent sondage, même pas la moitié des gens ne croient que la FOI pourrait les faire passer au travers d’une épreuve difficile. Pourtant 80 % de ces individus se déclarent religieux. Alors il ne faut pas être surpris de les voir abandonner leurs églises, ou même de déclarer : « Ça donne quoi être chrétien ? » Mais ces gens ressentent le besoin d’exprimer leur foi. C’est que ces personnes vivent des étapes difficiles et cherchent une oasis de paix pour leur âme meurtrie. Leur vie est malheureuse, pleine de désappointements, et elles luttent pour survivre. Étant aux prises avec l’adversité, ces gens se tournent vers la psychiatrie pour exprimer le besoin de régler leurs problèmes, soit au niveau du mariage, du travail, de l’argent, ou de la santé mentale.

Tous cherchent des réponses, afin de retrouver l’espérance et un sens à la vie. Il n’est donc pas surprenant de voir plusieurs dénominations religieuses mettre l’emphase sur l’aide à la communauté, en formant ce qu’on appelle des groupes de support. Tout ceci est beau, même louable, sauf qu’il y a un danger potentiel ici. Aider et supporter ceux qui sont dans le besoin est très bien, mais si ce n’est pas contrôlé, on peut facilement créer une zone de confort où l’individu cesse de fournir son propre effort pour s’en sortir. Le danger, c’est qu’il commence à prendre pour acquis, et comme un dû, ce qui devait initialement être de l’aide temporaire.

Prenons comme exemple les groupes de co-dépendance. La co-dépendance est ce concept que les traumatismes vécus durant l’enfance, surtout dans les familles ayant des problèmes de fonctionnement, refont surface chez l’individu, plus tard, sous la forme d’un comportement négatif. Donc, si je suis négatif, adonné au jeu, ivrogne, batteur de femme, adultère, fraudeur ou paresseux, ce n’est PAS de MA faute. Blâmons la famille. Les critiques de CE concept soulignent avec raison qu’aucune famille ne peut rencontrer les standards impossibles établis par ces groupes de co-dépendance. C’est l’évidence même, car chaque famille a ses problèmes. Tout ce que ces groupes font, c’est de permettre à l’individu d’éviter la responsabilité personnelle de ses agissements parfois bizarres.

Si l’individu demeure dans l’attitude où il se définit comme étant continuellement la pauvre victime endommagée et blessée, il n’en guérira JAMAIS. La solution commence à se manifester quand la personne accepte d’assumer ses responsabilités, en réalisant que   ses erreurs sont là comme quelque chose qu’elle doit changer et corriger, afin d’arriver à une maturité émotionnelle équilibrée. Car si cette tendance n’est pas contrôlée, elle pourrait dégénérer en crise majeure dans les années à venir.

Cette attitude détruit progressivement aussi le côté spirituel d’une personne. Et les chrétiens n’en sont pas exempts. Les gens qui s’imaginent que tout leur est dû ne demandent plus à Dieu de leur venir en aide. Ils LUI disent plutôt : « Qu’est-ce que tu vas faire pour moi tout de suite ? » Ils commencent à considérer Dieu comme une espèce d’animateur de certains programmes télévisés où on peut gagner une foule de choses avec un minimum d’effort. Il est évident que Dieu souhaite que nous soyons prospères et en santé, mais on ne peut pas commencer à Lui proposer des « marchés » qui sont bourrés de concessions et d’avantages spéciaux.

La nature humaine est manipulatrice. Ceci me rappelle une histoire où un homme aurait vu Dieu dans un songe. L’homme Lui demande : « Seigneur, c’est quoi pour TOI un million d’années ? » Dieu lui répond : « Pour Moi, c’est comme une seconde. » L’homme poursuit : « Seigneur, c’est quoi pour TOI un million de dollars ? » Dieu lui répond : « C’est comme un sou pour toi. » L’homme Lui demande : « Seigneur, me donnerais-tu un de Tes SOUS ? » Et Dieu de répondre : « Certainement, mais donne-moi une SECONDE pour y penser. » Notre relation avec Dieu ne devrait jamais ressembler à certaines réunions de style « Club Social », juste pour accommoder ceux qui s’ennuient. Remarquez que Dieu pourrait utiliser cette occasion précise pour nous appeler, alors que nous avons vraiment besoin de nous tourner vers LUI.

Jésus a fondé Son Église pour une raison spécifique. Elle doit servir à instruire et à nourrir spirituellement tous ceux que Dieu veut bien préparer comme prémices pour devenir un jour les Élus dans le Gouvernement que Jésus viendra établir sur cette terre. Et il faut vraiment être converti pour y demeurer. Car la FOI ne peut pas être dépouillée de sa dimension spirituelle. Dieu ne peut pas être réduit à une espèce de milliardaire qui n’a rien d’autre à faire que de combler notre liste de demandes et de désirs. Si nous croyons que Dieu est obligé de nous garantir une santé parfaite, accompagnée de richesses, pour Se mériter notre fidélité et notre amour, nous risquons d’être drôlement désappointés.

Supposons un instant que notre fidélité à Jésus ne nous a rien apporté de plus que notre voisin qui ne veut rien savoir de Dieu. Allons un peu plus loin. Non seulement nous n’avons pas reçu les bénédictions matérielles que nous croyions recevoir, mais, en plus, nous avons perdu notre emploi et nous sommes en difficulté financière. Et, pendant tout ce temps, Dieu n’a donné aucun signe de vie pour nous sortir de cette période de désespoir, alors que nous souffrons en silence. En d’autres mots, notre expérience dans la vie chrétienne est à son plus bas niveau.

Est-ce que ceci veut dire que la vie chrétienne n’a pas fonctionné pour nous ? Pas du tout ! C’est précisément dans de telles circonstances que la VRAIE conversion se manifeste. Ce qui normalement découragerait le commun des mortels, ne fait que recharger la batterie spirituelle du vrai chrétien(ne). Aucun de nous, au baptême, n’a reçu de Dieu une promesse absolue que l’on aurait toujours une bonne santé, que tous nos enfants se convertiraient, que l’on déborderait de prospérité, et que l’on ne serait continuellement entouré que de personnes gentilles et aimables.

Dieu promet, cependant, de donner à chacun de Ses enfants ce dont il a besoin. Il peut décider de nous combler de certains bienfaits que nous désirons aussi. Pas nécessairement au moment où NOUS voulons les avoir, mais plutôt quand LUI décide de nous les accorder. Et quand nous sommes ainsi bénis, nous devons Lui rendre gloire en Le remerciant pour ces bénédictions. La reconnaissance devrait être une vertu automatique chez le chrétien(ne), parce que Dieu est fidèle à Lui-même et ne nous abandonnera jamais. Dans Psaumes 37:25, le roi David a été inspiré d’écrire ceci : « J’ai été jeune, et je suis devenu vieux ; mais je n’ai point vu le juste abandonné, ni sa postérité mendiant son pain ».

Jésus aussi nous a fait cette promesse extraordinaire : « Je leur donne la vie éternelle, elles ne périront jamais, et NUL ne les RAVIRA de ma main » (Jean 10:28). Notre fidélité à Christ nous assure une protection qu’aucune compagnie d’assurance ne peut égaler. Notre assurance n’est pas seulement spirituelle, mais elle est physique aussi, dans nos problèmes à caractère émotionnel. Allons voir la belle promesse que Dieu nous a faite dans Psaumes 37:24 : « S’il tombe, il ne sera pas entièrement abattu, car l’Éternel lui soutient la main ». Dieu Lui-même vient nous tendre SA main dans ces moments difficiles.

Rappelons-nous, toutefois, que la vie chrétienne ne se résume pas à vivre dans la prospérité. Jésus nous a dit de rechercher d’abord le Royaume de Dieu, et que tout le reste nous serait donné par surcroît. La condition physique de notre vie ne confirme pas la profondeur de notre foi. On ne peut pas associer prospérité avec beaucoup de foi, ni pauvreté avec peu de foi. La prospérité est matérielle, tandis que la foi est spirituelle, donc on ne peut pas faire un lien entre les deux. Les gens très riches ont tendance à être beaucoup plus près de leurs affaires que de Dieu, car leur préoccupation première est trop souvent de doubler leur fortune.

La pauvreté, par contre, n’est pas garante d’une grande foi. La pauvreté extrême pourrait même écraser une personne au point de nuire à sa croissance spirituelle. Le chrétien doit  toujours rechercher l’équilibre dans tout ce qu’il espère de Dieu. Dans Proverbes 30:8, nous lisons ceci : « Éloigne de moi la vanité et la parole de mensonge. Ne me donne ni pauvreté ni richesses ; nourris-moi du pain de mon ordinaire ». En d’autres mots, que Dieu nous bénisse de façon à ce que nous ayons au moins un peu de confort dans notre vie, mais pas trop. Pour quelle raison ? La réponse se trouve au verset 9 : « De peur que dans l’abondance je ne te renie, et que je dise : Qui est l’Éternel ? De peur aussi que dans la pauvreté je ne dérobe, et que je ne prenne en vain le nom de mon Dieu. »

Voilà le danger. Rares sont les personnes qui cherchent Dieu quand tout fonctionne à la perfection. Mais l’autre extrême n’est pas mieux. Alors, il faut Lui demander de ne pas nous laisser dans la pauvreté, de peur que nous soyons tentés de dérober pour ensuite accuser Dieu de nous avoir abandonnés en nous plaçant dans cette situation. Certains chrétiens semblent recevoir très peu de ce que nous appelons les bonnes choses de la vie. Ils comptent continuellement leurs sous parce qu’ils n’arrivent pas à boucler leur budget. D’autres sont souvent ridiculisés au travail à cause de leurs convictions.

Dans certains milieux, si vous n’êtes pas catholique, vous faites partie d’une secte comme si eux étaient les seuls à croire en Dieu. Parfois la seule consolation du chrétien réside dans sa méditation personnelle qui lui procure la paix intérieure par sa foi en Jésus. Le Nouveau Testament est un véritable témoignage et un compte-rendu détaillé de chrétiens faisant constamment face aux problèmes à cause de leur foi. Nous voyons d’abord les difficultés vécues par Jésus, durant Son ministère, à proclamer l’avènement de Son Royaume. Ensuite, nous voyons les expériences et les souffrances des Apôtres qui, à l’exception de Jean, ont probablement tous été martyrisés.

La vie de Paul en fut une de souffrance, de persécutions, et de problèmes multiples qu’il devait continuellement régler dans les congrégations qu’il avait fondées durant ses nombreux voyages. Nous pouvons facilement les identifier en étudiant ses Épîtres. Ces problèmes persistent même aujourd’hui, car Satan fait bien son travail. Il utilise toujours la même tactique en créant la division pour semer le trouble entre frères et sœurs. Pour réussir sa séduction, Satan utilise la même tactique de cent façons différentes, car il connaît nos faiblesses et il les exploite au maximum. Alors, nous vivons aujourd’hui les mêmes problèmes que nos frères et sœurs chrétiens ont vécus au premier siècle.

Jésus nous a bien déclaré, dans Jean 16:33, que « nous aurions des afflictions dans le monde ». Parler de Jésus n’est pas toujours sécurisant, car, non seulement les gens ne sont pas intéressés à se convertir, mais plusieurs ne croient même plus au péché. Il y a des ministres, avec des doctorats en théologie, qui ont écrit des bouquins expliquant que, sous la Grâce, on ne peut plus pécher. La grâce, selon eux, enlève la nécessité de se repentir des nouveaux péchés qu’on pourrait commettre car tout s’efface automatiquement.

Alors, selon ces messieurs, plus on pèche, plus la grâce augmente. Vous remarquerez qu’ils ont toujours la même approche. Pendant qu’ils priaient, un jour, une voix venant sans doute du ciel leur dit : « Mais pourquoi me demandes-tu pardon pour tes péchés ? Je les ai déjà tous pardonnés ». Toujours cette fameuse voix, qui les inspire à partager cette Bonne Nouvelle en écrivant leur propre version de la Bible. Mes chers amis, il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Cette fausse doctrine était déjà prêchée au premier siècle. Quand on ne peut plus supporter la saine doctrine, il y a toujours des docteurs pour vous enseigner des choses agréables qui font certainement plaisir à ceux qui cherchent des fables.

Dans l’Église à Rome, certains chrétiens furent amenés à croire par séduction qu’étant sous la grâce, il ne leur était plus nécessaire de se tourner vers Dieu pour confesser leurs nouveaux péchés. Paul les corrige sévèrement, dans Romains 6:1, en déclarant : « Que dirons-nous donc ? Demeurerons-nous dans le péché afin que la grâce abonde ? Nullement ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore en lui ? » Paul s’adresse ici à des chrétiens convertis, et non à des païens.

Voici ce que l’Apôtre Jean nous dit : « Si nous disons que nous n’avons point de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est point en nous. Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. Si nous disons que nous n’avons point de péché, nous LE faisons menteur, et SA parole n’est point en nous ». (1 Jean 1:8-10). Ces ministres font de Dieu un menteur, avec leur fausse prédication. Jésus est venu mourir pour nos péchés, pas les Siens. Si nous disons que nous n’avons pas de péchés, Son sacrifice devient alors inutile et nous faisons de Lui un menteur, parce que Jésus Lui-même a déclaré qu’Il est venu pour effacer les péchés du monde.

Pourquoi ces faux ministres ne citent-ils pas ces versets ? Parce qu’ils ne pourraient plus vendre leurs livres, car les gens cherchent un salut facile, sans engagement envers leur Sauveur. Vous les verrez citer ceci plutôt : « Mais si nous marchons dans la lumière, comme IL est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de son Fils Jésus-Christ nous purifie de tout péché » (1 Jean 1:7). Automatiquement ? Je ne le pense pas ! Comment pourrions vivre dans le péché et prétendre marcher dans la lumière ? C’est un non sens. Le péché est associé aux ténèbres et non à la lumière.

Au verset 9, Jean nous dit : « Si nous confessons nos péchés, Dieu est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité ». La purification est le résultat du pardon, suite à notre confession à DIEU, quand nous péchons. Jésus demeure toujours notre seul avocat auprès du Père, étant continuellement notre victime expiatoire pour tout nouveau péché commis par le converti. Jean nous rassure en disant : « Si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le Juste. C’est LUI qui est la propitiation pour nos péchés ; et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier » (1 Jean 2:1-2). Ceux qui prêchent autre chose sont des menteurs !

La Bible nous dit de vérifier toute chose. C’est justement cette sorte d’attitude visant à tout vérifier que Jésus aime chez ceux qui Lui appartiennent. Mais cette attitude déplaît à Satan et pourrait nous amener des tribulations. « Or, tous ceux qui veulent vivre selon la piété en Jésus-Christ, seront persécutés » nous dit Paul, dans 2 Timothée 3:12. Mais dans la puissance de Dieu, nous sommes gardés par la foi pour le salut qui sera manifesté lors du retour de Christ. Voilà où devrait être notre réjouissance, même si nous sommes parfois attristés par les diverses épreuves que nous subissons. C’est normal, car ceci fait partie de notre cheminement et sert à développer notre caractère, afin qu’un jour, nous devenions de meilleurs dirigeants dans Son Royaume.

Dieu appelle toutes sortes de personnes comme prémices, et chacun a son histoire toute personnelle, tous venant à Dieu avec une variété de problèmes. Certains étaient aux prises soit avec la drogue, l’alcoolisme, l’homosexualité, un mariage brisé, ou des problèmes émotionnels de toutes sortes. Il est vrai que Dieu pardonne tous nos péchés, mais les blessures physiques ne disparaissent pas lors de la conversion. Si quelqu’un vient vers Christ dans le seul but d’arrêter de souffrir, ou d’être immédiatement béni de choses matérielles, laissez-moi vous dire que cette personne risque de se décourager très vite. Alors je pose la question : « Qu’est-ce que ça donne, quel est l’avantage d’être chrétien ? »

D’abord et avant tout, comprenons ceci. La chrétienté n’est pas une question de satisfaction de nos besoins dans cette vie. C’est la promesse d’une vie future qui est au cœur du christianisme. C’est l’assurance du pardon de nos péchés par le sacrifice de Jésus nous donnant accès à une nouvelle vie en LUI, par la FOI. C’est le don gratuit d’un salut éternel avec l’immortalité, grâce au Saint-Esprit. C’est ce don, s’il est profondément compris et ancré dans notre esprit et dans notre cœur, qui nous fait vraiment réaliser la signification d’être chrétien. C’est comprendre que l’Évangile est essentiellement la Bonne Nouvelle que Jésus a fait tout un travail pour nous.

Nous avons tous péché et le salaire du péché, c’est la mort. C’était notre dette. Jésus n’a jamais péché et n’avait pas à payer cette rançon. Mais, dans Son amour pour nous, Dieu a mis SA PAROLE dans cette chair humaine qu’Il a Lui-même engendrée dans le sein d’une vierge nommée Marie, par SON ESPRIT. Et Jésus, cette Parole de Dieu dans la chair, est venu payer une dette qu’Il n’avait jamais contractée, parce que nous avions contracté une dette que nous ne pouvions jamais payer. C’est l’histoire d’un travail accompli par Christ à la place de tous les pauvres pécheurs du monde entier.

Cette histoire concerne tous ceux dont la vie et les œuvres se résumaient à une faillite spirituelle totale. Seule la mort de Christ pouvait payer cette dette, afin de nous libérer de cette faillite en nous réconciliant avec le Père. Ce travail spirituel s’appelle le Salut. C’est ce don gratuit de Dieu qui, à la conversion, donne tout son sens à la vie du chrétien nouveau-né. Ce salut nous assure de notre importance ainsi que notre pertinence aux yeux de Jésus. Si le christianisme avait pour seul but de rendre cette vie meilleure, sa valeur serait équivalente à n’importe quelle religion fondée par des hommes. « Si nous n’avons d’espérance en Christ que pour cette vie seulement, » nous dit Paul, « nous sommes de tous les hommes les plus misérables » (1 Corinthiens 15:19). Absolument, car nous allons tous mourir un jour. Notre espérance se situe dans la promesse certaine d’une vie IMMORTELLE, grâce à notre Sauveur. Elle est notre seule et unique garantie absolue. Dans Romains 6, nous avons la définition la plus simple du salut. Elle se trouve dans le verset 23, où on peut lire que le salut est « le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle EN Jésus-Christ notre Seigneur ».

Nous commettons tous des fautes durant notre vie, mais dans ce monde, il y a trois sortes de personnes. D’abord vous avez ceux qui n’apprennent absolument rien de leurs fautes. Ils font toujours les mêmes gaffes et ne manifestent aucun désir de vouloir changer. Ils vous diront : « Voilà comment je suis et comment j’ai toujours été. C’est à prendre ou à laisser ». Ensuite vous avez ceux qui, non seulement apprennent de leurs fautes, mais qui font des efforts pour s’améliorer afin de ne pas répéter les mêmes erreurs.

Finalement vous avez les sages qui apprennent, non seulement de leurs fautes, mais aussi des fautes des autres. Cela leur évite bon nombre de problèmes et beaucoup de peine. Pas nombreux ceux-là ! Ces gens ne font pas de vagues, ils savent ce qu’ils ont à faire et le font discrètement, d’une façon presque effacée. Aux yeux du monde, ils sont considérés comme « pas grand chose », mais Dieu travaille beaucoup avec ces individus pour, un jour, confondre les sages de ce monde.

Le chrétien qui veut absolument faire la volonté de Dieu doit profiter des expériences de la vie afin d’éviter, dans la mesure du possible, de ne pas répéter les mêmes erreurs. Ça fait partie de sa croissance spirituelle. C’est cette sorte de persévérance que Dieu aime, car, en restant ferme dans notre conviction, nous serons sûrement gagnants avec Christ, lors de Son retour. Ceci exige une attitude optimiste chez l’individu qui doit maintenant s’efforcer de rejeter tout ce qui est négatif et pourrait nuire à sa croissance. Ce n’est pas une tâche facile, mais on peut y arriver avec le temps.

N’oublions jamais que Dieu a commencé Son travail de salut par chacun de nous, en tant que Ses prémices, en nous fortifiant durant cette vie dans nos faiblesses, car Il nous prépare pour régner et diriger des nations, un jour. Et Dieu le fait dans ce monde où le mal domine. Voilà pourquoi « rendons grâces au Père, qui nous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière ; qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres, et nous a fait passer dans le Royaume de Son Fils bien-aimé » (Colossiens 1:12-13). Quelle belle évaluation de Jésus ! Alors, rendons grâce à Jésus « en qui nous avons la rédemption, par son sang [et] la rémission des péchés » (verset 14).

Jésus, notre Sauveur, poursuit ce travail en nous, pendant que nous continuons de combattre dans ce champ de bataille qu’est la vie. Car la vie se résume à une école dans laquelle nous sommes supposés apprendre de chacune de nos expériences nouvelles. Et quand on meurt, c’est comme si on écrivait notre examen final. Les yeux du chrétien doivent être rivés sur la promesse que Jésus nous offre : la vie éternelle par Sa propre résurrection. Allons voir Jean 11:25-26. Remarquons ce que Jésus nous déclare au verset 25 : « Je suis la résurrection et la vie. »

Jésus S’identifie comme étant le « JE SUIS ». Exactement le même terme utilisé par Dieu quand Il S’est identifié à Moïse, dans le buisson ardent d’Exode 3:14. Jésus ajoute ceci, dans ce verset 25 : « Celui qui croît en MOI vivra, quand même il serait mort. » Il est nettement question de résurrection, ici. Mais Jésus va encore plus loin, au verset 26, en disant ceci : « Et quiconque VIT et croît en moi, ne mourra JAMAIS. » Seul Dieu peut faire pareille promesse, car ne plus jamais mourir veut dire IMMORTALITÉ.

En d’autres mots, celui qui croît vraiment ce que Jésus a déclaré a accès au Saint-Esprit et à l’arbre de VIE auparavant inaccessible sans le sacrifice de Christ. Donc, l’Arbre de Vie est maintenant disponible, et celui qui veut avoir le fruit doit monter dans l’arbre pour en manger. Avez-vous déjà remarqué que, quand on monte dans un arbre, il faut rester près du tronc. Jésus doit toujours demeurer le centre de notre foi et le tronc auquel on doit rester accroché durant le reste de notre vie. Sinon, la chrétienté ne serait qu’une façade utile seulement à impressionner le monde.

Tandis que nous, qui LUI appartenons, nous pouvons en toute confiance déclarer que Christ, vivant en nous, fait toute la différence. Il est facile pour nous de dire ces choses, car nous comprenons que « c’est LUI [Jésus] qui est l’image du Dieu invisible » (Colossiens 1:15). Avant la première venue de Christ, personne n’avait vu Dieu parce que Dieu est Esprit, donc invisible (Jean 4:24). Mais SA PAROLE, vivant alors dans un corps humain, était devenue soudainement l’image visible du Dieu invisible, en tant que SON Fils Unique engendré par l’Esprit de Dieu Lui-même. Voilà pourquoi Jésus a toujours prié au Père et non au Saint-Esprit qui l’a engendré, parce que Jésus savait que le Père et le Saint-Esprit était une seule et unique personne, pas deux. Soyez-en assurés : Jésus priait  au bon père.

Mais qu’en est-il du monde ? Dans Colossiens 1:26, Paul nous dit que, pour le monde, la Parole de Dieu demeure toujours « le mystère qui était caché dans tous les siècles, et dans tous les âges, mais qui est maintenant manifesté à SES SAINTS ». Oui, heureux Ses Élus « à qui Dieu a voulu faire connaître quelle est la richesse de la gloire de ce mystère parmi les Gentils [non convertis] ». QUEL mystère ? Lisez-le vous-même, dans la 2ème partie du verset 27 : « savoir ; Christ en vous, l’espérance de la gloire ». Oui, l’immortalité, là où la seconde mort n’aura aucun pouvoir sur nous (Apocalypse 20:6). Pour les non convertis, cette vérité, si simple pourtant, demeure toujours un mystère.

La raison principale de notre vie est de prendre plaisir dans cette relation spirituelle avec Dieu et Jésus, afin de recevoir Sa récompense lors de Son avènement. Depuis la fondation de l’Église de Christ, les chrétiens ont enduré la persécution, des insultes, et de multiples tribulations, parce qu’ils croyaient vraiment à la promesse de Jésus. Et, comme on peut voir dans Hébreux 11:39 : « Et tous ceux-là, ayant obtenu un bon témoignage par leur foi, n’ont point remporté les biens promis ». Mais pourquoi ? Verset 40 : « Dieu ayant pourvu à quelque chose de meilleur pour nous [aussi], afin qu’ils ne parvinssent pas sans nous à la perfection. » Voilà pourquoi !

La Première Résurrection sera pour tous les ÉLUS de Christ en même temps. Tous les élus recevront leur récompense à ce moment-là. Donc, pour citer les paroles de Jésus Lui-même : « celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, SERA sauvé » (Marc 13:13). Le verbe est au futur. Nous disons souvent que les timbres postes sont dispendieux, mais les timbres ont une qualité que chaque chrétien devrait adopter. Ils ont cette ténacité de rester collés à l’enveloppe jusqu’à son arrivée à destination. Allons-nous rester collés au tronc de l’Arbre de Vie jusqu’au Royaume ? J’espère que la réponse de chaque chrétien, serviteur de Christ, est un retentissant OUI !

C’est alors que chacun de nous récoltera la récompense de Christ pour notre fidélité à notre engagement envers LUI. Et nous serons récompensés pour tout le bien que nous aurons semé autour de nous. « Heureux et saint celui qui a part à la première résurrection ! La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux ; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et régneront avec lui mille ans » (Apocalypse 20:6).

VOILÀ CE QUE ÇA DONNE DE DEVENIR UN CHRÉTIEN !