T.017 – Le Bonheur véritable

A cette approche de Noël, je vois des rues illuminées. De grands sapins décorés viennent soudain narguer tous les autres arbres. Les habitants des belles villas jouent au défi d’orner leur propriété de la manière la plus spectaculaire possible. Ils se font la concurrence avec leurs dizaines de figurines géantes de toutes les couleurs et leurs guirlandes électriques, dont on ne peut de prime abord mesurer la longueur. Ça clignote et ça scintille de toute part ! Cela attire les regards de tout le monde, et surtout des enfants qui n’en peuvent plus d’attendre la date la plus magique de l’année : celle du Noël artificiel…

Les êtres humains se bousculent dans les magasins. Entraînés dans une frénésie générale, ils sont comme dans un autre monde. Chacun le sien, chacun sa liste, ses impératifs, ses invités. Les supermarchés regorgent depuis déjà plusieurs mois des mets les plus délectables et peu à peu les rayons de sont habillés de rouge, de doré et de vert. Les yeux ne savent plus où aller, ils se perdent dans l’abondance de toutes ces décorations et choses matérielles.

Des jouets en multitude, toujours plus tendance, plus sophistiqués, toujours plus… On ne sait plus lesquels choisir. Des jouets pour tous les âges, même pour les adultes, qui à l’occasion de Noël se donnent le droit de replonger en enfance… Noël, la fête des enfants, disent les uns. La fête de la famille, disent les autres. Noël, une fête féérique avec des pères-noël à chaque coin de rue, des personnages fantastiques et des contes qui font rêver les assoiffés de vivre.

Des milliards de publicités dans les boîtes aux lettres. Des peluches gigantesques qui bougent la tête pour saluer les gens qui viennent dépenser leur argent. Des décors somptueux et des stands aux innombrables besoins superflus. Voilà Noël ! Tous les royaumes du monde, toutes les richesses, réunis en un seul mot.

C’est un jour spécial avec une veillée extraordinaire, où même les plus petits ont le droit de ne pas dormir ; où l’on ne compte pas la quantité de chocolat qu’ils ingurgitent. La joie en ce jour est justifiée. Noël, c’est une fête dont les humains sont devenus les maîtres. Ça ne dure que deux jours et il faut attendre une année avant de pouvoir ressentir à nouveau la même euphorie.

En s’appropriant cette fête, le monde capitaliste s’est créé sa propre magie : tout ce que je vois, ce n’est pas le vrai sens supposé de Noël, à savoir, la réminiscence du miracle de la venue de Christ dans notre monde.

Je vois le dieu Mammon qui met une barbe blanche et se frotte les mains en riant d’admirer toute cette activité économique. Je vois un carnaval où les cœurs vides recouvrent leur désespoir avec des masques élégants arrosés de champagne. Je vois des familles qui font semblant de s’aimer – qui se supportent le temps d’un repas – parce que c’est Noël et qu’il faut trinquer ensemble. Je vois des montagnes de cadeaux de toutes les tailles et de toutes les couleurs, déposés en bas du sapin, et des enfants qui tournent autour en essayant de lire les étiquettes. Pour eux, l’attraction se trouve au pied de cet arbre et ils ne peuvent penser à rien d’autre. Et dans tous ces cadeaux, ce sont des petits dieux que je vois.

Beaucoup de personnes pensent qu’il ne faut pas dramatiser cela, que l’ampleur du spectacle artificiel que nous offre le monde à cette occasion est à prendre à la légère. La perversion totale des valeurs ne les dérange pas tellement, car ils disent croire encore à cette fête et aux justes valeurs. Mais ce n’est pas ma description qui est pathétique. C’est d’avoir enlevé à cette fête humaine l’attrait pour le divin, et d’avoir perverti cette tradition plus encore qu’elle ne l’était déjà.

Le Sauveur du monde, au lieu d’enfiler Sa combinaison de super-héros, a cru bon de Se dévêtir, de rétrécir, de S’appauvrir jusqu’à ce qu’Il prenne la forme d’un nourrisson. Batman ou Spiderman n’auraient jamais fait ça ! La logique des grands héros, c’est d’apparaître au summum de la force. Dans l’imagination collective, ce sont des êtres supérieurs. Même dans la mythologie, les dieux rivalisent en puissance et en gloire.

Mais la naissance de Jésus-Christ, c’est l’illogique folie de Dieu, qui n’est ni une science exacte, ni une légende enchanteresse, ni un sujet à débattre. C’est la voie de l’Amour dans toute son Excellence. L’Amour qui s’humilie, qui accepte de se diminuer et de s’en remettre à la Volonté supérieure. C’est la voie de l’abnégation totale, car l’Amour ne peut voir le jour, là où le « je » espère prévaloir.

Certains se ventent sûrement que l’Évangile a parcouru le tour du monde. Quelle divine fierté de voir des crèches et des sapins un peu partout ! Mais dans ces milliards de personnes : qui a compris ce que ce jour unique de la naissance de notre Messie signifie vraiment ? Faut-il se prosterner devant une sainte icône de l’enfant-Roi pour prétendre être de ceux dont le cœur et l’âme ne font plus qu’un avec la venue du Sauveur ? Suis-je chrétien parce que j’ai une petite crèche à la maison, que je dépoussière chaque année, et dans laquelle je dépose mes petits personnages sortis tout droit d’une usine à fabriquer des rêves ?

Noël artificiel, c’est le bonheur terrestre des habitants de la terre. A cette période de l’année, l’euphorie recouvre les continents comme un manteau de brouillard. Ce n’est malheureusement pas l’euphorie que provoque la réception de l’Évangile dans un cœur repentant. Non, c’est une euphorie terrestre, qui n’a rien à voir avec l’adoration du Sauveur. Le monde peut donc se vanter d’être heureux, moi je connais un plus grand bonheur.

Le Christ, je Le connais personnellement. Et Il me connaît mieux encore que je ne Le connais. Il n’est pas venu pour me sauver qu’une fois, en naissant dans ce monde pour me montrer la voie et mourir à ma place : Il l’a fait, certes, mais Il me sauve aussi chaque jour.

Il me sauve de la terreur, celle qu’éprouve le monde sans vouloir l’avouer, tandis qu’il se le cache à lui-même en avalant une multitude de placébos, alors qu’ils ne font que détourner la peur. Le Christ me sauve de la solitude, celle qui frappe les maisons comme une épidémie galopante et incontrôlable, au pouvoir meurtrissant. Il me sauve des mauvaises ambitions et de la désillusion, afin qu’en écoutant Ses conseils, je n’aie plus à souffrir toute une vie de me tromper de rêve, ni de me réveiller quand il sera trop tard.

Le monde peut se vanter d’être heureux, au milieu de tout ce qui le réjouit. Je ne me réjouis pas pour les mêmes raisons que lui. Ce qui réjouit mon cœur d’une manière ineffable, c’est que j’ai reçu le secours de Celui que l’on appelle en hébreu « Dieu sauve ». C’est qu’au-travers de tout ce qui m’arrive, c’est Sa main secourable que je touche. Ce qui me réjouit, c’est d’être en relation avec Lui. Il connaît tout ce qui est en moi, mes moindres désirs, mes questions, mes déchirures. Rien ne Lui échappe ! Et Il y répond avec une telle Intelligence que d’y penser un peu m’abasourdit complètement ! Je n’ai pas besoin de champagne, de drogue, de placébos artificiels pour me montrer le chemin du bonheur. Mon bonheur n’est pas terrestre.

La présence du Christ dans ma vie est si impressionnante ! Je n’ai pas besoin de le voir avec mes yeux. Je me suis séparée de tous mes crucifix. Avant, je dormais la nuit en serrant une croix en bois de la taille de ma main, avec la représentation du Christ en métal clouée dessus. Je l’embrassais car j’avais besoin d’embrasser mon Sauveur, je la tenais contre mon cœur. Je n’étais pas catholique, je ne faisais pas cela par tradition ou superstition. Mais tout comme un petit enfant laissé tout seul dans sa chambre, j’avais besoin de me rassurer. J’avais besoin du contact tactile avec mon Sauveur. Je lui parlais souvent, mais ça ne me suffisait pas. Des années s’étaient écoulées depuis ma conversion et je ne ressentais plus le bonheur de Sa Présence…

J’avais développé ainsi une passion pour les crucifix et les monastères. J’allais visiter plein de monastères et d’églises pour contempler les représentations du Christ. Non pas pour me prosterner devant elles, mais parce que mes yeux si charnels avaient besoin de Le voir. Un jour, j’ai acheté un grand crucifix taillé à la main par un sculpteur, d’une valeur de 155 € ! J’étais si fière, car il était magnifique et exceptionnellement réaliste : un véritable Israélite sur la croix ! Cette dépense était une vraie folie, mais cette somme n’était rien en comparaison de la langueur qu’éprouvait mon cœur et le désir ardent de rendre ma relation avec Christ plus palpable.

Puis un jour, j’ai ressenti que tout ce bonheur que j’éprouvais avec mes crucifix était comme une drogue et que Jésus Se trouvait ailleurs. Je me suis sentie comme une prostituée et je me suis débarrassée des crucifix. C’était un grand sacrifice pour moi, mais je n’ai pas reculé une seconde. Dieu agrée ce genre de sacrifice, Il aime voir Ses enfants se défaire de l’objet de leur néfaste affection, en Son Nom et pour l’amour de la Vérité.

Maintenant, je ressens à nouveau le vrai bonheur. Mon Sauveur est présent dans tout ce qui me touche, dans tout ce qui me parle, dans tout ce qui est parfait. Car les choses parfaites n’existent que lorsque Dieu en est l’Auteur, c’est Lui qui les crée et les donne.

Le « bonheur » du monde, surtout à cette période de l’année où il apparait des plus superficiels, me met mal à l’aise. Il n’est qu’une couverture. La plupart du temps, les gens se noient et nagent difficilement à la surface, la tête hors de l’eau. Quand ils semblent bien nager, cela ne se voit pas. Et pourtant, tout n’est que survie et mensonge ici-bas, quand on ne connaît pas le Christ.

Dieu est venu me chercher quand j’étais à des années-lumière de Le connaître et de croire en Lui. J’étais en train de mourir, car je n’arrivais plus à nager. Je n’avais plus de force. C’était il y a onze ans. A l’époque, moi aussi je ne connaissais que des joies éphémères et un bonheur superficiel.

Je suis une des rares personnes qui ait reçu une révélation surnaturelle de l’Omniprésence, de la Toute-puissance et de l’Omniscience de Dieu. Il m’avait offert le privilège de Le rencontrer et, malgré mon athéisme, quelque chose en moi avait reconnu le Créateur. J’ai su qu’Il était au-dessus de moi et je me suis tout de suite identifiée comme Sa créature. Son regard descendait jusqu’au plus profond de mon âme : Il me voyait en-dedans, comme en-dehors. C’était un évènement si fort, si intense, qu’en y repensant aujourd’hui, je le vois comme la préfiguration de la venue de Christ dans ma vie – que j’ai connu un an après – et surtout de la venue de Christ dans mon cœur par Son Esprit qui n’a cesse de s’éprendre de moi et qui me pousse toujours vers Lui.

En réfléchissant à ce jour mémorable qui changea ma vie à jamais, mon expérience surnaturelle me fait penser à ce que les chrétiens disent célébrer à Noël : la révélation de Dieu qui devient palpable dans ce monde. Le Créateur, Dieu Tout-Puissant est là. Jusqu’à présent, Il était discret. Il regardait, Il observait, Il attendait patiemment le moment venu. Puis une nuit, la terre L’a reçu par un miracle indescriptible. Il est arrivé, Il devint plus proche que jamais. Et depuis, Il vient chercher, Il interpelle, Il Se révèle à qui Il veut.

Les témoignages d’expériences surnaturelles ne sont généralement pas les bienvenues dans le monde incrédule. Les gens ont peur de l’inexplicable. Ils veulent tout savoir, tout comprendre, tout contrôler. Mais Dieu est Maître de la manière dont Il veut de révéler à chacun de nous ! Etant une ancienne droguée, mon témoignage de cette expérience fut naturellement mis sur le compte de l’ébriété. Et pourtant, ce jour-là, j’étais malade, complètement malade. J’avais sans doute attrapé le virus transporté par le moustique à la mode qui frappait fort à l’époque, à l’île de la Réunion. Mon compagnon, qui n’avait que faire de mon état, ne voyait pas que j’étais au bord de l’agonie. C’était un dur, un homme que rien ne peut atteindre. Il m’avait entraînée contre mon gré dans la jungle pour aller voir un de ses camarades qui habitait reclus au milieu de nulle-part, dans un champ de bananiers. Cet ami était un alcoolique analphabète, comme il y en a tant à la Réunion. Il habitait dans une vieille cabane minuscule, rongée par l’humidité. J’étais allongée sur son matelas à moitié moisi, incapable de manger, de boire ni de fumer ma précieuse drogue,  car je ne faisais que vomir et trembler.

Il a fallu que je sois dans cet état pour être sobre quelques heures, pour me dire « Alors c’était ça, ma vie ? ». Je pensais effectivement mourir dans cette cabane. Je sentais la vie s’en aller. J’étais bouillante et je grelottais, avec la sensation d’être aussi froide qu’un cadavre. Mais le Créateur de la vie en a décidé autrement. Du fond de ma cabane, au milieu de cette jungle, tandis que j’étais complètement seule – seule et sobre – Il m’a offert de percevoir concrètement Sa Toute-puissance, juste au-dessus de moi : j’ai senti Son regard, Son regard gigantesque, Son regard de Dieu !

Il était là, Il me regardait, simplement pour me dire « Je suis ton Créateur ! Ne vois-tu pas que je te regarde ? Ne vois-tu pas que je te connais ? ». Qui me connaissait ? L’homme qui soi-disant partageait ma vie, mais m’abandonnait dans la jungle quand j’étais en train de mourir ? Les personnes avec qui nous faisions la fête des nuits entières, sans avoir le moindre intérêt sincère les uns pour les autres ? Ma famille, qui était à 11 000 km, qui ignorait mon addiction et l’art, dont j’étais devenue maître, de m’autodétruire ? Non, personne ne me connaissait. Et je ne me connaissais pas non plus moi-même : ni l’ancienne pécheresse que j’étais, car je n’avais pas conscience de l’ampleur de mes péchés, et ni la nouvelle créature que j’allais devenir, celle que Dieu S’apprêtait à modeler.

Quand j’ai su qu’il y avait un Créateur et que j’étais Sa créature, ma vie a subitement pris un sens et je me suis levée tout à coup. La fièvre est tombée, je n’étais plus malade ! La sensation très forte de la Présence de mon Créateur demeurait intense, j’étais si excitée ! Plus rien n’était pareil. Tout avait changé dans ma perception. Tout avait changé, sauf moi ; mais de cela, je ne m’en rendis compte que bien plus tard. J’avais rencontré Dieu comme Créateur, mais je ne L’avais pas encore rencontré comme Rédempteur. Il fallait que je fasse du chemin avant, ou devrais-je dire, une boucle : tourner en rond, et m’apercevoir que la clef du chemin n’était pas en moi.

Depuis ce jour glorieux où j’avais réalisé qu’il y a un Dieu qui me regarde, j’avais décidé de lui dédier ma vie, comme une pièce de théâtre dont Il serait le Spectateur. Je voulais que le spectacle Lui plaise ! Je croyais pouvoir devenir meilleure. Je ne connaissais rien à la Bible, ni à la religion. Je savais seulement que, jusqu’à présent, j’avais vécu en égoïste. Je ne visais auparavant que la satisfaction de besoins et de désirs qui m’étaient propres, comme celui d’échapper à mes souffrances et de trouver le bonheur. Je le cherchais mal et c’est ainsi que j’étais tombée dans l’addiction la plus cruelle qui soit : celle de la drogue et de ses illusions. Alors, la volonté se dessina en moi de ne plus vivre pour moi-même et de trouver une mission, une cause, pour offrir ma vie au Dieu qui me regardait ; ce Dieu que je ne connaissais pas encore, mais qui me connaissait.

Je pensais que la maternité est une cause honorable et qu’être maman, c’est ne plus vivre pour soi, mais pour son enfant. Alors, je décidai de devenir mère et de donner mon enfant à Dieu, c’est-à-dire, de l’élever de manière à ce qu’elle Le serve toute Sa vie, comme je m’apprêtais moi-même à le faire. Plus tard, je lus dans la Bible le récit d’Anna, la mère du prophète Samuel, et je fus profondément émue, car j’avais fait sans le savoir à peu près la même prière…

Deux semaines après le jour mémorable où j’ai croisé le regard de Dieu, je portais en moi un enfant. Je ne m’en glorifie pas, car, à l’époque, j’ai agi par ignorance et manque de sagesse. Mais ce qui est fort, c’est que Dieu utilise les choses folles du monde pour manifester Ses desseins et ainsi confondre les sages. Je savais que j’allais avoir une fille. Je savais que je devais l’appeler d’un nom qui signifie « Sagesse », car cette vie que Dieu avait créée en moi était – malgré la folie de ma décision – la première pierre au sage édifice de la nouvelle vie à laquelle j’aspirais. Pendant ma grossesse, j’eus le privilège de voir ma fille dans un rêve, de voir son visage tel qu’il était quand je l’ai tenue dans mes bras à sa naissance.

Mais cette grossesse difficile, vécue dans la drogue et la violence, fut la boucle que j’ai évoquée tout à l’heure. N’ayant pas encore un accès direct à la Grâce de Dieu, ni à la Vérité qui affranchit, et n’ayant pas encore la connaissance de mon Sauveur, je puisais la force de supporter la dureté avec laquelle j’étais confrontée chaque jour dans la drogue. Mon compagnon ne se remettait pas en question, il ne me suivait pas dans ma quête spirituelle. J’étais malgré moi constamment environnée de cette boue puante dont j’étais si dépendante.

Dieu, miséricordieux et compatissant envers les cœurs qui souffrent, me regardait et m’écoutait prier. Pendant des mois, je le suppliai de me pardonner pour ma faiblesse et d’épargner ma fille. Je Lui rappelai ma promesse, malgré que je fusse incapable de la tenir. Et Il eut pitié de nous. Il épargna mon enfant. Malgré la quantité de drogue assimilée dans son petit corps, et malgré la violence des conflits dont elle fut témoin – car mon ventre n’était pas imperméable au bruit et aux émotions – elle vint au monde en parfaite santé, et avec un esprit très éveillé.

L’être humain est parfois obligé de passer par une multitude de souffrances pour comprendre enfin que la capacité de changer, ainsi que celle de vaincre l’addiction ou la dépression, ne se trouvent pas en lui-même. La vie que je voulais offrir à Dieu ne serait jamais une belle vie tant que je la vivrais par mes propres forces.

Quand ma fille fut âgée de deux mois, le Seigneur permit que je quitte enfin la montagne où nous vivions. C’est ce jour-là qu’Il m’offrit en un quart de seconde ce que j’avais cherché par tous les moyens pendant des mois : être délivrée de la drogue. Un taxi vint nous chercher, ma fille et moi, et, tandis que nous parcourions la longue route en lacets, je pris conscience que ce jour, j’avais consommé le terrible poison pour la toute dernière fois. Depuis, je n’ai jamais éprouvé le moindre besoin de m’empoisonner à nouveau, bien au contraire, l’odeur du cannabis me répugne.

J’étais pauvre, seule avec un nourrisson. Je n’avais nulle-part où aller. J’ai été à l’hôtel, puis en foyer, puis dans une chambre minuscule, puis dans un studio appartenant au  pasteur qui m’a accueillie. Et j’ai connu l’Amour du Christ : j’ai rencontré le Rédempteur. Il me manquait cette facette de Dieu. Il fallait que je comprenne qu’Il ne Se contente pas d’être « au-dessus », mais qu’Il est venu « au-dedans » de l’humanité, en se faisant Homme charnel, Fils d’une simple femme.

Il fallait que j’expérimente l’addiction la plus néfaste pour rechercher une canne plus solide sur laquelle m’appuyer, et pour être un jour en mesure de ne dépendre que de Lui.

Il fallait que je sois entièrement brisée pour qu’Il me relève et me reconstruise, à Son image, pour qu’Il crée en moi un être nouveau.

Il fallait que je sois anéantie au point de vouloir nous supprimer, moi et l’enfant que je portais en moi, lorsqu’à six mois de grossesse, j’avais décidé, à cause de ma terrible impuissance, de nous supprimer.

Il fallait que Dieu m’en empêche, car Il devait m’apprendre à estimer la vie.

Il fallait que je sois vidée de toute ma force pour qu’Il me donne la Sienne.

Il fallait que je fréquente ce gouffre de la mort et les personnes qui y sont enfermées pour que je sois aujourd’hui remplie de compassion et de vigilance envers les habitants de ce monde qui empire de jour en jour.

Il fallait que j’expérimente le malheur au plus haut degré pour comprendre ce qu’est le véritable Bonheur.

Le vrai Bonheur ne se trouve pas dans les artifices. Il n’est pas dans les sensations fortes, ni dans l’ivresse, ni dans les sports de haute voltige. Il n’est pas dans le bien-être. Il n’est pas dans l’autosatisfaction, ni dans l’amas de gains. Il n’est pas dans le développement de la personnalité ou des compétences, ni dans la réalisation de grands projets.

Le vrai Bonheur, c’est le Christ. C’est Le connaître, c’est le voir dans tout ce qu’Il me montre, c’est L’entendre personnellement.

Le vrai Bonheur, c’est Lui parler, c’est tout Lui dire et savoir qu’Il écoute, comme aucun autre ne peut le faire.

Le vrai Bonheur, c’est recevoir de Sa main tout ce qu’Il souhaite me donner et Le servir sans réserve.

Le vrai Bonheur, c’est par ma vie, de Lui dire Merci, Merci et simplement Merci.

 Le vrai Bonheur, c’est de L’aimer et de pouvoir toujours compter sur Son Amour.

Voilà pourquoi je brave le regard des autres en témoignant de ce que j’étais et de ce que Dieu a fait pour moi. Les pharisiens modernes hausseront les épaules, les religieux trouveront peut-être que ma foi est un scandale. Mais je m’en fiche. C’est pour mon Sauveur que j’écris et pour tous ceux qui verseront une larme sincère en considérant combien Dieu est extraordinairement bon pour moi.

Car le Dieu que j’adore est impartial, Il ne préfère personne dans toute Sa Création. Alors, s’Il m’aime autant, c’est qu’Il vous aime aussi. Il n’y a pas de ténèbres assez sombres pour qu’Il ne puisse vous y retrouver.

D’ailleurs, l’humanité ne Lui a pas semblé trop sombre pour venir la rejoindre et choisir de devenir l’un des nôtre. Au contraire, Il a considéré cette obscurité qui recouvre notre planète et Il a placé dans le ciel une étoile plus brillante que les autres. Une étoile qui annonçait de loin à toute la terre que le moment était venu : l’heure où le Dieu Créateur devenait Rédempteur, Sauveur à la portée de tous pour faire connaître au monde le véritable Bonheur.

« Or, il y avait dans la même contrée des bergers qui couchaient aux champs, et qui gardaient leurs troupeaux pendant les veilles de la nuit. Et voici un ange du Seigneur se présenta à eux, et la gloire du Seigneur resplendit autour d’eux, et ils furent saisis d’une grande peur. Alors l’ange leur dit: N’ayez point de peur; car je vous annonce une grande joie, qui sera pour tout le peuple; C’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur, vous est né. Et ceci vous servira de signe: Vous trouverez le petit enfant emmailloté et couché dans une crèche. Et au même instant il y eut avec l’ange une multitude de l’armée céleste, louant Dieu et disant: Gloire à Dieu, dans les lieux très hauts; paix sur la terre, bonne volonté envers les hommes! Et quand les anges se furent retirés d’avec eux dans le ciel, les bergers se dirent les uns aux autres: Allons donc jusqu’à Bethlehem, et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître » (Luc 2:8-15).

« Or, le message que nous avons reçu de lui, et que nous vous annonçons, c’est que Dieu est lumière, et qu’en lui il n’y a point de ténèbres. Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons, et nous n’agissons pas selon la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de son Fils Jésus-Christ nous purifie de tout péché.

Si nous disons que nous n’avons point de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est point en nous. Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. Si nous disons que nous n’avons point de péché, nous le faisons menteur, et sa parole n’est point en nous » (1 Jean 1:5-10).

 

Que Dieu vous manifeste Son Amour !

Anne-Gaëlle




T.016 – La société, une malade tyrannique

Le monde que nous voyons chaque jour est rempli de paradoxes. Il se contredit sans cesse dans ses objectifs ainsi que dans ses manières d’agir. Dans cette ère qui approche la fin des temps sur la terre, ce qui nous fait froncer des sourcils n’arrête pas d’augmenter en nombre, en grandeur et en absurdité.

La société veut créer des emplois, mais elle en supprime chaque jour au fur et à mesure que le règne de l’informatique et des nouvelles technologies s’établit, prospère, comme une grande usine qui avale les petits métiers d’autrefois.

La société veut accueillir les étrangers ; elle se propose d’être un refuge pour ceux qui fuient la misère et le danger, alors que c’est elle qui crée des guerres, des famines et des exilés. En vérité, elle les rejette, car elle limite ses actions en multipliant ses lois et elle n’accorde pas à tous les hommes les mêmes droits, ni la même estime.

La société veut informer, mais elle désinforme, puisqu’elle ne met en lumière qu’une partie de la vérité – ou presque – et qu’elle se base sur le profit et l’ambition des puissants de ce monde pour divulguer ses bijoux artificiels, faits de « on dit » et de « il faut croire », et surtout de tissus à scandale, car c’est bien cela qui rapporte le plus…

La société veut aider les plus faibles, mais c’est pourtant bien elle qui a créé toute leur faiblesse, lorsque l’avidité des un a fait la misère des autres. Et même si le goût du jour est de montrer l’exemple en jouant l’altruisme et l’unité, elle autorise, favorise, l’exploitation des pauvres par ceux qui font semblant de les secourir.

La société veut guérir les malades, alors que c’est elle qui leur a infligé leurs maladies. Toutes les maladies modernes qui ne cessent d’augmenter, comme l’obésité, le diabète, les maladies cardio-vasculaires, AVC et autres, les cancers – et j’en passe – font l’objet de dépenses exorbitantes : campagnes préventives, soins curatifs, recherche scientifique… Et la société continue de produire en masse les causes de ces pathologies, sans renoncer une seconde au gain économique de cette surconsommation aliénée et effrénée, même pour le bien de l’humanité.

La société veut guérir et protéger la planète, mais elle la pousse vers l’inexorable destruction, car elle ne renonce pas à faire augmenter les besoins des humains et, avec tous ces besoins superflus, la consommation d’énergie ainsi que la pollution que l’on essaie soi-disant de maîtriser.

Je vois un grand géant avec deux grosses mains : une main violente qui frappe, entaille, pervertit, détruit l’humanité ; et l’autre un peu maladroite qui la soigne, la panse et la caresse !

L’industrie agro-alimentaire veut nourrir la planète et elle l’empoisonne. Les gens meurent de cancers à force d’ingurgiter des pesticides, des hormones, des antibiotiques et autres produits chimiques de synthèse. Et pourtant, il faut que les aliments aient du goût, selon les critères modernes. Il faut qu’ils soient faciles à produire, peu coûteux, et attrayants. Il faut qu’ils soient produits et vendus en abondance. Il faut promettre le bonheur de ceux qui les consomment. Il faut que le monde soit à la merci de cette industrie alimentaire qui promet la santé tout en la détruisant !

Les enfants grandissent si vite, au point de se développer sexuellement sans que la porte de leur enfance ne se soit refermée : les hormones présentes partout, ainsi qu’une alimentation trop riche, les rendent pubères avant qu’ils n’atteignent l’âge d’aller au collège. Mais ce n’est pas grave, car pour cela aussi la société a des solutions… Elle propose à ces enfants de leur enseigner l’art d’être grand en leur montrant comment mettre un préservatif et comment détecter les signes d’une potentielle homosexualité. Elle leur offre la mode qui, dès les petites tailles, s’impose dans toute sa vulgarité et fait des enfants des adultes miniatures. Et elle les pousse inexorablement vers une adolescence prématurée et pervertie, avec toute une panoplie d’idoles, de séries télévisées, de clips vidéo et de gadgets abrutissants.

La société crée le handicap mental et social en entraînant son monde dans la spirale infernale des besoins virtuels et de l’autosatisfaction immédiate. Je vois des enfants de deux ou trois ans qui ont des téléphones tactiles dans les mains et les manipulent plus aisément qu’ils ne sauraient tenir un crayon ; je les vois jouer avec pendant que les parents discutent ou écoutent de la musique dans leurs écouteurs, plongés eux-mêmes dans leur univers égocentrique. Je vois des jeunes enfants qui possèdent dans leur chambre télévision, ordinateur, console de jeux vidéo et j’en passe. Ils regardent des films qui à l’origine, lorsqu’ils furent créés il y a vingt ou trente ans, étaient adressés à des adultes, mais aujourd’hui sont devenus des phénomènes de mode dans les cours des écoles primaires !

Je vois la violence partout, souvent derrière le masque comique du divertissement. Je la vois dans les dessins animés, les jeux vidéo, dans la musique, dans les livres et même dans les publicités. Je vois un décor macabre qui s’installe peu à peu, aussi funèbre qu’une morgue ou qu’un tombeau décrépit : des têtes de mort sur les cartables, des vampires sur les vêtements, des poupées mort-vivants, des héros monstres et zombies, des fantômes et j’en passe… Je vois des stars nues et fardées danser et chanter comme si elles étaient possédées par des démons, et j’entends leurs chansons désinvoltes dans la rue et partout, et sur les lèvres de leurs fans de plus en plus jeunes.

Et la jeunesse – monde de demain – qui ne tient plus la route. Le nombre de jeunes criminels et d’actes barbares augmente : surtout dans les cours des écoles, tout comme le harcèlement entre jeunes, catapulté à un niveau record grâce aux réseaux sociaux que personne n’est en mesure de contrôler. Le nombre de jeunes suicidés s’accroît également.

La société propose des aides pour aider les enfants en difficulté : on leur met un adulte pour les suivre en classe, un adulte sans solution qui s’assoit à côté de l’enfant et fait son travail à sa place. La société propose toute sorte de soutien et de parcours pour le bien psychologique des enfants et des jeunes, mais elle n’empêche pas la cause de ce qui les perturbe et les pervertit, bien au contraire, elle la favorise !

Il y a bien sûr l’information préventive : « fumer tue », « évitez de manger trop gras et trop sucré », « l’abus d’alcool est dangereux pour la santé », « ce film peut troubler la sensibilité des plus jeunes », « la pratique intense de ce jeu peut générer une addiction »… Est-ce cela prévenir le mal ?

Lors d’un cours de psychologie, le professeur nous avait montré un documentaire qui s’intitulait « Démence digitale » : c’était un docteur en psychiatrie qui, tout au long de son exposé, prouvait que la démence en tant que dégénération cérébrale est directement liée à l’exposition intense aux nouveaux médias. C’était très captivant, car cet homme avait le courage d’affirmer une vérité sérieuse, à la base d’un problème dont l’échelle devient planétaire. Cette vérité déplait, elle irrite tous ceux qui ne jurent que par les nouvelles technologies et qui fondent leur vie sur le profit qu’elles génèrent. Inutile de dire que cet homme s’est fait beaucoup d’ennemis !

Le cerveau d’un petit enfant n’est pas fait pour regarder la télévision, et encore moins pour jouer aux jeux vidéo, ni pour se concentrer pendant des heures sur l’écran d’un ordinateur. Beaucoup de facultés, au lieu de se développer, se perdent et l’enfant se retrouve « en retard » : avec diverses lacunes dont l’association de données dans différentes parties du cerveau, processus nécessaire dans son apprentissage à l’école. Sur le plan psychologique, les répercussions sont tout aussi importantes : le petit enfant est incapable de faire la distinction entre le rationnel et l’émotionnel ; ce qui le plonge dans une détresse pour laquelle il n’est pas préparé et qu’il n’est pas apte à surmonter, ceci créant des troubles du comportement.

Tout ceci semble bien passionnant à analyser, mais plus on a le regard critique et réaliste envers cette société contradictoire, plus on en est écœuré, révolté et absolument incapable de la comprendre et de la changer. Pour la changer, c’est son fondement qu’il faudrait modifier. C’est pourquoi j’ai plus ou moins renoncé à la voie professionnelle que j’avais choisie : j’ai bien compris que toutes les thérapies du monde n’étaient qu’une petite goutte d’eau dans un océan acide.

J’admire les personnes qui croient pouvoir changer le monde, croyant en une société meilleure dans un avenir proche. Je les admire pour leur zèle à essayer de faire bouger les choses, mais ce ne sera toujours que la peau superficielle du géant qu’ils grattent… Je les admire pour leurs efforts, mais je ne crois pas que leur zèle à tenter de calmer les symptômes de la maladie planétaire les guérira eux-mêmes. Je les admire et je les plains à la fois. La plupart ne croient pas en Dieu et essaient désespérément de faire le travail de Dieu, comme s’Il n’en était pas capable. Ils savent que la société a des problèmes et ils en imputent la cause à Dieu, s’ils entendent parler de Lui. Pour eux, si Dieu existe, Il a mis les humains dans ce gigantesque guêpier et puisqu’Il ne fait rien, c’est à eux de les en sortir.

La Bible nous révèle pourtant quelque chose de complètement différent. Je crois qu’il ne faut pas confondre la société et Dieu. La société fait du mal et fait du bien, et c’est pour cela que ça n’a pas de sens. Elle est comme un homme ivre qui rentrerait chez lui et battrait sa femme et ses enfants, puis en se réveillant le lendemain, en découvrant les coups portés, il se dépêcherait d’aller dans les magasins acheter des jouets, des robes et du parfum, croyant par cet acte réparer le mal et guérir ce qui a été blessé. La société fait deux choses à la fois : elle essaie de cacher la première et met la seconde en avant. Dieu n’est pas ainsi.

La société agit pour son propre profit, elle a un dessein bien caché au regard du grand public. Elle aiguise le couteau avec lequel elle s’apprête à poignarder et elle prépare les bandes et le coton avec lesquels elle pansera les plaies. Elle est comme un tyran sadique qui console sa victime après l’avoir battue et violée. La victime n’ayant nulle part où aller retourne auprès de son malfaiteur et, parce qu’il l’a consolé un peu et qu’il lui a fait de belles promesses, elle justifie son attachement à lui en le faisant passer pour son bienfaiteur.

Dieu n’est pas ainsi. Il n’afflige pas ceux qu’Il aime pour Son propre plaisir. Il n’en tire aucune satisfaction, aucune gloire. Il ne le fait pas de bon cœur, mais par obligation. Car Lui-même a été le premier à être affligé, et ceci à cause de l’Homme dont Il est le Créateur.

« Et l’Éternel se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre, et il en fut affligé dans son cœur » (Genèse 6:6).

L’Homme Lui a en effet donné toutes les raisons de regretter de l’avoir créé : à commencer par la désobéissance, la trahison – lorsqu’il a voulu changer de maître – et tout le mal dont il Lui a offert le spectacle désolant, depuis qu’il a voulu s’émanciper et construire des villes et des royaumes. Dieu n’a pourtant cessé de garder espoir, malgré l’état désespérant de la condition humaine depuis la chute. Il reste là, toujours présent, pour prévenir Son peuple de ne pas mal faire ainsi que pour l’assurer de Ses bonnes intentions : des intentions pures basées sur Sa nature miséricordieuse.

« Et il dit : Si tu écoutes attentivement la voix de l’Éternel ton Dieu, si tu fais ce qui est droit à ses yeux, si tu prêtes l’oreille à ses commandements et si tu gardes toutes ses ordonnances, je ne t’infligerai aucune des maladies que j’ai infligées à l’Égypte ; car je suis l’Éternel qui te guérit » (Exode 15:26).

« Il relève le pauvre de la poussière, il tire l’indigent du fumier, pour les faire asseoir avec les princes ; et il leur donne en héritage un trône de gloire ; car les colonnes de la terre sont à l’Éternel, et il a posé le monde sur elles » (1 Samuel 2:8).

Le Seigneur avait des desseins purs et merveilleux concernant le peuple qu’Il S’est créé. Il avait besoin d’une chose pour que ces desseins s’accomplissent : de l’intégrité de Ses serviteurs. Mais peut-on parler de serviteurs quand ils ont choisi de ne plus Le servir ? Le service demandé était-il exagéré, trop coûteux, pénible ?

« Il t’a déclaré, ô homme, ce qui est bon. Et qu’est-ce que l’Éternel demande de toi, sinon de faire ce qui est droit, d’aimer la miséricorde, et de marcher humblement avec ton Dieu ? » (Michée 6:8).

Est-il un Roi injuste et capricieux, qui a besoin d’une foule d’esclave pour Lui faire la pédicure ? Le service demandé était-il centré sur Lui, où n’était-ce pas plutôt Lui qui Se soucie de ceux qui ont besoin d’être secourus ?

« Si vous ne faites point de tort à l’étranger, à l’orphelin, à la veuve, et ne répandez point en ce lieu le sang innocent, et ne marchez pas après les dieux étrangers, pour votre ruine ; alors je vous ferai habiter en ce lieu, au pays que j’ai donné à vos pères, d’un siècle à l’autre siècle » (Jérémie 7:6-7).

Mais comme un petit enfant intrigué et attiré par une flamme, malgré les multiples avertissements afin de le protéger, les humains n’ont que faire des avertissements. Ils finissent par toucher la flamme. Ils finissent par l’aimer. Certes, elle brûle, mais elle est si belle à regarder ! Ils aiment tout ce qui brille ! Et Dieu doit intervenir avant que le danger ne soit insurmontable. Il doit leur faire prendre conscience de leurs mauvaises actions, de leur manque d’intelligence et surtout de leur manque de cœur. Il doit les secouer violemment, même s’Il les aime.

« Israël est une brebis égarée, que les lions ont chassée. Le roi d’Assyrie l’a dévorée le premier ; mais ce dernier, Nébucadnetsar, roi de Babylone, lui a brisé les os » (Jérémie 50:17).

« Vos réchappés se souviendront de moi, parmi les nations où ils seront captifs, parce que j’aurai brisé leur cœur adultère, qui s’est détourné de moi, ainsi que leurs yeux, qui se sont prostitués avec leurs idoles; ils se prendront même en dégoût pour tout ce qu’ils auront fait de mal, pour toutes leurs abominations » (Ezéchiel 6:9).

L’Amour de Dieu n’a d’égal que Sa colère, lorsqu’Il déplore ce que Son précieux peuple est devenu : ce peuple qu’Il avait créé, qu’Il a chéri, qu’Il S’était mis à part. Il a cherché à Se faire connaître et à Se faire aimer de lui. Mais au lieu de cela, ce peuple ingrat a préféré chercher ailleurs. L’Amour de Dieu est comparable à celui d’un époux fou d’amour : comment pourrait-il supporter de voir chaque jour sa bien-aimée se prostituer pour des gains éphémères ? La jalousie est légitime chez Dieu, car Son peuple n’a eu cesse de Lui être infidèle. En plus de cela, il Lui a manifesté ouvertement son mépris, en méprisant ce qui est sacré. Et bien souvent, il a fait preuve d’une grande hypocrisie, puisqu’il a passablement joué le jeu de la religion lorsqu’il l’a estimé nécessaire : sous la forme de sacrifices et de festivités qui ne voulaient plus rien dire.

« Qu’il n’y ait parmi vous ni homme, ni femme, ni famille, ni tribu, qui détourne aujourd’hui son cœur de l’Éternel notre Dieu, pour aller servir les dieux de ces nations ; qu’il n’y ait point parmi vous de racine qui produise du poison et de l’absinthe ; et que nul, en entendant les paroles de cette imprécation, ne se flatte en son cœur, en disant : J’aurai la paix, bien que je marche dans l’endurcissement de mon cœur ; en sorte qu’il ajoute l’ivresse à la soif. L’Éternel ne consentira point à lui pardonner ; mais alors la colère de l’Éternel et sa jalousie s’allumeront contre cet homme, et toute la malédiction écrite dans ce livre pèsera sur lui, et l’Éternel effacera son nom de dessous les cieux » (Deutéronome 29:18-21).

« Ses sacrificateurs violent ma loi et profanent mes choses saintes ; ils ne distinguent pas entre ce qui est saint et ce qui est profane ; ils ne font pas connaître la différence entre ce qui est souillé et ce qui est pur ; ils ferment les yeux sur mes sabbats, et je suis profané au milieu d’eux » (Ez 22:26).

« Dans l’ardeur de sa colère, il a brisé toute la force d’Israël ; il a retiré sa droite en présence de l’ennemi ; il a allumé dans Jacob comme un feu flamboyant, qui consume de toutes parts » (Lamentations 2:3).

Quand bien même un prophète (ou un prédicateur) arrive à émouvoir un moment son auditoire, l’avertissement n’est pas souvent assez pris au sérieux pour générer la conversion souhaitée de Dieu. Comme le dit le dicton : « loin des yeux, loi du cœur ». Aussitôt le discours terminé, chacun retourne à ses occupations et reprend son mode de vie, selon ses priorités. Avec le recul que produit le temps qui passe, il est aisé de se dire « Ce n’est pas si grave » et la conséquence du péché semble alors bien moins menaçante et effrayante… De plus, les hommes préfèrent généralement aller consulter des personnes qui offrent des paroles plus agréables à entendre, des paroles qui ne demandent aucune remise en question ! Et c’est alors que la colère de Dieu arrive à les surprendre en s’abattant sur eux au-travers de circonstances choisies par Celui devant qui l’on a fermé l’oreille…

« Le peuple du pays use de violence ; ils commettent des rapines, et font tort à l’affligé et au pauvre, et contrairement à toute justice ils oppriment l’étranger » (Ezéchiel 22:29).

« Ils ont des visions trompeuses, et prononcent des oracles menteurs en disant : ‟Ainsi a dit le Seigneur, l’Éternel”, quand l’Éternel n’a point parlé » (Ezéchiel 22:28).

« L’Éternel a fait ce qu’il avait résolu ; il a accompli la parole qu’il avait dès longtemps arrêtée ; il a détruit, il n’a point épargné. Il a réjoui l’ennemi à ton sujet, et il a relevé la force de tes adversaires » (Lamentations 2:17).

Dieu afflige ceux qu’Il aime dans Sa colère justifiée. Il en est réduit à le faire, parce que l’homme ne Lui laisse pas d’autre alternative. Dieu ne peut pas supporter éternellement l’infidélité et le blasphème, tout comme Il ne peut tolérer indéfiniment l’autodestruction de la race qu’Il S’est créée « à Son image ». Mais loin d’être sadique, Il éprouve une grande peine et guette attentivement le moindre signe de réelle repentance. Dès qu’Il la voit dans un cœur sincère – qui n’a pas d’appréhension à reconnaître ses torts et à les regretter ouvertement – Il vient caresser ce cœur qui souffre et Il Se repend même d’avoir été si dur.

« Déchirez vos cœurs, et non vos vêtements ; et revenez à l’Éternel votre Dieu ; car il est miséricordieux et compatissant, lent à la colère et abondant en grâce, et il se repent d’avoir affligé » (Joël 2:13).

« Je sais, ô Éternel, que tes jugements ne sont que justice, et que tu m’as affligé selon ta fidélité » (Psaumes 119:75).

« Cet affligé a crié, et l’Éternel l’a exaucé, et l’a délivré de toutes ses détresses » (Psaumes 34:7).

Le Dieu miséricordieux et juste, qui Se présente comme un Père et un Médecin, est Celui qui relève et qui guérit, selon Son cœur. S’Il a blessé ceux qu’Il aime, c’était parce qu’Il était obligé de les faire passer par cette douleur. La douleur est temporelle, mais la guérison qui s’en suit est intemporelle. L’âme qui a été guérie, éclairée, qui a compris ses erreurs et qui a grandi, se trouve plus proche de Dieu et donc plus proche de la vie éternelle. Le cheminement jusqu’au Royaume de Dieu est fait ainsi. Dieu relève Ses enfants quand ils ont compris qui est leur Père et quel motif L’a poussé à les réprimander ainsi, alors ils sont délivrés de leur sentiment d’injustice. Ils savent que la justice de Dieu est supérieure.

« Car l’Éternel châtie celui qu’il aime, comme un père l’enfant qu’il chérit » (Proverbes 3:12).

« C’est lui qui pardonne toutes tes iniquités ; qui guérit toutes tes infirmités » (Psaumes  103:3).

« Il sauve l’affligé par son affliction, et il l’instruit par sa douleur » (Job 36:15).

« Tu m’as châtié, et j’ai été châtié comme un veau indompté. Convertis-moi, et je serai converti ; car tu es l’Éternel, mon Dieu ! » (Jérémie 31:18).

« Il m’est bon d’avoir été affligé, afin que j’apprenne tes statuts » (Psaumes  119:71).

« Avant d’être affligé, je m’égarais : mais maintenant j’observe ta parole » (Psaumes 119:67).

Le Seigneur garde Ses desseins intacts, malgré tous les aléas et les infidélités de Son peuple. Plus encore, Il manifeste Ses desseins au grand jour et invite ceux qui ne peuvent prétendre être héritiers de Dieu. Il montre Son incommensurable Bonté en appelant les faibles, les petits, les méprisés : tous ceux que la Société exploite ou rejette. Il les appelle à partager Ses trésors avec les patriarches et ce peuple qu’Il S’était choisi, afin de ne former plus qu’un seul peuple : le peuple des élus. Il n’y a dans Son initiative aucune tentative de réparation puisqu’Il n’est ni l’auteur des péchés qui sont venu envenimer l’humanité entière, ni le responsable pour le malheur de cette humanité déchue. Il s’agit là d’une initiative d’amour inconditionnel et gratuit. Un amour qui guérit, qui relève, qui restaure, qui soulage et qui porte les élus de Dieu au-travers de toutes leurs épreuves.

« Ainsi a dit l’Éternel : Je t’ai exaucé dans le temps favorable ; je t’ai secouru au jour du salut ; je te garderai, j’établirai en toi mon alliance avec le peuple, pour relever le pays et donner en partage les héritages dévastés » (Esaïe 49:8).

« Alors une grande multitude de peuple vint à lui, ayant avec eux des boiteux, des aveugles, des muets, des estropiés, et plusieurs autres malades. Ils les mirent aux pieds de Jésus, et il les guérit » (Matthieu 15:30).

« Tes paroles ont relevé ceux qui chancelaient, et tu as raffermi les genoux qui pliaient » (Job 4:4).

Contrairement à la société qui est incurablement malade et qui court à sa perte jusqu’à sa fin, en continuant d’écraser les petits et de faire semblant de les secourir, la justice de Dieu sera bien plus efficace. Elle rétribuera sévèrement tous ceux qui auront profité des manières d’agir de la société pour s’enrichir et s’enorgueillir toujours davantage. Dieu écrasera les rebelles : ceux qui mettent leurs propres intérêts sur un piédestal, plus haut que l’Amour de Dieu et Sa Sainteté. Il leur fera connaître leurs erreurs, s’ils ne les connaissent pas déjà.

«  L’arc des puissants est brisé, et ceux qui chancelaient ont été ceints de force » (1 Samuel 2:4).

« Là sont tombés les ouvriers d’iniquité ; ils ont été renversés et n’ont pu se relever » (Psaumes 36:13).

« Comment est-il rompu, brisé, le marteau de toute la terre ! Comment Babylone est-elle un objet d’étonnement parmi les nations ! Je t’ai tendu un piège et tu as été prise, Babylone, à l’improviste. Tu as été trouvée, et saisie, parce que tu t’es attaquée à l’Éternel » (Jérémie 50:23-24).

Nous comprenons bien maintenant la grande divergence entre la société créée par les hommes et Dieu qui a créé l’Homme, mais qui n’a pas créé la société. Nous comprenons la différence entre les meurtrissures et maladies infligées par la société pour son propre profit au détriment des faibles, et les afflictions permises par Dieu au vrai profit de l’homme qui s’entête à suivre ses propres voies vouées à la destruction. Nous comprenons que la société n’offre pas de véritable guérison, ni de véritable solution ; tandis que Dieu, qui est miséricordieux et tout-puissant, a déjà tout prévu pour venir au secours de ceux qui espèrent en Lui et ne mettent plus leur confiance dans les créations humaines. Il S’adresse aujourd’hui à Son peuple et lui dit :

« Que personne ne vous séduise par de vains discours ; car c’est à cause de ces choses que la colère de Dieu vient sur les enfants rebelles. N’ayez donc point de part avec eux. Car vous étiez autrefois ténèbres, mais à présent vous êtes lumière dans le Seigneur ; marchez comme des enfants de lumière ; car le fruit de l’Esprit consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité. Examinez ce qui est agréable au Seigneur. Et ne prenez aucune part aux œuvres infructueuses des ténèbres, mais bien plutôt condamnez-les. Car il est même honteux de dire ce que ces gens font en secret. Mais tout ce qui est condamné est manifesté par la lumière ; car tout ce qui est manifesté devient lumière. C’est pour cela qu’il est dit : Réveille-toi, toi qui dors, et te relève d’entre les morts, et Christ t’éclairera » (Ephésiens 5:6-14).

Ainsi donc, prenons conscience du mal qui ronge notre société – à tous les niveaux – et ne laissons personne nous induire en erreur. Soyons fidèles à la Vérité, même si le prix à payer pour cela est élevé. Rien n’est trop cher pour appartenir à Dieu et ne pas être de ceux qui périront quand le temps sera venu.

Que le Seigneur vous offre Son discernement !

Soyez bénis,

Anne-Gaëlle




T.015 – Le plus beau souvenir

arbre-lac-chaise

Si l’on me demandait de raconter mon plus beau souvenir, lequel choisirais-je ? Le piocherais-je dans ma plus tendre enfance, alors que je ne connaissais que la douceur d’une mère attendrie et que j’ignorais encore la cruauté et la sècheresse de ce monde ? Ou bien ouvrirais-je un tiroir dans mes mémoires de jeunesse pour en sortir quelque chose de merveilleux ?

Non, je ne le pourrais pas. Les doux souvenirs innocents sont les premiers que l’on oublie, car on grandit trop vite. Et les souvenirs de jeunesse sont généralement entachés de bêtises, de craintes, de conflits et de regrets.

Où piocher alors ? Serait-ce dans la vie adulte ? Peut-être la maternité ? Quand les conditions ne sont pas idéales – et elles le sont rarement – le premier enfant est certes source de bonheur, mais également source de remords. Un jeune parent idéaliste souhaite le meilleur pour son nouveau-né, il souhaite lui confectionner le meilleur cocon possible… Dans le pire des mondes – celui où l’on doit toujours se battre – c’est peine perdue. Adieux les grands idéaux !

J’ai beau chercher, chaque agréable souvenir est comme une médaille qui brille de loin, mais qui en s’approchant offre une apparence médiocre : elle n’est pas en or, rouillée par endroit, ébréchée, terne. La plupart des souvenirs sont ternis par certaines choses qui font partie du souvenir, ou par le contexte. On ne peut pas y songer pendant une heure en souriant jusqu’au septième ciel, car on a vite fait de se remémorer quelque chose de négatif qui vient faire de l’ombre au souvenir !

Mais heureusement, il y a des beaux souvenirs. Des souvenirs purs, hors contexte, comme des trésors isolés que l’on aurait trouvé en marchant sur le sable. La vague a effacé les pas, il ne reste plus de trace visible mais le trésor est toujours là, enfoui dans les décombres de la mémoire.

Ce sont des moments magiques, chacun fut un cadeau de Dieu. Des moments extraordinaires écrits dans les annales du Roi des rois. Des moments dans lesquels le moi et ses mille batailles et turpitudes n’existaient plus, où ce moi trop sérieux ou trop  désinvolte ne venait plus faire barrage au vrai bonheur.

Pendant que je me souviens encore, il importe de transcrire un de ces trésors sur un support plus fiable, car le temps passe et l’être humain vieillit et oublie. Cet incorruptible trésor peut servir de témoignage pour que le monde sache que Jésus-Christ existe. Ou bien pour que ceux qui le savent déjà se réjouissent et cherchent à leur tour dans leurs propres souvenirs, s’ils en ont eux aussi trouvé un sur le sable, un qui ne laisse pas de trace visible, mais qui en laisse une indélébile dans le cœur.

Je vais donc, parmi ces petits trésors, en choisir un. Peut-être un jour en conterai-je d’autres. Dans cette période de l’année où il commence à faire si froid, et où l’obscurité nous nargue déjà en fin d’après-midi, c’est de lumière dont je désire parler. C’est de lumière dont nous avons besoin…

« La lumière se lève dans les ténèbres pour l’homme droit ; il est compatissant, miséricordieux et juste » (Psaume 112:4).

C’était à Nice, il y a je crois sept ans. J’étais en vacances chez ma mère, accompagnée de mon ami de jadis que j’avais réussi à convaincre pour parcourir les 1 200 km en voiture : c’est lui qui conduisait. Ma fille était petite, elle devait avoir trois ou quatre ans. Nous habitions en Allemagne, mon ami ne parlait pas français. Ne voyant que très rarement ma mère – qui était aussi bavarde que je l’étais – ainsi que mes anciennes amitiés de jeunesse, ce pauvre ami en était réduit à rester tout le temps en retrait, ou bien avec ma fille qui pouvait parfois être très pénible… Il devait avoir sérieusement mal à la tête avec tous ces jacassements français dont il ne comprenait strictement rien ! Mais Dieu merci, il était chrétien et sans doute puisait-il la force de tenir bon dans l’excellente grâce de notre Seigneur.

Le séjour durait environ huit jours, car nous avions besoin de quatre jours pour faire l’allée-retour. Inutile de dire qu’il y avait peu de temps pour se reposer. Vers la fin du séjour, mon ami souhaitait passer une soirée seul avec moi, sans ma mère, sans ma fille, sans aucune connaissance : simplement quelques heures tous les deux. Nous étions amoureux depuis quelques mois ; mais lorsqu’on rencontre une jeune femme qui a un enfant, il s’avère difficile de passer des moments seul avec elle ! Ma fille allait donc exceptionnellement passer la soirée sans sa mère. Mon ami et moi étions dans une sorte d’euphorie, comme des adolescents lors de leur premier rendez-vous. Nous nous préparions avec l’intention d’aller dans le beau quartier de la vieille ville pour un dîner en tête-à-tête.

Juste avant de partir, je fus prise d’une forte migraine. Prise de panique à l’idée d’annuler la soirée, je m’enfermai dans la salle de bain. Je me mis à prier avec ferveur. Oignant mon front d’huile, je suppliai Jésus de me guérir de la douleur selon Sa Parole. Mon ami devait sans doute se demander ce qu’il se passait, sans parler de ma mère qui, à l’époque, n’était pas encore croyante. C’est alors que je sortis de la salle de bain, souriante et décontractée : la douleur était partie et la soirée pouvait enfin commencer !

Je me souviens du chemin ce soir-là ; tout était comme neuf, c’était si plaisant ! C’était un soir où il y avait un match de football très important, les rues étaient peuplées de gens joyeux en soif de victoire et ivres de vin ou de cocktails. Ça criait, ça dansait, ça riait, quelle ambiance ! Cela nous changeait beaucoup de notre laborieux quotidien en Allemagne où nous n’avions jamais l’occasion de vivre des soirées festives. Tout le monde semblait si heureux ! Mon ami avait les yeux pétillants d’allégresse : il pouvait enfin parler allemand avec moi, il s’apprêtait à déguster un repas délicieux et nous avions toute la soirée pour nous promener le long de la plage, main dans la main et apprécier la fraicheur d’une nuit estivale étoilée…

Tout le monde semblait heureux, sauf une personne que j’aperçus de loin. C’était une femme de la rue, une pauvre femme que l’on qualifierait vulgairement de « clocharde », car elle en avait tous les traits. Elle était vêtue de loques, son visage était très sale, ses lèvres étaient peintes d’un rouge vif mal appliqué et ses cheveux ne formaient qu’une étrange et grosse Dreadlocks encrassée au plus haut point. Elle avait à ses pieds des sachets plastiques avec tout plein de vieux journaux. Elle ne sentait pas bon, mais son odeur ne me dérangeait pas. Je fus attirée par elle comme une aiguille par un aimant.

« Si vous accomplissez la loi royale, selon l’Écriture : Tu aimeras ton prochain comme toi-même, vous faites bien ; mais si vous faites acception de personnes, vous commettez un péché, étant convaincus par la loi d’être des transgresseurs » (Jacques  2:8-9).

Mon ami, connaissant mon penchant pour les personnes de la rue, me lança un regard méfiant. Il ne voulait certes pas perdre le temps si précieux qui nous était offert comme un cadeau unique, dont il ne fallait pas perdre la moindre miette ! Ne souhaitant pas le contrarier, je me contentai de la saluer en lui souriant, puis nous parlâmes mon ami et moi en continuant d’avancer. Mais la femme, nous entendant parler allemand, s’avança vers nous en s’écriant dans cette langue ! Elle ne la maîtrisait pas, mais elle se fit une joie de nous adresser quelques phrases. Alors, voyant combien elle se réjouissait de croiser « des Allemands », et combien elle avait envie de discuter un peu, nous restâmes quelques minutes avec elle.

« Or, celui qui aurait des biens de ce monde, et qui, voyant son frère dans le besoin, lui fermerait ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeurerait-il en lui ? Mes petits enfants, n’aimons pas de paroles ni de la langue, mais en action et en vérité. Car c’est en cela que nous connaissons que nous sommes de la vérité, et que nous assurerons nos cœurs devant lui » (1 Jean 3:17-19).

Je ne sais plus exactement ce que nous nous étions dit ce soir là, sur le bord de la rue en fête. Tout était bruyant, nous étions bien joyeux et nous avions très faim, car il était déjà tard. La femme avait dû ressentir que nous étions pressés : les gens de la rue ressentent ces choses-là, car ils ne sont jamais pressés. Ils ne sont pas pressés de se lever le matin, quand il n’y a rien à faire, quand il fait froid et que la maigre couverture ou les papiers journaux ne suffisent pas à les réchauffer. Ils ne sont pas pressés de manger à midi, car généralement, à midi, ils ne mangent pas. Ils ne sont pas pressés de marcher, quand ils errent seuls dans les rues froides. Ils ne sont pas pressés d’aller se coucher, quand il n’y a ni lit, ni maison, ni lampe, ni repas chaud, ni personne pour leur tenir compagnie. Ils ne sont pas pressés d’aller dormir parce que, dormant n’importe où le ventre vide, ils ne peuvent pas vraiment fermer l’œil de la nuit.

« Exténués par la disette et la faim, ils broutent les lieux arides, depuis longtemps désolés et déserts. Ils cueillent l’herbe sauvage près des buissons, et la racine des genêts est leur nourriture. On les chasse du milieu des hommes ; on crie après eux comme après un larron » (Job 30:3-5).

Nous lui dîmes au revoir et nous continuâmes notre chemin, reprenant la discussion de quel restaurant choisir… Mais nous n’avions pas fait cent mètres que je m’arrêtai net, incapable d’aller plus loin. L’Esprit de Dieu me souffla si fort dans toute ma volonté, dans toute ma pensée, dans tout mon ressenti, Il me souffla de revenir sur mes pas pour me rendre là où je devais être : auprès de cette femme qui avait goûté un bref instant à une joie quelque peu éphémère.

« Et si un frère ou une sœur sont nus, et qu’ils manquent de la nourriture de chaque jour et que quelqu’un de vous leur dise : Allez en paix, chauffez-vous et vous rassasiez, et que vous ne leur donniez point ce qui leur est nécessaire pour le corps, à quoi cela sert-il ? Il en est de même de la foi, si elle n’a pas les œuvres, elle est morte en elle-même » (Jacques 2:15-17).

« Désolée, » dis-je à mon ami, « je ne peux pas continuer, c’est impossible ! Je ne peux pas aller au restaurant et la laisser là, toute seule qui a faim ! Regarde comme elle était contente d’être avec nous ! Comme elle était contente de parler à quelqu’un ! Si nous allons au restaurant en tête à tête, la soirée sera gâchée parce que tout le temps, je penserai à elle et je serai si triste ! »

« Toutes les choses donc que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-les-leur aussi de même ; car c’est là la loi et les prophètes » (Mat 7:12).

Mon ami acquiesça. Heureusement, il était chrétien et il avait assez de cœur pour comprendre. Je suppose que pour lui, le fait d’être à l’étranger, à des milliers de kilomètres de chez lui un soir de fête, facilita les choses. Dans l’euphorie générale, il fut plus aisé d’accepter ce que le monde qualifie de folie, comme s’il eut été un soir de carnaval. Nous retournâmes sur nos pas et j’annonçai à la femme que comme nous allions au restaurant, nous avions envie de l’inviter à se joindre à nous, ce qui serait plus sympathique que de manger tous les deux. Elle accepta aussitôt. Lui demandant quel restaurant lui plairait, elle nous parla d’un plat de moules accompagnées de frites,  dont elle aurait très envie.

« Comme un homme affamé songe qu’il mange, mais quand il s’éveille, son âme est vide ; et comme un homme altéré songe qu’il boit, mais quand il s’éveille, le voici languissant et son âme est altérée » (Esaie 29:8).

Ainsi, nous nous dirigeâmes tous les trois vers la place la plus considérée, la plus peuplée, la plus chic du vieux-Nice: le Cour Saleya. Je n’osai pas demander à la dame de laisser ses gros sacs plastiques tout sales dans un coin, alors bien sûr elle les prit avec elle, ce qui pour elle était tout à fait naturel. Nous avançâmes en discutant, dans l’ambiance joviale de la soirée, une ambiance qui ne montrait pas du doigt notre propre euphorie : une euphorie qui nous venait du Ciel, et non du match de football ! C’est par cette merveilleuse sensation d’être en parfaite adéquation avec l’Esprit de Dieu que j’oubliai rapidement la gène occasionnée par les sacs plastiques et même la faim.

« Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son œuvre » (Jean 4:34).

La dame de la rue avait les yeux brillants de plaisir. Elle déambulait au milieu de cette place avec une telle aisance, parmi des hommes et des femmes tous très élégants. Sur la Côte d’Azur, les gens aiment bien montrer leur fortune ! C’étaient des costumes impeccables, des robes de marque, des sacs à main en crocodile, des brushings parfaits, des silhouettes de poupées Barbie, des visages de cire sans aucune ride, frais et magnifiques, dont la beauté était soulignée avec du maquillage de haute qualité… Et la petite dame à la Dreadlocks pouilleuse et aux joues creuses et sales, au visage ridé et aux lèvres fardées de rouge décrépit, allait d’un présentoir à l’autre pour lire les menus. Nous marchions avec elle et trouvâmes un bon restaurant. Nous nous assîmes sur la terrasse et attendîmes la venue du serveur. Son sourire était celui d’un prisonnier qu’on libère, d’un oiseau dont on ouvre la cage.

« N’est-ce pas plutôt ici le jeûne auquel je prends plaisir, qu’on dénoue les liens de la méchanceté, qu’on délie les courroies du joug, qu’on renvoie libres les opprimés, et que tout joug soit brisé ? N’est-ce pas que tu partages ton pain avec l’affamé ; que tu fasses entrer dans ta maison les malheureux errants ; que tu revêtes ceux que tu vois nus, et ne te détournes pas de ton semblable ? » (Esaie 58:6-7).

La terrasse était bondée de monde, il n’y avait presque plus de tables de libre, car sur la place, il y avait de part et d’autre des écrans qui diffusaient le fameux match de football. Mais mon attention n’était pas sur le match. Mon attention était sur notre invitée, trop heureuse de la voir rayonner ainsi. Et l’attention des personnes assises sur la terrasse du restaurant ne tarda pas à se centrer sur nous. Je vis des visages indignés, des airs ahuris, des bouches estomaquées et des regards scandalisés. Nos voisins de tables s’en allèrent ailleurs, sans doute à l’intérieur du restaurant, malgré la foule et le bruit.

« Tu ne te détourneras point de la justice et tu n’auras point égard à l’apparence des personnes » (Deut 16:19).

Il y eut ainsi un mouvement d’exode qui ne sembla pas troubler le moins du monde notre invitée : sans doute était-elle habituée à provoquer autour d’elle ce genre d’aversion. Mais je me rendis compte que l’attention se focalisa encore plus sur mon ami et moi. Les yeux se braquèrent, nous scrutant en passant de l’un à l’autre. J’entendais les murmures, certains ne prenaient même pas la précaution de parler bas : « C’est une honte ! » disaient-ils. Ils regardaient vers nous et montraient avec emphase combien notre simple vue leur soulevait le cœur. Mais au lieu de m’énerver, comme le ferait une âme en peine, un cœur blessé privé de justice, je me mis à rire bien fort, tant je ne pouvais plus contenir ma joie ! Je me sentais si belle, honorée par la douce présence de ma charmante invitée, dont les yeux brillaient davantage de plaisir. Je la trouvais plus jolie que toutes les personnes présentes dans leurs parures superficielles. Aux yeux de Dieu, moi aussi j’étais plus jolie qu’eux !

« L’Éternel ne regarde point à ce que l’homme regarde ; l’homme regarde à ce qui paraît aux yeux ; mais l’Éternel regarde au cœur » (1 Samuel 16:7).

Le serveur arriva, ses yeux le trahirent l’espace d’une seconde, mais il se ressaisit et nous tendit les cartes en nous saluant. C’était un restaurant, et non un Fast-food : l’assiette à l’unité coûtait au minimum 15 €. Notre petite dame parcourut la carte des yeux et ne s’inquiéta pas des prix. Elle commanda une assiette moules-frites et une carafe de vin. Elle affirma avec un air très naturel venir de temps en temps ici, elle raconta qu’elle avait une villa dans les environs. Elle raconta beaucoup de choses et je l’écoutais. Je savais au fond qu’elle n’allait jamais au restaurant et qu’elle n’avait pas de villa. Mais plongée dans son récit, qui se voulait être celui de tout un chacun, je ne pouvais que l’honorer en lui offrant ma crédulité momentanée. Au travers de ses dires, c’est autre chose que j’entendais. Et elle se régalait de l’attention qui lui était offerte.

« Le Seigneur, l’Éternel m’a donné une langue exercée, pour soutenir par la parole celui qui est abattu ; il éveille, chaque matin, il éveille mon oreille pour écouter, comme écoutent les disciples » (Esaie 50:4).

Nous avons mangé et bu, nous avons ri de bon cœur. Mon ami et moi ne buvions pas d’alcool, mais à vrai dire, nous ressentions une sorte d’ivresse indescriptible. La discussion à notre table était animée, tandis que nous nous régalions des mets succulents. Mon pauvre ami ne comprenait toujours rien, car notre invitée ne parlait pas suffisamment allemand pour tenir une vraie discussion. Mais il semblait heureux. Il avait sacrifié sa seule soirée où il aurait pu échapper au charabia étranger et être en tête-à-tête avec moi ! Je ne me souciais pas de son sacrifice. Pour moi, il n’y avait pas de sacrifice. Tout était absolument parfait ! Je ressentais comme une grande lumière au travers de notre table. Il y avait une quatrième chaise et je la regardais, car la lumière que je percevais me fit comprendre que cette chaise vide n’était pas vide. Nous avions le Roi des rois à notre table. Bien sûr, cette lumière, Jésus-Christ assis à table avec nous, ce n’était pas visible avec les yeux. Mais les gens autour étaient forcés de voir que notre table était la plus joyeuse, la plus lumineuse, la plus merveilleuse de toutes ! J’eus d’ailleurs à un moment l’intuition de regarder brièvement autour de nous, et je ne vis qu’obscurité : les gens, qui auparavant avaient l’air si heureux, étaient devenus fades et tristes dans leurs costumes qui se ressemblaient tous. Leur soirée ne semblait avoir aucun attrait.

« Si tu fais part de ta subsistance à l’affamé, et que tu rassasies l’âme affligée, ta lumière se lèvera dans l’obscurité, et tes ténèbres seront comme le midi » (Esaie 58:10).

Quand le repas fut terminé et que la carafe de vin fut vide, nous quittâmes le restaurant. Notre invitée ne souhaita pas se joindre à nous pour une promenade. Elle eut de la peine à cacher son émotion et se hâta de nous dire au revoir. Peut-être voulait-elle garder le moment magique qu’elle avait passé intact, sans que rien ne le salisse ou ne le déforme ; comme si elle avait une photo qu’elle se dépêchait d’aller faire développer pour la garder précieusement. Avant de quitter la table, j’avais sorti mon appareil photo, mon ami nous avait photographiées toutes les deux. Ce geste l’avait beaucoup réjouie. Pendant une soirée, elle avait été normale, estimée à sa juste valeur et ça, c’était le cadeau de Dieu pour elle. J’avais pris soin de lui parler de ma foi, sans exagérer, sans la marteler avec des commandements ou des menaces bibliques. Je savais que la soirée en elle-même, l’indescriptible lumière à notre table parlaient d’elles-mêmes. Jésus avec nous avait accompli une fois de plus Sa Parole.

« L’Esprit du Seigneur est sur moi, c’est pourquoi il m’a oint pour annoncer l’Évangile aux pauvres ; il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé » (Luc 4:18).

Ne sommes-nous pas tous pauvres devant le Seigneur ? N’appelle-t-Il pas à Lui les indigents, les misérables, les boiteux sur le chemin tortueux de leur vie ? En cet instant où je puise dans ce beau trésor, dont je n’ai que le souvenir, je me sens matériellement aussi pauvre et misérable que cette petite dame. J’ai certes un toit sur ma tête, mais il m’est prêté. J’ai un peu d’argent, mais tout juste de quoi nous nourrir et nous vêtir, et c’est bien suffisant. Je n’ai aux yeux de l’Etat guère plus d’honneur que cette dame qui mendie, car la seule différence, c’est que c’est à l’Etat que je demande de quoi vivre quand je remplis mes formulaires. J’ai une vieille voiture qui risque à tout moment de me lâcher, et pas assez d’essence pour faire une escapade à la mer. Cette petite dame – que Dieu la bénisse – vivait simplement, en marchant, en bavardant, en s’asseyant au bord de la plage. Je repense à elle et je me dis que sa compagnie était bien agréable. Son souvenir me réchauffe, moi qui habite maintenant dans le froid et dans la solitude. Mais tout comme je le lui souhaite : l’Amour de Dieu et Sa merveilleuse promesse me procurent la joie nécessaire à la vie.

« Écoutez, mes frères bien-aimés ; Dieu n’a-t-il pas choisi les pauvres de ce monde pour qu’ils soient riches en la foi et héritiers du royaume qu’il a promis à ceux qui l’aiment ? » (Jacques 2:5).

Que ce récit ouvre vos cœurs devant celui ou celle qui a besoin de votre amour.

A ceux qui sont pauvres, soyez réconfortés et remplis de joie !

Soyez bénis !

Anne-Gaëlle

 




D.412 – Les gens méchants haïssent le peuple de Dieu

coeur-pierre

Par Joseph Sakala

Dans Psaume 139:19-24, David déclare : « O Dieu, ne feras-tu pas mourir le méchant ? Hommes de sang, éloignez-vous de moi ! Ils parlent de Toi pour mal faire ; Tes ennemis jurent faussement par Ton nom. Éternel, ne haïrais-je pas ceux qui te haïssent ? N’aurais-je pas horreur de ceux qui s’élèvent contre toi ? Je les hais d’une parfaite haine ; je les tiens pour mes ennemis. Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur ; éprouve-moi, et connais mes pensées. Vois si je suis dans une voie d’injustice, et conduis-moi dans la voie de l’éternité ! » Une fois le choix consciencieux établi de rejeter la vérité et l’amour de Dieu, l’individu commence à détester Dieu et le peuple de Dieu.

Les Écritures débordent de ces fourberies, mais deux références devraient suffire pour établir l’enseignement du monde. Dans Psaume 34:22-23, nous lisons : « Le mal fera mourir le méchant, et ceux qui haïssent le juste seront détruits. L’Éternel rachète l’âme de ses serviteurs, et aucun de ceux qui se retirent vers Lui ne sera détruit. » Et dans Proverbes 29:10, il est écrit : « Les hommes sanguinaires haïssent l’homme intègre ; mais les hommes droits protègent sa vie. » Ne soyez pas surpris de la haine générée envers vous par le monde. « Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous [disait Jésus]. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ; mais parce que vous n’êtes pas du monde, mais que je vous ai choisis dans le monde, c’est pour cela que le monde vous hait » (Jean 15:18-19).

C’est peut-être alarmant de se faire dire : « Entrez par la porte étroite ; car large est la porte et spacieuse est la voie qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui y entrent. Car étroite est la porte et resserrée la voie qui mènent à la vie, et il y en a peu qui la trouvent. Gardez-vous des faux prophètes, qui viennent à vous en habits de brebis, mais qui au-dedans sont des loups ravissants » (Matthieu 7:13-15). Malgré que bon nombre de chrétiens aient choisi le chemin étroit, ils continuent de demeurer indifférents à la crise de méchanceté qui persiste dans nos pays, dans nos églises et dans nos familles. Que Dieu aimerait voir la passion qui se dégageait du roi David lorsqu’il écrivait : « Je me rappelle tes jugements d’autrefois, ô Éternel, et je me console. L’indignation me saisit, à cause des méchants qui abandonnent ta loi » (Psaume 119:52-53). Peut-être qu’il serait temps que chaque chrétien ressente, tout comme David : « Des ruisseaux d’eau coulent de mes yeux, parce qu’on n’observe pas ta loi. Tu es juste, ô Éternel, et droit dans tes jugements » (Psaume 119:136-137). « J’ai vu les infidèles et j’en ai horreur ; ils n’observent pas ta parole » (Psaume 119:158).

Comme nous avons vu David déclarer : « Je les hais d’une parfaite haine ; je les tiens pour mes ennemis » (Psaume 139:22). Mais il termine en disant : « J’aurai les yeux sur les fidèles du pays, afin qu’ils demeurent avec moi ; celui qui marche dans l’intégrité, me servira » (Psaume 101:6). Et la cause de cette condamnation, c’est que la lumière est venue dans le monde et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Car quiconque fait le mal hait la lumière et ne vient point à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient reprises. Mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière, afin que ses œuvres soient manifestées, parce qu’elles sont faites en Dieu, nous dit Jean 3:19-21. Ne vous y trompez pas, ceux qui aiment le mal haïssent la droiture.

L’égoïsme est souvent évoqué pour justifier la plupart des méchancetés sociales, et le fardeau du péché recouvre constamment le comportement humain. Mais un cœur méchant produit des agissements qui poussent une personne méchante à commettre des atrocités. Jésus a Lui-même déclaré, dans Jean 3:20-21 : « Car quiconque fait le mal hait la lumière, et ne vient point à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient reprises. Mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière, afin que ses œuvres soient manifestées, parce qu’elles sont faites en Dieu. » Les apôtres Jacques et Paul avaient fait la même observation. Jacques avait écrit : « D’où viennent parmi vous les dissensions et les querelles ? N’est-ce pas de vos passions, qui combattent dans vos membres ? Vous convoitez, et vous n’obtenez pas ; vous êtes meurtriers et jaloux, et vous ne pouvez être satisfaits ; vous luttez, et vous faites la guerre, et vous n’obtenez pas, parce que vous ne demandez pas. Vous demandez, et vous ne recevez point, parce que vous demandez mal, et dans la vue de satisfaire à vos plaisirs » (Jacques 4:1-3).

Paul déclara : « Car je sais que le bien n’habite point en moi, c’est-à-dire, dans ma chair, parce que j’ai la volonté de faire le bien ; mais je ne parviens pas à l’accomplir. Car je ne fais pas le bien que je veux ; mais je fais le mal que je ne veux pas faire. Que si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui le fais, mais c’est le péché qui habite en moi. Je trouve donc cette loi en moi ; c’est que quand je veux faire le bien, le mal est attaché à moi. Car je prends plaisir à la loi de Dieu, selon l’homme intérieur ; mais je vois une autre loi dans mes membres, qui combat contre la loi de mon esprit et qui me rend captif sous la loi du péché, qui est dans mes membres. Misérable homme que je suis ! qui me délivrera de ce fardeau de mort ? » (Romains 7:18-24).

C’est Dieu Lui-même qui lui donne sa propre réponse. Alors, dans Romains 7:25, Paul dit : « Je rends grâces à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur ! Je suis donc assujetti moi-même, par l’esprit, à la loi de Dieu, mais par la chair, à la loi du péché. » Le bien-aimé apôtre Jean insistait sur le fait : « N’aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui ; car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais du monde. Et le monde passe, et sa convoitise ; mais celui qui fait la volonté de Dieu, demeure éternellement » (1 Jean 2:15-17).

Mais une fois la décision prise de rejeter l’énorme évidence de Dieu dans Sa puissance créatrice, déployée à la vue de chacun : « En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. De sorte qu’ils sont inexcusables, parce qu’ayant connu Dieu, ils ne l’ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces : au contraire, ils sont devenus vains dans leurs raisonnements, et leur cœur destitué d’intelligence a été rempli de ténèbres. Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous ; et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en des images qui représentent l’homme corruptible, et les oiseaux, et les quadrupèdes, et les reptiles » (Romains 1:20-23).

« C’est pourquoi aussi, Dieu les a livrés, dans les convoitises de leurs cœurs, à une impureté telle qu’ils ont déshonoré eux-mêmes leurs propres corps ; eux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et ont adoré et servi la créature, au lieu du Créateur, qui est béni éternellement. Amen ! C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions honteuses ; car les femmes parmi eux ont changé l’usage naturel en un autre qui est contre nature. De même aussi, les hommes, laissant l’usage naturel de la femme, ont été embrasés dans leur convoitise les uns pour les autres, commettant homme avec homme des choses infâmes, et recevant en eux-mêmes la récompense qui était due à leur égarement, » nous déclare Romains 1:24-27. Croyez-vous que les maladies transmises sexuellement ainsi que le sida ne sont qu’une coïncidence ?

Pas du tout : « Et, comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à un esprit dépravé, en sorte qu’ils commettent des choses indignes. Ils sont remplis de toute injustice, d’impureté, de méchanceté, d’avarice, de malice ; pleins d’envie, de meurtres, de querelles, de tromperies, et de malignité ; rapporteurs, médisants, ennemis de Dieu, outrageux, orgueilleux, vains, inventeurs de méchancetés, désobéissants à pères et à mères ; sans intelligence, sans loyauté, sans affection naturelle, implacables, sans compassion ; qui, connaissant le décret de Dieu, savoir : que ceux qui commettent de telles choses sont dignes de mort, non seulement les pratiquent, mais encore approuvent ceux qui les commettent » (Romains 1:28-32).

Mais à Ses véritables serviteurs, Jésus a fait cette unique constatation : « Toutefois, je vous dis la vérité, il vous est avantageux que je m’en aille ; car si je ne m’en vais, le Consolateur ne viendra point à vous ; et si je m’en vais, je vous l’enverrai. Et quand il sera venu, il convaincra le monde de péché, de justice et de jugement : de péché, parce qu’ils ne croient point en moi ; de justice, parce que je m’en vais à mon Père, et que vous ne me verrez plus ; de jugement, parce que le prince de ce monde est déjà jugé. J’ai encore plusieurs choses à vous dire ; mais elles sont encore au-dessus de votre portée. Mais quand celui-là, l’Esprit de vérité, sera venu, il vous conduira dans toute la vérité, car il ne parlera point par lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et vous annoncera les choses à venir » (Jean 16:7-13).

À part le Saint-Esprit, rien ne demeurera pour faire le bien, sauf la pression sociale. Et quand elle disparaîtra, comme elle va sûrement le faire, l’individu déchoira encore plus vite dans sa destruction mondaine. Paul affirme que : « l’Esprit dit expressément que dans les derniers temps quelques-uns se détourneront de la foi, s’attachant à des esprits séducteurs, et à des doctrines de démons ; par l’hypocrisie de faux docteurs, dont la conscience sera cautérisée, défendant de se marier, commandant de s’abstenir d’aliments que Dieu a créés, afin que les fidèles et ceux qui ont connu la vérité, en usent avec actions de grâces » (1 Timothée 4:1-2).

Job cherchait aussi un arbitre au ciel : « Car il n’est pas un homme comme moi pour que je lui réponde, pour que nous allions ensemble en justice. Il n’y a pas d’arbitre entre nous, qui pose sa main sur nous deux » (Job 9:32-33). Dans sa souffrance, Job était complètement mystifié par le silence de Dieu qu’il aimait et qu’il servait fidèlement tous les jours de sa vie. Il avait hâte de pouvoir se présenter devant le grand Juge pour plaider sa cause, mais c’était impossible, car Dieu n’était pas un homme comme lui. Et pourtant, nous avons un Médiateur, qui peut agir comme arbitre entre Dieu et l’homme, parce qu’Il S’est fait homme pour nous.

Dans 1 Timothée 2:5-6, Paul nous dit : « Car il y a un seul Dieu, et un seul Médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ, homme, Qui s’est donné lui-même en rançon pour tous ; c’est là le témoignage rendu en son propre temps. » Et la rançon qu’Il a payée était Son propre sang : « Mais Christ, étant venu comme souverain Sacrificateur des biens à venir, ayant passé par un tabernacle plus grand et plus parfait, qui n’a point été fait de main d’homme, c’est-à-dire, qui n’est point de cette création, est entré une seule fois dans le saint des saints, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec Son propre sang, ayant obtenu une rédemption éternelle » (Hébreux 9:11-12).

Il y a un seul arbitre parfaitement capable de faire le pont entre Dieu et l’homme et c’est Jésus-Christ. L’apôtre Jean nous transcrit sa pensée en nous disant : « Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le Juste. C’est lui qui est la propitiation pour nos péchés ; et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. Et par ceci nous savons que nous l’avons connu, savoir, si nous gardons ses commandements » (1 Jean 2:1-3). Le diable nous accuse de pécher devant Dieu, mais notre Avocat est toujours là pour nous défendre devant Dieu.

C’est pourquoi Jésus peut sauver parfaitement tous ceux qui s’approchent de Dieu par Lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur. Mais Dieu nous met en garde contre ces gens méchants, car faire de méchants choix produit des gens malintentionnés. « Et, comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à un esprit dépravé, en sorte qu’ils commettent des choses indignes. Ils sont remplis de toute injustice, d’impureté, de méchanceté, d’avarice, de malice ; pleins d’envie, de meurtres, de querelles, de tromperies, et de malignité ; rapporteurs, médisants, ennemis de Dieu, outrageux, orgueilleux, vains, inventeurs de méchancetés, désobéissants à pères et à mères ; sans intelligence, sans loyauté, sans affection naturelle, implacables, sans compassion » (Romains 1:28).

Paul nous fournit une analyse imperturbable du procédé par lequel l’esprit humain régresse en rejetant l’évidence, l’existence de Dieu, en adorant la créature plus que le Créateur et trouvant plaisir parmi ceux qui pensent comme lui. Dieu a démontré Sa puissance éternelle depuis la création des humains : « En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. De sorte qu’ils sont inexcusables, parce qu’ayant connu Dieu, ils ne l’ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces : au contraire, ils sont devenus vains dans leurs raisonnements, et leur cœur destitué d’intelligence a été rempli de ténèbres » (Romains 1:20-21).

Ce comportement nuit tellement à leur intellect qu’ils se bornent à servir leur basse nature plus que le Créateur et finissent par intervertir leur style de vie au point qu’ils ne sont même plus capables d’agir comme Dieu les a créés. « C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions honteuses ; car les femmes parmi eux ont changé l’usage naturel en un autre qui est contre nature. De même aussi, les hommes, laissant l’usage naturel de la femme, ont été embrasés dans leur convoitise les uns pour les autres, commettant homme avec homme des choses infâmes, et recevant en eux-mêmes la récompense qui était due à leur égarement » (Romains 1:26-27).

Une fois leur comportement châtié, leurs émotions commencent à se  consumer de haine contre Dieu et ils mettent la faute sur Lui. « Et, comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à un esprit dépravé, en sorte qu’ils commettent des choses indignes. Ils sont remplis de toute injustice, d’impureté, de méchanceté, d’avarice, de malice ; pleins d’envie, de meurtres, de querelles, de tromperies, et de malignité ; rapporteurs, médisants, ennemis de Dieu, outrageux, orgueilleux, vains, inventeurs de méchancetés, désobéissants à pères et à mères ; sans intelligence, sans loyauté, sans affection naturelle, implacables, sans compassion ; qui, connaissant le décret de Dieu, savoir : que ceux qui commettent de telles choses sont dignes de mort, non seulement les pratiquent, mais encore approuvent ceux qui les commettent » (Romains 1:28-32).

Ayant rejeté la vérité divine et ayant ouvertement démontré à tous le style de vie qui endommage leur intellect, ils trouvent leur plaisir chez ceux qui vivent, pensent et aiment comme eux. Tout en accumulant le « trésor » de la colère qui sera versé sur eux lorsque le Seigneur reviendra.  « Toi donc, ô homme, qui que tu sois, qui juges, tu es inexcusable ; car en jugeant les autres, tu te condamnes toi-même, puisque, toi qui juges, tu fais les mêmes choses. Car nous savons que le jugement de Dieu contre ceux qui commettent de telles choses, est selon la vérité. Et penses-tu, ô homme, qui juges ceux qui commettent de telles choses, et qui les commets, que tu échapperas au jugement de Dieu ? » (Romains 2:1-3).

La seule façon d’éviter le jugement serait de garder la loi royale que Jésus nous a laissée avant Son départ pour le ciel. Dans Jacques 2:9-13, nous lisons : « Mais si vous faites acception de personnes, vous commettez un péché, étant convaincus par la loi d’être des transgresseurs. Car, quiconque aura observé toute la loi, s’il vient à pécher dans un seul point, devient coupable de tous. En effet, celui qui a dit : Tu ne commettras point d’adultère, a dit aussi : Tu ne tueras point. Or, si tu ne commets point d’adultère, mais que tu tues, tu es transgresseur de la loi. Ainsi, parlez et agissez comme devant être jugés par la loi de la liberté. Car le jugement est sans miséricorde pour celui qui n’a point usé de miséricorde ; mais la miséricorde brave le jugement. »

La loi de la liberté divine : « est sainte, et le commandement est saint, juste et bon. Ce qui est bon m’a-t-il donc donné la mort ? Nullement ! mais c’est le péché, afin qu’il parût péché, en me donnant la mort par une chose bonne et que le péché devînt excessivement pécheur par le commandement » (Romains 7:12-13). Voilà ce qui définit parfaitement la volonté de Dieu pour vivre dans la sainteté. « Or, la loi ne justifie pas par la foi ; mais elle dit : L’homme qui aura fait ces choses, vivra par elles. Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, quand il a été fait malédiction pour nous ; (car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois ;) afin que la bénédiction d’Abraham se répandît sur les Gentils par Jésus-Christ, et que nous reçussions par la foi l’Esprit qui avait été promis » (Galates 3:12-14).

Le problème étant que, personne ne pouvant possiblement observer tous les commandements, il pourrait en observer plusieurs, la plupart du temps, mais il va inévitablement en transgresser quelques-uns à l’occasion. Puisque la loi est une unité divine, le transgresseur d’un seul commandement devient coupable de tous, ce qui nous amène sous la malédiction de la mort. Car : « tous ceux qui s’attachent aux œuvres de la loi, sont sous la malédiction, puisqu’il est écrit : Maudit est quiconque [qui] ne persévère pas à faire toutes les choses qui sont écrites dans le livre de la loi ! Et que nul ne soit justifié devant Dieu par la loi, cela est évident ; parce que : Le juste vivra par la foi » (Galates 3:10-11).

« Parce que personne ne sera justifié devant Lui par les œuvres de la loi ; car c’est la loi qui donne la connaissance du péché. Mais maintenant, la justice de Dieu a été manifestée sans la loi, la loi et les prophètes lui rendant témoignage ; la justice de Dieu, dis-je, par la foi en Jésus-Christ, pour tous ceux et sur tous ceux qui croient ; car il n’y a point de distinction, puisque tous ont péché, et sont privés de la gloire de Dieu, et qu’ils sont justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui est en Jésus-Christ, que Dieu avait destiné à être une victime propitiatoire ; par la foi, en son sang, afin de manifester sa justice par le pardon des péchés commis auparavant, pendant les jours de la patience de Dieu ; afin, dis-je, de faire paraître Sa justice dans ce temps-ci, afin d’être reconnu juste, et comme justifiant celui qui a la foi en Jésus » (Romains 3:20-26).

Tous les humains ont péché contre la loi de Dieu ; ils sont alors perdus et ont un besoin urgent de salut. Voici où la merveilleuse grâce de Dieu entre en jeu. La justice de Dieu a été manifestée sans la loi, la loi et les prophètes lui rendant témoignage ; la justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ, pour tous ceux et sur tous ceux qui croient. Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi quand Il a été fait malédiction pour nous. Christ a gardé la loi pour nous et a été fait malédiction à notre place. Ainsi, nous sommes sauvés au travers de notre confiance en Lui. « Que dirons-nous donc ? Demeurerons-nous dans le péché, afin que la grâce abonde ? Nullement ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore en lui ? Ne savez-vous pas que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, nous avons été baptisés en sa mort ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous marchions, nous aussi, dans une vie nouvelle » (Romains 6:1-4).

C’est que nous désirons vivre selon Ses commandements, parce que nous l’aimons. « Car ceci est l’amour de Dieu, c’est que nous gardions ses commandements ; or, ses commandements ne sont pas pénibles, parce que tout ce qui est né de Dieu, est victorieux du monde, et la victoire qui a vaincu le monde, c’est notre foi. Qui est celui qui est victorieux du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? C’est ce même Jésus, le Christ, qui est venu avec l’eau et le sang ; non seulement avec l’eau, mais avec l’eau et le sang ; et c’est l’Esprit qui en rend témoignage, parce que l’Esprit est la vérité. Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel, le Père, la Parole, et le Saint-Esprit, et ces trois-là sont UN », nous dit l’apôtre Jean, dans 1 Jean 5:3-7. Pas une trinité, mais un. Une seule Personne !

Nous pouvons maintenant garder Ses commandements parce que Son Esprit vit en nous. Mais attendez-vous à voir de véritables problèmes avant la fin des temps. Nous avons vu des temps difficiles par le passé, mais auront-ils une comparaison avec notre avenir incertain ? Comment pourrions-nous reconnaître la différence entre des temps difficiles et le véritable jugement de Dieu ? Et que pouvons-nous faire dans tout cela ? Plusieurs me diront que je ne regarde que le côté négatif, mais ceux qui lisent la Bible depuis longtemps savent fort bien que nos problèmes dans le monde augmentent continuellement et ne cesseront pas d’augmenter avant que la fin n’arrive.

D’énumérer une liste des problèmes dans nos nations serait trop long et déprimant, et la plupart des items seraient intraitables et sans solutions. Tous les ans, ceux qui cherchent à se faire élire nous promettent de résoudre ces problèmes, mais c’est curieux qu’à chaque élection ce sont les mêmes problèmes qui reviennent. Une chose est certaine, des milliards de dollars ont été dépensés, mais aucun problème n’a été vraiment résolu, parce qu’ils sont toujours là. Nous avons doublé, même triplé, notre dette nationale et, en fin de compte, avec rien de concret à démontrer. Nous avons toujours la pauvreté, la faim, les drogues, les viols et les meurtres. Les relations raciales se détériorent plutôt que de s’améliorer. Les crimes violents ? La plupart d’entre nous nous sentons moins en sécurité qu’il y a quelques années. L’immigration, l’éducation, le chômage, les taxes, les impôts, les conflits, les guerres et les multiples maladies ? Ils sont continuellement là alors que tous nos politiciens étaient supposés les avoir réglés.

En dépit de nos efforts et bonnes intentions, nos meilleurs penseurs, nos compagnies de recherches, nos tours d’ivoires pleines d’académiciens, nos efforts collectifs réalisés par des dons énormes des gouvernements après des siècles d’efforts n’ont apporté que très peu de résolutions à ces mêmes problèmes. Pourquoi ? Lorsque Dieu fit sortir les enfants d’Israël des griffes des Égyptiens et qu’ils eurent ensuite tourné en rond dans le désert pendant quarante ans, Dieu a déclaré à Moïse ce qui arriverait à Son peuple. Dieu savait qu’ils désobéiraient à Ses conseils, comme ils ont toujours désobéi. Pourtant, Dieu les a mis en garde, dans Deutéronome 31:17-18 : « En ce jour-là ma colère s’allumera contre lui ; je les abandonnerai, je cacherai d’eux ma face ; et il sera exposé à être dévoré, et il souffrira des maux nombreux et des angoisses. Et il dira en ce jour-là : N’est-ce pas parce que mon Dieu n’est plus au milieu de moi, que je souffre ces maux ? Mais moi, je cacherai entièrement ma face en ce jour-là, à cause de tout le mal qu’il aura fait, parce qu’il se sera détourné vers d’autres dieux. » Voilà la véritable raison de tous nos problèmes.

Nous avons plusieurs maux, même aujourd’hui, et c’est parce que Dieu, selon l’ancienne alliance, n’était pas au milieu de Son peuple à cause de sa désobéissance. Le peuple de Dieu, aujourd’hui, c’est Son Église, et Dieu est assurément au milieu de Son Église. Est-ce possible que la raison pour laquelle les nations ne peuvent pas régler les multiples problèmes qui les assaillent, c’est que comme par le passé, elles ne sont pas aussi proches de Dieu ? Plusieurs de ceux qui croient en Dieu voient nos nations s’éloigner de Dieu. La seule solution serait de nous rapprocher de Jésus qui S’en vient régner sur toutes les nations et de faire partie de la Nouvelle Alliance que le Christ avait établie la veille de Sa mort, et que Jésus mettra en pratique dans le monde entier lors de Son avènement.

Dans Luc 22:20, nous pouvons lire : « De même, après avoir soupé, il [Jésus] leur donna la coupe, en disant : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous. » Le mot grec diatheke, traduit comme « testament » ou « alliance » paraît trente-trois fois dans le Nouveau Testament, dont dix-sept fois dans le livre aux Hébreux. Le mot hébreu pour « alliance » (berith) vient d’un mot voulant dire couper ou diviser, ce qui suppose que le sang a dû être versé pour lier les parties impliquées dans l’alliance. Dans Genèse 15:9-10, Dieu dit à Abram : « Prends pour moi une génisse de trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de trois ans, une tourterelle et un pigeonneau. Et il prit toutes ces choses, et les partagea par le milieu, et il mit chaque moitié vis-à-vis de l’autre ; mais il ne partagea point les oiseaux. »

Et, dans Jérémie 34:18-19, nous lisons : « Et je livrerai les hommes qui ont transgressé mon alliance, qui n’ont pas exécuté les paroles de l’accord qu’ils avaient fait devant moi, en passant entre les deux moitiés du veau qu’ils avaient coupé en deux, les chefs de Juda et les chefs de Jérusalem, les eunuques et les sacrificateurs, et tous les gens du pays qui ont passé entre les moitiés du veau. » Dieu a fait des alliances avec Abraham et Moïse au sujet du peuple d’Israël. Dieu a toujours été fidèle a Son alliance, mais dans chaque cas, les autres impliqués ont abandonné. « Non une alliance comme celle que je fis avec leurs pères, au jour où les prenant par la main, je les tirai du pays d’Égypte ; car ils n’ont pas persévéré dans mon alliance, et je les ai abandonnés, dit le Seigneur » (Hébreux 8:9). Il serait judicieux de bien préciser ici, que l’alliance passée avec Abraham n’était pas la même que celle passée avec Moïse. L’une s’adressait à Abraham et au futur peuple spirituel d’Israël, alors que l’autre s’adressait à Moïse et au peuple physique d’Israël.

Dieu, dans toute Sa grâce et Sa bonté, leur a donné une nouvelle alliance. « Mais maintenant Christ a obtenu un ministère d’autant plus excellent, qu’il est Médiateur d’une alliance plus excellente, et qui a été établie sur de meilleures promesses » (Hébreux 8:6). Cette alliance ou testament avait certaines différences. Jésus n’est pas simplement mort en laissant à Ses enfants l’héritage de Sa fortune, mais Il est maintenant le Médiateur d’une alliance plus excellente. En mourant sur la croix : « Jésus est ainsi devenu garant d’une alliance d’autant plus excellente. Puis, quant aux sacrificateurs, il y en a eu un grand nombre, parce que la mort les empêchait de subsister toujours. Mais lui, parce qu’il subsiste pour l’éternité, il possède un sacerdoce qui ne passe point. C’est pourquoi aussi il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur » (Hébreux 7:22-25).

« Car en leur adressant des reproches, Dieu dit aux Juifs : Voici, les jours viendront, dit le Seigneur, que je traiterai une alliance nouvelle avec la maison d’Israël, et avec la maison de Juda ; non une alliance comme celle que je fis avec leurs pères, au jour où les prenant par la main, je les tirai du pays d’Égypte ; car ils n’ont pas persévéré dans mon alliance, et je les ai abandonnés, dit le Seigneur. Or, voici l’alliance que je traiterai avec la maison d’Israël, après ces jours-là, dit le Seigneur, je mettrai mes lois dans leur esprit, et je les écrirai sur leur cœur. Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple ; et aucun n’enseignera plus ni son prochain ni son frère, en disant : Connais le Seigneur ; parce que tous me connaîtront, depuis le plus petit d’entre eux jusqu’au plus grand ; parce que je serai apaisé à l’égard de leurs injustices, et que je ne me souviendrai plus de leurs péchés, ni de leurs iniquités. En parlant d’une alliance nouvelle, il déclare ancienne la première ; or, ce qui est devenu ancien et a vieilli est près de disparaître » (Hébreux 8:8-13).

Dieu ne peut pas faillir et Sa nouvelle alliance non plus. Au-travers de Sa mort, Jésus n’a pas seulement enlevé la pénalité de nos essais précédents, mais il nous a qualifiés pour recevoir l’héritage. « C’est pourquoi il [Jésus] est Médiateur d’une nouvelle alliance, afin que, la mort intervenant pour l’expiation des péchés commis sous la première alliance, ceux qui sont appelés, reçoivent la promesse de l’héritage éternel. Car où il y a un testament, il est nécessaire que la mort du testateur soit constatée ; car c’est en cas de mort qu’un testament devient valable, puisqu’il n’a aucune force tant que le testateur est en vie » (Hébreux 9:15-17).

« C’est pourquoi aussi il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur. Or, il nous fallait un tel souverain Sacrificateur, saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs, et élevé au-dessus des cieux ; qui n’eût pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d’offrir tous les jours des sacrifices, premièrement pour ses propres péchés, puis pour ceux du peuple ; car il a fait cela une fois, en s’offrant lui-même. Car la loi institue souverains sacrificateurs des hommes soumis à l’infirmité ; mais la parole du serment qui a suivi la loi, institue le Fils, qui a été rendu parfait pour l’éternité » (Hébreux 7:25-28). Et ceux qui feront partie de cette Alliance seront rendus parfaits avec Lui pour l’éternité.




T.014 – La récompense

recompense

J’ai instauré un système pédagogique avec ma fille : un tableau des tâches et des récompenses… On imagine bien qu’un enfant n’a pas envie de faire ses devoirs : un enfant, ça a juste envie de s’amuser !

Un enfant, ça demande des choses et ça ne réfléchit pas sur les conséquences de ce qu’il convoite, en l’occurrence sur la part à donner. Par exemple, les enfants aiment les animaux et c’est bien légitime. Mais un animal a besoin de soins, de temps, d’amour. Au début, c’est amusant, puis, jour après jour, ça devient vite ennuyeux ! Pour moi qui suis une adulte, ces choses ne sont pas des corvées. J’aime beaucoup m’occuper de mes animaux ! Ma fille les aime, mais en partie : quand il s’agit de nettoyer la litière, elle n’est pas assez motivée pour le faire sans sentiment de contrainte. Au stade où elle se trouve, elle a besoin d’un support : d’une récompense.

Ce tableau comporte toutes les tâches à accomplir chaque jour, et celles à accomplir une fois par semaine. Chaque soir, il y a l’inspection. L’inspecteur, c’est moi. Je l’observe, parfois je fais une croix sans qu’elle le sache, parce que je vois qu’elle obéit. Si toutes les cases d’une colonne sont cochées, elle a le droit de faire un tampon au bas de la feuille. Si elle a huit tampons, la bienheureuse a droit à une récompense. Ce n’est pas une récompense matérielle, parce que je ne veux pas que la cupidité s’installe. C’est une sortie spéciale ou une activité, pour elle un grand évènement ! Il est évident que cette sortie ne se produit pas toutes les semaines : c’est elle-même qui définit le rythme des récompenses !

Ce système a été révolutionnaire dans notre petite vie, où je me battais contre vents et marrées pour la faire obéir. Puis peu à peu, les ronchonnements ont repris le dessus. Mon système semblait subitement avoir perdu son succès… Un jour, prise de colère, j’ai carrément déchiré la feuille devant ses yeux éberlués : « C’en est fini des récompenses ! » ai-je crié. Après tout, pourquoi m’étais-je donné tant de mal à inventer tout un système, si c’était pour qu’elle n’en fasse qu’à sa tête et devienne encore plus paresseuse qu’elle ne l’était avant !

Mon système avait pourtant envisagé les failles de sa conduite – puisque ma fille n’est qu’un être humain, comme moi – j’avais fait un deuxième tableau avec des tâches facultatives à accomplir pour m’aider dans les corvées ménagères : ce qui génère des croix bonus qui peuvent éventuellement combler les trous dans le tableau, à la fin de la semaine, lors du comptage des croix. J’avais stipulé que les tampons acquis ne sont jamais perdus, qu’il n’y a donc pas de temps limite pour collectionner les huit tampons ; je ne voulais pas la mettre sous pression ! Vraiment, toutes les chances étaient de son côté, mais les choses ont tourné au vinaigre, parce qu’il fallait qu’il en soit ainsi…

Ma fille me regardait effondrée. Elle réalisait subitement que la porte des récompenses (qu’elle savait si bien apprécier) lui serait dorénavant fermée ! Elle répéta en boucle, combien elle regrettait et elle demanda pardon. J’attendis une semaine avant de reprendre une nouvelle feuille et de lui annoncer que le système pouvait reprendre, mais que l’inspecteur serait plus rigoureux dans ses observations. Cette fois, elle prit la feuille avec joie et se mit à la tâche.

Ce qui m’a vraiment insupporté, c’est la manière de réfléchir dont elle faisait preuve : quand je lui demandais de l’aide pour couper des pommes de terre ou passer l’aspirateur dans une pièce, elle réfléchissait au tableau, si elle avait besoin de croix et elle refusait de m’aider ! Quand quelque chose lui semblait vraiment pénible, elle essayait de négocier en réclamant deux croix pour une tâche ! Tout en était réduit à ce calcul écœurant de récompenses, et c’est pour cela que prise de colère, j’avais déchiré la feuille.

La récompense prenait tant d’ampleur à ses yeux, qu’elle oubliait qu’elle était une option, un superflu. Elle avait été pensée pour agrémenter sa vie faite de petits devoirs qui grandiront avec le temps, pour la rendre un peu plus autonome dans la réalisation de ses tâches et pour la motiver à faire des efforts. Mais elle a fini par croire que ses tâches étaient en option, qu’elle pouvait choisir, et que l’enjeu principal était la récompense ! Or, le choix avait déjà été fait lorsqu’elle a voulu de tout son cœur avoir un hamster, puis un chaton, puis un lapin ! Le choix a été fait quand elle s’est rendue compte combien il est agréable d’avoir de bonnes notes à l’école, et combien il est préférable de vivre dans une chambre rangée.

Ce récit, que nous apprend-il ? Voyez-vous des similitudes avec le cheminement d’un chrétien ? Ne sommes-nous pas aux yeux de Dieu des enfants, n’est-Il pas notre Inspecteur, notre Educateur ?

J’ai vu beaucoup de chrétiens qui avaient des sourires si éclatants qu’ils auraient pu tourner dans une publicité sur le dentifrice ! S’ils avaient été les héros de bandes dessinées, on leur aurait fait une petite étoile blanche dans le coin de la bouche. Ces chrétiens jouent parfaitement leur rôle, mais comme des comédiens.

Ils arrivent à l’église avec les bras grands ouverts, désirant serrer tout le monde, offrant une multitude de poignées de main. Ils s’asseyent joyeux, discutent, se taisent et prennent un air grave quand le moment est approprié. Ils applaudissent, chantent, rient selon l’humour du pasteur. Ils sortent du culte et font leur petite ronde. Ils saluent les personnes qu’ils ne connaissent pas, leur assurant en paroles leur plus vive affection. Parfois, si le jeu s’y prête, ils vont même jusqu’à leur promettre de les inviter à manger. Puis ils s’en retournent, sentant à des kilomètres l’odeur appétissante du rôti qui les attend dans leur four.

Je dépeints là un tableau quelque peu ironique et, heureusement, pas tous les chrétiens sont des comédiens. Il y a aussi ceux qui n’ont pas de « sourire dentifrice », ce sourire que je connais si bien pour l’avoir vu sur le visage de ma fille chaque fois qu’elle a quelque chose derrière la tête…

Alors, pourquoi jouent-ils cette comédie ? Pourquoi montrent-ils leur volonté de servir Dieu avec tant d’emphase ? Pourquoi publient-ils des livres ? Pourquoi récoltent-ils des fonds ? Pourquoi font-ils payer le fruit de leur service ?

« Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Matthieu 10:8).

Ces livres, disent-ils, servent à édifier, à consoler, à guérir, à nourrir, à faire avancer les hommes sur le chemin de Dieu. Le Seigneur n’a-t-il pas fait tout cela gratuitement ? Ces fonds, disent-ils, servent à nourrir les affamés en masse. Mais l’individu, ne le voient-ils pas ?

J’ai été témoin de la chaleureuse attitude d’un frère en Christ qui m’a montré, en paroles et en sourire, le soi-disant lien affectif qui l’unit avec les autres chrétiens. Un jour, me sentant bien seule et n’ayant aucune relation amicale dans les environs, je lui écrivis un très beau message, sollicitant son épouse de bien vouloir boire un thé avec moi afin de faire connaissance. Je lui prêtais une impression vertueuse et je n’imaginais personne de plus noble qu’elle pour devenir mon amie. Je ne demandais pas l’amitié de son mari, par respect pour elle. Mais je devais passer par son mari, car elle, je ne l’avais vu qu’une fois ; son mari et moi fréquentions la même réunion d’étude biblique. Ce petit message aurait touché n’importe quel cœur, il était tout à leur honneur. Mais en guise de réponse, je reçus quelque chose de si décevant que j’en pleurai toute une heure. Il disait que son épouse n’avait pas le temps pour répondre à ma demande, qu’elle était trop occupée à servir Christ. Et le plus refroidissant : il me proposa de m’envoyer un prospectus avec la liste des églises dans un périmètre raisonnable. Je n’avais pas demandé une église, mais l’attention d’une personne que je croyais pleine d’amour.

« Quiconque reçoit un de ces petits enfants à cause de mon nom, me reçoit ; et quiconque me reçoit, ce n’est pas moi qu’il reçoit, mais celui qui m’a envoyé » (Marc 9:37).

Ces chrétiens au « sourire dentifrice » n’avaient pas de temps à me consacrer, à moi petite enfant du Seigneur. Je ne demandais qu’un thé ensemble, un peu d’amitié, un simple verre d’eau pour mon cœur asséché par la solitude.

 « Et quiconque aura donné à boire seulement un verre d’eau froide à un de ces petits, parce qu’il est mon disciple, je vous dis en vérité qu’il ne perdra point sa récompense » (Matthieu 10:42).

Pourtant, ce que j’admirais dans ce couple, c’était qu’il était engagé à cent pourcents à la cause du Seigneur, engagé à Le faire connaître. Ils portaient fièrement des tee-shirts imprimés avec des slogans bibliques pour afficher leur appartenance. Ils courraient de droite à gauche en ayant mille choses à faire et j’entendais des récits sur des nouveaux convertis grâce à leur service. Ce frère tenait un atelier hebdomadaire d’enseignement biblique et dirigeait la réunion de prière. En surplombant tout cela du regard, il y avait matière à les admirer et à prendre exemple sur eux. Mais au-travers de ce que Dieu m’a si généreusement mis en lumière, je ne les admire plus.

Etaient-ils engagés à faire connaître Jésus-Christ, Fils de Dieu qui est Amour manifesté en chair ? Ou étaient-ils engagés à faire connaître leur engagement, et surtout l’ampleur de cet engagement qui, comme une bonne réputation, doit grandir toujours davantage ? Je crains que, par cette ambition démesurée, ils ne passent comme tant d’autres à côté de l’essentiel.

« Prenez garde de ne pas faire votre aumône devant les hommes, afin d’en être vus ; autrement vous n’en aurez point de récompense de votre Père qui est aux cieux » (Matthieu 6:1).

« Et quand tu prieras, ne fais pas comme les hypocrites ; car ils aiment à prier en se tenant debout dans les synagogues et aux coins des rues, afin d’être vus des hommes. Je vous dis en vérité qu’ils reçoivent leur récompense » (Matthieu 6:5).

J’ai l’impression que beaucoup de chrétiens agissent pour susciter l’admiration de leurs semblables. Peut-être se disent-ils qu’il faut être parfait, admirable dans toutes ses œuvres et porter ce joli « sourire dentifrice » pour que les gens soient attirés par leur religion.

D’ailleurs, il faut absolument que les gens soient attirés par la foi qui sauve, car à leurs yeux, tous ceux qui ne brillent pas de leur lumière sont condamnés et c’est terrible ! S’ils sont remplis de l’Amour de Dieu, ils ne peuvent pas dormir tranquille en voyant tous leurs concitoyens en perdition ! Je le sais, car j’étais comme eux : je croulais sous le poids inhumain de la condamnation de l’humanité entière. Ceci jusqu’à ce que je comprenne que Dieu est juste, parfaitement juste, et que je n’ai pas à m’inquiéter de ce qui est de Son ressors, ni porter une charge supérieure à celle qu’Il me demande de porter, si je Lui reste fidèle. La Vérité affranchit !

Puis il y a ceux qui doivent faire beaucoup parce que sinon, ils n’auront pas de récompense ; ils doivent être productifs, produire du chiffre, produire des « convertis » pour avoir un chiffre d’affaire au Ciel. Cela ressemble fort à l’esprit capitaliste de ce monde. Cela fait également penser aux autres religions qui collectent des « bons points » pour avoir au final un ticket d’entrée pour le salut…

Cela me rappelle le problème de mon système pédagogique avec ma fille… Elle cherchait parfois à accomplir plein de tâches d’un coup, parce qu’elle avait besoin de croix pour avoir sa récompense, mais quand j’avais réellement besoin d’elle, quand je souffrais de migraine et qu’un peu d’aide de sa part m’aurait soulagée, il n’y avait plus personne ! Son quotta de croix une fois atteint, plus rien ne l’intéressait !

Heureusement, ma fille est attentive au Seigneur et Il lui a fait comprendre que cette façon de penser est mauvaise. Elle s’en est repentie, c’est pourquoi j’ai accepté de continuer le système. Son naturel grincheux reprendra de temps en temps le dessus, je le sais bien. Mais ce que j’essaie de lui inculquer, c’est de faire les choses par nécessité de les faire, par amour, par devoir de conscience, et non par ruse pour obtenir ce qu’elle désire. L’esprit de l’être humain est si calculateur !

Combien de fois ai-je rencontré des chrétiens qui ont agi par devoir, comme des machines programmées sans âme, sans amour ! Quand on a affaire à une telle personne, on se sent encore plus misérable, car, au fond, on sait bien que, pour cette personne, on ne compte pas. On se sent comme une petite fourmi insignifiante dans une immense colonie : c’est elle qui nous le fait ressentir. On a l’impression d’être un numéro, comme dans un hôpital, juste un numéro : le N° 567 que Madame Parfaite a convertis, le N° 789 que Monsieur Parfait a aidé ponctuellement, le N° 1483 que Mme Parfaite a écouté raconter ses problèmes…

Cela me fait penser à un moment vraiment triste de ma vie chrétienne : j’étais anéantie par des circonstances absolument horribles, isolée comme à ce jour, mais mille fois plus seule encore, et en proie à des pensées suicidaires récurrentes. Il y avait dans l’église que je fréquentais des repas « fraternels » chez les uns et les autres : quatre pour ainsi dire, qui, échelonnés sur toute une année, permettaient soi-disant aux membres de mieux se connaître, puisqu’à l’église il n’y avait aucune vraie fraternité en dehors des petits groupes qui se fréquentaient depuis toujours. Pendant le repas – où tout le monde parlait de tout et de rien – je me suis mise soudain à prendre la parole pour dire simplement « Je n’en peux plus, j’ai envie de mourir… Je souffre tellement que j’ai envie d’en finir avec la vie ». Il y eut un grand silence, un de ceux qui se ressentent comme un glaçon dans le dos ! Puis, au bout d’une minute, chacun a repris sa conversation…

Je me rappelle que quelques semaines après ce repas, j’étais allée voir un couple chrétien qui proposait « une relation d’aide ». J’avais insisté auprès du pasteur pour obtenir de l’écoute, car, étant en froid avec ma famille et vivant complètement isolée avec ma fille, je ne savais vraiment plus vers qui d’humain me tourner pour m’écouter et me consoler. En arrivant chez ce couple âgé, dans leur belle maison bourgeoise, je fus dirigée immédiatement au bout du couloir, à côté de l’escalier dans une petite pièce avec un petit canapé. Ils me demandèrent de rester là à les attendre. Je trouvais cela étrange, je pensais que le salon ou même la cuisine était généralement plus appropriée pour recevoir quelqu’un… Ils ne revinrent pas avec un jus de fruit, ni une tasse de thé. Ils revinrent s’asseoir en face de moi pour me passer une interview de mes problèmes. Ils posèrent leurs questions habituelles et moi, je répondais. Bien sûr, les choses que je disais étaient si douloureuses que je me déversais comme une cascade. Ils restèrent stoïques, me tendant de temps à autre un mouchoir en papier. A la fin, ils m’affirmèrent que je n’avais pas besoin d’aide, qu’il suffisait que je prie. Puis, dans un dernier élan de leur fameuse bienveillance, ils me conduisirent à l’arrêt de bus qui se trouvait devant le supermarché où ils allaient faire leurs courses. Et moi, pauvre imbécile que j’étais, je n’ai cessé pendant la route de les remercier pour tout, alors qu’en vérité, ils ne m’avaient rien donné. Ni empathie, ni réconfort, ni estime, ni fraternité, ni l’honneur de m’asseoir dans leur salon, ni même une tasse de thé.

« Car encore que j’évangélise, je n’ai pas de quoi m’en glorifier ; parce que la nécessité m’en est imposée ; et malheur à moi, si je n’évangélise pas ! » (1 Corinthiens 9:16).

« Mais si je le fais de bon cœur, j’en aurai la récompense ; mais si c’est à regret, je ne fais que m’acquitter de la commission qui m’en a été donnée » (1 Corinthiens 9:17).

Quelle est donc la récompense de ceux qui partagent le véritable Amour de Christ et l’Amour de la Vérité ?

La récompense, c’est de vivre cet Amour que je prêche, de le donner sans compter.

La récompense, c’est la joie parfaite que l’on éprouve en prodiguant de l’amour.

La récompense, c’est de voir des personnes recevoir le verre d’eau que je leur tends.

La récompense, c’est de relever son prochain. C’est de consoler son frère.

La récompense, c’est le sourire de celui ou celle que j’ai regardé, que j’ai aimé, que j’ai secouru, quand Dieu m’a permis de le faire.

La récompense, c’est aussi d’échapper à l’absurdité de ce monde égocentrique par le don de soi : le temps d’un regard, d’une écoute, d’un conseil, d’un partage.

La récompense, c’est le sourire de Dieu !

« On éprouve de la joie à donner une réponse de sa bouche ; et combien est agréable une parole dite à propos ! » (Proverbe 15:23).

« Je n’ai désiré ni l’argent, ni l’or, ni les vêtements de personne. Et vous savez vous-mêmes que ces mains ont pourvu à mes besoins et à ceux des personnes qui étaient avec moi. Je vous ai montré en toutes choses, que c’est ainsi qu’en travaillant, il faut secourir les faibles, et se souvenir des paroles du Seigneur Jésus, qui a dit lui-même: Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Actes 20:33-35).

Ma récompense, c’est mon héritage en Christ : l’Amour permanent et éternel de mon Sauveur, qui a fait alliance avec moi. Ma récompense, c’est cette alliance !

« Car je suis l’Éternel, qui aime la justice, qui hais la rapine et l’iniquité ; je leur donnerai leur rétribution avec fidélité, et je traiterai avec eux une alliance éternelle » (Esaie 61:8).

« Sachant que vous recevrez du Seigneur la récompense de l’héritage, car vous servez Christ le Seigneur » (Colossiens 3:24).

Ma récompense, c’est d’avoir l’immense honneur de Lui être dévouée et d’établir ainsi ce pour quoi Il m’a appelée et gracieusement invitée.

« Quelle récompense ai-je donc ? C’est qu’en prêchant l’Évangile, j’établirai l’Évangile de Christ sans qu’il en coûte rien, et sans me prévaloir de mon droit dans l’Évangile » (1 Corinthiens 9:18).

Pour moi, aimer est déjà ma récompense parce que la capacité d’aimer ne se trouvait pas en nous, avant que Jésus nous la donne. Nous aimions en théorie, nous aimions mal, nous faisions semblant d’aimer. Mais quand l’Amour S’est fait chair, qu’Il a donné Sa vie pour que nous aimions à notre tour, par Sa résurrection et par Son Esprit-Saint, Il nous a donné la capacité d’aimer comme Il aime. Et ceci est bel et bien une récompense pour celui ou celle qui accepte d’ouvrir son cœur et de sortir de l’infernal système du mérite qui nous rend si malheureux.

Avant que Dieu ne manifeste Son Amour, nous ne méritions rien.

« Mais aimez vos ennemis, faites du bien, et prêtez sans en rien espérer, et votre récompense sera grande, et vous serez les enfants du Très-Haut, parce qu’il est bon envers les ingrats et les méchants » (Luc 6:35).

Que le Seigneur, le Rémunérateur de ceux qui Le cherchent (Hébreux 11:6), assouplisse les cœurs rigides qui s’accrochent encore à leur désir de briller ou d’être récompensés. Qu’Il leur prodigue Son Amour qui seul a le pouvoir de briser l’indifférence. Soyez richement bénis !

Anne-Gaëlle