Historien israélien : les guerres d’Israël pourraient le mener à sa chute

Bulletin du pasteur Chuck Baldwin

7 novembre 2024

Cet article est écrit avant que ne se conclue le vote de l’élection nationale de mardi, donc je ne connais évidemment pas le résultat de l’élection (mais je m’attends à un balayage net de Trump et du GOP). Toutefois, lorsqu’il est question d’Israël, qui est président importe peu – sauf que je m’attends à ce qu’une administration Trump soit de beaucoup plus belliciste au Proche-Orient que celle d’Harris. Mais Harris serait plus belliciste en Ukraine. Alors nous y voilà, les guerres doivent continuer.

Peu importe qui gagnera la Maison Blanche, les guerres américaines par procuration, en Ukraine comme en Israël, vont très, très mal. L’Ukraine va tomber dans les prochaines semaines. Les États-Unis ont perdu une autre guerre. Et les guerres d’Israël au Proche-Orient font aussi faillite.

Quand le Premier Ministre israélien Benjamin Netanyahou commença sa guerre génocidaire contre Gaza, il a dit que ses buts étaient de 1) vaincre le Hamas à Gaza ; 2) vaincre le Hezbollah au Liban ; 3) ramener les Israéliens déplacés du nord d’Israël à leurs foyers ; 4) rapatrier les otages israéliens. Il n’a atteint aucun de ses objectifs. En fait, tous les quatre buts se sont avérés des échecs catastrophiques.

Le Hamas n’est pas vaincu, loin de là. À cause de la folie génocidaire de Netanyahou, le Hamas est plus fort que jamais. Les Forces d’Occupation d’Israël ne peuvent même pas sécuriser le voisinage et les communautés qu’elles ont déjà détruites. En dedans d’une couple de semaines suivant la destruction par bombardement intensif de ces régions par Israël, les combattants du Hamas sont revenus encore plus fort. Et l’on peut comprendre pourquoi.

Le massacre de 200 000+ Palestiniens innocents, des hommes, des femmes, des enfants et des bébés (PAS 40 000 comme on dit à tout le monde) n’a rien fait pour débarrasser Gaza du Hamas – pas même le meurtre du leader du Hamas Yahya Sinwar. Et prenez note de ceci : contrairement à Netanyahou qui effectue ses combats à partir de la sécurité d’un bunker sous-terrain, Sinwar a été tué dans les rues de Gaza, avec un AK-47 dans les mains et dirigeant ses hommes. Pour les Palestiniens et les Arabes de partout, Sinwar est mort en héros. Sa mort inspire des milliers d’hommes à joindre le Hamas en son honneur.

De plus, il n’y a personne à Gaza qui n’ait pas perdu soit un membre de sa famille ou bien sa famille entière. Israël a réussi à transformer un peuple agraire des plus paisibles et passifs en une génération d’ennemis enragés salivant fortement à l’idée de vengeance. Les rangs du Hamas se gonflent de manière exponentielle et cela va se poursuivre dans les nombreuses années à venir. Israël a créé un monstre qu’il est incapable de maîtriser.

En outre, des documents secrets viennent d’être émis cette semaine par les aides les plus proches de Netanyahou disant que c’était Netanyahou lui-même qui donna des réponses évasives au sujet des accords de cessez-le-feu et a refusé de négocier la libération des Israéliens détenus captifs par le Hamas.

Ces fuites ont mené à la tentative de Netanyahou de faire dévier de lui-même l’incrimination en méprisant le Secrétaire à la Défense Israélienne Yoav Gallant. Ce geste est fort risqué et pourrait susciter un coup d’état militaire contre le Premier Ministre, car Gallant est très populaire au sein des forces armées israéliennes, particulièrement chez les généraux.

En plus, le nord d’Israël est plus dangereux pour le peuple israélien que jamais auparavant. Le Hezbollah du Liban n’a pas été le moindrement affaibli. L’assassinat par Israël d’Hassan Nasrallah n’a fait que solidifier et renforcer la résolution des combattants du Hezbollah de chercher justice contre Israël pour le martyr de Nasrallah.

En outre, la tentative par Israël d’un assaut terrestre dans le sud du Liban a été un désastre pour Israël. Il n’est entré qu’un couple de milles à l’intérieur du territoire libanais et a essuyé un nombre massif de pertes. De plus, les forces israéliennes décimées au Liban sont les soldats d’élite de l’armée d’Israël.

Le Hezbollah a une réserve presqu’inépuisable de missiles qui continue de pleuvoir sur Haïfa et le nord d’Israël à un volume toujours croissant. Les Israéliens déplacés du nord d’Israël ne retourneront jamais à la maison.

Voulant la victoire à tout prix, Netanyahou décida de porter un coup fatal à l’Iran par des attaques aériennes massives. Trois vagues d’avions étaient censées pulvériser l’Iran et le soumettre complètement. Mais encore là, ce fut une défaite majeure d’Israël.

La première vague d’attaque était censée bousiller les radars de l’Iran et assommer ses défenses aériennes. Mais cette première vague fut forcée de rebrousser chemin, car elle ne pouvait s’approcher assez près pour lâcher ses missiles sur les cibles visées parce qu’on découvrit que la technologie de défense et les radars que possède l’Iran étaient supérieurs à tout ce qu’a Israël. Si les pilotes n’avaient pas rebroussé chemin, ils auraient tous été plombés au ciel. Il en résulta que les deuxième et troisième vagues ne décollèrent jamais du sol.

Autre défaite majeure pour Israël !

Les échecs guerriers d’Israël démontrent à l’évidence qu’il ne peut vaincre aucun de ses ennemis. En outre, le succès surprise des capacités de défense de l’Iran contre l’attaque aérienne d’Israël fait paraître probable que les États-Unis ne seraient pas non plus capables de percer la défense aérienne de l’Iran (à moins d’utiliser les armes nucléaires), alors qu’Israël possède le système d’armement le plus sophistiqué et technologiquement avancé du monde occidental.

L’impuissance militaire d’Israël rend de plus en plus difficile pour les Israéliens de demeurer dans le pays. Des centaines de milliers de citoyens israéliens ont déjà fui – peut-être jusqu’à deux millions. Et l’exode ne fait que commencer.

Les amis, en voici le résultat : l’ère de l’hégémonie globale militaire des États-Unis est terminée. L’Amérique et ses alliés de l’Europe occidentale ne peuvent vaincre la Russie en Ukraine et ne peuvent vaincre les états arabes au Proche-Orient.

J’espère que les lecteurs comprennent la signification de tout cela. Nous avons tourné, pas seulement une page, mais tout un chapitre de l’histoire. Le monde ne sera jamais plus le même. Ce qui est en train d’arriver au niveau militaire en Israël et en Ukraine, et au niveau économique par l’émergence du BRICS amène l’Empire américain de plus en plus près de son coucher de soleil.

Tout cela sert de préface à un rapport en provenance de Londres :

Un historien israélien installé en Grande-Bretagne a dit que sa patrie pourrait entrer dans un déclin irrémédiable à cause de ses offensives incessantes contre ses voisins suite à l’attaque terroriste du groupement militant palestinien Hamas l’an passé.

Ilan Pappe [auteur du livre à succès The Ethnic Cleansing of Palestine], professeur à l’Université d’Exeter, a dit à Kyodo News, dans une entrevue récente, qu’il constate que les Israéliens deviennent moins confiants pour le futur, pendant que de plus en plus de gens dans le monde, y compris même certains Juifs, y repensent à deux fois concernant leur implication dans la contrée du Proche-Orient au milieu de ses campagnes militaires.

Avec l’économie et l’armée d’Israël en état de faiblesse, le manque de confiance chez les citoyens d’Israël a atteint un « point sans précédent », dit Pappe, en faisant remarquer que les jeunes communautés juives autour du monde se distancient apparemment du pays.

Le professeur dit qu’un des principes clés du sionisme – le mouvement pour un état juif en Palestine – demande le plus de Palestine possible avec le moins possible de Palestiniens.

« Vous ne pouvez avoir une patrie juive sans vous débarrasser de la population palestinienne, et vous ne pouvez pas vous débarrasser de la population palestinienne sans violence », dit-il.

Le statu quo d’Israël semble si insoutenable que la soi-disant solution à deux états, arrangement envisagé dans lequel il coexisterait avec un état palestinien, pourrait ne pas fonctionner, selon l’érudit.

« Il n’y a pas de solution en ce moment. Nous sommes dans un processus où Israël se met de plus en plus dans le trouble, peut-être au point de se désintégrer en tant qu’état. » a dit Pappe.

Pappe demande aux États-Unis, depuis longtemps défenseur d’Israël, d’arrêter de fournir de l’argent et des armes au pays et de cesser de le protéger aux Nations Unies, disant que « ce serait mieux pour tout le monde » si Washington minimisait son implication.

Il ajouta que le résultat des élections présidentielles américaines du mois prochain ne changera probablement pas la situation entourant Israël.

Pappe se montre timide. La solution à deux états n’aura sans doute pas à fonctionner, car il est fort probable que l’État sioniste d’Israël va éventuellement s’effondrer en tant que pays-nation – peut-être plus tôt que tard. Cela conduira à la formation d’un état unique palestinien où les musulmans, les chrétiens et les Juifs vivront paisiblement côte-à-côte, comme ils l’ont fait pendant plus de mille ans avant que n’existe l’état sioniste depuis 1948.

L’État d’Israël n’est PAS l’accomplissement de la prophétie – d’aucune manière, d’aucune forme. Et les évangéliques vont devoir composer avec cette réalité malvenue dans un futur pas si lointain.

L’état sioniste n’a été rien d’autre qu’une tumeur politique incendiaire qui a été injectée au Proche-Orient pour garder vivant le désir de l’establishment néoconservateur d’une guerre perpétuelle après la fin des deux guerres mondiales – et voler autant que possible de réserves de pétrole du Proche-Orient.

L’establishment de guerre néoconservateur a atteint son zénith lors de la guerre au terrorisme fabriquée après les attaques sous faux drapeau du 11 septembre. S’en suivirent les guerres contre l’Afghanistan, l’Irak, la Lybie et la Syrie. Toutes ces guerres se sont avérées un désastre pour l’Amérique. Non seulement cette guerre contre le terrorisme produisit-elle la surveillance étatique omniprésente au sein des États-Unis – complétée par le Patriot Act, la Loi sur les Commissions Militaires, le Département de la Sécurité du Territoire, etc. – c’était le point de départ de l’émergence d’une police d’état en Amérique, avec la suppression de la liberté d’expression et les confinements nationaux stalinesques durant l’expérimentation Covid.

Or maintenant, la pulsion guerrière néoconservatrice est en train d’amener le déclin et la chute de l’hégémonie économique et militaire américaine et la fin du monde unipolaire occidental.

Le problème, c’est que les pays occidentaux – spécialement les États-Unis – vivent dans le déni et sont terriblement peu préparés à la transition inévitable. Les opérations psychologiques courantes de l’ère après Guerres mondiales nous ont enseigné que les États-Unis sont un pays exceptionnel, non pas à cause de ses principes fondateurs de liberté individuelle, de libre entreprise et d’un gouvernement constitutionnel limité, mais à cause de son pouvoir et de sa puissance militaire – en employant la maxime la puissance fait droit. L’idée d’exceptionnalité appartient au fait d’être exemplaire dans les principes de liberté exemptés de la règle de loi et de la reconnaissance de la souveraineté de l’état.

Or maintenant, la balance commence à se rééquilibrer.

L’inévitablement écroulement de l’Ukraine et d’Israël témoigne de l’inévitable effondrement de l’empire américain. C’est une mauvaise nouvelle pour l’élite néoconservatrice de Washington, mais c’est une bonne nouvelle pour les États libres et indépendants de l’Amérique – sans faire mention de la perspective de la paix et de la prospérité de notre pays.

C’est-à-dire, si nous pouvons survivre aux prochains quatre ans de la quelconque administration qui sera inaugurée