T.021 – La beauté selon Dieu

« Que tu es belle, ma bien-aimée, que tu es belle ! » (Cantique 4:1).

L’Eternel Dieu a des yeux pour voir. Mais Il ne fait pas qu’observer, Il admire…

Mon âme, ne sais-tu pas qu’Il t’admire ?

Il recherche la Beauté. C’est Lui-même qui l’a créée. Il la cherche parmi les habitants de la terre. Mais Il ne la trouve pas : il y a des poupées de cire et des gravures de mode, mais point de beauté.

Il la cherche parmi Son peuple. Et là, Il la trouve parfois. Presque imperceptible, bien cachée, dissimulée sous des traits sobres et discrets. Mais elle est là.

Il la recherche, car elle Lui appartient :

« Écoute, jeune fille, vois et prête l’oreille ; oublie ton peuple et la maison de ton père. Et le roi désirera pour lui ta beauté. Puisqu’il est ton seigneur, prosterne-toi devant lui » (Psaumes 45:11-12).

Quand le Seigneur a trouvé l’objet de Son désir, Il ne veut guère S’en défaire.

Mon âme, ne vois-tu pas que tu es belle ?

Il t’a trouvée, Il te suit du regard. Ses yeux ne peuvent désormais quitter l’éclat qu’Il a décelée en toi, aussi petite ta lueur te semble-t-elle. Ton éclat grandira, il ne cessera pas de croître.

« Mais le sentier des justes est comme la lumière resplendissante, dont l’éclat augmente jusques à ce que le jour soit dans sa perfection » (Proverbes 4:18).

Cet éclat provient des soins si doux qu’Il t’a prodigué. C’est Lui qui a révélé toute ta beauté, au travers de Son Amour. Vois comme Il t’aime ! Estime Sa Tendresse envers toi ! La nuit, le jour, Il restaure et embellit ton âme, jusqu’à la perfection :

« Je te lavai dans l’eau, et en t’y plongeant, j’ôtai le sang de dessus toi, et je t’oignis d’huile. Je te revêtis de broderies, je te mis une chaussure de couleur d’hyacinthe ; je te ceignis de fin lin et te couvris de soie. Je te parai d’ornements ; je mis des bracelets à tes mains, et un collier à ton cou, un anneau à ton nez, des boucles à tes oreilles, une couronne magnifique sur ta tête. Ainsi tu fus parée d’or et d’argent ; ton vêtement était de fin lin, de soie, de broderies ; la fleur de farine, le miel et l’huile faisaient ta nourriture ; tu devins extrêmement belle, et tu parvins à une royale dignité. Ta renommée se répandit parmi les nations à cause de ta beauté, car elle était parfaite, grâce à la magnificence dont je t’avais ornée, dit le Seigneur, l’Éternel » (Ezéchiel 16:9-14).

L’Eternel Dieu est un Poète. Il ressent une telle passion pour Sa bien-aimée qu’Il ne peut la taire, ni l’exprimer dans un jargon médiocre. Ecoute Son langage qui est celui d’un cœur admiratif, épris de l’objet de Son amour.

« Tes yeux sont comme ceux des colombes, derrière ton voile » (Cantique 4:1).

L’Eternel Dieu créa la colombe d’une blancheur et d’une grâce inégalée parmi les oiseaux. Il la créa légère, toujours prête à s’envoler. Il la créa libre, capable de quitter son nid pour s’éloigner vers les hauteurs et revenir, avec dans son bec, un petit rameau d’olivier. Il la créa paisible, pour qu’elle soit un signe de Paix sur cette terre  déchirée. Et Il lui donna l’apparence de l’Espoir afin de rappeler aux nations la promesse d’un monde renouvelé.

 « Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres suspendues aux montagnes de Galaad » (Cantique 4:1).

L’Eternel Dieu créa la chèvre, avec ses pupilles rectangulaires, son regard étrange et attendrissant. Capable de voir tout autour d’elle, et capable de fuir dans les sentiers escarpés des montagnes rocheuses. Il l’a créée exploratrice curieuse et courageuse qui se perd parfois, sans se douter du danger. Il lui a donné un berger pour veiller sur elle, un berger auquel elle ne tarde pas à s’attacher. Il l’a faite créature fragile pour lui offrir la protection dont elle a besoin.

« Tes dents sont comme un troupeau de brebis tondues qui remontent du lavoir, qui sont toutes deux à deux, et dont aucune ne manque » (Cantique 4:2).

L’Eternel Dieu créa la brebis, source de bénédictions. Il créa sa laine, avec toutes ses nuances variées, et son lait à la saveur corsée. Il la créa avec l’instinct de fuir l’obscurité et de se réfugier vers la lumière. Il lui donna l’intuition de se regrouper, sous la gouverne d’un chef. Il mit dans ses pattes une odeur très forte qui appelle les brebis errantes vers le troupeau qu’elles ont perdu. Il la créa peureuse, mais docile. Il lui donna beaucoup de valeur, assez pour devenir un objet de sacrifice.

« Tes lèvres sont comme un fil d’écarlate ; ton parler est gracieux ; ta joue est comme une moitié de grenade, sous tes voiles » (Cantique 4:3).

« Ton cou est comme la tour de David, bâtie pour servir d’arsenal, à laquelle pendent mille boucliers, tous les boucliers des vaillants » (Cantique 4:4).

La beauté est gracieuse, mais elle est aussi force et vaillance. Comme bijoux, elle possède l’éclat des victoires remportées au Nom de Celui qui les a permises.

Il perçoit les couleurs, plus vives et plus éclatantes que l’œil humain ne les voit. Il distingue la finesse des rondeurs de Sa bien-aimée. Rien ne Lui échappe, Il est sous le charme. Car ce charme est divin : Sa belle est faite à Son image et elle est parée des attraits de la Plénitude. Rien ne lui manque, Dieu a pourvu à tout.

Cette beauté est voilée. Elle est cachée des regards du commun des mortels. Sa dignité est grande comme son voile. Son Seigneur est Celui qui Se réserve le droit de connaître intimement tout ce qui se dissimule au-dessous.

« Tu es toute belle, ma bien-aimée, et sans tache » (Cantique 4:7).

La blancheur immaculée de la bien-aimée, voilà ce qui attire le regard de Dieu. Cette pureté qu’Il lui a transmise fait d’elle une personne respectable. Sa beauté ne peut transparaître qu’au-travers de sa pureté, elles ne font qu’un.

La bien-aimée n’a pas toujours été sans tache. Il fut un temps où son visage et ses habits étaient souillés. Mais lavée dans l’eau, ointe d’huile, puis parfumée avec des aromates, elle a laissé la saleté derrière elle. Son futur époux n’en a plus souvenir.

« Purifie-moi de mon péché avec l’hysope, et je serai net ; lave-moi et je serai plus blanc que la neige » (Psaumes 51:9).

La belle est si reconnaissante envers son bien-aimé, qui l’a aimée le premier. Elle n’avait point conscience de Son amour, son cœur était ailleurs. Mais un jour, elle a compris au-travers de toutes Ses attentions divinement charitables, que l’Auteur devait véritablement l’aimer. Alors, elle a levé les yeux vers Lui et Lui a répondu par un regard.

« Tu m’as ravi le cœur, ma sœur, mon épouse ; tu m’as ravi le cœur par l’un de tes regards, et par l’un des colliers de ton cou » (Cantique 4:9).

Quels sont donc les regards qui touchent au plus profond le cœur de Dieu ?

Un regard, qui Lui est adressé : le regard de l’Amour. Un regard qui admire, qui vénère, qui se prosterne. Un regard d’adoration. Un regard lyrique et passionné. Un regard qui Lui doit tout. Un regard qui parle. Un regard qui ne s’endort pas. Un regard qui Le cherche. Un regard plein d’espérance, un regard rempli de foi.

« Il est impossible de lui être agréable sans la foi, car il faut que celui qui s’approche de Dieu, croie que Dieu est, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent » (Hébreux 11:6).

Et quel est le collier autour du cou qui réjouit tant le cœur de Dieu ?

« La crainte de l’Eternel est la principale science ; mais les fous méprisent la sagesse et l’instruction. (…) Car ce seront [sagesse et instruction] des grâces enfilées ensemble autour de ta tête, et des colliers autour de ton cou » (Proverbes 1:7-9).

« Garde la sagesse et la prudence, et elles seront la vie de ton âme, et un ornement à ton cou » (Proverbes 3:21).

Voilà les véritables bijoux selon Dieu ! La Sagesse qui est le fruit de l’instruction sur la véritable connaissance de Dieu et de la sainte crainte qu’elle suscite. Non la sagesse des hommes, mais celle qui était, qui est et qui sera. Inébranlable, indestructible, éternelle. Car cette Sagesse se trouve en Dieu et nulle part ailleurs.

L’humilité précède l’instruction, puisqu’elle est la condition nécessaire pour entendre la voix du Maître. Si je pense moi-même être maître, alors je n’ai rien à apprendre : l’instruction sera pour moi comme un met superflu dont je ne peux apprécier la saveur ni la consistance, moi qui penserais à tort être déjà repu.

Je me priverais alors de ces brillants joyaux que le Maître souhaite enfiler autour de mon cou. A ses yeux, je ne serais plus belle et Il ne m’appellerait plus « Sa bien-aimée ».

« Quiconque deviendra humble, comme est ce petit enfant, celui-là est le plus grand au Royaume des cieux » (Matthieu 18:4).

« Que rien ne se fasse par un esprit de dispute, ou par vaine gloire ; mais que par humilité de cœur l’un estime l’autre plus excellent que soi-même » (Philippiens 2:3).

Etre belle pour mon Dieu… Quelle parure choisir ?

« Que votre parure ne soit point celle du dehors, l’entrelacement des cheveux, les ornements d’or ou l’ajustement des habits, mais l’homme caché dans le cœur, l’incorruptibilité d’un esprit doux et paisible, qui est d’un grand prix devant Dieu » (1 Pierre 3:3-4).

« Revêtez-vous donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience ; vous supportant les uns les autres, et vous pardonnant les uns aux autres » (Colossiens 3:12-13).

L’Epoux est clair sur Sa définition de la véritable beauté. Elle n’est pas dans les jolis traits d’un visage parfait. Elle n’est pas dans l’originalité des vêtements, ni dans l’élégance de la coiffure. Elle n’est pas non plus dans les ravissantes possessions matérielles. Elle n’est pas décorative.

La beauté est la brillance que l’Eternel Dieu donne à Ses vrais serviteurs et à Ses véritables servantes. A tous ceux qui Le servent sans réserve en pratiquant la justice, à cause de la sainte crainte qu’ils ont reçue de Dieu et grâce à l’amour de la Vérité qui les habite en permanence.

« Ceux qui auront été intelligents brilleront comme la splendeur de l’étendue, et ceux qui en auront amené plusieurs à la justice brilleront comme des étoiles, à toujours et à perpétuité » (Daniel 12:3).

Cette beauté est inaltérable. Rien ne lui résiste. Rien ne peut l’éroder. Ni le temps qui passe, ni les difficultés, ni la fatigue, ni la maladie, ni même la mort. Car la Bien-aimée réapparaîtra pour ses noces, encore plus belle et plus resplendissante que jamais lorsque l’Epoux reviendra. La plénitude de sa Beauté sera entièrement révélée. Il n’y aura plus de voile.

Alors, ce que je vois dans le miroir n’est pas bien important. Avec mes yeux charnels, je suis limitée, tout comme le monde. La vision de ma propre beauté en temps que bien-aimée ne m’est pas encore vraiment accessible. Il est bon qu’il en soit ainsi, car cela entretient mon humilité. Si je savais à quel point je suis belle pour mon Sauveur, je m’enorgueillirais, étant encore dans mon corps de chair.

« Maintenant nous voyons par un miroir, obscurément, mais alors nous verrons face à face ; maintenant je connais imparfaitement, mais alors je connaîtrai comme j’ai été connu » (1 Corinthiens 13:12).

« Quand ce qui est parfait viendra, alors ce qui est imparfait sera aboli » (1 Corinthiens 13:10).

Il faut simplement connaître le cœur de Dieu pour Sa Bien-aimée. Il faut se plonger dans cette tendresse qu’Il déploie comme un grand tapis de velours, afin de marcher noblement, selon le rang auquel Il nous place dans Son Amour.

La pensée de Sa grande et admirative affection envers la nouvelle créature qu’Il a créée efface l’ancienne du miroir. Elle lui permet de s’épanouir sous Son regard, sans souffrir du jugement d’autrui.

Le monde juge, il a ses propres critères de beauté. Et dans cette ère qui approche la fin de ce monde, ces critères n’ont cesse de prendre toujours plus d’importance. La séduction est devenue le pain de tous. La moquerie et la discrimination est monnaie courante dans tous les milieux, à tous les âges, et toujours sur des critères visuels.

J’ai besoin du regard de Dieu, de Son regard amoureux pour surmonter la douleur du rejet et la désagréable insignifiance avec laquelle la société humaine cherche à me tapisser pour n’être considérée par personne.

La beauté selon Dieu est invisible à tous ceux qui ne se fient qu’aux apparences. Et pour ceux qui prennent la peine de regarder au-delà, elle est déjà perceptible : elle a le pouvoir de déchirer le voile obscur, le pouvoir de gommer l’insignifiance.

« L’Éternel ne regarde point à ce que l’homme regarde ; l’homme regarde à ce qui paraît aux yeux ; mais l’Éternel regarde au cœur » (1 Samuel 16:7).

Reste à considérer combien ma présence sur terre plaît à Dieu, combien les attraits de mon être intérieur sont embellissant pour ce monde privé de vraie gloire.

Que je sois clouée au lit, incapable de bouger. Que je sois pauvre et limitée en tout. Que ma vie me paraisse bien inutile. Que j’appréhende de me regarder dans un miroir, parce que j’ai trop entendu d’injures à mon sujet. Que je sois difforme, fanée par l’âge. Que ma beauté soit pour moi un mystère. Si je suis la Bien-aimée de Dieu, alors il faut que je L’écoute :

« Que tes amours sont belles, ma sœur, mon épouse ! Combien ton amour est meilleur que le vin, et combien tes parfums sont plus suaves qu’aucun aromate ! Tes lèvres, mon épouse, distillent des rayons de miel. Le miel et le lait sont sous ta langue, et l’odeur de tes vêtements est comme l’odeur du Liban » (Cantique 4:10-11).

Là est ta raison d’être, mon âme : être Sa bien-aimée.

N’écoute pas le monde et toutes ses propagandes. Ne t’émerveille pas devant la grâce des héros et héroïnes de ce siècle. Leur beauté est creuse, leur gloire est passagère.

« La grâce est trompeuse, et la beauté s’évanouit ; mais la femme qui craint l’Éternel est celle qui sera louée » (Proverbes 31:30).

L’époux viendra chercher Sa Bien-aimée, celle qu’Il a créée et qu’Il S’est mise à part comme un amant jaloux, car fou d’amour. Sa Bien-aimée, c’est Son Eglise qui porte toute Sa Gloire dans sa parure. Il ne laissera personne la salir ni l’enlaidir. Il continuera à prendre soin d’elle jusqu’aux noces. Il connaît tous ceux et toutes celles qui lui appartiennent véritablement : on les reconnaîtra à leur splendeur, tandis que l’horrible laideur du monde ne déteindra pas sur eux dans les heures sinistres qui restent à venir.

Ainsi, chantons déjà des chants de victoire… Chantons-Lui aussi des chants d’amour. Elevons nos voix en contemplant la Magnificence de Celui qui nous a rendus magnifiques !

 « Chantez à l’Éternel un cantique nouveau ; chantez à l’Éternel, vous toute la terre ! Chantez à l’Éternel ; bénissez son nom ; annoncez de jour en jour son salut ! Racontez sa gloire parmi les nations, ses merveilles parmi tous les peuples. Car l’Éternel est grand et digne de grandes louanges ; il est redoutable par-dessus tous les dieux. Car tous les dieux des peuples sont des idoles ; mais l’Éternel a fait les cieux. La splendeur et la majesté sont devant lui ; la force et la beauté sont dans son sanctuaire » (Psaumes 96:1-7).

« Rendez à l’Éternel l’honneur dû à son nom ; prosternez-vous devant l’Éternel dans une sainte magnificence ! » (Psaumes 29:2).

Que le Seigneur ouvre nos yeux devant les réalités invisibles ! Soyez bénis…

Anne-Gaëlle




T.020 – La déception

Elle est la coupe de tous les humains. Ils se la partagent et boivent tour à tour. Le monde n’est que déception.

Quelle que soit la route, le besoin, l’expérience, elle est là à chaque tournant. Aussi implacable qu’une averse violente, lorsque l’on n’a pas pris de parapluie.

Elle est le lot de ceux qui espèrent, qui projettent toutes sortes de rêves et qui y croient de tout leur cœur.

Elle est inéluctable, même pour ceux qui ont bâti leur vie sur des sciences exactes, car même les sciences les plus exactes ne sont que néant.

Elle est toujours en gestation, prête à surgir pour ruiner les humains. Ils se retrouvent privés de tout, et même de leur raison de vivre.

La déception, c’est la découverte de l’erreur humaine. Le monde érige sa puissance et sa gloire sur toutes sortes d’erreurs. Un jour, il sera forcé de comprendre et la déception viendra s’abattre sur lui.

Désillusion, désappointement, découragement, désespoir. Voici les stades par lesquels elle nous fait passer. S’il n’y avait pas de Dieu, le désespoir se changerait en amertume, en repli sur soi, puis en mépris de la vie.

Mais avec Dieu, elle évolue en mansuétude, car celui qui est déçu par le monde se tourne vers Dieu pour s’oublier lui-même et ne plus espérer ce qui déçoit sans cesse.

Dieu fait passer l’Homme par bon nombre de déceptions, jusqu’à ce qu’il s’aperçoive que la vérité et la stabilité n’existent pas ici-bas, dans le royaume des Hommes.

Chaque désenchantement déclenche une douleur, un malaise. Et l’Homme se presse d’aller vite chercher ailleurs. Mais même ailleurs, la même déception l’attend et l’attendra toujours.

Le seul endroit de l’univers où l’Homme est à l’abri de la déception, c’est au cœur de la Vérité. Mais où la découvrir ?

La Bible est faussée, celle que l’on nous vend dans les églises et dans les séminaires. Elle n’est plus ce qu’elle était, car l’Homme, sous l’emprise d’une folie orgueilleuse, est venu pour y introduire ses aberrations et ses sarcasmes.

L’église, lieu de vie et de paix destiné au partage de la Vérité, n’est plus ce qu’elle était. Elle est devenue la personnification de la dérision. On y trouve des mensonges et des leurres. On y voit beaucoup de déguisements et de flatteries. L’adulation a remplacé la justesse. Et la justice s’est substituée à l’ambition.

La science des Hommes a recouvert le monde, comme un grand drap opaque. Elle s’est imposée partout, en abrutissant toute la terre. Et c’est sur cette terre que nous mettons des enfants au monde, des enfants dont le regard ne peut traverser l’opacité des sciences mensongères.

La Vérité est oubliée, abandonnée comme un vieux trésor enfoui dans les décombres d’un grand navire au fond de l’océan. Personne ne la connait, seulement une poignée d’hommes et de femmes inconnus. Des croyants sincères embarqués chacun sur un petit radeau, ramant de toute leur force à contre-courant. Ils ont pris la peine de plonger sous l’océan et de chercher le trésor enfoui.

Le courant est si fort. Tous les grands bateaux le suivent et naviguent les uns derrière les autres. Ils sont si imposants, ils semblent si solides. Et la puissance du courant les entraîne à toute vitesse. Mais où vont-ils ?

Ils prennent le large, ils disent connaître la voie. Les cours d’eau se jettent toujours dans la mer : « tous les chemins mènent à Rome », et « toutes les bonnes volontés mène à Dieu »… Mais leur dieu n’est pas Dieu. Leur unité est un mirage. Ils se jettent aveuglément dans la sombre étendue de leur perdition.

Tandis que les rameurs, qui bravent les flots, se dirigent tout droit vers la terre promise. Mais combien gagneront la rive ?

La déception est sournoise, elle attaque les rameurs taciturnes, aussi volontaires et sportifs eussent-ils été. Les croyants ne sont pas à l’abri de la déception. C’est souvent elle qui les fait changer de trajectoire.

Quand je subis une déception qui m’accable, je me dis que ce n’est pas Dieu qui me déçoit.

Je me déçois toujours moi-même, car je suis incapable d’être parfaite et parce que je ne suis pas supérieure à ma condition. Mais il faut que je me pardonne.

Les humains me déçoivent et je dois par avance connaître le cœur de l’Homme pour surmonter ma douleur. Il arrive qu’un proche me déçoive, alors je dois prendre du recul et me dire qu’il n’excepte pas à la description de Dieu sur la nature humaine. Je dois me dire que cette personne n’est pas Dieu, qu’elle est faite de chair comme moi, et que je ne peux prétendre n’avoir jamais déçu personne.

Je dois lui pardonner avant même d’être déçu. Spirituellement, cela s’appelle « veiller » : c’est en se préparant à l’éventuel assaut que l’on s’exerce à réagir selon le cœur de Dieu.

Et si la déception m’est infligée par mon frère ou ma sœur en Christ, je dois pardonner comme Dieu pardonne, et lui offrir ainsi une nouvelle chance : une occasion de ne plus me décevoir. Trop heureux de la saisir, il ou elle mettra tout en œuvre pour améliorer sa conduite et ainsi espacer les déceptions…

« La charité est patiente, elle est pleine de bonté ; la charité n’est point envieuse ; la charité ne se vante pas, elle ne s’enfle point d’orgueil ; elle n’est point malhonnête ; elle ne cherche point son intérêt ; elle ne s’aigrit point ; elle ne pense point à mal ; elle ne se réjouit point de l’injustice, mais elle se réjouit de la vérité ; elle supporte tout, elle croit tout, elle espère tout, elle endure tout » (1 Corinthiens 13:4-7).

Ce n’est pas Dieu qui a créé la déception. Eve et Adam y ont goûté les premiers et ils se sont retrouvés seuls et plein de honte. Ils pensaient devenir des dieux, mais ils sont devenus ce que l’humanité est aujourd’hui. Des esprits confus dans le doute et la peur, inversant convictions et incertitudes. Des cœurs troublés qui se déçoivent sans cesse les uns les autres. Condamnés à errer indéfiniment.

Mais Dieu dans Sa grande Clémence n’a pas souhaité cela. Il a gardé précieusement le trésor de Sa sublime Vérité, il est intact et ouvert à tous ceux qui s’y intéressent de près. Ceux qui ont développé en eux-mêmes, grâce à l’Esprit Saint de Dieu, un amour grandissant pour la Vérité divine. Et au final, ils ne seront pas déçus.

Chaque nouvelle vérité est comme une gifle qui vient secouer et dépoussiérer les esprits. Sur le coup, cette gifle fait mal, elle apporte avec elle une dose de déception, de scandale même : « Quoi ? Comment ai-je pu être dupée depuis si longtemps ! »… Cette secousse soulève des sujets et remet en question énormément de choses. Mais elle est bénéfique. Elle nous rapproche de Dieu, de Sa connaissance et de Sa propre vision. Et surtout, elle nous éloigne du monde et du jugement qui tombera sur lui.

Il faut surmonter la déception première. Il ne faut pas en vouloir à Dieu, mais le remercier pour le privilège de prendre conscience de toute la supercherie, celle qui nous aurait causé – en demeurant dans le mensonge – une plus grande déception par la suite.

Mais surtout, la Vérité nous exempte de la pire désillusion, celle qui sera à la fin des temps si brutale pour le monde ; celle dont nous n’avons rien à craindre, nous qui ramons vraiment à contre-courant, selon le courant de Dieu.

Trop de personnes abandonnent en cours de route. Ce qui les déçoit les arrête net. Ils en veulent à Dieu. Inconsciemment, ils cherchent un responsable, car c’est moins dur pour eux, mais ils ne se remettent pas souvent en question. Nous avons toujours notre part de responsabilité dans les déceptions.

Si j’ai cru à un mensonge toute ma vie, il y a trois éléments : il y a celui ou celle qui m’a menti – mais qui souvent, étant piégé lui-même, ne s’en rend pas compte – ensuite, il y a moi, qui ai cru au mensonge. Et il y a aussi Dieu qui m’a laissé y croire.

De ces trois choses, l’Homme en retient souvent deux : l’auteur du mensonge et « le bon Dieu », qui finalement ne s’avère pas être aussi bon que ça, puisqu’Il semble s’être « tenu à l’écart ». Et le troisième point semble avoir été complètement omis : sa propre responsabilité dans l’histoire.

Voilà la vérité : Dieu, qui est Souverain et règne au-delà du temps et de l’espace –  puisqu’Il n’y est pas soumis – n’est pas responsable du mensonge, ni du naufrage du grand navire dont j’ai parlé plus haut. Si le trésor de Vérité a été submergé sous les flots et est devenu quasiment invisible, inaccessible pour tant de naufragés, c’est par l’entremise de l’ange déchu et de sa cohorte de démons.

Dieu n’a pas créé le truchement, Il ne cherche pas à S’imiter Lui-même en créant des contrefaçons contradictoires avec Sa Parole. Il ne cherche pas à perdre les humains. Il n’est pas espiègle.

Le maître dans l’art de la ruse, c’est le diable, Son ennemi juré. Satan sait qu’il ne peut pas atteindre Dieu, alors pour l’atteindre, il s’en prend à ce qu’Il a de plus précieux : d’abord Ses enfants, prunelle de Ses yeux, puis toute Sa Création. Voilà le moyen de Satan pour atteindre le cœur de Dieu.

Mais le Seigneur de l’Univers est au-dessus du temps et de l’espace. Il connaît et prévoit tout à l’avance, dès la fondation du monde… Il poursuit Ses desseins suprêmes, selon Son calendrier et non selon celui du monde.

Il assiste à toutes les déceptions, sans en être l’Auteur. Il assiste, Il secoue ou console, selon le niveau de connaissance et de compréhension de la personne désillusionnée. Se jettera-t-elle dans une nouvelle illusion, ou se jettera-t-elle dans les bras du Père ?

Je me jette dans les bras de mon Père, car mon âme connaît bien des secousses. La terre tremble sous mes pieds. Je n’ai nulle part où aller. Je suis déçue, toujours déçue, et fatiguée. « Jusqu’à quand ? », s’écrit mon cœur meurtri et plein de rage.

Jusqu’à quand devrai-je vivre entourée de fausseté ? Jusqu’à quand ces déboires ? Combien de temps les supporterai-je ? Ma sensibilité est telle que rien ne m’endurcit. Au contraire, chaque pierre lancée sur mon cœur le rend encore plus tendre. Et le monde est si dur.

Mais voilà ce que me dit mon Seigneur :

« Que toutes les choses qui sont véritables, toutes celles qui sont honnêtes, toutes celles qui sont justes, toutes celles qui sont pures, toutes celles qui sont aimables, toutes celles qui sont de bonne réputation, et où il y a quelque vertu, et qui sont dignes de louange ; que toutes ces choses occupent vos pensées » (Philippiens 4:8).

C’est le moyen qu’Il me donne pour surmonter la déception et vaincre ma douleur, ainsi que la tentation de m’endurcir et de m’envenimer. Mais comment contrôler ses propres pensées ? Comment garder la bonne trajectoire ?

J’improvise des chants, prières réconfortantes que j’exprime en élevant la voix. Je les chante partout, en vacant aux tâches domestiques, en conduisant, en marchant, ou en louant simplement mon Dieu, tandis qu’il fait nuit et que personne ne m’écoute.

Je le fais à chaque fois que je me sens trop fragile, trop petite, quand la terre s’ouvre sous mes pieds et que je ne peux pas regarder en bas. Je le fais quand la tristesse me submerge, à cause du monde tel qu’il est, à cause de ma vie trop insignifiante pour l’instant, pour contribuer comme je le voudrais à bâtir un monde sans déception.

Et le Seigneur me donne par mes chants la force de croire à ce Royaume vertueux et incorruptible qui s’en vient. La force de compter sur Lui et de surmonter toutes mes déceptions.

« Vous entretenant par des Psaumes, des cantiques et des chansons spirituelles ; chantant et psalmodiant de votre cœur au Seigneur » (Ephésiens 5:19).

« Rendant toujours grâces pour toutes choses au Nom de notre Seigneur Jésus-Christ à notre Dieu, et Père » (Ephésiens 5:20).

Que le Seigneur garde Ses enfants de se tromper de cible et de tomber dans l’aigreur.

Que notre pardon surplombe l’opacité de ce monde restreint qui retient la Vérité captive, sans en laisser l’accès aux masses insouciantes.

N’oublions pas que nous-mêmes, avant de ramer à contre-courant, nous étions des leurs et que nous buvions la même coupe.

Que Dieu nous donne la bonne coupe à boire, celle du sang de Son Sacrifice. Par cette coupe et par Sa Parole, nous nous purifions de nos fautes, des mensonges et des impuretés.

Que notre Sauveur nous délivre dans chacune de nos déceptions et nous aide à regarder vers l’avant.

Qu’Il nous guide dans le chemin, qui mène à Son Royaume.

« Non que j’aie déjà atteint le but, ou que je sois déjà parvenu à la perfection, mais je cours avec ardeur pour saisir le prix ; c’est pour cela aussi que j’ai été saisi par Jésus-Christ. Frères, pour moi, je ne me persuade pas d’avoir saisi le prix ; mais je fais une chose : oubliant ce qui est derrière moi, et m’avançant vers ce qui est devant, je cours avec ardeur vers le but, pour le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ » (Philippiens 3:12-14).

Soyez bénis,

Anne-Gaëlle




T.019 – La prière des élus

« Notre Père qui es aux cieux ; ton nom soit sanctifié ; ton règne vienne ; ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ; donne-nous chaque jour notre pain quotidien ; pardonne-nous nos péchés ; comme aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ; et ne nous induis point en tentation ; mais délivre-nous du malin ; car à toi appartiennent le règne, la puissance, et la gloire à jamais. Amen ! » (Matthieu 6:9-13).

 

Notre Père qui es aux cieux

Toi qui habites dans un Lieu inaccessible.

Qu’aucun être humain ne peut voir.

Dont nul n’a franchi le seuil.

Trop haut pour que nous puissions l’atteindre.

Trop immaculé pour ne pas le souiller par notre nature.

Trop éloigné pour en imaginer l’immensité et l’éclat.

Toi que nous appelons « Père ».

Qui habitait si loin de nous à cause de nos fautes.

Mais qui n’a pas voulu garder cette distance.

Toi, qui T’es rapproché de nous.

Jusqu’à devenir semblable à la créature que Tu créas.

Toi, qui as quitté Ta glorieuse Habitation.

Pour emménager dans un monde obscur.

Sans frémir à l’idée des nuits froides, de la paille et du fumier.

Toi, qui T’es fait Fils et notre Frère.

Toi, qui T’es fait Epoux et qui a payé la dot.

Toi, qui es aujourd’hui dans le Lieu inaccessible.

Tout en étant avec nous par Ton Esprit.

Notre Père, qui est aux Cieux…

 

Ton nom soit sanctifié

Ce Nom glorieux, que Ton peuple n’osait pas prononcer.

Ce Nom sublime que le monde a profané.

Ce Nom qui veut tout dire, tout ce que Tu es.

Le Nom qui signifie « Celui qui est ».

Et qui le restera à jamais.

Le Dieu Très-Haut, le Tout-Puissant.

Le Maître des armées célestes.

Le Roi des rois, Seigneur des seigneurs.

Le Saint des saints.

Le Berger de Ton peuple.

Le Rocher d’Israël.

Le Père éternel.

L’Admirable, le Conseiller.

Le Prince de paix.

Le Dieu fort, devant qui rien ne résiste.

Dieu de Justice, Dieu fidèle et équitable.

Dieu Sauveur, qui porte en Son Nom le sauvetage de l’humanité.

Dieu avec nous, l’Emmanuel qui nous comble de Sa Présence.

Lumière du monde en qui se trouve la Vie.

Parole faite chair, qui subsiste siècle après siècle.

Vérité qui règne au-dessus du mensonge.

Chemin tracé par la main divine.

Puissance de résurrection, notre Victoire finale.

Dans Tout ce que Tu es et ce que Tu nous montres de Toi.

Nous voulons T’adorer.

Nous voulons acclamer Ta grandeur.

Que rien en Toi ne soit sous-estimé, que rien ne nous échappe.

Nous voulons chanter Ton Nom.

Nous voulons T’en trouver d’autres encore.

Pour Te manifester tout notre amour.

Et Te montrer combien ce Nom est sacré pour nous.

Car Il est au cœur de notre adoration.

Car Il est tout ce que notre cœur désire.

Que Ton Nom soit sanctifié…

 

Ton règne vienne

Règne visible pour Tes élus.

Règne invisible pour les habitants du monde.

Nous connaissons que Tu es Roi.

Créateur et Maître de l’univers.

Rien ne se passe sans Ton consentement.

Tu donnes des ordres à Tes anges et ils obéissent.

C’est par Ta Force souveraine que tournent autour de la terre.

Le soleil et la lune que Tu créas pour l’éclairer.

C’est Toi qui tiens les astres en gravitation.

Tu connais toutes les lois naturelles et spirituelles.

C’est Toi qui en es l’Auteur.

Monarque absolu, on essaie de Te voler Ta Couronne.

Pourtant, c’est Toi qui établis les rois et les présidents.

Ton ennemi voudrait prendre Ta place.

Mais il n’est pas capable de gouverner.

Seule Ta Domination apporte Paix et Justice.

Seule Ta Colère est justifiée.

Seule Ta Sagesse est véritable.

Tu n’as pas besoin de conseillers.

Tu as fondé Ta Dynastie, qui n’a pas de fin.

Tu as posé le Roc pour bâtir l’Edifice.

Tu as dessiné les plans de Ton Royaume.

Le Salut est implanté dans les fondations de Ton Amour.

Depuis que Tu as créé le monde.

Seigneur glorieux paré de Puissance.

Que ce Règne, qui est le Tien.

Vienne dans toute Sa plénitude.

Pour que Ta Justice soit manifestée devant tous les humains.

Pour que Ta Paix soit instaurée de manière globale.

Et que Tu mettes fin aux guerres et aux meurtres.

Pour que Tu instruises le monde sur la nécessité d’aimer.

Et que Tes élus puissent enfin régner avec Toi.

Que Ton règne vienne…

 

Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel

Perfection infiniment supérieure aux ambitions humaines.

Ta Volonté, c’est elle que nous recherchons.

Car elle est sage, elle est douce, elle est bonne.

La volonté de Ta Volonté nous submerge.

Plus nous avançons dans le noir.

Plus nous essayons des chemins.

Et la vision du labyrinthe nous désole.

Car les pensées humaines sont un labyrinthe.

Où nous nous perdons à mille lieues de Toi.

Mais Tes pensées surplombent tous les méandres de la terre.

Ta Volonté, voilà notre seule issue.

Dans nos vies tortueuses dont nous sommes peu fiers.

Dans notre monde perdu aux valeurs inversées.

Dans l’avenir incertain de notre humanité déchue.

Que Ta Volonté se manifeste.

Donne-nous Ton Esprit pour bien la comprendre.

Que cette Volonté si sublime qui est la Tienne.

S’installe dans notre cœur de manière définitive.

Et qu’elle se fasse du haut des Cieux dans notre monde.

Pour qu’elle produise enfin le fruit de Ta mûre Réflexion.

Puisque cette Volonté, Tu l’as prédite depuis des millénaires.

Que Ta Volonté soit faite…

 

Donne-nous chaque jour notre pain quotidien

Toi qui pourvois au besoin des oiseaux.

Toi qui arroses les arbres et les fleurs du désert.

Toi qui nourris la veuve et l’orphelin.

Donne-nous aussi notre subsistance.

Donne-nous pour le corps et donne-nous pour l’esprit.

Mais abreuve notre cœur par-dessus tout.

Car là est notre plus grande inanition.

Abreuve-nous de Ton Amour.

Ne nous laisse pas dépérir.

Le monde ne peut nous donner ce qui rassasie.

Ne nous laisse pas nous tromper de nourriture.

Donne-nous celle que Tu as mangée Toi-même.

Quand Tu disais « ma nourriture, c’est de faire la Volonté du Père ».

Donne-nous le Pain du Ciel, qui est la Vérité.

Et ne nous laisse pas confondre envie et besoin.

Car notre besoin primaire, c’est d’être aimé de Toi.

Et d’être sauvé de nous-mêmes.

Mais nos envies souvent nous entraînent loin de Toi.

Et ne nourrissent pas la bonne partie de nous-mêmes.

Donne-nous peu à peu, selon Ta Sagesse.

Ne nous laisse pas tomber dans la cupidité.

Ni dans l’éternelle insatisfaction.

Mais donne-nous ce que Ton Cœur désire.

Donne-nous chaque jour notre pain quotidien…

 

Pardonne-nous nos péchés

Enlève de nos épaules le fardeau que nous portons.

Ne le laisse pas nous peser trop lourd.

Au point de nous écraser et de nous anéantir.

Ne le laisse pas se changer en remord et en désespoir.

Empêche-nous de réagir comme Judas.

Qui préféra le séjour des morts à Ta miséricorde.

Ouvre nos yeux devant Ta Compassion.

Donne-nous de nous tenir devant Ton Trône de Grâce.

Ne nous laisse pas attendre le jugement final.

Laisse Ton Esprit nous montrer là où nous avons échoué.

Laisse-le générer en nos cœurs de sincères regrets.

Des regrets que nous t’apportons.

Pour ne pas qu’ils nous hantent.

Montre-nous dans nos vies où nous pouvons mieux faire.

Et offre-nous la chance d’essayer encore.

Même si nous avons atteint les « sept fois soixante-dix-sept » tentatives.

Pardonne-nous pour chacune d’elles.

Efface aussi la conséquence du mal que nous avons commis.

Car le mal produit toujours le mal.

Donne-nous de le surmonter par le bien.

Et après l’agitation de nos cœurs coupables.

Offre-nous Ta paix et Ton divin repos.

Pardonne-nous nos péchés…

 

Comme aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés

Rescapés et naufragés.

Nous avons tous souffert.

Nous connaissons la souffrance, le sang, les blessures.

Et au-delà, nous connaissons la vive douleur d’un cœur qui saigne.

Parfois, nous tentons de camoufler notre mal.

Mais Toi, Seigneur, Tu le vois.

Tu connais le nombre d’hématomes qui recouvrent nos âmes.

Et celui des commotions violentes que nous avons subies.

Là où Tu es encore en mesure d’offrir Ton Pardon.

Remplis-nous de Ta Compassion.

Envers l’auteur de notre souffrance.

Et si nous nous sommes nous-mêmes infligés les coups.

Donne-nous de nous pardonner pour cela.

Ne nous laisse pas nous endurcir.

Ne laisse pas la haine être notre pansement.

Mais verse sur nos plaies l’huile de Miséricorde.

Car celui qui est en prison, ce n’est pas toujours le coupable.

Mais surtout la victime, enfermée dans sa propre rancœur.

Donne-nous la capacité de nous libérer.

Afin de tourner la page.

Et de ne pas gâcher la belle histoire de nos vies.

Dont Toi, Dieu Souverain, es l’Auteur.

Afin de vivre une destinée de justice et de paix.

Et d’être pardonné à notre tour.

Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés…

 

Et ne nous induis point en tentation

Toi, le Chef suprême.

Qui montra à Satan l’intégrité de Job, Ton serviteur.

Et le laissa l’éprouver jusqu’à la frontière de l’insupportable.

Tu fis cela parce que Tu connaissais son cœur.

Et que Tu n’avais rien à craindre.

Il Te resta fidèle, épreuve après épreuve.

Même si la douleur l’emmenait dans des contrées lointaines.

Des contrées hostiles qu’il ne connaissait pas.

Au bord de la folie peut-être.

Mais il ne Te renia pas.

Tu connaissais son cœur, Tu estimais sa force.

Car il s’appuyait sur Ta Parole en toutes choses.

C’est ainsi que Tu le récompensas.

Pour son courage et sa foi.

Pour avoir tenu tête à l’ennemi.

Sous toutes ses formes et à chaque intrusion.

Et Tu Lui accordas le double de toutes les richesses.

Qu’il avait perdues sans T’en tenir rigueur.

Tu fis de lui un exemple à jamais.

Un héros non fictif de grande envergure.

Pour nous instruire et nous encourager.

Nous Te demandons : Ô Père.

Ne nous laisse pas subir les mêmes épreuves.

Epargne-nous de la fournaise ardente.

Des occasions de chute et des fascinations malsaines.

Ne nous laisse pas au bord de l’agonie.

Car nous ne savons si nous avons en nous-mêmes.

La force de tenir et de rester intègre.

Nous craignons de tomber malgré notre piété.

Car Tu nous as montré de quoi est fait l’Homme.

D’un peu de terre et de beaucoup d’orgueil.

Il se croit au-dessus de sa condition.

Mais Toi, qui es notre Père.

Accorde-nous toujours Ton secours.

Veille sur nos cœurs, montre-nous le chemin.

Et ne nous induis pas en tentation…

 

Mais délivre-nous du malin

Dans ces temps de la fin.

Où les hommes ne croient plus au diable.

Où les démons se promènent librement dans les rues.

En enchantant les foules, en vendant leurs chimères.

Donne-nous le discernement nécessaire.

Ouvre nos yeux pour voir dans les sphères invisibles.

Repérer les mensonges et les mauvais esprits.

Déceler tous les pièges avant de poser le pied.

Donne-nous Ta Conscience, par Ton Esprit-Saint.

Donne-nous Ta force pour combattre le mal.

Et Ton Autorité pour gagner le combat.

Mets en nous Ta Parole qui déroute l’ennemi.

Mets en nous Ton Amour qui le fait déguerpir.

Sois notre bouclier en ces temps de la fin.

Délivre-nous du malin…

 

Car à toi appartiennent le règne, la puissance, et la gloire à jamais

L’Eternité t’appartient, Maître de l’univers.

Toute la Puissance qui créa ciel et terre.

Et l’infiniment grand de toutes les galaxies.

Se trouve dans Tes Mains.

Se trouve dans Ta Bouche.

La Puissance et la Gloire pour régner à jamais.

Pour sauver notre monde et pour sauver nos âmes.

Pour nous revêtir d’un corps immaculé.

Aussi rayonnant que fut le Tien, Seigneur.

Pour nous offrir la Vie, sans nous donner la mort.

Nous épargner des flammes qui s’élèveront.

Quand Ton jugement s’abattra sur la terre.

Et pour faire descendre des Cieux où Tu habites.

La nouvelle Jérusalem, la Cité de Dieu.

Où nous partagerons ton Règne et Ta Gloire.

Et nous délecterons des délices éternels.

Pour toujours en Ta Sainte Présence.

Car à toi appartiennent le règne, la puissance et la gloire à jamais…

 

Amen 

Par ce mot, nous te disons « Que ceci s’accomplisse »

Par ce mot nous scellons la véracité des paroles.

Et d’un même cœur, d’un même esprit, nous nous y associons.

Comme un ciment indissoluble.

Ce mot fixe notre prière.

Sur le fondement de notre foi.

Nous croyons fermement en Ta fidélité.

Ainsi qu’en Tes promesses et Tes prophéties.

Alors reçois, Ô Père, notre Confiance absolue.

Amen !

 

« Le Dieu d’Israël a dit, le rocher d’Israël a parlé de moi :

Celui qui règne parmi les hommes avec justice, qui règne dans la crainte de Dieu, est pareil à la lumière du matin, lorsque le soleil se lève, en un matin sans nuages ; son éclat fait germer de la terre la verdure après la pluie.

N’en est-il pas ainsi de ma maison devant Dieu ? Car il a fait avec moi une alliance éternelle, bien ordonnée, assurée. Tout mon salut, tout ce que j’aime, ne le fera-t-il pas fleurir ?

Mais les méchants seront tous comme des épines qu’on jette au loin ; car on ne les prend pas avec la main, mais celui qui les veut manier, s’arme d’un fer ou du bois d’une lance, et on les brûle au feu sur la place même. »

(2 Samuel 23:3-7)

« Éternel, ta bonté atteint jusqu’aux cieux, ta fidélité jusqu’aux nues.

Ta justice est comme les montagnes de Dieu ; tes jugements sont un grand abîme.

Éternel, tu conserves les hommes et les bêtes. O Dieu, que ta bonté est précieuse ! Aussi les fils des hommes se retirent sous l’ombre de tes ailes. Ils sont rassasiés de l’abondance de ta maison, et tu les abreuves au fleuve de tes délices.

Car la source de la vie est auprès de toi ; c’est par ta lumière que nous voyons la lumière.

Continue ta faveur à ceux qui te connaissent, et ta justice aux hommes droits de cœur. »

(Psaumes 36:6-11)




T.018 – La fidélité

 

Emilie, c’est le nom d’un être qui m’est très cher. Je l’aime de façon inconditionnelle : il me suffit de poser mon regard sur elle pour en prendre conscience. Emilie, c’est un petit être merveilleux que Dieu a modelé de Ses doigts d’Artiste. Une créature extraordinaire qui m’apporte chaque jour bien plus que ce qu’elle est supposée m’apporter. En elle, je vois tant de choses, je l’observe et je médite sur notre Créateur…

Emilie, c’est ma petite chienne. Elle est de petite taille, elle rentre facilement dans un sac ou dans mon manteau. Elle est très belle et son joli minois n’a cesse de susciter les attendrissements des passants. A mes yeux, elle reste un bébé, car elle en a l’apparence et le caractère. Je suppose que je ne la considérerai jamais comme une adulte et que je ne la laisserai pas faire de petits. Non, il n’y a pas d’émancipation envisageable : elle restera toujours ma toute petite Emilie !

La nuit, elle dort blottie contre moi, bien au chaud sous ma couverture. Elle cherche la présence et la chaleur de son maître. Elle a toujours les yeux dirigés vers moi. Elle guette mon regard, espérant le capter. Elle guette un changement d’expression sur mon visage, cherchant à deviner mes intentions. Pour rien au monde, elle ne voudrait louper une occasion d’entreprendre une sortie avec moi. Elle me suit partout et épie le moindre de mes gestes : s’il lui donne une once d’espoir, elle se met à remuer la queue, incapable de dissimuler sa joie.

Je suis tout ce qu’elle désire, tout ce qu’elle recherche. Sa fidélité envers moi n’a pas de limite. Quand je la laisse seule à la maison, elle reste couchée sur le panier de linge, pour avoir mon odeur. Et alors, elle ne fait qu’attendre. Une fois, je l’avais laissée trois jours chez une personne proche qu’elle connaissait bien : elle avait passé son temps devant la porte d’entrée et semblait se laisser mourir.

Quand je conduis, elle a l’art de me persuader de la laisser monter sur mes genoux. Elle avance, millimètre par millimètre, et elle arrive toujours à ses fins. Elle sait qu’au volant, je dois me concentrer et qu’elle ne peut pas avoir toute mon attention. Alors, elle se fait toute petite. Parfois, je ne sens même pas ses petites pattes légères se faufiler et monter sur moi. Puis peu à peu, elle ne tient plus, le besoin est trop fort : elle gagne du terrain et de toute sa force, elle attrape ma main avec ses pattes pour les diriger vers son ventre, afin que je la câline. Elle sait comment s’y prendre !

Pour elle, le bonheur, c’est d’être avec moi et de recevoir mon amour. Et son bonheur suprême, c’est quand je la cajole pendant de longues minutes interminables. Elle aime quand j’embrasse sa petite frimousse, là où le poil est le plus soyeux. La tendresse que nous avons l’une pour l’autre est si douce et si pure que j’en remercie le Seigneur chaque jour. Car la vie sans aucune tendresse serait bien triste, et le quotidien sans ma joyeuse compagne serait assez morose.

Emilie est une chienne exceptionnelle parce qu’elle a un grand respect pour mes commandements. Elle préfère passer quinze heures sans faire ses besoins, plutôt que de faire une bêtise qui risque de me fâcher. Elle préfère souffrir plutôt que d’enfreindre la loi de son maître, et de le décevoir. Quand nous sortons dehors dans le village, elle marche à mes pieds, comme retenue par une corde invisible. Je lui dis de ne pas bouger et elle reste subitement immobile. Je lui dis d’attendre et elle attend sagement. Ah ! Si les enfants pouvaient être ainsi ! La vie d’une mère serait si facile ! Mais les enfants croient que les commandements et les interdits ne sont que des freins à l’amusement, et seulement faits pour les embêter… Emilie a beau être une petite chienne, elle sert d’exemple. Elle a une confiance totale en moi et sait que tous mes commandements sont pour son bien et sa sécurité. Et elle obéit !

Emilie a un don, entre autres : elle court extrêmement vite ! Il suffit que je lui dise « Cours ! » et elle s’élance à toute vitesse à travers champs et forêts, et je n’arrive plus à la rattraper ! Courir est sa passion, c’est l’activité qui lui procure le plus de plaisir, car Dieu l’a faite avec les particularités physiques d’une sportive de haut niveau ; le vétérinaire l’avait déjà remarqué. Quand elle court, on dirait qu’elle a des ailes : elle paraît si libre, si légère ! La regarder courir ainsi est touchant, et je remercie le Seigneur pour ses qualités et sa santé.

Oui, c’est une petite chienne extraordinaire. Elle fait preuve d’une intelligence qui me dépasse : par exemple, quand au beau milieu d’une discussion, je me mets à parler d’elle, la voilà qui se pointe ou qui me regarde en levant les oreilles. Pourtant, je fais exprès de ne pas prononcer son nom ! Même si elle semble dormir, elle s’éveille tout à coup et nous montre qu’elle sait que nous parlons d’elle. Elle nous montre sa joie, car elle aime avoir de l’attention. Elle demande beaucoup d’attention et se réjouit exagérément quand elle n’en obtient qu’une miette.

Emilie, pour moi c’est toute une allégorie. Au travers de ce petit être que Dieu m’a confié pour que nous prenions soin l’une de l’autre, je vois beaucoup de similitudes envers la relation qu’entretient le disciple avec son Maître, le Christ. A sa manière, elle sert d’exemple et montre le comportement du parfait disciple, ou presque…

Le chien est dans la culture populaire symbole de fidélité. On dit aussi qu’il est « le meilleur ami de l’homme ». Il y a en effet une très grande complicité entre un chien et son maître. Ils se connaissent très bien l’un l’autre et pourraient tous deux se reconnaître entre mille. Dans une immense foule, le chien sait pertinemment qui est son maître. Il sent son odeur de très loin. Il pourrait traverser des régions entières pour le retrouver en suivant une piste. Il reconnait sa voix, le bruit de ses pas, sa démarche particulière. Le chien connaît les habitudes de son maître. Il vit sa vie en s’ajustant sur la manière de vivre de son maître. Il recherche sa proximité avant tout, et s’efforce de lui obéir en toutes choses. Le chien, s’il est bien traité et même choyé, ne vit que dans la gratitude de ce que son maître lui offre chaque jour. Il n’a cesse de remuer la queue pour manifester sa joie et sa reconnaissance. Et il paraît que même les chiens battus retournent toujours vers leur maître…

N’est-il pas troublant de voir combien la Création de notre Dieu regorge de ces trésors allégoriques ? Puisés souvent dans le règne animal, il y a beaucoup de trésors cachés qui nous instruisent et nous font réfléchir. Je pense que ce n’est pas par hasard. Le Créateur a bel et bien réfléchi à toutes ces choses avant de les cacher pour tous ceux qui ont reçu de Lui le don d’observer Son œuvre et de méditer sur les éventuelles leçons à apprendre.

Emilie ne connaît certes pas Jésus-Christ, puisqu’elle n’a pas l’Esprit de Dieu en elle pour Le lui révéler. Mais elle me montre comment je devrais vivre en tant que disciple de mon Seigneur et Sauveur :

Pour elle, je suis son sauveur. Elle garde les yeux fixés sur moi et me cherche sans cesse du regard quand elle ne me voit plus. Je devrais faire de même avec mon Sauveur.

Elle a besoin de moi dans tous les domaines : pour la nourriture de chaque jour, pour les soins nécessaires à sa guérison quand elle est malade, pour la rassurer la nuit quand elle fait un cauchemar, pour éviter de se faire écraser sur les routes, pour avoir chaud et surtout pour recevoir l’affection sans laquelle elle mourrait. Je devrais dépendre du Christ à tous les niveaux, Lui qui a tous les pouvoirs.

A mes yeux, même si les années passent, elle reste aussi petite qu’un bébé à protéger. D’ailleurs, elle garde en elle les caractéristiques d’un chiot. Quand elle vieillira vraiment, je suppose que mon regard ne changera pas. Je devrais comprendre que, pour Dieu mon Père, je suis un enfant. Quelque soit ma sagesse, mes expériences, mon orgueil, quelque soit mon âge, je resterai pour Lui Son enfant et j’ai besoin de Sa protection. D’ailleurs, j’ai encore les traits d’un enfant : quand je fais des erreurs, quand je ne comprends pas ce que mon Père m’explique et surtout quand je n’en fais qu’à ma tête. Je devrais considérer Dieu comme mon Père et apprécier ma juste place, sans chercher à me grandir.

Elle a toujours besoin d’attention, à tel point qu’elle guette les discussions et actions des humains. Lui montrer que je m’intéresse à elle la comble parfaitement. Je devrais reconnaître en moi-même ce besoin légitime et humain. Je devrais laisser Dieu le satisfaire, puisque Lui seul est en mesure de me suivre du regard et de S’intéresser à ma vie dans les moindres détails.

Elle est fidèle jusqu’à la mort, si elle est privée de ma présence trop longtemps, elle préfère se laisser dépérir. Pour elle, la vie est inimaginable sans son maître. C’est ainsi que je devrais être engagée pour Celui qui dit de Lui-même qu’Il est fidèle. Convaincue de Sa fidélité, je devrais Lui en témoigner autant qu’Il m’en témoigne.

 Elle est loyale ; elle n’aime pas enfreindre mes commandements ; quitte à en souffrir, elle souhaite être trouvée fidèle au retour de son maître afin de s’attirer louanges et rémunération. Je devrais avoir l’obéissance pour guide. Je ne devrais pas avoir de réticence à faire la Volonté de mon Seigneur. Je devrais me réjouir du retour de mon Maître qui saura parfaitement considérer si je Lui suis restée vraiment fidèle et qui m’en remerciera en Son temps.

Elle a une confiance totale en moi et ne s’inquiète jamais de rien, parce qu’elle sait que je l’aime et que jamais je ne pourrais la négliger ou l’abandonner. Je devrais être consciente de l’Amour que mon Dieu a pour moi. Je devrais être sûre d’une seule chose parmi les milliards de connaissances acquises par l’humanité : Dieu est incapable de me laisser tomber, parce qu’Il a fait de moi Son enfant et qu’Il ne fait pas les choses à moitié, ni pour les regretter ensuite.

Elle a le don de se réjouir, elle puise sa joie dans ma simple compagnie. Il suffit que je parte cinq minutes pour qu’en revenant, elle se réjouisse comme si elle ne m’avait pas vue depuis des siècles. Elle manifeste sa joie ouvertement et ça me fait du bien. Parce que je l’aime, je n’ai pas envie de la voir abattue ou malheureuse. Sa joie est contagieuse : elle la transmet naturellement, sans même s’en rendre compte. Je devrais moi aussi me réjouir sans avoir besoin de chercher des raisons ; je devrais me réjouir de la simple présence de mon Maître auprès de moi. Je devrais cultiver cette joie si pure, de manière à l’éprouver à la moindre occasion où je décèle Sa Présence dans ma vie, aussi infime soit la bénédiction reçue de Lui. Je devrais vivre ma joie ouvertement, même si le contraste avec mon entourage maussade dérange ou effraie. Je devrais savoir que la joie du Seigneur, déversée par Son Amour, a le pouvoir de faire le bien, qu’elle peut se propager là, et vers qui le Seigneur le souhaite.

Elle a le don de courir vite. Pour elle, la grande vitesse dont elle est capable est un moyen de s’épanouir, ainsi qu’un plaisir sans pareil. Pratiquer ce pour quoi elle est conçue lui offre une sensation de liberté inégalée. Je devrais moi aussi connaître les dons que mon Créateur a mis en moi. Je devrais utiliser mes talents pour faire ce pour quoi Il m’a conçue. Je ne devrais pas espérer atteindre un certain niveau pour commencer à mettre mes dons en pratique. Je devrais compter sur le génie de Dieu qui m’a créé. Je devrais Le laisser opérer en moi cet épanouissement actif auquel j’aspire. Il sait ce qu’Il fait et pourquoi Il le fait. Je devrais chercher la liberté dans cet espace créatif que Dieu me donne, plutôt que dans le monde. Faire ce que je sais faire le mieux, puis Le laisser canaliser mon œuvre pour Lui-même, afin de Lui en donner toute la gloire : voilà une joie instantanée et véritable !

Elle est si belle. Elle est aimée inconditionnellement. Même quand il lui arrive de faire des bêtises, elle est toujours pardonnée. Elle va d’abord se cacher sous le lit pour éviter l’orage. Mais elle revient, avec des yeux qui en disent long sur son désir de réconciliation. Je devrais savoir combien Dieu m’aime, sans mesure, sans condition. Je devrais connaître ma valeur et ma beauté pour Celui qui me regarde, qui m’a créée et qui prend soin de moi. Je ne devrais pas aller me cacher quand je fais des erreurs, ou quand il m’arrive de ne plus me maîtriser. Je ne devrais pas craindre les foudres de mon Maître, mais seulement l’idée de L’avoir blessé. Je ne devrais pas avoir peur de perdre Son Amour, ni Son estime. Je devrais vite aller me réfugier auprès de Lui, par la vertu de Son Sacrifice, et Lui demander humblement pardon. Je devrais lire dans les yeux de mon Maître non de la colère, mais de la compassion. Et je devrais savoir que Lui-même lit dans mon cœur tout ce que je ne parviens pas encore à Lui dire.

Elle n’hésite pas une seconde à me demander, quand elle a besoin d’aide. Elle est petite et, en montagne ou dans la forêt, il y a souvent des obstacles qu’elle ne peut pas franchir. Elle n’attend pas : aussitôt qu’elle s’en rend compte, elle couine et reçoit le secours nécessaire. Je ne devrais pas avoir la moindre appréhension à demander le secours de mon Sauveur, ni repousser à demain le moment de la prière, si aujourd‘hui je sens dans mon cœur que j’ai un souci ou un problème à Lui confier. Je ne devrais pas craindre de Le déranger, ni d’être un fardeau pour mon Maître. Puisque c’est Lui qui m’a prise à Son école, Il est en mesure de répondre à toutes mes questions sans reproche, même si je ne semble pas progresser vite. Je devrais graver dans mon esprit entêté de quoi contrer l’affreux mensonge, comme quoi mes requêtes et mon insistance importuneraient Dieu. Voilà la phrase qu’il faudrait graver une fois pour toute : « Plus je Lui demande et plus je L’honore ». Car celui qui demande à Dieu, croit qu’Il est en mesure de répondre. Et qui demande beaucoup, place sa confiance dans une Puissance et un Amour assez grand pour oser espérer de Lui toutes les réponses.

Ainsi, la fidélité de Dieu nous pousse à réagir. Car Sa fidélité nous trouble. Elle est visible chaque jour, au-travers de tout ce qui nous arrive ainsi qu’au-travers de la protection divine dont nous bénéficions. Et elle est visible dans les petites choses, dans ce qu’Il a créé et signé de Sa main : comme ma petite chienne qui nous sert d’exemple.

« Celui qui vous a appelés, est fidèle » (1 Thessaloniciens 5:24).

« Retenons sans fléchir la profession de notre espérance ; car celui qui a fait la promesse est fidèle » (Hébreux 10:23).

« Si nous sommes infidèles, il demeure fidèle ; il ne peut se renier lui-même » (2 Timothée 2:13).

« Et son maître lui dit : Cela est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je t’établirai sur beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur » (Matthieu 25:21)

« Je vis ensuite le ciel ouvert, et voici un cheval blanc, et celui qui était monté dessus, s’appelait le FIDELE et le VÉRITABLE, qui juge et qui combat avec justice » (Apocalypse 19:11).

Que le Seigneur nous offre davantage la grâce de contempler Ses œuvres, afin d’apprendre toujours plus, selon ce qu’Il souhaite nous apprendre. Peu importe l’intelligence ou la culture générale, avec Dieu, on peut apprendre quelque chose de magnifique à partir d’une simple créature, ou même d’une fleur. Quand l’Esprit de Dieu est notre Maître, Il affute notre regard et aiguise notre sens de l’observation.

Que la fidélité de notre Dieu soit notre chant et notre victoire !

Soyez bénis !

Anne-Gaëlle




D.413 – Les différents titres au nom de Dieu


Par Joseph Sakala

Dans Jérémie 23:6-8, nous pouvons lire : « En ses jours Juda sera sauvé, et Israël habitera en assurance ; et voici le nom dont on l’appellera : l’Éternel notre justice. C’est pourquoi voici, les jours viennent, dit l’Éternel, où l’on ne dira plus : L’Éternel est vivant, lui qui a fait monter les enfants d’Israël du pays d’Égypte ; mais : L’Éternel est vivant, lui qui a fait monter et qui a ramené la postérité de la maison d’Israël du pays du Nord, et de tous les pays où je les aurai chassés ; et ils habiteront dans leur pays. » Dans les Écritures, nous découvrons plusieurs titres qui viennent qualifier les différents attributs de Dieu. Ces noms nous donnent une vue encore plus profonde de la Personne et du travail du Seigneur.

Lorsque Dieu apparut à Abram : « Abram étant parvenu à l’âge de quatre-vingt-dix-neuf ans, l’Éternel apparut à Abram, et lui dit : Je suis le Dieu Tout-Puissant ; marche devant ma face, et sois intègre » (Genèse 17:1). Ici, Dieu Se déclare le Tout-Puissant, éliminant tous les faux dieux qui prétendraient  porter ce nom. Et quand Dieu a empêché Abraham de tuer son fils Isaac, il fallait le substituer par un autre holocauste : « Et Abraham leva les yeux et regarda, et voici derrière lui un bélier, retenu dans un buisson par les cornes. Alors Abraham alla prendre le bélier, et l’offrit en holocauste à la place de son fils. Et Abraham appela ce lieu-là, Jéhova-jiré (l’Éternel y pourvoira). De sorte qu’on dit aujourd’hui : Sur la montagne de l’Éternel il y sera pourvu » (Genèse 22:13-14).

Dans Exode 15:26, Dieu déclare à Israël : « Si tu écoutes attentivement la voix de l’Éternel ton Dieu, si tu fais ce qui est droit à ses yeux, si tu prêtes l’oreille à ses commandements et si tu gardes toutes ses ordonnances, je ne t’infligerai aucune des maladies que j’ai infligées à l’Égypte ; car je suis l’Éternel qui te guérit. » Donc, Dieu promet la guérison des maladies qu’Il a infligées à l’Égypte pour l’obéissance à Ses commandements. Un peu plus loin, alors qu’Israël avait vaincu Amalek : « Alors l’Éternel dit à Moïse : Écris ceci pour mémoire dans le livre, et fais entendre à Josué que j’effacerai entièrement la mémoire d’Amalek de dessous les cieux. Et Moïse bâtit un autel, et le nomma : l’Éternel mon étendard » (Exode 17:14-15). Lorsque Dieu a instruit Gédéon sur la façon de sortir Son peuple de l’esclavage : « l’Éternel lui dit : Sois en paix, ne crains point, tu ne mourras pas. Et Gédéon bâtit là un autel à l’Éternel, et l’appela JÉHOVA-SHALOM (L’Éternel-Paix). Il existe encore aujourd’hui à Ophra des Abiézérites » (Juges 6:23-24). Finalement, dans le dernier verset de son livre, Ézéchiel, après avoir décrit la Ville Sainte qui descend du ciel, déclare : « Le circuit de la ville sera de dix-huit mille cannes, et depuis ce jour le nom de la ville sera : L’Éternel est ici » (Ézéchiel 48:35). Donc, Dieu nous annonce qu’un jour Il viendra vivre avec Ses Élus.

Mais ce qui est le plus important de tout, c’est que Dieu soit reconnu vrai et véritable. Dans Romains 3:3-4, Paul nous dit : « Quoi donc ? si quelques-uns n’ont pas cru, leur incrédulité anéantira-t-elle la fidélité de Dieu ? Nullement ! Mais que Dieu soit reconnu véritable, et tout homme menteur, selon qu’il est écrit ; afin que tu sois trouvé juste dans tes paroles, et que tu gagnes ta cause lorsqu’on te juge. » Plusieurs chrétiens sont tellement intimidés par l’arrogance des non croyants intellectuels de ce monde qu’ils sont prêts à rejeter ou à faire des compromis avec les enseignements difficiles de la Bible. Cela constitue une grave erreur, car tout ce qui vient de Dieu est justifié et Il vaincra sûrement ceux qui oseront Le juger ainsi que Sa Parole.

La seule raison pour croire à l’évolution est le fait que la plupart des intellectuels veulent y croire absolument. Mais il n’y a aucune évidence, soit dans la Bible, soit dans la science, pour supporter leur croyance de l’évolution, ou tout autre forme de croyance sans Dieu. « Car ils aimèrent plus la gloire qui vient des hommes, que la gloire de Dieu. Or, Jésus s’écria et dit : Celui qui croit en moi, ne croit pas en moi, mais en Celui qui m’a envoyé. Et celui qui me voit, voit celui qui m’a envoyé. Je suis venu dans le monde, moi qui suis la lumière, afin que quiconque croit en moi ne demeure point dans les ténèbres. Et si quelqu’un entend mes paroles et ne croit pas, je ne le juge point, car je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour sauver le monde. Celui qui me rejette et ne reçoit point mes paroles, a son juge, la Parole que j’ai annoncée, c’est elle qui le jugera au dernier jour » (Jean 12:43-48).

Alors, ces intellectuels assument que Dieu ne veut pas vraiment dire ce que Sa parole nous dévoile, rendant ainsi sans effet la foi en Sa Parole. La vérité, cependant, n’est pas déterminée en prenant un vote selon l’opinion des sceptiques, ou encore par la spéculation métaphysique. Elle est déterminée par Dieu Lui-même, et aucun autre. « Car la parole de l’Éternel est droite, et toute son œuvre est faite avec fidélité. Il aime la justice et l’équité ; la terre est pleine de la bonté de l’Éternel » (Psaume 33:4-5). Donc, que Dieu soit jugé véritable et tout homme menteur. Le critère de toute vérité est la Parole de Dieu. Il serait alors bien d’expliquer Sa parole de cette façon à ceux qui ont le cœur ouvert à la recevoir.

Il ne faut jamais expliquer la Bible d’une manière compromettante afin de l’accommoder aux contradictions du scientisme courant. David avait la bonne attitude lorsqu’il dit : « Le fondement de ta parole est la vérité, et toutes les lois de ta justice sont éternelles » (Psaume 119:160). Même Jésus a confessé sans réserve, en parlant de Ses brebis : « Sanctifie-les par ta vérité ; ta parole est la vérité » (Jean 17:17). À ceux qui Lui sont restés fidèles, Jésus a déclaré ceci : « Nul n’a un plus grand amour que celui qui donne sa vie pour ses amis. Vous serez mes amis, si vous faites tout ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que son maître fait, mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai entendu de mon Père » (Jean 15:13-15).

Dans les Écritures, il y a des choses plus difficiles à comprendre et à croire. Christ, le Souverain Créateur de toutes choses, le Juge offensé qui a déclaré que le salaire du péché, c’est la mort, Celui qui a volontairement donné Sa vie pour payer la rançon de nos péchés afin de nous délivrer de l’esclavage du péché, nous appelle maintenant Son ami. Nous aimerions sûrement être considérés chacun par Jésus comme Son ami, mais sommes-nous vraiment Son ami ? Si Jésus était en train de parler à quelqu’un de Ses amis, serions-nous inclus ? Pourtant, si nous Lui sommes fidèles et prêchons ce qu’Il a prêché, Il insiste pour nous appeler Ses amis. Car : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est Moi qui vous ai choisis, et qui vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit soit permanent ; et que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne, » dit le Christ, dans Jean 15:16.

Nous sommes Ses amis par Son choix personnel, même s’Il connaît notre nature intérieure beaucoup mieux que nous. Jésus a démontré Son amitié par le plus grand acte d’amour imaginable, lorsqu’Il est mort volontairement pour nos péchés. Et en plus, pour nous, Ses amis, Il nous promet que ce que nous demandons au Père en Son nom, Il nous le donne. Son amour pour nous surpasse tout amour humain. « Comme mon Père m’a aimé, je vous ai aussi aimés ; demeurez dans mon amour » (Jean 15:9). Et Il ajoute : « Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie demeure en vous, et que votre joie soit accomplie » (Jean 15:11). Jésus vous a ordonné et dit : « qui vous ai choisis, et qui vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit soit permanent » (Jean 15:16). Quelle joie !

Il devrait y avoir une réponse de notre part au sujet de Son amitié. Car Jésus ajoute presque comme évidence: « Vous serez mes amis, si vous faites tout ce que je vous commande » (Jean 15:14). Ceci implique notre conduite personnelle et notre comportement avec ceux avec qui nous entrons en contact tous les jours. Pour terminer, Jésus nous rappelle : « Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres » (Jean 15:17). Comment ne pas réagir à un tel commandement ! Paul prêchait ceci partout où il se déplaçait. « Or, je sais qu’en me rendant auprès de vous, je viendrai avec la plénitude des bénédictions de l’Évangile de Christ. Je vous conjure donc, frères, par notre Seigneur Jésus-Christ, et par l’amour de l’Esprit, de combattre avec moi dans les prières que vous ferez à Dieu pour moi ; afin que je sois délivré des incrédules de Judée, et que mon ministère à Jérusalem soit agréable aux Saints ; en sorte que, par la volonté de Dieu, j’arrive chez vous avec joie, et que je me repose avec vous » (Romains 15:29-32).

Une belle caractéristique de la vie avec Jésus, c’est Sa plénitude. Jésus-Christ est Lui-même : « la plénitude de Celui qui remplit tout en tous » (Éphésiens 1:23). Et Il fait tout pleinement. Lorsqu’Il a nourri la multitude, il restait encore douze paniers de nourriture. « Après qu’ils furent rassasiés, il dit à ses disciples : Ramassez les morceaux qui sont restés, afin que rien ne se perde. Ils les ramassèrent donc, et ils remplirent douze paniers des morceaux des cinq pains d’orge, qui étaient restés de trop à ceux qui en avaient mangé » (Jean 6:12-13). Lorsque Simon lui répondit : « Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre ; toutefois, sur ta parole, je jetterai le filet. Et l’ayant fait, ils prirent une grande quantité de poissons ; et comme leur filet se rompait, ils firent signe à leurs compagnons, qui étaient dans l’autre barque, de venir les aider ; ils y vinrent, et ils remplirent les deux barques, tellement qu’elles s’enfonçaient » (Luc 5:5-7).

D’abord, Jésus donne la plénitude de la grâce. « Jean lui rendit témoignage, lorsqu’il s’écria en disant : C’est ici celui dont je disais : Celui qui vient après moi est au-dessus de moi, parce qu’il était avant moi. Et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce sur grâce » (Jean 1:15-16). Vient ensuite la plénitude dans la joie et la paix lorsqu’Il déclara à Ses disciples : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis, et qui vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit soit permanent ; et que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne. Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres » (Jean 15:16-17). Que le Dieu d’espérance vous remplisse donc de toute sorte de joie et de paix, dans la foi, afin que vous abondiez en espérance, par la puissance du Saint-Esprit, nous dit Paul, dans Romains 15:13.

Il est donc possible, même il nous est commandé d’être remplis du Saint-Esprit. « C’est pourquoi ne soyez pas sans prudence, mais comprenez quelle est la volonté du Seigneur. Ne vous enivrez point de vin, qui mène au dérèglement ; mais soyez remplis de l’Esprit ; entretenez-vous ensemble par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels, chantant et psalmodiant de votre cœur au Seigneur ; rendez grâces toujours pour toutes choses à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ » (Éphésiens 5:17-19). Non seulement le Saint-Esprit vit en nous, mais le Père et le Fils également. Jésus n’a-t-Il pas dit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. Celui qui ne m’aime pas ne garde point mes paroles ; et la parole que vous entendez n’est pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé » (Jean 14:23-24).

De cette façon nous pouvons : « connaître l’amour de Christ, qui surpasse toute connaissance, afin que vous soyez remplis de toute la plénitude de Dieu. Or, à Celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment plus que tout ce que nous demandons et que nous pensons ; à Lui soit la gloire dans l’Église, par Jésus-Christ, dans tous les âges, aux siècles des siècles ! Amen » (Éphésiens 3:19-21). Car en lui toute la plénitude de la divinité habite corporellement. Et vous avez toute plénitude en lui, qui est le chef de toute principauté et puissance, nous déclare Paul, dans Colossiens 2:9-10. « Car il a plu à Dieu de faire habiter toute plénitude en lui ; et de réconcilier par Lui toutes choses avec soi, ayant donné la paix, par le sang de Sa croix, tant aux choses qui sont sur la terre qu’à celles qui sont dans les cieux » (Colossiens 1:19-20).

Avec autant de ressources nous étant disponibles, nous devrions grandir constamment : « Jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ ; pour que nous ne soyons plus des petits enfants, flottants et emportés çà et là à tous vents de doctrine, par la tromperie des hommes, et par leur adresse à séduire artificieusement ; mais que, professant la vérité dans la charité, nous croissions en toutes choses dans celui qui est le chef, Christ ; de qui tout le corps, bien coordonné et étroitement uni, par le concours de toutes les jointures, tire son accroissement, selon la force assignée à chaque membre, afin qu’il soit édifié lui-même dans la charité, » déclare Paul, dans Éphésiens 4:13-16.

Voilà ce que les apôtres prêchaient à tous les endroits où ils se déplaçaient, mais leur prédication n’était pas toujours bien reçue. Donc : « après leur avoir infligé plusieurs coups, ils les jetèrent en prison et ordonnèrent au geôlier de les garder sûrement. Ayant reçu cet ordre, celui-ci les jeta dans la prison intérieure, et serra leurs pieds dans des entraves. Sur le minuit, Paul et Silas étant en prières, chantaient les louanges de Dieu, et les prisonniers les entendaient. Et tout d’un coup il se fit un grand tremblement de terre, en sorte que les fondements de la prison furent ébranlés, et en même temps toutes les portes furent ouvertes, et les liens de tous furent rompus » (Actes 16:23-26).

Le fondement de tout conflit global demeure dans la promesse de Dieu à Abraham lorsqu’Il lui fit cette promesse : « Et je te ferai devenir une grande nation, et je te bénirai, et je rendrai ton nom grand, et tu seras une bénédiction. Et je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront ; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi » (Genèse 12:2-3). Le fils de la promesse (Isaac) et le fils de la servante (Ismaël) sont les deux principaux antagonistes dans tout ce conflit. « Car il est écrit, qu’Abraham eut deux fils ; l’un de l’esclave, et l’autre de la femme libre. Mais celui de l’esclave naquit selon la chair ; et celui de la femme libre naquit en vertu de la promesse. Ces choses sont allégoriques ; car ces deux femmes sont deux alliances, l’une du mont Sina, qui enfante des esclaves, et c’est Agar. Car Agar signifie le mont Sina, en Arabie, et elle correspond à la Jérusalem d’à présent, qui est, en effet, esclave avec ses enfants ; mais la Jérusalem d’en haut est libre, et c’est elle qui est la mère de nous tous. Car il est écrit : Réjouis-toi, stérile, toi qui n’enfantais point, éclate et pousse des cris, toi qui n’as pas été en travail d’enfant ; car les enfants de la délaissée seront plus nombreux que ceux de la femme qui avait l’époux. Pour nous, frères, nous sommes les enfants de la promesse, de même qu’Isaac. Mais, comme alors, celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l’Esprit, il en est de même maintenant. Mais que dit l’Écriture ? Chasse l’esclave et son fils ; car le fils de l’esclave ne sera point héritier avec le fils de la femme libre. Or, frères, nous sommes les enfants, non de l’esclave, mais de la femme libre » (Galates 4:22-31).

Dans les yeux de l’éternité se trouvent toutes les chamailleries politiques parmi les nations. « Voilà, les nations sont comme une goutte qui tombe d’un seau, ou comme la poussière d’une balance ; voilà, les îles sont comme la poudre qui vole, » nous dit Esaïe 40:15. Quiconque est familier avec l’histoire biblique sait que Dieu agit avec les nations du monde comme des outils d’influence, soit en bénédictions, soit en malédictions envers Israël, lorsque Dieu dit à Abraham : « Je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront. » Après qu’Abraham eut enfanté les débuts des ennemis d’Israël, Ismaël et Jacob ont commencé une autre lignée de conflits par Ésaü, l’histoire des conquêtes des Cananéens sous Josué, ainsi que les quatre cent années subséquentes sous les Juges. Tous ces conflits ont abouti à l’union du royaume sous Saul, David, et Salomon.

Presque la moitié de l’Ancien Testament contient les efforts de Dieu dans Sa façon de S’occuper d’Israël et de Juda, après la guerre civile qui débuta par Réhoboam, le fils de Salomon. Cela s’est terminé par la captivité d’Israël et ses dix tribus du Nord par les Assyriens, ainsi que la captivité de soixante-dix ans de Juda par les Babyloniens. Les presque 2 000 années d’Abraham à la venue du Messie ont été suivies par 2 000 années de conduite spirituelle au-travers de l’Église que le Seigneur avait débutée. Dieu n’a pas deux plans de salut, un pour l’Église et l’autre pour les Israélites. Nous savons que tel n’est pas le cas. Dieu n’a toujours eu qu’un seul plan de salut et un seul peuple : l’Église, même au temps de l’Ancien Testament.

Mais il y a une théorie faussement biblique qui court de plus en plus dans les églises « chrétiennes » du monde, et qui dit que les Juifs n’ont pas besoin de se convertir et qu’ils n’ont pas besoin de Christ pour être sauvés. Peut-être pourrions-nous en profiter ici pour enfoncer un clou dans le cercueil de cette fausse théologie. Remarquez que tous les apôtres étaient des Israélites et qu’ils ont pourtant tous prêché le salut par Jésus-Christ. Tous les premiers chrétiens étaient des Israélites, jusqu’à la manifestation de Corneille. Le premier prêche de Pierre, après la Pentecôte, s’adressait à des Israélites venus d’un peu partout. Et Pierre a dit : « Et il n’y a de salut en aucun autre [que Jésus] ; car sous le ciel il n’y a pas un autre nom, qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Actes 4:12).

Si les Israélites à qui il s’adressait n’avaient pas besoin de Christ, pourquoi leur a-t-il dit cela ? Mieux encore, l’épître aux Hébreux fut bel et bien adressée aux Hébreux et, aux dernières nouvelles, « Hébreux » était synonyme d’Israélites. Or, dans cette épître, Paul établit sans l’ombre d’un doute la fin du sacerdoce lévitique et l’émergence du sacerdoce de Christ comme seul et unique moyen de salut. Mais si les Hébreux sont des Israélites qui n’ont pas besoin du sacrifice de Christ, pourquoi avoir écrit l’épître aux Hébreux ?

Saisissons-nous l’absurdité d’un salut séparé pour les Juifs ? Abraham fut sauvé par sa foi et non pas par ses œuvres. Dieu lui fit une promesse de bénédictions, sur lui et sur tous ceux qui le béniraient lui, Abraham, et non pas les Juifs. Nous ne sommes pas les enfants des Juifs, mais les enfants d’Abraham par la foi. Cette fausse doctrine que les évangélistes américains prônent de bénir les Juifs ne sert que cette élite juive qui veut installer son Nouvel Ordre Mondial Juif pour les temps de la fin. Mais nous attendons le retour de Christ, qui va anéantir le Nouvel Ordre Mondial, pour établir le Royaume de Dieu Mondial, et qui ne passera jamais à aucun autre peuple.

En attendant ce précieux moment, Paul déclare : « Je recommande donc, avant toutes choses, qu’on fasse des requêtes, des prières, des supplications et des actions de grâces pour tous les hommes ; pour les rois, et pour tous ceux qui sont constitués en dignité, afin que nous puissions mener une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté. Car cela est bon et agréable aux yeux de Dieu notre Sauveur, Qui veut que tous les hommes soient sauvés, et qu’ils parviennent à la connaissance de la vérité ; car il y a un seul Dieu, et un seul Médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ, homme, Qui s’est donné lui-même en rançon pour tous ; c’est là le témoignage rendu en son propre temps » (1 Timothée 2:1-6).

Quand nous prions pour les autres, nous assurons une meilleurs vie pour nous-mêmes, mais encore plus important, nous devenons de plus en plus comme Christ. Car : « Il jouira du travail de son âme, il en sera rassasié ; mon serviteur juste en justifiera plusieurs, par la connaissance qu’ils auront de lui, et lui-même portera leurs iniquités. C’est pourquoi je lui donnerai son partage parmi les grands ; il partagera le butin avec les puissants ; parce qu’il a livré sa vie à la mort, qu’il a été mis au nombre des méchants, qu’il a porté les péchés de plusieurs, et intercédé pour les pécheurs » (Esaïe 53:11-12).

Depuis Son retour au ciel, Jésus est assidûment occupé à Son ministère d’intercession. « C’est pourquoi aussi il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur. Or, il nous fallait un tel souverain Sacrificateur, saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs, et élevé au-dessus des cieux ; qui n’eût pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d’offrir tous les jours des sacrifices, premièrement pour ses propres péchés, puis pour ceux du peuple ; car il a fait cela une fois, en s’offrant lui-même » (Hébreux 7:25-27).

« Que dirons-nous donc sur cela ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Lui, qui n’a point épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il point toutes choses avec Lui ? Qui accusera les élus de Dieu ? Dieu est celui qui les justifie. Qui les condamnera ? Christ est mort, et de plus il est ressuscité, il est même assis à la droite de Dieu, et il intercède aussi pour nous. Qui nous séparera de l’amour de Christ ? Sera-ce l’affliction, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l’épée ? Selon qu’il est écrit : Nous sommes livrés à la mort tous les jours à cause de toi, et nous sommes regardés comme des brebis destinées à la tuerie. Au contraire, dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs, par Celui qui nous a aimés » (Romains 8:31-37).

Non seulement est-Il notre Sauveur ressuscité et glorifié qui intercède toujours, mais Son Esprit prie continuellement pour nous : « Et même aussi l’Esprit nous soulage dans nos faiblesses ; car nous ne savons ce que nous devons demander pour prier comme il faut ; mais l’Esprit lui-même intercède pour nous par des soupirs qui ne se peuvent exprimer. Toutefois celui qui sonde les cœurs, connaît quelle est l’affection de l’Esprit, qui prie selon Dieu pour les saints. Or, nous savons aussi que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés, selon son dessein. Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être conformes à l’image de son Fils, afin que celui-ci soit le premier-né de plusieurs frères ; et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés, » nous déclare Paul dans Romains 8:26-30.

Si le Fils et le Saint-Esprit intercèdent toujours pour nous auprès du Père, nous devrions sûrement être volontaires afin de prier pour d’autres sur la terre, pas seulement pour les bien-aimés, mais également pour ceux qui nous ont blessés. Jésus n’a-t-Il pas dit, dans Matthieu 5:44-45 : « Mais moi je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent ; faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous outragent et qui vous persécutent. Afin que vous soyez des enfants de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. » Que Dieu nous aide tous à être des serviteurs fidèles dans ce ministère vital d’intercession.

Dans Deutéronome 7:8-10, Dieu parla au peuple et leur dit : « Mais, c’est parce que l’Éternel vous aime, et parce qu’il garde le serment qu’il a fait à vos pères, que l’Éternel vous a retirés à main forte, et qu’il t’a racheté de la maison de servitude, de la main de Pharaon, roi d’Égypte. Reconnais donc que c’est l’Éternel ton Dieu qui est Dieu, le Dieu fidèle, qui garde son alliance et sa miséricorde jusqu’à mille générations à ceux qui l’aiment et qui observent ses commandements, et qui rend la pareille en face à ceux qui le haïssent, pour les faire périr. Il ne diffère point envers celui qui le hait ; il lui rend la pareille en face. » Moïse savait que le peuple aurait cette tendance à succomber aux différentes tentations dans le pays promis et les encouragea à, non seulement obéir à la loi de Dieu, mais à utiliser les tentations comme une opportunité pour grandir en caractère.

Debout sur la frontière, il leur proposa trois situations de « quand…alors » et exhorta le peuple à décider d’avance comment il réagirait. « Or, quand l’Éternel ton Dieu t’aura fait entrer dans le pays qu’il a juré à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob, de te donner, dans de grandes et bonnes villes que tu n’as point bâties ; dans des maisons pleines de toute sorte de biens, que tu n’as point remplies ; vers des puits creusés, que tu n’as point creusés ; vers des vignes et des oliviers, que tu n’as point plantés ; et que tu mangeras, et seras rassasié ; prends garde à toi, de peur que tu n’oublies l’Éternel, qui t’a retiré du pays d’Égypte, de la maison de servitude. »

Moïse savait qu’un peuple satisfait, récipiendaire de richesses faciles, oublierait le Seigneur. Le remède : « Tu craindras l’Éternel ton Dieu, et tu le serviras, et tu jureras par son nom » (Deutéronome 6:13). Mais également : « Vous garderez soigneusement les commandements de l’Éternel votre Dieu, et ses lois et ses statuts qu’il t’a prescrits » (Deutéronome 6:17). Ensuite : « Quand ton enfant t’interrogera demain, en disant : Que veulent dire les préceptes, et les statuts et les ordonnances que l’Éternel notre Dieu vous a prescrits ? Tu diras à ton enfant : Nous avons été esclaves de Pharaon en Égypte, et l’Éternel nous a retirés d’Égypte à main forte ; et l’Éternel a fait sous nos yeux, des signes et des miracles, grands et désastreux, contre l’Égypte, contre Pharaon et contre toute sa maison ; et il nous a fait sortir de là, afin de nous amener au pays qu’il avait juré à nos pères de nous donner » (Deutéronome 6:20-23).

Et finalement : « l’Éternel nous a commandé de pratiquer tous ces statuts, en craignant l’Éternel notre Dieu, afin que nous soyons toujours heureux, et qu’il préserve notre vie, comme aujourd’hui. Et nous posséderons la justice, quand nous prendrons garde de pratiquer tous ces commandements devant l’Éternel notre Dieu, comme il nous l’a ordonné » (Deutéronome 6:24-25). Cependant, Dieu connaît aussi nos tendances à faire des compromis, et : « Quand l’Éternel ton Dieu t’aura fait entrer dans le pays dont tu vas prendre possession, qu’il aura ôté de devant toi beaucoup de nations, les Héthiens, les Guirgasiens, les Amoréens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens et les Jébusiens, sept nations plus grandes et plus puissantes que toi, et que l’Éternel ton Dieu te les aura livrées, et que tu les auras battues, tu les voueras à l’interdit ; tu ne traiteras point alliance avec elles, et tu ne leur feras point grâce ; tu ne t’allieras point par mariage avec elles ; tu ne donneras point tes filles à leurs fils, et tu ne prendras point leurs filles pour tes fils, car elles détourneraient tes enfants de mon obéissance, et ils serviraient d’autres dieux, et la colère de l’Éternel s’allumerait contre vous, et il t’exterminerait promptement » (Deutéronome 7:1-4).

Cette instruction de Moïse était bonne dans son temps, mais les chrétiens d’aujourd’hui feraient bien de prendre cette exhortation très au sérieux pour les situations courantes afin de décider d’avance comment nous réagirions maintenant, en priant pour les perdus. Dans Apocalypse 21:5-8, nous lisons : « Et celui qui était assis sur le trône, dit : Voici, je fais toutes choses nouvelles. Puis il me dit : Écris ; car ces paroles sont véritables et certaines. Il me dit aussi : C’en est fait ; je suis l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin. Je donnerai gratuitement de la source d’eau vive à celui qui a soif. Celui qui vaincra, héritera toutes choses ; je serai son Dieu, et il sera mon fils. Mais, pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les fornicateurs, les empoisonneurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part est dans l’étang ardent de feu et de soufre ; ceci est la seconde mort. »

La prière d’intercession ne devrait pas être pour les croyants seulement, mais surtout pour les non croyants. Vous seriez surpris de voir combien de « chrétiens » croient faussement qu’après la mort, tout le monde s’en va au ciel, alors que Jésus a carrément déclaré : « Or personne n’est monté au ciel, que celui qui est descendu du ciel, savoir, le Fils de l’homme qui est dans le ciel » (Jean 3:13). Jésus pouvait-Il être plus clair et plus précis ? Pourtant, il existe des congrégations entières qui prêchent cette hérésie, simplement pour s’enrichir par la vente de leur enlèvement au ciel. Et leurs pasteurs qui prêchent cela depuis quarante, cinquante et soixante ans ne connaissent pas Jean 3:13 ?

Mais ces pasteurs sont capables de tordre assez de versets bibliques pour faire croire à leur « brebis » que la Deuxième Résurrection est destinée à la destruction totale de tout ceux qui, depuis Adam et Ève, n’ont pas reçu la vérité au sujet de Jésus. Et ces milliards de païens, d’enfants avortés, d’Israélites non convertis à Christ, et j’en passe, seraient tous perdus et privés de la grâce de Dieu, pour satisfaire ces faux enseignants ?

Si on se fie au chiffre énorme de personnes qui seraient perdues, selon l’enseignement de ces faux ministres, Jésus serait mort pour rien, alors que la Bible nous dit qu’Il est venu sauver le monde entier. Hébreux 9:26-28 nous annonce : « Puisqu’il aurait fallu qu’il souffrît plusieurs fois depuis la création du monde ; mais à présent, à la consommation des siècles, il a paru une seule fois pour abolir le péché, en se sacrifiant lui-même. Et comme il est réservé aux hommes de mourir une fois, et après cela vient le jugement ; de même aussi Christ, ayant été offert une fois pour ôter les péchés de plusieurs, apparaîtra une seconde fois sans péché à ceux qui l’attendent pour le salut. » (Hébreux 9:26-28).

C’est la Deuxième Résurrection qui sera l’opportunité de sauver ce monde, qui a été négligé par les religions et qui fera partie des nations. Apocalypse 21:23-24 nous déclare : « Et la ville n’a pas besoin du soleil, ni de la lune, pour l’éclairer ; car la gloire de Dieu l’éclaire, et l’Agneau est son flambeau. Et les nations qui auront été sauvées [pendant la Deuxième Résurrection] marcheront à sa lumière, et les rois de la terre [les Élus de la Première Résurrection], y apporteront leur gloire et leur honneur. » L’apôtre Jacques nous dit de prier pour les malades spirituels : « Et la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera ; et s’il a commis des péchés, ils lui seront pardonnés » (Jacques 5:15).

La Bible nous dit avec certitude que : « Ce Jésus est la pierre, qui a été rejetée par vous qui bâtissez, qui a été faite la principale pierre de l’angle. Et il n’y a de salut en aucun autre ; car sous le ciel il n’y a pas un autre nom, qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Actes 4:11-12). Comment expliquer que Jésus laisserait mourir, en les détruisant, tant de milliards de personnes qui n’ont même pas entendu Son Nom avant qu’Il soit né ? Que vaudrait-il pour vous de savoir que vos parents, qui n’ont pas entendu le Nom de Jésus, pourraient être sauvés en se convertissant dans la Deuxième Résurrection et faire partie des nations, même s’ils ne feront pas partie des Élus de la Première Résurrection ? Rappelez-vous toujours que le premier qualificatif de Jésus est SAUVEUR.




T.017 – Le Bonheur véritable

A cette approche de Noël, je vois des rues illuminées. De grands sapins décorés viennent soudain narguer tous les autres arbres. Les habitants des belles villas jouent au défi d’orner leur propriété de la manière la plus spectaculaire possible. Ils se font la concurrence avec leurs dizaines de figurines géantes de toutes les couleurs et leurs guirlandes électriques, dont on ne peut de prime abord mesurer la longueur. Ça clignote et ça scintille de toute part ! Cela attire les regards de tout le monde, et surtout des enfants qui n’en peuvent plus d’attendre la date la plus magique de l’année : celle du Noël artificiel…

Les êtres humains se bousculent dans les magasins. Entraînés dans une frénésie générale, ils sont comme dans un autre monde. Chacun le sien, chacun sa liste, ses impératifs, ses invités. Les supermarchés regorgent depuis déjà plusieurs mois des mets les plus délectables et peu à peu les rayons de sont habillés de rouge, de doré et de vert. Les yeux ne savent plus où aller, ils se perdent dans l’abondance de toutes ces décorations et choses matérielles.

Des jouets en multitude, toujours plus tendance, plus sophistiqués, toujours plus… On ne sait plus lesquels choisir. Des jouets pour tous les âges, même pour les adultes, qui à l’occasion de Noël se donnent le droit de replonger en enfance… Noël, la fête des enfants, disent les uns. La fête de la famille, disent les autres. Noël, une fête féérique avec des pères-noël à chaque coin de rue, des personnages fantastiques et des contes qui font rêver les assoiffés de vivre.

Des milliards de publicités dans les boîtes aux lettres. Des peluches gigantesques qui bougent la tête pour saluer les gens qui viennent dépenser leur argent. Des décors somptueux et des stands aux innombrables besoins superflus. Voilà Noël ! Tous les royaumes du monde, toutes les richesses, réunis en un seul mot.

C’est un jour spécial avec une veillée extraordinaire, où même les plus petits ont le droit de ne pas dormir ; où l’on ne compte pas la quantité de chocolat qu’ils ingurgitent. La joie en ce jour est justifiée. Noël, c’est une fête dont les humains sont devenus les maîtres. Ça ne dure que deux jours et il faut attendre une année avant de pouvoir ressentir à nouveau la même euphorie.

En s’appropriant cette fête, le monde capitaliste s’est créé sa propre magie : tout ce que je vois, ce n’est pas le vrai sens supposé de Noël, à savoir, la réminiscence du miracle de la venue de Christ dans notre monde.

Je vois le dieu Mammon qui met une barbe blanche et se frotte les mains en riant d’admirer toute cette activité économique. Je vois un carnaval où les cœurs vides recouvrent leur désespoir avec des masques élégants arrosés de champagne. Je vois des familles qui font semblant de s’aimer – qui se supportent le temps d’un repas – parce que c’est Noël et qu’il faut trinquer ensemble. Je vois des montagnes de cadeaux de toutes les tailles et de toutes les couleurs, déposés en bas du sapin, et des enfants qui tournent autour en essayant de lire les étiquettes. Pour eux, l’attraction se trouve au pied de cet arbre et ils ne peuvent penser à rien d’autre. Et dans tous ces cadeaux, ce sont des petits dieux que je vois.

Beaucoup de personnes pensent qu’il ne faut pas dramatiser cela, que l’ampleur du spectacle artificiel que nous offre le monde à cette occasion est à prendre à la légère. La perversion totale des valeurs ne les dérange pas tellement, car ils disent croire encore à cette fête et aux justes valeurs. Mais ce n’est pas ma description qui est pathétique. C’est d’avoir enlevé à cette fête humaine l’attrait pour le divin, et d’avoir perverti cette tradition plus encore qu’elle ne l’était déjà.

Le Sauveur du monde, au lieu d’enfiler Sa combinaison de super-héros, a cru bon de Se dévêtir, de rétrécir, de S’appauvrir jusqu’à ce qu’Il prenne la forme d’un nourrisson. Batman ou Spiderman n’auraient jamais fait ça ! La logique des grands héros, c’est d’apparaître au summum de la force. Dans l’imagination collective, ce sont des êtres supérieurs. Même dans la mythologie, les dieux rivalisent en puissance et en gloire.

Mais la naissance de Jésus-Christ, c’est l’illogique folie de Dieu, qui n’est ni une science exacte, ni une légende enchanteresse, ni un sujet à débattre. C’est la voie de l’Amour dans toute son Excellence. L’Amour qui s’humilie, qui accepte de se diminuer et de s’en remettre à la Volonté supérieure. C’est la voie de l’abnégation totale, car l’Amour ne peut voir le jour, là où le « je » espère prévaloir.

Certains se ventent sûrement que l’Évangile a parcouru le tour du monde. Quelle divine fierté de voir des crèches et des sapins un peu partout ! Mais dans ces milliards de personnes : qui a compris ce que ce jour unique de la naissance de notre Messie signifie vraiment ? Faut-il se prosterner devant une sainte icône de l’enfant-Roi pour prétendre être de ceux dont le cœur et l’âme ne font plus qu’un avec la venue du Sauveur ? Suis-je chrétien parce que j’ai une petite crèche à la maison, que je dépoussière chaque année, et dans laquelle je dépose mes petits personnages sortis tout droit d’une usine à fabriquer des rêves ?

Noël artificiel, c’est le bonheur terrestre des habitants de la terre. A cette période de l’année, l’euphorie recouvre les continents comme un manteau de brouillard. Ce n’est malheureusement pas l’euphorie que provoque la réception de l’Évangile dans un cœur repentant. Non, c’est une euphorie terrestre, qui n’a rien à voir avec l’adoration du Sauveur. Le monde peut donc se vanter d’être heureux, moi je connais un plus grand bonheur.

Le Christ, je Le connais personnellement. Et Il me connaît mieux encore que je ne Le connais. Il n’est pas venu pour me sauver qu’une fois, en naissant dans ce monde pour me montrer la voie et mourir à ma place : Il l’a fait, certes, mais Il me sauve aussi chaque jour.

Il me sauve de la terreur, celle qu’éprouve le monde sans vouloir l’avouer, tandis qu’il se le cache à lui-même en avalant une multitude de placébos, alors qu’ils ne font que détourner la peur. Le Christ me sauve de la solitude, celle qui frappe les maisons comme une épidémie galopante et incontrôlable, au pouvoir meurtrissant. Il me sauve des mauvaises ambitions et de la désillusion, afin qu’en écoutant Ses conseils, je n’aie plus à souffrir toute une vie de me tromper de rêve, ni de me réveiller quand il sera trop tard.

Le monde peut se vanter d’être heureux, au milieu de tout ce qui le réjouit. Je ne me réjouis pas pour les mêmes raisons que lui. Ce qui réjouit mon cœur d’une manière ineffable, c’est que j’ai reçu le secours de Celui que l’on appelle en hébreu « Dieu sauve ». C’est qu’au-travers de tout ce qui m’arrive, c’est Sa main secourable que je touche. Ce qui me réjouit, c’est d’être en relation avec Lui. Il connaît tout ce qui est en moi, mes moindres désirs, mes questions, mes déchirures. Rien ne Lui échappe ! Et Il y répond avec une telle Intelligence que d’y penser un peu m’abasourdit complètement ! Je n’ai pas besoin de champagne, de drogue, de placébos artificiels pour me montrer le chemin du bonheur. Mon bonheur n’est pas terrestre.

La présence du Christ dans ma vie est si impressionnante ! Je n’ai pas besoin de le voir avec mes yeux. Je me suis séparée de tous mes crucifix. Avant, je dormais la nuit en serrant une croix en bois de la taille de ma main, avec la représentation du Christ en métal clouée dessus. Je l’embrassais car j’avais besoin d’embrasser mon Sauveur, je la tenais contre mon cœur. Je n’étais pas catholique, je ne faisais pas cela par tradition ou superstition. Mais tout comme un petit enfant laissé tout seul dans sa chambre, j’avais besoin de me rassurer. J’avais besoin du contact tactile avec mon Sauveur. Je lui parlais souvent, mais ça ne me suffisait pas. Des années s’étaient écoulées depuis ma conversion et je ne ressentais plus le bonheur de Sa Présence…

J’avais développé ainsi une passion pour les crucifix et les monastères. J’allais visiter plein de monastères et d’églises pour contempler les représentations du Christ. Non pas pour me prosterner devant elles, mais parce que mes yeux si charnels avaient besoin de Le voir. Un jour, j’ai acheté un grand crucifix taillé à la main par un sculpteur, d’une valeur de 155 € ! J’étais si fière, car il était magnifique et exceptionnellement réaliste : un véritable Israélite sur la croix ! Cette dépense était une vraie folie, mais cette somme n’était rien en comparaison de la langueur qu’éprouvait mon cœur et le désir ardent de rendre ma relation avec Christ plus palpable.

Puis un jour, j’ai ressenti que tout ce bonheur que j’éprouvais avec mes crucifix était comme une drogue et que Jésus Se trouvait ailleurs. Je me suis sentie comme une prostituée et je me suis débarrassée des crucifix. C’était un grand sacrifice pour moi, mais je n’ai pas reculé une seconde. Dieu agrée ce genre de sacrifice, Il aime voir Ses enfants se défaire de l’objet de leur néfaste affection, en Son Nom et pour l’amour de la Vérité.

Maintenant, je ressens à nouveau le vrai bonheur. Mon Sauveur est présent dans tout ce qui me touche, dans tout ce qui me parle, dans tout ce qui est parfait. Car les choses parfaites n’existent que lorsque Dieu en est l’Auteur, c’est Lui qui les crée et les donne.

Le « bonheur » du monde, surtout à cette période de l’année où il apparait des plus superficiels, me met mal à l’aise. Il n’est qu’une couverture. La plupart du temps, les gens se noient et nagent difficilement à la surface, la tête hors de l’eau. Quand ils semblent bien nager, cela ne se voit pas. Et pourtant, tout n’est que survie et mensonge ici-bas, quand on ne connaît pas le Christ.

Dieu est venu me chercher quand j’étais à des années-lumière de Le connaître et de croire en Lui. J’étais en train de mourir, car je n’arrivais plus à nager. Je n’avais plus de force. C’était il y a onze ans. A l’époque, moi aussi je ne connaissais que des joies éphémères et un bonheur superficiel.

Je suis une des rares personnes qui ait reçu une révélation surnaturelle de l’Omniprésence, de la Toute-puissance et de l’Omniscience de Dieu. Il m’avait offert le privilège de Le rencontrer et, malgré mon athéisme, quelque chose en moi avait reconnu le Créateur. J’ai su qu’Il était au-dessus de moi et je me suis tout de suite identifiée comme Sa créature. Son regard descendait jusqu’au plus profond de mon âme : Il me voyait en-dedans, comme en-dehors. C’était un évènement si fort, si intense, qu’en y repensant aujourd’hui, je le vois comme la préfiguration de la venue de Christ dans ma vie – que j’ai connu un an après – et surtout de la venue de Christ dans mon cœur par Son Esprit qui n’a cesse de s’éprendre de moi et qui me pousse toujours vers Lui.

En réfléchissant à ce jour mémorable qui changea ma vie à jamais, mon expérience surnaturelle me fait penser à ce que les chrétiens disent célébrer à Noël : la révélation de Dieu qui devient palpable dans ce monde. Le Créateur, Dieu Tout-Puissant est là. Jusqu’à présent, Il était discret. Il regardait, Il observait, Il attendait patiemment le moment venu. Puis une nuit, la terre L’a reçu par un miracle indescriptible. Il est arrivé, Il devint plus proche que jamais. Et depuis, Il vient chercher, Il interpelle, Il Se révèle à qui Il veut.

Les témoignages d’expériences surnaturelles ne sont généralement pas les bienvenues dans le monde incrédule. Les gens ont peur de l’inexplicable. Ils veulent tout savoir, tout comprendre, tout contrôler. Mais Dieu est Maître de la manière dont Il veut de révéler à chacun de nous ! Etant une ancienne droguée, mon témoignage de cette expérience fut naturellement mis sur le compte de l’ébriété. Et pourtant, ce jour-là, j’étais malade, complètement malade. J’avais sans doute attrapé le virus transporté par le moustique à la mode qui frappait fort à l’époque, à l’île de la Réunion. Mon compagnon, qui n’avait que faire de mon état, ne voyait pas que j’étais au bord de l’agonie. C’était un dur, un homme que rien ne peut atteindre. Il m’avait entraînée contre mon gré dans la jungle pour aller voir un de ses camarades qui habitait reclus au milieu de nulle-part, dans un champ de bananiers. Cet ami était un alcoolique analphabète, comme il y en a tant à la Réunion. Il habitait dans une vieille cabane minuscule, rongée par l’humidité. J’étais allongée sur son matelas à moitié moisi, incapable de manger, de boire ni de fumer ma précieuse drogue,  car je ne faisais que vomir et trembler.

Il a fallu que je sois dans cet état pour être sobre quelques heures, pour me dire « Alors c’était ça, ma vie ? ». Je pensais effectivement mourir dans cette cabane. Je sentais la vie s’en aller. J’étais bouillante et je grelottais, avec la sensation d’être aussi froide qu’un cadavre. Mais le Créateur de la vie en a décidé autrement. Du fond de ma cabane, au milieu de cette jungle, tandis que j’étais complètement seule – seule et sobre – Il m’a offert de percevoir concrètement Sa Toute-puissance, juste au-dessus de moi : j’ai senti Son regard, Son regard gigantesque, Son regard de Dieu !

Il était là, Il me regardait, simplement pour me dire « Je suis ton Créateur ! Ne vois-tu pas que je te regarde ? Ne vois-tu pas que je te connais ? ». Qui me connaissait ? L’homme qui soi-disant partageait ma vie, mais m’abandonnait dans la jungle quand j’étais en train de mourir ? Les personnes avec qui nous faisions la fête des nuits entières, sans avoir le moindre intérêt sincère les uns pour les autres ? Ma famille, qui était à 11 000 km, qui ignorait mon addiction et l’art, dont j’étais devenue maître, de m’autodétruire ? Non, personne ne me connaissait. Et je ne me connaissais pas non plus moi-même : ni l’ancienne pécheresse que j’étais, car je n’avais pas conscience de l’ampleur de mes péchés, et ni la nouvelle créature que j’allais devenir, celle que Dieu S’apprêtait à modeler.

Quand j’ai su qu’il y avait un Créateur et que j’étais Sa créature, ma vie a subitement pris un sens et je me suis levée tout à coup. La fièvre est tombée, je n’étais plus malade ! La sensation très forte de la Présence de mon Créateur demeurait intense, j’étais si excitée ! Plus rien n’était pareil. Tout avait changé dans ma perception. Tout avait changé, sauf moi ; mais de cela, je ne m’en rendis compte que bien plus tard. J’avais rencontré Dieu comme Créateur, mais je ne L’avais pas encore rencontré comme Rédempteur. Il fallait que je fasse du chemin avant, ou devrais-je dire, une boucle : tourner en rond, et m’apercevoir que la clef du chemin n’était pas en moi.

Depuis ce jour glorieux où j’avais réalisé qu’il y a un Dieu qui me regarde, j’avais décidé de lui dédier ma vie, comme une pièce de théâtre dont Il serait le Spectateur. Je voulais que le spectacle Lui plaise ! Je croyais pouvoir devenir meilleure. Je ne connaissais rien à la Bible, ni à la religion. Je savais seulement que, jusqu’à présent, j’avais vécu en égoïste. Je ne visais auparavant que la satisfaction de besoins et de désirs qui m’étaient propres, comme celui d’échapper à mes souffrances et de trouver le bonheur. Je le cherchais mal et c’est ainsi que j’étais tombée dans l’addiction la plus cruelle qui soit : celle de la drogue et de ses illusions. Alors, la volonté se dessina en moi de ne plus vivre pour moi-même et de trouver une mission, une cause, pour offrir ma vie au Dieu qui me regardait ; ce Dieu que je ne connaissais pas encore, mais qui me connaissait.

Je pensais que la maternité est une cause honorable et qu’être maman, c’est ne plus vivre pour soi, mais pour son enfant. Alors, je décidai de devenir mère et de donner mon enfant à Dieu, c’est-à-dire, de l’élever de manière à ce qu’elle Le serve toute Sa vie, comme je m’apprêtais moi-même à le faire. Plus tard, je lus dans la Bible le récit d’Anna, la mère du prophète Samuel, et je fus profondément émue, car j’avais fait sans le savoir à peu près la même prière…

Deux semaines après le jour mémorable où j’ai croisé le regard de Dieu, je portais en moi un enfant. Je ne m’en glorifie pas, car, à l’époque, j’ai agi par ignorance et manque de sagesse. Mais ce qui est fort, c’est que Dieu utilise les choses folles du monde pour manifester Ses desseins et ainsi confondre les sages. Je savais que j’allais avoir une fille. Je savais que je devais l’appeler d’un nom qui signifie « Sagesse », car cette vie que Dieu avait créée en moi était – malgré la folie de ma décision – la première pierre au sage édifice de la nouvelle vie à laquelle j’aspirais. Pendant ma grossesse, j’eus le privilège de voir ma fille dans un rêve, de voir son visage tel qu’il était quand je l’ai tenue dans mes bras à sa naissance.

Mais cette grossesse difficile, vécue dans la drogue et la violence, fut la boucle que j’ai évoquée tout à l’heure. N’ayant pas encore un accès direct à la Grâce de Dieu, ni à la Vérité qui affranchit, et n’ayant pas encore la connaissance de mon Sauveur, je puisais la force de supporter la dureté avec laquelle j’étais confrontée chaque jour dans la drogue. Mon compagnon ne se remettait pas en question, il ne me suivait pas dans ma quête spirituelle. J’étais malgré moi constamment environnée de cette boue puante dont j’étais si dépendante.

Dieu, miséricordieux et compatissant envers les cœurs qui souffrent, me regardait et m’écoutait prier. Pendant des mois, je le suppliai de me pardonner pour ma faiblesse et d’épargner ma fille. Je Lui rappelai ma promesse, malgré que je fusse incapable de la tenir. Et Il eut pitié de nous. Il épargna mon enfant. Malgré la quantité de drogue assimilée dans son petit corps, et malgré la violence des conflits dont elle fut témoin – car mon ventre n’était pas imperméable au bruit et aux émotions – elle vint au monde en parfaite santé, et avec un esprit très éveillé.

L’être humain est parfois obligé de passer par une multitude de souffrances pour comprendre enfin que la capacité de changer, ainsi que celle de vaincre l’addiction ou la dépression, ne se trouvent pas en lui-même. La vie que je voulais offrir à Dieu ne serait jamais une belle vie tant que je la vivrais par mes propres forces.

Quand ma fille fut âgée de deux mois, le Seigneur permit que je quitte enfin la montagne où nous vivions. C’est ce jour-là qu’Il m’offrit en un quart de seconde ce que j’avais cherché par tous les moyens pendant des mois : être délivrée de la drogue. Un taxi vint nous chercher, ma fille et moi, et, tandis que nous parcourions la longue route en lacets, je pris conscience que ce jour, j’avais consommé le terrible poison pour la toute dernière fois. Depuis, je n’ai jamais éprouvé le moindre besoin de m’empoisonner à nouveau, bien au contraire, l’odeur du cannabis me répugne.

J’étais pauvre, seule avec un nourrisson. Je n’avais nulle-part où aller. J’ai été à l’hôtel, puis en foyer, puis dans une chambre minuscule, puis dans un studio appartenant au  pasteur qui m’a accueillie. Et j’ai connu l’Amour du Christ : j’ai rencontré le Rédempteur. Il me manquait cette facette de Dieu. Il fallait que je comprenne qu’Il ne Se contente pas d’être « au-dessus », mais qu’Il est venu « au-dedans » de l’humanité, en se faisant Homme charnel, Fils d’une simple femme.

Il fallait que j’expérimente l’addiction la plus néfaste pour rechercher une canne plus solide sur laquelle m’appuyer, et pour être un jour en mesure de ne dépendre que de Lui.

Il fallait que je sois entièrement brisée pour qu’Il me relève et me reconstruise, à Son image, pour qu’Il crée en moi un être nouveau.

Il fallait que je sois anéantie au point de vouloir nous supprimer, moi et l’enfant que je portais en moi, lorsqu’à six mois de grossesse, j’avais décidé, à cause de ma terrible impuissance, de nous supprimer.

Il fallait que Dieu m’en empêche, car Il devait m’apprendre à estimer la vie.

Il fallait que je sois vidée de toute ma force pour qu’Il me donne la Sienne.

Il fallait que je fréquente ce gouffre de la mort et les personnes qui y sont enfermées pour que je sois aujourd’hui remplie de compassion et de vigilance envers les habitants de ce monde qui empire de jour en jour.

Il fallait que j’expérimente le malheur au plus haut degré pour comprendre ce qu’est le véritable Bonheur.

Le vrai Bonheur ne se trouve pas dans les artifices. Il n’est pas dans les sensations fortes, ni dans l’ivresse, ni dans les sports de haute voltige. Il n’est pas dans le bien-être. Il n’est pas dans l’autosatisfaction, ni dans l’amas de gains. Il n’est pas dans le développement de la personnalité ou des compétences, ni dans la réalisation de grands projets.

Le vrai Bonheur, c’est le Christ. C’est Le connaître, c’est le voir dans tout ce qu’Il me montre, c’est L’entendre personnellement.

Le vrai Bonheur, c’est Lui parler, c’est tout Lui dire et savoir qu’Il écoute, comme aucun autre ne peut le faire.

Le vrai Bonheur, c’est recevoir de Sa main tout ce qu’Il souhaite me donner et Le servir sans réserve.

Le vrai Bonheur, c’est par ma vie, de Lui dire Merci, Merci et simplement Merci.

 Le vrai Bonheur, c’est de L’aimer et de pouvoir toujours compter sur Son Amour.

Voilà pourquoi je brave le regard des autres en témoignant de ce que j’étais et de ce que Dieu a fait pour moi. Les pharisiens modernes hausseront les épaules, les religieux trouveront peut-être que ma foi est un scandale. Mais je m’en fiche. C’est pour mon Sauveur que j’écris et pour tous ceux qui verseront une larme sincère en considérant combien Dieu est extraordinairement bon pour moi.

Car le Dieu que j’adore est impartial, Il ne préfère personne dans toute Sa Création. Alors, s’Il m’aime autant, c’est qu’Il vous aime aussi. Il n’y a pas de ténèbres assez sombres pour qu’Il ne puisse vous y retrouver.

D’ailleurs, l’humanité ne Lui a pas semblé trop sombre pour venir la rejoindre et choisir de devenir l’un des nôtre. Au contraire, Il a considéré cette obscurité qui recouvre notre planète et Il a placé dans le ciel une étoile plus brillante que les autres. Une étoile qui annonçait de loin à toute la terre que le moment était venu : l’heure où le Dieu Créateur devenait Rédempteur, Sauveur à la portée de tous pour faire connaître au monde le véritable Bonheur.

« Or, il y avait dans la même contrée des bergers qui couchaient aux champs, et qui gardaient leurs troupeaux pendant les veilles de la nuit. Et voici un ange du Seigneur se présenta à eux, et la gloire du Seigneur resplendit autour d’eux, et ils furent saisis d’une grande peur. Alors l’ange leur dit: N’ayez point de peur; car je vous annonce une grande joie, qui sera pour tout le peuple; C’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur, vous est né. Et ceci vous servira de signe: Vous trouverez le petit enfant emmailloté et couché dans une crèche. Et au même instant il y eut avec l’ange une multitude de l’armée céleste, louant Dieu et disant: Gloire à Dieu, dans les lieux très hauts; paix sur la terre, bonne volonté envers les hommes! Et quand les anges se furent retirés d’avec eux dans le ciel, les bergers se dirent les uns aux autres: Allons donc jusqu’à Bethlehem, et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître » (Luc 2:8-15).

« Or, le message que nous avons reçu de lui, et que nous vous annonçons, c’est que Dieu est lumière, et qu’en lui il n’y a point de ténèbres. Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons, et nous n’agissons pas selon la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de son Fils Jésus-Christ nous purifie de tout péché.

Si nous disons que nous n’avons point de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est point en nous. Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. Si nous disons que nous n’avons point de péché, nous le faisons menteur, et sa parole n’est point en nous » (1 Jean 1:5-10).

 

Que Dieu vous manifeste Son Amour !

Anne-Gaëlle




T.016 – La société, une malade tyrannique

Le monde que nous voyons chaque jour est rempli de paradoxes. Il se contredit sans cesse dans ses objectifs ainsi que dans ses manières d’agir. Dans cette ère qui approche la fin des temps sur la terre, ce qui nous fait froncer des sourcils n’arrête pas d’augmenter en nombre, en grandeur et en absurdité.

La société veut créer des emplois, mais elle en supprime chaque jour au fur et à mesure que le règne de l’informatique et des nouvelles technologies s’établit, prospère, comme une grande usine qui avale les petits métiers d’autrefois.

La société veut accueillir les étrangers ; elle se propose d’être un refuge pour ceux qui fuient la misère et le danger, alors que c’est elle qui crée des guerres, des famines et des exilés. En vérité, elle les rejette, car elle limite ses actions en multipliant ses lois et elle n’accorde pas à tous les hommes les mêmes droits, ni la même estime.

La société veut informer, mais elle désinforme, puisqu’elle ne met en lumière qu’une partie de la vérité – ou presque – et qu’elle se base sur le profit et l’ambition des puissants de ce monde pour divulguer ses bijoux artificiels, faits de « on dit » et de « il faut croire », et surtout de tissus à scandale, car c’est bien cela qui rapporte le plus…

La société veut aider les plus faibles, mais c’est pourtant bien elle qui a créé toute leur faiblesse, lorsque l’avidité des un a fait la misère des autres. Et même si le goût du jour est de montrer l’exemple en jouant l’altruisme et l’unité, elle autorise, favorise, l’exploitation des pauvres par ceux qui font semblant de les secourir.

La société veut guérir les malades, alors que c’est elle qui leur a infligé leurs maladies. Toutes les maladies modernes qui ne cessent d’augmenter, comme l’obésité, le diabète, les maladies cardio-vasculaires, AVC et autres, les cancers – et j’en passe – font l’objet de dépenses exorbitantes : campagnes préventives, soins curatifs, recherche scientifique… Et la société continue de produire en masse les causes de ces pathologies, sans renoncer une seconde au gain économique de cette surconsommation aliénée et effrénée, même pour le bien de l’humanité.

La société veut guérir et protéger la planète, mais elle la pousse vers l’inexorable destruction, car elle ne renonce pas à faire augmenter les besoins des humains et, avec tous ces besoins superflus, la consommation d’énergie ainsi que la pollution que l’on essaie soi-disant de maîtriser.

Je vois un grand géant avec deux grosses mains : une main violente qui frappe, entaille, pervertit, détruit l’humanité ; et l’autre un peu maladroite qui la soigne, la panse et la caresse !

L’industrie agro-alimentaire veut nourrir la planète et elle l’empoisonne. Les gens meurent de cancers à force d’ingurgiter des pesticides, des hormones, des antibiotiques et autres produits chimiques de synthèse. Et pourtant, il faut que les aliments aient du goût, selon les critères modernes. Il faut qu’ils soient faciles à produire, peu coûteux, et attrayants. Il faut qu’ils soient produits et vendus en abondance. Il faut promettre le bonheur de ceux qui les consomment. Il faut que le monde soit à la merci de cette industrie alimentaire qui promet la santé tout en la détruisant !

Les enfants grandissent si vite, au point de se développer sexuellement sans que la porte de leur enfance ne se soit refermée : les hormones présentes partout, ainsi qu’une alimentation trop riche, les rendent pubères avant qu’ils n’atteignent l’âge d’aller au collège. Mais ce n’est pas grave, car pour cela aussi la société a des solutions… Elle propose à ces enfants de leur enseigner l’art d’être grand en leur montrant comment mettre un préservatif et comment détecter les signes d’une potentielle homosexualité. Elle leur offre la mode qui, dès les petites tailles, s’impose dans toute sa vulgarité et fait des enfants des adultes miniatures. Et elle les pousse inexorablement vers une adolescence prématurée et pervertie, avec toute une panoplie d’idoles, de séries télévisées, de clips vidéo et de gadgets abrutissants.

La société crée le handicap mental et social en entraînant son monde dans la spirale infernale des besoins virtuels et de l’autosatisfaction immédiate. Je vois des enfants de deux ou trois ans qui ont des téléphones tactiles dans les mains et les manipulent plus aisément qu’ils ne sauraient tenir un crayon ; je les vois jouer avec pendant que les parents discutent ou écoutent de la musique dans leurs écouteurs, plongés eux-mêmes dans leur univers égocentrique. Je vois des jeunes enfants qui possèdent dans leur chambre télévision, ordinateur, console de jeux vidéo et j’en passe. Ils regardent des films qui à l’origine, lorsqu’ils furent créés il y a vingt ou trente ans, étaient adressés à des adultes, mais aujourd’hui sont devenus des phénomènes de mode dans les cours des écoles primaires !

Je vois la violence partout, souvent derrière le masque comique du divertissement. Je la vois dans les dessins animés, les jeux vidéo, dans la musique, dans les livres et même dans les publicités. Je vois un décor macabre qui s’installe peu à peu, aussi funèbre qu’une morgue ou qu’un tombeau décrépit : des têtes de mort sur les cartables, des vampires sur les vêtements, des poupées mort-vivants, des héros monstres et zombies, des fantômes et j’en passe… Je vois des stars nues et fardées danser et chanter comme si elles étaient possédées par des démons, et j’entends leurs chansons désinvoltes dans la rue et partout, et sur les lèvres de leurs fans de plus en plus jeunes.

Et la jeunesse – monde de demain – qui ne tient plus la route. Le nombre de jeunes criminels et d’actes barbares augmente : surtout dans les cours des écoles, tout comme le harcèlement entre jeunes, catapulté à un niveau record grâce aux réseaux sociaux que personne n’est en mesure de contrôler. Le nombre de jeunes suicidés s’accroît également.

La société propose des aides pour aider les enfants en difficulté : on leur met un adulte pour les suivre en classe, un adulte sans solution qui s’assoit à côté de l’enfant et fait son travail à sa place. La société propose toute sorte de soutien et de parcours pour le bien psychologique des enfants et des jeunes, mais elle n’empêche pas la cause de ce qui les perturbe et les pervertit, bien au contraire, elle la favorise !

Il y a bien sûr l’information préventive : « fumer tue », « évitez de manger trop gras et trop sucré », « l’abus d’alcool est dangereux pour la santé », « ce film peut troubler la sensibilité des plus jeunes », « la pratique intense de ce jeu peut générer une addiction »… Est-ce cela prévenir le mal ?

Lors d’un cours de psychologie, le professeur nous avait montré un documentaire qui s’intitulait « Démence digitale » : c’était un docteur en psychiatrie qui, tout au long de son exposé, prouvait que la démence en tant que dégénération cérébrale est directement liée à l’exposition intense aux nouveaux médias. C’était très captivant, car cet homme avait le courage d’affirmer une vérité sérieuse, à la base d’un problème dont l’échelle devient planétaire. Cette vérité déplait, elle irrite tous ceux qui ne jurent que par les nouvelles technologies et qui fondent leur vie sur le profit qu’elles génèrent. Inutile de dire que cet homme s’est fait beaucoup d’ennemis !

Le cerveau d’un petit enfant n’est pas fait pour regarder la télévision, et encore moins pour jouer aux jeux vidéo, ni pour se concentrer pendant des heures sur l’écran d’un ordinateur. Beaucoup de facultés, au lieu de se développer, se perdent et l’enfant se retrouve « en retard » : avec diverses lacunes dont l’association de données dans différentes parties du cerveau, processus nécessaire dans son apprentissage à l’école. Sur le plan psychologique, les répercussions sont tout aussi importantes : le petit enfant est incapable de faire la distinction entre le rationnel et l’émotionnel ; ce qui le plonge dans une détresse pour laquelle il n’est pas préparé et qu’il n’est pas apte à surmonter, ceci créant des troubles du comportement.

Tout ceci semble bien passionnant à analyser, mais plus on a le regard critique et réaliste envers cette société contradictoire, plus on en est écœuré, révolté et absolument incapable de la comprendre et de la changer. Pour la changer, c’est son fondement qu’il faudrait modifier. C’est pourquoi j’ai plus ou moins renoncé à la voie professionnelle que j’avais choisie : j’ai bien compris que toutes les thérapies du monde n’étaient qu’une petite goutte d’eau dans un océan acide.

J’admire les personnes qui croient pouvoir changer le monde, croyant en une société meilleure dans un avenir proche. Je les admire pour leur zèle à essayer de faire bouger les choses, mais ce ne sera toujours que la peau superficielle du géant qu’ils grattent… Je les admire pour leurs efforts, mais je ne crois pas que leur zèle à tenter de calmer les symptômes de la maladie planétaire les guérira eux-mêmes. Je les admire et je les plains à la fois. La plupart ne croient pas en Dieu et essaient désespérément de faire le travail de Dieu, comme s’Il n’en était pas capable. Ils savent que la société a des problèmes et ils en imputent la cause à Dieu, s’ils entendent parler de Lui. Pour eux, si Dieu existe, Il a mis les humains dans ce gigantesque guêpier et puisqu’Il ne fait rien, c’est à eux de les en sortir.

La Bible nous révèle pourtant quelque chose de complètement différent. Je crois qu’il ne faut pas confondre la société et Dieu. La société fait du mal et fait du bien, et c’est pour cela que ça n’a pas de sens. Elle est comme un homme ivre qui rentrerait chez lui et battrait sa femme et ses enfants, puis en se réveillant le lendemain, en découvrant les coups portés, il se dépêcherait d’aller dans les magasins acheter des jouets, des robes et du parfum, croyant par cet acte réparer le mal et guérir ce qui a été blessé. La société fait deux choses à la fois : elle essaie de cacher la première et met la seconde en avant. Dieu n’est pas ainsi.

La société agit pour son propre profit, elle a un dessein bien caché au regard du grand public. Elle aiguise le couteau avec lequel elle s’apprête à poignarder et elle prépare les bandes et le coton avec lesquels elle pansera les plaies. Elle est comme un tyran sadique qui console sa victime après l’avoir battue et violée. La victime n’ayant nulle part où aller retourne auprès de son malfaiteur et, parce qu’il l’a consolé un peu et qu’il lui a fait de belles promesses, elle justifie son attachement à lui en le faisant passer pour son bienfaiteur.

Dieu n’est pas ainsi. Il n’afflige pas ceux qu’Il aime pour Son propre plaisir. Il n’en tire aucune satisfaction, aucune gloire. Il ne le fait pas de bon cœur, mais par obligation. Car Lui-même a été le premier à être affligé, et ceci à cause de l’Homme dont Il est le Créateur.

« Et l’Éternel se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre, et il en fut affligé dans son cœur » (Genèse 6:6).

L’Homme Lui a en effet donné toutes les raisons de regretter de l’avoir créé : à commencer par la désobéissance, la trahison – lorsqu’il a voulu changer de maître – et tout le mal dont il Lui a offert le spectacle désolant, depuis qu’il a voulu s’émanciper et construire des villes et des royaumes. Dieu n’a pourtant cessé de garder espoir, malgré l’état désespérant de la condition humaine depuis la chute. Il reste là, toujours présent, pour prévenir Son peuple de ne pas mal faire ainsi que pour l’assurer de Ses bonnes intentions : des intentions pures basées sur Sa nature miséricordieuse.

« Et il dit : Si tu écoutes attentivement la voix de l’Éternel ton Dieu, si tu fais ce qui est droit à ses yeux, si tu prêtes l’oreille à ses commandements et si tu gardes toutes ses ordonnances, je ne t’infligerai aucune des maladies que j’ai infligées à l’Égypte ; car je suis l’Éternel qui te guérit » (Exode 15:26).

« Il relève le pauvre de la poussière, il tire l’indigent du fumier, pour les faire asseoir avec les princes ; et il leur donne en héritage un trône de gloire ; car les colonnes de la terre sont à l’Éternel, et il a posé le monde sur elles » (1 Samuel 2:8).

Le Seigneur avait des desseins purs et merveilleux concernant le peuple qu’Il S’est créé. Il avait besoin d’une chose pour que ces desseins s’accomplissent : de l’intégrité de Ses serviteurs. Mais peut-on parler de serviteurs quand ils ont choisi de ne plus Le servir ? Le service demandé était-il exagéré, trop coûteux, pénible ?

« Il t’a déclaré, ô homme, ce qui est bon. Et qu’est-ce que l’Éternel demande de toi, sinon de faire ce qui est droit, d’aimer la miséricorde, et de marcher humblement avec ton Dieu ? » (Michée 6:8).

Est-il un Roi injuste et capricieux, qui a besoin d’une foule d’esclave pour Lui faire la pédicure ? Le service demandé était-il centré sur Lui, où n’était-ce pas plutôt Lui qui Se soucie de ceux qui ont besoin d’être secourus ?

« Si vous ne faites point de tort à l’étranger, à l’orphelin, à la veuve, et ne répandez point en ce lieu le sang innocent, et ne marchez pas après les dieux étrangers, pour votre ruine ; alors je vous ferai habiter en ce lieu, au pays que j’ai donné à vos pères, d’un siècle à l’autre siècle » (Jérémie 7:6-7).

Mais comme un petit enfant intrigué et attiré par une flamme, malgré les multiples avertissements afin de le protéger, les humains n’ont que faire des avertissements. Ils finissent par toucher la flamme. Ils finissent par l’aimer. Certes, elle brûle, mais elle est si belle à regarder ! Ils aiment tout ce qui brille ! Et Dieu doit intervenir avant que le danger ne soit insurmontable. Il doit leur faire prendre conscience de leurs mauvaises actions, de leur manque d’intelligence et surtout de leur manque de cœur. Il doit les secouer violemment, même s’Il les aime.

« Israël est une brebis égarée, que les lions ont chassée. Le roi d’Assyrie l’a dévorée le premier ; mais ce dernier, Nébucadnetsar, roi de Babylone, lui a brisé les os » (Jérémie 50:17).

« Vos réchappés se souviendront de moi, parmi les nations où ils seront captifs, parce que j’aurai brisé leur cœur adultère, qui s’est détourné de moi, ainsi que leurs yeux, qui se sont prostitués avec leurs idoles; ils se prendront même en dégoût pour tout ce qu’ils auront fait de mal, pour toutes leurs abominations » (Ezéchiel 6:9).

L’Amour de Dieu n’a d’égal que Sa colère, lorsqu’Il déplore ce que Son précieux peuple est devenu : ce peuple qu’Il avait créé, qu’Il a chéri, qu’Il S’était mis à part. Il a cherché à Se faire connaître et à Se faire aimer de lui. Mais au lieu de cela, ce peuple ingrat a préféré chercher ailleurs. L’Amour de Dieu est comparable à celui d’un époux fou d’amour : comment pourrait-il supporter de voir chaque jour sa bien-aimée se prostituer pour des gains éphémères ? La jalousie est légitime chez Dieu, car Son peuple n’a eu cesse de Lui être infidèle. En plus de cela, il Lui a manifesté ouvertement son mépris, en méprisant ce qui est sacré. Et bien souvent, il a fait preuve d’une grande hypocrisie, puisqu’il a passablement joué le jeu de la religion lorsqu’il l’a estimé nécessaire : sous la forme de sacrifices et de festivités qui ne voulaient plus rien dire.

« Qu’il n’y ait parmi vous ni homme, ni femme, ni famille, ni tribu, qui détourne aujourd’hui son cœur de l’Éternel notre Dieu, pour aller servir les dieux de ces nations ; qu’il n’y ait point parmi vous de racine qui produise du poison et de l’absinthe ; et que nul, en entendant les paroles de cette imprécation, ne se flatte en son cœur, en disant : J’aurai la paix, bien que je marche dans l’endurcissement de mon cœur ; en sorte qu’il ajoute l’ivresse à la soif. L’Éternel ne consentira point à lui pardonner ; mais alors la colère de l’Éternel et sa jalousie s’allumeront contre cet homme, et toute la malédiction écrite dans ce livre pèsera sur lui, et l’Éternel effacera son nom de dessous les cieux » (Deutéronome 29:18-21).

« Ses sacrificateurs violent ma loi et profanent mes choses saintes ; ils ne distinguent pas entre ce qui est saint et ce qui est profane ; ils ne font pas connaître la différence entre ce qui est souillé et ce qui est pur ; ils ferment les yeux sur mes sabbats, et je suis profané au milieu d’eux » (Ez 22:26).

« Dans l’ardeur de sa colère, il a brisé toute la force d’Israël ; il a retiré sa droite en présence de l’ennemi ; il a allumé dans Jacob comme un feu flamboyant, qui consume de toutes parts » (Lamentations 2:3).

Quand bien même un prophète (ou un prédicateur) arrive à émouvoir un moment son auditoire, l’avertissement n’est pas souvent assez pris au sérieux pour générer la conversion souhaitée de Dieu. Comme le dit le dicton : « loin des yeux, loi du cœur ». Aussitôt le discours terminé, chacun retourne à ses occupations et reprend son mode de vie, selon ses priorités. Avec le recul que produit le temps qui passe, il est aisé de se dire « Ce n’est pas si grave » et la conséquence du péché semble alors bien moins menaçante et effrayante… De plus, les hommes préfèrent généralement aller consulter des personnes qui offrent des paroles plus agréables à entendre, des paroles qui ne demandent aucune remise en question ! Et c’est alors que la colère de Dieu arrive à les surprendre en s’abattant sur eux au-travers de circonstances choisies par Celui devant qui l’on a fermé l’oreille…

« Le peuple du pays use de violence ; ils commettent des rapines, et font tort à l’affligé et au pauvre, et contrairement à toute justice ils oppriment l’étranger » (Ezéchiel 22:29).

« Ils ont des visions trompeuses, et prononcent des oracles menteurs en disant : ‟Ainsi a dit le Seigneur, l’Éternel”, quand l’Éternel n’a point parlé » (Ezéchiel 22:28).

« L’Éternel a fait ce qu’il avait résolu ; il a accompli la parole qu’il avait dès longtemps arrêtée ; il a détruit, il n’a point épargné. Il a réjoui l’ennemi à ton sujet, et il a relevé la force de tes adversaires » (Lamentations 2:17).

Dieu afflige ceux qu’Il aime dans Sa colère justifiée. Il en est réduit à le faire, parce que l’homme ne Lui laisse pas d’autre alternative. Dieu ne peut pas supporter éternellement l’infidélité et le blasphème, tout comme Il ne peut tolérer indéfiniment l’autodestruction de la race qu’Il S’est créée « à Son image ». Mais loin d’être sadique, Il éprouve une grande peine et guette attentivement le moindre signe de réelle repentance. Dès qu’Il la voit dans un cœur sincère – qui n’a pas d’appréhension à reconnaître ses torts et à les regretter ouvertement – Il vient caresser ce cœur qui souffre et Il Se repend même d’avoir été si dur.

« Déchirez vos cœurs, et non vos vêtements ; et revenez à l’Éternel votre Dieu ; car il est miséricordieux et compatissant, lent à la colère et abondant en grâce, et il se repent d’avoir affligé » (Joël 2:13).

« Je sais, ô Éternel, que tes jugements ne sont que justice, et que tu m’as affligé selon ta fidélité » (Psaumes 119:75).

« Cet affligé a crié, et l’Éternel l’a exaucé, et l’a délivré de toutes ses détresses » (Psaumes 34:7).

Le Dieu miséricordieux et juste, qui Se présente comme un Père et un Médecin, est Celui qui relève et qui guérit, selon Son cœur. S’Il a blessé ceux qu’Il aime, c’était parce qu’Il était obligé de les faire passer par cette douleur. La douleur est temporelle, mais la guérison qui s’en suit est intemporelle. L’âme qui a été guérie, éclairée, qui a compris ses erreurs et qui a grandi, se trouve plus proche de Dieu et donc plus proche de la vie éternelle. Le cheminement jusqu’au Royaume de Dieu est fait ainsi. Dieu relève Ses enfants quand ils ont compris qui est leur Père et quel motif L’a poussé à les réprimander ainsi, alors ils sont délivrés de leur sentiment d’injustice. Ils savent que la justice de Dieu est supérieure.

« Car l’Éternel châtie celui qu’il aime, comme un père l’enfant qu’il chérit » (Proverbes 3:12).

« C’est lui qui pardonne toutes tes iniquités ; qui guérit toutes tes infirmités » (Psaumes  103:3).

« Il sauve l’affligé par son affliction, et il l’instruit par sa douleur » (Job 36:15).

« Tu m’as châtié, et j’ai été châtié comme un veau indompté. Convertis-moi, et je serai converti ; car tu es l’Éternel, mon Dieu ! » (Jérémie 31:18).

« Il m’est bon d’avoir été affligé, afin que j’apprenne tes statuts » (Psaumes  119:71).

« Avant d’être affligé, je m’égarais : mais maintenant j’observe ta parole » (Psaumes 119:67).

Le Seigneur garde Ses desseins intacts, malgré tous les aléas et les infidélités de Son peuple. Plus encore, Il manifeste Ses desseins au grand jour et invite ceux qui ne peuvent prétendre être héritiers de Dieu. Il montre Son incommensurable Bonté en appelant les faibles, les petits, les méprisés : tous ceux que la Société exploite ou rejette. Il les appelle à partager Ses trésors avec les patriarches et ce peuple qu’Il S’était choisi, afin de ne former plus qu’un seul peuple : le peuple des élus. Il n’y a dans Son initiative aucune tentative de réparation puisqu’Il n’est ni l’auteur des péchés qui sont venu envenimer l’humanité entière, ni le responsable pour le malheur de cette humanité déchue. Il s’agit là d’une initiative d’amour inconditionnel et gratuit. Un amour qui guérit, qui relève, qui restaure, qui soulage et qui porte les élus de Dieu au-travers de toutes leurs épreuves.

« Ainsi a dit l’Éternel : Je t’ai exaucé dans le temps favorable ; je t’ai secouru au jour du salut ; je te garderai, j’établirai en toi mon alliance avec le peuple, pour relever le pays et donner en partage les héritages dévastés » (Esaïe 49:8).

« Alors une grande multitude de peuple vint à lui, ayant avec eux des boiteux, des aveugles, des muets, des estropiés, et plusieurs autres malades. Ils les mirent aux pieds de Jésus, et il les guérit » (Matthieu 15:30).

« Tes paroles ont relevé ceux qui chancelaient, et tu as raffermi les genoux qui pliaient » (Job 4:4).

Contrairement à la société qui est incurablement malade et qui court à sa perte jusqu’à sa fin, en continuant d’écraser les petits et de faire semblant de les secourir, la justice de Dieu sera bien plus efficace. Elle rétribuera sévèrement tous ceux qui auront profité des manières d’agir de la société pour s’enrichir et s’enorgueillir toujours davantage. Dieu écrasera les rebelles : ceux qui mettent leurs propres intérêts sur un piédestal, plus haut que l’Amour de Dieu et Sa Sainteté. Il leur fera connaître leurs erreurs, s’ils ne les connaissent pas déjà.

«  L’arc des puissants est brisé, et ceux qui chancelaient ont été ceints de force » (1 Samuel 2:4).

« Là sont tombés les ouvriers d’iniquité ; ils ont été renversés et n’ont pu se relever » (Psaumes 36:13).

« Comment est-il rompu, brisé, le marteau de toute la terre ! Comment Babylone est-elle un objet d’étonnement parmi les nations ! Je t’ai tendu un piège et tu as été prise, Babylone, à l’improviste. Tu as été trouvée, et saisie, parce que tu t’es attaquée à l’Éternel » (Jérémie 50:23-24).

Nous comprenons bien maintenant la grande divergence entre la société créée par les hommes et Dieu qui a créé l’Homme, mais qui n’a pas créé la société. Nous comprenons la différence entre les meurtrissures et maladies infligées par la société pour son propre profit au détriment des faibles, et les afflictions permises par Dieu au vrai profit de l’homme qui s’entête à suivre ses propres voies vouées à la destruction. Nous comprenons que la société n’offre pas de véritable guérison, ni de véritable solution ; tandis que Dieu, qui est miséricordieux et tout-puissant, a déjà tout prévu pour venir au secours de ceux qui espèrent en Lui et ne mettent plus leur confiance dans les créations humaines. Il S’adresse aujourd’hui à Son peuple et lui dit :

« Que personne ne vous séduise par de vains discours ; car c’est à cause de ces choses que la colère de Dieu vient sur les enfants rebelles. N’ayez donc point de part avec eux. Car vous étiez autrefois ténèbres, mais à présent vous êtes lumière dans le Seigneur ; marchez comme des enfants de lumière ; car le fruit de l’Esprit consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité. Examinez ce qui est agréable au Seigneur. Et ne prenez aucune part aux œuvres infructueuses des ténèbres, mais bien plutôt condamnez-les. Car il est même honteux de dire ce que ces gens font en secret. Mais tout ce qui est condamné est manifesté par la lumière ; car tout ce qui est manifesté devient lumière. C’est pour cela qu’il est dit : Réveille-toi, toi qui dors, et te relève d’entre les morts, et Christ t’éclairera » (Ephésiens 5:6-14).

Ainsi donc, prenons conscience du mal qui ronge notre société – à tous les niveaux – et ne laissons personne nous induire en erreur. Soyons fidèles à la Vérité, même si le prix à payer pour cela est élevé. Rien n’est trop cher pour appartenir à Dieu et ne pas être de ceux qui périront quand le temps sera venu.

Que le Seigneur vous offre Son discernement !

Soyez bénis,

Anne-Gaëlle




T.015 – Le plus beau souvenir

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Si l’on me demandait de raconter mon plus beau souvenir, lequel choisirais-je ? Le piocherais-je dans ma plus tendre enfance, alors que je ne connaissais que la douceur d’une mère attendrie et que j’ignorais encore la cruauté et la sècheresse de ce monde ? Ou bien ouvrirais-je un tiroir dans mes mémoires de jeunesse pour en sortir quelque chose de merveilleux ?

Non, je ne le pourrais pas. Les doux souvenirs innocents sont les premiers que l’on oublie, car on grandit trop vite. Et les souvenirs de jeunesse sont généralement entachés de bêtises, de craintes, de conflits et de regrets.

Où piocher alors ? Serait-ce dans la vie adulte ? Peut-être la maternité ? Quand les conditions ne sont pas idéales – et elles le sont rarement – le premier enfant est certes source de bonheur, mais également source de remords. Un jeune parent idéaliste souhaite le meilleur pour son nouveau-né, il souhaite lui confectionner le meilleur cocon possible… Dans le pire des mondes – celui où l’on doit toujours se battre – c’est peine perdue. Adieux les grands idéaux !

J’ai beau chercher, chaque agréable souvenir est comme une médaille qui brille de loin, mais qui en s’approchant offre une apparence médiocre : elle n’est pas en or, rouillée par endroit, ébréchée, terne. La plupart des souvenirs sont ternis par certaines choses qui font partie du souvenir, ou par le contexte. On ne peut pas y songer pendant une heure en souriant jusqu’au septième ciel, car on a vite fait de se remémorer quelque chose de négatif qui vient faire de l’ombre au souvenir !

Mais heureusement, il y a des beaux souvenirs. Des souvenirs purs, hors contexte, comme des trésors isolés que l’on aurait trouvé en marchant sur le sable. La vague a effacé les pas, il ne reste plus de trace visible mais le trésor est toujours là, enfoui dans les décombres de la mémoire.

Ce sont des moments magiques, chacun fut un cadeau de Dieu. Des moments extraordinaires écrits dans les annales du Roi des rois. Des moments dans lesquels le moi et ses mille batailles et turpitudes n’existaient plus, où ce moi trop sérieux ou trop  désinvolte ne venait plus faire barrage au vrai bonheur.

Pendant que je me souviens encore, il importe de transcrire un de ces trésors sur un support plus fiable, car le temps passe et l’être humain vieillit et oublie. Cet incorruptible trésor peut servir de témoignage pour que le monde sache que Jésus-Christ existe. Ou bien pour que ceux qui le savent déjà se réjouissent et cherchent à leur tour dans leurs propres souvenirs, s’ils en ont eux aussi trouvé un sur le sable, un qui ne laisse pas de trace visible, mais qui en laisse une indélébile dans le cœur.

Je vais donc, parmi ces petits trésors, en choisir un. Peut-être un jour en conterai-je d’autres. Dans cette période de l’année où il commence à faire si froid, et où l’obscurité nous nargue déjà en fin d’après-midi, c’est de lumière dont je désire parler. C’est de lumière dont nous avons besoin…

« La lumière se lève dans les ténèbres pour l’homme droit ; il est compatissant, miséricordieux et juste » (Psaume 112:4).

C’était à Nice, il y a je crois sept ans. J’étais en vacances chez ma mère, accompagnée de mon ami de jadis que j’avais réussi à convaincre pour parcourir les 1 200 km en voiture : c’est lui qui conduisait. Ma fille était petite, elle devait avoir trois ou quatre ans. Nous habitions en Allemagne, mon ami ne parlait pas français. Ne voyant que très rarement ma mère – qui était aussi bavarde que je l’étais – ainsi que mes anciennes amitiés de jeunesse, ce pauvre ami en était réduit à rester tout le temps en retrait, ou bien avec ma fille qui pouvait parfois être très pénible… Il devait avoir sérieusement mal à la tête avec tous ces jacassements français dont il ne comprenait strictement rien ! Mais Dieu merci, il était chrétien et sans doute puisait-il la force de tenir bon dans l’excellente grâce de notre Seigneur.

Le séjour durait environ huit jours, car nous avions besoin de quatre jours pour faire l’allée-retour. Inutile de dire qu’il y avait peu de temps pour se reposer. Vers la fin du séjour, mon ami souhaitait passer une soirée seul avec moi, sans ma mère, sans ma fille, sans aucune connaissance : simplement quelques heures tous les deux. Nous étions amoureux depuis quelques mois ; mais lorsqu’on rencontre une jeune femme qui a un enfant, il s’avère difficile de passer des moments seul avec elle ! Ma fille allait donc exceptionnellement passer la soirée sans sa mère. Mon ami et moi étions dans une sorte d’euphorie, comme des adolescents lors de leur premier rendez-vous. Nous nous préparions avec l’intention d’aller dans le beau quartier de la vieille ville pour un dîner en tête-à-tête.

Juste avant de partir, je fus prise d’une forte migraine. Prise de panique à l’idée d’annuler la soirée, je m’enfermai dans la salle de bain. Je me mis à prier avec ferveur. Oignant mon front d’huile, je suppliai Jésus de me guérir de la douleur selon Sa Parole. Mon ami devait sans doute se demander ce qu’il se passait, sans parler de ma mère qui, à l’époque, n’était pas encore croyante. C’est alors que je sortis de la salle de bain, souriante et décontractée : la douleur était partie et la soirée pouvait enfin commencer !

Je me souviens du chemin ce soir-là ; tout était comme neuf, c’était si plaisant ! C’était un soir où il y avait un match de football très important, les rues étaient peuplées de gens joyeux en soif de victoire et ivres de vin ou de cocktails. Ça criait, ça dansait, ça riait, quelle ambiance ! Cela nous changeait beaucoup de notre laborieux quotidien en Allemagne où nous n’avions jamais l’occasion de vivre des soirées festives. Tout le monde semblait si heureux ! Mon ami avait les yeux pétillants d’allégresse : il pouvait enfin parler allemand avec moi, il s’apprêtait à déguster un repas délicieux et nous avions toute la soirée pour nous promener le long de la plage, main dans la main et apprécier la fraicheur d’une nuit estivale étoilée…

Tout le monde semblait heureux, sauf une personne que j’aperçus de loin. C’était une femme de la rue, une pauvre femme que l’on qualifierait vulgairement de « clocharde », car elle en avait tous les traits. Elle était vêtue de loques, son visage était très sale, ses lèvres étaient peintes d’un rouge vif mal appliqué et ses cheveux ne formaient qu’une étrange et grosse Dreadlocks encrassée au plus haut point. Elle avait à ses pieds des sachets plastiques avec tout plein de vieux journaux. Elle ne sentait pas bon, mais son odeur ne me dérangeait pas. Je fus attirée par elle comme une aiguille par un aimant.

« Si vous accomplissez la loi royale, selon l’Écriture : Tu aimeras ton prochain comme toi-même, vous faites bien ; mais si vous faites acception de personnes, vous commettez un péché, étant convaincus par la loi d’être des transgresseurs » (Jacques  2:8-9).

Mon ami, connaissant mon penchant pour les personnes de la rue, me lança un regard méfiant. Il ne voulait certes pas perdre le temps si précieux qui nous était offert comme un cadeau unique, dont il ne fallait pas perdre la moindre miette ! Ne souhaitant pas le contrarier, je me contentai de la saluer en lui souriant, puis nous parlâmes mon ami et moi en continuant d’avancer. Mais la femme, nous entendant parler allemand, s’avança vers nous en s’écriant dans cette langue ! Elle ne la maîtrisait pas, mais elle se fit une joie de nous adresser quelques phrases. Alors, voyant combien elle se réjouissait de croiser « des Allemands », et combien elle avait envie de discuter un peu, nous restâmes quelques minutes avec elle.

« Or, celui qui aurait des biens de ce monde, et qui, voyant son frère dans le besoin, lui fermerait ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeurerait-il en lui ? Mes petits enfants, n’aimons pas de paroles ni de la langue, mais en action et en vérité. Car c’est en cela que nous connaissons que nous sommes de la vérité, et que nous assurerons nos cœurs devant lui » (1 Jean 3:17-19).

Je ne sais plus exactement ce que nous nous étions dit ce soir là, sur le bord de la rue en fête. Tout était bruyant, nous étions bien joyeux et nous avions très faim, car il était déjà tard. La femme avait dû ressentir que nous étions pressés : les gens de la rue ressentent ces choses-là, car ils ne sont jamais pressés. Ils ne sont pas pressés de se lever le matin, quand il n’y a rien à faire, quand il fait froid et que la maigre couverture ou les papiers journaux ne suffisent pas à les réchauffer. Ils ne sont pas pressés de manger à midi, car généralement, à midi, ils ne mangent pas. Ils ne sont pas pressés de marcher, quand ils errent seuls dans les rues froides. Ils ne sont pas pressés d’aller se coucher, quand il n’y a ni lit, ni maison, ni lampe, ni repas chaud, ni personne pour leur tenir compagnie. Ils ne sont pas pressés d’aller dormir parce que, dormant n’importe où le ventre vide, ils ne peuvent pas vraiment fermer l’œil de la nuit.

« Exténués par la disette et la faim, ils broutent les lieux arides, depuis longtemps désolés et déserts. Ils cueillent l’herbe sauvage près des buissons, et la racine des genêts est leur nourriture. On les chasse du milieu des hommes ; on crie après eux comme après un larron » (Job 30:3-5).

Nous lui dîmes au revoir et nous continuâmes notre chemin, reprenant la discussion de quel restaurant choisir… Mais nous n’avions pas fait cent mètres que je m’arrêtai net, incapable d’aller plus loin. L’Esprit de Dieu me souffla si fort dans toute ma volonté, dans toute ma pensée, dans tout mon ressenti, Il me souffla de revenir sur mes pas pour me rendre là où je devais être : auprès de cette femme qui avait goûté un bref instant à une joie quelque peu éphémère.

« Et si un frère ou une sœur sont nus, et qu’ils manquent de la nourriture de chaque jour et que quelqu’un de vous leur dise : Allez en paix, chauffez-vous et vous rassasiez, et que vous ne leur donniez point ce qui leur est nécessaire pour le corps, à quoi cela sert-il ? Il en est de même de la foi, si elle n’a pas les œuvres, elle est morte en elle-même » (Jacques 2:15-17).

« Désolée, » dis-je à mon ami, « je ne peux pas continuer, c’est impossible ! Je ne peux pas aller au restaurant et la laisser là, toute seule qui a faim ! Regarde comme elle était contente d’être avec nous ! Comme elle était contente de parler à quelqu’un ! Si nous allons au restaurant en tête à tête, la soirée sera gâchée parce que tout le temps, je penserai à elle et je serai si triste ! »

« Toutes les choses donc que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-les-leur aussi de même ; car c’est là la loi et les prophètes » (Mat 7:12).

Mon ami acquiesça. Heureusement, il était chrétien et il avait assez de cœur pour comprendre. Je suppose que pour lui, le fait d’être à l’étranger, à des milliers de kilomètres de chez lui un soir de fête, facilita les choses. Dans l’euphorie générale, il fut plus aisé d’accepter ce que le monde qualifie de folie, comme s’il eut été un soir de carnaval. Nous retournâmes sur nos pas et j’annonçai à la femme que comme nous allions au restaurant, nous avions envie de l’inviter à se joindre à nous, ce qui serait plus sympathique que de manger tous les deux. Elle accepta aussitôt. Lui demandant quel restaurant lui plairait, elle nous parla d’un plat de moules accompagnées de frites,  dont elle aurait très envie.

« Comme un homme affamé songe qu’il mange, mais quand il s’éveille, son âme est vide ; et comme un homme altéré songe qu’il boit, mais quand il s’éveille, le voici languissant et son âme est altérée » (Esaie 29:8).

Ainsi, nous nous dirigeâmes tous les trois vers la place la plus considérée, la plus peuplée, la plus chic du vieux-Nice: le Cour Saleya. Je n’osai pas demander à la dame de laisser ses gros sacs plastiques tout sales dans un coin, alors bien sûr elle les prit avec elle, ce qui pour elle était tout à fait naturel. Nous avançâmes en discutant, dans l’ambiance joviale de la soirée, une ambiance qui ne montrait pas du doigt notre propre euphorie : une euphorie qui nous venait du Ciel, et non du match de football ! C’est par cette merveilleuse sensation d’être en parfaite adéquation avec l’Esprit de Dieu que j’oubliai rapidement la gène occasionnée par les sacs plastiques et même la faim.

« Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son œuvre » (Jean 4:34).

La dame de la rue avait les yeux brillants de plaisir. Elle déambulait au milieu de cette place avec une telle aisance, parmi des hommes et des femmes tous très élégants. Sur la Côte d’Azur, les gens aiment bien montrer leur fortune ! C’étaient des costumes impeccables, des robes de marque, des sacs à main en crocodile, des brushings parfaits, des silhouettes de poupées Barbie, des visages de cire sans aucune ride, frais et magnifiques, dont la beauté était soulignée avec du maquillage de haute qualité… Et la petite dame à la Dreadlocks pouilleuse et aux joues creuses et sales, au visage ridé et aux lèvres fardées de rouge décrépit, allait d’un présentoir à l’autre pour lire les menus. Nous marchions avec elle et trouvâmes un bon restaurant. Nous nous assîmes sur la terrasse et attendîmes la venue du serveur. Son sourire était celui d’un prisonnier qu’on libère, d’un oiseau dont on ouvre la cage.

« N’est-ce pas plutôt ici le jeûne auquel je prends plaisir, qu’on dénoue les liens de la méchanceté, qu’on délie les courroies du joug, qu’on renvoie libres les opprimés, et que tout joug soit brisé ? N’est-ce pas que tu partages ton pain avec l’affamé ; que tu fasses entrer dans ta maison les malheureux errants ; que tu revêtes ceux que tu vois nus, et ne te détournes pas de ton semblable ? » (Esaie 58:6-7).

La terrasse était bondée de monde, il n’y avait presque plus de tables de libre, car sur la place, il y avait de part et d’autre des écrans qui diffusaient le fameux match de football. Mais mon attention n’était pas sur le match. Mon attention était sur notre invitée, trop heureuse de la voir rayonner ainsi. Et l’attention des personnes assises sur la terrasse du restaurant ne tarda pas à se centrer sur nous. Je vis des visages indignés, des airs ahuris, des bouches estomaquées et des regards scandalisés. Nos voisins de tables s’en allèrent ailleurs, sans doute à l’intérieur du restaurant, malgré la foule et le bruit.

« Tu ne te détourneras point de la justice et tu n’auras point égard à l’apparence des personnes » (Deut 16:19).

Il y eut ainsi un mouvement d’exode qui ne sembla pas troubler le moins du monde notre invitée : sans doute était-elle habituée à provoquer autour d’elle ce genre d’aversion. Mais je me rendis compte que l’attention se focalisa encore plus sur mon ami et moi. Les yeux se braquèrent, nous scrutant en passant de l’un à l’autre. J’entendais les murmures, certains ne prenaient même pas la précaution de parler bas : « C’est une honte ! » disaient-ils. Ils regardaient vers nous et montraient avec emphase combien notre simple vue leur soulevait le cœur. Mais au lieu de m’énerver, comme le ferait une âme en peine, un cœur blessé privé de justice, je me mis à rire bien fort, tant je ne pouvais plus contenir ma joie ! Je me sentais si belle, honorée par la douce présence de ma charmante invitée, dont les yeux brillaient davantage de plaisir. Je la trouvais plus jolie que toutes les personnes présentes dans leurs parures superficielles. Aux yeux de Dieu, moi aussi j’étais plus jolie qu’eux !

« L’Éternel ne regarde point à ce que l’homme regarde ; l’homme regarde à ce qui paraît aux yeux ; mais l’Éternel regarde au cœur » (1 Samuel 16:7).

Le serveur arriva, ses yeux le trahirent l’espace d’une seconde, mais il se ressaisit et nous tendit les cartes en nous saluant. C’était un restaurant, et non un Fast-food : l’assiette à l’unité coûtait au minimum 15 €. Notre petite dame parcourut la carte des yeux et ne s’inquiéta pas des prix. Elle commanda une assiette moules-frites et une carafe de vin. Elle affirma avec un air très naturel venir de temps en temps ici, elle raconta qu’elle avait une villa dans les environs. Elle raconta beaucoup de choses et je l’écoutais. Je savais au fond qu’elle n’allait jamais au restaurant et qu’elle n’avait pas de villa. Mais plongée dans son récit, qui se voulait être celui de tout un chacun, je ne pouvais que l’honorer en lui offrant ma crédulité momentanée. Au travers de ses dires, c’est autre chose que j’entendais. Et elle se régalait de l’attention qui lui était offerte.

« Le Seigneur, l’Éternel m’a donné une langue exercée, pour soutenir par la parole celui qui est abattu ; il éveille, chaque matin, il éveille mon oreille pour écouter, comme écoutent les disciples » (Esaie 50:4).

Nous avons mangé et bu, nous avons ri de bon cœur. Mon ami et moi ne buvions pas d’alcool, mais à vrai dire, nous ressentions une sorte d’ivresse indescriptible. La discussion à notre table était animée, tandis que nous nous régalions des mets succulents. Mon pauvre ami ne comprenait toujours rien, car notre invitée ne parlait pas suffisamment allemand pour tenir une vraie discussion. Mais il semblait heureux. Il avait sacrifié sa seule soirée où il aurait pu échapper au charabia étranger et être en tête-à-tête avec moi ! Je ne me souciais pas de son sacrifice. Pour moi, il n’y avait pas de sacrifice. Tout était absolument parfait ! Je ressentais comme une grande lumière au travers de notre table. Il y avait une quatrième chaise et je la regardais, car la lumière que je percevais me fit comprendre que cette chaise vide n’était pas vide. Nous avions le Roi des rois à notre table. Bien sûr, cette lumière, Jésus-Christ assis à table avec nous, ce n’était pas visible avec les yeux. Mais les gens autour étaient forcés de voir que notre table était la plus joyeuse, la plus lumineuse, la plus merveilleuse de toutes ! J’eus d’ailleurs à un moment l’intuition de regarder brièvement autour de nous, et je ne vis qu’obscurité : les gens, qui auparavant avaient l’air si heureux, étaient devenus fades et tristes dans leurs costumes qui se ressemblaient tous. Leur soirée ne semblait avoir aucun attrait.

« Si tu fais part de ta subsistance à l’affamé, et que tu rassasies l’âme affligée, ta lumière se lèvera dans l’obscurité, et tes ténèbres seront comme le midi » (Esaie 58:10).

Quand le repas fut terminé et que la carafe de vin fut vide, nous quittâmes le restaurant. Notre invitée ne souhaita pas se joindre à nous pour une promenade. Elle eut de la peine à cacher son émotion et se hâta de nous dire au revoir. Peut-être voulait-elle garder le moment magique qu’elle avait passé intact, sans que rien ne le salisse ou ne le déforme ; comme si elle avait une photo qu’elle se dépêchait d’aller faire développer pour la garder précieusement. Avant de quitter la table, j’avais sorti mon appareil photo, mon ami nous avait photographiées toutes les deux. Ce geste l’avait beaucoup réjouie. Pendant une soirée, elle avait été normale, estimée à sa juste valeur et ça, c’était le cadeau de Dieu pour elle. J’avais pris soin de lui parler de ma foi, sans exagérer, sans la marteler avec des commandements ou des menaces bibliques. Je savais que la soirée en elle-même, l’indescriptible lumière à notre table parlaient d’elles-mêmes. Jésus avec nous avait accompli une fois de plus Sa Parole.

« L’Esprit du Seigneur est sur moi, c’est pourquoi il m’a oint pour annoncer l’Évangile aux pauvres ; il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé » (Luc 4:18).

Ne sommes-nous pas tous pauvres devant le Seigneur ? N’appelle-t-Il pas à Lui les indigents, les misérables, les boiteux sur le chemin tortueux de leur vie ? En cet instant où je puise dans ce beau trésor, dont je n’ai que le souvenir, je me sens matériellement aussi pauvre et misérable que cette petite dame. J’ai certes un toit sur ma tête, mais il m’est prêté. J’ai un peu d’argent, mais tout juste de quoi nous nourrir et nous vêtir, et c’est bien suffisant. Je n’ai aux yeux de l’Etat guère plus d’honneur que cette dame qui mendie, car la seule différence, c’est que c’est à l’Etat que je demande de quoi vivre quand je remplis mes formulaires. J’ai une vieille voiture qui risque à tout moment de me lâcher, et pas assez d’essence pour faire une escapade à la mer. Cette petite dame – que Dieu la bénisse – vivait simplement, en marchant, en bavardant, en s’asseyant au bord de la plage. Je repense à elle et je me dis que sa compagnie était bien agréable. Son souvenir me réchauffe, moi qui habite maintenant dans le froid et dans la solitude. Mais tout comme je le lui souhaite : l’Amour de Dieu et Sa merveilleuse promesse me procurent la joie nécessaire à la vie.

« Écoutez, mes frères bien-aimés ; Dieu n’a-t-il pas choisi les pauvres de ce monde pour qu’ils soient riches en la foi et héritiers du royaume qu’il a promis à ceux qui l’aiment ? » (Jacques 2:5).

Que ce récit ouvre vos cœurs devant celui ou celle qui a besoin de votre amour.

A ceux qui sont pauvres, soyez réconfortés et remplis de joie !

Soyez bénis !

Anne-Gaëlle

 




D.412 – Les gens méchants haïssent le peuple de Dieu

coeur-pierre

Par Joseph Sakala

Dans Psaume 139:19-24, David déclare : « O Dieu, ne feras-tu pas mourir le méchant ? Hommes de sang, éloignez-vous de moi ! Ils parlent de Toi pour mal faire ; Tes ennemis jurent faussement par Ton nom. Éternel, ne haïrais-je pas ceux qui te haïssent ? N’aurais-je pas horreur de ceux qui s’élèvent contre toi ? Je les hais d’une parfaite haine ; je les tiens pour mes ennemis. Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur ; éprouve-moi, et connais mes pensées. Vois si je suis dans une voie d’injustice, et conduis-moi dans la voie de l’éternité ! » Une fois le choix consciencieux établi de rejeter la vérité et l’amour de Dieu, l’individu commence à détester Dieu et le peuple de Dieu.

Les Écritures débordent de ces fourberies, mais deux références devraient suffire pour établir l’enseignement du monde. Dans Psaume 34:22-23, nous lisons : « Le mal fera mourir le méchant, et ceux qui haïssent le juste seront détruits. L’Éternel rachète l’âme de ses serviteurs, et aucun de ceux qui se retirent vers Lui ne sera détruit. » Et dans Proverbes 29:10, il est écrit : « Les hommes sanguinaires haïssent l’homme intègre ; mais les hommes droits protègent sa vie. » Ne soyez pas surpris de la haine générée envers vous par le monde. « Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous [disait Jésus]. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ; mais parce que vous n’êtes pas du monde, mais que je vous ai choisis dans le monde, c’est pour cela que le monde vous hait » (Jean 15:18-19).

C’est peut-être alarmant de se faire dire : « Entrez par la porte étroite ; car large est la porte et spacieuse est la voie qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui y entrent. Car étroite est la porte et resserrée la voie qui mènent à la vie, et il y en a peu qui la trouvent. Gardez-vous des faux prophètes, qui viennent à vous en habits de brebis, mais qui au-dedans sont des loups ravissants » (Matthieu 7:13-15). Malgré que bon nombre de chrétiens aient choisi le chemin étroit, ils continuent de demeurer indifférents à la crise de méchanceté qui persiste dans nos pays, dans nos églises et dans nos familles. Que Dieu aimerait voir la passion qui se dégageait du roi David lorsqu’il écrivait : « Je me rappelle tes jugements d’autrefois, ô Éternel, et je me console. L’indignation me saisit, à cause des méchants qui abandonnent ta loi » (Psaume 119:52-53). Peut-être qu’il serait temps que chaque chrétien ressente, tout comme David : « Des ruisseaux d’eau coulent de mes yeux, parce qu’on n’observe pas ta loi. Tu es juste, ô Éternel, et droit dans tes jugements » (Psaume 119:136-137). « J’ai vu les infidèles et j’en ai horreur ; ils n’observent pas ta parole » (Psaume 119:158).

Comme nous avons vu David déclarer : « Je les hais d’une parfaite haine ; je les tiens pour mes ennemis » (Psaume 139:22). Mais il termine en disant : « J’aurai les yeux sur les fidèles du pays, afin qu’ils demeurent avec moi ; celui qui marche dans l’intégrité, me servira » (Psaume 101:6). Et la cause de cette condamnation, c’est que la lumière est venue dans le monde et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Car quiconque fait le mal hait la lumière et ne vient point à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient reprises. Mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière, afin que ses œuvres soient manifestées, parce qu’elles sont faites en Dieu, nous dit Jean 3:19-21. Ne vous y trompez pas, ceux qui aiment le mal haïssent la droiture.

L’égoïsme est souvent évoqué pour justifier la plupart des méchancetés sociales, et le fardeau du péché recouvre constamment le comportement humain. Mais un cœur méchant produit des agissements qui poussent une personne méchante à commettre des atrocités. Jésus a Lui-même déclaré, dans Jean 3:20-21 : « Car quiconque fait le mal hait la lumière, et ne vient point à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient reprises. Mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière, afin que ses œuvres soient manifestées, parce qu’elles sont faites en Dieu. » Les apôtres Jacques et Paul avaient fait la même observation. Jacques avait écrit : « D’où viennent parmi vous les dissensions et les querelles ? N’est-ce pas de vos passions, qui combattent dans vos membres ? Vous convoitez, et vous n’obtenez pas ; vous êtes meurtriers et jaloux, et vous ne pouvez être satisfaits ; vous luttez, et vous faites la guerre, et vous n’obtenez pas, parce que vous ne demandez pas. Vous demandez, et vous ne recevez point, parce que vous demandez mal, et dans la vue de satisfaire à vos plaisirs » (Jacques 4:1-3).

Paul déclara : « Car je sais que le bien n’habite point en moi, c’est-à-dire, dans ma chair, parce que j’ai la volonté de faire le bien ; mais je ne parviens pas à l’accomplir. Car je ne fais pas le bien que je veux ; mais je fais le mal que je ne veux pas faire. Que si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui le fais, mais c’est le péché qui habite en moi. Je trouve donc cette loi en moi ; c’est que quand je veux faire le bien, le mal est attaché à moi. Car je prends plaisir à la loi de Dieu, selon l’homme intérieur ; mais je vois une autre loi dans mes membres, qui combat contre la loi de mon esprit et qui me rend captif sous la loi du péché, qui est dans mes membres. Misérable homme que je suis ! qui me délivrera de ce fardeau de mort ? » (Romains 7:18-24).

C’est Dieu Lui-même qui lui donne sa propre réponse. Alors, dans Romains 7:25, Paul dit : « Je rends grâces à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur ! Je suis donc assujetti moi-même, par l’esprit, à la loi de Dieu, mais par la chair, à la loi du péché. » Le bien-aimé apôtre Jean insistait sur le fait : « N’aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui ; car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais du monde. Et le monde passe, et sa convoitise ; mais celui qui fait la volonté de Dieu, demeure éternellement » (1 Jean 2:15-17).

Mais une fois la décision prise de rejeter l’énorme évidence de Dieu dans Sa puissance créatrice, déployée à la vue de chacun : « En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. De sorte qu’ils sont inexcusables, parce qu’ayant connu Dieu, ils ne l’ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces : au contraire, ils sont devenus vains dans leurs raisonnements, et leur cœur destitué d’intelligence a été rempli de ténèbres. Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous ; et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en des images qui représentent l’homme corruptible, et les oiseaux, et les quadrupèdes, et les reptiles » (Romains 1:20-23).

« C’est pourquoi aussi, Dieu les a livrés, dans les convoitises de leurs cœurs, à une impureté telle qu’ils ont déshonoré eux-mêmes leurs propres corps ; eux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et ont adoré et servi la créature, au lieu du Créateur, qui est béni éternellement. Amen ! C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions honteuses ; car les femmes parmi eux ont changé l’usage naturel en un autre qui est contre nature. De même aussi, les hommes, laissant l’usage naturel de la femme, ont été embrasés dans leur convoitise les uns pour les autres, commettant homme avec homme des choses infâmes, et recevant en eux-mêmes la récompense qui était due à leur égarement, » nous déclare Romains 1:24-27. Croyez-vous que les maladies transmises sexuellement ainsi que le sida ne sont qu’une coïncidence ?

Pas du tout : « Et, comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à un esprit dépravé, en sorte qu’ils commettent des choses indignes. Ils sont remplis de toute injustice, d’impureté, de méchanceté, d’avarice, de malice ; pleins d’envie, de meurtres, de querelles, de tromperies, et de malignité ; rapporteurs, médisants, ennemis de Dieu, outrageux, orgueilleux, vains, inventeurs de méchancetés, désobéissants à pères et à mères ; sans intelligence, sans loyauté, sans affection naturelle, implacables, sans compassion ; qui, connaissant le décret de Dieu, savoir : que ceux qui commettent de telles choses sont dignes de mort, non seulement les pratiquent, mais encore approuvent ceux qui les commettent » (Romains 1:28-32).

Mais à Ses véritables serviteurs, Jésus a fait cette unique constatation : « Toutefois, je vous dis la vérité, il vous est avantageux que je m’en aille ; car si je ne m’en vais, le Consolateur ne viendra point à vous ; et si je m’en vais, je vous l’enverrai. Et quand il sera venu, il convaincra le monde de péché, de justice et de jugement : de péché, parce qu’ils ne croient point en moi ; de justice, parce que je m’en vais à mon Père, et que vous ne me verrez plus ; de jugement, parce que le prince de ce monde est déjà jugé. J’ai encore plusieurs choses à vous dire ; mais elles sont encore au-dessus de votre portée. Mais quand celui-là, l’Esprit de vérité, sera venu, il vous conduira dans toute la vérité, car il ne parlera point par lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et vous annoncera les choses à venir » (Jean 16:7-13).

À part le Saint-Esprit, rien ne demeurera pour faire le bien, sauf la pression sociale. Et quand elle disparaîtra, comme elle va sûrement le faire, l’individu déchoira encore plus vite dans sa destruction mondaine. Paul affirme que : « l’Esprit dit expressément que dans les derniers temps quelques-uns se détourneront de la foi, s’attachant à des esprits séducteurs, et à des doctrines de démons ; par l’hypocrisie de faux docteurs, dont la conscience sera cautérisée, défendant de se marier, commandant de s’abstenir d’aliments que Dieu a créés, afin que les fidèles et ceux qui ont connu la vérité, en usent avec actions de grâces » (1 Timothée 4:1-2).

Job cherchait aussi un arbitre au ciel : « Car il n’est pas un homme comme moi pour que je lui réponde, pour que nous allions ensemble en justice. Il n’y a pas d’arbitre entre nous, qui pose sa main sur nous deux » (Job 9:32-33). Dans sa souffrance, Job était complètement mystifié par le silence de Dieu qu’il aimait et qu’il servait fidèlement tous les jours de sa vie. Il avait hâte de pouvoir se présenter devant le grand Juge pour plaider sa cause, mais c’était impossible, car Dieu n’était pas un homme comme lui. Et pourtant, nous avons un Médiateur, qui peut agir comme arbitre entre Dieu et l’homme, parce qu’Il S’est fait homme pour nous.

Dans 1 Timothée 2:5-6, Paul nous dit : « Car il y a un seul Dieu, et un seul Médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ, homme, Qui s’est donné lui-même en rançon pour tous ; c’est là le témoignage rendu en son propre temps. » Et la rançon qu’Il a payée était Son propre sang : « Mais Christ, étant venu comme souverain Sacrificateur des biens à venir, ayant passé par un tabernacle plus grand et plus parfait, qui n’a point été fait de main d’homme, c’est-à-dire, qui n’est point de cette création, est entré une seule fois dans le saint des saints, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec Son propre sang, ayant obtenu une rédemption éternelle » (Hébreux 9:11-12).

Il y a un seul arbitre parfaitement capable de faire le pont entre Dieu et l’homme et c’est Jésus-Christ. L’apôtre Jean nous transcrit sa pensée en nous disant : « Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le Juste. C’est lui qui est la propitiation pour nos péchés ; et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. Et par ceci nous savons que nous l’avons connu, savoir, si nous gardons ses commandements » (1 Jean 2:1-3). Le diable nous accuse de pécher devant Dieu, mais notre Avocat est toujours là pour nous défendre devant Dieu.

C’est pourquoi Jésus peut sauver parfaitement tous ceux qui s’approchent de Dieu par Lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur. Mais Dieu nous met en garde contre ces gens méchants, car faire de méchants choix produit des gens malintentionnés. « Et, comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à un esprit dépravé, en sorte qu’ils commettent des choses indignes. Ils sont remplis de toute injustice, d’impureté, de méchanceté, d’avarice, de malice ; pleins d’envie, de meurtres, de querelles, de tromperies, et de malignité ; rapporteurs, médisants, ennemis de Dieu, outrageux, orgueilleux, vains, inventeurs de méchancetés, désobéissants à pères et à mères ; sans intelligence, sans loyauté, sans affection naturelle, implacables, sans compassion » (Romains 1:28).

Paul nous fournit une analyse imperturbable du procédé par lequel l’esprit humain régresse en rejetant l’évidence, l’existence de Dieu, en adorant la créature plus que le Créateur et trouvant plaisir parmi ceux qui pensent comme lui. Dieu a démontré Sa puissance éternelle depuis la création des humains : « En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. De sorte qu’ils sont inexcusables, parce qu’ayant connu Dieu, ils ne l’ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces : au contraire, ils sont devenus vains dans leurs raisonnements, et leur cœur destitué d’intelligence a été rempli de ténèbres » (Romains 1:20-21).

Ce comportement nuit tellement à leur intellect qu’ils se bornent à servir leur basse nature plus que le Créateur et finissent par intervertir leur style de vie au point qu’ils ne sont même plus capables d’agir comme Dieu les a créés. « C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions honteuses ; car les femmes parmi eux ont changé l’usage naturel en un autre qui est contre nature. De même aussi, les hommes, laissant l’usage naturel de la femme, ont été embrasés dans leur convoitise les uns pour les autres, commettant homme avec homme des choses infâmes, et recevant en eux-mêmes la récompense qui était due à leur égarement » (Romains 1:26-27).

Une fois leur comportement châtié, leurs émotions commencent à se  consumer de haine contre Dieu et ils mettent la faute sur Lui. « Et, comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à un esprit dépravé, en sorte qu’ils commettent des choses indignes. Ils sont remplis de toute injustice, d’impureté, de méchanceté, d’avarice, de malice ; pleins d’envie, de meurtres, de querelles, de tromperies, et de malignité ; rapporteurs, médisants, ennemis de Dieu, outrageux, orgueilleux, vains, inventeurs de méchancetés, désobéissants à pères et à mères ; sans intelligence, sans loyauté, sans affection naturelle, implacables, sans compassion ; qui, connaissant le décret de Dieu, savoir : que ceux qui commettent de telles choses sont dignes de mort, non seulement les pratiquent, mais encore approuvent ceux qui les commettent » (Romains 1:28-32).

Ayant rejeté la vérité divine et ayant ouvertement démontré à tous le style de vie qui endommage leur intellect, ils trouvent leur plaisir chez ceux qui vivent, pensent et aiment comme eux. Tout en accumulant le « trésor » de la colère qui sera versé sur eux lorsque le Seigneur reviendra.  « Toi donc, ô homme, qui que tu sois, qui juges, tu es inexcusable ; car en jugeant les autres, tu te condamnes toi-même, puisque, toi qui juges, tu fais les mêmes choses. Car nous savons que le jugement de Dieu contre ceux qui commettent de telles choses, est selon la vérité. Et penses-tu, ô homme, qui juges ceux qui commettent de telles choses, et qui les commets, que tu échapperas au jugement de Dieu ? » (Romains 2:1-3).

La seule façon d’éviter le jugement serait de garder la loi royale que Jésus nous a laissée avant Son départ pour le ciel. Dans Jacques 2:9-13, nous lisons : « Mais si vous faites acception de personnes, vous commettez un péché, étant convaincus par la loi d’être des transgresseurs. Car, quiconque aura observé toute la loi, s’il vient à pécher dans un seul point, devient coupable de tous. En effet, celui qui a dit : Tu ne commettras point d’adultère, a dit aussi : Tu ne tueras point. Or, si tu ne commets point d’adultère, mais que tu tues, tu es transgresseur de la loi. Ainsi, parlez et agissez comme devant être jugés par la loi de la liberté. Car le jugement est sans miséricorde pour celui qui n’a point usé de miséricorde ; mais la miséricorde brave le jugement. »

La loi de la liberté divine : « est sainte, et le commandement est saint, juste et bon. Ce qui est bon m’a-t-il donc donné la mort ? Nullement ! mais c’est le péché, afin qu’il parût péché, en me donnant la mort par une chose bonne et que le péché devînt excessivement pécheur par le commandement » (Romains 7:12-13). Voilà ce qui définit parfaitement la volonté de Dieu pour vivre dans la sainteté. « Or, la loi ne justifie pas par la foi ; mais elle dit : L’homme qui aura fait ces choses, vivra par elles. Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, quand il a été fait malédiction pour nous ; (car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois ;) afin que la bénédiction d’Abraham se répandît sur les Gentils par Jésus-Christ, et que nous reçussions par la foi l’Esprit qui avait été promis » (Galates 3:12-14).

Le problème étant que, personne ne pouvant possiblement observer tous les commandements, il pourrait en observer plusieurs, la plupart du temps, mais il va inévitablement en transgresser quelques-uns à l’occasion. Puisque la loi est une unité divine, le transgresseur d’un seul commandement devient coupable de tous, ce qui nous amène sous la malédiction de la mort. Car : « tous ceux qui s’attachent aux œuvres de la loi, sont sous la malédiction, puisqu’il est écrit : Maudit est quiconque [qui] ne persévère pas à faire toutes les choses qui sont écrites dans le livre de la loi ! Et que nul ne soit justifié devant Dieu par la loi, cela est évident ; parce que : Le juste vivra par la foi » (Galates 3:10-11).

« Parce que personne ne sera justifié devant Lui par les œuvres de la loi ; car c’est la loi qui donne la connaissance du péché. Mais maintenant, la justice de Dieu a été manifestée sans la loi, la loi et les prophètes lui rendant témoignage ; la justice de Dieu, dis-je, par la foi en Jésus-Christ, pour tous ceux et sur tous ceux qui croient ; car il n’y a point de distinction, puisque tous ont péché, et sont privés de la gloire de Dieu, et qu’ils sont justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui est en Jésus-Christ, que Dieu avait destiné à être une victime propitiatoire ; par la foi, en son sang, afin de manifester sa justice par le pardon des péchés commis auparavant, pendant les jours de la patience de Dieu ; afin, dis-je, de faire paraître Sa justice dans ce temps-ci, afin d’être reconnu juste, et comme justifiant celui qui a la foi en Jésus » (Romains 3:20-26).

Tous les humains ont péché contre la loi de Dieu ; ils sont alors perdus et ont un besoin urgent de salut. Voici où la merveilleuse grâce de Dieu entre en jeu. La justice de Dieu a été manifestée sans la loi, la loi et les prophètes lui rendant témoignage ; la justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ, pour tous ceux et sur tous ceux qui croient. Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi quand Il a été fait malédiction pour nous. Christ a gardé la loi pour nous et a été fait malédiction à notre place. Ainsi, nous sommes sauvés au travers de notre confiance en Lui. « Que dirons-nous donc ? Demeurerons-nous dans le péché, afin que la grâce abonde ? Nullement ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore en lui ? Ne savez-vous pas que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, nous avons été baptisés en sa mort ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous marchions, nous aussi, dans une vie nouvelle » (Romains 6:1-4).

C’est que nous désirons vivre selon Ses commandements, parce que nous l’aimons. « Car ceci est l’amour de Dieu, c’est que nous gardions ses commandements ; or, ses commandements ne sont pas pénibles, parce que tout ce qui est né de Dieu, est victorieux du monde, et la victoire qui a vaincu le monde, c’est notre foi. Qui est celui qui est victorieux du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? C’est ce même Jésus, le Christ, qui est venu avec l’eau et le sang ; non seulement avec l’eau, mais avec l’eau et le sang ; et c’est l’Esprit qui en rend témoignage, parce que l’Esprit est la vérité. Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel, le Père, la Parole, et le Saint-Esprit, et ces trois-là sont UN », nous dit l’apôtre Jean, dans 1 Jean 5:3-7. Pas une trinité, mais un. Une seule Personne !

Nous pouvons maintenant garder Ses commandements parce que Son Esprit vit en nous. Mais attendez-vous à voir de véritables problèmes avant la fin des temps. Nous avons vu des temps difficiles par le passé, mais auront-ils une comparaison avec notre avenir incertain ? Comment pourrions-nous reconnaître la différence entre des temps difficiles et le véritable jugement de Dieu ? Et que pouvons-nous faire dans tout cela ? Plusieurs me diront que je ne regarde que le côté négatif, mais ceux qui lisent la Bible depuis longtemps savent fort bien que nos problèmes dans le monde augmentent continuellement et ne cesseront pas d’augmenter avant que la fin n’arrive.

D’énumérer une liste des problèmes dans nos nations serait trop long et déprimant, et la plupart des items seraient intraitables et sans solutions. Tous les ans, ceux qui cherchent à se faire élire nous promettent de résoudre ces problèmes, mais c’est curieux qu’à chaque élection ce sont les mêmes problèmes qui reviennent. Une chose est certaine, des milliards de dollars ont été dépensés, mais aucun problème n’a été vraiment résolu, parce qu’ils sont toujours là. Nous avons doublé, même triplé, notre dette nationale et, en fin de compte, avec rien de concret à démontrer. Nous avons toujours la pauvreté, la faim, les drogues, les viols et les meurtres. Les relations raciales se détériorent plutôt que de s’améliorer. Les crimes violents ? La plupart d’entre nous nous sentons moins en sécurité qu’il y a quelques années. L’immigration, l’éducation, le chômage, les taxes, les impôts, les conflits, les guerres et les multiples maladies ? Ils sont continuellement là alors que tous nos politiciens étaient supposés les avoir réglés.

En dépit de nos efforts et bonnes intentions, nos meilleurs penseurs, nos compagnies de recherches, nos tours d’ivoires pleines d’académiciens, nos efforts collectifs réalisés par des dons énormes des gouvernements après des siècles d’efforts n’ont apporté que très peu de résolutions à ces mêmes problèmes. Pourquoi ? Lorsque Dieu fit sortir les enfants d’Israël des griffes des Égyptiens et qu’ils eurent ensuite tourné en rond dans le désert pendant quarante ans, Dieu a déclaré à Moïse ce qui arriverait à Son peuple. Dieu savait qu’ils désobéiraient à Ses conseils, comme ils ont toujours désobéi. Pourtant, Dieu les a mis en garde, dans Deutéronome 31:17-18 : « En ce jour-là ma colère s’allumera contre lui ; je les abandonnerai, je cacherai d’eux ma face ; et il sera exposé à être dévoré, et il souffrira des maux nombreux et des angoisses. Et il dira en ce jour-là : N’est-ce pas parce que mon Dieu n’est plus au milieu de moi, que je souffre ces maux ? Mais moi, je cacherai entièrement ma face en ce jour-là, à cause de tout le mal qu’il aura fait, parce qu’il se sera détourné vers d’autres dieux. » Voilà la véritable raison de tous nos problèmes.

Nous avons plusieurs maux, même aujourd’hui, et c’est parce que Dieu, selon l’ancienne alliance, n’était pas au milieu de Son peuple à cause de sa désobéissance. Le peuple de Dieu, aujourd’hui, c’est Son Église, et Dieu est assurément au milieu de Son Église. Est-ce possible que la raison pour laquelle les nations ne peuvent pas régler les multiples problèmes qui les assaillent, c’est que comme par le passé, elles ne sont pas aussi proches de Dieu ? Plusieurs de ceux qui croient en Dieu voient nos nations s’éloigner de Dieu. La seule solution serait de nous rapprocher de Jésus qui S’en vient régner sur toutes les nations et de faire partie de la Nouvelle Alliance que le Christ avait établie la veille de Sa mort, et que Jésus mettra en pratique dans le monde entier lors de Son avènement.

Dans Luc 22:20, nous pouvons lire : « De même, après avoir soupé, il [Jésus] leur donna la coupe, en disant : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous. » Le mot grec diatheke, traduit comme « testament » ou « alliance » paraît trente-trois fois dans le Nouveau Testament, dont dix-sept fois dans le livre aux Hébreux. Le mot hébreu pour « alliance » (berith) vient d’un mot voulant dire couper ou diviser, ce qui suppose que le sang a dû être versé pour lier les parties impliquées dans l’alliance. Dans Genèse 15:9-10, Dieu dit à Abram : « Prends pour moi une génisse de trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de trois ans, une tourterelle et un pigeonneau. Et il prit toutes ces choses, et les partagea par le milieu, et il mit chaque moitié vis-à-vis de l’autre ; mais il ne partagea point les oiseaux. »

Et, dans Jérémie 34:18-19, nous lisons : « Et je livrerai les hommes qui ont transgressé mon alliance, qui n’ont pas exécuté les paroles de l’accord qu’ils avaient fait devant moi, en passant entre les deux moitiés du veau qu’ils avaient coupé en deux, les chefs de Juda et les chefs de Jérusalem, les eunuques et les sacrificateurs, et tous les gens du pays qui ont passé entre les moitiés du veau. » Dieu a fait des alliances avec Abraham et Moïse au sujet du peuple d’Israël. Dieu a toujours été fidèle a Son alliance, mais dans chaque cas, les autres impliqués ont abandonné. « Non une alliance comme celle que je fis avec leurs pères, au jour où les prenant par la main, je les tirai du pays d’Égypte ; car ils n’ont pas persévéré dans mon alliance, et je les ai abandonnés, dit le Seigneur » (Hébreux 8:9). Il serait judicieux de bien préciser ici, que l’alliance passée avec Abraham n’était pas la même que celle passée avec Moïse. L’une s’adressait à Abraham et au futur peuple spirituel d’Israël, alors que l’autre s’adressait à Moïse et au peuple physique d’Israël.

Dieu, dans toute Sa grâce et Sa bonté, leur a donné une nouvelle alliance. « Mais maintenant Christ a obtenu un ministère d’autant plus excellent, qu’il est Médiateur d’une alliance plus excellente, et qui a été établie sur de meilleures promesses » (Hébreux 8:6). Cette alliance ou testament avait certaines différences. Jésus n’est pas simplement mort en laissant à Ses enfants l’héritage de Sa fortune, mais Il est maintenant le Médiateur d’une alliance plus excellente. En mourant sur la croix : « Jésus est ainsi devenu garant d’une alliance d’autant plus excellente. Puis, quant aux sacrificateurs, il y en a eu un grand nombre, parce que la mort les empêchait de subsister toujours. Mais lui, parce qu’il subsiste pour l’éternité, il possède un sacerdoce qui ne passe point. C’est pourquoi aussi il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur » (Hébreux 7:22-25).

« Car en leur adressant des reproches, Dieu dit aux Juifs : Voici, les jours viendront, dit le Seigneur, que je traiterai une alliance nouvelle avec la maison d’Israël, et avec la maison de Juda ; non une alliance comme celle que je fis avec leurs pères, au jour où les prenant par la main, je les tirai du pays d’Égypte ; car ils n’ont pas persévéré dans mon alliance, et je les ai abandonnés, dit le Seigneur. Or, voici l’alliance que je traiterai avec la maison d’Israël, après ces jours-là, dit le Seigneur, je mettrai mes lois dans leur esprit, et je les écrirai sur leur cœur. Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple ; et aucun n’enseignera plus ni son prochain ni son frère, en disant : Connais le Seigneur ; parce que tous me connaîtront, depuis le plus petit d’entre eux jusqu’au plus grand ; parce que je serai apaisé à l’égard de leurs injustices, et que je ne me souviendrai plus de leurs péchés, ni de leurs iniquités. En parlant d’une alliance nouvelle, il déclare ancienne la première ; or, ce qui est devenu ancien et a vieilli est près de disparaître » (Hébreux 8:8-13).

Dieu ne peut pas faillir et Sa nouvelle alliance non plus. Au-travers de Sa mort, Jésus n’a pas seulement enlevé la pénalité de nos essais précédents, mais il nous a qualifiés pour recevoir l’héritage. « C’est pourquoi il [Jésus] est Médiateur d’une nouvelle alliance, afin que, la mort intervenant pour l’expiation des péchés commis sous la première alliance, ceux qui sont appelés, reçoivent la promesse de l’héritage éternel. Car où il y a un testament, il est nécessaire que la mort du testateur soit constatée ; car c’est en cas de mort qu’un testament devient valable, puisqu’il n’a aucune force tant que le testateur est en vie » (Hébreux 9:15-17).

« C’est pourquoi aussi il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur. Or, il nous fallait un tel souverain Sacrificateur, saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs, et élevé au-dessus des cieux ; qui n’eût pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d’offrir tous les jours des sacrifices, premièrement pour ses propres péchés, puis pour ceux du peuple ; car il a fait cela une fois, en s’offrant lui-même. Car la loi institue souverains sacrificateurs des hommes soumis à l’infirmité ; mais la parole du serment qui a suivi la loi, institue le Fils, qui a été rendu parfait pour l’éternité » (Hébreux 7:25-28). Et ceux qui feront partie de cette Alliance seront rendus parfaits avec Lui pour l’éternité.




T.014 – La récompense

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J’ai instauré un système pédagogique avec ma fille : un tableau des tâches et des récompenses… On imagine bien qu’un enfant n’a pas envie de faire ses devoirs : un enfant, ça a juste envie de s’amuser !

Un enfant, ça demande des choses et ça ne réfléchit pas sur les conséquences de ce qu’il convoite, en l’occurrence sur la part à donner. Par exemple, les enfants aiment les animaux et c’est bien légitime. Mais un animal a besoin de soins, de temps, d’amour. Au début, c’est amusant, puis, jour après jour, ça devient vite ennuyeux ! Pour moi qui suis une adulte, ces choses ne sont pas des corvées. J’aime beaucoup m’occuper de mes animaux ! Ma fille les aime, mais en partie : quand il s’agit de nettoyer la litière, elle n’est pas assez motivée pour le faire sans sentiment de contrainte. Au stade où elle se trouve, elle a besoin d’un support : d’une récompense.

Ce tableau comporte toutes les tâches à accomplir chaque jour, et celles à accomplir une fois par semaine. Chaque soir, il y a l’inspection. L’inspecteur, c’est moi. Je l’observe, parfois je fais une croix sans qu’elle le sache, parce que je vois qu’elle obéit. Si toutes les cases d’une colonne sont cochées, elle a le droit de faire un tampon au bas de la feuille. Si elle a huit tampons, la bienheureuse a droit à une récompense. Ce n’est pas une récompense matérielle, parce que je ne veux pas que la cupidité s’installe. C’est une sortie spéciale ou une activité, pour elle un grand évènement ! Il est évident que cette sortie ne se produit pas toutes les semaines : c’est elle-même qui définit le rythme des récompenses !

Ce système a été révolutionnaire dans notre petite vie, où je me battais contre vents et marrées pour la faire obéir. Puis peu à peu, les ronchonnements ont repris le dessus. Mon système semblait subitement avoir perdu son succès… Un jour, prise de colère, j’ai carrément déchiré la feuille devant ses yeux éberlués : « C’en est fini des récompenses ! » ai-je crié. Après tout, pourquoi m’étais-je donné tant de mal à inventer tout un système, si c’était pour qu’elle n’en fasse qu’à sa tête et devienne encore plus paresseuse qu’elle ne l’était avant !

Mon système avait pourtant envisagé les failles de sa conduite – puisque ma fille n’est qu’un être humain, comme moi – j’avais fait un deuxième tableau avec des tâches facultatives à accomplir pour m’aider dans les corvées ménagères : ce qui génère des croix bonus qui peuvent éventuellement combler les trous dans le tableau, à la fin de la semaine, lors du comptage des croix. J’avais stipulé que les tampons acquis ne sont jamais perdus, qu’il n’y a donc pas de temps limite pour collectionner les huit tampons ; je ne voulais pas la mettre sous pression ! Vraiment, toutes les chances étaient de son côté, mais les choses ont tourné au vinaigre, parce qu’il fallait qu’il en soit ainsi…

Ma fille me regardait effondrée. Elle réalisait subitement que la porte des récompenses (qu’elle savait si bien apprécier) lui serait dorénavant fermée ! Elle répéta en boucle, combien elle regrettait et elle demanda pardon. J’attendis une semaine avant de reprendre une nouvelle feuille et de lui annoncer que le système pouvait reprendre, mais que l’inspecteur serait plus rigoureux dans ses observations. Cette fois, elle prit la feuille avec joie et se mit à la tâche.

Ce qui m’a vraiment insupporté, c’est la manière de réfléchir dont elle faisait preuve : quand je lui demandais de l’aide pour couper des pommes de terre ou passer l’aspirateur dans une pièce, elle réfléchissait au tableau, si elle avait besoin de croix et elle refusait de m’aider ! Quand quelque chose lui semblait vraiment pénible, elle essayait de négocier en réclamant deux croix pour une tâche ! Tout en était réduit à ce calcul écœurant de récompenses, et c’est pour cela que prise de colère, j’avais déchiré la feuille.

La récompense prenait tant d’ampleur à ses yeux, qu’elle oubliait qu’elle était une option, un superflu. Elle avait été pensée pour agrémenter sa vie faite de petits devoirs qui grandiront avec le temps, pour la rendre un peu plus autonome dans la réalisation de ses tâches et pour la motiver à faire des efforts. Mais elle a fini par croire que ses tâches étaient en option, qu’elle pouvait choisir, et que l’enjeu principal était la récompense ! Or, le choix avait déjà été fait lorsqu’elle a voulu de tout son cœur avoir un hamster, puis un chaton, puis un lapin ! Le choix a été fait quand elle s’est rendue compte combien il est agréable d’avoir de bonnes notes à l’école, et combien il est préférable de vivre dans une chambre rangée.

Ce récit, que nous apprend-il ? Voyez-vous des similitudes avec le cheminement d’un chrétien ? Ne sommes-nous pas aux yeux de Dieu des enfants, n’est-Il pas notre Inspecteur, notre Educateur ?

J’ai vu beaucoup de chrétiens qui avaient des sourires si éclatants qu’ils auraient pu tourner dans une publicité sur le dentifrice ! S’ils avaient été les héros de bandes dessinées, on leur aurait fait une petite étoile blanche dans le coin de la bouche. Ces chrétiens jouent parfaitement leur rôle, mais comme des comédiens.

Ils arrivent à l’église avec les bras grands ouverts, désirant serrer tout le monde, offrant une multitude de poignées de main. Ils s’asseyent joyeux, discutent, se taisent et prennent un air grave quand le moment est approprié. Ils applaudissent, chantent, rient selon l’humour du pasteur. Ils sortent du culte et font leur petite ronde. Ils saluent les personnes qu’ils ne connaissent pas, leur assurant en paroles leur plus vive affection. Parfois, si le jeu s’y prête, ils vont même jusqu’à leur promettre de les inviter à manger. Puis ils s’en retournent, sentant à des kilomètres l’odeur appétissante du rôti qui les attend dans leur four.

Je dépeints là un tableau quelque peu ironique et, heureusement, pas tous les chrétiens sont des comédiens. Il y a aussi ceux qui n’ont pas de « sourire dentifrice », ce sourire que je connais si bien pour l’avoir vu sur le visage de ma fille chaque fois qu’elle a quelque chose derrière la tête…

Alors, pourquoi jouent-ils cette comédie ? Pourquoi montrent-ils leur volonté de servir Dieu avec tant d’emphase ? Pourquoi publient-ils des livres ? Pourquoi récoltent-ils des fonds ? Pourquoi font-ils payer le fruit de leur service ?

« Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Matthieu 10:8).

Ces livres, disent-ils, servent à édifier, à consoler, à guérir, à nourrir, à faire avancer les hommes sur le chemin de Dieu. Le Seigneur n’a-t-il pas fait tout cela gratuitement ? Ces fonds, disent-ils, servent à nourrir les affamés en masse. Mais l’individu, ne le voient-ils pas ?

J’ai été témoin de la chaleureuse attitude d’un frère en Christ qui m’a montré, en paroles et en sourire, le soi-disant lien affectif qui l’unit avec les autres chrétiens. Un jour, me sentant bien seule et n’ayant aucune relation amicale dans les environs, je lui écrivis un très beau message, sollicitant son épouse de bien vouloir boire un thé avec moi afin de faire connaissance. Je lui prêtais une impression vertueuse et je n’imaginais personne de plus noble qu’elle pour devenir mon amie. Je ne demandais pas l’amitié de son mari, par respect pour elle. Mais je devais passer par son mari, car elle, je ne l’avais vu qu’une fois ; son mari et moi fréquentions la même réunion d’étude biblique. Ce petit message aurait touché n’importe quel cœur, il était tout à leur honneur. Mais en guise de réponse, je reçus quelque chose de si décevant que j’en pleurai toute une heure. Il disait que son épouse n’avait pas le temps pour répondre à ma demande, qu’elle était trop occupée à servir Christ. Et le plus refroidissant : il me proposa de m’envoyer un prospectus avec la liste des églises dans un périmètre raisonnable. Je n’avais pas demandé une église, mais l’attention d’une personne que je croyais pleine d’amour.

« Quiconque reçoit un de ces petits enfants à cause de mon nom, me reçoit ; et quiconque me reçoit, ce n’est pas moi qu’il reçoit, mais celui qui m’a envoyé » (Marc 9:37).

Ces chrétiens au « sourire dentifrice » n’avaient pas de temps à me consacrer, à moi petite enfant du Seigneur. Je ne demandais qu’un thé ensemble, un peu d’amitié, un simple verre d’eau pour mon cœur asséché par la solitude.

 « Et quiconque aura donné à boire seulement un verre d’eau froide à un de ces petits, parce qu’il est mon disciple, je vous dis en vérité qu’il ne perdra point sa récompense » (Matthieu 10:42).

Pourtant, ce que j’admirais dans ce couple, c’était qu’il était engagé à cent pourcents à la cause du Seigneur, engagé à Le faire connaître. Ils portaient fièrement des tee-shirts imprimés avec des slogans bibliques pour afficher leur appartenance. Ils courraient de droite à gauche en ayant mille choses à faire et j’entendais des récits sur des nouveaux convertis grâce à leur service. Ce frère tenait un atelier hebdomadaire d’enseignement biblique et dirigeait la réunion de prière. En surplombant tout cela du regard, il y avait matière à les admirer et à prendre exemple sur eux. Mais au-travers de ce que Dieu m’a si généreusement mis en lumière, je ne les admire plus.

Etaient-ils engagés à faire connaître Jésus-Christ, Fils de Dieu qui est Amour manifesté en chair ? Ou étaient-ils engagés à faire connaître leur engagement, et surtout l’ampleur de cet engagement qui, comme une bonne réputation, doit grandir toujours davantage ? Je crains que, par cette ambition démesurée, ils ne passent comme tant d’autres à côté de l’essentiel.

« Prenez garde de ne pas faire votre aumône devant les hommes, afin d’en être vus ; autrement vous n’en aurez point de récompense de votre Père qui est aux cieux » (Matthieu 6:1).

« Et quand tu prieras, ne fais pas comme les hypocrites ; car ils aiment à prier en se tenant debout dans les synagogues et aux coins des rues, afin d’être vus des hommes. Je vous dis en vérité qu’ils reçoivent leur récompense » (Matthieu 6:5).

J’ai l’impression que beaucoup de chrétiens agissent pour susciter l’admiration de leurs semblables. Peut-être se disent-ils qu’il faut être parfait, admirable dans toutes ses œuvres et porter ce joli « sourire dentifrice » pour que les gens soient attirés par leur religion.

D’ailleurs, il faut absolument que les gens soient attirés par la foi qui sauve, car à leurs yeux, tous ceux qui ne brillent pas de leur lumière sont condamnés et c’est terrible ! S’ils sont remplis de l’Amour de Dieu, ils ne peuvent pas dormir tranquille en voyant tous leurs concitoyens en perdition ! Je le sais, car j’étais comme eux : je croulais sous le poids inhumain de la condamnation de l’humanité entière. Ceci jusqu’à ce que je comprenne que Dieu est juste, parfaitement juste, et que je n’ai pas à m’inquiéter de ce qui est de Son ressors, ni porter une charge supérieure à celle qu’Il me demande de porter, si je Lui reste fidèle. La Vérité affranchit !

Puis il y a ceux qui doivent faire beaucoup parce que sinon, ils n’auront pas de récompense ; ils doivent être productifs, produire du chiffre, produire des « convertis » pour avoir un chiffre d’affaire au Ciel. Cela ressemble fort à l’esprit capitaliste de ce monde. Cela fait également penser aux autres religions qui collectent des « bons points » pour avoir au final un ticket d’entrée pour le salut…

Cela me rappelle le problème de mon système pédagogique avec ma fille… Elle cherchait parfois à accomplir plein de tâches d’un coup, parce qu’elle avait besoin de croix pour avoir sa récompense, mais quand j’avais réellement besoin d’elle, quand je souffrais de migraine et qu’un peu d’aide de sa part m’aurait soulagée, il n’y avait plus personne ! Son quotta de croix une fois atteint, plus rien ne l’intéressait !

Heureusement, ma fille est attentive au Seigneur et Il lui a fait comprendre que cette façon de penser est mauvaise. Elle s’en est repentie, c’est pourquoi j’ai accepté de continuer le système. Son naturel grincheux reprendra de temps en temps le dessus, je le sais bien. Mais ce que j’essaie de lui inculquer, c’est de faire les choses par nécessité de les faire, par amour, par devoir de conscience, et non par ruse pour obtenir ce qu’elle désire. L’esprit de l’être humain est si calculateur !

Combien de fois ai-je rencontré des chrétiens qui ont agi par devoir, comme des machines programmées sans âme, sans amour ! Quand on a affaire à une telle personne, on se sent encore plus misérable, car, au fond, on sait bien que, pour cette personne, on ne compte pas. On se sent comme une petite fourmi insignifiante dans une immense colonie : c’est elle qui nous le fait ressentir. On a l’impression d’être un numéro, comme dans un hôpital, juste un numéro : le N° 567 que Madame Parfaite a convertis, le N° 789 que Monsieur Parfait a aidé ponctuellement, le N° 1483 que Mme Parfaite a écouté raconter ses problèmes…

Cela me fait penser à un moment vraiment triste de ma vie chrétienne : j’étais anéantie par des circonstances absolument horribles, isolée comme à ce jour, mais mille fois plus seule encore, et en proie à des pensées suicidaires récurrentes. Il y avait dans l’église que je fréquentais des repas « fraternels » chez les uns et les autres : quatre pour ainsi dire, qui, échelonnés sur toute une année, permettaient soi-disant aux membres de mieux se connaître, puisqu’à l’église il n’y avait aucune vraie fraternité en dehors des petits groupes qui se fréquentaient depuis toujours. Pendant le repas – où tout le monde parlait de tout et de rien – je me suis mise soudain à prendre la parole pour dire simplement « Je n’en peux plus, j’ai envie de mourir… Je souffre tellement que j’ai envie d’en finir avec la vie ». Il y eut un grand silence, un de ceux qui se ressentent comme un glaçon dans le dos ! Puis, au bout d’une minute, chacun a repris sa conversation…

Je me rappelle que quelques semaines après ce repas, j’étais allée voir un couple chrétien qui proposait « une relation d’aide ». J’avais insisté auprès du pasteur pour obtenir de l’écoute, car, étant en froid avec ma famille et vivant complètement isolée avec ma fille, je ne savais vraiment plus vers qui d’humain me tourner pour m’écouter et me consoler. En arrivant chez ce couple âgé, dans leur belle maison bourgeoise, je fus dirigée immédiatement au bout du couloir, à côté de l’escalier dans une petite pièce avec un petit canapé. Ils me demandèrent de rester là à les attendre. Je trouvais cela étrange, je pensais que le salon ou même la cuisine était généralement plus appropriée pour recevoir quelqu’un… Ils ne revinrent pas avec un jus de fruit, ni une tasse de thé. Ils revinrent s’asseoir en face de moi pour me passer une interview de mes problèmes. Ils posèrent leurs questions habituelles et moi, je répondais. Bien sûr, les choses que je disais étaient si douloureuses que je me déversais comme une cascade. Ils restèrent stoïques, me tendant de temps à autre un mouchoir en papier. A la fin, ils m’affirmèrent que je n’avais pas besoin d’aide, qu’il suffisait que je prie. Puis, dans un dernier élan de leur fameuse bienveillance, ils me conduisirent à l’arrêt de bus qui se trouvait devant le supermarché où ils allaient faire leurs courses. Et moi, pauvre imbécile que j’étais, je n’ai cessé pendant la route de les remercier pour tout, alors qu’en vérité, ils ne m’avaient rien donné. Ni empathie, ni réconfort, ni estime, ni fraternité, ni l’honneur de m’asseoir dans leur salon, ni même une tasse de thé.

« Car encore que j’évangélise, je n’ai pas de quoi m’en glorifier ; parce que la nécessité m’en est imposée ; et malheur à moi, si je n’évangélise pas ! » (1 Corinthiens 9:16).

« Mais si je le fais de bon cœur, j’en aurai la récompense ; mais si c’est à regret, je ne fais que m’acquitter de la commission qui m’en a été donnée » (1 Corinthiens 9:17).

Quelle est donc la récompense de ceux qui partagent le véritable Amour de Christ et l’Amour de la Vérité ?

La récompense, c’est de vivre cet Amour que je prêche, de le donner sans compter.

La récompense, c’est la joie parfaite que l’on éprouve en prodiguant de l’amour.

La récompense, c’est de voir des personnes recevoir le verre d’eau que je leur tends.

La récompense, c’est de relever son prochain. C’est de consoler son frère.

La récompense, c’est le sourire de celui ou celle que j’ai regardé, que j’ai aimé, que j’ai secouru, quand Dieu m’a permis de le faire.

La récompense, c’est aussi d’échapper à l’absurdité de ce monde égocentrique par le don de soi : le temps d’un regard, d’une écoute, d’un conseil, d’un partage.

La récompense, c’est le sourire de Dieu !

« On éprouve de la joie à donner une réponse de sa bouche ; et combien est agréable une parole dite à propos ! » (Proverbe 15:23).

« Je n’ai désiré ni l’argent, ni l’or, ni les vêtements de personne. Et vous savez vous-mêmes que ces mains ont pourvu à mes besoins et à ceux des personnes qui étaient avec moi. Je vous ai montré en toutes choses, que c’est ainsi qu’en travaillant, il faut secourir les faibles, et se souvenir des paroles du Seigneur Jésus, qui a dit lui-même: Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Actes 20:33-35).

Ma récompense, c’est mon héritage en Christ : l’Amour permanent et éternel de mon Sauveur, qui a fait alliance avec moi. Ma récompense, c’est cette alliance !

« Car je suis l’Éternel, qui aime la justice, qui hais la rapine et l’iniquité ; je leur donnerai leur rétribution avec fidélité, et je traiterai avec eux une alliance éternelle » (Esaie 61:8).

« Sachant que vous recevrez du Seigneur la récompense de l’héritage, car vous servez Christ le Seigneur » (Colossiens 3:24).

Ma récompense, c’est d’avoir l’immense honneur de Lui être dévouée et d’établir ainsi ce pour quoi Il m’a appelée et gracieusement invitée.

« Quelle récompense ai-je donc ? C’est qu’en prêchant l’Évangile, j’établirai l’Évangile de Christ sans qu’il en coûte rien, et sans me prévaloir de mon droit dans l’Évangile » (1 Corinthiens 9:18).

Pour moi, aimer est déjà ma récompense parce que la capacité d’aimer ne se trouvait pas en nous, avant que Jésus nous la donne. Nous aimions en théorie, nous aimions mal, nous faisions semblant d’aimer. Mais quand l’Amour S’est fait chair, qu’Il a donné Sa vie pour que nous aimions à notre tour, par Sa résurrection et par Son Esprit-Saint, Il nous a donné la capacité d’aimer comme Il aime. Et ceci est bel et bien une récompense pour celui ou celle qui accepte d’ouvrir son cœur et de sortir de l’infernal système du mérite qui nous rend si malheureux.

Avant que Dieu ne manifeste Son Amour, nous ne méritions rien.

« Mais aimez vos ennemis, faites du bien, et prêtez sans en rien espérer, et votre récompense sera grande, et vous serez les enfants du Très-Haut, parce qu’il est bon envers les ingrats et les méchants » (Luc 6:35).

Que le Seigneur, le Rémunérateur de ceux qui Le cherchent (Hébreux 11:6), assouplisse les cœurs rigides qui s’accrochent encore à leur désir de briller ou d’être récompensés. Qu’Il leur prodigue Son Amour qui seul a le pouvoir de briser l’indifférence. Soyez richement bénis !

Anne-Gaëlle