D.232 – Sous la Loi de Noé

 

par Roch Richer

INTRODUCTION

Il s’est passé un événement dont très peu de gens se sont rendu compte et encore moins compris le sens à la lumière des prophéties bibliques. Un important virage du système judiciaire mondial a eu lieu, nous dirigeant tout droit vers un Nouvel Ordre Mondial dominé par le judaïsme comme religion unique. Les chrétiens qui croient encore que les Juifs constituent toujours le Peuple Élu de Dieu devront se retourner vite afin de ne pas se faire leurrer par la Bête et le Faux Prophète des temps de la fin. Nous aurons alors affaire à un royaume mondial qui n’est pas conventionnel, qui n’est pas comme les autres royaumes ayant existé auparavant.

« Après celle-là je regardais dans les visions de la nuit, et voici la quatrième bête, qui était épouvantable, affreuse, et très forte, elle avait de grandes dents de fer, elle mangeait, et brisait, et elle foulait à ses pieds ce qui restait, elle était différente de toutes les bêtes qui avaient été avant elle, et avait dix cornes … Alors je voulus savoir la vérité touchant la quatrième bête, qui était différente de toutes les autres, et fort terrible, de laquelle les dents étaient de fer, et les ongles d’airain, qui mangeait, et brisait, et foulait à ses pieds ce qui restait … Il me parla donc ainsi : La quatrième bête sera un quatrième Royaume sur la terre, lequel sera différent de tous les Royaumes, et dévorera toute la terre, et la foulera, et la brisera » (Daniel 7:7, 19 et 23).

Le caractère différent de ce futur royaume mondial tient à plusieurs choses. Sa distinction vient tout d’abord de ce que ses dirigeants sont dispersés sur toute la terre. Il ne se trouve pas de région centrale officielle d’où parte le pouvoir de manière ouverte. Certes, les tenants de ce pouvoir résident dans des points cruciaux (les trois principaux étant New York, Londres et Moscou). Mais ce n’est que tout dernièrement qu’ils se sont dotés d’un pays conventionnel, avec des frontières qu’ils redéfinissent continuellement afin de rencontrer des critères qu’ils se sont fixés en interprétant faussement les Écritures. Le Sionisme international est devenu une puissance incontournable dont l’influence se fait sentir dans la vie de tous les jours de tous les peuples du monde !

De Grandes Guerres Mondiales ont éclaté à cause de leur influence néfaste et qui visaient des buts inavoués et contraires à la Parole de Dieu. Il y a même jusqu’à notre nourriture, nos produits sanitaires et autres effets de consommation qui sont sous le coup de taxes cachées que les gens ignorent payer aux organisations orthodoxes juives depuis 1919.

Ici, nous allons nous concentrer sur le système judiciaire qui a subi une transformation risquant de nous affecter dans nos croyances, mêmes les plus profondes. Et ce sont les chrétiens qui sont les premiers visés par l’installation de ce système d’interdiction et de répression qui permettra aux pouvoirs juifs d’exterminer le christianisme, tel que nous en avertit la Prophétie.

Le Tribunal Criminel International

Le 25 mai 1993, le Conseil de Sécurité des Nations Unies adopta une résolution mettant sur pied le Tribunal Criminel International (TCI). Tout en déclarant agir « sous le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies », le Conseil de Sécurité, en créant le TCI, violait la Charte de l’ONU qui stipule que le Conseil n’a aucune compétence en matière judiciaire. Selon le président de l’Organisation du Progrès International, organisation non gouvernementale (ONG) ayant œuvré au sein de diverses associations avec l’ONU pendant près de trente ans : « Les clauses du Chapitre VII déterminent la compétence du Conseil en matière de sécurité internationale, mais pas en matière de justice criminelle ou quelque autre domaine judiciaire. Seule la Cour de Justice Internationale possède autorité en matière de justice internationale. »

Dans la ratification du traité exigé pour établir une Cour Criminelle Internationale, l’ONU présenta les paramètres généraux suivants dans un communiqué daté du 26 juin 2000 :

« Les Règles de la Procédure et de la Preuve couvrent des points tels que la composition de l’administration de la Cour, les pénalités pour crimes, les obligations de coopération et d’assistance internationale, ainsi que le renforcement des sentences. En ce qui a trait aux crimes étant initialement de la juridiction de la Cour ― génocides, crimes de guerre et crimes contre l’humanité ― la Commission œuvre à identifier quels sont les éléments qui constituent ces crimes et ce qu’on doit prouver afin d’obtenir des accusations. Dans la catégorie des crimes contre l’humanité, on parle de crimes tels que le meurtre, l’esclavagisme, l’extermination, la persécution, la disparition et les crimes sexuels. »

Par conséquent, lors du procès pour crime de guerre de Slobodan Milosevic et d’autres leaders du gouvernement serbe, le TCI a commencé à exercer sa juridiction globale sur les individus sans rencontrer le handicap d’une Constitution, d’une Déclaration des Droits ou d’une quelconque tradition de lois communes. Jared Israël écrit, dans Back to the Dark Ages?, au sujet des méthodes utilisées ici par la Chambre Star :

« Chambre de l’Étoile [définition]

« Chambre de l’Étoile (stär) nom

« 1. Cour anglaise du 15e au 17e siècle constituée de juges assignés par la Couronne et qui s’assemblaient en sessions fermées pour les cas impliquant la sécurité de l’État.

« 2. La Chambre de l’Étoile (stär chAm’ber). Cour ou groupe qui s’engage dans des procédures secrètes, sévères ou arbitraires.

« [Ainsi appelée parce que le plafond de la salle d’audience originale était décorée d’étoiles.]

« Dans l’Introduction de Scandale de La Haye, je fis remarquer que la perversion de la justice telle qu’exprimée au Tribunal des Crimes de Guerre est une tentative pour ruiner politiquement et diaboliser les Serbes bosniaques. Après réflexion, c’est bien plus que ça ! En endossant les méthodes de la Chambre de l’Étoile, y compris l’utilisation de témoins secrets, le déni du droit de la partie défenderesse à un contre-interrogatoire, la détention des accusés pour une période indéfinie et sans recours, ainsi que le fait de proclamer que ces méthodes sont une percée de la loi internationale, je crois que le Tribunal présage des desseins judiciaires de l’élite occidentale pour le 21e siècle.

« Est-ce que nous allons ignorer la chose ? Disons-le franchement : Rome brûle ! Allons-nous nous perdre en futilités ? Allons-nous permettre à la puissante élite des Etats-Unis, de la Grande Bretagne et de quelques autres pays occidentaux de reculer le temps et de refaire un Âge des Ténèbres vêtu à la moderne ?

« Les standards appliqués au Tribunal des Crimes de Guerre, décrits par Christopher Black dans An Impartial Tribunal? Really? et par le professeur Cavoski dans Learning From the Inquisition, ont été importés au Kosovo où les cours sont ouvertement modelées selon ce Tribunal. Si cela vaut pour le Kosovo, pourquoi pas pour toute la Serbie ? Pourquoi pas pour tout le reste du monde ? »

Prenant la parole le 11 août 2000 à la session du Comité Préparatoire de l’ICC, la juge Gabrielle Kirk MacDonald, présidente du Tribunal de La Haye, recommanda que le statut d’autorité de l’ICC en soit un de principe et non de fait […] Ce devrait être un statut flexible fondé sur des principes pouvant être développés par la Cour comme l’exigent les circonstances tout en fournissant les indications suffisantes pour établir une structure internationale au sein de laquelle pourra œuvrer la Cour. » [The Winds.org]

La formulation d’un corps de principes moraux pour la gouverne de l’humanité est l’objectif actuel d’un réseau mondial, multiculturel et politico-religieux qui travaille avec diligence à hâter le retour de l’humanité à la Loi naturelle. Ce mouvement à multiples facettes exige que toutes les nations se soumettent à une série de principes variablement appelés Lois de Noé, Lois Noachiques, Lois Morales, Lois Naturelles, Lois Universelles, etc. Ce genre de mouvement ne devrait normalement pas inquiéter les chrétiens de qui l’on exige, dans la plupart des circonstances, obéissance aux lois de ceux qui détiennent l’autorité pour gouverner. Toutefois, ce mouvement n’œuvre pas en marge des limites du christianisme ; il s’est infiltré à l’intérieur de l’Église chrétienne institutionnalisée et l’utilise pour installer son appareil gouvernemental global.

Le 4 mars, des stations radiophoniques dites chrétiennes diffusèrent partout aux Etats-Unis une allocution de James Dobson, président de Focus on the Family, adressée au Conseil de la Politique Nationale. Exprimant sa détermination à faire tout en son pouvoir pour restaurer l’observance de la « loi morale », le Dr Dobson fit le raisonnement qu’étant donné que Dieu avait créé la Sagesse avant toutes choses, la Loi Morale est donc la loi de l’univers. Un appel identique et adressé aux nations pour qu’elles se fassent gouverner par la « loi naturelle » et la « loi morale » fut lancé, au fil de l’histoire, par les Ordres de la Franc-maçonnerie. Commentant l’allocution de Dobson adressée au CPN, Chey Simonton a noté avec perspicacité son attribut maçonnique.

« Dans l’ensemble, on ne trouve guère de preuve dans son discours pour nous convaincre qu’il est “chrétien”. Au contraire, il y a de nombreuses preuves tendant à nous démontrer qu’il est “franc-maçon” […]

« Ses références à la “loi morale de l’univers” ou à la “loi morale” tout court se chiffrent à 11 dans le discours. Aucune mention du mot “péché” […]

« Il s’adresse à l’auditoire en disant : “J’ai l’impression que la plupart d’entre vous êtes des chrétiens profondément engagés ; mais probablement pas tous.” Or, il est bien connu que le CPN a parmi ses membres des maçons du 33e degré (Helms, Kemp et sans doute William Garvey) et de nombreux “chrétiens” qui travaillent pour et/ou avec les organisations de Sun Myung Moon (Gary Jarmin, Howard Phillips, Robert Grant, Richard Viguerie, Paul Weyrich, Ron Goldwin, les LaHaye, Gary Bauer, etc.). Ajoutez à cela que Phyllis Schlafly et David Balsiger (éditeurs du Christian Scorecard) ont eu, dans le passé, des relations avec les leaders de l’Église Universelle et Triomphante d’Élizabeth Clare Prophet.

« Donc, une allocution très maçonnique qui met l’emphase sur la “loi morale de l’univers” et la “sagesse”. Aucune référence directe à Jésus-Christ. Sa seule référence à Jésus est indirecte, “l’Unique Saint d’Israël” [et pourrait tout aussi bien se rapporter au futur Moshiach, le messie attendu par les Juifs !]. Ses références à des “gens de foi” peuvent s’appliquer aux membres de n’importe quelle religion, y compris l’Unificationisme, l’Islam, le Bouddhisme, etc. »

L’exigence de l’implantation d’une loi universelle émane également du mouvement juif hassidique Chabad Loubavitch, de l’Église de l’Unification de Sun Myung Moon (qui possède des liens étroits avec le Conseil de la Politique Nationale) et des nombreux groupements représentés au sein du CPN, comme les Chrétiens Reconstructionistes, le Réarmement Moral, les Chevaliers de Malte, l’Opus Dei, etc. Le kabbalisme et le légalisme insidieux du mouvement Chabad Loubavitch a aussi filtré dans l’Église en se déguisant sous les traits du Mouvement des Racines Hébraïques, mouvement juif messianique disant croire à Jésus-Christ et au Nouveau Testament.

Bien que les chrétiens doivent obéir aux autorités séculières lorsque celles-ci n’exigent pas de désobéissance à Dieu, ils ne sont quand même pas appelés à rétablir l’Ancienne Alliance ou tout autre forme de lois morales pour gouverner l’humanité. L’Église de Jésus-Christ n’est pas sous la Loi de l’Ancien Testament, elle est sous la grâce de la Nouvelle Alliance (Romains 6:14).

Les Pharisiens et leur Tradition

Les Pharisiens étaient un parti religieux juif s’étant épanouis en Palestine pendant la dernière partie de la période du Second Temple (515 av. J.-C. ― 70 apr. J.-C.). Leur persistance à imposer la Tradition orale (la Torah non écrite) demeure encore un des principes fondamentaux de la pensée théologique juive. Lorsque la Mishna (première partie constituante du Talmud) fut compilée aux environs de l’an 200 apr. J.-C., elle rassembla les enseignements des Pharisiens concernant la Loi juive.

Les Pharisiens (en hébreu : perushim) ont émergé en tant que groupement distinct peu après la révolte des Macchabées, autour de 165-160 av. J.-C.. On croit en général qu’ils sont les descendants des Hassidéens (en hébreu ; hassidim). Les Pharisiens étaient un parti d’hommes de lois et de scribes en contraste avec les Sadducéens, c’est-à-dire, le parti du grand sacerdoce qui assurait traditionnellement le seul leadership du peuple juif. La différence fondamentale ayant amené à la séparation entre les Pharisiens et les Sadducéens reposait dans leur attitude respective en regard de la Torah (les cinq premiers livres de l’Ancien Testament) et leur problème à y trouver les réponses aux questions et à y établir leurs bases de décision concernant les affaires légales et religieuses contemporaines survenant sous des circonstances fort différentes de celles de l’époque de Moïse. En réaction à ce problème, les Sadducéens refusaient, de leur côté, d’accepter tout précepte comme obligatoire s’il n’était pas fondé directement sur la Torah, c’est-à-dire, la Loi écrite. Les Pharisiens, quant à eux, croyaient que la Loi que Dieu avait donnée à Moïse comportait deux volets consistant en une Loi écrite et une Loi orale, c’est-à-dire, l’enseignement des prophètes et les traditions orales du peuple juif. Alors que les Sadducéens enseignaient que la Torah écrite était la seule source de révélation, les Pharisiens adoptèrent le principe de l’évolution de la Loi ; pour eux, les hommes devaient user de leur raison pour interpréter la Torah et l’appliquer aux problèmes contemporains. Plutôt que de suivre aveuglément la lettre de la Loi, même si cela entrait en conflit avec la raison et la conscience humaines, croyaient-ils, les Pharisiens se mirent à harmoniser les enseignements de la Torah avec leurs propres idées ou trouvaient dans la Torah leurs propres idées apparemment suggérées ou insinuées. Ils pensaient ainsi interpréter la Loi selon son esprit ; au fil du temps, lorsqu’une loi avait pris de l’âge et était devenue périmée à cause des changements de conditions, ils lui donnaient une signification nouvelle qui leur semblait plus acceptable, en cherchant le support scripturaire venant appuyer leur action par le moyen d’un système ramifié d’une herméneutique parfois très complexe. C’est grâce à cette tendance progressive des Pharisiens que leur interprétation de la Torah a continué à se développer et est demeurée jusqu’à aujourd’hui une force motrice du judaïsme.

À prime abord, les Pharisiens ne formaient pas un parti politique, mais une société d’érudits et de piétistes. Ils jouirent d’une grande foule de disciples populaires. Dans le Nouveau Testament, ils se posèrent en porte-parole de la majorité juive. Aux alentours de l’an 100 av. J.-C., une longue lutte éclata alors que les Pharisiens tentaient de démocratiser la religion juive et la soustraire au contrôle des prêtres du Temple. Les Pharisiens affirmèrent que Dieu pouvait et devait être adoré même loin du Temple et en dehors de Jérusalem. Pour les Pharisiens, le culte ne se limitait pas aux sacrifices sanglants ― pratique des prêtres du Temple ― mais résidait également dans la prière et dans l’étude de la Loi de Dieu. C’est ainsi que les Pharisiens adoptèrent la synagogue en tant qu’institution de culte religieux en dehors du Temple et séparée de lui. La synagogue peut donc être considérée comme une institution pharisaïque puisque les Pharisiens l’ont développée, l’ont amené à un statut élevé et lui ont donné une place centrale dans la vie religieuse juive.

La période active du pharisaïsme, mouvement le plus influent dans le développement du judaïsme orthodoxe, s’étend jusqu’à au-delà des 2e et 3e siècles apr. J.-C.. Les Pharisiens persévérèrent à transmettre le judaïsme au moyen de la flexibilité qu’ils donnèrent à l’interprétation scripturaire juive face aux changements de circonstances historiques. Les efforts qu’ils vouèrent à l’éducation s’avérèrent d’une importance cruciale dans l’histoire juive subséquente ; après la destruction du second Temple et la chute de Jérusalem en l’an 70 apr. J.-C., ce sont les synagogues et les écoles des Pharisiens qui continuèrent à fonctionner et à promouvoir le judaïsme pendant les longs siècles suivant la Diaspora. Aujourd’hui, ce sont les haredim qui forment la faction ultra orthodoxe de la religion juive. Les hassidim sont une autre branche de l’orthodoxie judaïque.

Le Chabad Loubavitch

Sur le site Internet de l’Université de Calgary, dans la page du professeur associé en théologie, le Dr Eliezer Segal présente une foison d’informations au sujet du judaïsme ancien et moderne. Une des écoles modernes de la philosophie judaïque est le Chabad Loubavitch que le Dr Segal décrit comme étant un mouvement kabbalistique :

« Le nom de “Chabad” est l’acronyme hébraïque de l’expression “Chokmah”, “Binah” et “Da’at” ― Sagesse, Intelligence et Connaissance. Ces termes kabbalistiques sont au cœur de la théologie intellectuelle distinctive du mouvement […] Le nom de Loubavitch se réfère à une ville de la Lituanie ayant été le centre du mouvement pendant une période brève durant le dix-neuvième siècle […] L’hassidisme du Chabad a été une force majeure chez les Juifs de Russie et de Lituanie dès ses débuts…

« En 1940, le chef du mouvement, le rabbin Joseph Isaac Schneersohn, déménagea de Russie en Amérique. Dès les débuts, il exprima sa détermination à faire du mouvement loubavitch un mouvement religieux américain (par exemple, en abandonnant les longs frocs européens traditionnels en faveur de vêtements de style américain). »

Le Chabad Loubavitch est aujourd’hui un mouvement international dont le quartier général se situe à New York. Les Amis Américains du Chabad Loubavitch à Washington, DC, coordonnent les activités du Chabad sur la Colline du Capitole, les lobbies pour les causes du Chabad et dirigent les groupes d’étude et les programmes sociaux conçus pour les membres du Congrès. En 1991, le Chabad Loubavitch, en collaboration avec le Président Bush, a établi l’observance de la Journée de l’Éducation aux Etats-Unis « pour que le monde revienne aux valeurs morales et éthiques contenues dans les Sept Lois Noachiques ».

Droit public 102-14 (H. J. Res. 104) : 20 mars 1991

Journée de l’Éducation, Proclamation des Etats-Unis

Résolution commune visant à désigner le 26 mars 1991 Journée de l’Éducation aux Etats-Unis

« Attendu que le Congrès reconnaît la tradition historique des valeurs et des principes éthiques qui sont le fondement de la société civilisée et sur lesquels notre grande Nation fut érigée ;

« Attendu que ces valeurs et ces principes éthiques sont la base de la société depuis l’aube de la civilisation, alors qu’on les nommait les Sept Lois Noachiques ;

« Attendu que, sans ces valeurs et ces principes éthiques, l’édifice de la civilisation est en sérieux péril de retourner au chaos ;

« Attendu que la société est profondément préoccupée par le récent affaiblissement de ces principes, ce qui a provoqué des crises ayant assiégé et menacé le tissu de la société civilisée ;

« Attendu que la préoccupation justifiée occasionnée par ces crises ne doit pas permettre aux citoyens de la Nation de perdre de vue leur responsabilité de transmettre ces valeurs éthiques provenant de notre distingué passé à la génération future ;

« Attendu que le mouvement Loubavitch a encouragé et promu ces valeurs et ces principes éthiques partout dans le monde ;

« Attendu que le rabbin Menachem Mendel Schneerson, leader du mouvement Loubavitch, est universellement respecté et révéré et que son quatre-vingt-neuvième anniversaire tombe le 26 mars 1991 ;

« Attendu qu’en hommage à ce grand leader spirituel, le “rebbe”, sa quatre-vingt-dixième année sera considérée comme une année “d’éducation et de don”, l’année dans laquelle nous retournerons à l’éducation et à la charité pour ramener le monde vers les valeurs morales et éthiques contenues dans les Sept Lois Noachiques ; et

« Attendu que le tout sera reflété dans un manuscrit honorifique international signé par le Président des Etats-Unis et d’autres chefs d’état : qu’il soit maintenant

« Résolu par le Sénat et les Représentants de la Chambre des Etats-Unis d’Amérique en assemblée du Congrès, Que le 26 mars 1991, le début de la quatre-vingt-dixième année du rabbin Menachem Schneerson, leader du mouvement mondial Loubavitch, soit désigné “Journée de l’Éducation aux Etats-Unis”. Le Président est prié d’émettre une proclamation appelant le peuple des Etats-Unis à observer ce jour selon les activités et les cérémonies appropriées.

« Approuvé le 20 mars 1991. »

Enseignement kabbalistique

Les doctrines du Mouvement Loubavitch sont imprégnées de la kabbale, recueil à la source du mysticisme et du gnosticisme juifs. L’Encyclopédie des Religions déclare que l’interprétation hassidique loubavitch du système lurianique de la kabbale fait partie de ce qu’on enseigne dans les institutions juives internationales.

« La branche dominante de la Cabale dans les yeshivot cabalistiques modernes (académies juives traditionnelles) est le système lurianique. On l’étudie d’après l’interprétation offerte par Mosheh Hayyim Luzzatto, par Eliyyahu ben Shelomoh Aalman, par le Habad, mouvement loubavitch hassidique et par les cabalistes sépharades de l’Académie Beit El de Jérusalem. »[1]

Le système lurianique de la kabbale a été développé par le rabbin Luria (Ari). L’Encyclopédie des Religions dit du rabbin Luria qu’il fut le plus influent des théosophes kabbalistes : « Le succès de la pensée de Luria fut instantané : sa théosophie fut acceptée à l’unanimité […] et sa kabbale fut considérée comme supérieure au système cordovérien [la kabbale du rabbin Moshe Cordovero]. »[2]

Helena Petrovna Blavatsky, célèbre théosophe, fait remonter la kabbale jusqu’aux anciens mystères de Babylone et de l’Égypte : « C’est bien connu, la kabbale ne tient pas ses origines des Juifs qui en tirèrent l’idée des Chaldéens et des Égyptiens. »[3] Blavatsky déclare, dans son Theosophical Glossary : « Le kabbaliste est un étudiant de la “science secrète” […] Cette doctrine secrète est identique à celle des Chaldéens et elle comprend en même temps beaucoup de “magie” et de sagesse perses […] La kabbale découle directement de la Doctrine Secrète primitive de l’Orient ; au travers des Védas, des Upanisads, d’Orphée et Thalès, de Pythagore et des Égyptiens. Quelle qu’en soit la source, son substrat est en tout identique à ceux des autres systèmes, du Livre des Morts jusqu’aux derniers Gnostiques. »

Le Livre secret des gnostiques égyptiens affirme que le Livre de la caverne aux trésors doit contenir les enseignements secrets écrits par Adam qui, avant son enterrement en Perse, les transmit à Noé. Selon la tradition gnostique, le « christianisme naissant » s’entremêla avec le zoroastrisme et les commandements d’Adam à Noé furent préservés en Perse pour les générations futures.

[NOTE : Un simple calcul au sein de la généalogie d’Adam jusqu’au déluge nous dévoile une période de 1 656 ans que je n’ai jamais vue contestée. Genèse 7:6 nous dit ceci : « Or, Noé était âgé de six cents ans, quand le déluge eut lieu, et que les eaux vinrent sur la terre ». Noé est donc né 1 056 ans après la création d’Adam. Dans Genèse 5:5 nous lisons : « Tout le temps qu’Adam vécut, fut donc de neuf cent trente ans ; puis il mourut. » Adam est mort 126 ans avant la naissance de Noé. Il était alors impossible à Adam de transmettre le Livre de la caverne aux trésors à Noé avant son enterrement en Perse. Le Livre secret des gnostiques égyptiens affirme donc un mensonge. Pour ce qui est de la tradition gnostique, elle vaut alors ce qu’elle vaut…]

« L’œuvre principale dans laquelle […] toutes ces traditions se sont synchronisées est le Livre de la caverne aux trésors […] Il fait sortir toutes ces révélations de la bouche d’Adam en tant que premier d’une longue série de prophètes qui ont prédit de quelle manière les Mages devaient attendre l’annonce du Sauveur, près de cette caverne dans laquelle Adam devait lui-même être enterré et où les Trésors sont cachés et que les Mages devaient amener à Bethléem…

« Du Livre de la caverne aux trésors […] citons quelques lignes, censément prononcées par les Mages : Adam communiqua des révélations à son fils Seth […] il recommanda à son fils Seth de ne pas faillir dans la justice comme lui, Adam, l’avait fait. Seth accueillit les enseignements de son père d’un cœur pur et il lui fut donné d’inscrire cette sagesse dans un livre et de l’enseigner […] Et, grâce à lui, pour la première fois dans le monde, on vit un livre écrit au nom du Très-Haut. Seth légua le livre ainsi rédigé à ses descendants et ce livre fut transmis jusqu’à Noé […] qui amena avec lui dans l’Arche les livres de ces enseignements […] les mystères inscrits dans les livres de Seth […] Ces mystères et cette narration ont été transmis à nos pères […] qui nous les ont remis. »[4]

L’Encyclopédie du judaïsme situe les Lois de Noé dans le Talmud Bavli, c’est-à-dire, le Talmud babylonien.

[NOTE : Au sujet du Talmud babylonien (TB), la déclaration suivante est bien représentative du « savoir » juif : « Il y a deux éditions du Talmud : le Talmud de Jérusalem et le Talmud babylonien. Des deux, c’est le Talmud babylonien qui fait autorité dans le judaïsme orthodoxe qui le considère divinement inspiré […] La supériorité du Talmud babylonien est si grande que, lorsque les gens parlent aujourd’hui du Talmud, ils sous-entendent toujours le Talmud babylonien. L’autorité du Talmud babylonien est également plus grande que le Talmud de Jérusalem. En cas de doute, le premier est décisif. »][5]

Les Lois Noachiques ― d’après l’Encyclopédie du Judaïsme

(1)    Justice civile [le devoir d’établir des tribunaux] ;

(2)    Prohibition de blasphème [ce qui comprend le rapport de faux témoins] ;

(3)    Abandon de l’idolâtrie ;

(4)    Prohibition de l’inceste [incluant l’adultère et autres offenses sexuelles] ;

(5)    Prohibition du meurtre ;

(6)    Prohibition du vol ;

(7)    Loi défendant de manger de la chair [un membre] arrachée d’un animal vivant [i.e., la cruauté sous toutes ses formes] (TB, Sanh. 56A)

Le Talmud établit également la punition pour désobéissance : « Un élément additionnel de la plus grande sévérité veut que la violation de n’importe quelle des sept lois assujettisse les Noahides [6] à la peine capitale par décapitation (Sanh. 57A). »

La seconde Loi de Noé prohibant le blasphème interdit le culte fait à Jésus-Christ, ce dernier ayant été jadis accusé de ce même « crime » par le sanhédrin. Moïse Maimonide (rabbin Moshe ben Maimon ― 1138-1204), mieux connu sous le nom de Rambam, est reconnu universellement pour sa prééminence comme penseur et philosophe juif. Son influence est toujours aussi forte aujourd’hui. L’œuvre classique de Maimonide, la Mishnah Torah, s’ouvre par une section sur la théologie philosophique systématique, en grande partie produite de la science et de la métaphysique aristotélicienne (ou d’Aristote).

La Mishnah Torah de Maimonide, au chapitre 10 de la traduction anglaise, déclare ce qui suit à propos de Jésus-Christ :

« Il s’agit d’une mitzvah (devoir religieux), cependant, que d’éradiquer les traîtres juifs, les minnim et les apikorsim, et de les faire descendre dans l’abîme de la destruction, puisqu’ils causent des difficultés aux Juifs et éloignent le peuple de Dieu, comme l’a fait Jésus de Nazareth et ses disciples, ainsi que Tzadok, Baïthos et leurs disciples. Puisse le nom du mécréant pourrir. »[7]

La Mishnah est le premier Talmud, ou l’ancêtre du Talmud. À la Mishnah, les rabbins ajoutèrent plus tard la Gemara (commentaires rabbiniques). Depuis, ils composent le Talmud. Les érudits clament que le Talmud est en partie une collection de traditions orales données à Moïse et qui n’avaient pas encore été mises par écrits du temps de Jésus. Cependant, Christ condamna les traditions de la Mishnah (premier Talmud) ainsi que les Scribes et les Pharisiens qui les enseignaient parce que le Talmud annule l’enseignement des Écritures. L’avertissement de Jésus-Christ concernant les traditions des hommes rendant nulle et non avenue la Parole de Dieu (Marc 7:1-13) fait directement référence à la Mishnah.

En outre, les commandements que nous trouvons dans Genèse 9 et Actes 15 ne sont pas les Sept Lois Noachiques des kabbalistes loubavitch et le contexte dans lequel apparaissent ces commandements n’a aucune corrélation avec l’agenda radical des mouvements promouvant les dites Lois Noachiques. Les informations que nous publions en ligne à propos des mouvements kabbalistiques mettent en lumière le véritable judaïsme orthodoxe en tant que composante principale de la future religion de la Bête et du Faux Prophète. Mystère Babylone d’Apocalypse 17 consistera en un vaste réseau de la Religion à Mystères couvrant le monde et que plusieurs individus cherchent à n’identifier qu’avec un christianisme apostat moderne afin de couvrir leurs propres péchés.

Les églises chrétiennes ont été infiltrées par les judaïsants modernes qui veulent pousser les croyants à s’engager dans les diverses obligations de leur système particulier de légalisme outrancier. Pour ceux qui allaient être Ses disciples, cependant, Jésus-Christ a énoncé les deux plus grands commandements qui comprennent toute la Loi et les Prophètes : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée … Et le second semblable à celui-là, est : tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Matthieu 22:37, 39).

Les Lois Noachiques : chemin du Gentil vertueux ?

Parmi ceux qui mettent les Lois de Noé de l’avant, le B’nai Noach définit le terme « Noahide » comme étant un Gentil :

« Une bat Noach (fille de Noé), ou un b’nai Noach (fils/enfant de Noé) est un non-Juif (Noahide) qui suit les lois juives lui ayant été spécialement données par Dieu. »

Le Chabad Loubavitch, le B’nai Noach et même quelques organisations messianiques identifient les Lois Noachiques au commandement donné à Noé dans Genèse 9 et/ou au Concile de Jérusalem dans Actes 15. Toutefois, aucun de ces passages ne contient la moindre trace de ces 7 Lois en tant que code universel ; de même, les desseins de Dieu, lorsqu’Il parla à Noé, ou lors du Concile de Jérusalem, n’ont qu’un lien fort lointain avec l’agenda politique du Mouvement Loubavitch.

Le Chabad Loubavitch in Cyberspace déclare plus loin que Dieu a donné les Sept Lois Noachiques sur le Mont Sinaï avec l’intention que les enfants d’Israël les conservent et les enseignent aux Gentils.

« […] les Sept Lois Noachiques furent données sur le Mont Sinaï à la même époque où la Torah fut donnée au peuple juif […] Par le don de la Torah, le Dieu d’Israël choisit les enfants d’Abraham, Isaac et Jacob en tant que Son Peuple Élu, lui commandant d’accomplir les 613 préceptes de la Torah. Il ordonna aussi aux justes des autres nations du monde de garder les Sept Commandements des Enfants de Noé et Il ordonna à Moïse et à son peuple de le leur enseigner.

« Pourquoi les Gentils doivent-ils se laisser enseigner par les Juifs ?

« Les Écritures prédisent que les Gentils iront vers les Juifs et leur demanderont de les enseigner. Il y a de nombreuses choses dans les Écritures hébraïques que l’on ne peut comprendre sans apprendre leur contexte juif. »

Le B’nai Noach cite Zacharie 8:22-23 et d’autres rapports scripturaires se référant à la période messianique où les nations gentilles se rendront à Jérusalem. Toutefois, lorsque compris dans leur contexte propre grâce à la révélation du Nouveau Testament, ces passages montrent qu’ils appartiennent au règne millénaire de Jésus-Christ sur terre, après Sa seconde venue.

« Ainsi plusieurs peuples, et de puissantes nations viendront rechercher l’Eternel des armées à Jérusalem, et y supplier l’Eternel. 23Ainsi a dit l’Eternel des armées : Il arrivera en ces jours-là que dix hommes de toutes les langues des nations empoigneront et tiendront ferme le pan de la robe d’un Juif, en disant : Nous irons avec vous ; car nous avons entendu que Dieu est avec vous. » (Zacharie 8:22-23).

« Or il arrivera aux derniers jours que la montagne de la maison de l’Eternel sera affermie au sommet des montagnes, et qu’elle sera élevée par-dessus les coteaux, et toutes les nations y aborderont. 3Et plusieurs peuples iront, et diront : venez, et montons à la montagne de l’Eternel, à la maison du Dieu de Jacob ; et il nous instruira de ses voies, et nous marcherons dans ses sentiers ; car la Loi sortira de Sion, et la parole de l’Eternel sortira de Jérusalem. » (Ésaïe 2:2-3).

« Lève-toi, sois illuminée ; car ta lumière est venue, et la gloire de l’Eternel s’est levée sur toi. 2Car voici, les ténèbres couvriront la terre, et l’obscurité couvrira les peuples ; mais l’Eternel se lèvera sur toi, et sa gloire paraîtra sur toi. 3Et les nations marcheront à ta lumière, et les Rois à la splendeur qui se lèvera sur toi. 4Elève tes yeux à l’environ, et regarde ; tous ceux-ci se sont assemblés, ils sont venus vers toi ; tes fils viendront de loin, et tes filles seront nourries par des nourriciers, étant portées sur les côtés. 5Alors tu verras, et tu seras éclairée, et ton coeur s’étonnera, et s’épanouira de joie, quand l’abondance de la mer se sera tournée vers toi, et que la puissance des nations sera venue chez toi. » (Ésaïe 60:1-5).

Les prophéties loubavitchs attendent qu’un messie surgisse d’au milieu de leur propre leadership :

« Les premiers leaders de la secte prophétisèrent que seuls sept rabbins les dirigeraient et qu’avant la mort du septième, le Messie viendrait […] Le principal candidat des Loubavitchers pour devenir le Messie, le rabbin Schneerson, est décédé en juin 1994. La puissante secte orthodoxe juive fut prise dans un dilemme, puisque l’on avait déclaré que le Messie apparaîtrait à Jérusalem avant la mort de Schneerson. Pendant que quelques Loubavitchers attendant encore actuellement que Schneerson ressuscite bientôt afin de prouver qu’il est le Messie, la plupart des autres cherchent ailleurs leur libérateur attendu. »

Dans le site du B’nai Noach, Lumière aux nations, on ne croit pas que Jésus ait rempli les critères requis du Messie. Encore là, aucune référence aux Écritures n’est fournie concernant la mission du messie anticipé :

« Selon les prophètes de la Bible, on retrouve parmi les missions les plus fondamentales du messie :

  • faire en sorte que le monde entier retourne vers Dieu et Ses enseignements ;
  • restaurer la dynastie royale des descendants de David ;
  • superviser la reconstruction de Jérusalem, y compris son Temple, dans l’éventualité qu’il n’ait pas déjà été reconstruit ;
  • rassembler le peuple juif de par toutes les parties du monde et le ramener chez lui, en Terre d’Israël ;
  • rétablir le Sanhédrin ;
  • restaurer le système sacrificiel ;
  • restaurer l’année sabbatique et le jubilée.

Le site de The Inner Dimension illustre des tableaux démontrant la correspondance entre les Lois Noachiques et les Sephirot, c’est-à-dire, le chemin initiatique enseigné par la Kabbale, livre du mysticisme juif. En d’autres termes, par l’observance des Lois de Noé, le Gentil vertueux accèderait au chemin initiatique menant à la perfection.

« Chaque âme humaine possède dix (10) sefirot ou pouvoirs spirituels. Les trois premiers sont intellectuels, alors que les sept autres ont rapport aux émotions […] les sept commandements de Noé correspondent aux sept pouvoirs émotifs de l’âme. Ceux-ci, en retour, correspondent aux sept parties majeures du corps […] ces sept commandements sont arrangés dans la structure sefirotique d’une manière familière aux étudiants de la Kabbale… »

Nous tenons à vous faire remarquer que l’administration des Lois Noachiques sera tenue par un sanhédrin restauré, corps dirigeant des Juifs qui avait jadis supposé Jésus-Christ coupable de blasphème sous les accusations de deux faux témoins. Dans la section de la Cour de Justice des Lois Noachiques, il est stipulé : « Une personne peut être déclarée coupable [sic] dans une cour noahide sur l’accusation d’un seul témoin, mais seulement si le dit témoin est reconnu comme une personne vertueux. »

Les Lois Noachiques sont définies comme Le chemin du Gentil vertueux. Mais qui sont ces Gentils vertueux ? Le Psaume 14 déclare sentencieusement qu’ils n’existent PAS !

« Ils se sont corrompus, ils se sont rendus abominables en leurs actions ; il n’y a personne qui fasse le bien. 2L’Eternel a regardé des cieux sur les fils des hommes, pour voir s’il y en a quelqu’un qui soit intelligent, et qui cherche Dieu. 3Ils se sont tous égarés, ils se sont tous ensemble rendus odieux, il n’y a personne qui fasse le bien, non pas même un seul (Psaume 14 : 1-3).

Cela vaut pour les Juifs comme pour les Gentils ! Paul a répété la même chose dans Romains 3:9-18 : « Et quoi ? Sommes-nous donc plus excellents ? Nullement ; car nous avons déjà fait voir que tous, Juifs et Grecs, sont assujettis au péché, 10Selon qu’il est écrit : Il n’y a point de juste, non pas même un seul. 11Il n’y a personne qui ait de l’intelligence ; il n’y en a point qui cherche Dieu.12Tous se sont égarés, et se sont tous ensemble corrompus ; il n’y en a point qui fasse le bien, non pas même un seul. 13Leur gosier est un sépulcre ouvert ; ils se sont servis de leurs langues pour tromper ; il y a un venin d’aspic sous leurs lèvres. 14Leur bouche est pleine de malédiction et d’amertume. 15Ils ont les pieds légers pour répandre le sang. 16La désolation et la ruine sont dans leurs voies. 17Ils n’ont point connu le chemin de la paix. 18La crainte de Dieu n’est point devant leurs yeux. »

Parce que les Juifs se considéraient justes, le Seigneur Jésus-Christ a dit : « …je ne suis point venu appeler à la repentance les justes, mais les pécheurs » (Marc 2:17). Et à ceux qui luttaient pour alléger leur fardeau de péchés par le moyen de l’obéissance à la Loi, Il déploya Son invitation à venir à Lui pour se libérer du joug de leurs péchés :

« Venez à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous soulagerai. 29Chargez mon joug sur vous, et apprenez de moi parce que je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez le repos de vos âmes. 30Car mon joug est aisé, et mon fardeau est léger (Matthieu 11:28-30).

La fausse doctrine préconisant qu’il faille mériter la justice par l’observance des Lois Noachiques est un affront direct à la grâce de Dieu qui impute la justice de Christ aux hommes pécheurs sur l’unique base de la foi. Éphésiens 2:1-10 décrit le salut véritable par lequel Dieu unit le croyant à Jésus-Christ et qui lui permet de vaincre la puissance du péché. « Et lorsque vous étiez morts en vos fautes et en vos péchés, 2Dans lesquels vous avez marché autrefois, suivant le train de ce monde, selon le Prince de la puissance de l’air, qui est l’esprit qui agit maintenant avec efficace dans les enfants rebelles à Dieu. 3Entre lesquels aussi nous avons tous conversé autrefois dans les convoitises de notre chair, accomplissant les désirs de la chair et de nos pensées ; et nous étions de notre nature des enfants de colère, comme les autres. 4(Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, par sa grande charité de laquelle il nous a aimés ; ) 5Lors, dis-je, que nous étions morts en nos fautes, il nous a vivifiés ensemble avec Christ, par la grâce duquel vous êtes sauvés. 6Et il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Jésus-Christ ; 7Afin qu’il montrât dans les siècles à venir les immenses richesses de sa grâce par sa bonté envers nous par Jésus-Christ. 8Car vous êtes sauvés par la grâce, par la foi ; et cela ne vient point de vous, c’est le don de Dieu. 9Non point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie. 10Car nous sommes son ouvrage, étant créés en Jésus-Christ pour les bonnes oeuvres, que Dieu a préparées afin que nous marchions en elles » (Éphésiens 2:1-10).

Voici comment Matthew Henry illustre le merveilleux salut que Dieu a offert aux pécheurs ― Juifs comme Gentils :

« Notre Seigneur Jésus est notre Rédempteur, notre Rédempteur éternel ; Il jette un regard de compassion sur l’état déplorable de l’humanité déchue […] à un coût très élevé, Il a racheté pour nous l’héritage céleste qui, à cause de nos péchés, était confisqué aux mains de la justice divine, et que nous n’aurions jamais été en mesure de racheter. Il S’acheta un peuple particulier qu’Il épousera, même s’il s’agit d’étrangers et d’inconnus […]

« Bien qu’Il ait été riche, Il S’est pourtant fait pauvre pour nous, mais Il a été abondamment récompensé par Son Père qui, parce qu’Il S’est humilié, L’a exalté au plus haut niveau et Lui a donné un nom plus grand que tous les noms. À cette union, Christ invite le pécheur périssant. Cette relation avec le pauvre croyant méprisé, Il la déclare et la glorifie. Acceptons donc avec joie Son salut, cherchant en Lui notre bonheur et nous vouant à Son service. »

L’aube de la civilisation

Si le Code de Loi Universel de Noé est contraire à la Parole de Dieu, quelle en est donc la source ?

Les deux premières clauses de la Résolution adoptée le 26 mars 1991 sous l’appellation de Journée de l’Éducation aux Etats-Unis déclarent que les USA ont été fondés sur les « Sept Lois Noachiques » ayant servi de fondement de la société dès l’aube de la civilisation.

« Attendu que le Congrès reconnaît la tradition historique des valeurs et des principes éthiques qui sont le fondement de la société civilisée et sur lesquels notre grande Nation fut érigée ;

« Attendu que ces valeurs et ces principes éthiques sont la base de la société depuis l’aube de la civilisation, alors qu’on les nommait les Sept Lois Noachiques ;

Dans le cyberespace, le Chabad Loubavitch présente une Histoire des Lois Noachiques entièrement fabriquée et où on prétend que ces Lois proviennent en droite ligne d’Adam qui les a transmises à Noé et qui furent ensuite données à Moïse ; et l’on cite le Talmud et un « sage » juif, un dénommé Rashi, comme source d’information de ce mythe. Vous noterez dans le passage suivant du Chabad Loubavitch une extrapolation talmudique des Écritures en ce qui regarde le sabbat ― pratique courante des Pharisiens que ne manqua pas de souligner notre Seigneur à leur endroit.

« Lorsque Dieu ordonna à Adam : “Puis l’Éternel Dieu commanda à l’homme, en disant : Tu mangeras librement de tout arbre du jardin. 17Mais quant à l’arbre de la science du bien et du mal, tu n’en mangeras point ; car dès le jour où tu en mangeras, tu mourras de mort” (Genèse 2:16-17). Ce simple commandement renferme la source des Sept Commandements de Noé. En outre, Adam fut chargé par Dieu de la responsabilité d’enseigner les dites lois aux générations futures […]

« Il est de principe d’analyse biblique que, lorsqu’un verset déclare “Et l’Éternel parla à Moïse, disant…”, cela signifie que Dieu enseigna quelque chose à Moïse et qu’Il S’attendait à ce que celui-ci l’enseigne au peuple juif, ou, dans le cas des Sept Commandements des Enfants de Noé, à toute l’humanité. Et ainsi, Adam enseigna à ses enfants les Sept Lois Universelles […]

« La preuve évidente que les descendants d’Adam connaissaient ces lois et que le Juge et Père divin S’attendait à ce qu’ils y obéissent se voit en ce que, quelques 1 557 ans plus tard, Il suscita le Grand Déluge pour punir l’échec de l’humanité en regard de l’observance aux commandements. “Dieu donc regarda la terre, et voici elle était corrompue ; car toute chair avait corrompu sa voie sur la terre” (Genèse 6:12).

« C’est ainsi qu’avec un monde nouveau et un nouveau départ dans le but de l’ériger dans la sainteté, Dieu réaffirma les sept commandements originaux qu’Il avait enseignés à Adam. Dieu bénit Noé, ses fils et leurs épouses, et Il leur promit qu’Il ne détruirait plus jamais le monde comme Il l’avait fait, scellant Sa promesse pour toujours en passant une alliance avec Noé en tant que père de l’humanité. L’arc-en-ciel, avec ses sept couleurs reflète la beauté et la divinité des Sept Commandements des Enfants de Noé […]

« Selon une certaine opinion, le Talmud déclare que le fruit de l’arbre de la connaissance était le raisin. Le mal qu’Adam avait fait était d’avoir bu du vin d’une manière profane. Dieu avait l’intention qu’Adam attende au sabbat qui devait arriver quelques heures plus tard, et alors le fruit de l’arbre, le raisin, aurait été employé à sanctifier le sabbat et porter témoignage du fait que Dieu avait créé le monde en six jours et S’était reposé le septième. On argumente que Noé savait la profonde signification de la transgression d’Adam et qu’en plantant une vigne et en utilisant le vin pour un but saint, il pouvait achever la rectification complète du péché. Mais Noé échoua. Il s’intoxiqua et fut découvert, nu, par son plus jeune fils, Cham, qui lui fit honte en appelant les deux autres fils de Noé, Sem et Japhet, pour qu’ils voient leur père nu et ivre.

« À propos de ce verset (Genèse 9:22), Rashi observe que Cham a, soit castré son père, soit qu’il a eu des relations homosexuelles avec lui, ou encore les deux. Sem et Japhet recouvrirent leur père respectueusement avec un vêtement, mais le dommage était fait. Noé se réveilla et maudit Cham et ses descendants, et la Présence divine regarda avec pitié, maintenant du haut du cinquième ciel.

[NOTE : Même ce passage est mal interprété par le rabbin Rashi. Voici ce que nous lisons  dans Genèse 9:20 « Or, Noé commença à cultiver la terre et planta de la vigne. 21Et il but du vin, et s’enivra, et se découvrit au milieu de sa tente. 22Et Cham, père de Canaan, ayant vu la nudité de son père, le rapporta dehors à ses deux frères. 23Mais Sem et Japhet prirent le manteau, le mirent tous deux sur leurs épaules, et marchant en arrière, ils couvrirent la nudité de leur père ; et comme leurs visages étaient tournés, ils ne virent point la nudité de leur père. 24Et Noé, réveillé de son vin, apprit ce que son fils cadet lui avait fait. 25Et il dit : Maudit soit Canaan ! il sera serviteur des serviteurs de ses frères. [Noé a maudit le fils de Cham et non Cham lui-même. C’est Canaan qui a déshonoré Noé.] 26Puis il dit : Béni soit l’Éternel, Dieu de Sem, et que Canaan soit leur serviteur ! 27Que Dieu étende Japhet et qu’il habite dans les tentes de Sem ; et que Canaan soit leur serviteur » ! Terminons l’extrait de l’article Histoire des Lois Noachiques.]

« Les Sept Commandements des Enfants de Noé demeurèrent, comme avant le Déluge, ignorés de tous, sauf de quelques-uns, en particulier Sem et son petit-fils Héber qui établit des Maisons d’études dans le but de comprendre et d’accomplir les Lois Noachiques. »

Il est inutile, pensons-nous, de faire remarquer au lecteur véritablement chrétien le caractère mensonger de ces propos talmudiques. L’évidence parle par elle-même. On voit à l’œuvre ici la manière très cavalière que les « sages » ont toujours entrepris d’interpréter les Écritures selon leur convenance, en faisant dire à Dieu ce que Dieu n’a point dit.

La Maison de l’esclavage

Sous couvert d’un judaïsme prétendument fondé sur la Torah (la Loi de Moïse ― le Pentateuque), les kabbalistes ramènent les Juifs et les Gentils en Égypte, l’ancienne maison de l’esclavage ― un fait confirmé par la théosophiste H. P. Blavatsky qui retrace l’origine de la kabbale aux religions à mystères de Babylone et de l’Égypte : « C’est bien connu, la kabbale ne tient pas ses origines des Juifs qui en tirèrent l’idée des Chaldéens et des Égyptiens. »[8]

Le Livre secret des gnostiques égyptiens présente un récit concernant Adam et Noé qui ressemble à s’y méprendre à celui du Chabad Loubavitch. L’auteure Jeanne Doresse a révélé l’existence du Livre de la caverne aux trésors sacré qui fusionne les traditions du « christianisme naissant » avec les mythes iraniens et juifs (Zoroastre), y incluant la « sagesse » ou les « mystères » qui auraient censément été transmis d’Adam à Seth, puis à Noé.

« Du Livre de la caverne aux trésors […] citons quelques lignes, censément prononcées par les Mages : Adam communiqua des révélations à son fils Seth […] il recommanda à son fils Seth de ne pas faillir dans la justice comme lui, Adam, l’avait fait. Seth accueillit les enseignements de son père d’un cœur pur et il lui fut donné d’inscrire cette sagesse dans un livre et de l’enseigner […] Et, grâce à lui, pour la première fois dans le monde, on vit un livre écrit au nom du Très-Haut. Seth légua le livre ainsi rédigé à ses descendants et ce livre fut transmis jusqu’à Noé […] qui amena avec lui dans l’Arche les livres de ces enseignements […] les mystères inscrits dans les livres de Seth […] Ces mystères et cette narration ont été transmis à nos pères […] qui nous les ont remis. »[9]

Les Francs-maçons : les vrais Noahides

Dans L’histoire de la franc-maçonnerie, le grand adepte et prince de la maçonnerie, Albert Mackey, raconte la suite des récits égypto-kabbalisitiques concernant Noé :

« Après que Noé fut sorti de l’Arche, l’on dit qu’il aurait promulgué sept préceptes en vue du gouvernement de la nouvelle race d’hommes dont il serait l’ancêtre […] (1) Accomplir la justice ; (2) adorer Dieu ; (3) s’abstenir de l’idolâtrie ; (4) préserver la chasteté ; (5) ne pas commettre de meurtre ; (6) ne pas voler ; (7) ne pas manger de sang. »[10]

Plus loin, Mackey prétend que Noé serait à la source d’une religion à mystères connue en tant que « culte arkite » [ou arkien] :

« L’influence de Noé sur la doctrine maçonnique se retrouve dans la croyance quasi universelle des hommes aux événements du déluge et l’établissement subséquent, au sein de nombreuses nations, d’un système religieux que les ethnologues connaissent sous le nom de “Culte Arkien” […] D’où est venu ce système que les érudits modernes nomment “culte arkien” et dans lequel se trouvent les rites et les mystères ayant éventuellement été communiqués aux autres religions anciennes ? Il y a toujours eu une certaine allusion aux événements du déluge de Noé ― à l’Arche comme étant la MATRICE DE L’HUMANITÉ, aux huit personnes sauvées en son sein comme étant l’Ogdoad ou le nombre sacré ― et à la rénovation du monde, comme symbole du passage de la mort à la vie éternelle. »[11]

En ce qui regarde le Culte Arkien, le rapport de Watch Unto Prayer, A Sacred Assembly, explique la doctrine kabbalistique blasphématoire disant que le Saint des Saints à l’intérieur du Temple de Jérusalem était la « matrice de la nature » (Hat-hor) ou la déesse Isis. C’est de cette interprétation kabbalistique des Écritures que la Franc-maçonnerie soutire son rite initiatique du troisième degré dans lequel le Maître Maçon est baptisé en la mort d’Osiris et ressuscité à l’immortalité.

Le prince adepte Albert Mackey écrit que les Anciennes Charges exigent des Maçons qu’ils obéissent aux préceptes de Noé en tant que « Loi Morale », c’est-à-dire, « cette religion sur laquelle tous les hommes tombent d’accord. »

« […] Une révision des Anciennes Charges […] contient ce passage : “Un maçon est obligé, de par sa tenure, d’obéir à la Loi Morale.” Dans l’édition de 1738, le Dr Anderson a, sans en avoir l’autorité, complété la phrase en ajoutant les mots : “en tant que vrai Noahide” […] Les seules lois religieuses qu’on oblige un franc-maçon à obéir sont celles contenues dans le code qu’on a attribué à Noé. Ce sentiment est encore exprimé vers la fin des “Anciennes Charges” où l’on dit que le maçon n’est obligé qu’envers “la religion sur laquelle tous les hommes tombent d’accord”, ce qui exclut dès lors l’athéisme et exige l’observance de ces lois toutes simples et cette moralité telles qu’imposées par les préceptes de Noé. »[12]

Le site Internet de History of English Freemasonry définit les Anciennes Charges de la Franc-maçonnerie comme les « devoirs » moraux du maçon : « Ce sont des rouleaux de parchemin atteignant jusqu’à neuf pieds de long ou des feuilles de papier assemblées en cahiers contenant une histoire légendaire du Commerce et des Charges du maçon et récitant les devoirs de celui-ci envers son Dieu, son maître, sa profession et ses compagnons. »

Le Chabad Loubavitch explique que les enfants de Noé sont les Gentils :

« Relativement aux commandements de Dieu, l’humanité entière est divisée en deux classifications générales ― les Enfants d’Israël et les Enfants de Noé. Les Enfants d’Israël sont les Juifs, les descendants du Patriarche Jacob. Ils ont ordre d’accomplir les 613 commandements de la Torah. Les Enfants de Noé sont les Gentils, compris dans les soixante-dix nations du monde. Ils sont obligés envers les Sept Lois Universelles, aussi connues comme les Sept Lois des Enfants de Noé ou Sept Lois Noachiques. »

D’après la doctrine maçonnique, un Noahide fait partie de la moyenne des Gentils, alors qu’un « vrai Noahide » serait un « Gentil vertueux » (c’est-à-dire, un Maçon) qui poursuit l’étude des Sept Lois et les garde, atteignant de ce fait un degré avancé de spiritualité.

« Quand un Enfant de Noé s’engage dans l’étude des Sept Lois Universelles, il est capable d’atteindre un niveau de spiritualité plus élevé que le Grand Prêtre des Juifs qui possède seul la sanctification pour entrer dans le Saint des Saints à l’intérieur du Temple de Jérusalem. »

Albert Mackey soutient la nature obligatoire des Lois de Noé pour le salut : « Ces sept obligations […] le sont pour tous les hommes, vu que tous les hommes sont descendants de Noé, et les Rabbins soutiennent que celui qui les observe, même s’il n’est pas Israélite, aura sa part dans la vie future, et il est du devoir de chaque Juif d’imposer leur pleine observance partout où il en a le pouvoir. »[13]

Mise à jour concernant les Lois Noachiques

« Les Noahides et le rabbin en chef de Rome, Riccardo Di Segni.

« À Rome, le 17 janvier 2002, Dans l’amphithéâtre du Principal Séminaire Pontifical Romain, une réunion fut organisée par le Diocèse de Rome, faisant partie de la Journée de Dialogue Judéo-chrétien.  Du côté catholique, étaient présents le cardinal Jorge Maria Mejia et monseigneur Rino Fisichella, et, du côté juif, le rabbin Riccardo Di Segni qui remplaçait le rabbin Elio Toaff en tant que Rabbin en chef de Rome […]

« Le rabbin expliqua les sept préceptes que tous les Noahides doivent respecter :

« Ces règles sont : l’interdiction de tout culte rendu en dehors du monothéisme ; l’interdiction du blasphème ; l’obligation de former des tribunaux ; l’interdiction d’homicide, de vol, d’adultère et d’inceste ; et l’interdiction de consommer de la nourriture arrachée d’animaux vivants.

« […] Le rabbin fixa entièrement son attention sur le premier précepte, celui concernant le monothéisme : “En ce qui a trait au culte monothéiste, cela ne soulève apparemment aucun doute quant aux religions majeures.” Le judaïsme, le christianisme et l’islam ne sont-ils pas définis, dans le langage post-conciliaire nous étant devenu aujourd’hui familier, comme les “trois religions monothéistes majeures” ? En fait, Di Segni ne voit aucune difficulté à définir les musulmans comme des monothéistes stricts et même circoncis. Mais quant aux chrétiens, il y a des doutes […]

« Les chrétiens : monothéistes ou idolâtres ?

« C’est là où Di Segni ― auteur de la republication de Toledoths Jehsu, sous le titre nouveau de Il Vangelo del Ghetto [L’Évangile du Ghetto], alors que le Toledoths Jehsu est un recueil de légendes juives des plus enflammées concernant Jésus ― parle sans ambages aux prélats qui l’écoutent :

« “Au point où nous en sommes, il est nécessaire d’apporter une clarification concernant la théologie juive qui, sur le sujet du monothéisme et sur la manière dont il est vécu par le christianisme, soulève un débat qui s’avère avant tout un dilemme. Le point en question est de savoir si l’établissement de la divinité de Jésus peut être compatible avec le concept monothéiste pour un non-Juif (parce qu’il ne l’est absolument pas pour un Juif).”

« En d’autres termes : le Juif qui deviendrait chrétien, croyant ainsi en la divinité de Jésus, cesserait d’être monothéiste pour devenir idolâtre. Peut-on dire la même chose d’un non-Juif ? Est-ce que croire en la divinité de Jésus est un péché d’idolâtrie, une violation du premier précepte de la Loi de Noé ? Le rabbin Di Segni recommande ceci :

« “Comme on peut s’y attendre au sein de la théologie juive, la réponse à cette question ne fait pas l’unanimité : certains la nient fermement alors que d’autres y placent certaines conditions. Selon l’opinion littérale, il en découle que le chrétien ne serait pas sur le chemin du Salut puisqu’il est coupable d’idolâtrie” […]

[NOTE : La philosophie est fondée sur la capacité d’utiliser la logique pour prouver une idée ou un argument. Si l’idée est fausse, le philosophe utilise son intellect pour la faire passer et, s’il réussit, il devient vainqueur. C’est l’astuce que l’on voit utilisée dans cet argument. Subséquemment, une telle philosophie peut apporter la conclusion qu’on veut bien lui donner. Pouvez-vous maintenant percevoir pourquoi le concept de la trinité a été inséré dans le christianisme par l’Église catholique, église elle-même créée par les Juifs pour l’insérer à la tête du « christianisme » ? Bibliquement indéfendable, parce qu’il s’agit d’une fausse doctrine, la trinité est le meilleur prétexte pour les Juifs de « convertir » les chrétiens aux Lois Noachiques en faisant croire que le judaïsme est la tête de pont du salut ! Le plan est machiavélique ! La Parole de Dieu EST monothéiste, mais la vaste majorité des églises dites « chrétiennes » ont adopté une doctrine idolâtre en provenance directe des Mystères de Babylone. Cela donne le prétexte idéal aux judaïsants pour tenter de détourner les chrétiens du christianisme, faisant croire que les Évangiles sont une idolâtrie. Chers lecteurs, la Bible dit qu’il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, Sa Parole et Son Esprit ne formant qu’une seule et même Personne divine. Jésus est Son image physique, venue sur terre pour que les hommes puissent voir Dieu. Son Esprit est la puissance par laquelle Il agit. Ce concept est fort simple. Et il est biblique !]

« Di Segni conclut : “si l’on doit appliquer le système de Lois Noachiques de manière littérale, elle [la peine de mort] devrait s’appliquer à tous pour que les Noahides puissent l’observer. En outre, la peine de mort s’appliquerait à tout ce qui traite de l’interdiction du culte aux dieux étrangers”, en regard du monothéisme. »

Source : « Les Noahides et le Rabbin en chef de Rome, Riccardo Di Segni », père Francesco Ricossa, Soladitium, édition française, No. 53, juillet 2002, originalement traduit en anglais par Suzanne M. Rini, Trans Et Alia, Vol. 3, No. 3, septembre 2002, retraduit en français à partir de ce texte anglais par l’auteur.

Le Sanhédrin lancé à Tibériade

Arutz Sheva Israel National News.com

14 octobre 2004

« Une cérémonie exceptionnelle ― sans doute la deuxième du genre depuis 1 600 ans ― a eu lieu à Tibériade aujourd’hui : le lancement d’un sanhédrin, plus haut tribunal judiciaire juif dans le pays d’Israël.

« Le Sanhédrin, assemblée religieuse qui se réunissait dans une des chambres du Saint Temple à Jérusalem, comprenait 71 sages et existait pendant la période tannaïtique, de quelques siècles avant l’ère chrétienne jusqu’à environ l’an 425 apr. J.-C.. Les détails de la cérémonie d’aujourd’hui sont encore incomplets, mais les organisateurs ont annoncé leur intention de réunir 71 rabbins qui ont reçu une ordination rabbinique spéciale telle que spécifiée par Maimonide […]

« Le rabbin Yisraël Ariel, qui dirige l’Institut du Temple à Jérusalem, est un des rabbins participants. Il a confié à Arutz-7 aujourd’hui : “Ce n’est qu’une question de temps avant que nous sachions s’il s’agit du Sanhédrin réel que nous attendons ― comme de l’établissement de l’État, nous nous en réjouissons, mais nous attendons quelque chose d’encore plus idéal. Il s’agit d’un processus. La cérémonie d’aujourd’hui est la continuation du renouveau du processus d’Ordination en Israël que nous avons souligné il y a quelques mois. Nos sages talmudiques font la description des dix étapes de l’exil du Sanhédrin de Jérusalem vers d’autres endroits jusqu’à ce jour-ci où il se termine à Tibériade ― et c’est l’endroit où il avait été prédit que le Sanhédrin serait renouvelé et, d’ici, serait restitué à Jérusalem.”

« Le rabbin Ariel a dit que les rabbins présents incluaient un large éventail de tout le spectre : “Des haredis, des sionistes religieux, des sépharades, des ashkénazes, des hassidiques et bien d’autres ― comme le rabbin Yoël Schwartz, le rabbin Adin Shteinzaltz et de nombreux autres […] Nous ne pouvons espérer un grand consensus ; ce n’est pas de cette façon que ça fonctionne ici. Mais parfois, le processus marche ainsi, du bas jusqu’en haut.” »

Un grand Sanhédrin est donc mis en place. S’agit-il du Grand Sanhédrin d’où sortira le Moshiach, ce faux messie antichrist qui se présentera comme le sauveur d’un monde que les Juifs ont grandement contribué à mettre par terre et s’apprêtent à faire glisser dans le chaos le plus total de manière à ce que tous, petits et grands, veuillent adhérer aux soi-disant Sept Lois Noachiques sous la férule du judaïsme, mouture  moderne de la Religion à Mystères de Babylone ?

En saisissant les rênes du pouvoir gouvernemental dans la plupart des pays du monde, les nouveaux leaders noahides maçonniques vont se grouiller le derrière pour implanter rapidement tout un agenda de réformes. Un support total ; va être accordé aux forces armées israéliennes pour s’emparer de tout le territoire palestinien désiré par les sionistes depuis plus d’un siècle. Toute l’assistance nécessaire des Noahides leur sera offerte. Les tribunaux juifs vont se voir donner pleine juridiction sur les citoyens juifs dans chaque pays et ceux-ci ne seront plus soumis aux autorités judiciaires gentilles.

« Les juges et les tribunaux noahides de jadis vont remplacer le système judiciaire actuel. Le code judiciaire sera radicalement réécrit pour se conformer à la halacha [loi juive]. Ainsi, la Loi et l’Ordre seront pleinement restaurés par l’établissement de mesures de sécurité intérieure, tout cela en accord avec la Torah. » [Comité pour la Victoire d’Israël.]

Conclusion

Lorsque les autorités religieuses ou autres vont commencer à diffuser l’argumentation visant à déplacer Jésus-Christ d’à la droite de Son Père, à « prouver » que Jésus n’était pas le Messie, mais que des Juifs sortira bientôt un messie que l’on appellera Moshiach, serez-vous tenté de vous laisser gagner par ces belles paroles ?

Vous savez, le processus est entamé depuis un certain temps et s’accélère sans cesse. Avec des productions cinématographiques comme Da Vinci Code, on est en train de promouvoir un Jésus-Christ qui n’est pas mort sur la croix, qui a épousé Marie-Madeleine et qui s’est installé en Europe pour y élever une descendance. Pensez-vous que les Sionistes vont s’arrêter là ?

Comprenez bien que le but visé par les Juifs sionistes, qu’ils soient athées ou judaïques orthodoxes, est de détruire le christianisme, afin d’éliminer les vrais chrétiens, car les premiers croient que ces derniers constituent une menace pour eux. En vérité, ils sont une menace pour Satan, chef de sa synagogue sioniste. Car les vrais chrétiens sont affranchis par la vérité et ont pour tâche de la répandre de par le monde. Et cela déplaît à Satan !

Ne soyez donc pas dans les ténèbres comme une multitude de faux chrétiens qui peuplent les églises et qui ne savent différencier leur droite de leur gauche, au point de vue biblique. Ceux-ci sont vendus aux idées judaïques et ne verront pas venir la Bête et le Faux Prophète, croyant, entre autres choses, qu’ils seront miraculeusement « enlevés » avant la période des tribulations.

Soyez sur vos gardes et lisez votre Bible en vous fiant au Saint-Esprit qui guide une attentive lecture faite dans l’humilité et la véritable ferveur pour notre grand Dieu.

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[1] Encyclopédie des Religions, « Cabale ».

[2] Ibidem.

[3] H. P. Blavatsky, The Secret Doctrine, Vol. II, Theosophical Pub. House, 1888, p. 240.

[4] Jeanne Doresse, The Secret Book Of The Egyptian Gnostics, 1986, pp. 198, 184.

[5] R. C. Musaph-Andriesse, De la Torah à la Kabbale, New York, Oxford University Press, 1982, p. 40.

[6] Noahides : nom donné par les autorités juives aux Gentils qui observent les Lois Noachiques qui leur sont censément destinées. De l’hébreu Noa’h ou  Noach (Noé).

[7] Mishnah Torah de Maimonides, chapitre 10, Traduction anglaise, p. 184.

[8] The Secret Doctrine, Vol. II, p. 240.

[9] Jeanne Doresse, 1986, pp. 198, 184.

[10] Albert Mackey, The History of Freemasonry.

[11] Ibidem, pp. 406-7.

[12] Ibidem, pp. 408-11.

[13] Ibidem, p. 409.




D.231 – Historique et dessein occulte du Dispensationalisme – Partie 2

 

Par Roch Richer

Les années 1870 ― Selon toute apparence, il semble qu’il fut temps, à l’époque, de lâcher au maximum dans le monde protestant sans méfiance les fameux manuscrits corrompus. À ce moment-là, Darby traduisit sa propre version de la Bible en se fondant sur les manuscrits d’Alexandrie. Satan utilisa également à cette même période de temps deux de ses agents d’infiltration déjà introduits dans l’Église anglicane : Fenton John Antony Hort et Brooke Foss Westcott. Ces deux hommes furent fondateurs et/ou membres de plusieurs clubs occultes, dont le Club d’Hermès, la Guilde des esprits, la Société de Recherches Psychiques, etc. Ils s’intéressaient aussi à l’écriture automatique, la voyance, la médiumnité, les personnalités multiples, la nécromancie, la lévitation et ils côtoyaient des personnalités telles qu’Helena Petrovna Blavatsky, fondatrice de la Société Théosophique. Et dire qu’ils étaient également… prêtres anglicans ! Dans ses écrits, Westcott donna des indices très nets de ses véritables dispositions, faisant mention de « l’initiation aux mystères […] profondément dans les rites mystiques […] purifié dans la plus pure des eaux ».

Puisque Westcott et Hort menaient des doubles vies faites de contrastes flagrants entre le christianisme et l’occultisme, pas étonnant qu’ils aient été intéressés au phénomène des personnalités multiples qui, selon ce que nous en savons, est passé d’une génération à l’autre au sein des grandes familles satanistes pratiquant la provocation de traumatismes systématiques et les rituels sataniques sur leurs victimes afin de diviser leur esprit et créer ainsi de nombreuses personnalités intégrées dans un même individu.

Dans l’Église anglicane, jusqu’où doit-on aller pour être considéré apostat ? Vous ne laisseriez certainement pas traduire votre Bible par ce genre de personnages, n’est-ce pas ? Eh bien, en vérité, il y a de fortes chances pour que la bible que vous lisez maintenant soit une version ayant été fondée sur les manuscrits que ces deux phénomènes ont concoctés à partir des originaux corrompus d’Alexandrie. En effet, pratiquement toutes les versions modernes sont basées sur les textes grecs Westcott/Hort qui proviennent du Sinaïticus, du Vaticanus et de la traduction grecque de la Septante de l’Ancien Testament. Ce sont tous des manuscrits de la Religion à Mystères de Babylone. Alors que les versions de David Martin et de J. F. Ostervald, entre autres, car il y en a de rares autres, proviennent, au contraire, des Textes Massorétiques Hébreux (pour l’Ancien Testament) et des Textes Reçus (Textus Receptus, pour le Nouveau Testament) qui constituent la Parole véritable de Dieu préservée à travers les siècles.

1881 ― Les « frères Grimm » de la religion (Westcott & Hort) lancèrent leur collection de contes de fée (textes grecs Westcott/Hort) ayant eu comme résultat la Revised Version de la Bible, présent du Vatican au monde protestant. Nous disons : non merci… retour à l’envoyeur !

Un peu plus tard, il en ressortira la tristement célèbre Bible à Références Scofield dont les révisions successives empoisonnent toujours et sans discontinuer le christianisme moderne jusqu’à nos jours.

Cyrus Ingerson Scofield

La Bible à Références Scofield est considérée largement comme l’instrument biblique ayant validé et promu le Dispensationalisme au rang infâme dont il jouit aujourd’hui au sein des églises protestantes confessionnelles. Que ce soit sciemment ou inconsciemment, des millions de chrétiens développent leur eschatologie personnelle en se basant sur l’étude des notes de références de Scofield. Le successeur de ce dernier, Lewis Sperry Chafer, fonda le Séminaire Théologique de Dallas qui, à son tour, a formé des milliers de ministres dans la fausse doctrine du Dispensationalisme et les a lâchés, telle une meute de loups, au sein des congrégations sans méfiance.

Qui fut exactement C. I. Scofield ? Comment sa vie se compare-t-elle avec celle d’un Joseph Smith ou d’autres hommes qui ont déclaré avoir reçu une « gnose » douteuse venant de la part de Dieu ?

Cyrus Ingerson Scofield (1843-1921) était doué d’un esprit analytique et mordant, et d’une intelligence au-dessus de la moyenne. Selon ce que nous avons comme information, c’était un individu à la personnalité fort charismatique et d’une grande prestance se faisant aisément des amis, particulièrement dans les hautes sphères de la société. Cela explique pourquoi il put être admis dans le Lotus Club de New York, cercle sélect réservé aux rencontres sociales entre journalistes, artistes, musiciens, férus de littérature, de science, des beaux-arts, etc.

Il fut introduit dans ce club grâce à l’intermédiaire du criminaliste notoire Samuel Untermeyer, bien que Scofield ne possédait aucune lettre de créance lui permettant d’être recruté. Ce qui explique également comment il a pu être élu deux fois à la législature du Kansas (1871 et 1872) grâce à l’aide de plusieurs hommes puissants, membres du groupe des Secret Six du Texas[1]. Le président Grant le nomma procureur de la république des Etats-Unis au Kansas, le 9 juin 1873. Dans son assermentation d’office, Scofield affirma qu’il n’avait jamais porté volontairement les armes contre les Etats-Unis, alors qu’il avait pourtant combattu au sein de l’armée confédérée. Il démissionna six mois plus tard, le 20 décembre 1873, sous accusations de corruption politique. Lui et un de ses amis, un dénommé John J. Ingalls, furent accusés d’avoir tenté d’exercer du chantage envers les compagnies de chemin de fer pour en extorquer d’importantes sommes d’argent. C’est sur cette note malheureuse que prit fin la carrière politique de Scofield. Mais il devait sévir ensuite dans un autre domaine.

Turnbull, biographe de Scofield, saute la période allant de 1873 à 1879, époque dans laquelle Scofield fut impliqué dans la pire de ses manigances, et il ne fait rien de plus qu’une référence à une habitude occasionnelle de consommation d’alcool de Scofield. Toutefois, si Joseph Canfield est exact dans ses informations, Scofield semble n’avoir été, au mieux, qu’un escroc très habile ayant censément fraudé un certain nombre de ses amis et coreligionnaires chrétiens, sans mentionner sa belle-mère à qui il aurait soutiré les épargnes de toute une vie, soit 1 300 $, une grosse somme à l’époque. Une de ses arnaques fut d’ailleurs si grave qu’on le déclara coupable de falsification et on le condamna à six mois de prison au centre de détention de Saint-Louis, au Missouri. En plus de ça, il abandonna sa femme, Leonteen Cary Scofield et ses deux filles, Aigail et Helen. Par la suite, même après être devenu fort riche, il ne leur offrit jamais de soutien financier. Elles n’obtinrent pas un seul sou de lui. Or, en 1880, les femmes ne retiraient pas de sécurité sociale du gouvernement et les emplois bien rémunérés n’étaient pas facilement accessibles, à l’époque. Il traita sa femme et ses filles comme si elles n’existaient pas.

Pendant la même période de temps, il entretint également des relations non dissimulées avec des femmes alors qu’il était toujours marié avec sa première épouse. Scofield était en amour, ou plutôt « en luxure », avec deux autres femmes, les fréquentant toutes les deux en même temps. L’une d’elles était une jeune femme de la Flower Mission, de Saint-Louis. Lorsque son épouse exigea finalement le divorce, à cause de son style de vie dissolu, il maria l’autre femme du nom d’Helen Van Wark, avec qui il commettait déjà l’adultère. Il mena une vie extrémiste qui portait gravement atteinte au nom de Christ qu’il proclamait servir, selon ce que rapporte Joseph Canfield dans son livre The Incredible Scofield.[2] Nous ne sommes certes pas les seuls à considérer que le livre de Canfield est une biographie fort exacte de Scofield.

Scofield présuma toutes sortes de lettres de créance bidon, que ce soit pour se donner titre de ministre ou d’érudit biblique, ou même d’avocat. En effet, il s’affichait avocat sans avoir jamais été admis au barreau, jusqu’au moment où, longtemps après, certains de ses amis du Kansas, les Secret Six, eurent usé de leur influence pour lui obtenir cette admission. Il s’accorda de la même façon un doctorat en théologie, même s’il n’avait jamais fréquenté aucune école et ne possédait aucune formation théologique comme telle. Il est étonnant de constater qu’il y a encore des chrétiens pour l’appeler « Docteur Scofield », sachant pourtant qu’il ne fréquenta ni collège, ni université. Malgré ces faits, aucun supporteur inconditionnel de Scofield n’admet le fait qu’il se conféra un doctorat à lui-même. Il y a de ces étroitesses d’esprit qui confinent à l’absurde et à la mauvaise grâce. Il s’agit d’un genre d’entêtement borné en vue de s’accrocher désespérément à une théologie qui plaît à l’oreille.

Scofield aurait affirmé s’être converti en septembre 1879, même s’il s’était déclaré chrétien bien avant cette date. Ce deuxième acte de conversion visait, semble-t-il, à laver tous ses écarts passés dans l’éventualité où ils seraient devenus un embarras public. Il fut pasteur de plusieurs églises, dont une église missionnaire congrégationaliste, à Northfield, au Massachusetts, l’église mère de D. L. Moody. Il passa un an à faire des recherches en Suisse, mais fut de retour à Dallas en 1903. Scofield fut un pasteur absent, continuant ses recherches sur la bible lors d’un second voyage en Europe.[3] Il grimpa dans les échelons du succès religieux de la même façon et à la même vitesse qu’il grimpa les échelons du succès séculier, c’est-à-dire, en sautant toutes les étapes nécessaires.

Grâce aux Secret Six, les choses devaient ensuite changer pour Scofield et certains de ses associés, tels que Dight L. Moody. En 1901, Scofield assista à l’une des Conférences Bibliques de Niagara Falls. Bien que ces conférences aient débuté sous le couvert de bonnes intentions, s’appelant alors Réunions d’Études Bibliques à l’Intention des Croyants, et sous la direction d’hommes comme le Dr James Brooks, elles dégénérèrent bien vite pour devenir des instruments d’étude et de dissémination des théories dispensationalistes de J. N. Darby. La structure complexe du Dispensationalisme donna l’idée à Scofield de constituer une bible à références qui aiderait les gens à mieux la saisir. En d’autres mots, peu de gens seraient parvenus à démêler la doctrine du Dispensationalisme n’eut été de la foisonnante quantité de références et de notes incitatives ajoutées aux Écritures clés. Il en est de même pour le Dispensationalisme d’aujourd’hui. Dans une publicité lancée pour mousser son livre, le célèbre adepte dispensationaliste Tim LaHaye écrit ceci :

« L’enlèvement est la première phase du retour de Christ. Comme l’a dit l’apôtre Paul, il s’agit du moment où « le Seigneur lui-même avec un cri d’exhortation … et ceux qui sont morts en Christ ressusciteront premièrement ; 17Puis nous qui vivrons et qui resterons, serons enlevés ensemble avec eux dans les nuées, au-devant du Seigneur, en l’air et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur » (1 Thessaloniciens 4:16-17). Il s’agit de la même expérience que celle qu’il décrit dans 1 Corinthiens 15:51 comme étant le moment où les chrétiens sont « changés » de « mortels » à « immortels ». C’est ce à quoi s’attendaient la majorité des chrétiens avant les sept ans de Tribulations révélés dans Apocalypse, chapitres 6 à 19. Pour plus d’informations à ce sujet, il existe un grand nombre de livres que vous pouvez consulter et qui vous aideront à comprendre ce sujet difficile. »[4] (l’emphase est la nôtre)

Le Dr LaHaye a écrit cela en y mettant passablement de désinvolture, comme si l’Écriture qu’il cite soutenait réellement son interprétation. Il est tellement hypnotisé par l’Enlèvement Pré-tribulationiste qu’il ne semble même pas reconnaître qu’il n’y a pas le moindre indice d’un enlèvement pré-tribulationiste dans l’Écriture à laquelle il se réfère. Il va même jusqu’à oblitérer une partie essentielle du verset 16 : « …et une voix d’Archange, et avec la trompette de Dieu descendra du Ciel… » qui démontre qu’il s’agit bien du retour en gloire de Christ, à la fin des tribulations ! Toutefois, LaHaye est prêt à admettre la difficulté que l’on peut avoir à comprendre sa doctrine et le besoin obligatoire de nombreux livres extrabibliques afin de la saisir (lire : de devenir endoctriné !). En passant, tous les livres auxquels le cher Dr LaHaye a contribué dans la série Left Behind sont fictifs !

Cela dit, ce fut donc aux Conférences bibliques de Niagara Falls de 1901 que Scofield confia à ses amis qu’il avait l’intention de développer une bible à références qui amènerait « …ce nouveau commencement et ce nouveau témoignage ». Cependant, Scofield nota que le soutien financier était l’inconvénient principal. L’année suivante, l’un des amis à qui il se confia, A. C. Gaebelein, l’aida à trouver le soutien financier qu’il requérait. En 1904, Scofield et son épouse se rendirent à l’étranger pour travailler sur les notes de sa bible. En Angleterre, il fut en mesure de faire des recherches et des études de première main sur la doctrine de la venue imminente et de l’enlèvement secret de J. N. Darby dans le foyer même de ses débuts.

I. Scofield acquit une forte compétence dans tous les aspects du darbysme. C’est à cause de l’influence de la théorie dispensationaliste de J. N. Darby, de l’enlèvement secret et du demi retour imminent, que Scofield décida de colliger une bible à références qui allait propager le Dispensationalisme darbyste en Amérique en brouillant l’esprit des nouveaux convertis sans méfiance. À notre avis, Darby n’aurait pas fait long feu dans le monde avec ses croyances n’eut été de l’ouvrage de Scofield. De même, les notes de Scofield n’auraient pas été aussi acclamées si elles avaient été compilées sous forme de commentaires séparés de la Bible. Or, Scofield publia d’abord sa bible à références et ensuite, plus tard, ses notes de références dans des livres séparés. C’est sa bible à références qui lui valut des acclamations, pas son ouvrage séparé. Cela se vérifie par le fait que sa bible à références est toujours en demande aujourd’hui, et non pas son matériel séparé. Scofield a joui de la célébrité et de la fortune sur le dos de la Sainte Bible dont le véritable Auteur est Dieu qui inspira de saints hommes.

Si Darby est appelé le « père du Dispensationalisme », Scofield en fut certainement « la mère », puisqu’il donna vraiment naissance au Dispensationalisme et à l’Enlèvement Pré-tribulationiste en Amérique, grâce évidemment à sa bible à références. Grâce à Scofield, les enseignements de Darby concernant l’enlèvement pré-tribulationiste sont maintenant la doctrine eschatologique la plus réputée, si non la plus répandue dans le christianisme protestant et évangélique en ce qui regarde le retour de notre Seigneur Jésus-Christ. Pourtant, la plupart des adeptes du pré-tribulationisme n’ont jamais entendu parler du sieur Darby.

À n’en pas douter, Scofield a conçu sa bible à références dans le seul but de répandre la doctrine de Darby. Son endoctrinement au Dispensationalisme de Darby par le Dr James Brooks et son implication dans les Conférences Bibliques de Niagara Falls le remplirent au fil des ans de fascination pour la tournure unique que Darby donnait aux Écritures. Toute autre raison pour avoir colligé la Bible à Références Scofield semble illogique, à moins qu’un sombre dessein caché eût présidé secrètement à sa confection. Sandeen a écrit ceci :

« Dans tous les cas, il est clair que la Bible à Références Scofield reposait, sans le moindre compromis, sur la doctrine dispensationaliste et qu’elle enseignait le retour imminent et l’enlèvement secret de l’Église. Quoi qu’il ait consulté des érudits post-tribulationistes, son ouvrage ne reflétait pas la vision que ceux-ci avaient à cette époque.

« Dans la préface de la Bible à Références, Scofield écrivit : « L’éditeur en dénonce l’originalité. » Cette excuse était également à l’image de sa vantardise. Être original n’était pas un gage de bonne exégèse millénariste. Scofield reconnut également qu’il n’avait rien fait de plus que de mettre l’œuvre de son prédécesseur sous une forme des plus ingénieuses et des plus assimilables. Scofield n’a jamais démontré de grandes aptitudes d’érudit biblique, d’apologiste ou d’organisateur, mais dans le calendrier des saints fondamentalistes, aucun autre nom n’est plus connu ni plus révéré. »[5]

La Bible à Références Scofield

En 1901, le premier jet des notes de références de Scofield (qui ne furent pas entièrement rédigées par lui, soit dit en passant) fut présenté au Lotus Club de New York, au plus grand embarras de ses amis soi-disant chrétiens. À cet époque, Scofield n’était rien d’autre qu’un petit escroc du Kansas, sans antécédents dans les domaines du droit ou de la religion, mais possédant des amis très haut placés. Comme nous l’avons déjà mentionné, le membre du comité de ce Club de littérature qui y introduisit le « Dr Scofield » fut nul autre que Samuel Untermeyer, le criminaliste réputé qui devint par la suite président du Comité Juif Américain, président de la Ligue Américaine des Patriotes Juifs et président de la Ligue non Sectaire Anti-nazie. Comme son nom le suggère, Untermeyer était digne descendant de la lignée des Khazars de l’ouest de l’Asie et de l’est de l’Europe, peuple judaïsé qui, depuis plus de 1 300 ans, se fait passer pour les descendants directs de la tribu israélite de Juda, sans en avoir la légitimité. Le nom d’Untermeyer prend deux colonnes dans le Who’s Who d’Amérique, grâce à ses multiples accomplissements au nom des communistes socialistes d’Amérique. Comme on peut facilement s’en douter, la pensée théologique d’Untermeyer fut très éloignée de celle d’un croyant fondamentaliste de la Bible.

Non que je veuille dire, toutefois, que l’ami Scofield fut un chrétien fondamentaliste. C’était un hypocrite ayant visage à deux faces. Dans une lettre de 1921 adressée à sa fille Abigail, qui avait des besoins financiers alors qu’elle demeurait à Saint-Louis-Obispo, en Californie, il lui recommanda de prier un saint catholique : « …pourquoi ne rechercherais-tu pas l’intercession spéciale de Saint Louis de qui la ville où tu demeures porte le nom ? » (La lettre entière se trouve dans l’œuvre classique de Joseph Canfield, The Incredible Scofield and His Book, publié chez Ross House Books.) Mais, une douzaine d’années plus tôt, dans sa Bible Scofield (p. 1346), il avait déjà commencé à prédire le règne futur « d’un christianisme apostat dirigé par la papauté » ! Et on reprochait au pape le culte des saints ! Plutôt contradictoire…

Scofield accepta volontiers les directives et les dons financiers des Secret Six, du Lotus Club et de leur associé Samuel Untermeyer. Ils affirmaient que Scofield n’était qu’un membre occasionnel du Lotus Club, ce qui ne l’empêcha pourtant pas d’y élire résidence pendant vingt ans alors que son épouse se languissait au Kansas sans soutien financier.

Le dessein d’Untermeyer et de ses associés consistait à trouver un moyen de pousser les fondamentalistes chrétiens à démontrer de l’intérêt pour la cause du sionisme international et de la soutenir. C’était un projet à long terme d’Untermeyer. Celui-ci mourut en 1941, ayant toute sa vie durant travaillé à la cause des communistes et des sionistes. Membre du Lotus Club pendant plus de vingt ans, Scofield établit une longue association avec Untermeyer. Il ne peut qu’avoir pris connaissance des activités anti-américaines de ce puissant Juif de la synagogue de Satan.

Les sionistes juifs poursuivirent le mouvement. En fin de compte, la Bible à Références Scofield fut publiée par la Presse de l’Université d’Oxford, bras prestigieux de l’élite financière britannique, sous l’aval de la Maison Rothschild. Samuel Untermeyer présenta Scofield à de nombreux leaders sionistes et socialistes, dont Samuel Gompers, Fiorello LaGuardia, Abraham Strauss, Bernard Baruch et Jacob Schiff. Ce dernier était les yeux et les oreilles de la Maison Rothschild en Amérique, bien installé à la tête de la Banque Kuhn & Loeb de New York, ce qui contribua à en faire l’homme le plus puissant d’Amérique et d’où il donnait ses instructions au Congrès américain et au Président. Le même principe est d’ailleurs toujours valable aujourd’hui. Par ailleurs, Untermeyer fut en mesure de faire chanter le président des Etats-Unis, Harry Truman, afin de l’amener à assigner le juge sioniste Brandeis à la Cour Suprême.

À la fin du compte, la Bible à Références Scofield fut publiée en 1909. Dans les années 1920 et 1930, de nombreux ministres et pasteurs commencèrent à prêcher le Dispensationalisme de Darby ; pourtant, ces hommes ne pouvaient avoir reçu leurs informations de Darby même. Selon l’expression de Scofield, un « nouveau témoignage » s’était réellement répandu en Amérique, mais il ne s’agissait pas d’un témoignage de vérité. Bien que le Dispensationalisme et l’Enlèvement Pré-tribulationiste soient devenus communément acceptés en tant que doctrine véritable, ils furent absolument inconnus dans l’Église pendant près de 1 900 ans avant l’arrivée sur scène de John Nelson Darby et, en Amérique, jusqu’à ce que Cyrus Ingerson Scofield ne publie sa bible à références.

Quarante ans après la publication de la Bible à Références Scofield, la nouvelle édition améliorée de cette bible à références entra sur le marché. Un des hommes qui s’assirent à la table de révision était nul autre que John F. Walvoord. On le surnomme aujourd’hui « le doyen du mouvement de l’Enlèvement pré-tribulationiste ». Pour nous résumer, voici donc une chronologie de ce mouvement agité : de Irving à Darby ; de Darby à Scofield ; de Scofield à Chafer ; de Chafer au Séminaire Théologique de Dallas (STD) ; du STD à Walvoord ; de Walvoord à tous les adeptes américains de l’enlèvement pré-tribulationiste.

À cause de Scofield, l’idée que se fit Darby de deux destins séparés pour Israël et l’Église au cours de l’histoire a atteint un niveau d’acceptation commune dans le mouvement de croyance biblique en Amérique (centré dans le fondamentalisme) et ce, en moins d’un siècle après sa conception. On déclare que la Bible à Références Scofield a été la cause maîtresse de la chute de la civilisation américaine parce que cette bible présentait un antinomisme[6] qui rejetait la loi morale de Dieu comme standard de vie pour aujourd’hui. D’autres proclament que l’Église est faible, inefficace et défaillante à cause de l’espérance dans le retour de Christ pour Lui-même et non pas au sein d’une église déjà triomphante et victorieuse. Nous n’y voyons que la continuation de l’hérésie de Darby et sa tournure nouvelle de la Persévérance des saints de Calvin. Il y en a d’autres qui voient en Scofield un fieffé ivrogne, un menteur impénitent, un adultère et un parjure qui emprunta le chemin de la prédication pour arriver à une fortune facile et à la célébrité mondaine. Cette perspective est peut-être un peu expéditive, à notre avis.

Nous pourrions tout simplement diaboliser l’homme et nous ficher de lui et de sa doctrine. Cependant, qu’il ait été réellement sauvé ou non, là n’est pas la question. Sa doctrine demeure toujours fausse dans les deux cas. Nous voyons simplement en Scofield un homme qui avait ses propres motifs pour ce qu’il a fait et, personnellement, nous ne pensons pas que ces motifs étaient inspirés de Dieu. Il se pourrait fort bien qu’il ait été motivé par un besoin irrépressible d’être « quelqu’un », et il a peut-être vu l’opportunité d’apporter quelque chose de neuf dans l’Église tout en se faisant un nom par ce moyen. Il semble avoir eu soif d’attention et d’honneur, ce qui tend à se prouver par le geste de se conférer un doctorat à soi-même alors qu’il n’avait aucune formation théologique officielle.

Quoi qu’il en soit, la Bible à Références Scofield fut beaucoup plus nuisible que l’auteur de ce mauvais fruit. Si vous lisez attentivement les notes de Scofield, les références dont il se sert sont très faibles, et même parfois carrément fausses. La Bible de Références Scofield revêt un mépris et un manque de compréhension de l’herméneutique biblique. L’hypothèse la plus sérieuse, c’est que Scofield ne tenait pas du Saint-Esprit le Dispensationalisme et son fruit infecté, i.e., l’enlèvement pré-tribulationiste, suite à une étude approfondie de la Parole de Dieu. Il le tenait plutôt des hommes. Or, l’Enlèvement Pré-tribulationiste est maintenant enseigné par la majorité des fondamentalistes comme étant une vérité biblique clairement soutenue par les Écritures, même s’il n’existait pas dans l’Église en près de 1 900 ans. Quel contraste avec la parole de Paul qui a dit :

« Or mes frères, je vous déclare que l’Evangile que j’ai annoncé, n’est point selon l’homme. 12Parce que je ne l’ai point reçu ni appris d’aucun homme, mais par la révélation de Jésus-Christ » (Galates 1:11-12).

1909 ― Cyrus Ingerson Scofield, ayant été frappé d’illumination par la nouvelle révélation de MacDonald/Irving et grâce à l’aide financière mentionnée précédemment, lança donc sa Bible à Références Scofield sur le marché lucratif de la littérature ecclésistique. Pour son projet, l’ami Cyrus avait l’intention d’utiliser la bible de ses héros, Westcott & Hort. Toutefois, Scofield savait qu’à cause de la prédominance de la King James Version (KJV) et des maigres résultats de vente de la Revised Version (RV), ses enseignements dispensationalistes n’iraient nulle part s’il les accouplait à la RV. Il employa donc la KJV tout en démontrant subtilement son mépris envers elle ainsi que sa vénération pour la RV. Voici comment il procéda. Partout où la KJV était en désaccord avec la RV, sur un sujet doctrinal d’importance, Cyrus inséra une note de marge ou de bas de page déclarant que la KJV était inexacte et offrait ensuite un compte rendu « plus exact », presque toujours identique à la Revised Version.

Voici quelques exemples de ces notes de bas de page trouvées dans la Bible à Références Scofield, édition anglaise (on trouve l’équivalent dans la version Louis Segond avec Commentaires Scofield) :

Page 1022, (Matthieu 16:20) : (note « c » en marge) « Jésus » omit.

Page 1023, (Matthieu 17:21) : (note « j » en marge) D’anciens mss omettent le verset 21.

Page 1031, (Matthieu 23:14) : (note « s » en marge) Les meilleurs mss omettent le verset 14.

Page 1057, (Marc 9:29) : (note « u » en marge) Les deux meilleurs mss omettent « et par le jeûne ».

Page 1061, (Marc 11:26) : (note « i » en marge) Le verset 26 est omit des meilleurs mss.

Page 1325, (1 Jean 5:7) : (note « o » en marge) On s’accorde généralement à dire que le verset 7 n’a pas de réelle autorité et qu’il a été inséré.

Page 1069, (Marc 16:9-20) : (note « 1 » en bas de page) Le passage du verset 9 à la fin ne se trouve pas dans les deux plus anciens manuscrits, le Sinaïticus et le Vaticanus, et d’autres les mentionnent avec des omissions partielles ou des variantes.

Page 1201, (Romains 8:1) : (note « b » en marge) La déclaration se termine avec « Jésus-Christ » ; les derniers dix mots sont interpolés. [Il s’agit de : « … lesquels ne marchent point selon la chair, mais selon l’Esprit. »]

Page 1212, (1 Corinthiens 1:8) : (note « 2 » en bas de page) La AKJV écrit incorrectement « jour de Christ » dans 2 Thessaloniciens 2:2, au lieu de « jour du Seigneur ».

Page 1216, (1 Corinthiens 5:5) : (note « d » en marge) D’anciens mss omettent le nom Jésus.

Page 1271, (2 Thessaloniciens) : (Introduction) Le thème de Second Thessaloniciens est, malheureusement, obscurci par une mauvaise traduction de 2:2 dans la AKJV« day of Christ is at hand » (« comme si le jour de Christ était proche ») devrait être traduit « day of the Lord is now present » (« comme si le jour du Seigneur était déjà là ») (Voir [Ésaïe 2:12], réf.).

Il nous semble que ce que nous venons de lire se passe de commentaire. Avant son décès, C. I. Scofield eut le temps de passer le flambeau à son fidèle disciple, Lewis Sperry Chafer.

Lewis Sperry Chafer

Sur les talons de Scofield vint Lewis Sperry Chafer (1871-1952), également théologien sans crédit et autoproclamé. Chafer aurait dit :

« Le fait même que je n’aie pas étudié dans un cours prescrit en théologie me permet d’approcher le sujet avec un esprit sans préjudice, en ne me souciant que de ce que la Bible enseigne réellement. »[7]

Lewis Sperry Chafer fut étudiant et fervent admirateur de Scofield jusqu’à la fin de sa vie. En 1924, Chafer fonda le Séminaire Théologique de Dallas, constituant en quelque sorte la première déclaration de validité du Dispensationalisme. Des vestiges du flambeau qu’il reçut de Scofield se retrouvent dans le logo du Séminaire en tant que Flamme éternelle maçonnique, bien installée au-dessus des Écritures. Cette institution est sans doute la plus grande responsable de la dissémination des enseignements hérétiques du Dispensationalisme et de l’enlèvement pré-tribulationiste. Nous espérons que le lecteur ou la lectrice sera maintenant en mesure de voir les liens formant une chaîne visant à créer, à délimiter et à diriger le mouvement dispensationaliste depuis ses débuts. Des millions de gens adoptent les enseignements de ce mouvement, croyant qu’ils proviennent du trône de Dieu. D’autres qui les ont promus étaient au courant de leur véritable origine et de leurs desseins clandestins. Et ils ont pourtant conspiré contre le Corps de Christ. Ce sont ces derniers que nous tentons de dénoncer et d’exposer.

Lewis Sperry Chafer exprima son dédain et son mépris envers la théologie orthodoxe établie et consacrée. Pourtant, il procéda à l’établissement d’une école théologique, ce qui est en parfait contraste avec ses propres déclarations concernant l’éducation théologique. Il produisit également la Théologie Systématique en huit volumes où il avait inséré le Dispensationalisme de Darby grâce aux notes de références de C. I. Scofield.

Chafer passa trois ans au Collège Oberlin et le quitta ensuite pour enseigner à l’école de garçons que D. L. Moody avait fondée. Voilà qui constituait la somme totale de l’éducation officielle de Chafer.

N’ayant aucune éducation théologique officielle, Chafer n’avait pas non plus de formation linguistique. C’est ce qui ressort de sa Théologie Systématique où il ne travailla qu’avec des sources secondaires, que ce soit dans les langues bibliques ou la littérature théologique.

En lisant la théologie de Chafer, il est apparent qu’il n’était pas du tout à son aise en philosophie. Il ne faisait que de rares références aux philosophes et, dans la plupart des cas, Chafer les cita par des sources intermédiaires et non pas directement.

Il a donc utilisé les ouvrages de personnes formées en théologie pour compiler son œuvre, Théologie Systématique. Il appert qu’il avait suffisamment de respect pour les hommes formés en théologie pour employer leurs travaux. De plus, la véritable intention de Chafer semble avoir été de s’efforcer de disqualifier de manière préventive ceux qui étaient justement plus qualifiés pour dénoncer les erreurs de sa doctrine avant qu’ils n’aient l’opportunité de capter l’attention du public. Sa seule défense était que l’ignorance égale la spiritualité et, par conséquent, la perfection herméneutique. Chafer se mit à élaborer un système théologique nouveau qui était coupé d’avec les racines de la théologie originale qui nous avait été léguée par l’Église primitive.

Le Dispensationalisme totalise aujourd’hui la somme des efforts monumentaux d’un groupe d’hommes pseudo-spirituels affublés d’un ego colossal, assimilant l’ignorance à la perfection spirituelle, dans le but de se faire un nom. Ce faisant, ils ont créé un cancer doctrinal qui a sapé les poutrelles internes de la foi et des principes chrétiens. Ils ont momentanément joui de la notoriété et de la célébrité durant leur vie, mais au prix de la séduction de millions de personnes. Ils ne semblèrent pas s’inquiéter du fait qu’ils avaient construit leurs royaumes personnels aux frais de la vérité et de la continuité divine. De nos jours, leurs successeurs pillent la masse des gens de la même façon, sans égard au bien-être spirituel de ceux qu’ils séduisent. C’est pour cela qu’il faut que des hommes et des femmes se tiennent debout avec courage et déclarent la vérité concernant le Dispensationalisme et sa doctrine fantaisiste, l’Enlèvement pré-tribulationiste.

Un grand plan ?

Cette histoire ― la création d’une nouvelle religion influente, malfaisante au point de vue politique, théologiquement frauduleuse et pourtant extrêmement populaire ― a toutes les apparences d’une vaste conspiration opérant sur tous les continents et sur une période de temps s’étendant sur plus d’un siècle et demi.

Bien qu’il soit tentant d’arguer que le sionisme chrétien ne soit qu’un essai (réussi !) de la part des sionistes juifs pour récupérer le protestantisme américain à leurs propres causes politiques, cette théorie n’explique pas la complicité de nombreux autres facteurs. Il est plus que probable que, si cela représente une conspiration coordonnée, les sionistes ont dû assigner un rôle à jouer à l’élite anglo-américaine, représentée, dans cette histoire, par des contributeurs comme la Presse Universitaire d’Oxford et la fortune de la Union Oil.

Par ce mécanisme, la piété naïve et humble du citoyen moyen est exploitée à des fins à tendance psychopathe et mégalomaniaque des classes élitistes.

Que vous en soyez conscient ou non, cette doctrine du Dispensationalisme pave la voie au dernier Antichrist ! Elle prépare la « chrétienté » à recevoir la Bête et le Faux Prophète à bras ouverts. Comprenez bien ceci. Les églises chrétiennes d’aujourd’hui ont une interprétation des prophéties, surtout de l’Apocalypse, qui donne peu de chance à la Bête et au Faux Prophète d’être pris au sérieux. N’oubliez pas que c’est la terre entière qui sera remplie de ravissement devant l’émergence de la Bête. De plus, avant l’apparition de l’Homme de Péché, il y aura une grande apostasie où la majorité des personnes qui fréquentent les églises chrétiennes se détourneront de Dieu ! Plus précisément de cette vérité incontournable que Jésus est le Christ et qu’Il est Dieu avec nous !

Dans beaucoup d’églises, on a résolu que la Bête était le Vatican et que le Faux Prophète était le pape. Pensez-vous réellement que les catholiques croient à cela ? Croyez-vous vraiment que la vaste majorité des protestants vont se rallier au pape s’ils voient que celui-ci les amène à l’apostasie ? Il ne faudrait pas croire que les croyants sont imbéciles. Pour que la Bête et le Faux Prophète rallient la vaste majorité des gens, il faudra une approche bien plus crédible et des moyens beaucoup plus puissants !

L’interprétation que donnent les églises du livre de l’Apocalypse est truffée de faussetés, dans certaines confessions plus que dans d’autres. C’est malheureux en soi, mais c’est dans la logique même du Plan de Dieu et de Sa prophétie. Remarquez bien ceci : la prophétie des temps de la fin est, en grande partie, le dévoilement du plan de Satan vu dans son ensemble par une Personne pour qui tout est au présent ! Dieu nous fait simplement la description de ce que Satan a planifié. Or, il ne faudrait pas penser que, si Satan est méchant, voire fou, qu’il est également naïf. Il connaît très bien le comportement humain et agit en conséquence. Cependant, ce qui est très heureux pour nous, c’est que Satan ne pourra jamais dépasser les limites que lui impose l’Éternel Dieu.

La fameuse dichotomie d’Israël d’avec l’Église a pour but l’installation de la dernière religion humaine qui régnera sur terre avant la Seconde Venue de Jésus-Christ. Non, il ne s’agit pas d’un vaste conglomérat d’églises chrétiennes sous l’égide de l’Église catholique. Il s’agit du judaïsme moderne (qui n’a rien à voir avec la religion de l’Ancien Testament). Il est aux antipodes du vrai christianisme ! C’est la version moderne de la Religion à Mystères de Babylone. Aujourd’hui, on lui donne plutôt le nom de sionisme international. Il est habité d’un racisme exacerbé par ses écrits sacrés : le Talmud, la Kabbale, etc. Dans ces livres, il est affirmé des choses que les chrétiens ignorent et qui leur apporteront de grands malheurs. Le Talmud décrit notre Seigneur Jésus-Christ dans les termes les plus diffamatoires et appelle à la destruction des chrétiens. Voilà pourquoi la Bête et le Faux Prophète massacreront les saints de la Grande Tribulation.

Le judaïsme moderne colporte un racisme d’un niveau qui n’a jamais été atteint dans toute l’histoire de l’humanité. On y fait nettement la distinction entre les Juifs et les non-Juifs. Les Juifs sont considérés comme une race supérieure empreinte de l’étincelle divine et qui doit commander au reste du monde. Ce concept est ancré dans le cerveau des Juifs depuis leur tout jeune âge et il est la cause de beaucoup de malheurs survenus au cours de l’histoire. Cette notion a été infiltrée dans les églises chrétiennes afin de faire croire aux membres de ces églises que les Juifs sont toujours le « Peuple Élu ». Et c’est grâce au Dispensationalisme que les sionistes y sont arrivés. En suscitant et en finançant des hommes comme John Nelson Darby et Cyrus Ingerson Scofield, les sionistes internationaux ont faussé la compréhension de la Bible que les chrétiens partageaient depuis des siècles.

Le but visé est très simple. Les sionistes veulent amener les citoyens du monde sous l’égide d’un Gouvernement Unique qui sera dirigé par leur Messie (le Mochiash). Pour qu’il soit accepté des chrétiens, il leur fallait préparer le terrain au point de vue doctrinal afin que les chrétiens hésitent à rejeter ce futur dirigeant. Donc, si leur attention est suffisamment détournée des Juifs et concentrée sur des éléments religieux autres que le leur ― comme le Vatican et le pape, par exemple ―, ils pourront installer leur faux messie à un moment où il sera devenu trop tard pour le contrer.

Dans l’Apocalypse, il est écrit ceci :

« Je connais tes oeuvres, ton affliction et ta pauvreté (mais tu es riche), et le blasphème de ceux qui se disent être Juifs, et qui ne le sont point, mais qui sont la Synagogue de Satan » (Apocalypse 2:9).

« Voici, je ferai venir ceux de la Synagogue de Satan qui se disent Juifs, et ne le sont point, mais mentent ; voici, dis-je, je les ferai venir et se prosterner à tes pieds, et ils connaîtront que je t’aime » (Apocalypse 3:9).

Voilà un avertissement pour la fin des temps : la synagogue de Satan, c’est la religion que le Diable a mise sur pied depuis des millénaires et qui atteindra un point culminant à la toute fin du temps alloué aux gouvernements humains. Ceux qui dirigent cette synagogue se disent Juifs, mais ne le sont pas. Ils ne le sont effectivement pas et ce, de deux façons. Tout d’abord, au point de vue spirituel, parce qu’ils ne sont pas circoncis de cœur. Car, voici ce que l’apôtre Paul dit du vrai Juif aux yeux de Dieu : « Car celui-là n’est point Juif, qui ne l’est qu’au-dehors, et celle-là n’est point la véritable Circoncision, qui est faite par dehors en la chair. Mais celui-là est Juif, qui l’est au-dedans ; et la véritable Circoncision est celle qui est du coeur en esprit, et non pas dans la lettre ; et la louange de ce Juif n’est point des hommes, mais de Dieu » (Romains 2:29).

Deuxièmement, 92 % des Juifs modernes sont les descendants du peuple des Khazars d’origine turco-finnoise et descendants de la tribu d’Ashkénaze (Genèse 10:3). Ceux-ci se sont convertis au judaïsme autour de l’an 700 apr. J.-C., puis ont été dispersés dans diverses parties de l’Europe et de l’Asie après que leur royaume de Khazarie eût été conquis par les Russes blancs, vers l’an 1000. Aujourd’hui, ils parlent le yiddish, ancienne langue des Khazars s’écrivant avec l’alphabet hébreu, mais n’ayant rien à voir avec l’hébreu. N’eût été des Khazars, la population des fils de la Judée aurait été considérablement plus modeste, voire éteinte. On peut donc en conclure, comme l’a dit notre Seigneur Jésus-Christ, que les Khazars se disent Juifs, mais ne sont pas des Juifs, ou plutôt, pour être plus précis, des Judéens.

Pour une étude plus approfondie au sujet des Khazars, nous vous référons à notre série d’articles compilant le livre de Benjamin Freedman, L’Histoire occultée des faux Hébreux.

Afin de cacher leur plan, les Juifs sionistes ont créé un phénomène qui leur permet de jouer sur tous les tableaux et ce, dans la plus grande paix. L’antisémitisme ! Ce concept est le fondement de leur système de protection. Il est basé, et ceci est une donnée fondamentale à bien saisir, sur le racisme culturel que le judaïsme essaime depuis plus de vingt siècles. En effet, ce qui précède l’antisémitisme, c’est le fait que le Talmud et la loi rabbinique, en fondant la « judéité » sur le critère de l’hérédité par le sang, conditionnent les Juifs à se voir Juifs parmi les non-Juifs. Le Juif, qui a reçu un dépôt « d’orgueil de la différence », se voit d’abord différent du non-Juif avant que celui-ci, à son contact, le perçoive différent. Avant de devenir le Juif du non-Juif, et la cible de l’antisémitisme, le Juif est d’abord la représentation du Juif conscient de sa différence indélébile, croit-il, et de son altérité. L’appartenance juive du Juif ne naît nullement en premier lieu du regard d’autrui sur lui, mais de son regard sur lui-même : se penser Juif est d’abord une prescription essentielle du judaïsme avant d’être une contrainte venue de l’extérieur.

En définitive, ce que les populations du monde n’ont pas compris, et cela nous est surtout évident chez les « chrétiens sionistes », c’est que les écrits sacrés du judaïsme (le Talmud babylonien, le Talmud de Jérusalem, la Kabbale et les autres écrits rabbiniques) établissent depuis des siècles une différence fondamentale entre les Juifs et les non-Juifs, au point de qualifier les non-Juifs (les Gentils, les goyim) d’animaux à forme humaine ! Ne pouvant évidemment pas étaler ce « principe » au grand jour, à la face du monde, c’est d’une manière très subtile que les Juifs sionistes font pénétrer cette idée rocambolesque dans la culture des goyim.

Et voilà pourquoi des Untermeyer et autres Juifs sionistes se sont infiltrés dans le monde chrétien par le truchement d’individus qui, consciemment ou pas, on changé la doctrine de Christ et les prophéties bibliques pour faire croire que les Juifs sont encore et toujours le Peuple Élu.

Voici ce que dit un spécialiste, André Gaillard, de la question à propos de cette infiltration chez les chrétiens :

« Le nombre des chrétiens : Évangélistes, Mormons, Baptistes, Pentecôtistes… “compagnons de route” du sionisme particulièrement puissants et actifs, est de l’ordre de 70 à 80 millions, aux Etats-Unis, mais ils sont également présents  et en constante progression en Amérique latine, en Afrique, en Asie, en Belgique… Une structure d’encadrement, mise au point fin 2005 conjointement entre le Pentagone et l’armée d’Israël, la CUFI (Christians United for Israel) a pour but de propager la théologie sioniste dans les Églises évangéliques pour que le soutien aux actions de guerre israéliennes soit perçu comme un devoir religieux par une majorité d’États. Pour les chrétiens sionistes, en référence à l’Apocalypse, le retour de Christ ne surviendra pas avant que les Juifs se soient regroupés en Palestine. Le fait que les Juifs, selon la même prophétie, doivent se convertir au christianisme, est mis sous le boisseau compte tenu des conjonctures d’intérêt à court terme. Rappelant certains “compagnons de route” du communisme vus par Lénine comme des “imbéciles utiles”, ces chrétiens sont tout à la fois méprisés secrètement pour leur croyance et flattés habilement pour leur formidable appui matériel et moral à Israël. » [http://andre-gaillard.fr/Conclusion.htm, note numéro 6. L’emphase est la nôtre.]

Le Dispensationalisme est l’outil principal dont se sont servis les « compagnons de route » des sionistes pour amener le monde chrétien à soutenir une nation qui porte le nom de Synagogue de Satan dans la Bible. Les mêmes chrétiens qui affirment qu’ils ne seront jamais influencés par l’Antichrist financent allègrement ceux qui travaillent à l’amener sur la scène mondiale. Voilà une triste aberration. Nous avons personnellement lu des articles, dans des sites « chrétiens » pré-tribulationistes, qui soutenaient l’État d’Israël au point de souhaiter l’extermination des Palestiniens, la faisant passer pour un acte de Dieu ! Lire de pareilles bêtises est choquant et humiliant pour le nom de « chrétien » !

Il est grand temps que les vrais chrétiens puissent discerner l’interprétation biblique des prophéties et s’attachent à l’Esprit de prophétie de Christ pour comprendre que le véritable Peuple Élu de Dieu est aujourd’hui l’Église, le Corps de Christ. Jésus-Christ n’a pas deux épouses ! Dieu n’est pas bigame ! Dieu n’a pas deux Plans séparés, un spirituel et un physique ! Dieu a un seul Plan où tout est inclus !

Que ceux qui ont des oreilles pour entendre écoutent ce que l’Esprit dit aux Églises d’Apocalypse 2 et 3. Puisse le Seigneur vous accorder Son discernement afin que vous deveniez rusés comme des serpents et obéissants à Dieu comme des brebis.

ööö

__________________________________________________________________

[1] Le Secret Six ou Comité des Six étaient six hommes instruits et riches qui financèrent secrètement l’abolitionniste américain John Brown. Il s’agissait de Thomas Wentworth Higginson (ministre unitarien), le Dr Samuel Gridley Howe (physicien), Theodore Parker (ministre transcendentaliste libéral), Gerrit Smith (philanthrope anti-esclavagiste), Franklin Sandborn (intellectuel de Harvard) et George Luther Stearns.

[2] Joseph M. Canfield, The Incredible Scofield, Ross House Books.

[3] Glenn R. Goss, docteur en théologie et professeur de bible au Collège biblique de Philadelphie, article The Scofield Bible and C. I. Scofield.

[4] Tim LaHaye, What is the Rapture?, article.

[5] Earnest Sandeen, The Roots of Fundamentalism : 1800-1920, (Chicago : Presse de l’Université de Chicago, 1970), p. 224.

[6] Antinomisme : doctrine qui soutient que les chrétiens qui sont sauvés par leur foi seule ne sont tenus à aucune obligation envers la loi de Dieu. [Encyclopédie Grolier, éd. 1952, p. 370.]

[7] Lewis Sperry Chafer, Systematic Theology, vol. 8 (Dallas : Presse du Séminaire de Dallas, 1948), pp. 5-6.




D.230 – Historique et dessein occulte du Dispensationalisme – Partie 1

 

Par Roch Richer

Introduction

Tous ceux et celles qui étudient minutieusement et dans leur entier les arguments dispensationalistes des pré-tribulationistes (ainsi que ceux de leurs contradicteurs) et ce, à la lumière des Écritures, en viendront immanquablement à discerner le vrai du faux et ils laisseront tomber le système dispensationaliste pour s’attacher à la saine doctrine de Christ. Comme nous l’avons vu dans un article précédent (D.226 Le dispensationalisme : retour à la théorie biblique ou secte pseudo-chrétienne), et si vous lisez les autres documents qui se trouvent dans notre section Post/pré-tribulationisme, les accusations portées contre le Dispensationalisme et son enlèvement pré-tribulationiste sont véritables et bien fondées. Ce système doctrinal n’est tout simplement pas biblique.

Il est invraisemblable de croire que les propagateurs du Dispensationalisme n’aient pas eu accès à toutes ces informations et n’aient pas vu l’errance du système qu’ils mettent de l’avant avec tant d’énergie et de zèle. Il y en a sans doute qui, après avoir pris connaissance de toutes ces données, ont changé radicalement de perspective et se sont attachés à l’enseignement biblique limpide du christianisme apostolique. Rendons-en grâce à Dieu qui les a éclairés. Mais que pouvons-nous dire de ceux qui, face à l’évidence de la faiblesse de leurs arguments eschatologiques, continuent à enseigner leurs faussetés et persistent à faire la sourde oreille et à fermer les yeux devant la masse de preuves scripturaires et historiques leur étant pourtant disponible ? Ce sont des gens intelligents. Ils disent même avoir le Saint-Esprit pour les guider. Mais si Celui-ci les habitait, ne leur montrerait-Il pas la clarté des vérités bibliques ? Et s’ils voient qu’ils enseignent des faussetés, pourquoi donc s’acharnent-ils à prêcher leurs errements aux chrétiens ? Pourrions-nous soupçonner des motifs occultes derrière leur étrange agissement ?

Il y a de plus en plus d’information qui nous donne les indices de ce qui se trame derrière les portes closes des puissants de ce monde où se concoctent grande quantité d’artifices et de mensonges. Une fois ces informations dévoilées, vous vous apercevez rapidement que le pilier central sur lequel repose le système doctrinal du Dispensationalisme, c’est la supposée dichotomie exercée entre Israël et l’Église. Tout le reste n’est qu’agrémentation argumentaire artificielle visant à rendre cette distinction crédible aux yeux des nombreux chrétiens qui n’étudient leur Bible que de façon superficielle.

En enseignant volontairement, et contre toute logique biblique, la séparation d’Israël et de l’Église, que visent les eschatologistes dispensationalistes ? Quelle est leur motivation profonde ? Pourquoi veulent-ils faire croire à une future « septième dispensation » d’un royaume terrestre dominé par la nation physique des Juifs ?

Afin de mieux comprendre ce qui se joue derrière les décors politiques et religieux du monde, examinons ensemble un historique du Dispensationalisme et de son enlèvement pré-tribulationiste.

Les racines d’un mouvement ou d’un enseignement sont aussi importantes que les fruits que porte ce mouvement ou cet enseignement. L’analyse des racines d’une chose donnée nous permet de déterminer quel chemin elle prendra avant que les fruits deviennent apparents. Dans le cas du Dispensationalisme, nous pouvons maintenant constater la nature anti-biblique de ses racines et, par conséquent, de ses fruits.

Origine de l’enlèvement pré-tribulationiste

Il s’est forgé diverses opinions quant aux origines du pré-tribulationisme. Certaines personnes soutiennent que c’est notre Seigneur Jésus-Christ Lui-même qui en est l’instigateur ; d’autres pensent plutôt qu’il nous provient des apôtres ; d’autres encore affirment que c’est immédiatement après les apôtres que les pères de l’Église primitive en ont parlé ; et, enfin, il y a ceux qui déclarent que la doctrine n’est vieille que de moins de deux siècles et fut proclamée par des gens dont les fruits laissent planer un doute quant à leur participation au Corps de Christ.

Jésus-Christ

Notre Seigneur Jésus-Christ a-t-Il parlé d’un enlèvement pré-tribulationiste avant de monter au ciel ? Examinons une des déclarations finales de Jésus avant Son ascension, juste après Sa résurrection :

« Allez donc, et enseignez toutes les nations, les baptisant au Nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ; 20Et les enseignant de garder tout ce que je vous ai commandé. Et voici, je suis toujours avec vous jusques à la fin du monde. Amen » (Matthieu 28:19-20).

Jésus avait préalablement signalé à Ses disciples qu’ils verraient l’abomination de la désolation quand l’Antichrist établirait son image dans le temple, en proclamant être Dieu. Dans Matthieu 24:21, Il a dit : « Car alors il y aura une grande affliction, telle qu’il n’y en a point eu de semblable depuis le commencement du monde jusques à maintenant, ni il n’y en aura plus de telle. » Il leur a également dit de ne pas croire aux rapports affirmant qu’Il serait ici, ou là (v. 23). Et c’est ce qu’Il commanda à Ses disciples d’enseigner à observer aux autres disciples au sein des nations. C’est contraire à la croyance d’un enlèvement pré-tribulationiste stipulant que nous serons partis avant que l’homme d’iniquité n’occupe la scène.

Nous n’avons pas besoin d’aller plus loin dans notre discussion à savoir si Jésus a présenté ou non un enlèvement pré-tribulationiste, parce qu’Il n’a rien dit qui vienne contredire Sa Parole. Pourtant, il y en a pour défendre leur croyance pré-tribulationiste plutôt que d’examiner avec diligence les Écritures et voir si leur affirmation est exacte ou erronée.

Plusieurs utilisent le verset suivant pour « justifier » leur croyance : « Or quant à ce jour et à cette heure, personne ne le sait, non pas même les Anges qui sont au ciel, ni même le Fils, mais mon Père seul » (Marc 13:32, en parallèle avec Matthieu 24:36). Ils déclarent que Jésus reviendra après les tribulations, mais, puisqu’Il ne connaissait pas le jour, ni l’heure, il doit donc être question d’un retour « pré-tribulationiste », même si Jésus n’a rien dit de tel (à vrai dire, nulle part dans les Écritures est-il dit qu’il y aura un retour secret avant les tribulations). Ce qui ne mène qu’à une seule conclusion : si Jésus a dit à Ses disciples qu’ils verraient la révélation de l’Antichrist, il est donc impossible d’être enlevés dans les nuées avant cela. Rappelez-vous que Jésus a dit que Son retour s’effectuerait après les tribulations, mais qu’Il ne connaissait pas le jour, ni l’heure de Son retour après les dites tribulations.

Les apôtres

Certains pré-tribulationistes reconnaissent, sans doute à contrecœur, que Jésus n’a jamais rien enseigné à propos d’un enlèvement pré-tribulationiste. Ils soutiennent que Jésus-Christ n’en savait pas assez concernant la prophétie des temps de la fin. Par conséquent, la prophétie relative aux tribulations ne fut révélée que subséquemment aux apôtres. Cela soulève une question très intéressante. Puisque Jésus n’est pas d’accord avec les pré-tribulationistes, ceux-ci doivent se fabriquer une porte de sortie d’urgence et ainsi discréditer le Seigneur Jésus-Christ ! Retournons aux Écritures où Jean a dit, relativement à Christ :

« Personne ne vit jamais Dieu ; le Fils unique qui est au sein du Père, est celui qui nous l’a révélé » (Jean 1:18).

Tout ce qui a été fait a été révélé par Jésus-Christ. Lorsque les écrivains anciens ont reçu l’ordre de rédiger les Écritures, ils furent inspirés par la Parole, le Messie pré incarné, Jésus Lui-même, par la puissance de Son Esprit. Quand ils rencontrèrent Dieu, c’était Jésus. Donc, le Christ fut parfaitement qualifié pour instruire les disciples en ce qui a trait à l’époque de la grande tribulation. S’il ne l’avait pas été, Il n’aurait pas dit ce qui suit :

« Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point » (Matthieu 24:35).

Jésus a énoncé cette parole durant cette réunion précise avec Ses disciples. Elle résume l’essentiel ! Si Jésus n’avait pas eu les qualificatifs pour parler des tribulations, nous devrions alors rayer ce verset. Il y a donc une chose dont nous pouvons être sûrs, c’est qu’en dépit du fait que les cieux et la terre vont un jour passer, et qu’ils feront place à un nouveau ciel et à une nouvelle terre, les Paroles de Jésus-Christ, le Messie, ne passeront point ! Dans Malachie, Dieu a dit :

« Car je suis l’Éternel, je ne change pas… » (Malachie 3:6).

Par conséquent, si Jésus a dit à Ses disciples qu’ils allaient voir l’Antichrist, c’est bien ce qu’Il entendait et Dieu ne S’est pas servi des apôtres pour changer cela !

Plusieurs personnes utilisent le « symbolisme » pour justifier le pré-tribulationisme. Ils affirment que, dans Sa discussion, Jésus Se référait aux « saints des tribulations ». Mais Jésus fut des plus clairs. Il parlait à Ses disciples en privé. Et ils devaient enseigner ce message dans son intégralité à d’autres disciples habitant dans toutes les nations !

Est-ce que les apôtres enseignèrent l’enlèvement pré-tribulationiste ou confirmèrent-ils ce que Jésus avait Lui-même enseigné ? Supposons qu’ils aient enseigné l’enlèvement pré-tribulationiste. Auraient-ils alors ajouté aux Écritures ? Que dit la Parole de Dieu dans les Proverbes ?

« N’ajoute rien à Ses paroles, de peur qu’Il ne te reprenne, et que tu ne sois trouvé menteur » (Proverbe 30:6).

Il est évident que quiconque ajoutera à la Parole de Dieu sera trouvé menteur, ce qui inclut l’approche « littérale » pré-tribulationiste de Matthieu, au chapitre 24 afin de lui donner une tournure différente. Dans une autre déclaration de l’Ancien Testament, Dieu dit :

« Vous n’ajouterez rien à la parole que je vous commande, et vous n’en diminuerez rien, afin de garder les commandements de l’Eternel votre Dieu lesquels je vous commande de garder » (Deutéronome 4:2).

Voilà qui est fort clair ! Non seulement devons-nous nous abstenir d’ajouter à la Parole de Dieu, mais nous ne devons pas non plus en enlever. Dieu a aussi dit :

« Vous prendrez garde de faire tout ce que je vous commande. Tu n’y ajouteras rien, et tu n’en diminueras rien » (Deutéronome 12:32).

Ainsi donc, les apôtres ont-ils ajouté ou retranché des Paroles de Jésus, se soustrayant à Son commandement de grande mission en introduisant un enlèvement pré-tribulationiste ? Ou, au contraire, ne firent-ils que confirmer ce que Jésus leur a toujours dit ? Regardons la lettre de Paul aux Thessaloniciens. Paul a dit, concernant l’enlèvement :

« Car le Seigneur lui-même avec un cri d’exhortation, et une voix d’Archange, et avec la trompette de Dieu descendra du Ciel ; et ceux qui sont morts en Christ ressusciteront premièrement ; 17Puis nous qui vivrons et qui resterons, serons enlevés ensemble avec eux dans les nuées, au-devant du Seigneur, en l’air et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur » (1 Thessaloniciens 4:16-17).

Paul a dit que les morts ressusciteront premièrement. Ensuite, ceux qui seront encore vivants seront enlevés ensemble avec eux pour rencontrer le Seigneur dans les nuées. Paul n’a pas dit que cela arriverait avant les tribulations, ni que cela se ferait en secret, mais il a dit que les morts allaient ressusciter en premier. Or, concernant les morts, Jésus a déclaré, dans l’Évangile de Jean :

« Et c’est ici la volonté de celui qui m’a envoyé, que quiconque contemple le Fils, et croit en lui, ait la vie éternelle ; c’est pourquoi je le ressusciterai au dernier jour … Nul ne peut venir à moi, si le Père, qui m’a envoyé, ne le tire ; et moi, je le ressusciterai au dernier jourCelui qui mange ma chair, et qui boit mon sang a la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour » (Jean 6:40, 44, 54).

Jésus a dit que quiconque croit en Lui, mange Sa chair et boit Son sang, Il le ressuscitera au dernier jour ! Puisqu’il y aura des saints qui croiront en Jésus et qui mourront pendant les tribulations, Il les ressuscitera aussi. Vous ne trouverez jamais de référence biblique à un dernier jour « en deux phases » dans les Écritures. Et, puisque les saints décédés pendant les tribulations ne peuvent être ressuscités avant les tribulations pour des raisons évidentes, et que les saints vivants lors de la venue de Christ ne précéderont pas les morts en Christ (1 Thessaloniciens 4:15), il s’en suit donc que tous ceux qui croient en Jésus, peu importe l’époque de leur conversion, seront ressuscités au dernier jour, c’est-à-dire, après les tribulations ! Jean confirme plus loin ce que Jésus et Paul ont dit :

« Et je vis des trônes, sur lesquels des gens s’assirent, et l’autorité de juger leur fut donnée, et je vis les âmes de ceux qui avaient été décapités pour le témoignage de Jésus, et pour la Parole de Dieu, qui n’avaient point adoré la bête ni son image, et qui n’avaient point pris sa marque en leurs fronts, ou en leurs mains, lesquels devaient vivre et régner avec Christ mille ans. 5Mais le reste des morts ne doit point ressusciter jusqu’à ce que les mille ans soient accomplis ; c’est la première résurrection. 6Bienheureux et saint est celui qui a part à la première résurrection ; la mort seconde n’a point de puissance sur eux, mais ils seront Sacrificateurs de Dieu, et de Christ, et ils régneront avec lui mille ans » (Apocalypse 20:4-6).

Jean, décrivant les morts, y inclut :

  • Les âmes qui furent décapitées pour le témoignage de Jésus et pour la Parole de Dieu ;
  • et ceux qui n’avaient pas adoré la bête.

Ils revinrent à la vie après les tribulations, a dit Dieu à Jean. « C’est la première résurrection, » spécifie-t-Il. Il n’a pas dit : « C’est la troisième ou la quatrième phase » de la première résurrection, comme le suppose Hal Lindsey, un des grands prêtres du pré-tribulationisme ! Il est donc alors très clair que la première résurrection aura lieu après les tribulations. Et, comme nous l’avons dit précédemment, puisque les morts doivent ressusciter d’abord, avant l’enlèvement, celui-ci arrive donc après les tribulations. Nous devons ainsi en conclure que les apôtres n’enseignèrent rien de contraire aux Paroles de Jésus prononcées sur le Mont des Oliviers ! Comme l’a dit Jésus, les disciples verront l’abomination de la désolation. Paul écrivit aux Thessaloniciens :

« Que personne donc ne vous séduise en quelque manière que ce soit ; car ce jour-là [le jour de Christ] ne viendra point que la révolte ne soit arrivée auparavant, et que l’homme de péché, le fils de perdition, ne soit révélé » (2 Thessaloniciens 2:3).

Paul a dit que le jour de Christ (le jour de Son retour en gloire et de notre résurrection) ne viendra pas avant que l’apostasie ne soit survenue et que l’homme de péché ne soit révélé (c’est-à-dire, l’Antichrist) et que le Seigneur…

« …détruira par l’Esprit de sa bouche, et l’anéantira par son illustre avènement » (2 Thessaloniciens 2:8).

Étant donné qu’il est parfaitement clair que ni Jésus, ni Ses apôtres n’enseignèrent un enlèvement pré-tribulationiste, cela règle le problème ! Toutefois, les pré-tribulationistes tentent tout de même de justifier leur position en affirmant que certaines figures de proue de l’histoire de l’Église parlèrent d’un enlèvement pré-tribulationiste. Par exemple, Grant Jeffrey, éminent pré-tribulationiste, « cite » des leaders de l’Église primitive de manière à faire croire qu’ils prônaient un enlèvement avant les tribulations. Ceux qu’il cite sont cependant peu nombreux et, de plus, il les cite de manière tronquée en leur faisant dire ce qu’ils ne disent pas. D’autres propagandistes pré-tribulationistes donnent une explication extra biblique au pré-tribulationisme, pigeant dans les « codes bibliques », les coutumes de mariage juif ou même des lois humaines. Mais tout cela provient de l’extérieur des Écritures et contrevient aux Paroles de Jésus.

Quelques pré-tribeurs, comme John Walvoord, s’accordent pour dire que cet enseignement est relativement récent au sein de l’Église. Évidemment, les post-tribulationistes sont en harmonie avec cela. Walter Martin, dans Original Bible Answer Man, fondateur de l’Institut chrétien de recherches, a répondu à des appels dans le cadre de son émission radiophonique touchant divers sujets. À une certaine époque, des gens l’appelaient en lui posant des questions concernant l’enlèvement. Il répondit que cet enseignement d’un enlèvement pré-tribulationiste vit le jour au début du dix-neuvième siècle. Dans un enregistrement audio, The Tribulation and the Church, il avance ce qui suit :

« Les chrétiens y crurent [à l’enseignement post-tribulationiste] pendant dix-neuf siècles. Les pères de l’Église, les réformateurs et tous les grands théologiens dans toute l’histoire de l’Église, jusqu’à il y a environ 140 ans, crurent que nous allons voir l’Antichrist, que nous serons persécutés par lui et que nous serons délivrés de ses mains lors du second Avènement de Jésus-Christ […] Vous ne trouverez pas mention que nous allons échapper à l’Antichrist avant 140 ans passés, quand une jeune fille de quinze ans eut une révélation. Et John N. Darby, fondateur des Frères de Plymouth, s’appropria cette révélation pour la développer au sein d’une forme théologique connue sous le nom de Théologie Dispensationaliste. Pendant dix-neuf siècles, l’Église n’entendit pas parler de cette doctrine, n’y crut pas et ne l’a jamais prêchée. »[1]

Ce qu’a dit Martin en ce qui a trait à la jeune fille de quinze ans est parfaitement vrai. Elle eut une « révélation ». Toutefois, cette vision, qu’elle eut en 1827, faisait allusion à un enlèvement pré-tribulationiste partiel. Dans cette vision, les chrétiens « remplis de l’Esprit » étaient enlevés et le reste de l’Église demeurait sur terre pour faire face à l’Antichrist. Néanmoins, c’était la première mention formelle d’un enlèvement survenant avant l’apparition de l’Antichrist. Nous aurons l’occasion de revenir sur cette « révélation » un peu plus loin.

Continuons maintenant à suivre le cours de l’histoire afin de comprendre comment Satan a pu installer progressivement cette fausse doctrine qui s’avérera mortelle dans un avenir rapproché, justement avant la grande apostasie prophétisée par l’apôtre Paul et l’apparition de l’homme de péché.

La semence de l’apostasie est plantée

3e siècle av. J.-C. ― Autour de l’an 250 av. J.-C., la Septante (ou LXX) fut rédigée à Alexandrie, importante ville intellectuelle d’Égypte. Cette traduction en grec des Écritures hébraïques, influencée par l’hellénisme (paganisme grec) fut commandée par l’empereur hellène Ptolémée II. Certains des changements apportés dans la Septante au texte originel massorétique hébraïque ressortent dans les versions modernes de la Bible. Nous devons souligner que ces manuscrits corrompus s’avèrent fort possiblement le début de la préparation aux enseignements dispensationalistes, de là leur rédaction pour une occasion encore future. Ces déviations des Écritures véritables sont couvertes dans Le dispensationalisme et le Texte Reçu.

2e siècle apr. J.-C.― Les membres de la véritable Église de Dieu à Antioche, en Syrie (où ils furent appelés pour la première fois par le nom de chrétiens, Actes 11:26), reproduisirent fidèlement les manuscrits originaux des Saintes Écritures, avec crainte et tremblement. En effet, ils n’osèrent changer, ne serait-ce qu’un seul mot ou une seule ponctuation, car ils connaissaient les avertissements du Seigneur dans Deutéronome 4:2 et Apocalypse 22:18. Par le truchement d’œuvres missionnaires, ces manuscrits se rendirent en peu de temps jusqu’à l’École à Mystères de Philon[2], sise à Alexandrie, en Égypte. C’est encore là, au quartier général des Religions à Mystères, que les gnostiques commencèrent à produire des versions corrompues des manuscrits originaux du Nouveau Testament, allant de paire avec la Septante déjà rédigée. Sous la direction d’individus comme Origène et Clément, leur École à Mystères changea les Écritures dans le but de refléter leurs croyances gnostiques par opposition au vrai christianisme. Vous pouvez comparer cette action avec celle du Séminaire de Jésus d’aujourd’hui qui s’arroge le droit de décider de ce qui appartient ou pas à la Bible. Satan leur a mis dans le cœur d’apporter des changements à certains versets (juste assez) de manière à ce que, le moment venu, ils puissent être utilisés pour appuyer une doctrine qu’il allait introduire plus tard sous le nom de Dispensationalisme.

312 apr. J.-C. ― L’empereur Constantin proclama publiquement qu’il s’était converti au christianisme (lire évidemment : catholicisme). Cependant, il continua quand même à adorer ouvertement les dieux païens, y compris Sol, le dieu soleil. Il se donna plus tard le titre de premier pape (Summus Pontifex, ou Maximus Pontifex, i.e., souverain pontife). C’est d’ailleurs du cloaque païen de Rome que naquit l’Église catholique romaine. Constantin ordonna par la suite à son bras droit, l’évêque Eusèbe, de superviser la production de cinquante nouvelles bibles. Devinez quels manuscrits il choisit pour cette entreprise ? Quiconque prend le temps de faire des recherches un tant soit peu sérieuses sait que le catholicisme romain n’est rien d’autre qu’une mouture « christianisée » des Religions à Mystères de Babylone sous déguisement. Le choix était donc évident pour notre cher Eusèbe. Il devait demeurer fidèle à sa religion païenne. Conséquemment, il choisit d’utiliser les textes d’Alexandrie. Ces bibles devaient être ensuite employées par Jérôme pour concocter sa Vulgate latine. Et depuis, les manuscrits corrompus de Satan sont protégés au fond des voûtes du Vatican jusqu’à aujourd’hui. Ils ont été utilisés plus tard dans la traduction d’à peu près toutes les versions modernes de la Bible. Voyez-vous, c’est qu’on a besoin de ces anciens manuscrits d’Alexandrie et de leurs équivalents modernes pour établir la défense des enseignements dispensationalistes.

La semence est arrosée

1791 ― Un prêtre jésuite espagnol, Manuel de Lacunza, et plusieurs autres Jésuites furent bannis du Chili en 1767, Peu après, de Lacunza se prit pour un converti juif et changea son nom en celui de Juan Josaphat Ben-Ezra. Aux alentours de 1791, de Lacunza termina la rédaction d’un livre intitulé Le Retour du Messie en Gloire et en Majesté sous le pseudonyme de Ben-Ezra. Dans son livre, de Lacunza insinua nébuleusement que Jésus allait revenir deux fois pour emporter Son Église. Son premier retour servirait à sortir l’Église du monde afin que Dieu le Père puisse répandre Sa colère. Voilà peut-être la partie d’où a surgi l’idée d’un enlèvement pré-tribulationiste.

Le livre n’atteignit pas la popularité escomptée. En fait, il serait probablement tombé dans l’oubli comme d’autres livres impopulaires l’ont été au fil des ans. Pourtant, le livre de de Lacunza s’est frayé un chemin, d’une façon ou d’une autre, jusqu’en Angleterre où un prêcheur londonien réputé, Edward Irving ― dont nous parlerons plus loin ― le trouva dans la bibliothèque de l’archevêque de Canterbury, à Londres. Irving traduisit le livre de de Lacunza en anglais et tomba en amour avec quelques-unes des doctrines qu’il y trouva. Toutefois, il est plus que probable qu’Irving n’y pigea pas l’enlèvement pré-tribulationiste.

Néanmoins, il y a fort à parier qu’Irving glana quelques informations de de Lacunza qui l’aidèrent à formuler sa doctrine. Il y avait dans le livre de de Lacunza certaines théories qui n’étaient pas traditionnelles. Irving pigea ici et là afin de nourrir son imaginaire débordant. Et de Lacunza lui en donna l’opportunité.

Edward Irving

Edward Irving (1792-1834) fut un dynamique prédicateur charismatique prêchant à la Chapelle calédonienne de Londres. La modeste chapelle était toujours pleine à craquer de gens dont faisait partie l’élite de la société. La plus grande faiblesse d’Irving, cependant, c’est qu’il était « un navire sans quille, ballotté selon les caprices de chaque nouvelle brise jusqu’à ce qu’il soit renversé ».[3] Dans la citation suivante, Sandeen décrit l’impétueuse disposition d’esprit d’Irving :

« Irving aimait le mystère ― il aimait voir une idée surgir du milieu de la brume. Et, une fois amorcé par une telle idée, une fois saisi par son mystère, il en devenait esclave, ne se demandant pas quelles contradictions ou quelles complications il s’en suivrait. »[4]

Je réfère le lecteur à un article écrit par George T. Stokes dans Littell’s Living Age pour une évaluation très utile du caractère d’Edward Irving :

« Prenons d’abord Edward Irving. Les gens de notre génération n’ont qu’une idée vague de la grande influence exercée par le célèbre prêcheur écossais grâce à son éloquence étrangement majestueuse, sa formulation quasi prophétique et sa colossale personnalité. Des ministres d’état, la noblesse, des théologiens, des hommes littéraires de tout rang et de toutes les conditions de la société en étaient captivés. Son enseignement, étroitement modelé [sic] sur le style des anciens prophètes hébreux, traitait en grande partie du sujet des prophéties inaccomplies et de l’approche rapide des manifestations du Second Avènement du Christ. Irving infectait ses auditeurs par ses visions et ses prévisions. Ses rencontres d’étude de la prophétie devinrent très à la mode. »[5]

Irving était friand d’études prophétiques et commença à se réunir avec James Hatley Frere chaque semaine pour discuter prophétie. Peu après cela, Irving devint l’un des plus charismatiques porte-parole du millénarisme. C’est alors qu’Irving lut le livre de de Lacunza et se fascina pour la doctrine de l’enlèvement secret et imminent. Il traduisit le livre en anglais et, jadis destiné à l’extinction, le bouquin du Jésuite fut à nouveau publié à Londres en 1827.

Peu après avoir lu le livre de de Lacunza, Irving commença à prêcher l’enlèvement secret des saints, prétendant avoir entendu une voix venue du ciel lui ordonnant de le faire. C’est peut-être pour cela que plusieurs personnes attribuent l’origine de l’enlèvement pré-tribulationiste à de Lacunza. Dans l’année 1828, certaines des réunions d’Irving en Écosse suscitaient des foules de plus de 10 000 personnes. L’église d’Irving à Londres était reconnue pour ses déclarations prophétiques qui attiraient des gens influents et célèbres de la société. Le bâtiment accueillait mille personnes et il était rempli à pleine capacité toutes les semaines.

Les nombreuses déclarations annonçant que Jésus devait revenir bientôt provoquaient une grande excitation. On peut facilement y voir un parallèle avec les églises exultantes charismatiques et pentecôtistes d’aujourd’hui qui se délectent de prophéties et de sensationnalisme tout en attirant d’énormes foules.

Pendant cette même période, Irving se mit à diriger des conférences et des études bibliques dans toute l’Écosse à propos d’un enlèvement secret et imminent. C’est à cette même époque que John Nelson Darby et Irving prirent contact ensemble. Même si la doctrine de Darby sur le Dispensationalisme allait éventuellement inclure l’idée d’un enlèvement secret pré-tribulationiste, elle ne l’avait pas au début. Il est vraisemblable de croire que Darby tira d’Irving la notion d’enlèvement pré-tribulationiste.

1827 ― Tournons-nous maintenant vers la source de la doctrine d’Irving. Quoiqu’il ait proclamé à maintes reprises qu’il s’agissait d’une révélation divine, fut-elle adressée à lui ou à quelqu’un d’autre ? Dans son livre, The Rapture Plot, Dave McPherson, expert en la matière, déclare qu’Irving reçut son information d’une jeune fille nommée Margaret MacDonald qui aurait, selon elle, reçu des révélations de Dieu en 1827, à propos de l’enlèvement de l’Église. Elle et une de ses amies entretenaient des liens ésotériques et faisaient dans les pouvoirs occultes et dans l’écriture automatique ; elles pouvaient se figer comme des statues de manière quasi surnaturelle, touchant à peine le sol, en lévitant presque (la lévitation était reconnue comme un « enlèvement » dans les milieux ésotériques). Les Jésuites déclaraient être capables aussi de léviter pendant leurs méditations, alors que les dirigeants de l’Église catholique condamnaient souvent de telles pratiques chez les roturiers. Un événement tout nouveau était donc présenté et on lui accola le nom « d’enlèvement »

À l’époque où Margaret McDonald formula sa révélation d’un enlèvement, elle fit également une fausse prédiction au sujet de l’antichrist : d’après elle, il s’agissait du socialiste du 19e siècle, Robert Owen. Voilà tout ce que valait son « écoute exacte » du Seigneur !

Cela dit, Irving a pu aussi être influencé par l’amie de Margaret MacDonald une femme du nom de Mary Campbell, qui recherchait le don du Saint-Esprit et se mit à parler en langues dans le mois de mars de 1830. Plus tard, elle « reçut le don de l’écriture automatique », c’est-à-dire que l’on écrit sous l’effet d’une transe. Les lettres étaient souvent illisibles, mais, bon, si les langues inconnues pouvaient être interprétées, on suppose qu’on pouvait également interpréter l’écriture automatique. Campbell et son époux, un pasteur écossais, visitèrent Irving chez lui. On rapporte qu’ils furent ses hôtes pendant une période de temps considérable. Durant cette visite, Mary Campbell donna à Irving des messages fréquents qui, supposait-on, provenaient du Saint-Esprit. Bien que Campbell énonçait des prophéties dans les réunions de l’église, elle en énonçait aussi dans ces réunions privées chez Irving.

Margaret MacDonald

Examinons plus attentivement l’amie de Mary Campbell, Margaret MacDonald. Ce qu’on sait depuis relativement peu de temps, c’est que les Irvingites avaient été influencés par une jeune Écossaise qui, aux environs de 1830, avait dit privément à Irving, John Darby et quelques autres pasteurs que le Seigneur lui avait révélé qu’une partie de l’Église chrétienne serait enlevée avant la révélation de l’Antichrist durant les tribulations, alors que le reste de « l’Église » endurerait cette période. Cependant, la première diffusion publique de l’enlèvement pré-tribulationiste ne survint qu’en septembre 1830, dans un article du journal britannique d’Irving, The Morning Watch, article intitulé « Commentaires sur les sept Églises de l’Apocalypse ». Les sceptiques doivent apprendre qu’il en existe des preuves dans les archives des principales bibliothèques britanniques, ainsi que des copies originales au Collège de la Divinité de Colgate-Rochester, au Séminaire Théologique Fuller, à l’Université Oral Roberts, au Séminaire Théologique de Princeton, au Séminaire Théologique Baptiste du Sud et au collège de la Divinité Évangélique de la Trinité.

Après qu’Irving eût reçu le récit manuscrit de Margaret MacDonald concernant cette révélation, le Morning Watch fit écho à cette nouvelle vision. L’article déclare clairement qu’une partie de l’Église chrétienne (décrite comme étant celle de « Philadelphie » de l’Apocalypse) serait enlevée pour rencontrer Christ dans les airs avant la « grande tribulation », en ajoutant que « Laodicée » (décrite comme étant « l’Église » qui fera face à l’Antichrist) serait laissée derrière afin de passer au travers de la tribulation dans un but de « purification », ce qui ressemble au concept du « purgatoire » de l’Église catholique.

Dans le passage suivant du Dictionnaire Holman de la Bible, l’idée d’un enlèvement secret est attribuée à Margaret MacDonald. Toutefois, l’article émet une erreur en déclarant que MacDonald faisait partie de la congrégation de Darby et que celui-ci reçut la doctrine directement d’elle.

« Le rôle de John Darby :

« Le concept d’un retour du Seigneur se faisant en deux étapes, inconnu avant 1830, fournit la plateforme du mouvement appelé “dispensationalisme”. Le pasteur de Mlle MacDonald, J. N. Darby, reprit son idée et commença à l’utiliser dans ses sermons. Darby fut responsable d’avoir développé le retour de Christ en deux étapes pour en faire une eschatologie ou théologie complètes. Il fut pasteur anglican jusqu’en 1827 lorsqu’il quitta l’église pour se joindre aux Frères de Plymouth. »[6]

Bien que l’on puisse se questionner à savoir si la vision de MacDonald contenait réellement des références à un enlèvement pré-tribulationiste, il est tout de même assuré que la jeune fille faisait partie du même milieu que Darby. Nous n’avons toutefois rien découvert qui indiquât que MacDonald ait jamais fréquenté la congrégation de Darby. De même avons-nous lu la vision de MacDonald et n’y avons pas vu un enlèvement pré-tribulationiste explicitement décrit. Cependant, si les pré-tribulationistes se disent en mesure de trouver cette doctrine dans la Bible, nous supposons que nous pouvons faire de même avec la vision de MacDonald puisqu’elle contient quelques références que l’on pourrait interpréter comme étant un enlèvement pré-tribulationiste. S’il y a eu une autre vision, nous n’en sommes pas au courant. Voici donc la vision de MacDonald dans sa totalité et mise en circulation comme étant celle de laquelle Irving tira sa théorie d’un enlèvement secret.

« Ce fut, en tout premier lieu, l’affreux état de la terre qui me pesa. Je vis l’aveuglement et l’engouement des gens devenus très grands. Je sentis le cri de la Liberté, comme un sifflement du serpent, les amener à la perdition. Ce n’était que des “pas de Dieu”. Je me répétai : “Maintenant, il y a la détresse des nations, et la perplexité, les mers et les vagues qui rugissent, le cœur des hommes qui lâche par l’effet de la peur. Or, prend garde au signe du Fils de l’Homme. Ici, on m’arrêta pour que je crie ; O, on ne sait pas ce qu’est le signe du Fils de l’Homme ; le peuple de Dieu pense qu’il attend, mais il ne sait pas quoi. »

(Puisqu’à l’époque, tous les chrétiens croyaient à l’enlèvement post-tribulationiste, il semble que MacDonald s’apprêtait à présenter quelque chose de différent, ici.)

« J’eus le sentiment qu’il fallait que ce soit révélé ; et qu’il régnait une grande noirceur et une grande errance ; mais soudainement, cela me sauta aux yeux avec une lumière glorieuse. Je vis tout simplement le Seigneur Lui-même descendre des cieux avec un cri, tout simplement l’Homme glorifié, Jésus Lui-même ; mais, comme le fut Étienne, tous doivent être remplis du Saint-Esprit, afin de lever les yeux et voir la brillance de la gloire du Père. Je constatai ce qu’était l’erreur, c’est-à-dire que les hommes pensent qu’il s’agit de quelque chose que voit l’œil physique ; mais l’on a besoin du discernement spirituel, l’œil de Dieu dans Son peuple. »

(Dans cette section, il semble que MacDonald veuille soumettre l’idée que seuls les saints vont pouvoir voir un enlèvement secret, par la vertu d’un miracle de Dieu. Cela contredit le retour scripturaire de Christ où tous les yeux Le verront ! Par ailleurs, veuillez remarquer l’expression « l’œil de Dieu dans Son peuple ». Cela ne vous rappelle-t-il pas « l’œil-qui-voit-tout », ou « l’œil d’Horus » qu’affectionnent particulièrement les Sociétés secrètes ?)

« Beaucoup de passages furent révélés dans une lumière qui ne m’était pas apparue auparavant. Je répétai, “Voici, maintenant, le Royaume des cieux est comme dix vierges qui vinrent pour rencontrer l’Époux, cinq sages et cinq folles ; celles qui étaient folles prirent leurs lampes, mais ne prirent pas d’huile avec elles ; mais celles qui étaient sages prirent de l’huile dans leurs vaisseaux avec leurs lampes.” »

« “Mais ne soyez point insensés et comprenez la volonté du Seigneur ; ne vous enivrez point de vin à l’excès, mais soyez remplis du Saint-Esprit.” Ce fut l’huile que les vierges sages prirent dans leurs vaisseaux ― c’est la lumière que l’on doit garder allumée ― la lumière de Dieu ― que nous puissions discerner ce qui ne vient pas à l’œil physique par l’observation. Seuls ceux qui possèdent la lumière de Dieu en eux verront le signe de Son avènement. »

(Le « troisième œil », en quelque sorte. Encore ici, MacDonald présente l’idée que seuls les rachetés Le verront apparaître. Les Écritures contredisent catégoriquement sa déclaration.)

« Pas besoin de suivre ceux qui disent “voyez ici, ou regardez là”, car ce jour sera comme l’éclair pour ceux en qui demeure le Christ vivant. C’est le Christ en nous qui nous enlèvera ― Il est la lumière ― seuls ceux qui sont vivants en Lui seront enlevés pour aller Le rencontrer dans les nuées. J’ai vu que nous devons être dans l’Esprit afin de pouvoir voir les choses spirituelles. Jean fut dans l’Esprit quand il vit un trône dans le ciel. Mais j’ai constaté que la gloire du ministère de l’Esprit n’avait pas été connue. Je répétai fréquemment “mais le temple spirituel doit être et sera élevé, et la plénitude de Christ doit être versée dans Son corps et c’est alors que nous serons enlevés à sa rencontre.” Oh, personne ne sera compté digne de cet appel si ce n’est Son corps, qui est l’Église, et qui doit être un chandelier fait entièrement d’or. Je dis souvent, “Oh, la glorieuse obéissance à Dieu qui va bientôt éclore sur terre, Oh, le glorieux temple qui est maintenant sur le point d’être érigé, la mariée parée pour son époux ; et Oh, quelle sainte, sainte mariée elle doit être pour se voir préparée pour un fiancé aussi glorieux. Je dis, “Il est temps que le peuple de Dieu affronte la réalité en face ― il est temps que le mystère glorieux de Dieu en notre nature soit connu ― il est temps que l’on sache ce que c’est pour l’homme d’être glorifié”. Je sentis que la révélation de Jésus-Christ restait encore à faire ― ce n’est pas une connaissance concernant Dieu qu’elle contient, mais à savoir comment entrer en Dieu ― je vis qu’il y avait une glorieuse interruption de Dieu à venir. Je me sentis comme Élie, entourée de chariots de feu. Je constatai jusqu’à quel point Il était le temple spirituel érigé et la Pierre d’Angle apportée avec grands cris de grâce, de grâce, dis-je, en elle. C’était une lumière glorieuse, plus forte que l’éclat du soleil qui brillait autour de moi. J’eus le sentiment que ceux qui étaient remplis de l’Esprit pouvaient voir les choses spirituelles, et je me sentis marcher au milieu d’eux, alors que ceux qui n’avaient pas l’Esprit ne pouvaient rien voir ― donc, deux seront dans un même lit, celui pris et celui laissé, parce que l’un a la lumière de Dieu en dedans de lui et l’autre ne peut voir le Royaume des cieux. Je vis le peuple de Dieu dans une situation extrêmement dangereuse, entouré de filets et d’enchevêtrements, sur le point d’être mis à l’épreuve et plusieurs se faire séduire et ainsi chuter. Alors, LE MÉCHANT sera révélé, avec tous les pouvoirs et les signes et les prodiges mensongers, de telle sorte que, s’il était possible, même l’élu serait séduit. ― C’est l’épreuve ardente qui doit nous éprouver. ― Elle aura lieu afin de purger et purifier les véritables membres du corps de Jésus ; mais, Oh, comme ce sera une épreuve ardente ! Chaque âme sera secouée jusqu’en son centre. L’ennemi tentera de nous secouer dans tout ce que nous avons cru ― mais l’épreuve de la foi réelle se trouvera dans l’honneur et la louange et la gloire. Rien ne tiendra sauf ce qui est de Dieu. Les auditeurs glaciaux seront manifestés ― l’amour d’un grand nombre se refroidira. J’ai fréquemment dit, ce soir-là, et souvent depuis lors, que le terrible spectacle d’un faux antichrist se verra sur terre et que rien d’autre que le Christ vivant en nous pourra détecter cette effroyable tentative de l’ennemi de séduire ― car il oeuvrera par toutes sortes de séductions et d’injustices ― il aura une contrefaçon pour toute vérité de Dieu et une imitation de chaque œuvre de l’Esprit. L’Esprit doit être et sera répandu sur l’Église pour qu’elle soit purifiée et remplie de Dieu ― et, en proportion de ce que l’Esprit de Dieu opérera, ainsi le sera-t-il ― quand le Seigneur oint les hommes de pouvoirs, ainsi le sera-t-il. C’est la nature particulière de l’épreuve par laquelle doivent passer ceux qui seront comptés dignes de se tenir debout devant le Fils de l’Homme. Il y aura une épreuve extérieure aussi, mais il s’agit principalement d’une tentation. Elle est amenée par l’épanchement de l’Esprit et grandira en proportion de ce que l’Esprit est répandu. L’épreuve de l’Église vient de l’Antichrist. C’est en étant remplis de l’Esprit que nous serons gardés. Je dis fréquemment, “Oh, soyez remplis de l’Esprit ! ― ayez la lumière de Dieu en vous pour que vous puissiez détecter Satan ― soyez pleins d’yeux en vous ― soyez la glaise dans les mains du potier ― soumettez-vous pour être remplis, remplis, dis-je, de Dieu.” Cela construira le temple. Ce n’est ni par la puissance, ni par le pouvoir, mais par mon Esprit, dit le Seigneur. Cela nous préparera à entrer dans les noces de l’Agneau. J’ai vu que c’était la volonté de Dieu que tous soient remplis. Mais ce qui empêchait la vie réelle d’être reçue par Son peuple, c’est son détournement de Jésus qui est le chemin menant au Père. Le peuple n’entrait pas par la porte. Car Il est fidèle Celui qui a dit : “par moi, si un homme entre par Lui, il trouvera du pâturage.” Il contournait la croix par laquelle chaque goutte de l’Esprit de Dieu coule sur nous. Tout pouvoir qui ne provient pas du sang de Christ n’est pas de Dieu. Quand je dis. “il détourne ses regards de la croix”, je sens que cela veut dire beaucoup ― il se détourne du sang de l’Agneau par lequel nous vainquons et dans lequel nos robes sont lavées et blanchies. On a la vue bien basse face à la sainteté de Dieu, puis l’on cesse de condamner le péché dans la chair et l’on détourne ses regards de Lui qui S’est humilié et S’est fait sans réputation. Oh ! On en a besoin aujourd’hui, tellement besoin, de ce retour à la croix. J’ai vu, ce soir-là, et souvent depuis, que l’Esprit sera répandu sur le Corps, comme jamais, un baptême de feu, pour que tous les scories soient enlevés. Oh, il doit y avoir et il y aura pareille habitation intérieure du Dieu vivant comme jamais ― les serviteurs de Dieu scellés au front ― une grande conformité à Jésus ― Sa sainte image vue en Son Peuple ― simplement Sa fiancée rendue belle par Sa beauté répandue sur elle. C’est ce pour quoi nous devons tant prier à présent, que nous soyons apprêtés rapidement à rencontrer notre Seigneur dans les nuées ― et c’est ce qui va arriver. Jésus veut Son épouse. Son désir se tourne vers nous. Celui qui doit venir viendra et Il ne tardera pas. Amen et amen, vient Seigneur Jésus. »

Bien que l’on pourrait facilement conclure que Margaret MacDonald ne parle pas expressément de l’enlèvement pré-tribulationiste dans sa révélation, il est sûr qu’elle introduit l’idée d’un enlèvement secret. Il est clair aussi que c’est ce qu’entendait Irving de sa part. Il est évident qu’elle y accordait beaucoup d’importance puisqu’elle a envoyé des copies écrites à divers pasteurs et dirigeants chrétiens. Peu après avoir reçu sa copie écrite, Irving publia sa révélation dans le Morning Watch. (Elle fut également publiée en 1840 dans les Mémoires de James et George MacDonald, de Robert Norton. Elle fut aussi diffusée, en 1861, par Norton, dans The Restoration of Apostles and Prophets, dans l’Église catholique apostolique.) Après avoir publié la révélation de MacDonald, Irving commença à enseigner publiquement l’idée d’une apparition secrète et invisible de Christ pour rassembler Ses saints suivie d’une autre apparition quand Il apportera le jugement sur terre.

John Nelson Darby : père du Dispensationalisme

De nombreux eschatologistes sont embarrassés par les humbles origines de l’enlèvement pré-tribulationiste provenant d’une jeune Écossaise illuminée et veulent lui octroyer des commencements plus prestigieux. Ou alors, ils brouillent l’eau de manière intentionnelle afin que nous ne puissions pas remonter au début clandestin de cet enseignement. C’est pourquoi ils cherchent à l’attribuer à un dénommé John Darby, parce qu’il s’agissait d’un homme très éduqué et auteur de nombreux livres. Ce crédit donné à Darby est inexact et sans fondement. Mais qui était donc ce John Darby ?

John Nelson Darby (1800-1882) naquit dans une famille irlandaise prospère et reçut une brève éducation d’avocat. Darby gradua au Collège Trinité de Dublin, en 1819, à l’âge de dix-huit ans. En 1825, il fut ordonné diacre dans l’Église d’Angleterre. Peu de temps après, il accepta une paroisse dans le comté de Wicklow. On lui reconnut des capacités de leader, puis d’enseignant, lors des débuts du mouvement des Frères, et ensuite pendant tout son ministère. Bien qu’Irving ait été le premier à enseigner et à prêcher l’enlèvement, c’est Darby qui développa l’Enlèvement Pré-tribulationiste en l’intégrant dans son enseignement prophétique du Dispensationalisme. Alors qu’Irving inclinait davantage vers l’historicisme, Darby enseigna une interprétation futuriste de l’eschatologie. Cependant, il est clair, partant du matériel écrit pendant cette période, que la doctrine d’Irving affecta Darby à un fort degré.

Darby a développé sa théorie dispensationaliste en une esquisse très élaborée, à tel point que, jusqu’à aujourd’hui, elle ne se comprend pas facilement et on a de la difficulté à l’enseigner clairement. Darby commença à diffuser sa théorie dans toute la Grande-Bretagne.

Irving dirigeait en ce temps-là une série de réunions dans le château de Lady Powerscourt visant à étudier la prophétie ayant trait principalement à l’enlèvement secret et imminent. Plusieurs des disciples d’Irving y assistaient, ainsi que les ministres d’autres organismes religieux. J. N. Darby et les autres dirigeants des Frères y furent aussi invités et assistèrent à ces réunions. C’est sans aucun doute à cette série de réunions que Darby prit connaissance de l’enseignement d’Irving sur l’enlèvement et l’interprétation prophétique qu’il en faisait. En 1833, il entendit parler pour la première fois en public de la doctrine de l’enlèvement secret à Powerscourt. Bien que nous n’ayons pas découvert si Darby a déjà lu le livre de de Lacunza ou s’il fut d’accord avec lui, il était certainement au courant de la documentation et il étudiait avec Irving et les Irvingites.

L’extrait suivant de l’article de Stokes est fort révélateur à ce sujet :

« Ces événements ne furent pas sans exercer une grande influence sur Darby. Il était depuis un certains temps vicaire de Calary, paroisse voisine de Powerscourt d’où il s’imbiba des théories prophétiques irvingites, ce qui coïncidait avec sa tournure naturelle d’esprit. Il devint extrêmement ascète. L’attente surexploitée de l’avènement personnel et rapide de Christ opéra, en 1830, les mêmes résultats pratiques que le Montanisme au second siècle et à nouveau autour de l’an 1000 apr. J.-C., alors que les hommes crurent que la fin du monde était assurément tout proche. Quelle était, dirent-ils tout naturellement, l’utilité du labeur, ou du confort, ou du plaisir terrestre, si ce monde devait bientôt s’évanouir comme un rêve et que le monde du domaine éternel devait bientôt être révélé ?

« Donc, Darby tira d’Irving son système prophétique qui devint une des figures de proue de son système et, en même temps, l’un des écueils sur lesquels ce système allait se briser. »[7]

John Darby n’était pas satisfait de l’idée plutôt simpliste d’une période de tribulations de 45 jours, telle que prônée par le tandem de Lacunza/Irving. Il conçut donc un schéma plus complexe. Il imagina que la dernière des soixante-dix semaines de Daniel (Dan. 9:24-27) n’était pas encore accomplie ― reprenant l’idée déjà lancée par un Jésuite du nom de Ribera, autour du 16e siècle ― et il théorisa donc que la soixante-dixième semaine pouvait être, en réalité, une tribulation de sept ans qui aurait lieu à la fin de l’ère chrétienne. Pour ajuster son idée à l’histoire du monde, il décréta également un trou de 2 000 ans entre la soixante-neuvième semaine et la soixante-dixième semaine de Daniel. Il ne s’agissait là que d’une théologie à devinettes, mais, sur ce fondement plus que douteux, Darby et ses associés ajoutèrent quelques combines à la Ribera :

  1. qu’un temple juif devait être reconstruit et les sacrifices d’animaux rétablis ;
  2. que l’antichrist devait apparaître et régner sur le monde pendant sept ans ;
  3. qu’après trois ans et demi de bon gouvernement, ce supposé antichrist se retournerait contre les Juifs, stopperait les sacrifices et entamerait la guerre à Armageddon.

Les promoteurs qui ont déclaré que John Darby fut pré-tribulationiste dès 1827 n’admettront jamais qu’il ne promouvait alors que son thème de « l’Église céleste » ; qu’il était toujours clairement post-tribulationiste, au moins jusqu’à la publication d’un article de décembre 1830 (il attendait de « Le [Christ] rencontrer dans les airs afin qu’Il juge les nations », ce qui est nettement une allusion au retour en gloire de Jésus-Christ à la fin des tribulations) ; qu’il ne se montra pas distinctement pré-tribulationiste avant 1839 et qu’à ce moment-là, la seule base pré-tribulationiste de Darby était le symbole de « l’homme-enfant » d’Apocalypse 12 (lequel symbole était le fondement pré-trib d’Edward Irving depuis 1831) ; que, dans son livre de 1991 [p. 100], R. A. Huebner admit que la source de sa déclaration concernant l’année 1827 accolée à Darby pouvait tout aussi bien se référer à quelque chose de tout autre que l’enlèvement ; et que Ice, depuis 1991, a caché ce fait et continue de déclarer, par un endurcissement obtus de conscience, que Huebner a la documentation voulue pour établir que Darby était pré-tribulationiste dès 1827.

Toutes les supposées « réflexions » de Darby, que des générations de ses disciples affirment l’avoir conduit au pré-tribulationisme (réflexions comme « la Parenthèse des Gentils », la « dichotomie Église/Israël » et la « méthode littérale »), étaient déjà enseignées par d’autres personnes avant lui et il les a subtilement plagiées ! Les érudits du Dispensationalisme savaient sans aucun doute que le fait de diffuser, ne serait-ce qu’une fraction de tout cela allait porter un coup de mort à leur système eschatologique.

Tout au long des années 1800, les principaux historiens ecclésiastiques ― Irvingites ou Frères de Plymouth ― attribuèrent en très forte majorité le pré-tribulationisme au tandem MacDonald/Irving et non pas à Darby !

Après la mort de Darby, en 1882, l’éditeur de ses nombreux livres, William Kelly, complota afin d’enlever tout le crédit de la création du concept pré-tribulationiste au duo MacDonald/Irving et de le donner de manière posthume à Darby. Il y parvint entre 1889 et 1903 en changeant et en cachant certaines portions des premiers documents sur les Irvingites et les Frères ; les éditeurs britanniques et américains du 20e siècle ont de même conspiré pour perpétuer ce révisionnisme historique de façon à pouvoir jouir des ventes phénoménales du matériel promouvant l’enlèvement pré-tribulationiste.

Maintenant, examinons la contribution de J. N. Darby à savoir comment il en est venu à formuler la doctrine du Dispensationalisme, doctrine qui devait éventuellement s’enrichir de l’idée d’un enlèvement pré-tribulationiste. Comme nous venons de le voir, on qualifie généralement Darby de « père de la théologie dispensationaliste moderne ». John Walvoord, ancien président du Séminaire Théologique de Dallas, a dit : « une grande partie de la Vérité promulguée par les chrétiens fondamentalistes d’aujourd’hui est née dans le mouvement connu sous le nom de Frères de Plymouth. »[8] L’extrait suivant provient du Dictionnaire Holman de la Bible :

« Darby a exposé l’idée que Dieu avait établi sept périodes de temps, appelées dispensations, en vue de Son œuvre parmi les êtres humains. La septième, ou dernière dispensation, serait le règne millénaire de Christ (Apocalypse 20). Dans chaque dispensation, les gens sont mis au test quant à leur obéissance envers la volonté de Dieu en rapport avec une révélation spécifique de cette volonté. Darby a visité les Etats-Unis à plusieurs reprises et a gagné de nombreux adeptes à sa théologie. Toutefois, c’est C. I. Scofield qui popularisa le système dispensationaliste dans sa bible d’étude de 1909. Il exposa sept dispensations dans les relations de Dieu avec les êtres humains.

« 1. L’innocence (Gen. 1:28) ― la période de temps couvrant le Jardin d’Éden.

« 2. La conscience (Gen. 3:23) ― le réveil de la conscience humaine et l’expulsion du Jardin.

« 3. Le gouvernement humain (Gen. 8:20) ― la nouvelle alliance passée avec Noé, entraînant le gouvernement humain.

« 4. La promesse (Gen. 12:1) ― la nouvelle alliance faite avec Abraham.

« 5. La loi (Ex. 19:8) ― la période d’acceptation de la loi juive.

« 6. La grâce (Jean 1:17) ― commence avec la mort et la résurrection de Jésus.

« 7. Le royaume (Éph. 1:10) ― constitue le règne final de Christ.

« Programme d’eschatologie

« Au-delà des sept dispensations, le mouvement de Darby eut un programme d’eschatologie en cinq étapes.

« 1. Un retour de Christ en deux phases : l’enlèvement et la parousie.

« 2. Sept ans de tribulations sur terre pour ceux qui ne seront pas enlevés : les derniers trois ans et demi seront le temps de l’Antichrist. Cent quarante-quatre mille Juifs accepteront le Christ et deviendront des évangélistes.

« 3. Le retour de Christ avec l’Église, la conclusion de la bataille d’Armaggedon et le règne de Christ et de Son Église pendant mille ans.

« 4. Croyance en une alliance inconditionnelle avec Israël. Donc, Dieu œuvre par Israël et l’Église. Dans le Millénium, la nation d’Israël sera restaurée.

« 5. L’accomplissement littéral de la prophétie de l’Ancien Testament.

« Voici certains des défenseurs les plus populaires du dispensationalisme : C. H. MacKintosh, W. E. Blackstone, H. A. Ironside et A. C. Gaebelein. Plus récemment, Hal Lindsey a fait, par son livre The Late Great Planet Earth, un best-seller du système dispensationaliste. Le livre de l’Apocalypse est devenu un livre clé dans l’approche dispensationaliste. Les dispensationalistes considèrent que l’enlèvement a lieu dans Apocalypse 4:1, le reste du livre (les chapitres 4 à 18) ne traitant que des sept ans de tribulations. Le livre n’a donc que peu de signification aux yeux des chrétiens, car ils ne seront pas sur terre durant cette période. »[9]

Le mouvement des Frères débuta à Dublin, vers 1825. Un petit groupe de gens se montrait insatisfait face à ce que l’on considérait comme des conditions apostates dans les églises établies. Ils commencèrent à s’assembler pour prier et fraterniser, et, bientôt, d’autres gens se joignirent à leur fraternité, de telle sorte que des groupements leur étant associés surgirent un peu partout. Quoique le mouvement eut débuté à Dublin, c’est la ville de Plymouth, en Angleterre, qui devint le centre de distribution de leur vaste littérature. Le nom des Frères de Plymouth devait par la suite devenir celui du mouvement dans son entier. Les premiers leaders du mouvement des Frères affichaient de nombreuses différences et il y avait beaucoup de divisions entre eux dès les débuts et depuis lors.

Des hommes, tels que Larry Crutchfield, représentent John N. Darby comme un individu doux et gentil, incroyablement spirituel et voué aux Écritures :

« Darby était de nature gentille et humble, et sa compassion et sa générosité envers les autres était sans bornes. »[10]

Cela ne semble toutefois pas être exactement la vérité. En fait, une grande part des commentaires de Crutchfield à propos de la nature de Darby ne s’accorde pas avec les faits historiques. Crutchfield cite Earnest Sandeen, mais semble cependant ignorer ce que Sandeen a écrit concernant la nature de Darby. Il n’est pas dans notre intention de diaboliser Darby, ni Scofield, mais nous tenons à laisser les faits parler par eux-mêmes. Sandeen écrivit ce qui suit :

« Peut-être devrait-on le décrire comme un tyran insignifiant, car il se montrait des plus tyranniques concernant les choses insignifiantes. Contrairement à Wesley, il démontra autant de zèle à détruire l’œuvre de son propre bâtiment qu’il en avait déployé à l’ériger au début de sa construction. »[11]

Bien que nous soyons convaincus que Darby était parfois gentil, peut-être même la majorité du temps, nous croyons qu’il y eût bien des fois où il ne fut pas si gentil. Quelqu’un a dit un jour : « La mesure de votre chrétienté ne se juge pas par votre attitude lorsque vous êtes d’accord, mais par votre comportement quand vous êtes en désaccord. Ceux qui étaient en désaccord avec Darby, spécialement ceux qui contestaient sa doctrine en voie de développement concernant le Dispensationalisme, étaient traités avec la plus grande rudesse, même jusqu’à la brutalité. Darby régnait sur les Frères de Plymouth avec la ferme volonté d’un grand patron. »[12]

Crutchfield a écrit ceci :

« Bien que Darby ait été de bienveillante disposition et humble d’esprit, sa dévotion absolue dans la Parole de Dieu [s’entend, les manuscrits corrompus d’Alexandrie dont il tira sa version darbyste] et son exigence d’une fidélité indéfectible envers sa vérité, telle qu’il la comprenait, faisaient de lui une proie facile de la controverse. Sa patience sans bornes face à l’ignorance honnête des pauvres et des illettrés était légendaire. Mais telle était aussi sa colère contre les plus éduqués qui prenaient la vérité de l’Évangile de Christ à la légère. »[13]

Encore une fois, ce n’est pas tout à fait exact en ce qui a trait à la disposition de Darby, à moins que l’on croie qu’un homme tel que George Müller[14] « prenait la vérité de l’Évangile de Christ à la légère ». À un moment donné, le tempérament de Darby s’enflamma à tel point qu’il excommunia le célèbre George Müller et toute la congrégation des Frères de Bristol. Apparemment, il qualifia Müller de menteur et l’aliéna sur une différence d’opinion.[15] Qu’est-ce qui provoqua l’accès de colère de Darby contre Müller ? Peut-être des déclarations comme celle-ci :

« Mon frère, je lis constamment ma Bible et j’en suis rapidement venu à trouver que ce qu’on m’avait enseigné à croire [la Doctrine de Darby] n’est pas toujours en accord avec ce que dit la Bible. J’en suis donc venu à conclure que je dois, soit fausser compagnie à John Darby, soit délaisser ma précieuse Bible ; et j’ai choisi de m’accrocher à ma Bible et de me séparer de M. Darby. »[16]

Selon les paroles de Henry Craik et James C. Carson, deux hommes ayant observé toute l’affaire, Darby essayait d’imposer le Dispensationalisme aux Frères de Plymouth, se répandant en invectives et se mettant dans des colères venimeuses contre quiconque se montrait en désaccord avec lui.

« Oh, quelle terrible chose que l’esprit de parti ! Ne suis-je pas justifié de l’écarter et de l’éviter ? La vérité, c’est que les Frères, en tant que tels, sont mis en pièces. En prétendant être plus sages, plus saints, plus spirituels, plus éclairés que les autres chrétiens ; en s’introduisant de manière imprudente et stérile dans des domaines non révélés ; en faisant du mysticisme et de l’excentricité le test de la vie et de la profondeur spirituels ; […] en parlant de manière familière et grossièrement offensante des choses sacrées telles que la présence de l’enseignement du Saint-Esprit ; et par un sectarisme des plus inexcusables, car c’est dans le soin mis à éviter le sectarisme qu’est né le mouvement des Frères ; par tout cela et d’autres erreurs similaires, le grand principe scripturaire de la communion de l’Église a été gâché et défiguré. »[17]

Les leaders de Bristol ne partagèrent ni l’anti-cléricalisme militant de Darby, ni ses attentes dramatiques concernant le Second Avènement. Au contraire, ils furent heureux de reconnaître les dons de Dieu démontrés par des hommes avec qui ils étaient d’accord en ce qui regarde l’ordre et la position de l’église. Sur la deuxième question, malgré leurs attentes quant au Second Avènement, l’intense accent apocalyptique était presque entièrement absent de leur enseignement. Ils soutenaient assurément la probabilité du prochain retour de Christ, mais ils n’en firent définitivement pas un fondement de leur enseignement.[18]

Darby s’empoigna souvent avec les membres des Frères de Plymouth, dont une fois avec son ami Benjamin Wills Newton, qu’il accusa de tenter de contrôler le mouvement débutant. Veuillez prendre le récit suivant de Sandeen en considération :

« Bien qu’il y ait eu une bonne partie de vérité dans ces accusations, la manière vindicative et violente par laquelle elles furent menées et la persistance avec laquelle elles furent poursuivies (Newton en subit le harcèlement jusqu’à sa mort survenue en 1899) créent l’impression que Darby était incapable de tolérer des rivaux face à son leadership. L’explosion à Plymouth sembla avoir été inévitable une fois que Darby eût découvert qu’il ne pouvait dominer Newton ou le convertir à sa propre théologie. »[19]

Sandeen a aussi écrit :

« ― le trouble qui s’en suivit détruisit presque la jeune secte combattante et laissa un héritage d’amertume qui devait durer jusqu’à gâcher l’expérience des Frères de Plymouth pour des générations. »[20]

L’article de George T. Stokes, déjà mentionné auparavant et paru dans le journal Littell’s Living Age, présente un des exposés les plus révélateurs sur la nature de Darby. L’article de Stokes décrit l’histoire du mouvement des Frères de Plymouth et raconte une capsule de la biographie de Darby. Stokes rapporte que, durant le conflit avec Newton, Darby voulut que tous les membres des Frères se joignent à lui pour livrer Newton à Satan. Müller, étant d’une disposition plus compatissante et plus calme, refusa de se joindre à cette lutte. Au lieu de cela, Müller permit à Newton de partager la Communion, ce pour quoi Darby se sépara promptement de lui. Le mouvement des Frères ne guérit jamais de cette division. La raison en a sans doute été que Darby refusa de tolérer quelque désaccord que ce soit de la part de quiconque. Ce qui suit est un extrait de l’article de Stokes :

« Quant à Darby, il poursuivit le cours régulier de son chemin jusqu’à ce que la fin vienne ; développant, toutefois assez étrangement, des déclarations de plus en plus grossières pour son propre parti. Ceux qui se montraient en accord avec lui étaient l’Église de Dieu sur terre. Ceux qui étaient en désaccord avec lui sur quelque point de doctrine ou de discipline, il les excommuniait sur le champ et il considérait comme extérieures les miséricordes engagées par Dieu. Pendant les dernières années de sa vie, il vécut au Prieuré d’Islington qui, durant la décennie de 1870 à 1880, était considéré par ses disciples comme une sorte de Vatican local d’où émanaient les décrets au sujet de toutes les questions, exigeant une obéissance instantanée et sans le moindre murmure. Même le changement d’une réunion d’une localité vers une autre sans permission était regardé comme un acte d’auto complaisance et de rébellion, et il était puni comme tel. La fin d’un mouvement prônant l’indépendance spirituelle et la défense des droits de la conscience individuelle chrétienne fut décevante, car elle ne se termina que dans l’établissement d’une tyrannie spirituelle écrasante et intrusive, embrassant toutes les prétentions, mais n’amenant avec elle ni l’antiquité, ni la gloire historique qui jeta un halo autour de la suprématie papale. »[21]

Écrit seulement trois ans après la mort de Darby, l’article de George Stokes est une clé pour comprendre le personnage et l’origine de son système de croyances eschatologiques. À notre avis, le mépris intense de Darby pour toute forme d’église traditionnelle, pour les ministres, les credo, les doctrines orthodoxes et l’organisation en général était pour le moins empreinte d’hypocrisie. Car il reproduisit éventuellement le même type d’organisation religieuse qu’il déclarait mépriser, mais avec lui seul à la tête.

Ce n’est qu’en compulsant la quantité d’information ayant trait à cette époque que l’on peut comprendre pleinement l’étendue de la haine de Darby envers l’église organisée, sous quelque forme que ce soit, sauf la sienne. C’est sans doute pour cette raison qu’il récompensa les « bons » chrétiens au sein de sa doctrine en leur promettant de sauter par-dessus la persécution et les tribulations de la période dite de « sept ans ». Évidemment, il expédia en enfer toutes les personnes assez rebelles pour rejeter sa doctrine, comme George Müller, par exemple. Ces individus doivent censément souffrir une horreur indescriptible durant sept ans, accepter la séduction ultime et ensuite être éventuellement jetés dans le feu de l’enfer où ils brûleront éternellement, sans se consumer, juste parce qu’ils ont rejeté sa doctrine. Il n’y avait pas de place, dans la doctrine de Darby, pour une seconde chance si quelqu’un devait rater l’enlèvement pré-tribulationiste. L’idée d’une seconde opportunité de se repentir et de servir Dieu vient des promoteurs non ascètes de la dite doctrine.

Nous devons mentionner ici que, s’il y a un esprit qui se transmet de manière caractéristique dans une doctrine, nous voyons dans celle-ci le transfert du mauvais tempérament de Darby et de sa poigne de fer contre ceux qui ne s’accordaient pas avec lui. Il semble y avoir peu de question susceptible d’échauffer les esprits plus rapidement que celle de l’avènement de l’enlèvement. Les pré-tribulationistes ont souvent recours à des actes réservés habituellement aux gens méchants ou à ceux qui commettent de viles hérésies contre le Corps de Christ. Beaucoup de souffrances ont été infligées aux personnes qui se montraient en désaccord avec la position de l’Enlèvement pré-tribulationiste, et ce phénomène se perpétue encore aujourd’hui. Les écrits pompeux ne nous embêtent pas, mais c’est une tout autre affaire en ce qui a trait aux atteintes envers les réputations des gens et des ministères lorsqu’ils sont attaqués au moyen d’activités et de propos malicieux. Les plus coupables sont souvent des dirigeants de confessions ou même des rédacteurs d’articles prônant l’enlèvement pré-tribulationiste.

Il n’est pas dans notre intention de rejeter ici Darby comme homme de Dieu ou n’ayant pas comporté de valeur significative. Nous voulons simplement signaler qu’il existe toujours un côté sombre au fait de se dédier à une théologie au point de devenir ascète. Il y a alors danger de développer une forte et incontestable tendance à se griser de la spiritualité de quelqu’un d’autre. Ainsi grisé, on perd le sens du danger et on perd de vue les signaux d’avertissement subséquents qui nous auraient empêchés de nous égarer vers l’extrémisme ou d’adhérer carrément à une fausse doctrine.

Cependant, le plus grand danger se révèle lorsque l’on commence à dégriser. L’ivresse spirituelle est un état difficile à maintenir. Éventuellement, la vérité se fait jour et vient défier les bases de l’intoxication spirituelle. Darby a réagi de façon typique à ces intrusions de la vérité en écrasant les gens qui, du moins dans son esprit, osaient réprimer son « ivresse » spirituelle.

La doctrine de l’Enlèvement Pré-tribulationiste produit une énorme sensation spirituelle qui rend ses adeptes complètement accros. Afin de maintenir l’effet de cette drogue spirituelle, ils doivent se nourrir continuellement des bouchées solides du sensationnalisme qui émane de l’enlèvement pré-tribulationiste. Il était donc prévisible que les pré-tribulationistes deviennent passablement chahuteurs lorsque les faits et la vérité scripturaire leur sont soulignés. En fait, quelques notables pré-tribulationistes rivalisent avec Darby dans leurs efforts de crier à la condamnation éternelle de leurs opposants. C’est une triste et tragique répétition de l’histoire ― la passation et la perpétuation du paradigme darbyste en esprit et en doctrine.

Le Dispensationalisme darbyste envahit l’Amérique

Au moment où le millénarisme envahissait l’Amérique avec une ferveur toute apocalyptique, William Miller et Alexander Campbell en étaient au premier rang. Le millénarisme était le mouvement le plus grand et le plus influent. Toutefois, Miller et Campbell commirent l’erreur d’apposer une date au Second Avènement, ce qui fit se détourner d’eux de nombreux millénaristes. L’Amérique était donc mûre pour une vision nouvelle. Entre 1859 et 1874, Darby se rendit aux Etats-Unis pas moins de sept fois pour y enseigner et y prêcher sa doctrine du Dispensationalisme.

Lors de ses visites, Darby amena ses points de vue aux Américains et il suscita des réactions de la part des protestants conservateurs qui ne soupçonnaient pas que ces interprétations tiraient en partie leurs origines des Jésuites (principalement de Ribera et de de Lacunza). Il attira aussi quelques théologiens instruits qui, bien que n’acceptant pas nécessairement sa théologie sur l’enlèvement, étaient tout excités par ses enseignements. Cet intérêt mena à des conférences, la première ayant été tenue à l’Église presbytérienne, et suivie de congrès menés à Chicago (1886), à Niagara (annuellement entre 1883 et 1897) et à Long Island (1901), donc après le décès de Darby. Mais son système eschatologique ne trouvait pas encore grand écho.

D’après ce que Darby crut constater lors de ses visites en Amérique, la condition de l’église se trouvait dans un état déplorable et il tint plusieurs petites réunions pour discuter et enseigner le Dispensationalisme aux dirigeants d’églises. Darby insista pour que ceux qui croyaient à sa vision abandonnent leurs églises respectives et se joignent aux Frères de Plymouth. La majorité des convertis à Darby provenaient des églises baptistes et presbytériennes, ce qui provoqua la critique suivante parue dans le Princeton Review contre les Frères de Plymouth :

« Le but des Frères est de “se faire des églises à partir des églises” : de désintégrer toutes les confessions existantes en ouvrant une porte au sein de chacune, non pas pour en faire sortir les infidèles et les faux frères, mais les pieux et les bons ; en conséquence, ils rôdent sans cesse dans toutes les églises, cherchant à moissonner là où ils n’ont pas semé et laissant aux dénominations en général le privilège exclusif d’évangéliser les masses. »[22]

La critique semblait tout à fait fondée quand nous lisons ces paroles d’Earnest Sandeen citant The Letters of J. N. Darby :

« Pendant tout le ministère de Darby aux Etats-Unis, il a été frustré par son incapacité à soulever plus d’insatisfaction chez les Américains à l’encontre de leurs dénominations et, durant ses quelques années en Amérique, il se lamenta comme Jérémie : “D’éminents ministres prêchent le retour du Seigneur, la ruine de l’Église, la liberté du ministère et, de leur propre aveu, le livre des frères, et ils demeurent où ils sont, et il y a un abrutissement général de la conscience.” »

Voilà plus de preuves que veulent bien l’admettre les leaders du dispensationalisme en prétendant qu’elles n’existent pas. Leur Darby apprécia tellement la « révélation » de MacDonald qu’il en prit tout le crédit, ou plutôt qu’il permit à d’autres, comme son ami et biographe Hugh Kelly, de le lui attribuer sans que Darby ne fasse jamais de correctif. En outre, Darby écrivit, quelques vingt ans après les faits, de vagues déclarations dans ses mémoires que l’on pourrait interpréter comme des affirmations que l’enlèvement pré-tribulationiste venait de lui. Est-ce bien ce à quoi l’on peut s’attendre d’un berger du troupeau ? Il alla pourtant de l’avant, promouvant, improvisant et ajoutant à la nouvelle doctrine, voyageant dans tout le Royaume Uni, en Europe, dont à Genève, en 1840, en Nouvelle-Angleterre, en Ontario, au Canada, et dans la région des Grands Lacs. Il partit même une fois de Toronto à Sidney, en Australie, en passant par San Francisco, Hawaï et la Nouvelle Zélande.

À une occasion, il se rendit à Saint-Louis, dans le Missouri, et y rencontra le ministre presbytérien James H. Brooks, qui était alors le mentor de C.I. Scofield. Dave McPherson, qui a fait plus de quarante ans de recherches l’ayant amené à dénoncer le Dispensationalisme et le pré-tribulationisme, déclare que c’est là que Darby fit la rencontre de Scofield et qu’il ne s’agissait pas d’une coïncidence. Cette rencontre était préparée.

L’auteur Joseph Canfield en souligne la signification. Il écrit que « Scofield le converti se trouva être dans la seule ville en Amérique du Nord qui avait été choisie par John Nelson Darby pour la “plantation de semence concentrée” de sa branche particulière d’enseignement biblique ». John Darby n’était qu’une des têtes d’affiche sélectionnées par les contrôleurs postés en arrière-scène et il devait passer le flambeau de leur fausse doctrine à son successeur, en l’occurrence, Scofield. Il aurait été difficile à Darby et à Scofield de cacher le fait qu’ils n’eurent jamais de problèmes d’argent pour promouvoir leur enseignement pré-tribulationiste. Comme par hasard, il semble toujours y avoir eu quelque riche bienfaiteur dans les alentours. On y comptait des hommes comme l’excentrique banquier Henry Drummond, impliqué dès les débuts et rendant ses ressources disponibles à l’église d’Irving, à Londres, et continuant par la suite à soutenir le mouvement. Le chercheur Robert I. Pierce fit remarquer « …l’étonnante mobilité de Darby, pour l’époque, et son apparent manque de problèmes financiers… » Scofield était pour sa part parrainé, entre autres, par le baron Lyman Stewart, de l’Union Oil, Arno C. Gaebelein et certains autres amis riches qui préféraient demeurer le plus possible dans l’anonymat. On comprend pourquoi.

Le Dr James Brooks et les Conférences de Niagara Falls

Autour de 1864-65, Darby visita à deux reprises l’Église presbytérienne sise au coin de la 16e rue et de l’Avenue Walnut, à Saint-Louis, au Missouri. Cette église devint le centre principal du Dispensationalisme en Amérique. Son pasteur, le Dr James H. Brooks, devint l’un des plus chauds partisans de Darby, au point qu’on l’appela le « père du Dispensationalisme en Amérique ».

Le Dr Brooks dirigea de nombreuses études bibliques dont l’étudiant devenu le plus célèbre fut un jeune homme portant le nom de Cyrus Ingerson Scofield. L’implication de celui-ci dans les Conférences de Niagara Falls fut d’une importance capitale pour la diffusion du Dispensationalisme en Amérique. C. I. Scofield serait par la suite la tête dirigeante des Conférences et c’est au sein de celles-ci que naquit l’idée d’une Bible à Références qui allait répandre le Dispensationalisme darbyste.

Les Conférences de Niagara Falls débutèrent sous l’appellation de Réunions d’Études Bibliques pour le Croyant, mais elles allaient ensuite se transformer bientôt pour devenir la source principale d’où jaillirait le Dispensationalisme darbyste. La plupart des dirigeants d’églises d’Amérique et de nombreux ministres des Frères assistèrent aux conférences. D. L. Moody se trouvait aussi parmi eux et le style de prêche des Frères l’influença grandement. Brooks se mit en tête de faire des Conférences bibliques de Niagara Falls le quartier général du Dispensationalisme darbyste en s’assurant que les orateurs favorisent la théorie. Si l’on excepte l’Institut Biblique Moody et, plus tard, le Séminaire Théologique de Dallas de Lewis Chafer, les Conférences Bibliques de Niagara Falls s’avérèrent la force conductrice faisant de l’Enlèvement pré-tribulationiste la doctrine qu’elle est devenue aujourd’hui.

De hautes personnalités imprégnèrent à l’atmosphère des Conférences bibliques de Niagara Falls une fièvre apocalyptique en se servant des visions sensationnalistes de Darby. Ce qui contribua à éroder encore davantage les bases théologiques de l’eschatologie chrétienne et servit à les remplacer par de fausses révélations et diverses spéculations. Les facteurs d’une probable suffisance et d’une excitante visibilité ne servirent qu’à donner aux participants le faux sentiment d’être des pionniers au cœur d’une œuvre nouvelle de Dieu ou, comme le dit le sieur Scofield : « …ce nouveau commencement et ce nouveau témoignage ». C’est sous ces feux de rampe séduisants que Scofield gravit le plus rapidement les échelons vers la prééminence. Il se mit à envisager une bible avec son nom inscrit dessus et qui allait comprendre ses notes de références ayant trait à la pseudo-eschatologie de Darby. Il allait devoir alors enfreindre une politique consacrée par l’usage de toutes les sociétés bibliques populaires, politique dont la règle cardinale avait toujours été : « sans note ni commentaire ». Mais briser les règles afin de monter en grade n’était pas chose nouvelle pour Scofield, comme nous allons le voir dans une section suivante. Avec une effronterie sans équivoque, il se mit à corrompre la Bible, ombrageant la signification intrinsèque des Écritures, allant même jusqu’à en défier quelques-unes et ignorant les malédictions promises à ceux qui commettent des actes aussi maudits.

« Or je proteste à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce Livre, que si quelqu’un ajoute à ces choses, Dieu fera tomber sur lui les plaies écrites dans ce Livre. 19Et si quelqu’un retranche quelque chose des paroles du Livre de cette prophétie, Dieu lui enlèvera la part qu’il a dans le Livre de vie, dans la sainte Cité, et dans les choses qui sont écrites dans ce Livre »

(Apocalypse 22:18-19).

(Suite dans D.231)

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[1] Dr Walter Martin, The Tribulation and the Church, Cet enregistrement est disponible sur le site Internet Walter Martin Religious Infonet (http://www.waltermartin.org).

[2] Philon le Juif : philosophe grec d’origine juive, né à Alexandrie (v. 13 av. J.-C.–v.54 apr. J.-C.). Son inspiration néoplatonicienne et son interprétation allégorique de la Bible n’ont pas été sans influence sur la littérature patristique. [Petit Larousse illustré, 1988.]

[3] Earnest Sandeen, The Roots of Fundamentalism : 1800-1920 (Chicago : Presses de l’Université de Chicago, 1970) p.15.

[4] Ibidem, p. 16.

[5] George T. Stokes, John Nelson Darby, Revue Contemporaine, Littell’s Living Age (7 nov. 1885) Vol. 2159, p. 348.

[6] James L. Blevins, Dispensations, Dictionnaire Holman de la Bible.

[7] George T. Stokes, John Nelson Darby, Revue Contemporaine, Littell’s Living Age (7 nov. 1885) Vol. 2159, p. 349.

[8] John F. Walvoord, revue de An Historical Sketch of the Brethren Movement, par H. A. Ironside, in Bibliotheca Sacra, 1942, p. 378.

[9] James L. Blevins, Dispensations, dictionnaire Holman de la Bible.

[10] John Nelson Darby : Fender of the Faith, article de Larry V. Crutchfield.

[11] Earnest Sandeen, The Roots of Fundamentalism : 1800-1920 (Chicago : Presse de l’Université de Chicago, 1970) p. 31, para. 1.

[12] Napoléon Noël et W. F. Knapp, The History of the Brethren.

[13] John Nelson Darby : Fender of the Faith, article de Larry V. Crutchfield.

[14] George Müller : (1805-1898) Originaire de Prusse est un évangéliste chrétien et un coordinateur des orphelinats de Bristol en Angleterre. Il s’est occupé de plus de 100 000 orphelins dans sa vie. Il était connu pour sa foi constante en Dieu et pour donner un bon enseignement scolaire aux enfants qui étaient sous ses soins, au point qu’il était accusé d’élever les pauvres au-dessus de leur rang naturel. [Wikipédia, l’Encyclopédie libre.]

[15] William Read, Plymouth Brethrenism Unveiled and Refuted, William Oliphant and Company.

[16] Robert Cameron, Scriptural Truth About the Lord’s Return, pp. 146-7.

[17] Ibidem, Henry Craik.

[18] James C. L. (Crawford Ledlie) Carson, The Heresies of the Plymouth Brethren, Londres : Houlston, 1870.

[19] Earnest Sandeen, The Roots of Fundamentalism : 1800-1920, (Chicago : Presse de l’Université de Chicago, 1970), pp. 62-3.

[20] Ibidem.

[21] George T. Stokes, John Nelson Darby, Revue contemporaine, Littell’s Living Age (7 nov. 1885) vol. 2159, p. 354.

[22] Earnest Sandeen, The Roots of Fundamentalism : 1800-1920, (Chicago : Presses de l’Université de Chicago, 1970) pp. 73-74, citant Thomas Croskery, The Plymouth Brethren, Princeton Review 1 (1872), 48.




D.229 – L’ennemi qui voudrait détruire votre foi

 

Par Joseph Sakala

Nous voyons de plus en plus, dans les nouvelles à la télévision, ou dans les journaux quotidiens, des reportages concernant des personnes qui, soudainement, quittent le foyer familial pour aller joindre un culte religieux, comme les Hare Krishna, le Nouvel Âge ou l’Église de Scientologie, pour n’en nommer que trois. Ils laissent leurs parents et amis qui, en état de détresse et même de panique, tentent de les retrouver alors qu’ils s’inquiètent pour la sécurité de la personne. Mais voilà qu’au bout de nombreuses recherches, souvent effectuées avec l’assistance d’un enquêteur privé, les parents découvrent que leur enfant fait partie d’une de ces innombrables sectes et qu’il semble extrêmement heureux d’y appartenir. L’enfant est entouré d’amis, porte un nouveau nom et s’habille avec des vêtements différents. Il jette sur ses parents un regard clair et tente jovialement de leur expliquer la merveilleuse nouvelle expérience qu’il vit présentement depuis son entrée dans ce groupe.

Pourtant, ces organisations sont très exigeantes pour leurs membres et demandent une loyauté quasi dictatoriale envers le chef, tout en ordonnant une discipline très stricte dans tous leurs agissements. En retour, le groupe leur promet l’accès à une quantité de perceptions secrètes disponibles exclusivement à ceux qui leur sont fidèles. Nous avons le penchant occasionnel de croire que de tels comportements parmi les membres de ces groupements religieux sont relativement récents. Détrompez-vous, car voici un incident survenu dans la vieille ville de Colosse, il y a presque deux mille ans de cela. Il s’agit ici d’une attaque faite par des Juifs convertis tentant de forcer de nouveaux chrétiens, auparavant païens, à continuer d’observer certains rituels que ces Juifs devaient avoir pratiqué avant leur conversion. Ces Juifs nouvellement convertis avaient jugé bon de continuer à observer toutes les fêtes religieuses et les ordonnances selon l’Ancienne Alliance. Alors, ils accusaient les nouveaux convertis colossiens d’être de mauvais chrétiens s’ils ne les observaient pas, eux aussi.

Nous voyons aujourd’hui ce même phénomène trop souvent imposé à de vrais chrétiens, au travers d’accusations portées contre eux par d’autres groupes religieux se disant aussi chrétiens. Pourtant, ces accusés sont des gens qui s’engagent honnêtement sur la voie du salut en désirant simplement avoir une relation particulière avec Dieu. Nous apprenons donc ici qu’il n’existe pas de nouvelles hérésies en circulation, car il est au-delà de l’esprit humain d’en concevoir des neuves. Toutefois, nous découvrons que ce sont les mêmes hérésies d’antan, renouvelées pendant des siècles et qui ont comme but perpétuel de faire dérailler le chrétien de la voie spirituelle sur laquelle il s’était gentiment engagé.

Retournons alors à Colosse où les nouveaux chrétiens furent confrontés à une philosophie que ces Juifs alimentaient de pensées inaccoutumées pour ces Grecs. Notez également que ce sont des convertis Juifs qui s’en prennent à d’autres convertis. Les nouveaux croyants peuvent facilement être blessés par ce genre d’opinions d’orientation personnelle : se voir soudainement critiqués et découragés par des gens se disant aussi frères et sœurs en Christ. C’est ainsi que la faction grecque de la congrégation communiqua avec l’apôtre Paul afin de recevoir des instructions claires qui dissiperaient tout doute dans leur esprit. Paul leur répond par une épître qui attaque directement le nœud du problème, en leur déclarant : « Que personne donc ne vous condamne au sujet du manger ou du boire, ou au sujet d’un jour de fête, ou de nouvelle lune, ou de sabbats ; c’était l’ombre des choses qui devaient venir, mais le corps en est en Christ » (Colossiens 2:16-17).

Ce que Paul leur explique en toute simplicité, c’est que les fêtes que le peuple d’Israël observait dataient de l’Ancienne Alliance. Les différentes fêtes, ainsi que les sabbats hebdomadaires et annuels lui furent donnés pour le préparer à l’avènement du Messie promis. Toutes ces observances lui servirent de préambule afin de le préparer au salut que le Messie devait lui apporter par la grâce. Chacune de ces fêtes annuelles représentait une étape dans le Plan magistral de Dieu pour le salut de l’humanité tout entière. Et elles furent données d’abord à la nation d’Israël à cause de l’Alliance de Dieu avec Abraham. Cette Alliance s’est poursuivie avec Isaac et ensuite avec Jacob, dont le nom fut changé en celui d’Israël. Donc, Paul avait parfaitement raison de leur dire que toutes ces observances n’étaient que l’ombre d’une réalité qui s’accomplirait par la suite en Christ.

Rappelons-nous toujours que la nation d’Israël n’était pas convertie et agissait trop souvent en rébellion quasi-totale contre Dieu. Ils venaient à peine de recevoir les dix commandements et avaient promis d’obéir à tout ce que Dieu leur révélerait. Mais, lorsque Moïse monta sur le mont Sinaï pendant une période de quarante jours afin d’y recevoir les tablettes contenant les dix commandements, le peuple s’était déjà fabriqué un veau d’or pour l’adorer. Alors, durant les quarante ans qu’ils ont passé dans le désert, Dieu leur a donné des fêtes à observer ainsi que le commandement de se nourrir de viandes exclusivement identifiées comme pures. Dieu avait mis ce peuple complètement à part des autres nations païennes environnantes pour qu’il leur serve d’exemple leur démontrant que l’Éternel pouvait bénir ceux qui Lui obéissaient. En les sortant d’Égypte, le but premier de Dieu était de les amener dans la terre promise à Abraham, de qui ils étaient tous les descendants. Nous voyons toutes ces fêtes données à la nation d’Israël décrites dans Lévitique 23.

Lorsque Jésus est venu leur apporter une Nouvelle Alliance spirituelle pour remplacer l’Ancienne, fondée sur des exigences physiques, cette ancienne alliance devait donc prendre fin. Ce qui est malheureux, c’est que trop de religions ont entremêlé les deux Alliances afin de choisir ce qui leur convenait pour le succès de leur dénomination. La Bible parle assurément des méfaits de l’ivrognerie. Alors, une église a choisi les excès d’alcool comme doctrine centrale. Elle défend à ses membres toute consommation de boissons alcoolisées. Mais, pour appuyer sa doctrine fondamentale, elle a aussi pris soin d’ajouter les boissons douces, comme le thé, le café et certains jus. Cette église des Mormons, fondée par Joseph Smith, est en désaccord avec le tiers de la Bible, ce qui a incité son fondateur à traduire le Livre de Mormon pour « corriger » les « erreurs » supposées se trouver dans la Parole de Dieu.

Le livre de Mormon est prétendu un récit écrit de la main du « prophète » Mormon sur des Plaques d’or ― les plaques de Néphi ― et traduit en anglais par Joseph Smith en 1830. Plus nous étudions la Parole de Dieu plus nous découvrons avec quelle astuce l’adversaire crée toujours une contrefaçon pour contrecarrer les instructions de Dieu. Lorsque Dieu donna les dix commandements à Moise, ils furent donnés à la nation d’Israël sur des tablettes de pierre. Chose curieuse, les instructions du  « prophète » Mormon, incluant un supplément qui est l’œuvre de Moroni, fils de Mormon sont inscrits sur des Plaques d’or. Ceci semble donner l’impression que la Bible ne serait pas complète et que Dieu se devait d’ajouter à Sa Parole au travers de ce prophète Mormon.

Pourtant la Bible nous dit ceci comme instruction aux Hébreux : « Dieu ayant autrefois parlé à nos pères, à plusieurs reprises et en diverses manières, par les prophètes, nous a parlé en ces derniers temps par son Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses ; par lequel aussi il a fait le monde ; et qui, étant la splendeur de sa gloire et l’empreinte de sa personne, et soutenant toutes choses par sa parole puissante, ayant opéré par lui-même la purification de nos péchés, s’est assis à la droite de la Majesté divine dans les lieux très hauts ; ayant été fait d’autant plus excellent que les anges, qu’il a hérité d’un nom plus excellent que le leur » (Hébreux 1:1-4). En conséquence, la dernière instruction de Dieu à l’humanité nous est venue en ces derniers temps par nul autre que Jésus, Son Fils, qu’Il a établi héritier de toutes choses. La Parole de Dieu est alors complète et tout ajout depuis Jésus vient des hommes.

Aujourd’hui, cette église des Mormons porte le nom de « l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours ». De ce fait, pour empêcher l’excès en ce qui touche l’alcool, on plonge dans un autre excès, mais il est permissible dans ce groupe parce que son fondateur en a décidé ainsi. Cette pratique leur a causé plusieurs problèmes suite aux enquêtes du gouvernement américain au sujet de la polygamie que le groupement exerce ouvertement. Alors, depuis quelques années, cette église a « officiellement » modifié son statut en défendant la polygamie. Les hommes peuvent toutefois se permettre de s’approprier plusieurs femmes préparées pour eux dès leur bas âge.

Vous remarquerez qu’ils utilisent constamment certains passages bien choisis de l’Ancien Testament pour justifier un comportement qui n’est pourtant nullement prêché dans la Nouvelle Alliance. Lorsque Jésus a fait allusion au mariage, Il cita ce qui avait été établi par Dieu dès la création de l’homme. Dans Matthieu 19:3 : « Des pharisiens y vinrent aussi pour le tenter, et ils lui dirent : Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour quelque sujet que ce soit? » C’était leur manière détournée de tenter de se débarrasser d’une épouse pour s’en trouver une autre selon leur désir. Jésus sauta sur cette occasion : « Et il leur répondit : N’avez-vous pas lu que Celui qui créa, au commencement, fit un homme et une femme ; et qu’il dit : À cause de cela l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux seront une seule chair ? Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Ce que Dieu a joint, que l’homme ne le sépare donc pas » (vs 4-6). Il faut vraiment torde ces versets pour justifier le droit d’avoir plusieurs épouses.

Une autre dénomination a décidé de se servir du Jour de la Pentecôte comme doctrine fondamentale. Encore une fois, on utilise un événement unique et très spécial, que Jésus-Christ avait prédit pour fonder Son Église, afin de se créer une église où les gens se roulent par terre et s’expriment dans un jargon que seuls leurs oints disent comprendre pour interpréter habilement. Exactement le contraire de ce qui est réellement arrivé et où personne ne s’est roulé par terre. Regardons le récit biblique de cet événement. Actes 2:1-4 : « Le jour de la Pentecôte étant arrivé, ils étaient tous d’un accord dans un même lieu. Alors il vint tout à coup du ciel un bruit comme celui d’un vent qui souffle avec impétuosité ; et il remplit toute la maison où ils étaient. Et il leur apparut des langues séparées, comme de feu, et qui se posèrent sur chacun d’eux. Et ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils commencèrent à parler des langues étrangères, selon que l’Esprit les faisait parler. »

Notez que les disciples se mettent à prêcher dans des langues étrangères et non dans un jargon que l’on devait interpréter. Mais pour quelle raison ? Actes 2:5-6 : « Or, il y avait en séjour à Jérusalem des Juifs, hommes pieux, de toutes les nations qui sont sous le ciel. Et ce bruit ayant eu lieu, il s’assembla une multitude, qui fut confondue de ce que chacun les entendait parler dans sa propre langue. » Notez bien la réaction de ces individus qui écoutaient la prédication des disciples : « Comment donc les entendons-nous chacun dans la propre langue du pays où nous sommes nés ? Parthes, Mèdes, Élamites, et ceux qui habitent la Mésopotamie, la Judée, la Cappadoce, le Pont et l’Asie, la Phrygie, la Pamphylie, l’Égypte, les quartiers de la Lybie qui est près de Cyrène, et les étrangers romains, Juifs et Prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons parler en nos langues des merveilles de Dieu » (Actes 2:8-11). Ceux qui prêchaient parlaient afin que tous les spectateurs présents les entendent dans leur propre langue maternelle.

Il est incroyable que l’on puisse prendre un passage biblique aussi clair et qu’on en déforme le sens au point d’établir une religion où la prédication met l’accent sur la confusion. Une religion qui réussit, malgré tout, à attirer des gens honnêtes ne demandant pas mieux que de recevoir de véritables enseignements divins afin de cheminer vers le Royaume. Satan a accompli un travail gigantesque au fil des siècles pour tenter de contrer le Plan de Dieu. Rappelons-nous que, le Jour de la Pentecôte, les premiers convertis à Christ, au nombre d’environ cent vingt personnes, étaient tous des Juifs. La conversion des premiers païens survint plus tard, en commençant par la maison de Corneille. À la femme cananéenne, Jésus répondit : « Je ne suis envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël » (Matthieu 15:24). Jésus avait commencé Son ministère seulement avec les descendants d’Abraham, et Son Église se devait d’annoncer Son Évangile aux païens par la suite.

De nos jours, le Nouvel Âge recrute des millions de nouveaux adeptes sur la seule promesse que chaque individu possède déjà en lui les qualificatifs pour être un dieu. Cette doctrine est complètement antichrist, car elle élimine la nécessité de Jésus pour être sauvé. Pourtant, la Bible est parfaitement claire sur ce point. Sans le sacrifice de Jésus, il n’y a pas de salut possible. L’apôtre Pierre fut divinement inspiré de déclarer ceci : « Et il n’y a de salut en aucun autre ; car sous le ciel il n’y a pas un autre nom, qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Actes 4:12). Cela ne semble pas nuire au Nouvel Âge dans son recrutement d’adeptes. Curieusement, cette église évoque la même doctrine que Satan avait utilisée pour séduire nos premiers parents en leur disant : « Mais Dieu sait qu’au jour où vous en mangerez [du fruit défendu], vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal » (Genèse 3:5). Le Nouvel Age ne fait que promouvoir ce même mensonge.

Mais certains diront : « N’y a-t-il pas du bon dans les diverses observances de toutes ces religions ? Elles permettent quand même à l’assemblée d’exercer certaines disciplines authentiques qui sont sûrement d’un avantage positif pour les fidèles ? » C’est justement là-dessus que mise Satan au travers de ses contrefaçons de la vérité. Il consent volontiers à la prédication d’une bonne quantité de vérité dans les sermons, mais il se permet toujours d’y injecter la portion de venin nécessaire pour séduire les membres qui ne prennent pas le temps de vérifier toutes choses. Cependant, qui a le temps de vérifier si les « pasteurs » disent vrai ? Ma seule réponse demeure inchangée : « Si vous ne prenez pas le temps de le faire, qui pourrez-vous alors accuser si l’on réussit à vous séduire ? » Dire simplement « je pourrai toujours mettre le blâme sur Satan » n’a aucune espèce de valeur, car Satan se moque éperdument de se faire blâmer.

Pourtant, la majorité des gens admettront qu’ils ne croient pas avoir assez de connaissance pour s’instruire seuls avec la Bible. Alors, prenez le temps de vous trouver une congrégation où le pasteur ne s’objecte pas à répondre honnêtement à toutes vos interrogations sur certaines proclamations faites dans ses sermons. S’il a des réticences à acquiescer, éloignez-vous vite, car ses motifs ne sont pas divins. Si ce dernier accepte néanmoins, vous avez des chances élevées de recevoir une bonne quantité de vérité. Cette façon de procéder vous donnera l’opportunité d’apprendre comment utiliser la Parole de Dieu. Avec le temps, il n’en tiendra qu’à vous de décider si vous désirez continuer à fraterniser avec ce groupe. N’oublions pas que le but, ici, est de trouver Christ, le seul par qui le salut est disponible.

Jésus Lui-même nous a donné cette instruction : « Demandez, et on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; heurtez, et on vous ouvrira. Car quiconque demande, reçoit ; et qui cherche, trouve ; et l’on ouvre à celui qui heurte » (Matthieu 7: 7-8). Cette instruction de Christ s’applique à toutes les périodes de notre vie, mais combien davantage pour la personne qui recherche la vérité sur la disponibilité du salut. Donc, pour être efficace, chercher et demander sont des attributs que nous devons utiliser avec un esprit ouvert et orienté sur Dieu. Sinon, peu importe votre zèle, l’adversaire trouvera constamment le moyen de percer votre armure dans le but de vous séduire. C’est d’ailleurs le point qu’amena Paul en parlant des fêtes et toutes les autres observances du peuple. Tous ces éléments physiques furent donnés à la nation d’Israël afin de la préparer à la venue de Christ. Nonobstant, Jésus est la figure fondamentale sur laquelle repose le salut. Alors, pourquoi continuer à observer ces fêtes physiques qui n’étaient que l’ombre de la réalité qui fut entièrement accomplie en Jésus ?

Jésus est le lieu de refuge vers lequel tout converti doit s’orienter dans les moments de détresse et de tentation. Jésus est celui qui vit en nous pour nous guider et nous fortifier dans notre vie vers le Royaume. Voilà le danger qu’il y a à se brancher encore sur des ombres, car le fait de perdre Jésus de vue nous enlève l’enthousiasme à travailler avec la réalité. C’est pourquoi Paul commence son instruction vis-à-vis des Colossiens en déclarant : « Que personne donc ne vous condamne », car, ayant présentement Jésus, ne laissez personne vous enlever cette réalité en substituant à sa place un retour aux comportements machinaux qui a pour but d’annuler la réalité. Alors, les gens qui s’associent à des sectes où les rituels automatiques prennent le dessus sur l’adoration de Dieu en esprit ne réalisent vraiment pas jusqu’à quel point ils sont séduits. Ces individus peuvent donc participer aux réunions, chanter des cantiques, dire « amen » aux prières et avoir l’esprit complètement ailleurs. La véritable adoration de Dieu en esprit n’a rien à voir avec l’endroit où nous sommes. Ce qui importe, toutefois, c’est d’avoir notre esprit conduit intégralement vers Lui pendant ces moments précieux.

Certains individus s’imaginent qu’en affichant une façade de religiosité, Dieu pourrait être séduit et trompé par notre performance. Dieu n’est pas impressionné par des façades. Il nous juge au cœur, car Lui seul peut scruter nos pensées afin de découvrir notre valeur réelle. Imaginez un instant : Dieu, qui avait commandé les fêtes hebdomadaires et annuelles aux Israélites, leur a dit ultérieurement : « Quand vous venez vous présenter devant ma face, qui vous demande de fouler mes parvis ? Ne continuez plus d’apporter des offrandes vaines ; j’ai en horreur le parfum, la nouvelle lune, le sabbat et l’assemblée ; je ne puis souffrir ensemble le crime et les solennités. Mon âme hait vos nouvelles lunes et vos fêtes ; elles me sont à charge ; je suis las de les supporter. Quand vous étendez vos mains, je cache mes yeux de vous ; quand vous multipliez les prières, je n’écoute point. Vos mains sont pleines de sang. Lavez-vous, nettoyez-vous ! Ôtez de devant mes yeux la malice de vos actions. Cessez de mal faire ; apprenez à bien faire ; recherchez la droiture ; protégez l’opprimé, faites droit à l’orphelin, défendez la veuve » (Esaïe 1:12-17).

Ce que Dieu voulait voir dans leur comportement était simple : « Apprenez à bien faire ; recherchez la droiture ; protégez l’opprimé, faites droit à l’orphelin, défendez la veuve ». Les personnes qui ne sont qu’une façade dans ces domaines se voient vite repérées et dévoilées, tandis que la sincérité du cœur est profonde et elle dure longtemps. Où peut-on repérer l’honnêteté chez ceux qui exécutent des gestes en public, superficiels et sans implication sincère ? À entendre parler certains chrétiens, on peut se demander pourquoi ils assistent à leurs réunions, si ce n’est que pour faire acte de présence, tellement ils les trouvent vides et ennuyantes. Mais ils y demeurent par respect pour leurs amis, principalement pour ne pas se bâtir une réputation de manque de piété au sein de leur communauté. Ce genre de conduite pourrait éventuellement éloigner l’individu de son Sauveur.

Un autre ennemi du chrétien est la recherche d’un peu de mysticisme pour épicer sa vie. Ce qui caractérise ces gens, c’est leur fausse humilité visant à mieux impressionner leur entourage. Vous remarquerez que ces individus rendent un culte aux anges. Au premier siècle, il y avait à Colosse des gnostiques prétendant qu’il existe toute une hiérarchie d’anges entre Dieu et les hommes. En reconnaissant cette « vérité », une personne acceptait la présomption que l’ignorance de l’être humain puisse se transformer doucement en prescience, et cette connaissance augmentait dans la mesure où on se laissait instruire par ces anges, le but principal étant d’entrer dans la plénitude de la compréhension de l’unité entière de toutes choses. Cette hérésie ancienne a refait surface et porte aujourd’hui le nom de Mouvement Nouvel Âge.

Il y a une abondante littérature nouvel-âgiste qu’on retrouve dans un grand nombre de magasins d’aliments naturels où tout un département est réservé aux bouquins sur les anges, à l’ésotérisme, à l’occultisme, au chamanisme et toutes les idées à la mode. Satan s’est arrangé pour faire croire aux gens que le retour à une vie saine et naturelle passe par ses voies. Il n’y a sûrement rien de mal à vouloir bien s’alimenter afin de vivre en bonne santé, mais faut-il utiliser la méditation transcendantale ou l’ésotérisme afin d’y arriver ? Malgré cela, ces méthodes deviennent de plus en plus populaires pour contenter et apaiser les pseudo-intellectuels dans l’alimentation personnelle et qui recherchent une vie meilleure en gobant ces pseudo-vérités comme du bonbon (sans sucre).

Les créatrices de la Théosophie et du mouvement Nouvel Âge, Helena Petrovna Blavatsky et Alice Bailey, prétendaient avoir eu affaire avec un « ange de lumière » du nom de Maître DK. Il s’agissait du démon Djwal Khul. Blavatsky et Bailey étaient deux sorcières reconnues très puissantes. Donc, nous voyons clairement qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, sauf des noms différents donnés à la même hérésie. De plus, nous retrouvons cette angélologie dans le Zohar, livre principal de la Kabbale, ce recueil de soi-disant connaissances ésotériques que trimbalent les Juifs depuis des siècles.

Le culte des anges remonte donc à la religion à mystères de Babylone. Il est fort possible que quelques-uns de ces gnostiques du premier siècle se soient infiltrés dans la congrégation à Colosse. Cependant, Paul ne perd pas de temps à exhorter ces nouveaux convertis en leur disant : « Que personne ne vous ravisse le prix par une humilité affectée, et par le culte des anges, s’ingérant dans des choses qu’il n’a point vues, étant témérairement enflé de son sens charnel, et ne s’attachant pas au chef, duquel tout le corps, joint et étroitement uni au moyen des jointures et des liens, s’accroît d’un accroissement selon Dieu » (Colossiens 2:18-19).

Au cœur de cette hérésie se cache la nécessité de proclamer l’unité en toute chose. L’enseignement se résume à déclarer que nous faisons tous partie d’un univers de matière créée, ce qui nous unit à Dieu. Alors l’individu doit s’évader afin de découvrir la connaissance de la plénitude de l’univers. Voilà pourquoi Paul nous dit qu’il s’agit d’une fausse humilité, car si nous prenons le temps d’examiner un tel enseignement, nous découvrons rapidement que ce processus nous mène à mettre notre concentration sur le soi en développant tous nos « pouvoirs divins intrinsèques ». Ils prêchent avec force le potentiel humain, ayant déjà en nous tout ce qu’il nous faut pour devenir un dieu. Avant de se lancer dans une telle aventure, il serait bon pour le chrétien de connaître quelques-unes de leurs doctrines principales. En voici sept :

Pour les adeptes du Nouvel Âge, Dieu est nettement une énergie impersonnelle qui remplit l’univers. Tout ce qui existe fait partie de cette énergie universelle. Tout est un ! Jusque-là, ça va. Suite à cette philosophie qui a la disposition de plaire à tous ses adeptes, découvrons maintenant leur raisonnement. Comme nous faisons partie de cette unité merveilleuse, nous sommes alors aussi divins. Dieu est tout, et tout est Dieu, disent-ils. Chaque membre du Nouvel Âge est, par conséquent, son propre dieu. Mais qu’en est-il de Jésus ?

Selon eux, Jésus était un grand maître spirituel, inspiré par cette énergie divine, qui nous est aussi disponible à tous. Conclusion : vous êtes donc Christ, je suis Christ, nous sommes tous Christ dans notre for intérieur. C’est ce qu’ils appellent gentiment « l’état christique ». Ce raisonnement satanique enlève à Jésus tout statut de Sauveur. Cette hérésie contredit carrément l’instruction biblique d’Actes 4:12 où Pierre, sous l’inspiration divine, nous dévoile ceci : « Et il n’y a de salut en aucun autre ; car sous le ciel il n’y a pas un autre nom, qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés ». Dans le Nouvel Âge, où chacun est dieu, Jésus est réduit à rien, car un dieu n’a pas besoin d’un sauveur.

Pour ce qui est de la Bible, elle n’est pas fiable. Les apôtres, disent-ils, ont mal compris le message de Jésus et ont rajouté des enseignements qui ne sont pas endossés par Dieu. Oh… bizarre ! Nous avons vu plus haut que ce même Dieu n’était pourtant qu’une énergie impersonnelle… Soudainement, ils l’appellent Dieu, mais un Dieu qui n’endosse aucune des déclarations de Ses apôtres. Ils prétendent que la Bible a été manipulée pendant plusieurs siècles durant lesquels elle a été victime d’innombrables additions et de suppressions de passages. Dans un sens, cela n’est pas faux, si l’on considère les manuscrits corrompus d’Alexandrie desquels les éditeurs tirent la majorité de leurs versions bibliques. Donc, la Bible tirée de ces versions corrompues ne serait pas totalement crédible. Et les fervents disciples du Nouvel Âge absorbent cela sans rien vérifier.

Qu’en est-il, cependant, de la possibilité de pécher ? Dans le Nouvel Âge, il n’y a pas de place pour le concept de l’existence du péché. Il ne peut pas y avoir de péché, affirment-ils, car, si nous sommes Dieu, il n’y a donc pas de transgression possible contre Dieu. Dieu ne peut pas pécher contre Lui-même. S’il est biblique que Dieu ne peut pas pécher, alors le péché n’existe pas et nous n’avons pas à nous en repentir. En conclusion Jésus n’est donc pas mort pour nos péchés. Comme c’est simple, n’est-ce pas ?

Qu’en est-il du salut ? Pour eux, le salut n’est même pas un sujet de discussion. Pourquoi ? Simplement parce que l’âme, faisant partie de l’univers, ne meurt jamais. À la mort de l’individu, elle renaît et se réincarne dans une succession de corps physiques différents. Plusieurs autres religions ont également adopté cette « doctrine ». Le bien ou le mal que vous faites détermineront votre prochaine réincarnation. Comme le péché n’existe pas, c’est donc l’humain qui doit déterminer son propre cheminement. Car, d’après eux, il n’y a pas qu’une seule voie qui soit bien ou mal pour tous. Ainsi, à vous de décider. Ne vous posez plus de questions à savoir pourquoi autant de gens ont adopté cette orientation.

Pour ce qui regarde la croissance spirituelle, chacun a le pouvoir intérieur de se transformer, soit par la méditation transcendantale, l’hypnotisme, le yoga, la régression vers une vie antérieure ou par une discipline spirituelle ! On est très ouvert sur le choix qui fait votre affaire. Que ce soit un ange ou un médium, car pour eux, cela revient au même.

Finalement, le salut du monde dépend entièrement des humains. Considérez bien leur raisonnement. Quand il y aura assez de personnes branchées sur cette énergie positive universelle et qu’elles tourneront leurs pensées vers la paix ― comme si cela pouvait être possible, le monde sera alors nettoyé de tous ses éléments négatifs. Ils appellent cela la « pensée collective » ou la « conscience universelle ». Voilà subséquemment ce qui nous amènera hypothétiquement dans l’ère merveilleuse de la lumière. Notez combien d’émissions télévisées, de nos jours, insistent sur la possibilité d’entrer dans la lumière lorsqu’une personne décède. Comment ne pas aimer pareille religion où tout est admirable et merveilleux !

Mes amis, c’est grâce à de tels enseignements qu’ils se font des millions de nouveaux adeptes chaque année. Mais le fait de rendre culte aux anges ouvre un tout autre monde de manifestations occultes. Les gens se mettent à invoquer les anges afin que ceux-ci les guident au travers de l’astrologie, le ouija, le tarot, vers les swamis, les yogis et les gurus. Toutes ces choses se soutiennent par la méditation transcendantale qui paraît offrir à leurs fidèles la capacité de réaliser personnellement tout leur potentiel humain. Il y a cependant un grand danger dans tout cela et c’est la possibilité de s’approprier des honneurs divins. On réduit Dieu à un simple symbole de ce que l’être humain peut déjà accomplir. Leur doctrine principale se réduit à ceci : « Nous sommes des dieux dans notre propre univers ayant ainsi le contrôle absolu sur notre destin. Nous sommes donc Dieu ! »

Paul nous met en garde contre une telle attitude qui pourrait nous ravir notre couronne, le prix auquel chaque chrétien doit aspirer. Il nous dit clairement, dans Colossiens 2:18-19 : « Que personne ne vous ravisse le prix par une humilité affectée, et par le culte des anges, s’ingérant dans des choses qu’il n’a point vues, étant témérairement enflé de son sens charnel, et ne s’attachant pas au chef, duquel tout le corps, joint et étroitement uni au moyen des jointures et des liens, s’accroît d’un accroissement selon Dieu. » Notez les mots de Paul, comme « humilité affectée » ou cérémonieuse, « témérairement enflé de son sens charnel ». Comment un tel individu pourrait-il s’attacher au Chef, Jésus, s’il se croit déjà supérieur à Lui ? Heureusement, il y a encore un petit troupeau qui croit encore que la Bible est la Parole de Dieu. Un petit troupeau engagé à faire la volonté de Dieu, coûte que coûte, et à qui Jésus déclare que sa récompense sera grande, dans le Royaume qui s’en vient.

Il existe aussi un troisième danger pouvant détruire notre foi. Paul nous le décrit très bien dans cette déclaration : « Si donc vous êtes morts avec Christ, quant aux rudiments du monde, pourquoi vous charge-t-on de ces préceptes, comme si vous viviez encore au monde ? En vous disant : Ne mange pas, ne goûte pas, ne touche pas ; (Préceptes qui sont tous pernicieux par leurs abus) suivant les ordonnances et les doctrines des hommes, lesquelles ont, à la vérité, quelque apparence de sagesse dans un culte volontaire, et dans une certaine humilité, et dans une austérité du corps, qui n’a aucun égard à ce qui peut satisfaire la chair » (Colossiens 2:20-23). Paul est en train de nous décrire un zèle qui va bien au-delà d’un comportement chrétien qui cherche à plaire à Dieu en s’imposant une privation totale de certaines choses que Dieu ne défend pas.

La fidélité à Dieu requiert sûrement une certaine discipline dans la vie du chrétien. Il est alors tout à fait normal pour un converti de vouloir faire des œuvres par amour pour Christ, car Dieu est parfaitement d’accord avec une telle motivation. Paul avait fait l’éloge des Colossiens envers leur vie disciplinée et bien ordonnée. Mais l’équilibre doit régner dans toutes nos actions, car il est possible de faire de la discipline un dieu en prenant plaisir à exécuter des œuvres qui impressionnent les autres. Au monastère, Martin Luther demeurait nu au grand froid toute la nuit dans sa cellule, croyant que, de cette façon, il trouverait la paix d’esprit. Paul qualifie cela de préceptes pernicieux par leurs abus. Il nous décrit leur attitude négative en utilisant des termes comme « ne mange pas, ne goûte pas, ne touche pas ».

Il existe des religions qui interdisent carrément les boissons alcoolisées ou douces, le thé, le café et même les jus de raisin. La danse, le cinéma et les jeux de cartes sont aussi proscrits sous peine de péché. Il est vraiment intéressant de découvrir qu’il y a près de deux mille ans de cela, Paul fut inspiré de prophétiser l’implantation de ces doctrines d’hommes dans plusieurs églises aujourd’hui. Si le chrétien décide de se priver volontairement de certaines de ces pratiques, cela demeure assurément bien, mais il est incorrect de les défendre catégoriquement aux membres de la congrégation sous peine de vexer Dieu. Le christianisme est fondé sur une foi positive. Le véritable chrétien doit posséder une attitude si positive que le commun des mortels ne pourra pas l’imiter s’il n’a que sa nature humaine pour le diriger. Alors, défendre quelque chose au chrétien lui enlève sa liberté de vouloir de bon gré plaire à Dieu sans aucune restriction du pasteur.

Selon Paul, voici ce qui plaît à Dieu : « Que la charité soit sans hypocrisie. Ayez le mal en horreur, attachez-vous fortement au bien. Quant à l’amour fraternel, soyez pleins de tendresse les uns pour les autres. Quant à l’honneur, prévenez-vous les uns les autres. Quant au zèle, ne soyez point paresseux. Soyez fervents d’esprit ; servez le Seigneur. Soyez joyeux dans l’espérance, patients dans l’affliction, persévérants dans la prière. Prenez part aux nécessités des saints ; empressez-vous à exercer l’hospitalité. Bénissez ceux qui vous persécutent ; bénissez, et ne maudissez point. Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent, et pleurez avec ceux qui pleurent. Ayez les mêmes sentiments entre vous ; n’aspirez point aux grandeurs, mais accommodez-vous aux choses humbles ; ne soyez pas sages à vos propres yeux. Ne rendez à personne le mal pour le mal ; attachez-vous à ce qui est bien devant tous les hommes. S’il se peut faire, et autant qu’il dépend de vous, ayez la paix avec tous les hommes. Ne vous vengez point vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez faire la colère divine ; car il est écrit : A moi la vengeance ; c’est moi qui rétribuerai, dit le Seigneur. Si donc ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire ; car en faisant cela, tu lui amasseras des charbons de feu sur la tête. Ne te laisse point surmonter par le mal ; mais surmonte le mal par le bien » (Romains 12:9-21).

Mais que peut-il y avoir de mal à jeûner jusqu’à s’amener au bord de la mort, ou ne manger que des légumes, ou refuser de se marier, ou prier à des heures fixes, ou porter un vêtement en crin, ou de se mutiler le corps ? Ces œuvres peuvent-elles nous procurer un meilleur salut ? Ceux qui agissent ainsi glissent dans un légalisme qui, d’après eux, leur permettrait de se sauver par les œuvres. Ces individus agissent comme si tout était mal, sauf si l’on peut prouver par la Bible qu’une chose est bien. Or, la Bible nous enseigne justement le contraire. Le véritable converti doit regarder la vie en disant merci à Dieu de nous donner un monde où il fait bon vivre et où la joie doit régner.

Les religions qui empêchent leurs officiants de se marier ou qui prêchent sur la restriction de manger certaines nourritures selon la Nouvelle Alliance auraient avantage à relire cette instruction de Paul à leur hiérarchie qui : « Défendant de se marier, commandant de s’abstenir d’aliments que Dieu a créés, afin que les fidèles et ceux qui ont connu la vérité, en usent avec actions de grâces. Car tout ce que Dieu a créé, est bon, et rien n’est à rejeter, quand on en use avec actions de grâces ; parce que cela est sanctifié par la parole de Dieu et la prière » (1 Timothée 4:3-5). Nonobstant, la Bible nous décrit très bien ce qui est mal et dangereux pour le cheminement du chrétien. Les choses comme l’adultère, la fornication, le mensonge et le vol ne sont jamais bien. Et même le peu de plaisir que ces astuces peuvent procurer ne sont que temporaires, mais elles sont toutes soulignées comme menant à la mort s’il n’y a pas de repentance.

Les scribes et les pharisiens se donnaient également nombre de permissions non disponibles au commun des Juifs. Donc, dans Matthieu 23:27-28, Jésus leur témoigne : « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, car vous ressemblez à des sépulcres blanchis, qui paraissent beaux par dehors, mais qui au-dedans sont pleins d’ossements de morts et de toute sorte de pourriture. Vous de même, au-dehors vous paraissez justes aux hommes, mais au-dedans vous êtes remplis d’hypocrisie et d’injustice. » Leur statut, en tant que chefs spirituels, avec tous les privilèges s’y rattachant, s’avérera finalement inutile. Certains individus donnent l’apparence d’être justes et disciplinés, mais Dieu les juge au cœur, là où le péché habite réellement. La façade qu’ils présentent leur semble plus importante que le fait de marcher en renouveau de vie avec Jésus. Ils se privent ainsi de découvrir la véritable pureté que Lui seul peut nous procurer.

Pour ceux qui étudient régulièrement la Parole de Dieu, il devient évident que l’ennemi dont nous parlons ici n’est nul autre que Satan lui-même. Depuis la création du monde, il est l’instigateur de toutes contrefaçons ayant pour but de détruire l’œuvre de Dieu. Son plan a toujours été, et sera toujours, de s’approprier des ouvriers orgueilleux et cupides pour en faire ses ministres ; des gens qui se spécialisent dans la séduction pour piéger des personnes honnêtes qui cherchent la vérité. Ces ouvriers se cachent toujours derrière une façade portant le nom de Dieu, mais qui est inspirée par Satan. En parlant d’eux, Paul nous affirme clairement : « Car de tels hommes sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs qui se déguisent en apôtres de Christ. Et cela n’est pas étonnant, car Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n’est donc pas surprenant que ses ministres se déguisent aussi en ministres de justice ; mais leur fin sera selon leurs œuvres » (2 Corinthiens 11:13-15).

Leur besogne consiste à rendre leurs fidèles confortables avec le peu de vérité qu’ils leurs sermonnent. Mais, à la longue, le danger imminent pour le chrétien, c’est de se séparer de Christ. Ceux qui tombent dans ce panneau perdent la vitalité et le zèle qui les avaient amenés auparavant à Jésus. Petit à petit, leur vie spirituelle devient monotone et, sans même le réaliser, vidée de cette énergie qu’ils possédaient jadis. Une seule solution est possible : celle de se mettre en contact avec Jésus par la prière et la méditation sur la véritable Parole de Dieu. Cela ne peut pas s’accomplir par le moyen d’un événement hebdomadaire où les gens s’assemblent une heure ou deux, en croyant qu’ils sont maintenant ressourcés pour le reste de la semaine.

Le contact du véritable converti avec son Sauveur est un événement quotidien où, peu importe la situation, nous avons cette assurance d’être branchés continuellement sur Lui. Que ce soit tout naturellement, afin de Le remercier pour tout ce qu’il fait régulièrement pour nous, ou dans nos moments de détresse afin de pouvoir entrer rapidement en contact avec Lui pour être secourus. C’est ainsi que nous pouvons restaurer notre facilité d’accès vers notre Sauveur, même quand nous péchons. C’est en Lui demeurant soumis que nous pourrons poursuivre efficacement notre chemin vers le Royaume en toute liberté.

De nos jours, le plus grand obstacle pour reconnaître l’ennemi qui veut résolument détruire votre foi a été soigneusement érigé par Satan lui-même qui est parvenu à inculquer dans l’esprit des gens qu’il n’existe pas. Il a tellement bien fait son travail que bon nombre de personnes ne croient pas en Dieu non plus. De cette façon, les gens négligent de rendre gloire à Dieu pour les bonnes choses qui leur arrivent. Ils sont néanmoins disposés à l’accuser promptement quand les choses vont mal. Au milieu de cette condition spirituelle chaotique, il est devenu normal d’accepter les éclatements de guerre par les humains où les soldats s’entretuent sans aucune émotion. Et le coupable, c’est toujours l’homme lui-même, pourtant créé à l’image de Dieu. La séduction du monde est donc totale. À une personne qui prétend que Satan n’existe pas et n’est qu’un mythe de l’imagination humaine, essayez donc de faire comprendre que ce même Satan est aussi le dieu de ce monde… !

Il n’existe qu’une seule conclusion pour supprimer le pouvoir de cet ennemi, et c’est le retour de Jésus en puissance pour anéantir la confusion créée par le Diable au fil des siècles. C’est Jésus Lui-même qui nous l’a annoncé dans une merveilleuse vision donnée à Son apôtre Jean sur l’île de Patmos. Jean nous dit ceci : « Je vis ensuite le ciel ouvert, et voici un cheval blanc, et celui qui était monté dessus, s’appelait le FIDELE et le VÉRITABLE, qui juge et qui combat avec justice. Ses yeux étaient comme une flamme de feu ; il avait sur sa tête plusieurs diadèmes. Il avait un nom écrit que personne ne connaît que lui-même. Il était vêtu d’un manteau teint de sang, et son nom s’appelle, LA PAROLE DE DIEU. Les armées qui sont dans le ciel, vêtues de fin lin blanc et pur, le suivaient sur des chevaux blancs. Il sortait de sa bouche une épée tranchante pour frapper les nations, car il les gouvernera avec un sceptre de fer, et il foulera la cuve du vin de la colère et de l’indignation du Dieu Tout-Puissant. Et sur son manteau, et sur sa cuisse, il portait ce nom écrit : ROI DES ROIS, et SEIGNEUR DES SEIGNEURS » (Apocalypse 19:11-16).

La période du règne de Satan en tant que « dieu de ce monde » prendra fin à ce moment précis, car voici ce que Jean a vu : « Après cela, je vis descendre du ciel un ange, qui avait la clef de l’abîme, et une grande chaîne en sa main ; et il saisit le dragon, l’ancien serpent, qui est le diable et Satan, et le lia pour mille ans. Et il le jeta dans l’abîme, il l’y enferma, et mit un sceau sur lui, afin qu’il ne séduisît plus les nations, jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis » (Apocalypse 20:1-3). Le gouvernement de Dieu sera alors établi sur la terre pour remplacer tous les autres gouvernements qui existaient auparavant. Mais, cette fois, Jésus Lui-même Se chargera de mettre en place Ses Élus pour administrer ce gouvernement. C’est la Première Résurrection !

Regardons ensemble ce qui attend ces Élus de la Première Résurrection. « Et je vis des trônes, sur lesquels s’assirent des personnes, et il leur fut donné de juger. Je vis aussi les âmes de ceux qui avaient été décapités pour le témoignage de Jésus, et pour la parole de Dieu, et ceux qui n’avaient point adoré la bête, ni son image, et qui n’avaient point pris sa marque sur leurs fronts ou à leurs mains. Et ils vécurent et régnèrent avec Christ mille ans » (Apocalypse 20:4). Voici la louange de Jésus à Ses Élus du Royaume : « Heureux et saint celui qui a part à la première résurrection ! La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux ; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et régneront avec lui mille ans » (Apocalypse 20:6). Ils vont ressusciter immortels ! La seconde mort ne pourra plus les toucher et ils régneront avec Jésus durant le millénium à venir. Voilà ce que Dieu promet à tous eux qui sont prêts à s’engager et à persévérer jusqu’à la fin de leur vie contre l’ennemi qui voudrait détruire votre foi.




D.228 – La communauté et rien d’autre

 

Document de réflexions personnelles sur mon appartenance à l’Église Universelle de Dieu, entre 1974 et 1995, et sur la communauté chrétienne du Nouveau Testament.

par Daniel Dion

• Une approche différente

Je suis un idéaliste. Je vois l’Église de Dieu, celle du Nouveau Testament (NT) et celle en devenir, comme une communauté. Il y a dix ans, ce mot a pris un sens que je ne soupçonnais pas et j’en ai été profondément étonné et reconnaissant. J’ai ressenti à ce moment une sorte de libération, de délivrance et de renaissance.

Je vais tenter d’expliquer dans ce document que l’église universelle de Dieu (éuD), de laquelle j’ai été membre pendant 22 ans, était une pseudo-communauté, c’est-à-dire qu’elle n’était pas une communauté accomplie. Elle n’en était qu’au premier stade de développement d’une communauté, sans connaître son besoin d’en devenir une et sans connaître le chemin par lequel elle devait passer pour y arriver. À des yeux non exercés, par exemple les miens en 1974, l’éuD donnait l’impression d’en être une et d’être la « vraie Église » décrite dans la Bible.

L’éuD s’est disloquée en de nombreux groupes et bien des membres se sont sentis abandonnés et trahis. Je vais donner ma perception de ces événements.

Dans ma réflexion, je vais m’arrêter sur certaines questions et tenter de donner des explications : que manquait-il à l’éuD pour être une communauté et être semblable à l’Église du NT ? Comment les bouleversements vécus par les membres dispersés s’expliquent-ils ? Sont-ils responsables de leur désarroi ? Où est la faute s’il y en a une ? Comment bâtir sur de nouveaux fondements et éviter les erreurs du passé, comme celles qui ont créé des traumatismes graves chez de nombreux membres ? Est-ce seulement possible ?

Un livre a été écrit par Scott Peck concernant la communauté : La Route de l’Espoir. Je vais l’utiliser pour commenter l’église dont j’ai fait partie, ainsi que celle du NT, et visualiser l’Église à venir. Je vais aussi puiser dans mes expériences personnelles pour en dégager des leçons.

Cette façon d’aborder le thème de l’Église pourrait sembler incongrue (déf. : qui ne convient pas, qui n’est pas conforme aux exigences de la situation). Pourquoi m’inspirer des principes d’un livre « non inspiré » et de mes expériences personnelles pour analyser une chose sacrée ?

L’Église de Dieu (celle du NT, pas l’éuD) mérite une analyse sérieuse. Je ferai de mon mieux, mais je ne suis pas un spécialiste. En l’approchant par l’angle communautaire comme celui exposé par M. Peck, j’espère en avoir une perspective différente. Je souhaite comprendre l’étendue, l’utilité, les bases, la structure, le but, les fonctions de la communauté de l’Église et le faire en rapport avec mes perceptions au sujet de l’éuD. Le livre de M. Peck n’est pas la Bible, mais je vous propose de le lire avant de vous en faire une opinion.

Une recherche des tenants et aboutissants de la forme communautaire pourrait me permettre de prendre du recul, de mieux comprendre et de dégager les principes des succès de la communauté de l’Église du NT et les causes des échecs de la pseudo-communauté, comme celle de l’éuD. Je considère que cela n’est pas réducteur. Tout dépend de l’esprit dans lequel les choses sont faites.

J’ai été très impressionné par le contenu du livre de M. Peck. L’analyse qu’il a fait de l’organisation des groupes est basée sur une expérience extraordinaire, acquise sur le terrain. Je vois en cette expérience une manifestation de l’Esprit de Dieu. L’auteur s’est senti inspiré par les Écritures et, à moins d’erreur de ma part, le cheminement qu’il a entrepris devrait servir dans la formation d’un groupe communautaire.

Le but de M. Peck n’était pas d’analyser l’Église du NT. Même s’il est clair qu’il voit l’Église de Dieu du NT comme une communauté, il n’en a pas fait une analyse biblique détaillée. Néanmoins, son livre est une source d’inspiration.

Cet auteur a aussi écrit des livres à succès comme Le Chemin le Moins Fréquenté et Les Gens du Mensonge, qui ont aidé des milliers de lecteurs. À l’aide de son épouse et d’un groupe, il a créé une fondation pour favoriser la création de communautés de par le monde. Ce ne sont pas des communautés ayant une orientation religieuse.

Il pourrait arriver que quelqu’un trouve des défauts dans le livre de Scott Peck ou dans sa façon de concevoir la communauté. Toutefois, la Bible et la communauté de l’Église du NT demeurent les références de base. Le livre de M. Peck est une aide dans la compréhension du fonctionnement d’une communauté.

L’Église de Dieu n’est pas un groupe ordinaire, dans ce sens qu’on ne pourrait lui appliquer sans nuances des règles s’appliquant à des groupes communautaires tels qu’on pourrait en rencontrer ailleurs. Par exemple, une communauté répondant au modèle du livre La Route de l’Espoir fonctionne sans chef. L’Église de Dieu n’est pas comme cela puisqu’elle a un chef : Jésus-Christ.

• Des problèmes

Lorsqu’on regarde l’Église du NT, entre autres choses, on y voit des problèmes. Une bonne partie des livres du NT parle de problèmes vécus par les membres de l’Église et leurs communautés naissantes.

Nous pouvons déjà en tirer une leçon : on ne reconnaît pas l’Église de Dieu par l’absence de problèmes, ni chez les individus, ni au sein du groupe. L’Église n’est pas un groupe parfait composé de gens parfaits. Les croyances des membres ne sont pas parfaites. Il est arrivé que des membres aient été en conflit les uns avec les autres. Il est arrivé que des communautés soient devenues peu à peu aveugles et qu’elles aient eu besoin de se faire réveiller. Il est arrivé que des personnes chargées de responsabilités s’égarent. Il y a eu certains désordres et des fausses doctrines étaient parfois répandues.

Certaines communautés faisaient preuve de maturité et il y avait chez elles très peu de choses à corriger. Pourtant, l’ensemble formait toujours la vraie Église du NT.

Il semble même qu’il y ait eu des différences entre les apôtres. Paul a semblé sévère à l’occasion. Jean a semblé plus souple, moins pressé. Pierre était parfois fort et parfois faible. Il y eut entre eux des divergences. Pouvons-nous en tirer une autre leçon ? Les différences entre les anciens existent au sein de l’Église du NT. Et encore celle-ci : divergences et différences ne signifient pas sectarisme, séparations et luttes de pouvoir.

D’autre part, on ne voit pas dans le NT une sorte d’autorité centrale, un siège social, une personne ou un comité, qui déciderait de toutes les choses importantes se passant dans l’Église. Certains voient dans un chapitre du livre des Actes la justification d’un « pouvoir central ». On voit plutôt en Actes 15 comment fonctionnait l’Église de Dieu. Il y avait un problème qui touchait la communauté d’Antioche et qui risquait de se répandre dans toutes les Églises locales. Une décision fût prise par consensus (il y a plus loin des explications au sujet de ce mot) à Jérusalem par les anciens et les apôtres réunis. Le problème venait de la région de Judée où se situe Jérusalem. C’est donc au point d’origine que fût réglé le problème. Ensuite, une lettre rédigée lors de cette réunion circula pour informer les communautés de la solution proposée. Le problème ne touchait pas une seule communauté, mais potentiellement l’ensemble des communautés. C’est ce qui explique l’aspect extraordinaire de cette réunion.

L’autorité centrale est donc Jésus, Sa parole est notre référence, le St-Esprit est notre guide et l’Église est le Corps de Christ.

Scott Peck résume un peu les choses de cette façon, à la page 86 de son livre :

« …des gens en conflit se disent… “Si nous sommes capables de résoudre nos conflits, un jour alors nous serons capables de vivre au sein d’une communauté.” Mais se pourrait-il qu’il faille voir les choses complètement à l’opposé ? Et que le véritable rêve s’énonce ainsi : “Nous pourrons résoudre nos conflits si nous pouvons vivre au sein d’une communauté” ? »

À la page 106 de son livre, Scott Peck a écrit ceci :

« La dynamique fondamentale de la pseudo-communauté est d’éviter les conflits. En soi, l’absence de conflits au sein d’un groupe n’est pas un diagnostic. Les communautés authentiques peuvent avoir d’agréables et parfois de longues périodes exemptes de conflits. C’est qu’elles ont appris à composer avec les conflits plutôt qu’à les éviter. La pseudo-communauté évite les conflits ; la véritable communauté les résout. »

L’éuD n’était pas un groupe parfait, loin de là. Mais cela ne suffit pas pour la commenter ou pour savoir si elle était vraiment l’Église de Dieu ou pas. Ce à quoi sert cette reconnaissance d’imperfection de l’Église de Dieu est seulement pour dire que si l’on cherche un groupe parfait composé de gens parfaits, on ne trouvera pas l’Église de Dieu, comme celle du NT.

• Des solutions

On enseignait, dans l’éuD, l’analogie de l’apôtre Paul concernant le Corps de Christ : il y a la tête, les yeux, les mains, les pieds, etc. (I Cor. 12:12).

À la tête, il y avait les anciens. Eux, ils pouvaient penser, décider et trancher sans tenir compte de ce que les autres parties du corps pouvaient penser. Après tout, il n’y a que la tête qui pense, n’est-ce pas ? Nous, nous pouvions exécuter sans nous poser trop de questions. En haut la tête, en bas les pieds. De là à dire que les pieds n’ont pas de tête, il n’y a qu’un pas que les pieds pouvaient rapidement franchir. On peut bien en rire un peu…

C’était par un usage tordu de cette Écriture, entre autre, que ceux qui clamaient leur devoir d’autorité justifiaient leurs positions et leurs décisions. Leur manquer de confiance était, selon une grande partie d’entre eux, une preuve de rébellion, de fort mauvaise attitude ou de manque de foi en Dieu.

La considération, la reconnaissance des dons, les services rendus par les membres doivent être des choses naturelles, reconnues et appuyées par la communauté.

Nous le savons : au sein de l’éuD, la plupart du temps, des suggestions et des solutions concernant le fonctionnement de l’église ne pouvaient pas venir des « membres ». Le « pouvoir » ou le leadership n’étaient pas partagés. En passant, le mot membre ne semblait pas s’appliquer de la même façon à certains anciens qu’à la majorité, comme s’ils se plaçaient au-dessus des autres membres de l’église.

Les dons des membres n’étaient pas assez mis à profit (sauf les dons monétaires), ils n’étaient pas assez recherchés, enseignés ou encouragés. L’autoritarisme et le dogmatisme étaient choses courantes. L’éuD se comportait comme une secte ; son sectarisme et son totalitarisme nous semblent évidents aujourd’hui. Comme le mot secte nous faisait horreur à l’époque ! Quelle inconscience nous animait ! Que Dieu nous garde de ce piège et des autres qui pourraient nous guetter !

Les solutions aux problèmes étaient mises en place et autorisées par certains des anciens. Aujourd’hui, il apparaît évident qu’une bonne partie d’entre eux ne nous faisaient pas confiance.

C’est Jésus qui est la Tête du Corps de l’Église (Col. 1:18). Prendre le contrôle de l’Église (ou de ses membres, ce qui revient au même) n’est ni plus ni moins que d’usurper l’autorité de Jésus en prenant la place de la Tête. C’est Lui qui place les membres là où Il les veut en leur donnant les dons qu’Il veut bien.

Lorsqu’un élément contrôlant décide de placer un membre ici ou là et de lui donner ou lui enlever une responsabilité, sans considération pour cette personne et sans considérer les besoins, la reconnaissance et l’appui de la communauté et sans la consulter, il peut facilement y avoir faute. Les « décideurs » ne devraient pas cacher leurs motifs et ne pas craindre de s’adresser à la communauté pour faire les meilleurs choix. Mieux encore, les décisions prises en communauté sont les plus susceptibles d’être sages et de porter de bons fruits. Le contraire met en péril la communauté elle-même puisqu’elle y introduit un contrôle anti-communautaire.

En rapport avec les Écritures, j’en retire ceci : un enseignement apparemment supporté par un groupe  pourrait partiellement ou complètement être vidé de son contenu, détourné de son sens, comme on l’a vu dans l’usage souvent fait par l’éuD de l’analogie du Corps de Christ ; il y a aussi le verset disant : « Dis-le à l’Église » qui était utilisé pour lui faire prendre le contraire de son sens.

Je me permets d’énoncer une évidence : tous les appelés et baptisés sont des membres, quels que soient leurs titres et leurs fonctions.

Tous les membres ont une tête, mais ne sont pas à la tête. Chacun doit se servir de sa tête, apprendre à penser par et pour lui-même, en harmonie avec la communauté, conformément aux enseignements d’amour envers Dieu et le prochain. Nous avons tous le libre arbitre et devons nous en servir.

Cela est bien loin de ce que j’avais entendu dire par un pasteur qui était extrêmement fatigué d’entendre des membres dire : « Moi, je pense ceci ou cela. » Il trouvait que les membres n’étaient pas, et je cite : « …équipés pour penser » ! C’était une insulte à l’intelligence des gens et un manque de confiance flagrant en ceux qui sont appelés de Dieu. Cela pouvait installer un doute permanent et malsain au sujet de notre propre jugement, outil que l’on doit développer pour faire la part des choses, distinguer le bien du mal et « vérifier toutes choses ». Quelle tragédie que de rendre les gens dépendants du jugement d’une autre personne ! Cela explique en partie les longues files d’attente qu’il y avait dans l’église de Montréal pour « parler au ministre », à ce ministre, en l’occurrence. Une personne en visite à Montréal, membre d’une église hors Québec, m’a confié sa grande surprise face à ces files d’attente.

Je pense que l’on peut dire aussi que la confiance première va envers Dieu et en Son jugement. Dieu n’appelle-t-Il des « membres » que pour supporter l’œuvre financièrement parlant ou parce que chacun a sa place dans l’Église, au sein de la communauté, dans le Corps de Christ, avec son rôle bien à lui, distinct et complémentaire à celui des autres membres et des anciens ? Poser cette question, c’est un peu y répondre aussi. La confiance devrait aller dans ces deux sens : de tous envers Dieu et entre nous tous.

•  Le doute

Scott Peck exhorte dans son livre, à la page 244 :

« Pour autant que je puisse en juger, l’un des plus grands péchés commis par notre église chrétienne et pécheresse fut, tout au cours de son histoire, de décourager l’expression du doute. Ce faisant, la communauté de l’église s’est constamment aliéné des gens en pleine croissance spirituelle qu’elle a souvent condamnés à une résistance perpétuelle aux intuitions d’ordre spirituel. À l’inverse, l’église ne pourra jamais faire face à ce défi si elle n’en vient pas à considérer carrément le doute comme une vertu chrétienne ― pour tout dire, une responsabilité chrétienne. Notre croissance ne peut et ne devrait pas faire l’économie de cette remise en question. »

Il n’était pas de bon ton, pour dire le moins, d’avoir des doutes dans l’éuD, encore moins de les exprimer. Les personnes estimées fortes étaient celles qui ne doutaient de rien. On ne nous invitait jamais à exprimer nos doutes. Il n’y avait que les certitudes conformes aux enseignements reçus qui étaient bien accueillies. Cela nous permettait de poser des questions et les réponses que l’on recevait devaient dissiper les doutes. Revenir sur la question et/ou sur la réponse pouvaient être considéré comme une manifestation de mauvaise attitude. Et ça, c’était vivre très dangereusement, sur le bord de la porte.

C’est cela qui, très souvent, faisait dire aux non membres que nous étions victimes de lavages de cerveau. On nous appelait aussi des « armstrongistes ». Peu nous importait, puisque nous nous moquions bien de ce que les gens pouvaient penser de nous. Il nous était simple de rejeter ces choses du revers de la main en nous disant qu’elles n’avaient aucune valeur puisqu’elles venaient « du monde ». S’il était facile pour des gens de nous affubler de ce nom qui se voulait une insulte, il ne l’était pas pour eux de nous expliquer calmement en quoi nous nous trompions ou en quoi M. Armstrong était fautif. Si nous ne leur étions pas ouverts, il est aussi vrai que, très souvent, ils ne l’étaient pas pour nous démontrer ce en quoi nous aurions pu errer.

C’est trop facile de dire que quelqu’un s’est fait « laver le cerveau » et d’en rester là. C’est plus difficile de l’approcher respectueusement dans le but de l’aider vraiment, sans condescendance. Toutefois, il était plutôt ardu de nous approcher puisqu’il nous avait été inculqué que le « tentateur » pouvait se servir des gens pour nous détourner de la vérité.

De toute façon, il ne s’agit pas de nous soucier ou non de ce que les gens pensent de nous. Il s’agit de savoir si nous faisons la volonté de Dieu.

Les doctrines, ou ce qu’on nous disait être des doctrines, n’étaient pas des éléments dont on pouvait douter. Est-il étonnant que nous ayons pu nous sentir à l’étroit, par moments ? En tout cas, ce n’est pas la parabole de la porte étroite qui m’a permis de me sentir plus à mon aise, si on l’utilisait pour me commander de rentrer dans le rang sans mes doutes.

La définition suivante du doute exprime bien les choses : incertitude concernant quelque chose. Un membre incertain devant une autorité sans incertitude faisait figure de faible. Je me souviens d’une affirmation venant d’une autorité de l’éuD : « Le doute est un signe de non intelligence. » Le moindre doute pouvait faire se sentir idiot le plus brillant ou zélé des chrétiens. De chrétien, il devenait crétin.

Non seulement le doute doctrinal était proscrit, le doute de toute autre chose venant de l’éuD l’était aussi.

Pour se créer, subsister et prospérer, la communauté doit respecter, accueillir, considérer et aborder les doutes sans culpabilisation, ni menaces.

Manifester respectueusement un doute devant la communauté est un exercice salutaire, utile à tous les membres, source de discussion et d’approfondissement des Écritures, des occasions de cimenter les liens entre membres, un enrichissement collectif intense, des occasions de manifester des dons et que sais-je encore…

•  La pensée unique

Il fut un temps où je croyais en la pensée unique. Je pensais qu’il fallait trancher les choses nettement pour plaire à Dieu. Je me ralliais aux enseignements venant du ministère. Je réagissais mal aux idées différentes et je ne donnais aucun espace aux nuances.

La pensée unique était très à la mode dans l’éuD. Elle était favorisée et encouragée.

Maintenant, je pense qu’il y a tellement de choses que je ne sais pas que je ne peux me permettre d’être tranchant. Il vaut mieux, je pense, dire à Dieu et aux gens qu’on ne sait pas vraiment, après avoir fait des efforts de compréhension, que de se prononcer catégoriquement sur une chose qui serait nébuleuse ou qui serait comprise différemment par d’autres gens.

Chacun a le droit de penser ce qu’il pense, mais n’a pas le droit de juger celui qui pense différemment et le qualifier d’hérétique. Sous prétexte d’avoir une pensée pure et conforme à une compréhension « saine » de la Parole de Dieu, on peut vite devenir intolérant et être tenté de coller une étiquette, de harceler afin de forcer sa compréhension des choses et/ou d’exclure quelqu’un.

Un petit groupe de personnes et moi (environ huit personnes) avons récemment démarré une nouvelle communauté se réunissant dans nos maisons. Nous nous inspirons du fonctionnement de l’Église du NT et nous laissons Dieu nous diriger par Sa Parole que nous lisons à haute voie à chaque réunion. Nous étudions en groupe certaines doctrines qui nous touchent plus directement.

À ce jour, je n’ai pas vu une seule église qui permet ouvertement de ne pas avoir une pensée unique. Y en a-t-il ? Notre groupe naissant serait-il une exception ?

Dans notre groupe naissant, je pense que nous pourrions permettre des opinions différentes concernant la doctrine après avoir examiné les choses en groupe, sans être arrivé à une vision uniforme.

Jusqu’à un certain point, la pensée unique est rassurante. Mais, à la limite, elle finit toujours par heurter quelqu’un quelque part. La tolérance au sujet des croyances et des opinions n’est pas une chose qui nous a été enseignée. On nous a plutôt inculqué que la certitude est une obligation et que les zones grises du doute sont des lieux fort inconfortables, voire très dangereux. Combien d’églises se sont-elles formées sur des différences doctrinales ? Et qu’est-ce qui est à l’origine de ces dislocations si ce n’est l’intolérance face aux idées différentes ?

Je précise que la tolérance dont je parle est la capacité d’un individu à accepter une chose avec laquelle il n’est pas en accord. Il ne s’agit pas de l’acceptation de choses qui seraient contraires à la Parole de Dieu.

•  Les doctrines

Wikipedia (dictionnaire encyclopédique Internet) définit ainsi le mot doctrine : « Une doctrine (mot attesté en 1160, du latin doctrina, enseignement, théorie, méthode, doctrine) est un ensemble systématique de conceptions d’ordre théorique enseignées comme vraies par un auteur ou groupe d’auteurs. »

En ce qui nous concerne ici, la doctrine est ce qui enseigné dans la Bible. On peut considérer la doctrine dans son ensemble ou les doctrines comme les enseignements bibliques.

D’autre part, il y a l’interprétation que font les églises et les gens des enseignements. Cette interprétation dépend de plusieurs facteurs : connaissances, érudition, croyances de base, soumission à l’autorité, culture, références, préjugés, bon sens, etc.

Dans l’éuD, à partir de sa création jusqu’en 1995, une des doctrines de base était celle voulant que nous soyons encore sous l’Ancienne Alliance, sauf en ce qui concerne le système sacrificiel qui avait été, disait-on, aboli par le sacrifice de Jésus. Il y avait donc les fêtes, les dîmes, les commandements et les lois sur les viandes pures et impures qui étaient encore en vigueur, croyions-nous.

Coup de théâtre en 1995 : nous nous étions trompés… la Nouvelle Alliance est en vigueur et change tout notre système de doctrines. Plus rien n’est obligatoire. Les dîmes, l’observance des fêtes et du sabbat, les lois sur les viandes, toutes ces choses étaient maintenant révolues et pouvaient être ou non observées, à part les commandements renouvelés dans le NT. Le reste était devenu volontaire.

De nouveaux enseignements se sont ajoutés. L’un d’eux a créé de grandes controverses : la nature de Dieu. Cela a pu ouvrir la porte à ce qui est venu plus tard dans l’enseignement concernant la trinité.

Des membres étaient bouleversés. Selon certains, nous ressemblions de plus en plus à l’Église catholique. C’était très loin d’un compliment, bien entendu. C’était l’amorce de l’éclatement.

Tout au long des changements doctrinaux, la structure de l’éuD est restée la même. Tout venait d’en haut. Les doutes étaient tolérés, mais encore mal vus. J’ai quitté à ce moment, mais pas pour des raisons doctrinales ou à cause des changements.

Comment passer d’un mode de croyances à un autre en si peu de temps ? Un jour, on nous dit que la vérité est une chose et le lendemain, on dit que c’est autre chose. Tout venait d’en haut, de la part des mêmes personnes, avec la même structure d’autorité. Le système de croyances venait d’en haut de la pyramide d’autorité de l’éuD. On nous disait, en quelque sorte : « Voici ce en quoi vous devez croire, maintenant. »

Or, la confiance dans les leaders de l’église avait été minée. Comment être sûr que ces gens ne se trompaient pas dans ces changements importants ? Était-ce par l’étude de la Bible, selon le plan suggéré venant des mêmes dirigeants ? L’interprétation du Livre qui avait servi à établir le premier mode de croyances pouvait-il servir à renverser ce mode et en établir un autre ? Les personnes qui étaient prêtes à nous exclure, peu de temps auparavant, si nous ne croyions pas en leur première interprétation étaient-elles assez crédibles pour nous enseigner une autre façon de voir les choses ? Je trouve qu’il y avait là une grande absurdité. De plus, rien ne s’est fait de façon communautaire à ce moment.

Cette façon d’établir un nouveau mode de croyances était vouée à l’échec pour de nombreux membres, on aurait dû s’en douter. Certains ont quand même intériorisé les nouveaux enseignements, les ont acceptés comme doctrine. D’autres n’ont pas pu et ont cherché à s’assembler avec ceux qui partageaient leurs croyances. Plusieurs ont abandonné toute appartenance. De part et d’autre, les jugements envers ceux qui ne partageaient pas leurs croyances pouvaient être sévères. Cela a brisé des relations, des amitiés. Cela a brisé le momemtum de la mission du groupe.

Wikipedia définit ainsi le mot croyance : « Dans son sens le plus courant, croyance est un terme qui s’applique à l’adoption d’une vision du monde qui n’est pas fournie par l’expérience ou la science, mais par les échanges entre divers individus ou par divers textes dogmatiques. Ainsi, la croyance est l’attitude de l’esprit qui affirme, selon des degrés plus ou moins grands de possibilité, la vérité ou la réalité d’une chose, sans pouvoir fournir de preuve, ni qu’il soit possible de pouvoir fournir la preuve de sa fausseté. »

Il ne semble pas possible qu’il puisse y avoir de croyances sans interprétations. Lorsqu’une croyance est énoncée et publiée officiellement, les membres du groupe peuvent décider de l’examiner ou non. Ils peuvent l’accepter ou la rejeter. Ils peuvent se dire que c’était mieux avant pour toutes sortes de raisons.

Il y avait beaucoup de certitudes dans l’éuD. On ne peut passer d’un mode de croyances à un autre rapidement sans qu’il y ait des incertitudes. Personne n’avait été formé pour vivre avec les doutes qui sont apparus. Une bonne partie des membres et des ex-membres étaient bouleversés parce qu’ils avaient des doutes et qu’ils n’avaient aucune idée de ce qu’ils devaient en faire.

Scott Peck explique, à la page 269 de son livre :

« Ceux qui cherchent les certitudes, ou qui proclament la certitude de leur savoir, sont incapables de tolérer l’ambiguïté. Le mot “ambigu” signifie “incertain”, “douteux”, ou “susceptible de revêtir plus d’un sens”. Parce que cela signifie qu’on ne sait pas ― et peut-être qu’on ne sera jamais capable de savoir ―, notre culture a beaucoup de difficulté à tolérer l’ambiguïté […] Nous commençons (lorsque le groupe est devenu une communauté) à comprendre que tout n’est pas “blanc ou noir”, que les choses ont plusieurs dimensions, souvent des significations contradictoires. Voilà pourquoi les mystiques de toutes les cultures et de toutes les religions parlent en termes paradoxaux ― non en terme de “soit l’un/soit l’autre”, mais en termes de “à la fois l’un et l’autre”. La faculté de tolérer l’ambiguïté et de penser de façon paradoxale est une des vertus du vide en même temps qu’elle est un préalable à l’avènement de la paix. »

L’éuD avait un énoncé de croyances dans les derniers temps où j’étais membre. Il était sensé contenir des doctrines de base. Il a changé au fil du temps. Les croyances de base ont changé. Un changement et hop, un nouvel énoncé !

La compréhension des choses évolue avec le temps et c’est normal. Il existe ce qui s’appelle une « révélation progressive ». Un énoncé, en ce qui me concerne, fige les croyances dans le temps, jusqu’au prochain. C’est un non-sens, pour moi, de produire un énoncé en disant que cela représente les croyances ou La croyance, puisqu’elles évoluent avec le temps. Même si la vérité ne change pas, sa compréhension et ses implications peuvent évoluer. Tout est dans la Bible. L’énoncé de croyances est là. Il me semble que l’on peut discuter de notre compréhension des choses. Il s’agit d’une compréhension, pas d’une condition pour être sauvé.

Certains ressentent le besoin de se distinguer des autres groupes en utilisant un énoncé de croyances. Je ne ressens pas ce besoin. D’autres se sentent rassurés par un énoncé, je pense. Je ne suis pas de ceux-là. Au contraire, un tel énoncé me mettrait mal à l’aise. Par contre, j’imagine qu’un énoncé de pratiques et de mission pourrait être utile au groupe.

La Bible recèle des trésors qui nous sont révélés au fil du temps. Je ne pense pas que je me sentirais à l’aise que notre communauté mette par écrit ses croyances. Toutes les personnes qui la composent se sentiraient obligés d’y croire. Ce n’est pas à l’énoncé auquel je voudrais me référer, c’est au manuel qui nous est commun, écrit depuis longtemps, c’est à l’Esprit qui agit en nous. C’est l’amour qui témoigne de qui nous sommes, pas nos croyances.

Un des effets pervers d’un énoncé de croyances est le sentiment d’obligation de croire en son contenu pour faire partie du groupe, comme si c’était une liste de conditions. En ce sens, l’énoncé prend plus d’importance que le livre qui est sensé l’inspirer. C’est donc pour moi un sérieux effet réducteur qui ne m’inspire pas du tout.

Si un énoncé de croyances était fait, je pense qu’il devrait refléter les compréhensions différentes existantes dans le groupe. Je pense qu’il devrait aussi, dans son préambule, exposer clairement la notion de compréhension et préciser qu’il ne s’agit pas de dogmes.

Autre chose : dans l’éuD, il me semble que la notion d’unité était confondue avec celle d’uniformité. Nous devions tous croire dans les mêmes choses et obéir à un chef humain, en croyant que c’était faire preuve de soumission envers Dieu et d’unité. C’était un détournement de l’autorité de Dieu et c’était de l’uniformité.

On nous citait à ce propos la soumission de Josué envers Moïse. Il était un exemple à suivre, un modèle. En étant soumis comme lui à l’autorité, nous étions soumis à Dieu. Cela semble raisonnable, mais il y a de grandes nuances à faire. Moïse était vu directement par tout le peuple au quotidien et tous savaient que Dieu l’avait choisi, sans aucun doute possible. Moïse ne commettait aucun abus et le seul qu’il a fait a été jugé par Dieu comme devant l’empêcher d’entrer en terre promise (Nb 20:12). Cela montre à quel point Dieu ne badine pas avec la question de l’autorité, non ?

Il faudrait être un peu ou très naïf pour croire que Moïse, d’une part, et n’importe quel leader religieux, d’autre part, seraient aussi légitimes l’un que l’autre. Comment arriver à les comparer, sans étirer l’élastique jusqu’à ce qu’il se brise ?

Jusque dans les années 1970, M. Armstrong (dont je parle plus loin) a fait plusieurs prédictions reliées aux temps de la fin et à la grande tribulation. Il est un fait indéniable que ses prédictions (ou prophéties) ne se sont jamais accomplies, comme dans d’autres confessions religieuses. Il est pourtant clair qu’on ne doit pas essayer de prédire l’avenir, il me semble.

Waterhouse, un évangéliste dans l’éuD qui allait dans toutes les assemblées de l’éuD de par le monde, a comparé M. Armstrong, après sa mort, à Moïse et son successeur, M. Joseph W. Tkach, à Josué. Il avait pourtant dit que si M. Armstrong mourait avant la grande tribulation, ce serait une preuve qu’il était un faux prophète. M. Waterhouse changea donc d’avis et récupéra la mort du « chef » à l’avantage de l’éuD. Comme on le dit dans des circonstances semblables : « C’est n’importe quoi ! »

Il n’y a pas que les questions doctrinales qui puissent contribuer à l’éclatement d’un groupe et aux désaffections religieuses, il y a aussi l’abus spirituel.

•  Abus spirituel

Je commencerai à commenter cette section en énonçant une constatation évidente : tous les abus spirituels que j’ai connus ont été commis par des individus et non par une communauté. Il ne m’est jamais arrivé, pas plus qu’aux membres que je connais, d’avoir eu à vivre des abus et des injustices par décision de l’église réunie (la communauté).

De nombreuses décisions importantes et fâcheuses ont été prises par des personnes en autorité derrière des portes closes. Leurs motivations et les sources de leurs choix n’étaient pas dévoilées aux « membres », comme si ces choses n’étaient pas de nos affaires. Qu’un membre soit mis à la porte, qu’un autre soit menacé de l’être parce qu’un ministre interprète mal ce qu’il veut faire, qu’un autre soit mis en probation, que le baptême soit refusé à quelqu’un, qu’un ministre soit déplacé sans qu’il y ait une véritable urgence, qu’un ministre expérimenté soit écarté volontairement de ses fonctions, qu’un mariage ou un divorce soient acceptés et d’autres refusés, qu’un ministre traite mal des membres, ces choses et tout le reste se passaient comme si nous n’étions que les employés d’une compagnie, sans aucun égard pour nos sensibilités, nos besoins, nos opinions, enfin, sans considérer tout ce que Dieu avait placé en nous. L’obéissance était la valeur la plus importante, semble-t-il. Parfois, la seule.

« L’église n’est pas une démocratie », nous disait-on pour justifier ces comportements. Aujourd’hui, je répondrais ceci : « Qu’est-ce donc que l’Église ? Est-elle une dictature dont vous seriez un des maîtres ? Ne devrait-elle pas être une communauté, comme celle du NT ? Qui êtes-vous pour contrôler le groupe et les membres de l’Église de Dieu ? » Mes questions me vaudraient de me faire mettre à la porte. Et là je dirais : « Qui êtes-vous pour vous opposer à Dieu ? Jésus n’a-t-Il pas dit : « Tous ceux que le Père me donne viendront à moi, et je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi » ?

C’est bien le fun d’avoir de bons mots une quinzaine d’années après…

Si ma constatation au sujet des abus est évidente, elle n’en est pas moins importante. La solution à l’abus spirituel, à l’autoritarisme, au totalitarisme et au dogmatisme passe par la communauté. Comment pourrions-nous démarrer un groupe dont les structures seraient pareilles ou très proches de celles que nous avons connues, sans tomber dans les mêmes erreurs, panneaux et abus ? Je crois que cela serait impossible, malgré toute la bonne volonté possible. Ce serait une erreur de nous penser meilleurs que les autres. Un fonctionnement communautaire protège des abus.

Il me semble légitime de souhaiter faire partie d’un groupe où nous aurions l’assurance de ne pas vivre d’abus comme nous en avons vécus dans l’éuD. Les choses se passaient dans ce groupe comme si aucun recours n’était possible. Il était pourtant bien possible et avait été institué par Christ, mais il n’était pas appliqué.

Il ne s’agit pas de s’imaginer qu’une communauté ne connaîtra jamais de problèmes. Toutefois, étant une communauté, elle reçoit de Dieu ce qui lui est nécessaire pour les régler. Toute la communauté retire un bénéfice de régler en commun les problèmes qui la concernent. Lorsque l’on traite sans fin les gens comme des enfants, sans confiance, le groupe et ses membres ne progressent pas, ou progressent moins qu’ils ne pourraient. C’est une forme d’abus que de priver les gens de ce qui touche leur croissance au sein de la communauté.

Lorsqu’une personne prend sur elle ce qui appartient à la communauté, elle lui nuit. Elle usurpe une responsabilité collective en en faisant une responsabilité individuelle. Une personne qui se croit capable d’être à la tête des membres doit être remise à sa place par la communauté avant qu’elle ne crée des problèmes.

Mon impression est que la structure pyramidale est propice aux abus tandis que la structure communautaire nous en libère. À mon avis, c’est à cause de la structure pyramidale que nous avons été privés des dons de nos sœurs et frères, que l’amour que nous aurions pu développer les uns pour les autres a été freiné et que l’église qui aurait dû être notre oasis de paix a été pour plusieurs un fardeau qui est devenu insupportable.

Une croyance populaire veut que tout groupe ait besoin d’un chef, visible et bien identifié. La communauté de l’Église a besoin d’un chef. Elle en a un, Il est connu, mais Il est invisible. Cela peut ne pas suffire à certaines personnes. C’est dommage pour eux et je ne sais quoi leur dire. Je ne pourrais plus faire partie d’un groupe dont le chef est un être humain faillible, comme tous les autres.

Au sein de l’éuD, nous nous moquions bien de la notion de l’infaillibilité du pape. Bien voyons donc, comment un homme peut-il être infaillible ? Il est d’une évidence criante que c’est impossible. Pourtant, dans l’éuD, nous nous contentions bien d’un chef humain et par conséquent faillible, alors que celui qui a fondé l’Église est immortel, infaillible et tout-puissant. C’était « pas catholique » et très catholique en même temps de penser comme nous pensions et de penser ce que nous pensions.

Quelle différence y avait-il entre M. Armstrong, avec ses délégués, et le clergé des grandes églises connues, au-delà des appellations et des soutanes ? Les deux règnent/régnaient en maîtres sur leurs groupes et pratiquent/pratiquaient l’élitisme, dont voici une définition : « attitude — politique ou culturelle — de clivage entre une classe dirigeante et une classe dirigée, qui ne prend pas en compte les préférences d’une majorité. » Je me souviens très bien que l’on ne nous demandait pas quelles étaient nos préférences dans l’éuD.

La Parole de Dieu n’appartient pas à un clergé et ce n’est pas à une élite à tout contrôler, croyant que ses talents lui en donne le droit ou qu’elle en aurait le devoir. C’est aux fruits qu’on reconnaît les chrétiens et ce qu’ils pourraient faire dans l’Église, mais cela ne devrait jamais aller dans le sens d’une autorité telle qu’elle était exercée dans l’éuD.

Dans l’éuD, on nous a souvent lu le passage d’Hébreux 13:17 : « Obéissez à vos conducteurs et ayez pour eux de la déférence, car ils veillent sur vos âmes comme devant en rendre compte ; qu’il en soit ainsi, afin qu’ils le fassent avec joie, et non en gémissant, ce qui ne vous serait d’aucun avantage. » En chaire, on faisait souvent des assemblages de versets pour nous convaincre et nous enjoindre d’obéir au ministère. On ne faisait pas le lien entre ces versets et les responsabilités individuelles et communautaires.

Sur un site Internet (http://www.croixsens.net/sermons/pasteurs.php) se trouve ce texte concernant la soumission :

« Pareillement, notre soumission envers ceux qui sont en autorité sur nous (Ep.5:20) est à l’image de notre soumission envers Christ, car c’est Christ qui habite dans nos pasteurs et qui nous dirige à travers eux.

« Si nous ne sommes pas soumis aux autorités visibles, c’est le signe que nous ne sommes pas soumis non plus à l’autorité invisible de Dieu sur notre vie.

« Nous pouvons donc évaluer notre soumission à Christ par notre soumission aux autorités qu’il a établies sur nous. »

Un peu plus loin, dans le même texte :

« Ce n’est pas qu’il faut suivre aveuglément tout ce qu’ils enseignent, l’église est appelée au discernement. 1Th.5:19-21 (“N’éteignez pas l’Esprit. Ne méprisez pas les prophéties. Mais examinez toutes choses ; retenez ce qui est bon ;”) mais c’est avec humilité qu’on doit apporter nos objections, s’il y a lieu, avec une attitude prête à être enseignée. »

On parle peu ou pas de la soumission du pasteur à Dieu. On ne parle pas de la possibilité d’abus et du rôle de la communauté. On ne parle pas des instructions importantes de Matthieu 18. On ne parle pas non plus de la responsabilité de lier et de délier qui a été confiée à la communauté comme au ministère.

Dans ce texte, les choses sont présentées comme si chaque difficulté était d’ordre individuelle seulement et devait être abordée seul à seul avec le pasteur. On ne parle pas de témoins ni de l’appel à l’Église qui a été institué par Christ. Malheureusement, sans les témoins et la communauté, les possibilités d’abus et d’erreurs demeurent.

• Mission

En voici quelques définitions prises sur Internet :

Charge donnée à quelqu’un de faire une chose.
Fonction temporaire dont un gouvernement charge un ou plusieurs agents spéciaux.
Les personnes chargées de cette fonction.
But, objectif que l’on s’efforce d’atteindre.
Suite de prédications, de conférences religieuses.
Établissement de missionnaires chrétiens.

Une mission peut être une chose personnelle, de couple, de groupe et/ou communautaire. Elle peut être décidée, suggérée, inspirée ou imposée.

Je trouve logique que si une communauté adopte une mission, elle le fait volontairement. Une personne ne peut imposer une mission à une communauté puisque, par définition, une communauté ne se soumet pas à  l’autorité d’une personne, mais prend ses décisions par consensus.

Que dire alors d’un sentiment de mission intense, urgent, ressenti comme une obligation par une personne ? Il m’est impossible de  répondre à cette question trop personnelle par une affirmation générale. Toutefois, je pense que l’urgence s’applique d’abord à la personne concernée. Et elle doit prendre garde de ne pas interpréter cette urgence dans un sens qui s’oppose au principe de la communauté, outil privilégié créé par Christ.

Dans l’éuD, la mission générale était de proclamer la bonne nouvelle à travers le monde. Nous avions, par M. H. W. Armstrong, l’impression de comprendre ce qu’était l’Évangile et une façon de voir comment il devait être prêché dans le monde et auprès des chefs des nations.

Il n’était pas question de remettre en question cette mission, ni dans sa définition ni dans son interprétation. De toute évidence, rien de cela n’était communautaire.

Il y avait quand même des personnes « volontaires », les membres de l’église, se considérant des appelés de Dieu, pour assister les personnes « en charge » dans l’exécution de cette mission. Pendant que j’étais membre, il ne m’est jamais arrivé de douter de cette mission.

Aujourd’hui, j’aurais un esprit plus critique. J’étudierais le sens du mot « Évangile ». J’étudierais le sens du mot « proclamer ». Je réfléchirais sur le sens de ma participation. Je considérerais la structure du groupe.

J’aurais besoin que les personnes avec lesquelles j’en discuterais fassent preuve d’ouverture et ne me donnent pas le sentiment de m’imposer leur point de vue. J’aurais besoin de me sentir libre et d’avoir envie de participer. J’aurais besoin de ne pas ressentir un fardeau supplémentaire et de sentir que mes sœurs et frères ne se sentent pas accablés par la mission ou par les sentiments d’une personne, aussi bien intentionnée soit-elle, qui pousse fortement sa vision de la mission du groupe. J’insisterais sur la communauté.

Il est prématuré, dans ma compréhension des choses, de discuter d’une mission chrétienne, aussi noble soit-elle, avant que le groupe devienne une communauté.

Je me sens très inconfortable avec ce qui a été énoncé par un des initiateurs d’un groupe comme ce qui devrait être notre mission, c’est-à-dire d’aller vers nos anciens sœurs et frères de l’éuD qui sont sans appartenance, pour inviter ceux qui aimeraient en avoir une en rappelant à l’ordre ceux qui « vivent dans le péché » et afin de vivre ensemble l’amour de la vérité.

D’abord former une communauté, et la mission lui sera révélée après par Jésus-Christ. Comment savoir à ce stade-ci, c’est-à-dire, avant de former une communauté, quelle devrait être sa mission ? Comment savoir d’avance ce que Dieu voudra nous inspirer en tant que groupe ? Nous ne pouvons pas préméditer de ce que Dieu fera de nous. Nous devons attendre la manifestation de Sa volonté au sein du groupe.

Pour cela, il faut croire que Dieu est capable de travailler au sein d’un groupe et avoir la patience d’avancer comme Il le souhaite.

Nous savons déjà ce que certains au sein du groupe pensent au sujet de leur vision d’une mission. Ce n’est pas parce que le livre d’Aggée parle de la reconstruction du temple et que l’amour de la vérité est annoncé avec force dans toute la Bible, surtout dans le NT, que la mission devient automatiquement claire et nette pour tous. Chacun vit son cheminement à sa vitesse et personne ne peut juger des motivations profondes des autres ou de leur absence apparente.

Le livre d’Aggée peut être vu de différentes façons. Une de celles-ci pourrait être en rapport direct avec la communauté : la reconstruction du temple comparée à celle de la construction de la communauté de l’Église. … Est-il possible que je voie dans ce livre ce que je souhaite bien y voir ?

• Allergie

Les abus dont j’ai fait l’objet et ceux qui m’ont été racontés par des sœurs et frères dans l’église ont créé en moi un état que je qualifierais de conscience aiguë à propos des sujets d’ordre spirituels et religieux.

Je ne fais plus taire mes sentiments et mes perceptions sur les choses d’ordre spirituel. Je n’essaie plus de tout rationaliser en fonction d’une croyance, de la doctrine d’une église ou du jugement d’une personne, fût-elle considérée sage. Je ne me laisse plus manipuler ou influencer outre mesure par des perceptions ou des interprétations.

Ce que j’entends dire à propos de la religion, de la spiritualité, d’une mission ou sur une perception me concernant crée en moi une réaction comparable à une allergie, au point où, peut-être, certaines bonnes choses pourraient être mise en veilleuse. Je dois les analyser à tête reposée, les laisser mijoter doucement en moi et les laisser faire leur chemin. Je me suis rendu compte qu’il est facile de se tromper avec une Bible en main ou d’être trompé, même par des personnes bien intentionnées.

Les choses venant de Dieu qui passent par mon cœur sont aussi filtrées par mes expériences, soupesées, réfléchies et méditées. Je ne suis pas naïf au point de penser qu’il devient alors impossible que je me trompe, ou que j’atteins toujours cet idéal d’agir au mieux.

L’enjeu ici est très important pour moi et pour toutes les personnes du groupe. Il risque de changer dramatiquement ma vie et je ne m’engagerai pas à la légère. Je pense avoir une bonne idée de ce que veut dire donner sa vie à une cause ou s’engager dans une entreprise comme celle d’une communauté chrétienne. Je ne supporterai pas sans protester de ressentir une pression et si je ne me sens pas respecté, je me retirerai. Mais il me semble que cela ne pourrait pas arriver au sein d’une communauté.

• Structure et leadership

L’éuD avait une structure hiérarchique pyramidale. Il y avait un leader international ; c’était le fondateur du groupe, M. Herbert W. Armstrong. Il constituait l’autorité centrale, était le pasteur général et avait accepté le titre d’apôtre que lui avait donné une personne de son entourage. Il arriva un temps où il se dit le seul apôtre de notre époque et il prenait les décisions concernant l’église ; il se voyait comme celui devant trancher au sujet des croyances et des doctrines ; il prenait les décisions quant à la façon de prêcher l’évangile ; il procédait aux ordinations des évangélistes qui ordonnaient les pasteurs, qui ordonnaient les anciens locaux, qui ordonnaient les diacres… c’était à peu près comme ça.

Voyant sa fin approcher, M. Armstrong a désigné son successeur, M. Joseph W. Tkach. Celui-ci a procédé à une réforme majeure dans l’église, concernant les alliances, ce dont j’ai parlé plus tôt.

Il y avait un journal réservé aux membres de l’église, le Worldwide News. Il y a eu en page titre d’un de ses numéros un schéma de structure, telle que perçue par M. Armstrong. Tout en haut, il y avait Dieu le Père. Sous lui, il y avait Jésus-Christ. Sous Jésus, il y avait lui-même. Sous lui, les évangélistes et sous eux, les pasteurs. Ensuite, il y avait les anciens locaux, puis les diacres et enfin, tout en bas de la structure, les membres.

Je ne me souviens pas des détails, mais il devait être question d’une structure d’autorité et administrative. Il ne s’agissait pas d’introduire des intermédiaires entre Dieu et les hommes, enfin j’espère.

D’autre part, dans la vie de l’église, le pasteur général se voyait en autorité sous Jésus. Il déléguait une autorité aux évangélistes qui en déléguaient aux pasteurs. Tous ces gens avaient de l’autorité sur les « membres ». Cette structure semblait légitime, mais l’était-elle vraiment ? Cette « autorité » sur les membres n’était pas seulement administrative.

Lorsqu’il s’agissait de se soumettre à Dieu ou de chercher à appliquer les Écritures, pourquoi fallait-il en parler au pasteur ? Pourquoi ne pouvait-on pas en parler à l’église, c’est-à-dire aux membres, sans être soupçonné de chercher à créer des troubles ou d’être un rebelle ? C’est que nous n’étions pas la communauté de l’Église. On voulait contrôler ce qui se passait, craignant quelque chose. Le pasteur était, soi-disant, le gardien de la paix, le bon berger, comme Christ L’est sur toutes les brebis. Or, lorsqu’un pasteur empêche les membres de se parler, craignant qu’ils ne se rebellent ou que des troubles n’éclatent, il y a un problème. Les brebis sont-elles « bêtes » à ce point qu’elles vont assurément faire du trouble si on les laisse libres de s’exprimer ? N’y a-t-il que le pasteur qui possède assez de sagesse pour juger de ces choses ? Les brebis manquent-elles à ce point de jugement qu’on ne peut leur faire confiance ?

Ce n’est qu’une analogie, mais, dans les champs, les bergers n’empêchent pas les brebis de bêler. Ils les écoutent et sait que leurs « voix » peuvent lui dire quelque chose. A-t-on déjà vu un berger museler une brebis ? Le berger se méfie des loups, pas des brebis. Il devrait savoir distinguer les unes des autres. Mais ce ne semblait pas être le cas dans l’éuD.

Malgré cette crainte des troubles dans l’église et toute la soi-disant prudence pour y faire face, on ne les empêchait pas totalement d’arriver… et on en créait d’autres ce faisant. Dans ce contrôle, les membres ne gagnaient pas en expérience, ils n’évoluaient pas comme ils auraient dû. Comme le dit Scott Peck, « la pseudo-communauté évite les conflits ; la véritable communauté les résout. »

Ce tableau publié dans le Worldwide News faisait état d’une perception de l’autorité et de la soi-disant légitimité de M. Armstrong et de ceux qu’il avait choisis pour diriger l’église. Comme je l’ai vu peu de temps avant mon départ de l’éuD, il s’agissait, dans cette structure hiérarchique, bien plus d’être soumis aux humains qu’à Dieu. J’ai eu beau me baser sur les Écritures, sur des ordres textuels de Jésus pour faire face à un conflit, on m’a empêché d’aller jusqu’au bout, sans justifier ce refus d’aucune façon. Cela n’aurait pas pu arriver dans une communauté.

Un égarement temporaire est humain. Voilà pourquoi Dieu nous a donné un livre d’instructions appelé la Bible pour corriger l’égarement. Il y a un problème majeur lorsqu’une personne, en autorité ou non, refuse de se laisser corriger par cette même Bible qu’il accepte et/ou enseigne pourtant comme étant la Parole de Dieu. Lorsque cela arrive, c’est tout le groupe qui souffre de l’égarement de son leader. Il faut examiner toutes choses et cela inclut le travail fait par les anciens.

Armstrong avait l’habitude de toujours signer ses lettres et articles par « Au nom de Jésus-Christ », comme si ce qu’il disait venait de Dieu. C’était usurper le nom et l’autorité de Dieu.

Tant qu’on pourra très clairement identifier un « chef » très contrôlant et bien visible sous Jésus, je ne me sentirai ni à ma place, ni en sécurité.

L’Église relève de l’ordre spirituel. Devrait-on pouvoir l’identifier comme si c’était un bâtiment ou comme un groupe dont le chef humain est bien en évidence, comme si c’était son groupe ? Le Chef, c’est Dieu. Si on peut identifier un autre chef, ce n’est pas l’Église de Dieu, d’après ce que je sais, puisque son chef n’est pas Dieu.

On dit aujourd’hui : « De quel groupe s’agit-il ? » Et on répond : « Il s’agit du groupe de M. Meredith… de M. Flurry, etc. » On ne dit pas que MM Meredith et Flurry font partie d’un groupe, on dit que ce sont leurs groupes.

Cela ne rend pas l’Église de Dieu facile à trouver selon les standards humains. Mais qui se soucie des standards humains à ce sujet ?

Le thème de l’allégeance à un leader a été abordé dans les Écritures : l’un se réclamait d’un certain apôtre tandis qu’un autre membre voulait être associé à un autre. Le Corps de Christ n’est pas ainsi divisé. C’est l’Église de Dieu, ne l’oublions pas. Si ce n’est pas le Corps de Christ qui constitue la structure, ce n’est pas l’Église de Dieu.

Il ne suffit donc pas de dire qu’un groupe est l’Église de Dieu. Si elle est soumise à un chef humain, ou à des chefs, comme l’était l’éuD, si sa structure est hiérarchique comme elle l’était, elle aura beau croire et se prétendre être l’Église de Dieu, elle se trompe.

Voici ce que Scott Peck dit au sujet des expériences communautaires qu’il a vécues :

« En tant que chef d’un groupe, j’ai découvert que ma fonction est terminée dès que le groupe forme une communauté. Je peux alors m’asseoir, me détendre et n’être qu’une personne parmi d’autres, pour la simple raison qu’une autre des caractéristiques de la communauté est le caractère entièrement décentralisé de l’autorité. Rappelons-nous que la communauté est par essence anti totalitaire. Ses décisions s’obtiennent par consensus. On dit souvent que les communautés sont des groupes sans chef. Mais il est plus précis de dire que la communauté est le groupe de tous les chefs. Dans la communauté, qui est un endroit sûr, les leaders nés se sentent libres ― souvent pour la première fois de leur vie ― de ne pas mener. Et ceux qui sont habituellement timides ou réservés se sentent libres de mettre de l’avant leurs qualités de leadership jusque-là tenues en veilleuse. Il en résulte que la communauté est le corps décisionnel idéal. »

Dans une communauté de l’Église de Dieu, il ne peut être question de se trouver « sans chef », ni d’être « le groupe de tous les chefs ». Il est clairement établi que le Chef de l’Église est Jésus-Christ. N’oublions pas que M. Peck ne parle pas spécifiquement de la communauté du NT, mais des autres communautés non religieuses.

• La communauté

Une communauté est formée de volontaires engagés qui décident par consensus de la mission, du fonctionnement et des activités de leur  groupe. On y reconnaît les dons individuels et leurs manifestations est favorisée par le groupe. Tous y ont un droit de parole égal.

Dans la formation des groupes communautaires auxquels Scott Peck a participé, il a observé quatre étapes. Celles-ci sont :

–> La pseudo-communauté
–> Le chaos
–> Le vide
–> La communauté

Il serait trop long ici de donner tous les détails expliquant chacune des étapes. Le livre La Route de l’Espoir les explique en détail.

Je précise que la communauté dont il est question ici est celle de l’Église du NT. Il ne s’agit pas d’une commune, de communisme, d’habiter tous au même endroit, d’abandonner ses possessions, de quitter son emploi ou sa famille, de s’habiller tous de la même façon, de sortir nos enfants des écoles ou que sais-je encore. Il ne s’agit pas non plus d’une « communauté religieuse » comme on l’entend souvent au Québec, comme celles des Sœurs de la Providence ou les Frères de l’Instruction Chrétienne, par exemple.

Rien de ce qui touche à la communauté ne devrait se faire en cachette ou sans lui être soumis, cela est sous-entendu.

J’ai retenu quelques énoncés du livre de M. Peck :

–> Les membres ont appris à communiquer honnêtement entre eux.
–> Ils ont développé des relations allant au-delà d’une maîtrise de soi apparente et ainsi qu’un profond désir de « se réjouir ensemble, de souffrir ensemble », de « prendre plaisir à la compagnie des autres et de faire leur la condition d’autrui ».
–> La communauté est quelque chose de plus que la somme de ses parties, de ses membres individuels.
–> La communauté fait et doit faire preuve d’ouverture.
–> Le pire ennemi de la communauté est l’exclusion.
–> L’ouverture n’est jamais totale. Les communautés à long terme luttent inévitablement pour déterminer leur degré d’ouverture.
–> C’est un groupe qui a appris à transcender ses différences individuelles.
–> Elle encourage les expressions de l’individualisme et ne peut jamais être totalitaire.
–> La véritable communauté est immunisée contre la psychologie de masse, parce qu’elle encourage l’individualisme et fait place à un éventail de points de vue. Un phénomène de psychologie de masse ne peut avoir lieu dans un environnement où les individus sont libres de dire ce qu’ils pensent et de nager à contre-courant.
–> Des décisions réalistes sont plus susceptibles d’être prises dans une communauté que dans tout autre environnement humain.

• Consensus

Ce qui suit est extrait du site Internet de Wikipédia, à l’article Consensus :

« Un consensus est un accord général (tacite ou manifeste) parmi les membres d’un groupe, pouvant permettre de prendre une décision sans vote préalable. Bien que le consensus désigne un accord unanime (ou plutôt, l’absence d’opposition), l’usage récent en fait parfois l’opinion ou le sentiment d’une forte majorité. Le consensus comme méthodologie de prise de décision cherche à mettre l’accent sur la validité de l’opinion de chaque participant et se refuse à entériner un choix qui n’aurait pas au moins l’accord de tous.

« Consensus et pensée collective

« De nos jours, on confond souvent consensus et “choix collectif”. Il existe des degrés de variation toujours possibles entre individus, et il doit y avoir une implication individuelle forte pour faire suivre la prise de décision de l’action. Auquel cas, la prise de décision nécessite une négociation au bout de laquelle les autres participants au débat seront satisfaits.

« L’opinion collective n’est pas un consensus, mais une opinion reçue, un alignement sur une orthodoxie ― éventuellement à partir d’une manipulation mentale (gouroutisme) ou de la propagande. Des études sur les effets de groupes et des foules affirment l’existence des consensus émotionnels pouvant aller jusqu’à l’hystérie collective.

« Il existe plusieurs débats et recherches à la fois sur les notions d’intelligence collective et de prise de décision par consensus ― discutés dans d’autres articles. Cet article traite de l’idée de consensus dans son sens le plus strict, et non pas de ses implications en politique ou en économie (domaines dans lesquels non seulement le consensus importe mais également l’action subséquente).

« Consensus et dictature de la majorité

« Le terme consensus implique également des notions de compromis. Plutôt qu’une opinion adoptée par une majorité, le consensus suggère l’apport de multiples opinions différentes, et leur adaptation progressive jusqu’à ce qu’une solution satisfaisant le plus grand nombre de personnes puisse être dégagée. Le consensus ne signifie pas forcément que tout le monde est satisfait du résultat, mais suggère plutôt que tout le monde peut juger le résultat acceptable et que la majorité est satisfaite. On doit donc apporter un soin particulier à la définition de cette majorité représentative de l’ensemble, faute de quoi ce compromis peut s’éloigner de la réalité pourvu que le consensus se construise, au vu de la subjectivité de l’estimation de la “représentativité” de chaque personne. Ce type de consensus, limant les divergences au profit des similitudes, manifeste la justesse de l’opinion répandue. On peut considérer que le consensus se construit avec la loi de juste milieu (pris dans le sens d’un milieu acceptable pour les différentes parties). Certains considèrent alors que l’objectivité, si ce n’est la vérité, répond à la courbe de Gauss où les 20 % restant sont quantité négligeable et, de ce fait, inutiles à conserver. Ce type de solution est souvent appelé consensus, mais n’en est pas un à proprement parler.

« Plus généralement, on considère la prise de décision par consensus comme la recherche d’une solution de résolution, où le compromis doit être une proposition originale, qui tienne compte des positions de chacun et essaye de satisfaire tous les participants au débat. Ce type de compromis est nommé gagnant-gagnant. Chaque proposition doit être évaluée pour ce qu’elle est et non pour ce que chacun en imagine, l’imagination portant le plus généralement sur l’émetteur de la proposition.

« Certains considèrent que dans le cas où un compromis gagnant-gagnant ne peut être construit, on peut alors enregistrer les dissensions (ou dissensus) car elles sont considérées comme plus proches de la réalité décrite et susceptibles de faire avancer le problème. Cette solution peut satisfaire la majorité des participants au débat. D’autres considèrent qu’il s’agit alors d’un échec de consensus, car chacune des parties étant restée sur ses positions, le problème débattu n’est pas réellement réglé. Ceci dit, la recherche du consensus permet d’éviter que la majorité impose ses décisions à la minorité, puisque le veto permet à chacun de refuser une solution qui ne lui convient vraiment pas (à condition de ne pas en abuser, auquel cas c’est une autre forme de dictature de l’individu sur le collectif).

« Prise de décision par consensus

« Il y a de nombreuses façons, pour un groupe, de prendre des décisions, et aucune d’elles n’est parfaite. La plupart d’entre nous avons été élevés dans une culture qui considère que la démocratie occidentale est la meilleure, et que le vote est le seul pouvoir qui peut servir les gens. Il apparaît pourtant une grande désillusion quant aux potentiels de ce système pour une collégialité dans la prise de décision, et encore plus, à une plus grande échelle, pour changer quoi que ce soit dans le système. La démocratie devient le système qui permet soit d’élire un gouvernement, soit un exécutif ou comité de pilotage, qui prend toutes les décisions, et déçoit trop souvent.

« Habituellement, lors d’un vote démocratique, à n’importe quelle échelle, une minorité importante est mécontente du résultat. Et même si cette minorité accepte la décision prise, parce qu’elle accepte la “règle du jeu”, elle résistera activement ou essayera d’atténuer les conséquences de cette décision jusqu’au prochain scrutin.

« Le compromis est une autre méthode pour prendre une décision, habituellement par la négociation. Deux parties, ou plus, annoncent leur position respective et la changent petit à petit, par des concessions mesurées. La négociation peut conduire à une insatisfaction des deux parties, car personne n’est totalement satisfait.

« A côté de ça, le consensus est un moyen de prendre une décision qui fait appel à la créativité de chacun. C’est un processus dans lequel aucune décision ne peut être prise tant que tous les participants ne l’acceptent. Ça peut être long à mettre en place, car le consensus est le produit patient de toutes les meilleures idées et volontés dans un groupe, dans un esprit de cohésion et d’équilibre. Les minorités sont entendues au cours du processus, et pas seulement à la fin : la décision est élaborée collectivement.

« Mise en place du processus

« Il y a de nombreuses façons pour trouver un consensus, mais nous vous proposons cette procédure simplifiée, pour comprendre les mécanismes.

« Le problème, ou la décision à prendre, est défini et nommé. Cette étape préliminaire aide à séparer la problématique à traiter des enjeux personnels.

« Faire fuser toutes les solutions possibles (brainstorming) pour résoudre le problème ou répondre à la question. Les écrire toutes, même les plus folles.

« Se réserver un moment dans le processus pour les questions diverses et la clarification de la situation.

« Discuter et débattre des propositions écrites, les modifier, les regrouper, et en faire une liste, la plus courte possible. Lesquelles sont les préférées du groupe ?

« Bien expliquer toutes les propositions, et leurs différences pour que tout le monde comprenne bien (on peut utiliser là l’ancienne méthode qui consiste à donner un temps égal à quelqu’un qui est pour et quelqu’un qui est contre la proposition pour s’exprimer).

« Discuter les “pour” et les “contre” de chaque proposition. Faire en sorte que chacun puisse s’exprimer (tour de table, petits groupes…).

« S’il y a une opposition majeure, recommencer au point 6. Il est parfois nécessaire de recommencer au point 4.

« S’il n’y a pas d’opposition majeure, faire état de la décision et voir s’il peut y avoir un accord.

« Reconnaître les objections mineures et incorporer des petits amendements.

« Discuter de la proposition, et vérifier le consensus.

« Le droit de veto

« Le droit de veto, détenu par chacun sur une proposition du reste du groupe, est la pierre angulaire de la méthode du consensus. La “permission” de chaque membre du groupe est indispensable pour prendre une décision, c’est pourquoi écouter et répondre à tous les participants et prendre en compte tous les avis devient la préoccupation du groupe dans son ensemble.

« Ce qui fait que le résultat n’est pas seulement un groupe plus égalitaire, mais aussi un groupe plus “satisfait”, dans lequel chaque membre a une chance de se sentir important au sein du groupe. Les responsabilités sont mieux partagées, les membres sont plus réceptifs aux autres, et l’envie de faire des choses ensemble est partagée. Le veto sur une proposition qui a demandé de longues discussions et une synthèse ardue est un acte sérieux. Il peut être fait en ayant bien pesé le pour et le contre, comme un ultime recours, sur des bases éthiques, ou à cause des conséquences qu’une décision peut avoir. Il peut aussi être fait à cause d’une émotion forte (peur, dégoût), mais en aucun cas à cause de préférences personnelles ou d’impulsions égocentriques.

« Quand la prise de décision a fait son chemin, prenant en compte des opinions diverses, se modifiant, et que quelqu’un est toujours en désaccord avec la solution trouvée, il y a d’autres formes que le veto à envisager, qui ne contrent pas le processus. Par exemple, ne pas soutenir une décision : “Je ne ressens pas le besoin de ça, mais je peux quand même participer”. Ou encore rester réservé : “Je pense que ça peut être une erreur, mais je peux l’assumer”. Ou ne pas s’impliquer : “Je ne participerais pas, mais je n’empêcherais pas les autres de le faire”.

« Dans certaines descriptions du processus de prise de décision par consensus, la notion existe que quelqu’un qui sent le besoin de faire un veto sur une proposition devrait envisager de se retirer du groupe, au moins pour un temps. Or, cette idée tend à l’inverse extrême du but de la méthode : plutôt que d’encourager l’inclusion des opinions et des souhaits de tous, ceux et celles qui ont une opinion minoritaire risquent de se sentir obligés de s’exclure du groupe. L’éventualité d’une exclusion du groupe est, pour certaines gens, un mécanisme tout à fait opposé au principe d’inclusion de la méthode de consensus, tendant à exclure ceux et celles qui sont non conformistes, plutôt que d’encourager les critiques envers l’opinion majoritaire.

« Les prises de décision par de nombreuses communautés virtuelles suivent souvent ce type d’approche. »

• Hiérarchie anti-communautaire

J’ai quitté l’éuD en 1995, lorsque je me suis buté à sa structure hiérarchique. Les choses se sont passées comme si j’avais commencé à aspirer à la communauté, sans trop m’en rendre compte.

En 1995, je vivais une situation conflictuelle. Pendant des années, nous avions entendu prêcher dans l’éuD que nous devions, en tant que chrétiens, d’abord essayer de nous entendre entre nous, sans impliquer une autre personne. Si cela ne fonctionnait pas, chacun devait alors prendre une ou deux personnes, des témoins, et tous nous réunir pour discuter des problèmes et de leurs solutions. Si cela ne fonctionnait toujours pas, la prochaine étape était de le dire à l’église (Matt. 18).

Je voulais appliquer cette démarche, même si cela ne s’était jamais fait pour le type de problème que je vivais. Le verset auquel je fais référence ne parle pas d’exceptions au niveau du type de problème et ne distingue pas des situations ou des personnes qui en seraient exemptées.

J’ai expliqué mon idée au pasteur local qui semblait la trouver intéressante, en tout cas au moins assez pour en parler à son supérieur. C’est ce dernier qui a empêché que le principe soit appliqué.

C’était rater une belle occasion de pratiquer ce processus commandé par Jésus-Christ. C’est cela qui a scellé mon départ de l’église, de ma propre volonté.

La méthode commandée par Jésus-Christ, le fondateur de l’Église, n’était pas autorisée. Elle dépendait de la volonté du pasteur et de son supérieur ! Quelle folie !

Dans l’éuD, ce qui concernait les membres leur était interdit à cause de et par la structure hiérarchique. La communauté, en ce sens, était inexistante. Un verset dit clairement « …dis-le à l’Église ». Mais cela nous était expliqué en détournant le sens de ce qui était écrit, encore une fois. C’était devenu : « … dis-le au pasteur » ou « …dis-le au ministère (au clergé) », en réalité. C’était anti-communautaire de procéder ainsi. C’était du contrôle et de l’hommerie. Il est clair que la communauté n’était pas impliquée. Je n’impute pas de mauvais motifs aux personnes qui ont détourné le sens de ce verset. Il n’en reste pas moins que c’était un détournement et/ou une compréhension tordue.

Comment un homme, aussi expérimenté dit-il être, aussi fort dans l’enseignement des Écritures qu’il semble l’être, aussi aimable et charmant semble-t-il paraître, détenant son « autorité » de la hiérarchie de l’éuD, peut-il empêcher l’application d’un principe biblique ?

Comment se faisait-il qu’il ait fallu demander la permission à un homme pour appliquer un principe biblique ? N’est-ce pas une aberration ?

J’ai vu cet homme agir durement, manquer de bon sens, être insensible et refuser de s’expliquer. Je l’ai vu s’esquiver et feindre. Je l’ai vu aussi imaginer de soi-disant « conflits » entre les frères francophones et anglophones alors que notre entente était extraordinaire dans la très grande majorité des cas. J’ai su qu’il donnait des ordres à ses subalternes pour expulser des membres de l’église, ne faisant pas ce sale boulot lui-même. Je l’ai vu magouiller pour se débarrasser de quelqu’un qui le gênait dans le ministère.

Cette conduite indigne était le fait d’un homme qui n’agissait pas selon les principes de la communauté et qui était tombé dans un état d’autoritarisme.

La chaîne de commandement au-dessus de lui, la structure hiérarchique de l’éuD, lui permettait d’agir de la sorte, sans considération pour les membres qui en souffraient. Et il avait toujours le front de se justifier avec les Écritures.

Il y a eu des ministres qui ne sont pas tombés dans ce panneau. Ceux-là ont dû en payer le prix. Servir Dieu plutôt que son supérieur était le principe enseigné, mais pas celui qui était généralement pratiqué.

Je pense que, dans notre communauté naissante, nous devons nous assurer de ne jamais laisser à personne autant de possibilités de n’en faire qu’à sa tête, sans avoir de moyens de l’arrêter et le remettre à sa place. La structure et le fonctionnement du groupe doivent lui permettre de rester communautaire et empêcher qu’une ou plusieurs personnes en prennent le contrôle.

Est-ce seulement parce que j’ai vécu une expérience malheureuse que je pense et dis cela ? Non, c’est à cause des expériences traumatisantes vécues par tous mes sœurs et frères que je souhaite voir notre groupe ne pas tomber dans les vieux panneaux du passé.

Je n’ai fait référence ici qu’à des situations que j’ai vécues, qu’à des choses que j’ai vues et non pas à des choses qui m’auraient été rapportées.

Dans notre groupe, il ne s’agit pas d’étouffer l’éclosion des dons ou d’essayer d’empêcher Dieu d’en être le Chef. Au contraire, il s’agit d’empêcher quelqu’un de prendre la place de Dieu et de favoriser la manifestation des dons que Dieu donne à Ses enfants.

• Création

Jésus a dit : « Et moi, je te dis que tu es Pierre [petros], et que sur cette pierre [petra]  je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. Je te donnerai les clefs du royaume des cieux: ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux.» (Matthieu 16:18-19).

Ces versets ont été interprétés de deux façons :

  1. Jésus est le rocher sur lequel s’appuie l’Église
  2. Jésus transfère Son autorité à Pierre et bâtit Son église sur ce dernier

Il y a, sur Internet et dans des livres, des explications très techniques quant au sens de ce qu’a dit Jésus à Pierre. Il serait trop long ici d’en faire un résumé.

Les principes donnés par Christ pour régler les conflits dans la communauté pourraient venir en aide dans la méthode à adopter pour chercher à comprendre certains versets sujets à interprétations (deux ou trois témoins…). Regardons donc quelques versets :

Actes 4:11 : « C’est lui qui est cette pierre que vous, architectes, avez rejetée et qui a été faite la première pierre de l’angle. » Il me semble que l’on voit bien ici comment l’apôtre Pierre avait compris le sens des paroles de Jésus.

Matthieu 18:20 : « Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. » Lorsque Christ est là, dans nos assemblées, a-t-on besoin d’un autre chef ?

I Pierre 2:4 : « Approchez-vous de lui [Jésus], pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu.» Jésus est la pierre vivante, pas Pierre. Pierre est mort, Christ est vivant.

Matthieu 16:18 : «  je bâtirai mon Église…» Pierre est-il le bâtisseur de l’Église ou est-ce Christ qui L’est ?

Ephésiens 2:20 : « Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus Christ lui-même étant la pierre angulaire.» Christ est le Bâtisseur et les apôtres sont le fondement, pas Pierre et ceux qui seraient venus après lui.

I Corinthiens 10:1-4 : « … nos pères … ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher était Christ.  » Christ était le Rocher de l’Ancienne Alliance et Il est la Pierre vivante de la Nouvelle Alliance.

Certaines personnes pourraient citer d’autres versets pour étayer la seconde interprétation des paroles de Christ à Pierre. Je pense les avoir tous lus et examinés attentivement. Je crois sincèrement qu’ils ne prouvent pas que Christ a transmis Son autorité à Pierre. Christ a été et est toujours le Chef et le Bâtisseur de Son Église. Pierre et les autres apôtres ont eu une grande importance, c’est certain. Mais cela ne permet pas de croire qu’un d’entre eux aurait reçu une autorité transmissible sur l’Église.

En parlant à Pierre, Jésus ne disait-Il pas déjà que Son Église ne reposerait pas sur un homme ou sur des hommes ou sur une succession d’hommes, mais qu’Il allait Lui-même en être le Fondement, le Chef ?

Je crois comprendre qu’on peut dégager de l’affirmation de Christ que, pour reconnaître la vraie Église, ce n’est pas l’histoire de certains leaders que l’on doit retracer, comme si l’on cherchait des personnages jugés légitimes s’étant transmis les uns aux autres les rênes d’un pouvoir. Ce serait plutôt un groupe ayant obéi aux principes enseignés par Jésus.

Ne voit-on pas que la responsabilité de « lier et délier » est aussi donnée aux disciples, c’est-à-dire aux membres de la communauté ? En effet, on lit en Matthieu 18:18 : « Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. » Au verset 1 de ce chapitre, on voit que Jésus S’adresse aux disciples, à la communauté, donc à l’Église.

Cette responsabilité était donc partagée entre le ministère ordonné et tout le groupe communautaire. Un partage : pas un contrôle, pas un conflit, pas une lutte de pouvoir, pas une lutte entre le clergé et les laïcs. C’était une complémentarité qui allait permettre à la communauté d’avoir un recours au cas où un dirigeant déraperait.

L’Église catholique a répertorié les noms des leaders de cette église depuis l’apôtre Pierre. Ses membres croient ainsi pouvoir identifier leur groupe comme étant la vraie Église, celle fondée par Jésus. Mais c’est exagérer l’importance de l’apôtre Pierre et celle du pouvoir et/ou de la hiérarchie.

Tous les hommes de Dieu qui ont œuvré dans Son Église se sont soumis à Christ et n’ont pas usurpé Son pouvoir. On a tellement insisté sur « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. » On y lit le contraire de ce que Jésus a dit, car on l’interprète en disant que Pierre est le chef de l’Église. On ajoute, pour ne pas trop heurter les gens, que Pierre en serait le chef terrestre tandis que Jésus en serait le chef céleste. Une telle distinction devient une façon de tordre le sens premier de cette Écriture.

Ce passage dit que ce qui est fait selon la volonté de Jésus dans l’Église de Dieu relève de Son autorité exercée depuis Son trône. Rien de plus, rien de moins. Il ne faut pas y voir une infaillibilité transmise à un homme, comme si tout ce que ce dernier allait décider devenait une obligation pour Dieu. Qui serait le chef dans un tel cas, cet homme ou Dieu ? Il est tout à fait ridicule de penser que Dieu Se soumettrait à une quelconque volonté humaine, soi-disant instituée par Lui.

Certains préfèrent croire que Dieu habite à ce point en un homme qu’Il rend celui-ci infaillible. Est-ce ce que l’Écriture dit ? Ne voit-on pas, en Galates 2:11, que Pierre s’est fait reprendre par Paul ? L’infaillibilité est exigeante et ne tolère aucune exception. Pierre s’était trompé… pouf, partie en fumée, l’infaillibilité ! L’infaillibilité ne peut être attribuée qu’à Dieu. Se dire infaillible (ou le laisser sous-entendre) revient à se prendre pour Dieu.

D’autre part, je ne crois pas que Jésus ait créé une hiérarchie de domination et de subordination dans Son Église. Il en est le Chef et cela devrait suffire. Jésus a d’ailleurs fait cette importante recommandation : « Et Jésus les ayant appelés, leur dit : vous savez que ceux qui dominent sur les nations les maîtrisent, et que les Grands d’entre eux usent d’autorité sur elles. Mais il n’en sera pas ainsi entre vous ; mais quiconque voudra être le plus grand entre vous, sera votre serviteur. Et quiconque d’entre vous voudra être le premier, sera le serviteur de tous » (Marc 10:42-44). Cela n’empêche pas de s’exercer une structure ordonnée, les dons et leur exercice au sein de l’Église. Mais cela devrait empêcher la prise du contrôle de l’Église et les abus d’autorité.

On ne devrait pas confondre la communauté de l’Église avec toute autre forme de communauté. L’Église a un Chef, elle a un livre sacré et l’Esprit de Dieu est dans ses membres baptisés. Aucun autre type de communauté n’est égal à elle. Le livre de Scott Peck a été pour moi une aide pour comprendre le fonctionnement d’un groupe sans chef humain et il a contribué à m’ouvrir les yeux sur le fonctionnement de l’Église du NT.

Il nous faut un chef physique, diront certains. Tant pis pour eux, alors. Ils s’exposent ainsi à des erreurs, des abus et à la dépendance en ces chefs qui peuvent se raviser. Les adeptes des chefs humains à la tête de leur groupe ne peuvent imaginer un fonctionnement sans avoir un dirigeant bien identifié. Selon eux, par exemple lors d’une assemblée, quelqu’un doit être « en charge ». Ça devrait être le chef du groupe, pensent-ils. Je ne crois pas que cela soit nécessaire. J’ai suivi une formation de groupe autonome dans une grande compagnie dont j’étais un employé. Dans nos réunions, il y avait une personne chargée d’agir en tant que facilitateur pour sa durée. Cette personne présidait, mais n’avait aucun pouvoir sur le groupe. Toutes les décisions se prenaient par l’ensemble du groupe en consensus. Lorsque nous n’y arrivions pas, nous faisions un vote et la majorité l’emportait. Mais cela nous éloignait du consensus et l’harmonie au sein du groupe en souffrait lorsque cela arrivait. À la prochaine réunion, c’était une autre personne qui était le facilitateur. Le système militaire, le système politique et les compagnies capitalistes en général fonctionnent sur une base hiérarchique parfois très rigide. Ils sont à l’opposé de la communauté. Se pourrait-il que les églises institutionnalisées d’aujourd’hui aient volontairement emprunté ces modèles pour asseoir leur pouvoir ?

Pourquoi une église ne pourrait-elle pas s’inspirer du fonctionnement communautaire ?

Encore, selon certains, il est plus simple qu’un chef humain soit corrigé en cas d’erreur que de corriger tout un groupe. On aura tout vu… un chef dans l’erreur entraîne avec lui tout son groupe, non ? Le groupe tout entier ne doit-il pas être corrigé dans les deux cas ?

S’en remettre à un chef humain peut facilement devenir une forme de déresponsabilisation. « Ce n’est pas ma faute, c’est le chef qui en a décidé ainsi ! » Comme dans l’armée : « Je n’y peux rien, ce sont les ordres ! » Chacun a la responsabilité d’examiner toutes choses selon les limites des capacités qu’il possède, pas une seule personne ou une minorité parmi un groupe.

Le Chef de l’Église ne peut-Il pas la diriger depuis le ciel ? Est-il en mal d’une personne pour prendre les rênes du pouvoir ? Est-Il incapable de diriger ce qui se passe ? Peut-Il corriger des erreurs humaines qui pourraient se glisser ? Jésus n’a-t-Il pas dit qu’Il bâtirait Son Église ? Cela signifiait-il qu’Il en remettait les rênes à des hommes et qu’Il allait les laisser se débrouiller après ?

On pourrait me blâmer de voir dans les Écritures ce qui fait bien mon affaire. Il est clair que je préfère maintenant être dans un groupe dont le Chef n’est pas un être humain. D’autre part, la possibilité de voir ce qui nous convient en ignorant le reste peut s’appliquer aussi aux tenants de la « théorie des leaders ». Ne voit-on pas dans certains groupes des assoiffés de pouvoir dirigeant leur groupe avec une main de fer et s’en justifier par les Écritures ? J’en ai connus et il doit y en avoir un peu partout, connaissant la nature humaine.

C’est une tentation commune de projeter dans les Écritures ce qui pourrait nous convenir. Un avertissement à cet effet a été donné : « …sachant tout d’abord vous-mêmes qu’aucune prophétie de l’Écriture ne peut être un objet d’interprétation particulière, car ce n’est pas par une volonté d’homme qu’une prophétie a jamais été apportée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu » (II Pierre 1:20-21).

Le NT parle-t-il d’une Église communautaire dirigée par Jésus-Christ ou d’une église totalitaire comme l’était l’éuD ? Lier et délier revient-il seulement aux chefs ou à l’Église aussi ? J’ai déjà répondu à cette question. Dans ce sens, est-ce moi qui vide les Écritures de leur sens ou ceux qui ont dirigé l’éuD ?

On a vu M. H. W. Armstrong souligner sa légitimité en disant qu’il avait été ordonné apôtre dans une église de l’ère de Sardes. Cela n’est pour moi qu’une autre démonstration de cette soif de soi-disant légitimité et de l’incapacité répandue de bien juger des fruits portés par une personne ou par un groupe.

Je crois que, si les membres d’un groupe demandent à Christ de bâtir Son Église et qu’ils font ce qu’Il demande, leur Chef sera au milieu d’eux. Ce sera une part de l’Église de Dieu, comme on en voit dans le livre des Actes.

L’œuvre de création de Dieu n’est pas terminée, en ce qui concerne Son Église. Elle se poursuit et nous pouvons en être des témoins et des participants.

Je crois donc qu’on ne peut pas justifier par les Écritures du NT une autorité centrale autre que celle de Christ. Je crois qu’on ne peut pas plus justifier par les Écritures une hiérarchie de forme pyramidale comme celle exercée dans l’éuD.

Je pense que, dans l’éuD, on a grandement exagéré la dimension personnelle du ministère ordonné. On l’a fait au détriment de la dimension communautaire et cela a occasionné nombre d’abus. Dans notre groupe naissant, la majorité, sinon tous, ont souffert d’abus occasionnés par des ministres qui exerçaient leur autorité sans notion communautaire.

D’autre part, il ne faudrait pas exagérer la dimension communautaire au détriment des dons accordés à certaines personnes pour un service particulier, soit la dimension individuelle. Les choses doivent se faire en complémentarité et non en opposition. Un ministre doit se rappeler qu’il est au service de Dieu dans la communauté et celle-ci doit pouvoir agir dans le cas où un ministre agirait de façon unilatérale et abusive.

Il y a de nombreux passages que je n’ai pas commentés et mon but n’était pas de tous les passer au crible. J’espère pouvoir aborder plus tard les versets bibliques parlant de la communauté et de la vie communautaire de l’Église.

D’autre part, ce n’est pas parce qu’il n’y pas une autorité hiérarchique telle qu’elle était conçue et appliquée dans l’éuD qu’il n’y a pas d’autorité du tout. Dieu est en charge, le ministère ordonné et la communauté ont la responsabilité de lier et de délier, c’est-à-dire de prendre des décisions. Exclure la forme d’autorité exercée dans l’éuD, pendant que j’en étais membre, ne signifie pas anarchie et chaos.

• Des fruits

On a déjà vu que l’Église n’est pas un groupe sans problèmes. Je pense que l’Église devrait porter ces fruits :

–> Elle est une communauté.
–> Elle se soumet à Dieu et se réunit dans le nom de Jésus.
–> On ne peut l’identifier par un chef humain.
–> Elle laisse se manifester les dons que ses membres ont reçus de Dieu.
–> Elle étudie les Écritures.
–> Elle se sert des ressources disponibles sur le marché et sur Internet pour l’aider dans sa recherche de compréhension de la volonté de Dieu.
–> Le groupe et ses membres cherchent à se perfectionner.
–> Elle se laisse inspirer et corriger par Christ et les Écritures.
–> Sa mission est inspirée par Christ.
–> Elle aide d’abord ses membres et fait preuve d’ouverture. Elle n’est donc pas sectaire.
–> Elle fait face à ses problèmes.
–> Elle ne s’immisce pas dans les affaires personnelles de ses membres.
–> Elle encourage l’expression des doutes et des préoccupations communautaires de ses membres.
–> Elle exhorte ses membres, mais ne fait pas pression sur eux.
–> Elle ne fait pas de menaces d’excommunication afin de manipuler ses membres.
–> Elle ne laisse pas un de ses membres ou plusieurs d’entre eux arriver à diriger le groupe, ni de façon directe ni de façon détournée.
–> Elle fait preuve de vigilance face aux difficultés qui pourraient menacer son existence et fait face à ce type de problème le plus rapidement possible.
–> Elle n’est pas condescendante envers les personnes faisant partie d’autres groupes ou envers des gens n’ayant aucun intérêt pour Dieu et la religion.
–> Elle ne se fait pas une priorité de se distinguer des autres pour montrer sa supériorité ou pour une autre raison.

Chaque groupe pourrait avoir des défis particuliers à relever, puisque les individus qui le composent sont différents. L’âge moyen, la présence d’enfants et d’adolescents, le degré d’éducation, la condition sociale, l’état moyen des finances, la possibilité de se réunir une journée ou une autre, la géographie, les besoins de guérison physique et spirituelle, et combien d’autres choses encore feront que les groupes locaux seront différents, mais tous animés par l’Esprit de Christ.

• Apostasie

En faisant une recherche au sujet de l’apostasie sur Internet, j’ai trouvé un groupe (l’église de Dieu restaurée, créée par un ministre et ex-membre de l’éuD) qui explique la dislocation de l’éuD comme étant une sorte d’accomplissement d’une prophétie concernant l’apostasie.

Voici d’abord une définition de ce mot : « L’apostasie (du grec ancien απόστασις (apostasis), se tenir loin de) est l’attitude d’une personne, appelée un apostat, qui renonce publiquement à une doctrine ou une religion. »

Voici ce qu’a déclaré M. David C. Pack (SVP, ne pas confondre ce nom avec celui de M. Scott Peck) sur le site : « Une apostasie majeure s’est produite à nouveau, dans l’Église, à la fin du vingtième siècle — exactement comme Pierre et Paul avaient dit qu’elle se produirait dans l’Église du premier siècle. »

Il fait référence à ce qu’on lit dans les Actes : « Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour paître l’Église du Seigneur … Je sais qu’il s’introduira parmi vous, après mon départ, des loups cruels qui n’épargneront pas le troupeau, et qu’il s’élèvera du milieu de vous des hommes qui enseigneront des choses pernicieuses, pour entraîner les disciples après eux » (20:28-30).

C’est trop facile d’affirmer catégoriquement que ce qui est arrivé dans l’église après le décès de M. Armstrong représente cette apostasie. Il faut faire de la gymnastique de haut niveau et avoir de grandes œillères pour attribuer sans nuances à M. H. W. A. l’expression de la vérité et ensuite celle du mensonge à ceux qui sont venus après lui.

Selon ce groupe, M. H. W. Armstrong a été l’Élie des temps de la fin et tout ce qu’il a enseigné devait être restauré et rien ne devrait être changé. Cela veut dire que les façons de faire de l’époque de M. Armstrong et la vision des doctrines de son époque sont jugées comme parfaites. Cela signifie que la vérité concernant les Alliances et la question de la communauté sont d’avance jugées comme des hérésies. Cela signifie aussi que les abus d’autorité faits à l’époque de M. Armstrong ne sont pas jugés comme tels et que les ministres de leur groupe possèdent la même autorité sur les membres et que la communauté ne peut rien corriger.

Ce groupe semble donner aux paroles de M. Armstrong valeur d’évangile, plus que l’Évangile même. On explique qu’il avait le droit d’établir les doctrines et de les changer, lui seul. Depuis qu’il est mort, tout doit rester tel quel, comme si c’était s’opposer à Dieu de penser seulement à changer la moindre chose. Je ne me souviens pas de tout ce qu’a écrit M. Armstrong, mais je ne me souviens pas qu’il ait dit que rien ne devait changer jusqu’au retour de Christ. S’il l’a dit, c’est une folie supplémentaire. Sinon, c’est ce  groupe qui erre.

Le chef de ce groupe (l’église de Dieu restaurée), M. H. W. Armstrong en fait, est un homme mort.

Pack explique aussi que la forme d’autorité exercée dans l’éuD sous le leadership de M. Armstrong était juste et légitime. Il omet de parler que le fait de lier et délier avait été confié aussi à la communauté. Il ne tient aucunement compte des ravages épouvantables qui ont été causés par ces soi-disant leaders « légitimes » dans l’éuD. Il ne propose aucune solution communautaire. Il semble être aussi centralisateur que M. Armstrong l’était.

En faisant tout comme par le passé, on est condamné à répéter les mêmes erreurs. Comme c’est triste de ne pas tirer de leçons de l’histoire.

D’autre part, la question de la légitimité des leaders fausse les choses en ce qui concerne l’Église de Dieu. Chacun est responsable pour lui-même de prouver toutes choses, de chercher la vérité de toutes ses forces. Personne ne devrait se fier aveuglément ou sans vérifier à qui que ce soit, fût-il M. Herbert W. Armstrong, Mahomet ou le pape. Apparemment, bien des groupes donnent trop d’importance à leur leader, comme si celui-ci était responsable de leur salut, sans que les membres prennent vraiment leurs responsabilités. Remettrions-nous notre salut entre les mains d’un homme ? Ne serait-ce pas une grave erreur ?

Les croyances et/ou l’appartenance à un certain groupe ne sont pas plus importantes que la pratique de l’amour, sur laquelle tout est basé, puisque Dieu est amour.

Des gens doivent-ils être nécessairement réunis sous un même toit ou être identifiables par des moyens physiques pour faire partie du groupe spirituel de l’Église ? Bien sûr que non. Il est possible d’être un chrétien et de ne pas faire partie d’aucun groupe identifiable autrement que par Dieu Lui-même. D’autre part, le St-Esprit doit habiter dans une personne pour que celle-ci soit chrétienne. On nous enseignait un mensonge en nous disant que si nous en arrivions à être hors de l’éuD, nous n’étions plus chrétiens.

La vraie Église est celle que Dieu voit lorsqu’Il la regarde. Elle est composée d’individus que Dieu a personnellement choisis et qu’Il a mis à part pour Christ, afin de devenir les élus de Son Royaume. Je ne peux pas la nommer ou l’identifier, simplement parce que les élus ne sont pas tous au même endroit, dans le même bâtiment. Seul Dieu le peut.

S’agit-il pour autant de ne plus chercher à prouver « toutes choses » ? Non, bien entendu. Au contraire, Paul nous dit de le faire afin d’éviter de sombrer dans l’erreur. Mais ne donnons pas plus d’importance à ce qui en a moins. Et cette expression au sujet de « toutes choses » serait à développer. On pourrait perdre notre temps à vouloir prouver des choses qui ne sont pas dignes de notre attention.

C’est une pensée très souffrante pour celles et ceux qui croient que l’apostasie a frappé la vraie Église et qu’ils se sont éloignés du Corps de Christ ou que ce dernier est devenu moribond. Ils croient avoir été séduits et/ou que les nouveaux dirigeants ont enseigné des mensonges qui ont éloigné la majorité des membres de la vérité. Ils ressentent un inconfort profond et atroce, voire une culpabilité. Leurs croyances les portent parfois à juger très sévèrement et à se fermer à tout ce qui a un rapport avec ce qui est perçu comme ne faisant pas partie de leur interprétation de la saine doctrine. Mais personne ne détient toute la vérité et personne ne peut nous en éloigner sans notre consentement. Si on s’éloigne de quelque chose sans s’en rendre compte, je ne crois pas que ce soit de la vérité. Notre relation avec Dieu et avec le Corps de Christ ne devrait pas être affectée par les déboires ou les succès de l’éuD.

L’Église du Dieu vivant ne peut être détruite et si l’éuD est ou a été la vraie Église, elle subsistera. L’éuD que j’ai connue à Montréal était une secte et j’ai quitté pour cette raison. C’est de mon appartenance dont j’ai à juger, pas de celle des autres. L’expérience des autres est bien différente de la mienne. Ce qui est dommage est que lorsque l’on quitte un groupe pour des raisons qui sont personnelles et que l’on sait être bonnes pour soi-même, on est jugé comme hérétique, méchant ou perdu.

Pourquoi ne croit-on pas qu’une personne pourrait avoir eu de bonnes raisons de partir ? Parce que l’on craint de tiédir, de s’éloigner de Dieu et de devenir dignes d’être vomis de sa bouche. Mais lorsque c’est l’Esprit Lui-même qui nous pousse à sortir d’un groupe, que doit-on faire ? Résister en pensant que l’Esprit ne pourrait faire une chose pareille ? Résister en pensant que ce doit être Satan qui est en train de nous séduire afin de nous sortir du Corps de Christ ? Ne lit-on pas dans les Écritures qu’il faut juger aussi de l’esprit des choses à savoir s’il est ou non de Dieu ? Je peux comprendre que cela fasse peur puisque je l’ai vécu. Le temps m’a montré que ma décision de quitter était la bonne et je n’ai aucun regret. Et personne ne peut juger des choses spirituelles qui me concernent, à part Dieu. Je crois que de soumettre mon jugement à celui d’un autre relèverait de l’idolâtrie et me mettrait en grave danger.

Le passage cité plus haut, en Actes 20:28-30, montre que des dangers guettent la communauté et qu’il faut être prudent. Les membres de la communauté doivent en prendre soin. Mais l’apostasie mentionnée en Actes 20 ne s’est pas produite au sein de l’Église de Dieu.

Le livre le Mystère des siècles de M. Armstrong ne mentionne rien concernant la communauté. Voyez par vous-mêmes ici :

http://www.thetrumpet.com/s/mysteryoftheages/index.php

(page Internet avec le texte original en anglais)

• Survol de quelques versets concernant l’Église, la communauté

Le chapitre 18 de l’Évangile de Matthieu est appelé parfois « le discours communautaire ». Il revêt une grande importance en ce qui concerne les relations entre membres de la communauté. Dans les Évangiles, on y retrouve deux des trois usages que fait Jésus du mot « Église ».

Col 1:18 « Il est la tête du corps de l’Église » Christ est le Chef. (Eph 1:22 aussi)
Matt 16:18 «  Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église1, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. » Christ est l’architecte et la pierre angulaire de l’Église et Il la garde vivante.
Matt 16:19 « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. » Christ confie à Pierre la responsabilité de prendre des décisions concernant l’Église, sous condition de ce qu’Il a dit au verset précédent.
Matt 18:1 « En ce moment, les disciples s’approchèrent de Jésus, et dirent : Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ? » Christ S’adresse aux disciples qui ont pour souci de savoir lequel est le plus grand dans le royaume.
Matt 18:2-4 « Jésus, ayant appelé un petit enfant, le plaça au milieu d’eux, et dit : Je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. C’est pourquoi, quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux. » C’est celui qui est humble comme ce petit enfant qui pourra entrer dans le royaume et être le plus grand.
Matt 18:5-9 «  Et quiconque reçoit en mon nom un petit enfant comme celui-ci, me reçoit moi-même. Mais, si quelqu’un scandalisait un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on suspendît à son cou une meule de moulin, et qu’on le jetât au fond de la mer. Malheur au monde à cause des scandales ! Car il est nécessaire qu’il arrive des scandales ; mais malheur à l’homme par qui le scandale arrive ! Si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-les et jette-les loin de toi ; mieux vaut pour toi entrer dans la vie boiteux ou manchot, que d’avoir deux pieds ou deux mains et d’être jeté dans le feu éternel. Et si ton oeil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi ; mieux vaut pour toi entrer dans la vie, n’ayant qu’un oeil, que d’avoir deux yeux et d’être jeté dans le feu de la géhenne. » On doit aussi faire le maximum pour se débarrasser de ce qui, en soi, nous dévie de la voie de Christ.
Matt 18:10-14 « Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits ; car je vous dis que leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux. Car le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu. Que vous en semble ? Si un homme a cent brebis, et que l’une d’elles s’égare, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres sur les montagnes, pour aller chercher celle qui s’est égarée ? Et, s’il la trouve, je vous le dis en vérité, elle lui cause plus de joie que les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées. De même, ce n’est pas la volonté de votre Père qui est dans les cieux qu’il se perde un seul de ces petits. » Chaque brebis de Christ lui est précieuse. On ne peut en négliger aucune dans la communauté, comme notre Père le fait pour nous.
Matt 18:15-17 « Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. Mais, s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église ; et s’il refuse aussi d’écouter l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain. » Christ explique comment on doit s’y prendre pour faire face aux conflits entre membres de la communauté : on se parle d’abord en privé entre frères en espérant que ça fonctionne. Aucune distinction n’est faite quant à la gravité de l’offense. C’est d’abord une démarche individuelle dans laquelle le clergé n’est pas impliqué. Si ça ne fonctionne pas, on demande l’assistance de deux ou trois membres de la communauté. Si ça ne fonctionne pas, on s’adresse alors à toute la communauté. En cas d’échec, la personne fautive serait exclue de la communauté. Cette marche à suivre n’appartient pas au ministère, mais à l’Église.
Matt 18:18 « Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. » Christ confie à la communauté la responsabilité de prendre des décisions concernant les disciples fautifs, après avoir rempli les conditions précédentes.
Matt 18:19-20 « Je vous dis encore que, si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les cieux. Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. » Christ est présent lorsque deux ou trois de Ses disciples s’assemblent en Son nom. Christ affirme qu’une demande faite à Dieu par deux membres sera exaucée. Cette promesse est faite dans le contexte de la communauté.
Matt 18:21-22 « Alors Pierre s’approcha de lui, et dit : Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu’il péchera contre moi ? Sera-ce jusqu’à sept fois ? Jésus lui dit : Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à septante fois sept fois. » Pour que la communauté soit harmonieuse, il faut que le pardon règne entre ses membres. Sinon c’est la pagaille. La parabole du serviteur impitoyable (versets 23 à 35) qui suit sert à illustrer l’importance que Dieu accorde au pardon des offenses entre membres de la communauté. S’adresser au frère qui a péché et lui pardonner sont deux devoirs complémentaires et indissociables.
Gal 6:1-5 « Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté. Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ. Si quelqu’un pense être quelque chose, quoiqu’il ne soit rien, il s’abuse lui-même. Que chacun examine ses propres oeuvres, et alors il aura sujet de se glorifier pour lui seul, et non par rapport à autrui ; car chacun portera son propre fardeau. » Ces versets montrent dans quel esprit les choses doivent se faire : « un esprit de douceur. » Celui qui redresse pourrait être tenté d’en manquer. En partageant les fardeaux des membres de la communauté, on aime son prochain comme soi-même. Celui qui redresse doit prendre garde de ne pas chercher à se comparer à celui qu’il a aidé, de peur qu’il ne s’estime supérieur.
Matt 23:8-12 « Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi ; car un seul est votre Maître, et vous êtes tous frères. Et n’appelez personne sur la terre votre père ; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. Ne vous faites pas appeler directeurs ; car un seul est votre Directeur, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s’abaissera sera élevé. » Sœurs et frères dans l’Église sont égaux sous l’autorité de Christ. Celui qui veut s’élever en autorité au-dessus des disciples de Christ sera abaissé par Lui. Celui qui sert la communauté sera élevé par Christ.
I Cor 6:1-8 « Quelqu’un de vous, lorsqu’il a un différend avec un autre, ose-t-il plaider devant les injustes, et non devant les saints ? Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde ? Et si c’est par vous que le monde est jugé, êtes-vous indignes de rendre les moindres jugements ? Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges ? Et nous ne jugerions pas, à plus forte raison, les choses de cette vie ? Quand donc vous avez des différends pour les choses de cette vie, ce sont des gens dont l’Église ne fait aucun cas que vous prenez pour juges ! Je le dis à votre honte. Ainsi il n’y a parmi vous pas un seul homme sage qui puisse prononcer entre ses frères. Mais un frère plaide contre un frère, et cela devant des infidèles ! C’est déjà certes un défaut chez vous que d’avoir des procès les uns avec les autres. Pourquoi ne souffrez-vous pas plutôt quelque injustice ? Pourquoi ne vous laissez-vous pas plutôt dépouiller ? Mais c’est vous qui commettez l’injustice et qui dépouillez, et c’est envers des frères que vous agissez de la sorte ! » Paul fait référence dans ces versets à la responsabilité et à l’autorité qui a été conférée à l’Église en tant que groupe pour exercer un jugement. Il semble évident que cela s’inscrit dans le contexte de l’injonction de Jésus dans Matthieu 18.
Matt 7:1-5 « Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez. Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter une paille de ton oeil, toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton oeil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère. » Un chrétien doit prendre garde à sa façon de juger. Il doit d’abord chercher à se juger lui-même. Il ne lui est pas interdit de juger, comme on le voit dans d’autres versets. Mais il peut facilement arriver qu’il s’indigne de choses beaucoup moins importantes chez ses sœurs et frères que celles dont il est lui-même responsable.
Jean 7:24 « Ne jugez pas sur l’apparence, mais jugez d’un juste jugement.” (Version Chouraki) Un chrétien doit apprendre à exercer sagement son jugement.
I Cor 12:28 « Et Dieu a établi dans l’Église premièrement des apôtres, secondement des prophètes, troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui ont les dons de guérir, de secourir, de gouverner, de parler diverses langues. » Ce verset nous a été présenté le plus souvent pour nous convaincre au sujet d’une chaîne d’autorité. Les premiers membres de l’Église ont été les apôtres, les douze. Il semble que l’on parle ici de chronologie, pas d’autorité.
I Cor 3:5 « Quand l’un dit : Moi, je suis de Paul ! et un autre : Moi, d’Apollos ! n’êtes-vous pas des hommes ? Qu’est-ce donc qu’Apollos, et qu’est-ce que Paul ? Des serviteurs, par le moyen desquels vous avez cru, selon que le Seigneur l’a donné à chacun. » Paul ne se cherchait pas des disciples, pas plus que les autres serviteurs de Dieu. Si quelqu’un en arrivait dans l’Église à avoir des disciples, il faudrait le remettre à sa place, pour son bien et celui de la communauté.

1- C’est la première fois que Jésus dit le mot « Église » dans les Évangiles. Il le dira encore à deux reprises en Matthieu 18. On ne retrouve le mot nulle part ailleurs dans les Évangiles. Le mot est mentionné 114 fois dans le NT.

• Quelques mots de vocabulaire grec relatifs à la communauté

Mot grec Traduction ou sens Versets
adelphotès fraternité (communauté des sœurs et des frères) I Pierre 2:17 et 5:9traduit par « frères » dans la plupart des versions
philadelphia amour fraternel Rom 12:10 « Par amour fraternel, soyez pleins d’affection les uns pour les autres »
ekklèsia assemblée, église(communauté)sens littéral : par convocation Ac 15:22 « Alors il parut bon aux apôtres et aux anciens, et à toute l’Église, de choisir parmi eux et d’envoyer à Antioche… »
adelphè frère (membre de la famille physique) I Jean 3:12 « …et ne pas ressembler à Caïn, qui était du malin, et qui tua son frère. »
adelphè (même mot) Frère (membre de l’Église, de la communauté) Matt 23:8 « vous êtes tous des frères »
mathètès disciple [261 fois dans le NT] (chrétien, membre de la communauté) Matt 18:1 « …les disciples s’approchèrent de Jésus » Ac 11:26 « Ce fut à Antioche que, pour la première fois, les disciples furent appelés chrétiens. »

• Conclusion

Comme Scott Peck, je crois que la communauté est non seulement possible, elle est indispensable. L’auteur de La Route de l’Espoir affirme que la communauté est la dernière chance de l’humanité. En ce qui concerne l’Église de Dieu du NT, sa forme communautaire est particulière, comme on le voit à la lecture des Écritures. Elle doit prendre la forme que son Chef a voulu lui donner.

Dans une structure pyramidale comme celle de l’éuD, les membres de l’église ne réussissaient pas à s’épanouir et n’atteignaient pas leur plein potentiel. Dans ce cas, l’église non plus n’atteignait pas son potentiel puisqu’elle ne fonctionnait pas comme Christ le voulait.

L’étude du NT dans une perspective nouvelle, l’écriture de ce document, mon interaction avec des frères, la relecture de certains passages du livre de Scott Peck et ma participation aux réunions m’ont aidé à mieux cerner mes aspirations profondes. C’est à la communauté de l’Église que j’aspire. Je ne pourrais me contenter de rien de moins.

En 1997, un frère et grand ami, et moi avions lancé une invitation à une quinzaine de personnes à une première rencontre-discussion sur la formation d’une communauté : il y a eu deux participants à cette réunion : mon ami et moi. Le moment n’était peut-être pas encore venu. L’est-il maintenant ?

Où retrouve-t-on aujourd’hui cette communauté, pratiquée par un groupe ? Je ne sais pas. Nous pourrions peut-être la chercher pour nous y joindre. D’autre part, il ne semble pas être défendu d’en démarrer une, là où Jésus Se trouverait, puisque nous serions réunis en Son nom.

Je pense qu’il y a un problème dans le christianisme actuel. Des milliers d’églises utilisant la même Bible, prétendent-elles, parlant de Dieu et de Jésus, mais en contradiction ou en conflit les unes avec les autres. Cela ne m’attire pas. Au contraire, cela me rend malade. Une église dont on peut identifier trop facilement le chef ou le fondateur, ayant un contrôle sur les membres, que les gens suivent, qui fonctionne selon une forme pyramidale, qui n’écoute pas ou très peu ce qui passe par l’esprit des membres, qui décide de tout ou presque, tout cela me pousse maintenant à m’éloigner et à refuser de participer.

J’ajoute ici que tout ce qui est venu de l’éuD n’était pas nécessairement faux et mauvais. Mon but ici n’est pas de faire l’inventaire du vrai et du faux ou du bien et du mal, mais de traiter de ce qui concerne la communauté, en quoi l’éuD n’en était pas une et comment je vois les choses dans notre groupe, sans bien sûr en faire une obligation, puisque je n’en suis pas le chef.

J’invite ceux qui prennent connaissance de mes réflexions à me faire part de leurs commentaires afin que je puisse bénéficier de leurs points de vue et l’enrichir. Je parle de réflexions. Je ne suis pas un enseignant au niveau des doctrines, un psychologue ou un érudit.

Comme me le disait un frère, cette quête que je « souhaite d’une communauté en est une pointée sur un rassemblement de gens sans prétentions, modestes chrétiens qui languissent après un véritable amour fraternel en action, amour qui nous a tous tellement manqué dans l’église qui devait en être l’oasis… » Commencer par ça, ce serait déjà très beau et très bon. Ne serait-ce pas une belle mission ?

Aucun groupe formé d’êtres humains n’est parfait. Faute de voir Dieu descendre du ciel et créer Lui-même un groupe à Son image et à Sa ressemblance, je crois que la forme communautaire qui se dégage de la lecture et de l’étude du NT est celle que devrait prendre le groupe que nous souhaitons avoir comme Église de Dieu.

• Remerciements

Je tiens à remercier chaleureusement mes amis Roch Richer et Joseph Sakala qui m’ont aidé dans ma réflexion en m’apportant des éléments auxquels je n’avais pas pensé. Je remercie de la même façon les membres de la petite communauté dont je fais maintenant partie, puisque c’est d’abord avec eux que  j’ai eu le bonheur de voir se concrétiser la promesse de Jésus d’être au milieu de nous.

Daniel Dion, 2007

dan-dion@videotron.ca




D.227 – Qu’y a-t-il dans un Nom ?

 

Par Joseph Sakala

Quand Dieu a donné les dix commandements à la nation d’Israël, du haut du mont Sinaï, Il les a donnés dans un ordre spécifique pour leur bien-être. Pour mieux nous situer, rappelons-nous que ce peuple avait passé au-delà de quatre siècles en Égypte, dont la plus grande partie en esclavage. Il était donc tout à fait normal que la nation d’Israël ait été grandement influencée par la panoplie de dieux que les Égyptiens adoraient. C’est d’ailleurs pendant cette période et sous cette influence que sont nées les traditions orales, c’est-à-dire, le Talmud et la Kabbale dans lesquels on retrouve l’héritage de la religion à mystères de Babylone. Car la religion des Égyptiens était elle-même un héritage de la religion à mystère des Chaldéens ou Babyloniens du temps de Nemrod. Le peuple cria vers Dieu pour être délivré de cette situation misérable. Les ayant sortis d’Égypte pour les amener dans le désert, loin de la face de Pharaon, Dieu leur donna dix commandements en rapport avec leur comportement, commandements auxquels ce peuple devait obéir afin de recevoir les bénédictions physiques que Dieu leur promettait.

Allons voir ce récit dans Exode 20. Ayant assemblé le peuple au pied du mont Sinaï, Dieu leur déclare : « Je suis l’Éternel ton Dieu, qui t’ai retiré du pays d’Égypte, de la maison de servitude. Tu n’auras point d’autres dieux devant ma face » (Exode 20:2-3). Après S’être identifié comme le Tout-Puissant qui les avait sortis de l’esclavage en Égypte, parmi la multitude de leurs dieux, Il leur commande maintenant de ne plus avoir d’autres dieux devant Sa face. Afin de diriger ce peuple, il était tout à fait logique et essentiel que la nation entière abandonne les dieux égyptiens pour s’attacher à Celui qui les avait délivrés de cette maison de servitude. Connaissant aussi la nature humaine, Dieu leur dit : « Tu ne te feras point d’image taillée, ni aucune ressemblance des choses qui sont là-haut dans les cieux, ni ici-bas sur la terre, ni dans les eaux sous la terre ; tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point ; car je suis l’Éternel ton Dieu, un Dieu jaloux, qui punis l’iniquité des pères sur les enfants, jusqu’à la troisième et à la quatrième génération de ceux qui me haïssent, et qui fais miséricorde jusqu’à mille générations à ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements » (vs 4-6).

Donc, Dieu leur défend même de se tailler toutes sortes de représentations du vrai Dieu, et de se prosterner devant elles. Dieu est Esprit et illimité dans Sa toute-puissance, tandis que ces représentations auraient eu pour effet de Le limiter comme tous ces dieux païens. Nous arrivons maintenant au verset 7 où Dieu déclare : « Tu ne prendras point le nom de l’Éternel ton Dieu en vain ; car l’Éternel ne tiendra point pour innocent celui qui aura pris son nom en vain. » Mais comment pourrait-on prendre le nom de Dieu en vain ? Certains limitent cette pratique au blasphème ou à l’implication du nom de Dieu dans toutes les situations banales de nos conversations. Mais ce commandement va bien au-delà de cela et c’est ce que nous allons découvrir dans ce message.

De nos jours, les sceptiques sont convaincus que la séquence dans laquelle les commandements ont été donnés n’est pas correcte. Ces gens croient que les six commandements décrivant l’amour envers notre prochain sont plus importants que les quatre premiers orientés sur l’amour envers Dieu. Car, selon eux, la fonction des quatre premiers ne serait pas aussi essentielle aujourd’hui. Ils sont plutôt considérés comme étant des reliques d’anciens mythes et superstitions. Ces gens poussent même leur argument au point de dire que les quatre premiers commandements ne seraient pas incontestablement essentiels pour entretenir les bonnes relations entre humains dans la vie quotidienne.

Il y a déjà plusieurs années de cela, quelques universités américaines, qui enseignent la théologie comme un crédit authentifié, avaient décidé de faire un sondage auprès des étudiants. Les professeurs ont demandé aux universitaires de réorganiser la séquence des dix commandements selon leur perception de ce que devrait être cette organisation selon l’importance. Environ 90 % de ces collégiens ont opté pour renverser l’ordre biblique. Pourtant, quand un des scribes a demandé à Jésus quel était le plus grand commandement, Christ a confirmé l’exactitude de leur ordre original. « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. C’est là le premier commandement » (Marc 12:30). Jésus résume les quatre premiers commandements dans un seul, et le place au sommet selon l’importance.

Un jour, les disciples de Christ Lui demandent de leur enseigner la façon de prier. Dans Matthieu 6:9, Jésus leur dit : « Vous donc priez ainsi : Notre Père qui est aux cieux, ton nom soit sanctifié ; ton règne vienne. » Voilà la façon positive de s’adresser à Dieu. Malheureusement, nous avons tous appris le troisième commandement en mettant trop d’emphase sur le côté négatif, comme une prohibition d’utiliser Son nom sous forme de sacre ou de blasphème. Nous allons toutefois découvrir que ce commandement s’avère beaucoup plus élaboré qu’il n’y paraît. Il est vrai qu’il nous interdit d’amoindrir ou de profaner le nom de Dieu, et même la nation d’Israël l’avait accepté en tant qu’interprétation véritable du troisième commandement.

Dans Lévitique 19:12, Dieu leur dit : « Vous ne jurerez point faussement par mon nom ; car tu profanerais le nom de ton Dieu : Je suis l’Éternel. » Si seulement les gens mettaient ça en pratique dans nos palais de justice, comme il serait plus facile de déterminer l’innocence ou la culpabilité des accusés ! Selon la loi mosaïque, les deux plus grandes violations du troisième commandement étaient le parjure et le blasphème. Ces deux crimes étaient punissables de mort. Comme les temps ont changé ! Saviez-vous que si cette loi du parjure était encore en vigueur, au moins 80 % des avocats n’existeraient plus, et on aurait très peu de prisons ? Pour ce qui est du blasphème, le vocabulaire de bon nombre de personnes serait sûrement  incomplet s’il n’était pas « enrichi » de quelques sacres afin d’animer leur conversation. Et ce virus s’est répandu dans le cinéma, à la télé et dans les pièces de théâtre.

Le mot « profaner » vient du latin pro qui veut dire « en avant » et fanum qui veut dire « temple ». Les Saintes Écritures nous enseignent que notre corps est le temple de Dieu. Donc, ceux qui utilisent la profanation sortent, sans le réaliser, le saint et le sacré hors du temple, en permettant à leur cœur et à leur esprit d’être étalés sur la place publique. Voilà pourquoi Jésus a déclaré : « Écoutez, et comprenez ceci : Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme ; mais ce qui sort de la bouche, c’est ce qui souille l’homme » (Matthieu 15:11). Alors, pour quelle raison les gens utilisent-ils le nom de Dieu en vain ? Sont-ils si près de Dieu qu’ils veulent prononcer Son nom continuellement ? Au contraire, ceux qui profanent le nom de Dieu sont même très loin de Lui. Connaissez-vous quelqu’un qui a une communication profonde et intime avec Dieu, et qui se permettrait de détériorer volontairement cette relation en profanant constamment Son nom ? Personnellement, je n’en connais pas.

La personne qui entretient une relation honnête et respectueuse avec Dieu apprend que le respect du nom de Dieu nous ouvre la porte en tout temps vers Son trône pour une audience personnelle dans nos épreuves. La Parole de Dieu nous encourage fortement dans ce sens en nous disant : « Allons donc avec confiance au trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans le temps convenable » (Hébreux 4:16). Est-il possible alors pour quelqu’un qui Lui manque de respect, de s’approcher avec assurance de Son trône afin d’implorer Son secours dans tous ses besoins ? Il serait inconcevable pour un vrai converti de s’avancer régulièrement vers Dieu, de Le connaître intimement, pour ensuite lancer Son nom de gauche à droite d’une manière irréfléchie. Utiliser Son nom avec insouciance et nonchalance serait nous priver délibérément du privilège d’être en communion avec Dieu.

Les Israélites de l’Ancien Testament n’osaient même pas prononcer le nom de Dieu, tellement ce nom était sacré pour eux. Même en l’écrivant, le scribe était craintif et prudent lors des transcriptions des livres saints. D’abord, il se baignait et s’habillait ensuite dans son costume officiel de scribe. Dans ce travail minutieux, il n’osait pas mouiller sa plume dans l’encre en plein milieu de l’écriture du nom de Dieu. Il devait s’assurer que sa plume renfermait assez d’encre pour le faire d’un seul trait. Et même si le roi lui avait adressé la parole à ce moment précis, le scribe l’ignorait complètement. On aurait cru que ces gens avaient été pris littéralement par la main, pour être amenés dans la présence même du Dieu vivant pendant cette tâche particulière.

Sur un autre niveau, le troisième commandement est une prohibition contre le manque de sincérité dans nos actions. Voici comment il est possible de profaner le nom de Dieu par un comportement qui manque de sincérité, que ce soit par le parjure, les fausses promesses ou simplement par le bris de notre parole. Très tôt dans l’histoire humaine, les gens mentaient tellement et si fréquemment que personne ne pouvait croire ce que l’autre lui disait. Alors, pour tenter de se montrer crédibles, les gens invoquaient le nom de Dieu comme témoignage qu’ils disaient la vérité. On jurait souvent sur la tête d’une personne chère pour appuyer une déclaration. Cette habitude, très populaire de nos jours, est devenue tellement fréquente qu’elle aussi a perdu toute valeur avec le temps.

Croyons-nous honnêtement que les mensonges et les omissions de dire la vérité délibérément dans l’arène politique ou ailleurs soient une invention et un phénomène nouveau ? Pas du tout ! Le problème est aussi vieux que l’humanité elle-même. À un moment donné, les gens en sont venus à présumer que si on ne jurait pas par Dieu, il n’était pas indispensable de dire la vérité. Et les humains sont devenus si menteurs que même cela n’a pas aidé à améliorer leur comportement. Alors, on s’est mis à croire qu’on n’était plus tenu de dire la vérité si on ne jurait pas par toutes sortes de tournures complexes ou embrouillées. L’être humain a toujours été ingénieux pour trouver en abondance des moyens détournés visant à justifier son comportement.

Quand Jésus a commencé Son ministère, la situation était devenue terrible au point qu’on ne pouvait plus déterminer si une personne disait la vérité, même après avoir préalablement juré par Dieu. Donc, Jésus a commencé Sa prédication dans une ambiance où, en plus d’observer la Loi de Dieu, les pharisiens avaient ajouté 613 préceptes à cette loi. Il y en avait 248 conçus sur le ton positif et 365 étaient négatifs. Selon ces docteurs pharisiens, le salut était fondé sur l’observance de tous ces préceptes humains, en plus de la Loi de Dieu. Avec le temps, ces préceptes humains furent observés comme de véritables doctrines ayant préséance sur la Loi. Jésus a sévèrement corrigé ces pharisiens en leur déclarant : « Mais c’est en vain qu’ils m’honorent, enseignant des doctrines qui sont des commandements d’hommes. Car, en abandonnant le commandement de Dieu, vous observez la tradition des hommes, lavant les pots et les coupes, et faisant beaucoup d’autres choses semblables. Il leur dit aussi : Vous annulez fort bien le commandement de Dieu, pour garder votre tradition » (Marc 7 :7-9). Cette tradition, c’était la loi du Talmud. D’ailleurs, k b l ou cabala, c’est-à-dire, la kabbale, qui était la « connaissance juive ésotérique à mystères », veut littéralement dire tradition !

Nonobstant cela, Jésus parcourt la Galilée, enseigne dans les synagogues, tout en guérissant les malades qui venaient vers Lui et en prêchant la Bonne Nouvelle de l’établissement futur du Royaume de Dieu sur la terre. Sa renommée se répand jusqu’en Syrie. On Lui présente des aveugles, des paralytiques, des démoniaques, des lunatiques, et Jésus les guérit tous. Entouré de cette grande foule qui Le suivait partout, Jésus profite de ces occasions pour commencer à leur enseigner ce qui prime dans la vie aux yeux de Dieu. Et, en toute simplicité, Jésus leur explique ce que nous appelons aujourd’hui le Sermon sur la Montagne, dans Matthieu, aux chapitres 5, 6 et 7. Ces trois chapitres englobent les enseignements qui établissent une partie indispensable de la Nouvelle Alliance, fondée sur l’amour. Ils forment également une des plus belles études bibliques qu’un nouveau converti pourrait rechercher.

Revenons toutefois au commandement de ne pas prendre le nom de Dieu en vain. Puisque, dans le but que l’on soit cru, la coutume était de jurer sur n’importe quoi, Jésus profita de l’occasion pour leur dire : « Mais moi je vous dis : Ne jurez point du tout, ni par le ciel, car c’est le trône de Dieu ; ni par la terre, car c’est le marchepied de Ses pieds ; ni par Jérusalem, car c’est la ville du grand Roi » (Matthieu 5:34-35). Jurer est extrêmement dangereux, car la personne s’engage devant Dieu à accomplir ce qu’elle a formulé. Alors, Jésus ajoute ceci, dans Matthieu 5:36 : « Ne jure pas non plus par ta tête ; car tu ne peux faire devenir un seul cheveu blanc ou noir. » Combien de fois ai-je entendu des gens jurer sur la tête de leur enfant sans même réaliser la gravité de leur engagement ? Nous voyons clairement qu’au fil des siècles la mentalité des gens ne s’est pas beaucoup modifiée. Et dire que certains intellectuels se plaisent à chanter les louanges de l’évolution positive dans l’esprit des humains depuis des siècles.

Au lieu de mentir pour ensuite camoufler leur mensonge en jurant, Jésus leur enseigne plutôt de dire la vérité. Il leur déclare : « Que votre parole soit : Oui, oui, Non, non ; ce qu’on dit de plus, vient du Malin » (Matthieu 5:37). Vous noterez toujours dans les instructions de Jésus que lorsqu’Il répète un mot, c’est pour nous signaler l’importance ou la gravité de ce qui va suivre. Jésus nous enseigne que tout ce que nous déclarons et qui va à l’encontre de nos véritables intentions est inspiré par le Malin (Satan). Quand les gens utilisent le nom de Dieu en jurant, ils donnent l’impression qu’ils s’engagent par leurs paroles. Néanmoins, une personne n’a jamais besoin de jurer pour garder une promesse. Être chrétien veut simplement dire appartenir à Christ. Quand nous acceptons Christ comme notre Sauveur personnel, nous acceptons aussi de porter Son nom comme étant le nôtre. Quand nous parlons en tant que chrétien, nous parlons alors au nom de Christ. Donc, notre parole doit refléter l’état de notre cœur.

Pesons-nous nos paroles avant de les déclarer ? Si Jésus avait prononcé ces mêmes paroles, auraient-elles eu le même impact ou la même portée ? Il est également possible de profaner le nom du Seigneur en négligeant de rembourser un emprunt qu’on avait pourtant promis de régler promptement. Un chrétien, conscient de son engagement envers Dieu, ne peut pas se permettre d’accumuler des dettes avec l’intention bien arrêtée de ne pas les payer sous prétexte qu’argent égale Mammon. Rembourser ce qu’on doit est purement une preuve de fidélité à ses engagements. À ceux qui négligent d’acquitter leurs dettes Jésus leur dit : « Et si vous n’avez pas été fidèles dans ce qui est à autrui, qui vous donnera ce qui est à vous ? » (Luc 16:12). Certains croient que négliger de rembourser ce qui appartient à autrui n’est pas si important, Jésus ajoute : « Celui qui est fidèle dans les petites choses sera aussi fidèle dans les grandes ; et celui qui est injuste dans les petites choses sera aussi injuste dans les grandes » (v. 10).

D’autres profanent le nom de Dieu par l’infidélité envers leur époux(se) brisant ainsi leur serment prononcé le jour de leur mariage. Dieu met énormément d’emphase sur la fidélité sous toutes ses formes, car comment pourrions-nous être fidèle à Dieu si nous sommes infidèles à tous nos autres engagements. Certains chrétiens assistent aux assemblées de leur congrégation pendant des années, écoutent les sermons, chantent des cantiques et, malgré cela, parviennent à se parjurer en trompant ou en abusant des engagements qu’ils ont pris en affaires et ce même devant témoins. Le véritable converti ne consentirait jamais à agir délibérément de cette façon et en pleine connaissance de cause. J’ai été amusé de voir des gens qui ont fraudé des milliers d’individus de leurs épargnes pour ensuite déclarer en pleine télévision que Dieu leur avait tout pardonné, car ils sont maintenant devenus des chrétiens « nouveaux-nés ».

Ne pas prendre le nom de Dieu en vain est vital pour le converti, car dire la vérité est un standard établi par Jésus Lui-même. Donc, que notre oui soit oui et que notre non soit non ! « Peut-être » n’est pas une décision, car cela dévoile une indécision. Le véritable chrétien ne peut pas demeurer continûment assis sur la clôture de l’incertitude, car être chrétien implique un engagement profond, et ne pas respecter nos promesses profane le nom que nous portons. Mais ce commandement de ne pas prendre le Nom de Dieu en vain a un sens encore plus profond, car il nous met en garde contre la mauvaise utilisation de la puissance de Dieu. Ce commandement devient, en conséquence, un renforcement du premier et du deuxième commandement. Rappelons-nous que, dans l’Ancien ainsi que dans le Nouveau Testament, le nom d’une personne faisait partie de sa personnalité, une extension de son caractère.

Nous découvrons qu’Adam veut dire « terre » ou « glaise rouge ». Ève signifie « mère des vivants ». Le nom d’Abram, qui voulait dire « père élevé » fut changé par Dieu en Abraham, « père d’une multitude de nations ». Tout au long de la Bible, nous voyons Dieu Lui-même S’identifier en nous révélant petit à petit une partie de Son caractère et ce qu’Il est. Dieu Se donne alors des titres dans le but précis de mieux S’identifier à nous. En voici quelques exemples. Dans Exode 3:14, Dieu S’identifie ainsi à Moïse : « JE SUIS CELUI QUI SUIS. Puis il dit : Tu diras ainsi aux enfants d’Israël : Celui qui s’appelle JE SUIS, m’a envoyé vers vous. » Au verset 15 : « Dieu dit encore à Moïse : Tu diras ainsi aux enfants d’Israël : L’ÉTERNEL, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob m’a envoyé vers vous. C’est là mon nom éternellement ; c’est là ma commémoration dans tous les âges. » Alors, dans ces deux petits versets, Dieu S’identifie comme étant toujours présent et toujours existant.

Quand Abraham avait consenti à immoler son fils unique à Dieu, ayant vu la foi d’Abraham, Dieu l’en empêcha et lui donna un bélier pour son sacrifice. « Et Abraham appela ce lieu-là, Jéhova-jiré (l’Éternel y pourvoira). De sorte qu’on dit aujourd’hui : Sur la montagne de l’Éternel il y sera pourvu » (Genèse 22:14). Notez que c’est Abraham qui appela ce lieu-là Jéhova-jiré. C’est le seul endroit dans toute la Bible où le nom de Jéhova est utilisé et cette fois également pour identifier ce que Dieu est, c’est-à-dire, pourvoyeur à tous nos besoins. Dans Exode 15:26, Dieu rassure Israël en lui disant qu’Il est aussi son guérisseur. « Et il dit : Si tu écoutes attentivement la voix de l’Éternel ton Dieu, si tu fais ce qui est droit à ses yeux, si tu prêtes l’oreille à ses commandements et si tu gardes toutes ses ordonnances, je ne t’infligerai aucune des maladies que j’ai infligées à l’Égypte ; car je suis l’Éternel qui te guérit », le Yahvé Rophehcha.

Quand Dieu avait choisi Abram pour accomplir une œuvre : « L’Éternel apparut à Abram, et lui dit : Je suis le Dieu Tout-Puissant [El Shaddaï] ; marche devant ma face, et sois intègre » (Genèse 17:1). Nous avons ici à peine quelques exemples montrant comment Dieu S’identifie à nous dans Sa Parole. La Bible contient plusieurs noms distincts par lesquels Dieu S’identifie. Si Dieu en a décidé ainsi, cela devient extrêmement important pour nous, car l’Éternel veut nous assurer que, peu importe la situation dans laquelle nous puissions nous trouver, Il peut toujours nous en sortir. Et, dans le monde actuel, nous avons sûrement besoin d’avoir cette sorte d’assurance à notre disposition. Donc, connaître les différents noms de Dieu nous fournit une compréhension supplémentaire de Sa Puissance illimitée et de la façon dont Dieu fonctionne.

Prendre toute cette connaissance précieuse que Dieu Lui-même nous a dévoilée et décider de changer tous ces noms dans la Bible pour ne s’en tenir qu’à un seul, serait de limiter Dieu. Il est vrai que certains diront que, pour eux, les noms tels que Dieu, Éternel ou Jéhovah leur suffisent, et cela est bien. Mais de simplement identifier Dieu de cette façon en changeant ou effaçant tous Ses autres noms précis dans la Bible servant à L’identifier, semble avoir pour but principal de nous présenter Dieu sous un autre aspect, dont le plus sérieux semblerait de L’empêcher de nous dévoiler Ses nombreux attributs comme étant Tout en Toutes choses. Les appellations par lesquelles Dieu Se dévoile à nous sont d’une importance primordiale, car, sans cet éclaircissement, comment pourrions-nous posséder de nous-mêmes la connaissance de Ses capacités illimitées. Avoir effacé cette vérité dans les bibles diluées par des hommes, c’est une profanation du nom de Dieu en Le dépouillant de Sa toute-puissance. Pourtant, notre Créateur nous dit, dans Exode 20:7 : « Tu ne prendras point le nom de l’Éternel ton Dieu en vain ; car l’Éternel ne tiendra point pour innocent celui qui aura pris son nom en vain. »

Allons vérifier un passage, dans Actes 4, où nous voyons les dirigeants religieux questionner Pierre et Jean au sujet de la guérison d’un boiteux. « Et ayant fait comparaître les apôtres au milieu d’eux, ils leur dirent : Par quel pouvoir ou au nom de qui avez-vous fait ceci ? Alors Pierre rempli du Saint-Esprit, leur dit : Chefs du peuple, et anciens d’Israël, puisque nous sommes aujourd’hui recherchés pour avoir fait du bien à un homme impotent, et afin de savoir par qui il a été guéri ; sachez, vous tous, et tout le peuple d’Israël, que c’est au nom de Jésus-Christ de Nazareth, que vous avez crucifié et que Dieu a ressuscité des morts ; c’est par lui que cet homme se présente guéri devant vous » (Actes 4:7-10). Donc, nous voyons le nom de guérisseur accolé à Jésus, Dieu dans la chair, et désormais enfermé dans Son caractère et Sa puissance. Voilà pourquoi, quand nous prions Dieu, nous devons toujours le faire au nom de Jésus-Christ. Car Jésus Lui-même a déclaré : « Toute puissance m’a été donnée dans le ciel et sur la terre » (Matthieu 28:18).

Le nom de Dieu a une puissance extraordinaire et doit alors avoir un sens très spécial pour le chrétien. Le troisième commandement nous dit aussi de faire attention afin de ne pas utiliser le nom de Dieu pour satisfaire nos buts égoïstes. N’utilisons jamais la puissance de Dieu pour accomplir notre volonté. Un exemple populaire est celui employé par beaucoup de religions prônant qu’à la mort les humains peuvent monter au ciel, alors que la Parole de Dieu nous dit exactement le contraire. Jésus Lui-même nous l’a confirmé dans Son enseignement que très peu de prédicateurs osent citer dans leurs sermons. Alors que des hommes assurent leurs congrégations, au nom de Jésus, qu’elles peuvent monter au ciel, Jésus a déclaré : « Or personne n’est monté au ciel, que celui qui est descendu du ciel, savoir, le Fils de l’homme qui est dans le ciel » (Jean 3:13). Alors, qui devons-nous croire, Dieu ou un homme ? « Mais que Dieu soit reconnu véritable, et tout homme menteur, selon qu’il est écrit : Afin que tu sois trouvé juste dans tes paroles, et que tu gagnes ta cause lorsqu’on te juge » (Romains 3:4). Les pasteurs qui tordent les paroles de Jésus en prêchant le contraire seront-ils trouvés justes dans leurs paroles ? La Bible elle-même nous donne la réponse par la bouche de Paul.

Prêcher contrairement aux instructions de Jésus, c’est s’attribuer un pouvoir qui ne vient pas de Christ, mais plutôt de l’homme lui-même inspiré par un autre esprit. Quand on fonde une telle doctrine sur un mensonge, la vérité devient alors son plus grand ennemi, car on doit inventer d’autres mensonges pour compenser. Prenons la doctrine du séjour au purgatoire prêchée par l’Église catholique, pour l’expiation des péchés véniels non repentis de ceux qui sont morts avant de pouvoir monter supposément au ciel au terme de ce stage. Le mot purgatoire et son concept n’existent pas dans la Bible et ceux qui le prêchent s’attribuent ainsi un pouvoir venant des hommes seulement, et le prêcher au nom de Dieu, c’est prendre Son nom en vain.

La prétention que l’homme possède déjà une âme immortelle ne vient pas de Dieu ! Vous trouverez sûrement les mots « âme » et « immortel » dans la Bible, mais jamais un à côté de l’autre comme étant disponible à un humain encore dans la chair. Cette doctrine fut inspirée par Satan lui-même à nos premiers parents, qui leur a fait croire qu’en mangeant de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, ils ne mourraient pas, mais seraient plutôt comme des dieux, immortels. Satan leur a dit : « Mais Dieu sait qu’au jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal » (Genèse 3:5). Donc, dans cette connaissance de ce qui est bien ou mal se cache discrètement le pouvoir d’être comme un dieu ayant l’immortalité innée en l’humain.

Vous pourriez scruter votre Bible de la Genèse jusqu’à l’Apocalypse et vous n’y trouveriez pas une telle promesse. L’immortalité est une promesse future, réservée aux membres de la Famille de Dieu pour l’obéissance à Ses commandements. Ceci ne veut absolument pas dire que nous pouvons gagner notre salut simplement par nos œuvres. Le salut est un don gratuit de Dieu, mais qui implique une obéissance à Dieu par le converti pour marcher en pleine reconnaissance dans la voie sur laquelle Dieu Lui-même nous a placés. D’ailleurs, c’est ce que Paul fut inspiré de nous expliquer dans Ephésiens 2:8-10 : « Car vous êtes sauvés par la grâce, par le moyen de la foi ; et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu ; ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour les bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous y marchions. »

Il est extrêmement dangereux de signer des déclarations personnelles au nom de Dieu, déclarations qui sont carrément indignes de Son nom et qui prêchent un salut par les oeuvres. Pourtant, en sondant les enseignements de la grande majorité des religions, ce qui est prêché, c’est l’immortalité déjà inhérente à l’humain. Avec de tels mensonges incrustés dans la transmission des « vérités » humaines tout au long des siècles, essayez d’enrayer cela de l’esprit des gens pour tenter d’y faire pénétrer la Parole de Dieu. Mission impossible, sans une intervention divine ! Donc, Jésus avait entièrement raison de dire que : « Personne ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’appelle. » Subséquemment, juste le fait de prêcher qu’un individu puisse de lui-même se convertir à Christ ne vient pas de Dieu.

Quarante jours après Sa résurrection, peu de temps avant de remonter au ciel, Jésus rassembla Ses disciples pour leur faire la promesse suivante : « C’est que Jean a baptisé d’eau, mais que vous, vous serez baptisés du Saint-Esprit dans peu de jours. Eux donc étant assemblés, l’interrogeaient en disant : Seigneur, sera-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume d’Israël ? Mais il leur dit : Ce n’est pas à vous de savoir les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais vous recevrez la puissance du Saint-Esprit, qui viendra sur vous ; et vous me servirez de témoins, tant à Jérusalem que dans toute la Judée, et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Actes 1:5-8). Nous savons que dix jours plus tard, le Jour de la Pentecôte, cette belle promesse est devenue réalité pour eux et tous ceux qui allaient accepter par la suite de donner leur vie à Christ.

Regardons toutefois un incident où un homme a convoité cette puissance du Saint-Esprit, qui était pourtant offerte gratuitement. Dans Actes 8, nous voyons l’histoire d’un grand magicien nommé Simon qui étonnait le peuple par ses grandes prouesses. « Tous lui étaient attachés, depuis le plus petit jusqu’au plus grand ; et ils disaient : Celui-ci est la grande puissance de Dieu » (Actes 6:10). Encore aujourd’hui, beaucoup de chrétiens sont très impressionnés par les prouesses qui se déroulent dans certaines églises, et bien des gens croient à la magie « parce que ça marche ! » Or, cet homme enflé d’orgueil fut tout étonné à son tour de voir Philippe, un des premiers diacres, qui gagnait les cœurs de ces mêmes personnes par sa prédication de l’Évangile. « Mais, quand ils eurent cru à Philippe, qui leur annonçait la bonne nouvelle de ce qui concerne le royaume de Dieu et le nom de Jésus-Christ, ils furent baptisés, tant les hommes que les femmes. Et Simon lui-même crut aussi, et ayant été baptisé, il ne quittait point Philippe ; et voyant les prodiges et les grands miracles qui se faisaient, il était étonné » (Actes 8:12-13).

Simon n’avait aucune idée que c’était par la puissance du Saint-Esprit que Philippe pouvait accomplir ces miracles. « Toutefois, les apôtres qui étaient à Jérusalem, ayant appris que la Samarie avait reçu la parole de Dieu, y envoyèrent Pierre et Jean, qui étant descendus, prièrent pour eux, afin qu’ils reçussent le Saint-Esprit. Car il n’était encore descendu sur aucun d’eux ; mais ils avaient été seulement baptisés au nom du Seigneur Jésus » (Actes 8:14-16). Nous voyons clairement ici que le seul fait d’être baptisé ne donne pas le Saint-Esprit. Il manquait un élément primordial. Se faire imposer les mains par quelqu’un qui avait reçu de Dieu le pouvoir de le transmettre aux autres, et les apôtres l’avaient reçu. « Alors les apôtres leur imposèrent les mains, et ils reçurent le Saint-Esprit » (Actes 8:17).

Distinguez bien maintenant ce qui s’est produit subséquemment. Actes 8:18-19 : « Mais Simon voyant que le Saint-Esprit était donné par l’imposition des mains des apôtres, leur offrit de l’argent, en disant : Donnez-moi aussi ce pouvoir, afin que tous ceux à qui j’imposerai les mains reçoivent le Saint-Esprit. » Il voulait acheter une puissance que seul Dieu peut accorder. Le comportement de cet homme n’était pas du tout celui d’un converti à Christ. Même si Simon avait été baptisé, l’apôtre Pierre a immédiatement saisi qu’il n’y avait pas de conversion réelle chez cet homme. Or, Pierre le corrigea sévèrement en lui disant : « Que ton argent périsse avec toi, puisque tu as cru que le don de Dieu s’acquérait avec de l’argent » (Actes 8:20). Pierre dit formellement à Simon que, dans son état, il n’y avait aucune place pour lui dans l’Église. Nonobstant, Pierre l’exhorte aussi en lui disant : « Repens-toi donc de ta méchanceté, et prie Dieu, que, s’il est possible, la pensée de ton cœur te soit pardonnée. Car je vois que tu es dans un fiel amer et dans les liens de l’iniquité » (Vs 22-23). Donc, par le comportement de Simon, Pierre voyait explicitement qui dirigeait les pensées de ce magicien et dans quel but.

La prétendue conversion de Simon ressemble à ce que Jésus Lui-même nous a révélé dans la parabole du semeur : « Lorsqu’un homme écoute la parole du Royaume, et qu’il ne la comprend point, le Malin vient, et ravit ce qui est semé dans le cœur ; c’est celui qui a reçu la semence le long du chemin » (Matthieu 13:19). Voilà où en était rendue la fausse conversion de Simon, même après son baptême. L’apparence extérieure était là, mais pas le cœur. Le jugement de Pierre s’avéra juste dans la réponse faite par ce grand magicien, au verset 24 : « Mais Simon répondit et dit : Priez vous-mêmes le Seigneur pour moi, afin qu’il ne m’arrive rien de ce que vous avez dit. » On pourrait d’ailleurs cogiter : était-ce une menace de la part du magicien, reliée à des évènements futurs ? Peu importe, une telle réponse nous indique le manque flagrant de sincérité cachée derrière une façade qui paraissait indiquer qu’une conversion était possible chez lui.

Il y a une grande leçon ici pour les convertis à Christ nous enseignant d’être sur nos gardes afin de ne pas nous laisser influencer par Satan dans notre cheminement vers le Royaume. Combien de fois demandons-nous à Dieu de bénir certains de nos désirs sans réaliser que notre choix n’est peut-être pas nécessairement acceptable aux yeux de Dieu pour le moment ? Ne nous arrive-t-il pas à l’occasion de prier Dieu de nous accorder un pouvoir par lequel nous voudrions faire de grands prodiges pour Dieu, ou serait-ce peut-être pour nous élever tout en impressionnant les autres ? Les individus qui ambitionnent le pouvoir deviennent une proie extrêmement facile pour Satan qui se plaît à les recruter pour mieux faire son œuvre de séduction, par les paroles douces et flatteuses que ces personnes utilisent pour abuser des gens honnêtes qui pourtant recherchent Dieu.

Regardez agir le flot des grands guérisseurs religieux à la télévision. Ils se sont érigé une devanture qui donne l’impression qu’ils rendent gloire à Dieu, mais, à force de les surveiller, nous voyons incontestablement que toute cette façade leur sert d’outil pour vendre une multitude de produits et s’enrichir dans le processus. Que ce soit des linges bénis, de l’eau magique ou tout autre produit surnaturel, ils les offrent gratuitement, mais avec un sous-entendu que les donations volontaires seraient sûrement plus que bienvenues. Pour ce qui est des guérisons, vous noterez que les mêmes malades reviennent souvent sur scène pour offrir leurs témoignages dans les différentes villes visitées durant leur tournée d’évangélisation. Dieu n’est pas dans le commerce de la location pour louer Son pouvoir à n’importe qui. Dieu confie ce privilège à ceux qui veulent faire Sa volonté en l’utilisant pour Sa gloire, dans l’humilité et dans la soumission. Dieu pourrait-Il nous livrer plus de pouvoir présentement ? Serions-nous disposés à en assumer la responsabilité ? Rappelons-nous toujours que nous sommes uniquement la glaise et que c’est Lui le Potier !

Lorsque nous examinons le troisième commandement dans l’Ancienne Alliance, il semble être présenté sous un aspect sévère. « Tu ne prendras pas le nom de Dieu en vain. » En d’autres mots, ne pas l’utiliser d’une manière irrespectueuse, ne pas le souiller ni le ternir. Dans la Nouvelle Alliance, Jésus nous présente le nom de Dieu sous un aspect éclatant : que Ton nom soit sanctifié, que Ton nom soit honoré. Qu’y a-t-il dans un nom ? Énormément ! Lorsqu’un explorateur pénètre dans un nouveau territoire, que fait-il ? Il plante un drapeau au nom du roi ou du pays qu’il représente en réclamant cette découverte au nom de cette autorité. Même au niveau commercial, le nom d’une entreprise peut comporter une très grande valeur. Quand le propriétaire d’une entreprise bien connue décide de vendre ses biens, il peut ajouter un montant supplémentaire à l’actif de sa compagnie pour la popularité et la qualité de son produit ainsi que par reconnaissance envers son nom abondamment respecté par sa clientèle !

Maintenant, qu’y a-t-il dans un nom au point de vue spirituel ? Tout ! En tant que chrétiens, nous portons le nom de Christ. Est-ce que la façon dont nous vivons honore ou profane Son nom ? Est-ce que, par nos agissements et notre comportement, nous louons et glorifions Son nom ? Un serviteur qui œuvre pour une famille peut-il honorer ou déshonorer le nom de cette famille ? Absolument pas ! Seul un membre ou un héritier de cette famille aurait le pouvoir de le faire. La Bible nous dit que le véritable converti porte le nom de Christ. Et Dieu, qui nous a appelés, Se charge de nous conduire vers le Royaume par Son Esprit. Alors, Paul nous déclare : « Car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu, sont enfants de Dieu. Car vous n’avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte ; mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions : Abba, Père. Car l’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit, que nous sommes enfants de Dieu. Et si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers ; héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ ; si toutefois nous souffrons avec lui, afin que nous soyons aussi glorifiés avec lui » (Romains 8:14-17). Voilà où se situent notre foi et le but de notre espérance.

Néanmoins, le fait d’être convertis à Christ et d’avoir reçu le Saint-Esprit ne nous a pas subitement rendus parfaits au moment précis de notre conversion. La conversion totale est un processus continuel qui se poursuit durant toute la vie du chrétien et le Saint-Esprit a pour tâche principale de nous guider vers cette perfection. Jésus nous a dit ceci, dans Matthieu 5:48 : « Soyez donc parfaits, comme votre Père qui est dans les cieux est parfait. » Jésus n’a pas dit « vous êtes déjà parfaits », mais soyez ou devenez parfaits, car notre nature humaine est toujours présente pour faire ses ravages. Dans la Bible, nous avons vu que le nom de Dieu nous donne la clé qui nous révèle la nature et le caractère de Dieu. Dire : « Que Ton nom soit sanctifié », nous engage entièrement dans le caractère de Jésus, qui fut l’image de Dieu dans la chair. Nous sommes également participants de Sa nature divine, pour agir selon Sa volonté pour nous.

Nous avons donc la responsabilité de nous observer régulièrement en toute honnêteté afin d’analyser notre cœur, nos motifs et notre attitude envers les autres. Ensuite nous devons regarder nos activités régulières et notre liste de priorités, tout en nous posant la question : Dieu signerait-Il cette liste ? Quelles sont nos activités ? Sommes-nous équilibrés dans nos pensées, notre travail, nos loisirs, notre service au bien-être des autres, notre diète et même dans la façon dont nous conduisons nos automobiles ? Quelles sont nos habitudes courantes, notre disposition de caractère habituelle avec nos amis, nos oeuvres de la foi, notre humeur et notre tempérament ? Dieu est amour et Il nous donne continuellement. Plus Dieu nous donne, plus Son amour se manifeste. Son but est de développer éventuellement cette sorte d’amour en nous. Il faut toutefois apprendre à donner de bon cœur, avec joie et non par obligation.

C’est dans le don que Dieu évalue notre amour pour les autres et non dans le fait de recevoir. Recevoir ne requiert aucun effort, alors que donner nous implique directement à vouloir faire le bien envers notre prochain. L’apôtre Paul fut inspiré d’écrire ceci : « Que chacun donne selon qu’il l’a résolu en son cœur, non à regret, ni par contrainte ; car Dieu aime celui qui donne avec joie. Et Dieu est puissant pour vous combler de toutes sortes de grâces, afin qu’ayant toujours tout ce qui vous est nécessaire, vous abondiez en toutes sortes de bonnes œuvres, selon qu’il est écrit : Il a répandu, il a donné aux pauvres ; sa justice demeure éternellement » (2 Corinthiens 9:7-9). Paul ne parle pas seulement d’argent ici, il fait référence à toutes sortes de bonnes œuvres, ce qui couvre tout un éventail d’activités dans lesquelles le chrétien peut s’impliquer selon les dons que l’Esprit lui a fournis.

Pour Dieu, le cœur est le siège de l’amour et la résolution de chacun doit justement trouver là son origine, sans regret ni contrainte. Le bien qu’une personne fait à contrecœur n’a pas de véritable valeur pour Dieu. Car Dieu aime celui qui partage avec joie ! Voilà la clé ! Quand allons-nous comprendre que Dieu n’a pas besoin de notre argent pour survivre puisque tout Lui appartient ! Dieu a toujours existé et Il a tout créé. Quand Dieu nous demande d’accomplir de bonnes œuvres ce n’est pas pour Lui, mais pour nous ! « Car nous sommes Son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour les bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous y marchions » (Éphésiens 2:10). C’est en accomplissant ces bonnes œuvres que nous développons aussi le caractère divin qui sera la marque distinguée et magistrale qui identifiera chaque Élu de Dieu éternellement.

Puisque tout cela nous fut donné gratuitement par l’Esprit de Dieu, Jésus Lui-même a exhorté Ses disciples à faire pareillement. « Et quand vous serez partis, prêchez, et dites : Le royaume des cieux approche. Guérissez les malades, nettoyez les lépreux, ressuscitez les morts, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Matthieu 10:7-8). Jésus couvre tout un éventail de dons que l’Esprit distribue aux convertis selon Son bon plaisir, ce qui nous indique aussi que personne ne possède tous ces dons. Ce qui est primordial, c’est que celui qui a un don n’a pas le droit de le vendre pour s’enrichir. Ces dons sont accordés pour la glorification de Dieu afin de toucher le cœur de ceux qu’Il appelle pour les donner à Christ. Ainsi, les nouveaux convertis doivent, à leur tour, participer volontairement à l’Évangélisation personnelle de ceux avec qui ils sont en contact, jusqu’au retour de Christ. Voilà comment Dieu travaille, en préparant maintenant Ses futurs Élus à faire une œuvre encore plus magistrale lorsque le Royaume de Dieu sera établi sur terre.

À l’heure actuelle, deux prophéties sont en train de s’accomplir en même temps, ce qui nous indique davantage que nous vivons dans les temps de la fin. La première identifie les futurs élus qui ont bien compris ce que Dieu prépare présentement au travers de ceux qu’Il veut bien utiliser. Ces gens ont compris qu’ayant reçu gratuitement, la voie de donner gratuitement est ce que Jésus a toujours prêché. Ceux-là bâtissent avec de l’or, de l’argent et des pierres précieuses, qui sont des valeurs spirituelles impérissables. Dans la persévérance, ils accomplissent fidèlement, en partie, ce que Jésus avait prédit que serait le signe de Son avènement. « Et cet évangile du Royaume sera prêché par toute la terre, pour servir de témoignage à toutes les nations ; et alors la fin arrivera » (Matthieu 24:14). Cet événement historique approche à grand pas, mais il est déjà commencé sur un niveau inférieur, à l’heure actuelle.

La deuxième prophétie s’accomplit aussi par le comportement de ceux qui demeurent voilés sans même le réaliser, mais qui comprendront sûrement quand le voile sera enlevé. N’allez pas croire que tout ce qui se prêche dans les différentes religions formées par des hommes est la vérité. Satan accepte volontiers qu’une certaine partie de la vérité soit enseignée, mais il se réserve également le droit d’y injecter juste assez de mensonges pour continuer à séduire le monde entier afin qu’il n’accomplisse pas la volonté de Dieu. Des ministres, à cause de leur cupidité, tombent dans ce piège de Satan et enseignent, sans aucun remords de conscience, des « vérités » qu’ils ne pourront jamais prouver par la Parole de Dieu. Ce sont ces mêmes gens qui s’opposent fortement à ceux qui s’en tiennent à la Bible seulement pour instruire. Et Satan leur distribue certains pouvoirs pour accomplir des prodiges qui ressemblent à des miracles, mais qui n’en sont pas du tout. Voilà pourquoi Paul a été inspiré de nous exhorter à vérifier toute chose.

Les gens qui utilisent le nom de Dieu pour Lui attribuer leurs déclarations personnelles, prennent ainsi Son nom en vain sans même le réaliser. Dieu les désigne de faux prophètes qui proclament : « Dieu a dit ceci ou cela… » alors que c’est faux. « Leurs visions sont trompeuses, leurs oracles menteurs, quand ils disent : “L’Éternel a dit !” tandis que l’Éternel ne les a point envoyés ; et ils ont fait espérer que leur parole aurait son accomplissement. N’avez-vous pas eu des visions trompeuses, et prononcé des oracles menteurs, vous qui dites : “L’Éternel a dit !” quand je n’ai point parlé ? » (Ezéchiel 13:6-7). « Et l’Éternel me dit : C’est le mensonge, que ces prophètes prophétisent en mon nom. Je ne les ai point envoyés, je ne leur ai point donné de charge, et je ne leur ai point parlé. Ce sont des visions de mensonge, de vaines prédictions, des tromperies de leur cœur, qu’ils vous prophétisent. » (Jérémie 14:14).]

Ces individus sont tellement séduits que Jésus a prédit que, lors de Son retour : « Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur ! Seigneur ! n’avons-nous pas prophétisé en ton nom ? et n’avons-nous pas chassé les démons en ton nom ? et n’avons-nous pas fait plusieurs miracles en ton nom ? Alors Je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus ; retirez-vous de moi, vous qui faites métier d’iniquité » (Matthieu 7:22-23). Il existe présentement des milliers de religions qui se cachent derrière le nom de Dieu pour faire métier d’iniquité, et Satan les utilisera encore davantage un jour pour tenter d’étouffer complètement tout enseignement de la Parole de Dieu. Alors, Dieu a inspiré le prophète Amos d’écrire : « Voici, les jours viennent, dit le Seigneur, l’Éternel, où j’enverrai la famine dans le pays ; non une famine de pain ni une soif d’eau, mais celle d’entendre les paroles de l’Éternel. Ils erreront d’une mer à l’autre, et du nord au levant ; ils iront çà et là pour chercher la parole de l’Éternel, et ils ne la trouveront pas » (Amos 8:11-12). Étrange qu’aux temps de la fin, il y aura pénurie de la Parole de Dieu, alors qu’il existe des milliers d’églises dites « chrétiennes » de par le monde, donc plus que jamais auparavant !

Or, cette prophétie d’Amos ne se réalisera pas instantanément du jour au lendemain. Elle s’accomplit depuis longtemps par un processus, lent mais continuel, de séduction dans les milieux religieux où une bonne partie de la vérité est pareillement prêchée. Le plaisir de Satan fut néanmoins d’y injecter une contrefaçon dans l’enseignement d’un Jésus très différent, davantage prophète et simple humain que Parole même de Dieu vivant en chair, à l’image du Père. Ensuite, on a mystifié Son message en diluant l’Évangile de Dieu au point où le message de Jésus accommode plutôt qu’il exhorte ceux que Dieu veut utiliser comme prémices de Son Royaume.

Ce petit jeu de Satan existait déjà dans les débuts de l’Église et Paul a dû mettre les chrétiens de Corinthe au courant de ses ravages. Alors Paul, parfaitement conscient de sa responsabilité, dit à ces chrétiens : « Car je suis jaloux de vous d’une jalousie de Dieu, parce que je vous ai unis à un seul Époux, pour vous présenter à Christ, comme une vierge chaste. Mais je crains que, comme le serpent séduisit Eve par sa ruse, vos pensées ne se corrompent aussi en se détournant de la simplicité qui est en Christ. Car, s’il venait quelqu’un qui vous prêchât un autre Jésus que celui que nous vous avons prêché, ou un autre Esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre évangile que celui que vous avez embrassé, vous le supporteriez fort bien » (2 Corinthiens 11:2-4). Ceci se passait déjà au premier siècle, alors, imaginez les dommages que Satan a pu causer dans l’Église pendant les vingt siècles de son existence. Et ces gens le supportent fort bien !

Afin qu’il n’y ait aucun doute dans l’esprit de ces Corinthiens sur les raisons de son intervention, Paul identifie la source du problème immédiatement en leur disant : « Mais je le fais, (et je le ferai encore,) pour ôter tout prétexte à ceux qui cherchent des prétextes, en sorte qu’ils soient trouvés tels que nous dans les choses dont ils se glorifient. Car de tels hommes sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs qui se déguisent en apôtres de Christ. Et cela n’est pas étonnant, car Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n’est donc pas surprenant que ses ministres se déguisent aussi en ministres de justice ; mais leur fin sera selon leurs œuvres » (2 Corinthiens 11:12-15). Donc, Paul ne se gêne pas pour identifier ceux qui enseignent un autre Jésus et un autre Évangile comme étant carrément des ministres de Satan. Cette escroquerie étant déjà en branle, imaginez maintenant ce que Satan prépare au monde entier dans les temps de la fin. Ce sera, conformément à la prophétie d’Amos, une authentique soif spirituelle « d’entendre les paroles de l’Éternel ».

Mais les serviteurs de Jésus porteront le témoignage de l’Évangile partout où ils se trouveront et, quand ce témoignage aura atteint le monde entier, la fin viendra. Notez que Jésus a bien dit « comme témoignage » et non que la terre entière doive avoir été convertie lorsque la fin viendra. Les prédications sur les choses agréables pour exaucer ceux qui demandent à n’entendre que des fables, enrichissent abondamment ces « pasteurs » toujours prêts à les accommoder. Alors, cela nous indique clairement la voie dans laquelle le monde entier est actuellement engagé spirituellement. Nous avons pourtant cette instruction de Paul à Timothée : « Car il viendra un temps où les hommes ne souffriront point la saine doctrine, mais où, désireux d’entendre des choses agréables, ils s’amasseront des docteurs selon leurs convoitises, et fermeront l’oreille à la vérité, et se tourneront vers des fables » (2 Timothée 4:3-4). Prenez le temps de découvrir le nombre des pasteurs qui, de nos jours, se font appeler docteurs. Ce sont plutôt des « pushers » spirituels qui distribuent de la drogue mentale qui rend beaucoup de membres d’églises accros à leurs doctrines de démons.

Pendant ce temps, les élus de Dieu comprennent qu’ils ont tous beaucoup de choses à modifier et à améliorer dans leur vie. Nous avons aussi la responsabilité de prier les uns pour les autres afin d’avoir, nous aussi, le courage de persévérer dans un monde qui se dirige vers sa perte. Dans une telle situation, si ce n’était de la puissance de Dieu, le chrétien pourrait aussi être entraîné dans cette vague négative déferlée par Satan lui-même. Jésus a déclaré à Ses disciples qu’Il avait vaincu le monde. En vivant en nous par Son Esprit, notre Sauveur nous guide ainsi à persévérer jusqu’à la fin, de sorte que nos vies deviennent entièrement transformées au travers de nos efforts hebdomadaires à faire Sa volonté et à honorer son Saint nom. Ces efforts ne comportent pas des œuvres pour gagner notre salut. Au contraire, ils nous rassurent en nous montrant que nous sommes toujours sur la bonne voie du salut que nous avons reçu gratuitement lors de notre conversion.

Trop de religions prêchent de nos jours que : « une fois sauvé toujours sauvé ». Alors, le converti n’a aucun travail à accomplir dans ce processus de cheminement vers son salut. Je regrette, mais ce n’est pas ce que Paul nous dit dans Philippiens 2:12-18. « Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, non seulement comme en ma présence, mais plus encore maintenant en mon absence, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement ; car c’est Dieu qui produit en vous et le vouloir et le faire selon son plaisir. Faites toutes choses sans murmures et sans disputes ; afin que vous soyez sans reproche, sans tache, enfants de Dieu, irrépréhensibles au milieu d’une génération dépravée et perverse, au sein de laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde, y portant la parole de vie ; en sorte qu’au jour de Christ, je puisse me glorifier de n’avoir point couru en vain, ni travaillé en vain. Et si même je sers d’aspersion sur le sacrifice et le ministère de votre foi, j’en ai de la joie, et je m’en réjouis avec vous tous. Vous aussi de même, ayez de la joie, et vous réjouissez avec moi. »

Alors, la mission du véritable converti vers son salut se résume à un seul mot : OBÉISSANCE. Si nous sommes prêts à nous laisser guider dans cette obéissance à Dieu, nous avons l’assurance de faire partie de Sa Famille divine. Si non, comment pourrions-nous y parvenir autrement ? Les événements des temps de la fin ont été fixés par Dieu le Père, et rien ne pourra L’empêcher de réaliser Ses prophéties. Si certains humains veulent demeurer rebelles à Dieu jusqu’à la fin, cela ne changera en rien ce que Dieu avait résolu dans Son plan. Dieu nous a aussi prédit que la fiancée de Christ (l’Église) sera prête lors de Son retour. Donc, l’Église sera prête !

Voilà pourquoi, dans Sa description des événements qui auront lieu avant Son retour, Jésus nous a aussi donné cette assurance : « Et il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles ; et sur la terre, les peuples seront dans la consternation et ne sachant que devenir, la mer et les flots faisant un grand bruit. Les hommes [non convertis] seront comme rendant l’âme de frayeur, dans l’attente des choses qui surviendront dans le monde ; car les puissances des cieux seront ébranlées. Et alors ils verront venir le Fils de l’homme sur une nuée, avec une grande puissance et une grande gloire. Or quand ces choses commenceront d’arriver, regardez en haut, et levez la tête, parce que votre délivrance approche » (Luc 21:25-28). Sans aucun doute, Christ sera au rendez-vous, et notre salut aussi !

Jésus a inspiré Matthieu d’écrire ceci sur le moment précis où nous serons enlevés de cette terre vers Lui : « Alors le signe du Fils de l’homme paraîtra dans le ciel ; alors aussi toutes les tribus [des non convertis] de la terre se lamenteront, en se frappant la poitrine, et elles verront [aussi] le Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel, avec une grande puissance et une grande gloire. Il enverra ses anges avec un grand éclat de trompette, et ils rassembleront Ses élus [seulement] des quatre vents, depuis un bout des cieux jusqu’à l’autre bout » (Matthieu 24:30-31). Mais Jésus nous exhorte à la persévérance continuelle en déclarant aux Élus : « Vous aussi de même, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l’homme est proche et à la porte. Je vous dis en vérité que cette génération [qui sera vivante à ce moment-là] ne passera point que toutes ces choses ne soient arrivées. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait, non pas même les anges du ciel, mais mon Père seul » (Matthieu 24:33-36).

Quand Jésus a donné cette prophétie, Il parlait de la génération qui serait vivante et qui verrait tous les signes précurseurs de Son Avènement au moment de son accomplissement et non de la génération dans laquelle Lui vivait ! Les railleurs invétérés ont souvent accusé Sa déclaration que : « cette génération ne passera point que toutes ces choses ne soient arrivées » d’être un mensonge, puisque des siècles ont passé et Jésus n’est toujours pas revenu. Cette sorte d’attitude ne devrait jamais influencer la foi ni la persévérance du chrétien. À nous, Jésus déclare : « Alors, de deux hommes qui seront dans un champ, l’un sera pris et l’autre laissé ; de deux femmes qui moudront au moulin, l’une sera prise et l’autre laissée. Veillez donc, car vous ne savez pas à quelle heure votre Seigneur viendra » (Matthieu 24:40-42). « C’est pourquoi vous aussi tenez-vous prêts ; car le Fils de l’homme viendra à l’heure que vous ne pensez pas. Quel est donc le serviteur fidèle et prudent que son maître a établi sur ses domestiques, pour leur donner la nourriture au temps marqué ? Heureux ce serviteur que son maître trouvera faisant ainsi, quand il arrivera. Je vous dis en vérité, qu’il l’établira sur tous ses biens » (vs 44-47).

Pour avoir fait notre part en portant Son nom avec fierté, respect et fidélité dans un cœur joyeux et sincère, nous avons une récompense assurée. Car, lors de Son avènement, durant ce festin de noces merveilleux en Sa présence, Jésus reconnaîtra les serviteurs fidèles et prudents que le maître avait établi sur ses domestiques, pour leur donner la nourriture au temps marqué durant la grande tribulation. Alors Jésus nous regardera, les yeux pleins d’amour, et prononcera Ses propres paroles de Matthieu 25:34, où il est écrit : « Venez, vous qui êtes bénis de mon Père, possédez en héritage le royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. » J’espère que nous serons tous présents lorsque ces paroles de Christ seront adressées à Ses ÉLUS du Royaume à venir.




D.226 – Le Dispensationalisme : retour à la théologie biblique ou secte pseudo chrétienne ?

 

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« Ce qui est essentiel à la religion chrétienne, de manière indiscutable, absolue et sans compromission, c’est sa doctrine du salut […] Si le dispentationalisme s’est détaché réellement du seul moyen du salut qu’enseigne la religion chrétienne, alors nous devons en conclure qu’il s’est détaché du christianisme. Qu’importe s’il proclame d’autres vérités, on ne pourra le qualifier de chrétien s’il vide le christianisme de son message essentiel. Nous entendons par secte une religion qui se déclare chrétienne tout en vidant le christianisme de ce qui en fait l’essence. Si c’est ce que fait le dispensationalisme, il est alors une secte et non pas une branche de l’Église chrétienne. C’est aussi sérieux que ça ! Impossible d’exagérer la gravité de la situation. »

[John H. Gerstner, Wrongly Dividing the Word of Truth: A Critique of Dispensationalism (Brentwood TN: Wolgemuth & Hyatt, 1991), p. 150.]

 

1. Pourquoi argumenter au sujet de la doctrine ?

« Or je vous exhorte, mes frères, de prendre garde à ceux qui causent des divisions et des scandales contre la doctrine que vous avez apprise, et de vous éloigner d’eux. Car ces sortes de gens ne servent point notre Seigneur Jésus-Christ, mais leur propre ventre, et par de douces paroles et des flatteries ils séduisent les coeurs des simples » (Romains 16:17-18).

Pourquoi tant de gens se disant chrétiens argumentent-ils continuellement entre eux et avec les autres au sujet de la doctrine ? Ceux qui se disent de Christ ne sont-ils pas tous unis par le Saint-Esprit dans le Corps de Christ ? Toutes les églises n’enseignent-elles pas toutes la même doctrine de base ? S’il en était réellement ainsi, Paul n’aurait pas eu à exhorter le jeune pasteur Timothée en lui disant : « Prends garde à toi, et à la doctrine » (1 Timothée 4:16), pour que les conciles de l’Église primitive définissent le credo et s’opposent aux faux enseignements, pour les 95 thèses de Martin Luther, pour la confession d’Augsbourg, en fait, pour toute la Réforme dans son entier.

« Si je professe de la voix la plus forte et par la plus claire des dénonciations chaque portion de la vérité de Dieu, excepté le point précis que le monde et le diable attaquent en ce moment même, alors je ne confesse pas Christ, quoique je le professe avec vigueur. Car, où fait rage la bataille, là se prouve la loyauté du soldat ; et s’il se montre prêt sur tous les fronts, ce n’est que fuite et disgrâce s’il vient à flancher à ce moment-là. » [Martin Luther].

Depuis que la doctrine chrétienne fut définie pour la première fois, elle a subi de continuels assauts, publiquement ou insidieusement, pour dévoyer ceux dont la foi n’est pas solidement ancrée en Christ et dans la saine doctrine. L’Église a tenté d’y faire face en définissant des credo et des confessions, enseignant des catéchismes et exigeant des pasteurs qu’ils soient formés dans des institutions orthodoxes.

Malheureusement, la plupart des églises d’Amérique se sont faites prendre dans une forme de revivalisme qui a remplacé les credo par des « témoignages », les catéchismes par des « Soirées de groupes de jeunes avec pizzas » et la formation théologique des pasteurs par des séminaires de croissance d’églises. La plupart des laïcs et de nombreux prêcheurs ont de la difficulté à mettre en parole ce qu’ils croient et parmi ceux qui peuvent faire une déclaration doctrinale, une petite poignée seulement est en mesure d’établir un fondement scripturaire, citer l’histoire ou élaborer une défense logique de telle ou telle doctrine. Voilà la malédiction d’une théologie qui n’est basée que sur les sensations et les expériences plutôt que sur la Parole et le Sacrement.

L’apôtre Paul se montrait inflexible au sujet de la doctrine. Son avertissement dans l’épître aux Romains n’a pas pour but d’éviter la question de la doctrine, mais vise plutôt à marquer ceux qui enseignent des doctrines contraires à celle qui fut donnée une fois pour toutes aux saints. Jude admet que la doctrine chrétienne était établie au moment où il écrivit son épître, mais que l’hérésie se glissait dans l’Église.

« Mes bien-aimés, comme je m’étudie entièrement à vous écrire du salut qui nous est commun, il m’a été nécessaire de vous écrire pour vous exhorter à soutenir le combat pour la foi qui a été une fois donnée aux Saints. Car quelques-uns se sont glissés parmi vous, qui dès longtemps auparavant ont été écrits pour une telle condamnation ; gens sans piété, qui changent la grâce de notre Dieu en dissolution, et qui renoncent le seul Dominateur Jésus-Christ notre Dieu et Seigneur » (Jude 1:3-4).

En tant que chrétiens, allons-nous être partagés sur toutes les questions ? Le nombre toujours croissant de dénominations et de sectes est d’abord le résultat de disputes à propos de ce qui était considéré par les gens impliqués comme des questions doctrinales. Plusieurs argumenteront au sujet de la nourriture ou de la boisson, ou en ce qui regarde une fête ou une nouvelle lune, ou encore les sabbats et, quoique ces questions peuvent s’avérer légitimes en ce qui concerne la santé physique ou les préférences de forme, la ligne de démarcation devrait être tirée sur des critères bien plus substantiels.

2. Qu’est-ce que le dispensationalisme ?

Le dispensationalisme est une forme de prémillénarisme issu des Frères de Plymouth, dans les années 1830. Le père du dispensationalisme, John Nelson Darby, ayant été instruit comme avocat et ordonné prêtre anglican, fut un des fondateurs du mouvement des Frères de Plymouth qui avait surgi en réaction au formalisme vide perçu dans l’Église d’Angleterre. Pour les Frères, la véritable église « invisible » devait sortir de l’église apostate « visible », en rejetant les formalités comme la prêtrise et les sacrements.

La théorie du dispensationalisme se centre sur le concept des opérations de Dieu avec l’humanité divisées (habituellement) en sept économies distinctes ou « dispensations », par lesquelles l’homme voit testée son obéissance à la volonté de Dieu telle que révélée dans chacune des dispensations.

Les dispensationalistes considèrent que Dieu a poursuivi deux desseins distincts à travers l’histoire, un visant un but terrestre et relié à un peuple physique (les Juifs), l’autre ayant des visées célestes et relié à un peuple céleste (l’Église).[1]

Les dispensationalistes croient que, dans l’Ancien Testament, Dieu a promis un royaume terrestre au peuple juif sous le règne du Mochiash Ben David (Messie fils de David) et que, lorsque vint le Christ, Celui-ci offrit ce royaume prophétisé aux Juifs. Quand les Juifs de l’époque rejetèrent Christ et le royaume terrestre, la promesse fut reportée à plus tard et la « forme mystérieuse » du royaume ― l’Église ― fut établie.

Selon la doctrine dispentationaliste, l’Église était imprévue dans l’Ancien Testament et constitue donc une « parenthèse » dans le plan de Dieu pour Israël. Dans le futur, la distinction entre le Juif et le Gentil sera rétablie et se poursuivra toute l’éternité. La « parenthèse », ou ère de l’Église, prendra fin lors de l’enlèvement lorsque Christ reviendra de manière invisible pour amener tous les croyants (sauf les saints de l’Ancien Testament) au ciel afin de célébrer « les noces de l’Agneau » avec Christ pendant une période de sept ans.[2]

Le programme de Dieu pour les Juifs se résume alors à la tribulation, à l’Antichrist, aux coupes de la colère, aux 144 000 Juifs prêchant l’Évangile du Royaume et à l’Armageddon. Ensuite, la Seconde (ou Troisième, si vous comptez l’enlèvement pré-tribulationiste) Venue, la conversion instantanée de toute la nation d’Israël, la résurrection des saints de la Tribulation et de l’Ancien Testament, et le jugement des « boucs et des brebis ». Les « boucs » seront jetés dans l’enfer, les « brebis » et les croyants juifs entreront dans le Millénium dans des corps humains charnels, se marieront, se reproduiront et mourront. « L’Église mystérieuse » et les saints ressuscités de la Tribulation et de l’Ancien Testament vivront dans la Jérusalem céleste suspendue au-dessus de la ville terrestre. Ce Millénium sera une époque de grande paix et de prospérité, Christ le dirigeant à partir du trône de David. Après 1 000 ans, Satan sera relâché de ses chaînes dans lesquelles il avait été lié au début du Millénium et un grand nombre des enfants nés des « brebis » et des Israélites le suivront dans une révolte contre le Christ. Le Roi détruira à nouveau Ses ennemis, et suivra ensuite une autre résurrection des justes, une autre résurrection des impies, un jugement final et, enfin, les Nouveaux Cieux et la Nouvelle Terre.

Même si la pensée prémillénariste fut enregistrée dans l’Église primitive, la théorie dispensationaliste et son eschatologie conséquente sont nouvelles, comme l’admet lui-même le père du système :

« Je crois que nous devons avoir quelque chose de plus qu’un témoignage direct quant au retour du Seigneur, et cela se rapporte également à l’état de l’Église : il ne serait pas bon que ce soit trop clair, car cela fait peur aux gens. Nous devons l’exercer sans interruption ; cela fonctionne comme le levain, et nous n’en voyons pas encore les fruits. Par levain, je ne l’entends pas comme une maladie, mais les pensées sont nouvelles et les gens y réfléchissent ; et toutes leurs vieilles habitudes sont contre leurs sentiments ― toute augmentation de situation et chaque motif mondain ; nous ne devons pas nous surprendre de la lenteur de l’effet sur les masses, les instruments habituels d’action sur les autres ayant opéré dans la majorité des cas sur les habitudes opposées. » [Lettres de J. N. D., vol. 1, pp. 25-26.]

La nouvelle doctrine fut bien acceptée en Amérique, grâce aux réunions prophétiques populaires comme les Conférences Bibliques de Niagara. C. I. Scofield promulgua la pensée dispensationaliste dans sa Bible à Références Scofield. Les instituts bibliques dispensationalistes ont surgi par centaines à travers le continent ― notamment l’Institut Biblique Moody et le Séminaire Théologique de Dallas. Aujourd’hui, ce sont les télévangélistes médiatiques comme Jerry Falwell, Pat Robertson, Jack Van Impe et Hal Lindsey qui popularisent l’eschatologie dispensationaliste.[3] Il est tout probable que vous avez entendu enseigner cette doctrine dans une émission radiophonique chrétienne et, bien oui, au lutrin de votre propre église, bien que personne sans doute ne la définit comme étant le système théologique du dispensationalisme ou ne mentionne que Darby en fut à l’origine, en 1832.

Les dispensationalistes voient dans cet enseignement un retour à la théologie biblique, après tout près de 1 800 ans de noirceur. Mais depuis le jour où Darby commença à prêcher la doctrine, des hommes de Dieu s’y sont opposés. De nombreux livres ont été publiés exposant les failles de ce système complexe. La plupart s’en prennent aux branches, argumentant sur des questions périphériques. Ce que nous voulons faire, c’est mettre la hache à la racine de l’arbre.

« Mon frère, je lis constamment ma Bible et j’ai vu rapidement que ce qu’on m’a enseigné à croire (par la doctrine de Darby) ne s’accorde pas tout le temps avec ce que dit ma Bible. J’en suis venu à constater que je dois fausser compagnie, soit à John Darby, soit à ma précieuse Bible, et j’ai choisi de me cramponner à ma Bible et de fausser compagnie à M. Darby. » [George Müeller, contemporain et, à une certaine époque, supporteur de Darby, cité par robert Cameron, dans son livre Scriptural Truth about the Lord’s Return, pp. 146-147.]

3. Le prémillénarisme dispensationaliste est-il différent du prémillénarisme historique ?

Veuillez comprendre que le prémillénarisme dispensationaliste et le prémillénarisme historique classique sont deux systèmes eschatologiques très différents :

De : The Bible and the Future, par le Dr Wick Broomall

·        L’ancien prémillénarisme enseigne que l’Église se trouva dans la vision de la prophétie de l’Ancien Testament ; le dispensationalisme enseigne que l’Église ne se trouve que difficilement, sinon pas du tout, chez les prophètes de l’Ancien Testament.
·        L’ancien prémillénarisme enseigne que la plus grande substance de la prophétie de l’Ancien Testament consiste en la venue de Christ pour mourir (au Premier Avènement) et en l’ère du Royaume (au Second Avènement). Le dispensationalisme dit que la plus grande substance de la prophétie de l’Ancien Testament se rapporte au royaume des Juifs.
·        L’ancien prémillénarisme enseigne que le Premier Avènement était le moment spécifique pour que vienne mourir le Christ pour les péchés de l’homme ; le dispensationalisme enseigne que le royaume (terrestre) aurait pu être établi au Premier Avènement, car il s’agissait du moment prédit de sa venue.
·        L’ancien prémillénarisme enseigne que l’ère présente de la grâce fut conçue par Dieu et prédite dans l’Ancien Testament ; le dispensationalisme maintient que l’ère présente fut inconnue dans l’Ancien Testament et qu’ainsi il s’agit d’une « grande parenthèse » introduite parce que les Juifs ont rejeté le royaume.
·        L’ancien prémillénarisme enseigne que l’on peut diviser le temps comme on veut, en autant que l’on tienne compte d’un Millénium après le Second Avènement ; le dispensationalisme soutient que la seule façon permissible de diviser le temps, c’est par le moyen de sept dispensations. L’ère présent est la sixième ; la dernière sera l’ère du Millénium après le Second Avènement. C’est de cette division de temps que les dispensationalistes tiennent leur nom.
·        L’ancien prémillénarisme enseigne que le Second Avènement ne doit être qu’un seul événement ; le dispensationalisme soutient que le Second Avènement se fera en deux segments : « l’Enlèvement » et « la Révélation ». Entre ces deux événements, ils installent la soixante-dixième semaine de Daniel 9:23-27 qui (selon eux) n’est pas accomplie et qu’ils appellent « la Grande Tribulation ».
·        L’ancien prémillénarisme enseigne que certains signes doivent précéder le Second Avènement ; le dispensationalisme enseigne qu’aucun signe ne précède le « stade de l’enlèvement » du Second Avènement qui peut survenir « à tout moment ». Toutefois, il y a des signes qui précèdent « le stade de la révélation » du Second Avènement. « L’enlèvement » peut arriver « à tout moment », mais la « Révélation » doit avoir lieu après sept ans de Grande Tribulation. Le premier stade n’est pas daté ni annoncé ; le second stade est daté et annoncé.
·        L’ancien prémillénarisme contient deux résurrections : les justes avant le Millénium, et les impies après le Millénium. Les dispensationalistes introduisent une troisième résurrection : celle des « saints de la tribulation » lors du « stade de la révélation » du Second Avènement.[4]
·        L’ancien prémillénarisme soutient habituellement ce qu’on appelle la vision « historique symbolique » du livre de l’Apocalypse. Cette perspective fait de l’Apocalypse un portrait à la forme symbolique des principaux événements de l’ère présent. Le dispensationalisme maintient généralement la vision « futuriste » du livre de l’Apocalypse, perspective qui fait du livre presque en son entier (particulièrement les chapitres 4 à 19) une description littérale des événements devant prendre place durant la « Grande Tribulation » ou soixante-septième semaine de Daniel, que les dispensationalistes considèrent comme non accomplie.

L’attitude générale de l’ancien prémillénarisme est, dans son ensemble, douce et révérencieuse dans son approche des Écritures. Il y a eu plusieurs érudits remarquables qui furent persuadés que le prémillénarisme est la perspective exacte. Par contraste, le dispensationalisme a adopté une attitude beaucoup plus dogmatique. Il a présenté un certain nombre de nouveautés dans l’interprétation prophétique dont n’avait jamais entendu parler l’Église, il y a à peine deux siècles.

On considère que le prémillénarisme historique est un système millénariste chrétien orthodoxe. Les arguments postulés contre cette ancienne forme de chiliasme seront, dans leur nature, des désaccords parmi les frères à propos d’éléments non essentiels. Le système dispensationaliste, cependant, diffère de l’orthodoxie de la doctrine chrétienne dans de nombreux domaines. Si on les considère sérieusement, la plupart de ces aberrations mèneront au reniement de l’Évangile éternel.

4. Comment le dispensationalisme renie-t-il l’Évangile ?

« Je m’étonne qu’abandonnant Jésus-Christ, qui vous avait appelés par sa grâce, vous ayez été si promptement transportés à un autre Evangile. 7Qui n’est pas un autre Evangile, mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l’Evangile de Christ. 8Mais quand nous-mêmes vous évangéliserions, ou quand un Ange du Ciel vous évangéliserait outre ce que nous vous avons évangélisé, qu’il soit anathème. 9Comme nous l’avons déjà dit, je le dis encore maintenant : si quelqu’un vous évangélise outre ce que vous avez reçu, qu’il soit anathème. 10Car maintenant prêché-je les hommes, ou Dieu ? ou cherché-je à complaire aux hommes ? Certes si je complaisais encore aux hommes, je ne serais pas le serviteur de Christ » (Galates 1:6-10).

On a depuis longtemps accusé les dispensationalistes d’enseigner de multiples méthodes de salut. Les leaders dispensationalistes (sauf les sectes des Bullingerites et des Conséquents) ont toujours nié ces accusations. Mais toutefois, une dénégation sans réfutation ne veut rien dire. Examinons quelques preuves.

Le problème Scofield

I. Scofield (1843-1921), pasteur de la Première Église Congrégationaliste à Dallas, au Texas, et ensuite de l’Église de Moody, à Northfield, au Massachusetts, discuta avec Arno C. Gaebelein de son plan d’écrire une version annotée de la Bible, en 1901 :

« Un soir, environ au milieu de la semaine, le Dr Scofield suggéra, après l’assemblée du soir, que nous fassions une petite promenade le long de la rive. C’était une belle soirée. Notre marche le long du rivage du bras de mer s’étira jusqu’à minuit. Pour la première fois, il mentionna son intention de produire une Bible à références, et il exposa les grandes lignes de la méthode qu’il avait à l’esprit. Il me dit qu’il y pensait depuis des années et en avait parlé à d’autres, mais il n’avait pas reçu beaucoup d’encouragement. Le projet lui vint dans les premières années de son ministère à Dallas et, plus tard, lors des jours heureux des Conférences de Niagara, il soumit son désir à un certain nombre de frères qui l’approuvèrent tous, mais rien n’en sortit. Il exprima l’espoir que le nouveau début et ce nouveau témoignage à Sea Cliff puissent ouvrir la voie à la publication de ce genre de Bible avec références et notes de bas de page abondantes. » [Moody Monthly 43 (1943), p. 278.]

Il résultat de cette discussion la Bible à Références Scofield de 1909, combinant un format attrayant, des notes et des références croisées qui devinrent sans doute le volume le plus influent de la théologie dispensationaliste jusqu’à ce jour. « Les enseignements du prémillénarisme dispensationaliste sur la prophétie se sont largement répandus au Canada et aux Etats-Unis, particulièrement grâce à l’influence de la Bible à Références Scofield de 1909 et de ses éditions subséquentes. »[5] La théologie présentée par Scofield dans sa Bible à Références est la doctrine normative dispensationaliste, d’où la portée de la citation suivante :

« En tant que dispensation, la grâce commence avec la mort et la résurrection du Christ […] L’obéissance aux Lois n’est plus l’article de mise à l’épreuve conditionnant le salut, mais c’est l’acceptation ou le rejet de Christ avec les bonnes œuvres comme fruits du salut. »[6]

Scofield dit ici que la grâce salvatrice est un phénomène du Nouveau Testament, indisponible dans les dispensations précédentes. Notez que Scofield explique que l’obéissance aux Lois était la condition du salut dans la dispensation antérieure, mais que maintenant, c’est la foi en Christ qui est la condition que l’on doit rencontrer. Voilà qui est conséquent avec la définition de Scofield concernant une dispensation.

« Une dispensation est une période de temps durant laquelle l’homme est testé en regard de son obéissance à une révélation particulière de la volonté de Dieu. »[7]

En vérité, si l’homme est testé en regard de son obéissance à la volonté de Dieu dans chacune de ces « dispensations », quelle est la récompense ― ou la punition ? Si la récompense est le salut, comme l’enseigna à l’évidence Scofield concernant la dispensation de la Loi, ce salut n’est pas par la grâce, mais par les œuvres ! Le dispensationaliste, comprenant de travers le concept de la Loi et de l’Évangile, offre le salut à ceux qui rencontrent la condition de la « dispensation » dans laquelle ils sont testés et, donc, même dans la dispensation de la grâce, la foi devient une œuvre qui nous donne droit au Christ. Si l’on peut seulement rassembler assez de « foi » des profondeurs de son cœur, l’on peut rencontrer la condition de cette dispensation et avoir la récompense du salut.[8]

D’un autre côté, la doctrine chrétienne orthodoxe enseigne résolument que l’homme est mort dans le péché et l’offense, qu’il ne peut pas le moindrement améliorer sa condition et que seul Christ justifie l’impie. La foi est le don de Dieu, par une nouvelle naissance, œuvre du Saint-Esprit par la Parole et le sacrement.

« On enseigne également parmi nous que, depuis la chute d’Adam, tous les hommes nés selon le cours de la nature sont conçus et naissent dans le péché. C’est-à-dire que tous les hommes sont remplis de méchanceté, de luxure et de penchants dès le sein maternel et sont incapables par nature d’éprouver une crainte véritable de Dieu et la vraie foi en Dieu. De plus, cette maladie innée et le péché héréditaire sont réellement péché et condamnent à la colère éternelle de Dieu tous ceux qui ne sont pas nés de nouveau par le Baptême et le Saint-Esprit. Rejetés sur ce rapport, il y a les pélagiens et les autres qui nient que le péché originel soit péché, car ils soutiennent que l’homme naturel se rend juste par ses propres œuvres, dépréciant ainsi les souffrances et le mérite de Christ. »[9]

En réponse au « problème Scofield », le dispensationalisme commença à redéfinir le terme « dispensation ». La Nouvelle Bible à Références Scofield de 1967 répéta la terminologie de Scofield, mais les commentateurs modernes entrèrent dans les détails de la version 1909 en indiquant que la définition implique trois concepts : une nouvelle révélation divine, la nature de l’économie de l’homme à son égard, et une certaine période de temps lui étant accordée. Ces concepts implicites sont alors nuancés à un tel point qu’on en rend un portrait insignifiant. Il est significatif que cette nouvelle définition de la dispensation nous fait poser la question à savoir si le terme veut encore dire quelque chose.

« Le but de chaque dispensation est alors de placer l’homme sous une règle spécifique de conduite, mais cette économie n’est pas une condition de salut. L’homme a échoué dans toutes les dispensations passées, il a échoué dans la dispensation présente et il échouera dans le futur. Mais le salut a été et continuera de lui être disponible par la grâce de Dieu au travers de la foi. »[10]

Le dispensationalisme révisionniste déclare maintenant que le dessein des dispensations n’est plus salvateur. Quel est donc, alors, le but du test eu égard à la « règle spécifique de conduite » ? Quelle est la signification de la faillite de l’homme dans les diverses dispensations ? Il semble que, bien que Scofield ait été trop franc dans son élucidation, ses successeurs ont tellement nuancé le terme « dispensation » qu’ils en ont extrait toute apparence de signification. Remarquez aussi que « lui être disponible par la grâce de Dieu au travers de la foi » ne dit pas encore clairement si la « foi » est une capacité innée de l’homme déchu, ou qu’elle est plutôt le produit de la nouvelle naissance.

La question principale à se poser, c’est si la théologie dispensationaliste reconnaît, comme le christianisme orthodoxe, que la régénération est la source de la foi. La théologie dispensationaliste voit dans la séquence des dispensations des opportunités pour l’homme déchu de parvenir à Dieu. Quoique dans les dispensations passées personne n’ait passé le test, l’occasion y était : « Fais ceci et tu vivras ». Pendant la dispensation actuelle de la Grâce, la barre a été abaissée : tout ce qui est requis, c’est la « foi ». Si un homme s’en donne la « chance », et qu’il exerce sa propre capacité morale à croire, il aura droit à la grâce de Dieu en Christ.

Le problème Chafer

Lewis Sperry Chafer (1871-1952), étudiant de Scofield, créa le Séminaire Théologique de Dallas, en 1924, et dirigea l’école phare du dispensationalisme pendant les trente premières années. Chafer produisit également la première théologie systématique définitive du dispensationalisme. La Systematic Theology en 8 volumes (Dallas : Presse du Séminaire de Dallas, 1948) de Lewis Sperry Chafer est une articulation standard de la pensée dispensationaliste scofieldienne. Toujours fidèle à son mentor, Chafer déclara : « Il est de déclaration publique que le Séminaire Théologique de Dallas utilise, recommande et prend la défense de la Bible Scofield. »[11]

Que le fondateur de l’école reconnue comme la « Jérusalem du dispensationalisme » et auteur de sa Théologie Systématique puisse faire des déclarations comme la suivante ne s’avère guère surprenant pour ceux qui comprennent la grave errance du système dispensationaliste.

« Avec l’appel d’Abraham et le don de la Loi […] il y a deux provisions divines aux standards très différents par lesquelles l’homme, qui est entièrement déchu, peut se voir accorder les faveurs de Dieu. »[12]

La Théologie Systématique de Chafer souligne le point que, dans l’Ancien Testament, les hommes étaient justifiés par la Loi, alors que, dans le Nouveau Testament, la foi se fait sans les œuvres.[13] À nouveau, dans son Dispensationalism, à la page 430, Chafer démontre clairement son incompréhension de la grâce :

« Comme mentionné auparavant, tout ce que Dieu fait pour l’homme pécheur à propos de n’importe quels termes [rendus possibles par la mort de Christ] est, jusqu’à un certain point, un acte de grâce divine ; car tout ce que Dieu fait sur la base de la mort de Christ est de caractère gracieux, et tout le monde sera d’accord pour dire qu’une alliance divine dénuée de tout élément humain est de caractère encore plus gracieux qu’un autre genre d’alliance. Ces distinctions ne s’appliquent qu’au côté divin de l’alliance. Du côté humain […] il n’y a d’aucune façon exercice de grâce ; mais les exigences humaines qu’impose l’alliance divine peuvent être absolument absentes, ou certaines imposées de manière si radicales qu’elles déterminent le destin de l’individu. »

En demeurant avec la définition standard de la dispensation, Chafer considère que l’Expiation rend la grâce possible à travers toutes les différentes ères, ce qui permet de considérer le salut gratuit, peu importe les exigences ajoutées à cette dispensation spécifique. Donc, sous la Grâce (…les exigences humaines qu’impose l’alliance divine peuvent être absolument absentes…) si l’on peut générer la foi nécessaire, on peut recevoir la grâce. Sous la dispensation de la Loi (…ou certaines imposées de manière si radicales qu’elles déterminent le destin de l’individu…) on se voit exiger d’observer la Loi.

Dans les deux cas, le salut obtenu est gratuit (selon Chafer), alors qu’il ne s’agit du salut par la grâce dans aucun des cas. Les dispensationalistes modernes peuvent argumenter que ce que Scofield et Chafer voulaient dire ne fut pas perçu correctement à partir de ce qu’ils ont dit. À cela nous répliquons, voyez les Dispensationalistes Conséquents (ou Bullingerites) qui n’ont rien fait d’autre que d’amener le dispensationalisme à sa conclusion logique.

L’offre du royaume

Les dispensationalistes croient que le but de la première venue de Jésus-Christ fut d’offrir un royaume terrestre aux Juifs. Ce royaume devait réinstaller le système légal de l’Ancien Testament et l’étendre au monde entier sous le Messie. Quand les Juifs rejetèrent Jésus-Christ et Son offre du Royaume, le plan B s’activa et Christ alla en croix pour initier la dispensation de la Grâce et le « mystère de l’Église ». Si Israël avait alors reçu son Roi, il n’y aurait pas eu de croix ― et pas d’Évangile !

« Lorsque Jésus vint, Il fit une offre en bonne et due forme d’un Royaume et du pouvoir au peuple d’Israël. »[14]

Que serait-il alors arrivé du salut de l’humanité si les Juifs avaient fait leur devoir et qu’ils avaient accepté cette offre ? Qu’en aurait-il été de la croix ― « sans effusion de sang il ne se fait point de rémission » ? Que serait-il arrivé des prophéties montrant la croix ? Comment Christ eut-Il offert un Royaume qu’Il ne pouvait permettre d’établir de crainte qu’il n’y ait pas de salut de l’homme par Son sang versé ? Les dispensationalistes tentent de s’absoudre du concept faisant de Dieu un menteur en déclarant qu’Il savait que personne ne croirait à Son bluff.

« Il savait avant de venir qu’ils le refuseraient [le Royaume] ― Il le savait de toute éternité ; d’où le fait que des prophètes parlèrent de Sa venue dans le but de mourir pour nous. »[15]

Le problème tient toujours. Même si Christ offrit un royaume terrestre en sachant que les Juifs allaient le refuser, l’offre n’a pas pu être rachetée. Une offre impossible à honorer n’est pas sincère, c’est une fraude. Notre Dieu ne fait pas d’offre hypocrite. En outre, si Christ est venu établir un royaume terrestre pour les Juifs, Il en a eu l’opportunité et le support de la foule :

« Mais Jésus ayant connu qu’ils devaient venir l’enlever afin de le faire Roi, se retira encore tout seul en la montagne » (Jean 6:15).

Non, Christ est venu au moment voulu pour mourir sur la croix, afin de racheter l’humanité déchue. Tous les vrais fils d’Abraham Le reconnurent. C’est lors de l’Ascension qu’Il reçut Son Royaume et Il est présentement assis sur Son trône !

« C’est pourquoi aussi ayant entendu parler de la foi que vous avez au Seigneur Jésus, et de la charité que vous avez envers tous les Saints, 16Je ne cesse point de rendre grâces pour vous dans mes prières ; 17Afin que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne l’Esprit de sagesse, et de révélation, dans ce qui regarde sa connaissance ; 18Qu’il illumine les yeux de votre entendement, afin que vous sachiez quelle est l’espérance de sa vocation, et quelles sont les richesses de la gloire de son héritage dans les Saints ; 19Et quelle est l’excellente grandeur de sa puissance envers nous qui croyons selon l’efficace de la puissance de sa force : 20Laquelle il a déployée avec efficace en Christ, quand il l’a ressuscité des morts, et qu’il l’a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes, 21Au-dessus de toute Principauté, de toute Puissance, de toute Dignité et de toute Domination, et au-dessus de tout Nom qui se nomme, non-seulement en ce siècle, mais aussi en celui qui est à venir » (Éphésiens 1:15-21).

La distinction dispensationaliste entre Israël et l’Église

« Alors, en comparant ce qui est dit dans les Écritures concernant Israël et l’Église, nous voyons qu’à l’origine, dans l’appel, dans les promesses, dans le culte, dans les principes de conduite et dans le destin futur, tout est contraste. »[16]

C’est sans aucun doute la distinction entre Israël et l’Église qui s’avère la doctrine centrale du dispensationalisme. Le dispensationalisme considère Israël comme un peuple physique ayant eu des promesses physiques, et l’Église comme un peuple céleste ayant reçu des promesses célestes. L’appartenance à Israël se fait par la naissance naturelle.[17] On entre dans l’Église par la naissance surnaturelle. Les dispensationalistes voient en Israël et l’Église deux destins distincts éternels. Israël recevra un royaume terrestre éternel et l’Église un Royaume céleste éternel.

Darby, père du dispensationalisme, déclara la distinction en termes des plus clairs : « La nation juive n’entrera jamais dans l’Église. »[18] Ryrie considère qu’il s’agit de la plus importante distinction dispensationaliste et il approuve la déclaration disant que « la promesse de base du dispensationalisme est deux desseins de Dieu exprimés dans la formation de deux peuples qui entretiennent leur distinction pour l’éternité. »[19]

Au contraire, la théologie chrétienne a toujours maintenu la continuité essentielle d’Israël et de l’Église. Les Élus de toutes les époques sont considérés comme un peuple unique, avec un unique Sauveur et une seule destinée. Cette continuité peut être démontrée en examinant quelques prophéties de l’Ancien Testament et leur accomplissement. Les dispensationalistes admettent que, si l’on peut montrer que l’Église rempli les promesses faites à Israël, leur système est condamné.

« Si l’Église accomplit les promesses d’Israël telles que contenues dans l’ancienne alliance, ou n’importe où dans les Écritures, le prémillénatisme (dispensationaliste) est condamné. »[20]

Promesse faite à Israël :

« Toutefois il arrivera que le nombre des enfants d’Israël sera comme le sable de la mer, qui ne se peut ni mesurer, ni compter ; et il arrivera qu’au lieu où on leur aura dit : Vous êtes Lo-hammi, il leur sera dit : Vous êtes les enfants du Dieu vivant » (Osée 1:10).

Accomplissement dans l’Église :

« Et qu’est-ce, si Dieu en voulant montrer sa colère, et donner à connaître sa puissance, a toléré avec une grande patience les vaisseaux de colère, préparés pour la perdition ? 23Et afin de donner à connaître les richesses de sa gloire dans les vaisseaux de miséricorde, qu’il a préparés pour la gloire ; 24Et qu’il a appelés, c’est-à-savoir nous, non seulement d’entre les Juifs, mais aussi d’entre les Gentils. 25Selon ce qu’il dit en Osée : j’appellerai mon peuple celui qui n’était point mon peuple ; et la bien-aimée, celle qui n’était point la bien-aimée ; 26Et il arrivera, qu’au lieu où il leur a été dit : vous n’êtes point mon peuple, là ils seront appelés les enfants du Dieu vivant » (Romains 9:22-26).

Promesse faite à Israël :

« Puis je la sèmerai pour moi en la terre, et je ferai miséricorde à Lo-ruhama ; et je dirai à Lo-hammi, tu es mon peuple ; et il me dira, mon Dieu » (Osée 2:23).

Accomplissement dans l’Église :

« Mais vous êtes la race élue, la Sacrificature royale, la nation sainte, le peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière ; 10Vous qui autrefois n’étiez point son peuple, mais qui maintenant êtes le peuple de Dieu ; vous qui n’aviez point obtenu miséricorde, mais qui maintenant avez obtenu miséricorde » (1 Pierre 2:9-10).

Promesse faite à Israël :

« En ce temps-là je relèverai le Tabernacle de David qui sera tombé, et je réparerai ses brèches, et je refermerai ses ouvertures ; je le rebâtirai comme il était aux jours anciens » (Amos 9:11).

Accomplissement dans l’Église :

« Simon a raconté comment Dieu a premièrement regardé les Gentils pour en tirer un peuple consacré à son Nom. 15Et c’est à cela que s’accordent les paroles des Prophètes, selon qu’il est écrit : 16Après cela je retournerai et rebâtirai le Tabernacle de David, qui est tombé, je réparerai ses ruines, et je le relèverai, 17Afin que le reste des hommes recherche le Seigneur, et toutes les nations aussi sur lesquelles mon Nom est réclamé, dit le Seigneur, qui fait toutes ces choses. 18De tout temps sont connues à Dieu toutes ses œuvres » (Actes 15:14-18).

De la même manière, il y a de nombreux passages de l’Ancien Testament se référant à Israël et qui, dans le Nouveau Testament, sont appliqués directement à l’Église.

Dit à Israël :

« Et il arrivera après ces choses que je répandrai mon Esprit sur toute chair ; et vos fils et vos filles prophétiseront ; vos vieillards songeront des songes, et vos jeunes gens verront des visions. 29Et même en ces jours-là je répandrai mon Esprit sur les serviteurs et sur les servantes. 30Et je ferai des prodiges dans les cieux et sur la terre, du sang et du feu, et des colonnes de fumée. 31Le soleil sera changé en ténèbres et la lune en sang, avant que le jour grand et terrible de l’Eternel vienne. 32Et il arrivera que quiconque invoquera le Nom de l’Eternel sera sauvé ; car le salut sera en la montagne de Sion, et dans Jérusalem, comme l’Eternel a dit, et dans les résidus que l’Eternel aura appelés » (Joël 2:28-32).

Appliqué à l’Église :

« Et comme le jour de la Pentecôte était venu, ils étaient tous ensemble dans un même lieu … Mais c’est ici ce qui a été dit par le Prophète Joël : 17Et il arrivera aux derniers jours, dit Dieu, que je répandrai de mon Esprit sur toute chair ; et vos fils et vos filles prophétiseront, et vos jeunes gens verront des visions, et vos Anciens songeront des songes. 18Et même en ces jours-là je répandrai de mon Esprit sur mes serviteurs et sur mes servantes, et ils prophétiseront. 19Et je ferai des choses merveilleuses dans le ciel en haut, et des prodiges sur la terre en bas, du sang, et du feu, et une vapeur de fumée. 20Le soleil sera changé en ténèbres, et la lune en sang, avant que ce grand et notable jour du Seigneur vienne. 21Mais il arrivera que quiconque invoquera le Nom du Seigneur sera sauvé » (Actes 2:1, 16-21).

Dit à Israël :

« Et vous me serez un royaume de Sacrificateurs, et une nation sainte; ce sont là les discours que tu tiendras aux enfants d’Israël » (Exode 19:6).

Appliqué à L’Église :

« Mais vous êtes la race élue, la Sacrificature royale, la nation sainte, le peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière » (1 Pierre 2:9).

Dit à Israël :

« Et mon pavillon sera parmi eux ; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple » (Ézéchiel 37:27).

Appliqué à l’Église :

« Et quelle convenance y a-t-il du Temple de Dieu avec les idoles ? car vous êtes le Temple du Dieu vivant, selon ce que Dieu a dit : j’habiterai au milieu d’eux, et j’y marcherai ; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple » (2 Corinthiens 6:16).

Dit à Israël :

« Parle à toute l’assemblée des enfants d’Israël, et leur dis : Soyez saints ; car je suis saint, moi l’Eternel votre Dieu » (Lévitique 19:2).

Appliqué à l’Église :

« Mais comme celui qui vous a appelés est saint, vous aussi de même soyez saints dans toute votre conversation ; 16Parce qu’il est écrit : soyez saints, car je suis saint » (1 Pierre 1:15-16).

Dit à Israël :

« Voici, les jours viennent, dit l’Eternel, que je traiterai une nouvelle alliance avec la maison d’Israël, et avec la maison de Juda » (Jérémie 31:31).

Appliqué à l’Église :

« De même, après avoir soupé, il leur donna la coupe, en disant : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous » (Luc 22:20, version d’Ostervald).

La Nouvelle Alliance s’avère particulièrement problématique pour les dispensationalistes, car Jérémie 31 s’adresse indubitablement à Israël. La Nouvelle Alliance est au cœur de l’Évangile, néanmoins, si l’Église rempli la promesse donnée à Israël sous la Nouvelle Alliance, le dispensationalisme est mort. Dans ses premiers écrits, Ryrie fait cette déclaration significative :

« Si l’Église n’a pas une nouvelle alliance, elle accomplit alors les promesses faites à Israël, car il a été clairement démontré que l’enseignement de l’Ancien Testament à propos de la nouvelle alliance est pour Israël. Si l’Église rempli les promesses d’Israël telles que contenues dans la nouvelle alliance ou n’importe où ailleurs dans les Écritures, alors, le prémillénarisme [dispensationaliste] est condamné. On peut bien demander pourquoi il n’y aurait pas deux aspects à l’unique nouvelle alliance. C’est la position maintenue par de nombreux prémillénaristes, mais nous acceptons que l’amillénariste a tous les droits de dire de cette vision que c’est une admission concrète que la nouvelle alliance est accomplie dans et par l’Église. »[21]

Le dispensationalisme a utilisé divers arguments pour se sortir de ce problème insurmontable. Le plus hardi est le concept de deux Nouvelles Alliances. Il semble que Chafer soit à l’origine de cette idée :

« Il reste à reconnaître une alliance céleste pour le peuple céleste, qui est également appelée comme la précédente à l’endroit d’Israël « une nouvelle alliance ». Elle est établie sur le sang de Christ (cf. Marc 14:24) et continue dans son effet à travers cette ère-ci, alors que la nouvelle alliance passée avec Israël s’avère encore future dans son application. Supposer que ces deux alliances ― une pour Israël et une pour l’Église ― soient la même, c’est présumer qu’il y a latitude d’intérêt commun entre le dessein de Dieu pour Israël et son dessein pour l’Église. »[22]

Les dispensationalistes cohérents reconnaissent le problème depuis longtemps. E. W. Bullinger note que la coupe du Repas du Seigneur était véritablement la Nouvelle Alliance de Jérémie 31:31-33, dirigée vers Israël et non pas vers l’Église et, pour cette raison même, l’Église « mystérieuse » ne devait pas l’administrer. Les dispensationalistes modérés (inconséquents), ne comprenant pas le sacrement, mais désirant quand même préserver leur « mémoire », manoeuvrèrent pour se sortir de cette situation fâcheuse. John F. Walvoord, qui devint le président du Séminaire Théologique de Dallas, et qui appert être le champion dirigeant contemporain de la deuxième nouvelle alliance, écrit :

« Le point de vue qui préconise deux alliances dans l’ère présente possède certains avantages. Il fournit une raison sensée pour l’établissement du Repas du Seigneur à l’endroit des croyants de cette ère dans la commémoration du sang de la nouvelle alliance. Le langage de 1 Corinthiens 11:25 semble l’exiger : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez » (version Louis Segond). Il semble peu raisonnable de s’attendre à ce que les chrétiens fassent la distinction entre la coupe et la nouvelle alliance alors qu’elles apparaissent comme identiques dans ce passage. Dans 2 Corinthiens 3:6, Paul déclare, en parlant de lui-même : « Il [Dieu] nous a aussi rendus capables d’être ministres d’une nouvelle alliance » (version Louis Segond). Il serait difficile d’adapter le ministère de Paul en tant que ministre de la nouvelle alliance si, en fait, il n’y a pas de nouvelle alliance pour l’ère présente. »[23]

Discutant de l’épître aux Hébreux, Walvoord met en contraste l’(ancienne) Alliance mosaïque, la Nouvelle Alliance et sa nouvelle « Meilleure » Alliance. L’identification de la Nouvelle Alliance qui remplace l’Ancienne Alliance apparaîtra certaine dans la longue citation de Jérémie 31 contenue dans l’épître, et c’est donc avec un certain étonnement qu’on lit la dénégation de Walvoord :

« L’épître aux Hébreux, de par son titre même, s’adresse au peuple juif. L’épître est planifiée dans le but de démontrer que Christ et la doctrine chrétienne surpassent Moïse et l’alliance mosaïque. L’argument qui se trouve dans Hébreux huit s’engage dans la révélation que Christ est Médiateur d’une meilleure alliance que Moïse, établie sur de meilleures promesses. À ce point, le rédacteur démontre que l’alliance mosaïque ne fut jamais destinée à être éternelle (au contraire d’autres alliances juives) et que l’Ancien Testament anticipait lui-même le jour de sa disparition. Pour prouver ce point, on cite le passage de Jérémie sur la nouvelle alliance (Hébreux 8:8-12) […] Il n’y a pas du tout d’appel au contenu de la nouvelle alliance avec Israël comme étant identique à la meilleure alliance dont parle Hébreux. L’absence même d’un tel appel est aussi fort que puisse l’être tout argument basé sur le silence. »[24]

Les dispensationalistes, déterminés à se cramponner à leur fausse distinction entre Israël et l’Église, se voient forcés d’abandonner l’application de la Nouvelle Alliance à l’Église en tout sens réel. Albertus Pieters, cependant, représentant les commentateurs non dispensationalistes en général, explique :

« C’est entièrement exact [que Jérémie 31 s’applique à Israël], et c’est à la maison d’Israël que survint l’accomplissement. L’objection surgit de l’échec à percevoir que l’Église chrétienne, à son origine, était un corps israélite, pleinement qualifié pour réclamer les promesses faites à Israël […] L’Église chrétienne une fois établie, de nombreux Gentils y entrèrent, mais ça n’en fit pas une « église parmi les Gentils », pas plus que la naturalisation de nombreux Italiens dans notre pays en fait une nation parmi les Italiens […] Ils furent tous des membres israélites du peuple de Dieu de l’Ancienne Alliance à qui la promesse avait été faite. En accord strict avec la promesse et avec le principe prévalent de l’histoire de l’alliance, la promesse de la Nouvelle Alliance fut accomplie pour eux, le reste croyant. La promesse fut faite « à la maison d’Israël et à la maison de Juda » et l’accomplissement vint par les partis désignés ; par tous ceux qui étaient, aux yeux de Dieu et selon une juste interprétation de la prophétie, encore digne de porter le nom : « Israël et Juda » […] En tout cela, spiritualisons-nous la prophétie, comme l’allèguent certains ? Pas du tout. Nous déclarons un fait historique, clairement contenu dans les enregistrements sacrés, que dans ou alentours du printemps de l’an 30 apr. J.-C., la masse de ceux qui s’appelaient Israélites cessèrent de l’être en regard du dessein prophétique de l’alliance, ayant perdu leur citoyenneté dans le commonwealth d’Israël en refusant d’accepter le Messie et qu’après cet événement, tous les privilèges de l’Alliance abrahamique et toutes les promesses de Dieu appartinrent au reste croyant, et à lui seulement ; lequel reste fut dès lors et par la suite les véritables Israël et Juda, la semence d’Abraham, l’Église chrétienne. Donc, la promesse fut accomplie strictement et en définitive par les partis désignés. »[25]

5. Comment l’enlèvement pré-tribulationiste nie l’Évangile

Nous avons examiné le fait que la compréhension dispensationaliste de la « dispensation » invalide la réalité de la grâce dans toutes les ères, comment « l’Offre du Royaume » dispensationaliste porte gravement atteinte à l’honnêteté de Dieu et ne fait de l’Évangile rien d’autre qu’une pensée d’après coup, et comment la présumée distinction entre Israël et l’Église nie la Nouvelle Alliance pour les deux. Nous allons maintenant voir comment la doctrine singulièrement dispensationaliste de l’Enlèvement pré-tribulationiste de l’Église rend ces erreurs manifestes.

La récente doctrine de l’enlèvement pré-tribulationiste est au centre de l’enseignement dispensationaliste. La suppression de l’église vers le ciel précédant la période de la Tribulation, alors que l’horloge prophétique arrêtée recommence à faire tic-tac pour Israël avec la « septième semaine de Daniel », fut une innovation de Darby.

« Darby rompit, non seulement avec l’enseignement millénariste précédent, mais également avec toute l’histoire de l’Église en affirmant que la seconde venue de Christ se ferait en deux temps. Le premier, un « enlèvement secret » et invisible des vrais croyants, peut survenir à tout moment, mettant fin à la grande « parenthèse » ou ère de l’Église qui s’amorça lorsque les Juifs rejetèrent le Christ. »[26]

Scofield enseigna aussi cette doctrine, de même que Chafer, Ryrie, Walvoord, etc. Dans les écoles dispensationalistes, ne pas tenir de manière inébranlable à la doctrine de l’enlèvement pré-tribulationiste peut avoir des conséquences désastreuses.

« […] la doctrine de l’enlèvement pré-tribulationiste de l’Église semble être le test décisif d’orthodoxie. Pour « ceux du dehors », y compris les prémillénaristes classiques, cette doctrine n’est pas cruciale, si jamais on y croit. Mais, non seulement y tient-on de façon vigoureuse dans le Dispensationalisme de Dallas, mais toute déviation rend quiconque suspect et les institutions en sont secouées et même parfois se séparent. »[27]

Il est malheureux que « ceux du dehors » ― prémillénaristes historiques, postmillénaristes et amillénaristes ― n’aient pas pris plus au sérieux cette doctrine distinctement dispensationaliste, car c’est ici que la théologie dispensationaliste passe ou casse. C’est la doctrine de l’enlèvement pré-tribulationiste qui prouve de manière concluante que le Dispensationalisme n’est pas, comme le déclarent pourtant les dispensationalistes, un retour à la théologie biblique ― mais une secte pseudo-chrétienne.

La plupart des arguments amenés contre le pré-tribulationisme se sont concentrés à démontrer que la doctrine est un nouveau développement dans la théologie et qu’on ne peut la trouver dans les Écritures. Divers commentateurs et théologiens orthodoxes, des rangs de chacune des perspectives millénaristes,[28] en ont présenté le cas avec beaucoup de talent. Nous l’aborderons toutefois différemment et montrerons que la doctrine est en opposition directe avec l’Évangile infini de Jésus-Christ.

La majorité des premiers théologiens dispensationalistes tolérèrent que les saints de l’Ancien Testament soient ressuscités en même temps que l’Église lors de l’enlèvement pré-tribulationiste. Alexander Reese, prémillénariste classique, détruisit complètement cette position grâce à des arguments scripturaires convaincants, situant la résurrection des saints de l’Ancien Testament au Jour du Seigneur à la fin des Tribulations.[29]

« Or, en ce temps-là Michaël, ce grand Chef qui tient ferme pour les enfants de ton peuple, tiendra ferme ; et ce sera un temps de détresse, tel qu’il n’y en a point eu depuis qu’il y a eu des nations, jusqu’à ce temps-là ; et en ce temps-là ton peuple, c’est à savoir, quiconque sera trouvé écrit dans le Livre, échappera. 2Et plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, et les autres pour les opprobres et pour l’infamie éternelle » (Daniel 12:1-2).

« Ce que j’ouïs bien, mais je ne l’entendis point ; et je dis : Mon Seigneur, quelle sera l’issue de ces choses ? 9Et il dit : Va, Daniel, car ces paroles sont closes et cachetées jusqu’au temps déterminé. 10Il y en aura plusieurs qui seront nettoyés et blanchis, et rendus éprouvés ; mais les méchants agiront méchamment, et pas un des méchants n’aura de l’intelligence, mais les intelligents comprendront. 11Or depuis le temps que le sacrifice continuel aura été ôté, et qu’on aura mis l’abomination de la désolation, il y aura mille deux cent quatre-vingt-dix jours. 12Heureux celui qui attendra, et qui parviendra jusques à mille trois cent trente-cinq jours. 13Mais toi, va à ta fin ; néanmoins tu te reposeras, et demeureras dans ton état jusqu’à la fin de tes jours » (Daniel 12:8-13).

Aucun dispensationaliste n’argumenterait en disant que le « … temps de détresse, tel qu’il n’y en a point eu depuis qu’il y a eu des nations », « l’abomination de la désolation » et la cessation du sacrifice continuel ne sont pas des références à l’époque de la Tribulation. Pourtant, il est dit à Daniel que la résurrection suivra ces événements.

Alors, les dispensationalistes, dans la plupart des cas, amendèrent leur position pour séparer la résurrection des saints de l’Ancien Testament de l’enlèvement.

« […] de nombreux étudiants soigneux de la vérité prémillénariste en sont venus à la conclusion que l’opinion selon laquelle la résurrection d’Israël survient au moment de l’enlèvement en était une précipitée et sans fondement scripturaire adéquat. Il semble de beaucoup préférable de considérer la résurrection de Daniel 12:2 comme étant littérale et qui suit les Tribulations, sans toutefois être identifiée à l’enlèvement pré-tribulationiste de l’Église. […] L’Église sera ressuscitée lors de l’enlèvement, avant les tribulations, et les saints de l’Ancien Testament, y compris Israël, au début du règne millénaire de Christ. »[30]

À ce point-ci, les dispensationalistes ont sauté de la poêle directement au feu. Afin de conserver la précieuse doctrine de l’enlèvement pré-tribulationiste de l’Église, ils ressuscitent les saints de l’Ancien Testament à part des saints de l’ère de l’Église. Nous remarquons que c’est cohérent avec la compréhension dispensationaliste des « dispensations » et avec leur distinction entre Israël et l’Église. Cela révèle également que l’accusation de longue date lancée par le christianisme orthodoxe que le dispensationalisme enseigne de multiples méthodes de salut est absolument vraie. Examinons quelques textes concernant la résurrection des saints.

« Voici donc ce que je dis, mes frères, c’est que la chair et le sang ne peuvent point hériter le Royaume de Dieu, et que la corruption n’hérite point l’incorruptibilité. 51Voici, je vous dis un mystère : nous ne dormirons pas tous, mais nous serons tous transmués ; 52En un moment, et en un clin d’oeil, à la dernière trompette, car la trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous serons transmués. 53Car il faut que ce corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce mortel revête l’immortalité. 54Or quand ce corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce mortel aura revêtu l’immortalité, alors cette parole de l’Ecriture sera accomplie : la mort est détruite par la victoire. 55Où est, ô mort, ton aiguillon ? où est, ô sépulcre, ta victoire ? » (1 Corinthiens 15:50-55).

« Car nous vous disons ceci par la parole du Seigneur, que nous qui vivrons et resterons à la venue du Seigneur, ne préviendrons point ceux qui dorment. 16Car le Seigneur lui-même avec un cri d’exhortation, et une voix d’Archange, et avec la trompette de Dieu descendra du Ciel ; et ceux qui sont morts en Christ ressusciteront premièrement ; 17Puis nous qui vivrons et qui resterons, serons enlevés ensemble avec eux dans les nuées, au-devant du Seigneur, en l’air et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur » (1 Thessaloniciens 4:15-17).

Dans ces textes classiques de justification du dispensationalisme concernant l’enlèvement pré-tribulationsite, nous voyons que les justes décédés sont ressuscités premièrement, puis ceux qui sont encore vivants et qui restent sont transmués dans un corps incorruptible et rassemblés à Christ. Alors, comment les dispensationalistes justifient-ils le concept des saints de l’Ancien Testament ressuscités à un certain moment après cette époque ?

« Plusieurs personnes sont ébranlées à la pensée que les saints de l’Ancien Testament ne seront pas ressuscités avant la fin des tribulations. Mais gardez à l’esprit que l’enlèvement est une promesse faite à l’Église, et à l’Église seulement. »[31]

Nous voyons que la distinction imposée de façon dispensationaliste entre Israël et l’Église est à la racine de l’argument. Les saints de l’Ancien Testament ne sont pas « dans l’Église » et, par conséquent, ne renaîtront pas à la vie éternelle au même moment que les saints de l’Église.

« D’après le dispensationalisme, les gens de l’Ancien Testament ne sont pas héritiers du Saint-Esprit, ne sont pas régénérés par Lui et ne sont pas greffés par Lui à Christ de la même manière que le sont les gens du Nouveau Testament. »[32]

« […] le verset dit simplement que les morts en Christ précéderont les vivants en Christ lors de l’enlèvement. Si vous dites que Daniel devrait être inclus dans « les morts », vous devez alors démontrer que Daniel est « en Christ ». Si vous étudiez le Nouveau Testament, vous verrez que « en Christ » se réfère au baptême dans le Saint-Esprit. « Car nous avons tous été baptisés d’un même Esprit, pour être un même corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, nous avons tous, dis-je, été abreuvés d’un même Esprit. » […] Pas moyen que Daniel ait fait partie du Corps de Christ. Ce verset de 1 Thessaloniciens 4:16 ne s’applique tout simplement pas à lui. Le Saint-Esprit n’habitait pas en permanence dans les croyants de l’Ancien Testament. Ce n’est pas réellement les gens ou l’époque qui délimitent l’Église ― c’est le Saint-Esprit. La foi personnelle en Jésus-Christ ― ce à quoi se réfère le passage ― ne faisait pas partie des options des saints de l’Ancien Testament. Ils ne sont pas considérés dans ce passage. Il y est question des gens qui ont pour option cette foi personnelle en Jésus […] Les saints de l’Ancien Testament sont « en Christ » en ce sens que la mort de Jésus est le fondement du salut de quiconque ― passé, présent et à venir. Toutefois, ils ne firent pas partie du Corps de Christ, dans le sens d’avoir été habités en permanence par le Saint-Esprit. »[33]

« Le terme technique pour l’Église est ceux qui sont « en Christ ». 1 Thessaloniciens parle de ceux qui sont morts « en Christ » et qui seront ressuscités au moment de son Retour DANS LES AIRS. Le contexte n’a en vue que l’Église SEULEMENT. »[34]

Cette distinction dispensationaliste entre les saints de l’Ancien et du Nouveau Testaments, de l’Église et d’Israël, est, en fait, ce qui prive le dispensationalisme de se réclamer de la chrétienté, car, par cette distinction même, le dispensationalisme enseigne de multiples méthodes de salut. En excluant les saints de l’Ancien Testament de l’ekklesia (l’Église), on exige du dispensationaliste qu’il produise des moyens, autres que le partage de la Nouvelle Alliance en Christ, à l’un ou l’autre des groupes de se voir accorder la vie éternelle. L’enseignement de l’Église, lors des 2 000 dernières années, dissipe cela, comme le fait notre Seigneur.

« Et Jésus leur dit : en vérité, en vérité je vous dis, que si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et ne buvez son sang, vous n’aurez point la vie en vous-mêmes. 54Celui qui mange ma chair, et qui boit mon sang a la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour. 55Car ma chair est une véritable nourriture, et mon sang est un véritable breuvage. 56Celui qui mange ma chair, et qui boit mon sang, demeure en moi, et moi en lui » (Jean 6:53-56).[35]

Prenez note de ces points qui contredisent la doctrine dispensationaliste :

Quiconque ne participe pas à la Nouvelle Alliance dans le sang de Christ n’a pas la vie. Le saint de l’Ancien Testament doit partager la Nouvelle Alliance, comme le saint du Nouveau Testament et de la Tribulation, afin d’avoir la vie.
TOUS ceux qui y participent sont ressuscités AU DERNIER JOUR. Ce jour est « la fin des jours » prophétisée par Daniel :

« Mais toi, va à ta fin. Tu reposeras, et tu seras debout pour ton lot, à la fin des jours » (Daniel 12:13).

TOUS ceux qui y participent sont « en Christ » et Lui en eux.
TOUS LES SAINTS ont la promesse d’une même résurrection, par le même sang, au même moment !

« C’est pourquoi il est Médiateur du Nouveau Testament, afin que la mort intervenant pour la rançon des transgressions qui étaient sous le premier Testament, ceux qui sont appelés reçoivent l’accomplissement de la promesse qui leur a été faite de l’héritage éternel » (Hébreux 9:15).

« Par la foi il demeura comme étranger en la terre, qui lui avait été promise, comme si elle ne lui eût point appartenu, demeurant sous des tentes avec Isaac et Jacob, qui étaient héritiers avec lui de la même promesse. 10Car il attendait la cité qui a des fondements, et de laquelle Dieu est l’architecte, et le fondateur » (Hébreux 11:9-10).

« Tous ceux-ci sont morts en la foi, sans avoir reçu les choses dont ils avaient eu les promesses, mais ils les ont vues de loin, crues, et saluées, et ils ont fait profession qu’ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre … 16Mais ils en désiraient un meilleur, c’est-à-dire, le céleste ; c’est pourquoi Dieu ne prend point à honte d’être appelé leur Dieu, parce qu’il leur avait préparé une Cité » (Hébreux 11:13, 16).

« Et quoiqu’ils aient tous été recommandables par leur foi, ils n’ont pourtant point reçu l’effet de la promesse ; 40Dieu ayant pourvu quelque chose de meilleur pour nous ; en sorte qu’ils ne sont point parvenus à la perfection sans nous » (Hébreux 11:39-40).

Le dispensationaliste, ignorant l’enseignement limpide des Écritures et de l’Église historique, nie l’existence de l’assemblée générale et recule vers la perdition en plaidant pour l’ombre en tant que moyen de salut pour les saints de l’Ancien Testament et de la Tribulation, tout cela afin de préserver l’illusion de l’enlèvement pré-tribulationiste !

« Mais vous êtes venus à la montagne de Sion, et à la Cité du Dieu vivant, à la Jérusalem céleste, et aux milliers d’Anges, 23Et à l’assemblée et à l’Eglise des premiers nés qui sont écrits dans les Cieux, et à Dieu qui est le juge de tous, et aux esprits des justes sanctifiés ; 24Et à Jésus, le Médiateur de la nouvelle alliance, et au sang de l’aspersion, qui prononce de meilleures choses que celui d’Abel. 25Prenez garde de ne mépriser point celui qui vous parle ; car si ceux qui méprisaient celui qui leur parlait sur la terre, ne sont point échappés, nous serons punis beaucoup plus, si nous nous détournons de celui qui parle des Cieux ; 26Duquel la voix ébranla alors la terre, mais à l’égard du temps présent, il a fait cette promesse, disant : j’ébranlerai encore une fois non seulement la terre, mais aussi le Ciel. 27Or ce mot, encore une fois, signifie l’abolition des choses muables, comme ayant été faites de main, afin que celles qui sont immuables demeurent ; 28C’est pourquoi saisissant le Royaume qui ne peut point être ébranlé, retenons la grâce par laquelle nous servions Dieu, en sorte que nous lui soyons agréables avec respect et avec crainte, 29Car aussi notre Dieu est un feu consumant » (Hébreux 12:22-29).

L’argument dispensationaliste qui proclame que les saints de l’Ancien Testament sont, en quelque sorte, sauvés à cause de Christ, plutôt que « en Christ » en participant à la Nouvelle Alliance en Son Sang, s’oppose à la sotériologie chrétienne orthodoxe.

« La vérité va inévitablement se manifester. C’est ce qu’elle a fait dans la sotériologie dispensationaliste. La vérité, c’est qu’un autre moyen de salut, en quelque sorte relié à Christ, mais ne reposant pas sur Christ, est un moyen DIFFÉRENT. Le dispensationaliste est, à ce point, et peut-être inconsciemment, conséquent avec lui-même. Il ne considère pas le peuple de Dieu de l’Ancien Testament comme des citoyens de deuxième, troisième ou quatrième classe dans le Royaume de Dieu. Ils n’en sont tout simplement pas, des citoyens ! Bien que les dispensationalistes affirment rondement que le peuple de l’Ancien Testament fut sauvé par Christ, il n’y a AUCUN MOYEN, DANS LEUR SYSTÈME THÉOLOGIQUE, qu’il le soit. »[36]

6. Des questions adressées aux dispensationalistes

Si le dispensationaliste répond simplement et honnêtement aux questions présentées ici, nous allons être en mesure de discerner si les accusations contre le dispensationalisme sont vraies :

1. Les saints de l’Ancien Testament sont-ils participants du sang de Christ répandu pour les péchés ?

« Et Jésus leur dit : en vérité, en vérité je vous dis, que si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et ne buvez son sang, vous n’aurez point la vie en vous-mêmes. 54Celui qui mange ma chair, et qui boit mon sang a la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour » (Jean 6:53-54).

« Et comme ils mangeaient, Jésus prit le pain, et après qu’il eut béni Dieu, il le rompit et le donna à ses Disciples, et leur dit : prenez, mangez ; ceci est mon corps. 27Puis ayant pris la coupe, et béni Dieu, il la leur donna, en leur disant : buvez-en tous. 28Car ceci est mon sang, le sang du Nouveau Testament, qui est répandu pour plusieurs en rémission des péchés » (Matthieu 26:26-28).

2. L’Esprit de Christ habite-t-il dans les saints de l’Ancien Testament ?

« Celui qui mange ma chair, et qui boit mon sang, demeure en moi, et moi en lui » (Jean 6:56).

« Or vous n’êtes point en la chair, mais dans l’Esprit ; si toutefois l’Esprit de Dieu habite en vous ; mais si quelqu’un n’a point l’Esprit de Christ, celui-là n’est point à lui » (Romains 8:9).

« C’est de ce salut que se sont informés et enquis les prophètes, qui ont prophétisé touchant la grâce qui est en vous ; 11Recherchant, pour quel temps et quelles conjonctures l’Esprit de Christ qui était en eux, et qui rendait témoignage d’avance, leur révélait les souffrances de Christ, et la gloire dont elles seraient suivies » (1 Pierre 1:10-11).

3. Est-ce que TOUS les saints de TOUTES les ères forment UN SEUL CORPS, s’abreuvant à un MÊME Esprit ?

« La coupe de bénédiction, laquelle nous bénissons, n’est-elle pas la communion du sang de Christ ? et le pain que nous rompons, n’est-il pas la communion du corps de Christ ? 17Parce qu’il n’y a qu’un seul pain, nous qui sommes plusieurs, sommes un seul corps ; car nous sommes tous participants du même pain » (1 Corinthiens 10:16-17).

« Car nous avons tous été baptisés d’un même Esprit, pour être un même corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, nous avons tous, dis-je, été abreuvés d’un même Esprit » (1 Corinthiens 12:13).

Si l’on répond par l’affirmative aux questions posées ici, on a abandonné le dispensationalisme. Félicitations, frères et sœurs, et bienvenue dans le christianisme orthodoxe ! Si l’on répond à l’une de ces questions par la négative, alors les accusations portées contre le dispensationalisme sont vraies et nous voudrions que la personne produise le moyen de salut des saints de l’Ancien Testament !

L’hyperdispensationalisme

Les doctrines distinctives du dispensationalisme ont été enseignées avec le plus de conséquence par un mouvement diversement identifié comme l’Hyperdispensationalisme, l’Ultradispensationalisme, le Dispensationalisme conséquent ou Bullingerisme. Le mouvement tire son origine de l’enseignement de Ethelbert W. Bullinger. C’est le descendant de Heinrich Bullinger, successeur de Zwingli.[37] L’enseignement de Bullinger séparait Israël et l’Église d’une manière encore plus radicale que le firent Darby ou Scofield, plaçant le début de l’Église lors de l’emprisonnement de Paul à Rome.

« Il n’y eut pas de commencement d’Église lors du jour de la Pentecôte. »[38]

« Cette déclaration affirmative que Paul ne fit pas que confirmer la parole qui « commença d’être annoncée par le Seigneur » ; mais que, comme le propre ministère du Seigneur, celui de Paul ne fut entièrement fondé que sur les Écritures prophétiques de l’Ancien Testament, « Moïse et les Prophètes ». À partir de là, nous en concluons qu’il ne peut y avoir de dispensation de l’Église dans les Actes des Apôtres, et certainement pas de révélation du mystère (ou du Secret) comme il l’a fait connaître subséquemment dans les dernières épîtres écrites de sa prison à Rome. »[39]

Cette doctrine effectue des choses étonnantes avec l’application des Écritures à l’Église. Matthieu, Marc, Luc et Jean décrivent la prédication de « l’Évangile du Royaume » et n’ont aucune application directe à l’Église. La période entre la croix de Christ et la fin des Actes des Apôtres est le domaine de l’Église hébraïque, distinguée du « mystère » de l’Église à laquelle les épîtres de Paul en prison sont adressées.

Pendant cette période transitoire, « l’Évangile du Royaume » que Jésus a offert aux Juifs était toujours effectif. Pierre, Jacques, Jude, Hébreux et les épîtres de Jean sont tous adressés à cette Église hébraïque qui n’est pas le « Corps de Christ », mais une Église « bâtie sur Christ ». Cette Église juive, érigée sur les promesses du Royaume, sera rétablie durant le Millénium et rendra son culte dans le Temple reconstruit, avec des sacrifices d’expiation.

L’Église « mystère » n’a que les épîtres de Paul en prison pour doctrines. Les sacrements du Saint Baptême et du Repas du Seigneur, ayant été institués avant la révélation du « mystère » de l’Église, sont relégués à l’ancienne dispensation, même s’ils peuvent avoir application aux saints de la Tribulation. L’Église « mystère » n’a pas besoin d’un « Médiateur de la Nouvelle Alliance », car elle est le « corps » ― c’EST Christ. Certains bullingerites ont adopté des hérésies telles que le sommeil de l’âme et l’annihilationisme, et d’autres proclament une branche de l’universalisme qui accorde le salut même à Satan. L’extrémité où s’est rendu l’hyperdispensationaliste avec la doctrine de Darby choque même le fidèle dispensationaliste. Harry Ironside, un des intendants du dispensationalisme, déclare :

« Ayant eu des relations des plus étroites avec le Bullingerisme tel qu’enseigné par nombre de gens lors des quarante dernières années, je n’ai aucune hésitation à dire que ses fruits sont mauvais. Il a produit une énorme moisson d’hérésies dans tout le pays et ailleurs ; il a divisé les chrétiens et naufragé des églises et des assemblées sans nombre ; il a fait basculer ses fervents dans l’orgueil intellectuel et spirituel à une ampleur épouvantable, de façon qu’ils regardent avec un suprême mépris les chrétiens qui n’acceptent pas leurs points de vue particuliers ; et dans la plupart des circonstances où il fut toléré pendant longtemps, il a étouffé de manière absolue les efforts évangéliques chez nous et semé la discorde dans les champs missionnaires outremer. Ceci est tellement vrai à propos de ce système que je n’hésite pas à dire qu’il s’agit d’une perversion absolument satanique de la vérité. »[40]

Les procédés de Bullinger montrent les faiblesses de l’interprétation dispensationaliste traditionnelle, et cherchent à les résoudre avec une application dispensationaliste conséquente. Bullinger fut un des premiers à admettre que les saints de l’Ancien Testament devaient ressusciter à la fin des Tribulations, et il proposa un programme de résurrections multiples. La majorité des dispensationalistes regardent l’évangile de Matthieu comme un livre juif, avec les Juifs en vue dans les chapitres apocalyptiques 24 et 25, désirant pourtant préserver la Grande Mission pour l’appliquer à l’Église. Les dispensationalistes conséquents assignent la Mission à un futur reste juif de l’Église.

« Nous voyons donc que les ultradispensationalistes vont à la limite de la position dispensationaliste alors que les dispensationalistes plus modérés, au prix de la cohérence, essaient de démarquer à mi-chemin. Les deux variétés de dispensationalistes croient qu’il y a une différence qualitative entre Israël et l’Église […] La morale de toute cette histoire, pour le dispensationaliste scofieldien, c’est que, s’il ne construit pas sur la continuité de l’alliance des dispensations antérieures, il n’y a tout simplement aucune façon par laquelle il peut faire de la place à l’Église dans un stade ultérieur. Les ultradispensationalistes le soulignent depuis un siècle. Les théologiens de l’Alliance le démontrent depuis des millénaires. »[41]

Les Bullingerites ont les bras grands ouverts pour accueillir les dispensationalistes modérés. Tout ce qu’il faut, c’est d’appliquer le système dispensationaliste avec consistance.

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LEXIQUE

Amillénarisme

Point de vue prônant qu’il n’y aura pas (a) de Royaume terrestre visible de 1 000 (mille) ans, ou « millenium ». Il est mieux désigné sous le nom de « millénarisme réalisé », puisqu’il enseigne que les 1 000 ans d’Apocalypse 20, compris symboliquement, commencèrent lors de la première venue de Christ.

Antichrist

L’apôtre Jean est le seul écrivain biblique ayant utilisé l’expression « antichrist » et applique le terme dans un sens général aux nombreuses personnes qui s’opposent à Christ ou cherchent à le remplacer. Martin Luther se référa au pape et à diverses doctrines non bibliques de l’Église de Rome dans le sens d’antichrist. Le concept d’un seul individu qui incarne le mal et qui, à la fin des temps, persécute le peuple de Dieu, se trouve partout dans les écrits apocalyptiques.

Armageddon

Dérivé de l’hébreu har megiddo, « la montagne de Megiddo », en Palestine. Armageddon se rapporte à la bataille mentionnée dans Apocalypse 16:16.

Bullingerites

Disciples de Ethelbert W. Bullinger qui porta la théologie dispensationaliste de manière consistante à sa conclusion logique. Aussi appelée « hyperdispensationalistes », « ultradispensationalistes », ou dispensationalistes « conséquents ».

Chiliasme

Voir « millénarisme ».

Dispensationalisme

Aussi appelé prémillénarisme dispensationaliste, il s’agit d’un système de théologie qui divise l’histoire en dispensations distinctes ou périodes de temps dans lesquelles Dieu donne une révélation spécifique et où l’homme est testé en regard de son obéissance à cette révélation. Tous les dispensationalistes sont prémillénaristes, mais tous les prémillénaristes ne sont pas dispensationalistes.

Enlèvement

Ceci se réfère à l’événement décrit dans 1 Thessaloniciens 4:14-17, alors que les croyants seront « enlevés » ou « ravis » dans les nuées pour rencontrer Christ dans les airs. La position de « l’enlèvement pré-tribulationsite » soutient que l’enlèvement arrivera avant une période de sept ans de tribulations ; la position de « l’enlèvement mi-tribulationiste » place l’enlèvement au milieu d’un sept ans de tribulations ; la position « post-tribulationiste » soutient que l’enlèvement surviendra à la fin des tribulations.

Eschatologie

Dérivé du mot grec eschaton, « fin », l’eschatologie est l’étude des temps de la fin. Eschatologique signifie « qui appartient à la fin ».

Millénarisme

Dérivé des mots latins mille, « mille », et annus, « année » (Apocalypse 20), le millénarisme enseigne qu’il y aura possiblement un Royaume de Dieu de 1 000 ans sur terre. On l’appelle aussi « chiliasme », du mot grec chilia, « mille ».

Nouvelle Alliance

L’alliance de Jérémie 31:31-34 que Christ scella avec Son Sang au Calvaire (Hébreux 8:6-13 ; 9:11-15 ; Luc 22:11-20). Certains dispensationalistes font la distinction entre une nouvelle alliance terrestre n’appartenant qu’aux Juifs et une alliance spirituelle « meilleure » n’appartenant qu’aux saints de l’ère de l’Église (Walvoord). D’autres dispensationalistes (bullingerites) nient toute application de la Nouvelle Alliance à l’Église.

Orthodoxe

Conforme à la foi chrétienne telle que formulée dans les premiers credo et confessions œcuméniques.

Prémillénarisme

C’est le point de vue selon lequel le Second Avènement de Christ arrivera avant (pre) le « millénium », sous-entendu comme un règne de 1 000 ans de Christ sur terre.

Postmillénarisme

C’est le point de vue prônant que le Second Avènement de Christ arrivera après (post) le « millénium », sous-entendu comme un âge d’or sur terre, mais ne durant pas nécessairement 1 000 ans.

Sotériologie

En théologie, la doctrine du salut.

Théologie

Du grec theologia ; theos, « dieu », et logos, « discours ». Étude de Dieu et des relations entre Dieu et l’univers ; étude des doctrines religieuses et questions de divinité.

Théologie systématique

Méthode constructive de théologie qui tend vers une déclaration complète, philosophique et systématique de toute la somme de connaissance théologique.

Tribulation

Cela réfère à la persécution intensive contre le peuple de Dieu précédant la Seconde Venue de Christ. Les dispensationalistes sous-entendent qu’il s’agit d’une persécution de sept ans contre la nation juive, alors que les amillénaristes la considèrent comme une persécution d’une durée indéterminée contre l’Église.

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[1] Ryrie, Dispensationalism Today (Chicago : Moody Press, 1965), pp. 41-45.

[2] Darby présenta, lors d’une discussion à Powerscourt (1833) les idées d’un enlèvement secret de l’Église et d’une parenthèse dans l’accomplissement de la prophétie entre la soixante-neuvième et la soixante-dixième semaines de Daniel. Ces deux concepts constituent les principes de base du système théologique depuis lors appelé dispensationalisme. [E. R. Sandeen, The Roots of Fundamentalism 1800-1930 (Chicago : Presse de l’Université de Chicago, 1970).]

[3] N. du T. : Au Québec, ce sont les Pierre Gilbert, Mario Massicote et autres eschatologistes pré-tribulationistes qui répandent le dipensationalisme.

[4] N. du T. : Ni les tenants de l’ancien prémillénarisme, ni les dispensationalistes n’ont une idée claire et biblique des résurrections. Pour connaître la vérité sur les résurrections, nous vous suggérons fortement de les étudier scrupuleusement dans nos articles qui en font le détail en allant à Résurrections.

[5] The End Times : A Study of Eschatology and Millenarism, Rapport de la Commission sur les Relations entre la Théologie et l’Église LCMS, septembre 1989, p.3.

[6] C. I. Scofield, Scofield Reference Bible, 1909, 1917 (notes sur Jean 1:17, sec. 2), p. 1115.

[7] Ibidem, p. 5.

[8] Bien que se réclamant de racine calviniste, sur ce point, le dispensationaliste s’accorde apparemment davantage avec Zwingli et Pélage qu’avec Calvin ou Luther.

[9] La Confession d’Augsbourg, Article II [Péché Originel].

[10] Nouvelle Bible à Références Scofield, p. 3.

[11] Tiré de John Zens, Dispensationalism, p. 12.

[12] L. S. Chafer, Dispensationalism, Bibliotheca Sacra 93 (1936) : 93.

[13] L. S. Chafer, Systematic Theology, 7:219.

[14] D. G. Barnhouse, He Came Unto His Own (New York : Revell, 1933), p. 17.

[15] Ibidem.

[16] Scofield, Scofield Bible Correspondance Course, pp. 23-25, cité de Zens, Dispensationalism, p. 17.

[17] Ryrie, Dispensationalism Today, pp. 137-140.

[18] J. N. Darby, The Hopes of the Church of God (London: G. Morrish, n.d.), p. 106

[19] Ryrie, Dispensationalism Today, pp. 44-45.

[20] Ryrie, The Relationship of the New Covenant to Premillenarism, (thèse de maîtrise non publiée, Séminaire Théologique de Dallas, 1947), p. 31.

[21] Ibidem.

[22] Lewis Sperry Chafer, Systematic Theology, VII, p. 98.

[23] Walvoord, The Millenial Kingdom, p. 218.

[24] John F. Walvoord, The New Covenant With Israel, Bibliotheca Sacra, 103:24, 25, janvier 1946.

[25] Albertus Pieters, The Seed of Abraham, pp. 71-76.

[26] W. A. Hoffecker, Evangelical Dictionary of Theology, « Darby, John Nelson », pp. 292-3.

[27] John H. Gerstner, Wrongly Dividing the Word of Truth: A Critique of Dispensationalism (Brentwood, TN: Wolgmuth & Hyatt, 1991), p. 47.

[28] Alexander Reese (prémillénarisme), O.T. Allis (amillénarisme), W. E. Cox (amillénarisme), Greg Bahnsen & Kenneth Gentry (postmillénarisme) sont parmi eux.

[29] Alexander Reese, The Approaching Advent of Christ (Marshall, Morgan and Scott, Londres, 1937 ; réimpression, Grand Rapids MI: Publications Internationales Grand Rapids, 1975), p. 328.

[30] John F. Walvoord, Israel in Prophecy (1962; réimpression, Grand Rapids MI: Zondervan, 1977), pp. 116, 118.

[31] David R. Reagan, The Master Plan : Making Sense of the Controversy Surrounding Bible Prophecy Today (Eugene OR: Havest House, 1993), p. 123.

[32] John H. Gerstner, Wrongly Dividing the Word of Truth: A Critique of Dispensationalism (Brentwood TN: Wolgemuth & Hyatt, 1991), p. 206.

[33] Resurrection Apart From Christ?, Bill Barton, Armageddon, FamilyBet, 10/21/93.

[34] Rapture, Gary Nystrom, Armageddon, FamilyNet, 5/28/94.

[35] Nous notons également ici la grave erreur de nombreux chrétiens à considérer le Repas du Seigneur comme un mémorial plutôt que pour ce qu’il est : un sacrement.

[36] John H. Gerstner, Wrongly Dividing the Word of Truth: A Critique of Dispensationalism (Brentwood TN: Wolgemuth & Hyatt, 1991), p. 169.

[37] Ulrich Zwingli : réformateur suisse (1484-1531).

[38] E. W. Bullinger, fondation of the Dispensational Truth (Londres: Eyre and Spottiswood, 1931), p. 34.

[39] Ibidem, p. 219.

[40] Harry Ironside, Wrongly Dividing the Word of Truth (New York: Loizeaux, n.d.), p. 11.

[41] John H. Gerstner, Wrongly Dividing the Word of Truth: A Critique of Dispensationalism (Brentwood TN:Wolgemuth & Hyatt, 1991), pp. 204-205.




D.225 – La Cité aux sept montagnes de l’Apocalypse

 

Traduction par Roch Richer d’un article de Ernest L. Martin

Dans les siècles précédant Christ, il était de coutume chez les peuples du monde romain de se référer à la Cité de Rome pour parler de la « Cité aux sept montagnes ». Les références sont nombreuses et conséquentes. Et, en fait, lorsque Romulus et Remus voulurent construire une ville dans la région du Tibre (juste à l’intérieur des côtes, afin d’offrir à la ville une meilleure protection contre les pirates ou les conflits navals avec les puissances hostiles), il fut divinement choisi, en langage romain, que la ville devait se trouver sur « sept collines ». Le chiffre « sept » était un symbole universel signifiant la complétion ou la perfection, et les anciens qui bâtirent Rome voulurent que les gens sachent que cette cité particulière était destinée à avoir une influence et une célébrité mondiales, et que ce n’était pas une ville ordinaire qui se construisait en ce huitième siècle av. J.-C. Le fait même que Rome fut désignée « la Cité aux sept montagnes » était assez significatif pour en faire un ville sacrée et sainte destinée à exercer pouvoir et autorité dans le monde. C’est une des raisons pour lesquelles les peuples anciens du monde respectèrent toujours la Cité de Rome, qu’ils en aient été de farouches défenseurs et supporteurs ou bien ses ennemis étrangers à ses concepts politiques et religieux. Même si, du temps de l’Empire, la ville devait finalement s’accroître au-delà des limites strictes de ses « sept collines » (jusqu’à s’étendre pour englober d’autres montagnes du voisinage et même des montagnes de l’autre côté du Tibre, comme la colline du Vatican), les gens, en raison de leur nostalgie, retiennent encore le nom original de la ville : « la Cité aux sept montagnes ».

Mais, aussi étrange cela puisse-t-il sembler, la Cité de Jérusalem, telle qu’elle existait à l’époque de Jésus-Christ, était aussi considérée comme la « Cité aux sept montagnes ». Ce fait fut largement reconnu dans les milieux juifs. Dans le Pirke du Rabbin Eliezer, narration midrashique du huitième siècle (section 10), l’écrivain mentionne sans commentaire (ce qui démontre que la compréhension était répandue et ne requérait aucune justification), que « Jérusalem est située sur sept montagnes » (enregistré dans Le Livre des Légendes, édité par Bialik et Ravnitzky, p. 371, paragraphe 111). Et c’était vrai. Ces « sept montagnes » sont faciles à identifier. Si l’on débute par le Mont des Oliviers, juste à l’est de la Cité principale de Jérusalem (mais encore reconnu comme étant situé dans les environs de Jérusalem), il y a trois sommets à ce Mont des Oliviers. Le sommet (montagne) nord s’appelle Scopus [première montagne], le sommet (montagne) central s’appelle Nob [deuxième montagne] et c’est le point le plus élevé du Mont des Oliviers, et le sommet (montagne) sud s’appelle dans les Saintes Écritures le Mont de la Corruption ou la Montagne de Perdition (2 Rois 23:13) [troisième montagne]. Sur la crête centrale, entre les Vallées de Cédron et de Tyropoeon, il y avait (anciennement) au sud le Mont Sion [quatrième montagne] (le Mont Sion original et non pas la montagne au sud-ouest qui fut plus tard appelée de ce nom), puis le Mont Ophel [cinquième montagne] et ensuite, au nord de celui-ci, le Rocher autour duquel le « Fort Antonia » fut construit [sixième montagne]. Et, finalement, il y avait la montagne du sud-ouest elle-même [septième montagne] qui fut par la suite désignée, au temps de Simon d’Asmodée, comme le nouveau Mont Sion. Cela fait sept montagnes en tout.

Ce qui ne met pas fin à la signification des « sept montagnes » donnée aux régions urbaines que les anciens considéraient comme les centres de souveraineté divine sur terre. Nous connaissons tous la Babylone de l’Euphrate (qui devint la capitale du monde à l’époque de Nébuchadnetsar, au sixième siècle av. J.-C.) et appelée la « Cité aux sept montagnes ». Et il semblera surprenant à plus d’un d’apprendre que, lorsque l’empereur Constantin voulut construire une « nouvelle Rome », dans la partie orientale de l’Empire romain (parce que la plus grande partie de la vie économique de l’Empire romain du quatrième siècle était concentrée dans la moitié orientale de l’Empire et Constantin avait le sentiment d’avoir besoin d’une capitale située plus près du centre économique de l’Empire), il choisit finalement un point du Bosphore appelé Byzance. La raison pour laquelle il sélectionna cet endroit pour devenir la « Nouvelle Rome », c’est que le petit village était situé sur « sept montagnes ». Cela fit de la « Nouvelle Rome » une Cité aux sept montagnes.

Nous pouvons donc observer le fait que les anciens prenaient symboliquement en considération que les diverses capitales du monde possédaient « sept montagnes ». La signification de ce fait voulait même dire quelque chose pour l’apôtre Jean qui, sous l’influence de Jésus-Christ Lui-même, écrivit le Livre de l’Apocalypse. Nous voyons que la dernière capitale mondiale sera « Mystère, Babylone » et qu’elle sera associée à « sept montagnes » (Apocalypse 17:9). Le fait historique que « sept montagnes » ou « collines » soient associées à quatre royaumes mondiaux, i.e. Babylone, Rome, Byzance et Jérusalem, a amené quelque confusion à savoir laquelle de celles-ci (ou, peut-être, une autre « Nouvelle Cité ») faisait l’objet de l’attention de l’apôtre Jean qui écrivait pour Jésus-Christ dans le Livre de l’Apocalypse. Toutefois, en vérité, si l’on examine soigneusement le sujet dans le Livre de l’Apocalypse, il n’y a qu’une seule possibilité en regard de la « Cité aux sept montagnes » se rapportant à la révélation des temps de la fin. Il s’agit de la Cité de Jérusalem. « Mystère, Babylone » du Livre de l’Apocalypse n’est nulle autre que Jérusalem !

Le dernier royaume du monde aura son quartier général à Jérusalem, pas à Rome, ni à Babylone sur l’Euphrate, ni à Byzance, ou n’importe où ailleurs. L’Antichrist siégera à Jérusalem. Il aura toute apparence d’être nul autre que Jésus-Christ Lui-même. Rappelez-vous que Satan et ses anges seront expulsés du ciel et viendront sur terre (Apocalypse 12). Le monde commettra une grave erreur et pensera que Satan et ses anges ne sont nuls autres que Christ et Ses anges revenant du ciel au Second Avènement. Voilà le « grand mensonge » auquel croira le monde et dont parlait l’apôtre Paul dans 2 Thessaloniciens 2:8-12. Le monde va penser que Satan est le Christ. Cependant, je dis à mes lecteurs depuis trente ans que la première personne qui proclamera être le Christ revenu sur terre (même si on lui associe de grands miracles) est le faux Christ coiffé, dans d’autres parties des Saintes Écritures, du titre d’Antichrist. Le faux Christ ira à Jérusalem (la « Cité aux sept montagnes ») afin de régner sur le monde, pas à Rome, en Italie !

Le faux Christ se rendra à un Temple reconstruit à Jérusalem et son image sera installée dans le Saint des Saints. Il soulignera qu’il est légal d’agir ainsi selon la législation mosaïque (Exode 25:18-22 ; 26:31 ; 36:8). [Pour plus d’informations sur ce qui arrivera dans ce nouveau Temple à Jérusalem, voyez mon nouveau livre The Temple that Jerusalem Forgot (Le temple que Jérusalem a oublié) qui vient d’entrer sous presse et qui vous sera offert à la mi-avril. Le livre est complet, mais j’ai tellement d’autres informations historiques à vous donner que je vais d’abord publier le livre, ensuite je diffuserai un nouvel article chaque mois expliquant les aspects variés de cette recherche sur Internet lors des prochains douze mois ou environ. C’est parce que l’information importante et significative de l’histoire du Temple est si étendue que, même après la publication du livre, j’aurai tellement plus de preuves de nature prophétique à présenter qu’il me faudra au moins un an pour tout l’enregistrer à votre intention. Cette recherche impliquant toute l’étendue de la véritable connaissance concernant les Temples vous sera présentée sur Internet.]

Après trois ans et demi de règne par l’Antichrist, surviendra le Second Avènement de Jésus-Christ (notre Frère aîné). Chacun de nous triomphera alors pendant ces jours traumatisants qui sont à l’horizon (sans que nous ayons à mette de la nourriture en réserve). Pendant ce temps, nous aurons un gros travail à effectuer en enseignant l’Évangile au monde entier. J’espère que nous serons tous au service de notre Père en montrant au monde ces vérités essentielles de l’Évangile.

Pourquoi les églises ont-elles choisi Rome ?

Par Roch Richer

Dans une bonne proportion de cas, les églises protestantes et évangéliques ont eu, et ont encore, comme interprétation de la « Cité aux sept montagnes » la ville de Rome dans le collimateur. Pouvant disposer de l’information nécessaire que nous venons de voir dans l’article de M. Martin, pourquoi les églises persistent-elles à pointer Rome du doigt dans l’interprétation apocalyptique de la « Cité aux sept montagnes » ? Partant de cette fausse interprétation, on assimile donc la Grande Prostituée, « Mystère, Babylone », à l’Église catholique, au Vatican, le pape en étant le Faux Prophète.

Le dispensationalisme et le pré-tribulationisme furent créés dans le but d’amener ces églises dites « chrétiennes » à croire qu’Israël physique demeurait encore aujourd’hui le peuple de Dieu, et non l’Église. John Darby, C. I. Scofield, leurs disciples et leur doctrine du dispensationalisme sont la principale raison pour laquelle de nombreuses personnes refusent de croire que l’Israël physique et, en son centre, Jérusalem constituent la Grande Babylone. Quelle prostituée, en effet, pourrait s’avérer plus adaptée que l’ancienne épouse divorcée de Dieu, celle qui a commis l’adultère avec toutes sortes de faux dieux ? Pour que les enseignements de Darby, Scofield et consort puissent se gagner l’acceptation mondiale, ceux-ci devaient absolument distancer l’ancien Israël afin d’éviter de l’identifier comme source d’où allait renaître le système du faux Christ qui en sortirait.

On accepte généralement que l’Antichrist doit régner à partir de Jérusalem et du Mont Morriah. Pour enlever toute idée que le faux Christ puisse être juif, Darby, Scofield et leurs disciples suggérèrent comme réponse que le pape lui-même irait à Jérusalem et y installerait son trône. C’est John Darby qui, le premier, développa les théories prêchées aujourd’hui au sein des églises à propos d’une alliance dispensationaliste et dualistique. Edward Irving et une jeune fille, Margaret Macdonald, arrivèrent, autour de 1830, avec l’idée d’un enlèvement en deux phases pour écarter les chrétiens du chemin des Juifs et leur supposée soixante-dixième semaine non complétée et conduisant à un quatrième enlèvement final. Tout cela est de la foutaise.

Darby et consort ont donc mis la table à une interprétation faussée des Écritures afin que les membres des églises qui se disent chrétiennes croupissent dans l’ignorance et envoient leur argent aux Juifs sionistes. Le mouvement œcuménique « chrétien » est donc une autre des nombreuses astuces talmudiques et kabbalistiques visant à tromper les gens. En comprenant que l’Église catholique est une créature juive inventée pour infiltrer le monde chrétien, et qu’elle possède un système doctrinal qui ressemble à s’y méprendre au judaïsme, on saisit mieux pourquoi on lui accole l’appellation d’église judéo-chrétienne, terme aberrant, car il s’agit d’un non-sens. Celui qui comprend ce qu’est le judaïsme comprend qu’il s’agit d’un système religieux complètement à l’opposé du christianisme véritable. Dans les églises protestantes et évangéliques, il fut longtemps de bon ton de qualifier l’Église catholique de Grande Prostituée. Dans d’autres églises, on disait que l’Église catholique était la Grande Prostituée et que les églises protestantes étaient ses filles, en se référant vaguement à Ézéchiel 16 où est longuement dépeint le portrait de l’épouse de Dieu et son divorce après ses prostitutions. Cette idée a encore cours dans l’interprétation de divers eschatologistes et télévangélistes.

Mais c’est se mettre un doigt dans l’œil ! Le mouvement œcuménique au sein de la « chrétienté » moderne n’est qu’un leurre des astucieux sionistes talmudistes et kabbalistes afin de préparer le monde à accepter la dernière religion qui sévira juste avant le retour de Jésus-Christ dans Sa gloire. Il s’agit du judaïsme moderne, digne descendant du judaïsme que pratiquaient en secret les Pharisiens, les Sadducéens et les Esséniens (toutes des sectes juives qui s’adonnaient secrètement à la kabbale). Dans un avenir proche, ces sionistes verront à détruire le Vatican et son mouvement œcuménique afin de faire croire au monde que la Grande Babylone est enfin abattue. S’ils n’agissaient pas ainsi, une grande proportion des gens n’accepterait pas l’émergence du faux Christ qui suivra ! Or, la Parole dit bel et bien qu’une majorité du monde accueillera la Grande Babylone à bras ouverts.

C’est en se servant d’Apocalypse 17:9 que les faux prophètes de malheurs ont condamné Rome et lui ont fait porter le titre de Grande Babylone. « C’est ici qu’est l’intelligence pour quiconque a de la sagesse. Les sept têtes sont sept montagnes sur lesquelles la femme est assise. » Comme nous l’avons vu dans l’article de M. Martin, il s’agit d’une mauvaise interprétation. La ville de Jérusalem fut tenue pour la « Cité aux sept montagnes » bien avant Saturnia (Rome) ! Voilà pourquoi on lit une affirmation tout à fait conséquente dans Apocalypse 11:8 : « Et leurs corps morts seront étendus dans les places de la Grande Cité, qui est appelée spirituellement Sodome, et Égypte ; où aussi notre Seigneur a été crucifié. » Impossible de confondre avec une autre ville que Jérusalem ! Cette cité est au centre de la grande conspiration mondiale actuelle ! Elle prépare la venue de son mochiash (messie). Ne vous laissez donc plus tromper par les faux prophètes et comprenez ce que l’Esprit dit aux Églises.




D.224 – L’espérance : la motivation du chrétien

 

Par : Joseph Sakala

Les Saintes Écritures nous parlent de trois témoignages par lesquels nous pouvons identifier facilement un véritable serviteur de Dieu. Ce sont la foi, l’espérance et la charité ou un amour sans délimitation. Mais lors de notre conversion, nous étions comme des enfants nouveau-nés dans lesquels Dieu avait résolu de développer ces trois grandes vertus. Paul nous dit que, durant cette période de conversion, de véritables transformations spirituelles devront se produire chez le converti. Donc, Paul nous déclare : « Car nous ne connaissons qu’imparfaitement, et nous ne prophétisons qu’imparfaitement ; mais quand ce qui est parfait viendra, alors ce qui est imparfait sera aboli. Quand j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je jugeais comme un enfant, je pensais comme un enfant ; mais lorsque je suis devenu homme, j’ai abandonné ce qui était de l’enfant. Maintenant nous voyons par un miroir, obscurément, mais alors nous verrons face à face ; maintenant je connais imparfaitement, mais alors je connaîtrai comme j’ai été connu. Maintenant donc, ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance, la charité ; mais la plus grande d’elles est la charité » (1 Corinthiens 13:9-13).

La majorité des chrétiens acceptent volontiers que l’amour soit le plus grand fruit de l’Esprit. La foi est nonobstant essentielle pour nous guider vers le Royaume. Le juste, nous dit Jésus, doit vivre par la foi. Mais qu’en est-il de l’espérance ? Casée au beau milieu par Paul, entre la foi et l’amour, l’espérance demeure néanmoins un élément important que chaque enfant de Dieu doit développer avec intensité. Qu’est-ce que l’espérance ? Pour mieux comprendre, essayons d’établir ce que l’espérance n’est pas. D’abord, elle n’est pas une foi diluée. Dans les conversations courantes, les gens disent fréquemment « j’espère », alors qu’en réalité ils disent : « Je souhaite ». Habituellement, quand les gens disent : « J’espère que tout va s’arranger pour le mieux », ils craignent plutôt le contraire.

Espérer n’est pas uniquement de souhaiter. L’espérance est une puissance positive, appuyée par une confiance inébranlable qui bannit toute crainte et tout doute. Espérer veut dire aller de l’avant avec la certitude qu’avec Dieu notre désir va se réaliser. Mais selon la volonté de Dieu et non la nôtre. La faiblesse humaine n’a aucune place dans l’espérance du chrétien, car elle se situe au-delà des limites humaines. Elle doit toujours être positive, avec le regard inlassablement fixé sur l’avenir et son accomplissement. Si nous croyons que Dieu est tout-puissant, il faut aussi avoir la conviction que si nous mettons notre espérance en Lui, Dieu ne nous abandonnera pas. L’espoir divin élève les pensées du chrétien au-dessus de ses problèmes et de ses tribulations courantes. L’espérance voit déjà l’accomplissement du Plan de Dieu dans sa vie, mais selon la sagesse établie par Celui en qui nous avons placé notre espérance.

Elle crée en nous, par la patience, le caractère même de Dieu au travers de nos expériences. Et ces expériences, quand elles sont vécues positivement, nous transforment afin de mieux nous qualifier pour servir dans le Royaume à venir. Chez le converti, l’espérance fait de lui un serviteur zélé, car sa vie a un véritable but, une volonté de persévérer et une détermination appuyée par une ténacité que seul le Saint-Esprit peut former en lui. Cette puissance divine remplit le chrétien d’une énergie spirituelle qui le pousse à vaincre tout ce qui pourrait être négatif. Vivre sans espoir doit être une expérience épouvantable, parce que la plus grande tragédie chez l’humain n’est pas de réaliser qu’il doit éventuellement mourir, mais plutôt de perdre l’espérance pendant qu’il est encore vivant.

Paul met tellement d’emphase sur ce don qu’il nous déclare ceci : « Car nous sommes sauvés en espérance. Or, l’espérance que l’on voit n’est plus espérance ; en effet, comment espérerait-on ce que l’on voit ? Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, c’est que nous l’attendons avec patience » (Romains 8:24-25). Avec une telle attitude, rien ne peut nous décourager ou nous léser dans notre cheminement vers le Royaume de Dieu, puisque cette sorte d’espérance, selon Paul, nous conduit vers le salut. Le chrétien est donc engagé chaque jour de sa vie dans un combat spirituel avec Satan qui lui causera sans doute certaines tribulations, car Satan n’a qu’un but présentement, celui de nous détruire.

Même Paul, un homme profondément converti, était parfois frustré par sa propre impuissance personnelle à se mesurer à la perfection spirituelle qui était en Jésus. Dans Romains 7:18, il nous déclare : « Car je sais que le bien n’habite point en moi, c’est-à-dire, dans ma chair, parce que j’ai la volonté de faire le bien ; mais je ne parviens pas à l’accomplir. » La volonté était pourtant là, mais cette volonté charnelle était faible et sans puissance. Même avec la puissance du Saint-Esprit en nous, rappelons-nous que notre vieille nature humaine demeure toujours présente, faisant en sorte que nous sommes parfois accablés et débordés par les choses physiques. On peut à l’occasion se sentir submergé, comme quelqu’un en train de se noyer, et qui combat de toutes ses forces pour revenir à la surface de l’eau afin de pouvoir prendre une bonne bouffée d’air. Dans le monde actuel, le travail quotidien devient de plus en plus angoissant à cause du stress. Mais le manque de travail peut l’être encore plus.

Les enfants aussi ont des exigences qui peuvent souvent taxer la patience des parents. Ajoutez à cela les problèmes maritaux non solutionnés qui persistent sans cesse, faisant également leurs ravages. L’attitude des individus est affectée et la loi parfaite de l’amour en prend un coup. Il devient alors difficile de contrôler sa colère avec les dommages spirituels qu’elle peut causer, résultat de notre incapacité à contrecarrer son pouvoir. Et même lorsqu’on se ressaisit et qu’on prend le temps de méditer sur notre faiblesse temporaire, on peut vivre un moment de découragement. On peut même se questionner à savoir si nos agissements ne sont pas une menace à notre salut. Notre impuissance et notre incapacité à déraciner le péché viennent alors nous hanter, même si nous trouvons le péché répugnant. Parce que l’effet du péché sur la chair est très fort.

Alors, comme Paul, nous pourrions tous déclarer : « En effet, nous savons que la loi est spirituelle ; mais moi je suis charnel, vendu au péché » (Romains 7:14). Tant et aussi longtemps que nous serons dans la chair, nous aurons à livrer ce combat contre le péché parce qu’il est notre ennemi mortel. Ce qui est encore plus difficile à accepter, c’est qu’il est impossible de nous en sortir par nos propres efforts. Il existe néanmoins une solution. Paul nous la donne au verset 25 : « Je rends grâces à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur ! Je suis donc assujetti moi-même, par l’esprit, à la loi de Dieu, mais par la chair, à la loi du péché. » Paul avait compris que sa seule porte de sortie était de demeurer assujetti par l’esprit à la loi de Dieu, et non par ses efforts physiologiques. « Parce que l’affection de la chair est inimitié [en rébellion] contre Dieu ; car elle ne se soumet pas à la loi de Dieu ; et en effet, elle ne le peut [même pas] » (Romains 8:7).

Paul avait alors pleinement raison de déclarer : « Car nous sommes sauvés en espérance. Or, l’espérance que l’on voit n’est plus espérance ; en effet, comment espérerait-on ce que l’on voit ? Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, c’est que nous l’attendons avec patience » (Romains 8:24-25). Donc, nous ne sommes jamais sauvés par l’espérance, comme selon certaines versions de la Bible, mais plutôt en espérance, après notre conversion. En effet, que nous puissions espérer notre salut avec patience ! Le converti doit continuellement entretenir dans son esprit cette espérance de faire partie du Royaume, même s’il ne voit pas ce Royaume encore établi ici-bas dans sa plénitude. Et si le converti ressent une faiblesse temporaire à sauvegarder cette espérance, il n’a pas à s’inquiéter puisque Dieu Lui-même S’implique dans le cheminement de Son enfant. « Et même aussi l’Esprit nous soulage dans nos faiblesses ; car nous ne savons ce que nous devons demander pour prier comme il faut ; mais l’Esprit lui-même intercède pour nous par des soupirs qui ne se peuvent exprimer » (Romains 8:26).

Jusqu’ici, nous voyons cette merveilleuse qualité de la patience engendrée par l’espérance divine. Ces deux vertus nous aident à maintenir un esprit ouvert et bien disposé, surtout dans les moments de tribulations, souvent parsemés de périodes d’abattement. De ce fait, quoique nous trouvions le péché répugnant, il faut aussi accepter le fait qu’il soit toujours près de nous. L’apôtre Jean, vers la fin d’un courageux ministère déployé sur une longue vie, avait très bien compris cela. Voilà pourquoi il nous a donné cette instruction : « Si nous disons que nous n’avons point de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est point en nous » (1 Jean 1:8). Gardons toujours à l’esprit que Jean s’adresse ici à des convertis, leur expliquant que même après la conversion, la nature humaine combat constamment avec le Saint-Esprit en nous.

Malgré cela, avec Dieu, il y a toujours une solution. Et Jean nous la donne en toute simplicité au verset 9, en déclarant : « Si nous confessons nos péchés, il [Dieu] est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. » Il faut donc admettre en toute humilité que, tant et aussi longtemps que nous sommes dans cette chair, nous pouvons pécher. Le danger réside là où Satan met dans l’esprit du converti qu’avec le Saint-Esprit, il lui est impossible de pécher. C’est d’ailleurs ce que Satan a réussi à implanter dans les « doctrines » de certaines dénominations religieuses qui le prêchent ouvertement en toute confiance. Elles rendent alors le salut commode et sans effort pour leurs loyaux croyants. Voilà pourquoi, au verset 10, Jean est inspiré d’écrire : « Si nous disons que nous n’avons point de péché, nous le faisons menteur, et sa parole n’est point en nous. » C’est ce que l’orgueil fait comme ravage chez le chrétien qui se laisse influencer par l’adversaire.

Le roi David a été inspiré de déclarer que : « L’Éternel est bon et droit ; c’est pourquoi il enseignera aux pécheurs le chemin qu’ils doivent suivre. Il fera marcher les humbles dans la justice ; il enseignera sa voie aux humbles » (Psaume 25:8-9). L’apôtre Jacques a aussi utilisé ce passage dans son enseignement alors qu’il nous dit : « Pensez-vous que l’Écriture parle en vain ? L’Esprit qui habite en nous, a-t-il des désirs qui portent à l’envie ? Au contraire, il accorde une grâce plus grande. C’est pourquoi, l’Écriture dit : Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles » (Jacques 4:5-6). Il nous exhorte alors en déclarant, au verset 7 : « Soumettez-vous donc à Dieu ; résistez au diable, et il s’enfuira de vous. »

Pareillement, Jean nous exhorte à toujours garder ce lien sacré avec Dieu. Dans 1 Jean 2:1-3, il nous discourt comme un bon père en disant : « Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le Juste. C’est lui qui est la propitiation pour nos péchés ; et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier [après leur conversion]. Et par ceci nous savons que nous l’avons connu, savoir, si nous gardons ses commandements. » Avez-vous encore l’impression qu’après la conversion nous ne pouvons plus pécher ? Le chrétien qui se met à croire une telle contrefaçon de la vérité biblique risque drôlement de s’exposer, avec le temps, à commettre le péché impardonnable. Car, sans le réaliser au début, il repousse lentement la nécessité de revenir à Dieu pour le pardon de ses péchés, croyant ainsi pouvoir cheminer seul vers le salut sans Jésus.

Ceci veut dire que si quelqu’un vient vous prêcher qu’en étant sous la grâce vous ne pouvez plus pécher, ce ministre ou pasteur est lui-même séduit, et pour citer l’apôtre Jean, la vérité n’est pas en lui. Non seulement il ment, mais il fait de Dieu un menteur, ce qui confirme que la vérité n’est point dans la parole de ce ministre. Voilà la raison pour laquelle Jean nous le révèle aussi directement et sans retenue. Non pour nous démoraliser, mais plutôt pour développer notre espérance au bon endroit, en Christ, notre Avocat et seul Médiateur auprès du Père. Faites bien attention à certains prédicateurs sur Internet. Pour s’attirer des brebis, ils prêchent ouvertement que, sous la grâce, il est impossible pour le converti de pécher. Dans leur groupe peut-être, mais qu’en est-il de la Parole de Dieu ?

Si nous acceptons que la Bible est la Parole de Dieu qui nous est donnée comme instruction divine pour nous guider vers le Royaume, nous faisons alors face à une sérieuse contradiction. Jean, sous l’inspiration divine, déclare aux convertis qu’à cause de notre nature humaine, nous pouvons pécher. Mais : « Si nous confessons nos péchés, il [Dieu] est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1:9). Jean ne s’adressait pas aux gens non convertis. C’était une lettre envoyée aux membres convertis du Corps de Christ ! Donc, quand nous sommes dans une situation où un homme tord les instructions de Dieu pour s’attirer des membres, la décision du converti ou de celui qui se dirige vers la conversion nous est indiquée dans cette même Parole de Dieu. Doit-on croire l’homme ? « Nullement ! Mais que Dieu soit reconnu véritable, et tout homme menteur, selon qu’il est écrit : Afin que tu sois trouvé juste dans tes paroles, et que tu gagnes ta cause lorsqu’on te juge » (Romains 3:4).

Avec la Parole de Dieu, on ne se trompe pas. Parce que Jésus demeure perpétuellement notre Avocat fidèle auprès du Père. Et Jésus le fait pour nous en demeurant inlassablement une victime expiatoire pour tous nos nouveaux péchés, en autant que nous sommes disposés à les confesser. Regardons maintenant ce que Jean ajoute au sujet de Jésus en tant que victime expiatoire. « C’est Lui qui est la propitiation pour nos péchés ; et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier » (1 Jean 2:2). Le salut est donc disponible à tous ceux qui voudront accepter le sacrifice de Son sang versé. Or, « il n’y a de salut en aucun autre ; car sous le ciel il n’y a pas un autre nom, qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Actes 4:12). Ce verset ne pourrait être plus resplendissant ; pourtant, la multitude des humains d’aujourd’hui cherche, comme jamais auparavant, son salut ailleurs.

Certains prédicateurs soutiendront l’argument que ce passage s’applique aux chrétiens seulement. Regardons néanmoins ce que Jean ajoute au sujet de Jésus en tant que notre victime expiatoire : « Lui qui est la propitiation pour nos péchés ; et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier » (1 Jean 2:2). Dieu est le Créateur de tous les humains et Il ne fait pas acception de personne. « Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Car Dieu n’a point envoyé son Fils dans le monde, pour condamner le monde, mais afin que le monde soit sauvé par lui » (Jean 3:16-17). Malheur à ceux qui se plaisent à condamner au feu de la géhenne tous ceux qui ne partagent pas leurs convictions ! Dieu veut sauver l’humanité et non la détruire.

Le fait demeure que même si nous sommes convertis à Christ, le péché sera toujours là, et nous aurons continuellement besoin de notre Avocat fidèle auprès du Père. Et Jésus sera constamment là pour nous. Quiconque prêche le contraire fait de Dieu un menteur. C’est précisément ce que Jean nous déclare dans 1 Jean 1:9-10 : « Si nous confessons nos péchés, il [Dieu] est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. Si nous disons que nous n’avons point de péché, nous Le faisons menteur, et Sa parole n’est point en nous. » Donc, sauf Jésus, aucun chrétien n’a réussi à vaincre complètement le péché. Alors, quelle est la différence entre ceux que Dieu a attirés tout au long des siècles, pour les donner à Christ, attendant la vie éternelle au retour de Jésus, et ceux qui seront appelés plus tard ?

D’abord, le véritable chrétien est conscient depuis sa conversion qu’il doit poursuivre son cheminement dans la foi, et il doit persévérer fidèlement dans ce cheminement jusqu’à la fin de sa vie. Il vit dans le monde mais ne doit plus en faire partie. Jésus, dans Sa prière au Père, juste avant de mourir, Lui a dit : « Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du malin [Satan]. Ils ne sont pas du monde, comme je ne suis pas du monde. Sanctifie-les par ta vérité ; Ta parole est la vérité » (Jean 17:15-17). Tandis que le chrétien, qui ne l’est que de nom seulement, croit que son salut est assuré sans aucun effort de sa part parce qu’il a décidé un jour de donner son cœur à Jésus. Très grande différence dans les deux attitudes. Et cette pratique d’enfermer des individus dans des monastères et des couvents pour les « ôter » du monde afin de les sanctifier n’est pas la solution ! La véritable sanctification vient par le moyen de la vérité. Et la Parole de Dieu est la vérité.

Le Saint-Esprit avait conduit Paul à nous décrire les problèmes communs inhérents à chaque chrétien, et la façon de nous en sortir. Guidé par le Saint-Esprit, il est primordial que notre esprit commence à passer par une transformation complète. Nous avons d’abord franchi l’étape initiale qui était de nous repentir de tous nos péchés passés en nous soumettant à Dieu. La deuxième étape fut de passer par le baptême pour confirmer notre engagement envers Christ, à la suite de quoi Dieu nous a donné un dépôt de Son Esprit comme don gratuit. À partir de ce moment-là, nous sommes devenus disciples de Christ. « Et Celui qui nous a formés pour cela, c’est Dieu qui nous a aussi donné les arrhes [dépôts] de son Esprit » (2 Corinthiens 5:5). Certains groupes prêchent que c’est tout ce qu’il faut faire. Le véritable chrétien reconnaît que sa conversion n’était pas la conclusion de son pèlerinage spirituel, mais plutôt le début de son authentique cheminement.

Engendré en tant qu’enfant de Dieu, le chrétien doit appliquer sa vie à la croissance spirituelle dans le but de maîtriser et de contrôler les émotions qui nous dominaient. Les émotions étant ce qui vient du cœur, et le cœur étant tortueux par-dessus tout, le Saint-Esprit agit sur notre esprit afin que la raison puisse dominer sur nos émotions, ce qui s’appelle « la maîtrise de soi ». Christ, agissant maintenant en nous, nous conduit à développer Son caractère, mais il ne faut pas Lui résister. Voilà, chers amis, où habite notre espérance pour l’avenir. Paul nous dit ceci, dans Romains 8:12-15 : « Ainsi donc, frères, nous ne sommes point redevables à la chair, pour vivre selon la chair. En effet, si vous vivez selon la chair, vous mourrez ; mais si, par l’Esprit, vous faites mourir les œuvres du corps, vous vivrez. Car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu, sont enfants de Dieu. Car vous n’avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte ; mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions : Abba, Père. »

Paul nous dit clairement que, si nous laissons le Saint-Esprit faire Son œuvre, nous sommes officiellement adoptés dans la Famille de Dieu où nous découvrons une vérité extraordinaire que notre esprit humain ne peut pas découvrir à lui seul. « Car l’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit, que nous sommes enfants de Dieu. Et si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers ; héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ ; si toutefois nous souffrons avec lui, afin que nous soyons aussi glorifiés avec lui » (vs 16-17). C’est ici que les groupes qui prêchent un salut facile sont confondus sans le réaliser, en sermonnant à savoir qu’après notre conversion nous pouvons continuer à vivre comme avant, car Jésus fera tout le travail pour nous. Paul vient de nous dire exactement le contraire. « En effet, si vous vivez selon la chair, vous mourrez » (Romains 8:13).

Pour vivre éternellement, selon Paul, voyez la solution dans la deuxième partie du verset 13 : « mais si, par l’Esprit, vous faites mourir les œuvres du corps, vous vivrez. » C’est l’évidence même ! Paul nous le confirme au verset 14 : « Car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu, sont enfants de Dieu. » N’allez surtout pas croire que cette transformation du chrétien est chose facile et automatique dès la conversion. L’espérance devient pour nous un processus entamé par Jésus, et qui s’échelonne sur toute notre vie. Plus nous sommes près de Christ, plus notre espérance devient réalité. Vivant en nous, Jésus nous donne la force et le courage d’affronter les diverses tribulations qui nous accablent. Le fait de savoir que, par sa mort, Jésus nous donne l’assurance d’être cohéritiers avec Lui de tout ce que Dieu a créé, devrait chasser et évincer toute crainte en nous.

Savoir qu’il nous a ouvert la porte à l’immortalité par une résurrection devient pour nous le fondement même de notre espérance. C’est le but pour lequel nous sommes vivants et heureux d’avoir été choisis les prémices de Christ. Regardons ce que Pierre nous dit sous l’inspiration divine, dans 1 Pierre 1:3 : « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a fait renaître, pour une espérance vivante par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts. » Pour quelle raison ? Versets 4-5 : « Pour un héritage incorruptible, sans tache, inaltérable, et réservé dans les cieux pour nous qui, dans la puissance de Dieu, sommes gardés par la foi, pour le salut, qui est prêt à être manifesté dans les derniers temps. » Cet héritage est déjà réservé dans les cieux pour ceux qui, par la puissance de Dieu, sont gardés dans la foi pour le salut qui nous sera confirmé au retour de Jésus.

Notez que Pierre l’appelle une espérance vivante, car elle crée en nous la persévérance de continuer dans la foi jusqu’à la fin de notre vie physique. C’est d’ailleurs l’exigence que Jésus nous demande, quand Il a déclaré : « Mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin sera [futur] sauvé » (Matthieu 24:13). Cette persévérance dans la foi se transforme en nous, créant une espérance inébranlable que Pierre nous confirme ainsi : « En cela vous vous réjouissez, quoique vous soyez maintenant attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, puisqu’il le faut, afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable, qui pourtant est éprouvé par le feu, vous tourne à louange, à honneur et à gloire, lors de l’avènement de Jésus-Christ, que vous aimez, sans l’avoir connu, en qui vous croyez, sans le voir encore, et vous vous réjouissez d’une joie ineffable et glorieuse, remportant le prix de votre foi, le salut de vos âmes » (1 Pierre 1:6-9).

Cette glorieuse espérance sera la réalisation ultime du désir de Dieu de nous vouloir dans Son Royaume. Dès le commencement, il était dans Son plan de nous avoir en tant que Sa grande famille, heureuse dans Son Royaume. Même s’ils réalisent que ce Royaume sera établi sur cette terre, plusieurs chrétiens vivent occasionnellement dans le désespoir temporaire de ne pouvoir y participer, parce qu’ils sont bouleversés par l’inquiétude et l’incertitude. L’incertitude est le pire ennemi de l’espérance, car elle nous fait douter, et douter est un poison spirituel épouvantable. Cette attitude de désespoir ne peut venir que de Satan et ses démons qui savent fort bien que leur temps se fait court, car le Royaume approche et eux n’ont aucun espoir d’en faire partie. Pour eux le retour de Jésus signifie le temps de leur jugement, et ils tremblent (Jacques 2:19).

Mais en ce qui nous concerne, Pierre nous dit le contraire. Il nous exhorte à nous réjouir, quoique nous soyons présentement attristés pour un peu de temps encore par diverses épreuves, puisqu’il le faut, afin que l’épreuve de notre foi, plus précieuse que l’or périssable, qui pourtant est éprouvé par le feu, nous tourne à louange, à honneur et à gloire, lors de l’avènement de Jésus-Christ. Imaginez maintenant la joie que ressentiront ceux qui ont été appelés avant la venue de Christ et qui ont sûrement été victimes de certaines périodes d’incertitude, de désespoir et de doute. Pourtant, dans la foi, ils ont persévéré dans l’espérance du salut.

C’est ce que l’apôtre Pierre nous confirme en disant : « C’est de ce salut que se sont informés et enquis les prophètes, qui ont prophétisé touchant la grâce qui est en vous ; recherchant, pour quel temps et quelles conjonctures l’Esprit de Christ qui était en eux, et qui rendait témoignage d’avance, leur révélait les souffrances de Christ, et la gloire dont elles seraient suivies. Et il leur fut révélé que ce n’était pas pour eux-mêmes, mais pour nous, qu’ils étaient dispensateurs de ces choses, qui vous ont été annoncées maintenant par ceux qui vous ont prêché l’Évangile, par le Saint-Esprit envoyé du ciel, et dans lesquelles les anges désirent plonger leurs regards. C’est pourquoi, ayant ceint les reins de votre entendement, et étant sobres, attendez avec une parfaite espérance la grâce qui vous sera apportée à la manifestation de Jésus-Christ ; comme des enfants obéissants, ne vous conformez point aux convoitises de votre ignorance d’autrefois » (1 Pierre 1:10-14).

Donc, pendant que les élus de Dieu se dirigent en espérance vers leur récompense, le retour de Jésus signifie, pour Satan et ses démons, la fin de leur règne. Et, comme nous dit Jacques, ils tremblent simplement à la pensée de cet événement. La nature rebelle de Satan et de sa cohorte fut établie au moment où ils ont voulu se saisir du trône de Dieu, les rendant ennemis jurés de Christ. Étant maintenant enracinée en eux, cette nature rend impossible leur soumission à Son égard. Tandis que nous, êtres humains encore aux prises avec nos faiblesses, nous avons cette espérance, à cause du sacrifice de Jésus, une bouée spirituelle et divine à laquelle nous pouvons continuellement nous cramponner avec assurance sur la mer houleuse de la vie terrestre.

Le monde en général vit dans le désespoir, puisque Satan a tellement bien séduit les humains qu’ils pensent que Dieu a réellement perdu le contrôle de Sa création. Ces gens croient ce qu’ils voient et, incontestablement, ce qu’ils voient n’est pas beau à contempler. Alors, on prêche un évangile dans lequel Dieu va assurément détruire toute cette génération méchante, sauf le groupement qui vous prêche ces choses. Sachez, chers amis, que Jésus ne S’en vient pas pour raccommoder les dommages causés par Satan depuis le péché de nos premiers parents. La création d’Adam n’était pas terminée, spirituellement parlant. Adam était une âme vivante et non une âme immortelle. Nonobstant, le plan de Dieu était d’offrir l’immortalité à nos premiers parents en retour de leur foi en Lui.

C’est Satan qui a servi le mensonge à nos premiers parents qu’en rejetant l’arbre de vie pour l’arbre de la connaissance du bien et du mal, ils seraient comme des dieux, tout de suite, et donc immortels aussi. Le péché d’Adam et Ève n’a pas ruiné la supposée création parfaite de l’homme, comme enseigné par plusieurs religions. Dieu n’a pas regardé la chute de nos premiers parents comme un écrasement colossal de Sa Création, et qu’Il devait dorénavant développer un plan de rédemption pour réparer les pots cassés. Le salut nous est alors présenté comme un effort de la part de Dieu pour restaurer la condition originale de l’homme en ce qu’elle était avant de pécher. C’est comme si Dieu, soudain pris au dépourvu, faisait de Son mieux contre Satan qui Lui résiste et qui, pour le moment, semble gagner la bataille.

Regardons autour de nous pour réaliser que la plus grande partie de l’humanité n’est pas sauvée ni appelée au salut à l’heure actuelle, sans compter la majorité de ceux qui ont déjà vécu et qui sont morts sans se convertir à Christ. Ensuite, ces églises ont l’audace de nous prêcher qu’aujourd’hui est le seul jour de salut. Donc, pour se venger de ces incrédules, Dieu va bientôt envoyer Jésus pour détruire la vaste majorité des humains que Satan s’est appropriés pendant tous ces siècles. Prêcher un tel évangile est complètement faux ! C’est prêcher un autre Jésus que Celui que le Père a envoyé afin de donner au monde entier l’accès au salut. N’allez surtout pas croire que ce phénomène est une tentative récente de l’adversaire pour séduire les chrétiens. Dès les débuts de l’Église, au premier siècle, Paul avait déjà remarqué les ravages causés par des ministres de Satan qui s’infiltraient dans les congrégations du Corps de Christ pour tenter de contrecarrer Son Évangile.

Paul a immédiatement réagi et écrivit ceci aux Corinthiens : « Puissiez-vous supporter un peu mon imprudence ! Mais aussi, je vous prie, supportez-moi. Car je suis jaloux de vous d’une jalousie de Dieu, parce que je vous ai unis à un seul Époux, pour vous présenter à Christ, comme une vierge chaste. Mais je crains que, comme le serpent séduisit Ève par sa ruse, vos pensées ne se corrompent aussi en se détournant de la simplicité qui est en Christ. Car, s’il venait quelqu’un qui vous prêchât un autre Jésus que celui que nous vous avons prêché, ou un autre Esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre évangile que celui que vous avez embrassé, vous le supporteriez fort bien » (2 Corinthiens 11:1-4). Paul s’attaque directement au nœud du problème, sans lésiner et sans craindre de blesser les véritables convertis. Pas question de faire des compromis ou de diluer la vérité pour plaire à la congrégation afin de ne pas perdre des membres.

Alors, Paul ne ménage pas ces intrus en expliquant aux convertis la raison de son action. « Mais je le fais, (et je le ferai encore,) pour ôter tout prétexte à ceux qui cherchent des prétextes, en sorte qu’ils soient trouvés tels que nous dans les choses dont ils se glorifient. Car de tels hommes sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs qui se déguisent en apôtres de Christ. Et cela n’est pas étonnant, car Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n’est donc pas surprenant que ses ministres se déguisent aussi en ministres de justice ; mais leur fin sera selon leurs œuvres » (2 Corinthiens 11:12-15). Ceci se passe au tout premier siècle. Imaginez les dommages que Satan a ensemencés dans toutes les églises qui se disent chrétiennes depuis ce temps.

Pour ce qui est du salut et de Jésus par qui le salut est possible, la Parole de Dieu nous enseigne autre chose. « Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Car Dieu n’a point envoyé son Fils dans le monde, pour condamner le monde, mais afin que le monde soit sauvé par lui » (Jean 3:16-17). La prédestination de Dieu pour l’humanité entière est d’être sauvée. Pourtant, ces églises ne font que ça, condamner le monde, afin de mieux dominer sur ceux qui les écoutent ! L’image que ces gens projettent, c’est l’impression que Satan est plus puissant que Dieu. Laissez-moi vous rassurer que le salut n’est pas une réparation des dommages causés par le diable. Le péché n’a jamais rien changé au plan éventuel et final de Dieu pour l’humanité.

Son plan se poursuit selon Sa volonté et selon Son échéancier. Le salut est là pour compléter et finaliser le plan original de Dieu de Se former une Famille divine d’êtres immortels. Je m’explique. La création originale était la phase initiale et physique qui devait amener l’humain vers une création spirituelle. Et cette transformation se poursuit encore aujourd’hui dans chaque converti que Dieu appelle pour donner à Christ. L’homme fut créé physique et non spirituel, mortel et non immortel. L’homme fut créé de la terre, un modèle de glaise, que Dieu le Maître potier voulait modeler individuellement pour en arriver à une création finale, à Son image. Pourquoi Dieu a-t-Il créé l’homme physique et, par conséquent, mortel ? Afin de pouvoir mettre fin à son existence si l’homme s’obstine à refuser l’offre de Dieu de l’éternité. Si, au contraire, l’homme accepte l’offre de Dieu, par Jésus-Christ, et persévère dans la foi jusqu’à la fin de sa vie, alors il recevra le don gratuit de la vie éternelle. Aussi simple que ça !

Dieu est Esprit ; subséquemment, Ses enfants devaient être modelés de façon à devenir une création spirituelle parfaite, à Sa ressemblance. « Et Dieu créa l’homme à Son image ; il le créa à l’image de Dieu ; il les créa mâle et femelle » (Genèse 1:27). Dieu avait créé l’homme libre de choisir, avec la potentialité lui étant révélée de recevoir gratuitement le don de la nature même de Dieu. Cette promesse divine avait pour but de développer en nous le caractère parfait de Dieu pour recevoir finalement l’immortalité. Pas antérieurement, comme Satan a fait croire à nos premiers parents ! Ne vous laissez pas séduire. Il n’y a aucun combat ou épreuve de force entre Dieu et l’adversaire. Satan ne peut rien exécuter, sauf ce que Dieu lui permet de perpétrer. Et Dieu le laisse agir pour une raison toute spéciale : afin de former notre caractère vers de bons choix dans notre cheminement spirituel vers la perfection.

Avez-vous déjà réfléchi sur la réalité, pourtant évidente, que c’est grâce à nos expériences vécues que nous avons éventuellement compris que notre vie spirituelle de jadis était un véritable fiasco ? Et Dieu avait choisi ce moment précis pour nous appeler au salut. Car exceptionnels sont ceux qui cherchent Dieu quand tout fonctionne merveilleusement bien. Est-ce même possible ? Habituellement, nous venons à Dieu dans le découragement, la douleur et le désespoir ; quand nous sommes complètement brisés et l’esprit abattu, puisque tous nos efforts physiques pour nous en sortir ont lamentablement échoué. C’est exclusivement dans ces conditions que le Maître Potier peut commencer à nous modeler : lorsque nous acceptons volontairement de nous humilier, car « Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles » (Jacques 4:6). C’est alors que notre vrai caractère commença à se former, guidé par la main de Dieu. Donc, ce processus vers la perfection n’est pas instantané au baptême : il requiert du temps.

Le salut est ainsi la phase finale de la création spirituelle effectuée en nous. Étant affranchis de poursuivre dans cette voie vers le Royaume de Christ à venir, Dieu peut maintenant créer en nous le désir de vouloir Lui obéir librement suite à notre propre décision de le faire. Pas d’être obligé, mais de Lui obéir volontairement. C’est d’ailleurs ce que Dieu avait fait avec Adam et Ève en les plaçant devant deux arbres dans le jardin d’Éden. Ils étaient libres de prendre leur propre décision pour cheminer vers le salut. Cette possibilité était néanmoins basée sur le choix de s’alimenter à l’arbre de vie. Dieu est toujours fidèle à Lui-même, alors que c’est l’homme qui avait fait le mauvais choix en écoutant Satan. Au lieu de mettre leur espérance en Dieu, nos premiers parents ont placé leur espoir dans le « dieu de ce siècle » (2 Corinthiens 4:4).

Après qu’ils aient pris cette décision en toute liberté, Dieu S’est retiré temporairement en bloquant l’accès à l’arbre de la vie à Adam et Ève. Mais pour quelle raison ? Genèse 3:22 : « Et l’Éternel Dieu dit : Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Et maintenant prenons garde qu’il n’avance sa main, et ne prenne aussi de l’arbre de vie, et qu’il n’en mange, et ne vive à toujours. » Malgré leur péché, Dieu, dans Son amour infini, ne voulait pas voir Ses enfants vivre éternellement dans cette malheureuse situation. « Et l’Éternel Dieu le fit sortir du jardin d’Éden, pour cultiver la terre d’où il avait été pris. Il chassa donc l’homme ; et il plaça à l’orient du jardin d’Éden les chérubins et la lame d’épée flamboyante, pour garder le chemin de l’arbre de vie » (Genèse 3:23-24). L’homme ne pouvait donc pas accéder au salut dans le péché.

Toutefois, ce Dieu d’amour avait déjà prévu la solution pour corriger la bévue potentielle de l’homme avant même sa création. Il fallait payer la rançon de mort que le péché avait causée. « Car le salaire du péché, c’est la mort » (Romains 6:23). Et aucun humain ne pouvait payer cette rançon : « Car il n’y a point de distinction, puisque tous ont péché, et sont privés de la gloire de Dieu » (Romains 3 :23). Le sang humain n’aurait jamais pu accomplir ce miracle : « Mais par un précieux sang, comme d’un Agneau sans défaut et sans tache, Christ, destiné déjà avant la création du monde, et manifesté dans les derniers temps à cause de vous… » (1 Pierre 1:19-20). Donc, Dieu, avant la création du monde, avait déjà préétabli que le salut serait rendu possible par Christ seulement, la Parole de Dieu vivant dans la chair. « Et la Parole [de Dieu] a été faite chair, et a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité, et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père » (Jean 1:14). Christ devenait alors la seule espérance du chrétien pour naître dans la Famille de Dieu.

Cette bonne nouvelle pour l’humanité entière a sûrement dû enrager Satan au point qu’il s’est mis à séduire le monde entier pour que celui-ci croie que le salut peut se gagner par d’autres moyens. Pourtant la deuxième partie de Romains 6:23 nous dit clairement : « mais le don de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur. » Alors, la contrefaçon de Satan fut de créer une multitude de religions selon le besoin ou le désir des gens, où une partie de vérité serait enseignée pour les attirer, mais saupoudrée toutefois avec juste assez d’erreurs pour mêler tout le monde. Quoique, si on fait le compte de toutes les fausses doctrines parsemant la théologie de la totalité des religions du monde, on arrive à un nombre étonnant d’erreurs qui ne manquent sûrement pas de nous laisser perplexes. La religion fut jadis, et demeure toujours, l’instrument rêvé de l’adversaire pour créer la division. Peu importe cependant, il y a environ 2 000 ans de cela, le temps était dévolu pour l’humanité de voir Dieu, qui est Esprit, Se manifester en chair humaine dans la personne de Jésus, l’image même de Dieu. (Voir 2 Corinthiens 4:4 ; Colossiens 1:15.)

De ce fait, les gens ont pu voir corporellement Dieu, en la personne de Christ, apporter cet Évangile de vérité tant prophétisé depuis des siècles, de sorte que ceux qui Le voyaient et L’écoutaient pouvaient vraiment contempler Sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père. Jésus n’était pas un simple humain que Dieu avait décidé d’utiliser en tant que prophète pour venir annoncer l’Évangile du salut. Ce n’était pas un prophète ayant été « adombré » (habité) pendant trois ans et demi par le « principe christique », comme l’avance le mouvement nouvel âge. Jésus était la manifestation même de la Parole de Dieu dans une chair humaine, devenant le seul par qui le salut est rendu possible (Actes 4:12). Sa conception fut immaculée, car elle procédait du Saint-Esprit (Matthieu 1:18, 20). « Voici, la vierge sera enceinte, et elle enfantera un fils, et on le nommera EMMANUEL, ce qui signifie : DIEU AVEC NOUS » (v. 23). Tout était planifié par Dieu : que le Messie devait naître d’une vierge et que Son nom aussi signifierait que Dieu serait avec nous !

Voilà l’Évangile que Jésus annonçait et que Ses disciples devaient apporter à leur tour au monde entier. Juste avant Son Ascension au ciel, Jésus, qui était également leur Consolateur, leur avait promis un autre Consolateur qui les conduirait dans toute la vérité après Son départ. Jésus leur a déclaré : « Et je prierai le Père, qui vous donnera un autre Consolateur, pour demeurer éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure avec vous, et qu’il sera en vous » (Jean 14:16-17). Cette promesse de Jésus fut accomplie le Jour de la Pentecôte. Afin de les rassurer à savoir d’où leur parviendrait toute cette connaissance, Jésus leur dit, au verset 26 : « Mais le Consolateur, le Saint-Esprit, que le Père enverra en Mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous remettra en mémoire toutes celles que je vous ai dites. »

Dans Jean 16:13-14, Jésus ajoute ceci : « Mais quand celui-là, l’Esprit de vérité, sera venu, il vous conduira dans toute la vérité, car il ne parlera point par lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et vous annoncera les choses à venir. C’est lui qui Me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à Moi, et qu’il vous l’annoncera. » Notez que le Consolateur ne parlerait pas de son propre chef, mais annoncerait uniquement ce qui lui serait dit. C’est ainsi, dit Jésus, que le Consolateur « Me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à Moi, et qu’il vous l’annoncera. » Voilà comment Dieu peut, par Son Esprit, créer en nous Son caractère saint. Le Saint-Esprit est cette puissance divine qui agit en nous dès maintenant, qui nous raffermit dans notre combat assidu contre les attaques de Satan et qui, même dans nos faiblesses, est en train de former en nous le désir de vouloir vivre selon la loi d’amour que Jésus est venu enseigner.

Le cheminement du chrétien est véritablement un travail fondé sur la foi et la persévérance, lesquelles fortifient son espérance d’être un futur élu du Royaume, dans sa fidélité à Dieu jusqu’à sa mort. Paul avait donc raison de nous exhorter en disant : « Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, non seulement comme en ma présence, mais plus encore maintenant en mon absence, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement ; car c’est Dieu qui produit en vous et le vouloir et le faire selon Son plaisir » (Philippiens 2:12-13). Pourquoi travailler au salut si celui-ci est quelque chose d’inconditionnel ? Ceux qui prêchent un salut facile fondé sur un simple plongeon dans une piscine ou par une petite prière de repentir donnant son cœur à Jésus durant une croisade religieuse dans un stade sportif, ne doivent sûrement pas citer ces paroles de Paul aux Philippiens.

Nous savons, selon les Écritures, que le Royaume de Dieu ne sera pas établi au ciel en ouvrant ainsi la porte aux humains pour qu’ils y accèdent. Jésus est venu nous annoncer que le Royaume viendra du ciel mais sera établi sur cette terre, car les problèmes épouvantables que Jésus viendra solutionner sont ici-bas. Néanmoins, avant de partager l’univers avec Sa création, il va falloir que cette création apprenne à fonctionner ensemble dans l’unité et dans la coopération. Voilà la mission que Jésus avait confiée à Ses disciples avant de les quitter pour le ciel. Par contre, ils ne seraient pas seuls au milieu des nombreux ennemis semés sur leur route. Ils avaient reçu cette assurance de Jésus Lui-même : « Allez donc et instruisez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé ; et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Amen ! » (Matthieu 28:19-20).

Cette scène s’est passée il y a tout près de vingt siècles. Est-ce que le monde a réagi positivement à la Bonne Nouvelle du Royaume à venir ? Que voyons-nous un peu partout ? Des nations soumises à Dieu dans l’attente de l’établissement de Son Gouvernement ? Au contraire, nous voyons de la division et de la compétition, le fruit de l’adversaire qui veut détruire. Ceux qui sont dans les affaires reconnaissent que vendre un produit de qualité n’est pas en soi de la compétition. C’est une intégration honnête dans le marché d’un produit de bonne qualité vendu à meilleur prix à cause de la compétence du fabricant. La compétition a pour but unique de détruire ou éliminer son rival. Regardez les annonces à la télévision et dans les autres médias. Au lieu de mettre en valeur leur produit, nombre de fabricants se plaisent à dénigrer celui de la compétition. On rabaisse l’autre pour s’élever !

Le Royaume sera un endroit où la coopération et l’harmonie primeront chez les employés, et où travailler dans la paix sera toujours à l’ordre du jour. Ce changement ne se fera pas comme par enchantement et d’une manière immédiate. Le processus sera graduel et adapté au rythme de chacun. Le but sera de convertir et non de détruire. Les prémices du Royaume à venir, que Dieu Se prépare depuis des siècles, seront cautionnées dans un travail où la patience primera et où l’amour débordera. Ce sera un travail énorme, car il faudra toucher le cœur meurtri de l’humanité qui survivra à la grande tribulation des temps de la fin. Dieu S’est réservée une période de mille ans pour faire de cette terre un jardin d’Éden comme celui dans lequel Il avait placé nos premiers parents. « Et ils diront : Cette terre désolée est devenue comme un jardin d’Éden ; ces villes désolées, désertes et ruinées, sont fortifiées et habitées » (Ézéchiel 36:35).

Les Écritures nous donnent un bon exemple d’une des façons dont cette œuvre de conversion se fera. Regardons ensemble un événement tout à fait spécial qui eut lieu le Jour de la Pentecôte. Certains de ceux qui écoutaient Pierre prêcher ce jour-là étaient sûrement parmi ceux qui, quelques semaines auparavant, avaient crié de crucifier notre Sauveur. Mais quand ils ont compris la véritable énormité de leur péché, ils ont crié aux apôtres : « Hommes frères que ferons-nous ?» Ils avaient peur, car ils étaient sans espérance. C’est alors que Pierre leur propose une espérance fondée sur la miséricorde de Dieu. Dans Actes 2:38-39, « Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour la rémission de ses péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse a été faite à vous et à vos enfants, et à tous ceux qui sont éloignés, autant que le Seigneur notre Dieu en appellera. » Voilà l’étendue de la miséricorde divine.

Cette miséricorde contenait aussi une espérance : « Vous recevrez le don du Saint-Esprit. » En plus de vivre en eux, le Saint-Esprit leur ferait un don personnel qu’ils devaient utiliser dans leur croissance spirituelle vers ce Royaume. Quand Dieu nous a créés, Son désir ardent était que tous soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. C’est précisément ce que l’arbre de vie représentait dans le jardin d’Éden. Puisque nos premiers parents ont refusé cet arbre pour s’alimenter plutôt à l’arbre de leur propre conception de ce qui est bien ou mal, l’arbre de vie leur fut refusé afin qu’ils ne vivent pas éternellement dans le péché. La venue de Jésus avait comme but d’ouvrir à nouveau l’accès à l’arbre de vie, mais au prix du sang pur et sans tache versé par Dieu venu vivre en chair.

Lors de notre conversion à Christ, nous avons reçu un don à notre baptême. Demandons au Saint-Esprit de le découvrir afin de mieux le mettre au service de Jésus. Quand une personne est dotée du grand privilège d’être appelée par Dieu, et qu’elle refuse d’agir dans cette espérance, elle devient semblable à celui qui, dans la parabole (Matthieu 25:14-30), avait reçu un talent, et l’a caché en refusant de le faire fructifier. Cet individu ne possédait aucune vision de l’avenir que Dieu avait préparé pour Ses enfants. Et quand le Maître lui a demandé pourquoi il avait agi ainsi, tentant de se justifier, il a simplement répondu : « J’ai eu peur et j’ai caché mon talent ». Mauvaise réponse ! De quoi avait-il peur ? Il aurait dû dire : « J’ai manqué d’amour et de fidélité envers Toi, et je n’ai pas utilisé mon talent. » Pourtant, l’amour bannit la crainte. Donc, pour Dieu, cet individu était sans excuse et, selon la parabole, il en est sorti grand perdant.

Un chrétien converti n’a pas à craindre, car l’espérance lui donne le courage de foncer. Peu importe les obstructions que Paul rencontrait, il n’avait pas d’inquiétude, parce qu’il avait très bien compris que le désir de Dieu était de le voir dans le Royaume. Paul avait toujours ce but en tête et nous avons aujourd’hui cette même espérance. Si Dieu est pour nous, que peuvent nous faire les humains ? Dieu est très patient. Depuis la création de l’homme, Dieu endure sa rébellion, ses transgressions dans sa façon de vivre et son désintéressement envers Son gouvernement à venir. Mais la délivrance est proche ! Paul nous a prédit que même la création inanimée avait cette espérance qu’elle aussi serait libérée un jour de la servitude de la corruption à laquelle elle est soumise présentement. La pollution fait ses ravages sur la terre entière.

Dans Romains 8:19-21, Paul déclare : « En effet, la création attend, avec un ardent désir, que les enfants de Dieu soient manifestés, car ce n’est pas volontairement que la création est assujettie à la vanité, mais c’est à cause de Celui qui l’y a assujettie, dans l’espérance qu’elle sera aussi délivrée de la servitude de la corruption, pour être dans la liberté glorieuse des enfants de Dieu. » Tout comme nous, la création entière sera aussi libérée de toute sa corruption afin de contempler la gloire qui nous est destinée. Pareille aux autres fruits de l’Esprit, l’espérance aussi augmente chez le chrétien dans la mesure où sa vie personnelle est consacrée à Jésus. C’est ainsi que l’espérance peut nous aider à vaincre tous nos problèmes, car, peu importe nos tribulations, nous savons qu’elles sont temporaires et concourent même à notre bien.

Paul nous l’explique si bien quand il dit : « Or, nous savons aussi que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés, selon son dessein. Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être conformes à l’image de son Fils, afin que celui-ci soit le premier-né de plusieurs frères ; et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés » (Romains 8:28-30). Dans ces trois petits versets, Paul nous résume le cheminement complet du chrétien, à partir du moment où Dieu voit la franchise et la sincérité de son cœur, et l’appelle selon Son dessein, dans un cheminement vers la glorification en tant qu’Enfant immortel dans la Famille de Dieu. Il devient évident que cela change tout par rapport à notre vie d’autrefois.

Alors, si nos compères et notre famille se mettent à nous accuser et nous critiquer parce que notre comportement ne correspond plus à leur manière d’agir, quelle devrait être notre réaction ? Puisons notre force dans ces paroles de Paul : « Qui accusera les élus de Dieu ? Dieu est celui qui les justifie. Qui les condamnera ? Christ est mort, et de plus il est ressuscité, il est même assis à la droite de Dieu, et il intercède aussi pour nous. Qui nous séparera de l’amour de Christ ? Sera-ce l’affliction ou l’angoisse ou la persécution ou la faim ou la nudité ou le péril ou l’épée ? Selon qu’il est écrit : Nous sommes livrés à la mort tous les jours à cause de toi, et nous sommes regardés [par les non convertis] comme des brebis destinées à la tuerie. Au contraire, dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs, par Celui qui nous a aimés. Car je suis assuré que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les principautés, ni les puissances, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature, ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur » (Romains 8:33-39).

Si Dieu nous aime, qui donc pourrait nous séparer de Son amour, un amour qui nous a été manifesté par nul autre que Jésus-Christ notre Sauveur ? Néanmoins, les années passent, nous vieillissons et diverses maladies nous assaillent. C’est alors que nous avons parfois ce mauvais penchant de nous déprécier et nous demander quelle valeur nous évoquons aux yeux de Dieu. De grâce, ne vous posez jamais une telle question ! Quand Dieu nous regarde, Il ne nous compare pas aux autres, ni à ce que nous étions auparavant. Dieu nous voit déjà tel que nous serons un jour. Il voit la beauté que nous revêtirons par le processus de la glorification qui nous métamorphosera complètement. Il voit déjà l’éternité dont nous hériterons.

Pendant cette transformation, Jésus travaille en nous parce qu’il veut que nous entreprenions dès maintenant de percevoir les autres de la même façon qu’Il nous voit, car l’avenir glorieux est ouvert à tous. Un tel esprit positif nous aidera à combattre l’adversité et à demeurer jeune de cœur, malgré notre vieillissement. Souvenons-nous continuellement que, malgré notre âge, la jeunesse demeure toujours un état d’esprit. Pour Dieu, nous sommes jeunes quand le courage l’emporte sur la crainte et quand la volonté de vivre remplace le laisser-aller. Nous vieillissons chaque fois que nous renonçons à un idéal ou que nous écrasons notre enthousiasme. S’inquiéter inutilement, douter ou craindre sans vérifier, trahir une amitié, désespérer sans combattre, voilà ce qui fait vraiment vieillir le chrétien avant son temps.

Il faut garder au fond de notre cœur l’amour de ce qui est beau et pur ; maintenir cette faculté de s’émerveiller, cette joie d’être toujours en vie, cette facilité d’espérer tout en demeurant ce que nous sommes vraiment. Nous sommes aussi jeunes que notre confiance et aussi vieux que nos doutes. Nous sommes aussi forts que nos convictions et aussi faibles que nos espoirs perdus. Tant et aussi longtemps que nous resterons accrochés à l’espérance, tant que nous croirons en Dieu et dans la grandeur du sacrifice de Jésus, nous resterons spirituellement jeunes.

Cette espérance nous fait découvrir l’amour de Dieu, comme dit si bien l’apôtre Jean : « Voyez quel amour le Père nous a témoigné, que nous soyons appelés enfants de Dieu ! Le monde ne nous connaît point, parce qu’il ne l’a point connu. Bien-aimés, nous sommes à présent enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; mais nous savons que quand il sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. Et quiconque a cette espérance en lui, se purifie lui-même, comme lui est pur » (1 Jean 3:1-3). Dans le livre de vie de l’Agneau, nous sommes déjà inscrits en tant qu’enfants de Dieu, même si le monde ne nous reconnaît pas, simplement parce que, pour le moment, il ne connaît pas Dieu. Ce que nous serons n’a pas encore été manifesté, mais, au retour de Christ, nous avons cette espérance inébranlable que nous serons semblables à Lui. C’est alors que nous Le verrons tel qu’Il est.

Néanmoins, quiconque a cette espérance en lui doit continuer à se purifier, nous dit Jean, au verset 3, c’est-à-dire, grandir spirituellement afin de devenir semblable à Christ. Le temps de l’avènement de Jésus approche, alors il en est ainsi de notre salut. Pour ceux qui sont aujourd’hui morts en Christ, ayant persévérés jusqu’à la fin, ils se reposent de leurs œuvres et attendent patiemment ce merveilleux moment de ressusciter. Pour ce qui est de nous, il faut rester éveillé, tout en persévérant jusqu’à la fin, comme eux, dans l’attente d’être, nous aussi, au service de Christ à enseigner aux autres. Sachez que, même ce qui semble trop beau présentement, sera un jour réalité. Avant de quitter Ses disciples pour monter au ciel : « Jésus, s’approchant, leur parla et leur dit : Toute puissance m’a été donnée dans le ciel et sur la terre » (Matthieu 28:18). Voilà ce qu’Il veut partager avec nous un jour.

Le monde actuel, séduit par Satan, vit dans la frustration et le désespoir, où la survie demeure sa principale préoccupation. Nous entendons souvent parler de paix et nos dirigeants nous donnent l’impression de rechercher la paix, mais les lois qui nous donneraient cette paix ne sont pas observées honnêtement. Le monde ne pourra jamais trouver la paix de lui-même, car on néglige de regarder au bon endroit. On ne trouvera sûrement pas la paix dans un monde où tous les pays sont en compétition et où chacun veut dominer sur l’autre. Pourtant, l’espérance est toujours là. Il faut absolument se tourner vers la seule solution : celle de Dieu. Par la Parole de Dieu, nous apprenons déjà comment le monde entier sera dorénavant changé. Au niveau des convertis, cela se fait discrètement, sans tambour ni trompette, sur une base individuelle, en changeant le soi et non les autres.

C’est ce qui doit émaner du chrétien, qui est en voie de préparation pour enseigner ces choses à d’autres gens, lorsque Jésus établira Son Royaume ici-bas. « Car nous aussi, nous étions autrefois insensés, désobéissants, égarés, assujettis à des passions et à des voluptés diverses, vivant dans la malice et dans l’envie, dignes de haine, et nous haïssant les uns les autres » (Tite 3:3). Voilà effectivement ce que nous étions tous avant notre conversion. « Mais lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes ont été manifestés, il nous a sauvés, [et remarquez bien] non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon Sa miséricorde, par le bain de la régénération, et le renouvellement du Saint-Esprit, qu’il a répandu avec richesse sur nous, par Jésus-Christ notre Sauveur » (Tite 3:4-6).

C’est par le baptême (bain de la régénération), par une naissance dans une vie nouvelle, et par le renouvellement du Saint-Esprit que le grand miracle a commencé à se produire en nous par Jésus-Christ notre Sauveur. Nous n’avons aucun mérite, car c’est le Saint-Esprit qui continue à effectuer ce changement en nous. Notre contribution se limite à nous laisser guider par le Saint-Esprit en toute humilité. Pour quelle raison ? « Afin que, justifiés par Sa grâce, nous fussions héritiers de la vie éternelle selon notre espérance » (v. 7). Paul était tellement animé par l’Esprit de Dieu qu’il a dit ceci à Tite, au verset 8 : « Cette parole est certaine, et je veux que tu établisses fortement ces choses, afin que ceux qui ont cru en Dieu s’appliquent à pratiquer les bonnes œuvres ; voilà les choses qui sont bonnes et utiles aux hommes. »

Je me joins, moi aussi, à Paul pour vous affirmer que nous deviendrons, par l’espérance, immortels à notre tour et héritiers de la vie éternelle. Continuons à pratiquer les bonnes œuvres que Dieu a depuis longtemps préparées pour nous, en nous laissant guider par l’Esprit de Christ. Car, lors de Son avènement, ce sera le temps où la parabole des talents verra son accomplissement. Ayons la vision fixée clairement sur le Royaume afin d’être de ceux à qui Jésus déclarera : « Cela est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je t’établirai sur beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur » (Matthieu 25:21). Voilà l’endroit où Jésus veut nous voir un jour, et où doit résider notre espérance.




D.223 – DIVORCE et REMARIAGE

 

Par : Joseph Sakala

Comme pour toute autre situation, quand il est question du mariage, la Parole de Dieu ne change pas, peu importe les circonstances. Néanmoins, chaque couple est distinct dans ses épreuves. Et ce, même si la Parole de Dieu ne change pas. Rappelons-nous, malgré cela, qu’il faut toujours citer la Parole de Dieu dans le contexte où elle a été donnée. Lorsque nous citons les Paroles de Jésus, dans les quatre Évangiles, sachons que Jésus S’adressait à des Juifs seulement, vivant en Palestine, et, en plus, non convertis. Alors qu’Il enseignait à ces Juifs, Jésus leur a aussi dit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues [égarées, non converties] de la Maison d’Israël » (Matth.15:24)

Ici, Jésus faisait allusion aux douze tribus qui formaient la Maison d’Israël. C’est à toute la Maison d’Israël que Jésus est venu annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume à venir. Donc, durant la totalité des trois années et demie de Son Ministère, Jésus ne prêchait pas aux païens. Ses apôtres devaient le faire plus tard. Alors, quand Jésus parle de Divorce, d’Adultère, de Mariage et de Remariage, Il parle à des Juifs non convertis, qu’Il voulait voir se convertir. Ce que Jésus leur a dit demeure vrai pour les païens aussi, mais encore plus pour les convertis qui font partie maintenant du Corps de Christ. N’oublions jamais que cette nation que Dieu avait sortie d’Égypte avait été mise à part pour servir d’exemple aux nations païennes à savoir comment Dieu peut bénir ceux qui Lui obéissent. Malheureusement, la Maison d’Israël a lamentablement raté sa portion du contrat l’enjoignant d’obéir à Dieu.

Après Son ministère, Jésus est mis à mort, ressuscite et monte au ciel après quarante jours. Selon Ses instructions, les apôtres se mettent à prêcher exactement tous Ses enseignements et fondent des congrégations dans plusieurs villes. Tout ceci pour dire que chaque Épître du Nouveau Testament est adressée, soit à une congrégation de l’Église, soit à un individu, mais converti. Alors, les enseignements de Pierre, Paul, Jacques, Jean et Jude sont donnés à des convertis, dans un contexte complètement différent de celui où Jésus enseignait. Jésus appelait tout le monde à la conversion, tandis que les apôtres devaient instruire, corriger, nourrir et protéger les congrégations converties. Donc, les enseignements donnés aux congrégations et à ceux qui se joignaient à elles sur la voie de la conversion étaient des enseignements destinés exclusivement aux chrétiens. Ainsi, tout ce qui est écrit dans ces Épîtres sur l’Adultère, le Divorce, le Mariage, et le Remariage est clair, précis et inaltérable.

Dans l’Empire romain du temps de Jésus, il était extrêmement facile d’obtenir un divorce. Encore plus facile qu’aujourd’hui, semble-t-il. J’ai lu un article d’un historien parlant de l’Empire romain et qui déclarait que certains individus en étaient rendus à leur 20ème mariage, tellement il était facile de répudier sa femme, pour toutes sortes de raisons. Cette mentalité avait déteint sur le peuple juif qui avait, lui aussi, sa façon de répudier les épouses. « Des pharisiens y vinrent aussi pour le tenter, et ils lui dirent : Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour quelque sujet que ce soit ? » (Matthieu 19:3). Il est intéressant de constater ce que déclarait la tradition orale des pharisiens, plus tard codifié par écrit dans le Talmud. Un des versets du Talmud prescrit qu’il est permis à un Juif de divorcer sa femme s’il ne la trouve plus belle.

Il ne faut surtout pas oublier que la Tradition, ou Talmud, a toujours eu préséance sur la Parole de Dieu aux yeux des dirigeants Juifs ! Jésus S’est attaqué à ce problème en citant ce que Dieu avait déclaré à Adam et Eve dans le Jardin d’Eden. « Et il [Jésus] leur répondit : N’avez-vous pas lu que Celui qui créa, au commencement, fit un homme et une femme ; et qu’il dit : À cause de cela l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux seront une seule chair ? Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Ce que Dieu a joint, que l’homme ne le sépare donc pas » (Matthieu 19:4-6). Cela pourrait-il suggérer que ce que Dieu n’a pas joint, l’homme est libre de le séparer ? Si une personne décide librement et volontairement de demeurer célibataire, c’est son choix et il n’y a aucune séparation possible. Jésus S’adresse exclusivement ici à une situation où les pharisiens voulaient se donner un droit légal de divorcer.

Les pharisiens reviennent à la charge. « Ils lui dirent : Pourquoi donc Moïse a-t-il commandé de donner une lettre de divorce à la femme et de la répudier ? » (Matthieu 19:7). Aux versets 8 et 9 : « Il [Jésus] leur dit : C’est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis [pas commandé] de répudier vos femmes ; mais il n’en était pas ainsi au commencement. Mais je vous dis que quiconque répudiera sa femme, si ce n’est pour cause d’adultère, et en épousera une autre, commet un adultère ; et celui qui épousera celle qui a été répudiée, commet aussi un adultère ». C’est à cause de la dureté de leur cœur et de nombreux adultères parmi le peuple que Moïse a eu la permission d’inclure cette fameuse lettre de divorce. Mais Jésus leur confirme que cette lettre de divorce ne leur donnait pas le droit de se remarier. Car quiconque répudiera sa femme, si ce n’est pour cause d’adultère, et en épousera une autre, commet un adultère ; et celui qui épousera celle qui a été répudiée, commet aussi un adultère.

Même Ses disciples avaient de la difficulté à comprendre ces paroles de Jésus. Alors, au verset 10 : « Ses disciples lui dirent : Si telle est la condition de l’homme uni à la femme, il ne convient pas de se marier. » Selon eux, il valait mieux demeurer célibataire que de se mettre dans une situation éventuelle de divorce. Bon raisonnement. Toutefois, ce n’est pas ce que Jésus voulait dire. « Mais il leur dit : Tous ne sont pas capables de cela, mais ceux-là seulement à qui il a été donné. [Il y a des hommes et des femmes destinés à assumer les charges et les responsabilités d’un mariage et qui peuvent élever une famille et vivre facilement ensemble durant toute leur vie. Et la conversion n’a rien à voir là-dedans. Tandis que d’autres ne le peuvent carrément pas, parce que cela ne leur a pas été donné. Ces gens doivent déployer beaucoup plus d’efforts pour sauver leur mariage]. Car il y a des eunuques [célibataires] qui sont nés tels, du ventre de leur mère ; il y en a qui ont été faits eunuques par les hommes [la castration] ; et il y en a qui se sont faits eunuques [volontairement] eux-mêmes pour le royaume des cieux [demeurer célibataires pour mieux faire l’œuvre de Dieu]. Que celui qui peut comprendre ceci, le comprenne » (Matthieu 19:11-12).

En toute simplicité, Jésus nous explique que, lors de la création d’Adam et Ève, Son œuvre était terminée. « Et Dieu les bénit ; et Dieu leur dit : Croissez et multipliez, et remplissez la terre » (Genèse 1:28). Avec l’explication de Jésus mentionnés plus haut, il devient évident que « multipliez et remplissez la terre » n’était pas une obligation de produire des enfants sous peine de pécher. Elle couvrait au contraire toutes les possibilités d’union entre les hommes et les femmes. Nous avons, par exemple, un mariage où le couple décide d’avoir des enfants. Même si les églises ont saisi ce verset pour forcer certains couples à mettre plus d’enfants au monde qu’ils en avaient planifié, ce n’est pas ce que ce verset dit. Dieu ne force personne à avoir dix ou douze enfants quand le couple aimerait se limiter à deux ou trois. Dieu a toujours donné la liberté au couple de décider lui-même. Car qui doit élever ces enfants ?

Supposons qu’un homme et une femme décident de se marier, mais, d’un commun accord, décident aussi de ne pas avoir d’enfants. Pèchent-ils ? Je vous pose la question : « Vaut-il mieux ne pas avoir d’enfants et servir Dieu autrement dans la société ou avoir des enfants qu’on élève sans amour et entretenir l’adversité et la division dans cette famille ? » Est-ce que le Saint-Esprit peut inspirer une chose pareille ? Finalement, prenons le cas d’un homme ou d’une femme qui décident de demeurer célibataire ; ont-ils commis un péché ? Pas du tout ! C’est encore une décision libre et volontaire, parce ces gens se sont faits eunuques (volontairement), eux-mêmes pour le royaume des cieux (demeurer célibataires pour mieux faire l’œuvre de Dieu). Le vrai converti peut le comprendre. Le problème d’adultère chez les femmes répudiées était devenu un véritable fléau chez les Juifs au sein de cet Empire romain. Car l’homme avait tous les droits, mais la femme prise en adultère était lapidée.

Quand Dieu a sorti la nation d’Israël d’Égypte, elle fut mise complètement à part pour servir d’exemple aux nations païennes des alentours à savoir comment Dieu peut bénir ceux qui lui obéissent. Du mont Sinaï, Dieu leur donna DIX commandements pour les orienter dans la bonne direction. Un de ces commandements fut : « Tu ne commettras point adultère » (Exode 20:14). Ayant été donné d’une manière plutôt générale, Dieu a ajouté un sens plus précis à ce commandement entre un homme et une femme. Dans Lévitique 20:10, nous lisons : « Si un homme commet adultère avec la femme d’un autre, s’il commet adultère avec la femme de son prochain, l’homme et la femme adultères seront punis de mort. » Les païens le faisaient ouvertement, mais cette pratique ne devait pas exister dans la nation d’Israël qui avait promis d’obéir à Dieu. Au temps de Jésus, on lapidait la femme seulement et Jésus, durant Son ministère, a profité d’une situation pour amener un autre commandement afin d’éviter la lapidation. Le commandement du pardon.

A la pointe du jour, Jésus était au temple et tout le peuple vint à Lui ; et S’étant assis, Il les enseignait. « Alors les scribes et les pharisiens lui amenèrent une femme surprise en adultère, et l’ayant mise au milieu… » (Jean 8:3). Sûrement pour piéger Jésus, comme ils l’avaient fait plusieurs fois auparavant. Au verset 4 : « …ils lui dirent : Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. » Verset 5 : « Or, Moïse nous a ordonné dans la loi, de lapider de telles personnes ; toi donc qu’en dis-tu ? » Ils Lui ont assurément cité Lévitique 20:10. Verset 6 : « Ils disaient cela pour l’éprouver, afin de le pouvoir accuser. » Ces hypocrites écoutaient le Messie qui les instruisait, mais ne cherchaient qu’à Le piéger pour mieux L’accuser. Voici néanmoins la réaction de Jésus : « Mais Jésus, s’étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre ». La Bible ne nous dit pas ce que Jésus avait écrit. Peut-être les noms de ceux qui L’interrogeaient et qui avaient aussi commis l’adultère sans le dévoiler à leurs épouses… ?

Continuons…Versets 7 et 8 : « Et comme ils continuaient à l’interroger, il se releva et leur dit : Que celui de vous qui est sans péché, lui jette le premier la pierre. Et s’étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre. » La balle était maintenant dans le camp des accusateurs et Jésus, baissant la tête, a simplement continué à écrire sur la terre, attendant leur réaction. La voici, au verset 9 : « Quand ils entendirent cela, se sentant repris par la conscience, ils sortirent l’un après l’autre, commençant depuis les plus âgés jusqu’aux derniers, et Jésus fut laissé seul avec la femme qui était là au milieu. » Jésus les avait tous attrapés du même coup ! Versets 10 et 11 : « Alors Jésus s’étant relevé, et ne voyant personne que la femme, lui dit : Femme, où sont tes accusateurs ? Personne ne t’a-t-il condamnée ? Elle dit : Personne, Seigneur. Jésus lui dit : Je ne te condamne pas non plus ; va et ne pèche plus. »

Par l’intermédiaire de cet épisode spécial, Jésus nous a donné une instruction extrêmement profonde disant de ne pas accuser notre prochain, car nous avons tous péché et devons continuellement demander pardon pour ceux que nous commettons encore. Dans une telle situation, de quel droit pouvons-nous accuser quelqu’un d’autre et lui lancer la pierre ? Nous devons plutôt pardonner, car nous aussi avons constamment besoin de notre avocat. L’apôtre Jean, s’adressant à des convertis, nous a déclaré ceci : « Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le Juste. C’est lui qui est la propitiation pour nos péchés ; et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier » (1 Jean 2:1-2). Les chrétiens qui proclament ouvertement que, dans leur église, après leur conversion, il leur est impossible de pécher devraient sûrement relire ce verset.

Paul avait fondé une congrégation à Corinthe, formée en majorité de païens, maintenant convertis, et qu’il devait instruire dans la vérité sur le Divorce, l’Adultère, le Mariage et le Remariage (1 Corinthiens 7). Ce même problème existait aussi dans l’Église que Paul avait fondée à Rome. Étant eux aussi des anciens païens, à présent convertis, ces Romains croyaient qu’ils avaient encore le droit d’agir comme avant leur conversion, en répudiant leurs femmes pour tout et pour rien, selon la loi romaine. Dans Romains 7:1-2 Paul leur dit : « Frères, ne savez-vous pas, (car je parle à des personnes qui connaissent la loi,) que la loi n’a de pouvoir sur l’homme que pendant qu’il est en vie ? En effet, la femme qui est mariée, est liée par la loi à son mari, tant qu’il est vivant ; mais si le mari meurt, elle est dégagée de la loi du mari. » Notez bien ce mot lié, car c’est une clé dans une autre instruction que Paul nous donnera un peu plus loin.

Mais à Rome, Paul s’attaque directement à leur problème sur le mariage. De ce fait, Paul nous dit qu’une femme mariée est liée par la LOI, (s.v.p. soulignez ceci dans votre Bible), à son mari tant qu’il est vivant. Mais si le mari meurt, elle est dégagée de la loi qui la LIAIT à son mari. Verset 3 : « Si donc du vivant de son mari, elle devient la femme d’un autre homme, elle sera appelée ADULTÈRE. Mais si le mari meurt, elle est affranchie [libérée] de la loi, de sorte qu’elle n’est point adultère, en devenant la femme d’un autre. » Paul parle à des hommes convertis qui connaissaient la loi, pour leur rappeler que, dans l’Église, on ne divorce PAS, et on ne doit pas exposer sa femme convertie à devenir adultère. Un homme converti n’a pas le droit d’agir ainsi, car c’est dans le monde que les hommes le font. Ces nouveaux chrétiens devaient être instruits sur ce que Dieu exigeait présentement d’eux, et non sur ce qu’ils se permettaient de faire avant leur conversion. N’oublions jamais que, dans l’Empire romain, la femme avait très peu de droits. Idem chez les Juifs. Subséquemment, Paul est obligé de corriger les HOMMES.

A Corinthe, le problème était encore pire. Certains convertis voulaient divorcer DANS l’Église, pour se choisir une femme supposément plus convertie. Ou plus belle peut-être ! Dans 1 Corinthiens 7, Paul est encore obligé de corriger plusieurs situations, suite aux lettres qu’il avait reçues de ces anciens païens devenus convertis. Étudions ce chapitre sept au complet. 1 Corinthiens 7 :

Vs 1-2 : « Pour ce qui est des choses dont vous m’avez écrit, il est bon à l’homme de ne point toucher de femme. [Dans l’Église, vous devez vous retenir ]. Toutefois, pour éviter l’impudicité [la fornication], que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari. » Paul s’adressait aux veufs et aux célibataires qui lui avaient écrit à savoir si, dans l’Église, on avait le droit de s’engager, comme avant leur conversion, dans des relations à court terme, ayant ainsi la permission de gambader d’une aventure à l’autre, lorsque l’attraction physique s’emparait d’eux. Donc, aux veufs et aux célibataires de l’Église, Paul leur dit simplement que, pour éviter l’impudicité (la fornication), que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari. Le mariage était leur seule solution.

À ceux qui étaient déjà mariés, Paul dit ceci, aux versets 3 et 4 : « Que le mari rende à sa femme ce qu’il lui doit ; et que la femme agisse de même envers son mari. [La bouderie et le fameux mal de tête à répétition n’ont aucune place dans un couple converti. Le dialogue, oui !] La femme n’est point maîtresse de son propre corps, mais c’est le mari ; de même aussi, le mari n’est point maître de son propre corps, mais c’est la femme. » Paul aborde ici l’harmonie du couple qui, même dans ses relations sexuelles, devrait se faire dans l’amour, mais aussi dans le respect entre les époux. Au premier siècle, comme dans tous les âges, lors de tous les conflits entre mari et femme, la première chose qui disparaît, c’est l’intimité entre les deux. Ce n’est pas un procédé récent au sein d’une évolution humaine, car cela date de très loin. Nous n’avons rien inventé dans notre supposée évolution.

Quand Dieu a placé Adam dans le jardin d’Éden, avant même de former Ève, « l’Éternel Dieu commanda à l’homme, en disant : Tu peux manger librement de tout arbre du jardin. Mais, quant à l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras point ; car au jour où tu en mangeras, certainement tu mourras » (Genèse 2:16-17). Voilà la seule restriction que Dieu lui avait imposée. Ceci ne voulait pas dire qu’il mourrait le jour même, car la Bible nous dit bien formellement qu’Adam a vécu 930 ans. (Genèse 5:5). Ce que ce verset nous annonce, c’est que, si Adam avait pris la bonne décision de manger de l’arbre de vie, il aurait vécu éternellement. Même après avoir péché, il a quand même vécu 930 ans, mais il devait inévitablement passer par la mort.

Regardons maintenant la suite de cette belle péripétie. Avant de voir cette beauté Ève, Adam s’ennuyait parce qu’il n’avait personne avec qui dialoguer. « Et l’Éternel Dieu dit : Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui » (Genèse 2:18). Notez ici que, dans le plan de Dieu, la femme était destinée à être l’égale de l’homme, semblable à lui. Si elle ne l’est pas aujourd’hui, à QUI la faute ? Genèse 2:22-23. « Et l’Éternel Dieu forma une femme de la côte qu’il avait prise d’Adam, et la fit venir vers Adam. Et Adam dit : Celle-ci enfin est os de mes os, et chair de ma chair. Celle-ci sera nommée femme (en hébreu Isha), car elle a été prise de l’homme (en hébreu Ish). » Cette locution « celle-ci enfin » ne définit pas convenablement la joie ultime qu’Adam a dû ressentir en la voyant. De nos jours, l’expression « WOW ! » serait plus appropriée.

Poursuivons maintenant la suite de notre histoire. Adam avait sûrement instruit sa femme au sujet de cette seule restriction que Dieu leur avait imposée, car lorsque Satan s’est approché d’Ève, il lui demanda : « Quoi ! Dieu aurait dit : Vous ne mangerez point de tout arbre du jardin ! Et la femme répondit au serpent : Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez point, et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez » (Genèse 3:1-3). Elle avait si bien compris qu’elle a même rajouté à cette instruction pourtant très simple à suivre, mais qui comportait des conséquences énormes. Soit d’obéir à Dieu ou soit de désobéir à Dieu et obéir au « dieu de ce siècle » (2 Corinthiens 4:4).

Ève a-t-elle consulté son mari sur cette proposition du diable ? Notre réponse est dans la Bible. « Et la femme vit que le fruit de l’arbre était bon à manger, et qu’il était agréable à la vue, et que l’arbre était désirable pour devenir intelligent ; et elle prit de son fruit et en mangea, et en donna aussi à son mari auprès d’elle, et il en mangea » (Genèse 3:6). Elle aurait pu facilement consulter son mari, car ce dernier était là, non loin, auprès d’elle. Mais non, elle décida librement que le fruit était bon à manger, et qu’il était agréable à la vue, et que l’arbre était désirable, en plus, afin de devenir intelligent. Elle s’est vraiment mise à le convoiter ! Comment put-elle conclure que ce fruit pouvait assurément la rendre intelligente ? C’est Satan lui-même qui lui a implanté l’idée en tête, jusqu’à leur faire croire à tous deux qu’ils seraient comme des dieux.

Donc, Ève décide d’en manger et Adam, auprès d’elle, connaissant très bien les conséquences, en mangea aussi. La Bible est parfois avare de détails, mais nous avons le droit de nous poser des questions. Vous noterez qu’Adam a connu Ève pour la première fois seulement après qu’ils furent chassés du jardin. (Genèse 4:1). Est-ce possible qu’Ève soit la fondatrice du fameux mal de tête, quand l’homme ne veut pas se plier à sa volonté ? Remarquez : quand il y a une dispute dans un couple et que l’homme ne se plie pas aux exigences de sa femme, quelle est la première chose que sa femme lui refuse ? Les relations sexuelles ! Satan a toujours joué sur ça, et nous découvrons que cette situation perdure jusqu’aujourd’hui. Plus ça change, plus c’est pareil ! Revenons toutefois à ce que Paul dit aux Corinthiens.

Paul ne s’occupe pas de savoir comment les non convertis agissent, il aborde ce problème des convertis en leur disant comment il devrait se régler dans l’Église. Dans 1 Corinthiens 7:5-6, Paul insiste : « Ne vous privez point l’un de l’autre, si ce n’est d’un consentement mutuel, pour un temps, afin de vaquer au jeûne et à la prière ; et ensuite, retournez ensemble, de peur que Satan ne vous tente par votre incontinence. Or, je dis ceci par condescendance, et non pas par commandement. » Donc, de grâce, pas de bouderie, pas de menaces, ni de lançage de vaisselle. Ces astuces doivent se régler par le dialogue ! Dans le monde, les hommes exploitent ces occasions pour se donner la permission de forniquer avec d’autres femmes en se justifiant par le fait que leurs épouses les privent d’un droit acquis. Et les femmes font de même. Toutefois, Paul nous offre une solution sans avoir à recourir au péché d’adultère. Il nous parle d’un consentement mutuel, pour un temps, afin de vaquer au jeûne et à la prière ; et ensuite, retournez ensemble, de peur que Satan ne vous tente par votre incontinence. Je ne vois ici aucune permission de vaquer à la fornication ou à l’adultère.

Prenons un peu le temps d’analyser ce que Paul est inspiré de dire aux Éphésiens, qui semblaient eux aussi avoir des problèmes de couples dans leur congrégation. Les femmes se plaignaient que leurs maris les traitaient toujours avec irrespect, comme des esclaves. Alors, qu’est-ce que ça donne de se dire converti à Christ ? Dans Éphésiens 5:28-33, Paul réagit promptement en leur disant : « C’est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme, s’aime lui-même. Car personne n’a jamais haï sa propre chair, mais il la nourrit et l’entretient, comme le Seigneur le fait à l’égard de l’Église ; parce que nous sommes les membres de Son corps, étant de sa chair et de ses os. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme ; et les deux ne seront qu’une seule chair. Ce mystère est grand ; je le dis par rapport à Christ et à l’Église. Ainsi, que chacun de vous aime sa femme comme lui-même, et que la femme respecte son mari. »

Cette instruction de Paul nous ramène au plan original où Adam devait aimer sa femme comme lui-même et Ève, sa semblable, garderait aussi sa promesse d’aimer et de respecter son mari. Certains interprètent cette instruction comme voulant dire que, dans un mariage, les deux époux doivent toujours penser pareil. La réussite dans un mariage n’est pas de penser pareil. Un mariage est composé de deux personnes, élevées dans deux familles différentes, dans un milieu différent et ayant des principes distincts à chaque famille. Il ne devrait pas être surprenant que ces deux individus, mêmes convertis, unis dans un mariage, maintiennent leur propre identité individuelle de penser et de prendre une décision. Donc, au départ, il est fort envisageable que leurs deux décisions sur le même sujet soient complètement différentes.

Les conflits entre époux surviennent quand un des deux veut imposer sa volonté et sa décision comme étant irrévocable ou indiscutable. Mais si, dans l’amour et le respect de l’autre, le dialogue finit par amener les deux à s’entendre sur un plan convenable pour résoudre le conflit, où les pensées des deux seraient respectées, à partir de ce moment les deux peuvent penser ensemble. Donc, malgré qu’ils soient deux, ils peuvent maintenant agir ensemble, dans la même direction, en équipe, comme une seule chair. Voilà le principe derrière l’instruction de Dieu aux humains quand Il a dit : « C’est pourquoi l’homme laissera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils seront une seule chair » (Genèse 2:24). Notez que l’homme doit littéralement quitter ses parents pour former dorénavant sa famille où sa femme, sa semblable, devient une seule chair avec lui. Exactement comme au début, où une des côtes d’Adam est transformée par Dieu, devient une femme et revient former une seule chair avec lui. Ils ne penseront pas nécessairement pareil, mais avec le dialogue dans l’amour, ils agiront ensemble. La beauté de cette instruction se situe dans sa simplicité. L’homme doit aimer sa femme comme il s’aime lui-même.

Dans un couple de convertis, véritablement branché sur Dieu, et qui décide de suivre les instructions de Paul, tout conflit devrait être réglé à ce stade. Mais nous ne sommes pas parfaits et certains ont encore cette tendance à bouder plus que d’autres. Subséquemment, Paul va encore plus loin pour éviter la fornication. Il leur suggère de se priver du sexe pour un temps, et d’un consentement mutuel, afin de vaquer au jeûne et à la prière ; et ensuite de retourner ensemble, de peur que Satan ne les tente par leur incontinence. Essayez de suggérer cela à un non converti ! Paul, semble-t-il, n’avait pas ce problème. Voilà pourquoi il déclare : « Or, je dis ceci par condescendance, et non pas par commandement. » Et, aux versets 7 à 9, il nous dit : « Car je voudrais que tous les hommes fussent comme moi ; mais chacun a reçu de Dieu un don particulier, l’un d’une manière, l’autre d’une autre. Je dis donc à ceux qui ne sont point mariés, et aux veuves, qu’il leur est avantageux de demeurer comme moi. Mais s’ils manquent de continence, qu’ils se marient ; car il vaut mieux se marier que de brûler. »

Paul se concentrait uniquement sur sa mission avec le don qu’il avait reçu, et le fait de ne pas avoir d’épouse à ce moment-là lui donnait beaucoup plus de liberté pour se déplacer dans ses multiples voyages. Mais il n’imposait cette restriction à personne. Il disait simplement à ceux qui ne sont point mariés et aux veuves qu’il leur était avantageux de demeurer comme lui. Mais s’ils manquaient de continence, capacité d’abstinence ou de privation, alors qu’ils se marient, car il vaut mieux se marier que de brûler. Le mot brûler a un double avertissement, ici. Au sens physique, brûler de passion pousse à la fornication, donc au péché. Mais au sens spirituel, si un converti persiste dans sa mutinerie après avoir été éclairé par l’Esprit de Dieu, son comportement pourrait éventuellement le diriger même vers le péché impardonnable et le feu de la géhenne, ce que Paul voulait absolument leur éviter.

N’effaçons jamais de notre esprit que Paul s’adresse toujours à des convertis et non au monde de l’extérieur. Paul poursuit son instruction aux gens mariés de cette congrégation à Corinthe en leur disant : « Quant à ceux qui sont mariés, je leur prescris (non pas moi toutefois, mais le Seigneur) que la femme ne se sépare pas de son mari ; (Et si elle se sépare, qu’elle demeure sans se remarier ou qu’elle se réconcilie avec son mari) et que le mari ne quitte point sa femme » (1 Corinthiens 7:10-11). Vous ne trouverez nulle part dans la Bible la possibilité d’un divorce entre deux personnes converties leur donnant, par la suite, le droit de se remarier. En tant que convertis nous sommes l’épouse de Christ, car nous formons Son corps dont Il est la tête. Jésus oserait-Il penser un seul instant de divorcer d’une partie de Son corps ? Jamais ! Dieu est même prêt à détruire dans le feu de la géhenne tous les rebelles qui ne feront pas partie de Son corps. Il le fera pour protéger Ses enfants afin qu’il y ait une paix continuelle dans Sa famille éternelle.

Toutefois, revenons à Paul qui s’attaque maintenant à un problème très particulier au sein de l’Église. La majorité des gens qui se disent chrétiens croient que ce sont eux qui ont décidé de venir à Jésus. Pourtant ce même Jésus nous dit que : « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ; et je le ressusciterai au dernier jour » (Jean 6:44). Avis à ceux qui conçoivent pouvoir se convertir tout seuls. Dieu nous juge au cœur et non aux apparences. Il est donc tout à fait logique que Dieu puisse attirer une personne du couple et non l’autre. Celle qui est attirée et qui accepte l’appel reçoit le Saint-Esprit, tandis que l’autre non. Donc, vous pouvez avoir, chez le même couple, un converti et un non converti. Un conjoint qui est guidé par le Saint-Esprit et l’autre encore sous la puissance séductrice de Satan. Cela peut facilement créer un problème très particulier dans l’Église de Christ, cette Église qui n’existait pas encore alors que Jésus prêchait, mais qui fut fondée le Jour de la Pentecôte. À ces couples, Paul donne une instruction spécifique parce que, dans l’Église, on est toujours contre le divorce.

Sous l’inspiration divine, Paul déclare ceci, au verset 12 : « Mais je dis aux autres (moi et non le Seigneur) : Si quelque frère a une femme incrédule [non convertie], et qui consente à demeurer avec lui, qu’il ne la quitte point. » Donc, même si le mari est converti alors que sa femme demeure incrédule, si elle est consentante à demeurer avec lui, le converti n’a aucun droit de la quitter. Ceci est une autre preuve que ce mariage, commencé dans le monde, demeure toujours valide aux yeux de Dieu. Paul continue son instruction envers les couples où la femme est appelée dans l’Église et non son mari. Subséquemment, au verset 13, Paul déclare : « Et si quelque femme a un mari incrédule, et qui consente à demeurer avec elle, qu’elle ne le quitte point. » Paul est prudent à couvrir les deux situations, ce qui démontre encore une fois l’égalité de l’homme et de la femme aux yeux de Dieu.

Voici maintenant le but de cette exhortation de Paul. Verset 14 : « Car le mari incrédule est sanctifié [mis à part par Dieu] par la femme ; et la femme incrédule est sanctifiée par le mari ; autrement, vos enfants seraient impurs, au lieu qu’ils sont saints [mis à part aussi] maintenant. » Même si l’autre personne du couple n’est pas encore convertie, Dieu lui donne un statut spécial de sanctification parce qu’elle consent, sans être convertie, à demeurer avec le converti. Nous arrivons maintenant à une situation très populaire dans le monde, lors du premier siècle, et encore plus aujourd’hui. Si ça ne colle plus dans le mariage, on se sépare et on divorce. Imaginez un instant un couple où une personne seulement est convertie. Il devient évident que son comportement se met à changer et cela ne plaît pas nécessairement à l’autre qui maintient ses anciennes habitudes. Dans l’Église primitive, cette situation était devenue un véritable  problème. Le converti ne cherchait pas le divorce, c’était le non converti. Alors, comment protéger le converti fidèle qui n’avait aucun recours sauf demeurer seul(e) suite à l’infidélité du non converti, sans en être coupable ?

Paul est maintenant inspiré de dire ceci aux convertis, au verset 15 : « Que si l’incrédule se sépare, qu’il se sépare ; le frère et la sœur ne sont pas assujettis dans ce cas ; mais Dieu nous a appelés à la paix. » Dieu nous a appelé à la PAIX, ce qui est devenu impossible dans cette situation. Alors, Paul nous dit en toute simplicité que le converti ne peut pas être tenu coupable par Dieu d’une situation où il n’est que la victime et non le responsable. Par conséquent, il n’est plus assujetti ou lié à son obligation. Vous souvenez-vous du mot lié que je vous demandais de souligner dans votre Bible, au début de ce message ? Ce que Paul nous déclare ici, c’est que, dans l’Église, voilà la seule façon que le ou la converti(e) peut se remarier. Il n’est même pas question de divorce, ici. Paul parle d’une annulation entière de l’union entre ces deux individus, annulation que Dieu seul peut effectuer parce qu’Il choisit une personne du couple pour venir à Jésus et c’est l’autre qui abandonne son devoir dans ce contrat qui demeure toujours en vigueur.

Remarquons, cependant, que le converti n’a pas le droit de demander le divorce, car son engagement demeure jusqu’à sa mort. Il faut que le non converti se sépare. C’est alors que le converti n’est plus assujetti ou lié à son obligation. Voici le seul endroit cité dans la Bible où le converti, délié de son engagement, n’est plus assujetti et aurait le droit de se remarier. Alors que la personne non convertie consentait à vivre avec la personne convertie, Paul disait à la convertie de ne pas se séparer, car le non converti était sanctifié par Dieu et même les enfants étaient saints. Mais quand c’est le non converti qui entame les procédures de divorce, tout change dès lors. Paul est donc obligé d’ajouter ce qui suit afin de rassurer le converti qui pourrait se culpabiliser alors qu’il est innocent. Verset 16 : « Car que sais-tu, femme, si tu ne sauveras point ton mari ? Ou que sais-tu, mari, si tu ne sauveras point ta femme ? » En d’autres mots, ne vous culpabilisez point, car vous n’êtes plus impliqués. Laissez tout cela dans les mains de Dieu, car, présentement, la sanctification du non converti lui a aussi été enlevée. Au verset 17, Paul termine en disant : « Au reste que chacun marche selon que Dieu lui a départi, et selon que le Seigneur l’a appelé. C’est là ce que j’ordonne dans toutes les Églises. »

Paul prend cette occasion pour expliquer une chose fondamentale et profonde arrivée quand Dieu nous a appelés pour nous donner à Christ. Dans le monde, nous étions tous esclaves de Satan « le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit tout le monde » (Apocalypse 12:9). Mais comment le fait-il ? Paul dit ceci aux Éphésiens convertis : « Et vous étiez morts dans vos fautes et dans vos péchés, dans lesquels vous avez marché autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l’air, de cet esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion » (Éphésiens 2:1-2). Satan injecte ses pensées dans l’esprit des gens par les ondes parcourant l’air, et les gens les reçoivent sans se poser la question à savoir d’où elles proviennent. Pour nous arracher de cet esclavage, il faut obligatoirement une intervention de Dieu. Dans 1 Corinthiens 7:22, Paul déclare : « Car l’esclave qui a été appelé par le Seigneur, est l’affranchi [le libéré] du Seigneur ; de même aussi, l’homme libre qui a été appelé, est [devient] l’esclave de Christ. »

Devenir esclave de Christ n’est pas une corvée, car c’est une soumission volontaire de l’homme libre qui a été appelé à Celui que nous aimons et qui a auparavant donné Sa vie pour nous. Aux versets 23 et 24, Paul nous dit : « Vous avez été achetés à un grand prix [la mort de notre Sauveur] ; ne devenez point esclaves des hommes. Frères, que chacun demeure devant Dieu dans l’état où il a été appelé. » Nous venons à Dieu tel que nous étions dans les griffes de Satan, et c’est LUI qui nous transforme maintenant en toute douceur et patience pour cheminer vers Son Royaume. Après avoir été libéré ainsi, comment un vrai converti pourrait-il même songer à retourner dans le monde pour être de nouveau un esclave des hommes dirigés par Satan qui nous séduisait auparavant ? Jésus nous a dit de vivre dans le monde, mais de ne plus en faire partie.

Mettons-nous maintenant dans le contexte du temps où Paul écrit ce qui suit. Nous sommes dans les années 60. Paul voit déjà le tumulte autour de Jérusalem et se souvient de ce que Jésus avait prédit aux disciples en sortant un jour du temple. Dans Matthieu 24:1-2, nous lisons : « Comme Jésus sortait du temple et qu’il s’en allait, ses disciples vinrent pour lui faire considérer les bâtiments du temple. Et Jésus leur dit : Ne voyez-vous pas tout cela ? Je vous dis en vérité qu’il ne restera ici pierre sur pierre qui ne soit renversée. » Les disciples et Paul aussi croyaient que la destruction du temple serait le déclencheur de la fin du monde. Donc, dans 1 Corinthiens 7:25-27, il dit : « Pour ce qui est des vierges, je n’ai point de commandement du Seigneur ; mais je vous donne un conseil, comme ayant eu part à la miséricorde du Seigneur, pour lui être fidèle. J’estime donc qu’il est bon, à cause des afflictions présentes, qu’il est bon à l’homme de demeurer comme il est. Es-tu lié à une femme ? ne cherche point à t’en séparer. N’es-tu pas lié à une femme ? ne cherche pas de femme. » Notez que le mariage est perpétuellement respecté.

Paul constatait les continuels temps périlleux, les persécutions des chrétiens, et anticipait l’approche de l’armée romaine qui en avait assez des rébellions fréquentes des Juifs à Jérusalem. C’est dans ce contexte qu’il dit à l’Église, aux versets 28 à 31 : « Que si tu te maries, tu ne pèches pas ; et si la vierge se marie, elle ne pèche pas non plus ; mais ces personnes auront des afflictions dans la chair ; et je voudrais vous les épargner. Or je dis ceci, frères : le temps est court désormais ; que ceux qui ont une femme soient comme s’ils n’en avaient point ; ceux qui pleurent, comme s’ils ne pleuraient pas ; ceux qui sont dans la joie, comme s’ils n’étaient point dans la joie ; ceux qui achètent, comme s’ils ne possédaient rien ; et ceux qui usent de ce monde, comme s’ils n’en usaient point ; car la figure de ce monde passe. » Paul leur explique les afflictions que toutes les guerres produisent et contre lesquelles il veut les mettre en garde.

C’est d’ailleurs ce qu’il leur confirme dans les versets 32 à 35 : « Or, je voudrais que vous fussiez sans inquiétude. Celui qui n’est pas marié, s’occupe des choses du Seigneur, pour plaire au Seigneur. Mais celui qui est marié, s’occupe des choses du monde [gagner son salaire], pour plaire à sa femme. Il y a cette différence entre la femme mariée et la vierge, que celle qui n’est pas mariée, s’occupe des choses du Seigneur, pour être sainte de corps et d’esprit [s’abstenir des hommes] ; mais celle qui est mariée, s’occupe des choses du monde [s’occuper de sa maison et ses enfants], pour plaire à son mari. Or, je dis ceci pour votre bien, et non pour vous tendre un piège, mais en vue de ce qui est honnête et de ce qui unit dans le Seigneur sans distraction. » Toutes ces instructions sont destinées à garder l’unité et la paix dans la congrégation.

Il semblerait néanmoins que certains s’opposaient à cette instruction de Paul, parce qu’ils voulaient marier leur fille. Paul corrige la situation en leur disant, dans les versets 36 à 40 : « Toutefois si quelqu’un croit que ce soit un déshonneur pour sa fille de passer la fleur de son âge sans être mariée, et s’il faut qu’il en soit ainsi, qu’il fasse ce qu’il voudra, il ne pèche point ; que les filles se marient. Mais celui qui reste ferme dans son cœur, qui n’est pas contraint, qui au contraire est maître de sa volonté, et qui a décidé en son cœur de garder sa fille, fait bien. C’est pourquoi celui qui marie sa fille, fait bien ; mais celui qui ne la marie pas, fait mieux. La femme est liée à son mari par la loi tout le temps qu’il est en vie ; mais si son mari meurt, elle est libre de se remarier à qui elle veut, seulement que ce soit selon le Seigneur. Toutefois, elle est plus heureuse, selon mon opinion, si elle demeure comme elle est. Or, je crois que j’ai aussi l’Esprit de Dieu. »

Pour résumer ce que nous venons d’étudier, voici ce que Paul dit aux Corinthiens : « Je ne veux pas savoir si vous en étiez à votre 5ème ou à votre 10ème mariage quand Dieu vous a appelé ; vous êtes maintenant dans l’Église où une personne convertie ne divorce plus. Réconciliez-vous ou bien restez sans vous remarier. » Quand ces Corinthiens sont devenus des chrétiens, Paul les avaient baptisés comme ils étaient, car ils se sont repentis de leurs péchés passés, et le sang de Christ a tout effacé. A partir de ce moment, ils devaient vivre en nouveauté de vie, et ne plus recommencer, ce qu’ils faisaient avant leur conversion. Pour ce qui était de ceux où Dieu avait carrément brisé et annulé leur lien de mariage à cause de la personne non convertie, Paul est très prudent dans son instruction. Le ou la chrétien(ne) est libre de se remarier à qui il ou elle veut, seulement, que ce soit selon le Seigneur. En d’autres mots, n’allez pas dans le monde pour vous chercher un mari ou une femme. Vous allez tomber dans le même piège d’où vous venez à peine de sortir. Mariez-vous selon le Seigneur avec un converti.

Nulle part dans le Nouveau Testament, vous verrez un passage où c’est le chrétien qui doit réparer ses péchés passés pour être sous la GRÂCE. Si nous pouvions le faire, nous n’aurions aucun besoin du Sacrifice de Jésus sur la croix. On pourrait se sauver tout seul. Ceux qui prêchent cela, connaissent très mal la Miséricorde de Dieu et la profondeur de Son pardon. Voilà pourquoi ils mélangent une multitude de versets sur les déclarations de Jésus à des non convertis, pour leur faire dire ce qu’ils veulent bien enseigner. Au risque de me répéter, rappelons-nous que les Épîtres de la Nouvelle Alliance sont adressées à des convertis. Plusieurs religions les ont utilisées pour faire une bouillie qu’eux-mêmes ne comprennent pas. Néanmoins, ils se promènent avec la Bible en main, dans leurs assemblées, en déclarant : « Voici ce que l’Éternel dit. » Et la confusion règne, et Satan danse de joie.

Quand nous sommes venus à Christ, nous étions impétueux, immondes et méprisables par toutes sortes de péchés. L’adultère n’est pas le seul péché qui existe. Le vol, la convoitise, le meurtre, le viol, la violence sous toutes ses formes, et j’en passe, sont tous des péchés. « Et le salaire du péché, c’est la MORT ! » (Mort éternelle.) Le meurtrier qui se convertit, peut-il défaire son péché, et ramener sa victime à la vie ? L’homme qui en est à son deuxième mariage et que Dieu appelle doit-il répudier sa deuxième femme pour se remarier avec sa première qui s’est probablement remariée à son tour et ne veut plus rien savoir de cet homme actuellement converti et pourtant transformé ? Il y a des religions qui prêchent cela et bouleversent ceux qui cherchent la vérité et qui veulent plaire à Dieu. Donc, au lieu de régler un problème, ils en créent un autre. Dieu pardonne, même le meurtre. Pourquoi ? Parce que Jésus a déjà payé la rançon pour notre esclavage au péché. Nous avons été rachetés à GRAND PRIX. Très peu de religions semblent comprendre cela et forment des doctrines locales qui peuvent détruire ceux qui, en toute honnêteté, voudraient se joindre à leur congrégation.

Dieu, qui est venu vivre dans la chair humaine en la personne de Jésus ― Lui qui n’a jamais péché ― a versé Son sang pour effacer NOS péchés, pour ensuite nous offrir le salut gratuitement. « Car il n’y a de salut en aucun autre. Car il n’y a sous le ciel aucun autre nom [que celui de Jésus], qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Actes 4:12). Dieu sauve-t-Il à moitié, aux trois quarts ou sauve-t-Il complètement ? Quand Dieu pardonne, il ne nous commande pas de corriger nos péchés passés. Dieu nous dit de ne pas recommencer à faire ce que nous pensions correct dans le monde. Le nouveau converti ne fait plus partie du monde, il appartient à Christ. Tous ses péchés passés sont pardonnés. Et Jésus nous dit : « Ceux que le Père m’a donnés, personne ne les arrachera de Ma main. » Méditez là-dessus. Pensez-vous vraiment pouvoir corriger un seul péché par vous-même ? Si vous vous convertissez, alors que vous êtes dans un deuxième mariage, pensez-vous pouvoir corriger votre péché d’adultère en en commettant un autre, en divorçant ? Montrez-moi un seul verset où Dieu vous demande de faire ça ? Jésus nous dit de venir comme nous sommes et de continuer ensuite dans un renouvellement de vie, sans regarder en arrière.

Notez que la conversion ne nous donne pas la permission de continuer de pécher parce que nous sommes sous la grâce. Un péché demeure toujours un péché. Méfiez-vous des pasteurs qui vous disent le contraire. L’apôtre Jean parle ici à des convertis, et pourtant leur dit : « Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le Juste. C’est Lui qui est la propitiation pour nos péchés ; et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. Et par ceci nous savons que nous l’avons connu, savoir, si nous gardons ses commandements. Celui qui dit : Je l’ai connu, et qui ne garde point ses commandements, est un menteur, et la vérité n’est point en lui. Mais pour celui qui garde sa parole, l’amour de Dieu est véritablement parfait en lui, et à cela nous connaissons que nous sommes en lui. Celui qui dit qu’il demeure en lui, doit aussi marcher comme il a marché lui-même » (1 Jean 2:1-6). Voilà ce que le chrétien doit faire quand il pèche.

Si un homme et une femme convertis se rencontrent et se marient selon le Seigneur, le couple doit reconnaître que, pour eux, le mariage est pour la vie, que seul la mort peut le dissoudre. Le divorce n’est plus une porte de sortie. Si un des deux décide de divorcer et de se remarier, il ou elle devient adultère. L’instruction biblique est de se réconcilier, même si d’un commun accord le couple devait se séparer pour vaquer à la prière et au jeûne, mais de revenir ensemble afin de ne pas être tenté par le diable. Donc, la conversion soutient aussi un engagement éternel qu’on doit prendre très au sérieux avant de s’engager. Le mariage doit alors se faire avec un cœur pur, en voulant honnêtement obéir à Dieu, et en aimant fidèlement son conjoint jusqu’à la mort. Et Dieu, directement impliqué dans ce mariage, juge les deux au cœur.

Cette instruction s’applique encore plus à celui qui doit instruire les enfants de Dieu. Voilà pourquoi Paul nous déclare ceci dans 1 Timothée 3:2 : « Il faut donc que l’évêque soit irrépréhensible, mari d’une seule femme, sobre, prudent, rangé, hospitalier, capable d’instruire ». Croyez-le ou non, il y a des « pasteurs » ou qui se disent enseignants de la Parole pour dire qu’un ministre ne peut avoir qu’une seule épouse dans toute sa vie, en se basant sur ce simple verset. Voilà ce qui se passe trop souvent chez ceux qui prêchent, mais refusent de joindre plusieurs versets sur le même sujet afin d’avoir plus de vérité. Ce que Paul voulait vraiment nous dire, c’est de faire attention à ceux qui prêchent d’avoir une seule femme alors que le ministre se permet d’en avoir plusieurs, comme chez les Mormons. D’autres ont une femme officielle et deux ou trois maîtresses dans les coulisses.

Le pasteur n’a aucun droit de plus devant Dieu. Il doit servir d’exemple ! Voilà pourquoi l’apôtre Jacques fut inspiré d’écrire ceci : « Mes frères, qu’il n’y en ait pas parmi vous beaucoup qui enseignent, car nous encourrons un jugement plus sévère » (Jacques 3:1). Si le ministre devenu veuf en décide ainsi, il est libre de rester seul après le décès de son épouse. Paul malgré cela nous dit très clairement que, quand un des époux meurt, l’autre n’est plus lié et a alors le droit de se remarier, car seule la mort peut dissoudre le mariage. Utiliser un seul verset pour s’établir une doctrine personnelle, c’est piétiner sur un fondement très mince qui devient très dangereux, surtout qu’avec la Bible en main, ces gens se permettent de dire « Dieu a dit ». Jésus a fondé Son Église sur le roc qui, lui, est éternel. Jésus Lui-même a dit : « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits » (Matthieu 7:16). Regardez-les agir et ils finissent toujours par se dévoiler eux-mêmes.

Saviez-vous que Pierre avait déjà eu à confronter ce problème au premier siècle ? Alors, Pierre déclare ceci, encore une fois à des convertis  « Et croyez que la longue patience de notre Seigneur est votre salut, comme Paul notre frère bien-aimé vous l’a aussi écrit, selon la sagesse qui lui a été donnée ; et comme il le fait dans toutes ses épîtres, quand il y parle de ces choses ; parmi lesquelles il en est de difficiles à entendre, que les personnes ignorantes et mal assurées tordent, comme les autres écritures, à leur propre perdition. Vous donc, bien-aimés, qui êtes avertis, soyez sur vos gardes, de peur qu’entraînés par l’égarement des impies, vous ne veniez à déchoir de votre fermeté. Mais croissez dans la grâce et la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. A lui soit gloire, et maintenant, et pour le jour d’éternité ! Amen » (2 Pierre 3:15-18).

Pour tous ceux qui veulent s’engager dans la voie du Seigneur, ne me croyez pas sur parole. Vérifiez tout ce qui est enseigné dans ce message avec votre Bible en main avant de vous engager, car ce contrat avec Dieu n’est pas toujours facile, mais Son Esprit est toujours là pour nous instruire et nous guider. Notre plus grande assurance nous vient cependant de Jésus Lui-même qui nous déclare, dans Matthieu 24:13 : « Mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin sera sauvé. » La récompense de ceux qui sont prêts à persévérer jusque la fin de leur vie sera éternelle. À ceux qui prendront volontairement cette décision, que Dieu vous garde, vous protège et vous bénisse continuellement dans votre cheminement vers Son Royaume à venir, pour bientôt j’espère.