D.222 – FAUSSES DOCTRINES

 

Par : Joseph Sakala

À l’époque où nous vivons, il devient de plus en plus évident pour le serviteur de Dieu qu’il doit s’assurer que sa connaissance spirituelle continue sans cesse à le diriger vers le Royaume et non vers des problèmes. Dans chaque domaine d’activités, des normes sont établies afin de mieux assurer le bon fonctionnement de l’activité en question. Voilà pourquoi, peu importe le domaine de l’activité, des règles intégrales sont toujours établies selon lesquelles le dynamisme et la détermination doivent cheminer. Dans le domaine spirituel, ces règles de vitalité sont appelées « doctrines ». Le Petit Larousse définit doctrine ainsi : « Du latin doctrina. Ensemble des croyances d’une religion. L’ensemble biblique des instructions divines. » Peu importe l’église où un individu veut pratiquer son adoration, chacune établit des doctrines auxquelles ses brebis fidèles se doivent d’obéir.

Dans ce message, je voudrais me limiter seulement aux doctrines chrétiennes décrites dans la Sainte Bible, par opposition à toutes celles que nous trouvons un peu partout dans l’ensemble des religions, toutes dénominations confondues. Nous pourrions alors définir « doctrines » comme l’ensemble biblique des instructions divines à l’humanité pour qu’elle se dirige vers le Royaume de Dieu. Le but de ce message est d’analyser ce qui est enseigné au nom de Dieu dans toutes les religions du monde en regard de ce que la Parole de Dieu nous donne comme instruction. Afin d’établir une base solide sur laquelle nous pouvons nous fier, soit que nous acceptions la Parole de Dieu comme vérité fondamentale ou bien celle de tout homme qui veut enseigner. Dieu nous a créés libres, avec la disposition intellectuelle de prendre des décisions, mais aussi d’en subir les conséquences.

Ce que la majorité des humains ne semblent pas accepter, c’est que Dieu n’est pas obligé de nous talonner avec Sa verge de fer pour savoir si nous agissons bien ou mal. Puisque Dieu est amour, Il a simplement mis une loi spirituelle et invisible en action qui se nomme la loi d’amour. Cette loi d’amour quoique invisible et imperceptible, est tellement puissante que lorsque nous la brisons, elle finira éventuellement par nous briser. Et cela ne vient pas de Dieu, c’est carrément la conséquence de nos propres mauvaises décisions. Par contre, si nous obéissons à cette loi, elle nous procure des bénédictions. Si non, Dieu S’attribue le plein droit de Se retirer temporairement et de permettre des malédictions, si cette loi d’amour est brisée. J’aimerais clarifier ici que Dieu n’a aucun plaisir à envoyer des malédictions, mais Il les permet, cependant, pour réveiller Ses enfants afin qu’ils reviennent vers Lui.

Allons voir ce que Dieu a promis à Son peuple d’Israël, peu de temps avant de l’amener dans la terre promise à Abraham. Dans Deutéronome 28:1, nous lisons ceci : « Or, il arrivera, si tu obéis à la voix de l’Éternel ton Dieu, pour prendre garde à pratiquer tous Ses commandements que je te prescris aujourd’hui, que l’Éternel ton Dieu te donnera la prééminence sur toutes les nations de la terre. » Saviez-vous que cette belle promesse existe toujours ? Nous pourrions logiquement faire une association ici entre le mot commandement et doctrine, car les deux ont comme but de diriger le converti, qui obéit à la Parole de Dieu, vers des bénédictions dont la plus grande sera de faire partie du Royaume à venir. Et cette prééminence sur toutes les nations de la terre, promise à la nation d’Israël physique, sera accordée plutôt aux Élus, c’est-à-dire : « Tous ceux qui suivront cette règle, que la paix et la miséricorde soient sur eux, et sur l’Israël de Dieu ! » (Galates 6:16). Un peuple saint et immortel, avec qui Dieu Lui-même viendra habiter dans la Jérusalem céleste à venir.

Avec ceci à l’esprit, regardons maintenant ce qui est écrit aux versets 2 à 14 : « 2Et voici toutes les bénédictions qui viendront sur toi et t’arriveront, parce que tu obéiras à la voix de l’Éternel ton Dieu : 3Tu seras béni dans la ville, et tu seras béni dans les champs ; 4Béni sera le fruit de tes entrailles, le fruit de ton sol, et le fruit de ton bétail, la portée de tes vaches et de tes brebis ; 5Bénie sera ta corbeille et ta huche. 6Tu seras béni dans ton entrée, et tu seras béni dans ta sortie. 7L’Éternel fera que tes ennemis, qui s’élèveront contre toi, seront battus devant toi ; ils sortiront contre toi par un chemin, et par sept chemins ils s’enfuiront devant toi. 8L’Éternel commandera à la bénédiction d’être avec toi dans tes greniers et dans tout ce à quoi tu mettras la main ; et il te bénira dans le pays que l’Éternel ton Dieu te donne. 9L’Éternel t’établira pour lui être un peuple consacré, comme il te l’a juré, parce que tu garderas les commandements de l’Éternel ton Dieu, et que tu marcheras dans ses voies ; 10Et tous les peuples de la terre verront que le nom de l’Éternel est proclamé sur toi, et ils te craindront. 11Et l’Éternel ton Dieu te fera abonder en biens, en multipliant le fruit de tes entrailles, le fruit de ton bétail et le fruit de ton sol, dans le pays que l’Éternel a juré à tes pères de te donner. 12L’Éternel t’ouvrira son bon trésor, les cieux, pour donner à ta terre la pluie en sa saison, et pour bénir toutes les œuvres de tes mains. Tu prêteras à beaucoup de nations, et tu n’emprunteras point. 13L’Éternel te mettra à la tête des peuples et non à leur queue ; et tu seras toujours en haut, et jamais en bas, quand tu obéiras aux commandements de l’Éternel ton Dieu, que je te prescris aujourd’hui d’observer et de pratiquer, 14Et que tu ne te détourneras, ni à droite ni à gauche, d’aucune des paroles que je vous commande aujourd’hui, pour aller après d’autres dieux et pour les servir. »

J’aimerais qu’on note, en tant que fondation, que ces bénédictions furent promises à un peuple physique, n’ayant pas encore reçu le Saint-Esprit. Mais Dieu S’engageait à accomplir ces bénédictions à la condition que le peuple obéisse à la voix de l’Éternel son Dieu, pour prendre garde à pratiquer tous Ses commandements que l’Éternel leur avait prescrit. Lisez vous-mêmes l’Ancien Testament de la Bible pour découvrir si le peuple a obéi ou désobéi aux commandements de Dieu. Puisque Dieu Lui-même avait établi les conditions de cette promesse, la désobéissance devait aussi amener ses conséquences. Donc, puisque Dieu est amour, il convient aussi de réaliser que Sa loi d’amour, quoique invisible, soit aussi extrêmement puissante. Si nous obéissons à la loi, elle nous bénit, tandis que si nous désobéissons à la loi, la bénédiction est retirée et nous nous punissons nous-mêmes. Il est alors très important pour le chrétien de noter ce qui peut arriver à ceux qui décident volontairement de transgresser les doctrines et les commandements de Dieu.

Lisez vous-mêmes dans Deutéronome 28:15-68 ce qui pouvait arriver à la nation d’Israël en désobéissant à Dieu pour aller après d’autres dieux et pour les servir. Certains lisent ces passages et prétendent que ces instructions s’appliquaient à la nation d’Israël seulement. Reculons alors dans l’histoire à une époque où Israël n’existait même pas. Après un cataclysme épouvantable suite à la guerre où Satan voulait s’accaparer du Trône de Dieu et fut précipité avec ses démons vers la terre, Dieu décida, après une certaine période de temps, de jeter de nouveau Son regard vers la terre. « Or la terre était informe et vide, et les ténèbres étaient à la surface de l’abîme, et l’Esprit de Dieu se mouvait sur les eaux » (Genèse 1:2). Prenez maintenant le temps de lire attentivement, dans les versets 3 à 25, comment Dieu refait la structure de la terre, tout en créant les choses nécessaires pour accueillir une création vraiment spéciale pour Lui, vers la fin du sixième jour.

Dans Genèse 1:26, nous lisons : « Puis Dieu dit : Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, et sur les oiseaux des cieux, et sur le bétail, et sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. » Alors que les oiseaux, les  animaux et les poissons furent créés selon leur espèce, Dieu avait décidé de Se créer une famille avec qui Il partagerait toute cette création. « Et Dieu créa l’homme à son image ; il le créa à l’image de Dieu ; il les créa mâle et femelle. Et Dieu les bénit ; et Dieu leur dit : Croissez et multipliez, et remplissez la terre, et l’assujettissez, et dominez sur les poissons de la mer et sur les oiseaux des cieux, et sur tout animal qui se meut sur la terre » (vs 27-28). Dieu n’a pas permis à l’homme « d’évoluer » à l’image d’un singe, mais Dieu le créa à Son image.

Prétendre que l’homme et la femme, ou toute autre créature ou création, seraient le résultat éventuel d’une espèce d’évolution est un affront direct à Dieu. Poursuivons maintenant notre lecture. Au verset 31, il est écrit : « Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et voici, c’était très bon. Et il y eut un soir, et il y eut un matin ; ce fut le sixième jour. » Ce qu’il faut absolument retenir de ce passage biblique, c’est que tous les animaux, les poissons, les oiseaux furent créés selon leur espèce. Tandis que l’homme fut créé à l’image de Dieu. Selon Son espèce ! Voilà la vraie doctrine ! Jusqu’ici, tout ce que Dieu avait fait était très bon et subsistait à l’état parfait.

Dans Genèse 2:9, nous lisons : « Et l’Éternel Dieu fit germer du sol toute sorte d’arbres agréables à la vue, et bons à manger, et l’arbre de vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. » La seule condition pour que l’homme et sa femme héritent de cet univers était d’obéir à Dieu en s’alimentant à l’arbre de vie. Alors : « L’Éternel Dieu prit donc l’homme et le plaça dans le jardin d’Éden, pour le cultiver et pour le garder. Et l’Éternel Dieu commanda à l’homme, en disant : Tu peux manger librement de tout arbre du jardin. Mais, quant à l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras point ; car au jour où tu en mangeras, certainement tu mourras » (Genèse 2:15-17). Donc, à ce moment précis, l’arbre de vie leur était tout à fait disponible avec tous les autres arbres du jardin. Sauf un !

Manger de l’arbre de vie voulait dire que nos premiers parents consentaient aussi à se laisser instruire par Dieu d’une façon directe. Dieu serait leur seul Dieu. Mais voici que Satan vient s’en prendre à nos premiers parents et tord le commandement de Dieu en leur disant : « Vous ne mourrez nullement ; mais Dieu sait qu’au jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal » (Genèse 3:4-5). Le diable implante dans leur esprit une contrefaçon du commandement de Dieu en leur proposant ceci : « Pourquoi vous contenter d’être seulement des enfants de Dieu ? Mangez de cet arbre et vous serez comme des dieux ». N’ayant pu détrôner Dieu lors de sa propre rébellion, Satan tente de mettre cette même idée dans l’esprit d’Adam et Ève, qui désobéissent à Dieu pour obéir à Satan. Ils se tournent donc vers un autre dieu pour le servir. Toutes les bénédictions promises par Dieu sont alors retirées et remplacées par les conséquences attachées à la désobéissance de nos premiers parents.

Dieu ayant pris Sa décision : « Il dit à la femme : J’augmenterai beaucoup ta peine et ta grossesse ; tu enfanteras des enfants avec douleur, et tes désirs se tourneront vers ton mari, et il dominera sur toi [Pourtant dans le plan de Dieu la femme devait être une aide pour l’homme, semblable à lui] » (Genèse 2:18). Se tournant vers l’homme : « Dieu dit à Adam : Puisque tu as obéi à la voix de ta femme, et que tu as mangé de l’arbre au sujet duquel je t’avais donné cet ordre : Tu n’en mangeras point ! le sol sera maudit à cause de toi ; tu en mangeras les fruits avec peine tous les jours de ta vie » (Genèse 3:16-17). Dieu ne maudit pas Adam. Dieu retire simplement Sa bénédiction, et Adam devait maintenant se fier à Satan, son nouveau dieu, qui n’avait aucune intention de le bénir, ni rendre le sol prospère à produire des fruits en abondance.

À ce stade, nous sommes en mesure d’établir que « commandement » équivaut à « doctrine ». Si la doctrine vient de Dieu, c’est une saine doctrine. Si elle vient d’ailleurs, c’est une fausse doctrine. Si elle vient de Dieu, elle est inspirée par le Saint-Esprit. Si elle vient de Satan, elle est poussée par son esprit. Ceux qui sont branchés sur Dieu doivent aussi vivre selon la saine doctrine. Mais la fausse doctrine est là aussi : « Pour les incrédules, dont le dieu de ce siècle a aveuglé l’esprit, afin qu’ils ne soient pas éclairés par la lumière du glorieux Évangile de Christ, qui est l’image de Dieu » (2 Corinthiens 4:4). Donc, si notre seul choix demeure entre croire ce que Dieu dit et ce qu’un homme dit : « Que Dieu soit reconnu véritable, et tout homme menteur, selon qu’il est écrit : Afin que tu [le converti] sois trouvé juste dans tes paroles, et que tu gagnes ta cause lorsqu’on te juge » (Romains 3:4). Le véritable converti à Christ est donc coupable de plagiat chaque fois qu’il cite la Parole de Dieu, ce dont il ne doit jamais se repentir.

Nous venons de voir ce que Dieu avait préparé pour l’humanité entière dès la création de nos premiers parents. Le plan familial devait débuter par un mariage heureux dans lequel Adam et Ève auraient engendré des enfants dans la famille de Dieu. Néanmoins, leur désobéissance les a privés de ces bénédictions, et leur mariage aussi fut battant dès le début. Dieu a déclaré ceci à Ève : « tes désirs se tourneront vers ton mari, et il dominera sur toi » (Genèse 2:18). Pourtant, dans le plan de Dieu, la femme devait être une aide pour l’homme, semblable à lui. La doctrine de Dieu leur promettait le bonheur. L’obéissance à la doctrine de l’autre dieu a créé une situation qui se perpétue jusqu’à ce jour. Nous n’avons qu’à constater le nombre de mariages qui finissent en divorce, où en violence conjugale où l’homme domine littéralement sur la femme en vrai dictateur. Et pourtant, les désirs de la femme se tournent encore vers son mari… Coïncidence ? Pas du tout ! Ce ne sont que les conséquences de la désobéissance à Dieu.

Mais Jésus vient pour rétablir cette alliance brisée par nos premiers parents et que Dieu avait commencé à préparer au travers d’Abraham. Est-ce que le mariage heureux est encore possible de nos jours ? Absolument ! Mais à la condition de s’alimenter à l’arbre de vie qui fut disponible à nos premiers parents avant de pécher. Or, avec le sacrifice de Jésus, le chemin vers l’arbre de vie fut de nouveau ouvert, à la seule condition de passer par Christ. « Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils ; à plus forte raison, étant déjà réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie [un Jésus ressuscité] » (Romains 5:10). Car : « il n’y a de salut en aucun autre ; car sous le ciel il n’y a pas un autre nom, qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Actes 4:12). Soit que nous acceptons cette doctrine ou soit que nous en cherchons une autre. Si nous acceptons cette doctrine biblique, nous devons aussi reconnaître que toute autre prédication sur la façon de parvenir au salut est fausse. Sûrement un bon sujet de réflexion.

Le mariage

Revenons cependant sur l’instruction biblique d’un bon mariage. Prenons le temps d’analyser ce que Paul est inspiré de nous dire. Dans Éphésiens 5:28-33, nous lisons : « C’est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme, s’aime lui-même. Car personne n’a jamais haï sa propre chair, mais il la nourrit et l’entretient, comme le Seigneur le fait à l’égard de l’Église ; parce que nous sommes les membres de Son corps, étant de sa chair et de ses os. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme ; et les deux ne seront qu’une seule chair. Ce mystère est grand ; je le dis par rapport à Christ et à l’Église. Ainsi, que chacun de vous aime sa femme comme lui-même, et que la femme respecte son mari. » Cette instruction de Paul nous ramène au plan original, où Adam devait aimer sa femme comme lui-même et Ève, sa semblable, aurait aussi à aimer et à respecter son mari. Certains interprètent cette instruction comme voulant dire que, dans un mariage, les deux époux doivent toujours penser pareil.

La réussite dans un mariage n’est pas de penser pareil. Un mariage est composé de deux personnes, élevées dans deux familles différentes, dans un milieu différent et ayant des principes distincts à chaque famille. Il ne devrait pas être surprenant que ces deux individus, unis dans un mariage, aient leur propre façon individuelle de penser et de prendre une décision. Les conflits entre époux surviennent quand un des deux veut imposer sa volonté et sa décision comme étant irréversible ou indiscutable. Mais si, dans l’amour et le respect de l’autre le dialogue finit par amener les deux à s’entendre sur un plan convenable pour résoudre le conflit, où les pensées des deux seraient respectées, à partir de ce moment les deux peuvent penser ensemble. Malgré qu’ils soient deux, ils peuvent maintenant agir ensemble, dans la même direction, en équipe, comme une seule chair.

Voilà le principe derrière l’instruction de Dieu aux humains quand il a dit : « C’est pourquoi l’homme laissera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils seront une seule chair » (Genèse 2:24). Notez que l’homme doit littéralement quitter ses parents pour dorénavant former sa famille où sa femme devient sa chair. Ils ne penseront pas nécessairement pareil, mais avec le dialogue dans l’amour, ils agiront ensemble. La beauté de cette instruction est dans sa simplicité. L’homme doit aimer sa femme comme il s’aime lui-même. Paul compare cette relation à celle que Jésus entretient avec les membres de Son Église. Paul nous déclare aussi qu’au moment où l’homme s’engage avec son épouse, il doit aussi quitter ses parents pour former sa propre famille.

Combien de couples ont souffert dans leur mariage parce qu’ils insistaient à faire le contraire ! Pourtant, cette instruction est simple et claire, car Dieu connaît la nature humaine. Les enfants reçoivent des instructions de leurs parents dès la naissance, et ce jusqu’au moment où ils deviennent adultes pour voler de leurs propres ailes. Le problème semble se produire quand la mère affronte la difficulté de couper vraiment le cordon ombilical et laisser son fils s’attacher à une autre femme. Et sans le vouloir, inconsciemment, elle offre une quantité de conseils à sa bru que celle-ci n’a jamais demandés. Alors, en résulte de gros conflits entre la mère et sa bru. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’encore trop d’humains refusent obstinément d’accepter que l’homme : « s’attachera à sa femme ; et les deux ne seront qu’une seule chair ». Plusieurs individus prennent cette instruction comme s’appliquant à la partie sexuelle de leur vie, mais elle va au-delà du sexe. Une seule chair veut aussi dire que, puisque les deux sont maintenant unis comme ne faisant qu’une seule chair, l’esprit du couple doit aussi penser dans le même sens, et non en contradiction constante.

J’aime comparer ce principe à une équipe de chevaux tirant une voiture. Tant et aussi longtemps qu’ils tirent dans la même direction, ils peuvent tirer un attelage très chargé. Mais si un cheval décidait de tirer vers la droite tandis que l’autre déciderait d’aller vers la gauche, la voiture cesserait tout simplement d’avancer. Il en est ainsi dans le mariage. Si le mariage doit réussir, les deux époux doivent s’aimer et penser ensemble. Pas pareil, mais ensemble. Si un des deux décroche, à toute fin pratique, le mariage tombera éventuellement en miettes. Même si un des deux disait : « Je peux aimer pour deux », il se conte des sornettes. Ce ne sera qu’une question de temps avant qu’il ne puisse tenir le coup et décrochera aussi. Et même si le couple demeure ensemble, sans amour, ils se subissent au lieu de s’aimer. Beaucoup de mariages seraient sauvés si seulement le couple impliquait Dieu dans son dialogue. Les mariages à trois impliquant Dieu, le mari et la femme auront toujours les meilleures possibilités au monde de réussir.

Paul nous précise qu’au sujet du mariage : « Ce mystère est grand ; je le dis par rapport à Christ et à l’Église ». Nous savons que Jésus doit revenir pour célébrer une noce avec Son Église. Alors : « Réjouissons-nous, et faisons éclater notre joie, et donnons-lui gloire ; car les noces de l’Agneau sont venues, et son épouse [l’Église] s’est parée. Et il lui a été donné d’être vêtue d’un fin lin, pur et éclatant, car le fin lin, ce sont les justices des saints » (Apocalypse 19:7-8). Notez qu’il n’y aura pas de mariage au retour de Jésus, car le mariage existe déjà entre Jésus et Ses véritables serviteurs, et nous faisons déjà une seule chair avec Lui. Voilà pourquoi Paul nous dit : « Or, vous êtes [à présent] le corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun en particulier » (1 Corinthiens 12:27), Jésus étant la tête, alors que nous formons Son corps. Mais Il y aura néanmoins une grande noce avec Jésus, un moment de grande réjouissance pour ceux qui auront persévéré dans la foi jusqu’à la fin, afin de pouvoir participer à cette noce. Paul avait entièrement raison de dire : « Ce mystère est grand ; je le dis par rapport à Christ et à l’Église ». Paul parlait de cet événement fabuleux où Christ viendra rejoindre Sa bien-aimée et célébrer Son alliance avec elle par une grande noce jamais vue dans toute l’histoire du monde.

Et pour ceux qui pensent que cette promesse n’est simplement que quelque chose de spirituel et d’euphorique, lisons Apocalypse 19:9 : « Alors l’ange me dit : Écris : Heureux ceux qui sont appelés au banquet des noces de l’Agneau ! Il me dit aussi : Ce sont là les véritables paroles de Dieu. » Voilà la saine doctrine ! Toutes les autres qui seraient en contradiction sont de fausses doctrines. Pour terminer son instruction sur un mariage réussi, Paul nous déclare : « Ainsi, que chacun de vous aime sa femme comme lui-même, et que la femme respecte son mari ». Cette instruction sur le comportement du mari envers sa femme paraît assez claire, mais la femme doit aussi amener sa part au succès de cette union. Elle doit respecter son mari. Le Petit Larousse définit ainsi le mot respect : « Sentiment qui porte à traiter quelqu’un avec grand égard, à ne pas lui porter atteinte ». Si ce petit verset de Paul était existant dans chaque mariage, combien de divorces auraient été évités, car le respect engage le dialogue, et le dialogue produit des solutions, et les solutions protègent le mariage. Une toute petite doctrine qui fonctionne très bien chez ceux qui acceptent volontairement de la mettre en pratique. Nonobstant cela, ceux qui refusent de l’appliquer dans leur couple vous donneront une variété de justifications pour légitimer leur divorce.

Le salut

Regardons maintenant une autre doctrine reliée au salut. Dans l’Ancien Testament, après le péché de nos premiers parents, le chemin vers le salut leur fut littéralement coupé. Ayant fait l’évaluation de leur décision, prise en toute liberté : « l’Éternel Dieu dit : Voici, l’homme est devenu [dans son esprit] comme l’un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Et maintenant prenons garde qu’il n’avance sa main [dans son état de péché], et ne prenne aussi de l’arbre de vie, et qu’il n’en mange, et ne vive à toujours [dans cet état]. Et l’Éternel Dieu le fit sortir du jardin d’Éden, pour cultiver la terre d’où il avait été pris. Il chassa donc l’homme ; et il plaça à l’orient du jardin d’Éden les chérubins et la lame d’épée flamboyante, pour garder le chemin de l’arbre de vie » (Genèse 3:22-24). Certes, Adam et Ève n’y avaient plus accès, mais être coupé de l’arbre de vie ne voulait pas nécessairement dire destiné automatiquement au feu de la géhenne tel que prêché par plusieurs religions.

Le déluge est venu et seulement huit personnes de la famille de Noé furent sauvées ; alors, qu’adviendra-t-il de tous ces gens qui, depuis Adam et Ève, sont tous morts et n’ont jamais connu ni entendu parler de Jésus, le seul nom écrit sous le ciel par qui ils pouvaient être sauvés (Actes 4:12) ? Depuis Noé jusqu’à la naissance de Jésus, quelle quantité de personnes ont réellement connu Christ ou entendu Son Évangile ? Même durant Son ministère de trois ans et demi, combien d’individus ont vraiment compris et accepté Son message de salut ? Environ 120 personnes attendaient résolument la promesse d’un Consolateur (Actes 1:15). Qu’arrivera-t-il à tous les humains de la terre qui vivaient à cette époque et qui n’ont pas accepté l’Évangile du salut ? Combien d’humains, depuis les vingt siècles qui ont suivi, ont résolu de marcher librement et volontairement avec Christ, la Parole même de Dieu, vivant dans la chair humaine, EMMANUEL, ce qui signifie : DIEU AVEC NOUS (Matthieu 1:23) ?

Pourtant : « la Parole [de Dieu] a été faite chair, et a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité, et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père » (Jean 1:14). Combien Dieu en a-t-Il attiré pour les donner à Jésus afin de cheminer vers ce Royaume qu’Il est venu leur offrir gratuitement ? Les Élus de ce Royaume seulement et non la population terrestre entière. Ces Élus ont été jugés par Dieu Lui-même en les gardant dans la vérité pour les préparer à la tâche immense de devenir Ses rois et sacrificateurs sur les nations (Apocalypse 5:10). Voilà pourquoi Pierre, le chef des apôtres, a déclaré ceci aux Élus : « Car le temps vient où le jugement doit commencer par la maison de Dieu ; et s’il commence par nous [les élus], quelle sera la fin de ceux [les autres] qui n’obéissent pas à l’Évangile de Dieu ? » (1 Pierre 4:17). La réponse nous a été donnée par Jean qui, dans sa vision, a vu ce Grand Trône Blanc sur lequel Jésus est assis.

Le Trône Blanc représente la Justice et la Miséricorde de Dieu. Dans Sa miséricorde qui n’a pas de fin, Jésus permettra à tous les non convertis de tous les siècles, de ressusciter après le Millenium, d’ouvrir les livres de la Bible afin que ces gens soient finalement enseignés dans la vraie doctrine (Apocalypse 20:11-12). C’est cette deuxième résurrection où le Livre de Vie est aussi ouvert, pour accueillir les milliards d’individus qui se convertiront à Christ et qui formeront les nations sur lesquelles les Élus régneront. « Et les nations qui auront été sauvées [durant le Millénium et cette deuxième résurrection], marcheront à sa lumière, et les rois [les Élus] de la terre y apporteront leur gloire et leur honneur » (Apocalypse 21:24). Vous noterez qu’à cette époque, la terre est déjà purifiée, la Jérusalem céleste est sur la terre, tous ces individus mentionnés ici sont immortels, Satan et ses démons sont complètement disparus du décor, ayant été jetés auparavant dans le même feu que Jésus avait allumé pour détruire la Bête et le faux prophète (Apocalypse 20:10). Pourtant, la grande majorité des églises chrétiennes veulent convertir le monde entier immédiatement afin de le préparer pour le retour de Jésus. Les pasteurs utilisent l’argument qu’aujourd’hui est le seul jour de salut, sinon nous sommes perdus. Toutefois, ils utilisent ce même argument chaque fois qu’ils prêchent sur le salut, et chaque fois ce jour précis devient le seul jour de salut. Il semble y avoir une nette contradiction dans leur propre prédication. Si Dieu croyait que toutes les nations seraient déjà converties au retour de Christ, pourquoi nous donner l’Apocalypse, nous annonçant avec certitude que, lors de Son retour, la terre entière sera dans la confusion la plus totale ?

Vous noterez aussi que ce salut vous est toujours offert, d’une façon simple et commode, alors que vous êtes un témoin observateur dans les gradins d’un auditorium ou d’un stade sportif. Et après un sermon charismatique qui vous touche profondément, on vous déclare que si vous donnez votre cœur à Jésus vous êtes automatiquement sauvé ; et une fois sauvé toujours sauvé. Donc, selon cette doctrine, c’est l’humain qui décide quand il voudra être sauvé. C’est le télévangéliste qui appelle, et c’est vous qui décidez de répondre à l’appel. Par contre, quelle est l’instruction de Jésus sur ce sujet si important ? Dans Jean 6:44, Jésus déclare : « Personne ne peut venir à Moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ; et Je le ressusciterai au dernier jour. » Nous voyons explicitement ici que le salut fait partie d’un processus planifié par Dieu Lui-même pour Se former une famille éternelle.

Voilà pourquoi Jésus ajoute ceci au verset 45 : « Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous enseignés de Dieu. Quiconque a écouté le Père et a été instruit par lui, vient à moi ». Donc, c’est Dieu qui choisit Ses futurs Élus du Royaume, et ceux qui écoutent et acceptent cette invitation du Père sont alors donnés à Jésus. Dans Sa dernière prière à Son Père avant d’être crucifié, Jésus a dit ceci au sujet de ceux que Dieu avait attirés et qui ont accepté de suivre Christ jusqu’à la fin : « J’ai manifesté Ton nom aux hommes que Tu m’as donnés du monde ; ils étaient à Toi, et Tu me les as donnés, et ils ont gardé Ta parole. Ils ont connu maintenant que tout ce que tu m’as donné vient de toi. Car Je leur ai donné les paroles que tu m’as données, et ils les ont reçues, et ils ont connu véritablement que je suis venu de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé » (Jean 17:6-8). La fausse doctrine qu’aujourd’hui est le SEUL JOUR de salut est une contrefaçon satanique pour faire paniquer des gens honnêtes et sincères, par des pasteurs avides de leurs dîmes et offrandes, pour mieux dominer sur ces chères brebis.

Je ne voudrais pas donner l’impression que je suggère à tout le monde de quitter leur congrégation et fermer toutes les églises. Tout le monde n’a pas le temps de consacrer des heures à étudier la Bible, pour toutes sortes de raisons qui leur sont personnelles. Donc, appartenir à une congrégation est essentiel pour eux afin de recevoir de l’enseignement sur l’Évangile. Je suis le premier à avouer que toutes les congrégations se disant chrétiennes prêchent une bonne portion de vérité, autrement leurs bâtiments seraient complètement vides. Cependant, d’autres religions, non chrétiennes, celles-là, et remplies de concepts mensongers, sont loin d’être vides non plus… Ce n’est donc pas parce qu’une église ou une religion possède des vérités qu’elle attire davantage de fidèles, sinon, il n’y aurait pas de bouddhisme, d’hindouisme et surtout de satanisme ! Il y a des mensonges qui attirent autant, si non plus que la vérité (ovni, nouvel âge, etc.). Jésus nous a dit : « Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups ; soyez donc prudents comme les serpents, et simples comme les colombes » (Matthieu 10:16). Jésus nous commande de développer notre discernement.

D’autres personnes ont besoin de fraternisation et les réunions hebdomadaires leur donnent une occasion idéale de rencontrer des amis, de se faire instruire, et de prendre un bon café avec un beigne ou autre friandise. Ceci est bien, mais n’est pas une bonne raison pour accepter un enseignement dilué ou nettement altéré et déformé. Voilà où réside le véritable problème que chaque chrétien doit avoir à cœur d’éviter afin de ne pas en être victime. Alors, je ne cesserai jamais de citer ces paroles de Paul : « Éprouvez toutes choses ; retenez ce qui est bon [la vraie doctrine]. Abstenez-vous de toute apparence de mal [la fausse doctrine] » (1 Thessaloniciens 5:21-22). Cette exhortation de Paul couvre non seulement les fausses doctrines, mais aussi tout ce qui est véhiculé à l’encontre de la Parole de Dieu.

Regardons maintenant la promesse fantastique promise par Jésus à ceux qui persévéreront dans Sa Parole au moment de la grande tribulation des derniers jours avant Son retour. « Parce que tu as gardé la parole de ma patience, moi-même je te garderai de l’heure de la tentation qui doit venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre » (Apocalypse 3:10). Jésus S’engage à protéger Lui-même Ses serviteurs durant ces trois ans et demi qu’Il utilisera pour éprouver les « habitants de la terre ». Donc, pendant que le monde entier sera éprouvé, Jésus Lui-même protégera les siens. Voilà pourquoi Jésus, à la veille de Sa mort, a déclaré ceci à Son Père, dans Jean 17:9 : « Je prie pour eux [Mes serviteurs] ; je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés, parce qu’ils sont à toi ». Ajoutons à ceci ce qui est écrit dans Jean 3:16 : « Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle ». Cette vie éternelle ne passe que par le salut et le salut ne passe que par Jésus et AUCUN autre. Croire en Jésus ne veut pas simplement dire de croire que Jésus a déjà existé et existe toujours. L’enjeu est tellement grandiose que croire en Jésus veut dire croire d’abord fermement tout ce que Jésus a enseigné et, subséquemment, vivre selon Sa Parole.

C’est pour cette raison que Jésus Lui-même a déclaré que : « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ; et JE le ressusciterai au dernier jour » (Jean 6:44). Dans Jean 11:25, Jésus a dit : « Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort ». Voilà la vraie doctrine saine. Tout salut voulant venir d’une autre façon et soi-disant disponible par un autre que Jésus est une fausse doctrine. Dieu ne Se contredit jamais ! Alors, si une église prêche un salut facile, dans lequel le « converti » n’a aucun effort à faire après sa plongée dans une piscine ou toute autre manière de baptiser, c’est une doctrine d’homme. Donc, si nous en sommes rendus à ce point pour en arriver à une décision, la Bible elle-même nous donne la solution. « Que Dieu soit reconnu véritable et tout homme menteur » (Romains 3:4). Pourtant, des milliards d’humains sont présentement convaincus que le salut peut passer par un autre que Jésus. Alors, je vous suggère en toute humilité de suivre une autre petite instruction biblique qui nous dit : « Éprouvez toutes choses ; retenez ce qui est bon. Abstenez-vous de toute apparence de mal » (1 Thessaloniciens 5:21-22).

Toutes les églises « chrétiennes » de notre époque prêchent des choses qui sont bonnes, alors il faut les retenir. Mais la Bible insiste surtout sur le fait de nous abstenir de toute apparence de mal. C’est ici le véritable travail du serviteur de Christ : pouvoir distinguer entre le bon et le mal, et seule la Parole de Dieu peut nous révéler la différence. Je me pose la question à savoir combien de personnes étudient vraiment la Bible ? Beaucoup de personnes possèdent des Bibles, et cela paraît très bien dans une bibliothèque. Certains en font la lecture à l’occasion, et régulièrement dans d’autres cas. Mais je repose ma question à savoir combien prennent le temps d’étudier fidèlement la Bible dans le but de découvrir ce que Dieu veut amoureusement nous donner comme instruction pour renouveler notre vie ? De découvrir que Son soutien est toujours là pour nous sortir de nos épreuves, de nous instruire dans le plan admirable qu’Il a préparé pour l’humanité, et finalement comment parvenir littéralement dans ce Royaume où tous Ses enfants formeront une grande famille avec Dieu ? Une famille où le Créateur de l’univers partagera Sa création entière avec nous. Quel beau sujet de méditation pour ceux qui croient vraiment dans la Parole de Dieu !

Les résurrections

Prenons maintenant la doctrine de la résurrection. Plusieurs religions prêchent qu’il n’y aura qu’une seule résurrection. D’autres prêchent deux résurrections, une pour les sauvés et une pour la destruction de tous les autres dans le feu de la géhenne. Pourtant, toutes ces dénominations prétendent utiliser la même Bible pour appuyer leurs croyances et leur prédication. Nonobstant cela, que nous déclare Dieu dans Sa Parole ? Durant tout Son ministère, Jésus a prêché que le Royaume de Dieu était proche. Même ici, la majorité des églises chrétiennes ne semblent pas avoir saisi Son message. Jésus annonçait l’établissement de Son Royaume sur cette terre, alors que toutes les religions enseignent que le chrétien ira au ciel après sa mort. Cet enseignement est en nette contradiction avec cette déclaration de Jésus dans Jean 3:13 : « Or personne n’est monté au ciel, que Celui qui est descendu du ciel, savoir, le Fils de l’homme qui est dans le ciel ». Qui a raison, Jésus ou les hommes ?

Il devient alors évident qu’il subsiste une nette contestation entre ce que Jésus a enseigné et ce que les hommes ont enseigné durant une vingtaine de siècles. Juste avant de monter au ciel, Jésus a rassuré Ses disciples qui s’inquiétaient de ce qui leur arriverait après Son départ. Alors, pour les apaiser, Jésus leur à déclaré : « Que votre cœur ne se trouble point ; croyez en Dieu, croyez aussi en Moi. Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père ; si cela n’était pas, je vous l’aurais dit. Je vais vous préparer une place » (Jean 14:1-2). Que veut dire « la maison du Père » ? Dans la vision du ciel qu’il avait reçue de Jésus, Jean nous déclare ceci : « Et moi Jean je vis la sainte cité, la nouvelle Jérusalem, qui descendait du ciel d’auprès de Dieu, préparée comme une nouvelle mariée qui s’est ornée pour son époux. Et j’entendis une grande voix du ciel, qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes, et Il habitera avec eux ; ils seront son peuple, et Dieu sera lui-même avec eux » (Apocalypse 21:2-3). Dans cette seule déclaration nous voyons clairement que c’est Dieu Lui-même qui descendra sur cette terre dans cette Ville Sainte, la Nouvelle Jérusalem, pour habiter avec Sa Famille immortelle. Ils seront Son peuple, et Il sera leur Dieu.

Mais les religions envoient leur brebis au ciel, alors que Dieu Lui-même nous déclare que c’est Lui qui descendra du ciel pour venir vivre dans cette Ville Sainte pour administrer Son Gouvernement universel avec Sa famille. Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes, et Il habitera avec eux ; ils seront Son peuple, et Il sera leur Dieu. Mais revenons à ce que Jésus a déclaré à Ses disciples, dans Jean 14:3 : « Et quand je serai parti, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et vous prendrai avec moi, afin qu’où je serai, vous y soyez aussi. » Encore une fois, Jésus nous dit qu’Il reviendra, alors que les pasteurs rassurent leurs brebis que l’homme peut y aller. Mais comment a-t-on pu vendre un tel mensonge à des milliards de personnes durant autant de siècles ? D’abord, en empêchant les fidèles d’étudier la Bible. Ensuite en prêchant un salut sans trop d’effort. Écoutez et observez les instructions de votre église à la lettre, et ne critiquez jamais votre pasteur, votre curé ou votre ministre, peu importe ce qu’il dira durant son sermon. Vivez votre vie au meilleur de ce que vous décidez qui est bon, et quand vous serez sur votre lit de mort, faites un acte de contrition et tout sera réglé. Si vous craignez de mourir sans avoir le temps de vous repentir, on peut, avec des dons, acheter une indulgence plénière qui efface tous les péchés, vous donnant le privilège de passez à GO, ramassez votre 200 $ et de monter directement au ciel. Mais pour faire quoi au juste ?

Revenons encore une fois à l’instruction de Jésus à Ses disciples, leur disant que dans cette Cité Sainte, il y a plusieurs demeures. À quoi au juste fait-Il allusion ? C’est quand même intéressant de noter que dans tous les pays du monde, il existe une Chambre ou Parlement où tous les élus se réunissent régulièrement pour diriger leur pays et rédiger constamment des lois appropriées à leur bien-être. Dans ces bâtiments, chaque ministre a sa demeure ou son bureau pour exécuter son ministère. Nous avons cette situation depuis des siècles et nous la trouvons tout à fait normale et équitable. Mais quand Jésus déclare qu’Il doit monter au ciel pour nous préparer un poste en tant qu’Élu dans Son gouvernement, les gens manifestent abondamment de difficulté à accepter que Dieu puisse agir ainsi dans Son Gouvernement. Le problème est évident. La Bible nous dit que Satan est « le dieu de ce siècle » (2 Corinthiens 4:4). Ayant utilisé le dessein que Dieu avait déjà établi, Satan a tout naturellement formé une contrefaçon gouvernementale pour les humains, dans laquelle la confusion organisée perdure, et perdurera jusqu’au moment où Jésus viendra détruire cette structure satanique pour établir Son Gouvernement Mondial.

Continuons maintenant où Jésus rassure Ses disciples ainsi : « Quand je serai parti, et que Je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et vous prendrai avec moi, afin qu’où je serai, vous y soyez aussi ». Dans Jean 14:4, Jésus ajoute : « Et vous savez où je vais, et vous en savez le chemin ». Le chemin, ici, n’est pas de monter au ciel, mais plutôt de savoir où Jésus S’en allait, et encore davantage, le chemin à suivre pour parvenir au Royaume qu’Il a prêché et qu’Il établira quand Il reviendra. Thomas ne semble pas comprendre entièrement. Alors, au verset 5, Thomas Lui dit : « Seigneur, nous ne savons où tu vas ; et comment pouvons-nous en savoir le chemin ? » Au verset 6, « Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité et la vie ; personne ne vient au Père que par moi ». Je ne veux pas brusquer personne, mais si quelqu’un vous indique qu’il y a possibilité de parvenir au salut, à la vérité, et à l’immortalité par un autre chemin que JÉSUS, vérifiez leur doctrine de près avant d’accepter.

Donc, personne ne monte au ciel ! Vers la fin de la grande tribulation à venir, la Bible nous dit que sept trompettes sonneront pour annoncer sept malheurs. Regardons cependant ce qui doit arriver alors que la septième sonnera. « Or, le septième ange sonna de la trompette, et de grandes voix se firent entendre dans le ciel, qui disaient : Les royaumes du monde sont soumis à notre Seigneur et à son Christ, et il régnera aux siècles des siècles » (Apocalypse 11:15). Il est bel et bien question ici des royaumes du monde qui seront tous soumis à un seul Royaume mondial dirigé par Christ. Le prophète Daniel fut inspiré de prédire cet événement superbe. En parlant des temps de la fin où le monde sera au bord du gouffre de l’autodestruction, Daniel nous déclare : « Et dans le temps de ces rois, le Dieu des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit ; et ce royaume ne passera point à un autre peuple ; il brisera et anéantira tous ces royaumes-là, et lui-même subsistera éternellement » (Daniel 2:44).

C’est précisément à ce moment où Jésus revient qu’il y aura aussi la première résurrection, celle des Élus à qui Jésus a déclaré qu’Il allait au ciel pour leur préparer des postes de gouverne dans ce Royaume. Et quand le temps pour cela sera dévolu, Jésus reviendra afin que, là où Il sera, nous y soyons aussi. « Heureux et saint celui qui a part à la première résurrection ! La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux ; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et régneront avec lui mille ans » (Apocalypse 20:6). L’immortalité nous est confirmée ici par l’expression : « La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux ». À cette déclaration, il convient d’en ajouter une autre pour nous indiquer où ce règne de mille ans aura lieu. « Et tu nous as faits rois et sacrificateurs à notre Dieu ; et nous régnerons sur la terre » (Apocalypse 5:10). Mais quel sera le sort de ceux qui sont morts depuis Adam et Ève et qui ne seront pas de cette première résurrection ? Sont-il perdus à tout jamais et destinés au feu éternel ? Beaucoup trop de ministres en sont convaincus et, par le fait même, font passer un Dieu d’amour pour un Dieu qui paraît Se réjouir à vouloir détruire Sa création.

C’est sûrement le but que Satan s’est fixé, pas le Dieu d’amour qui nous a créés à Son image et à Sa ressemblance. Allons voir ce que Dieu nous dit. « Mais le reste des morts ne ressuscita point, jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis » (Apocalypse 20:5). Il est explicitement question ici d’une deuxième résurrection après la période de mille ans. Qu’arrivera-t-il alors à ce moment ? Jean a vu ceci dans sa vision : « Puis, je vis un Grand Trône Blanc, et celui qui y était assis. La terre et le ciel s’enfuirent de devant sa face, et leur place ne se retrouva plus. Je vis aussi les morts, grands et petits, qui se tenaient devant Dieu ; et les livres furent ouverts. On ouvrit aussi un autre livre, celui qui est le livre de vie. Et les morts furent jugés selon leurs œuvres, d’après ce qui était écrit dans les livres » (Apocalypse 20:11-12). Si tous ces morts sont debout devant le trône, il est tout à fait logique de conjecturer qu’ils sont revenus à la vie grâce à une résurrection. On pourrait se poser la question à savoir si cette résurrection n’est seulement que pour la destruction, comme certains pasteurs semblent le présumer, pourquoi Jésus, ce Miséricordieux par excellence, assis sur le grand trône blanc, ouvrira-t-Il le Livre de Vie s’Il n’a aucune intention d’y ajouter des noms ?

Comment Jésus, Dieu venu en chair, pourrait-Il détruire des milliards de gens qui, tout au long des siècles, n’ont eu aucune chance de savoir qui était Jésus, sans compter comment se convertir à Christ. Qui connaissait Jésus au moment du déluge ? Qui s’intéressait à Jésus dans tous les grands royaumes païens du monde alors qu’ils avaient des centaines de dieux pour les occuper ? Combien de bouddhistes, de musulmans, de communistes, et d’athées sont présentement convertis à Christ ? Sans oublier les handicapés mentaux étalés sur 6 000 ans d’histoire, les trisomiques et tous ceux qui n’avaient pas les facultés intellectuelles pour comprendre les principes du salut. Et que dire de tous les enfants morts en bas âge, en couche ou avortés ? Faudrait-il croire aux « limbes », cet endroit catholique dont la Bible ne mentionne pas un traître mot ? Penser que ces derniers puissent avoir droit au salut sans avoir connu Christ et Son sacrifice, c’est nier le fondement même de l’Évangile ! Jésus pourrait-Il détruire tous ces innocents qui ignorent toujours qu’Il est le SEUL par qui on puisse parvenir au salut ? Une telle action serait en distincte contradiction avec la déclaration que : « Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Car Dieu n’a point envoyé son Fils dans le monde, pour condamner le monde, mais afin que le monde soit sauvé par lui » (Jean 3:16-17).

Nous voyons distinctement qu’il y a confusion totale dans l’enseignement religieux, même parmi la « chrétienté ». Satan a réussi, au fil du temps, à s’infiltrer dans toutes les organisations religieuses avec une contrefaçon bien organisée pour tenter de détruire le plan de Dieu pour l’humanité. Et il le fait par l’entremise des milliers de religions, fondées par des hommes cupides, prêts à prêcher n’importe quoi pour s’enrichir tout en profitant de chaque situation qui leur est offerte. Voici l’évaluation de Paul en parlant de ces ministres : « Car de telles gens ne servent point notre Seigneur Jésus-Christ, mais leur propre ventre ; et par des paroles douces et flatteuses ils séduisent le cœur des simples » (Romains 16:18). Notez que les brebis honnêtes, les cœurs simples ne sont pas en cause ici. Ce sont plutôt les faux ministres, qui sont supposés diriger ces cœurs simples vers le Royaume, qui sont faux, car ils ne servent pas Jésus. Ils séduisent les brebis par des paroles douces et flatteuses pour servir leur propre ventre.

Jacques, dès les débuts de l’Église, à voulu éviter ce problème dans les congrégations de l’Église de Dieu. Dans son épître, Jacques déclare ceci : « Mes frères, qu’il n’y en ait pas parmi vous beaucoup qui enseignent, car nous encourrons un jugement plus sévère » (Jacques 3:1). Je suggère fortement à tous les ministres qui présument avoir le droit d’enseigner ce qu’ils commandent, simplement parce qu’ils ont été ordonnés dans une dénomination quelconque, de bien garder en mémoire cette déclaration de Jacques, car, au retour de Christ, ils auront des comptes à Lui rendre. On ne joue pas avec la Parole de Dieu, car elle doit rester intacte, et ceux qui la détraquent devront s’attendre à accepter un jugement plus sévère.

En revenant aux résurrections, il y en a une autre et qui semble échapper complètement à toutes les églises, à cause de la façon qu’elle est décrite dans la Bible. Dans Apocalypse 20:13-15, nous lisons : « Et la mer rendit les morts qu’elle contenait ; la mort et l’enfer rendirent aussi les morts qui y étaient, et chacun fut jugé selon ses œuvres. Et la mort et l’enfer furent jetés dans l’étang de feu ; c’est la seconde mort. Et quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie, fut jeté dans l’étang de feu ». La description de cette résurrection ressemble drôlement à la deuxième que nous venons de voir. À prime abord, on pourrait croire à une répétition des versets précédents, mais il n’en est rien. En effet, nous voyons clairement ici une autre résurrection où la mer rend tous les noyés qui s’y trouvent, la mort et l’enfer (séjour des morts) rendirent aussi les morts qui y étaient, et chacun fut jugé selon ses œuvres. Mais il y a une étonnante différence entre cette résurrection et la deuxième. D’abord le Trône Blanc de la miséricorde n’y est plus, et le Livre de Vie n’est pas ouvert ni mentionné. Il devient alors évident que cette résurrection est uniquement destinée à la destruction totale des rebelles qui auront rejeté Dieu, le salut et le Saint-Esprit jusqu’à la fin.

Ils commettent ainsi ce que Jésus a révélé être le péché contre l’Esprit et que Dieu ne pourra jamais pardonner, car c’est dans la nature même de ce péché de pousser l’homme à ne jamais plus demander pardon. Dieu est Esprit (Jean 4:24), et Dieu est Saint (Lévitique 19:2). Dieu est donc le Saint-Esprit ! Si quelqu’un persiste à rejeter Dieu jusqu’à la fin de son existence, comment pourrait-il faire partie de la Famille de Dieu ? Jésus Lui-même nous décrit ceux qui feront sûrement partie de cette grande Famille Divine et immortelle. « Heureux ceux qui observent Ses commandements, afin d’avoir droit à l’arbre de vie [l’immortalité], et d’entrer par les portes dans la ville [la Jérusalem céleste] ! » (Apocalypse 22:14). Ce sont les gens qui ont accepté le sacrifice de Jésus et, en acceptant Son nom comme étant le SEUL sous le ciel par lequel nous pouvons être sauvés, ont aussi persévéré dans la foi jusqu’à la fin de leur vie. À ceux-là, Dieu a donné un dépôt de Son Esprit avec une promesse future fabuleuse. La résurrection dans l’immortalité !

C’est d’ailleurs ce que Paul nous dit, dans 2 Corinthiens 1:21-22 : « Or, celui qui nous affermit avec vous en Christ, et qui nous a oints, c’est Dieu, Qui nous a aussi marqués de Son sceau, et nous a donné dans nos cœurs les arrhes [dépôt] de Son Esprit ». Nous voyons que l’onction qui nous affermit en Christ vient directement du Père, qui met aussi un dépôt de Son Esprit en nous. Paul, doté de cette compréhension formidable, pouvait facilement nous déclarer ceci, dans Romains 8:11 : « Et si l’Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus des morts, habite en vous, Celui qui a ressuscité Christ d’entre les morts rendra aussi la vie à vos corps mortels, par Son Esprit qui habite en vous ». Donc, au risque de me répéter, si quelqu’un n’a pas le Saint-Esprit en lui, il lui est impossible de faire partie de la Famille de Dieu.

Tout dans les Saintes Écritures semble nous indiquer que, lors de la deuxième résurrection, la grande majorité des gens se convertiront à Christ, et auront par conséquent leurs noms inscrits dans le Livre de Vie qui sera ouvert pour les recevoir. Parce que Satan, qui les séduisait n’y sera plus. Pour ce qui est de ceux qui demeureront rebelles jusqu’à la fin, Jésus, en parlant de l’accès à la Ville Sainte, dira simplement : « Mais dehors seront les impudiques, les empoisonneurs, les fornicateurs, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge » (Apocalypse 22:15). Nous avons ici la liste biblique de ceux qui ne seront jamais inscrits dans le Livre de Vie, ou dont le nom sera effacé du Livre de Vie pour avoir négligé, puis rejeté le dépôt de l’Esprit qui était en eux. Le sort de ces rebelles est clairement expliqué par Jésus dans Sa révélation à Jean : « Et quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie, fut jeté dans l’étang de feu » (Apocalypse 20:15). Ceci sera un événement unique qui détruira, non seulement les rebelles, mais purifiera aussi la terre pour créer une nouvelle terre et de nouveaux cieux. Par la suite elle sera prête à recevoir la Jérusalem céleste qui descendra du ciel et dans laquelle Dieu Lui-même viendra vivre avec Sa Famille. (Nous vous proposons de lire nos messages sur Les Résurrections pour une description détaillée de tout ce que la Bible en dit).

Voilà la doctrine divine sur le sujet des résurrections que Jean a reçue de notre Sauveur et qu’il nous décrit ainsi : « Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange pour vous rendre témoignage de ces choses dans les Églises. Je suis le rejeton et la postérité de David, l’étoile brillante du matin. L’Esprit et l’Épouse disent : Viens. Que celui qui l’entend, dise aussi : Viens. Que celui qui a soif [de la vérité], vienne ; et que celui qui voudra de l’eau vive, en reçoive gratuitement » (Apocalypse 22:16-17). Ceux qui ont reçu la Parole de Dieu gratuitement doivent aussi l’enseigner gratuitement. Jésus avait donné cette instruction à Ses disciples : « Guérissez les malades, nettoyez les lépreux, ressuscitez les morts, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. Ne prenez ni or, ni argent, ni monnaie dans vos ceintures ; Ni sac pour le voyage, ni deux habits, ni souliers, ni bâton ; car l’ouvrier est digne de sa nourriture » (Matthieu 10:8-10).

Il est clair que celui qui vient porter l’Évangile doit se nourrir, ainsi que sa famille, et Jésus nous dit qu’un tel ouvrier est digne de sa nourriture. Mais l’Évangile n’est pas à vendre pour en devenir millionnaire, comme nous voyons malheureusement trop souvent dans les églises populaires. Ce qui devient encore plus évident chez le chrétien converti qui prend la peine de vérifier toute chose, c’est que les vraies doctrines ont été progressivement diluées. Sous le voile d’être des ministres de Christ, plusieurs ministres ont prêché leur propre interprétation des vraies doctrines en y ajoutant ou en retranchant des instructions essentielles selon leur volonté. Ensuite, ces pasteurs transmettent ces « doctrines » à ceux qui veulent bien les suivre et se laisser séduire par eux.

À ceux-là, Jésus déclare ceci, dans Apocalypse 22:18-19 : « Je proteste à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre que si quelqu’un y ajoute, Dieu fera tomber sur lui les plaies écrites dans ce livre ; Et si quelqu’un retranche des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part du livre de vie, et de la Sainte Cité, et des choses qui sont écrites dans ce livre ». Voilà encore une fois la vraie doctrine venant directement de la bouche de Jésus. Notez que ceux qui ajoutent leurs propres doctrines par opposition à celles de Dieu risquent fortement de recevoir sur leur tête les sept dernières plaies des temps de la fin. Il serait alors souhaitable que ceux qui prêchent sur la possibilité d’aller au ciel, sur l’immortalité de l’âme ou sur un nirvana comme récompense de ceux qui, après maintes réincarnations finissent éventuellement par vivre une vie parfaite, s’informent sans tarder sur ce que Dieu voudrait qu’ils prêchent. Maintes réincarnations ? La Parole de Dieu nous dit : « il est réservé aux hommes de mourir une fois, et après cela vient le jugement » (Hébreux 9:27). Les fausses doctrines peuvent-elles cependant être bonnes et acceptables en partie ?

Quand nous en sommes rendus ici à prendre une décision, la Parole de Dieu nous la rend facile, si du moins nous voulons agir selon Sa Parole. Paul a été inspiré d’écrire que, dans un tel cas : « que Dieu soit reconnu véritable, et tout homme menteur » (Romains 3:4). Donc, toute doctrine qui ne vient pas de Dieu est une fausse doctrine. Elle vient d’un homme menteur inspiré par le père du mensonge. Aux Juifs qui narguaient Jésus continuellement, Celui-ci leur a déclaré : « Le père dont vous êtes issus, c’est le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il n’a point persisté dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il dit le mensonge, il parle de son propre fonds ; car il est menteur, et le père du mensonge » (Jean 8:44). Cette déclaration peut facilement s’appliquer à ceux qui se présentent comme ministres de Jésus et qui prêchent le contraire de Son Évangile.

Cette contrefaçon, inspirée par Satan, n’est vraiment pas quelque chose de nouveau. Dans les années 60, au premier siècle, Paul voyait déjà cette intrusion dans les nouvelles congrégations par des adeptes des fausses doctrines. Ces instigateurs ont sournoisement commencé par modifier ou nettement enlever certains enseignements de Jésus. Ainsi les véritables doctrines qu’ils jugeaient difficiles à observer, ou qui étaient en désaccord avec leurs enseignements pseudo-chrétiens où le paganisme se mêlait au christianisme, furent modifiées, changeant par le fait même Son Évangile. Malheureusement, plusieurs se sont laissés séduire par cette ruse de Satan. Paul n’hésite pas à attaquer le problème de front. Alors, voici sa déclaration aux chrétiens à Corinthe : « Mais je crains que, comme le serpent séduisit Ève par sa ruse, vos pensées ne se corrompent aussi en se détournant de la simplicité qui est en Christ. Car, s’il venait quelqu’un qui vous prêchât un autre Jésus que celui que nous vous avons prêché, ou un autre Esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre Évangile que celui que vous avez embrassé, vous le supporteriez fort bien » (2 Corinthiens 11:3-4). Paul avait déjà découvert dans cette congrégation une disposition à la séduction par des gens qui commençaient à prêcher autre chose que ce que Paul leur enseignait.

Alors, Paul décide immédiatement de mettre les pendules à l’heure juste en leur disant directement : « Car de tels hommes sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs qui se déguisent en apôtres de Christ [un apôtre qui enseigne une fausse doctrine est un faux apôtre]. Et cela n’est pas étonnant, car Satan lui-même se déguise en ange de lumière. » Au début, son nom était Lucifer (porteur de lumière ou vérité). Après sa rébellion, son nom fut changé en Satan (adversaire, le prince des ténèbres, et le père du mensonge). Même si Satan fut précipité avec ses anges (devenus démons) sur la terre après sa tentative de détrôner Dieu, il continue toujours à se déguiser en ange de lumière. « Il n’est donc pas surprenant que ses ministres se déguisent aussi en ministres de justice ; mais leur fin sera selon leurs œuvres » (2 Corinthiens 11:13-15). Ils auront un compte à rendre à Jésus selon leurs œuvres.

Mais revenons au châtiment réservé à ceux qui retranchent des versets bibliques dans leur prédication, car ces versets détruiraient entièrement les fausses doctrines qu’ils véhiculent pour mieux dominer sur leurs troupeaux. Cette fraude est très sérieuse pour Dieu, qui sera encore plus sévère envers ces pasteurs qui, en pleine connaissance de la Parole de Dieu, retrancheront volontairement des instructions pour avantager leur propre cause. « Et si quelqu’un retranche des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part du livre de vie, et de la sainte cité, et des choses qui sont écrites dans ce livre » (Apocalypse 22:19).

Notez bien que Dieu retranchera sa part, d’abord du Livre de Vie (immortalité), et de la Sainte Cité (accès à la Famille de Dieu), ainsi que les bénédictions destinées aux Enfants de Dieu pendant l’éternité décrites dans ce livre. Donc, ces faux ministres, s’ils ne se repentent pas, risquent réellement de faire partie de la troisième résurrection, étant retranchés du Livre de Vie et l’immortalité. « Et quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie, fut jeté dans l’étang de feu » (Apocalypse 20:15). Voilà le moment précis de la destruction totale de tous les rebelles, une seule et unique fois, tout en détruisant les œuvres futiles des hommes dans cette purification de la terre. Non, l’enfer tel que prêché dans la majorité des églises n’existe pas, où des gens sont balancés sans trop savoir pourquoi pour être brûlés sans se consumer.

Le pardon

La dernière doctrine que j’aimerais traiter ici, c’est la doctrine du pardon. Commençons par le commandement de Jésus sur ce sujet. Les disciples qui voyaient Jésus prier souvent, Lui demandèrent comment prier. Alors, Jésus leur donna un exemple vivant, dans Matthieu 6:9-15. Prenons cette prière étape par étape :

9 : « Vous donc [Mes disciples] priez ainsi : Notre Père qui es aux cieux, ton nom soit sanctifié ; Ton règne vienne ». Il est très important de notez que Jésus ne nous dit pas de prier pour avoir le privilège de monter au ciel. Il faut prier plutôt que Son règne vienne s’établir sur la terre, tout comme Jésus l’a prêché. Voilà la saine doctrine ! Combien d’églises lisent ceci continuellement sans jamais saisir ce que Jésus nous enseigne clairement dans ce verset ? Combien récitent cette prière instinctivement en égrenant leur chapelet sans en saisir la profondeur ?

10 : « Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ». Nous savons qu’au ciel, la volonté de Dieu se fait toujours, mais Sa volonté est-elle exercée sur la terre ? Chez Ses serviteurs, oui ! Pour le reste, en partie chez certains et chez les autres pas du tout, car, tout au long des siècles, Satan a continuellement fait des ravages épouvantables en voilant et en créant des contrefaçons de l’Évangile que Jésus est venu donner à Son Église. Dès le premier siècle, Paul nous déclare : « Que si notre Évangile est voilé, il est voilé pour ceux qui périssent, pour les incrédules, dont le dieu de ce siècle [Satan] a aveuglé l’esprit, afin qu’ils ne soient pas éclairés par la lumière du glorieux Évangile de Christ, qui est l’image de Dieu » (2 Corinthiens 4:3-4). La séduction avait débuté dès la fondation de l’Église par les ministres de Satan, et elle se poursuit encore plus fort de nos jours. Avez-vous encore l’impression que les télévangélistes sont en train de sauver le monde entier avec leur prédication actuelle ? Retournons à la prière proposée par Jésus.

11 : « Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien ». Il serait bon de méditer à savoir d’où nous vient notre nourriture quotidienne. Fait-elle partie du plan de Dieu dans le développement de Ses enfants vers Son règne à venir ou est-ce la pure coïncidence d’une évolution où tout existe sans Créateur ? Cette supercherie de la théorie de l’évolution est répandue dans le monde entier et se porte remarquablement bien. Pourtant jamais a-t-on utilisé l’expression « la vérité de l’évolution ». Voici l’ensorcellement et la séduction à son comble, où tous ses disciples fervents intellectuels sont passionnés pour une simple théorie qu’ils acceptent aveuglement comme vérité.

12 : « Pardonne-nous nos péchés, comme aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ». Notez qu’il y a une condition insérée ici par Jésus Lui-même. C’est bien de demander pardon à Dieu pour nos péchés, mais avons-nous le droit de refuser de pardonner à ceux qui nous ont offensés ? Dans la famille de Dieu aurons-nous le droit de nous offenser, de nous bouder, et d’entretenir de la rancœur et de l’amertume contre certains frères et certaines sœurs durant l’éternité ? Ces attitudes dominent dans le monde de Satan, mais ceux qui refuseront de les corriger ne feront jamais partie de la Famille de Dieu.

13 : « Et ne nous induis point en tentation, mais délivre-nous du Malin [Satan]; car à Toi appartiennent le règne, la puissance, et la gloire à jamais. Amen ! » Dans ces deux versets nous voyons clairement que notre travail est de demander d’abord le pardon de nos péchés, mais avec une attitude chrétienne prédisposée à pardonner aussi à ceux qui nous ont offensés. Le pardon n’est pas une chose à sens unique. Il devient alors une interaction à double sens où tout le monde doit pardonner. Est-ce que nous vivons cela dans notre société actuelle ?

Néanmoins, Jésus met énormément d’emphase sur le pardon, car sans le pardon il sera impossible pour toute personne de faire partie du Royaume à venir, même si la personne se croit convertie. Regardons attentivement ce que notre Sauveur nous déclare, au verset 14 : « Car si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi ». Ce Dieu d’amour est toujours fidèle à Lui-même.

15 : « Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes leurs offenses, votre Père ne pardonnera pas non plus les vôtres ». C’est toujours le même Dieu d’amour qui parle ici. Pouvez-vous imaginer un seul instant un Royaume éternel dans lequel tous les membres immortels passeraient l’éternité à se chamailler, se bouder, s’éviter dans l’amertume, sans jamais vouloir se réconcilier ? Ce serait impensable, car ces personnes agiraient simplement comme ils le comprenaient alors qu’ils étaient sous l’emprise de Satan et ils ne pourraient jamais y parvenir. Pourtant nous voyons des gens qui agissent selon leurs idées, insultent qui ils veulent, ne demandent pas pardon à ceux qu’ils ont blessés profondément, mais, au travers tout cela, ils sont convaincus qu’à leur mort ils iront au ciel. Cette façon de fonctionner n’existera pas dans le Royaume de Dieu. Voilà la saine doctrine.

Satan a pourtant réussi à faire croire le contraire au monde entier depuis que sa place ne fut plus trouvée dans le ciel. C’est d’ailleurs ce que Jésus, le révélateur de l’Apocalypse, nous dit : « Et le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit tout le monde, fut précipité sur la terre, et ses anges [devenus démons] furent précipités avec lui » (Apocalypse 12:9). Jésus l’identifie ici sous tous ses noms. Comment alors peut-il continuer à séduire avec autant de facilité ? La réponse est très simple. Satan a réussi, étant le prince de la puissance de l’air, à utiliser les ondes par lesquelles il peut implanter toutes sortes de pensées dans la tête des humains. La plus éminente, c’est qu’il n’existe pas. C’est ainsi qu’il peut influencer ses pasteurs à prêcher sa contrefaçon de la vérité. Donc, la fausse doctrine veut que si vous suivez les instructions de votre pasteur, peu importe ce que vous faites, vous pouvez quand même aller au ciel. Votre ministre ou curé, a donc un pouvoir absolu de négocier avec Dieu pour renverser ce que nous venons de voir plus haut au verset 15. Le confessionnal est un exemple classique de ce pouvoir absolu qui, pourtant, est tout à fait humain !

Mais comment a-t-on pu faire croire un mensonge pareil ? Simplement en introduisant un genre de salut qui plaît à la majorité des gens. Un salut facile et sans effort. Paul a vraiment été inspiré de nous annoncer ceci, dans sa lettre à Timothée. 2 Timothée 4:3-4 : « Car il viendra un temps où les hommes ne souffriront point la saine doctrine, mais où, désireux d’entendre des choses agréables, ils s’amasseront des docteurs selon leurs convoitises, et fermeront l’oreille à la vérité, et se tourneront vers des fables ». La véritable doctrine demeure que dans le Royaume que Jésus viendra établir : « Il n’y entrera rien de souillé, ni personne qui s’adonne à l’abomination et au mensonge, mais ceux-là seuls qui sont écrits dans le livre de vie de l’Agneau » (Apocalypse 21:27). Donc, il faut absolument être inscrit dans le Livre de Vie de l’Agneau. Et cette inscription ne vient pas des ministres ni des curés, mais de DIEU qui nous juge au cœur !

En conclusion, rappelons-nous toujours les paroles de Jésus qui enseignait tous ceux qui venaient vers Lui, même si certains n’acceptaient pas Ses instructions. Dans Jean 12:47, Jésus leur dit : « Et si quelqu’un entend Mes paroles et ne croit pas, je ne le juge point, car je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour sauver le monde ». Pouvez-vous trouver dans ce verset une seule indication qu’au moment où Jésus parlait, c’était pour ces gens leur seul jour de salut ? Le Sauveur Lui-même leur dit : « si quelqu’un entend Mes paroles et ne croit pas, Je ne le juge point ».

Malgré cela bon nombre de pasteurs s’accordent le pouvoir de juger et de condamner tous ceux qui ne marchent pas au pas avec leur prédication d’un salut prompt et immédiat, sinon… au feu de la géhenne ! Je me demande jusqu’à quel point ces pasteurs étudient les paroles de Jésus. Christ est venu pour semer la Bonne Nouvelle de l’établissement d’un merveilleux Royaume de paix ici-bas. Il S’est promené parmi le monde en enseignant, en soulageant et en réconfortant les opprimés, en empêchant qu’une femme soit lapidée quand elle avait été prise en adultère, et en guérissant les malades qui venaient Le voir.

Mais le but principal de Sa Mission était d’annoncer l’Évangile et de fonder Son Église, qui deviendrait Son corps et dont Il serait la tête. Après Son Ascension au ciel, pour nous préparer une place en tant qu’Élus dans Son Royaume à venir, à peine 120 personnes ont reçu le Saint-Esprit le Jour de la Pentecôte, et ce, après trois ans et demi d’instruction. Pourtant, Jésus a Lui-même déclaré qu’Il était venu pour sauver le monde. Cette déclaration de Jésus de sauver le monde tient-elle toujours ? Absolument, car le salut, selon la Parole de Dieu, est un processus selon lequel les Élus immortels du Royaume feront partie de la première résurrection. Les survivants de la Grande Tribulation, toujours mortels, seront enseignés par eux et formeront les nations mortelles sur lesquelles les Élus régneront pendant mille ans. À ces nations viendront s’ajouter des milliards d’individus lors de la deuxième résurrection, ce qui nous montre la logique divine dans le véritable Plan de Dieu en action. Ceux qui se convertiront seront aussi inscrits dans le Livre de Vie. « Et les nations qui auront été sauvées [et maintenant immortelles aussi], marcheront à sa lumière, et les rois [les Élus] de la terre y apporteront leur gloire et leur honneur » (Apocalypse 21:24).

Finalement, la troisième résurrection est exclusivement réservée à la destruction totale des rebelles, toujours à l’état mortel, qui refuseront, pour toutes sortes de raisons, de se soumettre à Dieu. Ces individus n’auront aucune place dans le Royaume, car ils ne seront pas inscrits dans le Livre de Vie. « Et quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie, fut jeté dans l’étang de feu » (Apocalypse 20:15). Pour eux, c’est la seconde mort de laquelle il n’y a aucune résurrection ou réincarnation possible, et où même la mort et le séjour des morts seront détruits, car dans l’immortalité la mort ne pourra plus toucher les Enfants de Dieu. Malachie nous décrit l’étang de feu ainsi : « Car voici, le jour vient, ardent comme un four : tous les orgueilleux et tous ceux qui commettent la méchanceté, seront comme du chaume, et ce jour qui vient les embrasera, a dit l’Éternel des armées, et ne leur laissera ni racine ni rameau » (Malachie 4:1). Est-ce que l’expression « ni racine ni rameau » vous donne toujours l’impression que Dieu va se régaler et se réjouir à voir brûler ces damnés éternellement sans qu’ils ne se consument ?

Avez-vous déjà découvert un tel feu dans la Bible, autre que par la bouche de ces pasteurs ? Regardons le verset 3 où Dieu parle à Ses enfants : « Et vous foulerez les méchants, car ils seront comme de la cendre sous la plante de vos pieds, au jour que je prépare, a dit l’Éternel des armées ». Avez-vous déjà vu de la cendre vivante ? Il faut avoir vraiment un esprit tordu pour inventer des atrocités pareilles. Et encore plus tordu pour avoir le culot de les coller à un Dieu qui nous dévoile qu’étant carrément inutiles dans Son Royaume, les méchants cesseront clairement et tout simplement d’exister. J’exhorte tous ceux qui lisent ce message de ne pas prendre pour acquis ce que je déclare. Vérifiez vous-même toutes choses comme les Béréens : « Ceux-ci eurent des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique, et ils reçurent la Parole avec beaucoup de promptitude, examinant tous les jours les Écritures, pour voir si ce qu’on leur disait était exact » (Actes 17:11).

Je vous exhorte à faire de même, car : « Celui [Jésus] qui rend témoignage de ces choses, dit : Oui, je viens, bientôt. Amen ! [Et Jean de répondre] Oui, Seigneur Jésus, viens ! La grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous ! Amen » (Apocalypse 22:20-21). À ceci Paul ajoute : « Or, que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, et que tout ce qui est en vous, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé irrépréhensible lors de l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ ! Celui qui vous a appelés, est fidèle, et il le fera » (1 Thessaloniciens 5:23-24). Que Dieu vous garde tous jusqu’à l’avènement merveilleux de Jésus.




D.221- Obéissance à Dieu ou Apostasie

 

Par : Joseph Sakala

Dans Matthieu 16:19, Jésus a déclaré ceci à Pierre : « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux ; et tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux ; et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. » Pierre a donc reçu directement de Jésus les clés de la compréhension qui ouvriraient la porte au Royaume de Dieu à tous ceux qui accepteraient de devenir les disciples de Celui qui a confié ces clés à Pierre. En retour, les disciples devaient prêcher tout ce que le Christ leur avait enseigné pendant Sa mission de trois ans et demi avec eux. Juste avant de monter au ciel, cette fois, Jésus a rassemblé les disciples, qu’Il avait Lui-même choisis, afin de leur donner Ses dernières instructions. Dans Matthieu 28:19-20, Il leur dit : « Allez donc et instruisez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé ; et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Amen ! »

À partir de ce moment, en plus d’être des disciples (étudiants), ils devenaient aussi des apôtres (qui veut dire envoyés) pour porter ce message de foi aux nations. Leur travail n’était plus limité aux Juifs seulement, mais à toutes les nations. Leur instruction consistait à leur apprendre à garder tout ce que Jésus avait commandé à Ses disciples. Et ceux qui auraient le cœur disposé à accepter cette offre de Jésus, les apôtres devaient les baptiser au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Et leur motivation principale se résumait dans cette déclaration de Jésus : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Amen ! » Ils avaient l’assurance que, non seulement eux, mais tous les autres disciples qui se convertiraient auraient Jésus avec eux jusqu’à la fin du monde.

Trop de gens ont malheureusement interprété « fin du monde » comme étant la fin de la terre, alors qu’il n’en est nullement question. La fin du monde, ici, veut simplement dire la fin de ce système ou de cette société dirigée par Satan, cet ordre mondial rempli de confusion, qui sera remplacé par un autre gouvernement mondial complètement différent. Durant Son ministère, Jésus a mis Ses disciples en garde contre les évènements qui amèneraient ce monde à sa fin. Il a parlé d’apostasie, une période où beaucoup de faux prophètes s’élèveraient pour séduire beaucoup de gens. Nous savons que ceci est arrivé dans tous les siècles depuis le début du christianisme. Mais Jésus, dans Sa prophétie, fait référence à un temps où la séduction serait si forte qu’elle pourrait même atteindre les élus « si c’était possible ». Dans Matthieu 24:24, Jésus nous prédit : « Car de faux christs et de faux prophètes s’élèveront et feront de grands signes et des prodiges, pour séduire les élus mêmes, s’il était possible. »

Paul avait même prédit que plusieurs de ceux qui entendraient l’Évangile ne pourraient pas supporter le poids de la saine doctrine. Que bon nombre se détourneraient de la vérité pour se tourner vers des fables ! Cette situation n’a pas tardé à s’installer dès les débuts de l’Église et Paul s’est vu obligé de mettre la congrégation de Thessalonique en garde contre le mystère de l’iniquité qui agissait déjà au premier siècle. Certains se sont mis à enseigner un salut passif, sans aucune nécessité de croissance spirituelle. Une fois sauvé, toujours sauvé, disaient-ils. Ces gens ont simplement utilisé les clefs que Jésus leur avait confiées pour refermer l’accès au Royaume de Dieu.

Jésus avait vécu ce même problème avec les scribes et les pharisiens durant Son propre ministère. Alors qu’Il prêchait la voie de l’amour, eux accablaient les Juifs avec de nombreuses lois qu’eux-mêmes ne mettaient pas en pratique. Alors, Jésus leur dit carrément : « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux ; vous n’y entrez point vous-mêmes, et n’y laissez point entrer ceux qui veulent y entrer. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous dévorez les maisons des veuves, tout en affectant de faire de longues prières, aussi vous en recevrez une plus grande condamnation. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, car vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte ; et quand il l’est devenu, vous le rendez enfant de la géhenne deux fois plus que vous » (Matthieu 23:13-15).

Ces gens prêchaient un salut fondé sur une obéissance stricte aux lois. Mais la loi permettait aussi de se venger, œil pour œil et dent pour dent. Et, au travers d’un tel enseignement, les Juifs attendaient un puissant Messie qui viendrait renverser l’empire romain. Cependant, Jésus arrive sur scène et commence à prêcher l’amour, la justice et la fidélité. Ce n’est pas du tout le genre de Messie qu’ils attendaient. Pour eux, Jésus était un trouble-fête qu’on devait absolument éliminer. Et c’est d’ailleurs ce qu’ils ont fait, et les Juifs, jusqu’à ce jour, attendent toujours le premier avènement du Messie. Mais de nos jours, qu’en est-il de Son message au sujet du Royaume ? La simple réalité d’aujourd’hui, c’est que la majorité des dénominations, dites chrétiennes, parlent de Jésus, mais ne prêchent pas le véritable message qu’Il est venu nous apporter. Ils prêchent un autre évangile.

Au lieu de croire que Jésus viendra établir le Royaume de Dieu ici bas, la grande majorité des chrétiens croient qu’après la mort on peut aller au ciel. Plusieurs parlent de l’enfer comme d’un endroit où les méchants qui sont décédés s’y trouvent déjà, en train de brûler sans se consumer. Les catholiques parlent d’un purgatoire, où ceux qui sont morts avec des péchés véniels vont brûler pendant un certain temps pour expier leurs péchés, avant de monter au ciel, la chair quelque peu roussie par le feu. Et les enfants qui n’ont jamais été baptisés s’en vont aux limbes, un endroit nébuleux que personne ne semble réellement assez qualifié pour expliquer. Pourtant, ces quatre croyances si populaires sont toutes fausses. D’abord, le mot limbes n’existe même pas dans les Saintes Écritures. C’est une invention purement humaine. Pour ce qui est du purgatoire, ce mot non plus, ni même le concept d’ailleurs, n’existent dans la Bible.

Juste la suggestion de pouvoir aller purger une peine en quelque part pour expier un seul péché est anti-biblique. « Car le salaire du péché, c’est la mort », nous indique clairement Romains 6:23. Pas la vie dans un feu éternel, mais la MORT. Le purgatoire n’a aucune utilité pour expier quoique ce soit. « Mais le don de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur, » nous déclare la deuxième partie du même verset. Cela s’appelle la grâce ! Pour ce qui est de la possibilité de monter au ciel, Jésus Lui-même a déclaré ceci : « Or personne n’est monté au ciel, que celui qui est descendu du ciel, savoir, le Fils de l’homme qui est dans le ciel » (Jean 3:13). Jésus est donc le seul qui soit descendu du ciel pour ensuite y remonter quand Sa mission sur terre fut accomplie. Donc, présentement, c’est seulement « le Fils de l’homme qui est dans le ciel ».

Combien de chrétiens sont prêts à croire ce que Jésus a dit ? Très peu, car la majorité est convaincue du contraire. Il y a un vieux dicton qui dit : « Répète un mensonge assez longtemps et il deviendra vérité pour ceux qui veulent y croire ». Vous croyez peut-être que je plaisante ? Allons voir un passage biblique pour prouver mon point. Dans Genèse 2:15-17, nous lisons : « L’Éternel Dieu prit donc l’homme et le plaça dans le jardin d’Éden, pour le cultiver et pour le garder. Et l’Éternel Dieu commanda à l’homme, en disant : Tu peux manger librement de tout arbre du jardin. Mais, quant à l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras point ; car au jour où tu en mangeras, certainement tu mourras ». Voilà ce que Dieu a donné comme instruction.

Puis, Satan arrive sournoisement et dit à Ève : « Quoi ! Dieu aurait dit : Vous ne mangerez point de tout arbre du jardin ! » Dans Genèse 2:2-5, « la femme répondit au serpent : Nous mangeons du fruit des arbres du jardin ; mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez point, et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez nullement ; mais Dieu sait qu’au jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. » Voilà l’instruction de Satan, contredisant carrément la Parole de Dieu. Donc, une des deux instructions était vérité et l’autre mensonge.

Dans Genèse 2:7, nous lisons : « Et l’Éternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, et souffla dans ses narines une respiration de vie ; et l’homme devint une âme vivante. » La version David Martin est encore plus évidente : « Or l’Eternel Dieu avait formé l’homme de la poudre de la terre, et il avait soufflé dans ses narines une respiration de vie ; et l’homme fut fait en âme vivante. » Donc, l’homme, dans son ensemble, était une âme vivante ayant la possibilité de mourir. Satan tord la Parole de Dieu et tente de faire croire à Ève qu’au lieu d’être une âme vivante, elle avait une âme immortelle qui ne mourrait nullement. Donc, une fois de plus nous voyons deux instructions, une vérité et l’autre mensonge. À qui nos premiers parents ont-ils jugé bon d’obéir ? Nous connaissons la fin de cette triste histoire, car nos premiers parents sont morts tel que prédit par Dieu, ainsi que toute leur descendance par la suite, sauf ceux qui vivent encore présentement.

Pour ce qui est de monter au ciel, Jean nous cite les paroles mêmes de Jésus et les confirme en disant « qui est dans le ciel », puisque, vers la fin du premier siècle, au moment où Jean avait écrit son Évangile, Il était depuis plusieurs années parmi les témoins qui L’avaient vu monter au ciel. Ce que je déclare ici s’applique sûrement si « qui est dans le ciel » fut une parole de la narration de Jean. Mais le contexte semble nous montrer que Jean nous citait une parole directe de Jésus jusqu’au verset 21. Dans ce cas, ce que Jésus a déclaré était plutôt une confirmation de son unicité avec le Père. Que le Père et Jésus sont une seule et même Personne et que Dieu était donc simultanément sur terre (dans la chair) et au ciel ! Jésus, durant tout Son ministère terrestre, a déclaré plusieurs fois que le Père et Lui était UN. Mais l’essentiel de cette vérité demeure que personne n’est monté au ciel sauf Jésus !

Juste avant de quitter Ses disciples pour monter au ciel, ceux-ci voulaient savoir si l’établissement du Royaume de Dieu était pour bientôt. « Mais il [Jésus] leur dit : Ce n’est pas à vous de savoir les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais vous recevrez la puissance du Saint-Esprit, qui viendra sur vous ; et vous me servirez de témoins, tant à Jérusalem que dans toute la Judée, et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. Et après qu’il eut dit ces paroles, il fut élevé pendant qu’ils le regardaient, et une nuée le déroba à leurs yeux » (Actes 1:7-9).

Malgré tous les enseignements que les apôtres avaient reçus de Jésus, ils devaient sûrement se poser des questions quand ils L’ont vu soudainement disparaître dans les nuages. Alors, dans Actes 1:10-11, nous lisons : « Et comme ils avaient les yeux attachés au ciel pendant qu’il s’en allait, deux hommes se présentèrent à eux en vêtements blancs, et leur dirent : Hommes galiléens, pourquoi vous tenez-vous là à regarder au ciel ? Ce Jésus, qui a été enlevé d’avec vous dans le ciel, reviendra de la même manière que vous l’avez vu monter au ciel. » Nulle part dans la Bible vous verrez une promesse faite aux humains de pouvoir monter au ciel. Pierre a confirmé ceci quand il a déclaré ouvertement que même David, identifié dans la Bible comme un homme selon le cœur de Dieu, n’était pas monté au ciel. Dans Actes 2:29, Pierre dit : « Hommes frères, il est permis de vous dire avec assurance, quant au patriarche David, qu’il est mort, et qu’il a été enseveli, et que son sépulcre est encore aujourd’hui parmi nous. » Et, au verset 34 : « Car David n’est point monté au ciel. »

Cette déclaration historique a eu lieu le Jour de la Pentecôte. Malgré cette confirmation, ayant entendu les paroles de Pierre, un grand nombre de gens de l’assistance furent touchés de componction en leur cœur. « Ceux donc qui reçurent de bon cœur sa parole, furent baptisés ; et ce jour-là environ trois mille âmes furent ajoutées aux disciples » (Actes 2:41). Pourtant, de nos jours, la grande majorité de ceux qui se déclarent chrétiens sont convaincus de pouvoir aller au ciel après la mort. Néanmoins, Jésus nous cite une prière des saints avec laquelle Il est complètement en accord. Les saints Lui déclarent : « Et tu nous as faits rois et sacrificateurs à notre Dieu ; et nous régnerons sur la terre » (Apocalypse 5:10). Le message de Jésus était pourtant simple. C’était la bonne nouvelle qui annonçait l’accès au salut à ceux qui croiraient en Jésus et accepteraient Son sacrifice comme étant le seul qui peut ouvrir la porte à ce Royaume.

C’était une proclamation prophétique de l’établissement d’un Gouvernement mondial sur toutes les nations de la terre, sous la direction de Jésus. Un Royaume qui mettrait fin à toute cette confusion si évidente sous le règne de Satan. Un Gouvernement qui apporterait enfin une paix éternelle à cette terre déchirée par les guerres. Mais Christ ne fera pas ce travail tout seul ! Pour administrer ce Gouvernement mondial, Dieu travaille depuis le début de l’humanité avec un groupe spécial de gens. « Ce sont ceux qui suivent l’Agneau, où qu’il aille. Ce sont ceux qui ont été rachetés d’entre les hommes, comme des prémices pour Dieu et pour l’Agneau ; et il ne s’est point trouvé de fraude dans leur bouche ; car ils sont sans tache devant le trône de Dieu » (Apocalypse 14:4-5). À plusieurs endroits, Jésus parle d’eux comme étant les Élus de Son Royaume. Au début du verset 4, Jésus les identifie ainsi : « Ce sont ceux qui ne se sont point souillés avec les femmes [fausses églises] ; car ils sont vierges [spirituellement parlant]. » Notez que le mot « vierges » est au masculin, lui enlevant toute connotation sexuelle.

Mais, malgré que son temps se fasse court, Satan est présentement très actif dans ce monde. Jésus est venu prêcher l’établissement de Son Royaume, mais Il savait aussi que la majorité des gens, séduits par le « dieu de ce siècle » n’accepteraient pas Son message. Voilà pourquoi Jésus a aussi prophétisé l’apostasie chez cette majorité qui entendrait la Bonne Nouvelle. Le mot apostasie veut dire « action de s’éloigner de, défection ou désertion ». Ce mot n’est utilisé seulement que deux fois dans le Nouveau Testament, et chaque fois pour exprimer l’abandon de la saine doctrine, suite à une tiédeur spirituelle due à toutes sortes de raisons. Le diable a toujours utilisé ceux qui lui étaient bien disposés afin de refroidir les gens qui se disaient convertis mais qui, au long des années, étaient devenus tièdes devant l’enseignement de leur Sauveur. Imaginez maintenant l’ampleur de ces ravages à notre époque de l’histoire.

Il n’est pas surprenant que Paul ait été inspiré d’écrire à l’Église de la ville de Thessalonique pour la mettre en garde, car il est fort possible que cette congrégation fut déjà victime des séducteurs qui tentaient de refroidir son zèle, et ce, dès le premier siècle. Craignant de se faire prendre au piège, ces nouveaux convertis avaient demandé conseil à Paul, car ils se croyaient vraiment dans les derniers jours. Regardons maintenant ce que Paul leur répond en faisant réellement allusion aux derniers jours. « Que personne ne vous séduise en aucune manière, car il faut que la révolte [apostasie] soit arrivée auparavant, et qu’on ait vu paraître l’homme du péché, le fils de la perdition, l’adversaire et celui qui s’élève au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu ou qu’on adore, jusqu’à s’asseoir comme dieu dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même dieu » (2 Thessaloniciens 2:3-4).

Paul appelle cet individu « l’homme du péché, le fils de la perdition ». Cet antichrist sera dirigé par Satan lui-même. « L’apparition de cet impie aura lieu avec la force de Satan, avec toute puissance, avec des prodiges et de faux miracles » (2 Thessaloniciens 2:9). En général, tous les humains sont impressionnés par des miracles et des prodiges sortant de l’ordinaire. Mais ces faux miracles ne devraient pas séduire les convertis. Paul ajoute un élément additionnel à cet homme de péché et qui semble échapper à plusieurs. Ce faux christ va tenter de « s’asseoir comme dieu dans le temple de Dieu ». Que veut nous dire Paul, spirituellement parlant ? Dans 1 Corinthiens 3:16, Paul déclare : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » Paul nous avertit que dans un dernier effort, cet antichrist va essayer de damner les futurs élus du Royaume en tentant de les détruire par la séduction, s’il était possible. Ce sera un travail de sape qui se fera DE L’INTÉRIEUR !

C’est à ce moment que Jésus Lui-même interviendra pour l’empêcher. Voilà pourquoi Paul nous déclare : « Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint, et vous êtes ce temple » (1 Corinthiens 3:17). Mais de quelle façon Jésus va-t-Il S’y prendre pour le faire ? Nous savons que cet impie paraîtra, mais « que le Seigneur [le] détruira par le souffle de sa bouche, et qu’il [l’]anéantira par l’éclat de son avènement » (2 Thessaloniciens 2:8). Dans Ésaïe 14:24-25, nous lisons : « L’Éternel des armées l’a juré, disant : Certainement, la chose arrivera comme je l’ai projetée, et ce que j’ai résolu, s’accomplira : De briser Assur dans ma terre, et de le fouler aux pieds sur mes montagnes ; son joug sera ôté de dessus mon peuple, et son fardeau de dessus leurs épaules. » Un peu plus loin, Dieu nous donne plus de détails : « Car, à la voix de l’Éternel, Assur tremblera. Il le frappera de sa verge ; et partout où passera la verge que Dieu lui destine, et qu’il fera tomber sur lui, on entendra les tambourins et les harpes ; il combattra contre lui à main levée. Car dès longtemps il est réservé pour Thopheth, et Thopheth est préparé pour le roi. On a fait son bûcher, profond et large, avec du feu, du bois en abondance ; le souffle de l’Éternel, comme un torrent de soufre, va l’embraser » (Ésaïe 30:31-33).

Tout au long des siècles, beaucoup de personnes se sont imaginé que l’Évangile, prêché dans toutes les nations, allait immédiatement conquérir le monde entier. Je regrette de vous surprendre, mais l’Écriture n’a jamais enseigné cela. Non seulement la Bible nous dit que la majorité des humains n’accepteraient pas le message de salut par Jésus, mais elle nous annonce aussi qu’à la fin des temps un très grand nombre de chrétiens, sans profondeur de conviction et devenus tièdes, abandonneront la foi. Ce sont des chrétiens nominatifs seulement, peu importe la dénomination à laquelle ils adhèrent. La parabole du semeur nous indique clairement que la semence (l’Évangile) tomberait éventuellement partout. Cependant, réussirait-elle à convertir immédiatement le monde entier ?

Allons voir ce que Jésus nous a enseigné à ce sujet. Dans Matthieu 13:4-8, nous lisons : « Un semeur sortit pour semer ; et comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin ; et les oiseaux vinrent et la mangèrent toute. Une autre partie tomba sur les endroits pierreux, où elle n’avait que peu de terre ; et elle leva aussitôt, parce qu’elle n’entrait pas profondément dans la terre ; mais le soleil étant levé, elle fut brûlée ; et parce qu’elle n’avait point de racine, elle sécha. Une autre partie tomba parmi les épines ; et les épines crûrent et l’étouffèrent. Et une autre partie tomba dans la bonne terre, et rapporta du fruit : un grain en rapporta cent, un autre soixante, et un autre trente. » Au verset 9, Jésus envoie une invitation toute spéciale à l’humanité entière en disant : « Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende. »

Mais Jésus parle en paraboles, ici, et même Ses propres disciples ne comprennent pas Ses paroles. Matthieu 13:10 : « Alors les disciples, s’étant approchés, lui dirent : Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? » Verset 11 : « Il répondit, et leur dit : Parce qu’il vous est donné de connaître les mystères du royaume des cieux ; mais cela ne leur est point donné. » Nous avons ici une preuve évidente que Jésus, durant Son propre ministère, n’appelait pas tout le monde, sauf ceux qu’Il avait Lui-même choisis. À ceux-ci s’ajoutèrent d’autres personnes qui avaient aussi le cœur disposé à Son enseignement. Par contre, il est très intéressant de noter que, parmi tous les milliers de gens que Jésus a nourris spirituellement par Ses paroles, et physiquement par les miracles de multiplication de pains et de poissons, à peine 120 ont reçu le Saint-Esprit, le Jour de la Pentecôte, pour débuter son Église (Actes 1:15).

Ces pionniers avaient reçu davantage afin de continuer le travail initié par Christ. Revenons maintenant à la parabole du semeur utilisée par Jésus dans Matthieu 13:12 : « Car on donnera à celui qui a, et il aura encore davantage ; mais pour celui qui n’a pas, on lui ôtera même ce qu’il a. » Simplement dit : Vous perdez votre temps à vouloir convertir ceux qui, pour le moment, ne veulent absolument rien savoir de Dieu. Leur cœur n’est pas disposé à cela dans ce monde dirigé par Satan. Mais ils ne sont pas pour autant perdus et condamnés au feu de la géhenne. Leur temps viendra quand Satan ne sera plus là et il sera plus facile de les instruire dans la vérité. Alors, Jésus déclare : « C’est à cause de cela que je leur parle en similitudes [paraboles], parce qu’en voyant, ils ne voient point, et qu’en entendant, ils n’entendent et ne comprennent point. Ainsi s’accomplit en eux la prophétie d’Ésaïe, qui dit : Vous entendrez de vos oreilles, et vous ne comprendrez point ; en voyant vous verrez, et vous ne discernerez point » (Matthieu 13:13-14).

Oh, si seulement tous ces pasteurs qui nous prêchent à gorge déployée qu’aujourd’hui est le seul jour de salut pouvaient comprendre pourquoi Jésus avait prononcé ces paroles. Pourtant, au verset 15, Jésus nous explique clairement pourquoi. « Car le cœur de ce peuple est appesanti ; ils entendent dur de leurs oreilles, ils ont fermé les yeux, de peur qu’ils ne voient de leurs yeux, et qu’ils n’entendent de leurs oreilles, et qu’ils ne comprennent du cœur, et qu’ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse. » Satan avait déjà tellement bien fait son travail, qu’au temps où leur Messie était parmi eux, les Juifs Lui faisaient la sourde oreille et Lui demandaient continuellement de les épater par de nombreux miracles pour qu’Il S’identifie. Ils avaient le cœur endurci à Son enseignement, ne voulant pas se convertir et refusant carrément la guérison ou le salut qu’Il leur offrait. Alors, d’autant plus à notre époque !

Mais, Se tournant vers Ses disciples, Jésus leur dit : « Mais vous êtes heureux d’avoir des yeux qui voient et des oreilles qui entendent. Car je vous dis en vérité que plusieurs prophètes et justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu ; et d’entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu » (Matthieu 13:16-17). Les disciples auxquels Jésus S’adressait ici étaient pour Lui un groupe converti et à qui Il a déclaré, au verset 18 : « Vous donc entendez la parabole du semeur. » Et, à ce petit groupe de convertis seulement, Jésus commence à expliquer la parabole, étape par étape. Verset 19 : « Lorsqu’un homme écoute la parole du Royaume, et qu’il ne la comprend point, le Malin vient, et ravit ce qui est semé dans le cœur ; c’est celui qui a reçu la semence le long du chemin. »

Nous voyons clairement ici que, non seulement ces gens ne comprennent pas ce qu’ils ont entendu, mais Satan vient ôter même le peu qui aurait pu s’enraciner. Pourtant, ces gens sincères entendent les instructions, mais n’en comprennent tout simplement pas la profondeur. Puisque le message ne passe pas, ces gens deviennent des proies faciles pour la séduction de Satan. C’est comme si la semence était tombée le long du chemin, devenant de la simple nourriture aux oiseaux ! Et dire que, parce que ces pauvres gens n’ont tout simplement pas compris, de nombreux pasteurs les condamnent automatiquement au feu éternel, et ce, au nom d’un Dieu d’amour ! De grâce, n’allez surtout pas proposer à ces chers ministres qu’ils pourraient être voilés en prêchant résolument de telles atrocités. Ils vous recevraient gentiment avec la brique et le fanal de leur doucereuse condescendance en vous faisant remarquer que vous n’avez rien compris de leur enseignement.

Aux versets 20 et 21, Jésus déclare : « Et celui qui a reçu la semence dans des endroits pierreux, c’est celui qui entend la parole, et qui la reçoit aussitôt avec joie ; mais il n’a point de racine en lui-même, il ne dure qu’un moment, et lorsque l’affliction ou la persécution survient à cause de la parole, il se scandalise aussitôt. » Ce passage définit clairement ceux qui se font évangéliser dans les grandes assemblées où il y a beaucoup de chants et de manifestations d’émotions. La personne, dans de telles circonstances, reçoit la Parole avec joie, mais notez bien que cet individu n’a pas de racine en lui-même pour agir selon la Parole. Il n’est donc pas surprenant que si cette personne est exposée à une persécution quelconque, elle choisira sûrement de sauver sa peau. Encore une fois, Jésus nous donne en exemple un individu qui peut, en apparence, paraître converti, mais ne l’est pas du tout. L’Évangile n’a pas de racines en lui, parce que le Saint-Esprit ne l’éclaire pas.

Continuons maintenant avec la troisième catégorie de gens au verset 22 : « Et celui qui a reçu la semence parmi les épines, c’est celui qui entend la parole, mais les soucis de ce monde et la séduction des richesses étouffent la parole, et elle devient infructueuse. » Jésus nous parle ici de ceux qui voudraient, en apparence, suivre Jésus, mais l’Évangile tombe dans un milieu épineux où tout semble plus important que de suivre Christ. La majorité du monde se situe ici, car ils sont tiraillés par les soucis de la vie et par la préoccupation de gagner et accumuler le plus d’argent possible dans le plus bref délai.

Le problème, ici, n’est pas le fait d’avoir des richesses, mais plutôt d’avoir le cœur mal disposé à partager avec d’autres. Ces individus sont très ambitieux, donc rarement satisfaits de ce qu’ils possèdent. Cette ambiance n’est pas propice à méditer sur la Parole de Dieu ni à partager avec d’autres. Alors, dans cette course effrénée visant à ne satisfaire que l’ego, la Parole aussi devient infructueuse. Une telle personne peut difficilement porter les fruits de l’Esprit décrits dans Galates 5:22 : « Mais le fruit de l’Esprit est la charité, la joie, la paix, la patience, la bonté, l’amour du bien, la fidélité, la douceur, la tempérance. » Nous arrivons finalement au verset clé, où Jésus déclare : « Mais celui qui a reçu la semence dans une bonne terre, c’est celui qui entend la parole, et qui la comprend, et qui porte du fruit ; en sorte qu’un grain en produit cent, un autre soixante, et un autre trente » (Matthieu 13:23).

Voilà ce qu’est, pour Jésus, la description d’un vrai converti faisant partie du groupe des prémices, le petit troupeau destiné à l’élection dans le Royaume, lors de la première résurrection. Jésus avait entièrement raison de dire : « Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus » (Matthieu 22:14). À ce groupe de convertis, Jésus a déclaré : « Ne crains point, petit troupeau ; car il a plu à votre Père de vous donner le royaume » (Luc 12:32). Celui qui a reçu la semence dans une bonne terre doit aussi la propager dans le reste du champ. Dans Matthieu 13:38, Jésus nous dit : « Le champ, c’est le monde ; la bonne semence, ce sont les enfants du royaume. » Voilà pourquoi, juste avant de monter au ciel, Jésus a dit à Ses disciples : « Allez donc et instruisez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé ; et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Amen ! » (Matthieu 28:19-20).

Vous remarquerez que, dans la parabole du semeur, il semble que trois personnes sur quatre de ceux qui entendent la Parole finissent par la rejeter. La réalité cependant est pire, car les trois premiers groupes dont Jésus parle contiennent la majorité de l’humanité, alors que les élus sont toujours en minorité, même dans nos gouvernements du monde. Plusieurs dénominations croient faussement que Jésus avait prédit que, lors de Son second avènement, la majorité des humains seraient déjà convertis à Lui. Au contraire, Jésus a plutôt prédit qu’avant Son retour un très grand nombre de ceux qui ont entendu la Bonne Nouvelle abandonneraient la foi pour se tourner vers des fables. Comment ? Par l’apparition de faux christs et de faux prophètes qui feraient des miracles et de grands prodiges pour les séduire. Les vrais croyants devraient néanmoins posséder un sens aigu de la mise en scène de certains supposés miracles. Il serait profitable pour ceux qui se disent chrétiens, de ne pas être si attachés aux choses matérielles, et de se rappeler plutôt qu’un peu de foi seulement ne fait que nous éloigner de Dieu. Seule une foi grandissante nous ramène vers Lui. Nous vivons dans un monde où c’est l’argent qui gouverne nos vies et non la sagesse.

Alors qu’il était au temple dès le début de Son ministère, Jésus a cité cette prophétie d’Ésaïe 61:1 : « L’Esprit du Seigneur, de l’Éternel, est sur moi ; car l’Éternel m’a oint, pour annoncer la bonne nouvelle aux affligés. Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la liberté, et aux prisonniers l’ouverture de la prison. » Au moment de Son propre baptême, Jésus a été oint du Saint-Esprit et confirmé dans Son ministère, tel que prophétisé. Ce ministère en tant que Christ, le Messie, le Oint de Dieu, fut confirmé par le Père : « Et voici une voix des cieux, qui dit : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai pris plaisir » (Matthieu 3:17). Seul Dieu le Père pouvait faire cette déclaration. Donc, la Parole de Dieu, incarnée dans la personne de Jésus, était vraiment la personnification de l’amour de Dieu dans la chair.

L’apôtre Pierre confirma ceci dans Actes 10:38 quand il a dit à la famille de Corneille : « Comment Dieu a oint du Saint-Esprit et de puissance Jésus de Nazareth, qui allait de lieu en lieu faisant du bien et guérissant tous ceux qui étaient opprimés par le diable ; parce que Dieu était avec lui. » Jésus a dit à Ses disciples qu’en enseignant aux autres à observer tout ce qu’Il leur avait prescrit, ils feraient de grandes choses. « En vérité, en vérité je vous le dis : Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes que celles-ci, parce que je vais vers mon Père » (Jean 14:12). Un disciple de Christ est donc oint dès son baptême, tout comme Jésus le fut, pour continuer ce que Jésus avait commencé, devenant ainsi une extension de Christ. Mais si un individu, se disant ministre de Christ, commence, pour toutes sortes de motifs, à prêcher autre chose que Jésus a enseigné pour se former un troupeau, il devient un ouvrier trompeur.

J’aimerais apporter une clarification ici. À ce que je sache, personne ne connaît toute la Bible. Il est ainsi possible pour un prédicateur consciencieux et honnête de se tromper durant son sermon sans le réaliser. « Or, nous bronchons tous en plusieurs choses. Si quelqu’un ne bronche point en paroles, c’est un homme parfait, qui peut tenir aussi tout son corps en bride » (Jacques 3:2). Se tromper est donc humain, car la perfection chez l’homme n’existe pas encore ! Si, cependant, ce prédicateur est approché par un fidèle qui, Bible en main et ayant une bonne attitude, lui indique une erreur dans son message, et que ce ministre refuse de se corriger devant la congrégation, son erreur demeure alors dans l’esprit du troupeau comme étant la vérité. C’est ici que Paul nous déclare qu’un tel individu, poussé par l’orgueil et non par l’humilité, cesse de faire l’œuvre de Christ, devenant un ouvrier trompeur déguisé en ministre de Christ. Si ce séducteur ne change pas son attitude et continue à enseigner volontairement des erreurs au nom de Jésus, n’étant plus avec Christ, il devient un antichrist.

Nous avons généralement tendance à croire que la Bible nous parle d’un seul antichrist. L’apôtre Jean, dès le premier siècle, nous déclare : « Petits enfants, c’est ici la dernière heure ; et comme vous avez entendu dire que l’antichrist vient, il y a dès maintenant plusieurs antichrists ; par où nous connaissons que c’est la dernière heure. Ils sont sortis d’entre nous, mais ils n’étaient pas des nôtres ; car s’ils eussent été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous ; mais c’est afin qu’il fût manifesté que tous ne sont pas des nôtres » (1 Jean 2:18-19). Jean s’adressait ici à des disciples de Christ attachés seulement à l’enseignement de Jésus. Néanmoins, Satan avait déjà fait ses ravages dans cette Église que Jésus venait à peine de fonder, en en séduisant quelques-uns, non seulement à le croire, mais à prêcher aussi que Jésus n’était pas vraiment le Messie. De nos jours, vingt siècles plus tard, des millions de personnes ne le croient pas non plus.

Revenons cependant aux instructions de Jean aux véritables convertis. Au verset 20, Jean déclare : « Pour vous, vous avez reçu l’onction de la part du Saint, et vous connaissez toutes choses. » Ensuite, Jean les rassure en disant : « Je vous ai écrit, non que vous ne connaissiez pas la vérité, mais parce que vous la connaissez, et parce que nul mensonge ne vient de la vérité. Qui est menteur, si ce n’est celui qui nie que Jésus est le Christ ? Celui-là est l’antichrist, qui nie le Père et le Fils. Quiconque nie le Fils, n’a pas non plus le Père ; celui qui confesse le Fils, a aussi le Père. Que ce que vous avez entendu dès le commencement, demeure donc en vous. Si ce que vous avez entendu dès le commencement, demeure en vous, vous demeurerez aussi dans le Fils et dans le Père » (vs 21-24). Donc, aux yeux de Dieu, tous ceux qui nient que Jésus est le Christ, sont pour Lui des antichrists. Il y en avait déjà au premier siècle, alors faites votre propre projection, à savoir quel nombre Satan a pu séduire jusqu’à nos jours.

Dans Matthieu 24:11, en parlant maintenant des temps de la fin, Jésus a dit : « Et plusieurs faux prophètes s’élèveront, et séduiront beaucoup de gens. » Pour s’attirer des « convertis », ils prophétiseront ce que les gens voudront bien entendre. Par cupidité, ils se mettront à enseigner tout, sauf la saine doctrine qui deviendra trop difficile à accepter n’étant plus populaire. « Et parce que l’iniquité sera multipliée, la charité de plusieurs se refroidira » (Matthieu 24:12). Avec cette séduction, l’endurcissement du cœur s’installera, car chacun ne sera concentré que sur la satisfaction de soi. C’est ainsi que l’amour du plus grand nombre se refroidira car, pour eux, les fables deviendront leur réalité. Il paraît de plus en plus évident de nos jours que l’actuelle émergence des sectes et des doctrines mensongères, appuyées par une indifférence religieuse quasi généralisée dans le monde « chrétien », nous indique certainement un début de l’accomplissement de cette prophétie de Jésus. Je ne fais que juger la situation sans condamner personne. Celui qui veut prêcher la vérité, aujourd’hui, se heurte trop souvent à des portes closes.

Regardons ce qui est prêché dans ces groupes. Tout ce qui fait plaisir est devenu acceptable et correct, car si quelque chose nous donne une grande satisfaction, comment pourrait-elle être péché ? Dans ces groupes, le péché n’existe plus, étant devenu un mythe, une simple création de l’homme. Chez ceux où le péché existe encore, le problème est aboli, car ils sont sous la grâce qui couvre tout. Plus ils pèchent plus la grâce abonde, alors péchons gaiement puisque le salut est assuré. Il existe des milliers de telles religions sur l’internet. Une, en particulier, a comme doctrine principale que « Jésus est venu pour sauver les pécheurs, pas les justes ». Ils utilisent cette déclaration de Jésus pour appuyer leur doctrine : « Car le Fils de l’homme est venu pour sauver ce qui était perdu » (Matthieu 18:11). Jusqu’ici ça va, mais dans cette religion très originale et moderne, on décourage la justice et on encourage le péché, prétendant que plus on est pécheur plus on est sauvé. Belle doctrine !

Jésus avait prédit l’extraordinaire séduction par le mensonge. Satan avait déjà propagé cette erreur, dès le premier siècle, dans la congrégation à Rome, où certains « convertis » prêchaient un salut facile, prétendant qu’il était impossible de le perdre, peu importe ce qu’on faisait, et ce à cause de la grâce. Paul s’est vu obligé de les ramener à l’ordre en leur disant : « Que dirons-nous donc ? Demeurerons-nous dans le péché, afin que la grâce abonde ? Nullement ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore en lui ? Ne savez-vous pas que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, nous avons été baptisés en sa mort ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous marchions, nous aussi, dans une vie nouvelle » (Romains 6:1-4). Ces nouvelles religions modernes ne semblent pas connaître ce passage biblique.

Dire que Jésus avait prophétisé : « Car plusieurs viendront en mon nom, disant : Je suis le Christ, et ils séduiront beaucoup de gens » (Matthieu 24:5). Si, dès les débuts de l’Église, certains prêchaient des erreurs pour séduire les gens, comment encore plus à notre époque où Satan sait que son temps se fait court ! Bon nombre de télévangélistes enseignent au nom de Jésus, disant que Jésus est le Christ et, malgré tout cela, séduisent beaucoup de gens. Mais de quelle façon s’y prennent-ils ? Par les nombreux supposés miracles en pleine télévision ! Qui n’est pas impressionné par un miracle ? Toutefois, qui vérifie ces miracles à savoir s’ils sont authentiques ou non ? Le monde recherche continuellement les prodiges et les miracles. Des statues qui saignent ou pleurent des larmes de sang ont toujours attiré de nombreuses foules. Mais attendez, car cela ira en augmentant et il faudra être drôlement près de Christ pour ne pas se faire prendre dans leur piège. Parce que ces miracles auront sûrement beaucoup d’attrait auprès des pauvres gens séduits par Satan.

Mais avant la fin de ce monde actuel et de son système babylonien, Jésus a prédit spécifiquement : « Et cet évangile du Royaume sera prêché par toute la terre, pour servir de témoignage à toutes les nations ; et alors la fin arrivera » (Matthieu 24:14). Notez bien que Jésus n’a pas dit que Son Évangile serait prêché pour convertir tout le monde. Jésus Lui-même a déclaré que : « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ; et je le ressusciterai au dernier jour » (Jean 6:44). Non, l’Évangile « sera prêché par toute la terre, pour servir de témoignage à toutes les nations ; et alors la fin viendra. » Si la fin n’est pas encore arrivée, est-ce possible que Jésus Se soit trompé ou que l’Évangile que Jésus a prêché ait cessé d’être prêché et remplacé par un faux évangile ? Méditez un peu là-dessus ! Mais Jésus insiste à dire que Son Évangile sera prêché par toute la terre. Cela nous amène aux dernières trois années et demie, avant Son retour dans la gloire.

Aux disciples résidents de la Palestine, Jésus a dit : « Quand donc vous verrez dans le lieu saint l’abomination de la désolation, dont le prophète Daniel a parlé (que celui qui le lit y fasse attention), alors que ceux qui seront dans la Judée s’enfuient aux montagnes ; que celui qui sera au haut de la maison ne descende point pour emporter quoi que ce soit de sa maison et que celui qui est aux champs ne retourne point en arrière pour emporter ses habits. Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! Priez que votre fuite n’arrive pas en hiver, ni en un jour de sabbat » (Matthieu 24:15-20). Ceci est arrivé en l’an 70, alors que Titus et son armée ont envahi Jérusalem, massacrant de nombreux habitants, et ont complètement détruit le temple.

Jésus avait prédit cela dans Matthieu 24:1-2. « Comme Jésus sortait du temple et qu’il s’en allait, ses disciples vinrent pour lui faire considérer les bâtiments du temple. Et Jésus leur dit : Ne voyez-vous pas tout cela ? Je vous dis en vérité qu’il ne restera ici pierre sur pierre qui ne soit renversée. » Plusieurs croient que la prophétie de Daniel est accomplie. Mais Jésus a déclaré quelque chose au verset 15 : « Que celui qui le lit y fasse attention ! » C’est que le massacre de Jérusalem en l’an 70 n’était que le précurseur d’un dernier massacre dans ce même territoire par les armées de l’antichrist, juste avant le retour de Jésus. Une fois de plus, Jésus S’adresse à Ses disciples et leur dit, au verset 21 : « Car alors il y aura une grande affliction ; telle qu’il n’y en a point eu depuis le commencement du monde jusqu’à présent, et telle qu’il n’y en aura jamais. » Jésus fait référence à la grande tribulation qui sera tellement violente : « Que si ces jours-là n’avaient pas été abrégés, aucune chair n’eût échappé ; mais à cause des élus ils seront abrégés » (v. 22).

Il est question d’une époque de guerre mondiale « telle qu’il n’y en a point eu depuis le commencement du monde jusqu’à présent… » Mais Il termine en nous rassurant « …telle qu’il n’y en aura [plus] jamais. » Pour les masses, l’Évangile de Jésus sera jugé trop exigent, mais il sera prêché quand même par Ses serviteurs comme témoignage à toutes les nations. Quand les gens lisent ces passages, ils ne réalisent pas que Jésus ne S’adressait pas aux masses, mais seulement à Ses disciples ! Les paroles de Jésus sont toutefois là pour être lues par tous, dans le but de toucher chaque humain. Il est important de comprendre cela avant de lire ce que Paul a écrit à Timothée au sujet des convertis. Faisant référence à la grande tribulation, Paul déclare : « L’Esprit dit expressément que dans les derniers temps quelques-uns [des convertis) se détourneront de la foi, s’attachant à des esprits séducteurs, et à des doctrines de démons ; par l’hypocrisie de faux docteurs, dont la conscience sera cautérisée » (1 Timothée 4:1-2).

C’est ici que la lettre de Jésus, adressée à Laodicée, prend beaucoup d’importance. Nous vivons à l’époque où il se prêche tellement de choses dans les églises qui ne sont pas prouvable par la Bible, qu’un chrétien devenu tiède, qui ne vérifie pas toute chose, peut devenir spirituellement séduit. Ces enseignants ont sûrement une certaine apparence de piété, mais qui est trop souvent reniée par leur attitude et leur comportement. Nous sommes rendus à une époque où les gens ne supportent plus la saine doctrine des Écritures, car les humains préfèrent le plaisir à Dieu. Dans une telle ambiance, il est facile de comprendre ces paroles de Paul à Timothée : « Je t’en conjure donc devant Dieu et devant le Seigneur Jésus-Christ, qui doit juger les vivants et les morts, lors de son apparition et de son règne, prêche la parole, insiste en temps et hors de temps, reprends, censure, exhorte en toute patience, et en instruisant » (2 Timothée 4:1-2).

Cet enseignement s’adresse donc à tous ceux qui doivent instruire ceux qui cherchent la vérité et la raison demeure toujours la même. « Car il viendra un temps où les hommes ne souffriront point la saine doctrine, mais où, désireux d’entendre des choses agréables, ils s’amasseront des docteurs selon leurs convoitises, et fermeront l’oreille à la vérité, et se tourneront vers des fables » (2 Timothée 4:3-4). Nous vivons une époque où n’importe qui peut s’ouvrir une église, se nommer apôtre, et enregistrer son église au gouvernement afin de ne pas payer d’impôts. Ces « docteurs » en théologie sont toujours disponibles pour accommoder ceux qui veulent entendre des messages selon leurs propres désirs, ayant détourné l’oreille de la vérité. C’est dans un tel champ idéal que fleurissent les faux prophètes, car pour l’argent ils prêcheront n’importe quoi… ou presque ! Nous vivons aussi dans une période de l’histoire où tout doit se faire rapidement, sinon les gens perdent patience, se découragent et critiquent ouvertement.

Il ne doit pas être surprenant de voir que Pierre, dès le premier siècle, fut inspiré d’écrire : « Sachant tout d’abord ceci, qu’aux derniers jours il viendra des moqueurs, qui se conduiront selon leurs convoitises, et qui diront : Où est la promesse de son avènement ? Car depuis que nos pères sont morts, toutes choses demeurent comme depuis le commencement de la création » (2 Pierre 3:3-4). Mais les gens diront : « Voyons, nous n’en sommes pas rendus là, quand même ! » Ah non ? Faites votre propre sondage au hasard auprès de plusieurs personnes et demandez-leur s’ils croient vraiment que Jésus viendra établir le Royaume de Dieu sur cette terre ! Quelle sera, selon vous, la réaction de la majorité ? Ils vous diront fort probablement ceci : « Arrêtez-moi ça ! Depuis Adam et Ève que l’on prêche ces histoires et rien ne change, c’est toujours pareil ! »

Jude, un des frères de Jésus nous dit : « Mais vous, bien-aimés, souvenez-vous des choses qui ont été prédites par les apôtres de notre Seigneur Jésus-Christ ; qui vous disaient que dans le dernier temps, il y aurait des moqueurs, qui marcheraient suivant leurs convoitises impies » (Jude 1:17-18). Convoitise impie veut dire qu’ils vont s’enrichir tout en méprisant la Parole de Dieu. Au verset 19, Jude nous dit : « Ce sont des hommes qui se séparent eux-mêmes [de Dieu], gens sensuels, n’ayant pas l’Esprit. » Ce sont ceux qui s’infiltrent parmi des convertis pour semer la division et la discorde. Alors, quelle conclusion peut-on tirer de tout ce que nous venons de voir ? Simplement qu’on ne peut plus déclarer que Jésus ne revient pas maintenant parce que le monde n’est pas assez christianisé.

Le monde croit faussement que, parce que Jésus avait dit d’aller faire des disciples dans toutes les nations, qu’Il tarde à revenir jusqu’au moment où la terre entière sera convertie. Ceux qui adhèrent à cette doctrine prêchent aussi qu’aujourd’hui est le seul jour de salut. Hier, ils disaient la même chose et demain ils le prêcheront aussi. Si vous croyez cela, alors Jésus ne reviendra jamais ! Pourquoi ? La population de la terre augmente et l’amour du plus grand nombre se refroidit. Alors, nous nous dirigeons vers deux extrêmes où la population augmente pendant que les vraies conversions diminuent. Christ ne tarde pas à revenir parce que le monde n’est pas assez converti, mais plutôt parce que le monde n’est pas assez incrédule et méchant ! J’espère que cette déclaration ne vous scandalise pas. Sachez que les chrétiens sceptiques sont souvent les plus consciencieux.

Néanmoins, les prophéties de Dieu vont s’accomplir telles qu’annoncées ! Regardons ce que Dieu a conservé pour nous dans Sa Parole. Pour sauver l’humanité au temps de Noé, Dieu envoya le déluge. À quel moment ? Quand la méchanceté du monde était à son comble ! Dans Genèse 6:5, nous lisons : « Et l’Éternel vit que la malice de l’homme était grande sur la terre, et que toute l’imagination des pensées de son cœur n’était que mauvaise en tout temps. » Si Dieu avait tardé un peu plus, aucun de ces habitants n’aurait pu être sauvé plus tard. Il a détruit Sodome et Gomorrhe parce qu’Il ne pouvait pas trouver dix personnes justes dans ces deux villes. Genèse 18:32 : « Et Abraham dit : Je prie le Seigneur de ne pas s’irriter, et je parlerai, seulement cette fois. Peut-être s’y en trouvera-t-il dix ? Et Dieu dit : Je ne la détruirai point, pour l’amour de ces dix. »

Mais, parce que la méchanceté était à son comble, Dieu a détruit ces deux villes afin de sauver les habitants dans une résurrection future où les conditions leurs seront propices pour être bien enseignés. Ça, c’est de l’amour divin véritable ! Je ne sais pas à quel moment Dieu jugera que la méchanceté sur cette terre sera encore une fois à son comble. Néanmoins, c’est sûrement à ce moment précis que Dieu permettra le déclenchement des catastrophes prophétisées par les sept trompettes ainsi que les sept derniers fléaux de la dernière trompette. C’est alors que Jésus viendra établir Son Gouvernement Mondial, car il sera grand temps qu’Il vienne. Jésus Lui-même a prophétisé : « Car alors il y aura une grande affliction ; telle qu’il n’y en a point eu depuis le commencement du monde jusqu’à présent, et telle qu’il n’y en aura jamais. Que si ces jours-là n’avaient pas été abrégés, aucune chair n’eût échappé ; mais à cause des élus ils seront abrégés » (Matthieu 24:21-22).

Nous vivons à l’époque où tout semble être en place pour déclencher la dernière folie humaine de domination sur la terre. L’arsenal nucléaire est sûrement adéquat et plus que prêt à être utilisé. Alors, pourquoi, dans Matthieu 28:19-20, Jésus a-t-Il dit aux disciples : « Allez donc et instruisez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé ; et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Amen ! » ? Sachez, chers amis, que ceci n’était pas un commandement visant à convertir le monde entier ! Si telle était Son instruction, il devient donc évident que Ses disciples ont raté lamentablement leur mission, car la majorité des humains d’aujourd’hui n’acceptent même pas la divinité de Jésus. Il s’agissait plutôt d’un commandement d’aller porter l’Évangile dans toutes les nations pour former des disciples pour Christ parmi elles. Il est question des prémices de la première résurrection, ceux qui seront les élus de Son gouvernement, et qui enseigneront les nations qu’ils dirigeront. « Et tu nous as faits rois et sacrificateurs à notre Dieu ; et nous régnerons sur la terre » (Apocalypse 5:10).

Donc, pendant que le chrétien reçoit ses instructions dans les différentes assemblées ou directement dans les Saintes Écritures, chacun se doit de poursuivre son évangélisation personnelle dans son entourage selon les dons qu’il a reçus lors de sa conversion. Le chrétien est alors le spectateur de l’œuvre que Dieu accomplit au travers de sa personne. Comme Dieu est spécial ! Le chrétien devient donc le témoin du témoignage que Dieu fait au travers de lui, sachant pertinemment que c’est Lui qui fait le témoignage. Si ce travail se fait selon la volonté de Christ, le processus produit un double miracle. Le premier, c’est que le chrétien devient vraiment une lumière qui pourrait attirer un autre disciple à Jésus. Mais cela doit toujours se faire avec beaucoup de gentillesse, car le sourire franc est la langue universelle de la bonté.

Le deuxième, c’est que pendant que le chrétien poursuit sa mission, le Saint-Esprit développe en lui le caractère de Christ et la nature même de Dieu. Et Jésus nous dit que durant cette transformation spirituelle : « je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Amen ! » Alors, ceci n’est pas le seul jour de salut. « Car le temps vient où le jugement doit commencer par la maison de Dieu [l’Église] » (1 Pierre 4:17). Les prémices sont, en effet, jugées maintenant, mais la grande majorité des gens qui formeront les nations seront jugés plus tard. Les prémices formeront l’élection tandis que les autres formeront les nations qui seront dirigés par les élus. Voici par contre ce que les prémices ont dû endurer tout au long des siècles. D’abord, ils furent perpétuellement persécutés. « D’autres passèrent par l’épreuve des moqueries et des verges ; et même des liens et de la prison : Ils furent lapidés, ils furent sciés, ils furent tentés, ils moururent par le tranchant de l’épée, ils errèrent çà et là, vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités ; (Eux dont le monde n’était pas digne;) errants dans les déserts et sur les montagnes, dans les cavernes et les antres de la terre » (Hébreux 11:36-38). Mais pour quelle raison ? « D’autres furent torturés, n’ayant point accepté de délivrance pour obtenir une meilleure résurrection » (v. 35). La première, celle qui formera les Élus éternels du Royaume. [Réf. : Documents sur les Résurrections.]

Les apostasies existent depuis très longtemps. D’abord, il y a eu celle des anges sous l’autorité de Lucifer suite à sa rébellion. Devenu Satan, il avait orchestré son coup d’état contre le trône de Dieu, tel que décrit dans Ésaïe 14:12-14. Voulant être semblable à Dieu, il est allé s’attaquer au Très Haut dans le but de Le détrôner afin de dominer sur l’univers entier. Avez-vous déjà remarqué que cette attitude semble envahir aussi chaque dictateur humain ? Suite à cette rébellion, Jude nous dit : « Dieu retient par des chaînes éternelles dans les ténèbres, pour le jugement du grand jour, les anges qui n’ont pas gardé leur puissance, mais qui ont quitté leur propre demeure » (Jude 1:6). Séduits par Satan, ils ont abandonné leur propre demeure, que Dieu leur avait confiée sur cette terre. Présentement, quoique très actifs, ils fonctionnent dans un état de restriction, enchaînés dans la noirceur spirituelle, en attendant leur jugement final.

Plus tard, nous voyons l’intervention divine dans le comportement des humains à Babel décrite dans Genèse 11:1-9. Imaginez la situation, où tout le monde parle une seule langue, et on décide d’unifier toute cette connaissance en vue d’une progression accentuée de la technologie. Leur premier projet fut de bâtir une tour avec une porte qui leur donnerait accès au ciel. Intéressant ! Exactement la même tactique, quoique à un niveau légèrement différent de celui des anges déchus séduits par Satan. Pour régler cette apostasie, nous lisons : « Et l’Éternel dit : Voici, c’est un seul peuple, et ils ont tous le même langage, et voilà ce qu’ils commencent à faire ; et maintenant rien ne les empêchera d’exécuter tout ce qu’ils ont projeté. Allons, descendons, et confondons là leur langage, en sorte qu’ils n’entendent point le langage l’un de l’autre. Et l’Éternel les dispersa de là sur la face de toute la terre, et ils cessèrent de bâtir la ville. C’est pourquoi son nom fut appelé Babel (confusion) ; car l’Éternel y confondit le langage de toute la terre, et de là l’Éternel les dispersa sur toute la face de la terre » (Genèse 11:6-9). Montrez ce passage à ceux qui croient que ce sont les humains qui ont inventé les langues !

Beaucoup plus tard, nous voyons l’apostasie des enfants de la nation d’Israël qui ne veulent plus obéir à Dieu. Ils poussent leur arrogance au point de se tourner ouvertement vers les dieux païens. Ils voulaient simplement être comme tout le monde ! Or, Dieu plaide avec eux : « Ah ! nation pécheresse, peuple chargé d’iniquités, race de méchants, enfants corrompus ! Ils ont abandonné l’Éternel, ils ont méprisé le Saint d’Israël, ils se sont détournés en arrière. Où vous frapper encore si vous continuez vos révoltes ? Toute la tête est malade, et tout le cœur languissant » (Ésaïe 1:4-5). Dieu leur rappelle que la tête entière (les gouvernants) était malade. Il n’y avait plus de bonnes mœurs, plus d’honnêteté morale. Et nous lisons au verset 6 : « De la plante du pied jusqu’à la tête, il n’y a rien de sain ; ce ne sont que blessures, meurtrissures et plaies vives, qui n’ont point été pansées, ni bandées, ni adoucies avec l’huile. » La société entière était pourrie. Cela vous fait-il penser à notre société actuelle ?

Dans le livre de Jérémie, Dieu S’adresse ainsi à Sa nation d’Israël : « Y a-t-il une nation qui ait changé ses dieux ? Et pourtant ce ne sont pas des dieux. Et mon peuple a changé sa gloire contre ce qui n’est d’aucun profit ! » (Jérémie 2:11). Les païens ne font pas cela, ils gardent précieusement leurs dieux qui, pourtant, ne peuvent leur offrir aucun secours. Au verset 13, Dieu leur reproche : « Car mon peuple a fait doublement mal : ils m’ont abandonné, moi qui suis la source des eaux vives, pour se creuser des citernes, des citernes crevassées qui ne retiennent point l’eau. » Puisqu’ils étaient si bien avec ces nouveaux dieux, l’Éternel Dieu a permis qu’ils soient emmenés captifs, afin de savourer pleinement les bienfaits de ces chers dieux païens.

La dernière apostasie viendra achever cette longue liste de défections au cours des siècles précédents de l’histoire. Selon la prophétie, elle sera à son comble lors de l’apparition de l’antichrist des temps de la fin. Tout comme les renégats du passé, la fausse religion finale détournera les masses de la vérité pour s’attacher à l’antichrist. Mais qu’est-ce que cette fausse religion ? N’allez surtout pas croire qu’il s’agit seulement d’une seule. Dans toutes les dénominations religieuses populaires, la prédication a toujours été : « Si vous ne faites pas partie de notre église, vous faites partie d’une fausse église ». Comment reconnaître la bonne, alors ? C’est celle qui, comme celle les apôtres, ne permet aucun enseignement qui dévierait de celui de Christ. Puisque de nos jours nous avons le privilège d’avoir les instructions de Jésus conservées dans la Sainte Bible, à nous alors de vérifier toute chose avec la Bible en main, à savoir si c’est la vérité de Dieu qui est prêchée ou celle d’un homme.

Si c’est prouvable par la Bible, tant mieux. Si non : « Que Dieu soit reconnu véritable, et tout homme menteur, selon qu’il est écrit : Afin que tu sois trouvé juste dans tes paroles, et que tu gagnes ta cause lorsqu’on te juge » (Romains 3:4). Donc, Paul nous déclare que celui qui ne prêche que ce qui peut se prouver par la Bible est « trouvé juste dans ses paroles » à cause de la Parole de Dieu. Jésus a souvent utilisé l’expression : « Que celui qui a des oreilles, écoute ce que l’Esprit dit aux Églises » (Apocalypse 3:6). Il y a deux sortes d’esprits, l’Esprit de Dieu et l’esprit de Satan. Le premier agit dans les enfants du Royaume et l’autre dans les fils de la rébellion. C’est une preuve définitive qu’il faut absolument : « Éprouvez toutes choses ; retenez ce qui est bon. Abstenez-vous de toute apparence de mal » (1 Thessaloniciens 5:21-22), si nous voulons vraiment résister à la séduction de l’adversaire.

Il existe présentement un grand mouvement œcuménique promouvant, au nom de l’amour, le rassemblement au bercail de toutes les églises chrétiennes qui, au fil des siècles, se sont détachées de l’église catholique. Cette approche soi-disant fondée sur l’amour se traduit de plus en plus par la tendance à utiliser l’argument subtil suivant dans la prédication populaire : « Par amour pour tous nos frères et sœurs, est-ce péché d’écouter ce qui se prêche ailleurs, même si ce n’est pas entièrement biblique ? » À cette question, on pourrait répondre : « Est-il utile pour un chrétien, dans son cheminement vers le Royaume, de laisser quelqu’un polluer son esprit, en se laissant séduire par des erreurs ? » La décision est pourtant simple. On est avec Dieu, accroché à Sa Parole, ou on peut repousser Sa Parole, pour s’accrocher à tout le reste. Dieu nous a créés libre de choisir, et c’est là-dessus que l’antichrist des temps de la fin va miser pour promouvoir ses doctrines. À cause de son charisme, cet abominable personnage sera adoré par la majorité de l’humanité qui sera en rébellion contre Dieu.

Un homme ne pourrait jamais réussir une chose pareille par ses propres moyens. Une telle aberration ne peut avoir qu’une seule explication. Dans Apocalypse 13:2, Dieu nous révèle que : « Le dragon [Satan lui-même] lui donna sa force, et son trône, et un grand pouvoir. » Cet homme sera littéralement possédé par Satan et jouira d’une puissance épouvantable, accompagné d’une protection et d’une autorité absolue. Paul aussi nous confère que : « L’apparition de cet impie aura lieu avec la force de Satan, avec toute puissance, avec des prodiges et de faux miracles, et avec toutes les séductions de l’iniquité parmi ceux qui se perdent, parce qu’ils n’ont point reçu l’amour de la vérité, pour être sauvés » (2 Thessaloniciens 2:9-10). Mais comment pourra-t-il réussir un tel tour de force ? D’abord, pour bien nous mettre dans l’ambiance, sachez qu’au long de l’histoire tous les dictateurs, grands et petits, se sont toujours entourés d’astrologues ou de sorciers pour les conseiller. C’est d’ailleurs particulièrement vrai et reconnu aujourd’hui où des présidents et chefs d’états et de gouvernements n’osent prendre aucune décision sans avoir préalablement consulté leurs astrologues préférés !

Dans les derniers temps, ce dernier dictateur militaire, que Dieu appelle la Bête, sera aussi appuyé par un sorcier conseiller que Dieu appelle le faux prophète. Rappelons-nous également que nous serons rendus à une époque où la méchanceté sera une fois de plus à son comble. Paul nous le décrit ainsi dans sa lettre à Timothée : « Or, sache que dans les derniers jours il y aura des temps difficiles. Car les hommes seront épris d’eux-mêmes, aimant l’argent, vains, orgueilleux, médisants, rebelles à pères et à mères, ingrats, impies, sans affection naturelle, implacables, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d’orgueil, aimant la volupté plutôt que Dieu, ayant l’apparence de la piété, mais en ayant renié la force. Éloigne-toi aussi de ces gens-là » (2 Timothée 3:1-5).

Donc, le champ de travail de cet impie sera déjà préparé pour lui. « C’est pourquoi Dieu leur enverra [aussi] un esprit efficace d’égarement, pour qu’ils croient au mensonge ; afin que tous ceux qui n’ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir dans l’injustice, soient condamnés » (2 Thessaloniciens 2:11-12). Pour en finir au plus vite, Dieu permettra que les esprits des gens rebelles soient brouillés au point de croire les mensonges de ce faux christ, à qui la bête militaire accordera beaucoup de pouvoir pour accomplir son œuvre. « Elle exerçait toute la puissance de la première bête en sa présence, et elle faisait que la terre et ses habitants adoraient la première bête, dont la plaie mortelle avait été guérie. Et elle opérait de grands prodiges, même jusqu’à faire descendre du feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes » (Apocalypse 13:12-13). Qui ne sera pas impressionné par de tels prodiges ?

En temps de crise, le monde exige des solutions et non des comités d’études. M. Henri Spaak, qui fut le père du marché commun européen et secrétaire général de l’OTAN (de 1957 à 1961), a déclaré ceci dans un de ses discours : « Nous ne voulons pas d’un autre comité, nous en avons déjà trop maintenant. Ce que nous voulons, c’est un homme d’une telle stature qu’il soit capable de rallier l’allégeance de paix et de politique pour nous tirer du marasme économique dans lequel nous nous enfonçons. Envoyez-nous un tel homme, et qu’il soit Dieu ou démon, nous l’accueillerons ». Cette déclaration nous donne une assez bonne idée du genre de leader que nous verrons paraître un jour, ainsi que les décisions drastiques qui se prendront sûrement. Quand l’Europe sera rendue au bord d’une crise économique pire que le « krach » de 1929, pour sortir l’Union européenne de cette crise future, ils se donneront un surhomme d’une intelligence luciférienne, mais sans cœur.

N’oublions surtout pas que ce sera une époque de tribulation, portant menace d’une guerre mondiale et où des armes nucléaires et biologiques seront disponibles à des fanatiques sans scrupules. Un temps de panique où on aura absolument besoin de se rallier autour d’un chef pourvu de solutions. Il sera beau parleur, plein de charisme et de charme naturel. Il fera une alliance spéciale avec les dix plus puissants parmi les 25 pays actuels de l’union européenne, qui lui lègueront leur pouvoir pendant une courte période de temps. « Et les dix cornes que tu as vues, sont dix rois qui n’ont pas encore reçu l’empire ; mais ils auront la puissance comme rois, avec la bête, pour une heure. Ils ont un même dessein, et donneront leur puissance et leur autorité à la bête » (Apocalypse 17:12-13). Ils seront sur la même longueur d’onde que ce dictateur militaire, car ils auront « un même dessein » que lui : le Nouvel Ordre Mondial, dirigé par des hommes.

Chose curieuse, cependant, ces chefs ne réaliseront même pas qui leur mettra dans le cœur de suivre l’antichrist aveuglement. « Car Dieu leur a mis au cœur d’exécuter son dessein, et d’avoir un même dessein, et de donner le royaume à la bête, [et notez bien maintenant pour quelle raison] jusqu’à ce que les paroles de Dieu soient accomplies » (Apocalypse 17:17). Quand Dieu fait une prophétie, elle s’accomplira à coup sûr, car Dieu est toujours en charge ! L’avènement de Jésus sera proche, et les évènements se précipiteront en s’accélérant. Heureusement que le règne de la bête sera de courte durée. La catastrophe mondiale sera néanmoins si intense et dévastatrice que, si Jésus tardait un peu plus, la destruction nucléaire et bactériologique pourrait effacer la race humaine de cette terre. Jamais dans toute l’histoire du monde une telle astuce était possible. À notre époque, toutefois, la réponse est oui, et plusieurs fois oui !

Heureusement, dans Apocalypse 19:11, nous voyons Christ paraître avec Ses anges pour mettre fin soudainement à ce chaos mondial épouvantable. Les armées rassemblées près de Jérusalem seront convaincues que des extra-terrestres viennent attaquer la terre. Ce sera sûrement un extra-terrestre tout à fait spécial. Apocalypse 19:13 nous le décrit ainsi : « Il était vêtu d’un manteau teint de sang, et son nom s’appelle, LA PAROLE DE DIEU. » Il portera un autre nom aussi afin qu’il n’y ait aucun doute sur  l’identité de son projet : « Et sur son manteau, et sur sa cuisse, il portait ce nom écrit : ROI DES ROIS, et SEIGNEUR DES SEIGNEURS » (v. 19). Il S’en vient pour établir Son Nouvel Ordre Mondial à Lui. Mais Il aura un dernier petit problème à régler avant d’établir Son gouvernement.

Il devra abolir la possibilité de toute guerre future. Dans Apocalypse 19:19-20, nous lisons : « Et je vis la bête, et les rois de la terre et leurs armées, assemblées pour faire la guerre à celui qui était monté sur le cheval, et à son armée. Mais la bête fut prise, et avec elle le faux prophète, qui devant elle avait fait des prodiges, par lesquels il avait séduit ceux qui avaient pris la marque de la bête, et qui avaient adoré son image ; tous deux furent jetés vifs dans l’étang de feu brûlant, dans le soufre. » Envisagez un instant cet événement qui n’est pas encore arrivé jusqu’à ce jour, mais qui a pourtant été décrit par le prophète Daniel, plus de 500 années avant la naissance de Jésus. Lisez vous-même les accomplissements historiques, à partir de Daniel 7:15 jusqu’au verset 25, qui nous amèneront au moment crucial de l’avènement de Jésus et la destruction du règne de l’antichrist.

Dans Daniel 7:26 nous lisons : « Puis viendra le jugement, et on lui ôtera sa domination, pour la détruire et la faire périr jusqu’à la fin. » Qu’arrivera-t-il, par contre, aux armées assemblées pour faire la guerre à Jésus ? Apocalypse 19:21 : « Et tout le reste fut tué par l’épée qui sortait de la bouche de celui qui était monté sur le cheval ; et tous les oiseaux furent rassasiés de leur chair. » Que veut dire l’expression : « le reste fut tué par l’épée qui sortait de la bouche de celui qui était monté sur le cheval » ? Dieu Lui-même nous décrit ce qui se passera, dans Zacharie 14:12 : « Et voici quelle sera la plaie dont l’Éternel frappera tous les peuples qui auront combattu contre Jérusalem : il fera tomber leur chair en pourriture pendant qu’ils seront debout sur leurs pieds, leurs yeux se fondront dans leur orbite, et leur langue se fondra dans leur bouche. »

Dieu nous dit clairement que ces armées pourriront sur place « et tous les oiseaux furent rassasiés de leur chair. » Et le Nouvel Ordre Mondial que les grands de ce monde préparent, que lui arrivera-t-il ? Daniel 7:27 : « Et le règne, et la domination et la grandeur des royaumes qui sont sous tous les cieux, seront donnés au peuple des saints du Souverain. Son royaume est un royaume éternel, et toutes les dominations le serviront et lui obéiront. » Fini le système babylonien des hommes ! Fini aussi les élections aux quatre années ! Ce sont les véritables serviteurs de Christ qui formeront ce corps des futurs élus éternels du Royaume de Dieu. Le but du chrétien, en attendant ce merveilleux jour, est de persévérer dans cette connaissance, surtout quand nous constatons ce que la politique mondiale nous prépare présentement.

Dans Matthieu 28:20, Jésus nous dit clairement de prêcher aux autres tout ce qu’Il nous a enseigné : « …leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé ; et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Amen ! » Si nous faisons cela avec ceux qui ont le cœur disposé à écouter l’Évangile, cette attitude nous gardera près de Jésus, tout en formant en nous Son caractère divin. Donc, si Jésus est avec nous tous les jours, il ne sera pas possible pour nous de faire partie de cette dernière grande apostasie. La sagesse de Dieu nous fera comprendre que ce qui paraîtra normal au monde ne le sera pas du tout. Comme au temps de Noé, les gens se marieront, donneront leurs enfants en mariage, mangeront, s’amuseront et travailleront sans se douter de rien. Tout sera normal pour eux, mais qu’en est-il pour le chrétien ?

Si vous entendiez parler aux nouvelles qu’il y ait eu des apparitions de la sainte vierge en quelque part, iriez-vous vérifier la véracité de ces visions ? Plusieurs groupes diraient non, car ils n’adorent pas la vierge Marie. Et si c’était une apparition de Jésus ? Cela serait-il différent au point qu’il vaudrait la peine de vous déplacer pour vérifier, car on ne sait jamais ! Pourtant, Jésus nous dit que si nous faisons cela nous serons séduits, car c’est ainsi que la séduction commence, par des choses simples et en apparence inoffensive. Allons-nous croire Jésus quand Il dit, dans Matthieu 24:23 : « Alors si quelqu’un vous dit : Le Christ est ici ou Il est là ; ne le croyez point. » Mais pour quelle raison ? Verset 24 : « Car de faux christs et de faux prophètes s’élèveront et feront de grands signes et des prodiges, pour séduire les élus mêmes, s’il était possible. »

Jésus a dit cela parce que le vrai chrétien devrait toujours avoir à l’esprit ce qu’Il nous déclare aux versets 25 à 26 : « Voilà, je vous l’ai prédit. Si donc on vous dit : Le voici dans le désert ; n’y allez point : Le voici dans des lieux retirés ; ne le croyez point. » Très simple comme instruction, mais obéir à Jésus dans cette petite instruction devient pour Lui la preuve évidente que nous sommes Ses disciples en phase préparatoire pour régner avec Lui un jour. Jésus Lui-même nous dit ceci, dans Luc 16:10 : « Celui qui est fidèle dans les petites choses sera aussi fidèle dans les grandes ; et celui qui est injuste dans les petites choses sera aussi injuste dans les grandes. » La Bible nous indique exactement la façon par laquelle Christ reviendra : « Car, comme l’éclair sort de l’orient et se fait voir jusqu’à l’occident, il en sera aussi de même de l’avènement du Fils de l’homme » (v. 27). Divinement spectaculaire et parfaitement grandiose !

Les faux prophètes seront sûrement sur place, mais quelle sorte de Christ vont-ils prêcher ? Sachez que Satan aussi peut faire de grands signes et des prodiges. Jésus nous met en garde, car certains croient que le fait de se déclarer chrétien rendra la séduction impossible. Afin de ne pas être séduits, nous devons écouter Jésus, car « Voilà, Il nous l’a prédit » ! Ce sont les curieux qui pensent qu’il n’y a rien là qui tomberont dans le piège. Le grand problème de nos jours, c’est que depuis les vingt siècles de l’Église, Satan a réussi à faire ses ravages dans toutes les dénominations chrétiennes incitant les frères et sœurs à contester entre eux et avec ceux qui sont partis dans d’autres congrégations. Ces gens n’ont qu’une apparence de piété seulement.

Le serviteur de Dieu ne doit pas agir ainsi. Voici l’instruction de Paul dans 2 Timothée 2:24-26 : « Or, il ne faut pas que le serviteur du Seigneur aime à contester ; mais il doit être doux envers tous, propre à enseigner, patient ; redressant avec douceur les adversaires, attendant que Dieu leur donne la repentance, et leur fasse connaître la vérité, et qu’ils sortent de l’ivresse des pièges du diable, qui les tient captifs et soumis à sa volonté. » Le prophète Daniel appelle ce processus d’obéissance dans les petites choses un « processus de purification » qui va séparer les justes de ceux qui vont apostasier Christ.

En parlant de la Grande Tribulation, Daniel 12:10 nous dit : « Plusieurs seront purifiés, blanchis et éprouvés, mais les méchants agiront avec méchanceté, et aucun des méchants ne comprendra, mais les intelligents comprendront. » Cependant, parce qu’ils auront compris, ils feront le bien en enseignant la justice tout en faisant eux-mêmes ce qui est juste. Ceci sera complètement l’opposé de ceux qui seront séduits, car l’intelligence divine augmentera notre connaissance. Voici ce qui se produira comme résultat final chez les enfants de Dieu : « Ceux qui auront été intelligents brilleront comme la splendeur de l’étendue, et ceux qui en auront amené plusieurs à la justice brilleront comme des étoiles, à toujours et à perpétuité » (Daniel 12:3).

Jean ajoute ceci à cette belle promesse : « Et la promesse qu’il nous a faite, c’est la vie éternelle. Je vous ai écrit ces choses au sujet de ceux qui vous séduisent. Mais l’onction que vous avez reçue de lui, demeure en vous ; et vous n’avez pas besoin que personne vous enseigne ; mais comme cette même onction vous enseigne toutes choses, et qu’elle est véritable, et qu’elle n’est point un mensonge, demeurez en lui, selon qu’elle vous a enseignés. Maintenant donc, petits enfants, demeurez en lui, afin que, quand il paraîtra, nous ayons de la confiance et que nous ne soyons pas confus devant lui à son avènement. Si vous savez qu’il est juste, sachez que quiconque pratique la justice, est né de lui » (1 Jean 2:25-29).

Salomon fut inspiré d’écrire ceci, dans Ecclésiastes 3:10-11 : « J’ai vu l’occupation que Dieu a donnée aux hommes pour s’y exercer. Il a fait toute chose belle en son temps ; même Il a mis l’éternité dans leur cœur, sans que l’homme puisse toutefois comprendre, depuis le commencement jusque à la fin, l’œuvre que Dieu fait. » De ce fait, Dieu a placé le goût de l’immortalité dans le cœur de l’homme sans qu’il puisse en comprendre le pourquoi. Pas comme un fait accompli, toutefois, au travers d’une supposée âme immortelle, mais plutôt comme le but ultime vers lequel les humains devraient diriger leur vie pour en recevoir la récompense comme un don gratuit de Dieu. Voilà ce qui nous attend, grâce à notre obéissance à Christ.

 




D.220 – Le chrétien – un serviteur équilibré

 

Par Joseph Sakala

Jésus savait que l’heure de Sa mort approchait rapidement. Dans Matthieu 26:36-39, nous lisons : « Alors Jésus s’en alla avec eux dans un lieu appelé Gethsémané ; et il dit à ses disciples : Asseyez-vous ici pendant que je m’en irai là pour prier. Et ayant pris avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée, il commença à être triste et angoissé. Et il leur dit : Mon âme est triste jusqu’à la mort, demeurez ici et veillez avec moi. Et étant allé un peu plus avant, il se jeta le visage contre terre, priant et disant : Mon Père, s’il est possible que cette coupe passe loin de moi. Toutefois, non pas comme Je veux, mais comme Tu veux. » Peu après, le sang commença à ruisseler sur Son front et sur Ses tempes. Au début, apparurent de toutes petites gouttes quasi imperceptibles, formant un rebord écarlate à la hauteur de Ses cheveux. Puis, les gouttes rouges se mirent à couler autour de Ses yeux et le long de Son nez. Jésus n’a pas tenté de les essuyer, car Sa concentration était trop intense. Parmi ceux qui étaient venus là avec Lui, aucun ne L’entendit prier, car, étant épuisés, tous dormaient. Brusquement, Son corps s’est mis à trembler, alors qu’à genoux, Il transvasait Son cœur à Dieu, la tête baissée.

Ses bras étaient déployés comme s’Il plaidait pour quelqu’un. Soudain, Il Se leva : « Puis, il vint vers ses disciples et les trouva endormis ; et il dit à Pierre : Ainsi, vous n’avez pu veiller une heure avec moi ! Veillez et priez, de peur que vous ne tombiez dans la tentation ; car l’esprit est prompt, mais la chair est faible. Il s’en alla encore pour la seconde fois, et pria disant : Mon Père, s’il n’est pas possible que cette coupe passe loin de moi sans que je la boive, que ta volonté soit faite » (Matthieu 26:40-42). Jésus Se leva à nouveau et, « en revenant à eux, il les trouva encore endormis ; car leurs yeux étaient appesantis. Et les ayant laissés, il s’en alla encore et pria pour la troisième fois, disant les mêmes paroles. Alors il vint vers ses disciples et leur dit : Dormez désormais et vous reposez ! Voici, l’heure est venue, et le Fils de l’homme va être livré entre les mains des méchants » (vs 43-45).

Pourtant, Jésus n’avait jamais péché. Durant Son séjour de 33 ans et demi sur cette terre, Il n’a jamais fait de mal à personne. Au contraire, Il guérissait les malades, consolait les affligés, encourageait les gens déprimés et améliorait la condition de vie de tous ceux qu’Il touchait. Par Son exemple, Jésus nous a montré la façon idéale de vivre notre vie dans le bonheur. Il était un homme parfaitement équilibré ! Pourquoi alors Jésus était-Il prêt à endurer toute cette agonie physique ainsi que cette angoisse mentale au point de suer du sang ? Pourquoi plaider auprès de Son Père en faveur des humains trop souvent ingrats, qui ne voulaient rien savoir de Sa mission ? Simplement parce qu’il fallait une humilité comme Dieu seul possède et qui Lui permettait de S’offrir en sacrifice pour ces mêmes ingrats, afin d’ouvrir la voie à des milliards d’humains en leur proposant de devenir des fils et des filles de Dieu. L’apôtre Paul enseigna cette humilité qui mène le chrétien à un équilibre divin. Il nous dit donc : « Ne faites rien par contestation, ni par vaine gloire, mais que chacun de vous regarde les autres, par humilité, comme plus excellent que lui-même. Ne regardez pas chacun à votre intérêt particulier, mais aussi à celui des autres » (Philippiens 2:3-4).

Et Paul poursuit en nous donnant qui, comme exemple ? « Ayez en vous les mêmes sentiments que Jésus-Christ, lequel étant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à saisir d’être égal à Dieu ; mais il s’est dépouillé lui-même, ayant pris la forme de serviteur, devenant semblable aux hommes ; et revêtu de la figure d’homme, il s’est abaissé lui-même, en se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix » (Philippiens 2:5-8). En se donnant en exemple, Jésus nous annonçait Son Plan pour développer cette même humilité chez les futurs Élus de Son gouvernement mondial à venir. Développer cette sorte d’humilité est la chose la plus difficile qui soit, parce que nous ne naissons pas avec ce don. Nous naissons tous dans un monde déjà tout moulé depuis des siècles et infesté d’orgueil, le trait particulier inné chez Satan. C’est le péché qui a poussé Lucifer, le porteur de la lumière divine, à devenir Satan, l’adversaire de Dieu et le prince des ténèbres.

Donc, un orgueilleux ne peut pas entrer dans le Royaume de Dieu. « C’est pourquoi, l’Écriture dit : Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles » (Jacques 4:6). Et au verset 7, ce même Jacques nous exhorte ainsi : « Soumettez-vous donc à Dieu ; résistez au diable, et il s’enfuira de vous ». Nous naissons néanmoins dans un monde envahi par l’orgueil et dans lequel nous devenons très vite une victime susceptible d’adopter facilement cette influence. Et cela débute dès la plus tendre enfance. Surveillez deux petits enfants qui convoitent le même jouet. On peut alors se demander comment un enfant ne connaissant rien à sa naissance a pu si vite apprendre à convoiter ? Tout simplement parce que Satan lui souffle directement son influence : « …le prince de la puissance de l’air, de cet esprit qui vit maintenant dans les fils de la rébellion » (Éphésiens 2:2).

Rappelons-nous que ses premières victimes furent Adam et Ève, séduits à croire le serpent ayant dit à la femme : « Vous ne mourrez nullement ; mais Dieu sait qu’au jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal » (Genèse 3:4-5). Dieu leur avait pourtant offert l’arbre de vie, qui les aurait guidés vers l’immortalité au sein de la famille de Dieu. La joie éternelle leur était offerte, mais ils préféraient croire qu’ils pouvaient devenir comme Dieu par leurs propres moyens. Ils ont donc créé leur propre malheur. Et depuis ce temps, malgré le fait que la joie existe, le malheur semble toujours l’emporter sur elle. Voilà donc où la convoitise humaine a pris naissance et elle se porte encore merveilleusement bien de nos jours.

Pour devenir un enfant de Dieu et hériter avec Christ de Son Royaume, il faut absolument renverser cette influence satanique. Jésus est venu nous enseigner cet équilibre voulu par Dieu dès la création des humains. Souvenons-nous que l’homme fut tiré de la terre, tandis que la femme fut formée à partir d’une côte prise de l’homme. Le plan de Dieu était de prendre ces deux éléments qu’Il avait temporairement séparés et de les réunir en tant que deux personnes distinctes, maintenant, pour former une équipe qui cheminerait ensemble vers le Royaume. La femme, alors tirée d’une de ses côtes, devenait pour Adam « une aide semblable à lui » (Genèse 2:18). Pas son esclave, ni sa servante, mais bien une aide semblable à lui. C’était le plan original de Dieu pour les êtres humains, un plan dans lequel le divorce n’aurait pas existé si nos premiers parents avaient rejeté la promesse de Satan, au lieu de vouloir devenir eux-mêmes dieux.

Le mariage est donc une création divine et non une création humaine. Ce que Dieu avait temporairement séparé, Il l’a ensuite réuni. Jésus Lui-même nous décrit le résultat de cette union entre un homme et une femme aux yeux de Dieu. « Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Ce que Dieu a joint, que l’homme ne le sépare donc pas » (Matthieu 19:6). L’homme ne devait pas séparer ce que Dieu avait uni. Au lieu de divorcer, le couple devrait vivre une vie équilibrée ensemble dans leur cheminement vers le Royaume. Mais tout a été bouleversé dès le début et nous savons ce qui est finalement arrivé dans le Jardin d’Éden. Nos premiers parents ont choisi comme prix d’être infidèles à leur Créateur. Ce qu’ils ont été obligés d’apprendre par la suite, c’est que l’infidélité n’a pas de prix, elle n’a que des conséquences. Et les conséquences de cette tragédie épouvantable sont encore plus évidentes à l’époque où nous vivons.

Jésus connaissait très bien l’influence dominante de Satan sur la fragilité, la naïveté et la faiblesse humaines. Vivant Lui aussi dans la chair, Jésus savait pertinemment bien avec quelle facilité Satan pouvait brouiller les esprits. Car le but ultime du diable est d’exterminer toute la race humaine, croyant pouvoir ainsi contrer le plan de Dieu. Puisque Dieu a créé l’homme physique, avec toutes ses faiblesses, Jésus, vivant dans la chair en tant que simple homme, a littéralement vécu et expérimenté tout ce qu’un être humain pouvait vivre et ressentir en ce qui a trait à la tentation. Jésus savait qu’on peut juger le cœur et le caractère d’un homme par ses entreprises. Il savait aussi que le comportement de l’homme se révèle dans la tentation.

Nonobstant avec une seule merveilleuse exception ! Heureusement pour nous, Jésus, en tant que Parole de Dieu vivant dans la chair, ne pouvait pas être tenté par le péché. Alors : « Que personne ne dise, lorsqu’il est tenté : C’est Dieu qui me tente ; car Dieu ne peut être tenté par le mal, et lui-même ne tente personne » (Jacques 1:13). Alors, d’où nous vient la tentation ? Jacques nous donne la réponse : « Mais chacun est tenté quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise. Et après que la convoitise a conçu, elle enfante le péché et le péché étant consommé, engendre la mort » (Jacques 1:13-14). Précisément le même truc que Satan a utilisé sur nos premiers parents.

Et cette séduction demeure toujours très efficace : « Pour les incrédules, dont le dieu de ce siècle [Satan] a aveuglé l’esprit, afin qu’ils ne soient par éclairés par la lumière du glorieux Évangile de Christ, qui est l’image de Dieu » (2 Corinthiens 4:4). Jésus S’est humilié Lui-même, volontairement, au point de mourir sur la croix, comme le pire des brigands. Pas pour ses péchés, mais Il a été fait péché par Dieu, à notre place, pour expier tous les péchés de l’humanité. Il n’y a jamais eu de plus grand sacrifice que celui-ci dans l’univers entier. Jésus a parfaitement payé une dette qu’Il n’avait pas contractée, parce que nous avions contracté une dette que nous n’aurions jamais pu payer ! Jésus S’est donc donné fidèlement en rançon pour payer le salaire de nos péchés. « Car le salaire du péché, c’est la mort, mais le don de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur » (Romains 6:23).

Quand une personne vient à comprendre cela, et qu’elle décide d’offrir librement et volontairement sa vie à Jésus en reconnaissance de ce que notre Sauveur a fait pour elle, elle se convertit à Christ. Dès qu’elle reçoit le don gratuit du Saint-Esprit, elle commence à ressentir, sans même s’en apercevoir et malgré elle, le besoin d’abandonner le style de vie qu’elle menait auparavant, pour commencer à marcher en nouveauté de vie, guidée par cette puissance divine qui vit maintenant en elle. J’espère que tous ceux qui lisent ceci reconnaissent que ce n’est pas une décision que l’on peut prendre à la légère, sous le coup de l’émotion durant une session d’évangélisation quelconque. N’oublions jamais que le Saint-Esprit est accordé par Dieu Lui-même après qu’Il ait sondé le cœur de la personne. La chose qui distinguait Jésus d’entre les autres êtres humains était la force qu’Il dégageait malgré Son humilité, et c’est justement le point que Paul voulait évoquer quand il nous a dit : « Ayez en vous les mêmes sentiments que Jésus-Christ » (Philippiens 2:5).

Avec le don du Saint-Esprit, le chrétien doit s’efforcer de penser comme Christ pense. Puisque Jésus était l’homme le plus équilibré qui ait foulé le sol de la terre, celui qui Lui appartient doit aussi avoir pour mission de devenir équilibré comme son Maître. Rappelons-nous que nous vivons toujours dans cette chair avec ses faiblesses et que nous sommes susceptibles de succomber à toutes sortes de tentations. Alors, je vous assure que devenir équilibré est toute une mission, car cet équilibre s’étend à tous les aspects de notre vie, et qu’il faudrait plusieurs messages pour tous les couvrir. Dans ce message-ci, nous allons mettre l’emphase sur celui de la spiritualité. Le dictionnaire définit l’équilibre spirituel comme étant le bon fonctionnement de l’activité mentale qui se manifeste chez l’individu par un comportement sain, sensé et en harmonie avec Dieu.

Mais qu’est-ce, au juste, que la vraie spiritualité ? Qui en a établi le critère ? Si cette vérité nous échappait, il serait fort possible que nous nous laissions entraîner dans une fausse spiritualité. Afin d’éviter d’être séduit, il faut absolument examiner les Saintes Écritures pour découvrir le standard de Christ dans ce domaine. D’abord, dans le monde religieux en général, la majorité des gens acceptent quatre critères pour établir ce qui constitue un bon comportement spirituel dans leurs assemblées. Il peut en exister plusieurs autres, mais nous allons nous concentrer sur ces quatre-là dans notre message.

  1. Le premier critère qui impressionne les fidèles a toujours été le langage charismatique utilisé par le prédicateur, souvent accompagné de grandes manifestations d’émotions.
  2. Le deuxième, c’est la semblance d’une connaissance approfondie des Écritures, manifestée régulièrement par la citation de plusieurs versets bibliques sans l’utilisation de la Bible. Cette capacité du prédicateur à citer continuellement des passages impressionne beaucoup les gens.
  3. Le troisième critère, c’est la foi que semble dégager le prédicateur pendant son sermon.
  4. Finalement le quatrième critère, c’est l’observation rigide des commandements.

Ces quatre critères sont intrinsèquement bons, mais il serait intéressant et profitable pour le chrétien de comparer chacun de ces comportements grâce à une évaluation fondée sur le standard dévoilé dans les Saintes Écritures. Alors, analysons chaque critère de cette façon populaire de fonctionner. Le premier critère cité plus haut est celui de l’utilisation du langage charismatique, souvent accompagné de beaucoup d’émotions et de démonstrations. D’une façon générale, pour le monde, la preuve la mieux acceptée d’une grande spiritualité semble être la manière dont les gens s’expriment. Armés de cette connaissance, certains ministres ont délibérément cultivé un langage à sonorité spirituelle. C’est un style d’expression tellement spécial que vous n’avez qu’à les écouter, même les yeux fermés, et vous serez convaincus que celui qui parle doit sûrement être un ministre du culte.

C’est d’ailleurs tellement vrai qu’on peut même reconnaître de quelle religion est le prédicateur. Il semble, en effet que chaque grande religion ait cultivé son propre style d’expression spirituelle : le prêtre catholique ne parle pas tout à fait comme le prédicateur baptiste ; le pasteur pentecôtiste démontre beaucoup plus d’émotions que le pasteur adventiste, etc. Ceux qui fréquentent les réunions croient sincèrement qu’un service manque de valeur spirituelle s’il n’est pas épicé d’une musique bruyante accompagnée de manifestations émotionnelles de la part des participants. Pour ce qui touche au sermon, les émotions du ministre jointes à un langage enflammé pouvant provoquer des cris « d’alléluia » venant de l’auditoire, est souvent mieux perçu et plus apprécié que le véritable contenu du message. Il faut que ça bouge dans la salle ! Vous n’avez qu’à assister à des réunions charismatiques de style gospel et observer ce qui se passe pour mieux comprendre de quoi l’on parle.

Certains individus ont une nature plus émotive que d’autres et c’est tout à fait normal. Cependant, la simple démonstration d’émotions fortes n’est pas nécessairement une preuve de spiritualité. Remarquez qu’elle pourrait bien l’être, mais les émotions peuvent aussi être générées artificiellement pour impressionner. Elle devient alors la contrefaçon d’un sentiment réel provenant d’un cœur honnête profondément touché. Jésus aussi avait des émotions, mais elles étaient sincères et utilisées pour glorifier le Père. Donc, la simple démonstration de sentiments devient l’expression extérieure de ce qu’une personne veut projeter. Néanmoins, Jésus a déclaré ceci : « Vous les connaîtrez donc à leurs fruits » (Matthieu 7:20). L’émotion sincère vient du cœur et elle est équilibrée. On la distingue facilement de la contrefaçon qui, elle, ne l’est pas du tout. En décrivant les divers éléments du fruit de l’Esprit, l’apôtre Paul a mentionné la tempérance (Galates 5:22). La tempérance est la faculté de pouvoir maîtriser nos émotions par la raison divine. Pas effacer ou chasser nos émotions, mais les maîtriser afin que nous n’en soyons pas esclaves et que nous ne soyons pas ballottés ça et là comme les flots de la mer agités par le vent (Jacques 1:6).

Le deuxième critère qui impressionne abondamment les gens, c’est la grande connaissance des Écritures. Dans les réunions, ces individus ne sont pas impressionnés par la musique, ni le déploiement des émotions, ni même les manifestations enflammées du prédicateur. Puisqu’ils possèdent une connaissance élaborée de la Bible dans leurs recherches personnelles, ils ne s’intéressent qu’au contenu du message. Ils étudient les sermons à la loupe dans l’espoir de coincer le prédicateur sur les passages bibliques qui sont plus difficiles à comprendre. En soi, l’intérêt envers les Écritures est tout à fait louable et la vérification dans la Parole des propos du prédicateur est un principe de base biblique. Toutefois, tout dépend de l’attitude avec laquelle on vérifie dans la Bible. Or, ces gens deviennent parfois victimes de leur propre interprétation des versets bibliques basée sur leurs théories personnelles concernant la signification des versets cités. Le danger qui réside ici, c’est que, lorsque leur opinion est formée, elle devient finale et irréversible. Vous connaissez le style : « Mon idée est faite, ne brouillez pas mon esprit avec des preuves. »

Dans le but d’étaler leur connaissance, ils adorent citer les Écritures pour engager les autres dans des discussions sans fin. Comme s’ils croyaient parvenir de cette manière plus rapidement au salut éternel ! Ce genre de comportement n’a rien de spirituel, car il est motivé par l’orgueil. La conversation entre deux chrétiens concernant des passages bibliques peut s’avérer très plaisante, mais l’obstination sur ces mêmes versets peut tout détruire. Ces individus semblent oublier que Jésus demande l’humilité de la part de Ses disciples ainsi que l’observance fidèle de Ses ordonnances. Ce que Jésus veut voir dans leur comportement, c’est une démonstration évidente des fruits que l’Esprit produit et non la glorification du soi. La valeur qui compte pour Christ, c’est l’attitude spirituelle et non l’attitude intellectuelle. Autrement dit, il ne faut pas confondre « vouloir rechercher la vérité » et « vouloir avoir raison » !

Le troisième critère qui impressionne amplement est celui de la foi qui semble se dégager d’une personne. Ces gens sont sauvés par la foi, point à la ligne ! Leurs versets bibliques favoris sont : « Car vous êtes sauvés par la grâce, par le moyen de la foi ; et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu ; ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie » (Éphésiens 2:8-9). Produire des fruits poussés par l’Esprit ne les concerne vraiment pas. Ils parlent très peu de repentance ou de soumission aux lois de Dieu. Ils ont donné leur cœur à Jésus et continuent de vivre exactement comme ils vivaient avant leur conversion, car « ils ont la foi ». Or, la foi qui ne porte aucun fruit peut-elle être sincère et véritable ? Mais puisque Christ est mort pour leurs péchés, ils n’ont plus rien à faire, sauf attendre la mort pour ensuite monter au ciel. « Croyez au Seigneur Jésus » disent-ils, « et vous êtes sauvés. » Voilà leur seule condition au salut.

Dans leurs congrégations, les ministres vous diront : « Donnez votre main au pasteur et votre cœur à Jésus ». Quand vous demandez sérieusement à ces convertis ce qui s’est passé dans leur vie depuis ce temps, ils vous regardent avec des yeux qui indiquent clairement : « Je ne sais pas ». La foi doit produire des fruits chez le converti. Voilà pourquoi ces individus ne vous citeront jamais ceci : « Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour les bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous y marchions » (Éphésiens 2:10). Pourtant, ce verset suit immédiatement les deux qu’ils aiment tant citer.

Et pendant que ces gens attendent la mort pour monter au ciel, Jésus nous déclare ceci, dans Apocalypse 22:12 : « Or, voici, je viens bientôt, et j’ai mon salaire avec moi, pour rendre à chacun selon que ses œuvres auront été. » Le salaire que Jésus apportera lors de Son retour n’est pas basé sur la foi seulement, mais bien sur « les bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous y marchions ». La foi doit produire des œuvres, sinon elle n’est que simple parole en l’air. L’apôtre Jacques nous dit clairement comment Dieu nous justifie : « Vous voyez donc que l’homme est justifié par les œuvres, et non par la foi seulement. Car, comme le corps sans âme est mort, de même la foi sans les œuvres est morte » (Jacques 2:24-26).

Le salut est gratuit, car il nous vient par la grâce. Alors, personne ne peut gagner son salut par ses œuvres, puisque nous ne pouvons rien faire pour le mériter. Ce qui est néanmoins malheureux, c’est que trop de gens ont cru faussement que, puisque nous sommes sauvés par la grâce, le chrétien n’a plus rien à faire après sa conversion sauf attendre le retour de Christ. Ils ont pour argument que c’est Dieu, maintenant, qui Se charge de tout et qu’Il Se met à les conduire contre leur nature humaine. Car, lorsqu’on leur demande s’il peut y avoir risque qu’ils s’éloignent de Dieu, ils répondent que c’est impossible parce qu’ils sont sous la souveraineté suprême de Dieu qui les a prédestinés à être sauvés. Il les empêchera donc de s’éloigner de Lui. C’est ce que disent principalement les calvinistes qui ne croient pas au libre arbitre de l’homme.

Ces gens semblent oublier que Dieu n’a pas forcé Adam et Ève à manger ni de l’arbre de vie ni de l’arbre de connaissance du bien et du mal. Ils ont choisi volontairement et librement celui que Satan leur avait proposé. Il en est ainsi pour la rétribution que Christ apportera avec Lui lors de Son avènement dans la gloire. Il nous dit clairement que nous serons récompensés selon nos œuvres accomplies volontairement par amour pour Dieu. Les paraboles de Jésus sur les mines et les talents ne sont pas là simplement pour remplir de l’espace dans la Bible. Il ne faut pas se laisser impressionner par les « conversions » en série, faites sous le coup de l’émotion, dans les amphithéâtres, suite à une cérémonie bourrée de démonstrations, de « miracles » et de témoignages vibrants. Ces ministres vendent un salut à bon marché, superficiel, et dans lequel leur engagement personnel est trop souvent fondé sur les dons sollicités par la suite.

Le quatrième critère souvent évoqué est celui de la rigidité dans la justice. Au contraire des personnes croyant au critère précédent, chez ces gens, la spiritualité se manifeste par leur façon stricte d’observer leurs règles et commandements à la lettre. Et chaque groupe applique ses propres critères, ce qui peut provoquer les autres groupes. Ils possèdent quand même des qualités louables, car ces gens sont très scrupuleux, très ponctuels au travail et aux réunions, en apparence très honnêtes et d’une exactitude sans pareille. Toutes de belles qualités, mais si elles ne sont pas équilibrées, elles se transforment et se déforment parfois à l’extrême pour mieux se démarquer du monde ordinaire. Et ceux qui, par malheur, n’agissent pas comme eux, sont malencontreusement condamnés au feu de la géhenne. C’est le salut par les œuvres ! Comme si le sacrifice de Jésus-Christ n’était pas suffisant pour sauver !

Donc, on pourrait presque conclure que personne ne s’en sort sauvé. Nous n’avons qu’à observer le fonctionnement des différentes religions qui existent de par le monde aujourd’hui. La plupart de ces groupes affirment que si vous n’êtes pas un membre de leur religion alors vous irez en enfer. Comme il existe plusieurs milliers de dénominations religieuses, exprimant toutes cette même règle, et comme les gens n’appartiennent habituellement pas à plus d’une religion, nous pouvons alors projeter que toutes les âmes iront donc en enfer… Imaginez pendant un seul instant que Dieu a envoyé Son Fils unique pour sauver le monde, et Satan a réussi à séduire toutes ces religions pour qu’elles damnent sans scrupules tous ceux qui ne font pas partie de leurs congrégations. Et tout cela en brandissant leur Bible et en déclarant qu’EUX ne seront jamais séduits par Satan. Bravo et bienvenue dans le club des voilés !

Nous avons souvent tendance à croire que cette sorte d’attitude est toute récente. Désolé, mais Satan l’avait déjà introduite dans les congrégations, dès les débuts de l’Église, pour tenter de détruire certains chrétiens. Paul nous exhorte à éviter un tel comportement. « Ne recherchons point la vaine gloire, en nous provoquant les uns les autres, et en nous portant envie les uns aux autres » (Galates 5:26). Certains se vantent de leur proéminente assistance aux réunions comme étant une preuve évidente de leur richesse spirituelle. Le nombre de membres dans une église ne confirme pas toujours sa valeur. Pour Dieu, ce n’est pas le nombre abondant de brebis dans une assemblée qui prime, mais c’est l’excellence de l’enseignement de la Parole de Dieu qui constitue la véritable richesse d’une assemblée.

À la congrégation de Rome, Paul, en parlant de ces gens, a déclaré ceci : « Car je leur rends ce témoignage qu’ils ont du zèle pour Dieu ; mais un zèle sans connaissance ; car ne connaissant point la justice de Dieu, et cherchant à établir leur propre justice, ils ne se sont point soumis à la justice de Dieu » (Romains 10:2-3). Il y a une énorme différence entre la justice des hommes fondée sur la lettre de la loi et la justice de Dieu fondée sur l’amour. Notez les actions de ceux qui établissent leur propre justice et vous remarquerez que leur comportement est orienté vers la glorification de soi. Alors, ces gens passent complètement à côté de l’amour divin et, par le fait même, à côté de Christ. C’est précisément ce que Paul leur déclare au verset 4 : « Car Christ est la fin de la loi, pour la justification de tout croyant. » Jésus dans la chair était la personnification même de cette loi d’amour pour justifier tous ceux qui Lui appartiennent.

Regardons maintenant les standards de Dieu en ce qui a trait à la spiritualité. Afin de mieux comprendre, Dieu nous déclare ceci par la bouche de Paul : « Ayez en vous les mêmes sentiments que Jésus-Christ » (Philippiens 2:5). Mais comment peut-on penser comme Christ pense ? Aux Laodicéens, Jésus déclare : « Voici, je me tiens à la porte, et je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et m’ouvre la porte, j’entrerai chez lui, et je souperai avec lui, et lui avec moi » (Apocalypse 3:20). Cette déclaration de notre Sauveur est beaucoup plus profonde qu’elle n’y paraît, car, par Son Esprit, Jésus peut entrer littéralement chez nous et vivre en nous. Ce n’est qu’au moment où nous nous soumettons à Lui qu’Il peut guider nos pensées. Sinon, nous demeurons seuls et vulnérables. C’est ce qui est arrivé à cette congrégation de Laodicée.

C’est d’ailleurs ce que Paul nous explique clairement dans Romains 8:9 : « Pour vous, vous n’êtes point dans la chair, mais dans l’esprit, s’il est vrai que l’Esprit de Dieu habite en vous. Or, si quelqu’un n’a point l’Esprit de Christ, celui-là n’est point à Lui. » Paul va jusqu’à déclarer que si quelqu’un n’a point l’Esprit de Christ, il ne Lui appartient pas. Donc, cet individu ne peut même pas se déclarer chrétien. Je regrette si cela offusque certaines personnes, mais ce ne sont pas mes paroles, elles sont de Paul. Ici, on est rendu loin de ceux qui prêchent : « Donne ton cœur à Jésus et Lui S’occupera de tout afin que tu puisses vivre comme avant. » Mais si l’Esprit de Christ vit en nous, nous ne devrions plus penser comme nous pensions lorsque nous étions guidés par la chair seulement.

Quand Dieu nous a placés dans Sa famille en nous donnant à Jésus, Il nous a pris tels que nous étions, pleins de tous les défauts que la chair peut produire. Mais dès notre conversion, nous devons cesser de vivre dans cet état et marcher plutôt en nouveauté de vie, car Son but est de nous rendre semblables à Christ. Cela n’est pas une réformation de l’individu, mais une nette transformation, qui requiert un véritable miracle. Et ce miracle n’arrive que par l’acte de foi de celui qui le recherche. Alors, quand une personne se convertit sincèrement, en passant par la repentance et le baptême, Jésus S’engage à accomplir ce travail miraculeux en vivant en nous par Son Esprit. Donc, l’Esprit de Christ vient se joindre à l’esprit du converti. Mais Son travail ne peut pas se faire si l’individu Lui résiste. Il faut absolument que l’individu se soumette au processus.

Une personne profondément convertie accepte donc la correction de Dieu au travers de Sa Parole. Elle cesse de toujours vouloir n’agir que selon sa propre volonté en acceptant plutôt de suivre le cheminement établi par Jésus. Elle se laisse guider par la Parole de Dieu sans résister. Et au lieu d’utiliser les Écritures pour essayer de piéger les autres, elle les utilise d’abord avec une bonne attitude pour se corriger elle-même. Le vrai converti veut apprendre, afin de savoir ce à quoi Christ S’attend de lui. Il commence à développer l’amour divin envers les autres, au point de pouvoir prier même pour ses ennemis. La sympathie, la gentillesse et la patience à l’égard du prochain s’installent lentement et commencent à lui faire mieux comprendre les faiblesses des autres. Le converti s’efforce alors de supporter et d’aider ceux qui ont des problèmes et ce, avec beaucoup de douceur et de compassion.

Sermonner, ridiculiser, écraser ou juger ne devraient plus faire partie de son comportement, car c’est le non converti qui agit ainsi. La spiritualité véritable consiste à réaliser que, lors de notre conversion, nous avons été crucifiés avec Christ. Paul nous l’explique très bien quand il dit : « Je suis crucifié avec Christ, et si je vis, ce n’est plus moi, mais c’est Christ qui vit en moi ; et si je vis encore dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé, et qui s’est donné lui-même pour moi » (Galates 2:20). Quand nous saisissons cela, il nous devient plus facile de comprendre comment nous pouvons aussi avoir la pensée de Jésus en nous ! C’est une pensée de force, d’amour et de sagesse que nous n’avons aucun droit de trahir.

Jésus n’est pas impressionné par des réunions où il y a toutes sortes de démonstrations émotionnelles bruyantes frôlant l’hallucination, de parler en langues, de fou rire saint, de se rouler par terre sous l’influence d’un esprit ou la méditation transcendantale. Jésus ne Se plaît pas dans les sermons à l’emporte-pièce où le ministre est plus intéressé à ne prêcher que ce que les gens veulent bien entendre, ni dans ces démonstrations oratoires qui exaltent le prédicateur plutôt que d’instruire les brebis dans la vérité. Déjà, au premier siècle, Paul a trouvé bon de nous mettre en garde contre de tels pasteurs. « Car il viendra un temps où les hommes ne souffriront pas la saine doctrine, mais où, désireux d’entendre des choses agréables, ils s’amasseront des docteurs selon leur convoitise, et fermeront l’oreille à la vérité, et se tourneront vers des fables » (2 Timothée 4:3-4). Regardez autour de vous ! Les églises sont envahies par de tels pasteurs où l’on fabule autour de fausses doctrines, et ceux qui recherchent ce genre de « vérité » sont comblés à souhait.

Pour s’attirer des fidèles, ces « docteurs » vous prêcheront n’importe quoi, même un salut sans effort, en autant que vos contributions abondent. Se tromper parfois en enseignant est humain, mais vouloir persister dans le mensonge quand on connaît la vérité est diabolique, car, poussés par l’orgueil, ces gens ne consentent jamais à admettre leur erreur. Pourtant, ils prêchent l’humilité à pleins poumons dans leurs congrégations à leurs fidèles. Néanmoins ils devraient servir d’exemple aux brebis qui les suivent. Ici, le danger, c’est qu’après un certain temps, le mensonge a un effet bizarre sur celui qui le répand. C’est qu’on ne sent plus qu’on est menteur quand on a l’habitude de l’être. Alors, pour ces pasteurs, même le mensonge devient hypothétiquement vérité. Non seulement mentent-ils aux autres, mais ils se mentent à eux-mêmes. « Donnez votre petit cœur à Jésus et vous pourrez continuer à vivre dans le péché, car la grâce efface continuellement » n’est pas biblique !

Certains « érudits » avaient déjà commencé à répandre cette erreur dans la congrégation de Rome dès le premier siècle et Paul n’a sûrement pas tardé à intervenir rapidement. Dans Romains 6:1-2, Paul leur dit : « Que dirons-nous donc ? Demeurerons-nous dans le péché, afin que la grâce abonde ? Nullement ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore en lui ? » C’est une contrefaçon satanique et qui est même prêchée sur Internet, pour ceux qui sont friands de ce genre de « bonne nouvelle ». Il y a énormément de choses sur Internet, mais tout n’est pas utile. Le danger, toujours croissant, c’est que la personne qui n’est pas versée dans les Écritures risque d’être ainsi exposée à avaler toutes sortes d’enseignements, croyant sincèrement que, si ça se trouve sur Internet, ça doit sûrement être vrai. Ce n’est toutefois pas ce que la Parole de Dieu nous enseigne.

L’avènement de Jésus se fera dans la confusion humaine totale. Voici ce que notre Seigneur nous a déclaré, dans Luc 21:34-35 : « Prenez donc garde à vous-mêmes, de peur que vos cœurs ne soient appesantis par la débauche, par l’ivrognerie et par les inquiétudes de cette vie ; et que ce jour-là ne vous surprenne subitement. Car il surprendra comme un filet tous ceux qui habitent sur la face de la terre. » Vraiment intéressant ! De nos jours, la connaissance augmente à un rythme effarant. Est-ce une pure coïncidence que l’on tente de mettre toute cette connaissance sur Internet ? Net, en anglais, signifie « filet ». Sans oublier le www (World Wide Web) ou « un filet qui couvre la terre entière ». Sommes-nous en train de vivre l’accomplissement de cette prophétie de Jésus ? Or, l’importance de vérifier toute chose par les Écritures devient d’autant plus obligatoire et nécessaire aujourd’hui que jamais auparavant.

Les Saintes Écritures sont néanmoins là, disponibles à tous ceux qui veulent les sonder. Dieu n’est pas un Dieu de désordre et de confusion, mais un Dieu de paix avec qui tout doit se faire avec bienséance. Le fruit qui identifie l’équilibre spirituel chez le chrétien est celui de l’amour. L’apôtre Paul nous l’explique clairement dans Galates 5:22 : « Mais le fruit de l’Esprit est la charité, la joie, la paix, la patience, la bonté, l’amour du bien, la fidélité, la douceur, la tempérance. » Donc, le Saint-Esprit en nous est tout simplement cette loi d’amour transformée individuellement et en action dans nos activités quotidiennes. Les assemblées gérées par les émotions où la rigidité dans la justice humaine prime d’abord, et où la connaissance biblique est étalée dans la glorification de soi, équivaut à un airain qui résonne ou une cymbale qui retentit pour attirer l’attention.

Reportons-nous maintenant dans 1 Corinthiens 13:4-7 où nous pouvons lire ce que la charité ou l’amour produit chez le chrétien converti : « La charité est patiente, elle est pleine de bonté ; la charité n’est point envieuse ; la charité ne se vante pas, elle ne s’enfle point d’orgueil ; elle n’est point malhonnête ; elle ne cherche point son intérêt ; elle ne pense point à mal ; elle ne se réjouit point de l’injustice, mais elle se réjouit de la vérité ; elle supporte tout, elle croit tout, elle espère tout, elle endure tout ». Ce sont des versets sur lesquels il nous faut méditer régulièrement, car ils nous aident à examiner notre propre progression vers le Royaume. Une façon efficace de nous tester serait de substituer notre nom à chaque endroit où apparaît le mot charité.

« La charité est patiente. » Suis-je patient ? Si non, alors pourquoi ? Que dois-je changer afin de devenir plus patient ? Et c’est ainsi que nous devrions nous interroger par la suite sur la bonté, l’envie, la vantardise, l’orgueil, la malhonnêteté, l’égoïsme, l’aigrissement ou l’amertume envers les autres, les pensées négatives, l’incapacité à supporter ou à endurer la moindre contrariété, et cette incrédulité qui pourrait nous amener à perdre toute espérance dans le merveilleux Royaume qui nous est réservé. C’est une des plus belles études bibliques qu’un chrétien puisse faire pour améliorer son comportement, car l’amour dont il est question ici produit en nous une paix profonde que personne ne peut nous enlever.

Même après notre conversion, il existe deux natures en chacun de nous. D’abord, il y a la nature charnelle dont nous avons hérité de nos premiers parents. Au lieu de laisser Dieu les instruire dans ce qui est bien et ce qui est mal, Adam et Ève ont préféré se croire déjà devenus comme des dieux pour décider eux-mêmes ce qui est bien ou mal. Cette décision produisit en eux une condition qui les éloigna de Dieu, en s’attachant seulement aux plaisirs que la chair produit. Pour Dieu, cette attitude pouvait leur être catastrophique, « Parce que l’affection, [dans le sens d’amour] de la chair est inimitié contre Dieu, car elle ne se soumet pas à la loi de Dieu ; et en effet, elle ne le peut [même pas]. Or, ceux qui sont dans la chair, ne peuvent plaire à Dieu » (Romains 8:7-8). Donc, laissés à nous-mêmes, il nous est impossible de plaire à Dieu, car la nature charnelle est en rébellion contre Dieu, et par conséquent est la cause principale de discorde entre les êtres humains.

Heureusement, toutefois, il existe aussi une nature divine que Dieu nous accorde, lors de notre conversion, par Son Esprit qui vient se joindre à notre esprit. Cette nature nous guide à vouloir obéir à Dieu et à chercher à répandre la paix autour de nous. Ce processus n’est pas instantané, mais la puissance du Saint-Esprit prend de l’ampleur dans notre comportement pour nous amener éventuellement à dominer notre nature charnelle. Ces deux natures sont constamment en conflit et, en certaines occasions, le converti peut s’avérer davantage une cause de discorde que de paix. Mais avec l’Esprit de Christ en nous, il est possible de vaincre cette nature charnelle en la remplaçant lentement, mais sûrement, par la nature divine qui nous dirigera vers la perfection, un jour.

Laissons Paul nous décrire ce combat perpétuel entre les deux natures dans Romains 7:14-25 « En effet, nous savons que la loi est spirituelle ; mais moi je suis charnel, vendu au péché. Car je n’approuve point ce que je fais, je ne fais point ce que je veux, mais je fais ce que je hais. Or, si je fais ce que je ne veux pas, je reconnais par là que la loi est bonne. Et maintenant ce n’est plus moi qui le fais, mais c’est le péché qui habite en moi. Car je sais que le bien n’habite point en moi, c’est-à-dire, dans ma chair, parce que j’ai la volonté de faire le bien ; mais je ne parviens pas à l’accomplir. Car je ne fais pas le bien que je veux, mais je fais le mal que je ne veux pas faire. Que si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui le fais, mais c’est le péché qui habite en moi. Je trouve donc cette loi en moi ; c’est que quand je veux faire le bien, le mal est attaché à moi. Car je prends plaisir à la loi de Dieu, selon l’homme intérieur ; mais je vois une autre loi dans mes membres, qui combat contre la loi de mon esprit et qui me rend captif sous la loi du péché, qui est dans mes membres. Misérable homme que je suis ! Qui me délivrera de ce fardeau de mort ? [Notez maintenant qui seul peut le faire.] Je rends grâces à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur ! Je suis donc assujetti moi-même, par l’esprit, à la loi de Dieu, mais par la chair, à la loi du péché. » Voilà la seule solution possible !

C’est d’ailleurs ce que Jésus nous dit dans Matthieu 5:48 : « Soyez donc parfaits, comme votre Père qui est dans les cieux est parfait. » Notez que Jésus ne nous dit pas : « Vous êtes parfaits, » mais plutôt « Soyez ou devenez parfaits, » ce qui implique un processus persévérant vers un but ultime en bout de ligne. C’est ce que Jésus est en train de créer délicatement en nous, puisque nous ne serons jamais parfaits dans cette chair. Mais à la résurrection, notre corps glorieux ne revêtira que la nature divine à 100 % et la nature charnelle disparaîtra complètement. Ceux qui ont vraiment saisi ce désir de procurer la paix dans leur entourage de leur vivant, sont assurés de recevoir une promesse extraordinaire prophétisée par Jésus Lui-même qui nous dit : « Heureux les pacifiques, car ils seront appelés enfants de Dieu » (Matthieu 5:9).

Plus le converti grandit dans l’amour, plus ce fruit de paix paraît aussi dans son comportement quotidien. Alors, la conversion n’est pas un statut fixe chez le chrétien, mais plutôt un processus de développement continuel qui s’échelonne sur la balance de sa vie. Voilà pourquoi, à plusieurs reprises, Jésus nous exhorte à persévérer jusqu’à la fin. Nous savons que le salut est un don gratuit de Dieu. Sachons aussi que le salut est quelque chose que Dieu a très à cœur et qu’Il ne le sème pas de gauche à droite, sans discernement à n’importe qui, comme certaines religions voudraient nous le faire croire. Il s’agit de quelque chose que le chrétien se doit de chérir comme une pierre précieuse d’une très grande valeur. Ce que la majorité des gens ne comprennent pas, c’est qu’ayant reçu le Saint-Esprit, nous ne pouvons plus continuer à vivre comme nous vivions auparavant. « Car si nous péchons volontairement, après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, mais une terrible attente du jugement et un feu ardent, qui doit dévorer les adversaires » (Hébreux 10:26-27).

Présentement, Dieu ne travaille qu’avec Ses prémices seulement, en qui Il a vu la possibilité de développer Son caractère maintenant, afin qu’ils deviennent les Élus de Son Gouvernement à venir. Dieu les prépare à instruire les autres êtres humains quand le moment sera propice pour eux de rechercher la vérité, et ce, lorsque Satan n’y sera plus. L’amour de Dieu est sans limite. Et remarquez que Dieu le fait actuellement dans un monde où Satan est toujours le « dieu de ce siècle », et où il est encore très actif à séduire le monde entier. Dieu le fait également pour prouver, sans l’ombre d’un doute, que Sa toute-puissance vaincra la sagesse de ce monde retenu captif dans l’erreur. Quelle sera alors l’excuse des gens pour ne pas se convertir à Christ, lorsque la puissance de Satan sera complètement anéantie ? Je crois sincèrement que, lorsque Jésus sera assis sur Son grand trône blanc de miséricorde, la majorité acceptera Son sacrifice de rédemption pour leurs péchés.

Donc, la profondeur de notre conversion en tant que prémices et futurs dirigeants est primordiale pour Jésus. On peut alors se demander si quelqu’un peut être plus converti qu’un autre ? Absolument ! La profondeur de la conversion se reflète dans les œuvres de la foi de chacun. En parlant de Son retour, Jésus nous dit ceci, dans Apocalypse 22:12 : « Or, voici, je viens bientôt, et j’ai mon salaire avec moi, pour rendre à chacun selon que ses œuvres auront été. » Ce sont ces œuvres de la foi que Christ va récompenser lors de Son retour. Jésus nous donne un exemple concluant dans Sa parabole de Luc 19:16-19 : « Et le premier se présente et dit : Seigneur, ton marc a produit dix autres marcs. Et il lui dit : C’est bien, bon serviteur, parce que tu as été fidèle en peu de choses, tu auras le gouvernement de dix villes. Et le second vint et dit : Seigneur, ton marc a produit cinq autres marcs. Et il dit aussi à celui-ci : Et toi, commande à cinq villes. »

Il en est ainsi pour la paix universelle que Jésus viendra établir sur cette terre où toute guerre sera absente de manière continuelle. Quelqu’un a un jour déclaré : « Si tu veux la paix, prépare la guerre. » Quelle stupidité, puisque cette sorte de paix n’est qu’un intervalle entre deux guerres ! Pour avoir la paix, il faut préparer la paix ! Il faut absolument vivre la paix maintenant, avant de pouvoir l’enseigner plus tard. C’est un mode de vie sur lequel il faut travailler continuellement chaque jour de notre vie. Peut-on être « plus sauvé » qu’un autre ? Non ! Le salut est un don gratuit de Dieu, alors, nous n’avons aucun contrôle là-dessus. Le salut appartient à Dieu en exclusivité. Voilà pourquoi les Écritures nous disent que ceux qui refuseront de se convertir durant cette période de jugement ne seront tout simplement pas inscrits dans le Livre de Vie qui sera pourtant ouvert pour les accueillir. Allons voir une description de cette deuxième résurrection qui aura lieu mille ans après la première résurrection des Élus du Royaume.

Apocalypse 20:11-12 : « Puis, je vis un grand trône blanc, et celui qui y était assis. La terre et le ciel s’enfuirent de devant sa face, et leur place ne se retrouva plus. Je vis aussi les morts, grands et petits, qui se tenaient devant Dieu ; et les livres furent ouverts. On ouvrit aussi un autre livre, celui qui est le livre de vie. Et les morts furent jugés selon leurs œuvres, d’après ce qui était écrit dans les livres. » Les livres qui seront ouverts en même temps que le livre de vie ne pourront pas être autre chose que les 66 livres qui constituent le canon de la Bible. Tous ces ressuscités seront enfin instruits dans la vérité selon la Bible par des Élus préparés spécialement pour ce travail. Fini les milliers de religions se disant de Dieu et toutes en contradiction les unes avec les autres à cause de la séduction aveuglante du « dieu de ce siècle ».

Ce qui est difficile à croire, c’est que, malgré cette possibilité de se faire instruire dans la vérité divine, certains demeureront rebelles jusqu’à la toute fin et, par conséquent, ne seront pas inscrits dans le livre de vie. Ces gens ne resteront pas vivants à brûler durant l’éternité dans le feu de la géhenne. Quelle contrefaçon satanique de ce que la Parole de Dieu nous déclare ! « Et la mort et l’enfer furent jetés dans l’étang de feu ; c’est la seconde mort. Et quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie, fut jeté dans l’étang de feu » (Apocalypse 20:14-15). Voilà le sort véritable des rebelles : une seconde mort de laquelle il n’y aura aucune résurrection possible. Ils seront brûlés comme du chaume, devenus cendre, comme s’ils n’avaient jamais existé.

Donc, le salut doit produire chez le chrétien le désir continuel de développer les fruits de l’Esprit. Paul appelle cela travailler à son salut. C’est d’ailleurs ce qu’il nous déclare dans Philippiens 2:12 : «  Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, non seulement comme en ma présence, mais plus encore maintenant en mon absence, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement. » Mais comment pourrions-nous faire ce travail de nous-mêmes ? La bonne nouvelle, c’est que cette puissance nous vient d’ailleurs. « Car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire selon Son plaisir » (v. 13). Nous n’avons pas à tenter d’impressionner qui que ce soit. Notre comportement devrait être spontané, plein de reconnaissance, sachant que cette force nous vient de Celui qui nous a donné ce salut gratuitement ainsi que le pouvoir de nous rendre jusqu’au Royaume.

Quand nous saisissons la profondeur de cette exhortation de Paul, la déclaration suivante de sa part devient plus facile à accepter : « Faites toutes choses sans murmures et sans disputes ; afin que vous soyez sans reproche, sans tache, enfants de Dieu, irrépréhensibles au milieu d’une génération dépravée et perverse, au sein de laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde, y portant la parole de vie » (Philippiens 2:14-15). Il existe un cantique que bon nombre d’entre nous avons déjà chanté à plusieurs reprises et qui dit : « Qu’il y ait paix sur la terre, mais qu’elle puisse commencer par moi ». La véritable mission de chaque futur élu doit être de vivre cette paix maintenant. D’abord dans nos familles, entre époux et avec les enfants. Ensuite avec nos parents ainsi que nos frères et sœurs. Et finalement, d’une façon individuelle avec tous ceux avec qui nous entrons en contact dans nos activités quotidiennes.

Ne perdons jamais de vue les paroles de Pierre : « Car le temps vient où le jugement doit commencer par la maison de Dieu ; et s’il commence par nous, quelle sera la fin de ceux qui n’obéissent pas à l’Évangile de Dieu ? » (1 Pierre 4:17). Dieu ne juge pas le monde présentement, car ce jugement viendra par Christ, lors de Son retour pour établir Son gouvernement mondial et ensuite lors de la deuxième résurrection. Par contre, le jugement repose présentement sur les élus de ce Royaume ! Donc, si nous sommes jugés maintenant, notre désir constant devrait se concentrer sur l’obéissance à Christ en vivant aussi cette paix intérieure que nous allons enseigner aux nations sur lesquelles nous régnerons.

Pour Jésus, la paix intérieure chez les Siens est la marque évidente qui identifie le chrétien équilibré dans sa spiritualité. C’est cette puissance en nous, qui nous permet aussi de vivre au milieu de cette génération confuse qui se dirige, sans le réaliser, vers sa propre destruction. Elle vous donnera également la force de poursuivre votre cheminement : « Afin que vous soyez sans reproche, sans tache, enfants de Dieu, irrépréhensibles au milieu d’une génération dépravée et perverse, au sein de laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde, y portant la parole de vie » (Philippiens 2:15). C’était cette puissance qui poussait Paul à travailler sans cesse malgré son infirmité que Dieu aurait pu guérir, mais a refusé.

Paul nous en donne un compte-rendu dans 2 Corinthiens 12:7-10 : « Et de peur que je ne m’élevasse trop, à cause de l’excellence de mes révélations, il m’a été mis dans la chair une écharde, un ange de Satan, pour me souffleter, afin que je ne m’élève point. Trois fois j’ai prié le Seigneur de m’en délivrer, mais il m’a dit : Ma grâce te suffit ; car ma force s’accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc plus volontiers dans mes infirmités, afin que la force de Christ habite en moi. C’est pourquoi je me complais dans les infirmités, dans les opprobres, dans les misères, dans les persécutions, dans les angoisses pour le Christ, car lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort. »

Le courage de Paul, même à l’approche de sa propre mort par le martyre, et ce qui l’empêchait de se démoraliser dans sa mission se résument dans ses propres mots. Il le faisait « en sorte qu’au jour de Christ, je puisse me glorifier de n’avoir point couru en vain, ni travaillé en vain. Et si même je sers d’aspersion sur le sacrifice et le ministère de votre foi, j’en ai de la joie, et je m’en réjouis avec vous tous » (Philippiens 2:16-17). Nous devrions également nous réjouir avec Paul, puisque, étant des flambeaux dans le monde, nous portons en nous l’espoir de la parole de vie pour ces futurs convertis. Nous ne vivons pas dans les illusions, mais dans l’espérance absolue de ce que la Parole de Dieu nous promet. C’est la seule Parole qui mène à l’immortalité ! Voilà ce que je souhaite à chacun de vous qui lisez ce message.




D.219 – L’INEXTRICABLE TOILE D’HERBERT W. ARMSTRONG – Partie 21

 

Regard interne sur l’Église Universelle de Dieu

Par DAVID ROBINSON

Chapitre 20

INCESTE !

 

Jusqu’à quel point le péché d’inceste est-il sérieux quand un père utilise son autorité pour forcer sa propre fille, sa propre chair ? Toutes les générations de la famille humaine ont toujours considéré cette conduite comme un acte contre nature. L’apôtre Paul se référa à une situation presque similaire dans l’église de Corinthe : « …une telle impudicité, qu’entre les Gentils il n’est point fait mention de semblable ; c’est que quelqu’un entretien la femme de son père » (1 Corinthiens 5:1). L’inceste était des plus dégoûtants pour Paul qui fut amené à enregistrer sa répulsion au profit de la postérité, dans la Bible inspirée. Même à notre époque de « liberté sexuelle », la nation américaine fut choquée, tout récemment, de voir un programme télévisé, The Phil Donahue Show, dans lequel des victimes d’inceste discutaient de leur souffrance émotive résultant de ce genre d’abus parental. La punition psychologique d’un tel péché se perpétue pendant des générations.

Parfois, les auteurs de pareils crimes tentent de se justifier en citant le cas de Lot, le neveu d’Abraham, dans le livre de la Genèse. Le récit biblique de la conduite de Lot justifie-t-il d’une manière ou d’une autre qu’un homme prenne sa propre fille ? Examinons cette affaire.

1)      Lot était sans épouse puisqu’elle avait péri dans le voyage en provenance de Sodome.

2)      Lot ne fut pas l’initiateur, ce furent ses filles. Elles le soûlèrent de vin en préparation de ce qu’elles voulaient : des enfants. Elles pensaient que toute l’humanité avait été détruite et elles voulaient préserver la race.

3)      Lot s’exécuta une fois ivre et ne répéta jamais cette conduite répréhensible.

Quoi qu’il n’y ait aucune justification à ce genre d’acte, le péché de Lot, tout mauvais soit-il, ne se compare pas avec celui d’un homme marié qui, sur une base continue, a des relations sexuelles avec sa propre fille !

Beaucoup d’états américains ont légiféré la peine de mort dans de tels cas lors des premières années de l’histoire de notre pays. J’ai connu personnellement un cas, au Texas, dans les années 1950. Le père fut exécuté à Huntsville pour cet acte. Il fut condamné dans le Comté de Live Oak, au Texas. Il avait séduit sa fille de treize ans et perpétra son crime jusqu’à ce que des parents découvrent l’affaire. C’est sa propre parenté qui exigea la peine de mort et l’État du Texas les accommoda. Je ne suis pas sûr, mais je soupçonne que les lois de l’Oregon et de la Californie n’étaient pas très différentes dans les années trente et quarante.

L’inceste est un crime terrible et contre nature, une extrême perversité. Voilà pourquoi je fus choqué sans mesure quand j’entendis dire qu’Herbert Armstrong était coupable lui-même de ce vil péché. Je l’appris durant l’été de 1979 de par des membres de sa propre famille. L’histoire sordide, dépassant l’imagination, fut racontée dans tous les détails.

Garner Ted Armstrong fut une de ces sources familiales. L’été dernier, alors qu’HWA attaqua son fils avec une furie sauvage, ce dernier était dans le plus profond désespoir. Ses émotions étaient un mélange de colère et de blessure profonde. Dans cet état, il révéla des secrets familiaux qui, autrement, auraient été enfouis en lui éternellement. Il dit avoir appris en 1971 l’incroyable conduite de son père durant les années 1930-40. L’histoire lui fut contée directement, avec un luxe de détails choquants, mais il scella le tout au fond de sa conscience pendant toutes ces années. Or, au printemps de 1978, alors qu’il se trouvait dans la demeure de son père pour ce qui serait la dernière fois, HWA le menaça de le « détruire ». En réaction à cela, Ted répliqua : « Papa, c’est moi qui vais te détruire ! Je suis au courant de toi et de … » (Il parlait de la plus jeune de ses sœurs.)

À ce moment-là, son père, qui se trouvait jusque là à flotter dans un excès d’autocratie désinvolte, s’assit calmement et répondit : « Eh bien, Ted, il y a eu des moments où je fus vraiment loin de Dieu ». (Il faut convenir que ce fut un tournant étrange des événements dans la relation entre les deux, qu’HWA avait comparée à la relation entre Dieu le Père et Jésus-Christ.)

Ted raconta à bon nombre de gens qu’il y eut alors une lueur dans les yeux de son père qu’il n’avait jamais eue auparavant. Ted su que son père était maintenant déterminé à détruire complètement toute crédibilité qu’il possédait. C’était lui ou son fils. L’instinct de conservation exigeait dès lors une telle mesure. Il s’agissait d’une question de donner ou de prendre, et HWA entendait bien prendre !

Il n’y a personne qui, ayant entendu objectivement l’histoire de cet inceste dans ses détails atroces, puisse ensuite en douter. C’est un chapitre vital qui est absent de l’autobiographie d’HWA. Ce péché s’étendit sur une longue période d’années, une décennie après qu’il fut ordonné ministre, selon les membres de sa propre famille. Pas étonnant qu’il n’ait pas été réceptif à l’article de David Antion concernant les « qualifications pour le ministère », rédigé en 1974.

Beaucoup d’entre nous, nous sommes bien demandé pourquoi HWA couvrit si énergiquement les péchés de Ted pendant tant d’années. Dans son esprit, Ted semblait alors une extension de lui-même, même pas une entité séparée. C’était donc comme se couvrir lui-même. Mais quand il vit qu’il devait, en fin de compte, expulser son fils, il devait se rendre jusqu’au bout. Détruire ou être détruit. Et il avait encore des choses à « prendre » dans la vie, même s’il approchait quatre-vingt-dix ans.

On ne devrait pas, normalement, mentionner ces choses-là, mais il ne s’agit assurément pas d’un cas normal. Le bien-être de milliers de gens est en jeu, et ces milliers qui se tournent vers HWA, l’idolâtrant comme si c’était Dieu Lui-même, doivent venir à comprendre que cette vision est dangereuse. Des milliers de personnes de par le monde ont été blessées en suivant aveuglément cet homme. On doit maintenant donner assez d’informations aux gens pour qu’ils prennent des décisions intelligentes à savoir si c’est bien l’homme qui les mènera au lieu de sécurité durant la « crise toute proche », ou s’il continuera simplement à prendre leur argent et les appeler ses « idiotes de brebis » ! Certains auront sans doute le sentiment que je devrais cacher cette sordide affaire et l’oublier. Mais cela m’apparaît impossible parce que le bien-être de trop de gens repose sur la vérité concernant sa personnalité.

Paul écrivit aux chrétiens de son temps : « Et ne prenez aucune part aux œuvres infructueuses des ténèbres, mais bien plutôt condamnez-les. Car il est même honteux de dire ce que ces gens font en secret » (Éphésiens 5:11-12). Plus tôt, dans le même chapitre, Paul avait écrit :

« Que ni la fornication, ni aucune impureté, ni l’avarice, ne soient même nommées parmi vous, comme il convient à des saints » (v. 3).

« Mais, » dira-t-on, « vous ne devriez pas juger l’apôtre de Dieu. » Ce n’est pas ce que dit la Bible ! Jésus-Christ loua l’Église d’Éphèse pour avoir éprouvé et testé ceux qui déclaraient être des apôtres. Notez bien Ses paroles : « …tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres, et ne le sont point, et tu les as trouvés menteurs » (Apocalypse 2:2).

Quelqu’un peut-il prêcher la vérité pendant des années et échouer sa propre vie spirituelle ? Évidemment ! Lucifer l’a fait, Salomon l’a fait et bien d’autres au fil des ans. Voilà pourquoi Jésus a dit : « Pourquoi donc m’appelez-vous Seigneur, Seigneur, tandis que vous ne faites pas ce que je dis ? » (Luc 6:46). Jésus a aussi dit que « c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle » (v. 25). La façon dont un homme parle en privé démontre sa manière d’être. Ses déclarations publiques ne sont pas suffisantes pour juger du caractère d’un homme ― i.e., sa véracité. Il est particulièrement nécessaire de savoir quel genre d’homme vous allez suivre quand il promet de vous conduire dans le Royaume de Dieu.

Dans Matthieu 7:21-23, nous lisons cet avertissement de Jésus :

« Ce n’est pas tout homme qui me dit : Seigneur ! Seigneur ! qui entrera dans le Royaume des cieux ; mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur ! Seigneur ! N’avons-nous pas prophétisé en ton nom ? et n’avons-nous pas chassé les démons en ton nom ? et n’avons-nous pas fait plusieurs miracles en ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus ; retirez-vous de moi, vous qui faites métier d’iniquité. »

Dans le 59e chapitre d’Ésaïe, le prophète nous met en garde contre ceux qui conçoivent la malice, le mensonge et apportent l’iniquité. Leurs pieds courent vers le mal. Ils ne connaissent pas le chemin de la paix. Ils se font des sentiers tortueux et ils tissent des toiles d’araignée ! Mais Ésaïe promet, au nom de Dieu, que ces toiles ne serviront pas, en fin de compte, de couverture à leurs péchés !

Herbert Armstrong s’est fait piéger dans sa propre toile de mensonges. Et le temps est venu de le révéler pour ce qu’il est réellement. Puisse Dieu aider Ses serviteurs à voir.

Fin


Appendice

[N. du T. : Série de lettres et d’extraits de lettres dont la pertinence fait apparaître certains des plus importants problèmes que l’Église Universelle a vécus dans les années précédant la publication du livre de M. Robinson.]

Cher M. Meredith,

Nous vous écrivons en raison de plusieurs questions que nous nous posons concernant votre conception de la loyauté, dans le but de recevoir de votre part une explication sur l’énorme différence entre vos enseignements au sujet de la loyauté et votre propre exemple, de même que sur plusieurs autres questions qui nous tracassent.

Depuis que vous avez repris vos présentes fonctions, vous avez beaucoup parlé de la loyauté. Vous avez réclamé du ministère qu’il vous soit loyal. Vous nous avez rappelé que « Christ est en charge » et que « la rébellion est un péché aussi grave que la sorcellerie ». Mais, du même souffle, vous nous avez confié que, ayant été sous quatre administrations, vous vous trouviez en désaccord avec leurs politiques ! Nombre d’entre nous avons dû vous écouter débiner contre les administrations antérieures et récriminer contre la politique du bureau chef ! Nous vous avons entendu contredire ouvertement les doctrines auxquelles vous ne croyiez pas, même si, de ce que nous en savons, elles étaient approuvées par M. Armstrong.

Nous aimerions savoir jusqu’à quel point vous croyez à vos propres enseignements ! Vous dites que Dieu a maintenant remis l’administration sur les « bons rails ». Qu’est-ce que vous croyez : que Dieu l’avait mise sur les mauvais auparavant, ou bien qu’Il a tout simplement perdu le contrôle de M. Armstrong ? Si c’est le premier choix, alors toutes les fois que vous accusez l’administration précédente de s’être égarée, c’est Dieu que vous accusez. Si c’est le second choix, vous accusez donc M. Armstrong de résister à Dieu ! Vous vous montrez également incohérent en choisissant de croire que Dieu est, ou n’est pas, sur Son trône selon ce qui fait votre affaire ! Quand vous êtes en charge, Dieu est sur Son trône ; quand vous ne l’êtes pas, Dieu ne l’est pas. Très accommodant pour vous !

Lorsque vous prêchez au ministère la loyauté, M. Meredith, quel genre avez-vous en tête ? Votre genre : montrer ouvertement votre désaccord envers la politique du bureau chef, blanchir délibérément l’administration à chaque occasion, poignarder vos dirigeants dans le dos tout en prétendant les soutenir, faire de fausses accusations de déloyauté contre vos dirigeants et montrer une mauvaise attitude face aux doctrines de l’église que vous désapprouvez ? Comme vous le savez mieux que nous, voilà l’exemple de « loyauté » que vous avez établi au cours des ans.

Christ a commandé à Ses disciples de juger les gens par leurs fruits. Quels sont les fruits de votre administration ? Haine, amertume, fausses accusations, peur, suspicion, espionnage, intimidation, trahison entre frères, appareils d’écoute dans les chambres, écoutes téléphoniques, racisme, violence physique, manifestations, sit-in, caractère vindicatif, accusations sans preuves contre les frères, excommunications illégales, congédiements d’employés fidèles de longue date à qui on a refusé le droit de s’expliquer, hystérie, caractère impitoyable et confusion multiple.

Sont-ce les fruits du Saint-Esprit de Dieu ? Pas selon les Écritures !

Qu’en est-il des rumeurs persistantes disant que vous « empruntez » de la troisième dîme pour acheter des pièces de monnaie en argent et des lingots d’or et que vous empochez tous les profits provenant de leur revente ? Si elles sont vraies, vous devriez immédiatement démissionner. Qu’en est-il de vos pratiques antérieures consistant à espionner les ministres et à compiler des dossiers sur eux ? Et de votre utilisation de ces dossiers dans le but d’intimider individuellement les ministres ? Allez-vous le faire encore ? Cela se rapporte davantage aux trucs employés par la CIA, le FBI et le KGB que par l’Église de Dieu ! Qu’en est-il de vos déclarations clairement racistes en chaire, proclamant que l’élection d’un maire nègre est l’accomplissement de la prophétie disant que « l’étranger se soulèvera contre vous » ? Allez-vous imposer vos préjugés personnels à toute l’église ?

Nous ne posons pas ces questions pour vous pousser à une chasse aux sorcières ou pour vous harasser, mais dans l’espoir sincère d’en parler ouvertement. Nous espérons que vous accepterez de croire à nos bonnes intentions.

 

PLUSIEURS MINISTRES INQUIETS

* * *

 

Cher M. Rader,

Étant donné que les points de cette lettre, en rapport avec la Conférence de Tucson, vous concernent directement, nous avons décidé de vous écrire personnellement. Nous en avons envoyé une copie à M. Meredith. Nous vous écrivons de façon anonyme parce que nous croyons que, vu l’atmosphère actuel de crainte, de suspicion, d’intimidation et d’hystérie, agir autrement s’avérerait suicidaire.

Bien que nous voyions avec appréhension les développements récents opérés dans l’église, dont, en tête de liste, l’incroyable traitement qu’a reçu M. Cole et la désintégration évidente de l’Œuvre et de l’Église ayant eu lieu depuis son excommunication injustifiée, nous nous inquiétons également des motifs de M. Meredith vous « disculpant » de toute allégation de conduite « homosexuelle » avec M. Cornwall. Nous sommes préoccupés pour plusieurs raisons : non seulement ces allégations n’étaient-elles pas en question, mais peu de ministres en avaient entendu parler avant. En les amenant sur le tapis lors de la conférence, M. Meredith s’est assuré que tous les ministres dans le monde sachent que de telles allégations circulaient à votre propos. Maintenant, nombre de ministres en parlent (ou murmurent entre eux). M. Meredith a réussi à mettre un point d’interrogation sur votre conduite personnelle. En vous reliant de cette manière à M. Cornwall, il a fait en sorte que les ministres se demandent si ce ne serait pas la véritable raison de votre étroite relation personnelle et d’affaires (le nom de M. Cornwall a-t-il à être nommé ?) Les gars relient les dénégations de M. Meredith avec les allégations de Gotoh et se demandent si ce n’est pas un autre cas de « il n’y a pas de fumée sans feu ». Ils se rappellent les rumeurs concernant Ted et de ce qu’on les niait avec force jusqu’à ce qu’elles soient admises tacitement lorsqu’il quitta l’église. Ils s’inquiètent de ce que cela peut encore se produire.

Ce qui nous ramène aux motifs de M. Meredith. Ceux d’entre nous qui étions sur le terrain pendant la première administration de M. Meredith se souviennent qu’il utilisait des tactiques identiques envers ceux qu’il semble maintenant employer contre vous. Pour discréditer la compétition, il partait une rumeur et sautait ensuite sur toutes les occasions pour la « nier » publiquement, sachant que chaque dénégation ajoutait de la substance à la rumeur.

M. Meredith est-il en train de vous discréditer de la même manière qu’il l’a fait pour d’autres ?

Il y a aussi une rumeur qui circule voulant que M. Meredith ait confié à quelques amis qu’il aurait « composé » les Comités de façon à ce que, si M. Armstrong mourait, il puisse vous congédier. Nous espérons que ces menaçants jeux de pouvoir prendront bientôt fin au nom de Christ et au nom de l’Église.

 

UN GROUPE DE MINISTRES FORT INQUIETS

* * *

 

[Voici des extraits de lettres co-ouvrières d’Herbert Armstrong démontrant l’évolution tordue de sa politique « d’évangélisation ».]

HWA, lettre co-ouvrière du 24 décembre 1967.

« « Afin que The WORLD TOMORROW soit capable d’acheter du temps d’antenne des STATIONS TRÈS PUISSANTES ET DE PRESTIGE, nous avons dû changer le format de notre programme lors des récentes dernières années. Vous ne l’avez peut-être pas réalisé, mais la plupart des stations radios les plus IMPORTANTES, aux cotes d’écoute les plus hautes, n’acceptent pas d’émissions religieuses. The WORLD TOMORROW n’a JAMAIS été un programme « RELIGIEUX » comme ceux du monde. Mais nous l’avons rendu plus ÉDUCATIF. Cela nous a donné un AUDITOIRE BIEN PLUS GRAND ! »

HWA, lettre co-ouvrière du 26 août 1969, pp. 1-2.

« J’ai cité sa lettre en entier. J’ai voulu que vous, dont les dîmes et les offrandes font que cette diffusion puissante soit possible sur terre, sachiez jusqu’à quel point son impact est ÉNORME. Co-ouvriers, je sais que vous ne réalisez pas comme il a été DIFFICILE, au fil des ans, de faire accepter notre programme aux stations radios pour qu’elles lui accordent du temps et qu’elles acceptent notre argent. Elles veulent l’argent ― mais ELLES NE VEULENT PAS d’émissions religieuses. Nous devons habituellement les convaincre de la nature et de la valeur ÉDUCATIVES de The WORLD TOMORROW ― de son énorme potentiel D’ÉCOUTE ― du fait qu’il est DIFFÉRENT des programmes religieux Dans certains cas, il nous a fallu des années pour convaincre le gérant d’une station qu’il devait avoir The WORLD TOMORROW sur les ondes. Mais lorsque nous y sommes [sur les ondes] et que ces gens RÉALISENT ce qu’est notre émission, et qu’ils voient l’énorme POTENTIEL D’ÉCOUTE ― sa cote d’écoute des plus élevées ― ils se sentent comme M. Klym. »

HWA, lettre co-ouvrière du 27 mars 1970, pp. 1-2.

« Ce changement est grandement nécessaire en raison du SUCCÈS inespéré et très réjouissant du nouveau dynamisme de la circulation mondiale du PLAIN TRUTH. Cette nouvelle politique fut inaugurée en juillet 1968. À cette époque, nous avons changé le format éditorial du PLAIN TRUTH. Il acquit une apparence et un langage séculiers. Même s’il n’avait plus l’apparence ou le ton d’un magazine religieux (en vérité, il n’a jamais été comme les magazines religieux du monde), il continue pourtant à offrir la merveilleuse connaissance des VRAIES VALEURS, et LE CHEMIN vers une vie meilleure, mieux remplie, plus riche, plus abondante.

* * * *

« MAIS, j’ai appris, après plus de quarante ans d’expérience, qu’en général seule une petite minorité recherchant la vérité ― et ceux qui s’intéressent à la religion ― écouteront ou liront lorsque le message sera livré sur un ton religieux et dans un langage biblique ! Au cours des derniers cinquante ou soixante ans, le concept évolutionniste anti-Dieu et anti-biblique a pénétré toute l’éducation, du primaire à l’université. La croyance en Dieu a presque entièrement disparu de l’esprit de ceux qui enseignent notre jeunesse et nos collégiens. Un PRÉJUGÉ bien ancré fut implanté dans la plupart des esprits contre tout ce qui émane de la Bible, ou tout ce qui est associé à Christ ou à Dieu.

« Donc, pour être capable d’apporter LA VÉRITÉ aux 95 % que nous ne pourrions atteindre en utilisant un langage biblique, The PLAIN TRUTH offre maintenant CETTE MÊME VÉRITÉ dans le propre langage du monde. Il évite toute apparence de religiosité ou de biblicisme. Même là, il y a beaucoup d’enseignement biblique trop profondément spirituel pour être compris par les esprits non-convertis. D’où la nécessité d’un NOUVEAU magazine, TOMORROW’S WORLD, pour ceux qui ont soif et qui ont faim de vérités plus approfondies. »

HWA, lettre aux souscripteurs du Tomorrow’s World, 24 mars 1972, p.1.

« Il y a des années, le PLAIN TRUTH était avant tout un magazine de compréhension biblique, comme le TOMORROW’S WORLD l’est aujourd’hui. Mais, il y a quelques années, les circonstances ont fait que son apparence plus religieuse limitait passablement le lectorat du PLAIN TRUTH à la minorité de la population qui s’intéresse déjà à la Bible et à ses vérités.

« Notre mission est, non seulement d’atteindre cette petite minorité de la population du monde s’intéressant déjà à la Bible et au vrai Message de l’Évangile ― mais la POPULATION ENTIÈRE, ou au moins à la plus grande partie possible. Pour ce faire, nous voulions annoncer The PLAIN TRUTH en achetant de l’espace publicitaire dans les médias à grande circulation comme le LIFE, le LOOK, le London Sunday Times, et d’autres magazines à grand tirage en Allemagne, en Afrique du Sud, en Australie, aux Philippines, etc. La plupart de leurs souscripteurs n’étaient pas intéressés à la Bible et au Message évangélique. Nous voulions encourager leurs millions de lecteurs à s’abonner au PLAIN TRUTH.

« Pour cela, et pour rendre le PLAIN TRUTH plus acceptable et plus attrayant aux yeux de leur vaste lectorat, nous avons trouvé qu’il était plus désirable que le PLAIN TRUTH ait un ton moins religieux.

« Bien sûr, nous avons continué à conserver les enseignements bibliques actuels comme la bonne MANIÈRE DE VIVRE de Dieu ― les causes des problèmes personnels, familiaux et mondiaux ― LE CHEMIN menant aux solutions heureuses des problèmes et des maux sociaux et moraux mondiaux. Ce qui était de PRIME IMPORTANCE, c’était de mettre ces vérités dans les mains des gens dans leur propre langage, plutôt que dans un langage au ton religieux.

HWA, Le BULLETIN, 3 juin 1975, pp. 293-294

« Quelque chose est devenu un handicap sérieux et me cause, à moi et à l’équipe de tournée, un embarras, et pas des moindres. Il nous faut dire si nous représentons l’Ambassador College ou la Worldwide Church of God.

« On me considère Ambassadeur pour la PAIX MONDIALE. Mais si je représente une ÉGLISE, ils ont immédiatement le mot “RELIGION !” en tête et cela provoque des préjudices et de la compétition religieuse. Si je tente d’éviter de me poser en croisé religieux en représentant l’Ambassador College, ils me demandent : “Où est ce collège ? Combien d’étudiants avez-vous ?” Un collège, même avec deux campus, mais n’ayant qu’une inscription de 500 à 700 élèves, semble relativement petit comparé aux universités partout dans le monde et leurs 5 000 à 68 000 étudiants.

« Christ a dit que nous devons être “prudents comme les serpents et simples comme les colombes”. Il y a quelques semaines, j’ai autorisé la formation et l’incorporation d’une nouvelle FONDATION, nommée La Fondation Culturelle Internationale Ambassadeur. Elle est à but non lucratif et destinée à servir l’humanité dans le monde entier.

« Les fondations, telles que la Fondation Ford, la Fondation Rockefeller, etc., sont regardées avec grand respect. Je mentionne encore le Collège Ambassadeur, mais j’explique maintenant que nous avons formé cette nouvelle Fondation pour parrainer notre programme éducationnel mondial pour tous les peuples, à tous les niveaux. En temps et lieu, nous pourrons, dans cette nouvelle dimension de l’Œuvre, laisser tomber toute mention du Collège Ambassadeur, sauf en tant qu’institution associée. En outre, pour fins d’accréditation, il est nécessaire que cette phase de l’Œuvre soit détachée du Collège Ambassadeur, comme elle le sera légalement.

« Déjà, nous trouvons que cette nouvelle fondation ajoute un grand prestige, de la crédibilité et l’approbation. Il s’agit de quelque chose que PERSONNE NE PEUT CRITIQUER ! Elle n’a aucune connotation RELIGIEUSE ! »

HWA, lettre co-ouvrière du 25 juillet 1978, p. 2.

« Ce sont l’Église et l’Œuvre du DIEU VIVANT ― pas des HOMMES ! Pas de ce monde ! La programmation télévisuelle est devenue de plus en plus séculière ― comme l’ont dit plusieurs téléspectateurs, “politique, sans le Dieu vivant et la Bible !” Mais Jésus-Christ y a remis Dieu et la Bible ― et le nombre de stations télévisuelles et radiophoniques s’accroît chaque semaine, maintenant. Notre programme de brochures devenait plus séculier ― moins biblique. Tout le profil de l’Œuvre devenait de plus en plus séculier ― la VÉRITÉ de Dieu se diluait !

« Jésus-Christ est VIVANT ET IL VIT AUJOURD’HUI ― et Il CHANGE TOUT CELA avec dynamisme !

« Cette approche documentaire et séculière dans la diffusion et la littérature fut un coûteux gaspillage ! Quatre-vingt-six pourcent des gens qui répondent et demandent de la littérature par l’émission ont laissé tomber tout intérêt aussitôt qu’ils ont appris que l’église était reliée à l’œuvre.

« Vous lisez dans le Pastor’s Report qu’une variété de personnes sont souvent en contact avec moi. Pensez-vous qu’ils ne me disent que de temps à autre ce que décide le BUREAU CHEF ?

« Depuis maintenant un an, j’ai repris le CONTRÔLE COMPLET de l’Église, du Collège, de la Fondation. J’AI PRIS TOUTES LES DÉCISIONS ! J’ai bâti tous les plans pour le futur. Si, à Pasadena, l’on a des idées que l’on désire implanter, l’on doit m’en éclairer et obtenir mon approbation.

« Ce que j’essaie de vous dire, c’est que, SUR LE PLAN HUMAIN, L’ŒUVRE ENTIÈRE EST DIRIGÉE PAR MOI, COMME SI JE DEMEURAIS ENCORE À PASADENA ET QUE J’Y TRAVAILLAIS TOUS LES JOURS DANS MON BUREAU !

« Je suis en contact CONSTANT avec tous les chefs de TOUS LES DÉPARTEMENTS. Je reçois beaucoup d’appels téléphoniques chaque jour. J’appelle des individus, des paires ou des groupes de gens à Tucson lorsque je dois discuter personnellement certaines choses avec eux au lieu de le faire par téléphone. Je n’ai pas abandonné mon leadership sur l’œuvre d’aucune façon.

« Une partie du personnel du Bureau chef est déménagé ici ― particulièrement ceux du Département du Traitement de Courrier. L’argent est traité ici, enregistré, mis en banque, exactement comme à Pasadena, et par le même personnel fiable et loyal.

« Quand Jésus était sur terre, le “Bureau chef” se trouvait là où était Jésus à l’instant. Il opère maintenant cette Œuvre par Son apôtre élu ― le Bureau chef se trouve PARTOUT OÙ SE TROUVE SON APÔTRE ! »

 


LETTRE OUVERTE À HERBERT ARMSTRONG

Le 19 novembre 1979

 

Herbert W. Armstrong

P. O. Box 431

Tucson, Arizona  85702

 

Cher M. Armstrong,

Dans les deux dernières années et davantage, beaucoup d’entre nous qui sommes proches du centre nerveux de l’Église Universelle de Dieu nous demandions ce qui a bien pu se passer de mauvais dans votre famille. Beaucoup de terribles déclarations acrimonieuses ont fusé de toute part entre vous et vos enfants, et voilà que maintenant vos petits-enfants sont impliqués. Selon l’information que je possède, vous n’êtes en bons termes avec aucun de vos enfants ! Nous entendons parler, sur les ondes, dans les talk shows et dans les médias écrits, de la profonde division régnant au sein de votre famille. Ce problème familial a blessé de nombreuses personnes de l’Église qui ne savent pas ce qui arrive.

Pendant des années, vous avez enseigné, comme d’autres l’on fait, le principe de « cause à effet ». Nous croyons en ce principe. De même que l’apôtre Paul lorsqu’il écrivit : « On ne se joue point de Dieu ; car ce que l’homme aura semé, il le moissonnera aussi. » Il y a une cause à chaque problème.

Quelle est la cause de vos problèmes familiaux ? Dans des circonstances normales, l’on ne poserait pas la question. Mais voilà que vous êtes un personnage public et, en tant que tel, vu le bien-être de milliers de gens en jeu, votre vie privée n’est plus privée. Elle est devenue fort publique. Vous vous êtes établi enseignant dans le domaine religieux et vous avez dit que vous seul connaissiez le chemin de la paix. Pourquoi n’y a-t-il pas de paix dans votre propre vie ? Ou, pourquoi n’y a-t-il pas de paix dans votre famille ?

Je me suis questionné à ce sujet. J’ai su que vous aviez de graves problèmes personnels, mais que vous ne pouviez comprendre pourquoi vous étiez si malheureux. Vous devez amener la consolation et provoquer le sommeil comme tels en buvant toujours plus de vin.

Ce n’est que tard cet été, quand j’ai entendu les rumeurs détaillées au sujet du début de votre vie familiale que j’ai commencé à comprendre pourquoi vous semblez sous le coup d’une malédiction spéciale. Si les choses que j’ai entendu dire de vous sont vraies, alors je comprends pourquoi il n’y a pas de paix au sein de votre famille. Ça expliquerait également pourquoi il n’y a pas de paix non plus dans la famille de l’église. On ne se moque certainement pas de Dieu ! Quand ce morceau est tombé en place, tout le portrait devint clair.

On dirait que Satan vous a capturé en utilisant le sexe comme traquenard, ce qu’il a souvent fait par le passé. Ce que vous exigiez des autres, vous étiez incapable de le faire vous-même. Qu’est-ce qui s’est tordu, M. Armstrong ? Qu’est-il arrivé pour que votre foi soit détruite ? Est-ce l’échec de vos prophéties ? Vous n’aviez pas à prendre le même chemin que Salomon ! Pourquoi avez-vous fait cela à l’Église ?

Vos proches, sachant votre obsession du sexe, trouveront difficile de ne pas croire aux rumeurs. Ils ont entendu parler de votre visite en Roumanie, en 1976, et de votre départ précipité pour une raison fort étrange !

Ou bien vous commandez une conférence de presse publique, dans laquelle on posera toutes les questions appropriées, toute votre famille étant présente et consentante à contribuer ; ou vous devez démissionner pour le bien de l’église !

Toute l’église n’a pas besoin d’avoir à vivre cette souffrance continuelle à cause de la malédiction qui est sur vous.

Tout le monde parle des enregistrements et des manuscrits de Lochner, et aucun démenti n’est offert. Agir comme s’ils n’existaient pas ne fonctionnera pas toujours.

La vérité possède par elle-même un grand pouvoir ! La raison en est que Dieu Lui-même est du côté de la Vérité ! Aucun homme ne peut stopper cette Force-là !

La réponse, ce n’est pas de vous associer à l’Église catholique, celle-là même que vous avez si longtemps qualifiée de « Grande Prostituée ». Ni de vous faire le champion de « toutes les Églises » dans votre combat contre l’État de la Californie. Si vous ne pouvez vous repentir devant Dieu, alors, pour le bien de tous, « Démissionnez ! » Excommuniez-vous, car la preuve est évidente et votre devoir est clair ! Ayez confiance que Christ prendra soin de l’église. Vous êtes devenu un boulet trop pesant à porter par l’église ! Votre propre « Chappaquidock » est en route, plus gros que celui de Ted Kennedy ! Soyez un homme. Affrontez carrément la question ! N’allez pas blâmer les autres pour vos terribles péchés !

Au nom de Christ,

dont la parole est vérité,

(Signature)

David Robinson

Tulsa, Oklahoma

P.S. : Après vous avoir fait confiance pendant trente ans, M. Armstrong !




D.218 – L’INEXTRICABLE TOILE D’HERBERT W. ARMSTRONG – Partie 20

 

Regard interne sur l’Église Universelle de Dieu

Par DAVID ROBINSON

 

Chapitre 19

FACE À FACE AVEC

HERBERT ARMSTRONG

 

À la fin de mai, je déclarai à Rod Meredith et à Raymond McNair qu’il était probablement temps pour moi de parler personnellement à HWA. Même s’ils ne semblèrent pas très enthousiasmés par ce projet, ils ne l’ont pas découragé non plus. Puisque Rod avait échoué à se rendre jusqu’au bout, j’eus le sentiment, après nos discussions, que je devais faire l’effort de parler à Herbert Armstrong à Tucson. La plupart de ceux avec qui j’en parlai pensèrent qu’il s’agissait d’une bonne idée. Toutefois, ils reconnurent tous le risque qu’il y avait à en appeler à un homme nourri d’informations tendancieuses. On comparait cela à jeter les dés à Las Vegas. Qui sait ce qu’ils donneront ? Au cas où les choses deviendraient critiques, j’ai toujours voulu être capable de dire que j’avais fait l’effort ― que j’étais allé jusqu’au bout. Je résolus donc de m’y rendre, si j’obtenais un rendez-vous.

J’étais alors en visite à Big Sandy et, à partir de là, je décidai de prendre la route. Lundi le 2 juillet, je roulai jusqu’à Arlington et passai la soirée avec mon fils John. La pénurie de gazoline était à son plus haut niveau, occasionnant de longues files d’attente partout. Étant donné que l’approvisionnement en gazoline était incertain, je décidai de prendre l’avion à mes frais. J’appelai à la résidence d’HWA le mardi. Rona Martin, la cuisinière noire, répondit au téléphone. Elle me fit savoir qu’HWA était en conférence et me suggéra de rappeler dans deux heures, ce qui nous amenait à 16h00, heure de Tucson. C’est ce que je fis. HWA me parla quelques minutes et il était d’avis que je m’envole le lendemain, mercredi le 4 juillet. Il pensa d’abord qu’il serait occupé à regarder une émission spéciale à la télé, mais il décida ensuite que nous allions de l’avant et que nous parlions. Je lui dis que si le jeudi faisait plus son affaire, je n’y voyais pas d’inconvénient. Mais il répéta que le lendemain serait le mieux. Il voulut savoir quand j’arriverais afin de m’envoyer Mel me prendre à l’aéroport. Je lui dis que je n’avais pas encore fait de réservation, mais je croyais y être en milieu d’après-midi.

Je partis de Dallas/Ft. Worth le lendemain matin par un vol américain qui atterrit à Tucson à 10h50. C’était considérablement plus tôt que ce que j’avais indiqué la veille au téléphone. Les vols de départ et d’arrivée à Tucson sont tels qu’on ne peut se montrer sélectif et l’on doit prendre ce qui est disponible. J’étais prêt à attendre à l’aéroport jusqu’à l’après-midi s’il le fallait. À l’arrivée, j’appelai à la demeure Armstrong et Rona Martin me mit en contact avec Ramona Armstrong, l’épouse d’HWA. Elle fut tout sauf amicale au téléphone. Parler à cette femme, c’était comme s’adresser à un iceberg. Avec un ton sinistre, elle m’avisa que son mari ne serait pas en mesure de me recevoir avant deux heures et demie. Je lui dis que j’attendrais à l’aéroport.

J’achetai un livre de poche pour m’occuper pendant la longue attente. Il y a toujours une certaine valeur de divertissement à passer du temps dans un aéroport achalandé. Les gens qui vont et viennent sont intéressants à observer. En usant de son imagination, on peut deviner les antécédents, les destinations, les relations et les liens d’affaires des gens rencontrés dans une halte. À Tucson, on peut découvrir ceux qui pourraient bien avoir des liens avec un gang criminel. Il y en avait de passage cette journée-là qui auraient très bien pu jouer ce genre de rôle dans un film d’Hollywood.

Peu après 13h00, je fus appelé par un message du kiosque d’information. Je devais rencontrer Mel à la section Hugues Air ouest, au niveau supérieur, à 13h50.

Mel fut à l’heure exacte. Arrivé dans la limousine Cadillac bleu foncé 1977 d’HWA, il en surgit en vrai pro, fit le tour et ouvrit la porte arrière pour que j’y pénètre.

Je lui dis : « Mel, vous savez que je suis moi-même un ancien employé du département des transports et, si ça ne vous fait rien, je préférerais m’installer à l’avant où il nous sera plus facile de converser. » Il me dit que le choix m’appartenait. Nous eûmes une excellente conversation sur la route. Le siège avant de cette limousine est très étroit afin de donner plus d’espace à l’arrière. Autrement, c’est très bien. Pendant les trente minutes de route, Mel me parla des intérêts de la Maffia dans la ville et que, parfois, les gens lui jettent un coup d’œil dans la grosse voiture comme s’il était un chauffeur de la maffia. Il dit qu’il y avait un certain nombre de limousines Cadillac blanches en ville, mais très peu de foncées.

Mel me dit qu’il était en train de lire de la littérature politique de droite qui lui avait été donnée par quelques membres de l’église qui avaient ces tendances. Il venait de terminer Personne n’ose l’appeler conspiration et il était très inquiet de la loyauté d’Henry Kissinger. Il était sûr que Kissinger était agent double.

Nous roulâmes pendant des milles au travers de maisons d’adobe à toit plat. L’influence mexicaine est très évidente dans l’architecture locale. Mel me dit que la population de Tucson était maintenant d’environ un demi million de gens et qu’elle croissait rapidement. Il m’expliqua l’infiltration d’eau de la région, les systèmes d’eau pour les cités de l’Arizona et les plans d’avenir en ce qui a trait à l’eau. Bien sûr, l’eau est un sujet crucial en Arizona. Mel semblait très renseigné sur la question.

Nous arrivâmes à la résidence d’HWA qui possède une courte entrée circulaire juste en face de la porte avant. La maison a un toit plat et est à adobe, comme les maisons du secteur. Elle ne semblait pas prétentieuse. En tout cas, pas de l’extérieur.

Mel sonna à la porte et Henry Cornwall ouvrit. Je ne l’avais pas vu depuis novembre de l’année précédente et je fus un peu surpris de lui voir une courte barbe sur tout le visage. Je ne pus m’empêcher de me demander s’il utilisait quelque chose pour la foncer, car Henry est assez âgé pour avoir passablement de gris dans la barbe.

En marchant dans le salon, j’entraperçus le médecin d’HWA, Patterson, alors qu’il sortait de la chambre. Patterson est un personnage très effacé dans le foyer Armstrong. On peut se poser des questions sur l’incongruité d’avoir un médecin en permanence quand on est le seul « apôtre du vingtième siècle » et que l’on enseigne la guérison divine pour les autres et que la médecine est un grand mal. En tout cas, Patterson fila.

Henry m’invita à m’asseoir et nous débutâmes une conversation intéressante pendant les quinze minutes ou à peu près précédant l’arrivée d’HWA. (J’avais entendu HWA au téléphone, pendant que nous approchions de la porte avant. Sa voix porte loin, comme vous le savez, et elle provenait de la fenêtre de sa chambre.)

La porte d’entrée donne directement sur le salon qui est à deux niveaux. Il y avait un grand piano à la droite, au niveau inférieur. Puis, juste en face de la chambre à partir de l’entrée principale, on voyait une très grande fenêtre panoramique donnant sur le jardin. Dans le salon, on pouvait remarquer un divan faisant face au piano et des fauteuils à chaque bout du divan. Henry s’assit dans le fauteuil faisant dos à la fenêtre panoramique et je m’assis dans l’autre. Nous bavardâmes de Houston, de Tulsa et de leur positionnement respectif dans les affaires pétrolières. Henry semblait en savoir plus sur Houston que sur Tulsa. Nous parlâmes de généralités à propos des affaires bancaires et pétrolières.

Pour ceux qui peuvent ne pas savoir qui est Henry Cornwall, je devrais peut-être décrire un peu ses antécédents. J’ai pour information qu’il n’est pas membre de l’église et qu’il ne l’a jamais été. C’est un comptable agréé et il fut étroitement associé à Stan Rader pendant de nombreuses années. Il a été l’éditeur du Media File, une éphémère publication sortie dans les deniers mois de 1977. On cita plus tard Stan Rader dans le Forum du Worldwide News qui avait dit qu’il n’avait fallu que peu de temps à Henry Corwall pour assommer Ron Dart au moyen du Media File. Rappelez-vous que Ron Dart était le Directeur de l’Administration Pastorale de l’église et qu’Henry n’était même pas membre. Henry fut impliqué dans diverses activités budgétaires au sein de corporations reliées à l’église, occupant en fait, une grande partie du temps, une position interne que n’appréciait aucun membre de l’église. Il fut toujours très près de l’argent et, si je comprends bien, avait eu à sa garde le très secret registre du personnel cadre. La première fois que j’ai vu Henry, c’est quand il vint à Big Sandy pour travailler sur les budgets départementaux, il y a cinq ans.

Stan a raconté à plus d’une fois qu’Henry Cornwall avait tué des Allemands de ses propres mains, en France, durant la Dernière Guerre. Je n’en sais rien. Il n’a vraiment pas l’air si féroce. Néanmoins, il a un léger accent et des ancêtres en France.

J’avais entendu parler depuis quelques temps qu’Henry était toujours avec HWA dans tous ses interviews. Les comptes-rendus disaient qu’il était là pour représenter Stan avec qui il est très proche. C’était une procédure à remarquer, considérant la nature des conversations, la relation de ceux qui sont dans l’église et même le ministère, et étant donné particulièrement qu’Henry ne prétendait même pas être membre. Je pus voir qu’il voulait rester là pour l’entretien, comme l’indiquaient les rapports.

Ces pensées me traversaient l’esprit pendant que nous attendions HWA qui arriva ensuite dans le salon. Je me levai et je grimpai au niveau le plus élevé du salon, près de la porte. Nous bavardâmes en nous donnant une poignée de mains. Il s’assit sur le divan pendant que je m’assis dans la même chaise, dos à la porte d’entrée. Henry s’assit aussi dans le même fauteuil qu’il occupait plus tôt, faisant dos à la baie vitrée. Le divan sur lequel HWA était assis se trouvait à ma gauche et à la droite d’Henry.

Après à peine quelques paroles préliminaires, HWA me dit qu’il avait une liste de 17 accusations formulées contre moi et qu’il voulait me la lire. Mais avant de commencer, il me lança : « Je vous mets en dehors de l’église. » Puis, il ajouta : « M. Meredith le sait et il approuve. »

Je rétorquai : « Bien, M. Armstrong. Qui a fait la liste ? Ne pensez-vous pas que ceux qui ont monté cette liste devraient être ici aussi ? J’ai droit, M. Armstrong, à ce qu’ils soient présents ici. »

Il me répondit que ce papier venait tout juste d’arriver par fax de Pasadena. Il parla ensuite de notre époque merveilleuse où pareille technologie est possible. Ce papier ― ayant deux feuilles ― était écrit à la main et avait été envoyé par câble comme une illustration. Lorsqu’il dit qu’il venait d’arriver de Pasadena, et après qu’il eut mentionné le nom de Rod Meredith, j’assumai que Rod avait préparé le papier. J’en vins plus tard à penser que ce n’était pas le cas ― qu’un autre homme était peut-être responsable.

Je lui dis que j’avais hâte d’entendre les accusations, mais j’insistai pour faire face à mon accusateur, ou connaître au moins son nom. Il hésita et je crus qu’il allait me dire qui avait écrit le papier. À ce moment-là, je commençai à soupçonner qu’il ne s’agissait pas de Rod, mais je n’étais pas sûr. Il me dit que je pourrais avoir la chance de faire face à la personne qui avait écrit cela. Je répondis que rien ne pourrait me faire plus plaisir.

J’ajoutai que je lui ferais savoir si les accusations portées contre moi étaient vraies ou fausses à mesure qu’il les lirait. Il commença :

1. J’avais dit que M. Armstrong possédait un enfant illégitime. Je dus nier cette accusation, car je n’avais rien dit de pareil. J’avais entendu cette accusation faite par d’autres ― plus d’une personne ― et j’avais lu ce que Al Carrozzo avait écrit dans l’Ambassador Report.[1] De plus, le frère de Raymond et Burke McNair, Marion, avait écrit un livre, Armstrongism : Religion or Ripoff ? (L’armstrongisme : religion ou escroquerie ?). Il mentionne l’illégitimité dans son livre. Il n’y a pas de fumée sans feu. Je ne sais tout simplement pas. À la lumière d’autres choses que je sais, je ne pourrais dire que ce n’est pas le cas. Je comprends que GTA ne pense pas que son père ait eu de petits poulains sauvages en dehors du pâturage, du moins, à cette période, mais il n’en est pas sûr.

2. J’avais dit que M. Armstrong avait commis l’adultère. Là aussi, je n’avais pas vraiment dit cela. Encore une fois, je l’avais entendu dire par beaucoup de gens de son entourage immédiat. Et j’avais dit que je l’avais entendu dire. Ses proches avaient cité M. Armstrong pour l’avoir dit lui-même ou, en tout cas, s’en vanter. Et des membres de sa famille immédiate avaient dit que c’était bien le cas, ou que ça l’était pendant qu’il était marié à sa première femme ― une relation du genre le plus terrible qu’on puisse imaginer. Or, comme il aime à dire lui-même : « Il n’y a pas de fumée sans feu. »

3. J’avais dit que M. Armstrong avait commis la fornication. Je le compris comme étant une relation impropre avec une femme après que son épouse Loma soit décédée. Je ne fus témoin d’aucune conduite du genre et je n’ai pas dit qu’il l’avait fait. J’en ai entendu de toutes les sortes par les autres à ce propos ― des proches de la famille ayant déclaré que l’on se référait couramment au G-II comme du « Bordel Volant ». Je sais de la bouche même de M. Armstrong que le sexe tient la première place dans son esprit et qu’il a été un grand élève de la littérature et des techniques de Masters & Johnson. Je sais de première main qu’il est grandement préoccupé par sa virilité et qu’il n’a jamais fait de secret de son inquiétude, car il a parlé avec une candeur dégoûtante a des groupes de gradués de Pasadena et de Big Sandy, dans les récentes années, et au grand embarras de bien du monde. Vu cette attitude mentale et cette inquiétude, je n’arrive pas à voir ce qui pourrait le freiner, si ce n’est l’impuissance. Après tout, n’est-ce pas Christ Lui-même qui disait : « Mais moi je vous dis, que quiconque regarde une femme pour la convoiter, il a déjà commis dans son cœur un adultère avec elle » (Matthieu 5:28). Lorsque le sujet de conversation de quelqu’un est continuellement centré sur ce point, j’ai de la difficulté à croire que ses pensées soient pures ― même s’il fait commerce de la religion. Mais je n’ai pas fait la déclaration qu’il avait commis la fornication, c’est-à-dire, pas après que sa femme soit morte. Il m’a raconté personnellement l’avoir fait avant son mariage, peu importe ce qu’il a écrit dans son autobiographie.

4. J’ai dit que M. Armstrong était sénile. J’ai admis avoir dit cela. Il voulut savoir si je pensais vraiment qu’il était sénile. Il me dit qu’il ne pouvait plus voir aussi bien qu’avant et qu’il ne pouvait pas courir le 100 mètres, mais autrement, il était comme auparavant. Je lui dis que j’avais mentionné qu’il était sénile. Il voulut savoir si j’étais à la conférence de Tucson et je répondis que oui. « Pensiez-vous alors que j’étais sénile ? » « Non, » répliquai-je. « Eh bien, pensez-vous que je le sois maintenant ? » demanda-t-il. « Non, » répondis-je encore. Mais la sénilité est difficile à définir. Cela vient sous différentes formes et coloris. Je lui dis alors, et je le répète aujourd’hui, que la sénilité était à peu près le seul moyen pour M. Armstrong d’échapper à la responsabilité de toutes les divisions, les chagrins et l’angoisse que ses actions ont causés à l’église et les crises de conscience que le ministère a eues à affronter. Il n’est pas aisé de regarder un homme dans les yeux ― une vieille prima donna égocentrique ― et lui dire qu’il est sénile. La sémantique prend alors tout son sens. Le fait est qu’il n’est plus ce qu’il était. L’alternative à la sénilité est bien pire.

M. Armstrong revint ensuite sur le sujet des geishas au Japon. Apparemment, quelqu’un a dit que je l’accusais d’avoir commis des actes sexuels avec une geisha. Je n’avais jamais entendu parler de ça auparavant. Beaucoup de ces accusations étaient des choses que j’avais entendu dire par d’autres ― des gens qui sont encore à l’emploi d’Herbert Armstrong ― et non pas des choses que j’avais avancées moi-même, mais celle-là était différente. Je ne l’avais même jamais entendue. Il poursuivit en me donnant un cours sur les geishas. Eh bien, je n’ai jamais été au Japon et je n’ai pas d’expérience dans ce domaine. Mais il semble que le sujet lui soit particulièrement familier. Il voulut savoir si j’étais au courant que les geishas ne fournissent pas de faveurs sexuelles. Je tentai de répliquer que j’avais entendu dire que c’était le cas, mais il était tellement pris par son sujet que j’eus l’impression très nette qu’il n’écouta pas ma réponse. Toutefois, je soupçonne, sans en avoir l’expérience, que les geishas ne sont pas si différentes des autres filles. Et que fait-on de l’avertissement de Paul à savoir qu’il faut « éviter toute apparence de mal » ?

5. J’avais dit que Stan Rader et Henry Cornwall étaient des partenaires homosexuels. Il souligna qu’Henry était juste là, comme si cela devait me faire peur au point de fuir Pima County à toutes jambes. Bon, évidemment que je savais qu’Henry était là et celui-ci, pour une raison ou une autre, ne sembla pas si perturbé que ça. Or, je n’avais pas dit une chose pareille parce que je ne savais tout simplement pas. Mais Sherwin McMichael me l’avait dit et répété plusieurs fois à Big Sandy. D’autres me l’avaient dit aussi et j’avais entendu quelques personnes de la famille proche de M. Armstrong déclarer que lui-même, pendant quelques années, avait dit en privé que c’était bien le cas. Depuis le 4 juillet, je l’ai entendu raconter avec force détails. Je sais que, dans des conversations avec Stan Rader, j’avais commenté mon admiration pour Anita Bryant s’opposant à l’homosexualité et j’avais demandé que l’Église de Dieu pousse fort en ce sens, mais, comme vous pouvez le constater, ça n’a pas été fait jusqu’à date. Bien que Stan ait dit qu’il connaissait Anita personnellement, il méprisait sa position contre l’homosexualité, si modérée soit-elle. Il semble penser que ce genre de conduite aberrante ne soit pas si mauvais.

Pendant qu’il lisait les accusations, HWA répéta un certain nombre de fois : « Ils ont dit que vous nieriez cela. » Or, je ne suis pas vraiment sûr de qui ils sont, mais j’en ai une bonne idée. Et si j’ai raison, ce sont ceux-là mêmes qui proférèrent ces choses.

6. J’avais dit que je haïssais Stan Rader et que c’était lui qui menait l’Œuvre. Et il me pointa du doigt à cet instant-là. C’est le seul moment dont je me rappelle où il éleva la voix contre moi. J’avais résolu d’avance que je ne me laisserais pas intimider par ses tactiques habituelles, mais il se calma rapidement.

Je répliquai que je ne haïssais pas Stan, mais que je lui portais une grande admiration dans bien des domaines. Et je mentionnai certains de ces domaines. Je n’avais pas parlé, comme l’avait fait Sherwin McMichael, de recruter un groupe de ministres pour lui tirer brusquement ses lunettes noires et chasser le démon qui l’habitait. Je n’ai pas dit qu’il était possédé d’un démon, comme l’avait dit M. Armstrong lui-même à un groupe d’évangélistes de l’église, tel que cité par quelques-uns d’entre eux.

Mais j’ai dit, et je dis encore, qu’on a qu’à lire le Forum du Worldwide News pour constater que Stan fait des déclarations qui indiquent assurément qu’il détient un très puissant contrôle de nombreux secteurs de l’église. De plus, l’on n’a qu’à écouter l’enregistrement passé en partie dans l’émission 60 Minutes pour entendre M. Armstrong exprimer de sa voix unique les mêmes sentiments.

À ce moment précis, M. Armstrong insista sur le fait qu’il était le seul apôtre et que Dieu l’avait ressuscité des morts. Il me demanda si je le croyais. Je lui répondis que j’avais toujours su qu’il était le patron. Il dit : « Vraiment ? »

Je pense aujourd’hui, plus que jamais, que Dieu tient M. Armstrong totalement responsable des problèmes de l’église, résultat d’une mauvaise administration durant toutes ces années. Quand il répète avec emphase qu’il est totalement en charge, alors les problèmes et les erreurs lui appartiennent tous. Stan n’a pas la responsabilité première.

Je dis à M. Armstrong que je ne voulais pas suivre l’exemple de Stan dans un certain nombre de domaines ― comme les manifestations. Il sembla avoir de la difficulté à entendre. À ce moment-là, Henry lui répéta donc : « Les manifestations, M. Armstrong. » « Eh bien, si vous ne les endossez pas, vous ne m’endossez pas, parce que c’est moi qui en ai donné l’ordre, » ronchonna HWA.

J’expliquai que nous avions toujours dénoncé ce genre de tactiques et que je n’arrivais pas à voir pourquoi nous devions suivre Stan en cette matière. Il dit que Stan n’était pas en charge de l’œuvre.

Je me tournai alors vers M. Armstrong et lui demandai : « Alors, M. Armstrong, pourquoi M. Cornwall est-il assis ici ? Nous sommes en train d’avoir une discussion très importante, du moins, pour moi, et il est question d’affaires très sérieuses concernant l’église, et Henry Cornwall est assis ici. Pourquoi ? » Il fit une pause assez longue, puis regarda par la fenêtre panoramique, et, finalement, commença à parler. Ses quelques premières phrases n’avaient vraiment pas de sens, car elles étaient hors propos. Il continuait à regarder par la fenêtre pendant que je le surveillais intensément. Henry était assis tranquillement, regardant droit devant lui. M. Armstrong dit qu’Henry était là pour compter l’argent qui arrivait à Tucson. « Le gros de l’argent arrive ici, maintenant, » dit-il. Vous admettrez comme moi que ce n’était pas du tout une explication.

Je continuai en disant que je ne pouvais considérer Stan comme un leader ecclésiastique. M. Armstrong répondit que Stan n’avait pas l’intention de diriger l’église, car il n’avait pas les aptitudes pour la conduire quinze minutes. Je répliquai que Stan ne devait pas savoir cela parce que, à Big Sandy, durant la Fête de l’automne précédent, il avait vraiment apprécié les articles de journaux le qualifiant de « successeur potentiel » et de « prince héritier ».

M. Armstrong parla de manière catégorique, disant que Stan n’opérait que dans deux secteurs de l’église seulement ― la comptabilité et le département juridique ― et qu’il n’avait rien à voir dans les autres phases de l’œuvre. Je m’assis, considérant pareille déclaration comme une véritable insulte à l’intelligence. Même les capacités d’observation les moins renseignées auraient pu contredire ce genre d’affirmation. Dans ma discussion avec Stan, l’année précédente, il n’y eut jamais aucune indication qu’il ait été si limité. En fait, c’est exactement le contraire. Pendant que j’étais assis dans son salon, dans ces circonstances, et que j’observais la conduite de cet homme qui se proclamait le seul apôtre de Dieu, j’ai su de manière positive qu’en quelque part, Dieu avait enlevé quelque chose de crucial. M. Armstrong avait déraillé de la réalité, en quelque sorte.

7. J’avais dit avoir en ma possession des photographies de M. Armstrong nu et ayant d’aberrantes relations sexuelles avec de jeunes garçons. Bien que l’on devienne presque « à l’épreuve des chocs » dans l’environnement au sein duquel nous avons baigné ces dernières années dans l’église, c’était quand même l’accusation la plus énorme de toutes. Je n’avais rien dit de semblable. J’ai entendu dire que ce genre de photos existait et ce, tout récemment à Pasadena par des hommes qui sont toujours dans l’église. Je ne sais pas comment j’aurais pu entrer en possession de pareilles photos et c’est ce que je dis, et à M. Armstrong et à Henry. Tous les deux exigèrent fortement pour savoir qui m’avait dit cela. Je ne leur dis pas. Henry insista et me pressa. Ce n’était pas une histoire nouvelle et elle tournait toujours autour de Sam Gotoh. Sherwin l’a racontée pendant des années, mais je ne lui ai pas entendu dire depuis que Ted a été éjecté. Plus tard, alors que je m’en allais, Henry fit encore pression sur moi à propos des photos pendant que nous étions sur le pas extérieur de la porte d’entrée. Fait très intéressant, ni Henry, ni M. Armstrong nièrent que les photos existassent ; d’ailleurs, ils ne nièrent aucune des autres accusations non plus (sauf l’accusation de sénilité !)

Je ne pris pas de notes et, au meilleur de ma mémoire, c’est dans cet ordre que furent lues les accusations pesant contre moi. C’est à ce moment-là que M. Armstrong cessa de lire, sans aller plus loin. Je lui demandai par deux fois de continuer pour que je puisse prendre connaissance de toutes les accusations formulées contre moi. À nouveau, je lui dis que j’allais lui signaler lesquelles étaient vraies. Mais il stoppa abruptement après qu’il eut jeté un coup d’œil sur la feuille qu’il tenait dans ses mains. Il me rappela qu’il allait me jeter en dehors de l’église pour faire arrêter les rumeurs. Il me dit que je le détruisais. Je lui répliquai que ce n’était pas le cas, mais que je m’intéressais à la vérité. Il ne semblait se soucier que de lui-même et on aurait dit qu’il n’avait aucun remord pour ses proches péchés qui avaient coûté si cher à l’église, et maintenant, qui me coûtaient cher à moi aussi. Il rétorqua alors : « Il n’y a pas de fumée sans feu ! »

Plus tard, un de mes plus grands regrets fut de ne pas lui avoir demandé, à ce moment-là, si cette déclaration s’appliquait à lui-même et à Stan. Ces deux-là ont certainement laissé beaucoup de fumée dans leur sillage. Et, comme l’a déclaré de manière si descriptive Sherwin McMichael, une couple d’années plus tôt, quand il croyait encore que Ted allait hériter de tout : « Les traces de M. Armstrong sont jonchées des débris d’épaves humaines tout le long de son chemin. Il est tout simplement effrayant de constater combien d’hommes il a ruinés. » Puis, Sherwin raconta ses expériences en Angleterre et commença à nommer tous les hommes ayant souffert dans les mains d’HWA à cause de ses défaillances de caractère.

Rendu à ce point de l’entretien, M. Armstrong se mit à citer 1 Jean, chapitre 1, démontrant comment fonctionnait la fraternité, Écriture avec laquelle je suis également familier. Il alla plus loin dans 1 Jean : « Celui qui dit qu’il n’a pas de péché est un menteur et la vérité n’est pas en lui. » Je lui dis que je ne saurais être plus d’accord. Il n’élabora pas plus loin. Je ne puis que me demander s’il voulait parler de lui-même et que je le jugeais durement par mon attitude pharisaïque. Si c’était le cas, il avait vraiment tort. Toutefois, moi comme tous les chrétiens, nous nous attendons à un certain standard minimum de la part d’un ministre, et que le chef humain de l’église tente de manière honnête de garder la loi de Dieu qu’il prêche !

Il dit ensuite qu’il avait coopéré avec les gens de « Sardes » jusqu’en 1945. Tout un aveu, vu ce que déclarent son autobiographie et bon nombre d’autres de ses écrits et discours ― mais cet aveu ne fait que démontrer une des multiples entorses à la vérité de son autobiographie. Celle-ci est un mélange de fiction et de faits, non seulement au sujet du sexe, mais aussi sur ses relations avec les autres dans l’église avec qui il travaillait. Il dit que les gens de l’Oregon avaient bon cœur, mais qu’ils étaient peu éduqués. Ils voulurent l’avoir à leur tête parce que son éducation était tellement supérieure à la leur. Il dit ensuite, en y mettant de l’emphase, qu’aucun membre de Sardes ne le suivit ! Je connais personnellement plusieurs familles qui désapprouvent complètement cette déclaration. Mais la vérité est la première victime dans une guerre.

Il dit que, comme son éducation était supérieure à celle des gens de l’Oregon, ainsi en était-il de l’éducation de Stan vis-à-vis de la sienne, et il possédait des talents qu’il avait besoin d’utiliser. Il avait donc bâti une relation avec Stan. Il cita alors les paroles de Christ (Luc 16:8) : « Et le maître loua l’économe infidèle de ce qu’il avait agi prudemment. Ainsi les enfants de ce siècle sont plus prudents en leur génération que les enfants de lumière. » Il me semble qu’il y a un problème dans l’application de cette Écriture envers Stan Rader, particulièrement après son ordination.

Puis, il poursuivit en disant qu’il planifiait son voyage en Chine pour l’été, mais qu’il voulait vérifier à nouveau afin de s’assurer qu’il pouvait faire sortir le G-II de Chine une fois entré dans le pays. Il dit qu’il y avait des centaines de millions de personnes dans le monde, comme en Chine, qui avaient besoin d’entendre ce qu’il était le seul à pouvoir leur donner. « Tout est ici, dans ma tête, » lança-t-il en se tapotant le crâne de l’index de la main droite. « C’est la chose la plus importante sur terre en ce moment. » Il me fixait intensément en disant cela.

Beaucoup de gens de l’église sont en désaccord avec son évaluation des priorités, car ils ont le sentiment que notre pays a encore un très grand besoin d’enseignement chrétien. Ils n’ont pas l’impression qu’HWA fera une grande œuvre en Chine communiste. Cependant, bon nombre reconnaissent l’injonction biblique de tourner le cœur des pères vers leurs enfants et le cœur des enfants vers leurs pères, sinon toute vie humaine sera détruite. Et je crois qu’avant qu’HWA ne prenne part à l’œuvre de l’époque actuelle, il doit se réconcilier avec sa propre famille, ce qu’il n’a pas fait ! Les paroles ont peu de valeur. Il faut des actions, pas des mots !

M. Armstrong dit alors qu’il venait, le matin même, d’écouter l’émission 700 Club à la télévision et qu’il avait à nouveau été impressionné de voir comme la religion du monde est superficielle. C’était à l’apôtre du vingtième siècle de faire le travail. Les gens de notre église étaient appelés pour raison première de le soutenir, souligna-t-il. Le salut en résulterait, mais à la condition que les gens le supportent. J’ai entendu cela pendant des années et je n’ai jamais réellement cru qu’il avait raison sur ce point. J’ai toujours eu le sentiment qu’il était aussi éloigné sur cette question qu’il l’était en prophétie, ce qui n’est pas peu dire.

Il dit être la tête de l’église ― le chef physique ― et il dit qu’il n’enlèverait pas Christ de la tête spirituelle. (Dans les derniers mois, il a souvent mentionné Christ comme s’Il n’avait pas de pouvoir réel, sauf celui que lui, Herbert Armstrong, Lui donnait.)

Il parla une couple de fois de Belknap (un site de Fête d’il y a trente ans), ayant beaucoup de difficulté à se rappeler du nom, et qu’il m’y avait rencontré pour la première fois. Je me rappelle que ce n’était pas là que nous nous sommes rencontrés il y a trente ans, mais à Pasadena.

Puis, il affirma encore que je le détruisais par les choses que je disais. Je répliquai à nouveau que le problème, c’est qu’il remettait trop de pouvoir entre les mains d’hommes comme Stan qui n’étaient pas ministres. Chose qu’il nia encore.

Je lui dis ensuite que la dernière fois où je lui avais parlé en privé, et assez longuement, c’était aux Pocono, en 1976. Il me dit qu’il n’y était pas allé cette année-là, car une grosse bordée de neige était tombé sur le bâtiment. Je rétorquai qu’il y avait été cette année-là et que j’avais conversé un long moment avec lui. Il me répondit qu’il ne se rappelait pas de ça. (C’était étonnant, car il s’était souvenu de notre conversation à plusieurs occasions, selon quelques personnes près de la situation.) J’avais l’intention de discuter avec lui de l’affaire du petit carnet noir, mais il n’avait apparemment aucun dessein de s’engager dans ce genre de débat. (Le « petit carnet noir » porte un nom de code parmi les ministres. C’est le « Flog Log » [que l’on pourrait traduire approximativement comme « journal de bord de flagellation » ― Tr.].

Je lui dis alors que c’était l’année où Sherwin McMichael voulut que j’écrive un rapport sur lui, en mentionnant, entre autres choses, son bafouillage, chose que Sherwin affirmait qu’il avait fait dans les autres sites de Fête. Sherwin invoqua particulièrement les Ozarks, où HWA avait semblé sous l’influence de l’alcool ou pris d’une attaque.

M. Armstrong ne sembla pas comprendre et Henry le lui répéta à voix forte. « Bafouiller, M. Armstrong ! » Je dis ensuite que j’avais assuré Sherwin McMichael qu’il n’avait pas bafouillé aux Pocono. HWA lança qu’il n’arrivait pas à croire que Sherwin ait dit cela, car c’était probablement son ministre le plus loyal.

Je lui dis que j’en avais entendu bien davantage contre lui, le G-II, Stan, Gotoh, etc., de la part de Sherwin que de n’importe quelle autre source. (Évidemment, cela se passait quand Ted était encore héritier présomptif et avant qu’il devienne clair que son père fut prêt à sacrifier son fils plutôt que de faire le ménage de la corruption entourant le bureau des affaires et ses voyages à l’étranger.)

Je dis à M. Armstrong que je m’étais assis pendant des heures dans le bureau de Sherwin et que j’avais entendu toutes les histoires, y compris une exposition avec commentaires de l’art démoniaque se trouvant dans le dispendieux magazine Quest financé par l’église. J’avais écouté de nombreux ministres de rang élevé dans l’église dire que des choses mauvaises entouraient « l’apôtre » et voici qu’on m’accusait, qu’on me mettait la tête sur le billot, pendant que nombre d’entre eux clamaient leur « loyauté ». Je trouvai cette série de circonstances des plus incongrues. J’essayais d’affronter ces énormes irrégularités de mon mieux. Il avait lui-même récemment déclaré par écrit que tous les problèmes de l’église provenaient d’hommes ambitieux du quatrième étage du Hall d’Administration. Je le lui rappelai. Il demeura silencieux. Je suppose que cette série de déclarations de sa part avait atteint son but et que cette approche devait maintenant être abandonnée. Ce concept ne lui venait certainement pas en aide pendant qu’il me parlait.

Il me raconta alors l’histoire d’un membre de l’église d’Oregon, un membre de « Sardes », qui l’avait amené chez lui, il y a longtemps. Pendant qu’HWA y était, cet homme tua un agneau pour le repas. Il avait maintenu l’agneau entre ses bras, l’avait caressé, cajolé, puis il l’assomma d’une roche sur la tête. Il lui trancha ensuite la gorge et elle saigna à mort. Il avait tué l’agneau sans douleur. Je m’assis une minute, percevant que ce récit avait un rapport quelconque avec moi. Je lui demandai alors si l’agneau avait eu bon goût.

Je confiai à HWA que je m’étais rendu au bureau de Rod Meredith le lendemain du Jour du Souvenir. À ce moment-là, Rod m’avait demandé si je pensais que le groupe de Ted pouvait être « une église de Dieu ». M. Armstrong m’interrompit abruptement pour me demander ce que j’avais répondu.

Je lui dis que j’avais questionné Rod pour savoir ce que lui en pensait. Rod avait répondu qu’il ne le savait pas. Il croyait que c’était possible. Il ne pensait pas que Dieu emploie un « fornicateur » pour ériger une église, mais Il pouvait utiliser le nom de Ted et son remarquable charisme pour ensuite le laisser périr dans un accident d’avion. Ce serait un façon de réunir toutes les personnes tièdes ensemble.

M. Armstrong m’interrompit pour me dire que Rod n’avait pas le droit de porter ces accusations contre Ted. Il aurait à lui parler là-dessus. Il me demanda ensuite si je savais pourquoi il avait expulsé Ted de l’église. Je demeurai simplement assis à signifier mon intérêt. Il répéta la question, exigeant une réponse. J’étais à peu près sûr de connaître la raison, celle-ci étant que Ted tentait de corriger certains abus quasi incroyables des ressources de l’église. Je pense encore que Ted arrivait à maturité et haïssait vraiment les pratiques terribles du groupe de son père. Donc, ne voulant pas m’embarquer dans ça, je répliquai : « À cause de l’insubordination de Ted envers vous. »

« Oh, non, » rétorqua-t-il. « Pas ça. Et ce ne fut pas non plus à cause des problèmes de 1974. C’était parce que Ted ne croyait en rien de ce que son père faisait. Voilà la raison pour laquelle je l’ai excommunié. »

Il me demanda si je savais qu’un grand nombre de ministres qui quittèrent l’église en 1974 le firent quand ils apprirent la conduite de Ted. Je lui répondis que je savais cela. Je ne poursuivis pas en disant, comme j’aurais dû le faire, que les dommages causés à l’église furent bien plus grands lorsqu’on apprit sa propre inconduite flagrante.

Puis, je ramenai la conversation sur Rod Meredith. J’avais questionné Rod, et Raymond McNair qui était présent ce jour-là, à propos de Laodicée. « Si, comme nous le disons, nous sommes Philadelphie, et que, encore comme nous le disons, le temps se fait très court, alors est Laodicée ? » Raymond et Rod eurent alors une discussion entre eux à savoir si Ted servirait de catalyseur à cette église tiède et serait plus tard enlevé de la scène pour que prenne forme la dernière ère de l’église.

Je demandai alors : « Si c’est l’église de Laodicée qui se forme, ne serait-ce pas une église de Dieu ? » Tous deux dirent que oui. Puis, je demandai : « Ce regroupement, s’il y a de bonnes chances qu’il soit de Dieu, devrait-il être attaqué par un autre regroupement de l’église de Dieu ? »

Ils répondirent : « Non, mais nous ne sommes pas sûr que M. Armstrong pense ainsi. »

Revenons à Tucson. Je dis ensuite à M. Armstrong que mon épouse et moi avions tous deux été profondément affligés lorsqu’il eût réinstallé Ted si rapidement en 1972, vu toutes les accusations portées contre lui à l’époque. Pourquoi avait-il fait cela, sachant l’angoisse que cela occasionnerait à l’église ? Ted avait profondément blessé beaucoup de gens. Il ne me donna pas de réponse.

Il me demanda où était notre fils John, à ce moment-là. Je répondis : « À Forth Worth. » Il sembla surpris, disant qu’il avait perdu contact avec lui après qu’il eût quitté Pasadena à cause du congédiement de Ted. Je lui dis qu’il n’avait pas quitté Pasadena à cause du congédiement de Ted, mais à cause de son propre congédiement. Je lui dis qu’il avait déjà été démis de ses fonctions par téléphone et qu’on lui avait refusé un face à face avec les hommes à qui lui, HWA, avait donné des pouvoirs et qui avaient tous les deux été remplacés depuis lors. Il me dit qu’il avait toujours apprécié le travail fait par John dans le Worldwide News et qu’il avait été désolé de le voir partir. Cette déclaration n’était pas conforme avec d’autres prononcées avant à ce propos. J’avais en ma possession une lettre de Stan Rader qui contredisait la déclaration d’HWA sur ce point. Mais, bon, les contradictions flagrantes étaient devenues monnaie courante.

Je demandai à HWA si l’église fonctionnait sous le « gouvernement de Dieu » lorsqu’il mit Ted au poste de vice-président exécutif. Tant de choses en dépendaient. Il ne me donna jamais aucune réponse directe, mais dit que Ted avait usurpé un pouvoir qu’il ne lui avait jamais accordé à ce poste. Bien sûr, nous avons lu et entendu bien des choses à ce propos. Mais la vraie réponse demeure à venir. Si Ted a usurpé le pouvoir pendant si longtemps, comment savons-nous si Rod Meredith n’a pas usurpé de pouvoir lui-même ? Et si Dieu permet qu’une chose pareille arrive au bureau chef de Son église, que savons-nous si M. Armstrong n’est pas en train d’usurper du pouvoir et son poste en ce moment même ?

Je lui dis que Rod Meredith avait conspiré pendant des années pour prendre le pouvoir. Il avait essayé de me recruter en juin 1977, pendant un dîner au restaurant Velvet Turtle, à Pasadena. On parlait dans toute l’église de ses efforts de recrutement. J’avais lu un très long mémo lui ayant été écrit par Robert Kuhn, énumérant ces accusations en détails. Elles sont largement connues. Qu’en est-il ? Pendant toutes ces années, M. Armstrong avait donné son support à Ted, encore et toujours, du moins publiquement. Comment savoir qui a le soutien d’HWA si sa parole est sans valeur ? Son approbation envers Ted fut souvent démontrée, par écrit comme en parole et ce, à toutes les occasions officielles.

Je lui parlai des projections que Sherwin faisait à propos des événements, une couple d’années auparavant. Il croyait que Stan serait élu sénateur de la Californie et ensuite président des Etats-Unis, et qu’il deviendrait alors le grand ennemi de l’Église de Dieu, à cause du nettoyage nécessaire de l’église qui mettrait Stan sur la glace. Sa nature vengeresse ferait alors des dommages.

Henry éclata de rire, disant que c’était la première fois qu’il entendait cette histoire-là. Il en avait entendu beaucoup, mais pas celle-là.

Toutefois, HWA ne sembla pas aussi amusé. Il s’interposa fortement à quelques reprises dans la conversation en mettant l’emphase sur son apostolat. Il y avait quelque chose d’étrange en cela. S’il avait ce genre de pouvoir, pourquoi n’était-ce pas démontré ? Il est certainement le patron de la corporation, ou alors lui et Stan le sont. Qu’il ait à déclarer son rang à tout moment m’apparaissait peu sage et très triste. S’il croit réellement détenir ce titre, il me semble qu’il n’a pas besoin de se rassurer si fréquemment par écrit et en parole. Le pouvoir corporatif, c’est une chose, mais l’apostolat, c’en est une autre.

Je lui dis que je le reconnaissais comme patron. Puis, je lui parlai de la fois où Rod m’avait congédié à Tulsa en tant que pasteur, en janvier ; j’opposai de la résistance jusqu’à ce que Rod me dise qu’il (HWA) l’avait ordonné. Celui-ci nia la chose, affirmant qu’il ne se rappelait pas de ça.

Revenant sur Ted, il me demanda si je comprenais le pardon. Est-ce que je comprenais que Ted avait été pardonné pour sa conduite d’il y a quelques années ? Je répondis que je comprenais et que j’étais parfaitement d’accord. Il souligna que Ted avait rejeté tout ce que lui, son père, croyait et il détruisait l’église ! Je ne fus pas d’accord avec cette déclaration-là. Je lui rétorquai que je pensais que Ted tenait encore une très grande part dans sa vie. Il répliqua que ce n’était pas le cas, car Ted s’effaçait en arrière-plan de sa vie. Je lui signifiai qu’on n’aurait pas pu dire ça à en juger la littérature de critiques sévères envers Ted provenant du bureau chef de l’Église Universelle.

Il me dit ensuite que j’avais rejeté toutes les accusations qu’il m’avait lues, exactement comme « ils » l’avaient prédit. Je lui répondis que je ne les avais pas toutes rejetées, mais que j’avais admis avoir dit qu’il était sénile. Je devais rejeter les autres, mais je lui demandai encore de terminer de lire le reste des accusations. Je lui dirais alors lesquelles étaient vraies.

Il me dit qu’il irait au fond des choses dans cette affaire et qu’il pourrait même se rendre à Tulsa en amenant Rod avec lui. Je lui dis penser que c’était bien la chose à faire et lui demandai s’il voulait bien s’adresser lui-même aux hommes à qui j’étais supposé avoir parlé. Le ferait-il personnellement ? Il pensait qu’il pourrait le faire et me dit qu’il ne croyait pas venir un sabbat. Je répondis que j’aurais souhaité qu’il soit venu bien longtemps auparavant et que j’avais essayé de faire venir Rod et certaines autres personnes en pouvoir dans l’église, mais en vain. Je lui demandai s’il parlerait aux membres du leadership de l’église pour trouver exactement ce qui s’était passé.

Il me répondit qu’il se montrerait équitable dans son jugement envers moi. Je lui dis qu’il trouverait tout ce que je lui avais déjà exposé et que j’étais profondément affligé de son virage à 180 % effectué en janvier. Il était question de sa position face à l’état qui était diamétralement contraire à ce qu’il avait toujours enseigné. Ce virage avait coulé l’église dans un moule des plus nocifs.

Je lui demandai pourquoi les problèmes provenaient toujours du ministère. Il répondit alors que ça ne venait pas seulement du ministère, mais aussi des employés. N’était-ce pas parce qu’ils avaient l’attitude de prendre au lieu de donner ? Les gens commencèrent à causer des troubles quand ils reçurent des salaires.

Je lui dis que les deux tiers des trente ans où je l’ai servi, je n’ai pas eu de salaire. Évidemment, je fus grandement attristé par une observation aussi superficielle de sa part. Mon salaire n’a jamais été très élevé, mais au contraire toujours médiocre. Avancer que je convoitais un tel salaire, cela m’apparaissait difficile à concilier avec la réalité.

Venant d’HWA, parler de l’attitude de « prendre » des autres était, et c’est encore, une vraie parodie. Qui a plus l’attitude de « prendre » que lui ? C’est pourtant vrai, n’est-ce pas lui qui a toujours dit : « On est souvent coupable de ce dont on accuse les autres ! » ? Mais je me tus sur ces choses à cet instant-là, comme je ne lui ai pas dit non plus que tous ceux qui ont été proches de lui sont aujourd’hui partis. Il avait perdu l’intimité de tous les membres de sa propre famille immédiate ― à la fois ceux proches par les liens du sang et ceux qui furent proches parmi les ministres tout au long des ans. Pourquoi ?

Le ministère a été jeté dans un « double pétrin », comme l’a exprimé Ron Dart qui a lui-même passé au travers d’une « crise de conscience ». Est-il possible qu’HWA ne puisse comprendre la pression que subit le ministère qui se voit forcé de choisir entre sa compréhension du devoir imposé par Christ et celui exigé par « l’apôtre » ?

Il commença à me signifier que c’était l’heure de conclure. Je lui dis que je savais qu’il était fatigué et qu’il me fallait partir. Il nia être fatigué, mais il me dit avoir un paquet de choses à écrire. (Je ne sais plus combien de livres il a écrit cette année-là.)

Nous nous sommes levés et il m’ouvrit la porte. Il me dit que je n’aurais pas à attendre longtemps sa décision finale. Puis, juste au moment où je passais le pas de la porte, et qu’Henry était à quelque distance, il me confia que la pire chose qu’on ait pu dire, ce fut à propos de Loma. Je ne saisis pas réellement ce qu’il voulut dire. Et ce qui me vint à l’esprit, ce fut la description crue de Ted concernant ce que son père avait dit le soir où sa mère est décédée, avant même que son corps ne soit refroidi. Donc, je répliquai : « Vous voulez sans doute parler de ce que Ted a dit. » Il dit alors qu’il avait cru que Ted avait aimé sa mère. Je ne sais donc pas exactement ce qu’il entendait par là.

Henry sortit dehors pour appeler la voiture et je lui signalai que je voulais lui parler. Je lui dis qu’il n’y avait rien de personnel contre lui dans le salon, ce qui était vrai. Après quelque hésitation, il sembla apprécier. J’ajoutai qu’il n’y avait rien de personnel contre Stan non plus, mais celui-ci faisait des choses que je ne pouvais, en toute bonne conscience, laisser faire sans bouger et rien dire, et je ne pouvais donc indiquer mon approbation vis-à-vis ces choses.

Il me confia avoir entendu Stan déclarer beaucoup de bonnes choses à mon égard, particulièrement après ma visite à Pasadena, en novembre, et qu’il ne l’avait pas entendu dire quoi que ce soit contre moi depuis. C’est ce qu’il me dit, pour ce que ça vaut.

Je poursuivis en disant qu’HWA avait indiqué ne plus se rappeler de ce qui était arrivé aux Pocono en 1976, mais qu’il s’y était pourtant déchargé sur moi de beaucoup de choses ; j’avais raconté cela à Sherwin qui, à son tour, s’en était confié à Robert Kuhn. À l’époque, il sembla dans l’intérêt de Garner Ted et dans l’intérêt de ceux qui espéraient s’élever devant lui que l’information proliférât. Maintenant, HWA déclarait qu’il ne pouvait plus du tout se rappeler de l’incident.

Henry me complimenta sur la façon dont je m’étais comporté durant les conversations et dans des circonstances très difficiles. Je ne sais pas jusqu’à quel point ce compliment a de la valeur, mais je l’appréciai à ce moment-là. Henry se rendit aussi le compliment, se disant un homme intelligent, ce qui est vrai, j’en suis sûr.

Je lui mentionnai que Rod était en train de détruire complètement la cause des conservateurs dans l’église par ses méthodes et que, de plus, il était le pire des conspirateurs de toute l’église.

Henry me suggéra d’écrire une lettre à HWA afin de lui expliquer tout cela. Il pensait que cela ferait des merveilles et résoudrait peut-être mêmes mes présents problèmes. Bien sûr, je ne le fis jamais. J’étais sûr de ne pas vouloir revenir sur mes principes et je savais que je devais vivre par ce qu’on m’avait enseigné. Je ne pouvais nier la vérité, comme je ne pouvais me nier à moi-même le triste état des choses aux échelons les plus élevés.

La voiture était arrivée. Mel était debout, tenant la portière ouverte. Je dis donc à Henry qu’il valait mieux que je parte.

Mel et moi bavardâmes sur le chemin du retour vers l’aéroport. Il commença à deviser sur les anciens jours de cette partie de l’Arizona. Il avait pas mal bouquiné au sujet des expériences vécues par l’homme blanc la première fois qu’il est venu en Arizona. Il me dit que les blancs avaient eu de la difficulté à survivre, car l’eau se faisait rare. Il parla des méthodes de survie indiennes comparées à celles de l’homme blanc. Les Indiens avaient souvent survécu grâce aux fèves de mesquìte pendant de longues périodes de temps, me dit-il. Je me demandai, durant cette discussion, ce qu’il en serait de ma propre survie. Retourner au monde des affaires, à mon âge, cela comportait des problèmes. Cette discussion revêtait donc un intérêt spécial.

Il me laissa à l’aéroport juste avant 17h00. Ma conversation avec M. Armstrong avait duré exactement une heure. En route vers Tulsa, je réfléchis à ma réunion avec HWA. J’imaginais voir HWA assis sur le divan, des pellicules sur l’épaule droite et sur le revers, parlant de sa mort et de sa résurrection. Il disait que les docteurs et les infirmières ne l’appelèrent pas ainsi, mais lui, oui. Il avait été ressuscité.

L’affaire aurait impressionné bien plus de gens si on ne lui avait pas administré la respiration artificielle, si sa « mort » avait été plus longue et si, par exemple, son corps s’était refroidi, ou si quatre jours s’étaient écoulés avant qu’il ne revienne à lui, comme dans le cas de Lazare. Christ attendit que le corps empeste avant de ressusciter Lazare des morts. Là, il y aurait eu de quoi jaser. Ce dont parle HWA, c’est d’une pratique médicale assez largement acceptée. Et rappelez-vous qu’il y a un médecin qui l’assiste en permanence.

J’étais maintenant sous l’injonction d’HWA de ne contacter personne de l’église et je ne pouvais assister aux assemblées jusqu’à ce qu’il « éclaircisse l’affaire ».

Le 14 juillet, un sabbat, HWA se présenta à Tulsa et parla à l’église. Bien que je n’étais pas à l’assemblée, j’en reçus immédiatement un rapport détaillé. Il livra un sermon trébuchant et incohérent. Un grand nombre de gens s’y ennuyèrent. À un certain moment donné, il ne put se rappeler du nom de Satan ou Lucifer pendant un long instant embarrassant ― un étonnant trou de mémoire pour un vétéran prêcheur qui se réclame de tout le pouvoir d’une jeunesse. Mais une chose qu’il a bien dite, c’est : « Lorsque vous écoutez des instructions provenant du bureau chef ― de Pasadena ― vous ne devez poser aucune question. C’est la manière de faire. Marchez-y ! »

Pour ceux qui ont reçu pendant des décennies l’instruction de vérifier toutes choses dans la Bible, c’est une déclaration fracassante. Beaucoup de gens réfléchis destinent leur loyauté à un niveau supérieur et trouvent ainsi difficile d’accorder leur liberté à un homme lorsqu’il y a conflit évident. Mais à Tulsa, il défendit aux gens de le contourner pour aller vers la Bible ! Quand on l’aida à descendre l’estrade, quelqu’un l’entendit faire la remarque qu’il avait donné le pire sermon de toute sa vie. Aucun doute qu’il lui manquait confiance et conviction, car il savait pertinemment qu’il avait violé bon nombre de principes qu’il avait enseignés pendant si longtemps. Il y eu un grave problème de redondance dans ses paroles, ce jour-là.

Ramona, sa sœur Mary Ellen, Joe Tkach, Henry Cornwall et le médecin d’HWA (Patterson) vinrent tous avec lui à Tulsa. Il arriva de l’aéroport dans une limousine Cadillac avec chauffeur et équipée de bouteilles d’oxygène. Croiriez-vous qu’il y avait un petit groupe de femmes présentes qui s’attendaient à ce qu’il les amène à Petra ? Je suis sûr qu’il serait horrifié de considérer sérieusement ce genre de chose.

Mais peut-être perd-on le sens réel de ce qui est arrivé. Nous avons ici le seul défenseur mondial de la philosophie du « prendre et du donner » ― celui qui délivre si efficacement ce message tellement nécessaire aux leaders des grandes nations de ce monde ― venu à Tulsa dans son Grumman Gulfstream II, le nec plus ultra des jets de luxe, arrivé de l’aéroport en limousine Cadillac pour s’adresser à quelques centaines de membres d’une de ses église qui date de vingt ans. Cette église, qui a une valeur nette de moins de un millier de dollars, se réuni dans une SALLE D’ÉCOLE LOUÉE !! Seulement le coût de l’essence du voyage du G-II à Tulsa s’élève à plusieurs fois la valeur nette des biens de la congrégation de Tulsa. Ces gens de l’église donnent, donnent et donnent. M. Armstrong prend, prend et prend ! Stan Rader, Henry Cornwall et les autres qui composent ce petit groupe prennent, prennent et prennent ! Les événements de ce jour-là démontrèrent carrément la philosophie du « donner et prendre » telle que pratiquée par « le seul apôtre du vingtième siècle ». Évidemment, tout est question de savoir qui donne et qui prend.

Il n’est pas du tout surprenant qu’HWA, censément venu en ville pour vérifier jusqu’à quel point j’avais contaminé les hommes en charge de l’église, n’ait parlé à aucun de ces hommes ! On l’aida à monter dans sa limousine, après qu’il eut pris la parole, et on le vit remonter sa fenêtre et verrouiller les portières de la voiture quand quelques membres de l’église s’approchèrent pour lui parler. (Il dut attendre dans l’automobile pendant que les femmes de son groupe étaient dans le bâtiment à visiter les membres.) Comme d’habitude, HWA ne voulait aucun contact avec les membres de l’église ― du moins, aucun contact personnel. C’est un trait de caractère qu’HWA démontre invariablement. Il ne montre aucun intérêt envers les autres. Ses intérêts ne sont portés que vers lui-même. Ted est une extension de son père. En ma présence, il ne s’est jamais informé du bien-être de sa famille, de ses amis ou de quiconque, sauf si la personne le touche directement.

La plupart des gens s’informent de votre santé, de celle des membres de votre famille et veulent savoir comment vous allez. Pas HWA. C’est comme si vous n’existiez pas en tant que personne. Je crois sincèrement que, s’il avait à parler à un condamné la veille de son exécution, le sujet de conversation serait HWA, comme il est magnifique et ce qu’on doit effectuer pour faire avancer sa position. J’ai connu quelques vieilles personnes égocentriques, mais jamais comme le porte-parole du principe de « donner et prendre ». Il ne se soucie tout simplement pas du tout des autres. Dans son esprit, ce sont des propriétés. La valeur de cette propriété est basée sur une échelle mobile de sa valeur courante à le promouvoir.

À ce stade, il n’affiche aucune des caractéristiques dont on s’attend normalement d’un ministre chrétien ― la compassion, la miséricorde, de l’intérêt envers les autres et de l’empathie. Aucun désir de servir ou d’aider. La Pasteur général de l’Église Universelle de Dieu ne s’intéresse pas au pasteur tel que défini dans le Nouveau Testament.

Après ma réunion avec lui à Tucson, HWA ne m’appela plus jamais et ne communiqua plus avec moi. En réponse à un télégramme où je lui demandais des renseignements, il m’envoya un télégramme d’excommunication. Mais il était juste un peu en retard. Rod Meredith avait déjà tiré la première salve. Je dois présumer que celui de M. Armstrong ne fut pas valide parce que, si je comprends bien la chose, après que Rod l’eut fait, il devenait impossible à quiconque de m’excommunier à nouveau ― c’est-à-dire, sans d’abord être réinséré. Si ce dernier cas est arrivé, je n’en ai pas été informé. Oh, fort bien. Trente ans de dur soutien à l’église et voilà que j’étais dans le trouble pour avoir maintenu les principes mêmes qu’on m’avait enseignés pendant si longtemps.

Je crains que la plus grande victime des ennuis actuels de l’église ne soit la vérité elle-même. Il semble qu’elle n’intéresse plus grand monde, encore moins celui qui, si longtemps, a parlé de « la pure vérité ». Qu’il est triste de voir un homme fort aboutir à rien dans sa vieillesse. La détérioration de l’esprit et du caractère dans ce qui doit être les dernières années de sa vie est une chose pénible à voir. Mais combien plus triste encore quand cet homme persiste à exercer un grand pouvoir au détriment de beaucoup de gens.

Salomon, à la fin de sa vie, quitta son Dieu et se tourna vers les dieux païens des nations des alentours. Il suivit ses épouses étrangères qui détournèrent son cœur de Dieu. Il n’était plus confortable en compagnie des gens de son peuple, mais il rechercha les étrangers et leurs religions étranges. Il semble y avoir un parallèle avec notre époque.

HWA en est rendu au point où il tourne les ministres les uns contre les autres, les membres les uns contre les autres et il a démoli sa propre famille. Il semble s’employer à détruire l’organisation qu’il a trimé si dur à mettre sur pied pendant tant d’années. Il a suscité dans l’église un climat de cannibalisme et certaines personnes s’ingénient à détruire totalement les autres ― même des amis de longue date ― si ce procédé est susceptible de contribuer à rallonger leur propre survie. Peu importe ce que cela occasionne aux autres, c’est chacun pour soi. Des ministres sont prêts à expulser d’anciens amis sans un clignement de l’œil. Et l’exemple provient du « sommet ».

Les hommes mêmes qui sont prêts à trancher sur commande la gorge d’anciens amis ― souvent des gens qui ont plus de principes qu’eux ― sont regardés avec mépris par leurs supérieurs. Chez ses proches associés, on cite souvent HWA ayant parlé avec mépris de beaucoup de ces hommes. Mais, pour l’instant, il les utilise.

Ils ont de la difficulté à dormir la nuit. Ils ne peuvent que se demander quand arrivera leur tour. Ils espèrent contre toute attente, mais ils savent que ça s’en vient. Ce n’est qu’une question de temps. Au plus profond d’eux-mêmes, ils savent pertinemment que « L’ON RÉCOLTE CE QUE L’ON SÈME ». C’est une loi que rien ne peut altérer. Ils ont sciemment vendu leur Dieu et se sont engagés dans le moment présent. Et c’est ce qu’ils reçoivent comme récompense ― le moment présent !

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[1] N. du T. : L’Ambassador Report était un périodique conçu par plusieurs anciens étudiants du Collège Ambassadeur qui s’étaient alarmés de ce qui se passait en coulisse au collège et au sein de l’Église Universelle. Paraissant en moyenne quatre fois par année, cette infolettre divulguait de nombreuses malversations des dirigeants de l’Église Universelle après des enquêtes poussées et de longues investigations. Elle a permis à de nombreux membres de s’arracher de cette secte ravageuse qui empoisonnait la vie des membres sans qu’ils s’en rendent compte. L’Ambassador Report a paru de 1973 à 1999.




D.217 – L’INEXTRICABLE TOILE D’HERBERT W. ARMSTRONG – Partie 19

 

Regard interne sur l’Église Universelle de Dieu

Par DAVID ROBINSON

 

Chapitre 18

GERALD WATERHOUSE ― L’INTARISSABLE PROPHÈTE DE PETRA

 

« Quand le prophète parlera au nom de l’Éternel, et que ce qu’il aura dit ne sera point, et n’arrivera point, ce sera une parole que l’Éternel n’a point dite ; le prophète l’a dite par orgueil ; ne le crains point. »

― Deutéronome 18:22

Herbert Armstrong a dit récemment que le poste ou rang de prophète dans l’église est vacant. Herman Hoeh a dit à la congrégation de Pasadena, en 1970, qu’il n’y a qu’un seul prophète dans l’église actuellement ― Jésus-Christ. Herbert Armstrong ne sembla pas très heureux de cette déclaration, à l’époque. Il a lui-même émis de nombreuses prophéties durant les trente dernières années. Mais sa moyenne au bâton pour les prophéties accomplies est basse à un point inacceptable. D’après ceux qui le connaissent depuis plus longtemps encore, il n’a jamais été très fort à prédire l’avenir.

Mais il y a un homme dans l’église qui s’est lui-même placé très haut dans ce département. Quoi qu’il ne se dise pas lui-même prophète, chacun de ses sermons ne laisse aucun doute à l’auditeur en ce qu’il se croit prophète. Il parle toujours de façon dogmatique et autoritaire à propos du futur et dans des secteurs où la Bible ne va pas.

Cet homme, c’est Gerald Waterhouse.

Gerald est un moine dans toute l’acception du mot. À l’automne de 1979, il a dit à une « étude biblique » de Tulsa qu’il n’avait jamais embrassé une femme de sa vie, excepté sa mère. Les membres de l’audience qui savaient qu’il avait été marié une fois en furent choqués. Mais le choc s’atténua un peu, après un moment de réflexion. Beaucoup s’imaginent mal Gerald Waterhouse en compagnie d’une femme. Ils devaient d’abord se demander quel genre de circonstances avaient pu amener Gerald à se marier.

Les membres de la hiérarchie remarquèrent le manque singulier d’enthousiasme de Gerald, en 1974, quand la politique de l’église du divorce et du remariage fut radicalement altérée pour permettre de se remarier à la plupart de ceux à qui c’était interdit. Lorsqu’on demanda à Gerald s’il avait des plans pour fonder un foyer, sa réponse fut des moins enthousiastes. De toute évidence, il préférait le célibat.

Lorsque Gerald Waterhouse parle de la relative insignifiance de la doctrine et de l’importance totale de la « loyauté », les théologiens ecclésiastiques conventionnels s’inquiètent profondément, particulièrement quand les rapports suggèrent des problèmes personnels qui entrent en conflit avec la doctrine établie de l’église.

Il est natif de la ville de San Angelo, à l’ouest du Texas, où quelques membres de sa famille vivent encore. Ceux qui le connaissent mieux et qui jouent au golf avec lui racontent qu’il peut être aimable et plaisant dans tout autre domaine que la religion. Mais quand on entre dans son sujet favori, il devient une personne différente. En tout cas, il est pour le moins étrange. Personne ne lui accorde de note très élevée en ce qui a trait à son niveau d’éducation ou sa logique. Gerald lui-même parle en terme approbateur de son manque d’éducation. Voici un extrait d’un de ses sermons enregistrés, donné à Abilène, au Texas, le 11 novembre 1978 :

« …vous avez été appelés à Christ, à Son œuvre, à Son bureau chef, à son apôtre, à l’évangile de la mission. Il vous dit de vous en tenir solidement à cela […] Donc, si quelqu’un d’autre vient, comme le Dr Martin, ou Ken Westby, ou Raymond Cole, ou Garner Ted Armstrong, et dit : “Libérez-vous de ce que vous avez et suivez-moi, »” Dieu Tout-Puissant vous a déjà commandé de vous en tenir à ce que vous avez ! Ça veut dire que vous ne pouvez plus vous libérer pour suivre quelqu’un d’autre ou alors vous violez le commandement donné à Philadelphie. C’est si simple qu’un enfant de deuxième année le comprendrait (rires). Mais quand vous devenez vraiment intellectuel, comme le sont certains (j’espère qu’aucun de vous n’est intellectuel), vous êtes idiots, assez idiots pour demeurer dans l’église de Dieu et ce, pour votre propre bien. Je le dis dans le bon sens. Ne soyez pas intellectuel, parce que l’intellectualisme questionne le gouvernement de Dieu. J’ai prêché le gouvernement de Dieu sans doute plus que n’importe qui à la surface du globe jusqu’à maintenant. J’ai écrit plus de 120 pages sur ce que j’ai couvert jusqu’en 1967, et dans lequel une bonne partie se rapporte aux Laodicéens. Je l’explique depuis lors et tout est codifié dans ce matériel. Ce que je dis ici, c’est ce qui va amener l’ère de Laodicée. »

Gerald parle de ce qu’il appelle « le gouvernement de Dieu ». Sa conception du gouvernement de Dieu est très différente de celle de bien d’autres gens qui semblent beaucoup mieux éduqués dans la Bible que lui. Par exemple, du même enregistrement :

« Comme je l’ai dit aux membres de Montgomery, en Alabama, au sabbat dernier, M. Armstrong pourrait avoir tort à 95 % et… et… et Ted pourrait avoir raison à 95 % et ce serait encore une question de gouvernement. Dieu soutient toujours M. Armstrong. Je me fous qu’il ait tort à 90 % sur un point donné. »

C’est toute une révélation sur la façon de voir les choses de Gerald. Et le voilà lâché sur les gens de l’église. Quand le précepte des Écritures qui dit : « Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ » (1 Corinthiens 11:1) est soulevé, ceux qui se tiennent dans le coin de Waterhouse s’écrient : « Folie ! » Et quand on mentionne la grossière immoralité de « l’apôtre », ils s’exclament : « Contraire à l’éthique ! » Sur cette question, Gerald n’écoutera tout simplement pas les « rumeurs ». Il ne peut permettre que pareille information pénètre son esprit délicat.

Gerald Waterhouse fut « en charge » de l’église en Australie pendant une certaine période de temps. Or, quand Gerald est « en charge », l’expression prend son sens littéral. Il devient un parfait dictateur. Ceux qui ont travaillé pour lui disent qu’il mène ses subordonnés à la baguette. N’ayant pas d’épouse, il trouve difficile de comprendre les besoins d’une famille. Il manquait de considérations normales. Gerald était le point focal de toute chose. La joie de vivre s’estompait.

Gerald servit à différentes époques en Afrique du Sud et en Angleterre au début et au milieu des années soixante. Puis, il fut ramené dans notre pays. Il dit que c’est en 1967 qu’il soumit son article de 120 pages sur le gouvernement de Dieu tel qu’il le percevait. À peu près à cette époque, il partit en tournée. Celle-ci dura quelques années. Pendant tout ce temps, il fit le tour de toutes les églises des Etats-Unis. Ses sermons se démarquaient par leur longueur, s’étendant souvent sur trois à quatre heures. Il semblait fier de ne pas utiliser de notes. Pas étonnant que sa présentation varia si peu. Il emploie très peu la Bible et, lorsqu’il se réfère aux Écritures, il les présente à sa façon. Beaucoup de gens qui l’entendent sont saisis par certaines de ses interprétations des prophéties de la Bible. Il est très libre dans certaines de ses prédictions.

Sa voix fait penser à celle de Lyndon Johnson, même si son débit est bien plus rapide. Il y a un nasillement défini dans sa voix. Peut-être est-ce parce qu’il provient de la même région géographique que Johnson. Sous certains aspects, son apparence ressemble également à celle de Johnson. Il adore prêcher et on a l’impression que c’est sa passion, son amour ― peut-être un substitut d’épouse. Prêcher semble chez lui plus important que la vie chrétienne.

Selon toute apparence, Gerald réalise que son propre pouvoir vient de sa glorification d’Herbert Armstrong. Plus il élève son patron, plus son pouvoir est grand. Et en cela, il ne se relâche jamais. Il glorifie Herbert Armstrong comme si celui-ci était déjà Dieu. Parfois, on a l’impression que Gerald pense qu’Herbert Armstrong est déjà plus fort que Dieu Lui-même. Il y a définitivement un manque de respect envers le Tout-Puissant quand Gerald assigne les postes de chefs de départements de Dieu à tout le monde. Si Dieu est si faible qu’Il a besoin de Gerald pour le faire à Sa place, Il n’est vraiment pas fort. Gerald a nommé Herbert Armstrong en charge de toute l’éducation dans le Royaume de Dieu. La déduction de Gerald est claire. Si vous n’êtes pas prudent et que vous ne faites pas attention à lui, vous pourriez ne pas avoir d’assignation du tout !

La mère de Jacques et Jean demanda à Jésus-Christ de leur assigner chacun une place, l’un à Sa droite, l’autre à Sa gauche, dans Son Royaume. Il répondit que ce pouvoir ne Lui appartenait pas, mais au Père. Cela ne dérange pas du tout Gerald. Il continue à piocher.

Il y a quelques années, il attribua catégoriquement le travail des deux témoins d’Apocalypse 11 à Herbert Armstrong et Garner Ted Armstrong. C’était lorsqu’il prêchait que l’an 1972 allait amener la fin de notre pays et que les deux témoins allaient commencer à œuvrer en janvier de cette année-là. (Herbert Armstrong avait écrit une brochure intitulée 1975 dans la prophétie. Christ devait revenir cette année-là. Il y a cinq ans de ça.)

Bien que Gerald ait été réticent à changer l’identité des deux témoins, Herbert Armstrong a attaqué son fils en des termes si forts et de manière si régulière depuis son expulsion, en 1978, que Gerald est finalement entré dans la clandestinité. Il dit maintenant la même chose, mais utilise des paroles différentes. (Il croit fermement qu’Apocalypse 2 et 3 décrivent sept ères de l’Église. Il a le sentiment qu’il peut identifier les ères sans aucun trouble ― précisément. Il sait qui est Sardes, qui est Philadelphie et qui est Laodicée.) La foi de Gerald en Herbert Armstrong est très forte, mais sa foi en lui-même est encore plus forte. (On serait surpris de voir combien d’hommes se sont proclamés les deux témoins depuis que l’Apocalypse a été rédigée par Jean, il y a près de 2 000 ans !)

Depuis neuf ou dix ans, un des points saillants de la présentation de Gerald est la question de l’allure des femmes dans le Royaume de Dieu. Gerald pense qu’il y aura des femmes dans le Royaume si elles sont très prudentes et qu’elles suivent sa formule, mais il annonce qu’elles auront les cheveux longs et qu’elles seront les assistantes permanentes de leurs maris. Par exemple, il nomma Loma Armstrong au poste d’assistante perpétuelle d’Herbert Armstrong. Pour toujours. À ce moment-ci, je ne suis pas sûr d’une couple de choses : 1) qu’Herbert Armstrong y sera. C’est la prérogative de Dieu. Tout nous indique qu’Herbert Armstrong a un gros repentir à faire et 2) je ne suis pas sûr que Loma Armstrong accueillerait bien cette nomination, compliments de Gerald Waterhouse.

Mais Gerald peut se montrer très dogmatique. Il insiste pour dire qu’il s’y connaît et qu’il n’est pas timide en la matière. Il attache au dogmatisme une importance supérieure à la vérité. Ou, autrement dit, Gerald a le plus grand respect pour ce qu’il s’entend dire.

Il y a maintenant presque dix ans, plusieurs pasteurs de l’église, dont beaucoup sont encore dans l’Église Universelle, acquirent l’habitude de se porter malades quand Gerald venait à leur église, lors de sa tournée. Un de ceux que je connais bien a promis que, quand Gerald viendrait dans sa région, il allait se lever et partir devant tout le monde lorsque le temps normalement alloué à une réunion serait écoulé (deux heures).

Au printemps de 1970, Gerald fut à Pasadena pendant un certain temps, travaillant sa présentation avant de repartir en tournée. Rod Meredith nous invita à souper, un soir, et Gerald Waterhouse y était. Je pus sentir immédiatement de la tension dans l’air. Je n’avais aucun moyen de savoir où était le problème, mais il y en avait assurément un. Nous soupâmes et, suite à cela, les hommes se retirèrent dans l’âtre d’une des maisons les plus dispendieuses attribuées à la faculté Ambassadeur. Nous jouâmes aux cœurs. (C’est ce jeu qu’Herbert Armstrong adorait jouer et, bien sûr, Rod Meredith en faisait autant.) Durant toute la partie, il y eut cette tension, mais elle finit par diminuer un peu. Des années plus tard, Rod me confia qu’il n’avait jamais été capable de contrôler Gerald Waterhouse durant tout le temps qu’il fut Directeur de l’Administration. Gerald était, pour ainsi dire, ingérable.

En d’autres mots, Gerald, qui enseignait le gouvernement de l’église ou le gouvernement de Dieu plus que les autres, de sa propre admission, était lui-même ingouvernable ! Tous ceux qui ont occupé le poste de Directeur de l’Administration ont constaté le même phénomène. Ils ne pouvaient pas contrôler Gerald Waterhouse. En 1972, Herbert Armstrong se posa même des questions sur la valeur réelle de Gerald pour l’église, car il était devenu une véritable source d’embarras. Il enseignait des choses que les autres gens de la hiérarchie trouvaient difficile, voire même impossible à soutenir.

Suivant la débâcle de 1972, tous les ministres, sauf Gerald, se tinrent silencieux sur ce sujet et celui de Petra. Mais cette partie avait une importance à ce point vitale dans la liturgie de Gerald qu’il ne pouvait la laisser tomber, car cela aurait exigé une révision majeure de sa présentation. Gerald n’était probablement pas capable de faire l’ajustement. Abandonner l’idée de Petra le bouleversait trop ― cela aurait même pu détruire sa foi ! Il ne pouvait le faire. Comme l’a dit quelqu’un : « Son esprit est Petra-fié ! »

Après la grosse conférence de mai 1974, Gerald fut mis sur la touche. Il constituait un encombrement pour toute la hiérarchie. Pendant un bout de temps, il erra comme un perdu à Pasadena. La direction tenta de le faire enseigner au collège, mais il ne voulait pas. Il avait la conviction que Dieu l’appelait à faire des tournées. Il persista à exécuter de très longs sermons ; quoique ses supérieurs eussent essayé de lui faire raccourcir son temps, il résista. Gerald raconta lui-même à son auditoire de Big Sandy que Ted Armstrong lui avait finalement intimé que s’il continuait à dépasser son temps, il serait congédié. En rapportant cela, Gerald prenait un ton de désaccord. Il était comme un petit garçon à qui l’on disait qu’il ne pouvait avoir qu’un gros bol de crème glacée. Il en voulait plus. Et pour Gerald, prêcher, c’était de la crème glacée.

À la fin de l’année 1978, j’appelai Rod Meredith au téléphone. C’était avant qu’il ne participe à la « révolution de palais », ou au coup d’état de janvier 1979. Je demandai donc à Rod ce qui se passait avec Gerald et sur quoi il prêchait. Je le questionnai à savoir s’il croyait que nous allions nous rendre à Petra comme « lieu d’entraînement final ». Il me répondit qu’il n’y croyait pas. Je lui dis que Gerald causait d’énormes dégâts dans l’église par sa prédication. Il perturbait les pauvres en esprit. Rod acquiesça et suggéra que lui et Wayne Cole appellent Gerald pour corriger cette hérésie. Wayne était Directeur de l’Administration Pastorale, à l’époque. Je dis à Rod que quelqu’un devait le faire, mais je ne connaissais pas ses relations avec Wayne et ne pouvais recommander quoi que ce soit. Mais s’il était capable de faire quelque chose, je l’apprécierais. J’avais le sentiment que nous devions prêcher la vérité et nous mettre en garde contre les erreurs. Et Gerald faisait rage dans l’erreur ― même d’énormes erreurs pour lesquelles l’église aurait à rendre des comptes. Rod approuva. Il me dit qu’il n’avait jamais été en mesure de contrôler le caractère récalcitrant de Gerald quand il avait été auparavant en charge du ministère. Je lui demandai si l’esprit rebelle de Gerald ne semblait pas une anomalie, vu son enseignement sur le gouvernement de l’église. Il ricana, disant que Gerald, c’était… Gerald.

Gerald parlait lui-même ouvertement de son manque de respect envers son supérieur, Ron Dart, quand celui-ci était Directeur de l’Administration pastorale. Aucun des supérieurs de Gerald à qui j’ai parlé ne lui donnaient de bonnes notes pour ce qui est de suivre les directives. (Christ a beaucoup parlé de ceux qui disent, mais ne font pas.) Les anciens supérieurs de Gerald le créditent d’un ego colossal ― de ceux qui doivent continuellement être nourris. Et il se nourrit d’une illusion ― une idole. Ni plus ni moins.

Il y eut un temps où HWA trouvait les services de Gerald utiles. C’était dans les quelques années qui suivirent le décès de son épouse, Loma. Gerald enseignait ce que serait exactement l’état des choses à partir de 1972 ― avec de considérables détails. Et il déifiait HWA avec force dans l’esprit des membres de l’église. L’emballage semblait très plausible aux membres. Toutefois, lorsque passa 1972 sans que n’arrivent les événements que Gerald et Herbert Armstrong avaient prophétisés, Gerald fut mis en touche.

Peu après, au temps où HWA voulut se débarrasser de son image religieuse à l’étranger, Gerald Waterhouse devint un lourd fardeau à porter. C’est à ce moment-là qu’on l’expédia dans l’ouest du Texas où le total des membres sous son contrôle atteignait à peine une centaine de personnes. Il avait été shanghaïé, ainsi que Rod Meredith, Raymond McNair et quelques autres. (Et évidemment, « l’apôtre » ne l’avait jamais su ?) C’est lors de son séjour à San Angelo que Gerald fut nommé pasteur senior. Cette désignation, cependant, ne lui donna pas plus d’autorité.

Pendant que Gerald occupait son poste dans l’ouest du Texas, Sherwin McMichael était le coordonnateur régional du secteur de Big Sandy. En tant que tel, il était le supérieur de Gerald. Le pasteur de l’église de Midland, Chuck Dickerson, était proche voisin de Gerald. Ce dernier et Chuck étaient de types opposés. Je pense que vous comprendrez maintenant que ce n’était pas nécessairement une mauvaise chose ― sauf pour Gerald.

Or, Sherwin McMichael n’était pas le genre de coordonnateur régional aimant visiter ses subordonnés. Il pensait que la plupart d’entre eux n’étaient que des « dindons » et il ne consacrait pas de temps à cette tâche désagréable. Ce qui l’intéressait beaucoup plus, c’est de voyager à Pasadena, où il y avait bien plus d’opportunités pour lécher les bottes, et n’importe où ailleurs, là où l’amenait le travail au département de la Fête. Il voyait indubitablement son travail ministériel comme secondaire et relativement sans importance. Lorsque des frictions commencèrent à sourdre entre Gerald, pasteur senior, et Chuck, qui possédait une église plus grande, Sherwin prit instinctivement la part de Gerald. Il voulait ôter complètement Chuck du ministère. Donc, il me demanda de me rendre à Midland, d’y rencontrer Gerald et de faire à Chuck « ce pour quoi il faut deux ministres ».

J’avais fait un certain nombre de missions pour Sherwin durant son séjour à Big Sandy et je ne m’en faisais pas. Je ne savais pas ce que j’allais trouver dans celle-ci. Midland est à environ six ou sept heures en voiture. Pendant ce voyage, je conduisais la voiture exécutive du collège, une Buick Electra 225 1975. Je rencontrai Gerald dans ce qui était alors le Roadway Inn (devenu plus tard le Best Western Motel). Nous nous rendîmes chez Chuck dans ma voiture pendant que Gerald me confia tout ce qui n’allait pas chez Chuck. Il n’eut rien de bon à dire de lui. Or, je connaissais Chuck et le savais objectif, alors que je savais Gerald extrêmement subjectif. Ce n’est pas une critique, mais une déclaration de fait. Gerald n’a pas l’ampleur ni la perception pour juger. Et les juges ont besoin de ces deux qualités.

Sherwin m’avait donné copie des lettres que Gerald lui avait écrites à propos de Chuck et j’en fus troublé, car elles étaient totalement négatives. Gerald ne put dire en chemin une seule bonne chose concernant Chuck.

Lorsque nous arrivâmes, Chuck nous rencontra dans la cour. Il voulait savoir pourquoi j’étais là. Je lui répondis que Sherwin m’avait demandé de venir. Nous nous assîmes à la table à dîner pendant que Chuck et Gerald se prenaient la tête. L’épouse de Chuck, Terri, allait et venait durant l’entretien. À regarder Chuck et Gerald, on aurait dit deux taureaux qui s’encornaient. Ils s’accusaient des mêmes choses l’un l’autre qu’ils s’étaient déjà dites auparavant.

Chuck voulut savoir lesquelles des extravagantes rumeurs en provenance de Pasadena étaient vraies. Gerald nia avoir connaissance de quelque rumeur que ce soit. Il dit ne jamais écouter ces histoires-là. Et il ne les croyait pas. Chuck lui demanda comment il pouvait ne pas y croire s’il ne les écoutait pas. Il voulut savoir quel genre d’homme il servait, pensant que c’était ce que Dieu voulait de lui.

J’avais le sentiment que Gerald, en tant que porte-parole de la direction, aurait dû se montrer beaucoup plus objectif et rassurer cet homme dans les domaines où il était perturbé. Dans mon livre à moi, les menaces et les dénis catégoriques n’offrent pas de réponses.

J’intervins finalement dans le dessein de contrebalancer les choses. Nous quittâmes et nous sommes dirigés vers le motel où se trouvait la voiture de Gerald. Il était profondément frustré. Il aurait voulu du sang.

Je le pressai de questions au sujet des rumeurs et il me répondit qu’il ne pouvait se permettre d’en écouter une seule. Si l’on disait quoi que ce soit de négatif concernant, soit Herbert Armstrong, soit Ted Armstrong, il nierait tout. Il me confia qu’il avait écouté une rumeur, une fois, et qu’il avait promis de ne plus jamais en écouter. S’il venait à penser qu’Herbert Armstrong ou Ted Armstrong aient fait quelque chose de mauvais, cela détruirait sa foi. Il ne pouvait même pas s’offrir de penser à pareille chose. Je lui répondis que j’espérais que ma foi soit fondée de manière plus forte que ça. La Bible dit que nous devons regarder à Dieu et non aux hommes. Il désapprouva et partit.

Je pense que cela donne une idée de la composition de Gerald et que ça l’explique mieux que n’importe quoi d’autre. Depuis ce temps, plus les preuves apparaissent et remettent HWA en question, plus Gerald nie tout en bloc. Comme si son idole était en danger et qu’instinctivement, il doive protéger cette idole.

Même si j’avais déjà entendu parler des faiblesses administratives de Gerald par ceux qui travaillaient pour lui à l’étranger, je savais désormais de première main qu’il était inefficace eu égard au gouvernement et à l’administration. Il n’avait tout simplement pas de talent pour ce genre de tâche. Il devait donc se fabriquer un monde de rêve et se rendre utile à son idole. C’était sa réaction en fâcheuse situation. Gerald avait participé de mauvaise grâce à cette courte conversation. Mais ce bref épisode révèle le vrai Gerald Waterhouse.

Il demeura dans l’ouest du Texas encore un peu de temps et fut ensuite transféré en Floride. Peu après cela, Ted Armstrong fut expulsé et excommunié, et Gerald fut à nouveau lâché sur les églises. Sa période d’éclipse était temporairement suspendue.

Lorsque les détenteurs de pouvoir de Pasadena découvrirent, presque par accident, qu’il y avait encore un large résidu de gens dans l’église qui croyaient toujours aller à Petra en tant que lieu de refuge, et qui attendaient ce jour, ils commencèrent à réaliser qu’ils devaient capitaliser sur ce marché. Les leaders eurent hâte de creuser ce filon inexploité. Et quel meilleur homme pour miner cette veine que Waterhouse ? Sa disgrâce antérieure fut donc oubliée pour le moment.

À nouveau, un grand nombre de pasteurs d’églises eurent un mouvement de recul. Quand les rapports commencèrent à arriver d’un peu partout au pays, les gens bien renseignés surent exactement ce qui se passait. L’évangile d’Herbert Armstrong était prêché. HWA était l’Élie, le Zorobabel et le Moïse des temps modernes, la sentinelle d’Ézéchiel et le témoin principal d’Apocalypse 11 ― tous contenus en un seul homme.

Petra ― lieu de refuge ?

Je ne me rappelle plus de la première fois que j’ai entendu parler d’un lieu de refuge pour le corps des fidèles croyants, juste avant la grande tribulation. Ce devait être au milieu des années 1950. De ce que je me souviens, Myra Cole, épouse de Raymond Cole, nous en avait parlé. Je n’ai pas souvenir qu’Herbert Armstrong ait prêché la doctrine tellement souvent à cette époque. Il l’avait prêchée, mais je ne pense pas que nous en ayons entendu parler. Myra nous expliqua que le lieu où nous devions nous rendre était Petra, une vieille cité abandonnée sculptée à même les falaises dans une vallée aride et stérile au sud-est de Jérusalem, dans la Jordanie actuelle. Puis, à mesure que se développèrent les nouveaux délais prophétiques centrés sur 1972, s’élabora le sous-produit doctrinal de la fuite à Petra prêché avec force, particulièrement durant les Fêtes d’automne annuelles. Gerald Waterhouse inventa probablement l’expression « lieu d’entraînement final ». Gerald a toujours cru fermement à la discipline et à l’entraînement. Lorsqu’il termine de décrire sa propre vision de ces années à venir, on a le portrait vivant d’un camp allemand aux proportions hitlériennes. On peut facilement s’illustrer les cadres de marche entre les terrains de manœuvre.

Tous les ministres aux échelons les plus élevés enseignaient Petra. Comprenant comment fonctionnent les nations, plusieurs firent en sorte qu’HWA et le roi Hussein deviennent de bons amis bien avant 1972. HWA lui-même écrivit que ça débuta dès 1967, peu avant la guerre israélo-arabe de cette année-là. Beaucoup pensèrent que les arrangements étaient déjà fort avancés. Les articles du Bureau des Nouvelles du Collège Ambassadeur stipulaient également que les Juifs étaient dans un stade avancé de préparation et de planification pour la reconstruction du temple à Jérusalem. Le fait que ces rumeurs se soient révélées fausses aurait dû nous alerter quant aux problèmes des prophéties d’HWA sur les années 1972 à 1975.

Je me rappelle avoir demandé à Raymond Cole : « Pourquoi Petra ? Où est la preuve biblique démontrant que l’église doit s’envoler à Petra ? » La réponse, c’est que beaucoup de passages des Psaumes contenaient le mot Sélah, qui veut dire « roc ». Et Petra veut aussi dire « roc ». Ce doit donc être le lieu. Vous comprenez ? En tout cas, M. Armstrong a dit que ce l’était.

Gerald Waterhouse a récemment réagi à cette question et il répliqua : « Je pense que c’est Petra. Vous demanderez peut-être pourquoi ? Parce que…euh… euh… la Bible indique Petra. Il n’y a aucune indication d’un autre endroit. Mais ça… euh… je… euh… je dirais, suite à cela, la raison pour laquelle je sens que Dieu la choisira et qu’Il l’a choisie, c’est parce que c’est le pire endroit sur la surface de la terre. C’est un bon début. » (Dans le même sermon, Gerald condamne fortement le « raisonnement ».)

Ted Armstrong racontait souvent l’histoire de sa mère lisant le magazine National Geographic, il y a plusieurs années. Dans ce numéro-là en particulier, se trouvait un article sur Petra, la cité rouge comme une rose. Elle insinua à son mari qu’il s’agissait probablement du lieu de sécurité. Et ainsi, c’est devenu une doctrine de l’église.

On fouilla la Bible à fond pour trouver des preuves. On utilisa Ésaïe 16:1-5. Une fois la localité établie, cette Écriture semblerait alors plausible. Mais on devait d’abord établir la localité.

On employa Apocalypse 12:14-17 pour prouver qu’il y a un « lieu de sécurité pour l’église » durant la terrible période qui s’en vient. Apocalypse 3:10 devint une preuve de soutien, très importante, celle-là. Mais avant tout, on devait constituer la doctrine des ères de l’église.

Ensuite, on devait établir que notre époque de l’église était l’ère de Philadelphie. Cela souleva plusieurs questions majeures. Questions demeurées jusqu’ici sans réponses.

J’ai servi en tant que coordonnateur festivalier pendant sept ans en ligne. De par mon expérience personnelle, je puis dire qu’il est devenu assez difficile de maintenir la loi et l’ordre dans nos assemblées, lors des dernières années. J’entends ici, dans notre pays où il n’y a pas de barrière linguistique et où les différences culturelles ne sont que minimes. Si vous ajoutez le facteur Nations Unies au sein d’une situation telle que celle qui surviendrait à Petra, le gouvernement de la Jordanie aurait beau se montrer coopératif, il y aurait quand même beaucoup de difficultés à surmonter à l’interne. Et parce que ceux qui sont obéissants au « gouvernement de Dieu » ont reçu la promesse que leurs enfants les accompagneraient au « lieu de refuge », cela soulèverait des problèmes aux énormes proportions, comme nos collèges l’ont expérimenté ces dernières années. Évidemment, si Dieu surveille Lui-même quotidiennement à partir d’une nuée le jour, et une colonne de feu la nuit, Il peut régler les choses. Il a assurément eu de nombreux problèmes avec les enfants d’Israël lorsqu’Il les a conduit au travers du désert. Et ils parlaient tous la même langue. Mais tout est possible à Dieu.

Gerald Waterhouse compte sur Herbert Armstrong pour accomplir tout ça, avec Dieu en fond de terrain. Mais tout compte fait, le concept de Petra en son entier, en tant que lieu de refuge pour l’église, durant les tribulations, ne repose que sur l’autorité d’Herbert Armstrong. Il repose sur son « apostolat » et sur ses « relations » avec Christ. S’ils sont authentiques, alors Gerald Waterhous pourrait avoir raison. Mais avec ses mauvais résultats en prophétie, l’on serait fou de mettre ses espoirs de protection en un tel homme.

Malheureusement, on a tellement prêché ce sujet en détail et durant des années, particulièrement de la part de Gerald Waterhouse, que nombre de gens à l’éducation restreinte s’accrochent au concept dans son ensemble. Ils pensent maintenant qu’ils n’ont qu’à s’en tenir à un seul homme, Herbert Armstrong, et leurs problèmes seront résolus. Ils consultent les journaux du matin tout confiants qu’ils n’auront pas à affronter les conditions nationales et mondiales. Ils seront tous à Petra avec Gerald Waterhouse et Herbert Armstrong.

Apparemment, personne n’a posé la question à savoir si les Israéliens ont été consultés à ce propos. Gerald sous-entend qu’Herbert Armstrong est dans les meilleurs termes avec eux, car il a trouvé faveur à leurs yeux. Reste toutefois à expliquer si c’est Dieu qui les subjuguera ou si c’est HWA qui les charmera.

Beaucoup de ministres de l’Église Universelle ont de sérieuses réserves à ce propos, mais, au centre de l’affliction qui frappe actuellement, ils ne sont pas en position de se montrer au grand jour et de se plaindre. Ces dernières années, Herbert Armstrong a atténué ses déclarations sur le sujet. À vrai dire, pendant une décennie, il a tout simplement balayé la question sous le tapis, jusqu’à ce que surgisse l’actuel besoin de donner aux gens quelque chose à quoi s’accrocher.

Gerald a presque à lui tout seul ramené cet enseignement en évidence. En proclamant Herbert Armstrong avec autant de force, il a fait en sorte que des milliers de gens se préparent encore pour aller à Petra, même si peu de temps après la tragédie de Jonestown.

Il semble que les gens aient un vif désir de fuir les problèmes du monde. La fuite, c’est la clé de l’enseignement de Petra. Les membres ont une profonde appréhension des tribulations telles qu’elles ont été enseignées et ils ont peur du martyre. Peu importe que le Christ et Ses apôtres aient été martyrisés, ou que des milliers et des milliers de chrétiens, tout au long des siècles, aient été tués pour leur foi. Donc, à notre époque, nombreux sont-ils à compter sur HWA pour les délivrer de ce sort. Mais peut-il les délivrer ? Gerald en a convaincu plusieurs qu’il le peut et qu’il va le faire.

En effet, Gerald semble maintenant avoir résolu tous les détails. Les gens devraient vendre leurs maisons et contribuer monétairement au « Fonds Petra » pour que Stan Rader puisse faire les achats nécessaires d’avions et d’équipements d’appoint. L’opération sera très coûteuse à financer. Les membres doivent exercer leur foi en Herbert Armstrong et son agent aux achats, Stan Rader, qui sera bientôt le gérant d’affaires pour le monde entier dans le Millénium. Ceux qui refuseront de contribuer au « Fonds Petra » iront dans le groupe de l’église de Laodicée et seront emprisonnés dans la grande tribulation.

Gerald Waterhouse a dit que Stan Rader allait acheter de nombreux avions DC-10 avec des fissures de 10 pouces [25 cm] que Dieu va couvrir d’anges de 11 pouces [27 cm] (je ne sais pas si Dieu est déjà au courant de ça, mais Gerald l’est assurément). Ces DC-10 sont supposés transporter les membres de l’église à partir de tous les coins du monde jusqu’à Jérusalem. On les prendra à Tekoa, une banlieue de Jérusalem que Gerald a choisie parce que le nom du village signifie « l’érection des tentes ». Ensuite, ils bâtiront une autoroute en direction de Petra. Le lieu est Petra parce que c’est le pire des endroits.

Selon Gerald, les pays européens penseront qu’HWA est venu avec une armée pour s’emparer des champs pétrolifères du Moyen-Orient et qu’il enverra des troupes pour les capturer. (Le nombre de membres, à ce moment-là, sera d’environ 300 000.) Dieu va détruire les armées européennes. La terre les avalera et l’église retournera triomphalement dans son nid à Petra. HWA et son assistant poursuivront leur travail en tant que les deux Témoins. L’assistant n’aura pratiquement aucun pouvoir, mais il accompagnera HWA. Gerald ne dit pas si l’autre témoin sera Stan. Mais on se demande qui pourrait conseiller HWA pendant tout ce temps !

HWA aura sa base à Jérusalem. Il amènera sa Rolls Royce d’Angleterre et l’utilisera pour ses allées et venues de Jérusalem à Petra. (Antérieurement, les trajets devaient se faire en hélicoptères.) HWA fera la navette, car il a une double responsabilité. Il doit gouverner l’église à Petra, tel qu’autorisé par Gerald, et témoigner au monde entier (par télé satellite) à partir de Jérusalem et avec une grande puissance. Le retour de Christ ne sera pas loin. Ainsi le déclare Gerald Waterhouse.

Lorsque Gerald passa par Tulsa, au printemps de 1979, il me fit à nouveau penser à un nazi de l’Allemagne d’Hitler. Quand il hurlait que « la loyauté est plus importante que la doctrine », je reculais. Comment pouvait-on séparer les deux ? Je ne suis pas sûr que Gerald croie à la loi de Dieu. S’il y croyait, il formulerait ses observations de manière plus attentive. Il est coupable de diluer un grand nombre de choses que l’église tient pour sacrées dans le domaine doctrinal. Et il le fait au nom du gouvernement. Eut-il été dans l’Allemagne des années trente, il aurait sûrement soutenu le Führer avec énergie. Ni rime ni raison n’étaient alors nécessaires, juste la loyauté aveugle ― la loyauté envers une idole.

Il n’y a pas de doute que, lorsque Lucifer commença à comploter sa rébellion, voilà très longtemps, il planifia comment garder ses anges dans son camp. Il enseigna la loyauté ― loyauté envers lui ― pas la loyauté envers Dieu ou envers Sa loi, mais envers Lucifer. C’est là qu’il devint le Diable, l’Adversaire.

Et, selon toute apparence, ses anges le suivirent, devenant ainsi des démons.

Il y en a plusieurs qui soupçonnent Gerald Waterhouse d’avoir l’intention d’être le « Capitaine du Camp » à Petra pour la « période d’entraînement final ». Après tout, s’il peut déterminer les chefs de départements de Dieu pour Lui, pourquoi ne serait-il pas « en charge » de Petra ? Qui serait mieux formé pour ce poste ? Eh bien quoi, il a pris la parole devant toutes les églises dans le monde entier ― c’est-à-dire, toutes les congrégations de l’Église Universelle de Dieu ! Qui a enseigné le gouvernement comme Gerald Waterhouse ? Il déclare qu’il l’a fait plus que tout autre homme sur la surface de la terre.

Qui connaît mieux le gouvernement que Gerald ? S’il a nommé les autres au gouvernement de Dieu durant le Millénium, pourquoi ne pourrait-il pas se nommer lui-même pour cette courte période de temps ? Qui serait donc un meilleur choix ?

Quand les ministres renseignés contemplent une pareille possibilité, ils ont un mouvement de recul. Gerald démantèlera-t-il complètement le mariage durant cette période ? Décrétera-t-il le célibat total ? Tout le monde devra-t-il marcher en escadron pour déjeuner chaque matin ? Organisera-t-il des pelotons d’exécution ? Proscrira-t-il toute éducation au-dessus de la sixième année ? Exigera-t-il des tests d’ignorance aux enseignants éventuels ?

Mais voici une plus grande question : Y aura-t-il assez de place à Petra pour Herbert Armstrong et Gerald Waterhouse ?




D.216 – L’INEXTRICABLE TOILE D’HERBERT W. ARMSTRONG – Partie 18

 

Regard interne sur l’Église Universelle de Dieu

Par DAVID ROBINSON

Chapitre 17

RAYMOND McNAIR ―

LE « BOUFFON » LOYAL

 

La première fois que j’ai vu Raymond McNair, c’était à Belknap Springs, en Oregon, en 1950. Raymond était un enthousiaste jeune étudiant du collège, depuis peu sorti de l’Arkansas rural et profondément religieux. Il s’était immergé dans les études religieuses dans le nouveau et très petit Collège Ambassadeur de Pasadena. Herbert Armstrong y était le directeur, le prédicateur, la figure paternelle et, en plus, en tant que diffuseur, la source de revenus pour soutenir l’école. Raymond n’était pas un garçon très instruit et le Collège Ambassadeur lui servit donc de fondation, ce qui devait en faire un produit d’Herbert Armstrong.

HWA fut le fondement de son succès et Raymond, avec ses limites, réalisa intuitivement sa dépendance envers son « père ». Depuis lors, il n’a jamais quitté le foyer.

Raymond est un comique naturel, probablement sans en avoir l’intention. Quand il lutte avec les mots, des choses amusantes en ressortent. Quelquefois, ses auditeurs rient avec lui et, d’autres fois, ils rient de lui. Je ne suis pas sûr que Raymond sache faire la différence.

Aux Fêtes annuelles de Big Sandy, dans le milieu des années 1950, Herbert Armstrong poussa souvent ses jeunes hommes à prendre la parole. Il se développa parmi eux une rivalité à savoir qui parlerait le plus longtemps. D’où nous étions assis, il semblait que la compétition était féroce. Deux heures se transformaient en trois, puis trois devenaient trois heures et demie, et, éventuellement, certains atteignirent les quatre heures.

D’après mes souvenirs, Raymond McNair gagna le concours grâce à un sermon ayant duré plus de quatre heures. Je me rappelle que Rod Meredith avait fini deuxième. Le style oratoire de Raymond faisait qu’il donnait continuellement de faux espoirs à son auditoire, allant d’une finale à l’autre. Il était de toute évidence sur le point de conclure pour aussitôt repartir de plus belle, souvent avec le même matériel. Il n’y avait rien de plus exaspérant.

Une fois, à Big Sandy, dans les années cinquante, après qu’il eût redémarré alors que tous ses auditeurs étaient épuisés, on entendit une dame dire à voix haute : « Oh ! Étouffez-le, quelqu’un ! » Bien que bon nombre eurent été saisis par sa franche façon de s’exprimer dans l’église, ils acquiescèrent tous en un silence entendu. Mais cela ne ralentit pas Raymond pour autant. C’était un bûcheur, même dans sa façon de parler.

C’est plus tard, lorsque le ministère eût vieilli que Raymond acquit un surnom populaire parmi ses pairs, celui de « Buffie », provenant de bouffon ! D’après plusieurs récits, la responsabilité du surnom reviendrait à Herbert Armstrong, loin d’être impressionné, ni par l’intelligence, ni par l’éducation de Raymond. Apparemment, il aurait apparenté Raymond à un bouffon ! Le mot se répandit. Le ministère de l’Église Universelle de Dieu employa largement le surnom.

Durant les deux dernières années, Raymond n’a rien fait pour dissiper cette impression. Depuis sa graduation à Pasadena, Raymond a desservi quelques églises régionales aux Etats-Unis et, plus tard, en Angleterre. Dans une de ses églises aux Etats-Unis, il baptisa et épousa une jeune dame de sa propre congrégation. Après quelques années et plusieurs enfants, ce mariage se termina par un divorce acrimonieux. Raymond se remaria peu après en pleine controverse théologique, ce dont il fut largement discuté. Il ne pratiqua pas ce qu’il avait si longtemps prêché et exigé des autres.

Ceux qui connaissent bien Raymond sont encore sous le choc en se rappelant qu’il a été à la tête du Collège Ambassadeur d’Angleterre. Quand on demanda à ceux qui avaient côtoyé la situation les raisons qui poussèrent Herbert Armstrong à nommer Raymond, ils ne peuvent avancer comme seul qualificatif qu’il prêchait Herbert Armstrong 365 jours par année. Cette seule qualité était d’une importance capitale pour HWA.

Une autre caractéristique de Raymond McNair, c’est son très grand désir de grandeur. Il se croit un grand homme, d’après bon nombre de ceux qui lui sont proches. Raymond peut rapidement débiter tous les McNair qui ont atteint un certain degré de notoriété. Il s’identifie à la célébrité et au succès mondain. Il rend aussi gloire à tous les Armstrong qui ont atteint le succès, sauf Garner Ted. Et il est prompt à établir des relations historiques entre les Armstrong et les McNair. Il est difficile, à notre époque, de trouver homme plus assoiffé de grandeur que Raymond McNair.

Un jour, en 1968, lorsque mon épouse et moi allâmes au Collège en Angleterre durant un voyage en Europe, Raymond nous accueillit pour prendre le thé et le sujet principal fut la grandeur de son nom de famille. Il se rua vers sa bibliothèque et en retira quelques livres pour démontrer ce qu’il avançait. Tous les livres s’ouvrirent automatiquement à des endroits spécifiques. On aurait dit que c’étaient les seuls endroits où ils avaient été ouverts. Ils s’y étaient ouverts si souvent que les lois de la physique s’y appliquaient.

Plutôt humoristiques, les récits se succédaient à mesure que Raymond retournait en arrière. Mais tous ceux qui connaissent bien Raymond s’entendent pour dire qu’il n’est pas malicieux ― c’est-à-dire, seul à seul. Ce n’est que lorsqu’il monte sur l’estrade que les choses se gâtent. Les opinions divergent quant à savoir qui est le vrai Raymond.

Quand le Collège d’Angleterre fut fermé par Herbert Armstrong, au milieu des années soixante-dix, Raymond fut ramené à Pasadena ― « shanghaïé », comme il le dit plus tard. À Pasadena, il était sans emploi. Durant un sermon à Big Sandy, en 1978, il rapporta avoir été sans responsabilité pendant 4 ½ ans ! Il servit dans le Comité doctrinal, écrivit quelques articles et fit peu de choses d’autres. C’est dans cette période que son mariage se brisa.

En 1976, Ray Wooten, ayant servi comme pasteur de l’église de Little Rock pendant quelques temps et sous les ordres du frère de Raymond, Carl, à Atlanta, obtint un transfert à Dallas, ce qui était pour lui une promotion. Dennis Pyle, alors coordonnateur régional dans ce secteur, appela Ray pour lui demander si Raymond McNair serait un bon pasteur pour Little Rock. Ray Wooten protesta si vigoureusement que Dennis  laissa tomber l’affaire et s’arrangea pour que Raymond obtienne l’église d’Ozarks. On cherchait quelque chose tout près de l’Arkansas et ce fut le mieux qu’on puisse faire à ce moment-là. Dennis a toujours été sensible pour ce genre de chose. Il fit ce qu’il put pour Raymond.

C’est Ray Wooten qui me conta l’histoire, à l’époque. Il me dit qu’il n’était pas question de permettre que les gens de Little Rock souffrent à cause de « Buffie ».

Lors de sa tirade à Big Sandy, en 1978, Raymond se plaignit amèrement d’avoir été expédié dans une église si petite. Ce n’était pas digne de lui.

On n’entendit pas beaucoup parler de Raymond durant son stage au Lac des Ozarks. Mais une couple d’incidents valent la peine d’être mentionnés. L’un fut rapporté par Raymond lui-même et c’est d’importance.

Le soir de clôture de la Fête à Big Sandy, en 1978, alors que mon épouse le pressait de questions à propos de son divorce et de son remariage, il nous dit, à elle et à moi, qu’Herbert Armstrong l’avait vu à la Fête, en 1976, et l’avait encouragé à se remarier ! Raymond était au site d’Ozarks, là où était son église, et Herbert Armstrong avait cherché à voir Raymond pour l’encourager à se remarier, en 1976 ! Comme dirait Gerald Waterhouse, « l’avez-vous saisi ? » Afin de renforcer son cas, Raymond continua : « M. Armstrong ne m’avait pas vu depuis plusieurs années. C’était la première fois depuis des années et il voulait que je me remarie ! » Or, HWA planifiait également d’épouser une divorcée. Voilà ma conclusion !

Un autre incident fut rapporté par ceux qui assistèrent à son église immédiatement après la conférence de 1978. Raymond revint de la conférence tout exubérant. Il monta en chaire en brandissant triomphalement le nouveau Projet de Théologie Systématique. Il rappela à son auditoire tout son temps passé dans le Comité Doctrinal et que maintenant ça commençait à rapporter. Il avait généreusement contribué à ce nouveau projet. Maintenant, les croyances de l’église seraient codifiées et il en avait été un des contributeurs majeurs !

On ne peut que rougir pour Raymond. Il veut tellement être grand, ou, à tout le moins, passer pour grand aux yeux des autres. Mais quel prix est-il prêt à payer ? Les événements des deux dernières années révèlent qu’il est prêt à payer le très gros prix. Il est prêt à abandonner son intégrité et son honneur de chrétien en échange d’une gloire éphémère. Bien qu’il désire gloire et pouvoir, il est juste assez perspicace pour comprendre que sa gloire doit se refléter et se rattacher à Herbert Armstrong comme seul espoir d’avoir sa place au soleil durant sa vie. L’on ne peut que se demander ce qu’il pense réellement de la vie après la vie.

Raymond a montré bon cœur envers beaucoup de gens toute sa vie dans l’église. Il n’a pas démontré la froideur et la malice des autres dans la hiérarchie, en tout cas, pas en face. Mais l’opportunisme a ruiné beaucoup d’hommes par ailleurs aimables. Dans son désir de grandeur, Raymond s’est montré opportuniste. En servant Herbert Armstrong, bien après qu’HWA soit sorti des rails de la vraie religion, Raymond se sert en réalité lui-même au détriment de son Dieu et de ses camarades. La soif de pouvoir et l’autoglorification sont des vins capiteux. Ils intoxiquent.

Raymond rapporte qu’il fut appelé à Tucson, lors de l’expulsion de Garner Ted par Herbert Armstrong, pour aider celui-ci à « remettre les choses sur les rails ». Il n’y a certainement personne qui remettra en doute qu’on avait besoin d’une opération nettoyage dans l’église de l’époque, mais les opinions différaient quant à savoir ce qui avait besoin d’être nettoyé.

Le membre moyen de l’église n’a que très peu de contact avec Herbert Armstrong, mis à part la lecture de ses articles répétitifs ou l’écoute de sa voix enregistrée, tout cela n’ayant qu’un thème central ― sa grandeur. Le membre ne le voit qu’à distance à chaque année, lors de la Fête d’automne. Il croit que Dieu ne pourrait employer d’autre homme qu’Herbert Armstrong. Ce dernier a si souvent raconté les débuts de sa vie et de son expérience religieuse. Ce n’est que dans les dernières années, quand les doutes ont commencé à surgir concernant son honnêteté et sa véracité, que quelques vérifications ont prouvé qu’il avait falsifié et tordu l’histoire de cette période. Et certains hommes sont encore vivants pouvant témoigner que ça s’est passé d’une autre façon. En outre, leur témoignage est appuyé sur des registres officiels impossibles à renier. Les registres et les rapports commencèrent à provenir d’un peu partout ― des rapports de gens honnêtes et humbles demeurés silencieux pendant des décennies.

Comme l’a écrit Winston Churchill : « Le moulin de la justice moût lentement, mais extrêmement fin ! » La vérité va sortir. Il n’y a pas de suppression permanente de la vérité.

L’histoire d’HWA et celle de Raymond McNair sont inextricablement liées. Quand l’on soutient et que l’on défend une personne frauduleuse, le processus nous contamine. Lorsque l’on ment pour couvrir un menteur, on assume alors la culpabilité de celui que l’on défend. Quand celui que l’on défend est un enseignant religieux, sa religion doit être remise en question !

C’est le chemin qu’a choisi Raymond. Il ne nuit pas de croire, comme je le fais, que Raymond n’aurait pas emprunté cette voie par lui-même ; mais y croire ne l’exonère pas de sa triste position présente. Cela ne fait que légèrement modifier sa culpabilité. Mais plus longtemps choisit-il cette voie, plus se fixe la culpabilité.

Le fait que Raymond ait soutenu les dénégations directes, violentes et répétées d’HWA niant avoir eu connaissance du Projet de Théologie Systématique, cela fut un signal fort aux yeux de ses pairs que Raymond allait toujours tout déformer sur simple commande d’HWA. Raymond possédait trop de rapports démontrant le contraire.

La philosophie de Stan Rader voulant que le mensonge s’avère parfois un devoir supérieur s’étend maintenant aux plus hauts échelons de la hiérarchie. Les membres des comités de l’église se font traiter « d’idiots » par Herbert Armstrong ; or, qu’il existe un comité « d’idiots » signifie bien qu’il est relégué à une position fausse. Ils mentent à propos de leurs fonctions et le font de manière officielle face à l’État de la Californie. Leur véracité est compromise, et tout ça au nom de la religion.

Est-ce que la fin justifie les moyens ? Pouvons-nous faire n’importe quoi afin que nos plans s’exécutent ? Combien de despotes dans l’histoire y ont cru ? C’est essentiellement ce qu’Herbert Armstrong enseigne par son exemple. Le pauvre Raymond, ambitieux et crédule, s’emmêle dans cette toile d’araignée.

Il quitta son église régionale du Lac des Ozarks sans avoir la courtoisie d’appeler son supérieur, Dennis Pyle. Et souvenez-vous que Dennis avait fait tout en son pouvoir pour que Raymond soit placé au meilleur endroit possible.

Ron Dart, alors directeur de l’Administration Pastorale au moment où Raymond fut envoyé aux Ozarks, rapporte que ce dernier était rempli d’une gratitude larmoyante pour ce pastorat, à l’époque. Dennis rappelle que Raymond était humble et réceptif au moment où il était son patron.

Il semble n’y avoir eu aucune communication entre Herbert Armstrong et Raymond pendant la durée où celui-ci fut « shanghaïé », ou même plus longtemps encore, sauf à ce moment bien précis de 1976 où HWA le chercha à la Fête du site des Ozarks pour l’encourager à se remarier. De ce que j’ai compris, après cela, la communication suivante ne survint que lors de l’appel d’HWA à se rendre à Tucson au printemps ou au début de l’été 1978.

Avant cela, à l’image de Gerald Waterhouse, Raymond était devenu une source de profond embarras pour Herbert Armstrong et, avec Gerald, il avait été envoyé en « Sibérie ». Mais au milieu de 1978, HWA voulut l’utiliser à nouveau. Cet automne-là, il lui confia de prééminentes positions d’orateur à Dells, Wisconsin, aux Ozarks et à Big Sandy, Texas. Il fut plus que jamais convaincu de sa propre grandeur.

J’entendis parler de sa performance, d’abord à Dells, puis avec détails aux Ozarks, ensuite je le vis moi-même au Texas. Au moment d’arriver au Texas, son sermon était devenu parfait. C’était à faire pleurer dans les chaumières. Il déclina la liste de tous les torts qu’on lui avait causés, ainsi qu’à HWA. La liste était fort longue. L’archi-vilain, Ted Armstrong, les leur avait causés à tous les deux. Ted avait « shanghaïé » tous les bons hommes et les avait expédiés dans de petites églises, ce qui était une disgrâce en regard de leur dignité. Il avait lui-même été envoyé dans une insignifiante petite église dans les Ozarks. Rod Meredith avait été humilié. Oh, la liste était longue, mais dans la harangue de Raymond, ce jour-là, il n’y en avait que pour Raymond F. McNair. Comme l’a dit quelqu’un : « Il prêche Raymond F. McNair, et Raymond F. McNair crucifié ! » Il glorifia le vieux Collège Ambassadeur de Brickett, en Angleterre, en rabaissant les Collèges de Pasadena et de Big Sandy. (Il avait été vice-chancelier de celui d’Angleterre.) Quand il eut terminé, on aurait pu penser, si on n’en avait pas su plus, que son Collège en Angleterre était de Dieu et tous les autres étaient du Diable.

Lorsque Raymond entreprit sa description du campus de Pasadena, on aurait pu croire impossible de marcher à travers le campus sans passer continuellement au-dessus de condoms usagés. Le danger de glisser et tomber à cause de ce péril était très grand. Et il était presque impossible à une jeune fille de traverser sans être violée. Pour une jeune dame, faire ses classes en conservant sa virginité intacte était hors de question. Il dépeignait un portrait vraiment sombre et lugubre. Or, lui, Raymond, allait corriger tout ce mal. Le Collège Ambassadeur était maintenant le collège de Dieu. Lui et Herbert Armstrong avaient « remis Dieu sur Son trône ». Dieu avait été mis hors du trône pendant une période de dix ans. Dieu n’y était pas revenu plus tôt parce que Garner Ted et Ron Dart L’avaient chassé et, évidemment, Il ne pouvait revenir sur Son trône tant que Raymond et Herbert Armstrong ne seraient pas à l’œuvre et ne Le remettraient pas dessus !

Le terme « shanghaïé » est devenu obsolète dans le langage [anglais, « shanghaied » dans le texte]. Il fut inventé par les marins anglais du siècle dernier [19e siècle]. Il signifiait que, quand un marin se trouvait en état d’ivresse, le long du quai d’un quelconque port animé du monde, un « ami » pouvait le « secourir » en lui évitant le saloon, et l’infortuné se retrouvait le lendemain matin à dessoûler à bord d’un bateau de marchandises, embauché comme membre de l’équipage, avec rien d’autre à faire que de travailler pour le reste du voyage. Il avait été « shanghaïé ». Ce devait être une pratique courante dans le cloaque oriental de Shanghai, en Chine.

Ce terme appartient à une autre génération, une génération antérieure à celle de Raymond. Il appartient à la génération d’Herbert Armstrong. Il avait réactivé l’usage de ce mot. Et se mot s’avérait profondément ironique lorsque appliqué à Raymond McNair, Rod Meredith, Dennis Luker, Herman Hoeh, Gerald Waterhouse, etc. Le véritable « shanghaïage » venait tout juste de se produire. Ils avaient été « secourus » par un « ami » et embauchés pour le voyage. Mais il était peu probable qu’ils demeurent membres de l’équipage permanent. Raymond avait une nouvelle femme et ses enfants avec lui. La plupart des gens présents croyaient qu’il s’agissait de la femme de sa jeunesse, mais, hélas ! ce n’était pas le cas.

À la clôture de la Fête, mon épouse Margaret demanda à Raymond de lui expliquer comment il pouvait être libre de se remarier. Nous avions entendu Raymond parler contre le divorce et le remariage avec tant de force pendant tant d’années qu’il était difficile de le voir ici avec une autre femme que la sienne (c’est-à-dire, elle n’était pas sa femme, selon son ancien enseignement des derniers vingt-cinq ans). Pourquoi prêchait-il une chose et en faisait-il une autre ? Margaret voulait savoir.

Raymond commença par tourner autour du pot. Il parla d’Herbert Armstrong venu le voir en 1976 pour l’encourager à se remarier. Puis, Raymond lança que Garner Ted lui avait dit que tout était correct. Il mentionna aussi que Wayne Cole et Ron Dart approuvaient. Ce qui lui apportait l’approbation complète pour se remarier. Fait intéressant, Raymond ne respirait pas lui-même la confiance que tout était bien ainsi.

Je n’ai pas fait moi-même une question majeure de cette affaire, mais bien d’autres l’ont fait. Je trouve marquant que, lorsque des milliers de brebis souffrirent de cette question, Herbert Armstrong et Raymond McNair se montrèrent insensibles. Mais quand vint leur tour de se remarier, cas flagrants de divorces et de remariages, tout devenait « différent ». C’est significatif.

Je pressai Raymond de questions au sujet de son « shaghaïage » antérieur. Il insista pour affirmer que cela lui était bien arrivé. Je lui fis savoir que j’aimerais continuer la conversation le lendemain matin, et il accepta. Nous fûmes d’accord pour dire que mon bureau était le meilleur endroit pour nous rencontrer.

Je lui fis savoir que j’étais au courant de ce qui était arrivé relativement à son transfert à Pasadena et à celui de Rod Meredith en Angleterre. Il y avait un concert de Fred Waring à Big Sandy, à ce moment-là, et Herbert Armstrong était venu en G-II de Californie pour y assister. Rod vint aussi. C’est là que les transferts se sont effectués. Et non seulement HWA savait-il, mais il a approuvé. Il s’était absolument impliqué. Et je savais que lui, Raymond, le savait. Raymond fit environ trois tours sur lui-même, se stationna debout et, enfin, reconnut qu’il savait qu’HWA avait su et approuvé !

« Alors, pourquoi as-tu raconté ce que tu as dit aux gens hier, Raymond ? » demandai-je.

« Eh bien, nous sommes en guerre contre les libéraux, et nous devons nous montrer forts dans cette guerre, » répondit-il.

« Mais, Raymond, Dieu exige que nous disions la vérité, » répliquai-je.

Raymond partit peu après, sans offrir d’autre explication. Il n’y en avait pas, d’ailleurs.

Des hommes conspirèrent contre d’autres à Pasadena pendant un certain temps. Plusieurs tentatives furent essayées pour prendre le pouvoir ; elles avortèrent. Mais dans chaque cas, Herbert Armstrong se retira à la dernière minute, sentant que le moment n’était pas favorable.

En 1976, il pensait que l’église finirait par être gouvernée par un comité. C’est ce qu’il me dit aux Pocono, cette année-là. C’était une des raisons commandant les très gros contrats d’HWA et de Stan Rader. HWA avait dit qu’il ne voulait pas que son « mode de vie soit réduit ». Il vivait fort bien et, lorsqu’il se maria, il voulait apporter le grand luxe. Mais une fois les contrats signés, il fut prêt pour une révolution. Il tenta d’établir le travail de préparation, cette année-là, dans la tournée festivalière, mais il échoua lamentablement. Il se prépara pour son mariage dans la première moitié de 1977, puis arriva sa maladie.

Mais, à la conférence de 1978, à Pasadena, il fut assez rétabli pour tenter de prendre le contrôle direct, c’est-à-dire, le contrôle avec Stan. Or, cela avorta. Il fit son apparition sur l’estrade, devant tous les ministres, pour confirmer son support total envers son fils Garner Ted. Il y eut la traditionnelle accolade et la répétition des mêmes paroles sous les applaudissements retentissants des ministres ! Ainsi va la politique, en religion comme dans les organisations du monde.

Stan et HWA tentèrent le coup au printemps suivant et les événements se détériorèrent à partir de là dans la hiérarchie de l’église.

Lorsque l’État de la Californie décida de jeter un coup d’œil sur les irrégularités dans les finances de l’église, HWA signa et approuva un plan d’actions recommandé par Wayne Cole, Herman Hoeh, Dave Antion et Ray Wright, anciennement du bureau des finances. Ray était dans l’ombre depuis quelques temps et il avait été écarté à cause de sérieuses allégations d’irrégularité, mais il était familiarisé avec les affaires du bureau des finances et il pouvait raconter à HWA ce que l’État trouverait quand il examinerait les registres. HWA fut convaincu du plan recommandé ― plan qu’aurait choisi toute organisation honnête. C’était le chemin de la vérité et de l’ouverture. Les affaires ecclésiastiques n’étaient pas en cause.

Le problème, c’était le mauvais usage de très grandes sommes d’argent. Herbert Armstrong semble ne jamais avoir compris l’argent. Les larges sommes n’ont pas l’air de lui être entré dans la tête. Il ne voulait que ce qu’il désirait et ne sembla porter aucun intérêt à l’argent comme tel.

Mais quand Stan entendit parler de ce qui se tramait, il sauta dans l’action. Il savait ce qui était en jeu. De son point de vue, tout était en jeu, y compris, très probablement, sa propre liberté. Il allait faire n’importe quoi pour échapper aux conséquences de ses pratiques financières et juridiques des deux dernières décennies.

Cela se traduisait par le plus grand contrôle possible de la mécanique de l’église. Par conséquent, la conspiration numéro deux prit rapidement forme. Il s’agissait d’une conspiration fomentée contre le ministère même, contre la vérité et tout ce qui la supporterait. Définitivement la pire de toutes les conspirations. Elle impliqua Raymond McNair. Il portera toujours à sa honte de s’être prêté à ce complot diabolique visant à renverser le ministère. Celui-ci était le seul espoir de sauvegarder pour l’organisation ce que l’église enseignait de manière traditionnelle. Il y avait une révolution en progression qui amenait l’église très loin de son chemin, même si la littérature disait à ses membres qu’HWA remettait les choses sur les rails. Satan apparaît en ange de lumière !

Herbert Armstrong vira capot très rapidement, car son patron réel le lui exigeait. La « Révolution de novembre », pour emprunter l’expression russe de la deuxième Révolution de 1917, éclata dans l’Église Universelle de Dieu en janvier 1979. Les parallèles y sont nombreux.

Ce qui fut dit, et par qui, à Raymond McNair, les soirs du 4 et du 5 janvier, ne m’est pas connu. Mais à en juger sa conduite pendant cette période, on doit leur avoir promis la lune, à lui et à Rod Meredith ! On fit assurément de grosses promesses.

Prendre position en ce vendredi matin-là, exclure son propre frère Burke de la réunion de l’auditorium, tenter de garder tous les ministres à l’extérieur, incluant tous les coordonnateurs régionaux qui étaient en ville, tout cela est remarquable de la part de Raymond McNair. Le travail de cette journée-là requerra un registre pour les années futures. Les ondes de choc de cet événement ne sont pas près de se calmer. Plusieurs témoins oculaires rapportent que Raymond apparut en agissant comme un insensé. Il était prêt à pourfendre, à détruire, à mentir, à blesser et à violer l’engagement pris lors de son baptême ― il était prêt à tout ! Herbert Armstrong tonna : « C’est la GUERRE ! » Et Raymond fit écho : « C’est la GUERRE ! » Et, au nom de la guerre, il était plus que prêt, même anxieux, de détruire son propre frère ― même son frère de sang ― et il en était fier. Il le faisait au nom de Dieu !

Raymond défendait son idole. Il ne voulait pas qu’on le fracasse. Peut-être, dans son esprit, se faisait-il le champion du conservatisme. Il clama qu’il oeuvrait à préserver la vraie foi. Mais elle avait tellement été diluée qu’on ne peut concevoir que Raymond puisse encore croire la défendre.

Manifester, marcher avec des pancartes, chanter à l’unisson en face des palais de justice, travailler en tandem avec les Moonies et faire cause commune avec toutes les dénominations religieuses, tout cela allait contre les propres enseignements de Raymond. Dans le passé, il avait très souvent dénoncé la « Grande Prostituée » et ses filles, les églises protestantes sorties de l’Église catholique en « protestant ». Il enseigna contre la protestation pendant de nombreuses années. Et maintenant, avoir supporté tout cela au nom d’Herbert Armstrong a dû lui causer des nuits blanches.

Peu après la révolution de janvier, je causai quelques fois avec Raymond au téléphone. Il était crispé et loin d’être ferme dans sa conversation. Je sentis qu’il était sur la défensive, manquant totalement de conviction. Il devait certainement souffrir de conflits intérieurs.

À la conférence de Tucson, plus tard dans le mois, Raymond joua sa partie ― une partie hilarante. Pendant son spectacle, toute l’assemblée ria de lui, pas avec lui. Ses déclarations étaient ridicules, alors qu’il jouait de sa batterie pour Herbert Armstrong, assis juste sur l’estrade. Même Herbert Armstrong avait honte pour lui avant qu’il n’ait terminé et qu’HWA finisse par le couper. Si jamais on se posait la question à savoir si Raymond était un bouffon, les doutes se levèrent à coup sûr ce jour-là. Par après, un certain nombre de personnes firent la remarque que Raymond s’était autodétruit pour toujours devant le ministère. Cependant, ils ne pensaient pas que Raymond demeurerait au pouvoir dans l’environnement présent. Ils ne prirent pas non plus en considération que la hiérarchie avait besoin de quelques hommes comme lui. Le dévouement de Raymond s’accrût avec la peur de son renvoi. Personne ne pouvait parler de soutenir « l’apôtre » avec autant de dévouement que Raymond McNair, sauf peut-être Gerald Waterhouse.

Dans le cas de Rod Meredith, Dennis Luker et des autres, les héros de janvier devinrent les vilains de septembre, mais Raymond resta. Il pouvait se montrer « loyal envers une faute ». Il était devenu fautif de sa propre admission.

On rapporte que Raymond est gentil et attentionné envers ceux qui lui parlent seul à seul. À une époque où il n’y avait qu’une poignée de personnes précieuses de la hiérarchie qui voulaient, ou même pouvaient, démontrer de la gentillesse, Raymond donna cette impression en privé. Je ne sais pas ce qu’il fit ensuite, quand il parla avec son patron.

Au téléphone, je m’étais arrangé pour parler à Rod Meredith au Jour du Souvenir, mais, à mon arrivée, je vis qu’il avait oublié. Je n’étais plus important à ses yeux. Lorsque je l’appelai à la maison, le matin même, il me suggéra de parler à Raymond McNair. Quand j’appelai Raymond, suggérant de lui parler pendant le déjeuner, il accepta immédiatement. Il vint me chercher et nous allâmes au Hilton de Pasadena pour déjeuner. Nous passâmes quatre heures ensemble et ce fut très intéressant.

Pendant que nous déjeunions, s’approcha Ralph Helge, avocat de l’église. Il s’adressa à Raymond et celui-ci lui demanda s’il me connaissait. Mon nom lui dit clairement quelque chose, mais il répondit rapidement qu’il ne m’avait jamais rencontré.

« Ralph, je vous ai parlé quatre ou cinq fois au fil des ans, » lui rappelai-je.

« Je ne vous ai jamais rencontré auparavant, » répliqua-t-il.

« Pourtant, oui, vous l’avez fait, » insistai-je.

Après que soit parti Ralph qui prend vite de l’âge, je racontai à Raymond que la première fois où j’ai parlé à Ralph, c’était à l’église de Glendale, au printemps de 1970, et la dernière fois, c’était lors de la conférence de 1978. Je suppose que Ralph ne se rappelle pas m’avoir parlé et je ne lui en impute pas la faute, dis-je. Mais son dogmatisme en la matière ― où je sais qu’il avait tort ― m’en révèle beaucoup sur Ralph Helge. Évidemment pas que j’en sois surpris ou désappointé. Je connaissais déjà sa réputation parmi les ministres avec qui je me mêlais. Un bon avocat doit adorer avoir un camarade comme Ralph à la barre des témoins en contre-interrogatoire.

Raymond me confia que Rod était en grand danger de perdre son poste de directeur de l’Administration Pastorale. Je lui répondis que j’avais parlé à un homme qui revenait tout juste de Tucson et qu’HWA n’avait rien à dire de bon de Rod, mais plutôt beaucoup de mal. Raymond me partagea sa pensée que Rod avait congédié beaucoup de pasteurs d’église qu’il n’avait pas besoin de licencier et qu’il croyait que j’étais l’un d’eux. Il parla de Dennis Pyle avec bienveillance. Je fus content qu’il parle de cette manière, sachant ce que Dennis avait fait pour lui. Encore une fois, je ne sais pas ce qu’il peut avoir fait en arrière-scène. Je ne sais tout simplement pas si Raymond s’est rendu coupable de duplicité dans ces affaires. En d’autres termes, tout a pu arriver.

Je lui dis qu’il était inévitable que Rod Meredith soit à la fois congédié et excommunié.

« Il n’est pas inévitable qu’il soit excommunié, » répliqua-t-il.

« Eh bien, peut-être pas inévitable, mais il le sera presque assurément pour une couple de raisons. Pour une, la loi qui fait que l’on récolte ce que l’on sème, ce qui est une bonne raison et, pour deux, Tucson voudra s’en débarrasser à coup sûr. » C’était la fin d’août, soit seulement cinq mois après sa « nomination ».

Raymond voulut savoir si je pensais qu’il existait des photos d’Herbert Armstrong nu en pleine action sexuelle. Je lui dis que j’avais entendu parler de cette histoire. En fait, je venais de l’entendre la veille, juste ici, en ville. Je ne savais pas quelle crédibilité y accorder. Bien des gens encore dans le ministère étaient sûrs qu’elles existaient. Je ne les ai pas vues moi-même. Mais je savais une chose : il serait facile de prendre HWA dans ce genre de photos. Je dis à Raymond que, si je l’avais voulu, j’aurais facilement pu montrer ce type de photos en Pennsylvanie, en 1976. Quand un homme ouvre sa porte d’hôtel complètement nu, on peut facilement avoir préparé une ou deux filles, attendant juste là, avec seulement une robe sur le dos. Elles se précipitent ensuite en enlevant leur robe. Tout ce qui vous reste à faire, c’est laisser aller votre caméra.

Ou, quand Herbert Armstrong est sous l’influence du vin, vous pouvez le travailler. Ce genre de chose se fait tous les jours. Donc, qu’il ait été d’accord ou pas, Herbert Armstrong peut facilement avoir été photographié dans une situation très compromettante et, considérant certains personnages qu’il fréquente, il a probablement déjà été photographié. Mais je n’en avais pas de confirmation positive.

Je rappelai à Raymond les enregistrements de Lochner. Il ne me dit que peu de chose à ce sujet, mais admit qu’il y avait un problème.

Nous sortîmes et prîmes sa voiture qui était stationnée du côté nord de l’Hôtel Hilton. Nous continuâmes à parler dans sa voiture immobilisée. Alors que nous discutions intensément, du moins, à mon point de vue, Raymond m’interrompit pour me demander ce que faisait « l’homme noir » derrière nous. Il était passé midi, un jour de congé à Pasadena. Il n’y avait que peu de trafic, ce matin-là. Juste derrière nous, il y avait un homme noir, peut-être dans la mi-trentaine, examinant soigneusement une voiture sport anglaise stationnée sur la rue. Raymond l’avait observé tout ce temps dans son rétroviseur. Il me demanda de regarder et de lui dire ce que j’en pensais. Je lui dis que j’allais sortir et me rendre derrière pour lui demander ce qui se passait. Raymond se raidit et me lança que nous ne devrions pas faire une chose pareille. Il me dit que je ne comprenais probablement pas ce qu’étaient les noirs en Californie. Je lui répondis que je ne m’en souciais pas. N’importe où aux Etats-Unis un citoyen devrait se sentir libre de demander à quiconque ce qu’il est en train de faire dans cette sorte de situation. Apparemment, Raymond me croyait hors de mes pompes. Je lui expliquai que mon père nous avait appris à ne jamais avoir peur de notre ombre. Nous ne devrions jamais craindre les maux imaginaires. Et il citait des personnages qui avaient toujours peur de faire à peu près n’importe quoi. C’est ce que je dis à Raymond et, encore là, il ne voulait pas que j’aille voir cet homme pour vérifier ce qu’il cherchait ou ce qu’il voulait à cette voiture.

« Il pourrait avoir un revolver et te tirer, » réagit Raymond.

« Tout peut arriver, » dis-je. « Nous ne devons rien craindre. Nous devons montrer du courage. Si tu ne t’y objectes pas, je vais simplement sortir, me rendre en arrière et voir ce qui se passe. C’est peut-être fort légitime. Qui sait ? » Raymond n’était pas d’accord. Je dis finalement : « Pourquoi ne ferais-tu pas le tour du bloc pour venir ensuite t’arrêter juste derrière lui ? Je vais ensuite me pencher et lui demander ce qu’il fait. S’il commence à tirer, je vais me jeter au sol et tu pourras débarquer. S’il t’atteint, je serai sauf. Comme ça, tu n’auras pas à t’en faire pour ton invité ! » Il ne sembla pas apprécier ma plaisanterie et il stoppa à bonne distance de l’homme et de la voiture sport. À cette distance sûre, Raymond mena sa surveillance. Et bientôt, son sujet quitta le secteur. Il se demanda quoi faire. Je lui dis que s’il se rendait au poste de police, je rapporterais l’incident. Il ne savait pas où se situait le poste, mais, au bout du compte, nous le trouvâmes au centre-ville, y entrâmes et rapportâmes ce que nous avions vu. La réceptionniste nous assura que la police allait vérifier, et je donnai nos noms et signalai que je n’étais pas du coin. Je n’ai aucune idée de ce qui est arrivé par la suite.

Je pense encore qu’il aurait été bien plus simple d’aller voir cet homme et de lui demander ce qu’il voulait à la voiture. Ç’aurait été moins compliqué.

Il est intéressant de constater qu’il y a des gens qui se pensent sans préjugés, mais qui croient vraiment que les autres races soient dangereuses. Ils affichent une peur malsaine envers les gens qu’ils ne comprennent pas.

Le lendemain matin, Raymond était dans le bureau de Rod quand j’y entrai et, depuis ce jour, je ne l’ai pas revu. Je continuai à entendre parler de son implication dans les affaires de Pasadena, dans la même foulée que par le passé. Il est encore une sorte d’énigme, tentant de nager dans des eaux dont les contre-courants sont forts. Et ceux qui ont cru qu’il était courageux physiquement et fort doctrinalement ont été désappointés aux deux chefs.




D.215 – L’INEXTRICABLE TOILE D’HERBERT W. ARMSTRONG – Partie 17

 

Regard interne sur l’Église Universelle de Dieu

Par DAVID ROBINSON

Chapitre 16

RODERICK MEREDITH ― PAS FIABLE

 

Rod Meredith et Raymond McNair me parlèrent pour la dernière fois le 29 mai de la fatidique année 1979. Rod avait insisté pour que j’aille au collège à Pasadena un an ou peut-être deux. Lui et Raymond m’avaient promis, en janvier, d’être mes amis et que l’on ne me traiterait pas mal à Pasadena. Toutefois, lorsque l’année scolaire eut pris fin, ou juste après cela, il n’était plus en fonction. C’est exactement ce dont je l’avais averti.

Rod avait parti l’histoire que j’étais relevé de mon pastorat à Tulsa pour question de santé. Il avait son homme en place à Tulsa pour répandre cette rumeur alors que nous savions tous que c’était faux. Je fus relevé parce que je ne supportais pas la corruption au sein de l’église et les mensonges d’Herbert Armstrong. Et je ne soutenais certainement pas les manifestations qu’organisait l’église sous la direction de Stan Rader. Je n’aurais pu supporter tant d’hypocrisie. Mais Rod croyait que ce genre de conduite allait bientôt prendre fin et que les choses allaient s’améliorer. Je l’espérais grandement et j’éprouvais encore bien des sentiments pour l’église que j’avais soutenue si longtemps. Je ne voulais pas la quitter ou en être chassé. J’y avais beaucoup d’amis et de relations. Je ne savais pas encore toute la profondeur de l’apostasie d’Herbert Armstrong. Il me restait à la trouver. Par conséquent, je suggérai à Rod de m’envoyer à une église relativement petite, au Texas, et je pensai qu’il était d’accord. Il me dit qu’il en parlerait à Herbert Armstrong et qu’il m’en donnerait des nouvelles bientôt.

Je lui montrai la liste des huit pasteurs que l’église de Tulsa avait eus en presque vingt ans de son histoire. Des huit, tous sauf deux furent enlevés de leur ministère. Des deux, un était presque parti et avait quitté depuis. Et Rod y a toujours là son « outil » local prêt à saccager les gens de l’église. Comment peut-il expliquer ce genre de conduite ? En tout cas, à cet instant-là, il fut touché. Il promit de faire quelque chose, peut-être ce que je lui avais demandé.

Plus tard, au moment où il aurait dû appeler (mais il ne le fit pas), je lui téléphonai pour m’apercevoir qu’il n’avait rien fait de ce qu’il m’avait promis. Quelques jours plus tard, je découvris qu’il avait planifié de me placer à Denver en tant qu’associé. Je refusai carrément. Le temps passa et je décidai d’aller à Tucson pour parler à Herbert Armstrong. Je ne regretterai jamais de l’avoir fait, car le véritable état des choses s’y trouvait dans toute son évidence. Je pus dès lors partir la conscience entièrement nette.

Ceux qui maniaient le couperet ont depuis été licenciés. En tout cas, la plupart. Les autres ne perdent rien pour attendre. Leur temps viendra. C’est dans la nature de ce jeu-là.

Lorsque j’entendis parler de l’excommunication de Rod, peu après la Fête de 1979, je n’en fus nullement surpris. Herbert Armstrong prétendit qu’il s’agissait de « vacances ». Rod devait aller à Hawaï pendant six mois, car il avait travaillé trop fort pendant tellement longtemps qu’il avait besoin de recharger ses batteries, physiquement et spirituellement. Mais il ne devait pas contacter ou communiquer d’aucune façon avec quelque membre de l’église que ce soit ou assister aux assemblées pendant six mois. Il avait été excommunié, c’est-à-dire qu’il lui était interdit de communiquer. Il ne pouvait fraterniser non plus. C’est la même chose. Il avait été excommunié, mais pas encore marqué ! On avait érigé un écran de fumée pour cacher quelque chose ― écran érigé par Herbert Armstrong lui-même. Il devait maintenant mentir plus fréquemment pour couvrir ses opérations clandestines. Ça devenait à chaque fois plus facile. La première chose que l’on sût ensuite, c’est que Dennis Luker, fait évangéliste en janvier, fut envoyé paître une petite église en quelque part. Burk McNair, lui aussi fait évangéliste en janvier, connut le même sort. Les héros de janvier étaient devenus les vilains de l’automne ! Ils avaient licencié les autres ; maintenant, c’était leur tour. Une si courte période de gloire ! On récolte ce que l’on sème ! Ceux qui les utilisent comme des pantins doivent pouffer de rire quand ils examinent avec quelle facilité ces gens-là ont été manipulés.

Je clos ce chapitre sur Rod par la dernière lettre que je lui ai écrite, datée du 19 septembre 1979 :

Le 19 septembre 1979

« Roderick C. Meredith

Collège Ambassadeur

300 O., Green Street

Pasadena, Californie  91123

« Cher Rod,

« Plusieurs semaines se sont passées depuis votre dernière lettre. Je crois que ça a été une de vos dernières actions officielles en tant que Directeur de l’Administration Pastorale avant d’avoir été “shanghaïé” une autre fois ! Je pense que vous et Wayne Cole êtes les deux seuls qui, à ce poste, avez été “shanghaïés” deux fois.

« Rod, pour que tous le constatent, je voulais revoir ce qui est arrivé ces derniers mois, particulièrement les événements vus selon ma perspective stratégique. Il y a eu beaucoup de tourments parmi les ministres de l’église, partout au pays et, j’en suis sûr, partout dans le monde, alors que ça bouillait. Évidemment, ils sont encore tourmentés et le seront tant que le péché ne sera pas lavé au sommet.

« Durant les dix ans que j’ai été à l’emploi de l’Église Universelle, la plupart des ministres et des employés que j’ai connus ont parlé en mal de vous. Je me rappelle avec netteté la jubilation absolue et sans borne exprimée en toute liberté par bon nombre d’hommes respectés dans l’église lorsque vous avez été “shanghaïé” pour la première fois. Je pourrais commencer à donner des noms, ce qui vous choquerait, j’en suis certain. Je fus un des seuls à prendre pour vous dans la mesure du possible. Votre poste en tant que surintendant des ministres, comme on appelait ça alors, je crois, était considéré comme un cauchemar. Pendant que vous officiiez durant les années de croissance, la majorité des gens que je connais ne vous en donnaient que peu de crédit. Presque tout le monde de ma connaissance, que ce soit de vos anciens amis, ou encore des adversaires actuels, se souvient des choses indélicates et terribles que vous avez faites. Sans exception, du moins chez ceux que je connais, tous vous supposent une soif sans borne de pouvoir et vous mettent sur la liste de ceux qui sont prêts à payer n’importe quel prix pour gagner ce pouvoir. Pendant bon nombre des dernières années, j’ai cru que vous possédiez des principes que vous ne vouliez pas violer. Beaucoup d’hommes d’expérience dans l’église m’ont convaincu de mon erreur. Les événements ont démontré que j’avais tort et qu’ils avaient raison.

« On a beaucoup cité M. Armstrong ayant dit de vous que vous étiez “si juste que vous en deveniez injuste”. On vous a également cité pour avoir dit de vous-même que vous vouliez faire le travail d’un “Phinées” dans l’église. Vous vouliez être celui qui transperce d’une lance le ventre du chef des fornicateurs de l’église et de sa petite amie. Vous aviez envie d’être le bras vengeur de l’église et le faire avec grand zèle.

« Eh bien, Rod, il semble que votre tâche ― assignée par vous-même ― soit loin d’être complétée. Vous ne devriez pas laisser les obstacles vous ralentir. Il reste trop à faire.

« L’ange de la mort ne doit pas se reposer. Ce n’est pas le temps de prendre des vacances. Vous devez rapidement saisir l’épée et foncer. Il reste si peu de temps.

« Pendant l’infinie agonie des événements de la dernière année, quand régnait tant de confusion, Rod, je m’agitais et je me retournais dans mon lit, une nuit après l’autre, comme beaucoup qui, face à Dieu, portent la responsabilité de nombreuses gens, et je croyais que la seule solution que je voyais à l’horizon de notre institution, c’était l’exercice de votre grand pouvoir. J’ai dit à bien des gens que c’était la seule solution que je pouvais voir à l’époque. Il y avait bien des raisons d’y croire lors de ces terribles mois. Une de ces raisons, et pas la moindre, c’était le grand espoir que le message à livrer à l’Israël de notre époque serait prêché avec puissance, si vous aviez votre mot à dire, parce que je pensais que vous croyiez réellement à ce message, et j’espérais que vous y croiriez davantage que vous aviez soif de pouvoir personnel. Je pensais aussi que vous vous soucieriez profondément de la Mission d’Élie de ramener le cœur des pères vers leurs enfants et le cœur des enfants vers leurs pères. M. Armstrong et Stan Rader ne le faisaient absolument pas et ne semblaient pas enclins à l’accomplir.

« Je pensais que ces choses étaient une priorité dans votre esprit. Peu m’importait que les autres me disent que la priorité de votre esprit, c’était de retrouver le pouvoir personnel pour l’appliquer à vos propres fins.

« Voilà où j’en étais quand, en novembre de 1978, je pris le temps de me rendre à votre bureau, quoique seulement brièvement. Vous m’aviez déjà dit au téléphone que vous n’étiez pas pour ce non-sens qu’est la doctrine pétrine. Je sais que l’instructeur de longue date des épîtres de Paul, l’honnête étudiant de la Bible que vous êtes, instruit de la vérité pendant tant d’années, ne pouvait qu’être offensé par la mouvance de la doctrine pétrine en provenance de Tucson.

« Je vous ai dit que vous auriez dû faire les efforts nécessaires pour mieux connaître Stan Rader, car la vie est ainsi faite qu’il sera présent tant que vivra M. Armstrong.

« Puis, quand les événements prirent une tournure inattendue, et très dangereuse, vous avez plongé d’un air décidé et à un moment très critique. Lorsque je vous ai parlé ensuite au téléphone, vous avez semblé déconcerté que je ne jubile pas. Mais je savais, en autant que faire se peut, que vous aviez fait le saut au détriment de l’église. On vous utilisait, et de manière fort temporaire. Comme vous le savez, je vous en ai toujours averti.

« Pendant la crise de 1979, il n’était pas question “des conservateurs vs les libéraux”. Durant plusieurs mois, cette question n’était que de la poudre aux yeux. Les gens bien informés en étaient fort au courant. Bien des gens pensaient que vous en saviez plus aussi, et vous auriez dû, sauf que votre soif de pouvoir vous aveuglait. Qu’il aurait donc été préférable de laisser les événements suivre leur cours normal pour être ensuite en position de faire vraiment du bien. Maintenant, le frère est tourné contre le frère et le ministre contre le ministre, et pour quel résultat ? Vous êtes en train de devenir un homme sans honneur et sans respect, alors qu’il aurait pu en être tout autrement. Et parce que vous avez été sans miséricorde, la promesse du véritable Chef de l’Église, c’est que vous n’en bénéficierez pas vous-même. Ceux qui vivent par l’épée meurent par l’épée. Qu’allez-vous faire, maintenant ?

« Au début de juillet de cette année, j’ai lu un long mémo écrit par Robert Kuhn vous étant adressé, datant d’une couple d’années. Robert vous prenait sérieusement à partie à cause de votre lourde conspiration contre le “Gouvernement de Dieu”. Car, si nous avons eu le témoignage du “gouvernement de Dieu” lors des premiers mois de cette année, alors que vous étiez au “pouvoir”, Rod, qu’est-ce qui nous dit qu’auparavant, ce n’était pas le gouvernement de Dieu ? Qui peut dire quand il commence et quand il se termine ?

« Votre grossière conspiration était connue dans tout le ministère de l’église, principalement parce que vous n’y alliez pas avec le dos de la cuillère dans votre entreprise. Évidemment, ça se faisait au nom du conservatisme. Et il y avait sûrement des raisons aux changements devenus plus évidents qu’avant. Mais ce qui est également apparu, c’est l’ampleur de l’offense de ceux au nom de qui vous prétendiez opérer.

« Maintenant, Rod, vous devez vivre avec vous-même ― avec plus de connaissance que vous n’en avez jamais eue. Dans votre office de Phinées, en matière de jugement, vous avez ordre de ne pas faire acception de personne. L’Ange de la Mort pourrait ne pas retenir sa main avant que la mission ne soit complétée ! »

Sincèrement,

(Signature)

David Robinson

(Le lecteur comprendra que le terme Ange de la Mort est employé de manière ironique. L’on voudra bien lire ce qui se rapporte à Phinées dans Nombre 25.)

[Fin de la lettre]




D.214 – L’INEXTRICABLE TOILE D’HERBERT W. ARMSTRONG – Partie 16

 

Regard interne sur l’Église Universelle de Dieu

Par DAVID ROBINSON

 

Chapitre 15

POIGNARDÉ DANS LE DOS

 

Environ une semaine après être revenu de la conférence de Tucson, en janvier 1979, je reçus l’appel d’un ami, tard dans la soirée. En substance, un membre de l’église de la Louisiane, déclarant avoir pris contact avec le bureau de Stan Rader à Pasadena, avait appelé ici, à Tulsa, une famille qu’il avait connue auparavant en Louisiane pour essayer de découvrir tout ce qu’il pouvait à mon sujet. Je connaissais un peu cet homme, mais je n’avais pas idée qu’il puisse ainsi être utilisé par le bureau de Rader. J’avais perçu chez lui un homme sans éducation, sans envergure, ni réputation dans l’église, mais ambitieux. J’allais découvrir rapidement que c’est le genre de personne qu’employaient ceux qui contrôlaient de facto à Pasadena.

Il y a deux heures de décalage entre Pasadena et ici, à Tulsa ; donc, j’appelai immédiatement Rod Meredith chez lui. Je lui parlai de l’appel en lui mentionnant le nom de l’homme de la Louisiane. Il m’avoua ne rien savoir à cet égard. Je pensais alors, et je le pense toujours, qu’il ne savait pas grand-chose des activités du groupe de Rader. Mais je lui dis que je me rendrais là-bas pour lui parler. Il accepta tout de suite. Il m’apparut amical au téléphone. En fait, je ne voyais aucune raison pour qu’il ne le soit pas. Nous avions toujours été sincères l’un envers l’autre et je ne voyais pas la nécessité de changer cette approche.

Donc, à la toute fin de janvier, je m’envolai pour Pasadena. Lorsque j’arrivai au Hall d’Administration, la secrétaire de Rod me dit qu’il ne pourrait me voir que le jour suivant ― à 10h00. Dans l’intervalle, je visitai plusieurs de mes amis sur le campus, dans l’après-midi et dans la soirée, soupant chez des amis de très longue date. Le lendemain matin, je me rendis aux services ministériels où Ted Herlofson me montra un certain nombre de graphiques très intéressants qu’il avait compilés. En plus d’être un bon historien, Ted était aussi un statisticien passionné. Ses graphiques indiquaient un désastre imminent pour l’église.

La secrétaire de Rod m’appela pour me dire que celui-ci était prêt à me recevoir. J’arrivais à l’ascenseur quand les portes s’ouvrirent sur Sherwin McMichael qui en sortit. Il sembla plutôt surpris ― même troublé. Il me demanda si je pouvais m’avancer juste un peu, histoire d’avoir un entretien en privé. Je regardai autour et ne vis personne dans les alentours. Il se déplaça pour que j’avance un peu plus vers un ameublement servant à faire la conversation, dans le coin nord-ouest du lobby.

« Bon, qu’y a-t-il ? » lui demandai-je.

Il voulait m’expliquer que la rumeur était partie dans sa famille que mon fils John et moi-même avions été excommuniés. Il me dit que tout cela était une terrible erreur. Je lui répondis que, si j’avais été excommunié, je pense que je le saurais. Il me dit être désolé et que cela n’aurait pas dû arriver, mais il était sûr que je comprenais ce que sont les rumeurs.

Je ne fus jamais aussi en colère de toute ma vie. Je le fixai droit dans les yeux et lui lançai : « Sherwin, les rumeurs courent partout sur tout le monde. Je suis sûr qu’il y en a plein à ton sujet. Et je suis certain qu’il y en aura encore ». Sur ce, je le quittai et je ne lui ai pas reparlé depuis. (Le lendemain du Jour du Souvenir, je me rendis à son bureau pour lui parler, mais il n’était pas là. C’est probablement mieux ainsi.) Je n’avais pas entendu parler de ces rumeurs avant qu’il me les annonce à ce moment-là. Mais depuis lors, j’en ai entendu d’autres. Et j’en connaissais les raisons. Elles n’étaient pas honorables.

Quand Rod ouvrit la porte de son bureau, je remarquai que Raymond McNair était là aussi. J’en étais content. John avait eu un long entretien avec eux deux dans la semaine précédente et il avait trouvé que Raymond était plus compatissant et plus raisonnable que Rod. Dennis Pyle me rendit plus tard le même témoignage. Je devais constater la même chose en deux occasions. Raymond fait très bonne impression, seul à seul ― beaucoup, beaucoup plus que lorsqu’il est en groupe.

Je débutai la conversation en mentionnant que j’étais venu trois fois dans ce bureau, lors des trois derniers mois, et que j’avais parlé à trois hommes différents ayant occupé le poste. « Rod, » demandai-je, « combien de temps croyez-vous vous asseoir ici ? » Raymond McNair répondit en disant : « Nous croyons que c’est Dieu qui nous a installés ici et que seul Dieu peut nous y enlever. »

« C’est à peu près la philosophie que vous devez avoir, » répliquai-je. Je leur dis ensuite que, même si j’avais été mécontent des événements ayant eu lieu pendant l’office de Rod, j’étais véritablement heureux qu’il y soit et je lui souhaitais le meilleur. C’est vraiment le sentiment que j’avais, à l’époque. J’en savais un bout sur ce qui s’était passé et je désapprouvais absolument la conduite des deux hommes lors du fameux, ou de l’infâme, vendredi. En me basant sur de nombreux rapports, Raymond me faisait penser au John Brown de Harper’s Ferry, tel que décrit dans les bouquins scolaires du Sud d’il y a un demi siècle. Mais Rod avait été trop avide de pouvoir. Néanmoins, Dieu l’utilisait peut-être maintenant dans un travail spécial, et Rod pouvait en ressortir comme le leader ecclésiastique que nous attendions tous. Je ne pensais pas que ce fut vraiment possible. Je réagis donc en me fondant là-dessus. Je leur dis que je les aiderais de toutes les façons possibles. Je leur demandai s’ils savaient contre quoi ils se dressaient. Leur réponse circonspecte indiquait, soit la prudence, soit le manque d’information. À mesure que la journée s’écoula, je pus voir qu’il y avait un peu des deux. Je leur fis savoir que j’avais passé plusieurs heures à converser avec Stan Rader, une couple de mois auparavant et que je voulais qu’ils sachent à quoi ils avaient affaires. Stan ne serait pas leur ami.

Rod et Raymond sortirent tous deux des tablettes de papier jaune format légal et commencèrent à prendre des notes. Je leur demandai ce qu’ils voulaient en faire et ils me répondirent qu’ils reverraient plus tard la réunion afin de mieux savoir comment procéder pour protéger leur poste. Je n’étais pas complètement rassuré, mais je décidai que cela ne faisait pas grande différence. Après tout, Dieu enregistrait tout, de toute façon. Je savais que j’allais assez bien me rappeler de ce qui s’était dit ce jour-là ― du moins, en substance. Raymond s’assit en face de l’énorme bureau de Rod et à ma gauche.

Il ne me regarda pas souvent ; la plupart du temps, il regardait Rod ou le sol. Je dois rapporter que, durant les 6 ½ heures de conversation, Raymond, quoi qu’il démontrait plus d’empathie que Rod, donna l’impression d’être lent à comprendre et à percevoir. Rod était passablement plus rapide à comprendre, mais tout de même beaucoup plus lent que, disons, Stan Rader. On doit épeler les mots pour Rod, mais pas pour Stan. Après avoir décortiqué les choses pour Rod, je dus ensuite les expliquer davantage pour le bénéfice de Raymond. Ce fut ainsi pendant toute la conversation. Je faisais vraiment face à deux niveaux différents de compréhension. Dans l’avion, j’avais pris quelques notes de la conversation que j’avais eue avec Stan Rader dans le but de décrire à Rod ce qu’il devait savoir. Il me dit que je n’avais pas à m’en faire au sujet d’une prise de pouvoir de l’église de la part de Stan Rader, car lui-même, Raymond, Leon Walker et quelques autres qu’il me nomma étaient maintenant sur le Comité de Directeurs. Stan ne pouvait d’aucune façon prendre le pouvoir de l’église. Mon regard sceptique transmit mon désarroi. Les événements subséquents démontrèrent la médiocrité de Rod et son inexpérience.

La vérité toute simple, c’est que ni Rod, ni Raymond ne comprenaient les forces contre lesquelles ils luttaient, et ils ne comprenaient pas suffisamment la loi corporative pour prendre des décisions intelligentes. Ils n’avaient pas non plus de budget ou la faculté d’engager un bon avocat corporatif, et ils n’avaient donc pas de base de pouvoir dans l’église pour assurer leur continuité à leur poste.

La route qu’ils empruntèrent dès le début les condamnait à un échec assuré. Si, dès le commencement, ils avaient prêché avec puissance la loyauté envers Dieu, envers la Bible, envers l’église et envers la vérité, ils auraient obtenu le support nécessaire. S’ils avaient enseigné la compassion et la miséricorde, et s’ils avaient pratiqué ces vertus, les résultats auraient été fort différents. Si Rod avait refusé de réagir aux messages de Rader commandant l’excommunication de confrères ministres lors du sabbat suivant l’échauffourée de Pasadena, il aurait acquis de la force. Une fois qu’il eût accepté la note des mains de Stan et permit à ce dernier de s’emparer du podium lors du premier sabbat, il se compromit de même que le ministère.

Stan savait ce qu’il faisait. Rod, lui, était dans le brouillard. Et voilà maintenant qu’il disait avoir été plus fin que Stan. Quelle naïveté !

Je suis assuré que Rod n’a jamais assisté de toute sa vie à la réunion d’un comité vraiment solide. Comment aurait-il pu ? Herbert Armstrong, dans ses conversations avec Wayne Cole enregistrées sur ruban, appelait fièrement le comité des directeurs de l’église son « comité d’idiots ».

De la manière que se passèrent les choses, Rod établit un nouveau record de temps occupé au poste de directeur de l’Administration pastorale. Il avait ridiculisé Wayne Cole, son prédécesseur, citant le peu de mois qu’il avait occupé le poste, mais Rod mordit la poussière en moins de temps encore ! En vérité, Rod s’arrangea très bien pour pouvoir durer les huit ou neuf mois qu’il fut en poste, car son utilité avait déjà pris fin avant la Pâque.

Il semble, d’après ce que Rod et Raymond dirent à l’époque, que Dieu ne les ait pas mis en poste ; cela revenait à une couple d’hommes. Et ce sont ces mêmes hommes qui les déplacèrent. Ils ne jouaient pas le jeu avec assez de talent. C’est de ça que je les avais avertis.

Je confiai à Rod que Herbert Armstrong avait dit de lui : « Rod Meredith est si juste qu’il en devient injuste ». C’est Stan qui me l’a dit. Et, d’après plusieurs rapports, il traitait Raymond McNair de « bouffon ». Et voilà qu’il les avait utilisés pour une courte période de temps seulement, à sa convenance. Rod croyait que c’était Dieu qui l’utilisait. Je demandai à Rod, comme à Raymond, si le Message d’avertissement avait touché tout notre pays, ou s’il restait encore beaucoup à faire. Je l’appelle le « Message d’Ézéchiel » parce qu’une grande partie se trouve dans le livre de ce prophète. Ceux qui pleurent et qui soupirent à cause de toutes les abominations qui se commettent dans notre pays sont loués, alors que ceux qui emploient le nom de la religion pour se faire leur propre chemin et qui corrompent le pays y sont déclarés dignes de mort. Je pense que le terme est bien choisi en cette circonstance. Tous deux pensaient qu’il reste beaucoup à faire pour remplir notre mission envers le pays et les autres nations que l’église appelle l’Israël moderne. Si ces pays sont réellement les descendants modernes de l’ancien Israël, alors il y a encore énormément à faire pour une église active et nette ― c’est-à-dire, si l’enseignement de l’église est exact.[1]

Nous étions d’accord sur le sujet. Le seul point de désaccord que j’ai pu détecter était à savoir envers qui nous nous disions loyaux. À cette époque, je croyais qu’en fin de compte, HWA voudrait faire les choses correctement et continuer l’œuvre consistant à avertir le monde occidental et ensuite les autres nations. Je ne connaissais tout simplement pas l’étendue de son enchevêtrement avec le monde. Cette connaissance n’allait me venir que plus tard. Des renseignements additionnels me feraient aussi comprendre ce qui s’était passé pendant des années à Pasadena et pourquoi l’église avait été stoppée dans son élan, il y a quelques années. Stan avait frappé au sommet. Rod le savait peut-être à l’époque. Certains disent aujourd’hui qu’il le savait. Je ne sais pas. Il n’a pas donné d’indice qu’il le savait, mais je devais apprendre, plus tard au printemps, qu’il était très habile à cacher de l’information et à la ménager afin qu’elle vienne à servir ses propres intérêts. On vit, on apprend. Cette journée-là, nous discutâmes beaucoup du personnel ministériel, donnant notre opinion en long et en large. Je fus surpris de constater qu’il s’était forgé une haute opinion de certains hommes que je pensais ineptes à servir l’église, et je découvris qu’il avait piètre opinion d’autres personnes que je croyais essentielles. Nous fûmes néanmoins d’accord sur quelques points.

Il n’a pas réagi devant les choses que je savais être formelles concernant plusieurs personnes qui sont encore dans les environs, mais qui se sont compromises au sein du ministère à maintes et maintes reprises. Rod me dit qu’il respectait mes opinions, et je le crois. Elles se fondaient sur beaucoup d’informations.

J’avais pris quelques documents dans ma mallette. Je l’ouvris et commençai à lui tendre des choses à lire dont certaines portions étaient soulignées. Il me dit que John était arrivé la semaine précédente avec une mallette pleine de documents à lui montrer. Rod avait ridiculisé cette approche, ayant le sentiment que tout cela n’avait pas d’importance. Tout ce qui lui importait, c’était de supporter « l’apôtre ». Rien d’autre ne comptait. En tout cas, c’est le propos qu’il tenait à ce moment-là. Stan Rader, c’était autre chose. Il y avait un problème en ce qui le regardait. Qu’importe les contradictions qu’ait pu écrire Herbert Armstrong, on ne gagnait rien à en tenir compte.

J’élaborai ensuite en détail sur mon impression de Stan, ses habiletés, ses faiblesses, ses opinions et ses plans selon ce que je pouvais en discerner. Je pensais qu’il n’y avait pas moyen de séparer les destins de Stan Rader et d’Herbert Armstrong à ce moment-là. Seuls la mort ou l’État de la Californie pouvaient le faire. Il sembla que les choses s’étaient agencées de manière à les joindre comme des frères siamois. Il y avait des raisons, bien rapportées au moulin à rumeurs, qui expliquaient cet état de fait. Les enregistrements de Lochner en étaient une.

Puis, je parlai à Rod et à Raymond de la conduite d’HWA aux Pocono, en 1976, quand HWA m’avait confié ses habitudes de masturbation et montré sa tenue de livre sur son auto-érotisme. Rod me demanda si ça m’en avait bouché un coin. J’admis que cela m’avait passablement secoué, en particulier à cause des enseignements d’HWA à ce propos. Je pensais également qu’il était tout à fait inhabituel qu’un homme enregistre régulièrement une telle conduite.

Rod m’avoua que cela ne le bouleversa pas du tout, lui. Pourtant, Rod avait enseigné ce sujet plus que n’importe quel autre ministre dans toute l’église. En outre, il enseigna pendant des années au collège les cours traitant des Épîtres de Paul. Ces cours comprenaient les enseignements sur le premier chapitre de l’épître aux Romains qui, selon l’église, interdit cette pratique. Je demandai à Rod si c’était bien le cas. Eh bien, oui, acquiesça-t-il, c’était bien le cas. Raymond parla ensuite de la solitude de M. Armstrong et tout ce qu’il souffrait depuis la mort de son épouse. Lui, Raymond, déclara alors avoir souffert quand sa propre épouse le quitta et partit avec la plus grande part de son argent. Elle lui avait tellement coûté, dit-il, qu’il pouvait comprendre que la solitude affectât HWA.

Je leur rappelai à tous deux que HWA pratiquait la masturbation alors que Mme Armstrong était toujours vivante. Que dites-vous de ça ? Rod dit qu’il savait que Loma Armstrong passait pour être froide de nature. Et qu’il ne dirait rien de la conduite d’HWA. Je lui répliquai que Tony Hammer avait menacé un jeune homme d’excommunication, au sud du Texas, il y a quelques années, à cause de l’enseignement de l’église sur la masturbation, et voilà que l’homme qui occupait le sommet la pratiquait depuis toujours. Dieu faisait-Il acception de personne ? Il répondit que, si Tony l’avait appelé, à l’époque, il lui aurait dit de ne pas se montrer si dur envers le jeune homme. (Ceux qui se rappelleront les enseignements de Rod à ce moment-là, trouveront cela difficile à avaler.)

Ensuite, je leur parlai de la nudité de M. Armstrong le lendemain matin et ils exprimèrent tous deux leur incrédulité. Je pus le voir dans leurs yeux. Je leur dis : « Soit que je le raconte tel que c’est arrivé, ou soit que cette histoire est totalement fausse. Maintenant, regardez-moi droit dans les yeux et voyez si je vous dis la vérité. » Rod dit me croire. Il me connaissait plus que Raymond. Mais Raymond résista et parla de la modestie de M. Armstrong et du fait qu’il était prudent. Je lui répétai que soit que c’était vrai, soit que c’était faux. Il me regarda, puis dit me croire. Rod parla ensuite de certains grands hommes qui aimaient se promener nus ― comme Winston Churchill. Il pouvait imaginer que M. Armstrong, aussi un grand homme, était sans doute comme ça aussi. En fait, il s’enthousiasma à l’idée et sembla l’apprécier.

C’était l’heure du dîner et Rod voulut aller là où l’on trouverait de l’intimité. Nous trouvâmes un endroit à l’est du campus. J’ai oublié le nom de la place, mais c’était bruyant. Rod voulut que nous nous référions à l’homme dont nous parlions en le nommant par un chiffre pendant le dîner. Puis, il décida qu’il y avait tellement de bruit que personne ne nous entendrait de toute façon. Je lui dis que, pour ma part, cela ne faisait pas de différence. Nous pouvions utiliser son nom ou un chiffre. Ce fut un dîner fort aimable et il appert qu’en général nous étions d’accord. Ensuite, nous retournâmes au bureau où Rod s’assit à nouveau derrière son énorme pupitre. Nous couvrîmes un certain nombre de choses et, aux alentours du milieu de l’après-midi, je ramenai la discussion sur ce pourquoi j’étais là. Rod changea complètement de comportement. Il prit une attitude autoritaire et se laissa aller en arrière dans son gros fauteuil. Il m’informa que je devais venir au collège à Pasadena immédiatement. Je le questionnai sur le pastorat à Tulsa. Il me dit que j’en étais relevé. Je lui demandai depuis quand. Il me répondit depuis tout de suite. Pourquoi ? lui rétorquai-je. À cause de ceci et de cela, me dit-il. Il me parla vraiment par détours. Finalement, il m’avoua que c’était HWA qui l’avait ordonné. J’avais deux options : soit de venir au collège Ambassadeur immédiatement, ou je serais complètement expulsé du ministère. Je m’assis un moment en regardant par la fenêtre. Le bureau de Rod, qui le fut peu de temps, est situé au coin nord-ouest du Hall d’Administration. Je jetai un coup d’œil par delà le Boulevard Colorado et la Banque Wells Fargo, sur les collines au loin. La journée était claire. Rod se mit à rire en disant : « Dave, vous êtes perdu dans vos rêveries. » « Rod, » répliquai-je, « je suis perdu dans bien plus que ça. » Raymond parla de déménager tout de suite. Il me dit que je pouvais mettre mes meubles en entreposage et prendre un appartement meublé ici même. Il mentionna quelques autres personnes ayant fait la même chose.

Rod commença à me dire qu’on me ferait honneur lorsque j’arriverais. Je ne serais pas déshonoré. Ils prendraient personnellement soin de moi et je pouvais compter sur leur amitié.

Je leur dis que j’avais près de 57 ans et que déménager maintenant était hors de question. De même, je ne pouvais prendre sur moi de demander pareille chose à mon épouse. Rod voulut savoir si je voulais rester un soir de plus avant de prendre une décision. Demain matin, les choses deviendraient plus claires. Je lui dis qu’il faudrait pas mal plus qu’une autre nuit.

Il commença à m’expliquer qu’une formation collégiale supplémentaire m’aiderait dans l’église. Je pourrais en sortir dans une couple d’années, peut-être, pour obtenir un autre pastorat. Je n’avais pas fait autant de collège que la plupart des hommes dans le domaine. Cela leur permettrait de me respecter plus que jamais. Il mentionna que Ray Wooten en était un autre qui avait besoin de faire davantage de collège. (On avait déjà fait de Ray un coordonnateur régional, mais cela n’avait pas encore été annoncé. J’allais en entendre parler plus tard. Cela illustre la méthode de Rod, car Ray a moins de collège que moi.)

Je demandai à Raymond, qui était alors vice-chancelier du collège, quels cours me seraient offerts. Il se questionna et ne put me répondre. Il ne savait même pas ce qui se passait dans sa propre école. Pourtant, voilà un homme qui rabaissait avec emphase les universités de notre pays et qui avait fortement critiqué le collège l’automne précédent, à Big Sandy, devant six mille personnes. Il se croyait qualifié pour administrer un collège et, pourtant, il ne savait pas ce qui se passait dans son propre petit établissement.

On peut dire que, si j’avais quelque intention d’aller au Collège Ambassadeur, ma confiance n’était pas renforcée par sa performance. Je leur dis que je n’avais vraiment pas de temps à perdre dans la vie. J’avais le sentiment que je ne devais rien gaspiller et je leur posai la question à savoir s’ils croyaient que je n’y perdrais pas mon temps.

Les événements qui suivirent ont prouvé que mes inquiétudes étaient bien fondées. Que vaudrait maintenant l’amitié de Rod Meredith à Pasadena ? De même que celle de Raymond ? Si ce n’était des autres problèmes, j’aurais encore préféré celle de Stan Rader. Au moins, il joue au bridge. Et il peut parler intelligemment. Je ne suis pas sûr qu’il ne soit pas plus fiable. Mais on apprend, à la longue.

Puis, Rod mit de la pression pour obtenir une réponse immédiatement. Mais Raymond vint à mon aide. Dans les moments cruciaux, il montre beaucoup plus de compassion que Rod. Je déclarai que je devais y penser quelques jours. Raymond poussa Rod à accepter. Vint ensuite la question de savoir ce qu’il fallait faire pour le prochain sabbat, à Tulsa. Il me demanda si je voulais donner un dernier sermon. Je répondis que oui. Je lui demandai s’il avait un sermon enregistré à faire jouer. Je le ferais jouer et j’annoncerais ensuite que c’étaient mes derniers moments à Tulsa. Il me donna un enregistrement à faire passer ― un des siens.

Il était maintenant cinq heures et je voulais me rendre au bureau du personnel pour voir quel genre d’arrangements financiers on pouvait me faire au cas où je quitterais l’emploi de l’église. Rod ne le savait pas. Il était perdu, dans ce domaine, de toute façon. Je lui dis que je voulais aller vérifier avant que Ted Gould quitte pour la journée.

Le bureau du personnel était au troisième étage et Raymond me reconduisit à l’ascenseur ; il s’arrêta à la balustrade qui surplombait le lobby. Nous y bavardâmes quelques temps. Il continua à m’encourager à venir au collège. Au moins, il semblait intéressé à mon bien-être. J’allais découvrir plus tard que ça le préoccupait beaucoup plus que Rod ne l’eût jamais fait. Pendant que nous parlions, je vis Sherwin McMichael marcher dans le lobby. Il leva la tête en passant devant nous. Ce fut la dernière fois que je le vis.

Je me rendis parler à Ted Gould. Il se préparait à quitter le bureau, car il était passé cinq heures depuis longtemps. Ted fut aussi coopératif qu’un homme sans pouvoir peut l’être. Il m’expliqua quelle était la politique et ce qui arriverait. La politique du personnel était celle d’une corporation qui, à cause de ses relations religieuses, pouvait faire à peu près ce qu’elle voulait. Et, par conséquent, elle choisit d’être parfaitement égoïste. La corporation ne portait aucun intérêt pour ceux qui l’avaient servie pendant des décennies. Ce fait sautait immédiatement aux yeux, au grand embarras de Ted Gould.

Il était également limpide qu’un seul homme, c’est-à-dire, Stan Rader, était complètement aux commandes de ce domaine. S’il ne l’était pas en théorie, il l’était de fait. On ne se préoccupait pas le moins du monde de ce qui arrivait aux gens qui avaient tellement donné dans le passé. Je trouvai rapidement ce que je voulais savoir.

Je me rendis chez un vieil ami pour souper et, ensuite, je pris la direction de l’Aéroport International de Los Angeles. J’y appelai ma femme Margaret pour lui donner des nouvelles. Elle téléphona alors à ses amies dans l’église et les anciens de Tulsa nous accueillirent à souper le vendredi soir. Voilà comment débuta pour nous le mois de février 1979.

Plus tard, Rod Meredith dit à quelques personnes qu’il était désolé de m’avoir fait ce coup-là, mais il avait dit à des gens qu’il allait le faire et il ne voulait pas leur paraître faible. Voilà pour la réputation de courage de Rod !

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[1] N. du T. : La doctrine de l’anglo-israélisme prônant que les pays anglo-saxons sont les descendants modernes de l’ancien Israël (plus spécifiquement les Dix Tribus Perdues) est effectivement une fausse doctrine créée au 19e siècle en Angleterre par une société secrète et reprise ensuite par Herbert Armstrong.




D.213 – L’INEXTRICABLE TOILE D’HERBERT W. ARMSTRONG – Partie 15

 

Regard interne sur l’Église Universelle de Dieu

Par DAVID ROBINSON

 

Chapitre 14

CONSPIRATION ET CHAOS

 

Après avoir reçu la lettre de Stan en décembre 1978, teintée de critique amère et non fondée au sujet de mon fils John, j’eus le sentiment que mon ministère dans l’église touchait à sa fin. John avait l’impression que Stan lui avait « déclaré la guerre » et j’étais enclin à le croire. Je commençai à penser sérieusement à d’autres façons de m’acquitter de l’ordre scriptural commandant de pourvoir aux besoins de ma famille ― ce qui n’était pas une mince tâche à mon âge et après avoir travaillé dix ans comme employé de l’église ! Je commençai par demander aux hommes de rang supérieur pour qui j’avais travaillé durant ces dix dernières années de m’écrire des lettres de recommandation afin de me préparer pour ce qui m’apparaissait inévitable. (Je dois avouer que ce processus se poursuit chez d’autres personnes de l’église aujourd’hui.) Je me rendais à Big Sandy une fois par mois, à cette époque, car ma mère se trouvait en résidence au Manoir Oak à Gladwater, ayant fêté ses 91 ans. Elle n’allait pas très bien. (Elle est décédée en mars.)

C’est lors d’une de ces visites, le mercredi 3 janvier 1979, que je me rendis pour la première fois au bureau de Ted Armstrong, à Tyler, pour aller chercher une lettre de recommandation de Ron Dart. (Il fut mon supérieur pendant quelques années, jusqu’en 1978.) À l’évidence, les choses atteignaient un point critique dans l’église et, comme bien d’autres ministres, j’avais le sentiment que le temps viendrait où nous ne recevrions plus de chèque de paie de Pasadena. J’avais 56 ans et peu de réserves financières. Je crus prudent d’obtenir des lettres de recommandation et, puisque j’avais travaillé pour Ron Dart à Big Sandy, je désirais avoir une lettre de lui. Quand je passai le pas de la porte, tout le monde m’accueillit très chaleureusement et je me rendis au bureau de Ron pour prendre ma lettre. Là, nous discutâmes de la nouvelle doctrine pétrine (de l’Église Universelle de Dieu) qui remplissait les publications de la WCG à ce moment-là. Bien sûr, personne que je connaissais (sauf HWA) n’y croyait. Ce sujet m’intéressait tout particulièrement, car je pensais que tout l’avenir de l’église reposait sur ce point précis, comme nous le savons maintenant.

Je trouve indignant que l’on dise que ça ne fait pas vraiment de différence, comme le pensent certains ministres. Cela fait une grande différence. Si le contrôle total est entre les mains d’un unique homme qui seul représente Dieu, alors notre salut dépend de cet homme. Pourtant, l’Église du Nouveau Testament croyait qu’il n’y a pas d’autre nom sous les cieux que celui de Jésus-Christ par lequel nous puissions être sauvés (Actes 4:10-12). Je crois qu’ajouter le nom d’un homme à celui de Christ est absolument contraire aux Écritures. Tout comme, à l’époque, je ne connaissais pas non plus de ministre qui disait croire à la doctrine pétrine. Ce n’est pas ce qu’on nous avait enseigné ! Voilà que maintenant, tout était changé. Pourquoi ? Pourquoi changer cet enseignement important, juste à ce moment-là ?

Tout en discutant de cela pendant une pause, Ron Dart me demanda si je voulais visiter les bureaux. Au cours de cette visite, nous arrivâmes au bureau de Ted. Celui-ci avait une pile de documents qu’il me montra. Parmi eux, il y avait un petit dossier publié par l’Église de Dieu (du Septième Jour) codifiant ses doctrines de base. Quand j’en eus lu un petit bout, je m’exclamai : « Si Herman Hoeh (historien de la WCG) avait découvert un tel énoncé de croyances écrit par un groupe dans quelque librairie poussiéreuse reliée au Moyen-Âge, il aurait immédiatement proclamé publiquement qu’il s’agissait de l’Église de Dieu ! »

Évidemment, Herbert Armstrong l’appelle encore « l’Église de Sardes », ce qui est fort intéressant. Apparemment, il croit toujours qu’elle est l’Église de Dieu. Or, il prêche que quiconque veut être sauvé doit passer par lui. Très intéressant.

On en était à l’heure du dîner et Ted voulait savoir si j’aimerais manger avec eux. J’acceptai. Si j’étais chassé de l’église sous les circonstances qui y existaient, j’avais le sentiment que cela n’aurait aucune valeur. Et je n’étais pas le seul à le croire. De nombreux ministres étaient du même avis.

Ma propre expérience de toute première main m’avait convaincu qu’HWA n’était plus l’ombre de lui-même, mais que, encore là, il était fermement déterminé à regagner le pouvoir. J’étais sûr que cette doctrine n’était à ses yeux qu’un outil pour arriver à ses fins. Il se trouvait au centre d’une lutte personnelle où il était prêt à sacrifier n’importe quoi et tout le monde. Les événements subséquents ont abondamment démontré qu’il ne s’agissait pas d’une lutte entre les conservateurs et les libéraux, d’aucune façon. Si tel avait été le cas, l’issue en aurait été bien différente. Déjà, au moment d’écrire ceci, (octobre 1979), presque personne ne pense à cette bataille dans ces termes-là.

Alors que nous dînions, un messager arriva du bureau avec des nouvelles de l’intervention du Procureur général de la Californie aux Bureaux chefs de la WCG à Pasadena. Nous retournâmes rapidement au bureau où les nouvelles affluaient à toute vitesse. Ces nouvelles ― que Dieu puisse intervenir par l’intermédiaire de l’État de la Californie pour s’occuper des problèmes sérieux de l’église ― étaient on ne peut plus excitants et vraiment bienvenus.

Je n’avais jamais entendu parler d’un procès pareil auparavant, mais j’avais perçu des rumeurs de recours collectifs. Ces rumeurs couraient ici et là depuis quelques temps et s’étaient formées parmi un groupe de payeurs de dîmes intentant un recours collectif contre l’organisation pour la forcer à rendre compte des dépenses de millions de dollars donnés en dîmes. Je n’avais rien entendu de concret et ces nouvelles leur donnaient donc forme et substance. On y remettait en question la gérance de nombreux millions de dollars qui avaient été arrachés à des milliers de personnes pendant des années. Un grand nombre de gens proches des bureaux d’affaires savaient depuis des années que, tôt ou tard, un compte-rendu financier était inévitable. Ils savaient aussi que, lorsque cela arriverait, beaucoup de gens seraient concernés.

De nos jours, de temps à autre dans nos principaux journaux, on parle de la corruption réelle et monstrueuse qui existe au Bureau général de comptabilité de Washington. On cite des cas avec noms à l’appui, des dates et des montants. Il semble que rien n’est fait contre ça. Et personne n’est poursuivi après que les articles soient apparus dans les journaux.

Il y a plusieurs membres du Congrès à Washington qui continuent de rédiger des lois pour que le reste d’entre nous y obéissent, alors même qu’ils sont, soit sous accusation, soit déclarés effectivement coupables, comme le congressiste Diggs, du Michigan. Le représentant Flood, de Pennsylvanie, même sous accusation de fraude et de corruption, continue à exercer son pouvoir à la Chambre des Représentants. Le sénateur Talmadge, de Georgie, a récemment été « dénoncé » pour inconduite financière « répréhensible » dans sa fonction. Mais il demeure en poste. Il présente même sa terrible image au Sénat comme une « victoire ». Voilà l’époque où nous vivons !

Mais on espère et on s’attend à mieux d’hommes qui prêchent au nom de Dieu et qui professent croire à la loi de Dieu. Or, une fois que s’installe la corruption, elle s’étend comme un cancer. Le corps ne peut expulser de lui-même cette infection. Elle grandit. Des ministres étaient pleins d’espoir à ce moment crucial. Peut-être Dieu répondait-Il aux prières de Son peuple et le libérait-Il des entraves de la corruption ?

Ted Armstrong fut contacté par des gens qui ne l’avaient pas fait depuis son expulsion. Il y en avait beaucoup pour penser que son père l’appellerait en cette heure de crise, qu’il y aurait un grand ménage chez les changeurs financiers et que la religion vraie prendrait le dessus. Ils croyaient qu’HWA accueillerait peut-être favorablement cette action, car elle le soulagerait d’une tâche qu’il semblait incapable d’exécuter. J’encourageai Ted à rejoindre son père, si c’était possible, espérant que la terrible division au sein de l’église serait comblée grâce à une toute nouvelle vision du devoir et de la mission de l’église ― ou plutôt une « reconsécration » de l’ancienne. Pendant une couple de jours, je continuai à croire que cet événement était tout juste possible, même si HWA avait signé des documents promettant de ne jamais rien faire de pareil.

Je quittai Tyler et revint à Big Sandy où je demeurais. L’excitation était intense, et l’espoir de réconciliation et de mission grandit. Nous étions en constante communication avec des hommes sur les lieux de la scène, personnes que nous savions être des hommes d’honneur et d’intégrité, et dont nous étions convaincus de la précision des rapports.

Je revins à Tulsa le mardi soir. Certains des ministres des régions du nord et de l’est du Texas s’envolèrent pour être sur le lieu des événements. Ils étaient donc sur place quand survinrent les incidents du vendredi, le Vendredi Noir, qui furent amplement rapportés. Une conspiration réussit à renverser l’autorité légitime et à s’emparer du pouvoir de l’église. Elle fut ourdie, planifiée comme un coup d’état contre une petite monarchie médiévale. Quiconque avait pris possession du roi gagnait. Les dirigeants du coup d’état s’emparèrent des points de contrôle et résistèrent jusqu’à leur victoire. Il y eu violence physique.

La tournure vraiment ironique de toute l’affaire fut l’utilisation planifiée des « conservateurs ». Il est fort probable qu’aucun autre homme dans toute l’église que Rod Meredith n’ait pu sauver la faction financière ― l’élément hors du ministère. La plupart des gens connaissaient déjà sa brûlante ambition de reprendre le contrôle du ministère. Pendant les douze ans qu’il fut au pouvoir, il se qualifiait lui-même de « numéro trois ». Il se plaçait officiellement juste derrière Garner Ted, par nécessité, car il n’y avait à ce moment-là pas moyen de se proclamer numéro deux. Mais il faisait savoir qu’il aurait dû être le numéro deux. Je ne connais personne dans l’histoire de l’Église Universelle de Dieu qui ait été plus conscient de la structure hiérarchique que Rod Meredith, sauf Dennis Luker. Le rang leur semblait à tous les deux une véritable obsession. Donc, quand le coup d’état fut planifié dans le but de prendre le pouvoir à Pasadena, ce jeudi 4 janvier, le seul moyen de le réaliser était d’employer temporairement l’ambition de Rod Meredith et, en même temps, d’introduire les conservateurs sans pouvoir depuis des années.

La véritable colonne vertébrale et la force fondamentale de l’église a toujours été son élément conservateur qui savait ce à quoi il croyait et pourquoi il le croyait. Mais cet élément avait été mis de côté, d’abord par l’échec de la prophétie d’HWA, en 1972, puis par la disparition graduelle subséquente d’HWA vers des contrées lointaines en pays étrangers. Les rapports des voyages distants des Armstrong étaient toujours dérangeants. Les histoires les plus extravagantes nous parvenaient souvent des membres de sa propre équipe de voyage. D’après ces récits, il se passait bien plus de choses que le simple « prêche de l’Invitation ».

À l’époque du décès de son épouse Loma, HWA était en compagnie d’un bon nombre de gens non convertis. Au fil des ans, particulièrement après l’acquisition du Gulfstream II, cette tendance à s’acoquiner avec les gens non convertis s’accentua à tel point que, selon ses propres déclarations, il passait plus de 300 jours par année de cette façon. Ceux qui aiment les statistiques ont fait la moyenne des jours s’intercalant entre les petits discours outremer d’HWA. Ils furent surpris de la faible quantité de ces discours prononcés outremer. Il y avait bien plus de banquets que de discours, d’après les membres de son groupe.

Pendant ce temps, HWA répéta à plusieurs reprises que son fils Ted était le chef exécutif disposant de tous les pouvoirs, ainsi que son successeur. Il écrivit à l’église, il y a six ans, en 1973, qu’il remettait les pouvoirs à Ted comme David remit les pouvoirs à Salomon avant de mourir. Herbert Armstrong se tenait sur la frange, du moins, aux yeux de ceux qui prenaient au pied de la lettre la littérature provenant de Pasadena. Durant la Fête à Big Sandy, en 1975, il ne reçut que peu d’attention de la part des ministres. On le laissait seul, comme s’il n’avait plus de pouvoir. C’est pendant cette période ― plusieurs années ― que le sexe devint le seul sujet sur lequel on pouvait le faire parler. On ne peut maintenir, ni exercer, beaucoup de pouvoir moral quand c’est tout ce qu’on a en tête.

Satan, très rusé dans ce domaine, utilise le sexe pour s’emparer de nombreux hommes. Même passé les quatre-vingt ans, Herbert Armstrong n’est pas immunisé.

Revenons aux événements de janvier 1979. Tout d’abord, il est connu que Wayne Cole, Herman Hoeh, Dave Antion et Ray Wright s’envolèrent pour Tucson afin d’obtenir l’approbation d’HWA sur une série d’actions qui, si on l’avait exécutée, aurait pu amener la paix et la délivrance de l’église. Ce fut l’opinion de bon nombre de gens informés à l’époque et ça l’est encore. On avait idée que Ray Wright était en position de convaincre HWA de la condition sérieuse du bureau des affaires qu’il avait dirigé pendant un certain temps. Mais cette solution fut renversée par une opération clandestine mise en lumière le vendredi matin.

Les coordonnateurs régionaux étaient en ville, à ce moment-là, se préparant pour la conférence ministérielle programmée la semaine suivante. Si un groupe d’hommes eut dû être consulté ou utilisé durant pareille crise, c’était bien eux. Il s’agissait d’hommes mûrs ordonnés depuis de nombreuses années. Ils avaient de l’expérience dans le ministère. Si Dieu travaille avec ce genre d’hommes, ils auraient dû être consultés. Si Dieu ne le fait pas, alors l’ordination n’a plus de signification. Que ce groupe d’hommes n’ait pas été consulté à ce moment-là eut été proprement impensable. Or, en vérité, ils ne le furent pas ! Ce sont les gens non ordonnés qui prédominèrent ― ceux qui avaient de fortes relations avec le bureau des affaires et le département juridique. L’endroit qui fut « protégé » fut celui-là même que les hommes ordonnés auraient voulu voir ouvert ― le bureau des affaires. Ses registres et ses procédures étaient au cœur du problème.

À l’époque, bien des gens au sein du ministère auraient volontiers laissé aller la propriété en Californie, si besoin était, afin que l’église soit conservée intacte ― afin de faire l’œuvre qu’on nous avait montré à faire. Une propriété physique en Californie n’était pas si importante. En fait, bon nombre considéraient que cette propriété causait des ennuis majeurs.

Ce que je ne sais pas, ce sont les détails de la conversation qui dut se tenir entre Rod Meredith et Tucson. Je n’ai jamais vu de rapports là-dessus. On ne peut que l’imaginer. Mais ceux qui connaissent les partis peuvent très bien en écrire le scénario ― un scénario remplit de fine psychologie. Reste que, le lendemain, Rod, Raymond et compagnie offrirent tout un spectacle. Il demeure également que la période de Rod au pouvoir dura moins de huit mois et, encore une fois, il fut « shanghaïé »[1] ! On n’ a qu’à se fermer les yeux pour avoir la vision de Rod sur l’estrade à la convention ministérielle de Tucson, à la fin de janvier. Il doit encore se demander ce qui s’est passé. Ce qui est triste, c’est qu’il y avait un grand nombre d’hommes, là, à la réunion de Tucson, qui savaient que Rod ne tiendrait pas longtemps. Si jamais homme fut utilisé dans le pire sens du terme, c’est bien lui ! Et, selon toute apparence, il ne le savait pas. Il ne semblait tout simplement pas comprendre contre quelles forces il s’érigeait ― pas le moindrement.

Pendant la soirée du cinq, très tard dans la nuit, Dennis Pyle m’appela, me demandant si je voulais bien envoyer un télégramme à Wayne Cole indiquant mon soutien à l’idée d’un receveur temporaire. Selon les annonces antérieures faites par HWA et Wayne Cole, c’est ce dont nous avions besoin pendant la crise.

J’acceptai et j’appelai plusieurs de mes amis dans le ministère en leur suggérant qu’ils fassent de même. Nous voulions que les problèmes de Pasadena soient corrigés et nous pensions honnêtement que c’était la façon d’agir.

Nous n’étions pas au courant de la conspiration secrète qui était à l’œuvre à cet instant précis. Les conspirateurs allaient bientôt destituer les hommes les plus capables de redresser l’église et ils accuseraient ceux-ci de conspiration. Faisant saillie parmi les vainqueurs, il y avait Rod Meredith qui avait prêté son nom et sa réputation, ainsi que ceux de ses supporters, à quelque chose qu’il ne comprenait pas. Car la vraie conspiration se faisait contre le ministère même.

Peut-être Rod eut-il un soupçon de son mauvais calcul quand, le 6 janvier, il prit la parole devant la congrégation des bureaux chefs. Stan Rader l’interrompit et lui fit lire une annonce qui contredisait ce qu’il venait tout juste de dire. La déclaration annonçait l’excommunication des vaincus ― ses collègues ordonnés avec qui il avait travaillé de si nombreuses années. Ironiquement, lui aussi serait déposé dans la même année et il paraîtrait idiot.

Qu’aurait fait Rod s’il avait pu prévoir le reste de l’an 1979, lorsqu’il reçut le message secret lui offrant le pouvoir ? Se serait-il toujours vendu pour un instant de gloire ? Nous ne le saurons jamais.

Quand on accusa publiquement Wayne Cole d’avoir « congédié » HWA, la cabale se montra la figure. Rien de les arrêta. Quelques jours plus tard, j’appelai Rod chez lui, en lui indiquant que je n’étais pas particulièrement heureux de la direction que prenaient les choses, et il sembla étonné. Je lui dis qu’il avait choisi la mauvaise voie au mauvais moment. Il me répondit qu’il pensait que j’en aurais été content.

Sous d’autres circonstances, je l’aurais été. Quand des rapports de première main parvinrent de Pasadena par téléphone, parlant de bousculades et de tiraillements à l’entrée de l’auditorium (appelé la Maison de Dieu par HWA), où des frères se mesuraient à d’autres frères, ministres ordonnés dans l’église des deux côtés, je fus convaincu qu’une restructuration était inévitable et imminente.

Pour un grand nombre d’entre nous, c’est certainement ce que nous désirions et nous croyions que c’est ce que Dieu était en train de faire.

De puissantes forces spirituelles étaient à l’œuvre sur les terrains de Pasadena, ce jour-là, ce qui apparaissait évident pour la plupart. Mais les administrateurs légitimes manquaient de résolution. De plus, ils avaient négligé de mettre le « roi » (l’apôtre) sous bonne garde ― erreur que ne fit pas le camp opposé. Les administrateurs légitimes n’étaient pas les meilleurs joueurs d’échec. Encore une fois, on se demande quel chemin ils auraient pris s’ils avaient su que leur excommunication serait annoncée le jour suivant, pendant les assemblées du sabbat. Auraient-ils alors joué plus fort et, qui sait, remporté ? Ce fut très serré dans l’auditorium, ce vendredi-là. Les observateurs disent que ç’aurait pu prendre un bord ou l’autre. Et la majorité des ministres se seraient rangés du côté de ceux qui détenaient le pouvoir, comme on l’a abondamment démontré.

Rod Meredith tint une réunion des coordonnateurs régionaux dans l’après-midi. On rapporte qu’il était très nerveux. Mais ces hommes avaient été éduqués au Collège Ambassadeur et leur longue formation les rendait incapables de se regrouper contre la cabale révolutionnaire. Quelques-uns l’auraient peut-être fait, mais le groupe dans son entier n’était pas assez fort. Cependant, ce groupe d’hommes demeurait le meilleur espoir de leadership de l’église, à ce moment-là. La sécularisation des affaires et des départements juridiques ne pouvait fournir un leadership ecclésiastique convenable.

Lors de la réunion de vendredi après-midi, on posa un certain nombre de questions pertinentes, mais sans réponse. Selon plusieurs personnes y ayant assisté, les nerfs étaient à fleur de peau, mais aucune solution ne fut apportée.

Parmi les questions ayant été posées à la réunion des coordonnateurs régionaux, il y eut celles interrogeant le statut de membre de Virginia Kineston et Mary Ellen Dahldren. Virginia était la secrétaire de Stan et Mary Ellen son assistante, ou du moins, c’est l’impression que j’en eus après avoir passé un moment dans les bureaux externes où elles travaillaient. Je crois qu’officiellement, Mary est la secrétaire d’HWA. (Elle est aussi sa belle-fille.) Peut-être cet arrangement est-il plus symbolique que ce qu’on veut bien admettre.

En tous les cas, ces deux femmes siégeaient au centre nerveux de toute l’opération, au quatrième étage du Hall d’Administration. C’est de ce même endroit qu’HWA déclara par écrit, au printemps de 1979, que provenaient tous les problèmes de l’œuvre. Il y a deux centres de pouvoir au quatrième étage. L’un est le secteur de Stan, qu’HWA mentionna dans sa conversation téléphonique avec Wayne Cole avant qu’il n’excommunie ce dernier. Dans cette conversation, enregistrée sur bande pour la postérité, il dit que Stan avait occupé de manière inconvenante l’ancien bureau de Ted Armstrong à cause du prestige qui y était rattaché. Il entendait demander à Stan de déménager plutôt dans le bureau d’Ellis LaRavia. Les observateurs consciencieux ont noté qu’aucun déménagement de la sorte n’a jamais eu lieu et que ce fait n’est qu’une preuve de plus de l’ascendant de Stan sur « l’apôtre ». Les « rangs » du ministère devaient s’appliquer dans certains secteurs, mais pas dans celui-ci. Dans cette zone d’influence et de pouvoir, Virginia est au second rang derrière Stan.

L’autre centre d’influence du quatrième étage, beaucoup moins puissant, celui-là, c’est le bureau du directeur de l’Administration pastorale. Directement ou indirectement, ce bureau est sujet à l’autre, peu importe qui en est l’occupant et ce qu’il peut dire. Ce ne devrait pas être ainsi et ce n’est pas ce que le ministère voudrait.

Cela donne un très grand pouvoir à Virginia Kineston dans les divers domaines de l’église et son statut prend une dimension importante, ce qui est fort grave. Lorsque cette question a été soulevée par le ministère, ce ne fut pas une petite affaire. Un des avocats présents répondit qu’elle était un membre non actif. Beaucoup crurent qu’elle avait été excommuniée, qu’elle était un ex-membre. Et, bien sûr, son statut fit l’objet de considérables inquiétudes. Bien que personne ne doutât de son professionnalisme quant au service rendu à son patron, Stan Rader, les conversations allèrent bon train chez les ministres en ville à ce moment-là à propos de ses qualifications théologiques dans l’occupation d’un siège aussi névralgique. Qui pouvait contredire leur inquiétude, surtout après que parurent dans le Star-News de Pasadena ses commentaires concernant sa loyauté qui allait à son patron et non à l’église ? Les gens du ministère ne s’en trouvaient pas rassurés.

Évidemment, ils avaient le sentiment qu’un poste aussi stratégique aurait dû être occupé par une personne loyale envers l’église et les principes enseignés par celle-ci depuis longtemps. Bien sûr, Rod Meredith voulut immédiatement que son bureau exerce le pouvoir principal et semblait croire que sa mission comportait un pareil pouvoir.

Presqu’aussitôt, le bureau de Stan commença à donner des signes de manque de conformité aux décisions de Rod. La lutte prit de plus grandes proportions en dedans de deux mois et, dès mars, il resta à savoir si Rod allait tenir jusqu’à la Pâque de 1979 ! La cabale qui avait pris le pouvoir en janvier était réticente à renvoyer Rod trop vite ; pour sauver la face, ils souhaitaient que le temps passe. Ce qu’on aurait dû faire semblait évident, mais si ça arrivait trop rapidement, cela allait soulever des questions. Avec le temps, Rod passerait pour l’avoir fait lui-même. On pouvait faire en sorte que Rod ait l’air de ce que ses ennemis déclaraient déjà de lui, c’est-à-dire que Rod était un individu sans compassion, ne se souciant pas le moins du monde des autres sauf de lui-même. Au moment où il fut licencié, la majorité du personnel ordonné était on ne peut plus prêt à son départ. Donc, les détenteurs de pouvoir illégitime apparurent brièvement comme des bienfaiteurs pour avoir débarrassé le ministère de ce fléau. (Nous savons que le diable peut se donner l’air d’un ange de lumière.)

Dès le départ, Rod commença par indiquer qu’il avait plein pouvoir sous M. Armstrong. Il reprit exactement là où il avait laissé sept ans plus tôt, avant qu’il ne soit « shanghaïé ».

Comme le fit remarquer un ministre particulièrement fin observateur : « Rod n’a rien oublié et n’a que peu appris. » Il essaya de retourner dans le temps, chose que personne n’a jamais réussi à faire. Pendant que nous dînions au Velvet Turtle, en juin 1977, Rod avait signalé que nous devrions désirer retourner dans le bon vieux temps de son administration. J’avais réagi ainsi : « Rod, Humpty Dumpty s’assit sur le mur. Humpty Dumpty fit une chute fracassante. Tous les chevaux du roi et tous les hommes du roi ne purent remettre Humpty Dumpty en un seul morceau. » Je voulais dire que l’on ne peut renverser le temps. Quiconque croyant pouvoir le faire est en dehors de la réalité. Il est maintenant clair que Rod ne renversa pas le temps. Des semaines plus tard, à Tucson, il assura l’assemblée des ministres qu’il avait vraiment changé. Il proclama avoir beaucoup appris durant la période de temps où il fut « shanghaïé ». Mais les événements révélèrent qu’il avait fort peu appris.

À l’inverse, Dennis Luker proclama avec sa force habituelle qu’il n’avait pas changé du tout, lui. C’est ce que la plupart d’entre nous craignions. Nous ne pensions pas que Dennis puisse changer parce qu’il savait qu’il n’en avait pas besoin. Après tout, pourquoi vouloir altérer la « perfection » ?

L’équipe que Rod rassembla tout de suite après son étrange nomination avait pour objet de plaire aux conservateurs, immédiatement ! Et voilà la vieille garde prête à restaurer les choses dans leur ancien état. Je parlai à Rod au téléphone en mars, juste quelques semaines après la conférence. Je lui confiai que les rumeurs couraient qu’il serait remplacé par Ellis LaRavia. Il me répondit qu’il était au courant de ces histoires-là, mais que c’était impossible, car Ellis n’était qu’un ancien prédicateur. Je lui suggérai de ne pas trop compter que ce fait soit très dissuasif.

Congrès ministériel de Tucson ― 1979

Le congrès ministériel annuel fut originalement planifié pour le début de janvier à Pasadena. Il fut immédiatement remis quand l’État de la Californie intervint pour enquêter sur les affaires financières de l’église. Peu de temps après, le nouveau directeur de l’Administration pastorale, Rod Meredith, annonça que le congrès se tiendrait à Tucson à une date donnée ultérieurement. Un autre délai fut ensuite annoncé, mais finalement la date du 22 janvier 1979 fut fixée.

Ce congrès était de la plus haute importance pour Herbert Armstrong et Stanley Rader à cause de l’émoi et de l’agitation régnant dans les rangs du ministère et des membres. Il était principalement question du leadership ininterrompu des deux hommes qui possédaient le contrôle des finances et, par conséquent, du mécanisme corporatif. À ce moment-là, le contrôle des presses de l’église et du microphone au congrès de Tucson était crucial, comme l’était le contrôle de l’équipement physique à Pasadena. Le contrôle du ministère constituait le vrai test, toutefois, et c’était le but du congrès de Tucson.

Il n’y avait pas d’opposition organisée face à ce qui se passait, cependant, l’opposition désorganisée était, elle, massive. Jamais auparavant n’y avait-il eu pareil conflit entre ce que percevaient la majorité des ministres comme leur obligation envers Dieu et ce qu’on exigeait d’eux comme obligation envers un homme. Beaucoup se formèrent l’opinion que, sans le soutien actif et énergique de Rod Meredith et ses « conservateurs », le résultat de la conférence aurait été fort différent. Évidemment, personne n’eut la chance de poser de questions pertinentes durant les réunions. Le « congrès » était complètement arrangé. Mais, à une occasion, Stan quitta la ville pour diriger les opérations à Pasadena où ça devenait critique, et Rod Meredith eut l’air d’être devenu le numéro deux de la réunion. Tout ceux que je savais avoir des penchants conservateurs nourrissaient quelque espoir que les troubles passeraient et que Stan Rader et son sécularisme finiraient pas s’effacer. Cet espoir était entretenu par les signaux vagues mais prometteurs de Rod Meredith envoyés en direction de ses vieilles relations. La plupart avaient le sentiment qu’il entretenait en son sein la certitude d’un tel événement. Mais ce qui importe, c’est que le soutien considérable de Rod (à l’époque) était assuré par les efforts d’HWA et Stan Rader. Afin de solidifier le support de cette aile puissante du ministère, promesse fut faite d’ordonner deux hommes au rang d’évangéliste. (Dans l’Église Universelle de Dieu, c’est le rang le plus élevé en dessous de celui d’apôtre.) Et parce que le rang avait encore un sens aux yeux de ces hommes qui y avaient été exposés durant des décennies, ont considéra ces ordinations comme significatives.

Rod Meredith, Raymond McNair, Dennis Luker, Burk McNair et Sherwin McMichael étaient les principaux ressortissants de la brigade, directement sous Stan Rader et Herbert Armstrong. (Il est intéressant de noter que, un an après la rédaction de ce que vous lisez, tous ont été rétrogradés, d’une manière ou d’une autre. Pour un, Rod Meredith a été dépouillé de toute responsabilité et excommunié pendant six mois et envoyé en exil sur l’Ile d’Oahu, à Hawaï. Les héros de janvier devinrent les vilains en dedans de douze mois. Leur temps d’utilité était expiré. Tous ces hommes, à l’exception de Raymond McNair, ont reçu l’ordre de s’éloigner des « bureaux chefs ».)

Mais ce que beaucoup de ministres n’arrivèrent pas à percevoir comme inévitable les empêcha de faire grand bruit lors de la réunion. Ils croyaient que leur victoire était enfin arrivée et ils en profitèrent. HWA devait rire sous cape quand il leur permit cette liberté.

Lors du premier après-midi, à l’ouverture de la session, on nous parla des manifestations ayant lieu à Pasadena. C’était la première fois que nous en entendions parler. Herbert Armstrong annonça aux ministres que « les manifestations étaient tout à fait spontanées et qu’aucun ministre n’était le moindrement impliqué ». Il nous informa que de grosses manifestations avaient lieu à ce moment même. Les gens avaient tout simplement décidé en très grand nombre et de leur propre initiative de s’assembler pour défier l’État de la Californie. Nous étions assommés et nos sentiments s’élevaient fortement contre pareilles tactiques. Stan Rader donna son petit discours de ralliement et partit pour la Californie.

Bien sûr, nous sûmes bientôt après que les manifestations de Pasadena n’avaient rien de spontané. Tout de suite, des ministres téléphonèrent à des gens de la région de Pasadena et, sans surprise pour personne, ils découvrirent qu’on avait ordonné aux membres de s’assembler au nom d’Herbert Armstrong !

Le lendemain matin, HWA exprima son désappointement que les officiers de la police n’aient pas arrêté les femmes et les enfants pour les traîner en prison. Il afficha vraiment le désir que ce soit arrivé, dit-il, « devant les caméras de télévision ». Il voulait réellement utiliser ses disciples de cette façon, pendant qu’il était en sécurité dans un autre État ! Ça ressemblait aux confrontations de désobéissance civile planifiée devenues monnaie courante dans les années 1960. Comme l’a dit un ministre du Canada, également avocat : « Ils tentent d’amener le débat judiciaire dans les journaux et emploient les émotions pour dissimuler une méchanceté quelconque. »

Cependant, une fois Stan parti, le changement qui s’opéra chez HWA fut notable. Bon nombre de gens passèrent des commentaires sur cette modification de comportement. Le changement était indubitable.

À mesure que progressaient les réunions, il apparut évident que la conférence n’était qu’un gros ralliement d’encouragement. L’ennemi, c’était la Californie, et le capitaine de l’équipe, c’était HWA. Ce qui n’était pas si clair, toutefois, c’est le fait que Stan était l’entraîneur. Rod Meredith beuglait son encouragement total envers « l’apôtre de Dieu » et réitérait sans cesse sa « loyauté ». Au fil des jours, cet exemple fut suivi par d’autres orateurs.

La réunion se poursuivit et beaucoup de ministres furent profondément troublés. C’est au dernier jour qu’HWA entreprit son œuvre la plus efficace. Il dit avoir prié longtemps et avec ardeur la veille et parla de son inquiétude vis-à-vis sa vie éternelle. Il y eut juste assez d’émotion et de conviction pour en vaincre un grand nombre. Je suis sûr que tous furent touchés. Mais nous aurions vraiment dû être davantage sur nos gardes. HWA était passé maître dans l’emploi de la psychologie religieuse. Les événements prouvèrent sa duplicité.

Une autre chose qu’il fit à la conférence : nier avoir jamais commis l’adultère. Il nia avec force. Ce n’est que plus tard que je me rappelai une situation similaire, à Big Sandy, en 1974, lorsque Ted eut fait la même chose. Stan Rader m’avait dit qu’il avait entraîné Ted à savoir comment diriger le meeting.

Alors que la réunion tirait à sa fin, beaucoup se trouvèrent mécontents. Ils eurent l’impression de faire des compromis et ne savaient comment en sortir. Ils se sentaient trahis. Stan Rader était l’objet de leur colère. Ils voulurent blâmer Stan pour tout ça.

J’eus le sentiment, même là, que celui qui portait la responsabilité première n’était pas Stan Rader, mais HWA. Stan était certes coupable, mais il ne détenait pas le pouvoir principal. Il s’agissait probablement d’un opportuniste de première classe, comme l’étiqueta son ancien employeur, Milt Scott. Mais ce n’était pas lui qui prenait la responsabilité première devant Dieu.

Un groupe de ministres, inconnus de moi, résuma ce que je pensais être le consensus du ministère à la fin de la réunion en faisant circuler une lettre anonyme. J’aurais seulement aimé en donner le crédit à qui de droit, mais ils souhaitaient alors, et je suis sûr que c’est encore le cas, pouvoir demeurer anonymes. Je crois que cette lettre résume la pensée de plus de 70 % des pasteurs de l’église qui assistèrent à cette conférence. Je reprends dans les pages suivantes la lettre telle qu’elle parut :

« La lettre ci-incluse fut rédigée par un groupe de ministres et de membres inquiets de l’Église Universelle de Dieu et qui souhaitent, pour diverses raisons, demeurer anonymes. Cette lettre n’a pas encore été imprimée et n’a pas une grande circulation. Nous espérons que beaucoup de gens donneront de leur temps et de leurs efforts pour l’imprimer et la faire circuler le plus possible pour que d’autres frères puissent comprendre la vérité sur ce qui se passe. Un grand nombre de pasteurs peuvent avoir de multiples copies pour les rendre disponibles à leur congrégation.

« Nous apprécierons grandement tout ce que vous pourrez faire dans cet effort. »

(Lettre incluse)

26 janvier 1979

« Chers frères de l’Église de Dieu,

« Il y a beaucoup de confusion au sujet de l’action du Procureur général contre l’Église Universelle de Dieu et l’assignation du juge Steven S. Weisman comme administrateur provisoire. Quels sont les faits ? Qu’est-ce qu’un règlement judiciaire ? Quelle autorité a-t-il ? Qu’est-ce que cela va faire à l’église ? Quel en est le but ?

« Voici les faits selon les ordres de cour et selon l’administrateur provisoire.

« En tant que membre de l’église et contributeur financier de l’église, vous avez droit à une explication. À cause d’un recours judiciaire intenté par quelques membres et ex-membres de l’Église déclarant que les fonds donnés à l’Église ne furent pas dépensés de manière appropriée pour la mission de l’Église et que certains individus ont profité excessivement des procédures de l’Église, l’affaire a été portée à l’attention du bureau du Procureur général de l’État de la Californie.

« En Californie, il y a une loi qui prévoit que le Procureur général a le droit et le devoir de protéger le public en réglementant toute corporation à but non lucratif afin de s’assurer que l’argent qu’elle reçoit est utilisé dans le but qu’elle déclare selon ses propres chartes et arrêtés.

« Le Bureau du Procureur général a trouvé qu’il y avait assez de preuves de mauvaises répartitions des fonds pour justifier de porter à la Cour qu’un administrateur provisoire soit assigné jusqu’à ce que l’affaire soit amenée en justice. La Cour approuva et émit l’ordre que l’administrateur provisoire soit immédiatement nommé. La décision de la Cour a subséquemment été maintenue par sept juges ! ― trois juges de la Cour supérieure ainsi que trois des cours d’appel d’état dans de nombreux appels et motions.

« Maintenant, qu’est-ce qu’un administrateur provisoire ? Qu’est-ce qu’il fait ?

« L’administrateur provisoire s’est vu donner autorité par la Cour le rendant ainsi responsable des biens physiques de la corporation ― les bâtiments, les terrains, l’argent, les comptes, etc. L’autorité n’est PAS religieuse. Il ne doit pas non plus interférer dans le libre exercice de la religion, tel que garanti par le 7e amendement de la Constitution des Etats-Unis. Il s’agit plutôt de s’assurer que les fonds et les biens de la corporation de soient pas utilisés à l’encontre des buts établis contenus dans la constitution et les arrêtés de l’Église. De plus, l’administration provisoire doit être un parti neutre entre l’état et l’église pour garantir que tous les registres et les documents de l’église demeurent intacts et que les vérificateurs de l’état puissent avoir accès aux documents et aux comptes afin de déterminer s’il y a vraiment des preuves de malversations des fonds. Dans les faits, le dessein global de l’administration provisoire est de PROTÉGER l’Église et d’assurer sa continuité à exercer ses buts déclarés.

« C’est la Cour qui assigne l’administrateur provisoire. Dans ce cas-ci, elle a nommé un juge de la Cour suprême à la retraite, hautement respecté, Steven S. Weisman. Quand il a accepté son assignation, le juge Weisman est venu sous l’ordre de la Cour pour remplir ses devoirs en tant qu’administrateur provisoire. S’il ne les remplit pas, il peut-être retenu pour mépris de cour ! Pourtant, la Cour lui a donné ordre d’utiliser toutes les précautions pour ne pas interférer dans le libre exercice de la religion de l’Église. Conséquemment, le juge Weisman a déclaré, dans une réunion tenue le 4 janvier 1979 avec l’assemblée des directeurs de départements de l’Église et du Collège, que tous les salaires et les dépenses d’opérations normales seraient payées. Il ne questionnerait pas les recettes allouées aux choses comme le PLAIN TRUTH, ou le paiement du temps de télévision ou de radio, ou pour l’impression de brochures, des publications de l’église, etc. Mais il questionnerait les salaires excessivement élevés, les bonus et les autres bénéfices financiers accordés aux individus, etc., jusqu’à ce qu’ils soient examinés et qu’une décision soit rendue par la Cour à savoir si cet argent a été dépensé en accord avec les desseins de l’Église. En d’autres termes, le juge Weisman protégerait les biens et les argents de l’Église.

« Cependant, le juge Weisman, administrateur provisoire, n’a pas été en mesure d’exécuter ses devoirs plus d’une journée depuis le début de tout ceci. Une désinformation a fait peur à l’Église locale de Pasadena qui s’est enflammée. Beaucoup ont cru à tort que le juge avait “jeté M. Armstrong dehors” et s’était emparé de son autorité. Ce n’est JAMAIS arrivé ! Or, voici ce qui s’est passé !

« M. Armstrong a été honoré comme chef humain de l’Église. Aucune interférence n’a été faite d’aucune façon contre la direction spirituelle et pastorale de l’Église de M. Armstrong. Toutefois, M. Armstrong et M. Stanley Rader n’avaient plus l’autorité complète et absolue des biens et ne pouvaient plus dépenser l’argent de n’importe quelle manière qu’ils le désiraient sans l’approbation de l’administrateur provisoire ― particulièrement en ce qui regarde les affaires personnelles !

« Dans cette même réunion du 4 janvier, en réponse à la question posée par un ministre, le juge Weisman soutien le droit de M. Armstrong de nommer M. C. Wayne Cole, alors Directeur de l’Administration Pastorale, en tant qu’Officier exécutif en Chef Suppléant sous M. Armstrong pour la durée de la crise. D’aucune façon le juge Weisman ou M. Cole, de près ou de loin, dirent avoir ou eurent l’intention d’usurper l’autorité spirituelle de M. Armstrong. Que l’on ait pu en venir à croire par la suite la tragique déformation que le juge Weisman ou M. Cole aient “remplacé M. Armstrong”, c’est parodier la vérité, comme tous ceux qui assistèrent à la réunion peuvent en attester !

Le 18 janvier 1979, le juge Weisman envoya une lettre à M. Armstrong lui expliquant les devoirs d’un administrateur provisoire et demandant que M. Armstrong le rencontre ― offrant même d’aller voir M. Armstrong à sa résidence de Tucson ― pour qu’il puissent collaborer ensemble dans leurs fonctions respectives. Le but en était d’activer une opération tout en douceur et que les choses continuent de manière à ce que l’église n’en soit heurtée d’aucune façon, mais qu’elle soit aidée, en fait, par les procédures de vérification de l’état.

« L’Église Universelle de Dieu est une corporation de la Californie. Comme telle, l’état a la responsabilité, non seulement de voir à ce qu’elle soit respectueuse des lois, mais aussi de voir à sa survie et à sa santé continue. Une des tâches d’un administrateur provisoire est de venir en aide à une corporation qui peut être en difficulté financière en s’assurant qu’elle colle aux plans ou à la formule déclarée dans les arrêtés qui lui ont amené tant de succès à ses débuts.

« Le juge Weisman a promis à M. Armstrong et aux membres de l’Église sa pleine coopération en n’intervenant pas au niveau de la liberté religieuse de l’Église. Pour montrer sa bonne foi, il a volontairement demandé que son bureau soit situé dans le grand bâtiment de l’imprimerie, trois blocs à l’est du campus principal. Les membres de l’Église (quelques centaines sur les 5 000 environ qui vivent dans le sud de la Californie) furent amenés à croire que le séjour de l’administrateur provisoire dans le Hall d’Administration “désacraliserait”, en quelque sorte, le bâtiment. Quoi que le juge Weisman ait eu l’autorité de s’installer partout, il se montra conciliant envers l’Église et aménagea dans l’imprimerie.

« L’administrateur provisoire continuera, au niveau de ses responsabilités, à protéger les biens de l’Église tant que des décisions finales ne seront pas prises par la Cour. À ce titre, il apprécierait la compréhension et la collaboration de tous les membres de l’Église.

« Cette lettre a été rédigée par un certain nombre de ministres de l’Église et, sur la base de nombreuses communications directes avec le Bureau du Procureur général, nous savons qu’elle représente le point de vue d’un grand nombre de pasteurs et d’anciens locaux de par le monde.

« Ces deux dernières semaines, nous avons eu la mort dans l’âme de voir l’Église de Dieu si divisée, si blessée, si désillusionnée et si confuse. Mais pire encore, nous avons été terriblement attristés de voir le peuple de Dieu utilisé et incité à agir à l’encontre de la Sainte Parole de Dieu et des claires instructions des Écritures.

« Qu’est-ce que l’Église a à cacher ?

« Jésus a dit qu’Il était la “lumière” envoyée de Dieu au monde. Il a dit à Ses disciples qu’ils devaient être la “lumière du monde” et Il leur a commandé : “Ainsi, que votre lumière luise devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres et qu’ils glorifient votre Père qui est aux cieux” (Matthieu 5:16).

« Jésus a dit “que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises” (Jean 3:19). Lisez encore les paroles de Jésus ! “Car quiconque s’adonne à des choses mauvaises, hait la lumière, et ne vient point à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient censurées. Mais celui qui s’adonne à la vérité, vient à la lumière, afin que ses œuvres soient manifestées, parce qu’elles sont faites selon Dieu” (vs 20-21).

« Il s’agit du principe que ceux qui n’ont rien à cacher ― et qui exécutent leurs œuvres sous la direction et l’approbation de Dieu ― verront leurs œuvres venir en lumière. Ils n’ont cure d’être EXPOSÉS parce qu’ils n’ont rien à cacher ! Mais ceux qui veulent demeurer dans les ténèbres ― cachent, dissimulent, gardent secret ― font ainsi parce que leurs œuvres sont mauvaises.

« L’apôtre Pierre parla avec force de la responsabilité du chrétien envers les autorités civiles : “Soyez donc soumis à tout établissement humain, pour l’amour de Dieu : soit au Roi, comme à celui qui est par-dessus les autres ; soit aux Gouverneurs, comme à ceux qui sont envoyés de sa part, pour punir les méchants et pour honorer les gens de bien” (1 Pierre 2:13-14).

« L’apôtre Paul, lui aussi sous l’inspiration divine, dit ces mots à Tite : “Avertis-les d’être soumis aux Principautés et aux Puissances, d’obéir aux Gouverneurs, d’être prêts à faire toute sorte de bonnes actions” (Tite 3:1).

« Partout à la télévision, nous avons été les malheureux témoins du spectacle tragique du principal représentant de l’administrateur provisoire (et, par conséquent, de la loi constituée du pays) citant Romains 13 à quelques membres de l’Église à qui l’ont avait ordonné de lui résister. On avait dit à ces membres qu’être “sujet” ne voulait pas toujours dire obéir à l’autorité établie. Un des bureaucrates de l’Église proclama publiquement, sur toutes les chaînes télévisées, que l’état devrait “défoncer les portes” s’il voulait entrer. Et, non seulement a-t-on fortement barricadé les portes avec des poutres, mais ― incroyable ! ― on a aussi placé des femmes et des enfants directement derrière ces portes !

« Mais Tite dit : “OBÉISSEZ AUX GOUVERNEURS”, alors qu’on a cité à certains membres de l’Église l’Écriture : “il faut plutôt obéir à Dieu qu’aux hommes” pour justifier la désobéissance civile et le mépris envers l’action de la Cour, ce qui a occasionné un “œil au beurre noir” à l’Église Universelle de Dieu dans tout le sud de la Californie, dans tout le pays et dans le monde entier.

« Mais que signifie “il faut plutôt obéir à Dieu qu’aux hommes” ? Quelle loi de Dieu a-t-on brisée ? Où se situe le conflit ? Des membres ont été interpellés, encouragés et contraints, au moyen d’appels téléphoniques pendant toute la soirée pour qu’ils se rendent au Hall d’Administration afin d’assister à des “assemblées spéciales de l’église” le lundi matin, 22 janvier 1979. Ils s’y rendirent dans le seul but d’empêcher l’administrateur provisoire assigné par l’état d’entrer dans la bâtisse et y exécuter ses devoirs officiels. Admettant franchement le subterfuge, un ministre annonça ouvertement que la réunion devait être une “assemblée ecclésiastique” puisque “c’est notre seule défense” ! Qu’il est embarrassant pour l’Église de Dieu de se cacher derrière la question fausse de “l’Église et l’État”, alors que l’État ne cherche qu’à aider l’Église à renforcer ses finances !

« Comprenez bien ceci : il ne s’agissait pas d’une fête ou d’un sabbat. Aucune injonction biblique, de quelque sorte que ce soit, n’exige des frères qu’ils agissent ainsi. DIEU N’A PAS DONNÉ CETTE ORDRE AUX FRÈRES PAR SA PAROLE ! Mais certains ont dit : “Nous devons combattre pour l’Église de Dieu. Nous devons nous battre pour ces terrains, pour ces bâtiments et pour nos droits !”

« L’homme qui, au nom de l’Église, a repoussé avec force l’officier de l’administrateur provisoire, lui a dit : “Vous êtes notre ennemi et nous ne vous laisserons pas passer cette porte.” L’officier a demandé : “Prierez-vous pour moi, comme la Bible dit que vous devez prier pour vos ennemis ?” Et l’homme, un diacre dans l’Église, a répondu : “Je vais prier pour vous ! Je vais prier pour que Dieu vous prenne !”

« Jésus a dit : “…mon Règne n’est pas de ce monde ; si mon Règne était de ce monde, mes gens combattraient afin que je ne fusse point livré aux Juifs ; mais maintenant, mon Règne n’est point d’ici-bas” (Jean 18:36).

« Jésus n’a même pas voulu que Ses disciples combattent pour Lui afin d’empêcher qu’Il tombe aux mains de ceux qui voulaient Le tuer ! Mais aujourd’hui, des membres de l’Église de Dieu, qui se considèrent disciples de Christ, semblent croire qu’il est parfaitement justifié de mettre en danger même leurs propres petits enfants et d’employer la force physique pour résister aux autorités établies afin de “sauver les bâtiments” de l’Église. Mais, en réalité, ils n’ont pas sauvé les bâtiments de l’Église. Car l’administrateur provisoire n’a, de toute façon, fait de tort ni aux bâtiments, ni aux terrains ! Il était là pour protéger les bâtiments ; et pour sauver les biens de l’Église, pour que toutes les ressources, physiques et financières, puissent être vouées à la mission de l’Église et non au profit personnel de quelques-uns !

« Voici ce que dit la Parole de Dieu au sujet des autorités civiles, dans plusieurs versions :

[Dans l’anglais original, les auteurs citent Romains 13:1-5 tirés des versions New International, The Modern Language Bible et Moffat. Nous vous présenterons la version française de David Martin, suivie de celle d’Ostervald, puis de celle de Louis Segond.]

« “Que toute personne soit soumise aux Puissances supérieures : car il n’y a point de Puissance qui ne vienne de Dieu, et les Puissances qui subsistent, sont ordonnées de Dieu. 2C’est pourquoi celui qui résiste à la Puissance, résiste à l’ordonnance de Dieu ; et ceux qui y résistent, feront venir la condamnation sur eux-mêmes. 3Car les Princes ne sont point à craindre pour de bonnes actions, mais pour de mauvaises. Or veux-tu ne point craindre la Puissance ? fais bien, et tu en recevras de la louange. 4Car le Prince est le serviteur de Dieu pour ton bien ; mais si tu fais le mal, crains ; parce qu’il ne porte point vainement l’épée, car il est le serviteur de Dieu, ordonné pour faire justice en punissant celui qui fait le mal. 5C’est pourquoi il faut être soumis, non seulement à cause de la punition, mais aussi à cause de la conscience” (Version Martin).

« “Que toute personne soit soumise aux puissances supérieures ; car il n’y a point de puissance qui ne vienne de Dieu ; et les puissances qui subsistent, ont été établies de Dieu. 2C’est pourquoi, celui qui s’oppose à la puissance, s’oppose à l’ordre que Dieu a établi ; or ceux qui s’y opposent, attireront la condamnation sur eux-mêmes. 3Car ceux qui gouvernent ne sont pas à craindre lorsqu’on fait de bonnes actions ; mais seulement lorsqu’on en fait de mauvaises. Veux-tu donc ne point craindre les puissances ? Fais le bien, et tu en seras loué. 4Car le prince est le ministre de Dieu pour ton bien ; mais, si tu fais le mal, crains, car il ne porte point l’épée en vain ; parce qu’il est ministre de Dieu, pour faire justice en punissant celui qui fait le mal. 5C’est pourquoi il est nécessaire d’être soumis, non seulement à cause de la punition, mais aussi à cause de la conscience” (Version d’Ostervald).

« “Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures ; car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées de Dieu. 2C’est pourquoi celui qui s’oppose à l’autorité résiste à l’ordre que Dieu a établi, et ceux qui résistent attireront une condamnation sur eux-mêmes. 3Ce n’est pas pour une bonne action, c’est pour une mauvaise, que les magistrats sont à redouter. Veux-tu ne pas craindre l’autorité ? Fais-le bien, et tu auras son approbation. 4Le magistrat est serviteur de Dieu pour ton bien. Mais si tu fais le mal, crains ; car ce n’est pas en vain qu’il porte l’épée, étant serviteur de Dieu pour exercer la vengeance et punir celui qui fait le mal. 5Il est donc nécessaire d’être soumis, non seulement par crainte de la punition, mais encore par motif de conscience” (Version Louis Segond).

« Notez le ton et la force des écrits inspirés de Paul. Il est absolument certain que, quand nous faisons le bien dans notre conduite civile ou sociale, nous n’avons pas à avoir peur que les pouvoirs civils établis nous fassent du tort. La Bible nous dit, au contraire : “fais bien, et tu en recevras de la louange” (v. 3).

« Le même mot est utilisé dans Romains 13 où on l’a traduit par « soumettre » ou « être sujet à », comme dans Éphésiens 5:22 où on dit aux femmes d’être « soumises à leurs maris » ! Les membres de l’église ― hommes et femmes ― peuvent-ils avoir le sentiment qu’une épouse ait le droit de résister à son mari comme ils l’ont fait contre les autorités de l’état ?? Ironiquement, plusieurs des hommes qui se montrèrent les plus rebelles envers l’état sont parmi ceux qui insistent le plus pour que leurs épouses leur obéissent !!

« La citation d’Actes 5:29, “il faut plutôt obéir à Dieu qu’aux hommes” venait de la réponse de Pierre après que le souverain sacrificateur ait dit aux apôtres : “ne vous avons-nous pas défendu expressément de n’enseigner point en ce Nom ? et cependant voici, vous avez rempli Jérusalem de votre doctrine, et vous voulez faire venir sur nous le sang de cet homme” (v. 28).

« Notez les points suivants : premièrement, c’est l’autorité religieuse qui défendit aux apôtres d’enseigner, pas l’autorité civile. Mais quelle était l’interdiction ? LISEZ-LA VOUS-MÊMES DANS VOTRE BIBLE ! Il leur était défendu D’ENSEIGNER AU NOM DE JÉSUS ! Mais ils avaient le COMMANDEMENT direct de la part de Jésus-Christ LUI-MÊME d’enseigner en Son Nom ! Voyez Matthieu 28:19-20 ; Marc 16:15 ; Luc 24:47 ; Actes 1:8.

« On n’a jamais dit à l’Église Universelle de Dieu qu’elle ne pouvait pas prêcher la Parole de Dieu ou l’Évangile de Jésus-Christ, ou le salut, ou le repentir, ou n’importe quelle autre de ses doctrines ou de ses enseignements !! En fait, c’est le contraire ! On a dit à l’Église qu’elle devait remplir ses buts établis tels qu’exprimés dans notre constitution et nos arrêtés ― lesquels sont de prêcher et d’enseigner l’évangile et le message de Jésus-Christ, le Royaume de Dieu ! Ce à quoi s’est objecté l’état, c’est que l’argent soit dépensé à AUTRE CHOSE qu’aux buts de l’Église !

« Il y eut une autre distorsion choquante. On a prétendu qu’il vous fallait envoyer vos dîmes à M. Armstrong, à Tucson, sinon vous les enverriez à un administrateur provisoire à Pasadena. Frères, LES DEUX CONCEPTS SONT FAUX ! Les dîmes et les offrandes vont à Dieu ― pour Son Œuvre ― et doivent aller à SA MAISON ! Et cette maison, c’est l’Église ! Voir 1 Timothée 3:15 ; Éphésiens 2:19 ; Galates 6:10. L’Église se compose de tous ceux qui forment le peuple de Dieu ― tous les membres du corps spirituel de Christ dont Lui-même, Jésus, est le Chef vivant !

« Frères, beaucoup d’entre nous dans le ministère avons de graves inquiétudes face aux conseils et à l’influence qui entourent M. Armstrong en ce moment. On formule des paroles comme si elles provenaient de l’esprit même de M. Armstrong, alors qu’elles sont clairement en contradiction avec les enseignements qu’il a lui-même donnés pendant plus de quarante ans ! Nous avons tous entendu et grandement apprécié la proclamation de M. Armstrong déclarée à de nombreuses reprises au fil des ans : “NE ME CROYEZ PAS : CROYEZ LA BIBLE !” Et : “Ne prenez pas ma parole. Cherchez. Lisez la dans votre Bible. Prouvez si ces choses sont vraies.”

« Vous avez sans doute noté, à la dernière page du Worldwide News, où on a imprimé l’affidavit de M. Armstrong, que celui-ci dit : “Herbert W. Armstrong, ayant dûment juré, dépose et déclare sous serment…” Bon, ce n’est peut-être pas un gros point, mais M. Armstrong a enseigné pendant de nombreuses années que Jésus a dit de ne pas jurer du tout (Matthieu 5:34). Et l’apôtre Jacques a dit plus loin : Or, sur toutes choses, mes frères, ne jurez ni par le Ciel, ni par la terre, ni par quelque autre serment ; mais que votre oui soit Oui, et votre non, Non : afin que vous ne tombiez point dans la condamnation” (Jacques 5:12).

« Nous savons que M. Armstrong n’avait pas écrit ces mots “ayant dûment juré… sous serment”. De plus, le style d’écriture n’est pas celui de M. Armstrong ! Qu’arrive-t-il à l’Église de Dieu ?

« Frères, à cause de la violation d’Écritures nettes et de l’incitation à une conduite non chrétienne envers trop de nos frères ― amenés à croire qu’ils servent Christ ― nous, ministres, avons le sentiment qu’il y a quelque chose qui cloche carrément.

« Ce que nous voudrions voir, c’est la réputation financière de l’Église redressée et éclaircie. Nous voudrions que l’on rende compte en détail de chaque dollar reçu. Nous voudrions voir un compte-rendu complet remis aux nombreux membres du Corps de Christ de l’argent dépensé. Nous voudrions voir le grand livre comptable ouvert ― les registres de comptes. Il ne devrait rien y avoir que nous craignions de laisser voir aux frères et aux autres ministres ! Nous voudrions voir l’Église déclarer annuellement tous les salaires des employés plus tous les bénéfices et les bonus !!

« Si nous sommes tous frères et sœurs en Christ, pourquoi le bureau des finances ne permettrait-il pas au peuple de Dieu de savoir ce qui se passe et où l’argent de Dieu est dépensé ? Rappelez-vous que, lorsque l’argent arrive ici, c’est pour l’Œuvre de Dieu. Les dîmes sont peut-être à Dieu, mais beaucoup d’argent provient des offrandes individuelles ! Souvenez-vous que toutes choses sont à Dieu ! Mais cela nous inclut tous ― frères comme ministres ! Pour vous montrer quelle importance a le peuple de Dieu, Sa Parole dit :

« “Que personne donc ne se glorifie dans les hommes ; car toutes choses sont à vous ; soit Paul, soit Apollos, soit Céphas, soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit les choses présentes, soit les choses à venir, toutes choses sont à vous, et vous à Christ et Christ à Dieu (1 Corinthiens 3:21-23).

« Frères, si cela est vrai, est-ce trop demander que le peuple de Dieu soit informé en détail des finances de l’Œuvre de Dieu pour laquelle il se sacrifie tellement et pour laquelle il prie avec tant de ferveur ?? Est-ce trop demander que chaque membre de cette Église reçoive, lors de son baptême ou avant le baptême, une copie de la constitution et des arrêtés de cette Église pour laquelle chacun s’engage à vie ? Est-ce trop demander que tout l’argent donné à Dieu soit utilisé pour cette Œuvre ? En vérité, c’est exactement ce que veulent l’état et l’administrateur provisoire, c’est tout. Pourquoi, alors, sont-ils contrecarrés par une foule agitée psychologiquement par des faussetés et de fausses représentations ?

« Si vous voulez que les livres de compte, les comptes-rendus et les procédures financières, la déclaration complète des salaires et des bénéfices, ainsi que des copies des arrêtés et de la constitution soient disponibles, S’IL VOUS PLAÎT, faites-le savoir aux Bureaux chefs de l’Église et au MINISTÈRE ! Dites-le à votre ministre local !

« Ou écrivez à : Worldwide Church of God, Pasadena, Californie 91123.

« Mais si l’Église de Dieu n’est pas restaurée comme étant l’organisation la plus honnête, la plus ouverte et la plus droite d’Amérique ― et bientôt ! ― nous craignons que beaucoup de frères se détournent et que l’Œuvre du Dieu vivant doive être faite par d’autres instruments.

« Nous savons que votre cœur est dans cette Église. Si l’Église de Dieu a jamais eu besoin de votre engagement, c’est bien MAINTENANT ! Et, connaissant votre dévouement, nous savons que vous voulez que l’Église de Dieu ― comme le Ministère de Dieu ― soit “sans reproche”.

« Nous disons donc, “qu’avons-nous à cacher ? Laissons venir les vérificateurs de l’état pour inspecter nos livres. Après tout, ‘un honnête homme n’a rien à craindre’, ni une organisation honnête”.

« Si, comme organisme, nous sommes coupables de quelque infraction de la loi que ce soit, alors, faisons, en tant qu’organisation, ce que chacun de nous ferions comme individu. Reconnaissons notre tort ― repentons-nous ― demandons pardon à Dieu ― et FAISONS LE BIEN ! Mais, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, CESSONS TOUTE DISSIMULATION ET ARRÊTONS D’AGIR COMME DES CRIMINELS EN RÉSISTANT À L’AUTORITÉ ÉTABLIE !!

« D’un autre côté, si nous sommes sans tache et droits, une enquête publique ne fera que le confirmer ! Alors, gardons les portes ouvertes pour que le monde entier puisse savoir que nous n’avons rien à cacher, que nous n’avons pas honte de quoi que ce soit ― moralement, doctrinalement et financièrement !

« En tant que corps et organisation, mettons réellement les paroles de Jésus en pratique : “Ainsi, que votre lumière luise devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est aux cieux” (Matthieu 5:16).

(Fin de la lettre)

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[1] Shanghaïé : Ce terme est expliqué au Chapitre 17.