D.088 – Histoire occultée des faux hébreux : les Khazars – Partie 3

 

2. Les sens dérivés du mot « Juif »

Mon cher Docteur Goldstein, si le mot « Juif » et le mot « Judéen » désignaient une chose identique, comme cela devrait être le cas si l’on se basait uniquement sur leurs étymologies respectives, soyez bien persuadé que je ne me serais pas lancé dans toutes ces fastidieuses énumérations, et que l’emploi de l’un ou de l’autre pour désigner Jésus-Christ dans le Nouveau Testament ou ailleurs, me serait parfaitement égal. Mais voilà, dans l’esprit des gens, ce que désigne le mot « Judéen », et ce que désigne le mot « Juif », sont deux idées aussi éloignées l’une de l’autre que le blanc l’est du noir. Le mot « Juif » n’est jamais considéré comme synonyme de « Judéen », ni le mot « Judéen » comme synonyme du mot « Juif ». Ainsi que nous l’avons vu, lorsque le mot « Juif » fut introduit dans la langue anglaise au XVIIIe siècle, sa seule signification était celle de « Judéen ». Mais pendant les XVIIIe, XIXe, et XXe siècles, un groupe de pression international, très bien organisé et très bien financé, a généré un sens dérivé au mot « Juif ». Et ce sens dérivé, profondément implanté dans l’esprit des gens, n’a plus rien à voir avec le sens que le mot « Juif » (Jew) avait au XVIIIe siècle. Ce nouveau sens est le résultat d’une déformation calculée.

Le sens dérivé du mot « Juif » a aujourd’hui autant de points communs avec son sens initial, que le sens du mot Coca, par exemple, a de points communs avec le sens initial du mot coca ; ou encore que le sens du mot Camel a de points communs avec le sens initial du mot camel[1]. Le sens dérivé du mot Coca correspond à la boisson gazeuse ainsi dénommée, mais son sens initial est celui d’un arbuste d’Amérique du Sud. De même que le sens initial du mot camel correspond à l’animal du désert à deux bosses qui porte ce nom en anglais.

Le sens dérivé des mots supplante souvent leur sens initial… C’est le résultat d’une quantité astronomique d’argent, dépensée dans des campagnes publicitaires d’envergure mondiale. Aujourd’hui, si vous dites à l’un de vos amis : « passe-moi une Camel », il n’ira jamais vous chercher un chameau. De même que si vous lui demandez « un Coca », il n’ira jamais vous déterrer un arbuste en Amérique du Sud. Ainsi, les sens dérivés parviennent à éclipser presque complètement le sens correct et initial des mots dans l’esprit des gens. Et le sens dérivé du mot Jew aujourd’hui ne fait pas exception, il a pratiquement éclipsé le sens correct et initial du mot Jew, lorsque celui-ci a été introduit dans la langue anglaise, au XVIIIe siècle. Un tel phénomène n’est pas rare.

D’ailleurs, la Cour suprême des États-Unis a reconnu la validité des sens dérivés des mots. L’instance juridique suprême de notre pays nous a donné une loi fondamentale selon laquelle « les sens dérivés des mots peuvent acquérir un droit de préséance sur la définition de n’importe quel dictionnaire ». Et pendant trois siècles, une campagne mondiale abondamment financée et précisément minutée, ayant à son actif tous les médias disponibles du monde entier, a développé un sens secondaire au mot « Juif », qui a fini par oblitérer totalement le sens correct et initial du mot « Juif ». Il n’y a pas l’ombre d’un doute à ce sujet.

Plus une seule personne dans tout le monde anglophone, ne considère encore aujourd’hui un « Juif » comme un « Judéen » au sens littéral. Alors que c’était le seul sens de ce mot au XVIIIe siècle. Dans l’esprit des gens, le mot « Juif » fait maintenant référence à un ensemble de cinq théories qui sont universellement admises :

·        Un « Juif » est une personne qui professe la religion du judaïsme.

·        Un « Juif » est une personne qui appartient à un groupe racial lié aux anciens Sémites.

·      Un « Juif » est une personne dont les ancêtres appartenaient à une nation qui prospérait aux temps bibliques dans la zone géographique de la Palestine : les Israélites, ou les Hébreux.

·        Un « Juif » est une personne qui bénéficie de par son origine d’une sorte d’élection divine, et qui présente de part son histoire des caractéristiques culturelles supérieures, dont les autres races sont dépourvues.

·         Un « Juif » est « Juif » tout à la fois par sa race, sa religion et son identité nationale.[2]

Or mon cher Docteur Goldstein, ce sens dérivé du mot « Juif » est la cause principale des confusions récentes qui s’observent dans l’esprit des chrétiens au sujets des principes fondamentaux de la foi chrétienne. C’est même la cause principale de la dissolution de la foi chrétienne.

Cependant, sachez que tous les sous-entendus qui se cachent maintenant derrière le mot « Juif », sont petit à petit replacés dans leur juste perspective par un nombre croissant de chrétiens sensés dans ce pays… De tels chrétiens savent que ces sous-entendus sont en contradiction flagrante avec des faits historiques certains. Depuis longtemps déjà, les chrétiens qui ne tolèrent plus qu’on les prenne pour des imbéciles, soupçonnent la hiérarchie ecclésiastique qui lui régurgite à longueur de dimanche son cantique préféré : « Jésus était juif », « Jésus était juif », « et Marie… était juive ! ». Leur litanie commence même à friser la psychose.

Un nombre incalculable de chrétiens comprend que le clergé leur a fait subir un véritable lavage de cerveau, en les matraquant systématiquement par cette phrase : « Jésus était juif, alors vous comprenez… ». Les chrétiens ne veulent désormais entendre qu’une seule chose de la part du clergé : « la vérité, toute la vérité, et rien que la vérité ». Il est urgent maintenant que le clergé dise aux chrétiens ce qu’il aurait dû leur dire depuis longtemps ; car de tous les groupes religieux du monde, les chrétiens sont les moins informés sur ces questions qui les concernent pourtant de très près… La hiérarchie ecclésiastique aurait-elle fait quelques compromis avec la vérité ?

Les chrétiens intelligents n’admettent plus comme parole d’Évangile l’assertion sans fondement selon laquelle Jésus, pendant sa vie en Judée, ait appartenu à un groupe qui pratiquait le culte religieux connu aujourd’hui sous le nom de « judaïsme ». Ils ne croient pas non plus que Jésus-Christ, pendant sa vie, ici sur Terre, ait appartenu à la même communauté raciale que la grande majorité des « Juifs » d’aujourd’hui (prétendus ou autoproclamés) ; ni que ces « Juifs » d’aujourd’hui (prétendus ou autoproclamés) soient les descendants de ce peuple qui vivait en Judée et auquel Jésus-Christ appartenait. Ils ne croient pas non plus que l’ambiance culturelle dans laquelle Jésus-Christ a baigné, pendant son court passage ici sur Terre, et qui se reflète dans Son enseignement, ait eu le moindre point commun avec les caractéristiques culturelles des « Juifs » d’aujourd’hui (prétendus ou autoproclamés tels)… Les chrétiens refusent désormais de croire que la race, la religion, la nationalité et la culture de Jésus-Christ, et la race, la religion, la nationalité et la culture des « Juifs » d’aujourd’hui (prétendus ou autoproclamés) aient sur le fond une origine commune, ou entretiennent ne serait-ce qu’une simple communauté de caractère.

Le ressentiment des chrétiens est bien plus menaçant que ne le soupçonne la hiérarchie ecclésiastique. La hiérarchie ecclésiastique va bientôt s’apercevoir que la vérité n’est pas une folie, ni l’ignorance une bénédiction. Partout et de plus en plus, les chrétiens cherchent fiévreusement à apprendre la relation véritable qui existe entre les habitants de la Judée de l’époque de Jésus-Christ, et les « Juifs » (prétendus ou autoproclamés) du monde actuel. Les chrétiens veulent que la hiérarchie ecclésiastique leur dise tout ce qu’elle sait sur le contexte racial, religieux, national et culturel des « Juifs » du monde actuel (prétendus ou autoproclamés) et sur quelles bases la hiérarchie ecclésiastique se fonde pour affirmer que le contexte racial, religieux, national et culturel des « Juifs » d’aujourd’hui (prétendus ou autoproclamés) est le même que celui que connaissait Jésus-Christ pendant Sa vie. Les chrétiens qui s’informent savent désormais que le mythe selon lequel les « Juifs » d’aujourd’hui (prétendus ou autoproclamés) seraient les descendants des Judéens parmi lesquels vivait Jésus, n’est plus désormais qu’un mythe « explosé »…

Les chrétiens comprennent également de mieux en mieux pourquoi les « Juifs » (prétendus ou autoproclamés) ont dépensé pendant trois siècles des sommes colossales pour forger la fiction selon laquelle « Jésus était juif », dans le sens dérivé du mot. Les chrétiens sont de plus en plus conscients de tous les avantages économiques et politiques que les « Juifs » ont directement tiré de cette fiction selon laquelle « Jésus était juif », dans le sens dérivé du terme. Les chrétiens ont compris que les « Juifs » (prétendus ou autoproclamés) voulaient ainsi nous faire croire qu’ils avaient de nombreuses affinités avec Jésus-Christ, le fondateur de notre religion ; et ils cherchent en permanence à entretenir cette fiction dans nos esprits. Mais voyez-vous, cette image d’Épinal commence vraiment à se décolorer dans l’esprit des chrétiens ; et il est même étonnant de voir avec quelle régularité elle s’effrite un peu plus, jour après jour.

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[1] « Chameau » en anglais.

[2] Ainsi le Longman English dictionary, sorte de Petit Larousse Illustré pour les Anglais, donne la définition suivante au mot « Juif » : « Membre d’un peuple dont la religion est le judaïsme, et qui vivait autrefois sur la terre d’Israël, certains d’entre eux vivent dans l’état moderne d’Israël, et les autres dans divers pays du monde. »




D.087 – Histoire occultée des faux hébreux : les Khazars – Partie 2

 

1. Jésus-Christ était-Il « Juif » ou « Judéen » ?

L’une des thèses qui nous vient de la hiérarchie ecclésiastique et qui jette le plus de confusion parmi les chrétiens, est l’affirmation sans cesse répétée que « Jésus-Christ était un Juif ». Cela semble également être devenu votre thème favori. Cette distorsion de la vérité est brandie par les prêtres au moindre prétexte. Ils la répètent constamment, et même parfois sans que ce soit une provocation délibérée de leur part. Non, vraiment, ils ont la gâchette facile dès qu’il faut nous assaisonner avec cette fabrication. Ils ne manquent pas une occasion de le faire ! « Jésus était juif ! »… Mais aussi fort qu’ils le crient, leurs ouailles n’ont pas encore accordé leur prédilection à cette version mensongère de la réalité, et les informations qu’ils puisent à d’autres sources leur disent bien autre chose ; et leur confiance envers ces autres sources vaut largement celle qu’ils accordent à la hiérarchie ecclésiastique.

Cela pose même en vérité un sérieux problème à la hiérarchie ecclésiastique. Mais elle ne pourrait s’extraire du marécage où elle s’est empêtrée qu’en revenant à la formule magique du christianisme : « la vérité, toute la vérité, rien que la vérité ». C’est la seule formule par laquelle les prêtres pourraient regagner la confiance des fidèles ; car ils ne redeviendront jamais les chefs spirituels de cette nation sans un retour sincère de cette confiance. Ils devraient concentrer leurs principaux efforts sur ce seul objectif.

Mon cher Docteur Goldstein, vous êtes un théologien de prestige et un historien de marque, vous auriez donc dû partager l’avis des plus grands spécialistes sur la prétendue « judaïcité » de Jésus-Christ. Les plus grands spécialistes s’accordent aujourd’hui pour dire que le raisonnement ou l’insinuation suivant laquelle « Jésus était juif », ne repose sur aucune base factuelle. Des faits historiques incontestables, ainsi qu’une profusion d’autres preuves, établissent par delà tous les doutes possibles l’absurdité de cette phrase que l’on entend partout aujourd’hui : « Jésus était juif ».

Sans redouter la moindre contradiction qui s’appuyât sur des faits historiques, les spécialistes les plus qualifiés s’accordent sur ce point précis que Jésus-Christ n’était pas un « Juif ». Ils pourront vous confirmer texte original à l’appui, que pendant sa vie Jésus-Christ était désigné comme un « Judéen » par ses contemporains, et non comme un « Juif » ; ils vous diront également que Jésus-Christ Se désignait Lui-même comme un « Judéen », et non comme un « Juif ». Pendant son passage ici sur Terre, Jésus fut désigné par les historiens de l’antiquité comme un « Judéen », et non comme un « Juif ». Tous les théologiens de l’antiquité[1], dont la maîtrise de la question pourrait difficilement être mise en doute, désignent Jésus-Christ pendant Sa vie, ici, sur Terre, comme un « Judéen », et non comme un « Juif ».

Au sommet de la croix sur laquelle Jésus-Christ fut crucifié, on pouvait lire ces mots : Iesus Nazarenus rex Iudaeorum. Il s’agit là, vous le savez bien, de la langue maternelle de Ponce Pilate ; et j’ose espérer que personne ne mettra en question le fait que Ponce Pilate était capable de s’exprimer correctement dans sa langue maternelle. Or, tout latiniste vous dira que la traduction correcte du latin : Iesus Nazarenus rex Iudaeorum, donne : « Jésus le Nazarénien[2], chef souverain des Judéens ». Il n’y a pas le moindre désaccord sur ce sujet parmi tous les spécialistes.

Pendant sa vie, ici sur Terre, Jésus ne fut jamais considéré par Ponce Pilate, ni même par les Judéens avec lesquels Il vivait, comme : « le Roi des Juifs ». L’inscription fixée à la croix sur laquelle Jésus a été crucifié, a été traduite incorrectement dans la langue anglaise ; et cette traduction erronée ne fit son apparition qu’au XVIIIe siècle. Il faut bien comprendre que c’est par esprit de dérision, que Ponce Pilate a donné l’ordre de rédiger une telle inscription : sur le point d’autoriser la crucifixion de notre Seigneur, Ponce Pilate voulut également se moquer de Lui[3]. Ponce Pilate savait pertinemment que Jésus-Christ avait été dénoncé, bafoué, puis renié par les Judéens qui, ensuite, ourdirent Sa crucifixion, ainsi que l’histoire le raconte.

À part Ses quelques disciples, tous les autres Judéens Le détestaient, et méprisaient Son enseignement, ainsi que tout ce que Jésus-Christ représentait. Le temps n’effacera pas cela de l’histoire. Et nous savons bien que le « chef souverain » des Judéens, à l’époque où cette inscription fut placée sur la croix, n’était autre que Ponce Pilate lui-même ! Et il ne faut donc pas lire cette inscription ironique comme si Ponce Pilate pensait réellement que Jésus-Christ était « le chef souverain des Judéens ». Une telle interprétation est absolument inconcevable.

Aux temps de la crucifixion de Jésus-Christ, Ponce Pilate était Procurateur de Judée pour le compte de l’Empire romain. À cette époque, l’Empire romain couvrait toute une partie du Moyen Orient. Pour Ponce Pilate, en tout ce qui pouvait le concerner sur le plan officiel ou privé, les habitants de Judée étaient des « Judéens », et non des « Juifs », comme on les a maladroitement désignés depuis le XVIIIe siècle. Or aucun historien n’a jamais recensé de religion, de race, de peuple ou de nation en Judée à cette époque, connus sous le nom de « Juifs » ; pas plus qu’ils n’en trouvèrent la moindre trace dans d’autres lieux, ou dans toute l’histoire qui a précédé.

En tant que Gouverneur d’une province de l’Empire romain, Ponce Pilate n’exprimait guère d’intérêt envers la multitude des cultes religieux qui se pratiquaient à cette époque dans toute la Judée. Ces pratiques religieuses allaient de formes diverses d’idolâtrie, dont en premier lieu le culte phallique, à la conception naissante[4] d’un Dieu éternel, omnipotent et invisible, dénommé Yahweh (Jéhovah), dont la première intuition remontait à Abraham, patriarche illustre s’il en est, ayant vécu environ 2 000 ans auparavant. En tant que Gouverneur d’une province conquise, Ponce Pilate devait suivre les directives de Rome lui enjoignant de ne pas interférer dans les affaires religieuses du pays. Sa principale responsabilité se limitait à la collecte de l’impôt impérial, et à son acheminement vers Rome ; les cultes religieux de ses administrés ne lui importaient guère.

Maintenant mon cher Docteur Goldstein, ainsi que vous le savez, le mot latin rex ne signifiait pas « roi » initialement, mais « chef d’une tribu », leader en anglais ; et aux temps de Jésus-Christ, ce mot n’avait pas d’autre sens pour les Judéens qui connaissaient la langue latine. Le mot latin rex, vient du verbe latin rego, regere et signifie « diriger, conduire, mener, être à la tête de… ». Évidemment, le latin était la langue officielle dans toutes les provinces de l’Empire Romain, et c’est pourquoi l’inscription sur la croix fut rédigée également en latin.

Or, après leur invasion des Îles Britanniques, les Anglo-Saxons remplacèrent le mot latin rex, par le mot king. Mais le remplacement du mot rex par le mot king à cette époque postérieure, ne modifie pas rétroactivement le sens que les Romains donnaient au mot rex à l’époque de Jésus-Christ. Le latin rex signifiait simplement pour eux « chef souverain », un leader. Le mot anglo-saxon king, avait d’ailleurs une graphie différente de celle d’aujourd’hui, lorsqu’il a remplacé le mot latin rex, mais toutefois son sens était encore à peu près équivalent à celui du latin.

Pour Ponce Pilate, il était bien évident que Jésus-Christ était la dernière personne que les Judéens auraient acceptée comme « chef de tribu »[5]. Malgré cela, Ponce Pilate n’a pas hésité à ordonner cette inscription : Iesus Nazarenus rex Iudaeorum, et je répète que même par le plus sauvage étirement de l’imagination, on ne peut soutenir que ces mots de Pilate furent autre chose qu’un misérable sarcasme. Par cette référence à Jésus-Christ comme « chef des Judéens », ceux-ci auraient ourdi la crucifixion de leur chef souverain.

À l’époque de Jésus-Christ, les Romains désignaient le territoire actuel de la Palestine sous le nom de Iudaea. Cette province était administrée par Ponce Pilate comme une partie intégrante de l’Empire romain. La traduction française de Iudaea est : « la Judée ». Le seul adjectif français que l’on puisse construire sur ce nom latin de Iudaea est « Judéen », et non pas « Juif ». Ainsi, la population qui vivait à l’emplacement de la zone géographique connue actuellement sous le nom de Palestine, était désignée en latin, à l’époque de Jésus-Christ, par le mot Iudaeus : « les Judéens ». À strictement parler, ce mot ne désignait rien d’autre que les habitants vivant à l’intérieur des frontières de la Judée à cette époque. Or qui pourrait nier que Jésus-Christ ne fut, Lui aussi, un habitant de la Judée de cette époque ?[6]

Or vous savez très bien, mon cher Docteur Goldstein, que le génitif pluriel du latin Iudaeus est : Iudaeorum. Et que la traduction française littérale du génitif pluriel Iudaeorum, devrait être : « des Judéens », et non pas : « des Juifs ». Il est complètement impossible de donner une autre traduction littérale au latin Iudaeorum[7]. C’est pourquoi comme je vous le disais, tous les théologiens et les historiens, qui maîtrisent bien ce problème, savent qu’il faut traduire Iesus Nazarenus rex Iudaeorum par « Jésus le Nazarénien chef souverain des Judéens ». Vous devez tomber d’accord sur cela.

À l’époque où Ponce Pilate a donné l’ordre de placer l’inscription Iesus Nazarenus rex Iudaeorum sur la croix, les autorités spirituelles de la Judée protestèrent d’ailleurs auprès de lui, en lui disant : « …ne marque pas que Jésus est le chef des Judéens, mais seulement qu’il a dit qu’il était le chef des Judéens »[8]. Les autorités spirituelles de la Judée émirent des protestations très fortes auprès de Ponce Pilate au sujet de cette référence à Jésus-Christ comme rex Iudaeorum ; insistant sur le fait que Ponce Pilate n’avait pas une connaissance précise du statut véritable de Jésus en Judée ; et comme vous le savez, ces protestations sont bien documentées pour l’histoire[9].

Mais nous savons par les mêmes sources que les autorités spirituelles de la Judée protestèrent en vain auprès de Ponce Pilate. Ils soutinrent en effet auprès du Procurateur, que Jésus avait simplement « dit qu’Il était le chef des Judéens », et que par conséquent Pilate ne devait pas écrire que Jésus « était le chef des Judéens », car après tout, Ponce Pilate n’était qu’un étranger en Judée, et il ne pouvait pas comprendre la situation aussi bien que les autorités spirituelles de cette province. Et c’est un fait qu’à cette époque, le chevauchement inextricable des questions religieuses, sociales et économiques dans la politique intérieure de la Judée, n’intéressait guère Ponce Pilate dans ses fonctions de Procurateur pour le compte de Rome.

Dans la version originale de l’Évangile selon saint Jean, rédigée en grec, on ne trouve pas d’équivalent de ce passage selon lequel les autorités spirituelles de la Judée prétendirent que Jésus avait « simplement dit qu’Il était le chef des Judéens ». Les traductions anglaises de Jean 19:19, se basant sur le manuscrit grec, nous donnent : « N’écris pas “le chef souverain (basiej) des Judéens (twn ioudaiwn)[10]”, mais qu’il a dit qu’il était le chef souverain des Judéens ». twn ioudaiwn est le grec pour le latin Iudaeorum ; basiej est le grec pour le latin rex ; dans les versions respectivement grecques et latines de l’Évangile selon saint Jean.

Pilate n’eut cure de ces protestations de la part des autorités spirituelles de la Judée, et il leur répondit sèchement : « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit », afin de les faire taire. Et l’inscription demeura telle que nous la connaissons aujourd’hui : Iesus Nazarenus rex Iudaeorum, « Jésus le Nazarénien, chef souverain des Judéens ».

Cette citation latine que je vous donne, reprend mot pour mot, comme vous le savez, la traduction du Nouveau Testament faite au IVe siècle par saint Jérôme. Cette traduction est bien évidemment : La Vulgate[11]. Ce fut la première traduction officielle de l’Église chrétienne du Nouveau Testament en latin. Et jusqu’à ce jour, elle est restée la seule version officielle utilisée dans toute l’Église catholique romaine. La traduction de l’Évangile selon saint Jean par Saint Jérôme fut réalisée à partir du manuscrit grec original. Et dans ce manuscrit grec, nous trouvons toujours cette protestation des autorités spirituelles de Judée, qui demandent à Pilate de ne pas écrire que Jésus était « le chef souverain des Judéens ».

Or mon cher Docteur Goldstein, ouvrez bien vous oreilles, car nous arrivons maintenant au cœur du problème : il n’existe aucun fondement historique qui nous permette de dire que le mot grec ioudaiwj, le mot latin Iudaeus, ou le mot français « Judéens », aient jamais possédé la moindre connotation religieuse ! Dans leurs langues respectives, ces mots n’ont toujours revêtu qu’une simple connotation géographique. Ces mots étaient utilisés pour identifier les habitants qui étaient nés dans le territoire de la Judée. Et à l’époque de Jésus-Christ, il n’existait aucun culte religieux en Judée ou ailleurs dont le nom ait la même racine que le mot « Judée », comme c’est par contre le cas pour le culte religieux dénommé « judaïsme ». Aucun culte, ni aucune secte ne portait le nom de « judaïsme »[12].

Personne ne pourra contredire le fait que le mot Jew (Juif) n’existait pas dans la langue anglaise avant l’année 1775[13].

La première acception écrite du mot Jew en langue anglaise, nous a été laissée au XVIIIe siècle par Sheridan dans sa pièce de théâtre : Les Rivaux. Dans l’Acte 2, scène 1 de cette pièce, nous lisons : « Elle aura la peau d’une momie, et la barbe d’un Juif ». Avant cette utilisation du mot Jew faite par Sheridan, ce mot n’existait pas dans notre langue. Ainsi, Shakespeare ne l’employa dans aucune de ses pièces, comme vous pourrez le vérifier vous-même. Certes, dans le Marchand de Venise, acte 5 scène 3, il est bien question d’un « Juif ». Mais pour ce passage précis, l’édition originale nous donne : « Et pourquoi ? Je suis un Iewe, et un Iewe n’a t-il pas d’yeux ?[14] ».

Dans la Vulgate, Jésus est désigné comme « l’un des Judéens », grâce au génitif pluriel Iudaeorum.

Jésus est désigné pour la première fois par le mot Jew au XVIIIe siècle, dans l’édition révisée de la première traduction anglaise du Nouveau Testament qui remontait au XIVe siècle. L’étymologie du mot Jew dans la langue anglaise, ne laisse aucun doute sur le fait que le mot Jew du XVIIIe siècle provient directement du mot Iudaean de la Vulgate[15].

Les manuscrits allant du IVe au XVIIIe siècle, retracent précisément l’évolution du mot Iudaean dans la langue anglaise. Dans ces manuscrits, on trouvera que la langue anglaise à connu un très grand nombre d’équivalents au mot Jew, tout au long de son histoire. Depuis le latin Iudaeus jusqu’à l’anglais moderne Jew, on rencontre successivement : Gyu, Giu, Iu, Iuu, Iuw, Ieuu, Ieuy, Iwe, Iow, Iewe, Ieue, leue, Iue, Ive, lew, et finalement au XVIIIe siècle : Jew. Et pour le pluriel on a : Giwis, Giws, Gyues, Gywes, Giwes, Geus, Iuys, Iows, Iouis, Iews, et finalement au XVIIIe siècle : Jews.

Au XVIIIe siècle, les presses typographiques s’étaient grandement améliorées, et on imprima des quantités illimités du Nouveau Testament. Ces éditions révisées, qui se basaient encore toutes sur la première édition en langue profane du XIVe siècle, furent largement distribuées dans tout le monde anglophone, et de nombreuses familles qui n’avaient jamais possédé de Bible, ont pu en acquérir une qui soit rédigée dans la langue qu’ils parlaient tous les jours. C’est dans cette édition révisée que le mot Jew apparaît pour la première fois. Et grâce à l’importance du tirage, la forme Jew s’est définitivement imposée dans la langue anglaise.

Ainsi que vous le savez, mon cher Docteur Goldstein, les éditions les plus connues du Nouveau Testament en langue anglaise sont : la Rheims (Douai) Edition, et la King James Authorized Edition. La première traduction du Nouveau Testament en anglais de la Rheims Edition date de 1582, et conformément à ce qui a été dit, le mot Jew ne s’y trouve pas. De même pour la première traduction en anglais du Nouveau Testament de la King James Authorized Edition de 1611. Le mot Jew ne fit son apparition, dans ces deux éditions les plus connues du Nouveau Testament, que dans leurs éditions révisées du XVIIIe siècle.

Un nombre incalculable de ces éditions sorties des presses typographiques a circulé parmi le clergé et les laïcs de tout le monde anglophone ; mais parmi ces personnes, très peu ne connaissaient ou ne se préoccupaient de l’étymologie exacte du mot Jew, qu’ils découvraient pour la première fois. Ils acceptèrent donc naturellement le mot Jew comme la traduction officielle du latin Iudaeus et du grec ioudaiwv. Il s’agissait simplement d’un mot nouveau pour eux.

Lorsque vous avez appris le latin à l’école, on vous a dit que la lettre « I », en début de mot, était prononcée comme le yod phonétique ; c’est à dire comme la première lettre du mot « yacht » ; et on le représente parfois par la lettre « J » plutôt que par la lettre « I », afin justement de marquer la différence de prononciation. Ainsi, le « I » initial de Iudaeus, se prononce comme le « Y » de « yacht ». Or toutes les formes anglaises de Jew antérieures au XVIIIe siècle, y compris celles qui commencent par les lettres Gi ou Gy, se prononçaient avec le yod en début de mot.

La prononciation actuelle du mot Jew (“DJOUUU”), date du XVIIIe siècle. Auparavant c’était le yod qui était utilisé (“YOUUU”).

Le mot allemand Jude : “YOU-DE”, reste quant à lui très fidèle à la prononciation latine. La première syllabe du mot allemand Jud-e, se prononce exactement de la même manière que la première syllabe du mot latin Iud-aeus. Et le mot allemand Jude résulte de la contraction que les peuples germaniques ont fait subir au latin Iudaeus, tout comme le mot anglais Jew résulte de la contraction que les peuples anglo-saxons ont fait subir au latin Iudaeus.

Mon cher Docteur Goldstein, comme vous le savez déjà, la langue anglaise est largement composée de mots empruntés à des langues étrangères. Après leur adoption par la langue anglaise, ces mots étrangers subissent diverses adaptations et contractions de leur orthographe, afin de les rendre plus aisément prononçables dans le système phonétique anglais. Ce procédé d’adoption de mots étrangers, puis de leur adaptation, est à l’origine de nombreux mots nouveaux, tels que le mot cab, qui nous vient du français « cabriolet ». Et nous pourrions trouver des milliers d’exemples comme celui-ci. Vous devez déjà en avoir des dizaines sur le bout des lèvres.

C’est par ce procédé naturel d’adoption-adaptation, que le latin Iudaeus et le grec ioudaiwv ont fini par donner le mot Jew que nous connaissons. Ainsi, les anglophones auront dû se battre pendant 14 siècles avant de trouver la prononciation et l’orthographe qui leur convienne, pour l’adoption du mot latin Iudaeus. Les mots Iudaeus et ioudaiwv ne pouvant se prononcer facilement en anglais, il a donc fallu forger un mot nouveau.

Comme dernière confirmation, je vous citerais l’édition Wyclife de la Bible de 1380, la toute première traduction de la Vulgate en anglais. Dans cette édition, Jésus est désigné comme « l’un des Iewes », car telle était la version anglaise du latin Iudaeus au XIVe siècle, et elle se prononçait : « HHHYOU-WIIIZ » au pluriel, le singulier Iewe se prononçait : « HHHYOU-WIII ». Pour le verset de Jean 19:19, on lit dans cette édition : « Ihesus of nazareth kyng of the iewes ». Avant le XIVe siècle, la langue anglaise s’était dotée d’un grand nombre de mots anglo-saxons, dont le mot kyng, qui avait la même signification que le latin rex et que le grec basileuv, c’est-à-dire, celle de « chef de tribu ».

L’édition Tyndale du Nouveau Testament, publiée en anglais en 1525, présente aussi Jésus-Christ comme « l’un des Iewes ». L’édition Coverdale publiée en 1535 le décrit encore comme « l’un des Iewes », et traduit Jean 19:19 par : « Iesus the Nazareth, kynge of the Iewes ». L’Édition Cranmer de 1539, nous parle encore de Jésus comme étant « l’un des Iewes ». Dans l’Édition de Genève publiée de 1540 à 1557, Jésus est encore décrit comme « l’un des Iewes ». Dans l’Édition Rheims de 1582, Jésus est appelé « l’un des Ievves ». Dans l’Édition King James publiée de 1604 à 1611, connue également sous le nom de Version Autorisée, Jésus était encore et toujours décrit comme : « l’un des Iewes ». Chacune de ces formes du latin Iudaeus étant celle qui était en usage à l’époque de ces différentes traductions.

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[1] Les pères de l’Église.

[2] Ou « Jésus de Nazareth… », les « Nazaréniens » étant au sens strict : « les habitants de Nazareth ».

[3] Et des « Judéens » qui tramèrent son supplice.

[4] En ce qui concerne le culte rendu à Yahweh, et la compréhension de Yahweh, il faudrait dire plus exactement qu’au temps de Jésus-Christ, cette conception n’était plus véritablement « à son état naissant », mais bien : « à son état déclinant » (pharisaïsme), par rapport à l’intensité du culte qui lui était rendu par les Israélites, ainsi que nous allons l’aborder plus loin. Toutefois, il existait bien une « conception naissante », et je pense que Benjamin Freedman a omis cette distinction dans un raccourci de pensée, et selon laquelle la révélation de Yahweh se ferait également à certains hommes qui ne sont pas des Israélites ; et cet universalisme du culte de Yahweh est précisément l’un des fondements du christianisme.

[5] Cela est évident pour la Judée. Mais en ce qui concerne la Galilée proprement dite, prompte à la sédition, et d’où était originaire Jésus-Christ, cela peut se discuter : 

Jean 6:14-15 : « Or ces gens [qui vivaient à proximité du Lac de Tibériade], ayant vu le miracle que Jésus avait fait, disaient : celui-ci est véritablement le Prophète qui devait venir au monde. Mais Jésus ayant connu qu’ils devaient venir l’enlever afin de le faire Roi, se retira encore tout seul en la montagne » (Martin 1744).

[6] Cependant si l’épithète régionale, qui qualifie souvent un homme, est liée au lieu où cet homme est né, et où il a grandi, et duquel il a acquis tous les particularismes régionaux de la population, il faudrait alors dire plus précisément que Jésus-Christ était « Galiléen ». Mais dans notre problématique présente, cela revient au même ; car la Galilée était, elle aussi, une province multiethnique et multiconfessionnelle (encore bien d’avantage que la Judée) ; et le mot « Galiléen » entretient par conséquent bien moins de rapports avec le mot « Juif » (mot moderne dont Freedman va analyser plus loin toutes les significations), que le mot « Judéen ».

[7] Le dictionnaire Félix Gaffiot de 1934 nous donne les entrées suivantes :

– Judaea, ae, nom fém. (du grec ioudaia) : la Judée. Pline : 5, 70. Suétone : Vie de Titus 4. Tacite : Histoires 2, 79.

– Judaeus, a, um, adj. : de Judée, juif. Pline : 13, 46 ; 31, 95. Substantivé au masculin pluriel : les Juifs. Cicéron : Pro Valerio Flacco 37. Horace : Satires 1, 5, 100. Tacite : Histoires 5, 2.

– Judaea, nom fém., femme juive. Juvénal : 6, 543. 

Ici, puisque le dictionnaire lui-même contredit Benjamin Freedman, il semble vraiment qu’il nous soit désormais impossible de camoufler une erreur aussi grossière de sa part… Cependant, c’est une lecture superficielle qui nous le laisserait supposer. Qu’on ne s’y trompe pas : Benjamin Freedman ne cherche pas ici à nous faire un grossier tour de passe-passe en jouant sur les mots, pour établir que Jésus-Christ n’était pas « Juif », comme on le dit, mais « Judéen », et toc ! Non… comme cela se précisera plus loin, l’objet de Benjamin Freedman est essentiellement d’expliquer que l’évolution naturelle qui fit du mot latin Iudaeus le mot anglais Jew (Juif), fut en même temps à l’origine d’une confusion dramatique. Confusion que nous transmettons sans y prendre garde lorsque nous désignons les adeptes authentiques de la religion de Yahweh de l’Ancien Testament par l’expression : « les Juifs » ; ou lorsque nous pensons que « les Juifs » d’aujourd’hui, sont des adeptes authentiques de la religion de l’Ancien Testament. Il faudrait deux mots différents pour distinguer ces deux réalités différentes. C’est la seule manière de permettre à la pensée de se dégager de l’amalgame. Pour pallier à cet inconvénient majeur, je propose d’utiliser l’expression de « vrai Israélite », forgée par Blaise Pascal, vraisemblablement sur la base de Jean 1:47 (« Jésus aperçut Nathanaël venir vers lui, et il dit de lui : voici vraiment un Israëlite en qui il n’y a point de fraude. »). Blaise Pascal nous permet ainsi de mettre fin à la confusion entre ceux qui cherchent à prévariquer, et ceux qui honorent Yahweh en droiture et en vérité ; cette expression heureuse apparaît dans le chapitre 13 des Preuves de la religion chrétienne, connues sous le nom de Pensées de Pascal : « [Jésus-Christ] nous a appris enfin que toutes ces choses n’étaient que figures, et ce que c’est que vraiment libre, vrai Israélite, vraie circoncision, vrai pain du Ciel, etc. »

[8] Jean 19:21.

[9] À ma connaissance, les seuls documents qui en attestent sont les Évangiles, qui en tant que documents écrits relatant des évènements donnés (fussent-il à caractère religieux), constituent d’authentiques documents historiques, même s’ils doivent être interprétés avec les précautions relatives aux documents ayant un caractère religieux. C’est ainsi que l’histoire des Hébreux tire presque toute sa documentation de l’Ancien Testament. Ou que l’histoire des Aryens en Inde se base elle aussi sur des textes sacrés. 

[10] Du singulier ioudaiwv.

[11] Jean 19:19 : « scripsit autem et titulum Pilatus et posuit super crucem erat autem scriptum Iesus Nazarenus rex Iudaeorum ». (Vulgate)

[12] Il est vrai qu’à proprement parler, aucune religion de cette époque ne portait un nom dérivé du mot « Juda » ou « Judée », et ce dans n’importe quelle langue, même en hébreu. Ou si un tel mot a existé dans la sphère gréco-romaine, ce ne pouvait être que de fraîche date, puisqu’on en a aucune trace écrite avant Flavius Josèphe. La situation religieuse en Galilée était bien plus complexe que ne pourrait en rendre compte un mot unique :

À l’époque de Jésus-Christ, dans les territoires de Judée et de Galilée, quatre sectes se disputaient le culte de Yahweh, au milieu d’une quantité de cultes païens (notamment hellénistiques). Il y avait : les pharisiens, les sadducéens, les zélotes et les esséniens (cf. Flavius Josèphe : Guerre des Juifs, II, 162-166). Ces quatre sectes rendant un culte à Yahweh, présentaient sous cet angle une certaine homogénéité d’apparence, je veux dire, par rapport aux païens qui les entouraient. La preuve en est qu’ils se désignaient eux-mêmes depuis des siècles par un mot bien précis : le mot hébreu Yehudi, qui était porteur d’un sens plus étendu que la connotation strictement géographique donnée par Benjamin Freedman au mot « Judéen ». En effet, Yehudi, malheureusement traduit par « Juif », signifie d’après le Nouveau Dictionnaire Biblique Emmaüs :

« Celui qui faisait partie de la tribu de Juda, ou du Royaume de Juda. Ce nom prit ensuite un sens plus étendu, et désigna tous les Hébreux qui revinrent de la captivité [en Judée]. (…) »

Par conséquent, les descendants des Hébreux, toutes tribus confondues, se définissaient par rapport aux païens grâce à un terme global, celui de Yehudim. Ce terme avait une connotation franchement raciale, plutôt que géographique. Et les personnes qui parlaient latin, qu’ils vécussent en Judée ou ailleurs, désignaient ces Yehudim en employant toujours le mot latin : Iudaean (ne faisant plus référence à la circonscription géographique de la Judée, mais bien aux descendants du peuple qui formait le Royaume de Juda, comme le mot hébreu Yehudim)… Comment s’opérait alors, en latin, la distinction entre les païens de Judée et les Yehudim (puisque ces païens de Judée, pour les Yehudim, n’étaient pas du tout des Yehudim, alors que pour Rome ils étaient bien d’authentiques Iudaean) ?… Il semble qu’il n’y avait pas de mot précis pour une telle distinction. Les fonctionnaires vivant à Rome, par exemple, devaient probablement user de périphrases pour distinguer ces deux entités distinctes : « Les Judéens sacrifiant au Temple de Jérusalem », pour les Yehudim, et pour les païens : « Les Judéens pratiquant tel ou tel culte hellénistique »…

Mais encore une fois, et sur le fond, cela ne change strictement rien, et ne contredit nullement la démonstration de Benjamin Freedman établissant que Jésus n’était pas « Juif ». Puisque, comme il va le montrer, le mot « Juif » actuel désigne exclusivement les héritiers du pharisaïsme, au détriment des autres sectes qui étaient très actives à l’époque de Jésus. Or, compte tenu des « mots doux » que Jésus-Christ adresse en toute occasion aux pharisiens… il est impossible qu’Il fut un de leurs sectateurs, ni même qu’Il fut sadducéen. Il est donc impossible qu’Il fut « Juif », dans le sens où Il aurait été, même de loin, un amateur de la religion qui porte aujourd’hui le nom de « judaïsme ». De plus, l’objet de cette lettre de Benjamin Freedman va être de montrer qu’il est impossible que Jésus-Christ ait été de la même race que l’immense majorité des « Juifs » d’aujourd’hui.

Or si Jésus-Christ n’était ni pharisien, ni sadducéen sur le plan de la croyance, il reste donc quatre possibilités : 

1 : Soit Jésus-Christ était esséniens.

2 : Soit Jésus-Christ était zélote.

3 : Soit Jésus-Christ appartenait à chacune de ces deux sectes (qui entretenaient effectivement certaines affinités : la première incarnant une sédition spirituelle par rapport à la dégénérescence du culte de Yahweh ; la seconde incarnant une sédition temporelle par rapport à l’occupation romaine ; et en outre, le mouvement des zélotes était fortement implanté en Galilée, et un disciple de Jésus-Christ était Zélote).

4 : Soit enfin, et c’est le plus probable, Jésus-Christ n’appartenait activement à aucune de ces deux sectes, et traçait la piste où s’engagerait le christianisme.

En revanche, et c’est là la précision qui s’imposait, il est plus que probable que Jésus-Christ ait été un Yehudi, dans le sens que ce terme avait avant la captivité à Babylone. C’est-à-dire qu’il est plus que probable que le père du père du père… du père de Jésus-Christ ait appartenu à la tribu de Juda. Tous les titres messianiques que les deux Testaments nous transmettent désignent invariablement Jésus-Christ comme membre de la tribu de Juda : « Fils de David », « lion de la tribu de Juda »… Deux Évangiles font par ailleurs remonter Sa généalogie au roi David lui-même, et Son « père » [adoptif] Joseph est plusieurs fois désigné comme appartenant à la maison et à la famille de David. Il y a donc peu de chances pour que tout cela ne fut qu’un canular, ou ne soit à considérer que sur un plan strictement spirituel. Pendant les 9 siècles qui séparent l’époque de Jésus-Christ de l’époque du roi David, il est tout à fait possible que certaines lignées israélites pratiquantes se soient transmis le souvenir de leur ascendance davidienne ; et il est certain que beaucoup d’Israélites savaient encore de quelle tribu le père du père du père… de leur père provenait. Paul, par exemple, nous révèle à plusieurs reprises qu’il est de la tribu de Benjamin. Et il ne s’agit pas de savoir de quelle tribu était les mères, car je crois que cela n’avait que peu d’importance, pourvu que celles-ci fussent Israélites (même si mon affirmation demande confirmation d’un spécialiste). Par conséquent, une ascendance exceptionnelle, ou le nom de la tribu de l’ancêtre, est facilement transmissible de père en fils, car elle ne suit que la branche paternelle, et ce n’est plus alors qu’une question d’absence de rupture dans la continuité : si un enfant connaît son père, il sait de quelle tribu était le père de son père, et ainsi de suite. Et si les traditions accordant une importance à la tribu ou à un ancêtre exceptionnel sont maintenues dans la lignée en question, il est très possible que la transmission se maintienne pendant une dizaine de siècles.

On constatera par ailleurs que Benjamin Freedman ne nie nullement que Jésus-Christ ait été de la même race que les Yehudim ; en réalité, il n’aborde pas du tout ce sujet. Il rejette par contre avec la plus grande vivacité, comme nous allons le voir, que les « Juifs » d’aujourd’hui aient le droit de se présenter comme les héritiers des Yehudim d’hier, à la foi sur le plan racial, et sur le plan religieux.

Enfin, l’Écriture vient renvoyer dos à dos les protagonistes qui s’attacheraient un peu trop à la question de la généalogie temporelle de Jésus-Christ : « Or la naissance de Jésus-Christ arriva en cette manière. Comme Marie sa mère eut été fiancée à Joseph, avant qu’ils fussent ensemble, elle se trouva enceinte par l’opération du Saint-Esprit. Et Joseph son mari, parce qu’il était juste, et qu’il ne la voulait point diffamer, la voulut renvoyer secrètement. Mais comme il pensait à ces choses, voici, l’Ange du Seigneur lui apparut dans un songe, et lui dit : Joseph, fils de David, ne crains point de recevoir Marie ta femme ; car ce qui a été conçu en elle est du Saint-Esprit. Et elle enfantera un fils, et tu appelleras son nom Jésus ; car il sauvera son peuple de leurs péchés. Or tout ceci est arrivé afin que fût accompli ce dont le Seigneur avait parlé par le Prophète, en disant : Voici, la Vierge sera enceinte, et elle enfantera un fils; et on appellera son nom Emmanuël, ce qui signifie, DIEU AVEC NOUS. Joseph étant donc réveillé de son sommeil, fit comme l’Ange du Seigneur lui avait commandé, et reçut sa femme » (Matthieu 1:18 à 24, Version David Martin).

Juste avant de remettre la version définitive de cet ouvrage à son éditeur, j’ai eu la chance de lire sur Internet l’explication la plus efficace que je connaisse pour dissiper toutes les confusions relatives au mot « Juif ». J’ai fait cette précieuse découverte sur le site de G.O.A.L. (God’s Order Affirmed in Love).

Il s’agit du site Internet le plus important du Mouvement Identitaire Chrétien. Ce mouvement est dit « Identitaire », car il enseigne sur des bases très sérieuses quelle est la véritable identité des Israélites de la Bible (notamment quelle est l’identité de ces « brebis perdues de la maison d’Israël », vers lesquelles Jésus-Christ a envoyé ses disciples : « Jésus envoya ces douze, et leur commanda, en disant : n’allez point vers les Gentils, et n’entrez point dans aucune ville des Samaritains ; mais plutôt allez vers les brebis perdues de la Maison d’Israël » (Matthieu 10:5-6). Je laisse donc le lecteur découvrir par lui-même sur ce site quelle est cette identité véritable, quelle est cette identité volée ; préparez-vous à une surprise… Le passage qui nous intéresse plus particulièrement ici, est la réponse à la 7ème Question la plus Fréquemment Posée (F.A.Q. : Frequently Asked Questions) sur ce site. Je traduis intégralement cette réponse :

« ISRAEL-IDENTITY

F.A.Q. n°7

Quelle est la différence entre un Sémite, un Hébreux, un Israélite, et un « Juif » ? Ces termes sont-ils équivalents en quelque manière, et peut-on les employer indistinctement ?

Un Sémite est une personne qui descend de Sem, l’un des fils de Noé. Un Hébreu est une personne qui descend d’Héber, l’un des petits petit-fils de Sem. Ainsi, tous les Hébreux sont des Sémites, mais tous les Sémites ne sont pas des Hébreux.

Après six générations, de la lignée d’Héber naît Abraham. Abraham était donc tout à la fois un Hébreu et un Sémite, puisqu’il appartenait aux deux lignées d’Héber et de Sem.

Isaac est né d’Abraham, puis Jacob d’Isaac. Le nom de Jacob fut changé en « Israël », et Israël fut le père de 12 fils. Ce sont les fils d’Israël et leurs descendants qui sont appelés : « les Israélites » ; et eux aussi sont tout à la fois des Sémites et des Hébreux, sans que cela ne fasse d’Abraham ou d’Isaac des Israélites. Bon nombre de personnes intervertissent également les termes « Juifs » et « Israélites », ou vont même jusqu’à appeler Abraham « un Juif ». Or Abraham ne fut pas même un Israélite, et le mot « Juif » [Yehudi n.d.t.] n’est employé dans la Bible que 1 000 ans après lui.

L’un des fils de Jacob-Israël était Juda (en hébreu : Yehuda). Ses descendants étaient les Yehudim, ce qui doit se traduire rigoureusement par : les « Judahites ». Le mot hébreu donna en grec : ioudaiwv, et en latin Iudaean.

La confusion actuelle vient de ce que presque toutes les versions modernes de la Bible traduisent indifféremment chacun de ces termes par le mot « Juif », qui est un mot relativement moderne résultant d’une contraction phonétique à partir du latin. Mais chaque fois que vous lisez le mot « Juif » dans l’Ancien Testament, vous devriez lire : « Judahite », et chaque fois que vous lisez le mot « Juif » dans le Nouveau Testament, vous devriez lire : « Judéen ». Ces mots eurent une très longue histoire, et leur signification s’est encore ramifiée ; ils finirent par revêtir des sens différents en fonction du contexte dans lequel on les trouve.

Dans l’Ancien Testament pour commencer, le mot « Judahite » présente trois sens bien distincts :

1 : Un « Judahite » est une personne qui est de la tribu de Juda (dans le sens racial).

2 : Un « Judahite » est une personne qui vit dans le territoire de la « Maison de Juda », ce qui inclut également les tribus de Benjamin et de Lévi. La connotation est ici principalement géographique, mais également tribale.

3 : Au sens religieux, un « Judahite » désigne une personne qui pratique la religion du Royaume de Juda. Or à l’époque d’Esther, de nombreux non-Israélites « devinrent Juifs » (c’est-à-dire, « Judahites ») par la suite des victoires des Judahites sur leurs nations (cf. Esther 8 : 17).

Dans le Nouveau Testament maintenant, le mot grec ioudaiwv [le Nouveau Testament a été rédigé en grec n.d.t.], aurait dû être traduit par « Judéen », et ce mot revêt globalement les mêmes sens que le précédent, avec quelques adaptations pour le sens géographique :

1 : Un « Judéen » est une personne qui vit dans la province de Judée (par opposition à la Galilée et à la Samarie). Tel est par exemple le sens qu’il faut retenir pour Jean 7:1. Cette fois l’usage est tout à fait géographique, et il sert aussi à désigner les non-Israélites vivant en Judée, et qui ont été incorporés à la nation en 135 av. J.-C.

2 : Un « Judéen » est toujours une personne qui est de la tribu de Juda (dans le sens racial).

3 : Un « Judéen » est toujours un adepte de la religion de l’ancien Royaume de Juda, religion qui a été donnée par Moïse et par les Prophètes. Tel est par exemple le sens qu’il faut retenir pour Romain 2:28-29.

Or presque toutes les Églises actuelles ne font pas les distinctions requise entre tous ces termes.

En résumé, nous pouvons retenir que seul un petit nombre d’Israélites portèrent le nom de « Juifs » (ou plus exactement « Judahites », puis « Judéens ») ; que beaucoup de non-Israélites furent appelés « Juifs » (ou plus exactement « Judahites », puis « Judéens ») par le seul fait qu’ils vivaient en Judée, ou qu’ils suivaient la religion du Royaume de Juda ; et enfin, comme nous l’avons vu précédemment [FAQ n°5], que les prétendus « Juifs » du judaïsme, ne sont ni des Israélites, ni des Hébreux, ni des Sémites, mais bien des Khazars (de race turco-mongole)… FIN DE LA QUESTION 7 »

Comme on le voit, les « Chrétiens Identitaires » des pays anglo-saxons font depuis des années un travail « révisionniste », en traquant systématiquement toutes les interprétations truquées de l’écriture. Là comme pour l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale, les menteurs sont les mêmes… Ce « révisionnisme théologique » fait grincer pas mal de dents là-bas, comme le prouve cette conclusion du B’nai Brith australien : « Les trois formes de haine [sic] les plus menaçantes pour l’avenir de la communauté sont : la négation de l’Holocauste, la racisme New Age [?], et le Mouvement d’Identité Chrétienne », (Australian Jewish News, Sydney, 10 décembre 1999).

[13] En ce qui concerne la première acception du mot « Juif » dans un écrit français, nous en avons des exemples bien plus précoces avec Étienne Boileau à la fin du XIIIe siècle (Dictionnaire Étymologique et Historique Larousse). Le mot « judaïsme » quant à lui, apparaît pour la première fois avec Gautier de Coincy, au début du XIIIe siècle. L’origine de ces mots remonte au latin Iudaeus, emprunté au grec ioudaiwv, dérivé du nom propre grec ioudaia, venant de l’hébreu Yehudi, et signifiant : « de Juda », sous-entendre : « du Royaume de Juda », sous-entendre : « du royaume de la tribu de Juda », sous entendre : « du royaume de la tribu constituée par les fils de Juda », sous entendre : « du royaume de la tribu constituée par les fils de Juda, lui-même quatrième fils de Jacob-Israël », etc. C’est à cette tribu de Juda qu’échoua aux temps bibliques, le territoire connu par l’Antiquité sous le nom de Judée.

[14]What is the reason? I am a Iewe; hath not a Iewe eyes?”

[15] De même pour le mot « Juif » en français.




D.086 – Histoire occultée des faux hébreux : les Khazars – Partie 1


L’Histoire occultée des Faux Hébreux :

LES KHAZARS

 

LES JUIFS MODERNES NE DESCENDENT PAS D’ISRAËL !

Version française de la lettre adressée par Benjamin H. Freedman au Docteur David Goldstein

Titre original :

Facts are Facts,

the Truth about the Khazars

Traduit et annoté par Ferdinand

« Suis-je donc devenu votre ennemi en vous disant la vérité ? »

Épître aux Galates 4:16

 

Avertissement de

Mission : Moisson des Élus

Lors de la lecture du document suivant, nous vous prions de bien vouloir tenir compte du fait que, au moment de la rédaction du présent livre, à la fin des années ’50, M. Benjamin H. Freedman s’était converti au catholicisme, ce qui, tout sincère fut-il, ne faisait pas de lui un véritable chrétien. S’il fut chrétien, c’était grâce à sa lecture de la Bible et à ses convictions personnelles.

Il s’adressait à un certain Docteur Goldstein qui, d’après ce que l’on peut déduire, était un prêtre catholique prônant que le catholicisme procédait du judaïsme. M. Freedman croyait sans doute que le Docteur Goldstein était tout simplement mal informé. Mais, si l’on en croit les citations que M. Freedman fait des paroles du Docteur Goldstein, nous pouvons croire que ce dernier était plutôt un genre de Jésuite crypto-Juif dont la fonction était de contribuer à intoxiquer les catholiques et les chrétiens en général en leur faisant croire que les « Juifs » (prétendus ou autoproclamés) étaient la race élue.

La personne qui a exécuté la traduction du texte de M. Freedman, un prénommé Ferdinand, ayant par ailleurs fait un excellent travail de traduction, semble également catholique (quoique nous ne pouvons en être sûr). Nous vous demandons d’en tenir compte dans les nombreux commentaires qu’il formule en notes de bas de page.

Savoir que le catholicisme est infesté de Juifs talmudistes depuis des siècles nous aide à comprendre certaines alertes de M. Freedman vis-à-vis la hiérarchie catholique dont il s’affligeait de voir l’inertie face à ses révélations. Nous en comprenons le pourquoi à cause de la pourriture qui règne en maître depuis des siècles au Vatican.

Que cette lecture vous soit profitable.

Roch Richer

 

Préface

Benjamin H. Freedman :

Benjamin Freedman fut élevé comme un « juif non pratiquant ». Il vivait à New York, et devint un homme d’affaire très efficace, et très riche. À une certaine période de sa vie, il était le principal actionnaire de l’immense Compagnie des Savons Woodbury.

Il fut témoin, et même un peu acteur, des manipulations qui permirent aux talmudistes de dominer la politique et les médias des États-Unis. Dans ses différentes fonctions au service des intérêts sionistes, il eut l’occasion d’avoir un grand nombre d’entretiens personnels et approfondis avec sept présidents des États-Unis.

À la fin de la seconde Guerre Mondiale, il fut écœuré par ce à quoi il avait assisté, et il devint dès lors un « transfuge du sionisme ». Il décida de révéler tout ce qu’il pourrait. Il rompit avec le judaïsme, et se convertit au catholicisme. En 1946, il fonda la Ligue pour la Paix et la Justice en Palestine ; puis passa le reste de sa vie, et une grande partie de sa fortune considérable, à lutter contre la tyrannie sioniste qui enserrait les États-Unis. Il consacra à cette activité plus de 2 millions et demi de dollars, tirés de son portefeuille personnel.

L’ironie du sort voulut que ce transfuge fut justement l’une des personnes qui devait avoir le plus de choses à raconter ; Benjamin Freedman avait appartenu au plus haut niveau de l’organisation juive. Il a connu personnellement : Bernard Baruch, Samuel Untermyer, Woodrow Wilson, Franklin Roosevelt, Joseph Kennedy, et John F. Kennedy. Comme on l’a dit, Monsieur Freedman était très riche, et disposait d’un carnet d’adresses exceptionnel, ce sont sans doute les raisons qui l’ont maintenu en vie.

Le magazine Commentary, publié par le Comité Israélite Américain, l’appelle régulièrement : « le Juif antisémite ».

Arnold Forster, un haut fonctionnaire de la Ligue Anti-Diffamation du B’nai B’rith (A.D.L. : une sorte de CIA privée, travaillant pour le compte d’Israël, et qui épie les faits et gestes des patriotes américains), a défini Benjamin Freedman comme un « riche apostat juif, mu par la haine de soi » ; car lorsqu’un Juif non-talmudiste a une critique à faire sur les Juifs talmudistes, il est inévitablement mu par la haine de soi… il n’y a pas, il ne peut pas y avoir d’autre explication possible ! Mais Benjamin Freedman va nous montrer que tout repose sur une définition correcte du mot « Juif ».

Introduction

Dr David Goldstein LL.D.

960 Park Avenue

New York City

 

SPECIAL DELIVERY

Astor Post Office Station

Boston, Massachusetts

 

le 10 Octobre 1954

Mon cher Docteur Goldstein,

 

Vos œuvres exceptionnelles en tant que converti au catholicisme m’ont impressionné à un point tel que je dois vous avouer ne pas connaître d’exemple analogue au vôtre dans toute l’histoire moderne. Votre dévotion à la doctrine et aux dogmes de l’Église catholique défie toutes mes tentatives de description par des mots. Oui, les mots me manquent pour cela.

En tant que vigoureux prédicateur de la foi chrétienne, si constant et si déterminé dans la défense des principes, des programmes, et de la politique de l’Église catholique romaine, votre détermination sans faille a toujours été une véritable source d’inspiration pour ce nombre incalculable de personnes qui cherchent si courageusement à s’engager dans vos traces.

En considération de votre illustre position, je vous avoue qu’il m’a fallu un grand courage pour oser vous écrire cette si longue lettre. Je prie donc pour que vous lisiez mes paroles en gardant à l’esprit le verset 16 du chapitre 4 de l’Épître aux Galates : « Suis-je donc devenu votre ennemi en vous disant la vérité ? », et j’espère que vous me ferez l’honneur de méditer sur le sens profond de ce verset, avant de réagir à tout ce que je vais vous dire.

C’est véritablement pour moi une source de grand plaisir et de joie authentique de pouvoir vous saluer enfin, malgré tous les inconvénients de la correspondance. J’éprouve une déception profonde de devoir faire votre connaissance de cette manière. Ma joie actuelle serait bien plus intense si j’avais eu le privilège de pouvoir vous saluer en personne pour l’occasion de notre première rencontre.

Notre excellent ami commun essayait depuis longtemps d’arranger entre vous et moi une première entrevue. J’espère toujours que nous en aurons l’opportunité. J’attends avec plaisir de vivre un tel jour dans un futur qui ne soit pas trop éloigné, et à un moment qui vous conviendra parfaitement.

Vous découvrirez dans cette lettre un grand nombre de raisons qui justifieront pleinement l’urgence avec laquelle j’ai dû mettre fin à toute temporisation pour entrer de plein pied en contact avec vous. Vous découvrirez que cette urgence ne fait que refléter la gravité de la crise qui met aujourd’hui en péril la permanence de la foi chrétienne dans cette lutte ancestrale qui fit d’elle la force spirituelle et sociale la plus efficace pour le développement du bien être de toute l’humanité, dans une mission divine qui n’avait de considération ni pour une race particulière, ni pour une religion particulière, ni pour une nationalité particulière.

Votre dernier article est paru au mois de septembre dans le Bulletin du G.C.P.I., la publication officielle de cette organisation qui s’est baptisé : La Grande Confraternité de ceux qui Prient pour la paix et la bienveillance envers Israël… Le titre de votre article (« Ce que pensent les Juifs aujourd’hui »), et la vocation du G.C.P.I. rappelée sur la première page (« Faire connaître et promouvoir l’apostolat chrétien entrepris parmi Israël »), me poussèrent immédiatement à saisir par les cheveux l’occasion de vous présenter mes commentaires. Je sollicite donc votre indulgence si ma lettre présente les défauts de la spontanéité qui lui a donné naissance.

Ce fut toutefois avec beaucoup de répugnance que je me suis résigné à vous présenter mes commentaires de façon épistolaire ; j’ai longtemps hésité à le faire, mais compte tenu des circonstances, j’ai bien peur de n’avoir dû choisir que la seule et unique solution. Je prends donc le risque de les présenter à la gravité de votre jugement immédiat, sans la moindre réserve d’aucune nature. Mon vœu le plus sincère est que vous les acceptiez en vous revêtant du même esprit amical qui a présidé à leur rédaction. Je souhaite également que vous leur accordiez toute votre attention, et que vous me fassiez la grâce d’une réponse rapide témoignant du même esprit d’amitié, esprit fraternel, pour lequel je vous remercie par avance.

Pour les plus grands intérêts de cette noble cause, à laquelle vous continuez à consacrer tout votre temps ainsi que vous l’avez toujours scrupuleusement fait depuis déjà plusieurs décennies, je vous invite très respectueusement et très sincèrement à étudier attentivement les données qui vont être présentées ici. Je vous suggère également de prendre toutes les mesures que vous jugerez nécessaires, et qui seront le résultat logique de vos conclusions. Au milieu de cette guerre idéologique, invisible et intangible, qui se livre pour la défense de l’immense héritage chrétien contre ses ennemis consacrés, une attitude favorable de votre part serait un pas capital vers la victoire. En revanche, votre simple passivité se muerait immédiatement en un recul sensible de l’effort global.

Vous souscrivez probablement à cet adage selon lequel il est préférable d’allumer une seule bougie plutôt que de rester assis dans les ténèbres, et bien j’ai toujours pensé moi aussi qu’il dépeignait une attitude très sensée et très saine. Certes, les tentatives solitaires que j’ai déjà entreprises pour donner la lumière à ceux qui sont dans les ténèbres, pourraient avoir le même résultat auprès de vous qu’auprès de ce nombre considérable de personnes qui demeurent la preuve vivante de tous les échecs que j’ai connus au cours des trente dernières années. Mais dans votre cas et jusqu’au jour d’aujourd’hui, je suis resté assez optimiste.

J’ai toujours nourri l’espoir, pas tout à fait vain me semble-t-il, qu’un jour, l’une de ces chandelles se transformerait en un véritable brasier, comme un tison qui dort dans une grange et se réveille tout d’un coup pour déchaîner un immense feu de prairie, appelé à traverser de part en part toute la nation, avant d’illuminer pour la première fois les vastes horizons d’un avenir rénové. Voyez-vous, c’est dans ce rêve irréductible que je puise le courage qui me maintient sur le champ de bataille, avec en face de moi, toute cette étrange étrangeté à laquelle l’histoire de ma vie m’a évidemment soudé.

Depuis des milliers d’années, il a été dit avec justesse qu’à la fin « c’est toujours la vérité qui prévaut ». En effet, nous savons tous que la vérité peut se révéler d’une force infinie. Mais hélas, jusqu’à ce jour, nul n’a vu la vérité se mettre en marche toute seule. Personne n’a jamais vu la vérité quitter son point mort sans qu’un apôtre ne lui ait dûment communiqué la poussée minimale qui puisse contrebalancer son inertie. Sans cela, la vérité ne bougera pas, et ne fera bouger personne. Elle ne nous conduira jamais au port, mon cher Docteur Goldstein. Et de fait, je ne vous cache pas mon chagrin de voir combien souvent la vérité ne fut qu’une petite fille mort-née. Compte tenu de votre influence, votre aide se révélerait ici d’un secours inestimable.

D’un autre côté, la vérité, bien que correctement prêchée, fut fréquemment piétinée par une propagande délibérément contraire ; propagande des plus fanatiques, qui ne connaît ni trêve, ni répit. Les événements récents, qui comme vous le savez furent d’envergure mondiale, nous fournissent un témoignage assez éloquent des dangers pour la civilisation inhérents à cette technique. Cette déloyauté envers la vérité est un crime de trahison contre l’humanité tout entière. Et je pense, mon cher Docteur Goldstein, que vous devriez faire très attention de ne pas devenir sans le savoir l’un des nombreux rouages de la propagande dont je vais parler, ni d’apparaître a posteriori comme complice dans l’une des nombreuses affaires qui ont éclatées dans son sillage ces dernières années.

Car que se soit sans le savoir, sans le vouloir, ou sans en avoir l’intention, les principaux acteurs de notre histoire nous ont presque tous fait des discours où la vérité se trouvait complètement déformée ; et on les a si bien crus, qu’aujourd’hui notre génération est une génération décomposée.

En 1492, il n’y a pas si longtemps, la Terre était encore représentée par les savants les plus en vue, comme étant de forme plane. Au cours de cette même année Christophe Colomb fut à même de prouver qu’il n’en était rien. Et dans l’histoire, les exemples de cette sorte abondent ; le certain peut être faux, quoiqu’on en dise.

Que ces prétendues sommités se soient rendues coupables de bêtise ou de simple indifférence, c’est une question qui n’a plus guère d’importance aujourd’hui. Soit ils ignorèrent complètement les faits que Christophe Colomb avait démontrés, soit ils les connurent, mais préférèrent s’abstenir de tout commentaire pour des raisons que l’histoire ne dit pas. Mais aujourd’hui, Mon cher Docteur Goldstein, aujourd’hui, une situation identique s’incarne sous nos yeux dans la crise que traverse la foi chrétienne. Et dire aujourd’hui la vérité sur ce que l’on sait, est le seul facteur qui décidera si la foi chrétienne doit survivre, ou déposer les armes devant ses ennemis consacrés. Aujourd’hui, la foi chrétienne est en train de vivre son heure de vérité.

Ainsi que vous l’avez déjà sans doute observé, aucune institution n’a pu rester à flot bien longtemps, si elle ne s’appuyait dès son origine sur un solide fondement de vérité. La foi chrétienne fut érigée sur la vérité, sur un socle inébranlable de vérité, par son fondateur Jésus-Christ. Si la foi chrétienne veut survivre, elle doit demeurer dans la vérité. La détérioration, puis la désintégration, et enfin la destruction de la foi chrétienne, se poursuivront inexorablement tant que la déformation délibérée de la vérité se substituera à la vérité elle-même. La vérité est un absolu. On est vrai, ou on ne l’est pas. Il n’y a pas de degrés : on n’est pas à moitié vrai, comme on n’est pas non plus à moitié honnête, ou à moitié loyal. Il n’y a pas ici de compromis possible.

Mon cher Docteur Goldstein, vous avez sans doute déjà observé qu’en voulant faire un peu de bien d’un côté, les personnes « bien intentionnées » déclenchent souvent un mal irréparable de l’autre. Chacun de nous finit par rencontrer cette expérience bien amère. Ainsi, le jour d’aujourd’hui vous montre dans le perpétuel sacrifice de tous vos efforts et de toute votre énergie, dans le but émérite de faire entrer les « Juifs » (prétendus, ou autoproclamés tels) dans le sein de l’Église catholique romaine, par le biais de la conversion à notre foi. Beaucoup de grâce et meilleure chance à vous, puissent vos efforts être couronnés d’un grand succès…

Mais mon cher Docteur Goldstein, je dois vous dire que votre travail contribue sans que vous ne le sachiez, et d’une manière non négligeable, à la dissolution de la foi d’un nombre considérable de chrétiens. Pour chaque gramme de bien que vous faites par la conversion d’un « Juif » (prétendu ou autoproclamé tel) vous déclenchez en même temps une tonne de mal, en détournant une multitude de chrétiens de leur foi ancestrale. Je vous présente tout de suite cette conclusion très sévère à laquelle je suis parvenu, car je sais que les révélations que je m’apprête à vous faire seront largement en mesure de la confirmer. De plus, vous savez comme moi qu’un grand nombre de conversions récentes, durent très vite être requalifiées comme des « conversions ratées », sur le plan de la foi bien entendu, mais comme des « noyautages réussis », sur un plan plus politique.

J’ai bien peur que vos prises de positions actuelles, ainsi que vos activités quotidiennes suscitées par un tel apostolat, ne nécessitent bientôt quelques révisions à la lumière des faits que vous allez connaître. La philosophie et la théologie que vous professez publiquement aujourd’hui, méritent sans le moindre délai une sérieuse reconsidération de votre part. Car tout ce que vous dites et tout ce que vous écrivez pourrait très rapidement provoquer une sorte d’éclatement de la foi chrétienne, à une échelle bien plus dévastatrice que tout ce que vous pourriez imaginer, du haut de votre tour d’ivoire. Il apparaît, mon cher Docteur Goldstein, que de nombreux chrétiens répètent plus ou moins consciemment tout ce que vous dites ou tout ce que vous écrivez ; et il en est de même des « Juifs » (prétendus ou autoproclamés) que vous cherchez à convertir. L’influence que vous exercez devient maintenant un danger véritable, je me dois de le porter à votre attention.

La réaction dont vous allez faire preuve face à ce que vous allez lire, peut devenir le verdict le plus important jamais prononcé au cours des derniers siècles, dans le domaine de la défense de la foi chrétienne. Je vous recommande donc sincèrement de ne pas perdre de vue la grande responsabilité qui va être la vôtre maintenant, et j’espère que vous allez étudier cette lettre dans le moindre détail, depuis son premier mot, jusqu’à son tout dernier. Tous ceux qui vous connaissent ont la chance de savoir combien cette question vous est précieuse. Par votre détermination à suivre les nobles idéaux que vous vous êtes fixés pendant toutes ces années, où vous avez si vaillamment œuvré pour la grandeur de la foi chrétienne, vous vous êtes acquis toute cette admiration dans laquelle vous baignez aujourd’hui. Toute notre Église, que vous choisîtes par un acte libre et courageux de votre volonté lorsque vous étiez encore à la fleur de l’âge, est bien plus fière de vous qu’elle ne l’était déjà dès votre conversion.

Mais malgré ceux qui le nient partout et en permanence, les événements de ces dernières années ont attesté sans plus laisser le moindre doute, que la foi chrétienne se présente désormais avec un pied dans la tombe, et un autre pied sur une peau de banane, en parlant figurativement je vous l’accorde. Mon cher Docteur Goldstein, ne pas s’en rendre compte serait se fermer définitivement à toute réalité, et choisir de ne plus voir les évidences. Je crois que vous êtes bien trop réaliste pour vous autoriser ainsi à vous duper vous-mêmes.

Il est manifeste que la foi chrétienne est aujourd’hui au carrefour de sa destinée. Au cours des 20 siècles de son histoire, la mission sacrée des chrétiens n’avait jamais rencontré de péril aussi grand que celui qu’on observe actuellement. La foi chrétienne va avoir besoin des défenseurs les plus loyaux de toute son histoire. Personne ne peut minimiser la gravité de la situation[1]. Il y a urgence.

Quand les chrétiens du monde libre ne pourront plus exercer publiquement leur foi, nous aurons connu le dernier jour du christianisme. Ce que connaissent déjà 50 % des humains pourrait très vite se propager à toute la population du monde. C’est même très probablement ce qui devrait se produire, si le cours des choses suit la tendance actuelle. Une maladie maligne ronge le monde comme un cancer, elle se propage de manière géométrique, comme des cellules cancéreuses. Elle se révélera sûrement fatale si des mesures d’une extrême rigueur ne sont prises très vite pour l’endiguer. Mais qu’est-il entrepris aujourd’hui pour la stopper, ou même seulement pour la ralentir ?

Mon cher Docteur Goldstein, vous souvenez-vous du nom de ce philosophe qui a dit : « il n’y a rien de permanent dans le monde, sauf le changement »[2] ? Et bien cette philosophie devra s’appliquer à la foi chrétienne elle aussi… Et mon autre question à 100 francs est de savoir si ce changement sera pour le meilleur, ou pour le pire… Le problème est aussi simple que cela. Or, si l’on continue à suivre pendant les 37 années qui viennent, la voie qui fut la nôtre au cours des 37 années qui précèdent[3], la foi chrétienne telle quelle est professée aujourd’hui aura complètement disparue de la surface du globe. Sous quelle forme se manifestera alors la mission de Jésus-Christ sur la Terre, voilà qui est aussi peu prédictible qu’inévitable.

Dans cette situation de crise, vous conviendrez qu’il ne serait ni très logique, ni très réaliste, de chasser une multitude de chrétiens du refuge que la foi chrétienne leur donne, pour l’avantage très relatif de faire entrer un nombre de « Juifs » (prétendus ou autoproclamés tels), proportionnellement dérisoire.

Il serait bien vain de nier que la foi chrétienne est partout dans le monde sur la défensive[4] ; et en prendre conscience est une source perpétuelle de consternation et de sidération pour le peu de chrétiens qui le peuvent. C’est ainsi, la foi chrétienne est partout bafouée, malgré toutes les immenses contributions qu’elle fit au progrès de l’humanité pendant presque 2000 ans.

Mon dessein n’est pas de dénoncer ici les conspirateurs qui se sont voués à la destruction de la foi chrétienne, ni de m’étendre sur la nature exacte ou sur l’étendue de cette conspiration. Cela demanderait la rédaction de plusieurs ouvrages. L’histoire des derniers siècles, et notamment les événements des dernières années, confirment l’existence d’une telle conspiration, j’en ferai toute la preuve une autre fois[5]. Un réseau mondial de conspirateurs diaboliques déploie jour après jour, avec la plus grande méthode, chacune des phases de son complot contre la foi chrétienne, alors que les chrétiens semblent dormir les poings fermés. Et le comble voyez-vous, c’est que le clergé manifeste plus d’indifférence à cette conspiration que les chrétiens eux-mêmes. On dirait que les prêtres ne veulent qu’une seule chose : enfouir leur tête le plus profond possible dans le sable de l’ignorance, comme l’autruche, qui selon la légende, agirait ainsi à l’approche du danger. Cette ignorance, ou cette indifférence de la part du clergé, a déjà porté un sérieux coup à la foi chrétienne, duquel elle pourrait bien ne jamais se relever complètement, si tant est qu’elle puisse un jour se relever. C’est si triste de voir le clergé chrétien collaborer à l’anéantissement de la foi chrétienne.

Dans cette crise, les chrétiens auraient besoin d’être bénis par une sorte de Paul Revere spirituel, qui sillonne la nation au galop, pour les avertir que leur pire ennemi fait route à vive allure dans leur direction[6].

Toutefois, il serait bien insuffisant de ne localiser que les adversaires qui nous assiègent de l’extérieur ; car il est d’une importance tout au moins égale d’identifier les forces de sabotage qui sont à l’œuvre au sein même de l’Église catholique romaine, et qui la rendent si vulnérable à ses adversaires extérieurs. Si avec le sérieux qu’on vous connaît vous vous atteliez à ce point particulier, vous pourriez rendre inopérationnels un nombre formidable des agents responsables de cette inquiétante situation.

Les âmes de millions de chrétiens qui, semble-t-il, vous sont complètement étrangères, sont très mal à l’aise par rapport au statut actuel de la foi chrétienne. Savez-vous que des dizaines de milliers de prêtres sont foncièrement troublés par les pressions que la hiérarchie ecclésiastique fait peser sur eux lorsqu’ils voudraient exprimer leur jugement naturel sur la situation ? Or, si donc les attaques provenant de l’intérieur pouvaient être neutralisées, la foi chrétienne se remettrait spontanément sur ses deux pieds, et ferait face à ses ennemis, aussi droite que le rocher de Gibraltar. Mais si une telle purge n’est entreprise très rapidement, la foi chrétienne va continuer à s’émietter ainsi tout doucement, jour après jour, avant de s’effondrer complètement. Un peu de prévention aujourd’hui nous évitera bien des déconvenues pour demain, vous pouvez me croire.

Sans oublier tout le respect que je dois à l’autorité ecclésiastique, et en toute humilité, je me retrouve avec une tâche bien difficile à accomplir… En effet, je voudrais déclarer ici publiquement que l’autorité ecclésiastique est la principale, si ce n’est la seule responsable de la présence de ces forces internes qui trahissent allègrement les intérêts de l’Église. Cette conclusion que je vous présente, condense à elle seule toutes les informations que j’ai pu répertorier jusqu’à aujourd’hui. Mon cher Docteur Goldstein, si vous désirez vraiment agir d’une manière constructive et réaliste, il va vous falloir « mettre les pieds dans le plat », sans vous inquiéter des petits doigts en l’air et autres grincements de dents. C’est la seule stratégie qui nous reste si l’on veut éviter de justesse le destin qui nous attend. Vous ne pouvez plus continuer à minauder avec la vérité, sous prétexte que la vérité blesse ceux qui vous connaissent, ou ceux que vous aimez.

En cette heure tardive, il ne nous reste que très peu de temps pour réparer la barrière, si vous m’autorisez cette image champêtre et prosaïque. Nous ne pouvons plus nous permettre de perdre la moindre seconde. « Tourner autour du pot » ne nous conduirait nulle part. Seuls des hommes courageux parviendront à franchir la tempête qui approche. Et pour parler à nouveau en figure, ou même peut-être que cette fois-ci je l’entends littéralement : « Les héros seront vivants, et les couards seront morts, lorsque la poussière de cette guerre ancestrale sera retombée » ; et non pas : « Les héros seront morts, et les couards seront vivants », comme cela se produisait parfois, dans d’autres circonstances…

La foi chrétienne reste la seule digue contre la marée du barbarisme universel. Ses ennemis consacrés ont suffisamment montré la cruauté avec laquelle ils entendent remplir leur programme d’élimination du christianisme de toute la surface de la Terre.

Je vous ai dit un peu plus haut qu’à mon humble avis, toute la responsabilité de l’incroyable dissolution de la foi chrétienne devait être entièrement imputée à la hiérarchie ecclésiastique. Cette dissolution de la foi est la conséquence nécessaire de la confusion qui a été entretenue dans l’esprit des chrétiens au sujet des principes fondamentaux de la foi chrétienne. La responsabilité de cette confusion repose exclusivement sur la hiérarchie ecclésiastique, et non sur la masse des fidèles. Et vous savez que la confusion génère le doute ; que le doute déclenche la perte de confiance ; et que la perte de confiance conduit naturellement à la chute de l’intérêt. Plus la confusion des principes augmente et plus la confiance diminue. Le résultat est le désintérêt total qu’on observe aujourd’hui. Mon cher Docteur Goldstein, je crois que vous pourrez difficilement remettre en question ma petite démonstration, n’est-ce pas ?

Bien sûr, cette confusion dans l’esprit des chrétiens à propos des fondements de notre foi est tout à fait injustifiée et ne repose sur rien de réel ; elle n’a aucune raison d’être, et elle n’existerait pas si l’autorité ecclésiastique n’avait pas été la grande complice de toutes les supercheries qui la firent apparaître. Certes, je sais que des membres du clergé pourraient être sincèrement blessés d’apprendre qu’ils ont été les complices des ennemis consacrés de la foi chrétienne, et je vous accorde que beaucoup de prêtres sont leurs alliés sans le savoir ; mais cette ignorance est le plus gros obstacle à une défense constructive de la foi chrétienne contre ses ennemis consacrés.

Des chrétiens sans nombre, que leur ignorance du problème à poussé malgré eux sur la touche du champ de bataille, voient de jour en jour la foi chrétienne pourrir un peu plus sur la vigne, et se faisander au point de tomber toute seule dans le gosier avide de ses ennemis immémoriaux. Les chrétiens observent ce spectacle, impuissants ; et la coupe qu’ils doivent boire est rendue plus amère par la vue de l’indifférence du clergé censé les conduire. Cette apathie du clergé, livre à ses agresseurs la foi chrétienne privée de toute défense. Et leur attitude fuyante nous conduira inéluctablement à la défaite. Pour éviter une reddition sans condition aux ennemis de toujours, le clergé doit maintenant faire face sans le moindre délai, s’il désire sortir vainqueur dans ce combat idéologique invisible et intangible qui se livre sous son nez… Quand va-t-il se réveiller ?

Si l’on me demandait d’expliquer dans cette lettre quels sont les nombreux moyens par lesquels le clergé chrétien brouille les fondements de la foi chrétienne, je dois vous dire qu’une telle entreprise nécessiterait plusieurs volumes ; et le temps qui m’est accordé me force à me contenter du strict minimum ; je vais donc me limiter ici aux raisons les plus importantes de cette confusion. Cette contrainte de brièveté me conduira à limiter également le nombre des références que j’aurais voulu faire pour appuyer mon discours ; mais je ferai néanmoins tout mon possible pour établir de manière incontestable l’authenticité des faits historiques que je mentionne ici.

Et pour tout vous avouer dès maintenant, mon cher Docteur Goldstein, je dois vous dire qu’à mon avis, la raison principale de cette confusion dans l’esprit des chrétiens est directement liée à vos activités présentes. Et je ne crois pas que votre responsabilité en cela puisse être amoindrie par vos bonnes intentions. Comme vous l’avez entendu très souvent, mon cher Docteur Goldstein, « l’enfer est pavé de bonnes intentions » ; et la confusion créée par vos articles est multipliée par 1 000 en vertu de la grande diffusion que vous en faites, en vous appuyant sur la haute estime dans laquelle vous tiennent les éditeurs (chrétiens ou non), et sur la haute estime dans laquelle vous tiennent un grand nombre de lecteurs (chrétiens ou non), partout dans la nation. Mon cher Docteur Goldstein, vos articles sont cités en permanence, et continuellement réimprimés d’une côte à l’autre de ce très grand pays.

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[1] L’expérience suivante pourrait en fournir l’illustration dans la France de l’an 2000 : un jour, ma grand-mère m’a envoyé acheter Pèlerin Magazine dans une ville voisine d’environ 30 000 habitants, je m’arrête devant un tabac-presse de la « banlieue » pour ne pas avoir le désagrément de chercher une place au centre-ville. La boutique était assez importante et devait facilement exposer 700 revues. Après une recherche prolongée et un interrogatoire soutenu de la boutiquière, je n’ai trouvé ni Pèlerin Magazine, ni La Vie, ni La Croix (qui est pourtant un quotidien), car chacune de ces revues aurait pu faire l’affaire pour ma malheureuse grand-mère. Et ce n’était pas une pénurie momentanée, la boutiquière n’avait pas renouvelé son abonnement car elle n’en vendait pas. Intrigué, j’ai voulu faire l’expérience dans deux autres maisons de la presse du faubourg ; le résultat fut identique. Par contre, j’ai trouvé partout une cinquantaine de revues pornographiques, dont à chaque fois une dizaine à l’attention exclusive des homosexuels ; j’ai trouvé en moyenne une dizaine de revues traitant de bouddhisme, de taoïsme ou d’autres religions exotiques. Pour la foi chrétienne : rien. En ce qui concerne particulièrement Pèlerin Magazine, la Croix ou La Vie Catholique, ce n’est pas que leur disparition des étalages me chagrine beaucoup, mais étant les revues catholiques qui bénéficient à ma connaissance du plus grand tirage (ou tout au moins, qui sont les plus connues) leur absence complète illustre bien l’état actuel de la Foi chrétienne.

[2] Héraclite d’Éphèse, bingo !

[3] C’est-à-dire depuis octobre 1917, apparition au grand jour d’une force anti-christique qui s’est présentée comme telle ; et qui depuis a œuvré sans relâche, en Russie ou ailleurs, pour la destruction de la foi chrétienne. Benjamin Freedman considère les pays communistes comme l’un des points d’ancrages des ennemis du christianisme. Leur influence déborde bien au-delà du rideau de fer. Ils furent un peu le corps, d’où l’adversaire a pu émettre ses pseudopodes.

[4] Le christianisme offensif et sans complexes, qui n’a pas honte de lui, et qui ne cherche pas en permanence à se justifier ou à s’excuser, appartient véritablement au passé, ou au futur, mais sûrement pas au présent.

[5] Cf. Benjamin Freedman, The Hidden Tyranny (La Tyrannie cachée 1971), que nous aurons peut-être la possibilité de traduire.

[6] Paul Revere est un héros très populaire de la Révolution américaine. Pendant la nuit du 18 avril 1775, il galopa sans s’arrêter pour prévenir tous les habitants qui vivaient autour de Boston de l’arrivée imminente des Anglais. Son histoire a été immortalisée dans une ballade de Henry Wadsworth Longfellow (Encyclopaedia Britannica).




D.085 – Dévoilement des faussetés pré-tribulationistes – Partie 15

 

Par Larry Simmons

Tiré de l’article Unmasking Pre-Trib Fallacies

Traduction de Roch Richer

CHAPITRE QUINZE

Conclusions finales

Si vous le voulez bien, supposez que l’issue de l’enlèvement pré-tribulationiste soit débattue en cour et que vous soyez membre du jury. La question que vous avez à décider n’est que celle-ci : en nous basant sur les preuves présentées, devrions-nous croire à l’enlèvement pré-tribulationiste ? Pendant que vous assumez ce devoir, on vous rappelle l’importance de demeurer impartial. La façon dont vous voudriez que les temps de la fin se déroulent ne compte pas ; ce que vous pensiez auparavant non plus. Tout ce qui importe, ce sont les preuves étalées devant vous. Et quelles sont ces preuves ? Rien d’autre que les quatorze Raisons que nous avons étudiées. Puisqu’aucun passage n’enseigne explicitement le pré-tribulationisme, celui-ci doit donc être établi par des moyens indirects. C’est là que les 14 Raisons entrent en jeu. L’espoir repose sur ces raisonnements en autant qu’ils soient suffisants pour établir l’enlèvement pré-trib en tant que doctrine biblique sérieuse. Il y a toutefois quelque chose à ne pas oublier : ces arguments sont tout ce dont disposent les pré-tribulationistes. Ça veut dire que, s’ils échouent, il en sera de même pour l’enlèvement pré-tribulationiste.

En vérité, le cas décrit ci-haut n’aboutirait jamais devant un jury. Il aurait plutôt été rejeté pour manque de preuve. Aucune cour au pays ne prendrait en considération ces arguments pré-trib comme preuves. Une fois ceux-ci dépouillés de leurs logiques fallacieuses, il devient limpide qu’il n’y a pas la moindre preuve biblique dans aucune des 14 Raisons. Cela nous amène évidemment à l’inéluctable conclusion que l’enlèvement pré-trib n’est pas dans la Bible ! Et si ce n’est pas dans la Bible, ce n’est pas non plus dans les Plans de Dieu. « Car le Seigneur, l’Éternel, ne fait rien qu’il n’ait révélé son secret à ses serviteurs les prophètes » (Amos 3:7).

Peser l’enlèvement pré-trib dans la balance

Mais, direz-vous, où est le mal ? Pourquoi devrions-nous nous inquiéter de ce que l’on croit ou non à l’enlèvement pré-trib ? Au moins, il met les croyants sur le qui-vive. Enfin, c’est ce qu’on nous dit. Malheureusement, après avoir mis sur la balance les bénéfices potentiels contre le mal qui a été fait, nous avons toutes les raisons de nous dresser contre le pré-tribulationisme. Voici trois domaines spécifiques où l’Église a été meurtrie par la théorie de l’enlèvement pré-tribulationiste ou par ses propagandistes :

Le mal causé à la vérité chrétienne

Dans le chapitre 1, nous avons fait référence à la noblesse d’esprit des Béréens d’Actes 17. Souvenez-vous qu’il s’agissait de ceux qui écoutaient avec empressement ce que l’apôtre Paul prêchait, mais prenaient néanmoins le temps de comparer soigneusement son message aux Écritures. Demandons-nous ce qui faisait d’eux des esprits nobles aux yeux de Paul. C’est peut-être qu’ils éprouvaient un grand respect pour la vérité, à tel point qu’ils ne voulaient pas juger eux-mêmes le message de Paul. Au lieu de ça, ils soumettaient ce qu’ils entendaient à la Parole de Dieu ― qui était leur unique standard pour mesurer la vérité. Heureusement, parce que le message de Paul s’accordait aux Écritures, « plusieurs donc d’entre eux crurent » (Actes 17:12). Ceux qui crurent auraient sans doute fait écho aux paroles de Jacques 1:18 : « Il nous a engendrés selon sa volonté, par la parole de la vérité, afin que nous fussions comme les prémisses de ses créatures. »

Malheureusement, chercher la vérité n’est pas toujours tâche facile. Selon ce que dit Isaac Watts : « La tromperie et le mal revêtent souvent les formes et l’apparence de la vérité et de la bonté. » Il poursuit en disant que la logique a pour fonction « de dépouiller les déguisements extérieurs des choses, de les maintenir et de les juger selon leur nature propre. »[1] C’est regrettable, mais le pré-tribulationisme fourmille de raisonnements fabriqués dans le but de lui donner un air biblique. Or, après application de la logique, on constate de manière évidente qu’ils ne sont pas bibliques.

Ceci à l’esprit, nous posons donc la question suivante : Dieu décrèterait-Il une doctrine qui ne peut être appréhendée qu’au travers d’un raisonnement fautif ? Avant de répondre, observez la façon par laquelle sont révélées d’autres importantes vérités. En présentant la doctrine de la justification, Paul y voue six chapitres du livre aux Romains, en la développant par la logique, grâce à une progression s’étalant d’une étape à l’autre. Maintenant, comparez cela à la façon dont est « révélé » l’enlèvement pré-trib. Premièrement, grâce à un raisonnement fallacieux, les pré-tribbeurs représentent les enfants de Dieu en deux peuples, puis ils délimitent l’Église pour qu’elle cadre dans cette division. (Peu leur importe si ceux qu’on exclut de l’Église ont leur nom écrit dans le Livre de Vie de l’Agneau.) Ensuite, au moyen d’une autre logique fallacieuse, ils concluent qu’il y a deux futurs Avènements du Seigneur (quoique la Bible n’en mentionne toujours qu’un seul). Après cela, ils présument que l’un de ces Avènements doit arriver avant les tribulations. Pourquoi ? Parce qu’ils ont faussement raisonné que l’Église sera délivrée des tribulations [ils confondent les tribulations avec la Colère de Dieu qui survient après Son arrivée en gloire], et que l’enlèvement est le moyen de cette délivrance. Il est incroyable de constater que chaque chaînon du système pré-tribulationiste est forgé en appliquant, d’une manière ou d’une autre, une logique frauduleuse aux Écritures. Peut-on croire honnêtement que c’est ainsi que Dieu révèle Son Plan ? Ou que la Parole de vérité est enracinée dans des logiques faussées ? En bout de ligne, les méthodes utilisées pour produire l’enlèvement pré-tribulationiste sont gênantes pour la cause de Christ qui est Lui-même la Vérité personnifiée.

Le mal causé à la fraternité chrétienne

Personne ne peut nier qu’un grand nombre de chrétiens déserte le camp pré-trib. Nous serions mieux d’analyser pourquoi cela se produit. Ça n’a rien à voir avec la publicité. Pratiquement tous les prêcheurs, à la télévision et à la radio, font encore la promotion du pré-tribulationisme. Et les librairies chrétiennes sont inondées de publications pré-tribs. La raison [de la désertion des chrétiens du camp pré-trib], c’est que les croyants commencent à chercher par eux-mêmes dans les Écritures et, de ce fait, il s’en viennent à réaliser que l’enlèvement pré-trib ne se trouve pas dans la Bible.

À mesure que s’accroît cette défection de leurs rangs, les pré-tribbeurs veulent naturellement défendre leurs croyances. Mais quelle sorte de défense érigent-ils ? Malencontreusement, ils dirigent une grande partie de leurs efforts à dénigrer ceux qui ne sont pas d’accord avec eux. Dans le domaine de la logique, on appelle ce phénomène « arguments ad hominem », c’est-à-dire, « contre l’homme ». Par exemple, LaHaye suggère qu’il existe cinq raisons possibles pour lesquelles les gens « attaquent » la position pré-tribulationiste. Ils sont en colère, jaloux, orgueilleux, exercent une vengeance personnelle, ou possèdent une pauvre érudition.[2]

[N. du T. : À Moisson des Élus, après un argumentaire avec le pré-tribulationiste Pierre Gilbert, de Pleins Feux sur l’Heure Juste, où sa position devenait intenable, il nous a finalement accusés de vouloir exercer une vengeance personnelle (il a certainement pigé cela de Tim LaHaye), sans qu’il y ait le moindre fondement à cette affirmation de sa part, car toute notre argumentation ne reposait que sur le texte biblique et nous avions conservé une relation cordiale avec lui. Il était donc illogique de sa part de nous accuser de chercher une quelconque vengeance.]

Toutefois, beaucoup plus sérieuse est leur insinuation que ceux qui s’opposent au pré-tribulationisme s’acoquinent avec le diable ! Tim LaHaye écrit ceci : « Quand le pré-tribulationisme est attaqué, minant la foi d’un jeune chrétien, ou lorsqu’un ministre adopte une théorie différente et divise son église en l’enseignant, Satan marque une autre victoire. »[3] Apparemment, dans son esprit, l’enlèvement pré-trib est tellement entrelacé à la foi chrétienne qu’attaquer l’un, c’est miner l’autre. Quelqu’un affirmera-t-il que pareille attitude soit au bénéfice de la fraternité chrétienne ?

Le mal causé à l’état de préparation chrétienne

Dans le dernier chapitre de 2 Timothée, Paul donne une tâche solennelle à son jeune protégé. Il l’exhorte ainsi : « Prêche la parole, insiste en temps et hors de temps, reprends, censure, exhorte en toute patience, et en instruisant » (4:2). Pourquoi ces instructions ? Parce que, dit-il, « le temps viendra auquel ils ne souffriront point la saine doctrine, mais aimant qu’on leur chatouille les oreilles, par des discours agréables ils chercheront des Docteurs qui répondent à leurs désirs » (v. 3). L’enlèvement pré-trib est à coup sûr une telle doctrine. Aujourd’hui, un grand nombre de chrétiens s’y accrochent encore avec ténacité, non pas à cause d’un fondement biblique quelconque, mais parce que c’est de cette façon qu’ils espèrent que se dérouleront les temps de la fin.

Un jour, je demandai à un ami pasteur si sa congrégation était préparée en vue de la persécution à venir. Il me répondit : « Non, pas du tout. » Comme démontré dans le chapitre précédent, la Bible a beaucoup de choses à dire à propos des tribulations en général. Elle donne également des indices considérables au sujet des conditions durant la Grande Tribulation des temps de la fin. À cause de la prédominance de l’enlèvement pré-trib, beaucoup de gens ne croient pas à la pertinence de cette information ; elle est pour les « saints des tribulations ». Mais je vous le demande : et si nous, chrétiens, ÉTIONS les Saints des Tribulations ?

J’ai espoir que, si vous êtes pré-tribulationiste, vous accepterez au moins la possibilité que l’Église puisse passer par les tribulations. De cette manière, si les temps de la fin ne se déroulent pas comme on vous l’a enseigné, vous ne penserez pas que Dieu a « brisé Sa promesse ». Qui plus est, vous serez mieux préparé à relever les défis que les derniers jours offriront, même si cela signifiera peut-être de souffrir des épreuves « comme un bon soldat de Jésus-Christ ».

Mot de la fin

Pour clore, je vous laisse sur cette promesse donnée par un ange de Dieu. Parlant des temps de la fin, l’ange déclare : « Et ceux qui auront été intelligents, luiront comme la splendeur de l’étendue ; et ceux qui en auront amené plusieurs à la justice luiront comme des étoiles, à toujours et à perpétuité » (Daniel 12:3). S’il arrive que ce soit notre génération qui voit l’Avènement de notre Seigneur en gloire, et si nous passons, de fait au travers des tribulations, puisse Dieu nous accorder que cette splendeur brillante soit notre héritage éternel.

« Celui qui rend témoignage de ces choses, dit : Certainement je viens bientôt, Amen ! »

(Apocalypse 22:20)

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[1] Isaac Watts, Logic, p. 3.

[2] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, pp. 179-182.

[3] Ibidem, p. 183.




D.084 – Dévoilement des faussetés pré-tribulationistes – Partie 14

 

Par Larry Simmons

 Tiré de l’article Unmasking Pre-Trib Fallacies

Traduction de Roch Richer

CHAPITRE QUATORZE

En nous basant sur l’analyse des 13 arguments précédents, nous apprenons que les pré-tribbeurs se fondent en grande partie, non pas sur ce que la Bible dit, mais sur ce qu’elle ne dit pas. En d’autres mots, des raisonnements basés sur le silence ! Mais cela ne devrait pas nous surprendre. Puisque la Bible n’atteste jamais directement leur point de vue, les pré-tribbeurs n’ont pas d’autre option. L’argument final, comme vous allez le voir, n’est qu’un exemple additionnel de cette approche.

Raison # 14 d’être pré-tribulationiste

« Cela explique pourquoi il n’y a pas d’instruction biblique quant à la préparation aux tribulations. »[1]

Voici ce qu’écrit LaHaye : « N’est-il pas étrange que, bien que la Bible conseille les chrétiens quant aux épreuves ordinaires de chaque jour, elle ne présente absolument aucune instruction en rapport avec la pire époque que le monde aura à affronter, une période remplie d’événements effroyables qui ne sont pas encore venus près de s’accomplir ? Les pré-tribulationistes ont une réponse simple. Nous n’y serons pas ! »[2]

On connaît ce genre de démonstration sous le nom d’a priori. Il s’agit d’un argument allant du plus petit au plus grand. Parce que Dieu fournit des conseils pour traiter les problèmes moindres (de tous les jours), il est évident, même certain, qu’Il fournira également des conseils pour les épreuves plus sérieuses que nous aurons à traverser. Mais, nous dit-on, aucune instruction n’est fournie en ce qui regarde les tribulations à venir ― la période sensée constituer la plus grande épreuve de l’histoire de l’humanité. La question se pose : pourquoi une omission aussi manifeste ? Les pré-tribbeurs croient qu’il n’y a qu’une explication. C’est que Dieu n’a jamais eu l’intention que l’Église affronte les tribulations. Au lieu de cela, il aurait toujours été dans Son Plan d’ôter l’Église (au moyen d’un enlèvement) avant que ne commencent les tribulations. Voici l’argument formel :

Partie 1

Proposition majeure : La Bible conseille les chrétiens au sujet de toutes les épreuves auxquelles ils ont à faire face (conclusion d’une démonstration d’a priori).

Proposition mineure : Il n’y a aucune instruction dans la Bible traitant des tribulations.

Conclusion : Les chrétiens n’auront pas à faire face aux tribulations.

Partie 2

Proposition majeure : Les chrétiens n’auront pas à faire face aux tribulations (conclusion de la Partie 1).

Proposition mineure : Seul le pré-tribualtionisme soutient que les chrétiens n’auront pas à affronter les tribulations.

Conclusion : Les chrétiens devraient être pré-tribulationistes.

Il est clair que l’argument dans son entier repose sur la validité de la Proposition mineure de la Partie 1 ― la Bible ne contiendrait pas d’instruction en rapport avec les tribulations. Pourtant, on peut démontrer la fausseté de cette déclaration sur deux chefs. Au premier chef, il y a d’innombrables principes bibliques de nature intemporelle qui peuvent s’appliquer à n’importe quelle période de persécutions ou d’affliction ― incluant les tribulations. Au deuxième chef, et malgré les récriminations des pré-tribbeurs qui proclament le contraire, la Bible présente un certain nombre d’instructions détaillées qui sont spécifiquement destinées aux croyants de cette période.

Un échantillon des principes traitant de la période d’affliction (tribulations)

Il saute aux yeux que la Bible ne couvre pas chaque problème spécifique que nous avons à affronter (i.e., il n’y a pas d’instruction pour le moment où l’auto ne veut pas démarrer). Elle fournit toutefois des principes généraux pour traiter un large éventail de problèmes dans la vie. Voici quelques-uns des principes bibliques qui peuvent très bien s’appliquer aux épreuves particulières des tribulations.

La réalité des tribulations en cette vie-ci
  1. Le chrétien doit s’attendre à des tribulations dans la vie. « Vous aurez des afflictions dans le monde ; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde » (Jean 16:33). Et encore : « …c’est par beaucoup d’afflictions qu’il nous faut entrer dans le Royaume de Dieu » (Actes 14:22). En fait, les afflictions sont le destin du croyant : « …car vous savez vous-mêmes que nous sommes destinés à cela » (1 Thessaloniciens 3:3).

  2. Nous devons aussi anticiper des persécutions : « Or tous ceux qui veulent vivre selon la piété en Jésus-Christ, seront persécutés » (2 Timothée 3:12).

  3. Toutes les périodes de calamité viennent de la main du Seigneur. « Qui forme la lumière et qui crée les ténèbres, qui fais la prospérité et qui crée l’adversité ; c’est moi, l’Éternel, qui fais toutes ces choses » (Ésaïe 44:7).

  4. Mais Dieu est fidèle et ne permettra pas que nous soyons tentés (éprouvés) au-delà de ce que nous pouvons supporter (1 Corinthiens 10:13). Quoiqu’il s’agisse définitivement ici du péché, cela implique également que Dieu limitera l’adversité qui nous tombera dessus.

Comment nous devons réagir devant les tribulations de la vie
  1. Ne soyons pas surpris de la présence de l’affliction. « Bien-aimés, ne soyez pas surpris de la fournaise qui est au-dessus de vous, pour vous éprouver, comme s’il vous arrivait quelque chose d’étrange » (1 Pierre 4:12).

  2. Nous ne devons jamais penser que la présence d’afflictions sous-entende que le Seigneur nous ait abandonnés : « Qui nous séparera de l’amour de Christ ? Sera-ce l’affliction, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l’épée ? 36Selon qu’il est écrit : Nous sommes livrés à la mort tous les jours à cause de toi, et nous sommes regardés comme des brebis destinées à la tuerie. 37Au contraire, dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs, par celui qui nous a aimés » (Romains 8:35-37).

  3. Nous devons garder la bonne perspective en mettant en balance les épreuves actuelles et les bénédictions éternelles : « Car notre légère affliction du temps présent produit en nous le poids éternel d’une gloire souverainement excellente » (2 Corinthiens 4:17).

  4. Nous devons regarder comme un sujet de joie les diverses tentations qui nous arrivent (voir Jacques 1:2-4). Et aussi : « …mais nous nous glorifions même dans les afflictions, sachant que l’affliction produit la patience, 4et la patience la vertu éprouvée, et la vertu éprouvée l’espérance. Or l’espérance ne trompe point, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs, par l’Esprit-Saint qui nous a été donné » (Romains 5:3-5).

Quelques instructions spécifiques pour les périodes d’intense affliction
  1. Nous ne devons pas craindre la mort aux mains de nos persécuteurs. « Et ne craignez point ceux qui ôtent la vie du corps, et qui ne peuvent faire mourir l’âme ; mais craignez plutôt celui qui peut faire périr et l’âme et le corps dans la géhenne » (Matthieu 10:28).

  2. Nous devons nous en remettre entièrement au Seigneur. « Que ceux donc qui souffrent par la volonté de Dieu lui recommandent leurs âmes, comme à un Créateur fidèle, en faisant le bien » (1Pierre 4:19).

  3. Nous devons avoir confiance que Dieu nous voit dans toutes nos afflictions. « Le juste a des maux en grand nombre ; mais l’Éternel le délivre de tous » (Psaume 34:20). Également, le Seigneur est « ma force, mon rempart, et mon refuge au jour de la détresse ! » (Jérémie 16:19).

  4. Nous devons faire de la prière et de l’amour envers les frères notre première priorité. « Au reste, la fin de toutes choses approche ; soyez donc sobres et vigilants dans les prières. 8Surtout ayez les uns pour les autres une ardente charité ; car la charité couvrira une multitude de péchés » (1 Pierre 4:7-8).

  5. Nous devons persévérer dans les périodes de persécution (voir Romains 12:12). « Car vous avez besoin de patience, afin qu’après avoir fait la volonté de Dieu, vous remportiez l’effet de la promesse. 37Car encore un peu, bien peu de temps, et celui qui vient, arrivera, et il ne tardera point.38Or, le juste vivra par la foi ; mais si quelqu’un se retire, mon âme ne prend point de plaisir en lui. 39Pour nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour se perdre, mais de ceux qui croient pour le salut de leur âme » (Hébreux 10:36-39). Et encore : « Or, que le Dieu de toute grâce, qui nous a appelés à sa gloire éternelle en Jésus-Christ, après que vous aurez un peu souffert, vous rende parfaits , fermes, forts et inébranlables » (1 Pierre 5:10).

Instructions bibliques spécifiquement pour les croyants durant la Grande Tribulation

Au-delà de ces principes bibliques généraux, il y a une foule de passages qui ne peuvent s’appliquer qu’aux croyants de la période des tribulations.

Conditions générales pendant les tribulations

  1. Attendez-vous à la tromperie. L’Antichrist entrera en concordance avec l’activité de Satan, en toute puissance et avec des prodiges et de faux miracles (2 Thessaloniciens 2:9). De plus, « plusieurs faux prophètes s’élèveront, et séduiront beaucoup de gens » (Matthieu 24:11).

  2. Dieu fera en sorte que les non croyants accepteront les duperies de Satan. « C’est pourquoi Dieu leur enverra un esprit efficace d’égarement, pour qu’ils croient au mensonge » (2 Thessaloniciens 2:11).

  3. Sachez que les croyants seront haïs parmi les nations à cause du nom de Jésus (Matthieu 24:9).

  4. Beaucoup se disant chrétiens abandonneront la foi lorsque débutera la persécution (2 Thessaloniciens 2:3). Et, de la parabole du semeur : « Et celui qui a reçu la semence dans les endroits pierreux, c’est celui qui entend la parole, et qui la reçoit aussitôt avec joie ; 21Mais il n’a point de racine en lui-même, il ne dure qu’un moment, et lorsque l’affliction ou la persécution survient à cause de la parole, il se scandalise aussitôt » (Matthieu 13:20-21).

  5. Même leurs amis et leur famille trahiront les chrétiens afin d’éviter la persécution (Matthieu 24:10 ; Luc 21:16).

  6. Plusieurs croyants (mais pas tous) seront mis à morts (Luc 21:16).
  7. Des croyants seront scellés d’une marque sur le front. Cette marque leur permettra d’être épargnés des jugements de Dieu qui viendront bientôt sur la terre (Apocalypse 7:3 ; 9:4).

  8. Il y aura de grands signes dans les cieux, et les hommes seront dans la consternation au bruit des eaux et des flots. Il y aura un grand tremblement de terre par lequel les montagnes et les îles seront déplacées de leur lieu. À cause de tout cela, « les hommes seront comme rendant l’âme de frayeur, dans l’attente des choses qui surviendront dans le monde » (Luc 21:26 et Apocalypse 6:12-13).

Instructions spécifiques à cette période

  1. Prier pour avoir la force d’échapper à toutes ces choses qui sont sur le point d’arriver (Luc 21:36).

  2. « Prenez donc garde à vous-mêmes, de peur que vos cœurs ne soient appesantis par la débauche, par l’ivrognerie et par les inquiétudes de cette vie ; et que ce jour-là ne vous surprenne subitement » (Luc 21:34).

  3. « Prenez garde, veillez et priez, car vous ne savez quand ce temps viendra » (Marc 13:33).

  4. Ne vous souciez pas des possessions matérielles. La terre elle-même est réservée pour le feu, gardée pour le jour du jugement et la destruction des impies (2 Pierre 3:7).

  5. Lorsqu’on vous mettra aux arrêts, ne soyez pas inquiets de ce que vous direz, « mais dites ce qui vous sera inspiré à cette heure-là ; car ce ne sera pas vous qui parlerez, mais le Saint-Esprit » (Marc 13:11).

  6. N’adorez pas la Bête et ne prenez pas sa marque. Car, si agir ainsi peut vous sauver la vie à court terme, cela fera aussi en sorte que vous soyez sujets à « la colère de Dieu, du vin pur préparé dans la coupe de sa colère » (Apocalypse 14:9).

  7. Votre victoire sur Satan doit s’accomplir par des moyens spirituels. A) Le sang de Christ ; réaliser que la victoire finale fut assurée à la croix. B) La parole de votre témoignage ; votre témoignage de la puissance salvatrice du sang de Christ. C) Ne pas aimer la vie au point que vous accepterez de mourir ; votre volonté d’abandonner votre vie plutôt que de renier Christ (voir Apocalypse 12:11).

Encouragements à l’endroit des croyants durant les tribulations

  1. En dépit de ce qu’enseignent certaines gens, le Saint-Esprit ne sera pas enlevé et sera là pour nous assister pendant les tribulations (Marc 13:11).

  2. La Bible atteste qu’en vérité, les croyants des tribulations gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus (Apocalypse 12:17 ; 14:12).

  3. Dieu poussera les gens à prendre soin de nos besoins durant les tribulations (Matthieu 25:34-46).

  4. « Possédez vos âmes par votre patience » (Luc 21:19). Même si quelques-uns d’entre vous mourrez, « il ne se perdra pas un seul cheveu de votre tête » (Luc 21:18).

  5. Même si vous êtes tués, vos œuvres vous suivront : « Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur ! Oui, dit l’Esprit, car ils se reposent de leurs travaux, et leurs œuvres les suivent » (Apocalypse 14:13).

  6. Tous ceux dont le nom est inscrit dans le Livre seront sauvés (Daniel 12:1).
  7. Regardant ces jours, Daniel a écrit : « Ceux qui auront été intelligents brilleront comme la splendeur de l’étendue, et ceux qui en auront amené plusieurs à la justice brilleront comme des étoiles, à toujours et à perpétuité » (Daniel 12:3).

Compte tenu de cette grande liste, vous vous demanderez peut-être comment les pré-tribbeurs peuvent-ils proclamer qu’il n’y a pas d’instruction concernant les tribulations ? L’évidence démontre plutôt le contraire. Ils réagissent en disant que ces instructions ne s’adressent pas aux chrétiens ; elles sont pour les « saints de la tribulation ». Vous vous rappellerez le chapitre 4 où l’on voit que les pré-tribbeurs ont leur propre définition de ce qu’est l’Église ― en excluant tous ceux qui précèdent la Pentecôte et excèdent l’enlèvement dit pré-tribulationiste. En admettant l’usage de cette définition, il devient donc insensé qu’une quelconque instruction en rapport avec les tribulations soit donnée à l’intention de l’Église. Après tout, l’Église n’en a pas besoin puisqu’elle ne sera pas là pendant les tribulations. (La seule manière que l’Église ait à les consulter, c’est si elle est encore là ― alors, par la même définition, ce ne serait plus l’Église !) Il s’agit évidemment d’un raisonnement circulaire.

Conclusion

Il y a de nombreuses instructions, claires et nettes, données pour préparer les croyants à l’avènement des tribulations. Cependant, les pré-tribbeurs ne reconnaissent pas qu’elles sont destinées à l’Église puisque, selon leur propre définition, aucun membre de l’Église ne vivra les tribulations. En d’autres termes, la Proposition mineure fait pétition de principe à savoir si oui ou non les saints de la tribulation font partie de l’Église. Ce qui fausse la Raison # 14, la rendant sans utilité pour la cause du pré-tribulationisme.

Mais au-delà de la logique fallacieuse de cette Raison, il y a un aspect pratique à considérer. Certaines personnes disent que le pré-tribulationisme est inoffensif. Elles ont tort ! En tenant compte de ce qui est en jeu, soutenir que la Bible ne fournit aucune instruction concernant les tribulations, c’est braver le désastre. À cause de cette position, les passages listés ci-haut ne sont que très peu pris au sérieux par les pré-tribulationistes. Et pourquoi le seraient-ils ? C’est un peu comme l’écolier qui n’étudie pas l’algèbre, convaincu qu’il ne l’utilisera jamais. Mes amis, ce ne doit pas être le cas en regard de passages qui, pour au moins la dernière génération, s’avéreront une question de vie ou de mort pour un grand nombre. À ceux qui vivront pour être témoins du retour du Seigneur, ces passages sont un guide précieux et crucial. Malheureusement, lorsque viendra ce Jour, le pré-tribulationsime aura laissé comme héritage à ceux qui trouvent bon d’ignorer ce guide d’être forcés d’en subir les conséquences.

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[1] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 224.

[2] Ibidem, p. 224.




D.083 – Dévoilement des faussetés pré-tribulationistes – Partie 13

 

Par Larry Simmons

Tiré de l’article Unmasking Pre-Trib Fallacies

Traduction de Roch Richer

CHAPITRE TREIZE

Dans le chapitre 7, nous avons vu comment les pré-tribulationistes ont employé un argument dit « de réconfort » pour mettre de l’avant le concept de l’imminence. Malheureusement, nous voyons ici le même argument utilisé une fois de plus.

Raison # 13 d’être pré-tribulationiste

« Le pré-tribulationisme soutient que 1 Thessaloniciens 4:13-18 est un passage de réconfort et explique pourquoi les jeunes chrétiens de Thessalonique étaient bouleversés à propos de leurs bien-aimés. »[1]

En réalité, il y a deux arguments contenus dans la Raison # 13, mais les deux sont issus du même passage. Pour mieux estimer les mérites de ces deux déclarations, nous devons d’abord nous familiariser avec le texte. 1 Thessaloniciens est probablement la première épître de Paul. Elle fut écrite pour répondre à un certain nombre de questions que se posait la jeune et enthousiaste Église de la capitale de la Macédoine. Apparemment, l’une des questions avait rapport au sort réservé à plusieurs croyants décédés récemment. Selon l’éminent érudit pré-trib, Charles Ryrie, l’Église était affligée parce qu’elle s’inquiétait pour ceux qui étaient morts avant le retour de Christ, « perdant tout espoir qu’ils allaient prendre part au glorieux règne de Christ. » Il poursuit en notant que « la réponse de Paul était la déclaration rassurante que les morts seraient ressuscités et prendraient part au Royaume. »[2] Cette dernière information fut présentée comme une partie de la révélation de l’événement des temps de la fin connu sous le nom d’enlèvement (voir 4:13-17). Puis, suivant cette révélation, nous trouvons cette conclusion : « C’est pourquoi consolez-vous les uns les autres par ces paroles » (1 Thessaloniciens 4:18).

Premier argument

En se fondant sur l’exhortation finale à « se consoler les uns les autres », les pré-tribbeurs ont développés un argument (que nous avons déjà vu deux fois) pour avancer leur position.

Proposition majeure : « L’enseignement de l’enlèvement a été donné pour consoler ceux qui pleurent. »[3]

Proposition mineure :« La menace de passer par les tribulations n’est pas du tout une doctrine de réconfort pour les saints. »[4]

Conclusion : « L’aspect réconfort de l’Enlèvement exige que nous échappions aux tribulations, en étant enlevés hors de ce monde avant que ne débute la colère de Dieu. »[5]

Pas besoin de vous dire qu’il ne s’agit pas là d’un argument très solide, puisque la conclusion est un exemple de fausseté par division ― i.e., « croire qu’une propriété d’un tout doit automatiquement être une propriété de chaque partie de ce même tout. »[6] En d’autres termes, le simple fait qu’avoir révélé l’enlèvement amena du réconfort ne veut pas nécessairement dire que chacun des autres aspects de cet événement donne inévitablement du réconfort. (Voir chapitres 5 et 7 pour un traitement plus élaboré du soi-disant argument sur le « réconfort ».)

Deuxième argument

Dans la deuxième partie de la Raison # 13, LaHaye présente une interprétation franchement nouvelle des circonstances entourant la divulgation de l’enlèvement dans 1 Thessaloniciens 4. D’après lui, les croyants de Thessalonique ne furent pas bouleversés parce qu’ils craignaient que leurs frères décédés ratent le glorieux règne du Seigneur. Il suggère plutôt ceci : « Les Thessaloniciens sont affligés parce qu’ils craignent que leurs bien-aimés manquent l’enlèvement. »[7]

Deux hypothèses douteuses sont requises pour qu’une pareille interprétation soit possible. Premièrement, nous devons présumer que l’Église de Thessalonique était au courant de l’enlèvement avant que la première épître aux Thessaloniciens soit rédigée ! Après tout, il leur aurait été difficile de s’affliger d’avoir manqué l’enlèvement s’ils ne savaient pas qu’il existait. Deuxièmement, on nous demande de présupposer que si, en vérité, Paul leur avait préalablement révélé l’enlèvement, il avait, en quelque sorte, omis de mentionner que les morts en Christ seraient inclus. Ce qui veut dire que le but du compte-rendu de l’enlèvement, dans 1 Thessaloniciens 4:13-18, n’était que de corriger la révélation antérieure et incomplète de l’apôtre.

Nous posons la question : devrions-nous accepter ces hypothèses ? Nous croyons franchement que non. En survolant les écrits de Paul, nous remarquons que l’enlèvement n’a jamais été un sujet prédominant de ses enseignements. Par exemple, Paul a desservi la cité de Corinthe pendant une période de 18 mois. Mais ce n’est que quelques années plus tard, lorsqu’il rédigea 1 Corinthiens, que l’apôtre révéla finalement le mystère de l’enlèvement. Par contre, les Écritures indiquent que Paul ne passa qu’un peu plus de trois semaines à Thessalonique. Nous pouvons donc déduire que, si Paul ne jugea pas nécessaire de présenter l’enlèvement durant ses dix-huit mois passés à Corinthe, pourquoi devrions-nous présumer qu’il présenta la doctrine durant les quelques jours où il desservit Thessalonique ? À cause de cela, il semble bien plus raisonnable de voir en 1 Thessaloniciens 4 la révélation initiale de l’enlèvement. Bien sûr, cette façon de comprendre fera du second argument une impossibilité logique ; i.e., l’Église se chagrinant à propos d’un enlèvement dont elle n’a pas encore entendu parler.

Conclusion

Le premier argument est construit sur une logique fallacieuse ; le deuxième est fondé sur des hypothèses qui ne peuvent être soutenues pas la logique ou les Écritures. Pour cela, nous concluons que la Raison # 13 n’ajoute absolument rien à la cause de l’enlèvement pré-trib.

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[1] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 224.

[2] Charles Ryrie, Ryrie Study Bible, p. 1808.

[3] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 222.

[4] Ibidem, p. 222.

[5] Ibidem, p. 62.

[6] Nicholas Capaldi, The Art of Deception, p. 120.

[7] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 224.




D.082 – Dévoilement des faussetés pré-tribulationistes – Partie 12

 

Par Larry Simmons

 Tiré de l’article Unmasking Pre-Trib Fallacies

Traduction de Roch Richer

CHAPITRE DOUZE

Raison # 12 d’être pré-tribulationiste

« Cela préserve la crédibilité de la Parole de Christ disant que les chrétiens seront gardés des tribulations. »[1]

La question centrale que l’on nous pose ici est simplement celle-ci : Christ a-t-Il promis de garder les chrétiens des tribulations ? Les pré-tribbeurs professent que cette promesse se trouve dans Apocalypse 3:10. Voici ce que nous y lisons : « Parce que tu as gardé la parole de ma patience, je te garderai aussi de l’heure de la tentation qui doit arriver dans tout le monde, pour éprouver ceux qui habitent sur la terre. » Pour évaluer cette déclaration pré-trib, nous devons d’abord déterminer la signification exacte de deux expressions-clés : ce sont « garderai de » et « l’heure de la tentation ».

La signification de « garderai de »

Les pré-tribbeurs soutiennent que le mot grec traduit par « de » (ek) devrait être interprété comme « hors de ». Si tel est le cas, ils croient que l’Église « sera gardée hors de l’heure de la tentation ».[2] Cela requerrait évidemment un enlèvement physique de l’Église avant l’heure de la tentation. Les post-tribulationistes, de leur côté, ne pensent pas qu’un tel enlèvement soit nécessaire, parce qu’ils croient que « garderai de » devrait être interprété dans le sens que le Seigneur les soutiendra et les protégera au travers de la tentation. Comme support, ils notent un usage semblable de ek dans Jean 17:15. Là, le Seigneur y dit ceci : « Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du malin. » Alors, lequel est exact ? Selon l’éminent érudit Leon Morris, « le grec peut s’interpréter des deux façons. »[3] Donc, arguer que « garderai de » exige l’enlèvement de l’Église, c’est se rendre coupable de la fausseté que l’on nomme pétition de principe.

LaHaye soulève toutefois un point qui vaut la peine d’être considéré. Dans son argumentation, il fait allusion au fait que des croyants seront martyrisés durant les tribulations. Aucun doute, pour ceux qui seront martyrisés, que la promesse d’être « gardés au travers de la tentation » pourrait sonner faux, à première vue. Cependant, il y a un passage dans Luc qui peut jeter de la lumière sur la signification de la promesse du Seigneur. En parlant des derniers jours, Il annonça : « Vous serez aussi livrés par vos pères et par vos mères, et par vos frères, et par vos parents, et par vos amis ; et ils en feront mourir plusieurs d’entre vous. 17Et vous serez haïs de tous à cause de mon Nom. 18Mais un cheveu de votre tête ne sera point perdu. 19Possédez vos âmes par votre patience » (Luc 21:16-19). Ce que nous enseigne ce verset, c’est que nous n’aurons pas pour premier souci de survivre physiquement. Nous devrons plutôt nous préoccuper de demeurer fidèles à notre Seigneur, même dans la persécution et la mort, pour ainsi atteindre la vie éternelle. Avec cela en tête, il se peut que « garder de l’heure de la tentation » soit la manière du Seigneur de nous dire qu’Il verra à ce que nous Lui demeurions fidèles, peu importe ce qu’amènera cette « heure ».

[Moisson des Élus : Les études du livre de l’Apocalypse effectuées par M. Joseph Sakala nous dévoilent que la protection de Dieu sera accordée à l’Église de Philadelphie, alors que l’Église de Laodicée devra passer par le martyr pour cesser de n’être ni chaude ni froide. À cet effet, nous vous encourageons à consulter les documents suivants : La petite Église obéissante à Jésus, Laodicée, l’Église pauvre/riche et Les Saints Martyrs et les 144 000.]

La signification de « l’heure de la tentation »

À partir du texte, il semble clair que l’heure de la tentation fait référence aux événements catastrophiques des temps de la fin. Reste à savoir si cela couvre toutes les tribulations (3 ½ ans – ou 7 ans, comme le supposent les pré-tribbeurs). Ou alors se réfère-t-elle à un segment plus court des tribulations ― telle que la période des coupes du jugement ? Malheureusement, nous ne pouvons pas tirer grand-chose du texte lui-même. Le mot grec rendu par « heure » est utilisé de façon variable pour indiquer « un court moment » (1 Thessaloniciens 2:17), la douzième partie d’une nuit ou d’une journée, et même un point défini dans le temps, i.e., « l’heure est proche » (Matthieu 26:45). Néanmoins, elle n’est identifiée nulle part comme une période de sept ans de tribulations ! Tout cela pour vous dire qu’il ne semble pas y avoir de garantie biblique pour assumer que l’heure de la tentation renferme les tribulations entières. Ce qui veut dire que les pré-tribbeurs ne peuvent pas supposer qu’être délivrés de « l’heure de la tentation » soit la même chose qu’être délivrés des tribulations. Donc, la déclaration d’une promesse de délivrance des tribulations dans Apocalypse 3:10 est fondée sur une logique fallacieuse : une pétition de principe.

Conclusion

Il appert qu’une fois de plus, les pré-tribulationistes sont coupable de mettre des mots dans la bouche du Seigneur. La soi-disant promesse de garder les chrétiens hors des tribulations ne peut tout simplement pas être supportée par les Écritures. Ainsi, utiliser cette hypothèse dans une proposition en faveur du pré-tribulationisme ne peut que résulter en une fausse conclusion. En outre, cette supposée promesse contredit directement les paroles de notre Seigneur lorsqu’Il a dit : « Alors ils vous livreront pour être affligés [synonyme de tribulations], et vous tueront ; et vous serez haïs de toutes les nations, à cause de mon Nom » (Matthieu 24:9). Pour tout cela, la Raison # 12 ne devrait avoir aucune portée quant à savoir si l’on doit être pré-tribulationiste.

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[1] Tim LaHaye, No Fear of the Sorm, p. 223.

[2] Ibidem, p. 42.

[3] Leon Morris, The Revelation of St.John, p. 80.




D.081 – Dévoilement des faussetés pré-tribulationistes – Partie 11

 

Par Larry Simmons

Tiré de l’article Unmasking Pre-Trib Fallacies

Traduction de Roch Richer

CHAPITRE ONZE

Raison # 11 d’être pré-tribulationiste

« Le pré-tribulationisme explique pourquoi l’Église n’est pas mentionnée d’Apocalypse 4:3 jusqu’au chapitre 18. »[1]

Dans les second et troisième chapitres de l’Apocalypse, le Seigneur a dicté des messages à chacune de sept Églises spécifiques. Tel que déjà mentionné, nous interprétons ces messages comme étant la seconde partie de la vision de Jean : les choses qui sont (voir Apocalypse 1:19). Puis, dès le chapitre 4, le sujet change en faveur d’événements situés dans le futur de l’apôtre : les choses qui doivent arriver après celles-ci. Les pré-tribbeurs ont noté que, dans la plus grande proportion de cette partie-là de la vision de Jean, le mot Église est absent de la narration. Cela s’étend du chapitre 6 au chapitre 18, section décrivant les tribulations. Ils soutiennent que la raison de cet « étonnant silence » est l’enlèvement pré-trib. « Comment pourrait-on expliquer autrement que l’Église, principale actrice des événements des chapitres 1 à 3 où elle est mentionnée spécifiquement dix-sept fois, n’apparaît nulle part dans les chapitres 6 à 18 qui décrivent en détail les événements de la période de sept ans des tribulations ? »[2] Nous nous demandons s’il s’agit d’un solide argument pour l’enlèvement pré-trib ? Afin de répondre, rétablissons d’abord l’argumentation en termes formels :

Proposition majeure (non déclarée) : Si l’Église était sur terre durant les tribulations, elle serait mentionnée dans les chapitres de la tribulation (6 à 18).

Proposition mineure : L’Église n’est pas mentionnée dans la portion de l’Apocalypse traitant des tribulations.

Conclusion : L’Église doit avoir été enlevée avant les tribulations.

Les problèmes sont nombreux dans cet argument. Pour commencer, la proposition majeure est une non sequitur. On ne peut déduire que, parce qu’une chose est présente, il faut automatiquement qu’elle soit mentionnée. (Ex. : L’Église était manifestement présente lorsque furent rédigés I et II Pierre ; or, le mot « Église » n’est utilisé dans aucune des deux épîtres.) La proposition mineure se heurte également à un problème énorme : elle ne pourrait être vraie qu’à la seule condition que l’on accepte la notion pré-trib selon laquelle les « saints de la tribulation » ne sont pas membres de l’Église. Comme nous avons eu l’occasion de le démontrer, les Écritures contredisent clairement cette idée. Dans l’Apocalypse, non seulement apprenons-nous que ces croyants « gardent les commandements de Dieu, et … ont le témoignage de Jésus-Christ, » mais, comme tous les autres membres du Corps de Christ, leur nom est écrit « dès la fondation du monde dans le livre de vie de l’Agneau qui a été immolé » (voir Apocalypse 12:17 ; 13:8). En d’autres mots, bien que les pré-tribulationistes espéreraient les exclure, « l’Agneau » ne le fait pas, Lui. Donc, puisqu’aucune des deux propositions n’est valide, la conclusion pré-trib disant que l’Église a été enlevée doit être rejetée comme fausse.

Conclusion

Nous devrions tous, maintenant, être en mesure de reconnaître la Raison # 11 pour ce qu’elle est véritablement : un autre argument se basant sur le silence. Le problème, bien sûr, c’est que ce genre d’argument peut être utilisé pour prouver n’importe quoi. En fait, il aurait tout aussi bien avoir été employé pour prouver que l’Église n’est pas au ciel durant les tribulations ! Laissez-moi vous démontrer cela. Il y a un certain nombre de passages dans Apocalypse, des chapitres 4 à 18, qui décrivent des événements se passant au ciel. Cependant, vous ne trouverez nulle part dans ces textes le mot « Église » ! En nous fondant sur cet « étonnant silence », nous pourrions donc conclure qu’il est tout à fait possible que l’Église ne soit pas au ciel durant les tribulations.

En passant, veuillez noter l’intéressante réaction de Walvoord devant le fait que les Écritures ne mentionnent pas que l’Église soit au ciel durant les tribulations. Il riposte en suggérant que la présence au ciel de l’Église « peut être indiquée par les vingt-quatre Anciens. »[3] Nous répondons à cela qu’à ce petit jeu, les pré-tribbeurs perdent des deux côtés. D’un côté, ils arguent que le mot « Église » ne s’applique jamais aux croyants des tribulations, concluant par là que l’Église a dû être enlevée de la terre. Mais, d’un autre côté, lorsqu’ils sont mis devant le fait que le mot « Église » n’est pas utilisé en ce qui concerne les vingt-quatre Anciens, les pré-tribbeurs doivent, à contrecœur, en venir au même genre de conclusion logique : l’Église ne doit pas arriver au ciel avant la fin des tribulations. La solution est évidemment fort simple. Tout ce que les pré-tribbeurs ont à faire, c’est de reconnaître que cet argument fut construit grâce à une logique fallacieuse, et alors ils pourront le rejeter en bloc. Bien sûr, cela fait, il serait bien maladroit de laisser ensuite la Raison # 11 sur la table…

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[1] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 223.

[2] Ibidem, p. 46.

[3] John Walvoord, The Rapture Question, p. 261.




D.080 – Dévoilement des faussetés pré-tribulationistes – Partie 10

 

Par Larry Simmons

Tiré de l’article Unmasking Pre-Trib Fallacies

Traduction de Roch Richer

CHAPITRE DIX

« Celui qui plaide le premier, paraît juste ; mais sa partie vient et l’examine »

(Proverbes 18:17).

Raison # 10 d’être pré-tribulationiste

« Cette position s’accorde nettement mieux avec le cours du Livre de l’Apocalypse. »[1]

Pour que le pré-tribulationisme s’accorde avec la narration de l’Apocalypse, il ne faut qu’une chose. Il doit y avoir un passage situant l’enlèvement avant les événements décrits au chapitre 6, que l’on considère généralement comme le début des tribulations. D’après les pré-tribulationistes, un tel passage existe : il s’agit d’Apocalypse 4:1-2. Si, en effet, ce texte peut être établi comme étant un passage sur l’enlèvement, on peut assurément dire que les pré-tribbeurs auront remporté la bataille. Non seulement auront-ils (enfin !) établi deux Avènements futurs, mais ils auront également gagné leur cause d’un enlèvement précédant les tribulations. Mais quelle est la preuve qu’Apocalypse contient une référence à l’enlèvement ?

La cause de l’enlèvement dans Apocalypse 4:1-2

Avant d’examiner les arguments, il serait utile d’avoir le passage devant nous. Plantons d’abord le décor : l’apôtre Jean a reçu une vision alors qu’il était sur l’île de Patmos. Dans cette vision, le Seigneur lui dit d’écrire à propos de trois sortes de choses. « Écris les choses que tu as vues, celles qui sont et celles qui doivent arriver après celles-ci » (Apocalypse 1:19). Aucun doute, les choses qu’il avait vues se rapportaient à la vision du Seigneur glorifié, Jésus. Mais que signifiaient celles qui sont ? Cela référait tout probablement à la condition des Églises à ce moment-là. Dans la vision, le Seigneur confia à Jean la rédaction des messages adressés à sept différentes Églises. Dans ces messages, Il louait ces Églises pour ce qu’elles accomplissaient de bien et leur donnait un fort avertissement au sujet des domaines où elles échouaient.

Ce qui nous amène aux choses qui doivent arriver après celles-ci. Pour saisir correctement cette partie, il fut apparemment nécessaire que Jean voie les événements à partir d’une perspective céleste. C’est pourquoi nous lisons : « Après cela, je regardai, et voici une porte fut ouverte au Ciel ; et la première voix que j’avais ouïe comme d’une trompette, et qui parlait avec moi, me dit : monte ici, et je te montrerai les choses qui doivent arriver à l’avenir. 2Et sur-le-champ je fus ravi en esprit : et voici, un trône était posé au Ciel, et quelqu’un était assis sur le trône » (Apocalypse 4:1-2).

Parce qu’il y a référence à une trompette, de nombreuses gens croient que ce passage fait au moins allusion à l’enlèvement. « …car la trompette sonnera et les morts ressusciteront incorruptibles et nous serons changés » (1 Corinthiens 15:52). Soulignons, toutefois, qu’il n’y a pas de trompette dans Apocalypse 4 ; il y a seulement une voix ― voix qui était « comme celle d’une trompette, et qui parlait avec moi. » Ainsi, que nous reste-t-il donc comme argument pour interpréter la vision de Jean comme un « événement de l’enlèvement » ?[2]

Premier argument

LaHaye dit que, lorsque pris littéralement, « le Livre de l’Apocalypse est une livre pré-tribulationiste. »[3] Peut-être vous demandez-vous qu’est-ce que cette déclaration a à voir avec l’établissement de l’enlèvement dans 4:1-2 ? On peut mieux y répondre en convertissant le tout en argument formel :

Proposition majeure : Le Livre de l’Apocalypse est une livre pré-tribulationiste.

Proposition mineure (non déclarée) : Si le livre de l’Apocalypse est pré-tribualtionsite, l’enlèvement doit arriver dans 4:1-2.

Conclusion : Le passage d’Apocalypse 4:1-2 doit référer à l’enlèvement.

Ceci est évidemment un exemple de pétition de principe. La prémisse que le Livre de l’Apocalypse soit un livre pré-tribulationiste ne peut pas être prouvé ; ce n’est qu’une hypothèse pré-tribulationiste. Dès lors, la conclusion est logiquement fausse.

Second argument

Les pré-tribulationistes admettent franchement que l’enlèvement n’est pas mentionné dans Apocalypse 4:1-2. Néanmoins, ils persistent à dire que c’est à ce moment-là qu’il arrive. « L’Enlèvement n’est pas explicitement enseigné dans Apocalypse 4, mais il y apparaît définitivement de manière chronologique, à la fin de l’ère de l’Église et avant les tribulations. »[4] Il semble que le fondement de cette assertion soit d’autres textes sur l’enlèvement. LaHaye écrit : « Apocalypse 4:1-2 ne révélerait jamais par lui-même le mystère de l’enlèvement, mais puisque l’événement est révélé dans d’autres passages, l’on peut convenablement identifier l’appel de Jean à monter au ciel comme l’événement de l’enlèvement qui se déroule avant la période des tribulations. »[5] En d’autres mots, il sous-entend que, en nous basant sur d’autres textes, nous pouvons conclure que lorsque Jean fut appelé à monter au ciel, il fut enlevé. Cette conclusion est ensuite utilisée pour arguer que l’Église sera enlevée de la même façon avant les tribulations. LaHaye dit : « Jean est à tout le moins représentatif de l’Église lorsqu’il est enlevé pour être avec Christ dans les airs pendant que les gens vivant encore sur terre se dirigent vers la période des tribulations »[6] (emphase ajoutée). Voici l’argument formel :

Proposition majeure : Jean a été enlevé dans Apocalypse 4 qui se trouve avant les chapitres traitant des tribulations.

Proposition mineure : Jean était représentatif de l’Église.

Conclusion : De la même manière, donc, l’Église sera enlevée avant les tribulations.

Cet argument est rempli de problèmes. Tout d’abord, l’approche dans son entier est en porte-à-faux avec le « standard pré-trib » de littéralisme conséquent. Marvin Rosenthal réagit ainsi : « Ce genre d’interprétation déshonore l’approche littérale et grammaticale des Écritures. Faire en sorte que l’appel de Jean à monter au ciel signifie que l’Église soit enlevée à ce moment-là équivaut à adopter la méthode allégorique d’interprétation d’Origène ― approche que les pré-millénaristes fuient par ailleurs. »[7]

Pis encore, l’on peut facilement démontrer que Jean n’a pas été enlevé dans Apocalypse 4 ! Malgré les hauts cris qu’on poussera dans le camp pré-trib, il n’existe pas d’autres textes bibliques suggérant que la vision de Jean était un « enlèvement ». En fait, des passages-clés sur l’enlèvement semblent plutôt contester cette interprétation. À partir de 1 Corinthiens 15:53, nous savons que, lorsque les croyants seront enlevés, ils deviendront immortels ; or, Jean était encore mortel. 1 Thessaloniciens 4:17 nous révèle que, lors de l’enlèvement, les croyants iront rejoindre le Seigneur et demeureront toujours avec Lui ; comme nous le savons, Jean est revenu seul sur terre. Il est donc clair que cette déclaration que Jean fut enlevé est fausse. Pour cette raison, la conclusion qu’on en tire ― que l’Église sera aussi enlevée avant les tribulations ― est absolument sans valeur.

Troisième argument

Dans l’argument final, on dit que l’enlèvement doit avoir lieu dans Apocalypse 4:1-2 pour la simple raison qu’on ne peut le retrouver nulle part ailleurs ! (Tant pis pour ce qui est de se fier à la lecture véritable des Écritures.) LaHaye écrit ceci : « Si les post-tribbeurs rejettent Apocalypse 4:1-2 comme référence à l’Enlèvement, ils doivent expliquer pourquoi l’enlèvement n’y a pas été mentionné et où il s’insère. Etant donné que l’Apocalypse est la prédiction séquentielle la plus détaillée de la Bible ayant trait aux événements de la fin, il est impensable qu’un événement aussi joyeux que l’Enlèvement, mentionné dans d’autres parties de la Bible, puisse y être complètement omis. »[8]

Cet argument est rempli de questions complexes (i.e., « Avez-vous cessé de battre votre épouse ? ») Par exemple, par l’accusation « Si non dans 4:1-2, alors où ? », les pré-tribbeurs tentent de donner créance à une hypothèse improuvable ― nommément, que l’enlèvement et le Second Avènement sont deux événements séparés. Une fois deux Avènements établis, alors, et alors seulement, il sera raisonnable de débattre à savoir où ces Avènements peuvent être situés dans l’Apocalypse. Le défi lancé aux post-tribbeurs à savoir pourquoi l’enlèvement y serait omis est également une question complexe. C’est parce qu’il n’a jamais été établi que l’enlèvement est séparé du Second Avènement. Donc, puisque le Second Avènement n’a pas été omis, il s’en suit automatiquement que l’enlèvement ne l’a pas été non plus.

Conclusion

Sans preuve incontestable de l’enlèvement dans 4:1-2, il n’y a aucune raison de voir en l’Apocalypse un livre pré-trib. Et, sans logiques fallacieuses, on ne peut dire que la Bible indique que la vision de Jean fut un « événement de l’enlèvement ». Par conséquent, la Raison # 10 n’est pas une raison d’être pré-tribulationiste.

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[1] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 223.

[2] Ibidem, p. 223.

[3] Ibidem, p. 223.

[4] Tim LaHaye, Revelation, p. 76.

[5] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 223.

[6] Ibidem, p. 76.

[7] Marvin Rosenthal, The Pre-Wrath Rapture of the Church, pp. 245-246.

[8] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 223.




D.079 – Dévoilement des faussetés pré-tribulationistes – Partie 9

 

Par Larry Simmons

Tiré de l’article Unmasking Pre-Trib Fallacies

Traduction de Roch Richer

CHAPITRE NEUF

Raison # 9 d’être pré-tribulationiste

« Cela fait de l’enlèvement un événement majeur. »[1]

Il va sans dire que les pré-tribbeurs font de l’enlèvement une grosse affaire. LaHaye écrit : « Le pré-tribulationisme en fait un événement digne et béni, à la mesure du Fiancé céleste qui vient chercher Sa fiancée pour l’amener à la maison de Son Père en vue des noces. » Par contre, il dit aussi : « La position post-tribulationiste le banalise, le traitant comme un voyage par élévateur express ― agrafés par en haut pour être tout de suite redescendus. »[2] C’est cette rigide différence d’emphase qui constitue la base de la Raison # 9. Voici l’argument formel :

  • Proposition majeure : L’enlèvement est un événement majeur dans la Bible.
  • Proposition mineure (non déclarée) : Seul le pré-tribulationisme fait de l’enlèvement un événement majeur.
  • Conclusion : Les chrétiens devraient être pré-tribulationistes.

La proposition majeure

Selon LaHaye, nous pouvons présumer que l’enlèvement est un événement majeur à cause du nombre de fois qu’il est présenté dans les Écritures. Il écrit : « Puisqu’il y a au moins quatre passages des Écritures qui décrivent l’enlèvement, ce doit être un événement significatif. »[3] Précédemment, dans le même livre, toutefois, il suggère un nombre moindre, déclarant qu’il y a « au moins trois [passages] qui se référent clairement à l’enlèvement ― et quelques autres moins évidents. »[4] Des trois références claires, deux se rapportent sans aucun doute à l’enlèvement. Il s’agit de 1 Corinthiens 15:51-58 et 1 Thessaloniciens 4:13-18. Mais, comme nous allons le voir dans un instant, le troisième passage, Jean 14:1-3, n’est pas aussi clair.

Parmi les quelques références moins évidentes, LaHaye mentionne d’abord Tite 2:13, réaffirmant la croyance pré-trib voulant que la bienheureuse espérance ne soit rien d’autre que l’enlèvement. Comme il a été démontré au chapitre 5, cependant, il n’y a aucun fondement biblique à cette hypothèse. Il propose également 2 Thessaloniciens 2:1-12, proclamant que c’est un passage qui « contient l’Enlèvement, les Tribulations et la Glorieuse Manifestation dans le même chapitre. »[5] Cette assertion est douteuse aussi. La phrase « l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, et notre réunion avec lui », n’indique pas deux événements séparés, comme LaHaye voudrait bien nous le faire croire. Ce qui se confirme par le commentaire de Leon Morris sur le verset. Il explique : « Du point de vue des croyants, une des parties les plus importantes des événements associés au grand Jour est la rencontre avec le Seigneur. C’est l’aspect amené par notre réunion avec Lui. »[6] Et, finalement, l’on affirme que tout le livre de l’Apocalypse établit l’enlèvement pré-tribulationiste ― cela en dépit du fait qu’il n’y ait aucune présentation nette de cet événement dans tout le livre. (Certains pré-tribbeurs croient qu’Apocalypse 4:1 dépeint l’enlèvement, mais, comme nous le démontrerons dans le prochain chapitre, cette interprétation est sans valeur.)

Tournons maintenant notre attention vers Jean 14:1-3. Dans le dernier chapitre, nous avons vu comment les pré-tribbeurs ont transformé ce passage en « preuve textuelle » de l’imminence (au moyen d’un argument fondé sur le silence). Or, nous assure-t-on, ces versets nous fournissent aussi une « référence claire » à l’enlèvement ― cela malgré le fait qu’il n’y a rien dans le texte qui indique que l’Avènement promis soit l’enlèvement, par opposition à la Glorieuse Manifestation. Alors, qu’est-ce qui fait donc croire aux pré-tribbeurs qu’il s’agisse d’une référence claire à l’enlèvement ? Pour répondre, nous prendrons d’abord note du commentaire plutôt curieux de LaHaye sur le passage en question : « Considérez le défi du Seigneur lancé à Ses disciples la nuit précédant Sa mort. Il n’a pas dit : “Courage, les gars ! Que votre cœur ne se trouble point juste parce que vous aurez à passer par les tribulations avant que je ne vienne vous prendre avec moi.” Non, au lieu de cela, Il les exhorte : « Que votre cœur ne se trouble point … je reviendrai et vous prendrai avec moi, afin qu’où je serai, vous y soyez aussi” (Jean 14:1, 3). » [7]

De toute évidence, cela nous apparaît comme un autre argument fondé sur le silence. Mais il y a un problème plus profond. Cela concerne l’estimation pré-trib de ce que les disciples pensaient au moment de la prophétie. Comme l’illustrent les commentaires de LaHaye, il suppose que le souci premier des apôtres était la perspective de devoir passer par les tribulations. C’est tout à fait absurde. Le contexte ne laisse aucun doute quant à ce qui les troublait : l’annonce du Seigneur qu’Il allait les quitter prochainement ! Nous avons le compte-rendu de cette déclaration dans Jean 13:33 : « Mes petits enfants, je suis encore pour un peu de temps avec vous ; vous me chercherez, mais comme j’ai dit aux Juifs, que là où je vais ils n’y pouvaient venir, je vous le dis aussi maintenant. » À cela, Pierre réagit en demandant 1) où le Seigneur S’en allait, et 2) pourquoi il ne pouvait Le suivre à ce moment-là. (Voir 13:36-37.) C’est là que Jésus vit à réconforter Ses disciples avec les paroles de Jean 14:1-3. Si les questions de Pierre servent d’indication, il appert que les disciples n’avaient pas du tout les tribulations à l’esprit.

Ce qui soulève une question intéressante. Pourquoi LaHaye ignore-t-il le contexte de Jean 14, en choisissant plutôt de présumer que les disciples s’inquiétaient d’affronter les tribulations ? Nous devons en conclure que les pré-tribbeurs sont tellement obsédés par l’établissement de l’enlèvement pré-trib qu’ils ne peuvent tout simplement pas s’en empêcher. (Si vous ne possédez qu’un marteau, tout dans le monde ressemble à un clou.) De toute évidence, ils n’ont cure de la lecture véritable du passage ou de ce que suggère son contexte. C’est peut-être parce qu’ils sont déjà convaincus que l’enlèvement pré-trib existe et, pour cette raison, il supposent naturellement que tous les passages traitant du Second Avènement devraient être interprétés à la lumière de cette « connaissance ». Donc, à toutes les fois que l’on aborde une prophétie où le message de l’enlèvement pré-trib n’est pas facilement apparent (comme Jean 14), il va de soi pour eux que la « vérité » sous-jacente du message pré-trib doit être amenée en surface ― quitte à recourir aux logiques fallacieuses. Maintenant, vous savez ce qu’il y a derrière le raisonnement qui transforme Jean 14 en « référence claire » à l’enlèvement.

Malgré les protestations pré-trib du contraire, nous croyons que les Écritures ne présentent que deux références claires à l’enlèvement. La question suivante surgit naturellement : est-ce que deux passages sont suffisants pour faire de l’enlèvement un événement majeur de la fin des temps ? Les pré-tribulationistes penseront sans aucun doute que cela suffit. Mais franchement, le bon sens nous montre que le nombre de références n’a pas de rapport ; tout ce qui compte, c’est le contenu de ces références. Et, sur la base de l’information renfermée dans ces deux textes clairs, nous sommes parfaitement d’accord avec nos frères pré-tribs : l’enlèvement est un événement tout à fait extraordinaire des Écritures. Dans 1 Thessaloniciens 4, nous voyons le récit sublime des morts en Christ ressuscités pour participer pleinement à l’Avènement de Christ avec ceux qui seront encore vivants. Dans 1 Corinthiens 15:51-55, nous voyons une illustration glorieuse de la mort « engloutie dans la victoire » alors que les croyants revêtent l’immortalité. Si ces incroyables accomplissements ne signifient pas qu’il s’agit d’un événement majeur de la fin des temps, rien ne le fera !

La proposition mineure

Il appert donc que les pré-tribbeurs pensent que nous n’allons pas assez loin dans notre appréciation de l’enlèvement. Tel que mentionné plus haut, on a accusé le post-tribulationisme de « banaliser » l’événement. Pour voir ce qu’il y a derrière tout cela, nous observons le contraste qui nous est offert. D’un côté, on dit que la position post-trib traite l’enlèvement de « voyage par élévateur express ― agrafés par en haut pour être tout de suite redescendus ». Le pré-tribulationisme, de son côté, « en fait un événement digne et béni, à la mesure du Fiancé céleste qui vient chercher Sa fiancée pour l’amener à la maison de Son Père en vue des Noces ».[8]

La première chose qu’il nous faut réaliser, c’est que cette indignation feinte au sujet de la dignité de l’enlèvement est un subterfuge. En réalité, ce contraste n’est tout simplement que le réarrangement d’un argument antérieur, i.e., la Raison # 3. Encore une fois, les pré-tribbeurs présupposent qu’un intervalle est nécessaire entre le soi-disant duo d’Avènements ― en ce cas-ci, pour que le mariage entre le Christ et l’Église puisse être « célébré dignement ». Voyez-vous, la position post-trib montre l’Église rencontrant le Seigneur dans les airs, ensuite, peu après, elle revient sur terre avec le Seigneur. Selon la pensée pré-trib, cela ne laisse pas le temps approprié pour un mariage. Ainsi donc, lorsque les pré-tribbeurs clament que cette interprétation banalise l’enlèvement, ce qu’ils veulent dire, en réalité, c’est qu’elle banalise le mariage.

Toutefois, le problème des pré-tribulationistes ne se situe pas au niveau des post-tribulationsites, mais au niveau des Écritures. Comme mentionné au chapitre 3, le langage de 1 Thessaloniciens 4:17 semble confirmer l’interprétation post-trib. Le mot grec rendu par rencontre (comme dans « à la rencontre du Seigneur, dans les airs) était souvent employé pour décrire ce qui arrivait lorsqu’un dignitaire en visite approchait une cité. Les résidents sortaient de la ville pour accueillir le dignitaire, puis ils revenaient avec lui en faisant partie de son escorte. Nous devons également mentionner qu’il n’y a aucune indication que soit prévue une cérémonie de mariage prolongée. Les Écritures annonce simplement : « …car les noces de l’Agneau sont venues, et son épouse s’est parée » (Apocalypse 19:7). Ensuite, la narration s’enclenche abruptement sur les événements du second Avènement. (Voir Apocalypse 19:11-16).

Cela nous mène à la question de la proposition mineure : est-il vrai que seul le pré-tribulationsime fait de l’enlèvement un événement majeur ? Nous croyons que la réponse est non. Il semble évident que les diverses positions comprennent que l’enlèvement est un événement majeur. Cependant, il est peu probable que les pré-tribbeurs se montrent d’accord parce qu’ils possèdent leur propre standard de ce qui constitue un événement majeur de la fin des temps. Pour eux, l’événement est majeur si, et seulement si, il est pré-tribulationiste. Nous voyons un exemple de cette façon de penser démontré dans les arguments à propos de la bienheureuse espérance de Tite 2:13. À ce sujet, LaHaye écrit : « Si le Christ n’enlève pas Son Église avant que ne débutent les tribulations, une grande part de l’espérance est détruite et devient ainsi une “espérance désolante”. »[9] En bout de ligne, il y a désaccord flagrant quant à la validité de la proposition mineure.

Conclusion

Ce qui devrait maintenant nous apparaître évident, c’est que croire que les post-tribbeurs traitent ou non l’enlèvement d’événement majeur des temps de la fin n’est strictement qu’affaire d’opinion. À cause de cela, la proposition mineure ne pourra jamais être établie comme un fait. Donc, l’utiliser dans le but de prouver la Raison # 9 rend tout l’argument faux.

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[1] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 222.

[2] Ibidem, p. 222.

[3] Ibidem, p. 222.

[4] Ibidem, p. 69.

[5] Ibidem, p. 73.

[6] Leon Morris, The Epistles of Paul to the Thessalonians, p. 124.

[7] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 70.

[8] Ibidem, p. 222.

[9] Ibidem, p. 63.