T.010 – Les méditations d’un endeuillé

cimetiere

Je déteste la mort qui me prend un à un les êtres que j’aime. Je la méprise du plus profond de mon âme.

Ce n’est pas Dieu que je hais, c’est la mort avec laquelle l’ennemi frappe ma maison.

Si Dieu estime que je suis assez forte pour le supporter, Lui seul en est juge. Lui seul sait pourquoi.

Non, Seigneur, ce n’est pas à Toi que je tiens rancune, mais à mon ennemie. Cette mort inéluctable qui me nargue et détruit ce que je croyais avoir. Et c’est aussi un peu à moi-même, car je n’ai pas su préserver la vie. Mais qui est l’homme pour se battre contre la mort ?

La mort arrive toujours à l’heure où l’on ne l’a pas invité, où l’on ne songe même pas à elle. Elle est là, elle s’invite et vient voler ce qui ne lui appartient pas.

La mort est une vantarde, elle a plus d’un tour dans son sac et arrive toujours à ses fins. Un semblant de victoire remporté contre elle – lorsqu’elle menace de pointer son nez – ne garantit pas la fin de la guerre.

Pourquoi ne sait-on pas à l’avance qui et quand elle vient prendre ? On prendrait mieux soin des êtres que l’on aime, on les chérirait plus, on les surveillerait. Et on aurait la chance de leur faire de beaux adieux.

Mais au lieu de cela, c’est quand le corps est froid et que l’âme n’est plus à l’intérieur que l’on vient dire au revoir. Et bien sûr, l’être qui repose en silence n’est plus en mesure d’entendre notre sanglotant discours plein de regrets.

A-t-on encore envie de vivre quand la Faucheuse vient nous faucher notre amour ?

A-t-on encore envie d’aimer et de se battre ?

A ceci je répondrai une seule chose : rien ne se passe sous le soleil sans la permission de Dieu. S’Il a le droit de donner, Il a aussi le droit de reprendre.

Quelle leçon en tirer ? Que l’homme est de bien basse condition et que, même s’il se prend pour Dieu en croyant maîtriser la vie, la maladie, la guérison, il restera toujours – aussi longtemps que dure encore ce monde – assujetti à la mort.

C’est une leçon d’humilité et de foi : si la vie sur terre est si fragile, si on ne peut rien en espérer qui dépasse ses faibles limites, alors on a besoin de Dieu et de Sa promesse qui s’avère être notre seule consolation.

Ennemie impitoyable, tu penses donc me prendre tout ce que j’ai ! Tu crois ainsi me détourner de Dieu ?

Je t’entends qui ricane : « Comment un Dieu d’amour peut-Il laisser crever ceux que tu aimes ?! »

Non, je ne renierai pas mon Dieu, au contraire. Je me laisserai consoler par lui ! Je le laisserai essuyer toutes mes larmes.

Je scruterai l’horizon en cherchant du regard les bénédictions qu’Il a préparées pour moi. Je chercherai Ses bienfaits dans mes heures d’infortune.

Car mon Sauveur n’est pas un Dieu sadique, qui reprend ce qu’Il donne en riant, comme un enfant espiègle préparant en cachette un mauvais coup. Mon Dieu n’est pas ainsi. Il ne m’a pas créée pour me regarder de loin subir et souffrir, tels les spectateurs assoiffés de scandales et d’atrocités, ces personnes sans compassion qui passent des heures à lire des potins et à regarder dans des émissions perverses le malheur des autres.

Mon Dieu n’aime pas que je souffre. Il m’a certes mise dans ce monde assujetti à la mort, mais Il m’a donné le gage de Son Amour : Sa promesse d’une victoire finale, où la mort sera engloutie par la vie. C’est cette promesse qui essuie mes larmes.

Mon Sauveur connait les liens qui m’unissaient aux êtres qui disparaissent si subitement. Il perçoit parfaitement ma sensation de manque et Lui seul saura de quelle manière la combler.

Je ne dirai pas que l’Amour de Jésus est un baume magique qui efface instantanément le manque, sinon je ne me blottirais pas contre Lui à cet instant, recherchant pendant de longues heures la guérison pour mon manque et ma peine. Mais je place ma foi en mon Dieu, qui a dit de Lui-même : « je suis la résurrection et la vie » (Jean 11:25).

Peut m’importe de savoir aujourd’hui si les êtres que la mort me dérobe seront présents dans le monde à venir, je dépose ce désir entre les mains de Dieu. Il est le Père bienveillant qui sait comment bénir, consoler, choyer les enfants qu’Il aime. Il sait comment compenser les douleurs et les injustices. Et moi je crois qu’Il est en mesure de répondre à mon désir, aussi absurde et impossible puisse-t-il paraître.

Aux yeux de Dieu, mon deuil n’est pas absurde, ma douleur n’est pas minime.

Je ne souffre pas comme le Christ a souffert, mais je souffre et Dieu le voit.

Je voudrais m’endormir et me réveiller au retour glorieux de mon Sauveur… Mais à quoi cela Lui servirait-il ? Il fait disparaître les êtres que j’aime mais moi, Il ne me fait pas disparaître. Il me garde en vie, dans Ses bras.

Pourquoi ? Ai-je raison de demander pourquoi ? N’est-ce pas à Lui de choisir ?

L’esprit du monde est-il tant imprégné en moi que je cherche à rivaliser avec Dieu ?

Les humains choisissent qui doit vivre et qui doit mourir. L’esprit du monde se croit capable et, éthiquement parlant, libre d’en décider.

On tue des petits enfants dans le ventre des mères, des petits êtres qui déjà ont une âme, un cœur, un ressenti. On tue des personnes malades car on croit leur rendre service. On les laisse partir vers nulle part, sans leur parler de Dieu qui les aime et qui est en mesure de calmer leur souffrance. On tue des personnes à la guerre, car dans ce contexte, tout est permis. On se tue soi-même, quand on en a marre de la vie…

Cette mentalité de vouloir choisir est-elle si ancrée dans le genre humain que nous ne puissions la remettre en question ?

J’ai choisi de laisser Dieu être Dieu, de Le laisser choisir. Ceci peut sembler bien lâche, et pourtant, il faut beaucoup de courage pour continuer à croire et à se laisser aimer de Dieu, et à aimer Dieu quoi qu’il arrive. Il faut du courage pour parler de la mort et de l’amour de Dieu, qui sont aux yeux du monde deux sujets incompatibles.

Le petit être que j’ai perdu me manque et il est bon qu’il en soit ainsi. Cela me montre que quelque soient les épreuves, mon cœur ne s’endurcie pas. Il ne faut pas que mon cœur s’endurcisse.

Je n’ai pas le droit d’en vouloir à mon Sauveur. J’ai le devoir de Lui faire confiance.

J’ai le droit de pleurer. Je n’ai pas le devoir de faire semblant d’être joyeuse.

J’ai le droit de venir chercher le réconfort auprès de Lui. J’ai le devoir de ne pas imposer aux autres ma souffrance.

Droits et devoirs, ce sont les miens et Dieu en a d’autres. Je ne suis pas à Sa place même si j’aimerais comprendre.

Un jour, le Seigneur Jésus répondra personnellement à toutes mes questions. Que Dieu nous donne à tous la patience d’attendre ce jour ! Qu’Il garde ses élus de la tentation de se détourner de Lui ou de bouder trop longtemps, quand ceux-ci subissent deuil, pertes et injustices.

Car nous sommes responsables pour notre guérison, grâce au soutien de notre Dieu et la volonté de continuer à cheminer avec Lui.

Avec l’aide du Saint-Esprit, nous pouvons élever notre regard vers Celui qui est « le commencement et la fin » (Apocalypse 22:13), ce qui nous offrira la perspective de voir au-delà de toute fin terrestre, et la force de supporter le caractère éphémère de tout ce que nous chérissons.

Que le Seigneur nous fortifie tous !

Anne-Gaëlle




T.009 – L’envie, poison de mon cœur

poison

Je viens de déposer ma fille chez une petite camarade de classe, qui l’a invitée à se joindre à elle pour un repas d’anniversaire. Ils m’ont conviée à boire un verre avant de partir. Des gens charmants, sympathiques, une ambiance très positive, voilà de quoi me rassurer : l’amie de ma fille semble être de bonne famille, leur influence ne sera pas forcément néfaste. Quelle mère ne se préoccupe pas du milieu où elle laisse son enfant toute une après-midi ?

La petite fille en question avait mijoté en secret le projet d’inviter ses camarades, alors qu’en réalité, il ne s’agissait pas d’une fête entre enfants, mais d’un repas en famille ; ce que j’ai découvert en contactant les parents. Très gentiment, ils ont rattrapé l’erreur de leur fille en invitant la mienne à se joindre à leur repas familial. Touchée par ce geste, j’ai remercié le Seigneur. En effet, ma fille n’est presque jamais invitée aux anniversaires, ni dans ma famille qui est géographiquement dispersée, ni au sein de ses fréquentations scolaires ou extrascolaires, où elle a du mal à se faire de vrais amis.

J’ai donc quitté mon nid de solitude un moment pour me retrouver dans cette grande maison agréable, chauffée à point et joliment décorée, le temps d’un apéritif. Le couple qui me souriait avait l’air si décontracté, si heureux… Cette dame me parlait de sa vie professionnelle épanouie, de son plaisir à se rendre au travail, un travail qui la passionne. Elle me parlait de l’heureux évènement arrivé récemment dans sa famille qui a fait d’elle par deux fois une jeune grand-mère ravie. Puis arrivèrent les membres de sa famille, avec des bébés si mignons ! Tout ce petit monde exulta de joie à se retrouver et je me hâtais de partir, car je ne me sentais plus à l’aise, comme un objet étranger n’appartenant pas à cette maison, un objet qui n’appartient à personne…

Je suis repartie sous la pluie, partagée entre la joie d’offrir à ma fille un après-midi merveilleux avec toutes sortes de délices à manger et à vivre, et l’affreux sentiment de vide qui me frigorifia subitement. Et versant quelques larmes injustifiées, je me remémorais les paroles de la dame lorsque répondant à ses questions, je lui donnais mes impressions négatives sur le village et ses habitants à l’attitude assez froide et individualiste : « Oh, nous ne faisons plus attentions à eux. Nous avons construit notre vie ici, mais nous sommes entre nous, en famille. Pour vivre heureux, il faut vivre caché : on a construit la maison avec une grande haie autour, on est chez nous, on vit entre nous, et les autres on ne les voit pas ! ». Son mari ajoutait : « Moi, ça fait longtemps que je ne dis plus bonjour à personne ici ! Si je ne connais pas, je ne dis pas bonjour ! » Il disait cela, car je mentionnais dans mes propos le comportement presque impoli des villageois dont je n’arrivais que rarement à obtenir une courtoise salutation.

A ces paroles dénuées de charités – bien qu’elles se voulaient réconfortantes – je fus naturellement choquée. Non pas que je m’attendais à ce que ces personnes soient extraordinaires, mais j’aurais espéré que face à cette réflexion sur l’individualisme grandissant, elles puissent témoigner contre ce fléau. Mais ces mots reflétaient à eux seuls un égoïsme accablant : cet égoïsme qu’ils critiquaient eux-mêmes, quand ils agréaient mes paroles sur l’attitude un peu froide des villageois et la difficulté à s’intégrer dans cette région de nos jours. Je me contentais alors d’affirmer que je ne pouvais faire autrement que de traiter mon prochain de la manière dont je souhaitais être traitée, et qu’un bonjour agrémenté d’un sourire pouvait faire tellement de bien…

En rentrant dans mon appartement dénué d’artifice, dont la température intérieure est de 15°, je repensais à cette belle maison bien chauffée où se trouvait ma fille et à ce qu’elle était probablement en train de manger. J’imaginais les discussions animées, les rires. Je revoyais les enfants, les jolis bébés. Et tourmentée par ces pensées envenimées, je me mis à pleurer. Mais quelle est cette lame que je sentais s’enfoncer dans mon cœur ? Pourquoi me sentais-je à nouveau si minable ? Pourquoi la honte se tapissait-elle à ma porte ?

Je me suis réfugiée dans mon lit, l’unique endroit où il fait chaud chez moi. Et comme toujours, pour me battre avec mon ennemie invisible, je prends ma plume et ma foi. Mais quelle est cette ennemie en ce jour ? Quelle forme prend-elle pour me torturer ? Comment fait-elle pour transformer ma joie en supplice ?

Mon ennemie à combattre, c’est l’envie. Elle prend la forme de la tentation : me montrant un palais en le comparant à ma simple demeure, m’accusant de notre misère matérielle en charmant ma pauvre fille, me laissant entrevoir et entendre les joies de la communauté face à notre solitude, et me manifestant un visible bonheur en l’opposant à la sobriété de notre vie.

Ces personnes ont bel et bien tout ce que l’on puisse souhaiter en ce monde. Elles vivent dans l’aisance, ne s’ennuient pas, ne se lassent pas d’avoir du plaisir. Elles possèdent des liens charnels et affectifs, elles sont bien entourées. Elles ont une maison très confortable, un nid douillet pour y vivre sans se sentir en prison. Elles ont une vie agréable, une vie qui a un sens, puisqu’elles se lèvent le matin, pleines d’entrain, avec des objectifs, des moyens, un savoir-faire qui les rassurent. Elles ont bonne conscience, une certaine fierté même, car elles ont « construit leur vie ». Et moi, je n’ai rien de tout cela et je n’ai rien construit de semblable.

Il fait gris dehors. Ma fenêtre donne sur ce ciel dénué de couleur. Tout semble si triste. Il pleut sans interruption. Suis-je triste parce que j’aimerais être là-bas, avec eux ? Non, je ne m’y sentirais pas à ma place. Suis-je triste parce que je me sens inférieure ? Non, car devant Dieu, il n’y a pas d’êtres inférieurs ou supérieurs : nous sommes tous égaux devant Celui qui nous a créés. Suis-je triste parce que je compare deux univers diamétralement opposés ? Oui. Et j’ai peur que ma fille ait des préférences pour celui que je ne peux pas lui offrir.

Seigneur, est-ce tes larmes que je vois dehors ? Il ne cesse de pleuvoir ! As-tu tant de larmes à verser ?

« Oui, me dis-Tu, J’en ai beaucoup à verser, car tu te compares et tu M’oublies.

« N’est-ce pas Moi, qui définis le bonheur ? Le bonheur est-il synonyme de complaisance ? Et la foi, est-elle synonyme de misère ? Suis-Je un petit rêve pour te réchauffer la nuit ? Suis-Je ton Compagnon d’infortune, quand tu ne trouves pas mieux sur terre ? »

Pardonne-moi, Seigneur !

Que dis-je ? Ma vie n’est-elle pas agréable ? N’ai-je pas le nécessaire ? N’ai-je pas une fille merveilleuse qui me comble de son amour, me répétant chaque jour combien elle m’aime, en paroles, en actes et en poèmes ? N’ai-je pas une montagne d’affection quand je considère tous mes tendres compagnons à quatre pattes, qui m’offrent continuellement présence et chaleur en me préférant à tous les humains ? N’ai-je pas continuellement la grâce – dans le peu que je possède – d’être en mesure de concocter des petits plats qui nous rassasient ? N’ai-je pas un lit douillet dans lequel j’ai le privilège de passer de longues heures à dormir, à prier et à écrire ? N’ai-je pas deux jambes robustes qui me portent et me permettent tant bien que mal de marcher à travers chemins et forêts ? N’ai-je pas des yeux qui voient la beauté du paysage que le Peintre suprême a daigné dessiner dans Sa Créativité amoureuse ?

N’ai-je pas hérité de mon Père cet élan créatif, ce goût pour la Poésie dont Lui-même est l’Auteur ? N’ai-je pas en mon sein quelque chose de plus précieux que l’univers et tout ce qu’il contient ? Ne m’a-t-Il pas doté de Sa Lumière ? Ne m’a-t-Il pas désignée pour être le temple vivant de Sa Parole, qui a fait le monde, jadis consignée sur des tables de pierre et gardée dans un endroit où personne ne pouvait entrer ?

L’arche d’alliance était en or pur et elle n’était qu’un symbole de l’inestimable valeur de cette parfaite Parole d’Amour faite chair pour nous. Aujourd’hui, le doigt de Dieu n’écrit plus dans la pierre. Il écrit dans le cœur de Ses enfants. Il écrit des paroles vraies que la Bible confirme. La Parole de Dieu habite par l’Esprit dans un temple vivant, car c’est une Parole vivante et puissante. Elle est l’épée contre l’ennemie de mon âme, contre l’envie, ce poison qui faisait déjà son œuvre destructrice dans le jardin d’Eden. Perfide ennemie que Lucifer a suivie pour se détourner de Dieu, alors qu’il avait le privilège entre tous les privilèges, celui de contempler Sa face ! Comment un ange de lumière, si beau, si près de Dieu, a-t-il pu déchoir à ce point et descendre si bas ? Comment le premier couple créé sur terre – un couple qui s’aimait, baigné dans l’intimité amoureuse de leur Créateur, dans un paradis réel procurant des joies pures sans aucune corruption – a-t-il pu, devant tant de beauté et de bénédictions, devenir aveugle au point de tromper Dieu et de se tromper soi-même ?

L’envie est un cancer qui opère de l’intérieur. C’est une maladie qui gangrène l’âme, jusqu’à la rendre plus morte qu’une momie. L’envie est invisible, elle est toute petite, on ne la perçoit même pas. Elle se faufile dans les failles comme un serpent minuscule puis, imbibée d’orgueil et de tout ce que le monde offre à voir et à entendre, elle se met à gonfler et elle grandit. Comme une limace gorgée d’eau, elle grossit. Elle grossit au point de remplir la tête, de remplacer la raison, de s’accaparer la vue. L’envie enfante la convoitise et l’amertume. Elle détourne les humains de la volonté de Dieu.

Pour échapper à l’envie, certains se font ermites, en s’isolant loin du monde et de ses distractions. Certains moines se flagellent et s’imposent un dénuement et une discipline extrêmes. Mais comment frapper ce que Dieu aime si tendrement ? Comment imposer à cet être aimé que je suis une rigueur si sévère et un malheur si contraignant ? Est-ce là un moyen de lutter contre l’envie ? Pour ne plus voir, faut-il s’arracher les yeux ? Pour ne plus entendre, s’arracher les oreilles ? Pour ne plus se plaindre, s’arracher la bouche ? Pour ne plus avoir aucune mauvaise pensée, s’arracher la tête ?

La violence n’est pas une solution. Toute violence que je m’inflige – même au Nom du Seigneur – ne vient pas de Dieu. Elle ne réussira qu’à faire couler Ses larmes, car Dieu n’aime pas que je souffre inutilement. La violence ne fera jamais rien d’autre que détruire. Dieu n’est pas le Dieu de la destruction. Il est le Dieu de l’Amour, et c’est avec l’Amour qu’il me faut combattre : à l’envie qui m’enfonce sa lame dans le cœur en ce jour, j’oppose l’Amour de mon Dieu. Et voilà la puissance de Son Amour : qui se sait aimé de Dieu n’a plus rien à envier chez les autres.

L’Amour de mon Sauveur est ma maison confortable.

L’Amour de mon Sauveur, voilà ma compagnie.

L’Amour de mon Sauveur est toute la tendresse dont j’ai besoin.

L’Amour de mon Sauveur me guérit de ma triste insignifiance.

L’Amour de mon Sauveur estompe les reproches que mon âme se fait à elle-même. Les reproches de ne pas faire comme les autres, de ne pas vivre comme les autres, de ne pas être comme les autres.

L’Amour de mon Sauveur m’empêche de vouloir être quelqu’un d’autre. Car qui connait l’Amour de son Sauveur sait que cet Amour qu’Il adresse à chacun de Ses enfants est unique et qu’Il a pour chacun une attention particulière qui, comme les flocons de neige qu’Il a créés tous uniques, n’existe pas en deux exemplaires.

L’Amour de mon Sauveur me remplit de fierté et de joie.

L’Amour de mon Sauveur me fait prendre conscience de mon privilège, pour lequel je suis prête à affronter la pauvreté et le ridicule. Car, aux yeux de mon Sauveur, je ne suis ni pauvre, ni ridicule.

L’Amour de mon Sauveur est un diadème sur ma tête que seuls les élus de Dieu peuvent voir et contempler.

L’Amour de mon Sauveur est le vaccin contre la convoitise et l’envie. Car un jour viendra où l’Amour de mon Sauveur sera manifeste aux yeux de tous, et alors ce seront ceux que l’on aura envié qui connaîtront les tourments d’envier l’inaccessible. Et ce qu’ils convoiteront désormais sera hors de portée, à moins qu’ils ne se repentent, si la chance leur en est encore donnée.

L’Amour de mon Sauveur me préserve de subir les conséquences d’une vie bâtie sur l’envie et le châtiment réservé à ceux qui ont nourri leurs yeux de chimères, plutôt que nourri leur cœur de la Vérité.

Il ne pleut plus dehors. J’ai combattu et j’ai gagné. Je ne me sens plus triste, ni misérable. Je sens l’Amour de mon Sauveur, aussi palpable et réel que le contact de mes habits trempés sur ma peau, si j’avais marché sous la pluie. La Grâce de Dieu est déversée là où le cœur humain prend conscience de sa faiblesse.

Quand j’irai chercher ma fille tout à l’heure, je me réjouirai de la trouver radieuse. Je ne serai plus charmée par la belle maison, la belle table, les beaux sourires et la chaleur des lieux. Je remercierai ces personnes pour avoir pris soin de ma fille. Mais surtout, je remercierai Dieu pour notre vie, telle qu’elle est. Loin de l’abondance artificielle, mais proche de Dieu, au cœur de Sa parfaite Volonté.

« Tu es proche, ô Éternel, et tous tes commandements sont la vérité » (Psaume 119:151).

 « L’abondance et la richesse seront dans sa maison, et sa justice subsiste à toujours » (Psaume 112:3).

« Je bénirai l’Éternel en tout temps ; sa louange sera continuellement dans ma bouche » (Psaume 34:2).

« Rendez grâces pour toutes choses ; car telle est la volonté de Dieu par Jésus-Christ » (1 Thessaloniciens 5L:18).

« Un cœur tranquille est la vie du corps ; mais l’envie est la carie des os » (Proverbe 14:30).

Que Dieu délivre Son Peuple de ce terrible poison !

Que le Seigneur glorieux et miséricordieux donne à mes frères et sœurs en Christ, par Son Esprit tout-puissant, le renouvellement de l’intelligence, chaque fois que cette perfide ennemie se faufile et gagne du terrain ! Car seul Son Amour a le pouvoir de l’anéantir. Qu’Il vous bénisse !

Anne-Gaëlle




T.008 – Touchée par Ton amour

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Qui pouvait me relever après avoir touché le fond ?

Qui pouvait atteindre mon âme, quand elle était noyée dans l’océan du doute ?

Qui pouvait caresser mon être si frêle, si fragile, sans le brutaliser ?

Comment pouvais-je reprendre forme après avoir été brisée ?

Comment pouvais-je supporter plus longtemps Ton silence ?

Sans amour, il n’y a pas de vie. Tout juste un peu d’existence, mais pas de lumière. Il y a des êtres vivants qui vivent toujours dans l’obscurité la plus totale, car c’est dans leur nature. Ils fuient le soleil, ils ne sortent que la nuit. Tu les as créés ainsi et ils ne connaissent rien d’autre.

Mais moi, je connaissais Ta Lumière. Je l’avais abritée en moi, j’en avais fait ma vie. Et peu à peu, je la perdais, car l’obscurité du monde était trop grande, trop oppressante et qu’elle étouffait ma lumière. J’ai glissé. Qui pouvait me rattraper dans ma chute ?

Sans Ton amour, la vie est seulement biologique. Sans Ton amour, tout n’est que chaos et désillusion. Je ne pouvais vivre plus longtemps sans Ton amour.

Certes, je continuais à croire en Toi, à me battre pour Toi ; je voulais coûte que coûte Te rester fidèle. Mais sans Ton amour, comment est-ce possible ?

Le simple désir de disparaître est une entrave à ma fidélité. Celui de mourir est une offense à Ton amour. Est-ce cela T’être fidèle ?

J’étais à des années lumière de Ton amour. Ma détresse m’aveuglait. Qui pouvait me redonner la vue ?

C’est un mystère en soi, un phénomène que l’on ne peut expliquer. Te voilà à présent, si proche, si réel, avec un regard plein de tendresse. Et pour la première fois, je ne me sens pas indigne de ce regard si bon. Non pas que je sois présomptueuse, car je me connais assez pour savoir l’immense barrière qui Te sépare des humains. Mais voilà que ma honte n’est plus un obstacle ! Est-ce cela, se laisser aimer ?

Le silence qui m’affolait me rassure à présent. Il ne traduit pas Ta colère, ni Ton désintérêt. Il n’est pas l’écho de Ton absence.

Ta présence est douce, elle n’est pas bruyante. Je ne pouvais pas T’entendre, car c’était ma propre agitation qui résonnait si fort en moi et qui m’empêchait d’écouter au-delà du silence. Qui pouvait stopper tous ces murmures ?

Dans le néant qui m’entourait, j’oubliais Ton amour.

Ma souffrance était mon seul maître. Elle me dictait tout ce qu’elle voulait. Mais elle ne me parlait pas de Ton amour. Or, Ton amour peut combattre n’importe quelle souffrance. Ton amour, à lui seul, peut faire oublier toutes les douleurs.

Père éternel, Tu as étendu Ta main sur moi. Tu m’as touché quelque part. Où était-ce ? Je ne le saurais dire. Mais c’est Toi, c’est Ton amour. Lui seul suffit à combler ma vie. Elle n’est plus vide à présent.

Personne ne pouvait me sortir de l’ombre, comme Toi Tu l’as fait. Personne ne pouvait me libérer de la geôle.

Est-ce un rêve ? Suis-je encore enfermée ? Vais-je me réveiller en pleurant ton absence ?

Non, je ne pleurerai pas Ton absence. Tu es présent, non seulement dans le Ciel qui est au-dessus de moi, non seulement dans les Paroles qui sortirent de Ta bouche et que Tu m’as données pour toujours, mais aussi dans cette substance invisible, impalpable et brûlante qui fait vibrer mon âme : Ton Esprit en moi, la force de Ton amour. Tu l’as répandu dans mon cœur !

Tu m’as touchée. Comment le décrire ? Peut-on décrire le vent qui souffle ? Peut-on décrire les nuées aux formes étranges qui bougent dans le ciel ? Est-ce si abstrait que mon cœur soit incapable de trouver les mots justes ?

Père, Ton amour, voilà ma vie. Voilà ce pourquoi je veux bien vivre. Car Ton amour n’écrase pas, il ne s’impose pas, il attend et se donne. Ton amour est généreux et imprévisible. Est-ce à nous de Te commander quand nous répondre, quand nous donner, quoi nous donner ? Est-ce à nous de Te commander ?

Ai-je besoin aujourd’hui de me jeter par terre et de tomber à genou ? Tu m’as relevée ! Ton pardon est joyeux, il ne demande aucune explication, il ne me pousse pas à me justifier. Ton pardon m’est donné comme un sourire, Ton amour me relève !

Ton amour n’est pas rigide. Il ne m’enferme pas dans une boîte. Avec Ton amour en moi, je n’ai plus besoin de juger mon frère. Je peux le serrer dans mes bras, car, dans cette étreinte, c’est Ton amour que je serre.

Ton amour est comme la rosée du matin qui arrive discrètement pendant la nuit. Il transforme la terre craquelée en prairie verdoyante. L’herbe restera-t-elle verte pour toujours ? Aussi vrai que la rosée revient chaque nuit, Ton amour se renouvelle. Car notre alliance est éternelle.

Pourquoi ai-je cherché le bonheur ailleurs ? J’ai soif de Ton amour !

Père, reçois mon cœur qui Te dit merci. Prends ma main qui Te cherche. Comme une non-voyante, je tends les bras au-devant de moi. J’avance à tâtons, mes doigts maladroits Te cherchent. Ce n’est pas mon corps qui peut Te rencontrer, c’est mon être intérieur. Tu le fortifies, selon Ta Parole. C’est Ton amour qui me fortifie.

Ta bonté pour Tes enfants se ranime chaque jour, sans limite. Tu ne fais pas de distinction, c’est dans le cœur que Tu regardes. Toi seul connais ceux qui T’appartiennent, Tu les appelles à Toi des quatre coins de la terre. Tu déverses en eux Ton amour et c’est ainsi que le monde pourra les reconnaître.

Tu es le Père de mon âme, mon Aimé, mon Époux. La quête de ma vie terrestre, le pourquoi de mon existence, c’est Ton amour.

La leçon que j’ai à apprendre, pour laquelle Tu T’es donné sans retenue, c’est une leçon réjouissante. Même si elle est longue et périlleuse, même si elle comprend des douleurs et beaucoup de questions. Cette leçon, je veux l’apprendre. Je veux T’aimer comme Tu m’aimes. Je veux aimer et vivre de Ton amour.

Sauveur crucifié, Dieu vivant, ressuscité et glorieux, Toi dont l’incarnation dans ce bas-monde fut un miracle, un mystère insondable et une preuve d’amour à jamais. Que Ton amour s’incarne en moi et transparaisse dans ma vie, sans quoi je ne pourrai pas prétendre être Ton disciple, quand bien même je ferais le tour de la terre pour Te suivre et Te servir.

Ton amour, voilà mon héritage et la fin de la malédiction. Ton amour parfait chasse l’angoisse et l’amertume. Il est comme un ciel de printemps après le froid hivernal. Vivre de Ton amour, c’est être en continu environné de Ta Grâce.

Ton amour est en dehors du temps et de l’espace. Abrité en son sein, le présent est moins étroit. Le présent ne compte plus autant que le reste. Le moi diminue et le Toi grandit.

Un jour, le monde entier entendra parler de Ton amour : il sera synonyme de sagesse et de force. Il ne sera jamais plus perverti, ni trahi, ni bafoué. Il ne sera plus la cause de martyre et de persécution.

Je me joins en prière à tous ceux qui abritent en eux-mêmes ce sublime amour par la vertu de Ton Esprit, cet amour qu’ils ont saisi par la foi. Je Te dis merci pour eux, car nous serons réunis quand viendra Ton Règne. Fortifie ceux qui souffrent comme Tu m’as fortifiée. Ouvre la porte de leur geôle. Déverse sur eux la rosée.

« C’est pour ce sujet que je fléchis les genoux devant le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, de qui toute famille, dans les cieux et sur la terre, tire son nom ; afin que, selon les richesses de sa gloire, il vous donne d’être puissamment fortifiés par son Esprit, dans l’homme intérieur, afin que Christ habite dans vos cœurs par la foi ; et que, enracinés et fondés dans la charité, vous puissiez comprendre, avec tous les saints, quelle en est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et connaître l’amour de Christ, qui surpasse toute connaissance, afin que vous soyez remplis de toute la plénitude de Dieu. Or, à Celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment plus que tout ce que nous demandons et que nous pensons ; à Lui soit la gloire dans l’Église, par Jésus-Christ, dans tous les âges, aux siècles des siècles ! Amen » (Éphésiens 3:14-21).

(Texte d’Anne-Gaëlle)

 




T.007 – La vie présente versus le Royaume de Dieu

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Je marche, il fait nuit dehors. Je ne croise personne. J’ai l’impression désagréable d’être la dernière créature vivante sur la terre. Il n’y a vraiment personne ! Parfois je croise un chat, mais il s’enfuit loin de moi. Et pourtant, j’aimerais tant qu’il reste, qu’il écoute ce que j’ai à lui dire. Il y a tant d’amour à donner, et personne pour le recevoir.

Je marche et malgré la solitude, je me réjouis de la lumière des lampadaires. C’est rassurant. Et dans ce froid automnale, cela réchauffe un peu… Mais voilà, la lumière s’éteint subitement. Toute la rue est plongée dans le noir. La cloche sonne un coup : il est 22h30. J’oubliais, c’est l’heure où tout s’éteint, c’est automatique. On dépense des fortunes en électricité pour éclairer toute la nuit dans les grandes villes les enseignes et les vitrines des magasins et restaurants, mais un petit village insignifiant, on le prive de lumière dès 22h30. A quoi bon éclairer les rues, puisqu’il n’y a que moi qui ai besoin de lumière ? Tous les habitants sont enfermés chez eux dans leurs maisons bien confortables, dont les volets sont tous fermés. Ils regardent la télévision qui est devenue le meilleur ami de l’homme.

Je marche dans le noir, devinant le chemin devant moi. Mon amie fidèle, ma petite chienne, m’aide à retrouver chez nous. Je me félicite d’avoir effectué notre petite promenade, malgré le froid et le mal-être de déambuler dans ce village fantôme que je ne supporte plus. Comment me remonter le moral ? Je pense à la place merveilleuse que mon Dieu me prépare… Que ferais-je, si je n’avais pas cette certitude ? Comment tiendrais-je bon ? Cela serait tout bonnement impossible. Si je n’avais pas la glorieuse promesse de l’avenir lumineux que Jésus-Christ nous réserve, je me laisserais avaler par l’obscurité de cette vie terrestre. Si je n’avais pas la conviction personnelle que, de mon vivant, mon Seigneur va revenir pour mettre fin à ce système sans amour et me prendre dans Sa présence pour toujours, je ne m’accrocherais pas à la vie. C’est bien cette vision de Son retour qui me donne les ailes dont j’ai besoin pour m’élever au-dessus de cet océan de solitude et de désolation.

Sur cette terre, je ne suis personne. Dans cette société humaine aux valeurs soi-disant humanitaires, je ne vaux rien et je n’existe pas. Je n’ai pas d’argent pour briller. Je n’ai pas de carrière professionnelle pour exhiber mes talents et gravir des échelons. Je n’ai pas d’échelle pour grimper : ni dans l’estime des autres, ni dans ce présent empire dont chaque marche s’élève vers l’autodéification.

Je n’ai pas de partenaire, alors que la norme la plus élémentaire de ce monde est d’avoir une relation, quelque soit sa forme, par des liens sacrés ou non – avec le genre hétéro ou non – des liens que les humains définissent eux-mêmes. Je n’ai pas de cercle d’amis, alors que, dès l’école primaire, c’est le devoir et le besoin de tout un chacun et la seule manière pour être comme les autres.

Je n’ai pas de travail, alors que, dans le royaume de Mammon, un bon travail qui rapporte est la gloire sur laquelle le monde entier cherche à fonder son existence. Je n’ai pas de propriété, alors que, dans cet empire sordide, être c’est matériellement posséder. Et si je suis ce que je possède, alors je ne suis rien.

Je n’ai pas de belle voiture moderne, ni d’équipement dernier cri. Je ne suis pas à la mode. Je ne pratique pas d’activité en vogue, je ne suis pas « dans la vague ». Je ne m’habille pas avec des marques, je ne vais pas chez le coiffeur, je ne me maquille pas. Décidément, je n’ai rien pour plaire…

Mais cet empire, bâti sur le pouvoir de séduction et la vaine gloire, va s’écrouler comme un château de cartes. Une carte après l’autre, et tout l’empire va s’effondrer ! Alors, quand je regarde ce qui plaît tant au monde, c’est cette fin que je vois. Cela me donne la force de continuer à ne plaire à personne.

« N’aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui » (1 Jean 2:15).

Dans cette société, dont je méprise le système, je n’existe pas. Je n’y ai pas ma place. J’ai beau chercher, voyager, déménager, parcourir toute la terre, je ne la trouverai pas, car ma place n’est pas dans le monde présent.

« Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ; mais parce que vous n’êtes pas du monde, mais que je vous ai choisis dans le monde, c’est pour cela que le monde vous hait » (Jean 15:19).

Là est la principale souffrance du vrai chrétien : il n’est pas du monde, mais il habite dans le monde, et ceci jusqu’au retour final de son Sauveur. Et cette terrible vérité le confronte chaque jour à de multiples situations qui aiguisent sa haine du monde. Il hait le système malsain omniprésent dans ce monde, il hait la signature du prince de ce monde qu’il discerne toujours mieux un peu partout, il souffre du contraste insupportable entre ce qu’il voit (le monde) et ce en quoi il croit : le fondement de sa foi, les merveilleux attributs de Dieu, invisibles infiniment préférables à tout ce que les peuples recherchent et adorent ici-bas. Et, étant l’objet de ce contraste saisissant, il est haï en retour, quand bien même il tend sa main avec amour à son prochain pour l’aider à sortir de ce système corrompu.

« Je regarde toutes choses comme une perte, en comparaison de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour qui j’ai perdu toutes choses, et je les regarde comme des ordures, afin que je gagne Christ » (Philippiens 3:8).

Et, face à ce mépris évident pour les choses de ce monde, ainsi que pour la corruption de sa propre chair, le chrétien ne vit que dans l’espoir et dans l’attente du Règne éclatant de son Sauveur qui le délivrera enfin de toutes ces choses qu’il doit affronter chaque jour. Les choses qui souillent l’œil, celles qui souillent l’oreille, celles qui souillent la bouche quand il ne se maîtrise plus. Les choses viles et sales qui circulent dans tous les milieux, parfois de manière explicite, parfois en secret. Les choses qui polluent le cœur, qui meurtrissent l’âme et qui augmentent rapidement ces derniers temps. Ces choses horribles que l’on avale sans le vouloir, car elles sont partout, ces choses contre lesquelles il est parfois impossible de lutter. Et pourtant, le chrétien lutte de toutes ses forces. Il s’épuise, même avec l’aide du Saint-Esprit.

« Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang, en combattant contre le péché » (Hébreux 12:4).

Beaucoup de personnes prétendent : « Puisque l’Éternel notre Dieu combat Lui-même pour nous (tiré de Deutéronome 3:22) et que le combat est celui de l’Eternel – s’appuyant sur ce beau verset : « Ne craignez point et ne vous effrayez point devant cette multitude nombreuse, car ce ne sera pas vous qui combattrez, ce sera Dieu » (2 Chroniques 20:15) – nous pouvons adopter une attitude passive, en Le laissant combattre pour nous ce combat invisible qui se déroule quelque part en esprit, dans la pensée ou dans le ciel, entre les forces du mal et les forces du bien… » (Ils ont plusieurs théories différentes là-dessus…) Certains disent combattre en priant de longues heures, d’autres jeûnent, d’autres répètent en boucle des versets bibliques qu’ils apprennent par cœur et d’autres encore insultent le diable et discutent avec lui. Mais soyons réalistes, quand Dieu affirme que le combat est le Sien, Il ne dit pas de faire une petite sieste ou de s’éreinter pendant des heures à faire toutes sortes de pratiques spirituelles et d’attendre qu’Il vienne massacrer l’ennemi. Dans ce verset, Il envoyait l’armée de Son peuple combattre en lui disant de ne pas s’appuyer sur ses propres capacités, de ne pas regarder le nombre ni les circonstances paraissant souvent comme irrémédiables. Il demandait (et demande encore aujourd’hui) de regarder ce combat, qui semble perdu d’avance, avec le regard de la foi, car seul ce regard-là peut générer une victoire : en s’appuyant sur la Puissance et la Volonté parfaite de Dieu qui a tout prévu par avance ! Quel commandant enverrait ses troupes sans avoir réfléchi une seconde sur la manière de gagner la guerre ?

En étant passif, on risque de se laisser imprégner par toutes les armes empoisonnées de l’ennemi, car elles sont partout et, actuellement, il est quasiment impossible d’échapper à ces choses qui choquent, blessent, souillent, atteignent le chrétien. Même si j’étais aveugle, je les entendrais. Même si je m’enterrais chez moi pour échapper à ces choses, je les retrouverais, elles viendraient malgré tout se présenter à moi, que ce soit à la télévision, à la radio, par Internet, par téléphone… Le monde continuerait toujours à me harceler, car cela fait partie de ce système sadique qui veut imposer ses marques sur moi et partout autour de moi.

Le chrétien véritable lutte, car il ne les supporte pas. Il ne peut pas s’en accommoder. Il ne peut pas trouver de « juste milieu », de compromis, car faire ceci équivaudrait à jouer au jeu de la corde avec le diable (tirer sur une corde, chacun de son côté) : en laissant ceci ou cela se faufiler dans le « juste milieu », le diable tire et l’on perd de la corde, jusqu’à ce qu’elle nous lâche d’entre les mains. Alors, même si « le combat appartient à l’Eternel », on se rend compte que pour gagner, il ne faut pas laisser l’ennemi tirer la corde plus fort que soi. Si vraiment on tire de toutes ses forces sans relâche, les mains saignent, alors là on « résiste jusqu’au sang ».

Je ne crois pas que la lutte dont parle Paul concerne uniquement le péché comme loi charnelle à combattre en nous-mêmes – ce qui, bien sûr, est déjà une lutte difficile qui nous oblige à nous dépouiller de beaucoup, ce qui est douloureux comme des entailles dans la chair – je pense qu’il s’agit aussi et surtout de la terrible lutte par rapport au contraste écrasant entre le cœur converti à Christ et le monde de ténèbres dans lequel il doit habiter. Car cette lutte est constante. Elle est le combat de ceux qui se sont retrouvés déportés à Babylone dans l’Ancien Testament : des enfants de lumière, connaissant la Vérité (par exemple des prophètes, ainsi que d’autres Israélites sincères, sachant que Dieu avait et a toujours son petit reste fidèle). Ces gens du peuple de Dieu étaient dans l’antre obscur du lion rugissant, environnés de loups et de chacals. Ils devaient chaque jour subir le milieu dans lequel ils se trouvaient : le paganisme, l’immoralité, la violence, la loi du plus fort, du plus riche, le règne des sens et du plaisir charnel, un monde au plus fort de la corruption, par rapport à ce que Dieu avait créé en Eden et à la Gloire qu’Il avait manifestée à Son peuple les nombreuses fois où Il l’avait sauvé. Ces personnes se levaient chaque matin et se couchaient chaque soir avec la douleur de ce contraste insupportable. Rien n’a changé. C’est ce que nous vivons. A des degrés différents certes, mais au risque d’effrayer certains, je crois que l’ampleur et l’intensité du mal va bientôt rivaliser avec l’ancienne Babylone, puisque la « nouvelle Babylone » est une puissance mondiale et que son système satanique voudra gouverner toute la terre.

Alors, comment supporter le contraste ? Ce que je vois est partout, ce que je crois est invisible. Si l’on se représente cela avec une balance du type ancien, on imagine tout de suite un côté qui descend et un côté qui monte. Tout ce que je vois, c’est là : c’est présent, c’est lourd, ça m’oppresse. Et ce en quoi je crois semble subitement si léger parce que c’est invisible, physiquement inaudible, et cette foi est extrêmement minoritaire, donc ça ne fait pas le poids !

« Or, la foi est une ferme attente des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit point » (Hébreux 11:1).

Ce verset est pour moi une clef très importante ; c’est cette clef là qui permet à notre balance de reprendre le bon réglage. D’un côté, il y a les choses que l’on voit et de l’autre, les choses que l’on ne voit pas mais qu’on espère et qu’on attend ! La balance ne penche plus, car tout ce que j’espère, qui est prophétisé dans la Bible – Parole de Vérité – et tout ce que j’attends, qui va arriver sans que rien ni personne ne puisse l’empêcher (ni le repousser à plus tard), tout ceci est bien réel ! Ce n’est qu’une question de temps avant que ces choses en lesquelles je crois profondément s’accomplissent. Je dirais même que le verbe « croire » est trop faible à mon goût, car il laisse une minuscule porte au doute. Alors que moi, je ne crois pas, je sais ! Il n’y a pas de doute.

J’aime personnellement ce verset, car il m’avait été attribué lors d’un entretien avec le pasteur qui jadis avait été si bon pour moi, ce pasteur qui m’affectionnait et m’avait baptisé dans l’Océan indien. Malgré que Dieu m’ait éclairé au sujet de nombreuses doctrines qui s’avèrent erronées, je garde les paroles de cet homme en mémoire et cette discussion que nous avions eue sur la terrible dualité entre la vue et la foi. Il m’avait donné ce verset et, bien sûr, étant fraîchement convertie, je n’avais pas saisi sa profondeur. Je le répétais dans des contextes de ma vie personnelle, en rapport avec les différentes choses que j’espérais à l’époque… Pourquoi pas ! Marcher par la foi, c’est espérer de Dieu l’exaucement de mes prières. C’est attendre un changement espéré, une solution concrète pour mes problèmes terrestres. Et c’est démontrer au monde par la suite que ces choses (la foi en Jésus-Christ, sa Puissance, son Amour, son intérêt pour ma vie, l’efficacité de la prière) sont bien réelles. Mais après dix ans de cheminement spirituel à l’école de mon Maître, je dois avouer que tout a changé.

Ce que j’espère, c’est la victoire finale et visible du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ sur la terre. Ce que j’attends avec impatience, c’est Son retour ici-bas pour me donner de renaître dans Son Royaume, de manière incorrompue et parfaitement lumineuse, afin d’échapper enfin à tout ce qui me blesse, m’attriste, me dégoûte, afin de mettre un terme à ce contraste insupportable et cette lutte de chaque jour. La démonstration de la réalité des choses à venir est dans ma résistance et ma ténacité à attendre, quoi qu’il arrive. Bientôt, il y aura la démonstration encore plus grande, celle devant laquelle tous seront réduits au silence : le jour où cette merveilleuse prophétie, dans laquelle j’ai placé toute ma confiance, s’accomplira.

« L’Esprit et l’Épouse disent : Viens. Que celui qui l’entend, dise aussi : Viens. Que celui qui a soif, vienne ; et que celui qui voudra de l’eau vive, en reçoive gratuitement » (Apocalypse 22:17).

Les véritables chrétiens n’ont pas soif de demeurer dans ce monde présent. Ils n’aspirent pas à vivre longtemps dans cet empire babylonien. Ils ne tordent pas la bouche quand on leur parle du retour de Jésus-Christ, en disant : « Oh non ! Moi j’ai des choses à vivre avant ! ».

Ce que j’ai à vivre, ce à quoi j’aspire du plus profond de mon âme, ce qui est digne de confiance et qui ne me décevra pas, c’est l’évènement clé du retour sur terre de Celui qui me fait vivre. Car j’ai soif d’Amour, de Justice, de Sainteté et de Joie véritable.

Comme le disait si bien l’apôtre Paul, tout le reste est « ordure » à mes yeux. Non pas que je considère par exemple ma fille, ma mère, ou même ma petite chienne comme des ordures, ce n’est pas ce qu’il voulait dire. Car dans la tendresse sincère qui, dans ma profonde misère, me touche, c’est la tendresse de Dieu que je reçois. Les choses pures qu’Il m’offre par Sa Grâce comme l’amour d’un enfant ou d’une mère, je les considère comme sacrées, car créées par Lui et venant de Lui. Mais tout ce qui concerne ce monde dans tout son système, les choses qui brillent, qui sont agréables, celles qui donnent du plaisir et celles qui ne m’en donnent plus parce que je ne suis plus du monde, je peux les comparer à des ordures si je les compare avec ce que tout mon être attend. Pour moi, ma vie commencera véritablement quand mon Seigneur m’aura donné cette place qu’Il m’a promise, cette place que le monde ne peut pas me donner !

Alors oui, pour l’instant je marche dans l’obscurité de ce monde, ayant cette Parole de mon Dieu comme Lumière, la Parole qui est Vérité, la Vérité qui est la Vie. Personne ne semble voir ma lumière. Personne ne semble vouloir que je lui offre de ma lumière. Malgré l’amabilité dont j’essaie de faire preuve, personne ne semble me trouver aimable. Les personnes de mon sang m’évitent, certains me rejettent. Je ne peux pas faire appel à eux pour m’aider, quand bien même je me trouve parfois sans argent ou quand j’aurais besoin d’encouragement ou de réconfort. Ce qui frappe aux yeux, c’est le visible. Ce qui est visible pour l’instant, c’est ma vie terrestre, et c’est sur cette base-là que les gens jugent, accusent et condamnent.

« Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu » (Colossiens 3:3).

Aux yeux du monde, je suis morte. Quand on vit en-dehors de ce système, en-dehors de la convoitise des yeux, en-dehors de l’autodéification qui englobent de plus en plus notre planète, on est considéré comme mort. Si on ne travaille pas pour eux, on ne sert à rien ! Mais moi je travaille pour Dieu, et ma vie, et tout ce que j’en fais, sont cachés en Dieu. Mon entourage ne sait pas ce que je fais, ni qui je suis, car il ne peut voir ce qui est caché. Son aveuglement l’en empêche, parce qu’il vit pour lui-même alors que moi, je suis morte à moi-même. Ce que j’étais et ce que je faisais autrefois n’a vraiment plus d’importance.

« Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix, et qu’il me suive » (Luc 9:23).

La vie terrestre n’est pas une vie glorieuse. Non pas parce que nous manquons de foi ou de l’Esprit Saint, puisque c’est Lui qui nous donne la force de résister jusqu’au bout. La vie terrestre, pour le chrétien, est sobre, elle est un tunnel qui nous fait pénétrer dans les profondeurs des insondables difficultés. Nous devons rester dans ce tunnel, même si nous sommes assoiffés de soleil. La vie cachée sous terre est éprouvante. On voudrait sortir, laisser le soleil éclairer et réchauffer notre visage. Mais prenons garde : il y a beaucoup de soleils artificiels qui ne réchauffent pas vraiment, qui n’éclairent pas et qui ne font que sortir les chrétiens du tunnel béni. Le seul soleil, c’est Jésus-Christ, Soleil de Justice, qui apparaîtra bientôt. Il sera resplendissant et on Le reconnaîtra, car de Lui jaillira la véritable Lumière qui éclaire et qui réchauffe réellement. Quand Sa Cité céleste descendra sur la terre, nous n’auront plus besoin des astres : Lui-même nous éclairera !

Ne nous trompons pas de soleil. Soyons patients, réconfortons-nous dans les promesses du monde à venir : plus de larmes, plus de mort, plus d’injustice, plus de haine ! Nous régnerons avec Lui et les tout-petits qui auront été les rejetés, les vaut-riens de ce monde, éprouvés et haïs à cause de leur foi, seront grands. Ils seront respectés. Ils seront aimés. Ils existeront vraiment. Cela demande un effort d’imagination considérable, car le contraste est trop fort. Mais les multiples scénarios que nous pouvons – dans nos heures sombres – imaginer à notre guise, selon ce qui nous est donné de comprendre du Royaume de Dieu, nous offre un réel plaisir pour l’âme et pour le cœur, un saint plaisir qui ne nous est pas défendu ! Evertuons-nous à méditer sur cette période glorieuse de l’histoire de l’humanité, dans laquelle nous ne serons plus cachés, ni courbés sous le poids d’une réalité morose et douloureuse. C’est là notre liberté et notre petit jardin secret à cultiver personnellement…

Que Dieu vous bénisse !

Anne-Gaëlle




T.006 – Prière à mon Sauveur

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Dans cette liberté que Tu me donnes de m’approcher de Toi (Éphésiens 3:12), je viens, je m’approche. Dans ma petitesse (Psaume 8:4-5), je prends conscience de cette Grâce extraordinaire que Tu déverses sur moi : je m’adresse au Roi de l’univers, sans trembler, sans détourner mon visage (1 Jean 2:12 et 28). Car, en Te regardant, je suis illuminée et je n’ai plus à rougir de honte (Psaume 34:6).

Si mon cœur n’est pas capable pour l’instant de se réjouir, il se réjouira tout à l’heure,  car il se réjouira en Toi (Psaume 33:21). Et Ta joie sera ma force (Néhémie 8:10). Alors, je ne regarde pas le bourbier profond dans lequel je suis plongée, je ne cherche plus à prendre pied et peu m’importe si visiblement les flots me submergent ! (Psaume 69:3). J’attends patiemment Ta délivrance : Tu me feras remonter de la fosse de destruction qu’est ce monde et son système infernal. Tu me sortiras du bourbier dans lequel je me trouve et Tu me mettras sur le roc. Tu affermiras ma démarche (Psaume 40:3). Tu feras tout cela parce que Tu m’aimes (Esaïe 43:4).

Parce que ma force est en Toi, je peux m’estimer heureuse. Parce que j’aime suivre le chemin qui est le Tien, celui qui mène jusqu’à Ta Maison, je peux m’estimer heureuse (Psaume 84:6).

Car c’est bien là que se trouve le véritable bonheur : celui d’entrer dans Ta Présence, dans les parvis de mon Sauveur. C’est pourquoi une simple vie auprès de Toi vaut mieux que mille vies loin de toi (Psaume 84:11), fussent-elles toutes dans la richesse et la facilité. Si Tu Te trouves avec moi dans la fournaise ardente (Daniel 3:25), alors je veux bien y demeurer. Car je sais que le feu des épreuves n’aura aucun pouvoir sur moi (Daniel 3:27), ni sur l’amour que je Te porte.

Maintenant, du fond de ma chambre, je T’adresse cette prière avec la conviction que Tu m’écoutes (Matthieu 6:6). La voici, Seigneur, à Toi dont rien n’est impossible (Luc 1:37) :

Seigneur Jésus-Christ, je te demande de renouveler mes pensées trop sombres.

Je souhaite vivre dans Ta Vérité : détruis les mensonges de mes pensées et que mes paroles soient pures devant Toi, mon Dieu !

Annule ma dette par la vertu de Ton sang précieux qui a coulé à la Croix.

Annule les conséquences du mal que j’ai causé par mes pensées, mes actes ou mes paroles, toutes les fois où je me suis laissée séduire ou décourager.

Je T’en supplie ! Et je T’en remercie Seigneur.

Toi, Jésus, le Dieu-Sauveur, viens me sauver !

Transforme-moi complètement de l’intérieur pour que je sorte de ma prison et que je puisse – quelques soient les circonstances de ma vie présente – vivre la vie que Tu me souhaites : dans Ta parfaite et victorieuse Lumière, en constante harmonie avec Ta Parole, dans une union d’amour totale avec Toi, mon Dieu.

Offre-moi Ton Esprit Saint en permanence, sans lequel je suis perdue !

Ne me laisse pas souffrir du vide intérieur, de la désorientation, du manque de charité, de la peur ! Ne me laisse pas m’envelopper de péchés ! Ne laisse pas mon orgueil ni mon désir d’indépendance me perdre loin de toi !

Garde-moi dans la pureté d’une pensée renouvelée en Toi, Jésus-Christ. Donne-moi la Sagesse dont j’ai besoin, le discernement pour me frayer un chemin dans cette vie, ici-bas, sans me compromettre ni corrompre mon âme !

Il y a tant de pièges, tant de danger dehors ! Ne me laisse pas en proie aux machinations du monde, empêche-moi d’être un pion dans le plan de l’ennemi ! Garde-moi dans Ta Bienveillance et conduis-moi !

Laisse-moi voir les choses comme Toi, Tu les vois, Seigneur !

Je désire être en sécurité sous ton aile, à chaque instant et pour toujours !

Seigneur, je T’en prie, accueille-moi !

Accueille-moi près de Ton cœur pour ressentir toute Ta Tendresse.

Accueille-moi à Tes pieds afin de recevoir l’humilité dont j’ai besoin pour me repentir. Accueille-moi devant Ton trône de Grâce pour que mon âme T’adore et que mon cœur Te loue continuellement !

Montre-moi combien Tu m’aimes pour que désormais je ne me sente ni seule, ni triste. Offre-moi la joie de Te connaître plus intimement et de jouir librement de Ton Amour, car c’est ainsi que j’aurai la volonté et la capacité de Te servir, en aimant sincèrement mon prochain. Guéris-moi de mon manque d’amour ! Et remplis-moi pour donner à mon tour…

Montre-moi Ta Volonté pour moi présentement !

Offre-moi Ta véritable Paix profonde que rien ne puisse dérober. Ne me laisse plus souffrir les tourments, ce trouble intérieur causé par les mensonges et les mauvaises émotions Ne me laisse plus être une victime de mon passé, ni une victime de moi-même, ni une victime de Satan !

Offre-moi la délivrance à laquelle j’aspire de tout mon être car je n’en peux plus !

Je T’en prie, Seigneur, ne me laisse détester ma vie ! Car quand je pense que Tu es mon Créateur, mon Rédempteur, Celui qui a tout donné pour moi, la culpabilité me dévore… En méprisant la vie que Tu me donnes, c’est Toi que je méprise ! En désirant mourir, c’est Ton œuvre que je rejette. Ainsi, je déshonore l’Esprit de Vie que Tu as mis en moi.

Ne laisse pas mon insatisfaction, ma colère ou ma lassitude me dicter ma conduite ! Métamorphose mon comportement en épurant mon cœur de tous ces poisons, enlève en moi surtout ceux qui sont mortels !

Donne-moi Seigneur une révélation personnelle, une vision pour ma vie : je Te le demande Seigneur, dans la volonté de m’y soumettre. Et permets que je la reçoive avec assurance et conviction sans laisser rien ni personne m’en détourner.

Car Ta Parole, Seigneur, est la Puissance créatrice de la Vie. Ta Parole est la seule Vérité qui libère et brise toutes les chaines. Fais qu’elle habite en moi !

Je crois en Toi, mon Sauveur, mon Rédempteur, mon Dieu ! Je n’espère plus qu’en Toi !

Et pour ce qui est de mes besoins humains, Tu les connais… Que Ta parfaite volonté s’accomplisse et je serai à ma place, je ne manquerai de rien. Même si, pour l’instant, je ne peux rien apercevoir, je sais que Tu prépares quelque chose, je sais que Tu ne m’oublies pas !

Reçois favorablement la prière de mon cœur et donne-moi la foi nécessaire pour attendre son exaucement avec joie et confiance, sans me laisser emporter par le doute ou la peur. Aide-moi à marcher par la foi, et non par la vue !

Car Tu as dit « demandez en mon Nom », je Te le demande en ton Nom Seigneur, au Nom de Jésus-Christ, seul Nom digne d’être invoqué.

Merci pour ton amour.

[Inspiré à Anne-Gaëlle]




T.005 – Ma volonté, cette vielle ennemie

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N’est-ce pas triste que cette volonté qui est la mienne m’entraîne toute ma vie comme une compagne perfide et hypocrite dans des labyrinthes sordides ?

N’est-ce pas triste que même si cette volonté qui est la mienne évolue pour prendre mille envols différents, je sois toujours sa prisonnière et que partout où elle m’emmène, je demeure son esclave ?

N’est-ce pas triste que cette volonté qui est la mienne puisse si bien se déguiser et passer pour ma meilleure amie, ou plus dangereux encore, pour la volonté de Dieu ?

N’est-ce pas triste que sous cette volonté implacable, il y ait un cœur qui veut se faire passer pour droit ou bon ?

Pourtant, la Bible est claire sur ce sujet : « Le cœur est trompeur par-dessus tout, et désespérément malin ; qui le connaîtra ? » (Jérémie 17:9). Il n’y a qu’une réponse à cette question : non pas les psychologues, ni les anatomistes, mais seulement Dieu le Créateur !

N’est-ce pas triste que cette mascarade humaine gagne en ampleur de jour en jour, jusqu’à persuader tous les habitants de la terre ?

Autrefois, les gens croyaient au diable et ils avaient au moins peur de lui. Mais aujourd’hui, le diable est démodé. Il n’est présent dans l’entendement des personnes modernes que sous la forme d’un costume ridicule lors de certaines festivités comme le carnaval ou halloween. On voit alors des petits enfants se promener avec des cornes rouges, une queue de rat géant et une fourche. C’est triste ! Le diable n’a certes pas cette allure folklorique, mais il existe vraiment. Satan, en faisant croire qu’il n’existe pas, peut opérer librement sur tous les niveaux, sans jamais être démasqué ! Sur le plan de la pensée, il inspire à ce bas-monde dont il est le prince ce dicton diabolique : « écoute ton cœur ! ».

Dans la plupart des paroles de musique populaires : « écoute ton cœur ! ».

Dans les livres sur la philosophie et la recherche du bonheur : « écoute ton cœur ! ».

Dans les films, comédies, romances et histoires dramatiques : « on peut écouter son cœur ! ».

Dans les livres populaires, romans et magazines à la mode : « il faut écouter son cœur ! ».

Dans les cabinets de psychologie, de psychiatrie : « écoute ton cœur, tu sais en l’écoutant ce qui est bon pour toi ! ».

Dans les religions, dans les sciences occultes, dans la métaphysique dite chrétienne : « écoute ton cœur ! ».

Jusque dans les églises, dans les prédications et conseils pastoraux, dans les relations d’aide : « écoute ton cœur, il te guidera ! »

Des chrétiens justifient cette mentalité et cette manière de « vivre en harmonie avec soi-même » en expliquant que, puisque Jésus habite dans leur cœur, comme Dieu leur a donné l’Esprit-Saint, ils peuvent « écouter la petite voix dans leur cœur ». Ils disent généralement que Dieu leur a donné « un nouveau cœur », ceci lors de leur « nouvelle naissance ». Sans aucun doute, ce cœur-là est digne de confiance ! Ce nouveau cœur serait donc en quelque sorte un cœur « magique » sans aucun pouvoir de destruction, un cœur surnaturel, voire immortel…

La plupart des personnes de confession chrétienne semble croire que leur ennemi est seulement extérieur. Certains pensent qu’ils peuvent le vaincre avec l’autorité qu’ils disent posséder au Nom de Jésus.

Pourtant, je dois sincèrement avouer que même après dix ans de « vie chrétienne » à aimer Dieu, à lire la Bible, à faire le bien et – dans le dépouillement qu’endure mon âme à travers toutes les épreuves – à vivre toujours plus pour Lui et de moins en moins pour moi-même, si j’examine mon cœur, je me rends compte qu’il n’est pas plus fiable qu’avant.

Sur cette affirmation, mon auditeur froncera les sourcils, car il ne trouve pas cela normal. Il me dira sûrement : « tu stagnes, tu ne laisses pas le Saint-Esprit te transformer ». C’est faux. Même si l’Esprit de Dieu en moi parvient à vaincre certaines habitudes pécheresses et changer quelques-uns de mes défauts, même s’Il me façonne petit à petit pour que j’adopte peu à peu Son caractère divin en produisant de bons fruits, mon cœur reste malgré tout un cœur humain, charnel, un cœur de pierre parfois.

Un cœur lâche comme celui de Pierre qui, malgré son grand attachement à Jésus, a trahi son Maître trois fois d’affilée. Un cœur trompeur comme celui de Jacob, qui a utilisé la ruse pour subtiliser le droit d’aînesse à son frère aîné. Un cœur tortueux par-dessus tout, comme nous le dit le prophète Jérémie et comme nous le rappelle Jésus qui à plusieurs reprises demande « Pourquoi avez-vous ces pensées dans vos cœurs ? » (Marc 2:8 sondant l’incrédulité des scribes), « pourquoi s’élève-t-il des pensées contraires dans vos cœurs ? » (Luc 24:38, faisant référence aux pensées générées par la peur lors de son apparition subite au milieu de Ses disciples après Sa résurrection). L’incrédulité et la peur sont ancrées dans le cœur humain, même dans celui du disciple fidèle. Ces mauvaises choses produisent des pensées mauvaises ; que ces pensées semblent raisonnables ou morales n’y change rien.  Le prophète Zacharie dit de la part de Dieu : « ne méditez pas dans vos cœurs le mal l’un contre l’autre » (Zacharie 7:10). Oui, le mal et la ruse nécessaire pour méditer la nuisance contre son prochain sont bien présents dans le cœur de l’Homme. S’il n’en était pas ainsi, nous n’aurions pas besoin d’exhortation à ne pas faire le mal. Jésus est encore plus explicite : « c’est du cœur que viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les fornications, les larcins, les faux témoignages, les blasphèmes » (Matthieu 15:19).

Si le cœur des chrétiens était pur et irréprochable, le monde entier chercherait à se convertir et le christianisme serait la solution magique pour mettre fin à tous les maux dont souffre tout un chacun et l’humanité entière.

Cela peut être choquant pour certains, mais heureusement que le mal habite dans le cœur de l’homme, car c’est grâce à la maladie que le patient veut et peut venir demander de l’aide au médecin. Et le seul médecin capable de vaincre le mal, c’est Dieu.

Heureusement que le mal est encore présent dans le cœur du disciple, car si Dieu donnait à Ses disciples, lors de leur conversion, un cœur parfaitement bon, ils se prendraient eux-mêmes pour des dieux et ils n’auraient plus besoin de Lui. Mieux vaut pour moi être mauvaise et être attirée avec force vers la bonté du Père que d’être quelqu’un de bien et de n’avoir besoin de la bonté de personne !

Pourquoi mon entourage croit-il toujours que je me dévalorise ? Cette grande valeur qui est en moi, est-ce vraiment la mienne ? Si ce qui a de la valeur en moi vient de Dieu, comment puis-je trouver de la valeur dans ce qui en moi ne vient pas de Dieu ?

Soit que je porte en ma chair la marque du Créateur, en temps qu’être vivant créé à Son image, ayant reçu un souffle de vie, soit que je porte en mon cœur la marque du Rédempteur – le don de son Esprit Saint – parce que je place ma foi en Son Sacrifice. Dans les deux cas, je vois qu’il n’y a pas de valeur ni de mérite en soi, mais c’est seulement la marque de Dieu qui donne de la valeur. La véritable valeur est dans le Sacrifice du Dieu vivant qui S’est fait Homme pour Se substituer à des humains de moindre valeur. La véritable valeur est dans l’Amour de Dieu, à l’origine de ce merveilleux Sacrifice.

Quand je déclare que mon cœur n’est pas fiable et qu’il n’a rien de bon en lui-même, je me réfère à ma nature humaine et à la malédiction qui s’est abattue sur elle en Eden : une nature charnelle séparée de Dieu et dénuée de l’étincelle divine. Il est bon pour moi de me connaître afin de me regarder à ma juste valeur – un vase poreux et fêlé qui en lui-même ne vaut pas un sou –  et de me placer à ma juste place, non à celle de Dieu. Il n’est pas suffisant d’en prendre conscience lors de ma conversion, si je crois par la suite faire partie d’une race supérieure qui ne se sent plus du tout concernée par cet héritage génétique.

Le christianisme moderne centre tous ses efforts pour annoncer aux humains leur inestimable valeur aux yeux de Dieu. Mais ce n’est pas l’humain en lui-même qu’il faut louer pour sa valeur, sinon il s’enfle d’orgueil et il peut croire qu’il a trop de valeur pour se perdre. En effet, un lingot d’or, ça ne se perd pas ! Et comme des lingots d’or, nous sommes donc appelés à briller pour époustoufler le monde par notre brillance… Combien de fois ai-je entendu cette exhortation à « briller pour Dieu ». Quand je me « dévalorise » en affirmant que je ne suis pas faite d’or, forcément je ne brille pas ! Mais en disant cela, je suis honnête et cela m’est préférable. Personne n’a envie d’acheter un vase en terre cuite moche et fêlé qui apparemment ne servira à rien. Et pourtant, un jour Dieu manifestera au monde ce qu’il y a à l’intérieur du vase. Et le monde reconnaîtra que ce ne sont pas les vases qu’il fallait admirer, mais Celui qui a fait le vase et qui a déposé Sa glorieuse marque à l’intérieur.

Je remarque de plus en plus que le culte de la personnalité propre au monde envahit le christianisme. A la source de cette mouvance, il y a cette vérité centrale de l’ineffable valeur de l’être humain. Si en moi-même j’ai tant de valeur, il faut que chacune de mes facultés et tous mes talents, tout ce merveilleux potentiel que Dieu a mis en moi se déploient et grandissent, sinon ce serait du gâchis ! Puis, comme c’est si bien souligné : Je suis unique et Dieu m’aime telle que je suis, donc dans Son Amour, Il respecte totalement mes particularités et je peux toutes les garder pour développer ma personnalité, devenir moi et atteindre l’épanouissement personnel. Comme le dit le précepte : « devenir la personne que Dieu veut que je sois ». Mais c’est qui au juste, cette personne ? Est-ce un Jean-Baptiste qui déclare humblement « Il faut qu’il [Jésus-Christ] croisse, et que je diminue » (Jean 3:30) ou une personnalité originale et accomplie ?

Je n’ai jamais lu dans les évangiles, ni dans les épîtres, une quelconque allusion au développement de la personnalité. A la formation du caractère, oui. Mais Dieu ne semble pas aborder le thème de la personnalité, qui est devenu un sujet culte dans le monde et parfois aussi dans les églises. Dieu nous parle de Son caractère en se révélant par l’excellence du caractère de Jésus, démontré dans Son ministère terrestre : le caractère de l’Amour parfait au-delà de toute norme humaine. Il souhaite nous former pour que nous adoptions peu à peu ce caractère divin, qui est à l’encontre du caractère humain qui tend malheureusement vers l’exaltation du soi. Je pense que c’est une erreur de confondre caractère et personnalité. Je crois également que si je m’accroche avec ténacité au concept individualiste d’être une personne unique que Dieu aime plus que tout, indépendamment de Sa Volonté et de mon obéissance envers Lui, je suis dans l’erreur. Je suis certes unique, mais cela ne me donne pas de valeur particulière comme une poupée de collection dont il n’existerait qu’un exemplaire dans le monde, ni de droits spécifiques en rapport avec un statut exceptionnel.

Ce n’est pas Dieu qui S’est créé pour moi, c’est moi qui ai été faite pour Dieu, et Il peut se passer de moi si je persiste à adorer la créature (moi) plutôt que le Créateur et Rédempteur : Jésus-Christ, Parole de Dieu, unique Vérité. Cette réflexion blesse naturellement l’orgueil humain qui voudrait croire que Dieu ne peut pas se passer de l’être unique que je suis. Effectivement, Dieu souhaite « que tous les hommes soient sauvés, et qu’ils parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Timothée 2:4). Il le désire, et libre à l’Homme de souhaiter être sauvé ou non et de chercher comment. Dieu entend les prières de ceux qui – quelque soit leur croyance ou leur dieu – désirent ardemment parvenir à connaître la Vérité, la vraie, celle qui est universelle, et Il Se révèle à quiconque la cherche vraiment, car cet appel vient de Dieu. Mais c’est bien la connaissance de la Vérité (Jésus-Christ) qui permet d’être sauvé, et non la connaissance de soi.

Beaucoup croient que cette connaissance profonde du soi est salutaire et recherchent un accomplissement subjectif de leur « être intérieur », des désirs de leur cœur ou de leurs potentielles capacités cachées au-dedans comme des perles mystérieuses à découvrir. Mais au contraire, cette connaissance est faussée, trompeuse, elle rend l’homme captif d’un système basé sur le mensonge (le premier mensonge sur la terre qui a donné naissance à tous les autres : « vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal » (Genèse 3:5)). Elle mène à la perdition, car l’homme sans Dieu est perdu. La Vérité, au contraire, rend libre, mais il faut la connaître ! Connaître, ce n’est pas apprendre par cœur comme on apprenait un poème à l’école primaire, mais c’est de rencontrer cette Vérité, de la méditer, de la comprendre, de la méditer encore et de la vivre.

Je crois que le christianisme moderne se dirige tout comme le monde vers la destination « Nouvel âge ». En affirmant que Dieu a tout mis en nous – dans notre cœur – pour bâtir un monde meilleur. En affirmant qu’avec ce « nouveau cœur » et cette « nouvelle naissance » terrestre, nous pouvons renverser toutes les puissances de ce monde, car nous avons une nature divine, toute puissante aux capacités surnaturelles. En affirmant que le Saint-Esprit nous donne la faculté de transformer notre entourage, notre famille, notre lieu de travail, notre quartier, notre ville, et même notre pays ! Cela me fait penser à une propagande politique : c’est un peu comme un candidat aux élections présidentielles qui tiendrait un joli bâton en proclamant que c’est une baguette magique et qui ferait de grandes promesses sous le slogan « tout est encore possible ! » Mais qui est le candidat ? C’est le cœur de l’homme qui croit avoir le pouvoir de changer le monde et de le sauver. Peut-il prétendre en être capable ? Qui donc a le pouvoir réel et la volonté véritable et désintéressée de sauver le monde ? C’est Jésus-Christ et personne d’autre ! Quand le fera-t-Il ? A Son glorieux retour, pas avant que les prophéties sur la fin des temps ne se soient accomplies. Et ces prophéties n’annoncent pas que le monde présent va devenir meilleur, au contraire, mais que le pire reste à venir jusqu’à ce que le chaos soit prépondérant sur toute la terre et à tous les niveaux.

Le dernier culte auquel j’ai participé était tellement imprégné de cet humanisme « nouvel âge » que je n’ai plus voulu retourner à l’église par la suite. Le pasteur disait : « La solution aux problèmes dans le monde, c’est vous ! ». Il parlait de changer son entourage, son quartier, sa ville, son pays… Cela était selon lui un encouragement ; tout le monde criait « amen ! ». Dans l’euphorie provoquée par l’ambiance spirituelle, les joyeuses louanges, la musique sentimentale, le charisme et l’humour du pasteur, tout le monde se sentait pousser des ailes. Mais en sortant de ce cocon douillet et coloré qu’est cette église locale, le contraste avec le monde du dehors était pour moi comme une gifle. Généralement, quelques minutes suffisent à ce que l’euphorie s’évapore, le temps de quelques courtoises salutations et de nouveau seule dans ma voiture, seule dans ma maison, seule dans ma foi, la réalité de ce monde et de ma vie réapparaissent sous mes yeux. Et, bien sûr, je me rends compte que je ne suis pas un sauveur, ni pour les autres, ni pour moi-même, ni un super-héros. Je ne suis pas une solution pour les problèmes de ce monde, je ne peux pas solutionner la violence et la misère qui défilent au journal télévisé. D’ailleurs, je dois avouer humblement que, moi aussi, j’ai des problèmes et que je cherche des solutions !

Si j’étais, comme le prétendent de plus en plus de pasteurs, la solution à la misère dans ce monde (qui empire), pourquoi devrais-je attendre le retour de Jésus ? Pour qu’Il m’enlève de ce monde atroce ? Mais pourquoi est-il atroce si, moi et tous mes frères et sœurs en Christ, nous sommes la solution ?

Si je dois être la solution aux problèmes colossaux qui nous dépassent tous et que, bien sûr, je ne peux pas résoudre le moindre de ces problèmes, ni avoir le moindre impact sur l’immense et puissant système qui régit tout ici-bas (selon le prince de ce monde), comment supporter le poids écrasant de cette tâche impossible à accomplir, de ce rôle impossible à jouer ? C’est bien cela qui explique qu’en sortant de ce genre de culte le dimanche, on se sente finalement encore plus déprimé après le culte qu’avant !

Alors, on me dira que je ne suis pas assez spirituelle, que je ne comprends rien, que Dieu m’a fait asseoir à Sa droite dans les lieux célestes et que c’est là que je dois être en esprit pour ramasser mes victoires. Et si je suis spirituelle, il faut que j’écoute mon cœur, car je devrais entendre une petite voix, la voix de Dieu qui murmure des choses dans mon cœur…

Beaucoup de personnes interprètent la petite voix qu’ils entendent au fond d’eux-mêmes comme étant la directive personnelle à suivre chaque jour, dictée, selon eux, directement du Ciel. Pour certains, la volonté de Dieu se présente à eux sous forme de déductions humaines : « j’ai prié pour ça et comme Dieu ne m’a pas exaucé, c’est Sa volonté que je fasse comme-ci ». Il est facile de justifier ainsi un mauvais comportement : « Seigneur, fais que j’arrête ça si, pour Toi, ce n’est pas bien… ». La personne glisse encore plus profondément et déclare : « j’ai prié mais, comme Dieu ne m’a pas exaucé, Il est donc d’accord pour que je continue à faire ça ». C’est une drôle de manière de définir ce qui est bien ou mal, et comment vivre ! Cela rappelle certainement l’arbre de la connaissance du bien et du mal qui a ouvert aux humains l’illusion d’être capables d’en discerner les limites.

Oui, le cœur humain est tortueux par-dessus tout : il cherche ses propres intérêts, il est prêt à tout pour arriver à ses fins et il est au service de ses propres convoitises. Les pharisiens croyaient servir Dieu, ils pensaient peut-être appartenir entièrement à Dieu, Lui avoir donné leur cœur et leur vie, mais, en vérité, c’est leur propre ventre qu’ils servaient. Assoiffés de privilèges, de pouvoir, de considération, ils étaient dans le compromis le plus total ! Jésus le savait et leur hypocrisie Lui était insupportable.

Par opposition, la volonté de Dieu est Amour, elle est la Charité « patiente, elle est pleine de bonté ; la charité n’est point envieuse ; la charité ne se vante pas, elle ne s’enfle point d’orgueil ; elle n’est point malhonnête ; elle ne cherche point son intérêt ; elle ne s’aigrit point ; elle ne pense point à mal » (1 Corinthiens 13:4-5).

Bon nombre d’individus classent consciemment ou inconsciemment les humains en deux groupes : les bons et les mauvais. Mais soyons réalistes, la bonté décrite précédemment par ces versets si célèbres n’est pas dans le cœur des hommes, seulement dans Celui de Dieu. Jésus, quant à Lui, s’Il devait classer les Hommes en deux catégories les classerait ainsi : les cœurs hypocrites et les cœurs qui témoignent de sincérité. Je ne dis pas sincères, car la sincérité parfaite est un trait de Dieu. Même un modèle de foi et de fidélité exemplaire comme le roi David a fait preuve, un jour, d’un manque tragique de sincérité : il a menti à Urie et l’a fait tuer, après lui avoir fait l’honneur de l’inviter à sa table.

Les hypocrites manipulent les autres – et eux-mêmes sont manipulés – afin de faire croire en leur non-corruption.

Les personnes qui font preuve de sincérité s’examinent et crient « à l’aide, Seigneur ! » en voyant la force destructrice qui s’agite parfois dans leur cœur et en réalisant combien leurs propres pensées sont éloignées de Dieu.

Paul était de cette deuxième catégorie : il voyait une loi (une force faisant autorité) qui agissait dans son corps charnel (son cœur, siège de sa volonté) et qui corrompait ses actions et ses bonnes intentions. « Je ne fais pas le bien que je veux, mais je fais le mal que je ne veux pas faire » (Romains 7:19). Que je ne veux pas faire, parce qu’il y a en moi une autre volonté que cette volonté première attachée au mal (heureusement !), il y a une seconde volonté : celle de m’examiner et de corriger la volonté première. Quel duel ! Alors, si l’apôtre Paul nous fait part de ce terrible duel en lui, qui est un modèle de foi et de consécration à Dieu, nous pouvons être sûr que personne n’échappe à ce duel intérieur.

Si je suis sincère envers moi-même, je ne fais pas confiance à mon cœur, mais, comme Paul devant la complexité de ce duel sans issue, je m’écris : « Qui me délivrera de ce fardeau de mort ? ». Je réponds avec un immense soulagement et une grande reconnaissance « Je rends grâce à Dieu par Jésus-Christ, notre Seigneur ! », car c’est bien Lui qui peut me donner la solution à ce problème cruel qui me tiraille jour et nuit. « Assujetti moi-même par l’esprit à la loi de Dieu », je me réjouis d’être spirituellement fixée – comme vissée de l’intérieur – à la Vérité de Dieu. Je me soumets tant que possible à Sa volonté, avec l’aide de Sa Parole et de Son Esprit-Saint qui me montrent ce qu’Il attend de moi, qui renouvellent, jour après jour, mon intelligence et qui me poussent à la prière et au repentir. Et surtout, je reste consciente que je suis également assujettie « par la chair à la loi du péché », force destructrice qui, malgré ma volonté de n’être qu’à Dieu, est bien présente en moi. Je ne dois jamais l’ignorer.

Cette solution n’est pas toujours satisfaisante, car nous nous languissons d’être saints et parfaits, de ne plus commettre d’erreurs, de maladresses, de nuisances involontaires ou volontaires. Nous nous languissons de quitter enfin cette nature corrompue, dont la volonté s’avère être « notre vieille ennemie ».

Patiente ! C’est pour bientôt ! Restons sincères tant que possible. Courrons nous réfugier dans les bras de notre Dieu quand notre volonté première nous rattrape, Il nous accueille avec compassion, sans partialité ni préjugé.

Soyez bénis !

Anne-Gaëlle

 




T.004 – À propos de la repentance

repentir

Méditation du Psaume 51

 

« J’ai été formé dans l’iniquité, et ma mère m’a conçu dans le péché » (v. 7)

Le péché est comme un fléau invincible dans ce monde, un poison violent dans chacune de nos cellules. Il envenime la pensée, il pervertit les sentiments, même les plus nobles tels que l’amour ou le sentiment de solidarité. Les humanistes ne trouvent rien à redire à leurs bons sentiments. Pour eux, le meilleur se trouve dans l’homme : en effet, si l’homme se concentre uniquement sur ses bons sentiments et sa bonne volonté, il peut parfaitement se maîtriser et atteindre une vie morale exemplaire.

Mon discours irrite les humanistes ! Ils refusent de se rendre à l’évidence : il suffit de regarder autour de soi pour se convaincre du caractère irrémédiable du mal qui persiste et qui gagne en ampleur. Ils luttent avec leurs arguments, citant des exemples de dévotion totale à de nobles causes et de vies offertes pour le progrès. Un progrès qui ne mène nulle part ! C’est très agaçant pour eux d’être face à un tel « pessimisme ». Oui, c’est bien le mot qu’ils emploient. Pessimiste, je l’étais. Mais Dieu m’a guérie de cette maladie-la.

La vérité, c’est que dès mon premier souffle, dès mon arrivée sur terre, même mignonne, fragile et minuscule, je renfermais en moi les prémices du fléau qui ravage la terre. Sous mon petit regard innocent, derrière le joli sourire angélique, il y avait une âme avec sa propre volonté. Elle enregistrait chaque douleur et chaque déception pour y remédier par ses propres forces. Elle développait déjà des mécanismes de défense, des ruses – et plus tard, des mensonges – car, malgré toutes les précautions et les efforts de ses parents idéalistes, elle était incapable d’ignorer la peur. Il lui fallait se défendre, imposer sa volonté, plaire et supporter les injustices. Aux yeux d’un petit enfant, sa vie regorge d’injustices ! Il lui fallait appliquer sa propre justice, se venger et quelque fois aussi pardonner. Je ne dis pas que l’enfant est un adulte en miniature, mais je dis que dans son âme et dans son cœur, se jouent les mêmes drames, les mêmes guerres qui s’amplifieront avec l’âge, et que l’enfant ne naît pas innocent.

Et toujours cette peur comme une toile de fond : une peur qui, depuis la naissance – et sans doute même avant – se manifeste sous diverses formes et auxquelles on attribue la cause de beaucoup de fautes et de crimes.

Lorsque que je suivais des cours de psychologie, le professeur (qui était un psychologue en pédiatrie) parlait d’instincts présents dans l’homme depuis la préhistoire, des instincts qui lui dictent comment se conduire. L’homme, devant s’adapter à son milieu socioculturel, trouverait alors le juste milieu en négociant entre ses instincts primitifs et l’idéal qu’on lui impose. Mais puisque, selon cette théorie, l’homme est en mesure de trouver le juste milieu, pourquoi ne se conduit-il pas de manière juste ?

Quand David dit qu’il a été formé dans l’iniquité et que sa mère l’a conçu dans le péché, il ne disait pas que sa mère était une femme adultère, ni qu’il avait été conçu hors mariage dans des conditions immorales. Il parle dans ce verset de la condition humaine, de sa propre nature qui contrôle sa volonté malgré lui. Comme un défaut génétique transmis de génération en génération, il a hérité cette nature de ses ancêtres : d’Eve, la mère de tous les humains, et d’Adam, premier homme sur la terre.

Cette vérité déplaît beaucoup ! Les personnes qui se croient justes (ou qui prônent la voie du juste milieu) s’irritent devant la vraie cause du malheur sur la terre : ils ne l’acceptent pas. Combien de personnes m’ont envoyé, telle une gifle en plein visage, leur mépris pour cette vérité qu’ils considèrent comme une théorie sordide et imaginaire ! Ils deviennent verts de rage et s’exclament : « Alors on subirait des guerres, des meurtres, des viols, des maladies, des cataclysmes, des famines, des massacres ethniques, juste à cause d’une seule personne qui aurait fait une petite chose interdite ! ». C’est alors en général que vient l’avalanche de blasphèmes, traitant Dieu de tous les noms, et la conversation devient difficile…

Quel chrétien n’a pas déjà vécu ce genre de situation, dans laquelle il essaie de « sauver » l’honneur de Dieu, ainsi que de convaincre un être humain sur sa nature, sa condition et son besoin de secours. Si je dis « c’est peine perdue », je suis pessimiste et je m’enfonce dans le confort de ne plus secouer personne. Car bien sur, secouer les autres, c’est aussi se secouer soi-même : c’est fatiguant, usant parfois, mais c’est la seule manière de réveiller celui qui dort.

Comment distinguer celui qui dort de celui qui est dans le coma ? Nous cherchons à faire la différence parce qu’une personne dans le coma ne peut réagir quand on la secoue et, disons-le franchement, nous voudrions bien économiser nos efforts ! Mais soyons honnête : cela nous est impossible car cette connaissance appartient à Dieu seul. Alors si nous ne pouvons les différencier, il faut secouer, secouer, toujours secouer… En marchant dans le verger, je secoue les pruniers pour espérer en voir tomber des prunes. Ce sont seulement celles qui sont mures qui tombent. Je ne les distingue pas à l’œil nu, je secoue tout l’arbre et si aucune ne tombe, j’essaie un autre arbre, jour après jour, sans me décourager.

Je crois qu’il y a des personnes humanistes appelées par notre Seigneur et qu’il faut les confronter – que ça leur plaise ou non – avec la Vérité de Dieu. C’est ce que j’appelle « secouer ». Et ceci peu importe leur réaction ! Quand Zacharie n’a pas cru immédiatement à l’annonce de l’ange, il a perdu sa voix mais à la fin, il a fini par comprendre et sa réaction première n’a vraiment plus aucune importance.

Si on s’arrête aux blasphèmes que l’on entend en décidant de placer ces personnes dans la catégorie « j’ai essayé, tant pis », on se met à la place de Dieu en les jugeant et ceci avant même qu’ils aient pu recevoir l’éblouissement que produit la Vérité, quand elle pénètre soudainement dans les profondeurs de l’âme. Jésus n’a-t-il pas affirmé que tous les péchés peuvent être pardonnés, hormis le blasphème contre le Saint-Esprit ? Mais ces personnes ont l’esprit du monde et non le Saint-Esprit, et Dieu peut pardonner leurs paroles, leurs pensées et leurs actes car, pour l’instant, ils ne savent et ne comprennent rien ! C’est comme s’ils avaient quelques pièces du puzzle en main, mais qu’au lieu de leur donner les pièces-clé manquantes, on fermait la boîte en leur disant « ce puzzle n’est pas pour toi, laisse tomber ! »

Je me suis énervée de nombreuses fois contre un ami allemand qui rejette Christ, alors qu’il est profondément meurtri par la misère humaine et sa médiocrité sur tous les niveaux. Il me trouve arrogante quand j’affirme « ma » vérité (celle de Dieu) comme unique et universelle. Cela lui est insupportable ! Et pourtant, malgré la distance que je prends avec cette thématique du salut de l’humanité – à cause de nos disputes, pour préserver notre amitié – il revient encore et encore avec cette soif céleste dont il n’a même pas conscience pour aborder ce thème qui préoccupe son âme sans relâche. Alors, la discussion reprend sans avancer d’un millimètre ! Il reste le même, persuadé de connaître les preuves sur l’erreur du christianisme. Mais il revient et j’entends presque son âme qui crie, son âme que lui-même n’entend pas ! J’ai demandé à Dieu plusieurs fois de Se révéler à lui. J’ai supporté des heures interminables à nous quereller au téléphone le soir, tandis que j’en avais assez, que je voulais dormir. Je pouvais raccrocher, me dire « il n’y comprendra jamais rien ! » Mais non, je ne pouvais pas, car quelque chose m’en empêche à chaque fois. Après tout, qu’est-ce que deux ou trois heures de fatigue ? Est-ce un argument ou un prétexte pour laisser tomber ? Qui peut dire où cet ami se trouve actuellement ? Peut-être est-il si près du but…

Si je regarde en arrière, si un évangéliste était venu me voir dans mes heures de ténèbres, je lui aurais craché au visage. Si je l’avais écouté, j’aurais contesté de toutes mes forces, j’aurais démoli ses arguments, un après l’autre. Ma souffrance intérieure à elle seule m’en aurait donné la capacité. Oui, l’être humain se débat comme il peut avec ce qu’il croit savoir ! Et pourtant quinze ans plus tard, malgré tout pronostic, cette âme perdue qui était son propre dieu est devenue disciple de Jésus-Christ. Aujourd’hui, c’est moi qui me tourne vers ces personnes que je croise, reflets de mon ancien ego, pour leur parler de la conversion véritable. Mon nom était sûrement écrit dans la mauvaise liste, celle des personnes foutues. Dieu Se moque de ces listes ! Et je me moque de la réaction des personnes à qui je témoigne de la Vérité !

De toutes les personnes à convertir, j’étais la plus éloignée et la plus entêtée ! Dieu sait S’y prendre avec tous ceux qu’Il a choisis d’avance. Il donne de temps à autre la pièce du puzzle nécessaire au cheminement jusqu’à Lui. Personne ne sait qui possède quelle pièce. Seul Dieu sait cela. Il sait de quoi chacun a besoin et personne ne peut prétendre être un dispensateur de révélation divine, sinon le Saint-Esprit. C’est Lui qui pioche au bon moment dans la boîte la pièce adaptée et qui permet à Ses élus un jour de recevoir l’éblouissement spirituel nécessaire pour faire tomber toutes les écailles des yeux et guérir l’entendement.

On peut expliquer toutes les formes et les couleurs à un aveugle de naissance ; il ne pourra jamais les comprendre ni les imaginer, car la description ne suffit pas. Les mots ne suffisent pas. Il lui manque l’essentiel : la vue. Si un jour, on lui greffait de nouveaux yeux, il verrait et comprendrait subitement. Toutes les descriptions et  paroles qu’il aurait entendues jusqu’à ce jour prendraient tout leur sens. C’est ce qui se passe spirituellement chez ceux qui sont visités par la Grâce toute puissante de Dieu. Ils comprennent enfin le sens des paroles qu’ils avaient rejetées. Ces paroles sont donc restées quelque part dans leur cœur ou leur esprit, même incomprises ou méprisées, et même incomplètes. Elles sont restées ! Il fallait que la semence reste là, parfois plusieurs années ou décennies, tandis que les épreuves et circonstances ont tissé peu à peu le décor du théâtre pour le grand jour où se jouerait la scène de la conversion véritable. Dieu seul est le metteur-en-scène ! Ce ne sont pas les évangélistes, les pasteurs, ni les théologiens, mais c’est Dieu car Lui-seul en est capable. Lui seul connait le jour pour chacun des appelés de tomber à genou et de dire :

« Car je connais mes transgressions, et mon péché est toujours devant moi » (v. 5)

Puis de lever les yeux vers le ciel et de déclarer en tremblant :

« J’ai péché contre toi, contre toi seul, et j’ai fait ce qui est mal à tes yeux, de sorte que tu seras juste quand tu parleras, et sans reproche quand tu jugeras » (v. 6)

Une confession humble et sincère qui me place à ma juste place : là où je suis sans Dieu, là où je devrais être et demeurer pour toujours, loin de l’amour et du pardon. Comme le publicain qui se frappait la poitrine, il faut reconnaître que cette poitrine est dépourvue d’un cœur tendre et pur. Quel sacrifice offrir à Dieu dans ces conditions ? Si l’homme reconnaît enfin qu’à l’intérieur de lui il est vide, il réalise qu’il n’a rien qu’il puisse offrir à Dieu et qu’au contraire, c’est Dieu qui cherche à lui offrir quelque chose.

« Le sacrifice agréable à Dieu, c’est un esprit brisé : Ô Dieu tu ne méprises pas le cœur contrit et brisé » (v. 19)

Quel est donc ce cadeau de Dieu que désire recevoir le cœur brisé et repentant ?

« Purifie-moi de mes péchés avec l’Hysope, et je serai net : lave-moi et je serai plus blanc que la neige » (v. 9)

« …efface toutes mes iniquités » (v. 11)

Et « délivre-moi du sang versé » (v. 16)

Le sang versé est la conséquence du meurtre. Le repentant cherche à être libéré de ses fautes et de leurs conséquences qui, sinon, le harcèleraient jusqu’à le détruire !

« Oh Dieu, crée en moi un cœur pur, et renouvelle en moi un esprit droit » (v. 12)

Voici donc le cri de celui et celle qui ont été lavés par le bain de la repentance ! Ils savent désormais que seul Dieu peut purifier leur cœur par la Grâce imméritée de notre Seigneur Jésus-Christ. Il renouvelle par son Esprit-Saint l’entendement, c’est-à-dire : il rend l’esprit humain capable de penser, croire, comprendre, s’exprimer selon la Vérité de Dieu. Pour demeurer dans ce processus de renouvellement, il faut demeurer dans l’Amour du Père, en reconnaissant en toutes circonstances que sa Volonté est toujours bonne, contrairement à celle des humains, et qu’il est préférable de Lui obéir. C’est pourquoi chaque jour il est nécessaire de demander à Dieu :

« que l’esprit de bonne volonté me soutienne » (v. 14)

Il est facile de tomber à nouveau : non pas dans une mauvaise volonté – puisque l’Amour du Père est déversé dans nos cœurs – mais dans une volonté mi-bonne, mi-mauvaise, à savoir la tiédeur que produit le souffle refroidissant des années qui passent. C’est pourquoi je pense que la repentance est un cadeau comme un souffle chaud pour réchauffer notre foi. Un cadeau à saisir chaque fois que l’occasion se présente et non pas seulement au tout début du parcours !

« Ne me rejette pas loin de ta face, et ne m’ôte pas ton esprit saint ! » (v. 13)

Comment le renouvellement de l’esprit serait-il possible sans l’Esprit-Saint de Dieu ? Comment demeurer dans l’Amour de Dieu s’Il devait me rejeter ? Voilà ce qui me préoccupe quand je passe par la repentance ! Je supplie Dieu de rester avec moi et de continuer son œuvre dans mon cœur. Si Dieu m’offre une autre chance après de multiples échecs, je souhaite ne pas la gâcher…

Alors, c’est par cette expérience renouvelée du pardon reçu, vécu, que mon cœur, quoique timide et encore charnel, arrive à dire :

« Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche publiera ta louange » (v. 17)

Le cadeau de la repentance ouvre sur un autre cadeau, dont la valeur est ineffable : chanter les louanges du Dieu Rédempteur qui est à la fois Père et à la fois Frère, toujours plus proche et éternellement bienveillant.

Que nous puissions toujours reconnaître les bénédictions cachées dans les passages de notre vie où nous plions le genou dans l’acte du réel repentir. Soyons si besoin à l’écoute des confessions d’autrui, mais surtout à l’écoute des aveux de notre propre cœur !

Soyez bénis !

Anne-Gaëlle




T.003 – J’ai décidé d’écrire

ecrire

Réflexion sur l’impératif de ne jamais oublier

Autrefois, j’écrivais pour me décharger de ma souffrance. Aujourd’hui, je souhaite extraire de mon âme les merveilles que mon Dieu a implantées et les semer pour la mémoire de Son œuvre.

Je souhaite faire le récit de mes victoires, parce que le monde est incapable de les percevoir.

Je souhaite saisir la splendeur de certains moments, lorsque mon Dieu m’accorde une vision extraordinaire – en dehors de mes simples possibilités humaines – pour entrevoir les choses comme Il les voit, pour mieux les comprendre et pour être en mesure de les admirer.

La Bible exhorte le chrétien à ne jamais oublier ce que le Seigneur a fait pour lui ; de se remémorer sans cesse et d’en donner le témoignage. Ce n’est pas pour nous donner des devoirs comme le faisait le maître d’école quand nous étions petits, ni pour s’imposer avec violence et discipline dans nos cœurs souvent trop occupés. Si la Bible nous le demande, c’est que Dieu sait combien le risque d’oublier est grand et, avec lui, le risque de se perdre.

Le meilleur antidote contre la peur et la dépression est de me rappeler exactement ce que Dieu a fait pour moi toutes les fois où j’ai touché le fond. Si je visualise dans ma mémoire les scénarios de ma vie qui ont ou auraient pu mal tourner, et par quelles circonstances, avec quelle force et quelle douceur le Sauveur du monde est intervenu et m’a délivré, j’ai l’antidote. Car c’est ce témoignage à moi-même et aux autres de Sa Puissance et de Son Amour pour moi qui sort ma foi du bourbier dans lequel elle s’enfonce parfois.

Il faut manger et respirer pour vivre.

Vivre pour Dieu, c’est vivre.

Ecouter Dieu qui parle, c’est se nourrir.

Pour moi, écrire c’est respirer. Garder les merveilles et les mystères révélés de Dieu – ce que je sais de Lui, de son Amour – enfermés dans ma personne, c’est étouffer.

Il manifeste sa Gloire en la disposant dans nos vies comme Il a placé les étoiles dans le ciel : elles sont toutes là, elles brillent, illuminant l’obscurité. Ce ciel obscur, je ne peux l’aimer que parce qu’il y a les étoiles. Elles changent tout !

Raconter la Gloire de Dieu dans ce que je traverse, c’est prendre une photo de ce ciel étoilé. Et quand vient la tristesse et la solitude, il faut sortir cette photo et la regarder un moment, parce qu’il se peut que le ciel soit couvert et que je ne vois plus les étoiles. L’obscurité est terrifiante…

Comment garder sa foi bien vivante, si on ne se remémore pas chaque moment où la glorieuse Grâce de Dieu est venue créer dans notre ciel obscur une étoile scintillante qui nous a rassurés, qui nous a donné la force de poursuivre notre route et qui a changé notre fatigue en joie ?

Dieu a tant de manières de Se manifester. Il peut agir par des changements de circonstances. Il peut agir sur la matière. Il peut agir dans le cœur, dans l’esprit, dans la perception. Il peut agir par un souffle invisible. Il peut parler, montrer, expliquer des choses. Il peut sourire, Il peut gronder, Il peut caresser. Il peut soulever, déterrer, recoudre.

Tout au long de mon voyage sur terre, j’ai besoin d’écrire tout cela. J’ai besoin de garder ces choses dans mon cœur :

Il est écrit : « Là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur » (Matthieu 6:21).

De quoi est constitué mon trésor ? Cette question est cruciale, car c’est de ce trésor que dépendra le cours de mon existence, ce que j’en fais, et dans quelles conditions elle se terminera.

Est-ce un trésor visible ou invisible ? Sa valeur est-elle monétaire ? Puis-je échanger ce trésor en cours de route ? Puis-je le perdre ?

Mon trésor, c’est la Parole de Dieu : la Bible nommée Vérité. Mon trésor, c’est aussi un recueil de souvenirs glorieux dans lesquels Dieu S’est révélé à moi. Pour moi qui aime écrire, mon trésor, c’est ma correspondance avec Dieu. Mon trésor, c’est un recueil de sa Bonté et un chant de reconnaissance, consignés dans le carnet de bord du pèlerin que je suis.

Vous me direz : « Ce trésor ne prend pas beaucoup de place ! ». Et pourtant, il prend toute la place. C’est ce trésor qui me fait vivre. Le Seigneur Jésus-Christ a Lui-même déclaré : « l’homme de bien tire de bonnes choses du bon trésor de son cœur » (Luc 6:45). Alors oui, ce petit trésor tient dans un sac-à-dos. Mais Dieu seul connait les dimensions du véritable trésor, à savoir, les victoires remportées en Son Nom et leurs répercussions.

Je n’écris pas pour en connaître le nombre, ni calculer ma récompense. Je les garde en mémoire pour résister quand on me présente un miroir complètement déformé, quand on me rabaisse parce que l’on trouve mon trésor ridicule. J’en reprends le témoignage à chaque fois que l’ennemi de mon âme veut me faire croire que je crois en vain. Quand il s’impose et vient me vendre ses chimères, j’ai besoin de ce trésor pour refuser et renoncer à tout le reste.

Le gardien de mon trésor, c’est l’Esprit-Saint de Dieu qui me dit à chaque épreuve de puiser dedans : je dois témoigner de ma foi à moi-même avant d’en témoigner aux autres. Garder ma position et mon rang de soldat dans cette guerre où nous ne nous battons pas contre des humains, même s’ils croient nous battre, nous dominer, nous humilier…

« Mon âme, bénis l’Eternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits ! » (Psaume 103:2).

« Souvenez-vous des merveilles qu’Il a faites, des miracles et des jugements de sa bouche » (Psaume 105:5).

Le Seigneur ne nous impose pas une discipline rigoureuse. Il nous propose une arme  pour nous battre sans violence, non pas à la manière du monde dans lequel nous vivons. Il nous propose un antidote contre les poisons les plus dangereux, comme le doute et la peur. Il nous montre le chemin du bonheur.

Un passionné de roses, qui cultive chaque jour son jardin, le fait avec amour et sans contrainte. Il en éprouve une grande joie ; il prend soin de ce qu’il admire. Les personnes qui passent dans la rue sont susceptibles de trouver son attitude trop rigoureuse et sa passion trop contraignante. Pourtant, la vérité est toute autre. Pour lui, ce n’est pas une discipline, ni un devoir, car, s’il aime ses roses, il éprouve tout simplement le besoin de s’en occuper. Il est incapable de vivre autrement, sinon son désir finirait par le ronger complètement.

Dans mon histoire, le potager, ça peut être mon trésor de foi que je cultive sans m’en lasser. Et personne ne peut comprendre pourquoi je passe mes soirées ou mes nuits entières à lire, à écrire, à parler avec Dieu ! Mais il est possible de voir les choses dans l’autre sens : le rosier, ça peut être moi. Le Jardinier céleste ne cesse de prendre soin de moi et de me faire grandir. Inlassablement, il travaille à me fortifier et à m’embellir, pour que je résiste au froid, à la grêle et au regard des autres.

Si ça ne vient pas de moi, si c’est le Jardinier qui travaille sur moi, alors je ne peux m’en défaire. J’en prends l’habitude. J’aime Ses soins, j’ai besoin de Lui.

C’est si triste de constater comment la religion a été dénuée de ce principe fondamental. Au lieu de laisser le Jardinier prendre soin de Ses plantes, on donne aux plantes des recommandations sévères, on les met sous pression, on cherche à leur faire peur. Mais souvent, les plantes n’y comprennent rien, elles ne savant même pas lire ! Vous me direz : « Mais nous ne sommes pas des plantes ! » Et pourtant, c’est bien ainsi que l’on peut se sentir considéré lorsque l’on regarde les diverses techniques utilisées pour soit-disant faire grandir la foi : elles sont comme du désherbant chimique qui fait mourir toute la plante…

Mais ce n’est pas par l’extérieur qu’il faut agir en pulvérisant n’importe quoi ! Cela ne sera toujours que violence ! « Soyez parfait, payer votre dîme, priez matin, midi et soir, jeûnez pendant une semaine, suivez un programme de lecture de la bible, passez une heure par jour à louer Dieu, distribuez des prospectus, participez toujours au culte et aux réunions de quartier, sans cela vous n’êtes pas vraiment chrétien et, surtout, gardez toujours le sourire, car sinon les autres n’auront pas envie de devenir chrétien ! »

Ma véritable liberté, c’est d’aimer mon Père, de tout Lui dire, de déposer à ses pieds tout ce qui m’encombre ou me trouble et de tout me laisser pardonner de Lui. Ma vraie liberté, c’est de me jeter dans Ses bras chaque fois que j’en ai besoin, de compter chaque instant sur Sa Présence et de Lui offrir une confiance absolue dans tout ce qu’Il dit, m’apprend et décide. Ma tranquillité, c’est de penser à Lui tout le jour, de Le laisser imprégner mon sommeil la nuit et de jouir de Sa paix dans toutes les circonstances.

Dans ma religion – si j’en ai une – le vase que je suis est fendu et poreux de l’extérieur mais, au-dedans, il contient le plus beau trésor. Voudrais-je échanger mon vase contre un autre ?

C’est pour me rappeler la beauté invisible de ce vase que j’écris. Pour me rappeler mon identité en Christ, mon Sauveur. Pour témoigner de ce qu’Il fait, car mon cœur ne peut pas contenir l’admiration que j’ai pour Lui. C’est pour Le laisser vivre en moi, car tel est le destin magnifique qu’Il m’a assigné dans sa Grâce.

Parfois, je suis obligée de vérifier la signification d’un mot dans le dictionnaire, car les mots coulent sans que je les comprenne tous. Son Amour est un torrent si fort ! Un torrent qui ne fait pas de bruit. Il est ma raison d’être et je ne saurais Le taire.

A vous qui n’osez pas témoigner, à vous dont la langue a été liée, la main paralysée à cause des épreuves de la vie ou des railleries ; à vous qui recherchez la vraie liberté, celle de plaire à Dieu tout en étant soi-même ; à vous qui avez peut-être souffert de la rigidité d’une religion extérieure, je voudrais vous dire : cherchez Dieu dans Sa Parole, cherchez-Le dans un face à face intime, cherchez-Le dans vos souvenirs. Rappelez-vous toutes Ses œuvres, toutes les choses inexpliquées qu’Il a faite pour vous. Dites-les, écrivez-les, chantez-les. Laissez-Le inonder votre cœur, ce qui vaut mieux qu’un millier de rituels.

Soyez bénis !

Anne-Gaëlle




T.002 – Méditation sur le Psaume 145

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La Parole de Dieu, baume de douceur

sur les cœurs qui souffrent

Méditation du Psaume 145 (v.8-9 et v.13-20)

« L’Eternel est miséricordieux et compatissant » v.8

Miséricordieux est un mot que j’entends souvent, mais que veut dire ce mot au juste ? Je regarde la définition de miséricorde : « la grâce, le pardon accordé à ceux qu’on pourrait punir », mais aussi « sentiment par lequel la misère d’autrui touche le cœur ». Cela me trouble… Non seulement je suis pardonnée pour mes fautes, mais de même le Dieu éternel éprouve ce noble sentiment pour moi, son cœur est profondément touché par ma misérable souffrance, quelle qu’elle soit. Il est compatissant envers tous et je voudrais à mon tour éprouver de la compassion, même et surtout pour ceux dont je désapprouve la conduite et qui me causent du tort. Mais quand je suis offensée, qui parle la première, la compassion ou la colère ?

« lent à la colère et grand en bonté » v.8

Le Dieu éternel n’est pas impulsif ni colérique. Il est doux et calme. Il attend avant de manifester sa colère, il prévient. Il avertit ceux qu’Il aime, afin de leur donner une autre chance. Oui, sa bonté surpasse sa colère. Je devrais en faire autant… Mais où est ma bonté ? Quelque part enfouie sous ma colère ? Enterrée sous les décombres de mes déceptions et de mes douleurs ? Oh Seigneur, que Ta bonté pénètre sous ces décombres et s’imprègne dans tout mon être, et j’aurai la victoire sur la colère et la frustration !

« l’Eternel est bon envers tous » v.9

Bon envers tous ! Même envers mes ennemis ! Ce que je souhaite, c’est de faire preuve de bonté de manière impartiale. C’est humainement impossible. Je pourrais soupirer éternellement devant un tel idéal… Quand bien même je flagellerais mon âme et lui infligerais toute sorte de discipline, mon cœur continuerait à s’incliner vers ses préférences naturelles et ses jugements superficiels. Quelle misère ! Mais pourtant, l’Eternel Dieu aime tous les humains, même ceux qui sont dur à aimer, même moi…

« et ses compassions sont sur toutes ses œuvres » v.9

Toutes ses œuvres ont droit à ses compassions… Toutes ses œuvres ont droit à sa Tendresse. Toute sa création a droit à son Amour ! Ce que je souhaite, c’est d’en prendre soin et de prodiguer à toutes les œuvres du Créateur cette tendresse qu’Il éprouva, lorsqu’Il façonna les êtres vivants – quelque soit leur petitesse – car rien n’est trop petit pour être aimé de Dieu.

« Ton règne est un règne de tous les siècles » v.13

Quel roi sur la terre peut prétendre à un tel règne ? Si je sers un roi, même s’il me traite bien, même si je suis sa favorite, je peux toujours trembler en moi-même, à la pensée que ce roi que je sers soit vaincu un jour et qu’un autre roi prenne sa place. Qu’adviendrait-il de moi ? Qu’adviendrait-il de mes privilèges ? Mais si le roi que je sers est supérieur à tous les autres rois, si son règne est éternel, si sa fidélité est sans égale sur la terre, il n’y a rien en moi qui tremble. C’est cette sécurité que je recherche.

« et ta domination dure dans tous les âges » v.13

Mon cœur de mère se serre à chaque fois que j’entends des enfants se rebeller contre les parents qui les ont portés, nourris, protégés. Ma consolation dans ces temps de troubles, je la trouve en Dieu : c’est que toutes les générations sont soumises à la suprématie de son Autorité de Père et de Roi. Cette Autorité qu’Il exerce semble souvent bafouée, et pourtant, toutes les générations durant les siècles qui s’écoulent sous son regard devront un jour se courber devant Lui.

« L’Eternel soutient tous ceux qui sont près de tomber » v.14

Avant de tomber, mon Père me retient par sa main qui me saisit. Il sait par avance quand je pose mon pied maladroit sur un obstacle glissant. Mais c’est à moi de m’accrocher à Lui, et de m’appuyer sur Lui, s’il m’arrive après avoir trébuché de boiter un peu… Si je lâche sa main, si je ne m’appuie pas sur Lui, je tomberai bel et bien ! Si une personne me fait tomber ou m’entraîne dans sa chute, c’est la main de cette personne que je devrais lâcher, et non celle de mon Dieu. Parfois il faut choisir, c’est ce que le monde a du mal à comprendre.

« et il redresse tous ceux qui sont courbés » v. 14

L’Eternel Dieu me redresse. Je suis courbée par la fatigue, par le découragement, par les multiples déceptions que je subis tout au long de ma vie. Je suis courbée par la douleur des plaies de mon cœur qui se remettent à saigner parfois. Courbée par la tristesse, la honte, le désespoir. Et la vie me courbe davantage avec toutes sortes de petits fardeaux qui viennent s’ajouter sournoisement. Mais le Dieu éternel me redresse. Il n’a pas créé l’Homme pour marcher courbé. Il lui a donné une colonne vertébrale généralement droite, afin qu’en marchant, l’Homme regarde devant lui et admire la beauté du chemin qu’il parcourt. S’il est courbé, il ne peut voir que ses pieds et il peut se perdre. L’Eternel Dieu redresse le corps ; Il relève la tête de ses enfants bien-aimés, afin qu’ils lèvent les yeux vers le ciel où tout est possible, et d’où vient le secours.

« Les yeux de tous s’attendent à toi » v.15

S’attendre à quelque chose, c’est espérer avec force et conviction. L’espérance que produit cette attente doit provenir de Dieu seul, car Lui seul est en mesure de ne pas nous décevoir ! C’est pourquoi l’Homme, du fond de sa misère – quand les épreuves lui font toucher le fond – tombe à genoux et, débarrassé de toutes ses fausses promesses qui l’ont déçu, il crie à l’Eternel. Et à ce stade, ce n’est plus quelque chose qu’on attend, mais quelqu’un : Celui qui s’appelle « Dieu sauve » et « Dieu avec nous ».

« et tu leur donnes leur nourriture en son temps » v.15

L’Eternel Dieu pourvoit aux besoins des siens selon sa perception de la nécessité : en son temps. C’est inutile de stocker des montagnes de provisions, d’acheter des choses qui « serviront plus tard ». Il est probable que tout ce que nous nous évertuons à emmagasiner ne servira jamais. Il peut se passer tant de choses entretemps ! Pourquoi ne pas vivre comme le peuple hébreu qui ramassait chaque jour sa manne ? Pourquoi vouloir toujours plus ? Et à celui qui s’inquiète de ne rien recevoir aujourd’hui, je connais cette inquiétude car je traverse souvent ce genre d’épreuve. Mais je me réveille chaque matin avec cette promesse : « en son temps ».

« tu ouvres ta main, et tu rassasies à souhait tout ce qui vit » v.16

Il Lui suffit d’ouvrir sa main, tout se trouve à l’intérieur ! Non, mon âme, je n’irai pas chercher ailleurs ! Je parle à mon âme entêtée : ne comprend-elle donc pas ? Dieu ne saurait-il pas satisfaire pleinement le besoin de mon corps qu’il a créé ? Allons plus loin : « rassasier à souhait » pourrait être une satisfaction bien supérieure que celle de manger à sa faim. Pour ceux qui n’ont que la peau sur les os, la satiété du ventre est leur rêve et c’est un beau rêve. Pour ceux dont la vie est un désert sans amour, une prison sans justice, cette promesse représente la satiété spirituelle. C’est dans la main de notre Dieu qu’est l’Amour. C’est dans ses mains percées qu’est la Justice. Tais-toi, mon âme ! Et laisse ton Créateur te rassasier…

« L’Eternel est juste dans toutes ses voies » v.17

Quelques soient les apparences, l’Eternel Dieu est juste. Tous ses plans, toutes ses décisions sont justes. Quand bien même l’humanité entière crie contre son Créateur et lui impute la responsabilité pour l’état de ce monde malade, Dieu demeure juste. Beaucoup de choses sur terre sont injustes, mais l’injustice provient des Hommes, pas de Dieu. Il nous arrive à tous de nous mettre en colère, mais ne nous mettons pas en colère contre Dieu ! Car Lui-même, soleil de Justice, est descendu dans les ténèbres du monde pour porter sur lui le poids de l’injustice dans toute son intensité. Alors rien ne sert de l’accuser. Et rien ne sert non plus de porter sur mes épaules fragiles l’injustice de ce monde – ou ma propre injustice – et de me courber sous ce fardeau universel. Je dois faire confiance à mon Dieu, qui est au-dessus de chaque situation dans ce monde et qui est capable de transformer le mal en bien. C’est sur le plus atroce fumier qu’Il peut faire pousser les plus belles fleurs !

« et plein de bonté dans toutes ses œuvres » v.17

Dans tout ce qu’Il fait, il y a la marque de sa bonté. Cette marque n’est pas toujours visible, c’est pourquoi certains s’écrient « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? », et d’autres « Où est donc ton Dieu ? ». Mais avec les yeux de la foi, il est possible de distinguer cette marque, même dans les endroits les plus sombres et les évènements les plus affligeants. Il est généralement plus aisé de la voir quand les mois et les années ont passé. Avec du recul et une vision plus globale de notre vie, nous comprenons le sens des épreuves passées et nous nous inclinons devant la bonté de Celui qui les a permises.

« L’Eternel est près de tous ceux qui l’invoquent » v. 18

Quelle grâce infinie ! Le Dieu de l’univers qui a dit à Moïse « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob », le Créateur du ciel et de la terre qui dit de Lui-même « JE SUIS CELUI QUI SUIS » est près de moi qui l’invoque…

« de tous ceux qui l’invoquent en vérité » v.18

Cela est une promesse, un fait établi parfaitement suffisant pour bannir la croyance ou le sentiment qu’il faille quelque chose de plus que de l’invoquer pour avoir droit personnellement à sa présence. Pas besoin d’image pieuse, ni de belle représentation du Christ, ni de crucifix, ni d’emblème,  ni de lieu particulier, ni de prêtre ! Seule la foi dans le sacrifice expiatoire de Jésus-Christ est nécessaire pour être assez agréable à ses yeux et digne d’être son hôte.

Mais il y a d’après ce verset deux manières différentes d’invoquer Dieu : en vérité, ou bien pas en vérité… De quelle manière l’invoquons-nous ? Est-ce avec la simplicité d’un cœur authentique ? Sommes-nous habité par une foi vivante et enfantine, comme un enfant qui croit tout ce que lui dit son père ? Est-ce en accord avec la Vérité de Dieu qui est la Bible ? Ou bien est-ce que nous l’invoquons comme bon nous semble, par des moyens artificiels ou sous la lumière des projecteurs, afin de s’attirer sa faveur ? L’invoquons-nous avec un cœur sincère ou un cœur double ? Cherchons-nous le Royaume de Dieu ou cherchons-nous à plaire aux hommes et à satisfaire des attentes humaines ? Pour ma part, au milieu de la nuit, c’est la Lumière que je cherche et au milieu du froid, c’est la chaleur. Et au milieu de ce monde, je cherche son Amour, sans lequel je ne peux pas vivre.

« Il accomplit le souhait de ceux qui le craignent » v.19

Si mon âme craint l’Eternel Dieu, si elle connait sa Force et sa Puissance, si elle entend ses avertissements, si elle a un profond respect pour son Créateur et une gratitude réelle pour son Rédempteur, mes désirs ne pourront pas être en contradiction avec le cœur de Dieu. En demeurant dans cette sainte crainte, je n’aurai qu’un souhait : celui de Lui demeurer fidèle, en demeurant dans son Amour et en vivant de Sa Parole.

« Il entend leur cri, et les délivre » v.19

Oui, je peux crier « au secours » à Dieu ! Je peux pousser des cris de détresse ! Je peux hurler de douleur devant Dieu ! Il n’y a pas de honte. Beaucoup de générations ont appris et transmis à leurs enfants qu’il ne fallait pas pleurer, ni se plaindre, ni crier, mais qu’il fallait toujours se contenir et serrer les dents, parce que ça ne se fait pas de manifester de la faiblesse : surtout quand on est un homme ou quand on appartient à une certaine classe de la société. Mais Dieu n’a jamais interdit de pleurer ni de crier. Il n’a certes pas besoin que l’on élève la voix pour entendre, mais pour intervenir, Il a besoin d’un appel à l’aide sincère qui se fiche des conventions humaines. Si j’ai des problèmes et que je fais appel à Dieu, Il entend mes cris et Il va me délivrer : Il connait déjà la manière par laquelle Il procèdera.

« L’Eternel garde tous ceux qui l’aiment » v.20

Le Dieu éternel sait qui l’aime ou non. Il sonde les cœurs. Dans une radiographie, on peut voir ce qu’il y a dans le corps humain. J’imagine une machine spéciale qui fasse des photos de l’intérieur du cœur humain. Il y aurait des couleurs différentes : rose pour l’amour, blanc pour la foi, noir pour la haine, bleu pour la tristesse, vert pour l’espoir, gris pour la peur… Ca donnerait une image avec des taches colorées en proportions différentes. Pour Dieu, il n’y a pas besoin de machine. Il connait chaque cœur et il perçoit des centaines de nuances différentes, car il connait tous les sentiments, toutes les pensées humaines. On ne peut pas berner Dieu. S’il voit que je l’aime, que je l’aime vraiment, alors Il me garde. Il peut décider de me garder avant même que je l’aime, car Il sait de toute évidence qu’un jour, mon cœur répondra à son Amour. Tant que je continuerai à L’aimer, je resterai en sécurité, sous sa Protection personnelle. Qui ne rêve pas d’avoir un bodyguard attitré, qui serait dévoué en permanence à veiller sur la sécurité de son client ? Certains dépensent des sommes faramineuses dans des systèmes de sécurité, alors qu’il suffit d’aimer Dieu, de croire Sa Parole et de Lui faire confiance.

Voilà de quoi affermir nos cœurs !

Loué soit le Dieu de David qui lui a inspiré ce psaume ! Loué soit l’Esprit de Dieu qui agit encore aujourd’hui dans ceux et celles qui cherchent dans les Saintes Ecritures leur consolation.

Soyez bénis,

Anne-Gaëlle




T.001 – Porter sa croix

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Chaque humain a sa croix à porter. Pour ceux qui n’appartiennent pas à Jésus, leur croix, c’est la conséquence du péché qu’ils subissent ou qu’ils subiront un jour. Pour ceux qui appartiennent à Jésus-Christ, leur croix à porter est l’ensemble des épreuves qu’ils ont à traverser à cause de leur foi afin de l’épurer, de se dépouiller des branches mortes qui ne portent pas de fruits et afin de prouver sans cesse leur appartenance à Dieu dans ce monde où le diable réclame chaque âme et cherche par tous les moyens à dominer sur tous.

C’est l’épreuve de cette foi véritable qui, jour après jour, scelle le témoignage que nous sommes appelés à rendre pour Dieu. On peut agrémenter ce témoignage par des paroles pour expliquer la raison et la nature de cette persévérance, mais la base même du témoignage, c’est bien de porter sa croix en renonçant à soi-même – à sa nature pècheresse et à sa fausse liberté sans Dieu – et en suivant son Maître : le Seigneur de l’univers, Dieu et Rédempteur, unique Vérité faite chair.

En réfléchissant à ma vie présente, je me dis qu’il faut me rendre à l’évidence que ce que je traverse sans jamais en voir le bout, c’est bien la croix que je porte et que même si je trouvais une solution ponctuelle à mes problèmes et une issue à ma situation actuelle, je ne me déchargerais pas pour autant de ma croix. Elle resterait présente, pesante et impossible à porter par mes propres forces, mais par la grâce de Dieu, parfois très légère.

Je loue mon Dieu d’avoir mis dans le nom que je porte la vérité supérieure à tous mes problèmes afin de me la rappeler en tout temps et dans chaque épreuve : Anne-Gaëlle, « la graciée, dont le Seigneur est généreux ». Cela me parle de Dieu et de ma position, quoi qu’il arrive. Dieu est Celui qui m’a graciée, c’est-à-dire pardonnée, qui a effacé mes dettes et la conséquence de mes péchés, qui m’a rendue libre, qui m’a rendu ma dignité ; tout cela grâce à Sa miséricorde qui est sans pareille dans tout l’univers. Il est généreux au point de donner tout ce qu’Il possède en héritage à ceux qui L’aiment, à Ses enfants. Et Il est mon Seigneur, Celui à qui j’obéis.

Il m’a montré qu’il fallait me séparer du monde auquel j’appartenais autrefois. Il m’a montré qu’il fallait me séparer du mensonge, de l’hypocrisie des pharisiens modernes et de ceux qui tordent la Parole de Dieu. Autrefois, comme Saül, je faisais un tas de choses pour plaire à Dieu et, dans mon zèle, je ne voyais pas que ces choses étaient incohérentes ! Je passais des heures entières à faire de longues prières – non pas que je le regrette – mais la manière et le contenu ne pouvaient rendre gloire à Dieu. J’élevais la voix, je priais dans un charabia incompréhensible, croyant parler par l’Esprit de Dieu. Je répétais certaines phrases d’un ton autoritaire, faisant tout cela en levant les mains et en gesticulant comme un brave imitateur de tout ce que je voyais à l’église. J’achetais des livres sur lesquels je me basais, cherchant une doctrine et un mode d’emploi de la foi pour l’appliquer dans ma vie, sans chercher vraiment les réponses à mes questions dans la Bible. Comme Saül, je m’égarais et je faisais des choses inutiles, croyant vivre et témoigner de ma foi. Mais le Seigneur miséricordieux qui a eu pitié de Saül a eu pitié de moi. Et Il m’a guidé pour que peu à peu, je découvre la Vérité qui affranchit.

Les miracles de Dieu ne sont pas toujours des choses immédiates, comme des coups de baguette magique. Les vrais miracles peuvent se faire petit à petit dans le secret, inapparents à l’œil nu, inaudibles, discrets, comme lorsqu’on tricote un pullover : au début il n’y a ni forme, ni grandeur, pourtant à la fin il y a un vêtement chaud qui a sa beauté et son utilité. Dieu agit ainsi avec moi pour que je ne m’enorgueillisse pas. Car il n’y a rien de plus flatteur qu’un miracle instantané : pas besoin d’attendre, pas besoin de cheminer, une fenêtre s’ouvre et le père Noël descend avec sa hotte pleine de solutions… D’une seconde à l’autre celui qui était tout en bas peut facilement oublier qu’il était en bas parce qu’il se retrouve projeté en haut dans la richesse et la gloire. Certes, c’est arrivé à Joseph mais pour lui, sa foi avait été auparavant bel et bien éprouvée avec une croix plus que pesante : la trahison de ses frères, l’injustice, la servitude de l’esclavage chez Potiphar et la prison. Avec un tel parcours, il était impossible pour lui de s’enorgueillir !

Le plus important, ce n’est pas de vouloir être libéré de sa croix. Le plus important, c’est de chercher dans la situation présente la présence et le soutien de Dieu pour Lui demeurer fidèle, c’est-à-dire demeurer dans Son Amour, quoiqu’il arrive, et ne jamais Le trahir.

Satan veut persuader les chrétiens à chercher des miracles instantanés : il se déguise en ange de lumière, en faux Christ pour proposer de tels miracles. Les gens se jettent dans ce piège. Satan pousse les chrétiens à vouloir se débarrasser de leur croix et à retourner dans le monde.

Quand un vrai chrétien porte sa croix et la garde, car il s’est séparé du monde et du mensonge, quand donc il traverse épreuve après épreuve sans victoire ni miracle apparent, on remet sa foi en question. On pense que ce chrétien a un problème avec Dieu, qu’il vit certainement dans le péché, qu’il stagne, qu’il n’avance pas, qu’il se trouve privé de la grâce et de la puissance de Dieu ou pire, qu’il est rétrograde. L’homme regarde à l’apparence, mais Dieu regarde au cœur. Cette personne, qui traverse des galères et se retrouve en proie au jugement des autres, met pourtant toute sa confiance en son Dieu. C’est Dieu qui lui donne la grâce de porter sa croix et d’avancer – même lentement – sur un chemin très étroit qui mène au Royaume de Dieu. Cette croix, ce n’est pas la croix du péché et de ses conséquences, comme celle commune à l’humanité entière. Cette croix, c’est le prix à payer pour répondre à l’appel de Dieu qui, un jour, rassemblera Ses élus pour régner avec eux sur un Royaume où il y aura la paix et la vraie justice. L’évangile d’un salut facile et complètement gratuit est un leurre !

Non, je n’ai pas à avoir honte de ma petite vie insignifiante et monotone dans cette galère que je traverse parce qu’elle est comme une grossesse par laquelle une autre vie se prépare. C’est invisible à l’œil nu, mais c’est réel. On ne voit pas ce qui se prépare dans le ventre d’une femme enceinte : le miracle se tisse lentement en secret, loin des lumières artificielles des projecteurs.

Beaucoup d’églises modernes ne vivent que pour briller sous les projecteurs : pour montrer fièrement des miracles, pour admirer leurs propres œuvres ou la croissance de leur assemblée, pour se vanter de faire partie de ceux qui n’iront pas en enfer. Mais l’enfer est déjà sur terre pour celui qui se languit de toute son âme du Royaume de Dieu et qui ne trouve pas son bonheur dans ce monde corrompu au bord de la folie générale, ce monde de destruction, de séduction et d’injustice.

Ma croix, c’est la solitude, la tristesse, la douleur, ma galère quotidienne et le regard des autres.

Ma victoire, c’est la présence discrète de Dieu à mes côtés, Ses multiples bienfaits, Sa miséricorde sans limite à mon égard, Sa protection divine aux jours de la tribulation et Son retour sur terre pour venir nous chercher et transformer enfin ce corps de misère en un corps glorieux et immortel.

A Lui seul soit la gloire dans toutes les circonstances qui – quoique difficiles – concourent à notre bien, puisqu’elles nous rapprochent de Lui et nous permettent de compter sur Son divin secours, même si ce secours ne vient pas à la manière des hommes comme on voudrait si souvent Lui ordonner. Notre bien – du point de vue divin – c’est de demeurer dans Son Amour toujours plus fort et plus profondément et de se dépouiller du mal sous toutes ses formes.

 

Soyez bénis,

Anne-Gaëlle