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N’est-ce pas triste que cette volonté qui est la mienne m’entraîne toute ma vie comme une compagne perfide et hypocrite dans des labyrinthes sordides ?
N’est-ce pas triste que même si cette volonté qui est la mienne évolue pour prendre mille envols différents, je sois toujours sa prisonnière et que partout où elle m’emmène, je demeure son esclave ?
N’est-ce pas triste que cette volonté qui est la mienne puisse si bien se déguiser et passer pour ma meilleure amie, ou plus dangereux encore, pour la volonté de Dieu ?
N’est-ce pas triste que sous cette volonté implacable, il y ait un cœur qui veut se faire passer pour droit ou bon ?
Pourtant, la Bible est claire sur ce sujet : « Le cœur est trompeur par-dessus tout, et désespérément malin ; qui le connaîtra ? » (Jérémie 17:9). Il n’y a qu’une réponse à cette question : non pas les psychologues, ni les anatomistes, mais seulement Dieu le Créateur !
N’est-ce pas triste que cette mascarade humaine gagne en ampleur de jour en jour, jusqu’à persuader tous les habitants de la terre ?
Autrefois, les gens croyaient au diable et ils avaient au moins peur de lui. Mais aujourd’hui, le diable est démodé. Il n’est présent dans l’entendement des personnes modernes que sous la forme d’un costume ridicule lors de certaines festivités comme le carnaval ou halloween. On voit alors des petits enfants se promener avec des cornes rouges, une queue de rat géant et une fourche. C’est triste ! Le diable n’a certes pas cette allure folklorique, mais il existe vraiment. Satan, en faisant croire qu’il n’existe pas, peut opérer librement sur tous les niveaux, sans jamais être démasqué ! Sur le plan de la pensée, il inspire à ce bas-monde dont il est le prince ce dicton diabolique : « écoute ton cœur ! ».
Dans la plupart des paroles de musique populaires : « écoute ton cœur ! ».
Dans les livres sur la philosophie et la recherche du bonheur : « écoute ton cœur ! ».
Dans les films, comédies, romances et histoires dramatiques : « on peut écouter son cœur ! ».
Dans les livres populaires, romans et magazines à la mode : « il faut écouter son cœur ! ».
Dans les cabinets de psychologie, de psychiatrie : « écoute ton cœur, tu sais en l’écoutant ce qui est bon pour toi ! ».
Dans les religions, dans les sciences occultes, dans la métaphysique dite chrétienne : « écoute ton cœur ! ».
Jusque dans les églises, dans les prédications et conseils pastoraux, dans les relations d’aide : « écoute ton cœur, il te guidera ! »
Des chrétiens justifient cette mentalité et cette manière de « vivre en harmonie avec soi-même » en expliquant que, puisque Jésus habite dans leur cœur, comme Dieu leur a donné l’Esprit-Saint, ils peuvent « écouter la petite voix dans leur cœur ». Ils disent généralement que Dieu leur a donné « un nouveau cœur », ceci lors de leur « nouvelle naissance ». Sans aucun doute, ce cœur-là est digne de confiance ! Ce nouveau cœur serait donc en quelque sorte un cœur « magique » sans aucun pouvoir de destruction, un cœur surnaturel, voire immortel…
La plupart des personnes de confession chrétienne semble croire que leur ennemi est seulement extérieur. Certains pensent qu’ils peuvent le vaincre avec l’autorité qu’ils disent posséder au Nom de Jésus.
Pourtant, je dois sincèrement avouer que même après dix ans de « vie chrétienne » à aimer Dieu, à lire la Bible, à faire le bien et – dans le dépouillement qu’endure mon âme à travers toutes les épreuves – à vivre toujours plus pour Lui et de moins en moins pour moi-même, si j’examine mon cœur, je me rends compte qu’il n’est pas plus fiable qu’avant.
Sur cette affirmation, mon auditeur froncera les sourcils, car il ne trouve pas cela normal. Il me dira sûrement : « tu stagnes, tu ne laisses pas le Saint-Esprit te transformer ». C’est faux. Même si l’Esprit de Dieu en moi parvient à vaincre certaines habitudes pécheresses et changer quelques-uns de mes défauts, même s’Il me façonne petit à petit pour que j’adopte peu à peu Son caractère divin en produisant de bons fruits, mon cœur reste malgré tout un cœur humain, charnel, un cœur de pierre parfois.
Un cœur lâche comme celui de Pierre qui, malgré son grand attachement à Jésus, a trahi son Maître trois fois d’affilée. Un cœur trompeur comme celui de Jacob, qui a utilisé la ruse pour subtiliser le droit d’aînesse à son frère aîné. Un cœur tortueux par-dessus tout, comme nous le dit le prophète Jérémie et comme nous le rappelle Jésus qui à plusieurs reprises demande « Pourquoi avez-vous ces pensées dans vos cœurs ? » (Marc 2:8 sondant l’incrédulité des scribes), « pourquoi s’élève-t-il des pensées contraires dans vos cœurs ? » (Luc 24:38, faisant référence aux pensées générées par la peur lors de son apparition subite au milieu de Ses disciples après Sa résurrection). L’incrédulité et la peur sont ancrées dans le cœur humain, même dans celui du disciple fidèle. Ces mauvaises choses produisent des pensées mauvaises ; que ces pensées semblent raisonnables ou morales n’y change rien. Le prophète Zacharie dit de la part de Dieu : « ne méditez pas dans vos cœurs le mal l’un contre l’autre » (Zacharie 7:10). Oui, le mal et la ruse nécessaire pour méditer la nuisance contre son prochain sont bien présents dans le cœur de l’Homme. S’il n’en était pas ainsi, nous n’aurions pas besoin d’exhortation à ne pas faire le mal. Jésus est encore plus explicite : « c’est du cœur que viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les fornications, les larcins, les faux témoignages, les blasphèmes » (Matthieu 15:19).
Si le cœur des chrétiens était pur et irréprochable, le monde entier chercherait à se convertir et le christianisme serait la solution magique pour mettre fin à tous les maux dont souffre tout un chacun et l’humanité entière.
Cela peut être choquant pour certains, mais heureusement que le mal habite dans le cœur de l’homme, car c’est grâce à la maladie que le patient veut et peut venir demander de l’aide au médecin. Et le seul médecin capable de vaincre le mal, c’est Dieu.
Heureusement que le mal est encore présent dans le cœur du disciple, car si Dieu donnait à Ses disciples, lors de leur conversion, un cœur parfaitement bon, ils se prendraient eux-mêmes pour des dieux et ils n’auraient plus besoin de Lui. Mieux vaut pour moi être mauvaise et être attirée avec force vers la bonté du Père que d’être quelqu’un de bien et de n’avoir besoin de la bonté de personne !
Pourquoi mon entourage croit-il toujours que je me dévalorise ? Cette grande valeur qui est en moi, est-ce vraiment la mienne ? Si ce qui a de la valeur en moi vient de Dieu, comment puis-je trouver de la valeur dans ce qui en moi ne vient pas de Dieu ?
Soit que je porte en ma chair la marque du Créateur, en temps qu’être vivant créé à Son image, ayant reçu un souffle de vie, soit que je porte en mon cœur la marque du Rédempteur – le don de son Esprit Saint – parce que je place ma foi en Son Sacrifice. Dans les deux cas, je vois qu’il n’y a pas de valeur ni de mérite en soi, mais c’est seulement la marque de Dieu qui donne de la valeur. La véritable valeur est dans le Sacrifice du Dieu vivant qui S’est fait Homme pour Se substituer à des humains de moindre valeur. La véritable valeur est dans l’Amour de Dieu, à l’origine de ce merveilleux Sacrifice.
Quand je déclare que mon cœur n’est pas fiable et qu’il n’a rien de bon en lui-même, je me réfère à ma nature humaine et à la malédiction qui s’est abattue sur elle en Eden : une nature charnelle séparée de Dieu et dénuée de l’étincelle divine. Il est bon pour moi de me connaître afin de me regarder à ma juste valeur – un vase poreux et fêlé qui en lui-même ne vaut pas un sou – et de me placer à ma juste place, non à celle de Dieu. Il n’est pas suffisant d’en prendre conscience lors de ma conversion, si je crois par la suite faire partie d’une race supérieure qui ne se sent plus du tout concernée par cet héritage génétique.
Le christianisme moderne centre tous ses efforts pour annoncer aux humains leur inestimable valeur aux yeux de Dieu. Mais ce n’est pas l’humain en lui-même qu’il faut louer pour sa valeur, sinon il s’enfle d’orgueil et il peut croire qu’il a trop de valeur pour se perdre. En effet, un lingot d’or, ça ne se perd pas ! Et comme des lingots d’or, nous sommes donc appelés à briller pour époustoufler le monde par notre brillance… Combien de fois ai-je entendu cette exhortation à « briller pour Dieu ». Quand je me « dévalorise » en affirmant que je ne suis pas faite d’or, forcément je ne brille pas ! Mais en disant cela, je suis honnête et cela m’est préférable. Personne n’a envie d’acheter un vase en terre cuite moche et fêlé qui apparemment ne servira à rien. Et pourtant, un jour Dieu manifestera au monde ce qu’il y a à l’intérieur du vase. Et le monde reconnaîtra que ce ne sont pas les vases qu’il fallait admirer, mais Celui qui a fait le vase et qui a déposé Sa glorieuse marque à l’intérieur.
Je remarque de plus en plus que le culte de la personnalité propre au monde envahit le christianisme. A la source de cette mouvance, il y a cette vérité centrale de l’ineffable valeur de l’être humain. Si en moi-même j’ai tant de valeur, il faut que chacune de mes facultés et tous mes talents, tout ce merveilleux potentiel que Dieu a mis en moi se déploient et grandissent, sinon ce serait du gâchis ! Puis, comme c’est si bien souligné : Je suis unique et Dieu m’aime telle que je suis, donc dans Son Amour, Il respecte totalement mes particularités et je peux toutes les garder pour développer ma personnalité, devenir moi et atteindre l’épanouissement personnel. Comme le dit le précepte : « devenir la personne que Dieu veut que je sois ». Mais c’est qui au juste, cette personne ? Est-ce un Jean-Baptiste qui déclare humblement « Il faut qu’il [Jésus-Christ] croisse, et que je diminue » (Jean 3:30) ou une personnalité originale et accomplie ?
Je n’ai jamais lu dans les évangiles, ni dans les épîtres, une quelconque allusion au développement de la personnalité. A la formation du caractère, oui. Mais Dieu ne semble pas aborder le thème de la personnalité, qui est devenu un sujet culte dans le monde et parfois aussi dans les églises. Dieu nous parle de Son caractère en se révélant par l’excellence du caractère de Jésus, démontré dans Son ministère terrestre : le caractère de l’Amour parfait au-delà de toute norme humaine. Il souhaite nous former pour que nous adoptions peu à peu ce caractère divin, qui est à l’encontre du caractère humain qui tend malheureusement vers l’exaltation du soi. Je pense que c’est une erreur de confondre caractère et personnalité. Je crois également que si je m’accroche avec ténacité au concept individualiste d’être une personne unique que Dieu aime plus que tout, indépendamment de Sa Volonté et de mon obéissance envers Lui, je suis dans l’erreur. Je suis certes unique, mais cela ne me donne pas de valeur particulière comme une poupée de collection dont il n’existerait qu’un exemplaire dans le monde, ni de droits spécifiques en rapport avec un statut exceptionnel.
Ce n’est pas Dieu qui S’est créé pour moi, c’est moi qui ai été faite pour Dieu, et Il peut se passer de moi si je persiste à adorer la créature (moi) plutôt que le Créateur et Rédempteur : Jésus-Christ, Parole de Dieu, unique Vérité. Cette réflexion blesse naturellement l’orgueil humain qui voudrait croire que Dieu ne peut pas se passer de l’être unique que je suis. Effectivement, Dieu souhaite « que tous les hommes soient sauvés, et qu’ils parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Timothée 2:4). Il le désire, et libre à l’Homme de souhaiter être sauvé ou non et de chercher comment. Dieu entend les prières de ceux qui – quelque soit leur croyance ou leur dieu – désirent ardemment parvenir à connaître la Vérité, la vraie, celle qui est universelle, et Il Se révèle à quiconque la cherche vraiment, car cet appel vient de Dieu. Mais c’est bien la connaissance de la Vérité (Jésus-Christ) qui permet d’être sauvé, et non la connaissance de soi.
Beaucoup croient que cette connaissance profonde du soi est salutaire et recherchent un accomplissement subjectif de leur « être intérieur », des désirs de leur cœur ou de leurs potentielles capacités cachées au-dedans comme des perles mystérieuses à découvrir. Mais au contraire, cette connaissance est faussée, trompeuse, elle rend l’homme captif d’un système basé sur le mensonge (le premier mensonge sur la terre qui a donné naissance à tous les autres : « vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal » (Genèse 3:5)). Elle mène à la perdition, car l’homme sans Dieu est perdu. La Vérité, au contraire, rend libre, mais il faut la connaître ! Connaître, ce n’est pas apprendre par cœur comme on apprenait un poème à l’école primaire, mais c’est de rencontrer cette Vérité, de la méditer, de la comprendre, de la méditer encore et de la vivre.
Je crois que le christianisme moderne se dirige tout comme le monde vers la destination « Nouvel âge ». En affirmant que Dieu a tout mis en nous – dans notre cœur – pour bâtir un monde meilleur. En affirmant qu’avec ce « nouveau cœur » et cette « nouvelle naissance » terrestre, nous pouvons renverser toutes les puissances de ce monde, car nous avons une nature divine, toute puissante aux capacités surnaturelles. En affirmant que le Saint-Esprit nous donne la faculté de transformer notre entourage, notre famille, notre lieu de travail, notre quartier, notre ville, et même notre pays ! Cela me fait penser à une propagande politique : c’est un peu comme un candidat aux élections présidentielles qui tiendrait un joli bâton en proclamant que c’est une baguette magique et qui ferait de grandes promesses sous le slogan « tout est encore possible ! » Mais qui est le candidat ? C’est le cœur de l’homme qui croit avoir le pouvoir de changer le monde et de le sauver. Peut-il prétendre en être capable ? Qui donc a le pouvoir réel et la volonté véritable et désintéressée de sauver le monde ? C’est Jésus-Christ et personne d’autre ! Quand le fera-t-Il ? A Son glorieux retour, pas avant que les prophéties sur la fin des temps ne se soient accomplies. Et ces prophéties n’annoncent pas que le monde présent va devenir meilleur, au contraire, mais que le pire reste à venir jusqu’à ce que le chaos soit prépondérant sur toute la terre et à tous les niveaux.
Le dernier culte auquel j’ai participé était tellement imprégné de cet humanisme « nouvel âge » que je n’ai plus voulu retourner à l’église par la suite. Le pasteur disait : « La solution aux problèmes dans le monde, c’est vous ! ». Il parlait de changer son entourage, son quartier, sa ville, son pays… Cela était selon lui un encouragement ; tout le monde criait « amen ! ». Dans l’euphorie provoquée par l’ambiance spirituelle, les joyeuses louanges, la musique sentimentale, le charisme et l’humour du pasteur, tout le monde se sentait pousser des ailes. Mais en sortant de ce cocon douillet et coloré qu’est cette église locale, le contraste avec le monde du dehors était pour moi comme une gifle. Généralement, quelques minutes suffisent à ce que l’euphorie s’évapore, le temps de quelques courtoises salutations et de nouveau seule dans ma voiture, seule dans ma maison, seule dans ma foi, la réalité de ce monde et de ma vie réapparaissent sous mes yeux. Et, bien sûr, je me rends compte que je ne suis pas un sauveur, ni pour les autres, ni pour moi-même, ni un super-héros. Je ne suis pas une solution pour les problèmes de ce monde, je ne peux pas solutionner la violence et la misère qui défilent au journal télévisé. D’ailleurs, je dois avouer humblement que, moi aussi, j’ai des problèmes et que je cherche des solutions !
Si j’étais, comme le prétendent de plus en plus de pasteurs, la solution à la misère dans ce monde (qui empire), pourquoi devrais-je attendre le retour de Jésus ? Pour qu’Il m’enlève de ce monde atroce ? Mais pourquoi est-il atroce si, moi et tous mes frères et sœurs en Christ, nous sommes la solution ?
Si je dois être la solution aux problèmes colossaux qui nous dépassent tous et que, bien sûr, je ne peux pas résoudre le moindre de ces problèmes, ni avoir le moindre impact sur l’immense et puissant système qui régit tout ici-bas (selon le prince de ce monde), comment supporter le poids écrasant de cette tâche impossible à accomplir, de ce rôle impossible à jouer ? C’est bien cela qui explique qu’en sortant de ce genre de culte le dimanche, on se sente finalement encore plus déprimé après le culte qu’avant !
Alors, on me dira que je ne suis pas assez spirituelle, que je ne comprends rien, que Dieu m’a fait asseoir à Sa droite dans les lieux célestes et que c’est là que je dois être en esprit pour ramasser mes victoires. Et si je suis spirituelle, il faut que j’écoute mon cœur, car je devrais entendre une petite voix, la voix de Dieu qui murmure des choses dans mon cœur…
Beaucoup de personnes interprètent la petite voix qu’ils entendent au fond d’eux-mêmes comme étant la directive personnelle à suivre chaque jour, dictée, selon eux, directement du Ciel. Pour certains, la volonté de Dieu se présente à eux sous forme de déductions humaines : « j’ai prié pour ça et comme Dieu ne m’a pas exaucé, c’est Sa volonté que je fasse comme-ci ». Il est facile de justifier ainsi un mauvais comportement : « Seigneur, fais que j’arrête ça si, pour Toi, ce n’est pas bien… ». La personne glisse encore plus profondément et déclare : « j’ai prié mais, comme Dieu ne m’a pas exaucé, Il est donc d’accord pour que je continue à faire ça ». C’est une drôle de manière de définir ce qui est bien ou mal, et comment vivre ! Cela rappelle certainement l’arbre de la connaissance du bien et du mal qui a ouvert aux humains l’illusion d’être capables d’en discerner les limites.
Oui, le cœur humain est tortueux par-dessus tout : il cherche ses propres intérêts, il est prêt à tout pour arriver à ses fins et il est au service de ses propres convoitises. Les pharisiens croyaient servir Dieu, ils pensaient peut-être appartenir entièrement à Dieu, Lui avoir donné leur cœur et leur vie, mais, en vérité, c’est leur propre ventre qu’ils servaient. Assoiffés de privilèges, de pouvoir, de considération, ils étaient dans le compromis le plus total ! Jésus le savait et leur hypocrisie Lui était insupportable.
Par opposition, la volonté de Dieu est Amour, elle est la Charité « patiente, elle est pleine de bonté ; la charité n’est point envieuse ; la charité ne se vante pas, elle ne s’enfle point d’orgueil ; elle n’est point malhonnête ; elle ne cherche point son intérêt ; elle ne s’aigrit point ; elle ne pense point à mal » (1 Corinthiens 13:4-5).
Bon nombre d’individus classent consciemment ou inconsciemment les humains en deux groupes : les bons et les mauvais. Mais soyons réalistes, la bonté décrite précédemment par ces versets si célèbres n’est pas dans le cœur des hommes, seulement dans Celui de Dieu. Jésus, quant à Lui, s’Il devait classer les Hommes en deux catégories les classerait ainsi : les cœurs hypocrites et les cœurs qui témoignent de sincérité. Je ne dis pas sincères, car la sincérité parfaite est un trait de Dieu. Même un modèle de foi et de fidélité exemplaire comme le roi David a fait preuve, un jour, d’un manque tragique de sincérité : il a menti à Urie et l’a fait tuer, après lui avoir fait l’honneur de l’inviter à sa table.
Les hypocrites manipulent les autres – et eux-mêmes sont manipulés – afin de faire croire en leur non-corruption.
Les personnes qui font preuve de sincérité s’examinent et crient « à l’aide, Seigneur ! » en voyant la force destructrice qui s’agite parfois dans leur cœur et en réalisant combien leurs propres pensées sont éloignées de Dieu.
Paul était de cette deuxième catégorie : il voyait une loi (une force faisant autorité) qui agissait dans son corps charnel (son cœur, siège de sa volonté) et qui corrompait ses actions et ses bonnes intentions. « Je ne fais pas le bien que je veux, mais je fais le mal que je ne veux pas faire » (Romains 7:19). Que je ne veux pas faire, parce qu’il y a en moi une autre volonté que cette volonté première attachée au mal (heureusement !), il y a une seconde volonté : celle de m’examiner et de corriger la volonté première. Quel duel ! Alors, si l’apôtre Paul nous fait part de ce terrible duel en lui, qui est un modèle de foi et de consécration à Dieu, nous pouvons être sûr que personne n’échappe à ce duel intérieur.
Si je suis sincère envers moi-même, je ne fais pas confiance à mon cœur, mais, comme Paul devant la complexité de ce duel sans issue, je m’écris : « Qui me délivrera de ce fardeau de mort ? ». Je réponds avec un immense soulagement et une grande reconnaissance « Je rends grâce à Dieu par Jésus-Christ, notre Seigneur ! », car c’est bien Lui qui peut me donner la solution à ce problème cruel qui me tiraille jour et nuit. « Assujetti moi-même par l’esprit à la loi de Dieu », je me réjouis d’être spirituellement fixée – comme vissée de l’intérieur – à la Vérité de Dieu. Je me soumets tant que possible à Sa volonté, avec l’aide de Sa Parole et de Son Esprit-Saint qui me montrent ce qu’Il attend de moi, qui renouvellent, jour après jour, mon intelligence et qui me poussent à la prière et au repentir. Et surtout, je reste consciente que je suis également assujettie « par la chair à la loi du péché », force destructrice qui, malgré ma volonté de n’être qu’à Dieu, est bien présente en moi. Je ne dois jamais l’ignorer.
Cette solution n’est pas toujours satisfaisante, car nous nous languissons d’être saints et parfaits, de ne plus commettre d’erreurs, de maladresses, de nuisances involontaires ou volontaires. Nous nous languissons de quitter enfin cette nature corrompue, dont la volonté s’avère être « notre vieille ennemie ».
Patiente ! C’est pour bientôt ! Restons sincères tant que possible. Courrons nous réfugier dans les bras de notre Dieu quand notre volonté première nous rattrape, Il nous accueille avec compassion, sans partialité ni préjugé.
Soyez bénis !
Anne-Gaëlle