D.157 – La prière – Partie 5

 

par James-H. Mac Conkey

V

LA GRANDE CONDITION

 

Si toute prière conforme à la volonté de Dieu reçoit une réponse, combien ne devrions-nous pas être avides de connaître cette volonté, si c’est possible ! Mais « nous ne savons pas ce que nous devons demander pour prier comme il faut. » Ne nous jetons-nous pas, en la présence de Dieu, avec nos propres plans tout prêts, insistant pour avoir Son approbation, plutôt que d’attendre de connaître Sa volonté pour prier ensuite d’une manière conforme à celle-ci ? N’essayons-nous pas de gagner Dieu à nos désirs plutôt que de Lui céder et de prier conformément à Ses désirs pour nous ? Nous sommes attentifs à agir selon Sa volonté ; le sommes-nous aussi à demander des choses s’accordant avec celle-ci ? Nous Lui envoyons d’innombrables supplications sans nous attendre à une réponse, parce que nous n’avons pas cherché à les conformer à Sa volonté, ce qui seul nous eût donné cette confiance. Nous sommes en cela semblables aux enfants qui jouent au bord d’une rivière rapide et jettent capricieusement à l’eau leurs batelets d’écorce sans jamais attendre leur retour, tandis que nous devrions être comme ces armateurs prudents qui, après s’être entendus avec un port éloigné, lui expédient un tonnage modeste et attendent avec confiance le riche chargement promis en retour. Il peut y avoir un manque de maturité dans la vie de prière aussi bien que dans la marche chrétienne. Dans nos premières expériences, nous nous servons de la prière uniquement pour obtenir l’objet de nos désirs. Plus tard, elle devrait devenir pour nous un moyen puissant pour réaliser la volonté de Dieu. Alors, nous faisions davantage de demandes, à présent nous recevons plus de réponses. Alors, nous jetions plus de semences, maintenant il y en a davantage qui lève. Le chien, qui a le flair sûr, court avec assurance, tandis que son compagnon indécis hésite et aboie dans la perplexité et le désappointement. Le chrétien qui, par l’Esprit, a le jugement clair (Ésaïe 11:3) pour discerner la volonté de Dieu, prie avec assurance et possède une puissance inconnue à celui qui ne sait que demander pour prier comme il faut.

Ce n’est qu’en faisant des demandes conformes à la volonté de Dieu que nous pouvons avoir cette confiance et cette assurance dans la prière.

Car « c’est la confiance que nous avons en Lui, que si nous demandons quelque chose qui soit conforme à Sa volonté, Il nous entend ». Si nous ne demandons pas selon Sa volonté, nous ne saurions être assurés d’une réponse.

C’est pourquoi, dans la mesure du possible, cherchez à connaître la volonté de Dieu à l’égard de l’objet de vos prières.

Supposez que vous vous rendiez auprès de quelqu’un pour emprunter une somme d’argent. Vous savez qu’il peut le faire. Vous savez aussi que vous en avez grandement besoin. Mais vous ne savez pas s’il lui convient de vous la donner ; ou s’il pense que réellement elle vous est indispensable, et que vous serez à même de la rendre. Bref, vous ne connaissez pas sa volonté à ce sujet. Alors, vous pouvez avoir l’espoir, mais non pas la certitude, la confiance que vous toucherez la somme. Tout en ayant foi en lui, vous ne connaissez pourtant pas sa volonté, et vous resterez par conséquent dans le doute et l’incertitude quant au résultat, jusqu’à ce que vous ayez obtenu sa réponse. Mais supposez maintenant que vous ayez une lettre de lui, disant qu’il est au courant de vos besoins et promettant de vous remettre une certaine somme si vous passez auprès de lui tel jour ; vous irez alors chez lui avec assurance. Vous y arriverez avec la confiance complète, absolue, que vous recevrez l’argent désiré. Vous n’avez plus besoin de vous enquérir de sa volonté, qui déjà vous est révélée par la promesse faite. Il vous suffit de faire votre demande selon cette volonté, étant absolument certain de recevoir. Ainsi en est-il pour la prière. Nous désirons quelque chose. Allant à Dieu, comme à un Père qui nous aime, nous demandons. Mais, si nous ne sommes pas sûrs que notre désir soit selon Sa volonté, nous ne pouvons que dire : « Si c’est Ta volonté » en Lui remettant la chose. Nous pouvons avoir de l’espoir, mais non de l’assurance, si nous ne demandons pas selon Sa volonté. Car notre espérance est en la Personne de Dieu et ne saurait être détournée par l’ignorance de Sa volonté sur un point quelconque. Mais notre confiance en une réponse précise à notre prière repose sur le fait que nous prions conformément à la volonté de Dieu, car nous ne pouvons nous attendre à ce qu’Il nous donne ce qui est contraire à Sa volonté. Voilà pourquoi, en priant dans la ligne de Sa volonté, nous nous sentons dans une place forte. Nous attendons avec tranquillité, confiance, assurance. La chose demandée doit arriver, car Il la veut et rien ne peut l’empêcher.

Comment donc arriverons-nous à connaître Sa volonté pour accorder nos prières avec elle et ainsi être assurés qu’Il fera ce que nous Lui demandons ? Il y a trois moyens par lesquels nous pouvons connaître la volonté de Dieu, savoir :

  • par Sa Parole ;
  • par les circonstances ;
  • par Son Esprit.

1. PAR SA PAROLE

Nous pouvons connaître Sa volonté avec évidence en premier lieu par Sa Parole. Car Sa Parole est la révélation de Sa volonté pour nous et pour le monde, soit pour le présent, soit pour l’avenir. Quand nous la méditons, recherchons soigneusement quelle est Sa volonté, puis plaidons d’une manière bien définie pour la réalisation de cette volonté. De là l’utilité pour notre vie de prière de bien connaître les promesses de Dieu. Quand nous trouvons une de Ses promesses bien définies, elle devient la base de notre confiance dans la prière. Nous nous reposons sur elle avec une certitude absolue. Nous ne dirons pas « Si c’est Ta volonté » mais « Seigneur, c’est ici Ta volonté clairement révélée et puisque je prie en conformité avec elle, je sais que je serai entendu. » Pensez par exemple aux mots : « Dieu pourvoira à tous vos besoins. » La promesse est claire. Non pas que Dieu donne le luxe, mais qu’Il pourvoit aux besoins de Ses enfants. Il est des choses dans la vie, comme la nourriture, le vêtement et autres choses semblables, dont Christ dit : « Votre Père qui est aux cieux sait que vous avez besoin de ces choses. » Ainsi donc, quand un enfant de Dieu prie son Père pour ces choses, il n’a pas à dire : « Père, si c’est Ta volonté » mais à plaider : « Père, Tu as clairement révélé que c’est dans Tes desseins d’amour de pourvoir à mes besoins, je viens donc à Toi conformément à cette volonté, avec une grande assurance, sachant que, si je demande quelque chose selon Ta volonté, Tu le feras. » Recherchez donc soigneusement dans la Parole de Dieu Ses promesses explicites. Pourvus de celles-ci, nous aurons une provision de munitions qui ne nous fera jamais défaut dans les batailles contre le Malin. C’est parce que Jésus put dire : « Il est écrit » qu’Il put porter à Satan des coups sûrs et victorieux. Toutefois, soyons sur nos gardes.

De même que le phare qui a si souvent guidé les bateaux au port est obscurci, déplacé, faussé, détruit par l’ennemi qui cherche leur perte, la Parole de Dieu, mal interprétée, tordue, mal appliquée, devient l’instrument le plus dangereux entre les mains de l’adversaire pour détourner le croyant de la véritable volonté de Dieu. C’est cette parole dont Satan s’est servi pour tenter et chercher à détourner notre Seigneur. Et toute erreur, toute fausse doctrine que les hommes propagent, doit son influence dangereuse aux passages de l’Écriture mal appliqués qu’on cite à leur appui. Il est donc d’une importance extrême pour le croyant de sonder la Parole avec infiniment de soin, de crainte que l’Ennemi ne s’en serve pour le tromper subtilement à cet égard. Qu’il s’assure donc que les passages cités par les hommes à l’appui de leurs doctrines sont bien la Parole de Dieu et non pas seulement l’opinion des hommes à l’égard de cette Parole.

Soyez sûrs de la traduction. La Parole de Dieu, telle que nous l’avons, étant une traduction d’une autre langue, a besoin d’être examinée à la nouvelle lumière que de nouvelles traductions nous apportent.[1] Voyez le passage dans Actes 19:2. Dans la version autorisée, on dit : « Avez-vous reçu le Saint-Esprit quand vous avez cru ? »[2] Ceci a provoqué l’enseignement donné par plusieurs que l’Esprit de Dieu n’est pas reçu à la régénération, mais lors d’un état subséquent parce que l’Écriture dit : « depuis que vous avez cru ». Mais quand nous consultons la version [du Texte Reçu], nous trouvons ce passage traduit comme suit : « Avez-vous reçu le Saint-Esprit quand vous avez cru ? » ce qui donne un sens tout autre et montre que l’on s’attendait à ce que le Saint-Esprit fût reçu lors de et non pas après la régénération. De même, dans 1 Thessaloniciens 4:15, nous lisons que les vivants ne préviendront pas les morts. Cette traduction apporte en anglais de l’obscurité et de la confusion puisque le mot prévenir (prevent) signifie aujourd’hui et dans cette langue : empêcher, tandis qu’autrefois, et dans le sens de l’ancienne traduction, il signifiait précéder. Nous comprenons quelle différence est ainsi produite par les mots prévenir et empêcher, sens plus récent du mot « prevent ». Bien d’autres passages pourraient ainsi être cités pour montrer combien il est urgent de bien nous assurer de la traduction de la Parole.

Soyez sûrs du contexte. Il n’y a pas, dans la lecture de la Bible, d’erreur plus fréquente, et qui donne aussi plus de confusion, que celle qui consiste à lire une portion sans son contexte. Souvent, par exemple, l’on cite 1 Jean 1:7 : « Le sang de son Fils Jésus-Christ nous purifie de tout péché », comme démontrant que, par un seul acte de foi défini, le croyant est purifié par le sang de Christ de la nature pécheresse qui est en lui. Mais remarquez le contexte : « Si nous marchons dans la lumière, comme lui aussi est dans la lumière », le sang purifie ou conserve pur, etc. En d’autres termes, la purification est journalière, continuelle et conditionnée à la marche du croyant en Christ. Sans le contexte, le verset est peut-être interprété comme montrant une œuvre instantanée du sang de Christ par un acte de foi. Mais, avec le contexte, le verset se rapporte à une œuvre continue du sang de Christ par une marche journalière dans la foi ; à une communion du croyant, et non à un état de celui-ci. La condition n’est pas : « Si nous croyons », mais bien « Si nous marchons ». Le résultat n’est pas « purifie » par un acte, mais nous « conserve purs » par un procédé, c’est là le sens du mot. Sortir ainsi un passage de son contexte, c’est comme si l’on saisissait une sentence d’un passant sans connaître le sujet dont il parle. Le procédé est aussi peu correct vis-à-vis de celui qui a parlé, qu’il est fatal à la vérité. Puis encore : soyez sûrs de l’application. Bien des textes de l’Écriture ne s’appliquent pas du tout au peuple de Dieu en général, mais bien à ceux auxquels ils sont spécialement adressés. Il y a, par exemple, quantité de prophéties écrites pour les Juifs, mais qui ne sont d’aucune application quelconque pour l’Église, bien que tous puissent en tirer une leçon générale et spirituelle. Il y a, d’autre part, des promesses faites à l’Église qui ne concernent pas Israël. C’est pourquoi, quand nous sondons la Parole de Dieu pour connaître Sa volonté, il convient de nous demander, à chaque constatation spécifique : « Ceci s’applique-t-il à tous et, par conséquent, à moi, ou cela a-t-il été écrit seulement en vue de personnes ou de classes de personnes spéciales ? » Prenez, par exemple, la précieuse vérité du retour du Seigneur, prophétisée dans des passages tels que 1 Thessaloniciens 4:13-18. Plusieurs l’appliquent à la mort du croyant et prétendent que c’est ainsi que le Christ revient. L’étude la plus élémentaire du contexte démontrera d’une manière éclatante combien une telle application est erronée. De même, voilà l’admirable chapitre 11 d’Ésaïe spiritualisé et appliqué à la gloire de l’Église durant la période du Saint-Esprit que nous traversons, tandis qu’une lecture attentive montrera clairement qu’il a trait à la restauration d’Israël et aux conditions de paix et de justice qui ne se rencontreront sur la terre que pendant le règne millénaire du Seigneur et jamais auparavant. Combien vivement nous souvenons-nous du cas d’une recrue dans un camp de l’armée pendant la guerre des États-Unis avec l’Espagne, qui vint à nous dans une grande excitation d’esprit parce qu’elle était persuadée, par une lecture fortuite de Romains 15:28, qu’elle serait désignée pour aller en Espagne avant la fin de la guerre. On fait souvent, verbalement ou dans des écrits, de fausses applications qui ne sont guère moins grotesques que dans le cas cité. La pire conséquence des erreurs de cette nature, c’est le tort sérieux qu’elles font à la foi de la personne trompée. Celle-ci pense pouvoir prier sur la base d’une promesse de Dieu et selon Sa Parole et, parce que Dieu ne réalise pas cette promesse, elle perd foi en Lui et en la réalité de la puissance de la prière, tandis que la raison du manque d’exaucement ne gît que dans le fait qu’elle n’a pas prié selon la volonté de Dieu, mais selon la fausse conception qu’elle s’était faite de celle-ci.

Soyez sûrs des conséquences que vous tirez d’un texte biblique. Une autre expérience, trop commune, qui fait mal comprendre la Parole de Dieu, est la suivante : un orateur ou un écrivain cite un texte et le cite correctement ; mais voilà qu’il en tire une conclusion toute personnelle et le lecteur, qui n’est pas sur ses gardes, accepte cette déduction humaine comme Parole de Dieu. La plupart des enseignements absurdes de la Science chrétienne et les arguments trompeurs qu’elle tire de la Bible proviennent de ces fausses interprétations auxquelles elle est réduite. Les victimes acceptent inconsciemment comme Parole de Dieu ces attestations humaines, faibles, absurdes, illogiques, alors que ce ne sont que des conséquences subtilement tirées des textes et entrelacées dans ceux-ci. Veillons donc à nous garder de ces erreurs par les simples précautions citées et nous trouverons dans la Parole de Dieu un guide sûr et infaillible quant à la révélation de Sa volonté dans notre vie de prière.

En outre, Dieu révèle Sa volonté à Ses enfants par

2. LES CIRCONSTANCES

La vie d’un homme peut être si bien enserrée par les circonstances que celles-ci peuvent devenir une indication très claire au sujet de choses que la Parole de Dieu ne mentionne pas particulièrement. Ainsi, celle-ci pourra appeler un homme à aller prêcher l’Évangile dans le monde. Mais la question de savoir dans quelle partie du monde il devra aller, aux Indes, en Afrique, en Chine ou ailleurs, devra être résolue essentiellement par les circonstances. Un homme auquel manquerait un bras ne sera pas appelé par Dieu à un travail exigeant l’emploi de celui-ci. Un homme auquel Dieu a manifestement donné des charges vis-à-vis de son prochain dans son pays ne pourra pas s’en départir avant que Dieu ait changé ses circonstances. Dieu dirige soit en fermant des portes, soit en en ouvrant d’autres. Quelquefois, une circonstance ouvrant ou fermant un chemin devient l’indication capitale de la volonté de Dieu dans une affaire en suspens. Les dons que quelqu’un possède pour le service de Christ, la joie qu’il trouve à les employer, le sceau de succès que Dieu appose à son travail, peuvent devenir autant de circonstances bien définies par lesquelles Dieu amène un homme à comprendre sa vocation. Notons cependant que les circonstances seules ne sont pas toujours un moyen suffisant de reconnaître les directions de Dieu. La voie sûre, dans ces cas, sera toujours de confirmer les circonstances par l’Esprit de Dieu, ce qui signifie s’attendre à Dieu dans la prière, chaque fois que Sa volonté n’est pas clairement révélée, jusqu’à ce que nous soyons assurés, par l’Esprit, que le point vers lequel les circonstances semblent aboutir est bien celui qui doit être atteint. En d’autres termes, nous trouvons parfois dans les circonstances une apparence, un quelque chose de plausible, qui peut nous induire en erreur, à moins qu’il ne soit éprouvé et confirmé par l’Esprit de Dieu.

Qui de nous n’a passé par telle expérience où toutes les circonstances semblaient indiquer une direction, une manière de faire qui cependant a laissé dans notre esprit une légère hésitation, un manque de liberté complète pour aller de l’avant. Nous avons attendu. Et alors, tandis que nous demeurions en prière, les circonstances ont changé ou perdu leur valeur et nous avons pu voir clairement que nous nous serions trompés en nous laissant conduire par elles. Cette apparence des circonstances est bien illustrée dans le 9e chapitre de Josué. Les Gabaonites étaient une partie des anciens habitants de la Terre promise, destinés à être détruits ou expulsés par Josué et les Israélites. Sachant quelle destinée les attendait, s’ils étaient reconnus comme habitants du pays, ils vinrent à Josué, feignant d’être des messagers arrivant d’une contrée lointaine, en lui montrant leur pain sec et moisi comme preuve de leur prétendu long voyage. Josué et les Israélites furent trompés par une circonstance : le pain sec et moisi. Selon le langage exact du texte (Josué 9:14) « Ces hommes donc avaient pris de la provision ; mais on ne consulta point la bouche de l’Eternel. ». La conclusion est clairement celle-ci, c’est que s’ils s’étaient attendus au Seigneur et avaient pris Son conseil, Il eût démasqué les Gabaonites et eût montré à Josué que les circonstances étaient fausses et décevantes. C’est ainsi même que Satan est toujours prêt à tromper les enfants de Dieu par toutes sortes de ruses qu’il emploie comme appât pour les enlacer. Notre seule sécurité consiste à toujours « consulter la bouche de l’Éternel » et à le prier de confirmer la valeur des circonstances qui paraissent douteuses ou même plausibles.

3. PAR L’ESPRIT

Nous pouvons aussi connaître la volonté de Dieu par l’Esprit de Dieu. Car il y a bien des situations dans notre vie où ni la Parole de Dieu, ni les circonstances ne peuvent nous communiquer la pensée de Dieu et, à moins d’être guidés par l’Esprit de Dieu, Ses enfants devraient marcher dans l’obscurité. Par exemple, la Parole de Dieu peut nous appeler à prier pour les malades, mais rien dans cette Parole, ni dans les circonstances, ne nous révélera, si, oui ou non, c’est la volonté de Dieu de guérir celui pour lequel nous prions ou de le reprendre à Lui. La Parole de Dieu nous ordonne d’aller par tout le monde et d’y prêcher cette Parole à toute créature. Mais il n’y a rien dans cette Parole qui nous dise dans quelle partie du monde l’homme ainsi appelé doit aller et si les circonstances ne lui donnent pas une indication particulière, il peut arriver qu’il en soit remis complètement aux directions de l’Esprit pour être éclairé sur ce point. Il y a ainsi des centaines de détails dans notre vie, dans lesquels nous avons besoin que Dieu nous préserve d’entrer dans une fausse voie et où, n’étant guidés directement ni par la Parole, ni par les circonstances, l’Esprit devient l’unique et suprême révélateur de la volonté de Dieu. Et pourquoi penser qu’il est impossible à Dieu, qui est Esprit, de conduire les Siens par cet Esprit qui est en eux comme un don de sa part ? C’est précisément par l’Esprit de Dieu que les choses de Dieu sont révélées. Et nos doutes et notre scepticisme, quant à la conduite de l’Esprit, ne démontreraient-ils pas notre manque de perception plutôt que l’absence de Ses directions ? Le fait qu’aucune voix ne nous parvient par le téléphone ne prouve pas que cette voix n’existe pas. Il se peut que, simplement, nous ne l’ayons pas entendue. Le fait que nous n’entendons pas la voix de Dieu ne prouve pas le silence de la part de Dieu, mais plutôt la pesanteur de notre ouïe spirituelle. Ce n’est pas Dieu qui est muet, c’est nous qui sommes sourds. Ne nions pas le fait de la voix intérieur de l’Esprit simplement parce que nous sommes trop charnels pour l’entendre. La Parole de Dieu prouve clairement qu’il a parlé aux hommes par la voix de l’Esprit. Il est dit de Paul et Silas, Actes 16:7, qu’ils se disposaient à aller en Bithynie, mais que « l’Esprit ne le leur permit pas ». À Philippe, selon Actes 8:29, l’Esprit dit : « Approche-toi et rejoins ce chariot. » De même qu’il nous est dit qu’Agabus parla à Paul « par l’Esprit » (Actes 21:11). Quand les disciples, à Antioche, jeûnaient et priaient, l’Esprit leur dit : « Séparez Barnabas et Paul pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés. » Et c’est ainsi que Dieu parle encore de nos jours par l’Esprit à Ses enfants.

Il y a trois leçons que nous avons besoin d’apprendre concernant la révélation de la volonté de Dieu par l’Esprit. Ce sont :

La volonté

« Si quelqu’un veut faire Sa volonté, il connaîtra. » Pour connaître la volonté de Dieu, il nous faut vouloir la volonté de Dieu. La volonté propre est le voile le plus sûr et le plus épais entre nous et la connaissance de la volonté de Dieu. S’approcher de Dieu dans un esprit de volonté propre, c’est la disparition d’un train dans un grand tunnel, l’obscurité et la nuit en sont le résultat certain. C’est par le cœur plutôt que par la tête que nous discernons la volonté de Dieu, et la révolte ou le manque de soumission dans le cœur, c’est l’obscurité sur le sentier. Si nous nous posons cette question : « Suis-je prêt à accepter la volonté de Dieu, qu’Il m’accorde ma requête ou qu’Il me la refuse ? » Nous trouverons un moyen sûr de démasquer notre volonté propre. Et, en nous en servant, nous serons effrayés de découvrir à quel point notre vie de prière est un effort pour gagner Dieu à consentir à faire notre propre volonté et à l’exécuter, plutôt qu’une demande se conformant à la Sienne. C’est une condition suprême et essentielle pour connaître la volonté de Dieu, que d’aller à Lui dans un esprit de soumission absolue.

Attendre

Les neuf dixièmes de nos erreurs concernant la volonté de Dieu proviennent de notre hâte. L’homme pressé devra refaire péniblement bien des pas qui seront évités par celui qui sait attendre. S’attendre à Dieu c’est comme un filtre spirituel qui fait passer l’obscurité et l’erreur et retient la vérité claire et lumineuse. Ne vous précipitez pas dans quelque décision inconsidérée sous prétexte de hâte. Quand vous êtes dans le doute, c’est un appel certain à la patience. La personne qui attend verra le brouillard s’éclaircir et la lumière paraître d’une manière étonnante. L’esprit de hâte, au contraire, est né de la chair et ses résultats ne peuvent manquer d’être charnels.

Marcher par l’Esprit

Dieu est Esprit. Si nous désirons recevoir les messages de l’Esprit, il nous faut apprendre à marcher par l’Esprit.

Supposez qu’un de vos bien-aimés qui vous a devancé vous envoie l’avis qu’un message de sa part vous arrivera le lendemain. Supposez encore que ce message soit celui d’un être spirituel, vous marcheriez dans l’Esprit pour pouvoir le saisir et, dès le lendemain matin, vous mettriez tous vos soins à ne pas le manquer. Vous attendriez Dieu, vous prépareriez vos oreilles pour le message attendu et vous vous garderiez de tout bruit et de toute clameur pouvant affaiblir votre faculté de le percevoir. Combien de temps vous passeriez en prière dans le silence de votre chambre, attendant et écoutant ! Combien sérieusement vous chercheriez à être dans l’Esprit quand le message viendrait de votre Bien-aimé de l’Au-delà, afin de le bien entendre, connaître et comprendre. Ce devrait être là notre attitude habituelle envers Dieu. Nous devrions nous efforcer d’être aussi intensément dans l’Esprit pour entendre le message de Dieu que si c’était celui d’un bien-aimé décédé (si cette hypothèse était réalisable).

Ne perdons pourtant pas courage si nous sommes lents à apprendre à marcher dans l’Esprit, de manière à discerner et à comprendre promptement la voix intérieure quand elle parle. Cette faculté est la preuve la plus forte de l’intimité de notre vie en Dieu. Pour obtenir une si précieuse bénédiction, il vaut la peine d’y apporter beaucoup de temps et de patience. Il y a plus d’un siècle, le pieux pasteur Blumhardt excellait merveilleusement dans la prière pour les malades. Sa puissance dans ce ministère dépendait, comme toute puissance dans la prière, de l’accord intime entre sa prière et la volonté de Dieu. Il affirme qu’au commencement de ce ministère d’intercession, il passait des heures en prière avant de pouvoir s’assurer quelle était la volonté de Dieu à l’égard du malade. Mais, après deux ans, cette voix intérieure de Dieu lui devint si familière que souvent la pensée de Dieu lui était clairement révélée aussitôt qu’il avait élevé son âme à Lui dans la communion. Pour nous, comme pour lui, Dieu est disposé à Se révéler, si seulement nous sommes patients, confiants et persévérants dans la prière. Ici, comme ailleurs, Dieu fera selon le désir de notre cœur et pour nous, Ses enfants, se réalisera aussi, au moins à un certain degré, cette parole que « le Père aime le Fils et Lui montre tout ce qu’Il fait ».

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[1] Malheureusement, M. Mac Conkey ne devait pas avoir toute l’information que nous possédons aujourd’hui sur les manuscrits corrompus d’Alexandrie, à l’origine des dites versions modernes. Attachez-vous donc aux manuscrits du Texte Reçu, Parole complète de Dieu préservée dans la version David Martin et la version d’Ostervald.

[2] « Avez-vous reçu l’Esprit Saint après voir cru ? » dans la version Darby (manuscrits d’Alexandrie).