D.160 – La prière – Partie 8

 

par James-H. Mac Conkey

VIII –

PRIÈRE ET COMMUNION

 

Par la communion, l’Esprit de Dieu nous oint de Sa vie. La description de la communion est étroitement liée à ce point ; elle est le regard journalier sur Jésus qui nous remplit de Sa vie divine.

La vie vient par le regard. Avez-vous jamais remarqué l’admirable relation qu’il y a entre l’histoire des Israélites mordus par les serpents du désert et les versets de Jean 3:14-15, dans lesquels Jésus en fait le commentaire ? En lisant l’histoire des Israélites mourants, il nous est dit qu’ils devaient regarder au serpent pour recevoir la vie et que, quand ils le regardaient, la vie leur était rendue. Le Saint-Esprit, en parlant de régénération, reprend l’image et dit que « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, de même il faut que le fils de l’homme soit élevé afin que quiconque… » (vous vous attendriez, selon l’image employée, qu’il va continuer) « … regarde à lui ». Au lieu de cela, l’auteur divin, par un rapide tour de métaphore, dit : « … afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle ». Quelle est ici la suggestion ? Quelle pensée en résulte ? Simplement que croire en Jésus, c’est regarder à Lui pour avoir la vie. L’image de l’Israélite qui regarde au serpent pour avoir la vie est la pensée la plus simple et la meilleure description qu’on puisse faire pour votre âme et pour la mienne. Voilà ce qu’est la foi, elle n’est ni une chose ni une émotion. C’est une attitude, celle de regarder à Jésus pour recevoir la vie.

Si, par un acte de foi, nous recevons la vie, l’attitude journalière continue de la foi nous communique, d’une manière ininterrompue, la vie de notre Seigneur Jésus-Christ. Comme nous recevons la vie dès l’instant où nous regardons à Jésus avec foi, de même, à travers toute notre vie, nous avons à regarder à Lui en demeurant dans Sa communion, pour avoir une onction continuelle de la vie de Dieu. « Si vous ne buvez de mon sang, vous n’avez pas la vie ». Et qu’est-ce que Son sang ? « Le sang, c’est la vie ». Et Jésus voulait dire que, comme un homme est rafraîchi et reçoit la vie jour après jour en buvant, dans le domaine de la vie spirituelle, la vie de Jésus doit être constamment bue dans le secret de la prière et de Sa communion. Cette simple pensée de regarder à Jésus est le point central de la communion avec Lui. Comme hommes, nous sommes spirituellement morts en nous-mêmes, c’est-à-dire, dans notre vieille nature, et nous avons à dépendre de la vie de Jésus-Christ descendant du ciel en nous. Dans les moments de prière et de communion, dans le secret du cabinet, nous avons à regarder à notre Sauveur vivant, et à boire continuellement Sa vie comme nous buvons de l’eau pour nous rafraîchir.

Voici un homme qui a un effet de commerce avec endossement. Le débiteur fait faillite et les créanciers commencent à le menacer. Un jour, l’homme riche, qui a endossé l’effet, vient et lui dit : « Sois tranquille, n’aie aucune crainte, compte sur moi pour payer l’effet à l’échéance. Tu n’as ni fonds, ni ressources, tu es incapable de payer. Tout ce que je te demande, c’est de compter sur moi. » Dorénavant, cet homme compte simplement sur son endosseur et, au jour où l’effet échoit, bien que lui-même soit absolument incapable d’y faire face, il est payé. C’est l’image de notre besoin de communion. Par nous-mêmes, nous sommes spirituellement en faillite. Quoique, à notre conversion, nous recevions la vie de Dieu, nous dépendons absolument de Jésus-Christ, instant après instant, pour avoir Sa vie et, pendant que, dans nos instants de communion, nous regardons à Lui, Sa vie entre en nous d’une manière imperceptible. Nous, comme enfants de Dieu, reconnaissons que toutes les choses dont nous sommes conscients pendant et après l’heure de la prière, le sentiment de la présence de l’Esprit de Dieu en nous est le plus réel et le plus béni. Dans la prière, comme nulle part ailleurs, nous réalisons Sa présence et, en sortant du lieu de la prière, oints et rafraîchis par Sa présence, nous sentons que la vie du Seigneur a vraiment touché nos âmes.

C’est donc là qu’est la bénédiction de la communion, c’est que, par elle, nous buvons réellement, comme le dit Jésus, Sa vie spirituelle. Direz-vous que c’est mystique ? En effet, toute Sa vie est mystique et nous ne saurions la comprendre. Mais vous savez que c’est un fait ; vous savez que votre propre âme est vivifiée et rafraîchie par la communion et Christ interprète cette communication de vie en disant que c’est Sa vie, la vie de Son Esprit qui nous touche et nous rafraîchit.

Par la communion, l’Esprit de Dieu nous révèle l’âme de Dieu.

Dans Apocalypse 1:10, nous lisons : « Le jour du Seigneur, l’Esprit de Dieu se saisit de moi, et j’entendis derrière moi un voix forte… » Pourquoi Jean entendit-il une voix ? Parce qu’il était dans l’Esprit. Parce que Jean était dans le lieu de communion, s’attendant à Dieu, et, parce qu’il était dans l’Esprit, oint de l’Esprit, l’Esprit de Dieu qui prend les choses de Dieu pour nous les révéler, put les montrer à Jean.

C’est dans les heures de prière et dans le lieu de Sa communion que l’Esprit de Dieu est capable de nous montrer les choses de Dieu. « L’Esprit de Dieu se saisit de moi » et « j’entendis derrière moi une voix ». La connaissance de la volonté de Dieu ne nous fait-elle pas souvent défaut ? Et la raison n’en est-elle pas que nous ne nous plaçons pas dans cette atmosphère dans laquelle seule l’Esprit de Dieu peut Se révéler à nous ; que nos oreilles spirituelles n’ont pas été, par la communion, formées à entendre la voix par laquelle l’Esprit de Dieu voudrait nous parler ? La révélation de la volonté de Dieu ne nous fait-elle pas souvent défaut parce que nous ne sommes pas dans la place où, mieux que dans toute autre, Dieu nous fait part de Sa pensée ? Nous ne pouvons entendre Sa voix parce que nous négligeons de nous enfermer dans la seule place où l’on puisse l’entendre.

Un jour, sur la plage du lac Huron, un petit groupe attendait au débarcadère l’arrivée du bateau à vapeur. Tout autour de nous, il y avait un babil de voix. Un jeune employé du port me dit : « Entrez donc dans la cabine des poissons. » (C’était un village de pêcheurs, et il y avait une cabine où on emballait le poisson.) Nous y entrâmes et, ayant fermé la porte, il me dit : « Écoutez ! » Étant là, debout, nous pouvions entendre distinctement le bruit du bateau qui s’approchait, le battement particulier et régulier des roues frappant l’eau sur le côté du vapeur. Puis, nous sortîmes sur le quai où tout le monde causait et le bruit du vapeur approchant s’évanouit. Je rentrai dans la cabine avec un ami et le bruit revint, clair et distinct à nos oreilles. Nous étions dans le lieu du silence. Il n’y avait pas de voix pour nous distraire et nous déranger et nous pouvions distinctement entendre le bruit du bateau qui s’approchait. Sortant de nouveau, nous nous assîmes sur le quai et, peu de minutes après, la fumée de ses cheminées fut visible dans le détroit. « Quelle leçon ! » pensions-nous. Quand nous entrons dans la chambre de communion, seuls avec Dieu, nous pouvons entendre Sa voix, Il peut Se révéler à nous comme nulle part ailleurs. Mais Ses pensées, Sa direction, nous font défaut, nous n’entendons pas Sa voix, parce que, dans le bruit et les distractions de la vie, nous sommes dans un endroit où l’Esprit, qui parle d’une voix douce et subtile, ne peut nous faire connaître Sa volonté. Connaissons-nous ce fait de la vérité se révélant subitement à notre âme pendant où après la prière ? Y a-t-il un homme qui ait demandé la direction de l’Esprit et qui n’ait pas été conscient que cette direction lui était donnée pendant ou après la prière ? Quelque chose nous saisissait, une parole de Dieu, un incident dans notre vie qui, soudainement, nous donnait la direction désirée et nous disait : « Voilà le chemin, marches-y. » Et, quand nous trouvions d’où nous venait cette direction, nous voyions que c’était pendant ou après la prière que nous l’avions reçue. C’est dans la communion que Dieu projette sur nous la lumière de Sa volonté, et qu’Il nous révèle Sa pensée.

Nous parlions avec un ami de retour de l’Afrique du Sud, où il avait visité un homme connu par sa vie de communion avec Dieu. « Quel est le secret de sa puissance ? » avons-nous demandé.

— La communion ; il semble toujours être en communion avec Dieu, nous fut-il répondu. En voici une illustration : Quand nous allâmes chez lui, un pasteur de la contrée me donna un Nouveau Testament avec ces mots : “Voudriez-vous demander à M… d’inscrire pour moi dans ce Testament un mot de sa part ?” Après quelques jours, je communiquai la demande de mon collègue. M… prit le Nouveau Testament et dit : “Permettez que je me retire un instant.” Il alla s’asseoir dans une alcôve, au coin de la chambre, attendant ce que le Seigneur lui donnerait. Puis, je le vis écrire et, quand il revint, je lus sur la première page du Testament : “Le Fils ne peut rien faire de Lui-même, mais seulement ce qu’Il voit faire au Père.” J’emportai le livre et, par la grâce de Dieu, la vie de ce pasteur fut presque complètement transformée par ce simple verset : “Le Fils ne peut rien faire de Lui-même.”

« Ah, voilà le secret, » pensions-nous. Nous aurions pris le livre et aurions écrit la première phrase qui se fût présentée à notre esprit, mais cet homme, qui connaît le Seigneur comme peu de personnes Le connaissent et qui sait que Sa pensée se communique dans la communion et la prière, alla à part pour la connaître. Et alors, quand il écrivit la phrase, c’était celle du Seigneur et non la sienne, et elle put pénétrer dans le cœur et la vie de celui qui la reçut. Que Dieu nous aide à attendre Sa pensée dans la communion afin que les paroles que nous donnons aux hommes soient celles de Dieu et produisent la vie bénie de Dieu en eux.

Par la communion, l’Esprit de Dieu nous transforme à l’image de Dieu.

Remarquez la relation de 2 Corinthiens 3:18. En marge, dans notre Bible, sont écrits ces mots : « La salle de photographie de Dieu. » Si vous avez quelques notions de la photographie, vous savez aussi qu’elle exige trois choses. D’abord l’objet à photographier. Puis, la plaque sensible qui doit être tournée contre cet objet pour en recevoir l’empreinte. Enfin, la lumière du soleil qui reproduit l’objet sur la plaque. Lisant un jour ce verset, nous pensions : « Oui, c’est bien la photographie divine. » Écoutez plutôt : « Et nous tous qui, le visage découvert [voilà la plaque sensible tournée vers le Seigneur] contemplons, comme dans un miroir, la gloire du Seigneur [voilà l’objet à photographier] nous sommes transformés en son image dans une gloire dont l’éclat ne cesse de grandir [c’est le procédé]. C’est là l’œuvre du Seigneur, c’est-à-dire, de l’Esprit [c’est la lumière du soleil qui, dans Sa puissance merveilleuse, reproduit l’image en vous et en moi]. » Transformés par la contemplation, transformés « en regardant à Jésus ». Pensée merveilleuse ! Et c’est dans la communion, en regardant à Lui, que cette transformation s’accomplit.

Vous connaissez l’histoire de la mer et du nuage. La mer regardant au ciel vit la beauté des grands nuages d’été, brillants de blancheur, et désira devenir un nuage. Elle se démena, se souleva, sauta en l’air, se jeta contre les rochers, en vain. Alors le soleil, voyant cela, dit à la mer : « Tiens toi tranquille et regarde-moi. » Et la mer agitée se calma, cessa ses efforts et resta tranquille, le visage découvert, en contemplant la gloire du soleil. Pendant ce temps, le soleil attirant, d’instant en instant, la mer avec persistance, la changea et la transforma de telle sorte qu’un nuage de plus, brillant de toute sa beauté, se forma dans le ciel. Ce que la mer n’avait pu faire malgré tous ses efforts, le soleil le fit parce qu’elle regardait simplement à lui. C’est ainsi que nous nous agitons en vain pour devenir comme Jésus, et nous ne savons comment y parvenir ; nous ne comprenons pas comment cela peut se faire, comme nous ne comprenons pas comment un magnifique paysage se reproduit sur la pellicule. Quand nous regardons à Jésus dans la prière et dans la communion, notre âme cesse alors ses efforts pour faire vivre notre vieil homme de la vie de Jésus, ce qui ne pourra jamais être ; devenue dépendante, elle regarde à Jésus qui la transforme à Sa propre image. Le regard sur Jésus nous communique Sa ressemblance. Ceux qui s’attendent à Lui, brillent de Sa gloire. Quand Moïse descendit de la montagne, son visage brillait de la gloire de Dieu (Exode 34:29-35). Pourquoi ? Parce qu’il avait été face à face avec Dieu pendant quarante jours et, quand il descendit, c’était un homme transfiguré portant l’image de Dieu sur son visage de telle sorte qu’il dut le couvrir parce que le peuple n’en pouvait supporter la vue. Quelle grâce, n’est-ce pas, qu’en regardant à Jésus nous soyons transformés à Son image ; que nous Lui devenions semblables ici-bas, même dans la nuit sombre de la foi. Au moment où un homme verra Jésus tel qu’Il est, il Lui sera parfaitement semblable. « Quand il apparaîtra, nous lui serons semblables, car nous le verrons tel qu’il est. » Nous Lui serons semblables, car nous Le verrons. À travers le verre imparfait de la foi, la ressemblance est imparfaite. Lors de la vision parfaite face à face, l’image sera parfaite. Ici-bas, l’image est prise par un jour nuageux, au moyen d’un verre sombre qui demande à être longuement exposé et le travail semble lent. Alors, ce sera un éclair instantané et « nous Lui serons semblables ». « En un moment, en un clin d’œil », le Seigneur, Sa gloire et Sa ressemblance ! Grâces soient rendues à Dieu ! Nous attendons cet heureux moment. Dès l’instant où nous verrons Jésus-Christ face à face, nous serons changés en la gloire de Jésus-Christ. Et dès maintenant, dès ici-bas, nous Lui devenons semblables dans la proportion où nous sommes dans Sa communion.

Par la communion, l’Esprit de Dieu nous rend propres à Son service.

Dirons-nous que la communion est passive ? Dirons-nous qu’un homme occupé n’a pas de temps à passer dans la communion ? Ceux qui vivent dans les pays où circulent des chemins de fer à vapeur savent que, quelles que soient la multiplicité et la charge des trains, quels que soient les nombreux devoirs des employés, jamais le trafic n’est trop fort, jamais les trains de passagers ou de marchandises ne sont trop nombreux pour que les locomotives ne prennent plus de temps de s’arrêter pour prendre de l’eau et du combustible. Pourquoi cela ? Parce que la houille et l’eau produisent la force. Ainsi, l’homme qui dit qu’il est trop occupé pour donner du temps à la communion avec Dieu, dit simplement qu’il est trop occupé pour avoir la puissance de Dieu. Et de même que cette grande voie de chemin de fer serait encombrée de locomotives « mortes », en terme des équipes de chemin de fer, si elles ne prenaient pas le temps de se munir des agents de la force, de même une grande partie du travail pour Dieu est frappée d’impuissance à cause des nombreux chrétiens sans force et sans vie qui ne veulent pas s’arrêter pour se munir de la puissance de Dieu.

Il nous est dit de Gabriel que, quand il vint vers Zacharie, il lui dit : « Je suis Gabriel qui me tient devant Dieu et je suis envoyé. » Dirons-nous que c’est une vie passive que de se tenir devant Dieu dans la communion ? Ce sont ceux qui se tiennent devant Lui qui sont envoyés par Lui. Aucun homme dans le service n’est apte à regarder la face des hommes avant d’avoir regardé la face de Dieu dans la communion. Et il nous est dit (Apocalypse 8:2) que c’est aux sept anges qui se tenaient devant Dieu que furent données les trompettes. « Œuvre passive, dirions-nous, d’être là devant Dieu, regardant Sa face » ? Mais c’est à ceux-ci que l’exécution de Ses ordres fut confiée. Ah ! Quand nous nous pénétrerons de la pensée que regarder à Lui signifie recevoir la révélation de Sa pensée, la reproduction de Son image, la plénitude de Sa vie et la communication de Sa force, nous comprendrons que celui qui est ainsi préparé est aussi apte à aller porter le message de Dieu et à faire Son service, étant transformé à Son image, rempli de Sa vie et de la connaissance de Sa volonté. Voilà pourquoi la communion nous prépare au service de Dieu. Quand David Brainerd eut passé huit jours au centre de la forêt, priant Dieu de répandre Sa vie sur les sauvages couverts de ténèbres parmi lesquels il travaillait, il en sortit pour annoncer la Parole de Dieu. Ignorant leur langue, il dut se servir d’un interprète. Quel ne fut pas son effroi en découvrant que celui-ci avait bu. Et néanmoins, à travers cet interprète ivre, la puissance de Dieu fut répandue à tel point par Son serviteur oint du Saint-Esprit qu’un grand nombre de sauvages furent conduits à Jésus-Christ par son ministère.

EEE

Frères, si nous désirons que le cœur des hommes soit touché par la puissance de Dieu, il nous faut être souvent en communion avec Lui. Pénétrant alors dans le monde avec Sa grâce, nous ne pourrons pas vivre d’une vie plus élevée dans le meilleur sens du mot. Certainement, l’Esprit de Dieu nous remplira de la vie de Dieu, nous révélera Sa volonté, nous transformera à Son image et Se servira de nous par la puissance de Dieu.