D.588 – Le Salut – Peut-on le mériter ? Une fois acquis, peut-on le perdre ? – Chapitre 4

LE LIBRE CHOIX EXISTE-T-IL ?

Par Roch Richer

CHAPITRE QUATRE

La persévérance des saints et la perte du salut

Dans le Chapitre Trois, nous avons vu que l’homme possède la faculté de choisir d’accepter le salut de Dieu ou de le refuser. Ce libre-choix, ou libre arbitre, lui a été accordé par Dieu, car c’est un élément essentiel du salut. Nous allons voir maintenant qu’à la suite de ce choix, l’homme doit prendre la décision de persister dans son choix d’acceptation en persévérant jusqu’à la fin de sa vie, sinon il se détournera de la voie divine et finira par perdre son salut.

« Etudie-toi de te rendre approuvé à Dieu, ouvrier sans reproche, enseignant purement la parole de la vérité » (2 Timothée 2:15).

De quelle manière s’étudier ? Les lettres aux sept Églises (Apocalypse 2 et 3) sont un exemple du libre arbitre de l’homme et de recommandations à la persévérance des saints dans la foi. Christ a un reproche à faire à six d’entre elles. Si Dieu ne laissait pas le choix aux chrétiens d’être sauvés, ils ne seraient même pas capables de pécher, car Dieu agirait entièrement à leur place. Conséquemment, pourquoi leur ferait-Il quelque reproche que ce soit ? Dans chacune des faiblesses des Églises, ce serait Dieu qui aurait failli. Nous savons que cela est impossible.

Les reproches sont des remarques sur les choix que les chrétiens ont pris et Dieu les en tient responsables tout en les encourageant à se corriger. Ils ont pris certaines décisions mauvaises selon leur libre-choix. À toutes les Églises, Christ dit : «À celui qui vaincra… », ce qui est inexplicable dans le contexte calviniste. C’est ce que l’on retrouve aussi dans Apocalypse 21:7 qui dit : « Celui qui vaincra, héritera toutes choses ; et je lui serai Dieu, et il me sera fils ». Or, dans le calvinisme, Dieu seul est vainqueur, car Il amène l’homme au salut malgré lui ! Mais la signification clairement biblique du mot « vaincre », c’est de persévérer dans la foi jusqu’à la fin, en confessant Jésus-Christ comme notre Sauveur, peu importe les combats et les persécutions. Celui qui ne vaincra pas, parce que retombé dans la mort spirituelle, n’héritera que la mort. Cela s’adresse très spécifiquement aux croyants ayant le Saint-Esprit, preuve que l’on peut perdre le salut. Dans le calvinisme, c’est Dieu qui vainc pour chacun des Élus qui n’ont qu’à se laisser porter par la vague, car ils n’ont pas à vaincre, Dieu faisant tout à leur place. Ce n’est assurément pas ce que nous a affirmé notre Seigneur Jésus-Christ…

« Et vous serez haïs de tous à cause de mon nom ; mais quiconque persévérera jusqu’à la fin, sera sauvé » (Matthieu 10:22).

Jésus ne demande pas au Père d’opérer toute la persévérance en nous ; c’est à nous qu’Il S’adresse directement. Il est de notre responsabilité de persévérer. Mais cette persévérance est mal comprise, à la fois des arminiens et des calvinistes. Ces derniers confondent la persévérance et le libre-choix avec les œuvres humaines, car, étant donné la dépravation de l’homme, celui-ci ne peut rien amener pour son salut. Mais c’est faux, car Dieu demande quelque chose de la part de l’homme : lorsqu’Il lui présente Son offre de salut, l’homme doit décider d’un choix, soit de l’accepter, soit de la refuser, et ce de manière volontaire, sans contrainte. Dieu va même jusqu’à donner à l’homme les arrhes de Son Esprit en tant que grâce prévenante afin d’éclairer l’homme sur l’offre qui lui est faite.

Finalement, la part de l’homme se résume à dire « oui » ou « non ». Ce n’est pas une œuvre pour nous mériter le salut. Prenons un exemple simple : Disons que, dans un moment difficile de votre vie, vous perdiez votre emploi et n’ayez pas les moyens de rembourser les dettes que vous avez accumulées. Si les choses persistent, vous devrez déclarer faillite et tout perdre. Or, un parent à vous, personne fortunée qui possède une entreprise lucrative, a vent de vos déboires financiers et est touché de compassion pour votre cas. Il vous donne un coup de téléphone et vous offre de rembourser toutes vos dettes et il vous demande de venir travailler pour lui dans son entreprise. Il n’exige rien en retour, car il agit par pure compassion familiale. Tout ce que vous avez à faire, c’est d’accepter son offre ou pas, c’est votre choix. Vous ne méritez pas ce cadeau que vous n’avez pas à rembourser. C’est un don, pas un prêt.

Il en est de même en ce qui a trait à l’offre de salut de Dieu pour vous. Le fait que vous l’acceptiez ne fait pas en sorte que vous la méritiez. Ce n’est pas une œuvre de la loi que Dieu commande à l’homme, mais une œuvre de foi, une simple prise de décision établie sur la confiance en Dieu, comme le démontra Abraham en acceptant de sacrifier son fils Isaac.

« Et parce que l’iniquité sera multipliée, la charité de plusieurs se refroidira. Mais qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé » (Matthieu 24:12-13).

Qu’est-ce que la persévérance des saints ? Comment se fait-il qu’aux temps de la fin, la charité de certains prédestinés – car il est bien question de membres de l’Église – se sera refroidie ? Jésus parlait-Il des membres de l’Église de Laodicée qui sont devenus tièdes ? Est-ce Dieu qui diminue en eux la charité ? Ou négligent-ils plutôt de persévérer dans leur choix initial jusqu’à la fin ? Dans Apocalypse 3:14 à 20, nous voyons que la dernière ère de l’Eglise s’est assise confortablement sur son peu de connaissance. Mais elle subira un réveil brutal et un grand nombre mourront martyrs.

Vous remarquerez aussi que Christ dit « qui aura persévéré jusqu’à la fin sera sauvé » et non pas « est sauvé ». Car celui qui ne persévérera pas jusqu’à la fin ne sera pas sauvé. Nous allons voir d’autres versets qui nous enseignent qu’il nous faut réellement tenir notre engagement jusqu’à la fin pour accéder au salut. Le calvinisme ne tient manifestement pas compte de tous ces passages.

« Je suis le Cep, et vous en êtes les sarments ; celui qui demeure en moi, et moi en lui, porte beaucoup de fruit ; car hors de moi, vous ne pouvez rien produire. Si quelqu’un ne demeure point en moi, il est jeté dehors comme le sarment, et il se sèche ; puis on l’amasse, et on le met au feu, et il brûle » (Jean 15:5-6).

Habituellement, le calviniste se servira uniquement du verset 5 pour établir que l’homme n’a pas le libre arbitre, mais la suite lui donne tort. Chaque mot est important dans les Écritures et Jésus a employé le mot « demeure » à bon escient. Car, pour demeurer en Christ, il faut d’abord s’y trouver et vouloir y rester. Si une personne préalablement en Christ n’y demeure plus, elle est rejetée et perd son salut. Jésus ne parlait pas des gens du dehors qui n’ont jamais été en Christ et qui ne peuvent pas « y demeurer ». Il parle de ceux qui sont attachés au vrai cep. Ceux du dehors sont spirituellement morts, la sève du Saint-Esprit n’ayant jamais coulé en eux. Ici, il est question du péché impardonnable que les calvinistes refusent de reconnaître.

« Et quand l’assemblée fut séparée, plusieurs des Juifs et des prosélytes qui servaient Dieu, suivirent Paul et Barnabas, qui en leur parlant les exhortaient à persévérer en la grâce de Dieu » (Actes 13:43).

Si un chrétien ne peut perdre son salut, Paul et Barnabas n’avaient nul besoin d’exhorter ces nouveaux croyants à persévérer dans la grâce de Dieu, car c’eût été automatique. Non seulement cela aurait-il été inutile, mais également dubitatif envers Dieu et Son salut inconditionnel et irrésistible. Mais Paul et Barnabas reconnaissaient le libre arbitre des croyants et la signification réelle de la persévérance des saints.

« Fortifiant l’esprit des disciples, et les exhortant à persévérer en la foi, et leur faisant sentir que c’est par plusieurs afflictions qu’il nous faut entrer dans le Royaume de Dieu » (Actes 14:22).

Dans la théologie calviniste concernant l’appel et le salut, il n’y a nul besoin de l’exhortation à la persévérance puisque le résultat est déjà scellé d’avance. Mais cela ne semblait pas être l’avis de Paul et de Barnabas qui, comme nous le voyons, soulignaient que c’est principalement lors des moments d’affliction et de persécution qu’il s’avère important de tenir bon et de persévérer dans la foi. Si Dieu prédéterminait tout d’avance, pourquoi permettrait-Il les afflictions et les persécutions, vu que Ses enfants vont être sauvés quand même ? Ne serait-ce pas cruel de la part de Dieu de diriger ces épreuves qui ne changeraient rien au résultat final ?

« Mais que dit-elle [la sagesse] ? La parole est près de toi en ta bouche, et en ton cœur. Or c’est là la parole de la foi, laquelle nous prêchons. C’est pourquoi, si tu confesses le Seigneur Jésus de ta bouche, et que tu croies en ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé » (Romains 10:8-9).

Cette exhortation de Paul est indubitablement une condition au salut, mais le calvinisme la présente comme un signe. Paul dit bien que « si tu confesses le Seigneur Jésus de ta bouche », c’est-à-dire, que tu ne le renies pas, « tu seras sauvé », au futur. Le salut est conditionnel à la persévérance du croyant à persister dans sa confession et sa reconnaissance du Seigneur comme étant ressuscité, quelque soit la persécution qu’il en subit. Et s’il combat ce bon combat jusqu’à la fin, alors il sera sauvé. Mais les calvinistes disent que nous sommes déjà immanquablement sauvés et que la confession que nous faisons du Seigneur n’est qu’un signe prouvant notre élection. Voyons voir…

« Car si Dieu n’a point épargné les branches naturelles [Israël de l’ancienne alliance], prends garde qu’il ne t’épargne point aussi [c’est-à-dire, les croyants d’extraction gentille]. Considère donc la bonté et la sévérité de Dieu : la sévérité sur ceux [les Israélites rebelles] qui sont tombés ; et la bonté envers toi [Gentil converti], si tu persévères en sa bonté : car autrement tu seras aussi coupé » (Romains 11:21-22).

Il y a toujours quelque chose de fascinant lorsque l’on arrive sur un passage – passé sous le radar des « grands théologiens » – qui revient les frapper en pleine face, détruisant leur savant travail de sape de la saine doctrine de Christ. Pour tous ceux qui croient que l’on ne peut pas perdre son salut, ce passage est insoluble et intolérable, car on ne peut éviter la réalité de ce que l’apôtre Paul enseigne, à savoir, qu’un membre de l’Église de Christ, qu’il ait été d’origine juive ou gentille, peut être enlevé du Corps de Christ s’il ne persévère pas dans la foi.

Le salut fut offert aux enfants de Juda qui rejetèrent le Messie. La porte fut alors ouverte aux Gentils des alentours, dont les Romains à qui Paul s’adresse directement. Ces branches d’olivier sauvage furent greffées au tronc de l’olivier franc, soit Jésus-Christ, et firent partie de Son Corps. Mais Paul les avertit de ne pas en tirer orgueil vis-à-vis les Juifs rebelles, relâchant ainsi leur zèle et leur persévérance, sinon ils seront coupés du Corps de Christ et perdrons leur salut. Le passage est si clair qu’il suffirait à lui seul à faire tomber tout le fragile château de cartes de Calvin.

« Ne savez-vous pas que quand on court dans la lice, tous courent bien, mais un seul remporte le prix ? courez donc tellement que vous le remportiez. Or quiconque lutte, vit entièrement de régime ; et quant à ceux-là, ils le font pour avoir une couronne corruptible ; mais nous, pour en avoir une incorruptible. Je cours donc, mais non pas sans savoir comment ; je combats, mais non pas comme battant l’air. Mais je mortifie mon corps, et je me le soumets ; de peur qu’après avoir prêché aux autres, je ne sois trouvé moi-même en quelque sorte non recevable » (1 Corinthiens 9:24-27).

Quel exemple de persévérance ! Paul compare le parcours spirituel du chrétien à une course parfois pénible et remplie d’obstacles. Mais le calviniste compare le parcours du chrétien à celui d’un coureur kidnappé dans la voiture de Dieu qui verrouille les portes pour que le coureur ne puisse s’échapper. Celui-ci attend ensuite sur la banquette arrière que Dieu le mène à la vie éternelle. Il est dommage que Calvin n’ait pas vécu à l’époque de Paul qu’il aurait pu corriger, car l’apôtre de Dieu a une bien étrange façon de parler du « salut inconditionnel ». Au lieu de cela, Paul compare souvent le cheminement du chrétien à un combat de lutte, un combat de soldat, à une course à pied, n’étant pas assuré de la victoire avant le dénouement. Paul se disciplinait et vivait soigneusement ce qu’il prêchait aux autres, car il était conscient du danger que représentait tout relâchement, tout ralentissement, et il travaillait sans cesse à être trouvé recevable par Dieu.

Un peu plus loin, Paul réitère ses avertissements : « Que celui donc qui croit demeurer debout, prenne garde qu’il ne tombe » (1 Corinthiens 10:12). C’est ce que Paul écrivit aux Corinthiens après leur avoir donné l’exemple des Israélites qui, sous Moïse, avaient été abreuvés de l’eau de la pierre qui représentait Christ Lui-même. Le chrétien qui se pense si solide sur ses deux pieds qu’il croit que rien ne le fera broncher, comme les calvinistes, disons, risque de se relâcher, de perdre pied et de tomber. Cela entre évidemment en contradiction avec le calvinisme qui en propose l’impossibilité.

« Mais je crains, que comme le serpent séduisit Eve par sa ruse, vos pensées aussi ne se corrompent, en se détournant de la simplicité qui est en Christ » (2 Corinthiens 11:3).

Paul s’adressait une fois de plus aux convertis de Corinthe. Si leur salut avait été inconditionnel et prédéterminé, Paul ne s’en serait pas inquiété de la sorte. Or, il voyait la possibilité d’une corruption de la pensée de ces chrétiens qui se seraient détournés de l’Évangile de Christ. Mais le calviniste arguera peut-être qu’il s’agissait de faux convertis non élus et non destinés au salut. Alors pourquoi Paul cherche-t-il à les ramener à Christ si tel n’était pas leur destin ? N’était-ce pas travailler contre la volonté de Dieu qui désire détruire ces gens-là, les ayant prédestinés à la perdition ? Vous voyez que le calvinisme est truffé de pièges.

« Seulement conduisez-vous dignement comme il est séant selon l’Evangile de Christ ; afin que soit que je vienne, et que je vous voie ; soit que je sois absent, j’entende quant à votre état, que vous persistez en un même esprit, combattant ensemble d’un même courage par la foi de l’Evangile, et n’étant en rien épouvantés par les adversaires » (Philippiens 1:27).

Les apôtres n’ont jamais cessé d’exhorter les disciples à persister avec courage dans la foi. Mais, à en croire le calvinisme et tous ceux qui prônent un salut irrésistible, peu importe que nous combattions ou non, le salut est garanti par le choix prédéterminé de Dieu, sans que nous n’ayons un mot à dire dans la décision. À quoi bon lutter, alors ? De toute évidence, les apôtres ne voyaient pas les choses du même œil que ces fraudeurs.

« C’est pourquoi, mes bien-aimés, ainsi que vous avez toujours obéi, non seulement comme en ma présence, mais beaucoup plus maintenant en mon absence, employez-vous à votre propre salut avec crainte et tremblement. Car c’est Dieu qui produit en vous avec efficace le vouloir, et l’exécution, selon son bon plaisir » (Philippiens 2:12-13).

Les calvinistes disent que, si « Dieu … produit en vous avec efficace le vouloir et l’exécution selon Son bon plaisir », notre salut ne peut qu’être inévitable et assuré. Mais peuvent-ils alors nous expliquer pourquoi nous devons nous employer à notre propre salut avec crainte et tremblement ? Y a-t-il une contradiction dans le propos de Paul, ou une mauvaise compréhension de la part des tenants du calvinisme ? Ce que Dieu produit en nous, c’est par l’influence de Son Esprit qui nous habite. Mais cela n’a rien de similaire avec une possession démoniaque où une personne ne s’appartient plus. Dieu ne nous impose pas le vouloir et l’exécution, car Son Plan de salut exige que nous ayons le choix d’obéir à cette divine influence de façon volontaire et que nous travaillions à conserver ce salut acquis à un si grand prix. Cela suscite en nous une sainte crainte et un légitime tremblement de ne pas retomber dans les ténèbres de la mort spirituelle. Dieu nous aide en faisant couler en nous la sève qui produit du bon fruit. Or, à travers tout le processus, nous conservons notre libre arbitre afin que notre fidélité à Dieu demeure volontaire.

Si Dieu nous avait donné irréversiblement le salut, sans que nous n’ayons rien à faire, à décider ou à choisir, c’est qu’Il ferait tout à notre place et dirigerait même nos pensées. Ainsi, quelle serait donc l’utilité de la Parole écrite, la Bible ? Pourquoi toutes ses instructions et tous ses enseignements à savoir comment faire le bien, ses exhortations à œuvrer à notre salut, ses avertissements à éviter le mal ? Et pour ceux qui sont créés dans le dessein arrêté d’être maudits et perdus, pourquoi les punir du mal qu’ils doivent pourtant commettre pour rencontrer les critères requis à la perdition ? Les doctrines calvinistes, rendons-nous-en compte, sont un non-sens.

« Essayant si en quelque manière je puis parvenir à la résurrection des morts. Non que j’aie déjà atteint le but, ou que je sois déjà rendu accompli : mais je poursuis ce but pour tâcher d’y parvenir, c’est pourquoi aussi j’ai été pris par Jésus-Christ. Mes frères, pour moi, je ne me persuade pas d’avoir atteint le but ; mais je fais une chose, c’est qu’en oubliant les choses qui sont derrière moi, et m’avançant vers celles qui sont devant moi, je cours vers le but, savoir au prix de la céleste vocation, qui est de Dieu en Jésus-Christ » (Philippiens 3:11-14).

Wow ! L’apôtre Paul qui n’est pas sûr de son salut ! Il ne s’en persuade pas ! Il dit avoir besoin de courir plus fort ! Qu’est-ce que les calvinistes ne comprennent pas, ici ?! Paul aurait tout aussi bien pu ajouter : « Je ne suis pas calviniste et je ne crois pas que mon salut soit inconditionnel, » car ce qu’il écrit ici est carrément contraire à la théorie de Calvin & Cie. En effet, sont-ce là les propos d’un homme qui pense posséder un salut irrésistible et irréversible ? Assurément pas. Paul savait qu’il devait persévérer dans son travail de conservation du salut. Pas pour le mériter, mais pour le conserver. Parce que l’apôtre savait fort bien qu’il est possible de se négliger au point de perdre la pensée de Christ, de S’en éloigner et finir par Le rejeter. Il faut être effronté pour refuser de reconnaître et d’adopter cet enseignement clair de l’apôtre de Dieu. Et ce n’est qu’un exemple parmi les nombreux passages incompatibles avec la doctrine floue du calvinisme.

« Car il y en a plusieurs qui marchent d’une telle manière, que je vous ai souvent dit, et maintenant je vous le dis encore en pleurant, qu’ils sont ennemis de la croix de Christ » (Philippiens 3:18).

De qui l’apôtre Paul parlait-il ? Si ces personnes qu’il mentionne marchent en ennemis de la croix de Christ parce qu’ils sont irrémédiablement perdus, alors que les saints de Philippe sont irréversiblement sauvés, pourquoi Paul les met-il en garde contre eux au point d’en venir aux larmes ? Les saints ne sont-ils pas intouchables ? Dieu ne les préserve-t-il pas de tout afin d’assurer leur salut ? Ne sont-ils pas en Sa main d’où personne ne peut les arracher ? Paul mettait souvent en garde les disciples contre les loups ravisseurs qui infiltraient l’Église et détournaient les membres de la saine doctrine de Christ. L’apôtre a prédit qu’après son départ, des ministres de Satan allaient s’emparer des pâturages. Le calviniste ne tient pas cela en compte, peut-être parce qu’il fait partie des loups ravisseurs…

« C’est pourquoi, mes très chers frères que j’aime tendrement, vous qui êtes ma joie et ma couronne, demeurez ainsi fermes en notre Seigneur, mes bien-aimés … Je te prie aussi, toi mon vrai compagnon, aide-leur, comme à celles qui ont combattu avec moi dans l’Evangile, avec Clément, et mes autres compagnons d’œuvre, dont les noms sont écrits au Livre de vie » (Philippiens 4:1, 3).

Toujours incompréhensible dans le contexte calviniste. Comment y peut-on expliquer cette exhortation à demeurer ferme et ce combat dans l’Évangile ? N’est-ce pas inverse à l’élection inconditionnelle dénuée du choix personnel et où Dieu accomplit tout à la place de chaque Élu qui n’a théoriquement rien à faire ? Paul prenait grand soin de ses enfants dans le Seigneur et voyait à ce qu’ils ne se relâchent pas dans leur travail spirituel.

« C’est pourquoi depuis le jour que nous avons appris ces choses, nous ne cessons point de prier pour vous, et de demander à Dieu que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle ; afin que vous vous conduisiez dignement comme il est séant selon le Seigneur, pour lui plaire à tous égards, fructifiant en toute bonne œuvre, et croissant en la connaissance de Dieu » (Colossiens 1:9-10).

Voilà un édifiant exemple de la prière d’intercession que nous enseigne l’apôtre Paul. Nous savons qu’il priait en faveur de toutes les Églises de Dieu qu’il avait fondées. Paul demandait à Dieu d’aider les frères à tenir ferme dans la foi et qu’ils ne se négligent point. Mais quelle pertinence peut avoir une prière d’intercession dans la théorie calviniste puisque Dieu a déjà préréglé le salut de chaque Élu ? Calvin & Cie s’interrogeaient-ils à savoir pourquoi Paul priait avec tant d’ardeur pour le bénéfice des disciples ? Une personne qui n’a pas le choix d’être sauvée n’a pas besoin qu’on prie pour elle. Encore une fois, nous voyons que la théologie calviniste ne relève pas de l’Évangile et que lui sont étrangers les enseignements chrétiens d’apprentissage d’affermissement devant les épreuves, de résistance aux tentations, de combats contre la chair, de persévérance dans le choix de Christ comme Sauveur, enfin de tout ce qui constitue la vie chrétienne.

« Lequel nous annonçons, en exhortant tout homme, et en enseignant tout homme en toute sagesse, afin que nous rendions tout homme parfait en Jésus-Christ. A quoi aussi je travaille, en combattant selon son efficace, qui agit puissamment en moi » (Colossiens 1:28-29).

Dans ses annonces de l’Évangile, Paul en profitait toujours pour encourager les disciples à viser la perfection, ce qui s’avère un véritable travail de combattant qui ne se réalise que par l’efficacité du Saint-Esprit en nous. Cela ne cadre toujours pas avec le concept calviniste d’une prédétermination complète de Dieu qui fait tout le combat à notre place. Voyez ce que Paul dit ensuite :

« Or je veux que vous sachiez combien est grand le combat que j’ai pour vous, et pour ceux qui sont à Laodicée, et pour tous ceux qui n’ont point vu ma présence en la chair » (Colossiens 2:1).

Dans le calvinisme, il n’y a pas de combat, et Paul vient parler ici du grand combat qu’il soutient pour les frères ! Calvin disait sans doute : « Mais qu’est-ce qui n’allait pas chez Paul ? » Selon les standards du calvinisme, c’est à croire que Paul n’était pas un Élu ! Alors que ce que la Bible montre, c’est que Paul reconnaissait avoir la tâche et la mission de soutenir ses ouailles par tous les moyens de l’Évangile afin de les prévenir des dangers de retomber dans la mort spirituelle. Ce danger est réel, mais par quelque magie diabolique, il est occulté aux yeux de beaucoup de croyants qui se laissent berner par des charlatans leur disant que leur salut est assuré et qu’ils n’ont pas à s’inquiéter de quoi que ce soit.

Paul priait pour la persévérance des saints dans la foi, mais il demanda aussi aux disciples de prier Dieu pour lui et ses compagnons d’œuvres afin qu’ils puissent porter l’Évangile vers les non-croyants et en convertir plusieurs. Dans le calvinisme, l’on n’a pas à s’occuper de cela, Dieu Se charge de tout.

« Priez aussi tous ensemble pour nous, afin que Dieu nous ouvre la porte de la parole, pour annoncer le mystère de Christ, pour lequel aussi je suis prisonnier. Afin que je le manifeste selon qu’il faut que j’en parle. Conduisez-vous sagement envers ceux de dehors, rachetant le temps » (Colossiens 4:3-5).

Pourquoi Dieu veut-Il que nous priions ? Le calvinisme peut-il le dire ? Si Dieu a déjà prédéterminé tout ce qui se fait, passé, présent et futur de l’homme, nos prières y changent quoi ? Si nous n’avons aucun libre arbitre, notre décision de prier est futile, d’autant plus que nos paroles seraient toutes dictées par Dieu. Insensé, n’est-ce pas ? La prière véritable n’est réalisable qu’au travers de notre libre arbitre. Une prière peut changer le cours d’un événement.

Lorsque nous prions, nous savons que Dieu sait déjà ce que nous allons dire, bien sûr, mais Il ne le dicte pas. Il nous laisse établir une meilleure relation avec Lui par ce lien spirituel qui nous aide à Le mieux comprendre. Dieu sait ce qui va arriver demain selon ce qu’Il sait aussi que nous avons prié pour cela ou non. En ce sens, le futur n’est pas prédéterminé au niveau individuel. Mais il est certainement pré-connu de Dieu.

Que serait-il arrivé des personnes vers qui Paul allait annoncer le mystère de Christ s’il n’y était pas allé ? S’il y avait de futurs Élus parmi eux, Dieu S’y serait-Il pris autrement pour les atteindre ? Paul aurait-il eu à subir les conséquences de son abstention ? Était-ce pour conserver son zèle dans l’évangélisation que Paul demandait à ce que les disciples prient pour lui ?  Pourquoi prier Dieu pour que les portes s’ouvrent s’Il a déjà prédéterminé qu’elles s’ouvriraient ?

Dieu veut que Ses enfants participent à l’œuvre d’évangélisation, au salut les uns des autres, non pour l’accorder – seul Dieu accorde le salut – mais pour encourager la persévérance dans le combat et par la foi, pour enseigner, pour exhorter, corriger au besoin.

« Epaphras, qui est des vôtres, Serviteur de Christ, vous salue, combattant toujours pour vous par ses prières, afin que vous demeuriez parfaits et accomplis en toute la volonté de Dieu » (Colossiens 4:12).

Voilà un autre indice important de ce que peut être le combat dont parle souvent Paul : la prière fervente d’intercession pour le bien-être spirituel des saints en Jésus-Christ. Cela s’avère une partie importante du combat chrétien que nous devons choisir de  livrer. Cet exercice ne coûte rien et il est disponible à tous les croyants, peu importe la fortune. Ne sous-estimez jamais l’efficacité de la prière et, n’oubliez pas, elle est un parfum de bonne odeur qui monte aux narines de notre Père au ciel et qu’Il apprécie.

Par la prière, nous pouvons contribuer à sauver des âmes qui se mettent en danger. De toute évidence, Épaphras l’avait saisi, car il comprenait ce que les calvinistes ne conçoivent pas : « la prière du juste faite avec véhémence est de grande efficace » (Jacques 5:16). Ses prières pour les frères et les sœurs dans le Seigneur avaient un impact bénéfique sur le salut des chrétiens qu’il y nommait, les renforçant dans la foi afin qu’ils ne bronchent point dans l’épreuve et la tentation. Il s’agit donc d’un combat actif, et non pas d’une attente passive. Or, sous prétexte d’un salut sans œuvres humaines, le calviniste déclare que le chrétien ne peut rien faire qui vienne de lui-même. La prière d’Épaphras était-elle de l’interférence humaine dont Dieu n’aurait pas tenu compte ?

« Mais quoique nous eussions été auparavant affligés et outragés à Philippes, comme vous savez, nous avons eu le courage, appuyés sur notre Dieu de vous annoncer l’Evangile de Dieu au milieu de grands combats » (1 Thessaloniciens 2:2).

Selon la théorie calviniste, le salut est facile, il faut simplement avoir gagné à la loterie divine et le reste vient tout seul. Alors pourquoi Paul a-t-il eu à soutenir de si grands combats et à subir autant d’épreuves ? Paul a déjà fait la liste des afflictions et des épreuves qu’il a traversées et par où il est passé en triomphant. Pourquoi Dieu a-t-Il permis qu’il soit traité ainsi si son salut lui était déjà garanti sans condition et que les gens qu’il touchait par l’Évangile étaient déjà choisis pour le salut irrésistible ? Il y a encore sur terre aujourd’hui des endroits où il faut du courage pour s’afficher en tant que chrétien, et nous savons que les persécutions vont se répandre davantage à mesure que les temps de la fin vont se dérouler. La décision de rester fermes dans la foi nous appartient. Heureusement, Dieu est fidèle pour nous soutenir et nous secourir.

« Car Dieu ne nous a point appelés à la souillure, mais à la sanctification. C’est pourquoi celui qui rejette ceci, ne rejette point un homme, mais Dieu, qui a aussi mis son Saint-Esprit en nous … Et c’est aussi ce que vous faites à l’égard de tous les frères qui sont par toute la Macédoine ; mais, mes frères, nous vous prions de vous perfectionner tous les jours davantage » (1 Thessaloniciens 4:7-8, 10).

Dans la fausse doctrine du calvinisme, où se trouve le besoin de sanctification et de perfectionnement quotidien de soi ? Pourquoi Paul avertit-il les croyants de ne pas rejeter Dieu si cela leur devient impossible dès la conversion ? Le calviniste, qui lit les Écritures d’une manière superficielle, arguera sans doute qu’il ne s’agit pas de convertis, mais de non-convertis. Remarquez que Paul emploie le pronom « nous » en parlant aux membres de l’Église de Thessalonique. Mais en admettant que ce pourrait être des non-convertis, pourquoi Paul les enjoindrait-il à ne pas rejeter Dieu s’ils sont déjà prédestinés à ne pouvoir faire autrement ? Dans un sens ou dans l’autre, la prédestination inconditionnelle frappe un mur face aux paroles de Paul qui s’adressait clairement à des gens possédant le libre arbitre.

« N’éteignez point l’Esprit » (1 Thessaloniciens 5:19).

Le calviniste dira : « Impossible ! » pour rester cohérent avec sa philosophie religieuse. Mais Paul donne un avertissement fort sérieux. Il nous met sévèrement en garde contre quelque chose de grave qui pourrait se produire, n’en déplaise à Calvin & Cie. Si nous ne travaillons pas à notre salut, c’est-à-dire, à le conserver, le Saint-Esprit va s’éteindre graduellement en nous. « Mais personne ne peut s’enlever le Saint-Esprit, voyons ! » rétorquera le calviniste. Pourtant, il est évident que Paul ne pouvait parler des non-convertis, car, pour « éteindre le Saint-Esprit », il faut d’abord l’avoir en soi. Seuls les enfants de Dieu l’ont en soi. Donc, seul un enfant de Dieu pourrait éteindre le Saint-Esprit en lui. Il perdrait son salut. Ce qui veut dire que Paul, parlant aux frères de Thessalonique, en signifiait la possibilité réelle.

Nous avons un exemple de perte de Saint-Esprit dans 1 Samuel 16:14 où il est écrit : « Et l’Esprit de l’Eternel se retira de Saül ; et le malin esprit envoyé par l’Eternel le troublait. » Lorsqu’une personne qui possède le Saint-Esprit se néglige et se met à retourner au monde – dans ce cas-ci, Saül avait transgressé un ordre de Dieu devant le peuple – elle éteint l’Esprit de Dieu et Il le lui retire. La perte de l’Esprit est possible et David, qui le comprenait, priait Dieu de ne pas le lui retirer : « Ô Dieu ! crée-moi un cœur net, et renouvelle au dedans de moi un esprit bien remis. Ne me rejette point de devant ta face, et ne m’ôte point l’Esprit de ta Sainteté » (Psaume 51:10-11).

Une personne dont le nom est écrit dans le Livre de Vie et qui vient à perdre le Saint-Esprit de Dieu, voit son nom effacé de ce Livre de Vie. David savait cela aussi, car il a écrit : « Mets iniquité sur leur iniquité ; et qu’ils n’entrent point en ta justice. Qu’ils soient effacés du Livre de vie, et qu’ils ne soient point écrits avec les justes » (Psaume 69:27-28).

Or, il y a de ces calvinistes déclarant que notre nom ne peut pas être effacé du Livre de Vie. Quelqu’un leur a-t-il signalé ce verset ? Et que dire de celui-ci : « Celui qui vaincra, sera vêtu de vêtements blancs, et je n’effacerai point son nom du Livre de vie, mais je confesserai son nom devant mon Père, et devant ses Anges » (Apocalypse 3:5) ? Et de celui-ci : « Et si quelqu’un retranche quelque chose des paroles du Livre de cette prophétie, Dieu lui enlèvera la part qu’il a dans le Livre de vie, dans la sainte Cité, et dans les choses qui sont écrites dans ce Livre » (Apocalypse 22:19) ?

Les non-convertis de l’histoire, que la Bible appelle « les habitants de la terre », n’ont pas leur nom écrit dans le Livre de Vie, comme le souligne Apocalypse 13:8 : « De sorte qu’elle [la Bête] sera adorée par tous ceux qui habitent sur la terre, desquels les noms ne sont point écrits au Livre de vie de l’Agneau, immolé dès la fondation du monde » et « La bête que tu as vue, a été, et n’est plus, mais elle doit monter de l’abîme, et puis être détruite ; et les habitants de la terre, dont les noms ne sont point écrits au Livre de vie dès la fondation du monde, s’étonneront voyant la bête qui était, qui n’est plus, et qui toutefois est » (Apocalypse 17:8).

Mais nous avons vu que, lors de la Deuxième Résurrection, le Livre de Vie sera ouvert, vraisemblablement pour y inscrire des milliards d’autres noms. Revenons maintenant à la persévérance de ceux dont le nom est écrit dans le Livre de Vie depuis la fondation du monde et qui ne veulent pas qu’il soit effacé. Que doivent-ils faire ?

« C’est pourquoi, mes frères, demeurez fermes, et retenez les enseignements que vous avez appris, soit par notre parole, soit par notre épître » (2 Thessaloniciens 2:15).

Les chrétiens ont comme devoir de demeurer fermes dans la foi. Ils doivent agir ; c’est ce que l’on appelle les œuvres de la foi, à la différence des œuvres de la loi. Si le salut était irrémédiablement accordé de manière inconditionnelle, l’on n’aurait pas à se soucier de demeurer ferme et de faire des œuvres de la foi. Paul dirait plutôt : « Que Dieu soit ferme en vous, qu’Il retienne en vous les enseignements qu’Il vous a appris », et encore là il n’aurait pas besoin de le demander puisque cela s’opérerait automatiquement.

« Gardant la foi avec une bonne conscience, laquelle quelques-uns ayant rejetée, ont fait naufrage quant à la foi ; entre lesquels sont Hyménée et Alexandre, que j’ai livrés à Satan, afin qu’ils apprennent par ce châtiment à ne plus blasphémer » (1 Timothée 1:19-20).

Comme partout ailleurs, ce passage ne cadre vraiment pas avec le concept « une fois sauvé, toujours sauvé » ! Ceux qui sont convaincus qu’on ne peut perdre le salut une fois qu’on l’a reçu, ne peuvent saisir le message de Paul, ici. L’apôtre avait dû exclure de l’assemblée quelques personnes qui avaient perdu la foi. Si ces gens-là n’étaient pas des Élus, comment ont-ils pu faire naufrage quant à la foi, une foi qu’ils ne possédaient pas ? Et pourquoi Paul les auraient-ils livrés à Satan pour qu’ils apprennent à ne plus blasphémer et être ainsi réintégrés dans le Corps de Christ ? Si ce ne sont pas des Élus, ils n’apprendront pas à ne pas blasphémer.

Donc, ce sont des Élus qui ont perdu la foi et, dans une tentative ultime pour les sauver, Paul les exclut de l’Église pour les faire sérieusement réfléchir. Paul considérait ces personnes comme des membres du Corps de Christ qui s’étaient égarées et, en bon pasteur de Dieu, Paul voulait les secouer pour les ramener au pâturage.

« Elle sera néanmoins sauvée en mettant des enfants au monde, pourvu qu’elle persévère dans la foi, dans la charité, et dans la sanctification, avec modestie » (1 Timothée 2:15).

Parlant spécifiquement de la croyante dans l’Église, Paul dit qu’elle sera sauvée, au futur, vraisemblablement à la Résurrection, en y mettant toutefois une condition : il faut qu’elle persévère dans la foi, dans la charité et dans la sanctification, et ce avec modestie. Il est écrit ici noir sur blanc que le salut est conditionnel. Encore une fois, répétons-le : cette persévérance n’est pas une œuvre pour se mériter le salut ; il s’agit d’un baromètre indiquant où se situe le ou la chrétien(ne) dans son cheminement de conservation du salut. La personne qui se convertit, c’est-à-dire, qui accepte l’offre de salut du Père au ciel, reçoit le Saint-Esprit pour lui donner la capacité de conserver en elle cette perle de grand prix, mais elle doit ensuite remplir une condition, soit de travailler à son salut, c’est-à-dire, de garder jalousement cette perle précieuse jusqu’à la fin. Puis, Dieu transformera cette perle en vie éternelle. Cela est relativement simple à comprendre, mais il faut avoir la bonne assise, ce que les calvinistes et les arminiens ne sont pas allés chercher.

« Prends garde à toi, et à la doctrine, persévère en ces choses, car en faisant cela tu te sauveras, et ceux qui t’écoutent » (1 Timothée 4:16).

Une autre manifestation évidente du salut conditionnel. Paul dit clairement à Timothée qu’il se sauvera s’il persévère à prendre garde à la saine doctrine. Et non seulement lui, mais aussi ceux qui l’écoutent. Paul établit la condition du salut de façon nette, précise et sans équivoque. Ce n’est pas calviniste, c’est biblique. La possibilité existe bel et bien qu’en théorie l’on puisse perdre le salut en ne demeurant pas dans la saine doctrine et en ne persévérant pas dans la foi. Peut-on croire qu’il y ait eu des gens qui, ayant pourtant censément lu ce verset, puissent avoir concocté une doctrine « chrétienne » qui affirment exactement le contraire ?

« Je veux donc que les jeunes veuves se marient, qu’elles aient des enfants, qu’elles gouvernent leur ménage, et qu’elles ne donnent aucune occasion à l’adversaire de médire. Car quelques-unes se sont déjà détournées après Satan » (1 Timothée 5:14-15).

Paul s’adressait aux veuves de l’Église, pas aux non-converties. Il les enjoignait à éviter les pièges de Satan, ayant préalablement été témoin que plusieurs y étaient tombées. Comment cela aurait-il été possible dans le contexte calviniste où il est préconisé que le Saint-Esprit nous conduit comme des robots préprogrammés et qu’il nous est impossible de perdre le salut ? Et l’on sort le passage fétiche que l’on n’a pas compris :

« Et moi, je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais ; et personne ne les ravira de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous ; et personne ne les peut ravir des mains de mon Père » (Jean 10:28-29).

Après avoir cité ce passage, on lui accole Romains 8:37-38 pour renchérir l’argument : « Car je suis assuré que ni la mort, ni la vie, ni les Anges, ni les Principautés, ni les Puissances, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature, ne nous pourra séparer de l’amour de Dieu, qu’il nous a montré en Jésus-Christ notre Seigneur. » En citant ces versets, le calviniste prend pour acquis que la personne-même est nécessairement incluse dans la liste de ceux qui ne peuvent nous arracher des mains de Dieu. Mais ce n’est que son interprétation. Les passages ne disent pas cela. Vous avez lu des passages – et il y en a encore d’autres à venir – qui démontrent clairement que la personne-même peut glisser des mains de Dieu et se perdre. La Bible démontre donc que toute personne ou puissance extérieure à soi ne peut nous obliger à quitter la main de Dieu, mais, de par notre libre arbitre, nous pouvons personnellement nous enlever de la main de Dieu.

Les calvinistes se rendent-ils compte que, si le salut était inconditionnel, Satan se retrouverait au chômage et qu’il devrait se chercher un coin de l’univers pour se retirer avec ses démons ? En effet, que lui aurait-il servi de tenter Adam et Ève si leur sort final était déjà scellé d’avance ?

Or, Satan est bel et bien au travail« car le diable, votre adversaire, tourne autour de vous comme un lion rugissant, cherchant qui il pourra dévorer »  nous dit l’apôtre, dans 1 Pierre 5:8. Oui, Satan sait qu’il ne peut nous arracher des mains de Dieu, mais il sait aussi qu’il peut chercher à nous influencer pour que nous quittions de nous-mêmes les mains de Dieu de par notre libre-choix. La possibilité existe.

Satan est « le Prince de la puissance de l’air, qui est l’esprit qui agit maintenant avec efficace dans les enfants rebelles à Dieu » (Éphésiens 2:2). Il lance ses ondes « radio » pour que nous les captions spirituellement et nous avons le choix de les écouter ou pas. Si nous n’avions pas le libre-choix, cela lui serait impossible.

Quel est son mode d’opération ? L’adversaire médit de nous, il parle de nos défauts devant Dieu pour nous nuire. Relisez le premier chapitre du livre de Job et voyez ce qu’il fait contre chacun d’entre nous. Si nous nous relâchons dans notre conduite, Satan cherchera à nous convaincre que nous devrions quitter la main de Dieu. Donc, nous ne devons pas lui en laisser l’occasion, nous dit Paul.

« Car c’est la racine de tous les maux que la convoitise des richesses, de laquelle quelques-uns étant possédés, ils se sont détournés de la foi, et se sont enserrés eux-mêmes dans plusieurs douleurs » (1 Timothée 6:10).

Au sein des peuples de la terre, un grand nombre de gens sont possédés par la convoitise des richesses, car la richesse achète le pouvoir. Mais ce n’est pas d’eux dont parle Paul, ici. Ce sont ceux qui ont eu la foi pour se convertir et qui, par la suite, se sont détournés de cette foi parce qu’ils n’ont pas combattu le désir charnel d’avoir des richesses. S’ils ne s’en sont pas repentis ultérieurement, ils ont perdu le salut en souffrant. Il est étrange que les calvinistes aient pensé qu’il est impossible de se détourner de la foi, s’ils ont lu ce verset.

« Combats le bon combat de la foi ; saisis la vie éternelle, à laquelle aussi tu es appelé, et dont tu as fait une belle profession devant beaucoup de témoins » (1 Timothée 6:12).

Toujours et encore cet appel au combat actif pour conserver la foi. Et Paul ajoute que Timothée doit ainsi s’emparer de la vie éternelle, donc accomplir une œuvre active et non passive. Combien de fois l’apôtre Paul l’a-t-il exprimé par de fortes exhortations, pourfendant par avance les fausses doctrines qui allaient succéder ? Le chrétien ne peut tout simplement pas se contenter de laisser aller les choses passivement, car ainsi, il ne pourra conserver le salut. C’est donc avec vigueur que Paul encourageait son disciple Timothée. Voyez la suite :

« Toi donc, endure les travaux, comme un bon soldat de Jésus-Christ. Nul qui va à la guerre ne s’embarrasse des affaires de cette vie, afin qu’il plaise à celui qui l’a enrôlé pour la guerre. De même, si quelqu’un combat dans la lice, il n’est point couronné s’il n’a pas combattu selon les lois. Il faut aussi que le laboureur travaille premièrement, et ensuite il recueille les fruits … Pour lequel [l’Évangile] je souffre beaucoup de maux, jusqu’à être mis dans les chaînes, comme un malfaiteur ; mais cependant la parole de Dieu n’est point liée … Si nous souffrons avec lui, nous régnerons aussi avec lui ; si nous le renions, il nous reniera aussi. Si nous sommes des perfides, il demeure fidèle : il ne se peut renier soi-même … Etudie-toi de te rendre approuvé à Dieu, ouvrier sans reproche, enseignant purement la parole de la vérité » (1 Timothée 2:3-6, 9, 12-13, 15).

Ce ne sont pas les exhortations au combat chrétien qui manquent dans ce passage. Notez bien qu’il ne s’agit pas d’œuvres pour gagner le salut, mais pour le conserver. Paul compare le cheminement du chrétien au combat du soldat. Il dit également que, tel un cultivateur labourant son champ avant de goûter aux fruits de son travail, de même doit travailler le chrétien pour conserver le don qui lui a été fait du salut avant d’en bénéficier lors de la Résurrection. Depuis des millénaires, il se trouve des persécutions dans la vie des chrétiens et beaucoup souffrent pour leur foi. Si nous ne travaillons pas, si nous ne combattons pas, nous n’aurons pas la force de résister aux pressions du monde, à ses attraits et à ses activités malsaines, et éventuellement nous pourrions renier Jésus-Christ.

Alors Lui aussi nous reniera en nous retirant le salut qu’Il nous avait offert, car Il aura vu que notre choix a changé et que nous sommes retombés dans les ténèbres spirituelles. Il n’y a pas à sortir de là, car « comment échapperons-nous, si nous négligeons un si grand salut, qui ayant premièrement commencé d’être annoncé par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’avaient ouï ? » (Hébreux 2:3). La négligence peut assurément mener à la perte de notre salut. Bien entendu, cela s’avérerait une mise en garde complètement futile si notre salut était déjà pré-ordonné et prédéterminé par Dieu, car ce serait alors mettre en doute la capacité de Dieu de sauver. Or, Paul doutait plutôt de la volonté de certains membres de l’Église à vouloir persévérer avec fermeté dans la foi et il cherchait à les secouer de leur torpeur.

« Mais Christ comme Fils est sur sa maison ; et nous sommes sa maison, pourvu que nous retenions ferme jusques à la fin l’assurance, et la gloire de l’espérance … Mes frères, prenez garde qu’il n’y ait en quelqu’un de vous un mauvais cœur d’incrédulité, pour se révolter du Dieu vivant. Mais exhortez-vous l’un l’autre chaque jour, pendant que ce jour nous éclaire ; de peur que quelqu’un de vous ne s’endurcisse par la séduction du péché. Car nous avons été faits participants de Christ, pourvu que nous retenions ferme jusqu’à la fin le commencement de notre subsistance » (Hébreux 3:6, 12-14).

C’est définitif, Paul ne croyait pas en un salut inconditionnel et prédéterminé. Vous noterez qu’en s’adressant aux Juifs convertis de l’Église, il emploie le pronom « nous » en s’incluant dans les recommandations qu’il donne ; il n’y a donc pas de doute qu’il s’adressait à des disciples qu’il appelait « mes frères », ceux qui sont faits participants de Christ pour hériter la vie éternelle à Ses côtés. Aussi, il y a toujours cette condition de garder fermement la foi, c’est-à-dire, l’assurance et la gloire de l’espérance d’entrer dans la véritable subsistance.

« Craignons donc que quelqu’un d’entre vous[chrétiens hébreux connaissant la loi de l’ancienne alliance] négligeant la promesse d’entrer dans son repos [le Royaume, la vie éternelle] ne s’en trouve privé : car il nous a été évangélisé, comme il le fut à ceux-là[Israélites dans le désert] ; mais la parole de la prédication ne leur servit de rien, parce qu’elle n’était point mêlée avec la foi [qui vient avec le Saint-Esprit que les Israélites ne possédaient pas, sauf une poignée d’Élus] dans ceux qui l’ouïrent. Mais pour nous [chrétiens] qui avons cru, nous entrerons dans le repos [la vie éternelle], suivant ce qui a été dit : c’est pourquoi j’ai juré en ma colère, si jamais ils entrent en mon repos [le Royaume éternel] ; quoique ses ouvrages fussent déjà achevés dès la fondation du monde » (Hébreux 4:1-3).

Paul parle donc du Royaume de Dieu, la vie éternelle auprès de Christ, comme du « repos ». Ne nous avertit-il pas ici de craindre toute négligence, en nous comparant aux Israélites qui, en conséquence de leur propre négligence, perdirent le privilège d’entrer dans la terre promise et moururent au désert ? Mais nous, qui avons l’Esprit pour nous guider, perdrions bien davantage si nous ne nous en tenions à notre choix initial pour Dieu. La vie éternelle est en jeu ; nous pourrions en être privés. Croyant avec raison que nous ne nous sommes pas mérité le salut qui nous a été réservé à chacun d’entre nous avant la fondation du monde, les calvinistes en tirent toutefois la conclusion erronée que nous ne pouvons pas le perdre.

Or, ici, Paul est encore une fois clair, net et précis : le chrétien négligent perdra son salut s’il n’y travaille pas. Dans le contexte de la perte du salut, relisons un passage important que nous avons déjà étudié :

« Or il est impossible que ceux qui ont été une fois illuminés, et qui ont goûté le don céleste, et qui ont été faits participants du Saint-Esprit, et qui ont goûté la bonne parole de Dieu, et les puissances du siècle à venir ; s’ils retombent, soient changés de nouveau par la repentance, vu que, quant à eux, ils crucifient de nouveau le Fils de Dieu, et l’exposent à l’opprobre » (Hébreux 6:4-6).

Malgré ce que disent les calvinistes, cette parole de Paul inspirée par Dieu concerne les Élus de Dieu, membres de l’Église qui ont été illuminés par l’Évangile lequel ils ont goûté pour se nourrir spirituellement. Ils sont participants du Saint-Esprit, comme ils sont participants de Christ, tel que nous venons de le voir dans Hébreux 3:14. C’est de par leur propre choix qu’ils retombent, c’est-à-dire qu’ils retournent aux ténèbres de la mort spirituelle. Mais ce dernier choix est irrévocable et sans repentance, car Christ ne sera pas sacrifié une seconde fois pour eux.

S’ils rejettent le sacrifice unique de Jésus-Christ, ils perdent le salut. Point final. Ce passage n’a rien de calviniste et ceux qui prêchent cette théorie frauduleuse doivent le tordre et en changer le sens pour ne pas en être eux-mêmes écorchés. Cela commence à faire beaucoup de passages bibliques qui ne vont pas du tout dans le sens de la théorie de Calvin. Et en voici d’autres :

« Or nous souhaitons que chacun de vous montre jusqu’à la fin le même soin pour la pleine certitude de l’espérance. Afin que vous ne vous relâchiez point, mais que vous imitiez ceux qui par la foi et par la patience héritent ce qui leur a été promis » (Hébreux 6:11-12).

Remarquez la constance dans les propos de l’apôtre Paul. Pour lui, le salut est une espérance, mais les calvinistes le voient comme un fait accompli. Si c’était le cas, pourquoi Paul exhorterait-il les chrétiens à ne pas se relâcher ? Parce que Paul comprenait la possibilité de perdre le salut et mettait souvent les frères et sœurs en garde contre tout endormissement spirituel.

« Car si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés. Mais une attente terrible de jugement, et l’ardeur d’un feu [le feu de la géhenne, pas « l’enfer »] qui doit dévorer les adversaires. Si quelqu’un avait méprisé la Loi de Moïse, il mourait sans miséricorde, sur la déposition de deux ou de trois témoins[sentence sous l’ancienne alliance, première mort immédiate].De combien pires tourments pensez-vous donc que sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, et qui aura tenu pour une chose profane le sang de l’alliance, par lequel il avait été sanctifié,[rendu saint par son incorporation dans l’Église de Christ par le Saint-Esprit]et qui aura outragé l’Esprit de grâce ?Car nous connaissons celui qui a dit : c’est à moi que la vengeance appartient, et je le rendrai, dit le Seigneur. Et encore : le Seigneur jugera son peuple [les membres du Corps de Christ]. C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant. Or rappelez dans votre mémoire les jours précédents, durant lesquels après avoir été illuminés[tirés de la mort spirituelle ténébreuse à la vie lumineuse en Christ], vous avez soutenu un grand combat de souffrances[le combat du chrétien] » (Hébreux 10:26-32).

Les membres de l’Église de descendance hébraïque devaient subir des pressions énormes de leur voisinage pour que Paul les entretienne de la sorte. Encore une fois, d’entrée de jeu, Paul emploie le « nous » en disant « si nous péchons volontairement », en sous-entendant que la possibilité lui en était offerte aussi, lui, apôtre de Christ. Mais que voulait dire Paul par « pécher volontairement » ? Certains membres de l’Église croient avoir commis le péché impardonnable parce qu’ils étaient conscient que ce qu’ils faisaient était mal, mais ils l’ont fait quand même. Et, suite à cela, ils pensent que Dieu ne leur pardonnera pas, tant et si bien que, quoique repentants, ils tombent dans le désespoir, se croyant irrémédiablement perdus. Or, le fait même qu’ils se repentent montre qu’ils n’ont pas commis le péché impardonnable.

Y a-t-il des péchés qui soient si graves que Dieu ne peut pas les pardonner ? Qu’a dit le Christ ? « En vérité je vous dis, que toutes sortes de péchés seront pardonnés aux enfants des hommes, et aussi toutes sortes de blasphèmes par lesquels ils auront blasphémé » (Marc 3:28). Christ a ce pouvoir de pardonner les péchés : « Or afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir sur la terre de pardonner les péchés, (il dit au paralytique) : je te dis, lève-toi, charge ton petit lit, et t’en va en ta maison » (Luc 5:24). L’apôtre Jean Lui reconnaissait ce pouvoir : « Car c’est lui qui est la victime de propitiation pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux de tout le monde » (1 Jean 2:2). Tous les péchés de tout le monde peuvent être pardonnés !

Mais attention, pas pardonnés par avance, comme certains en ont déduit à cause de leur tendance calviniste ou arminienne. On ne peut pas être pardonné si l’on n’a pas demandé pardon. Dieu attend que nous nous présentions devant Lui repentants et humbles pour reconnaître notre faute et Lui demander d’appliquer le sang de Christ sur nous. C’est aussi pour cela que le péché impardonnable existe : le pécheur ne se présente pas devant Dieu pour être pardonné et donc, Dieu ne peut pas lui pardonner.

Or, Paul spécifie ensuite que le type de péché dont il parle fait en sorte qu’il ne reste plus de sacrifice pour lui. L’apôtre Jean a parlé de ce péché, en disant : « Il y a un péché à la mort ; je ne te dis point de prier pour ce péché-là. » (1 Jean 5:16). Il parle du péché qui mène à la seconde mort. C’est de ce péché dont il est question ici. Pour une meilleure compréhension de ce qu’on appelle « le péché impardonnable », nous vous suggérons de lire notre document D.572 Le combat du chrétien.

Dans le calvinisme, le péché impardonnable n’existe pas dans la vie du chrétien. Mais nous en voyons pourtant la réalité dans ce passage de Paul aux Hébreux. Une personne convertie qui commet un péché de façon délibérée, par défi à Dieu, parce qu’elle croit injuste que Dieu le lui interdise, ne cherchera plus le pardon et attendra le feu de la géhenne plutôt que de se plier à Dieu. Et Paul décrit ensuite cette attitude.

Comprenons tout de suite que Dieu pose une condition sine qua non : l’homme doit se repentir volontairement de son péché, se présenter devant Dieu et demander pardon. La personne qui commet un péché impardonnable, c’est celle qui refuse volontairement de se repentir et ainsi, ne se présente pas devant Dieu pour se faire pardonner.

Si le poids du péché d’une personne lui est si pesant qu’elle sombre dans une dépression spirituelle, il faudra que ses frères et sœurs dans le Seigneur viennent à son aide et plaident en sa faveur auprès de Dieu. Mais il ne s’agit pas du péché impardonnable, quoi qu’il pourrait y mener s’il n’est pas réglé.

« Si quelqu’un voit son frère pécher d’un péché qui n’est point à la mort, il priera pour lui, et Dieu lui donnera la vie ; savoir à ceux qui ne pèchent point à la mort. Il y a un péché à la mort ; je ne te dis point de prier pour ce péché-là » (1 Jean 5:16).

Précisons que la mort dont parle Jean est la seconde mort, pas la première que tout le monde doit traverser, même les Élus, et de laquelle tout le monde sera ressuscité. Jean spécifie bien que tous les péchés ne conduisent pas à la seconde mort… sauf un. Revenons au passage d’Hébreux 10.

C’est ce péché à la mort qu’explique Paul aux Hébreux. Pourquoi ce péché mène-t-il à la seconde mort ? Parce qu’il est fait de manière intentionnelle avec refus de s’en repentir. C’est ce qui fait que Dieu ne peut pas lui pardonner. La personne méprise la loi de Christ comme l’on avait jadis méprisé les lois de Moïse. Elle foule aux pieds le sacrifice de Christ par lequel elle avait pourtant été sanctifiée auparavant et elle outrage ainsi le Saint-Esprit qui l’habite (mais la quitte). Seul un converti remplit ces conditions ; les non-convertis n’ont pas encore connu le sacrifice de Christ, ils n’ont jamais été sanctifiés et n’ont pas eu le Saint-Esprit.

Un peu plus loin, Paul recommande à ces personnes de se rappeler les premiers temps de leur conversion, quand ils ont été tirés des ténèbres de la mort spirituelle et furent illuminés par l’Évangile de Christ. Ces personnes sont destinées au salut, mais elles finissent par se négliger au point d’éteindre le Saint-Esprit et elles ne se rappellent plus des pensées divines de la Parole qu’elles ont cessé de lire. Leurs propres pensées charnelles d’antan reprennent le dessus, et elles remettent en question la notion du bien et du mal en confondant les deux. Finalement, elles ne savent plus pourquoi Dieu interdit certaines choses et croient que Dieu est injuste de les en priver. Elles entrent en rébellion ouverte contre Dieu et Celui-ci ne peut les accepter dans Son Royaume. Il efface leur nom du Livre de Vie de l’Agneau et devra les exterminer, ce à quoi Il ne prend vraiment pas plaisir. Mais c’est le choix de cette personne. Apparemment, Calvin & Cie n’ont rien vue de tout cela.

« Ne perdez point cette fermeté que vous avez fait paraître, et qui sera bien récompensée » (Hébreux 10:35).

En continuité avec ce que Paul dit plus haut dans ce chapitre, il souligne encore la possibilité de perdre notre fermeté dans la foi. Il faut donc que l’Élu persévère avec fermeté dans le choix qu’il a fait de suivre Jésus-Christ avec foi en toutes choses. Non seulement héritera-t-il la vie éternelle, mais il récoltera aussi des récompenses : « Or voici, je viens bientôt ; et ma récompense est avec moi, pour rendre à chacun selon son œuvre » (Apocalypse 22:12). Ce verset apparaît étrange au calviniste convaincu que le croyant n’a rien à faire pour son salut. D’après lui, toutes les œuvres sont le fait de Dieu ; par conséquent, Il devrait être le seul récompensé, non ? « Et tant celui qui plante, que celui qui arrose[les pasteurs de Dieu], ne sont qu’une même chose ; mais chacun recevra sa récompense selon son travail » (1 Corinthiens 3:8).

« C’est pourquoi aussi nous nous efforçons de lui être agréables, et présents, et absents. Car il nous faut tous comparaître devant le Tribunal de Christ, afin que chacun remporte en son corps selon ce qu’il aura fait, soit bien, soit mal » (2 Corinthiens 5:9-10).

« C’est pourquoi ne jugez de rien avant le temps, jusqu’à ce que le Seigneur vienne, qui aussi mettra en lumière les choses cachées dans les ténèbres, et qui manifestera les conseils des cœurs ; et alors Dieu rendra à chacun sa louange » (1 Corinthiens 4:5).

Le calviniste doit demeurer perplexe quand il lit ces passages… « De quelles récompenses est-il question ? Quelles sont ces œuvres pour lesquelles Dieu nous louangera ? N’a-t-Il pas tout fait à notre place ? Veut-Il nous récompenser de n’avoir rien fait ? » Or, nous voyons que tout cela découle du libre arbitre de l’homme, de son libre choix d’avoir œuvré de bon cœur pour le Seigneur. On ne peut contourner ce fait. Dieu n’aurait aucune raison de récompenser une œuvre dont Il serait l’unique auteur en l’homme, autrement, il faudrait qu’Il Se récompense Lui-même. En fait, ce qui mêle les calvinistes, c’est qu’ils n’arrivent pas à faire la différence entre les œuvres de la loi et les œuvres de la foi.

« Or le juste vivra de la foi ; mais si quelqu’un se retire, mon âme ne prend point de plaisir en lui. Mais pour nous, nous n’avons garde de nous soustraire à notre Maître ; ce serait notre perdition ; mais nous persévérons dans la foi, pour le salut de l’âme » (Hébreux 10:38-39).

Nous serions curieux de voir comment un calviniste peut interpréter ce genre de passage parlant de persévérance et de la perdition d’une façon aussi limpide. Mais dans leurs messages et leurs écrits, ils se gardent bien de le relever et de le commenter. Paul y démontre qu’il est effectivement possible de se retirer du Corps de Christ en perdant la foi. Nous ne devons pas nous soustraire à notre Seigneur et Maître, mais nous devons savoir que c’est théoriquement possible. C’est pourtant simple à comprendre : nous recevons le don de la foi, mais si nous ne persévérons pas dans cette foi, nous la perdons et donc aussi le salut. Il n’y a pas d’interprétation personnelle à donner à ce passage de la Bible ; il parle de lui-même. Et Paul ne donne pas du tout l’impression qu’il croyait en un salut inconditionnel que l’on ne puisse rejeter.

« C’est pourquoi, considérez soigneusement celui qui a souffert une telle contradiction de la part des pécheurs contre lui-même, afin que vous ne succombiez point en perdant courage. Vous n’avez pas encore résisté jusqu’à répandre votre sang en combattant contre le péché » (Hébreux 12:3-4).

Selon les partisans du concept « une fois sauvé, toujours sauvé », Dieu nous commande entièrement et nous empêche de perdre le salut. D’après cette logique, il nous serait impossible de succomber en perdant courage, ou d’avoir à combattre jusqu’au sang contre le péché ou l’adversité. Mais Paul demeure constant avec la saine doctrine de Christ et il sait que le chrétien assoupi peut perdre son salut. Bien sûr que le Saint-Esprit nous aide, mais Il ne nous « possède » point, comme les mauvais esprits possèdent certaines personnes du monde. L’Esprit de Dieu nous habite sans interférer avec notre libre arbitre. Dieu nous a donné des talents et ce qu’il faut pour les développer. Il est Maître du temps et des circonstances et Il ne permet pas que nous soyons testés au-delà de nos forces. Il pourvoit au moyen de sortir de nos épreuves. Mais nous avons constamment le choix de faire ce que nous devons faire.

« Prenant garde qu’aucun ne se prive de la grâce de Dieu ; que quelque racine d’amertume bourgeonnant en haut ne vous trouble, et que plusieurs ne soient souillés par elle » (Hébreux 12:15).

Encore un avertissement de l’apôtre qui s’avérerait inutile si le chrétien ne pouvait perdre le salut, car une fois investi de la grâce de Dieu, il ne pourrait plus s’en départir. Dieu le lui imposerait. Paul rappelle sans cesse la prudence et la vigilance face aux pièges sataniques dans ce monde – ici, une quelconque racine d’amertume s’insinuant dans notre esprit.

« Obéissez à vos Conducteurs, et soyez-leur soumis, car ils veillent pour vos âmes, comme devant en rendre compte ; afin que ce qu’ils en font, ils le fassent avec joie, et non pas à regret ; car cela ne vous tournerait pas à profit » (Hébreux 13:17).

Autre verset qui sonne de façon discordante dans le contexte calviniste, car, en effet, pourquoi les pasteurs devraient-ils rendre compte des âmes qui leur sont confiées si les enfants de Dieu sont entièrement pris en charge par Lui qui ne leur accorde pas le libre arbitre ? Dans la théologie calviniste, les pasteurs ne devraient avoir aucune responsabilité vis-à-vis de leurs ouailles. Mais Paul ne voyait pas les choses de la même manière et n’oublions pas qu’il avait été instruit directement par Jésus-Christ.

« Et si le juste est difficilement sauvé, où comparaîtra le méchant et le pécheur ? Que ceux-là donc aussi qui souffrent par la volonté de Dieu, puisqu’ils font ce qui est bon lui recommandent leurs âmes, comme au fidèle Créateur » (1 Pierre 4:18-19).

Le calvinisme nous dit que le salut est inconditionnel, car il est complètement assuré et prédéterminé par Dieu qui met tout en place pour sécuriser la personne choisie. Celle-ci n’a donc qu’à se laisser vivre doucement et patiemment. Or, Pierre nous dit que le juste est difficilement sauvé – mais il n’y a rien de difficile à Dieu – parce qu’il souffre parfois de grandes persécutions. On n’a qu’à relire à cet effet les épreuves terribles qu’ont subies certains frères et sœurs, dans Hébreux 11:35-38. Ce n’est pas que Dieu veuille nous faire du mal, car nous avons déjà vu qu’Il n’est pas tenté par le mal. Mais Il Se sert du mal que Satan, ses hommes méchants, nos propres décisions et nos propres maladresses nous infligent afin de nous faire comprendre certaines précieuses leçons de vie. Or, ce serait impossible si nous n’avions pas le libre arbitre pour choisir. Cette liberté de penser que Dieu nous a donnée s’avère essentielle afin de grandir dans la foi et apprendre à réfléchir comme Jésus-Christ.

« C’est pourquoi, mes frères, étudiez-vous plutôt à affermir votre vocation, et votre élection ; car en faisant cela vous ne broncherez jamais. Car par ce moyen l’entrée au Royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ vous sera abondamment donnée » (2 Pierre 1:10-11).

En parfait accord avec l’apôtre Paul, et en parfaite contradiction avec Calvin & Cie, l’apôtre Pierre voit des conditions incontournables au salut. En effet, lui aussi exhorte les disciples à s’affermir dans la foi pour ne pas broncher ou être ébranlés. Car c’est par ce moyen qu’il leur sera ensuite accordé d’entrer dans le Royaume de Dieu. S’ils ne s’affermissent pas eux-mêmes dans la foi, il y a danger de broncher, de devenir passif et d’éteindre le Saint-Esprit.

« Vous donc mes bien-aimés, puisque vous en êtes déjà avertis, prenez garde qu’étant emportés avec les autres par la séduction des abominables, vous ne veniez à déchoir de votre fermeté. Mais croissez en la grâce et en la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. A lui soit gloire maintenant, et jusqu’au jour d’éternité, Amen ! » (2 Pierre 3:17-18).

Décidément, cette affaire de « salut inconditionnel » n’a pas de rapport avec ce que révèlent les apôtres. Ici, Pierre donne un grave avertissement aux frères et sœurs en Jésus-Christ, ceux de son époque comme ceux d’aujourd’hui. Il nous exhorte à être alertes et à ne pas nous laisser séduire, comme certains autres, par les attraits brillants des abominables pervers du monde qui ont exercé une pression séductrice sur ceux qui se sont ramollis. Ils pourraient déchoir de leur statut de sauvés sans avoir soupçonné le danger.

C’est pour cette raison qu’il faut étudier la Parole de Dieu avec plus de minutie afin de croître dans la connaissance et dans la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ. Aller une fois la semaine à l’assemblée de notre église préférée afin d’écouter les propos apparemment rassurants de notre pasteur favori n’est pas suffisant pour connaître Jésus-Christ et Ses instructions. Il faut vérifier soi-même ce qu’Il a dit et ce qu’Il a inspiré à Ses apôtres de dire.

Le risque de déchoir est réel, sinon Pierre ne l’aurait pas écrit. Il est invraisemblable que l’on ne sache pas comprendre cet enseignement si clair et si important.

« Bienheureux sont ceux qui font ses commandements, afin qu’ils aient droit à l’Arbre de vie, et qu’ils entrent par les portes dans la Cité » (Apocalypse 22:14).

En comprenant le symbolisme du livre de l’Apocalypse, nous savons que l’Arbre de vie représente le Saint-Esprit et que la Cité représente l’Épouse de Christ, c’est-à-dire, l’Église. Donc, celui qui veut observer les commandements de Christ a droit au Saint-Esprit et peut entrer dans l’Église, le Corps de Christ. Pour ce faire, il doit s’attendre à livrer un combat au travers de son cheminement de chrétien. Or, dans le calvinisme, peu importe que nous voulions observer ou non la loi de Christ, puisque nous sommes immanquablement sauvés de toute manière, car, par Son Esprit, Dieu nous contraint à obéir et nous n’avons pas le choix. Évidemment, ce concept ne peut procéder d’un Dieu d’amour, mais d’un Tyran suprême qui veut prouver Sa souveraineté sur Ses créatures.

Les innombrables passages des Écritures nous conseillant fortement de ne pas pécher sont inexplicables par la lorgnette du calvinisme. Car si l’on en croit cette interprétation du salut – et l’étrange compréhension de la souveraineté suprême de Dieu dans notre vie, sans compter l’absence de notre libre arbitre – tout cela ne nous amène qu’à une seule conclusion : tout péché que commet un chrétien après sa conversion a été, soit pré-ordonné par Dieu, ou alors Dieu n’a pas été en mesure de nous empêcher de pécher, ce qui sous-entendrait que nous avons un libre-choix, après tout.

Par conséquent, le calvinisme s’avère un blasphème contre Dieu, blasphème dont tous les partisans de Calvin devront se repentir un jour. L’Éternel Dieu ne pré-ordonne pas le mal : et s’Il voulait empêcher quelqu’un de pécher, ne croyez-vous pas qu’Il a toute la puissance pour ce faire ? Cependant, Il laisse à l’homme le choix de pécher ou non et d’en subir les conséquences.

Ce qu’il faut comprendre de l’obsession des calvinistes à assoir leur doctrine de l’Élection inconditionnelle sur la souveraineté de Dieu, c’est qu’il leur fallait une raison pour justifier ce phénomène d’inconditionnalité du salut. Il leur a donc semblé plus sécuritaire d’opter pour la souveraineté de Dieu car, en soi, elle ne peut être remise en question. En effet, Dieu est indiscutablement souverain et Il règne sur toute Sa création. Les Écritures sont claires là-dessus.

« Je crierai au Dieu souverain, au Dieu Fort, qui accomplit son œuvre pour moi » (Psaume 57:2). « Il m’a semblé bon de vous déclarer les signes et les merveilles que le Dieu souverain a faites envers moi » (Daniel 4:2). « Et il [le roi Nébuchadnetsar] fut chassé d’entre les hommes, et son cœur fut rendu semblable à celui des bêtes, et sa demeure fut avec les ânes sauvages ; on le paissait d’herbe comme les bœufs, et son corps fut arrosé de la rosée des cieux, jusqu’à ce qu’il connût que le Dieu souverain a puissance sur les Royaumes des hommes, et qu’il y établit ceux qu’il lui plaît » (Daniel 5:21).

« Car ce Melchisédec, était Roi de Salem, et Sacrificateur du Dieu souverain, qui vint au-devant d’Abraham lorsqu’il retournait de la défaite des Rois, et qui le bénit » (Hébreux 7:1). Même les démons reconnaissent la souveraineté de Dieu : « Et criant à haute voix, il dit : qu’y a-t-il entre nous, Jésus, Fils du Dieu souverain ? Je te conjure de la part de Dieu, de ne me tourmenter point » (Marc 5:7). « Et elle se mit à nous suivre, Paul et nous, en criant, et disant : ces hommes sont les serviteurs du Dieu souverain, et ils vous annoncent la voie du salut » (Actes 16:17).

Dieu règne sur toutes choses, car Il a tout créé : « C’est moi qui ai fait la terre, et qui ai créé l’homme sur elle ; c’est moi qui ai étendu les cieux de mes mains, et qui ai donné la loi à toute leur armée » (Ésaïe 45:12).

Ce n’est évidemment pas la souveraineté de Dieu qui est à remettre en question, mais l’interprétation que le calvinisme donne à la nature de l’action qu’exerce cette souveraineté sur le salut des hommes. Il va trop loin en affirmant que toute intervention de l’homme dans son salut serait une menace à la souveraineté de Dieu, une insulte à Sa Toute-puissance. Le fait que Dieu accorde le libre arbitre à l’homme ne vient aucunement diminuer Sa souveraineté. Le libre arbitre n’est pas une œuvre de la loi. Et il n’est pas un outil pour se mériter le salut. Il ne peut donc pas interférer avec la souveraineté de Dieu.

Ce dont les calvinistes ne semblent pas se rendre compte en faisant une pareille assertion, c’est qu’ils rabaissent Dieu au niveau de l’homme en Lui prêtant des sentiments tout humains, ce qui dépeint Sa souveraineté comme étant fort fragile.

Dieu S’est-Il créé des êtres – angéliques et humains – dans le but premier de démontrer Sa souveraineté ? Dieu a-t-Il vraiment à prouver Sa souveraineté ? Dans l’histoire de l’humanité, nous avons l’exemple d’hommes – des rois, des monarques, des empereurs – ayant régné sur des peuples, des nations, des empires. Certains furent bons et généreux, d’autres furent mauvais et tyranniques,

Un bon roi dénué de corruption veille sur son peuple de manière à lui procurer la protection, l’abondance, des lois justes et équitables respectant les droits et libertés des habitants de son royaume. Ce faisant, il n’a pas besoin de se préoccuper de la sauvegarde de sa souveraineté, car elle est automatiquement acquise par les soins qu’il apporte à son peuple. Celui-ci aime son roi et le respecte.

Tandis qu’un mauvais roi, avare, concupiscent, orgueilleux et conscient de ses faiblesses, craint son peuple parce qu’il sait que sa tyrannie risque de ne pas être tolérée bien longtemps. Il installe donc un système de loi oppressif pour rendre ses sujets esclaves et les prive de leurs droits. Il croit que c’est la seule façon d’assurer sa souveraineté.

Quel genre de Dieu servez-vous ? Dieu est assurément Roi sur Son univers, mais a-t-Il besoin de le prouver à tout moment ? À l’image des tyrans de jadis et d’aujourd’hui, Dieu veut-Il régner par la peur en réprimant sauvagement toute menace de révolte ?

N’est-il pas étrange de penser que Dieu aurait fait des êtres faits de matière physique temporaire, à l’intelligence fort limitée, dans le dessein premier de Se faire reconnaître comme Souverain ? Nous devons admettre qu’une grande majorité n’a même jamais su qu’Il existe. Pourquoi devait-Il S’attendre à ce qu’ils lui rendent reconnaissance ? N’aurait-il pas été plus sensé de créer des êtres déjà immortels et capables de L’adorer immédiatement en tant que leur Souverain ? Il l’a fait en créant les anges. Or, la rébellion de Lucifer et d’un tiers des anges prouve hors de tout doute qu’ils avaient le libre arbitre. Dieu ne les a pas forcés à prendre la bonne décision, Il ne les a pas empêchés de Se détourner de Lui. Mais ils doivent en subir les conséquences.

Dieu ne veut pas de quelqu’un se tenant à Ses côtés contre son gré. Sinon, il n’y a pas d’amour. Et Dieu est amour. Dieu ne demande que des êtres qui désirent se trouver en Sa compagnie, qui débordent de joie en Sa présence. Sinon, Dieu fera cesser l’existence de la personne rétive plutôt que de la voir malheureuse pour l’éternité.

Que vous en semble ? Le choix d’une personne face à l’offre de salut de Dieu est-il une menace à Sa souveraineté ? La personne qui choisit de dire « oui » à cette offre se la mérite-t-elle de ce fait ? Une fois le choix fait d’accepter ce don, la personne n’a-t-elle plus rien à faire ; peut-elle simplement se la couler douce en attendant passivement la Résurrection ?

Après lecture de ce document, vous devriez être maintenant en position de répondre sans difficulté à ces questions.

Que notre Dieu souverain vous secoure dans vos épreuves et vous soutienne dans votre affermissement de la foi. Notre Seigneur et Ses apôtres nous ont enjoints à être des serviteurs utiles et combattifs, à nous exhorter les uns les autres, à persévérer dans le bon combat. Suivez leurs conseils divinement inspirés et soyez vigilants face aux faux pasteurs, aussi célèbres soient-ils, qui vous endorment avec leurs conceptions erronées parce qu’ils n’ont pas compris le Plan de salut de Dieu pour les hommes et n’enseignent que des fadaises.

Travaillez à votre salut sans vous relâcher.