D.121 – BREF SURVOL DES QUESTIONS PROPHÉTIQUES SOULEVÉES PAR LA SÉRIE DE NOUVELLES LEFT BEHIND DE TIM LAHAYE ET JERRY B. JENKINS

 

Par Steve Wohlberg

Commentateur/directeur de Endtime Insights Radio and TV Ministries

 

L’enseignement de Left Behind

1) « L’Enlèvement » (lorsque l’Église est « enlevée » — 1 Thessaloniciens 4:17) est interprété comme étant « la disparition soudaine des chrétiens de par le monde. Cet Enlèvement — ou retour secret— survient sept ans avant le Second Avènement de Jésus-Christ.

2) Ceux qui rateront cet Enlèvement secret auront une « seconde chance » d’être sauvés durant une période supposée de « sept ans de Tribulations ».

3) Le véritable chrétien qui disparaîtra lors de l’Enlèvement échappera de ce fait à la Tribulation future et n’aura pas à faire face à l’Antichrist et à la Marque de la Bête.

Commentant la théologie de Left Behind, le journaliste Terry Lee Goodrich rapporta : « Portez vos regards au-delà des terroristes et d’Oussama ben Laden et vous verrez probablement l’ombre d’une autre silhouette se profiler pas très loin derrière : Jésus-Christ, en route vers la Terre pour donner une dernière chance à la planète. C’est ce que dit Tim LaHaye, co-auteur de la série à succès Left Behind, romans fictifs sur la fin du monde » [Fort Worth Star Telegram, 15 nov. 2002].

Alternative de trois choix logiques à Left Behind

1) Les vrais chrétiens seront « enlevés » (1 Thessaloniciens 4:17) lors du Second Avènement visible de Jésus-Christ, à la toute fin des temps.

2) Ceux qui ne seront pas prêts à cet « enlèvement » des vrais croyants, à la Seconde Venue de Jésus-Christ, n’auront pas de « seconde chance pour être sauvés ».

3) L’Église d’aujourd’hui traversera la période finale des Tribulations sur Terre et doit donc comprendre, affronter et vaincre l’Antichrist et la Marque de la Bête afin d’être prête pour le Deuxième Avènement de Christ.

Ce site Internet cherche à prouver, à partir de la Bible et de l’histoire, que :

1) La Bible n’enseigne nulle part la « disparition de chrétiens ». Au lieu de cela, comme Jésus-Christ a littéralement été « enlevé » à la vue de Ses disciples (Actes 1:9), de même les véritables chrétiens seront-ils littéralement « enlevés » lors de la bruyante Seconde Venue visible de Jésus-Christ dans toute Sa gloire. Lisez attentivement 1 Thessaloniciens 4:16-17).

2) Il n’y aura pas de « seconde chance » pour ceux qui vont rater cet événement. Paul dit clairement que ceux qui ne seront pas « enlevés » subiront une « ruine subite » et « n’échapperont point » (1 Thessaloniciens 5:3).

3) La majorité des érudits protestants (luthériens, baptistes, méthodistes, réformés, presbytériens, etc.) du 15e siècle au début du 19e siècle, appliquaient les prophéties de la Bible sur l’Antichrist à propos de la « petite corne » (Daniel 7:8) et de la « bête » (Apocalypse 13:1), à « l’apostasie » historique (2 Thessaloniciens 2:3), l’activité et l’influence mondiale de l’Église de Rome. Selon ce point de vue (appelé Historicisme — qui veut dire que la prophétie s’est réalisée durant toute l’histoire chrétienne), l’essence même de l’Antichrist comprend les présentes supercheries au sein de la supposée Église chrétienne qui éloigne de Jésus-Christ.

4) L’idée de Left Behind d’un unique individu antichrist possédé du démon et n’apparaissant qu’à une courte période de temps future, dans la période finale des Tribulations, tire sa véritable origine de la Contre-réforme catholique romaine du 15e siècle, grâce aux Jésuites. Le dessein bien défini de cette doctrine était de détourner l’attention des chrétiens de l’Église de Rome à qui l’on appliquait la prophétie de la Bible sur l’Antichrist. Cette doctrine s’insinua dans le protestantisme britannique au début du 19e siècle, par l’intermédiaire du Dr Samuel Maitland (1792-1866), Edward Irving (1792-1834), John Newman (1801-1890) et John Nelson Darby (1800-1882). Au début du 20e siècle, elle fut largement diffusée et transmise en sol américain par l’intermédiaire des annotations de la Bible de Références Scofield incroyablement populaire de Cyrus Ingerson Scofield (1843-1941). L’Institut biblique Moody, le Séminaire théologique de Dallas, John Walvoord, Hal Lindsey, Jack Van Impe, John Hagee, Peter et Paul Lalonde, Grant Jeffrey, etc., ont tous sincèrement, quoique erronément, contribué à cette mauvaise compréhension massive.

5) Tout le concept d’une « période de sept ans de Tribulations » est fondé sur une mauvaise interprétation d’un seul et unique verset : Daniel 9:27. Pendant des siècles, les érudits protestants — incluant les commentaires fort respectés de Matthew Henry, du méthodiste britannique Adam Clarke, et Jamieson, Faussett & Brown — appliquèrent la pierre-angulaire « période prophétique de sept ans » de Daniel 9:27 à Jésus-Christ et non à l’Antichrist. Dans le langage de Daniel 9:27, c’est Jésus-Christ Lui-même qui a « confirmé l’alliance » Romains 15:8 : « Je dis donc que Jésus-Christ a été ministre des circoncis, pour montrer la fidélité de Dieu, en accomplissant les promesses faites aux pères. » Matthieu 26:28 : « Car ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés. » Galates 3:17 : « Voici donc ce que je dis : c’est que quant à l’alliance qui a été auparavant confirmée par Dieu en Christ… » [version Bible David Martin]) et qui fit « cesser le sacrifice » (Daniel 9:27) par Sa mort agonisante sur la croix.

6) Chose surprenante, un des premiers érudits de l’histoire à détourner l’application de Daniel 9:27 de Jésus-Christ vers un futur Antichrist — maintenant au cœur de l’interprétation théologique de Left Behind — fut le très doué jésuite espagnol Franscisco Ribera (1537-1591) dont le but calculé était de contrer l’application protestante courante des prophéties bibliques sur l’Antichrist à l’endroit du Vatican. « Le premier rouage de Ribera commença par les soixante-dix semaines. Il enseigna que la 70e semaine de Daniel était encore à venir. C’était comme si Dieu avait installé une bande élastique géante sur cette mesure messianique. Cela vous semble-t-il familier ? C’est exactement le scénario utilisé par Hal Lindsey et une multitude d’autres enseignants actuels de la prophétie » [Robert Caringola, Seventy Weeks : The Historical Alternative (Les soixante-dix semaines : l’alternative historique), Abundant Life Ministries Reformed Press, 1991, p. 35].

Remontant la théologie de Left Behind jusqu’à Darby et Scofield, le journaliste David Van Biema rapporta, dans le Time Magazine : « L’homme ayant ce plan était un prêtre anglican devenu prédicateur évangélique itinérant et portait le nom de John Nelson Darby ; il arriva aux Etats-Unis en 1862 pour la première de ses sept visites, en apportant une eschatologie radicalement nouvelle. Darby et le ministre Cyrus Scofield devinrent les propagateurs d’un futur “Antichrist, connu aussi comme la Bête” qui surgira durant une “infernale période de sept ans de Tribulations…” » Or, il y a plus. « L’innovation la plus frappante [de Darby] fut la synchronisation d’un concept appelé l’Enlèvement … La plupart des théologiens le considérant comme une part de la Résurrection à la toute fin des temps, Darby le repositionna au tout début de l’Apocalypse, petit décalage aux implications majeures. Il épargnait les Tribulations aux vrais croyants, pour en laisser toute l’horreur aux non croyants et à ceux trompés sur la doctrine… » [Time, 1e juillet 2002, p. 47, article intitulé The End : How It Got That Way (La fin: comment elle a pris cette tournure)].

Les dangers de Left Behind

1) À travers cette théologie incroyablement populaire de Ribera-Darby-Scofield-Left Behind, on enseigne maintenant aux chrétiens qu’ils vont « disparaître » avant les Tribulations et la montée de l’Antichrist ; donc, ils sont inconscients de l’activité présente du réel Antichrist biblique, non plus ressentent-ils le besoin de se préparer personnellement aux jours finaux de la Terre et à la Seconde Venue de Jésus-Christ.

2) On donne l’impression aux « prétendus chrétiens », paresseux et non engagés, qu’ils auront « une deuxième chance » d’être sauvés pendant les Tribulations s’ils manquent l’Enlèvement. Cela conduira aisément à une plus grande paresse spirituelle, à l’ajournement de la décision de certains de suivre Jésus-Christ, et à la perte de leur vie !

3) On interprète toutes les prophéties bibliques sur l’Antichrist, comprenant les sérieux avertissements de ne pas adorer la Bête, son Image, et recevoir la Marque mortelle, comme n’ayant aucun rapport avec l’Église d’aujourd’hui. Or, à la lumière des événements globaux récents du 11 septembre 2001, ces questions de vie ou de mort risquent de nous sauter bientôt aux yeux avec une force soudaine et terrible.

4) Lorsque le vrai Antichrist non fictif de la Bible entamera le mouvement final mettant en vigueur la Marque de la Bête, de nombreux chrétiens auront abruptement à affronter des questions qu’ils comprendront avec difficulté et auxquelles ils n’ont pas — et c’est tragique — été préparés.