T.017 – Le Bonheur véritable

A cette approche de Noël, je vois des rues illuminées. De grands sapins décorés viennent soudain narguer tous les autres arbres. Les habitants des belles villas jouent au défi d’orner leur propriété de la manière la plus spectaculaire possible. Ils se font la concurrence avec leurs dizaines de figurines géantes de toutes les couleurs et leurs guirlandes électriques, dont on ne peut de prime abord mesurer la longueur. Ça clignote et ça scintille de toute part ! Cela attire les regards de tout le monde, et surtout des enfants qui n’en peuvent plus d’attendre la date la plus magique de l’année : celle du Noël artificiel…

Les êtres humains se bousculent dans les magasins. Entraînés dans une frénésie générale, ils sont comme dans un autre monde. Chacun le sien, chacun sa liste, ses impératifs, ses invités. Les supermarchés regorgent depuis déjà plusieurs mois des mets les plus délectables et peu à peu les rayons de sont habillés de rouge, de doré et de vert. Les yeux ne savent plus où aller, ils se perdent dans l’abondance de toutes ces décorations et choses matérielles.

Des jouets en multitude, toujours plus tendance, plus sophistiqués, toujours plus… On ne sait plus lesquels choisir. Des jouets pour tous les âges, même pour les adultes, qui à l’occasion de Noël se donnent le droit de replonger en enfance… Noël, la fête des enfants, disent les uns. La fête de la famille, disent les autres. Noël, une fête féérique avec des pères-noël à chaque coin de rue, des personnages fantastiques et des contes qui font rêver les assoiffés de vivre.

Des milliards de publicités dans les boîtes aux lettres. Des peluches gigantesques qui bougent la tête pour saluer les gens qui viennent dépenser leur argent. Des décors somptueux et des stands aux innombrables besoins superflus. Voilà Noël ! Tous les royaumes du monde, toutes les richesses, réunis en un seul mot.

C’est un jour spécial avec une veillée extraordinaire, où même les plus petits ont le droit de ne pas dormir ; où l’on ne compte pas la quantité de chocolat qu’ils ingurgitent. La joie en ce jour est justifiée. Noël, c’est une fête dont les humains sont devenus les maîtres. Ça ne dure que deux jours et il faut attendre une année avant de pouvoir ressentir à nouveau la même euphorie.

En s’appropriant cette fête, le monde capitaliste s’est créé sa propre magie : tout ce que je vois, ce n’est pas le vrai sens supposé de Noël, à savoir, la réminiscence du miracle de la venue de Christ dans notre monde.

Je vois le dieu Mammon qui met une barbe blanche et se frotte les mains en riant d’admirer toute cette activité économique. Je vois un carnaval où les cœurs vides recouvrent leur désespoir avec des masques élégants arrosés de champagne. Je vois des familles qui font semblant de s’aimer – qui se supportent le temps d’un repas – parce que c’est Noël et qu’il faut trinquer ensemble. Je vois des montagnes de cadeaux de toutes les tailles et de toutes les couleurs, déposés en bas du sapin, et des enfants qui tournent autour en essayant de lire les étiquettes. Pour eux, l’attraction se trouve au pied de cet arbre et ils ne peuvent penser à rien d’autre. Et dans tous ces cadeaux, ce sont des petits dieux que je vois.

Beaucoup de personnes pensent qu’il ne faut pas dramatiser cela, que l’ampleur du spectacle artificiel que nous offre le monde à cette occasion est à prendre à la légère. La perversion totale des valeurs ne les dérange pas tellement, car ils disent croire encore à cette fête et aux justes valeurs. Mais ce n’est pas ma description qui est pathétique. C’est d’avoir enlevé à cette fête humaine l’attrait pour le divin, et d’avoir perverti cette tradition plus encore qu’elle ne l’était déjà.

Le Sauveur du monde, au lieu d’enfiler Sa combinaison de super-héros, a cru bon de Se dévêtir, de rétrécir, de S’appauvrir jusqu’à ce qu’Il prenne la forme d’un nourrisson. Batman ou Spiderman n’auraient jamais fait ça ! La logique des grands héros, c’est d’apparaître au summum de la force. Dans l’imagination collective, ce sont des êtres supérieurs. Même dans la mythologie, les dieux rivalisent en puissance et en gloire.

Mais la naissance de Jésus-Christ, c’est l’illogique folie de Dieu, qui n’est ni une science exacte, ni une légende enchanteresse, ni un sujet à débattre. C’est la voie de l’Amour dans toute son Excellence. L’Amour qui s’humilie, qui accepte de se diminuer et de s’en remettre à la Volonté supérieure. C’est la voie de l’abnégation totale, car l’Amour ne peut voir le jour, là où le « je » espère prévaloir.

Certains se ventent sûrement que l’Évangile a parcouru le tour du monde. Quelle divine fierté de voir des crèches et des sapins un peu partout ! Mais dans ces milliards de personnes : qui a compris ce que ce jour unique de la naissance de notre Messie signifie vraiment ? Faut-il se prosterner devant une sainte icône de l’enfant-Roi pour prétendre être de ceux dont le cœur et l’âme ne font plus qu’un avec la venue du Sauveur ? Suis-je chrétien parce que j’ai une petite crèche à la maison, que je dépoussière chaque année, et dans laquelle je dépose mes petits personnages sortis tout droit d’une usine à fabriquer des rêves ?

Noël artificiel, c’est le bonheur terrestre des habitants de la terre. A cette période de l’année, l’euphorie recouvre les continents comme un manteau de brouillard. Ce n’est malheureusement pas l’euphorie que provoque la réception de l’Évangile dans un cœur repentant. Non, c’est une euphorie terrestre, qui n’a rien à voir avec l’adoration du Sauveur. Le monde peut donc se vanter d’être heureux, moi je connais un plus grand bonheur.

Le Christ, je Le connais personnellement. Et Il me connaît mieux encore que je ne Le connais. Il n’est pas venu pour me sauver qu’une fois, en naissant dans ce monde pour me montrer la voie et mourir à ma place : Il l’a fait, certes, mais Il me sauve aussi chaque jour.

Il me sauve de la terreur, celle qu’éprouve le monde sans vouloir l’avouer, tandis qu’il se le cache à lui-même en avalant une multitude de placébos, alors qu’ils ne font que détourner la peur. Le Christ me sauve de la solitude, celle qui frappe les maisons comme une épidémie galopante et incontrôlable, au pouvoir meurtrissant. Il me sauve des mauvaises ambitions et de la désillusion, afin qu’en écoutant Ses conseils, je n’aie plus à souffrir toute une vie de me tromper de rêve, ni de me réveiller quand il sera trop tard.

Le monde peut se vanter d’être heureux, au milieu de tout ce qui le réjouit. Je ne me réjouis pas pour les mêmes raisons que lui. Ce qui réjouit mon cœur d’une manière ineffable, c’est que j’ai reçu le secours de Celui que l’on appelle en hébreu « Dieu sauve ». C’est qu’au-travers de tout ce qui m’arrive, c’est Sa main secourable que je touche. Ce qui me réjouit, c’est d’être en relation avec Lui. Il connaît tout ce qui est en moi, mes moindres désirs, mes questions, mes déchirures. Rien ne Lui échappe ! Et Il y répond avec une telle Intelligence que d’y penser un peu m’abasourdit complètement ! Je n’ai pas besoin de champagne, de drogue, de placébos artificiels pour me montrer le chemin du bonheur. Mon bonheur n’est pas terrestre.

La présence du Christ dans ma vie est si impressionnante ! Je n’ai pas besoin de le voir avec mes yeux. Je me suis séparée de tous mes crucifix. Avant, je dormais la nuit en serrant une croix en bois de la taille de ma main, avec la représentation du Christ en métal clouée dessus. Je l’embrassais car j’avais besoin d’embrasser mon Sauveur, je la tenais contre mon cœur. Je n’étais pas catholique, je ne faisais pas cela par tradition ou superstition. Mais tout comme un petit enfant laissé tout seul dans sa chambre, j’avais besoin de me rassurer. J’avais besoin du contact tactile avec mon Sauveur. Je lui parlais souvent, mais ça ne me suffisait pas. Des années s’étaient écoulées depuis ma conversion et je ne ressentais plus le bonheur de Sa Présence…

J’avais développé ainsi une passion pour les crucifix et les monastères. J’allais visiter plein de monastères et d’églises pour contempler les représentations du Christ. Non pas pour me prosterner devant elles, mais parce que mes yeux si charnels avaient besoin de Le voir. Un jour, j’ai acheté un grand crucifix taillé à la main par un sculpteur, d’une valeur de 155 € ! J’étais si fière, car il était magnifique et exceptionnellement réaliste : un véritable Israélite sur la croix ! Cette dépense était une vraie folie, mais cette somme n’était rien en comparaison de la langueur qu’éprouvait mon cœur et le désir ardent de rendre ma relation avec Christ plus palpable.

Puis un jour, j’ai ressenti que tout ce bonheur que j’éprouvais avec mes crucifix était comme une drogue et que Jésus Se trouvait ailleurs. Je me suis sentie comme une prostituée et je me suis débarrassée des crucifix. C’était un grand sacrifice pour moi, mais je n’ai pas reculé une seconde. Dieu agrée ce genre de sacrifice, Il aime voir Ses enfants se défaire de l’objet de leur néfaste affection, en Son Nom et pour l’amour de la Vérité.

Maintenant, je ressens à nouveau le vrai bonheur. Mon Sauveur est présent dans tout ce qui me touche, dans tout ce qui me parle, dans tout ce qui est parfait. Car les choses parfaites n’existent que lorsque Dieu en est l’Auteur, c’est Lui qui les crée et les donne.

Le « bonheur » du monde, surtout à cette période de l’année où il apparait des plus superficiels, me met mal à l’aise. Il n’est qu’une couverture. La plupart du temps, les gens se noient et nagent difficilement à la surface, la tête hors de l’eau. Quand ils semblent bien nager, cela ne se voit pas. Et pourtant, tout n’est que survie et mensonge ici-bas, quand on ne connaît pas le Christ.

Dieu est venu me chercher quand j’étais à des années-lumière de Le connaître et de croire en Lui. J’étais en train de mourir, car je n’arrivais plus à nager. Je n’avais plus de force. C’était il y a onze ans. A l’époque, moi aussi je ne connaissais que des joies éphémères et un bonheur superficiel.

Je suis une des rares personnes qui ait reçu une révélation surnaturelle de l’Omniprésence, de la Toute-puissance et de l’Omniscience de Dieu. Il m’avait offert le privilège de Le rencontrer et, malgré mon athéisme, quelque chose en moi avait reconnu le Créateur. J’ai su qu’Il était au-dessus de moi et je me suis tout de suite identifiée comme Sa créature. Son regard descendait jusqu’au plus profond de mon âme : Il me voyait en-dedans, comme en-dehors. C’était un évènement si fort, si intense, qu’en y repensant aujourd’hui, je le vois comme la préfiguration de la venue de Christ dans ma vie – que j’ai connu un an après – et surtout de la venue de Christ dans mon cœur par Son Esprit qui n’a cesse de s’éprendre de moi et qui me pousse toujours vers Lui.

En réfléchissant à ce jour mémorable qui changea ma vie à jamais, mon expérience surnaturelle me fait penser à ce que les chrétiens disent célébrer à Noël : la révélation de Dieu qui devient palpable dans ce monde. Le Créateur, Dieu Tout-Puissant est là. Jusqu’à présent, Il était discret. Il regardait, Il observait, Il attendait patiemment le moment venu. Puis une nuit, la terre L’a reçu par un miracle indescriptible. Il est arrivé, Il devint plus proche que jamais. Et depuis, Il vient chercher, Il interpelle, Il Se révèle à qui Il veut.

Les témoignages d’expériences surnaturelles ne sont généralement pas les bienvenues dans le monde incrédule. Les gens ont peur de l’inexplicable. Ils veulent tout savoir, tout comprendre, tout contrôler. Mais Dieu est Maître de la manière dont Il veut de révéler à chacun de nous ! Etant une ancienne droguée, mon témoignage de cette expérience fut naturellement mis sur le compte de l’ébriété. Et pourtant, ce jour-là, j’étais malade, complètement malade. J’avais sans doute attrapé le virus transporté par le moustique à la mode qui frappait fort à l’époque, à l’île de la Réunion. Mon compagnon, qui n’avait que faire de mon état, ne voyait pas que j’étais au bord de l’agonie. C’était un dur, un homme que rien ne peut atteindre. Il m’avait entraînée contre mon gré dans la jungle pour aller voir un de ses camarades qui habitait reclus au milieu de nulle-part, dans un champ de bananiers. Cet ami était un alcoolique analphabète, comme il y en a tant à la Réunion. Il habitait dans une vieille cabane minuscule, rongée par l’humidité. J’étais allongée sur son matelas à moitié moisi, incapable de manger, de boire ni de fumer ma précieuse drogue,  car je ne faisais que vomir et trembler.

Il a fallu que je sois dans cet état pour être sobre quelques heures, pour me dire « Alors c’était ça, ma vie ? ». Je pensais effectivement mourir dans cette cabane. Je sentais la vie s’en aller. J’étais bouillante et je grelottais, avec la sensation d’être aussi froide qu’un cadavre. Mais le Créateur de la vie en a décidé autrement. Du fond de ma cabane, au milieu de cette jungle, tandis que j’étais complètement seule – seule et sobre – Il m’a offert de percevoir concrètement Sa Toute-puissance, juste au-dessus de moi : j’ai senti Son regard, Son regard gigantesque, Son regard de Dieu !

Il était là, Il me regardait, simplement pour me dire « Je suis ton Créateur ! Ne vois-tu pas que je te regarde ? Ne vois-tu pas que je te connais ? ». Qui me connaissait ? L’homme qui soi-disant partageait ma vie, mais m’abandonnait dans la jungle quand j’étais en train de mourir ? Les personnes avec qui nous faisions la fête des nuits entières, sans avoir le moindre intérêt sincère les uns pour les autres ? Ma famille, qui était à 11 000 km, qui ignorait mon addiction et l’art, dont j’étais devenue maître, de m’autodétruire ? Non, personne ne me connaissait. Et je ne me connaissais pas non plus moi-même : ni l’ancienne pécheresse que j’étais, car je n’avais pas conscience de l’ampleur de mes péchés, et ni la nouvelle créature que j’allais devenir, celle que Dieu S’apprêtait à modeler.

Quand j’ai su qu’il y avait un Créateur et que j’étais Sa créature, ma vie a subitement pris un sens et je me suis levée tout à coup. La fièvre est tombée, je n’étais plus malade ! La sensation très forte de la Présence de mon Créateur demeurait intense, j’étais si excitée ! Plus rien n’était pareil. Tout avait changé dans ma perception. Tout avait changé, sauf moi ; mais de cela, je ne m’en rendis compte que bien plus tard. J’avais rencontré Dieu comme Créateur, mais je ne L’avais pas encore rencontré comme Rédempteur. Il fallait que je fasse du chemin avant, ou devrais-je dire, une boucle : tourner en rond, et m’apercevoir que la clef du chemin n’était pas en moi.

Depuis ce jour glorieux où j’avais réalisé qu’il y a un Dieu qui me regarde, j’avais décidé de lui dédier ma vie, comme une pièce de théâtre dont Il serait le Spectateur. Je voulais que le spectacle Lui plaise ! Je croyais pouvoir devenir meilleure. Je ne connaissais rien à la Bible, ni à la religion. Je savais seulement que, jusqu’à présent, j’avais vécu en égoïste. Je ne visais auparavant que la satisfaction de besoins et de désirs qui m’étaient propres, comme celui d’échapper à mes souffrances et de trouver le bonheur. Je le cherchais mal et c’est ainsi que j’étais tombée dans l’addiction la plus cruelle qui soit : celle de la drogue et de ses illusions. Alors, la volonté se dessina en moi de ne plus vivre pour moi-même et de trouver une mission, une cause, pour offrir ma vie au Dieu qui me regardait ; ce Dieu que je ne connaissais pas encore, mais qui me connaissait.

Je pensais que la maternité est une cause honorable et qu’être maman, c’est ne plus vivre pour soi, mais pour son enfant. Alors, je décidai de devenir mère et de donner mon enfant à Dieu, c’est-à-dire, de l’élever de manière à ce qu’elle Le serve toute Sa vie, comme je m’apprêtais moi-même à le faire. Plus tard, je lus dans la Bible le récit d’Anna, la mère du prophète Samuel, et je fus profondément émue, car j’avais fait sans le savoir à peu près la même prière…

Deux semaines après le jour mémorable où j’ai croisé le regard de Dieu, je portais en moi un enfant. Je ne m’en glorifie pas, car, à l’époque, j’ai agi par ignorance et manque de sagesse. Mais ce qui est fort, c’est que Dieu utilise les choses folles du monde pour manifester Ses desseins et ainsi confondre les sages. Je savais que j’allais avoir une fille. Je savais que je devais l’appeler d’un nom qui signifie « Sagesse », car cette vie que Dieu avait créée en moi était – malgré la folie de ma décision – la première pierre au sage édifice de la nouvelle vie à laquelle j’aspirais. Pendant ma grossesse, j’eus le privilège de voir ma fille dans un rêve, de voir son visage tel qu’il était quand je l’ai tenue dans mes bras à sa naissance.

Mais cette grossesse difficile, vécue dans la drogue et la violence, fut la boucle que j’ai évoquée tout à l’heure. N’ayant pas encore un accès direct à la Grâce de Dieu, ni à la Vérité qui affranchit, et n’ayant pas encore la connaissance de mon Sauveur, je puisais la force de supporter la dureté avec laquelle j’étais confrontée chaque jour dans la drogue. Mon compagnon ne se remettait pas en question, il ne me suivait pas dans ma quête spirituelle. J’étais malgré moi constamment environnée de cette boue puante dont j’étais si dépendante.

Dieu, miséricordieux et compatissant envers les cœurs qui souffrent, me regardait et m’écoutait prier. Pendant des mois, je le suppliai de me pardonner pour ma faiblesse et d’épargner ma fille. Je Lui rappelai ma promesse, malgré que je fusse incapable de la tenir. Et Il eut pitié de nous. Il épargna mon enfant. Malgré la quantité de drogue assimilée dans son petit corps, et malgré la violence des conflits dont elle fut témoin – car mon ventre n’était pas imperméable au bruit et aux émotions – elle vint au monde en parfaite santé, et avec un esprit très éveillé.

L’être humain est parfois obligé de passer par une multitude de souffrances pour comprendre enfin que la capacité de changer, ainsi que celle de vaincre l’addiction ou la dépression, ne se trouvent pas en lui-même. La vie que je voulais offrir à Dieu ne serait jamais une belle vie tant que je la vivrais par mes propres forces.

Quand ma fille fut âgée de deux mois, le Seigneur permit que je quitte enfin la montagne où nous vivions. C’est ce jour-là qu’Il m’offrit en un quart de seconde ce que j’avais cherché par tous les moyens pendant des mois : être délivrée de la drogue. Un taxi vint nous chercher, ma fille et moi, et, tandis que nous parcourions la longue route en lacets, je pris conscience que ce jour, j’avais consommé le terrible poison pour la toute dernière fois. Depuis, je n’ai jamais éprouvé le moindre besoin de m’empoisonner à nouveau, bien au contraire, l’odeur du cannabis me répugne.

J’étais pauvre, seule avec un nourrisson. Je n’avais nulle-part où aller. J’ai été à l’hôtel, puis en foyer, puis dans une chambre minuscule, puis dans un studio appartenant au  pasteur qui m’a accueillie. Et j’ai connu l’Amour du Christ : j’ai rencontré le Rédempteur. Il me manquait cette facette de Dieu. Il fallait que je comprenne qu’Il ne Se contente pas d’être « au-dessus », mais qu’Il est venu « au-dedans » de l’humanité, en se faisant Homme charnel, Fils d’une simple femme.

Il fallait que j’expérimente l’addiction la plus néfaste pour rechercher une canne plus solide sur laquelle m’appuyer, et pour être un jour en mesure de ne dépendre que de Lui.

Il fallait que je sois entièrement brisée pour qu’Il me relève et me reconstruise, à Son image, pour qu’Il crée en moi un être nouveau.

Il fallait que je sois anéantie au point de vouloir nous supprimer, moi et l’enfant que je portais en moi, lorsqu’à six mois de grossesse, j’avais décidé, à cause de ma terrible impuissance, de nous supprimer.

Il fallait que Dieu m’en empêche, car Il devait m’apprendre à estimer la vie.

Il fallait que je sois vidée de toute ma force pour qu’Il me donne la Sienne.

Il fallait que je fréquente ce gouffre de la mort et les personnes qui y sont enfermées pour que je sois aujourd’hui remplie de compassion et de vigilance envers les habitants de ce monde qui empire de jour en jour.

Il fallait que j’expérimente le malheur au plus haut degré pour comprendre ce qu’est le véritable Bonheur.

Le vrai Bonheur ne se trouve pas dans les artifices. Il n’est pas dans les sensations fortes, ni dans l’ivresse, ni dans les sports de haute voltige. Il n’est pas dans le bien-être. Il n’est pas dans l’autosatisfaction, ni dans l’amas de gains. Il n’est pas dans le développement de la personnalité ou des compétences, ni dans la réalisation de grands projets.

Le vrai Bonheur, c’est le Christ. C’est Le connaître, c’est le voir dans tout ce qu’Il me montre, c’est L’entendre personnellement.

Le vrai Bonheur, c’est Lui parler, c’est tout Lui dire et savoir qu’Il écoute, comme aucun autre ne peut le faire.

Le vrai Bonheur, c’est recevoir de Sa main tout ce qu’Il souhaite me donner et Le servir sans réserve.

Le vrai Bonheur, c’est par ma vie, de Lui dire Merci, Merci et simplement Merci.

 Le vrai Bonheur, c’est de L’aimer et de pouvoir toujours compter sur Son Amour.

Voilà pourquoi je brave le regard des autres en témoignant de ce que j’étais et de ce que Dieu a fait pour moi. Les pharisiens modernes hausseront les épaules, les religieux trouveront peut-être que ma foi est un scandale. Mais je m’en fiche. C’est pour mon Sauveur que j’écris et pour tous ceux qui verseront une larme sincère en considérant combien Dieu est extraordinairement bon pour moi.

Car le Dieu que j’adore est impartial, Il ne préfère personne dans toute Sa Création. Alors, s’Il m’aime autant, c’est qu’Il vous aime aussi. Il n’y a pas de ténèbres assez sombres pour qu’Il ne puisse vous y retrouver.

D’ailleurs, l’humanité ne Lui a pas semblé trop sombre pour venir la rejoindre et choisir de devenir l’un des nôtre. Au contraire, Il a considéré cette obscurité qui recouvre notre planète et Il a placé dans le ciel une étoile plus brillante que les autres. Une étoile qui annonçait de loin à toute la terre que le moment était venu : l’heure où le Dieu Créateur devenait Rédempteur, Sauveur à la portée de tous pour faire connaître au monde le véritable Bonheur.

« Or, il y avait dans la même contrée des bergers qui couchaient aux champs, et qui gardaient leurs troupeaux pendant les veilles de la nuit. Et voici un ange du Seigneur se présenta à eux, et la gloire du Seigneur resplendit autour d’eux, et ils furent saisis d’une grande peur. Alors l’ange leur dit: N’ayez point de peur; car je vous annonce une grande joie, qui sera pour tout le peuple; C’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur, vous est né. Et ceci vous servira de signe: Vous trouverez le petit enfant emmailloté et couché dans une crèche. Et au même instant il y eut avec l’ange une multitude de l’armée céleste, louant Dieu et disant: Gloire à Dieu, dans les lieux très hauts; paix sur la terre, bonne volonté envers les hommes! Et quand les anges se furent retirés d’avec eux dans le ciel, les bergers se dirent les uns aux autres: Allons donc jusqu’à Bethlehem, et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître » (Luc 2:8-15).

« Or, le message que nous avons reçu de lui, et que nous vous annonçons, c’est que Dieu est lumière, et qu’en lui il n’y a point de ténèbres. Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons, et nous n’agissons pas selon la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de son Fils Jésus-Christ nous purifie de tout péché.

Si nous disons que nous n’avons point de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est point en nous. Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. Si nous disons que nous n’avons point de péché, nous le faisons menteur, et sa parole n’est point en nous » (1 Jean 1:5-10).

 

Que Dieu vous manifeste Son Amour !

Anne-Gaëlle




D.352 – Marie et la grâce de Dieu

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Par Joseph Sakala

Au sixième mois de la grossesse d’Élisabeth, Dieu envoya l’ange Gabriel dans une petite ville de Galilée, appelée Nazareth, vers une vierge fiancée à un homme nommé Joseph, de la maison de David ; elle s’appelait Marie. Et l’ange étant entré auprès d’elle, lui dit : « Je te salue, toi qui as été reçue en grâce ; le Seigneur est avec toi ; tu es bénie entre les femmes. » Et, ayant vu l’ange, elle fut troublée de son discours et elle pensait en elle-même ce que pouvait être cette salutation. « Alors l’ange lui dit : Marie, ne crains point, car tu as trouvé grâce devant Dieu. Et tu concevras et tu enfanteras un fils, et tu appelleras son nom JÉSUS. Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père. Il régnera éternellement sur la maison de Jacob, et il n’y aura point de fin à son règne » (Luc 1:30-33).

Cette annonce de l’ange Gabriel à Marie, une vierge, qu’elle avait été choisie comme mère du Sauveur, contient la première mention dans le Nouveau Testament du mot grec pour « grâce » (charis). Marie fut choisie, non pour quelque chose qu’elle avait faite, mais parce qu’elle a trouvé grâce devant Dieu. C’est un parallèle remarquable, impliquant une inspiration divine, que la première mention de la grâce fut associée, dans l’Ancienne Alliance, à Dieu et à un homme. « Mais Noé trouva grâce aux yeux de l’Éternel » (Genèse 6:8). Tout comme Marie trouva grâce, Noé trouva également grâce. La grâce n’est pas quelque chose que l’on peut gagner, au contraire, la grâce est un trésor que nous trouvons. Lorsqu’une personne réalise finalement que le salut n’arrive que par la grâce de Dieu, reçue au-travers de l’œuvre de Christ, il ou elle vient de faire la plus grande découverte possible, car le salut apporte aussi la vie éternelle.

Mais il y a encore une dimension plus grande à la grâce de Dieu. Lorsque nous « trouvons » la grâce, c’est en réalité parce que Dieu, dans Son infinie bonté, nous a trouvés et nous a révélé le Sauveur de nos âmes. Tout comme Dieu a trouvé Moïse dans le désert et a trouvé Paul sur le chemin de Damas, Dieu les a d’abord sauvés pour les appeler à Son service. Ainsi, Il nous a trouvés afin que nous puissions être sauvés par Sa grâce. Marie a découvert le salut par la grâce qu’elle a eue de donner naissance au Sauveur. Elle l’a révélé dans son Magnificat où : « Marie a dit : Mon âme magnifie le Seigneur, et mon esprit se réjouit en Dieu mon Sauveur ; parce qu’il a regardé la bassesse de sa servante. Et voici désormais tous les âges me diront bienheureuse. Car le Tout-Puissant m’a fait de grandes choses ; son nom est saint ; et sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent » (Luc 1:46-50).

C’aurait pu aussi bien être le témoignage de Noé avant le Déluge, et il pourrait sûrement être le témoignage de chacun de nous qui avons trouvé grâce aux yeux de Dieu aujourd’hui. Regardons comment Dieu démontre Sa grâce un peu partout. Jésus venait de guérir un aveugle-né. « Mais les Juifs ne crurent point que cet homme eût été aveugle, et qu’il eût recouvré la vue, jusqu’à ce qu’ils eussent fait venir ses parents. Et les Juifs les interrogèrent en disant : Est-ce là votre fils, que vous dites être né aveugle ? Comment donc voit-il maintenant ? Ses parents répondirent : Nous savons que c’est notre fils, et qu’il est né aveugle ; mais nous ne savons comment il voit maintenant, et nous ignorons qui lui a ouvert les yeux. Il a de l’âge, interrogez-le, il parlera lui-même de ce qui le concerne » (Jean 9:18-21).

Alors, les Pharisiens l’ont questionné. Dans Jean 9:30-33, l’homme qui était aveugle répondit : « C’est une chose étrange, que vous ne sachiez pas d’où il est ; et cependant il m’a ouvert les yeux ! Or, nous savons que Dieu n’exauce point les méchants ; mais si quelqu’un honore Dieu et fait sa volonté, il l’exauce. On n’a jamais entendu dire que personne ait ouvert les yeux à un aveugle-né. Si celui-ci n’était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. » C’est une chose merveilleuse dans la Bible que quelque chose puisse émerveiller ! Parfois il s’agit d’un miracle, mais plus souvent il s’agit d’un évènement remarquable. Cependant ce qui est encore plus remarquable, c’est qu’un non croyant persiste à ne pas croire. Ici, dans sa logique toute simple et remplie de gros bon sens, l’homme qui était aveugle n’hésita pas à confronter l’intelligentsia pharisaïque et leur lança cette raillerie bien sentie qui leur démontrait que les vrais aveugles, c’étaient eux !

Dans notre passage, le Seigneur Jésus venait d’accomplir un des miracles les plus merveilleux de la création. Celui de rendre parfaits les yeux d’un homme qui n’avait pas la vision, car il était aveugle dès sa naissance. « Or, nous savons que Dieu n’exauce point les méchants ; mais si quelqu’un honore Dieu et fait sa volonté, il l’exauce. On n’a jamais entendu dire que personne ait ouvert les yeux à un aveugle-né. Si celui-ci n’était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire » (Jean 9:31-33). C’est ce que l’ancien aveugle témoigna aux pharisiens frustrés. Pourtant, ces religieux intellectuels étaient tellement ancrés dans leurs préjugés qu’ils refusèrent de croire ce qu’ils avaient vu et entendu. « Alors des aveugles et des boiteux vinrent à lui dans le temple, et il les guérit. Mais les principaux sacrificateurs et les scribes, voyant les merveilles qu’il avait faites et les enfants qui criaient dans le temple et disaient : Hosanna au Fils de David ! en furent fort indignés, et ils lui dirent : Entends-tu ce que disent ceux-ci ? Et Jésus leur dit : Oui. N’avez-vous jamais lu ces paroles : Tu as tiré une louange de la bouche des enfants et de ceux qui tètent ? » (Matthieu 21:14-16).

Il n’y a pas plus aveugle que celui qui refuse de voir. Un des passages les plus tristes de la Bible se trouve dans Jean 1:9-11 : « La véritable lumière qui éclaire tout homme était venue dans le monde. Elle était dans le monde, et le monde a été fait par elle ; mais Lui le monde ne l’a pas connu. Il est venu chez les siens ; et les siens ne l’ont point reçu. » Même lorsqu’Il a ressuscité Lazare : « …une grande multitude de Juifs, ayant su que Jésus était là, y vinrent, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir Lazare, qu’il avait ressuscité des morts. Et les principaux sacrificateurs délibérèrent de faire aussi mourir Lazare, parce que plusieurs Juifs, à cause de lui, s’en allaient et croyaient en Jésus » (Jean 12:9-11). Quelle stupéfiante révélation d’un symptôme caractéristique des faux pasteurs et des faux ministres qui vont jusqu’à jalouser leur propre Créateur !

Les intellectuels modernes sont toujours pareils, rejetant le merveilleux témoignage de la complexité de la création pour le scénario impossible d’une origine basée sur la chance. « Car ils ignorent volontairement ceci, c’est que les cieux furent autrefois créés par la parole de Dieu aussi bien que la terre, tirée de l’eau, et qui subsistait au moyen de l’eau ; et que ce fut par ces choses que le monde d’alors périt, submergé par l’eau. Or, les cieux et la terre d’à présent sont gardés par la même parole, et réservés pour le feu, au jour du jugement et de la perdition des hommes impies » (2 Pierre 3:5-7). En effet, les perfections invisibles de Dieu, Sa puissance éternelle et Sa divinité se voient comme à l’œil nu depuis la création du monde, quand on les considère dans Ses ouvrages. De sorte qu’ils sont inexcusables parce qu’ayant connu Dieu, ils ne l’ont point glorifié comme Dieu et ne lui ont point rendu grâces : au contraire, ils sont devenus vains dans leurs raisonnements et leur cœur destitué d’intelligence a été rempli de ténèbres, comme nous le déclare si bien Paul, dans Romains 1:20-21.

À cause de cela, dans 2 Corinthiens 6:1-2, Paul leur explique : « Puisque donc que nous travaillons avec Dieu, nous vous conjurons que ce ne soit pas en vain que vous ayez reçu la grâce de Dieu. Car il dit : Je t’ai exaucé au temps favorable, et je t’ai secouru au jour du salut. Voici maintenant le temps favorable ; voici maintenant le jour du salut. » Peut-être que le plus meurtrier des péchés du non croyant, c’est la procrastination. Satisfait de sa vie courante, il néglige son besoin spirituel et reporte sans cesse à plus tard sa relation avec Dieu. Même s’il comprend l’appel de l’Évangile et son besoin du salut, il retarde toujours sa décision. Mais il est dangereux de trop compter sur le lendemain. « Or, vous ne savez pas ce qu’il en sera de demain ; car, qu’est-ce que votre vie ? Ce n’est qu’une vapeur qui parait pour peu de temps, et qui s’évanouit ensuite. Au lieu que vous devriez dire : Si le Seigneur le veut, et si nous vivons, nous ferons ceci ou cela » (Jacques 4:14-15).

Le péché de procrastination peut facilement devenir le péché de négligence, ensuite d’indifférence et, finalement, le péché impardonnable du rejet irrévocable et de la non croyance absolue. « Et l’Éternel dit : Mon esprit ne contestera point dans l’homme à toujours ; dans son égarement il n’est que chair » (Genèse 6:3). Cet avertissement était vrai dans le monde antédiluvien et il est certainement encore vrai aujourd’hui, alors que nous avons beaucoup plus de connaissance et d’évidence de la vérité divine et de Sa volonté que dans les jours de Noé. « Car il est notre Dieu, nous sommes le peuple qu’il fait paître et les brebis qu’il conduit. Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur comme à Mériba (Querelle), comme au jour de Massa (Tentation), dans le désert, où vos pères m’ont tenté et m’ont éprouvé, où ils ont aussi vu mes œuvres » (Psaumes 95:7-9).

« Pendant quarante ans, j’eus cette génération en dégoût, et je dis : C’est un peuple dont le cœur s’égare ; ils n’ont point connu mes voies. Aussi je l’ai juré dans ma colère : S’ils entrent dans mon repos ! » (Psaumes 95:10-11). Et, finalement, dans Hébreux 4:7-10, où : « Dieu détermine de nouveau un certain jour, par ce mot : Aujourd’hui, disant par David, si longtemps après, comme il est dit plus haut : Aujourd’hui si vous entendez sa voix, n’endurcissez point vos cœurs. Car si Josué les eût introduits dans le repos, Dieu ne parlerait pas après cela d’un autre jour. Il reste donc au peuple de Dieu un repos de sabbat. Car celui qui est entré dans son repos, se repose aussi de ses œuvres, comme Dieu des siennes. »

Cet avertissement des Psaumes fut considéré si important qu’il fut cité dans le livre aux Hébreux. « C’est pourquoi, comme dit le Saint-Esprit : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez point vos cœurs, comme il arriva lors de la contestation, au jour de la tentation au désert, où vos pères me tentèrent et m’éprouvèrent, et où ils virent mes œuvres pendant quarante ans » (Hébreux 3:7-9). Et plus loin : « Pendant qu’il est dit : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez point vos cœurs, comme il arriva lors de la contestation. Qui furent, en effet, ceux qui contestèrent après l’avoir entendu ; sinon tous ceux qui sortirent d’Égypte sous la conduite de Moïse ? » (Hébreux 3:15-16).

Une telle emphase suggère qu’il y a en effet un grand danger à résister à l’appel de Dieu au salut. Il peut sûrement exister une autre opportunité pour venir au salut, mais il serait trop présomptueux d’imposer une trop longue attente à la patience et la miséricorde de Dieu. Aujourd’hui est véritablement un jour de salut. « De quel plus grand supplice pensez-vous que sera jugé digne celui qui foulera aux pieds le Fils de Dieu, et qui tiendra pour profane le sang de l’alliance, par lequel il avait été sanctifié, et qui outragera l’Esprit de la grâce ? Car nous connaissons celui qui a dit : A moi appartient la vengeance ; je rendrai la pareille, dit le Seigneur. Et ailleurs : Le Seigneur jugera son peuple. C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant » (Hébreux 10:29-31).

Lorsque la tribu de Juda fut amenée en captivité à Babylone, elle devait y demeurer pendant soixante-dix ans. Dans cette 70e année, Daniel s’est mis à prier pour le pardon des péchés de son peuple. Soudainement, l’ange Gabriel est apparu et, dans Daniel 9:23-25, l’ange lui dit : « Daniel ! lorsque tu commençais à prier, la parole est sortie et je suis venu te l’annoncer, parce que tu es un bien-aimé ; fais donc attention à la parole, et comprends la vision. Soixante-dix semaines sont déterminées sur ton peuple et sur ta ville sainte, pour enfermer la rébellion, pour sceller les péchés, pour expier l’iniquité, pour amener la justice éternelle, pour sceller la vision et le prophète, et pour oindre le Saint des saints. Sache-le donc et comprends : depuis l’émission de la parole ordonnant de retourner et de rebâtir Jérusalem, jusqu’au Christ, le Conducteur, il y a sept semaines et soixante-deux semaines : les places et les fossés seront rétablis, mais en un temps fâcheux. »

Cette prophétie remarquable donnée au prophète Daniel par l’ange Gabriel prédisait la date de la première venue de Christ, presque cinq cents années d’avance. À partir de l’annonce par Gabriel jusqu’à la venue de Christ le Conducteur, il se passerait soixante-neuf « semaines » prophétiques, où chaque semaine représentait sept années. Donc, 69 fois 7 voulait dire que le Messie viendrait au bout de 483 ans après le commandement de rebâtir Jérusalem. Il y a une incertitude au sujet de la date exacte du décret, ainsi que la longueur exacte d’une année prophétique, mais, dans chaque calcul des érudits, le temps du passage des 483 années devait coïncider avec le début de la mission de Christ. Il Lui resterait sept années pour finir cette prophétie. Mais elle ne devait pas prendre sept ans car, au bout de trois ans et demi, Jésus serait mis à mort.

Néanmoins, la prophétie de Gabriel continue ainsi : « Et après les soixante-deux semaines, le Christ sera retranché, et non pour Lui. Et le peuple d’un conducteur qui viendra, détruira la ville et le sanctuaire, et sa fin sera dans ce débordement ; les désolations sont déterminées jusqu’au terme de la guerre. Il confirmera l’Alliance avec plusieurs pendant une semaine ; et à la moitié de la semaine, il fera cesser le sacrifice et l’oblation. Et sur l’aile des abominations viendra le désolateur, jusqu’à ce que la ruine qui a été déterminée fonde sur le désolé » (Daniel 9:26-27).

Malgré que Jésus soit venu tel que prophétisé, au lieu d’être couronné Roi, Il fut assassiné à la moitié de cette semaine prophétique où Jésus est venu confirmer l’Alliance que Dieu avait faite avec Abraham, Isaac et Jacob (devenu Israël), tous des serviteurs de Dieu, et elle fut confirmée par Jésus pour tous ceux qui se convertiraient à Lui. Jésus a prêché pendant trois ans et demi et fut tué. Il reste encore trois ans et demi de cette prophétie à accomplir.

Les termes de cette prophétie remarquable furent accomplis avec précision en Jésus-Christ et aucun autre messie ne pourra l’accomplir, sauf Jésus, alors que « sur l’aile des abominations viendra le désolateur, jusqu’à ce que la ruine qui a été déterminée fonde sur le désolé. » Le temps prophétisé ici est la grande tribulation de la fin des temps, une période de trois ans et demi où une bête politique accompagnée d’un faux prophète se feront passer pour dieu et le messie. Mais en même temps, pendant cette même tribulation, Jésus et Ses anges protégeront Ses serviteurs pendant les trois ans et demi, alors que deux témoins de Dieu prêcheront contre ces deux Antichrists pendant trois ans et demi. Notez que tout arrive dans la même période de trois ans et demi, et non pas pendant sept ans, alors que certains « chrétiens » se baladeront dans les nuages ou supposément « au ciel ».

Il n’est donc pas surprenant que, lorsque Jésus S’approcha de la ville de Jérusalem, en la voyant, Il pleura sur elle et dit : « Oh ! si tu avais connu toi aussi, du moins en ce jour qui t’est donné, les choses qui regardent ta paix ! mais maintenant elles sont cachées à tes yeux. Car des jours viendront sur toi, où tes ennemis t’environneront de tranchées, et t’entoureront et te serreront de toutes parts ; et ils te détruiront toi et tes enfants au milieu de toi, et ils ne laisseront chez toi pierre sur pierre, parce que tu n’as point connu le temps où tu as été visitée » (Luc 19:42-44). En tant que convertis et serviteurs de Jésus, nous devrions prier pour le voile qui couvre Israël et le monde. Il y en a donc aussi qui ont été réservés en ce temps, selon l’élection de la grâce. Or, si c’est par grâce, ce n’est plus par les œuvres ; autrement la grâce ne serait plus une grâce ; au contraire, si c’est par les œuvres, ce n’est plus par la grâce ; autrement les œuvres ne seraient plus des œuvres.

Les premiers chrétiens furent en effet des Juifs, mais le reste a sombré dans l’endurcissement. Voilà pourquoi Paul déclare : « Quoi donc ? Ce qu’Israël recherche, il ne l’a point obtenu, mais les élus l’ont obtenu, et les autres ont été endurcis, selon qu’il est écrit : Dieu leur a donné un esprit d’étourdissement, des yeux pour ne point voir, et des oreilles pour ne point entendre, jusqu’à ce jour. Et David dit : Que leur table leur soit un filet et un piège, une occasion de chute, et leur salaire ; que leurs yeux soient obscurcis pour ne point voir, et que leur dos soit courbé continuellement. Je demande donc : Ont-ils bronché, afin de tomber ? Nullement ! mais le salut est venu aux Gentils par leur chute, afin de les exciter à la jalousie. Or, si leur chute a été la richesse du monde, et leur diminution la richesse des Gentils, combien plus le sera leur conversion entière ? » (Romains 11:7-12). Conversion entière suppose lors de la Deuxième Résurrection.

Est-ce que vous réalisez ce que Paul dit ici ? Paul déclare en toute simplicité que tous ceux de la nation d’Israël qui ont toujours rejeté Jésus devront un jour se convertir à Jésus pour être sauvés ! Parce que : « Il n’y a de salut en aucun autre ; car sous le ciel il n’y a pas un autre nom, qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Actes 4:12). Essayez, chers amis, d’expliquer cela à un Juif, si vous en êtes capable ! Par contre, le salut est venu aux Gentils par leur chute, afin de les exciter à la jalousie. Et en cela nous pouvons tous nous réjouir.

Dans le Psaume 117:1-2, nous lisons : « Louez l’Éternel, vous, toutes les nations ; célébrez-le, vous, tous les peuples ! Car sa bonté est grande envers nous, et la fidélité de l’Éternel demeure à toujours. Louez l’Éternel ! » Ce Psaume est très spécial pour deux raisons. Premièrement, c’est le chapitre qui sépare la Bible en deux. Deuxièmement, c’est le plus court chapitre de la Bible, n’ayant que deux versets. Ainsi, il est très significatif et approprié que son thème soit celui d’une louange universelle et éternelle. Le but principal du langage humain créé par Dieu est de nous communiquer Sa Parole, et afin que nous puissions répondre en Lui rendant gloire et louange. Le mot « nations » utilisé fait allusion aux Gentils tandis que « peuples » nous réfère aux tribus d’Israël. Donc, nous voyons ici une invitation à tous les êtres humains de la terre de louer Dieu !

La bonté de Dieu s’étend à toutes les nations et peuples de la terre, car elles ont toutes accès à la Famille divine. Alors, Sa grande bonté demeure disponible à tous. Le vrai sens du mot « grande », c’est « qui triomphe sur tout ». Nous en avons un exemple dans le compte-rendu du Déluge où nous lisons : « Et les eaux grossirent prodigieusement sur la terre ; et toutes les hautes montagnes qui sont sous tous les cieux, furent couvertes » (Genèse 7:19). Les eaux grossirent et triomphèrent sur tout ce qui était sur leur chemin. Au verset 24 : « Et les eaux furent grosses sur la terre pendant cent cinquante jours. » En d’autres mots, la grande bonté de Dieu a triomphé sur nos péchés ainsi que sur le terrible jugement que nous méritions, dans un degré analogue à la façon que le Déluge a dominé et prévalait sur l’ancien monde méchant. La bonté et la Parole de Dieu sont éternelles, et elles seront le grand thème de notre louange à Sa grandeur aux siècles des siècles à venir.

Psaume 50:22-23 nous déclare : « Comprenez donc cela, vous qui oubliez Dieu, de peur que je ne déchire et que personne ne délivre ! Celui qui offre pour sacrifice la louange, m’honore ; et à celui qui règle sa voie, je ferai voir le salut de Dieu. » Le commandement qui résumait l’attitude de Paul était : « Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez ou que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu » (1 Corinthiens 10:31). En d’autres mots, chaque aspect de la vie du chrétien devrait être orienté de façon à glorifier Dieu dans tout ce qu’il dit et fait. C’est assez difficile à accomplir, car comment pouvons-nous déterminer que telle ou telle action puisse glorifier Dieu ? Cependant, il y a une chose que nous pouvons faire qui glorifie assurément Dieu. C’est de Lui offrir nos louanges et nos remerciements. Nous devrions Le louer pour ce que Dieu est, pour tout ce que Dieu fait pour nous dans nos vies. Simplement dit : Celui qui offre pour sacrifice la louange, honore Dieu.

C’est notre assurance et notre initiative pour Le louer en toutes choses. Comme le disait si bien Paul, dans 1 Thessaloniciens 5:18 : « Rendez grâces en toutes choses ; car telle est la volonté de Dieu en Jésus-Christ à votre égard. » Prenons-nous le temps de louer Dieu comme dans ce : « Psaume de David. Mon âme, bénis l’Éternel, et que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom ! Mon âme, bénis l’Éternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits ! C’est lui qui pardonne toutes tes iniquités ; qui guérit toutes tes infirmités ! Qui retire ta vie de la fosse ; qui te couronne de bonté et de compassion ; qui rassasie ta bouche de biens, tellement que ta jeunesse est renouvelée comme celle de l’aigle. L’Éternel fait justice et droit à tous ceux qui sont opprimés » (Psaume 103:1-6) ?

La plupart des gens ont tendance à oublier tout ce que Dieu fait pour eux quand ils ont des problèmes à résoudre. Telle ne doit pas être l’attitude du chrétien. Au contraire, notre comportement doit inclure le fait de glorifier Dieu dans toutes Ses bénédictions ainsi que de décharger nos problèmes à Ses pieds afin qu’Il nous donne les solutions. Alors, comptez vos bénédictions tout en contemplant ce que Dieu a fait dans votre vie : « Et la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ » (Philippiens 4:7). Cette paix de Dieu remplira nos cœurs et nos pensées afin que le Saint-Esprit nous confirme ouvertement le salut de Dieu. Toutefois, pas exclusivement à nous, mais également aux autres au-travers de notre comportement.

Dans Romains 8:1-2, Paul nous déclare : « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ, qui marchent, non selon la chair, mais selon l’esprit ; parce que la loi de l’Esprit de vie, qui est en Jésus-Christ, m’a affranchi de la loi du péché et de la mort. » Cette promesse est confirmée par deux commandements, dans la lettre aux Galates. « Je dis donc : Marchez selon l’Esprit, et n’accomplissez point les désirs de la chair. Car la chair a des désirs contraires à l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à la chair, et ces deux choses sont opposées l’une à l’autre ; de telle sorte que vous ne faites point les choses que vous voudriez » (Galates 5:16-17). Et encore, dans Galates 5:25-26 : « Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit. Ne recherchons point la vaine gloire, en nous provoquant les uns les autres, et en nous portant envie les uns aux autres. »

Le contexte de Galates 5 met l’emphase sur la différence de comportement entre la chair et une vie contrôlée par le Saint-Esprit. Les fruits de la chair et le fruit de l’Esprit sont diamétralement opposés. Ils ne peuvent exister ensemble. « Car ceux qui vivent selon la chair, s’affectionnent aux choses de la chair ; mais ceux qui vivent selon l’esprit, s’affectionnent aux choses de l’esprit. Car l’affection de la chair c’est la mort ; mais l’affection de l’esprit c’est la vie et la paix ; parce que l’affection de la chair est inimitié contre Dieu ; car elle ne se soumet pas à la loi de Dieu ; et en effet, elle ne le peut [même pas]. Or, ceux qui sont dans la chair, ne peuvent plaire à Dieu » (Romains 8:5-8).

Nous marchons surtout : « Dans l’espérance qu’elle sera aussi délivrée de la servitude de la corruption, pour être dans la liberté glorieuse des enfants de Dieu. Car nous savons que, jusqu’à présent, toute la création soupire, et souffre les douleurs de l’enfantement ; et non seulement elle, mais nous aussi qui avons les prémices de l’Esprit, nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps. Car nous sommes sauvés en espérance. Or, l’espérance que l’on voit n’est plus espérance ; en effet, comment espérerait-on ce que l’on voit ? Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, c’est que nous l’attendons avec patience » (Romains 8:21-25). Marchons honnêtement comme de jour, et non dans les débauches et dans l’ivrognerie, dans la luxure et dans les impudicités, dans les querelles et dans l’envie ; mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ et ne flattez point la chair dans ses convoitises, nous déclare Paul, dans Romains 13:13-14. Car nous sommes Son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour les bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance afin que nous y marchions.

À la dame élue et à ses enfants, Paul lui dit : « J’ai été fort réjoui de trouver plusieurs de tes enfants qui marchent dans la vérité, selon le commandement que nous avons reçu du Père. Et maintenant, dame élue, je te prie, non comme si je t’écrivais un commandement nouveau, mais celui que nous avons eu dès le commencement, c’est que nous nous aimions les uns les autres. Et c’est ici la charité, que nous marchions selon ses commandements » (2 Jean 1:4-5). C’est là le commandement comme vous l’avez entendu dès le commencement, afin que vous le suiviez. Car nous marchons par la foi et non par la vue. Mais nous sommes pleins de confiance et nous aimons mieux quitter ce corps pour demeurer auprès du Seigneur.

Car, quoique nous marchions dans la chair, nous ne combattons point selon la chair. En effet, nos armes de guerre ne sont pas charnelles, mais elles sont puissantes en Dieu pour renverser les forteresses, pour détruire les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, et pour amener toute pensée captive à l’obéissance de Christ ; et nous sommes prêts à punir toute désobéissance, lorsque votre obéissance sera complète, nous déclare Paul, dans 2 Corinthiens 10:3-6.

Alors : « Revêtez-vous de toute l’armure de Dieu, afin que vous puissiez tenir ferme contre les artifices du diable. Car ce n’est pas contre la chair et le sang que nous avons à combattre, mais contre les principautés, contre les puissances, contre les princes des ténèbres de ce siècle, contre les puissances spirituelles de la méchanceté dans les lieux célestes. C’est pourquoi prenez toutes les armes de Dieu, afin que vous puissiez résister dans le mauvais jour, et qu’ayant tout surmonté, vous demeuriez fermes. Soyez donc fermes, vos reins ceints de la vérité, revêtus de la cuirasse de la justice, les pieds chaussés du zèle de l’Évangile de la paix ; prenant, par-dessus tout, le bouclier de la foi, par le moyen duquel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin. Prenez aussi le casque du salut, et l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu ; priant en tout temps par l’Esprit par toutes sortes de prières et de supplications ; et veillant à cela en toute persévérance, et priant pour tous les Saints, » nous dit Paul, dans Éphésiens 6:11-18. C’est en écoutant toutes ces instructions que nous serons placés sous la grâce de Dieu.