D.160 – La prière – Partie 8

 

par James-H. Mac Conkey

VIII –

PRIÈRE ET COMMUNION

 

Par la communion, l’Esprit de Dieu nous oint de Sa vie. La description de la communion est étroitement liée à ce point ; elle est le regard journalier sur Jésus qui nous remplit de Sa vie divine.

La vie vient par le regard. Avez-vous jamais remarqué l’admirable relation qu’il y a entre l’histoire des Israélites mordus par les serpents du désert et les versets de Jean 3:14-15, dans lesquels Jésus en fait le commentaire ? En lisant l’histoire des Israélites mourants, il nous est dit qu’ils devaient regarder au serpent pour recevoir la vie et que, quand ils le regardaient, la vie leur était rendue. Le Saint-Esprit, en parlant de régénération, reprend l’image et dit que « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, de même il faut que le fils de l’homme soit élevé afin que quiconque… » (vous vous attendriez, selon l’image employée, qu’il va continuer) « … regarde à lui ». Au lieu de cela, l’auteur divin, par un rapide tour de métaphore, dit : « … afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle ». Quelle est ici la suggestion ? Quelle pensée en résulte ? Simplement que croire en Jésus, c’est regarder à Lui pour avoir la vie. L’image de l’Israélite qui regarde au serpent pour avoir la vie est la pensée la plus simple et la meilleure description qu’on puisse faire pour votre âme et pour la mienne. Voilà ce qu’est la foi, elle n’est ni une chose ni une émotion. C’est une attitude, celle de regarder à Jésus pour recevoir la vie.

Si, par un acte de foi, nous recevons la vie, l’attitude journalière continue de la foi nous communique, d’une manière ininterrompue, la vie de notre Seigneur Jésus-Christ. Comme nous recevons la vie dès l’instant où nous regardons à Jésus avec foi, de même, à travers toute notre vie, nous avons à regarder à Lui en demeurant dans Sa communion, pour avoir une onction continuelle de la vie de Dieu. « Si vous ne buvez de mon sang, vous n’avez pas la vie ». Et qu’est-ce que Son sang ? « Le sang, c’est la vie ». Et Jésus voulait dire que, comme un homme est rafraîchi et reçoit la vie jour après jour en buvant, dans le domaine de la vie spirituelle, la vie de Jésus doit être constamment bue dans le secret de la prière et de Sa communion. Cette simple pensée de regarder à Jésus est le point central de la communion avec Lui. Comme hommes, nous sommes spirituellement morts en nous-mêmes, c’est-à-dire, dans notre vieille nature, et nous avons à dépendre de la vie de Jésus-Christ descendant du ciel en nous. Dans les moments de prière et de communion, dans le secret du cabinet, nous avons à regarder à notre Sauveur vivant, et à boire continuellement Sa vie comme nous buvons de l’eau pour nous rafraîchir.

Voici un homme qui a un effet de commerce avec endossement. Le débiteur fait faillite et les créanciers commencent à le menacer. Un jour, l’homme riche, qui a endossé l’effet, vient et lui dit : « Sois tranquille, n’aie aucune crainte, compte sur moi pour payer l’effet à l’échéance. Tu n’as ni fonds, ni ressources, tu es incapable de payer. Tout ce que je te demande, c’est de compter sur moi. » Dorénavant, cet homme compte simplement sur son endosseur et, au jour où l’effet échoit, bien que lui-même soit absolument incapable d’y faire face, il est payé. C’est l’image de notre besoin de communion. Par nous-mêmes, nous sommes spirituellement en faillite. Quoique, à notre conversion, nous recevions la vie de Dieu, nous dépendons absolument de Jésus-Christ, instant après instant, pour avoir Sa vie et, pendant que, dans nos instants de communion, nous regardons à Lui, Sa vie entre en nous d’une manière imperceptible. Nous, comme enfants de Dieu, reconnaissons que toutes les choses dont nous sommes conscients pendant et après l’heure de la prière, le sentiment de la présence de l’Esprit de Dieu en nous est le plus réel et le plus béni. Dans la prière, comme nulle part ailleurs, nous réalisons Sa présence et, en sortant du lieu de la prière, oints et rafraîchis par Sa présence, nous sentons que la vie du Seigneur a vraiment touché nos âmes.

C’est donc là qu’est la bénédiction de la communion, c’est que, par elle, nous buvons réellement, comme le dit Jésus, Sa vie spirituelle. Direz-vous que c’est mystique ? En effet, toute Sa vie est mystique et nous ne saurions la comprendre. Mais vous savez que c’est un fait ; vous savez que votre propre âme est vivifiée et rafraîchie par la communion et Christ interprète cette communication de vie en disant que c’est Sa vie, la vie de Son Esprit qui nous touche et nous rafraîchit.

Par la communion, l’Esprit de Dieu nous révèle l’âme de Dieu.

Dans Apocalypse 1:10, nous lisons : « Le jour du Seigneur, l’Esprit de Dieu se saisit de moi, et j’entendis derrière moi un voix forte… » Pourquoi Jean entendit-il une voix ? Parce qu’il était dans l’Esprit. Parce que Jean était dans le lieu de communion, s’attendant à Dieu, et, parce qu’il était dans l’Esprit, oint de l’Esprit, l’Esprit de Dieu qui prend les choses de Dieu pour nous les révéler, put les montrer à Jean.

C’est dans les heures de prière et dans le lieu de Sa communion que l’Esprit de Dieu est capable de nous montrer les choses de Dieu. « L’Esprit de Dieu se saisit de moi » et « j’entendis derrière moi une voix ». La connaissance de la volonté de Dieu ne nous fait-elle pas souvent défaut ? Et la raison n’en est-elle pas que nous ne nous plaçons pas dans cette atmosphère dans laquelle seule l’Esprit de Dieu peut Se révéler à nous ; que nos oreilles spirituelles n’ont pas été, par la communion, formées à entendre la voix par laquelle l’Esprit de Dieu voudrait nous parler ? La révélation de la volonté de Dieu ne nous fait-elle pas souvent défaut parce que nous ne sommes pas dans la place où, mieux que dans toute autre, Dieu nous fait part de Sa pensée ? Nous ne pouvons entendre Sa voix parce que nous négligeons de nous enfermer dans la seule place où l’on puisse l’entendre.

Un jour, sur la plage du lac Huron, un petit groupe attendait au débarcadère l’arrivée du bateau à vapeur. Tout autour de nous, il y avait un babil de voix. Un jeune employé du port me dit : « Entrez donc dans la cabine des poissons. » (C’était un village de pêcheurs, et il y avait une cabine où on emballait le poisson.) Nous y entrâmes et, ayant fermé la porte, il me dit : « Écoutez ! » Étant là, debout, nous pouvions entendre distinctement le bruit du bateau qui s’approchait, le battement particulier et régulier des roues frappant l’eau sur le côté du vapeur. Puis, nous sortîmes sur le quai où tout le monde causait et le bruit du vapeur approchant s’évanouit. Je rentrai dans la cabine avec un ami et le bruit revint, clair et distinct à nos oreilles. Nous étions dans le lieu du silence. Il n’y avait pas de voix pour nous distraire et nous déranger et nous pouvions distinctement entendre le bruit du bateau qui s’approchait. Sortant de nouveau, nous nous assîmes sur le quai et, peu de minutes après, la fumée de ses cheminées fut visible dans le détroit. « Quelle leçon ! » pensions-nous. Quand nous entrons dans la chambre de communion, seuls avec Dieu, nous pouvons entendre Sa voix, Il peut Se révéler à nous comme nulle part ailleurs. Mais Ses pensées, Sa direction, nous font défaut, nous n’entendons pas Sa voix, parce que, dans le bruit et les distractions de la vie, nous sommes dans un endroit où l’Esprit, qui parle d’une voix douce et subtile, ne peut nous faire connaître Sa volonté. Connaissons-nous ce fait de la vérité se révélant subitement à notre âme pendant où après la prière ? Y a-t-il un homme qui ait demandé la direction de l’Esprit et qui n’ait pas été conscient que cette direction lui était donnée pendant ou après la prière ? Quelque chose nous saisissait, une parole de Dieu, un incident dans notre vie qui, soudainement, nous donnait la direction désirée et nous disait : « Voilà le chemin, marches-y. » Et, quand nous trouvions d’où nous venait cette direction, nous voyions que c’était pendant ou après la prière que nous l’avions reçue. C’est dans la communion que Dieu projette sur nous la lumière de Sa volonté, et qu’Il nous révèle Sa pensée.

Nous parlions avec un ami de retour de l’Afrique du Sud, où il avait visité un homme connu par sa vie de communion avec Dieu. « Quel est le secret de sa puissance ? » avons-nous demandé.

— La communion ; il semble toujours être en communion avec Dieu, nous fut-il répondu. En voici une illustration : Quand nous allâmes chez lui, un pasteur de la contrée me donna un Nouveau Testament avec ces mots : “Voudriez-vous demander à M… d’inscrire pour moi dans ce Testament un mot de sa part ?” Après quelques jours, je communiquai la demande de mon collègue. M… prit le Nouveau Testament et dit : “Permettez que je me retire un instant.” Il alla s’asseoir dans une alcôve, au coin de la chambre, attendant ce que le Seigneur lui donnerait. Puis, je le vis écrire et, quand il revint, je lus sur la première page du Testament : “Le Fils ne peut rien faire de Lui-même, mais seulement ce qu’Il voit faire au Père.” J’emportai le livre et, par la grâce de Dieu, la vie de ce pasteur fut presque complètement transformée par ce simple verset : “Le Fils ne peut rien faire de Lui-même.”

« Ah, voilà le secret, » pensions-nous. Nous aurions pris le livre et aurions écrit la première phrase qui se fût présentée à notre esprit, mais cet homme, qui connaît le Seigneur comme peu de personnes Le connaissent et qui sait que Sa pensée se communique dans la communion et la prière, alla à part pour la connaître. Et alors, quand il écrivit la phrase, c’était celle du Seigneur et non la sienne, et elle put pénétrer dans le cœur et la vie de celui qui la reçut. Que Dieu nous aide à attendre Sa pensée dans la communion afin que les paroles que nous donnons aux hommes soient celles de Dieu et produisent la vie bénie de Dieu en eux.

Par la communion, l’Esprit de Dieu nous transforme à l’image de Dieu.

Remarquez la relation de 2 Corinthiens 3:18. En marge, dans notre Bible, sont écrits ces mots : « La salle de photographie de Dieu. » Si vous avez quelques notions de la photographie, vous savez aussi qu’elle exige trois choses. D’abord l’objet à photographier. Puis, la plaque sensible qui doit être tournée contre cet objet pour en recevoir l’empreinte. Enfin, la lumière du soleil qui reproduit l’objet sur la plaque. Lisant un jour ce verset, nous pensions : « Oui, c’est bien la photographie divine. » Écoutez plutôt : « Et nous tous qui, le visage découvert [voilà la plaque sensible tournée vers le Seigneur] contemplons, comme dans un miroir, la gloire du Seigneur [voilà l’objet à photographier] nous sommes transformés en son image dans une gloire dont l’éclat ne cesse de grandir [c’est le procédé]. C’est là l’œuvre du Seigneur, c’est-à-dire, de l’Esprit [c’est la lumière du soleil qui, dans Sa puissance merveilleuse, reproduit l’image en vous et en moi]. » Transformés par la contemplation, transformés « en regardant à Jésus ». Pensée merveilleuse ! Et c’est dans la communion, en regardant à Lui, que cette transformation s’accomplit.

Vous connaissez l’histoire de la mer et du nuage. La mer regardant au ciel vit la beauté des grands nuages d’été, brillants de blancheur, et désira devenir un nuage. Elle se démena, se souleva, sauta en l’air, se jeta contre les rochers, en vain. Alors le soleil, voyant cela, dit à la mer : « Tiens toi tranquille et regarde-moi. » Et la mer agitée se calma, cessa ses efforts et resta tranquille, le visage découvert, en contemplant la gloire du soleil. Pendant ce temps, le soleil attirant, d’instant en instant, la mer avec persistance, la changea et la transforma de telle sorte qu’un nuage de plus, brillant de toute sa beauté, se forma dans le ciel. Ce que la mer n’avait pu faire malgré tous ses efforts, le soleil le fit parce qu’elle regardait simplement à lui. C’est ainsi que nous nous agitons en vain pour devenir comme Jésus, et nous ne savons comment y parvenir ; nous ne comprenons pas comment cela peut se faire, comme nous ne comprenons pas comment un magnifique paysage se reproduit sur la pellicule. Quand nous regardons à Jésus dans la prière et dans la communion, notre âme cesse alors ses efforts pour faire vivre notre vieil homme de la vie de Jésus, ce qui ne pourra jamais être ; devenue dépendante, elle regarde à Jésus qui la transforme à Sa propre image. Le regard sur Jésus nous communique Sa ressemblance. Ceux qui s’attendent à Lui, brillent de Sa gloire. Quand Moïse descendit de la montagne, son visage brillait de la gloire de Dieu (Exode 34:29-35). Pourquoi ? Parce qu’il avait été face à face avec Dieu pendant quarante jours et, quand il descendit, c’était un homme transfiguré portant l’image de Dieu sur son visage de telle sorte qu’il dut le couvrir parce que le peuple n’en pouvait supporter la vue. Quelle grâce, n’est-ce pas, qu’en regardant à Jésus nous soyons transformés à Son image ; que nous Lui devenions semblables ici-bas, même dans la nuit sombre de la foi. Au moment où un homme verra Jésus tel qu’Il est, il Lui sera parfaitement semblable. « Quand il apparaîtra, nous lui serons semblables, car nous le verrons tel qu’il est. » Nous Lui serons semblables, car nous Le verrons. À travers le verre imparfait de la foi, la ressemblance est imparfaite. Lors de la vision parfaite face à face, l’image sera parfaite. Ici-bas, l’image est prise par un jour nuageux, au moyen d’un verre sombre qui demande à être longuement exposé et le travail semble lent. Alors, ce sera un éclair instantané et « nous Lui serons semblables ». « En un moment, en un clin d’œil », le Seigneur, Sa gloire et Sa ressemblance ! Grâces soient rendues à Dieu ! Nous attendons cet heureux moment. Dès l’instant où nous verrons Jésus-Christ face à face, nous serons changés en la gloire de Jésus-Christ. Et dès maintenant, dès ici-bas, nous Lui devenons semblables dans la proportion où nous sommes dans Sa communion.

Par la communion, l’Esprit de Dieu nous rend propres à Son service.

Dirons-nous que la communion est passive ? Dirons-nous qu’un homme occupé n’a pas de temps à passer dans la communion ? Ceux qui vivent dans les pays où circulent des chemins de fer à vapeur savent que, quelles que soient la multiplicité et la charge des trains, quels que soient les nombreux devoirs des employés, jamais le trafic n’est trop fort, jamais les trains de passagers ou de marchandises ne sont trop nombreux pour que les locomotives ne prennent plus de temps de s’arrêter pour prendre de l’eau et du combustible. Pourquoi cela ? Parce que la houille et l’eau produisent la force. Ainsi, l’homme qui dit qu’il est trop occupé pour donner du temps à la communion avec Dieu, dit simplement qu’il est trop occupé pour avoir la puissance de Dieu. Et de même que cette grande voie de chemin de fer serait encombrée de locomotives « mortes », en terme des équipes de chemin de fer, si elles ne prenaient pas le temps de se munir des agents de la force, de même une grande partie du travail pour Dieu est frappée d’impuissance à cause des nombreux chrétiens sans force et sans vie qui ne veulent pas s’arrêter pour se munir de la puissance de Dieu.

Il nous est dit de Gabriel que, quand il vint vers Zacharie, il lui dit : « Je suis Gabriel qui me tient devant Dieu et je suis envoyé. » Dirons-nous que c’est une vie passive que de se tenir devant Dieu dans la communion ? Ce sont ceux qui se tiennent devant Lui qui sont envoyés par Lui. Aucun homme dans le service n’est apte à regarder la face des hommes avant d’avoir regardé la face de Dieu dans la communion. Et il nous est dit (Apocalypse 8:2) que c’est aux sept anges qui se tenaient devant Dieu que furent données les trompettes. « Œuvre passive, dirions-nous, d’être là devant Dieu, regardant Sa face » ? Mais c’est à ceux-ci que l’exécution de Ses ordres fut confiée. Ah ! Quand nous nous pénétrerons de la pensée que regarder à Lui signifie recevoir la révélation de Sa pensée, la reproduction de Son image, la plénitude de Sa vie et la communication de Sa force, nous comprendrons que celui qui est ainsi préparé est aussi apte à aller porter le message de Dieu et à faire Son service, étant transformé à Son image, rempli de Sa vie et de la connaissance de Sa volonté. Voilà pourquoi la communion nous prépare au service de Dieu. Quand David Brainerd eut passé huit jours au centre de la forêt, priant Dieu de répandre Sa vie sur les sauvages couverts de ténèbres parmi lesquels il travaillait, il en sortit pour annoncer la Parole de Dieu. Ignorant leur langue, il dut se servir d’un interprète. Quel ne fut pas son effroi en découvrant que celui-ci avait bu. Et néanmoins, à travers cet interprète ivre, la puissance de Dieu fut répandue à tel point par Son serviteur oint du Saint-Esprit qu’un grand nombre de sauvages furent conduits à Jésus-Christ par son ministère.

EEE

Frères, si nous désirons que le cœur des hommes soit touché par la puissance de Dieu, il nous faut être souvent en communion avec Lui. Pénétrant alors dans le monde avec Sa grâce, nous ne pourrons pas vivre d’une vie plus élevée dans le meilleur sens du mot. Certainement, l’Esprit de Dieu nous remplira de la vie de Dieu, nous révélera Sa volonté, nous transformera à Son image et Se servira de nous par la puissance de Dieu.




D.159 – La prière – Partie 7

 

par James-H. Mac Conkey

VII –

PRIÈRE ET GUÉRISON

 

La vérité concernant cette phrase importante sur la prière peut être considérée sous quatre chefs, à savoir :

Dieu est-Il capable de guérir ?

Arrive-t-il que Dieu guérisse ?

Dieu guérit-Il toujours ?

Dieu emploie-t-Il des moyens pour guérir ?

  • Dieu est-Il capable de guérir ?

Nous n’avons pas à nous arrêter à cette question. Il ne peut y avoir qu’une réponse. Le Dieu tout-puissant qui a fait le corps, peut tout aussi bien le guérir, si c’est Sa volonté. Il n’y a pas de limite à Sa puissance et, pour tout enfant qui croit en Sa toute-puissance, il ne peut y avoir de doute à cet égard.

  • Arrive-t-il que Dieu guérisse?

Ici aussi il y aura peu de divergences. La Parole de Dieu parle clairement de l’action de Dieu pour guérir les malades. Et ceci a été vrai non seulement pendant les années que Jésus passa sur la terre, mais dans tous les siècles qui se sont écoulés depuis. En ces temps-ci, Dieu a exercé Son pouvoir de guérison dans de si nombreux cas, qu’aucun homme sincère ne peut le nier. Mais voici une question plus importante et plus contestée :

  • Est-ce toujours la volonté de Dieu de guérir ?

Il y a une classe nombreuse d’enfants de Dieu qui répondent à cette question par un oui assuré. Ils affirment avec certitude que c’est la volonté de Dieu de guérir toute maladie ; que ce n’est que notre incrédulité, le manque de foi, qui nous empêche d’être guéris en cas de maladie, et que tous ceux qui veulent réellement se confier au Seigneur pour leur guérison et la Lui demander, la réaliseront. C’est là un des enseignements les plus vitaux et les plus importants en la matière ; les arguments de ses défenseurs méritent notre plus respectueuse attention, ils disent :

La guérison est comprise dans la propitiation.

Ceci est vrai, toute délivrance spirituelle nous vient de la propitiation, mais il faut nous souvenir que celle-ci comprend le Millenium à venir aussi bien que le siècle dans lequel nous vivons. Et il ne s’en suit pas que les enfants de Dieu doivent être délivrés de tout malaise et de toute maladie ; que la délivrance doive être pour le présent plutôt que pour l’avenir. « Les habitants de Jérusalem » (c’est-à-dire, ceux qui vivront pendant le Millenium) « ne diront plus : Je suis malade. » Car il est clair qu’il y a bien des bénédictions dans la propitiation pour lesquelles nous n’avons pas atteint encore le temps du complet épanouissement. Ainsi, la délivrance de la mort résulte de la propitiation de Christ. Cependant, nous n’y participerons pas dans ce siècle, mais dans un siècle à venir, après le retour du Seigneur. On conclut, de ce que Christ a été fait malédiction pour nous, que nous sommes délivrés de toute la malédiction de la loi dans laquelle la maladie est comprise. Mais que nous ne soyons pas maintenant délivrés de toute malédiction de la loi est manifesté en ce que la malédiction pesant sur notre terre ne sera pas enlevée avant le retour du Seigneur et, dans Romains 8:19-23, nous voyons que toute la création gémit sous cet asservissement et regarde à un autre âge pour être délivrée. Nous voyons donc bien que nous ne pouvons pas prétendre, dans ce siècle, à tout ce que nous apporte la propitiation de Christ et, par conséquent, à être en général exempt de maladie, parce que celle-ci serait ôtée par la propitiation du Seigneur. La maladie vient de Satan, dit-on, cela doit donc être la volonté de Dieu de l’enlever. Mais il y a bien d’autres choses qui viennent de Satan et que Dieu permet jusqu’au temps marqué où elles pourront être ôtées. Comme nous venons de le voir, la mort vient de Satan et Dieu la permet pour un moment. Il en est de même des épreuves et des souffrances. La tentation vient de Satan et cependant Dieu permet que Ses enfants y soient exposés. Ainsi, la maladie peut être un assaut de l’ennemi sur nos corps et Dieu le permet. Il a manifestement donné l’autorisation à Satan d’attaquer Son serviteur Job. L’écharde dans la chair de Paul est déclarée être un « ange de Satan » et pourtant Dieu ne l’ôte pas. Que ce ne soit pas toujours la volonté de Dieu de guérir, cela se voit souvent :

Dans l’expérience de Ses enfants. N’est-ce pas un fait d’observation journalière que Dieu emploie l’épreuve corporelle pour reprendre et purifier Ses enfants, et qu’Il lui permet de demeurer jusqu’à ce qu’elle ait accompli sa mission d’amour et d’éducation ? C’est certainement le cas dans la vie de myriades de Ses enfants les plus consacrés. Qui de nous n’a vu telle vie forte, mais peut-être rebelle, passer par les voies des meurtrissures de tous genres, celles du corps y comprises, et en sortir purifiée comme aucun autre moyen n’avait jusque-là été capable de le faire ? Nous nous souvenons du cas d’une ouvrière du Seigneur ayant travaillé dans Sa vigne avec beaucoup de dévouement et de succès. Pendant seize ans, elle fut invalide et percluse, souffrant le plus souvent d’une manière terrible. Une nuit, à la fin de ces longues et pénibles années, elle se réveilla, consciente de n’avoir jamais été complètement soumise à la volonté de Dieu. Pendant sa maladie, une racine d’amertume, un esprit de révolte étaient restés au fond de son cœur.

À l’instant même, elle livra complètement et sans condition cette volonté à son Père céleste, disposée à accepter patiemment les afflictions qu’Il lui enverrait, tant dans son corps que dans sa vie. Elle était alors (c’est sa propre expression) tout aussi disposée à être couchée là mille ans, si c’était la volonté de Dieu, qu’à être guérie. Par la puissance de Dieu, elle fut miraculeusement guérie dans l’espace d’une semaine.

Pendant toutes ces années, Dieu avait permis qu’elle demeurât ainsi dans la souffrance pour l’amener enfin à cette soumission entière à Sa volonté, sans laquelle Il n’eût jamais pu s’en servir pour le travail glorieux auquel Il l’appelait. Et ne voyons-nous pas que chez d’autres Il permet à l’affliction de durer non seulement des années, mais toute la vie, sans la faire suivre de guérison, comme dans ce cas-ci ? Et quand nous constatons la patience, la douceur et la soumission chrétiennes qui sont le résultat de ces années de souffrances, ne devons-nous pas reconnaître que Dieu a Ses raisons pour permettre que les choses demeurent ainsi ? Et oserons-nous affirmer que la seule raison pour laquelle ces âmes pieuses ne trouvent pas la guérison, c’est l’incrédulité ? Au chapitre 11 des Hébreux, nous trouvons une leçon frappante de cette vérité. Il y est parlé de ceux « qui ont obtenu les promesses, fermé la gueule des lions, éteint la force du feu, échappé au tranchant de l’épée et, en général, reçu des puissantes délivrances de Dieu ». Mais il y est aussi dit que « d’autres furent éprouvés par les moqueries et le fouet, d’autres par les liens et par la prison, qu’ils furent lapidés, sciés, mis à l’épreuve, qu’ils sont morts par le tranchant de l’épée, qu’ils ont été errants ça et là, vêtus de peaux de brebis, de peaux de chèvres, destitués de tout, affligés, maltraités ». Quelle était donc la différence entre ces deux classes ? Ceux qui échappèrent le devaient-ils à leur foi, tandis que ceux qui n’étaient pas délivrés en manquaient ? Certes non. Car il est clairement dit que « tous obtinrent un bon témoignage par la foi ». Tous, ils avaient la même foi en Dieu. Par conséquent, ces « autres » qui furent affligés, destitués de tout et tourmentés, le furent, non par leur manque de foi, mais parce que, dans Sa sagesse insondable, la volonté de Dieu était autre pour eux que pour ceux qu’Il délivra de ces mêmes périls et persécutions. Ne voyons-nous pas très souvent Dieu agir de même envers ceux qui sont éprouvés et affligés dans leur corps ? Il guérit les uns merveilleusement, miraculeusement. D’autres, pour des raisons à Lui connues, demeurent dans l’infirmité et l’affliction. N’est-il pas clair que ce n’est pas faute de foi pour être guéris, mais parce que ce n’est pas la volonté de Dieu de les guérir ?

Nous voyons encore que ce n’est pas toujours la volonté de Dieu de guérir par le silence de la Parole de Dieu à ce sujet.

Si, ainsi que plusieurs le prétendent, c’est toujours la volonté de Dieu de guérir et que ceux qui ne le sont pas ne le doivent qu’à leur incrédulité, alors il semble étrange qu’une vérité aussi importante et merveilleuse ne soit pas clairement enseignée dans la Parole de Dieu, et spécialement dans les épîtres par lesquelles Dieu donne à Son Église la lumière et l’enseignement. Et cependant, les épîtres gardent à cet égard un silence notoire et significatif. Il est vrai qu’il y a, dans les évangiles, des passages comme celui de Matthieu 8:16-17, où il nous est dit qu’« Il guérissait tous ceux qui étaient malades, afin que fussent accomplies les paroles d’Ésaïe le prophète, disant qu’Il s’est chargé de nos douleurs et qu’Il a porté nos maladies ». Cependant, ceci semble un avant-coureur du temps à venir, quand toute maladie et toute infirmité seront ôtées plutôt que pour la période que nous vivons. Car Paul, nous est-il dit (2 Timothée 4:20), laisse Trophime malade à Milet, atteint de l’une de ces « maladies » ; et Paul lui-même continue de porter en sa chair l’une de ces mêmes « infirmités » qui ne fut certainement pas enlevée dans son cas (2 Corinthiens 7:7-9). Si la délivrance de la maladie et des infirmités est aussi absolue qu’on le dit, pourquoi ceux-ci et d’autres sont-ils laissés en leur pouvoir ? Mais tandis que les épîtres observent ce silence significatif quant à la volonté de Dieu de guérir toute maladie, elles montrent clairement et simplement ce qu’est la pensée de Dieu à cet égard par les paroles de Jacques 5:15 :

« La prière de la foi guérira le malade. »

Qu’est-ce que cela nous enseigne ? Évidemment que la maladie se trouve dans la sphère de la prière.

Dans la maladie, nous devons venir à Dieu par la prière aussi bien qu’en toute autre circonstance de la vie. Par conséquent, placée par Dieu dans la sphère de la prière, elle participe aux mêmes lois et conditions que toutes les autres choses qui sont de ce domaine. Et l’une des lois suprêmes et immuables de la prière est celle-ci : ce n’est que quand nous prions selon la volonté de Dieu que nous pouvons nous attendre à ce qu’Il entende et exauce nos requêtes. Et ceci nous amène au second point de l’enseignement de ce passage de Jacques, à savoir que :

La prière de la foi sauvera le malade. En d’autres termes, le simple fait d’apporter le malade à Dieu par la prière n’assure pas la guérison. Il faut un certain genre de prière qui, appelée ici prière de la foi, peut seule assurer la guérison par le Seigneur de celui pour lequel on prie ; c’est alors seulement que « le Seigneur le relèvera ». Il est donc d’une importance extraordinaire de bien répondre à la question : « Qu’est-ce que la prière de la foi ? »

Notons d’abord que la foi de cette prière de la foi n’est pas une foi de contrainte. Ce n’est pas cette sorte de foi qui dit : « Si je demande la guérison, tout ce que j’ai à faire, c’est de croire que je suis guéri et je le serai. » Ce serait là une foi humaine et illégitime. Il n’est pas vrai que « tout ce que nous demandons à Dieu nous l’aurons, pourvu que nous ayons assez de foi », comme nous essayons parfois de le dire. Une pareille conception de la prière est irrationnelle et fausse. Toute vraie foi repose, non pas sur sa propre hardiesse et témérité, mais sur la volonté de Dieu révélée. Nous n’avons pas le droit de nous confier en Dieu pour ce qui n’est pas Sa volonté à notre égard. Le même Christ qui Se confia à Lui pour Sa faim dans le désert, n’osa pas Se confier à Lui pour Se jeter du haut du temple — chose qui n’était pas selon Sa volonté. La grandeur de la foi ne consiste pas à imposer à Dieu des choses difficiles et téméraires sans chercher à connaître Sa volonté, mais bien à s’attendre à Lui pour connaître cette volonté et celle-ci, une fois révélée, à se reposer sans trembler sur Ses promesses éternelles, aussi certains que la prière a été entendue que si nous avions déjà en main la chose demandée. « C’est ici la confiance que nous avons en Lui, c’est que, si nous demandons quelque chose selon sa volonté, Il nous entend, et nous savons qu’Il nous exauce, quoi que nous Lui demandions. » Dieu ne nous demande de croire que sur une évidence de Sa part. Comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent, Il nous donne cette évidence par Sa Parole, par son intervention, ou par le témoignage intérieur de Son Esprit. Si, comme nous l’avons vu, il n’y a pas, dans Sa Parole, de révélation permettant la guérison universelle, et qu’il n’y en ait point dans les circonstances providentielles, nous n’avons pas le droit de croire en la guérison, à moins que nous ne nous basions sur la seule évidence qui reste, Sa révélation en nous par le témoignage intérieur de l’Esprit. La prière de la foi sera donc celle dans laquelle, par Son Esprit, Dieu donne Lui-même au suppliant l’assurance que la chose qu’il demande est selon Sa volonté et qu’elle lui sera accordée. Elle ne peut donc être formulée pour la guérison du malade qu’en conformité avec la volonté de Dieu, à moins que ce défaut d’assurance ne soit dû, non à ce que Dieu n’est pas disposé à la donner, mais à notre incapacité de la recevoir, provenant de notre manque de discernement spirituel quant au témoignage intérieur. Hormis ce cas, il faut que notre confiance et notre assurance, nées de l’Esprit de Dieu et non de notre imagination, nous donnent l’évidence que Dieu a entendu notre prière pour le malade. Aucune autre prière que cette prière de la foi ne guérira le malade et, si nous ne la possédons pas, nous ne pouvons réclamer la guérison dont elle est l’unique témoignage divin. Nos exigences de guérison, si elles ne sont pas ainsi fondées, peuvent être des contrefaçons nées de notre propre présomption, au lieu d’être ce témoignage intérieur de Dieu par lequel « nous connaissons que nous avons obtenu ce que nous avons demandé ». La foi générale que Dieu guérira parce qu’Il est capable de le faire ; ou parce qu’Il en a guéri d’autres, peut-être nous-mêmes précédemment, ou parce que Jésus-Christ est « le même hier, aujourd’hui et éternellement », n’est pas suffisante pour produire la guérison. Il faut que ce soit une foi spéciale donnée de la part de Dieu, pour le cas particulier au sujet duquel nous prions.

Nous distinguerons cette foi en Dieu qui apporte la guérison, d’avec la foi produite par nos propres efforts, qui ne donne que désappointements, déceptions et fausses exigences. Nous nous souvenons d’une illustration de cette vérité, dont nous avons été témoins, il y a quelques années.

Des amis s’étaient assemblés à l’appel de l’un d’entre eux pour prier pour un des leurs, malade à la mort dans un champ de mission très éloigné. À mesure qu’ils priaient avec toujours plus de ferveur, la confiance et l’assurance remplirent leurs cœurs et leur donnèrent la certitude que leurs prières avaient été exaucées. Un mois après, la nouvelle parvint que cet ami avait subitement retrouvé la santé et repris ses occupations. Sa famille s’était à diverses reprises réunie autour de son lit, croyant sa fin proche, et cette guérison eut lieu peu de jours après celui où ses amis avaient reçu l’assurance qu’ils étaient exaucés. Peu après, nous fûmes appelés chez un autre ami dont le désir était aussi tourné vers la mission, mais qui était empêché de donner suite à son vœu par la maladie. Nous priâmes souvent, avec beaucoup de persévérance. Finalement, après de nouvelles supplications à genoux, nous nous relevâmes sans avoir reçu l’assurance de son rétablissement. Nous ne nous sentions libres qu’en demeurant d’une manière absolue dans la soumission à la volonté de Dieu, quelle qu’elle fût. Une semaine après, le jeune homme était allé auprès du Seigneur. Et pourtant, nous tous avions foi en la capacité de Dieu pour rétablir cet ami comme Il l’avait fait pour le premier. La leçon semblait péremptoire. Dans un cas, la volonté de Dieu était de guérir, et, dans l’autre, Il ne le voulait pas. C’est pourquoi la suprême vérité qui ressort de cette question de la guérison par la prière, c’est la souveraineté de Dieu.

Si c’est Sa volonté de guérir quand nous venons à Lui pour cela, Il nous en donnera l’assurance, nous rendant ainsi capables de prier la prière de la foi, laquelle, inspirée par Lui, sera à la fois la promesse et le gage de Sa réponse. Mais, si ce n’est pas Sa volonté de guérir, sachons alors, dans la prière, plier notre volonté à souffrir avec patience et accepter ce qu’Il envoie afin de ne perdre aucune bénédiction par manque de soumission.

Un mot au sujet de l’onction d’huile mentionnée dans le même passage de Jacques. L’huile est certainement le symbole du Saint-Esprit, comme seul agent de guérison. L’onction faite au malade honore Dieu, elle reconnaît qu’Il est le médecin du corps, aussi bien qu’Il en est le Créateur. Quand Ses enfants sont conduits dans ce chemin, Il les voit sans doute avec plaisir lui donner ce témoignage dans la maladie. D’autre part, les nombreux cas dans lesquels Il a guéri sans cette cérémonie montrent que l’onction par l’huile n’est que l’ombre dont le Saint-Esprit est la réalité. Absolument comme Dieu baptise du Saint-Esprit sans le baptême d’eau auquel Il l’associe habituellement dans Sa Parole, Il guérit de nombreux malades sans l’onction d’huile. Nous devons évidemment en faire usage quand le Saint-Esprit nous le dit. Mais il est clair que nous ne sommes pas liés à cette cérémonie comme ayant quelque efficacité en elle-même, si ce n’est comme type du Saint-Esprit. La même interprétation de l’esprit, plutôt que de la lettre de ce passage, nous fera voir que là où, pour une raison quelconque, les anciens de l’Église ne pourraient être appelés, des amis chrétiens, connaissant le Seigneur et vivant en communion avec Lui, rempliraient pleinement les conditions requises pour cette prière commune en faveur du malade.

  • Dieu emploie-t-Il des remèdes pour guérir ?

Il y a deux classes de croyants dans l’erreur sur ce point:

— ceux qui regardent à Dieu et excluent les moyens ;

  • — ceux qui regardent aux moyens et excluent Dieu.

Considérons-les dans cet ordre :

I. Ceux qui regardent à Dieu et excluent les moyens.

Deux principes peuvent être posés concernant la guérison. D’abord, il y a trois formes de guérison.

La surnaturelle qui s’explique par elle-même. C’est la forme de guérison dans laquelle Dieu Lui-même guérit le corps par l’attouchement direct de Sa toute-puissance, sans l’usage d’aucun autre moyen.

La naturelle par laquelle la santé revient avec le repos, le sommeil, la nourriture, le changement d’air et en cessant de transgresser les lois de la nature par la violation desquelles la santé s’est perdue et par l’observation desquelles elle revient.

Celle au moyen de remèdes dans laquelle des remèdes, des moyens médicaux ou chirurgicaux sont employés pour ramener la santé.

Ensuite : Toute guérison est divine. Dieu seul guérit. Aucun médecin ne dira que les médecines ou les remèdes guérissent. Ils fournissent un moyen à la force vitale qui est en nous de se servir d’eux pour amener la guérison, mais ils ne guérissent pas eux-mêmes. Et la source de toute vie est dans le Dieu vivant qui seul guérit, car Lui seul, qui est le Créateur, peut restaurer et renouveler la vie qui est endommagée. Que la guérison soit naturelle, surnaturelle ou produite par des remèdes, Dieu est au fond de tout et la source de tout. Par conséquent, puisque c’est Dieu qui est le point de départ de toutes ces formes de guérison, c’est à Lui, et non à nous à décider quelle forme devra être employée. Ce n’est pas à moi, le patient, mais à Dieu, le médecin, de décider quels moyens seront employés ou s’il n’en faut aucun. Ainsi, aucun chrétien n’a le droit de dire « Je ne veux aucun moyen » de peur de dire par là : « Je ne veux pas obéir à Dieu ». Regarder à Dieu seul et Lui refuser les moyens, c’est confiner Dieu au surnaturel et l’exclure du naturel. Mais Dieu ne veut pas cela. Car, ce que nous appelons les moyens naturels, c’est simplement Dieu agissant par la façon naturelle. En condamnant celle-ci et en insistant sur le naturel, c’est simplement vouloir dicter à Dieu qu’Il ait à agir de telle manière et non de telle autre. Le naturel est la manière ordinaire de Dieu de travailler, et le surnaturel est la manière extraordinaire. C’est à Dieu de choisir s’Il veut guérir et comment Il veut le faire. Ce n’est pas à nous à choisir ce que nous voulons faire, mais à nous à faire ce que Dieu choisit pour nous.

Que ferons-nous donc ? Simplement ceci. Supposons que Dieu nous donne, dans la prière, l’assurance que c’est Sa volonté de guérir. Attendons alors dans la prière et la communion qu’Il nous montre, par Son Esprit, ce qu’Il veut que nous fassions. Et alors, « quoi qu’Il vous dise, faites-le ». S’Il nous invite à nous confier en Lui pour une délivrance miraculeuse sans l’intervention d’hommes ou de moyens, faisons-le. S’Il nous dirige vers quelque moyen ou instrument humain, recevons-le comme venant de Lui et croyons que c’est Lui qui agit, que ce soit d’une manière naturelle ou surnaturelle. À Dieu seul Il appartient de choisir. À nous d’avoir confiance et d’obéir. Et, en toutes choses, si notre attente est en Lui, nous ne serons jamais désappointés.

II. Ceux qui ne regardent qu’aux moyens et excluent Dieu.

Pourquoi est-ce une erreur ? Et pourquoi devrions-nous prier Dieu en ce qui concerne la maladie ?

1. Par obéissance. « Quelqu’un parmi vous souffre-t-il : qu’il prie. Quelqu’un est-il dans la joie : qu’il chante des cantiques. Quelqu’un est-il malade, parmi vous : qu’il appelle les anciens de l’Église et que les anciens prient pour lui… » De même que ceux qui sont dans la joie doivent chanter des cantiques, les affligés et les souffrants doivent prier. Le corps est pour le Seigneur et le Seigneur pour le corps. C’est pourquoi, quand nous prions pour tout ce qui concerne notre corps, Dieu est honoré et cela Lui plaît. Nous obéissons à la Parole de Dieu, et nous nous conformons au commandement de Dieu qui veut « qu’en toutes choses nous Lui apportons nos requêtes avec prières et supplications. »

2. Selon l’enseignement de la Parole. Le corps est le temple du Saint-Esprit, la demeure de Dieu, et il ne devrait être regardé et employé que comme tel. Et pourtant, combien de croyants le traitent-ils ainsi ? Nous transgressons journellement les lois faites pour son bien. Nous vivons pour manger au lieu de manger pour vivre ; nous nous surmenons de travail et négligeons le repos ; nous nous échauffons et nous nous inquiétons ; nous abusons en bien des manières du temple admirable dans lequel Dieu demeure. « C’est pour cela, » dit Paul, en parlant de semblables transgressions, « qu’il y a parmi vous plusieurs infirmes et malades » (1 Corinthiens 11:30). Beaucoup de nos maladies sont dues aux diverses manières dont nous abusons de notre corps ; c’est le résultat naturel de la violation de Ses lois. Dieu désire nous enseigner dans ces choses et nous voir marcher dans l’obéissance et dans la sainteté du corps aussi bien que de l’âme. En outre, à la même école, nous aurons à apprendre des leçons de soumission, de purification et de patience. C’est pour cela qu’Il nous demande de venir à Lui dans la maladie, pour que nous apprenions ces leçons et que nous « travaillions à notre sanctification dans la crainte du Seigneur », pour le corps aussi bien que pour l’âme.

3. À cause de la guérison. — L’homme qui ne regarde qu’aux moyens et ignore Dieu dans la maladie, peut, par défaut de prière, perdre une des plus grandes bénédictions de sa vie. Manquer de prier peut faire manquer un miracle de guérison. Car il peut être selon la volonté de Dieu de guérir par attouchement spirituel plutôt que par des moyens. Ainsi que nous l’avons vu, c’est à Dieu à en décider. Et ce n’est que dans la prière que nous pouvons sonder Sa volonté et apprendre à connaître Sa toute-puissance.

L’Église de Dieu est en déficit sur ce point, des doctrines sur la guérison l’ont poussée dans l’autre extrême et, par sa pratique, elle nie chaque jour le pouvoir de Dieu dans le domaine de la guérison. Le temps des miracles n’est pas plus passé que celui de Sa toute-puissance. La méfiance que montre tant d’enfants de Dieu à la pensée qu’Il peut encore, de nos jours, guérir par le surnaturel, est un symptôme certain d’affaiblissement de la foi. La puissance divine de Sa main est requise aujourd’hui comme autrefois pour l’affermissement de la foi de Ses enfants et comme un signe qui atteste Son omnipotence vis-à-vis d’un monde incrédule. Si, dans leurs maladies, les enfants de Dieu venaient toujours à Lui par la prière, l’Église verrait beaucoup plus de guérisons miraculeuses à la gloire de Son nom. Ayant admis que celui qui se confie en Dieu à l’exclusion de tous les moyens est dans l’erreur, il est certain que le chrétien qui ne se confie qu’aux moyens, en excluant Dieu, y est pour le moins autant. Si le premier limite Dieu aux moyens surnaturels, le second le limite aux naturels. Il insiste pour que Dieu ne travaille que par des moyens auxiliaires. Il en arrive à ne voir que les moyens et ne voit plus Dieu derrière ceux-ci. Négliger l’enseignement de Dieu concernant la guérison divine, parce que l’enseignement de l’homme l’a faussé par ses erreurs, c’est risquer de perdre des bénédictions infinies dans notre vie et tomber dans un des pièges tendus par l’adversaire de nos âmes.




D.158 – La prière – Partie 6

 

par James-H. Mac Conkey

VI –

LA PRATIQUE DE LA PRIÈRE

 

La manière de se procurer une chose qui s’achète, c’est de la payer. La manière d’obtenir quelque chose que l’on gagne, c’est de travailler. La manière d’obtenir une chose qui doit nous être donnée, c’est de la demander. Le chrétien qui reçoit de Dieu n’a ni à travailler, ni à payer. Ce qu’il reçoit de Dieu est un don, et, pour le recevoir, il doit simplement le demander. Dans Matthieu 7:7, Dieu dit : « Demandez et vous recevrez. » Dans Matthieu 7:11 : « Combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-Il de bonnes choses à ceux qui les Lui demandent. » Dans Jean 14:11 : « Quoi que vous demandiez en mon nom… » Dans Jean 14:14 : « Si vous le demandez, Je le ferai. » Ainsi donc, puisque la bénédiction certaine de la prière consiste à demander simplement, la première grande leçon à apprendre est celle-ci :

1. Commence à demander. Quand survient, dans notre vie, une crise ou une détresse, nous faisons tout, sauf cela. Nous réfléchissons, nous nous inquiétons, nous nous démenons, mais nous ne demandons pas. Mais Dieu ne dit pas : « Si vous vous tourmentez, si vous faites des projets et des plans, Je le ferai » ; mais bien : « Si vous demandez, Je le ferai. » Quelqu’un dira-t-il : « Je ne sais comment demander. Je ne comprends pas les mystères de la volonté de Dieu. Je ne sais comment vivre cette vie de prière » ? La réponse est simple : le moyen d’apprendre à le faire, c’est de commencer. Ceci est vrai de tout effort. C’est vrai aussi de la prière. La difficulté n’est pas que nous ne sachions pas demander, mais que nous ne demandions pas. Dieu peut aider l’homme qui ne sait pas prier. Le Saint-Esprit le lui enseignera. Mais Dieu ne peut pas aider celui qui ne veut pas prier, car il n’offre aucune prise à Dieu. Dieu ne s’attend pas à ce que nous connaissions tous les secrets de la prière avant que nous entrions à l’école de la prière. Il nous demande de commencer, de nous asseoir sur les bancs de l’école primaire, d’apprendre d’abord l’ABC de cette vie. Et alors, en continuant à prier, nous apprendrons à le faire. La responsabilité de l’enseignement de la prière repose sur Dieu. Mais la responsabilité de la prière repose sur nous. Ce qui chagrine le cœur de Dieu, ce n’est pas notre ignorance de la vie de prière, mais bien notre négligence voulue à cet égard.

2. Demande avec instance. C’est-à-dire, demande en premier lieu, avant d’agir. Les hommes disent : « Aide-toi, Dieu t’aidera. » « Fais de ton mieux et, quand tu ne pourras plus rien, crie à Dieu pour qu’Il vienne à ton secours. » Ceci paraît sage, mais c’est une sagesse superficielle. Nous n’avons en nous-mêmes aucune puissance pour parer aux ruses de Satan et, si nous essayons de le faire seuls, nous serons vaincus. C’est pourquoi va d’abord à Dieu dans la prière. Va d’abord à Lui pour être dirigé. Va d’abord à Lui pour avoir la lumière de Sa Parole. Va d’abord à Lui pour être fortifié par Son Esprit. Va d’abord à Lui pour être gardé d’erreurs qui prendraient des jours longs et pénibles à être rectifiées. Un exemple magnifique de spontanéité dans la prière se trouve dans le second chapitre de Néhémie. Le cœur de Néhémie était chargé par la pensée de la reconstruction de la ville bien-aimée et de la restauration du temple. Il entra en la présence du roi avec une contenance triste. Le roi le voyant, lui dit : « Pourquoi es-tu triste, aujourd’hui ? Que me demandes-tu ? » Et Néhémie répondit et dit : « Qu’il plaise au roi de m’envoyer à la ville de mes pères pour la rebâtir. » Notez pourtant que, dans le court instant qui s’écoule entre la question du roi et la réponse de Néhémie, se place cette phrase remarquable : « Alors je priai le Dieu des cieux ». Néhémie, en répondant au roi, n’osa pas se fier à sa propre sagesse, mais, dans les quelques secondes dont il disposait, il éleva son cœur à Dieu et cria à Lui pour avoir la sagesse dans sa réponse. On a appelé cela « la prière jaculatoire », du mot latin jaculum qui signifie une javeline ou un dard. Cela veut dire que Néhémie a comme envoyé une petite flèche à Dieu pour demander Son secours. Il y a là une précieuse leçon pour nous. Nous sommes devant une crise de notre vie, un besoin pressant se fait sentir. Nous n’avons pas le temps d’aller dans notre cabinet rechercher la communion avec Dieu. Mais nous pouvons faire ce que fit Néhémie. Nous pouvons être un de ces hommes de Dieu à prière spontanée. Où que nous soyons, dans la rue, à notre bureau, au milieu du bruit et de la poussée des affaires, nous pouvons faire monter à Dieu une de ces prières-flèches : « Seigneur, aide-moi ; Seigneur, éclaire-moi ; donne-moi la sagesse dans cette crise. » L’habitude de la prière spontanée qui nous fait recourir instantanément à Dieu dans l’entraînement de notre vie si affairée, peut être, en son genre, aussi utile que les périodes plus longues de communion que nous trouvons dans le silence de notre cabinet.

3. Persévère dans ta demande. « Priez sans cesse » dit l’apôtre (1 Thessaloniciens 5:17). Qu’entend l’Esprit par ces mots ? Que nous ayons à passer tous les moments de notre vie en prières clairement exprimées ? Certes non, mais sans doute avant tout que nous soyons constamment dans une attitude de prière au milieu des circonstances de la vie ; que l’atmosphère même de votre vie soit une atmosphère de prière. Ajoutez à cette pensée celle-ci : que nous devons prier « sans arrêt », c’est-à-dire sans de grands blancs ou de longues interruptions. Nous savons le mal que font de continuels arrêts ou interruptions dans notre travail journalier. Le garçon qui va à l’école une semaine et qui la manque la suivante ne mérite pas le nom d’écolier. Le musicien qui pratique fidèlement son art pendant un temps et le néglige ensuite ne deviendra jamais un maître. De même si nous prions aujourd’hui et que nous ne le fassions pas demain, si nous crions à Dieu cette semaine et que, la suivante, nous restions dans le silence, notre vie de prière souffrira en proportion. Nous tolérons des arrêts, des interruptions dans la vie de prière et ainsi nous en perdons la puissance. Dieu nous demande de prier, d’intercéder sans interruption. « Priez sans cesse » est donc un avertissement contre l’irrégularité. C’est un appel à une prière habituelle plutôt qu’ininterrompue. C’est une dépendance de Dieu journalière, régulière, habituelle, qui produira des effets dans le royaume de la prière. Un pétitionnaire de ce genre finit par avoir le sentiment d’une victoire, l’assurance qu’il va gagner sa cause ; il a conscience que sa prière produit son effet comme ne l’aura jamais celui qui laisse l’inconstance et l’irrégularité affaiblir l’action de la prière. L’apprenti qui retire souvent ses mains du travail qu’il doit faire ne saurait devenir un bon ouvrier et si nos lèvres et notre cœur s’abstiennent de la pratique journalière de la prière, le succès nous fera aussi sûrement défaut.

Mais nous ne sommes pas appelés seulement à prier sans cesse, mais aussi sans relâche. « Et il leur dit une parabole pour leur montrer qu’il faut toujours prier et ne se relâcher point » (Luc 18:1). Le premier est un avertissement contre l’irrégularité, le second contre le manque de persévérance. L’un et l’autre sont en piège à plusieurs. Nous commençons à prier pour une certaine chose, nous apportons nos pétitions un jour, une semaine, un mois, puis, ne recevant pas de réponse, nous nous relâchons et cessons de prier pour cet objet. C’est une faute mortelle. C’est un piège qui nous fait beaucoup entreprendre et ne nous laisse rien terminer. Il est ruineux dans toutes les sphères de la vie. L’homme qui prend l’habitude de commencer sans terminer, prend simplement l’habitude de l’insuccès. Il en est de la prière comme de toute autre chose. Se relâcher, c’est faillir. La défaite produit le découragement et le doute quant à l’efficacité de la prière, ce qui devient fatal à tout succès. Il vaudrait mieux prier pour moins de choses et recevoir plus de réponses que d’avoir sur les bras une quantité de pétitions que nous n’amenons pas à bonne fin, avec toute la démoralisation spirituelle qui en découle.

Il y a plus d’un siècle, Georges Müller, ce prince dans l’intercession auprès de Dieu, commençait à prier pour un groupe de cinq amis personnels. Après cinq ans, l’un d’entre eux vint à Christ.

Après dix ans, deux autres trouvèrent la paix auprès du même Sauveur. Il continua à prier pendant vingt-cinq ans et le quatrième fut sauvé. Pour le cinquième, il pria jusqu’à sa mort et lui aussi se convertit peu de mois après. Pour ce dernier ami, M. Muller avait prié près de cinquante-deux ans ! Devant une persévérance semblable, nous constatons que nous avons à peine touché le bord de la réelle importunité dans l’intercession.

Mais quelqu’un dira : « Combien de temps prierons-nous ? N’y a-t-il pas un moment où nous pouvons cesser nos intercessions et remettre la chose entre les mains de Dieu ? » À cela, il n’y a qu’une réponse : priez jusqu’à ce que l’objet de votre prière vous soit accordé ou que vous ayez l’assurance dans votre cœur qu’il le sera. Ce n’est qu’après avoir atteint l’un ou l’autre de ces deux résultats que nous pouvons nous arrêter dans notre importunité. Car la prière n’est pas seulement un appel à Dieu, mais aussi une lutte avec Satan. Et pour autant que Dieu veut employer notre intercession comme un puissant facteur de victoire dans ce conflit, c’est à lui, et non pas à nous, à décider quand nous devons cesser nos requêtes. Nous ne devons donc pas nous relâcher jusqu’à ce que la réponse soit venue ou que nous ayons reçu l’assurance qu’elle viendra. Dans le premier cas, nous cessons parce que nous voyons, et dans le second parce que nous croyons. Et la foi qui est dans notre cœur est tout aussi sûre que la vue de nos yeux, car c’est la foi de Dieu qui est en nous. En vivant de plus en plus la vie de prière, nous avancerons en expérience, nous connaîtrons cette assurance donnée de la part de Dieu et nous saurons quand nous pouvons nous reposer tranquillement en elle ou si nous avons à continuer nos sollicitations jusqu’à exaucement.

4. En toutes choses demandez. — « Ne vous inquiétez d’aucune chose, mais exposez vos besoins à Dieu en toutes occasions par des prières » (Philippiens 4:6). Nous allons à Dieu par la prière lors d’une grande détresse ou d’une crise dans notre vie, mais dans les petites choses qui remplissent ces vies, nous oublions de prier ; Dieu désire que nous priions pour toutes choses.

Et la raison en est bien claire. La prière nous apporte la paix de Dieu. Par conséquent, quand nous apportons à Dieu quelque difficulté ou anxiété, nous nous déchargeons de notre fardeau sur Dieu ; c’est là ce qui nous apporte la paix. Donc, si nous n’apportons à Dieu et ne Lui remettons dans nos prières que les grands fardeaux de la vie, nous n’obtenons la paix qu’en ce qui les concerne. Mais la grande partie de notre vie est faite de petites choses, d’incidents journaliers, de multiples riens. En sorte qu’en les laissant en dehors de nos prières, nous excluons la paix de nos vies. Et voilà pourquoi notre paix est intermittente au lieu d’être parfaite. C’est que nos prières sont partielles au lieu de tout embrasser. Si nous priions pour toutes choses, nous aurions la paix en toutes choses. Partout où manque la prière, la paix est absente. Stonewall Tackson, parlant de cette vérité, dit : « Quand j’écris une lettre, je demande à Dieu de l’accompagner. Quand je dis un mot, je demande à Dieu de le bénir. Quand je fais quelque chose pour Lui, j’implore Sa présence. En toutes choses je m’efforce de m’approcher de Lui par la prière. » C’est ainsi que Dieu voudrait voir tous Ses enfants vivre la vie de prière.

5. Demandez et vous connaîtrez Dieu. — Manassé, s’éloignant de Dieu, perdit son trône et fut emmené en captivité. Dans sa détresse, il cria à Dieu qui l’entendit et le ramena. « Et Manassé reconnut que c’est l’Éternel qui est Dieu. » (2 Chroniques 33:13). Une réponse à notre prière est une introduction personnelle auprès de Dieu. Voir un artiste peindre devant nos yeux, jusqu’à ce que la toile resplendisse de beauté, nous rend la peinture très vivante. Voir le sculpteur tailler dans le marbre une belle statue rend la sculpture très réelle. Crier à Dieu dans l’inquiétude et voir la chose elle-même se réaliser dans notre vie exactement comme nous l’avions demandé, donne un merveilleux sentiment de la réalité de Dieu. Ce fut quand Manassé cria et que Dieu lui répondit qu’il Le connut comme jamais auparavant. Comme lorsque nous entendons la voix, touchons la main et plongeons notre regard dans celui d’un ami que nous ne connaissions auparavant que de réputation. « Vous reconnaîtrez à ceci que le Dieu vivant est au milieu de vous, » dit Josué aux Israélites (Josué 3:10). C’est là les œuvres puissantes que Dieu fera pour ceux auxquels Il devient réel et tangible par la prière. Supposons que vous êtes étudiant ou écrivain et qu’un jour vous laissiez votre pupitre dans la confusion et le désordre. À votre retour, vous le trouvez bien arrangé. Vos livres sont fermés, vos papiers bien classés, chaque chose est à sa place ; une rose, une branche d’héliotrope embaument la chambre. Vous reconnaissez la présence et la prévenance d’une personne aimée. Vous y voyez le ministère de sa main. De même dans la prière. Pour l’homme qui prie, Dieu, en répondant à sa demande, devient si réel et si manifeste qu’il ne vous sera plus possible de le convaincre que ces choses sont arrivées par hasard, par accident ou par quelque autre raison que l’intervention divine accomplissant dans sa vie des oeuvres puissantes et admirables. Il reconnaît Dieu, parce qu’il réalise Sa main aimante dans tous les intérêts de sa vie. L’homme qui ne prie pas n’en fera jamais l’expérience.

6. Demandez — et votre foi sera rendue parfaite. Il y a plusieurs sortes de joie dépeintes dans la Parole de Dieu. Il y a la joie du salut. « Ne vous réjouissez pas seulement en cela, mais réjouissez-vous encore plus de ce que vos noms sont écrits dans les cieux » dit le Christ aux soixante-douze (Luc 10:20). Il y a la joie de voir une âme amenée à Christ, joie qui remplit même le cœur des anges dans les cieux quand ils voient la chose s’accomplir (Luc 15:7). Il y a la joie d’être complètement consacré à Dieu pour faire Sa volonté, qui est la joie de Christ Lui-même en nous et qui « rend notre joie parfaite » (Jean 15:11). De même la joie de la prière exaucée est précieuse entre toutes. « Demandez et vous recevrez afin que votre joie soit accomplie », dit le Seigneur (Jean 16:24). Elle est merveilleuse, en effet, la joie qui remplit nos cœurs, lors d’un grand exaucement dans notre vie. Prier Dieu dans l’obscurité et le voir envoyer Sa lumière merveilleuse ; prier en face d’une barrière puissante et voir Dieu l’abattre sous nos yeux, crier à Dieu dans une détresse pressante et Le voir aussitôt nous secourir — quelle joie inonde le cœur, quand Dieu donne de semblables réponses ! C’est la joie même du ciel que ces expériences nous communiquent. Elle est née de Dieu et aucune joie terrestre ne peut l’égaler. Les dons, qu’à sa demande l’enfant reçoit de son père, déversent un fleuve de joie incessant dans sa vie. Le même fleuve de joie ne se répandrait-il pas dans la vie de bien des enfants de Dieu, aujourd’hui tristes et malheureux, si seulement ils connaissaient et pratiquaient ce secret de la joie que donne la prière exaucée ?

7. Demandez — car il y a une libéralité de Dieu qui ne s’exerce que sur notre demande. La prière est une puissance. Par la prière, Dieu est amené à faire des choses qui ne se feraient pas sans cela. Quand il dit : « Si vous demandez, Je le ferai », il indique clairement que, si nous ne demandons pas, il y aura quelque lacune dans Son action. C’est là un grand mystère, mais un fait important. Quand Ezéchias, en détresse, pria Dieu de le délivrer de l’armée des Assyriens et que Dieu envoya Son ange qui détruisit 185 000 hommes d’entre eux, la raison de cette victoire est relatée en ces mots : « Ainsi a dit l’Éternel [à Ezéchias], parce que tu m’as prié. » La délivrance vint parce qu’il avait prié (Esaïe 37:21). Christ aussi, parlant de l’ami qui vient à minuit pour du pain, dit : « Quand même il ne se lèverait pas pour en donner parce qu’il est son ami, il se lèverait à cause de son importunité et lui en donnerait autant qu’il en aurait besoin » (Luc 11:8). Christ enseigne par là qu’il y a des choses que Dieu donne, non pas simplement parce qu’Il est un Dieu de grâce et parce qu’Il est « notre ami », mais « à cause de notre importunité ». Dieu, en effet, nous donne bien des choses simplement parce qu’Il est Dieu et un Dieu de grâce. Il envoie Sa pluie sur les justes et les injustes. Il est des bénédictions qu’Il répand, qu’on les demande ou non. Mais il y a des grâces spéciales et précieuses qu’Il garde en réserve pour ceux qui prient, qu’Il accorde « à cause de notre importunité ».

Voici la voûte des cieux qui nous entoure. Elle est toujours chargée de l’humidité prête à descendre sous forme de pluie. Cette pluie est constamment suspendue au-dessus des enfants des hommes. Mais elle ne descend pas jusqu’à ce qu’un courant frais rencontre les nuages chargés d’humidité et les condense en ondées sur un point particulier. C’est ainsi que les dons spéciaux de Dieu sont suspendus au-dessus de nous et attendent le courant de nos prières pour les soulever et les condenser en ondées de bénédictions ; mais si nous ne prions pas, ils passeront outre sans nous visiter et nous rafraîchir. Nous avons, dans la vie de Samson, une belle illustration de cette vérité (Juges 15:18-19). Samson vient d’avoir une belle victoire en tuant mille de ses ennemis. Il est fatigué et a une soif ardente. Dieu le regarde et voit à quoi il en est, mais ne lui donne pas de délivrance jusqu’à ce qu’il ait « crié à l’Éternel ». Alors la main de Dieu fend le rocher et l’eau vive jaillit pour rafraîchir et sauver le solliciteur en détresse. C’est pourquoi Samson a appelé ce lieu : « En Hakkoré », c’est-à-dire, « la source de celui qui invoque ». Par ce nom, il témoigne clairement que ce qui lui a fait le plus d’impression, c’est qu’elle lui fut donnée quand il cria. C’est au moment où il cria que Dieu ouvrit la source. Et comme les ans passaient et que les hommes étanchaient leur soif à la source vive, son nom rappelait constamment que Dieu l’avait ouverte parce que quelqu’un avait crié à Lui.

Combien cela est vrai dans nos vies ! Nous arrivons à une heure de détresse, l’angoisse est poignante, le fardeau lourd ; l’espérance faiblit, la vue de la foi est obscurcie. Et, tandis que nous sommes en détresse, Dieu attend — attend que nous criions à Lui. Le sol même que foulent nos pieds est sous la pression de la fontaine vive qui ne demande qu’à jaillir aussitôt que nous crierons. Mais, si nous ne crions pas, nous n’aurons pas d’eau, car c’est « la source de celui qui invoque ». Un puits d’huile peut être ouvert par une cartouche dont la force projette le liquide en l’air. C’est ainsi que la prière ouvre les puits de Dieu. Quand nous crions, le rocher se fend et la source jaillit. La prière est le détroit entre la soif spirituelle et le rafraîchissement spirituel. « Pressé par la soif, il cria et son esprit se remit. » C’est le pont qui nous fait passer de la détresse à la délivrance. Dans ma « détresse, je criai, » et « Il me délivra. » Il est des hommes qui ne connaissent que la soif, la détresse, parce qu’ils n’emploient pas le chemin qui en fait sortir — le cri. Dieu ne veut pas que nous vivions dans un état permanent de besoin et de détresse, mais, pour sortir de l’un et de l’autre, Il veut que nous criions pour ouvrir la source de la délivrance. Tel dira, en montrant le passé : « Ici, j’eus une grande affliction, là une terrible tentation, là un chagrin cuisant, puis encore une perte sérieuse. Ma vie a été toute de besoins et de détresses. » Un autre dira : « J’ai passé aussi par les mêmes tribulations ; mais vois : Dieu m’a ouvert ici un puits rafraîchissant, là une fontaine d’eau vive, là une source jaillissante et là enfin un courant d’eau pure. La vie est triste pour toi parce que tu n’en connais que les besoins, elle est bénie pour moi parce que j’en connais aussi les délivrances : “car Il délivre celui qui est dans le besoin, quand il crie”. » Qui est-ce qui, inquiet, découragé, las à la mort, n’a pas crié à Lui dans sa détresse et fait alors l’expérience d’une paix, d’une consolation, d’un repos semblables à un fleuve de rafraîchissement pour son âme, comme si ses oreilles en avaient entendu la musique et que les lèvres altérées en eussent bu l’eau vivifiante ?

Le Saint-Esprit a un mot pénétrant dans ce même sens, dans Jacques 4:2 : « Vous ne recevez pas, parce que vous ne demandez pas. » Si vous ne priez pas, un ouvrier ne partira pas pour la moisson, quelque âme dans les ténèbres en Chine ou en Afrique ne recevra pas l’Évangile de Jésus-Christ, un père, une sœur ou un ami bien-aimé ne sera pas convaincu de péché, une porte que Dieu eût ouverte, reste fermée, telle barrière demeure que Dieu eût abattue si vous aviez prié. Si vous négligez de prier, l’éternité seule révélera la perte qui en résulte pour Dieu, pour vous, et pour l’univers. Enfant de Dieu, il y a aujourd’hui, dans ta vie, des obstacles qui semblent te priver des desseins les plus glorieux de Dieu à ton égard. Tu as travaillé, peiné, tu t’es fatigué et tu n’as pas abouti. Le désespoir commence à te saisir et l’espoir se retire de ton cœur, car tout ton labeur a été inutile. Ne veux-tu pas maintenant essayer la demande qui mène l’action de Dieu ? Commence à vivre la vie de prières. Demande, demande, demande, et, te détournant des déceptions qui ont suivi ton travail, regarde à celui qui dit : « Si vous demandez, Je le ferai ». Prie — et Il touchera des cœurs que tu n’aurais jamais pu atteindre. Prie — et Il guérira ce sentiment de crainte qui t’accable. Prie — et Il pourvoira à tes besoins temporels et spirituels. Prie — et Il débrouillera l’écheveau de tous les liens de ta vie qui semblent emmêlés au-delà de toute expression, Il les réunira en une chaîne d’or de Sa pensée à ton égard. Prie — et ta vie, débarrassée des errements et des manquements, de tes efforts propres, produira les miracles de Son action à Lui, qui rempliront un jour ton cœur de chants de louange. Prie — et Il produira des changements auxquels jamais tu n’aurais pensé et des interventions providentielles auxquelles tu n’aurais jamais songé. Prie — et Il renversera et Il transformera jusqu’à ce que la nuit soit changée en jour, l’esclavage en liberté, les abîmes sans pont en une route sûre, les murs de granit en étoupe, car le Dieu des miracles aura tenu Sa promesse.

« Si vous demandez, Je le ferai. »




D.157 – La prière – Partie 5

 

par James-H. Mac Conkey

V

LA GRANDE CONDITION

 

Si toute prière conforme à la volonté de Dieu reçoit une réponse, combien ne devrions-nous pas être avides de connaître cette volonté, si c’est possible ! Mais « nous ne savons pas ce que nous devons demander pour prier comme il faut. » Ne nous jetons-nous pas, en la présence de Dieu, avec nos propres plans tout prêts, insistant pour avoir Son approbation, plutôt que d’attendre de connaître Sa volonté pour prier ensuite d’une manière conforme à celle-ci ? N’essayons-nous pas de gagner Dieu à nos désirs plutôt que de Lui céder et de prier conformément à Ses désirs pour nous ? Nous sommes attentifs à agir selon Sa volonté ; le sommes-nous aussi à demander des choses s’accordant avec celle-ci ? Nous Lui envoyons d’innombrables supplications sans nous attendre à une réponse, parce que nous n’avons pas cherché à les conformer à Sa volonté, ce qui seul nous eût donné cette confiance. Nous sommes en cela semblables aux enfants qui jouent au bord d’une rivière rapide et jettent capricieusement à l’eau leurs batelets d’écorce sans jamais attendre leur retour, tandis que nous devrions être comme ces armateurs prudents qui, après s’être entendus avec un port éloigné, lui expédient un tonnage modeste et attendent avec confiance le riche chargement promis en retour. Il peut y avoir un manque de maturité dans la vie de prière aussi bien que dans la marche chrétienne. Dans nos premières expériences, nous nous servons de la prière uniquement pour obtenir l’objet de nos désirs. Plus tard, elle devrait devenir pour nous un moyen puissant pour réaliser la volonté de Dieu. Alors, nous faisions davantage de demandes, à présent nous recevons plus de réponses. Alors, nous jetions plus de semences, maintenant il y en a davantage qui lève. Le chien, qui a le flair sûr, court avec assurance, tandis que son compagnon indécis hésite et aboie dans la perplexité et le désappointement. Le chrétien qui, par l’Esprit, a le jugement clair (Ésaïe 11:3) pour discerner la volonté de Dieu, prie avec assurance et possède une puissance inconnue à celui qui ne sait que demander pour prier comme il faut.

Ce n’est qu’en faisant des demandes conformes à la volonté de Dieu que nous pouvons avoir cette confiance et cette assurance dans la prière.

Car « c’est la confiance que nous avons en Lui, que si nous demandons quelque chose qui soit conforme à Sa volonté, Il nous entend ». Si nous ne demandons pas selon Sa volonté, nous ne saurions être assurés d’une réponse.

C’est pourquoi, dans la mesure du possible, cherchez à connaître la volonté de Dieu à l’égard de l’objet de vos prières.

Supposez que vous vous rendiez auprès de quelqu’un pour emprunter une somme d’argent. Vous savez qu’il peut le faire. Vous savez aussi que vous en avez grandement besoin. Mais vous ne savez pas s’il lui convient de vous la donner ; ou s’il pense que réellement elle vous est indispensable, et que vous serez à même de la rendre. Bref, vous ne connaissez pas sa volonté à ce sujet. Alors, vous pouvez avoir l’espoir, mais non pas la certitude, la confiance que vous toucherez la somme. Tout en ayant foi en lui, vous ne connaissez pourtant pas sa volonté, et vous resterez par conséquent dans le doute et l’incertitude quant au résultat, jusqu’à ce que vous ayez obtenu sa réponse. Mais supposez maintenant que vous ayez une lettre de lui, disant qu’il est au courant de vos besoins et promettant de vous remettre une certaine somme si vous passez auprès de lui tel jour ; vous irez alors chez lui avec assurance. Vous y arriverez avec la confiance complète, absolue, que vous recevrez l’argent désiré. Vous n’avez plus besoin de vous enquérir de sa volonté, qui déjà vous est révélée par la promesse faite. Il vous suffit de faire votre demande selon cette volonté, étant absolument certain de recevoir. Ainsi en est-il pour la prière. Nous désirons quelque chose. Allant à Dieu, comme à un Père qui nous aime, nous demandons. Mais, si nous ne sommes pas sûrs que notre désir soit selon Sa volonté, nous ne pouvons que dire : « Si c’est Ta volonté » en Lui remettant la chose. Nous pouvons avoir de l’espoir, mais non de l’assurance, si nous ne demandons pas selon Sa volonté. Car notre espérance est en la Personne de Dieu et ne saurait être détournée par l’ignorance de Sa volonté sur un point quelconque. Mais notre confiance en une réponse précise à notre prière repose sur le fait que nous prions conformément à la volonté de Dieu, car nous ne pouvons nous attendre à ce qu’Il nous donne ce qui est contraire à Sa volonté. Voilà pourquoi, en priant dans la ligne de Sa volonté, nous nous sentons dans une place forte. Nous attendons avec tranquillité, confiance, assurance. La chose demandée doit arriver, car Il la veut et rien ne peut l’empêcher.

Comment donc arriverons-nous à connaître Sa volonté pour accorder nos prières avec elle et ainsi être assurés qu’Il fera ce que nous Lui demandons ? Il y a trois moyens par lesquels nous pouvons connaître la volonté de Dieu, savoir :

  • par Sa Parole ;
  • par les circonstances ;
  • par Son Esprit.

1. PAR SA PAROLE

Nous pouvons connaître Sa volonté avec évidence en premier lieu par Sa Parole. Car Sa Parole est la révélation de Sa volonté pour nous et pour le monde, soit pour le présent, soit pour l’avenir. Quand nous la méditons, recherchons soigneusement quelle est Sa volonté, puis plaidons d’une manière bien définie pour la réalisation de cette volonté. De là l’utilité pour notre vie de prière de bien connaître les promesses de Dieu. Quand nous trouvons une de Ses promesses bien définies, elle devient la base de notre confiance dans la prière. Nous nous reposons sur elle avec une certitude absolue. Nous ne dirons pas « Si c’est Ta volonté » mais « Seigneur, c’est ici Ta volonté clairement révélée et puisque je prie en conformité avec elle, je sais que je serai entendu. » Pensez par exemple aux mots : « Dieu pourvoira à tous vos besoins. » La promesse est claire. Non pas que Dieu donne le luxe, mais qu’Il pourvoit aux besoins de Ses enfants. Il est des choses dans la vie, comme la nourriture, le vêtement et autres choses semblables, dont Christ dit : « Votre Père qui est aux cieux sait que vous avez besoin de ces choses. » Ainsi donc, quand un enfant de Dieu prie son Père pour ces choses, il n’a pas à dire : « Père, si c’est Ta volonté » mais à plaider : « Père, Tu as clairement révélé que c’est dans Tes desseins d’amour de pourvoir à mes besoins, je viens donc à Toi conformément à cette volonté, avec une grande assurance, sachant que, si je demande quelque chose selon Ta volonté, Tu le feras. » Recherchez donc soigneusement dans la Parole de Dieu Ses promesses explicites. Pourvus de celles-ci, nous aurons une provision de munitions qui ne nous fera jamais défaut dans les batailles contre le Malin. C’est parce que Jésus put dire : « Il est écrit » qu’Il put porter à Satan des coups sûrs et victorieux. Toutefois, soyons sur nos gardes.

De même que le phare qui a si souvent guidé les bateaux au port est obscurci, déplacé, faussé, détruit par l’ennemi qui cherche leur perte, la Parole de Dieu, mal interprétée, tordue, mal appliquée, devient l’instrument le plus dangereux entre les mains de l’adversaire pour détourner le croyant de la véritable volonté de Dieu. C’est cette parole dont Satan s’est servi pour tenter et chercher à détourner notre Seigneur. Et toute erreur, toute fausse doctrine que les hommes propagent, doit son influence dangereuse aux passages de l’Écriture mal appliqués qu’on cite à leur appui. Il est donc d’une importance extrême pour le croyant de sonder la Parole avec infiniment de soin, de crainte que l’Ennemi ne s’en serve pour le tromper subtilement à cet égard. Qu’il s’assure donc que les passages cités par les hommes à l’appui de leurs doctrines sont bien la Parole de Dieu et non pas seulement l’opinion des hommes à l’égard de cette Parole.

Soyez sûrs de la traduction. La Parole de Dieu, telle que nous l’avons, étant une traduction d’une autre langue, a besoin d’être examinée à la nouvelle lumière que de nouvelles traductions nous apportent.[1] Voyez le passage dans Actes 19:2. Dans la version autorisée, on dit : « Avez-vous reçu le Saint-Esprit quand vous avez cru ? »[2] Ceci a provoqué l’enseignement donné par plusieurs que l’Esprit de Dieu n’est pas reçu à la régénération, mais lors d’un état subséquent parce que l’Écriture dit : « depuis que vous avez cru ». Mais quand nous consultons la version [du Texte Reçu], nous trouvons ce passage traduit comme suit : « Avez-vous reçu le Saint-Esprit quand vous avez cru ? » ce qui donne un sens tout autre et montre que l’on s’attendait à ce que le Saint-Esprit fût reçu lors de et non pas après la régénération. De même, dans 1 Thessaloniciens 4:15, nous lisons que les vivants ne préviendront pas les morts. Cette traduction apporte en anglais de l’obscurité et de la confusion puisque le mot prévenir (prevent) signifie aujourd’hui et dans cette langue : empêcher, tandis qu’autrefois, et dans le sens de l’ancienne traduction, il signifiait précéder. Nous comprenons quelle différence est ainsi produite par les mots prévenir et empêcher, sens plus récent du mot « prevent ». Bien d’autres passages pourraient ainsi être cités pour montrer combien il est urgent de bien nous assurer de la traduction de la Parole.

Soyez sûrs du contexte. Il n’y a pas, dans la lecture de la Bible, d’erreur plus fréquente, et qui donne aussi plus de confusion, que celle qui consiste à lire une portion sans son contexte. Souvent, par exemple, l’on cite 1 Jean 1:7 : « Le sang de son Fils Jésus-Christ nous purifie de tout péché », comme démontrant que, par un seul acte de foi défini, le croyant est purifié par le sang de Christ de la nature pécheresse qui est en lui. Mais remarquez le contexte : « Si nous marchons dans la lumière, comme lui aussi est dans la lumière », le sang purifie ou conserve pur, etc. En d’autres termes, la purification est journalière, continuelle et conditionnée à la marche du croyant en Christ. Sans le contexte, le verset est peut-être interprété comme montrant une œuvre instantanée du sang de Christ par un acte de foi. Mais, avec le contexte, le verset se rapporte à une œuvre continue du sang de Christ par une marche journalière dans la foi ; à une communion du croyant, et non à un état de celui-ci. La condition n’est pas : « Si nous croyons », mais bien « Si nous marchons ». Le résultat n’est pas « purifie » par un acte, mais nous « conserve purs » par un procédé, c’est là le sens du mot. Sortir ainsi un passage de son contexte, c’est comme si l’on saisissait une sentence d’un passant sans connaître le sujet dont il parle. Le procédé est aussi peu correct vis-à-vis de celui qui a parlé, qu’il est fatal à la vérité. Puis encore : soyez sûrs de l’application. Bien des textes de l’Écriture ne s’appliquent pas du tout au peuple de Dieu en général, mais bien à ceux auxquels ils sont spécialement adressés. Il y a, par exemple, quantité de prophéties écrites pour les Juifs, mais qui ne sont d’aucune application quelconque pour l’Église, bien que tous puissent en tirer une leçon générale et spirituelle. Il y a, d’autre part, des promesses faites à l’Église qui ne concernent pas Israël. C’est pourquoi, quand nous sondons la Parole de Dieu pour connaître Sa volonté, il convient de nous demander, à chaque constatation spécifique : « Ceci s’applique-t-il à tous et, par conséquent, à moi, ou cela a-t-il été écrit seulement en vue de personnes ou de classes de personnes spéciales ? » Prenez, par exemple, la précieuse vérité du retour du Seigneur, prophétisée dans des passages tels que 1 Thessaloniciens 4:13-18. Plusieurs l’appliquent à la mort du croyant et prétendent que c’est ainsi que le Christ revient. L’étude la plus élémentaire du contexte démontrera d’une manière éclatante combien une telle application est erronée. De même, voilà l’admirable chapitre 11 d’Ésaïe spiritualisé et appliqué à la gloire de l’Église durant la période du Saint-Esprit que nous traversons, tandis qu’une lecture attentive montrera clairement qu’il a trait à la restauration d’Israël et aux conditions de paix et de justice qui ne se rencontreront sur la terre que pendant le règne millénaire du Seigneur et jamais auparavant. Combien vivement nous souvenons-nous du cas d’une recrue dans un camp de l’armée pendant la guerre des États-Unis avec l’Espagne, qui vint à nous dans une grande excitation d’esprit parce qu’elle était persuadée, par une lecture fortuite de Romains 15:28, qu’elle serait désignée pour aller en Espagne avant la fin de la guerre. On fait souvent, verbalement ou dans des écrits, de fausses applications qui ne sont guère moins grotesques que dans le cas cité. La pire conséquence des erreurs de cette nature, c’est le tort sérieux qu’elles font à la foi de la personne trompée. Celle-ci pense pouvoir prier sur la base d’une promesse de Dieu et selon Sa Parole et, parce que Dieu ne réalise pas cette promesse, elle perd foi en Lui et en la réalité de la puissance de la prière, tandis que la raison du manque d’exaucement ne gît que dans le fait qu’elle n’a pas prié selon la volonté de Dieu, mais selon la fausse conception qu’elle s’était faite de celle-ci.

Soyez sûrs des conséquences que vous tirez d’un texte biblique. Une autre expérience, trop commune, qui fait mal comprendre la Parole de Dieu, est la suivante : un orateur ou un écrivain cite un texte et le cite correctement ; mais voilà qu’il en tire une conclusion toute personnelle et le lecteur, qui n’est pas sur ses gardes, accepte cette déduction humaine comme Parole de Dieu. La plupart des enseignements absurdes de la Science chrétienne et les arguments trompeurs qu’elle tire de la Bible proviennent de ces fausses interprétations auxquelles elle est réduite. Les victimes acceptent inconsciemment comme Parole de Dieu ces attestations humaines, faibles, absurdes, illogiques, alors que ce ne sont que des conséquences subtilement tirées des textes et entrelacées dans ceux-ci. Veillons donc à nous garder de ces erreurs par les simples précautions citées et nous trouverons dans la Parole de Dieu un guide sûr et infaillible quant à la révélation de Sa volonté dans notre vie de prière.

En outre, Dieu révèle Sa volonté à Ses enfants par

2. LES CIRCONSTANCES

La vie d’un homme peut être si bien enserrée par les circonstances que celles-ci peuvent devenir une indication très claire au sujet de choses que la Parole de Dieu ne mentionne pas particulièrement. Ainsi, celle-ci pourra appeler un homme à aller prêcher l’Évangile dans le monde. Mais la question de savoir dans quelle partie du monde il devra aller, aux Indes, en Afrique, en Chine ou ailleurs, devra être résolue essentiellement par les circonstances. Un homme auquel manquerait un bras ne sera pas appelé par Dieu à un travail exigeant l’emploi de celui-ci. Un homme auquel Dieu a manifestement donné des charges vis-à-vis de son prochain dans son pays ne pourra pas s’en départir avant que Dieu ait changé ses circonstances. Dieu dirige soit en fermant des portes, soit en en ouvrant d’autres. Quelquefois, une circonstance ouvrant ou fermant un chemin devient l’indication capitale de la volonté de Dieu dans une affaire en suspens. Les dons que quelqu’un possède pour le service de Christ, la joie qu’il trouve à les employer, le sceau de succès que Dieu appose à son travail, peuvent devenir autant de circonstances bien définies par lesquelles Dieu amène un homme à comprendre sa vocation. Notons cependant que les circonstances seules ne sont pas toujours un moyen suffisant de reconnaître les directions de Dieu. La voie sûre, dans ces cas, sera toujours de confirmer les circonstances par l’Esprit de Dieu, ce qui signifie s’attendre à Dieu dans la prière, chaque fois que Sa volonté n’est pas clairement révélée, jusqu’à ce que nous soyons assurés, par l’Esprit, que le point vers lequel les circonstances semblent aboutir est bien celui qui doit être atteint. En d’autres termes, nous trouvons parfois dans les circonstances une apparence, un quelque chose de plausible, qui peut nous induire en erreur, à moins qu’il ne soit éprouvé et confirmé par l’Esprit de Dieu.

Qui de nous n’a passé par telle expérience où toutes les circonstances semblaient indiquer une direction, une manière de faire qui cependant a laissé dans notre esprit une légère hésitation, un manque de liberté complète pour aller de l’avant. Nous avons attendu. Et alors, tandis que nous demeurions en prière, les circonstances ont changé ou perdu leur valeur et nous avons pu voir clairement que nous nous serions trompés en nous laissant conduire par elles. Cette apparence des circonstances est bien illustrée dans le 9e chapitre de Josué. Les Gabaonites étaient une partie des anciens habitants de la Terre promise, destinés à être détruits ou expulsés par Josué et les Israélites. Sachant quelle destinée les attendait, s’ils étaient reconnus comme habitants du pays, ils vinrent à Josué, feignant d’être des messagers arrivant d’une contrée lointaine, en lui montrant leur pain sec et moisi comme preuve de leur prétendu long voyage. Josué et les Israélites furent trompés par une circonstance : le pain sec et moisi. Selon le langage exact du texte (Josué 9:14) « Ces hommes donc avaient pris de la provision ; mais on ne consulta point la bouche de l’Eternel. ». La conclusion est clairement celle-ci, c’est que s’ils s’étaient attendus au Seigneur et avaient pris Son conseil, Il eût démasqué les Gabaonites et eût montré à Josué que les circonstances étaient fausses et décevantes. C’est ainsi même que Satan est toujours prêt à tromper les enfants de Dieu par toutes sortes de ruses qu’il emploie comme appât pour les enlacer. Notre seule sécurité consiste à toujours « consulter la bouche de l’Éternel » et à le prier de confirmer la valeur des circonstances qui paraissent douteuses ou même plausibles.

3. PAR L’ESPRIT

Nous pouvons aussi connaître la volonté de Dieu par l’Esprit de Dieu. Car il y a bien des situations dans notre vie où ni la Parole de Dieu, ni les circonstances ne peuvent nous communiquer la pensée de Dieu et, à moins d’être guidés par l’Esprit de Dieu, Ses enfants devraient marcher dans l’obscurité. Par exemple, la Parole de Dieu peut nous appeler à prier pour les malades, mais rien dans cette Parole, ni dans les circonstances, ne nous révélera, si, oui ou non, c’est la volonté de Dieu de guérir celui pour lequel nous prions ou de le reprendre à Lui. La Parole de Dieu nous ordonne d’aller par tout le monde et d’y prêcher cette Parole à toute créature. Mais il n’y a rien dans cette Parole qui nous dise dans quelle partie du monde l’homme ainsi appelé doit aller et si les circonstances ne lui donnent pas une indication particulière, il peut arriver qu’il en soit remis complètement aux directions de l’Esprit pour être éclairé sur ce point. Il y a ainsi des centaines de détails dans notre vie, dans lesquels nous avons besoin que Dieu nous préserve d’entrer dans une fausse voie et où, n’étant guidés directement ni par la Parole, ni par les circonstances, l’Esprit devient l’unique et suprême révélateur de la volonté de Dieu. Et pourquoi penser qu’il est impossible à Dieu, qui est Esprit, de conduire les Siens par cet Esprit qui est en eux comme un don de sa part ? C’est précisément par l’Esprit de Dieu que les choses de Dieu sont révélées. Et nos doutes et notre scepticisme, quant à la conduite de l’Esprit, ne démontreraient-ils pas notre manque de perception plutôt que l’absence de Ses directions ? Le fait qu’aucune voix ne nous parvient par le téléphone ne prouve pas que cette voix n’existe pas. Il se peut que, simplement, nous ne l’ayons pas entendue. Le fait que nous n’entendons pas la voix de Dieu ne prouve pas le silence de la part de Dieu, mais plutôt la pesanteur de notre ouïe spirituelle. Ce n’est pas Dieu qui est muet, c’est nous qui sommes sourds. Ne nions pas le fait de la voix intérieur de l’Esprit simplement parce que nous sommes trop charnels pour l’entendre. La Parole de Dieu prouve clairement qu’il a parlé aux hommes par la voix de l’Esprit. Il est dit de Paul et Silas, Actes 16:7, qu’ils se disposaient à aller en Bithynie, mais que « l’Esprit ne le leur permit pas ». À Philippe, selon Actes 8:29, l’Esprit dit : « Approche-toi et rejoins ce chariot. » De même qu’il nous est dit qu’Agabus parla à Paul « par l’Esprit » (Actes 21:11). Quand les disciples, à Antioche, jeûnaient et priaient, l’Esprit leur dit : « Séparez Barnabas et Paul pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés. » Et c’est ainsi que Dieu parle encore de nos jours par l’Esprit à Ses enfants.

Il y a trois leçons que nous avons besoin d’apprendre concernant la révélation de la volonté de Dieu par l’Esprit. Ce sont :

La volonté

« Si quelqu’un veut faire Sa volonté, il connaîtra. » Pour connaître la volonté de Dieu, il nous faut vouloir la volonté de Dieu. La volonté propre est le voile le plus sûr et le plus épais entre nous et la connaissance de la volonté de Dieu. S’approcher de Dieu dans un esprit de volonté propre, c’est la disparition d’un train dans un grand tunnel, l’obscurité et la nuit en sont le résultat certain. C’est par le cœur plutôt que par la tête que nous discernons la volonté de Dieu, et la révolte ou le manque de soumission dans le cœur, c’est l’obscurité sur le sentier. Si nous nous posons cette question : « Suis-je prêt à accepter la volonté de Dieu, qu’Il m’accorde ma requête ou qu’Il me la refuse ? » Nous trouverons un moyen sûr de démasquer notre volonté propre. Et, en nous en servant, nous serons effrayés de découvrir à quel point notre vie de prière est un effort pour gagner Dieu à consentir à faire notre propre volonté et à l’exécuter, plutôt qu’une demande se conformant à la Sienne. C’est une condition suprême et essentielle pour connaître la volonté de Dieu, que d’aller à Lui dans un esprit de soumission absolue.

Attendre

Les neuf dixièmes de nos erreurs concernant la volonté de Dieu proviennent de notre hâte. L’homme pressé devra refaire péniblement bien des pas qui seront évités par celui qui sait attendre. S’attendre à Dieu c’est comme un filtre spirituel qui fait passer l’obscurité et l’erreur et retient la vérité claire et lumineuse. Ne vous précipitez pas dans quelque décision inconsidérée sous prétexte de hâte. Quand vous êtes dans le doute, c’est un appel certain à la patience. La personne qui attend verra le brouillard s’éclaircir et la lumière paraître d’une manière étonnante. L’esprit de hâte, au contraire, est né de la chair et ses résultats ne peuvent manquer d’être charnels.

Marcher par l’Esprit

Dieu est Esprit. Si nous désirons recevoir les messages de l’Esprit, il nous faut apprendre à marcher par l’Esprit.

Supposez qu’un de vos bien-aimés qui vous a devancé vous envoie l’avis qu’un message de sa part vous arrivera le lendemain. Supposez encore que ce message soit celui d’un être spirituel, vous marcheriez dans l’Esprit pour pouvoir le saisir et, dès le lendemain matin, vous mettriez tous vos soins à ne pas le manquer. Vous attendriez Dieu, vous prépareriez vos oreilles pour le message attendu et vous vous garderiez de tout bruit et de toute clameur pouvant affaiblir votre faculté de le percevoir. Combien de temps vous passeriez en prière dans le silence de votre chambre, attendant et écoutant ! Combien sérieusement vous chercheriez à être dans l’Esprit quand le message viendrait de votre Bien-aimé de l’Au-delà, afin de le bien entendre, connaître et comprendre. Ce devrait être là notre attitude habituelle envers Dieu. Nous devrions nous efforcer d’être aussi intensément dans l’Esprit pour entendre le message de Dieu que si c’était celui d’un bien-aimé décédé (si cette hypothèse était réalisable).

Ne perdons pourtant pas courage si nous sommes lents à apprendre à marcher dans l’Esprit, de manière à discerner et à comprendre promptement la voix intérieure quand elle parle. Cette faculté est la preuve la plus forte de l’intimité de notre vie en Dieu. Pour obtenir une si précieuse bénédiction, il vaut la peine d’y apporter beaucoup de temps et de patience. Il y a plus d’un siècle, le pieux pasteur Blumhardt excellait merveilleusement dans la prière pour les malades. Sa puissance dans ce ministère dépendait, comme toute puissance dans la prière, de l’accord intime entre sa prière et la volonté de Dieu. Il affirme qu’au commencement de ce ministère d’intercession, il passait des heures en prière avant de pouvoir s’assurer quelle était la volonté de Dieu à l’égard du malade. Mais, après deux ans, cette voix intérieure de Dieu lui devint si familière que souvent la pensée de Dieu lui était clairement révélée aussitôt qu’il avait élevé son âme à Lui dans la communion. Pour nous, comme pour lui, Dieu est disposé à Se révéler, si seulement nous sommes patients, confiants et persévérants dans la prière. Ici, comme ailleurs, Dieu fera selon le désir de notre cœur et pour nous, Ses enfants, se réalisera aussi, au moins à un certain degré, cette parole que « le Père aime le Fils et Lui montre tout ce qu’Il fait ».

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[1] Malheureusement, M. Mac Conkey ne devait pas avoir toute l’information que nous possédons aujourd’hui sur les manuscrits corrompus d’Alexandrie, à l’origine des dites versions modernes. Attachez-vous donc aux manuscrits du Texte Reçu, Parole complète de Dieu préservée dans la version David Martin et la version d’Ostervald.

[2] « Avez-vous reçu l’Esprit Saint après voir cru ? » dans la version Darby (manuscrits d’Alexandrie).




D.156 – La prière – Partie 4

 

par James-H. Mac Conkey

– IV

LA PORTÉE DE LA PRIÈRE

 

« Quelque chose que vous demandiez en mon nom, je le ferai » (Jean 14:14).

Si vous demandez, Dieu agira dans vos besoins. Une illustration frappante de cette vérité s’imposa récemment à moi. Nous promenant un soir dans un parc créé par une société en faveur des convalescents, nous rencontrâmes une femme chrétienne en grande détresse d’âme. Ouvrant son cœur, elle nous confia l’histoire de ses peines. « Je suis, » nous dit-elle, « la fille unique d’une mère veuve, qui dépend entièrement de moi pour sa subsistance. Depuis bien des années, cela a été mon bonheur et mon privilège de la soigner et de pourvoir à ses modestes besoins. Il y a quelques mois, ma santé faiblit et je dus venir à ce sanatorium dans l’espoir de me remettre. Ma petite réserve d’argent fut bientôt absorbée et je n’ai plus assez pour payer ce que je dois. En outre, je dois passer après-demain par une opération dangereuse, dans laquelle je pourrais succomber. Je ne crains rien pour moi-même, car j’ai fais ma paix avec Dieu, mais si l’opération entraîne ma mort, personne ne prendra soin de ma mère et je l’aime comme ma propre vie. » L’avenir sombre et incertain au-devant duquel elle s’avançait, la plongeait dans une agonie qui se fit jour par des pleurs et des sanglots. Nous lui avons rappelé les promesses de Dieu, par lesquelles Il était engagé à l’entendre et à pourvoir à ses besoins, pourvu qu’elle fit appel à Lui avec une confiance complète, Lui rappelant en particulier le passage : « Mon Dieu pourvoira à tous vos besoins. » « Ah, » dit-elle, « je ne connais guère cela. J’ai toujours gagné ma vie par moi-même ; maintenant que je suis à bout de ressources, ce sera une expérience toute nouvelle à faire que de recourir à Dieu pour qu’en réponse à la prière de Son enfant désorientée, Il supplée, dans Son amour, directement à ses besoins. Vraiment, je n’ai jamais su ce que c’est que d’avoir une réponse directe à mes prières, telle que vous dites qu’Il me la donnera si j’ai recours à Lui avec une confiance entière. » Nous nous efforçâmes de la convaincre que, Dieu étant son Père céleste et rempli d’amour pour elle, Il suppléerait à ses besoins, même pendant le temps où elle-même serait incapable d’y coopérer, y étant engagé par Sa promesse, pourvu qu’elle « remît sa voie sur l’Éternel », avec la confiance d’un petit enfant. À la fin, elle céda à la vérité et à la pression de l’Esprit de Dieu dans son cœur. Elle Lui confia l’avenir si inquiétant, l’opération redoutée avec ses suites possibles, sa mère bien-aimée, ses propres besoins pressants, elle-même enfin avec tout ce qui la concernait pour le temps et l’éternité. Puis, nous criâmes à Dieu au sujet de ses besoins pécuniaires si urgents, plaidant pour elle selon la promesse « Mon Dieu pourvoira à tous vos besoins » et « Si vous demandez, Je le ferai » ; et nous partîmes.

Deux jours plus tard, le matin de l’opération, nous nous rendîmes dans notre chambre pour intercéder pour elle pendant la crise suprême, ainsi que nous le lui avions promis, puis, passant par le vestibule du sanatorium, nous y trouvâmes deux hommes d’affaires chrétiens qui étaient en conversation. Ils nous interpellèrent par cette question : « Où étiez-vous avant-hier à telle heu-re ? » mentionnant le soir de l’incident en question. « Nous priions avec une enfant de Dieu qui va passer par une opération chirurgicale critique », fut la réponse. « Je me demande, » dit spontanément l’un d’eux, « si, financièrement, elle a ce qu’il faut ? » À ces mots, cette pensée nous traversa l’esprit : « Notre Père agit en réponse à nos prières. » Et, comme le bienveillant questionneur nous pressait de répondre, nous lui dîmes : « À dire la vérité, ses notes ne sont pas payées. » Il mit sa main dans la poche et en tira une liasse de billets de banque, disant : « Voici vingt-cinq dollars, employez-les pour elle. » Cinq autres dollars furent ajoutés et, l’argent en mains, nous nous dirigeâmes vers l’antichambre de la salle d’opération où nous fûmes admis à voir notre amie. « Voyez, voici trente dollars que le Seigneur vous envoie pour vos besoins, sans que nous n’en ayons parlé à personne. » De nouveau, ses yeux se remplirent de larmes, mais cette fois de larmes de joie. « Comment pourrais-je jamais plus douter ? » dit-elle en tremblant ; puis, avec un sourire de bonheur, elle passa dans la salle d’opération.

Il faut dire ici que ni elle, ni nous, ne connaissions le montant du compte dû par elle. Nous avions simplement demandé à Dieu de pourvoir à ses besoins et avions reçu cette somme de trente dollars. Nous demandâmes alors au bureau la note de Mlle A.. Le commis nous la remit. Elle était de vingt-neuf dollars soixante-quinze cents ; nous la prîmes et, après avoir écrit sur le dos : « Mon Dieu pourvoira à tous vos besoins », elle fut mise dans sa boîte aux lettres, afin que ce joyeux message l’accueillit au sortir de la narcose de l’opération. Elle se remit avec une rapidité étonnante. En quatre semaines, elle fut complètement guérie et rejoignit sa mère bien-aimée, à qui Dieu l’avait rendue. Quand, au départ, nous lui fîmes nos adieux, son visage rayonnait de joie ; c’était une femme transformée, une femme qui connaissait maintenant la réalité de la prière et de la fidélité de Dieu qui délivre, même des crises les plus obscures de la vie.

Si vous demandez, Dieu agira dans votre service. Pour ce qui concerne les choses que Dieu seul peut faire, nous recourons naturellement à la prière. Car, sachant que nous ne pouvons les faire nous-mêmes, nous n’avons d’espoir que dans la prière qui fait agir Dieu. Mais rappelons-nous que notre service personnel, dans les choses que nous pouvons faire, a aussi besoin de cette prière qui permettra à l’action de Dieu de se mêler à la nôtre. Est-ce que nous réalisons bien que tout ce que nous faisons a besoin d’être pénétré de l’esprit de prière pour qu’en réalité ce soit Dieu qui agisse par les choses que nous faisons ? C’est là pourtant une vérité profonde : le « Si vous demandez, Je le ferai » s’applique à votre propre service aussi bien qu’à l’intercession pour autrui.

Voyez la télégraphie. Vous voulez envoyer dans l’espace un message important. Le poste émetteur est actionné et pourtant rien n’est transmis, le poste récepteur ne capte aucun signe. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas de courant électrique qui porte sur ses ondes le message délivré. Tout le travail accompli est un effort sans résultat, sans force ni puissance. Vous enclenchez maintenant le courant et immédiatement chaque lettre, chaque mot écrits envoient un message vivant dans l’esprit et le cœur de celui qui les reçoit, même à une grande distance. Par votre travail, machinal et mort lui-même, le poste émetteur transmet une énergie qui remplit de vie et de force chaque mouvement des doigts de l’opérateur. La leçon est claire. Il en est de la télégraphie spirituelle comme de la matérielle. Peut-être que nous travaillons, mais si ce n’est pas Dieu qui agit par nous, tout notre travail est vain. Si nous travaillons avec notre propre force charnelle, nous n’obtiendrons que des résultats charnels, car « tout ce qui est né de la chair, est chair ». Dieu seul peut engendrer la vie spirituelle. Il est le seul Auteur de la vie.

Le service suprême pour un croyant, c’est d’être le reproducteur de la vie divine. Il est un canal entre le monde mort et le Dieu vivifiant. Privé de prières, le canal est bouché et aucune vie ne peut se déverser sur les hommes. Rempli de prières, le canal est grand ouvert et la vie de Dieu peut en découler sans obstacle sur ceux qui en ont un si grand besoin. C’est l’Esprit qui vivifie, et si le croyant ne se met pas par la prière dans une attitude dans laquelle cet Esprit peut agir par lui, ses oeuvres sont des « oeuvres mortes » dont la vie et la puissance de Dieu sont absentes.

C’est un privilège glorieux que d’être placé comme messager ou ministre entre un Dieu qui vivifie et des hommes qui meurent, mais c’est une faute grave que d’être, par manque de prière, privé de communication avec Dieu ; Sa vie ne peut alors atteindre les âmes qui en ont un si grand besoin. Car l’éloquence n’est qu’une vaine clameur et la rhétorique une suprême impertinence, quand elles se mettent en avant et veulent se substituer à la vie de Dieu qui se répand par Ses serviteurs et Ses servantes. Remplis de cet Esprit par le contact divin de la prière et de la communion, ils ouvrent le canal par lequel Sa puissance vivifiante peut avoir un libre cours. De la chambre de la prière, vous sortez auprès des hommes avec l’onction, la subtile puissance, l’empreinte de la vie même de Dieu sur vous, et quand alors vous entrez en relations avec eux par la parole, l’action ou la prière, une vertu sort de vous, car ce n’est plus vous qui agissez, mais Dieu par vous. Tandis que vous demeurez en prière, Dieu agit. En vous privant de prière, vous vous privez de puissance dans le travail. Ne présidez aucune réunion sans demander que ce soit Dieu qui la préside ; ne donnez aucun message sans demander que ce soit Dieu qui le donne par vous ; ne commencez aucun travail sans demander que Dieu agisse par vous, car :

« Si vous demandez, Je le ferai. »

Si nous demandons, Dieu fera ce qui nous est impossible.

Si nous demandons, Dieu fera des choses qui nous sont impossibles. Voici un grand train de marchandises sur une voie qui monte. Une centaine d’hommes d’équipe sortent et essayent de le mettre en mouvement. Appliquant leurs épaules au wagon, ils y mettent toutes leurs forces, mais ne réussissent pas à le faire avancer d’un pouce. À la fin, ils y renoncent comme à une tâche impossible. Survient un petit garçon ; il n’essaie pas de faire mouvoir le train, il sait que c’est inutile, il court à la tête du train où un homme est tranquillement assis dans la cabine de la machine : « Mécanicien, » dit-il, en levant son visage vers lui, « auriez-vous l’obligeance de faire aller le train ? » Le mécanicien pousse alors un petit levier d’acier et voilà l’immense train qui monte la pente aisément sous la traction d’une locomotive gigantesque. Ce qu’une centaine d’hommes n’ont pu accomplir, un faible enfant l’a fait, par une simple demande. Que pouvaient faire les sœurs de Lazare quand il mourut ? Elles ne pouvaient ramener les couleurs de la vie sur son front pâle, elles ne pouvaient rendre la force et la santé au bien-aimé étendu froid et rigide. Mais ce qu’elles ne pouvaient faire, Christ pouvait le faire pour elles, et quand elles l’eurent appelé, le mort se leva à Sa seule parole. Cinq mille hommes écoutaient un jour Son message sur la pelouse verte, les disciples ne pouvaient pas leur donner à manger, mais Jésus le pouvait, et quand ils le Lui demandèrent, Il le fit. Une nuit, ils étaient sans secours sur la mer déchaînée, ils ramaient de toutes leurs forces, la nuit devenait plus sombre et l’orage plus fort ; ils ne pouvaient rien faire pour calmer la tempête. Mais quand ils crièrent à Lui, Il le fit et la tempête se calma à Sa parole.

Pensez un peu à cette personne qui n’est pas sauvée et que vous cherchez à convertir depuis des années. Vous avez plaidé, exposé et argumenté en vain, vous avez prêché Christ, vous avez essayé de vivre Christ ; vous avez épuisé tous les moyens et tous les expédients que l’amour, la foi et l’espérance pouvaient concevoir. Et maintenant que tout votre travail est resté sans succès, pensez combien il sera beau de faire pénétrer dans cette vie l’action de Dieu par votre prière.

N’envisageriez-vous pas comme un privilège incomparable de voir Jésus-Christ Lui-même s’occuper d’une âme que vous aimez ? De savoir qu’Il travaille, non pas corporellement, mais par Son Esprit, chez vous, dans votre Église, dans votre communauté ; d’avoir Jésus pour envoyer des messages à vos bien-aimés, pour parler, supplier et gagner comme aucun autre ne pourrait le faire ; d’avoir Jésus avec tout Son tact, Sa sagesse, Sa patience, Son amabilité, Son charme pour gagner les cœurs ; de l’avoir pour suivre de Son amour le plus tendre et de Son zèle infatigable l’âme pour laquelle Il est mort ? Quelle promesse ! et c’est pourtant exactement cela que la prière accomplira, car Il l’a dit explicitement : « Si vous demandez, Je le ferai. »

Écoutez-le vous dire : « Mon enfant, tu ne sais pas convaincre ton frère de péché, mais Moi, J’agis tandis que tu pries, Je puis courber cette âme dans une agonie d’humiliation. Tu ne sais pas quand il faut encourager et quand il faut reprendre, mais Moi, J’agis pendant que tu demandes, et Je sais exactement quand il convient d’employer le baume de l’amour, et quand il est bon de frapper par le sentiment profond du péché. Tu ne saurais suivre une âme journellement et assidûment, car tu es limité, tu dois manger, te reposer et dormir, mais Moi, qui fais ce que tu demandes, Je surveille cette âme nuit et jour à travers chaque seconde de son existence avec une suite qui n’a pas de défaillance. Je lui donne la consolation et l’humiliation, la nuit et la lumière, la prospérité ou l’adversité ; J’emploie la lancette ou le baume adoucissant suivant le besoin ; Je châtie, Je trouble, Je dépouille, Je bénis, Je courbe, Je casse, Je redresse, Je fais tout ce qui est nécessaire pour amener celui qui erre à rentrer en lui-même et à s’écrier : « Je me lèverai et j’irai vers mon Père. » C’est ainsi que, si nous demandons, Dieu fera des choses qui nous sont impossibles. Y a-t-il, dans notre vie, des obstacles insurmontables ? Ils ne le sont pas pour Dieu, si seulement vous voulez Lui demander de les aplanir. Y a-t-il, sur votre sentier, quelque obscurité qui vous paraît impénétrable ? Dieu en percera la densité si seulement vous allez à Lui dans une prière confiante. As-tu sur le cœur un fardeau trop lourd pour pouvoir le porter ? Dieu le portera et l’ôtera en temps opportun si tu veux le Lui demander. Que la difficulté de la chose à faire ne te retienne jamais loin de la prière. Pose-toi cette seule question : « Est-ce la volonté de Dieu de me délivrer sur ce point ? S’il en est ainsi, peu importe la difficulté au point de vue humain. Dieu ne dit pas : « Si tu demandes, Je t’aiderai à le faire », mais « Je le ferai ». C’est-à-dire que les réponses à nos prières sont l’œuvre de Dieu ; ne soyons donc pas surpris si elles portent le sceau de la toute-puissance. Un acte de toute-puissance est-il plus difficile à accomplir, pour un Dieu tout-puissant, qu’un acte facile pour un être faible ? Rappelons-nous bien une chose : Il est toujours facile à Dieu d’accomplir des choses difficiles. « Est-il rien d’impossible à l’Éternel ? » Telle était la question que le Saint-Esprit posait à l’incrédule Sarah. Et la réponse est donnée par ce même Esprit : « Il n’y a rien qui te soit difficile, ô Dieu ». Il est aussi facile à Dieu de faire un miracle, s’Il le veut, qu’à nous d’aspirer l’air, même bien plus facile, car pour Dieu il n’existe pas de difficulté. Apportons-Lui donc les choses difficiles, insurmontables, impossibles et nous verrons qu’Il nous dira, au sujet des choses que nous n’avons aucune possibilité d’accomplir nous-mêmes :

« Si vous demandez, Je le ferai. »

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Si nous demandons, Dieu agira dans notre dépendance. Quel message pour ceux des enfants de Dieu qui, infirmes ou paralysés, ont souffert de ne pouvoir, avec d’autres, être actifs au service de Dieu. Chers amis qui souffrez, soyez consolés. Béni est le ministère de l’activité, mais il n’est sous le ciel aucun ministère plus élevé et plus saint que celui de l’intercession qui provoque l’action de Dieu dans la vie d’autrui. Notre Seigneur Jésus-Christ, dans les demeures éternelles, déverse Son âme pour nous en demandes incessantes. (« Il est toujours vivant pour intercéder. ») Quel honneur que Dieu vous appelle à ce même grand ministère auquel Son Fils s’est donné tout entier ! Si c’est le tien, n’en convoite pas d’autre. Intervenir par notre activité dans une vie dépouillée est une chose précieuse, mais voir Dieu y entrer sur notre demande est une chose infiniment plus grande encore.

L’un des plus grands écrivains de ce siècle, dans le domaine des choses spirituelles, a dit : « Je crois bien que Dieu fais davantage par nos prières que par notre activité ! » En pensant à l’activité des ouvriers dans le Royaume de Dieu, le contraste de votre propre incapacité à la vue du peu que vous pouvez accomplir pour Son règne vous pèse. Mais, bien-aimés, ce qui fait défaut aujourd’hui, ce n’est pas tant l’action que la prière. L’Église a quantité de personnes qui agissent avec leurs propres forces, mais il en est peu qui sachent faire descendre la puissance de Dieu par la prière. L’Église est si occupée de son propre travail qu’elle ne trouve pas le temps de prier pour que Dieu agisse, si bien que Dieu doit isoler des âmes pour ce travail d’intercession si indispensable. « Si seulement, » dites-vous, « j’étais fort et bien portant, que de choses je pourrais faire pour Dieu ! » Oui, et si vous étiez fort et bien portant, vous feriez probablement comme tant d’autres qui travaillent toujours, indépendamment de Dieu. Dans votre faiblesse, vous êtes dépendants de Lui, ceux qui sont forts ne le sont pas et, par là même, ne sont pas en état d’attirer sur la vigne du Seigneur des bénédictions. Écoutez-le vous parler : « Cher enfant mis à part sur un lit de dépendance et de souffrance, cesse de te chagriner de ce que tu ne peux, comme d’autres, travailler toi-même. Car Je te dis que quand, dans le silence des veilles de la nuit, tu cries à Moi au sujet d’un monde perdu, Je fais ce que tu Me demandes selon Ma volonté. Ne préfères-tu pas provoquer l’action de Ma toute-puissance, si c’est à cela que Je t’ai appelé, plutôt que de travailler toi-même ? Car, si tu demandes, selon Ma volonté, J’agirai. » O, que votre réponse soit joyeuse : « Seigneur, je Te bénis, enfermé entre ces quatre murs, je ne puis avoir de rapport avec les hommes, mais Tu as promis de le faire pour moi, Tu veux les toucher à salut, si je Te le demande. Quoique je sois toujours fatigué et faible, Toi qui as promis d’agir à ma place, Tu es fort et tout-puissant. Quoique je ne puisse mouvoir ni pied ni main, Tu as promis d’agir et je le demande, Tu remueras ciel et terre pour bénir ceux pour lesquels je prie. À ma mort, mes demandes terrestres cesseront, mais Ton action puissante, provoquée par mes prières, continuera à travers le temps et même l’éternité. Non, Seigneur, puisque je puis, en priant, Te faire agir puissamment dans la vie de ceux que j’aime, je ne m’affligerai pas davantage d’être arrêté dans ma propre activité ! Qu’importe que moi je ne puisse pas agir, si Toi Tu agis à ma demande, et si Tu fais des miracles ? C’est pourquoi, Seigneur, quoique je ne puisse rien faire, aide-moi à me souvenir avec joie et espérance de Ta promesse bénie :

« Si vous le demandez, Je le ferai. »




D.155 – La Prière – Partie 3

 

par James-H. Mac Conkey

– III –

LA GRANDE PROMESSE

 

Combien souvent un verset de l’Écriture semble être un trésor fermé. Vous le lisez et le relisez, mais il semble être scellé pour votre entendement. Aucune lumière n’en sort malgré vos recherches. Mais un jour, au moment où vous vous y attendez le moins, il vous ouvre subitement ses trésors absolument comme s’ouvrirait une cassette dont vous auriez touché le ressort secret. Vos yeux sont éblouis par le rayonnement du joyau qui y est enfermé. De même si, par l’Esprit de vérité, vous sortez de ce passage la condition centrale : « En Mon nom », voyez l’admirable joyau de vérité qui est ainsi mis à nu. Non pas que cette condition ne soit pas nécessaire. Elle l’est absolument toujours. Car aucune supplication ne peut arriver à Dieu et être entendue de Lui à moins qu’elle ne soit faite au nom du Seigneur. Mais admettons un instant que cette condition soit remplie, que nous demandions en Son nom et selon Sa volonté ; alors ces mots merveilleux ressortent du cœur de ce verset :

« Si vous demandez… Je le ferai. »

Considérez la grandeur de cette promesse.

Les promesses données par Dieu à Ses enfants qui prient sont nombreuses et précieuses. Il nous dit qu’à mesure que nous prions et recevons, notre joie sera parfaite (Jean 16:24) ; que si nous Lui apportons toutes choses dans la prière, Sa propre paix, qui surpasse toute intelligence, gardera nos cœurs et nos esprits en Jésus-Christ (Philippiens 4:7), que de tous ceux qui Lui demandent, aucun ne sera envoyé à vide ; que pour tous ceux qui frappent à Sa porte, elle sera certainement ouverte (Matthieu 7:7-8). Combien est familière et bienfaisante cette assurance de Sa part, c’est-à-dire que, quand nous demandons, Il donne ! C’est ainsi que Sa Parole répète souvent : « Demandez, et on vous donnera. » « Combien plus votre Père céleste donnera-t-Il de bonnes choses à celui qui demande. » Mais ici, au centre de ce grand chapitre, nous trouvons la plus considérable des promesses que Dieu ait jamais données à Ses enfants. Étant admis que l’enfant de Dieu demande en Son nom ou conformément à Sa volonté, l’affirmation merveilleuse faite ici est que, non seulement Dieu donne tandis que nous prions, mais…

tandis que nous prions, Dieu agit.

Dieu, le Dieu souverain et éternel de l’univers, S’offre, dirons-nous, comme un Serviteur tout-puissant et dit : « Si toi, Mon enfant, tu consens à prier, Moi J’agirai ; si tu veux bien t’occuper de demander, Je m’occuperai à faire ce que tu demandes. » Il répond à notre cri, non seulement en donnant, mais en agissant. Nos prières ne provoquent pas seulement Sa bonté, mais elles mettent en mouvement Sa toute-puissance. Aussi, quand nous nous retirons pour prier, rien ne nous stimulera à une intercession puissante, rien ne fera de nous des maîtres dans l’intercession auprès de Dieu, pour un monde perdu, comme de répéter et de redire à notre propre âme cette vérité merveilleuse : « Tandis que je Te prie, Dieu travaille véritablement à la chose que je Lui soumets. »

C’est ainsi que, tandis qu’un enfant de Dieu l’implore à genoux afin que l’Évangile soit envoyé aux païens, sans qu’il le voie, Dieu déjoue les puissances des ténèbres ; Dieu dirige le cœur des rois ; Dieu abat les barrières qui s’opposent à l’évangélisation ; Dieu ouvre les chemins dans les pays fermés ; Dieu ouvre la bourse de Ses enfants ; Dieu suscite et envoie les messagers de l’Évangile dans la moisson qui blanchit. Tandis qu’il prie, Dieu agit. Ceci est explicitement affirmé. « Sondez Ma Parole, » dit le Seigneur. « Faites-y de soigneuses recherches quant à Ma volonté à l’égard du monde. » Priez conformément à Sa volonté. « Et alors, tandis que vous priez : “Seigneur, envoie des ouvriers dans la moisson”, Je les enverrai ! Tandis que vous priez : “Seigneur, abats les obstacles”, Je les abattrai ! Tandis que vous priez : “Seigneur, incline le cœur des hommes à donner”, Je les y inclinerai ! Quoi que vous demandiez, Je le ferai ! » Bien-aimés, quelle responsabilité effrayante que la nôtre ! Quel privilège unique ! La puissance d’un Dieu tout-puissant attend la prière irrésistible d’un de Ses enfants pour être mise en mouvement d’une façon triomphante ! L’appel persévérant, qui s’accorde avec la volonté de Dieu, met en branle les armées des cieux envoyées à l’assaut de l’ennemi. Il déclare que toute puissance Lui est donnée dans les cieux et sur la terre, et Se met pour ainsi dire à notre disposition : « Maintenant, Mon enfant, prie, dit-Il, et Moi J’agirai ; demande, et Moi Je le ferai. »

De même qu’un ingénieur permettrait à un faible enfant d’ouvrir le robinet qui met en action une puissante machine, ainsi Dieu nous dit à nous, êtres sans force : « Toute puissance est à Moi, mais il vous est donné de la mettre en action par vos prières. » Si cela est vrai, c’est donc que la toute-puissance de Dieu est mise à notre disposition ; nous sommes responsables de son emploi par la prière, comme si nous la possédions nous-mêmes. Mais alors, considérez la honte d’un monde qui n’est pas évangélisé, de deux mille ans de retard, de nos craintes et de notre lâcheté en face des difficultés. Car, quoique nous n’ayons pas de force pour agir, le Dieu puissant, S’unissant à nous sous un même joug et comme un compagnon de travail, a dit :

« Si vous le demandez, Je le ferai. »

EEE

Considérez aussi le besoin que nous avons de cette promesse. Remarquez le travail de Dieu dans le cœur des hommes, en réponse aux prières ; c’est le grand secret de la puissance de l’Église apostolique. C’est Dieu qui répand le Saint-Esprit sur la multitude dans l’attente ; c’est Dieu qui convainc de péché les trois mille qui s’écrient dans l’agonie de leur cœur : « Hommes frères, que ferons-nous ? » C’est le Seigneur qui ajoutait tous les jours des membres à l’Église afin qu’ils soient sauvés ; c’est encore Lui qui guérit l’impotent à la parole de Pierre. « Au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche », furent les mots que Pierre lui adressa. Ce fut le Seigneur qui étendit Sa main pour guérir, pour faire des signes et des miracles au nom de Son saint Fils Jésus. Il est dit que c’est à Dieu qu’Ananias et sa femme mentirent et non aux hommes ; ce fut l’ange du Seigneur qui ouvrit la prison et fit sortir les disciples ; ce fut le Seigneur qui envoya Philippe au désert et qui lui dit de rejoindre le chariot ; ce fut le Seigneur qui rencontra Saul sur la route, et la réponse de celui-ci fut : « Seigneur, que veux-Tu que je fasse ? » Et encore, quand Ananias vint vers lui, il lui dit : « Mon frère Saul, le Seigneur m’a envoyé. » Voyez comme Il agit avec Pierre et avec Corneille. Il les manipule comme des figures sur une estrade. Ce fut le Seigneur qui attira Pierre à part pour la prière, lui parla et fit descendre la nappe du ciel ; c’est encore Lui qui dit : « Va avec eux et ne crains rien », et Lui qui descendit vers la multitude dans l’attente, quand ils ouïrent le message de Pierre. Il en est de même de nos jours.

Charles Finney réalisait à tel point la nécessité du travail de Dieu dans tout son service qu’il avait l’habitude d’envoyer d’avance le pieux père Nash dans les réunions qu’il devait tenir afin d’y faire descendre la puissance de Dieu. David Brainerd pria pendant huit jours dans le désert, demandant que l’Esprit de Dieu travaillât parmi les Indiens et des centaines furent amenés à Dieu en réponse à ses prières. Dans le grand réveil irlandais du siècle dernier, le fait le plus saillant était le travail de l’Esprit de Dieu dans le cœur des hommes. La conviction de péché les atteignait dans la rue, aux champs, dans la forêt. L’Église était dans la crainte et l’adoration à la vue du travail admirable de Dieu dans le cœur des hommes perdus. Et tout cela en réponse aux prières de Ses enfants.

Combien cette même puissance de l’action de Dieu est absente de nos milieux d’aujourd’hui ! Nous en avons besoin dans la prédication, besoin dans les champs de mission, besoin dans le cœur des inconvertis, et nous en avons besoin dans nos propres vies comme serviteurs de Dieu. Cette puissance manque plus que jamais dans l’Église de Jésus-Christ. Il est triste de constater combien les réveils sont rares. Une forte conviction de péché dans le cœur des hommes les courbant dans un profond repentir est presque une chose du passé. De plus en plus, nous voyons prévaloir les formes d’une piété dont la force est absente. De toutes les machineries existantes, l’Église est la mieux organisée. On entend partout le bruit de ses rouages, mais nulle part celui d’un vent impétueux. Or, « la machine est un instrument pour la transmission d’une force », mais, s’il n’y a pas de force, à quoi sert la machine ? La force appartient à Dieu. Elle descend sur nous d’auprès de Dieu par la prière. C’est pourquoi le manque de force est le résultat de la pauvreté des prières.

Nous pouvons arranger des réunions évangéliques ; appeler l’évangéliste ; exercer de beaux chœurs ; organiser et préparer la réunion dans tous ses détails ; annoncer les services ; bourrer les salles d’auditeurs de la Parole, si la force de Dieu ne saisit pas prédicateur et auditeurs, si l’Esprit de Dieu n’agit pas dans le cœur des perdus, si la présence de Dieu n’est pas vue et sentie dans la multitude assemblée, nos efforts demeurent vains. Seule la puissance de Dieu est à la hauteur de la crise que rencontre toute âme perdue, au moment de décision qui suit la prédication de Sa Parole. « Pourquoi n’avons-nous pu le chasser ? » demandaient au Seigneur les disciples qui n’avaient pu faire sortir le démon de l’enfant lunatique. C’est ainsi que nous nous surprenons à dire : « Pourquoi ne pouvons-nous pas chasser les démons de la boisson et de l’impureté du cœur des hommes ? Pourquoi n’obtenons-nous pas des résultats puissants dans la sphère où Dieu nous a placés ? La réponse se trouve dans les termes mêmes de la question : parce que nous essayons de le faire par nos propres forces. Nous pensons que c’est notre énergie, nos plans et nos efforts, notre sagesse, notre force qui produiront les résultats. Et, un beau jour, nous nous réveillons pour constater l’absence de force, le manque de fertilité et de bénédiction dans nos vies, et nous nous disons, comme les apôtres : « Pourquoi n’avons-nous pu faire ces choses ? » Et la réponse nous arrive de la part de Jésus, pareille à celle qu’Il fit aux disciples : « Ayez foi en Dieu », c’est-à-dire : « Vous ne pouvez chasser les démons, ni rien faire par votre propre force. Dieu seul peut faire ces choses. Mais si vous voulez apprendre le secret de la vie de prière et venir à Lui, alors, quoique vous ne puissiez rien faire vous-mêmes, et que Dieu ne l’attende pas de vous, vous réaliserez la grandeur de Sa promesse : “Si vous demandez, Je le ferai”. »

EEE

Considérez le privilège de cette promesse. Si vous étiez fatigué et découragé, désireux d’être calmé et égayé par la douce influence de la musique, combien vous apprécieriez le privilège d’avoir un Mozart, un Beethoven, un Liszt disposé à calmer vos nerfs surexcités, à la seule demande que vous leur auriez faite de jouer quelque chose. Si vous aviez un ami dont vous voudriez conserver le souvenir sur une toile, vous apprécieriez le privilège d’avoir à votre disposition un Raphaël, un Raynolds ou un Van Dyck, prêts à peindre le visage bien-aimé avec un art parfait et sur simple désir de votre part. Avoir de tels maîtres à votre disposition serait considéré comme un rare et grand privilège.

Mais qui donc S’offre à agir pour nous, si seulement nous voulons le demander ? Ce n’est pas un apprenti novice, ce n’est pas un ouvrier maladroit, habitué à gâcher l’ouvrage. C’est Dieu Lui-même. C’est le plus puissant Agent de l’univers qui dit : « Je le ferai, si vous le demandez. » Il dispose d’une sagesse sans pareille, d’une habileté incomparable, d’une puissance sans limite, de ressources infinies. Réfléchissez un instant Qui est Celui qui promet. Celui qui couvrit le pays d’Égypte d’une obscurité effrayante ; Celui qui transforma ses fleuves d’eau en fleuves de sang ; Celui qui remplit le pays de deuil en mettant Sa main sur tous les premiers-nés ; Celui qui brisa la volonté d’un roi impie ; Celui qui fit sortir Son peuple d’Israël à main forte et à bras étendu ; Celui qui partagea la mer et de ses murailles d’eau fit des remparts de sécurité pour lui et des avalanches mortelles pour l’ennemi qui le poursuivait ; Celui qui, quand Ses enfants crièrent à Lui pour avoir de l’eau, transforma l’eau amère en eau douce, afin de calmer leur soif ; Celui qui, quand ils eurent faim, leur envoya le pain du ciel ; Celui qui, alors qu’ils marchaient autour de Jéricho, dans une impuissance absolue, fit tomber ses hautes murailles par la puissance de Sa parole ; Celui qui marcha dans la fournaise ardente avec Ses trois enfants, les préservant même de l’odeur du feu, chassa les démons, guérit les vivants et ressuscita les morts, c’est Lui qui dit qu’Il veut aussi travailler pour moi, si seulement je veux demander ! Cette toute-puissance est bien celle qui attend ma prière pour agir !

Oui, le Dieu qui tient la mer dans le creux de Sa main ; le Dieu qui tient le soleil dans son orbite plus facilement que l’enfant sa balle ; le Dieu qui, avec une sûreté parfaite, commande l’univers et dirige les étoiles ; le Dieu du Sinaï et de l’Horeb ; le Dieu Créateur des cieux, Vainqueur des démons ; le Dieu de résurrection, c’est ce Dieu même qui nous dit, à vous et à moi :

« Si vous demandez, Je le ferai. »

EEE

Considérez la certitude de la promesse. Dieu ne dit pas : « Si vous demandez, peut-être que Je le ferai » ; « Si vous demandez, il se pourrait que Je le fasse », mais : « Si vous demandez, Je le ferai. » C’est Satan qui nous fait mettre en question cette promesse de Dieu à la prière : « Je le ferai ». C’est lui qui nous incite à nous demander si vraiment Dieu répondra à nos prières comme Il l’a fait pour d’autres. C’est exactement ainsi qu’il a induit Adam et Ève à douter de la Parole de Dieu : « Au jour où tu en mangeras, tu mourras certainement ». Mais la promesse de Dieu à notre égard « Je le ferai » est aussi certaine que la punition « Tu mourras » le fut pour eux. En opposition aux subtils mensonges de Satan, plaçons toujours la certitude éternelle de la promesse bénie : « Je le ferai. » Ces paroles sont certaines et inébranlables. « Quand même il vous paraît difficile, impossible même, qu’une chose soit faite, Je le ferai, si vous le demandez. Quand même, pour des raisons d’amour et d’éducation, Je tarde, si cependant vous demandez, Je le ferai. Malgré l’opposition acharnée de Satan, si cependant vous demandez, Je le ferai. Quand même vous seriez dans une affreuse détresse, J’y suppléerai sûrement, si vous le demandez. Quand même vous êtes dans l’obscurité, ne discernant pas votre chemin, Je vous guiderai, si vous le demandez. Quoique les obstacles soient nombreux et que le cœur de Mes enfants soit lent à M’obéir, J’enverrai des ouvriers parmi les païens, si seulement vous le demandez avec foi. »

Dans tous les âges, Dieu a confirmé la certitude de cette parole à Ses enfants : « Si vous demandez, Je le ferai. » Combien elle fut certaine quand l’Église, nouvellement née, priait pour que Pierre fût délivré de la main d’Hérode ; dans quelle crainte ils devaient être en priant, pensant aux portes d’airain, aux murs massifs, aux gardiens nombreux et toujours présents ! Et pourtant, la Parole de Dieu eut Son accomplissement. Quand ils prièrent, Dieu agit. Quand ils demandèrent, les portes furent ouvertes par une main invisible, la prison fut aussi secouée par une force invisible, et le disciple étonné se trouva conduit par un étrange gardien envoyé par Dieu Lui-même et qui agissait tandis que Son peuple priait. Peut-être Élie eut-il la crainte en fermant les portes des cieux par sa prière, mais la Parole de Dieu était certaine, quand il demanda. Dieu agit pour lui et les cieux furent d’airain au-dessus de la terre sèche et désolée. Puis, il demanda de nouveau, Dieu agit encore, les cieux s’ouvrirent et couvrirent cette même terre d’ondées de bénédiction. Daniel demanda et Dieu lui répondit en lui montrant la vision merveilleuse du Roi à venir. Ezéchias demanda et Dieu agit : Il chassa les Syriens et l’ange de la mort en tua des milliers. Les disciples demandèrent de la hardiesse et Dieu les remplit du Saint-Esprit, « et ils annoncèrent la Parole avec hardiesse ». Charles Finney demanda et Dieu accorda à Son serviteur une grande puissance pour convaincre de péché. Georges Muller demanda et Dieu lui permit de construire des orphelinats ; Il pourvut au nécessaire de milliers d’enfants sans parents et Il envoya plus de trente mille réponses aux prières de Son vieux serviteur. Hudson Taylor demanda et Dieu agit en fondant, entretenant et bénissant d’une manière merveilleuse une des plus grandes entreprises missionnaires du monde par la seule puissance de la prière de la foi. John-G. Paton demanda et Dieu lui accorda des délivrances et des bénédictions inénarrables parmi les sauvages des Nouvelles-Hébrides.

Des flots grossissants mirent en péril mortel Jacob Chamberlain dans les jungles de l’Inde ; il demanda à Dieu Ses directives et Il les lui donna dans le fond de son cœur. Il le mena aux rives submergées du Godavari, détacha à dix milles de là un bateau de son mouillage, procura à Son serviteur, au cœur même de l’Inde, un moyen de passage et de salut par un vrai miracle. De tous temps notre Dieu a été fidèle aux promesses concernant les bénédictions promises à la prière.

Jamais un mot de Sa part n’a fait ou ne fera défaut. Quand Élie pria pour la pluie, elle était aussi certaine qu’au moment où les cieux commencèrent à déverser leurs torrents. Quand l’Église pria pour la délivrance de Pierre, celle-ci était aussi certaine que quand les portes verrouillées s’ouvrirent et que l’ange de la délivrance marcha à ses côtés. Que ces paroles merveilleuses : « Je le ferai » retentissent jour après jour à nos oreilles, jusqu’à ce qu’au tréfonds de notre cœur il ne reste plus l’ombre d’un doute que le Dieu tout-puissant est engagé et disposé à faire des oeuvres puissantes pour nous, si seulement nous voulons demander avec foi ce qui est selon Sa divine volonté.

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Considérez la simplicité de la promesse. Dieu ne dit pas : « Si, par de bonnes actions, vous gagnez Mes bonnes grâces, Je le ferai » ; ou « Si vous apportez des sacrifices et des holocaustes sur Mon autel, Je le ferai ». Mais simplement « Si vous me le demandez, Je le ferai ». La manière d’acquérir un objet qui se vend, c’est de le payer ; le moyen d’obtenir quelque chose qu’il faut gagner, c’est de travailler ; le moyen de recevoir un objet qu’on donne, c’est de le demander. Nous vivons au temps de la grâce. La méthode de Dieu pour bénir Ses enfants n’est pas de vendre, mais de donner. Le plan de Dieu pour qu’ils reçoivent ne consiste pas à acheter ou gagner, mais à demander. La simplicité même de ce procédé nous est un piège. Nous sommes comme Naaman, le lépreux. Quand on lui dit d’aller se laver au Jourdain, il se sentit insulté et refusa : « Pourquoi le prophète ne vient-il pas et ne fait-il pas une action d’éclat ? Pourquoi n’étend-il pas la main pour chasser la maladie ? Pourquoi me demande-t-il de faire un acte aussi simple que d’aller me laver au Jourdain ? N’y a-t-il pas à Damas des rivières bien meilleures que celle-ci ? » Et il était sur le point de partir, furieux. Ses conseillers, pourtant, lui donnèrent cet avis : « Si le prophète t’avait ordonné de faire quelque chose de difficile, ne l’eusses-tu pas fait ? Pourquoi ne pas aller te laver au Jourdain ? » Il y alla, se lava et fut rendu net. Il en est exactement ainsi de nous. Si les bénédictions de Dieu étaient à acheter, nous travaillerions nuit et jour pour nous procurer l’argent et l’or nécessaires à leur achat. Si elles étaient promises à nos bonnes oeuvres, nous gravirions bien des degrés de l’église Saint-Pierre et nous ferions de longs et pénibles voyages à de distantes Mecques pour gagner ces bénédictions, mais parce que les actions puissantes de Dieu en notre faveur n’ont d’autre condition que celle de les demander en toute simplicité, nous nous y achoppons et perdons maintes bénédictions qu’Il a en réserve pour ceux qui savent simplement demander.

Le Dr Gordon raconte l’histoire d’une enfant, dans un des États de la Nouvelle-Angleterre, qui s’était cassé le bras en tombant. Son père, étant médecin, remit le bras, sur quoi l’enfant lui demanda : « Papa, peux-tu guérir mon bras ? »

— Non, mon enfant, je ne puis faire davantage.

— Eh bien, papa, je vais demander à Jésus de le guérir, ce que le père lui permit de faire, tout en souriant par-devers lui.

Le soir, cette enfant demanda simplement à Jésus de guérir son bras. Le lendemain matin, elle arriva triomphante auprès de son père avec son bras absolument guéri, et celui-ci fut frappé d’étonnement et de respect à cette vue. Ne croyez-vous pas que le Seigneur aimerait à voir davantage de cette foi enfantine parmi les Siens ? Ne pensez-vous pas que notre grande sagesse humaine, qui est une folie devant Dieu, nous empêche d’avoir une foi aussi enfantine ? Nous sommes devenus si sages que nous avons perdu la capacité de nous confier. Nous dépendons à tel point de nous-mêmes, que nous ne savons plus dépendre entièrement de Dieu. « À moins de devenir comme de petits enfants, vous ne sauriez entrer dans le Royaume de Dieu. » À moins de vivre comme eux, nous ne pouvons connaître les secrets de la bénédiction. Dieu désire que nous en usions avec Lui comme le petit enfant qui entre et sort de la maison de son père. Demandons-Lui ce dont nous avons besoin et ce qui contribue à Sa gloire avec cette foi simple et naïve à laquelle Il répond toujours. Il se peut que nous trouvions ce service pour Dieu moins intéressant, honorable et entraînant que notre activité religieuse moderne, mais il aura le parfum, la simplicité et l’onction divine qui ne peuvent découler que de celui qui vit une vie de prière et de confiance enfantine en Dieu son Père et se confie absolument en Sa promesse :

« Si vous le demandez, Je le ferai. »

Considérez combien cette promesse est personnelle. Dans Jacques 5:17, la Parole de Dieu, après nous avoir relaté l’admirable vie de prière d’Élie, nous montrant comment, par sa prière, les cieux furent fermés jusqu’à ce qu’ils fussent d’airain ; puis comment, par sa même simple foi en Dieu, il les rouvrit de telle sorte qu’ils déversèrent la pluie à flots sur la terre desséchées, continue par ces mots : « Élie était un homme tel que nous. » L’Esprit-Saint, qui a écrit ce livre, savait qu’en lisant le récit des faits merveilleux accomplis par la prière d’Élie, nous nous dirions, dans la faiblesse de notre foi : « Oui, un homme comme Élie peut attendre des réponses aussi merveilleuses à ses prières ; mais moi, je ne suis pas Élie, et je ne puis m’attendre à ce que Dieu fasse des choses pareil-les en réponse à mes prières. » C’est pourquoi Dieu intercale dans le récit ces mots frappants, en vue de prévenir notre incrédulité. Il dit en effet : « Élie était comme vous, de chair et de sang, et si vous venez à Moi avec la même foi simple, Je ferai des choses merveilleuses pour vous comme pour lui. Non seulement J’ai agi quand Élie, Moïse ou Paul ont demandé, mais si vous demandez, Je le ferai aussi pour vous. Il n’y avait rien dans la nature d’Élie qui fût différent de la vôtre. Ce n’est pas Élie qui était un homme merveilleux, mais il se confiait en un Dieu merveilleux. Et si vous faites comme lui et que vous demandez avec la même foi, Je ferai aussi de grandes choses pour vous. »

Une femme pieuse, mère de six enfants, était dans une grande détresse. Son mari, qui gagnait le pain de la famille dans une ville éloignée, avait eu des revers ; l’argent attendu pour la famille n’était pas arrivé et le dernier pain avait été mangé au souper. Le lendemain arriva sans qu’aucune nourriture se trouvât dans la maison, la mère confiante mit les sept assiettes sur la table et rassembla ses enfants autour d’elle : « Il nous faut demander à Dieu de pourvoir à nos besoins, » dit-elle, et, comme elle terminait sa prière, l’un des petits s’écria : « Voilà le boulanger à la porte. » Celui-ci heurta et dit en entrant : « J’ai été arrêté dans la neige ce matin et je me permets d’entrer pour me réchauffer. Avez-vous peut-être besoin de pain ce matin ? »

— Oui, dit la mère, mais nous n’avons plus d’argent pour en acheter.

— Comment, dit le boulanger, en remarquant les assiettes vides et en comprenant la situation, vous ne voulez pas dire que vous n’avez pas de pain pour ces enfants ?

— Pas un morceau, dit la mère.

— Eh bien, vous en aurez, dit l’homme bien-veillant, et, allant vers son char, il y prit sept pains et en mis un dans chaque assiette.

Là-dessus, un des petits prit son pain dans ses bras et se mit à danser autour de la chambre en s’écriant : « Oh maman, j’ai demandé un pain au bon Dieu, Il m’a entendu et m’en a envoyé un. » « Et à moi ! » « Et à moi ! » dit en chœur l’heureuse petite troupe. Chacun des enfants sentit qu’il avait reçu un pain directement et individuellement. N’était-ce pas vrai ?

Notre Père qui est aux cieux fait exactement de même pour Ses enfants qui se confient en Lui. Il ne dit pas : « Je ne puis entendre et répondre qu’aux plus grands dans le Royaume des cieux, aux Élie, aux Daniel, aux Élisée et aux Paul. » Mais, dans Sa grande promesse à la prière, Il emploie le petit mot : « vous » et l’applique à tous Ses enfants qui croient en Lui. Vous, pasteurs, votre travail sera stérile s’il n’est accompagné de la puissance de Dieu pour convaincre le peuple ; vous avez vous-mêmes besoin de l’onction de l’Esprit-Saint pour la prédication efficace de la Parole ; vous avez profondément conscience de la nécessité du travail de Dieu par la prière pour que votre travail ne reste pas sans fruit. Vous, missionnaires, aux prises avec les puissances effrayantes des ténèbres du paganisme, qui rencontrez à tout instant la colère rageuse de l’adversaire, qui êtes conscients de ses assauts mortels contre votre propre vie spirituelle, vous qui percevez mieux qu’aucun de nous le péché et la noirceur du cœur humain, qui êtes face à face avec des problèmes insolubles en dehors de Dieu. Vous, qui avez des bien-aimés encore en dehors de la grâce de Christ, résistant journellement à Son appel, s’avançant vers la mort éternelle à moins que Dieu ne travaille dans leurs cœurs par l’action de la prière. Vous, qui servez le Seigneur et réalisez la nécessité de Son pouvoir fécondant dans tout ce que vous faites et dites. Vous, qui êtes travaillés et chargés ; vous, qui marchez sans lumière dans les ténèbres ; vous, qui êtes dans une situation élevée ou modeste, riches ou pauvres, savants ou ignorants, peu importe ; à tous Ses enfants Il dit : « Si vous demandez, J’agirai pour vous. »




D.154 – La Prière – Partie 2

 

par James-H. Mac Conkey

– II –

CERTITUDE DE LA PRIÈRE

 

Quand nous entendons l’appel de Dieu et que nous entrons dans la retraite de la prière, la première grande vérité avec laquelle Il vient à notre rencontre est celle de la certitude de la prière exprimée en ces termes :

« Quiconque demande, reçoit. »

Remarquez bien, pour commencer, que Christ ne dit pas que quiconque demande, reçoit ce qu’il a demandé. Nous, nous le lisons entre les lignes, mais Christ ne le dit pas. Car ce n’est pas vrai.

Ce n’est pas vrai dans notre expérience. Bien souvent nous avons demandé des choses que nous n’avons pas reçues. Et souvent nous avons été bien embarrassés par l’opposition apparente entre ce verset et notre défaut d’obtenir tout ce que nous demandions. Et ce n’est pas vrai non plus, selon la Parole de Dieu. Le Seigneur Se garde, dans ce passage, de dire que quiconque demande reçoit la chose même qu’il demande. Il dit : « Quiconque demande, reçoit », puis Il S’arrête. Et encore : « Quiconque cherche, trouve », nouvelle pause. Pourquoi, dans Sa sagesse, S’arrête-t-Il court et ne dit-Il pas que celui qui demande reçoit la chose qu’il demande et celui qui cherche reçoit la chose qu’il cherche ? Observons, en réponse à cette question, que le Seigneur enseigne ici des débutants dans la vie de prière. Il enseigne l’ABC de la prière. Et ce qui pourrait arriver de pire à un débutant dans la vie de prière, ce serait de lui enseigner qu’il recevra tout ce qu’il demande.

Combien cela nous est clair pour l’enfant ! Un petit garçon, par exemple, demande un couteau ou un rasoir. Il sait ce qu’il veut, mais ne sait pas ce qui lui vaut le mieux ; il ne sait pas que cela signifierait pour lui mutilation et souffrance. Quand il les demande, il demande mal à propos, et son père le sachant, ne le lui donne pas. Donner à un enfant tout l’argent, les compagnons, les loisirs qu’il demande, serait le moyen le plus sûr de le conduire au naufrage de sa vie. On ne peut ruiner un enfant plus sûrement qu’en lui donnant tout ce qu’il demande. Souvent, on appelle cela de l’affection paternelle, tandis que c’est de la faiblesse paternelle, confondant l’indulgence et l’amour. L’amour véritable, pareil à celui de Dieu, ne donne pas tout ce qu’on demande, mais ce qui vaut le mieux.

Nous devrions être aussi reconnaissants envers Dieu de ce qu’Il ne nous donne pas tout selon notre volonté, que de ce qu’Il nous donne toutes choses selon Sa volonté. Cela n’est-il pas vrai au commencement de la vie de votre enfant ? N’est-ce pas vrai dans notre propre vie ? Ce que nous désirons avoir et ce que Dieu désire nous donner se rencontrent en accord parfait quand nous avons appris à vivre nos vies selon la volonté de Dieu. Car alors nous ne désirons plus que ce que Dieu veut, et Dieu peut nous donner et nous donne avec joie « toutes les choses que nous désirons ». Mais au commencement de notre vie chrétienne, nous ne sommes pas ainsi dans la volonté de Dieu. Il y a beaucoup de volonté propre et de désirs égoïstes en nous, et ce serait ruineux pour nous si Dieu nous donnait tout ce que nous demandons tandis que nous sommes encore nos propres maîtres. Voilà pourquoi notre Seigneur, dans Son premier grand enseignement sur la vie de prière, tout en affirmant que « quiconque demande, reçoit », Se garde bien de dire qu’il reçoit toujours ce qu’il demande.

Remarquez aussi que Christ ne dit rien ici concernant la prière se conformant à la volonté de Dieu. Il ne mentionne pas la grande promesse de l’évangile de Jean, que si nous demandons quelque chose conformément à la volonté de Dieu, nous le recevrons. Ou que, si nous demeurons en Lui et Lui en nous, nous pouvons demander tout ce que nous voudrons et il nous sera accordé. Tout cela est vrai. Mais ce n’est pas ce que Christ enseigne ici. Ce n’est pas la vérité utile aux débutants dans la vie de supplication. Pourquoi ? Mais parce qu’un enfant qui ne pourrait demander qu’à condition qu’il se conforme à la volonté de son père et de sa mère, serait bientôt découragé. Il arriverait à dire : « Si je ne puis recevoir de Dieu que ce que je sais être Sa volonté, je ne saurais entrer dans la vie de prière. Car souvent la volonté de Dieu est mystérieuse, et je ne puis toujours la connaître. Et alors si la prière ne m’apporte une bénédiction que quand elle est conforme à la volonté de Dieu, je crains de ne pouvoir commencer à prier que quand je serai bien plus avancé dans la vie spirituelle. » Mais alors, qu’est-ce que le Seigneur enseigne ici ? Simplement ceci :

Quiconque demande, reçoit quelque chose.

Il enseigne la certitude de la prière. Il veut que nous sachions que, non seulement celui qui demande quelque chose selon la volonté de Dieu reçoit la chose qu’il a demandée, mais que tout enfant de Dieu qui prie reçoit quelque chose en réponse à sa prière. Il enseigne que toute prière apporte une bénédiction. Au sens le plus profond, il n’y a pas de prière sans réponse. Le cabinet de prière est la place de distribution de Dieu. Il ne renvoie personne les mains vides. En dehors de la question de recevoir ce que l’on demande, il y a, dans la prière, des bénédictions générales que Dieu donne à quiconque s’approche de Lui par la prière.

C’est comme si un enfant venait dire à sa mère : « Maman, à quelque moment que j’aille vers papa, il me donne chaque fois quelque chose, mais pas toujours ce que je lui demande. Et il me dit d’aller auprès de lui toutes les fois que quelque chose me tourmente et il m’aidera toujours. » N’est-ce pas là précisément la leçon nécessaire à celui qui commence la vie de prière ? Notre Père nous appelle : « Viens, Mon enfant, dans le cabinet de la prière ; car quiconque y vient, reçoit quelque chose. Tu recevras quand bien même tu ne sais pas encore demander selon Ma volonté. Tu recevras quand même tu n’aurais pas encore appris à demeurer en Moi. Tu ne sais pas encore prier comme il faut, et cependant tu recevras quelque chose. Toutes les fois que tu viendras, Je t’attendrai pour te donner. » Quel précieux encouragement pour un enfant de Dieu qui, simple débutant dans la vie de prière, est faible, timide et ignorant ! C’est là la promesse qui, mieux que toute autre, est faite pour l’encourager à entrer dans l’école bénie de la prière à laquelle l’invite un Père aimant.

Quiconque demande, reçoit de bonnes choses.

« Combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-Il de bonnes choses à ceux qui les Lui demandent ! » (Matthieu 7:11). C’est-à-dire qu’à part la demande spéciale que nous Lui faisons, Dieu a à notre service des bénédictions et des dons spéciaux, « de bonnes choses » qu’Il donne à ceux qui prient, même s’ils ne reçoivent pas la chose particulière qu’ils ont demandée. C’est comme si nous allions demander quelque chose dans un magasin. Le marchand refuse, disant qu’il n’a pas cet article, mais en même temps il nous offre les soies et les satins les plus riches, de l’or, de l’argent, des joyaux et des pierres précieuses, et nous renvoie possesseurs de choses superbes. N’avons-nous pas reçu de lui ? Quand même il ne nous a pas donné les choses que nous demandions, il nous a pourtant donné de bonnes choses, d’une valeur beaucoup plus grande que celles que nous demandions. Ainsi, que nous recevions ou non la chose demandée, ce qui sera le cas quand nous demeurerons en Lui, Dieu donne toujours de « bonnes choses ». Nous nous sommes si bien habitués à nous attendre, comme seule réponse à notre prière, à recevoir la chose même que nous demandions, que nous n’avons plus su voir l’excellence des bénédictions générales de la prière. Et maintenant, voyons un peu quelles sont ces « bonnes choses ». En premier, nous recevons de la part de Dieu, dans le lieu secret de la prière :

la lumière.

« Crie à moi… et Je te déclarerai des choses grandes et cachées ». Le cabinet de la prière est la chambre des révélations. Nulle part ailleurs nous ne recevons la lumière comme là. Car nous y entendons des voix que nous ne pouvons entendre ailleurs. Il n’y a aucun autre endroit où, comme là, nous recevons des jets de lumière, où, comme là, certains passages des Écritures sont illuminés pour notre intelligence et notre compréhension. Si vous entrez dans une chambre obscure, chaque objet vous est caché, voilé. Mais que vous touchiez le bouton de l’électricité et la lumière jaillit de toutes parts des lampes qui y étaient cachées. Ainsi quand, inquiet et perplexe, vous cherchez à comprendre la volonté de Dieu, c’est par la prière que la lumière jaillira et que le chemin s’éclairera.

Obscur était le sentier de Pierre, dont l’âme était dominée par les préjugés israélites et qui ne savait pas que Dieu voulait donner l’Évangile aux Gentils. Mais, tandis qu’il était en prière dans le haut de la maison, Dieu ouvrit les cieux et lui donna la lumière par une grande vision. C’est tandis que Paul était en prière que Dieu lui dit : « Lève-toi, vas en ville, et Je te dirai ce qu’il faut que tu fasses. » Et c’est encore tandis qu’il était en prière qu’Ananias vint vers lui et lui toucha les yeux, ce qui lui rendit la vue. C’est tandis que Corneille priait que le Seigneur lui donna les instructions qui, finalement, l’amenèrent à la lumière de l’Évangile et à la connaissance de Jésus-Christ. Quand Chrétien et Plein d’Espoir furent enfermés dans le Château du Doute, ils y restèrent pendant quatre jours dans l’obscurité et le désespoir. Tout à coup, Chrétien dit : « Prions ». Et l’histoire raconte que, tandis qu’ils priaient tard dans la nuit, Chrétien se souvint, vers le matin, qu’il avait une clef sur lui : « Mais, j’ai une clef qui nous fera sortir d’ici ! » dit-il, et, la retirant de son sein, au bout de quelques instants, ils furent en liberté. C’est quand ils prièrent que vint la lumière, mais pas avant.

En outre, par la prière, Dieu donne (2 Corinthiens 12:8-9) :

la soumission.

Il nous arrive de demander quelque chose qui n’est pas selon la volonté de Dieu. Et alors, c’est souvent au milieu de notre prière que nous sommes conduits à renoncer à notre volonté et que nous arrivons humblement à nous soumettre à la volonté infiniment bonne de Dieu. Il en fut ainsi de Paul. Il pria trois fois sans que Dieu lui accordât ce qu’il demandait, mais Dieu lui donna la soumission à Sa volonté et une grâce surabondante dans sa faiblesse. Nous ne comprenons pas le mystère de Gethsémané et osons à peine le commenter. Nous voyons pourtant qu’au commencement, il y avait un « Ta volonté » et « Ma volonté », puisque Jésus dit : « Non pas ma volonté, mais la tienne. » Mais le résultat final est : « Que ta volonté soit faite. » Quel est le mystère de la lutte de notre Seigneur ? Nous le savons, mais, tandis que le commencement était la supplication, la fin en fut la soumission. Vous et moi, nous sommes entrés en prière pour la vie en suspens d’un bien-aimé. Combien n’était-il pas dur de demander autre chose que la guérison ! Nous priions et priions encore, et, à mesure que nous restions devant Dieu, le sentiment nous saisit que telle pourrait ne pas être Sa volonté. Mais, à mesure que cette conviction s’imposait, au lieu de la révolte, Dieu nous remplit d’un esprit de soumission consciente. Et, de plein cœur, nous pouvions dire : « Que Ta volonté soit faite. » N’eussions-nous reçu aucune autre bénédiction dans la prière, que celle-ci suffirait, car il ne peut y en avoir dans toute la vie de plus précieuse que celle d’une volonté entièrement soumise à Dieu. Et elle nous est communiquée dans la prière, que nous recevions ou non la chose que nous demandons.

Une autre de ces « bonnes choses » que Dieu donne dans la prière, c’est :

la paix.

Rappelez-vous ici le passage si familier de l’épître aux Philippiens 4:6-7 : « Ne vous inquiétez d’aucune chose, mais exposez vos besoins à Dieu en toutes occasions, par des prières et des supplications, avec des actions de grâce, et la paix de Dieu gardera vos cœurs. » Dieu ne dit pas : « Ne vous inquiétez d’aucune chose, mais apportez-les Moi par la prière et la supplication, et Je ferai exactement ce que vous demandez. » Mais que dit-Il ? « La paix de Dieu gardera vos cœurs et vos esprits en Jésus-Christ. » Que nous enseigne-t-Il par là ? Ceci : c’est que le poids des soucis et des inquiétudes pèse sur nous parce que nous les portons nous-mêmes. Mais si nous nous en déchargeons sur Dieu, Il nous donnera la paix. Voici donc encore une de ces bénédictions générales de la prière, une de ces « bonnes choses » promises ; c’est que nous trouverons la paix à mesure que nous nous habituerons à nous décharger sur autrui, sur Dieu Lui-même, du poids de nos anxiétés qui nous prenaient la paix du cœur, tant que nous les portions nous-mêmes. Le cabinet de prière est le lieu de naissance de la paix. Trop souvent, nous nous représentons la paix de Dieu comme une chose élastique qui nous tombe du ciel sans l’accomplissement d’aucune condition de notre part. Et nous sommes surpris de ne pas toujours en être remplis. Mais il y a un côté humain qui consiste de notre part à tout apporter à Dieu dans la prière. L’enfant a l’habitude de recourir à sa maman pour tout, pour chaque bagatelle, et cela le tranquillise : ainsi l’enfant de Dieu trouvera la paix en venant à Lui de la même manière. Si nous désirons avoir la paix de Dieu en permanence, il nous faut aller à Lui par la prière en toutes choses. Et quelle sera alors la promesse ? La paix de Dieu « tiendra garnison » (tel est le mot grec), dans nos cœurs. N’est-ce pas magnifique ? L’armée en campagne campe une nuit ici et, le jour suivant, se trouve à bien des lieues de là. Elle campe de nouveau et repart d’étape en étape. Mais une garnison s’établit dans une forteresse et y reste continuellement. Ainsi, si nous apportons toutes choses à Dieu dans la prière, la paix de Dieu tiendra garnison dans nos cœurs ; elle y restera, elle y demeurera. L’habitude de la prière nous apporte la paix permanente.

Et, enfin, dans la prière, Dieu nous donne :

le Saint-Esprit.

« Si donc vous, qui êtes mauvais, savez bien donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père céleste donnera-t-Il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent » (Luc 11:13). Non pas que les enfants de Dieu n’aient pas reçu le Saint-Esprit lors de la régénération. Certainement, c’est le cas, car « si quelqu’un n’a pas reçu l’Esprit de Christ, il n’est pas à lui ». Mais il ne suffit pas à un enfant d’avoir reçu la vie quand il naît. Il a besoin après cela de nourriture journalière pour entretenir cette vie. De même, le fait ici que Dieu parle d’« enfants » prouve qu’Il S’adresse à ceux qui sont nés de l’Esprit. Et les mots « poisson », « pain » et « œuf », nourriture pour nos besoins journaliers, semblent montrer clairement qu’Il parle ici d’un renouvellement et d’une onction journaliers, dont a besoin chaque enfant, tout comme il a besoin journellement de nourriture nouvelle pour le corps. La vérité mise ici en lumière est : « Un baptême, plusieurs onctions. » C’est une chose que d’avoir l’Esprit en nous ; c’en est une autre que d’être journellement et continuellement « dans l’Esprit ». Et c’est là ce que produit la prière en nous. Elle apporte l’onction, l’attouchement continu de l’Esprit de Dieu dans nos vies. S’il est une chose dont nous sommes conscients, après nous être agenouillés devant Dieu, c’est de l’attouchement de Son Esprit. La prière nous replace « dans l’Esprit » mieux que tout autre moyen. Et quelle bénédiction plus grande pourrait-elle nous apporter ? Quand nous serons dans l’Esprit, nous n’aurons pas de paroles rudes et caustiques ; nous ne reprendrons personne si ce n’est avec amour ; nous ne marcherons pas selon les convoitises charnelles : dans l’Esprit, nous porterons les fruits de l’Esprit, nous porterons la flamme de l’Esprit ; remplis d’amour, de joie et de paix, nous seront conduits, guidés et consolés par l’Esprit. La prière ne saurait nous apporter de plus grande bénédiction que de nous mettre dans l’Esprit, et quand Jésus nous dit : « Combien plus votre Père céleste donnera-t-Il le Saint-Esprit à ceux qui le demandent », Il prononce cette prière comme étant le don suprême de la prière, celui qui comporte toutes « les bonnes choses » promises à quiconque demande.

Quiconque demande, reçoit cela même dont il a besoin. « Car votre Père sait ce dont vous avez besoin avant que vous le lui demandiez » (Matthieu 6:8). Non seulement quand nous demandons, Dieu nous donne quelque chose, non seulement Il donne de bonnes choses, mais Il nous donne la chose même dont nous avons besoin. « Votre Père céleste sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez. » « Mon Dieu pourvoira à vos besoins. » Dieu, par la prière, nous donne toujours exactement la chose dont nous avons besoin, que nous le demandions ou non. De quoi pourrions-nous avoir plus besoin que de cela ? La prière est le cri de l’âme vers Dieu, afin qu’Il supplée à quelque grand besoin. Notre supplication n’est que l’interprétation de ce besoin de l’âme. Mais l’âme peut se tromper quant à cette interprétation, car souvent elle est consciente d’un besoin, mais ne sait pas le traduire comme il faut en supplication. Et Dieu voit au-delà de ce que marque l’expression de nos lèvres : Il découvre le besoin secret de notre vie qui est le cri réel, bien qu’inconscient, de notre cœur. C’est ce cri-là qui est la prière véritable. Les mots de nos lèvres n’en sont souvent que la fausse interprétation. Nous ne savons pas prier comme il faut. Et ainsi, il peut y avoir des supplications qui ne reçoivent pas de réponse, mais au sens profond, il n’y a pas de prière inexaucée.

Terminons par une illustration. Il y a quelques années, le corps affaibli, nous passions nos vacances sur les rives des Grands Lacs. Par suite de notre faiblesse physique, les courses de bateau à voile étaient presque notre unique récréation. Jour après jour, nous voguions dans la baie magnifique, et, par la bénédiction de Dieu, les forces nous revenaient petit à petit. Un jour, au milieu de la baie, le vent tomba soudain, notre nacelle était absolument immobile ; pas la moindre brise en perspective : la surface du lac était aussi calme et unie qu’un miroir. Les rayons ardents du soleil d’août descendaient torrides sur notre corps affaibli, et nous savions qu’à moins d’un prompt secours, nous serions bientôt dans un sérieux embarras. Nous étions partis avec une bonne et fraîche brise ; alors, tout naturellement, nous nous mîmes à prier afin que la brise nous ramenât à la maison ; mais rien ne se produisit : la baie restait immobile et sans ride, unie comme un miroir. Peu après, cependant, nous vîmes apparaître une tache noire du côté de la rive. Elle tourna la pointe qui, du village d’où nous étions partis, avançait dans le canal, et se rapprocha insensiblement de nous. Bientôt, nous distinguâmes la forme courbée et la tête blanche du vieux pêcheur chez qui nous demeurions. Dès qu’il fut à portée de voix, nous le saluâmes : « Eh bien, grand-père, nous sommes heureux de vous voir. Qu’est-ce qui vous amène ? »

— Mais, dit-il, je savais que vous n’êtes pas fort et que jamais vous n’auriez pu ramener votre bateau à la côte par la force des rames ; j’ai donc eu l’intuition que je devais venir à votre recherche et me voici.

Il entra dans notre bateau, appuya sa robuste carrure sur les rames de frêne, et, vingt minutes après, nous étions tranquillement assis chez nous. Cela nous fut une leçon de la part du Seigneur. Nous avions prié afin que la brise se lève. Dieu n’avait pas répondu aux mots de notre supplication, mais le but réel de notre prière était la délivrance ; Dieu l’avait compris et nous avait exaucé. Soyons reconnaissants envers Dieu, qui nous donne toujours ce qui vaut le mieux. Et remercions-Le aussi de ce qu’Il nous refuse ce qui n’est pas pour notre bien. Nous ne voudrions pas posséder un autre Dieu, même si nous le pouvions. Et il n’y a aucun autre Dieu en qui nous pourrions avoir confiance, quand même nous le voudrions. Qu’Il soit béni de ce que, même quand nous nous trompons en demandant, Lui ne Se trompe jamais en donnant. Il peut ne pas donner ce que nous demandons, Il ne manque jamais de nous donner quelque chose. Et si ce qu’Il nous donne vaut mieux que ce que nous demandons et que ce soit toujours précisément ce dont nous avons besoin, que pouvons-nous désirer de plus ? Voudrions-nous qu’il en fût autrement ? Vois et saisis bien la certitude de l’exaucement, même pour un débutant à l’école de la prière, selon ces grandes promesses de Dieu :

Quiconque demande, reçoit quelque chose.

Quiconque demande, reçoit de bonnes choses.

Quiconque demande, reçoit ce dont il a besoin.

Quiconque demande, selon la volonté de Dieu, reçoit la chose qu’il a demandée.




D.153 – La Prière – Partie 1

 

par James-H. Mac Conkey

– I –

L’APPEL À LA PRIÈRE

La Parole du Père est un appel à la prière. Partout, dans Sa Parole, Il appelle Ses enfants à la vie de prière. « Demandez et vous recevrez. » Et Il leur dit une parabole pour leur montrer qu’il faut toujours prier et ne se relâcher point. « Priez, de peur que vous ne tombiez dans la tentation. » « Entre dans ton cabinet et, ayant fermé la porte, prie ton Père. » « Vous donc, priez ainsi. » « Priez le Maître de la moisson. » « Priez sans cesse. » « Frères, priez pour nous. » « Je veux donc que les hommes prient. » « Quelqu’un est-il affligé, qu’il prie. »

L’exemple du Fils est un appel à la prière. La vie de Christ ici-bas a été une vie d’incessante prière. Il a prié lors de Son baptême ; avant d’envoyer Ses disciples ; au tombeau de Lazare ; pour Pierre, afin qu’il ne succombât pas ; sur la montagne de la transfiguration ; quand on voulut le faire roi. Il a prié à Son dernier souper, Il a prié en Gethsémané, Il a prié pour Ses ennemis sur la croix.

Si Christ, le seul homme sans péché qui ait jamais foulé la terre, a vécu une vie de constante communion avec Son Père par la prière, combien ne devons-nous pas en avoir besoin, nous, créatures mortelles, terrestres et charnelles ! Et non seulement Sa vie terrestre a été une vie de prière, mais maintenant encore, dans la gloire, il nous est dit qu’« Il vit éternellement pour intercéder pour nous. » Si nous, nous sommes, dans notre intercession, pris de sommeil, d’oubli ou de paresse, jamais, pendant les deux mille ans qui se sont bien écoulés depuis qu’Il est monté aux cieux, Son intercession n’a cessé un instant à l’égard de Son peuple et de Son règne. Si Jésus, le Fils de Dieu, vit dans la gloire, dans une intercession ininterrompue, nous n’avons sûrement aucun droit, vers de terre que nous sommes, d’amoindrir ou de désobéir à Son appel à vivre avec Lui la vie de prière.

Les instances du Saint-Esprit sont un appel à la prière. Un pieux mécanicien des chemins de fer partait avec son train pour sa tournée nocturne. Le trajet qu’il avait à faire était à simple voie et il devait, à peu près à mi-chemin, croiser un autre train. À mesure que sa machine s’enfonçait dans l’épaisseur des ténèbres, il pensa au train qu’il devait croiser. Immédiatement, il éprouva le besoin de prier pour sa propre sécurité et pour celle de son équipe. Quoi qu’il fît, il ne pouvait se débarrasser d’une impression de danger, ni de l’urgence de la prière pour en être délivré. « Seigneur, prends soin de nous ! Délivre-nous de tout danger, même invisible, qui pourrait nous menacer. » Telle était sa prière. Pendant tout le temps, du point de départ à la première station, il ne cessa de crier à Dieu avec ardeur et confiance. Puis, le poids de la supplication se changea en joie et il se surprit à chanter tandis que son train dévorait l’espace. Peu à peu, il approcha du point où il devait croiser l’autre train. À sa surprise, le signal d’arrêt n’était pas en vue, mais au lieu de cela, la ligne blanche indiquait la sécurité sur la voie à suivre. Continuant à toute vapeur, sans s’arrêter à la station, une demi-heure de course l’amena face à face avec le signal d’un danger imminent. Entrant dans le bureau de télégraphe, il trouva l’employé pâle de frayeur et fut salué par la question : « Pourquoi n’avez-vous pas arrêté à A… ? » (nom de la station où il devait croiser l’autre train).

— Parce qu’aucun signal ne m’y invitait, fut la réponse.

— Eh bien ! dit le télégraphe. Vraiment, vous l’avez échappé belle.

Et alors le mécanicien reconnaissant apprit que le préposé aux signaux de la station où il devait croiser l’autre train, s’étant endormi, n’avait pas donné le signal d’arrêt. Ainsi donc, notre mécanicien, depuis plus d’une demi-heure, roulait sur une voie sur laquelle il eût dû depuis longtemps rencontrer l’autre train, mais, par une intervention remarquable de la Providence, ce dernier avait été retardé assez longtemps pour éviter la collision mortelle qui, autrement, était inévitable. Le même Esprit de Dieu, qui avait prévu le danger, avait chargé Son enfant d’un fardeau de prières, en réponse auxquelles la délivrance put avoir lieu.

Ne désobéissons jamais à cette pression de l’Esprit pour la prière. C’est un appel spécial de la part de Dieu à celui qui en a conscience. Dieu voit le péril, le besoin dans la vie ou le service des Siens. Il choisit quelque autre de Ses enfants pour crier à Lui. Des conséquences incalculables peuvent dépendre de notre obéissance dans ce cas. Si triste que soit la négligence de la prière en toutes circonstances, le refus d’obéissance dans ces cas spéciaux semble être un mépris d’une grâce particulière de Dieu qui nous honore singulièrement en nous choisissant comme Ses instruments à cette heure critique. C’est pourquoi quand, au fond de ton cœur, tu entendras cet appel de l’Esprit à la prière, à tout prix retire-toi et prie Dieu jusqu’à ce que tu sois au clair. Un jour, peut-être dans l’au-delà seulement, tu comprendras la portée de ton acte pour le règne de Dieu, pour le besoin de quelque ami en détresse ou pour ta propre vie spirituelle.

Tout besoin est un appel à la prière. « Car Il délivrera le pauvre » (Ps. 72:12). C’est la prière du pauvre que Dieu entend. Pour approcher le trône d’un roi oriental, il faut des offrandes de valeur. Mais notre Roi est un Dieu de grâce. « De même que le père a pitié de ses enfants, ainsi le Seigneur a pitié de ceux qui le craignent. » Il ne demande ni or ni joyaux. Mais S’abaissant vers nous dans un amour infini, Il nous dit : « Mon enfant, quel est ton besoin, ton fardeau ? Quel est le chagrin qui obscurcit ta foi, la crainte de l’avenir qui assombrit ton chemin ? Quelle est la soif spirituelle que tu désires étancher ? De quoi désires-tu enrichir ton âme ? Tu es affamé, incapable, épuisé, désespéré ? Quel est ton besoin présent ? Car Je veux délivrer le pauvre. » Et ainsi, le besoin qui nous charge, nous accable et nous désoriente est à la fois la condition et la garantie de Ses bénédictions. Les nuages de Dieu déversent des ondées rafraîchissantes sur les champs brûlés du soleil, à cause du besoin qu’ils en ont. Le soleil de Dieu fertilise la semence, nourrit la plante et peint les fleurs parce qu’elles en ont besoin. « Il délivre le pauvre et l’affligé qui est sans aide. » Avez-vous, dans votre vie, passé par une crise où l’angoisse était si grande, le chemin si incertain, le fardeau si lourd, que vous étiez à bout de ressources ? Vous avez étudié et tiré des plans, fait des efforts et des recherches, jusqu’au moment où, déçu à chaque tournant, vous vous êtes écrié dans un complet découragement : « Il n’y a rien à faire, il faut que je renonce à lutter. » Comprenez, dans ce cas, que vous êtes précisément l’homme que Dieu cherche, celui qui est mûr pour la délivrance, exactement l’individu à qui la promesse est faite. « Car Il délivre le pauvre et l’affligé qui est sans aide. » Ne crains pas trop d’arriver à l’endroit où toute aide te fait défaut, car c’est l’endroit où, comme Jacob, tu rencontreras le Dieu qui délivre. Ne sois pas trop anxieux d’être délivré de tout besoin, à moins que tu ne désires perdre la puissance dans la prière. Accepte-les, comme Dieu les envoie ou les permet. Souviens-toi qu’à l’instant où tu tombes dans le besoin, tu arrives à la porte de la promesse : « Il délivrera le pauvre. » Nous pouvons être privés de miracle par défaut de besoin. Aussitôt donc qu’un besoin apparaît dans ta vie, commence, non à t’inquiéter, mais à bénir Dieu de ce qu’Il veut bien y suppléer. « Car Il délivre le pauvre qui crie. »

Il ne suffit pas qu’une âme soit dans le besoin. Il faut encore que l’âme crie à Dieu. Le besoin seul est le pourvoyeur du désespoir. Mais le besoin, uni au cri, est le lieu de naissance de la prière. Les détresses de l’âme sont comme les douleurs d’enfantement de la prière. « Dans ma détresse, je criai à Dieu. » Comme le chagrin nous fait pleurer et la joie sourire, ainsi Dieu désire que le besoin nous fasse crier à Lui. Il ne dit pas qu’Il délivrera le pauvre qui s’inquiète, se tourmente et se démène, il n’y a aucune promesse dans ce sens, mais bien pour le pauvre qui crie. Cries-tu à Dieu journellement ? La prière est-elle une habitude de ton âme en détresse ? Dans le besoin, ta première impulsion est-elle le mécontentement, ou est-ce le cri ? Ne cède pas à celui-là, mais à celui-ci. Car le premier est né de la chair, mais le second est engendré de Dieu. Dès l’instant où ton âme éprouve l’étreinte du besoin, recours à la prière, comme tu cours à la source quand tu as soif ou au pain quand tu as faim. L’indicateur au croisement des routes dit : « Arrête, regarde et écoute. » Ainsi l’avertissement de Dieu, quand le besoin croise le sentier de notre vie, est : « Crie ! » Quand les difficultés surgissent : « Alors, ils ont crié à l’Éternel dans leur détresse ; et Il les a délivrés de leurs angoisses » (Ps. 107:6, 13, 19, 28). Dans la détresse : « Dans ma détresse, je criai à Dieu » (Ps. 18:7). Quand tu es conscient de faiblesse, d’incapacité, de pauvreté : « Cet affligé a crié et le Seigneur l’a exaucé et l’a délivré » (Ps. 34:7).

Toute anxiété est un appel à la prière. Pourquoi le Seigneur nous met-Il en garde contre l’anxiété ? Et pourquoi Son avertissement : « Ne vous inquiétez d’aucune chose, mais en toutes choses, priez ! » ?

Parce que l’inquiétude empêche notre foi en Dieu. Car la foi regarde simplement à Jésus. Elle consiste, pour l’âme incapable, pauvre, soumise à la tentation, et sentant sa complète incapacité à se tirer d’affaire, à se tourner vers Dieu comme la seule force et son unique ancre de salut. C’est ainsi que la foi regarde à Dieu. L’anxiété, au contraire, ne voit que les difficultés. Elle détourne ses regards de Dieu et les fixe sur les circonstances. Elle nous inquiète et nous tourmente au sujet d’une quantité de choses qui nous assaillent. Et, par là, elle nous fait détourner nos regards de Dieu et nous fait perdre l’attitude de la foi. En regardant à Dieu, nous avons confiance. En regardant aux difficultés qui nous entourent, nous devenons inquiets. Andrew Murray dit que « le commencement de l’inquiétude est la fin de la foi ». À mesure que nous commençons à devenir inquiets, la foi languit. « Mes yeux regardent toujours au Seigneur, Il retirera mes pieds du filet », dit le Psalmiste. Aussi longtemps qu’il regarde à Dieu, Dieu prendra garde aux filets et aux embûches semés sur sa route. C’est le chemin de la foi. Mais aussitôt qu’il essaye lui-même de se débarrasser des filets et des embûches en détournant ses regards de Dieu, il commence à être angoissé et c’est ruineux pour la foi.

L’anxiété empêche la puissance de Dieu. Car la foi est le canal par lequel la puissance de Dieu est communiquée à Ses enfants, et en nous sortant de l’attitude de la foi, l’anxiété arrête la communication de la puissance et de la bénédiction dans nos vies. Remarquez l’arrêt de la puissance du Christ à Nazareth. Il nous est dit qu’« Il ne put faire là que peu de miracles. » Et, rendue littéralement, la phrase fait ressortir davantage encore la vérité : « Il ne fut pas capable de faire des oeuvres puissantes. » Qu’est-ce donc que le Fils de Dieu ne put pas faire et pourquoi ? Comment fut-Il, ici, dans Son village, empêché et arrêté dans Son désir de faire des oeuvres puissantes selon qu’Il le faisait habituellement ? La réponse de la Parole nous en révèle le secret. « À cause de leur incrédulité. » Il y avait quelque chose en eux qui l’en empêchait. Car il y a une condition qui doit être remplie de notre part afin que Christ puisse accomplir de puissantes œuvres pour nous, c’est que nous soyons dans l’attitude de la foi. Tout ce qui empêche cette foi, empêche l’œuvre de Christ. Si nous ne regardons pas à Lui et que nous ne nous confions pas à Lui, le canal, par lequel Sa puissance entre en nous, est obstrué, et, malgré Son désir de le faire, Il ne peut nous venir en aide. Nous nous demandons parfois pourquoi Dieu ne vient pas à notre aide dans nos embarras. Nous craignons qu’Il ne nous ait abandonnés à nous-mêmes. Nous sommes peinés de ce qu’Il semble nous voiler Sa face. Et nous ne voyons pas qu’en permettant aux soucis de ce monde de prendre possession de nous, nous mettons une barrière sur le seul sentier par lequel la puissance de Dieu passe du ciel sur la terre pour la délivrance de Ses enfants. Ce n’est pas qu’Il ne veuille pas aider, Il est même désireux de le faire. Mais Il ne le peut parce que l’anxiété a étranglé la foi par laquelle seul Dieu pouvait agir pour nous.

L’anxiété empêche la paix de Dieu. En empêchant notre foi, l’anxiété ne ferme pas seulement le chemin à la puissance de Dieu, mais aussi à Sa paix. Car la paix nous vient par la foi aussi bien que la puissance. « Tu garderas dans une paix parfaite l’âme de celui qui se repose en Toi, parce qu’elle s’est confiée en Toi. » La confiance est le pourquoi de la paix. Et quand l’anxiété attaque la confiance, elle bannit la paix. La paix est une gentille tourterelle couvant tranquillement dans le cœur de l’âme confiante. L’anxiété est un vautour féroce qui torture le cœur de sa victime, de son bec et de ses serres, jusqu’à ce que la vie la quitte. Quand le vautour de l’anxiété entre, la tourterelle de la paix prend la fuite. Du moment que l’anxiété empêche la foi de Dieu, brise sa puissance en nous et détruit notre paix, est-il étonnant que Dieu nous invite à nous jeter à genoux aussitôt que l’anxiété paraît à l’horizon ? Toute anxiété est pour nous, de la part de Dieu, un signal pour la prière. C’est le signal rouge des chemins de fer. Elle nous jette un signal d’alarme sur le chemin. Quand les besoins anxieux se glissent dans notre cœur, Dieu nous crie : « Arrête, tu vas perdre ta foi. Tu vas exclure Ma puissance de ta vie. Tu vas détruire Ma paix dans ton cœur. Prends garde ! Le danger est-il là ? Mets-toi vite en prière. Ne t’inquiète d’aucune chose, mais prie, et Ma paix gardera ton cœur de cet ennemi si redouté : les soucis. »

Toute tentation est un appel à la prière. « Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation » (Matthieu 26:41). Combien redoutable est le triple ennemi ligué contre le chrétien dans la tentation : le monde, la chair et le diable. Le monde, ennemi qui nous enveloppe ; l’adversaire, ennemi qui nous assaille ; la chair, ennemi au dedans de nous. Les trois s’unissent pour fondre sur le croyant. Prenez le monde. Combien d’enfants de Dieu perdent pied, entraînés par le courant de la mondanité ! Courageusement, ils résistent à la tentation de péchés grossiers. Ils se gardent de blasphèmes, de profanation ou d’impureté. Ils mépriseraient les allures libres de cafés chantants ou de maison de tolérance. Mais des myriades d’entre eux tombent, victimes inconscientes de la mondanité qui s’infiltre partout et qui est l’ennemi le plus subtil de l’Église, de nos jours. Puis, pensez à la puissance de Satan. David tomba victime de sa traîtrise. Pierre fut accusé par notre Maître d’être un instrument de Satan pour Le détourner du sentier du devoir. Redoutable aussi fut l’attaque de cet adversaire sur Job pour l’entraîner loin de Dieu. De tous côtés nous voyons des multitudes subir de honteuses défaites sous les coups du prince du mal. Aucun enfant de Dieu n’est apte à tenir tête, ne fut-ce qu’un instant, à cet ennemi puissant. Ce n’est qu’en Christ que nous pouvons lui faire face. Ennemis effrayants que le monde et le Prince de ce monde ! Mais le troisième, qui est dans la forteresse même, la chair, n’est-il pas plus humiliant encore ? Les ennemis du dehors sont certes à redouter, mais la honte de la défaite est singulièrement augmentée quand elle provient d’un ennemi du dedans. À sentir le souffle enflammé du tentateur nous atteindre, à éprouver le fléchissement de l’âme sous l’ardeur de son assaut, et, par-dessus tout, à avoir conscience du désir qui, en nous, tend la main à l’ennemi du dehors, certes, il y a là de quoi nous révéler combien hideuse est la vie charnelle et nous démontrer combien l’expérience de la tentation est redoutable pour l’âme. En cette occurrence, il n’existe qu’une issue : c’est de recourir au Seigneur par la prière. Aucun autre n’a jamais vaincu ce trio ligué contre nous. Nous ne saurions subsister autrement que par Sa force, par la prière. Et remarquez bien qu’il s’agit d’y avoir recours immédiatement. N’essayez pas d’abord votre force contre celle de votre ennemi pour appeler Christ ensuite. Il en est qui raisonnent ainsi : « Aide-toi, Dieu [ou le Ciel] t’aidera. Fais d’abord tout ce que tu peux et crie au Seigneur si ça ne va pas. » Le danger d’une telle manière de faire nous est démontré dans Proverbes 30:26 : « Les lapins, peuple sans puissance, placent leur demeure dans les rochers. » Le lapin est un animal faible, timide et sans défense, aussi n’essaye-t-il pas de se défendre avant de s’enfuir quand paraît l’ennemi, aigle ou vautour. S’il le faisait, il serait déchiré en un instant. Il sait qu’il n’est pas puissant, et immédiatement fuit « dans les rochers ». Il laisse les rochers le défendre sans essayer sa propre force qui n’est que faiblesse. Nous de même, nous sommes un peuple sans force. Nous ne pouvons nous mesurer contre la triplicité du monde, de la chair et du diable à l’heure de la tentation. Si nous essayions de faire de notre mieux, une honteuse défaite serait notre sort. Notre seule voie de salut, c’est d’apprendre la leçon des lapins en fuyant vers notre rocher, c’est-à-dire, vers Jésus-Christ, par la prière et en nous confiant en Lui afin qu’Il nous garde.

Chaque vision des problèmes insolubles du monde est un appel à la prière, la prière pour le retour du Seigneur.

« Viens, Seigneur Jésus, viens » (Apocalypse 17:20). Où donc est le chrétien, homme ou femme, qui n’ait pas souffert une vraie agonie en constatant, dans ce pauvre monde souffrant, tant de problèmes insolubles ? Vous partez pour travailler parmi les perdus ; vous faites tout ce qui est en votre pouvoir pour améliorer leur triste condition ; vous leur montrez le Christ qui ôte le péché du monde ; vous leur montrez le sentier lumineux dans lequel ils peuvent marcher ; vous leur donnez vos conseils dans leur perplexité, vos consolations dans leurs chagrins, vos encouragements dans leurs défaillances, mais, après avoir fait tout ce qui est en votre pouvoir, vous vous êtes donné vous-même, votre temps, votre talent, votre tout, vous restez face à face avec des problèmes qui sont absolument au-delà de votre portée. Vous êtes devant eux avec le sentiment de votre incapacité absolue. Votre sympathie, vos larmes, votre désir intense d’aider ne servent à rien.

La souffrance la plus profonde du serviteur de Dieu lui vient de ce qu’il ne peut soulager en aucune façon et encore moins bannir de ce monde la réalité de ces maux. Voici la mort. Elle entre dans la famille et en enlève l’objet de votre plus tendre affection. Elle remplit le monde d’une souffrance indicible. Elle rompt les liens les plus tendres du cœur. Elle n’épargne pas ceux qui sont sang de notre sang et chair de notre chair. Elle est le dernier ennemi qui doit être vaincu. Devant elle, les corps des enfants de Dieu, quelles qu’aient été leur fidélité et leur consécration, quels qu’aient été l’activité et le succès de leur service, doivent descendre dans l’obscurité et la corruption du tombeau. Les plus saints d’entre eux paient ce tribu à ses ravages. Puis, voilà le péché. Quel ennemi épouvantable ! Pensez aux cœurs brisés, aux vies naufragées, aux pères et mères pleurant leurs fils prodigues, aux plaies morales que le temps ne guérit pas, aux fardeaux de soins, de douleur et de honte qui se sont accumulés depuis le jour où l’homme a enfreint la loi de Dieu et que la sentence de la mort fut prononcée contre lui par suite de la chute. Certes, nous pouvons alors montrer aux hommes le sang qui ôte la culpabilité du péché. Mais comment affronter le problème du péché en lui-même, de son existence ici-bas ?

Puis encore, voilà Satan. Ennemi subtil et redoutable. Il tourne autour de nous comme un lion rugissant, cherchant à tenter, à tromper, à dévorer. Que ses assauts sont furieux, que sa puissance est terrible ! Il poursuit les objets de sa colère et de sa haine avec cruauté et sans trêve. Là encore, qui réprimera l’oppression cruelle ? Qui chassera de dessus la terre la guerre avec toutes ses horreurs ? Qui arrêtera les ravages de la famine, de la peste, de la maladie ? Qui délivrera ce triste monde du meurtre, du suicide, de la haine et du crime ? Ne vous semble-t-il pas voir Jean, dans sa vieillesse et dans son exil, regarder à son Sauveur glorifié et s’écrier dans sa douleur : « Seigneur, je puis supporter même Ton absence dans la chair, puisque je Te verrai bientôt face à face. Je supporterai la séparation de tous mes bien-aimés, car bientôt je serai avec eux. Je supporte la solitude, la souffrance, la tristesse qui résultent de tout cela, car bientôt mon pèlerinage sera terminé, et je serai dans la gloire. Je puis supporter la colère et le mépris des hommes, car c’est là ma part des tribulations d’ici-bas que Tu as annoncées aux Tiens. Mais vois, je T’en prie, le monde en agonie, dont le gémissement vient à moi comme l’écume des vagues qui déferlent sans cesse sur cette île désolée. Ô Seigneur, que de chagrins, que de péchés, que de souffrances que nos efforts ne peuvent ôter, ni notre sympathie bannir ! Que feras-Tu pour eux tous, Seigneur, Toi qui vois notre incapacité ? » Et ne vous semble-t-il pas entendre le Seigneur répondre comme à l’oreille de Son disciple bien-aimé : « Je viens, Jean, et à Ma venue tous ces mystères trouveront leur solution. Quand Je viendrai, Moi, le Prince de la paix, la guerre cessera. Quand Je viendrai, Moi, à qui appartiennent tous les royaumes, l’oppression sera à son terme, car le gouvernement a été mis sur Mes épaules et il n’y aura point de fin à la justice et à la paix. À Ma venue, la puissance du péché sera rompue. Alors le dernier ennemi, la mort, sera mis sous Mes pieds. Quand Je viendrai, Satan sera lié et jeté dans l’abîme d’obscurité. Les ténèbres s’enfuiront ; ceux qui sont dans le chagrin seront consolés, ceux qui seront doux et humbles régneront, ceux qui ont le cœur brisé seront guéris ; la gloire de Dieu couvrira la terre comme les eaux couvrent le fond de la mer. » Et avec la vision du glorieux triomphe du Seigneur sur le mal, le péché, l’angoisse et la souffrance, des solutions complètes qu’Il apportera à tous ces problèmes redoutables, qui font la détresse de Ses enfants qui Le servent ici-bas, est-il étonnant qu’à l’ouïe de cette promesse bénie : « Voici, Je viens bientôt », Jean, dans le transport de sa joie, exprime la dernière grande prière de la Parole de Dieu : « Amen ! Oui, Seigneur Jésus, viens » ?