D.193 – LE DON DE PROPHÉTISER

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Par : Joseph Sakala

Pendant plusieurs années à Washington, une voyante du nom de Jeanne Dixon avait fait des prédictions qui ont épaté le peuple américain. Cette dame avait prédit l’assassinat de John F. Kennedy et ce, quatre années avant son élection à la présidence des États-Unis. Elle avait également prédit la mort de Dag Hammarskjöld, secrétaire général des Nations Unis, dans un écrasement d’avion. Peu de temps après la Deuxième Guerre Mondiale, elle avait prédit que le communisme s’emparerait de la Chine. Et finalement, que le Président Dwight Eisenhower serait terrassé par une crise cardiaque à laquelle il survivrait. Toutes ces choses sont en effet arrivées telles que prédites.

Peut-on considérer qu’elle avait le don de prophétiser ? N’oublions pas néanmoins que cette voyante avait aussi prédit la Troisième Guerre Mondiale pour 1958. Elle avait pareillement prédit que Richard Nixon serait vainqueur contre John F. Kennedy aux élections présidentielles de 1960. Elle a aussi osé prédire que la Chine communiste serait admise aux Nations Unis en 1959. Ces trois prédictions se sont avérées fausses. Un prédicateur à la voix flamboyante déclare, du haut de sa chaire, qu’une bataille nucléaire aura lieu à Armageddon, de notre vivant. Est-ce cela que d’avoir le don de prophétiser ? Avant de répondre, il faut d’abord se demander ce qu’est au juste la prophétie.

Est-ce une espèce de casse-tête, savamment dissimulé par Dieu dans les Écritures, pour pousser le chrétien à faire des recherches élaborées afin de découvrir la date exacte du Second Avènement de Jésus ? Bon nombre de prédicateurs ont attiré de grandes foules en prophétisant l’enlèvement des chrétiens au ciel pour l’an 2000. Mais ils n’étaient pas les seuls, puisque plusieurs l’ont fait bien avant eux dans les années 1800 et 1900. Et chaque fois que leur prédiction s’avérait fausse, elle fut perpétuellement appuyée par une savante interprétation, suivie d’une nouvelle date. Nous sommes en 2006 et je soupçonne que l’enlèvement n’a toujours pas eu lieu, car ces chers prédicateurs sont inlassablement parmi nous, fixant de nouvelles dates. Et leurs brebis fidèles attendent patiemment de se promener dans les nuages pendant sept ans alors que le monde entier, d’après eux, sera détruit dans la Grande Tribulation.

Dieu voulait-Il nous dévoiler, dans les différentes prophéties, quelles nations modernes seraient, selon Lui, les « bons » et les « méchants » dans les temps de la fin ? Alors quel est le vrai but de la prophétie ? Il faut admettre que la prophétie est le sujet le plus fascinant que la Bible puisse nous offrir. Comme, par exemple, de comprendre ce que représente la bête à sept têtes et dix cornes, les sept sceaux mystérieux, le grand dragon, et les quatre chevaliers de l’Apocalypse. Sans toutefois oublier ces vastes marées de 200 millions de soldats, déchaînant leur destruction cosmique dans une guerre si épouvantable qu’elle déclenchera le retour de Christ pour y mettre fin. Car Lui seul sera assez puissant pour vaincre ces armées et établir Son Royaume sur la terre.

Quand nous entendons le mot prophétie, nous avons tous pour habitude de faire ce raisonnement que la personne qui prophétise va automatiquement nous annoncer quelque évènement ne s’appuyant uniquement que sur l’avenir. Sachez toutefois que prédire l’avenir constitue seulement une partie de ce que le terme « prophétie » veut dire. Le mot « prophète » vient du grec prophêtês, qui veut simplement dire « celui par qui se manifeste la volonté divine, tant pour le présent, que pour l’avenir ». Donc, le prophète est celui par qui la volonté de Dieu est enseignée. Cette volonté divine peut sûrement se manifester dans une prédication sur des choses qui touchent l’avenir. Mais le message peut aussi contenir une déclaration pertinente concernant une situation présente. Nous avons donc les deux !

Nonobstant, le véritable but de la prophétie a continûment été d’apporter une communication venant de Dieu. C’est ainsi qu’au fil des siècles, Dieu S’est continuellement servi de certains humains pour passer Son message à qui Il voulait bien le diriger. Quand Dieu avait décidé de sortir les enfants d’Israël de leur esclavage en Égypte, Il a appelé Moïse pour délivrer Son peuple. Moïse s’est néanmoins objecté, prétendant qu’il bégayait et ne pouvait pas bien parler. Comme si cela pouvait être un obstacle pour Dieu ! Alors, « l’Éternel lui dit : Qui a fait la bouche de l’homme ? Ou qui rend muet, ou sourd, ou voyant, ou aveugle ? N’est-ce pas moi, l’Éternel ? Maintenant donc, va et Je serai avec ta bouche, et Je t’enseignerai ce que tu devras dire » (Exode 4:11-12). Cette affirmation divine aurait dû rassurer Moïse. Au contraire, il demande à Dieu d’en envoyer un autre.

Cette fois l’attitude de Moïse ne plut pas à Dieu. « Et la colère de l’Éternel s’embrasa contre Moïse, et il dit : Aaron, le Lévite, n’est-il pas ton frère ? Je sais qu’il parlera très bien. Et même, le voici qui sort à ta rencontre, et quand il te verra, il se réjouira dans son cœur » (v. 14). Dieu a toujours une solution, peu importe le problème. Alors, au verset 15, Dieu lui dit : « Tu lui parleras donc, et tu mettras les paroles dans sa bouche ; et Je serai avec ta bouche et avec la sienne, et Je vous enseignerai ce que vous devrez faire. » Remarquez bien, maintenant, ce que Dieu ajoute au verset 16 : « C’est lui [Aaron] qui parlera pour toi au peuple ; il sera ta bouche, et tu lui seras Dieu ». Donc, Moïse devient ici le porte-parole de Dieu et Aaron devient le prophète de Moïse. C’est précisément ce que Dieu a fait, car, dans Exode 7:1, nous lisons : « Et l’Éternel dit à Moïse : Vois, Je t’ai établi Dieu pour Pharaon, et Aaron, ton frère, sera ton prophète. »

Un prophète de Dieu devient alors le porte-parole de Dieu. Dans l’Ancien Testament, nous avons les écrits des prophètes majeurs et mineurs, en commençant par Moïse jusqu’à Malachie. En lisant leurs écrits, nous constatons que ces hommes ne faisaient pas que prédire l’avenir. Ils étaient aussi des messagers par lesquels Dieu voulait S’adresser au peuple d’Israël. Et leurs messages contenaient aussi bien des rappels de choses passées, des constatations de péchés présents, ainsi que des prédictions de conséquences néfastes si les péchés persistaient. Le prophète recevait une révélation de Dieu, soit dans un rêve ou un songe, soit dans une vision, ou par une communication directe de l’Éternel. Il prenait ensuite cette révélation, et en tant que messager spécial au service de Dieu, la donnait à ceux à qui elle était destinée.

Ce que Dieu mettait dans sa bouche, il le citait au peuple, mot à mot, sans ajouter ni ôter quoi que ce soit. Il agissait donc en pleine connaissance de cause, et non comme étant en extase ou dans une transe euphorique. Il utilisait parfois les objets ou les situations communes de l’époque pour ajouter de l’emphase au message, mais ne déviait jamais de l’instruction originale qu’il avait reçue. Le prophète était considéré comme un moniteur ministériel auprès du peuple. Ses messages étaient habituellement orientés vers un changement impérieux que le peuple devait opérer dans son comportement. Le prophète pouvait analyser une condition courante et en dévoilait les conséquences éventuelles si le peuple persistait à demeurer dans cette mauvaise voie. Et il terminait son message en les exhortant à se repentir de leur actions afin d’éviter les conséquences catastrophiques prédites si leur entêtement se prolongeait.

Le prophète veillait sur les intérêts spirituels de son auditoire. Il le faisait en leur rappelant constamment l’observance de la Loi mosaïque de l’Ancienne Alliance. Il insistait beaucoup sur l’obéissance aux Dix Commandements, tout en les prévenant au sujet du jugement à venir contre toute rébellion. Son travail se résumait alors à instruire, à avertir, à exhorter et à corriger. Le peuple croyait pouvoir faire sa propre volonté et que Dieu serait apaisé en autant qu’ils observaient les fêtes, payaient leurs dîmes et faisaient des offrandes. Mais, à cause de leur mauvaise attitude face à l’obéissance à ces choses, Dieu leur dit : « Ne continuez plus d’apporter des offrandes vaines ; j’ai en horreur le parfum, la nouvelle lune, le sabbat et l’assemblée ; je ne puis souffrir ensemble le crime et les solennités. Mon âme hait vos nouvelles lunes et vos fêtes ; elles me sont à charge ; je suis las de les supporter. Quand vous étendez vos mains, je cache mes yeux de vous ; quand vous multipliez les prières, je n’écoute point. Vos mains sont pleines de sang. Lavez-vous, nettoyez-vous ! Ôtez de devant mes yeux la malice de vos actions. Cessez de mal faire ; apprenez à bien faire ; recherchez la droiture ; protégez l’opprimé, faites droit à l’orphelin, défendez la veuve » (Ésaïe 1:13-17).

Subséquemment, le prophète devait leur expliquer, comme à des enfants, l’inutilité même des sacrifices et des offrandes, pourtant commandées, si ces choses n’étaient pas accomplies dans l’obéissance aux lois de Dieu. Son message était d’encourager les gens à manifester de l’amour envers les autres, en insistant sur la justice, tout en annonçant les châtiments certains contre toute rébellion. Mais il répétait aussi constamment les promesses merveilleuses de Dieu à ceux qui Lui demeureraient fidèles. Et même si les prédictions annonçaient des évènements futurs, il les expliquait en mettant beaucoup d’emphase sur les véritables raisons d’une prophétie. Car elle était toujours basée sur une condition existante, se rapportant au moment contemporain précis de leur histoire. Comme, par exemple, mettre la maison d’Israël en garde contre l’invasion future des Assyriens et leur déportation en captivité si le peuple persistait dans l’adoration de Baal.

Cette prophétie ne semblait pas toucher le peuple au point de se repentir et ce qui avait été prédit est, en effet, arrivé. Les dix tribus qui vivaient en Samarie furent emmenées en captivité et ne sont jamais revenu vivre dans ce territoire. Elles avaient été remplacées par des peuples païens, qui occupaient toujours cette région quand Jésus est venu annoncer l’Évangile, il y a presque 2 000 années de ça. Nous avons parfois tendance à croire que l’histoire des prophètes se termine avec Malachie, le dernier livre de l’Ancien Testament. Pas du tout, car, dans le Nouveau Testament, il est aussi question de prophètes. C’est tellement vrai que, durant Son ministère, Jésus a été obligé de déclarer ceci : « Gardez-vous des faux prophètes, qui viennent à vous en habits de brebis, mais qui au-dedans sont des loups ravissants [ravisseurs] » (Matthieu 7:15). Il est évident que Jésus parle de ceux qui ne sont pas les porte-parole de Dieu mais plutôt de Satan. Donc, le diable a aussi ses prophètes, qui ont toujours eu pour but de ravager le troupeau de Dieu.

Mais comment les reconnaître ? Jésus Lui-même nous donne la réponse quand Il dit : « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons ? Ainsi tout bon arbre porte de bons fruits ; mais le mauvais arbre porte de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits » (Matthieu 7:16-18). Autant le prophète de Dieu prêche la parole que Dieu met dans sa bouche, autant le faux prophète prêche ce que Satan, le dieu de ce siècle, lui inspire, dans le but précis de retenir injustement la vérité captive. Mais ces gens auront un jour des comptes à rendre à Jésus pour leurs actions. « Car la colère de Dieu se déclare du ciel contre toute l’impiété et l’injustice des hommes, qui retiennent la vérité dans l’injustice, parce que ce qu’on peut connaître de Dieu est manifesté parmi eux, car Dieu le leur a manifesté » (Romains 1:18-19). Ils sont donc sans excuse.

Allons maintenant voir de véritables prophètes de Dieu dans le Nouveau Testament, ainsi que le travail magnifique qu’ils accomplissaient. Dans Actes 11:27-28, on peut lire : « En ce temps-là, des prophètes descendirent de Jérusalem à Antioche. Et l’un d’eux, nommé Agabus, se leva, et annonça par l’Esprit qu’il y aurait une grande famine par toute la terre ; ce qui arriva en effet sous Claude César. » Notez que c’est l’Esprit qui le pousse à annoncer cette famine ; ce n’était pas quelque chose qu’il voulait déclarer pour impressionner son entourage. Plus tard, Paul et quelques disciples arrivent à Césarée ; et étant entrés dans la maison de Philippe l’évangéliste, qui était l’un des sept diacres, ils ont demeuré chez lui. Alors qu’ils y étaient, le prophète nommé Agabus, descendit de Judée. Luc, qui a écrit ce passage dit : « Et étant venu vers nous, il prit la ceinture de Paul, et se liant les mains et les pieds, il dit : Le Saint-Esprit dit ceci : Les Juifs lieront de même à Jérusalem l’homme auquel appartient cette ceinture, ils le livreront entre les mains des Gentils » (Actes 21:11).

Quelle aurait été votre réaction si vous aviez été à la place de Paul ? Faire cadeau de la ceinture à Agabus en lui déclarant qu’à partir de ce moment la ceinture lui appartenait ? Voici la réaction de ses amis : « Et quand nous eûmes entendu cela, nous et les habitants du lieu, nous priâmes Paul de ne point monter à Jérusalem » (Actes 21:12). Réaction tout à fait normale. Verset 13 : « Mais Paul répondit : Que faites-vous, en pleurant et me brisant le cœur ? Car je suis prêt, non seulement à être lié, mais même à mourir à Jérusalem pour le nom du Seigneur Jésus. » Même si ces deux prophéties d’Agabus faisaient référence à des évènements futurs, bon nombre de références aux prophéties du Nouveau Testament ne font pas nécessairement de mention ou d’insistance sur l’avenir.

Dans Actes 13:1-4, nous lisons ceci : « Il y avait dans l’Église d’Antioche quelques prophètes et docteurs, Barnabas, Siméon appelé Niger, Lucius le Cyrénéen, Manahem, élevé avec Hérode le tétrarque, et Saul. Pendant qu’ils célébraient le culte du Seigneur, et qu’ils jeûnaient, le Saint-Esprit leur dit : Mettez à part pour moi Barnabas et Saul, en vue de l’œuvre à laquelle je les ai appelés. Alors ayant jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains, et les firent partir. Eux donc, envoyés par le Saint-Esprit, descendirent à Séleucie, et de là s’embarquèrent pour Cypre. » Donc, parmi ces cinq hommes identifiés comme prophètes et docteurs, le Saint-Esprit en choisit deux pour un apostolat en Chypre pour annoncer la Parole de Dieu. À Antioche, « Jude et Silas, qui étaient eux-mêmes prophètes, exhortèrent et fortifièrent les frères par plusieurs discours » (Actes 15:32). Une des fonctions de ces prophètes était d’encourager et de fortifier les chrétiens par de bons sermons.

Dans Actes 21:8-9, nous lisons : « Le lendemain, Paul et nous qui étions avec lui, étant partis, nous vînmes à Césarée ; et étant entrés dans la maison de Philippe l’évangéliste, qui était l’un des sept diacres, nous logeâmes chez lui. Il avait quatre filles vierges, qui prophétisaient. » Alors Philippe, qui était parmi les sept premiers diacres, est maintenant devenu un évangéliste. Chose encore plus intéressante, il avait quatre filles vierges qui prophétisaient aussi ! Qui a dit que prophétiser n’était réservé qu’aux hommes ? Dieu commande à tous Ses enfants de sortir du monde des ténèbres ! Car : « Quel accord [peut-il y avoir] entre Christ et Bélial ? ou quelle part a le fidèle avec l’infidèle ? Et quel rapport [existe-t-il] entre le temple de Dieu et les idoles ? Car vous êtes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l’a dit : J’habiterai au milieu d’eux et j’y marcherai ; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. C’est pourquoi, sortez du milieu d’eux, et vous séparez, dit le Seigneur, et ne touchez point à ce qui est impur, et je vous recevrai ; Et je serai votre Père, et vous serez mes fils et mes filles, dit le Seigneur tout-puissant » (2 Corinthiens 6:15-18). Pour Dieu les deux sont égaux !

Luc 2:25-26 : « Il y avait à Jérusalem un homme qui s’appelait Siméon ; cet homme était juste et pieux, il attendait la consolation d’Israël ; et le Saint-Esprit était sur lui. Et il avait été averti divinement par le Saint-Esprit qu’il ne mourrait point, qu’auparavant il n’eût vu le Christ du Seigneur. » Imaginez cet homme, qui devait être avancé en âge, et qui se fit dire qu’il allait voir, de son vivant, le Messie tant attendu. Il devait se tenir continuellement au temple afin de ne pas rater cet événement extraordinaire. Car Siméon savait que le Messie, comme tous les premiers-nés, d’ailleurs, serait Lui aussi présenté au temple pour recevoir la bénédiction réservée aux premiers-nés. Et voilà qu’un jour : « Il vint au temple par l’Esprit, et comme le père et la mère apportaient le petit enfant Jésus, pour faire à son égard ce qui était en usage selon la loi, il le prit entre ses bras, et bénit Dieu, et dit : Seigneur, tu laisses maintenant aller ton serviteur en paix, selon ta parole ; car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples, la lumière qui doit éclairer les nations, et la gloire de ton peuple d’Israël » (Luc 2:27-32).

Dans ce temple, « il y avait aussi Anne la prophétesse, fille de Phanuel, de la tribu d’Ascer ; elle était fort avancée en âge, et elle avait vécu avec son mari, sept ans, depuis sa virginité. Elle était veuve, âgée d’environ quatre-vingt-quatre ans, et elle ne sortait point du temple, servant Dieu nuit et jour en jeûnes et en prières. Étant survenue à cette heure, elle louait aussi le Seigneur, et elle parlait de Jésus à tous ceux de Jérusalem qui attendaient la délivrance d’Israël » (Luc 2:36-38). Anne est là au même moment où Siméon reçoit Jésus dans ses bras. Donc, à son tour, Anne parlait (prophétisait) aussi de Jésus (le Messie) à tous ceux qui attendaient la délivrance du peuple.

Dans l’Église de Corinthe, les membres étaient tout éblouis d’entendre certaines personnes parler en langues. Souvenons-nous que nous sommes encore au premier siècle ici. Les temps n’ont absolument rien changé, car, aujourd’hui, il y a des religions où la doctrine fondamentale est de « parler en langues ». À Corinthe, Paul est intervenu immédiatement pour rétablir les priorités dans la congrégation, en leur disant : « Étudiez-vous à la charité ; désirez aussi avec ardeur les dons spirituels, mais surtout celui de prophétiser » (1 Corinthiens 14:1). Paul insiste sur l’amour, et même de désirer recevoir des dons spirituels, mais il insiste surtout sur le don de prophétiser comme étant de loin plus important que de parler en langues. Pour ce qui est de parler en langues, Paul n’est pas impressionné. « Car celui qui parle une langue inconnue, ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, puisque personne ne l’entend, et qu’il prononce des mystères en son esprit » (v. 2).

C’est exactement ce qui se passe dans les réunions où soudainement quelqu’un se lève et se met à parler dans une langue, un charabia que personne ne connaît. Récemment, un ami chrétien a fait une petite enquête sur le « parler en langues ». Il a demandé à un pentecôtiste de lui parler « en langues » pendant qu’il l’enregistrait. Par après, il est allé voir un « spécialiste » de l’interprétation du « parler en langues » pour qu’il lui traduise ce qui avait été enregistré. Ce « spécialiste » lui a donné une version. Puis, le chrétien est allé voir un autre « spécialiste » pour avoir sa version, au cas où il y aurait quelques divergences. Le « spécialiste # 2 » lui donna une version complètement différente du premier. Notre chrétien, commençant à avoir de sérieux soupçons, est retourné voir le « spécialiste # 1 » pour lui soumettre le même enregistrement. Il a eu droit à une troisième version tout à fait différente des deux autres ! Pour faire bonne mesure, notre ami chrétien est retourné voir le « spécialiste # 2 », toujours avec le même enregistrement. On lui a alors donné une quatrième version, complètement différente des trois autres !

De qui ces gens se moquent-ils ? Certains diront que notre ami chrétien est tombé sur deux charlatans. Curieux qu’il soit tombé justement et par pur hasard, sur deux charlatans « spécialistes »… De véritables spécialistes en linguistiques se sont penchés sérieusement sur ce « parler en langues » et ont découvert une chose saisissante. Au travers du charabia, il y aurait des mots en vieux latin qui proféreraient des blasphèmes à l’endroit de Dieu et du Fils ! Il est à noter que les exorcistes déclarent que les démons parlent souvent en latin pour profaner le nom de Dieu… Et c’est cela qui sort de la bouche des pentecôtistes en transe, lorsqu’ils se mettent à délirer « en langues »… ! On est loin de la paix de l’Esprit !

Paul avait raison de déclarer que celui qui prêche ainsi, n’instruit pas les hommes, car Dieu seul peut décortiquer le mystère du jargon incohérent que cet enseignant utilise. « Mais celui qui prophétise, édifie, exhorte et console les hommes par ses paroles » (v. 3). Exactement comme les anciens prophètes. Tandis que : « Celui qui parle une langue [inconnue], s’édifie lui-même ; mais celui qui prophétise, édifie l’Église » (v. 4). Voilà une des raisons principales de la prophétie. Édifier l’Église ! En parlant d’édification, regardons ce que Paul déclare aux Éphésiens, qui : « Étant édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, dont Jésus-Christ est la pierre angulaire, en qui tout l’édifice, bien coordonné, s’élève pour être un temple saint au Seigneur, en qui aussi vous êtes édifiés ensemble, pour être la maison de Dieu par l’Esprit » (Éphésiens 2:20-22). Notez comment Paul prophétise sur une situation présente et non future pour les consoler par ses paroles.

Dans l’Ancien Testament, il n’est jamais question d’apôtres, mais seulement de prophètes. Ces hommes de Dieu agissaient comme le lien direct entre le peuple et Dieu dans leur enseignement et leur prédication. Tandis qu’ici, Paul nous dit que Jésus a fondé l’Église, le jour de la Pentecôte, sur les apôtres et les prophètes, Jésus étant Lui-même la pierre angulaire. Les apôtres sont nommés en premier. Il devient alors évident que Paul parle de prophètes contemporains à cause de leur association directe avec les apôtres, et non des prophètes de l’Ancien Testament. Paul nomme les prophètes du Nouveau Testament en deuxième, après les apôtres, et non prophètes et apôtres, ce qui aurait été l’ordre logique s’il avait été question des prophètes de l’Ancien Testament. Donc, dans la Nouvelle Alliance, vous avez Jésus, les apôtres, et les prophètes dans l’ordre voulu par Christ.

Regardons ensemble un passage où Paul nous décrit une révélation qu’il avait reçue d’un mystère qui n’a pas été manifesté aux enfants des hommes dans les générations passées, comme il a été révélé maintenant, par l’Esprit, à ses saints apôtres et aux prophètes. Quel mystère ? « Savoir, que les Gentils sont cohéritiers, et qu’ils font un même corps, et qu’ils participent à sa promesse en Christ par l’Évangile » (Éphésiens 3:6). Jésus était venu prêcher le salut aux Juifs seulement, mais maintenant le salut était disponible même aux païens. Ceci était véritablement un mystère pour l’humanité entière, simplement parce que cette révélation n’avait pas été manifestée aux enfants des hommes dans les générations passées, i.e., sous l’Ancienne Alliance, comme elle a été révélée maintenant, par l’Esprit, à ses saints apôtres et aux prophètes contemporains.

Allons voir un autre passage où Paul nous dévoile la structure hiérarchique de l’Église. Il commence par Jésus : « Celui qui est descendu [du ciel], c’est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin qu’il remplît toutes choses. C’est aussi Lui qui a établi les uns apôtres, les autres prophètes, les autres évangélistes, et les autres pasteurs et docteurs ; pour le perfectionnement des saints, pour l’œuvre du ministère, pour l’édification du corps de Christ » (Éphésiens 4:10-12). L’ordre qui nous est dévoilé par Paul est intentionnel. Les prophètes sont nommés immédiatement après les apôtres, nous indiquant clairement qu’il s’agit bien des prophètes de la Nouvelle Alliance. Et cette structure entière devient un temple spirituel : « En qui tout l’édifice, bien coordonné, s’élève pour être un temple saint au Seigneur, en qui aussi vous êtes édifiés ensemble, pour être la maison de Dieu par l’Esprit » (Éphésiens 2:21-22).

Au premier siècle, alors que tous les écrits du Nouveau Testament n’étaient pas encore compilés et publiés, les révélations de Dieu étaient données directement à ceux qui avaient reçu ce don. Comme celle reçue par Siméon sur la naissance de Christ de son vivant, et celles accordées à Agabus sur la famine sous le règne de Claude César et sur la persécution future de Paul à Jérusalem. Mais qu’en est-il à partir du moment où toutes ces Écritures furent rédigées sous forme de Canon de la Sainte Bible ? De nos jours, Dieu donne-t-Il encore de nouvelles prophéties à Son peuple ? Est-ce qu’on doit s’attendre à voir jaillir soudainement de ceux qui ont le don de la prophétie, des prédictions nouvelles et définitives qui ne sont pas dans la Bible présentement ?

Aujourd’hui, certains prédicateurs croient fermement que Dieu continue à donner des prophéties au-delà de ce qui est déjà inscrit dans les Saintes Écritures. Les clairvoyant(e)s affirment être inspirés par Dieu pour guider les gens dans leurs décisions, soit au travail, dans les finances, ou pour résoudre les problèmes d’ordre familial. Ces individus prétendent être des instruments directs de Dieu, et que les prophéties qu’ils reçoivent servent à régler les problèmes sociaux des gens et même ceux du domaine de la santé. On peut facilement les reconnaître par leur façon prophétique de s’exprimer, quand ils ou elles déclarent : « J’annonce ou je prédis. » Quelques-uns vont jusqu’à déclarer que : « …la prophétie, c’est la poésie de l’esprit, qui élève la pensée humaine au delà du niveau de l’ordinaire, et qui enrobe cette pensée dans la beauté du langage ».

Il existe néanmoins un danger à penser ainsi. Car cela supposerait la possibilité de recevoir un songe prophétique sur les fluctuations du marché boursier, ou sur les changements brusques dans la température, ou encore sur un événement futur d’une grande importance. Vous noterez que ceux qui ont de telles prétentions se protègent aussi contre leurs déclarations angéliques, en affirmant que d’authentiques prédictions prophétiques sont possibles de nos jours. Ils soutiennent toutefois qu’elles doivent quand même être vérifiées et confirmées par des gens diplômés, reconnus pour leur grande sagesse et leur maturité spirituelle. Il serait sûrement plus sage d’aller vérifier dans la Parole infaillible de Dieu, plutôt que de se fier à des humains faillibles, aussi spirituels soient-ils. Dieu n’est pas un Dieu de confusion ! Alors au risque de déplaire à certains érudits bibliques, je dois vous avouer qu’à l’heure actuelle, la révélation de Dieu aux humains s’est terminée avec Jésus !

C’est la Bible qui est notre seul guide, maintenant. Elle est entièrement suffisante pour répondre à toute question d’ordres spirituel et prophétique. Je n’avance pas une opinion personnelle ; elle vient directement de la Bible. « Dieu ayant autrefois parlé à nos pères, à plusieurs reprises et en diverses manières, par les prophètes, nous a parlé en ces derniers temps par Son Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses ; par lequel aussi il a fait le monde » (Hébreux 1:1-2). Jusqu’au moment de terminer l’écriture du Nouveau Testament, nous avons vu que, durant l’ère apostolique, les prophètes oeuvraient en proche collaboration avec les apôtres afin de procurer une gouverne fiable aux fidèles, tout en leur dévoilant certaines révélations spéciales, surtout en ce qui concernait leur sécurité.

Depuis l’achèvement écrit de la Bible, dans laquelle la révélation divine fut conservée une fois pour toutes, le don de prophétiser est identifié comme la proclamation fidèle de la Parole de Dieu. Encore une fois nous voyons la sagesse de Dieu qui nous indique clairement que tout ce qui n’est pas écrit finira par disparaître. Donc, l’inspiration, au niveau de l’infaillibilité des Écritures, s’est achevée au moment même où l’écriture du Canon de la Bible fut complétée. Aujourd’hui, toute prophétie doit nécessairement n’être qu’un dévoilement plus clair et plus précis de ce qui a déjà été préservé par Dieu dans Sa Parole. Donc, Jésus-Christ fut le dernier par qui Dieu nous a prophétisé. Ainsi, Jésus a enseigné ce qu’Il devait enseigner, prédit ce qu’Il voulait prédire, inspiré ceux qu’Il devait inspirer, en terminant avec l’apôtre Jean quand Jésus lui a révélé l’Apocalypse. L’ange Gabriel a lui-même dit à l’apôtre Jean que Jésus englobe toute la prophétie en lui déclarant ceci : « Adore Dieu, car le témoignage de Jésus, c’est l’esprit de prophétie » (Apocalypse 19:10). Depuis ce temps, toute activité prophétique se résume à une meilleure compréhension et prédication de ce qui a été conservé par écrit.

Subséquemment, les prophètes modernes ont pour principale tâche de, non seulement prêcher la Parole de Dieu dans toute sa pureté, mais aussi de démêler et dénoncer les interprétations de la Bible par les faux prophètes dont le nombre ne cesse de croître. Ils sont sûrement beaucoup plus nombreux de nos jours que du temps des apôtres. Imaginez, que déjà au premier siècle, les ministres de Satan s’étaient infiltrés dans plusieurs congrégations dans le but unique de détourner les chrétiens de Jésus-Christ, qui les avaient réconciliés au Père par Son sang versé. Mais Paul leur a immédiatement prophétisé ceci : « Car de tels hommes sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs qui se déguisent en apôtres de Christ. Et cela n’est pas étonnant, car Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n’est donc pas surprenant que ses ministres se déguisent aussi en ministres de justice ; mais leur fin sera selon leurs œuvres » (2 Corinthiens 11:13-15). En 2 000 ans, Satan a élaboré toutes sortes de théories d’interprétation qu’il a inspirées à ses faux ministres. Mais c’est au véritable serviteur de Dieu, comme Paul et d’autres, qu’incombe l’obligation magistrale de faire la lumière et dénoncer ces contrefaçons.

On peut alors conclure que l’Église fondée par Christ devient le seul porteparole spécifiquement utilisé par Dieu pour enseigner au monde ce que Jésus avait commandé à Ses disciples avant de monter au ciel. Jésus Lui-même a déclaré ceci : « En vérité, en vérité je vous dis, que Je suis la porte des brebis » (Jean 10:7). Notez que Jésus ne dis pas : « Je suis une parmi plusieurs autres portes, pour les brebis qui veulent parvenir au salut. » Non. Il est la seule et unique porte par laquelle il faille passer. Car : « …il n’y a de salut en aucun autre ; car sous le ciel il n’y a pas un autre nom, qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Actes 4:12). Pour ce qui est des autres religions qui enseignent autre chose que Jésus au sujet du salut, Jésus leur dit : « Tous ceux qui sont venus avant moi [et après moi], sont des larrons et des brigands, mais les brebis [les vraies] ne les ont point écoutés. Je suis la porte ; si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera et sortira, et trouvera de la pâture » (Jean 10:8-9).

De nos jours, beaucoup de prédicateurs prêchent ouvertement que toutes les religions sont bonnes, en autant qu’on parle de Dieu, même si Jésus n’en est pas la figure centrale. Que le chemin au salut peut passer par d’autres que Jésus. Voici ce que prêche l’ÉGLISE DE SCIENTOLOGIE : « Fondée en 1954 par M. Ron Hubbard, décédé en 1986, l’Église de scientologie enseigne notamment que la “libéralisation spirituelle” des problèmes de l’existence peut être obtenue par le biais d’entretiens individuels au cours desquels les réponses des membres sont analysées par un appareil similaire à un détecteur de mensonge ». Ce sont alors les membres, par le biais d’entretiens, qui conviennent finalement d’établir ce qui devient la libération spirituelle (salut) pour chaque individu de cette église. Même si elle est considérée par beaucoup comme étant une secte, elle a quand même séduit de nombreuses vedettes américaines à y adhérer, dont John Travolta, Tom Cruise et autres, et qui se plaisent à avouer ouvertement en faire partie.

À Thomas qui avait demandé à Jésus comment connaître le chemin du salut véritable: « Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité et la vie ; personne ne vient au Père que par moi » (Jean 14:6). Aux prédicateurs qui enseignent le salut par Mahomet, Bouddha, Krishna et autres, je pose naïvement la question suivante : « Comment allez-vous vous y prendre pour anéantir ce verset ? » Quand vous utiliserez cette approche, vous noterez aussi que moins ces gens ont de preuves bibliques, plus ils parlent fort. La véritable prédication doit se faire sans ajouter et sans enlever quoi que ce soit. Avant de monter au ciel, voici ce que Jésus a déclaré à Ses disciples : « Allez donc et instruisez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé ; et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Amen ! » (Matthieu 28:19-20).

Un ministre qui se dit ministre de Christ n’a aucun droit d’enseigner autre chose que l’Évangile que Jésus est venu enseigner. Sinon, il devient un faux ministre inspiré par un autre esprit. Il n’est donc pas surprenant de voir l’apôtre Jean inspiré de nous dire ceci : « Bien-aimés, ne croyez pas à tout esprit, mais éprouvez les esprits, pour voir s’ils sont de Dieu ; car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde » (1 Jean 4:1). Ce que Jean nous dit tout simplement, c’est que tout prédicateur est inspiré dans sa prédication. Reste à nous présentement de rechercher, dans les Saintes Écritures, s’il est inspiré par l’Esprit de Dieu ou par l’esprit de Satan. C’est au chrétien qu’incombe alors la responsabilité de vérifier toute chose, car déjà au premier siècle, Jean nous déclare que plusieurs faux prophètes étaient venus dans le monde et tentaient d’anéantir la Parole de Dieu par un faux évangile. De ce fait, tout comme la véritable prophétie vient du Saint-Esprit, la compréhension de celle-ci doit augmenter dans la mesure où les ministres de Dieu se laissent guider par Son Esprit dans leur enseignement de tout ce qui touche la Parole de Dieu.

Paul nous dit clairement : « N’éteignez point l’Esprit. Ne méprisez point les prophéties. Éprouvez toutes choses ; retenez ce qui est bon. Abstenez-vous de toute apparence de mal » (1 Thessaloniciens 5:19-22). Paul ne s’adresse pas ici aux pasteurs seulement, mais bien à tous les disciples de Christ, car la lettre est adressée à toute la congrégation. « Paul, et Silvain, et Timothée, à l’Église des Thessaloniciens, en Dieu le Père, et en notre Seigneur Jésus-Christ. La grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père, et du Seigneur Jésus-Christ » (1 Thessaloniciens 1:1). Le chrétien a cette responsabilité de tout vérifier, car son ministère consiste à apprendre et à garder tout ce que Jésus nous a commandé. Les disciples de Christ sont tous destinés à devenir des élus dans le Royaume à venir, si toutefois ils persévèrent dans la foi jusqu’à la fin. Chaque enseignant se disant ministre de Christ Lui sera comptable un jour pour toute déviation dans son instruction. Toute prophétie devient alors présentement une republication ou une proclamation amplifiée de la vérité déjà révélée par Jésus.

Le don de prophétiser ne signifie pas aujourd’hui que la personne douée de ce don transmettra de nouvelles révélations manquantes dans la Bible. Elle sera plutôt inspirée par l’Esprit afin d’apporter une compréhension plus claire et plus amplifiée de ce qui a déjà été révélé. C’est tellement vrai que, quand nous entendons un sermon dans lequel le prédicateur nous révèle une meilleure connaissance sur quelque chose qui était pourtant toujours là dans la Bible, nous n’hésitons pas à dire que ce sermon fut vraiment inspiré. Il est écrit que, dans les derniers temps, des enfants prophétiseront et que les vieillards auront des songes ou des visions. Beaucoup de prophéties destinées aux temps de la fin furent écrites en termes voilés, à n’être compris qu’au moment où Dieu Lui-même permettrait leur compréhension.

Le prophète Daniel, à qui Dieu dévoila plusieurs prophéties, a écrit ceci : « Et moi j’entendis, mais je ne compris pas. Et je dis : Mon seigneur, quelle sera l’issue de ces choses ? » (Daniel 12:8). Imaginez la fidélité de Daniel qui écrivait avec précision des prophéties qu’il ne comprenait même pas. Mais l’ange Gabriel lui dit simplement : « Va, Daniel, car ces paroles sont cachées et scellées jusqu’au temps de la fin. Plusieurs seront purifiés, blanchis et éprouvés, mais les méchants agiront avec méchanceté, et aucun des méchants ne comprendra, mais les intelligents [les Élus] comprendront » (Daniel 12:9-10). Alors, si quelqu’un vient vous affirmer qu’il comprend toutes les prophéties de la Bible, montrez lui ce beau passage biblique pour le faire dégringoler un peu de son piédestal. Cette vérité sera pourtant dévoilée un jour et rendue claire comme de l’eau de roche, quand Dieu le jugera bon. Pourquoi Dieu a-t-Il voulu garder ces prophéties cachées ? Pourquoi ne les révéler qu’aux serviteurs des temps de la fin ? Parce que Dieu est un Dieu d’ordre, et Son échéancier se poursuit.

À mesure que nous avançons vers la fin des temps, il y a certainement une intention qui doit aujourd’hui nous apparaître. Dieu, dans Sa sagesse infinie, a décidé que ce seront finalement les événements mondiaux qui confirmeront toutes ces prophéties si clairement que même des enfants pourront les expliquer à ceux qui voudront bien les écouter prophétiser. Les enfants de parents convertis en savent beaucoup plus qu’on pourrait le croire. Car prophétiser, c’est proclamer la Parole de Dieu sous l’inspiration de la puissance du Saint-Esprit. L’apôtre Pierre nous déclare : « Nous avons aussi la parole des prophètes, qui est très ferme, à laquelle vous faites bien de vous attacher, comme à une lampe qui brillait dans un lieu sombre, jusqu’à ce que le jour resplendît et que l’étoile du matin se levât dans vos cœurs ; sachez tout d’abord ceci, que nulle prophétie de l’Écriture ne vient d’une interprétation particulière. Car la prophétie n’a point été apportée autrefois par la volonté humaine ; mais les saints hommes de Dieu, étant poussés par le Saint-Esprit, ont parlé » (2 Pierre 1:19-21).

Mais Pierre nous met aussi en garde par ces paroles : « Or, comme il y a eu de faux prophètes parmi le peuple, il y aura aussi parmi vous de faux docteurs [dans les derniers jours], qui introduiront secrètement des sectes pernicieuses, et qui, reniant le Seigneur qui les a rachetés, attireront sur eux-mêmes une perdition soudaine. Et plusieurs suivront leurs doctrines de perdition, et la voie de la vérité sera blasphémée à cause d’eux » (2 Pierre 2:1-2). On peut alors se demander pourquoi, en connaissant et en citant ce passage dans leurs sermons, feraient-ils une chose pareille ? Les temps changent, mais pas les motifs des faux prophètes : « Et par cupidité ils trafiqueront de vous au moyen de paroles trompeuses ; mais depuis longtemps leur condamnation ne s’arrête point, et leur perdition ne sommeille point » (v. 3).

Beaucoup de sectes, ou de sociétés secrètes ne tiennent présentement aucun compte du Nouveau Testament, auquel d’ailleurs elles ne croient pas. Il y a donc de nombreuses prophéties qu’elles ignorent, sciemment ou non. Il s’en suit automatiquement (et ironiquement) que, par cupidité, elles les accomplissent parfaitement et sans s’en apercevoir ! Seuls ceux qui ont des yeux pour voir et des oreilles pour entendre sont en mesure de savoir ce qui se passe réellement. La prophétie divine est comparée à une lampe qui brille dans les ténèbres de ce monde confus vivant au bord du désespoir. Ce don de prophétiser rend capable celui qui le possède de faire une évaluation inspirée des évènements courants, afin de les placer dans le contexte déjà décrit dans la Parole divine. Voilà pourquoi la prophétie ne doit jamais être l’objet d’une interprétation particulière, parce qu’elle n’est pas le résultat d’une volonté humaine. Mais quand le Saint-Esprit pousse quelqu’un à parler, à ce moment précis, l’homme ou la femme peut parler de la part de Dieu. Et chose extraordinaire, tout ce qui se dit peut se vérifier par les Écritures.

Autant les prophètes de l’Ancienne Alliance étaient utilisés pour avertir le peuple contre les invasions ennemies à cause de la décadence nationale, autant Dieu veut utiliser Ses prophètes de la Nouvelle Alliance, afin de prévenir le peuple de Dieu de ne plus faire partie de la décadence collective du monde. Puisque les prophéties des temps de la fin sont déjà inscrites dans Sa Parole, le travail est dirigé plutôt à préparer le monde en vue de l’établissement du Gouvernement de Dieu. Le but est présentement de mettre les gens en garde contre le racisme, le matérialisme, l’immoralité, et de ne pas mettre sa foi dans la science des hommes, mais dans la vérité de Dieu. Sinon, nous verrons d’une façon incontestable le déclin et la chute de toutes les nations vers la catastrophe finale.

Les prophètes modernes sont en quelque sorte les haut-parleurs de Dieu, utilisés pour annoncer ce qui a déjà été proclamé, mais que le monde a traditionnellement et volontairement décidé d’ignorer. Imaginez seulement si la connaissance biblique était appliquée par les trois paliers de notre gouvernement, i.e. fédéral, provincial et municipal. Si l’honnêteté était le mot d’ordre, qu’arriverait-il à notre système dans les domaines de l’administration de nos impôts, de l’éducation, du réseau de la santé collective, des sports, de la vie familiale, et j’en passe ? Quel merveilleux monde ce serait pour la population ! Verrions-nous tous ces crimes crapuleux, ces fraudes monumentales, cette destruction progressive de notre jeunesse par les différentes drogues, et surtout l’éclatement des familles ? Qui enseigne ces choses, et où sont nos chefs élus, en qui la population a mis tous ses espoirs pour nous apporter le contentement et la solution aux problèmes, qu’ils nous ont si gentiment promis durant les campagnes électorales ?

Alors, je pose de nouveau ma question du début. Quel est le véritable but de la prophétie ? La Bible nous donne pourtant la réponse. Mais notre curiosité humaine semble davantage intéressée aux quoi, quand, où et comment. Et la tendance populaire est d’oublier l’importance du POURQUOI, où se situe la vraie leçon que Dieu veut nous inculquer par la prophétie. Son objectif principal est demeuré continuellement le même : celui d’amener le monde entier à Dieu. Elle doit nous montrer que Dieu est perpétuellement en charge. Il supervise et intervient à Sa guise dans les affaires humaines dans la mesure où cela Lui plaît. Dans le livre de Daniel, au chapitre quatre, on peut lire que le roi Nébucadnetsar eut un songe au sujet d’un arbre immense. Daniel, sous l’inspiration divine, lui en donna l’éclaircissement.

Mais, dans cette explication, Daniel lui dit ceci : « La sentence est rendue par le décret des veillants, et la décision est l’ordre des saints, afin que les vivants sachent que le Souverain domine sur le règne des hommes, et qu’il le donne à qui il veut, et qu’il y élève le plus abject des hommes » (Daniel 4:17). Pas très flatteur pour le roi vers qui c’était dirigé, mais quelle leçon ici pour tous les présents dirigeants du monde. Si seulement ils avaient les yeux pour voir et les oreilles pour entendre. Peu importe, Dieu commande sur le règne des hommes, et peut intervenir comme bon Lui semble, car Il est entièrement en charge de Sa création. La prophétie nous enseigne que Dieu est Juge suprême et Arbitre final dans tout conflit. La prophétie nous confirme que personne ne peut Lui échapper. L’oppression du pauvre et du faible par les « puissants » du monde ne durera pas interminablement. Leurs actions sont toutes scrutées, et leur jugement viendra sûrement.

Pour le converti, la prophétie devient donc un motif constant d’agir avec justice, un avertissement à être continuellement sur ses gardes, afin de ne pas s’engager dans la méchanceté de ce monde. Pour ceux qui pensent que l’accomplissement des prophéties n’arrivera qu’après leur décès, une expression que nous entendons trop souvent, voici ce que Pierre nous déclare là-dessus. « Le Seigneur ne retarde point l’exécution de sa promesse, comme quelques-uns croient qu’il y ait du retard ; mais il use de patience envers nous, ne voulant point qu’aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance » (2 Pierre 3:9). La prophétie nous rappelle l’amour de Dieu, Sa fidélité et la grande patience qu’Il exerce envers les humains. Dieu nous exhorte toutefois à la repentance, car le temps viendra où Son Royaume remplacera tous les royaumes du monde.

Ce merveilleux Royaume sera établi sur toutes les nations et c’est alors que chaque individu aura finalement cette occasion magnifique de décider librement de connaître la vérité et la repentance, qui mènent au salut. La prophétie nous rassure, quant à notre foi qui n’est pas vaine, puisque tout ce qui a été prédit arrivera vraiment. La Bible ne nous donne pas la date, mais elle nous dit quoi faire en attendant. Elle nous montre comment vivre nos vies en tant qu’enfants de Dieu, dans l’espérance, et comment briller par notre comportement, comme une lumière dans les ténèbres de ce monde. Prise dans son ensemble, toute cette prophétie existe aussi pour nous conduire à Jésus. Les anciens prophètes ont, à plusieurs endroits, prédit Sa venue. Les prophètes de la Nouvelle Alliance ont assidûment centré tous leurs messages sur Sa mort, Sa résurrection, mais surtout sur Son retour pour diriger Son gouvernement mondial.

Toutes ces choses sont un témoignage sur Jésus, par qui tout ce qui fut prédit s’accomplira. Jésus est donc le centre de la prophétie, vu que toutes ces Écritures sont dirigées vers Lui. Il est l’esprit de la prophétie, la somme et la substance totale de l’Ancien et du Nouveau Testament. Nous avons vu, dans 1 Corinthiens 14:3, que celui qui prophétise parle aux hommes, les édifie, les exhorte et les console. Par conséquent, parler aux autres des choses de Dieu peut, par la puissance du Saint-Esprit, édifier, exhorter et surtout consoler ceux qui souffrent et recherchent la consolation divine. Alors, ces méthodes font aussi partie du fait de prophétiser, même si elles ne parlent pas d’avenir, mais bien du présent. Le but de ces agissements n’est pas tant de troubler ceux qui sont confortables, que de réconforter ceux qui sont troublés.

On pourrait aussi définir le don de prophétiser comme l’habilité, venant du Saint-Esprit, d’annoncer la Parole de Dieu d’une façon claire et précise, afin d’appliquer cette connaissance à une situation particulière, dans le but de soutenir et d’édifier une personne aux prises avec un problème. Quand les apôtres fondaient de nouvelles congrégations, le don de prophétiser était vital pour continuer l’édification des membres, ainsi que pour apporter des corrections dans certaines situations. Cela s’avérait très nécessaire, particulièrement durant l’absence prolongée des apôtres, qui se déplaçaient continuellement. Il n’est pas surprenant de voir les apôtres et les prophètes étroitement liés dès la fondation de l’Église. C’était primordial pour les chrétiens : « Étant édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, dont Jésus-Christ est la pierre angulaire » (Éphésiens 2:20).

Paul lui-même témoigne que prophétiser est un don supérieur à celui de parler plusieurs langues. « Je souhaite que vous parliez tous des langues, mais surtout que vous prophétisiez ; car celui qui prophétise, est plus grand que celui qui parle des langues, à moins qu’il ne les interprète, afin que l’Église en reçoive de l’édification » (1 Corinthiens 14:5). J’aimerais que vous notiez ici que Paul ne fait pas allusion à parler « en langues », mais bien à parler « des langues », ou plusieurs langues. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé le jour de la Pentecôte alors que 120 personnes environ étaient réunies et qu’il vint tout à coup du ciel un bruit comme celui d’un vent qui souffle avec impétuosité ; et il remplit toute la maison où ils étaient. Actes 2:3 : « Et il leur apparut des langues séparées, comme de feu, et qui se posèrent sur chacun d’eux. » Voilà la forme que le Saint-Esprit avait employée ce jour-là.

Regardons attentivement ce qui arriva par la suite. Actes 2:4-11 : « Et ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils commencèrent à parler des langues étrangères, selon que l’Esprit les faisait parler. Or, il y avait en séjour à Jérusalem des Juifs, hommes pieux, de toutes les nations qui sont sous le ciel. Et ce bruit ayant eu lieu, il s’assembla une multitude, qui fut confondue de ce que chacun les entendait parler dans sa propre langue. Et ils en étaient tous hors d’eux-mêmes et dans l’admiration, se disant les uns aux autres : Ces gens-là qui parlent, ne sont-ils pas tous Galiléens ? Comment donc les entendons-nous chacun dans la propre langue du pays où nous sommes nés ? Parthes, Mèdes, Élamites, et ceux qui habitent la Mésopotamie, la Judée, la Cappadoce, le Pont et l’Asie, la Phrygie, la Pamphylie, l’Égypte, les quartiers de la Libye qui est près de Cyrène, et les étrangers romains, Juifs et Prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons parler en nos langues des merveilles de Dieu. »

Peut-il y avoir un doute dans votre esprit en lisant attentivement ces versets que les apôtres qui venaient de recevoir le Saint-Esprit, bien que tous Galiléens, se sont soudainement mis à parler intelligiblement des langues étrangères et non des langues « étranges ». Il est clairement question de la langue des Parthes, des Mèdes, etc., toutes étrangères à la Galilée, mais quand même des langues connues. Pourtant, il existe des groupes qui ont l’audace d’utiliser ces mêmes versets pour justifier un parler « EN LANGUE » incohérente, que seuls les grands initiés de leur religion disent comprendre et pouvoir interpréter. Certains se roulent même par terre en le faisant. Relisez, s’il vous plaît, le passage que nous venons d’étudier, pour constater vous-mêmes si les disciples de Christ se roulaient par terre, en ce formidable jour de la Pentecôte, en annonçant les merveilles de Dieu. Pour Dieu, prophétiser inclut aussi le fait de mettre de l’ordre dans certaines doctrines frauduleuses, véhiculées un peu partout derrière le voile de la vérité divine, alors qu’en réalité elles sont tordues spirituellement par Satan qui les a inspirées.

Encore une fois, la confusion au sujet des langues provient des versions bibliques qui ont été tirées des manuscrits frauduleux et corrompus d’Alexandrie. Si vous lisez le Texte Reçu, le passage de 1 Corinthiens 14 est clair et précis ; de plus, vous ne trouvez pas l’expression confondante « en langues ». Cette expression qui a donné naissance au pentecôtisme ne se trouve pas dans le Texte Reçu ! Prenons le verset 2 et comparons-le entre versions du Texte Reçu (TR) et versions des manuscrits d’Alexandrie (MA) :

Version David Martin (TR) : « Parce que celui qui parle une Langue inconnue, ne parle point aux hommes, mais à Dieu, car personne ne l’entend, et les mystères qu’il prononce ne sont que pour lui. »

Version d’Ostervald (TR) : « Car celui qui parle une langue inconnue, ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, puisque personne ne l’entend, et qu’il prononce des mystères en son esprit. »

Version Louis Segond (MA) : « En effet, celui qui parle en langue ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, car personne ne le comprend, et c’est en esprit qu’il dit des mystères. »

Version Darby (MA) : « Parce que celui qui parle en langue ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, car personne ne l’entend ; mais en esprit il prononce des mystères. »

Vous pouvez continuer l’exercice avec tout le reste du chapitre et avec d’autres versions, et vous aurez invariablement les mêmes résultats. Ce n’est donc ici qu’un exemple de plus du mal que peuvent causer les « versets sataniques » d’Alexandrie, rédigés volontairement par des rabbins talmudistes et kabbalistes de cette ville !

Si prophétiser est alors si important, il serait tout à fait logique de voir ce don répandu dans l’Église. Pierre et Paul ont beaucoup utilisé ce don dans leur ministère. L’Église du premier siècle avait plusieurs prophètes qui s’en servaient dans les congrégations locales durant l’absence de Paul et des autres apôtres. Certains prophètes étaient itinérants et se déplaçaient d’une congrégation à l’autre. Malheureusement, ce qui est arrivé au long des siècles, c’est que plusieurs de ceux qui ont quitté le pâturage de Christ se sont formés leurs propres églises « chrétiennes », s’appropriant seuls le droit de prophétiser. Ces gens agissaient souvent en véritables dictateurs, pour mieux asservir les pauvres brebis qui leur faisaient confiance. Et ceux qui tentaient de les approcher, Bible en main, pour demander de rectifier certaines déclarations fausses prononcées dans le sermon, ne recevaient pas d’explications, mais furent plutôt menacés d’excommunication à cause de leur « mauvaise attitude ». Vous noterez que ces orateurs élèvent trop souvent la voix quand ils manquent d’arguments.

Que dire maintenant de ces fidèles serviteurs de Dieu qui furent rejetés ainsi par leurs congrégations depuis plusieurs années ? Ne serait-ce pas un retour à l’époque du début et à ce qui est arrivé dans l’Église primitive où de faux apôtres voulaient tellement dominer parmi le troupeau, qu’ils expulsaient de l’Église ceux qui étaient véritablement fidèles à Dieu ? Cette pratique, poussée par l’orgueil, n’est pas une chose récente, elle existait dès les débuts de l’Église. L’apôtre Jean s’adresse justement à un de ces hommes qui voulait briller parmi les fidèles. « J’ai écrit à l’Église ; mais Diotrèphe, qui aime à être le premier parmi eux, ne nous reçoit point. C’est pourquoi, si je viens, je lui rappellerai les œuvres qu’il fait, en tenant des discours malins contre nous, et que, ne se contentant pas de cela, il ne reçoit pas lui-même les frères, mais empêche ceux qui veulent le faire, et les chasse de l’Église » (3 Jean 9-10). Au fil des siècles, un grand nombre de « Diotrèphes » se sont manifestés dans les congrégations.

Sachez, cependant, que selon la Bible, tout disciple de Christ a reçu comme ministère d’instruire, d’exhorter, d’édifier et de prophétiser, dans la mesure où Dieu lui donne de comprendre Sa Parole, afin de la partager avec Son peuple. Matthieu nous dit ceci : « Or les onze disciples s’en allèrent en Galilée, sur la montagne que Jésus leur avait assignée » (Matthieu 28:16). L’instruction de Jésus de prêcher aux nations fut donnée aux disciples, qui sont par la suite devenus apôtres, qui veut dire envoyé en avant, messager, ambassadeur. Tout disciple de Christ a donc pour ministère de continuer Son œuvre, étant envoyé en avant comme messager et ambassadeur du Royaume à venir. Et chacun doit s’exécuter avec le don qu’il a reçu, sans se comparer aux autres chrétiens. Parce que : « Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, distribuant à chacun ses dons, comme il lui plaît » (1 Corinthiens 12:11).

Quand vous répondez correctement à quelqu’un qui vous questionne sur la Bible, ou que vous exhortez ou édifiez quelqu’un en vous servant d’un principe biblique, pour Dieu vous prophétisez, simplement parce que vous accomplissez la volonté de Dieu et non la vôtre par vos actions. Dans de telles circonstances, vous parlez au nom de Dieu. Mais attention à ceux qui prophétisent en leur propre nom, car Dieu a un autre nom pour eux. Prophétiser peut également se manifester dans un bon témoignage rendu devant des étrangers, en autant qu’on ne dévie pas de l’enseignement biblique. Quelques-uns ont ce don de pouvoir instruire des adultes, alors que d’autres font un travail extraordinaire auprès des petits enfants. Tous proclament l’Évangile et, comme nous avons pu le voir antérieurement, ce don n’est pas exclusif aux hommes. Il est destiné également aux femmes, puisque c’est Dieu qui décide.

Regardons l’exhortation de Paul, dans 1 Corinthiens 14:1 : « Étudiez-vous à la charité ; désirez aussi avec ardeur les dons spirituels, mais surtout celui de prophétiser. » Que doit faire celui ou celle qui le possède, et je parle sous toutes les formes mentionnées jusqu’ici ? Paul nous déclare ceci, dans Romains 12:6 : « Ayant toutefois des dons différents, selon la grâce qui nous a été donnée ; soit la prophétie, pour l’exercer selon la mesure de la foi. » Paul nous dit clairement que la personne qui a ce don doit l’utiliser avec foi. Cela veut aussi dire que nous ne devons jamais prêcher notre conception de la vérité. Pas de problème me direz-vous. Alors comment expliquer qu’il y ait tant de groupes qui, pourtant, utilisent la même Bible, et qui sont complètement en désaccord avec les mêmes passages, créant ainsi autant de confusion dans les églises du monde ?

Trop souvent, ceux qui instruisent n’ont pas encore réalisé que personne ne possède toute la vérité. Elle est pourtant là, dans les Saintes Écritures ! Mais c’est Dieu qui décide comment la distribuer. C’est ainsi que Dieu peut évaluer ceux qui se laissent instruire par Lui, et ceux qui sont un peu trop orgueilleux pour admettre qu’ils en ont encore à apprendre. Vaut mieux être certain de ce qu’on prophétise, si peu soit-il, en ayant la patience de laisser l’Esprit de Dieu nous dévoiler ce qu’Il veut, et au rythme que Lui a choisi de nous instruire. C’est l’assortiment de ce que chacun a reçu qui, dans son ensemble, doit édifier le peuple de Dieu, chaque membre du Corps de Christ y contribuant de ce qu’il ou elle a reçu. Dans la distribution des dons divers par le Saint-Esprit, on peut lire qu’Il a donné à : « …un autre, les opérations des miracles ; un autre, la prophétie ; un autre, le discernement des esprits ; un autre, la diversité des langues ; et un autre, le don d’interpréter les langues. Mais un seul et même Esprit opère toutes ces choses, distribuant à chacun ses dons, comme il lui plaît » (1 Corinthiens 12:10-11).

Cette lettre de Paul aux Corinthiens n’était pas envoyée exclusivement aux pasteurs, mais à la congrégation entière. Donc, ces dons existaient parmi tous les membres, car ils étaient tous des disciples de Christ. « Or, la manifestation de l’Esprit est donnée à chacun pour l’utilité commune » (v. 7). Toutefois chacun devait utiliser son don, non pour soi-même, mais pour l’utilité commune de l’Église. Voilà ce qui s’est perdu dans les différentes églises, tout au long des siècles, alors que la hiérarchie de chaque groupe s’appropriait tous les pouvoirs, tandis que les pauvres brebis devaient suivre aveuglement sans rien dire. Ce n’est pas ce que la Bible nous enseigne. Au contraire, elle nous dit de ne pas cacher notre don, car nous devenons ainsi un membre inutile pour Christ. Lisez vous-même la parabole de Jésus, dans Matthieu 25:14-30. Il faut faire fructifier ce que nous avons reçu, car Jésus nous dit : « Or, voici, je viens bientôt, et j’ai mon salaire avec moi, pour rendre à chacun selon que ses œuvres auront été » (Apocalypse 22:12).

Au sujet des hiérarchies, lors du dernier souper avec Ses disciples, Jésus leur annonce qu’il sera trahi par un des siens et mis à mort. On serait porté à présumer que l’annonce d’une nouvelle aussi tragique bouleverserait les disciples. Surprise : « Il arriva aussi une contestation entre eux, sur celui d’entre eux qui serait estimé le plus grand » (Luc 22:24). Ils voulaient déjà préparer la transmission des pouvoirs hiérarchiques de Christ avant même qu’Il soit crucifié ! Mais Jésus a déclaré ceci à Ses Disciples : « Les rois des nations les maîtrisent, et ceux qui exercent leur autorité sur elles sont nommés bienfaiteurs. Mais vous, ne faites point ainsi ; et que le plus grand parmi vous, soit comme le plus petit ; et celui qui gouverne, comme celui qui sert. Car lequel est le plus grand, celui qui est à table, ou celui qui sert ? n’est-ce pas celui qui est à table ? et cependant Je suis au milieu de vous comme celui qui sert. Or, pour vous, vous avez persévéré avec moi dans mes épreuves ; et je dispose du royaume en votre faveur, comme mon Père en a disposé en ma faveur ; afin que vous mangiez et que vous buviez à ma table dans mon royaume, et que vous soyez assis sur des trônes, jugeant les douze tribus d’Israël » (Luc 22:25-30).

L’Église de Christ est bien organisée, mais pas comme les hiérarchies humaines. Les hiérarchies humaines manquent de sagesse car elles sont dirigées et guidées par un autre « dieu », qui leur fait prendre des décisions illogiques et souvent irréalistes. Il y a une citation amusante d’Anacharsis qui, voulant en quelque sorte se moquer de l’incompétence des élus qui dirigeaient son pays, a déclaré ceci : « En Grèce les sages parlent, et ce sont les imbéciles qui décident ». C’est nettement ce que Jésus voulait éviter dans Son Église en disant aux siens : « Mais vous, ne faites point ainsi ». Chaque chrétien dans l’Église de Jésus est un serviteur, et en servant avec humilité et selon ses dons, Christ Se chargera de l’élever en le plaçant sur un trône dans Son Royaume, au moment propice, lors de Son retour. Jésus est prêt à disposer du Royaume en notre faveur, si nous travaillons avec Lui en utilisant fidèlement les dons que nous avons reçus.

Mais comment savoir quel don nous avons reçu ? Dieu n’est pas un Dieu de confusion, mais un Dieu de paix ! Avez-vous déjà remarqué comme on peut être heureux de servir dans un travail qu’on aime ? C’est à ce moment-là que nous pouvons donner notre effort maximum, et c’est précisément ce que Jésus veut. Alors, si les efforts que vous déployez pour servir Christ vous donnent beaucoup de joie, voilà donc votre don que vous devriez mettre en valeur pour le bien commun de l’Église. Rappelons-nous toujours que Christ est la tête de Son Église et c’est Lui qui guide chacun des siens. Il nous connaît intimement et sait exactement comment impliquer chacun de Ses futurs élus dans le ministère qu’Il nous a confié. Voilà pourquoi un disciple de Christ ne doit jamais se comparer à un autre disciple, car chaque membre a sa part à accomplir, différente de l’autre.

Paul avait tellement à cœur le travail qu’il devait réaliser, qu’il nous dit ceci, dans 1 Corinthiens 9:16 : « Car si je prêche l’Évangile, je n’ai pas sujet de m’en glorifier, parce que la nécessité m’en est imposée ; et malheur à moi, si je ne prêche pas l’Évangile ! » La prédication de l’Évangile, où les prophéties sont dévoilées, ne peut pas être retenue captive, elle doit porter des fruits au travers de ceux qui ont reçu le don de prophétiser la pensée de Dieu, telle que révélée par Son Esprit. Dieu a dit à Daniel de tenir secrètes certaines révélations et de sceller le livre qui lui fut donné, et ce jusqu’au temps de la fin alors que la connaissance augmentera. La connaissance de la vérité augmente beaucoup depuis quelques temps, mais seulement chez ceux qui ont donné leur vie a Christ. Pour ce qui est du monde en général, on dirait que la vérité est encore plus refoulée au fur et à mesure que le temps passe. Cela fut aussi prédit à Daniel par l’ange Gabriel. « Et il dit : Va, Daniel, car ces paroles sont cachées et scellées jusqu’au temps de la fin. Plusieurs seront purifiés, blanchis et éprouvés [ceux qui se convertiront durant la grande tribulation], mais les méchants agiront avec méchanceté, et aucun des méchants ne comprendra, mais les intelligents [ceux qui sont à Christ] comprendront » (Daniel 12:9-10).

Cette prophétie commence déjà à se réaliser progressivement. Combien de temps encore avant son accomplissement total, seul Dieu connaît la date exacte, mais Il nous a dit de surveillez les signes. Examinez de près les évènements mondiaux et constatez vous-même si nous nous dirigeons vers la paix dans le monde ou vers la Troisième Guerre Mondiale. Pour ce qui est des convertis à Christ, nous sommes réconfortés et encouragés par les prophéties bibliques. Nous avons cette assurance que le cours de l’histoire est entièrement sous le contrôle de notre Dieu d’amour, de paix et de miséricorde. Nous avons déjà la garantie qu’il n’a pas oublié les efforts que nous déployons pour Son nom. Si nous sommes dans une situation où nous avons absolument besoin de Lui, voici Sa promesse : « Quand les justes crient, l’Éternel les exauce, et il les délivre de toutes leurs détresses. L’Éternel est près de ceux qui ont le cœur brisé, et il délivre ceux qui ont l’esprit froissé. Le juste a des maux en grand nombre ; mais l’Éternel le délivre de tous » (Psaumes 34:18-20).

Dieu n’a pas oublié notre obéissance et notre fidélité à Sa Parole dans notre cheminement vers le Royaume. Et même dans nos moments de faiblesse, Il nous dit : « Allons donc avec confiance au trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans le temps convenable » (Hébreux 4:16). « Car nous n’avons pas un souverain Sacrificateur qui ne puisse compatir à nos infirmités, au contraire, il a été éprouvé en toutes choses, comme nous, mais sans péché » (v. 15). Nous ne travaillons pas en vain, car nous sommes confiants que tout le mal cessera un jour et sera changé en bien. Nous avons la conviction, par la foi, que les chemins tortueux que l’humanité a trop souvent empruntés seront rendus droits. Nous savons qu’il y a une vie après la mort, par une résurrection à l’immortalité. Une vie dans la joie et remplie au comble pour l’éternité.

Quand nous souffrons pour la justice, Dieu nous dit d’être heureux, car cette souffrance n’est que temporaire, tandis que notre bonheur dans le Royaume sera éternel. De quelle autre motivation avons-nous besoin pour servir notre Maître et Sauveur dans l’attente de Son avènement ? À la personne qui est encore indécise à cause de certains problèmes sans solutions apparentes, et qui serait portée à dire : « Seigneur je voudrais te servir, mais donne-moi une lumière à suivre qui me guidera selon ta volonté », Dieu répond : « Va et entre dans ton lieu privé. Prie et plonge ta main dans celle de Jésus. Il sera pour toi cette lumière qui te guidera encore mieux que si tu étais sur un chemin que tu connais déjà par cœur ».

Voilà ce que je souhaite à tous ceux qui lisent ces mots et qui seront touchés au point de vouloir prophétiser pour Christ.