D.507 – Ils ont leur récompense

Par Joseph Sakala

Dans Matthieu 6:1-4, Jésus nous déclare : « Prenez garde de ne pas faire votre aumône devant les hommes, afin d’en être vus ; autrement vous n’en aurez point de récompense de votre Père qui est aux cieux. Quand donc tu feras l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin qu’ils en soient honorés des hommes. Je vous dis en vérité qu’ils reçoivent leur récompense. Mais quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite ; afin que ton aumône se fasse en secret ; et ton Père qui voit dans le secret te le rendra publiquement. »

Il est évident que, du temps de Jésus, comme dans toutes les époques, il y avait des individus qui, lorsqu’ils allaient à la synagogue pour donner de leur argent, le faisaient avec tellement de panache qu’ils faisaient sonner la trompette afin que tous voient leur générosité. Ils ne se promenaient sans doute pas avec une trompette accrochée à leur ceinture, mais c’est une image que Jésus a utilisée pour illustrer ceux qui donnaient leur offrande avec ostentation afin que tous voient bien qu’ils étaient généreux. Cela flattait évidemment leur orgueil. C’était la même chose lorsqu’ils priaient. Alors, Jésus leur dit dans Matthieu 6:5 : « Et quand tu prieras, ne fais pas comme les hypocrites ; car ils aiment à prier en se tenant debout dans les synagogues et aux coins des rues, afin d’être vus des hommes. Je vous dis en vérité qu’ils reçoivent leur récompense. » Jésus les appelle hypocrites. Dans le grec, le mot « hypocrite » était utilisé pour identifier un acteur de théâtre, un personnage qui agissait comme s’il était une autre personne. Parfois, il utilisait un masque pour cacher son identité.

Dans ce cas ci, l’hypocrite jouait le rôle d’une personne généreuse, ou une personne pieuse, mais qui donnait aux pauvres l’impression qu’il donnait ou priait abondamment. Mais sous le masque, son seul désir était de se faire voir par les autres et de s’en glorifier. Peut-être qu’il recevait les applaudissements des spectateurs, mais, selon Jésus, il avait déjà reçu sa récompense. Le mot « reçu », un mot ordinaire, fut modifié par Jésus qui y rajouta « en vérité » afin de changer son sens en celui de « payé au complet ». Cette expression fut communément utilisée sur des reçus d’affaires pour signifier que tout était payé au complet et qu’aucun paiement n’était requis pour compléter la transaction.

Que c’est triste lorsqu’un homme ou une femme, qui se déclare chrétien, accomplit des œuvres pour être glorifié des hommes et non pour la Gloire de Dieu. La récompense qu’ils reçoivent sera complète et aucune autre récompense ne suivra. Néanmoins, dans Matthieu 6:3-4, Jésus nous déclare : « Mais quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite ; afin que ton aumône se fasse en secret ; et ton Père qui voit dans le secret te le rendra publiquement. » Et il en est ainsi en toute chose lorsque nous agissons pour Dieu.

Produisons plutôt nos œuvres en bons soldats de Christ. « Toi donc, endure les souffrances comme un bon soldat de Jésus-Christ. Aucun homme faisant la guerre, ne s’embarrasse des affaires de la vie, afin de plaire à Celui qui l’a enrôlé », nous dit Paul, dans 2 Timothée 2:3-4. De la perspective du Royaume, un bon soldat a plusieurs responsabilités. Initialement, nous pourrions nous attendre à beaucoup d’opposition de la part des païens. « Pour qui je souffre jusqu’à être lié comme un malfaiteur, mais la parole de Dieu n’est point liée. C’est pourquoi je supporte tout à cause des élus, afin qu’ils obtiennent aussi le salut qui est en Jésus-Christ, avec la gloire éternelle », nous déclare Paul, dans 2 Timothée 2:9-10.

Nous pourrions éprouver également plusieurs afflictions. Car les païens : « fermeront l’oreille à la vérité, et se tourneront vers des fables. Mais toi, sois vigilant en toutes choses, endure les afflictions, fais l’œuvre d’un évangéliste ; remplis complètement ton ministère. Car pour moi, je vais être immolé, et le temps de mon départ approche. J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. Au reste, la couronne de justice m’est réservée, le Seigneur, le juste juge, me la donnera en ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement », déclare Paul à son jeune évangéliste, dans 2 Timothée 4:4-8.

On pourrait même, selon Jacques, être dans la souffrance. Mais : « Sur toutes choses, mes frères, ne jurez ni par le ciel, ni par la terre, ni par aucun autre serment ; mais que votre oui soit oui, et votre non, non, de peur que vous ne tombiez dans la condamnation. Quelqu’un parmi vous souffre-t-il ? qu’il prie. Quelqu’un est-il dans la joie ? qu’il chante des cantiques. Quelqu’un est-il malade parmi vous ? qu’il appelle les Anciens de l’Eglise, et que ceux-ci prient pour lui, en l’oignant d’huile au nom du Seigneur. Et la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera ; et s’il a commis des péchés, ils lui seront pardonnés. Confessez vos fautes les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris ; car la prière fervente du juste a une grande efficace », déclare l’apôtre, dans Jacques 5:12-16.

Ultimement, un soldat n’a qu’un seul but : plaire à celui qui l’a enrôlé. « Comme nous l’avons déjà dit, je le dis encore maintenant : Si quelqu’un vous annonce un évangile différent de celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème ! Car, est-ce les hommes que je prêche, ou Dieu ? ou est-ce que je cherche à plaire aux hommes ? Si je plaisais aux hommes, je ne serais pas un serviteur de Christ. Je vous le déclare donc, frères : l’Évangile que j’ai annoncé n’est pas de l’homme ; car je ne l’ai ni reçu ni appris d’un homme, mais par une révélation de Jésus-Christ », nous déclare Paul, dans Galates 1:9-12. Les chrétiens sont appelés à être au service du Roi, Jésus !

Alors, à partir d’une perspective spirituelle : « hommes et femmes adultères, ne savez-vous pas que l’amour du monde est une inimitié contre Dieu ? Qui voudra donc être ami du monde, se rendra ennemi de Dieu. Pensez-vous que l’Écriture parle en vain ? L’Esprit qui habite en nous, a-t-il des désirs qui portent à l’envie ? Au contraire, il accorde une grâce plus grande. C’est pourquoi, l’Écriture dit : Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles. Soumettez-vous donc à Dieu ; résistez au diable, et il s’enfuira de vous, » nous dit Jacques, dans Jacques 4:4-7.

La source d’une telle inimitié est de marcher selon la chair. « Or, ceux qui sont dans la chair, ne peuvent plaire à Dieu. Pour vous, vous n’êtes point dans la chair, mais dans l’esprit, s’il est vrai que l’Esprit de Dieu habite en vous. Or, si quelqu’un n’a point l’Esprit de Christ, celui-là n’est point à Lui » (Romains 8:8-9). Alors, suite à cette déclaration, Paul donne son appui à Timothée en lui déclarant : « Mon fils Timothée, ce que je te recommande, c’est que, conformément aux prophéties qui ont été faites précédemment sur toi, tu combattes suivant elles le bon combat, en gardant la foi et une bonne conscience ; quelques-uns ayant perdu celle-ci, ont fait naufrage quant à la foi » (1 Timothée 1:18-19).

En tant que chrétiens, il faut combattre le bon combat de la foi, saisir la vie éternelle à laquelle nous avons été appelés et pour laquelle nous avons fait une belle confession en présence de plusieurs témoins, parce que nous ne luttons pas contre la chair et le sang : « mais contre les principautés, contre les puissances, contre les princes des ténèbres de ce siècle, contre les puissances spirituelles de la méchanceté dans les lieux célestes » (Éphésiens 6:12). Combattre pour Dieu avec Son armure nous assure de Sa victoire telle que promise par notre Roi et Créateur. Nous ne sommes jamais laissés seuls à combattre un ennemi plus fort que nous.

Regardons ce qui est arrivé à Josué lorsque le peuple entra dans la terre promise. « Et les enfants d’Israël campèrent à Guilgal, et ils célébrèrent la Pâque le quatorzième jour du mois, sur le soir, dans les campagnes de Jérico. Et ils mangèrent du blé du pays, le lendemain de la Pâque, des pains sans levain et du grain rôti en ce même jour. Et la manne cessa le lendemain, quand ils mangèrent du blé du pays ; et les enfants d’Israël n’eurent plus de manne, mais ils mangèrent, cette année-là, des produits de la terre de Canaan. Or, il arriva, comme Josué était près de Jérico, qu’il leva les yeux et regarda, et voici, un homme se tenait debout, vis-à-vis de lui, son épée nue à la main. Et Josué alla vers lui, et lui dit : Es-tu des nôtres, ou de nos ennemis ? Et il répondit : Non, mais je suis le chef de l’armée de l’Éternel ; j’arrive maintenant. Et Josué tomba la face contre terre, se prosterna, et lui dit : Qu’est-ce que mon Seigneur dit à son serviteur ? Et le chef de l’armée de l’Éternel dit à Josué : Ote tes souliers de tes pieds ; car le lieu où tu te tiens est saint. Et Josué fit ainsi » (Josué 5:10-15).

Non, Dieu n’abandonne jamais Son peuple. « Il détruira la mort pour jamais ; le Seigneur, l’Éternel, essuiera les larmes de tous les visages, et fera disparaître de toute la terre l’opprobre de son peuple ; car l’Éternel a parlé. Et l’on dira, en ce jour-là : Voici, il est notre Dieu ; nous avons espéré en lui, et il nous sauve. C’est l’Éternel ; nous avons espéré en lui : égayons-nous, et nous réjouissons de son salut ! » nous confirme Esaïe 25:8-9. Car notre véritable récompense nous vient de notre Dieu et non des hommes. Voilà pourquoi Paul nous exhorte à marquer certaines personnes pour des raisons spéciales.

« Cependant, je vous exhorte, frères, à prendre garde à ceux qui causent des divisions et des scandales contre la doctrine que vous avez apprise, et à vous éloigner d’eux. Car de telles gens ne servent point notre Seigneur Jésus-Christ, mais leur propre ventre ; et par des paroles douces et flatteuses ils séduisent le cœur des simples. Votre obéissance est connue de tous ; je m’en réjouis donc à cause de vous, et je souhaite que vous soyez sages à l’égard du bien, et purs à l’égard du mal. Le Dieu de paix écrasera bientôt Satan sous vos pieds. La grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous ! Amen, » déclare Paul, dans Romains 16:17-20).

Afin de marquer et d’empêcher ces professeurs et ces enseignants de promouvoir leurs hérésies doctrinales, causant ainsi la division parmi les chrétiens croyants, il devient évident que nous devons exercer notre discernement biblique ainsi que notre bon jugement. Ce jugement doit être fondé sur la doctrine que nous avons apprise directement de la Parole de Dieu. Esaïe nous déclare : « A la loi et au témoignage ! Et si le peuple ne parle pas ainsi, point d’aurore pour lui ! Il sera errant dans le pays, accablé et affamé ; et dans sa faim il s’irritera, et maudira son roi et son Dieu, et tournera les yeux en haut. Puis il regardera vers la terre, et voici la détresse et l’obscurité, de sombres angoisses : il sera repoussé dans les ténèbres » (Esaïe 8:20-22).

De telles décisions ne devraient jamais être prises en se fondant sur l’éloquence, le charisme et la supposée érudition de leurs enseignants, car c’est par ces belles paroles douces et flatteuses qu’ils séduisent le cœur des simples. Au contraire, nous devrions être prêts à appliquer avec puissance la Parole de Dieu à la lumière des Écritures, comme les Béréens, car : « ceux-ci eurent des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique, et ils reçurent la Parole avec beaucoup de promptitude, examinant tous les jours les Écritures, pour voir si ce qu’on leur disait était exact. Plusieurs donc d’entre eux crurent, ainsi que des femmes grecques de qualité, et des hommes en assez grand nombre » (Actes 17:11-12).

Il est malheureusement vrai aujourd’hui que nous constatons qu’un bon nombre de ceux qui s’appellent chrétiens ont fait des compromis avec la connaissance pseudo-scientifique de l’humanisme évolutionnaire qui contrôle presque toutes les écoles et tous les collèges du monde, tout en espérant éviter d’offenser la croix. C’est ce que Paul nous déclare lorsque, dans Galates 5:10-14, il dit : « J’ai cette confiance en vous, par le Seigneur, que vous n’aurez point d’autre sentiment ; mais celui qui vous trouble en portera la peine, quel qu’il soit. Quant à moi, frères, si je prêche encore la circoncision, pourquoi suis-je encore persécuté ? Le scandale de la croix est donc anéanti ! Puissent ceux qui vous troublent être retranchés ! Frères, vous avez été appelés à la liberté ; seulement ne prenez pas prétexte de cette liberté pour vivre selon la chair ; mais assujettissez-vous les uns aux autres par la charité. Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, en celle-ci : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

Certains le font pour demeurer en bons termes avec les princes de ce monde, et la sagesse de ce monde. « Afin que votre foi fût fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. Or, nous prêchons la sagesse parmi les parfaits, une sagesse, non de ce monde, ni des princes de ce monde, qui sont impuissants ; mais nous prêchons la sagesse de Dieu, en un mystère, sagesse cachée, que Dieu avait destinée avant les siècles pour notre gloire, et qu’aucun des princes de ce monde n’a connue ; car, s’ils l’eussent connue, ils n’auraient point crucifié le Seigneur de gloire, » nous dit Paul, dans 1 Corinthiens 2:5-8. Ces enseignants le font pour un gain sordide et personnel, ou pour le prestige, ne servant point le Seigneur, mais leur propre ventre (Romains 16:18). Ils ont leur récompense…

Les véritables chrétiens ne devraient jamais se laisser séduire par les belles paroles de ces enseignants charismatiques, mais devraient plutôt les marquer et surtout les éviter. Suivons par contre les instructions de Jésus qui nous déclare, dans Jean 15:4-5 : « Demeurez en moi, et moi, je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut porter du fruit de lui-même, s’il ne demeure au cep, vous non plus, si vous ne demeurez en moi. Je suis le cep, et vous les sarments. Celui qui demeure en moi, et en qui je demeure, porte beaucoup de fruit ; car sans moi, vous ne pouvez rien faire. » Le Seigneur nous a toujours déclaré de faire attention et de demeurer en Lui. Le mot grec pour demeurer veut dire « endurer », « continuer », ou « rester ». Jésus devrait toujours demeurer notre motivation, notre standard, notre foyer, notre tout. Lorsque nous demeurons en Lui, les Écritures nous indiquent qu’il y a une grande différence dans notre vie dès à présent, mais surtout dans notre vie future.

Par exemple : « Celui qui dit qu’il demeure en lui, doit aussi marcher comme il a marché lui-même » (1 Jean 2:6). La Bible nous dit que : « Quiconque demeure en lui, ne pèche point ; quiconque pèche, ne l’a point vu et ne l’a point connu » (1 Jean 3:6). Notre amour pour les frères et pour les sœurs deviendra évident, car : « Celui qui aime son frère, [et sa sœur] demeure dans la lumière, et rien en lui ne le fait broncher. Mais celui qui hait son frère, [ou sa sœur] est dans les ténèbres, et marche dans les ténèbres, et il ne sait où il va, parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux » (1 Jean 2:10-11). Nous serons subséquemment obéissants à Sa Parole, parce que : « Celui qui garde ses commandements, demeure en Dieu, et Dieu en lui ; et nous connaissons qu’il demeure en nous par l’Esprit qu’il nous a donné » (1 Jean 3:24).

Dans le discours de Jésus au sujet de la vigne et de ses branches se trouvent plusieurs belles promesses pour le chrétien. Voici ce que nous lisons, dans Jean 15:1-8 : « Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. Il retranche tout sarment en moi qui ne porte point de fruit ; et il émonde tout sarment qui porte du fruit, afin qu’il porte encore plus de fruit. Vous êtes déjà nets, à cause de la parole que je vous ai annoncée. Demeurez en moi, et moi, je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut porter du fruit de lui-même, s’il ne demeure au cep, vous non plus, si vous ne demeurez en moi. Je suis le cep, et vous les sarments. Celui qui demeure en moi, et en qui je demeure, porte beaucoup de fruit ; car sans moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment et il sèche ; puis on ramasse les sarments et on les jette au feu, et ils brûlent. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez tout ce que vous voudrez, et vous l’obtiendrez. Mon Père sera glorifié, si vous portez beaucoup de fruit, et vous serez mes disciples. »

Regardez maintenant ce que Jésus déclare, dans Jean 15:9-16 : « Comme mon Père m’a aimé, je vous ai aussi aimés ; demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie demeure en vous, et que votre joie soit accomplie. Mon commandement, c’est que vous vous aimiez les uns les autres, comme je vous ai aimés. Nul n’a un plus grand amour que celui qui donne sa vie pour ses amis. Vous serez mes amis, si vous faites tout ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que son maître fait, mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai entendu de mon Père. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis, et qui vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit soit permanent ; et que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne. »

Si nous demeurons en Christ, en réalité, nous demeurons également dans le Père et dans l’Esprit. Regardons ce que Jésus nous commande maintenant. « Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres. Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ; mais parce que vous n’êtes pas du monde, mais que je vous ai choisis dans le monde, c’est pour cela que le monde vous hait. Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : Le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi ; s’ils ont observé ma parole, ils observeront aussi la vôtre. Mais ils vous feront tout cela à cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent point celui qui m’a envoyé. Si je n’étais pas venu, et que je ne leur eusse pas parlé, ils n’auraient point de péché ; mais maintenant ils n’ont point d’excuse pour leur péché. Celui qui me hait, hait aussi mon Père » (Jean 15:17-23).

Ceux qui demeurent cependant fidèles à Christ ne seront jamais laissés seuls à faire l’œuvre que Jésus a débutée ici-bas, car Il nous a promis : « je prierai le Père, qui vous donnera un autre Consolateur, pour demeurer éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure avec vous, et qu’il sera en vous. Je ne vous laisserai point orphelins ; je viens à vous. Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus, mais vous me verrez ; parce que je vis, et que vous vivrez. En ce jour vous connaîtrez que je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous. Celui qui a mes commandements, et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, et je l’aimerai, et je me ferai connaître à lui. Judas, non pas l’Iscariote, lui dit : Seigneur, d’où vient que tu te feras connaître à nous, et non pas au monde ? Jésus lui répondit : Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui » (Jean 14:16-23).

« Maintenant donc, petits enfants, demeurez en lui, afin que, quand il paraîtra, nous ayons de la confiance et que nous ne soyons pas confus devant lui à son avènement. Si vous savez qu’il est juste, sachez que quiconque pratique la justice, est né de lui, » nous déclare l’apôtre dans 1 Jean 2:28-29. Ayons nos regards fixés sur les cieux, d’où nous verrons un jour cette scène magnifique qui nous est décrite par l’apôtre Jean qui a eu le bonheur de voir et de nous présenter ce spectacle unique.

Dans Apocalypse 19:6-12, nous pouvons lire : « Et j’entendis comme la voix d’une grande multitude, comme le bruit de grosses eaux, et comme la voix de grands tonnerres, qui disait : Alléluia ! car il règne le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant. Réjouissons-nous, et faisons éclater notre joie, et donnons-lui gloire ; car les noces de l’Agneau sont venues, et son épouse s’est parée. Et il lui a été donné d’être vêtue d’un fin lin, pur et éclatant, car le fin lin, ce sont les justices des saints. Alors l’ange me dit : Écris : Heureux ceux qui sont appelés au banquet des noces de l’Agneau ! Il me dit aussi : Ce sont là les véritables paroles de Dieu. Or, je me jetai à ses pieds pour l’adorer ; mais il me dit : Garde-toi de le faire ; je suis ton compagnon de service et celui de tes frères qui ont le témoignage de Jésus. Adore Dieu, car le témoignage de Jésus, c’est l’esprit de prophétie. Je vis ensuite le ciel ouvert, et voici un cheval blanc, et celui qui était monté dessus, s’appelait le FIDELE et le VÉRITABLE, qui juge et qui combat avec justice. Ses yeux étaient comme une flamme de feu ; il avait sur sa tête plusieurs diadèmes. Il avait un nom écrit que personne ne connaît que lui-même. »

Il s’agit ici de la dernière référence dans la Bible à un ciel ouvert. Cette fois, cependant, c’est pour nous annoncer une grande noce, celle de l’Agneau avec Son Épouse bien parée pour l’événement. Vous souvenez-vous, lors du baptême de Jésus, alors que Jean le Baptiste s’y opposait, en disant : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et tu viens à moi ! » ? « Et Jésus, répondant, lui dit : Ne t’y oppose pas pour le moment ; car c’est ainsi qu’il nous convient d’accomplir tout ce qui est juste. Alors il ne s’y opposa plus. Et quand Jésus eut été baptisé, il sortit aussitôt de l’eau ; et à l’instant les cieux s’ouvrirent à lui, et il vit l’Esprit de Dieu descendant comme une colombe et venant sur lui. Et voici une voix des cieux, qui dit : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai pris plaisir » (Matthieu 3:15-17).

Au même moment, la table était mise officiellement pour le salut du monde entier. « Car aussitôt, comme il sortait de l’eau, il vit les cieux s’ouvrir et le Saint-Esprit descendre sur lui comme une colombe. Et une voix vint des cieux, qui dit : Tu es mon Fils bien-aimé, en qui j’ai pris plaisir. Et aussitôt l’Esprit poussa Jésus au désert. Et il fut là au désert quarante jours, étant tenté par Satan ; et il était avec les bêtes sauvages, et les anges le servaient » (Marc 1:10-13). Ce qui avait commencé par Abraham, ensuite Isaac et finalement par Israël physique se terminera éventuellement par le salut d’Israël de Dieu spirituel (Galates 6:16).

Ceux qui auront mis l’épaule à la roue pour l’accomplissement de l’œuvre dans l’humilité seront généreusement récompensés par Dieu Lui-même, dans Son Royaume à venir, et ceux qui auront travaillé pour leur ventre à prêcher leur « vérité » auront leur récompense également, dans la destruction finale des rebelles. Et c’est ainsi que tout Israël sera sauvé, les Juifs comme les Gentils qui se convertiront à Christ, car Lui seul sera le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs dans un Royaume qui ne sera jamais partagé.

« Car je ne veux pas, frères, que vous ignoriez ce mystère, afin que vous ne soyez pas sages à vos propres yeux ; c’est qu’une partie d’Israël est tombée dans l’endurcissement, jusqu’à ce que toute la multitude des Gentils soit entrée dans l’Église. Et ainsi tout Israël sera sauvé, comme il est écrit : Le libérateur viendra de Sion, et il éloignera de Jacob toute impiété ; et ce sera Mon alliance avec eux, lorsque j’effacerai leurs péchés. Il est vrai qu’ils sont ennemis par rapport à l’Évangile, à cause de vous ; mais à l’égard de l’élection, ils sont aimés à cause de leurs pères, car les dons et la vocation de Dieu sont irrévocables », nous déclare Paul, dans Romains 11:25-29.

 




T.023 – L’humilité

Elle est ce que mon cœur désire. Et plus je la désire, plus elle s’éloigne de moi. Lorsque je suis remplie de la crainte d’avoir trop d’orgueil, j’en découvre toujours davantage ; et je m’aperçois que mon cœur est loin d’être humble comme je voudrais qu’il le soit.

Où est l’humilité ? Où se cache-t-elle ? Dans le dépouillement matériel ? Dans l’observance de la loi ? Dans l’abnégation de soi ? Dans l’auto-flagellation ? Dans l’adoration de Dieu ?

Mon âme est si triste, car, quelle que soit ma volonté, ma nature charnelle constitue en elle-même un obstacle à mon aspiration la plus profonde.

L’aspiration la plus profonde du chrétien est de vivre en parfaite union avec son Dieu, d’être un avec Lui, sans jamais laisser quoique ce soit entraver cette réjouissante fusion spirituelle par l’Esprit Saint. L’Esprit de Dieu fait beaucoup de choses, Il accomplit beaucoup d’exploits, mais Il ne fait rien à notre place. Car l’Eternel Dieu n’est pas un marionnettiste, Il veut des enfants libres. Libre de réfléchir, d’agir et de prendre des initiatives. Il souhaite que nous nous dirigions vers le bon cap, mais Il ne conduit pas le bateau à notre place.

L’humilité est nécessaire à une relation vraie et sincère avec notre Créateur. Elle est fondamentale pour jouir d’une complicité sans faille avec Lui. Et pourtant, si souvent, l’être humain tombe dans le piège de la fausse humilité, sans même s’en rendre compte…

Quand je crois être humble, c’est là que je me trompe. Quand je crois être un bon exemple pour mes concitoyens et qu’au fond de moi-même, je m’en vante, c’est là que Dieu ouvre les écluses du Ciel : non pour faire couler une pluie de sagesse et de bénédictions bien méritée, mais pour laisser tomber une épreuve dure comme un gros rocher, ceci afin d’effriter la croûte de fierté de nos cœurs endurcis.

« Et je laisserai au milieu de toi un peuple humble et faible, et il mettra sa confiance dans le nom de l’Éternel » (Sophonie 3:12).

Dieu, par nos épreuves, nous enseigne l’humilité. Il enlève tout ce sur quoi nous nous appuyions afin que nous soyons peu à peu en mesure de prendre conscience de notre faiblesse. Quand je m’aperçois combien tout ce qui m’entoure est grand – mes épreuves, mes problèmes et tous les maux de la terre – je réalise alors combien je suis petite et incapable de changer quoique ce soit. Bien sûr, je peux essayer : je peux bricoler, planifier, travailler à fond sur tel ou tel projet, je peux tout miser, je peux tout investir et me tuer à la tâche, mais, au bout d’un moment, je comprendrai que c’est en vain. Et tout cela restera vain jusqu’à ce que j’assimile à quel point l’être humain est vaniteux et que je mesure tout l’orgueil de ses ambitions et de ses efforts. C’est alors que je lèverai les yeux vers Celui qui est au-dessus de toutes vanités terrestres, vers le Dieu vivant, Créateur et Rédempteur.

Quand je prends vraiment conscience de ma petitesse, alors je prends conscience de la grandeur de Dieu. Je pense que c’est le chemin de l’adoration véritable : je me regarde moi, je comprends mon insignifiance, et j’échappe à ma bassesse et à ma propre folie en levant les yeux vers l’Auteur de la Sagesse et de l’Amour parfait, le Seul, l’Unique, le Véritable. Alors mon regard se perd dans Sa Grandeur, dans Sa Majesté qui m’éblouit, et je reste là, les yeux levés vers Lui, sans ne plus vouloir les poser sur moi-même.

« Ainsi a dit l’Éternel : Le ciel est mon trône, et la terre mon marchepied. Quelle maison me bâtirez-vous ? Quel lieu sera celui de mon repos ? Car toutes ces choses, ma main les a faites, et toutes ces choses existent par elle, dit l’Éternel. Et voici à qui je regarde : à celui qui est humble, qui a l’esprit abattu, et qui tremble à ma parole » (Esaie 66:1-2).

Il y a aussi le chemin inverse : je regarde à Dieu et me dis qu’Il est vraiment grand, puis je regarde à moi et je me dis « je suis petite ». Mais généralement ce chemin-là n’aboutit pas à la véritable humilité, ni à la véritable adoration. J’ai souvent vu des pécheurs justifier leur conduite par ce raisonnement, et de faux adorateurs manifester malgré eux une étonnante fierté… Dieu est si grand, Il est venu vers moi, donc j’en vaux la peine ! Il a dû voir mon potentiel ou mes efforts, alors Il est venu me donner un coup de pouce, et voilà maintenant je suis un Fils de Dieu, une créature divine, extraordinaire, unique, semblable au Père, presque aussi parfait que les anges… Donc, à mes yeux, je ne suis plus petit. D’ailleurs, ayant déjà reçu l’immortalité (selon la croyance chrétienne populaire), je suis un « Highlander ». Mon enveloppe charnelle est certes un peu contraignante, mais bientôt j’en serai débarrassé, alors je peux me voir comme je suis : « au-dessous », selon ma nature surnaturelle de « nouveau-né de Dieu » et ma « nouvelle identité en Christ »… Dans ce cheminement trompeur, le regard ne se perd pas dans la splendeur de Dieu, mais dans la prétendue splendeur du soi. Cette louange est nombriliste, elle ne peut toucher le cœur de Dieu.

Dieu m’a bel et bien donné une identité, mais elle ne me donne pas la faculté surnaturelle de braver tout et n’importe quoi. Je reste une petite créature fragile, dont le souffle vient de Dieu et dont la vie ne tient à pas grand-chose. C’est justement en me voyant ainsi, telle que je suis dans ma chair et dans les aléas de ma vie – que je ne maîtrise guère – que je suis encline à me soumettre à mon Créateur et à me confier entièrement en mon Sauveur.

L’abattement de mon esprit face à mon propre orgueil qui me désole – ou face à l’orgueil humain en général, causant tant de douleurs et d’injustices – est une bonne chose. Tant pis si je suis triste, c’est une bonne tristesse. C’est une tristesse sainte, qui monte jusqu’au cœur de Dieu.

« Car ainsi a dit le Très-Haut, qui habite une demeure éternelle, et dont le nom est saint : J’habite dans le lieu haut et saint, et avec l’homme abattu et humble d’esprit, pour ranimer l’esprit des humbles, pour ranimer le cœur de ceux qui sont abattus » (Esaïe 57:15).

Ce mal-être occasionne une réflexion, une remise en question et une recherche de délivrance qui ne peut se trouver qu’en Dieu. Comme une sensation de deuil, on voudrait jeter de la cendre sur sa tête et s’en recouvrir complètement. On voudrait déchirer ses habits. La douleur d’être si faible fait mourir les illusions et les rêves démesurés. Elle fait mourir le héros que l’on croyait être. Et pourtant, c’est une délicieuse sensation que d’être ponctuellement épuré du levain de l’orgueil. Cette délivrance est toujours ponctuelle, car il suffit d’une miette de levain pour lever toute la pate…

Je n’aime pas souffrir, mais j’aime ce que m’apprend ma souffrance. Je n’aime pas les coups, mais j’aime avoir appris quelque chose et j’aime surtout le retenir. Avec les coups, on retient plus facilement la leçon. Je n’aime pas me prendre une claque, mais j’aime la sensation de légèreté ressentie juste après, parce que la gifle a fait tomber des choses encore plus douloureuses : des croyances et des mensonges qui me nuisaient inconsciemment.

« La pauvreté et l’ignominie arriveront à celui qui rejette l’instruction ; mais celui qui profite de la réprimande, sera honoré » (Proverbe 18:13).

Se sentir petit devient un véritable bonheur. Car se sentir petit, c’est rechercher en Dieu la complémentarité. Ce qui est petit cherche ce qui est grand. Ce qui est faible cherche ce qui est fort. Ce qui est sans force cherche ce qui est puissant. Ce qui est fragile cherche la protection. On dit bien qu’en général, les opposés s’attirent. On recherche chez l’autre ce que l’on n’est pas, ou du moins ce que l’on voudrait être… C’est valable avec Dieu.

Quand je regarde à la Grandeur et à la Toute-puissance de Dieu, ainsi qu’à Sa Sainteté et à Sa nature éternelle, je ne suis qu’un minuscule grain de sable, je ne suis presque rien. Mon existence me paraît vraiment éphémère, si courte, si futile. Alors je peux me dire « je ne suis rien et je n’existe pas ». Parce que les hommes les plus illustres et les plus célèbres sont devenus poussière. Parce que les plus grandes cathédrales, que les plus brillants architectes ont construites, peuvent s’effondrer dans un tremblement de terre. Parce que les plus belles œuvres d’art vieillissent et ne sauront pas résister au temps qui érode et anéantit la vie. Parce que même l’argent perd de sa valeur. Parce que les noms les plus honorés tomberont tôt ou tard dans la fosse de l’oubli.

« Et j’ai considéré tous les ouvrages que mes mains avaient faits, et le travail auquel je m’étais livré pour les faire ; et voici, tout est vanité et tourment d’esprit ; et il n’y a aucun avantage sous le soleil » (Ecclésiaste 2:11).

« Tout homme est abruti dans sa science, tout orfèvre est honteux de son image taillée ; car les idoles ne sont que mensonge ; il n’y a point de respiration en elles ; elles ne sont que vanité, œuvre de tromperie ; elles périront au temps où Dieu les visitera » (Jérémie 10:14-15).

« Tout ce que ta main trouve à faire, fais-le selon ton pouvoir ; car il n’y a ni œuvre, ni pensée, ni science, ni sagesse, dans le Sépulcre où tu vas » (Ecclésiaste 9:10).

Oui, la vie n’est pas grand-chose ici-bas. Je ne suis moi-même pas grand-chose. Et pourtant, ce petit rien que je suis, Dieu le considère et Dieu l’aime. C’est bien cela qui me remplit d’admiration. Mais pour connaître cette vénération sublime de la bonté de Dieu, il faut avoir compris au préalable que nous ne sommes rien. C’est cet état d’esprit, cette juste vision de notre condition humaine et de la bassesse de notre nature, qui nous attire vers Dieu et qui attire le cœur de Dieu vers notre misère. Comme disait Jésus : « Ce ne sont pas ceux qui sont en santé qui ont besoin de médecin ; mais ceux qui se portent mal. Je suis venu appeler à la repentance, non les justes, mais les pécheurs » (Luc 5:31-32).

Reconnaître ma petitesse devient alors source de joie : tout devient moins écrasant, et la vie devient moins oppressante. La société, avec toutes ses attentes et ses critères de jugement, recule tout au fond de la toile : ses exigences deviennent floues et perdent leur importance. Car même la société devra un jour apprendre sa petitesse aux yeux de Dieu.

Apprendre ma petitesse me libère et me permet d’être moi-même, dans toute l’humilité avec laquelle j’ai été engendrée, lorsque j’ai été mise au monde : nue, minuscule, sortant des entrailles d’une femme en sueur. Cette humilité avec laquelle mes ancêtres ont été modelés : tiré de la poussière de la terre, ou faite à partir d’une simple côte.

« L’orgueil de l’homme l’abaisse ; mais celui qui est humble d’esprit, obtient la gloire » (Proverbe 29:23).

La gloire authentique n’est pas forcément visible sur cette terre. Elle peut être intérieure, sous la forme d’une Paix extraordinaire et d’une joie ineffable. Elle peut être sous la forme de l’Amour qui se donne sans compter et sans espérer rien en retour. Elle peut être dans l’union intime et merveilleuse avec mon Sauveur, quand je Lui suis soumise, en toute confiance. Elle peut être dans la parfaite sécurité ressentie sous les ailes de mon Père, Créateur de l’univers. La gloire est également à venir, mais nous n’en avons qu’une idée si vague, que cette gloire là, indescriptible, inimaginable pour nos yeux habitués à l’obscurité, ne doit pas être un sujet de vantardise. Concentrons-nous sur la Gloire de Dieu, plutôt que sur la nôtre.

« La crainte de l’Éternel enseigne la sagesse, et l’humilité va devant la gloire » (Proverbe 15:33).

Réfugions-nous à la place où notre Père, dont l’immensité remplit les cieux, nous a mis : au statut d’enfants, de « tout-petits », que Jésus notre Seigneur a pris en exemple. N’oublions pas le chemin qui fut le Sien : « Car vous connaissez la charité de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, étant riche, s’est fait pauvre pour vous, afin que par sa pauvreté vous fussiez rendus riches » (2 Corinthiens 8:9).

Ne recherchons pas la gloire ni la richesse terrestre qui nous rempliraient d’orgueil. Ne nous trompons pas nous-mêmes. Ne croyons pas que l’humilité est une qualité de cœur acquise une fois pour toute. Mais considérons-là comme une destination, qui nécessite tout un cheminement parsemé d’embûches et d’épreuves difficiles. Elle est la leçon la plus dure à apprendre et elle demande toute une vie. Le peuple d’Israël a dû errer quarante années dans le désert, mais l’avait-il apprise ?

« Jeunes gens, soyez soumis aux anciens, et vous soumettant tous les uns aux autres, revêtez-vous d’humilité ; car Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles » (1 Pierre 5:5).

Ne soyons-pas en inimitié avec notre Dieu parce qu’Il nous place quelquefois dans le désert, nous qui sommes tout aussi imperméables au divin apprentissage. Mais courons nous réfugier auprès de Lui, avec la mentalité d’un petit poussin tout juste éclos de son œuf. Aux yeux de Dieu, nos expériences passées et notre âge ne nous exemptent pas de notre condition.

« Il te couvrira de ses plumes, et tu auras retraite sous ses ailes ; sa vérité sera ton bouclier et ton écu » (Psaume 91:4).

« Éternel, tu conserves les hommes et les bêtes. Ô Dieu, que ta bonté est précieuse ! Aussi les fils des hommes se retirent sous l’ombre de tes ailes. Ils sont rassasiés de l’abondance de ta maison, et tu les abreuves au fleuve de tes délices. Car la source de la vie est auprès de toi ; c’est par ta lumière que nous voyons la lumière. Continue ta faveur à ceux qui te connaissent, et ta justice aux hommes droits de cœur. Que le pied de l’orgueilleux n’approche pas de moi, et que la main du méchant ne m’ébranle pas ! » (Psaume 36:7-12).

Que l’humilité soit notre quête, afin de toucher le cœur de Dieu et de nous délivrer de nous-mêmes.

Que notre condition ici-bas soit le plancher sur lequel nous nous agenouillons, tandis que nous fléchissons le genou dans une adoration sincère, celle de la créature pour son Créateur et celle du racheté pour son Rédempteur.

Que dans notre petitesse, l’Amour de notre Bien-aimé nous console et nous assure Sa divine tendresse. Soyez bénis !

Anne-Gaëlle