D.155 – La Prière – Partie 3

 

par James-H. Mac Conkey

– III –

LA GRANDE PROMESSE

 

Combien souvent un verset de l’Écriture semble être un trésor fermé. Vous le lisez et le relisez, mais il semble être scellé pour votre entendement. Aucune lumière n’en sort malgré vos recherches. Mais un jour, au moment où vous vous y attendez le moins, il vous ouvre subitement ses trésors absolument comme s’ouvrirait une cassette dont vous auriez touché le ressort secret. Vos yeux sont éblouis par le rayonnement du joyau qui y est enfermé. De même si, par l’Esprit de vérité, vous sortez de ce passage la condition centrale : « En Mon nom », voyez l’admirable joyau de vérité qui est ainsi mis à nu. Non pas que cette condition ne soit pas nécessaire. Elle l’est absolument toujours. Car aucune supplication ne peut arriver à Dieu et être entendue de Lui à moins qu’elle ne soit faite au nom du Seigneur. Mais admettons un instant que cette condition soit remplie, que nous demandions en Son nom et selon Sa volonté ; alors ces mots merveilleux ressortent du cœur de ce verset :

« Si vous demandez… Je le ferai. »

Considérez la grandeur de cette promesse.

Les promesses données par Dieu à Ses enfants qui prient sont nombreuses et précieuses. Il nous dit qu’à mesure que nous prions et recevons, notre joie sera parfaite (Jean 16:24) ; que si nous Lui apportons toutes choses dans la prière, Sa propre paix, qui surpasse toute intelligence, gardera nos cœurs et nos esprits en Jésus-Christ (Philippiens 4:7), que de tous ceux qui Lui demandent, aucun ne sera envoyé à vide ; que pour tous ceux qui frappent à Sa porte, elle sera certainement ouverte (Matthieu 7:7-8). Combien est familière et bienfaisante cette assurance de Sa part, c’est-à-dire que, quand nous demandons, Il donne ! C’est ainsi que Sa Parole répète souvent : « Demandez, et on vous donnera. » « Combien plus votre Père céleste donnera-t-Il de bonnes choses à celui qui demande. » Mais ici, au centre de ce grand chapitre, nous trouvons la plus considérable des promesses que Dieu ait jamais données à Ses enfants. Étant admis que l’enfant de Dieu demande en Son nom ou conformément à Sa volonté, l’affirmation merveilleuse faite ici est que, non seulement Dieu donne tandis que nous prions, mais…

tandis que nous prions, Dieu agit.

Dieu, le Dieu souverain et éternel de l’univers, S’offre, dirons-nous, comme un Serviteur tout-puissant et dit : « Si toi, Mon enfant, tu consens à prier, Moi J’agirai ; si tu veux bien t’occuper de demander, Je m’occuperai à faire ce que tu demandes. » Il répond à notre cri, non seulement en donnant, mais en agissant. Nos prières ne provoquent pas seulement Sa bonté, mais elles mettent en mouvement Sa toute-puissance. Aussi, quand nous nous retirons pour prier, rien ne nous stimulera à une intercession puissante, rien ne fera de nous des maîtres dans l’intercession auprès de Dieu, pour un monde perdu, comme de répéter et de redire à notre propre âme cette vérité merveilleuse : « Tandis que je Te prie, Dieu travaille véritablement à la chose que je Lui soumets. »

C’est ainsi que, tandis qu’un enfant de Dieu l’implore à genoux afin que l’Évangile soit envoyé aux païens, sans qu’il le voie, Dieu déjoue les puissances des ténèbres ; Dieu dirige le cœur des rois ; Dieu abat les barrières qui s’opposent à l’évangélisation ; Dieu ouvre les chemins dans les pays fermés ; Dieu ouvre la bourse de Ses enfants ; Dieu suscite et envoie les messagers de l’Évangile dans la moisson qui blanchit. Tandis qu’il prie, Dieu agit. Ceci est explicitement affirmé. « Sondez Ma Parole, » dit le Seigneur. « Faites-y de soigneuses recherches quant à Ma volonté à l’égard du monde. » Priez conformément à Sa volonté. « Et alors, tandis que vous priez : “Seigneur, envoie des ouvriers dans la moisson”, Je les enverrai ! Tandis que vous priez : “Seigneur, abats les obstacles”, Je les abattrai ! Tandis que vous priez : “Seigneur, incline le cœur des hommes à donner”, Je les y inclinerai ! Quoi que vous demandiez, Je le ferai ! » Bien-aimés, quelle responsabilité effrayante que la nôtre ! Quel privilège unique ! La puissance d’un Dieu tout-puissant attend la prière irrésistible d’un de Ses enfants pour être mise en mouvement d’une façon triomphante ! L’appel persévérant, qui s’accorde avec la volonté de Dieu, met en branle les armées des cieux envoyées à l’assaut de l’ennemi. Il déclare que toute puissance Lui est donnée dans les cieux et sur la terre, et Se met pour ainsi dire à notre disposition : « Maintenant, Mon enfant, prie, dit-Il, et Moi J’agirai ; demande, et Moi Je le ferai. »

De même qu’un ingénieur permettrait à un faible enfant d’ouvrir le robinet qui met en action une puissante machine, ainsi Dieu nous dit à nous, êtres sans force : « Toute puissance est à Moi, mais il vous est donné de la mettre en action par vos prières. » Si cela est vrai, c’est donc que la toute-puissance de Dieu est mise à notre disposition ; nous sommes responsables de son emploi par la prière, comme si nous la possédions nous-mêmes. Mais alors, considérez la honte d’un monde qui n’est pas évangélisé, de deux mille ans de retard, de nos craintes et de notre lâcheté en face des difficultés. Car, quoique nous n’ayons pas de force pour agir, le Dieu puissant, S’unissant à nous sous un même joug et comme un compagnon de travail, a dit :

« Si vous le demandez, Je le ferai. »

EEE

Considérez aussi le besoin que nous avons de cette promesse. Remarquez le travail de Dieu dans le cœur des hommes, en réponse aux prières ; c’est le grand secret de la puissance de l’Église apostolique. C’est Dieu qui répand le Saint-Esprit sur la multitude dans l’attente ; c’est Dieu qui convainc de péché les trois mille qui s’écrient dans l’agonie de leur cœur : « Hommes frères, que ferons-nous ? » C’est le Seigneur qui ajoutait tous les jours des membres à l’Église afin qu’ils soient sauvés ; c’est encore Lui qui guérit l’impotent à la parole de Pierre. « Au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche », furent les mots que Pierre lui adressa. Ce fut le Seigneur qui étendit Sa main pour guérir, pour faire des signes et des miracles au nom de Son saint Fils Jésus. Il est dit que c’est à Dieu qu’Ananias et sa femme mentirent et non aux hommes ; ce fut l’ange du Seigneur qui ouvrit la prison et fit sortir les disciples ; ce fut le Seigneur qui envoya Philippe au désert et qui lui dit de rejoindre le chariot ; ce fut le Seigneur qui rencontra Saul sur la route, et la réponse de celui-ci fut : « Seigneur, que veux-Tu que je fasse ? » Et encore, quand Ananias vint vers lui, il lui dit : « Mon frère Saul, le Seigneur m’a envoyé. » Voyez comme Il agit avec Pierre et avec Corneille. Il les manipule comme des figures sur une estrade. Ce fut le Seigneur qui attira Pierre à part pour la prière, lui parla et fit descendre la nappe du ciel ; c’est encore Lui qui dit : « Va avec eux et ne crains rien », et Lui qui descendit vers la multitude dans l’attente, quand ils ouïrent le message de Pierre. Il en est de même de nos jours.

Charles Finney réalisait à tel point la nécessité du travail de Dieu dans tout son service qu’il avait l’habitude d’envoyer d’avance le pieux père Nash dans les réunions qu’il devait tenir afin d’y faire descendre la puissance de Dieu. David Brainerd pria pendant huit jours dans le désert, demandant que l’Esprit de Dieu travaillât parmi les Indiens et des centaines furent amenés à Dieu en réponse à ses prières. Dans le grand réveil irlandais du siècle dernier, le fait le plus saillant était le travail de l’Esprit de Dieu dans le cœur des hommes. La conviction de péché les atteignait dans la rue, aux champs, dans la forêt. L’Église était dans la crainte et l’adoration à la vue du travail admirable de Dieu dans le cœur des hommes perdus. Et tout cela en réponse aux prières de Ses enfants.

Combien cette même puissance de l’action de Dieu est absente de nos milieux d’aujourd’hui ! Nous en avons besoin dans la prédication, besoin dans les champs de mission, besoin dans le cœur des inconvertis, et nous en avons besoin dans nos propres vies comme serviteurs de Dieu. Cette puissance manque plus que jamais dans l’Église de Jésus-Christ. Il est triste de constater combien les réveils sont rares. Une forte conviction de péché dans le cœur des hommes les courbant dans un profond repentir est presque une chose du passé. De plus en plus, nous voyons prévaloir les formes d’une piété dont la force est absente. De toutes les machineries existantes, l’Église est la mieux organisée. On entend partout le bruit de ses rouages, mais nulle part celui d’un vent impétueux. Or, « la machine est un instrument pour la transmission d’une force », mais, s’il n’y a pas de force, à quoi sert la machine ? La force appartient à Dieu. Elle descend sur nous d’auprès de Dieu par la prière. C’est pourquoi le manque de force est le résultat de la pauvreté des prières.

Nous pouvons arranger des réunions évangéliques ; appeler l’évangéliste ; exercer de beaux chœurs ; organiser et préparer la réunion dans tous ses détails ; annoncer les services ; bourrer les salles d’auditeurs de la Parole, si la force de Dieu ne saisit pas prédicateur et auditeurs, si l’Esprit de Dieu n’agit pas dans le cœur des perdus, si la présence de Dieu n’est pas vue et sentie dans la multitude assemblée, nos efforts demeurent vains. Seule la puissance de Dieu est à la hauteur de la crise que rencontre toute âme perdue, au moment de décision qui suit la prédication de Sa Parole. « Pourquoi n’avons-nous pu le chasser ? » demandaient au Seigneur les disciples qui n’avaient pu faire sortir le démon de l’enfant lunatique. C’est ainsi que nous nous surprenons à dire : « Pourquoi ne pouvons-nous pas chasser les démons de la boisson et de l’impureté du cœur des hommes ? Pourquoi n’obtenons-nous pas des résultats puissants dans la sphère où Dieu nous a placés ? La réponse se trouve dans les termes mêmes de la question : parce que nous essayons de le faire par nos propres forces. Nous pensons que c’est notre énergie, nos plans et nos efforts, notre sagesse, notre force qui produiront les résultats. Et, un beau jour, nous nous réveillons pour constater l’absence de force, le manque de fertilité et de bénédiction dans nos vies, et nous nous disons, comme les apôtres : « Pourquoi n’avons-nous pu faire ces choses ? » Et la réponse nous arrive de la part de Jésus, pareille à celle qu’Il fit aux disciples : « Ayez foi en Dieu », c’est-à-dire : « Vous ne pouvez chasser les démons, ni rien faire par votre propre force. Dieu seul peut faire ces choses. Mais si vous voulez apprendre le secret de la vie de prière et venir à Lui, alors, quoique vous ne puissiez rien faire vous-mêmes, et que Dieu ne l’attende pas de vous, vous réaliserez la grandeur de Sa promesse : “Si vous demandez, Je le ferai”. »

EEE

Considérez le privilège de cette promesse. Si vous étiez fatigué et découragé, désireux d’être calmé et égayé par la douce influence de la musique, combien vous apprécieriez le privilège d’avoir un Mozart, un Beethoven, un Liszt disposé à calmer vos nerfs surexcités, à la seule demande que vous leur auriez faite de jouer quelque chose. Si vous aviez un ami dont vous voudriez conserver le souvenir sur une toile, vous apprécieriez le privilège d’avoir à votre disposition un Raphaël, un Raynolds ou un Van Dyck, prêts à peindre le visage bien-aimé avec un art parfait et sur simple désir de votre part. Avoir de tels maîtres à votre disposition serait considéré comme un rare et grand privilège.

Mais qui donc S’offre à agir pour nous, si seulement nous voulons le demander ? Ce n’est pas un apprenti novice, ce n’est pas un ouvrier maladroit, habitué à gâcher l’ouvrage. C’est Dieu Lui-même. C’est le plus puissant Agent de l’univers qui dit : « Je le ferai, si vous le demandez. » Il dispose d’une sagesse sans pareille, d’une habileté incomparable, d’une puissance sans limite, de ressources infinies. Réfléchissez un instant Qui est Celui qui promet. Celui qui couvrit le pays d’Égypte d’une obscurité effrayante ; Celui qui transforma ses fleuves d’eau en fleuves de sang ; Celui qui remplit le pays de deuil en mettant Sa main sur tous les premiers-nés ; Celui qui brisa la volonté d’un roi impie ; Celui qui fit sortir Son peuple d’Israël à main forte et à bras étendu ; Celui qui partagea la mer et de ses murailles d’eau fit des remparts de sécurité pour lui et des avalanches mortelles pour l’ennemi qui le poursuivait ; Celui qui, quand Ses enfants crièrent à Lui pour avoir de l’eau, transforma l’eau amère en eau douce, afin de calmer leur soif ; Celui qui, quand ils eurent faim, leur envoya le pain du ciel ; Celui qui, alors qu’ils marchaient autour de Jéricho, dans une impuissance absolue, fit tomber ses hautes murailles par la puissance de Sa parole ; Celui qui marcha dans la fournaise ardente avec Ses trois enfants, les préservant même de l’odeur du feu, chassa les démons, guérit les vivants et ressuscita les morts, c’est Lui qui dit qu’Il veut aussi travailler pour moi, si seulement je veux demander ! Cette toute-puissance est bien celle qui attend ma prière pour agir !

Oui, le Dieu qui tient la mer dans le creux de Sa main ; le Dieu qui tient le soleil dans son orbite plus facilement que l’enfant sa balle ; le Dieu qui, avec une sûreté parfaite, commande l’univers et dirige les étoiles ; le Dieu du Sinaï et de l’Horeb ; le Dieu Créateur des cieux, Vainqueur des démons ; le Dieu de résurrection, c’est ce Dieu même qui nous dit, à vous et à moi :

« Si vous demandez, Je le ferai. »

EEE

Considérez la certitude de la promesse. Dieu ne dit pas : « Si vous demandez, peut-être que Je le ferai » ; « Si vous demandez, il se pourrait que Je le fasse », mais : « Si vous demandez, Je le ferai. » C’est Satan qui nous fait mettre en question cette promesse de Dieu à la prière : « Je le ferai ». C’est lui qui nous incite à nous demander si vraiment Dieu répondra à nos prières comme Il l’a fait pour d’autres. C’est exactement ainsi qu’il a induit Adam et Ève à douter de la Parole de Dieu : « Au jour où tu en mangeras, tu mourras certainement ». Mais la promesse de Dieu à notre égard « Je le ferai » est aussi certaine que la punition « Tu mourras » le fut pour eux. En opposition aux subtils mensonges de Satan, plaçons toujours la certitude éternelle de la promesse bénie : « Je le ferai. » Ces paroles sont certaines et inébranlables. « Quand même il vous paraît difficile, impossible même, qu’une chose soit faite, Je le ferai, si vous le demandez. Quand même, pour des raisons d’amour et d’éducation, Je tarde, si cependant vous demandez, Je le ferai. Malgré l’opposition acharnée de Satan, si cependant vous demandez, Je le ferai. Quand même vous seriez dans une affreuse détresse, J’y suppléerai sûrement, si vous le demandez. Quand même vous êtes dans l’obscurité, ne discernant pas votre chemin, Je vous guiderai, si vous le demandez. Quoique les obstacles soient nombreux et que le cœur de Mes enfants soit lent à M’obéir, J’enverrai des ouvriers parmi les païens, si seulement vous le demandez avec foi. »

Dans tous les âges, Dieu a confirmé la certitude de cette parole à Ses enfants : « Si vous demandez, Je le ferai. » Combien elle fut certaine quand l’Église, nouvellement née, priait pour que Pierre fût délivré de la main d’Hérode ; dans quelle crainte ils devaient être en priant, pensant aux portes d’airain, aux murs massifs, aux gardiens nombreux et toujours présents ! Et pourtant, la Parole de Dieu eut Son accomplissement. Quand ils prièrent, Dieu agit. Quand ils demandèrent, les portes furent ouvertes par une main invisible, la prison fut aussi secouée par une force invisible, et le disciple étonné se trouva conduit par un étrange gardien envoyé par Dieu Lui-même et qui agissait tandis que Son peuple priait. Peut-être Élie eut-il la crainte en fermant les portes des cieux par sa prière, mais la Parole de Dieu était certaine, quand il demanda. Dieu agit pour lui et les cieux furent d’airain au-dessus de la terre sèche et désolée. Puis, il demanda de nouveau, Dieu agit encore, les cieux s’ouvrirent et couvrirent cette même terre d’ondées de bénédiction. Daniel demanda et Dieu lui répondit en lui montrant la vision merveilleuse du Roi à venir. Ezéchias demanda et Dieu agit : Il chassa les Syriens et l’ange de la mort en tua des milliers. Les disciples demandèrent de la hardiesse et Dieu les remplit du Saint-Esprit, « et ils annoncèrent la Parole avec hardiesse ». Charles Finney demanda et Dieu accorda à Son serviteur une grande puissance pour convaincre de péché. Georges Muller demanda et Dieu lui permit de construire des orphelinats ; Il pourvut au nécessaire de milliers d’enfants sans parents et Il envoya plus de trente mille réponses aux prières de Son vieux serviteur. Hudson Taylor demanda et Dieu agit en fondant, entretenant et bénissant d’une manière merveilleuse une des plus grandes entreprises missionnaires du monde par la seule puissance de la prière de la foi. John-G. Paton demanda et Dieu lui accorda des délivrances et des bénédictions inénarrables parmi les sauvages des Nouvelles-Hébrides.

Des flots grossissants mirent en péril mortel Jacob Chamberlain dans les jungles de l’Inde ; il demanda à Dieu Ses directives et Il les lui donna dans le fond de son cœur. Il le mena aux rives submergées du Godavari, détacha à dix milles de là un bateau de son mouillage, procura à Son serviteur, au cœur même de l’Inde, un moyen de passage et de salut par un vrai miracle. De tous temps notre Dieu a été fidèle aux promesses concernant les bénédictions promises à la prière.

Jamais un mot de Sa part n’a fait ou ne fera défaut. Quand Élie pria pour la pluie, elle était aussi certaine qu’au moment où les cieux commencèrent à déverser leurs torrents. Quand l’Église pria pour la délivrance de Pierre, celle-ci était aussi certaine que quand les portes verrouillées s’ouvrirent et que l’ange de la délivrance marcha à ses côtés. Que ces paroles merveilleuses : « Je le ferai » retentissent jour après jour à nos oreilles, jusqu’à ce qu’au tréfonds de notre cœur il ne reste plus l’ombre d’un doute que le Dieu tout-puissant est engagé et disposé à faire des oeuvres puissantes pour nous, si seulement nous voulons demander avec foi ce qui est selon Sa divine volonté.

EEE

Considérez la simplicité de la promesse. Dieu ne dit pas : « Si, par de bonnes actions, vous gagnez Mes bonnes grâces, Je le ferai » ; ou « Si vous apportez des sacrifices et des holocaustes sur Mon autel, Je le ferai ». Mais simplement « Si vous me le demandez, Je le ferai ». La manière d’acquérir un objet qui se vend, c’est de le payer ; le moyen d’obtenir quelque chose qu’il faut gagner, c’est de travailler ; le moyen de recevoir un objet qu’on donne, c’est de le demander. Nous vivons au temps de la grâce. La méthode de Dieu pour bénir Ses enfants n’est pas de vendre, mais de donner. Le plan de Dieu pour qu’ils reçoivent ne consiste pas à acheter ou gagner, mais à demander. La simplicité même de ce procédé nous est un piège. Nous sommes comme Naaman, le lépreux. Quand on lui dit d’aller se laver au Jourdain, il se sentit insulté et refusa : « Pourquoi le prophète ne vient-il pas et ne fait-il pas une action d’éclat ? Pourquoi n’étend-il pas la main pour chasser la maladie ? Pourquoi me demande-t-il de faire un acte aussi simple que d’aller me laver au Jourdain ? N’y a-t-il pas à Damas des rivières bien meilleures que celle-ci ? » Et il était sur le point de partir, furieux. Ses conseillers, pourtant, lui donnèrent cet avis : « Si le prophète t’avait ordonné de faire quelque chose de difficile, ne l’eusses-tu pas fait ? Pourquoi ne pas aller te laver au Jourdain ? » Il y alla, se lava et fut rendu net. Il en est exactement ainsi de nous. Si les bénédictions de Dieu étaient à acheter, nous travaillerions nuit et jour pour nous procurer l’argent et l’or nécessaires à leur achat. Si elles étaient promises à nos bonnes oeuvres, nous gravirions bien des degrés de l’église Saint-Pierre et nous ferions de longs et pénibles voyages à de distantes Mecques pour gagner ces bénédictions, mais parce que les actions puissantes de Dieu en notre faveur n’ont d’autre condition que celle de les demander en toute simplicité, nous nous y achoppons et perdons maintes bénédictions qu’Il a en réserve pour ceux qui savent simplement demander.

Le Dr Gordon raconte l’histoire d’une enfant, dans un des États de la Nouvelle-Angleterre, qui s’était cassé le bras en tombant. Son père, étant médecin, remit le bras, sur quoi l’enfant lui demanda : « Papa, peux-tu guérir mon bras ? »

— Non, mon enfant, je ne puis faire davantage.

— Eh bien, papa, je vais demander à Jésus de le guérir, ce que le père lui permit de faire, tout en souriant par-devers lui.

Le soir, cette enfant demanda simplement à Jésus de guérir son bras. Le lendemain matin, elle arriva triomphante auprès de son père avec son bras absolument guéri, et celui-ci fut frappé d’étonnement et de respect à cette vue. Ne croyez-vous pas que le Seigneur aimerait à voir davantage de cette foi enfantine parmi les Siens ? Ne pensez-vous pas que notre grande sagesse humaine, qui est une folie devant Dieu, nous empêche d’avoir une foi aussi enfantine ? Nous sommes devenus si sages que nous avons perdu la capacité de nous confier. Nous dépendons à tel point de nous-mêmes, que nous ne savons plus dépendre entièrement de Dieu. « À moins de devenir comme de petits enfants, vous ne sauriez entrer dans le Royaume de Dieu. » À moins de vivre comme eux, nous ne pouvons connaître les secrets de la bénédiction. Dieu désire que nous en usions avec Lui comme le petit enfant qui entre et sort de la maison de son père. Demandons-Lui ce dont nous avons besoin et ce qui contribue à Sa gloire avec cette foi simple et naïve à laquelle Il répond toujours. Il se peut que nous trouvions ce service pour Dieu moins intéressant, honorable et entraînant que notre activité religieuse moderne, mais il aura le parfum, la simplicité et l’onction divine qui ne peuvent découler que de celui qui vit une vie de prière et de confiance enfantine en Dieu son Père et se confie absolument en Sa promesse :

« Si vous le demandez, Je le ferai. »

Considérez combien cette promesse est personnelle. Dans Jacques 5:17, la Parole de Dieu, après nous avoir relaté l’admirable vie de prière d’Élie, nous montrant comment, par sa prière, les cieux furent fermés jusqu’à ce qu’ils fussent d’airain ; puis comment, par sa même simple foi en Dieu, il les rouvrit de telle sorte qu’ils déversèrent la pluie à flots sur la terre desséchées, continue par ces mots : « Élie était un homme tel que nous. » L’Esprit-Saint, qui a écrit ce livre, savait qu’en lisant le récit des faits merveilleux accomplis par la prière d’Élie, nous nous dirions, dans la faiblesse de notre foi : « Oui, un homme comme Élie peut attendre des réponses aussi merveilleuses à ses prières ; mais moi, je ne suis pas Élie, et je ne puis m’attendre à ce que Dieu fasse des choses pareil-les en réponse à mes prières. » C’est pourquoi Dieu intercale dans le récit ces mots frappants, en vue de prévenir notre incrédulité. Il dit en effet : « Élie était comme vous, de chair et de sang, et si vous venez à Moi avec la même foi simple, Je ferai des choses merveilleuses pour vous comme pour lui. Non seulement J’ai agi quand Élie, Moïse ou Paul ont demandé, mais si vous demandez, Je le ferai aussi pour vous. Il n’y avait rien dans la nature d’Élie qui fût différent de la vôtre. Ce n’est pas Élie qui était un homme merveilleux, mais il se confiait en un Dieu merveilleux. Et si vous faites comme lui et que vous demandez avec la même foi, Je ferai aussi de grandes choses pour vous. »

Une femme pieuse, mère de six enfants, était dans une grande détresse. Son mari, qui gagnait le pain de la famille dans une ville éloignée, avait eu des revers ; l’argent attendu pour la famille n’était pas arrivé et le dernier pain avait été mangé au souper. Le lendemain arriva sans qu’aucune nourriture se trouvât dans la maison, la mère confiante mit les sept assiettes sur la table et rassembla ses enfants autour d’elle : « Il nous faut demander à Dieu de pourvoir à nos besoins, » dit-elle, et, comme elle terminait sa prière, l’un des petits s’écria : « Voilà le boulanger à la porte. » Celui-ci heurta et dit en entrant : « J’ai été arrêté dans la neige ce matin et je me permets d’entrer pour me réchauffer. Avez-vous peut-être besoin de pain ce matin ? »

— Oui, dit la mère, mais nous n’avons plus d’argent pour en acheter.

— Comment, dit le boulanger, en remarquant les assiettes vides et en comprenant la situation, vous ne voulez pas dire que vous n’avez pas de pain pour ces enfants ?

— Pas un morceau, dit la mère.

— Eh bien, vous en aurez, dit l’homme bien-veillant, et, allant vers son char, il y prit sept pains et en mis un dans chaque assiette.

Là-dessus, un des petits prit son pain dans ses bras et se mit à danser autour de la chambre en s’écriant : « Oh maman, j’ai demandé un pain au bon Dieu, Il m’a entendu et m’en a envoyé un. » « Et à moi ! » « Et à moi ! » dit en chœur l’heureuse petite troupe. Chacun des enfants sentit qu’il avait reçu un pain directement et individuellement. N’était-ce pas vrai ?

Notre Père qui est aux cieux fait exactement de même pour Ses enfants qui se confient en Lui. Il ne dit pas : « Je ne puis entendre et répondre qu’aux plus grands dans le Royaume des cieux, aux Élie, aux Daniel, aux Élisée et aux Paul. » Mais, dans Sa grande promesse à la prière, Il emploie le petit mot : « vous » et l’applique à tous Ses enfants qui croient en Lui. Vous, pasteurs, votre travail sera stérile s’il n’est accompagné de la puissance de Dieu pour convaincre le peuple ; vous avez vous-mêmes besoin de l’onction de l’Esprit-Saint pour la prédication efficace de la Parole ; vous avez profondément conscience de la nécessité du travail de Dieu par la prière pour que votre travail ne reste pas sans fruit. Vous, missionnaires, aux prises avec les puissances effrayantes des ténèbres du paganisme, qui rencontrez à tout instant la colère rageuse de l’adversaire, qui êtes conscients de ses assauts mortels contre votre propre vie spirituelle, vous qui percevez mieux qu’aucun de nous le péché et la noirceur du cœur humain, qui êtes face à face avec des problèmes insolubles en dehors de Dieu. Vous, qui avez des bien-aimés encore en dehors de la grâce de Christ, résistant journellement à Son appel, s’avançant vers la mort éternelle à moins que Dieu ne travaille dans leurs cœurs par l’action de la prière. Vous, qui servez le Seigneur et réalisez la nécessité de Son pouvoir fécondant dans tout ce que vous faites et dites. Vous, qui êtes travaillés et chargés ; vous, qui marchez sans lumière dans les ténèbres ; vous, qui êtes dans une situation élevée ou modeste, riches ou pauvres, savants ou ignorants, peu importe ; à tous Ses enfants Il dit : « Si vous demandez, J’agirai pour vous. »




D.154 – La Prière – Partie 2

 

par James-H. Mac Conkey

– II –

CERTITUDE DE LA PRIÈRE

 

Quand nous entendons l’appel de Dieu et que nous entrons dans la retraite de la prière, la première grande vérité avec laquelle Il vient à notre rencontre est celle de la certitude de la prière exprimée en ces termes :

« Quiconque demande, reçoit. »

Remarquez bien, pour commencer, que Christ ne dit pas que quiconque demande, reçoit ce qu’il a demandé. Nous, nous le lisons entre les lignes, mais Christ ne le dit pas. Car ce n’est pas vrai.

Ce n’est pas vrai dans notre expérience. Bien souvent nous avons demandé des choses que nous n’avons pas reçues. Et souvent nous avons été bien embarrassés par l’opposition apparente entre ce verset et notre défaut d’obtenir tout ce que nous demandions. Et ce n’est pas vrai non plus, selon la Parole de Dieu. Le Seigneur Se garde, dans ce passage, de dire que quiconque demande reçoit la chose même qu’il demande. Il dit : « Quiconque demande, reçoit », puis Il S’arrête. Et encore : « Quiconque cherche, trouve », nouvelle pause. Pourquoi, dans Sa sagesse, S’arrête-t-Il court et ne dit-Il pas que celui qui demande reçoit la chose qu’il demande et celui qui cherche reçoit la chose qu’il cherche ? Observons, en réponse à cette question, que le Seigneur enseigne ici des débutants dans la vie de prière. Il enseigne l’ABC de la prière. Et ce qui pourrait arriver de pire à un débutant dans la vie de prière, ce serait de lui enseigner qu’il recevra tout ce qu’il demande.

Combien cela nous est clair pour l’enfant ! Un petit garçon, par exemple, demande un couteau ou un rasoir. Il sait ce qu’il veut, mais ne sait pas ce qui lui vaut le mieux ; il ne sait pas que cela signifierait pour lui mutilation et souffrance. Quand il les demande, il demande mal à propos, et son père le sachant, ne le lui donne pas. Donner à un enfant tout l’argent, les compagnons, les loisirs qu’il demande, serait le moyen le plus sûr de le conduire au naufrage de sa vie. On ne peut ruiner un enfant plus sûrement qu’en lui donnant tout ce qu’il demande. Souvent, on appelle cela de l’affection paternelle, tandis que c’est de la faiblesse paternelle, confondant l’indulgence et l’amour. L’amour véritable, pareil à celui de Dieu, ne donne pas tout ce qu’on demande, mais ce qui vaut le mieux.

Nous devrions être aussi reconnaissants envers Dieu de ce qu’Il ne nous donne pas tout selon notre volonté, que de ce qu’Il nous donne toutes choses selon Sa volonté. Cela n’est-il pas vrai au commencement de la vie de votre enfant ? N’est-ce pas vrai dans notre propre vie ? Ce que nous désirons avoir et ce que Dieu désire nous donner se rencontrent en accord parfait quand nous avons appris à vivre nos vies selon la volonté de Dieu. Car alors nous ne désirons plus que ce que Dieu veut, et Dieu peut nous donner et nous donne avec joie « toutes les choses que nous désirons ». Mais au commencement de notre vie chrétienne, nous ne sommes pas ainsi dans la volonté de Dieu. Il y a beaucoup de volonté propre et de désirs égoïstes en nous, et ce serait ruineux pour nous si Dieu nous donnait tout ce que nous demandons tandis que nous sommes encore nos propres maîtres. Voilà pourquoi notre Seigneur, dans Son premier grand enseignement sur la vie de prière, tout en affirmant que « quiconque demande, reçoit », Se garde bien de dire qu’il reçoit toujours ce qu’il demande.

Remarquez aussi que Christ ne dit rien ici concernant la prière se conformant à la volonté de Dieu. Il ne mentionne pas la grande promesse de l’évangile de Jean, que si nous demandons quelque chose conformément à la volonté de Dieu, nous le recevrons. Ou que, si nous demeurons en Lui et Lui en nous, nous pouvons demander tout ce que nous voudrons et il nous sera accordé. Tout cela est vrai. Mais ce n’est pas ce que Christ enseigne ici. Ce n’est pas la vérité utile aux débutants dans la vie de supplication. Pourquoi ? Mais parce qu’un enfant qui ne pourrait demander qu’à condition qu’il se conforme à la volonté de son père et de sa mère, serait bientôt découragé. Il arriverait à dire : « Si je ne puis recevoir de Dieu que ce que je sais être Sa volonté, je ne saurais entrer dans la vie de prière. Car souvent la volonté de Dieu est mystérieuse, et je ne puis toujours la connaître. Et alors si la prière ne m’apporte une bénédiction que quand elle est conforme à la volonté de Dieu, je crains de ne pouvoir commencer à prier que quand je serai bien plus avancé dans la vie spirituelle. » Mais alors, qu’est-ce que le Seigneur enseigne ici ? Simplement ceci :

Quiconque demande, reçoit quelque chose.

Il enseigne la certitude de la prière. Il veut que nous sachions que, non seulement celui qui demande quelque chose selon la volonté de Dieu reçoit la chose qu’il a demandée, mais que tout enfant de Dieu qui prie reçoit quelque chose en réponse à sa prière. Il enseigne que toute prière apporte une bénédiction. Au sens le plus profond, il n’y a pas de prière sans réponse. Le cabinet de prière est la place de distribution de Dieu. Il ne renvoie personne les mains vides. En dehors de la question de recevoir ce que l’on demande, il y a, dans la prière, des bénédictions générales que Dieu donne à quiconque s’approche de Lui par la prière.

C’est comme si un enfant venait dire à sa mère : « Maman, à quelque moment que j’aille vers papa, il me donne chaque fois quelque chose, mais pas toujours ce que je lui demande. Et il me dit d’aller auprès de lui toutes les fois que quelque chose me tourmente et il m’aidera toujours. » N’est-ce pas là précisément la leçon nécessaire à celui qui commence la vie de prière ? Notre Père nous appelle : « Viens, Mon enfant, dans le cabinet de la prière ; car quiconque y vient, reçoit quelque chose. Tu recevras quand bien même tu ne sais pas encore demander selon Ma volonté. Tu recevras quand même tu n’aurais pas encore appris à demeurer en Moi. Tu ne sais pas encore prier comme il faut, et cependant tu recevras quelque chose. Toutes les fois que tu viendras, Je t’attendrai pour te donner. » Quel précieux encouragement pour un enfant de Dieu qui, simple débutant dans la vie de prière, est faible, timide et ignorant ! C’est là la promesse qui, mieux que toute autre, est faite pour l’encourager à entrer dans l’école bénie de la prière à laquelle l’invite un Père aimant.

Quiconque demande, reçoit de bonnes choses.

« Combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-Il de bonnes choses à ceux qui les Lui demandent ! » (Matthieu 7:11). C’est-à-dire qu’à part la demande spéciale que nous Lui faisons, Dieu a à notre service des bénédictions et des dons spéciaux, « de bonnes choses » qu’Il donne à ceux qui prient, même s’ils ne reçoivent pas la chose particulière qu’ils ont demandée. C’est comme si nous allions demander quelque chose dans un magasin. Le marchand refuse, disant qu’il n’a pas cet article, mais en même temps il nous offre les soies et les satins les plus riches, de l’or, de l’argent, des joyaux et des pierres précieuses, et nous renvoie possesseurs de choses superbes. N’avons-nous pas reçu de lui ? Quand même il ne nous a pas donné les choses que nous demandions, il nous a pourtant donné de bonnes choses, d’une valeur beaucoup plus grande que celles que nous demandions. Ainsi, que nous recevions ou non la chose demandée, ce qui sera le cas quand nous demeurerons en Lui, Dieu donne toujours de « bonnes choses ». Nous nous sommes si bien habitués à nous attendre, comme seule réponse à notre prière, à recevoir la chose même que nous demandions, que nous n’avons plus su voir l’excellence des bénédictions générales de la prière. Et maintenant, voyons un peu quelles sont ces « bonnes choses ». En premier, nous recevons de la part de Dieu, dans le lieu secret de la prière :

la lumière.

« Crie à moi… et Je te déclarerai des choses grandes et cachées ». Le cabinet de la prière est la chambre des révélations. Nulle part ailleurs nous ne recevons la lumière comme là. Car nous y entendons des voix que nous ne pouvons entendre ailleurs. Il n’y a aucun autre endroit où, comme là, nous recevons des jets de lumière, où, comme là, certains passages des Écritures sont illuminés pour notre intelligence et notre compréhension. Si vous entrez dans une chambre obscure, chaque objet vous est caché, voilé. Mais que vous touchiez le bouton de l’électricité et la lumière jaillit de toutes parts des lampes qui y étaient cachées. Ainsi quand, inquiet et perplexe, vous cherchez à comprendre la volonté de Dieu, c’est par la prière que la lumière jaillira et que le chemin s’éclairera.

Obscur était le sentier de Pierre, dont l’âme était dominée par les préjugés israélites et qui ne savait pas que Dieu voulait donner l’Évangile aux Gentils. Mais, tandis qu’il était en prière dans le haut de la maison, Dieu ouvrit les cieux et lui donna la lumière par une grande vision. C’est tandis que Paul était en prière que Dieu lui dit : « Lève-toi, vas en ville, et Je te dirai ce qu’il faut que tu fasses. » Et c’est encore tandis qu’il était en prière qu’Ananias vint vers lui et lui toucha les yeux, ce qui lui rendit la vue. C’est tandis que Corneille priait que le Seigneur lui donna les instructions qui, finalement, l’amenèrent à la lumière de l’Évangile et à la connaissance de Jésus-Christ. Quand Chrétien et Plein d’Espoir furent enfermés dans le Château du Doute, ils y restèrent pendant quatre jours dans l’obscurité et le désespoir. Tout à coup, Chrétien dit : « Prions ». Et l’histoire raconte que, tandis qu’ils priaient tard dans la nuit, Chrétien se souvint, vers le matin, qu’il avait une clef sur lui : « Mais, j’ai une clef qui nous fera sortir d’ici ! » dit-il, et, la retirant de son sein, au bout de quelques instants, ils furent en liberté. C’est quand ils prièrent que vint la lumière, mais pas avant.

En outre, par la prière, Dieu donne (2 Corinthiens 12:8-9) :

la soumission.

Il nous arrive de demander quelque chose qui n’est pas selon la volonté de Dieu. Et alors, c’est souvent au milieu de notre prière que nous sommes conduits à renoncer à notre volonté et que nous arrivons humblement à nous soumettre à la volonté infiniment bonne de Dieu. Il en fut ainsi de Paul. Il pria trois fois sans que Dieu lui accordât ce qu’il demandait, mais Dieu lui donna la soumission à Sa volonté et une grâce surabondante dans sa faiblesse. Nous ne comprenons pas le mystère de Gethsémané et osons à peine le commenter. Nous voyons pourtant qu’au commencement, il y avait un « Ta volonté » et « Ma volonté », puisque Jésus dit : « Non pas ma volonté, mais la tienne. » Mais le résultat final est : « Que ta volonté soit faite. » Quel est le mystère de la lutte de notre Seigneur ? Nous le savons, mais, tandis que le commencement était la supplication, la fin en fut la soumission. Vous et moi, nous sommes entrés en prière pour la vie en suspens d’un bien-aimé. Combien n’était-il pas dur de demander autre chose que la guérison ! Nous priions et priions encore, et, à mesure que nous restions devant Dieu, le sentiment nous saisit que telle pourrait ne pas être Sa volonté. Mais, à mesure que cette conviction s’imposait, au lieu de la révolte, Dieu nous remplit d’un esprit de soumission consciente. Et, de plein cœur, nous pouvions dire : « Que Ta volonté soit faite. » N’eussions-nous reçu aucune autre bénédiction dans la prière, que celle-ci suffirait, car il ne peut y en avoir dans toute la vie de plus précieuse que celle d’une volonté entièrement soumise à Dieu. Et elle nous est communiquée dans la prière, que nous recevions ou non la chose que nous demandons.

Une autre de ces « bonnes choses » que Dieu donne dans la prière, c’est :

la paix.

Rappelez-vous ici le passage si familier de l’épître aux Philippiens 4:6-7 : « Ne vous inquiétez d’aucune chose, mais exposez vos besoins à Dieu en toutes occasions, par des prières et des supplications, avec des actions de grâce, et la paix de Dieu gardera vos cœurs. » Dieu ne dit pas : « Ne vous inquiétez d’aucune chose, mais apportez-les Moi par la prière et la supplication, et Je ferai exactement ce que vous demandez. » Mais que dit-Il ? « La paix de Dieu gardera vos cœurs et vos esprits en Jésus-Christ. » Que nous enseigne-t-Il par là ? Ceci : c’est que le poids des soucis et des inquiétudes pèse sur nous parce que nous les portons nous-mêmes. Mais si nous nous en déchargeons sur Dieu, Il nous donnera la paix. Voici donc encore une de ces bénédictions générales de la prière, une de ces « bonnes choses » promises ; c’est que nous trouverons la paix à mesure que nous nous habituerons à nous décharger sur autrui, sur Dieu Lui-même, du poids de nos anxiétés qui nous prenaient la paix du cœur, tant que nous les portions nous-mêmes. Le cabinet de prière est le lieu de naissance de la paix. Trop souvent, nous nous représentons la paix de Dieu comme une chose élastique qui nous tombe du ciel sans l’accomplissement d’aucune condition de notre part. Et nous sommes surpris de ne pas toujours en être remplis. Mais il y a un côté humain qui consiste de notre part à tout apporter à Dieu dans la prière. L’enfant a l’habitude de recourir à sa maman pour tout, pour chaque bagatelle, et cela le tranquillise : ainsi l’enfant de Dieu trouvera la paix en venant à Lui de la même manière. Si nous désirons avoir la paix de Dieu en permanence, il nous faut aller à Lui par la prière en toutes choses. Et quelle sera alors la promesse ? La paix de Dieu « tiendra garnison » (tel est le mot grec), dans nos cœurs. N’est-ce pas magnifique ? L’armée en campagne campe une nuit ici et, le jour suivant, se trouve à bien des lieues de là. Elle campe de nouveau et repart d’étape en étape. Mais une garnison s’établit dans une forteresse et y reste continuellement. Ainsi, si nous apportons toutes choses à Dieu dans la prière, la paix de Dieu tiendra garnison dans nos cœurs ; elle y restera, elle y demeurera. L’habitude de la prière nous apporte la paix permanente.

Et, enfin, dans la prière, Dieu nous donne :

le Saint-Esprit.

« Si donc vous, qui êtes mauvais, savez bien donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père céleste donnera-t-Il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent » (Luc 11:13). Non pas que les enfants de Dieu n’aient pas reçu le Saint-Esprit lors de la régénération. Certainement, c’est le cas, car « si quelqu’un n’a pas reçu l’Esprit de Christ, il n’est pas à lui ». Mais il ne suffit pas à un enfant d’avoir reçu la vie quand il naît. Il a besoin après cela de nourriture journalière pour entretenir cette vie. De même, le fait ici que Dieu parle d’« enfants » prouve qu’Il S’adresse à ceux qui sont nés de l’Esprit. Et les mots « poisson », « pain » et « œuf », nourriture pour nos besoins journaliers, semblent montrer clairement qu’Il parle ici d’un renouvellement et d’une onction journaliers, dont a besoin chaque enfant, tout comme il a besoin journellement de nourriture nouvelle pour le corps. La vérité mise ici en lumière est : « Un baptême, plusieurs onctions. » C’est une chose que d’avoir l’Esprit en nous ; c’en est une autre que d’être journellement et continuellement « dans l’Esprit ». Et c’est là ce que produit la prière en nous. Elle apporte l’onction, l’attouchement continu de l’Esprit de Dieu dans nos vies. S’il est une chose dont nous sommes conscients, après nous être agenouillés devant Dieu, c’est de l’attouchement de Son Esprit. La prière nous replace « dans l’Esprit » mieux que tout autre moyen. Et quelle bénédiction plus grande pourrait-elle nous apporter ? Quand nous serons dans l’Esprit, nous n’aurons pas de paroles rudes et caustiques ; nous ne reprendrons personne si ce n’est avec amour ; nous ne marcherons pas selon les convoitises charnelles : dans l’Esprit, nous porterons les fruits de l’Esprit, nous porterons la flamme de l’Esprit ; remplis d’amour, de joie et de paix, nous seront conduits, guidés et consolés par l’Esprit. La prière ne saurait nous apporter de plus grande bénédiction que de nous mettre dans l’Esprit, et quand Jésus nous dit : « Combien plus votre Père céleste donnera-t-Il le Saint-Esprit à ceux qui le demandent », Il prononce cette prière comme étant le don suprême de la prière, celui qui comporte toutes « les bonnes choses » promises à quiconque demande.

Quiconque demande, reçoit cela même dont il a besoin. « Car votre Père sait ce dont vous avez besoin avant que vous le lui demandiez » (Matthieu 6:8). Non seulement quand nous demandons, Dieu nous donne quelque chose, non seulement Il donne de bonnes choses, mais Il nous donne la chose même dont nous avons besoin. « Votre Père céleste sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez. » « Mon Dieu pourvoira à vos besoins. » Dieu, par la prière, nous donne toujours exactement la chose dont nous avons besoin, que nous le demandions ou non. De quoi pourrions-nous avoir plus besoin que de cela ? La prière est le cri de l’âme vers Dieu, afin qu’Il supplée à quelque grand besoin. Notre supplication n’est que l’interprétation de ce besoin de l’âme. Mais l’âme peut se tromper quant à cette interprétation, car souvent elle est consciente d’un besoin, mais ne sait pas le traduire comme il faut en supplication. Et Dieu voit au-delà de ce que marque l’expression de nos lèvres : Il découvre le besoin secret de notre vie qui est le cri réel, bien qu’inconscient, de notre cœur. C’est ce cri-là qui est la prière véritable. Les mots de nos lèvres n’en sont souvent que la fausse interprétation. Nous ne savons pas prier comme il faut. Et ainsi, il peut y avoir des supplications qui ne reçoivent pas de réponse, mais au sens profond, il n’y a pas de prière inexaucée.

Terminons par une illustration. Il y a quelques années, le corps affaibli, nous passions nos vacances sur les rives des Grands Lacs. Par suite de notre faiblesse physique, les courses de bateau à voile étaient presque notre unique récréation. Jour après jour, nous voguions dans la baie magnifique, et, par la bénédiction de Dieu, les forces nous revenaient petit à petit. Un jour, au milieu de la baie, le vent tomba soudain, notre nacelle était absolument immobile ; pas la moindre brise en perspective : la surface du lac était aussi calme et unie qu’un miroir. Les rayons ardents du soleil d’août descendaient torrides sur notre corps affaibli, et nous savions qu’à moins d’un prompt secours, nous serions bientôt dans un sérieux embarras. Nous étions partis avec une bonne et fraîche brise ; alors, tout naturellement, nous nous mîmes à prier afin que la brise nous ramenât à la maison ; mais rien ne se produisit : la baie restait immobile et sans ride, unie comme un miroir. Peu après, cependant, nous vîmes apparaître une tache noire du côté de la rive. Elle tourna la pointe qui, du village d’où nous étions partis, avançait dans le canal, et se rapprocha insensiblement de nous. Bientôt, nous distinguâmes la forme courbée et la tête blanche du vieux pêcheur chez qui nous demeurions. Dès qu’il fut à portée de voix, nous le saluâmes : « Eh bien, grand-père, nous sommes heureux de vous voir. Qu’est-ce qui vous amène ? »

— Mais, dit-il, je savais que vous n’êtes pas fort et que jamais vous n’auriez pu ramener votre bateau à la côte par la force des rames ; j’ai donc eu l’intuition que je devais venir à votre recherche et me voici.

Il entra dans notre bateau, appuya sa robuste carrure sur les rames de frêne, et, vingt minutes après, nous étions tranquillement assis chez nous. Cela nous fut une leçon de la part du Seigneur. Nous avions prié afin que la brise se lève. Dieu n’avait pas répondu aux mots de notre supplication, mais le but réel de notre prière était la délivrance ; Dieu l’avait compris et nous avait exaucé. Soyons reconnaissants envers Dieu, qui nous donne toujours ce qui vaut le mieux. Et remercions-Le aussi de ce qu’Il nous refuse ce qui n’est pas pour notre bien. Nous ne voudrions pas posséder un autre Dieu, même si nous le pouvions. Et il n’y a aucun autre Dieu en qui nous pourrions avoir confiance, quand même nous le voudrions. Qu’Il soit béni de ce que, même quand nous nous trompons en demandant, Lui ne Se trompe jamais en donnant. Il peut ne pas donner ce que nous demandons, Il ne manque jamais de nous donner quelque chose. Et si ce qu’Il nous donne vaut mieux que ce que nous demandons et que ce soit toujours précisément ce dont nous avons besoin, que pouvons-nous désirer de plus ? Voudrions-nous qu’il en fût autrement ? Vois et saisis bien la certitude de l’exaucement, même pour un débutant à l’école de la prière, selon ces grandes promesses de Dieu :

Quiconque demande, reçoit quelque chose.

Quiconque demande, reçoit de bonnes choses.

Quiconque demande, reçoit ce dont il a besoin.

Quiconque demande, selon la volonté de Dieu, reçoit la chose qu’il a demandée.




D.153 – La Prière – Partie 1

 

par James-H. Mac Conkey

– I –

L’APPEL À LA PRIÈRE

La Parole du Père est un appel à la prière. Partout, dans Sa Parole, Il appelle Ses enfants à la vie de prière. « Demandez et vous recevrez. » Et Il leur dit une parabole pour leur montrer qu’il faut toujours prier et ne se relâcher point. « Priez, de peur que vous ne tombiez dans la tentation. » « Entre dans ton cabinet et, ayant fermé la porte, prie ton Père. » « Vous donc, priez ainsi. » « Priez le Maître de la moisson. » « Priez sans cesse. » « Frères, priez pour nous. » « Je veux donc que les hommes prient. » « Quelqu’un est-il affligé, qu’il prie. »

L’exemple du Fils est un appel à la prière. La vie de Christ ici-bas a été une vie d’incessante prière. Il a prié lors de Son baptême ; avant d’envoyer Ses disciples ; au tombeau de Lazare ; pour Pierre, afin qu’il ne succombât pas ; sur la montagne de la transfiguration ; quand on voulut le faire roi. Il a prié à Son dernier souper, Il a prié en Gethsémané, Il a prié pour Ses ennemis sur la croix.

Si Christ, le seul homme sans péché qui ait jamais foulé la terre, a vécu une vie de constante communion avec Son Père par la prière, combien ne devons-nous pas en avoir besoin, nous, créatures mortelles, terrestres et charnelles ! Et non seulement Sa vie terrestre a été une vie de prière, mais maintenant encore, dans la gloire, il nous est dit qu’« Il vit éternellement pour intercéder pour nous. » Si nous, nous sommes, dans notre intercession, pris de sommeil, d’oubli ou de paresse, jamais, pendant les deux mille ans qui se sont bien écoulés depuis qu’Il est monté aux cieux, Son intercession n’a cessé un instant à l’égard de Son peuple et de Son règne. Si Jésus, le Fils de Dieu, vit dans la gloire, dans une intercession ininterrompue, nous n’avons sûrement aucun droit, vers de terre que nous sommes, d’amoindrir ou de désobéir à Son appel à vivre avec Lui la vie de prière.

Les instances du Saint-Esprit sont un appel à la prière. Un pieux mécanicien des chemins de fer partait avec son train pour sa tournée nocturne. Le trajet qu’il avait à faire était à simple voie et il devait, à peu près à mi-chemin, croiser un autre train. À mesure que sa machine s’enfonçait dans l’épaisseur des ténèbres, il pensa au train qu’il devait croiser. Immédiatement, il éprouva le besoin de prier pour sa propre sécurité et pour celle de son équipe. Quoi qu’il fît, il ne pouvait se débarrasser d’une impression de danger, ni de l’urgence de la prière pour en être délivré. « Seigneur, prends soin de nous ! Délivre-nous de tout danger, même invisible, qui pourrait nous menacer. » Telle était sa prière. Pendant tout le temps, du point de départ à la première station, il ne cessa de crier à Dieu avec ardeur et confiance. Puis, le poids de la supplication se changea en joie et il se surprit à chanter tandis que son train dévorait l’espace. Peu à peu, il approcha du point où il devait croiser l’autre train. À sa surprise, le signal d’arrêt n’était pas en vue, mais au lieu de cela, la ligne blanche indiquait la sécurité sur la voie à suivre. Continuant à toute vapeur, sans s’arrêter à la station, une demi-heure de course l’amena face à face avec le signal d’un danger imminent. Entrant dans le bureau de télégraphe, il trouva l’employé pâle de frayeur et fut salué par la question : « Pourquoi n’avez-vous pas arrêté à A… ? » (nom de la station où il devait croiser l’autre train).

— Parce qu’aucun signal ne m’y invitait, fut la réponse.

— Eh bien ! dit le télégraphe. Vraiment, vous l’avez échappé belle.

Et alors le mécanicien reconnaissant apprit que le préposé aux signaux de la station où il devait croiser l’autre train, s’étant endormi, n’avait pas donné le signal d’arrêt. Ainsi donc, notre mécanicien, depuis plus d’une demi-heure, roulait sur une voie sur laquelle il eût dû depuis longtemps rencontrer l’autre train, mais, par une intervention remarquable de la Providence, ce dernier avait été retardé assez longtemps pour éviter la collision mortelle qui, autrement, était inévitable. Le même Esprit de Dieu, qui avait prévu le danger, avait chargé Son enfant d’un fardeau de prières, en réponse auxquelles la délivrance put avoir lieu.

Ne désobéissons jamais à cette pression de l’Esprit pour la prière. C’est un appel spécial de la part de Dieu à celui qui en a conscience. Dieu voit le péril, le besoin dans la vie ou le service des Siens. Il choisit quelque autre de Ses enfants pour crier à Lui. Des conséquences incalculables peuvent dépendre de notre obéissance dans ce cas. Si triste que soit la négligence de la prière en toutes circonstances, le refus d’obéissance dans ces cas spéciaux semble être un mépris d’une grâce particulière de Dieu qui nous honore singulièrement en nous choisissant comme Ses instruments à cette heure critique. C’est pourquoi quand, au fond de ton cœur, tu entendras cet appel de l’Esprit à la prière, à tout prix retire-toi et prie Dieu jusqu’à ce que tu sois au clair. Un jour, peut-être dans l’au-delà seulement, tu comprendras la portée de ton acte pour le règne de Dieu, pour le besoin de quelque ami en détresse ou pour ta propre vie spirituelle.

Tout besoin est un appel à la prière. « Car Il délivrera le pauvre » (Ps. 72:12). C’est la prière du pauvre que Dieu entend. Pour approcher le trône d’un roi oriental, il faut des offrandes de valeur. Mais notre Roi est un Dieu de grâce. « De même que le père a pitié de ses enfants, ainsi le Seigneur a pitié de ceux qui le craignent. » Il ne demande ni or ni joyaux. Mais S’abaissant vers nous dans un amour infini, Il nous dit : « Mon enfant, quel est ton besoin, ton fardeau ? Quel est le chagrin qui obscurcit ta foi, la crainte de l’avenir qui assombrit ton chemin ? Quelle est la soif spirituelle que tu désires étancher ? De quoi désires-tu enrichir ton âme ? Tu es affamé, incapable, épuisé, désespéré ? Quel est ton besoin présent ? Car Je veux délivrer le pauvre. » Et ainsi, le besoin qui nous charge, nous accable et nous désoriente est à la fois la condition et la garantie de Ses bénédictions. Les nuages de Dieu déversent des ondées rafraîchissantes sur les champs brûlés du soleil, à cause du besoin qu’ils en ont. Le soleil de Dieu fertilise la semence, nourrit la plante et peint les fleurs parce qu’elles en ont besoin. « Il délivre le pauvre et l’affligé qui est sans aide. » Avez-vous, dans votre vie, passé par une crise où l’angoisse était si grande, le chemin si incertain, le fardeau si lourd, que vous étiez à bout de ressources ? Vous avez étudié et tiré des plans, fait des efforts et des recherches, jusqu’au moment où, déçu à chaque tournant, vous vous êtes écrié dans un complet découragement : « Il n’y a rien à faire, il faut que je renonce à lutter. » Comprenez, dans ce cas, que vous êtes précisément l’homme que Dieu cherche, celui qui est mûr pour la délivrance, exactement l’individu à qui la promesse est faite. « Car Il délivre le pauvre et l’affligé qui est sans aide. » Ne crains pas trop d’arriver à l’endroit où toute aide te fait défaut, car c’est l’endroit où, comme Jacob, tu rencontreras le Dieu qui délivre. Ne sois pas trop anxieux d’être délivré de tout besoin, à moins que tu ne désires perdre la puissance dans la prière. Accepte-les, comme Dieu les envoie ou les permet. Souviens-toi qu’à l’instant où tu tombes dans le besoin, tu arrives à la porte de la promesse : « Il délivrera le pauvre. » Nous pouvons être privés de miracle par défaut de besoin. Aussitôt donc qu’un besoin apparaît dans ta vie, commence, non à t’inquiéter, mais à bénir Dieu de ce qu’Il veut bien y suppléer. « Car Il délivre le pauvre qui crie. »

Il ne suffit pas qu’une âme soit dans le besoin. Il faut encore que l’âme crie à Dieu. Le besoin seul est le pourvoyeur du désespoir. Mais le besoin, uni au cri, est le lieu de naissance de la prière. Les détresses de l’âme sont comme les douleurs d’enfantement de la prière. « Dans ma détresse, je criai à Dieu. » Comme le chagrin nous fait pleurer et la joie sourire, ainsi Dieu désire que le besoin nous fasse crier à Lui. Il ne dit pas qu’Il délivrera le pauvre qui s’inquiète, se tourmente et se démène, il n’y a aucune promesse dans ce sens, mais bien pour le pauvre qui crie. Cries-tu à Dieu journellement ? La prière est-elle une habitude de ton âme en détresse ? Dans le besoin, ta première impulsion est-elle le mécontentement, ou est-ce le cri ? Ne cède pas à celui-là, mais à celui-ci. Car le premier est né de la chair, mais le second est engendré de Dieu. Dès l’instant où ton âme éprouve l’étreinte du besoin, recours à la prière, comme tu cours à la source quand tu as soif ou au pain quand tu as faim. L’indicateur au croisement des routes dit : « Arrête, regarde et écoute. » Ainsi l’avertissement de Dieu, quand le besoin croise le sentier de notre vie, est : « Crie ! » Quand les difficultés surgissent : « Alors, ils ont crié à l’Éternel dans leur détresse ; et Il les a délivrés de leurs angoisses » (Ps. 107:6, 13, 19, 28). Dans la détresse : « Dans ma détresse, je criai à Dieu » (Ps. 18:7). Quand tu es conscient de faiblesse, d’incapacité, de pauvreté : « Cet affligé a crié et le Seigneur l’a exaucé et l’a délivré » (Ps. 34:7).

Toute anxiété est un appel à la prière. Pourquoi le Seigneur nous met-Il en garde contre l’anxiété ? Et pourquoi Son avertissement : « Ne vous inquiétez d’aucune chose, mais en toutes choses, priez ! » ?

Parce que l’inquiétude empêche notre foi en Dieu. Car la foi regarde simplement à Jésus. Elle consiste, pour l’âme incapable, pauvre, soumise à la tentation, et sentant sa complète incapacité à se tirer d’affaire, à se tourner vers Dieu comme la seule force et son unique ancre de salut. C’est ainsi que la foi regarde à Dieu. L’anxiété, au contraire, ne voit que les difficultés. Elle détourne ses regards de Dieu et les fixe sur les circonstances. Elle nous inquiète et nous tourmente au sujet d’une quantité de choses qui nous assaillent. Et, par là, elle nous fait détourner nos regards de Dieu et nous fait perdre l’attitude de la foi. En regardant à Dieu, nous avons confiance. En regardant aux difficultés qui nous entourent, nous devenons inquiets. Andrew Murray dit que « le commencement de l’inquiétude est la fin de la foi ». À mesure que nous commençons à devenir inquiets, la foi languit. « Mes yeux regardent toujours au Seigneur, Il retirera mes pieds du filet », dit le Psalmiste. Aussi longtemps qu’il regarde à Dieu, Dieu prendra garde aux filets et aux embûches semés sur sa route. C’est le chemin de la foi. Mais aussitôt qu’il essaye lui-même de se débarrasser des filets et des embûches en détournant ses regards de Dieu, il commence à être angoissé et c’est ruineux pour la foi.

L’anxiété empêche la puissance de Dieu. Car la foi est le canal par lequel la puissance de Dieu est communiquée à Ses enfants, et en nous sortant de l’attitude de la foi, l’anxiété arrête la communication de la puissance et de la bénédiction dans nos vies. Remarquez l’arrêt de la puissance du Christ à Nazareth. Il nous est dit qu’« Il ne put faire là que peu de miracles. » Et, rendue littéralement, la phrase fait ressortir davantage encore la vérité : « Il ne fut pas capable de faire des oeuvres puissantes. » Qu’est-ce donc que le Fils de Dieu ne put pas faire et pourquoi ? Comment fut-Il, ici, dans Son village, empêché et arrêté dans Son désir de faire des oeuvres puissantes selon qu’Il le faisait habituellement ? La réponse de la Parole nous en révèle le secret. « À cause de leur incrédulité. » Il y avait quelque chose en eux qui l’en empêchait. Car il y a une condition qui doit être remplie de notre part afin que Christ puisse accomplir de puissantes œuvres pour nous, c’est que nous soyons dans l’attitude de la foi. Tout ce qui empêche cette foi, empêche l’œuvre de Christ. Si nous ne regardons pas à Lui et que nous ne nous confions pas à Lui, le canal, par lequel Sa puissance entre en nous, est obstrué, et, malgré Son désir de le faire, Il ne peut nous venir en aide. Nous nous demandons parfois pourquoi Dieu ne vient pas à notre aide dans nos embarras. Nous craignons qu’Il ne nous ait abandonnés à nous-mêmes. Nous sommes peinés de ce qu’Il semble nous voiler Sa face. Et nous ne voyons pas qu’en permettant aux soucis de ce monde de prendre possession de nous, nous mettons une barrière sur le seul sentier par lequel la puissance de Dieu passe du ciel sur la terre pour la délivrance de Ses enfants. Ce n’est pas qu’Il ne veuille pas aider, Il est même désireux de le faire. Mais Il ne le peut parce que l’anxiété a étranglé la foi par laquelle seul Dieu pouvait agir pour nous.

L’anxiété empêche la paix de Dieu. En empêchant notre foi, l’anxiété ne ferme pas seulement le chemin à la puissance de Dieu, mais aussi à Sa paix. Car la paix nous vient par la foi aussi bien que la puissance. « Tu garderas dans une paix parfaite l’âme de celui qui se repose en Toi, parce qu’elle s’est confiée en Toi. » La confiance est le pourquoi de la paix. Et quand l’anxiété attaque la confiance, elle bannit la paix. La paix est une gentille tourterelle couvant tranquillement dans le cœur de l’âme confiante. L’anxiété est un vautour féroce qui torture le cœur de sa victime, de son bec et de ses serres, jusqu’à ce que la vie la quitte. Quand le vautour de l’anxiété entre, la tourterelle de la paix prend la fuite. Du moment que l’anxiété empêche la foi de Dieu, brise sa puissance en nous et détruit notre paix, est-il étonnant que Dieu nous invite à nous jeter à genoux aussitôt que l’anxiété paraît à l’horizon ? Toute anxiété est pour nous, de la part de Dieu, un signal pour la prière. C’est le signal rouge des chemins de fer. Elle nous jette un signal d’alarme sur le chemin. Quand les besoins anxieux se glissent dans notre cœur, Dieu nous crie : « Arrête, tu vas perdre ta foi. Tu vas exclure Ma puissance de ta vie. Tu vas détruire Ma paix dans ton cœur. Prends garde ! Le danger est-il là ? Mets-toi vite en prière. Ne t’inquiète d’aucune chose, mais prie, et Ma paix gardera ton cœur de cet ennemi si redouté : les soucis. »

Toute tentation est un appel à la prière. « Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation » (Matthieu 26:41). Combien redoutable est le triple ennemi ligué contre le chrétien dans la tentation : le monde, la chair et le diable. Le monde, ennemi qui nous enveloppe ; l’adversaire, ennemi qui nous assaille ; la chair, ennemi au dedans de nous. Les trois s’unissent pour fondre sur le croyant. Prenez le monde. Combien d’enfants de Dieu perdent pied, entraînés par le courant de la mondanité ! Courageusement, ils résistent à la tentation de péchés grossiers. Ils se gardent de blasphèmes, de profanation ou d’impureté. Ils mépriseraient les allures libres de cafés chantants ou de maison de tolérance. Mais des myriades d’entre eux tombent, victimes inconscientes de la mondanité qui s’infiltre partout et qui est l’ennemi le plus subtil de l’Église, de nos jours. Puis, pensez à la puissance de Satan. David tomba victime de sa traîtrise. Pierre fut accusé par notre Maître d’être un instrument de Satan pour Le détourner du sentier du devoir. Redoutable aussi fut l’attaque de cet adversaire sur Job pour l’entraîner loin de Dieu. De tous côtés nous voyons des multitudes subir de honteuses défaites sous les coups du prince du mal. Aucun enfant de Dieu n’est apte à tenir tête, ne fut-ce qu’un instant, à cet ennemi puissant. Ce n’est qu’en Christ que nous pouvons lui faire face. Ennemis effrayants que le monde et le Prince de ce monde ! Mais le troisième, qui est dans la forteresse même, la chair, n’est-il pas plus humiliant encore ? Les ennemis du dehors sont certes à redouter, mais la honte de la défaite est singulièrement augmentée quand elle provient d’un ennemi du dedans. À sentir le souffle enflammé du tentateur nous atteindre, à éprouver le fléchissement de l’âme sous l’ardeur de son assaut, et, par-dessus tout, à avoir conscience du désir qui, en nous, tend la main à l’ennemi du dehors, certes, il y a là de quoi nous révéler combien hideuse est la vie charnelle et nous démontrer combien l’expérience de la tentation est redoutable pour l’âme. En cette occurrence, il n’existe qu’une issue : c’est de recourir au Seigneur par la prière. Aucun autre n’a jamais vaincu ce trio ligué contre nous. Nous ne saurions subsister autrement que par Sa force, par la prière. Et remarquez bien qu’il s’agit d’y avoir recours immédiatement. N’essayez pas d’abord votre force contre celle de votre ennemi pour appeler Christ ensuite. Il en est qui raisonnent ainsi : « Aide-toi, Dieu [ou le Ciel] t’aidera. Fais d’abord tout ce que tu peux et crie au Seigneur si ça ne va pas. » Le danger d’une telle manière de faire nous est démontré dans Proverbes 30:26 : « Les lapins, peuple sans puissance, placent leur demeure dans les rochers. » Le lapin est un animal faible, timide et sans défense, aussi n’essaye-t-il pas de se défendre avant de s’enfuir quand paraît l’ennemi, aigle ou vautour. S’il le faisait, il serait déchiré en un instant. Il sait qu’il n’est pas puissant, et immédiatement fuit « dans les rochers ». Il laisse les rochers le défendre sans essayer sa propre force qui n’est que faiblesse. Nous de même, nous sommes un peuple sans force. Nous ne pouvons nous mesurer contre la triplicité du monde, de la chair et du diable à l’heure de la tentation. Si nous essayions de faire de notre mieux, une honteuse défaite serait notre sort. Notre seule voie de salut, c’est d’apprendre la leçon des lapins en fuyant vers notre rocher, c’est-à-dire, vers Jésus-Christ, par la prière et en nous confiant en Lui afin qu’Il nous garde.

Chaque vision des problèmes insolubles du monde est un appel à la prière, la prière pour le retour du Seigneur.

« Viens, Seigneur Jésus, viens » (Apocalypse 17:20). Où donc est le chrétien, homme ou femme, qui n’ait pas souffert une vraie agonie en constatant, dans ce pauvre monde souffrant, tant de problèmes insolubles ? Vous partez pour travailler parmi les perdus ; vous faites tout ce qui est en votre pouvoir pour améliorer leur triste condition ; vous leur montrez le Christ qui ôte le péché du monde ; vous leur montrez le sentier lumineux dans lequel ils peuvent marcher ; vous leur donnez vos conseils dans leur perplexité, vos consolations dans leurs chagrins, vos encouragements dans leurs défaillances, mais, après avoir fait tout ce qui est en votre pouvoir, vous vous êtes donné vous-même, votre temps, votre talent, votre tout, vous restez face à face avec des problèmes qui sont absolument au-delà de votre portée. Vous êtes devant eux avec le sentiment de votre incapacité absolue. Votre sympathie, vos larmes, votre désir intense d’aider ne servent à rien.

La souffrance la plus profonde du serviteur de Dieu lui vient de ce qu’il ne peut soulager en aucune façon et encore moins bannir de ce monde la réalité de ces maux. Voici la mort. Elle entre dans la famille et en enlève l’objet de votre plus tendre affection. Elle remplit le monde d’une souffrance indicible. Elle rompt les liens les plus tendres du cœur. Elle n’épargne pas ceux qui sont sang de notre sang et chair de notre chair. Elle est le dernier ennemi qui doit être vaincu. Devant elle, les corps des enfants de Dieu, quelles qu’aient été leur fidélité et leur consécration, quels qu’aient été l’activité et le succès de leur service, doivent descendre dans l’obscurité et la corruption du tombeau. Les plus saints d’entre eux paient ce tribu à ses ravages. Puis, voilà le péché. Quel ennemi épouvantable ! Pensez aux cœurs brisés, aux vies naufragées, aux pères et mères pleurant leurs fils prodigues, aux plaies morales que le temps ne guérit pas, aux fardeaux de soins, de douleur et de honte qui se sont accumulés depuis le jour où l’homme a enfreint la loi de Dieu et que la sentence de la mort fut prononcée contre lui par suite de la chute. Certes, nous pouvons alors montrer aux hommes le sang qui ôte la culpabilité du péché. Mais comment affronter le problème du péché en lui-même, de son existence ici-bas ?

Puis encore, voilà Satan. Ennemi subtil et redoutable. Il tourne autour de nous comme un lion rugissant, cherchant à tenter, à tromper, à dévorer. Que ses assauts sont furieux, que sa puissance est terrible ! Il poursuit les objets de sa colère et de sa haine avec cruauté et sans trêve. Là encore, qui réprimera l’oppression cruelle ? Qui chassera de dessus la terre la guerre avec toutes ses horreurs ? Qui arrêtera les ravages de la famine, de la peste, de la maladie ? Qui délivrera ce triste monde du meurtre, du suicide, de la haine et du crime ? Ne vous semble-t-il pas voir Jean, dans sa vieillesse et dans son exil, regarder à son Sauveur glorifié et s’écrier dans sa douleur : « Seigneur, je puis supporter même Ton absence dans la chair, puisque je Te verrai bientôt face à face. Je supporterai la séparation de tous mes bien-aimés, car bientôt je serai avec eux. Je supporte la solitude, la souffrance, la tristesse qui résultent de tout cela, car bientôt mon pèlerinage sera terminé, et je serai dans la gloire. Je puis supporter la colère et le mépris des hommes, car c’est là ma part des tribulations d’ici-bas que Tu as annoncées aux Tiens. Mais vois, je T’en prie, le monde en agonie, dont le gémissement vient à moi comme l’écume des vagues qui déferlent sans cesse sur cette île désolée. Ô Seigneur, que de chagrins, que de péchés, que de souffrances que nos efforts ne peuvent ôter, ni notre sympathie bannir ! Que feras-Tu pour eux tous, Seigneur, Toi qui vois notre incapacité ? » Et ne vous semble-t-il pas entendre le Seigneur répondre comme à l’oreille de Son disciple bien-aimé : « Je viens, Jean, et à Ma venue tous ces mystères trouveront leur solution. Quand Je viendrai, Moi, le Prince de la paix, la guerre cessera. Quand Je viendrai, Moi, à qui appartiennent tous les royaumes, l’oppression sera à son terme, car le gouvernement a été mis sur Mes épaules et il n’y aura point de fin à la justice et à la paix. À Ma venue, la puissance du péché sera rompue. Alors le dernier ennemi, la mort, sera mis sous Mes pieds. Quand Je viendrai, Satan sera lié et jeté dans l’abîme d’obscurité. Les ténèbres s’enfuiront ; ceux qui sont dans le chagrin seront consolés, ceux qui seront doux et humbles régneront, ceux qui ont le cœur brisé seront guéris ; la gloire de Dieu couvrira la terre comme les eaux couvrent le fond de la mer. » Et avec la vision du glorieux triomphe du Seigneur sur le mal, le péché, l’angoisse et la souffrance, des solutions complètes qu’Il apportera à tous ces problèmes redoutables, qui font la détresse de Ses enfants qui Le servent ici-bas, est-il étonnant qu’à l’ouïe de cette promesse bénie : « Voici, Je viens bientôt », Jean, dans le transport de sa joie, exprime la dernière grande prière de la Parole de Dieu : « Amen ! Oui, Seigneur Jésus, viens » ?