T.008 – Touchée par Ton amour

coeur-mains

Qui pouvait me relever après avoir touché le fond ?

Qui pouvait atteindre mon âme, quand elle était noyée dans l’océan du doute ?

Qui pouvait caresser mon être si frêle, si fragile, sans le brutaliser ?

Comment pouvais-je reprendre forme après avoir été brisée ?

Comment pouvais-je supporter plus longtemps Ton silence ?

Sans amour, il n’y a pas de vie. Tout juste un peu d’existence, mais pas de lumière. Il y a des êtres vivants qui vivent toujours dans l’obscurité la plus totale, car c’est dans leur nature. Ils fuient le soleil, ils ne sortent que la nuit. Tu les as créés ainsi et ils ne connaissent rien d’autre.

Mais moi, je connaissais Ta Lumière. Je l’avais abritée en moi, j’en avais fait ma vie. Et peu à peu, je la perdais, car l’obscurité du monde était trop grande, trop oppressante et qu’elle étouffait ma lumière. J’ai glissé. Qui pouvait me rattraper dans ma chute ?

Sans Ton amour, la vie est seulement biologique. Sans Ton amour, tout n’est que chaos et désillusion. Je ne pouvais vivre plus longtemps sans Ton amour.

Certes, je continuais à croire en Toi, à me battre pour Toi ; je voulais coûte que coûte Te rester fidèle. Mais sans Ton amour, comment est-ce possible ?

Le simple désir de disparaître est une entrave à ma fidélité. Celui de mourir est une offense à Ton amour. Est-ce cela T’être fidèle ?

J’étais à des années lumière de Ton amour. Ma détresse m’aveuglait. Qui pouvait me redonner la vue ?

C’est un mystère en soi, un phénomène que l’on ne peut expliquer. Te voilà à présent, si proche, si réel, avec un regard plein de tendresse. Et pour la première fois, je ne me sens pas indigne de ce regard si bon. Non pas que je sois présomptueuse, car je me connais assez pour savoir l’immense barrière qui Te sépare des humains. Mais voilà que ma honte n’est plus un obstacle ! Est-ce cela, se laisser aimer ?

Le silence qui m’affolait me rassure à présent. Il ne traduit pas Ta colère, ni Ton désintérêt. Il n’est pas l’écho de Ton absence.

Ta présence est douce, elle n’est pas bruyante. Je ne pouvais pas T’entendre, car c’était ma propre agitation qui résonnait si fort en moi et qui m’empêchait d’écouter au-delà du silence. Qui pouvait stopper tous ces murmures ?

Dans le néant qui m’entourait, j’oubliais Ton amour.

Ma souffrance était mon seul maître. Elle me dictait tout ce qu’elle voulait. Mais elle ne me parlait pas de Ton amour. Or, Ton amour peut combattre n’importe quelle souffrance. Ton amour, à lui seul, peut faire oublier toutes les douleurs.

Père éternel, Tu as étendu Ta main sur moi. Tu m’as touché quelque part. Où était-ce ? Je ne le saurais dire. Mais c’est Toi, c’est Ton amour. Lui seul suffit à combler ma vie. Elle n’est plus vide à présent.

Personne ne pouvait me sortir de l’ombre, comme Toi Tu l’as fait. Personne ne pouvait me libérer de la geôle.

Est-ce un rêve ? Suis-je encore enfermée ? Vais-je me réveiller en pleurant ton absence ?

Non, je ne pleurerai pas Ton absence. Tu es présent, non seulement dans le Ciel qui est au-dessus de moi, non seulement dans les Paroles qui sortirent de Ta bouche et que Tu m’as données pour toujours, mais aussi dans cette substance invisible, impalpable et brûlante qui fait vibrer mon âme : Ton Esprit en moi, la force de Ton amour. Tu l’as répandu dans mon cœur !

Tu m’as touchée. Comment le décrire ? Peut-on décrire le vent qui souffle ? Peut-on décrire les nuées aux formes étranges qui bougent dans le ciel ? Est-ce si abstrait que mon cœur soit incapable de trouver les mots justes ?

Père, Ton amour, voilà ma vie. Voilà ce pourquoi je veux bien vivre. Car Ton amour n’écrase pas, il ne s’impose pas, il attend et se donne. Ton amour est généreux et imprévisible. Est-ce à nous de Te commander quand nous répondre, quand nous donner, quoi nous donner ? Est-ce à nous de Te commander ?

Ai-je besoin aujourd’hui de me jeter par terre et de tomber à genou ? Tu m’as relevée ! Ton pardon est joyeux, il ne demande aucune explication, il ne me pousse pas à me justifier. Ton pardon m’est donné comme un sourire, Ton amour me relève !

Ton amour n’est pas rigide. Il ne m’enferme pas dans une boîte. Avec Ton amour en moi, je n’ai plus besoin de juger mon frère. Je peux le serrer dans mes bras, car, dans cette étreinte, c’est Ton amour que je serre.

Ton amour est comme la rosée du matin qui arrive discrètement pendant la nuit. Il transforme la terre craquelée en prairie verdoyante. L’herbe restera-t-elle verte pour toujours ? Aussi vrai que la rosée revient chaque nuit, Ton amour se renouvelle. Car notre alliance est éternelle.

Pourquoi ai-je cherché le bonheur ailleurs ? J’ai soif de Ton amour !

Père, reçois mon cœur qui Te dit merci. Prends ma main qui Te cherche. Comme une non-voyante, je tends les bras au-devant de moi. J’avance à tâtons, mes doigts maladroits Te cherchent. Ce n’est pas mon corps qui peut Te rencontrer, c’est mon être intérieur. Tu le fortifies, selon Ta Parole. C’est Ton amour qui me fortifie.

Ta bonté pour Tes enfants se ranime chaque jour, sans limite. Tu ne fais pas de distinction, c’est dans le cœur que Tu regardes. Toi seul connais ceux qui T’appartiennent, Tu les appelles à Toi des quatre coins de la terre. Tu déverses en eux Ton amour et c’est ainsi que le monde pourra les reconnaître.

Tu es le Père de mon âme, mon Aimé, mon Époux. La quête de ma vie terrestre, le pourquoi de mon existence, c’est Ton amour.

La leçon que j’ai à apprendre, pour laquelle Tu T’es donné sans retenue, c’est une leçon réjouissante. Même si elle est longue et périlleuse, même si elle comprend des douleurs et beaucoup de questions. Cette leçon, je veux l’apprendre. Je veux T’aimer comme Tu m’aimes. Je veux aimer et vivre de Ton amour.

Sauveur crucifié, Dieu vivant, ressuscité et glorieux, Toi dont l’incarnation dans ce bas-monde fut un miracle, un mystère insondable et une preuve d’amour à jamais. Que Ton amour s’incarne en moi et transparaisse dans ma vie, sans quoi je ne pourrai pas prétendre être Ton disciple, quand bien même je ferais le tour de la terre pour Te suivre et Te servir.

Ton amour, voilà mon héritage et la fin de la malédiction. Ton amour parfait chasse l’angoisse et l’amertume. Il est comme un ciel de printemps après le froid hivernal. Vivre de Ton amour, c’est être en continu environné de Ta Grâce.

Ton amour est en dehors du temps et de l’espace. Abrité en son sein, le présent est moins étroit. Le présent ne compte plus autant que le reste. Le moi diminue et le Toi grandit.

Un jour, le monde entier entendra parler de Ton amour : il sera synonyme de sagesse et de force. Il ne sera jamais plus perverti, ni trahi, ni bafoué. Il ne sera plus la cause de martyre et de persécution.

Je me joins en prière à tous ceux qui abritent en eux-mêmes ce sublime amour par la vertu de Ton Esprit, cet amour qu’ils ont saisi par la foi. Je Te dis merci pour eux, car nous serons réunis quand viendra Ton Règne. Fortifie ceux qui souffrent comme Tu m’as fortifiée. Ouvre la porte de leur geôle. Déverse sur eux la rosée.

« C’est pour ce sujet que je fléchis les genoux devant le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, de qui toute famille, dans les cieux et sur la terre, tire son nom ; afin que, selon les richesses de sa gloire, il vous donne d’être puissamment fortifiés par son Esprit, dans l’homme intérieur, afin que Christ habite dans vos cœurs par la foi ; et que, enracinés et fondés dans la charité, vous puissiez comprendre, avec tous les saints, quelle en est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et connaître l’amour de Christ, qui surpasse toute connaissance, afin que vous soyez remplis de toute la plénitude de Dieu. Or, à Celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment plus que tout ce que nous demandons et que nous pensons ; à Lui soit la gloire dans l’Église, par Jésus-Christ, dans tous les âges, aux siècles des siècles ! Amen » (Éphésiens 3:14-21).

(Texte d’Anne-Gaëlle)