D.158 – La prière – Partie 6

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par James-H. Mac Conkey

VI –

LA PRATIQUE DE LA PRIÈRE

 

La manière de se procurer une chose qui s’achète, c’est de la payer. La manière d’obtenir quelque chose que l’on gagne, c’est de travailler. La manière d’obtenir une chose qui doit nous être donnée, c’est de la demander. Le chrétien qui reçoit de Dieu n’a ni à travailler, ni à payer. Ce qu’il reçoit de Dieu est un don, et, pour le recevoir, il doit simplement le demander. Dans Matthieu 7:7, Dieu dit : « Demandez et vous recevrez. » Dans Matthieu 7:11 : « Combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-Il de bonnes choses à ceux qui les Lui demandent. » Dans Jean 14:11 : « Quoi que vous demandiez en mon nom… » Dans Jean 14:14 : « Si vous le demandez, Je le ferai. » Ainsi donc, puisque la bénédiction certaine de la prière consiste à demander simplement, la première grande leçon à apprendre est celle-ci :

1. Commence à demander. Quand survient, dans notre vie, une crise ou une détresse, nous faisons tout, sauf cela. Nous réfléchissons, nous nous inquiétons, nous nous démenons, mais nous ne demandons pas. Mais Dieu ne dit pas : « Si vous vous tourmentez, si vous faites des projets et des plans, Je le ferai » ; mais bien : « Si vous demandez, Je le ferai. » Quelqu’un dira-t-il : « Je ne sais comment demander. Je ne comprends pas les mystères de la volonté de Dieu. Je ne sais comment vivre cette vie de prière » ? La réponse est simple : le moyen d’apprendre à le faire, c’est de commencer. Ceci est vrai de tout effort. C’est vrai aussi de la prière. La difficulté n’est pas que nous ne sachions pas demander, mais que nous ne demandions pas. Dieu peut aider l’homme qui ne sait pas prier. Le Saint-Esprit le lui enseignera. Mais Dieu ne peut pas aider celui qui ne veut pas prier, car il n’offre aucune prise à Dieu. Dieu ne s’attend pas à ce que nous connaissions tous les secrets de la prière avant que nous entrions à l’école de la prière. Il nous demande de commencer, de nous asseoir sur les bancs de l’école primaire, d’apprendre d’abord l’ABC de cette vie. Et alors, en continuant à prier, nous apprendrons à le faire. La responsabilité de l’enseignement de la prière repose sur Dieu. Mais la responsabilité de la prière repose sur nous. Ce qui chagrine le cœur de Dieu, ce n’est pas notre ignorance de la vie de prière, mais bien notre négligence voulue à cet égard.

2. Demande avec instance. C’est-à-dire, demande en premier lieu, avant d’agir. Les hommes disent : « Aide-toi, Dieu t’aidera. » « Fais de ton mieux et, quand tu ne pourras plus rien, crie à Dieu pour qu’Il vienne à ton secours. » Ceci paraît sage, mais c’est une sagesse superficielle. Nous n’avons en nous-mêmes aucune puissance pour parer aux ruses de Satan et, si nous essayons de le faire seuls, nous serons vaincus. C’est pourquoi va d’abord à Dieu dans la prière. Va d’abord à Lui pour être dirigé. Va d’abord à Lui pour avoir la lumière de Sa Parole. Va d’abord à Lui pour être fortifié par Son Esprit. Va d’abord à Lui pour être gardé d’erreurs qui prendraient des jours longs et pénibles à être rectifiées. Un exemple magnifique de spontanéité dans la prière se trouve dans le second chapitre de Néhémie. Le cœur de Néhémie était chargé par la pensée de la reconstruction de la ville bien-aimée et de la restauration du temple. Il entra en la présence du roi avec une contenance triste. Le roi le voyant, lui dit : « Pourquoi es-tu triste, aujourd’hui ? Que me demandes-tu ? » Et Néhémie répondit et dit : « Qu’il plaise au roi de m’envoyer à la ville de mes pères pour la rebâtir. » Notez pourtant que, dans le court instant qui s’écoule entre la question du roi et la réponse de Néhémie, se place cette phrase remarquable : « Alors je priai le Dieu des cieux ». Néhémie, en répondant au roi, n’osa pas se fier à sa propre sagesse, mais, dans les quelques secondes dont il disposait, il éleva son cœur à Dieu et cria à Lui pour avoir la sagesse dans sa réponse. On a appelé cela « la prière jaculatoire », du mot latin jaculum qui signifie une javeline ou un dard. Cela veut dire que Néhémie a comme envoyé une petite flèche à Dieu pour demander Son secours. Il y a là une précieuse leçon pour nous. Nous sommes devant une crise de notre vie, un besoin pressant se fait sentir. Nous n’avons pas le temps d’aller dans notre cabinet rechercher la communion avec Dieu. Mais nous pouvons faire ce que fit Néhémie. Nous pouvons être un de ces hommes de Dieu à prière spontanée. Où que nous soyons, dans la rue, à notre bureau, au milieu du bruit et de la poussée des affaires, nous pouvons faire monter à Dieu une de ces prières-flèches : « Seigneur, aide-moi ; Seigneur, éclaire-moi ; donne-moi la sagesse dans cette crise. » L’habitude de la prière spontanée qui nous fait recourir instantanément à Dieu dans l’entraînement de notre vie si affairée, peut être, en son genre, aussi utile que les périodes plus longues de communion que nous trouvons dans le silence de notre cabinet.

3. Persévère dans ta demande. « Priez sans cesse » dit l’apôtre (1 Thessaloniciens 5:17). Qu’entend l’Esprit par ces mots ? Que nous ayons à passer tous les moments de notre vie en prières clairement exprimées ? Certes non, mais sans doute avant tout que nous soyons constamment dans une attitude de prière au milieu des circonstances de la vie ; que l’atmosphère même de votre vie soit une atmosphère de prière. Ajoutez à cette pensée celle-ci : que nous devons prier « sans arrêt », c’est-à-dire sans de grands blancs ou de longues interruptions. Nous savons le mal que font de continuels arrêts ou interruptions dans notre travail journalier. Le garçon qui va à l’école une semaine et qui la manque la suivante ne mérite pas le nom d’écolier. Le musicien qui pratique fidèlement son art pendant un temps et le néglige ensuite ne deviendra jamais un maître. De même si nous prions aujourd’hui et que nous ne le fassions pas demain, si nous crions à Dieu cette semaine et que, la suivante, nous restions dans le silence, notre vie de prière souffrira en proportion. Nous tolérons des arrêts, des interruptions dans la vie de prière et ainsi nous en perdons la puissance. Dieu nous demande de prier, d’intercéder sans interruption. « Priez sans cesse » est donc un avertissement contre l’irrégularité. C’est un appel à une prière habituelle plutôt qu’ininterrompue. C’est une dépendance de Dieu journalière, régulière, habituelle, qui produira des effets dans le royaume de la prière. Un pétitionnaire de ce genre finit par avoir le sentiment d’une victoire, l’assurance qu’il va gagner sa cause ; il a conscience que sa prière produit son effet comme ne l’aura jamais celui qui laisse l’inconstance et l’irrégularité affaiblir l’action de la prière. L’apprenti qui retire souvent ses mains du travail qu’il doit faire ne saurait devenir un bon ouvrier et si nos lèvres et notre cœur s’abstiennent de la pratique journalière de la prière, le succès nous fera aussi sûrement défaut.

Mais nous ne sommes pas appelés seulement à prier sans cesse, mais aussi sans relâche. « Et il leur dit une parabole pour leur montrer qu’il faut toujours prier et ne se relâcher point » (Luc 18:1). Le premier est un avertissement contre l’irrégularité, le second contre le manque de persévérance. L’un et l’autre sont en piège à plusieurs. Nous commençons à prier pour une certaine chose, nous apportons nos pétitions un jour, une semaine, un mois, puis, ne recevant pas de réponse, nous nous relâchons et cessons de prier pour cet objet. C’est une faute mortelle. C’est un piège qui nous fait beaucoup entreprendre et ne nous laisse rien terminer. Il est ruineux dans toutes les sphères de la vie. L’homme qui prend l’habitude de commencer sans terminer, prend simplement l’habitude de l’insuccès. Il en est de la prière comme de toute autre chose. Se relâcher, c’est faillir. La défaite produit le découragement et le doute quant à l’efficacité de la prière, ce qui devient fatal à tout succès. Il vaudrait mieux prier pour moins de choses et recevoir plus de réponses que d’avoir sur les bras une quantité de pétitions que nous n’amenons pas à bonne fin, avec toute la démoralisation spirituelle qui en découle.

Il y a plus d’un siècle, Georges Müller, ce prince dans l’intercession auprès de Dieu, commençait à prier pour un groupe de cinq amis personnels. Après cinq ans, l’un d’entre eux vint à Christ.

Après dix ans, deux autres trouvèrent la paix auprès du même Sauveur. Il continua à prier pendant vingt-cinq ans et le quatrième fut sauvé. Pour le cinquième, il pria jusqu’à sa mort et lui aussi se convertit peu de mois après. Pour ce dernier ami, M. Muller avait prié près de cinquante-deux ans ! Devant une persévérance semblable, nous constatons que nous avons à peine touché le bord de la réelle importunité dans l’intercession.

Mais quelqu’un dira : « Combien de temps prierons-nous ? N’y a-t-il pas un moment où nous pouvons cesser nos intercessions et remettre la chose entre les mains de Dieu ? » À cela, il n’y a qu’une réponse : priez jusqu’à ce que l’objet de votre prière vous soit accordé ou que vous ayez l’assurance dans votre cœur qu’il le sera. Ce n’est qu’après avoir atteint l’un ou l’autre de ces deux résultats que nous pouvons nous arrêter dans notre importunité. Car la prière n’est pas seulement un appel à Dieu, mais aussi une lutte avec Satan. Et pour autant que Dieu veut employer notre intercession comme un puissant facteur de victoire dans ce conflit, c’est à lui, et non pas à nous, à décider quand nous devons cesser nos requêtes. Nous ne devons donc pas nous relâcher jusqu’à ce que la réponse soit venue ou que nous ayons reçu l’assurance qu’elle viendra. Dans le premier cas, nous cessons parce que nous voyons, et dans le second parce que nous croyons. Et la foi qui est dans notre cœur est tout aussi sûre que la vue de nos yeux, car c’est la foi de Dieu qui est en nous. En vivant de plus en plus la vie de prière, nous avancerons en expérience, nous connaîtrons cette assurance donnée de la part de Dieu et nous saurons quand nous pouvons nous reposer tranquillement en elle ou si nous avons à continuer nos sollicitations jusqu’à exaucement.

4. En toutes choses demandez. — « Ne vous inquiétez d’aucune chose, mais exposez vos besoins à Dieu en toutes occasions par des prières » (Philippiens 4:6). Nous allons à Dieu par la prière lors d’une grande détresse ou d’une crise dans notre vie, mais dans les petites choses qui remplissent ces vies, nous oublions de prier ; Dieu désire que nous priions pour toutes choses.

Et la raison en est bien claire. La prière nous apporte la paix de Dieu. Par conséquent, quand nous apportons à Dieu quelque difficulté ou anxiété, nous nous déchargeons de notre fardeau sur Dieu ; c’est là ce qui nous apporte la paix. Donc, si nous n’apportons à Dieu et ne Lui remettons dans nos prières que les grands fardeaux de la vie, nous n’obtenons la paix qu’en ce qui les concerne. Mais la grande partie de notre vie est faite de petites choses, d’incidents journaliers, de multiples riens. En sorte qu’en les laissant en dehors de nos prières, nous excluons la paix de nos vies. Et voilà pourquoi notre paix est intermittente au lieu d’être parfaite. C’est que nos prières sont partielles au lieu de tout embrasser. Si nous priions pour toutes choses, nous aurions la paix en toutes choses. Partout où manque la prière, la paix est absente. Stonewall Tackson, parlant de cette vérité, dit : « Quand j’écris une lettre, je demande à Dieu de l’accompagner. Quand je dis un mot, je demande à Dieu de le bénir. Quand je fais quelque chose pour Lui, j’implore Sa présence. En toutes choses je m’efforce de m’approcher de Lui par la prière. » C’est ainsi que Dieu voudrait voir tous Ses enfants vivre la vie de prière.

5. Demandez et vous connaîtrez Dieu. — Manassé, s’éloignant de Dieu, perdit son trône et fut emmené en captivité. Dans sa détresse, il cria à Dieu qui l’entendit et le ramena. « Et Manassé reconnut que c’est l’Éternel qui est Dieu. » (2 Chroniques 33:13). Une réponse à notre prière est une introduction personnelle auprès de Dieu. Voir un artiste peindre devant nos yeux, jusqu’à ce que la toile resplendisse de beauté, nous rend la peinture très vivante. Voir le sculpteur tailler dans le marbre une belle statue rend la sculpture très réelle. Crier à Dieu dans l’inquiétude et voir la chose elle-même se réaliser dans notre vie exactement comme nous l’avions demandé, donne un merveilleux sentiment de la réalité de Dieu. Ce fut quand Manassé cria et que Dieu lui répondit qu’il Le connut comme jamais auparavant. Comme lorsque nous entendons la voix, touchons la main et plongeons notre regard dans celui d’un ami que nous ne connaissions auparavant que de réputation. « Vous reconnaîtrez à ceci que le Dieu vivant est au milieu de vous, » dit Josué aux Israélites (Josué 3:10). C’est là les œuvres puissantes que Dieu fera pour ceux auxquels Il devient réel et tangible par la prière. Supposons que vous êtes étudiant ou écrivain et qu’un jour vous laissiez votre pupitre dans la confusion et le désordre. À votre retour, vous le trouvez bien arrangé. Vos livres sont fermés, vos papiers bien classés, chaque chose est à sa place ; une rose, une branche d’héliotrope embaument la chambre. Vous reconnaissez la présence et la prévenance d’une personne aimée. Vous y voyez le ministère de sa main. De même dans la prière. Pour l’homme qui prie, Dieu, en répondant à sa demande, devient si réel et si manifeste qu’il ne vous sera plus possible de le convaincre que ces choses sont arrivées par hasard, par accident ou par quelque autre raison que l’intervention divine accomplissant dans sa vie des oeuvres puissantes et admirables. Il reconnaît Dieu, parce qu’il réalise Sa main aimante dans tous les intérêts de sa vie. L’homme qui ne prie pas n’en fera jamais l’expérience.

6. Demandez — et votre foi sera rendue parfaite. Il y a plusieurs sortes de joie dépeintes dans la Parole de Dieu. Il y a la joie du salut. « Ne vous réjouissez pas seulement en cela, mais réjouissez-vous encore plus de ce que vos noms sont écrits dans les cieux » dit le Christ aux soixante-douze (Luc 10:20). Il y a la joie de voir une âme amenée à Christ, joie qui remplit même le cœur des anges dans les cieux quand ils voient la chose s’accomplir (Luc 15:7). Il y a la joie d’être complètement consacré à Dieu pour faire Sa volonté, qui est la joie de Christ Lui-même en nous et qui « rend notre joie parfaite » (Jean 15:11). De même la joie de la prière exaucée est précieuse entre toutes. « Demandez et vous recevrez afin que votre joie soit accomplie », dit le Seigneur (Jean 16:24). Elle est merveilleuse, en effet, la joie qui remplit nos cœurs, lors d’un grand exaucement dans notre vie. Prier Dieu dans l’obscurité et le voir envoyer Sa lumière merveilleuse ; prier en face d’une barrière puissante et voir Dieu l’abattre sous nos yeux, crier à Dieu dans une détresse pressante et Le voir aussitôt nous secourir — quelle joie inonde le cœur, quand Dieu donne de semblables réponses ! C’est la joie même du ciel que ces expériences nous communiquent. Elle est née de Dieu et aucune joie terrestre ne peut l’égaler. Les dons, qu’à sa demande l’enfant reçoit de son père, déversent un fleuve de joie incessant dans sa vie. Le même fleuve de joie ne se répandrait-il pas dans la vie de bien des enfants de Dieu, aujourd’hui tristes et malheureux, si seulement ils connaissaient et pratiquaient ce secret de la joie que donne la prière exaucée ?

7. Demandez — car il y a une libéralité de Dieu qui ne s’exerce que sur notre demande. La prière est une puissance. Par la prière, Dieu est amené à faire des choses qui ne se feraient pas sans cela. Quand il dit : « Si vous demandez, Je le ferai », il indique clairement que, si nous ne demandons pas, il y aura quelque lacune dans Son action. C’est là un grand mystère, mais un fait important. Quand Ezéchias, en détresse, pria Dieu de le délivrer de l’armée des Assyriens et que Dieu envoya Son ange qui détruisit 185 000 hommes d’entre eux, la raison de cette victoire est relatée en ces mots : « Ainsi a dit l’Éternel [à Ezéchias], parce que tu m’as prié. » La délivrance vint parce qu’il avait prié (Esaïe 37:21). Christ aussi, parlant de l’ami qui vient à minuit pour du pain, dit : « Quand même il ne se lèverait pas pour en donner parce qu’il est son ami, il se lèverait à cause de son importunité et lui en donnerait autant qu’il en aurait besoin » (Luc 11:8). Christ enseigne par là qu’il y a des choses que Dieu donne, non pas simplement parce qu’Il est un Dieu de grâce et parce qu’Il est « notre ami », mais « à cause de notre importunité ». Dieu, en effet, nous donne bien des choses simplement parce qu’Il est Dieu et un Dieu de grâce. Il envoie Sa pluie sur les justes et les injustes. Il est des bénédictions qu’Il répand, qu’on les demande ou non. Mais il y a des grâces spéciales et précieuses qu’Il garde en réserve pour ceux qui prient, qu’Il accorde « à cause de notre importunité ».

Voici la voûte des cieux qui nous entoure. Elle est toujours chargée de l’humidité prête à descendre sous forme de pluie. Cette pluie est constamment suspendue au-dessus des enfants des hommes. Mais elle ne descend pas jusqu’à ce qu’un courant frais rencontre les nuages chargés d’humidité et les condense en ondées sur un point particulier. C’est ainsi que les dons spéciaux de Dieu sont suspendus au-dessus de nous et attendent le courant de nos prières pour les soulever et les condenser en ondées de bénédictions ; mais si nous ne prions pas, ils passeront outre sans nous visiter et nous rafraîchir. Nous avons, dans la vie de Samson, une belle illustration de cette vérité (Juges 15:18-19). Samson vient d’avoir une belle victoire en tuant mille de ses ennemis. Il est fatigué et a une soif ardente. Dieu le regarde et voit à quoi il en est, mais ne lui donne pas de délivrance jusqu’à ce qu’il ait « crié à l’Éternel ». Alors la main de Dieu fend le rocher et l’eau vive jaillit pour rafraîchir et sauver le solliciteur en détresse. C’est pourquoi Samson a appelé ce lieu : « En Hakkoré », c’est-à-dire, « la source de celui qui invoque ». Par ce nom, il témoigne clairement que ce qui lui a fait le plus d’impression, c’est qu’elle lui fut donnée quand il cria. C’est au moment où il cria que Dieu ouvrit la source. Et comme les ans passaient et que les hommes étanchaient leur soif à la source vive, son nom rappelait constamment que Dieu l’avait ouverte parce que quelqu’un avait crié à Lui.

Combien cela est vrai dans nos vies ! Nous arrivons à une heure de détresse, l’angoisse est poignante, le fardeau lourd ; l’espérance faiblit, la vue de la foi est obscurcie. Et, tandis que nous sommes en détresse, Dieu attend — attend que nous criions à Lui. Le sol même que foulent nos pieds est sous la pression de la fontaine vive qui ne demande qu’à jaillir aussitôt que nous crierons. Mais, si nous ne crions pas, nous n’aurons pas d’eau, car c’est « la source de celui qui invoque ». Un puits d’huile peut être ouvert par une cartouche dont la force projette le liquide en l’air. C’est ainsi que la prière ouvre les puits de Dieu. Quand nous crions, le rocher se fend et la source jaillit. La prière est le détroit entre la soif spirituelle et le rafraîchissement spirituel. « Pressé par la soif, il cria et son esprit se remit. » C’est le pont qui nous fait passer de la détresse à la délivrance. Dans ma « détresse, je criai, » et « Il me délivra. » Il est des hommes qui ne connaissent que la soif, la détresse, parce qu’ils n’emploient pas le chemin qui en fait sortir — le cri. Dieu ne veut pas que nous vivions dans un état permanent de besoin et de détresse, mais, pour sortir de l’un et de l’autre, Il veut que nous criions pour ouvrir la source de la délivrance. Tel dira, en montrant le passé : « Ici, j’eus une grande affliction, là une terrible tentation, là un chagrin cuisant, puis encore une perte sérieuse. Ma vie a été toute de besoins et de détresses. » Un autre dira : « J’ai passé aussi par les mêmes tribulations ; mais vois : Dieu m’a ouvert ici un puits rafraîchissant, là une fontaine d’eau vive, là une source jaillissante et là enfin un courant d’eau pure. La vie est triste pour toi parce que tu n’en connais que les besoins, elle est bénie pour moi parce que j’en connais aussi les délivrances : “car Il délivre celui qui est dans le besoin, quand il crie”. » Qui est-ce qui, inquiet, découragé, las à la mort, n’a pas crié à Lui dans sa détresse et fait alors l’expérience d’une paix, d’une consolation, d’un repos semblables à un fleuve de rafraîchissement pour son âme, comme si ses oreilles en avaient entendu la musique et que les lèvres altérées en eussent bu l’eau vivifiante ?

Le Saint-Esprit a un mot pénétrant dans ce même sens, dans Jacques 4:2 : « Vous ne recevez pas, parce que vous ne demandez pas. » Si vous ne priez pas, un ouvrier ne partira pas pour la moisson, quelque âme dans les ténèbres en Chine ou en Afrique ne recevra pas l’Évangile de Jésus-Christ, un père, une sœur ou un ami bien-aimé ne sera pas convaincu de péché, une porte que Dieu eût ouverte, reste fermée, telle barrière demeure que Dieu eût abattue si vous aviez prié. Si vous négligez de prier, l’éternité seule révélera la perte qui en résulte pour Dieu, pour vous, et pour l’univers. Enfant de Dieu, il y a aujourd’hui, dans ta vie, des obstacles qui semblent te priver des desseins les plus glorieux de Dieu à ton égard. Tu as travaillé, peiné, tu t’es fatigué et tu n’as pas abouti. Le désespoir commence à te saisir et l’espoir se retire de ton cœur, car tout ton labeur a été inutile. Ne veux-tu pas maintenant essayer la demande qui mène l’action de Dieu ? Commence à vivre la vie de prières. Demande, demande, demande, et, te détournant des déceptions qui ont suivi ton travail, regarde à celui qui dit : « Si vous demandez, Je le ferai ». Prie — et Il touchera des cœurs que tu n’aurais jamais pu atteindre. Prie — et Il guérira ce sentiment de crainte qui t’accable. Prie — et Il pourvoira à tes besoins temporels et spirituels. Prie — et Il débrouillera l’écheveau de tous les liens de ta vie qui semblent emmêlés au-delà de toute expression, Il les réunira en une chaîne d’or de Sa pensée à ton égard. Prie — et ta vie, débarrassée des errements et des manquements, de tes efforts propres, produira les miracles de Son action à Lui, qui rempliront un jour ton cœur de chants de louange. Prie — et Il produira des changements auxquels jamais tu n’aurais pensé et des interventions providentielles auxquelles tu n’aurais jamais songé. Prie — et Il renversera et Il transformera jusqu’à ce que la nuit soit changée en jour, l’esclavage en liberté, les abîmes sans pont en une route sûre, les murs de granit en étoupe, car le Dieu des miracles aura tenu Sa promesse.

« Si vous demandez, Je le ferai. »

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