D.200 – L’INEXTRICABLE TOILE D’HERBERT W. ARMSTRONG – Partie 2

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Regard interne sur l’Église Universelle de Dieu

Par DAVID ROBINSON

Chapitre 1

IDÉALISME versus RÉALITÉ

Pasadena : 1969-1970

 

Le vide existant entre l’idéal et la réalité fut proprement appelé fossé tragique. Pourtant, les hommes ont toujours eu à composer avec ce fossé. Ce n’est que lorsqu’il s’accroît rapidement, ou que sa largeur devient inacceptable, qu’il représente alors un problème insurmontable. Bien sûr, idéalement, il ne devrait pas y avoir de fossé du tout.

Le fossé devient intolérable quand l’idéal est placé trop haut pour être atteint ou que l’on ne peut qu’occasionnellement le toucher. L’idéal en grande mesure soutenu par les doctrines de l’église et que les jeunes ministres formés à l’Ambassador College de Pasadena dépeignaient aux congrégations de l’Église Universelle de Dieu était très éloigné de la réalité entourant Herbert Armstrong et son cercle, en 1969. L’image (l’idole) continuait néanmoins à briller à distance. Pour que l’image ne soit pas trop ternie, Herbert Armstrong s’absentait de plus en plus de Pasadena. Le Falcon Jet qu’il acheta tout d’abord devint trop petit pour ses besoins. Le petit avion ne traversait pas les grands océans avec tout le confort qu’il désirait. Donc, en 1969, il commanda un Grumman Golfstream II dont le financement fut arrangé par son plus proche conseiller personnel, Stan Rader. Stan avait également organisé antérieurement le financement du Falcon, « parce que l’église n’était pas capable de le faire elle-même et avait besoin de l’aide de M. Rader en la matière ». On a écrit beaucoup de choses là-dessus et il n’est pas dans mes intentions de couvrir ça. Je ne peux qu’être d’accord avec Herbert Armstrong quand il dit : « Il n’y a pas de fumée sans feu. » C’est une de ses déclarations favorites et il a évidemment raison.

HWA avait planifié de voyager abondamment. Ses plans avaient été établis depuis longtemps. Chez certains de ses ministres, on dit même que le décès de son épouse venait de Dieu. Il l’aurait reprise pour que son mari soit libre de voyager.

On a dit aussi qu’Herbert Armstrong est intolérant ― il ne conserve pas ses amis. Par exemple, qu’est-il advenu du « roi » Léopold, ou, comme dirait Stan Rader, « l’ex-roi Léopold » ? La liste est fort longue et inclut maintenant ses propres enfants et petits-enfants. Elle comprend assurément la plupart des premiers évangélistes et ministres qui lui étaient proches. Même ceux qui restent sont discutables. Nombre de ceux ayant été intimes pendant une longue période de temps disent qu’il n’a pas la moindre notion de l’art de l’amitié. Je n’étais pas au courant de ça en 1969. Seules les plus légères allusions commençaient à filtrer.

Un événement plutôt déroutant survint à l’été 1969, juste après que les premiers hommes se soient posés sur la lune. Apparemment en réaction personnelle aux messages prophétiques d’HWA concernant l’année 1972, un disciple d’HWA d’Australie, Carl Rohen, prit sur lui de tenter d’incendier la mosquée d’El Aqsa, située sur le site de l’ancien temple juif de Jérusalem. Bien que les dommages aient été importants, la mosquée ne fut pas détruite. Il s’en suivit une grande couverture médiatique.

Quelques temps auparavant, HWA avait écrit que les Juifs ne devaient pas perdre une journée pour construire leur temple afin de se conformer à son horaire prophétique. Il semble que Rohen l’ait pris sérieusement au mot, en Australie, et il réagit selon ce qu’il croyait être un message de Dieu. Il allait personnellement enlever l’obstacle entravant la prophétie d’HWA : la mosquée arabe qui empêchait la construction du temple juif nécessaire. D’après HWA, on devait ériger ce temple afin d’accomplir la prophétie de 2 Thessaloniciens, chapitre 2.

Pour HWA et l’Église Universelle, il s’en suivit une menace immédiate et sérieuse. Les dénis officiels de toute responsabilité de l’église furent tout aussi immédiats et continuels. Ces démentis fonctionnèrent. La tempête se calma. À ce moment-là, la plupart d’entre nous n’étions pas au courant du sérieux de la situation. À partir de cet instant, HWA ne prêcha plus que les Juifs devaient construire littéralement un temple afin d’accomplir la prophétie de la fin des temps.

Ce fut pour moi un choc lorsque j’appris pour la première fois, au début de 1970, que Stan Rader avait fait ouvrir des bureaux de corporations secondaires sur le boulevard Wilshire. Je me demandais également pourquoi on entourait ces opérations d’un voile de mystère. Nous ne connûmes pas le nombre complet et l’importance de ces corporations tant que l’État de la Californie n’intentât pas un procès en 1979. Même Ted Armstrong apprit des choses qu’il ignorait auparavant.

Mais, en 1970, Herbert Armstrong avait commencé à se séparer systématiquement de l’église. Il devint une figure paternaliste distante, presqu’un demi-dieu. Toutes les publications de l’église suivirent la ligne éditoriale destinée à construire assidûment sa réputation, comme s’il était presque Dieu. Il apparaissait habituellement aux assemblées sabbatiques quand il était en ville et, à l’occasion, aux études bibliques du vendredi soir. Plus souvent que ce qu’on aurait dû s’y attendre, il se lançait dans une attaque contre les membres en général et leur reprochait de négliger leur support financier à son égard. Plusieurs disaient qu’il aurait voulu se montrer plus souvent, mais Stan Rader lui conseilla de se faire plus inaccessible.

Tout en exécutant mes tâches ministérielles normales dans la région de Pasadena, je visitais de nombreux foyers d’employés. Je fus consterné de voir leurs conditions de vie médiocres. À moins d’avoir de l’argent provenant d’autres sources, ils vivaient dans la misère. Leur échelle de salaire était terriblement basse. Après que trois dîmes soient soustraites de leur maigre paye, en plus des « généreuses offrandes » exigées par HWA, le budget familial était serré. Vu les plans audacieux de construction d’HWA en pleine expansion, et ce en dépit de ses prophéties sur l’année 1972 ayant trait à la fuite de l’église vers un lieu de refuge, ses fonds de construction devaient être constamment approvisionnés. Et Herbert Armstrong ne se gênait jamais dans ses demandes d’argent.

Une grande frustration s’était donc installée parmi les employés de l’église. Ils croyaient aux doctrines de l’église et les vivaient loyalement et du mieux qu’ils pouvaient. Mais subsistait un manque de crédibilité. L’on considérait comme une disgrâce le fait de quitter un emploi de l’église, parce qu’on disait possible, voire probable, qu’agir ainsi pouvait coûter la vie éternelle. Quitter, c’était comme tourner le dos à Dieu. Des centaines de gens se sentaient prisonniers d’une situation qui ne pouvait se corriger que par le retour de Christ. Je le répète, la maîtrise des gens provenait de l’enseignement d’une doctrine vigoureuse de l’église.

Un certain vendredi soir, HWA reçut de la boîte de questions une note demandant s’il était chrétien de la part de l’église de payer des salaires de misère. Je crois que la note n’était pas signée. HWA devint furieux et, comme lorsque cela lui arrive habituellement dans ces cas-là, il se mit à beugler comme quelque chose qui n’est pas de ce monde. Les bajoues lui tremblèrent et sa figure vira au rouge. Il simula un show qui découragea certainement toute autre question. Croiriez-vous qu’il en fit porter tout le blâme aux chefs de département ? Il prit un ton convaincant. Il n’était pas responsable de ça.

Le divorce et le remariage étaient un autre problème grave dépassant les frontières de la Californie du Sud, mais y étant principalement concentré. Dans l’église, on l’appelait le « D & R ». Si une personne était divorcée, elle ne pouvait se remarier à moins que son éligibilité soit établie par l’église. Cette politique se renforçait d’une menace d’excommunication.

La Californie a été à la fine pointe de la révolution sexuelle et des milliers de membres californiens se sont convertis après s’être divorcés, ou même après un premier divorce et un remariage subséquent avec acquis de plusieurs enfants. Il entra donc dans les tâches du ministère de déterminer, après enquête et conseils, si un des membres d’un couple était lié par un premier mariage. Si oui, la personne devait alors se séparer de son conjoint et demeurer célibataire. Elle devait continuer dans cet état jusqu’à ce que le premier conjoint décède ou qu’elle-même meure.

On imagine la tension émotive sur de jeunes personnes en parfaite santé et vivant dans une société sexuellement stimulante, mais à qui l’on interdisait dans l’église toute sexualité légitime pour le reste de leur vie. Se superposant à la situation, vous aviez également plusieurs ministres au courant des péchés sexuels d’autres ministres qui insistaient eux-mêmes sur une sévère administration de la politique de l’église ayant trait au divorce et au remariage ! Bien que peu connaissaient cet état de choses à l’époque ― je n’étais pas au courant ― certains de ceux qui l’étaient faisaient partie de l’administration. J’obtins le meilleur d’Al Carrozzo qui était alors en charge du « Programme de Visite », opération couvrant des milliers de membres dans la région de Pasadena et des alentours. Al était très connu et apprécié, et c’était un gros travaillant. C’était aussi un proche associé de Rod Meredith, surintendant des ministres. Ils étaient tous deux bien au fait de l’étendue du « fossé tragique ». (Ils affirment aujourd’hui avoir été au courant de cette immoralité depuis 1965 !)

Les dirigeants du sommet refusaient à un homme une seule femme, mais exigeaient plusieurs femmes pour eux-mêmes ! Après quelques années, Herbert Armstrong épousa une femme divorcée ! Un évangéliste de la ligne dure, Raymond McNair, fit la même chose, ayant une épouse vivant dans le voisinage immédiat. L’incohérence ne sembla jamais troubler beaucoup Herbert Armstrong. Matthieu 23:4 parle de ce genre de conduite pharisienne : « Car ils lient des fardeaux pesants et insupportables, et les mettent sur les épaules des hommes ; mais ils ne veulent pas les remuer du doigt. »

Al Carrozzo travaillait avec les « célibataires », comme on les appelait. Dans ce groupe, il y avait beaucoup d’hommes et de femmes qui n’étaient pas « libres » de se remarier. Ils se séparaient en deux groupes : les « éligibles » et les « inéligibles ». Chaque année, à la Fête des Tabernacles, nous planifiions des activités sociales pour les « éligibles ». Comme leur nom l’indique, ils étaient « libres de se marier ». Nous espérions pour eux qu’ils trouvent un ou une partenaire ainsi que le bonheur, si possible.

Il y a quelques années, on considérait approprié qu’un ministre local présente ses cas de « D & R » à son « surintendant de district » en vue d’une « décision ». Si le surintendant de district croyait ne pas pouvoir prendre de décision, le cas était transféré à Pasadena à on ne sait qui. Beaucoup de ces cas stagnèrent pendant des années ! La bureaucratie à son pire ! Et, pendant que les gens « attendaient une réponse de Dieu », ils étaient supposés démontrer la patience adéquate. De l’impatience aurait prouvé qu’ils avaient une mauvaise attitude. Toutefois, l’impatience et l’incontinence de la part des dirigeants ne faisaient que prouver que Dieu avait été bien sage de choisir ces grands hommes.

Plus tard, quand les dirigeants du Département d’Administration de l’Église commencèrent à réaliser jusqu’à quel point les Armstrong se relâchaient dans leur vie personnelle, ils purent s’arranger pour que les ministres locaux puissent rendre des décisions au niveau local sur le D & R et, plus tard encore, en 1974, tout le programme fut aboli. C’était à peu près à l’époque où Herbert Armstrong avait décidé d’épouser une femme divorcée. Et voilà pour le programme de D & R de l’Église Universelle de Dieu !

À l’automne de 1970 survint ce qu’Herbert Armstrong annonça comme une « crise financière majeure ― de celles auxquelles on doit faire face avec des moyens extrêmes ». Il raconta que Stan Rader lui avait recommandé de demander aux membres de se ruer vers leurs banques, y retirer leurs fonds et les lui envoyer immédiatement. S’ils ne possédaient pas les fonds en argent liquide, ils devaient alors se rendre à leur banque, emprunter le plus d’argent possible et le lui expédier tout de suite. Ils ne devaient pas attendre. Des milliers de membres répondirent à l’appel, et certains d’entre eux ne se sont toujours pas relevés, jusqu’à ce jour, de leur générosité.

Je ne sais pas s’il y eu vraiment une crise, mais l’argent afflua rapidement par millions. Ce que je sais, cependant, c’est que ces opérations se poursuivirent sans trop d’interruptions dans les plans d’Herbert Armstrong. Il continua d’équiper son nouvel avion G-II à l’aéroport de Burbank. (On venait tout juste de le livrer de la Géorgie où il avait été manufacturé.) HWA disait qu’il ne pouvait concevoir se passer de ses avions. Il les aimait tellement. Il possède encore le Falcon. D’autres achats, dont bon nombre n’étaient pas nécessaires, se succédèrent sans discontinuer. Je suis convaincu que cette saisie d’argent fut une des causes ayant contribué aux troubles survenus en 1974.

Herbert Armstrong ne croyait manifestement pas à quelque sacrifice que ce soit de sa part à lui. Il était au-dessus de ces choses. C’était aux « idiots de moutons » d’en faire. (C’est ainsi qu’il appelait souvent les membres.) HWA aime l’argent, ou plutôt ce que l’argent peut acheter. On devrait plutôt dire qu’il aime les choses. Il aime les belles choses, les belles peintures dispendieuses, les belles voitures, les belles maisons, les beaux avions, les beaux vêtements onéreux. Le G-II est ce qui se fait de mieux en jets corporatifs. Même là, son équipe parle d’acquérir un Boeing 727 et de le pourvoir d’une chambre à coucher spéciale ! Et d’autres choses semblables. Les millions de dollars n’ont aucune signification pour lui. Tout comme il ne semble pas se soucier de quelle manière proviennent ces millions de dollars. Il doit posséder ce que l’argent peut procurer.

Lors même qu’il voyage et vit dans un tel faste, il prêche l’antagonisme « donner vs prendre ». Il dit que Dieu est très riche et qu’Il possède tout. Donc, lui, Herbert Armstrong, a droit à de grandes richesses puisqu’il est le seul représentant de Dieu sur terre ! Est-ce logique ? Il doit vivre comme Dieu vit. Or, il est plutôt intéressant de constater que les premiers représentants de Dieu n’avaient pas ce genre de philosophie, sauf peut-être Salomon dans son vieil âge.

L’église prêcha contre les médecins et les docteurs. Avoir recours à l’un d’eux était motif à excommunication. À l’automne de 1970, Rod Meredith, surintendant de tous les ministres des Etats-Unis, vit un sérieux problème se développer dans l’un de ses yeux. Son docteur découvrit un détachement de la rétine. On détermina qu’une opération « sauverait l’œil ». Il avait le sentiment que, pour servir adéquatement Dieu, il avait besoin de ses deux yeux ! Dieu ne voulait pas qu’il soit handicapé d’un œil puisque Rod était l’un de ses outils principaux à notre époque. Le docteur avait promis qu’il pouvait faire l’opération et que ce ne serait qu’une « chirurgie de réparation », non pas « une simple opération », laquelle était interdite par l’église.

D’une manière ou d’une autre, on rendit la « chirurgie de réparation » différente des autres chirurgies. En tous cas, il en discuta longuement avec M. Armstrong et ce fut « correct ». De plus, le médecin ne prendrait pas de temps à opérer. Et rappelez-vous que Rod serait alors en meilleure condition pour servir Dieu. C’était la doctrine de « raisonnement contourné » que Rod Meredith enseignait lui-même. Quand il lui arriva un problème, on fit exception.

Cela déclencha un véritable tumulte. Les ministres de par tout le pays se demandèrent quel genre de chirurgie n’était pas une « chirurgie de réparation ». Ils voulaient que l’on définisse les termes. Ils demandèrent tout haut pourquoi Dieu ne pouvait pas guérir un œil, alors qu’on s’attendait à ce qu’Il guérisse un cancer. Ils posèrent des questions sur ce qu’était vraiment la foi et si on ne devait pas s’attendre à ce que les hommes placés en haut, et qui l’enseignaient, démontrent comment elle fonctionnait. Comment Rod pouvait-il l’exiger des petites gens et ne pas se plier aux mêmes règles ?

Sid Cloud, ministre de la région de la Baie de la Californie, était indigné. Il raconta qu’il y a un homme dans la région du centre de la Californie qui avait le même problème avec un de ses yeux et il ne s’était pas rendu chez un médecin parce que c’est ce qu’enseignait l’église ; il perdit l’œil. S’il avait été voir un spécialiste, comme l’avait fait Rod, il aurait encore son œil. Sid était en furie !

Dix ans plus tard, les ministres de l’église en veulent encore à Rod d’avoir enseigné une chose aux gens et d’avoir agi autrement pour lui-même. Mais, à l’époque, son maître était Herbert Armstrong qui croyait pouvoir obtenir les meilleurs soins médicaux possibles en se rendant chez un médecin. En ce moment même [en 1980], il bénéficie des services à temps plein d’un médecin. Durant sa maladie, sept ans après l’incident Meredith, il utilise toutes les facilités médicales dont il enseigna pendant des années qu’elles provenaient du diable. Selon son fils, il prend aussi régulièrement des médicaments, ce qu’il a pourtant condamné haut et fort pendant des années. On en appela de son influence durant une réunion des Coordonnateurs Régionaux, en 1978, mais c’était peu avant que les coordonnateurs régionaux soient démantelés et que ceux qui posèrent des questions fussent virés. On ne remet pas impunément Herbert Armstrong en question sur quoi que ce soit. Agir ainsi, c’est remettre Dieu en question !

Toutefois, à cette réunion, il promit d’essayer de se défaire des médicaments ! Pourtant, je me rappelle si bien l’avoir entendu dire, à de nombreuses reprises au fil des ans : « Les médicaments sont tous des poisons ! Un poison (le médicament) plus un autre poison (la maladie) n’égalent pas “aucun poison” ! Regardez, les docteurs ne peuvent même pas additionner 1 + 1 et n’arrivent pas à la bonne réponse ! » Apparemment, il ne croyait pas à ses propres paroles. C’est à la fin de ce printemps-là que Franz Josef Strauss visita Pasadena. Il était en tournée de conférences sur la Côte Ouest. L’Église Universelle l’avait approché en Allemagne.

Auparavant, l’église l’avait classé premier candidat au poste de « Bête de l’Apocalypse », ou dictateur mondial de la fin des temps. Herbert Armstrong croyait que Strauss serait le dictateur de l’Allemagne et accomplirait les prophéties concernant la résurrection de l’ancien Empire romain. D’après les rapports qui nous arrivaient, l’assistance aux conférences de Strauss était clairsemée. On avait programmé qu’il prendrait la parole dans l’une des villes des environs avant de se rendre au siège de l’église et, à cause des enseignements de l’église, beaucoup de membres comptaient venir le voir à cette réunion. Il y avait une période de questions et réponses suivant sa conférence et Herbert Armstrong voyait d’avance les membres qui, ayant été enseignés dans l’église, se lèveraient et demanderaient à Franz Josef Strauss de commenter le fait qu’il allait devenir la bête !

En fait, les clubs d’orateurs de l’église de toute la région, pensant bien faire, avaient acheté de grandes séries de sièges pour assister à la réunion. Quand Herbert Armstrong entendit parler de ça, il en fut horrifié, même qu’il eut franchement peur. J’étais assis dans le bureau d’Al Carrozzo avec quelques autres ministres lorsqu’Herbert Armstrong appela Al au téléphone. Il était en colère. Al tenait le récepteur à bout de bras et nous pûmes entendre sa voix dans toute la pièce ! Sa voix est puissante.

« Je vous ordonne de tenir ces idiots de membres de clubs d’orateurs loin de cette réunion ! » Il était furieux et n’y alla pas avec le dos de la cuillère.

Plus tard, après que Strauss eut parlé au bureau chef de l’église, Herbert Armstrong nous mentionna qu’il avait dit à Strauss, en lui mettant les mains sur les épaules : « Lorsque vous entrerez au pouvoir, vous devrez vous rappeler que nous vous avons traité en ami. » Je ne sais pas si c’est arrivé ou pas, mais c’est ce qu’il nous a raconté.

Ce printemps-là, lors d’une étude biblique du vendredi soir, et plus tard, pendant une assemblée sabbatique, Herbert Armstrong annonça qu’il était encore à quatre-vingt-quinze pourcent sûr que les Etats-Unis iraient en captivité en janvier 1972. Nous nous rendrions en sécurité au lieu de refuge et serions protégés de la puissance de la bête pendant trois ans et demie.

Il annonça également qu’il était tombé en faveur de façon spéciale aux yeux du roi de la Jordanie où était situé le « lieu de refuge », Petra, que nous devions tenir bon et le soutenir.

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