D.208 – L’INEXTRICABLE TOILE D’HERBERT W. ARMSTRONG – Partie 10

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Regard interne sur l’Église Universelle de Dieu

Par DAVID ROBINSON

 

Chapitre 9

HWA ADOPTE L’HÉRÉSIE DE LA PRIMATIE DE PIERRE

 

Pendant de nombreuses années, les ministres de l’Église de Dieu ont été formés dans ce qu’on appelle « les Écritures difficiles ». Chacun devait apprendre comment expliquer certaines Écritures que les autres églises employaient pour soutenir leurs doctrines ― doctrines différentes de celles de l’Église Universelle de Dieu. On devait utiliser la cohérence et la logique, y ajoutant les faits historiques et les autres Écritures pour supporter les doctrines de l’église. Les Écritures employées pour étayer le culte du dimanche, l’immortalité de l’âme, la montée au ciel, etc., étaient qualifiées « d’Écritures difficiles ». Les ministres entraînés avaient pour responsabilité de comprendre et de pouvoir expliquer la « pure vérité ».

L’église enseignait que Satan est le dieu de ce monde et qu’il possède ses propres églises. On disait que toutes les églises du monde étaient à lui, sauf l’Église Universelle de Dieu. Satan connaît très bien les Écritures et il les a tordues pour se frayer un chemin, nous disait-on ; donc, nous devons être formés pour redresser la Parole de Dieu et présenter la vérité.

On nous enseignait que l’Église catholique était l’instrument principal de Satan et que le pape était le chef de ses disciples sur la terre. Par conséquent, on portait une attention particulière à Matthieu 16:18. C’est l’Écriture de fond qu’utilise l’Église catholique pour soutenir sa position d’autorité. La voici telle que tirée de la version David Martin :

« Et je te dis aussi que tu es Pierre, et sur cette pierre j’édifierai mon Église ; et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle. Et je te donnerai les clés du Royaume des cieux ; et tout ce que tu auras lié sur la terre, sera lié dans les cieux ; et tout ce que tu auras délié sur la terre, sera délié dans les cieux. »

Or, si le pape de Rome est vraiment le successeur de Pierre, comme le déclare cette église, et si cette Écriture donne tout pouvoir à Pierre, comme le disent plusieurs, alors l’Église soulève un bon point quand elle catalogue toutes les autres églises parmi les imposteurs illégitimes.

Tout pouvoir chrétien de lier ou de délier doit être investi à Rome. Aucun mariage chrétien, aucune fonction ecclésiastique, aucune prière, aucun gouvernement ne sont donc légitimes en dehors de l’Église catholique. Et il ne peut y avoir de contact avec Dieu en dehors de cette église.

Vu sous cet angle, voilà une des Écritures les plus vitales de la Bible. Elle est essentielle. Pourtant, il y a un paquet de gens qui ne réalisent tout simplement pas son poids théologique.

Voici ce qu’on apprend aux ministres de l’Église Universelle de Dieu depuis des décennies :

1.      Tu es petros ― Pierre ― ce qui signifie « un morceau de roc » [caillou], pas la roche elle-même. Christ donna à Simon le nom de Pierre (Marc 3:16). Il y avait une signification à cela. Il était la petite pierre, Christ étant la pierre maîtresse. Le mot grec petros est du genre masculin.

2.      Le mot petra signifie « masse de roc » [rocher] et il est du genre féminin. Petros et petra ne pouvaient se référer à la même personne. Le roc qui devait servir de fondation à l’Église n’était pas Pierre, en effet, mais Christ disant qu’Il serait Lui-même la Petra, la pierre maîtresse. Pierre ne fut qu’un morceau de cette matière ― solide et endurante.

3.      Éphésiens 2:20 soutient cet enseignement : « Étant édifiés sur le fondement des Apôtres, et des prophètes, et Jésus-Christ lui-même étant la maîtresse pierre du coin. » La pierre maîtresse était Christ, et les apôtres (tous) étaient des pierres édifiées sur ce fondement, avec les prophètes de l’Ancien Testament.

4.      Juste un peu plus tard, dans Matthieu 18:18, Jésus inclut les autres apôtres dans la mission visant à lier et à délier : « En vérité je vous dis, que tout ce que vous aurez lié sur la terre, sera lié dans le ciel ; et que tout ce que vous aurez délié sur la terre, sera délié dans le ciel. » Il S’assura que l’on comprenne bien que la mission incluait tous les autres apôtres. Lisez le contexte.

5.      HWA utilisait toujours ce qu’il appelait l’argument décisif d’Actes 15. Il se donnait sans cesse beaucoup de mal pour démontrer que le frère de Christ, Jacques, qui n’était pas un des douze apôtres originaux, mais qui était venu plus tard et, à cause de sa relation familiale, avança rapidement vers la conversion, Jacques, donc, fut le choix de Christ pour présider sur les leaders de l’Église à Jérusalem. HWA disait avec insistance que Jacques était le chef des apôtres à l’époque d’Actes 15, autour de l’an 59.

Bien que Christ eu choisi Pierre pour donner un sermon lors de la première Pentecôte du Nouveau Testament, Il ne voulait pas dire que Pierre ait eu prééminence administrative sur les autres. Et beaucoup de preuves furent amenées ces années-là.

En outre, Pierre fut envoyé vers les « brebis perdues de la maison d’Israël ». Sa première épître fut rédigée à Babylone. Paul écrivit quatorze livres de la Bible, alors que Pierre n’en écrivit que deux. Et rappelez-vous que Paul résista à Pierre en face, publiquement, comme le déclare le second chapitre de Galates. Il n’aurait jamais fait cela si Pierre avait été son supérieur administratif. Et de nombreuses autres preuves bibliques furent employées pour démontrer la primatie administrative de Jacques, pas de Pierre.

L’enseignement de l’Église Universelle sur ce sujet est demeuré le même pendant des décennies. Il ne fut pas donné le moindre pouvoir à Pierre de contrôler l’entrée du Royaume de Dieu. Je n’ai jamais entendu un seul défenseur de la position catholique romaine durant des décennies dans l’église ― jusqu’à ce qu’HWA commence à l’enseigner au début de 1978.

Ce changement doctrinal très important, voire crucial, surprit énormément un grand nombre d’entre nous qui nous rappelions fort bien de l’ancien enseignement. Cette « dilution de doctrine », ou cette lutte contre les Écritures, en inquiéta plus d’un. On protesta, sans résultat. Les anciens qui avaient si longtemps enseigné l’ancienne façon furent soudainement coincés. D’un côté, l’apôtre Paul leur commandait de « retenir le modèle des saines instructions qu’ils avaient entendues de lui » et, de l’autre côté, on leur ordonnait de croire ce que cet « apôtre » exigeait d’eux. Il insistait maintenant pour qu’ils acceptent la vieille conception catholique romaine de Matthieu 16:18 ! Ce revirement faisait en sorte qu’il devenait dès lors le nouveau Pierre et, en tant que tel, qu’il avait l’unique pouvoir d’accorder ou de défendre l’entrée du Royaume de Dieu ! Il n’y avait d’accès à Christ que par lui ! C’était la même doctrine qu’enseignait Rome depuis des siècles. Évidemment, cette doctrine est en désaccord avec la Bible qui dit clairement : « Car il y a un seul Dieu, et un seul Médiateur entre Dieu et les hommes, savoir Jésus-Christ homme » (1 Timothée 2:5).

D’après son enseignement, HWA devint le nouveau Papa, le médiateur entre Dieu et l’homme, le Père de l’Église avec tous les pouvoirs du pontife romain, et davantage ! Sa personne fut enseignée avec force. Il était « le grand » HWA.

Christ a condamné le règne strict, étroit, sévère, abusif et destructeur opéré sur le peuple au nom de la religion et de Dieu. Ceux qui s’approprient Son nom pour installer leur gouverne répressive sur un grand nombre de gens, que ç’ait été durant le Moyen-Âge ou que ce soit à notre époque, tombent sous une condamnation spéciale.

L’Inquisition espagnole a vécu l’infamie pendant des siècles en Europe occidentale. Cette institution fut le modèle type de la persécution satanique. Selon de nombreux historiens, on utilisa la torture physique pour extorquer des « preuves ». Il n’y avait pas de cour d’appel. Même les historiens catholiques rougissent face aux excès de ce bras de l’apôtre de Rome. Les catholiques eux-mêmes ont dissous ce terrible département de leur église.[1]

Lord Acton avait raison quand il a dit : « Le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument ». Les êtres humains ne sont pas entraînés à manier un tel pouvoir sur les autres. L’histoire enseigne indubitablement cette leçon. Même le vingtième siècle enseigne cette leçon, encore et toujours. Les excès d’Hitler, la tyrannie de Staline, la conduite des communistes en Chine, Idi Amin d’Ouganda et, plus récemment, la tragédie de Jim Jones (People’s Temple)… tout cela est un cri d’alarme soutenant la déclaration de Lord Acton.

Peu après avoir expulsé son fils Ted, HWA commença rapidement à proclamer la doctrine hérétique de la primatie de Pierre. Puis, il dit aux membres de l’église que c’était de lui qu’ils avaient appris tout ce qu’ils savaient. Lui seul établissait la doctrine et il était le « seul apôtre du vingtième siècle ». Il était un père pour eux. Un pas de plus et il se serait proclamé le « Saint Père ».

Cette doctrine sert d’assise à Gerald Waterhouse quand il déclare que « l’obéissance est plus importante que la doctrine ». Il avance que, si vous obéissez toujours au leader, le reste importe peu. Dieu vous accordera la vie éternelle et tous les désirs de votre cœur. Qu’en est-il donc de la déclaration immortelle de Pierre : « …il faut plutôt obéir à Dieu qu’aux hommes » (Actes 5:29) ?

Mais si vous croyez à la proclamation de Waterhouse, la loi de Dieu, la rectitude, la vérité et la fidélité au reste de la Bible n’ont plus qu’une importance relative. On laisse loin derrière sur la piste les principes de la vie chrétienne ! Les gens doivent s’en remettre aux princes, ou plutôt à un prince de l’église, et tout ira bien. On peut se demander si ce ne fut pas là l’approche adoptée par Lucifer lorsqu’il trama sa rébellion. Il a dû dire à ses anges qu’il n’y avait aucun moyen de le contourner et, de toute façon, son nom n’était-il pas Lucifer ? Cela ne voulait-il pas dire « porteur de lumière » ? Tout ce qu’ils savaient, ils le tenaient de lui. Le chemin qu’a choisi d’emprunter HWA n’est pas du tout étroit et imprécis. Il est large et très fréquenté. Il n’est certainement pas le premier à prendre ce sentier.

Lorsque les premiers articles commencèrent à sortir dans les publications de l’église parlant des enseignements d’HWA sur la doctrine de la primatie de Pierre, les lignes téléphoniques furent surchargées partout aux Etats-Unis. Les ministres se demandaient l’un l’autre ce qu’ils en pensaient. Et presque sans exception, la réaction fut négative.

Pas un seul de ceux à qui je parlai ne pensait qu’Herbert Armstrong avait raison dans ce qu’il enseignait maintenant. J’appelai Rod Meredith au téléphone en lui demandant son avis. Je lui rappelai que, pendant plusieurs années, il avait donné les cours sur les épîtres de Paul et il avait traité le sujet. « Rod, » demandai-je, « en tant qu’enseignant du Nouveau Testament, croyez-vous un instant que Pierre possédait le genre de pouvoir que lui donne M. Armstrong ? » Sa réponse fut courte et rapide : « Non. Bien sûr que non. » Il n’y avait rien d’autre à ajouter. Ce fut la même chose avec de nombreux autres ministres dirigeants ayant porté de grandes responsabilités administratives dans tout le pays. Et ce le fut assurément avec beaucoup de coordinateurs régionaux et de pasteurs seniors.

Il y eut une exception : Stan Rader. J’avais découvert qu’il étudiait avidement l’Église catholique, son histoire et ses doctrines. Stan m’avait tellement parlé de ça, en novembre 1978, que je lui avais demandé s’il étudiait sérieusement cette institution. Il l’avait aisément admis.

Il me confia également qu’HWA avait pensé que ses photos et ses citations (à HWA) devaient paraître dans chaque page de chacune des publications de l’église. Il raconta leur expérience en Égypte quelques années auparavant, lorsque la photo de Sadate se trouvait dans chaque page de tous les journaux d’Égypte. Stan croyait que c’est ce qui avait sauvé le poste de Sadate dans son pays.

Il y avait bien sûr en ceci un problème scripturaire. Israël s’était fait dire de ne pas imiter l’Égypte. Et si Israël s’appuyait sur l’Égypte, il en serait transpercé. L’Égypte ne fut jamais une source de puissance pour Israël.

Or, voilà que le « seul apôtre du vingtième siècle » décidait de suivre l’exemple de l’Égypte. Il voulait que sa photo et ses écrits apparaissent sur toutes les pages de chaque publication de l’église pour consolider son pouvoir afin de le rendre absolu. Il ne voulait aucune opposition lorsqu’il donnerait le signal de l’apostasie. Il allait employer la tyrannie, comme on a fait si souvent dans le passé.

Jéroboam prit ce chemin quand il nomma prêtres des gens de la plus basse extraction et qu’il changea le Dieu d’Israël pour des veaux d’or. Il pensait que l’unité et la séparation de son royaume justifiaient que son peuple change de religion. Cela semblait juste à ses yeux, comme il semble juste aux yeux d’Herbert Armstrong d’oublier le Dieu qui lui a tant donné et d’utiliser les mêmes tactiques qu’il a condamnées pendant tellement d’années.

Ses péchés personnels l’ont apparemment conduit si loin dans le mauvais chemin qu’il a dépassé le point de non retour. C’en est rendu au point où il aurait à avouer une conduite épouvantable ― des péchés horribles ― publiquement et avec puissance avant de revenir sur le droit chemin. Dieu a dit que le chemin du salut est difficile et que le sentier est étroit. Herbert Armstrong a perdu son chemin et les gens le savent. Il a sauté la rampe.

Apprendre les voies des païens ne l’aidera en rien à se libérer de ses difficultés. Utiliser toutes les ruses et l’hypocrisie de Babylone et de l’Égypte et rechercher le soutien de l’église qu’il a si longtemps appelée « la Grande Prostituée » ne le sortiront pas de son problème.

Se draper du premier et du cinquième amendement ne le protégera pas non plus. Il n’est pas au-dessus de cela, alors que, dans un même souffle, il condamne les gouvernements de notre pays de qui il cherche la protection. Son raisonnement est incohérent et il n’est pas prêt à garantir aux autres le premier amendement dont il se réclame.

Pour quelqu’un qui a condamné si longtemps tout le concept de la primatie de Pierre ainsi que l’église qui enseignait cette doctrine, adopter maintenant ouvertement cette même doctrine et se l’appliquer à lui-même est proprement incroyable !

La déclaration d’Herbert Armstrong comporte un problème. Qui fut son prédécesseur ? Quelle ligne de succession peut-il établir ? Où est sa liste ? Il a enseigné l’imposition des mains pour l’ordination des ministres. Il a enseigné qu’il y a toujours eu en tout temps un homme sur terre ayant reçu mission de Dieu de faire Son œuvre. Il a enseigné qu’il y a toujours eu une Église de Dieu sur terre, car Christ a dit que Son Église ne serait jamais détruite. Il doit répondre à un paquet de questions sans réponses suite à sa nouvelle déclaration.

Il me semble que la première fois que j’ai entendu dire qu’Herbert Armstrong était un apôtre, c’était au milieu des années soixante. Plusieurs ministres commencèrent à sous-entendre qu’il était un apôtre. Voici à peu près leur raisonnement :

S’il y a un certain nombre d’évangélistes dans l’église et si, comme le dit Herbert Armstrong, les postes décrits dans Éphésiens, au chapitre quatre, sont aussi des rangs, on doit donc en conclure qu’il est un apôtre. Il doit être d’un rang supérieur aux évangélistes. Si la structure hiérarchique (ou structure pyramidale) fut vraiment le seul système utilisé par Dieu, et si les ordinations au rang d’évangélistes exécutées par Herbert Armstrong sont valides, la logique suggère alors qu’Herbert Armstrong est un apôtre, à condition qu’il s’agisse de la seule véritable église de Christ.

Mais, pendant longtemps, voire des années, il n’assuma pas le titre. Il commença à dire, de temps à autre publiquement, « Vous dites que je suis un apôtre. Je n’ai pas dit cela. » C’est ce qu’il affirmait après avoir dit auparavant qu’il n’était pas un apôtre, même s’il avait été ordonné à ce rang par les « gens de l’Oregon », comme c’était leur coutume.

Il devait avoir de fortes réserves à déclarer pareille chose. Peut-être savait-il mieux que quiconque que ce genre de prétention est dangereuse. Dans tous les cas, il y eut une évolution remarquablement rapide du titre, ou du rang. De nier qu’il en soit un à dire que les autres affirmaient qu’il était apôtre, jusqu’à déclarer ensuite lui-même de temps en temps qu’il l’était, puis, en 1976, établir qu’il était le seul apôtre de l’église, et dire finalement, en 1978, qu’il était le seul apôtre du vingtième siècle et écrire continuellement qu’il était « l’Apôtre de Dieu », tout ça prit moins de quinze courtes années !

L’aspect le plus notable de cette évolution est dans doute que, durant cette même période de temps, sa vie personnelle avait chuté très bas. Comme si, sa foi dérapant, il ressentait le besoin d’énoncer des déclarations des plus fracassantes afin de maintenir les gens dans sa poigne et renforcer son pouvoir. À mesure qu’il vieillissait, il lui apparaissait plus important de tourner les gens vers lui-même que vers le Christ.

Une sorte de solipsisme, ou de narcissisme s’empara de lui comme jamais. Il ressentit la nécessité de contrôler, de dominer, de gouverner ! Bien qu’il devait sûrement savoir que ce qu’il faisait était mal, il sembla obsédé par le fait que les gens lui obéissent. Il serait vain de chercher un parallèle avec Christ ou les apôtres dans tout le Nouveau Testament.

Ayant pourtant enseigné le libre arbitre moral, il se mit à déraper vers le désir de commander, de forcer, de dominer, de contrôler, de dicter et de menacer sans retenue. Décharger sa terrible haine devint une manière de vivre pour Herbert Armstrong. Ses proches compagnons l’entendirent se répandre en injures contre ceux qui ne se sentaient plus capables de se soumettre à sa personne.

Le 21 décembre 1978, j’écrivis la lettre qui suit à Wayne Cole, directeur de l’Administration Universelle Pastorale, et je lui demandai des éclaircissements concernant les enseignements de l’église sur la doctrine de la primatie de Pierre :

Le 21 décembre 1978

M. Wayne C. Cole

Église Universelle de Dieu

Pasadena, Californie  91123

Cher Wayne,

Merci d’avoir pris le temps de converser brièvement avec moi pendant que j’étais là-bas, le mois dernier. Il y a nombre de choses que j’aurais aimé dire, mais le temps nous manquait à ce moment-là. Il semble parfois que le temps s’accélère. Une illusion, sans doute.

Dans un récent Pastor’s Report, vous avez mentionné que nous devrions envoyer les sujets que nous croyons devoir être pris en considération lors de la conférence, ou, du moins, à la réunion précédant la conférence des Coordonnateurs régionaux. Vous avez fort probablement reçu des lettres d’un peu partout et en voici une autre à ajouter sur la pile. Je sais que ce que je vais écrire ici sont des choses ayant été discutées à plusieurs reprises par le passé, mais ce peut être encore important.

1. Le nouvel enseignement (pas si nouveau que ça) sur la doctrine de la primatie de Pierre est déstabilisante pour un grand nombre d’entre nous qui avons étudié un autre enseignement pendant longtemps. Il est difficile, après avoir reçu un autre endoctrinement pendant plusieurs décennies, de nous rebrancher si soudainement sur un point tellement majeur. Les implications vont très loin. L’expédient actuel me semble une raison bien insuffisante pour effectuer une dérogation aussi capitale à l’enseignement précédent. Nous pourrions tous nous lever et protester, preuves bibliques à l’appui. Il s’agit d’une question importante de la religion occidentale depuis deux millénaires, et l’histoire fait la chronique de tout le mal qu’a pu engendrer une pareille concentration de pouvoir à Rome. Cette approche soulève la question de la Succession Apostolique. Les catholiques ont la leur gravée dans la pierre et sur les murs de Saint-Pierre de Rome. Où est la nôtre ? Qui a été l’apôtre de l’ère de Sardes ? Ou des autres ères ? Paul a-t-il réellement répondu à Pierre ? Où est la preuve ?

2. Il y a des gens qui enseignent dans l’église qu’elle va bientôt s’envoler à Petra, en suggérant même des dates. Est-ce donc un enseignement officiel de l’église ? Sinon, on devrait faire officiellement l’annonce que l’église n’endure pas ce genre d’enseignement semant la discorde. Si c’est un enseignement officiel de l’église, alors une annonce publique et convaincante devrait être faite avec les explications appropriées. M. Armstrong a dit que le poste de prophète est maintenant inoccupé. Mais ne faudrait-il pas la puissance d’un prophète pour annoncer un tel plan pour l’église ? Je pense que nous aurions besoin, lors de la conférence, d’une déclaration officielle que nous pourrions ramener avec nous.

3. Il me semble qu’une déclaration officielle doit aussi être faite en regard des deuxième et troisième dîmes. Je sais que nous le disons depuis des années, mais les gens posent encore des questions. Les choses doivent être clarifiées.

4. Indication sur le dynamisme de l’œuvre. Notre évangélisme est-il fort, et où s’effectue-t-il ?

5. J’aimerais voir un programme de constructions lancé pour le bâtiment d’églises locales. L’inflation a rendu un tel programme très dispendieux. Ç’aurait été plus facile il y a quelques années, mais vaut mieux tard que jamais. En tout cas, cela indiquerait aux églises locales que l’on s’intéresse à leur bien-être. Il me semble que la construction de bâtiments locaux servirait à aider suffisamment les congrégations locales à s’autofinancer en quelques années. Il est plus facile d’ériger une congrégation locale quand on a un endroit régulier où s’assembler, etc.

6. Il serait temps de considérer incorporer le Département de Fêtes aux Services Pastoraux. Avec la vente de Big Sandy et la politique actuelle de réduction, ne serait-ce pas une économie substantielle d’argent et de main-d’œuvre que de voir les deux départements fonctionner ensemble ? M. Armstrong ne pouvant plus voyager pour se rendre à tous les sites, il serait plus facile d’administrer un nombre plus grand de sites plus petits.

Plusieurs questions me viennent à l’esprit, Wayne. Il m’apparaît très important que certaines soient prises en considération.

Sincèrement,

David Robinson

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[1] Malheureusement, l’information de M. Robinson est erronée, car l’Inquisition n’a jamais été abolie ; elle a simplement changé de nom. [N. du T.]

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