D. 589 – L’ESPRIT, L’ÂME ET LE CORPS – Tome 1

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Quelle est la nature de ce qui compose un être humain ? L’âme est-elle une entité indépendante et immortelle ?

Par Roch Richer

TOME UN

Or le Dieu de paix vous veuille sanctifier entièrement ; et faire que votre esprit entier, et l’âme et le corps soient conservés sans reproche en la venue de notre Seigneur Jésus-Christ. »

1 Thessaloniciens 5:23

 

INTRODUCTION

De tout temps, le sujet de « l’âme » a préoccupé un grand nombre de gens de toutes les races, de toutes les cultures, de toutes les religions et de toutes les philosophies. La recherche de la compréhension exacte de la nature de « l’âme «  est bien antérieur au christianisme.

En fait, nous pouvons remonter au début de l’histoire de l’humanité, lorsque Dieu créa Adam. Nous y voyons tout d’abord une définition de Dieu : « Or l’Eternel Dieu avait formé l’homme de la poudre de la terre, et il avait soufflé dans ses narines une respiration [nishma] de vie ; et l’homme fut fait en âme vivante [nephesh] » (Genèse 2:7). Dieu a-t-Il soufflé de l’air dans les narines de l’homme pour lui conférer la vie ? Dieu respire-t-Il de l’air, comme vous et moi devons le faire pour demeurer en vie ?  Bien sûr que non. Ce qui sort de la bouche de l’Éternel Dieu, c’est Son Esprit. Voyez ce qui est écrit dans 2 Thessaloniciens 2:8 : « Et alors le méchant sera révélé, mais le Seigneur le détruira par l’Esprit de sa bouche, et l’anéantira par son illustre avènement. » C’est ce qu’on peut lire dans la version David Martin de 1744 qui est l’équivalent exact de la version King James 1611 où l’on voit : « And then shall that Wicked be revealed, whom the Lord shall consume with the spirit of his mouth, and shall destroy with the brightness of his coming. » Les mots « esprit » et « spirit » traduisent le mot original grec pneuma qui signifie aussi « air », « souffle », comme nous le voyons dans la version David Martin de 1855 : « Et alors le méchant sera révélé ; mais le Seigneur le détruira par le souffle de sa bouche, et l’anéantira par l’éclat de son avènement. » Le « souffle » qui sort de la bouche de Dieu est Son Esprit !

Par la puissance de Son Esprit, Dieu a insufflé la vie en l’homme qui est ainsi devenu une « âme vivante ». Ce qui sous-entend que, juste avant que Dieu insuffle la vie en Adam, celui-ci était une « âme morte », inerte, sans vie.

Mais dès le début de la création, Satan a tenté de fourvoyer l’homme sur sa nature. Voyons plutôt d’abord l’instruction de Dieu à Adam : « Puis l’Eternel Dieu commanda à l’homme, en disant : Tu mangeras librement de tout arbre du jardin. Mais quant à l’arbre de la science du bien et du mal, tu n’en mangeras point ; car dès le jour que tu en mangeras, tu mourras de mort » (Genèse 2:16-17). Dieu ne parle pas de la première mort, que tout le monde subit, bons comme méchants ; Il parle de la seconde mort. Dieu n’a pas simplement écrit « tu mourras », mais « tu mourras de mort », donc, « tu mourras éternellement ». Ce qui met l’accent sur une cessation définitive de la vie.

Voyons maintenant ce qui est arrivé par la suite : « Or le serpent était le plus fin de tous les animaux des champs que l’Eternel Dieu avait faits ; et il dit à la femme : Quoi ! Dieu a dit, vous ne mangerez point de tout arbre du jardin ? » (Genèse 3:1). Remarquons la ruse de Satan. Il savait parfaitement ce que Dieu avait dit à Adam, mais, jouant les étonnés, il déforma volontairement les paroles de Dieu afin d’amorcer le couple humain. Voyez de quelle manière il s’exclame par la suite en feignant la surprise indignée : « Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez nullement ; mais Dieu sait qu’au jour que vous en mangerez, vos yeux seront ouverts, et vous serez comme des Dieux, sachant le bien et le mal » (vs 4-5).

Depuis ce début de l’histoire de l’humanité jusqu’à aujourd’hui, la forte majorité des hommes a préféré croire au Serpent plutôt qu’à Dieu. Les hommes croient avoir l’immortalité en eux. Mais étant donné l’implacable évidence que le corps, une fois mort, finit par se désintégrer en poussière, les hommes ont imaginé que l’immortalité, leur immortalité, devait résider dans une entité spirituelle impérissable qu’ils ont appelé « l’âme » et qui se libère du corps à la mort de celui-ci. Et alors que Dieu dit que l’homme est une « âme vivante », l’homme prétend qu’il a une « âme vivante » immortelle à l’intérieur de lui. Or, « …l’âme qui péchera, sera celle qui mourra » (Ézéchiel 18:4 et 20).

 

CHAPITRE UN

Origine du concept de l’âme immortelle

Le christianisme moderne (catholicisme, protestantisme, pentecôtisme, évangélisme, etc.) a surgi bien après les empires babylonien, médo-perse, grec et romain. Or, il existe pourtant une ressemblance frappante entre ce christianisme et les idées religieuses et philosophiques de ces empires païens antérieurs en ce qui regarde la croyance en l’immortalité de l’âme et le concept du « séjour des morts ». Il faut comprendre l’influence marquante que les philosophes grecs et romains ont eu sur les soi-disant « pères » de l’Église catholique. Par exemple, Augustin, que l’on donne comme le premier père de l’Église de Rome, passa plus de temps dans sa vie à étudier les philosophes païens que les Écritures.

La croyance en l’immortalité de l’âme est indissociable du concept du « séjour des morts », car il s’agit de la prétendue destination de l’âme après sa séparation du corps. Les deux théories doivent donc être examinées de pair.

Le concept de l’immortalité de l’âme est au cœur de la sotériologie de la plupart des religions et des philosophies du monde. Cette théorie, de même que la croyance en un « au-delà », se retrouve également dans le spiritisme, le nouvel âge et un grand nombre d’œuvres de fiction.

En Mésopotamie, nous découvrons, grâce à un corpus littéraire de matériel archéologique de ce que l’on appelle « l’âge de bronze » et qui a survécu jusqu’à notre époque, que le monde de « l’au-delà » était perçu, dans la vie quotidienne, comme responsable de tous les maux et de toutes les maladies. Il y a bien sûr toutes sortes de manières d’interpréter le concept de la vie après la mort, mais globalement, les « fantômes » qui agacent les vivants sont considérés comme des défunts n’ayant pas pu recevoir une sépulture rituelle, soit comme d’anciens membres de la famille hantée.

Il est étrange qu’il ne vienne pas à l’idée de la plupart des gens que ces fantômes sont, en fait, de mauvais esprits, des démons, qui s’amusent à tromper les êtres humains. Citons l’exemple de Saül et de la sorcière d’Endor (voir 1 Samuel 28:8 à 25.)

Les anciens Égyptiens avaient une conception métaphysique de l’origine de l’univers. Pour eux, l’univers était né de la rencontre de deux principes : le principe matériel (chaos) et le principe spirituel (Dieu). Ils considéraient donc que l’être humain possédait de même une constitution identique : la matière (corps) et l’esprit (conscience). À la mort du corps, l’esprit quitte l’enveloppe charnelle et poursuit son chemin dans l’au-delà dans l’espoir d’y être divinisé. Nous voyons que, comme dans bien d’autres religions et philosophies, l’esprit et l’âme sont confondus et expriment la même chose. Donc, pour les Égyptiens, la mort est une renaissance dans le monde spirituel. Certains documents historiques montrent qu’ils croyaient en la réincarnation – ce qui est expliqué dans les récits d’Hérodote. Néanmoins, des études récentes ont montré que les Égyptiens n’auraient pas fait mention du concept de réincarnation avant le 4e siècle précédant Jésus-Christ, soit après l’introduction d’éléments grecs dans leur philosophie.

Le Livre des morts (ou plus correctement, « La parole pour sortir au jour ») est un papyrus qui relate le parcours de l’esprit du défunt de sa dépouille terrestre à sa divinisation. Selon ce livre, l’esprit quitterait le corps du défunt et ressurgirait dans l’au-delà où il entreprendrait un périple périlleux, puis, avec Anubis, se rendrait au tribunal d’Osiris, où il serait jugé. Pour franchir toutes ces étapes, les Égyptiens mettaient dans le tombeau du défunt momifié le Livre des morts, car se trouvent à l’intérieur plusieurs formules magiques permettant de franchir les obstacles. De nos jours, on ne compte plus le nombre des œuvres de fiction ayant pris ce concept comme trame de fond offrant les aventures les plus fantastiques, fantaisistes et rocambolesques.

Dans le Papyrus d’Ani, un important épisode de la croyance égyptienne est relaté : la Pesée du cœur. Il s’agit d’une forme de procès au cours duquel la conscience passe en examen dans le but de saisir si elle mérite ou non d’accéder au « séjour des éternels ». Nous voyons ici une origine possible du « salut par les œuvres » que nous retrouvons, non seulement dans le credo catholique, mais aussi dans de nombreuses sociétés plus ou moins secrètes. Cela se résume au fait que l’homme veut « gagner son ciel », c’est-à-dire, se mériter lui-même son salut et, inconsciemment ou non, il ne désire pas être tributaire de son Créateur.

Pour en revenir à cette cérémonie égyptienne, le cœur est pesé par Maat, « déesse de la vérité et de l’équilibre cosmique ». Sur un des plateaux de la balance, Maat pose le cœur du défunt et sur l’autre la plume servant à écrire son nom. Thot note le jugement sur son registre. Si le cœur est plus léger que la plume de Maat, c’est-à-dire, si la conscience n’est pas alourdie par le poids des péchés et de la culpabilité, elle sera envoyée dans le Royaume des Purs, le champ d’Ialou. Mais dans le cas contraire, elle sera avalée par la déesse Amut.

Il y a dans ce récit beaucoup de similitudes avec les croyances pseudo-chrétiennes modernes. Le cœur est la conscience ; on assimile celle-ci à l’esprit que l’on confond avec l’âme. On croit communément que, lors de la mort d’un être humain, son âme immortelle passe en jugement – la pesée – de manière particulière et immédiate afin de déterminer si elle va passer l’éternité au « ciel » ou en « enfer ». Les catholiques ont ajouté une autre chambre, une sorte de salle d’attente lugubre, nommée le « purgatoire » où transitent les âmes de ceux qui n’ont pu terminer leur expiation sur terre.

La croyance égyptienne semble donc avoir influencé grandement la pensée grecque et subséquemment la pensée romaine. Par la suite, le catholicisme, ce faux christianisme, a adapté le concept pour aller chercher le maximum de païens à prix modique.

Dans le Georgias, le philosophe grec Platon décrit la mort comme un jugement de l’âme, considérée bien sûr immortelle, jugement au cours duquel on évalue si le mort a mené une vie conforme aux principes du Bien, dont les paramètres sont décidés par les hommes dans chacune de leurs cultures. Si l’âme a vécu dans l’injustice, elle sera châtiée dans l’Hadès. Si elle est saine, elle sera transférée dans le monde intelligible où elle sera divinisée.

Dans le Zoroastrisme, après la mort, les justes comme les méchants voient leurs âmes triées et jugées par Ahura Mazda, leur divinité, à l’entrée du « Passage du Trieur ». Les justes gagneront le Paradis, appelé « la Maison des Chants », « l’Empire de la bonne pensée », ou encore « l’Empire des prospérités ». Quant aux méchants, ils resteront dans un espace de désolation, sorte de purgatoire, avant l’ordalie finale par le feu qui réconciliera toutes les âmes. On notera la frappante ressemblance avec la croyance catholique où Saint Pierre accueille les âmes des nouveaux décédés aux Portes du Paradis et leur indique la direction assignée à chacun selon le bien et le mal qu’il a fait durant sa vie physique.

Dans le judaïsme, pour les Juifs, la vie après la mort est une expression de la relation envers Dieu et la spiritualité qu’ils ont forgée et développée dans ce monde-ci. L’expérience qu’un être fait de la vie future est totalement dépendante de sa préparation préalable. Chaque choix que nous effectuons dans ce monde-ci façonne notre personnalité et génère un rapprochement ou un détachement avec le monde futur. Notre essence ne subirait donc pas de véritable transformation quand nous quittons ce monde. Ce serait exactement le contraire ; notre essence est libre de s’exprimer pleinement dans le monde futur. La douleur du détachement et la conscience accrue de ce que nous aurions pu devenir si nous avions fait des choix de vie plus judicieux représente la vision juive de « l’enfer ».

Les druides étaient une corporation de prêtres, commune au sein des différents peuples celtiques de la Gaule (qui comprenait une partie importante de la Grande-Bretagne et du Benelux). Leur philosophie et leur religion étaient, dit-on, apparentées aux pythagoriciens. Comme les anciens peuples germains et nordiques, ils croyaient à l’immortalité de l’âme et à sa migration après la mort dans un paradis ou un enfer, selon les mérites de chacun.

Dans l’islamisme, l’au-delà est composé d’un paradis et d’un enfer. Les ressuscités sont classifiés en trois catégories : les rapprochés de Dieu, les gens de la Droite et les gens de la Gauche.

Dans le bouddhisme tibétain, la récitation à voix haute du texte sacré nommé Bardo Thödol, traditionnellement faite par le Lama pour une personne mourante ou récemment décédée, permet à cette dernière d’entrer dans ce Bardo. Le Bardo se réfère à un état intermédiaire après la mort, mais précédant la réincarnation. Il pourrait s’apparenter à un type de purgatoire. C’est un état de transformation qui se fait en réalité en esprit et non pas physiquement. Le mort, appelé « Être Bardo », va naître dans ce Bardo comme un être mental dans la forme qu’il prendra dans sa prochaine réincarnation. Il s’agit, en quelque sorte, d’une âme immortelle qui migre d’un corps physique à l’autre, mais dans quel but ?

L’Hadès

Dans la religion grecque antique, ainsi que dans la mythologie grecque, Hadès (en grec antique Háidēs) est une divinité dite chthonienne, fils de Chronos et de Rhéa, frère de Zeus et de Poséidon. Il porte aussi les noms de Pluton (dans la mythologie romaine) le Riche et Aidônéus. Comme Zeus gouverne le ciel et Poséidon la mer, Hadès règne sous la terre et, pour cette raison, il est souvent considéré comme le « Maître des Enfers ». Roi des morts, sa principale mission est d’empêcher ceux-ci de quitter les Enfers, car leur vue remplirait d’horreur les hommes et les dieux. Au fil du temps, le nom d’Hadès est passé dans le langage usuel pour désigner le « séjour des morts » ou encore le « sépulcre ».

Sur cette base mythologique, le philosophe grec Socrate évoque, dans plusieurs dialogues de Platon, le destin de l’âme après la mort, ce qui suppose à l’âme une vie indépendante du corps charnel, et indubitablement éternelle. Une pensée à la frontière entre la philosophie et la religion. L’orphisme (d’Orphée) et le pythagorisme (de Pythagore) partagent un ensemble de croyances dont la pierre angulaire est l’existence d’une âme immortelle soumise au long et terrible processus de transmigration, duquel elle ne peut se libérer que par certaines pratiques purificatrices. La méthode de Socrate s’appuie sur la croyance d’une âme immortelle, à l’instar des rites mystériques (c’est-à-dire, liés au culte à mystères). On peut donc en déduire que le concept de l’immortalité d’une entité spirituelle appelée « âme » provient de la Religion à Mystères de Babylone.

Pour le philosophe, l’idéal moral consiste à avoir un mode de vie centré sur la connaissance de soi-même et le soin de l’âme, au lieu de se concentrer sur les biens matériels. Cela s’apparente à l’ascétisme. Ensuite, la recherche naturelle ne doit pas avoir comme objectif l’étude de la structure matérielle de l’univers, mais la connaissance de l’intelligence divine, dont l’âme humaine est une émanation. Cette vision des choses a dû avoir une forte influence sur la formulation des principes de la kabbale juive où l’on retrouve de semblables idées.

Enfin, pour Socrate, le dialogue est le seul moyen valable de recherche de la connaissance, afin de détecter les fausses croyances qui se nichent en nous et nous empêchent d’atteindre la connaissance de nous-mêmes. Autrement dit, le débat entre êtres humains lui semblait suffisant pour atteindre la vérité, alors que Dieu dit que le cœur de l’homme est malin par-dessus tout (Jérémie 17:9) et que l’esprit de l’homme ne peut comprendre les profondeurs du niveau spirituel (1 Corinthiens 2:11). La sagesse de l’homme est folie pour Dieu. Mais Socrate croyait que, pour avoir la connaissance, le dialogue est la principale forme de purification : la recherche de la vérité par les débats humains de leurs idées, par le raisonnement de l’esprit de l’homme.

« La mort est un bien »

Dans son Apologie de Socrate, Platon évoque les idées de son maître à penser : « Voici d’autres raisons d’espérer fermement que la mort est un bien. De deux choses, l’une : ou bien celui qui est mort est réduit au néant et n’a plus aucune conscience de rien, ou bien, conformément à ce qui se dit, la mort est un changement, une transmigration de l’âme du lieu où nous sommes dans un autre lieu. Si la mort est l’extinction de tout sentiment et ressemble à l’in de ces sommeils où l’on ne voit rien, même en songe, c’est un merveilleux gain que de mourir […] D’un autre côté, si la mort est comme un passage d’ici-bas dans un autre lieu, et s’il est vrai, comme on le dit, que tous les morts y sont réunis, peut-on, juges, imaginer un plus grand bien ? » Ces philosophes n’étaient, en fin de compte, que des spéculateurs qui ne faisaient qu’élaborer sur « ce qu’on dot ». Ces idées sur la mort et l’immortalité de l’âme sont teintées de satanisme et vont à l’encontre des Paroles de Dieu. Les Écritures disent que la mort est un ennemi de l’homme ; ce n’est pas un bien à espérer, mais un mal à éviter. Les Écritures disent aussi que l’âme est mortelle, car c’est le sang et la vie.

Le Shéol

Sheol (en hébreux שאןל), parfois écrit « shéol », est un terme hébraïque intraduisible désignant « la tombe commune de l’humanité », « le tombeau », « le sépulcre », « le puits », sans jamais pouvoir statuer s’il s’agit ou non d’un « au-delà », quoique les traducteurs lui prêtent également le sens de « séjour des morts ». L’on dit que la Bible hébraïque, c’est-à-dire, l’Ancien Testament, le décrit comme une place sans confort où tous, justes comme criminels, rois et esclaves, pieux et impies, se retrouvent après leur mort. Il est indubitable que la tombe nivelle les inégalités, car tous retournent à la poussière, comme l’avait clairement statué Dieu dès le début. Tous demeurent dans le silence en redevenant poussière. Toutefois, il ne s’agit pas là d’un sort définitif et de nombreux textes mentionnent ceux qui en sont sauvés, entre autres Psaume 86:12-13 : « Seigneur mon Dieu, je te célébrerai de tout mon cœur, et je glorifierai ton Nom à toujours. Car ta bonté est grande envers moi, et tu as retiré mon âme d’un sépulcre profond. » C’est une référence nette à la résurrection.

Dans les Écritures, le mot « shéol » possède plus de seize synonymes, ce qui en prouve l’importance : « un monde sous-terrain », « poussière », « séjour de la destruction », « lieu de silence », « ténèbres », « lieu de l’oubli », etc. Dans Deutéronome 32:22, « shéol » est synonyme de « fond des plus bas lieux ». On compare parfois le shéol au « monde sous-terrain sombre et ténébreux de l’Hadès ou du Tartare de la mythologie grecque ». Le shéol est la destination commune des justes et des injustes, des pieux et des impies. Job voit en effet le shéol comme sa destination : « Que ne suis-je mort dès la matrice ; que n’ai-je expiré aussitôt que je suis sorti du ventre de ma mère ! Pourquoi les genoux m’ont-ils reçu ? pourquoi m’a-t-on présenté les mamelles afin que je les suçasse ? Car maintenant je serais couché, je me reposerais, je dormirais ; il y aurait eu dès lors du repos pour moi, avec les Rois et les Gouverneurs de la terre, qui se bâtissent des solitudes ; ou avec les Princes qui ont eu de l’or, et qui ont rempli d’argent leurs maisons. Ou que n’ai-je été comme un avorton caché ; comme les petits enfants qui n’ont point vu la lumière ! Là les méchants ne tourmentent plus personne, et là demeurent en repos ceux qui ont perdu leur force. Pareillement ceux qui avaient été dans les liens, jouissent là du repos, et n’entendent plus la voix de l’exacteur. Le petit et le grand sont là ; et là l’esclave n’est plus sujet à son seigneur » (Job 3:11-19).

D’après ce passage, tous les hommes s’en vont dans le shéol et ils y reposent ensemble, les bons comme les mauvais, les riches comme les pauvres, les libres comme les esclaves. S’agit-il du lieu d’assemblement d’âmes immortelles en attente de résurrection ? Si c’était le cas, cela ne viendrait-il pas contredire le concept du « jugement personnel » par lequel les âmes sont immédiatement jugées pour aller, soit au ciel, soit au purgatoire, soit en enfer ? Dans les nombreuses occurrences comme celle-ci, le shéol n’est rien d’autre que « la tombe », un lieu où la personne morte se repose en retombant en poussière. Son corps disparaît et son esprit retourne à Dieu qui le conserve pour le jour de la résurrection. Y voir un lieu où des âmes se réunissent pour attendre dans le silence n’est qu’une illusion de l’esprit, une préconception qui dirige la mauvaise compréhension du passage. Il s’agit d’un raisonnement circulaire où la chose que l’on veut prouver est préalablement prise pour acquis sans que le passage en soit la preuve.

Dans le livre de l’Ecclésiaste, il est écrit : « Certainement les vivants savent qu’ils mourront, mais les morts ne savent rien, et ne gagnent plus rien ; car leur mémoire est mise en oubli » (Ecclésiaste 9:5). De même : « Tout ce que tu auras moyen de faire, fais-le selon ton pouvoir ; car au sépulcre, où tu vas, il n’y a ni occupation, ni discours, ni science, ni sagesse » (Ecclésiaste 9:10).

Selon la théologie courante dans le christianisme moderne, l’âme immortelle n’est pas censée ne rien savoir, dans le séjour des morts. Elles sont vraisemblablement conscientes et elles ont conservé leur mémoire. Mais Salomon dit que c’est un mensonge. Pour lui, les morts sont dans leur tombe et n’ont plus aucune conscience de leur existence. Leur âme s’est éteinte.

Éploré par la mort supposée de Joseph, Jacob s’écria : « Certainement je descendrai en menant deuil au sépulcre [au shéol] vers mon fils » (Genèse 37-35). Le shéol peut être personnifié dans le langage poétique et imagé que Dieu inspirait aux prophètes. « La sangsue a deux filles, qui disent : Apporte, apporte. Il y a trois choses qui ne se rassasient point ; il y en a même quatre qui ne disent point : C’est assez : le sépulcre [shéol], la matrice stérile, la terre qui n’est point rassasiée d’eau, et le feu qui ne dit point : C’est assez » (Proverbes 30:15-16). « Le sépulcre [shéol] s’est élargi et a ouvert sa gueule sans mesure » (Ésaïe 5:14). Nous pouvons facilement constater qu’il s’agit d’allégories pour illustrer que la mort frappe tout le monde, que chaque être humain finit par se retrouver sous terre.

Enfin, le livre des Psaumes évoque deux faits assez exceptionnels. Dans Psaume 18:5-6, la voix de David parvient jusqu’à Dieu au moment où il est gravement menacé de mort : « Les cordeaux du sépulcre [sheol] m’avaient ceint, les filets de la mort m’avaient surpris. Quand j’ai été en adversité, j’ai crié à l’Eternel, j’ai, dis-je, crié à mon Dieu ; il a ouï ma voix de son palais ; le cri que j’ai jeté devant lui, est parvenu à ses oreilles. » Et dans Psaume 86:13 : « Car ta bonté est grande envers moi, et tu as retiré mon âme d’un sépulcre profond. » Sépulcre traduit sheol.

Le concept hébraïque de l’au-delà peut trouver son origine dans la culture sumérienne, notamment dans la description de « l’En-bas » dans le mythe de la « Descente d’Inanna aux Enfers » et dans « l’Épopée de Gilgamesh ». Ce concept ne s’est pas développé par l’étude de la Bible, mais au travers d’emprunts aux religions païennes environnantes. Il est des plus vraisemblables que le séjour initial des douze tribus d’Israël en Égypte, puis la captivité de Juda à Babylone aient imprimé à la théologie judaïque la vision païenne du « séjour des morts » en l’ajoutant aux significations du mot sheol. Il en va de même en ce qui a trait à « l’immortalité intrinsèque de l’âme ». Et depuis lors, on donne au mot sheol deux significations conflictuelles pour accommoder une fausse doctrine : l’âme, immortelle et potentiellement autonome du corps, survivant à la mort de celui-ci et allant habiter dans un lieu sous-terrain en attendant sa montée au ciel ou sa descente en « enfer ». Car, après la mort physique d’un être humain, il fallait bien imaginer un endroit pour entreposer l’âme jusqu’à la résurrection. C’est ainsi qu’on peut lire, par exemple dans Wikipédia :

« Distinction entre le shéol et une tombe dans la Bible hébraïque. Nonobstant l’usage métaphorique (Jonas 2:2 : “Et Jonas fit sa prière à l’Éternel, dans le ventre [sheol] du poisson”) et le rendu habituel de sheol par “la tombe”, le shéol est clairement différencié d’une simple tombe en hébreu. Le terme “qever” ou “q’vourah” est universellement utilisé pour désigner “une tombe”, tandis que “sheol” est “la tombe” ou “le lieu [commun] des morts”.

« “Sheol” n’est jamais utilisé pour décrire une tombe en particulier (ex. “le tombeau de Rachel” se dit “qever Ra’hel”et non “sheol Ra’hel”). Dans le Tanakh, sheol est toujours “très profonde” (Job 11:18 : “Ce sont les hauteurs des cieux, qu’y feras-tu ? C’est une chose plus profonde que les abîmes [sheol] qu’y connaîtras-tu ?” Amos 9:2 : “Quand ils auraient creusé jusqu’aux lieux les plus bas de la terre [sheol], ma main les enlèvera de là…”), un lieu de rassemblement pour les morts (Ésaïe 5:14 :“C’est pourquoi le sépulcre [sheol] s’est élargi, et a ouvert sa gueule sans mesure ; et sa magnificence y descendra, et sa multitude, et sa pompe, et ceux qui s’y réjouissent”. Genèse 37:35 :“Certainement, je descendrai en menant deuil au sépulcre [sheol] vers mon fils.” Ézéchiel 31:17 : “Eux aussi sont descendus avec lui au sépulcre [sheol] vers ceux qui ont été tués par l’épée”.), “s’agrandit” même pour “accueillir de nouveaux arrivants” (Ésaïe 5:14) ; on y pénètre occasionnellement avec son corps, voire encore “vivant” (Nombres 16:30-33 : “Mais si l’Eternel crée un cas tout nouveau, et que la terre ouvre sa bouche, et les engloutisse avec tout ce qui leur appartient, et qu’ils descendent tout vifs dans le gouffre [sheol] ; alors vous saurez que ces hommes-là ont irrité par mépris l’Eternel. Et il arriva qu’aussitôt qu’il eut achevé de dire toutes ces paroles, la terre qui était sous eux, se fendit. Et la terre ouvrit sa bouche, et les engloutit, avec leurs tentes, et tous les hommes qui étaient à Coré, et tout leur bien. Ils descendirent donc tout vifs dans le gouffre [sheol], eux, et tous ceux qui étaient à eux ; et la terre les couvrit, et ils périrent au milieu de l’assemblée.”

Nous voyons dans ce dernier exemple donné par l’auteur de cet article de Wikipédia la manière déraisonnable et grossièrement infantile par laquelle on s’appuie sur ce passage pour conclure qu’il peut être possible à un homme d’entrer vivant dans un « séjour des morts » pour y côtoyer des âmes immortelles errantes et fictives. Le passage dit clairement et tout simplement que Coré et ses hommes ont vu une énorme fissure s’ouvrir sous eux et qu’ils y sont tombés toujours vivants ; puis le gouffre s’est refermé et ces hommes périrent écrasés entre les parois du gouffre. Comme c’était le but de Dieu, ils moururent immédiatement.

Dans Wikipédia, on cite également un autre verset en lui donnant la même tendance :

« Que la mort, comme un exacteur, se jette sur eux ! qu’ils descendent tous vifs en la fosse [sheol] ! Car il n’y a que des maux parmi eux dans leur assemblée. Mais moi, je crierai à Dieu, et l’Éternel me délivrera » (Psaume 55:16).

Peut-on sérieusement se fonder sur un passage comme celui-ci pour étayer l’idée que les morts entrent avec leur corps dans un « séjour des morts » ? David ne criait pas à Dieu du fond du sépulcre et encore moins d’un séjour des morts. Où sont-ils allés chercher cela ? Imaginez si tel était le cas, comment l’aurait-il ensuite écrit dans les Psaumes, étant soi-disant mort ? Non, David demandait tout simplement à Dieu de le délivrer des hommes méchants qui lui voulaient du mal, et il demandait que ces hommes périssent comme Coré et sa troupe.

« Il s’agit pour certains d’un lieu de repos (Job 14:15). »

« Oh ! que tu me caches dans une fosse sous la terre, après lequel tu te souvinsses de moi » dit Job 14:15. Encore ici, on tient pour acquis que Job parle du séjour des morts et l’on y voit Job parlant de son âme immortelle reposant en un lieu de rassemblement d’âmes jusqu’au moment de la montée au ciel et de la résurrection.  Or, non seulement le verset ne dit pas cela, mais il ne le sous-entend même pas. Job parle simplement de mourir et d’être enseveli sous terre, devenant entièrement poussière, sans âme, sans esprit, en attendant que Dieu Se souvienne de lui à la résurrection.

« Pour d’autres, un endroit de souffrances, voire une “fournaise” (Deutéronome 32:22). »

« Car le feu s’est allumé en ma colère, et a brûlé jusqu’au fond des plus bas lieux, et a dévoré la terre et son fruit, et a embrasé les fondements des montagnes » (Deutéronome 32:22). Cette interprétation par une fournaise de souffrances est tirée par les cheveux, car le verset ne réfère aucunement à un séjour des morts rempli d’âmes immortelles. Cependant, si nous nous reportons à 2 Pierre 3:10-13, nous pouvons l’assimiler à une prophétie traitant du renouvellement de la terre : « Or le jour du Seigneur viendra comme le larron dans la nuit, et en ce jour-là les cieux passeront avec un bruit sifflant de tempête, et les éléments seront dissous par l’ardeur du feu, et la terre, et toutes les œuvres qui sont en elle, brûleront entièrement. Puis donc que toutes ces choses se doivent dissoudre, quels vous faut-il être en saintes conversations, et en œuvres de piété ? En attendant, et en hâtant par vos désirs la venue du jour de Dieu, par lequel les cieux étant enflammés seront dissous, et les éléments se fondront par l’ardeur du feu. Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux, et une nouvelle terre, où la justice habite. » Nous voyons l’accomplissement de cette promesse dans Apocalypse 21:1 : « Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus. » Lorsque la terre sera brûlée, les éléments de l’eau auront été séparés et l’hydrogène alimentera un feu de géhenne d’une intensité incommensurable. Cela aura lieu à la troisième résurrection, celle des incorrigibles rebelles et ceux-ci seront jetés dans ce feu. Mais vous remarquerez que cela ne durera pas longtemps, car la « première terre aura disparu », remplacée par une terre toute nouvelle. Il va sans dire que les méchants auront également disparu, ayant expié leurs péchés dans ce feu.

Wikipédia cite ensuite le Psaume 115:3 qui se lit comme suit : « Les cordeaux de la mort m’avaient environné, et les détresses du sépulcre [sheol] m’avaient rencontré ; j’avais rencontré la détresse et l’ennui. » David ne pouvait pas faire allusion au « séjour des morts », sinon il n’aurait pu avoir écrit ce passage alors qu’il était toujours vivant sur terre. Il exprimait simplement ses sentiments face à la mort qui le menaçait.

« Les allusions métaphoriques au shéol pour désigner le “séjour des morts”, finalité ultime de la vie, apparaissant dans Ecclésiaste et certains Psaumes non rédigés par le roi David, ne modifient pas le concept d’un lieu de rassemblement pour les défunts en attente d’un jugement. »

Vraiment ? Même si ces versets contredisent ce concept, l’on peut s’y accrocher et faire croire que « sheol » peut vouloir dire deux choses opposées ? N’est-ce pas un non-sens ?

Distinction entre le shéol et « l’enfer », selon la vision humaine

D’après l’interprétation que le monde en général donne du feu éternel, « l’enfer » n’est pas un concept hébreu, mais il est issu de la mythologie grecque. Le shéol n’est pas « l’enfer » interprété comme la géhenne ou le feu éternel. Ce concept ne se trouve pas dans les Écritures, mais il foisonne dans les religions du monde, qu’elles soient païennes ou pseudo-chrétiennes ; et le tout remonte à l’ancienne Babylone des Chaldéens.

Les Hébreux utilisèrent le mot « enfer » pour rendre la notion de Guéhinnom (littéralement, la « Vallée de Hinnom », « Jahannam » en arabe, et « géhenne » en français) qui, loin d’être un lieu sous-terrain de perdition inaccessible et inconnu des vivants, était la Vallée de Hinnom ou de Ben Hinnom (Gue Hinnom) située à Jérusalem : « Puis cette frontière montera par la vallée du fils de Hinnom, jusqu’au côté de Jébusi vers le Midi, qui est Jérusalem ; puis cette frontière montera jusqu’au sommet de la montagne, qui est vis-à-vis de la vallée de Hinnom, vers l’Occident, et qui est au bout de la vallée des Réphaïms, vers le Septentrion » (Josué 15:8).

« Et cette frontière devait descendre au bout de la montagne qui est vis-à-vis de la vallée du fils de Hinnom, et laquelle est dans la vallée des Réphaïms, vers le Septentrion ; et descendre par la vallée de Hinnom jusqu’au côté de Jébusi vers le Midi, puis descendre à Henroguel » (Josué 18:16).

« Il profana aussi Topheth, qui était dans la vallée du fils de Hinnom, afin qu’il ne servît plus à personne pour y faire passer son fils ou sa fille par le feu, à Molec » (2 Rois 23:10).

« Et ils ont bâti les hauts lieux de Topheth, qui est dans la vallée du fils de Hinnom, pour brûler leurs fils et leurs filles au feu, ce que je n’ai pas commandé, et à quoi je n’ai jamais pensé » (Jérémie 7:31).

« A Zanoah, à Hadullam, et dans leurs bourgades ; à Lakis, et dans ses territoires ; et à Hazeka, et dans les lieux de son ressort. Et ils habitèrent depuis Béer-Sébah jusqu’à la vallée de Hinnom » (Néhémie 11:30).

Ce lieu servait aux enfants rebelles d’Israël qui y effectuaient un culte au dieu cananéen Moloch et dans lequel les aînés étaient passés par le feu. C’est par ce biais qu’il deviendra par la suite un endroit de condamnation : « [Josias] profana aussi Topheth, qui était dans la vallée du fils de Hinnom, afin qu’il ne servit plus à personne pour y faire passer son fils ou sa fille par le feu, à Moloch » (2 Rois 23:10).

Le bibliste William Foxwell Albright fait remarquer que SHE’OL semble partager la racine de SHA’AL qui signifie normalement « demander, interroger, questionner », et donc, partant de cette hypothèse, sheol pourrait, en ce cas, avoir une signification similaire. On pourrait ainsi le rapporter à une sorte de purgatoire. Nous voyons ainsi un exemple flagrant de contorsion intellectuelle basée sur des éléments extra bibliques afin de diriger le sens des mots pour les accorder à une doctrine qui, comme nous l’avons constaté, est d’origine païenne et ne possède aucune assise scripturaire. John Tvedtnes, un autre bibliste (mormon), prolonge l’hypothèse en liant ceci au thème commun aux expériences de mort imminente : l’âme s’interrogeant après avoir traversé le « tunnel ». Cela ne saurait surprendre en sachant que le mormonisme – comme les Témoins de Jéhovah – a été fondé par un membre illuminatus de la franc-maçonnerie, laquelle a repris un grand nombre d’éléments de la kabbale et de la religion à mystères.

Selon le « christianisme moderne » – par opposition à l’Église primitive fondée par le Christ – on trouve, dans le Symbole des Apôtres (écrit catholique) que c’est du shéol, et non de « l’enfer », dont il est fait mention. Quand il est dit que « Jésus descendit aux enfers », ce n’est pas pour visiter les damnés, mais « pour aller chercher tous les morts » des époques précédentes et les amener au jugement. À cet effet, on cite Matthieu 27:52 qui dit que « les sépulcres s’ouvrirent » en ignorant l’incohérence dans laquelle se met celui qui y croit. Selon cette théorie, Christ ne serait pas vraiment mort sur la croix, car Son âme – que nous savons par ailleurs être Son sang – se serait échappée pour se rendre autre part (dans ce cas-ci, au « séjour des morts »), ce qui entraîne l’inévitable conséquence : Christ n’aurait pas effacé nos péchés, car Son sacrifice n’aurait pas été complet.

Or, il fallait qu’Il mette Son âme à mort, tel que dit l’Écriture : « C’est pourquoi je lui donnerai son partage parmi les grands, et il partagera le butin avec les puissants, parce qu’il aura épandu son âme à la mort, qu’il aura été mis au rang des transgresseurs, et que lui-même aura porté les péchés de plusieurs, et aura intercédé pour les transgresseurs » (Ésaïe 53:12).

Ce que dit Matthieu 27:52, c’est qu’à la mort de Christ, plusieurs saints, c’est-à-dire, des croyants, assurément d’anciens habitants de Jérusalem, furent ressuscités. Mais dans quel état ? À la vie éternelle ou à la vie normale qu’ils avaient avant de mourir ? S’ils étaient ressuscités à la vie éternelle, c’aurait constitué la Première Résurrection des Saints, celle que Christ dit qu’elle ne doit survenir qu’au dernier jour, lors de Son Retour. S’ils étaient ressuscités à la vie éternelle, où seraient-ils depuis 2 000 ans ? Où auraient-ils passé tout ce temps ? Notez qu’après leur mention dans ce passage, on n’en parle plus dans les Écritures. En outre, s’ils étaient ressuscités à la vie éternelle, c’aurait été AVANT la résurrection de Christ ; or, il est dit que Christ est le PREMIER-NÉ !

« … et de la part de Jésus-Christ, qui est le témoin fidèle, le premier-né d’entre les morts, et le Prince des rois de la terre [les Élus ressuscités] » (Apocalypse 1:5).

« Et encore, quand il introduit dans le monde Son Fils premier-né, il est dit : Que tous les anges l’adorent » (Hébreux 1:6).

« Car comme tous meurent en Adam, de même aussi tous seront vivifiés en Christ. Mais chacun en son rang, les prémices, c’est Christ ; puis ceux qui sont de Christ seront vivifiés en son avénement » (1 Corinthiens 15:22-23).

« Et c’est lui qui est le Chef du Corps de l’Eglise, et qui est le commencement et le premier-né d’entre les morts, afin qu’il tienne le premier rang en toutes choses » (Colossiens 1:18).

Christ est le premier-né de Dieu. Mais par rapport à qui ? S’Il est le premier-né de ceux qui naissent, quelle est cette naissance ? Qui sont ceux qui naissent après Christ ? Ce sont les Élus, l’Église des prédestinés au salut qui naîtront à la vie éternelle lors de la Première Résurrection, au retour de Christ. Il s’agira réellement d’une naissance :

« Qui entendit jamais une telle chose, et qui en a jamais vu de semblables ? Ferait-on qu’un pays fût enfanté en un jour ? ou une nation naîtrait-elle tout d’un coup, que Sion [l’Église de Christ] ait enfanté ses fils aussitôt qu’elle a été en travail d’enfant ? Moi qui fais enfanter les autres, ne ferais-je point enfanter Sion ? a dit l’Eternel ; Moi qui donne de la postérité aux autres, l’empêcherais-je d’enfanter ? a dit ton Dieu » (Ésaïe 66:8-9). Les chrétiens qui croient être déjà « nés de nouveau » auront sans doute à réviser leur conception de la nouvelle naissance.

Donc, les saints qui furent ressuscités lors de la mort en croix de notre Seigneur Jésus-Christ ne pouvaient pas être « nés de nouveau » et avoir la vie éternelle, car ils auraient précédé le Premier-né, Jésus-Christ. Il n’est pas non plus écrit qu’ils soient « montés au ciel », mais qu’ils sont entrés dans Jérusalem pour se montrer aux siens, bien terrestres.

Il est évident que Christ est le premier-né à la vie éternelle (et pour l’instant le seul), car Adam fut le premier-né à la vie physique temporelle. Personne ne peut avoir la vie éternelle avant Jésus-Christ et donc, les saints de l’Ancien Testament ne peuvent avoir une « âme immortelle » et être montés au ciel ou avoir erré dans un quelconque « séjour des morts » parce qu’ils ne sont pas encore nés à la vie éternelle, laquelle est la vraie naissance dont Christ est le premier à avoir bénéficié.

« Car ceux qu’il a préconnus, il les a aussi prédestinés à être conformes à l’image de son Fils, afin qu’il soit le premier-né entre plusieurs frères » (Romains 8:28).

Par Sa résurrection, Christ a ouvert la voie vers la vie éternelle. Cependant, ce n’est que lors de Son retour sur terre, dans la gloire et en toute puissance, que Ses frères et Ses sœurs naîtront de nouveau à la vie éternelle.

Revenons maintenant à l’étude du mot sheol. Selon les professeurs Stephen L. Harris (de l’école méthodiste) et James Tabor (de l’école évangéliste), le shéol est un lieu de… « rien », et dont les racines plongent dans la Bible hébraïque (Ancien Testament).

Le professeur Tabor, titulaire de la chaire du Département d’Études Religieuses de l’Université de la Caroline du Nord, écrit dans son livre What the Bible Says About Death, Afterlife and the Future (Ce que dit la Bible au sujet de la mort, de l’après-vie et de l’avenir) :

« Les anciens Hébreux n’imaginaient nullement l’idée d’une âme immortelle, vivant une pleine vie après la mort, pas plus qu’une résurrection et une ressuscitation quelconque. Les hommes comme les bêtes provenaient de la poussière et retournaient à la poussière (Genèse 2:7 ; 3:17). Le mot nephesh, traditionnellement traduit “âme vivante”, mais plutôt compris comme “être vivant”, est le même mot utilisé pour toutes les créatures et n’implique aucune idée d’immortalité … Tous les morts s’en vont dans le shéol et ils reposent ensemble, bons ou mauvais, riches ou pauvres, libres ou esclaves (Job 3:11-19). On le décrit comme “une région sombre et profonde”, “la fosse”, “le pays de l’oubli”, coupé de Dieu et de toute vie humaine plus haut (Psaume 6:5 ; 88:3-12). Bien que dans certains textes, le pouvoir de YHVH atteigne le shéol (Psaume 139:8), l’idée dominante est que les morts restent abandonnés à jamais. Ce concept du shéol peut paraître négatif, en contraste avec la vie qui se passe “là-haut”, chez les vivants, mais il n’y a pas non plus de notion de jugement, ni de rétribution. Lorsqu’on mène une vie d’extrême souffrances et de misère, comme ce fut le cas de Job, le shéol peut même paraître comme un soulagement bienvenu à la douleur – voir Job chapitre 3. Néanmoins, il s’agit à la base d’une sorte de “néant”, une existence qui est à peine existence dans laquelle survit une “ombre” ou une “nuance” de l’ancien soi (Psaume 88:10). » [emphase ajoutée]

Le professeur Harris fait part de remarques similaires dans son étude intitulée Understanding the Bible (Comprendre la Bible) :

« Le concept de châtiment éternel n’apparaît pas dans la Bible hébraïque [Ancien Testament] qui utilise le terme “shéol” pour désigner une région sous-terraine où les morts, bons comme mauvais, ne subsistent qu’en tant qu’ombres impuissantes. Lorsque les scribes juifs hellénisés traduisirent la Bible en grec [les Septante], ils utilisèrent le mot hades pour rendre sheol, créant une association mythologique totalement neuve à l’idée d’existence posthume. Dans les anciens mythes grecs, l’Hadès, nommé d’après la déité glauque qui régnait sur elle, était originalement similaire au shéol, un monde sous-terrain sombre où tous les morts, sans distinction de mérites individuels, étaient logés sans la moindre discrimination. » [emphase ajoutée]

Le shéol dans les conceptions les plus anciennes

Le shéol n’a ni divinité, ni démon ; il n’exige aucun rituel d’entrée, la cérémonie funéraire post-mortem ne servant, en fin de compte, qu’aux vivants. Ce lieu obscur et sous-terrain est situé au plus profond de l’abîme. Job 38:16-17 dit : « Es-tu venu jusqu’aux gouffres de la mer, et t’es-tu promené au fond des abîmes ? Les portes de la mort se sont-elles découvertes à toi ? as-tu vu les portes de l’ombre de la mort ? »

Sur cet abîme flotte la terre des vivants. Un chemin mène à cette caverne ténébreuse : « Avant que j’aille au lieu d’où je ne reviendrai plus ; en la terre de ténèbres, et de l’ombre de la mort » (Job 10:21). « Certes je n’ai plus à attendre que le sépulcre, qui va être ma maison ; j’ai dressé mon lit dans les ténèbres » (Job 17:13). « Et les chantres, de même que les joueurs de flûtes, et toutes mes sources seront en toi » (Psaume 87:7). Bien sûr, la « caverne ténébreuse » n’est qu’une métaphore empruntée au langage poétique des psalmistes et de Job. Il ne s’agit pas d’une caverne littérale, mais du sépulcre, du tombeau. Lieu commun de tous les cadavres humains retournés à la terre, transformés en poussière. L’utilisation d’une poésie symbolique par les prophètes de l’Ancien Testament semble avoir dérouté un grand nombre de lecteurs des Écritures, tout érudits soient-ils, et qui ont subi l’influence des concepts païens dont ils n’arrivent pas à se débarrasser complètement, d’où leur confusion et leur manque de discernement. De plus, si leurs études sont établies à partir des manuscrits corrompus qui sont la source de trop nombreuses versions bibliques, le problème s’amplifie.

Toujours est-il que, par lui-même, l’homme ne peut revenir du shéol : « Comme la nuée se dissipe et s’en va, ainsi celui qui descend au sépulcre ne remontera plus » (Job 7:9). « Avant que j’aille au lieu d’où je ne reviendrai plus ; en la terre de ténèbres, et de l’ombre de la mort » (Job 10:21). « Ainsi l’homme est couché par terre, et ne se relève point ; jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de cieux ils ne se réveilleront point, et ne seront point réveillés de leur sommeil » (Job 14:12).

Certains affirment que l’âme de Samuel est revenue du séjour des morts pour apparaître au roi Saül sous l’invocation de la sorcière d’Endor (1 Samuel 28). Or, ce n’est pas l’âme de Samuel qui se manifesta, mais un démon. Si Dieu exige que l’on n’invoque pas les morts, peut-on imaginer que Samuel, homme de Dieu, se serait permis de transgresser Sa loi ? Toutes les invocations des médiums sont des portes ouvertes aux esprits malins pour tromper et perturber les vivants.

Donc, tous les êtres humains finissent au shéol et retournent à la poussière, bons ou mauvais, même Énoch et Élie que les « érudits » disent avoir été enlevés au ciel sans passer par la mort (ce que les Écritures ne disent pas). Il n’y a pas de rétribution ou de jugement post-mortem, comme l’affirme pourtant l’Église catholique et plusieurs autres églises dites chrétiennes, sans apporter de base scripturaire solide. Après la mort, rien ne se passe jusqu’au moment de la résurrection. Le mort n’a plus ni âme, ni souffle de vie. « Si l’Eternel ne m’eût été en secours, mon âme eût été dans peu logée dans le lieu du silence » (Psaume 94:17). En termes clairs, David dit que, si Dieu ne l’avait pas secouru du danger, il serait mort et enterré.

D’après la croyance populaire, les âmes des morts précédant le sacrifice de Christ et Sa mise au tombeau ont séjourné dans un endroit où elles erraient comme des zombies, sans force, sans souvenir, sans information, sans joie ni peine, en se fondant sur une interprétation biaisée d’Ecclésiaste 9:10 où il est écrit : « Tout ce que tu auras moyen de faire, fais-le selon ton pouvoir ; car au sépulcre, où tu vas, il n’y a ni occupation, ni discours, ni science, ni sagesse. » Nous lisons plus loin : « Quand aussi l’on craindra ce qui est haut, et qu’on tremblera en allant ; quand l’amandier fleurira, et quand les cigales se rendront pesantes ; et que l’appétit s’en ira, (car l’homme s’en va dans la maison où il demeurera à toujours [la tombe],) et quand on fera le tour par les rues, en menant deuil [cortège funèbre]. Avant que le câble d’argent se déchaîne [perte de la vie], que le vase d’or se débonde, que la cruche se brise sur la fontaine ; que la roue se rompe sur la citerne ; et avant que la poudre retourne en la terre, comme elle y avait été, et que l’esprit retourne à Dieu, qui l’a donné » (Ecclésiaste 12:5-7).

Ce qui sort du corps humain lorsqu’il meurt, c’est l’esprit de l’homme, pas l’âme. Et cet esprit ne va pas errer dans un lieu sous-terrain, mais il retourne à Dieu qui le conserve jusqu’à la résurrection quand Il suscitera à nouveau un corps à chacun dans lequel Il remettra cet esprit.

Pourquoi Dieu aurait-Il fait des hommes aux âmes immortelles pour les réduire ensuite à l’état de zombies presqu’inconscients après la mort du corps et dont certains seraient dans ce séjour ténébreux depuis plusieurs millénaires ? Pourquoi Dieu aurait-Il exigé cela d’Abraham, Isaac et Jacob, ainsi que tous les autres saints de l’Ancien Testament ? La Bible nous produit-elle une réponse sensée à cela ? Évidemment non.

Pensez-y sérieusement. Si les âmes étaient immortelles et que leur sort était de passer un long laps de temps dans une caverne sous-terraine sombre, pourquoi Dieu y ferait-il passer les saints depuis Abel ? Les saints de Dieu ne sont-ils pas destinés au salut dès le moment de leur mort, terme de leur persévérance ? Qu’auraient-ils à retirer de passer des milliers d’années dans une antichambre lugubre ?

Le concept de « séjour des morts » semble avoir été adopté dans les églises sans réfléchir, comme la création d’un film d’horreur de série B.

Le shéol selon Ésaïe et Ézéchiel

Selon la vision populaire, l’on dit que le shéol réserve un sort pénible à ceux qui ont fait le mal. On donne l’exemple du roi de Babel en citant Ésaïe 14:11 : « On a fait descendre ta hauteur au sépulcre, avec le bruit de tes musettes ; tu es couché sur une couche de vers, et la vermine est ce qui te couvre. » La version Louis Segond confirme cette interprétation confuse en traduisant ainsi : « Ta magnificence est descendue dans le séjour des morts, avec le son de tes luths ; sous toi est une couche de vers, et les vers sont ta couverture. » L’on peut constater ici que le mot sheol est traduit par la signification ajoutée que les hommes lui ont donnée par la suite sous l’influence du paganisme. Or, le shéol est le sépulcre, pas le séjour des morts.

Ésaïe s’adressait directement au lecteur de son livre en parlant du roi de Babel décédé et mis en tombe. Cela ne veut pas dire que ce dernier en avait conscience. Ésaïe décrivit simplement ce que la mort produisit chez le roi de Babel : son corps est étendu dans sa tombe où débute le processus de décomposition. Il ne s’agit pas de son « âme immortelle » reposant au séjour des morts, âme qui n’aurait pu être altérée par les vers et la vermine, si l’on veut être conséquent.

On donne ensuite le passage d’Ézéchiel 32:17 à 32 pour expliquer ce que le shéol réserve comme sort aux païens qui ont terrorisé les vivants. Mais il faut se référer à une version biblique corrompue, comme celle de Jérusalem (catholique), pour donner un semblant de vraisemblance au faux concept d’un shéol/séjour des morts, car voici ce que dit la version fidèle de David Martin (comme la version de la King James Autorisée) :

« Il arriva aussi en la douzième année, le quinzième jour du mois, que la parole de l’Eternel me fut adressée, en disant : Fils d’homme, dresse une lamentation sur la multitude d’Egypte, et fais-la descendre, elle et les filles des nations magnifiques, aux plus bas lieux de la terre, avec ceux qui descendent en la fosse. Par dessus qui m’aurais-tu été agréable ? descends, et sois gisante avec les incirconcis. Ils tomberont au milieu de ceux qui auront été tués par l’épée ; l’épée a déjà été donnée ; traînez-la avec toute la multitude de son peuple. Les plus forts d’entre les puissants lui parleront du milieu du sépulcre, avec ceux qui lui donnaient du secours, et diront : ils sont descendus, ils sont gisants, les incirconcis tués par l’épée. Là est l’Assyrien, et toute son assemblée ; ses sépulcres sont autour de lui, eux tous, mis à mort, sont tombés par l’épée. Car ses sépulcres ont été posés au fond de la fosse, et son assemblée autour de sa sépulture ; eux tous qui avaient répandu leur terreur sur la terre des vivants, sont tombés morts par l’épée. Là est Hélam, et toute sa multitude autour de son sépulcre ; eux tous sont tombés morts par l’épée, ils sont descendus incirconcis dans les plus bas lieux de la terre, et après avoir répandu leur terreur sur la terre des vivants, ils ont porté leur ignominie avec ceux qui descendent dans la fosse. On a mis sa couche parmi ceux qui ont été tués, avec toute sa multitude ; ses sépulcres sont autour de lui ; eux tous incirconcis tués par l’épée, quoiqu’ils aient répandu leur terreur sur la terre des vivants, toutefois ils ont porté leur ignominie avec ceux qui descendent en la fosse ; il a été mis parmi ceux qui ont été tués. Là est Mesec, Tubal, et toute la multitude de leurs gens ; leurs sépulcres sont autour d’eux ; eux tous incirconcis, tués par l’épée, quoiqu’ils aient répandu leur terreur sur la terre des vivants. Ils n’ont pourtant point été gisants avec les hommes vaillants qui sont tombés d’entre les incirconcis, lesquels sont descendus au sépulcre avec leurs instruments de guerre, dont on a mis les épées sous leurs têtes, et dont les iniquités ont reposé sur leurs os ; parce que la terreur des hommes forts est en la terre des vivants. Toi aussi tu seras froissé au milieu des incirconcis, et tu seras gisant avec ceux qui ont été tués par l’épée. Là est Edom, ses Rois, et tous ses Princes, qui ont été mis avec leur force parmi ceux qui ont été tués par l’épée ; ils seront gisants avec les incirconcis, et avec ceux qui sont descendus dans la fosse. Là sont tous les Princes de l’Aquilon, et tous les Sidoniens, qui sont descendus avec ceux qui ont été tués, à cause de leur terreur, étant honteux de leur force ; et ils sont gisants incirconcis avec ceux qui ont été tués par l’épée, et ils ont porté leur ignominie avec ceux qui sont descendus dans la fosse. Pharaon les verra, et il sera consolé de toute la multitude de son peuple ; Pharaon, dit le Seigneur l’Eternel a vu les blessés par l’épée et toute son armée. Car j’ai mis ma terreur en la terre des vivants, c’est pourquoi Pharaon avec toute la multitude de son peuple sera gisant au milieu des incirconcis, avec ceux qui ont été tués par l’épée, dit le Seigneur l’Eternel. »

Ce passage détaille le sort des nations belliqueuses qui ont semé la terreur autour d’elles par la guerre. Elles sont enterrées avec leurs soldats, de façon ignominieuse, par contraste avec les hommes vaillants qui sont honorés. Une lecture le moindrement attentive montre qu’il n’est pas mentionné d’âmes immortelles errant dans des cavernes sous-terraines. Toutefois, dans d’autres versions bibliques, comme celle de Jérusalem, au lieu de parler des « lieux les plus bas de la terre », on traduit par « pays sous-terrain » afin de s’accorder avec le concept de « séjour des morts » tiré du paganisme. Les rois et les princes mentionnés dans le passage ne sont pas conscients, ils sont morts avec leur peuple et enterrés au milieu de celui-ci dans la fosse. Si Ézéchiel s’adresse à eux, c’est parce qu’il s’agit d’une prophétie à leur intention. Cependant, ils n’en tiennent pas compte, car ils sont incirconcis de cœur, comme la grande majorité des habitants de la terre d’aujourd’hui.

Plus loin, le prophète Ézéchiel a une vision de la résurrection des morts. Tentez de voir où il est écrit que l’âme remonte d’un « séjour des morts » et réintègre un corps neuf :

« La main de l’Eternel fut sur moi, et l’Eternel me fit sortir en esprit [il s’agit donc d’une vision], et me posa au milieu d’une campagne qui était pleine d’os. Et il me fit passer auprès d’eux tout à l’environ, et voici, ils étaient en fort grand nombre sur le dessus de cette campagne, et étaient fort secs. Puis il me dit : fils d’homme, ces os pourraient-ils bien revivre ? Et je répondis : Seigneur Eternel, tu le sais. Alors il me dit : prophétise sur ces os, et leur dis : os secs, écoutez la parole de l’Eternel. Puis la parole de l’Eternel me fut adressée, en disant : Et je mettrai des nerfs sur vous, et je ferai croître de la chair sur vous, et j’étendrai la peau sur vous ; puis je remettrai l’esprit en vous, et vous revivrez ; et vous saurez que je suis l’Eternel. Alors je prophétisai selon qu’il m’avait été commandé, et sitôt que j’eus prophétisé il se fit un son, et voici, il se fit un mouvement, et ces os s’approchèrent l’un de l’autre. Puis je regardai, et voici, il vint des nerfs sur eux, et il y crût de la chair, et la peau y fut étendue par-dessus ; mais l’esprit n’y était point. Alors il me dit : prophétise à l’esprit, prophétise, fils d’homme, et dis à l’esprit : ainsi a dit le Seigneur l’Eternel : esprit, viens des quatre vents, et souffle sur ces morts, et qu’ils revivent. Je prophétisai donc comme il m’avait commandé, et l’esprit entra en eux, et ils revécurent, et se tinrent sur leurs pieds ; et ce fut une armée extrêmement grande. Alors il me dit : fils d’homme, ces os sont toute la maison d’Israël [l’Église ressuscitée] ; voici, ils disent : nos os sont devenus secs, et notre attente est perdue, c’en est fait de nous. C’est pourquoi prophétise, et leur dis : ainsi a dit le Seigneur l’Eternel : mon peuple, voici, je m’en vais ouvrir vos sépulcres, et je vous tirerai hors de vos sépulcres, et vous ferai rentrer en la terre d’Israël [le Royaume de Dieu sur terre, lors de la venue de Christ]. Et vous, mon peuple, vous saurez que je suis l’Eternel quand j’aurai ouvert vos sépulcres, et que je vous aurai tirés hors de vos sépulcres. Et je mettrai mon esprit en vous, et vous revivrez, et je vous placerai sur votre terre [pas au ciel] ; et vous saurez que moi l’Eternel j’aurai parlé, et que je l’aurai fait, dit l’Eternel » (Ézéchiel 37:1-14). (Le reste du chapitre montre qu’il s’agit bien de l’Église, composée de Juifs et de Gentils et dont le mur de séparation a été enlevé par Christ.)

Ce passage démontre clairement que les morts ne deviennent que des os secs au fil du temps ; les morts n’ont plus de vie, c’est-à-dire, d’âme, et leur esprit est retourné à Dieu. Or, lors de la résurrection, Dieu va refaire un corps pour chacun d’entre nous et va y redéposer notre esprit afin que notre mémoire soit restaurée, ainsi que les facultés de penser, de réfléchir, de raisonner et d’agir. Notre corps et notre esprit seront réanimés de cette énergie qu’est l’âme, la vie. C’est ce que Dieu signifie quand Il dit : « Je mettrai mon esprit en vous, et vous revivrez… »

L’Ecclésiaste se demanda : « Qui est-ce qui connaît que le souffle des hommes monte en haut… » (Ecclésiaste 3:21). Le « souffle » fait référence à l’esprit et c’est celui-ci qui retourne à Dieu à la suite de la mort.

Vous prendrez également note dans le chapitre d’Ézéchiel que Dieu dit qu’Il ouvrira les sépulcres et tirera Son peuple hors de ses sépulcres. Mais si l’on en croit les « immortalistes », les âmes ne vont jamais dans le sépulcre, car elles quitteraient le corps immédiatement à la mort et iraient, soit au séjour des morts, soit au ciel, soit en enfer… Le passage d’Ézéchiel offre donc une preuve additionnelle que les âmes sont mortelles et que Dieu doit les ressusciter pour qu’elles reprennent vie.

Le shéol à partir du IIIe siècle avant Jésus-Christ

Les martyres juifs victimes de la persécution sous Antiochos 1V, à partir de 168 av, J.-C., sont morts avec la certitude d’une « vie éternelle » à travers l’expérience d’une résurrection, alors que ceux qui font la guerre à Dieu seront punis. « Et plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, et les autres pour les opprobres et pour l’infamie éternelle. Et ceux qui auront été intelligents, luiront comme la splendeur de l’étendue ; et ceux qui en auront amené plusieurs à la justice luiront comme des étoiles, à toujours et à perpétuité » (Daniel 12:2-3).

Le shéol dans le livre apocryphe de « La Sagesse »

Ce livre, ajouté à la Bible par le catholicisme, est écrit en grec, contrairement aux livres de l’Ancien Testament qui sont écrits en hébreu. Il fut rédigé à Alexandrie, au 1er siècle av. J.-C., et ne fait évidemment pas partie du canon hébreu. Cet écrit exprime des idées proches de la philosophie grecque : immortalité de l’âme, rétribution équitable dans l’éternité, résurrection.

« Ils ignorent les secrets de Dieu, ils n’entendent pas de rémunération pour la sainteté, ils ne veulent pas croire à la récompense des âmes pures (Sagesse 2:23). Oui, Dieu a créé l’homme pour l’immortalité (2:23) …les âmes des justes, elles, sont dans la main de Dieu et nul tourment ne les atteindra (3:1). »

Le shéol dans les livres « intertestamentaires »

Le Livre d’Énoch, généralement attribué, non pas à l’Énoch de l’époque pré-diluvienne, mais à des Juifs hellénisés d’Alexandrie, rapporte la « vision cosmologique d’Énoch ». L’auteur décrit le shéol comme divisé en quatre sections : Dans la première, appelée « le sein d’Abraham », pour emprunter ce que dit l’Évangile de Luc, les justes et les saints attendent joyeusement le jour du Jugement ; dans la seconde, les gens modérément bons attendent leurs récompenses ; la troisième, où les méchants sont punis et attendent leur jugement (ils sont donc punis AVANT leur jugement ?) à la résurrection ; enfin la quatrième, où les méchants qui ne méritent même pas d’être ressuscités sont éternellement tourmentés.

On peut tout d’abord se demander quel rôle joue la résurrection dans ce contexte. En effet, dans la première section, quels besoins ou quels avantages y a-t-il pour les âmes « immortelles » des justes et des saints à réintégrer un corps ressuscité si elles baignent déjà dans la félicité divine ? Dans la dernière section, quelle différence y aurait-il pour les âmes immortelles des méchants à recouvrer un corps ressuscité si leur sort demeure exactement le même, soit de brûler éternellement ? Leur corps ressuscité ne brûlerait-il pas instantanément aussitôt rejeté dans la géhenne de feu, laissant souffrir l’âme immortelle de la même manière qu’avant cette résurrection somme toute inutile ? Ces idées sont remplies d’incohérences et nous voyons que, dans le contexte du concept de l’immortalité de l’âme, la résurrection des corps ne s’explique pas de façon sensée.

Cette « cosmologie énochienne » est l’une des seules à rapprocher « l’enfer » du shéol ou à l’inclure. Il y a un autre évangile apocryphe, celui de Nicodème (le docteur de la loi qui ne comprenait rien de la nouvelle naissance que Jésus lui révélait), qui avança l’idée que Jésus Se rendit dans le shéol lorsqu’Il mourut afin de libérer les justes et les patriarches d’Israël. C’est cette même idée qu’a repris l’Église catholique. Citons ici un extrait du Catéchisme biblique (édition Fidès 1958) où il est écrit à la page 85 :

« 33. Jésus est descendu chez les morts (“…est descendu aux enfers”, 5e article du Je crois en Dieu)

« Quand Jésus fut mort, Joseph d’Arimathée se rendit chez Pilate et lui demanda le corps de Jésus. Il le prit, l’enveloppa dans un linceul propre et le plaça dans un tombeau tout neuf qu’il s’était fait tailler dans le roc. Puis il roula une grande pierre à l’entrée du tombeau et s’en alla. Mais les grands-prêtres et les pharisiens s’assurèrent du sépulcre en scellant la pierre et en postant une garde (d’après Saint Matthieu, 27, 57-66).

« À la mort de Jésus, son âme se sépara de son corps. Mais sa divinité resta unie à son corps et à son âme. »

Arrêtons-nous quelques instants pour éclaircir ce dernier point. Aucune Écriture ne parle de « l’âme » de Jésus séparée de Son corps. En revanche, la Bible dit, dans Ésaïe 53:12, alors que le prophète parle nettement du sacrifice de Christ, « …parce qu’il aura livré son âme à la mort… » Si l’âme de Christ n’était pas morte, il n’y aurait pas eu d’expiation pour nos péchés. Bien sûr, comme on devait s’y attendre, les versions frauduleuses de la Bible ont altéré ce passage pour en cacher le sens important qui contrevient au concept de l’âme immortelle. La version de Jérusalem dit : « …parce qu’il s’est livré lui-même à la mort… ». La version Louis Segond dit la même chose : « …parce qu’il s’est livré lui-même à la mort… » En anglais, la Version Autorisée de la King James écrit : « …because he hath poured out his soul unto death… », alors que d’autres versions écrivent : « …because he poured out his life unto death… » (New International Version). Mais les manuscrits originaux sont trop évidents et même certaines versions corrompues n’ont pas osé en changer le sens, comme la Traduction du Nouveau Monde des Témoins de Jéhovah qui dit : « …parce qu’il a répandu son âme jusqu’à la mort… » Nous verrons plus loin que Dieu a dit que l’âme de toute créature vivante est son sang et que donc, en versant Son sang, Christ a ainsi livré Son âme à la mort. Retournons maintenant à la citation tirée du catéchisme catholique :

« L’âme de Jésus se rendit auprès des âmes des justes qui étaient morts et qui attendaient leur rédemption. Parmi elles se trouvaient les âmes d’Adam et Ève, des patriarches et des prophètes, et de Jean-Baptiste. Elles n’étaient pas encore entrées dans le ciel parce que le ciel avait été fermé dès le péché d’Adam. Jésus leur annonçait maintenant la rédemption. »

Nous retrouvons ici la même idée que celle avancée dans « l’évangile de Nicodème » et les deux sont des œuvres de fiction de la tradition humaine qu’aucune Écriture de la Bible ne vient soutenir. Il y a de graves failles dans la logique de ces récits, ce qui les rend absurdes. Par exemple, si les âmes susnommées étaient réellement immortelles, elles ne seraient évidemment plus enfermées dans le temps, car, nonobstant ce que pensent la forte majorité des gens, l’immortalité ne consiste pas à perdurer dans le temps ad vitam aeternam, mais à SORTIR du temps. Alors, pourquoi Dieu les aurait-Il laissées à l’intérieur du temps pour les faire poireauter (certains jusqu’à quatre mille ans) dans un « séjour des morts » (qui ne sont pas réellement morts) ou « aux enfers » où elles végètent sans aucune activité ? Y a-t-il une raison logique ? Et, comme nous l’avons vu, si « l’âme » de Jésus n’est pas morte, Son sacrifice n’a pas été pleinement accompli et nous sommes toujours dans nos péchés. Mais ce que dit la Bible, c’est que l’âme, c’est le sang. Poursuivons dans le catéchisme :

« Le Je crois en Dieu appelle le lieu où se trouvaient les âmes des justes qui étaient morts : les enfers. Ce qui le distingue du lieu où sont les damnés que nous appelons l’enfer (au singulier).

Cette « précision » ne provient pas des Écritures, mais d’une prière inventée par le catholicisme comme résumé du credo de Rome. Cet endroit nommé « les enfers » et que d’autres appellent le « séjour des morts » est inspiré de la philosophie grecque et de la religion à mystères païenne. Cette idée fut répandue dans les églises par le truchement de faux « pères » comme Augustin.

« Le corps de Jésus resta au tombeau jusqu’au troisième jour, froid et rigide, Mais il fut préservé de la corruption. Ainsi s’accomplissait cette parole : “Tu ne peux laisser ton ami voir la corruption” (Psaume 15:10).

Habituellement, le corps ne commence à se corrompre qu’au quatrième ou cinquième jour suivant la mort, s’il n’est pas embaumé. C’est pourquoi le corps de Jésus fut ressuscité le troisième jour. Autrement dit, pour préserver le corps de Jésus de la corruption, Dieu n’a pas attendu quatre jours avant de Le ressusciter. Le verset cité se trouve en réalité dans Psaume 16:10 et se lit comme suit : « Car tu n’abandonneras point mon âme au sépulcre ; et tu ne permettras point que ton bien-aimé sente la corruption » (version David Martin). Remarquons que, dans la version catholique de Jérusalem, il y a quelques « ajustements » accommodants : « …car tu ne peux abandonner mon âme au shéol, ni laisser ton ami voir la fosse ». Tous ces petits changements subtils, d’apparence anodine, finissent par être agaçants, voire irritants. Ils ont pour effet de cacher la vérité. Reprenons le catéchisme :

« RÉFLÉCHIS À CECI : 1) Qui était dans les enfers ? 2) Pourquoi personne ne pouvait-il entrer au ciel avant la mort de Jésus ? 3) Qu’annonça Jésus aux âmes des justes qui étaient morts ? 4) De quoi fut préservé le corps de Jésus ?

Ces questions furent préparées en se basant sur des présuppositions avancées comme des faits scripturaires sans apporter de preuves bibliques, du moins pour les trois premières. Répondons à chacune : 1) Ces « enfers » ou « séjour des morts » n’existent pas dans la Bible qui n’en parle pas. Voilà pourquoi aucune Écriture n’est citée.

2) Il est probable que cette conception ait été créée par suite d’une fausse déduction tirée de la Parole de Jésus qui a dit : « Car personne n’est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel ; savoir, le Fils de l’homme qui est au ciel » (Jean 3:13). Étant donné le désir de croire que l’âme est une entité immortelle, il fallait bien trouver un endroit où devaient séjourner ces âmes des saints de l’Ancien Testament et l’on a adapté le concept païen des « enfers » à la foi catholique. Il y a cependant un hic. L’apôtre Pierre, ayant reçu le Saint-Esprit et se rappelant tous les enseignements de Christ, dit ceci à une foule assemblée : « Hommes frères, je puis bien vous dire librement touchant le Patriarche David, qu’il est mort, et qu’il a été enseveli, et que son sépulcre est parmi nous jusques à ce jour … Car David n’est pas monté aux cieux » (Actes 2 29, 34). Au moment d’énoncer ces paroles inspirées à Pierre, Jésus, Lui, était ressuscité depuis quarante jours. Donc, selon les catholiques, David aurait dû être monté au ciel depuis quarante jours. Or, Pierre dit que non. Qui devons-nous croire ?

À la question 3 du catéchisme, la réponse devient évidente : Jésus n’annonça rien du tout aux âmes des « enfers » ; Dieu est le Dieu des vivants et Il a prévu une résurrection des âmes mortes.

Question 4. Jésus fut effectivement préservé de la corruption de Son corps. Toutefois, étrangement, la bible de Jérusalem dit « ni laisser ton ami voir la fosse », ce qui pourrait sous-entendre que Son âme ne s’y est pas trouvée. Poursuivons notre examen du catéchisme :

« 58. Où l’âme de Jésus se rendit-elle après sa mort ?

« Après la mort de Jésus son âme se rendit aux enfers où se trouvaient les âmes des justes qui étaient morts.

« METS CECI EN PRATIQUE : Chaque tombe doit me rappeler que tous nous devons mourir un jour ; mais aussi que nous ressusciterons un jour. »

Les auteurs devaient certainement comprendre un principe de base : lorsqu’un mensonge est sans cesse répété et martelé dans le crâne de leurs ouailles, il prend forme de vérité même s’il n’y a aucune assise scripturaire pour le soutenir, et toute personne vient à y croire si elle n’est pas attentive et continuellement aux aguets, vérifiant soigneusement dans les Écritures afin d’examiner si ce qu’on lui enseigne est vrai. Voyez ici la contradiction fondamentale : on parle de la mort et de la résurrection, mais on affirme par ailleurs que l’âme est immortelle, ce qui rend la résurrection inutile.

Tiré également du catéchisme catholique, voyons ce qu’il raconte plus loin :

« L’état final des êtres humains

« Le temps de faire nos preuves sur la terre finit par notre mort et notre jugement particulier. Après quoi notre âme va soit au ciel, soit au purgatoire, soit en enfer. [emphase ajoutée]

Dans ce seul petit paragraphe, nous voyons plusieurs problèmes. Tout d’abord, « le temps de faire nos preuves » révèle la croyance catholique du salut par les œuvres, alors que l’apôtre Paul a clairement dit : « Sachant que l’homme n’est pas justifié par les œuvres de la Loi, mais seulement par la foi en Jésus-Christ, nous, dis-je, nous avons cru en Jésus-Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi de Christ, et non point par les œuvres de la Loi ; parce que personne ne sera justifié par les œuvres de la Loi » (Galates 2:16). Un autre problème est cette question de « jugement particulier » que nous allons étudier plus loin. Enfin, on suppose un « purgatoire », endroit où les âmes immortelles sont censées expier elles-mêmes les péchés qui ne leur ont pas encore été pardonnés, et ce afin de se mériter l’entrer au ciel. Cette croyance est complètement étrangère aux Écritures. Continuons dans le catéchisme :

« 127. La mort et le jugement particulier

« Au temps des persécutions, l’évêque saint Cyprien fortifiait les fidèles en ces termes : “Seul craint la mort celui qui ne connaît pas le Christ”. Quand lui-même fut un jour traîné devant le juge et apprit sa condamnation à mort, il dit : “Merci mon Dieu”. Au lieu de l’exécution, il s’agenouilla pour prier une dernière fois. Puis, il se mit debout, fit payer au bourreau vingt-cinq pièces d’or, se banda lui-même les yeux et reçut le coup mortel.

« Tous les hommes doivent mourir parce qu’Adam, le premier homme, a péché : “Par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et par le péché, la mort. Et ainsi la mort a passé en tous les hommes du fait que tous ont péché” (Romains 5,12).

« Le Christ a pris sur lui la mort dans une parfaite obéissance et le plus pur amour. À son exemple, nous devons aussi accepter la mort de la main de notre Père du ciel, par obéissance et avec résignation.

« Par sa mort, le Christ nous a gagné la vie éternelle. Il a transformé la mort. Maintenant la mort est la porte de la vie éternelle pour celui qui meurt dans le Christ.

« Nous ne savons ni quand, ni où, ni comment nous mourrons. Mais nous savons une chose : si nous mourons en enfants de Dieu, nous serons sauvés pour l’éternité ; mais si nous mourons dans le péché mortel, nous sommes perdus pour l’éternité. C’est pourquoi nous devons toujours vivre en enfants de Dieu. Alors à tout instant, nous serons prêts à mourir. »

Après avoir énoncé quelques vérités, dans le langage typiquement ennuyeux et lénifiant du catholicisme, l’on sort du chapeau une fausseté manifestant l’incompréhension du péché qui mène à la seconde mort. À les en croire, Dieu n’a pas le parfait contrôle de Son Plan de salut et doit S’en remettre à la bonne volonté des hommes. C’est peut-être en réaction à cela que le calvinisme a été conçu, autre extrême tout aussi faux. Poursuivons la citation du catéchisme qui, sur cette mauvaise base, construit une doctrine bancale antibiblique :

« À la mort, notre âme se sépare de notre corps. Notre corps sera rendu à la terre et se décomposera. Mais notre âme ne pourra pas se décomposer puisqu’elle est un esprit. Aussitôt après la mort, notre âme ira devant le tribunal de Dieu. Elle devra rendre compte à Dieu de toutes ses pensées, de toutes ses paroles, de tous ses actes et de tout le bien qu’elle aura omis de faire. Ce jugement est le jugement particulier. “Les hommes ne meurent qu’une fois, après quoi il y a un jugement » (Hébreux 9,27). »

Dans ce paragraphe, on établit d’entrée de jeu une fausseté grossière – l’âme se séparant du corps – en se gardant bien de citer un passage biblique, car, évidemment, il n’y en a pas qui puisse prouver ce point. On donne comme seul argument que l’âme est esprit et donc incorruptible. L’Église catholique et la majorité de ses rejetons protestants et évangéliques confondent l’âme et l’esprit parce que l’on prête à l’âme des caractéristiques de l’esprit. Pour eux, lorsque la Bible dit que c’est l’esprit de l’homme qui retourne à Dieu après la mort, ils y voient l’âme qui sort de l’homme.

Mais l’apôtre Paul, directement instruis par Christ et qui en savait beaucoup plus en la matière que tous les théologiens modernes réunis, révèle une nette distinction : « Or le Dieu de paix vous veuille sanctifier entièrement ; et faire que votre esprit entier, et l’âme et le corps soient conservés sans reproche en la venue de notre Seigneur Jésus-Christ » (1 Thessaloniciens 5:23).

Nous pourrions utiliser une analogie pour expliquer ces trois éléments qui se combinent pour rendre fonctionnel un être humain vivant : le corps de l’homme est comme la boîte d’un ordinateur avec tous ses composants physiques ; l’esprit de l’homme est comme la programmation et les logiciels du disque dur ; l’âme est comme l’électricité qui alimente l’ordinateur pour le faire fonctionner.

L’esprit de l’homme ne peut fonctionner sans un cerveau fait de matière physique et sans la vie, c’est-à-dire, l’âme, ou le sang coulant dans ses veines et vice-versa. Que l’un de ces trois éléments manque et tout l’être humain s’arrête, il meurt. L’esprit de l’homme retourne alors à Dieu qui le conserve jusqu’au moment où Il suscitera un nouveau corps à la personne et lui redonnera la vie, c’est-à-dire, une âme.

Donc, ce phénomène imaginaire de l’âme qui passe devant le tribunal de Dieu pour recevoir un « jugement particulier » n’a ni queue, ni tête. Voyons ce qu’en pensaient les apôtres : « Car il est temps que le jugement commence par la maison de Dieu [l’Église, les saints] ; or, s’il commence premièrement par nous, quelle sera la fin de ceux qui n’obéissent point à l’Évangile de Dieu ? » (1 Pierre 4:17). L’Église est jugée aujourd’hui, de son vivant ! Et vous savez quoi ? « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ, lesquels ne marchent pas selon la chair, mais selon l’Esprit” (Romains 8:1).

Les enfants de Dieu sont jugés maintenant et sont déclarés non coupables, car ils sont jugés selon la foi et non pas selon les œuvres de la loi. Hébreux 9:27 qu’utilise le catéchisme est mal traduit et il est déformé afin de cadrer dans la théologie catholique. En vérité, la Bible dit : « Et comme il est ordonné aux hommes de mourir une seule fois, et qu’après cela suit le jugement… » Dieu a planifié que tous les hommes doivent mourir une seule fois ; toutefois, il y en a parmi eux qui vont mourir une deuxième fois (Apocalypse 20:14). Cette seconde mort fera suite au Jugement du Grand Trône Blanc qui aura lieu lors de la Deuxième Résurrection, celle de la quasi-totalité de l’humanité, car, pour passer à ce jugement, les hommes devront être d’abord ressuscités.

« C’est pourquoi laissant la parole qui n’enseigne que les premiers principes du Christianisme, tendons à la perfection, et ne nous arrêtons pas à jeter tout de nouveau le fondement de (1) la repentance des œuvres mortes, et de (2) la foi en Dieu ; de (3) la doctrine des Baptêmes, et de (4) l’imposition des mains, de (5) la résurrection des morts, et (6) du jugement éternel » (Hébreux 6:1-2). Vous prendrez note que Paul établit les étapes fondamentales du christianisme dans leur succession au fil du cheminement du chrétien. Vous voyez que la résurrection des morts précède le jugement dernier. Dans Apocalypse 20:12, il est clair que les morts sont d’abord ressuscités avant d’être par la suite jugés selon les enseignements de la Parole (les Livres). On ne trouve nulle part une mention de jugement particulier de l’âme immédiatement après la mort d’une personne.

Lorsque le catéchisme catholique dit : « notre âme ira devant le tribunal de Dieu. Elle devra rendre compte à Dieu de toutes ses pensées, de toutes ses paroles, de tous ses actes et de tout bien qu’elle aura omis de faire », cela s’avère une insulte au sacrifice de Christ, car on le tient pour inefficace, n’ayant pu effacer ces fautes. Si les membres de l’Église sont jugés aujourd’hui même, il ne peut y avoir de « jugement particulier » pour eux après leur mort, car leur sort est d’hors et déjà scellé. Morts en Christ, ils passent directement à la résurrection à la vie éternelle.

De tout temps, les chrétiens ont été jugés de leur vivant et quotidiennement, selon leur persévérance dans la foi et, à leur mort, la vie éternelle dans le Royaume leur a tété assurée sans qu’ils aient à passer devant le tribunal de Dieu, parce qu’ils sont morts sans taches ni rides, le sang de Jésus les ayant blanchis et justifiés. D’ailleurs, lors du Jour du Jugement du Grand Trône Blanc, il y aura déjà mille ans que les saints auront été ressuscités à la vie éternelle. Donc, le Jugement dernier n’est pas pour les saints de l’Église. Avançons encore dans les élucubrations du catéchisme :

« Après le jugement particulier, notre âme ira soit au ciel, soit au purgatoire, soit en enfer.

« 128. Le ciel

« Quand saint Paul se trouvait en prison pour avoir proclamé l’Évangile et qu’il avait la mort devant les yeux, il écrivit aux Philippiens : “Je me sens pris dans cette alternative : d’une part, j’ai le désir de m’en aller et d’être avec le Christ, ce qui serait, et de beaucoup, bien préférable ; mais de l’autre, demeurer dans la chair est plus urgent pour votre bien” (Philippiens 1, 23-24).

« Celui qui meurt dans la grâce de Dieu, qui est libéré de tous péchés et des peines méritées par le péché, va au ciel aussitôt après sa mort. »

Voyons ce que dit le Texte Reçu, version David Martin : « Car je suis pressé des deux côtés : mon désir tendant bien à déloger, et à être avec Christ, ce qui m’est beaucoup meilleur ; mais il est plus nécessaire pour vous que je demeure en la chair » (Philippiens 1:23-24). Malheureusement, l’Église catholique et de nombreuses autres églises pseudo-chrétiennes ne tiennent pas compte de la nature du temps versus la nature intemporelle de l’éternité dans laquelle Se trouve Christ depuis Sa résurrection. Elles tiennent donc pour acquis que Paul s’attendait à monter immédiatement au ciel – en tant qu’âme immortelle – tout de suite après sa mort, comme s’il avait dit : « mon désir tendant bien à déloger et à être [immédiatement] avec Christ [au ciel]. » On peut alors se demander pourquoi aurait-il besoin de ressusciter dans un corps lors du Retour de Christ ? La majorité des chrétiens n’a pas la notion chronologique de ce qui arrive après la mort parce qu’ils calculent toujours en fonction du temps qui passe. Or, une personne qui meurt sort du temps, en quelque sorte. Le temps n’existe plus pour elle, car elle n’a plus aucune conscience ; elle a cessé de vivre. Lors de la résurrection, elle se réveillera en un clin d’œil ; en effet, au moment de sa mort, elle fermera les yeux et aura l’impression de les rouvrir aussitôt, complètement inconsciente d’avoir traversé le temps en un instant lorsqu’elle retrouvera un nouveau corps et son âme vivante.

Il y a près de six mille ans qu’Abel le juste est mort et il n’est toujours conscient de rien, comme Abraham, Isaac, Jacob, David, Samuel, Ésaïe, tous les prophètes, tous les apôtres et tous les chrétiens depuis lors. Au retour de Jésus-Christ, au dernier jour, comme Il l’a promis, Il nous ressuscitera tous en même temps, instantanément, et nous aurons tous la même impression de réveil suite à un sommeil sans rêve. Notre esprit, retourné à Dieu, va être transporté au-delà du temps jusqu’au jour de la résurrection. C’est ce que Paul comprenait et ce dont il parlait.

« Qui entendit jamais une telle chose, et qui en a jamais vu de semblables ? Ferait-on qu’un pays fût enfanté en un jour ? ou une nation naîtrait-elle tout d’un coup, que Sion [l’Église] ait enfanté ses fils aussitôt qu’elle a été en travail d’enfant ? Moi qui fais enfanter les autres, ne ferais-je point enfanter Sion ? a dit l’Eternel ; Moi qui donne de la postérité aux autres, l’empêcherais-je d’enfanter ? a dit ton Dieu » (Ésaïe 66:8-9).

Essayez d’imaginer les habitants décédés de tout un pays qui se relèveraient de leur tombe tous ensemble. C’est l’analogie que Dieu nous donne ici en rapport avec la Première Résurrection, celle des enfants de Dieu. Il n’est pas question d’âmes immortelles qui sont réintégrés dans leurs corps, car il ne s’agirait pas alors d’une nouvelle naissance à la vie éternelle. Christ, revenu sur terre pour installer le Royaume de Dieu, les ressuscite afin qu’ils règnent avec Lui pendant mille ans. Mais le catéchisme voit les choses autrement :

« Les bienheureux dans le ciel contemplent Dieu Éternité, face à face, dans sa gloire, et sont unis dans un amour éternel. C’est la plus grande joie du ciel – les bienheureux contemplent le Christ, Homme-Dieu, également dans son humanité glorifiée. Ils vivent dans la communauté des anges et des saints. Ils sont libérés de tout mal et totalement heureux. Ils retrouvent au ciel également tous leurs parents et amis qui se sont endormis dans le Seigneur. Les joies du ciel sont plus grandes que nous ne pouvons les imaginer. C’est à elles que s’applique d’une manière parfaite cette parole : “Nous vous annonçons ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qu’il aime (1 Corinthiens 2,9).

Ne vous en déplaise, mais cette dernière parole, quelque peu « arrangée » par les auteurs du catéchisme, ne concerne pas les « joies du ciel », et la suite du chapitre l’explique. Il s’agit de tout le volet de la doctrine divine, de la prophétie et de tout le conseil de Dieu qui échappent à la compréhension de l’esprit de l’homme. Ces auteurs croient que l’âme est destinée à « monter au ciel » afin de passer l’éternité à regarder Dieu en béate admiration. Or, la Bible nous révèle que nous allons d’abord régner sur terre avec Jésus-Christ, puis, après le Jugement du Grand Trône Blanc, c’est Dieu le Père qui va descendre sur la nouvelle terre qu’Il aura créée, afin de vivre avec les humains devenus éternels (Apocalypse 21:2-3). Bien sûr, les incohérences du catéchisme ne s’arrêtent pas là :

« Les joies du ciel ne sont pas également grandes pour tous les bienheureux. Chacun recevra son propre salaire à la mesure de son propre labeur (1 Cor. 3,8). Celui qui a aimé Dieu davantage sur la terre et l’a servi plus fidèlement recevra dans le ciel l’amour de Dieu dans une plus riche mesure. “Qui sème chichement moissonnera chichement, qui sème largement moissonnera largement” (2 Corinthiens 9,6). »

Nous voyons encore ici deux versets sortis de leur contexte et appliqués à quelque chose d’autre qu’à leur sens véritable. 1 Corinthiens 3:8 dit : « Et tant celui qui plante, que celui qui arrose, ne sont qu’une même chose ; mais chacun recevra sa récompense, selon son travail. » Paul parle du travail des ministres de Dieu qui reçoivent le privilège de Le servir. Ils ne donnent pas le salut ni ne se le méritent, mais ils font rapporter les différents talents que Dieu leur a accordés au bénéfice de l’Église. Ils ne recevront pas un dû, mais une récompense. Quant à 2 Corinthiens 9:6, cela se rapporte aux dons que les frères envoyaient à d’autres en état d’indigence.

Comment peut-on s’imaginer que Dieu mesurera Son amour en en accordant moins à certains pour l’éternité, simplement sur la base de certains gestes posés – ou pas – dans cette minuscule vie charnelle ? Et pour ajouter l’insulte à l’injure dans cette fausse conception du salut par les œuvres, le catéchisme catholique nous arrive avec ceci :

« 120. Le purgatoire

« Un jour, comme Judas Macchabée avait vaincu les Syriens, les guerriers prièrent après la bataille que Dieu remette leurs péchés à ceux qui étaient tombés. Puis, ayant fait une collecte d’une grande quantité d’argent, Judas l’envoya à Jérusalem afin qu’on offrit un sacrifice pour le péché de ceux qui étaient morts (d’après 2 Macchabée 12, 32 à 46). »

Les livres apocryphes des Macchabées n’ont pas été insérés par hasard dans le canon scripturaire catholique. Vous voyez probablement ici le prétexte voulu à l’origine du purgatoire et de tout le système financier des indulgences par lequel l’Église catholique a érigé son empire économique. Poursuivons :

« Celui qui meurt dans la grâce de Dieu mais qui n’est pas encore libéré de tous ses péchés et de toutes les peines méritées par le péché, ne peut pas entrer aussitôt dans le ciel. Saint Jean a écrit de la cité de Dieu qu’est le ciel : “Rien de souillé n’y pourra pénétrer” (Apocalypse 21, 27). » [emphase ajoutée]

Ce que disent les Écritures, c’est que celui qui meurt dans la grâce de Dieu, meurt sans péché, car il est entièrement justifié par le sang de Jésus-Christ et, par conséquent, il est complètement et absolument libéré de tous ses péchés et de toutes les peines méritées par le péché, c’est-à-dire, la seconde mort qui n’a pas de pouvoir sur lui. Les auteurs du catéchisme rejettent le sacrifice de Jésus-Christ comme étant le seul moyen d’effacer les péchés. Et, vu que rien de souillé n’entrera dans le temple divin – et non pas au ciel (Apocalypse 21:2-3) – il leur a fallu emprunter du paganisme un endroit d’expiation temporaire des péchés, en accord avec le salut par les œuvres et le mérite.

« Celui qui doit encore faire pénitence pour ses péchés, va d’abord pour cela dans un lieu de purification que nous appelons Purgatoire (c’est-à-dire, lieu de purification). Les âmes du purgatoire sont remplies d’une contrition suppliante pour leurs péchés, et d’un ardent désir de Dieu, saint et bon. Elles doivent faire pénitence de leurs péchés par de graves souffrances. Leur douleur la plus grande est de ne pas encore contempler Dieu. Leur plus grande consolation est de savoir qu’elles le contempleront bientôt et qu’elles sont sauvées pour l’éternité. »

Comment les auteurs du catéchisme ont-ils pu « savoir » ce que ressentent et pensent les « âmes du purgatoire » ? Certainement pas en consultant les Écritures, car tout ce concept est en flagrante contradiction avec le Sacrifice parfait de Jésus-Christ. Dieu S’est fait chair et a sacrifié Sa vie physique justement pour que nous n’ayons pas à faire ce genre de pénitence de nos péchés par de graves souffrances. De plus, la seule autre manière pour qu’une personne fasse pénitence pour ses péchés sans passer par le sacrifice de Christ, c’est par la mort éternelle, la seconde dont on ne revient jamais. Continuons :

« Les âmes du purgatoire ne peuvent rien faire d’elles-mêmes pour abréger leurs souffrances. Mais le Christ, leur Rédempteur, intercède sans cesse pour elles auprès du Père, et, par lui, Marie aussi et les autres saints du ciel intercèdent également. Par le Christ, nous pouvons, nous aussi, prier et offrir des sacrifices pour les âmes du purgatoire afin qu’elles soient délivrées bientôt de leurs souffrances. »

Imaginez un peu le tableau absurde que l’on fait de ce genre de salut. Le Père au ciel, assis sur Son trône, entouré de Jésus-Christ, de « Marie » et des « âmes des saints » qui ne cessent de Le supplier d’avoir un peu de pitié pour des « âmes » du purgatoire qui doivent pourtant purger leur peine par d’atroces souffrances infligées par… Dieu Lui-même ! C’est pathétique. Pour les « âmes du purgatoire », il n’y a pas de liberté conditionnelle, voyez vous-mêmes :

« Le purgatoire durera jusqu’au jugement du monde. Après ce jugement, il n’y aura plus que le ciel et l’enfer. »

La propre « logique » du catéchisme est contradictoire et bancale. À quoi bon prier pour le salut des âmes du purgatoire si, de toute façon, elles doivent expier jusqu’au bout leurs péchés non pardonnés ?

Remarquez bien ceci : si l’âme de Jésus-Christ était immortelle, qu’avait-Il besoin de ressusciter dans un corps trois jours après Son sacrifice ? Pourquoi « les âmes des saints au ciel » doivent-elles ressusciter sur terre dans un nouveau corps pour retourner ensuite au ciel où ce nouveau corps ne changerait rien ? Et il y a ceux qui vont en enfer :

« 130. L’enfer

« Un jour, Jésus raconta aux pharisiens cette parabole : Il y avait un homme riche qui s’habillait de pourpre et de fin lin, et qui, chaque jour, faisait bonne chair. Un pauvre du nom de Lazare aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche, mais personne ne lui en donnait. Or, le pauvre mourut et fut emporté par les anges dans le sein d’Abraham. Le riche aussi mourut et on l’enterra. Dans l’enfer, il leva les yeux et s’écria : “Père Abraham, aie pitié de moi et envoie Lazare tremper dans l’eau le bout de son doigt pour me rafraîchir la langue, car je suis à la torture dans ces flammes” (d’après Saint Luc 16:19-24). »

« C’est un effroyable malheur que de mourir dans le péché mortel. Celui qui, jusqu’au dernier moment, a repoussé loin de lui l’amour et la piété de Dieu, et qui est mort dans le péché mortel, s’est par là lui-même séparé de Dieu pour l’éternité. Il sera condamné par Dieu et ira en enfer. »

Tout d’abord, pourquoi le catéchisme appelle-t-il cela « le péché mortel » étant donné que, selon la doctrine catholique, il n’entraîne pas la mort, mais la vie éternelle dans les flammes ? Décidément, on n’en est pas à une contradiction près.

La parabole de Lazare et du mauvais riche a toujours été un casse-tête et une source de mauvaise interprétation de la part des théologiens catholiques et, par extension, les théologiens protestants et évangéliques qui tiennent pour acquis que l’âme est immortelle. Avec cette assise en tête, ils croient que cette parabole de Christ leur donne raison. Lorsqu’il est écrit : « le pauvre mourut et il fut porté par les anges au sein d’Abraham », ils y voient donc naturellement que l’âme de Lazare fut transportée par les anges et amenée au ciel pour aller rejoindre l’âme d’Abraham qui s’y trouverait avec celles de tous les saints. Ils évacuent donc complètement la Première Résurrection où reviendront Abraham et Lazare. Nous voyons pourtant, dans Matthieu 24:31, qu’à Son Retour, Jésus « enverra Ses anges, qui avec un grand son de trompette, assembleront Ses Élus, des quatre vents, depuis l’un des bouts des cieux jusqu’à l’autre bout ».

Être dans le sein d’Abraham, c’est faire partie de cette Première Résurrection, celle qui est destinée aux seuls membres de l’Église, les enfants d’Abraham, car ils sont sa semence : « Or les promesses ont été faites à Abraham, et à sa semence ; il n’est pas dit, et aux semences, comme s’il avait parlé de plusieurs, mais comme parlant d’une seule, et à sa semence : qui est Christ … Parce que vous êtes tous enfants de Dieu par la foi en Jésus-Christ. Car vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ … Or si vous êtes de Christ, vous êtes donc la semence d’Abraham, et héritiers selon la promesse » Galates 3:16, 26-27, 29).

En plus de la méprise au sujet de la parabole de Lazare et du mauvais riche, il y a la fausse interprétation du mot « enfer ». Le catéchisme dit faire la différence entre le mot « enfer » et « les enfers », le premier étant qualifié de feu éternel et le second de « séjour des morts ». Non seulement la Bible ne fait pas cette distinction, mais elle donne aussi un autre sens au mot « enfer ». Comme nous l’avons vu auparavant, l’enfer est le tombeau où repose le corps décédé d’une personne et il retourne à la poussière. L’étude du concept païen de « séjour des morts » nous offre l’occasion de découvrir les aberrations provoquées par le fait de vouloir amener des éléments païens dans la théologie chrétienne. Il en résulte des absurdités comme celle qui suit.

D’après le catéchisme, l’âme de Christ serait allée au séjour des morts afin de libérer les âmes des saints et les conduire au ciel. De même, les autres âmes auraient pris la direction, soit du purgatoire, soit de « l’enfer » interprété comme le feu éternel. Nous devons en déduire que, à la suite de cette visite de Christ, le séjour des morts fut clos, étant devenu inutile. En effet, le catéchisme dit que maintenant l’âme de toute personne décédée subit immédiatement un « jugement particulier » et peut aller directement au ciel, au purgatoire ou en enfer – sans passer à « go », c’est-à-dire, au séjour des morts dont les portes sont fermées. Ce qui est étrange, c’est de constater que ce séjour des morts soit encore mentionné dans les Écritures, du moins dans les versions corrompues, APRÈS la résurrection de Christ.

Nous allons, par la même occasion, voir un parfait exemple de torsion des Écritures en lisant ce qui a été ajouté, malgré l’interdiction de Dieu de le faire. Citons d’abord le passage d’Actes 2 où l’apôtre Pierre parle d’une prophétie du roi David : « Hommes Israëlites, écoutez ces paroles ! Jésus le Nazarien, personnage approuvé de Dieu entre vous par les miracles, les merveilles, et les prodiges que Dieu a faits par lui au milieu de vous, comme aussi vous le savez ; ayant été livré par le conseil défini et par la providence de Dieu, vous l’avez pris, et mis en croix, et vous l’avez fait mourir par les mains des iniques ; mais Dieu l’a ressuscité, ayant brisé les liens de la mort, parce qu’il n’était pas possible qu’il fût retenu par elle. Car David dit de lui : je contemplais toujours le Seigneur en ma présence : car il est à ma droite, afin que je ne sois point ébranlé. C’est pourquoi mon cœur s’est réjoui, et ma langue a tressailli de joie ; et de plus, ma chair reposera en espérance. Car tu ne laisseras point mon âme au sépulcre [hades], et tu ne permettras point que ton Saint sente la corruption. Tu m’as fait connaître le chemin de la vie [la résurrection], tu me rempliras de joie en ta présence. Hommes frères, je puis bien vous dire librement touchant le Patriarche David, qu’il est mort, et qu’il a été enseveli, et que son sépulcre [hades] est parmi nous jusques à ce jour. Mais comme il était Prophète, et qu’il savait que Dieu lui avait promis avec serment, que du fruit de ses reins il ferait naître selon la chair le Christ, pour le faire asseoir sur son trône ; il a dit de la résurrection de Christ, en la prévoyant, que son âme n’a point été laissée au sépulcre [hades], et que sa chair n’a point senti la corruption. Dieu a ressuscité ce Jésus ; de quoi nous sommes tous témoins. Après donc qu’il a été élevé au ciel par la puissance de Dieu, et qu’il a reçu de son Père la promesse du Saint-Esprit, il a répandu ce que maintenant vous voyez et ce que vous entendez. Car David n’est pas monté aux cieux ; mais lui-même dit : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis pour le marchepied de tes pieds » (Actes 2:22-35).

Dans ce passage, il n’est fait aucune mention d’un « séjour des morts » où se tiennent les âmes immortelles. Même chose dans la version King James. Et veuillez prendre soigneusement note de ceci : il est écrit que l’âme de Jésus n’a pas été laissée au sépulcre. À Sa mort, elle y est allée pendant trois jours, mais elle fut ressuscitée. Or, selon le catéchisme, l’âme ne serait même pas allée au sépulcre, se séparant de Son corps, et se serait rendue au séjour des morts, « les enfers », contredisant ainsi cette Écriture. C’est pourquoi, si nous lisons le même passage, dans les versions de Jérusalem et de Louis Segond, nous voyons autre chose. Examinons d’abord la Jérusalem :

« Hommes d’Israël, écoutez ces paroles. Jésus le Nazaréen, cet homme que Dieu a accrédité auprès de vous par les miracles, prodiges et signes qu’il a opérés par lui au milieu de vous, ainsi que vous le savez vous-mêmes, cet homme qui avait été livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu, vous l’avez pris et fait mourir en le clouant à la croix par la main des impies, mais Dieu l’a ressuscité, le délivrant des affres de l’Hadès j. Aussi bien n’était-il pas possible qu’il fût retenu en son pouvoir ; car David dit à son sujet : Je voyais sans cesse le Seigneur devant moi, car il est à ma droite, pour que je ne vacille pas. Aussi mon cœur s’est-il réjoui et ma langue a-t-elle jubilé, ma chair elle-même reposera dans l’espérance que tu n’abandonneras pas mon âme à l’Hadès et ne laisseras pas ton saint voir la corruption. Tu m’as fait connaître des chemins de vie, tu me rempliras de joie en ta présence. Frères, il est permis de vous dire en toute assurance : le patriarche David est mort et a été enseveli, et son tombeau [hades] est encore aujourd’hui parmi nous. Mais comme il était prophète et savait que Dieu lui avait juré par serment de faire asseoir sur son trône un descendant de son sang, il a vu d’avance et annoncé la résurrection du Christ qui, en effet, n’a pas été abandonné à l’Hadès, et dont la chair n’a pas vu la corruption : Dieu l’a ressuscité, ce Jésus ; nous en sommes tous témoins. Et maintenant, exalté par la droite de Dieu, il a reçu du Père l’Esprit-Saint, objet de la promesse, et l’a répandu. C’est là ce que vous voyez et entendez. Car David, lui, n’est pas monté aux cieux ; or, il dit lui-même : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Sièges à ma droite, jusqu’à ce que j’aie fait de tes ennemis un escabeau pour tes pieds. »

Veuillez remarquer qu’au verset 4, il est écrit : « Dieu l’a ressuscité, le délivrant des affres de l’Hadès », puis, il y a une petite lettre de renvoi de bas de page (j) qui mène à ce qui suit : « “de l’Hadès”, texte occ. ; “de la mort”, texte reçu. Cf. vv. 27 et 31 – L’“Hadès” dans les LXX correspond au sheol, Nb 16,33+ ; Mt 16, 18+. » Chose intéressante, les auteurs de la version de Jérusalem avouent en chuchotant que Hadès veut dire « la mort » dans le Texte Reçu (les manuscrits massorétiques qui s’avèrent le véritable texte biblique inspiré), alors que le terme est caché sous la translitération « Hadès » dans les Septante, texte grec corrompu duquel s’inspire la version de Jérusalem. Et aucune explication pour ce choix n’est fournie. Plus loin, à la suite de « Car David dit à son sujet », il y a un autre renvoi (k) vers la note de bas de page suivante :

« Cité d’après les LXX [Septante grec]. Le texte hébreu [massorète] n’exprimait que le souhait d’échapper à une mort menaçante : “Tu ne laisseras pas ton fidèle voir la fosse”. L’argument suppose l’emploi de la version grecque, qui introduit une autre idée en traduisant “fosse” (tombeau) par “corruption”. »

Donc, cette version préfère le texte grec parce qu’il introduit une autre idée, c’est-à-dire, le « séjour des morts » des « âmes immortelles », plutôt que l’idée originale divine du texte massorétique du shéol, c’est-à-dire, la fosse, le tombeau, donc, la mort. Maintenant, voyons le même passage rendu dans la version Louis Segond avec les notes Scofield :

« Hommes Israélites, écoutez ces paroles ! Jésus de Nazareth, cet homme à qui Dieu a rendu témoignage devant vous par les miracles, les prodiges et les signes qu’il a opérés par lui au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes ; cet homme, livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu, vous l’avez crucifié, vous l’avez fait mourir par la main des impies. Dieu l’a ressuscité, en le délivrant des liens de la mort [hades], parce qu’il n’était pas possible qu’il fût retenu par elle. Car David dit de lui : Je voyais constamment le Seigneur devant moi, Parce qu’il est à ma droite, afin que je ne sois point ébranlé. Aussi mon cœur est dans la joie, et ma langue dans l’allégresse ; Et même ma chair reposera avec espérance, car tu n’abandonneras pas mon âme dans le séjour des morts [hades], Et tu ne permettras pas que ton Saint voie la corruption. Tu m’as fait connaître les sentiers de la vie, Tu me rempliras de joie par ta présence. Hommes frères, qu’il me soit permis de vous dire librement, au sujet du patriarche David, qu’il est mort, qu’il a été enseveli, et que son sépulcre [hades] existe encore aujourd’hui parmi nous. Comme il était prophète, et qu’il savait que Dieu lui avait promis avec serment de faire asseoir un de ses descendants sur son trône, c’est la résurrection du Christ qu’il a prévue et annoncée, en disant qu’il ne serait pas abandonné dans le séjour des morts [hades] et que sa chair ne verrait pas la corruption. C’est ce Jésus que Dieu a ressuscité ; nous en sommes tous témoins. Élevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père le Saint-Esprit qui avait été promis, et il l’a répandu, comme vous le voyez et l’entendez. Car David n’est point monté au ciel, mais il dit lui-même : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. »

Vous noterez qu’au verset 24, il est écrit : « en le délivrant des liens de la mort ». Louis Segond a donc conservé la bonne manière de traduire « hades », car ici cela ne contrevient pas à la conception « immortaliste » du séjour des morts. Mais voilà qu’au verset 27, il est écrit : « Car tu n’abandonneras pas mon âme dans le séjour des morts ». Ici, il s’y trouve un renvoi à la marge (n) où l’on peut lire : « gr. Hades : voir Luc 16:23, note ; cp. Ha. 2:5, note. » Donc, au verset 24, on traduit hades par « la mort », mais au verset 27, on le traduit par « séjour des morts ». Pourquoi ? Constatons aussi qu’il en est de même au verset 34 : « c’est la résurrection du Christ qu’il a prévue et annoncée, en disant qu’il ne serait pas abandonné dans le séjour des morts », et il y a encore le même renvoi à la marge. Que veut dire cette contradiction ?

Allons voir la note de Scofield de Luc 16:23, en rappelant qu’il s’agit de la parabole de Lazare et du mauvais riche. Le verset est traduit ainsi : « Dans le 2 cc séjour des morts, il leva les yeux ». Le (cc) renvoie à la marge où il est écrit la même chose qu’à la note de marge d’Actes 2:27. Il y a également un (2) qui réfère à une note Scofield de bas de page qui dit ceci :

« L’expression le séjour des morts (grec, hades, héb. sheol) est employée :

  1. pour préciser la condition des perdus après leur mort physique et avant le jugement du grand trône blanc (Apoc. 20:11-15). Le passage de Luc 16:23-24 montre que les perdus qui sont dans le hadès sont conscients, possèdent le plein usage de leurs facultés et sont en proie aux tourments. Cet état durera jusqu’à leur jugement final (2 Pi 2:9) quand tous les perdus et le hadès lui-même seront jetés dans l’étang de feu (Apoc. 20:13-15) ; ceux qui n’ont pas cru continueront alors à souffrir ;
  2. pour indiquer communément la condition de l’esprit de tous les hommes, perdus et croyants, physiquement morts avant la résurrection de Jésus-Christ. L’A.T. emploie plusieurs fois sheol dans ce sens (cp. Ge 37:35 ; 42:38 ; 44:29-31). Luc 16:23 est le seul passage du N.T. où le mot hades comporte cette signification. Pourtant, Abraham, et les croyants qui étaient dans le sein d’Abraham, occupaient une partie bien délimitée du hades (séjour des morts). Il ne faut surtout pas penser qu’il existe une possibilité quelconque de changement de condition après la mort. En effet, l’homme perdu, qui était dans le hades, et voyait Abraham et Lazare “de loin” (v. 23), apprit qu’un “grand abîme” infranchissable séparait les deux lieux “afin que ceux qui voudraient passer de l’un à l’autre” ne puissent le faire (v. 6). Les esprits des croyants quittèrent le hadès à la résurrection du Seigneur, pensent certains commentateurs s’appuyant sur le texte d’Ép. 4:8-10. L’esprit du malfaiteur repentant fut même introduit le jour de la crucifixion dans la présence du Seigneur, car Jésus lui avait dit : “Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis” (Luc 23:43). Il est certain que, depuis la résurrection, tous ceux qui sont sauvés entrent immédiatement dans la présence de Christ (2 Cor 5:8 ; Ph 1:23). Paul, de son vivant, “fut ravi jusqu’au troisième ciel … dans le paradis” (2 Cor 12:1-4). Le paradis est un lieu de grande joie et de félicité ; cependant, la félicité ne sera totale qu’après la réunion de l’esprit et du corps glorifié, lors de la résurrection des justes (1 Cor 15:51-54 ; 1 Thes 4:16-17). Ainsi, sheol et hades, qui sont toujours traduits par “séjour des morts”, ne font nullement allusion au lieu de sépulture des corps, mais à la condition de l’esprit après la mort physique (voir Ha 2:5, note). »

Avant de passer à l’étude de cette note scofieldienne de Luc 16:23, voyons la note d’Habacuc 2:5 :

« Le séjour des morts, héb. sheol, terme de l’A.T., désigne le lieu destiné aux trépassés.

  1. Pour l’homme naturel, l’homme “sous le soleil” qui juge selon les apparences, le sheol ne désigne rien de plus que la tombe, c’est-à-dire la fin de toute activité par la cessation même de la vie (Ec. 9:5, 10).
  2. L’Écriture nous montre cependant le sheol comme un lieu de tourments (2S. 22:6 ; Ps 18:5 ; 116:8) dans lequel sont jetés les méchants (Ps 9:18) et où ils demeurent pleinement conscients (Es. 14:9-17 ; Ez. 32:21), cp Jonas 2:3 : ce que le ventre du grand poisson fut pour Jonas, le sheol l’est pour les trépassés. Le terme sheol de l’A.T. correspond au mot grec hades du N.T. (voir Luc 16:23, note). »

Nous voilà avec une série d’éléments qui vont nous permettre de comprendre comment ils s’y sont pris pour introduire un concept philosophique païen dans la théologie du grand courant de la chrétienté du monde.

La première chose qui saute aux yeux, c’est cette affirmation péremptoire que les mots sheol et hades veulent dire simultanément deux choses différentes et contradictoires, voire opposées : 1) la mort, le tombeau où il n’y a plus de vie, donc plus aucune conscience et aucune activité ; 2) un endroit sous-terrain où sont assemblées les âmes immortelles dans deux camps séparés par un grand abîme, l’un de camps étant occupé par les méchants qui subissent déjà la torture, et l’autre par les saints entourant Abraham, mais seulement jusqu’à la visite de l’âme de Christ venue passer trois jours avec eux avant de les amener au ciel (parce que, semble-t-il, il a fallu au moins trois jours pour que les âmes se préparent à la montée au ciel…). Depuis lors, cette partie du séjour des morts est vacante et à louer… (Pour connaître les tarifs de location, veuillez contacter le Propriétaire au numéro (777) 777-7777.)

Posons-nous une question élémentaire : Si le « séjour des morts » existait vraiment, pourquoi Dieu aurait-Il inspiré de l’appeler du même mot (sheol en hébreu, hades en grec) que pour désigner la mort, la tombe, le sépulcre ? Le vocabulaire de Dieu est-il à ce point limité ? La réponse est simple : le « séjour des morts », appelé par les catholiques « les enfers », n’existe pas ! Ce sont les hommes qui l’ont inventé, sous l’inspiration de Satan. Mais ils se trouvaient devant un problème de taille : dans les manuscrits originaux, il n’y a que les mots sheol et hades qui sont utilisés. Ne pouvant enlever ces mots des manuscrits originaux, les hommes ont donc décidé d’ajouter une signification à ces termes, celle d’un endroit sous-terrain où reposent des âmes prétendument immortelles. Veuillez bien noter, toutefois, que cette signification ajoutée n’apparaît pas dans les versions bibliques de la King James Autorisée et dans la version de David Martin. Celles-ci n’emploient ces mots que dans leur sens premier véritable, tel que Dieu l’a inspiré.

Relisons ce que Scofield écrit dans ses notes : « Ainsi, sheol et hades, qui sont toujours traduits pas “séjour des morts”, ne font nullement allusion au lieu de sépulture des corps, mais à la condition de l’esprit après la mort physique. » Juste dans cette phrase, il y a deux mensonges flagrants. Tout d’abord, il est faux de prétendre que sheol et hades sont toujours traduits par « séjour des morts ». Cette dernière expression n’apparaît pas dans les versions King James et David Martin, et, fait à noter, elle ne se trouve pas non plus dans la version catholique de Jérusalem qui se contente d’employer les translittérations « shéol » et « hadès ».

Scofield dit ensuite que l’expression « séjour des morts » fait allusion « à la condition de l’esprit après la mort physique. » Il y a donc confusion entre l’esprit de l’homme et l’âme de l’homme, et une tentative de faire croire qu’il s’agit de la même chose. Or, quand l’Ancien Testament parle de l’esprit, il emploie le mot ruach hébreu (pneuma en grec), alors que pour le mot « âme », il utilise le mot nephesh hébreu (psuchē en grec). Ce sont donc des composantes distinctes de l’homme, comme le souligne fort bien l’apôtre Paul, dans 1 Thessaloniciens 5:23 : « Or le Dieu de paix vous veuille sanctifier entièrement ; et faire que votre esprit entier, et l’âme et le corps soient conservés sans reproche en la venue de notre Seigneur Jésus-Christ. »

Paul fit encore la distinction dans le verset que voici : « Car la Parole de Dieu est vivante et efficace, et plus pénétrante que nulle épée à deux tranchants, et elle atteint jusques à la division de l’âme, de l’esprit, des jointures et des moelles, et elle est juge des pensées et des intentions du cœur » (Hébreux 4:12). Cependant, ce que croyaient les anciens théologiens qui l’ont transmis aux contemporains, c’est que l’esprit et l’âme sont deux parties d’une même chose, l’esprit étant la partie « cognitive » capable d’avoir conscience de Dieu et de communiquer avec lui, alors que l’âme serait le siège des affections, des désirs, des émotions et de la volonté.

Déjà en partant, la Bible contredit cette affirmation. En effet, au sujet de l’esprit de l’homme, il n’est pas en lui de rechercher Dieu et de communiquer avec Lui. L’esprit de l’homme est inimitié envers Dieu et Sa Parole (Romains 8:7). L’esprit de l’homme est le siège des affections, des désirs, des émotions, de la volonté, car tout cela circule dans notre cerveau. Cependant, l’âme est dans le sang de tout être vivant ; comment le sang pourrait-il contenir des idées comme les désirs, les émotions, etc. ? C’est une réalité biblique ; par conséquent, ces théologiens camouflaient de cette manière le fait qu’ils ne savaient pas de quoi ils parlaient.

« Tout va en un même lieu ; tout a été fait de la poudre, et tout retourne en la poudre. Qui est-ce qui connaît que le souffle des hommes monte en haut, et que le souffle de la bête descend en bas en terre ? » (Ecclésiaste 3:20-21). Tout ce qui est matière retourne en poussière. Mais quel est ce « souffle des hommes qui monte en haut » ? « Et avant que la poudre retourne en la terre, comme elle y avait été, et que l’esprit retourne à Dieu, qui l’a donné. » (Ecclésiaste 12:7). En soufflant dans les narines de l’homme, Dieu lui a donné un esprit vivant. C’est cet esprit de l’homme qui, lors de la mort, retourne à Dieu. Le reste du corps de l’homme retourne dans la terre d’où il a été tiré et redevient poussière.

Il y a donc contradiction au sein même du concept de l’âme immortelle, par la confusion de l’esprit et de l’âme, et par le « séjour des morts ». L’Ecclésiaste, c’est-à-dire Salomon, dit ici que l’esprit retourne à Dieu ; cela est incontestable. Alors comment les théologiens peuvent-ils avancer que l’esprit et l’âme sont une seule et même chose tout en affirmant que l’âme va dans un endroit sous-terrain appelé « séjour des morts » ? Salomon a vécu bien avant la venue de Christ, donc, avant que « les âmes des saints soient amenées au ciel par l’âme de Christ ». Et selon ces mêmes théologiens, les âmes des méchants s’y trouvent encore jusqu’au jugement dernier. Or, lorsque Salomon a dit que « l’esprit retourne à Dieu », il n’a pas fait de distinction entre celui des saints et celui des méchants.

L’esprit de l’homme et l’âme de l’homme ne sont PAS la même chose.

Permettez-moi d’avancer une analogie qui peut nous aider a comprendre les natures de l’esprit, de l’âme et du corps de l’homme. Cette analogie est possible aujourd’hui grâce à l’apparition de l’ordinateur (création de l’homme) que l’on peut comparer avec l’homme (création de Dieu).

Le corps physique de l’homme est un peu comme le boîtier et les composantes physiques matérielles de l’ordinateur. Cela est relativement facile à concevoir.

On pourrait dire ensuite que l’esprit de l’homme équivaut à toute la programmation de l’ordinateur, ses logiciels, ses applications, tout ce qui lui donne une « intelligence » et sa fonctionnalité. La programmation se trouve dans le disque dur de l’ordinateur, ce qui lui sert, en quelque sorte, de cerveau. Le disque dur reçoit la programmation, mais si l’on efface celle-ci, le disque dur n’ayant plus de mémoire ne sert à rien. De plus, il a besoin du reste du boîtier, d’un écran et d’un système de son afin de s’exprimer pleinement, comme le cerveau de l’homme a besoin de l’esprit et du reste du corps afin de s’exprimer.

Mais pour que fonctionne un ordinateur, il lui faut une source d’énergie qui court à travers son réseau de fils et de puces, en actionnant l’appareil et en mettant en branle ses diverses applications. Pour cela, il y a l’électricité, soit par branchement direct, soit emmagasinée dans une pile ou une batterie. L’électricité parcourant l’ordinateur équivaut à l’âme de l’homme circulant dans ses veines. Car l’âme, c’est le sang de l’homme qui court en lui. Dieu l’a bien spécifié :

« Toutefois vous ne mangerez point de chair avec son âme, c’est-à-dire, son sang. Et certes je redemanderai votre sang, le sang de vos âmes, je le redemanderai de la main de toutes les bêtes, et de la main de l’homme, même de la main de chacun de ses frères je redemanderai l’âme de l’homme » (Genèse 9:4-5).

Ici, Dieu dit clairement que 1) les animaux sont aussi des âmes vivantes ; que 2) l’âme n’est pas une entité immortelle, car on pourrait théoriquement la manger ; et que 3) l’âme est la vie dont le sang est le véhicule. Dieu ne dit pas qu’Il va faire monter l’âme de l’homme au ciel après sa mort ; Il dit qu’Il va redemander la vie de l’homme qui tue un autre homme. Il l’explique au verset 6 : « Celui qui aura répandu le sang de l’homme dans l’homme, son sang sera répandu [il perdra la vie] ; car Dieu a fait l’homme à son image. »

Dans Lévitique 17:10-14, Dieu explique davantage la vraie nature de l’âme :

« Quiconque de la famille d’Israël ou des étrangers qui font leur séjour parmi eux, aura mangé de quelque sang que ce soit, je mettrai ma face contre cette personne qui aura mangé du sang, et je la retrancherai du milieu de son peuple. Car l’âme de la chair est dans le sang ; c’est pourquoi je vous ai ordonné qu’il soit mis sur l’autel afin de faire propitiation pour vos âmes ; car c’est le sang qui fera propitiation pour l’âme. C’est pourquoi j’ai dit aux enfants d’Israël : Que personne d’entre vous ne mange du sang ; que l’étranger même qui fait son séjour parmi vous, ne mange point de sang. Et quiconque des enfants d’Israël, et des étrangers qui font leur séjour parmi eux, aura pris à la chasse une bête sauvage, ou un oiseau que l’on mange, il répandra leur sang, et le couvrira de poussière. Car l’âme de toute chair est dans son sang, c’est son âme ; c’est pourquoi j’ai dit aux enfants d’Israël : Vous ne mangerez point le sang d’aucune chair ; car l’âme de toute chair est son sang ; quiconque en mangera sera retranché. »

Il s’agit ici de la propre définition de Dieu de ce qu’est l’âme. Elle est l’énergie vitale que Dieu a insérée dans le sang de tout être vivant, homme comme bête. L’âme est d’ailleurs si bien intégrée au sang qu’elle devient le sang. Dieu ne veut pas que l’homme consomme la vie d’un autre être humain fait à Son image.

Dans l’Ancienne Alliance, le sang de l’animal servait de propitiation aux péchés des Israélites, non pas pour les effacer, mais pour les mettre à couvert en attendant la propitiation ultime : le sang de Christ de la Nouvelle Alliance qui efface le péché. À cet effet, Ésaïe a écrit une remarquable prophétie que l’on trouve dans Ésaïe 53:12. Voyez comment la version David Martin, traduite des manuscrits massorétiques hébreux, rend le passage :

« C’est pourquoi je lui [Jésus-Christ glorifié] donnerai son partage parmi les grands [les Élus ressuscités], et il partagera le butin avec les puissants, parce qu’il aura épandu son âme à la mort [Son sacrifice sur la croix], qu’il aura été mis au rang des transgresseurs [lors de Son arrestation par la trahison de Judas], et que lui-même aura porté les péchés de plusieurs, et aura intercédé pour les transgresseurs. »

Christ a répandu Son âme, c’est-à-dire, Son énergie vitale, Son sang, Sa vie, jusqu’à ce qu’Il en meure. Car Son âme devait effectivement mourir, Son sang devait s’écouler, Sa vie devait s’éteindre afin que Son sacrifice soit complet dans le but d’effacer les péchés du monde. Si Son âme avait été immortelle, Christ n’aurait pas pu exécuter Son sacrifice, car Sa vie n’aurait pas été sacrifiée.

Comme il faut s’y attendre, dans les versions frauduleuses de la Bible, on a pris soin de cacher ce fait. Par exemple, la Louis Segond traduit ainsi : « …parce qu’il s’est livré lui-même à la mort… », ce qui est une énorme transgression du texte hébreu original. Cependant, dans la version de la King James Autorisée, il est écrit : « …because he hath poured out his soul unto death… », exactement comme la David Martin. Dans le texte original apparaît le mot nephesh que l’on peut traduire par « âme » ou par « vie », mais on ne peut pas le traduire par « lui-même » ou par « sang » (en hébreu dam) comme le font d’autres versions. Parce qu’il faut bien comprendre que l’âme, l’énergie vitale, est la vie elle-même que Dieu a incorporé au sang. Donc, le sang, par lui-même, n’est pas la vie, mais il la transporte et la fait circuler dans tout le corps. La vie, c’est l’âme, et l’âme, c’est la vie. Lorsque cesse la vie, cesse l’âme.

L’âme, c’est la vie

Voyons quelques passages qui vont nous aider 1) à comprendre la mortalité de l’âme et 2) à dévoiler la corruption des fausses versions bibliques. Christ a dit ceci : « Car quiconque voudra sauver son âme, la perdra ; mais quiconque perdra son âme pour l’amour de moi, la trouvera. Mais que profiterait-il à un homme de gagner tout le monde, s’il fait la perte de son âme ? ou que donnera l’homme en échange de son âme ? » (Matthieu 16:25-26). Comparons avec Matthieu 10:39 où Jésus-Christ tient le même propos :

« Celui qui aura conservé sa vie, la perdra ; mais celui qui aura perdu sa vie pour l’amour de moi, la retrouvera. »

Ce qui saute aux yeux, c’est que les mots « âme » et « vie » apparaissent nettement comme des synonymes. Cela cause évidemment un problème sérieux aux « immortalistes » de l’âme, car ils ne reconnaissent pas la nature de l’énergie vitale qui anime l’homme. Alors, quand Christ dit que « quiconque perdra son âme pour l’amour de moi, la trouvera », cela contredit clairement leur conception de l’âme, car, pour les catholiques et un grand nombre d’autres croyants, « perdre son âme » est une expression qui ne se réfère uniquement qu’aux méchants qui rejettent Christ, et donc il leur semble impossible de « perdre son âme pour l’amour de Lui ». Jésus a même dit auparavant : « Quiconque voudra sauver son âme la perdra », ce qui constitue encore une impossibilité aux yeux du grand courant pseudo-chrétien moderne, car, pour eux, « sauver son âme », c’est obtenir le salut, le plus souvent par ses propres œuvres.

Les traducteurs des fausses versions bibliques ont contourné le problème en cachant sciemment la vérité afin de ne pas laisser s’écrouler leur faux concept. C’est ainsi que, dans la version Louis Segond, nous lisons au verset 25 de Matthieu 16 : « Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera ». Précédant « sa vie », il y a une petite note qui renvoie à la marge en ne disant que ceci : « litt. son âme ». Cela signifie que les traducteurs savaient pertinemment quel mot ils auraient dû employer, mais ils ne le voulaient pas. Or, la Parole de Dieu ne doit pas être mise dans la marge, là où peu de gens vont aller voir.

Le passage se poursuit ainsi : « Et que servirait à un homme de gagner tout le monde, s’il perdait oson âme ? ou que donnerait un homme en échange de oson âme ? » Donc, dans le verset 26, les traducteurs ont conservé le mot « âme » parce qu’ici, il ne mettait pas en danger leur faux concept. Toutefois, ils ont accolé une lettre de renvoi (o) qui mène à ceci dans la colonne de marge : « ou sa vie ». C’est ce qu’on appelle louvoyer ; le procédé est hypocrite, mensonger et malhonnête.

Dans la bible de Jérusalem, on lit ceci : « Qui veut en effet sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la trouvera. Que servira-t-il donc à l’homme de gagner le monde entier, s’il ruine sa propre vie. Ou que pourra donner l’homme en échange de sa propre vie ? » Dans cette version biblique de l’Église catholique, le camouflage est plus élaboré, à défaut d’être plus « érudit ». Nous voyons que partout où l’on aurait dû lire le mot « âme », ont lui a substitué le mot « vie ». Il y a également une note de bas de page disant ceci :

« Ce logion à forme paradoxale et ceux qui le suivent jouent sur deux étapes de la vie humaine : présente et future. Le grec ψυχή, équivalent ici de l’hébreu nephesh, combine les trois sens de vie, âme et personne. »

Vous avez bien compris ? Non ? À prime abord, moi non plus… Premièrement, le mot « logion » ne se trouve pas dans le dictionnaire. Comment voulez-vous que le commun des mortels sache ce qu’est un « logion » ? Il faut effectuer des recherches sur Internet pour découvrir la signification de ce mot. Dans Wikipédia, à l’entrée « logion », on dit que « dans la tradition du judaïsme hellénique et du christianisme, le terme est synonyme de “Parole du Seigneur” ». Donc, dans Matthieu 16:25-26, l’on trouve la parole de Jésus paradoxale. Le reste de la note n’offre aucune explication à savoir pourquoi l’on a choisi d’écrire « vie » plutôt « qu’âme » (ou « personne », selon eux).

Manifestement, les traducteurs de la version de Jérusalem avaient une idée préconçue de la nature de l’âme, une idée fausse qui ne convenait pas à la Parole de Christ. Ce genre de formule pseudo-savante égare le lecteur plutôt qu’elle ne l’éclaire, un parfait exemple de l’aveugle conduisant un autre aveugle. L’on considère ici que le mot grec psuchē combine trois sens qui, selon eux, ne veulent pas dire la même chose. En effet, Christ ne fit pas de distinction entre « âme » et « vie », or, le pseudo-christianisme en fait une, car, pour lui, l’âme n’est pas la vie, mais une entité spirituelle ayant une vie éternelle indépendante. Si le corps meurt et perd la vie, l’âme, elle, continue éternellement à vivre. Logiquement, d’après ce concept, les mots nephesh, en hébreu, et psuchē, en grec, devraient signifier soit la vie, soit l’âme, mais pas les deux.

Or, nous voyons nettement que, pour notre Seigneur Jésus-Christ, il n’existe ni paradoxe, ni différence. Il emploie le mot psuchē parce que, pour Lui, la « vie » et « l’âme » constituent la même chose. Il l’avait expliqué à Moïse longtemps auparavant : l’âme, c’est la vie qui se trouve dans le sang, c’est l’énergie vitale qui coule dans nos veines. Relisons ce que dit Jésus :

« Car quiconque voudra sauver son âme [c’est-à-dire, conserver sa vie, son énergie vitale], la perdra ; mais quiconque perdra son âme [renoncera à la vie] pour l’amour de moi et de l’Evangile, celui-là la sauvera » (Marc 8:35). Et : « Celui qui aura conservé sa vie [son énergie vitale, son âme], la perdra ; mais celui qui aura perdu sa vie [renoncera à son énergie vitale, son âme, pour ne pas renier Christ] pour l’amour de moi, la retrouvera » (Matthieu 10:39),

Citons également les passages parallèles se trouvant dans l’Évangile de Luc : « Car quiconque voudra sauver sa vie, la perdra ; mais quiconque perdra sa vie pour l’amour de moi, la sauvera. Et que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s’il se détruit lui-même, et se perd lui-même ? » (Luc 9:24-25). Ici, Jésus dit la même chose que dans Matthieu 10:39 en employant le mot « vie » qui traduit le mot grec psuchē (vie animale). Jésus explique donc que celui qui veut sauver sa vie physique animale face à la persécution et qui est prêt pour cela à Le renier, perdra sa vie éternelle. Par contre, celui qui est prêt à renoncer à sa vie physique animale afin de ne pas renier Christ, retrouvera la vie à la résurrection des saints. « Quiconque cherchera à sauver sa vie, la perdra ; et quiconque la perdra, la vivifiera » répète plus loin Jésus dans Luc 17:33,

Toutes ces citations des Paroles de Jésus montrent qu’Il parlait de la même chose : perdre ou sauver son âme, c’est perdre ou sauver sa vie. De toute évidence, cela vient détruire le concept de l’âme immortelle. Dans Genèse 2:7, il est écrit : « … et l’homme fut fait en âme vivante [nephesh]. » Si l’âme est une entité immortelle, quelle est l’idée de spécifier qu’elle est « vivante » ? Dieu nous dit simplement qu’une fois l’âme insérée dans le sang d’Adam, Il l’a rendu « active », apte à animer l’homme. Cette énergie vitale peut donc mourir, périr, s’éteindre.

« Voilà, toutes les âmes sont à moi ; l’âme de l’enfant est à moi, comme l’âme du père ; et l’âme qui péchera sera celle qui mourra » (Ézéchiel 18:4).

Ce passage des Écritures est fondamental. Mais posons-nous la question : Pourquoi Dieu dit-Il que l’âme MOURRA si, en réalité, elle a la vie éternelle pour brûler indéfiniment ? Croyez-vous que Dieu n’aurait pas su l’expliquer de manière plus précise et plus franche si ce n’était pas vraiment de la mort (la cessation complète de la vie) dont Il parlait, mais d’une « séparation éternelle », afin d’éviter la confusion ? Ceux qui tiennent pour acquis que la « mort » (la seconde) n’est pas une vraie mort, mais une séparation éternelle de la présence de Dieu possèdent-ils une Écriture qui l’établisse sans le moindre doute et sans besoin d’interprétation ? Ce verset du livre d’Ézéchiel est d’une clarté limpide et directe, et il dit exactement ce que Dieu entend par « mort ».

Il est d’ailleurs si clair que les versions bibliques trafiquées n’ont pas pu le changer, car il aurait été assez embarrassant d’écrire : « … la vie qui péchera sera celle qui mourra ».

Par opposition a ce qu’Il dit dans Ézéchiel 18:4, Dieu déclare au verset 9 : « Qui aura marché dans mes statuts, et aura gardé mes ordonnances pour agir en vérité, celui-là est juste ; certainement il vivra, dit le Seigneur, l’Éternel. » Celui qui aura ses péchés pardonnés au moment de sa mort et qui décédera ainsi justifié, sans tache ni ride, héritera de la vie éternelle, il ne connaîtra jamais plus la mort, la seconde.

Toutefois, au verset 13, Dieu souligne le sort du méchant : « Qu’il donne à usure, et qu’il prenne du surcroît, vivra-t-il ?Il ne vivra pas, quand il aura commis toutes ces abominations, on le fera mourir de mort. » Dieu spécifie, par l’expression « mourir de mort », qu’Il enlèvera toute trace de vie, toute énergie vitale de la personne visée et qu’elle sera jetée dans le feu de la géhenne pour être réduite en cendres. Dieu ne dit pas seulement que la personne va mourir, mais qu’elle va mourir de mort ! Et Il signale bien que c’est l’âme qui meurt, qui cesse d’exister.

En comparaison, voyons maintenant comment la version de Jérusalem rend le passage d’Ézéchiel 18:4 : « Voici, toues les vies sont à moi, aussi bien la vie du père que celle du fils, elles sont à moi. Celui qui a péché, c’est lui qui mourra. » À la rigueur, l’on peut comprendre que l’on ait remplacé le mot « âme » par le mot « vie » dans la première partie du verset. Mais un problème a surgi dans la seconde partie alors que, tout en ne voulant pas traduire nephesh par « âme », on ne pouvait pas non plus utiliser le mot « vie », ce qui aurait donné une étrangeté comme : « La vie qui a péché, c’est la vie qui mourra. » Or, c’est bien le mot original de nephesh qu’il faut traduire à tout coup. « Celui » ou « lui » ne traduisent pas nephesh ; nous voyons ici un grave écart des traducteurs de la version de Jérusalem qui ont changé la Parole de Dieu pour satisfaire à une fausse doctrine.

Voici un autre écart au verset 9 : « …se conduit selon mes lois et observe mes coutumes pour agir selon la vérité, un tel homme est vraiment juste, oracle de Yahvé. » Donc, au lieu de spécifier que le juste vivra certainement et ne mourra pas de mort, on se contente de raccourcir en ne disant seulement que cet homme est vraiment juste, ce qui amoindrit considérablement « l’oracle de Yahvé ».

Le verset 13 offre aussi un exemple d’assombrissement de la Parole de Dieu : « …prête avec usure et prend des intérêts, ce fils ne saurait vivre après avoir commis tous ces crimes abominables, il devra mourir et son sang sera sur lui. » On notera une forte perte de l’impact des Paroles de Dieu. L’expression « on le fera mourir de mort » est évitée pour empêcher de faire comprendre qu’il s’agit de la seconde mort, le sort du méchant incorrigible, et l’avertissement sévère de Dieu est considérablement dilué.

Le verset 20, qui est une reprise du verset 4, est aussi déformé : « Celui qui a péché, c’est lui qui mourra ; un fils ne portera pas la faute de son père, ni un père la faute de son fils : au juste sera imputée sa justice, et au méchant sa méchanceté. » Aucune note, en marge ou en bas de page, n’est fournie pour donner une explication à ce changement majeur qui cache une vérité centrale du Plan de Salut de Dieu pour l’homme.

Les rédacteurs de la version Louis Segond semblent avoir été plus frileux, ou à tout le moins plus prudents, et n’ont pas osé trafiquer le texte original. Verset 4 : « Voici, toutes les âmes sont à moi ; l’âme du fils comme l’âme du père, l’une et l’autre sont à moi ; l’âme qui pèche, c’est celle qui mourra. » Verset 9 : « …qui suit mes lois et observe mes ordonnances en agissant avec fidélité,– celui-là est juste, il vivra, dit le Seigneur, l’Éternel. » Verset 13 : « S’il prête à intérêt et tire une usure, – ce fils-là vivrait ! Il ne vivra pas ; il a commis toutes ces abominations ; qu’il meure ! que son sang retombe sur lui ! » Verset 20 : « L’âme qui pèche, c’est celle qui mourra. Le fils ne portera pas l’iniquité de son père, et le père ne portera pas l’iniquité de son fils. La justice du juste sera sur lui, et la méchanceté du méchant sera sur lui. »

Le texte original hébreu massorétique, correctement rendu dans la version anglaise de la King James Autorisée et la version française de David Martin (de même, ici exceptionnellement dans la version Louis Segond) démontre clairement l’insistance de Dieu à dire que l’âme peut mourir par sa persistance à pécher. Or, en inspirant ces Paroles à Son prophète, Dieu savait fort bien qu’il y aurait des menteurs qui, par la suite, inséreraient des doctrines fallacieuses où l’on affirmerait que l’âme est immortelle et que la « mort » dont il est question est une « séparation de la présence de Dieu ». Au verset 20, Il répète donc l’avertissement du verset 4 déclarant que l’âme peut mourir, cesser d’exister, car l’âme est la vie qui coule dans le sang. Lorsque le sang cesse de couler parce que le cœur s’arrête, la vie s’éteint et donc l’âme meurt.

Vivre éternellement, soi-disant séparé de la présence de Dieu, ce n’est pas la mort ; cela demeure la vie éternelle. Et ce n’est pas ce qu’a planifié Dieu pour l’âme qui pèche.

Dans Ézéchiel 18:27, voici ce que Dieu dit : « Et quand le méchant se détournera de sa méchanceté, qu’il aura commise, et qu’il fera ce qui est juste et droit, il fera vivre son âme. » Dans la version David Martin que nous employons, il est parfaitement clair que l’âme n’est pas immortelle, car le méchant doit se repentir devant Dieu et se détourner du mal (autrement dit, se convertir) pour avoir l’espérance d’accéder à la vie éternelle. Une fois encore, c’est ce que dit la Louis Segond. Bien sûr, la version anglaise de la King James va dans le même sens : « …he shalll save his soul alive… » Cependant, la bible catholique de Jérusalem poursuit sa lancée de falsification des Écritures afin de sauvegarder sa fausse doctrine et elle écrit sournoisement : « …il mérite de vivre… », en évitant de traduire le mot hébreu nephesh par trop encombrant. Ainsi, le lecteur catholique n’arrive pas à concevoir que l’âme peut mourir, car son texte ne le dit pas. De plus, puisque Dieu ne parle pas ici de la vie physique, mais bien de la vie éternelle à venir, l’emploi catholique du mot « mérite » est également injustifié et incorrect, car il sous-entend encore le salut par les œuvres. C’est le genre de supercherie qui prévaut depuis des siècles dans le monde chrétien sans avoir été ouvertement dénoncé.

Prenons ici le temps de lire attentivement un texte biblique de base que peu de chrétiens comprennent parfaitement dans son contexte du Plan de Salut :

« Car les gages du péché, c’est la mort ; mais le don de Dieu, c’est la vie éternelle par Jésus-Christ notre Seigneur » (Romains 6:23).

Tout le véritable sens de ce verset se révèle à ceux qui ont bien saisi le Plan de Salut de Dieu pour les hommes, sans les taches de fausses doctrines pour l’obscurcir. C’est la première partie du verset que les gens ne comprennent pas très bien. Alors expliquons-la : le péché exige des gages, ou un salaire, dans d’autres versions, et ces gages sont la mort. Un gage sert de garantie, d’assurance, de caution, de preuve, selon le dictionnaire. Dans le cas du péché, il s’agit donc d’une amende, une dette qui doit être payée pour que le péché soit effacé. Seule la mort du transgresseur ou du pécheur peut effacer cette dette. Cependant, il va sans dire qu’il n’est pas question ici de la première mort par laquelle passent même les saints en Jésus-Christ. La mort qui exige des gages, un salaire, c’est la seconde mort. Par cette mort complète et irréversible, le pécheur paie l’amende de tous ses péchés. Vous comprendrez alors que si son âme était « immortelle » et qu’elle devait brûler sans fin, il ne pourrait y avoir l’effacement de ses péchés, ceux-ci subsistant aussi éternellement.

Pour pallier cette exigence du péché et accéder ensuite à la vie éternelle (qui est un don de Dieu) l’Éternel a pourvu une solution incroyablement parfaite : Il S’est offert Lui-même à mourir à notre place en prenant une figure d’homme, un corps humain appelé Jésus-Christ/Dieu dans la chair, afin de payer les gages des péchés de toute l’humanité, car Son sang, Son âme, a une valeur plus grande que toute Sa création réunie. Et non seulement Son âme sacrifiée efface-t-elle nos péchés, mais elle nous accorde le don de Dieu, c’est-à-dire, la vie éternelle que nous ne pouvions pas nous mériter.

Cela explique l’expression chère aux apôtres Pierre et Paul de « mourir au péché sur la croix avec Christ » (voir Romains 6:2, 11 ; 1 Pierre 2:24). Car nous mourons sans péché, revêtus de la grâce de Dieu, de la justice de Christ, sans tache ni ride, et ainsi, nous devenons dignes de recevoir la vie éternelle.

Voilà donc un verset (Romains 6:23) qui résume succinctement tout le plan de salut de Dieu pour les hommes. Et il ne sous-entend pas du tout l’immortalité de l’âme, bien au contraire, il souligne la nécessité de la mortalité de l’âme. Une âme immortelle irait à l’encontre du salut, elle le saboterait.

Voyons un autre passage du livre d’Ézéchiel par lequel le concept de l’immortalité de l’âme est insoutenable :

« Il y a un complot de ses Prophètes au milieu d’elle ; ils seront comme des lions rugissants, qui ravissent la proie : ils ont dévoré les âmes ; ils ont emporté les richesses, et la gloire ; ils ont multiplié les veuves au milieu d’elle … Ses principaux ont été au milieu d’elle comme des loups qui ravissent la proie, pour répandre le sang et pour détruire les âmes, pour s’adonner au gain déshonnête » (Ézéchiel 22:25, 27).

Rendons-nous à l’évidence : « dévorer des âmes » et « détruire des âmes » est impossible si celles-ci sont par essence éternelles et donc indestructibles. Les auteurs des manuscrits frauduleux s’en sont bien rendu compte. Comparons. Tout d’abord, la version anglaise King James Autorisée confirme le texte de David Martin. Verset 25 : « … they have devoured souls… » et, au verset 27 : « …and to destroy souls… » Mais d’autres versions populaires ont changé le texte afin d’effacer l’idée que l’âme (the soul) puisse mourir. Par example, la New International Version écrit : « …they devour people… » et « kill people… » ; la Living Bible écrit : « …they devour many lives… » et « …they destroy lives… » Enfin, la Revised Standard écrit : « …they have devoured many lives… » et « …destroyung lives… »

Le même phénomène de malversation s’est produit dans les versions de langue française. Dans la version Louis Segond, le texte se lit comme suit : « Ses prophètes conspirent dans son sein : comme des lions rugissants qui déchirent leurs proies, ils dévorent les âmes, ils s’emparent des richesses et des choses précieuses, ils multiplient les veuves au milieu d’elle … Ses chefs sont dans son sein comme des loups qui déchirent leurs proies ; ils répandent le sang, perdent les âmes, pour assouvir leur cupidité »

Vous noterez que le texte est fort semblable, mais les traducteurs de la Louis Segond n’ont pu s’empêcher de remplacer « détruisent » par « perdent », ce qui n’est pas la même chose et ne met pas en danger « l’immortalité de l’âme ». Cela demeure donc une falsification du texte original.

Les auteurs de la version de Jérusalem sont allés beaucoup plus loin et c’est à peine si l’on reconnaît la Parole de Dieu. Lisez vous-mêmes : « …dont les princes qui l’habitent sont comme un lion rugissant qui dévore sa proie. Ils ont dévoré les gens, pris les richesses et les bijoux, multiplié les veuves au milieu d’elle … Ses chefs, au milieu de la ville, sont comme des loups qui déchirent leur proie, qui répandent le sang, faisant périr les gens pour voler les biens. »

Remarquez tout d’abord que le début du verset original a tout simplement été escamoté. Celui-ci dit bien « Il y a un complot de ses Prophètes au milieu d’elle », mais l’on se contente ici d’écrire « les princes qui l’habitent ». Voulait-on cacher le fait que ces auteurs faisaient partie du complot ? Ensuite, on traduit le mot hébreu nephesh par « gens » (qui se dit am [עם] en hébreu) au lieu de son véritable sens : « âme ». Parce que pour les catholiques et un grand nombre de croyants protestants, évangéliques, pentecôtistes, etc., une âme ne peut périr puisqu’on la croit immortelle. Or, le mot nephesh ne veut pas dire « gens ».

Ce n’est certainement pas pour nous égarer ou pour nous confondre que Dieu emploie les mots « dévorer » et « détruire » en parlant de l’âme. Il sait toujours parfaitement bien ce qu’Il dit et Il possède le vocabulaire de toutes les langues mieux que les hommes. Il demeure constant et consistant dans toutes les Écritures. L’âme, c’est la vie, c’est le sang : elle peut être détruite et peut donc mourir.

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