D.292 – À la rencontre de Dieu

rencontre

Par Joseph Sakala

Saviez-vous qu’il n’y a qu’une chose d’absolue ? Même la mort et les taxes ne le sont pas, car, un jour, certains individus ne mourront jamais parce que la mort n’existera plus. Pour ce qui est des taxes, elles passeront également avant le Royaume. Mais chacun rendra compte à Dieu pour lui-même, un jour, même ceux qui ne croient pas en Dieu, qui ridiculisent Sa Parole, qui désobéissent à Ses lois et qui adorent les dieux païens. Tous devront rendre compte à Dieu pour leurs actions. Tous seront traités pareillement. On ne peut que leur donner ce conseil du prophète Amos : « C’est pourquoi je te traiterai de la même manière, Israël ; et puisque je te traiterai ainsi, prépare-toi à la rencontre de ton Dieu, ô Israël ! » (Amos 4:12).

Et si quelqu’un demandait de quel Dieu il s’agit, la réponse demeure : le véritable Dieu, le Créateur de tout ce qui existe. Pas les faux dieux du panthéisme païen, pas les systèmes naturels de l’évolutionnisme, mais plutôt le seul Dieu Créateur. « Celui qui a formé les montagnes, et créé le vent, et qui révèle à l’homme quelle est Sa pensée ; qui fait l’aube et l’obscurité, et qui marche sur les hauteurs de la terre ; Son nom est l’Éternel, le Dieu des armées » (Amos 4:13). Le mot « obscurité » est utilisé une seule fois dans les Écritures. Un synonyme pour enfer : « Terre obscure comme la nuit, où règnent l’ombre de la mort et le chaos, où la lumière est comme la nuit ! » (Job 10:22).

Dans le jugement dernier : « Les méchants reculeront jusqu’aux enfers, et toutes les nations qui oublient Dieu » (Psaume 9:18). Le message d’Amos devrait être proclamé à chaque génération. « C’est pourquoi les méchants ne subsisteront pas dans le jugement, ni les pécheurs dans l’assemblée des justes. Car l’Éternel connaît la voie des justes, mais la voie des méchants périra » (Psaume 1:5-6). Et ce jugement est sûr et certain, car : « il est réservé aux hommes de mourir une fois, et après cela vient le jugement » (Hébreux 9:27). Donc, pour ceux qui persistent à se buter à Dieu dans leur rébellion, il serait bon qu’ils sachent que : « C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant » (Hébreux 10:31).

La seule façon de se présenter devant Dieu bien préparé, c’est en Jésus-Christ, notre Sauveur, notre Rédempteur et notre Avocat au ciel, donc, avec beaucoup de préparation. Dans Genèse 49:18, Jacob, devenu Israël, déclare : « J’ai attendu ton salut, ô Éternel ! » Ce cri venant du patriarche mourant, Israël, exprime son désir de voir venir son Sauveur promis par Dieu à toute sa descendance. Quoique ce désir de Jacob demeure toujours une promesse non accomplie pour lui, c’est la première fois dans l’Ancien Testament que le mot « salut » est utilisé, mot analogue en hébreu à ceux de « sauveur » et Jésus. Jacob attendait de voir son Sauveur et son attitude est partagée aussi par tous les Élus tout au long des siècles, jusqu’à ce jour. Jésus est déjà venu en chair pour payer la rançon du péché, mais il est question ici de Son Second avènement en puissance pour établir Son Royaume dans lequel Jacob sera également un des Élus.

Le premier endroit, dans le Nouveau Testament, où l’équivalent du même désir fut exprimé au sujet du « salut », se trouve dans Matthieu 11:3, où les disciples de Jean le Baptiste demandent à Jésus : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » Donc, malgré que Jésus soit déjà venu pour accomplir tout ce qu’il fallait pour le salut de l’humanité, nous devons tous patienter, même aujourd’hui, jusqu’au retour de Christ, pour voir l’accomplissement de Sa promesse. C’était également la prière de Paul, lorsqu’il a dit : « Que le Seigneur conduise vos cœurs à l’amour de Dieu et à l’attente patiente du Christ, » dans 2 Thessaloniciens 3:5.

Ce ne sont pas seulement les Élus de Dieu qui attendent la rédemption de nos corps physiques à l’immortalité. Car nous savons que, jusqu’à présent, toute la création soupire et souffre les douleurs de l’enfantement ; et non seulement elle, mais nous aussi qui avons les prémices de l’Esprit, nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps. Car nous sommes sauvés en espérance. Or, l’espérance que l’on voit n’est plus espérance ; en effet, comment espérerait-on ce que l’on voit ? Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, c’est que nous l’attendons avec patience.

Il nous est très particulier de réaliser que la dernière référence de la Bible où il est question d’attendre encore quelque chose nous ramène à la même promesse où Jude déclare : « Conservez-vous dans l’amour de Dieu, en attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus-Christ pour la vie éternelle » (Jude 1:21). Parfois, cette attente peut paraître longue et ardue, mais la promesse est sûre pour Ses Élus. Car : « De même aussi Christ, ayant été offert une fois pour ôter les péchés de plusieurs, apparaîtra une seconde fois sans péché à ceux qui l’attendent pour le salut » (Hébreux 9:28).

Après avoir transformé la terre qui était informe et vide, Dieu l’a préparée pour recevoir l’ornement de Sa création. Alors, dans Genèse 1:27-31, nous voyons que : « Dieu créa l’homme à son image ; il le créa à l’image de Dieu ; il les créa mâle et femelle. Et Dieu les bénit ; et Dieu leur dit : Croissez et multipliez, et remplissez la terre, et l’assujettissez, et dominez sur les poissons de la mer et sur les oiseaux des cieux, et sur tout animal qui se meut sur la terre. Et Dieu dit : Voici je vous ai donné toute herbe portant semence, qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre qui a en soi du fruit d’arbre portant semence ; ce sera votre nourriture. Et à tous les animaux des champs, et à tous les oiseaux des cieux, et à tout ce qui se meut sur la terre, qui a en soi une âme vivante, j’ai donné toute herbe verte pour nourriture ; et cela fut ainsi. Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et voici, c’était très bon. Et il y eut un soir, et il y eut un matin ; ce fut le sixième jour. »

Après chaque jour de cette recréation, Dieu observa ce qu’Il avait fait et le trouva bon. Finalement, quand tout fut terminé, Dieu regarda et vit tout ce qu’Il avait fait, et voici, notre Créateur décida que c’était très bon. C’est ainsi avec Dieu. S’Il peut créer un univers très bon, Il peut sûrement nous créer parfait : « Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour les bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous y marchions » (Éphésiens 2:10). Ce que Dieu fait doit, par définition, être bien fait ! Nous pouvons sûrement affirmer avec confiance : « que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés, selon son dessein » (Romains 8:28).

Il y a également un principe scientifique établi par ce verset : lorsque nous voyons dans le monde n’importe quoi qui n’est pas bien, exemple le péché, la souffrance et la mort, nous pouvons conclure que ces choses constituent une intrusion dans le Plan parfait de Dieu. Ces choses n’ont pas été crées en tant que création première et Dieu ne permettra pas qu’elles continuent à exister éternellement. Elles seront éventuellement éliminées lorsque Dieu fera « une Nouvelle Terre ». Dans l’attente de ce merveilleux moment, tout doit rester intact jusqu’au moment où Dieu viendra essuyer toute larme du visage de tout ceux qui souffrent. « Car ils ignorent volontairement ceci, c’est que les cieux furent autrefois créés par la parole de Dieu aussi bien que la terre, tirée de l’eau, et qui subsistait au moyen de l’eau ; et que ce fut par ces choses que le monde d’alors périt, submergé par l’eau » (2 Pierre 3:6).

À cause du péché : « nous savons que, jusqu’à présent, toute la création soupire, et souffre les douleurs de l’enfantement ; et non seulement elle, mais nous aussi qui avons les prémices de l’Esprit, nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps » (Romains 8:22-23), mais rappelons-nous que le monde au début était très bon. Dans Ésaïe 61:1-2, le Prophète fut inspiré d’écrire : « L’Esprit du Seigneur, de l’Éternel, est sur moi ; car l’Éternel m’a oint, pour annoncer la bonne nouvelle aux affligés. Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la liberté, et aux prisonniers l’ouverture de la prison ; pour proclamer l’année de la bienveillance de l’Éternel et le jour de la vengeance de notre Dieu ; pour consoler tous ceux qui sont dans le deuil. »

Notez la conception de l’indépendance du Créateur. Le texte d’Ésaïe 61 est celui que cita Jésus dans la synagogue à Nazareth lorsqu’Il a assumé Son Ministère public. « Et ayant replié le livre, et l’ayant rendu au ministre, il s’assit ; et les yeux de tous, dans la synagogue, étaient arrêtés sur Lui. Alors il commença à leur dire : Cette parole de l’Écriture est accomplie aujourd’hui, et vous l’entendez » (Luc 4:20-21). La plus grande liberté de Dieu est celle de l’esprit, et non celle d’un pays ou d’une population. L’indépendance de Christ va guérir les cœurs brisés. Elle accordera la délivrance aux captifs et une nouvelle vision aux aveugles. La liberté du Roi des rois et Créateur de tous rendra la liberté aux affligés. Célébrez la merveilleuse liberté que Dieu vous a accordée. Mais priez afin que : Sa volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Et ne nous induis point en tentation, mais délivre-nous du Malin ; car à Toi appartiennent le règne, la puissance, et la gloire à jamais. Amen ! Oui, Dieu écoute nos prières.

Dans Psaume 65:2-6, on peut lire : « O Dieu, la louange t’attend dans Sion ; là seront rendus les vœux qu’on t’a faits. O toi qui entends la prière, toute créature viendra jusqu’à toi. Les iniquités avaient prévalu sur moi ; mais toi, tu expieras nos transgressions. Heureux celui que tu choisis, et que tu fais habiter dans tes parvis ! Nous serons rassasiés des biens de ta maison, de la sainteté de ton palais. Tu nous répondras par des œuvres redoutables, selon ta justice, ô Dieu de notre salut, l’espoir des extrémités lointaines de la terre et de la mer ! » Dans notre vie, la solitude nous envahit comme un nuage et personne n’est là pour nous porter conseil. Ou bien, il y a un problème si personnel et intime qu’il semble trop embarrassant pour le partager avec un autre.

Mais Dieu va écouter ! Aucun besoin n’est trop petit, aucun endroit trop restreint, aucun fardeau trop lourd : « que le Dieu de toute grâce, qui nous a appelés à sa gloire éternelle en Jésus-Christ, après que vous aurez un peu souffert, vous rende parfaits, fermes, forts et inébranlables » (1 Pierre 5:10). Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, qui nous console dans toutes nos afflictions, afin que, par la consolation dont nous sommes nous-mêmes consolés de Dieu, nous puissions consoler tous ceux qui sont dans quelque affliction. Car, comme les souffrances de Christ abondent en nous, ainsi notre consolation abonde par Christ. Oui Père, quand je crie, réponds-moi, ô Dieu de ma justice !

Les jeunes gens se plaignent parfois que leurs parents refusent de les écouter ; les épouses diront que leurs époux n’écoutent pas ; parfois il semble que personne ne veuille écouter nos pensées ou répondre à nos questions. Mais notre Dieu est près de tous ceux qui L’invoquent, de tous ceux qui L’invoquent en vérité. Il accomplit le souhait de ceux qui Le craignent ; Il entend leur cri et les délivre. Alors : « Mon âme, repose-toi sur Dieu seul, car mon attente est en lui. Lui seul est mon rocher, ma délivrance et ma haute retraite ; je ne serai point ébranlé. En Dieu est mon salut et ma gloire ; mon fort rocher, mon refuge est en Dieu » (Psaumes 62:6-8). Mais comment Dieu peut-Il entendre ? Après tout, Dieu est si loin sur Son trône. Notre Seigneur ressuscité est monté au-delà des cieux pour S’asseoir à Sa droite. Comment a-t-Il pu L’exaucer ? Comment le Père peut-Il entendre quand nous prions tout bas dans nos cœurs une prière qu’aucune autre personne ne peut entendre ?

Dieu est vraiment là-haut, mais Il est également ici-bas ! Jésus Lui-même a dit, dans Jean 16:7-11 : « Je vous dis la vérité, il vous est avantageux que je m’en aille ; car si je ne m’en vais, le Consolateur ne viendra point à vous ; et si je m’en vais, je vous l’enverrai. Et quand il sera venu, il convaincra le monde de péché, de justice et de jugement : de péché, parce qu’ils ne croient point en moi ; de justice, parce que je m’en vais à mon Père, et que vous ne me verrez plus ; de jugement, parce que le prince de ce monde est déjà jugé. » Notre Dieu est partout et voit tout.

Il peut être au ciel, dans l’intimité de notre chambre à coucher et même dans nos cœurs via le Saint-Esprit. Bien sûr, si j’eusse pensé quelque iniquité dans mon cœur, le Seigneur ne m’eût point écouté. Mais si j’invoque le Seigneur, certainement Dieu m’écoute ; Il a prêté l’oreille à la voix de ma prière. « Car les yeux du Seigneur sont sur les justes, et ses oreilles sont attentives à leur prière ; mais la face du Seigneur est contre ceux qui font le mal » (1 Pierre 3:12). Donc, rendons-Lui de belles paroles de louanges pour tout ce qu’Il fait continuellement pour nous.

Dans Psaume 119:128-133, nous lisons : « C’est pourquoi j’estime droits tous tes commandements, et je hais toute voie de mensonge. Tes témoignages sont admirables ; c’est pourquoi mon âme les a gardés. La révélation de tes paroles éclaire ; elle donne de l’intelligence aux simples. J’ai ouvert la bouche et j’ai soupiré ; car j’ai désiré tes commandements. Regarde-moi et prends pitié de moi, comme tu as accoutumé de faire à l’égard de ceux qui aiment ton nom. Affermis mes pas dans ta parole, et ne laisse aucune iniquité dominer sur moi ! » Les libéraux modernes peuvent bien ridiculiser les chrétiens qui lisent la Bible, mais le fait demeure qu’on ne pourra jamais placer la Bible sur un piédestal trop élevé.

Tes témoignages sont merveilleux, nous dit David, car Tu est venu : « Pour accroître l’empire, pour donner une prospérité sans fin au trône de David et à son royaume ; pour l’établir et l’affermir dans l’équité et dans la justice, dès maintenant et à toujours. La jalousie de l’Éternel des armées fera cela » (Esaïe 9:6). De qui parlent ces témoignages ? « Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et l’empire est mis sur son épaule : on l’appellera l’Admirable, le Conseiller, le Dieu fort, le Père d’éternité, le Prince de la paix. » Considérez comment ces Écritures sont merveilleuses, puisqu’elles furent écrites dans le cœur de Dieu avant même la création. Alors, David lui dit : « Fais-moi revivre selon ta bonté, et je garderai la loi de ta bouche. O Éternel, ta parole subsiste à toujours dans les cieux. Ta fidélité dure d’âge en âge ; tu as fondé la terre, et elle demeure ferme. Tout subsiste aujourd’hui selon tes ordonnances ; car toutes choses te servent. Si ta loi n’eût été mon plaisir, j’eusse alors péri dans mon affliction. Je n’oublierai jamais tes commandements, car par eux tu m’as fait revivre » (Psaumes 119:88-93).

Ensuite, de diverses manières, cette Parole éternelle fut transmise aux hommes alors que : « Dieu ayant autrefois parlé à nos pères, à plusieurs reprises et en diverses manières, par les prophètes, nous a parlé en ces derniers temps par son Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses ; par lequel aussi il a fait le monde ; et qui, étant la splendeur de sa gloire et l’empreinte de sa personne, et soutenant toutes choses par sa parole puissante, ayant opéré par lui-même la purification de nos péchés, s’est assis à la droite de la Majesté divine dans les lieux très hauts ; ayant été fait d’autant plus excellent que les anges, qu’il a hérité d’un nom plus excellent que le leur » (Hébreux 1:1-4). Finalement, le Livre fut complété et, comme les derniers prophètes mettaient le sceau à son Écriture, Jésus est venu terminer le Livre en y ajoutant : « Je proteste à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre que si quelqu’un y ajoute, Dieu fera tomber sur lui les plaies écrites dans ce livre ; et si quelqu’un retranche des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part du livre de vie, et de la sainte cité, et des choses qui sont écrites dans ce livre » (Apocalypse 22:18-19).

Ah, si seulement les télévangélistes se rappelaient de ces Paroles prononcées par Jésus, ils cesseraient de proclamer la possibilité d’aller au ciel lors de leur Parousie, alors que Jésus a Lui-même proclamé que : « personne n’est monté au ciel, que celui qui est descendu du ciel, savoir, le Fils de l’homme qui est dans le ciel. » Ces individus s’embarquent sur une pente savonneuse en faisant de Jésus un menteur. Le roi David le confirme en proclamant, dans Psaume 119:160 : « Le fondement de ta parole est la vérité, et toutes les lois de ta justice sont éternelles. » Et Jésus Lui-même a ajouté ceci, dans Matthieu 24:35 : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. »

Et pour ceux qui prétendent prophétiser au sujet de l’avènement de Jésus où à propos de la date exacte de Son Avènement, qu’ils se rappellent des paroles de Jésus, dans  Matthieu 24:36, lorsqu’Il a proclamé : « Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait, non pas même les anges du ciel, mais mon Père seul. » Éternel dans le passé, intouchable dans le présent et perpétuel dans l’avenir ! Ce dont nous avons besoin pour nous guider se trouve dans le témoignage suivant : « Toute l’Écriture est divinement inspirée, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour former à la justice ; afin que l’homme de Dieu soit accompli, et propre à toute bonne œuvre » (2 Timothée 3:16). Les évangélistes ont-ils oublié ces vérités, ou préfèrent-ils toujours faire passer Jésus pour menteur ?

La Bible est complète et les évangélistes devraient s’en rappeler afin de ne rien ajouter. Il est impossible que l’on puisse avoir une éminente opinion sur ses propres prophéties. « Je me prosternerai dans le palais de ta sainteté, et je célébrerai Ton nom, à cause de Ta bonté et de Ta vérité ; car Tu as magnifiquement accompli Ta parole, au-delà de toute Ta renommée, » dit le roi David, dans Psaume 138:2.

L’apôtre Pierre nous déclare : « C’est de ce salut que se sont informés et enquis les prophètes, qui ont prophétisé touchant la grâce qui est en vous ; recherchant, pour quel temps et quelles conjonctures l’Esprit de Christ qui était en eux, et qui rendait témoignage d’avance, leur révélait les souffrances de Christ, et la gloire dont elles seraient suivies. Et il leur fut révélé que ce n’était pas pour eux-mêmes, mais pour nous, qu’ils étaient dispensateurs de ces choses, qui vous ont été annoncées maintenant par ceux qui vous ont prêché l’Évangile, par le Saint-Esprit envoyé du ciel, et dans lesquelles les anges désirent plonger leurs regards. C’est pourquoi, ayant ceint les reins de votre entendement, et étant sobres, attendez avec une parfaite espérance la grâce qui vous sera apportée à la manifestation de Jésus-Christ ; comme des enfants obéissants, ne vous conformez point aux convoitises de votre ignorance d’autrefois » (1 Pierre 1:10-14).

Dans les versets plus hauts, cinq commandements sont donnés au croyant désirant vivre une vie selon Dieu. Prenons le temps d’étudier chacun :

Ayant ceint les reins de votre entendement : Chez les Grecs, on portait de grandes robes dans les activités sociales dans le but d’impressionner. Pierre utilise cet exemple des Grecs pour nous enjoindre à ceindre notre entendement en préparation du dynamisme nécessaire pour discipliner notre esprit.

Soyez sobres : Une personne ivre est désorientée et risque de ne pas être alerte dans son enseignement. Il nous est commandé de maintenir un esprit calme et en plein contrôle de nos actions.

Attendre avec une parfaite espérance la grâce : Nous devons reconnaître que Dieu est complètement en charge et attendre patiemment qu’Il réagisse. Le point focal de notre attente est Sa grâce que nous ressentons déjà, mais qui nous sera pleinement accordée à Son retour.

Ne vous conformez point aux convoitises de votre ignorance d’autrefois : Ceci veut simplement dire d’enseigner la Parole de Dieu sans ajouter ou retrancher quoi que ce soit et de ne pas juger le monde, comme nous dit si bien Paul, dans Romains 2:1-2 : « Toi donc, ô homme, qui que tu sois, qui juges, tu es inexcusable ; car en jugeant les autres, tu te condamnes toi-même, puisque, toi qui juges, tu fais les mêmes choses. Car nous savons que le jugement de Dieu contre ceux qui commettent de telles choses, est selon la vérité. » Ce sont ces choses qui nous rendaient esclaves avant notre conversion.

Soumettez-vous à la volonté de Celui qui vous a appelé à la sainteté : Dieu est d’abord un Dieu Saint et nous sommes appelés à façonner nos vies d’après Lui. La sainteté parfaite est hors de notre portée, mais devrait quand même demeurer notre but dans tout ce que nous accomplissons. C’est seulement en plaçant notre espérance en Lui et en Sa grâce que nous pourrons atteindre Sa sainteté. Donc, lorsque nous prêchons la Vérité, tenons-nous-en à la Parole de Dieu et seulement à la Parole de Dieu et, de cette façon, nous éviterons de recevoir de mauvaises surprises lorsque Jésus répondra à ceux qui Lui diront : « Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prêché en Ton Nom et n’avons-nous pas fait des miracles en Ton Nom ? » Pourtant, Il dira à ces gens-là : « Je ne vous ai jamais connu, éloignez-vous de moi, vous qui faites iniquité. »

 




D.274 – Paul est notre exemple

 

Par Joseph Sakala

Dans Philippiens 4:8-9 Paul déclare : « Au reste, frères, que toutes les choses qui sont véritables, toutes celles qui sont honnêtes, toutes celles qui sont justes, toutes celles qui sont pures, toutes celles qui sont aimables, toutes celles qui sont de bonne réputation, et où il y a quelque vertu, et qui sont dignes de louange ; que toutes ces choses occupent vos pensées. Vous les avez aussi apprises, reçues et entendues de moi, et vous les avez vues en moi. Faites-les, et le Dieu de paix sera avec vous. » L’apôtre Paul a souvent exhorté ses lecteurs à suivre son exemple pour vivre en chrétien. « Soyez tous mes imitateurs, frères, et regardez à ceux qui se conduisent suivant le modèle que vous avez en nous, » leur dit Paul, dans Philippiens 3:17. La réaction initiale à une telle exhortation serait de croire Paul un peu arrogant et même vantard dans ses instructions.

Pourtant, dans son épître aux Corinthiens, Paul les rassure en disant : « Je n’écris point ces choses pour vous faire honte ; mais je vous avertis comme mes chers enfants. Car, vous auriez dix mille maîtres en Christ, que vous n’auriez pas plusieurs pères ; car c’est moi qui vous ai engendrés en Jésus-Christ, par l’Évangile. Je vous en supplie donc, soyez mes imitateurs. C’est pour cela que je vous ai envoyé Timothée, qui est mon fils bien-aimé et fidèle, dans le Seigneur ; il vous fera ressouvenir de mes voies en Christ, et de quelle manière j’enseigne partout dans toutes les Églises » (1 Corinthiens 4:14-17). Paul enseignait avec humilité, mais également avec conviction.

Aux Thessaloniciens, Paul a écrit : « Frères, nous vous recommandons aussi, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, de vous éloigner de tout frère qui vit dans le désordre, et non selon les enseignements qu’il a reçus de nous. Car vous savez vous-mêmes comment vous devez nous imiter, puisque nous n’avons pas vécu parmi vous dans le désordre, et que nous n’avons mangé gratuitement le pain de personne, mais que nous avons été dans la fatigue et la peine, travaillant nuit et jour, pour n’être à charge à aucun de vous. Ce n’est pas que nous n’en eussions le droit, mais c’est pour vous donner en nous-mêmes un exemple à imiter » (2 Thessaloniciens 3:6-9). Jésus a dit qu’un ouvrier est digne de son salaire. Donc, Paul aurait pu exiger que les gens vers qui il allait pour les instruire, paient au moins les dépenses de son déplacement. Mais il préférait ne pas être à charge de personne.

Malgré qu’il parlait avec beaucoup d’autorité, Paul était humble : « Car je suis le moindre des apôtres, moi qui ne suis pas digne d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté l’Église de Dieu, » dit-il, dans 1 Corinthiens 15:9. Et, dans Éphésiens 3:8-9, Paul ajoute : « C’est à moi, le moindre de tous les saints, qu’a été donnée cette grâce d’annoncer, parmi les Gentils, les richesses incompréhensibles de Christ, et de mettre en évidence devant tous, quelle est la dispensation du mystère caché de tout temps en Dieu, qui a créé toutes choses par Jésus-Christ. » Finalement, dans 1 Timothée 1:15-16, Paul dit : « Cette parole est certaine et digne de toute confiance ; c’est que Jésus-Christ est venu au monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier. Mais c’est pour cela que j’ai obtenu miséricorde, afin que Jésus-Christ fît voir, en moi le premier, une parfaite clémence, pour servir d’exemple à ceux qui croiront en lui, pour la vie éternelle. »

Paul n’était sûrement pas un égoïste ; cependant, il savait fort bien ce que les convertis devaient connaître, voir et apprendre. Alors, il se citait en exemple dans le seul but de les aider. « Car c’est à cela que vous êtes appelés, puisque Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez Ses traces ; Lui qui n’a point commis de péché, et dans la bouche duquel il ne s’est trouvé aucune fraude » (1 Pierre 2:21-22). Toutefois, en vivant sa vie fondée sur l’exemple de Christ, Paul pouvait avec assurance déclarer, dans 1 Corinthiens 11:1 : « Soyez mes imitateurs, comme je le suis aussi de Christ. » Habituellement, les humains ont besoin de voir le Christ dans le comportement de Ses disciples, sinon où est la différence visible entre un converti à Christ et un non converti ?

Si nous appartenons à Christ, il faut absolument marcher comme Christ Lui-même a marché. Dans Matthieu 5:16, Jésus nous a dit : « Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux. » Se dire chrétien est monnaie courante, mais devient sans valeur si le « chrétien » ne porte pas le fruit de la conversion. Dans 2 Timothée 2:11-13, Paul dit : « Cette parole est certaine : En effet, si nous mourons avec Lui, nous vivrons aussi avec Lui. Si nous souffrons avec Lui, nous régnerons aussi avec lui ; si nous le renions, il nous reniera aussi ; si nous sommes infidèles, il demeure fidèle ; il ne peut se renier lui-même. » Voilà pourquoi Paul déclare : « Et quand vous étiez morts dans vos péchés et dans votre incirconcision charnelle, il vous a vivifiés avec lui, vous ayant pardonné toutes vos fautes, » dans Colossiens 2:13.

En tant que convertis à Christ, nous ne recherchons pas les persécutions, car Satan s’en charge toujours, puisqu’il nous hait et que son but ultime est de nous décourager de différentes façons. Donc, pour vaincre, il faut combattre sans relâche. Par contre : « Celui qui vaincra, Je le ferai asseoir avec Moi sur Mon trône, comme Moi j’ai vaincu et suis assis avec Mon Père sur Son trône, » nous dit Jésus, dans Apocalypse 3:21. Notez bien qu’il y a dans ce verset un seul trône au ciel sur lequel Dieu le Père est assis. Il faut être naïf pour croire que Jésus est assis sur Son Père au ciel. Tout étudiant sérieux de la Bible découvre, dans ses recherches, qu’être assis « à la droite du Père » veut dire en toute simplicité d’être en autorité, et cette place est réservée uniquement au Fils. Mais ici nous voyons les deux occuper le même trône. Comment est-ce possible ?

Quand l’humanité comprendra que Marie, la vierge, est devenue enceinte et qu’elle enfanta un fils, et que Son nom est EMMANUEL, ce qui signifie : DIEU AVEC NOUS (Matthieu 1:23), on ne parlera plus de trinité. Car ce Fils fut engendré par Dieu Lui-même, pour devenir le Fils unique de Dieu. Pas une autre personne distincte, mais la Parole de Dieu vivant dans une chair humaine. Pourquoi Dieu doit-Il Se séparer en trois pour accomplir quoi que ce soit ? Dans Jean 4:24, Jésus Lui-même nous affirme que : « Dieu est esprit. » Dans Lévitique 19:2, Dieu Lui-même nous dit : « Je suis Saint, moi, l’Éternel, votre Dieu. » Si Dieu est Esprit et si Dieu est Saint, Il est aussi le Saint-Esprit, non ? Où, dans ces deux versets, voyons-nous deux personnes distinctes ?

Dans Philippiens 2:5-8, Paul nous dit : « Ayez en vous les mêmes sentiments que Jésus-Christ, Lequel étant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à saisir d’être égal à Dieu ; mais il s’est dépouillé lui-même [de Sa toute puissance], ayant pris la forme de serviteur, devenant semblable aux hommes [Emmanuel ; Dieu avec nous]. Et, revêtu de la figure d’homme, il s’est abaissé lui-même, en se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. » Tant et aussi longtemps qu’on insistera pour dire que le Père et Jésus sont deux personnes distinctes, c’est impossible, puisque cela prendrait deux trônes. Mais si on saisit que Jésus était la Parole de Dieu, vivant dans la chair, d’abord pour être vu des humains et ensuite pour verser Son sang pur et sans tache en expiation des péchés de l’humanité entière, on ne se pose plus de questions. Quand la mission terrestre de notre Sauveur fut accomplie et que Jésus est monté au ciel quarante jours après Sa résurrection, la Parole de Dieu est retournée au Père d’où elle est sortie.

À plusieurs endroits dans la Bible, on nous exhorte à nous nourrir littéralement de la Parole de Dieu. Si nous pouvons faire l’équation entre la Parole de Dieu et Jésus en chair, nous pouvons alors comprendre Jésus lorsqu’Il a dit : « En vérité, en vérité je vous le dis : Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’aurez point la vie en vous-mêmes. Celui qui mange Ma chair et qui boit Mon sang, a la vie éternelle ; et Je le ressusciterai au dernier jour. Car Ma chair est véritablement une nourriture, et mon sang est véritablement un breuvage. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang, demeure en moi, et moi en lui. Comme le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que je vis par le Père ; ainsi celui qui me mange vivra par moi » (Jean 6:53-57). Ce passage est très rarement utilisé par les prédicateurs parce qu’ils ne peuvent comprendre que Jésus et le Père sont la même personne, se manifestant simplement de deux façons différentes.

Au risque de me répéter, pour ce qui est du Père, Jésus Lui-même nous dit que : « Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité, » dans Jean 4:24. Donc, si Dieu est Esprit et que Dieu est Saint, Dieu est également le Saint-Esprit. Une seule personne, pas deux. Et si Jésus était la manifestation physique du Père dans la chair, Jésus et le Père sont aussi la même et unique personne. Où est alors la fameuse trinité tant prêchée ? Elle n’est nullement enseignée dans la Parole de Dieu, pas plus qu’une âme immortelle ou la possibilité d’aller au ciel. Ceux qui prêchent ces « vérités » auront sûrement des comptes à rendre à Christ lors de Son avènement. Alors, quand Jésus a dit que ceux qui vaincront seront assis sur Son trône avec Lui, les Élus ne seront pas cordés des millions un par-dessus l’autre.

Jésus veut clairement dire qu’ils seront en autorité avec Jésus, en tant que rois et sacrificateurs, comme nous voyons distinctement dans Apocalypse 5:9-10 où les Élus chantent un cantique nouveau à Jésus, disant : « Tu es digne de prendre le livre, et d’en ouvrir les sceaux ; car tu as été immolé, et tu nous a rachetés à Dieu par ton sang, de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation, et tu nous as faits rois et sacrificateurs à notre Dieu ; et nous régnerons sur la terre. » Voilà ce que feront les vainqueurs durant le millénium. Ils enseigneront les survivants non convertis de la tribulation dans la véritable façon de vivre selon la Parole de Dieu, sur la terre et non au ciel. Personne n’est monté au ciel, sauf Jésus, la Parole de Dieu dans la chair, qui est descendu du ciel, pour ensuite remonter au ciel « en forme de Dieu, égal à Dieu » (Philippiens 2:6).

Revenons maintenant sur la façon de marcher comme Christ. Dans Matthieu 10:32-33, Jésus a clairement dit : « Quiconque donc me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui est aux cieux. Mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est aux cieux. » Confesser Jésus veut dire enseigner ce que Jésus enseignait et non des versions périssables de ce que Jésus est supposé avoir enseigné. Le but de chaque ministre de Christ est de diriger les brebis de sa congrégation vers le Royaume de Dieu à venir sur cette terre, et non au ciel. Regardons ce que Dieu a dit à Josué avant que celui-ci entre dans la Terre Promise. « Nul ne subsistera devant toi pendant tous les jours de ta vie ; je serai avec toi comme j’ai été avec Moïse; je ne te laisserai point, et je ne t’abandonnerai point. Fortifie-toi et prends courage ; car c’est toi qui mettras ce peuple en possession du pays que j’ai juré à leurs pères de leur donner » (Josué 1:5-6).

Cette même instruction s’applique encore plus à ceux qui doivent diriger les disciples vers le Royaume de Dieu. S’ils veulent sentir la présence de Dieu dans leur ministère, il serait prudent pour eux de prêcher ce que Christ leur a commandé, dès le moment de Son départ pour le ciel. Sinon, ils risquent d’avoir des surprises au retour de Jésus. Car Christ Lui-même leur dit ceci, dans Matthieu 7:22-23 : « Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur ! Seigneur ! n’avons-nous pas prophétisé en ton nom ? et n’avons-nous pas chassé les démons en ton nom ? et n’avons-nous pas fait plusieurs miracles en ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus ; retirez-vous de moi, vous qui faites métier d’iniquité. »

Dieu est fidèle et ne peut pas Se renier. Alors, obéissons à Sa Parole : « Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour les bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous y marchions, » déclare Paul, dans Éphésiens 2:10. Ainsi, nous aurons toujours l’assurance que Dieu sera fidèle à Ses promesses, puisque Sa nature même l’exige. Marcher comme Jésus veut dire marcher dans la foi avec Dieu jusqu’à notre mort, même si nous n’avons pas reçu tout ce que Dieu nous promet. Abraham avait cette foi : « C’est pourquoi d’un seul homme, et qui était déjà affaibli, il est né une multitude aussi nombreuse que les étoiles du ciel, et que le sable du bord de la mer, qui ne se peut compter » (Hébreux 11:12).

Qu’en est-il de tous les autres qui ont marché avec Dieu et que nous voyons dans Hébreux 11 ? Au verset 13, nous découvrons que : « Tous ceux-là sont morts dans la foi, sans avoir reçu les choses promises, mais les ayant vues de loin, crues, et embrassées, et ayant fait profession d’être étrangers et voyageurs sur la terre. » Ils ont vu de loin le Royaume que Dieu a promis à Ses Élus et dont ils seront sûrement des participants. Plusieurs chrétiens ont parfois un problème à définir précisément ce qu’est la foi, désirant une définition succincte dans la Bible, mais vous ne trouverez nulle part dans les Saintes Écritures une définition claire. Ce que nous trouvons, cependant, ce sont des applications de la foi, en gardant en mémoire que les mots croyance et foi sont traduits du même mot grec. Allons voir quelques exemples.

Élizabeth, la mère de Jean le Baptiste, a dit ceci, en parlant de Marie, dans Luc 1:45 : « Et heureuse est celle qui a cru ; car les choses qui lui ont été dites de la part du Seigneur auront leur accomplissement. » Marie a cru parce qu’elle avait foi en Dieu. Paul savait que Dieu avait l’intention de le faire paraître devant César, alors, au moment où le bateau dans lequel il se trouvait allait sombrer, Paul dit aux matelots : « Je vous exhorte maintenant à prendre courage, car aucun de vous ne perdra la vie, le vaisseau seul périra. Car un ange du Dieu à qui je suis et que je sers, m’est apparu cette nuit, et m’a dit : Paul, ne crains point ; il faut que tu comparaisses devant César ; et voici, Dieu t’a donné tous ceux qui naviguent avec toi. C’est pourquoi, ô hommes, prenez courage ; car j’ai cette confiance en Dieu, qu’il en arrivera comme il m’a été dit ; mais il faut que nous échouions sur quelque île » (Actes 27:22-26). Dans sa confiance, Paul avait foi en Dieu.

En parlant d’Abraham, voici ce que Paul nous déclare, dans Romains 4:18-22 : « Espérant contre tout sujet d’espérer, il a cru qu’il deviendrait le père de plusieurs nations, selon ce qui avait été dit : Telle sera ta postérité. Et comme il n’était pas faible dans la foi, il n’eut point d’égard à ce que son corps était déjà amorti, puisqu’il avait près de cent ans ; ni à ce que Sara n’était plus en âge d’avoir des enfants ; et il n’eut ni doute ni défiance à l’égard de la promesse de Dieu, mais il fut fortifié par la foi, et il donna gloire à Dieu, étant pleinement persuadé que ce qu’il promet, il peut aussi l’accomplir. C’est pourquoi cela lui fut imputé à justice. » En parlant de Sarah, son épouse, Hébreux 11:11 nous dévoile que : « Par la foi aussi, Sara reçut la vertu de concevoir et, malgré son âge, elle enfanta, parce qu’elle crut à la fidélité de Celui qui avait fait la promesse. »

Ces versets nous donnent une définition de la foi en action. Ce sont des outils pour animer notre croyance, notre conviction et notre jugement que Dieu est fidèle et capable d’accomplir ce qu’Il promet, selon Son bon plaisir. Cette sorte de foi amène l’avenir dans une réalité présente. Mais est-ce que cela nous rend parfait ? Jésus nous dit, dans Matthieu 5:48 : « Soyez donc parfaits, comme votre Père qui est dans les cieux est parfait. » Notez bien que « soyez » est le verbe être conjugué à l’impératif, donc, un but à atteindre et non comme une réalité déjà atteinte, une commande à devenir parfait.

Juste avant d’être capturé pour être mis à mort, dans Luc 22:29-32, Jésus a dit à Ses disciples : « Et je dispose du royaume en votre faveur, comme mon Père en a disposé en ma faveur ; afin que vous mangiez et que vous buviez à ma table dans Mon royaume, et que vous soyez assis sur des trônes, jugeant les douze tribus d’Israël. Le Seigneur dit aussi : Simon, Simon, voici, Satan a demandé à vous cribler comme le froment. Mais j’ai prié pour toi, que ta foi ne défaille point. Toi donc, quand tu seras converti, affermis tes frères. » Pierre venait de recevoir sa mission en tant que chef des apôtres et pour raffermir dans la foi tous ceux qui se convertiraient.

Totalement encouragé et rempli d’énergie : « Pierre lui dit : Seigneur, je suis tout prêt à aller avec toi, et en prison et à la mort, » dans Luc 22:33. « Mais Jésus lui dit : Pierre, je te le dis, le coq ne chantera point aujourd’hui, que tu n’aies nié trois fois de me connaître, » au verset 34. Et si nous lisons la suite, nous découvrons que Jésus a dit vrai. Pourtant, nous voyons également que, lorsque le Saint-Esprit entra en lui, le Jour de la Pentecôte, Pierre est devenu un homme complètement transformé pour le reste de sa vie. C’est la même chose avec un converti qui reçoit le Saint-Esprit. Le renouvellement du chrétien se poursuit pareillement pendant le reste de sa vie, mais avec l’aide continuelle de la puissance du Saint-Esprit. Le Saint-Esprit travaillait déjà avec les disciples, mais la véritable conversion a eu lieu au moment de recevoir le Saint-Esprit en eux le Jour de la Pentecôte.

Se faire mouiller dans l’eau d’une piscine ou d’un lac ou ailleurs au baptême ne donne pas automatiquement le Saint-Esprit. Ce geste n’est que la preuve extérieure du futur chrétien de son engagement envers Dieu, et Dieu, qui voit au cœur la sincérité de cet engagement, accorde alors un dépôt du Saint-Esprit à ce converti afin de le guider jusqu’au Royaume de Dieu. Toutefois, Satan est orienté vers l’anéantissement de chaque converti et Jésus, sachant cela, a pris la peine de dire au futur chef des apôtres : « Simon, Simon, voici, Satan a demandé à vous cribler comme le froment. Mais J’ai prié pour toi, que ta foi ne défaille point. » Satan sait fort bien qu’en frappant les enseignants, les brebis se disperseront et plusieurs pourraient même abandonner la foi, empêchant ainsi la proclamation de l’Évangile. Alors, Jésus S’est tourné vers Son leader pour l’exhorter à, non seulement de ne pas défaillir, mais au contraire d’affermir les autres disciples.

Pierre a très bien compris, car, après avoir vu Christ ressuscité, il est vraiment devenu le dirigeant fidèle de l’Église à Jérusalem, le chef des apôtres et un missionnaire incomparable pour Christ. Par sa prédication fantastique, ainsi que ses témoignages, l’Évangile s’est rendu jusqu’à nous dans ces derniers temps. Malgré cela, le désir de Satan de détruire l’œuvre de Christ n’a pas cessé pour autant et se poursuit avec acharnement, car il sait que son temps se fait court. Néanmoins, plusieurs tombent victimes des ruses et de la séduction de Satan et l’effet domino peut durer pendant des années chez certains, au risque de ne plus revenir vers Christ. Mais soyez courageux, car Celui qui a prié pour Pierre demeure toujours disponible : « C’est pourquoi aussi il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par Lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur » (Hébreux 7:25). Notre Sauveur est perpétuellement disponible afin d’intercéder pour nous, comme Il l’a si bien fait pour Pierre.

Un des plus beaux passages sur la repentance se trouve dans 2 Corinthiens 7:8-11, où Paul déclare : « Car, bien que je vous aie attristés par ma lettre, je ne m’en repens pas, si même je m’en suis repenti, parce que je vois que cette lettre vous a attristés, bien que pour un peu de temps. Maintenant je me réjouis, non de ce que vous avez été attristés, mais de ce que votre tristesse vous a portés à la repentance ; car vous avez été attristés selon Dieu, en sorte que vous n’avez reçu aucun dommage de notre part. Car la tristesse qui est selon Dieu, produit une repentance à salut, et dont on ne se repent jamais ; au lieu que la tristesse du monde produit la mort. Car voici, cette même tristesse selon Dieu, quel empressement n’a-t-elle pas produit en vous ! Quelles excuses, quelle indignation, quelle crainte, quels désirs, quel zèle, quelle punition ! Vous avez montré à tous égards que vous êtes purs dans cette affaire. »

Pour revenir au sujet de la véritable conversion, aux scribes et pharisiens qui murmuraient et demandaient aux disciples de Christ pourquoi ils mangeaient et buvaient avec des péagers et des gens de mauvaise vie : « Jésus, prenant la parole, leur dit : Ce ne sont pas ceux qui sont en santé qui ont besoin de médecin ; mais ceux qui se portent mal. Je suis venu appeler à la repentance, non les justes, mais les pécheurs » (Luc 5:31-32). Notez que Paul se réjouissait, non de ce que les Corinthiens avaient été attristés, mais de ce que leur tristesse les a portés vers la repentance, car ils ont été attristés selon Dieu. Cette qualité de tristesse mène à la vraie repentance, non aux remords de conscience, au désespoir, au découragement, et éventuellement même au suicide. Être attristé selon Dieu mène au salut !

Par contre, aux non repentants qui se permettent de juger sans se regarder dans le miroir, Paul déclare : « Et penses-tu, ô homme, qui juges ceux qui commettent de telles choses, et qui les commets [aussi], que tu échapperas au jugement de Dieu ? Ou méprises-tu les richesses de Sa bonté, de Sa patience et de Son long support, ne reconnaissant pas que la bonté de Dieu te convie à la repentance ? Mais par ton endurcissement et ton cœur impénitent, tu t’amasses un trésor de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu, Qui rendra à chacun selon ses œuvres » (Romains 2:3-6). Dieu désire la repentance de chaque pécheur, et Se laisse le loisir d’utiliser tout véhicule selon Son choix, pour arriver à Son but. La véritable repentance implique nécessairement la connaissance par le pécheur que le péché est un crime contre Dieu et une violation de Sa Sainte nature.

La compréhension de cette vérité amène le repentant à vouloir changer son attitude ainsi que son comportement envers le péché et porte le chrétien à le confesser comme tel, et non pas comme une simple erreur. Donc, l’apôtre Jean souligne : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1:9). Dans Luc 15:10, Jésus Lui-même a déclaré : « Je vous dis qu’il y a de même de la joie, devant les anges de Dieu, pour un seul pécheur qui se repent. » Malgré cela, dans Philippiens 3:13-14, Paul dit : « Frères, pour moi, je ne me persuade pas d’avoir saisi le prix ; mais je fais une chose : oubliant ce qui est derrière moi, et m’avançant vers ce qui est devant, je cours avec ardeur vers le but, pour le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ. » Paul ne prenait rien pour acquis.

Paul s’explique ainsi, dans Philippiens 3:4-8 : « Quoique je puisse, moi aussi, me confier en la chair. Si quelqu’un croit pouvoir se confier en la chair, je le puis encore davantage, moi, circoncis le huitième jour, de la race d’Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu, né d’Hébreux ; quant à la loi, Pharisien ; quant au zèle, persécuteur de l’Église ; quant à la justice selon la loi, irréprochable. Mais ces choses qui m’étaient un gain, je les ai regardées comme une perte, à cause de Christ. Bien plus, je regarde toutes choses comme une perte, en comparaison de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour qui j’ai perdu toutes choses, et je les regarde comme des ordures, afin que je gagne Christ. »

Et dans Philippiens 3:9-12, Paul ajoute : « Et que je sois trouvé en lui, ayant, non point ma justice, celle qui vient de la loi, mais celle qui s’obtient par la foi en Christ, la justice de Dieu par la foi ; afin que je connaisse Christ, et l’efficace de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort ; pour parvenir, si je puis, à la résurrection des morts. Non que j’aie déjà atteint le but, ou que je sois déjà parvenu à la perfection, mais je cours avec ardeur pour saisir le prix ; c’est pour cela aussi que j’ai été saisi par Jésus-Christ. »

D’abord, Paul savait qu’il fallait oublier les choses passées de sa vie, surtout sa réputation de persécuteur des chrétiens. Voilà pourquoi il déclare aussi aux Éphésiens : « Vous étiez en ce temps-là sans Christ, séparés de la république d’Israël, étrangers par rapport aux alliances de la promesse, n’ayant point d’espérance, et sans Dieu dans le monde. Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez autrefois éloignés, vous êtes rapprochés par le sang de Christ » (Éphésiens 2:12-13). Car vous avez appris : « A vous dépouiller, pour ce qui est de votre conduite précédente, du vieil homme, qui se corrompt par les convoitises trompeuses ; à vous renouveler par l’Esprit dans votre entendement ; et à vous revêtir du nouvel homme, créé à l’image de Dieu, dans la justice et la sainteté de la vérité » (Éphésiens 4:22-24).

Aux Corinthiens, Paul confirme que tout ce qu’il faisait : « Je fais cela à cause de l’Évangile, afin d’y avoir part. Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans la lice, courent tous, mais un seul remporte le prix ? Courez de telle sorte que vous le remportiez. Tout homme qui combat, s’abstient de tout ; et ces gens-là le font pour avoir une couronne corruptible, mais nous pour une incorruptible. Je cours donc, non à l’aventure ; je frappe, mais non pas en l’air ; mais je traite durement mon corps, et je le tiens assujetti, de peur qu’après avoir prêché aux autres, je ne sois moi-même réprouvé » (1 Corinthiens 9:23-27).

Tout au long de ses épîtres, Paul nous dévoile continuellement la profondeur se Son engagement envers Christ, demeurant ainsi notre meilleur exemple dans notre propre cheminement vers ce Royaume que nous attendons tous avec joie, patience et anticipation.




D.272 – Comment choisir son église ?

 

Par Joseph Sakala

Dès la fondation de Son Église, le Jour de la Pentecôte, les premiers convertis à Christ ont toujours cherché à se rencontrer en petits groupes à cause de la persécution ouverte dont ils étaient victimes, d’abord par les Juifs qui les accusaient d’être une secte, et ensuite par Satan qui les a poursuivis en infiltrant ses ministres dans leurs réunions en vue de détruire ce que Jésus venait de bâtir. Subséquemment, pour ces nouveaux convertis, la solution était de mettre leurs biens en commun et de demeurer et manger chaque jour ensemble dans le but de se protéger contre leurs ennemis. Imaginez maintenant les dégâts que Satan a pu causer dans l’Église de notre Sauveur depuis 2 000 années. Peu importe, car Jésus a bel et bien prophétisé que même « les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle » (Matthieu 16:18). Donc, cette Église de Christ existe encore aujourd’hui et elle continue de prêcher fidèlement la Parole de Dieu à tous ceux qui ont le cœur disposé à l’écouter. Ce travail se fait par Ses serviteurs dans l’attente du retour de Jésus pour établir le même Royaume qu’Il est venu nous annoncer.

Récemment, dans un sondage effectué sur les multiples églises, une seule question fut posée aux participants : « Comment faites-vous pour décider quelle église prêche la vérité ? » Un peu comme Ponce Pilate qui avait demandé à Jésus : « Qu’est-ce que la vérité ? » Même si l’enquêteur avait bien mené son sondage, il est malheureusement arrivé à la mauvaise conclusion, ce qui pourrait leurrer ceux qui sont à la recherche d’un endroit pour se réunir régulièrement afin d’adorer Dieu. Dans son article de conclusion, ce monsieur a dressé une liste de recommandations qu’un individu recherchant une congrégation devrait adopter dans sa prospection. Il recommande de vérifier plusieurs sites religieux. Jusque là, ça va. Ensuite il recommande de poser des questions à son agent immobilier, son docteur, ses collègues au travail, à la caissière de l’épicerie, puisque ces gens pourraient vous parler de l’église qu’ils fréquentent et vous fournir aussi quelques potins pratiques. Quoi ? Est-ce la façon de se trouver une église ?

Ensuite, le sondeur a détaillé les critères sur lesquels on doit fonder sa décision. Selon lui, il y a plusieurs facteurs à considérer. D’abord le prédicateur ; le contenu du sermon ; la théologie du message ; l’attitude du pasteur envers les femmes de la congrégation ; ainsi que son attitude envers les gais et les gens des autres cultures et classes dans la société. Il faut également prendre en considération les commodités disponibles ; la forme d’adoration particulière adoptée dans les assemblées ; les cédules pour les réunions ; le programme liturgique pour les jeunes ; les études bibliques ; les activités pour hommes et femmes ; les voyages en groupes missionnaires ; la musique ; le nombre de membres qui assistent aux réunions ; la fraternisation ; l’emplacement du bâtiment ; sans oublier les annales sur la congrégation ; sa levée de fonds etc. En lisant ces critères, j’ai eu nettement l’impression que son approche pour choisir une église était loin d’être biblique.

Parmi ses critères se trouvent certainement des choses souhaitables dans le déroulement administratif d’une congrégation religieuse. Toutefois, le devoir primordial devrait toujours être la prédication et l’Évangile de la Parole de Dieu concernant la formidable nouvelle de l’établissement du Royaume de Dieu sur cette terre. C’est bien de prêcher l’avènement de ce Royaume, mais il faut insister sur l’épreuve fondamentale pour entrer et faire partie de ce Royaume. Et quelle est cette épreuve sur laquelle très peu d’églises prêchent pour y arriver ? C’est qu’il faut naître de nouveau ! Combien de groupes « chrétiens » insistent sur cette obligation, établie par Jésus Lui-même lorsque le pharisien Nicodème est venu Le voir en secret pour Lui parler ?

Les congrégations religieuses actuelles sont-elles formées de « troupeaux » d’authentiques croyants, ou de grandes assemblées bien branchées dans la société politique environnante ? Les membres de ces églises dégagent-ils de l’amour véritable entre eux, ou est-ce que chacun s’occupe de ses affaires à la fin de la réunion ? Pourtant Jésus, que ces individus professent suivre et adorer, a déclaré ceci à Ses disciples, dans Jean 13:35 : « C’est à ceci que tous reconnaîtront que vous êtes Mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »

Si vous cherchez uniquement un prédicateur populaire, la télévision vous comblera chaque dimanche avec ses vedettes qui vous vendent une entrée facile au ciel après la mort, ou une richesse instantanée avec l’eau bénite donnée gratuitement à ceux qui envoient des offrandes au pasteur de cette entreprise. Une telle « église » n’annonce vraiment pas la continuation du même message que Jésus avait confié à Ses disciples dans Son Église, avant de monter au ciel. Pourtant, Jésus a promis de nous préparer une place dans ce Royaume, avant de revenir nous prendre avec Lui en tant que Ses Élus.

Si vous cherchez cette Église, commencez par chercher celle qui porte Son nom, et qui ne prêche que Sa Parole et Son message. Elle s’appelle Église de Dieu et elle est ainsi identifiée dans le Nouveau Testament. Jésus est au centre de tout ce que Son Église enseigne et Son message primordial est l’établissement sur terre du Royaume de Dieu et non une prédication sur la personne de Jésus. Tout au long des siècles, ce petit troupeau fut persécuté et attaqué à outrance, mais il a survécu jusqu’à ce jour et, si vous lisez ceci, vous venez de faire contact avec lui. Cette Église n’est pas composée de grands bâtiments en forme de cathédrales. Elle continue d’être petite, car chaque membre constitue un pierre vivante dans Sa construction et il ou elle est appelé(e) directement par Dieu le Père. Si l’individu accepte l’invitation, librement et volontairement, le Père lui donne un dépôt de Son Esprit et donne personnellement cet individu à Christ qui Se charge de l’amener Lui-même jusqu’à Son Royaume.

Si ce chrétien, dont le nom veut dire « appartenir à Christ », persévère dans la foi jusqu’à la fin de sa vie, Jésus lui donne l’assurance qu’il sera sauvé (Matthieu 24:13). Et personne, même pas Satan, ne pourra l’arracher de la main de Christ. Le message de l’Église de Dieu demeure le même depuis Sa fondation, le Jour de la Pentecôte, et devient plus excitant et révélateur dans ces derniers jours, après 2 000 ans de ravages par Satan et ses ministres. Nous avons présentement beaucoup d’indications dans le monde entier montrant que quelque chose de très grave se prépare dans les coulisses des ténèbres, ce qui aboutira finalement à l’établissement du Royaume de Dieu bientôt. Alors, comment choisir votre Église ? C’est une très grande décision qui affectera votre famille entière dans les mois et les années à venir. Toutefois, gardez toujours à l’esprit les paroles de Jésus au pharisien Nicodème que, pour entrer dans le Royaume de Dieu, il faut « naître de nouveau ».

Allons voir ce formidable passage dans Jean 3:1-2 où l’apôtre déclare: « Or il y avait un homme, d’entre les pharisiens, nommé Nicodème, l’un des principaux Juifs. Cet homme vint, de nuit, trouver Jésus et lui dit : Maître, nous savons que tu es un docteur venu de la part de Dieu ; car personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n’est avec lui. » On dirait que Jésus connaissait déjà la question que cet homme voulait Lui poser car : « Jésus lui répondit : En vérité, en vérité je te dis que si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu » (Jean 3:3). Au verset 4, Nicodème lui dit : « Comment un homme peut-il naître, quand il est vieux ? Peut-il rentrer dans le sein de sa mère, et naître une seconde fois ? » Alors, Jésus lui répondit : « En vérité, en vérité je te dis, que si un homme ne naît d’eau et d’esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’esprit est esprit » (Jean 3:5-6).

Nous voyons ici un dialogue à deux paliers différents. Nicodème parlait de rentrer dans le sein de sa mère afin de naître une seconde fois avec un corps charnel, comme celui dans lequel il vivait déjà. Tandis que Jésus parlait de naître de l’esprit pour pouvoir voir et entrer dans le Royaume de Dieu. En entendant ces Paroles de Jésus, Nicodème fut totalement étonné. Alors, dans Jean 3:7, Jésus lui déclare : « Ne t’étonne point de ce que je t’ai dit : Il faut que vous naissiez de nouveau. » Le terme « naître de nouveau » est tellement exploité dans le langage courant des assemblées religieuses depuis plusieurs années que son sens prodigieux s’est presque entièrement perdu.

Qui n’est pas au courant de ces grandes réunions religieuses, dans les stades sportifs, où 50 ou 60 mille personnes se réunissent et, après son sermon de tonnerre, l’évangéliste invite ceux qui veulent donner leur cœur à Jésus de s’approcher de sa tribune. Et, après une courte prière, ces gens sont déclarés « nés de nouveau », mais toujours dans le même corps que cinq minutes auparavant. Pourtant, Jésus devait sûrement savoir ce qu’Il voulait dire, étant Lui-même nul autre que Dieu incarné. Toutefois, Jésus l’a carrément déclaré à Nicodème, un grand érudit parmi les chefs religieux de son époque. Notez également que Jésus n’a pas dit : Ils devront naître de nouveau, en parlant des foules de non convertis, ignorants des choses de Dieu. Jésus n’a pas dit : Nous devons naître de nouveau, en parlant des humains de Son entourage, en S’incluant Lui-même, qui était aussi dans la chair à ce moment-là. Au contraire, Jésus a dirigé Ses paroles directement à Nicodème, en lui disant : « Il faut que vous naissiez de nouveau ».

Naître de nouveau est un privilège individuel et exclusif de naître de l’esprit dans l’immortalité, en passant par une résurrection. Même un homme important comme Nicodème devait littéralement naître de nouveau d’une manière spirituelle et surnaturelle, car la chair et le sang ne peuvent pas hériter le Royaume. Mais Nicodème, tout comme nous tous, fut né pécheur et l’était toujours au moment où il est venu vers Jésus en secret. Il savait que Jésus était un docteur venu de la part de Dieu, mais ne l’a pourtant pas reconnu comme le Messie et Sauveur. Donc, comment pouvait-il être sauvé et naître de nouveau ? La réponse se trouve dans Jean 3:14-16, où il est écrit : « Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, de même il faut que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné Son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. »

Donc, pour voir et entrer dans le Royaume de Dieu, il faut absolument naître de nouveau, comme Jésus, par une résurrection. Alors, il fallait que Christ meurt pour nos péchés afin d’en payer la rançon avant qu’il soit possible qu’un seul pécheur puisse naître une seconde fois par une résurrection. Puisque Jésus fut élevé sur la croix pour mourir à notre place, le fardeau de nos péchés fut également élevé et placé carrément sur Ses épaules. Étant devenu péché à notre place, Jésus est mort et, trois jours plus tard, Il est ressuscité. Par Son geste, Jésus nous a ouvert le chemin de la résurrection par lequel nous pourrons aussi naître de nouveau, immortels, au travers de notre foi en Lui. Il n’y a aucune autre façon pour un humain de voir et d’entrer un jour dans le Royaume de Dieu. Je le répète : Jésus est la seule porte d’entrée dans ce beau et merveilleux Royaume !

Dans 1 Jean 2:26-29, l’apôtre nous déclare ceci, au sujet de Jésus-Christ : « Maintenant donc, petits enfants, demeurez en Lui, afin que, quand il paraîtra, nous ayons de la confiance et que nous ne soyons pas confus devant lui à Son avènement. Si vous savez qu’il est juste, sachez que quiconque pratique la justice, est né de Lui. » Dans cette seule petite épître de Jean, l’expression « né de Dieu » ou « né de Lui » paraît sept fois. Si nous voulons savoir comment reconnaître quelqu’un sur la voie de naître de nouveau, ces sept descriptions nous sont disponibles afin de bien nous reconnaître aussi.

Le premier test est de pratiquer la justice. Le deuxième et le troisième se trouvent dans 1 Jean 3:9, où nous lisons : « Quiconque est né de Dieu, ne commet point le péché, parce que la semence de Dieu demeure en lui ; et il ne peut pécher, parce qu’il est né de Dieu. » Certains groupes « chrétiens » ont adopté ce passage et prêchent que puisqu’ils sont déjà nés de nouveau, ils ne peuvent plus pécher. Il est très dangereux d’enseigner une telle doctrine, surtout que ce même apôtre nous dit, dans 1 Jean 1:8, que : « Si nous disons que nous n’avons point de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est point en nous. » Ce que Jean veut dire, c’est que la personne qui est née de Dieu a résolu de ne pas vouloir pécher librement, car la nature même de Dieu est implantée en elle. Par contre, quand nous péchons par faiblesse : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1:9).

Le quatrième test se trouve dans l’amour : « Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres ; car la charité vient de Dieu, et quiconque aime, est né de Dieu, et connaît Dieu » (1 Jean 4:7). Le cinquième test se reconnaît dans la foi en Christ, chez l’individu, et qui produit l’amour véritable. « Quiconque croit que Jésus est le Christ, est engendré de Dieu ; et quiconque aime Dieu qui l’a engendré, aime aussi celui qui est engendré de Lui » (1 Jean 5:1). Ceux qui sont ancrés sur la voie de naître de nouveau ne se laissent pas abattre par le monde. « Parce que tout ce qui est né de Dieu est victorieux du monde, et la victoire qui a vaincu le monde, c’est notre foi. Qui est celui qui est victorieux du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? » (1 Jean 5:4-5). Voilà le sixième test.

Et finalement, Jean nous dit que : « Nous savons que quiconque est né de Dieu, ne pèche point ; mais celui qui est né de Dieu, se conserve lui-même, et le malin ne le touche point » (1 Jean 5:18). Donc, nous découvrons qu’être né de Dieu arrive au moment où Dieu met Son Esprit en nous, tandis que naître de nouveau arrive seulement au moment de la résurrection dans l’immortalité. Le terme « né de nouveau » est tellement incompris qu’il est utilisé de nos jours comme un simple aveu d’un individu, trop souvent dans un stade de baseball ou de football, en donnant son cœur à Jésus après une cérémonie émouvante remplie de chants et de louanges.

Il est primordial de comprendre que « naître de nouveau », bibliquement parlant, est une chose sérieuse pour Dieu. Cela nécessite un engagement total de la part d’un converti et cela s’échelonne sur la balance de sa vie. Il faut comprendre que c’est une régénération permanente accomplie par un miracle de transformation par Dieu Lui-même dans la vie du converti. En tant que chrétiens, nous savons que nous sommes de Dieu et que le monde entier est plongé dans le mal. Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu et Il nous a donné l’intelligence pour connaître le Véritable ; et nous sommes en ce Véritable, en Son Fils Jésus-Christ. C’est Lui qui est le Dieu véritable et la vie éternelle.

Dans Éphésiens 4:26-27, Paul nous dit : « Si vous vous mettez en colère, ne péchez point ; que le soleil ne se couche point sur votre colère ! et ne donnez point accès au diable. » Il arrive parfois que le chrétien se mette en colère à cause d’une parole blessante et qu’il soit tenté de répondre de pareille façon. Cependant, Paul nous rappelle qu’une telle réaction chez le chrétien serait un péché. Alors, il nous exhorte à nous contrôler et à ne jamais laisser le soleil se coucher sur notre colère. Ce verset est souvent utilisé dans les sermons pour améliorer les relations entre maris et femmes afin de maintenir un bon mariage. Subséquemment, nous ne devrions jamais laisser notre colère éclater en actions que nous pourrions regretter. Réconcilions-nous plutôt, avant de nous coucher, avec quiconque aurait pu nous blesser.

Le roi David abonde également en ce sens lorsqu’il dit : « Tremblez, et ne péchez point ! Parlez en vos cœurs sur votre couche, et gardez le silence ! » (Psaume 4:5). Quand nous sommes en colère, il vaut mieux confier notre peine directement à Dieu, en méditant dans notre lit, que de nous emporter contre les individus qui nous irritent. Jésus demeure notre meilleur exemple : « Qui, outragé, ne rendait point d’outrages ; et maltraité, ne faisait point de menaces, mais s’en remettait à Celui qui juge justement » (1 Pierre 2:23). La colère est souvent la chose la plus difficile à surmonter chez le chrétien, car Satan s’en sert comme outil pour tenter de détruire le cheminement de ce chrétien.

Jacques le dit si bien : « Mais aucun homme ne peut dompter la langue ; c’est un mal qu’on ne peut réprimer ; elle est pleine d’un venin mortel. Par elle nous bénissons Dieu le Père, et par elle nous maudissons les hommes, faits à l’image de Dieu. De la même bouche sort la bénédiction et la malédiction. Il ne faut point, mes frères, que cela soit ainsi » (Jacques 3:8-10). Cependant, ce que l’homme ne peut dompter, Dieu le peut ! Voilà pourquoi Jacques ajoute : « Ainsi, mes frères bien-aimés, que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère ; car la colère de l’homme n’accomplit point la justice de Dieu. C’est pourquoi, vous dépouillant de toute souillure et des excès de la malice, recevez avec douceur la parole qui est plantée en vous, qui peut sauver vos âmes » (Jacques 1:19-21).

L’apôtre Paul nous déclare ceci, dans Romains 12:18-19 : « S’il se peut faire, et autant qu’il dépend de vous, ayez la paix avec tous les hommes. Ne vous vengez point vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez faire la colère divine ; car il est écrit : A Moi la vengeance ; c’est Moi qui rétribuerai, dit le Seigneur. » Les occasions de colère seront toujours là, mais réagir de façon négative devient un péché. L’Esprit de Dieu en nous est là pour nous transformer afin de développer le caractère divin tout en éliminant notre nature humaine. Paul nous exhorte vers cette transformation en disant : « Frères, vous avez été appelés à la liberté ; seulement ne prenez pas prétexte de cette liberté pour vivre selon la chair ; mais assujettissez-vous les uns aux autres par la charité. Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, en celle-ci : Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Galates 5:13-14).

Nous savons tous ce que la nature humaine peut produire. Les évidences sont là depuis que nos premiers parents ont décidé de manger le fruit de la connaissance du bien et du mal, et de déterminer par eux-mêmes ce qui est bon ou mal. « Or, les œuvres de la chair sont manifestes. Ce sont : l’adultère, la fornication, l’impureté, la dissolution, l’idolâtrie, les enchantements, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, les envies, les meurtres, les ivrogneries, les débauches, et les choses semblables. Je vous dis d’avance, comme je vous l’ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses, n’hériteront point le royaume de Dieu » (Galates 5:19-21). La tâche du converti est d’éliminer ces conduites. Mais comment ?

En laissant le Saint-Esprit nous guider dans la voie de Dieu, afin de produire en nous le fruit qui se trouvait dans « l’arbre de vie » situé également dans le jardin d’Éden. Car : « Le fruit de l’Esprit est la charité, la joie, la paix, la patience, la bonté, l’amour du bien, la fidélité, la douceur, la tempérance ; la loi n’est point contre ces choses. Or, ceux qui appartiennent à Christ, ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises. Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit » (Galates 5:22-25). Donc : « Celui qui dit qu’il demeure en Lui, doit aussi marcher comme il a marché lui-même » (1 Jean 2:6). L’idée de marcher comme Christ a marché peut être intimidante pour le chrétien. Après tout, Jésus était sans péché et Dieu Lui-même vivant en chair humaine. En plus, Jésus S’est même temporairement dépouillé de Sa toute puissance pour verser Son sang afin de sauver l’humanité en rébellion contre Dieu.

Ce très haut standard devient alors la perfection que Jésus Lui-même a établi lorsqu’il nous dit : « Soyez donc parfaits, comme votre Père qui est dans les cieux est parfait » (Matthieu 5:48). Malgré que nous reconnaissions notre impuissance à atteindre ce niveau de perfection, Paul nous dit ceci, dans Colossiens 2:6-7 : « Ainsi, comme vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez avec Lui, enracinés et fondés en Lui, et affermis dans la foi, selon que vous avez été enseignés, abondant en elle, avec actions de grâces. » Allons voir quelques exemples dans le Nouveau Testament qui nous décrivent cette manière particulière de marcher. « Je dis donc : Marchez selon l’Esprit, et n’accomplissez point les désirs de la chair. Car la chair a des désirs contraires à l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à la chair, et ces deux choses sont opposées l’une à l’autre ; de telle sorte que vous ne faites point les choses que vous voudriez » déclare Paul, dans Galates 5:16-17.

Dans Romains 8:1-4, Paul affirme ceci : « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ, qui marchent, non selon la chair, mais selon l’esprit ; parce que la loi de l’Esprit de vie, qui est en Jésus-Christ, m’a affranchi de la loi du péché et de la mort. Car ce qui était impossible à la loi, parce qu’elle était affaiblie par la chair, Dieu l’a fait : envoyant son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché ; et pour le péché, il a condamné le péché dans la chair ; afin que la justice de la loi fût accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l’esprit. » Saviez-vous que la puissance du Saint-Esprit en vous rend possible de marcher comme Christ en : « Vous exhortant, vous encourageant et vous conjurant de vous conduire d’une manière digne de Dieu, qui vous appelle à son royaume et à sa gloire » (1 Thessaloniciens 2:12) ? Simplement parce que nous marchons par la foi.

Ainsi, dans Éphésiens 5:2, Paul nous exhorte en disant : « Marchez dans la charité, comme le Christ qui nous a aimés, et s’est offert lui-même à Dieu pour nous en oblation et en victime d’agréable odeur. » « Car vous étiez autrefois ténèbres, mais à présent vous êtes lumière dans le Seigneur ; marchez comme des enfants de lumière, » nous dit Paul, au verset 8. L’apôtre Jean abonde dans le même sens que Paul en déclarant que : « Si nous disons que nous sommes en communion avec Lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons, et nous n’agissons pas selon la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de son Fils Jésus-Christ nous purifie de tout péché » (1 Jean 1:6-7).

Marcher comme Christ veut également dire de marcher dans la vérité en nous conduisant honnêtement envers ceux du dehors et que nous n’ayons besoin de rien. Car nous sommes Son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour les bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance afin que nous y marchions. Et notre marche triomphante devient en elle-même une récompense parce que, selon Jésus, nous marchons avec Lui en vêtements blancs. Mais il y a plus. Dans Apocalypse 3:5, Jésus nous dit que : « Celui qui vaincra, sera vêtu de vêtements blancs, et je n’effacerai point son nom du livre de vie ; et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges. » Réalisez-vous quel héritage extraordinaire attend ceux qui décident librement de marcher comme Jésus a marché ?

L’apôtre Pierre nous dit : « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a fait renaître, pour une espérance vivante par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour un héritage incorruptible, sans tache, inaltérable, et réservé dans les cieux pour nous, qui, dans la puissance de Dieu, sommes gardés par la foi, pour le salut, qui est prêt à être manifesté dans les derniers temps » (1 Pierre 1:3-5). En tant que chrétiens, nous avons un héritage réservé pour nous dans le ciel et que nous obtiendrons lors du retour de Jésus. « C’est pourquoi il est Médiateur d’une nouvelle alliance, afin que, la mort intervenant pour l’expiation des péchés commis sous la première alliance, ceux qui sont appelés, reçoivent la promesse de l’héritage éternel » (Hébreux 9:15).

Cet héritage éternel est donc réservé à Ses enfants immortels. « Et si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers ; héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ ; si toutefois nous souffrons avec lui, afin que nous soyons aussi glorifiés avec lui », déclare Paul, dans Romains 8:17. Et, dans Actes 20:32, Paul ajoute : « Maintenant frères [et soeurs], je vous recommande à Dieu et à la parole de sa grâce, Lui qui peut vous édifier et vous donner l’héritage avec tous les saints. » Nous qui avons le sceau du Saint-Esprit et qui sommes destinés à être nés de nouveau par une résurrection, joignons-nous à l’apôtre Pierre en exprimant distinctement : « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a fait renaître, pour une espérance vivante par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour un héritage incorruptible, sans tache, inaltérable, et réservé dans les cieux pour nous, qui, dans la puissance de Dieu, sommes gardés par la foi, pour le salut, qui est prêt à être manifesté dans les derniers temps » (1 Pierre 1:3-5).

Notez d’abord que notre héritage est incorruptible, dans l’immortalité, prêt à être manifesté dans les derniers temps. Voilà pourquoi Jésus nous a si bien dit, dans Matthieu 6:20-21 : « Mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où les vers ni la rouille ne gâtent rien, et où les larrons ne percent ni ne dérobent point ; car où est votre trésor, là sera aussi votre cœur. » Ensuite, notre trésor sera pur et sans aucune contamination par le péché. « Or, il nous fallait un tel souverain Sacrificateur, saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs, et élevé au-dessus des cieux », nous dit Hébreux 7:26. Ainsi sera aussi notre héritage. Troisièmement, Pierre nous confirme que : « lorsque le souverain Pasteur paraîtra, vous remporterez la couronne incorruptible de gloire, » dans 1 Pierre 5:4.

Finalement, nous découvrons que notre héritage est réservé pour nous au ciel en ce moment. Dans Sa dernière prière au Père avant de mourir, Jésus a déclaré ceci, dans Jean 17:11 : « Je ne suis plus dans le monde, mais ceux-ci sont dans le monde, et je vais à toi. Père saint, garde en Ton nom ceux que tu m’as donnés, afin qu’ils soient un, comme nous. » Notre héritage est donc en toute sécurité, comme nous d’ailleurs, gardés par nul autre que le Maître de l’univers entier. Nous voyons alors que notre héritage ne peut pas mourir, ne pourra jamais être souillé par le péché, demeure incorruptible et ne pourra jamais se perdre. Alors, tout comme Paul, nous pouvons également dire : « C’est pour cela aussi que je souffre ces choses ; mais je n’en ai point honte, car je sais en qui j’ai cru, et je suis persuadé que par sa puissance il gardera mon dépôt jusqu’à ce jour-là » (2 Timothée 1:12).

Posons-nous alors cette question : Pourquoi existe-t-il autant d’églises se disant toutes de Christ et prêchant autant de confusion en utilisant la même Bible ? Pourtant, Dieu n’est pas un Dieu de confusion, mais de paix ! Le personnage versé dans la confusion est : « Le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit tout le monde » (Apocalypse 12:9). L’embarras avec ces milliers d’églises sera bientôt résolu lorsque Jésus viendra établir Son Royaume Mondial et Son Église Universelle, établie depuis le Jour de la Pentecôte. Comment Jésus va-t-Il S’y prendre pour accomplir un tel miracle ?

Dans Sophonie 3:9, nous lisons : « Alors je changerai les lèvres des peuples en des lèvres pures, afin qu’ils invoquent tous le nom de l’Éternel, pour qu’ils le servent d’un commun accord. » Il y aura un seul gouvernement mondial sous la direction éternelle de Jésus et de Ses Élus. Finies les élections municipales, provinciales et nationales aux trois, quatre ou cinq ans, car les Élus de Christ seront en place pour l’éternité. Il y aura une seule Église et une seule langue mondiale afin qu’avec des lèvres pures, tous invoquent le nom de l’Éternel et Le servent d’un commun accord. Voilà la Bonne Nouvelle que Jésus est venu nous annoncer, il y a déjà 2 000 années de cela, et que Son Église continue de prêcher à ceux qui ont le cœur disposé à écouter.




D.253 – Le péché du diable

diable

Par Joseph Sakala

Dans Exode 18:9-11, nous lisons : « Et Jéthro se réjouit de tout le bien que l’Éternel avait fait à Israël, de ce qu’il l’avait délivré de la main des Égyptiens. Et Jéthro dit : Béni soit l’Éternel qui vous a délivrés de la main des Égyptiens et de la main de Pharaon ; qui a délivré le peuple de la puissance des Égyptiens ! Maintenant je connais que l’Éternel est plus grand que tous les dieux ; car lorsqu’ils se sont élevés avec orgueil, il l’a emporté sur eux. » C’est la première mention du péché d’orgueil dans la Bible et elle se réfère très spécifiquement aux multiples péchés incités aux humains par les « dieux » des païens. Mais qui est ce dieu des dieux qui encourage les gens à pécher ?

Croyez-le ou non, lors de sa création, il s’appelait Lucifer, un archange d’une grande intelligence et très beau. Voici ce que déclare l’Éternel à son égard : « Fils de l’homme, prononce une complainte sur le roi de Tyr, et dis-lui : Ainsi a dit le Seigneur, l’Éternel : Tu étais le couronnement de l’édifice, plein de sagesse, parfait en beauté ; tu te trouvais dans l’Éden, le jardin de Dieu ; tu étais couvert de pierres précieuses de toutes sortes, la sardoine, la topaze, la calcédoine, le chrysolithe, l’onyx, le jaspe, le saphir, l’escarboucle, l’émeraude et l’or. Les tambours et les flûtes étaient à ton service, préparés pour le jour où tu fus créé. Je t’avais établi comme chérubin protecteur, aux ailes déployées ; tu étais sur la sainte montagne de Dieu ; tu marchais au milieu des pierres de feu. Tu fus intègre dans tes voies depuis le jour où tu fus créé, jusqu’à ce que l’iniquité ait été trouvée en toi » (Ézéchiel 28:12-15).

Son nom était Lucifer, « porteur de lumière », et il fut formé au trône même de Dieu pour apporter la vérité aux hommes que Dieu avait projeté de créer. Il se jugeait si parfait qu’il présupposa que ces humains l’adoreraient comme un dieu et ce, jusqu’au moment où il a entendu dire : « Auquel des anges Dieu a-t-il jamais dit : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que j’aie fait de tes ennemis le marchepied de tes pieds ? Ne sont-ils pas tous des esprits destinés à servir, et envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut ? » (Hébreux 1:13-14). Bien sûr, ce n’est pas au moment où Dieu a dicté ce verset à Paul que Lucifer a pris connaissance de la fonction des anges. Dieu a certainement donné cette directive avant même la création des hommes, étant donné que les anges ont toujours protégé les hommes depuis leur création et que Satan et ses démons ont toujours essayé de détruire ces mêmes hommes depuis leur création. Or, quand il apprit que ce sont les humains qui devaient hériter du salut pour ensuite juger et peut-être diriger les anges, en plus, il est devenu furieux et très jaloux ; et l’iniquité a été trouvée en lui. Alors, conduits par Lucifer, le tiers des anges sous sa charge se sont rebellés contre Dieu, désirant Le déloger de Son trône et Lucifer croyant devenir le maître de l’univers.

« Alors il y eut un combat dans le ciel. Michel et ses anges combattaient contre le dragon ; et le dragon combattait avec ses anges. Et ils ne furent pas les plus forts, et leur place ne se retrouva plus dans le ciel. Et le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit tout le monde, fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui » (Apocalypse 12:7-9). Regardons ensemble comment, par la bouche de Son prophète Ésaïe, Dieu questionne celui qui est devenu Son adversaire, en lui demandant : « Comment es-tu tombé du ciel, astre brillant (Lucifer), fils de l’aurore ? Comment as-tu été abattu à terre, toi qui foulais les nations ? Tu disais en ton cœur : Je monterai aux cieux, j’élèverai mon trône par-dessus les étoiles de Dieu ; je siégerai sur la montagne de l’assemblée, aux régions lointaines de l’Aquilon. Je monterai sur les hauteurs des nues, je serai semblable au Très-Haut » (Ésaïe 14:12-14).

Le péché de Satan, ainsi que de tous ceux qui se proclament « dieux » dans tous les domaine, est carrément celui de l’orgueil. Satan a donc tenté d’injecter cette imperfection parmi les membres de l’Église que Jésus a fondée. Dans le choix d’un évêque ou d’un ministre, Paul a donné cette instruction à Timothée : « Il faut donc que l’évêque soit irrépréhensible, mari d’une seule femme, sobre, prudent, rangé, hospitalier, capable d’instruire ; point adonné au vin, ni violent, ni porté au gain déshonnête, mais doux, éloigné des querelles, exempt d’avarice, gouvernant bien sa propre maison, tenant ses enfants dans la soumission, en toute honnêteté. Car si quelqu’un ne sait pas conduire sa propre maison, comment gouvernera-t-il l’Église de Dieu ? Qu’il ne soit point nouvellement converti, de peur que, enflé d’orgueil, il ne tombe dans la condamnation du diable. Il faut aussi qu’il ait bon témoignage de ceux du dehors, de peur qu’il ne tombe dans l’opprobre et dans le piège du diable » (1 Timothée 3:2-7).

Les « apôtres » autoproclamés des multiples congrégations religieuses, qui se cachent derrière une façade portant le nom de Dieu, auraient grand intérêt à étudier cette instruction de Paul à Timothée. Ne soyons pas surpris quand l’apôtre Jacques nous dit : « Pensez-vous que l’Écriture parle en vain ? L’Esprit qui habite en nous, a-t-il des désirs qui portent à l’envie ? Au contraire, il accorde une grâce plus grande. C’est pourquoi, l’Écriture dit : Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles. Soumettez-vous donc à Dieu ; résistez au diable, et il s’enfuira de vous » (Jacques 4:5-7). Ce fut aussi le péché commis par Adam et Ève, car Satan les avait séduits jusqu’à supposer qu’en mangeant de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, « vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal » (Genèse 3:5). Donc, pourquoi se fier à Dieu pour acquérir la connaissance ?

Somme toute, c’est également le péché de tous les philosophes et les éminents penseurs évolutionnistes depuis Adam jusqu’à ce jour. Car tous hasardent de se passer de Dieu en se faisant eux-mêmes « dieux ». « Et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en des images qui représentent l’homme corruptible, et les oiseaux, et les quadrupèdes, et les reptiles … Eux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et ont adoré et servi la créature, au lieu du Créateur, qui est béni éternellement. Amen ! » (Romains 1:23, 25). Ce que tous ces individus ne semblent pas réaliser, c’est que « l’orgueil va devant l’écrasement, et la fierté d’esprit devant la ruine » (Proverbes 16:18). Notre Dieu est au-dessus de tous les faux dieux créés par les êtres humains. Le péché d’orgueil fut le premier péché et demeure toujours celui qui est le plus difficile à vaincre. Mais qu’est-ce au juste que le péché ?

Vous êtes-vous déjà demandé s’il y a un endroit dans la Bible qui définisse clairement ce qu’est le péché ? L’apôtre Jean nous l’explique ainsi avec précision, dans 1 Jean 3:4 : « Quiconque pèche, transgresse aussi la loi ; car le péché est une transgression de la loi. » Il est extrêmement utile pour un chrétien de savoir ceci : « Car le péché, c’est la mort. Mais le don de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur. » (Romains 6:23). Il est donc impossible de vivre dans le péché et de s’attendre à recevoir la vie éternelle à la fin de sa vie. La Bible est très claire là-dessus. Ézéchiel 18:20 est encore plus clair : « L’âme qui pèche est celle qui mourra. Le fils ne portera point l’iniquité du père, et le père ne portera pas l’iniquité du fils ; la justice du juste sera sur lui, et la méchanceté du méchant sera sur lui. »

Avez-vous noté que l’âme qui pèche est celle qui mourra ? Donc, l’âme n’est pas immortelle, elle peut mourir. Ceux qui prêchent l’immortalité de l’âme mentent. Il est nettement question ici que l’âme soit identifiée à une personne créée par Dieu, et que Dieu pourrait la détruire éternellement par la mort. Cependant, l’âme peut devenir immortelle par le don de Dieu de la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur. Il est richesse pour le converti de savoir cela, parce que nous vivons présentement dans un monde où la sagesse humaine veut faire passer le bien comme mal et le mal comme bien. Toutefois, Dieu nous dit ceci : « Malheur à ceux qui appellent le mal bien et le bien mal ; qui font des ténèbres la lumière, et de la lumière les ténèbres ; qui font l’amer doux, et le doux amer ! Malheur à ceux qui sont sages à leurs yeux et intelligents à leur propre jugement ! Malheur à ceux qui sont forts pour boire le vin, et vaillants pour mêler la boisson forte ! Qui justifient le coupable pour un présent, et ravissent aux justes leur droit ! » (Ésaïe 5:20-23). Certains juges et tous les avocats devraient lire cette déclaration divine.

De nos jours, qui est qualifié pour déterminer ce qui constitue le bien et le mal ? Même la Cour Suprême des Etats-Unis statut qu’il n’y a pas d’absolu. Cela ne devrait pas nous surprendre car, dès la création de nos premiers parents, ceux-ci ont préféré rejeter la Parole de Dieu et décider de déterminer eux-mêmes ce qui est bien ou mal. Dans Genèse 3:6, nous lisons : « Et la femme [Ève] vit que le fruit de l’arbre était bon à manger, et qu’il était agréable à la vue, et que l’arbre était désirable pour devenir intelligent ; et elle prit de son fruit et en mangea, et en donna aussi à son mari [Adam] auprès d’elle, et il en mangea [aussi]. »

Mais comment Ève a-t-elle pu décider que cet arbre était désirable pour devenir intelligent ? Elle a sûrement été assistée dans sa décision, qui ne venait pas de Dieu. Et comment Adam a-t-il pu se faire séduire alors que, dans Genèse 2:16-17, « l’Éternel Dieu commanda à l’homme, en disant : Tu peux manger librement de tout arbre du jardin. Mais, quant à l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras point ; car au jour où tu en mangeras, certainement tu mourras » ? Et, six mille ans plus tard, nous voyons les conséquences des décisions intelligentes prises par eux et toute leur descendance. Pourtant, il y avait un autre arbre qui leur était permis au milieu du jardin d’Éden. « Et l’Éternel Dieu fit germer du sol toute sorte d’arbres agréables à la vue, et bons à manger, et l’arbre de vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal » (Genèse 2:9).

C’est Dieu qui définit ce qu’est le péché, car c’est Lui qui jugera le péché. Sa définition prend plusieurs formes. À la base, le péché est la transgression de la Loi. Pas seulement quelques lois, mais toute la Loi de Dieu. « Car quiconque aura observé toute la loi, s’il vient à pécher dans un seul point, devient coupable de tous » (Jacques 2:10). Il doit donc y avoir plus que la simple obéissance aux commandements de Dieu. Car : « toute iniquité est péché ; mais il est un péché qui ne mène point à la mort. Nous savons que quiconque est né de Dieu, ne pèche point ; mais celui qui est né de Dieu, se conserve lui-même, et le malin ne le touche point. Nous savons que nous sommes de Dieu, et que le monde entier est plongé dans le mal » (1 Jean 5:17-19). De plus, il existe des péchés d’omission comme des péchés de commission. « Celui-là donc pèche, qui connaît le bien et qui ne le fait pas » (Jacques 4:17).

Prenons comme exemple la question des aliments. Dans Romains 14:19-21, Paul nous dit : « Recherchons donc les choses qui tendent à la paix, et à l’édification mutuelle. Ne détruis point l’oeuvre de Dieu pour un aliment. Il est vrai que toutes choses sont pures, mais il y a du péché pour celui qui donne du scandale en mangeant. Il est convenable de ne point manger de chair, de ne point boire de vin, et de s’abstenir de tout ce qui peut faire broncher ton frère, ou le scandaliser, ou l’affaiblir. » Regardons maintenant ce que Paul ajoute aux versets 22 et 23 : « Toi, as-tu cette foi ? garde-la en toi-même devant Dieu. Heureux celui qui ne se condamne point lui-même dans ce qu’il approuve. Mais celui qui doute au sujet d’un aliment, est condamné s’il en mange, parce qu’il n’agit pas avec foi ; or tout ce que l’on ne fait pas avec foi, est un péché. »

Il y a tellement de cas que l’on pourrait dénombrer ici que personne ne serait capable de tout observer : « Car il n’y a point de distinction, puisque tous ont péché, et sont privés de la gloire de Dieu » (Romains 3:23). Par contre : « ils sont justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui est en Jésus-Christ, que Dieu avait destiné à être une victime propitiatoire ; par la foi, en son sang, afin de manifester sa justice par le pardon des péchés commis auparavant, pendant les jours de la patience de Dieu ; afin, dis-je, de faire paraître sa justice dans ce temps-ci, afin d’être reconnu juste, et comme justifiant celui qui a la foi en Jésus » (vs 24-26). Chaque individu a donc péché durant sa vie et mérite le salaire du péché, qui est la mort éternelle : « Mais maintenant, la justice de Dieu a été manifestée sans la loi, la loi et les prophètes lui rendant témoignage ; la justice de Dieu, dis-je, par la foi en Jésus-Christ, pour tous ceux et sur tous ceux qui croient » (vs 21-22).

Regardons d’autres façons par lesquelles le diable tente de piéger les enfants de Dieu. Dans 1 Timothée 3:1-7, Paul explique les critères nécessaires afin de devenir un pasteur de Christ. « Cette parole est certaine : Si quelqu’un aspire à être évêque, il désire une œuvre excellente. Il faut donc que l’évêque soit irrépréhensible, mari d’une seule femme, sobre, prudent, rangé, hospitalier, capable d’instruire ; point adonné au vin, ni violent, ni porté au gain déshonnête [fraudeur], mais doux, éloigné des querelles, exempt d’avarice, gouvernant bien sa propre maison, tenant ses enfants dans la soumission, en toute honnêteté. Car si quelqu’un ne sait pas conduire sa propre maison, comment gouvernera-t-il l’Église de Dieu ? Qu’il ne soit point nouvellement converti, de peur que, enflé d’orgueil, il ne tombe dans la condamnation du diable. Il faut aussi qu’il ait bon témoignage de ceux du dehors, de peur qu’il ne tombe dans l’opprobre et dans le piège du diable. »

Un piège est normalement utilisé pour surprendre et attraper un animal sauvage. Cependant, chaque fois que ce mot est utilisé dans le Nouveau Testament, il fait allusion aux astuces employées par le grand séducteur, Satan, afin de piéger des êtres humains imprudents. Il y a d’abord le piège des activités mondaines. Dans Luc 21:34-36, Jésus a dit : « Prenez donc garde à vous-mêmes, de peur que vos cœurs ne soient appesantis par la débauche, par l’ivrognerie et par les inquiétudes de cette vie ; et que ce jour-là ne vous surprenne subitement. Car il surprendra comme un filet tous ceux qui habitent sur la face de la terre. Veillez donc, et priez en tout temps, afin que vous soyez trouvés dignes d’éviter toutes ces choses qui doivent arriver, et de subsister devant le Fils de l’homme. »

Ensuite, nous découvrons le piège consistant à rejeter la Parole écrite de Dieu, ainsi que Jésus qui était la Parole vivante de Dieu dans la chair humaine. Quand les Juifs ont rejeté le Christ, Dieu a consenti aux paroles de David qui a dit : « Que leur table leur soit un filet et un piège, une occasion de chute, et leur salaire ; que leurs yeux soient obscurcis pour ne point voir, et que leur dos soit courbé continuellement. Je demande donc : Ont-ils bronché, afin de tomber ? Nullement ! Mais le salut est venu aux Gentils par leur chute, afin de les exciter à la jalousie » (Romains 11:9-11). Paul citait les paroles prophétiques au sujet de Jésus écrites dans Psaume 69:23-27.Regardez les Juifs, même à l’heure actuelle. Ont-ils accepté Jésus comme leur Messie ? Pas du tout ! Ils attendent toujours Sa première venue. Néanmoins, dans Romains 11:12, Paul ajoute : « Or, si leur chute a été la richesse du monde, et leur diminution la richesse des Gentils, combien plus le sera leur conversion entière ? »

La convoitise des richesses peut également devenir un piège. « Mais ceux qui veulent devenir riches, tombent dans la tentation et le piège, et dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux, qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car l’amour de l’argent est la racine de tous les maux ; et quelques-uns en étant possédés, se sont détournés de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans les plus grandes douleurs » (1 Timothée 6:9-10). Le chrétien se doit d’être toujours sur ses gardes afin que Satan n’ait pas la domination sur lui. Car nous connaissons ses projets visant à détruire le Plan de Dieu pour Sa création. Même les pasteurs qui savent ces choses ne sont pas immunisés contre les attaques et les pièges que Satan leur tend pour succomber dans leur ministère.

C’est la responsabilité de chaque serviteur du Seigneur d’être doux envers les autres, apte à bien enseigner et patient à instruire ceux qui s’opposent à la vérité. « Or, il ne faut pas que le serviteur du Seigneur aime à contester ; mais il doit être doux envers tous, propre à enseigner, patient ; redressant avec douceur les adversaires, attendant que Dieu leur donne la repentance, et leur fasse connaître la vérité, et qu’ils sortent de l’ivresse des pièges du diable, qui les tient captifs et soumis à sa volonté » (2 Timothée 2:24-26). Donc, en tant que chrétiens, il ne faut pas seulement éviter les pièges que Satan nous tend, mais également travailler à délivrer ceux qui sont piégés. Et finalement, demandons à Dieu de nous fortifier continuellement dans notre propre cheminement vers ce merveilleux Royaume que Jésus nous prépare.




D.228 – La communauté et rien d’autre

 

Document de réflexions personnelles sur mon appartenance à l’Église Universelle de Dieu, entre 1974 et 1995, et sur la communauté chrétienne du Nouveau Testament.

par Daniel Dion

• Une approche différente

Je suis un idéaliste. Je vois l’Église de Dieu, celle du Nouveau Testament (NT) et celle en devenir, comme une communauté. Il y a dix ans, ce mot a pris un sens que je ne soupçonnais pas et j’en ai été profondément étonné et reconnaissant. J’ai ressenti à ce moment une sorte de libération, de délivrance et de renaissance.

Je vais tenter d’expliquer dans ce document que l’église universelle de Dieu (éuD), de laquelle j’ai été membre pendant 22 ans, était une pseudo-communauté, c’est-à-dire qu’elle n’était pas une communauté accomplie. Elle n’en était qu’au premier stade de développement d’une communauté, sans connaître son besoin d’en devenir une et sans connaître le chemin par lequel elle devait passer pour y arriver. À des yeux non exercés, par exemple les miens en 1974, l’éuD donnait l’impression d’en être une et d’être la « vraie Église » décrite dans la Bible.

L’éuD s’est disloquée en de nombreux groupes et bien des membres se sont sentis abandonnés et trahis. Je vais donner ma perception de ces événements.

Dans ma réflexion, je vais m’arrêter sur certaines questions et tenter de donner des explications : que manquait-il à l’éuD pour être une communauté et être semblable à l’Église du NT ? Comment les bouleversements vécus par les membres dispersés s’expliquent-ils ? Sont-ils responsables de leur désarroi ? Où est la faute s’il y en a une ? Comment bâtir sur de nouveaux fondements et éviter les erreurs du passé, comme celles qui ont créé des traumatismes graves chez de nombreux membres ? Est-ce seulement possible ?

Un livre a été écrit par Scott Peck concernant la communauté : La Route de l’Espoir. Je vais l’utiliser pour commenter l’église dont j’ai fait partie, ainsi que celle du NT, et visualiser l’Église à venir. Je vais aussi puiser dans mes expériences personnelles pour en dégager des leçons.

Cette façon d’aborder le thème de l’Église pourrait sembler incongrue (déf. : qui ne convient pas, qui n’est pas conforme aux exigences de la situation). Pourquoi m’inspirer des principes d’un livre « non inspiré » et de mes expériences personnelles pour analyser une chose sacrée ?

L’Église de Dieu (celle du NT, pas l’éuD) mérite une analyse sérieuse. Je ferai de mon mieux, mais je ne suis pas un spécialiste. En l’approchant par l’angle communautaire comme celui exposé par M. Peck, j’espère en avoir une perspective différente. Je souhaite comprendre l’étendue, l’utilité, les bases, la structure, le but, les fonctions de la communauté de l’Église et le faire en rapport avec mes perceptions au sujet de l’éuD. Le livre de M. Peck n’est pas la Bible, mais je vous propose de le lire avant de vous en faire une opinion.

Une recherche des tenants et aboutissants de la forme communautaire pourrait me permettre de prendre du recul, de mieux comprendre et de dégager les principes des succès de la communauté de l’Église du NT et les causes des échecs de la pseudo-communauté, comme celle de l’éuD. Je considère que cela n’est pas réducteur. Tout dépend de l’esprit dans lequel les choses sont faites.

J’ai été très impressionné par le contenu du livre de M. Peck. L’analyse qu’il a fait de l’organisation des groupes est basée sur une expérience extraordinaire, acquise sur le terrain. Je vois en cette expérience une manifestation de l’Esprit de Dieu. L’auteur s’est senti inspiré par les Écritures et, à moins d’erreur de ma part, le cheminement qu’il a entrepris devrait servir dans la formation d’un groupe communautaire.

Le but de M. Peck n’était pas d’analyser l’Église du NT. Même s’il est clair qu’il voit l’Église de Dieu du NT comme une communauté, il n’en a pas fait une analyse biblique détaillée. Néanmoins, son livre est une source d’inspiration.

Cet auteur a aussi écrit des livres à succès comme Le Chemin le Moins Fréquenté et Les Gens du Mensonge, qui ont aidé des milliers de lecteurs. À l’aide de son épouse et d’un groupe, il a créé une fondation pour favoriser la création de communautés de par le monde. Ce ne sont pas des communautés ayant une orientation religieuse.

Il pourrait arriver que quelqu’un trouve des défauts dans le livre de Scott Peck ou dans sa façon de concevoir la communauté. Toutefois, la Bible et la communauté de l’Église du NT demeurent les références de base. Le livre de M. Peck est une aide dans la compréhension du fonctionnement d’une communauté.

L’Église de Dieu n’est pas un groupe ordinaire, dans ce sens qu’on ne pourrait lui appliquer sans nuances des règles s’appliquant à des groupes communautaires tels qu’on pourrait en rencontrer ailleurs. Par exemple, une communauté répondant au modèle du livre La Route de l’Espoir fonctionne sans chef. L’Église de Dieu n’est pas comme cela puisqu’elle a un chef : Jésus-Christ.

• Des problèmes

Lorsqu’on regarde l’Église du NT, entre autres choses, on y voit des problèmes. Une bonne partie des livres du NT parle de problèmes vécus par les membres de l’Église et leurs communautés naissantes.

Nous pouvons déjà en tirer une leçon : on ne reconnaît pas l’Église de Dieu par l’absence de problèmes, ni chez les individus, ni au sein du groupe. L’Église n’est pas un groupe parfait composé de gens parfaits. Les croyances des membres ne sont pas parfaites. Il est arrivé que des membres aient été en conflit les uns avec les autres. Il est arrivé que des communautés soient devenues peu à peu aveugles et qu’elles aient eu besoin de se faire réveiller. Il est arrivé que des personnes chargées de responsabilités s’égarent. Il y a eu certains désordres et des fausses doctrines étaient parfois répandues.

Certaines communautés faisaient preuve de maturité et il y avait chez elles très peu de choses à corriger. Pourtant, l’ensemble formait toujours la vraie Église du NT.

Il semble même qu’il y ait eu des différences entre les apôtres. Paul a semblé sévère à l’occasion. Jean a semblé plus souple, moins pressé. Pierre était parfois fort et parfois faible. Il y eut entre eux des divergences. Pouvons-nous en tirer une autre leçon ? Les différences entre les anciens existent au sein de l’Église du NT. Et encore celle-ci : divergences et différences ne signifient pas sectarisme, séparations et luttes de pouvoir.

D’autre part, on ne voit pas dans le NT une sorte d’autorité centrale, un siège social, une personne ou un comité, qui déciderait de toutes les choses importantes se passant dans l’Église. Certains voient dans un chapitre du livre des Actes la justification d’un « pouvoir central ». On voit plutôt en Actes 15 comment fonctionnait l’Église de Dieu. Il y avait un problème qui touchait la communauté d’Antioche et qui risquait de se répandre dans toutes les Églises locales. Une décision fût prise par consensus (il y a plus loin des explications au sujet de ce mot) à Jérusalem par les anciens et les apôtres réunis. Le problème venait de la région de Judée où se situe Jérusalem. C’est donc au point d’origine que fût réglé le problème. Ensuite, une lettre rédigée lors de cette réunion circula pour informer les communautés de la solution proposée. Le problème ne touchait pas une seule communauté, mais potentiellement l’ensemble des communautés. C’est ce qui explique l’aspect extraordinaire de cette réunion.

L’autorité centrale est donc Jésus, Sa parole est notre référence, le St-Esprit est notre guide et l’Église est le Corps de Christ.

Scott Peck résume un peu les choses de cette façon, à la page 86 de son livre :

« …des gens en conflit se disent… “Si nous sommes capables de résoudre nos conflits, un jour alors nous serons capables de vivre au sein d’une communauté.” Mais se pourrait-il qu’il faille voir les choses complètement à l’opposé ? Et que le véritable rêve s’énonce ainsi : “Nous pourrons résoudre nos conflits si nous pouvons vivre au sein d’une communauté” ? »

À la page 106 de son livre, Scott Peck a écrit ceci :

« La dynamique fondamentale de la pseudo-communauté est d’éviter les conflits. En soi, l’absence de conflits au sein d’un groupe n’est pas un diagnostic. Les communautés authentiques peuvent avoir d’agréables et parfois de longues périodes exemptes de conflits. C’est qu’elles ont appris à composer avec les conflits plutôt qu’à les éviter. La pseudo-communauté évite les conflits ; la véritable communauté les résout. »

L’éuD n’était pas un groupe parfait, loin de là. Mais cela ne suffit pas pour la commenter ou pour savoir si elle était vraiment l’Église de Dieu ou pas. Ce à quoi sert cette reconnaissance d’imperfection de l’Église de Dieu est seulement pour dire que si l’on cherche un groupe parfait composé de gens parfaits, on ne trouvera pas l’Église de Dieu, comme celle du NT.

• Des solutions

On enseignait, dans l’éuD, l’analogie de l’apôtre Paul concernant le Corps de Christ : il y a la tête, les yeux, les mains, les pieds, etc. (I Cor. 12:12).

À la tête, il y avait les anciens. Eux, ils pouvaient penser, décider et trancher sans tenir compte de ce que les autres parties du corps pouvaient penser. Après tout, il n’y a que la tête qui pense, n’est-ce pas ? Nous, nous pouvions exécuter sans nous poser trop de questions. En haut la tête, en bas les pieds. De là à dire que les pieds n’ont pas de tête, il n’y a qu’un pas que les pieds pouvaient rapidement franchir. On peut bien en rire un peu…

C’était par un usage tordu de cette Écriture, entre autre, que ceux qui clamaient leur devoir d’autorité justifiaient leurs positions et leurs décisions. Leur manquer de confiance était, selon une grande partie d’entre eux, une preuve de rébellion, de fort mauvaise attitude ou de manque de foi en Dieu.

La considération, la reconnaissance des dons, les services rendus par les membres doivent être des choses naturelles, reconnues et appuyées par la communauté.

Nous le savons : au sein de l’éuD, la plupart du temps, des suggestions et des solutions concernant le fonctionnement de l’église ne pouvaient pas venir des « membres ». Le « pouvoir » ou le leadership n’étaient pas partagés. En passant, le mot membre ne semblait pas s’appliquer de la même façon à certains anciens qu’à la majorité, comme s’ils se plaçaient au-dessus des autres membres de l’église.

Les dons des membres n’étaient pas assez mis à profit (sauf les dons monétaires), ils n’étaient pas assez recherchés, enseignés ou encouragés. L’autoritarisme et le dogmatisme étaient choses courantes. L’éuD se comportait comme une secte ; son sectarisme et son totalitarisme nous semblent évidents aujourd’hui. Comme le mot secte nous faisait horreur à l’époque ! Quelle inconscience nous animait ! Que Dieu nous garde de ce piège et des autres qui pourraient nous guetter !

Les solutions aux problèmes étaient mises en place et autorisées par certains des anciens. Aujourd’hui, il apparaît évident qu’une bonne partie d’entre eux ne nous faisaient pas confiance.

C’est Jésus qui est la Tête du Corps de l’Église (Col. 1:18). Prendre le contrôle de l’Église (ou de ses membres, ce qui revient au même) n’est ni plus ni moins que d’usurper l’autorité de Jésus en prenant la place de la Tête. C’est Lui qui place les membres là où Il les veut en leur donnant les dons qu’Il veut bien.

Lorsqu’un élément contrôlant décide de placer un membre ici ou là et de lui donner ou lui enlever une responsabilité, sans considération pour cette personne et sans considérer les besoins, la reconnaissance et l’appui de la communauté et sans la consulter, il peut facilement y avoir faute. Les « décideurs » ne devraient pas cacher leurs motifs et ne pas craindre de s’adresser à la communauté pour faire les meilleurs choix. Mieux encore, les décisions prises en communauté sont les plus susceptibles d’être sages et de porter de bons fruits. Le contraire met en péril la communauté elle-même puisqu’elle y introduit un contrôle anti-communautaire.

En rapport avec les Écritures, j’en retire ceci : un enseignement apparemment supporté par un groupe  pourrait partiellement ou complètement être vidé de son contenu, détourné de son sens, comme on l’a vu dans l’usage souvent fait par l’éuD de l’analogie du Corps de Christ ; il y a aussi le verset disant : « Dis-le à l’Église » qui était utilisé pour lui faire prendre le contraire de son sens.

Je me permets d’énoncer une évidence : tous les appelés et baptisés sont des membres, quels que soient leurs titres et leurs fonctions.

Tous les membres ont une tête, mais ne sont pas à la tête. Chacun doit se servir de sa tête, apprendre à penser par et pour lui-même, en harmonie avec la communauté, conformément aux enseignements d’amour envers Dieu et le prochain. Nous avons tous le libre arbitre et devons nous en servir.

Cela est bien loin de ce que j’avais entendu dire par un pasteur qui était extrêmement fatigué d’entendre des membres dire : « Moi, je pense ceci ou cela. » Il trouvait que les membres n’étaient pas, et je cite : « …équipés pour penser » ! C’était une insulte à l’intelligence des gens et un manque de confiance flagrant en ceux qui sont appelés de Dieu. Cela pouvait installer un doute permanent et malsain au sujet de notre propre jugement, outil que l’on doit développer pour faire la part des choses, distinguer le bien du mal et « vérifier toutes choses ». Quelle tragédie que de rendre les gens dépendants du jugement d’une autre personne ! Cela explique en partie les longues files d’attente qu’il y avait dans l’église de Montréal pour « parler au ministre », à ce ministre, en l’occurrence. Une personne en visite à Montréal, membre d’une église hors Québec, m’a confié sa grande surprise face à ces files d’attente.

Je pense que l’on peut dire aussi que la confiance première va envers Dieu et en Son jugement. Dieu n’appelle-t-Il des « membres » que pour supporter l’œuvre financièrement parlant ou parce que chacun a sa place dans l’Église, au sein de la communauté, dans le Corps de Christ, avec son rôle bien à lui, distinct et complémentaire à celui des autres membres et des anciens ? Poser cette question, c’est un peu y répondre aussi. La confiance devrait aller dans ces deux sens : de tous envers Dieu et entre nous tous.

•  Le doute

Scott Peck exhorte dans son livre, à la page 244 :

« Pour autant que je puisse en juger, l’un des plus grands péchés commis par notre église chrétienne et pécheresse fut, tout au cours de son histoire, de décourager l’expression du doute. Ce faisant, la communauté de l’église s’est constamment aliéné des gens en pleine croissance spirituelle qu’elle a souvent condamnés à une résistance perpétuelle aux intuitions d’ordre spirituel. À l’inverse, l’église ne pourra jamais faire face à ce défi si elle n’en vient pas à considérer carrément le doute comme une vertu chrétienne ― pour tout dire, une responsabilité chrétienne. Notre croissance ne peut et ne devrait pas faire l’économie de cette remise en question. »

Il n’était pas de bon ton, pour dire le moins, d’avoir des doutes dans l’éuD, encore moins de les exprimer. Les personnes estimées fortes étaient celles qui ne doutaient de rien. On ne nous invitait jamais à exprimer nos doutes. Il n’y avait que les certitudes conformes aux enseignements reçus qui étaient bien accueillies. Cela nous permettait de poser des questions et les réponses que l’on recevait devaient dissiper les doutes. Revenir sur la question et/ou sur la réponse pouvaient être considéré comme une manifestation de mauvaise attitude. Et ça, c’était vivre très dangereusement, sur le bord de la porte.

C’est cela qui, très souvent, faisait dire aux non membres que nous étions victimes de lavages de cerveau. On nous appelait aussi des « armstrongistes ». Peu nous importait, puisque nous nous moquions bien de ce que les gens pouvaient penser de nous. Il nous était simple de rejeter ces choses du revers de la main en nous disant qu’elles n’avaient aucune valeur puisqu’elles venaient « du monde ». S’il était facile pour des gens de nous affubler de ce nom qui se voulait une insulte, il ne l’était pas pour eux de nous expliquer calmement en quoi nous nous trompions ou en quoi M. Armstrong était fautif. Si nous ne leur étions pas ouverts, il est aussi vrai que, très souvent, ils ne l’étaient pas pour nous démontrer ce en quoi nous aurions pu errer.

C’est trop facile de dire que quelqu’un s’est fait « laver le cerveau » et d’en rester là. C’est plus difficile de l’approcher respectueusement dans le but de l’aider vraiment, sans condescendance. Toutefois, il était plutôt ardu de nous approcher puisqu’il nous avait été inculqué que le « tentateur » pouvait se servir des gens pour nous détourner de la vérité.

De toute façon, il ne s’agit pas de nous soucier ou non de ce que les gens pensent de nous. Il s’agit de savoir si nous faisons la volonté de Dieu.

Les doctrines, ou ce qu’on nous disait être des doctrines, n’étaient pas des éléments dont on pouvait douter. Est-il étonnant que nous ayons pu nous sentir à l’étroit, par moments ? En tout cas, ce n’est pas la parabole de la porte étroite qui m’a permis de me sentir plus à mon aise, si on l’utilisait pour me commander de rentrer dans le rang sans mes doutes.

La définition suivante du doute exprime bien les choses : incertitude concernant quelque chose. Un membre incertain devant une autorité sans incertitude faisait figure de faible. Je me souviens d’une affirmation venant d’une autorité de l’éuD : « Le doute est un signe de non intelligence. » Le moindre doute pouvait faire se sentir idiot le plus brillant ou zélé des chrétiens. De chrétien, il devenait crétin.

Non seulement le doute doctrinal était proscrit, le doute de toute autre chose venant de l’éuD l’était aussi.

Pour se créer, subsister et prospérer, la communauté doit respecter, accueillir, considérer et aborder les doutes sans culpabilisation, ni menaces.

Manifester respectueusement un doute devant la communauté est un exercice salutaire, utile à tous les membres, source de discussion et d’approfondissement des Écritures, des occasions de cimenter les liens entre membres, un enrichissement collectif intense, des occasions de manifester des dons et que sais-je encore…

•  La pensée unique

Il fut un temps où je croyais en la pensée unique. Je pensais qu’il fallait trancher les choses nettement pour plaire à Dieu. Je me ralliais aux enseignements venant du ministère. Je réagissais mal aux idées différentes et je ne donnais aucun espace aux nuances.

La pensée unique était très à la mode dans l’éuD. Elle était favorisée et encouragée.

Maintenant, je pense qu’il y a tellement de choses que je ne sais pas que je ne peux me permettre d’être tranchant. Il vaut mieux, je pense, dire à Dieu et aux gens qu’on ne sait pas vraiment, après avoir fait des efforts de compréhension, que de se prononcer catégoriquement sur une chose qui serait nébuleuse ou qui serait comprise différemment par d’autres gens.

Chacun a le droit de penser ce qu’il pense, mais n’a pas le droit de juger celui qui pense différemment et le qualifier d’hérétique. Sous prétexte d’avoir une pensée pure et conforme à une compréhension « saine » de la Parole de Dieu, on peut vite devenir intolérant et être tenté de coller une étiquette, de harceler afin de forcer sa compréhension des choses et/ou d’exclure quelqu’un.

Un petit groupe de personnes et moi (environ huit personnes) avons récemment démarré une nouvelle communauté se réunissant dans nos maisons. Nous nous inspirons du fonctionnement de l’Église du NT et nous laissons Dieu nous diriger par Sa Parole que nous lisons à haute voie à chaque réunion. Nous étudions en groupe certaines doctrines qui nous touchent plus directement.

À ce jour, je n’ai pas vu une seule église qui permet ouvertement de ne pas avoir une pensée unique. Y en a-t-il ? Notre groupe naissant serait-il une exception ?

Dans notre groupe naissant, je pense que nous pourrions permettre des opinions différentes concernant la doctrine après avoir examiné les choses en groupe, sans être arrivé à une vision uniforme.

Jusqu’à un certain point, la pensée unique est rassurante. Mais, à la limite, elle finit toujours par heurter quelqu’un quelque part. La tolérance au sujet des croyances et des opinions n’est pas une chose qui nous a été enseignée. On nous a plutôt inculqué que la certitude est une obligation et que les zones grises du doute sont des lieux fort inconfortables, voire très dangereux. Combien d’églises se sont-elles formées sur des différences doctrinales ? Et qu’est-ce qui est à l’origine de ces dislocations si ce n’est l’intolérance face aux idées différentes ?

Je précise que la tolérance dont je parle est la capacité d’un individu à accepter une chose avec laquelle il n’est pas en accord. Il ne s’agit pas de l’acceptation de choses qui seraient contraires à la Parole de Dieu.

•  Les doctrines

Wikipedia (dictionnaire encyclopédique Internet) définit ainsi le mot doctrine : « Une doctrine (mot attesté en 1160, du latin doctrina, enseignement, théorie, méthode, doctrine) est un ensemble systématique de conceptions d’ordre théorique enseignées comme vraies par un auteur ou groupe d’auteurs. »

En ce qui nous concerne ici, la doctrine est ce qui enseigné dans la Bible. On peut considérer la doctrine dans son ensemble ou les doctrines comme les enseignements bibliques.

D’autre part, il y a l’interprétation que font les églises et les gens des enseignements. Cette interprétation dépend de plusieurs facteurs : connaissances, érudition, croyances de base, soumission à l’autorité, culture, références, préjugés, bon sens, etc.

Dans l’éuD, à partir de sa création jusqu’en 1995, une des doctrines de base était celle voulant que nous soyons encore sous l’Ancienne Alliance, sauf en ce qui concerne le système sacrificiel qui avait été, disait-on, aboli par le sacrifice de Jésus. Il y avait donc les fêtes, les dîmes, les commandements et les lois sur les viandes pures et impures qui étaient encore en vigueur, croyions-nous.

Coup de théâtre en 1995 : nous nous étions trompés… la Nouvelle Alliance est en vigueur et change tout notre système de doctrines. Plus rien n’est obligatoire. Les dîmes, l’observance des fêtes et du sabbat, les lois sur les viandes, toutes ces choses étaient maintenant révolues et pouvaient être ou non observées, à part les commandements renouvelés dans le NT. Le reste était devenu volontaire.

De nouveaux enseignements se sont ajoutés. L’un d’eux a créé de grandes controverses : la nature de Dieu. Cela a pu ouvrir la porte à ce qui est venu plus tard dans l’enseignement concernant la trinité.

Des membres étaient bouleversés. Selon certains, nous ressemblions de plus en plus à l’Église catholique. C’était très loin d’un compliment, bien entendu. C’était l’amorce de l’éclatement.

Tout au long des changements doctrinaux, la structure de l’éuD est restée la même. Tout venait d’en haut. Les doutes étaient tolérés, mais encore mal vus. J’ai quitté à ce moment, mais pas pour des raisons doctrinales ou à cause des changements.

Comment passer d’un mode de croyances à un autre en si peu de temps ? Un jour, on nous dit que la vérité est une chose et le lendemain, on dit que c’est autre chose. Tout venait d’en haut, de la part des mêmes personnes, avec la même structure d’autorité. Le système de croyances venait d’en haut de la pyramide d’autorité de l’éuD. On nous disait, en quelque sorte : « Voici ce en quoi vous devez croire, maintenant. »

Or, la confiance dans les leaders de l’église avait été minée. Comment être sûr que ces gens ne se trompaient pas dans ces changements importants ? Était-ce par l’étude de la Bible, selon le plan suggéré venant des mêmes dirigeants ? L’interprétation du Livre qui avait servi à établir le premier mode de croyances pouvait-il servir à renverser ce mode et en établir un autre ? Les personnes qui étaient prêtes à nous exclure, peu de temps auparavant, si nous ne croyions pas en leur première interprétation étaient-elles assez crédibles pour nous enseigner une autre façon de voir les choses ? Je trouve qu’il y avait là une grande absurdité. De plus, rien ne s’est fait de façon communautaire à ce moment.

Cette façon d’établir un nouveau mode de croyances était vouée à l’échec pour de nombreux membres, on aurait dû s’en douter. Certains ont quand même intériorisé les nouveaux enseignements, les ont acceptés comme doctrine. D’autres n’ont pas pu et ont cherché à s’assembler avec ceux qui partageaient leurs croyances. Plusieurs ont abandonné toute appartenance. De part et d’autre, les jugements envers ceux qui ne partageaient pas leurs croyances pouvaient être sévères. Cela a brisé des relations, des amitiés. Cela a brisé le momemtum de la mission du groupe.

Wikipedia définit ainsi le mot croyance : « Dans son sens le plus courant, croyance est un terme qui s’applique à l’adoption d’une vision du monde qui n’est pas fournie par l’expérience ou la science, mais par les échanges entre divers individus ou par divers textes dogmatiques. Ainsi, la croyance est l’attitude de l’esprit qui affirme, selon des degrés plus ou moins grands de possibilité, la vérité ou la réalité d’une chose, sans pouvoir fournir de preuve, ni qu’il soit possible de pouvoir fournir la preuve de sa fausseté. »

Il ne semble pas possible qu’il puisse y avoir de croyances sans interprétations. Lorsqu’une croyance est énoncée et publiée officiellement, les membres du groupe peuvent décider de l’examiner ou non. Ils peuvent l’accepter ou la rejeter. Ils peuvent se dire que c’était mieux avant pour toutes sortes de raisons.

Il y avait beaucoup de certitudes dans l’éuD. On ne peut passer d’un mode de croyances à un autre rapidement sans qu’il y ait des incertitudes. Personne n’avait été formé pour vivre avec les doutes qui sont apparus. Une bonne partie des membres et des ex-membres étaient bouleversés parce qu’ils avaient des doutes et qu’ils n’avaient aucune idée de ce qu’ils devaient en faire.

Scott Peck explique, à la page 269 de son livre :

« Ceux qui cherchent les certitudes, ou qui proclament la certitude de leur savoir, sont incapables de tolérer l’ambiguïté. Le mot “ambigu” signifie “incertain”, “douteux”, ou “susceptible de revêtir plus d’un sens”. Parce que cela signifie qu’on ne sait pas ― et peut-être qu’on ne sera jamais capable de savoir ―, notre culture a beaucoup de difficulté à tolérer l’ambiguïté […] Nous commençons (lorsque le groupe est devenu une communauté) à comprendre que tout n’est pas “blanc ou noir”, que les choses ont plusieurs dimensions, souvent des significations contradictoires. Voilà pourquoi les mystiques de toutes les cultures et de toutes les religions parlent en termes paradoxaux ― non en terme de “soit l’un/soit l’autre”, mais en termes de “à la fois l’un et l’autre”. La faculté de tolérer l’ambiguïté et de penser de façon paradoxale est une des vertus du vide en même temps qu’elle est un préalable à l’avènement de la paix. »

L’éuD avait un énoncé de croyances dans les derniers temps où j’étais membre. Il était sensé contenir des doctrines de base. Il a changé au fil du temps. Les croyances de base ont changé. Un changement et hop, un nouvel énoncé !

La compréhension des choses évolue avec le temps et c’est normal. Il existe ce qui s’appelle une « révélation progressive ». Un énoncé, en ce qui me concerne, fige les croyances dans le temps, jusqu’au prochain. C’est un non-sens, pour moi, de produire un énoncé en disant que cela représente les croyances ou La croyance, puisqu’elles évoluent avec le temps. Même si la vérité ne change pas, sa compréhension et ses implications peuvent évoluer. Tout est dans la Bible. L’énoncé de croyances est là. Il me semble que l’on peut discuter de notre compréhension des choses. Il s’agit d’une compréhension, pas d’une condition pour être sauvé.

Certains ressentent le besoin de se distinguer des autres groupes en utilisant un énoncé de croyances. Je ne ressens pas ce besoin. D’autres se sentent rassurés par un énoncé, je pense. Je ne suis pas de ceux-là. Au contraire, un tel énoncé me mettrait mal à l’aise. Par contre, j’imagine qu’un énoncé de pratiques et de mission pourrait être utile au groupe.

La Bible recèle des trésors qui nous sont révélés au fil du temps. Je ne pense pas que je me sentirais à l’aise que notre communauté mette par écrit ses croyances. Toutes les personnes qui la composent se sentiraient obligés d’y croire. Ce n’est pas à l’énoncé auquel je voudrais me référer, c’est au manuel qui nous est commun, écrit depuis longtemps, c’est à l’Esprit qui agit en nous. C’est l’amour qui témoigne de qui nous sommes, pas nos croyances.

Un des effets pervers d’un énoncé de croyances est le sentiment d’obligation de croire en son contenu pour faire partie du groupe, comme si c’était une liste de conditions. En ce sens, l’énoncé prend plus d’importance que le livre qui est sensé l’inspirer. C’est donc pour moi un sérieux effet réducteur qui ne m’inspire pas du tout.

Si un énoncé de croyances était fait, je pense qu’il devrait refléter les compréhensions différentes existantes dans le groupe. Je pense qu’il devrait aussi, dans son préambule, exposer clairement la notion de compréhension et préciser qu’il ne s’agit pas de dogmes.

Autre chose : dans l’éuD, il me semble que la notion d’unité était confondue avec celle d’uniformité. Nous devions tous croire dans les mêmes choses et obéir à un chef humain, en croyant que c’était faire preuve de soumission envers Dieu et d’unité. C’était un détournement de l’autorité de Dieu et c’était de l’uniformité.

On nous citait à ce propos la soumission de Josué envers Moïse. Il était un exemple à suivre, un modèle. En étant soumis comme lui à l’autorité, nous étions soumis à Dieu. Cela semble raisonnable, mais il y a de grandes nuances à faire. Moïse était vu directement par tout le peuple au quotidien et tous savaient que Dieu l’avait choisi, sans aucun doute possible. Moïse ne commettait aucun abus et le seul qu’il a fait a été jugé par Dieu comme devant l’empêcher d’entrer en terre promise (Nb 20:12). Cela montre à quel point Dieu ne badine pas avec la question de l’autorité, non ?

Il faudrait être un peu ou très naïf pour croire que Moïse, d’une part, et n’importe quel leader religieux, d’autre part, seraient aussi légitimes l’un que l’autre. Comment arriver à les comparer, sans étirer l’élastique jusqu’à ce qu’il se brise ?

Jusque dans les années 1970, M. Armstrong (dont je parle plus loin) a fait plusieurs prédictions reliées aux temps de la fin et à la grande tribulation. Il est un fait indéniable que ses prédictions (ou prophéties) ne se sont jamais accomplies, comme dans d’autres confessions religieuses. Il est pourtant clair qu’on ne doit pas essayer de prédire l’avenir, il me semble.

Waterhouse, un évangéliste dans l’éuD qui allait dans toutes les assemblées de l’éuD de par le monde, a comparé M. Armstrong, après sa mort, à Moïse et son successeur, M. Joseph W. Tkach, à Josué. Il avait pourtant dit que si M. Armstrong mourait avant la grande tribulation, ce serait une preuve qu’il était un faux prophète. M. Waterhouse changea donc d’avis et récupéra la mort du « chef » à l’avantage de l’éuD. Comme on le dit dans des circonstances semblables : « C’est n’importe quoi ! »

Il n’y a pas que les questions doctrinales qui puissent contribuer à l’éclatement d’un groupe et aux désaffections religieuses, il y a aussi l’abus spirituel.

•  Abus spirituel

Je commencerai à commenter cette section en énonçant une constatation évidente : tous les abus spirituels que j’ai connus ont été commis par des individus et non par une communauté. Il ne m’est jamais arrivé, pas plus qu’aux membres que je connais, d’avoir eu à vivre des abus et des injustices par décision de l’église réunie (la communauté).

De nombreuses décisions importantes et fâcheuses ont été prises par des personnes en autorité derrière des portes closes. Leurs motivations et les sources de leurs choix n’étaient pas dévoilées aux « membres », comme si ces choses n’étaient pas de nos affaires. Qu’un membre soit mis à la porte, qu’un autre soit menacé de l’être parce qu’un ministre interprète mal ce qu’il veut faire, qu’un autre soit mis en probation, que le baptême soit refusé à quelqu’un, qu’un ministre soit déplacé sans qu’il y ait une véritable urgence, qu’un ministre expérimenté soit écarté volontairement de ses fonctions, qu’un mariage ou un divorce soient acceptés et d’autres refusés, qu’un ministre traite mal des membres, ces choses et tout le reste se passaient comme si nous n’étions que les employés d’une compagnie, sans aucun égard pour nos sensibilités, nos besoins, nos opinions, enfin, sans considérer tout ce que Dieu avait placé en nous. L’obéissance était la valeur la plus importante, semble-t-il. Parfois, la seule.

« L’église n’est pas une démocratie », nous disait-on pour justifier ces comportements. Aujourd’hui, je répondrais ceci : « Qu’est-ce donc que l’Église ? Est-elle une dictature dont vous seriez un des maîtres ? Ne devrait-elle pas être une communauté, comme celle du NT ? Qui êtes-vous pour contrôler le groupe et les membres de l’Église de Dieu ? » Mes questions me vaudraient de me faire mettre à la porte. Et là je dirais : « Qui êtes-vous pour vous opposer à Dieu ? Jésus n’a-t-Il pas dit : « Tous ceux que le Père me donne viendront à moi, et je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi » ?

C’est bien le fun d’avoir de bons mots une quinzaine d’années après…

Si ma constatation au sujet des abus est évidente, elle n’en est pas moins importante. La solution à l’abus spirituel, à l’autoritarisme, au totalitarisme et au dogmatisme passe par la communauté. Comment pourrions-nous démarrer un groupe dont les structures seraient pareilles ou très proches de celles que nous avons connues, sans tomber dans les mêmes erreurs, panneaux et abus ? Je crois que cela serait impossible, malgré toute la bonne volonté possible. Ce serait une erreur de nous penser meilleurs que les autres. Un fonctionnement communautaire protège des abus.

Il me semble légitime de souhaiter faire partie d’un groupe où nous aurions l’assurance de ne pas vivre d’abus comme nous en avons vécus dans l’éuD. Les choses se passaient dans ce groupe comme si aucun recours n’était possible. Il était pourtant bien possible et avait été institué par Christ, mais il n’était pas appliqué.

Il ne s’agit pas de s’imaginer qu’une communauté ne connaîtra jamais de problèmes. Toutefois, étant une communauté, elle reçoit de Dieu ce qui lui est nécessaire pour les régler. Toute la communauté retire un bénéfice de régler en commun les problèmes qui la concernent. Lorsque l’on traite sans fin les gens comme des enfants, sans confiance, le groupe et ses membres ne progressent pas, ou progressent moins qu’ils ne pourraient. C’est une forme d’abus que de priver les gens de ce qui touche leur croissance au sein de la communauté.

Lorsqu’une personne prend sur elle ce qui appartient à la communauté, elle lui nuit. Elle usurpe une responsabilité collective en en faisant une responsabilité individuelle. Une personne qui se croit capable d’être à la tête des membres doit être remise à sa place par la communauté avant qu’elle ne crée des problèmes.

Mon impression est que la structure pyramidale est propice aux abus tandis que la structure communautaire nous en libère. À mon avis, c’est à cause de la structure pyramidale que nous avons été privés des dons de nos sœurs et frères, que l’amour que nous aurions pu développer les uns pour les autres a été freiné et que l’église qui aurait dû être notre oasis de paix a été pour plusieurs un fardeau qui est devenu insupportable.

Une croyance populaire veut que tout groupe ait besoin d’un chef, visible et bien identifié. La communauté de l’Église a besoin d’un chef. Elle en a un, Il est connu, mais Il est invisible. Cela peut ne pas suffire à certaines personnes. C’est dommage pour eux et je ne sais quoi leur dire. Je ne pourrais plus faire partie d’un groupe dont le chef est un être humain faillible, comme tous les autres.

Au sein de l’éuD, nous nous moquions bien de la notion de l’infaillibilité du pape. Bien voyons donc, comment un homme peut-il être infaillible ? Il est d’une évidence criante que c’est impossible. Pourtant, dans l’éuD, nous nous contentions bien d’un chef humain et par conséquent faillible, alors que celui qui a fondé l’Église est immortel, infaillible et tout-puissant. C’était « pas catholique » et très catholique en même temps de penser comme nous pensions et de penser ce que nous pensions.

Quelle différence y avait-il entre M. Armstrong, avec ses délégués, et le clergé des grandes églises connues, au-delà des appellations et des soutanes ? Les deux règnent/régnaient en maîtres sur leurs groupes et pratiquent/pratiquaient l’élitisme, dont voici une définition : « attitude — politique ou culturelle — de clivage entre une classe dirigeante et une classe dirigée, qui ne prend pas en compte les préférences d’une majorité. » Je me souviens très bien que l’on ne nous demandait pas quelles étaient nos préférences dans l’éuD.

La Parole de Dieu n’appartient pas à un clergé et ce n’est pas à une élite à tout contrôler, croyant que ses talents lui en donne le droit ou qu’elle en aurait le devoir. C’est aux fruits qu’on reconnaît les chrétiens et ce qu’ils pourraient faire dans l’Église, mais cela ne devrait jamais aller dans le sens d’une autorité telle qu’elle était exercée dans l’éuD.

Dans l’éuD, on nous a souvent lu le passage d’Hébreux 13:17 : « Obéissez à vos conducteurs et ayez pour eux de la déférence, car ils veillent sur vos âmes comme devant en rendre compte ; qu’il en soit ainsi, afin qu’ils le fassent avec joie, et non en gémissant, ce qui ne vous serait d’aucun avantage. » En chaire, on faisait souvent des assemblages de versets pour nous convaincre et nous enjoindre d’obéir au ministère. On ne faisait pas le lien entre ces versets et les responsabilités individuelles et communautaires.

Sur un site Internet (http://www.croixsens.net/sermons/pasteurs.php) se trouve ce texte concernant la soumission :

« Pareillement, notre soumission envers ceux qui sont en autorité sur nous (Ep.5:20) est à l’image de notre soumission envers Christ, car c’est Christ qui habite dans nos pasteurs et qui nous dirige à travers eux.

« Si nous ne sommes pas soumis aux autorités visibles, c’est le signe que nous ne sommes pas soumis non plus à l’autorité invisible de Dieu sur notre vie.

« Nous pouvons donc évaluer notre soumission à Christ par notre soumission aux autorités qu’il a établies sur nous. »

Un peu plus loin, dans le même texte :

« Ce n’est pas qu’il faut suivre aveuglément tout ce qu’ils enseignent, l’église est appelée au discernement. 1Th.5:19-21 (“N’éteignez pas l’Esprit. Ne méprisez pas les prophéties. Mais examinez toutes choses ; retenez ce qui est bon ;”) mais c’est avec humilité qu’on doit apporter nos objections, s’il y a lieu, avec une attitude prête à être enseignée. »

On parle peu ou pas de la soumission du pasteur à Dieu. On ne parle pas de la possibilité d’abus et du rôle de la communauté. On ne parle pas des instructions importantes de Matthieu 18. On ne parle pas non plus de la responsabilité de lier et de délier qui a été confiée à la communauté comme au ministère.

Dans ce texte, les choses sont présentées comme si chaque difficulté était d’ordre individuelle seulement et devait être abordée seul à seul avec le pasteur. On ne parle pas de témoins ni de l’appel à l’Église qui a été institué par Christ. Malheureusement, sans les témoins et la communauté, les possibilités d’abus et d’erreurs demeurent.

• Mission

En voici quelques définitions prises sur Internet :

Charge donnée à quelqu’un de faire une chose.
Fonction temporaire dont un gouvernement charge un ou plusieurs agents spéciaux.
Les personnes chargées de cette fonction.
But, objectif que l’on s’efforce d’atteindre.
Suite de prédications, de conférences religieuses.
Établissement de missionnaires chrétiens.

Une mission peut être une chose personnelle, de couple, de groupe et/ou communautaire. Elle peut être décidée, suggérée, inspirée ou imposée.

Je trouve logique que si une communauté adopte une mission, elle le fait volontairement. Une personne ne peut imposer une mission à une communauté puisque, par définition, une communauté ne se soumet pas à  l’autorité d’une personne, mais prend ses décisions par consensus.

Que dire alors d’un sentiment de mission intense, urgent, ressenti comme une obligation par une personne ? Il m’est impossible de  répondre à cette question trop personnelle par une affirmation générale. Toutefois, je pense que l’urgence s’applique d’abord à la personne concernée. Et elle doit prendre garde de ne pas interpréter cette urgence dans un sens qui s’oppose au principe de la communauté, outil privilégié créé par Christ.

Dans l’éuD, la mission générale était de proclamer la bonne nouvelle à travers le monde. Nous avions, par M. H. W. Armstrong, l’impression de comprendre ce qu’était l’Évangile et une façon de voir comment il devait être prêché dans le monde et auprès des chefs des nations.

Il n’était pas question de remettre en question cette mission, ni dans sa définition ni dans son interprétation. De toute évidence, rien de cela n’était communautaire.

Il y avait quand même des personnes « volontaires », les membres de l’église, se considérant des appelés de Dieu, pour assister les personnes « en charge » dans l’exécution de cette mission. Pendant que j’étais membre, il ne m’est jamais arrivé de douter de cette mission.

Aujourd’hui, j’aurais un esprit plus critique. J’étudierais le sens du mot « Évangile ». J’étudierais le sens du mot « proclamer ». Je réfléchirais sur le sens de ma participation. Je considérerais la structure du groupe.

J’aurais besoin que les personnes avec lesquelles j’en discuterais fassent preuve d’ouverture et ne me donnent pas le sentiment de m’imposer leur point de vue. J’aurais besoin de me sentir libre et d’avoir envie de participer. J’aurais besoin de ne pas ressentir un fardeau supplémentaire et de sentir que mes sœurs et frères ne se sentent pas accablés par la mission ou par les sentiments d’une personne, aussi bien intentionnée soit-elle, qui pousse fortement sa vision de la mission du groupe. J’insisterais sur la communauté.

Il est prématuré, dans ma compréhension des choses, de discuter d’une mission chrétienne, aussi noble soit-elle, avant que le groupe devienne une communauté.

Je me sens très inconfortable avec ce qui a été énoncé par un des initiateurs d’un groupe comme ce qui devrait être notre mission, c’est-à-dire d’aller vers nos anciens sœurs et frères de l’éuD qui sont sans appartenance, pour inviter ceux qui aimeraient en avoir une en rappelant à l’ordre ceux qui « vivent dans le péché » et afin de vivre ensemble l’amour de la vérité.

D’abord former une communauté, et la mission lui sera révélée après par Jésus-Christ. Comment savoir à ce stade-ci, c’est-à-dire, avant de former une communauté, quelle devrait être sa mission ? Comment savoir d’avance ce que Dieu voudra nous inspirer en tant que groupe ? Nous ne pouvons pas préméditer de ce que Dieu fera de nous. Nous devons attendre la manifestation de Sa volonté au sein du groupe.

Pour cela, il faut croire que Dieu est capable de travailler au sein d’un groupe et avoir la patience d’avancer comme Il le souhaite.

Nous savons déjà ce que certains au sein du groupe pensent au sujet de leur vision d’une mission. Ce n’est pas parce que le livre d’Aggée parle de la reconstruction du temple et que l’amour de la vérité est annoncé avec force dans toute la Bible, surtout dans le NT, que la mission devient automatiquement claire et nette pour tous. Chacun vit son cheminement à sa vitesse et personne ne peut juger des motivations profondes des autres ou de leur absence apparente.

Le livre d’Aggée peut être vu de différentes façons. Une de celles-ci pourrait être en rapport direct avec la communauté : la reconstruction du temple comparée à celle de la construction de la communauté de l’Église. … Est-il possible que je voie dans ce livre ce que je souhaite bien y voir ?

• Allergie

Les abus dont j’ai fait l’objet et ceux qui m’ont été racontés par des sœurs et frères dans l’église ont créé en moi un état que je qualifierais de conscience aiguë à propos des sujets d’ordre spirituels et religieux.

Je ne fais plus taire mes sentiments et mes perceptions sur les choses d’ordre spirituel. Je n’essaie plus de tout rationaliser en fonction d’une croyance, de la doctrine d’une église ou du jugement d’une personne, fût-elle considérée sage. Je ne me laisse plus manipuler ou influencer outre mesure par des perceptions ou des interprétations.

Ce que j’entends dire à propos de la religion, de la spiritualité, d’une mission ou sur une perception me concernant crée en moi une réaction comparable à une allergie, au point où, peut-être, certaines bonnes choses pourraient être mise en veilleuse. Je dois les analyser à tête reposée, les laisser mijoter doucement en moi et les laisser faire leur chemin. Je me suis rendu compte qu’il est facile de se tromper avec une Bible en main ou d’être trompé, même par des personnes bien intentionnées.

Les choses venant de Dieu qui passent par mon cœur sont aussi filtrées par mes expériences, soupesées, réfléchies et méditées. Je ne suis pas naïf au point de penser qu’il devient alors impossible que je me trompe, ou que j’atteins toujours cet idéal d’agir au mieux.

L’enjeu ici est très important pour moi et pour toutes les personnes du groupe. Il risque de changer dramatiquement ma vie et je ne m’engagerai pas à la légère. Je pense avoir une bonne idée de ce que veut dire donner sa vie à une cause ou s’engager dans une entreprise comme celle d’une communauté chrétienne. Je ne supporterai pas sans protester de ressentir une pression et si je ne me sens pas respecté, je me retirerai. Mais il me semble que cela ne pourrait pas arriver au sein d’une communauté.

• Structure et leadership

L’éuD avait une structure hiérarchique pyramidale. Il y avait un leader international ; c’était le fondateur du groupe, M. Herbert W. Armstrong. Il constituait l’autorité centrale, était le pasteur général et avait accepté le titre d’apôtre que lui avait donné une personne de son entourage. Il arriva un temps où il se dit le seul apôtre de notre époque et il prenait les décisions concernant l’église ; il se voyait comme celui devant trancher au sujet des croyances et des doctrines ; il prenait les décisions quant à la façon de prêcher l’évangile ; il procédait aux ordinations des évangélistes qui ordonnaient les pasteurs, qui ordonnaient les anciens locaux, qui ordonnaient les diacres… c’était à peu près comme ça.

Voyant sa fin approcher, M. Armstrong a désigné son successeur, M. Joseph W. Tkach. Celui-ci a procédé à une réforme majeure dans l’église, concernant les alliances, ce dont j’ai parlé plus tôt.

Il y avait un journal réservé aux membres de l’église, le Worldwide News. Il y a eu en page titre d’un de ses numéros un schéma de structure, telle que perçue par M. Armstrong. Tout en haut, il y avait Dieu le Père. Sous lui, il y avait Jésus-Christ. Sous Jésus, il y avait lui-même. Sous lui, les évangélistes et sous eux, les pasteurs. Ensuite, il y avait les anciens locaux, puis les diacres et enfin, tout en bas de la structure, les membres.

Je ne me souviens pas des détails, mais il devait être question d’une structure d’autorité et administrative. Il ne s’agissait pas d’introduire des intermédiaires entre Dieu et les hommes, enfin j’espère.

D’autre part, dans la vie de l’église, le pasteur général se voyait en autorité sous Jésus. Il déléguait une autorité aux évangélistes qui en déléguaient aux pasteurs. Tous ces gens avaient de l’autorité sur les « membres ». Cette structure semblait légitime, mais l’était-elle vraiment ? Cette « autorité » sur les membres n’était pas seulement administrative.

Lorsqu’il s’agissait de se soumettre à Dieu ou de chercher à appliquer les Écritures, pourquoi fallait-il en parler au pasteur ? Pourquoi ne pouvait-on pas en parler à l’église, c’est-à-dire aux membres, sans être soupçonné de chercher à créer des troubles ou d’être un rebelle ? C’est que nous n’étions pas la communauté de l’Église. On voulait contrôler ce qui se passait, craignant quelque chose. Le pasteur était, soi-disant, le gardien de la paix, le bon berger, comme Christ L’est sur toutes les brebis. Or, lorsqu’un pasteur empêche les membres de se parler, craignant qu’ils ne se rebellent ou que des troubles n’éclatent, il y a un problème. Les brebis sont-elles « bêtes » à ce point qu’elles vont assurément faire du trouble si on les laisse libres de s’exprimer ? N’y a-t-il que le pasteur qui possède assez de sagesse pour juger de ces choses ? Les brebis manquent-elles à ce point de jugement qu’on ne peut leur faire confiance ?

Ce n’est qu’une analogie, mais, dans les champs, les bergers n’empêchent pas les brebis de bêler. Ils les écoutent et sait que leurs « voix » peuvent lui dire quelque chose. A-t-on déjà vu un berger museler une brebis ? Le berger se méfie des loups, pas des brebis. Il devrait savoir distinguer les unes des autres. Mais ce ne semblait pas être le cas dans l’éuD.

Malgré cette crainte des troubles dans l’église et toute la soi-disant prudence pour y faire face, on ne les empêchait pas totalement d’arriver… et on en créait d’autres ce faisant. Dans ce contrôle, les membres ne gagnaient pas en expérience, ils n’évoluaient pas comme ils auraient dû. Comme le dit Scott Peck, « la pseudo-communauté évite les conflits ; la véritable communauté les résout. »

Ce tableau publié dans le Worldwide News faisait état d’une perception de l’autorité et de la soi-disant légitimité de M. Armstrong et de ceux qu’il avait choisis pour diriger l’église. Comme je l’ai vu peu de temps avant mon départ de l’éuD, il s’agissait, dans cette structure hiérarchique, bien plus d’être soumis aux humains qu’à Dieu. J’ai eu beau me baser sur les Écritures, sur des ordres textuels de Jésus pour faire face à un conflit, on m’a empêché d’aller jusqu’au bout, sans justifier ce refus d’aucune façon. Cela n’aurait pas pu arriver dans une communauté.

Un égarement temporaire est humain. Voilà pourquoi Dieu nous a donné un livre d’instructions appelé la Bible pour corriger l’égarement. Il y a un problème majeur lorsqu’une personne, en autorité ou non, refuse de se laisser corriger par cette même Bible qu’il accepte et/ou enseigne pourtant comme étant la Parole de Dieu. Lorsque cela arrive, c’est tout le groupe qui souffre de l’égarement de son leader. Il faut examiner toutes choses et cela inclut le travail fait par les anciens.

Armstrong avait l’habitude de toujours signer ses lettres et articles par « Au nom de Jésus-Christ », comme si ce qu’il disait venait de Dieu. C’était usurper le nom et l’autorité de Dieu.

Tant qu’on pourra très clairement identifier un « chef » très contrôlant et bien visible sous Jésus, je ne me sentirai ni à ma place, ni en sécurité.

L’Église relève de l’ordre spirituel. Devrait-on pouvoir l’identifier comme si c’était un bâtiment ou comme un groupe dont le chef humain est bien en évidence, comme si c’était son groupe ? Le Chef, c’est Dieu. Si on peut identifier un autre chef, ce n’est pas l’Église de Dieu, d’après ce que je sais, puisque son chef n’est pas Dieu.

On dit aujourd’hui : « De quel groupe s’agit-il ? » Et on répond : « Il s’agit du groupe de M. Meredith… de M. Flurry, etc. » On ne dit pas que MM Meredith et Flurry font partie d’un groupe, on dit que ce sont leurs groupes.

Cela ne rend pas l’Église de Dieu facile à trouver selon les standards humains. Mais qui se soucie des standards humains à ce sujet ?

Le thème de l’allégeance à un leader a été abordé dans les Écritures : l’un se réclamait d’un certain apôtre tandis qu’un autre membre voulait être associé à un autre. Le Corps de Christ n’est pas ainsi divisé. C’est l’Église de Dieu, ne l’oublions pas. Si ce n’est pas le Corps de Christ qui constitue la structure, ce n’est pas l’Église de Dieu.

Il ne suffit donc pas de dire qu’un groupe est l’Église de Dieu. Si elle est soumise à un chef humain, ou à des chefs, comme l’était l’éuD, si sa structure est hiérarchique comme elle l’était, elle aura beau croire et se prétendre être l’Église de Dieu, elle se trompe.

Voici ce que Scott Peck dit au sujet des expériences communautaires qu’il a vécues :

« En tant que chef d’un groupe, j’ai découvert que ma fonction est terminée dès que le groupe forme une communauté. Je peux alors m’asseoir, me détendre et n’être qu’une personne parmi d’autres, pour la simple raison qu’une autre des caractéristiques de la communauté est le caractère entièrement décentralisé de l’autorité. Rappelons-nous que la communauté est par essence anti totalitaire. Ses décisions s’obtiennent par consensus. On dit souvent que les communautés sont des groupes sans chef. Mais il est plus précis de dire que la communauté est le groupe de tous les chefs. Dans la communauté, qui est un endroit sûr, les leaders nés se sentent libres ― souvent pour la première fois de leur vie ― de ne pas mener. Et ceux qui sont habituellement timides ou réservés se sentent libres de mettre de l’avant leurs qualités de leadership jusque-là tenues en veilleuse. Il en résulte que la communauté est le corps décisionnel idéal. »

Dans une communauté de l’Église de Dieu, il ne peut être question de se trouver « sans chef », ni d’être « le groupe de tous les chefs ». Il est clairement établi que le Chef de l’Église est Jésus-Christ. N’oublions pas que M. Peck ne parle pas spécifiquement de la communauté du NT, mais des autres communautés non religieuses.

• La communauté

Une communauté est formée de volontaires engagés qui décident par consensus de la mission, du fonctionnement et des activités de leur  groupe. On y reconnaît les dons individuels et leurs manifestations est favorisée par le groupe. Tous y ont un droit de parole égal.

Dans la formation des groupes communautaires auxquels Scott Peck a participé, il a observé quatre étapes. Celles-ci sont :

–> La pseudo-communauté
–> Le chaos
–> Le vide
–> La communauté

Il serait trop long ici de donner tous les détails expliquant chacune des étapes. Le livre La Route de l’Espoir les explique en détail.

Je précise que la communauté dont il est question ici est celle de l’Église du NT. Il ne s’agit pas d’une commune, de communisme, d’habiter tous au même endroit, d’abandonner ses possessions, de quitter son emploi ou sa famille, de s’habiller tous de la même façon, de sortir nos enfants des écoles ou que sais-je encore. Il ne s’agit pas non plus d’une « communauté religieuse » comme on l’entend souvent au Québec, comme celles des Sœurs de la Providence ou les Frères de l’Instruction Chrétienne, par exemple.

Rien de ce qui touche à la communauté ne devrait se faire en cachette ou sans lui être soumis, cela est sous-entendu.

J’ai retenu quelques énoncés du livre de M. Peck :

–> Les membres ont appris à communiquer honnêtement entre eux.
–> Ils ont développé des relations allant au-delà d’une maîtrise de soi apparente et ainsi qu’un profond désir de « se réjouir ensemble, de souffrir ensemble », de « prendre plaisir à la compagnie des autres et de faire leur la condition d’autrui ».
–> La communauté est quelque chose de plus que la somme de ses parties, de ses membres individuels.
–> La communauté fait et doit faire preuve d’ouverture.
–> Le pire ennemi de la communauté est l’exclusion.
–> L’ouverture n’est jamais totale. Les communautés à long terme luttent inévitablement pour déterminer leur degré d’ouverture.
–> C’est un groupe qui a appris à transcender ses différences individuelles.
–> Elle encourage les expressions de l’individualisme et ne peut jamais être totalitaire.
–> La véritable communauté est immunisée contre la psychologie de masse, parce qu’elle encourage l’individualisme et fait place à un éventail de points de vue. Un phénomène de psychologie de masse ne peut avoir lieu dans un environnement où les individus sont libres de dire ce qu’ils pensent et de nager à contre-courant.
–> Des décisions réalistes sont plus susceptibles d’être prises dans une communauté que dans tout autre environnement humain.

• Consensus

Ce qui suit est extrait du site Internet de Wikipédia, à l’article Consensus :

« Un consensus est un accord général (tacite ou manifeste) parmi les membres d’un groupe, pouvant permettre de prendre une décision sans vote préalable. Bien que le consensus désigne un accord unanime (ou plutôt, l’absence d’opposition), l’usage récent en fait parfois l’opinion ou le sentiment d’une forte majorité. Le consensus comme méthodologie de prise de décision cherche à mettre l’accent sur la validité de l’opinion de chaque participant et se refuse à entériner un choix qui n’aurait pas au moins l’accord de tous.

« Consensus et pensée collective

« De nos jours, on confond souvent consensus et “choix collectif”. Il existe des degrés de variation toujours possibles entre individus, et il doit y avoir une implication individuelle forte pour faire suivre la prise de décision de l’action. Auquel cas, la prise de décision nécessite une négociation au bout de laquelle les autres participants au débat seront satisfaits.

« L’opinion collective n’est pas un consensus, mais une opinion reçue, un alignement sur une orthodoxie ― éventuellement à partir d’une manipulation mentale (gouroutisme) ou de la propagande. Des études sur les effets de groupes et des foules affirment l’existence des consensus émotionnels pouvant aller jusqu’à l’hystérie collective.

« Il existe plusieurs débats et recherches à la fois sur les notions d’intelligence collective et de prise de décision par consensus ― discutés dans d’autres articles. Cet article traite de l’idée de consensus dans son sens le plus strict, et non pas de ses implications en politique ou en économie (domaines dans lesquels non seulement le consensus importe mais également l’action subséquente).

« Consensus et dictature de la majorité

« Le terme consensus implique également des notions de compromis. Plutôt qu’une opinion adoptée par une majorité, le consensus suggère l’apport de multiples opinions différentes, et leur adaptation progressive jusqu’à ce qu’une solution satisfaisant le plus grand nombre de personnes puisse être dégagée. Le consensus ne signifie pas forcément que tout le monde est satisfait du résultat, mais suggère plutôt que tout le monde peut juger le résultat acceptable et que la majorité est satisfaite. On doit donc apporter un soin particulier à la définition de cette majorité représentative de l’ensemble, faute de quoi ce compromis peut s’éloigner de la réalité pourvu que le consensus se construise, au vu de la subjectivité de l’estimation de la “représentativité” de chaque personne. Ce type de consensus, limant les divergences au profit des similitudes, manifeste la justesse de l’opinion répandue. On peut considérer que le consensus se construit avec la loi de juste milieu (pris dans le sens d’un milieu acceptable pour les différentes parties). Certains considèrent alors que l’objectivité, si ce n’est la vérité, répond à la courbe de Gauss où les 20 % restant sont quantité négligeable et, de ce fait, inutiles à conserver. Ce type de solution est souvent appelé consensus, mais n’en est pas un à proprement parler.

« Plus généralement, on considère la prise de décision par consensus comme la recherche d’une solution de résolution, où le compromis doit être une proposition originale, qui tienne compte des positions de chacun et essaye de satisfaire tous les participants au débat. Ce type de compromis est nommé gagnant-gagnant. Chaque proposition doit être évaluée pour ce qu’elle est et non pour ce que chacun en imagine, l’imagination portant le plus généralement sur l’émetteur de la proposition.

« Certains considèrent que dans le cas où un compromis gagnant-gagnant ne peut être construit, on peut alors enregistrer les dissensions (ou dissensus) car elles sont considérées comme plus proches de la réalité décrite et susceptibles de faire avancer le problème. Cette solution peut satisfaire la majorité des participants au débat. D’autres considèrent qu’il s’agit alors d’un échec de consensus, car chacune des parties étant restée sur ses positions, le problème débattu n’est pas réellement réglé. Ceci dit, la recherche du consensus permet d’éviter que la majorité impose ses décisions à la minorité, puisque le veto permet à chacun de refuser une solution qui ne lui convient vraiment pas (à condition de ne pas en abuser, auquel cas c’est une autre forme de dictature de l’individu sur le collectif).

« Prise de décision par consensus

« Il y a de nombreuses façons, pour un groupe, de prendre des décisions, et aucune d’elles n’est parfaite. La plupart d’entre nous avons été élevés dans une culture qui considère que la démocratie occidentale est la meilleure, et que le vote est le seul pouvoir qui peut servir les gens. Il apparaît pourtant une grande désillusion quant aux potentiels de ce système pour une collégialité dans la prise de décision, et encore plus, à une plus grande échelle, pour changer quoi que ce soit dans le système. La démocratie devient le système qui permet soit d’élire un gouvernement, soit un exécutif ou comité de pilotage, qui prend toutes les décisions, et déçoit trop souvent.

« Habituellement, lors d’un vote démocratique, à n’importe quelle échelle, une minorité importante est mécontente du résultat. Et même si cette minorité accepte la décision prise, parce qu’elle accepte la “règle du jeu”, elle résistera activement ou essayera d’atténuer les conséquences de cette décision jusqu’au prochain scrutin.

« Le compromis est une autre méthode pour prendre une décision, habituellement par la négociation. Deux parties, ou plus, annoncent leur position respective et la changent petit à petit, par des concessions mesurées. La négociation peut conduire à une insatisfaction des deux parties, car personne n’est totalement satisfait.

« A côté de ça, le consensus est un moyen de prendre une décision qui fait appel à la créativité de chacun. C’est un processus dans lequel aucune décision ne peut être prise tant que tous les participants ne l’acceptent. Ça peut être long à mettre en place, car le consensus est le produit patient de toutes les meilleures idées et volontés dans un groupe, dans un esprit de cohésion et d’équilibre. Les minorités sont entendues au cours du processus, et pas seulement à la fin : la décision est élaborée collectivement.

« Mise en place du processus

« Il y a de nombreuses façons pour trouver un consensus, mais nous vous proposons cette procédure simplifiée, pour comprendre les mécanismes.

« Le problème, ou la décision à prendre, est défini et nommé. Cette étape préliminaire aide à séparer la problématique à traiter des enjeux personnels.

« Faire fuser toutes les solutions possibles (brainstorming) pour résoudre le problème ou répondre à la question. Les écrire toutes, même les plus folles.

« Se réserver un moment dans le processus pour les questions diverses et la clarification de la situation.

« Discuter et débattre des propositions écrites, les modifier, les regrouper, et en faire une liste, la plus courte possible. Lesquelles sont les préférées du groupe ?

« Bien expliquer toutes les propositions, et leurs différences pour que tout le monde comprenne bien (on peut utiliser là l’ancienne méthode qui consiste à donner un temps égal à quelqu’un qui est pour et quelqu’un qui est contre la proposition pour s’exprimer).

« Discuter les “pour” et les “contre” de chaque proposition. Faire en sorte que chacun puisse s’exprimer (tour de table, petits groupes…).

« S’il y a une opposition majeure, recommencer au point 6. Il est parfois nécessaire de recommencer au point 4.

« S’il n’y a pas d’opposition majeure, faire état de la décision et voir s’il peut y avoir un accord.

« Reconnaître les objections mineures et incorporer des petits amendements.

« Discuter de la proposition, et vérifier le consensus.

« Le droit de veto

« Le droit de veto, détenu par chacun sur une proposition du reste du groupe, est la pierre angulaire de la méthode du consensus. La “permission” de chaque membre du groupe est indispensable pour prendre une décision, c’est pourquoi écouter et répondre à tous les participants et prendre en compte tous les avis devient la préoccupation du groupe dans son ensemble.

« Ce qui fait que le résultat n’est pas seulement un groupe plus égalitaire, mais aussi un groupe plus “satisfait”, dans lequel chaque membre a une chance de se sentir important au sein du groupe. Les responsabilités sont mieux partagées, les membres sont plus réceptifs aux autres, et l’envie de faire des choses ensemble est partagée. Le veto sur une proposition qui a demandé de longues discussions et une synthèse ardue est un acte sérieux. Il peut être fait en ayant bien pesé le pour et le contre, comme un ultime recours, sur des bases éthiques, ou à cause des conséquences qu’une décision peut avoir. Il peut aussi être fait à cause d’une émotion forte (peur, dégoût), mais en aucun cas à cause de préférences personnelles ou d’impulsions égocentriques.

« Quand la prise de décision a fait son chemin, prenant en compte des opinions diverses, se modifiant, et que quelqu’un est toujours en désaccord avec la solution trouvée, il y a d’autres formes que le veto à envisager, qui ne contrent pas le processus. Par exemple, ne pas soutenir une décision : “Je ne ressens pas le besoin de ça, mais je peux quand même participer”. Ou encore rester réservé : “Je pense que ça peut être une erreur, mais je peux l’assumer”. Ou ne pas s’impliquer : “Je ne participerais pas, mais je n’empêcherais pas les autres de le faire”.

« Dans certaines descriptions du processus de prise de décision par consensus, la notion existe que quelqu’un qui sent le besoin de faire un veto sur une proposition devrait envisager de se retirer du groupe, au moins pour un temps. Or, cette idée tend à l’inverse extrême du but de la méthode : plutôt que d’encourager l’inclusion des opinions et des souhaits de tous, ceux et celles qui ont une opinion minoritaire risquent de se sentir obligés de s’exclure du groupe. L’éventualité d’une exclusion du groupe est, pour certaines gens, un mécanisme tout à fait opposé au principe d’inclusion de la méthode de consensus, tendant à exclure ceux et celles qui sont non conformistes, plutôt que d’encourager les critiques envers l’opinion majoritaire.

« Les prises de décision par de nombreuses communautés virtuelles suivent souvent ce type d’approche. »

• Hiérarchie anti-communautaire

J’ai quitté l’éuD en 1995, lorsque je me suis buté à sa structure hiérarchique. Les choses se sont passées comme si j’avais commencé à aspirer à la communauté, sans trop m’en rendre compte.

En 1995, je vivais une situation conflictuelle. Pendant des années, nous avions entendu prêcher dans l’éuD que nous devions, en tant que chrétiens, d’abord essayer de nous entendre entre nous, sans impliquer une autre personne. Si cela ne fonctionnait pas, chacun devait alors prendre une ou deux personnes, des témoins, et tous nous réunir pour discuter des problèmes et de leurs solutions. Si cela ne fonctionnait toujours pas, la prochaine étape était de le dire à l’église (Matt. 18).

Je voulais appliquer cette démarche, même si cela ne s’était jamais fait pour le type de problème que je vivais. Le verset auquel je fais référence ne parle pas d’exceptions au niveau du type de problème et ne distingue pas des situations ou des personnes qui en seraient exemptées.

J’ai expliqué mon idée au pasteur local qui semblait la trouver intéressante, en tout cas au moins assez pour en parler à son supérieur. C’est ce dernier qui a empêché que le principe soit appliqué.

C’était rater une belle occasion de pratiquer ce processus commandé par Jésus-Christ. C’est cela qui a scellé mon départ de l’église, de ma propre volonté.

La méthode commandée par Jésus-Christ, le fondateur de l’Église, n’était pas autorisée. Elle dépendait de la volonté du pasteur et de son supérieur ! Quelle folie !

Dans l’éuD, ce qui concernait les membres leur était interdit à cause de et par la structure hiérarchique. La communauté, en ce sens, était inexistante. Un verset dit clairement « …dis-le à l’Église ». Mais cela nous était expliqué en détournant le sens de ce qui était écrit, encore une fois. C’était devenu : « … dis-le au pasteur » ou « …dis-le au ministère (au clergé) », en réalité. C’était anti-communautaire de procéder ainsi. C’était du contrôle et de l’hommerie. Il est clair que la communauté n’était pas impliquée. Je n’impute pas de mauvais motifs aux personnes qui ont détourné le sens de ce verset. Il n’en reste pas moins que c’était un détournement et/ou une compréhension tordue.

Comment un homme, aussi expérimenté dit-il être, aussi fort dans l’enseignement des Écritures qu’il semble l’être, aussi aimable et charmant semble-t-il paraître, détenant son « autorité » de la hiérarchie de l’éuD, peut-il empêcher l’application d’un principe biblique ?

Comment se faisait-il qu’il ait fallu demander la permission à un homme pour appliquer un principe biblique ? N’est-ce pas une aberration ?

J’ai vu cet homme agir durement, manquer de bon sens, être insensible et refuser de s’expliquer. Je l’ai vu s’esquiver et feindre. Je l’ai vu aussi imaginer de soi-disant « conflits » entre les frères francophones et anglophones alors que notre entente était extraordinaire dans la très grande majorité des cas. J’ai su qu’il donnait des ordres à ses subalternes pour expulser des membres de l’église, ne faisant pas ce sale boulot lui-même. Je l’ai vu magouiller pour se débarrasser de quelqu’un qui le gênait dans le ministère.

Cette conduite indigne était le fait d’un homme qui n’agissait pas selon les principes de la communauté et qui était tombé dans un état d’autoritarisme.

La chaîne de commandement au-dessus de lui, la structure hiérarchique de l’éuD, lui permettait d’agir de la sorte, sans considération pour les membres qui en souffraient. Et il avait toujours le front de se justifier avec les Écritures.

Il y a eu des ministres qui ne sont pas tombés dans ce panneau. Ceux-là ont dû en payer le prix. Servir Dieu plutôt que son supérieur était le principe enseigné, mais pas celui qui était généralement pratiqué.

Je pense que, dans notre communauté naissante, nous devons nous assurer de ne jamais laisser à personne autant de possibilités de n’en faire qu’à sa tête, sans avoir de moyens de l’arrêter et le remettre à sa place. La structure et le fonctionnement du groupe doivent lui permettre de rester communautaire et empêcher qu’une ou plusieurs personnes en prennent le contrôle.

Est-ce seulement parce que j’ai vécu une expérience malheureuse que je pense et dis cela ? Non, c’est à cause des expériences traumatisantes vécues par tous mes sœurs et frères que je souhaite voir notre groupe ne pas tomber dans les vieux panneaux du passé.

Je n’ai fait référence ici qu’à des situations que j’ai vécues, qu’à des choses que j’ai vues et non pas à des choses qui m’auraient été rapportées.

Dans notre groupe, il ne s’agit pas d’étouffer l’éclosion des dons ou d’essayer d’empêcher Dieu d’en être le Chef. Au contraire, il s’agit d’empêcher quelqu’un de prendre la place de Dieu et de favoriser la manifestation des dons que Dieu donne à Ses enfants.

• Création

Jésus a dit : « Et moi, je te dis que tu es Pierre [petros], et que sur cette pierre [petra]  je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. Je te donnerai les clefs du royaume des cieux: ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux.» (Matthieu 16:18-19).

Ces versets ont été interprétés de deux façons :

  1. Jésus est le rocher sur lequel s’appuie l’Église
  2. Jésus transfère Son autorité à Pierre et bâtit Son église sur ce dernier

Il y a, sur Internet et dans des livres, des explications très techniques quant au sens de ce qu’a dit Jésus à Pierre. Il serait trop long ici d’en faire un résumé.

Les principes donnés par Christ pour régler les conflits dans la communauté pourraient venir en aide dans la méthode à adopter pour chercher à comprendre certains versets sujets à interprétations (deux ou trois témoins…). Regardons donc quelques versets :

Actes 4:11 : « C’est lui qui est cette pierre que vous, architectes, avez rejetée et qui a été faite la première pierre de l’angle. » Il me semble que l’on voit bien ici comment l’apôtre Pierre avait compris le sens des paroles de Jésus.

Matthieu 18:20 : « Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. » Lorsque Christ est là, dans nos assemblées, a-t-on besoin d’un autre chef ?

I Pierre 2:4 : « Approchez-vous de lui [Jésus], pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu.» Jésus est la pierre vivante, pas Pierre. Pierre est mort, Christ est vivant.

Matthieu 16:18 : «  je bâtirai mon Église…» Pierre est-il le bâtisseur de l’Église ou est-ce Christ qui L’est ?

Ephésiens 2:20 : « Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus Christ lui-même étant la pierre angulaire.» Christ est le Bâtisseur et les apôtres sont le fondement, pas Pierre et ceux qui seraient venus après lui.

I Corinthiens 10:1-4 : « … nos pères … ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher était Christ.  » Christ était le Rocher de l’Ancienne Alliance et Il est la Pierre vivante de la Nouvelle Alliance.

Certaines personnes pourraient citer d’autres versets pour étayer la seconde interprétation des paroles de Christ à Pierre. Je pense les avoir tous lus et examinés attentivement. Je crois sincèrement qu’ils ne prouvent pas que Christ a transmis Son autorité à Pierre. Christ a été et est toujours le Chef et le Bâtisseur de Son Église. Pierre et les autres apôtres ont eu une grande importance, c’est certain. Mais cela ne permet pas de croire qu’un d’entre eux aurait reçu une autorité transmissible sur l’Église.

En parlant à Pierre, Jésus ne disait-Il pas déjà que Son Église ne reposerait pas sur un homme ou sur des hommes ou sur une succession d’hommes, mais qu’Il allait Lui-même en être le Fondement, le Chef ?

Je crois comprendre qu’on peut dégager de l’affirmation de Christ que, pour reconnaître la vraie Église, ce n’est pas l’histoire de certains leaders que l’on doit retracer, comme si l’on cherchait des personnages jugés légitimes s’étant transmis les uns aux autres les rênes d’un pouvoir. Ce serait plutôt un groupe ayant obéi aux principes enseignés par Jésus.

Ne voit-on pas que la responsabilité de « lier et délier » est aussi donnée aux disciples, c’est-à-dire aux membres de la communauté ? En effet, on lit en Matthieu 18:18 : « Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. » Au verset 1 de ce chapitre, on voit que Jésus S’adresse aux disciples, à la communauté, donc à l’Église.

Cette responsabilité était donc partagée entre le ministère ordonné et tout le groupe communautaire. Un partage : pas un contrôle, pas un conflit, pas une lutte de pouvoir, pas une lutte entre le clergé et les laïcs. C’était une complémentarité qui allait permettre à la communauté d’avoir un recours au cas où un dirigeant déraperait.

L’Église catholique a répertorié les noms des leaders de cette église depuis l’apôtre Pierre. Ses membres croient ainsi pouvoir identifier leur groupe comme étant la vraie Église, celle fondée par Jésus. Mais c’est exagérer l’importance de l’apôtre Pierre et celle du pouvoir et/ou de la hiérarchie.

Tous les hommes de Dieu qui ont œuvré dans Son Église se sont soumis à Christ et n’ont pas usurpé Son pouvoir. On a tellement insisté sur « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. » On y lit le contraire de ce que Jésus a dit, car on l’interprète en disant que Pierre est le chef de l’Église. On ajoute, pour ne pas trop heurter les gens, que Pierre en serait le chef terrestre tandis que Jésus en serait le chef céleste. Une telle distinction devient une façon de tordre le sens premier de cette Écriture.

Ce passage dit que ce qui est fait selon la volonté de Jésus dans l’Église de Dieu relève de Son autorité exercée depuis Son trône. Rien de plus, rien de moins. Il ne faut pas y voir une infaillibilité transmise à un homme, comme si tout ce que ce dernier allait décider devenait une obligation pour Dieu. Qui serait le chef dans un tel cas, cet homme ou Dieu ? Il est tout à fait ridicule de penser que Dieu Se soumettrait à une quelconque volonté humaine, soi-disant instituée par Lui.

Certains préfèrent croire que Dieu habite à ce point en un homme qu’Il rend celui-ci infaillible. Est-ce ce que l’Écriture dit ? Ne voit-on pas, en Galates 2:11, que Pierre s’est fait reprendre par Paul ? L’infaillibilité est exigeante et ne tolère aucune exception. Pierre s’était trompé… pouf, partie en fumée, l’infaillibilité ! L’infaillibilité ne peut être attribuée qu’à Dieu. Se dire infaillible (ou le laisser sous-entendre) revient à se prendre pour Dieu.

D’autre part, je ne crois pas que Jésus ait créé une hiérarchie de domination et de subordination dans Son Église. Il en est le Chef et cela devrait suffire. Jésus a d’ailleurs fait cette importante recommandation : « Et Jésus les ayant appelés, leur dit : vous savez que ceux qui dominent sur les nations les maîtrisent, et que les Grands d’entre eux usent d’autorité sur elles. Mais il n’en sera pas ainsi entre vous ; mais quiconque voudra être le plus grand entre vous, sera votre serviteur. Et quiconque d’entre vous voudra être le premier, sera le serviteur de tous » (Marc 10:42-44). Cela n’empêche pas de s’exercer une structure ordonnée, les dons et leur exercice au sein de l’Église. Mais cela devrait empêcher la prise du contrôle de l’Église et les abus d’autorité.

On ne devrait pas confondre la communauté de l’Église avec toute autre forme de communauté. L’Église a un Chef, elle a un livre sacré et l’Esprit de Dieu est dans ses membres baptisés. Aucun autre type de communauté n’est égal à elle. Le livre de Scott Peck a été pour moi une aide pour comprendre le fonctionnement d’un groupe sans chef humain et il a contribué à m’ouvrir les yeux sur le fonctionnement de l’Église du NT.

Il nous faut un chef physique, diront certains. Tant pis pour eux, alors. Ils s’exposent ainsi à des erreurs, des abus et à la dépendance en ces chefs qui peuvent se raviser. Les adeptes des chefs humains à la tête de leur groupe ne peuvent imaginer un fonctionnement sans avoir un dirigeant bien identifié. Selon eux, par exemple lors d’une assemblée, quelqu’un doit être « en charge ». Ça devrait être le chef du groupe, pensent-ils. Je ne crois pas que cela soit nécessaire. J’ai suivi une formation de groupe autonome dans une grande compagnie dont j’étais un employé. Dans nos réunions, il y avait une personne chargée d’agir en tant que facilitateur pour sa durée. Cette personne présidait, mais n’avait aucun pouvoir sur le groupe. Toutes les décisions se prenaient par l’ensemble du groupe en consensus. Lorsque nous n’y arrivions pas, nous faisions un vote et la majorité l’emportait. Mais cela nous éloignait du consensus et l’harmonie au sein du groupe en souffrait lorsque cela arrivait. À la prochaine réunion, c’était une autre personne qui était le facilitateur. Le système militaire, le système politique et les compagnies capitalistes en général fonctionnent sur une base hiérarchique parfois très rigide. Ils sont à l’opposé de la communauté. Se pourrait-il que les églises institutionnalisées d’aujourd’hui aient volontairement emprunté ces modèles pour asseoir leur pouvoir ?

Pourquoi une église ne pourrait-elle pas s’inspirer du fonctionnement communautaire ?

Encore, selon certains, il est plus simple qu’un chef humain soit corrigé en cas d’erreur que de corriger tout un groupe. On aura tout vu… un chef dans l’erreur entraîne avec lui tout son groupe, non ? Le groupe tout entier ne doit-il pas être corrigé dans les deux cas ?

S’en remettre à un chef humain peut facilement devenir une forme de déresponsabilisation. « Ce n’est pas ma faute, c’est le chef qui en a décidé ainsi ! » Comme dans l’armée : « Je n’y peux rien, ce sont les ordres ! » Chacun a la responsabilité d’examiner toutes choses selon les limites des capacités qu’il possède, pas une seule personne ou une minorité parmi un groupe.

Le Chef de l’Église ne peut-Il pas la diriger depuis le ciel ? Est-il en mal d’une personne pour prendre les rênes du pouvoir ? Est-Il incapable de diriger ce qui se passe ? Peut-Il corriger des erreurs humaines qui pourraient se glisser ? Jésus n’a-t-Il pas dit qu’Il bâtirait Son Église ? Cela signifiait-il qu’Il en remettait les rênes à des hommes et qu’Il allait les laisser se débrouiller après ?

On pourrait me blâmer de voir dans les Écritures ce qui fait bien mon affaire. Il est clair que je préfère maintenant être dans un groupe dont le Chef n’est pas un être humain. D’autre part, la possibilité de voir ce qui nous convient en ignorant le reste peut s’appliquer aussi aux tenants de la « théorie des leaders ». Ne voit-on pas dans certains groupes des assoiffés de pouvoir dirigeant leur groupe avec une main de fer et s’en justifier par les Écritures ? J’en ai connus et il doit y en avoir un peu partout, connaissant la nature humaine.

C’est une tentation commune de projeter dans les Écritures ce qui pourrait nous convenir. Un avertissement à cet effet a été donné : « …sachant tout d’abord vous-mêmes qu’aucune prophétie de l’Écriture ne peut être un objet d’interprétation particulière, car ce n’est pas par une volonté d’homme qu’une prophétie a jamais été apportée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu » (II Pierre 1:20-21).

Le NT parle-t-il d’une Église communautaire dirigée par Jésus-Christ ou d’une église totalitaire comme l’était l’éuD ? Lier et délier revient-il seulement aux chefs ou à l’Église aussi ? J’ai déjà répondu à cette question. Dans ce sens, est-ce moi qui vide les Écritures de leur sens ou ceux qui ont dirigé l’éuD ?

On a vu M. H. W. Armstrong souligner sa légitimité en disant qu’il avait été ordonné apôtre dans une église de l’ère de Sardes. Cela n’est pour moi qu’une autre démonstration de cette soif de soi-disant légitimité et de l’incapacité répandue de bien juger des fruits portés par une personne ou par un groupe.

Je crois que, si les membres d’un groupe demandent à Christ de bâtir Son Église et qu’ils font ce qu’Il demande, leur Chef sera au milieu d’eux. Ce sera une part de l’Église de Dieu, comme on en voit dans le livre des Actes.

L’œuvre de création de Dieu n’est pas terminée, en ce qui concerne Son Église. Elle se poursuit et nous pouvons en être des témoins et des participants.

Je crois donc qu’on ne peut pas justifier par les Écritures du NT une autorité centrale autre que celle de Christ. Je crois qu’on ne peut pas plus justifier par les Écritures une hiérarchie de forme pyramidale comme celle exercée dans l’éuD.

Je pense que, dans l’éuD, on a grandement exagéré la dimension personnelle du ministère ordonné. On l’a fait au détriment de la dimension communautaire et cela a occasionné nombre d’abus. Dans notre groupe naissant, la majorité, sinon tous, ont souffert d’abus occasionnés par des ministres qui exerçaient leur autorité sans notion communautaire.

D’autre part, il ne faudrait pas exagérer la dimension communautaire au détriment des dons accordés à certaines personnes pour un service particulier, soit la dimension individuelle. Les choses doivent se faire en complémentarité et non en opposition. Un ministre doit se rappeler qu’il est au service de Dieu dans la communauté et celle-ci doit pouvoir agir dans le cas où un ministre agirait de façon unilatérale et abusive.

Il y a de nombreux passages que je n’ai pas commentés et mon but n’était pas de tous les passer au crible. J’espère pouvoir aborder plus tard les versets bibliques parlant de la communauté et de la vie communautaire de l’Église.

D’autre part, ce n’est pas parce qu’il n’y pas une autorité hiérarchique telle qu’elle était conçue et appliquée dans l’éuD qu’il n’y a pas d’autorité du tout. Dieu est en charge, le ministère ordonné et la communauté ont la responsabilité de lier et de délier, c’est-à-dire de prendre des décisions. Exclure la forme d’autorité exercée dans l’éuD, pendant que j’en étais membre, ne signifie pas anarchie et chaos.

• Des fruits

On a déjà vu que l’Église n’est pas un groupe sans problèmes. Je pense que l’Église devrait porter ces fruits :

–> Elle est une communauté.
–> Elle se soumet à Dieu et se réunit dans le nom de Jésus.
–> On ne peut l’identifier par un chef humain.
–> Elle laisse se manifester les dons que ses membres ont reçus de Dieu.
–> Elle étudie les Écritures.
–> Elle se sert des ressources disponibles sur le marché et sur Internet pour l’aider dans sa recherche de compréhension de la volonté de Dieu.
–> Le groupe et ses membres cherchent à se perfectionner.
–> Elle se laisse inspirer et corriger par Christ et les Écritures.
–> Sa mission est inspirée par Christ.
–> Elle aide d’abord ses membres et fait preuve d’ouverture. Elle n’est donc pas sectaire.
–> Elle fait face à ses problèmes.
–> Elle ne s’immisce pas dans les affaires personnelles de ses membres.
–> Elle encourage l’expression des doutes et des préoccupations communautaires de ses membres.
–> Elle exhorte ses membres, mais ne fait pas pression sur eux.
–> Elle ne fait pas de menaces d’excommunication afin de manipuler ses membres.
–> Elle ne laisse pas un de ses membres ou plusieurs d’entre eux arriver à diriger le groupe, ni de façon directe ni de façon détournée.
–> Elle fait preuve de vigilance face aux difficultés qui pourraient menacer son existence et fait face à ce type de problème le plus rapidement possible.
–> Elle n’est pas condescendante envers les personnes faisant partie d’autres groupes ou envers des gens n’ayant aucun intérêt pour Dieu et la religion.
–> Elle ne se fait pas une priorité de se distinguer des autres pour montrer sa supériorité ou pour une autre raison.

Chaque groupe pourrait avoir des défis particuliers à relever, puisque les individus qui le composent sont différents. L’âge moyen, la présence d’enfants et d’adolescents, le degré d’éducation, la condition sociale, l’état moyen des finances, la possibilité de se réunir une journée ou une autre, la géographie, les besoins de guérison physique et spirituelle, et combien d’autres choses encore feront que les groupes locaux seront différents, mais tous animés par l’Esprit de Christ.

• Apostasie

En faisant une recherche au sujet de l’apostasie sur Internet, j’ai trouvé un groupe (l’église de Dieu restaurée, créée par un ministre et ex-membre de l’éuD) qui explique la dislocation de l’éuD comme étant une sorte d’accomplissement d’une prophétie concernant l’apostasie.

Voici d’abord une définition de ce mot : « L’apostasie (du grec ancien απόστασις (apostasis), se tenir loin de) est l’attitude d’une personne, appelée un apostat, qui renonce publiquement à une doctrine ou une religion. »

Voici ce qu’a déclaré M. David C. Pack (SVP, ne pas confondre ce nom avec celui de M. Scott Peck) sur le site : « Une apostasie majeure s’est produite à nouveau, dans l’Église, à la fin du vingtième siècle — exactement comme Pierre et Paul avaient dit qu’elle se produirait dans l’Église du premier siècle. »

Il fait référence à ce qu’on lit dans les Actes : « Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour paître l’Église du Seigneur … Je sais qu’il s’introduira parmi vous, après mon départ, des loups cruels qui n’épargneront pas le troupeau, et qu’il s’élèvera du milieu de vous des hommes qui enseigneront des choses pernicieuses, pour entraîner les disciples après eux » (20:28-30).

C’est trop facile d’affirmer catégoriquement que ce qui est arrivé dans l’église après le décès de M. Armstrong représente cette apostasie. Il faut faire de la gymnastique de haut niveau et avoir de grandes œillères pour attribuer sans nuances à M. H. W. A. l’expression de la vérité et ensuite celle du mensonge à ceux qui sont venus après lui.

Selon ce groupe, M. H. W. Armstrong a été l’Élie des temps de la fin et tout ce qu’il a enseigné devait être restauré et rien ne devrait être changé. Cela veut dire que les façons de faire de l’époque de M. Armstrong et la vision des doctrines de son époque sont jugées comme parfaites. Cela signifie que la vérité concernant les Alliances et la question de la communauté sont d’avance jugées comme des hérésies. Cela signifie aussi que les abus d’autorité faits à l’époque de M. Armstrong ne sont pas jugés comme tels et que les ministres de leur groupe possèdent la même autorité sur les membres et que la communauté ne peut rien corriger.

Ce groupe semble donner aux paroles de M. Armstrong valeur d’évangile, plus que l’Évangile même. On explique qu’il avait le droit d’établir les doctrines et de les changer, lui seul. Depuis qu’il est mort, tout doit rester tel quel, comme si c’était s’opposer à Dieu de penser seulement à changer la moindre chose. Je ne me souviens pas de tout ce qu’a écrit M. Armstrong, mais je ne me souviens pas qu’il ait dit que rien ne devait changer jusqu’au retour de Christ. S’il l’a dit, c’est une folie supplémentaire. Sinon, c’est ce  groupe qui erre.

Le chef de ce groupe (l’église de Dieu restaurée), M. H. W. Armstrong en fait, est un homme mort.

Pack explique aussi que la forme d’autorité exercée dans l’éuD sous le leadership de M. Armstrong était juste et légitime. Il omet de parler que le fait de lier et délier avait été confié aussi à la communauté. Il ne tient aucunement compte des ravages épouvantables qui ont été causés par ces soi-disant leaders « légitimes » dans l’éuD. Il ne propose aucune solution communautaire. Il semble être aussi centralisateur que M. Armstrong l’était.

En faisant tout comme par le passé, on est condamné à répéter les mêmes erreurs. Comme c’est triste de ne pas tirer de leçons de l’histoire.

D’autre part, la question de la légitimité des leaders fausse les choses en ce qui concerne l’Église de Dieu. Chacun est responsable pour lui-même de prouver toutes choses, de chercher la vérité de toutes ses forces. Personne ne devrait se fier aveuglément ou sans vérifier à qui que ce soit, fût-il M. Herbert W. Armstrong, Mahomet ou le pape. Apparemment, bien des groupes donnent trop d’importance à leur leader, comme si celui-ci était responsable de leur salut, sans que les membres prennent vraiment leurs responsabilités. Remettrions-nous notre salut entre les mains d’un homme ? Ne serait-ce pas une grave erreur ?

Les croyances et/ou l’appartenance à un certain groupe ne sont pas plus importantes que la pratique de l’amour, sur laquelle tout est basé, puisque Dieu est amour.

Des gens doivent-ils être nécessairement réunis sous un même toit ou être identifiables par des moyens physiques pour faire partie du groupe spirituel de l’Église ? Bien sûr que non. Il est possible d’être un chrétien et de ne pas faire partie d’aucun groupe identifiable autrement que par Dieu Lui-même. D’autre part, le St-Esprit doit habiter dans une personne pour que celle-ci soit chrétienne. On nous enseignait un mensonge en nous disant que si nous en arrivions à être hors de l’éuD, nous n’étions plus chrétiens.

La vraie Église est celle que Dieu voit lorsqu’Il la regarde. Elle est composée d’individus que Dieu a personnellement choisis et qu’Il a mis à part pour Christ, afin de devenir les élus de Son Royaume. Je ne peux pas la nommer ou l’identifier, simplement parce que les élus ne sont pas tous au même endroit, dans le même bâtiment. Seul Dieu le peut.

S’agit-il pour autant de ne plus chercher à prouver « toutes choses » ? Non, bien entendu. Au contraire, Paul nous dit de le faire afin d’éviter de sombrer dans l’erreur. Mais ne donnons pas plus d’importance à ce qui en a moins. Et cette expression au sujet de « toutes choses » serait à développer. On pourrait perdre notre temps à vouloir prouver des choses qui ne sont pas dignes de notre attention.

C’est une pensée très souffrante pour celles et ceux qui croient que l’apostasie a frappé la vraie Église et qu’ils se sont éloignés du Corps de Christ ou que ce dernier est devenu moribond. Ils croient avoir été séduits et/ou que les nouveaux dirigeants ont enseigné des mensonges qui ont éloigné la majorité des membres de la vérité. Ils ressentent un inconfort profond et atroce, voire une culpabilité. Leurs croyances les portent parfois à juger très sévèrement et à se fermer à tout ce qui a un rapport avec ce qui est perçu comme ne faisant pas partie de leur interprétation de la saine doctrine. Mais personne ne détient toute la vérité et personne ne peut nous en éloigner sans notre consentement. Si on s’éloigne de quelque chose sans s’en rendre compte, je ne crois pas que ce soit de la vérité. Notre relation avec Dieu et avec le Corps de Christ ne devrait pas être affectée par les déboires ou les succès de l’éuD.

L’Église du Dieu vivant ne peut être détruite et si l’éuD est ou a été la vraie Église, elle subsistera. L’éuD que j’ai connue à Montréal était une secte et j’ai quitté pour cette raison. C’est de mon appartenance dont j’ai à juger, pas de celle des autres. L’expérience des autres est bien différente de la mienne. Ce qui est dommage est que lorsque l’on quitte un groupe pour des raisons qui sont personnelles et que l’on sait être bonnes pour soi-même, on est jugé comme hérétique, méchant ou perdu.

Pourquoi ne croit-on pas qu’une personne pourrait avoir eu de bonnes raisons de partir ? Parce que l’on craint de tiédir, de s’éloigner de Dieu et de devenir dignes d’être vomis de sa bouche. Mais lorsque c’est l’Esprit Lui-même qui nous pousse à sortir d’un groupe, que doit-on faire ? Résister en pensant que l’Esprit ne pourrait faire une chose pareille ? Résister en pensant que ce doit être Satan qui est en train de nous séduire afin de nous sortir du Corps de Christ ? Ne lit-on pas dans les Écritures qu’il faut juger aussi de l’esprit des choses à savoir s’il est ou non de Dieu ? Je peux comprendre que cela fasse peur puisque je l’ai vécu. Le temps m’a montré que ma décision de quitter était la bonne et je n’ai aucun regret. Et personne ne peut juger des choses spirituelles qui me concernent, à part Dieu. Je crois que de soumettre mon jugement à celui d’un autre relèverait de l’idolâtrie et me mettrait en grave danger.

Le passage cité plus haut, en Actes 20:28-30, montre que des dangers guettent la communauté et qu’il faut être prudent. Les membres de la communauté doivent en prendre soin. Mais l’apostasie mentionnée en Actes 20 ne s’est pas produite au sein de l’Église de Dieu.

Le livre le Mystère des siècles de M. Armstrong ne mentionne rien concernant la communauté. Voyez par vous-mêmes ici :

http://www.thetrumpet.com/s/mysteryoftheages/index.php

(page Internet avec le texte original en anglais)

• Survol de quelques versets concernant l’Église, la communauté

Le chapitre 18 de l’Évangile de Matthieu est appelé parfois « le discours communautaire ». Il revêt une grande importance en ce qui concerne les relations entre membres de la communauté. Dans les Évangiles, on y retrouve deux des trois usages que fait Jésus du mot « Église ».

Col 1:18 « Il est la tête du corps de l’Église » Christ est le Chef. (Eph 1:22 aussi)
Matt 16:18 «  Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église1, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. » Christ est l’architecte et la pierre angulaire de l’Église et Il la garde vivante.
Matt 16:19 « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. » Christ confie à Pierre la responsabilité de prendre des décisions concernant l’Église, sous condition de ce qu’Il a dit au verset précédent.
Matt 18:1 « En ce moment, les disciples s’approchèrent de Jésus, et dirent : Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ? » Christ S’adresse aux disciples qui ont pour souci de savoir lequel est le plus grand dans le royaume.
Matt 18:2-4 « Jésus, ayant appelé un petit enfant, le plaça au milieu d’eux, et dit : Je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. C’est pourquoi, quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux. » C’est celui qui est humble comme ce petit enfant qui pourra entrer dans le royaume et être le plus grand.
Matt 18:5-9 «  Et quiconque reçoit en mon nom un petit enfant comme celui-ci, me reçoit moi-même. Mais, si quelqu’un scandalisait un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on suspendît à son cou une meule de moulin, et qu’on le jetât au fond de la mer. Malheur au monde à cause des scandales ! Car il est nécessaire qu’il arrive des scandales ; mais malheur à l’homme par qui le scandale arrive ! Si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-les et jette-les loin de toi ; mieux vaut pour toi entrer dans la vie boiteux ou manchot, que d’avoir deux pieds ou deux mains et d’être jeté dans le feu éternel. Et si ton oeil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi ; mieux vaut pour toi entrer dans la vie, n’ayant qu’un oeil, que d’avoir deux yeux et d’être jeté dans le feu de la géhenne. » On doit aussi faire le maximum pour se débarrasser de ce qui, en soi, nous dévie de la voie de Christ.
Matt 18:10-14 « Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits ; car je vous dis que leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux. Car le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu. Que vous en semble ? Si un homme a cent brebis, et que l’une d’elles s’égare, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres sur les montagnes, pour aller chercher celle qui s’est égarée ? Et, s’il la trouve, je vous le dis en vérité, elle lui cause plus de joie que les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées. De même, ce n’est pas la volonté de votre Père qui est dans les cieux qu’il se perde un seul de ces petits. » Chaque brebis de Christ lui est précieuse. On ne peut en négliger aucune dans la communauté, comme notre Père le fait pour nous.
Matt 18:15-17 « Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. Mais, s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église ; et s’il refuse aussi d’écouter l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain. » Christ explique comment on doit s’y prendre pour faire face aux conflits entre membres de la communauté : on se parle d’abord en privé entre frères en espérant que ça fonctionne. Aucune distinction n’est faite quant à la gravité de l’offense. C’est d’abord une démarche individuelle dans laquelle le clergé n’est pas impliqué. Si ça ne fonctionne pas, on demande l’assistance de deux ou trois membres de la communauté. Si ça ne fonctionne pas, on s’adresse alors à toute la communauté. En cas d’échec, la personne fautive serait exclue de la communauté. Cette marche à suivre n’appartient pas au ministère, mais à l’Église.
Matt 18:18 « Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. » Christ confie à la communauté la responsabilité de prendre des décisions concernant les disciples fautifs, après avoir rempli les conditions précédentes.
Matt 18:19-20 « Je vous dis encore que, si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les cieux. Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. » Christ est présent lorsque deux ou trois de Ses disciples s’assemblent en Son nom. Christ affirme qu’une demande faite à Dieu par deux membres sera exaucée. Cette promesse est faite dans le contexte de la communauté.
Matt 18:21-22 « Alors Pierre s’approcha de lui, et dit : Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu’il péchera contre moi ? Sera-ce jusqu’à sept fois ? Jésus lui dit : Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à septante fois sept fois. » Pour que la communauté soit harmonieuse, il faut que le pardon règne entre ses membres. Sinon c’est la pagaille. La parabole du serviteur impitoyable (versets 23 à 35) qui suit sert à illustrer l’importance que Dieu accorde au pardon des offenses entre membres de la communauté. S’adresser au frère qui a péché et lui pardonner sont deux devoirs complémentaires et indissociables.
Gal 6:1-5 « Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté. Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ. Si quelqu’un pense être quelque chose, quoiqu’il ne soit rien, il s’abuse lui-même. Que chacun examine ses propres oeuvres, et alors il aura sujet de se glorifier pour lui seul, et non par rapport à autrui ; car chacun portera son propre fardeau. » Ces versets montrent dans quel esprit les choses doivent se faire : « un esprit de douceur. » Celui qui redresse pourrait être tenté d’en manquer. En partageant les fardeaux des membres de la communauté, on aime son prochain comme soi-même. Celui qui redresse doit prendre garde de ne pas chercher à se comparer à celui qu’il a aidé, de peur qu’il ne s’estime supérieur.
Matt 23:8-12 « Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi ; car un seul est votre Maître, et vous êtes tous frères. Et n’appelez personne sur la terre votre père ; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. Ne vous faites pas appeler directeurs ; car un seul est votre Directeur, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s’abaissera sera élevé. » Sœurs et frères dans l’Église sont égaux sous l’autorité de Christ. Celui qui veut s’élever en autorité au-dessus des disciples de Christ sera abaissé par Lui. Celui qui sert la communauté sera élevé par Christ.
I Cor 6:1-8 « Quelqu’un de vous, lorsqu’il a un différend avec un autre, ose-t-il plaider devant les injustes, et non devant les saints ? Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde ? Et si c’est par vous que le monde est jugé, êtes-vous indignes de rendre les moindres jugements ? Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges ? Et nous ne jugerions pas, à plus forte raison, les choses de cette vie ? Quand donc vous avez des différends pour les choses de cette vie, ce sont des gens dont l’Église ne fait aucun cas que vous prenez pour juges ! Je le dis à votre honte. Ainsi il n’y a parmi vous pas un seul homme sage qui puisse prononcer entre ses frères. Mais un frère plaide contre un frère, et cela devant des infidèles ! C’est déjà certes un défaut chez vous que d’avoir des procès les uns avec les autres. Pourquoi ne souffrez-vous pas plutôt quelque injustice ? Pourquoi ne vous laissez-vous pas plutôt dépouiller ? Mais c’est vous qui commettez l’injustice et qui dépouillez, et c’est envers des frères que vous agissez de la sorte ! » Paul fait référence dans ces versets à la responsabilité et à l’autorité qui a été conférée à l’Église en tant que groupe pour exercer un jugement. Il semble évident que cela s’inscrit dans le contexte de l’injonction de Jésus dans Matthieu 18.
Matt 7:1-5 « Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez. Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter une paille de ton oeil, toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton oeil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère. » Un chrétien doit prendre garde à sa façon de juger. Il doit d’abord chercher à se juger lui-même. Il ne lui est pas interdit de juger, comme on le voit dans d’autres versets. Mais il peut facilement arriver qu’il s’indigne de choses beaucoup moins importantes chez ses sœurs et frères que celles dont il est lui-même responsable.
Jean 7:24 « Ne jugez pas sur l’apparence, mais jugez d’un juste jugement.” (Version Chouraki) Un chrétien doit apprendre à exercer sagement son jugement.
I Cor 12:28 « Et Dieu a établi dans l’Église premièrement des apôtres, secondement des prophètes, troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui ont les dons de guérir, de secourir, de gouverner, de parler diverses langues. » Ce verset nous a été présenté le plus souvent pour nous convaincre au sujet d’une chaîne d’autorité. Les premiers membres de l’Église ont été les apôtres, les douze. Il semble que l’on parle ici de chronologie, pas d’autorité.
I Cor 3:5 « Quand l’un dit : Moi, je suis de Paul ! et un autre : Moi, d’Apollos ! n’êtes-vous pas des hommes ? Qu’est-ce donc qu’Apollos, et qu’est-ce que Paul ? Des serviteurs, par le moyen desquels vous avez cru, selon que le Seigneur l’a donné à chacun. » Paul ne se cherchait pas des disciples, pas plus que les autres serviteurs de Dieu. Si quelqu’un en arrivait dans l’Église à avoir des disciples, il faudrait le remettre à sa place, pour son bien et celui de la communauté.

1- C’est la première fois que Jésus dit le mot « Église » dans les Évangiles. Il le dira encore à deux reprises en Matthieu 18. On ne retrouve le mot nulle part ailleurs dans les Évangiles. Le mot est mentionné 114 fois dans le NT.

• Quelques mots de vocabulaire grec relatifs à la communauté

Mot grec Traduction ou sens Versets
adelphotès fraternité (communauté des sœurs et des frères) I Pierre 2:17 et 5:9traduit par « frères » dans la plupart des versions
philadelphia amour fraternel Rom 12:10 « Par amour fraternel, soyez pleins d’affection les uns pour les autres »
ekklèsia assemblée, église(communauté)sens littéral : par convocation Ac 15:22 « Alors il parut bon aux apôtres et aux anciens, et à toute l’Église, de choisir parmi eux et d’envoyer à Antioche… »
adelphè frère (membre de la famille physique) I Jean 3:12 « …et ne pas ressembler à Caïn, qui était du malin, et qui tua son frère. »
adelphè (même mot) Frère (membre de l’Église, de la communauté) Matt 23:8 « vous êtes tous des frères »
mathètès disciple [261 fois dans le NT] (chrétien, membre de la communauté) Matt 18:1 « …les disciples s’approchèrent de Jésus » Ac 11:26 « Ce fut à Antioche que, pour la première fois, les disciples furent appelés chrétiens. »

• Conclusion

Comme Scott Peck, je crois que la communauté est non seulement possible, elle est indispensable. L’auteur de La Route de l’Espoir affirme que la communauté est la dernière chance de l’humanité. En ce qui concerne l’Église de Dieu du NT, sa forme communautaire est particulière, comme on le voit à la lecture des Écritures. Elle doit prendre la forme que son Chef a voulu lui donner.

Dans une structure pyramidale comme celle de l’éuD, les membres de l’église ne réussissaient pas à s’épanouir et n’atteignaient pas leur plein potentiel. Dans ce cas, l’église non plus n’atteignait pas son potentiel puisqu’elle ne fonctionnait pas comme Christ le voulait.

L’étude du NT dans une perspective nouvelle, l’écriture de ce document, mon interaction avec des frères, la relecture de certains passages du livre de Scott Peck et ma participation aux réunions m’ont aidé à mieux cerner mes aspirations profondes. C’est à la communauté de l’Église que j’aspire. Je ne pourrais me contenter de rien de moins.

En 1997, un frère et grand ami, et moi avions lancé une invitation à une quinzaine de personnes à une première rencontre-discussion sur la formation d’une communauté : il y a eu deux participants à cette réunion : mon ami et moi. Le moment n’était peut-être pas encore venu. L’est-il maintenant ?

Où retrouve-t-on aujourd’hui cette communauté, pratiquée par un groupe ? Je ne sais pas. Nous pourrions peut-être la chercher pour nous y joindre. D’autre part, il ne semble pas être défendu d’en démarrer une, là où Jésus Se trouverait, puisque nous serions réunis en Son nom.

Je pense qu’il y a un problème dans le christianisme actuel. Des milliers d’églises utilisant la même Bible, prétendent-elles, parlant de Dieu et de Jésus, mais en contradiction ou en conflit les unes avec les autres. Cela ne m’attire pas. Au contraire, cela me rend malade. Une église dont on peut identifier trop facilement le chef ou le fondateur, ayant un contrôle sur les membres, que les gens suivent, qui fonctionne selon une forme pyramidale, qui n’écoute pas ou très peu ce qui passe par l’esprit des membres, qui décide de tout ou presque, tout cela me pousse maintenant à m’éloigner et à refuser de participer.

J’ajoute ici que tout ce qui est venu de l’éuD n’était pas nécessairement faux et mauvais. Mon but ici n’est pas de faire l’inventaire du vrai et du faux ou du bien et du mal, mais de traiter de ce qui concerne la communauté, en quoi l’éuD n’en était pas une et comment je vois les choses dans notre groupe, sans bien sûr en faire une obligation, puisque je n’en suis pas le chef.

J’invite ceux qui prennent connaissance de mes réflexions à me faire part de leurs commentaires afin que je puisse bénéficier de leurs points de vue et l’enrichir. Je parle de réflexions. Je ne suis pas un enseignant au niveau des doctrines, un psychologue ou un érudit.

Comme me le disait un frère, cette quête que je « souhaite d’une communauté en est une pointée sur un rassemblement de gens sans prétentions, modestes chrétiens qui languissent après un véritable amour fraternel en action, amour qui nous a tous tellement manqué dans l’église qui devait en être l’oasis… » Commencer par ça, ce serait déjà très beau et très bon. Ne serait-ce pas une belle mission ?

Aucun groupe formé d’êtres humains n’est parfait. Faute de voir Dieu descendre du ciel et créer Lui-même un groupe à Son image et à Sa ressemblance, je crois que la forme communautaire qui se dégage de la lecture et de l’étude du NT est celle que devrait prendre le groupe que nous souhaitons avoir comme Église de Dieu.

• Remerciements

Je tiens à remercier chaleureusement mes amis Roch Richer et Joseph Sakala qui m’ont aidé dans ma réflexion en m’apportant des éléments auxquels je n’avais pas pensé. Je remercie de la même façon les membres de la petite communauté dont je fais maintenant partie, puisque c’est d’abord avec eux que  j’ai eu le bonheur de voir se concrétiser la promesse de Jésus d’être au milieu de nous.

Daniel Dion, 2007

dan-dion@videotron.ca




D.221- Obéissance à Dieu ou Apostasie

 

Par : Joseph Sakala

Dans Matthieu 16:19, Jésus a déclaré ceci à Pierre : « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux ; et tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux ; et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. » Pierre a donc reçu directement de Jésus les clés de la compréhension qui ouvriraient la porte au Royaume de Dieu à tous ceux qui accepteraient de devenir les disciples de Celui qui a confié ces clés à Pierre. En retour, les disciples devaient prêcher tout ce que le Christ leur avait enseigné pendant Sa mission de trois ans et demi avec eux. Juste avant de monter au ciel, cette fois, Jésus a rassemblé les disciples, qu’Il avait Lui-même choisis, afin de leur donner Ses dernières instructions. Dans Matthieu 28:19-20, Il leur dit : « Allez donc et instruisez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé ; et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Amen ! »

À partir de ce moment, en plus d’être des disciples (étudiants), ils devenaient aussi des apôtres (qui veut dire envoyés) pour porter ce message de foi aux nations. Leur travail n’était plus limité aux Juifs seulement, mais à toutes les nations. Leur instruction consistait à leur apprendre à garder tout ce que Jésus avait commandé à Ses disciples. Et ceux qui auraient le cœur disposé à accepter cette offre de Jésus, les apôtres devaient les baptiser au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Et leur motivation principale se résumait dans cette déclaration de Jésus : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Amen ! » Ils avaient l’assurance que, non seulement eux, mais tous les autres disciples qui se convertiraient auraient Jésus avec eux jusqu’à la fin du monde.

Trop de gens ont malheureusement interprété « fin du monde » comme étant la fin de la terre, alors qu’il n’en est nullement question. La fin du monde, ici, veut simplement dire la fin de ce système ou de cette société dirigée par Satan, cet ordre mondial rempli de confusion, qui sera remplacé par un autre gouvernement mondial complètement différent. Durant Son ministère, Jésus a mis Ses disciples en garde contre les évènements qui amèneraient ce monde à sa fin. Il a parlé d’apostasie, une période où beaucoup de faux prophètes s’élèveraient pour séduire beaucoup de gens. Nous savons que ceci est arrivé dans tous les siècles depuis le début du christianisme. Mais Jésus, dans Sa prophétie, fait référence à un temps où la séduction serait si forte qu’elle pourrait même atteindre les élus « si c’était possible ». Dans Matthieu 24:24, Jésus nous prédit : « Car de faux christs et de faux prophètes s’élèveront et feront de grands signes et des prodiges, pour séduire les élus mêmes, s’il était possible. »

Paul avait même prédit que plusieurs de ceux qui entendraient l’Évangile ne pourraient pas supporter le poids de la saine doctrine. Que bon nombre se détourneraient de la vérité pour se tourner vers des fables ! Cette situation n’a pas tardé à s’installer dès les débuts de l’Église et Paul s’est vu obligé de mettre la congrégation de Thessalonique en garde contre le mystère de l’iniquité qui agissait déjà au premier siècle. Certains se sont mis à enseigner un salut passif, sans aucune nécessité de croissance spirituelle. Une fois sauvé, toujours sauvé, disaient-ils. Ces gens ont simplement utilisé les clefs que Jésus leur avait confiées pour refermer l’accès au Royaume de Dieu.

Jésus avait vécu ce même problème avec les scribes et les pharisiens durant Son propre ministère. Alors qu’Il prêchait la voie de l’amour, eux accablaient les Juifs avec de nombreuses lois qu’eux-mêmes ne mettaient pas en pratique. Alors, Jésus leur dit carrément : « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux ; vous n’y entrez point vous-mêmes, et n’y laissez point entrer ceux qui veulent y entrer. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous dévorez les maisons des veuves, tout en affectant de faire de longues prières, aussi vous en recevrez une plus grande condamnation. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, car vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte ; et quand il l’est devenu, vous le rendez enfant de la géhenne deux fois plus que vous » (Matthieu 23:13-15).

Ces gens prêchaient un salut fondé sur une obéissance stricte aux lois. Mais la loi permettait aussi de se venger, œil pour œil et dent pour dent. Et, au travers d’un tel enseignement, les Juifs attendaient un puissant Messie qui viendrait renverser l’empire romain. Cependant, Jésus arrive sur scène et commence à prêcher l’amour, la justice et la fidélité. Ce n’est pas du tout le genre de Messie qu’ils attendaient. Pour eux, Jésus était un trouble-fête qu’on devait absolument éliminer. Et c’est d’ailleurs ce qu’ils ont fait, et les Juifs, jusqu’à ce jour, attendent toujours le premier avènement du Messie. Mais de nos jours, qu’en est-il de Son message au sujet du Royaume ? La simple réalité d’aujourd’hui, c’est que la majorité des dénominations, dites chrétiennes, parlent de Jésus, mais ne prêchent pas le véritable message qu’Il est venu nous apporter. Ils prêchent un autre évangile.

Au lieu de croire que Jésus viendra établir le Royaume de Dieu ici bas, la grande majorité des chrétiens croient qu’après la mort on peut aller au ciel. Plusieurs parlent de l’enfer comme d’un endroit où les méchants qui sont décédés s’y trouvent déjà, en train de brûler sans se consumer. Les catholiques parlent d’un purgatoire, où ceux qui sont morts avec des péchés véniels vont brûler pendant un certain temps pour expier leurs péchés, avant de monter au ciel, la chair quelque peu roussie par le feu. Et les enfants qui n’ont jamais été baptisés s’en vont aux limbes, un endroit nébuleux que personne ne semble réellement assez qualifié pour expliquer. Pourtant, ces quatre croyances si populaires sont toutes fausses. D’abord, le mot limbes n’existe même pas dans les Saintes Écritures. C’est une invention purement humaine. Pour ce qui est du purgatoire, ce mot non plus, ni même le concept d’ailleurs, n’existent dans la Bible.

Juste la suggestion de pouvoir aller purger une peine en quelque part pour expier un seul péché est anti-biblique. « Car le salaire du péché, c’est la mort », nous indique clairement Romains 6:23. Pas la vie dans un feu éternel, mais la MORT. Le purgatoire n’a aucune utilité pour expier quoique ce soit. « Mais le don de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur, » nous déclare la deuxième partie du même verset. Cela s’appelle la grâce ! Pour ce qui est de la possibilité de monter au ciel, Jésus Lui-même a déclaré ceci : « Or personne n’est monté au ciel, que celui qui est descendu du ciel, savoir, le Fils de l’homme qui est dans le ciel » (Jean 3:13). Jésus est donc le seul qui soit descendu du ciel pour ensuite y remonter quand Sa mission sur terre fut accomplie. Donc, présentement, c’est seulement « le Fils de l’homme qui est dans le ciel ».

Combien de chrétiens sont prêts à croire ce que Jésus a dit ? Très peu, car la majorité est convaincue du contraire. Il y a un vieux dicton qui dit : « Répète un mensonge assez longtemps et il deviendra vérité pour ceux qui veulent y croire ». Vous croyez peut-être que je plaisante ? Allons voir un passage biblique pour prouver mon point. Dans Genèse 2:15-17, nous lisons : « L’Éternel Dieu prit donc l’homme et le plaça dans le jardin d’Éden, pour le cultiver et pour le garder. Et l’Éternel Dieu commanda à l’homme, en disant : Tu peux manger librement de tout arbre du jardin. Mais, quant à l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras point ; car au jour où tu en mangeras, certainement tu mourras ». Voilà ce que Dieu a donné comme instruction.

Puis, Satan arrive sournoisement et dit à Ève : « Quoi ! Dieu aurait dit : Vous ne mangerez point de tout arbre du jardin ! » Dans Genèse 2:2-5, « la femme répondit au serpent : Nous mangeons du fruit des arbres du jardin ; mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez point, et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez nullement ; mais Dieu sait qu’au jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. » Voilà l’instruction de Satan, contredisant carrément la Parole de Dieu. Donc, une des deux instructions était vérité et l’autre mensonge.

Dans Genèse 2:7, nous lisons : « Et l’Éternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, et souffla dans ses narines une respiration de vie ; et l’homme devint une âme vivante. » La version David Martin est encore plus évidente : « Or l’Eternel Dieu avait formé l’homme de la poudre de la terre, et il avait soufflé dans ses narines une respiration de vie ; et l’homme fut fait en âme vivante. » Donc, l’homme, dans son ensemble, était une âme vivante ayant la possibilité de mourir. Satan tord la Parole de Dieu et tente de faire croire à Ève qu’au lieu d’être une âme vivante, elle avait une âme immortelle qui ne mourrait nullement. Donc, une fois de plus nous voyons deux instructions, une vérité et l’autre mensonge. À qui nos premiers parents ont-ils jugé bon d’obéir ? Nous connaissons la fin de cette triste histoire, car nos premiers parents sont morts tel que prédit par Dieu, ainsi que toute leur descendance par la suite, sauf ceux qui vivent encore présentement.

Pour ce qui est de monter au ciel, Jean nous cite les paroles mêmes de Jésus et les confirme en disant « qui est dans le ciel », puisque, vers la fin du premier siècle, au moment où Jean avait écrit son Évangile, Il était depuis plusieurs années parmi les témoins qui L’avaient vu monter au ciel. Ce que je déclare ici s’applique sûrement si « qui est dans le ciel » fut une parole de la narration de Jean. Mais le contexte semble nous montrer que Jean nous citait une parole directe de Jésus jusqu’au verset 21. Dans ce cas, ce que Jésus a déclaré était plutôt une confirmation de son unicité avec le Père. Que le Père et Jésus sont une seule et même Personne et que Dieu était donc simultanément sur terre (dans la chair) et au ciel ! Jésus, durant tout Son ministère terrestre, a déclaré plusieurs fois que le Père et Lui était UN. Mais l’essentiel de cette vérité demeure que personne n’est monté au ciel sauf Jésus !

Juste avant de quitter Ses disciples pour monter au ciel, ceux-ci voulaient savoir si l’établissement du Royaume de Dieu était pour bientôt. « Mais il [Jésus] leur dit : Ce n’est pas à vous de savoir les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais vous recevrez la puissance du Saint-Esprit, qui viendra sur vous ; et vous me servirez de témoins, tant à Jérusalem que dans toute la Judée, et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. Et après qu’il eut dit ces paroles, il fut élevé pendant qu’ils le regardaient, et une nuée le déroba à leurs yeux » (Actes 1:7-9).

Malgré tous les enseignements que les apôtres avaient reçus de Jésus, ils devaient sûrement se poser des questions quand ils L’ont vu soudainement disparaître dans les nuages. Alors, dans Actes 1:10-11, nous lisons : « Et comme ils avaient les yeux attachés au ciel pendant qu’il s’en allait, deux hommes se présentèrent à eux en vêtements blancs, et leur dirent : Hommes galiléens, pourquoi vous tenez-vous là à regarder au ciel ? Ce Jésus, qui a été enlevé d’avec vous dans le ciel, reviendra de la même manière que vous l’avez vu monter au ciel. » Nulle part dans la Bible vous verrez une promesse faite aux humains de pouvoir monter au ciel. Pierre a confirmé ceci quand il a déclaré ouvertement que même David, identifié dans la Bible comme un homme selon le cœur de Dieu, n’était pas monté au ciel. Dans Actes 2:29, Pierre dit : « Hommes frères, il est permis de vous dire avec assurance, quant au patriarche David, qu’il est mort, et qu’il a été enseveli, et que son sépulcre est encore aujourd’hui parmi nous. » Et, au verset 34 : « Car David n’est point monté au ciel. »

Cette déclaration historique a eu lieu le Jour de la Pentecôte. Malgré cette confirmation, ayant entendu les paroles de Pierre, un grand nombre de gens de l’assistance furent touchés de componction en leur cœur. « Ceux donc qui reçurent de bon cœur sa parole, furent baptisés ; et ce jour-là environ trois mille âmes furent ajoutées aux disciples » (Actes 2:41). Pourtant, de nos jours, la grande majorité de ceux qui se déclarent chrétiens sont convaincus de pouvoir aller au ciel après la mort. Néanmoins, Jésus nous cite une prière des saints avec laquelle Il est complètement en accord. Les saints Lui déclarent : « Et tu nous as faits rois et sacrificateurs à notre Dieu ; et nous régnerons sur la terre » (Apocalypse 5:10). Le message de Jésus était pourtant simple. C’était la bonne nouvelle qui annonçait l’accès au salut à ceux qui croiraient en Jésus et accepteraient Son sacrifice comme étant le seul qui peut ouvrir la porte à ce Royaume.

C’était une proclamation prophétique de l’établissement d’un Gouvernement mondial sur toutes les nations de la terre, sous la direction de Jésus. Un Royaume qui mettrait fin à toute cette confusion si évidente sous le règne de Satan. Un Gouvernement qui apporterait enfin une paix éternelle à cette terre déchirée par les guerres. Mais Christ ne fera pas ce travail tout seul ! Pour administrer ce Gouvernement mondial, Dieu travaille depuis le début de l’humanité avec un groupe spécial de gens. « Ce sont ceux qui suivent l’Agneau, où qu’il aille. Ce sont ceux qui ont été rachetés d’entre les hommes, comme des prémices pour Dieu et pour l’Agneau ; et il ne s’est point trouvé de fraude dans leur bouche ; car ils sont sans tache devant le trône de Dieu » (Apocalypse 14:4-5). À plusieurs endroits, Jésus parle d’eux comme étant les Élus de Son Royaume. Au début du verset 4, Jésus les identifie ainsi : « Ce sont ceux qui ne se sont point souillés avec les femmes [fausses églises] ; car ils sont vierges [spirituellement parlant]. » Notez que le mot « vierges » est au masculin, lui enlevant toute connotation sexuelle.

Mais, malgré que son temps se fasse court, Satan est présentement très actif dans ce monde. Jésus est venu prêcher l’établissement de Son Royaume, mais Il savait aussi que la majorité des gens, séduits par le « dieu de ce siècle » n’accepteraient pas Son message. Voilà pourquoi Jésus a aussi prophétisé l’apostasie chez cette majorité qui entendrait la Bonne Nouvelle. Le mot apostasie veut dire « action de s’éloigner de, défection ou désertion ». Ce mot n’est utilisé seulement que deux fois dans le Nouveau Testament, et chaque fois pour exprimer l’abandon de la saine doctrine, suite à une tiédeur spirituelle due à toutes sortes de raisons. Le diable a toujours utilisé ceux qui lui étaient bien disposés afin de refroidir les gens qui se disaient convertis mais qui, au long des années, étaient devenus tièdes devant l’enseignement de leur Sauveur. Imaginez maintenant l’ampleur de ces ravages à notre époque de l’histoire.

Il n’est pas surprenant que Paul ait été inspiré d’écrire à l’Église de la ville de Thessalonique pour la mettre en garde, car il est fort possible que cette congrégation fut déjà victime des séducteurs qui tentaient de refroidir son zèle, et ce, dès le premier siècle. Craignant de se faire prendre au piège, ces nouveaux convertis avaient demandé conseil à Paul, car ils se croyaient vraiment dans les derniers jours. Regardons maintenant ce que Paul leur répond en faisant réellement allusion aux derniers jours. « Que personne ne vous séduise en aucune manière, car il faut que la révolte [apostasie] soit arrivée auparavant, et qu’on ait vu paraître l’homme du péché, le fils de la perdition, l’adversaire et celui qui s’élève au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu ou qu’on adore, jusqu’à s’asseoir comme dieu dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même dieu » (2 Thessaloniciens 2:3-4).

Paul appelle cet individu « l’homme du péché, le fils de la perdition ». Cet antichrist sera dirigé par Satan lui-même. « L’apparition de cet impie aura lieu avec la force de Satan, avec toute puissance, avec des prodiges et de faux miracles » (2 Thessaloniciens 2:9). En général, tous les humains sont impressionnés par des miracles et des prodiges sortant de l’ordinaire. Mais ces faux miracles ne devraient pas séduire les convertis. Paul ajoute un élément additionnel à cet homme de péché et qui semble échapper à plusieurs. Ce faux christ va tenter de « s’asseoir comme dieu dans le temple de Dieu ». Que veut nous dire Paul, spirituellement parlant ? Dans 1 Corinthiens 3:16, Paul déclare : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » Paul nous avertit que dans un dernier effort, cet antichrist va essayer de damner les futurs élus du Royaume en tentant de les détruire par la séduction, s’il était possible. Ce sera un travail de sape qui se fera DE L’INTÉRIEUR !

C’est à ce moment que Jésus Lui-même interviendra pour l’empêcher. Voilà pourquoi Paul nous déclare : « Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint, et vous êtes ce temple » (1 Corinthiens 3:17). Mais de quelle façon Jésus va-t-Il S’y prendre pour le faire ? Nous savons que cet impie paraîtra, mais « que le Seigneur [le] détruira par le souffle de sa bouche, et qu’il [l’]anéantira par l’éclat de son avènement » (2 Thessaloniciens 2:8). Dans Ésaïe 14:24-25, nous lisons : « L’Éternel des armées l’a juré, disant : Certainement, la chose arrivera comme je l’ai projetée, et ce que j’ai résolu, s’accomplira : De briser Assur dans ma terre, et de le fouler aux pieds sur mes montagnes ; son joug sera ôté de dessus mon peuple, et son fardeau de dessus leurs épaules. » Un peu plus loin, Dieu nous donne plus de détails : « Car, à la voix de l’Éternel, Assur tremblera. Il le frappera de sa verge ; et partout où passera la verge que Dieu lui destine, et qu’il fera tomber sur lui, on entendra les tambourins et les harpes ; il combattra contre lui à main levée. Car dès longtemps il est réservé pour Thopheth, et Thopheth est préparé pour le roi. On a fait son bûcher, profond et large, avec du feu, du bois en abondance ; le souffle de l’Éternel, comme un torrent de soufre, va l’embraser » (Ésaïe 30:31-33).

Tout au long des siècles, beaucoup de personnes se sont imaginé que l’Évangile, prêché dans toutes les nations, allait immédiatement conquérir le monde entier. Je regrette de vous surprendre, mais l’Écriture n’a jamais enseigné cela. Non seulement la Bible nous dit que la majorité des humains n’accepteraient pas le message de salut par Jésus, mais elle nous annonce aussi qu’à la fin des temps un très grand nombre de chrétiens, sans profondeur de conviction et devenus tièdes, abandonneront la foi. Ce sont des chrétiens nominatifs seulement, peu importe la dénomination à laquelle ils adhèrent. La parabole du semeur nous indique clairement que la semence (l’Évangile) tomberait éventuellement partout. Cependant, réussirait-elle à convertir immédiatement le monde entier ?

Allons voir ce que Jésus nous a enseigné à ce sujet. Dans Matthieu 13:4-8, nous lisons : « Un semeur sortit pour semer ; et comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin ; et les oiseaux vinrent et la mangèrent toute. Une autre partie tomba sur les endroits pierreux, où elle n’avait que peu de terre ; et elle leva aussitôt, parce qu’elle n’entrait pas profondément dans la terre ; mais le soleil étant levé, elle fut brûlée ; et parce qu’elle n’avait point de racine, elle sécha. Une autre partie tomba parmi les épines ; et les épines crûrent et l’étouffèrent. Et une autre partie tomba dans la bonne terre, et rapporta du fruit : un grain en rapporta cent, un autre soixante, et un autre trente. » Au verset 9, Jésus envoie une invitation toute spéciale à l’humanité entière en disant : « Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende. »

Mais Jésus parle en paraboles, ici, et même Ses propres disciples ne comprennent pas Ses paroles. Matthieu 13:10 : « Alors les disciples, s’étant approchés, lui dirent : Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? » Verset 11 : « Il répondit, et leur dit : Parce qu’il vous est donné de connaître les mystères du royaume des cieux ; mais cela ne leur est point donné. » Nous avons ici une preuve évidente que Jésus, durant Son propre ministère, n’appelait pas tout le monde, sauf ceux qu’Il avait Lui-même choisis. À ceux-ci s’ajoutèrent d’autres personnes qui avaient aussi le cœur disposé à Son enseignement. Par contre, il est très intéressant de noter que, parmi tous les milliers de gens que Jésus a nourris spirituellement par Ses paroles, et physiquement par les miracles de multiplication de pains et de poissons, à peine 120 ont reçu le Saint-Esprit, le Jour de la Pentecôte, pour débuter son Église (Actes 1:15).

Ces pionniers avaient reçu davantage afin de continuer le travail initié par Christ. Revenons maintenant à la parabole du semeur utilisée par Jésus dans Matthieu 13:12 : « Car on donnera à celui qui a, et il aura encore davantage ; mais pour celui qui n’a pas, on lui ôtera même ce qu’il a. » Simplement dit : Vous perdez votre temps à vouloir convertir ceux qui, pour le moment, ne veulent absolument rien savoir de Dieu. Leur cœur n’est pas disposé à cela dans ce monde dirigé par Satan. Mais ils ne sont pas pour autant perdus et condamnés au feu de la géhenne. Leur temps viendra quand Satan ne sera plus là et il sera plus facile de les instruire dans la vérité. Alors, Jésus déclare : « C’est à cause de cela que je leur parle en similitudes [paraboles], parce qu’en voyant, ils ne voient point, et qu’en entendant, ils n’entendent et ne comprennent point. Ainsi s’accomplit en eux la prophétie d’Ésaïe, qui dit : Vous entendrez de vos oreilles, et vous ne comprendrez point ; en voyant vous verrez, et vous ne discernerez point » (Matthieu 13:13-14).

Oh, si seulement tous ces pasteurs qui nous prêchent à gorge déployée qu’aujourd’hui est le seul jour de salut pouvaient comprendre pourquoi Jésus avait prononcé ces paroles. Pourtant, au verset 15, Jésus nous explique clairement pourquoi. « Car le cœur de ce peuple est appesanti ; ils entendent dur de leurs oreilles, ils ont fermé les yeux, de peur qu’ils ne voient de leurs yeux, et qu’ils n’entendent de leurs oreilles, et qu’ils ne comprennent du cœur, et qu’ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse. » Satan avait déjà tellement bien fait son travail, qu’au temps où leur Messie était parmi eux, les Juifs Lui faisaient la sourde oreille et Lui demandaient continuellement de les épater par de nombreux miracles pour qu’Il S’identifie. Ils avaient le cœur endurci à Son enseignement, ne voulant pas se convertir et refusant carrément la guérison ou le salut qu’Il leur offrait. Alors, d’autant plus à notre époque !

Mais, Se tournant vers Ses disciples, Jésus leur dit : « Mais vous êtes heureux d’avoir des yeux qui voient et des oreilles qui entendent. Car je vous dis en vérité que plusieurs prophètes et justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu ; et d’entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu » (Matthieu 13:16-17). Les disciples auxquels Jésus S’adressait ici étaient pour Lui un groupe converti et à qui Il a déclaré, au verset 18 : « Vous donc entendez la parabole du semeur. » Et, à ce petit groupe de convertis seulement, Jésus commence à expliquer la parabole, étape par étape. Verset 19 : « Lorsqu’un homme écoute la parole du Royaume, et qu’il ne la comprend point, le Malin vient, et ravit ce qui est semé dans le cœur ; c’est celui qui a reçu la semence le long du chemin. »

Nous voyons clairement ici que, non seulement ces gens ne comprennent pas ce qu’ils ont entendu, mais Satan vient ôter même le peu qui aurait pu s’enraciner. Pourtant, ces gens sincères entendent les instructions, mais n’en comprennent tout simplement pas la profondeur. Puisque le message ne passe pas, ces gens deviennent des proies faciles pour la séduction de Satan. C’est comme si la semence était tombée le long du chemin, devenant de la simple nourriture aux oiseaux ! Et dire que, parce que ces pauvres gens n’ont tout simplement pas compris, de nombreux pasteurs les condamnent automatiquement au feu éternel, et ce, au nom d’un Dieu d’amour ! De grâce, n’allez surtout pas proposer à ces chers ministres qu’ils pourraient être voilés en prêchant résolument de telles atrocités. Ils vous recevraient gentiment avec la brique et le fanal de leur doucereuse condescendance en vous faisant remarquer que vous n’avez rien compris de leur enseignement.

Aux versets 20 et 21, Jésus déclare : « Et celui qui a reçu la semence dans des endroits pierreux, c’est celui qui entend la parole, et qui la reçoit aussitôt avec joie ; mais il n’a point de racine en lui-même, il ne dure qu’un moment, et lorsque l’affliction ou la persécution survient à cause de la parole, il se scandalise aussitôt. » Ce passage définit clairement ceux qui se font évangéliser dans les grandes assemblées où il y a beaucoup de chants et de manifestations d’émotions. La personne, dans de telles circonstances, reçoit la Parole avec joie, mais notez bien que cet individu n’a pas de racine en lui-même pour agir selon la Parole. Il n’est donc pas surprenant que si cette personne est exposée à une persécution quelconque, elle choisira sûrement de sauver sa peau. Encore une fois, Jésus nous donne en exemple un individu qui peut, en apparence, paraître converti, mais ne l’est pas du tout. L’Évangile n’a pas de racines en lui, parce que le Saint-Esprit ne l’éclaire pas.

Continuons maintenant avec la troisième catégorie de gens au verset 22 : « Et celui qui a reçu la semence parmi les épines, c’est celui qui entend la parole, mais les soucis de ce monde et la séduction des richesses étouffent la parole, et elle devient infructueuse. » Jésus nous parle ici de ceux qui voudraient, en apparence, suivre Jésus, mais l’Évangile tombe dans un milieu épineux où tout semble plus important que de suivre Christ. La majorité du monde se situe ici, car ils sont tiraillés par les soucis de la vie et par la préoccupation de gagner et accumuler le plus d’argent possible dans le plus bref délai.

Le problème, ici, n’est pas le fait d’avoir des richesses, mais plutôt d’avoir le cœur mal disposé à partager avec d’autres. Ces individus sont très ambitieux, donc rarement satisfaits de ce qu’ils possèdent. Cette ambiance n’est pas propice à méditer sur la Parole de Dieu ni à partager avec d’autres. Alors, dans cette course effrénée visant à ne satisfaire que l’ego, la Parole aussi devient infructueuse. Une telle personne peut difficilement porter les fruits de l’Esprit décrits dans Galates 5:22 : « Mais le fruit de l’Esprit est la charité, la joie, la paix, la patience, la bonté, l’amour du bien, la fidélité, la douceur, la tempérance. » Nous arrivons finalement au verset clé, où Jésus déclare : « Mais celui qui a reçu la semence dans une bonne terre, c’est celui qui entend la parole, et qui la comprend, et qui porte du fruit ; en sorte qu’un grain en produit cent, un autre soixante, et un autre trente » (Matthieu 13:23).

Voilà ce qu’est, pour Jésus, la description d’un vrai converti faisant partie du groupe des prémices, le petit troupeau destiné à l’élection dans le Royaume, lors de la première résurrection. Jésus avait entièrement raison de dire : « Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus » (Matthieu 22:14). À ce groupe de convertis, Jésus a déclaré : « Ne crains point, petit troupeau ; car il a plu à votre Père de vous donner le royaume » (Luc 12:32). Celui qui a reçu la semence dans une bonne terre doit aussi la propager dans le reste du champ. Dans Matthieu 13:38, Jésus nous dit : « Le champ, c’est le monde ; la bonne semence, ce sont les enfants du royaume. » Voilà pourquoi, juste avant de monter au ciel, Jésus a dit à Ses disciples : « Allez donc et instruisez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé ; et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Amen ! » (Matthieu 28:19-20).

Vous remarquerez que, dans la parabole du semeur, il semble que trois personnes sur quatre de ceux qui entendent la Parole finissent par la rejeter. La réalité cependant est pire, car les trois premiers groupes dont Jésus parle contiennent la majorité de l’humanité, alors que les élus sont toujours en minorité, même dans nos gouvernements du monde. Plusieurs dénominations croient faussement que Jésus avait prédit que, lors de Son second avènement, la majorité des humains seraient déjà convertis à Lui. Au contraire, Jésus a plutôt prédit qu’avant Son retour un très grand nombre de ceux qui ont entendu la Bonne Nouvelle abandonneraient la foi pour se tourner vers des fables. Comment ? Par l’apparition de faux christs et de faux prophètes qui feraient des miracles et de grands prodiges pour les séduire. Les vrais croyants devraient néanmoins posséder un sens aigu de la mise en scène de certains supposés miracles. Il serait profitable pour ceux qui se disent chrétiens, de ne pas être si attachés aux choses matérielles, et de se rappeler plutôt qu’un peu de foi seulement ne fait que nous éloigner de Dieu. Seule une foi grandissante nous ramène vers Lui. Nous vivons dans un monde où c’est l’argent qui gouverne nos vies et non la sagesse.

Alors qu’il était au temple dès le début de Son ministère, Jésus a cité cette prophétie d’Ésaïe 61:1 : « L’Esprit du Seigneur, de l’Éternel, est sur moi ; car l’Éternel m’a oint, pour annoncer la bonne nouvelle aux affligés. Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la liberté, et aux prisonniers l’ouverture de la prison. » Au moment de Son propre baptême, Jésus a été oint du Saint-Esprit et confirmé dans Son ministère, tel que prophétisé. Ce ministère en tant que Christ, le Messie, le Oint de Dieu, fut confirmé par le Père : « Et voici une voix des cieux, qui dit : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai pris plaisir » (Matthieu 3:17). Seul Dieu le Père pouvait faire cette déclaration. Donc, la Parole de Dieu, incarnée dans la personne de Jésus, était vraiment la personnification de l’amour de Dieu dans la chair.

L’apôtre Pierre confirma ceci dans Actes 10:38 quand il a dit à la famille de Corneille : « Comment Dieu a oint du Saint-Esprit et de puissance Jésus de Nazareth, qui allait de lieu en lieu faisant du bien et guérissant tous ceux qui étaient opprimés par le diable ; parce que Dieu était avec lui. » Jésus a dit à Ses disciples qu’en enseignant aux autres à observer tout ce qu’Il leur avait prescrit, ils feraient de grandes choses. « En vérité, en vérité je vous le dis : Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes que celles-ci, parce que je vais vers mon Père » (Jean 14:12). Un disciple de Christ est donc oint dès son baptême, tout comme Jésus le fut, pour continuer ce que Jésus avait commencé, devenant ainsi une extension de Christ. Mais si un individu, se disant ministre de Christ, commence, pour toutes sortes de motifs, à prêcher autre chose que Jésus a enseigné pour se former un troupeau, il devient un ouvrier trompeur.

J’aimerais apporter une clarification ici. À ce que je sache, personne ne connaît toute la Bible. Il est ainsi possible pour un prédicateur consciencieux et honnête de se tromper durant son sermon sans le réaliser. « Or, nous bronchons tous en plusieurs choses. Si quelqu’un ne bronche point en paroles, c’est un homme parfait, qui peut tenir aussi tout son corps en bride » (Jacques 3:2). Se tromper est donc humain, car la perfection chez l’homme n’existe pas encore ! Si, cependant, ce prédicateur est approché par un fidèle qui, Bible en main et ayant une bonne attitude, lui indique une erreur dans son message, et que ce ministre refuse de se corriger devant la congrégation, son erreur demeure alors dans l’esprit du troupeau comme étant la vérité. C’est ici que Paul nous déclare qu’un tel individu, poussé par l’orgueil et non par l’humilité, cesse de faire l’œuvre de Christ, devenant un ouvrier trompeur déguisé en ministre de Christ. Si ce séducteur ne change pas son attitude et continue à enseigner volontairement des erreurs au nom de Jésus, n’étant plus avec Christ, il devient un antichrist.

Nous avons généralement tendance à croire que la Bible nous parle d’un seul antichrist. L’apôtre Jean, dès le premier siècle, nous déclare : « Petits enfants, c’est ici la dernière heure ; et comme vous avez entendu dire que l’antichrist vient, il y a dès maintenant plusieurs antichrists ; par où nous connaissons que c’est la dernière heure. Ils sont sortis d’entre nous, mais ils n’étaient pas des nôtres ; car s’ils eussent été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous ; mais c’est afin qu’il fût manifesté que tous ne sont pas des nôtres » (1 Jean 2:18-19). Jean s’adressait ici à des disciples de Christ attachés seulement à l’enseignement de Jésus. Néanmoins, Satan avait déjà fait ses ravages dans cette Église que Jésus venait à peine de fonder, en en séduisant quelques-uns, non seulement à le croire, mais à prêcher aussi que Jésus n’était pas vraiment le Messie. De nos jours, vingt siècles plus tard, des millions de personnes ne le croient pas non plus.

Revenons cependant aux instructions de Jean aux véritables convertis. Au verset 20, Jean déclare : « Pour vous, vous avez reçu l’onction de la part du Saint, et vous connaissez toutes choses. » Ensuite, Jean les rassure en disant : « Je vous ai écrit, non que vous ne connaissiez pas la vérité, mais parce que vous la connaissez, et parce que nul mensonge ne vient de la vérité. Qui est menteur, si ce n’est celui qui nie que Jésus est le Christ ? Celui-là est l’antichrist, qui nie le Père et le Fils. Quiconque nie le Fils, n’a pas non plus le Père ; celui qui confesse le Fils, a aussi le Père. Que ce que vous avez entendu dès le commencement, demeure donc en vous. Si ce que vous avez entendu dès le commencement, demeure en vous, vous demeurerez aussi dans le Fils et dans le Père » (vs 21-24). Donc, aux yeux de Dieu, tous ceux qui nient que Jésus est le Christ, sont pour Lui des antichrists. Il y en avait déjà au premier siècle, alors faites votre propre projection, à savoir quel nombre Satan a pu séduire jusqu’à nos jours.

Dans Matthieu 24:11, en parlant maintenant des temps de la fin, Jésus a dit : « Et plusieurs faux prophètes s’élèveront, et séduiront beaucoup de gens. » Pour s’attirer des « convertis », ils prophétiseront ce que les gens voudront bien entendre. Par cupidité, ils se mettront à enseigner tout, sauf la saine doctrine qui deviendra trop difficile à accepter n’étant plus populaire. « Et parce que l’iniquité sera multipliée, la charité de plusieurs se refroidira » (Matthieu 24:12). Avec cette séduction, l’endurcissement du cœur s’installera, car chacun ne sera concentré que sur la satisfaction de soi. C’est ainsi que l’amour du plus grand nombre se refroidira car, pour eux, les fables deviendront leur réalité. Il paraît de plus en plus évident de nos jours que l’actuelle émergence des sectes et des doctrines mensongères, appuyées par une indifférence religieuse quasi généralisée dans le monde « chrétien », nous indique certainement un début de l’accomplissement de cette prophétie de Jésus. Je ne fais que juger la situation sans condamner personne. Celui qui veut prêcher la vérité, aujourd’hui, se heurte trop souvent à des portes closes.

Regardons ce qui est prêché dans ces groupes. Tout ce qui fait plaisir est devenu acceptable et correct, car si quelque chose nous donne une grande satisfaction, comment pourrait-elle être péché ? Dans ces groupes, le péché n’existe plus, étant devenu un mythe, une simple création de l’homme. Chez ceux où le péché existe encore, le problème est aboli, car ils sont sous la grâce qui couvre tout. Plus ils pèchent plus la grâce abonde, alors péchons gaiement puisque le salut est assuré. Il existe des milliers de telles religions sur l’internet. Une, en particulier, a comme doctrine principale que « Jésus est venu pour sauver les pécheurs, pas les justes ». Ils utilisent cette déclaration de Jésus pour appuyer leur doctrine : « Car le Fils de l’homme est venu pour sauver ce qui était perdu » (Matthieu 18:11). Jusqu’ici ça va, mais dans cette religion très originale et moderne, on décourage la justice et on encourage le péché, prétendant que plus on est pécheur plus on est sauvé. Belle doctrine !

Jésus avait prédit l’extraordinaire séduction par le mensonge. Satan avait déjà propagé cette erreur, dès le premier siècle, dans la congrégation à Rome, où certains « convertis » prêchaient un salut facile, prétendant qu’il était impossible de le perdre, peu importe ce qu’on faisait, et ce à cause de la grâce. Paul s’est vu obligé de les ramener à l’ordre en leur disant : « Que dirons-nous donc ? Demeurerons-nous dans le péché, afin que la grâce abonde ? Nullement ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore en lui ? Ne savez-vous pas que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, nous avons été baptisés en sa mort ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous marchions, nous aussi, dans une vie nouvelle » (Romains 6:1-4). Ces nouvelles religions modernes ne semblent pas connaître ce passage biblique.

Dire que Jésus avait prophétisé : « Car plusieurs viendront en mon nom, disant : Je suis le Christ, et ils séduiront beaucoup de gens » (Matthieu 24:5). Si, dès les débuts de l’Église, certains prêchaient des erreurs pour séduire les gens, comment encore plus à notre époque où Satan sait que son temps se fait court ! Bon nombre de télévangélistes enseignent au nom de Jésus, disant que Jésus est le Christ et, malgré tout cela, séduisent beaucoup de gens. Mais de quelle façon s’y prennent-ils ? Par les nombreux supposés miracles en pleine télévision ! Qui n’est pas impressionné par un miracle ? Toutefois, qui vérifie ces miracles à savoir s’ils sont authentiques ou non ? Le monde recherche continuellement les prodiges et les miracles. Des statues qui saignent ou pleurent des larmes de sang ont toujours attiré de nombreuses foules. Mais attendez, car cela ira en augmentant et il faudra être drôlement près de Christ pour ne pas se faire prendre dans leur piège. Parce que ces miracles auront sûrement beaucoup d’attrait auprès des pauvres gens séduits par Satan.

Mais avant la fin de ce monde actuel et de son système babylonien, Jésus a prédit spécifiquement : « Et cet évangile du Royaume sera prêché par toute la terre, pour servir de témoignage à toutes les nations ; et alors la fin arrivera » (Matthieu 24:14). Notez bien que Jésus n’a pas dit que Son Évangile serait prêché pour convertir tout le monde. Jésus Lui-même a déclaré que : « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ; et je le ressusciterai au dernier jour » (Jean 6:44). Non, l’Évangile « sera prêché par toute la terre, pour servir de témoignage à toutes les nations ; et alors la fin viendra. » Si la fin n’est pas encore arrivée, est-ce possible que Jésus Se soit trompé ou que l’Évangile que Jésus a prêché ait cessé d’être prêché et remplacé par un faux évangile ? Méditez un peu là-dessus ! Mais Jésus insiste à dire que Son Évangile sera prêché par toute la terre. Cela nous amène aux dernières trois années et demie, avant Son retour dans la gloire.

Aux disciples résidents de la Palestine, Jésus a dit : « Quand donc vous verrez dans le lieu saint l’abomination de la désolation, dont le prophète Daniel a parlé (que celui qui le lit y fasse attention), alors que ceux qui seront dans la Judée s’enfuient aux montagnes ; que celui qui sera au haut de la maison ne descende point pour emporter quoi que ce soit de sa maison et que celui qui est aux champs ne retourne point en arrière pour emporter ses habits. Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! Priez que votre fuite n’arrive pas en hiver, ni en un jour de sabbat » (Matthieu 24:15-20). Ceci est arrivé en l’an 70, alors que Titus et son armée ont envahi Jérusalem, massacrant de nombreux habitants, et ont complètement détruit le temple.

Jésus avait prédit cela dans Matthieu 24:1-2. « Comme Jésus sortait du temple et qu’il s’en allait, ses disciples vinrent pour lui faire considérer les bâtiments du temple. Et Jésus leur dit : Ne voyez-vous pas tout cela ? Je vous dis en vérité qu’il ne restera ici pierre sur pierre qui ne soit renversée. » Plusieurs croient que la prophétie de Daniel est accomplie. Mais Jésus a déclaré quelque chose au verset 15 : « Que celui qui le lit y fasse attention ! » C’est que le massacre de Jérusalem en l’an 70 n’était que le précurseur d’un dernier massacre dans ce même territoire par les armées de l’antichrist, juste avant le retour de Jésus. Une fois de plus, Jésus S’adresse à Ses disciples et leur dit, au verset 21 : « Car alors il y aura une grande affliction ; telle qu’il n’y en a point eu depuis le commencement du monde jusqu’à présent, et telle qu’il n’y en aura jamais. » Jésus fait référence à la grande tribulation qui sera tellement violente : « Que si ces jours-là n’avaient pas été abrégés, aucune chair n’eût échappé ; mais à cause des élus ils seront abrégés » (v. 22).

Il est question d’une époque de guerre mondiale « telle qu’il n’y en a point eu depuis le commencement du monde jusqu’à présent… » Mais Il termine en nous rassurant « …telle qu’il n’y en aura [plus] jamais. » Pour les masses, l’Évangile de Jésus sera jugé trop exigent, mais il sera prêché quand même par Ses serviteurs comme témoignage à toutes les nations. Quand les gens lisent ces passages, ils ne réalisent pas que Jésus ne S’adressait pas aux masses, mais seulement à Ses disciples ! Les paroles de Jésus sont toutefois là pour être lues par tous, dans le but de toucher chaque humain. Il est important de comprendre cela avant de lire ce que Paul a écrit à Timothée au sujet des convertis. Faisant référence à la grande tribulation, Paul déclare : « L’Esprit dit expressément que dans les derniers temps quelques-uns [des convertis) se détourneront de la foi, s’attachant à des esprits séducteurs, et à des doctrines de démons ; par l’hypocrisie de faux docteurs, dont la conscience sera cautérisée » (1 Timothée 4:1-2).

C’est ici que la lettre de Jésus, adressée à Laodicée, prend beaucoup d’importance. Nous vivons à l’époque où il se prêche tellement de choses dans les églises qui ne sont pas prouvable par la Bible, qu’un chrétien devenu tiède, qui ne vérifie pas toute chose, peut devenir spirituellement séduit. Ces enseignants ont sûrement une certaine apparence de piété, mais qui est trop souvent reniée par leur attitude et leur comportement. Nous sommes rendus à une époque où les gens ne supportent plus la saine doctrine des Écritures, car les humains préfèrent le plaisir à Dieu. Dans une telle ambiance, il est facile de comprendre ces paroles de Paul à Timothée : « Je t’en conjure donc devant Dieu et devant le Seigneur Jésus-Christ, qui doit juger les vivants et les morts, lors de son apparition et de son règne, prêche la parole, insiste en temps et hors de temps, reprends, censure, exhorte en toute patience, et en instruisant » (2 Timothée 4:1-2).

Cet enseignement s’adresse donc à tous ceux qui doivent instruire ceux qui cherchent la vérité et la raison demeure toujours la même. « Car il viendra un temps où les hommes ne souffriront point la saine doctrine, mais où, désireux d’entendre des choses agréables, ils s’amasseront des docteurs selon leurs convoitises, et fermeront l’oreille à la vérité, et se tourneront vers des fables » (2 Timothée 4:3-4). Nous vivons une époque où n’importe qui peut s’ouvrir une église, se nommer apôtre, et enregistrer son église au gouvernement afin de ne pas payer d’impôts. Ces « docteurs » en théologie sont toujours disponibles pour accommoder ceux qui veulent entendre des messages selon leurs propres désirs, ayant détourné l’oreille de la vérité. C’est dans un tel champ idéal que fleurissent les faux prophètes, car pour l’argent ils prêcheront n’importe quoi… ou presque ! Nous vivons aussi dans une période de l’histoire où tout doit se faire rapidement, sinon les gens perdent patience, se découragent et critiquent ouvertement.

Il ne doit pas être surprenant de voir que Pierre, dès le premier siècle, fut inspiré d’écrire : « Sachant tout d’abord ceci, qu’aux derniers jours il viendra des moqueurs, qui se conduiront selon leurs convoitises, et qui diront : Où est la promesse de son avènement ? Car depuis que nos pères sont morts, toutes choses demeurent comme depuis le commencement de la création » (2 Pierre 3:3-4). Mais les gens diront : « Voyons, nous n’en sommes pas rendus là, quand même ! » Ah non ? Faites votre propre sondage au hasard auprès de plusieurs personnes et demandez-leur s’ils croient vraiment que Jésus viendra établir le Royaume de Dieu sur cette terre ! Quelle sera, selon vous, la réaction de la majorité ? Ils vous diront fort probablement ceci : « Arrêtez-moi ça ! Depuis Adam et Ève que l’on prêche ces histoires et rien ne change, c’est toujours pareil ! »

Jude, un des frères de Jésus nous dit : « Mais vous, bien-aimés, souvenez-vous des choses qui ont été prédites par les apôtres de notre Seigneur Jésus-Christ ; qui vous disaient que dans le dernier temps, il y aurait des moqueurs, qui marcheraient suivant leurs convoitises impies » (Jude 1:17-18). Convoitise impie veut dire qu’ils vont s’enrichir tout en méprisant la Parole de Dieu. Au verset 19, Jude nous dit : « Ce sont des hommes qui se séparent eux-mêmes [de Dieu], gens sensuels, n’ayant pas l’Esprit. » Ce sont ceux qui s’infiltrent parmi des convertis pour semer la division et la discorde. Alors, quelle conclusion peut-on tirer de tout ce que nous venons de voir ? Simplement qu’on ne peut plus déclarer que Jésus ne revient pas maintenant parce que le monde n’est pas assez christianisé.

Le monde croit faussement que, parce que Jésus avait dit d’aller faire des disciples dans toutes les nations, qu’Il tarde à revenir jusqu’au moment où la terre entière sera convertie. Ceux qui adhèrent à cette doctrine prêchent aussi qu’aujourd’hui est le seul jour de salut. Hier, ils disaient la même chose et demain ils le prêcheront aussi. Si vous croyez cela, alors Jésus ne reviendra jamais ! Pourquoi ? La population de la terre augmente et l’amour du plus grand nombre se refroidit. Alors, nous nous dirigeons vers deux extrêmes où la population augmente pendant que les vraies conversions diminuent. Christ ne tarde pas à revenir parce que le monde n’est pas assez converti, mais plutôt parce que le monde n’est pas assez incrédule et méchant ! J’espère que cette déclaration ne vous scandalise pas. Sachez que les chrétiens sceptiques sont souvent les plus consciencieux.

Néanmoins, les prophéties de Dieu vont s’accomplir telles qu’annoncées ! Regardons ce que Dieu a conservé pour nous dans Sa Parole. Pour sauver l’humanité au temps de Noé, Dieu envoya le déluge. À quel moment ? Quand la méchanceté du monde était à son comble ! Dans Genèse 6:5, nous lisons : « Et l’Éternel vit que la malice de l’homme était grande sur la terre, et que toute l’imagination des pensées de son cœur n’était que mauvaise en tout temps. » Si Dieu avait tardé un peu plus, aucun de ces habitants n’aurait pu être sauvé plus tard. Il a détruit Sodome et Gomorrhe parce qu’Il ne pouvait pas trouver dix personnes justes dans ces deux villes. Genèse 18:32 : « Et Abraham dit : Je prie le Seigneur de ne pas s’irriter, et je parlerai, seulement cette fois. Peut-être s’y en trouvera-t-il dix ? Et Dieu dit : Je ne la détruirai point, pour l’amour de ces dix. »

Mais, parce que la méchanceté était à son comble, Dieu a détruit ces deux villes afin de sauver les habitants dans une résurrection future où les conditions leurs seront propices pour être bien enseignés. Ça, c’est de l’amour divin véritable ! Je ne sais pas à quel moment Dieu jugera que la méchanceté sur cette terre sera encore une fois à son comble. Néanmoins, c’est sûrement à ce moment précis que Dieu permettra le déclenchement des catastrophes prophétisées par les sept trompettes ainsi que les sept derniers fléaux de la dernière trompette. C’est alors que Jésus viendra établir Son Gouvernement Mondial, car il sera grand temps qu’Il vienne. Jésus Lui-même a prophétisé : « Car alors il y aura une grande affliction ; telle qu’il n’y en a point eu depuis le commencement du monde jusqu’à présent, et telle qu’il n’y en aura jamais. Que si ces jours-là n’avaient pas été abrégés, aucune chair n’eût échappé ; mais à cause des élus ils seront abrégés » (Matthieu 24:21-22).

Nous vivons à l’époque où tout semble être en place pour déclencher la dernière folie humaine de domination sur la terre. L’arsenal nucléaire est sûrement adéquat et plus que prêt à être utilisé. Alors, pourquoi, dans Matthieu 28:19-20, Jésus a-t-Il dit aux disciples : « Allez donc et instruisez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé ; et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Amen ! » ? Sachez, chers amis, que ceci n’était pas un commandement visant à convertir le monde entier ! Si telle était Son instruction, il devient donc évident que Ses disciples ont raté lamentablement leur mission, car la majorité des humains d’aujourd’hui n’acceptent même pas la divinité de Jésus. Il s’agissait plutôt d’un commandement d’aller porter l’Évangile dans toutes les nations pour former des disciples pour Christ parmi elles. Il est question des prémices de la première résurrection, ceux qui seront les élus de Son gouvernement, et qui enseigneront les nations qu’ils dirigeront. « Et tu nous as faits rois et sacrificateurs à notre Dieu ; et nous régnerons sur la terre » (Apocalypse 5:10).

Donc, pendant que le chrétien reçoit ses instructions dans les différentes assemblées ou directement dans les Saintes Écritures, chacun se doit de poursuivre son évangélisation personnelle dans son entourage selon les dons qu’il a reçus lors de sa conversion. Le chrétien est alors le spectateur de l’œuvre que Dieu accomplit au travers de sa personne. Comme Dieu est spécial ! Le chrétien devient donc le témoin du témoignage que Dieu fait au travers de lui, sachant pertinemment que c’est Lui qui fait le témoignage. Si ce travail se fait selon la volonté de Christ, le processus produit un double miracle. Le premier, c’est que le chrétien devient vraiment une lumière qui pourrait attirer un autre disciple à Jésus. Mais cela doit toujours se faire avec beaucoup de gentillesse, car le sourire franc est la langue universelle de la bonté.

Le deuxième, c’est que pendant que le chrétien poursuit sa mission, le Saint-Esprit développe en lui le caractère de Christ et la nature même de Dieu. Et Jésus nous dit que durant cette transformation spirituelle : « je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Amen ! » Alors, ceci n’est pas le seul jour de salut. « Car le temps vient où le jugement doit commencer par la maison de Dieu [l’Église] » (1 Pierre 4:17). Les prémices sont, en effet, jugées maintenant, mais la grande majorité des gens qui formeront les nations seront jugés plus tard. Les prémices formeront l’élection tandis que les autres formeront les nations qui seront dirigés par les élus. Voici par contre ce que les prémices ont dû endurer tout au long des siècles. D’abord, ils furent perpétuellement persécutés. « D’autres passèrent par l’épreuve des moqueries et des verges ; et même des liens et de la prison : Ils furent lapidés, ils furent sciés, ils furent tentés, ils moururent par le tranchant de l’épée, ils errèrent çà et là, vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités ; (Eux dont le monde n’était pas digne;) errants dans les déserts et sur les montagnes, dans les cavernes et les antres de la terre » (Hébreux 11:36-38). Mais pour quelle raison ? « D’autres furent torturés, n’ayant point accepté de délivrance pour obtenir une meilleure résurrection » (v. 35). La première, celle qui formera les Élus éternels du Royaume. [Réf. : Documents sur les Résurrections.]

Les apostasies existent depuis très longtemps. D’abord, il y a eu celle des anges sous l’autorité de Lucifer suite à sa rébellion. Devenu Satan, il avait orchestré son coup d’état contre le trône de Dieu, tel que décrit dans Ésaïe 14:12-14. Voulant être semblable à Dieu, il est allé s’attaquer au Très Haut dans le but de Le détrôner afin de dominer sur l’univers entier. Avez-vous déjà remarqué que cette attitude semble envahir aussi chaque dictateur humain ? Suite à cette rébellion, Jude nous dit : « Dieu retient par des chaînes éternelles dans les ténèbres, pour le jugement du grand jour, les anges qui n’ont pas gardé leur puissance, mais qui ont quitté leur propre demeure » (Jude 1:6). Séduits par Satan, ils ont abandonné leur propre demeure, que Dieu leur avait confiée sur cette terre. Présentement, quoique très actifs, ils fonctionnent dans un état de restriction, enchaînés dans la noirceur spirituelle, en attendant leur jugement final.

Plus tard, nous voyons l’intervention divine dans le comportement des humains à Babel décrite dans Genèse 11:1-9. Imaginez la situation, où tout le monde parle une seule langue, et on décide d’unifier toute cette connaissance en vue d’une progression accentuée de la technologie. Leur premier projet fut de bâtir une tour avec une porte qui leur donnerait accès au ciel. Intéressant ! Exactement la même tactique, quoique à un niveau légèrement différent de celui des anges déchus séduits par Satan. Pour régler cette apostasie, nous lisons : « Et l’Éternel dit : Voici, c’est un seul peuple, et ils ont tous le même langage, et voilà ce qu’ils commencent à faire ; et maintenant rien ne les empêchera d’exécuter tout ce qu’ils ont projeté. Allons, descendons, et confondons là leur langage, en sorte qu’ils n’entendent point le langage l’un de l’autre. Et l’Éternel les dispersa de là sur la face de toute la terre, et ils cessèrent de bâtir la ville. C’est pourquoi son nom fut appelé Babel (confusion) ; car l’Éternel y confondit le langage de toute la terre, et de là l’Éternel les dispersa sur toute la face de la terre » (Genèse 11:6-9). Montrez ce passage à ceux qui croient que ce sont les humains qui ont inventé les langues !

Beaucoup plus tard, nous voyons l’apostasie des enfants de la nation d’Israël qui ne veulent plus obéir à Dieu. Ils poussent leur arrogance au point de se tourner ouvertement vers les dieux païens. Ils voulaient simplement être comme tout le monde ! Or, Dieu plaide avec eux : « Ah ! nation pécheresse, peuple chargé d’iniquités, race de méchants, enfants corrompus ! Ils ont abandonné l’Éternel, ils ont méprisé le Saint d’Israël, ils se sont détournés en arrière. Où vous frapper encore si vous continuez vos révoltes ? Toute la tête est malade, et tout le cœur languissant » (Ésaïe 1:4-5). Dieu leur rappelle que la tête entière (les gouvernants) était malade. Il n’y avait plus de bonnes mœurs, plus d’honnêteté morale. Et nous lisons au verset 6 : « De la plante du pied jusqu’à la tête, il n’y a rien de sain ; ce ne sont que blessures, meurtrissures et plaies vives, qui n’ont point été pansées, ni bandées, ni adoucies avec l’huile. » La société entière était pourrie. Cela vous fait-il penser à notre société actuelle ?

Dans le livre de Jérémie, Dieu S’adresse ainsi à Sa nation d’Israël : « Y a-t-il une nation qui ait changé ses dieux ? Et pourtant ce ne sont pas des dieux. Et mon peuple a changé sa gloire contre ce qui n’est d’aucun profit ! » (Jérémie 2:11). Les païens ne font pas cela, ils gardent précieusement leurs dieux qui, pourtant, ne peuvent leur offrir aucun secours. Au verset 13, Dieu leur reproche : « Car mon peuple a fait doublement mal : ils m’ont abandonné, moi qui suis la source des eaux vives, pour se creuser des citernes, des citernes crevassées qui ne retiennent point l’eau. » Puisqu’ils étaient si bien avec ces nouveaux dieux, l’Éternel Dieu a permis qu’ils soient emmenés captifs, afin de savourer pleinement les bienfaits de ces chers dieux païens.

La dernière apostasie viendra achever cette longue liste de défections au cours des siècles précédents de l’histoire. Selon la prophétie, elle sera à son comble lors de l’apparition de l’antichrist des temps de la fin. Tout comme les renégats du passé, la fausse religion finale détournera les masses de la vérité pour s’attacher à l’antichrist. Mais qu’est-ce que cette fausse religion ? N’allez surtout pas croire qu’il s’agit seulement d’une seule. Dans toutes les dénominations religieuses populaires, la prédication a toujours été : « Si vous ne faites pas partie de notre église, vous faites partie d’une fausse église ». Comment reconnaître la bonne, alors ? C’est celle qui, comme celle les apôtres, ne permet aucun enseignement qui dévierait de celui de Christ. Puisque de nos jours nous avons le privilège d’avoir les instructions de Jésus conservées dans la Sainte Bible, à nous alors de vérifier toute chose avec la Bible en main, à savoir si c’est la vérité de Dieu qui est prêchée ou celle d’un homme.

Si c’est prouvable par la Bible, tant mieux. Si non : « Que Dieu soit reconnu véritable, et tout homme menteur, selon qu’il est écrit : Afin que tu sois trouvé juste dans tes paroles, et que tu gagnes ta cause lorsqu’on te juge » (Romains 3:4). Donc, Paul nous déclare que celui qui ne prêche que ce qui peut se prouver par la Bible est « trouvé juste dans ses paroles » à cause de la Parole de Dieu. Jésus a souvent utilisé l’expression : « Que celui qui a des oreilles, écoute ce que l’Esprit dit aux Églises » (Apocalypse 3:6). Il y a deux sortes d’esprits, l’Esprit de Dieu et l’esprit de Satan. Le premier agit dans les enfants du Royaume et l’autre dans les fils de la rébellion. C’est une preuve définitive qu’il faut absolument : « Éprouvez toutes choses ; retenez ce qui est bon. Abstenez-vous de toute apparence de mal » (1 Thessaloniciens 5:21-22), si nous voulons vraiment résister à la séduction de l’adversaire.

Il existe présentement un grand mouvement œcuménique promouvant, au nom de l’amour, le rassemblement au bercail de toutes les églises chrétiennes qui, au fil des siècles, se sont détachées de l’église catholique. Cette approche soi-disant fondée sur l’amour se traduit de plus en plus par la tendance à utiliser l’argument subtil suivant dans la prédication populaire : « Par amour pour tous nos frères et sœurs, est-ce péché d’écouter ce qui se prêche ailleurs, même si ce n’est pas entièrement biblique ? » À cette question, on pourrait répondre : « Est-il utile pour un chrétien, dans son cheminement vers le Royaume, de laisser quelqu’un polluer son esprit, en se laissant séduire par des erreurs ? » La décision est pourtant simple. On est avec Dieu, accroché à Sa Parole, ou on peut repousser Sa Parole, pour s’accrocher à tout le reste. Dieu nous a créés libre de choisir, et c’est là-dessus que l’antichrist des temps de la fin va miser pour promouvoir ses doctrines. À cause de son charisme, cet abominable personnage sera adoré par la majorité de l’humanité qui sera en rébellion contre Dieu.

Un homme ne pourrait jamais réussir une chose pareille par ses propres moyens. Une telle aberration ne peut avoir qu’une seule explication. Dans Apocalypse 13:2, Dieu nous révèle que : « Le dragon [Satan lui-même] lui donna sa force, et son trône, et un grand pouvoir. » Cet homme sera littéralement possédé par Satan et jouira d’une puissance épouvantable, accompagné d’une protection et d’une autorité absolue. Paul aussi nous confère que : « L’apparition de cet impie aura lieu avec la force de Satan, avec toute puissance, avec des prodiges et de faux miracles, et avec toutes les séductions de l’iniquité parmi ceux qui se perdent, parce qu’ils n’ont point reçu l’amour de la vérité, pour être sauvés » (2 Thessaloniciens 2:9-10). Mais comment pourra-t-il réussir un tel tour de force ? D’abord, pour bien nous mettre dans l’ambiance, sachez qu’au long de l’histoire tous les dictateurs, grands et petits, se sont toujours entourés d’astrologues ou de sorciers pour les conseiller. C’est d’ailleurs particulièrement vrai et reconnu aujourd’hui où des présidents et chefs d’états et de gouvernements n’osent prendre aucune décision sans avoir préalablement consulté leurs astrologues préférés !

Dans les derniers temps, ce dernier dictateur militaire, que Dieu appelle la Bête, sera aussi appuyé par un sorcier conseiller que Dieu appelle le faux prophète. Rappelons-nous également que nous serons rendus à une époque où la méchanceté sera une fois de plus à son comble. Paul nous le décrit ainsi dans sa lettre à Timothée : « Or, sache que dans les derniers jours il y aura des temps difficiles. Car les hommes seront épris d’eux-mêmes, aimant l’argent, vains, orgueilleux, médisants, rebelles à pères et à mères, ingrats, impies, sans affection naturelle, implacables, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d’orgueil, aimant la volupté plutôt que Dieu, ayant l’apparence de la piété, mais en ayant renié la force. Éloigne-toi aussi de ces gens-là » (2 Timothée 3:1-5).

Donc, le champ de travail de cet impie sera déjà préparé pour lui. « C’est pourquoi Dieu leur enverra [aussi] un esprit efficace d’égarement, pour qu’ils croient au mensonge ; afin que tous ceux qui n’ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir dans l’injustice, soient condamnés » (2 Thessaloniciens 2:11-12). Pour en finir au plus vite, Dieu permettra que les esprits des gens rebelles soient brouillés au point de croire les mensonges de ce faux christ, à qui la bête militaire accordera beaucoup de pouvoir pour accomplir son œuvre. « Elle exerçait toute la puissance de la première bête en sa présence, et elle faisait que la terre et ses habitants adoraient la première bête, dont la plaie mortelle avait été guérie. Et elle opérait de grands prodiges, même jusqu’à faire descendre du feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes » (Apocalypse 13:12-13). Qui ne sera pas impressionné par de tels prodiges ?

En temps de crise, le monde exige des solutions et non des comités d’études. M. Henri Spaak, qui fut le père du marché commun européen et secrétaire général de l’OTAN (de 1957 à 1961), a déclaré ceci dans un de ses discours : « Nous ne voulons pas d’un autre comité, nous en avons déjà trop maintenant. Ce que nous voulons, c’est un homme d’une telle stature qu’il soit capable de rallier l’allégeance de paix et de politique pour nous tirer du marasme économique dans lequel nous nous enfonçons. Envoyez-nous un tel homme, et qu’il soit Dieu ou démon, nous l’accueillerons ». Cette déclaration nous donne une assez bonne idée du genre de leader que nous verrons paraître un jour, ainsi que les décisions drastiques qui se prendront sûrement. Quand l’Europe sera rendue au bord d’une crise économique pire que le « krach » de 1929, pour sortir l’Union européenne de cette crise future, ils se donneront un surhomme d’une intelligence luciférienne, mais sans cœur.

N’oublions surtout pas que ce sera une époque de tribulation, portant menace d’une guerre mondiale et où des armes nucléaires et biologiques seront disponibles à des fanatiques sans scrupules. Un temps de panique où on aura absolument besoin de se rallier autour d’un chef pourvu de solutions. Il sera beau parleur, plein de charisme et de charme naturel. Il fera une alliance spéciale avec les dix plus puissants parmi les 25 pays actuels de l’union européenne, qui lui lègueront leur pouvoir pendant une courte période de temps. « Et les dix cornes que tu as vues, sont dix rois qui n’ont pas encore reçu l’empire ; mais ils auront la puissance comme rois, avec la bête, pour une heure. Ils ont un même dessein, et donneront leur puissance et leur autorité à la bête » (Apocalypse 17:12-13). Ils seront sur la même longueur d’onde que ce dictateur militaire, car ils auront « un même dessein » que lui : le Nouvel Ordre Mondial, dirigé par des hommes.

Chose curieuse, cependant, ces chefs ne réaliseront même pas qui leur mettra dans le cœur de suivre l’antichrist aveuglement. « Car Dieu leur a mis au cœur d’exécuter son dessein, et d’avoir un même dessein, et de donner le royaume à la bête, [et notez bien maintenant pour quelle raison] jusqu’à ce que les paroles de Dieu soient accomplies » (Apocalypse 17:17). Quand Dieu fait une prophétie, elle s’accomplira à coup sûr, car Dieu est toujours en charge ! L’avènement de Jésus sera proche, et les évènements se précipiteront en s’accélérant. Heureusement que le règne de la bête sera de courte durée. La catastrophe mondiale sera néanmoins si intense et dévastatrice que, si Jésus tardait un peu plus, la destruction nucléaire et bactériologique pourrait effacer la race humaine de cette terre. Jamais dans toute l’histoire du monde une telle astuce était possible. À notre époque, toutefois, la réponse est oui, et plusieurs fois oui !

Heureusement, dans Apocalypse 19:11, nous voyons Christ paraître avec Ses anges pour mettre fin soudainement à ce chaos mondial épouvantable. Les armées rassemblées près de Jérusalem seront convaincues que des extra-terrestres viennent attaquer la terre. Ce sera sûrement un extra-terrestre tout à fait spécial. Apocalypse 19:13 nous le décrit ainsi : « Il était vêtu d’un manteau teint de sang, et son nom s’appelle, LA PAROLE DE DIEU. » Il portera un autre nom aussi afin qu’il n’y ait aucun doute sur  l’identité de son projet : « Et sur son manteau, et sur sa cuisse, il portait ce nom écrit : ROI DES ROIS, et SEIGNEUR DES SEIGNEURS » (v. 19). Il S’en vient pour établir Son Nouvel Ordre Mondial à Lui. Mais Il aura un dernier petit problème à régler avant d’établir Son gouvernement.

Il devra abolir la possibilité de toute guerre future. Dans Apocalypse 19:19-20, nous lisons : « Et je vis la bête, et les rois de la terre et leurs armées, assemblées pour faire la guerre à celui qui était monté sur le cheval, et à son armée. Mais la bête fut prise, et avec elle le faux prophète, qui devant elle avait fait des prodiges, par lesquels il avait séduit ceux qui avaient pris la marque de la bête, et qui avaient adoré son image ; tous deux furent jetés vifs dans l’étang de feu brûlant, dans le soufre. » Envisagez un instant cet événement qui n’est pas encore arrivé jusqu’à ce jour, mais qui a pourtant été décrit par le prophète Daniel, plus de 500 années avant la naissance de Jésus. Lisez vous-même les accomplissements historiques, à partir de Daniel 7:15 jusqu’au verset 25, qui nous amèneront au moment crucial de l’avènement de Jésus et la destruction du règne de l’antichrist.

Dans Daniel 7:26 nous lisons : « Puis viendra le jugement, et on lui ôtera sa domination, pour la détruire et la faire périr jusqu’à la fin. » Qu’arrivera-t-il, par contre, aux armées assemblées pour faire la guerre à Jésus ? Apocalypse 19:21 : « Et tout le reste fut tué par l’épée qui sortait de la bouche de celui qui était monté sur le cheval ; et tous les oiseaux furent rassasiés de leur chair. » Que veut dire l’expression : « le reste fut tué par l’épée qui sortait de la bouche de celui qui était monté sur le cheval » ? Dieu Lui-même nous décrit ce qui se passera, dans Zacharie 14:12 : « Et voici quelle sera la plaie dont l’Éternel frappera tous les peuples qui auront combattu contre Jérusalem : il fera tomber leur chair en pourriture pendant qu’ils seront debout sur leurs pieds, leurs yeux se fondront dans leur orbite, et leur langue se fondra dans leur bouche. »

Dieu nous dit clairement que ces armées pourriront sur place « et tous les oiseaux furent rassasiés de leur chair. » Et le Nouvel Ordre Mondial que les grands de ce monde préparent, que lui arrivera-t-il ? Daniel 7:27 : « Et le règne, et la domination et la grandeur des royaumes qui sont sous tous les cieux, seront donnés au peuple des saints du Souverain. Son royaume est un royaume éternel, et toutes les dominations le serviront et lui obéiront. » Fini le système babylonien des hommes ! Fini aussi les élections aux quatre années ! Ce sont les véritables serviteurs de Christ qui formeront ce corps des futurs élus éternels du Royaume de Dieu. Le but du chrétien, en attendant ce merveilleux jour, est de persévérer dans cette connaissance, surtout quand nous constatons ce que la politique mondiale nous prépare présentement.

Dans Matthieu 28:20, Jésus nous dit clairement de prêcher aux autres tout ce qu’Il nous a enseigné : « …leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé ; et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Amen ! » Si nous faisons cela avec ceux qui ont le cœur disposé à écouter l’Évangile, cette attitude nous gardera près de Jésus, tout en formant en nous Son caractère divin. Donc, si Jésus est avec nous tous les jours, il ne sera pas possible pour nous de faire partie de cette dernière grande apostasie. La sagesse de Dieu nous fera comprendre que ce qui paraîtra normal au monde ne le sera pas du tout. Comme au temps de Noé, les gens se marieront, donneront leurs enfants en mariage, mangeront, s’amuseront et travailleront sans se douter de rien. Tout sera normal pour eux, mais qu’en est-il pour le chrétien ?

Si vous entendiez parler aux nouvelles qu’il y ait eu des apparitions de la sainte vierge en quelque part, iriez-vous vérifier la véracité de ces visions ? Plusieurs groupes diraient non, car ils n’adorent pas la vierge Marie. Et si c’était une apparition de Jésus ? Cela serait-il différent au point qu’il vaudrait la peine de vous déplacer pour vérifier, car on ne sait jamais ! Pourtant, Jésus nous dit que si nous faisons cela nous serons séduits, car c’est ainsi que la séduction commence, par des choses simples et en apparence inoffensive. Allons-nous croire Jésus quand Il dit, dans Matthieu 24:23 : « Alors si quelqu’un vous dit : Le Christ est ici ou Il est là ; ne le croyez point. » Mais pour quelle raison ? Verset 24 : « Car de faux christs et de faux prophètes s’élèveront et feront de grands signes et des prodiges, pour séduire les élus mêmes, s’il était possible. »

Jésus a dit cela parce que le vrai chrétien devrait toujours avoir à l’esprit ce qu’Il nous déclare aux versets 25 à 26 : « Voilà, je vous l’ai prédit. Si donc on vous dit : Le voici dans le désert ; n’y allez point : Le voici dans des lieux retirés ; ne le croyez point. » Très simple comme instruction, mais obéir à Jésus dans cette petite instruction devient pour Lui la preuve évidente que nous sommes Ses disciples en phase préparatoire pour régner avec Lui un jour. Jésus Lui-même nous dit ceci, dans Luc 16:10 : « Celui qui est fidèle dans les petites choses sera aussi fidèle dans les grandes ; et celui qui est injuste dans les petites choses sera aussi injuste dans les grandes. » La Bible nous indique exactement la façon par laquelle Christ reviendra : « Car, comme l’éclair sort de l’orient et se fait voir jusqu’à l’occident, il en sera aussi de même de l’avènement du Fils de l’homme » (v. 27). Divinement spectaculaire et parfaitement grandiose !

Les faux prophètes seront sûrement sur place, mais quelle sorte de Christ vont-ils prêcher ? Sachez que Satan aussi peut faire de grands signes et des prodiges. Jésus nous met en garde, car certains croient que le fait de se déclarer chrétien rendra la séduction impossible. Afin de ne pas être séduits, nous devons écouter Jésus, car « Voilà, Il nous l’a prédit » ! Ce sont les curieux qui pensent qu’il n’y a rien là qui tomberont dans le piège. Le grand problème de nos jours, c’est que depuis les vingt siècles de l’Église, Satan a réussi à faire ses ravages dans toutes les dénominations chrétiennes incitant les frères et sœurs à contester entre eux et avec ceux qui sont partis dans d’autres congrégations. Ces gens n’ont qu’une apparence de piété seulement.

Le serviteur de Dieu ne doit pas agir ainsi. Voici l’instruction de Paul dans 2 Timothée 2:24-26 : « Or, il ne faut pas que le serviteur du Seigneur aime à contester ; mais il doit être doux envers tous, propre à enseigner, patient ; redressant avec douceur les adversaires, attendant que Dieu leur donne la repentance, et leur fasse connaître la vérité, et qu’ils sortent de l’ivresse des pièges du diable, qui les tient captifs et soumis à sa volonté. » Le prophète Daniel appelle ce processus d’obéissance dans les petites choses un « processus de purification » qui va séparer les justes de ceux qui vont apostasier Christ.

En parlant de la Grande Tribulation, Daniel 12:10 nous dit : « Plusieurs seront purifiés, blanchis et éprouvés, mais les méchants agiront avec méchanceté, et aucun des méchants ne comprendra, mais les intelligents comprendront. » Cependant, parce qu’ils auront compris, ils feront le bien en enseignant la justice tout en faisant eux-mêmes ce qui est juste. Ceci sera complètement l’opposé de ceux qui seront séduits, car l’intelligence divine augmentera notre connaissance. Voici ce qui se produira comme résultat final chez les enfants de Dieu : « Ceux qui auront été intelligents brilleront comme la splendeur de l’étendue, et ceux qui en auront amené plusieurs à la justice brilleront comme des étoiles, à toujours et à perpétuité » (Daniel 12:3).

Jean ajoute ceci à cette belle promesse : « Et la promesse qu’il nous a faite, c’est la vie éternelle. Je vous ai écrit ces choses au sujet de ceux qui vous séduisent. Mais l’onction que vous avez reçue de lui, demeure en vous ; et vous n’avez pas besoin que personne vous enseigne ; mais comme cette même onction vous enseigne toutes choses, et qu’elle est véritable, et qu’elle n’est point un mensonge, demeurez en lui, selon qu’elle vous a enseignés. Maintenant donc, petits enfants, demeurez en lui, afin que, quand il paraîtra, nous ayons de la confiance et que nous ne soyons pas confus devant lui à son avènement. Si vous savez qu’il est juste, sachez que quiconque pratique la justice, est né de lui » (1 Jean 2:25-29).

Salomon fut inspiré d’écrire ceci, dans Ecclésiastes 3:10-11 : « J’ai vu l’occupation que Dieu a donnée aux hommes pour s’y exercer. Il a fait toute chose belle en son temps ; même Il a mis l’éternité dans leur cœur, sans que l’homme puisse toutefois comprendre, depuis le commencement jusque à la fin, l’œuvre que Dieu fait. » De ce fait, Dieu a placé le goût de l’immortalité dans le cœur de l’homme sans qu’il puisse en comprendre le pourquoi. Pas comme un fait accompli, toutefois, au travers d’une supposée âme immortelle, mais plutôt comme le but ultime vers lequel les humains devraient diriger leur vie pour en recevoir la récompense comme un don gratuit de Dieu. Voilà ce qui nous attend, grâce à notre obéissance à Christ.

 




D.219 – L’INEXTRICABLE TOILE D’HERBERT W. ARMSTRONG – Partie 21

 

Regard interne sur l’Église Universelle de Dieu

Par DAVID ROBINSON

Chapitre 20

INCESTE !

 

Jusqu’à quel point le péché d’inceste est-il sérieux quand un père utilise son autorité pour forcer sa propre fille, sa propre chair ? Toutes les générations de la famille humaine ont toujours considéré cette conduite comme un acte contre nature. L’apôtre Paul se référa à une situation presque similaire dans l’église de Corinthe : « …une telle impudicité, qu’entre les Gentils il n’est point fait mention de semblable ; c’est que quelqu’un entretien la femme de son père » (1 Corinthiens 5:1). L’inceste était des plus dégoûtants pour Paul qui fut amené à enregistrer sa répulsion au profit de la postérité, dans la Bible inspirée. Même à notre époque de « liberté sexuelle », la nation américaine fut choquée, tout récemment, de voir un programme télévisé, The Phil Donahue Show, dans lequel des victimes d’inceste discutaient de leur souffrance émotive résultant de ce genre d’abus parental. La punition psychologique d’un tel péché se perpétue pendant des générations.

Parfois, les auteurs de pareils crimes tentent de se justifier en citant le cas de Lot, le neveu d’Abraham, dans le livre de la Genèse. Le récit biblique de la conduite de Lot justifie-t-il d’une manière ou d’une autre qu’un homme prenne sa propre fille ? Examinons cette affaire.

1)      Lot était sans épouse puisqu’elle avait péri dans le voyage en provenance de Sodome.

2)      Lot ne fut pas l’initiateur, ce furent ses filles. Elles le soûlèrent de vin en préparation de ce qu’elles voulaient : des enfants. Elles pensaient que toute l’humanité avait été détruite et elles voulaient préserver la race.

3)      Lot s’exécuta une fois ivre et ne répéta jamais cette conduite répréhensible.

Quoi qu’il n’y ait aucune justification à ce genre d’acte, le péché de Lot, tout mauvais soit-il, ne se compare pas avec celui d’un homme marié qui, sur une base continue, a des relations sexuelles avec sa propre fille !

Beaucoup d’états américains ont légiféré la peine de mort dans de tels cas lors des premières années de l’histoire de notre pays. J’ai connu personnellement un cas, au Texas, dans les années 1950. Le père fut exécuté à Huntsville pour cet acte. Il fut condamné dans le Comté de Live Oak, au Texas. Il avait séduit sa fille de treize ans et perpétra son crime jusqu’à ce que des parents découvrent l’affaire. C’est sa propre parenté qui exigea la peine de mort et l’État du Texas les accommoda. Je ne suis pas sûr, mais je soupçonne que les lois de l’Oregon et de la Californie n’étaient pas très différentes dans les années trente et quarante.

L’inceste est un crime terrible et contre nature, une extrême perversité. Voilà pourquoi je fus choqué sans mesure quand j’entendis dire qu’Herbert Armstrong était coupable lui-même de ce vil péché. Je l’appris durant l’été de 1979 de par des membres de sa propre famille. L’histoire sordide, dépassant l’imagination, fut racontée dans tous les détails.

Garner Ted Armstrong fut une de ces sources familiales. L’été dernier, alors qu’HWA attaqua son fils avec une furie sauvage, ce dernier était dans le plus profond désespoir. Ses émotions étaient un mélange de colère et de blessure profonde. Dans cet état, il révéla des secrets familiaux qui, autrement, auraient été enfouis en lui éternellement. Il dit avoir appris en 1971 l’incroyable conduite de son père durant les années 1930-40. L’histoire lui fut contée directement, avec un luxe de détails choquants, mais il scella le tout au fond de sa conscience pendant toutes ces années. Or, au printemps de 1978, alors qu’il se trouvait dans la demeure de son père pour ce qui serait la dernière fois, HWA le menaça de le « détruire ». En réaction à cela, Ted répliqua : « Papa, c’est moi qui vais te détruire ! Je suis au courant de toi et de … » (Il parlait de la plus jeune de ses sœurs.)

À ce moment-là, son père, qui se trouvait jusque là à flotter dans un excès d’autocratie désinvolte, s’assit calmement et répondit : « Eh bien, Ted, il y a eu des moments où je fus vraiment loin de Dieu ». (Il faut convenir que ce fut un tournant étrange des événements dans la relation entre les deux, qu’HWA avait comparée à la relation entre Dieu le Père et Jésus-Christ.)

Ted raconta à bon nombre de gens qu’il y eut alors une lueur dans les yeux de son père qu’il n’avait jamais eue auparavant. Ted su que son père était maintenant déterminé à détruire complètement toute crédibilité qu’il possédait. C’était lui ou son fils. L’instinct de conservation exigeait dès lors une telle mesure. Il s’agissait d’une question de donner ou de prendre, et HWA entendait bien prendre !

Il n’y a personne qui, ayant entendu objectivement l’histoire de cet inceste dans ses détails atroces, puisse ensuite en douter. C’est un chapitre vital qui est absent de l’autobiographie d’HWA. Ce péché s’étendit sur une longue période d’années, une décennie après qu’il fut ordonné ministre, selon les membres de sa propre famille. Pas étonnant qu’il n’ait pas été réceptif à l’article de David Antion concernant les « qualifications pour le ministère », rédigé en 1974.

Beaucoup d’entre nous, nous sommes bien demandé pourquoi HWA couvrit si énergiquement les péchés de Ted pendant tant d’années. Dans son esprit, Ted semblait alors une extension de lui-même, même pas une entité séparée. C’était donc comme se couvrir lui-même. Mais quand il vit qu’il devait, en fin de compte, expulser son fils, il devait se rendre jusqu’au bout. Détruire ou être détruit. Et il avait encore des choses à « prendre » dans la vie, même s’il approchait quatre-vingt-dix ans.

On ne devrait pas, normalement, mentionner ces choses-là, mais il ne s’agit assurément pas d’un cas normal. Le bien-être de milliers de gens est en jeu, et ces milliers qui se tournent vers HWA, l’idolâtrant comme si c’était Dieu Lui-même, doivent venir à comprendre que cette vision est dangereuse. Des milliers de personnes de par le monde ont été blessées en suivant aveuglément cet homme. On doit maintenant donner assez d’informations aux gens pour qu’ils prennent des décisions intelligentes à savoir si c’est bien l’homme qui les mènera au lieu de sécurité durant la « crise toute proche », ou s’il continuera simplement à prendre leur argent et les appeler ses « idiotes de brebis » ! Certains auront sans doute le sentiment que je devrais cacher cette sordide affaire et l’oublier. Mais cela m’apparaît impossible parce que le bien-être de trop de gens repose sur la vérité concernant sa personnalité.

Paul écrivit aux chrétiens de son temps : « Et ne prenez aucune part aux œuvres infructueuses des ténèbres, mais bien plutôt condamnez-les. Car il est même honteux de dire ce que ces gens font en secret » (Éphésiens 5:11-12). Plus tôt, dans le même chapitre, Paul avait écrit :

« Que ni la fornication, ni aucune impureté, ni l’avarice, ne soient même nommées parmi vous, comme il convient à des saints » (v. 3).

« Mais, » dira-t-on, « vous ne devriez pas juger l’apôtre de Dieu. » Ce n’est pas ce que dit la Bible ! Jésus-Christ loua l’Église d’Éphèse pour avoir éprouvé et testé ceux qui déclaraient être des apôtres. Notez bien Ses paroles : « …tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres, et ne le sont point, et tu les as trouvés menteurs » (Apocalypse 2:2).

Quelqu’un peut-il prêcher la vérité pendant des années et échouer sa propre vie spirituelle ? Évidemment ! Lucifer l’a fait, Salomon l’a fait et bien d’autres au fil des ans. Voilà pourquoi Jésus a dit : « Pourquoi donc m’appelez-vous Seigneur, Seigneur, tandis que vous ne faites pas ce que je dis ? » (Luc 6:46). Jésus a aussi dit que « c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle » (v. 25). La façon dont un homme parle en privé démontre sa manière d’être. Ses déclarations publiques ne sont pas suffisantes pour juger du caractère d’un homme ― i.e., sa véracité. Il est particulièrement nécessaire de savoir quel genre d’homme vous allez suivre quand il promet de vous conduire dans le Royaume de Dieu.

Dans Matthieu 7:21-23, nous lisons cet avertissement de Jésus :

« Ce n’est pas tout homme qui me dit : Seigneur ! Seigneur ! qui entrera dans le Royaume des cieux ; mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur ! Seigneur ! N’avons-nous pas prophétisé en ton nom ? et n’avons-nous pas chassé les démons en ton nom ? et n’avons-nous pas fait plusieurs miracles en ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus ; retirez-vous de moi, vous qui faites métier d’iniquité. »

Dans le 59e chapitre d’Ésaïe, le prophète nous met en garde contre ceux qui conçoivent la malice, le mensonge et apportent l’iniquité. Leurs pieds courent vers le mal. Ils ne connaissent pas le chemin de la paix. Ils se font des sentiers tortueux et ils tissent des toiles d’araignée ! Mais Ésaïe promet, au nom de Dieu, que ces toiles ne serviront pas, en fin de compte, de couverture à leurs péchés !

Herbert Armstrong s’est fait piéger dans sa propre toile de mensonges. Et le temps est venu de le révéler pour ce qu’il est réellement. Puisse Dieu aider Ses serviteurs à voir.

Fin


Appendice

[N. du T. : Série de lettres et d’extraits de lettres dont la pertinence fait apparaître certains des plus importants problèmes que l’Église Universelle a vécus dans les années précédant la publication du livre de M. Robinson.]

Cher M. Meredith,

Nous vous écrivons en raison de plusieurs questions que nous nous posons concernant votre conception de la loyauté, dans le but de recevoir de votre part une explication sur l’énorme différence entre vos enseignements au sujet de la loyauté et votre propre exemple, de même que sur plusieurs autres questions qui nous tracassent.

Depuis que vous avez repris vos présentes fonctions, vous avez beaucoup parlé de la loyauté. Vous avez réclamé du ministère qu’il vous soit loyal. Vous nous avez rappelé que « Christ est en charge » et que « la rébellion est un péché aussi grave que la sorcellerie ». Mais, du même souffle, vous nous avez confié que, ayant été sous quatre administrations, vous vous trouviez en désaccord avec leurs politiques ! Nombre d’entre nous avons dû vous écouter débiner contre les administrations antérieures et récriminer contre la politique du bureau chef ! Nous vous avons entendu contredire ouvertement les doctrines auxquelles vous ne croyiez pas, même si, de ce que nous en savons, elles étaient approuvées par M. Armstrong.

Nous aimerions savoir jusqu’à quel point vous croyez à vos propres enseignements ! Vous dites que Dieu a maintenant remis l’administration sur les « bons rails ». Qu’est-ce que vous croyez : que Dieu l’avait mise sur les mauvais auparavant, ou bien qu’Il a tout simplement perdu le contrôle de M. Armstrong ? Si c’est le premier choix, alors toutes les fois que vous accusez l’administration précédente de s’être égarée, c’est Dieu que vous accusez. Si c’est le second choix, vous accusez donc M. Armstrong de résister à Dieu ! Vous vous montrez également incohérent en choisissant de croire que Dieu est, ou n’est pas, sur Son trône selon ce qui fait votre affaire ! Quand vous êtes en charge, Dieu est sur Son trône ; quand vous ne l’êtes pas, Dieu ne l’est pas. Très accommodant pour vous !

Lorsque vous prêchez au ministère la loyauté, M. Meredith, quel genre avez-vous en tête ? Votre genre : montrer ouvertement votre désaccord envers la politique du bureau chef, blanchir délibérément l’administration à chaque occasion, poignarder vos dirigeants dans le dos tout en prétendant les soutenir, faire de fausses accusations de déloyauté contre vos dirigeants et montrer une mauvaise attitude face aux doctrines de l’église que vous désapprouvez ? Comme vous le savez mieux que nous, voilà l’exemple de « loyauté » que vous avez établi au cours des ans.

Christ a commandé à Ses disciples de juger les gens par leurs fruits. Quels sont les fruits de votre administration ? Haine, amertume, fausses accusations, peur, suspicion, espionnage, intimidation, trahison entre frères, appareils d’écoute dans les chambres, écoutes téléphoniques, racisme, violence physique, manifestations, sit-in, caractère vindicatif, accusations sans preuves contre les frères, excommunications illégales, congédiements d’employés fidèles de longue date à qui on a refusé le droit de s’expliquer, hystérie, caractère impitoyable et confusion multiple.

Sont-ce les fruits du Saint-Esprit de Dieu ? Pas selon les Écritures !

Qu’en est-il des rumeurs persistantes disant que vous « empruntez » de la troisième dîme pour acheter des pièces de monnaie en argent et des lingots d’or et que vous empochez tous les profits provenant de leur revente ? Si elles sont vraies, vous devriez immédiatement démissionner. Qu’en est-il de vos pratiques antérieures consistant à espionner les ministres et à compiler des dossiers sur eux ? Et de votre utilisation de ces dossiers dans le but d’intimider individuellement les ministres ? Allez-vous le faire encore ? Cela se rapporte davantage aux trucs employés par la CIA, le FBI et le KGB que par l’Église de Dieu ! Qu’en est-il de vos déclarations clairement racistes en chaire, proclamant que l’élection d’un maire nègre est l’accomplissement de la prophétie disant que « l’étranger se soulèvera contre vous » ? Allez-vous imposer vos préjugés personnels à toute l’église ?

Nous ne posons pas ces questions pour vous pousser à une chasse aux sorcières ou pour vous harasser, mais dans l’espoir sincère d’en parler ouvertement. Nous espérons que vous accepterez de croire à nos bonnes intentions.

 

PLUSIEURS MINISTRES INQUIETS

* * *

 

Cher M. Rader,

Étant donné que les points de cette lettre, en rapport avec la Conférence de Tucson, vous concernent directement, nous avons décidé de vous écrire personnellement. Nous en avons envoyé une copie à M. Meredith. Nous vous écrivons de façon anonyme parce que nous croyons que, vu l’atmosphère actuel de crainte, de suspicion, d’intimidation et d’hystérie, agir autrement s’avérerait suicidaire.

Bien que nous voyions avec appréhension les développements récents opérés dans l’église, dont, en tête de liste, l’incroyable traitement qu’a reçu M. Cole et la désintégration évidente de l’Œuvre et de l’Église ayant eu lieu depuis son excommunication injustifiée, nous nous inquiétons également des motifs de M. Meredith vous « disculpant » de toute allégation de conduite « homosexuelle » avec M. Cornwall. Nous sommes préoccupés pour plusieurs raisons : non seulement ces allégations n’étaient-elles pas en question, mais peu de ministres en avaient entendu parler avant. En les amenant sur le tapis lors de la conférence, M. Meredith s’est assuré que tous les ministres dans le monde sachent que de telles allégations circulaient à votre propos. Maintenant, nombre de ministres en parlent (ou murmurent entre eux). M. Meredith a réussi à mettre un point d’interrogation sur votre conduite personnelle. En vous reliant de cette manière à M. Cornwall, il a fait en sorte que les ministres se demandent si ce ne serait pas la véritable raison de votre étroite relation personnelle et d’affaires (le nom de M. Cornwall a-t-il à être nommé ?) Les gars relient les dénégations de M. Meredith avec les allégations de Gotoh et se demandent si ce n’est pas un autre cas de « il n’y a pas de fumée sans feu ». Ils se rappellent les rumeurs concernant Ted et de ce qu’on les niait avec force jusqu’à ce qu’elles soient admises tacitement lorsqu’il quitta l’église. Ils s’inquiètent de ce que cela peut encore se produire.

Ce qui nous ramène aux motifs de M. Meredith. Ceux d’entre nous qui étions sur le terrain pendant la première administration de M. Meredith se souviennent qu’il utilisait des tactiques identiques envers ceux qu’il semble maintenant employer contre vous. Pour discréditer la compétition, il partait une rumeur et sautait ensuite sur toutes les occasions pour la « nier » publiquement, sachant que chaque dénégation ajoutait de la substance à la rumeur.

M. Meredith est-il en train de vous discréditer de la même manière qu’il l’a fait pour d’autres ?

Il y a aussi une rumeur qui circule voulant que M. Meredith ait confié à quelques amis qu’il aurait « composé » les Comités de façon à ce que, si M. Armstrong mourait, il puisse vous congédier. Nous espérons que ces menaçants jeux de pouvoir prendront bientôt fin au nom de Christ et au nom de l’Église.

 

UN GROUPE DE MINISTRES FORT INQUIETS

* * *

 

[Voici des extraits de lettres co-ouvrières d’Herbert Armstrong démontrant l’évolution tordue de sa politique « d’évangélisation ».]

HWA, lettre co-ouvrière du 24 décembre 1967.

« « Afin que The WORLD TOMORROW soit capable d’acheter du temps d’antenne des STATIONS TRÈS PUISSANTES ET DE PRESTIGE, nous avons dû changer le format de notre programme lors des récentes dernières années. Vous ne l’avez peut-être pas réalisé, mais la plupart des stations radios les plus IMPORTANTES, aux cotes d’écoute les plus hautes, n’acceptent pas d’émissions religieuses. The WORLD TOMORROW n’a JAMAIS été un programme « RELIGIEUX » comme ceux du monde. Mais nous l’avons rendu plus ÉDUCATIF. Cela nous a donné un AUDITOIRE BIEN PLUS GRAND ! »

HWA, lettre co-ouvrière du 26 août 1969, pp. 1-2.

« J’ai cité sa lettre en entier. J’ai voulu que vous, dont les dîmes et les offrandes font que cette diffusion puissante soit possible sur terre, sachiez jusqu’à quel point son impact est ÉNORME. Co-ouvriers, je sais que vous ne réalisez pas comme il a été DIFFICILE, au fil des ans, de faire accepter notre programme aux stations radios pour qu’elles lui accordent du temps et qu’elles acceptent notre argent. Elles veulent l’argent ― mais ELLES NE VEULENT PAS d’émissions religieuses. Nous devons habituellement les convaincre de la nature et de la valeur ÉDUCATIVES de The WORLD TOMORROW ― de son énorme potentiel D’ÉCOUTE ― du fait qu’il est DIFFÉRENT des programmes religieux Dans certains cas, il nous a fallu des années pour convaincre le gérant d’une station qu’il devait avoir The WORLD TOMORROW sur les ondes. Mais lorsque nous y sommes [sur les ondes] et que ces gens RÉALISENT ce qu’est notre émission, et qu’ils voient l’énorme POTENTIEL D’ÉCOUTE ― sa cote d’écoute des plus élevées ― ils se sentent comme M. Klym. »

HWA, lettre co-ouvrière du 27 mars 1970, pp. 1-2.

« Ce changement est grandement nécessaire en raison du SUCCÈS inespéré et très réjouissant du nouveau dynamisme de la circulation mondiale du PLAIN TRUTH. Cette nouvelle politique fut inaugurée en juillet 1968. À cette époque, nous avons changé le format éditorial du PLAIN TRUTH. Il acquit une apparence et un langage séculiers. Même s’il n’avait plus l’apparence ou le ton d’un magazine religieux (en vérité, il n’a jamais été comme les magazines religieux du monde), il continue pourtant à offrir la merveilleuse connaissance des VRAIES VALEURS, et LE CHEMIN vers une vie meilleure, mieux remplie, plus riche, plus abondante.

* * * *

« MAIS, j’ai appris, après plus de quarante ans d’expérience, qu’en général seule une petite minorité recherchant la vérité ― et ceux qui s’intéressent à la religion ― écouteront ou liront lorsque le message sera livré sur un ton religieux et dans un langage biblique ! Au cours des derniers cinquante ou soixante ans, le concept évolutionniste anti-Dieu et anti-biblique a pénétré toute l’éducation, du primaire à l’université. La croyance en Dieu a presque entièrement disparu de l’esprit de ceux qui enseignent notre jeunesse et nos collégiens. Un PRÉJUGÉ bien ancré fut implanté dans la plupart des esprits contre tout ce qui émane de la Bible, ou tout ce qui est associé à Christ ou à Dieu.

« Donc, pour être capable d’apporter LA VÉRITÉ aux 95 % que nous ne pourrions atteindre en utilisant un langage biblique, The PLAIN TRUTH offre maintenant CETTE MÊME VÉRITÉ dans le propre langage du monde. Il évite toute apparence de religiosité ou de biblicisme. Même là, il y a beaucoup d’enseignement biblique trop profondément spirituel pour être compris par les esprits non-convertis. D’où la nécessité d’un NOUVEAU magazine, TOMORROW’S WORLD, pour ceux qui ont soif et qui ont faim de vérités plus approfondies. »

HWA, lettre aux souscripteurs du Tomorrow’s World, 24 mars 1972, p.1.

« Il y a des années, le PLAIN TRUTH était avant tout un magazine de compréhension biblique, comme le TOMORROW’S WORLD l’est aujourd’hui. Mais, il y a quelques années, les circonstances ont fait que son apparence plus religieuse limitait passablement le lectorat du PLAIN TRUTH à la minorité de la population qui s’intéresse déjà à la Bible et à ses vérités.

« Notre mission est, non seulement d’atteindre cette petite minorité de la population du monde s’intéressant déjà à la Bible et au vrai Message de l’Évangile ― mais la POPULATION ENTIÈRE, ou au moins à la plus grande partie possible. Pour ce faire, nous voulions annoncer The PLAIN TRUTH en achetant de l’espace publicitaire dans les médias à grande circulation comme le LIFE, le LOOK, le London Sunday Times, et d’autres magazines à grand tirage en Allemagne, en Afrique du Sud, en Australie, aux Philippines, etc. La plupart de leurs souscripteurs n’étaient pas intéressés à la Bible et au Message évangélique. Nous voulions encourager leurs millions de lecteurs à s’abonner au PLAIN TRUTH.

« Pour cela, et pour rendre le PLAIN TRUTH plus acceptable et plus attrayant aux yeux de leur vaste lectorat, nous avons trouvé qu’il était plus désirable que le PLAIN TRUTH ait un ton moins religieux.

« Bien sûr, nous avons continué à conserver les enseignements bibliques actuels comme la bonne MANIÈRE DE VIVRE de Dieu ― les causes des problèmes personnels, familiaux et mondiaux ― LE CHEMIN menant aux solutions heureuses des problèmes et des maux sociaux et moraux mondiaux. Ce qui était de PRIME IMPORTANCE, c’était de mettre ces vérités dans les mains des gens dans leur propre langage, plutôt que dans un langage au ton religieux.

HWA, Le BULLETIN, 3 juin 1975, pp. 293-294

« Quelque chose est devenu un handicap sérieux et me cause, à moi et à l’équipe de tournée, un embarras, et pas des moindres. Il nous faut dire si nous représentons l’Ambassador College ou la Worldwide Church of God.

« On me considère Ambassadeur pour la PAIX MONDIALE. Mais si je représente une ÉGLISE, ils ont immédiatement le mot “RELIGION !” en tête et cela provoque des préjudices et de la compétition religieuse. Si je tente d’éviter de me poser en croisé religieux en représentant l’Ambassador College, ils me demandent : “Où est ce collège ? Combien d’étudiants avez-vous ?” Un collège, même avec deux campus, mais n’ayant qu’une inscription de 500 à 700 élèves, semble relativement petit comparé aux universités partout dans le monde et leurs 5 000 à 68 000 étudiants.

« Christ a dit que nous devons être “prudents comme les serpents et simples comme les colombes”. Il y a quelques semaines, j’ai autorisé la formation et l’incorporation d’une nouvelle FONDATION, nommée La Fondation Culturelle Internationale Ambassadeur. Elle est à but non lucratif et destinée à servir l’humanité dans le monde entier.

« Les fondations, telles que la Fondation Ford, la Fondation Rockefeller, etc., sont regardées avec grand respect. Je mentionne encore le Collège Ambassadeur, mais j’explique maintenant que nous avons formé cette nouvelle Fondation pour parrainer notre programme éducationnel mondial pour tous les peuples, à tous les niveaux. En temps et lieu, nous pourrons, dans cette nouvelle dimension de l’Œuvre, laisser tomber toute mention du Collège Ambassadeur, sauf en tant qu’institution associée. En outre, pour fins d’accréditation, il est nécessaire que cette phase de l’Œuvre soit détachée du Collège Ambassadeur, comme elle le sera légalement.

« Déjà, nous trouvons que cette nouvelle fondation ajoute un grand prestige, de la crédibilité et l’approbation. Il s’agit de quelque chose que PERSONNE NE PEUT CRITIQUER ! Elle n’a aucune connotation RELIGIEUSE ! »

HWA, lettre co-ouvrière du 25 juillet 1978, p. 2.

« Ce sont l’Église et l’Œuvre du DIEU VIVANT ― pas des HOMMES ! Pas de ce monde ! La programmation télévisuelle est devenue de plus en plus séculière ― comme l’ont dit plusieurs téléspectateurs, “politique, sans le Dieu vivant et la Bible !” Mais Jésus-Christ y a remis Dieu et la Bible ― et le nombre de stations télévisuelles et radiophoniques s’accroît chaque semaine, maintenant. Notre programme de brochures devenait plus séculier ― moins biblique. Tout le profil de l’Œuvre devenait de plus en plus séculier ― la VÉRITÉ de Dieu se diluait !

« Jésus-Christ est VIVANT ET IL VIT AUJOURD’HUI ― et Il CHANGE TOUT CELA avec dynamisme !

« Cette approche documentaire et séculière dans la diffusion et la littérature fut un coûteux gaspillage ! Quatre-vingt-six pourcent des gens qui répondent et demandent de la littérature par l’émission ont laissé tomber tout intérêt aussitôt qu’ils ont appris que l’église était reliée à l’œuvre.

« Vous lisez dans le Pastor’s Report qu’une variété de personnes sont souvent en contact avec moi. Pensez-vous qu’ils ne me disent que de temps à autre ce que décide le BUREAU CHEF ?

« Depuis maintenant un an, j’ai repris le CONTRÔLE COMPLET de l’Église, du Collège, de la Fondation. J’AI PRIS TOUTES LES DÉCISIONS ! J’ai bâti tous les plans pour le futur. Si, à Pasadena, l’on a des idées que l’on désire implanter, l’on doit m’en éclairer et obtenir mon approbation.

« Ce que j’essaie de vous dire, c’est que, SUR LE PLAN HUMAIN, L’ŒUVRE ENTIÈRE EST DIRIGÉE PAR MOI, COMME SI JE DEMEURAIS ENCORE À PASADENA ET QUE J’Y TRAVAILLAIS TOUS LES JOURS DANS MON BUREAU !

« Je suis en contact CONSTANT avec tous les chefs de TOUS LES DÉPARTEMENTS. Je reçois beaucoup d’appels téléphoniques chaque jour. J’appelle des individus, des paires ou des groupes de gens à Tucson lorsque je dois discuter personnellement certaines choses avec eux au lieu de le faire par téléphone. Je n’ai pas abandonné mon leadership sur l’œuvre d’aucune façon.

« Une partie du personnel du Bureau chef est déménagé ici ― particulièrement ceux du Département du Traitement de Courrier. L’argent est traité ici, enregistré, mis en banque, exactement comme à Pasadena, et par le même personnel fiable et loyal.

« Quand Jésus était sur terre, le “Bureau chef” se trouvait là où était Jésus à l’instant. Il opère maintenant cette Œuvre par Son apôtre élu ― le Bureau chef se trouve PARTOUT OÙ SE TROUVE SON APÔTRE ! »

 


LETTRE OUVERTE À HERBERT ARMSTRONG

Le 19 novembre 1979

 

Herbert W. Armstrong

P. O. Box 431

Tucson, Arizona  85702

 

Cher M. Armstrong,

Dans les deux dernières années et davantage, beaucoup d’entre nous qui sommes proches du centre nerveux de l’Église Universelle de Dieu nous demandions ce qui a bien pu se passer de mauvais dans votre famille. Beaucoup de terribles déclarations acrimonieuses ont fusé de toute part entre vous et vos enfants, et voilà que maintenant vos petits-enfants sont impliqués. Selon l’information que je possède, vous n’êtes en bons termes avec aucun de vos enfants ! Nous entendons parler, sur les ondes, dans les talk shows et dans les médias écrits, de la profonde division régnant au sein de votre famille. Ce problème familial a blessé de nombreuses personnes de l’Église qui ne savent pas ce qui arrive.

Pendant des années, vous avez enseigné, comme d’autres l’on fait, le principe de « cause à effet ». Nous croyons en ce principe. De même que l’apôtre Paul lorsqu’il écrivit : « On ne se joue point de Dieu ; car ce que l’homme aura semé, il le moissonnera aussi. » Il y a une cause à chaque problème.

Quelle est la cause de vos problèmes familiaux ? Dans des circonstances normales, l’on ne poserait pas la question. Mais voilà que vous êtes un personnage public et, en tant que tel, vu le bien-être de milliers de gens en jeu, votre vie privée n’est plus privée. Elle est devenue fort publique. Vous vous êtes établi enseignant dans le domaine religieux et vous avez dit que vous seul connaissiez le chemin de la paix. Pourquoi n’y a-t-il pas de paix dans votre propre vie ? Ou, pourquoi n’y a-t-il pas de paix dans votre famille ?

Je me suis questionné à ce sujet. J’ai su que vous aviez de graves problèmes personnels, mais que vous ne pouviez comprendre pourquoi vous étiez si malheureux. Vous devez amener la consolation et provoquer le sommeil comme tels en buvant toujours plus de vin.

Ce n’est que tard cet été, quand j’ai entendu les rumeurs détaillées au sujet du début de votre vie familiale que j’ai commencé à comprendre pourquoi vous semblez sous le coup d’une malédiction spéciale. Si les choses que j’ai entendu dire de vous sont vraies, alors je comprends pourquoi il n’y a pas de paix au sein de votre famille. Ça expliquerait également pourquoi il n’y a pas de paix non plus dans la famille de l’église. On ne se moque certainement pas de Dieu ! Quand ce morceau est tombé en place, tout le portrait devint clair.

On dirait que Satan vous a capturé en utilisant le sexe comme traquenard, ce qu’il a souvent fait par le passé. Ce que vous exigiez des autres, vous étiez incapable de le faire vous-même. Qu’est-ce qui s’est tordu, M. Armstrong ? Qu’est-il arrivé pour que votre foi soit détruite ? Est-ce l’échec de vos prophéties ? Vous n’aviez pas à prendre le même chemin que Salomon ! Pourquoi avez-vous fait cela à l’Église ?

Vos proches, sachant votre obsession du sexe, trouveront difficile de ne pas croire aux rumeurs. Ils ont entendu parler de votre visite en Roumanie, en 1976, et de votre départ précipité pour une raison fort étrange !

Ou bien vous commandez une conférence de presse publique, dans laquelle on posera toutes les questions appropriées, toute votre famille étant présente et consentante à contribuer ; ou vous devez démissionner pour le bien de l’église !

Toute l’église n’a pas besoin d’avoir à vivre cette souffrance continuelle à cause de la malédiction qui est sur vous.

Tout le monde parle des enregistrements et des manuscrits de Lochner, et aucun démenti n’est offert. Agir comme s’ils n’existaient pas ne fonctionnera pas toujours.

La vérité possède par elle-même un grand pouvoir ! La raison en est que Dieu Lui-même est du côté de la Vérité ! Aucun homme ne peut stopper cette Force-là !

La réponse, ce n’est pas de vous associer à l’Église catholique, celle-là même que vous avez si longtemps qualifiée de « Grande Prostituée ». Ni de vous faire le champion de « toutes les Églises » dans votre combat contre l’État de la Californie. Si vous ne pouvez vous repentir devant Dieu, alors, pour le bien de tous, « Démissionnez ! » Excommuniez-vous, car la preuve est évidente et votre devoir est clair ! Ayez confiance que Christ prendra soin de l’église. Vous êtes devenu un boulet trop pesant à porter par l’église ! Votre propre « Chappaquidock » est en route, plus gros que celui de Ted Kennedy ! Soyez un homme. Affrontez carrément la question ! N’allez pas blâmer les autres pour vos terribles péchés !

Au nom de Christ,

dont la parole est vérité,

(Signature)

David Robinson

Tulsa, Oklahoma

P.S. : Après vous avoir fait confiance pendant trente ans, M. Armstrong !




D.218 – L’INEXTRICABLE TOILE D’HERBERT W. ARMSTRONG – Partie 20

 

Regard interne sur l’Église Universelle de Dieu

Par DAVID ROBINSON

 

Chapitre 19

FACE À FACE AVEC

HERBERT ARMSTRONG

 

À la fin de mai, je déclarai à Rod Meredith et à Raymond McNair qu’il était probablement temps pour moi de parler personnellement à HWA. Même s’ils ne semblèrent pas très enthousiasmés par ce projet, ils ne l’ont pas découragé non plus. Puisque Rod avait échoué à se rendre jusqu’au bout, j’eus le sentiment, après nos discussions, que je devais faire l’effort de parler à Herbert Armstrong à Tucson. La plupart de ceux avec qui j’en parlai pensèrent qu’il s’agissait d’une bonne idée. Toutefois, ils reconnurent tous le risque qu’il y avait à en appeler à un homme nourri d’informations tendancieuses. On comparait cela à jeter les dés à Las Vegas. Qui sait ce qu’ils donneront ? Au cas où les choses deviendraient critiques, j’ai toujours voulu être capable de dire que j’avais fait l’effort ― que j’étais allé jusqu’au bout. Je résolus donc de m’y rendre, si j’obtenais un rendez-vous.

J’étais alors en visite à Big Sandy et, à partir de là, je décidai de prendre la route. Lundi le 2 juillet, je roulai jusqu’à Arlington et passai la soirée avec mon fils John. La pénurie de gazoline était à son plus haut niveau, occasionnant de longues files d’attente partout. Étant donné que l’approvisionnement en gazoline était incertain, je décidai de prendre l’avion à mes frais. J’appelai à la résidence d’HWA le mardi. Rona Martin, la cuisinière noire, répondit au téléphone. Elle me fit savoir qu’HWA était en conférence et me suggéra de rappeler dans deux heures, ce qui nous amenait à 16h00, heure de Tucson. C’est ce que je fis. HWA me parla quelques minutes et il était d’avis que je m’envole le lendemain, mercredi le 4 juillet. Il pensa d’abord qu’il serait occupé à regarder une émission spéciale à la télé, mais il décida ensuite que nous allions de l’avant et que nous parlions. Je lui dis que si le jeudi faisait plus son affaire, je n’y voyais pas d’inconvénient. Mais il répéta que le lendemain serait le mieux. Il voulut savoir quand j’arriverais afin de m’envoyer Mel me prendre à l’aéroport. Je lui dis que je n’avais pas encore fait de réservation, mais je croyais y être en milieu d’après-midi.

Je partis de Dallas/Ft. Worth le lendemain matin par un vol américain qui atterrit à Tucson à 10h50. C’était considérablement plus tôt que ce que j’avais indiqué la veille au téléphone. Les vols de départ et d’arrivée à Tucson sont tels qu’on ne peut se montrer sélectif et l’on doit prendre ce qui est disponible. J’étais prêt à attendre à l’aéroport jusqu’à l’après-midi s’il le fallait. À l’arrivée, j’appelai à la demeure Armstrong et Rona Martin me mit en contact avec Ramona Armstrong, l’épouse d’HWA. Elle fut tout sauf amicale au téléphone. Parler à cette femme, c’était comme s’adresser à un iceberg. Avec un ton sinistre, elle m’avisa que son mari ne serait pas en mesure de me recevoir avant deux heures et demie. Je lui dis que j’attendrais à l’aéroport.

J’achetai un livre de poche pour m’occuper pendant la longue attente. Il y a toujours une certaine valeur de divertissement à passer du temps dans un aéroport achalandé. Les gens qui vont et viennent sont intéressants à observer. En usant de son imagination, on peut deviner les antécédents, les destinations, les relations et les liens d’affaires des gens rencontrés dans une halte. À Tucson, on peut découvrir ceux qui pourraient bien avoir des liens avec un gang criminel. Il y en avait de passage cette journée-là qui auraient très bien pu jouer ce genre de rôle dans un film d’Hollywood.

Peu après 13h00, je fus appelé par un message du kiosque d’information. Je devais rencontrer Mel à la section Hugues Air ouest, au niveau supérieur, à 13h50.

Mel fut à l’heure exacte. Arrivé dans la limousine Cadillac bleu foncé 1977 d’HWA, il en surgit en vrai pro, fit le tour et ouvrit la porte arrière pour que j’y pénètre.

Je lui dis : « Mel, vous savez que je suis moi-même un ancien employé du département des transports et, si ça ne vous fait rien, je préférerais m’installer à l’avant où il nous sera plus facile de converser. » Il me dit que le choix m’appartenait. Nous eûmes une excellente conversation sur la route. Le siège avant de cette limousine est très étroit afin de donner plus d’espace à l’arrière. Autrement, c’est très bien. Pendant les trente minutes de route, Mel me parla des intérêts de la Maffia dans la ville et que, parfois, les gens lui jettent un coup d’œil dans la grosse voiture comme s’il était un chauffeur de la maffia. Il dit qu’il y avait un certain nombre de limousines Cadillac blanches en ville, mais très peu de foncées.

Mel me dit qu’il était en train de lire de la littérature politique de droite qui lui avait été donnée par quelques membres de l’église qui avaient ces tendances. Il venait de terminer Personne n’ose l’appeler conspiration et il était très inquiet de la loyauté d’Henry Kissinger. Il était sûr que Kissinger était agent double.

Nous roulâmes pendant des milles au travers de maisons d’adobe à toit plat. L’influence mexicaine est très évidente dans l’architecture locale. Mel me dit que la population de Tucson était maintenant d’environ un demi million de gens et qu’elle croissait rapidement. Il m’expliqua l’infiltration d’eau de la région, les systèmes d’eau pour les cités de l’Arizona et les plans d’avenir en ce qui a trait à l’eau. Bien sûr, l’eau est un sujet crucial en Arizona. Mel semblait très renseigné sur la question.

Nous arrivâmes à la résidence d’HWA qui possède une courte entrée circulaire juste en face de la porte avant. La maison a un toit plat et est à adobe, comme les maisons du secteur. Elle ne semblait pas prétentieuse. En tout cas, pas de l’extérieur.

Mel sonna à la porte et Henry Cornwall ouvrit. Je ne l’avais pas vu depuis novembre de l’année précédente et je fus un peu surpris de lui voir une courte barbe sur tout le visage. Je ne pus m’empêcher de me demander s’il utilisait quelque chose pour la foncer, car Henry est assez âgé pour avoir passablement de gris dans la barbe.

En marchant dans le salon, j’entraperçus le médecin d’HWA, Patterson, alors qu’il sortait de la chambre. Patterson est un personnage très effacé dans le foyer Armstrong. On peut se poser des questions sur l’incongruité d’avoir un médecin en permanence quand on est le seul « apôtre du vingtième siècle » et que l’on enseigne la guérison divine pour les autres et que la médecine est un grand mal. En tout cas, Patterson fila.

Henry m’invita à m’asseoir et nous débutâmes une conversation intéressante pendant les quinze minutes ou à peu près précédant l’arrivée d’HWA. (J’avais entendu HWA au téléphone, pendant que nous approchions de la porte avant. Sa voix porte loin, comme vous le savez, et elle provenait de la fenêtre de sa chambre.)

La porte d’entrée donne directement sur le salon qui est à deux niveaux. Il y avait un grand piano à la droite, au niveau inférieur. Puis, juste en face de la chambre à partir de l’entrée principale, on voyait une très grande fenêtre panoramique donnant sur le jardin. Dans le salon, on pouvait remarquer un divan faisant face au piano et des fauteuils à chaque bout du divan. Henry s’assit dans le fauteuil faisant dos à la fenêtre panoramique et je m’assis dans l’autre. Nous bavardâmes de Houston, de Tulsa et de leur positionnement respectif dans les affaires pétrolières. Henry semblait en savoir plus sur Houston que sur Tulsa. Nous parlâmes de généralités à propos des affaires bancaires et pétrolières.

Pour ceux qui peuvent ne pas savoir qui est Henry Cornwall, je devrais peut-être décrire un peu ses antécédents. J’ai pour information qu’il n’est pas membre de l’église et qu’il ne l’a jamais été. C’est un comptable agréé et il fut étroitement associé à Stan Rader pendant de nombreuses années. Il a été l’éditeur du Media File, une éphémère publication sortie dans les deniers mois de 1977. On cita plus tard Stan Rader dans le Forum du Worldwide News qui avait dit qu’il n’avait fallu que peu de temps à Henry Corwall pour assommer Ron Dart au moyen du Media File. Rappelez-vous que Ron Dart était le Directeur de l’Administration Pastorale de l’église et qu’Henry n’était même pas membre. Henry fut impliqué dans diverses activités budgétaires au sein de corporations reliées à l’église, occupant en fait, une grande partie du temps, une position interne que n’appréciait aucun membre de l’église. Il fut toujours très près de l’argent et, si je comprends bien, avait eu à sa garde le très secret registre du personnel cadre. La première fois que j’ai vu Henry, c’est quand il vint à Big Sandy pour travailler sur les budgets départementaux, il y a cinq ans.

Stan a raconté à plus d’une fois qu’Henry Cornwall avait tué des Allemands de ses propres mains, en France, durant la Dernière Guerre. Je n’en sais rien. Il n’a vraiment pas l’air si féroce. Néanmoins, il a un léger accent et des ancêtres en France.

J’avais entendu parler depuis quelques temps qu’Henry était toujours avec HWA dans tous ses interviews. Les comptes-rendus disaient qu’il était là pour représenter Stan avec qui il est très proche. C’était une procédure à remarquer, considérant la nature des conversations, la relation de ceux qui sont dans l’église et même le ministère, et étant donné particulièrement qu’Henry ne prétendait même pas être membre. Je pus voir qu’il voulait rester là pour l’entretien, comme l’indiquaient les rapports.

Ces pensées me traversaient l’esprit pendant que nous attendions HWA qui arriva ensuite dans le salon. Je me levai et je grimpai au niveau le plus élevé du salon, près de la porte. Nous bavardâmes en nous donnant une poignée de mains. Il s’assit sur le divan pendant que je m’assis dans la même chaise, dos à la porte d’entrée. Henry s’assit aussi dans le même fauteuil qu’il occupait plus tôt, faisant dos à la baie vitrée. Le divan sur lequel HWA était assis se trouvait à ma gauche et à la droite d’Henry.

Après à peine quelques paroles préliminaires, HWA me dit qu’il avait une liste de 17 accusations formulées contre moi et qu’il voulait me la lire. Mais avant de commencer, il me lança : « Je vous mets en dehors de l’église. » Puis, il ajouta : « M. Meredith le sait et il approuve. »

Je rétorquai : « Bien, M. Armstrong. Qui a fait la liste ? Ne pensez-vous pas que ceux qui ont monté cette liste devraient être ici aussi ? J’ai droit, M. Armstrong, à ce qu’ils soient présents ici. »

Il me répondit que ce papier venait tout juste d’arriver par fax de Pasadena. Il parla ensuite de notre époque merveilleuse où pareille technologie est possible. Ce papier ― ayant deux feuilles ― était écrit à la main et avait été envoyé par câble comme une illustration. Lorsqu’il dit qu’il venait d’arriver de Pasadena, et après qu’il eut mentionné le nom de Rod Meredith, j’assumai que Rod avait préparé le papier. J’en vins plus tard à penser que ce n’était pas le cas ― qu’un autre homme était peut-être responsable.

Je lui dis que j’avais hâte d’entendre les accusations, mais j’insistai pour faire face à mon accusateur, ou connaître au moins son nom. Il hésita et je crus qu’il allait me dire qui avait écrit le papier. À ce moment-là, je commençai à soupçonner qu’il ne s’agissait pas de Rod, mais je n’étais pas sûr. Il me dit que je pourrais avoir la chance de faire face à la personne qui avait écrit cela. Je répondis que rien ne pourrait me faire plus plaisir.

J’ajoutai que je lui ferais savoir si les accusations portées contre moi étaient vraies ou fausses à mesure qu’il les lirait. Il commença :

1. J’avais dit que M. Armstrong possédait un enfant illégitime. Je dus nier cette accusation, car je n’avais rien dit de pareil. J’avais entendu cette accusation faite par d’autres ― plus d’une personne ― et j’avais lu ce que Al Carrozzo avait écrit dans l’Ambassador Report.[1] De plus, le frère de Raymond et Burke McNair, Marion, avait écrit un livre, Armstrongism : Religion or Ripoff ? (L’armstrongisme : religion ou escroquerie ?). Il mentionne l’illégitimité dans son livre. Il n’y a pas de fumée sans feu. Je ne sais tout simplement pas. À la lumière d’autres choses que je sais, je ne pourrais dire que ce n’est pas le cas. Je comprends que GTA ne pense pas que son père ait eu de petits poulains sauvages en dehors du pâturage, du moins, à cette période, mais il n’en est pas sûr.

2. J’avais dit que M. Armstrong avait commis l’adultère. Là aussi, je n’avais pas vraiment dit cela. Encore une fois, je l’avais entendu dire par beaucoup de gens de son entourage immédiat. Et j’avais dit que je l’avais entendu dire. Ses proches avaient cité M. Armstrong pour l’avoir dit lui-même ou, en tout cas, s’en vanter. Et des membres de sa famille immédiate avaient dit que c’était bien le cas, ou que ça l’était pendant qu’il était marié à sa première femme ― une relation du genre le plus terrible qu’on puisse imaginer. Or, comme il aime à dire lui-même : « Il n’y a pas de fumée sans feu. »

3. J’avais dit que M. Armstrong avait commis la fornication. Je le compris comme étant une relation impropre avec une femme après que son épouse Loma soit décédée. Je ne fus témoin d’aucune conduite du genre et je n’ai pas dit qu’il l’avait fait. J’en ai entendu de toutes les sortes par les autres à ce propos ― des proches de la famille ayant déclaré que l’on se référait couramment au G-II comme du « Bordel Volant ». Je sais de la bouche même de M. Armstrong que le sexe tient la première place dans son esprit et qu’il a été un grand élève de la littérature et des techniques de Masters & Johnson. Je sais de première main qu’il est grandement préoccupé par sa virilité et qu’il n’a jamais fait de secret de son inquiétude, car il a parlé avec une candeur dégoûtante a des groupes de gradués de Pasadena et de Big Sandy, dans les récentes années, et au grand embarras de bien du monde. Vu cette attitude mentale et cette inquiétude, je n’arrive pas à voir ce qui pourrait le freiner, si ce n’est l’impuissance. Après tout, n’est-ce pas Christ Lui-même qui disait : « Mais moi je vous dis, que quiconque regarde une femme pour la convoiter, il a déjà commis dans son cœur un adultère avec elle » (Matthieu 5:28). Lorsque le sujet de conversation de quelqu’un est continuellement centré sur ce point, j’ai de la difficulté à croire que ses pensées soient pures ― même s’il fait commerce de la religion. Mais je n’ai pas fait la déclaration qu’il avait commis la fornication, c’est-à-dire, pas après que sa femme soit morte. Il m’a raconté personnellement l’avoir fait avant son mariage, peu importe ce qu’il a écrit dans son autobiographie.

4. J’ai dit que M. Armstrong était sénile. J’ai admis avoir dit cela. Il voulut savoir si je pensais vraiment qu’il était sénile. Il me dit qu’il ne pouvait plus voir aussi bien qu’avant et qu’il ne pouvait pas courir le 100 mètres, mais autrement, il était comme auparavant. Je lui dis que j’avais mentionné qu’il était sénile. Il voulut savoir si j’étais à la conférence de Tucson et je répondis que oui. « Pensiez-vous alors que j’étais sénile ? » « Non, » répliquai-je. « Eh bien, pensez-vous que je le sois maintenant ? » demanda-t-il. « Non, » répondis-je encore. Mais la sénilité est difficile à définir. Cela vient sous différentes formes et coloris. Je lui dis alors, et je le répète aujourd’hui, que la sénilité était à peu près le seul moyen pour M. Armstrong d’échapper à la responsabilité de toutes les divisions, les chagrins et l’angoisse que ses actions ont causés à l’église et les crises de conscience que le ministère a eues à affronter. Il n’est pas aisé de regarder un homme dans les yeux ― une vieille prima donna égocentrique ― et lui dire qu’il est sénile. La sémantique prend alors tout son sens. Le fait est qu’il n’est plus ce qu’il était. L’alternative à la sénilité est bien pire.

M. Armstrong revint ensuite sur le sujet des geishas au Japon. Apparemment, quelqu’un a dit que je l’accusais d’avoir commis des actes sexuels avec une geisha. Je n’avais jamais entendu parler de ça auparavant. Beaucoup de ces accusations étaient des choses que j’avais entendu dire par d’autres ― des gens qui sont encore à l’emploi d’Herbert Armstrong ― et non pas des choses que j’avais avancées moi-même, mais celle-là était différente. Je ne l’avais même jamais entendue. Il poursuivit en me donnant un cours sur les geishas. Eh bien, je n’ai jamais été au Japon et je n’ai pas d’expérience dans ce domaine. Mais il semble que le sujet lui soit particulièrement familier. Il voulut savoir si j’étais au courant que les geishas ne fournissent pas de faveurs sexuelles. Je tentai de répliquer que j’avais entendu dire que c’était le cas, mais il était tellement pris par son sujet que j’eus l’impression très nette qu’il n’écouta pas ma réponse. Toutefois, je soupçonne, sans en avoir l’expérience, que les geishas ne sont pas si différentes des autres filles. Et que fait-on de l’avertissement de Paul à savoir qu’il faut « éviter toute apparence de mal » ?

5. J’avais dit que Stan Rader et Henry Cornwall étaient des partenaires homosexuels. Il souligna qu’Henry était juste là, comme si cela devait me faire peur au point de fuir Pima County à toutes jambes. Bon, évidemment que je savais qu’Henry était là et celui-ci, pour une raison ou une autre, ne sembla pas si perturbé que ça. Or, je n’avais pas dit une chose pareille parce que je ne savais tout simplement pas. Mais Sherwin McMichael me l’avait dit et répété plusieurs fois à Big Sandy. D’autres me l’avaient dit aussi et j’avais entendu quelques personnes de la famille proche de M. Armstrong déclarer que lui-même, pendant quelques années, avait dit en privé que c’était bien le cas. Depuis le 4 juillet, je l’ai entendu raconter avec force détails. Je sais que, dans des conversations avec Stan Rader, j’avais commenté mon admiration pour Anita Bryant s’opposant à l’homosexualité et j’avais demandé que l’Église de Dieu pousse fort en ce sens, mais, comme vous pouvez le constater, ça n’a pas été fait jusqu’à date. Bien que Stan ait dit qu’il connaissait Anita personnellement, il méprisait sa position contre l’homosexualité, si modérée soit-elle. Il semble penser que ce genre de conduite aberrante ne soit pas si mauvais.

Pendant qu’il lisait les accusations, HWA répéta un certain nombre de fois : « Ils ont dit que vous nieriez cela. » Or, je ne suis pas vraiment sûr de qui ils sont, mais j’en ai une bonne idée. Et si j’ai raison, ce sont ceux-là mêmes qui proférèrent ces choses.

6. J’avais dit que je haïssais Stan Rader et que c’était lui qui menait l’Œuvre. Et il me pointa du doigt à cet instant-là. C’est le seul moment dont je me rappelle où il éleva la voix contre moi. J’avais résolu d’avance que je ne me laisserais pas intimider par ses tactiques habituelles, mais il se calma rapidement.

Je répliquai que je ne haïssais pas Stan, mais que je lui portais une grande admiration dans bien des domaines. Et je mentionnai certains de ces domaines. Je n’avais pas parlé, comme l’avait fait Sherwin McMichael, de recruter un groupe de ministres pour lui tirer brusquement ses lunettes noires et chasser le démon qui l’habitait. Je n’ai pas dit qu’il était possédé d’un démon, comme l’avait dit M. Armstrong lui-même à un groupe d’évangélistes de l’église, tel que cité par quelques-uns d’entre eux.

Mais j’ai dit, et je dis encore, qu’on a qu’à lire le Forum du Worldwide News pour constater que Stan fait des déclarations qui indiquent assurément qu’il détient un très puissant contrôle de nombreux secteurs de l’église. De plus, l’on n’a qu’à écouter l’enregistrement passé en partie dans l’émission 60 Minutes pour entendre M. Armstrong exprimer de sa voix unique les mêmes sentiments.

À ce moment précis, M. Armstrong insista sur le fait qu’il était le seul apôtre et que Dieu l’avait ressuscité des morts. Il me demanda si je le croyais. Je lui répondis que j’avais toujours su qu’il était le patron. Il dit : « Vraiment ? »

Je pense aujourd’hui, plus que jamais, que Dieu tient M. Armstrong totalement responsable des problèmes de l’église, résultat d’une mauvaise administration durant toutes ces années. Quand il répète avec emphase qu’il est totalement en charge, alors les problèmes et les erreurs lui appartiennent tous. Stan n’a pas la responsabilité première.

Je dis à M. Armstrong que je ne voulais pas suivre l’exemple de Stan dans un certain nombre de domaines ― comme les manifestations. Il sembla avoir de la difficulté à entendre. À ce moment-là, Henry lui répéta donc : « Les manifestations, M. Armstrong. » « Eh bien, si vous ne les endossez pas, vous ne m’endossez pas, parce que c’est moi qui en ai donné l’ordre, » ronchonna HWA.

J’expliquai que nous avions toujours dénoncé ce genre de tactiques et que je n’arrivais pas à voir pourquoi nous devions suivre Stan en cette matière. Il dit que Stan n’était pas en charge de l’œuvre.

Je me tournai alors vers M. Armstrong et lui demandai : « Alors, M. Armstrong, pourquoi M. Cornwall est-il assis ici ? Nous sommes en train d’avoir une discussion très importante, du moins, pour moi, et il est question d’affaires très sérieuses concernant l’église, et Henry Cornwall est assis ici. Pourquoi ? » Il fit une pause assez longue, puis regarda par la fenêtre panoramique, et, finalement, commença à parler. Ses quelques premières phrases n’avaient vraiment pas de sens, car elles étaient hors propos. Il continuait à regarder par la fenêtre pendant que je le surveillais intensément. Henry était assis tranquillement, regardant droit devant lui. M. Armstrong dit qu’Henry était là pour compter l’argent qui arrivait à Tucson. « Le gros de l’argent arrive ici, maintenant, » dit-il. Vous admettrez comme moi que ce n’était pas du tout une explication.

Je continuai en disant que je ne pouvais considérer Stan comme un leader ecclésiastique. M. Armstrong répondit que Stan n’avait pas l’intention de diriger l’église, car il n’avait pas les aptitudes pour la conduire quinze minutes. Je répliquai que Stan ne devait pas savoir cela parce que, à Big Sandy, durant la Fête de l’automne précédent, il avait vraiment apprécié les articles de journaux le qualifiant de « successeur potentiel » et de « prince héritier ».

M. Armstrong parla de manière catégorique, disant que Stan n’opérait que dans deux secteurs de l’église seulement ― la comptabilité et le département juridique ― et qu’il n’avait rien à voir dans les autres phases de l’œuvre. Je m’assis, considérant pareille déclaration comme une véritable insulte à l’intelligence. Même les capacités d’observation les moins renseignées auraient pu contredire ce genre d’affirmation. Dans ma discussion avec Stan, l’année précédente, il n’y eut jamais aucune indication qu’il ait été si limité. En fait, c’est exactement le contraire. Pendant que j’étais assis dans son salon, dans ces circonstances, et que j’observais la conduite de cet homme qui se proclamait le seul apôtre de Dieu, j’ai su de manière positive qu’en quelque part, Dieu avait enlevé quelque chose de crucial. M. Armstrong avait déraillé de la réalité, en quelque sorte.

7. J’avais dit avoir en ma possession des photographies de M. Armstrong nu et ayant d’aberrantes relations sexuelles avec de jeunes garçons. Bien que l’on devienne presque « à l’épreuve des chocs » dans l’environnement au sein duquel nous avons baigné ces dernières années dans l’église, c’était quand même l’accusation la plus énorme de toutes. Je n’avais rien dit de semblable. J’ai entendu dire que ce genre de photos existait et ce, tout récemment à Pasadena par des hommes qui sont toujours dans l’église. Je ne sais pas comment j’aurais pu entrer en possession de pareilles photos et c’est ce que je dis, et à M. Armstrong et à Henry. Tous les deux exigèrent fortement pour savoir qui m’avait dit cela. Je ne leur dis pas. Henry insista et me pressa. Ce n’était pas une histoire nouvelle et elle tournait toujours autour de Sam Gotoh. Sherwin l’a racontée pendant des années, mais je ne lui ai pas entendu dire depuis que Ted a été éjecté. Plus tard, alors que je m’en allais, Henry fit encore pression sur moi à propos des photos pendant que nous étions sur le pas extérieur de la porte d’entrée. Fait très intéressant, ni Henry, ni M. Armstrong nièrent que les photos existassent ; d’ailleurs, ils ne nièrent aucune des autres accusations non plus (sauf l’accusation de sénilité !)

Je ne pris pas de notes et, au meilleur de ma mémoire, c’est dans cet ordre que furent lues les accusations pesant contre moi. C’est à ce moment-là que M. Armstrong cessa de lire, sans aller plus loin. Je lui demandai par deux fois de continuer pour que je puisse prendre connaissance de toutes les accusations formulées contre moi. À nouveau, je lui dis que j’allais lui signaler lesquelles étaient vraies. Mais il stoppa abruptement après qu’il eut jeté un coup d’œil sur la feuille qu’il tenait dans ses mains. Il me rappela qu’il allait me jeter en dehors de l’église pour faire arrêter les rumeurs. Il me dit que je le détruisais. Je lui répliquai que ce n’était pas le cas, mais que je m’intéressais à la vérité. Il ne semblait se soucier que de lui-même et on aurait dit qu’il n’avait aucun remord pour ses proches péchés qui avaient coûté si cher à l’église, et maintenant, qui me coûtaient cher à moi aussi. Il rétorqua alors : « Il n’y a pas de fumée sans feu ! »

Plus tard, un de mes plus grands regrets fut de ne pas lui avoir demandé, à ce moment-là, si cette déclaration s’appliquait à lui-même et à Stan. Ces deux-là ont certainement laissé beaucoup de fumée dans leur sillage. Et, comme l’a déclaré de manière si descriptive Sherwin McMichael, une couple d’années plus tôt, quand il croyait encore que Ted allait hériter de tout : « Les traces de M. Armstrong sont jonchées des débris d’épaves humaines tout le long de son chemin. Il est tout simplement effrayant de constater combien d’hommes il a ruinés. » Puis, Sherwin raconta ses expériences en Angleterre et commença à nommer tous les hommes ayant souffert dans les mains d’HWA à cause de ses défaillances de caractère.

Rendu à ce point de l’entretien, M. Armstrong se mit à citer 1 Jean, chapitre 1, démontrant comment fonctionnait la fraternité, Écriture avec laquelle je suis également familier. Il alla plus loin dans 1 Jean : « Celui qui dit qu’il n’a pas de péché est un menteur et la vérité n’est pas en lui. » Je lui dis que je ne saurais être plus d’accord. Il n’élabora pas plus loin. Je ne puis que me demander s’il voulait parler de lui-même et que je le jugeais durement par mon attitude pharisaïque. Si c’était le cas, il avait vraiment tort. Toutefois, moi comme tous les chrétiens, nous nous attendons à un certain standard minimum de la part d’un ministre, et que le chef humain de l’église tente de manière honnête de garder la loi de Dieu qu’il prêche !

Il dit ensuite qu’il avait coopéré avec les gens de « Sardes » jusqu’en 1945. Tout un aveu, vu ce que déclarent son autobiographie et bon nombre d’autres de ses écrits et discours ― mais cet aveu ne fait que démontrer une des multiples entorses à la vérité de son autobiographie. Celle-ci est un mélange de fiction et de faits, non seulement au sujet du sexe, mais aussi sur ses relations avec les autres dans l’église avec qui il travaillait. Il dit que les gens de l’Oregon avaient bon cœur, mais qu’ils étaient peu éduqués. Ils voulurent l’avoir à leur tête parce que son éducation était tellement supérieure à la leur. Il dit ensuite, en y mettant de l’emphase, qu’aucun membre de Sardes ne le suivit ! Je connais personnellement plusieurs familles qui désapprouvent complètement cette déclaration. Mais la vérité est la première victime dans une guerre.

Il dit que, comme son éducation était supérieure à celle des gens de l’Oregon, ainsi en était-il de l’éducation de Stan vis-à-vis de la sienne, et il possédait des talents qu’il avait besoin d’utiliser. Il avait donc bâti une relation avec Stan. Il cita alors les paroles de Christ (Luc 16:8) : « Et le maître loua l’économe infidèle de ce qu’il avait agi prudemment. Ainsi les enfants de ce siècle sont plus prudents en leur génération que les enfants de lumière. » Il me semble qu’il y a un problème dans l’application de cette Écriture envers Stan Rader, particulièrement après son ordination.

Puis, il poursuivit en disant qu’il planifiait son voyage en Chine pour l’été, mais qu’il voulait vérifier à nouveau afin de s’assurer qu’il pouvait faire sortir le G-II de Chine une fois entré dans le pays. Il dit qu’il y avait des centaines de millions de personnes dans le monde, comme en Chine, qui avaient besoin d’entendre ce qu’il était le seul à pouvoir leur donner. « Tout est ici, dans ma tête, » lança-t-il en se tapotant le crâne de l’index de la main droite. « C’est la chose la plus importante sur terre en ce moment. » Il me fixait intensément en disant cela.

Beaucoup de gens de l’église sont en désaccord avec son évaluation des priorités, car ils ont le sentiment que notre pays a encore un très grand besoin d’enseignement chrétien. Ils n’ont pas l’impression qu’HWA fera une grande œuvre en Chine communiste. Cependant, bon nombre reconnaissent l’injonction biblique de tourner le cœur des pères vers leurs enfants et le cœur des enfants vers leurs pères, sinon toute vie humaine sera détruite. Et je crois qu’avant qu’HWA ne prenne part à l’œuvre de l’époque actuelle, il doit se réconcilier avec sa propre famille, ce qu’il n’a pas fait ! Les paroles ont peu de valeur. Il faut des actions, pas des mots !

M. Armstrong dit alors qu’il venait, le matin même, d’écouter l’émission 700 Club à la télévision et qu’il avait à nouveau été impressionné de voir comme la religion du monde est superficielle. C’était à l’apôtre du vingtième siècle de faire le travail. Les gens de notre église étaient appelés pour raison première de le soutenir, souligna-t-il. Le salut en résulterait, mais à la condition que les gens le supportent. J’ai entendu cela pendant des années et je n’ai jamais réellement cru qu’il avait raison sur ce point. J’ai toujours eu le sentiment qu’il était aussi éloigné sur cette question qu’il l’était en prophétie, ce qui n’est pas peu dire.

Il dit être la tête de l’église ― le chef physique ― et il dit qu’il n’enlèverait pas Christ de la tête spirituelle. (Dans les derniers mois, il a souvent mentionné Christ comme s’Il n’avait pas de pouvoir réel, sauf celui que lui, Herbert Armstrong, Lui donnait.)

Il parla une couple de fois de Belknap (un site de Fête d’il y a trente ans), ayant beaucoup de difficulté à se rappeler du nom, et qu’il m’y avait rencontré pour la première fois. Je me rappelle que ce n’était pas là que nous nous sommes rencontrés il y a trente ans, mais à Pasadena.

Puis, il affirma encore que je le détruisais par les choses que je disais. Je répliquai à nouveau que le problème, c’est qu’il remettait trop de pouvoir entre les mains d’hommes comme Stan qui n’étaient pas ministres. Chose qu’il nia encore.

Je lui dis ensuite que la dernière fois où je lui avais parlé en privé, et assez longuement, c’était aux Pocono, en 1976. Il me dit qu’il n’y était pas allé cette année-là, car une grosse bordée de neige était tombé sur le bâtiment. Je rétorquai qu’il y avait été cette année-là et que j’avais conversé un long moment avec lui. Il me répondit qu’il ne se rappelait pas de ça. (C’était étonnant, car il s’était souvenu de notre conversation à plusieurs occasions, selon quelques personnes près de la situation.) J’avais l’intention de discuter avec lui de l’affaire du petit carnet noir, mais il n’avait apparemment aucun dessein de s’engager dans ce genre de débat. (Le « petit carnet noir » porte un nom de code parmi les ministres. C’est le « Flog Log » [que l’on pourrait traduire approximativement comme « journal de bord de flagellation » ― Tr.].

Je lui dis alors que c’était l’année où Sherwin McMichael voulut que j’écrive un rapport sur lui, en mentionnant, entre autres choses, son bafouillage, chose que Sherwin affirmait qu’il avait fait dans les autres sites de Fête. Sherwin invoqua particulièrement les Ozarks, où HWA avait semblé sous l’influence de l’alcool ou pris d’une attaque.

M. Armstrong ne sembla pas comprendre et Henry le lui répéta à voix forte. « Bafouiller, M. Armstrong ! » Je dis ensuite que j’avais assuré Sherwin McMichael qu’il n’avait pas bafouillé aux Pocono. HWA lança qu’il n’arrivait pas à croire que Sherwin ait dit cela, car c’était probablement son ministre le plus loyal.

Je lui dis que j’en avais entendu bien davantage contre lui, le G-II, Stan, Gotoh, etc., de la part de Sherwin que de n’importe quelle autre source. (Évidemment, cela se passait quand Ted était encore héritier présomptif et avant qu’il devienne clair que son père fut prêt à sacrifier son fils plutôt que de faire le ménage de la corruption entourant le bureau des affaires et ses voyages à l’étranger.)

Je dis à M. Armstrong que je m’étais assis pendant des heures dans le bureau de Sherwin et que j’avais entendu toutes les histoires, y compris une exposition avec commentaires de l’art démoniaque se trouvant dans le dispendieux magazine Quest financé par l’église. J’avais écouté de nombreux ministres de rang élevé dans l’église dire que des choses mauvaises entouraient « l’apôtre » et voici qu’on m’accusait, qu’on me mettait la tête sur le billot, pendant que nombre d’entre eux clamaient leur « loyauté ». Je trouvai cette série de circonstances des plus incongrues. J’essayais d’affronter ces énormes irrégularités de mon mieux. Il avait lui-même récemment déclaré par écrit que tous les problèmes de l’église provenaient d’hommes ambitieux du quatrième étage du Hall d’Administration. Je le lui rappelai. Il demeura silencieux. Je suppose que cette série de déclarations de sa part avait atteint son but et que cette approche devait maintenant être abandonnée. Ce concept ne lui venait certainement pas en aide pendant qu’il me parlait.

Il me raconta alors l’histoire d’un membre de l’église d’Oregon, un membre de « Sardes », qui l’avait amené chez lui, il y a longtemps. Pendant qu’HWA y était, cet homme tua un agneau pour le repas. Il avait maintenu l’agneau entre ses bras, l’avait caressé, cajolé, puis il l’assomma d’une roche sur la tête. Il lui trancha ensuite la gorge et elle saigna à mort. Il avait tué l’agneau sans douleur. Je m’assis une minute, percevant que ce récit avait un rapport quelconque avec moi. Je lui demandai alors si l’agneau avait eu bon goût.

Je confiai à HWA que je m’étais rendu au bureau de Rod Meredith le lendemain du Jour du Souvenir. À ce moment-là, Rod m’avait demandé si je pensais que le groupe de Ted pouvait être « une église de Dieu ». M. Armstrong m’interrompit abruptement pour me demander ce que j’avais répondu.

Je lui dis que j’avais questionné Rod pour savoir ce que lui en pensait. Rod avait répondu qu’il ne le savait pas. Il croyait que c’était possible. Il ne pensait pas que Dieu emploie un « fornicateur » pour ériger une église, mais Il pouvait utiliser le nom de Ted et son remarquable charisme pour ensuite le laisser périr dans un accident d’avion. Ce serait un façon de réunir toutes les personnes tièdes ensemble.

M. Armstrong m’interrompit pour me dire que Rod n’avait pas le droit de porter ces accusations contre Ted. Il aurait à lui parler là-dessus. Il me demanda ensuite si je savais pourquoi il avait expulsé Ted de l’église. Je demeurai simplement assis à signifier mon intérêt. Il répéta la question, exigeant une réponse. J’étais à peu près sûr de connaître la raison, celle-ci étant que Ted tentait de corriger certains abus quasi incroyables des ressources de l’église. Je pense encore que Ted arrivait à maturité et haïssait vraiment les pratiques terribles du groupe de son père. Donc, ne voulant pas m’embarquer dans ça, je répliquai : « À cause de l’insubordination de Ted envers vous. »

« Oh, non, » rétorqua-t-il. « Pas ça. Et ce ne fut pas non plus à cause des problèmes de 1974. C’était parce que Ted ne croyait en rien de ce que son père faisait. Voilà la raison pour laquelle je l’ai excommunié. »

Il me demanda si je savais qu’un grand nombre de ministres qui quittèrent l’église en 1974 le firent quand ils apprirent la conduite de Ted. Je lui répondis que je savais cela. Je ne poursuivis pas en disant, comme j’aurais dû le faire, que les dommages causés à l’église furent bien plus grands lorsqu’on apprit sa propre inconduite flagrante.

Puis, je ramenai la conversation sur Rod Meredith. J’avais questionné Rod, et Raymond McNair qui était présent ce jour-là, à propos de Laodicée. « Si, comme nous le disons, nous sommes Philadelphie, et que, encore comme nous le disons, le temps se fait très court, alors est Laodicée ? » Raymond et Rod eurent alors une discussion entre eux à savoir si Ted servirait de catalyseur à cette église tiède et serait plus tard enlevé de la scène pour que prenne forme la dernière ère de l’église.

Je demandai alors : « Si c’est l’église de Laodicée qui se forme, ne serait-ce pas une église de Dieu ? » Tous deux dirent que oui. Puis, je demandai : « Ce regroupement, s’il y a de bonnes chances qu’il soit de Dieu, devrait-il être attaqué par un autre regroupement de l’église de Dieu ? »

Ils répondirent : « Non, mais nous ne sommes pas sûr que M. Armstrong pense ainsi. »

Revenons à Tucson. Je dis ensuite à M. Armstrong que mon épouse et moi avions tous deux été profondément affligés lorsqu’il eût réinstallé Ted si rapidement en 1972, vu toutes les accusations portées contre lui à l’époque. Pourquoi avait-il fait cela, sachant l’angoisse que cela occasionnerait à l’église ? Ted avait profondément blessé beaucoup de gens. Il ne me donna pas de réponse.

Il me demanda où était notre fils John, à ce moment-là. Je répondis : « À Forth Worth. » Il sembla surpris, disant qu’il avait perdu contact avec lui après qu’il eût quitté Pasadena à cause du congédiement de Ted. Je lui dis qu’il n’avait pas quitté Pasadena à cause du congédiement de Ted, mais à cause de son propre congédiement. Je lui dis qu’il avait déjà été démis de ses fonctions par téléphone et qu’on lui avait refusé un face à face avec les hommes à qui lui, HWA, avait donné des pouvoirs et qui avaient tous les deux été remplacés depuis lors. Il me dit qu’il avait toujours apprécié le travail fait par John dans le Worldwide News et qu’il avait été désolé de le voir partir. Cette déclaration n’était pas conforme avec d’autres prononcées avant à ce propos. J’avais en ma possession une lettre de Stan Rader qui contredisait la déclaration d’HWA sur ce point. Mais, bon, les contradictions flagrantes étaient devenues monnaie courante.

Je demandai à HWA si l’église fonctionnait sous le « gouvernement de Dieu » lorsqu’il mit Ted au poste de vice-président exécutif. Tant de choses en dépendaient. Il ne me donna jamais aucune réponse directe, mais dit que Ted avait usurpé un pouvoir qu’il ne lui avait jamais accordé à ce poste. Bien sûr, nous avons lu et entendu bien des choses à ce propos. Mais la vraie réponse demeure à venir. Si Ted a usurpé le pouvoir pendant si longtemps, comment savons-nous si Rod Meredith n’a pas usurpé de pouvoir lui-même ? Et si Dieu permet qu’une chose pareille arrive au bureau chef de Son église, que savons-nous si M. Armstrong n’est pas en train d’usurper du pouvoir et son poste en ce moment même ?

Je lui dis que Rod Meredith avait conspiré pendant des années pour prendre le pouvoir. Il avait essayé de me recruter en juin 1977, pendant un dîner au restaurant Velvet Turtle, à Pasadena. On parlait dans toute l’église de ses efforts de recrutement. J’avais lu un très long mémo lui ayant été écrit par Robert Kuhn, énumérant ces accusations en détails. Elles sont largement connues. Qu’en est-il ? Pendant toutes ces années, M. Armstrong avait donné son support à Ted, encore et toujours, du moins publiquement. Comment savoir qui a le soutien d’HWA si sa parole est sans valeur ? Son approbation envers Ted fut souvent démontrée, par écrit comme en parole et ce, à toutes les occasions officielles.

Je lui parlai des projections que Sherwin faisait à propos des événements, une couple d’années auparavant. Il croyait que Stan serait élu sénateur de la Californie et ensuite président des Etats-Unis, et qu’il deviendrait alors le grand ennemi de l’Église de Dieu, à cause du nettoyage nécessaire de l’église qui mettrait Stan sur la glace. Sa nature vengeresse ferait alors des dommages.

Henry éclata de rire, disant que c’était la première fois qu’il entendait cette histoire-là. Il en avait entendu beaucoup, mais pas celle-là.

Toutefois, HWA ne sembla pas aussi amusé. Il s’interposa fortement à quelques reprises dans la conversation en mettant l’emphase sur son apostolat. Il y avait quelque chose d’étrange en cela. S’il avait ce genre de pouvoir, pourquoi n’était-ce pas démontré ? Il est certainement le patron de la corporation, ou alors lui et Stan le sont. Qu’il ait à déclarer son rang à tout moment m’apparaissait peu sage et très triste. S’il croit réellement détenir ce titre, il me semble qu’il n’a pas besoin de se rassurer si fréquemment par écrit et en parole. Le pouvoir corporatif, c’est une chose, mais l’apostolat, c’en est une autre.

Je lui dis que je le reconnaissais comme patron. Puis, je lui parlai de la fois où Rod m’avait congédié à Tulsa en tant que pasteur, en janvier ; j’opposai de la résistance jusqu’à ce que Rod me dise qu’il (HWA) l’avait ordonné. Celui-ci nia la chose, affirmant qu’il ne se rappelait pas de ça.

Revenant sur Ted, il me demanda si je comprenais le pardon. Est-ce que je comprenais que Ted avait été pardonné pour sa conduite d’il y a quelques années ? Je répondis que je comprenais et que j’étais parfaitement d’accord. Il souligna que Ted avait rejeté tout ce que lui, son père, croyait et il détruisait l’église ! Je ne fus pas d’accord avec cette déclaration-là. Je lui rétorquai que je pensais que Ted tenait encore une très grande part dans sa vie. Il répliqua que ce n’était pas le cas, car Ted s’effaçait en arrière-plan de sa vie. Je lui signifiai qu’on n’aurait pas pu dire ça à en juger la littérature de critiques sévères envers Ted provenant du bureau chef de l’Église Universelle.

Il me dit ensuite que j’avais rejeté toutes les accusations qu’il m’avait lues, exactement comme « ils » l’avaient prédit. Je lui répondis que je ne les avais pas toutes rejetées, mais que j’avais admis avoir dit qu’il était sénile. Je devais rejeter les autres, mais je lui demandai encore de terminer de lire le reste des accusations. Je lui dirais alors lesquelles étaient vraies.

Il me dit qu’il irait au fond des choses dans cette affaire et qu’il pourrait même se rendre à Tulsa en amenant Rod avec lui. Je lui dis penser que c’était bien la chose à faire et lui demandai s’il voulait bien s’adresser lui-même aux hommes à qui j’étais supposé avoir parlé. Le ferait-il personnellement ? Il pensait qu’il pourrait le faire et me dit qu’il ne croyait pas venir un sabbat. Je répondis que j’aurais souhaité qu’il soit venu bien longtemps auparavant et que j’avais essayé de faire venir Rod et certaines autres personnes en pouvoir dans l’église, mais en vain. Je lui demandai s’il parlerait aux membres du leadership de l’église pour trouver exactement ce qui s’était passé.

Il me répondit qu’il se montrerait équitable dans son jugement envers moi. Je lui dis qu’il trouverait tout ce que je lui avais déjà exposé et que j’étais profondément affligé de son virage à 180 % effectué en janvier. Il était question de sa position face à l’état qui était diamétralement contraire à ce qu’il avait toujours enseigné. Ce virage avait coulé l’église dans un moule des plus nocifs.

Je lui demandai pourquoi les problèmes provenaient toujours du ministère. Il répondit alors que ça ne venait pas seulement du ministère, mais aussi des employés. N’était-ce pas parce qu’ils avaient l’attitude de prendre au lieu de donner ? Les gens commencèrent à causer des troubles quand ils reçurent des salaires.

Je lui dis que les deux tiers des trente ans où je l’ai servi, je n’ai pas eu de salaire. Évidemment, je fus grandement attristé par une observation aussi superficielle de sa part. Mon salaire n’a jamais été très élevé, mais au contraire toujours médiocre. Avancer que je convoitais un tel salaire, cela m’apparaissait difficile à concilier avec la réalité.

Venant d’HWA, parler de l’attitude de « prendre » des autres était, et c’est encore, une vraie parodie. Qui a plus l’attitude de « prendre » que lui ? C’est pourtant vrai, n’est-ce pas lui qui a toujours dit : « On est souvent coupable de ce dont on accuse les autres ! » ? Mais je me tus sur ces choses à cet instant-là, comme je ne lui ai pas dit non plus que tous ceux qui ont été proches de lui sont aujourd’hui partis. Il avait perdu l’intimité de tous les membres de sa propre famille immédiate ― à la fois ceux proches par les liens du sang et ceux qui furent proches parmi les ministres tout au long des ans. Pourquoi ?

Le ministère a été jeté dans un « double pétrin », comme l’a exprimé Ron Dart qui a lui-même passé au travers d’une « crise de conscience ». Est-il possible qu’HWA ne puisse comprendre la pression que subit le ministère qui se voit forcé de choisir entre sa compréhension du devoir imposé par Christ et celui exigé par « l’apôtre » ?

Il commença à me signifier que c’était l’heure de conclure. Je lui dis que je savais qu’il était fatigué et qu’il me fallait partir. Il nia être fatigué, mais il me dit avoir un paquet de choses à écrire. (Je ne sais plus combien de livres il a écrit cette année-là.)

Nous nous sommes levés et il m’ouvrit la porte. Il me dit que je n’aurais pas à attendre longtemps sa décision finale. Puis, juste au moment où je passais le pas de la porte, et qu’Henry était à quelque distance, il me confia que la pire chose qu’on ait pu dire, ce fut à propos de Loma. Je ne saisis pas réellement ce qu’il voulut dire. Et ce qui me vint à l’esprit, ce fut la description crue de Ted concernant ce que son père avait dit le soir où sa mère est décédée, avant même que son corps ne soit refroidi. Donc, je répliquai : « Vous voulez sans doute parler de ce que Ted a dit. » Il dit alors qu’il avait cru que Ted avait aimé sa mère. Je ne sais donc pas exactement ce qu’il entendait par là.

Henry sortit dehors pour appeler la voiture et je lui signalai que je voulais lui parler. Je lui dis qu’il n’y avait rien de personnel contre lui dans le salon, ce qui était vrai. Après quelque hésitation, il sembla apprécier. J’ajoutai qu’il n’y avait rien de personnel contre Stan non plus, mais celui-ci faisait des choses que je ne pouvais, en toute bonne conscience, laisser faire sans bouger et rien dire, et je ne pouvais donc indiquer mon approbation vis-à-vis ces choses.

Il me confia avoir entendu Stan déclarer beaucoup de bonnes choses à mon égard, particulièrement après ma visite à Pasadena, en novembre, et qu’il ne l’avait pas entendu dire quoi que ce soit contre moi depuis. C’est ce qu’il me dit, pour ce que ça vaut.

Je poursuivis en disant qu’HWA avait indiqué ne plus se rappeler de ce qui était arrivé aux Pocono en 1976, mais qu’il s’y était pourtant déchargé sur moi de beaucoup de choses ; j’avais raconté cela à Sherwin qui, à son tour, s’en était confié à Robert Kuhn. À l’époque, il sembla dans l’intérêt de Garner Ted et dans l’intérêt de ceux qui espéraient s’élever devant lui que l’information proliférât. Maintenant, HWA déclarait qu’il ne pouvait plus du tout se rappeler de l’incident.

Henry me complimenta sur la façon dont je m’étais comporté durant les conversations et dans des circonstances très difficiles. Je ne sais pas jusqu’à quel point ce compliment a de la valeur, mais je l’appréciai à ce moment-là. Henry se rendit aussi le compliment, se disant un homme intelligent, ce qui est vrai, j’en suis sûr.

Je lui mentionnai que Rod était en train de détruire complètement la cause des conservateurs dans l’église par ses méthodes et que, de plus, il était le pire des conspirateurs de toute l’église.

Henry me suggéra d’écrire une lettre à HWA afin de lui expliquer tout cela. Il pensait que cela ferait des merveilles et résoudrait peut-être mêmes mes présents problèmes. Bien sûr, je ne le fis jamais. J’étais sûr de ne pas vouloir revenir sur mes principes et je savais que je devais vivre par ce qu’on m’avait enseigné. Je ne pouvais nier la vérité, comme je ne pouvais me nier à moi-même le triste état des choses aux échelons les plus élevés.

La voiture était arrivée. Mel était debout, tenant la portière ouverte. Je dis donc à Henry qu’il valait mieux que je parte.

Mel et moi bavardâmes sur le chemin du retour vers l’aéroport. Il commença à deviser sur les anciens jours de cette partie de l’Arizona. Il avait pas mal bouquiné au sujet des expériences vécues par l’homme blanc la première fois qu’il est venu en Arizona. Il me dit que les blancs avaient eu de la difficulté à survivre, car l’eau se faisait rare. Il parla des méthodes de survie indiennes comparées à celles de l’homme blanc. Les Indiens avaient souvent survécu grâce aux fèves de mesquìte pendant de longues périodes de temps, me dit-il. Je me demandai, durant cette discussion, ce qu’il en serait de ma propre survie. Retourner au monde des affaires, à mon âge, cela comportait des problèmes. Cette discussion revêtait donc un intérêt spécial.

Il me laissa à l’aéroport juste avant 17h00. Ma conversation avec M. Armstrong avait duré exactement une heure. En route vers Tulsa, je réfléchis à ma réunion avec HWA. J’imaginais voir HWA assis sur le divan, des pellicules sur l’épaule droite et sur le revers, parlant de sa mort et de sa résurrection. Il disait que les docteurs et les infirmières ne l’appelèrent pas ainsi, mais lui, oui. Il avait été ressuscité.

L’affaire aurait impressionné bien plus de gens si on ne lui avait pas administré la respiration artificielle, si sa « mort » avait été plus longue et si, par exemple, son corps s’était refroidi, ou si quatre jours s’étaient écoulés avant qu’il ne revienne à lui, comme dans le cas de Lazare. Christ attendit que le corps empeste avant de ressusciter Lazare des morts. Là, il y aurait eu de quoi jaser. Ce dont parle HWA, c’est d’une pratique médicale assez largement acceptée. Et rappelez-vous qu’il y a un médecin qui l’assiste en permanence.

J’étais maintenant sous l’injonction d’HWA de ne contacter personne de l’église et je ne pouvais assister aux assemblées jusqu’à ce qu’il « éclaircisse l’affaire ».

Le 14 juillet, un sabbat, HWA se présenta à Tulsa et parla à l’église. Bien que je n’étais pas à l’assemblée, j’en reçus immédiatement un rapport détaillé. Il livra un sermon trébuchant et incohérent. Un grand nombre de gens s’y ennuyèrent. À un certain moment donné, il ne put se rappeler du nom de Satan ou Lucifer pendant un long instant embarrassant ― un étonnant trou de mémoire pour un vétéran prêcheur qui se réclame de tout le pouvoir d’une jeunesse. Mais une chose qu’il a bien dite, c’est : « Lorsque vous écoutez des instructions provenant du bureau chef ― de Pasadena ― vous ne devez poser aucune question. C’est la manière de faire. Marchez-y ! »

Pour ceux qui ont reçu pendant des décennies l’instruction de vérifier toutes choses dans la Bible, c’est une déclaration fracassante. Beaucoup de gens réfléchis destinent leur loyauté à un niveau supérieur et trouvent ainsi difficile d’accorder leur liberté à un homme lorsqu’il y a conflit évident. Mais à Tulsa, il défendit aux gens de le contourner pour aller vers la Bible ! Quand on l’aida à descendre l’estrade, quelqu’un l’entendit faire la remarque qu’il avait donné le pire sermon de toute sa vie. Aucun doute qu’il lui manquait confiance et conviction, car il savait pertinemment qu’il avait violé bon nombre de principes qu’il avait enseignés pendant si longtemps. Il y eu un grave problème de redondance dans ses paroles, ce jour-là.

Ramona, sa sœur Mary Ellen, Joe Tkach, Henry Cornwall et le médecin d’HWA (Patterson) vinrent tous avec lui à Tulsa. Il arriva de l’aéroport dans une limousine Cadillac avec chauffeur et équipée de bouteilles d’oxygène. Croiriez-vous qu’il y avait un petit groupe de femmes présentes qui s’attendaient à ce qu’il les amène à Petra ? Je suis sûr qu’il serait horrifié de considérer sérieusement ce genre de chose.

Mais peut-être perd-on le sens réel de ce qui est arrivé. Nous avons ici le seul défenseur mondial de la philosophie du « prendre et du donner » ― celui qui délivre si efficacement ce message tellement nécessaire aux leaders des grandes nations de ce monde ― venu à Tulsa dans son Grumman Gulfstream II, le nec plus ultra des jets de luxe, arrivé de l’aéroport en limousine Cadillac pour s’adresser à quelques centaines de membres d’une de ses église qui date de vingt ans. Cette église, qui a une valeur nette de moins de un millier de dollars, se réuni dans une SALLE D’ÉCOLE LOUÉE !! Seulement le coût de l’essence du voyage du G-II à Tulsa s’élève à plusieurs fois la valeur nette des biens de la congrégation de Tulsa. Ces gens de l’église donnent, donnent et donnent. M. Armstrong prend, prend et prend ! Stan Rader, Henry Cornwall et les autres qui composent ce petit groupe prennent, prennent et prennent ! Les événements de ce jour-là démontrèrent carrément la philosophie du « donner et prendre » telle que pratiquée par « le seul apôtre du vingtième siècle ». Évidemment, tout est question de savoir qui donne et qui prend.

Il n’est pas du tout surprenant qu’HWA, censément venu en ville pour vérifier jusqu’à quel point j’avais contaminé les hommes en charge de l’église, n’ait parlé à aucun de ces hommes ! On l’aida à monter dans sa limousine, après qu’il eut pris la parole, et on le vit remonter sa fenêtre et verrouiller les portières de la voiture quand quelques membres de l’église s’approchèrent pour lui parler. (Il dut attendre dans l’automobile pendant que les femmes de son groupe étaient dans le bâtiment à visiter les membres.) Comme d’habitude, HWA ne voulait aucun contact avec les membres de l’église ― du moins, aucun contact personnel. C’est un trait de caractère qu’HWA démontre invariablement. Il ne montre aucun intérêt envers les autres. Ses intérêts ne sont portés que vers lui-même. Ted est une extension de son père. En ma présence, il ne s’est jamais informé du bien-être de sa famille, de ses amis ou de quiconque, sauf si la personne le touche directement.

La plupart des gens s’informent de votre santé, de celle des membres de votre famille et veulent savoir comment vous allez. Pas HWA. C’est comme si vous n’existiez pas en tant que personne. Je crois sincèrement que, s’il avait à parler à un condamné la veille de son exécution, le sujet de conversation serait HWA, comme il est magnifique et ce qu’on doit effectuer pour faire avancer sa position. J’ai connu quelques vieilles personnes égocentriques, mais jamais comme le porte-parole du principe de « donner et prendre ». Il ne se soucie tout simplement pas du tout des autres. Dans son esprit, ce sont des propriétés. La valeur de cette propriété est basée sur une échelle mobile de sa valeur courante à le promouvoir.

À ce stade, il n’affiche aucune des caractéristiques dont on s’attend normalement d’un ministre chrétien ― la compassion, la miséricorde, de l’intérêt envers les autres et de l’empathie. Aucun désir de servir ou d’aider. La Pasteur général de l’Église Universelle de Dieu ne s’intéresse pas au pasteur tel que défini dans le Nouveau Testament.

Après ma réunion avec lui à Tucson, HWA ne m’appela plus jamais et ne communiqua plus avec moi. En réponse à un télégramme où je lui demandais des renseignements, il m’envoya un télégramme d’excommunication. Mais il était juste un peu en retard. Rod Meredith avait déjà tiré la première salve. Je dois présumer que celui de M. Armstrong ne fut pas valide parce que, si je comprends bien la chose, après que Rod l’eut fait, il devenait impossible à quiconque de m’excommunier à nouveau ― c’est-à-dire, sans d’abord être réinséré. Si ce dernier cas est arrivé, je n’en ai pas été informé. Oh, fort bien. Trente ans de dur soutien à l’église et voilà que j’étais dans le trouble pour avoir maintenu les principes mêmes qu’on m’avait enseignés pendant si longtemps.

Je crains que la plus grande victime des ennuis actuels de l’église ne soit la vérité elle-même. Il semble qu’elle n’intéresse plus grand monde, encore moins celui qui, si longtemps, a parlé de « la pure vérité ». Qu’il est triste de voir un homme fort aboutir à rien dans sa vieillesse. La détérioration de l’esprit et du caractère dans ce qui doit être les dernières années de sa vie est une chose pénible à voir. Mais combien plus triste encore quand cet homme persiste à exercer un grand pouvoir au détriment de beaucoup de gens.

Salomon, à la fin de sa vie, quitta son Dieu et se tourna vers les dieux païens des nations des alentours. Il suivit ses épouses étrangères qui détournèrent son cœur de Dieu. Il n’était plus confortable en compagnie des gens de son peuple, mais il rechercha les étrangers et leurs religions étranges. Il semble y avoir un parallèle avec notre époque.

HWA en est rendu au point où il tourne les ministres les uns contre les autres, les membres les uns contre les autres et il a démoli sa propre famille. Il semble s’employer à détruire l’organisation qu’il a trimé si dur à mettre sur pied pendant tant d’années. Il a suscité dans l’église un climat de cannibalisme et certaines personnes s’ingénient à détruire totalement les autres ― même des amis de longue date ― si ce procédé est susceptible de contribuer à rallonger leur propre survie. Peu importe ce que cela occasionne aux autres, c’est chacun pour soi. Des ministres sont prêts à expulser d’anciens amis sans un clignement de l’œil. Et l’exemple provient du « sommet ».

Les hommes mêmes qui sont prêts à trancher sur commande la gorge d’anciens amis ― souvent des gens qui ont plus de principes qu’eux ― sont regardés avec mépris par leurs supérieurs. Chez ses proches associés, on cite souvent HWA ayant parlé avec mépris de beaucoup de ces hommes. Mais, pour l’instant, il les utilise.

Ils ont de la difficulté à dormir la nuit. Ils ne peuvent que se demander quand arrivera leur tour. Ils espèrent contre toute attente, mais ils savent que ça s’en vient. Ce n’est qu’une question de temps. Au plus profond d’eux-mêmes, ils savent pertinemment que « L’ON RÉCOLTE CE QUE L’ON SÈME ». C’est une loi que rien ne peut altérer. Ils ont sciemment vendu leur Dieu et se sont engagés dans le moment présent. Et c’est ce qu’ils reçoivent comme récompense ― le moment présent !

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[1] N. du T. : L’Ambassador Report était un périodique conçu par plusieurs anciens étudiants du Collège Ambassadeur qui s’étaient alarmés de ce qui se passait en coulisse au collège et au sein de l’Église Universelle. Paraissant en moyenne quatre fois par année, cette infolettre divulguait de nombreuses malversations des dirigeants de l’Église Universelle après des enquêtes poussées et de longues investigations. Elle a permis à de nombreux membres de s’arracher de cette secte ravageuse qui empoisonnait la vie des membres sans qu’ils s’en rendent compte. L’Ambassador Report a paru de 1973 à 1999.




D.217 – L’INEXTRICABLE TOILE D’HERBERT W. ARMSTRONG – Partie 19

 

Regard interne sur l’Église Universelle de Dieu

Par DAVID ROBINSON

 

Chapitre 18

GERALD WATERHOUSE ― L’INTARISSABLE PROPHÈTE DE PETRA

 

« Quand le prophète parlera au nom de l’Éternel, et que ce qu’il aura dit ne sera point, et n’arrivera point, ce sera une parole que l’Éternel n’a point dite ; le prophète l’a dite par orgueil ; ne le crains point. »

― Deutéronome 18:22

Herbert Armstrong a dit récemment que le poste ou rang de prophète dans l’église est vacant. Herman Hoeh a dit à la congrégation de Pasadena, en 1970, qu’il n’y a qu’un seul prophète dans l’église actuellement ― Jésus-Christ. Herbert Armstrong ne sembla pas très heureux de cette déclaration, à l’époque. Il a lui-même émis de nombreuses prophéties durant les trente dernières années. Mais sa moyenne au bâton pour les prophéties accomplies est basse à un point inacceptable. D’après ceux qui le connaissent depuis plus longtemps encore, il n’a jamais été très fort à prédire l’avenir.

Mais il y a un homme dans l’église qui s’est lui-même placé très haut dans ce département. Quoi qu’il ne se dise pas lui-même prophète, chacun de ses sermons ne laisse aucun doute à l’auditeur en ce qu’il se croit prophète. Il parle toujours de façon dogmatique et autoritaire à propos du futur et dans des secteurs où la Bible ne va pas.

Cet homme, c’est Gerald Waterhouse.

Gerald est un moine dans toute l’acception du mot. À l’automne de 1979, il a dit à une « étude biblique » de Tulsa qu’il n’avait jamais embrassé une femme de sa vie, excepté sa mère. Les membres de l’audience qui savaient qu’il avait été marié une fois en furent choqués. Mais le choc s’atténua un peu, après un moment de réflexion. Beaucoup s’imaginent mal Gerald Waterhouse en compagnie d’une femme. Ils devaient d’abord se demander quel genre de circonstances avaient pu amener Gerald à se marier.

Les membres de la hiérarchie remarquèrent le manque singulier d’enthousiasme de Gerald, en 1974, quand la politique de l’église du divorce et du remariage fut radicalement altérée pour permettre de se remarier à la plupart de ceux à qui c’était interdit. Lorsqu’on demanda à Gerald s’il avait des plans pour fonder un foyer, sa réponse fut des moins enthousiastes. De toute évidence, il préférait le célibat.

Lorsque Gerald Waterhouse parle de la relative insignifiance de la doctrine et de l’importance totale de la « loyauté », les théologiens ecclésiastiques conventionnels s’inquiètent profondément, particulièrement quand les rapports suggèrent des problèmes personnels qui entrent en conflit avec la doctrine établie de l’église.

Il est natif de la ville de San Angelo, à l’ouest du Texas, où quelques membres de sa famille vivent encore. Ceux qui le connaissent mieux et qui jouent au golf avec lui racontent qu’il peut être aimable et plaisant dans tout autre domaine que la religion. Mais quand on entre dans son sujet favori, il devient une personne différente. En tout cas, il est pour le moins étrange. Personne ne lui accorde de note très élevée en ce qui a trait à son niveau d’éducation ou sa logique. Gerald lui-même parle en terme approbateur de son manque d’éducation. Voici un extrait d’un de ses sermons enregistrés, donné à Abilène, au Texas, le 11 novembre 1978 :

« …vous avez été appelés à Christ, à Son œuvre, à Son bureau chef, à son apôtre, à l’évangile de la mission. Il vous dit de vous en tenir solidement à cela […] Donc, si quelqu’un d’autre vient, comme le Dr Martin, ou Ken Westby, ou Raymond Cole, ou Garner Ted Armstrong, et dit : “Libérez-vous de ce que vous avez et suivez-moi, »” Dieu Tout-Puissant vous a déjà commandé de vous en tenir à ce que vous avez ! Ça veut dire que vous ne pouvez plus vous libérer pour suivre quelqu’un d’autre ou alors vous violez le commandement donné à Philadelphie. C’est si simple qu’un enfant de deuxième année le comprendrait (rires). Mais quand vous devenez vraiment intellectuel, comme le sont certains (j’espère qu’aucun de vous n’est intellectuel), vous êtes idiots, assez idiots pour demeurer dans l’église de Dieu et ce, pour votre propre bien. Je le dis dans le bon sens. Ne soyez pas intellectuel, parce que l’intellectualisme questionne le gouvernement de Dieu. J’ai prêché le gouvernement de Dieu sans doute plus que n’importe qui à la surface du globe jusqu’à maintenant. J’ai écrit plus de 120 pages sur ce que j’ai couvert jusqu’en 1967, et dans lequel une bonne partie se rapporte aux Laodicéens. Je l’explique depuis lors et tout est codifié dans ce matériel. Ce que je dis ici, c’est ce qui va amener l’ère de Laodicée. »

Gerald parle de ce qu’il appelle « le gouvernement de Dieu ». Sa conception du gouvernement de Dieu est très différente de celle de bien d’autres gens qui semblent beaucoup mieux éduqués dans la Bible que lui. Par exemple, du même enregistrement :

« Comme je l’ai dit aux membres de Montgomery, en Alabama, au sabbat dernier, M. Armstrong pourrait avoir tort à 95 % et… et… et Ted pourrait avoir raison à 95 % et ce serait encore une question de gouvernement. Dieu soutient toujours M. Armstrong. Je me fous qu’il ait tort à 90 % sur un point donné. »

C’est toute une révélation sur la façon de voir les choses de Gerald. Et le voilà lâché sur les gens de l’église. Quand le précepte des Écritures qui dit : « Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ » (1 Corinthiens 11:1) est soulevé, ceux qui se tiennent dans le coin de Waterhouse s’écrient : « Folie ! » Et quand on mentionne la grossière immoralité de « l’apôtre », ils s’exclament : « Contraire à l’éthique ! » Sur cette question, Gerald n’écoutera tout simplement pas les « rumeurs ». Il ne peut permettre que pareille information pénètre son esprit délicat.

Gerald Waterhouse fut « en charge » de l’église en Australie pendant une certaine période de temps. Or, quand Gerald est « en charge », l’expression prend son sens littéral. Il devient un parfait dictateur. Ceux qui ont travaillé pour lui disent qu’il mène ses subordonnés à la baguette. N’ayant pas d’épouse, il trouve difficile de comprendre les besoins d’une famille. Il manquait de considérations normales. Gerald était le point focal de toute chose. La joie de vivre s’estompait.

Gerald servit à différentes époques en Afrique du Sud et en Angleterre au début et au milieu des années soixante. Puis, il fut ramené dans notre pays. Il dit que c’est en 1967 qu’il soumit son article de 120 pages sur le gouvernement de Dieu tel qu’il le percevait. À peu près à cette époque, il partit en tournée. Celle-ci dura quelques années. Pendant tout ce temps, il fit le tour de toutes les églises des Etats-Unis. Ses sermons se démarquaient par leur longueur, s’étendant souvent sur trois à quatre heures. Il semblait fier de ne pas utiliser de notes. Pas étonnant que sa présentation varia si peu. Il emploie très peu la Bible et, lorsqu’il se réfère aux Écritures, il les présente à sa façon. Beaucoup de gens qui l’entendent sont saisis par certaines de ses interprétations des prophéties de la Bible. Il est très libre dans certaines de ses prédictions.

Sa voix fait penser à celle de Lyndon Johnson, même si son débit est bien plus rapide. Il y a un nasillement défini dans sa voix. Peut-être est-ce parce qu’il provient de la même région géographique que Johnson. Sous certains aspects, son apparence ressemble également à celle de Johnson. Il adore prêcher et on a l’impression que c’est sa passion, son amour ― peut-être un substitut d’épouse. Prêcher semble chez lui plus important que la vie chrétienne.

Selon toute apparence, Gerald réalise que son propre pouvoir vient de sa glorification d’Herbert Armstrong. Plus il élève son patron, plus son pouvoir est grand. Et en cela, il ne se relâche jamais. Il glorifie Herbert Armstrong comme si celui-ci était déjà Dieu. Parfois, on a l’impression que Gerald pense qu’Herbert Armstrong est déjà plus fort que Dieu Lui-même. Il y a définitivement un manque de respect envers le Tout-Puissant quand Gerald assigne les postes de chefs de départements de Dieu à tout le monde. Si Dieu est si faible qu’Il a besoin de Gerald pour le faire à Sa place, Il n’est vraiment pas fort. Gerald a nommé Herbert Armstrong en charge de toute l’éducation dans le Royaume de Dieu. La déduction de Gerald est claire. Si vous n’êtes pas prudent et que vous ne faites pas attention à lui, vous pourriez ne pas avoir d’assignation du tout !

La mère de Jacques et Jean demanda à Jésus-Christ de leur assigner chacun une place, l’un à Sa droite, l’autre à Sa gauche, dans Son Royaume. Il répondit que ce pouvoir ne Lui appartenait pas, mais au Père. Cela ne dérange pas du tout Gerald. Il continue à piocher.

Il y a quelques années, il attribua catégoriquement le travail des deux témoins d’Apocalypse 11 à Herbert Armstrong et Garner Ted Armstrong. C’était lorsqu’il prêchait que l’an 1972 allait amener la fin de notre pays et que les deux témoins allaient commencer à œuvrer en janvier de cette année-là. (Herbert Armstrong avait écrit une brochure intitulée 1975 dans la prophétie. Christ devait revenir cette année-là. Il y a cinq ans de ça.)

Bien que Gerald ait été réticent à changer l’identité des deux témoins, Herbert Armstrong a attaqué son fils en des termes si forts et de manière si régulière depuis son expulsion, en 1978, que Gerald est finalement entré dans la clandestinité. Il dit maintenant la même chose, mais utilise des paroles différentes. (Il croit fermement qu’Apocalypse 2 et 3 décrivent sept ères de l’Église. Il a le sentiment qu’il peut identifier les ères sans aucun trouble ― précisément. Il sait qui est Sardes, qui est Philadelphie et qui est Laodicée.) La foi de Gerald en Herbert Armstrong est très forte, mais sa foi en lui-même est encore plus forte. (On serait surpris de voir combien d’hommes se sont proclamés les deux témoins depuis que l’Apocalypse a été rédigée par Jean, il y a près de 2 000 ans !)

Depuis neuf ou dix ans, un des points saillants de la présentation de Gerald est la question de l’allure des femmes dans le Royaume de Dieu. Gerald pense qu’il y aura des femmes dans le Royaume si elles sont très prudentes et qu’elles suivent sa formule, mais il annonce qu’elles auront les cheveux longs et qu’elles seront les assistantes permanentes de leurs maris. Par exemple, il nomma Loma Armstrong au poste d’assistante perpétuelle d’Herbert Armstrong. Pour toujours. À ce moment-ci, je ne suis pas sûr d’une couple de choses : 1) qu’Herbert Armstrong y sera. C’est la prérogative de Dieu. Tout nous indique qu’Herbert Armstrong a un gros repentir à faire et 2) je ne suis pas sûr que Loma Armstrong accueillerait bien cette nomination, compliments de Gerald Waterhouse.

Mais Gerald peut se montrer très dogmatique. Il insiste pour dire qu’il s’y connaît et qu’il n’est pas timide en la matière. Il attache au dogmatisme une importance supérieure à la vérité. Ou, autrement dit, Gerald a le plus grand respect pour ce qu’il s’entend dire.

Il y a maintenant presque dix ans, plusieurs pasteurs de l’église, dont beaucoup sont encore dans l’Église Universelle, acquirent l’habitude de se porter malades quand Gerald venait à leur église, lors de sa tournée. Un de ceux que je connais bien a promis que, quand Gerald viendrait dans sa région, il allait se lever et partir devant tout le monde lorsque le temps normalement alloué à une réunion serait écoulé (deux heures).

Au printemps de 1970, Gerald fut à Pasadena pendant un certain temps, travaillant sa présentation avant de repartir en tournée. Rod Meredith nous invita à souper, un soir, et Gerald Waterhouse y était. Je pus sentir immédiatement de la tension dans l’air. Je n’avais aucun moyen de savoir où était le problème, mais il y en avait assurément un. Nous soupâmes et, suite à cela, les hommes se retirèrent dans l’âtre d’une des maisons les plus dispendieuses attribuées à la faculté Ambassadeur. Nous jouâmes aux cœurs. (C’est ce jeu qu’Herbert Armstrong adorait jouer et, bien sûr, Rod Meredith en faisait autant.) Durant toute la partie, il y eut cette tension, mais elle finit par diminuer un peu. Des années plus tard, Rod me confia qu’il n’avait jamais été capable de contrôler Gerald Waterhouse durant tout le temps qu’il fut Directeur de l’Administration. Gerald était, pour ainsi dire, ingérable.

En d’autres mots, Gerald, qui enseignait le gouvernement de l’église ou le gouvernement de Dieu plus que les autres, de sa propre admission, était lui-même ingouvernable ! Tous ceux qui ont occupé le poste de Directeur de l’Administration ont constaté le même phénomène. Ils ne pouvaient pas contrôler Gerald Waterhouse. En 1972, Herbert Armstrong se posa même des questions sur la valeur réelle de Gerald pour l’église, car il était devenu une véritable source d’embarras. Il enseignait des choses que les autres gens de la hiérarchie trouvaient difficile, voire même impossible à soutenir.

Suivant la débâcle de 1972, tous les ministres, sauf Gerald, se tinrent silencieux sur ce sujet et celui de Petra. Mais cette partie avait une importance à ce point vitale dans la liturgie de Gerald qu’il ne pouvait la laisser tomber, car cela aurait exigé une révision majeure de sa présentation. Gerald n’était probablement pas capable de faire l’ajustement. Abandonner l’idée de Petra le bouleversait trop ― cela aurait même pu détruire sa foi ! Il ne pouvait le faire. Comme l’a dit quelqu’un : « Son esprit est Petra-fié ! »

Après la grosse conférence de mai 1974, Gerald fut mis sur la touche. Il constituait un encombrement pour toute la hiérarchie. Pendant un bout de temps, il erra comme un perdu à Pasadena. La direction tenta de le faire enseigner au collège, mais il ne voulait pas. Il avait la conviction que Dieu l’appelait à faire des tournées. Il persista à exécuter de très longs sermons ; quoique ses supérieurs eussent essayé de lui faire raccourcir son temps, il résista. Gerald raconta lui-même à son auditoire de Big Sandy que Ted Armstrong lui avait finalement intimé que s’il continuait à dépasser son temps, il serait congédié. En rapportant cela, Gerald prenait un ton de désaccord. Il était comme un petit garçon à qui l’on disait qu’il ne pouvait avoir qu’un gros bol de crème glacée. Il en voulait plus. Et pour Gerald, prêcher, c’était de la crème glacée.

À la fin de l’année 1978, j’appelai Rod Meredith au téléphone. C’était avant qu’il ne participe à la « révolution de palais », ou au coup d’état de janvier 1979. Je demandai donc à Rod ce qui se passait avec Gerald et sur quoi il prêchait. Je le questionnai à savoir s’il croyait que nous allions nous rendre à Petra comme « lieu d’entraînement final ». Il me répondit qu’il n’y croyait pas. Je lui dis que Gerald causait d’énormes dégâts dans l’église par sa prédication. Il perturbait les pauvres en esprit. Rod acquiesça et suggéra que lui et Wayne Cole appellent Gerald pour corriger cette hérésie. Wayne était Directeur de l’Administration Pastorale, à l’époque. Je dis à Rod que quelqu’un devait le faire, mais je ne connaissais pas ses relations avec Wayne et ne pouvais recommander quoi que ce soit. Mais s’il était capable de faire quelque chose, je l’apprécierais. J’avais le sentiment que nous devions prêcher la vérité et nous mettre en garde contre les erreurs. Et Gerald faisait rage dans l’erreur ― même d’énormes erreurs pour lesquelles l’église aurait à rendre des comptes. Rod approuva. Il me dit qu’il n’avait jamais été en mesure de contrôler le caractère récalcitrant de Gerald quand il avait été auparavant en charge du ministère. Je lui demandai si l’esprit rebelle de Gerald ne semblait pas une anomalie, vu son enseignement sur le gouvernement de l’église. Il ricana, disant que Gerald, c’était… Gerald.

Gerald parlait lui-même ouvertement de son manque de respect envers son supérieur, Ron Dart, quand celui-ci était Directeur de l’Administration pastorale. Aucun des supérieurs de Gerald à qui j’ai parlé ne lui donnaient de bonnes notes pour ce qui est de suivre les directives. (Christ a beaucoup parlé de ceux qui disent, mais ne font pas.) Les anciens supérieurs de Gerald le créditent d’un ego colossal ― de ceux qui doivent continuellement être nourris. Et il se nourrit d’une illusion ― une idole. Ni plus ni moins.

Il y eut un temps où HWA trouvait les services de Gerald utiles. C’était dans les quelques années qui suivirent le décès de son épouse, Loma. Gerald enseignait ce que serait exactement l’état des choses à partir de 1972 ― avec de considérables détails. Et il déifiait HWA avec force dans l’esprit des membres de l’église. L’emballage semblait très plausible aux membres. Toutefois, lorsque passa 1972 sans que n’arrivent les événements que Gerald et Herbert Armstrong avaient prophétisés, Gerald fut mis en touche.

Peu après, au temps où HWA voulut se débarrasser de son image religieuse à l’étranger, Gerald Waterhouse devint un lourd fardeau à porter. C’est à ce moment-là qu’on l’expédia dans l’ouest du Texas où le total des membres sous son contrôle atteignait à peine une centaine de personnes. Il avait été shanghaïé, ainsi que Rod Meredith, Raymond McNair et quelques autres. (Et évidemment, « l’apôtre » ne l’avait jamais su ?) C’est lors de son séjour à San Angelo que Gerald fut nommé pasteur senior. Cette désignation, cependant, ne lui donna pas plus d’autorité.

Pendant que Gerald occupait son poste dans l’ouest du Texas, Sherwin McMichael était le coordonnateur régional du secteur de Big Sandy. En tant que tel, il était le supérieur de Gerald. Le pasteur de l’église de Midland, Chuck Dickerson, était proche voisin de Gerald. Ce dernier et Chuck étaient de types opposés. Je pense que vous comprendrez maintenant que ce n’était pas nécessairement une mauvaise chose ― sauf pour Gerald.

Or, Sherwin McMichael n’était pas le genre de coordonnateur régional aimant visiter ses subordonnés. Il pensait que la plupart d’entre eux n’étaient que des « dindons » et il ne consacrait pas de temps à cette tâche désagréable. Ce qui l’intéressait beaucoup plus, c’est de voyager à Pasadena, où il y avait bien plus d’opportunités pour lécher les bottes, et n’importe où ailleurs, là où l’amenait le travail au département de la Fête. Il voyait indubitablement son travail ministériel comme secondaire et relativement sans importance. Lorsque des frictions commencèrent à sourdre entre Gerald, pasteur senior, et Chuck, qui possédait une église plus grande, Sherwin prit instinctivement la part de Gerald. Il voulait ôter complètement Chuck du ministère. Donc, il me demanda de me rendre à Midland, d’y rencontrer Gerald et de faire à Chuck « ce pour quoi il faut deux ministres ».

J’avais fait un certain nombre de missions pour Sherwin durant son séjour à Big Sandy et je ne m’en faisais pas. Je ne savais pas ce que j’allais trouver dans celle-ci. Midland est à environ six ou sept heures en voiture. Pendant ce voyage, je conduisais la voiture exécutive du collège, une Buick Electra 225 1975. Je rencontrai Gerald dans ce qui était alors le Roadway Inn (devenu plus tard le Best Western Motel). Nous nous rendîmes chez Chuck dans ma voiture pendant que Gerald me confia tout ce qui n’allait pas chez Chuck. Il n’eut rien de bon à dire de lui. Or, je connaissais Chuck et le savais objectif, alors que je savais Gerald extrêmement subjectif. Ce n’est pas une critique, mais une déclaration de fait. Gerald n’a pas l’ampleur ni la perception pour juger. Et les juges ont besoin de ces deux qualités.

Sherwin m’avait donné copie des lettres que Gerald lui avait écrites à propos de Chuck et j’en fus troublé, car elles étaient totalement négatives. Gerald ne put dire en chemin une seule bonne chose concernant Chuck.

Lorsque nous arrivâmes, Chuck nous rencontra dans la cour. Il voulait savoir pourquoi j’étais là. Je lui répondis que Sherwin m’avait demandé de venir. Nous nous assîmes à la table à dîner pendant que Chuck et Gerald se prenaient la tête. L’épouse de Chuck, Terri, allait et venait durant l’entretien. À regarder Chuck et Gerald, on aurait dit deux taureaux qui s’encornaient. Ils s’accusaient des mêmes choses l’un l’autre qu’ils s’étaient déjà dites auparavant.

Chuck voulut savoir lesquelles des extravagantes rumeurs en provenance de Pasadena étaient vraies. Gerald nia avoir connaissance de quelque rumeur que ce soit. Il dit ne jamais écouter ces histoires-là. Et il ne les croyait pas. Chuck lui demanda comment il pouvait ne pas y croire s’il ne les écoutait pas. Il voulut savoir quel genre d’homme il servait, pensant que c’était ce que Dieu voulait de lui.

J’avais le sentiment que Gerald, en tant que porte-parole de la direction, aurait dû se montrer beaucoup plus objectif et rassurer cet homme dans les domaines où il était perturbé. Dans mon livre à moi, les menaces et les dénis catégoriques n’offrent pas de réponses.

J’intervins finalement dans le dessein de contrebalancer les choses. Nous quittâmes et nous sommes dirigés vers le motel où se trouvait la voiture de Gerald. Il était profondément frustré. Il aurait voulu du sang.

Je le pressai de questions au sujet des rumeurs et il me répondit qu’il ne pouvait se permettre d’en écouter une seule. Si l’on disait quoi que ce soit de négatif concernant, soit Herbert Armstrong, soit Ted Armstrong, il nierait tout. Il me confia qu’il avait écouté une rumeur, une fois, et qu’il avait promis de ne plus jamais en écouter. S’il venait à penser qu’Herbert Armstrong ou Ted Armstrong aient fait quelque chose de mauvais, cela détruirait sa foi. Il ne pouvait même pas s’offrir de penser à pareille chose. Je lui répondis que j’espérais que ma foi soit fondée de manière plus forte que ça. La Bible dit que nous devons regarder à Dieu et non aux hommes. Il désapprouva et partit.

Je pense que cela donne une idée de la composition de Gerald et que ça l’explique mieux que n’importe quoi d’autre. Depuis ce temps, plus les preuves apparaissent et remettent HWA en question, plus Gerald nie tout en bloc. Comme si son idole était en danger et qu’instinctivement, il doive protéger cette idole.

Même si j’avais déjà entendu parler des faiblesses administratives de Gerald par ceux qui travaillaient pour lui à l’étranger, je savais désormais de première main qu’il était inefficace eu égard au gouvernement et à l’administration. Il n’avait tout simplement pas de talent pour ce genre de tâche. Il devait donc se fabriquer un monde de rêve et se rendre utile à son idole. C’était sa réaction en fâcheuse situation. Gerald avait participé de mauvaise grâce à cette courte conversation. Mais ce bref épisode révèle le vrai Gerald Waterhouse.

Il demeura dans l’ouest du Texas encore un peu de temps et fut ensuite transféré en Floride. Peu après cela, Ted Armstrong fut expulsé et excommunié, et Gerald fut à nouveau lâché sur les églises. Sa période d’éclipse était temporairement suspendue.

Lorsque les détenteurs de pouvoir de Pasadena découvrirent, presque par accident, qu’il y avait encore un large résidu de gens dans l’église qui croyaient toujours aller à Petra en tant que lieu de refuge, et qui attendaient ce jour, ils commencèrent à réaliser qu’ils devaient capitaliser sur ce marché. Les leaders eurent hâte de creuser ce filon inexploité. Et quel meilleur homme pour miner cette veine que Waterhouse ? Sa disgrâce antérieure fut donc oubliée pour le moment.

À nouveau, un grand nombre de pasteurs d’églises eurent un mouvement de recul. Quand les rapports commencèrent à arriver d’un peu partout au pays, les gens bien renseignés surent exactement ce qui se passait. L’évangile d’Herbert Armstrong était prêché. HWA était l’Élie, le Zorobabel et le Moïse des temps modernes, la sentinelle d’Ézéchiel et le témoin principal d’Apocalypse 11 ― tous contenus en un seul homme.

Petra ― lieu de refuge ?

Je ne me rappelle plus de la première fois que j’ai entendu parler d’un lieu de refuge pour le corps des fidèles croyants, juste avant la grande tribulation. Ce devait être au milieu des années 1950. De ce que je me souviens, Myra Cole, épouse de Raymond Cole, nous en avait parlé. Je n’ai pas souvenir qu’Herbert Armstrong ait prêché la doctrine tellement souvent à cette époque. Il l’avait prêchée, mais je ne pense pas que nous en ayons entendu parler. Myra nous expliqua que le lieu où nous devions nous rendre était Petra, une vieille cité abandonnée sculptée à même les falaises dans une vallée aride et stérile au sud-est de Jérusalem, dans la Jordanie actuelle. Puis, à mesure que se développèrent les nouveaux délais prophétiques centrés sur 1972, s’élabora le sous-produit doctrinal de la fuite à Petra prêché avec force, particulièrement durant les Fêtes d’automne annuelles. Gerald Waterhouse inventa probablement l’expression « lieu d’entraînement final ». Gerald a toujours cru fermement à la discipline et à l’entraînement. Lorsqu’il termine de décrire sa propre vision de ces années à venir, on a le portrait vivant d’un camp allemand aux proportions hitlériennes. On peut facilement s’illustrer les cadres de marche entre les terrains de manœuvre.

Tous les ministres aux échelons les plus élevés enseignaient Petra. Comprenant comment fonctionnent les nations, plusieurs firent en sorte qu’HWA et le roi Hussein deviennent de bons amis bien avant 1972. HWA lui-même écrivit que ça débuta dès 1967, peu avant la guerre israélo-arabe de cette année-là. Beaucoup pensèrent que les arrangements étaient déjà fort avancés. Les articles du Bureau des Nouvelles du Collège Ambassadeur stipulaient également que les Juifs étaient dans un stade avancé de préparation et de planification pour la reconstruction du temple à Jérusalem. Le fait que ces rumeurs se soient révélées fausses aurait dû nous alerter quant aux problèmes des prophéties d’HWA sur les années 1972 à 1975.

Je me rappelle avoir demandé à Raymond Cole : « Pourquoi Petra ? Où est la preuve biblique démontrant que l’église doit s’envoler à Petra ? » La réponse, c’est que beaucoup de passages des Psaumes contenaient le mot Sélah, qui veut dire « roc ». Et Petra veut aussi dire « roc ». Ce doit donc être le lieu. Vous comprenez ? En tout cas, M. Armstrong a dit que ce l’était.

Gerald Waterhouse a récemment réagi à cette question et il répliqua : « Je pense que c’est Petra. Vous demanderez peut-être pourquoi ? Parce que…euh… euh… la Bible indique Petra. Il n’y a aucune indication d’un autre endroit. Mais ça… euh… je… euh… je dirais, suite à cela, la raison pour laquelle je sens que Dieu la choisira et qu’Il l’a choisie, c’est parce que c’est le pire endroit sur la surface de la terre. C’est un bon début. » (Dans le même sermon, Gerald condamne fortement le « raisonnement ».)

Ted Armstrong racontait souvent l’histoire de sa mère lisant le magazine National Geographic, il y a plusieurs années. Dans ce numéro-là en particulier, se trouvait un article sur Petra, la cité rouge comme une rose. Elle insinua à son mari qu’il s’agissait probablement du lieu de sécurité. Et ainsi, c’est devenu une doctrine de l’église.

On fouilla la Bible à fond pour trouver des preuves. On utilisa Ésaïe 16:1-5. Une fois la localité établie, cette Écriture semblerait alors plausible. Mais on devait d’abord établir la localité.

On employa Apocalypse 12:14-17 pour prouver qu’il y a un « lieu de sécurité pour l’église » durant la terrible période qui s’en vient. Apocalypse 3:10 devint une preuve de soutien, très importante, celle-là. Mais avant tout, on devait constituer la doctrine des ères de l’église.

Ensuite, on devait établir que notre époque de l’église était l’ère de Philadelphie. Cela souleva plusieurs questions majeures. Questions demeurées jusqu’ici sans réponses.

J’ai servi en tant que coordonnateur festivalier pendant sept ans en ligne. De par mon expérience personnelle, je puis dire qu’il est devenu assez difficile de maintenir la loi et l’ordre dans nos assemblées, lors des dernières années. J’entends ici, dans notre pays où il n’y a pas de barrière linguistique et où les différences culturelles ne sont que minimes. Si vous ajoutez le facteur Nations Unies au sein d’une situation telle que celle qui surviendrait à Petra, le gouvernement de la Jordanie aurait beau se montrer coopératif, il y aurait quand même beaucoup de difficultés à surmonter à l’interne. Et parce que ceux qui sont obéissants au « gouvernement de Dieu » ont reçu la promesse que leurs enfants les accompagneraient au « lieu de refuge », cela soulèverait des problèmes aux énormes proportions, comme nos collèges l’ont expérimenté ces dernières années. Évidemment, si Dieu surveille Lui-même quotidiennement à partir d’une nuée le jour, et une colonne de feu la nuit, Il peut régler les choses. Il a assurément eu de nombreux problèmes avec les enfants d’Israël lorsqu’Il les a conduit au travers du désert. Et ils parlaient tous la même langue. Mais tout est possible à Dieu.

Gerald Waterhouse compte sur Herbert Armstrong pour accomplir tout ça, avec Dieu en fond de terrain. Mais tout compte fait, le concept de Petra en son entier, en tant que lieu de refuge pour l’église, durant les tribulations, ne repose que sur l’autorité d’Herbert Armstrong. Il repose sur son « apostolat » et sur ses « relations » avec Christ. S’ils sont authentiques, alors Gerald Waterhous pourrait avoir raison. Mais avec ses mauvais résultats en prophétie, l’on serait fou de mettre ses espoirs de protection en un tel homme.

Malheureusement, on a tellement prêché ce sujet en détail et durant des années, particulièrement de la part de Gerald Waterhouse, que nombre de gens à l’éducation restreinte s’accrochent au concept dans son ensemble. Ils pensent maintenant qu’ils n’ont qu’à s’en tenir à un seul homme, Herbert Armstrong, et leurs problèmes seront résolus. Ils consultent les journaux du matin tout confiants qu’ils n’auront pas à affronter les conditions nationales et mondiales. Ils seront tous à Petra avec Gerald Waterhouse et Herbert Armstrong.

Apparemment, personne n’a posé la question à savoir si les Israéliens ont été consultés à ce propos. Gerald sous-entend qu’Herbert Armstrong est dans les meilleurs termes avec eux, car il a trouvé faveur à leurs yeux. Reste toutefois à expliquer si c’est Dieu qui les subjuguera ou si c’est HWA qui les charmera.

Beaucoup de ministres de l’Église Universelle ont de sérieuses réserves à ce propos, mais, au centre de l’affliction qui frappe actuellement, ils ne sont pas en position de se montrer au grand jour et de se plaindre. Ces dernières années, Herbert Armstrong a atténué ses déclarations sur le sujet. À vrai dire, pendant une décennie, il a tout simplement balayé la question sous le tapis, jusqu’à ce que surgisse l’actuel besoin de donner aux gens quelque chose à quoi s’accrocher.

Gerald a presque à lui tout seul ramené cet enseignement en évidence. En proclamant Herbert Armstrong avec autant de force, il a fait en sorte que des milliers de gens se préparent encore pour aller à Petra, même si peu de temps après la tragédie de Jonestown.

Il semble que les gens aient un vif désir de fuir les problèmes du monde. La fuite, c’est la clé de l’enseignement de Petra. Les membres ont une profonde appréhension des tribulations telles qu’elles ont été enseignées et ils ont peur du martyre. Peu importe que le Christ et Ses apôtres aient été martyrisés, ou que des milliers et des milliers de chrétiens, tout au long des siècles, aient été tués pour leur foi. Donc, à notre époque, nombreux sont-ils à compter sur HWA pour les délivrer de ce sort. Mais peut-il les délivrer ? Gerald en a convaincu plusieurs qu’il le peut et qu’il va le faire.

En effet, Gerald semble maintenant avoir résolu tous les détails. Les gens devraient vendre leurs maisons et contribuer monétairement au « Fonds Petra » pour que Stan Rader puisse faire les achats nécessaires d’avions et d’équipements d’appoint. L’opération sera très coûteuse à financer. Les membres doivent exercer leur foi en Herbert Armstrong et son agent aux achats, Stan Rader, qui sera bientôt le gérant d’affaires pour le monde entier dans le Millénium. Ceux qui refuseront de contribuer au « Fonds Petra » iront dans le groupe de l’église de Laodicée et seront emprisonnés dans la grande tribulation.

Gerald Waterhouse a dit que Stan Rader allait acheter de nombreux avions DC-10 avec des fissures de 10 pouces [25 cm] que Dieu va couvrir d’anges de 11 pouces [27 cm] (je ne sais pas si Dieu est déjà au courant de ça, mais Gerald l’est assurément). Ces DC-10 sont supposés transporter les membres de l’église à partir de tous les coins du monde jusqu’à Jérusalem. On les prendra à Tekoa, une banlieue de Jérusalem que Gerald a choisie parce que le nom du village signifie « l’érection des tentes ». Ensuite, ils bâtiront une autoroute en direction de Petra. Le lieu est Petra parce que c’est le pire des endroits.

Selon Gerald, les pays européens penseront qu’HWA est venu avec une armée pour s’emparer des champs pétrolifères du Moyen-Orient et qu’il enverra des troupes pour les capturer. (Le nombre de membres, à ce moment-là, sera d’environ 300 000.) Dieu va détruire les armées européennes. La terre les avalera et l’église retournera triomphalement dans son nid à Petra. HWA et son assistant poursuivront leur travail en tant que les deux Témoins. L’assistant n’aura pratiquement aucun pouvoir, mais il accompagnera HWA. Gerald ne dit pas si l’autre témoin sera Stan. Mais on se demande qui pourrait conseiller HWA pendant tout ce temps !

HWA aura sa base à Jérusalem. Il amènera sa Rolls Royce d’Angleterre et l’utilisera pour ses allées et venues de Jérusalem à Petra. (Antérieurement, les trajets devaient se faire en hélicoptères.) HWA fera la navette, car il a une double responsabilité. Il doit gouverner l’église à Petra, tel qu’autorisé par Gerald, et témoigner au monde entier (par télé satellite) à partir de Jérusalem et avec une grande puissance. Le retour de Christ ne sera pas loin. Ainsi le déclare Gerald Waterhouse.

Lorsque Gerald passa par Tulsa, au printemps de 1979, il me fit à nouveau penser à un nazi de l’Allemagne d’Hitler. Quand il hurlait que « la loyauté est plus importante que la doctrine », je reculais. Comment pouvait-on séparer les deux ? Je ne suis pas sûr que Gerald croie à la loi de Dieu. S’il y croyait, il formulerait ses observations de manière plus attentive. Il est coupable de diluer un grand nombre de choses que l’église tient pour sacrées dans le domaine doctrinal. Et il le fait au nom du gouvernement. Eut-il été dans l’Allemagne des années trente, il aurait sûrement soutenu le Führer avec énergie. Ni rime ni raison n’étaient alors nécessaires, juste la loyauté aveugle ― la loyauté envers une idole.

Il n’y a pas de doute que, lorsque Lucifer commença à comploter sa rébellion, voilà très longtemps, il planifia comment garder ses anges dans son camp. Il enseigna la loyauté ― loyauté envers lui ― pas la loyauté envers Dieu ou envers Sa loi, mais envers Lucifer. C’est là qu’il devint le Diable, l’Adversaire.

Et, selon toute apparence, ses anges le suivirent, devenant ainsi des démons.

Il y en a plusieurs qui soupçonnent Gerald Waterhouse d’avoir l’intention d’être le « Capitaine du Camp » à Petra pour la « période d’entraînement final ». Après tout, s’il peut déterminer les chefs de départements de Dieu pour Lui, pourquoi ne serait-il pas « en charge » de Petra ? Qui serait mieux formé pour ce poste ? Eh bien quoi, il a pris la parole devant toutes les églises dans le monde entier ― c’est-à-dire, toutes les congrégations de l’Église Universelle de Dieu ! Qui a enseigné le gouvernement comme Gerald Waterhouse ? Il déclare qu’il l’a fait plus que tout autre homme sur la surface de la terre.

Qui connaît mieux le gouvernement que Gerald ? S’il a nommé les autres au gouvernement de Dieu durant le Millénium, pourquoi ne pourrait-il pas se nommer lui-même pour cette courte période de temps ? Qui serait donc un meilleur choix ?

Quand les ministres renseignés contemplent une pareille possibilité, ils ont un mouvement de recul. Gerald démantèlera-t-il complètement le mariage durant cette période ? Décrétera-t-il le célibat total ? Tout le monde devra-t-il marcher en escadron pour déjeuner chaque matin ? Organisera-t-il des pelotons d’exécution ? Proscrira-t-il toute éducation au-dessus de la sixième année ? Exigera-t-il des tests d’ignorance aux enseignants éventuels ?

Mais voici une plus grande question : Y aura-t-il assez de place à Petra pour Herbert Armstrong et Gerald Waterhouse ?




D.216 – L’INEXTRICABLE TOILE D’HERBERT W. ARMSTRONG – Partie 18

 

Regard interne sur l’Église Universelle de Dieu

Par DAVID ROBINSON

Chapitre 17

RAYMOND McNAIR ―

LE « BOUFFON » LOYAL

 

La première fois que j’ai vu Raymond McNair, c’était à Belknap Springs, en Oregon, en 1950. Raymond était un enthousiaste jeune étudiant du collège, depuis peu sorti de l’Arkansas rural et profondément religieux. Il s’était immergé dans les études religieuses dans le nouveau et très petit Collège Ambassadeur de Pasadena. Herbert Armstrong y était le directeur, le prédicateur, la figure paternelle et, en plus, en tant que diffuseur, la source de revenus pour soutenir l’école. Raymond n’était pas un garçon très instruit et le Collège Ambassadeur lui servit donc de fondation, ce qui devait en faire un produit d’Herbert Armstrong.

HWA fut le fondement de son succès et Raymond, avec ses limites, réalisa intuitivement sa dépendance envers son « père ». Depuis lors, il n’a jamais quitté le foyer.

Raymond est un comique naturel, probablement sans en avoir l’intention. Quand il lutte avec les mots, des choses amusantes en ressortent. Quelquefois, ses auditeurs rient avec lui et, d’autres fois, ils rient de lui. Je ne suis pas sûr que Raymond sache faire la différence.

Aux Fêtes annuelles de Big Sandy, dans le milieu des années 1950, Herbert Armstrong poussa souvent ses jeunes hommes à prendre la parole. Il se développa parmi eux une rivalité à savoir qui parlerait le plus longtemps. D’où nous étions assis, il semblait que la compétition était féroce. Deux heures se transformaient en trois, puis trois devenaient trois heures et demie, et, éventuellement, certains atteignirent les quatre heures.

D’après mes souvenirs, Raymond McNair gagna le concours grâce à un sermon ayant duré plus de quatre heures. Je me rappelle que Rod Meredith avait fini deuxième. Le style oratoire de Raymond faisait qu’il donnait continuellement de faux espoirs à son auditoire, allant d’une finale à l’autre. Il était de toute évidence sur le point de conclure pour aussitôt repartir de plus belle, souvent avec le même matériel. Il n’y avait rien de plus exaspérant.

Une fois, à Big Sandy, dans les années cinquante, après qu’il eût redémarré alors que tous ses auditeurs étaient épuisés, on entendit une dame dire à voix haute : « Oh ! Étouffez-le, quelqu’un ! » Bien que bon nombre eurent été saisis par sa franche façon de s’exprimer dans l’église, ils acquiescèrent tous en un silence entendu. Mais cela ne ralentit pas Raymond pour autant. C’était un bûcheur, même dans sa façon de parler.

C’est plus tard, lorsque le ministère eût vieilli que Raymond acquit un surnom populaire parmi ses pairs, celui de « Buffie », provenant de bouffon ! D’après plusieurs récits, la responsabilité du surnom reviendrait à Herbert Armstrong, loin d’être impressionné, ni par l’intelligence, ni par l’éducation de Raymond. Apparemment, il aurait apparenté Raymond à un bouffon ! Le mot se répandit. Le ministère de l’Église Universelle de Dieu employa largement le surnom.

Durant les deux dernières années, Raymond n’a rien fait pour dissiper cette impression. Depuis sa graduation à Pasadena, Raymond a desservi quelques églises régionales aux Etats-Unis et, plus tard, en Angleterre. Dans une de ses églises aux Etats-Unis, il baptisa et épousa une jeune dame de sa propre congrégation. Après quelques années et plusieurs enfants, ce mariage se termina par un divorce acrimonieux. Raymond se remaria peu après en pleine controverse théologique, ce dont il fut largement discuté. Il ne pratiqua pas ce qu’il avait si longtemps prêché et exigé des autres.

Ceux qui connaissent bien Raymond sont encore sous le choc en se rappelant qu’il a été à la tête du Collège Ambassadeur d’Angleterre. Quand on demanda à ceux qui avaient côtoyé la situation les raisons qui poussèrent Herbert Armstrong à nommer Raymond, ils ne peuvent avancer comme seul qualificatif qu’il prêchait Herbert Armstrong 365 jours par année. Cette seule qualité était d’une importance capitale pour HWA.

Une autre caractéristique de Raymond McNair, c’est son très grand désir de grandeur. Il se croit un grand homme, d’après bon nombre de ceux qui lui sont proches. Raymond peut rapidement débiter tous les McNair qui ont atteint un certain degré de notoriété. Il s’identifie à la célébrité et au succès mondain. Il rend aussi gloire à tous les Armstrong qui ont atteint le succès, sauf Garner Ted. Et il est prompt à établir des relations historiques entre les Armstrong et les McNair. Il est difficile, à notre époque, de trouver homme plus assoiffé de grandeur que Raymond McNair.

Un jour, en 1968, lorsque mon épouse et moi allâmes au Collège en Angleterre durant un voyage en Europe, Raymond nous accueillit pour prendre le thé et le sujet principal fut la grandeur de son nom de famille. Il se rua vers sa bibliothèque et en retira quelques livres pour démontrer ce qu’il avançait. Tous les livres s’ouvrirent automatiquement à des endroits spécifiques. On aurait dit que c’étaient les seuls endroits où ils avaient été ouverts. Ils s’y étaient ouverts si souvent que les lois de la physique s’y appliquaient.

Plutôt humoristiques, les récits se succédaient à mesure que Raymond retournait en arrière. Mais tous ceux qui connaissent bien Raymond s’entendent pour dire qu’il n’est pas malicieux ― c’est-à-dire, seul à seul. Ce n’est que lorsqu’il monte sur l’estrade que les choses se gâtent. Les opinions divergent quant à savoir qui est le vrai Raymond.

Quand le Collège d’Angleterre fut fermé par Herbert Armstrong, au milieu des années soixante-dix, Raymond fut ramené à Pasadena ― « shanghaïé », comme il le dit plus tard. À Pasadena, il était sans emploi. Durant un sermon à Big Sandy, en 1978, il rapporta avoir été sans responsabilité pendant 4 ½ ans ! Il servit dans le Comité doctrinal, écrivit quelques articles et fit peu de choses d’autres. C’est dans cette période que son mariage se brisa.

En 1976, Ray Wooten, ayant servi comme pasteur de l’église de Little Rock pendant quelques temps et sous les ordres du frère de Raymond, Carl, à Atlanta, obtint un transfert à Dallas, ce qui était pour lui une promotion. Dennis Pyle, alors coordonnateur régional dans ce secteur, appela Ray pour lui demander si Raymond McNair serait un bon pasteur pour Little Rock. Ray Wooten protesta si vigoureusement que Dennis  laissa tomber l’affaire et s’arrangea pour que Raymond obtienne l’église d’Ozarks. On cherchait quelque chose tout près de l’Arkansas et ce fut le mieux qu’on puisse faire à ce moment-là. Dennis a toujours été sensible pour ce genre de chose. Il fit ce qu’il put pour Raymond.

C’est Ray Wooten qui me conta l’histoire, à l’époque. Il me dit qu’il n’était pas question de permettre que les gens de Little Rock souffrent à cause de « Buffie ».

Lors de sa tirade à Big Sandy, en 1978, Raymond se plaignit amèrement d’avoir été expédié dans une église si petite. Ce n’était pas digne de lui.

On n’entendit pas beaucoup parler de Raymond durant son stage au Lac des Ozarks. Mais une couple d’incidents valent la peine d’être mentionnés. L’un fut rapporté par Raymond lui-même et c’est d’importance.

Le soir de clôture de la Fête à Big Sandy, en 1978, alors que mon épouse le pressait de questions à propos de son divorce et de son remariage, il nous dit, à elle et à moi, qu’Herbert Armstrong l’avait vu à la Fête, en 1976, et l’avait encouragé à se remarier ! Raymond était au site d’Ozarks, là où était son église, et Herbert Armstrong avait cherché à voir Raymond pour l’encourager à se remarier, en 1976 ! Comme dirait Gerald Waterhouse, « l’avez-vous saisi ? » Afin de renforcer son cas, Raymond continua : « M. Armstrong ne m’avait pas vu depuis plusieurs années. C’était la première fois depuis des années et il voulait que je me remarie ! » Or, HWA planifiait également d’épouser une divorcée. Voilà ma conclusion !

Un autre incident fut rapporté par ceux qui assistèrent à son église immédiatement après la conférence de 1978. Raymond revint de la conférence tout exubérant. Il monta en chaire en brandissant triomphalement le nouveau Projet de Théologie Systématique. Il rappela à son auditoire tout son temps passé dans le Comité Doctrinal et que maintenant ça commençait à rapporter. Il avait généreusement contribué à ce nouveau projet. Maintenant, les croyances de l’église seraient codifiées et il en avait été un des contributeurs majeurs !

On ne peut que rougir pour Raymond. Il veut tellement être grand, ou, à tout le moins, passer pour grand aux yeux des autres. Mais quel prix est-il prêt à payer ? Les événements des deux dernières années révèlent qu’il est prêt à payer le très gros prix. Il est prêt à abandonner son intégrité et son honneur de chrétien en échange d’une gloire éphémère. Bien qu’il désire gloire et pouvoir, il est juste assez perspicace pour comprendre que sa gloire doit se refléter et se rattacher à Herbert Armstrong comme seul espoir d’avoir sa place au soleil durant sa vie. L’on ne peut que se demander ce qu’il pense réellement de la vie après la vie.

Raymond a montré bon cœur envers beaucoup de gens toute sa vie dans l’église. Il n’a pas démontré la froideur et la malice des autres dans la hiérarchie, en tout cas, pas en face. Mais l’opportunisme a ruiné beaucoup d’hommes par ailleurs aimables. Dans son désir de grandeur, Raymond s’est montré opportuniste. En servant Herbert Armstrong, bien après qu’HWA soit sorti des rails de la vraie religion, Raymond se sert en réalité lui-même au détriment de son Dieu et de ses camarades. La soif de pouvoir et l’autoglorification sont des vins capiteux. Ils intoxiquent.

Raymond rapporte qu’il fut appelé à Tucson, lors de l’expulsion de Garner Ted par Herbert Armstrong, pour aider celui-ci à « remettre les choses sur les rails ». Il n’y a certainement personne qui remettra en doute qu’on avait besoin d’une opération nettoyage dans l’église de l’époque, mais les opinions différaient quant à savoir ce qui avait besoin d’être nettoyé.

Le membre moyen de l’église n’a que très peu de contact avec Herbert Armstrong, mis à part la lecture de ses articles répétitifs ou l’écoute de sa voix enregistrée, tout cela n’ayant qu’un thème central ― sa grandeur. Le membre ne le voit qu’à distance à chaque année, lors de la Fête d’automne. Il croit que Dieu ne pourrait employer d’autre homme qu’Herbert Armstrong. Ce dernier a si souvent raconté les débuts de sa vie et de son expérience religieuse. Ce n’est que dans les dernières années, quand les doutes ont commencé à surgir concernant son honnêteté et sa véracité, que quelques vérifications ont prouvé qu’il avait falsifié et tordu l’histoire de cette période. Et certains hommes sont encore vivants pouvant témoigner que ça s’est passé d’une autre façon. En outre, leur témoignage est appuyé sur des registres officiels impossibles à renier. Les registres et les rapports commencèrent à provenir d’un peu partout ― des rapports de gens honnêtes et humbles demeurés silencieux pendant des décennies.

Comme l’a écrit Winston Churchill : « Le moulin de la justice moût lentement, mais extrêmement fin ! » La vérité va sortir. Il n’y a pas de suppression permanente de la vérité.

L’histoire d’HWA et celle de Raymond McNair sont inextricablement liées. Quand l’on soutient et que l’on défend une personne frauduleuse, le processus nous contamine. Lorsque l’on ment pour couvrir un menteur, on assume alors la culpabilité de celui que l’on défend. Quand celui que l’on défend est un enseignant religieux, sa religion doit être remise en question !

C’est le chemin qu’a choisi Raymond. Il ne nuit pas de croire, comme je le fais, que Raymond n’aurait pas emprunté cette voie par lui-même ; mais y croire ne l’exonère pas de sa triste position présente. Cela ne fait que légèrement modifier sa culpabilité. Mais plus longtemps choisit-il cette voie, plus se fixe la culpabilité.

Le fait que Raymond ait soutenu les dénégations directes, violentes et répétées d’HWA niant avoir eu connaissance du Projet de Théologie Systématique, cela fut un signal fort aux yeux de ses pairs que Raymond allait toujours tout déformer sur simple commande d’HWA. Raymond possédait trop de rapports démontrant le contraire.

La philosophie de Stan Rader voulant que le mensonge s’avère parfois un devoir supérieur s’étend maintenant aux plus hauts échelons de la hiérarchie. Les membres des comités de l’église se font traiter « d’idiots » par Herbert Armstrong ; or, qu’il existe un comité « d’idiots » signifie bien qu’il est relégué à une position fausse. Ils mentent à propos de leurs fonctions et le font de manière officielle face à l’État de la Californie. Leur véracité est compromise, et tout ça au nom de la religion.

Est-ce que la fin justifie les moyens ? Pouvons-nous faire n’importe quoi afin que nos plans s’exécutent ? Combien de despotes dans l’histoire y ont cru ? C’est essentiellement ce qu’Herbert Armstrong enseigne par son exemple. Le pauvre Raymond, ambitieux et crédule, s’emmêle dans cette toile d’araignée.

Il quitta son église régionale du Lac des Ozarks sans avoir la courtoisie d’appeler son supérieur, Dennis Pyle. Et souvenez-vous que Dennis avait fait tout en son pouvoir pour que Raymond soit placé au meilleur endroit possible.

Ron Dart, alors directeur de l’Administration Pastorale au moment où Raymond fut envoyé aux Ozarks, rapporte que ce dernier était rempli d’une gratitude larmoyante pour ce pastorat, à l’époque. Dennis rappelle que Raymond était humble et réceptif au moment où il était son patron.

Il semble n’y avoir eu aucune communication entre Herbert Armstrong et Raymond pendant la durée où celui-ci fut « shanghaïé », ou même plus longtemps encore, sauf à ce moment bien précis de 1976 où HWA le chercha à la Fête du site des Ozarks pour l’encourager à se remarier. De ce que j’ai compris, après cela, la communication suivante ne survint que lors de l’appel d’HWA à se rendre à Tucson au printemps ou au début de l’été 1978.

Avant cela, à l’image de Gerald Waterhouse, Raymond était devenu une source de profond embarras pour Herbert Armstrong et, avec Gerald, il avait été envoyé en « Sibérie ». Mais au milieu de 1978, HWA voulut l’utiliser à nouveau. Cet automne-là, il lui confia de prééminentes positions d’orateur à Dells, Wisconsin, aux Ozarks et à Big Sandy, Texas. Il fut plus que jamais convaincu de sa propre grandeur.

J’entendis parler de sa performance, d’abord à Dells, puis avec détails aux Ozarks, ensuite je le vis moi-même au Texas. Au moment d’arriver au Texas, son sermon était devenu parfait. C’était à faire pleurer dans les chaumières. Il déclina la liste de tous les torts qu’on lui avait causés, ainsi qu’à HWA. La liste était fort longue. L’archi-vilain, Ted Armstrong, les leur avait causés à tous les deux. Ted avait « shanghaïé » tous les bons hommes et les avait expédiés dans de petites églises, ce qui était une disgrâce en regard de leur dignité. Il avait lui-même été envoyé dans une insignifiante petite église dans les Ozarks. Rod Meredith avait été humilié. Oh, la liste était longue, mais dans la harangue de Raymond, ce jour-là, il n’y en avait que pour Raymond F. McNair. Comme l’a dit quelqu’un : « Il prêche Raymond F. McNair, et Raymond F. McNair crucifié ! » Il glorifia le vieux Collège Ambassadeur de Brickett, en Angleterre, en rabaissant les Collèges de Pasadena et de Big Sandy. (Il avait été vice-chancelier de celui d’Angleterre.) Quand il eut terminé, on aurait pu penser, si on n’en avait pas su plus, que son Collège en Angleterre était de Dieu et tous les autres étaient du Diable.

Lorsque Raymond entreprit sa description du campus de Pasadena, on aurait pu croire impossible de marcher à travers le campus sans passer continuellement au-dessus de condoms usagés. Le danger de glisser et tomber à cause de ce péril était très grand. Et il était presque impossible à une jeune fille de traverser sans être violée. Pour une jeune dame, faire ses classes en conservant sa virginité intacte était hors de question. Il dépeignait un portrait vraiment sombre et lugubre. Or, lui, Raymond, allait corriger tout ce mal. Le Collège Ambassadeur était maintenant le collège de Dieu. Lui et Herbert Armstrong avaient « remis Dieu sur Son trône ». Dieu avait été mis hors du trône pendant une période de dix ans. Dieu n’y était pas revenu plus tôt parce que Garner Ted et Ron Dart L’avaient chassé et, évidemment, Il ne pouvait revenir sur Son trône tant que Raymond et Herbert Armstrong ne seraient pas à l’œuvre et ne Le remettraient pas dessus !

Le terme « shanghaïé » est devenu obsolète dans le langage [anglais, « shanghaied » dans le texte]. Il fut inventé par les marins anglais du siècle dernier [19e siècle]. Il signifiait que, quand un marin se trouvait en état d’ivresse, le long du quai d’un quelconque port animé du monde, un « ami » pouvait le « secourir » en lui évitant le saloon, et l’infortuné se retrouvait le lendemain matin à dessoûler à bord d’un bateau de marchandises, embauché comme membre de l’équipage, avec rien d’autre à faire que de travailler pour le reste du voyage. Il avait été « shanghaïé ». Ce devait être une pratique courante dans le cloaque oriental de Shanghai, en Chine.

Ce terme appartient à une autre génération, une génération antérieure à celle de Raymond. Il appartient à la génération d’Herbert Armstrong. Il avait réactivé l’usage de ce mot. Et se mot s’avérait profondément ironique lorsque appliqué à Raymond McNair, Rod Meredith, Dennis Luker, Herman Hoeh, Gerald Waterhouse, etc. Le véritable « shanghaïage » venait tout juste de se produire. Ils avaient été « secourus » par un « ami » et embauchés pour le voyage. Mais il était peu probable qu’ils demeurent membres de l’équipage permanent. Raymond avait une nouvelle femme et ses enfants avec lui. La plupart des gens présents croyaient qu’il s’agissait de la femme de sa jeunesse, mais, hélas ! ce n’était pas le cas.

À la clôture de la Fête, mon épouse Margaret demanda à Raymond de lui expliquer comment il pouvait être libre de se remarier. Nous avions entendu Raymond parler contre le divorce et le remariage avec tant de force pendant tant d’années qu’il était difficile de le voir ici avec une autre femme que la sienne (c’est-à-dire, elle n’était pas sa femme, selon son ancien enseignement des derniers vingt-cinq ans). Pourquoi prêchait-il une chose et en faisait-il une autre ? Margaret voulait savoir.

Raymond commença par tourner autour du pot. Il parla d’Herbert Armstrong venu le voir en 1976 pour l’encourager à se remarier. Puis, Raymond lança que Garner Ted lui avait dit que tout était correct. Il mentionna aussi que Wayne Cole et Ron Dart approuvaient. Ce qui lui apportait l’approbation complète pour se remarier. Fait intéressant, Raymond ne respirait pas lui-même la confiance que tout était bien ainsi.

Je n’ai pas fait moi-même une question majeure de cette affaire, mais bien d’autres l’ont fait. Je trouve marquant que, lorsque des milliers de brebis souffrirent de cette question, Herbert Armstrong et Raymond McNair se montrèrent insensibles. Mais quand vint leur tour de se remarier, cas flagrants de divorces et de remariages, tout devenait « différent ». C’est significatif.

Je pressai Raymond de questions au sujet de son « shaghaïage » antérieur. Il insista pour affirmer que cela lui était bien arrivé. Je lui fis savoir que j’aimerais continuer la conversation le lendemain matin, et il accepta. Nous fûmes d’accord pour dire que mon bureau était le meilleur endroit pour nous rencontrer.

Je lui fis savoir que j’étais au courant de ce qui était arrivé relativement à son transfert à Pasadena et à celui de Rod Meredith en Angleterre. Il y avait un concert de Fred Waring à Big Sandy, à ce moment-là, et Herbert Armstrong était venu en G-II de Californie pour y assister. Rod vint aussi. C’est là que les transferts se sont effectués. Et non seulement HWA savait-il, mais il a approuvé. Il s’était absolument impliqué. Et je savais que lui, Raymond, le savait. Raymond fit environ trois tours sur lui-même, se stationna debout et, enfin, reconnut qu’il savait qu’HWA avait su et approuvé !

« Alors, pourquoi as-tu raconté ce que tu as dit aux gens hier, Raymond ? » demandai-je.

« Eh bien, nous sommes en guerre contre les libéraux, et nous devons nous montrer forts dans cette guerre, » répondit-il.

« Mais, Raymond, Dieu exige que nous disions la vérité, » répliquai-je.

Raymond partit peu après, sans offrir d’autre explication. Il n’y en avait pas, d’ailleurs.

Des hommes conspirèrent contre d’autres à Pasadena pendant un certain temps. Plusieurs tentatives furent essayées pour prendre le pouvoir ; elles avortèrent. Mais dans chaque cas, Herbert Armstrong se retira à la dernière minute, sentant que le moment n’était pas favorable.

En 1976, il pensait que l’église finirait par être gouvernée par un comité. C’est ce qu’il me dit aux Pocono, cette année-là. C’était une des raisons commandant les très gros contrats d’HWA et de Stan Rader. HWA avait dit qu’il ne voulait pas que son « mode de vie soit réduit ». Il vivait fort bien et, lorsqu’il se maria, il voulait apporter le grand luxe. Mais une fois les contrats signés, il fut prêt pour une révolution. Il tenta d’établir le travail de préparation, cette année-là, dans la tournée festivalière, mais il échoua lamentablement. Il se prépara pour son mariage dans la première moitié de 1977, puis arriva sa maladie.

Mais, à la conférence de 1978, à Pasadena, il fut assez rétabli pour tenter de prendre le contrôle direct, c’est-à-dire, le contrôle avec Stan. Or, cela avorta. Il fit son apparition sur l’estrade, devant tous les ministres, pour confirmer son support total envers son fils Garner Ted. Il y eut la traditionnelle accolade et la répétition des mêmes paroles sous les applaudissements retentissants des ministres ! Ainsi va la politique, en religion comme dans les organisations du monde.

Stan et HWA tentèrent le coup au printemps suivant et les événements se détériorèrent à partir de là dans la hiérarchie de l’église.

Lorsque l’État de la Californie décida de jeter un coup d’œil sur les irrégularités dans les finances de l’église, HWA signa et approuva un plan d’actions recommandé par Wayne Cole, Herman Hoeh, Dave Antion et Ray Wright, anciennement du bureau des finances. Ray était dans l’ombre depuis quelques temps et il avait été écarté à cause de sérieuses allégations d’irrégularité, mais il était familiarisé avec les affaires du bureau des finances et il pouvait raconter à HWA ce que l’État trouverait quand il examinerait les registres. HWA fut convaincu du plan recommandé ― plan qu’aurait choisi toute organisation honnête. C’était le chemin de la vérité et de l’ouverture. Les affaires ecclésiastiques n’étaient pas en cause.

Le problème, c’était le mauvais usage de très grandes sommes d’argent. Herbert Armstrong semble ne jamais avoir compris l’argent. Les larges sommes n’ont pas l’air de lui être entré dans la tête. Il ne voulait que ce qu’il désirait et ne sembla porter aucun intérêt à l’argent comme tel.

Mais quand Stan entendit parler de ce qui se tramait, il sauta dans l’action. Il savait ce qui était en jeu. De son point de vue, tout était en jeu, y compris, très probablement, sa propre liberté. Il allait faire n’importe quoi pour échapper aux conséquences de ses pratiques financières et juridiques des deux dernières décennies.

Cela se traduisait par le plus grand contrôle possible de la mécanique de l’église. Par conséquent, la conspiration numéro deux prit rapidement forme. Il s’agissait d’une conspiration fomentée contre le ministère même, contre la vérité et tout ce qui la supporterait. Définitivement la pire de toutes les conspirations. Elle impliqua Raymond McNair. Il portera toujours à sa honte de s’être prêté à ce complot diabolique visant à renverser le ministère. Celui-ci était le seul espoir de sauvegarder pour l’organisation ce que l’église enseignait de manière traditionnelle. Il y avait une révolution en progression qui amenait l’église très loin de son chemin, même si la littérature disait à ses membres qu’HWA remettait les choses sur les rails. Satan apparaît en ange de lumière !

Herbert Armstrong vira capot très rapidement, car son patron réel le lui exigeait. La « Révolution de novembre », pour emprunter l’expression russe de la deuxième Révolution de 1917, éclata dans l’Église Universelle de Dieu en janvier 1979. Les parallèles y sont nombreux.

Ce qui fut dit, et par qui, à Raymond McNair, les soirs du 4 et du 5 janvier, ne m’est pas connu. Mais à en juger sa conduite pendant cette période, on doit leur avoir promis la lune, à lui et à Rod Meredith ! On fit assurément de grosses promesses.

Prendre position en ce vendredi matin-là, exclure son propre frère Burke de la réunion de l’auditorium, tenter de garder tous les ministres à l’extérieur, incluant tous les coordonnateurs régionaux qui étaient en ville, tout cela est remarquable de la part de Raymond McNair. Le travail de cette journée-là requerra un registre pour les années futures. Les ondes de choc de cet événement ne sont pas près de se calmer. Plusieurs témoins oculaires rapportent que Raymond apparut en agissant comme un insensé. Il était prêt à pourfendre, à détruire, à mentir, à blesser et à violer l’engagement pris lors de son baptême ― il était prêt à tout ! Herbert Armstrong tonna : « C’est la GUERRE ! » Et Raymond fit écho : « C’est la GUERRE ! » Et, au nom de la guerre, il était plus que prêt, même anxieux, de détruire son propre frère ― même son frère de sang ― et il en était fier. Il le faisait au nom de Dieu !

Raymond défendait son idole. Il ne voulait pas qu’on le fracasse. Peut-être, dans son esprit, se faisait-il le champion du conservatisme. Il clama qu’il oeuvrait à préserver la vraie foi. Mais elle avait tellement été diluée qu’on ne peut concevoir que Raymond puisse encore croire la défendre.

Manifester, marcher avec des pancartes, chanter à l’unisson en face des palais de justice, travailler en tandem avec les Moonies et faire cause commune avec toutes les dénominations religieuses, tout cela allait contre les propres enseignements de Raymond. Dans le passé, il avait très souvent dénoncé la « Grande Prostituée » et ses filles, les églises protestantes sorties de l’Église catholique en « protestant ». Il enseigna contre la protestation pendant de nombreuses années. Et maintenant, avoir supporté tout cela au nom d’Herbert Armstrong a dû lui causer des nuits blanches.

Peu après la révolution de janvier, je causai quelques fois avec Raymond au téléphone. Il était crispé et loin d’être ferme dans sa conversation. Je sentis qu’il était sur la défensive, manquant totalement de conviction. Il devait certainement souffrir de conflits intérieurs.

À la conférence de Tucson, plus tard dans le mois, Raymond joua sa partie ― une partie hilarante. Pendant son spectacle, toute l’assemblée ria de lui, pas avec lui. Ses déclarations étaient ridicules, alors qu’il jouait de sa batterie pour Herbert Armstrong, assis juste sur l’estrade. Même Herbert Armstrong avait honte pour lui avant qu’il n’ait terminé et qu’HWA finisse par le couper. Si jamais on se posait la question à savoir si Raymond était un bouffon, les doutes se levèrent à coup sûr ce jour-là. Par après, un certain nombre de personnes firent la remarque que Raymond s’était autodétruit pour toujours devant le ministère. Cependant, ils ne pensaient pas que Raymond demeurerait au pouvoir dans l’environnement présent. Ils ne prirent pas non plus en considération que la hiérarchie avait besoin de quelques hommes comme lui. Le dévouement de Raymond s’accrût avec la peur de son renvoi. Personne ne pouvait parler de soutenir « l’apôtre » avec autant de dévouement que Raymond McNair, sauf peut-être Gerald Waterhouse.

Dans le cas de Rod Meredith, Dennis Luker et des autres, les héros de janvier devinrent les vilains de septembre, mais Raymond resta. Il pouvait se montrer « loyal envers une faute ». Il était devenu fautif de sa propre admission.

On rapporte que Raymond est gentil et attentionné envers ceux qui lui parlent seul à seul. À une époque où il n’y avait qu’une poignée de personnes précieuses de la hiérarchie qui voulaient, ou même pouvaient, démontrer de la gentillesse, Raymond donna cette impression en privé. Je ne sais pas ce qu’il fit ensuite, quand il parla avec son patron.

Au téléphone, je m’étais arrangé pour parler à Rod Meredith au Jour du Souvenir, mais, à mon arrivée, je vis qu’il avait oublié. Je n’étais plus important à ses yeux. Lorsque je l’appelai à la maison, le matin même, il me suggéra de parler à Raymond McNair. Quand j’appelai Raymond, suggérant de lui parler pendant le déjeuner, il accepta immédiatement. Il vint me chercher et nous allâmes au Hilton de Pasadena pour déjeuner. Nous passâmes quatre heures ensemble et ce fut très intéressant.

Pendant que nous déjeunions, s’approcha Ralph Helge, avocat de l’église. Il s’adressa à Raymond et celui-ci lui demanda s’il me connaissait. Mon nom lui dit clairement quelque chose, mais il répondit rapidement qu’il ne m’avait jamais rencontré.

« Ralph, je vous ai parlé quatre ou cinq fois au fil des ans, » lui rappelai-je.

« Je ne vous ai jamais rencontré auparavant, » répliqua-t-il.

« Pourtant, oui, vous l’avez fait, » insistai-je.

Après que soit parti Ralph qui prend vite de l’âge, je racontai à Raymond que la première fois où j’ai parlé à Ralph, c’était à l’église de Glendale, au printemps de 1970, et la dernière fois, c’était lors de la conférence de 1978. Je suppose que Ralph ne se rappelle pas m’avoir parlé et je ne lui en impute pas la faute, dis-je. Mais son dogmatisme en la matière ― où je sais qu’il avait tort ― m’en révèle beaucoup sur Ralph Helge. Évidemment pas que j’en sois surpris ou désappointé. Je connaissais déjà sa réputation parmi les ministres avec qui je me mêlais. Un bon avocat doit adorer avoir un camarade comme Ralph à la barre des témoins en contre-interrogatoire.

Raymond me confia que Rod était en grand danger de perdre son poste de directeur de l’Administration Pastorale. Je lui répondis que j’avais parlé à un homme qui revenait tout juste de Tucson et qu’HWA n’avait rien à dire de bon de Rod, mais plutôt beaucoup de mal. Raymond me partagea sa pensée que Rod avait congédié beaucoup de pasteurs d’église qu’il n’avait pas besoin de licencier et qu’il croyait que j’étais l’un d’eux. Il parla de Dennis Pyle avec bienveillance. Je fus content qu’il parle de cette manière, sachant ce que Dennis avait fait pour lui. Encore une fois, je ne sais pas ce qu’il peut avoir fait en arrière-scène. Je ne sais tout simplement pas si Raymond s’est rendu coupable de duplicité dans ces affaires. En d’autres termes, tout a pu arriver.

Je lui dis qu’il était inévitable que Rod Meredith soit à la fois congédié et excommunié.

« Il n’est pas inévitable qu’il soit excommunié, » répliqua-t-il.

« Eh bien, peut-être pas inévitable, mais il le sera presque assurément pour une couple de raisons. Pour une, la loi qui fait que l’on récolte ce que l’on sème, ce qui est une bonne raison et, pour deux, Tucson voudra s’en débarrasser à coup sûr. » C’était la fin d’août, soit seulement cinq mois après sa « nomination ».

Raymond voulut savoir si je pensais qu’il existait des photos d’Herbert Armstrong nu en pleine action sexuelle. Je lui dis que j’avais entendu parler de cette histoire. En fait, je venais de l’entendre la veille, juste ici, en ville. Je ne savais pas quelle crédibilité y accorder. Bien des gens encore dans le ministère étaient sûrs qu’elles existaient. Je ne les ai pas vues moi-même. Mais je savais une chose : il serait facile de prendre HWA dans ce genre de photos. Je dis à Raymond que, si je l’avais voulu, j’aurais facilement pu montrer ce type de photos en Pennsylvanie, en 1976. Quand un homme ouvre sa porte d’hôtel complètement nu, on peut facilement avoir préparé une ou deux filles, attendant juste là, avec seulement une robe sur le dos. Elles se précipitent ensuite en enlevant leur robe. Tout ce qui vous reste à faire, c’est laisser aller votre caméra.

Ou, quand Herbert Armstrong est sous l’influence du vin, vous pouvez le travailler. Ce genre de chose se fait tous les jours. Donc, qu’il ait été d’accord ou pas, Herbert Armstrong peut facilement avoir été photographié dans une situation très compromettante et, considérant certains personnages qu’il fréquente, il a probablement déjà été photographié. Mais je n’en avais pas de confirmation positive.

Je rappelai à Raymond les enregistrements de Lochner. Il ne me dit que peu de chose à ce sujet, mais admit qu’il y avait un problème.

Nous sortîmes et prîmes sa voiture qui était stationnée du côté nord de l’Hôtel Hilton. Nous continuâmes à parler dans sa voiture immobilisée. Alors que nous discutions intensément, du moins, à mon point de vue, Raymond m’interrompit pour me demander ce que faisait « l’homme noir » derrière nous. Il était passé midi, un jour de congé à Pasadena. Il n’y avait que peu de trafic, ce matin-là. Juste derrière nous, il y avait un homme noir, peut-être dans la mi-trentaine, examinant soigneusement une voiture sport anglaise stationnée sur la rue. Raymond l’avait observé tout ce temps dans son rétroviseur. Il me demanda de regarder et de lui dire ce que j’en pensais. Je lui dis que j’allais sortir et me rendre derrière pour lui demander ce qui se passait. Raymond se raidit et me lança que nous ne devrions pas faire une chose pareille. Il me dit que je ne comprenais probablement pas ce qu’étaient les noirs en Californie. Je lui répondis que je ne m’en souciais pas. N’importe où aux Etats-Unis un citoyen devrait se sentir libre de demander à quiconque ce qu’il est en train de faire dans cette sorte de situation. Apparemment, Raymond me croyait hors de mes pompes. Je lui expliquai que mon père nous avait appris à ne jamais avoir peur de notre ombre. Nous ne devrions jamais craindre les maux imaginaires. Et il citait des personnages qui avaient toujours peur de faire à peu près n’importe quoi. C’est ce que je dis à Raymond et, encore là, il ne voulait pas que j’aille voir cet homme pour vérifier ce qu’il cherchait ou ce qu’il voulait à cette voiture.

« Il pourrait avoir un revolver et te tirer, » réagit Raymond.

« Tout peut arriver, » dis-je. « Nous ne devons rien craindre. Nous devons montrer du courage. Si tu ne t’y objectes pas, je vais simplement sortir, me rendre en arrière et voir ce qui se passe. C’est peut-être fort légitime. Qui sait ? » Raymond n’était pas d’accord. Je dis finalement : « Pourquoi ne ferais-tu pas le tour du bloc pour venir ensuite t’arrêter juste derrière lui ? Je vais ensuite me pencher et lui demander ce qu’il fait. S’il commence à tirer, je vais me jeter au sol et tu pourras débarquer. S’il t’atteint, je serai sauf. Comme ça, tu n’auras pas à t’en faire pour ton invité ! » Il ne sembla pas apprécier ma plaisanterie et il stoppa à bonne distance de l’homme et de la voiture sport. À cette distance sûre, Raymond mena sa surveillance. Et bientôt, son sujet quitta le secteur. Il se demanda quoi faire. Je lui dis que s’il se rendait au poste de police, je rapporterais l’incident. Il ne savait pas où se situait le poste, mais, au bout du compte, nous le trouvâmes au centre-ville, y entrâmes et rapportâmes ce que nous avions vu. La réceptionniste nous assura que la police allait vérifier, et je donnai nos noms et signalai que je n’étais pas du coin. Je n’ai aucune idée de ce qui est arrivé par la suite.

Je pense encore qu’il aurait été bien plus simple d’aller voir cet homme et de lui demander ce qu’il voulait à la voiture. Ç’aurait été moins compliqué.

Il est intéressant de constater qu’il y a des gens qui se pensent sans préjugés, mais qui croient vraiment que les autres races soient dangereuses. Ils affichent une peur malsaine envers les gens qu’ils ne comprennent pas.

Le lendemain matin, Raymond était dans le bureau de Rod quand j’y entrai et, depuis ce jour, je ne l’ai pas revu. Je continuai à entendre parler de son implication dans les affaires de Pasadena, dans la même foulée que par le passé. Il est encore une sorte d’énigme, tentant de nager dans des eaux dont les contre-courants sont forts. Et ceux qui ont cru qu’il était courageux physiquement et fort doctrinalement ont été désappointés aux deux chefs.