D.591 – L’ESPRIT, L’ÂME ET LE CORPS – Tome 3

Le « séjour des morts » existe-t-il ?

Par Roch Richer

TOME TROIS

Dans le présent Tome, nous allons revenir sur « l’affaire séjour des morts » en comparant les versets de la version biblique de Louis Segond, où apparaît cette expression, et les versets qui se trouvent dans les versions David Martin, King James Autorisée et de Jérusalem. Vous serez à même de constater de quelle manière les traducteurs des versions corrompues de Louis Segond et de Jérusalem, appuyés sur les manuscrits grecs des Septante (Ancien Testament), ainsi que les Codex Sinaïticus, Vaticanus et Alexandrinus (Nouveau Testament), ont modifié le texte biblique pour l’adapter à leurs fausses doctrines et mauvaises croyances. Les versions David Martin et King James Autorisée sont demeurées scrupuleusement fidèles aux véritables manuscrits originaux – plus de 5 000 – que sont les manuscrits massorétiques hébreux (Ancien Testament) et le Texte Reçu (Nouveau Testament).

Genèse 37:35

David Martin : « Et tous ses fils, et toutes ses filles vinrent pour le consoler. Mais il rejeta toute consolation, et dit : Certainement je descendrai en menant deuil au sépulcre vers mon fils ; c’est ainsi que son père le pleurait. »

King James : « And all his sons and all his daughters rose up to comfort him; but he refused to be comforted; and he said, For I will go down into the grave unto my son mourning. Thus his father wept for him. »

Louis Segond : « Tous ses fils et toutes ses filles vinrent pour le consoler ; mais il ne voulut recevoir aucune consolation. Il disait : C’est en pleurant que je descendrai vers mon fils au séjour des morts ! Et il pleurait son fils. »

Jérusalem : « Tous ses fils et ses filles vinrent pour le consoler ; mais il refusa toute consolation et dit : “Non, c’est en deuil que je veux descendre au shéol auprès de mon fils”. Et son père le pleura. »

Rappelons tout d’abord que le mot hébreu que nous étudions est sheol qui se traduit en français par « sépulcre », « enfer ». Dans l’Analytical Concordance to the Holy Bible de Robert Young H.D., fondée sur la version King James Autorisée, sheol est traduit en anglais par « grave », « hell » et « pit ».

Ainsi, nous voyons que dans la version David Martin, sheol est correctement traduit par « sépulcre », dans Genèse 37:35, et dans la version King James par « grave ». Cependant, dans la version Louis Segond, ses auteurs ont choisi de traduire sheol par l’expression « séjour des morts ». Cela a pour but de transmettre une signification qui a été ajoutée à sheol beaucoup plus tard, quand on a introduit l’idée païenne qu’il y a un lieu souterrain où vont reposer les âmes immortelles des morts. Étrangement, l’expression « séjour des morts » ne semble pas avoir d’équivalence en anglais, car les diverses traductions que nous avons consultées ne l’emploient pas :

New International : « …the grave… » (Cette version dit en introduction avoir utilisé les manuscrits massorétiques, comme la KJ).

Living Bible : « …I will die in morning for my son, he would say… » (Le mot seol est ignoré et escamoté, donc non traduit.)

Revised Standard : « …to sheol… » (Translittération du mot sheol.)

New King James « …the grave… »

Dans la version catholique de Jérusalem, l’on a utilisé le procédé de translittération[1] en francisant le mot sheol par le mot « shéol », ce qui permet d’éviter de dévoiler la signification exacte du mot hébreu sheol, qui veut dire ici « sépulcre ». Il est à noter que la version de Jérusalem s’est fiée aux manuscrits grecs des Septante pour rédiger son Ancien Testament, par opposition aux manuscrits originaux véritables écrits en hébreu et conservés par les Juifs massorètes.

Pour l’étude de Genèse 37:35 seulement, nous allons jeter un coup d’œil dans d’autres versions françaises pour voir de quelle manière a été traduit le mot sheol et découvrir quelques notes révélatrices.

John Darby : [dite basée sur les manuscrits massorétiques] « Et tous ses fils se levèrent, et toutes ses filles, pour le consoler ; mais il refusa de se consoler, et dit : Certainement je descendrai, menant deuil, vers mon fils, au shéola. Et son père le pleura. »

En bas de page, il y a cette note pour expliquer « shéol » : « a Expression très vague pour désigner le séjour des âmes séparées du corps. » Très vague, c’est le moins que l’on puisse dire. Mais c’est le même procédé que la version de Jérusalem pour éviter de donner le sens réel de sheol, c’est-à-dire, « sépulcre ».

TOB (Traduction Œcuménique de la Bible) : [Manuscrits des Septante ou Septuaginta] « Quand tous ses fils et ses filles vinrent pour le consoler, il refusa de se consoler ; car, disait-il, c’est en deuil que je descendrai vers mon fils au séjour des morts. » Ici aussi, on trouve une note en bas de page :

A. T. : Les anciens Israélites désignaient ainsi un lieu souterrain où tous les défunts de toutes les nations étaient rassemblés après leur mort (voir Ez 32:19-30 ; Job 3:13-19 ; 30:23). Autres traductions parfois adoptées les enfers (Ps 6:6). Autres appellations la fosse (Ps 16:10) le pays des profondeurs (Ez 31:14), le monde d’en bas (Pr 1:12 ; 5:5).

B. T. : Voir Hadès.

Les manuscrits grecs des Septante ont été produits bien après les manuscrits hébreux de l’Ancien Testament et sont teintés de paganisme. Les références proposées ici par la TOB renvoient à d’autres textes des manuscrits grecs et ne peuvent donc pas constituer une preuve en soi. De nombreux passages affichent des altérations et des accrocs au texte original. L’idée d’un « lieu souterrain d’âmes immortelles » ne fit pas partie de la théologie des anciens Israélites avant qu’ils ne soient déportés par les Assyriens et les Babyloniens. Voyons brièvement quelques autres versions et les manuscrits utilisés :

Crampon : « …au séjour des morts… » [Septante]

Semeur : « …au séjour des morts… » [Septante]

Français Courant : « …dans le monde des morts… » [Massorètes]

Synodale : « …dans le séjour des morts… » [Septante]. Avec une note : « Hébreu : Cheol. »

Traduction du Monde Nouveau (Témoins de Jéhovah) : « au shéol… » [Septante]

Pour anecdote, il y a même un « condensé » de la Bible fait par Reader’s Digest dans lequel on n’a pas trouvé utile de mettre ni chapitre, ni verset et où le texte de Genèse 37:35 n’apparaît même pas.

En fin de compte, les versions qui traduisent sheol par « sépulcre » en français (seule ici la version David Martin) et « grave » en anglais demeurent fidèles à la Parole de Dieu et respectent le texte sacré. Les versions qui ont employé la translittération « shéol » pour traduire le mot hébreu font preuve d’hypocrisie, car, à première vue, leurs traducteurs semblent avoir respecté le texte original, mais ils savent que la simple utilisation du mot « sépulcre » dévoilerait la fausseté du concept de « séjour des morts » et donc, de l’âme immortelle. Cependant, plusieurs versions y sont allées carrément de l’expression « séjour des morts » afin de forcer le lecteur croyant à penser qu’il y a effectivement un lieu souterrain où les « âmes immortelles » séjournent. Cette définition du mot hébreu sheol lui fut ajoutée longtemps après la rédaction des saints manuscrits de la Bible. Sans entrer dans davantage de détails, passons en revue tous les autres passages où apparaît l’expression « séjour des morts » pour remplacer « sépulcre » ou « enfer » (dans son sens véritable).

Genèse 42:28

David Martin : « Et il répondit : Mon fils ne descendra point avec vous, car son frère est mort, et celui-ci est resté seul, et quelque accident mortel lui arriverait dans le chemin par où vous irez, et vous feriez descendre mes cheveux blancs avec douleur au sépulcre. »

King James : « And he said, My son shall not go down with you; for his brother is dead, and he is left alone: if mischief befall him by the way in the which ye go, then shall ye bring down my gray hairs with sorrow to the grave. »

Louis Segond : « Jacob dit : Mon fils ne descendra point avec vous ; car son frère est mort, et il reste seul ; s’il lui arrivait un malheur dans le voyage que vous allez faire, vous feriez descendre mes cheveux blancs avec douleur dans le séjour des morts. »

Jérusalem : « Mais il reprit : “Mon fils ne descendra pas avec vous : son frère est mort et il reste seul. S’il lui arrivait malheur dans le voyage que vous allez entreprendre, vous feriez descendre dans l’affliction mes cheveux blancs au shéol. »

Les mêmes commentaires qu’au passage précédent s’appliquent aussi ici.

***

Genèse 44:29

David Martin : « Et si vous emmenez aussi celui-ci et que quelque accident mortel lui arrive, vous ferez descendre mes cheveux blancs avec douleur au sépulcre. »

King James « And if ye take this also from me, and mischief befall him, ye shall bring down my gray hairs with sorrow to the grave. »

Louis Segond : « Si vous me prenez encore celui-ci, et qu’il lui arrive un malheur, vous ferez descendre mes cheveux blancs avec douleur dans le séjour des morts. »

Jérusalem : « Que vous preniez encore celui-ci d’auprès de moi, et qu’il lui arrive malheur et vous feriez descendre dans la peine mes cheveux blancs au shéol. »

Le même commentaire s’impose ici. Cependant, ajoutons une petite remarque : si le « séjour des morts » est l’endroit où se rendent les « âmes immortelles » après le décès du corps, un endroit où ce corps ne peut suivre l’âme, pourquoi Jacob dit-il que ses cheveux blancs vont y descendre ? Il est bien plus logique de comprendre que ses cheveux blancs vont se retrouver dans le sépulcre où sera son cadavre.

***

Genèse 44:31

David Martin : « Il arrivera qu’aussitôt qu’il aura vu que l’enfant ne sera point avec nous, il mourra ; ainsi tes serviteurs feront descendre avec douleur les cheveux blancs de ton serviteur notre père au sépulcre. »

King James : « It shall come to pass, when he seeth that the lad is not with us, that he will die: and thy servants shall bring down the gray hairs of thy servant our father with sorrow to the grave. »

Louis Segond : « il mourra, en voyant que l’enfant n’y est pas ; et tes serviteurs feront descendre avec douleur dans le séjour des morts les cheveux blancs de ton serviteur, notre père. »

Jérusalem : « …dès qu’il verra que l’enfant n’est pas avec nous, il mourra, et tes serviteurs auront fait descendre dans l’affliction les cheveux blancs de ton serviteur, notre père, au shéol. »

***

Nombres 16:30

David Martin : « Mais si l’Eternel crée un cas tout nouveau, et que la terre ouvre sa bouche, et les engloutisse avec tout ce qui leur appartient, et qu’ils descendent tout vifs dans le gouffre ; alors vous saurez que ces hommes-là ont irrité par mépris l’Eternel. »

King James : « But if the LORD make a new thing, and the earth open her mouth, and swallow them up, with all that appertain unto them, and they go down quick into the pit; then ye shall understand that these men have provoked the LORD. »

Louis Segond : « …mais si l’Éternel fait une chose inouïe, si la terre ouvre sa bouche pour les engloutir avec tout ce qui leur appartient, et qu’ils descendent vivants dans le séjour des morts, vous saurez alors que ces gens ont méprisé l’Éternel. »

Jérusalem : « Mais si Yahvé fait quelque chose d’inouï, si la terre ouvre sa bouche et les engloutit, eux et tout ce qui leur appartient, et qu’ils descendent vivants au shéol, vous saurez que ces gens ont rejeté Yahvé. »

Vous noterez que le mot sheol est traduit ici par « gouffre » (DM) et « pit » (KJ). La raison est simple : les hommes méchants ont été engloutis dans une crevasse de la terre et non pas dans un sépulcre, ils n’ont pas été enterrés dans une tombe. Dans la version Louis Segond, on peut constater une incongruité manifeste. Oui, les méchants descendent vivants dans la crevasse créée par Dieu, or, d’après le concept d’âmes immortelles, celles-ci descendent dans le séjour des morts après avoir quitté le corps qu’elles habitaient, car le cadavre n’est pas censé se retrouver dans le « séjour des morts ». Il y a donc une contradiction au sein même du concept et l’emploi de l’expression « séjour des morts » est plus que maladroit. La version de Jérusalem se contente d’éluder le problème par le moyen de sa translittération.

Les mots « séjour » et « mort » existent dans la Bible et ils sont la traduction des mots hébreux gur (séjour) et muth (mort) et des mots grecs paroikeō (séjour) et nekros (morts). Il est donc inconcevable de traduire le mot hébreu sheol et le mot grec hades par « séjour des morts ».

***

Nombres 16:33

David Martin : « Ils descendirent donc tout vifs dans le gouffre, eux, et tous ceux qui étaient à eux ; et la terre les couvrit, et ils périrent au milieu de l’assemblée. »

King James : « They, and all that appertained to them, went down alive into the pit, and the earth closed upon them: and they perished from among the congregation. »

Louis Segond : « Ils descendirent vivants dans le séjour des morts, eux et tout ce qui leur appartenait ; la terre les recouvrit, et ils disparurent au milieu de l’assemblée. »

Jérusalem : « Ils descendirent vivants au shéold, eux et tout ce qui leur appartenait. La terre les recouvrit et ils disparurent du milieu de l’assemblée. »

Un même commentaire s’applique ici, mais nous devons aussi porter notre attention sur le fait que les manuscrits massorétiques – qui sont, rappelons-le, les véritables Écritures divines soigneusement préservées – disent que les méchants hommes s’engouffrèrent dans la crevasse et périrent. Le mot « périr » provient du latin perire et a pour sens littéral « mourir ». Le mot hébreu est abad qui signifie « périr », « être perdu ». Étant donné que ce fait est inacceptable dans la croyance de l’âme immortelle et du séjour des morts, les manuscrits grecs des Septante, sur lesquels sont fondées les versions Louis Segond et de Jérusalem, ont altéré le mot hébreu abad et l’ont traduit par « disparaître » afin de se concilier à l’idée que l’âme ne meurt pas. La version de Jérusalem ajoute également une note de bas de page pour « expliquer » le mot « shéol » :

« d) Mot d’origine inconnue qui désigne les profondeurs de la terre, Dt 32 22 ; Is 14 9, etc. où les morts “descendent”, Gn 37 35 ; 1 S 2 6, etc., et où bons et méchants mêlés, 1 S 28 19 ; Ps 89 49 ; Ez 32 17-32, ont une morne survie, Qo 9 10, où Dieu n’est pas loué, Is 38 18. La doctrine des récompenses et des peines d’outre-tombe et celle de la résurrection, préparées par l’espérance des Psalmistes, Ps 16 10-11 ; 49 16, n’apparaissent clairement qu’à la fin de l’A. T., Sg 3 5 (en liaison avec la croyance à l’immortalité, voir Sg 3, 4+ ; 2 M 13 38+). »

« Mot d’origine inconnue » est plutôt déstabilisant pour le lecteur honnête qui ne recherche que la vérité. Il s’attend à un éclaircissement à propos du shéol, mais on lui avoue subtilement ne pas savoir, tout en offrant la signification ajoutée plus tard au mot hébreu sheol. On réfère à des versets bibliques qui ne confirment en rien ce qui est avancé. Il serait d’ailleurs intéressant de vérifier si les versets suggérés dans cette note approuvent bien les points amenés par son ou ses rédacteurs.

Commençons par « les profondeurs de la terre ». Que dit Deutéronome 32:22 ? « Car le feu s’est allumé en ma colère, et a brûlé jusqu’au fond des plus bas lieux, et a dévoré la terre et son fruit, et a embrasé les fondements des montagnes. » Il faut une certaine dose d’imagination pour y voir un « séjour des morts », car rien ne dit que les « plus bas-fonds » soient le séjour des morts. Mais les auteurs des Septante n’ont pas hésité et voilà pourquoi, dans la Louis Segond, on a traduit par « jusqu’au fond du séjour des morts » et, dans la Jérusalem, « jusqu’aux profondeurs du shéol ». Pour sa part, la King James écrit : « into the lowest hell ». « Hell », en anglais, est parfois traduit « enfer » en français, mais ces mots n’ont pas la même signification que celle qu’on leur donne dans la chrétienté en général où on l’assimile au feu de la géhenne. Dans Deutéronome 32:22, il est évident qu’il ne s’agit pas du feu de la géhenne. Ce que nous voyons plutôt ressemble davantage à une éruption volcanique.

La note suggère ensuite Ésaïe 14:9 qui se lit comme suit, dans la version David Martin : « Le sépulcre profond s’est ému à cause de toi, pour aller au-devant de toi à ta venue, il a réveillé à cause de toi les trépassés, et a fait lever de leurs sièges tous les principaux de la terre, tous les Rois des nations. » Dans la version King James : « Hell from beneath is moved for thee to meet thee at thy coming: it stirreth up the dead for thee, even all the chief ones of the earth; it hath raised up from their thrones all the kings of the nations. »

À qui a des yeux pour voir et des oreilles pour entendre, même si le chapitre concerne le roi de Babylone, ce passage précis est manifestement une prophétie concernant le retour de notre Seigneur Jésus-Christ au moment de la Première Résurrection par le moyen duquel Christ ramènera Ses Élus à la vie pour en faire les Rois sur les nations. Paul donne des détails similaires dans 1 Thessaloniciens 4:16-17 : « Car le Seigneur lui-même avec un cri d’exhortation, et une voix d’Archange, et avec la trompette de Dieu descendra du Ciel; et ceux qui sont morts en Christ ressusciteront premièrement ; puis nous qui vivrons et qui resterons, serons enlevés ensemble avec eux dans les nuées, au-devant du Seigneur, en l’air et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. »

La Louis Segond rend le passage avec de subtiles altérations suffisantes pour que l’on perde le sens prophétique : « Le séjour des morts s’émeut jusque dans ses profondeurs, pour t’accueillir à ton arrivée ; il réveille devant toi les ombres, tous les grands de la terre, il fait lever de leurs trônes tous les rois des nations. » La Jérusalem : « Le shéol souterrain s’émeut à ton propos pour venir à ta rencontre, en ton honneur il réveille les ombres, tous les potentats de la terre. Il fait lever de leurs trônes tous les rois des nations. »

D’après une telle formulation, il est fort difficile de mettre 1 Thessaloniciens 4:16-17 en parallèle. Donc, pour en revenir à notre point – les « profondeurs de la terre » – nous voyons que le texte véritable n’offre aucune confirmation du « séjour des morts » ; ce lieu ne semble apparent que parce qu’il a été incorporé au texte des manuscrits grecs et cela ne peut donc pas servir de preuve.

Deuxième point : « les morts descendent ». On apporte comme référence Genèse 37:35 que nous avons déjà vu plus tôt. Il se lit comme suit : « Et tous ses fils, et toutes ses filles vinrent pour le consoler. Mais il rejeta toute consolation, et dit : Certainement je descendrai en menant deuil au sépulcre vers mon fils ; c’est ainsi que son père le pleurait. » Jacob parlait évidemment du moment où il reposerait dans sa tombe. Mais vu que les versions traduites des Septante grecques ont remplacé « sépulcre », soit par « séjour des morts », soit par « shéol », on fait passer le verset pour une preuve que les morts descendent dans un lieu où erre leur âme immortelle. C’est un argument circulaire typique.

On offre ensuite 1 Samuel 2:6 comme « preuve » que les « morts descendent », sous-entendu dans un « séjour des morts ». Or, que dit le verset ? « L’Eternel est celui qui fait mourir, et qui fait vivre ; qui fait descendre au sépulcre, et qui en fait remonter. » Ce verset est simple à comprendre et s’explique de lui-même. Il est question de mourir et ensuite de vivre, donc, de reposer, mort, dans un sépulcre, pour être ensuite ressuscité en remontant du sépulcre, c’est-à-dire, en en sortant lors du retour de Christ, et en revêtant le corps incorruptible dans lequel Dieu réinstalle notre esprit, et ce afin de vivre éternellement.

Dans la King James, le rendu est exactement le même : « The LORD killeth, and maketh alive: he bringeth down to the grave, and bringeth up. » Cependant, dans la Louis Segond, on suggère une contradiction : « L’Éternel fait mourir et il fait vivre. Il fait descendre au séjour des morts et il en fait remonter. » Faire descendre au séjour des mort, ce n’est pas faire mourir, car, d’après les immortalistes, l’âme ne meurt pas, mais se rend errer dans ce lieu de ténèbres, toujours consciente, donc, toujours vivante. La version de Jérusalem propose la même incohérence : « C’est Yahvé qui fait mourir et vivre, qui fait descendre au shéol et en fait remonter. » Comme le verset précédent, les Septante se servent d’un argument circulaire pour faire croire que « les morts descendent » dans un « séjour des morts » au lieu de la tombe. Cette « preuve » est irrecevable.

« Où bons et méchants mêlés », 1 Samuel 28:19 : « Et même l’Eternel livrera Israël avec toi entre les mains des Philistins, et vous serez demain avec moi, toi et tes fils ; l’Eternel livrera aussi le camp d’Israël entre les mains des Philistins. » Cette parole fut dite dans un contexte fort particulier. Le roi Saül, menacé par les Philistins, s’en alla consulter Dieu afin d’avoir Son conseil. Mais Dieu ne lui répondit pas parce que Saül était tombé en disgrâce devant Lui à cause de ses nombreux écarts de conduite. Le prophète Samuel était mort depuis peu et ne pouvait plus guider Saül ; alors celui-ci tenta une expérience fâcheuse et alla consulter un médium afin de prendre contact avec le spectre de Samuel.

Nous savons que Dieu avait interdit cette pratique, car elle mettait en contact les êtres humains et les esprits mauvais, les démons. Alors, croyez-vous réellement que « l’âme » de Samuel soit apparue à Saül ou était-ce plutôt un démon ? S’il s’était agi de Samuel, croyez-vous qu’il aurait transgressé l’ordre de Dieu en contactant Saül ? Voilà dans quel genre de non-sens peut nous amener la croyance en une « âme immortelle ». Ce concept étant tenu pour acquis dans les églises, il n’est pas étonnant de lire, dans la version de Jérusalem : « De plus, Yahvé livrera, en même temps que toi, ton peuple Israël aux mains des Philistins. Demain, toi et tes fils, vous serez avec moia et l’armée d’Israël sera aussi livrée aux mains des Philistins. » Remarquez la note de bas de page accolé aux mots « avec moi » :

« Au shéol, séjour commun de tous les morts, bons et méchants, cf. Nb 16 33. »

Ainsi, le point « les morts, bons et méchants » n’est pas fondé sur les Écritures, mais sur une notre biaisée ajoutée aux Écritures et basée sur une fausse préconception de la signification du mot hébreu sheol. Faut quand même le faire !

Pour ce même point, on propose également comme « preuve » Psaume 89:49 (en réalité, dans les autres versions, ce passage se trouve au verset 48 parce que la version de Jérusalem ne commence pas le chapitre au bon endroit). Que dit ce verset ? « Qui est l’homme qui vivra, et ne verra point la mort ? Et qui garantira son âme de la main du sépulcre ? » Et dans la version King James ; « What man is he that liveth, and shall not see death? shall he deliver his soul from the hand of the grave? » Mais voyons la Louis Segond : « Y a-t-il un homme qui puisse vivre et ne pas voir la mort, qui puisse sauver son âme du séjour des morts ? » Et maintenant la Jérusalem : « Qui donc vivra et ne verra la mort, soustraira son âme à la griffe du shéol ? » Nous voyons ici une nette tentative de désinformation ; il leur est important de changer « sépulcre » pour « séjour des morts » ou le terme plus nébuleux de « shéol » afin d’évacuer les doutes quant à l’immortalité de l’âme, car, selon eux, l’âme ne peut pas se trouver dans la tombe ou être détruite. Nous n’en sortons pas, les preuves de l’immortalité de l’âme ne reposent jusqu’ici que sur la falsification des Écritures.

L’on présente aussi Ézéchiel 32:17-32 pour démontrer que les bons et les méchants se retrouvent ensemble dans le « séjour des morts » après le décès de leurs corps. Mais l’argumentation demeure la même. Nous ne ferons que citer les versets 21 et 27 dans les quatre versions et vous serez à même de comparer et de juger.

David Martin : « Les plus forts d’entre les puissants lui parleront du milieu du sépulcre, avec ceux qui lui donnaient du secours, et diront : ils sont descendus, ils sont gisants, les incirconcis tués par l’épée … Ils n’ont pourtant point été gisants avec les hommes vaillants qui sont tombés d’entre les incirconcis, lesquels sont descendus au sépulcre avec leurs instruments de guerre, dont on a mis les épées sous leurs têtes, et dont les iniquités ont reposé sur leurs os ; parce que la terreur des hommes forts est en la terre des vivants. »

King James : « The strong among the mighty shall speak to him out of the midst of hell with them that help him: they are gone down, they lie uncircumcised, slain by the sword … And they shall not lie with the mighty that are fallen of the uncircumcised, which are gone down to hell with their weapons of war: and they have laid their swords under their heads, but their iniquities shall be upon their bones, though they were the terror of the mighty in the land of the living. »

Louis Segond : « Les puissants héros lui adresseront la parole au sein du séjour des morts, avec ceux qui étaient ses soutiens. Ils sont descendus, ils sont couchés, les incirconcis, tués par l’épée … Ils ne sont pas couchés avec les héros, ceux qui sont tombés d’entre les incirconcis ; ils sont descendus au séjour des morts avec leurs armes de guerre, ils ont mis leurs épées sous leurs têtes, et leurs iniquités ont été sur leurs ossements ; car ils étaient la terreur des héros dans le pays des vivants. »

Jérusalem : « Les héros les plus forts lui parleront du milieu du shéol ; descends, couche-toi avec les incirconcis, tués par l’épée … Ils ne sont pas tombés avec les héros tombés autrefois, ceux qui descendirent au shéol avec leurs armes de guerre, à qui on a mis leur épée sous la tête, et leur bouclier sous leurs ossements, car la terreur des héros régnait au pays des vivants. »

Les différences entre le texte hébreu original et le texte grec des Septante sont plus nombreuses qu’il y paraît et la comparaison n’avantage pas les fraudeurs. L’emploi du terme « séjour des morts » ou de « shéol » (comme lieu d’assemblement des âmes immortelles) provoque quelques incohérences. Par exemple, l’âme qui descend au séjour des morts emporte-t-elle vraiment ses armes de guerre avec elle ? Pourquoi le ferait-elle ? En revanche, il est tout à fait logique de croire qu’en l’honneur de leurs exploits, on déposait les armes des vaillants combattants avec eux dans leur tombe, avec leur cadavre. Ce fut un rituel courant au fil de l’histoire.

***

1 Rois 2:6

David Martin : « Tu en feras donc selon ta sagesse, en sorte que tu ne laisseras point descendre paisiblement ses cheveux blancs au sépulcre. »

King James : « Do therefore according to thy wisdom, and let not his hoar head go down to the grave in peace. »

Louis Segond : « Tu agiras selon ta sagesse, et tu ne laisseras pas ses cheveux blancs descendre en paix dans le séjour des morts. »

Jérusalem : « Tu agiras sagement en ne laissant pas ses cheveux blancs descendre en paix au shéol. »

D’après les immortalistes de l’âme, celle-ci s’en irait-elle au séjour des morts avec ses cheveux blancs si la personne meurt âgée ? Mais il est parfaitement sensé de croire que le cadavre d’une vieille personne soit déposé dans son sépulcre avec sa chevelure toute blanche. Mais est-ce que « l’âme immortelle » hérite des traits de son corps physique ? De quelle nature est-elle faite ? Selon ce qu’on peut déduire des descriptions du catéchisme catholique et d’autres écrits provenant de la plume d’immortalistes de l’âme, il semblerait que l’âme se suffise à elle-même. Regardez, elle va au ciel et jouit de la présence de Dieu ; elle peut même jouer de la harpe et chanter des cantiques devant Dieu pour l’éternité… alors il ne semble pas qu’il lui manque quoi que ce soit. Cependant, on peut raisonnablement se demander pourquoi Dieu devrait la remettre dans un corps, car elle n’en a manifestement pas besoin. Pourtant, il n’y a pas à se questionner : la Bible regorge de passages qui nous assurent que les saints vont être ressuscités dans un nouveau corps, incorruptible cette fois. Mais nous sommes cependant toujours à la recherche d’un passage expliquant sans l’ombre d’un doute que l’âme est une entité immortelle indestructible. En toute logique, si l’âme est vraiment immortelle, cela exclut tout besoin de résurrection. Or, celle-ci étant scripturairement prouvée de manière indubitable, il faut une raison de la justifier au sein d’un concept d’âmes déjà immortelles.

Nous avons vu dans le Tome 2 que l’on donne comme raison de la résurrection qu’elle est destinée, non pas à modifier les sentences antérieures décrétées au moment où l’âme sort de la personne qui décède – ce qu’ils nomment le « jugement particulier » – mais « à rétablir la pleine justice, même dans la société » [Abbé Grégoire Célier, L’âme immortelle, 2000]. La résurrection serait un jugement général pour que « justice » soit faite à tous les hommes, devant tous les êtres vivants ; que les justes qui ont vécu persécutés soient glorifiés de leurs œuvres et que les méchants qui ont vécu dans les délices soient humiliés. Pour cela, apparemment, Dieu aurait besoin de remettre les âmes dans des corps « pour que désormais l’homme complet subisse ou jouisse de la récompense » [Idem]. Pourtant, à en juger le sort de l’âme après la mort, ainsi que la nature qu’on lui prête, elle semble parfaitement se suffire à elle-même. Elle ne devrait pas avoir besoin d’un corps. Dieu n’aurait qu’à rassembler les âmes du ciel et de « l’enfer » dans un même endroit pour porter ce « jugement général » devant tous les êtres qu’Il a créés, anges et hommes. Donc, dans ce contexte, une résurrection des corps est superflue, voire incongrue.

Nous pouvons constater que les pièces du puzzle catholique ne peuvent s’imbriquer l’une dans l’autre. On ne peut concilier « âme immortelle », « jugement particulier » et « jugement général » avec la doctrine de la résurrection des morts pour en faire un tout scripturairement sain. Il n’y a pas de passage biblique qui dise que l’âme est immortelle. Au contraire, il y des passages clairs qui affirment que l’âme peut mourir, être détruite et périr. Quant au jugement, il est toujours particulier et il se produit toujours durant la vie physique d’une personne. Pour les membres du Corps du Christ, le jugement s’effectue aujourd’hui de manière que nous mourions entièrement justifiés par le sacrifice de Christ et que nous accédions à la vie éternelle.

Pour le monde, ce jugement se fera lorsque tous les humains (outre l’Église) seront ressuscités dans un corps PHYSIQUE, lors de la Deuxième Résurrection.

Nous prendrons soin de noter que le jugement d’une personne se fait toujours pendant qu’elle est dans la chair physique : 1) Aujourd’hui, depuis Abel le juste jusqu’au dernier saint avant le retour de Christ, en ce qui a trait à l’Église ; 2) lors des cent ans de la Deuxième Résurrection, devant le Grand Trône Blanc de Jésus-Christ, pour toute l’humanité. Même les méchants de la Troisième Résurrection seront jugés dans un corps mortel et seront jetés vivants dans le feu de la géhenne, et disparaîtront complètement. Ce jugement particulier n’est pas basé sur les œuvres de la loi, rappelons-le, mais sur les œuvres de la foi.

Poursuivons maintenant notre analyse comparative des versets parlant du sheol.

1 Rois 2:9

David Martin : « Maintenant donc tu ne le laisseras point impuni ; car tu es sage, pour savoir ce que tu lui devras faire ; et tu feras descendre ses cheveux blancs au sépulcre par une mort violente. »

King James : « Now therefore hold him not guiltless: for thou art a wise man, and knowest what thou oughtest to do unto him; but his hoar head bring thou down to the grave with blood. »

Louis Segond : « Maintenant, tu ne le laisseras pas impuni ; car tu es un homme sage, et tu sais comment tu dois le traiter. Tu feras descendre ensanglantés ses cheveux blancs dans le séjour des morts. »

Jérusalem : « Pour toi, tu ne le laisseras pas impuni et, en homme avisé que tu es, tu sauras quoi lui faire pour conduire dans le sang ses cheveux blancs au shéol. »

Commentaires semblables à ceux du verset précédent.

***

Job 7:9

David Martin : « Comme la nuée se dissipe et s’en va, ainsi celui qui descend au sépulcre ne remontera plus. »

King James : « As the cloud is consumed and vanisheth away: so he that goeth down to the grave shall come up no more. »

Louis Segond : « Comme la nuée se dissipe et s’en va, celui qui descend au séjour des morts ne remontera pas. »

Jérusalem : « Comme la nuée se dissipe et passe, qui descend au shéol n’en remonte pas. »

Celui qui descend au sépulcre, c’est-à-dire, qui meurt et dont le corps est mis en tombe, va graduellement disparaître par décomposition. On peut facilement comparer cela à la nuée qui s’évapore. Lorsque Dieu va ressusciter cette personne, Il va lui donner un corps nouveau. Or, selon le rendu de Louis Segond et de Jérusalem, il est question de l’âme qui se rend au séjour des morts, ce qui ne peut se comparer à la nuée qui s’évapore ; de plus, d’après leur concept, l’âme va éventuellement remonter du séjour des morts, ce qui fait mentir Job.

***

Job 11:8

David Martin : « Ce sont les hauteurs des cieux, qu’y feras-tu ? C’est une chose plus profonde que les abîmes, qu’y connaîtras-tu ? »

King James : « It is as high as heaven; what canst thou do? deeper than hell; what canst thou know? »

Louis Segond : « Elle est aussi haute que les cieux : que feras-tu ? Plus profonde que le séjour des morts : que sauras-tu ? »

Jérusalem : « Elle est plus haut que les cieux : que feras-tu ? plus profonde que le shéol, que sauras-tu ? »

Il n’y a aucun indice qui nous montre que les abîmes (DM) ou « hell » (KJ) soient l’endroit où se trouvent des âmes immortelles. La mauvaise traduction par « séjour des morts » ne repose que sur une supposition, un interprétation personnelle biaisée.

***

Job 14:13

David Martin : « Ô que tu me cachasses dans une fosse sous la terre, que tu m’y misses à couvert jusqu’à ce que ta colère fût passée, et que tu me donnasses un terme ; après lequel tu te souvinsses de moi ! »

King James : « O that thou wouldest hide me in the grave, that thou wouldest keep me secret, until thy wrath be past, that thou wouldest appoint me a set time, and remember me! »

Louis Segond : « Oh ! si tu voulais me cacher dans le séjour des morts, m’y tenir à couvert jusqu’à ce que ta colère fût passée, et me fixer un terme auquel tu te souviendras de moi ! »

Jérusalem : « Oh ! si tu me cachais dans le shéol, si tu m’y abritais, tant que passe ta colère, si tu me fixais un délai, pour te souvenir ensuite de moi. »

La fosse est l’excavation dans laquelle on dépose la tombe d’un mort pour l’enterrer ; c’est un des sens à donner au mot hébreu sheol. La version King James le confirme en employant le mot « grave ». Ce qui rend absolument compréhensible la demande de Job à Dieu de le cacher dans la tombe plutôt que de le laisser continuer à souffrir, puis, de le ressusciter dans un corps nouveau après que Sa colère sera terminée. Or, ayant traduit le mot sheol par « séjour des morts » ou « shéol » dans de si nombreux autres cas, les traducteurs des versions tirées des Septante grecques se sentaient l’obligation de demeurer fidèles à eux-mêmes, ce qui cause pourtant ici un problème de compréhension. Dans la version de Jérusalem, on a ajouté la note « explicative » suivante :

« Il n’est pas question d’un retour du shéol après la mort, cf. 7, 9+, bien que la situation imaginée en évoque la possibilité. Mais Job aux abois se prend à espérer un abri dans le seul séjour auquel il puisse penser en dehors de la terre. Car le ciel est réservé à Dieu, cf. Ps 115 16. Si Job pouvait se cacher quelque part, le temps que se décharge la colère divine, il rencontrerait ensuite de nouveau le visage d’un Dieu favorable. Cette situation est développée  aux vv 14-17 : d’un côté Job attendant sa “relève” ; de l’autre Dieu qui, sa colère passée, languit de revoir Job. Et il ne serait plus question de péché, après le pardon total des fautes possibles. »

Texte rempli de faux-fuyants. La pensée de Job est évidente : « dans une fosse, sous la terre » et « après laquelle tu te souvinsses de moi » témoignent du désir de Job de mourir immédiatement afin de se retrouver à la résurrection des morts, loin de la colère de Dieu. Au verset 14, Job pose une question à laquelle il connaît déjà la réponse : « Si l’homme meurt, revivra-t-il ? » Job croyait en la résurrection et, au milieu de ses souffrances, il souhaitait être déjà mort pour se réveiller aussitôt dans un corps éternel. Ce passage est clair, mais les traducteurs de la version de Jérusalem nous disent de ne pas croire ce que nous voyons nettement, leur invraisemblable note de bas de page ne fait aucune allusion à la résurrection. Ils essaient de noyer le poisson en voulant nous faire croire que Job ne pouvait avoir autre chose en tête que le séjour des morts pour se réfugier de ce qu’il pensait être la colère de Dieu. Paradoxalement, ils admettent que leur fausse doctrine n’accepte pas de retour du sheol. Alors, ils avancent l’idée que, puisque Job, aux abois, cherche désespérément à échapper à la colère de Dieu, il évoque sans réfléchir le séjour des morts. C’est le genre de bêtise qui serait évité si l’on s’en tenait à la Parole véritable de Dieu sans chercher à la pervertir.

***

Job 17:13

David Martin : « Certes je n’ai plus à attendre que le sépulcre, qui va être ma maison ; j’ai dressé mon lit dans les ténèbres. »

King James : « If I wait, the grave is mine house: I have made my bed in the darkness. »

Louis Segond : « C’est le séjour des morts que j’attends pour demeure, c’est dans les ténèbres que je dresserai ma couche; »

Jérusalem : « Mon espoir, c’est d’habiter le shéol, d’étendre ma couche dans les ténèbres. »

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la tournure de phrase opérée dans les versions Louis Segond et de Jérusalem est tendancieuse. Est-il réellement question d’un « séjour des morts/shéol », ici ? Que dit le verset suivant ? « J’ai crié à la fosse : tu es mon père ; et aux vers : vous êtes ma mère et ma sœur. » C’est évidemment ce que l’on peut dire en rapport avec une tombe où le cadavre d’une personne se corrompt et se désagrège sous l’action des vers, mais pas d’une âme immortelle et de nature soi-disant spirituelle qui erre dans un lieu souterrain. Nous voyons que pour pouvoir utiliser le terme « séjour des morts » ou « shéol », on doit faire d’importants ajustements qui ne savent cacher la faiblesse du changement.

***

Job 17:16

David Martin : « Elles descendront au fond du sépulcre ; certes elles reposeront ensemble avec moi dans la poussière. »

King James : « They shall go down to the bars of the pit, when our rest together is in the dust. »

Louis Segond : « Elle descendra vers les portes du séjour des morts, quand nous irons ensemble reposer dans la poussière. »

Jérusalem : « Vont-ils descendre avec moi au shéol, sombrer de même dans la poussière ? »

Encore une transformation textuelle qui ne cadre pas avec le contexte. Dans le texte original, il n’y a pas de « portes », bien sûr, car on parle d’un sépulcre. Ensuite, pourquoi les « choses » que Job attendaient descendraient-elles avec son âme dans le séjour des morts pour reposer dans la poussière ? N’oubliez pas que c’est le corps qui retourne à la poussière d’où il a été tiré, pas « l’âme immortelle ».

***

Job 21:13

David Martin : « Ils passent leurs jours dans les plaisirs, et en un moment ils descendent au sépulcre. »

King James : « They spend their days in wealth, and in a moment go down to the grave. »

Louis Segond : « Ils passent leurs jours dans le bonheur, et ils descendent en un instant au séjour des morts. »

Jérusalem : « Leur vie s’achève dans le bonheur, ils descendent en paix dans le shéol. »

Si la traduction de Louis Segond est fausse, celle de la Jérusalem est pire, car elle évacue complètement la leçon donnée par le verset original. Job passe plusieurs versets à parler de la vie jouissive des méchants qui se sont emparés des plaisirs du monde, mais il conclut que malgré cela, ils vont se retrouver dans le fond d’un sépulcre, comme tout le monde. Il n’est pas question qu’ « ils descendent en paix dans le shéol ».

***

Job 24:19

David Martin : « Comme la sécheresse et la chaleur consument les eaux de neige, ainsi le sépulcre ravira les pécheurs. »

King James : « Drought and heat consume the snow waters: so doth the grave those which have sinned. »

Louis Segond : « Comme la sécheresse et la chaleur absorbent les eaux de la neige, ainsi le séjour des morts engloutit ceux qui pèchent ! »

Jérusalem : (Les versets 18 à 24 ne s’y trouvent pas ; on dit en note de bas de page qu’ils ont été transférés à la suite de 27:23, mais en cours de transfert, ils ont subi une transformation qui ne leur donne plus de ressemblance avec le texte original, car il est écrit : « une chaleur sèche tarit les eaux, et brûle ce qui reste de ses blés »).

La version de Jérusalem est remplie de ce genre d’altérations, ce qui la rend d’autant plus suspecte et sans aucune fiabilité. La Louis Segond tente de faire analogie entre la sécheresse et le séjour des morts, mais nous voyons que cette similitude est bancale, car si la neige disparaît complètement sous l’effet de la chaleur, les « âmes immortelles » ne s’effacent pas dans le séjour des morts. Par contre, le sépulcre fait disparaître le corps aussi sûrement que la chaleur fait disparaître la neige.

***

Job 26:6

David Martin : « L’abîme est à découvert devant lui, et le gouffre n’a point de couverture. »

King James : « Hell is naked before him, and destruction hath no covering. »

Louis Segond : « Devant lui le séjour des morts est nu, l’abîme n’a point de voile. »

Jérusalem : « Devant lui, le shéol est à nu, la Perdition à découvert. »

« Abîme » est la traduction de sheol et « gouffre » la traduction d’Abaddon. Les deux sont synonymes. On retrouve Abaddon dans Apocalypse 9:11 : « Et elles avaient pour roi au-dessus d’elles l’ange de l’abîme, appelé en hébreu Abaddon, et dont le nom est en grec Apollyon. » Le Destructeur, autrement dit Satan, le roi de l’abîme qui sème la destruction.

***

Psaume 6:5

David Martin : « Car il n’est point fait mention de toi en la mort ; et qui est-ce qui te célébrera dans le sépulcre ? »

King James : « For in death there is no remembrance of thee: in the grave who shall give thee thanks? »

Louis Segond : « Car celui qui meurt n’a plus ton souvenir ; qui te louera dans le séjour des morts ? »

Jérusalem : « Car, dans la mort, nul souvenir de toi, dans le shéol, qui te louerait ? »

Pour David, il était évident que les cadavres ne peuvent penser à Dieu et Le louer, car ils n’ont plus d’esprit ni de vie pour penser. Alors la traduction de la Louis Segond et de Jérusalem sont un paradoxe, étant donné que dans le contexte de l’âme immortelle et du séjour des morts, les âmes n’ont rien qui devrait les empêcher de penser à Dieu et de Le louer. Ces versions se prennent au piège de leur propre contradiction.

***

Psaume 9:17

David Martin : « Les méchants retourneront vers le sépulcre, toutes les nations, dis-je, qui oublient Dieu. »

King James : « The wicked shall be turned into hell, and all the nations that forget God. »

Louis Segond : « Les méchants se tournent vers le séjour des morts, toutes les nations qui oublient Dieu. »

Jérusalem : « Que les impies retournent au shéol, tous ces païens qui oublient Dieu. »

Encore ici, l’emploi de « séjour des morts » ou de « shéol » pour traduire le mot hébreu sheol donne au début du verset un sens absurde. Comment les méchants peuvent-ils se tourner vers le séjour des morts qui, à ce qu’on dit, ne fait pas partie du monde des vivants ? Comment les impies peuvent-ils retourner au séjour des morts, car, s’ils y « retournent », c’est qu’ils y sont allés une première fois ? Et les immortalistes affirment qu’on ne peut revenir du shéol…

Dans son sens littéral, le sépulcre est l’endroit où l’on dépose le cadavre d’une personne décédée. Mais dans son sens large, le sépulcre est le symbole de la mort, de la cessation de la vie. Bien sûr, tout le monde finit par mourir, les justes comme les injustes, car notre nature physique ne permet pas que nous dépassions notre limite de temps. Mais remarquez ce que dit le roi David : « Les méchants retournent vers le sépulcre… » Dans le Plan de Salut de Dieu, les méchants meurent une première fois au même titre que tous les autres, mais ils seront aussi ressuscités comme tout le monde. Cependant, s’ils persistent encore à se rebeller contre Dieu, ils retourneront au sépulcre, c’est-à-dire qu’ils jouent dangereusement avec la seconde mort, celle de laquelle il n’y a pas de retour parce qu’ils seront anéantis – esprit, corps et âme – et retourneront au néant. Les versions Louis Segond et de Jérusalem ratent complètement cet enseignement divin.

***

Psaume 16:10

David Martin : « Car tu n’abandonneras point mon âme au sépulcre, et tu ne permettras point que ton bien-aimé sente la corruption. »

King James : « For thou wilt not leave my soul in hell; neither wilt thou suffer thine Holy One to see corruption. »

Louis Segond : « Car tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts, Tu ne permettras pas que ton bien-aimé voie la corruption. »

Jérusalem : « …car tu ne peux abandonner mon âme au shéol, ni laisser ton ami voir la fosse. »

Ce verset est un grand classique des Écritures. Il s’agit d’une prophétie de David au sujet de la mort et de la résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ. Comme le spécifie avec exactitude Ésaïe au chapitre 53 de son livre, Jésus a « livré son âme à la mort » (v. 12) Il fut mis trois jours et trois nuits dans un sépulcre neuf. Mais Dieu n’a pas permis que Son corps se corrompe et, après ces trois jours complets, Il l’a ressuscité. Pendant ces trois jours et ces trois nuits, l’âme de Jésus-Christ fut MORTE. L’âme est dans le sang et Jésus a répandu Son sang pour nos péchés. Donc, Il a répandu Son âme pour nos péchés. Son âme fut offerte en sacrifice pour la rémission de nos péchés. Pour ce faire, Jésus devait perdre complètement la vie. Or, ce n’est pas la doctrine qui circule dans le milieu chrétien moderne.

Dans le catéchisme catholique, par exemple, on fabule sur l’idée totalement farfelue que « l’âme du Seigneur s’est rendue au séjour des morts pour libérer les âmes des saints » qui y étaient cloîtrées. Évidemment, on ne suggère aucun passage biblique pouvant prouver cette affirmation, car un tel passage n’existe pas. Par conséquent, on essaie de se rattraper en trafiquant des versets comme celui-ci.

En plus, remarquez que, dans la version Louis Segond, on contredit malencontreusement la fausse doctrine, car, d’après elle, Dieu n’aurait pas permis que l’âme de Christ soit livrée au séjour des morts. Alors, comment aurait-Il pu délivrer les âmes des saints ? C’est ce qui arrive lorsqu’on en vient à se mélanger au travers d’un tissu de mensonges. La version de Jérusalem substitue « fosse » à la place de « corruption » sans donner d’explication – ce qu’elle serait bien incapable de faire, d’ailleurs.

***

Psaume 30:3

David Martin : « Eternel, tu as fait remonter mon âme du sépulcre ; tu m’as rendu la vie, afin que je ne descendisse point en la fosse. »

King James : « O LORD, thou hast brought up my soul from the grave: thou hast kept me alive, that I should not go down to the pit. »

Louis Segond : « Éternel ! tu as fait remonter mon âme du séjour des morts, tu m’as fait revivre loin de ceux qui descendent dans la fosse. »

Jérusalem : « Yahvé, tu as tiré mon âme du shéol, me ranimant d’entre ceux qui descendent en la fosse. » [Au verset 4 dans la Jérusalem.]

Bien sûr, le texte hébreu original est inacceptable pour ceux qui croient que l’âme ne se rend jamais au sépulcre puisque, dit-on, elle quitte immédiatement le corps qui vient tout juste de mourir pour ensuite se rendre au « ciel » ou en « enfer ». Mais remplacer « sépulcre » par « séjour des morts » est un non-sens qui contrarie également leur fausse doctrine. De quoi s’agit-il dans ce verset ? Si nous lisons tout le chapitre 30, nous nous rendons compte que David était reconnaissant à Dieu de l’avoir protégé de ses ennemis qui voulaient attenter à sa vie, donc, envoyer son âme au sépulcre. David ne fait aucunement allusion à son âme ayant séjourné au « shéol » et que Dieu fait remonter pour le faire revivre. Notez que, dans la folle hypothèse où l’âme de David eut visité le « séjour des morts », il en aurait parlé en détail par la suite, ce qui n’est pas le cas.

***

Psaume 31:17

David Martin : « Eternel ! que je ne sois point confus, puisque je t’ai invoqué ; que les méchants soient confus, qu’ils soient couchés dans le sépulcre ! »

King James : « Let me not be ashamed, O LORD; for I have called upon thee: let the wicked be ashamed, and let them be silent in the grave. »

Louis Segond : « Éternel, que je ne sois pas confondu quand je t’invoque. Que les méchants soient confondus, qu’ils descendent en silence au séjour des morts ! »

Jérusalem : « Yahvé, pas de honte sur moi qui t’invoque, mais honte sur les impies ! Qu’ils aillent muets au shéol. » [Se trouve au verset 18 dans la Jérusalem.]

Vous pouvez constater les formulations différentes d’une version à l’autre, selon les croyances des traducteurs.et leur degré de fidélité envers le texte original. .tant donné qu’il serait ridicule d’écrire « qu’ils soient couchés au séjour des morts », au lieu de corriger l’erreur et de remettre « sépulcre », on altère le reste pour l’adapter au mensonge de fonds : qu’ils descendent en silence au séjour des morts ».

***

Psaume 49:14

David Martin : « Ils seront mis au sépulcre comme des brebis ; la mort se repaîtra d’eux, et les hommes droits auront domination sur eux au matin, et leur force sera le sépulcre pour les y faire consumer, chacun d’eux étant transporté hors de son domicile. »

King James : « Like sheep they are laid in the grave; death shall feed on them; and the upright shall have dominion over them in the morning; and their beauty shall consume in the grave from their dwelling. »

Louis Segond : « Comme un troupeau, ils sont mis dans le séjour des morts, la mort en fait sa pâture ; et bientôt les hommes droits les foulent aux pieds, leur beauté s’évanouit, le séjour des morts est leur demeure. »

Jérusalem : « Troupeau que l’on parque au shéol, la Mort les mène paître, les cœurs droits dominent sur eux. Au matin s’évanouit leur image, le shéol, voilà leur résidence ! » [Se trouve au verset 15, dans la Jérusalem.]

Notez tous les changements apportés au texte hébreu original dans les versions Louis Segond et de Jérusalem. Il leur a fallu reformuler le texte afin de respecter leur fausse doctrine. Le texte dit que les méchants hommes sont mis en terre au même titre que les brebis. Mais on préfère dire qu’ils se rendent au séjour des morts en troupeau. C’est moins embarrassant pour eux.

***

Psaume 49:15

David Martin : « Mais Dieu rachètera mon âme de la puissance du sépulcre, quand il me prendra à soi ; Sélah. »

King James : « But God will redeem my soul from the power of the grave: for he shall receive me. Selah. »

Louis Segond : « Mais Dieu sauvera mon âme du séjour des morts, car il me prendra sous sa protection. – Pause. »

Jérusalem : « Mais Dieu rachètera mon âme des griffes du shéol et me prendra. »

Ce verset parle de la Rédemption menant à la Résurrection. Par Son sacrifice, Christ nous tire de la mort et nous prend à Lui. Dès lors, nous ne Le quitterons jamais plus. C’est donc de la résurrection dont parle David, à partir de la tombe. Mais les versions tirées des Septante grecques altèrent suffisamment le verset pour que ce fait ne soit pas perçu. Le rachat se fait durant que la personne est vivante, en chair et en os, pas lors de son soi-disant séjour en un lieu de ténèbres.

***

Psaume 55:15

David Martin : « Que la mort, comme un exacteur, se jette sur eux ! qu’ils descendent tous vifs en la fosse ! Car il n’y a que des maux parmi eux dans leur assemblée. »

King James : « Let death seize upon them, and let them go down quick into hell: for wickedness is in their dwellings, and among them. »

Louis Segond : « Que la mort les surprenne, qu’ils descendent vivants au séjour des morts ! Car la méchanceté est dans leur demeure, au milieu d’eux. »

Jérusalem : « Que sur eux fonde la mort, qu’ils descendent vivants au shéol, car le mal est chez eux, dans leur logis. » [Se trouve au verset 16 dans la Jérusalem.]

« Qu’ils descendent tout vifs en la fosse » nous rappelle l’événement qui est arrivé lors de l’exode d’Israël, à l’époque de Moïse, quand une bande de rebelles menée par Coré a voulu se révolter contre l’autorité de Moïse (Nombres 16:1 à 36). Au verset 33, il est écrit : « Ils descendirent donc tout vifs dans le gouffre, eux et tous ceux qui étaient à eux ; et la terre les couvrit ; et ils périrent au milieu de l’assemblée. » David devait avoir lu ce passage qui l’a inspiré à demander à Dieu de faire la même chose de ses ennemis. Or, la Louis Segond et la Jérusalem faussent la Parole par leur substitution et ne semblent pas s’être aperçu du piège dans lequel elles sont tombées. Car leur concept dit que c’est « l’âme immortelle » qui descend au séjour des morts, pas le corps physique.

***

Psaume 89:49

David Martin : « Qui est l’homme qui vivra, et ne verra point la mort, et qui garantira son âme de la main du sépulcre ? »

King James : « What man is he that liveth, and shall not see death? shall he deliver his soul from the hand of the grave? » [Au verset 48 dans la King James.]

Louis Segond : « Y a-t-il un homme qui puisse vivre et ne pas voir la mort, qui puisse sauver son âme du séjour des morts ? » [Au verset 48 dans la Louis Segond.]

Jérusalem : « Qui donc vivra et ne verra point la mort, soustraira son âme à la griffe du shéol ? »

Les textes hébreux originaux des Massorètes sont sans équivoque : l’âme va dans le sépulcre, l’âme étant l’homme complet – esprit, corps et âme. L’esprit retourne à Dieu, l’âme s’éteint et le corps, maintenant dépourvu d’esprit et de vie (âme) tombe en décrépitude jusqu’à devenir poussière. Les immortalistes qui ont rédigé les manuscrits grecs des Septante ne pouvaient l’accepter sans égratigner fortement leur fausse doctrine, car cela venait défaire leur croyance héritée du paganisme.

***

Psaume 139:8

David Martin : « Si je monte aux cieux, tu y es ; si je me couche au sépulcre, t’y voilà. »

King James : « If I ascend up into heaven, thou art there: if I make my bed in hell, behold, thou art there. »

Louis Segond : « Si je monte aux cieux, tu y es ; si je me couche au séjour des morts, t’y voilà. »

Jérusalem : « Si j’escalade les cieux, tu es là ; qu’au shéol je me couche, te voici. »

Que l’âme se couche dans un sépulcre, c’est compréhensible et logique, mais que l’âme immortelle aille « se coucher » dans le séjour des morts, c’est plutôt invraisemblable.

***

Psaume 141:7

David Martin : « Nos os sont épars près de la gueule du sépulcre, comme quand quelqu’un coupe et fend le bois qui est par terre. »

King James : « Our bones are scattered at the grave’s mouth, as when one cutteth and cleaveth wood upon the earth. »

Louis Segond : « Comme quand on laboure et qu’on fend la terre, ainsi nos os sont dispersés à l’entrée du séjour des morts. »

Jérusalem : « Ainsi qu’une meule éclatée contre la terre, nos os sont dispersés à la bouche du shéol. »

Les altérations sont importantes, ici. Les versions Louis Segond et de Jérusalem ne s’entendent même pas à savoir si c’est la terre qui est labourée ou une meule qui éclate. Le texte original parle de bois fendu éparpillé sur le sol. En outre, que feraient des os devant la soi-disant entrée du séjour des morts ? Les os sont bien épars, mais ils sont devant le sépulcre, car le corps a été précipité sur les rochers, comme le dit le verset précédent à propos des méchants gouverneurs. Une sépulture honorable leur a été niée.

***

Proverbes 1:12

David Martin : « Engloutissons-les tout vifs, comme le sépulcre ; et tout entiers, comme ceux qui descendent en la fosse. »

King James : « Let us swallow them up alive as the grave ; and whole, as those that go down into the pit. »

Louis Segond : « Engloutissons-les tout vifs, comme le séjour des morts, et tout entiers, comme ceux qui descendent dans la fosse. »

Jérusalem : « Comme le shéol, avalons-les tout vifs, tout entiers, tels ceux qui descendent dans la fosse. »

Un rappel manifeste de ce qui arriva à Coré et ses rebelles (Nombres 16:32) et dont nous avons déjà parlé. Cela se réfère à une mort violente et soudaine. Il n’est pas question de personnes qui entrent précipitamment dans le séjour des morts avec leur corps physique.

***

Proverbes 5:5

David Martin : « Ses pieds descendent à la mort, ses démarches aboutissent au sépulcre. »

King James : « Her feet go down to death; her steps take hold on hell. »

Louis Segond : « Ses pieds descendent vers la mort, ses pas atteignent le séjour des morts. »

Jérusalem : « Ses pas descendent à la mort, ses démarches gagnent le shéol. »

Vous vous rappellerez que le mot anglais « hell » signifie le « sépulcre » et non pas « l’enfer » dans le sens que lui donne l’Église catholique et d’autres églises protestantes. Comme dans de nombreux cas, les Écritures établissent une similitude en décrivant le sépulcre comme la mort, une description répétitive qui perd son sens par le remplacement de « sépulcre » par « séjour des morts/shéol ».

***

Proverbes 7:27

David Martin : « Sa maison sont les voies du sépulcre, qui descendent aux cabinets de la mort. »

King James : « Her house is the way to hell, going down to the chambers of death. »

Louis Segond : « Sa maison, c’est le chemin du séjour des morts ; il descend vers les demeures de la mort. »

Jérusalem : « Sa demeure est le chemin du shéol, la pente vers le parvis des morts. »

Association logique du sépulcre et de la mort. Parlant de la femme perverse et prostituée, Salomon dit que ses ruses mènent ses victimes à la mort. Mais il nous faut encore comprendre qu’il s’agit de la seconde mort, car l’homme juste passe également par la première mort, malgré sa fidélité. Ici, donc, « sépulcre » est synonyme de « seconde mort ». Par conséquent, il est malvenu de traduire sheol (sépulcre) par « séjour des morts » étant donné que, selon les immortalistes, les âmes des justes s’y rendent comme celles des impies et qu’elles ne meurent pas.

***

Proverbes 9:18

David Martin : « Et il ne connaît point que là sont les trépassés, et que ceux qu’elle a conviés sont au fond du sépulcre. »

King James : « But he knoweth not that the dead are there; and that her guests are in the depths of hell. »

Louis Segond : « Et il ne sait pas que là sont les morts, et que ses invités sont dans les vallées du séjour des morts. »

Jérusalem : « Or l’homme ignore qu’il y a là des ombres, et que ses invités s’en vont aux vallées du shéol. »

La version de Jérusalem semble vouloir parler de fantômes, d’âmes qui errent chez les vivants. Ce n’est pourtant pas ce que veut dire « trépassés ». Ce que dit la Parole, c’est que ceux qui sont tombés dans les pièges de la femme perverse ont fini par trouver la mort.

***

Proverbes 15:11

David Martin : « Le sépulcre et le gouffre sont devant l’Eternel ; combien plus les cœurs des enfants des hommes ? »

King James : « Hell and destruction are before the LORD: how much more then the hearts of the children of men? »

Louis Segond : « Le séjour des morts et l’abîme sont devant l’Éternel ; combien plus les cœurs des fils de l’homme ! »

Jérusalem : « Shéol et Abîme sont devant Yahvé : combien plus le cœur des enfants des hommes. »

Dieu sait tout de ceux qui sont morts et enterrés, à plus forte raison connaît-Il les vivants. Les mots « sépulcre » (sheol) et « destruction » (Abaddon) sont à mettre ensemble.

***

Proverbes 15:24

Davide Martin : « Le chemin de la vie tend en haut pour l’homme prudent, afin qu’il se retire du sépulcre qui est en bas. »

King James : « The way of life is above to the wise, that he may depart from hell beneath. »

Louis Segond : « Pour le sage, le sentier de la vie mène en haut, afin qu’il se détourne du séjour des morts qui est en bas. »

Jérusalem : « À l’homme raisonnable le chemin de la vie qui mène en haut, afin d’éviter le shéol, en bas. »

Encore une entorse à leur fausse doctrine. C’est ce qui arrive lorsque l’on traduit en fonction de ses croyances personnelles préconçues. Le verset, fidèlement repris en français et en anglais à partir des textes originaux hébreux enseigne quelque chose de très précis qui est perdu dans les versions tirées des manuscrits grecs corrompus des Septante. L’homme sage et prudent qui s’affectionne aux choses d’en haut sera ressuscité à la vie éternelle (Colossiens 3:1-2). Mais dans les fausses versions, le sage, semble-t-il, « se détourne du séjour des morts » ou « évite le shéol »… ce qui renie leur propre croyance dans laquelle toutes les âmes immortelles, celles des justes comme celles des impies, se ramassent dans ce lieu de ténèbres. Cas typique d’incohérence.

***

Proverbes 23:14

David Martin : « Tu le frapperas avec la verge, mais tu délivreras son âme du sépulcre. »

King James : « Thou shalt beat him with the rod, and shalt deliver his soul from hell. »

Louis Segond : « En le frappant de la verge, tu délivres son âme du séjour des morts. »

Jérusalem : « Frappe-le de la baguette, et tu délivreras son âme du shéol. »

Encore un autre exemple d’incohérence dans cette fausse croyance du « séjour des morts ». Les « théologiens » de cette doctrine disent que le séjour de l’âme dans le shéol est incontournable. Donc, l’âme ne peut pas en être délivrée. Ils disent également que les justes y sont aussi. N’ont-ils donc jamais été frappés de la verge, c’est-à-dire, été corrigés afin d’éviter d’aller dans ce séjour des morts ? Pourquoi Salomon aurait-il recommandé au père de discipliner son fils dans le but de lui éviter que son âme se rende au séjour des morts si ce séjour est inévitable ? Par « délivrer », Salomon voulait-il dire plutôt de « libérer » son âme, de l’en faire sortir ? Mais alors comment le père peut-il corriger son fils qui est dans le séjour des morts ? De plus, semblerait-il que, depuis la résurrection de Christ, aucune âme ne se rend plus au séjour des morts, car les unes prennent l’ascenseur pour le ciel et les autres prennent la direction de « l’enfer », sans passer à « go ».

En vérité, selon le texte hébreu original inspiré par Dieu, ce que veut dire Salomon, c’est que la discipline divine du père enseignée à son fils apprendra à ce dernier la voie qui mène au salut et lui évitera de subir la mort seconde, laquelle est la punition finale des gens indisciplinés et rebelles jusqu’à leur dernier souffle.

***

Proverbes 27:20

David Martin : « Le sépulcre et le gouffre ne sont jamais rassasiés ; aussi les yeux des hommes ne sont jamais satisfaits. »

King James : « Hell and destruction are never full; so the eyes of man are never satisfied. »

Louis Segond : « Le séjour des morts et l’abîme sont insatiables ; de même les yeux de l’homme sont insatiables. »

Jérusalem : « Insatiables sont le Shéol et la Perdition ; ainsi les yeux de l’homme sont insatiables. »

Tout le monde finit par mourir et remplir les sépulcres et les cimetières. Salomon utilise cette analogie pour faire le parallèle avec la convoitise du cœur de l’homme. Écrire « séjour des morts » ou « shéol » à la place de « sépulcre » est un leurre dans le but de donner une mince couche de vernis à la fausse doctrine de l’âme immortelle. Ici, le tout se résume à savoir comment traduire le mot hébreu sheol. Donc, il est étrange que la version de Jérusalem, tirée des manuscrits des Septante, qui sont en grec, ait traduit un mot grec par une translittération de l’hébreu. Quel mot grec est-il écrit dans le manuscrit ?

***

Proverbes 30:16

David Martin : « Le sépulcre, la matrice stérile, la terre qui n’est point rassasiée d’eau, et le feu qui ne dit point : C’est assez. »

King James : « The grave; and the barren womb; the earth that is not filled with water; and the fire that saith not, It is enough. »

Louis Segond : « Le séjour des morts, la femme stérile, la terre, qui n’est pas rassasiée d’eau, et le feu, qui ne dit jamais : Assez ! »

Jérusalem : « Le shéol, le sein stérile, la terre que l’eau ne peut rassasier, le feu qui jamais ne dit : Assez ! »

Remarque similaire à la précédente.

***

Ecclésiaste 9:10

David Martin : « Tout ce que tu auras moyen de faire, fais-le selon ton pouvoir ; car au sépulcre, où tu vas, il n’y a ni occupation, ni discours, ni science, ni sagesse. »

King James : « Whatsoever thy hand findeth to do, do it with thy might; for there is no work, nor device, nor knowledge, nor wisdom, in the grave, whither thou goest. »

Louis Segond : « Tout ce que ta main trouve à faire avec ta force, fais-le ; car il n’y a ni œuvre, ni pensée, ni science, ni sagesse, dans le séjour des morts, où tu vas. »

Jérusalem : « Tout ce que tu trouves à entreprendre, fais-le tant que tu le peux, car il n’y a ni œuvres, ni comptes, ni savoir, ni sagesse, dans le shéol où tu vas. »

L’art de se tirer dans le pied ! En substance, le verset dit que nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir, de notre vivant, afin d’accomplir le maximum de choses que nous planifions, car une fois dans la tombe, notre vie aura cessé et ce sera le silence-radio complet. Évidemment, cela choque les immortalistes de l’âme, mais, en substituant « sépulcre » par « séjour des morts », leur croyance en une âme immortelle subit un coup… mortel. Dans le catéchisme catholique, il est bien écrit que les âmes sont des entités conscientes ; elles vont même aller au ciel pour rendre leurs louanges à Dieu.

Alors, comment expliquer ce verset ? Ils doivent justifier leur croyance, même de façon maladroite. Par exemple, voici ce qu’écrit Cyrus Scofield dans sa note attachée à ce verset :

« Cette déclaration est à ranger parmi les opinions personnelles de l’Ecclésiaste (Ec. 1:2) ; elle n’est pas une révélation qui lui aurait été accordée quant au sort présent des morts. Nul ne citerait le v. 2 de ce chapitre comme un exemple de révélation divine. L’inspiration nous communique ces raisonnements humains non conformes à la pensée de Dieu au même titre que les paroles prononcées par Satan (Ge, 3:4 ; Job 2:4-5, etc.). Mais l’Écriture affirme explicitement qu’une vie consciente se perpétue après la mort en attendant la résurrection (És. 14:9-11 ; Mt. 22:32 ; Mc 9:43-48 ; Luc 16:17-31 ; 2 Co. 5:6-8 ; Ph. 1:21-23 ; Ap. 6:9-11). » [Emphase ajoutée]

Étant donné que ce qu’a dit Salomon l’Ecclésiaste ne s’accorde pas avec la vision que Scofield avait de la « vie après la mort », il eut le culot de dire que Salomon ne faisait qu’émettre des opinions personnelles – contraires à sa propre opinion – et elles n’étaient pas inspirées par Dieu ! Puis, Scofield compare cela aux paroles prononcées par Satan et consignées dans les Écritures. Dieu nous a avertis que Satan est le plus rusé des animaux (en tant que serpent ancien) et qu’il est le père du mensonge. Il est donc parfaitement entendu que nous devons discerner le mensonge dans les paroles de Satan. Mais où est-il inscrit que nous devons nous méfier des paroles de l’Ecclésiaste ou de tout autre homme de Dieu qui ait écrit dans la Bible, si cette parole ne s’accorde pas avec les dires des théologiens ?

Paul n’a-t-il pas dit : « Toute l’Écriture est divinement inspirée, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, et pour instruire selon la justice » (2 Timothée 3:16). Le seul critère dont se sert Scofield pour soutenir son point, c’est qu’il pense que le verset 2 n’est pas inspiré. Or, que dit le verset 2 ? « Tout arrive également à tous : un même accident arrive au juste et au méchant ; au bon, au net et au souillé ; à celui qui sacrifie, et à celui qui ne sacrifie point ; le pécheur est comme l’homme de bien ; celui qui jure comme celui qui craint de jurer. » Qu’est-ce que Scofield n’a pas compris dans ce verset tout simple ? La confusion vient sans doute encore une fois d’une faute de traduction, car nous voyons que, dans le texte hébreu original, il est écrit que les bons et les méchants partagent les mêmes « accidents » (par exemple, les collisions de voitures ne font aucune discrimination entre bons et méchants, la personne qui subit la faute est aussi blessée que la personne en faute), alors que dans les Septante grecques, il est question d’un « même sort », ce qui induit le lecteur à penser qu’il s’agit du sort qui attend les âmes des bons et les âmes des méchants après leur mort. Nous voyons bien qu’il ne s’agit pas de cela.

La parole de Salomon rappelle plutôt la leçon qu’a donnée Jésus quand Il a dit : « Ou croyez-vous que ces dix-huit sur qui la tour de Siloé tomba, et les tua, fussent plus coupables que tous les habitants de Jérusalem ? Non, vous dis-je ; mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous de la même manière » (Luc 13:4-5). Jésus a dit que les victimes de l’écroulement de la tour de Siloé n’étaient pas plus coupables que les autres. Ils ont subi un accident. Mais toute personne, bonne ou méchante, qui refusera de se repentir subira la mort seconde.

Donc, Salomon ne parle pas du sort futur ou post-mortem de chacun, mais des circonstances actuelles de la vie physique. Et il assure qu’une fois la personne morte, elle n’a plus aucune conscience de son existence même. Ce que les adeptes du concept de l’immortalité de l’âme n’arrivent pas à accepter.

Nous allons donc prendre le temps de vérifier l’affirmation scofieldienne qui dit que les Écritures déclarent explicitement qu’une vie consciente se perpétue après la mort en attendant la résurrection. Lisons soigneusement les passages que Scofield offre en comparant les versions David Martin (manuscrits massorétiques hébreux originaux) et Louis Segond (Septante grecques frauduleuses).

Ésaïe 14:9-11 :

David Martin : « Le sépulcre profond s’est ému à cause de toi, pour aller au-devant de toi à ta venue, il a réveillé à cause de toi les trépassés, et a fait lever de leurs sièges tous les principaux de la terre, tous les Rois des nations. Eux tous prendront la parole, et te diront ; tu as été aussi affaibli que nous ; tu as été rendu semblable à nous ; on a fait descendre ta hauteur au sépulcre, avec le bruit de tes musettes ; tu es couché sur une couche de vers, et la vermine est ce qui te couvre. »

Louis Segond : « Le séjour des morts s’émeut jusque dans ses profondeurs, pour t’accueillir à ton arrivée ; il réveille devant toi les ombres, tous les grands de la terre, il fait lever de leurs trônes tous les rois des nations. Tous prennent la parole pour te dire : Toi aussi, tu es sans force comme nous, tu es devenu semblable à nous ! Ta magnificence est descendue dans le séjour des morts, avec le son de tes luths ; sous toi est une couche de vers, et les vers sont ta couverture. »

Nous avons vu ces passages auparavant, mais prenons-les ici comme le genre typique de « fabrication de preuves » que l’on présente dans toutes les fausses doctrines. Scofield se sert de l’expression « séjour des morts », qui a été substituée au mot original « sépulcre », afin de démontrer qu’il y a de la vie dans ce soi-disant lieu de rassemblement des âmes immortelles. Or, les manuscrits hébreux originaux ne permettent pas une telle affirmation. Il s’agit d’une image allégorique où la tombe attire le roi de Babylone. Remarquez la fin du verset 11 et demandez-vous comment des vers ou de la vermine quelconque pourraient s’accumuler sur une âme immortelle de substance spirituelle et toujours consciente. Il s’agit donc d’une preuve irrecevable que nous devons rejeter.

Scofield propose ensuite Matthieu 22:32. Allons-y voir.

David Martin : « Je suis le Dieu d’Abraham, et le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob ; or Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. »

Louis Segond : « Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob ? Dieu n’est pas Dieu des morts, mais des vivants. »

La traduction est pratiquement la même, car il eu été difficile de l’altérer. Mais peut-on se servir de ce verset pour déclarer que la Bible affirme explicitement que la vie se perpétue après la mort ? Absolument pas ! Jésus a établi le contexte au verset précédent en disant :

David Martin : « Et quant à la résurrection des morts, n’avez-vous point lu ce dont Dieu vous a parlé, disant… » (v. 31).

Louis Segond : « Pour ce qui est de la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu ce que Dieu vous a dit… » (v. 31).

Essentiellement la même traduction, et qui démontre clairement que Jésus ne parlait pas de l’état des âmes d’Abraham, d’Isaac et de Jacob après leur mort, mais de leur résurrection qui aura lieu lors de Son retour sur terre. Donc, au lieu d’être une « preuve » du « séjour des morts » rempli d’âmes conscientes, c’est plutôt une preuve de la résurrection d’Abraham, d’Isaac et de Jacob qui, bien qu’ils soient toujours morts jusqu’à aujourd’hui, sont assurés de faire partie de la Première Résurrection. Ainsi, la « preuve » de Scofield est nulle, encore une fois.

Examinons maintenant Marc 9:43-48 :

David Martin : « Or si ta main te fait broncher, coupe-la : il vaut mieux que tu entres manchot dans la vie, que d’avoir deux mains, et aller dans la géhenne, au feu qui ne s’éteint point ; là où leur ver ne meurt point, et le feu ne s’éteint point. Et si ton pied te fait broncher, coupe-le : il vaut mieux que tu entres boiteux dans la vie, que d’avoir deux pieds, et être jeté dans la géhenne, au feu qui ne s’éteint point ; là où leur ver ne meurt point, et le feu ne s’éteint point. Et si ton œil te fait broncher, arrache-le : il vaut mieux que tu entres dans le Royaume de Dieu n’ayant qu’un œil que d’avoir deux yeux, et être jeté dans la géhenne du feu ; là où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s’éteint point. »

Louis Segond : « Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la ; mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie, que d’avoir les deux mains et d’aller dans la géhenne, dans le feu qui ne s’éteint point. Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le ; mieux vaut pour toi entrer boiteux dans la vie, que d’avoir les deux pieds et d’être jeté dans la géhenne, dans le feu qui ne s’éteint point. Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le ; mieux vaut pour toi entrer dans le royaume de Dieu n’ayant qu’un œil, que d’avoir deux yeux et d’être jeté dans la géhenne, où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s’éteint point. »

Si vous notez attentivement, dans la version Louis Segond, il n’y a pas de versets 44 et 46. Pourquoi ? Voici ce qui est écrit en note de marge :

« Dans certains mss [manuscrits], la phrase du v. 48 se retrouve après les vs 43 et 45, formant ainsi les vs 44 et 46 qui ne figurent pas dans la plupart des traductions modernes. »

Il y a également une note de bas de page dans la version de Jérusalem où il est écrit : « Les vv. 44 et 46 (Vulg.), simples répétitions du v. 48, sont à omettre avec les meilleurs mss. » Par « meilleurs manuscrits », les traducteurs de la version de Jérusalem veulent dire les Codex Vaticanus, Sinaïticus et Alexandrinus qui sont des faux et ne constituent qu’une partie infime de tous les manuscrits découverts jusqu’à aujourd’hui. Voilà pourquoi Scofield dit que les vs 44 et 46 n’apparaissent pas dans la plupart des traductions modernes, car celles-ci sont tirées de ces manuscrits corrompus. Quant à savoir pourquoi ces versets ont été supprimés, et ce qui donne le droit de les supprimer, aucune explication n’est fournie.

Et Scofield ne dit pas non plus pourquoi il se réfère à ce passage pour prouver qu’une vie consciente se perpétue après la mort. Le passage est une allégorie de Jésus nous enjoignant à faire tout en notre pouvoir pour fuir les tentations et éviter la mort éternelle. Car celle-ci est le lot des méchants qui seront jetés vivants dans la géhenne, brûleront et seront dévorés par les vers. Les vers ne mourront pas tant qu’il y aura de la chair à digérer. Scofield voudrait-il nous faire croire que les âmes immortelles sont grugées par des vers immortels ?

Le passage que Scofield suggère ensuite est celui de Luc 16:19-31 que nous avons déjà étudié dans un Tome précédent. Il est aussi étudié dans le document D.051 Lazare et l’homme riche, de M. Joseph Sakala. Dans la version David Martin, au v. 23, il est écrit que le mauvais riche se retrouva « en enfer » après sa mort, mais il fut ressuscité à la Troisième Résurrection. Cependant, la version Louis Segond, emploie l’expression « séjour des morts » ce qui induit le lecteur à croire qu’il s’agit de l’âme immortelle du mauvais riche qui s’y trouvait consciente après sa mort. La preuve de Scofield se fonde donc sur une faute grave de traduction et on ne peut dès lors la retenir comme valide.

Passons maintenant aux versets suivants de sa liste de passages prouvant la vie de l’âme immortelle. 2 Corinthiens 5:6-8 dit ceci :

David Martin : « Nous avons donc toujours confiance ; et nous savons que logeant dans ce corps, nous sommes absents du Seigneur ; car nous marchons par la foi, et non par la vue. Nous avons, dis-je, de la confiance, et nous aimons mieux être absents de ce corps, et être avec le Seigneur. »

Louis Segond : « Nous sommes donc toujours pleins de confiance, et nous savons qu’en demeurant dans ce corps nous demeurons loin du Seigneur – car nous marchons par la foi et non par la vue, nous sommes pleins de confiance, et nous aimons mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur. »

Nous pouvons arriver à comprendre qu’une personne convaincue que l’âme est immortelle puisse voir dans ce passage des indices de sa croyance. Mais elle le lit en présupposant une idée fausse, ce qui influence sa lecture. Elle croit que le corps contient une âme immortelle qui s’en évade lorsque ce corps meurt et monte au ciel pour rejoindre le Seigneur. Or, pour croire que c’est bien ce que dit le passage, il faut qu’il n’y ait aucun autre verset des Écritures qui vienne en contradiction, ce qui n’est pas le cas, car il y a des versets qui affirment catégoriquement que l’âme peut mourir, être détruite, périr. Alors, comment comprendre ces versets tout en demeurant en accord avec tous ces autres passages ? Rappelons ici quel est le processus de transformation de la vie physique à la vie éternelle.

Lorsqu’une personne meurt, son esprit retourne à Dieu, ce qui signifie qu’elle sort du temps, car Dieu n’est pas dans le temps, mais hors du temps. L’éternité dont parle la Bible, c’est la sortie du temps. Donc, cet esprit de la personne décédée n’en est pas consciente parce qu’elle n’a plus ni cerveau ni énergie (l’âme) pour s’activer. Il est un peu comme une clé USB dans laquelle on a emmagasiné la mémoire d’un ordinateur. Une fois la clé USB débranchée de l’ordinateur, on ne peut rien en faire avant de l’avoir rebranchée à cet ordinateur ou à un autre. L’esprit, sorte de clé USB contenant toute la mémoire de la personne, retourne à Dieu qui va le réinstaller dans un nouveau corps lors de la Résurrection. Ce processus se fait instantanément puisqu’il s’effectue en dehors du temps.

Paul comprenait tout cela et il lui était parfaitement naturel de pouvoir dire qu’une fois qu’il serait mort, il allait se retrouver instantanément au moment de la Résurrection, au retour de Christ, dans un nouveau corps immortel et il serait éternellement avec le Seigneur. Chers frères et sœurs, cela ne vient contredire aucun passage des Écritures, bien au contraire. Ainsi, ces versets ne peuvent servir de preuve que l’âme est une entité consciente qui continue à vivre après la mort. Nous devons le rejeter.

Voyons maintenant Philippiens 1:21-23 :

David Martin : « Car Christ m’est gain à vivre et à mourir. Mais s’il m’est utile de vivre en la chair, et ce que je dois choisir, je n’en sais rien. Car je suis pressé des deux côtés : mon désir tendant bien à déloger, et à être avec Christ, ce qui m’est beaucoup meilleur. »

Louis Segond : « …car Christ est ma vie, et la mort m’est un gain. Mais s’il est utile pour mon œuvre que je vive dans la chair, je ne saurais dire ce que je dois préférer. Je suis pressé des deux côtés : j’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui de beaucoup est le meilleur. »

Les mêmes commentaires que les précédents s’appliquent à ce passage qui dit essentiellement la même chose que dans 2 Corinthiens 5:6-8. Vous remarquerez toutefois un petit changement subtil apporté dans la version Louis Segond où il est dit : « …j’ai le désir de m’en aller », au lieu de « mon désir tendant bien à déloger » qu’on lit dans la version de David Martin, ce qui porte à croire que les traducteurs de la Louis Segond présupposaient que l’âme immortelle monte au ciel pour se retrouver avec le Christ. Ce genre de changements foisonne dans toute la version. Ceux qui croient que ces modifications n’ont pas d’importance et n’altèrent pas le message de l’Évangile ne se rendent pas compte qu’ils subissent une influence et se cachent la tête dans le sable, incapables de détecter les faussetés qui leur sont enseignées par des églises où il n’y a pas de vraie Parole de Dieu, fidèle et exacte.

Voyons finalement le dernier passage que suggère Scofield pour supposer que la vie se perpétue immédiatement après la mort. Cela se trouve dans Apocalypse 6:9-11 :

David Martin : « Et quand il eut ouvert le cinquième sceau, je vis sous l’autel les âmes de ceux qui avaient été tués pour la parole de Dieu, et pour le témoignage qu’ils avaient maintenu. Et elles criaient à haute voix, disant : Jusqu’à quand, Seigneur, qui es saint et véritable, ne juges-tu point, et ne venges-tu point notre sang de ceux qui habitent sur la terre ? Et il leur fut donné à chacun des robes blanches, et il leur fut dit qu’ils se reposassent encore un peu de temps, jusqu’à ce que le nombre de leurs compagnons de service, et de leurs frères qui doivent être mis à mort comme eux, soit complet. »

Louis Segond : « Quand il ouvrit le cinquième sceau, je vis sous l’autel les âmes de ceux qui avaient été immolés à cause de la parole de Dieu et à cause du témoignage qu’ils avaient rendu. Ils crièrent d’une voix forte, en disant : Jusques à quand, Maître saint et véritable, tardes-tu à juger, et à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre ? Une robe blanche fut donnée à chacun d’eux ; et il leur fut dit de se tenir en repos quelque temps encore, jusqu’à ce que fût complet le nombre de leurs compagnons de service et de leurs frères qui devaient être mis à mort comme eux. »

Sous l’autel de Dieu, que nous pouvons présumer se trouver tout près de Son trône, il y a les âmes des martyrs qui poussent des cris au Seigneur afin qu’Il tire vengeance de leur sang versé par les rebelles, la Synagogue de Satan. Or, d’après la doctrine catholique, les âmes des saints martyrs montent au ciel et jouissent immédiatement d’une félicité complète, donc, elles n’auraient pas à demander vengeance puisqu’elles sont récompensées.

Alors pourquoi l’apôtre Jean les voit-il sous l’autel en train de crier pour obtenir la vengeance de Dieu ? Y a-t-il un sens à donner à ce passage dans la théologie ou théorie immortaliste ? Bien sûr que non, car cela ne colle pas avec ce concept.

Pour comprendre la vérité à propos de ces mystérieuses âmes de martyrs, il faut se tourner exclusivement vers les Écritures, Nous avons vu plusieurs passages de la Parole de Dieu où Il nous dit que l’âme est dans le sang, voir que l’âme est le sang des êtres vivants. Et il y a un verset qui nous mène à la compréhension de ces âmes sous l’autel. Voyons ce que dit Genèse 4:9-10 :

« Et l’Eternel dit à Caïn : Où est Abel ton frère ? Et il lui répondit : Je ne sais, suis-je le gardien de mon frère, moi ? Et Dieu dit : Qu’as-tu fait ? La voix du sang de ton frère crie de la terre à moi. »

Caïn venait à peine d’assassiner son frère Abel sous l’impulsion de sa méchante jalousie. Abel fut le premier saint martyr. Comment Dieu signifia-t-Il à Caïn qu’Il savait que celui-ci avait tué son frère ? Il lui dit que le sang, c’est-à-dire, l’âme d’Abel cria de la terre et la voix suppliante monta jusqu’au trône de Dieu. Depuis fort longtemps, les divers lecteurs de la Bible, croyants et non-croyants, sont sous l’impression que Dieu avait employé une allégorie poétique et imagée qu’il nous faut voir de manière symbolique. Car, en fin de compte, est-ce que le sang peut crier ? Mais qu’est-ce que Dieu veut nous faire comprendre, ici ?

Dieu dit que le sang, c’est l’âme ; Jésus-Christ nous a aussi dit que l’âme, c’est la vie. Avant de mourir, en expirant, il est fort probable que le juste Abel ait lancé un cri de détresse à Dieu. Au travers des siècles, beaucoup d’enfants de Dieu ont rendu l’âme (perdu la vie) étant martyrisés pour le saint nom de Dieu. Leurs prières et leurs cris sont montés à l’autel du trône divin. Or, ce faisant, ces prières et ces cris sont sortis du temps, car l’autel de Dieu est situé hors du temps. Par conséquent, ces cris retentissent perpétuellement auprès du trône de Dieu. Et c’est ce à quoi a assisté l’apôtre Jean.

Dans les versets 9 à 11 d’Apocalypse 6, un phénomène extraordinaire se produit : le temporel et l’intemporel se côtoient. Le temporel parce que la vision est vécue par l’apôtre Jean qui est toujours sur terre, à un moment précis de l’histoire de l’humanité, sur l’île de Patmos. L’intemporel parce que la vision lui fait voir et entendre des choses de tous les temps de l’histoire de l’humanité, à partir du cri d’Abel jusqu’au règne de Dieu le Père sur la nouvelle terre, donc, en dehors du compte du temps.

Relisons le passage : « Et quand il eut ouvert le cinquième sceau, je vis sous l’autel les âmes de ceux qui avaient été tués pour la parole de Dieu, et pour le témoignage qu’ils avaient maintenu. » Jean voit toutes les âmes des martyrs depuis Abel le juste ; elles sont le sang, la vie de ces saints répandu sous l’autel, comme le sang des sacrifices que Dieu avait commandé aux sacrificateurs lévitiques de répandre autour de l’autel de propitiation, à l’époque de Moïse. « Et elles criaient à haute voix, disant : Jusques à quand, Seigneur, qui est saint et véritable ! ne juges-tu point et ne venges-tu point notre sang de ceux qui habitent sur la terre ? » La dimension temporelle se démarque, ici, parce que c’est la vision de Jean, homme de la terre, et cela se poursuit : « Et il leur fut donné à chacun des robes blanches, et il leur fut dit qu’ils se reposassent encore un peu de temps, jusqu’à ce que le nombre de leurs compagnons de service et de leurs frères qui doivent être mis à mort comme eux soit complet. Les âmes martyres que Jean voit sont les saints qui l’ont précédé dans l’histoire ; doivent encore venir ceux qui lui succéderont jusqu’au retour de Christ.

Remarquez bien ce que l’on demande à ces âmes de faire : de se reposer encore un peu de temps. Pour un saint de Dieu, la période entre sa mort et sa résurrection est un repos. S’il était vrai que les âmes étaient immortelles et jouiraient déjà de la présence de Dieu, pourquoi leur demander de se reposer ? De quoi ? D’avoir trop joué de la harpe ? Dans les Écritures, la première mort est comparée au sommeil, le fait de dormir longtemps, car vient par la suite la Résurrection qui, non seulement est un réveil, mais aussi une nouvelle naissance. Celle-ci surviendra lorsque le nombre des saints de l’Église de Christ sera complet.

Ainsi, il fut dit aux âmes des saints qui étaient sous l’autel de rester morts et de se reposer jusqu’à ce que le nombre de martyrs qui viendraient après l’époque de Jean soit entier. On leur donne des robes blanches parce que c’est le sceau d’approbation divine sur ceux qui meurent en ayant été jugés dignes, sans tache ni ride, par la justice de Christ qu’ils ont revêtue.

En conclusion, Scofield se référait à ce passage en n’en distinguant pas les indices et en y voyant vaguement les preuves de l’immortalité de l’âme pour l’appliquer à sa théorie. Nous devons lui donner zéro. Il n’a pas su prouver que l’âme ne meurt pas et poursuit une vie consciente après la mort.

Reprenons maintenant notre analyse comparative de divers passages de la Bible.

***

Cantique des cantiques 8:6

David Martin : « Mets-moi comme un cachet sur ton cœur, comme un cachet sur ton bras ; car l’amour est fort comme la mort, et la jalousie est cruelle comme le sépulcre ; leurs embrasements sont des embrasements de feu, et une flamme très-véhémente. »

King James : « Set me as a seal upon thine heart, as a seal upon thine arm: for love is strong as death; jealousy is cruel as the grave: the coals thereof are coals of fire, which hath a most vehement flame. »

Louis Segond : « Mets-moi comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras ; car l’amour est fort comme la mort, la jalousie est inflexible comme le séjour des morts ; ses ardeurs sont des ardeurs de feu, une flamme de l’Éternel. »

Jérusalem : « Pose-moi comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras. Car l’amour est fort comme la Mort, la jalousie inflexible comme le Shéol. Ses traits sont des traits de feu, une flamme de Yahvé. »

Dans ce verset, il y a une nette analogie entre la mort et le sépulcre, car l’amour et la jalousie sont de puissants sentiments qui, ressentis ensembles, peuvent mener à des situations extrêmes. Cette analogie est complètement perdue avec le remplacement de « sépulcre » par « séjour des morts » et « shéol ». De plus, notez que l’on a ajouté « flamme de l’Éternel » ou « flamme de Yahvé » dans le manuscrit corrompu.

***

Ésaïe 5:14

David Martin : « C’est pourquoi le sépulcre s’est élargi, et a ouvert sa gueule sans mesure ; et sa magnificence y descendra, sa multitude, sa pompe, et ceux qui s’y réjouissent. »

King James : « Therefore hell hath enlarged herself, and opened her mouth without measure: and their glory, and their multitude, and their pomp, and he that rejoiceth, shall descend into it. »

Louis Segond : « C’est pourquoi le séjour des morts ouvre sa bouche, élargit sa gueule outre mesure ; alors descendent la magnificence et la richesse de Sion, et sa foule bruyante et joyeuse. »

Jérusalem : « …Oui, le shéol élargit sa gorge et bée d’une gueule démesurée, pour que s’y engouffre sa foule splendide, hurlant de joie ! »

De manière imagée, Ésaïe dit que les portes des sépulcres (sans doute la seconde mort) s’ouvrent toute grande pour accueillir les morts parmi ceux qui rejettent Dieu. Dire qu’il s’agit du « séjour des morts » dénature le verset et la Parole de Dieu.

***

Ésaïe 14:9

David Martin : « Le sépulcre profond s’est ému à cause de toi, pour aller au-devant de toi à ta venue, il a réveillé à cause de toi les trépassés, et a fait lever de leurs sièges tous les principaux de la terre, tous les Rois des nations. »

King James : « Hell from beneath is moved for thee to meet thee at thy coming: it stirreth up the dead for thee, even all the chief ones of the earth; it hath raised up from their thrones all the kings of the nations. »

Louis Segond : « Le séjour des morts s’émeut jusque dans ses profondeurs, pour t’accueillir à ton arrivée ; il réveille devant toi les ombres, tous les grands de la terre, il fait lever de leurs trônes tous les rois des nations. »

Jérusalem : « Le shéol souterrain s’émeut à ton propos pour venir à ta rencontre. En ton honneur il réveille les ombres, tous les potentats de la terre, il fait lever de leurs trônes tous les rois des nations. »

Bien que le chapitre parle du roi de Babylone, ce verset particulier pourrait fort bien être une prophétie sur le retour de Jésus-Christ, le Roi des rois. Lors de cet événement sans nul pareil, les trépassés en Christ seront réveillés de leur repos et iront à la rencontre de Jésus-Christ, sur les nuées. Tous les membres de l’Église ressuscitée sont destinés à devenir les rois des nations, sous la gouverne du Roi des rois. Mais le verset corrompu des faux manuscrits parle d’un « séjour des morts » et par conséquent, a également changé « les trépassés » (« the dead », en anglais) pour « les ombres », des âmes fantomatiques errant dans un lieu de ténèbres, âmes qui n’auraient pourtant pas besoin d’être réveillées…

***

Ésaïe 14:11

David Martin : « On a fait descendre ta hauteur au sépulcre, avec le bruit de tes musettes ; tu es couché sur une couche de vers, et la vermine est ce qui te couvre. »

King James : « Thy pomp is brought down to the grave, and the noise of thy viols: the worm is spread under thee, and the worms cover thee. »

Louis Segond : « Ta magnificence est descendue dans le séjour des morts, avec le son de tes luths ; sous toi est une couche de vers, et les vers sont ta couverture. »

Jérusalem : « Ton faste est précipité au shéol, avec la musique de tes harpes ; sous toi s’étend un matelas de vermine, te voilà couvert de larves. »

À nouveau, le fait de changer « sépulcre » pour « séjour des morts » ou « shéol » a provoqué une invraisemblance que n’ont pu éviter les faussaires. Alors qu’il est tout à fait normal qu’un cadavre étendu dans un sépulcre ou une tombe se désintègre sous l’action des vers et autres vermines, il reste à expliquer comment des vers pourraient avoir un quelconque effet sur une « âme immortelle » dénuée de substance physique.

***

Ésaïe 14:15

David Martin : « Et cependant on t’a fait descendre au sépulcre, au fond de la fosse. »

King James : « Yet thou shalt be brought down to hell, to the sides of the pit. »

Louis Segond : « Mais tu as été précipité dans le séjour des morts, dans les profondeurs de la fosse. »

Jérusalem : « Comment ! te voilà tombé au shéol, dans les profondeurs de l’abîme ! »

Changer « sépulcre » pour « séjour des morts » change également le sens de « fosse ». Le texte original dit simplement qu’on l’a installé dans une tombe déposée dans le fond d’une fosse. C’est ce que l’on fait depuis des milliers d’années. Dans la version Louis Segond, la fosse est beaucoup plus creuse et même, dans la version de Jérusalem, il s’agit d’un « abîme ». L’excavation a pris des proportions démesurées afin de satisfaire à une fausse doctrine.

***

Ésaïe 28:15

David Martin : « Car vous avez dit : nous avons fait accord avec la mort, et nous avons intelligence avec le sépulcre ; quand le fléau débordé traversera, il ne viendra point sur nous, car nous avons mis le mensonge pour notre retraite, et nous nous sommes cachés sous la fausseté. »

King James : « Because ye have said, We have made a covenant with death, and with hell are we at agreement; when the overflowing scourge shall pass through, it shall not come unto us: for we have made lies our refuge, and under falsehood have we hid ourselves. »

Louis Segond : « Vous dites : Nous avons fait une alliance avec la mort, nous avons fait un pacte avec le séjour des morts ; quand le fléau débordé passera, il ne nous atteindra pas, car nous avons la fausseté pour refuge et le mensonge pour abri. »

Jérusalem : « Vous dites : Nous avons conclu une alliance avec Mot, et avec le shéol nous avons fait un pacte : le fléau destructeur, quand il passera, ne nous atteindra pas, car nous nous sommes fait du mensonge un refuge et de l’illusion un abri. »

Nous voyons à nouveau que la mort et le sépulcre sont mis en parallèle afin de mettre l’emphase sur le phénomène du décès permanent. Or, dans les versions frelatées, le parallélisme est perdu parce qu’il n’y a censément pas de mort comme telle dans le séjour des morts. La version de Jérusalem bifurque même au point de remplacer « mort » par « Mot » en donnant ce qui suit comme invraisemblable explication :

« “Mot”, corr.; “la mort”, hébr. – Mot est le dieu phénicien du froment, de la germination et du monde souterrain. Il correspond à Osiris du panthéon égyptien. »

Qu’est-ce qu’un faux dieu phénicien vient faire dans le décor ? Il n’est mentionné dans aucune autre version biblique. Il est sorti de nulle part. Peut-être voulait-on renforcer la notion fausse du « monde souterrain »…

***

Ésaïe 28:18

David Martin : « Et votre accord avec la mort sera aboli, et votre intelligence avec le sépulcre ne tiendra point ; quand le fléau débordé traversera, vous en serez foulés. »

King James : « And your covenant with death shall be disannulled, and your agreement with hell shall not stand; when the overflowing scourge shall pass through, then ye shall be trodden down by it. »

Louis Segond : « Votre alliance avec la mort sera détruite, votre pacte avec le séjour des morts ne subsistera pas ; quand le fléau débordé passera, vous serez par lui foulés aux pieds. »

Jérusalem : « Elle sera rompue, votre alliance avec Mot, votre pacte avec le shéol ne tiendra pas ; quand le fléau destructeur passera, de sa masse il vous écrasera. »

En continuité avec le verset 15 précédent. Mêmes commentaires.

***

Ésaïe 38:10

David Martin : « J’avais dit dans le retranchement de mes jours ; je m’en irai aux portes du sépulcre, je suis privé de ce qui restait de mes années. »

King James : « I said in the cutting off of my days, I shall go to the gates of the grave: I am deprived of the residue of my years. »

Louis Segond : « Je disais : Quand mes jours sont en repos, je dois m’en aller aux portes du séjour des morts. Je suis privé du reste de mes années ! »

Jérusalem : « Je disais : Au midi de mes jours, je m’en vais aux portes du shéol, je serai gardé pour le reste de mes ans. »

Ézéchias avait environ 35 ans quand il tomba gravement malade, au point où il allait mourir. Il fit donc une prière fervente à Dieu qui lui accorda quinze ans supplémentaires. Nous verrons au verset 18 comment Ézéchias voyait la mort et son sort. Un fait à noter : dans la version King James, nous voyons que les mots « hell » et « grave » sont des synonymes. En effet, les deux mots traduisent un seul mot hébreu, sheol, qui veut dire « sépulcre » et non pas « séjour des morts ». Veuillez aussi remarquer que le début du verset, dans la version de Louis Segond, est différent de l’original : le « retranchement de mes jours » ne veut pas dire « mes jours sont en repos ».

***

Ésaïe 38:18

David Martin : « Car le sépulcre ne te célébrera point, la mort ne te louera point ; ceux qui descendent en la fosse, ne s’attendent plus à ta vérité. »

King James : « For the grave cannot praise thee, death can not celebrate thee: they that go down into the pit cannot hope for thy truth. »

Louis Segond : « Ce n’est pas le séjour des morts qui te loue, ce n’est pas la mort qui te célèbre ; ceux qui sont descendus dans la fosse n’espèrent plus en ta fidélité. »

Jérusalem : « Car le Shéol ne te loue pas, la Mort ne te célèbre pas ; ceux qui choient dans le trou n’espèrent plus en ta fidélité. »

Il y a ici une incohérence dans le rendu des versions corrompues, car nous avons vu auparavant que Scofield avait écrit dans une de ses notes que l’âme, étant d’après lui immortelle, survivait donc à la mort du corps et qu’elle était consciente. Dans ce passage-ci, le fait de remplacer « sépulcre » par « séjour des morts/shéol » vient carrément contredire l’affirmation de Scofield et d’une grande partie des croyants des pseudo-églises chrétiennes. Car s’il y a dans ce séjour des morts les âmes des saints bien conscientes, peut-on s’imaginer qu’elles ne puissent ni célébrer ni louer l’Éternel Dieu ? Sont-elles devenues des zombies ? Par ailleurs, pourquoi avoir changé le mot « vérité » par le mot « fidélité » ?

***

Ésaïe 57:9

David Martin : « Tu as voyagé vers le Roi avec des onguents précieux, et tu as ajouté parfums sur parfums ; tu as envoyé tes ambassades bien loin, et tu t’es abaissée jusqu’aux enfers. »

King James : « And thou wentest to the king with ointment, and didst increase thy perfumes, and didst send thy messengers far off, and didst debase thyself even unto hell. »

Louis Segond : « Tu vas auprès du roi avec de l’huile, tu multiplies tes aromates, tu envoies au loin tes messagers, tu t’abaisses jusqu’au séjour des morts. »

Jérusalem : « Tu t’es faite belle pour Mélek avec de l’huile, tu as prodigué tes parfums ; tu as expédié tes messagers au loin, tu les as fait descendre jusqu’au shéol. »

Comme en anglais où « hell » et « grave » sont des synonymes pour traduire sheol, de même en français « sépulcre » et « enfers » sont synonymes. « Enfers » n’est donc pas « le séjour des morts ». Le verset a trait à une ville, comme nous pouvons le voir dans Ézéchiel 16:19-10 : « Car ainsi a dit le Seigneur l’Eternel : quand je t’aurai rendue une ville désolée, comme sont les villes qui ne sont point habitées, quand j’aurai fait tomber sur toi l’abîme, et que les grosses eaux t’auront couverte ; alors je te ferai descendre avec ceux qui descendent en la fosse, vers le peuple d’autrefois, et je te placerai aux lieux les plus bas de la terre, aux endroits désolés depuis longtemps, avec ceux qui descendent en la fosse, afin que tu ne sois plus habitée ; mais je remettrai la noblesse parmi la terre des vivants. »

Cette ville semble être Capernaüm : « Et toi Capernaüm, qui as été élevée jusques au ciel, tu seras abaissée jusque dans l’enfer ; car si les miracles qui ont été faits au milieu de toi, eussent été faits dans Sodome, elle subsisterait encore » (Matthieu 11:23). Par Ésaïe, Dieu dit que cette ville sera enterrée, que tous ses habitants vont disparaître à cause de leur idolâtrie. Il n’est pas question d’un quelconque « séjour des morts ».

***

Ézéchiel 31:15-17

David Martin : « Ainsi a dit le Seigneur l’Eternel : le jour qu’il descendit au sépulcre, je fis mener deuil sur lui, je couvris l’abîme devant lui, et j’empêchai ses fleuves de couler, et les grosses eaux furent retenues ; je fis que le Liban fut en deuil à cause de lui, et tous les arbres des champs en furent fatigués. J’ébranlai les nations par le bruit de sa ruine, quand je le fis descendre au sépulcre, avec ceux qui descendent dans la fosse ; et tous les arbres d’Héden, l’élite et le meilleur du Liban, tous humant l’eau, furent rendus contents au bas de la terre. Eux aussi sont descendus avec lui au sépulcre, vers ceux qui ont été tués par l’épée, et son bras, c’est-à-dire, ceux qui habitaient sous son ombre parmi les nations, y sont aussi descendus. »

King James : « Thus saith the Lord GOD; In the day when he went down to the grave I caused a mourning: I covered the deep for him, and I restrained the floods thereof, and the great waters were stayed: and I caused Lebanon to mourn for him, and all the trees of the field fainted for him. I made the nations to shake at the sound of his fall, when I cast him down to hell with them that descend into the pit: and all the trees of Eden, the choice and best of Lebanon, all that drink water, shall be comforted in the nether parts of the earth. They also went down into hell with him unto them that be slain with the sword; and they that were his arm, that dwelt under his shadow in the midst of the heathen. »

Louis Segond : « Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : Le jour où il est descendu dans le séjour des morts, j’ai répandu le deuil, j’ai couvert l’abîme à cause de lui, Et j’en ai retenu les fleuves ; les grandes eaux ont été arrêtées ; j’ai rendu le Liban triste à cause de lui, et tous les arbres des champs ont été desséchés. Par le bruit de sa chute j’ai fait trembler les nations, quand je l’ai précipité dans le séjour des morts, avec ceux qui descendent dans la fosse ; tous les arbres d’Éden ont été consolés dans les profondeurs de la terre, les plus beaux et les meilleurs du Liban, tous arrosés par les eaux. Eux aussi sont descendus avec lui dans le séjour des morts, vers ceux qui ont péri par l’épée ; ils étaient son bras et ils habitaient à son ombre parmi les nations. »

Jérusalem : « Ainsi parle le Seigneur Yahvé : Le jour où il est descendu au shéol, en signe de deuil j’ai fermé sur lui l’abîme, j’ai arrêté ses fleuves et les eaux abondantes ont tari ; j’ai assombri le Liban à cause de lui et tous les arbres des champs ont séché à cause de lui. Au bruit de sa chute, j’ai fait trembler les nations, quand je l’ai précipité au shéol, avec ceux qui descendent dans la fosse. Dans les pays souterrains ont été consolés tous les arbres d’Éden, les beaux et magnifiques arbres du Liban, tous arrosés par les eaux. Et en même temps sont descendus au shéol, vers les victimes de l’épée, ceux qui habitent sous son ombre, parmi les nations. »

Il est triste que l’on veuille appliquer au concept du « séjour des morts » toutes sortes de caractéristiques qui s’apparentent bien davantage au sépulcre et à la mort de l’âme. Ce long passage en est une bonne illustration. L’on mène deuil pour une personne que l’on enterre dans une fosse ou que l’on met en tombe et dépose dans un sépulcre. Mais comment mener deuil pour une âme immortelle ? Faire descendre quelqu’un dans un sépulcre en compagnie de ceux qui sont dans une fosse apparaîtra normal et logique pour la plupart des gens. Mais précipiter l’âme de quelqu’un dans le séjour des morts ne s’accorde pas avec ceux qui sont descendus dans une fosse ; la fosse reçoit un cadavre, pas son âme immortelle qui, suppose-t-on, n’y entre jamais une fois séparée du corps. Ceux qui sont tués par l’épée vont dans une fosse ou dans leur sépulcre et il est naturel que le roi d’Assyrie, dont parle Ézéchiel, les y ait rejoints à sa mort. Le remplacement de « sépulcre » par « séjour des morts » ou « shéol/pays souterrain » dénature ces caractéristiques.

***

Osée 13:14

David Martin : « Je les eusse rachetés de la puissance du sépulcre, et les eusse garantis de la mort ; j’eusse été tes pestes, ô mort ! et ta destruction, ô sépulcre ! mais la repentance est cachée loin de mes yeux. »

King James : « I will ransom them from the power of the grave; I will redeem them from death: O death, I will be thy plagues; O grave, I will be thy destruction: repentance shall be hid from mine eyes. »

Louis Segond : « Je les rachèterai de la puissance du séjour des morts, je les délivrerai de la mort. O mort, où est ta peste ? Séjour des morts, où est ta destruction ? Mais le repentir se dérobe à mes regards ! »

Jérusalem : « Et je les délivrerais de la puissance du shéol ! Je les sauverais de la mort ! Où est ta peste, ô mort ? Shéol, où sont tes fléaux ? La compassion se dérobe à mes yeux ! »

Ce verset est gravement déformé des manuscrits massorétiques hébreux aux manuscrits grecs corrompus des Septante. Alors que le sépulcre et la mort sont nettement associés dans le texte original, les termes « séjour des morts » et « mort » sont en porte-à-faux. Dans le chapitre, Dieu parle au rebelle Israël ; s’il s’était repenti de sa rébellion, Dieu aurait anéanti la mort, détruit le sépulcre, autrement dit, Dieu aurait accordé la vie éternelle comme Il le fait à tous ceux qui se repentent et se convertissent. Il ne s’agit donc point de la première mort que subit même le saint repenti, mais de la seconde. Avoir écrit « Ô mort, où est ta peste ? » au lieu de « J’eusse été tes pestes, ô mort » cache cette vérité. De plus, selon le concept de l’immortalité de l’âme, même les saints vivent la « puissance du séjour des morts », ce qui rend le compte-rendu grec absurde et contradictoire. Enfin, le verset se termine en parlant de la repentance que Dieu ne constate pas chez le peuple rebelle, donc il ne s’agit pas de « compassion », mais de repentir.

***

Amos 9:2

David Martin : « Quand ils auraient creusé jusqu’aux lieux les plus bas de la terre, ma main les enlèvera de là ; quand ils monteraient jusqu’aux cieux, je les en ferai descendre. »

King James : « Though they dig into hell, thence shall mine hand take them; though they climb up to heaven, thence will I bring them down. »

Louis Segond : « S’ils pénètrent dans le séjour des morts, ma main les en arrachera ; s’ils montent aux cieux, je les en ferai descendre. »

Jérusalem : « S’ils forcent l’entrée du shéol, ma main les en arrachera ; s’ils escaladent les cieux, je les en ferai descendre. »

Si nous lisons tout le contexte (chapitres 8 et 9), nous voyons que Dieu parle du peuple d’Israël rebelle qui ne pourra échapper à sa punition, quand bien même il tenterait de fuir devant l’Éternel, soit en se cachant sous terre, soit en s’envolant dans les cieux (v. 2), soit en se réfugiant sur de hauts sommets ou bien en fuyant sur mer (v. 3). Donc, « les lieux les plus bas de la terre » – qui traduit sheol – désigne bien ce que veut dire le mot hébreu : tout ce qui se trouve sous la surface du sol. Et ici, Dieu commente les actions extrêmes que le rebelle est prêt à entreprendre pour échapper à Dieu et à Ses châtiments. Il est donc insensé de parler d’un « séjour des morts », car, d’après le faux concept de l’immortalité de l’âme, cet endroit n’est pas accessible aux vivants.

***

Jonas 2:1-2

David Martin : « Et Jonas fit sa prière à l’Eternel son Dieu, dans le ventre du poisson. Et il dit : J’ai crié à l’Eternel à cause de ma détresse, et il m’a exaucé ; je me suis écrié du ventre du sépulcre, et tu as ouï ma voix. »

Kimg James : « Then Jonah prayed unto the LORD his God out of the fish’s belly, And said, I cried by reason of mine affliction unto the LORD, and he heard me; out of the belly of hell cried I, and thou heardest my voice. »

Louis Segond : « Jonas, dans le ventre du poisson, pria l’Éternel, son Dieu. Il dit : Dans ma détresse, j’ai invoqué l’Éternel, et il m’a exaucé ; du sein du séjour des morts j’ai crié, et tu as entendu ma voix. »

Jérusalem : (vv 2-3) « Des entrailles du poisson, il pria Yahvé, son Dieu. Il dit : De la détresse où j’étais, j’ai crié vers Yahvé, et il m’a répondu ; des entrailles du shéol, j’ai crié, tu as entendu ma voix. »

L’aventure de Jonas est célèbre pour son symbolisme prototypique de la mort et de la résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ qui S’en servit comme signe prophétique du miracle de Son sacrifice. Voyons Matthieu 12:39-40 : « Mais il leur répondit, et dit : la nation méchante et adultère recherche un miracle, mais il ne lui sera point donné d’autre miracle que celui de Jonas le Prophète. Car comme Jonas fut dans le ventre de la baleine trois jours et trois nuits, ainsi le Fils de l’homme sera dans le sein de la terre trois jours et trois nuits. » Jonas, dans le ventre du poisson, s’écria être dans le ventre du sépulcre, car, s’il y était mort, c’eût effectivement été son sépulcre. Jonas ne pouvait s’être écrié à partir du séjour des morts, car il était toujours vivant. Ainsi, traduire « sépulcre » par « séjour des morts » s’avère un handicap de plus pour ceux qui veulent nous faire avaler la fausse doctrine de l’immortalité de l’âme et de son périple au « séjour des morts ». Donc, comme Jonas reposa trois jours et trois nuits dans le ventre du poisson – son sépulcre, en quelque sorte – avant d’être régurgité, de même Jésus fut déposé trois jours et trois nuits dans le ventre de la terre – un sépulcre tout neuf – avant d’être ressuscité.

***

Habacuc 2:5

David Martin : « Et combien plus l’homme adonné au vin est-il prévaricateur, et l’homme puissant est-il orgueilleux, ne se tenant point tranquille chez soi ; qui élargit son âme comme le sépulcre, et qui est insatiable comme la mort, il amasse vers lui toutes les nations, et réunit à soi tous les peuples ? »

King James : « Yea also, because he transgresseth by wine, he is a proud man, neither keepeth at home, who enlargeth his desire as hell, and is as death, and cannot be satisfied, but gathereth unto him all nations, and heapeth unto him all people. »

Louis Segond : « Pareil à celui qui est ivre et arrogant, l’orgueilleux ne demeure pas tranquille ; il élargit sa bouche comme le séjour des morts, il est insatiable comme la mort ; il attire à lui toutes les nations, il assemble auprès de lui tous les peuples. »

Jérusalem : « Assurément la richesse est perfide ! Il perd le sens et n’a plus de repos, celui qui dilate sa gorge comme le shéol, celui qui comme la mort est insatiable, qui rassemble pour lui toutes les nations, et réunit pour lui tous les peuples ! »

Portrait du dictateur qui asservit les masses. Les dictateurs sont extrêmement orgueilleux et cruels. Sous leur règne, beaucoup de gens sont assassinés et la mort est associée ici au sépulcre, comme dans la majorité des cas. À nouveau, changer « sépulcre » pour « séjour des morts » ou « shéol » est un exercice qui diminue la compréhension et contredit même des éléments de la fausse doctrine.

***

Matthieu 11:23

David Martin : « Et toi Capernaüm, qui as été élevée jusques au ciel, tu seras abaissée jusque dans l’enfer ; car si les miracles qui ont été faits au milieu de toi, eussent été faits dans Sodome, elle subsisterait encore. »

King James : « And thou, Capernaum, which art exalted unto heaven, shalt be brought down to hell: for if the mighty works, which have been done in thee, had been done in Sodom, it would have remained until this day. »

Louis Segond : « Et toi, Capernaüm, seras-tu élevée jusqu’au ciel ? Non. Tu seras abaissée jusqu’au séjour des morts ; car, si les miracles qui ont été faits au milieu de toi avaient été faits dans Sodome, elle subsisterait encore aujourd’hui. »

Jérusalem : « Et toi, Capernaüm, crois-tu que tu seras élevée jusqu’au ciel ? Tu seras précipité jusqu’aux enfers. Car si les miracles accomplis chez toi l’avaient été à Sodome, elle subsisterait encore aujourd’hui. »

Rappelons tout d’abord que le mot grec hades a pour signification « sépulcre ». Donc, le véritable sens du mot « enfer » (« hell », en anglais) est « sépulcre » (« grave », en anglais). Ainsi, traduire hades par « séjour des morts » ou par le pluriel « enfers », c’est lui ajouter un sens qu’il n’a jamais eu originalement, c’est-à-dire, au moment de la rédaction du Nouveau Testament. Dans l’Église catholique, comme nous l’avons déjà vu, l’on fait la distinction entre « l’enfer » (censément le feu éternel où brûlent les méchantes âmes pour toujours) et « les enfers » (ou « séjour des morts » dans d’autres églises qui croient en un lieu de rassemblement de toutes les âmes immortelles).

Dans les versions fidèles de David Martin et de King James, le texte est clair : la présence et les miracles du Seigneur Jésus-Christ ont élevé symboliquement Capernaüm au niveau du ciel, le ciel étant descendu vers eux. Mais ses habitants ont rejeté le Messie et ont donc été rabaissés au sépulcre, alias l’enfer, c’est-à-dire, la mort. Si Sodome, réputée perverse, avait eu la chance d’être visitée par le Christ et de bénéficier de Ses miracles, elle se serait repentie et aurait évité la destruction – comme Ninive du temps de Jonas.

Vous voyez comment traduisent les versions Louis Segond et de Jérusalem à partir de leurs manuscrits frauduleux. Alors que Christ a dit que Capernaüm avait été élevée au ciel, celles-ci posent la question : « seras-tu élevée jusqu’au ciel ? » et répondent « Non », ce qui contredit le Christ. Puis, elles disent que Capernaüm sera abaissée jusqu’au « séjour des morts » ou « aux enfers ». Cet abaissement est assurément une malédiction, mais si l’on tient compte que, dans le concept de l’immortalité de l’âme, TOUTES les âmes vont dans le séjour des morts, celles des justes comme celles des méchants, n’y a-t-il pas quelque chose qui cloche ?

Nous voyons donc qu’en toute logique, Jésus dit à Capernaüm, c’est-à-dire, ses habitants, que leur rejet du Messie les rabaisserait en enfer, c’est-à-dire, à la mort, et non seulement la mort, mais la seconde mort, car la première mort est dévolue à tous, justes et impies.

***

Matthieu 16:18

David Martin : « Et je te dis aussi, que tu es Pierre, et sur cette pierre j’édifierai mon Eglise ; et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle. »

King James : « And I say also unto thee, That thou art Peter, and upon this rock I will build my church; and the gates of hell shall not prevail against it. »

Louis Segond : « Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. »

Jérusalem : « Eh bien ! moi je te dis : Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les Portes de l’Hadès ne tiendront pas contre elle. »

Nous avons vu dans un commentaire précédent que l’enfer est un symbole de la seconde mort. Jésus dit ici que la seconde mort n’aura aucune prise sur les membres de Son Église. Cela est corroboré ailleurs par Christ lorsqu’Il dit à Jean : « Bienheureux et saint est celui qui a part à la première résurrection ; la mort seconde n’a point de puissance sur eux, mais ils seront Sacrificateurs de Dieu, et de Christ, et ils régneront avec lui mille ans » (Apocalypse 20:6).

L’Église est destinée à la Première Résurrection, celle des prémisses de Dieu. Elle héritera de la vie éternelle et donc, les portes de l’enfer, c’est-à-dire, de la mort seconde, ne s’ouvriront pas sur eux. En changeant « enfer/seconde mort » pour « séjour des morts », on donne au verset un autre sens qui dénature la parole de Christ. De plus, cela contredit la fausse doctrine elle-même. En effet, d’après celle-ci, les saints de l’Ancien Testament (voir la liste d’Hébreux 11) – qui font bien partie de l’Église depuis Abel le juste et qui seront tous de la Première Résurrection – seraient allés au « séjour des morts ». Vous me direz peut-être : « Oui, mais cette parole de Jésus ne devenait-elle effective qu’à partir du moment où Il l’a formulée à Pierre et aux apôtres ? » Car rappelons que l’Église catholique croit que Jésus, à Sa mort sur la croix, aurait expédié Son âme au séjour des morts pour en libérer les saints et les faire monter au ciel. Ainsi, à partir de ce moment-là, tous les morts en Christ devaient monter automatiquement au ciel. Mais souvenez-vous de ce que Pierre a dit, au jour de la Pentecôte, plus de cinquante jours suivant la résurrection de Christ : « Car David n’est pas monté aux cieux … je puis bien vous dire librement … qu’il est mort et qu’il a été enseveli et que son sépulcre est parmi nous jusqu’à ce jour » (Actes 2:34 et 29).

David (ou ce qu’il en restait) se trouvait toujours dans son sépulcre après la résurrection de Christ. Il ne reviendra pas avant d’avoir été ressuscité à la vie éternelle, à la Première Résurrection, en même temps qu’Abel, Énoch, Noé Abraham, Isaac, Jacob, les prophètes, les apôtres et tous les saints Élus de toutes les époques au retour de Christ. Et une fois ressuscité à la vie éternelle, la seconde mort lui sera impossible.

***

Luc 10:15

David Martin : « Et toi Capernaüm, qui as été élevée jusqu’au ciel, tu seras abaissée jusque dans l’enfer. »

King James : « And thou, Capernaum, which art exalted to heaven, shalt be thrust down to hell. »

Louis Segond : « Et toi, Capernaüm, qui as été élevée jusqu’au ciel, tu seras abaissée jusqu’au séjour des morts. »

Jérusalem : « Et toi, Capernaüm, crois-tu que tu seras élevée jusqu’au ciel ? Tu seras précipité jusqu’aux enfers. »

Jésus dit que Capernaüm a effectivement été élevée jusqu’au ciel, mais la version catholique de Jérusalem sous-entend le contraire. Quant au reste, voir le commentaire de Matthieu 11:25.

***

Luc 16:23

David Martin : « Et étant en enfer, et élevant ses yeux, comme il était dans les tourments, il vit de loin Abraham et Lazare dans son sein. »

King James : « And in hell he lift up his eyes, being in torments, and seeth Abraham afar off, and Lazarus in his bosom. »

Louis Segond : « Dans le séjour des morts, il leva les yeux ; et, tandis qu’il était en proie aux tourments, il vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein. »

Jérusalem : « Dans le séjour des morts, en proie aux tourments, il leva les yeux et vit de loin Abraham et Lazare en son sein. »

Toute la parabole du mauvais riche et Lazare est au centre de l’argumentaire de la fausse doctrine de l’immortalité de l’âme et du séjour des morts. Son interprétation ne tient pas compte de la chronologie des Résurrections, car l’Église catholique et ses filles croient qu’il n’y aura qu’une seule résurrection. Veuillez revoir l’analyse de ce passage dans le Tome 2 de cette série. Ici, lorsque Jésus parle de l’enfer, Il Se réfère au sort qui attend ceux qui seront de la Troisième Résurrection (Apocalypse 20:13). C’est le feu de la géhenne où seront jetés les rebelles incorrigibles qui refusent de se repentir. La seconde mort, totale et définitive a rapport au corps, à l’esprit et à l’âme d’une personne. Le mauvais riche le sait, il va la subir d’un moment à l’autre et il sent les flammes s’approcher de lui. Abraham et Lazare, eux, sont ressuscités à la vie éternelle depuis plus de mille ans.

***

Actes 2:27-31

David Martin : « Car tu ne laisseras point mon âme au sépulcre, et tu ne permettras point que ton Saint sente la corruption. Tu m’as fait connaître le chemin de la vie, tu me rempliras de joie en ta présence. Hommes frères, je puis bien vous dire librement touchant le Patriarche David, qu’il est mort, et qu’il a été enseveli, et que son sépulcre est parmi nous jusques à ce jour. Mais comme il était Prophète, et qu’il savait que Dieu lui avait promis avec serment, que du fruit de ses reins il ferait naître selon la chair le Christ, pour le faire asseoir sur son trône ; il a dit de la résurrection de Christ, en la prévoyant, que son âme n’a point été laissée au sépulcre, et que sa chair n’a point senti la corruption. »

King James : « Because thou wilt not leave my soul in hell, neither wilt thou suffer thine Holy One to see corruption. Thou hast made known to me the ways of life; thou shalt make me full of joy with thy countenance. Men and brethren, let me freely speak unto you of the patriarch David, that he is both dead and buried, and his sepulchre is with us unto this day. Therefore being a prophet, and knowing that God had sworn with an oath to him, that of the fruit of his loins, according to the flesh, he would raise up Christ to sit on his throne ; he seeing this before spake of the resurrection of Christ, that his soul was not left in hell, neither his flesh did see corruption. »

Louis Segond : « Car tu n’abandonneras pas mon âme dans le séjour des morts, et tu ne permettras pas que ton Saint voie la corruption. Tu m’as fait connaître les sentiers de la vie, tu me rempliras de joie par ta présence. Hommes frères, qu’il me soit permis de vous dire librement, au sujet du patriarche David, qu’il est mort, qu’il a été enseveli, et que son sépulcre existe encore aujourd’hui parmi nous. Comme il était prophète, et qu’il savait que Dieu lui avait promis avec serment de faire asseoir un de ses descendants sur son trône, c’est la résurrection du Christ qu’il a prévue et annoncée, en disant qu’il ne serait pas abandonné dans le séjour des morts et que sa chair ne verrait pas la corruption. »

Jérusalem : « …que tu n’abandonneras pas mon âme à l’Hadès, et ne laisseras pas ton Saint voir la corruption. Tu m’as fait connaître des chemins de vie, tu me rempliras de joie en ta présence. Frères, il est permis de vous le dire en toute assurance : le patriarche David est mort et a été enseveli, et son tombeau est encore aujourd’hui parmi nous. Mais comme il était prophète et savait que Dieu lui avait juré par serment de faire asseoir sur son trône un descendant de son rang, il a vu d’avance et annoncé la résurrection du Christ qui, en effet, n’a pas été abandonné à l’Hadès et dont la chair n’a vu la corruption. »

Nous avons déjà étudié ce passage du discours de Pierre donné le jour de la Pentecôte, juste après qu’il eut été revêtu du Saint-Esprit. Dans ces versets, il se trouvent plusieurs indices importants démontrant 1) que l’âme n’est pas immortelle et 2) que le « séjour des morts » est une élucubration des hommes qui veulent croire que l’immortalité est innée et non pas un don conditionnel de Dieu. Il y a deux endroits (vv 27 et 31) où apparaît le mot grec hades, équivalent du mot hébreu sheol. Dans les versions tirées du Texte Reçu, il est traduit par « sépulcre » en français et « hell » en anglais. Dans les versions tirées des manuscrits falsifiés, il est traduit par « séjour des morts » ou par sa translittération « hadès ».

Le mot « sépulcre » que l’on retrouve au v. 29 dans la David Martin (et « sepulchre » dans la King James) est la traduction du mot grec mnēma qui veut dire « monument, tombe ». Dans ces cas-ci, les versions Louis Segond et de Jérusalem ont correctement traduit par « sépulcre » et « tombeau ». Mais cela ne leur est d’aucune aide pour justifier le « séjour des morts » ou le « hadès ». Les propos mêmes de l’apôtre Pierre entrent en conflit avec ces mauvaises traductions. Expliquons-nous. S’il y avait réellement un séjour des morts où errent les âmes immortelles des gens dont le corps est décédé, l’on ne pourrait vraisemblablement pas dire que ces personnes sont mortes puisqu’elles continuent à vivre après leur mort par leur âme intrinsèquement immortelle. Ainsi, il faudrait admettre que le roi David, bien que son corps soit disparu, poursuit sa vie en âme immortelle ; et on devrait même affirmer que, depuis la résurrection de Jésus-Christ, David a été amené au ciel avec tous les saints. Mais est-ce que cela transparaît dans le discours de Pierre ?

Remarquez soigneusement ce qu’il dit : « Hommes-frères, je puis bien vous dire librement touchant le patriarche David, qu’il est mort, et qu’il a été enseveli, et que son sépulcre est parmi nous jusqu’à ce jour » (v. 29). Pourquoi Pierre parle-t-il ainsi de David si celui-ci est déjà éternel et au ciel, comme le déclarent les pseudo-églises chrétiennes modernes ? Pierre donne la réponse au verset 34 : « Car David n’est pas monté aux cieux… » Pierre n’aurait pu dire cela s’il croyait que l’âme de David était au ciel. La traduction du Texte Reçu que rendent les versions David Martin et King James sont parfaitement conséquentes avec tout le discours de Pierre et une conclusion s’impose : le « séjour des morts » n’existe pas.

***

Apocalypse 1:18

David Martin : « Et je vis, mais j’ai été mort, et voici, je suis vivant aux siècles des siècles, Amen ! Et je tiens les clefs de l’enfer et de la mort. »

King James : « I am he that liveth, and was dead; and, behold, I am alive for evermore, Amen; and have the keys of hell and of death. »

Louis Segond : « …et le vivant. J’étais mort ; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clefs de la mort et du séjour des morts. »

Jérusalem : « …j’ai été mort, et me voici vivant pour les siècles des siècles, détenant les clefs de la Mort et de l’Hadès. »

Les clefs dont parle ici notre Seigneur Jésus-Christ, ce sont les Résurrections. L’enfer, c’est le tombeau, le sépulcre, assimilé ici à la mort elle-même. Le Christ nous délivrera de l’enfer en nous ressuscitant, et de la seconde mort en nous donnant la vie éternelle. Écrire « séjour des morts », ou la translittération « hadès » dans le même sens, enferme les croyants dans un piège : une contradiction dans leur propre interprétation conceptuelle. En effet, après le mot « Hadès », la version de Jérusalem propose une note de bas de page se lisant comme suit :

« L’Hadès est le lieu où résidaient les morts, cf. Nb 16;33+. Le Christ a pouvoir d’en faire sortir, cf. Jn 5:26-28. »

La version de Jérusalem a parfaitement raison de dire que l’hadès est l’endroit où reposent les morts ; mais elle a parfaitement tort si elle donne au mot « hadès » le sens de séjour des morts. Vous remarquerez aussi que les deux passages auxquels elle se réfère ne parlent pas du tout d’un « séjour des morts ». Nous avons déjà vu et étudié Nombres 16:33, mais voyons Jean 5:26-28 :

« Car comme le Père a la vie en soi même, ainsi il a donné au Fils d’avoir la vie en soi-même. Et il lui a donné le pouvoir de juger parce qu’il est le Fils de l’homme. Ne soyez point étonnés de cela : car l’heure viendra, en laquelle tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix. Et ils sortiront, savoir ceux qui auront bien fait, en résurrection de vie ; et ceux qui auront mal fait, en résurrection de condamnation » (Jean 5:16-19).

Même dans la version de Jérusalem, il est écrit, au verset 28 : « …où tous ceux qui sont dans la tombe en sortirons… » Alors se référer à ces passages pour avancer que Jésus a les clés du « séjour des morts » est de la pure fumisterie. On ne peut confondre « tombe » et « séjour des morts » ; ce dernier est censé être l’endroit où se trouvent les âmes qui ne vont jamais dans la tombe ! Car, d’après le faux concept des immortalistes, le « séjour des morts » n’est pas habité par… des morts, mais des « âmes immortelles » ; et d’après le texte biblique, il n’y a pas de séjour des morts, mais des tombes, des sépulcres d’où sortiront les morts lors de l’appel de Christ.

***

Apocalypse 6:8

David Martin : « Et je regardai, et je vis un cheval fauve ; et celui qui était monté dessus avait nom la Mort, et l’Enfer suivait après lui ; et il leur fut donné puissance sur la quatrième partie de la terre, pour tuer avec l’épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre. »

King James : « And I looked, and behold a pale horse: and his name that sat on him was Death, and Hell followed with him. And power was given unto them over the fourth part of the earth, to kill with sword, and with hunger, and with death, and with the beasts of the earth. »

Louis Segond : « Je regardai, et voici, parut un cheval d’une couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l’accompagnait. Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l’épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre. »

Jérusalem : « Et voici qu’apparut à mes yeux un cheval verdâtre ; celui qui le montait, on le nomme : la Peste, et l’Hadès le suivait. Alors on leur donna pouvoir sur le quart de la terre, pour exterminer par l’épée, par la faim, par la peste et par les fauves de la terre. »

Dans la version de Jérusalem, comme pour s’excuser, on a inséré une note de bas de page pour expliquer Hadès : « Pour engloutir les victimes »… ! Faut le faire ! Parce qu’il faut se demander comment le « séjour des morts », un endroit souterrain, pourrait faire périr un quart de la terre. Il est cependant beaucoup plus sensé et logique que la mort et le sépulcre (l’enfer) engloutissent les cadavres.

***

Apocalypse 20:13

David Martin : « Et la mer rendit les morts qui étaient en elle, et la mort et l’enfer rendirent les morts qui étaient en eux ; et ils furent jugés chacun selon ses œuvres. »

King James : « And the sea gave up the dead which were in it; and death and hell delivered up the dead which were in them: and they were judged every man according to their works. »

Louis Segond : « La mer rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux ; et chacun fut jugé selon ses œuvres. »

Jérusalem : « Et la mer rendit les morts qu’elle gardait, la Mort et l’Hadès rendirent les morts qu’ils gardaient et chacun fut jugé selon ses œuvres. »

Dans Apocalypse 6:8, nous avons vu que la mort et l’enfer engloutissent le quart de la terre, Ici, nous voyons que la mort et l’enfer rendent les morts qu’ils avaient engloutis auparavant. Très peu de gens comprennent qu’il s’agit de la Troisième Résurrection à distinguer de la Deuxième décrite au verset 12. L’état de la mort et le lieu de repos des cadavres vont rendre les rebelles qu’ils contenaient. L’enfer prend ici sa véritable signification originale qui est l’ensevelissement sous terre. Ceux qui sont morts en mer ne furent pas ensevelis et n’étaient donc pas en enfer. C’est pourquoi la Parole le précise ici. Alors traduire hades par « séjour des morts » est irréaliste parce que ceux qui ont péri en mer se trouvent aussi dans le « séjour des morts », d’après les immortalistes.

***

Apocalypse 20:14-15

David Martin : « Et la mort et l’enfer furent jetés dans l’étang de feu : c’est la mort seconde. Et quiconque ne fut pas trouvé écrit au Livre de vie, fut jeté dans l’étang de feu. »

King James : « And death and hell were cast into the lake of fire. This is the second death. And whosoever was not found written in the book of life was cast into the lake of fire. »

Louis Segond : « Et la mort et le séjour des morts furent jetés dans l’étang de feu. C’est la seconde mort, l’étang de feu. Quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie fut jeté dans l’étang de feu. »

Jérusalem : « Alors la Mort et l’Hadès furent jetés dans l’étang de feu, – c’est la seconde mort, cet étang de feu – et celui qui ne se trouva pas inscrit dans le livre de vie, on le jeta dans l’étang de feu. »

Dans la religion catholique et dans la plus grande partie des églises de la chrétienté, le mot « enfer » désigne la géhenne, c’est-à-dire, « l’étang de feu ». Donc, le texte original signifierait que « l’étang de feu » fut jeté dans « l’étang de feu », ce qui est une aberration. Nous pouvons en conclure avec justesse qu’en réalité, l’enfer n’est pas la géhenne ou l’étang de feu. Nous avons vu que l’enfer est le sépulcre, le lieu d’ensevelissement des morts, le tombeau, là où se trouvent les cadavres. Ainsi, ce lieu disparaîtra avec la mort elle-même, car ces phénomènes seront symboliquement jetés dans la géhenne de feu et il n’en sera plus question par la suite.

Ne pouvant employer le mot « enfer » sans se trahir, ceux qui ont concocté les manuscrits frauduleux, desquels furent tirées les traductions de Louis Segond et de Jérusalem, ont remplacé « enfer » par « séjour des morts » ou la translittération « hadès » afin de ne pas susciter les soupçons. Vous remarquerez aussi un ajout à la fin du verset 14. Là où l’Écriture dit « c’est la mort seconde », l’on a ajouté « c’est la seconde mort, l’étang de feu » ou « cet étang de feu », comme pour chercher à renforcer l’idée que la seconde mort n’est pas un anéantissement total, mais la passation de l’éternité dans un feu qui ne s’éteint pas. Or, selon les Écritures, « l’âme qui péchera, sera celle qui mourra » (Ézéchiel 18:4 et 20). Aucune Parole de Dieu dit que ce n’est pas une mort littérale, mais une vie éternelle de souffrance. Aucune !

***

CONCLUSION

Dans ce Tome, nous avons repassé tous les passages où la version Louis Segond a remplacé les mots « sépulcre » et « enfer » par « séjour des morts » ou « shéol » et « Hadès » en ce qui a trait à la version de Jérusalem. Ces traductions falsifiées espèrent aller dans le sens des concepts païens qui ont été adoptés – et adaptés – par le faux christianisme à peine quelques années après la mort des apôtres.

La notion de « séjour des morts » date de la Babylone ancienne et se retrouve tout naturellement dans la théologie de la Babylone moderne parce que leur créateur est le même hier et aujourd’hui : Satan le Diable. Il est donc normal que cette idée d’âmes immortelles foisonne dans les manuscrits du Malin et leurs traductions contemporaines. Mais l’enfant de Dieu qui possède Sa véritable Parole pour comparer est en mesure de détecter les nombreuses failles de cette doctrine de démon.

L’idée que l’âme soit immortelle et qu’elle séjourne dans un lieu ténébreux souterrain, comme toutes les faussetés inspirées du Diable, a pour but de faire passer l’Éternel Dieu pour un Être cruel, insensible, injuste et même haineux, qui jette un fardeau pesant sur les épaules des hommes et qui est prêt à faire fondre Sa colère sur toute créature qui n’obéit pas à Ses commandements hétéroclites qui empêchent le bonheur aux hommes. Mais cette description, fausse en ce qui a trait au Dieu tout-puissant, s’applique parfaitement au dieu de ce monde : Satan, père du mensonge. En découvrant les caractéristiques de la doctrine divine, dévoilées dans les vraies Écritures, le croyant découvre qu’elles offrent une liberté et une paix que l’on ne trouve malheureusement pas dans les organisations religieuses.

Jésus a dit : « Venez à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous soulagerai. Chargez mon joug sur vous, et apprenez de moi parce que je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez le repos de vos âmes. Car mon joug est aisé, et mon fardeau est léger » (Matthieu 11:28-30).

À entendre le déroulement des doctrines des pseudo-églises chrétiennes du monde, suivre le Christ est pesant et le fardeau est lourd à porter. Ces doctrines sont complexes car elles doivent pouvoir cacher au croyant moyen les diverses failles de leur système. Alors comment Jésus pouvait-Il déclarer son fardeau léger ? C’est qu’il a également dit ceci : « Si vous persistez en ma parole, vous serez vraiment mes disciples : et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres » (Jean 8:31-32). Voilà la réponse : La vérité nous libère du joug pesant des fausses doctrines du monde pseudo-chrétien moderne.

Alors que bon nombre de croyants vivent dans la peur et dans l’angoisse à cause de la chape de découragement que les théologiens, passés et modernes, mettent sur leurs dos, une compréhension exacte de la Parole de Dieu procure la paix, la joie, la tranquillité d’esprit et la liberté que Jésus nous avait promises.

Nous allons résumer le processus de salut que Dieu explique dans Sa Parole. Comparez-le à la théologie que l’on vous a enseignée dans les églises que vous avez fréquentées (et où vous vous rendez peut-être encore) et jugez vous-même quel « fardeau » est le plus léger et aisé à porter.

L’Éternel Dieu eut à l’Esprit de partager Sa vie avec une multitude d’êtres qui en jouiraient de manière autonome en Sa compagnie. Mais Il désirait que ces êtres choisissent volontairement de vivre éternellement avec Lui, qu’ils le veuillent de tout leur cœur. Donc, Il créa l’homme à Son image et à Sa ressemblance. Il l’a créé de matière physique, de chair, d’os et de sang. Il a mis en lui un esprit avec des capacités cognitives comportant des limites. Il l’a animé en mettant en son sang une énergie pure qu’Il a nommée « âme ». D’où le fait que l’homme, dans son entier, est une « âme vivante ».

Cette étape de la matière a pour dessein de mettre l’homme devant le choix suivant : soit accepter ce plan de salut, ce qui implique qu’éventuellement l’homme accédera à une transformation le faisant passer d’être charnel à être spirituel (de corruptible à incorruptible) ou soit de rejeter ce plan de salut, ce qui implique sa disparition du monde des vivants et son retour au néant.

Pour être délivré de la vie physique, l’homme doit en être jugé digne et devenir parfait. Cependant, Dieu ne l’a pas rendu capable d’être jugé digne et d’atteindre la perfection lui-même. Le pouvoir de l’homme se situe en-dessous de la capacité de résister au mal, car il doit se fier entièrement à Dieu pour obtenir le salut et la vie éternelle. L’homme est donc sur terre pour reconnaître devant Dieu son incapacité à se mériter lui-même son propre salut et accepter de s’en remettre à son Créateur qui lui a fourni le seul moyen d’avoir la vie éternelle : le sacrifice de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, lequel est Dieu dans la chair. Donc, du fait de son libre-arbitre, l’homme peut choisir d’appliquer le sacrifice de Christ dans sa vie et d’avoir en lui la justice et la perfection de Christ. En gardant fermement cette foi en Christ jusqu’à sa mort, l’homme meurt sans péchés, car ils sont effacés par le sang que Jésus-Christ a versé pour la rémission de toutes les offenses pour lesquelles les hommes demandent pardon à Dieu.

Mais qu’arrive-t-il à la mort d’une personne qui a accepté le salut de Dieu ? Son corps cesse de vivre, plus rien ne l’anime, car son âme, qui est son énergie, s’éteint. Au fil du temps, ce corps de matière physique va se détruire, se corrompre et retourner en poussière. Mais son esprit, qui contient toute sa mémoire et ses caractéristiques, retourne à Dieu. Qu’en fait Celui-ci ? En retournant à Dieu, l’esprit de l’homme sort du temps, il ne se situe plus dans le cycle temporel qui règle l’histoire de l’humanité. Dieu est au-dessus de ce cycle temporel et peut voir tous les événements de l’histoire en même temps. Il voit la création d’Adam comme la naissance d’Abraham, tout en voyant Son Fils unique évoluant dans Son ministère aboutissant à Son sacrifice éternel, de même que le retour de ce même Fils et la résurrection des saints.

Ainsi, Dieu assiste au décès de tous Ses enfants, à toutes les époques de l’histoire, de façon simultanée. Tous les esprits de ces êtres montent vers Lui en même temps, peu importe de quelle époque ils surgissent. Dieu saisit ces esprits et les réinstalle à un moment précis de l’histoire, c’est-à-dire, au retour de Jésus-Christ, chacun dans un corps nouveau et incorruptible capable de supporter l’éternité. Lorsque l’esprit sort d’une personne à sa mort, il survole le temps instantanément et s’intègre dans un corps immortel en un clin d’œil, au son de la trompette de Dieu. La personne n’a donc aucune notion du passage du temps. Abraham aura l’impression de se réveiller aussitôt qu’il est mort, comme David, les apôtres et tous les saints de l’histoire depuis Abel le juste. Il n’y a aucune place pour un « séjour des morts » où les âmes doivent attendre des siècles leur résurrection. Ce concept est absurde et ne peut être accepté que par des gens qui ne peuvent comprendre ou accepter la sortie du temps.

Lorsque nous habiterons un nouveau corps incorruptible, nous serons dans la vie éternelle, libérés des limites du temps et de l’espace. Nous ne pouvons imaginer ce qu’est cette vie et ce que Dieu nous réserve comme activités divines. Mais soyez assurés qu’elle dépasse tout ce que les hommes religieux contemporains et du passé ont pu suggérer dans leurs théologies purement humaines et temporelles.

Répétons-le, le concept de l’âme intrinsèquement immortelle est une négation de ce que la vie éternelle est un « don de Dieu ». Non pas un don que nous devons mériter – car ce ne serait plus un don – mais un don que Dieu nous demande simplement d’accepter volontairement, avec joie et reconnaissance.

Que le Seigneur Dieu vous accorde le bon entendement de Son plan de salut afin que vous accédiez à Sa vie qu’Il désire partager avec vous.

[1] Translittération : Transcription faite en transposant les signes d’un alphabet et ceux d’un autre alphabet. [Le Petit Larousse Illustré, éd. 2011.]