D.206 – L’INEXTRICABLE TOILE D’HERBERT W. ARMSTRONG – Partie 8
Regard interne sur l’Église Universelle de Dieu
Par DAVID ROBINSON
Chapitre 7
LE MARIAGE ET LA MALADIE D’HWA
L’Église entière avait considéré Loma Armstrong avec le plus grand respect et une grande affection. Elle s’était conduite avec dignité et avec amour envers les membres à tous les niveaux. Elle était pleine de gentillesse et possédait les manières d’une dame de la noblesse. Elle était également facilement approchable. Ses yeux reflétaient une chaleur réelle et un intérêt certain envers tous ses interlocuteurs. Elle se tenait droite, habillée à la fois modestement et avec bon goût. C’était une vraie grande dame.
Son honorabilité était évidente et on lui faisait confiance. Toute l’église fut profondément attristée par sa mort, en 1967. Elle signifiait tant pour tellement de gens. L’Église essuya alors une perte bien plus grande qu’elle ne le croyait. Son caractère fut de loin plus élevé que celui de son mari et l’église était à une décennie de le découvrir.
Du fait qu’Herbert Armstrong soit facilement et étonnamment influençable, et parce que l’influence de Loma s’exerçait dans le sens de la vie chrétienne, lorsque cette influence cessa, elle fut remplacée par une autre, différente. À de nombreuses occasions, son fils et de hauts dirigeants de l’église rapportèrent qu’Herbert Armstrong avait lui-même dit que cette influence provenait d’un esprit malin.
À Tucson, le 4 juillet 1979, il me confia que Stan Rader ne s’impliquait qu’au niveau de la comptabilité et des affaires juridiques, et rien d’autre ! Pourtant, en l’espace de trois mois, il ordonna Stan évangéliste, i.e., au second rang le plus élevé de l’Église Universelle de Dieu ! Et c’est un poste ecclésiastique, donc, rien à voir avec les domaines qu’il me mentionna à Tucson !
C’est de cette influence dont il se plaignit à Wayne Cole quand celui-ci était encore directeur du ministère de l’église. On a largement distribué les enregistrements de ces conversations téléphoniques. Des extraits en furent même joués à l’émission de la CBS, 60 Minutes.
Beaucoup de gens croient que l’influence de Stan a commencé à s’exercer quand celle de Loma cessa à son décès. Il y a bien des raisons de le croire.
Herbert Armstrong est « tombé en amour » un certain nombre de fois dans la dernière décennie. Il dit avoir été en « amour » avec Amy lorsqu’elle avait 25 ans. Il le déclara à un groupe à Big Sandy, en 1974. Une fois la passade terminée, il dit avoir cru qu’il s’agissait d’un engouement passager.
Mais avant cela, il y avait eu la jeune Philippine qu’il avait ramenée de son pays, selon des rapports courants. Toutefois, il ne l’amena jamais avec lui à l’église ! Il la gardait apparemment sous voile.
Beaucoup de gens pensent que Ramona Martin, celle qu’il épousa, travaillait pour Stan. On entend encore des récits là-dessus. En tout cas, ce mariage prit du temps à se concrétiser. Bien des histoires circulent quant à cette relation et ce qui arrivait en voyage. Comme Herbert Armstrong aime tant à le dire lui-même : « Il n’y a pas de fumée sans feu. » Partant de ce principe, il devait certainement y avoir un feu énorme ! Ces histoires-là flottent encore dans l’air et s’accompagnent de détails crus et choquants. Le mariage en suspens d’Herbert Armstrong a énormément flétri sa réputation. Quand on mixa la différence d’âge aux rumeurs, sa véritable réputation ne put survivre parmi ceux qui savaient. Si plusieurs le soutenaient encore en théorie, ce soutien n’était fondé, dans l’ensemble, que sur des considérations d’ordre salarial. Le solide respect d’antan s’était évaporé. Comme Humpty Dumpty, on ne pouvait plus recoller les morceaux ensemble.
L’on corrompit la littérature de l’église afin de rapporter le mariage dans les termes les plus élogieux. Les noces de mai à décembre furent dépeintes comme une romance de livre de conte, alors qu’en réalité, il s’agissait d’une parodie. Même si Ted se laissa fléchir à la dernière minute et officia au mariage, ce dernier eu tout de même des accents grotesques. Ted fit le récit de son père lui relatant, le jour suivant, avec d’incroyables détails, ses relations sexuelles orales avec sa nouvelle épouse. Ted dit à ses interlocuteurs qu’il se sentait tellement mal à l’aise, horrifié, dégoûté, qu’il aurait voulu se cacher.
Herbert Armstrong enseignait depuis de nombreuses années que la relation sexuelle orale est tout à fait mauvaise. Mais, lors de ses voyages dans le monde, il a changé d’idées sur tant de choses qu’il est maintenant prêt à diluer la doctrine. Que le sexe oral soit un mal devant Dieu était évidemment une doctrine de l’église. Le vif intérêt d’HWA pour les informations sexuelles de Masters and Johnson a semblé véritable, mais il y a de sérieux doutes à avoir quant à ce que ses noces aient été sa toute première occasion de pratiquer les techniques de ses maîtres !
Cependant, ce qui était à craindre arriva. Une attaque cardiaque massive le frappa. Cela ne surprit presque personne. Les jeunes épouses et les vieillards de 85 ans sont rarement compatibles. C’était inévitable.
Ted signala la grave maladie de son père à l’époque de la Fête de 1977. Il lui rendit visite avant d’entreprendre la tournée festivalière. Il dit que son père lui avait bredouillé à voix basse de « ne pas lui enlever l’église » cette année-là. Ted ne devait pas tenir de réunion ministérielle afin de ne pas le miner.
Il est absolument évident que, si Ted en avait eu l’intention, c’était l’occasion rêvée. Il ne le fit pas. Il aurait été facile de commander une réunion des directeurs et de faire passer la motion juridique nécessaire. Alors, c’en aurait été fait. Mais il ne le fit pas, en réponse à la requête de son père sur son lit de malade.
Lorsque Herbert Armstrong passa à l’étape suivante, contre son propre fils et en faveur de son « autre fils, Stan », tout son être était prêt à en finir avec Ted. Cette action me fait penser à la conduite de Constantin ayant tué son fils Crispus peu avant de mourir lui-même. Beaucoup de vieux dirigeants détenant un grand pouvoir firent quelque chose de semblable avant d’aller dans la tombe. Parmi eux, il y eut Hérode le Grand, de triste mémoire biblique.
Comme l’a écrit lord Acton : « Le pouvoir corrompt, et le pouvoir absolu corrompt absolument. »