D.213 – L’INEXTRICABLE TOILE D’HERBERT W. ARMSTRONG – Partie 15
Regard interne sur l’Église Universelle de Dieu
Par DAVID ROBINSON
Chapitre 14
CONSPIRATION ET CHAOS
Après avoir reçu la lettre de Stan en décembre 1978, teintée de critique amère et non fondée au sujet de mon fils John, j’eus le sentiment que mon ministère dans l’église touchait à sa fin. John avait l’impression que Stan lui avait « déclaré la guerre » et j’étais enclin à le croire. Je commençai à penser sérieusement à d’autres façons de m’acquitter de l’ordre scriptural commandant de pourvoir aux besoins de ma famille ― ce qui n’était pas une mince tâche à mon âge et après avoir travaillé dix ans comme employé de l’église ! Je commençai par demander aux hommes de rang supérieur pour qui j’avais travaillé durant ces dix dernières années de m’écrire des lettres de recommandation afin de me préparer pour ce qui m’apparaissait inévitable. (Je dois avouer que ce processus se poursuit chez d’autres personnes de l’église aujourd’hui.) Je me rendais à Big Sandy une fois par mois, à cette époque, car ma mère se trouvait en résidence au Manoir Oak à Gladwater, ayant fêté ses 91 ans. Elle n’allait pas très bien. (Elle est décédée en mars.)
C’est lors d’une de ces visites, le mercredi 3 janvier 1979, que je me rendis pour la première fois au bureau de Ted Armstrong, à Tyler, pour aller chercher une lettre de recommandation de Ron Dart. (Il fut mon supérieur pendant quelques années, jusqu’en 1978.) À l’évidence, les choses atteignaient un point critique dans l’église et, comme bien d’autres ministres, j’avais le sentiment que le temps viendrait où nous ne recevrions plus de chèque de paie de Pasadena. J’avais 56 ans et peu de réserves financières. Je crus prudent d’obtenir des lettres de recommandation et, puisque j’avais travaillé pour Ron Dart à Big Sandy, je désirais avoir une lettre de lui. Quand je passai le pas de la porte, tout le monde m’accueillit très chaleureusement et je me rendis au bureau de Ron pour prendre ma lettre. Là, nous discutâmes de la nouvelle doctrine pétrine (de l’Église Universelle de Dieu) qui remplissait les publications de la WCG à ce moment-là. Bien sûr, personne que je connaissais (sauf HWA) n’y croyait. Ce sujet m’intéressait tout particulièrement, car je pensais que tout l’avenir de l’église reposait sur ce point précis, comme nous le savons maintenant.
Je trouve indignant que l’on dise que ça ne fait pas vraiment de différence, comme le pensent certains ministres. Cela fait une grande différence. Si le contrôle total est entre les mains d’un unique homme qui seul représente Dieu, alors notre salut dépend de cet homme. Pourtant, l’Église du Nouveau Testament croyait qu’il n’y a pas d’autre nom sous les cieux que celui de Jésus-Christ par lequel nous puissions être sauvés (Actes 4:10-12). Je crois qu’ajouter le nom d’un homme à celui de Christ est absolument contraire aux Écritures. Tout comme, à l’époque, je ne connaissais pas non plus de ministre qui disait croire à la doctrine pétrine. Ce n’est pas ce qu’on nous avait enseigné ! Voilà que maintenant, tout était changé. Pourquoi ? Pourquoi changer cet enseignement important, juste à ce moment-là ?
Tout en discutant de cela pendant une pause, Ron Dart me demanda si je voulais visiter les bureaux. Au cours de cette visite, nous arrivâmes au bureau de Ted. Celui-ci avait une pile de documents qu’il me montra. Parmi eux, il y avait un petit dossier publié par l’Église de Dieu (du Septième Jour) codifiant ses doctrines de base. Quand j’en eus lu un petit bout, je m’exclamai : « Si Herman Hoeh (historien de la WCG) avait découvert un tel énoncé de croyances écrit par un groupe dans quelque librairie poussiéreuse reliée au Moyen-Âge, il aurait immédiatement proclamé publiquement qu’il s’agissait de l’Église de Dieu ! »
Évidemment, Herbert Armstrong l’appelle encore « l’Église de Sardes », ce qui est fort intéressant. Apparemment, il croit toujours qu’elle est l’Église de Dieu. Or, il prêche que quiconque veut être sauvé doit passer par lui. Très intéressant.
On en était à l’heure du dîner et Ted voulait savoir si j’aimerais manger avec eux. J’acceptai. Si j’étais chassé de l’église sous les circonstances qui y existaient, j’avais le sentiment que cela n’aurait aucune valeur. Et je n’étais pas le seul à le croire. De nombreux ministres étaient du même avis.
Ma propre expérience de toute première main m’avait convaincu qu’HWA n’était plus l’ombre de lui-même, mais que, encore là, il était fermement déterminé à regagner le pouvoir. J’étais sûr que cette doctrine n’était à ses yeux qu’un outil pour arriver à ses fins. Il se trouvait au centre d’une lutte personnelle où il était prêt à sacrifier n’importe quoi et tout le monde. Les événements subséquents ont abondamment démontré qu’il ne s’agissait pas d’une lutte entre les conservateurs et les libéraux, d’aucune façon. Si tel avait été le cas, l’issue en aurait été bien différente. Déjà, au moment d’écrire ceci, (octobre 1979), presque personne ne pense à cette bataille dans ces termes-là.
Alors que nous dînions, un messager arriva du bureau avec des nouvelles de l’intervention du Procureur général de la Californie aux Bureaux chefs de la WCG à Pasadena. Nous retournâmes rapidement au bureau où les nouvelles affluaient à toute vitesse. Ces nouvelles ― que Dieu puisse intervenir par l’intermédiaire de l’État de la Californie pour s’occuper des problèmes sérieux de l’église ― étaient on ne peut plus excitants et vraiment bienvenus.
Je n’avais jamais entendu parler d’un procès pareil auparavant, mais j’avais perçu des rumeurs de recours collectifs. Ces rumeurs couraient ici et là depuis quelques temps et s’étaient formées parmi un groupe de payeurs de dîmes intentant un recours collectif contre l’organisation pour la forcer à rendre compte des dépenses de millions de dollars donnés en dîmes. Je n’avais rien entendu de concret et ces nouvelles leur donnaient donc forme et substance. On y remettait en question la gérance de nombreux millions de dollars qui avaient été arrachés à des milliers de personnes pendant des années. Un grand nombre de gens proches des bureaux d’affaires savaient depuis des années que, tôt ou tard, un compte-rendu financier était inévitable. Ils savaient aussi que, lorsque cela arriverait, beaucoup de gens seraient concernés.
De nos jours, de temps à autre dans nos principaux journaux, on parle de la corruption réelle et monstrueuse qui existe au Bureau général de comptabilité de Washington. On cite des cas avec noms à l’appui, des dates et des montants. Il semble que rien n’est fait contre ça. Et personne n’est poursuivi après que les articles soient apparus dans les journaux.
Il y a plusieurs membres du Congrès à Washington qui continuent de rédiger des lois pour que le reste d’entre nous y obéissent, alors même qu’ils sont, soit sous accusation, soit déclarés effectivement coupables, comme le congressiste Diggs, du Michigan. Le représentant Flood, de Pennsylvanie, même sous accusation de fraude et de corruption, continue à exercer son pouvoir à la Chambre des Représentants. Le sénateur Talmadge, de Georgie, a récemment été « dénoncé » pour inconduite financière « répréhensible » dans sa fonction. Mais il demeure en poste. Il présente même sa terrible image au Sénat comme une « victoire ». Voilà l’époque où nous vivons !
Mais on espère et on s’attend à mieux d’hommes qui prêchent au nom de Dieu et qui professent croire à la loi de Dieu. Or, une fois que s’installe la corruption, elle s’étend comme un cancer. Le corps ne peut expulser de lui-même cette infection. Elle grandit. Des ministres étaient pleins d’espoir à ce moment crucial. Peut-être Dieu répondait-Il aux prières de Son peuple et le libérait-Il des entraves de la corruption ?
Ted Armstrong fut contacté par des gens qui ne l’avaient pas fait depuis son expulsion. Il y en avait beaucoup pour penser que son père l’appellerait en cette heure de crise, qu’il y aurait un grand ménage chez les changeurs financiers et que la religion vraie prendrait le dessus. Ils croyaient qu’HWA accueillerait peut-être favorablement cette action, car elle le soulagerait d’une tâche qu’il semblait incapable d’exécuter. J’encourageai Ted à rejoindre son père, si c’était possible, espérant que la terrible division au sein de l’église serait comblée grâce à une toute nouvelle vision du devoir et de la mission de l’église ― ou plutôt une « reconsécration » de l’ancienne. Pendant une couple de jours, je continuai à croire que cet événement était tout juste possible, même si HWA avait signé des documents promettant de ne jamais rien faire de pareil.
Je quittai Tyler et revint à Big Sandy où je demeurais. L’excitation était intense, et l’espoir de réconciliation et de mission grandit. Nous étions en constante communication avec des hommes sur les lieux de la scène, personnes que nous savions être des hommes d’honneur et d’intégrité, et dont nous étions convaincus de la précision des rapports.
Je revins à Tulsa le mardi soir. Certains des ministres des régions du nord et de l’est du Texas s’envolèrent pour être sur le lieu des événements. Ils étaient donc sur place quand survinrent les incidents du vendredi, le Vendredi Noir, qui furent amplement rapportés. Une conspiration réussit à renverser l’autorité légitime et à s’emparer du pouvoir de l’église. Elle fut ourdie, planifiée comme un coup d’état contre une petite monarchie médiévale. Quiconque avait pris possession du roi gagnait. Les dirigeants du coup d’état s’emparèrent des points de contrôle et résistèrent jusqu’à leur victoire. Il y eu violence physique.
La tournure vraiment ironique de toute l’affaire fut l’utilisation planifiée des « conservateurs ». Il est fort probable qu’aucun autre homme dans toute l’église que Rod Meredith n’ait pu sauver la faction financière ― l’élément hors du ministère. La plupart des gens connaissaient déjà sa brûlante ambition de reprendre le contrôle du ministère. Pendant les douze ans qu’il fut au pouvoir, il se qualifiait lui-même de « numéro trois ». Il se plaçait officiellement juste derrière Garner Ted, par nécessité, car il n’y avait à ce moment-là pas moyen de se proclamer numéro deux. Mais il faisait savoir qu’il aurait dû être le numéro deux. Je ne connais personne dans l’histoire de l’Église Universelle de Dieu qui ait été plus conscient de la structure hiérarchique que Rod Meredith, sauf Dennis Luker. Le rang leur semblait à tous les deux une véritable obsession. Donc, quand le coup d’état fut planifié dans le but de prendre le pouvoir à Pasadena, ce jeudi 4 janvier, le seul moyen de le réaliser était d’employer temporairement l’ambition de Rod Meredith et, en même temps, d’introduire les conservateurs sans pouvoir depuis des années.
La véritable colonne vertébrale et la force fondamentale de l’église a toujours été son élément conservateur qui savait ce à quoi il croyait et pourquoi il le croyait. Mais cet élément avait été mis de côté, d’abord par l’échec de la prophétie d’HWA, en 1972, puis par la disparition graduelle subséquente d’HWA vers des contrées lointaines en pays étrangers. Les rapports des voyages distants des Armstrong étaient toujours dérangeants. Les histoires les plus extravagantes nous parvenaient souvent des membres de sa propre équipe de voyage. D’après ces récits, il se passait bien plus de choses que le simple « prêche de l’Invitation ».
À l’époque du décès de son épouse Loma, HWA était en compagnie d’un bon nombre de gens non convertis. Au fil des ans, particulièrement après l’acquisition du Gulfstream II, cette tendance à s’acoquiner avec les gens non convertis s’accentua à tel point que, selon ses propres déclarations, il passait plus de 300 jours par année de cette façon. Ceux qui aiment les statistiques ont fait la moyenne des jours s’intercalant entre les petits discours outremer d’HWA. Ils furent surpris de la faible quantité de ces discours prononcés outremer. Il y avait bien plus de banquets que de discours, d’après les membres de son groupe.
Pendant ce temps, HWA répéta à plusieurs reprises que son fils Ted était le chef exécutif disposant de tous les pouvoirs, ainsi que son successeur. Il écrivit à l’église, il y a six ans, en 1973, qu’il remettait les pouvoirs à Ted comme David remit les pouvoirs à Salomon avant de mourir. Herbert Armstrong se tenait sur la frange, du moins, aux yeux de ceux qui prenaient au pied de la lettre la littérature provenant de Pasadena. Durant la Fête à Big Sandy, en 1975, il ne reçut que peu d’attention de la part des ministres. On le laissait seul, comme s’il n’avait plus de pouvoir. C’est pendant cette période ― plusieurs années ― que le sexe devint le seul sujet sur lequel on pouvait le faire parler. On ne peut maintenir, ni exercer, beaucoup de pouvoir moral quand c’est tout ce qu’on a en tête.
Satan, très rusé dans ce domaine, utilise le sexe pour s’emparer de nombreux hommes. Même passé les quatre-vingt ans, Herbert Armstrong n’est pas immunisé.
Revenons aux événements de janvier 1979. Tout d’abord, il est connu que Wayne Cole, Herman Hoeh, Dave Antion et Ray Wright s’envolèrent pour Tucson afin d’obtenir l’approbation d’HWA sur une série d’actions qui, si on l’avait exécutée, aurait pu amener la paix et la délivrance de l’église. Ce fut l’opinion de bon nombre de gens informés à l’époque et ça l’est encore. On avait idée que Ray Wright était en position de convaincre HWA de la condition sérieuse du bureau des affaires qu’il avait dirigé pendant un certain temps. Mais cette solution fut renversée par une opération clandestine mise en lumière le vendredi matin.
Les coordonnateurs régionaux étaient en ville, à ce moment-là, se préparant pour la conférence ministérielle programmée la semaine suivante. Si un groupe d’hommes eut dû être consulté ou utilisé durant pareille crise, c’était bien eux. Il s’agissait d’hommes mûrs ordonnés depuis de nombreuses années. Ils avaient de l’expérience dans le ministère. Si Dieu travaille avec ce genre d’hommes, ils auraient dû être consultés. Si Dieu ne le fait pas, alors l’ordination n’a plus de signification. Que ce groupe d’hommes n’ait pas été consulté à ce moment-là eut été proprement impensable. Or, en vérité, ils ne le furent pas ! Ce sont les gens non ordonnés qui prédominèrent ― ceux qui avaient de fortes relations avec le bureau des affaires et le département juridique. L’endroit qui fut « protégé » fut celui-là même que les hommes ordonnés auraient voulu voir ouvert ― le bureau des affaires. Ses registres et ses procédures étaient au cœur du problème.
À l’époque, bien des gens au sein du ministère auraient volontiers laissé aller la propriété en Californie, si besoin était, afin que l’église soit conservée intacte ― afin de faire l’œuvre qu’on nous avait montré à faire. Une propriété physique en Californie n’était pas si importante. En fait, bon nombre considéraient que cette propriété causait des ennuis majeurs.
Ce que je ne sais pas, ce sont les détails de la conversation qui dut se tenir entre Rod Meredith et Tucson. Je n’ai jamais vu de rapports là-dessus. On ne peut que l’imaginer. Mais ceux qui connaissent les partis peuvent très bien en écrire le scénario ― un scénario remplit de fine psychologie. Reste que, le lendemain, Rod, Raymond et compagnie offrirent tout un spectacle. Il demeure également que la période de Rod au pouvoir dura moins de huit mois et, encore une fois, il fut « shanghaïé »[1] ! On n’ a qu’à se fermer les yeux pour avoir la vision de Rod sur l’estrade à la convention ministérielle de Tucson, à la fin de janvier. Il doit encore se demander ce qui s’est passé. Ce qui est triste, c’est qu’il y avait un grand nombre d’hommes, là, à la réunion de Tucson, qui savaient que Rod ne tiendrait pas longtemps. Si jamais homme fut utilisé dans le pire sens du terme, c’est bien lui ! Et, selon toute apparence, il ne le savait pas. Il ne semblait tout simplement pas comprendre contre quelles forces il s’érigeait ― pas le moindrement.
Pendant la soirée du cinq, très tard dans la nuit, Dennis Pyle m’appela, me demandant si je voulais bien envoyer un télégramme à Wayne Cole indiquant mon soutien à l’idée d’un receveur temporaire. Selon les annonces antérieures faites par HWA et Wayne Cole, c’est ce dont nous avions besoin pendant la crise.
J’acceptai et j’appelai plusieurs de mes amis dans le ministère en leur suggérant qu’ils fassent de même. Nous voulions que les problèmes de Pasadena soient corrigés et nous pensions honnêtement que c’était la façon d’agir.
Nous n’étions pas au courant de la conspiration secrète qui était à l’œuvre à cet instant précis. Les conspirateurs allaient bientôt destituer les hommes les plus capables de redresser l’église et ils accuseraient ceux-ci de conspiration. Faisant saillie parmi les vainqueurs, il y avait Rod Meredith qui avait prêté son nom et sa réputation, ainsi que ceux de ses supporters, à quelque chose qu’il ne comprenait pas. Car la vraie conspiration se faisait contre le ministère même.
Peut-être Rod eut-il un soupçon de son mauvais calcul quand, le 6 janvier, il prit la parole devant la congrégation des bureaux chefs. Stan Rader l’interrompit et lui fit lire une annonce qui contredisait ce qu’il venait tout juste de dire. La déclaration annonçait l’excommunication des vaincus ― ses collègues ordonnés avec qui il avait travaillé de si nombreuses années. Ironiquement, lui aussi serait déposé dans la même année et il paraîtrait idiot.
Qu’aurait fait Rod s’il avait pu prévoir le reste de l’an 1979, lorsqu’il reçut le message secret lui offrant le pouvoir ? Se serait-il toujours vendu pour un instant de gloire ? Nous ne le saurons jamais.
Quand on accusa publiquement Wayne Cole d’avoir « congédié » HWA, la cabale se montra la figure. Rien de les arrêta. Quelques jours plus tard, j’appelai Rod chez lui, en lui indiquant que je n’étais pas particulièrement heureux de la direction que prenaient les choses, et il sembla étonné. Je lui dis qu’il avait choisi la mauvaise voie au mauvais moment. Il me répondit qu’il pensait que j’en aurais été content.
Sous d’autres circonstances, je l’aurais été. Quand des rapports de première main parvinrent de Pasadena par téléphone, parlant de bousculades et de tiraillements à l’entrée de l’auditorium (appelé la Maison de Dieu par HWA), où des frères se mesuraient à d’autres frères, ministres ordonnés dans l’église des deux côtés, je fus convaincu qu’une restructuration était inévitable et imminente.
Pour un grand nombre d’entre nous, c’est certainement ce que nous désirions et nous croyions que c’est ce que Dieu était en train de faire.
De puissantes forces spirituelles étaient à l’œuvre sur les terrains de Pasadena, ce jour-là, ce qui apparaissait évident pour la plupart. Mais les administrateurs légitimes manquaient de résolution. De plus, ils avaient négligé de mettre le « roi » (l’apôtre) sous bonne garde ― erreur que ne fit pas le camp opposé. Les administrateurs légitimes n’étaient pas les meilleurs joueurs d’échec. Encore une fois, on se demande quel chemin ils auraient pris s’ils avaient su que leur excommunication serait annoncée le jour suivant, pendant les assemblées du sabbat. Auraient-ils alors joué plus fort et, qui sait, remporté ? Ce fut très serré dans l’auditorium, ce vendredi-là. Les observateurs disent que ç’aurait pu prendre un bord ou l’autre. Et la majorité des ministres se seraient rangés du côté de ceux qui détenaient le pouvoir, comme on l’a abondamment démontré.
Rod Meredith tint une réunion des coordonnateurs régionaux dans l’après-midi. On rapporte qu’il était très nerveux. Mais ces hommes avaient été éduqués au Collège Ambassadeur et leur longue formation les rendait incapables de se regrouper contre la cabale révolutionnaire. Quelques-uns l’auraient peut-être fait, mais le groupe dans son entier n’était pas assez fort. Cependant, ce groupe d’hommes demeurait le meilleur espoir de leadership de l’église, à ce moment-là. La sécularisation des affaires et des départements juridiques ne pouvait fournir un leadership ecclésiastique convenable.
Lors de la réunion de vendredi après-midi, on posa un certain nombre de questions pertinentes, mais sans réponse. Selon plusieurs personnes y ayant assisté, les nerfs étaient à fleur de peau, mais aucune solution ne fut apportée.
Parmi les questions ayant été posées à la réunion des coordonnateurs régionaux, il y eut celles interrogeant le statut de membre de Virginia Kineston et Mary Ellen Dahldren. Virginia était la secrétaire de Stan et Mary Ellen son assistante, ou du moins, c’est l’impression que j’en eus après avoir passé un moment dans les bureaux externes où elles travaillaient. Je crois qu’officiellement, Mary est la secrétaire d’HWA. (Elle est aussi sa belle-fille.) Peut-être cet arrangement est-il plus symbolique que ce qu’on veut bien admettre.
En tous les cas, ces deux femmes siégeaient au centre nerveux de toute l’opération, au quatrième étage du Hall d’Administration. C’est de ce même endroit qu’HWA déclara par écrit, au printemps de 1979, que provenaient tous les problèmes de l’œuvre. Il y a deux centres de pouvoir au quatrième étage. L’un est le secteur de Stan, qu’HWA mentionna dans sa conversation téléphonique avec Wayne Cole avant qu’il n’excommunie ce dernier. Dans cette conversation, enregistrée sur bande pour la postérité, il dit que Stan avait occupé de manière inconvenante l’ancien bureau de Ted Armstrong à cause du prestige qui y était rattaché. Il entendait demander à Stan de déménager plutôt dans le bureau d’Ellis LaRavia. Les observateurs consciencieux ont noté qu’aucun déménagement de la sorte n’a jamais eu lieu et que ce fait n’est qu’une preuve de plus de l’ascendant de Stan sur « l’apôtre ». Les « rangs » du ministère devaient s’appliquer dans certains secteurs, mais pas dans celui-ci. Dans cette zone d’influence et de pouvoir, Virginia est au second rang derrière Stan.
L’autre centre d’influence du quatrième étage, beaucoup moins puissant, celui-là, c’est le bureau du directeur de l’Administration pastorale. Directement ou indirectement, ce bureau est sujet à l’autre, peu importe qui en est l’occupant et ce qu’il peut dire. Ce ne devrait pas être ainsi et ce n’est pas ce que le ministère voudrait.
Cela donne un très grand pouvoir à Virginia Kineston dans les divers domaines de l’église et son statut prend une dimension importante, ce qui est fort grave. Lorsque cette question a été soulevée par le ministère, ce ne fut pas une petite affaire. Un des avocats présents répondit qu’elle était un membre non actif. Beaucoup crurent qu’elle avait été excommuniée, qu’elle était un ex-membre. Et, bien sûr, son statut fit l’objet de considérables inquiétudes. Bien que personne ne doutât de son professionnalisme quant au service rendu à son patron, Stan Rader, les conversations allèrent bon train chez les ministres en ville à ce moment-là à propos de ses qualifications théologiques dans l’occupation d’un siège aussi névralgique. Qui pouvait contredire leur inquiétude, surtout après que parurent dans le Star-News de Pasadena ses commentaires concernant sa loyauté qui allait à son patron et non à l’église ? Les gens du ministère ne s’en trouvaient pas rassurés.
Évidemment, ils avaient le sentiment qu’un poste aussi stratégique aurait dû être occupé par une personne loyale envers l’église et les principes enseignés par celle-ci depuis longtemps. Bien sûr, Rod Meredith voulut immédiatement que son bureau exerce le pouvoir principal et semblait croire que sa mission comportait un pareil pouvoir.
Presqu’aussitôt, le bureau de Stan commença à donner des signes de manque de conformité aux décisions de Rod. La lutte prit de plus grandes proportions en dedans de deux mois et, dès mars, il resta à savoir si Rod allait tenir jusqu’à la Pâque de 1979 ! La cabale qui avait pris le pouvoir en janvier était réticente à renvoyer Rod trop vite ; pour sauver la face, ils souhaitaient que le temps passe. Ce qu’on aurait dû faire semblait évident, mais si ça arrivait trop rapidement, cela allait soulever des questions. Avec le temps, Rod passerait pour l’avoir fait lui-même. On pouvait faire en sorte que Rod ait l’air de ce que ses ennemis déclaraient déjà de lui, c’est-à-dire que Rod était un individu sans compassion, ne se souciant pas le moins du monde des autres sauf de lui-même. Au moment où il fut licencié, la majorité du personnel ordonné était on ne peut plus prêt à son départ. Donc, les détenteurs de pouvoir illégitime apparurent brièvement comme des bienfaiteurs pour avoir débarrassé le ministère de ce fléau. (Nous savons que le diable peut se donner l’air d’un ange de lumière.)
Dès le départ, Rod commença par indiquer qu’il avait plein pouvoir sous M. Armstrong. Il reprit exactement là où il avait laissé sept ans plus tôt, avant qu’il ne soit « shanghaïé ».
Comme le fit remarquer un ministre particulièrement fin observateur : « Rod n’a rien oublié et n’a que peu appris. » Il essaya de retourner dans le temps, chose que personne n’a jamais réussi à faire. Pendant que nous dînions au Velvet Turtle, en juin 1977, Rod avait signalé que nous devrions désirer retourner dans le bon vieux temps de son administration. J’avais réagi ainsi : « Rod, Humpty Dumpty s’assit sur le mur. Humpty Dumpty fit une chute fracassante. Tous les chevaux du roi et tous les hommes du roi ne purent remettre Humpty Dumpty en un seul morceau. » Je voulais dire que l’on ne peut renverser le temps. Quiconque croyant pouvoir le faire est en dehors de la réalité. Il est maintenant clair que Rod ne renversa pas le temps. Des semaines plus tard, à Tucson, il assura l’assemblée des ministres qu’il avait vraiment changé. Il proclama avoir beaucoup appris durant la période de temps où il fut « shanghaïé ». Mais les événements révélèrent qu’il avait fort peu appris.
À l’inverse, Dennis Luker proclama avec sa force habituelle qu’il n’avait pas changé du tout, lui. C’est ce que la plupart d’entre nous craignions. Nous ne pensions pas que Dennis puisse changer parce qu’il savait qu’il n’en avait pas besoin. Après tout, pourquoi vouloir altérer la « perfection » ?
L’équipe que Rod rassembla tout de suite après son étrange nomination avait pour objet de plaire aux conservateurs, immédiatement ! Et voilà la vieille garde prête à restaurer les choses dans leur ancien état. Je parlai à Rod au téléphone en mars, juste quelques semaines après la conférence. Je lui confiai que les rumeurs couraient qu’il serait remplacé par Ellis LaRavia. Il me répondit qu’il était au courant de ces histoires-là, mais que c’était impossible, car Ellis n’était qu’un ancien prédicateur. Je lui suggérai de ne pas trop compter que ce fait soit très dissuasif.
Congrès ministériel de Tucson ― 1979
Le congrès ministériel annuel fut originalement planifié pour le début de janvier à Pasadena. Il fut immédiatement remis quand l’État de la Californie intervint pour enquêter sur les affaires financières de l’église. Peu de temps après, le nouveau directeur de l’Administration pastorale, Rod Meredith, annonça que le congrès se tiendrait à Tucson à une date donnée ultérieurement. Un autre délai fut ensuite annoncé, mais finalement la date du 22 janvier 1979 fut fixée.
Ce congrès était de la plus haute importance pour Herbert Armstrong et Stanley Rader à cause de l’émoi et de l’agitation régnant dans les rangs du ministère et des membres. Il était principalement question du leadership ininterrompu des deux hommes qui possédaient le contrôle des finances et, par conséquent, du mécanisme corporatif. À ce moment-là, le contrôle des presses de l’église et du microphone au congrès de Tucson était crucial, comme l’était le contrôle de l’équipement physique à Pasadena. Le contrôle du ministère constituait le vrai test, toutefois, et c’était le but du congrès de Tucson.
Il n’y avait pas d’opposition organisée face à ce qui se passait, cependant, l’opposition désorganisée était, elle, massive. Jamais auparavant n’y avait-il eu pareil conflit entre ce que percevaient la majorité des ministres comme leur obligation envers Dieu et ce qu’on exigeait d’eux comme obligation envers un homme. Beaucoup se formèrent l’opinion que, sans le soutien actif et énergique de Rod Meredith et ses « conservateurs », le résultat de la conférence aurait été fort différent. Évidemment, personne n’eut la chance de poser de questions pertinentes durant les réunions. Le « congrès » était complètement arrangé. Mais, à une occasion, Stan quitta la ville pour diriger les opérations à Pasadena où ça devenait critique, et Rod Meredith eut l’air d’être devenu le numéro deux de la réunion. Tout ceux que je savais avoir des penchants conservateurs nourrissaient quelque espoir que les troubles passeraient et que Stan Rader et son sécularisme finiraient pas s’effacer. Cet espoir était entretenu par les signaux vagues mais prometteurs de Rod Meredith envoyés en direction de ses vieilles relations. La plupart avaient le sentiment qu’il entretenait en son sein la certitude d’un tel événement. Mais ce qui importe, c’est que le soutien considérable de Rod (à l’époque) était assuré par les efforts d’HWA et Stan Rader. Afin de solidifier le support de cette aile puissante du ministère, promesse fut faite d’ordonner deux hommes au rang d’évangéliste. (Dans l’Église Universelle de Dieu, c’est le rang le plus élevé en dessous de celui d’apôtre.) Et parce que le rang avait encore un sens aux yeux de ces hommes qui y avaient été exposés durant des décennies, ont considéra ces ordinations comme significatives.
Rod Meredith, Raymond McNair, Dennis Luker, Burk McNair et Sherwin McMichael étaient les principaux ressortissants de la brigade, directement sous Stan Rader et Herbert Armstrong. (Il est intéressant de noter que, un an après la rédaction de ce que vous lisez, tous ont été rétrogradés, d’une manière ou d’une autre. Pour un, Rod Meredith a été dépouillé de toute responsabilité et excommunié pendant six mois et envoyé en exil sur l’Ile d’Oahu, à Hawaï. Les héros de janvier devinrent les vilains en dedans de douze mois. Leur temps d’utilité était expiré. Tous ces hommes, à l’exception de Raymond McNair, ont reçu l’ordre de s’éloigner des « bureaux chefs ».)
Mais ce que beaucoup de ministres n’arrivèrent pas à percevoir comme inévitable les empêcha de faire grand bruit lors de la réunion. Ils croyaient que leur victoire était enfin arrivée et ils en profitèrent. HWA devait rire sous cape quand il leur permit cette liberté.
Lors du premier après-midi, à l’ouverture de la session, on nous parla des manifestations ayant lieu à Pasadena. C’était la première fois que nous en entendions parler. Herbert Armstrong annonça aux ministres que « les manifestations étaient tout à fait spontanées et qu’aucun ministre n’était le moindrement impliqué ». Il nous informa que de grosses manifestations avaient lieu à ce moment même. Les gens avaient tout simplement décidé en très grand nombre et de leur propre initiative de s’assembler pour défier l’État de la Californie. Nous étions assommés et nos sentiments s’élevaient fortement contre pareilles tactiques. Stan Rader donna son petit discours de ralliement et partit pour la Californie.
Bien sûr, nous sûmes bientôt après que les manifestations de Pasadena n’avaient rien de spontané. Tout de suite, des ministres téléphonèrent à des gens de la région de Pasadena et, sans surprise pour personne, ils découvrirent qu’on avait ordonné aux membres de s’assembler au nom d’Herbert Armstrong !
Le lendemain matin, HWA exprima son désappointement que les officiers de la police n’aient pas arrêté les femmes et les enfants pour les traîner en prison. Il afficha vraiment le désir que ce soit arrivé, dit-il, « devant les caméras de télévision ». Il voulait réellement utiliser ses disciples de cette façon, pendant qu’il était en sécurité dans un autre État ! Ça ressemblait aux confrontations de désobéissance civile planifiée devenues monnaie courante dans les années 1960. Comme l’a dit un ministre du Canada, également avocat : « Ils tentent d’amener le débat judiciaire dans les journaux et emploient les émotions pour dissimuler une méchanceté quelconque. »
Cependant, une fois Stan parti, le changement qui s’opéra chez HWA fut notable. Bon nombre de gens passèrent des commentaires sur cette modification de comportement. Le changement était indubitable.
À mesure que progressaient les réunions, il apparut évident que la conférence n’était qu’un gros ralliement d’encouragement. L’ennemi, c’était la Californie, et le capitaine de l’équipe, c’était HWA. Ce qui n’était pas si clair, toutefois, c’est le fait que Stan était l’entraîneur. Rod Meredith beuglait son encouragement total envers « l’apôtre de Dieu » et réitérait sans cesse sa « loyauté ». Au fil des jours, cet exemple fut suivi par d’autres orateurs.
La réunion se poursuivit et beaucoup de ministres furent profondément troublés. C’est au dernier jour qu’HWA entreprit son œuvre la plus efficace. Il dit avoir prié longtemps et avec ardeur la veille et parla de son inquiétude vis-à-vis sa vie éternelle. Il y eut juste assez d’émotion et de conviction pour en vaincre un grand nombre. Je suis sûr que tous furent touchés. Mais nous aurions vraiment dû être davantage sur nos gardes. HWA était passé maître dans l’emploi de la psychologie religieuse. Les événements prouvèrent sa duplicité.
Une autre chose qu’il fit à la conférence : nier avoir jamais commis l’adultère. Il nia avec force. Ce n’est que plus tard que je me rappelai une situation similaire, à Big Sandy, en 1974, lorsque Ted eut fait la même chose. Stan Rader m’avait dit qu’il avait entraîné Ted à savoir comment diriger le meeting.
Alors que la réunion tirait à sa fin, beaucoup se trouvèrent mécontents. Ils eurent l’impression de faire des compromis et ne savaient comment en sortir. Ils se sentaient trahis. Stan Rader était l’objet de leur colère. Ils voulurent blâmer Stan pour tout ça.
J’eus le sentiment, même là, que celui qui portait la responsabilité première n’était pas Stan Rader, mais HWA. Stan était certes coupable, mais il ne détenait pas le pouvoir principal. Il s’agissait probablement d’un opportuniste de première classe, comme l’étiqueta son ancien employeur, Milt Scott. Mais ce n’était pas lui qui prenait la responsabilité première devant Dieu.
Un groupe de ministres, inconnus de moi, résuma ce que je pensais être le consensus du ministère à la fin de la réunion en faisant circuler une lettre anonyme. J’aurais seulement aimé en donner le crédit à qui de droit, mais ils souhaitaient alors, et je suis sûr que c’est encore le cas, pouvoir demeurer anonymes. Je crois que cette lettre résume la pensée de plus de 70 % des pasteurs de l’église qui assistèrent à cette conférence. Je reprends dans les pages suivantes la lettre telle qu’elle parut :
« La lettre ci-incluse fut rédigée par un groupe de ministres et de membres inquiets de l’Église Universelle de Dieu et qui souhaitent, pour diverses raisons, demeurer anonymes. Cette lettre n’a pas encore été imprimée et n’a pas une grande circulation. Nous espérons que beaucoup de gens donneront de leur temps et de leurs efforts pour l’imprimer et la faire circuler le plus possible pour que d’autres frères puissent comprendre la vérité sur ce qui se passe. Un grand nombre de pasteurs peuvent avoir de multiples copies pour les rendre disponibles à leur congrégation.
« Nous apprécierons grandement tout ce que vous pourrez faire dans cet effort. »
(Lettre incluse)
26 janvier 1979
« Chers frères de l’Église de Dieu,
« Il y a beaucoup de confusion au sujet de l’action du Procureur général contre l’Église Universelle de Dieu et l’assignation du juge Steven S. Weisman comme administrateur provisoire. Quels sont les faits ? Qu’est-ce qu’un règlement judiciaire ? Quelle autorité a-t-il ? Qu’est-ce que cela va faire à l’église ? Quel en est le but ?
« Voici les faits selon les ordres de cour et selon l’administrateur provisoire.
« En tant que membre de l’église et contributeur financier de l’église, vous avez droit à une explication. À cause d’un recours judiciaire intenté par quelques membres et ex-membres de l’Église déclarant que les fonds donnés à l’Église ne furent pas dépensés de manière appropriée pour la mission de l’Église et que certains individus ont profité excessivement des procédures de l’Église, l’affaire a été portée à l’attention du bureau du Procureur général de l’État de la Californie.
« En Californie, il y a une loi qui prévoit que le Procureur général a le droit et le devoir de protéger le public en réglementant toute corporation à but non lucratif afin de s’assurer que l’argent qu’elle reçoit est utilisé dans le but qu’elle déclare selon ses propres chartes et arrêtés.
« Le Bureau du Procureur général a trouvé qu’il y avait assez de preuves de mauvaises répartitions des fonds pour justifier de porter à la Cour qu’un administrateur provisoire soit assigné jusqu’à ce que l’affaire soit amenée en justice. La Cour approuva et émit l’ordre que l’administrateur provisoire soit immédiatement nommé. La décision de la Cour a subséquemment été maintenue par sept juges ! ― trois juges de la Cour supérieure ainsi que trois des cours d’appel d’état dans de nombreux appels et motions.
« Maintenant, qu’est-ce qu’un administrateur provisoire ? Qu’est-ce qu’il fait ?
« L’administrateur provisoire s’est vu donner autorité par la Cour le rendant ainsi responsable des biens physiques de la corporation ― les bâtiments, les terrains, l’argent, les comptes, etc. L’autorité n’est PAS religieuse. Il ne doit pas non plus interférer dans le libre exercice de la religion, tel que garanti par le 7e amendement de la Constitution des Etats-Unis. Il s’agit plutôt de s’assurer que les fonds et les biens de la corporation de soient pas utilisés à l’encontre des buts établis contenus dans la constitution et les arrêtés de l’Église. De plus, l’administration provisoire doit être un parti neutre entre l’état et l’église pour garantir que tous les registres et les documents de l’église demeurent intacts et que les vérificateurs de l’état puissent avoir accès aux documents et aux comptes afin de déterminer s’il y a vraiment des preuves de malversations des fonds. Dans les faits, le dessein global de l’administration provisoire est de PROTÉGER l’Église et d’assurer sa continuité à exercer ses buts déclarés.
« C’est la Cour qui assigne l’administrateur provisoire. Dans ce cas-ci, elle a nommé un juge de la Cour suprême à la retraite, hautement respecté, Steven S. Weisman. Quand il a accepté son assignation, le juge Weisman est venu sous l’ordre de la Cour pour remplir ses devoirs en tant qu’administrateur provisoire. S’il ne les remplit pas, il peut-être retenu pour mépris de cour ! Pourtant, la Cour lui a donné ordre d’utiliser toutes les précautions pour ne pas interférer dans le libre exercice de la religion de l’Église. Conséquemment, le juge Weisman a déclaré, dans une réunion tenue le 4 janvier 1979 avec l’assemblée des directeurs de départements de l’Église et du Collège, que tous les salaires et les dépenses d’opérations normales seraient payées. Il ne questionnerait pas les recettes allouées aux choses comme le PLAIN TRUTH, ou le paiement du temps de télévision ou de radio, ou pour l’impression de brochures, des publications de l’église, etc. Mais il questionnerait les salaires excessivement élevés, les bonus et les autres bénéfices financiers accordés aux individus, etc., jusqu’à ce qu’ils soient examinés et qu’une décision soit rendue par la Cour à savoir si cet argent a été dépensé en accord avec les desseins de l’Église. En d’autres termes, le juge Weisman protégerait les biens et les argents de l’Église.
« Cependant, le juge Weisman, administrateur provisoire, n’a pas été en mesure d’exécuter ses devoirs plus d’une journée depuis le début de tout ceci. Une désinformation a fait peur à l’Église locale de Pasadena qui s’est enflammée. Beaucoup ont cru à tort que le juge avait “jeté M. Armstrong dehors” et s’était emparé de son autorité. Ce n’est JAMAIS arrivé ! Or, voici ce qui s’est passé !
« M. Armstrong a été honoré comme chef humain de l’Église. Aucune interférence n’a été faite d’aucune façon contre la direction spirituelle et pastorale de l’Église de M. Armstrong. Toutefois, M. Armstrong et M. Stanley Rader n’avaient plus l’autorité complète et absolue des biens et ne pouvaient plus dépenser l’argent de n’importe quelle manière qu’ils le désiraient sans l’approbation de l’administrateur provisoire ― particulièrement en ce qui regarde les affaires personnelles !
« Dans cette même réunion du 4 janvier, en réponse à la question posée par un ministre, le juge Weisman soutien le droit de M. Armstrong de nommer M. C. Wayne Cole, alors Directeur de l’Administration Pastorale, en tant qu’Officier exécutif en Chef Suppléant sous M. Armstrong pour la durée de la crise. D’aucune façon le juge Weisman ou M. Cole, de près ou de loin, dirent avoir ou eurent l’intention d’usurper l’autorité spirituelle de M. Armstrong. Que l’on ait pu en venir à croire par la suite la tragique déformation que le juge Weisman ou M. Cole aient “remplacé M. Armstrong”, c’est parodier la vérité, comme tous ceux qui assistèrent à la réunion peuvent en attester !
Le 18 janvier 1979, le juge Weisman envoya une lettre à M. Armstrong lui expliquant les devoirs d’un administrateur provisoire et demandant que M. Armstrong le rencontre ― offrant même d’aller voir M. Armstrong à sa résidence de Tucson ― pour qu’il puissent collaborer ensemble dans leurs fonctions respectives. Le but en était d’activer une opération tout en douceur et que les choses continuent de manière à ce que l’église n’en soit heurtée d’aucune façon, mais qu’elle soit aidée, en fait, par les procédures de vérification de l’état.
« L’Église Universelle de Dieu est une corporation de la Californie. Comme telle, l’état a la responsabilité, non seulement de voir à ce qu’elle soit respectueuse des lois, mais aussi de voir à sa survie et à sa santé continue. Une des tâches d’un administrateur provisoire est de venir en aide à une corporation qui peut être en difficulté financière en s’assurant qu’elle colle aux plans ou à la formule déclarée dans les arrêtés qui lui ont amené tant de succès à ses débuts.
« Le juge Weisman a promis à M. Armstrong et aux membres de l’Église sa pleine coopération en n’intervenant pas au niveau de la liberté religieuse de l’Église. Pour montrer sa bonne foi, il a volontairement demandé que son bureau soit situé dans le grand bâtiment de l’imprimerie, trois blocs à l’est du campus principal. Les membres de l’Église (quelques centaines sur les 5 000 environ qui vivent dans le sud de la Californie) furent amenés à croire que le séjour de l’administrateur provisoire dans le Hall d’Administration “désacraliserait”, en quelque sorte, le bâtiment. Quoi que le juge Weisman ait eu l’autorité de s’installer partout, il se montra conciliant envers l’Église et aménagea dans l’imprimerie.
« L’administrateur provisoire continuera, au niveau de ses responsabilités, à protéger les biens de l’Église tant que des décisions finales ne seront pas prises par la Cour. À ce titre, il apprécierait la compréhension et la collaboration de tous les membres de l’Église.
« Cette lettre a été rédigée par un certain nombre de ministres de l’Église et, sur la base de nombreuses communications directes avec le Bureau du Procureur général, nous savons qu’elle représente le point de vue d’un grand nombre de pasteurs et d’anciens locaux de par le monde.
« Ces deux dernières semaines, nous avons eu la mort dans l’âme de voir l’Église de Dieu si divisée, si blessée, si désillusionnée et si confuse. Mais pire encore, nous avons été terriblement attristés de voir le peuple de Dieu utilisé et incité à agir à l’encontre de la Sainte Parole de Dieu et des claires instructions des Écritures.
« Qu’est-ce que l’Église a à cacher ?
« Jésus a dit qu’Il était la “lumière” envoyée de Dieu au monde. Il a dit à Ses disciples qu’ils devaient être la “lumière du monde” et Il leur a commandé : “Ainsi, que votre lumière luise devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres et qu’ils glorifient votre Père qui est aux cieux” (Matthieu 5:16).
« Jésus a dit “que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises” (Jean 3:19). Lisez encore les paroles de Jésus ! “Car quiconque s’adonne à des choses mauvaises, hait la lumière, et ne vient point à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient censurées. Mais celui qui s’adonne à la vérité, vient à la lumière, afin que ses œuvres soient manifestées, parce qu’elles sont faites selon Dieu” (vs 20-21).
« Il s’agit du principe que ceux qui n’ont rien à cacher ― et qui exécutent leurs œuvres sous la direction et l’approbation de Dieu ― verront leurs œuvres venir en lumière. Ils n’ont cure d’être EXPOSÉS parce qu’ils n’ont rien à cacher ! Mais ceux qui veulent demeurer dans les ténèbres ― cachent, dissimulent, gardent secret ― font ainsi parce que leurs œuvres sont mauvaises.
« L’apôtre Pierre parla avec force de la responsabilité du chrétien envers les autorités civiles : “Soyez donc soumis à tout établissement humain, pour l’amour de Dieu : soit au Roi, comme à celui qui est par-dessus les autres ; soit aux Gouverneurs, comme à ceux qui sont envoyés de sa part, pour punir les méchants et pour honorer les gens de bien” (1 Pierre 2:13-14).
« L’apôtre Paul, lui aussi sous l’inspiration divine, dit ces mots à Tite : “Avertis-les d’être soumis aux Principautés et aux Puissances, d’obéir aux Gouverneurs, d’être prêts à faire toute sorte de bonnes actions” (Tite 3:1).
« Partout à la télévision, nous avons été les malheureux témoins du spectacle tragique du principal représentant de l’administrateur provisoire (et, par conséquent, de la loi constituée du pays) citant Romains 13 à quelques membres de l’Église à qui l’ont avait ordonné de lui résister. On avait dit à ces membres qu’être “sujet” ne voulait pas toujours dire obéir à l’autorité établie. Un des bureaucrates de l’Église proclama publiquement, sur toutes les chaînes télévisées, que l’état devrait “défoncer les portes” s’il voulait entrer. Et, non seulement a-t-on fortement barricadé les portes avec des poutres, mais ― incroyable ! ― on a aussi placé des femmes et des enfants directement derrière ces portes !
« Mais Tite dit : “OBÉISSEZ AUX GOUVERNEURS”, alors qu’on a cité à certains membres de l’Église l’Écriture : “il faut plutôt obéir à Dieu qu’aux hommes” pour justifier la désobéissance civile et le mépris envers l’action de la Cour, ce qui a occasionné un “œil au beurre noir” à l’Église Universelle de Dieu dans tout le sud de la Californie, dans tout le pays et dans le monde entier.
« Mais que signifie “il faut plutôt obéir à Dieu qu’aux hommes” ? Quelle loi de Dieu a-t-on brisée ? Où se situe le conflit ? Des membres ont été interpellés, encouragés et contraints, au moyen d’appels téléphoniques pendant toute la soirée pour qu’ils se rendent au Hall d’Administration afin d’assister à des “assemblées spéciales de l’église” le lundi matin, 22 janvier 1979. Ils s’y rendirent dans le seul but d’empêcher l’administrateur provisoire assigné par l’état d’entrer dans la bâtisse et y exécuter ses devoirs officiels. Admettant franchement le subterfuge, un ministre annonça ouvertement que la réunion devait être une “assemblée ecclésiastique” puisque “c’est notre seule défense” ! Qu’il est embarrassant pour l’Église de Dieu de se cacher derrière la question fausse de “l’Église et l’État”, alors que l’État ne cherche qu’à aider l’Église à renforcer ses finances !
« Comprenez bien ceci : il ne s’agissait pas d’une fête ou d’un sabbat. Aucune injonction biblique, de quelque sorte que ce soit, n’exige des frères qu’ils agissent ainsi. DIEU N’A PAS DONNÉ CETTE ORDRE AUX FRÈRES PAR SA PAROLE ! Mais certains ont dit : “Nous devons combattre pour l’Église de Dieu. Nous devons nous battre pour ces terrains, pour ces bâtiments et pour nos droits !”
« L’homme qui, au nom de l’Église, a repoussé avec force l’officier de l’administrateur provisoire, lui a dit : “Vous êtes notre ennemi et nous ne vous laisserons pas passer cette porte.” L’officier a demandé : “Prierez-vous pour moi, comme la Bible dit que vous devez prier pour vos ennemis ?” Et l’homme, un diacre dans l’Église, a répondu : “Je vais prier pour vous ! Je vais prier pour que Dieu vous prenne !”
« Jésus a dit : “…mon Règne n’est pas de ce monde ; si mon Règne était de ce monde, mes gens combattraient afin que je ne fusse point livré aux Juifs ; mais maintenant, mon Règne n’est point d’ici-bas” (Jean 18:36).
« Jésus n’a même pas voulu que Ses disciples combattent pour Lui afin d’empêcher qu’Il tombe aux mains de ceux qui voulaient Le tuer ! Mais aujourd’hui, des membres de l’Église de Dieu, qui se considèrent disciples de Christ, semblent croire qu’il est parfaitement justifié de mettre en danger même leurs propres petits enfants et d’employer la force physique pour résister aux autorités établies afin de “sauver les bâtiments” de l’Église. Mais, en réalité, ils n’ont pas sauvé les bâtiments de l’Église. Car l’administrateur provisoire n’a, de toute façon, fait de tort ni aux bâtiments, ni aux terrains ! Il était là pour protéger les bâtiments ; et pour sauver les biens de l’Église, pour que toutes les ressources, physiques et financières, puissent être vouées à la mission de l’Église et non au profit personnel de quelques-uns !
« Voici ce que dit la Parole de Dieu au sujet des autorités civiles, dans plusieurs versions :
[Dans l’anglais original, les auteurs citent Romains 13:1-5 tirés des versions New International, The Modern Language Bible et Moffat. Nous vous présenterons la version française de David Martin, suivie de celle d’Ostervald, puis de celle de Louis Segond.]
« “Que toute personne soit soumise aux Puissances supérieures : car il n’y a point de Puissance qui ne vienne de Dieu, et les Puissances qui subsistent, sont ordonnées de Dieu. 2C’est pourquoi celui qui résiste à la Puissance, résiste à l’ordonnance de Dieu ; et ceux qui y résistent, feront venir la condamnation sur eux-mêmes. 3Car les Princes ne sont point à craindre pour de bonnes actions, mais pour de mauvaises. Or veux-tu ne point craindre la Puissance ? fais bien, et tu en recevras de la louange. 4Car le Prince est le serviteur de Dieu pour ton bien ; mais si tu fais le mal, crains ; parce qu’il ne porte point vainement l’épée, car il est le serviteur de Dieu, ordonné pour faire justice en punissant celui qui fait le mal. 5C’est pourquoi il faut être soumis, non seulement à cause de la punition, mais aussi à cause de la conscience” (Version Martin).
« “Que toute personne soit soumise aux puissances supérieures ; car il n’y a point de puissance qui ne vienne de Dieu ; et les puissances qui subsistent, ont été établies de Dieu. 2C’est pourquoi, celui qui s’oppose à la puissance, s’oppose à l’ordre que Dieu a établi ; or ceux qui s’y opposent, attireront la condamnation sur eux-mêmes. 3Car ceux qui gouvernent ne sont pas à craindre lorsqu’on fait de bonnes actions ; mais seulement lorsqu’on en fait de mauvaises. Veux-tu donc ne point craindre les puissances ? Fais le bien, et tu en seras loué. 4Car le prince est le ministre de Dieu pour ton bien ; mais, si tu fais le mal, crains, car il ne porte point l’épée en vain ; parce qu’il est ministre de Dieu, pour faire justice en punissant celui qui fait le mal. 5C’est pourquoi il est nécessaire d’être soumis, non seulement à cause de la punition, mais aussi à cause de la conscience” (Version d’Ostervald).
« “Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures ; car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées de Dieu. 2C’est pourquoi celui qui s’oppose à l’autorité résiste à l’ordre que Dieu a établi, et ceux qui résistent attireront une condamnation sur eux-mêmes. 3Ce n’est pas pour une bonne action, c’est pour une mauvaise, que les magistrats sont à redouter. Veux-tu ne pas craindre l’autorité ? Fais-le bien, et tu auras son approbation. 4Le magistrat est serviteur de Dieu pour ton bien. Mais si tu fais le mal, crains ; car ce n’est pas en vain qu’il porte l’épée, étant serviteur de Dieu pour exercer la vengeance et punir celui qui fait le mal. 5Il est donc nécessaire d’être soumis, non seulement par crainte de la punition, mais encore par motif de conscience” (Version Louis Segond).
« Notez le ton et la force des écrits inspirés de Paul. Il est absolument certain que, quand nous faisons le bien dans notre conduite civile ou sociale, nous n’avons pas à avoir peur que les pouvoirs civils établis nous fassent du tort. La Bible nous dit, au contraire : “fais bien, et tu en recevras de la louange” (v. 3).
« Le même mot est utilisé dans Romains 13 où on l’a traduit par « soumettre » ou « être sujet à », comme dans Éphésiens 5:22 où on dit aux femmes d’être « soumises à leurs maris » ! Les membres de l’église ― hommes et femmes ― peuvent-ils avoir le sentiment qu’une épouse ait le droit de résister à son mari comme ils l’ont fait contre les autorités de l’état ?? Ironiquement, plusieurs des hommes qui se montrèrent les plus rebelles envers l’état sont parmi ceux qui insistent le plus pour que leurs épouses leur obéissent !!
« La citation d’Actes 5:29, “il faut plutôt obéir à Dieu qu’aux hommes” venait de la réponse de Pierre après que le souverain sacrificateur ait dit aux apôtres : “ne vous avons-nous pas défendu expressément de n’enseigner point en ce Nom ? et cependant voici, vous avez rempli Jérusalem de votre doctrine, et vous voulez faire venir sur nous le sang de cet homme” (v. 28).
« Notez les points suivants : premièrement, c’est l’autorité religieuse qui défendit aux apôtres d’enseigner, pas l’autorité civile. Mais quelle était l’interdiction ? LISEZ-LA VOUS-MÊMES DANS VOTRE BIBLE ! Il leur était défendu D’ENSEIGNER AU NOM DE JÉSUS ! Mais ils avaient le COMMANDEMENT direct de la part de Jésus-Christ LUI-MÊME d’enseigner en Son Nom ! Voyez Matthieu 28:19-20 ; Marc 16:15 ; Luc 24:47 ; Actes 1:8.
« On n’a jamais dit à l’Église Universelle de Dieu qu’elle ne pouvait pas prêcher la Parole de Dieu ou l’Évangile de Jésus-Christ, ou le salut, ou le repentir, ou n’importe quelle autre de ses doctrines ou de ses enseignements !! En fait, c’est le contraire ! On a dit à l’Église qu’elle devait remplir ses buts établis tels qu’exprimés dans notre constitution et nos arrêtés ― lesquels sont de prêcher et d’enseigner l’évangile et le message de Jésus-Christ, le Royaume de Dieu ! Ce à quoi s’est objecté l’état, c’est que l’argent soit dépensé à AUTRE CHOSE qu’aux buts de l’Église !
« Il y eut une autre distorsion choquante. On a prétendu qu’il vous fallait envoyer vos dîmes à M. Armstrong, à Tucson, sinon vous les enverriez à un administrateur provisoire à Pasadena. Frères, LES DEUX CONCEPTS SONT FAUX ! Les dîmes et les offrandes vont à Dieu ― pour Son Œuvre ― et doivent aller à SA MAISON ! Et cette maison, c’est l’Église ! Voir 1 Timothée 3:15 ; Éphésiens 2:19 ; Galates 6:10. L’Église se compose de tous ceux qui forment le peuple de Dieu ― tous les membres du corps spirituel de Christ dont Lui-même, Jésus, est le Chef vivant !
« Frères, beaucoup d’entre nous dans le ministère avons de graves inquiétudes face aux conseils et à l’influence qui entourent M. Armstrong en ce moment. On formule des paroles comme si elles provenaient de l’esprit même de M. Armstrong, alors qu’elles sont clairement en contradiction avec les enseignements qu’il a lui-même donnés pendant plus de quarante ans ! Nous avons tous entendu et grandement apprécié la proclamation de M. Armstrong déclarée à de nombreuses reprises au fil des ans : “NE ME CROYEZ PAS : CROYEZ LA BIBLE !” Et : “Ne prenez pas ma parole. Cherchez. Lisez la dans votre Bible. Prouvez si ces choses sont vraies.”
« Vous avez sans doute noté, à la dernière page du Worldwide News, où on a imprimé l’affidavit de M. Armstrong, que celui-ci dit : “Herbert W. Armstrong, ayant dûment juré, dépose et déclare sous serment…” Bon, ce n’est peut-être pas un gros point, mais M. Armstrong a enseigné pendant de nombreuses années que Jésus a dit de ne pas jurer du tout (Matthieu 5:34). Et l’apôtre Jacques a dit plus loin : “Or, sur toutes choses, mes frères, ne jurez ni par le Ciel, ni par la terre, ni par quelque autre serment ; mais que votre oui soit Oui, et votre non, Non : afin que vous ne tombiez point dans la condamnation” (Jacques 5:12).
« Nous savons que M. Armstrong n’avait pas écrit ces mots “ayant dûment juré… sous serment”. De plus, le style d’écriture n’est pas celui de M. Armstrong ! Qu’arrive-t-il à l’Église de Dieu ?
« Frères, à cause de la violation d’Écritures nettes et de l’incitation à une conduite non chrétienne envers trop de nos frères ― amenés à croire qu’ils servent Christ ― nous, ministres, avons le sentiment qu’il y a quelque chose qui cloche carrément.
« Ce que nous voudrions voir, c’est la réputation financière de l’Église redressée et éclaircie. Nous voudrions que l’on rende compte en détail de chaque dollar reçu. Nous voudrions voir un compte-rendu complet remis aux nombreux membres du Corps de Christ de l’argent dépensé. Nous voudrions voir le grand livre comptable ouvert ― les registres de comptes. Il ne devrait rien y avoir que nous craignions de laisser voir aux frères et aux autres ministres ! Nous voudrions voir l’Église déclarer annuellement tous les salaires des employés plus tous les bénéfices et les bonus !!
« Si nous sommes tous frères et sœurs en Christ, pourquoi le bureau des finances ne permettrait-il pas au peuple de Dieu de savoir ce qui se passe et où l’argent de Dieu est dépensé ? Rappelez-vous que, lorsque l’argent arrive ici, c’est pour l’Œuvre de Dieu. Les dîmes sont peut-être à Dieu, mais beaucoup d’argent provient des offrandes individuelles ! Souvenez-vous que toutes choses sont à Dieu ! Mais cela nous inclut tous ― frères comme ministres ! Pour vous montrer quelle importance a le peuple de Dieu, Sa Parole dit :
« “Que personne donc ne se glorifie dans les hommes ; car toutes choses sont à vous ; soit Paul, soit Apollos, soit Céphas, soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit les choses présentes, soit les choses à venir, toutes choses sont à vous, et vous à Christ et Christ à Dieu” (1 Corinthiens 3:21-23).
« Frères, si cela est vrai, est-ce trop demander que le peuple de Dieu soit informé en détail des finances de l’Œuvre de Dieu pour laquelle il se sacrifie tellement et pour laquelle il prie avec tant de ferveur ?? Est-ce trop demander que chaque membre de cette Église reçoive, lors de son baptême ou avant le baptême, une copie de la constitution et des arrêtés de cette Église pour laquelle chacun s’engage à vie ? Est-ce trop demander que tout l’argent donné à Dieu soit utilisé pour cette Œuvre ? En vérité, c’est exactement ce que veulent l’état et l’administrateur provisoire, c’est tout. Pourquoi, alors, sont-ils contrecarrés par une foule agitée psychologiquement par des faussetés et de fausses représentations ?
« Si vous voulez que les livres de compte, les comptes-rendus et les procédures financières, la déclaration complète des salaires et des bénéfices, ainsi que des copies des arrêtés et de la constitution soient disponibles, S’IL VOUS PLAÎT, faites-le savoir aux Bureaux chefs de l’Église et au MINISTÈRE ! Dites-le à votre ministre local !
« Ou écrivez à : Worldwide Church of God, Pasadena, Californie 91123.
« Mais si l’Église de Dieu n’est pas restaurée comme étant l’organisation la plus honnête, la plus ouverte et la plus droite d’Amérique ― et bientôt ! ― nous craignons que beaucoup de frères se détournent et que l’Œuvre du Dieu vivant doive être faite par d’autres instruments.
« Nous savons que votre cœur est dans cette Église. Si l’Église de Dieu a jamais eu besoin de votre engagement, c’est bien MAINTENANT ! Et, connaissant votre dévouement, nous savons que vous voulez que l’Église de Dieu ― comme le Ministère de Dieu ― soit “sans reproche”.
« Nous disons donc, “qu’avons-nous à cacher ? Laissons venir les vérificateurs de l’état pour inspecter nos livres. Après tout, ‘un honnête homme n’a rien à craindre’, ni une organisation honnête”.
« Si, comme organisme, nous sommes coupables de quelque infraction de la loi que ce soit, alors, faisons, en tant qu’organisation, ce que chacun de nous ferions comme individu. Reconnaissons notre tort ― repentons-nous ― demandons pardon à Dieu ― et FAISONS LE BIEN ! Mais, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, CESSONS TOUTE DISSIMULATION ET ARRÊTONS D’AGIR COMME DES CRIMINELS EN RÉSISTANT À L’AUTORITÉ ÉTABLIE !!
« D’un autre côté, si nous sommes sans tache et droits, une enquête publique ne fera que le confirmer ! Alors, gardons les portes ouvertes pour que le monde entier puisse savoir que nous n’avons rien à cacher, que nous n’avons pas honte de quoi que ce soit ― moralement, doctrinalement et financièrement !
« En tant que corps et organisation, mettons réellement les paroles de Jésus en pratique : “Ainsi, que votre lumière luise devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est aux cieux” (Matthieu 5:16).
(Fin de la lettre)
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[1] Shanghaïé : Ce terme est expliqué au Chapitre 17.