D.072 – Dévoilement des faussetés pré-tribulationistes – Partie 2

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Par Larry Simmons

 Tiré de l’article Unmasking Pre-Trib Fallacies

Traduction de Roch Richer

CHAPITRE DEUX

Deux Seconds Avènements ou crève !

Dans le chapitre précédent, nous avons vu comment les pré-tribulationistes minimisent le fait que les Écritures n’enseignent jamais de manière explicite leur position. Néanmoins, l’absence d’un enseignement direct s’avère un handicap de taille. Pour prouver que les croyants ne passeront pas au travers des tribulations, ils sont forcés de s’en remettre à toute une série d’arguments indirects secondaires. Partant de ceux-ci, rien ne leur est plus crucial que de prouver qu’il y a deux futurs Avènements du Seigneur au lieu d’un seul. S’ils peuvent arriver à établir la preuve de deux Avènements futurs, leur lutte en faveur de la position pré-tribulationiste ne s’en portera que mieux. Sinon, tout ce qui reste des autres arguments devient caduc. En fin de compte, quel but y aurait-il à débattre des caractéristiques d’un Avènement antérieur s’il ne peut-être établi que celui-ci existe vraiment ? (Si nous échouons à prouver qu’il y a des hommes sur Mars, tenterons-nous ensuite de débattre à savoir comment ils s’habillent ?)

Raison #2 d’être pré-tribulationiste

« Cela démêle de manière claire et logique les détails contrastants du Second Avènement de Christ. »[1]

En passant en revue toute l’information biblique concernant le Second Avènement, les pré-tribbeurs en concluent que plusieurs détails détonnent ou sont contradictoires. Leur solution pour les « démêler » est de suggérer, non pas un, mais deux Avènements du Seigneur : « un pour Son Église, l’autre pour le monde. »[2] Ces deux Avènements sont séparés, dit-on, par sept ans. D’après la doctrine pré-trib, l’Avènement pour l’Église dans les airs sera secret, alors que celui pour le monde sera public.[3]

Par rapport à cette question, les pré-tribbeurs sont coincés dans un dilemme. D’un côté, ils doivent absolument démontrer qu’il y a deux Avènements séparés. S’il n’y a qu’un seul Avènement, ce ne peut être que celui où le Christ apparaîtra dans Sa gloire, juste après les tribulations, ce qui donnerait aux pré-tribbeurs autant de pertinence qu’en possède une « Société pour la Terre Plate ». D’un autre côté, ils doivent également se défendre contre l’accusation d’enseigner deux Seconds Avènements du Christ. Pourquoi ? Parce que ce concept n’existe nulle part dans les Écritures ! À chaque fois que les Paroles de la Bible se réfèrent à l’Avènement du Seigneur, celui-ci est au singulier, jamais au pluriel. (Il n’y a aussi aucune référence biblique à l’enlèvement comme d’un événement secret.)

[Pour être entièrement conséquent avec ce concept de deux Avènements futurs, on devrait en toute logique les nommer comme suit : retour secret de Christ pour Son Église = Second Avènement ; retour de Christ en gloire = Troisième Avènement !]

Concernant l’accusation que les pré-tribulationistes enseignent deux Avènements, Tim LaHaye écrit ceci : « Je réalise que certains m’accuseront d’enseigner deux Avènements de Christ, mais c’est faux. »[4] Il n’y a aucun doute que cette dénégation semblerait plus plausible s’il n’avait pas déjà avancé l’idée de deux futurs Avènements dans le paragraphe précédent ! Il y déclare ceci : « Ce n’est qu’en dérobant ces deux passages de leur évidente signification que nous pouvons ignorer les deux Avènements de Christ, l’un pour Son Église et l’autre pour le monde. »[5] (italique ajoutée).

Sentant peut-être la futilité de renier quelque chose d’aussi évident, LaHaye abandonne toute prétention à vouloir se défendre de l’accusation et suggère abruptement que, de toute façon, les deux Avènements pourraient être bibliques ! Comme support à cette affirmation, il s’en remet à l’expérience vécue par les prophètes de l’Ancien Testament. « Ce qui ne semblait qu’être une seule venue devint deux événements séparés d’au moins deux mille ans. » Pour cette raison, « en quoi serait-il étrange que Son Avènement pour Son Épouse (en bénédiction) et Son Avènement sur terre (en jugement) soient séparés de sept ans ? »[6]

Ce raisonnement comporte de sérieux problèmes. Tout d’abord, la prémisse est fausse. Le premier Avènement ne devint pas deux événements ; un événement suivit simplement l’autre. Et même si c’était vrai, l’argument lui-même est un sophisme[7] dû au hasard, c’est-à-dire que l’on suppose que quelque chose est une propriété, une caractéristique essentielle du sujet dont on traite, même si cette chose est accidentelle au sujet traité. Ici, l’on présume qu’une caractéristique essentielle du premier Avènement est qu’il devint deux événements avec un intervalle de temps entre les deux. Cette propriété est alors malencontreusement appliquée au Second Avènement. Donc, il est suggéré de manière erronée que le Second Avènement deviendra aussi deux événements séparés par une période de temps.

Argument pré-trib : l’enlèvement et le Second Avènement ne peuvent pas être le même événement.

Les pré-tribulationistes croient que les détails du Second Avènement et ceux de l’enlèvement offrent de tels contrastes qu’ils ne peuvent absolument pas se rapporter au même événement. Walvoord écrit ceci : « Les contrastes sont tels que tenter d’harmoniser ces deux événements est une impossibilité. Ceux qui le tentent doivent recourir à une spiritualisation des détails qui jure, ainsi qu’une résiliation des différences frappantes dans leur caractère général. »[8]

Notre réponse : Par son accusation de spiritualisation, Walvoord veut nous faire croire que les détails contrastants proviennent d’une interprétation littérale des Écritures. Rappelez-vous que spiritualiser signifie rejeter ou justifier autrement la lecture simple d’une Écriture en la remplaçant par une signification symbolique quelconque. Ainsi, par définition, seule une interprétation littérale peut être spiritualisée. Pourtant, en ce qui a trait aux 24 détails contrastants suggérés par Walvoord, un seul comporte une référence biblique correspondante — et ce détail n’est que de peu d’utilité, car il est impossible de construire un contraste à partir d’un seul fait (quelque chose qui équivaudrait à décrire la différence entre un seul canard !). Nous allons néanmoins essayer de déterminer s’il y a un fondement biblique à ces 12 contrastes. Après quoi, nous déciderons si les supposés contrastes exigent réellement une interprétation de deux futurs Avènements.

Détails contrastants qui, dit-on, requièrent deux Avènements séparés

Contraste pré-trib #1 :

« Au moment de l’enlèvement, le monde continue à pécher, alors qu’au Second Avènement, le monde est jugé et la justice est établi sur terre. »[9]

Notre réponse : Le type d’argument présenté ici est appelé un syllogisme.[10] Il est formé de deux déclarations informatives appelées « prémisses » ou « propositions » (majeure et mineure) et qui soutiennent ou prouvent une conclusion. Pour le bien de notre analyse, l’argument formel pour le premier contraste se lirait comme suit :

Proposition majeure : Au moment de l’enlèvement, le monde n’est pas jugé et continue à pécher.

Proposition mineure : Au Second Avènement, le monde est jugé et la justice est établie sur terre.

Conclusion : L’enlèvement et le Second Avènement ne sont pas le même événement.

À première vue, cet argument semble simple et direct. Mais, comme vous allez le voir, il n’est ni l’un ni l’autre. Dans la discipline qu’on appelle logique simple, lorsqu’il n’y a rien de mauvais dans la forme d’un argument, on dit qu’il est valide. Cependant, l’analyse ne se termine pas là. Un argument peut être valide même quand il contient une fausse prémisse ou plus. Quand cela arrive, on dit de l’argument qu’il est faux dans son entier. C’est le cas dans ce premier contraste. Bien que l’argument en lui-même soit valide, il est néanmoins faux parce que la proposition majeure n’est pas vraie.

Avant d’entrer dans l’analyse formelle, voyons si nous pouvons découvrir par intuition pourquoi ce premier contraste est faux. Lorsque nous examinons l’un ou l’autre des deux passages de la Bible traitant spécifiquement de l’enlèvement (1 Corinthiens 15:51-53 ou 1 Thessaloniciens 4:13-17), nous ne trouvons aucune expression indiquant que le monde n’est pas jugé après l’enlèvement et qu’il continue de pécher. Comment alors les pré-tribbeurs déterminent-ils qu’il n’y a pas de jugement à l’enlèvement ? Croyez-le ou non, c’est au moyen d’une conclusion fondée exclusivement sur une argumentation basée sur le silence ! Parce que ces passages ne mentionnent pas le jugement, les pré-tribbeurs supposent une absence de jugement. Bien sûr, le problème avec ce genre d’argument, c’est qu’on peut « prouver » n’importe quoi. Par exemple, nous remarquons également qu’il n’est aucunement fait mention de marmottes dans ces passages. En nous basant sur cette omission, pouvons-nous en conclure que l’enlèvement n’aura pas lieu un Jour de la Marmotte ? Maintenant, regardons de quoi a l’air l’argument formel :

Proposition majeure : Les passages sur l’enlèvement ne mentionnent pas de jugement.

Conclusion : Le monde n’est pas jugé à l’enlèvement et continue de pécher.

Dans sa forme présente, l’argument est invalide. Pour le rendre valide, une proposition non déclarée doit être ajoutée. Nous le lirons ensuite ainsi :

Proposition majeure (non déclarée) : Si un jugement est associé à un événement, les passages s’y rapportant feront mention de ce jugement.

Proposition mineure : Les passages concernant l’enlèvement ne font pas mention d’un jugement.

Conclusion :Le monde n’est pas jugé à l’enlèvement et continue de pécher.

Quoique l’argument soit maintenant valide dans sa forme, il est néanmoins erratique. Pourquoi ? Parce que la proposition majeure non déclarée est fausse. Il y a un certain nombre de passages à propos du Second Avènement qui ne font pas référence au jugement. Considérez, par exemple, Actes 1:11, où l’on dit : « Hommes galiléens, pourquoi vous tenez-vous là à regarder au ciel ? Ce Jésus, qui a été enlevé d’avec vous dans le ciel, reviendra de la même manière que vous l’avez vu monter au ciel. » Même si, de toute évidence, il s’agit d’une prophétie parlant du Second Avènement — l’événement associé au jugement —, il ne contient aucune mention dudit jugement.

Cela étant dit, le premier contraste n’a pas de fondement biblique réel. Comme une preuve viciée dans un procès, il ne devrait y avoir aucun rapport avec la question discutée, c’est-à-dire, si la Bible enseigne ou non deux Avènements séparés. À titre d’avertissement, vous verrez ce genre de « preuves » offertes à de nombreuses reprises à mesure que les pré-tribulationistes débattront de leurs croyances.

Contraste pré-trib #2 :

« À l’enlèvement, Satan n’est pas lié, alors qu’au Second Avènement, Satan est lié et jeté dans l’abîme. »[11]

Notre réponse : Ici encore, deux séries de faits bibliques sont présentées comme conduisant à une conclusion qui semble logique : savoir, qu’il y a deux Avènements différents. Pour être valide, l’argument réel devrait être écrit comme ceci :

Proposition majeure (non déclarée) : Tous les passages concernant le Second Avènement mentionnent l’enchaînement de Satan.

Proposition mineure :Les passages sur l’enlèvement ne parlent pas de cet enchaînement.

Conclusion :Ce doit être deux événements séparés.

De toute évidence, la proposition majeure est erratique, car la majorité des passages sur le Second Avènement ne font aucune mention ne Satan ou de son sort. Cela veut dire que la conclusion menant à deux futurs Avènements est fausse et n’ajoute en rien à la cause d’un enlèvement pré-tribulationiste.

En aparté, nous alléguons que cette singulière série de contrastes est facile à harmoniser. Comment ? Tout simplement en reconnaissant que l’enlèvement n’est que le début du Second Avènement. Après que les Saints sont enlevés dans les airs et rejoignent le Seigneur, ils reviennent rapidement avec Lui sur terre où la première chose qu’ils font, dans l’ordre de la procédure, c’est de détruire les armées rassemblées à Armageddon et, juste après, Satan est lié.

Contraste pré-trib #3 :

« Aucun passage de la résurrection des saints, lors du Second Avènement, ne mentionne jamais la transformation des saints restés vivants au même moment. »[12]

Notre réponse : Ici, les pré-tribulationsites cherchent à démontrer la nécessité de deux Avènements en prouvant que ces derniers arrivent à des moments différents. Dans le système pré-trib, on pense qu’ils sont séparés par une période de sept ans. Une fois de plus, un sérieux problème se pose dans la méthode employée pour en faire la preuve. C’est-à-dire que l’on forge un autre argument partant du silence [i.e., ce que la Bible ne dit pas] pour produire une autre fausse conclusion. Voici l’énoncé formel de l’argument :

Proposition majeure (non déclarée) : Si aucun passage ne dit que l’enlèvement et la résurrection du Second Avènement arrivent en même temps, c’est qu’ils doivent survenir à des moments différents.

Proposition mineure : Aucun passage ne dit qu’ils arrivent en même temps.

Conclusion : L’enlèvement et la résurrection du Second Avènement surviennent à des moments différents — en conséquence, se sont des événements séparés.

Vous devriez maintenant être familiers avec ce modèle et reconnaître que la proposition majeure a été falsifiée. Le fait qu’il n’est pas mentionné que deux événements soient simultanés ne signifie pas automatiquement qu’ils doivent survenir à des moments différents. Démontrer qu’il manque une caractéristique à une chose ne prouve pas qu’elle en possède une autre. Le verdict concernant ce « contraste » est qu’il ne peut logiquement pas être tiré de la Bible.

Contraste pré-trib #4 :

« Au moment de l’enlèvement, le Mont des Oliviers demeure inchangé, alors qu’au Second Avènement, il se divise et qu’une vallée est formée à l’est de Jérusalem (Zacharie 14:4-5). »[13]

Notre réponse : Ce contraste-ci est remarquable du fait que c’est le seul où Walvoord attache une référence aux Écritures. Il surgit à cause du seul passage sur le Second Avènement qui prédit que, lors du retour du Seigneur, le Mont des Oliviers sera séparé en deux (voir Zacharie 14). Parce qu’aucune déclaration similaire ne se trouve dans les passages parlant de l’enlèvement, Walvoord tire la conclusion qu’il doit donc s’agir de deux événements séparés. Mais cela soulève une question intéressante : si l’omission de ce bout d’information est une caractéristique catégorique d’un passage sur l’enlèvement, que dirions-nous à propos du grand nombre de passages sur le Second Avènement qui ne mentionnent pas la séparation du Mont des Oliviers ? Grâce à ce raisonnement, tous et chacun de ces passages devraient être reclassés comme des versets sur l’enlèvement !

Cet argument est un exemple d’erreur de logique que l’on appelle non sequitur (qui ne suit pas). Ce type de sophisme apparaît lorsque les deux propositions sont vraies, mais sont aussi sans rapport. Dans ce cas-ci, il est vrai que les passages sur l’enlèvement ne parlent pas du Mont des Oliviers. Il est également vrai qu’un seul verset concernant le Second Avènement mentionne réellement la séparation de la Montagne. Ils ne sont toutefois rien de plus que des faits sans rapport l’un avec l’autre et desquels aucune conclusion logique ne peut être tirée.

En fin de compte, il semble bien plus raisonnable d’accepter le récit biblique d’un seul et unique Second Avènement en voyant, au travers des différents versets s’y référant, la révélation des divers aspects d’un même événement. Il n’y a pas de dissonance dans les Écritures dans le fait de suggérer que les saints, après avoir rejoint le Seigneur dans les airs, iront avec Lui sur le Mont des Oliviers où ils seront témoins de l’accomplissement de la prophétie de Zacharie où la Montagne des Oliviers se fendra en deux.

Contraste pré-trib #5 :

« L’enlèvement est décrit comme étant imminent, tandis que le Second Avènement est précédé de signes définis. »[14]

Notre réponse : La doctrine de l’Imminence est la cheville ouvrière du système pré-trib. Elle signifie simplement qu’aucun signe n’est requis avant que n’arrive l’enlèvement. En d’autres termes, celui-ci peut survenir n’importe quand. Qu’il nous suffise de dire que ce contraste-ci (comme toute la doctrine de l’imminence) dérive du même genre de procédé que les précédents.

Au point où nous en sommes, il y en a peut-être qui se demanderont si les enseignements pré-tribulationistes furent réellement tirés de ces erreurs de logique pour avancer cette croyance. Pour démontrer que tel est bien le cas, nous vous offrons la citation suivante provenant de Walvoord alors qu’il cherche à établir la doctrine de l’imminence. « La perspective d’être enlevés au ciel, lors de l’avènement du Christ, ne contient pas de description de signes ou d’événements préalables. Ici [en se référant à Jean 14], comme dans d’autres passages traitant de l’Avènement du Christ pour Son Église, l’espérance est présentée comme étant imminente. »[15]

Avez-vous compris ? Grâce à la logique pré-trib, parce que les passages sur l’enlèvement ne contiennent rien qui exclut l’imminence, cela « prouve » l’imminence, d’une manière ou d’une autre ! En d’autres mots, lorsque les pré-tribulationistes déclarent que la Bible décrit l’enlèvement comme devant être imminent, ce qu’ils disent en réalité, c’est que la Bible ne dit pas que l’enlèvement n’est pas imminent ! Que fait-on de l’enseignement franc des Écritures ? (La Bible n’a jamais dit non plus que les 24 Anciens postés autour du trône ne sont pas des saints qui ont été retirés du jeu, mais cela ne veut pas dire automatiquement qu’ils en sont !)

Contraste pré-trib #6 :

« Aucune prophétie ne doit s’accomplir entre l’Église et son enlèvement, tandis que de nombreux signes doivent s’accomplir avant le Second Avènement. »[16]

Notre réponse : Ce contraste est une répétition du précédent. Au lieu du mot « imminent », on y a substitué la caractéristique qui définit l’imminence, c’est-à-dire qu’aucun événement prophétisé n’a besoin d’arriver. Cela ne nécessite aucun commentaire additionnel.

Contraste pré-trib #7 :

« Au moment de l’enlèvement, les saints rencontrent Christ dans les airs, tandis qu’au Second Avènement, Christ retourne sur le Mont des Oliviers pour rencontrer les saints sur la terre. »[17]

Malgré la déclaration de Walvoord disant que ces contrastes ne peuvent d’harmoniser, nous trouvons dans le passage classique de 1 Thessaloniciens 4 un mot qui remplit très précisément cette fonction. Le verset 17 dit ceci : « Ensuite, nous les vivants qui serons restés, nous serons enlevés avec eux dans les nuées, à la rencontre du Seigneur, dans les airs… » Le mot grec traduit par à la rencontre a une connotation intéressante. D’après la Grammaire du Testament Grec de Moulton : « Il semble que l’idée spéciale derrière le mot soit la bienvenue officielle faite à un dignitaire nouvellement arrivé. »[18] Voilà l’illustration d’un groupe de personnes sortant de la ville pour accueillir un dignitaire à son approche et leur retour en sa compagnie, en tant que son entourage. Cela à l’esprit, nous pouvons facilement nous figurer les saints sortant pour accueillir le Seigneur dans les airs et retourner avec Lui sur le Mont des Oliviers. LaHaye riposte en disant que cela donne à l’enlèvement l’aspect d’un jeu de yo-yo. Bien qu’il croit apparemment cette illustration offensante, c’est pourtant précisément ce que présentent les Écritures.

Contraste pré-trib #8 :

« À l’enlèvement, les saints encore vivants sont enlevés, alors qu’aucun n’est enlevé en rapport avec le Second Avènement de Christ sur terre. »[19]

Notre réponse : Tel que déjà mentionné, la Bible illustre que les saints retournent avec le Seigneur sur le Mont des Oliviers, tôt après qu’ils soient enlevés dans les airs. En regardant l’enlèvement comme l’acte d’ouverture du Second Avènement prophétisé, ce supposé contraste disparaît.

Contraste pré-trib #9 :

« L’enlèvement de l’Église est dépeint comme une délivrance avant le jour de la colère, tandis que le Second Avènement est suivi de la délivrance de ceux qui ont cru en Christ durant les tribulations. »[20]

Notre réponse : Ceci est un exemple de la fausseté qu’on appelle la pétition de principe.[21] On la nomme ainsi parce que l’on présuppose la véracité ou le bien-fondé de la chose même que l’on veut prouver. Dans ce cas-ci, les pré-tribbeurs supposent que les « sept ans de tribulations » et le « Jour de la colère » sont un seul et même événement. Toutefois, comme nous le verrons au chapitre 6, cette hypothèse est contredite par les Écritures.

Contraste pré-trib #10 :

« L’enlèvement des croyants encore vivants est une vérité qui n’est révélée que dans le Nouveau Testament, alors que le Second Avènement et les événements qui l’accompagnent sont une doctrine prédominante des deux Testaments. »[22]

Notre réponse : Cet argument est un autre exemple de non sequitur (qui ne suit pas). Comme ici, c’est le genre de sophisme qui arrive quand deux propositions sont vraies, mais sans rapport l’une avec l’autre. Que l’enlèvement ne soit pas révélé avant les pages du Nouveau Testament n’a rien de surprenant. De nombreuses doctrines ne furent d’abord que présentées que partiellement dans l’Ancien Testament — nous les reconnaissons comme des types, des préfigures et l’ombre des choses à venir — pour être ensuite révélées de manière plus complète dans le Nouveau Testament. Et, bien que, de toute évidence, l’aspect « élévation du corps » de l’enlèvement ne soit pas développé dans l’Ancien Testament, il est faux de dire que l’enlèvement en lui-même ne s’y trouve pas.

Par exemple, prenez le passage suivant d’Ésaïe : « En ce jour-là, on sonnera de la grande trompette ; et ceux qui étaient perdus au pays d’Assur, et ceux qui étaient chassés au pays d’Égypte, viendront se prosterner devant l’Éternel, en la sainte montagne, à Jérusalem. » (Ésaïe 27:13). Or, comment ces gens éparpillés en dehors d’Israël rejoindront-ils Jérusalem ? Une explication possible est par l’enlèvement ; les saints de partout dans le monde seront enlevés dans les airs et retourneront ensuite (avec le Seigneur) sur la terre, à Jérusalem. Et, concernant la « grande trompette », ne serait-il pas possible que ce soit la trompette même qui est mentionnée dans 1 Thessaloniciens 4:16 et 1 Corinthiens 15:52 ?

[En lisant attentivement le passage d’Ésaïe 66:6-9, on y voit une magnifique illustration allégorique et surprenante de l’enlèvement, c’est-à-dire, la résurrection des Élus : « Un son éclatant vient de la ville, un son vient du Temple, le son de l’Eternel [la septième trompette ?], rendant la pareille à ses ennemis. 7Elle a enfanté avant que de sentir le travail d’enfant ; elle a été délivrée d’un enfant mâle, avant que les tranchées lui vinssent. 8Qui entendit jamais une telle chose, et qui en a jamais vu de semblables ? Ferait-on qu’un pays fût enfanté en un jour ? ou une nation naîtrait-elle tout d’un coup, que Sion ait enfanté ses fils aussitôt qu’elle a été en travail d’enfant ? 9Moi qui fais enfanter les autres, ne ferais-je point enfanter Sion ? a dit l’Eternel ; Moi qui donne de la postérité aux autres, l’empêcherais-je d’enfanter ? a dit ton Dieu. »]

Mais que ces références suggèrent ou non un enlèvement, les éléments de ce « contraste » sont simplement des faits sans rapport desquels aucune conclusion logique ne peut être déduite.

Contraste pré-trib #11 :

« L’enlèvement ne concerne que les sauvés, alors que le Second Avènement traite des sauvés et des perdus. »[23]

Notre réponse : Ce contraste est également un non événement. Après que les sauvés (les morts et les vivants) seront ressuscités pour rencontrer le Seigneur dans les airs, ils reviendront sur terre avec Lui pour s’engager contre les perdus dans la bataille d’Armageddon. Il est très claire que l’enlèvement aura un effet direct sur les perdus (voir Apocalypse 19:11-16).

Contraste pré-trib #12 :

« À l’enlèvement, les saints vont au ciel, tandis qu’au Second Avènement, les saints demeurent sur terre sans enlèvement. »[24]

Notre réponse : La théorie qui dit que Christ amènera les saints au ciel, lors ou après l’enlèvement comporte bien moins de support biblique que ne le supposent les pré-tribulationistes. Ils se basent sur l’interprétation singulière qu’ils font d’un simple passage de Jean 14, interprétation qui, soit dit en passant, ne peut être confirmée pas aucun autre passage de la Bible. Il s’agit du contexte bien connu où Jésus parle à Ses disciples des nombreuses demeures existant dans la maison de Son Père. Après leur avoir révélé qu’Il S’y rendait pour leur préparer une place, Il dit : « Et quand je serai parti, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin qu’où je serai, vous y soyez aussi » (v. 3).

Comme vous pouvez le voir, il n’y a aucune expression dans Jean 14 indiquant que le Seigneur retourne au ciel immédiatement après l’enlèvement. Tout ce que le Seigneur a dit, c’est que 1) les saints seraient avec Lui, partout où Il sera, et 2) une place à demeure leur sera préparée dans la maison du Père. De plus, ce verset garde un silence complet à savoir quand les croyants vont vivre dans la maison du Père. [En outre, la Bible interprète autrement que les pré-tribbeurs ce qu’est la place dans la maison du Père et ce qu’est la Maison du Père elle-même. Il est plus en accord avec la Bible d’interpréter ces places comme des postes dans le gouvernement de Dieu.] Il semble donc raisonnable de supposer que passer l’éternité dans la Nouvelle Jérusalem céleste serait un accomplissement plus qu’adéquat de cette promesse. Finalement, nous ne trouvons aucune base scripturaire sur laquelle nous appuyer pour persister à dire que les croyants résideront dans la maison du Père durant sept années précédant le Second Avènement. En fait, la théorie entière des pré-tribulationistes à savoir quand les croyants demeureront dans la maison du Père — sept ans dedans, ensuite mille ans en dehors, puis encore dedans pour l’éternité — n’est que pure spéculation sans une once de soutien des Écritures.

Sentant sans doute la faiblesse de ses 12 « contrastes », Walvoord clôt son argumentation au sujet de deux Seconds Avènements par une proposition vraiment ahurissante. Il écrit : « Bien qu’il soit évident qu’il y a certaines similitudes entre les deux événements, elles ne prouvent pas qu’il s’agisse du même événement. »[25] Nous pouvons déduire deux choses de cette déclaration. Premièrement, Walvoord réalise qu’il n’a pas prouvé sa cause de deux Seconds Avènements futurs. Autrement, pour quoi tenter de semer le doute sur les preuves amenées par le point de vue opposé ? Deuxièmement, il suggère que le fardeau de la preuve doit maintenant reposer sur les épaules de ceux qui s’en tiennent à un unique Second Avènement ! Peu lui importe que ce soit le concept de deux Avènement futurs scandé par les pré-tribbeurs qui fasse objection à la lecture véritable des Écritures (rappelez-vous, les mots référant à l’Avènement futur du Seigneur sont toujours au singulier, jamais au pluriel).

Conclusion

En évaluant l’argumentation parlant des « détails contrastants » en faveur de deux futurs Seconds Avènements, nous n’avons qu’une question à nous poser. Les pré-tribulationistes offrent-ils un passage explicite quelconque dans lequel sont enseignés clairement deux Avènements futurs au lieu d’un seul ? Nous croyons que la réponse est non. Walvoord chante qu’il est impossible d’harmoniser un certain nombre de contrastes sans ignorer ou sans spiritualiser leurs détails. Mais après les avoir examinés, nous réalisons que ce ne sont pas les détails bibliques qui doivent être ignorés ou expliqués autrement ; ce sont les faussetés pré-tribulationistes ! En réalité, il n’y a jamais eu aucun détail scripturaire et littéral pour étayer la position pré-trib de deux futurs Seconds Avènements. Tous les soi-disant contrastes offerts comme preuves se sont avérés, soit artificiels, soit le produit d’un raisonnement fallacieux. Quoique les pré-tribbeurs aient trimé dur pour les déguiser, les faits demeurent : il n’y a absolument aucun support biblique à deux Avènements futurs de notre Seigneur.

Alors, qu’en retire-t-on de cet enlèvement pré-trib ? En clair, si la Bible n’enseigne pas deux Avènements futurs de notre Seigneur, nous pouvons être sûrs que le retour de Christ est un événement unique. Pourquoi ? Parce que « …le Seigneur, l’Éternel, ne fait rien, qu’il n’ait révélé son secret à ses serviteurs les prophètes » (Amos 3:7). Et si Son Second Avènement est un événement singulier, l’enlèvement pré-trib disparaît rapidement de la scène.

En fin de compte, il y a une certaine ironie à déclarer que le système pré-trib de deux Avènements éclaircit le Second Avènement de Christ. Mises à part les nombreuses hypothèses fallacieuses du pré-tribulationisme, il n’y aurait pas grand-chose à éclaircir. Mais il y a encore une plus grande ironie. Avant tout, les pré-tribbeurs se targuent d’avoir une approche littérale des Écritures. Pourtant, ils n’hésitent pas à renoncer à un enseignement clair et littéral (un unique second Avènement) en préconisant deux Avènements futurs — croyance qui n’a pour seule assise que des errances de logique.

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[1] Tim Lahaye, No Fear of the Storm, p. 221.

[2] Ibidem, p. 31.

[3] Ibidem, p. 221.

[4] Ibidem, p. 32.

[5] Ibidem, p. 32.

[6] Ibidem, p. 221.

[7] Sophisme : Raisonnement qui n’est logiquement correct qu’en apparence, et qui est conçu avec l’intention d’induire en erreur [Petit Larousse Illustré, 1988].

[8] John Walvoord, The Rapture Question, p. 93.

[9] Ibidem, p. 275.

[10] Syllogisme : Raisonnement qui contient trois propositions (la majeure, la mineure et la conclusion), et tel que la conclusion est déduite de la majeure par l’intermédiaire de la mineure. (Ex. : si tous les hommes sont mortels [majeure] ; si tous les Grecs sont des hommes [mineure] ; donc tous les Grecs sont mortels [conclusion]. [Petit Larousse Illustré, 1988.]

[11] Ibidem, p. 275.

[12] Ibidem, p. 276.

[13] Ibidem, p. 275.

[14] Ibidem, p. 275.

[15] Ibidem, p. 73.

[16] Ibidem, p. 275.

[17] Ibidem, p. 275.

[18] Moulton, Greek Testament Grammar, Vol. 1, p. 14.

[19] John Walvoord, The Rapture Question, p. 275.

[20] Ibidem, p. 275.

[21] Raisonnement vicieux qui consiste à tenir pour vrai ce qui fait l’objet même de la question [Petit Larousse Illustré, éd. 1988].

[22] Ibidem, p. 275.

[23] Ibidem, p. 275.

[24] Ibidem, p. 275.

[25] Ibidem, p. 94.

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