D.074 – Dévoilement des faussetés pré-tribulationistes – Partie 4

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Par Larry Simmons

Tiré de l’article Unmasking Pre-Trib Fallacies

Traduction de Roch Richer

CHAPITRE QUATRE

Israël et l’Église

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi il y a tant de désaccord au sujet du retour du Christ ? C’est parce que les croyants fonctionnent selon des postulats largement différents. Comme le stipule un écrivain pré-trib : « Il n’est pas tant question de la prophétie comme telle que du point de vue de chacun sur les Écritures et sur l’Église. »[1] En d’autres termes, ce que vous croyez à propos des Écritures et de l’Église détermine comment vous interprétez les prophéties.

Selon LaHaye, la position pré-trib concernant les Écritures et l’Église est la clé de la compréhension de la prophétie. « Premièrement, l’on doit interpréter la Bible de façon littérale à moins que le contexte ne fournisse une bonne raison d’agir autrement. Deuxièmement, on doit comprendre qu’Israël et l’Église sont distincts ! Ils ont des commencements différents, des buts différents, des missions différentes et possèdent un avenir différent. »[2] LaHaye poursuit en affirmant que « ces deux faits des Écritures » doivent être reconnus ou alors « toute discussion ou argumentation devient stérile. »

Nous avons signalé que l’approche pré-trib des Écritures est tout sauf littérale. Mais qu’en est-il de cette distinction entre Israël et l’Église ? C’est la question que nous allons explorer alors que nous allons évaluer le prochain argument pré-trib majeur.

Raison #4 d’être pré-tribulationiste

« C’est le seul point de vue qui fasse la distinction entre Israël et l’Église. »[3]

Au premier coup d’œil, vous vous demanderez peut-être ce que cela a à voir avec l’enlèvement pré-tribulationiste. Mais, comme vous le constaterez, si ce n’était de cette hypothétique distinction, l’enlèvement pré-trib disparaîtrait littéralement. Je m’explique. En théologie, il y a une dispute de longue date en ce qui a trait à la relation entre Israël et l’Église. Nombreux sont ceux qui croient que les saints de la période de l’Ancien Testament et les croyants du Nouveau Testament constituent un seul et même peuple de Dieu. En frappant contraste, un groupe connu sous le nom de dispensationalistes croit que Dieu œuvre avec deux corps distincts et séparés de croyants ― Israël et l’Église. « Il y a un plan séparé pour chacun de ces deux peuples. On dit qu’Israël est un peuple terrestre, alors que l’Église représente un peuple céleste. L’attente de la nation d’Israël est un royaume terrestre ; l’espérance de l’Église est une félicité éternelle dans le ciel. »[4]

Cette rigoureuse dichotomie résulte de la manière qu’ont les dispensationalistes de définir l’Église. Ils proclament : « L’Église ne débute pas avant la Pentecôte et sera enlevée de ce monde à l’enlèvement qui précède le Second Avènement de Christ. »[5] Ce qui revient à dire, d’après leur définition, que les saints de l’Ancien Testament sont à jamais rayés de l’Église. Cela comprend Abraham, de qui les Écritures disent que nous sommes pourtant les fils si nous sommes dans la foi (voir Galates 3:7). Cela inclut également Moïse, les prophètes et même David, l’homme selon le cœur de Dieu. Par surcroît, sous le dispensationalisme, ces saints sont aussi barrés du ciel [par opposition aux membres de l’Église qui sont censés hériter du ciel], étant plutôt relégués à une existence éternelle sur terre. Concernant leur destinée éternelle différente, Chafer écrit ceci : « Il est à observer que, bien que le judaïsme et le christianisme aient beaucoup de choses en commun, ils ne se sont jamais fondus l’un dans l’autre. Ayant chacun sa propre eschatologie menant à l’éternité (…) La Parole de Dieu fait la distinction entre la terre et le ciel, même après qu’ils soient créés de nouveau. De la même façon et tout aussi clairement, elle fait la distinction entre les desseins de Dieu uniformes et éternels sur terre, lesquels sont la substance du judaïsme ; et Ses dessins uniformes et éternels au ciel, lesquels sont la substance du christianisme, et il est aussi illogique et chimérique de prétendre que le judaïsme et le christianisme se soient fondus ensemble que de prétendre que le ciel et la terre cessent d’exister en tant que domaines séparés. »[6]

Vous vous demandez peut-être pourquoi il est si nécessaire d’exclure des saints révérés de l’Église ? Dans la réponse, il vous apparaîtra que les saints de l’Ancien Testament ne sont que des spectateurs innocents, victimes prises dans le feu croisé d’un autre conflit. La cible véritable est un groupe appelé les saints de la tribulation. La Bible révèle qu’un grand nombre de gens vont se convertir à la foi en Jésus durant les tribulations. Le problème des pré-tribulationstes, c’est que, si ces croyants font partie de l’Église, l’enlèvement pré-tribulationiste n’a pas de sens ; cela ne reviendrait qu’à remplacer un certain groupe de croyants par un autre ! Le réputé érudit pré-trib, John Walvoord, est apparemment d’accord, il écrit : « Nous pouvons dire à coup sûr que le pré-tribulationisme dépend d’une définition particulière de l’Église (…) Si le terme Église inclut les saints de tous les âges, il saute alors aux yeux que l’Église va traverser les tribulations, car tous s’entendent pour dire qu’il y aura des saints en ces temps de trouble. Si, toutefois, le terme Église ne s’applique qu’à un certain groupe de saints, censément ceux de la présente dispensation, alors la possibilité de l’enlèvement de l’Église avant les tribulations devient possible et même probable. »[7]

Maintenant nous commençons à voir pourquoi la supposée distinction est tellement importante pour les pré-tribbeurs. L’unique moyen de préserver l’enlèvement pré-trib est d’exclure les « saints de la tribulation » de l’Église. Comment y arrive-t-on ? En imposant une définition étroite et artificielle de l’Église ― c’est-à-dire, n’y inclure que les croyants ayant été convertis entre la Pentecôte et l’enlèvement (qu’ils présument pré-tribulationiste).

L’éviction de ces futurs croyants a pour malheureux effet secondaire de rayer également tous les croyants bien-aimés de l’Ancien Testament. Il n’y a pas de doute que cet enseignement en rend plus d’un inconfortables, mais si l’on permettait aux saints de l’Ancien Testament d’entrer dans l’Église, il faudrait aussi ouvrir la porte aux « saints de la tribulation ». Et, comme il a été démontré, s’ils y entrent, la partie est finie pour l’enlèvement pré-trib. Voilà, mes amis, le fin mot de l’histoire qui a abouti à la distinction entre Israël et l’Église pour devenir un argument en faveur de l’enlèvement pré-trib.

La cause de l’exclusion des saints de la tribulation de l’Église

Tel que cité plus haut, les dispensationalistes limitent l’Église aux croyants ayant été convertis entre la Pentecôte et l’enlèvement pré-trib. Ça veut dire que ceux qui se convertissent après l’enlèvement pré-trib en sont exclus. Voici la question que nous posons : par le moyen de quelle garantie biblique raye-t-on les « saints de la tribulation » du Corps de Christ ? Il est remarquable de constater que les pré-tribbeurs ne font pas appel aux Écritures pour soutenir cette prise de position « exclusioniste » ! Au lieu de cela, ils font appel à ce que les Écritures ne disent pas ! « Il est significatif qu’aucune des vérités parlant distinctement de l’Église ne se trouve dans la description des saints des tribulations. Jamais on ne réfère aux saints de la tribulation en tant qu’Église, ou Corps de Christ, ou habités par Christ, ou sujets à l’enlèvement, ou comme épouse. »[8] En d’autres termes, ce concept n’est rien d’autre qu’un argument basé sur le silence. Et, parce que l’enlèvement pré-trib dépend de l’exclusion de ces saints de la grande tribulation, le système dans son ensemble est fondé sur une conclusion logiquement erratique. En clair, c’est loin d’être une ordonnance en faveur d’une interprétation biblique fiable.

Or, réalisant que nous ne devons pas fonder notre interprétation sur ce que la Bible ne dit pas, nous allons plutôt regarder ce qu’elle dit. Tout de suite, nous voyons que les saints de la tribulation ont beaucoup de choses en commun avec l’Église.

  1. Comme l’Église, ils « gardent les commandements de Dieu, et … ont le témoignage de Jésus-Christ » (Apocalypse 12:17).

  2. Ils ressemblent à l’Église en ce que leur citoyenneté est dans les cieux (Philippiens 3:20). Dans l’Apocalypse, nous apprenons que ceux qui sortent de la grande tribulation ne sont pas d’une nature différente, comme l’enseignent les pré-tribbeurs. Leur appartenance est exactement la même que les autres martyrs de l’Église ayant vécu au fil des vingt derniers siècles (Apocalypse 6 et 7). « C’est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu, et ils le servent jour et nuit dans son Temple ; et celui qui est assis sur le trône habitera avec eux » (7:15). Qui sont-ils ? « Ce sont ceux qui sont venus de la grande tribulation, et qui ont lavé et blanchi leurs longues robes dans le sang de l’Agneau » (v.14).

  3. Comme les membres de l’Église, ils sont appelés saints. « Il lui [l’Antichrist] fut donné de faire la guerre aux saints et de les vaincre… » (Apocalypse 13:7).

  4. Leur plus grande similitude, cependant, demeure que leurs noms, comme ceux des membres de l’Église, sont enregistrés dans le Livre de Vie de l’Agneau. « Et tous ceux qui habitent sur la terre [les inconvertis], dont les noms ne sont pas inscrits dès la fondation du monde, dans le livre de vie de l’Agneau qui a été immolé, l’adorèrent [l’Antichrist] » (Apocalypse 13:8).

Lorsque vous considérez toutes les similitudes qui sont indiquées, il devient inexplicable que les pré-tribulationistes soient si intransigeants vis-à-vis de leur position sur les dissemblances ― une détermination entièrement basée sur ce qui n’est pas indiqué dans les Écritures.

La cause de l’exclusion d’Israël de l’Église

Nous allons maintenant examiner pourquoi la définition pré-trib de l’Église exclut ceux qui vivaient avant la Pentecôte : nommément, les saints de l’Ancien Testament. Encore ici, on n’a recours à aucun passage explicite. Au lieu de cela, on développe une série d’arguments voulant démontrer qu’Israël est, maintenant et pour toujours, distinct de l’Église.

1. Ils ont des Créateurs différents. Les pré-tribbeurs disent que l’Éternel Dieu a suscité Israël par Abraham et Sarah ; l’Église, toutefois, a été fondée par Jésus-Christ. Nous réagissons en demandant : Jésus agissait-Il de Sa propre initiative lorsqu’Il a fondé l’Église ? Jésus témoigne Lui-même que ce n’est pas le cas : « Car je suis descendu du ciel, pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé » (Jean 6:38). Avec ceci en tête, l’on peut facilement soutenir que le Créateur d’Israël et de Fondateur de l’Église sont le même, i.e., le Père.

[N. du T. : En outre, les pré-tribulationistes se servent de la fausse doctrine de la trinité pour avancer cette différence insensée de Créateurs. Le Père et le Fils ne sont pas deux Personnes différentes. Jésus-Christ est l’image de Dieu (2 Corinthiens 4:4 ; Colossiens 1:15) qui, après avoir suscité la nation d’Israël, Se fit un corps physique (Son image terrestre) afin de venir vivre parmi les hommes.]

2. Ils ont des fondations différentes. On nous dit : « Israël n’était pas fondé sur l’œuvre achevée de Christ sur la croix, mais sur les promesses de Dieu à son égard, lesquelles promesses sont encore en vigueur et restent à être accomplies. »[9] La prémisse sous-entendue, ici, c’est que la mort de Jésus sur la croix n’a pas de rapport avec Israël, ni maintenant, ni dans le futur. Si cela est vrai, il s’en suit donc qu’Israël et l’Église doivent toujours demeurer des entités distinctes.

Les pré-tribulationistes enseignent que, lorsque le royaume fut annoncé par Christ et Jean-Baptiste, il s’agissait « d’une offre légitime faite à Israël du royaume davidique terrestre promis, destiné à Israël en particulier. »[10] Quand Israël rejeta cette offre, Jésus fut forcé d’aller à la croix (ce que nous pourrions appeler le plan B), et le royaume promis à Israël fut ajourné jusqu’au Second Avènement de Christ. Pour bien saisir la faiblesse de cette interprétation, considérez l’issue si Israël avait accepté l’offre. À cette époque, un royaume aurait été établi au sein duquel le peuple aurait été sauvé au moyen de l’obéissance aux lois. Selon le dispensationaliste, S. D. Gordon, « Dieu avait un plan d’expiation par lequel les hommes qui le voulaient pouvaient être sauvés du péché et de ses effets. Ce plan est donné dans l’ancien Code hébraïque. Au tabernacle du temple et sous les règles prescrites, un homme pouvait apporter un quelconque animal lui appartenant […] et qui le représentait. »[11]

Amenée à sa conclusion, cette idée signifie que la croix n’aurait pas été nécessaire au salut si Israël avait accepté Jésus en tant que Messie. Pourtant, les Écritures déclarent expressément qu’il a toujours été indispensable qu’Il vienne mourir. Les sacrifices de l’Ancien Testament n’étaient simplement qu’un rappel : « Mais dans ces sacrifices, on rappelle chaque année le souvenir des péchés ; 4Car il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés » (Hébreux 10:3-4).

Néanmoins, les pré-tribbeurs s’accrochent à cette ligne de pensée, insistant à dire que la mort de Jésus sur la croix n’était strictement destinée qu’à l’Église et n’avait rien à voir avec Israël. D’ailleurs, ils maintiennent que Sa mort n’affecte en rien Israël de l’ère à venir. Selon Chafer : « Dans cette ère-ci, Dieu traite avec les hommes sur le fondement de Sa grâce, telle qu’elle est en Christ. Ses rapports avec les hommes de l’époque à venir sont basés sur une relation très différente. À cette époque-là, le Roi régnera avec une verge de fer. Il n’y a aucune mention de la croix ou de la grâce dans les enseignements sur le royaume. »[12]

Toutefois, les Écritures contredisent ce point de vue en présentant l’œuvre de Jésus sur la croix comme l’événement par lequel la nouvelle alliance entre en force. Expliquons-nous. Lorsque les Israélites brisèrent l’ancienne alliance (du Sinaï), Dieu amena toutes les malédictions qu’Il avait promis de s’abattre sur la nation (voir Lévitique 26). Ensuite, alors que le Royaume du Sud était sur le point d’être amené en captivité, Jérémie prophétisa une nouvelle alliance avec la maison d’Israël et la maison de Juda (Jérémie 31:31-34). Cette alliance a été rendue effective par nul autre que Jésus, le Christ. « Il abolit le premier sacrifice [l’ancienne alliance] afin d’établir le second » (Hébreux 10:9). Cela a été accompli par Sa mort sur la croix. « C’est pourquoi il est Médiateur d’une nouvelle alliance, afin que, la mort [de Christ] intervenant pour l’expiation des péchés commis sous la première alliance, ceux qui sont appelés, reçoivent la promesse de l’héritage » (Hébreux 9:15). Cela signifie que la mort de Jésus sur la croix n’était pas seulement destinée à l’Église ; elle était également une partie intégrante des rapports de Dieu avec Israël.

3. Ils ont des buts différents. Selon LaHaye, Israël devait être le « porte-flambeau de la fidélité de Dieu envers une nation qui Lui rend culte. »[13] Il ajoute qu’Israël ne reçut pas la grande mission que reçut l’Église. En réponse à cela, nous alléguons que les buts furent identiques. Dans Exode 19:6, nous voyons qu’Israël se devait d’être « un royaume de sacrificateurs, et une nation sainte. » En quoi, nous demandons-nous, est-ce différent du dessein de l’Église dont Pierre a fait la description suivante : « Mais vous, vous êtes la race élue, la sacrificature royale, la nation sainte, le peuple acquis, pour annoncer les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière » (1 Pierre 2:9) ? Il nous semble que l’unique différence, c’est que sous la nouvelle alliance, nous possédons une ressource additionnelle : le Saint-Esprit habite en nous. Cela veut dire que les résultats seront différents de ceux obtenus par Israël, mais le dessein est le même.

4. Leur avenir prophétique est différent. LaHaye prétend que l’Église s’attend à ce que Jésus l’amène dans la maison du Père, au ciel. Par contre, Israël recherche un statut de nation et une Jérusalem terrestre. Israël, nous dit-on, planifie de reconstruire le temple à Jérusalem ; l’Église, toutefois, n’a nul besoin d’un temple terrestre. Finalement, en tant que fiancée de Christ, l’Église anticipe le « Mariage de l’Agneau » au ciel. Israël, de son côté, va résider sur terre pour toute l’éternité.

La question reste à savoir si les Écritures suggèrent que les rachetés « d’Israël » bénéficieront d’un destin final différent de celui des rachetés de l’Église. Il y a deux passages qui tendent à faire comprendre que ce ne sera pas le cas. Le premier se trouve dans Romains 11. Ici, Paul avertit l’Église des Gentils de ne pas se montrer arrogante envers les non croyants d’Israël. Pour amener son point, il utilise l’analogie d’un olivier. Ses branches représentent à la fois les Israélites croyants et non croyants. Les mauvaises branches, ceux qui ne croyaient pas, furent coupées, ne laissant sur le tronc que les Israélites croyants. Puis, des rameaux provenant d’un olivier sauvage y furent greffés. Ils représentent les croyants gentils. C’est ce dernier fait qui incita l’avertissement de Paul. « Que si quelques-unes des branches ont été retranchées, et si toi qui étais un olivier sauvage, as été enté en leur place, et fait participant de la racine et de la graisse de l’olivier ; 18Ne te glorifie pas contre les branches ; car si tu te glorifies, ce n’est pas toi qui portes la racine, mais c’est la racine qui te porte » (Romains 11:17-18).

Il poursuit ensuite en disant que, si les Israélites ne persistent pas dans leur incrédulité, ils pourront être à nouveau greffés à l’arbre. « Car Dieu a le pouvoir de les enter à nouveau » (v. 23). Plus loin, il prophétise que c’est exactement ce qui va se produire un jour ! « Car mes frères, je ne veux pas que vous ignoriez ce mystère, afin que vous ne vous en fassiez pas accroire, c’est qu’il est arrivé de l’endurcissement en Israël dans une partie, jusqu’à ce que la plénitude des Gentils soit entrée ; 26Et ainsi tout Israël sera sauvé… » (Romains 11:25-26). Ce qui est illustré, ici, ce n’est pas un Israël et une Église séparés, mais les deux finalement joints ensemble, comme faisant partie du même arbre.

Mais vous direz avec raison qu’une doctrine ne devrait pas être bâtie sur une analogie. Cependant, il y a un passage révélateur qui indique que le destin futur de l’Église n’est pas différent de celui d’Israël. On le trouve dans le second chapitre de l’épître aux Éphésiens. Paul y présente ce qu’on pourrait appeler une vision à caractère « d’avant et après » du statut des Gentils convertis. Il écrit : « Vous [Gentils] étiez en ce temps-là sans Christ, séparés de la république d’Israël, étrangers par rapport aux alliances de la promesse, n’ayant point d’espérance, et sans Dieu dans le monde. 13Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez autrefois éloignés, vous êtes rapprochés par le sang de Christ » (Éphésiens 2:12-13). Il poursuit en expliquant que c’est Christ « …qui est notre paix, lui qui des deux peuples n’en a fait qu’un, en abattant le mur de séparation » (v. 14).

Ici, Paul ne fait pas le portrait d’une Église s’éloignant dans une direction différente de celle d’Israël. On y constate plutôt que les croyants gentils se voient permettre de participer à tout ce qui avait été promis à Israël. Avant la mort de Christ, c’était impensable. Les Gentils n’avaient pas accès à Dieu, ni n’avaient aucune possibilité de pouvoir partager quelque promesse que ce soit faite à Israël. Aucun doute que leur séparation fut dirigée de manière à ce qu’ils ne puissent jamais entrer dans le temple proprement dit. Un « mur de séparation » en pierres massives leur barrait l’entrée de la cour des Gentils. Sur le mur était inscrit, en latin et en grec, un avertissement interdisant aux étrangers d’entrer ― sous peine de mort. Mais, Dieu soit loué ! ― Christ a abattu ce mur (au figuré). Maintenant, comme participants de bonne foi à la république d’Israël, nous qui sommes croyants gentils ne sommes plus exclus de ces promesses.

Conclusion

Il est vrai que le pré-tribulationisme soit le seul point de vue qui présume qu’Israël est entièrement (maintenant et pour toujours) distinct de l’Église. Le problème, toutefois, c’est que les preuves bibliques en faveur d’une pareille interprétation sont fort peu concluantes. Il n’est enseigné nulle part dans les Écritures que Dieu a, pour possessions propres, deux peuples séparés. En outre, la Bible ne sous-entend jamais que les rachetés d’Israël auront une destin éternel différent de celui des rachetés de l’Église. Le fait est plutôt que la description de l’Apocalypse de la Nouvelle Jérusalem tend justement à confirmer l’opposé. Nous y lisons : « Et elle avait une grande et haute muraille, avec douze portes, et aux portes douze Anges ; et des noms écrits sur elles, qui sont les noms des douze Tribus des enfants d’Israël … 14Et la muraille de la Cité avait douze fondements, et les noms des douze Apôtres de l’Agneau étaient écrits dessus » (Apocalypse 21:12, 14).

Après un soigneux examen, nous concluons que l’unique base sur laquelle se fonde le dispensationalisme pour avancer une « distinction » entre Israël et l’Église est sa propre définition particulière de l’Église ― i.e., seulement les croyants convertis entre la Pentecôte et l’enlèvement pré-trib. Ce qui signifie que cet argument en faveur de l’enlèvement pré-tribulationiste dérive directement d’une définition qui prend d’avance pour acquis que l’enlèvement pré-trib est vrai. Il s’agit évidemment d’un raisonnement circulaire, ce qui veut dire que l’argument dans son entier (Raison #4) doit être jugé sans aucune valeur.

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[1] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 234.

[2] Ibidem, p. 234.

[3] Ibidem, p. 221.

[4] William Cox, An examination of Dispensationalism, p. 30.

[5] Crenshaw et Gunn, Dispensationalism Today, Yesterday and Tomorrow, p. 21.

[6] William Cox, An examination of Dispensationalism, pp. 40-41.

[7] John Walvoord, The Rapture Question, p. 21.

[8] Ibidem, p. 37.

[9] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 244.

[10] William Cox, An Examination of Dispensationalism, p. 31.

[11] Ibidem, p. 34.

[12] Crenshaw et Gunn, Dispensationalism Today, Yesterday and Tomorrow, p. 264.

[13] Tim LaHaye, No Fear of the Storm, p. 244.

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