T.007 – La vie présente versus le Royaume de Dieu
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Je marche, il fait nuit dehors. Je ne croise personne. J’ai l’impression désagréable d’être la dernière créature vivante sur la terre. Il n’y a vraiment personne ! Parfois je croise un chat, mais il s’enfuit loin de moi. Et pourtant, j’aimerais tant qu’il reste, qu’il écoute ce que j’ai à lui dire. Il y a tant d’amour à donner, et personne pour le recevoir.
Je marche et malgré la solitude, je me réjouis de la lumière des lampadaires. C’est rassurant. Et dans ce froid automnale, cela réchauffe un peu… Mais voilà, la lumière s’éteint subitement. Toute la rue est plongée dans le noir. La cloche sonne un coup : il est 22h30. J’oubliais, c’est l’heure où tout s’éteint, c’est automatique. On dépense des fortunes en électricité pour éclairer toute la nuit dans les grandes villes les enseignes et les vitrines des magasins et restaurants, mais un petit village insignifiant, on le prive de lumière dès 22h30. A quoi bon éclairer les rues, puisqu’il n’y a que moi qui ai besoin de lumière ? Tous les habitants sont enfermés chez eux dans leurs maisons bien confortables, dont les volets sont tous fermés. Ils regardent la télévision qui est devenue le meilleur ami de l’homme.
Je marche dans le noir, devinant le chemin devant moi. Mon amie fidèle, ma petite chienne, m’aide à retrouver chez nous. Je me félicite d’avoir effectué notre petite promenade, malgré le froid et le mal-être de déambuler dans ce village fantôme que je ne supporte plus. Comment me remonter le moral ? Je pense à la place merveilleuse que mon Dieu me prépare… Que ferais-je, si je n’avais pas cette certitude ? Comment tiendrais-je bon ? Cela serait tout bonnement impossible. Si je n’avais pas la glorieuse promesse de l’avenir lumineux que Jésus-Christ nous réserve, je me laisserais avaler par l’obscurité de cette vie terrestre. Si je n’avais pas la conviction personnelle que, de mon vivant, mon Seigneur va revenir pour mettre fin à ce système sans amour et me prendre dans Sa présence pour toujours, je ne m’accrocherais pas à la vie. C’est bien cette vision de Son retour qui me donne les ailes dont j’ai besoin pour m’élever au-dessus de cet océan de solitude et de désolation.
Sur cette terre, je ne suis personne. Dans cette société humaine aux valeurs soi-disant humanitaires, je ne vaux rien et je n’existe pas. Je n’ai pas d’argent pour briller. Je n’ai pas de carrière professionnelle pour exhiber mes talents et gravir des échelons. Je n’ai pas d’échelle pour grimper : ni dans l’estime des autres, ni dans ce présent empire dont chaque marche s’élève vers l’autodéification.
Je n’ai pas de partenaire, alors que la norme la plus élémentaire de ce monde est d’avoir une relation, quelque soit sa forme, par des liens sacrés ou non – avec le genre hétéro ou non – des liens que les humains définissent eux-mêmes. Je n’ai pas de cercle d’amis, alors que, dès l’école primaire, c’est le devoir et le besoin de tout un chacun et la seule manière pour être comme les autres.
Je n’ai pas de travail, alors que, dans le royaume de Mammon, un bon travail qui rapporte est la gloire sur laquelle le monde entier cherche à fonder son existence. Je n’ai pas de propriété, alors que, dans cet empire sordide, être c’est matériellement posséder. Et si je suis ce que je possède, alors je ne suis rien.
Je n’ai pas de belle voiture moderne, ni d’équipement dernier cri. Je ne suis pas à la mode. Je ne pratique pas d’activité en vogue, je ne suis pas « dans la vague ». Je ne m’habille pas avec des marques, je ne vais pas chez le coiffeur, je ne me maquille pas. Décidément, je n’ai rien pour plaire…
Mais cet empire, bâti sur le pouvoir de séduction et la vaine gloire, va s’écrouler comme un château de cartes. Une carte après l’autre, et tout l’empire va s’effondrer ! Alors, quand je regarde ce qui plaît tant au monde, c’est cette fin que je vois. Cela me donne la force de continuer à ne plaire à personne.
« N’aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui » (1 Jean 2:15).
Dans cette société, dont je méprise le système, je n’existe pas. Je n’y ai pas ma place. J’ai beau chercher, voyager, déménager, parcourir toute la terre, je ne la trouverai pas, car ma place n’est pas dans le monde présent.
« Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ; mais parce que vous n’êtes pas du monde, mais que je vous ai choisis dans le monde, c’est pour cela que le monde vous hait » (Jean 15:19).
Là est la principale souffrance du vrai chrétien : il n’est pas du monde, mais il habite dans le monde, et ceci jusqu’au retour final de son Sauveur. Et cette terrible vérité le confronte chaque jour à de multiples situations qui aiguisent sa haine du monde. Il hait le système malsain omniprésent dans ce monde, il hait la signature du prince de ce monde qu’il discerne toujours mieux un peu partout, il souffre du contraste insupportable entre ce qu’il voit (le monde) et ce en quoi il croit : le fondement de sa foi, les merveilleux attributs de Dieu, invisibles infiniment préférables à tout ce que les peuples recherchent et adorent ici-bas. Et, étant l’objet de ce contraste saisissant, il est haï en retour, quand bien même il tend sa main avec amour à son prochain pour l’aider à sortir de ce système corrompu.
« Je regarde toutes choses comme une perte, en comparaison de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour qui j’ai perdu toutes choses, et je les regarde comme des ordures, afin que je gagne Christ » (Philippiens 3:8).
Et, face à ce mépris évident pour les choses de ce monde, ainsi que pour la corruption de sa propre chair, le chrétien ne vit que dans l’espoir et dans l’attente du Règne éclatant de son Sauveur qui le délivrera enfin de toutes ces choses qu’il doit affronter chaque jour. Les choses qui souillent l’œil, celles qui souillent l’oreille, celles qui souillent la bouche quand il ne se maîtrise plus. Les choses viles et sales qui circulent dans tous les milieux, parfois de manière explicite, parfois en secret. Les choses qui polluent le cœur, qui meurtrissent l’âme et qui augmentent rapidement ces derniers temps. Ces choses horribles que l’on avale sans le vouloir, car elles sont partout, ces choses contre lesquelles il est parfois impossible de lutter. Et pourtant, le chrétien lutte de toutes ses forces. Il s’épuise, même avec l’aide du Saint-Esprit.
« Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang, en combattant contre le péché » (Hébreux 12:4).
Beaucoup de personnes prétendent : « Puisque l’Éternel notre Dieu combat Lui-même pour nous (tiré de Deutéronome 3:22) et que le combat est celui de l’Eternel – s’appuyant sur ce beau verset : « Ne craignez point et ne vous effrayez point devant cette multitude nombreuse, car ce ne sera pas vous qui combattrez, ce sera Dieu » (2 Chroniques 20:15) – nous pouvons adopter une attitude passive, en Le laissant combattre pour nous ce combat invisible qui se déroule quelque part en esprit, dans la pensée ou dans le ciel, entre les forces du mal et les forces du bien… » (Ils ont plusieurs théories différentes là-dessus…) Certains disent combattre en priant de longues heures, d’autres jeûnent, d’autres répètent en boucle des versets bibliques qu’ils apprennent par cœur et d’autres encore insultent le diable et discutent avec lui. Mais soyons réalistes, quand Dieu affirme que le combat est le Sien, Il ne dit pas de faire une petite sieste ou de s’éreinter pendant des heures à faire toutes sortes de pratiques spirituelles et d’attendre qu’Il vienne massacrer l’ennemi. Dans ce verset, Il envoyait l’armée de Son peuple combattre en lui disant de ne pas s’appuyer sur ses propres capacités, de ne pas regarder le nombre ni les circonstances paraissant souvent comme irrémédiables. Il demandait (et demande encore aujourd’hui) de regarder ce combat, qui semble perdu d’avance, avec le regard de la foi, car seul ce regard-là peut générer une victoire : en s’appuyant sur la Puissance et la Volonté parfaite de Dieu qui a tout prévu par avance ! Quel commandant enverrait ses troupes sans avoir réfléchi une seconde sur la manière de gagner la guerre ?
En étant passif, on risque de se laisser imprégner par toutes les armes empoisonnées de l’ennemi, car elles sont partout et, actuellement, il est quasiment impossible d’échapper à ces choses qui choquent, blessent, souillent, atteignent le chrétien. Même si j’étais aveugle, je les entendrais. Même si je m’enterrais chez moi pour échapper à ces choses, je les retrouverais, elles viendraient malgré tout se présenter à moi, que ce soit à la télévision, à la radio, par Internet, par téléphone… Le monde continuerait toujours à me harceler, car cela fait partie de ce système sadique qui veut imposer ses marques sur moi et partout autour de moi.
Le chrétien véritable lutte, car il ne les supporte pas. Il ne peut pas s’en accommoder. Il ne peut pas trouver de « juste milieu », de compromis, car faire ceci équivaudrait à jouer au jeu de la corde avec le diable (tirer sur une corde, chacun de son côté) : en laissant ceci ou cela se faufiler dans le « juste milieu », le diable tire et l’on perd de la corde, jusqu’à ce qu’elle nous lâche d’entre les mains. Alors, même si « le combat appartient à l’Eternel », on se rend compte que pour gagner, il ne faut pas laisser l’ennemi tirer la corde plus fort que soi. Si vraiment on tire de toutes ses forces sans relâche, les mains saignent, alors là on « résiste jusqu’au sang ».
Je ne crois pas que la lutte dont parle Paul concerne uniquement le péché comme loi charnelle à combattre en nous-mêmes – ce qui, bien sûr, est déjà une lutte difficile qui nous oblige à nous dépouiller de beaucoup, ce qui est douloureux comme des entailles dans la chair – je pense qu’il s’agit aussi et surtout de la terrible lutte par rapport au contraste écrasant entre le cœur converti à Christ et le monde de ténèbres dans lequel il doit habiter. Car cette lutte est constante. Elle est le combat de ceux qui se sont retrouvés déportés à Babylone dans l’Ancien Testament : des enfants de lumière, connaissant la Vérité (par exemple des prophètes, ainsi que d’autres Israélites sincères, sachant que Dieu avait et a toujours son petit reste fidèle). Ces gens du peuple de Dieu étaient dans l’antre obscur du lion rugissant, environnés de loups et de chacals. Ils devaient chaque jour subir le milieu dans lequel ils se trouvaient : le paganisme, l’immoralité, la violence, la loi du plus fort, du plus riche, le règne des sens et du plaisir charnel, un monde au plus fort de la corruption, par rapport à ce que Dieu avait créé en Eden et à la Gloire qu’Il avait manifestée à Son peuple les nombreuses fois où Il l’avait sauvé. Ces personnes se levaient chaque matin et se couchaient chaque soir avec la douleur de ce contraste insupportable. Rien n’a changé. C’est ce que nous vivons. A des degrés différents certes, mais au risque d’effrayer certains, je crois que l’ampleur et l’intensité du mal va bientôt rivaliser avec l’ancienne Babylone, puisque la « nouvelle Babylone » est une puissance mondiale et que son système satanique voudra gouverner toute la terre.
Alors, comment supporter le contraste ? Ce que je vois est partout, ce que je crois est invisible. Si l’on se représente cela avec une balance du type ancien, on imagine tout de suite un côté qui descend et un côté qui monte. Tout ce que je vois, c’est là : c’est présent, c’est lourd, ça m’oppresse. Et ce en quoi je crois semble subitement si léger parce que c’est invisible, physiquement inaudible, et cette foi est extrêmement minoritaire, donc ça ne fait pas le poids !
« Or, la foi est une ferme attente des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit point » (Hébreux 11:1).
Ce verset est pour moi une clef très importante ; c’est cette clef là qui permet à notre balance de reprendre le bon réglage. D’un côté, il y a les choses que l’on voit et de l’autre, les choses que l’on ne voit pas mais qu’on espère et qu’on attend ! La balance ne penche plus, car tout ce que j’espère, qui est prophétisé dans la Bible – Parole de Vérité – et tout ce que j’attends, qui va arriver sans que rien ni personne ne puisse l’empêcher (ni le repousser à plus tard), tout ceci est bien réel ! Ce n’est qu’une question de temps avant que ces choses en lesquelles je crois profondément s’accomplissent. Je dirais même que le verbe « croire » est trop faible à mon goût, car il laisse une minuscule porte au doute. Alors que moi, je ne crois pas, je sais ! Il n’y a pas de doute.
J’aime personnellement ce verset, car il m’avait été attribué lors d’un entretien avec le pasteur qui jadis avait été si bon pour moi, ce pasteur qui m’affectionnait et m’avait baptisé dans l’Océan indien. Malgré que Dieu m’ait éclairé au sujet de nombreuses doctrines qui s’avèrent erronées, je garde les paroles de cet homme en mémoire et cette discussion que nous avions eue sur la terrible dualité entre la vue et la foi. Il m’avait donné ce verset et, bien sûr, étant fraîchement convertie, je n’avais pas saisi sa profondeur. Je le répétais dans des contextes de ma vie personnelle, en rapport avec les différentes choses que j’espérais à l’époque… Pourquoi pas ! Marcher par la foi, c’est espérer de Dieu l’exaucement de mes prières. C’est attendre un changement espéré, une solution concrète pour mes problèmes terrestres. Et c’est démontrer au monde par la suite que ces choses (la foi en Jésus-Christ, sa Puissance, son Amour, son intérêt pour ma vie, l’efficacité de la prière) sont bien réelles. Mais après dix ans de cheminement spirituel à l’école de mon Maître, je dois avouer que tout a changé.
Ce que j’espère, c’est la victoire finale et visible du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ sur la terre. Ce que j’attends avec impatience, c’est Son retour ici-bas pour me donner de renaître dans Son Royaume, de manière incorrompue et parfaitement lumineuse, afin d’échapper enfin à tout ce qui me blesse, m’attriste, me dégoûte, afin de mettre un terme à ce contraste insupportable et cette lutte de chaque jour. La démonstration de la réalité des choses à venir est dans ma résistance et ma ténacité à attendre, quoi qu’il arrive. Bientôt, il y aura la démonstration encore plus grande, celle devant laquelle tous seront réduits au silence : le jour où cette merveilleuse prophétie, dans laquelle j’ai placé toute ma confiance, s’accomplira.
« L’Esprit et l’Épouse disent : Viens. Que celui qui l’entend, dise aussi : Viens. Que celui qui a soif, vienne ; et que celui qui voudra de l’eau vive, en reçoive gratuitement » (Apocalypse 22:17).
Les véritables chrétiens n’ont pas soif de demeurer dans ce monde présent. Ils n’aspirent pas à vivre longtemps dans cet empire babylonien. Ils ne tordent pas la bouche quand on leur parle du retour de Jésus-Christ, en disant : « Oh non ! Moi j’ai des choses à vivre avant ! ».
Ce que j’ai à vivre, ce à quoi j’aspire du plus profond de mon âme, ce qui est digne de confiance et qui ne me décevra pas, c’est l’évènement clé du retour sur terre de Celui qui me fait vivre. Car j’ai soif d’Amour, de Justice, de Sainteté et de Joie véritable.
Comme le disait si bien l’apôtre Paul, tout le reste est « ordure » à mes yeux. Non pas que je considère par exemple ma fille, ma mère, ou même ma petite chienne comme des ordures, ce n’est pas ce qu’il voulait dire. Car dans la tendresse sincère qui, dans ma profonde misère, me touche, c’est la tendresse de Dieu que je reçois. Les choses pures qu’Il m’offre par Sa Grâce comme l’amour d’un enfant ou d’une mère, je les considère comme sacrées, car créées par Lui et venant de Lui. Mais tout ce qui concerne ce monde dans tout son système, les choses qui brillent, qui sont agréables, celles qui donnent du plaisir et celles qui ne m’en donnent plus parce que je ne suis plus du monde, je peux les comparer à des ordures si je les compare avec ce que tout mon être attend. Pour moi, ma vie commencera véritablement quand mon Seigneur m’aura donné cette place qu’Il m’a promise, cette place que le monde ne peut pas me donner !
Alors oui, pour l’instant je marche dans l’obscurité de ce monde, ayant cette Parole de mon Dieu comme Lumière, la Parole qui est Vérité, la Vérité qui est la Vie. Personne ne semble voir ma lumière. Personne ne semble vouloir que je lui offre de ma lumière. Malgré l’amabilité dont j’essaie de faire preuve, personne ne semble me trouver aimable. Les personnes de mon sang m’évitent, certains me rejettent. Je ne peux pas faire appel à eux pour m’aider, quand bien même je me trouve parfois sans argent ou quand j’aurais besoin d’encouragement ou de réconfort. Ce qui frappe aux yeux, c’est le visible. Ce qui est visible pour l’instant, c’est ma vie terrestre, et c’est sur cette base-là que les gens jugent, accusent et condamnent.
« Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu » (Colossiens 3:3).
Aux yeux du monde, je suis morte. Quand on vit en-dehors de ce système, en-dehors de la convoitise des yeux, en-dehors de l’autodéification qui englobent de plus en plus notre planète, on est considéré comme mort. Si on ne travaille pas pour eux, on ne sert à rien ! Mais moi je travaille pour Dieu, et ma vie, et tout ce que j’en fais, sont cachés en Dieu. Mon entourage ne sait pas ce que je fais, ni qui je suis, car il ne peut voir ce qui est caché. Son aveuglement l’en empêche, parce qu’il vit pour lui-même alors que moi, je suis morte à moi-même. Ce que j’étais et ce que je faisais autrefois n’a vraiment plus d’importance.
« Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix, et qu’il me suive » (Luc 9:23).
La vie terrestre n’est pas une vie glorieuse. Non pas parce que nous manquons de foi ou de l’Esprit Saint, puisque c’est Lui qui nous donne la force de résister jusqu’au bout. La vie terrestre, pour le chrétien, est sobre, elle est un tunnel qui nous fait pénétrer dans les profondeurs des insondables difficultés. Nous devons rester dans ce tunnel, même si nous sommes assoiffés de soleil. La vie cachée sous terre est éprouvante. On voudrait sortir, laisser le soleil éclairer et réchauffer notre visage. Mais prenons garde : il y a beaucoup de soleils artificiels qui ne réchauffent pas vraiment, qui n’éclairent pas et qui ne font que sortir les chrétiens du tunnel béni. Le seul soleil, c’est Jésus-Christ, Soleil de Justice, qui apparaîtra bientôt. Il sera resplendissant et on Le reconnaîtra, car de Lui jaillira la véritable Lumière qui éclaire et qui réchauffe réellement. Quand Sa Cité céleste descendra sur la terre, nous n’auront plus besoin des astres : Lui-même nous éclairera !
Ne nous trompons pas de soleil. Soyons patients, réconfortons-nous dans les promesses du monde à venir : plus de larmes, plus de mort, plus d’injustice, plus de haine ! Nous régnerons avec Lui et les tout-petits qui auront été les rejetés, les vaut-riens de ce monde, éprouvés et haïs à cause de leur foi, seront grands. Ils seront respectés. Ils seront aimés. Ils existeront vraiment. Cela demande un effort d’imagination considérable, car le contraste est trop fort. Mais les multiples scénarios que nous pouvons – dans nos heures sombres – imaginer à notre guise, selon ce qui nous est donné de comprendre du Royaume de Dieu, nous offre un réel plaisir pour l’âme et pour le cœur, un saint plaisir qui ne nous est pas défendu ! Evertuons-nous à méditer sur cette période glorieuse de l’histoire de l’humanité, dans laquelle nous ne serons plus cachés, ni courbés sous le poids d’une réalité morose et douloureuse. C’est là notre liberté et notre petit jardin secret à cultiver personnellement…
Que Dieu vous bénisse !
Anne-Gaëlle