D.235 – Circoncision noachique

 

Par Roch Richer

« Prenez garde aux Chiens ; prenez garde aux mauvais Ouvriers ; prenez garde à la Circoncision. 3Car c’est nous qui sommes la Circoncision, nous qui servons Dieu en esprit, et qui nous glorifions en Jésus-Christ, et qui n’avons point de confiance en la chair » (Philippiens 3:2-3).

Introduction

Le premier antichrist est venu du Mont du Temple à Jérusalem. Mais qu’est-ce qu’un antichrist ? Jean a fait la description de ce type de personne ou groupe de personnes en disant qu’il s’agissait de celui ou ceux qui nient que Jésus ait été le Messie. De plus, un antichrist est toute personne qui professe que le Messie n’est pas encore venu. Donc, en mettant ces deux items ensemble, quiconque nie que le Messie est venu dans la chair en la personne de Jésus est antichrist (1 Jean 4:2-3).

Il s’agit d’une accusation très sérieuse dont les conséquences peuvent être éternelles. Car un antichrist ne professant pas que Jésus ait été le Messie ne peut être sauvé. Toute personne ayant été sauvée, mais qui abjure Jésus en tant que Messie ne peut plus être ramenée au repentir et au salut ; elle a blasphémé contre le Saint-Esprit (Hébreux 6:4-6 ; 10:26-29).

Ce reniement de Jésus/Messie équivaut à faire brûler de l’encens à César. Les premiers chrétiens savaient que, s’ils avaient brûlé de l’encens à César, ils auraient abjuré publiquement Jésus en tant que Messie, Roi et Seigneur. Mais ils reconnurent qu’Il était le Messie et donc le Roi d’Israël et le Seigneur de Gloire. Ainsi, toute action ou parole visant à renier Jésus comme le Messie, et toute déclaration niant, en partie ou dans sa totalité, Son œuvre achevée au Calvaire, constitue un acte antichristique. C’est la Circoncision dont parlait Paul aux Philippiens.

Si quelque genre d’interprétation quelconque, si quelque doctrine que ce soit, nie l’œuvre de Rédemption de Jésus sur la croix, elle provient d’une personne ou d’un groupe de personnes devenues antichrists. C’est là où la Loi et l’esclavage enclenchent le combat contre la Grâce et la liberté.

Dans le judaïsme, les Juifs déclarent que Jésus était un faux prophète, un menteur, un rebelle, un sorcier, qu’Il est né de la fornication. Par conséquent, à leurs yeux, Son sang ne pouvait Le sauver Lui-même sur la Croix, à plus forte raison d’autres Juifs et Gentils. Ils croient qu’étant bâtard, Il n’avait pas Sa place parmi les justes de la nation d’Israël. Ainsi, ils enseignent que Jésus ne pouvait être le Messie et que ce dernier n’était donc pas encore venu en chair. Voilà qui entre point par point dans l’avertissement fait par Jean de ce que peut être un antichrist. Dans leur Talmud, les Juifs proclament que la crucifixion de Jésus n’était rien d’autre que la mort bien méritée d’un fou se trouvant maintenant en enfer.

« C’était un fou et nous ne portons pas attention à ce que font les fous » (Sanhédrin 67a).

« Il [Jésus] est maintenant en enfer » (Gittin 56b-57a).

Puisque qu’ils Le rejettent comme Messie, ils doivent nécessairement croire et enseigner que la Torah (la Loi de Moïse) est toujours la voie unique de Dieu menant au salut pour le monde.

Ils affirment que l’Évangile de Jésus, en tant que Paroles du Messie, n’est qu’un tissu de mensonges et que cela ne peut sauver personne. Si les Gentils veulent le salut, ils doivent renier Jésus comme étant le Messie et adopter la Torah, en partie ou dans sa totalité, et croire qu’elle est l’Alliance éternelle de Dieu pour toute l’humanité. Par contre, si les Gentils rejettent la Torah en tant qu’Alliance de Dieu, on devra, à l’heure convenue, les détruire de sur la surface de la terre !

Si les Gentils désavouent Jésus comme leur Messie et se convertissent au judaïsme par l’intermédiaire des Sept Lois Noachiques, ils pourront alors avoir part à l’utopie mondiale à venir appelée Millénaire. Pour que les Gentils s’en remettent à ces supposées Sept Lois de Noé, et non pas à l’œuvre achevée de Jésus au Calvaire, ils doivent enseigner et croire que la Nouvelle Alliance n’a pas encore été instituée. Il leur faut enseigner que Jésus n’a pas réussi à apporter la Nouvelle Alliance (la « meilleure alliance » ― Hébreux 8:6) et, donc, que l’Évangile de Jésus et le Nouveau Testament ne sont pas la NOUVELLE ALLIANCE !

Une fois la Nouvelle Alliance jetée au bas de la Croix et extirpée de l’Évangile de Jésus et de Sa coupe de communion, les convertis au noachisme devront enseigner que l’Évangile de la Grâce est totalement différent de la Nouvelle Alliance. Ils auront alors à démontrer que la Nouvelle Alliance fut reportée au « Millénaire » par ce que la Secte du Temple a réussi à déjouer les plans de Jésus ayant pour but de l’amener avant qu’Il ne soit crucifié. Conséquemment, puisque la Nouvelle Alliance fut contrecarrée, l’Ancienne Alliance demeure en vigueur jusqu’à ce jour.

Les Juifs talmudiques pensent donc que, lorsque viendra leur messie, il détruira en tout premier lieu les chrétiens de la surface de la terre, ce qui sera pour eux le signe qu’il est le messie (le Moshiach). S’il vous plaît, relisez les passages qui suivent en ayant cette optique en vue :

« Et il lui fut donné de faire la guerre aux Saints, et de les vaincre » (Apocalypse 13:7).

« J’avais regardé comment cette corne faisait la guerre contre les Saints, et les surmontait » (Daniel 7:21).

Comparez maintenant avec ce que dit le Talmud :

« Lorsque viendra le Messie, il détruira les chrétiens » (Sanhédrin 99a).

Afin de se préparer pour l’émergence de leur messie, les Juifs impies doivent l’aider en nettoyant d’abord le monde de toute croyance et de toute personne offensantes à leur point de vue. Le christianisme étant la cible officiellement visée, le combat est donc bien engagé, quoique se faisant actuellement encore en sous-main, mais d’une manière de moins en moins cachée.

Les chrétiens se déroberont-ils et abjureront-ils l’œuvre parfaite de Jésus au Calvaire ? Tomberont-ils dans le piège de la perdition d’hommes impies et renieront-ils une partie ou toute l’œuvre achevée sur la Croix ? Renieront-ils Jésus en tant que leur Messie ? Se mettront-ils à professer que la Coupe de la communion ne fut pas un emblème de la Nouvelle Alliance ? Célébreront-ils l’ancienne Pâque et non plus la Pâque du Messie au jour où Il l’a instituée et selon les symboles qu’Il a établis ? Les chrétiens seront-ils nombreux à devenir antichrists dans le but de tenter d’être sauvés par un retour à l’observance de la Loi ? Ne vous y trompez pas, il s’agit bel et bien des blasphèmes sous-jacents de la Circoncision dissimulés derrière le paravent des Sept Lois Noachiques.

L’attaque du mouvement noachique vise à éradiquer la Nouvelle Alliance du sein de l’Église de Christ et à vilipender l’aboutissement et la fin de la Loi sur la Croix du Mont Calvaire par le sacrifice de Jésus ; donc, à renier l’œuvre parfaite de notre Seigneur Jésus en tant que seul et unique moyen de salut, du Juif comme du Gentil.

Le Messie n’est-Il pas venu en chair tel que prédit dans l’annonce des soixante-dix semaines accordées au peuple de Daniel et dans tous les autres prophètes ? Jésus n’a-t-Il pas confirmé l’Alliance que Dieu avait auparavant conclue avec le père de la foi, Abraham, tel que démontré par l’apôtre Paul, dans sa lettre aux Galates ?

« Or les promesses ont été faites à Abraham, et à sa semence ; il n’est pas dit, et aux semences, comme s’il avait parlé de plusieurs, mais comme parlant d’une seule, et à sa semence : qui est Christ. 17Voici donc ce que je dis : c’est que quant à l’alliance qui a été auparavant confirmée par Dieu en Christ, la Loi qui est venue quatre cent-trente ans après, ne peut point l’annuler, pour abolir la promesse » (Galates 3:16-17).

« Et il confirmera l’alliance à plusieurs dans une semaine, et à la moitié de cette semaine il fera cesser le sacrifice, et l’oblation… » (Daniel 9:27).

Jésus n’a-t-Il pas amené cette Nouvelle Alliance par Son sacrifice à la Croix ? N’a-t-Il pas mis fin à la Torah lors de Sa mort afin d’apporter un chemin nouveau et vivifiant ? Les sacrifices d’animaux n’ont-ils pas pris fin au milieu de la semaine de la crucifixion de Jésus, comme Daniel l’avait prophétisé (Daniel 9:27) ? Le sacerdoce de la Loi ne fut-il pas complètement aboli ?

« Or la Sacrificature étant changée, il est nécessaire qu’il y ait aussi un changement de Loi » (Hébreux 7:12).

Le voile du Temple ne s’est-il pas fendu en deux, à partir du haut jusqu’en bas, pour montrer que Dieu S’était écarté du système devenu dès lors apostat ? Jésus n’a-t-Il pas enlevé le Royaume des mains des Juifs impies pour le donner ensuite à l’Église de la Nouvelle Alliance ?

« C’est pourquoi je vous dis, que le Royaume de Dieu vous sera ôté, et il sera donné à une nation qui en rapportera les fruits » (Matthieu 21:43).

Jésus n’a-t-Il pas ôté le trône de David des mains d’Israël pour le placer dans l’Église du Nouveau Testament ? Jésus ne règne-t-Il pas aujourd’hui, ou doit-Il attendre le Millénaire ? La Loi ne s’est-elle pas terminée à la Croix lorsque Jésus S’est écrié : « Tout est accompli ! » ? Jérusalem n’a-t-elle pas été détruite avec la permission de Dieu, en l’an 70, pour signifier clairement que la Loi et les sacrifices d’animaux étaient rejetés et abolis pour toujours ?

Toutes ces questions ont des réponses évidentes pour qui sait lire la Bible dans son entier, Ancien et Nouveau Testaments. Elles découlent de la logique du Plan de Dieu. Mais le judaïsme a une contrepartie fort élaborée et à ce point convaincante qu’une grande partie des « chrétiens » fréquentant les églises se laisseront piéger par les savantes argumentations des rabbins et délaisseront le christianisme pour adopter les Sept Lois Noachiques, persuadés qu’ils ont été bernés par les prêtres, les ministres et les pasteurs chrétiens. Ce sera le début de la grande apostasie annoncée par l’apôtre Paul dans 2 Thessaloniciens 2:3.

Les Sept Lois Noachiques n’ont jamais existé avant qu’elles ne soient fabriquées et insérées dans le Talmud babylonien. Les talmudistes proclament qu’elles proviennent d’Adam, puis de Noé. C’est faux ! Leur doctrine ne se trouve nulle part dans les Saintes Écritures de Dieu. Elle est aussi fausse que le père Noël et le lapin de Pâques. Sous leurs présentes forme et interprétation, elles sont le fruit de l’imagination fertile et sataniquement inspirée de talmudistes impies et intrigants qui les concoctèrent durant la première partie du Moyen Âge, lors de la rédaction écrite du Talmud. Les Lois Noachiques ne sont pas mentionnées une seule fois dans l’histoire de l’Église.

En effet, comment se fait-il que les apôtres n’aient rien su de ces lois censément destinées aux Gentils, quand ils leur donnèrent les premières règles de foi et les pratiques ecclésiastiques, dans Actes 15:20 ? Et même si elles avaient existé réellement, le fait que les apôtres ne les employèrent pas ne prouve-t-il pas que, dans la Nouvelle Alliance, elles auraient été rejetées comme critère de salut ?

Selon la théorie talmudique cachée derrière les fabulations noachiques, si les Juifs talmudistes ne peuvent détruire les chrétiens par l’attaque systématique contre Jésus que l’on traite de bâtard et de faux prophète, ils utiliseront leur deuxième meilleure méthode : tromper les chrétiens en pervertissant les Écritures afin de les amener à croire qu’ils doivent observer la Loi (la Torah) et nier ainsi que Jésus y ait mis fin, ce dans le but que les chrétiens deviennent aussi antichrists qu’eux dans la pratique comme en théorie.

De cette façon, les Gentils se mettent à argumenter les uns contre les autres, discutant à savoir s’ils doivent garder la Loi pour être sauvés, ou si l’œuvre de Jésus sur la Croix mène vraiment à la justice éternelle, ou si la justice ne viendrait pas de l’observance de la Loi plutôt que du sacrifice de Jésus.

« Je n’anéantis point la grâce de Dieu : car si la justice est par la Loi, Christ est donc mort inutilement » (Galates 2:21).

Petit à petit, les chrétiens seront amenés à se joindre à la synagogue, tombant dans le piège juif qui vise à ruiner l’œuvre achevée de Jésus sur la Croix et rayer Son nom de la surface de la terre. Et n’en doutez pas, l’antichrist a probablement déjà fait le vœu de biffer la mémoire de Jésus et Ses œuvres de l’Histoire de l’humanité et ce, de toutes les manières possibles, en faisant appel à la naïveté et à l’ignorance des chrétiens.

Il y a trois niveaux de convertis noachiques

Niveau 1. Il s’agit de la personne, ou du groupe de personnes, qui pense que garder la Loi est une question de choix. Elle croit qu’observer la Loi par choix, c’est inévitablement la garder par la « foi ». Elle réinterprète les écrits de Paul de telle sorte qu’elle lui fait dire que l’on peut garder la Loi par la foi en autant que l’on déclare le salut par Jésus. Elle fait également dire à Paul que, si l’on observe la Loi en vue du salut, mais que l’on ne croit pas en Jésus, la Loi ne peut pas nous sauver par elle-même. Cette personne a donc pour doctrine que, pour être sauvé, il faut et la Loi et Jésus. Elle croit et enseigne aussi que Jésus la sauve et met ensuite la Loi (la Torah) dans son cœur. La Nouvelle Alliance n’est pas alors « nouvelle » dans le sens de différente, remplaçante, mais que ce serait l’Ancienne réécrite dans le cœur. Ainsi, le mot « nouvelle » veut dire, en fait, « ancienne », mais on l’appelle « nouvelle » parce qu’on a un cœur nouveau comme sanctuaire pour l’accueillir. Cette personne croit que la Loi est la Nouvelle Alliance et que l’Évangile doit convertir le monde à la Loi, ou alors il s’agit d’un faux évangile. Elle rejette les sacrifices d’animaux et le sacerdoce de l’Ancien Testament, mais louange les grands rabbins modernes qui ne sont pourtant rien d’autre que des pharisiens sous une nouvelle identité. Le Talmud est la bible de ces rabbins !

Niveau 2. C’est la personne, ou le groupe de personnes, qui croit que l’Alliance de la Loi n’a pas pris fin au Calvaire. Elle croit que la Loi et l’Évangile ont deux desseins différents. Elle pense que la Nouvelle Alliance joint les Gentils à la Loi, mais que les Juifs, quant à eux, n’ont qu’à observer l’Ancienne Alliance, car ils n’ont pas de part à la Nouvelle Alliance. Elle pense que les deux Alliances ont une existence parallèle et se côtoient en même temps. C’est ce que l’on appelle la Théorie de la Dualité d’Alliances. Ce que cette personne croit, c’est que la Loi est pour les Juifs et que la Nouvelle Alliance est pour les Gentils dans le but d’en faire des convertis à la Circoncision, mais elle n’emploiera pas le mot « circoncision » parce que cela identifie la réelle philosophie de cette théorie religieuse.

Elle s’imagine aussi que les sacrifices d’animaux peuvent être offerts à Jésus par les Juifs et les Gentils, à condition qu’ils soient exécutés par la « foi », de manière « volontaire », et pourvu qu’ils ne soient pas offerts en tant qu’expiation ou rémission des péchés. Elle exige à fort cri que la Nouvelle Alliance inclut l’observance de la Loi. Elle croit, et enseigne donc, qu’il faisait partie du plan de Jésus d’amener le monde entier sous la provision de la Loi par l’intermédiaire de la prédication de l’Évangile de la Grâce. Donc, par la Grâce de Dieu, les Gentils sont amenés à garder la Loi par Jésus en tant que Messie. Les Gentils sont, par le fait même, sauvés par la grâce, mais, après coup, ils doivent observer la Loi sinon ils ne peuvent demeurer sauvés et continuer à se déclarer du salut. Cette personne croit que les Juifs actuels ont tout ce qu’il leur faut comme révélation dans leurs Écritures et que les enseignements catholiques et protestants contre l’observance de la Loi sont antisémites. Elle est bien d’accord pour que les Juifs acceptent Jésus en tant que Messie, mais s’ils continuent à garder la Loi par la foi et font des sacrifices d’animaux, sans tenir compte de Jésus, ils seront néanmoins sauvés.

Niveau 3. C’est le genre de personne, ou groupe de personnes, qui nie que Jésus soit le Messie et qui proclame que le monde entier doit être converti aux Sept Lois Noachiques, autrement, non seulement les gens ne seront-ils pas sauvés, mais on devra les exterminer de la surface de la terre, parce qu’ils sont pires que des chiens qui renieraient la noble et excellente vie de l’observance de la Loi ! Cette personne croit que les rabbins pharisiens ― ces talmudistes modernes trempant dans l’ésotérisme le plus halluciné et la kabbale la plus noire ― sont les seuls ministres de Dieu dans le monde et que leurs paroles sont celles de l’Éternel. Elle dit que personne ne peut changer la parole ou la législation d’un rabbin, et qu’un Gentil ne peut rien dire, ni enseigner quoi que ce soit à un rabbin. Or, quand un rabbin dit qu’il peut comprendre le christianisme, ce n’est que pure fausseté de sa part ! Tout ce qu’il veut, c’est l’argent des chrétiens !

Les Gentils convertis au noachisme, foisonnant dans les sociétés secrètes et dans les hautes sphères de la société, endossent tout l’attirail juif dans le culte des synagogues, y compris le port de la kippa pour les hommes. Ils voyagent en Israël et, même s’ils se permettent de visiter les lieux touristiques chrétiens dans le but inavoué de se « rendre plus saints » ou pour améliorer leur vie de salut, ils reviennent en se vantant que la kippa leur a ouvert les portes des synagogues et des endroits saints juifs. Ils en viennent à aimer davantage le mur des lamentations que le Mont du Calvaire. Ils haïssent quiconque enseigne que le Nouveau Testament est la Nouvelle Alliance et que celle-ci a remplacé la Loi.

Maintenant que vous avez été mis au courant des paramètres du combat, la question est de savoir si le fait de livrer cette information aidera à sauver quelques innocentes âmes et cœurs tendres en les empêchant de devenir antichrists par une conversion insensée aux Sept Lois Noachiques. Fournir ces informations fondamentales empêchera-t-il quelqu’un de renier, en partie ou en totalité, l’œuvre exécutée au Calvaire par le vrai Messie, Jésus-Christ ? Nous l’espérons de tout cœur.

Les Sept Lois Noachiques

Bien que nous en ayons établi la liste et des explications dans nos articles précédents, revoyons ce que sont ces fameuses Lois de Noé que les Juifs talmudistes tenteront bientôt de faire rentrer dans la gorge de tout le monde.

  1. Tu ne te compromettras pas dans le culte idolâtre ;
  2. tu ne blasphèmeras pas Dieu ;
  3. tu ne répandras pas le sang innocent d’aucun être humain, ni d’un fœtus, ni d’une personne souffrante qui n’a que peu de temps à vivre ;
  4. tu ne te compromettras pas dans des relations sexuelles bestiales, incestueuses, adultères ou homosexuelles, ni ne commettras de viol ;
  5. tu ne voleras pas ;
  6. tu ne te montreras pas cruel envers les animaux ;
  7. tu établiras une législation et des tribunaux pour administrer ces lois, y compris la gestion de la peine de mort pour ceux qui tuent, en la commandant même s’il n’y a seulement qu’un témoin oculaire.

[Voyez le Talmud babylonien, Sanhédrin 56-60]

À première vue, elles semblent assez anodines, voire innocentes. On y verrait même une apparence de légitimité. Mais elles cachent une interprétation talmudique remplie de venin.

La Loi nº 1, traitant de l’idolâtrie, est à prendre dans son sens talmudique. Elle sous-entend tout emblème qui pourrait identifier Jésus en tant que Messie. Pour les Juifs et les musulmans, Jésus n’est considéré que comme un homme seulement et une idole chrétienne. On L’accepte comme homme, certes, mais si quelqu’un prie Jésus, adore Jésus, ou loue Jésus, les Juifs et les musulmans croient que l’on rend un culte envers une idole, ce qui s’avère une offense passible de la peine de mort. Donc, techniquement, tous les chrétiens de la terre seraient coupables d’idolâtrie et mériteraient la mort.

Vous noterez également, à la fin de la Loi nº 7, qu’il ne faut qu’un seul témoin pour entériner la condamnation. C’est un viol du commandement biblique d’avoir au moins deux témoins. Les pharisiens talmudistes ne purent pas trouver deux témoins dans le procès intenté à Jésus, et leurs descendants modernes ne veulent pas que cette erreur se répète à nouveau. Ils établissent donc la production d’un seul témoin pour obtenir la peine de mort. Ce pourrait être aussi un faux témoin, comme ils en produisirent lors du procès contre Jésus. Dans la Loi talmudique, deux témoins ne sont pas nécessaires pour une condamnation à la peine de mort si un prisonnier est provoqué ou contraint à faire des aveux pouvant être interprétés comme une confession. Parfois, on amenait la victime dans un endroit où on avait préalablement caché des « témoins » derrière un mur. On feignait de traiter la victime avec amitié et affabilité afin de la porter à jaser. Mais aussitôt que l’on obtenait de la victime les paroles qui pouvaient, selon eux, engendrer une offense digne de la peine de mort, les témoins surgissaient de derrière le mur et se révélaient. Si une personne refusait de parler et de répondre aux questions, ou si elle réagissait si on la bousculait ou la maltraitait, une condamnation de peine de mort requérait alors deux témoins oculaires à part de ce qu’ils ne pouvaient extirper de la victime. Jésus nous a dit que, lorsque cela nous arriverait, de ne pas penser à ce que nous dirions, mais d’attendre que l’Esprit nous inspire quoi dire à l’heure même. Jésus savait qu’Il pouvait préserver Ses serviteurs de cette manière parce que, à cette heure-là, l’Esprit leur inspirerait de ne rien dire. Ainsi, ils ne s’incrimineraient pas. Vous vous souviendrez que Jésus ne leur répondit pas, et ils devinrent insolents et irrités. Quand Jésus parla, vous noterez que le souverain sacrificateur se dépêcha de déchirer ses vêtements et se mit à crier qu’ils n’avaient pas besoins d’autres témoins.

« Mais il se tut, et ne répondit rien. Le souverain Sacrificateur l’interrogea encore, et lui dit : es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni ? 62Et Jésus lui dit : Je le suis ; et vous verrez le Fils de l’homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel. 63Alors le souverain Sacrificateur déchira ses vêtements, et dit : qu’avons-nous encore affaire de témoins ? » (Marc 14:61-63).

Lorsque Jésus a déclaré être le Messie ― ce qu’ils considéraient comme digne de la peine de mort ―, les pharisiens talmudistes arrêtèrent alors le procès et commandèrent immédiatement l’exécution. Dans les « nouvelles » Lois Noachiques, on constate que, si la victime refuse de témoigner ou de dire un mot, cela peut l’incriminer et que, si on peut produire un témoin qui mentira, la victime sera exécutée.

Dans la Loi nº 2, blasphémer Dieu, cela veut également dire parler contre ce que les talmudistes regardent comme « l’Ordre de Dieu ». Cela comprend le fait de dire quoi que ce soit contre le grand prêtre, à n’importe quel moment, n’importe où. « Alors Paul lui dit : Dieu te frappera, paroi blanchie ; puisque étant assis pour me juger selon la Loi, tu commandes, en violant la Loi, que je sois frappé. 4Et ceux qui étaient présents lui dirent : injuries-tu le souverain Sacrificateur de Dieu ? 5Et Paul dit : mes frères, je ne savais pas qu’il fût souverain Sacrificateur : car il est écrit : tu ne médiras point du Prince de ton peuple » (Actes 23:3-5). Si un grand prêtre devient réellement l’antichrist à venir, s’assoyant dans le Temple de Dieu ou en tant que dirigeant terrestre de Dieu, alors parler contre un tel personnage sera considéré comme un blasphème, selon la Loi Noachique, et cela entraînera la peine de mort. De toute manière, ce n’est pas compliqué, toute contravention aux Sept Lois Noachiques mènera automatiquement à la peine de mort.

La Loi nº 7, celle de la cruauté envers les animaux, pourrait être utilisée contre ceux qui tuent un animal pour se nourrir si cet animal a été placé sur une liste d’espèces protégées d’animaux en danger d’extinction. La vie de l’animal prend alors une valeur supérieure à celle de l’être humain. Toute personne, d’après le témoignage d’une seule autre personne l’ayant vu tuer un tel animal, est donc passible de mort. Si vous ne voyez pas comment le grand public a déjà été préparé à donner son « consentement » à pareilles punitions, sous le faux déguisement des mouvements environnementalistes, est-ce que c’est parce que vous êtes déjà devenus aveugles ?

Comment quelque chrétien que ce soit pourrait-il soutenir le complot diabolique caché derrière les préceptes des Lois Noachiques ; avaliser la destruction du Nouveau Testament et de l’Église ; cautionner le meurtre des Saints précieux de Dieu qui sont maintenant Juifs et Gentils ?

Il se peut que vous pensiez que je fais une bien grosse affaire avec pas grand-chose. Mais sachez que les Sept Lois Noachiques ont été adoptées dans la législation américaine sous le nom de Résolution # 104 du Congrès des Etats-Unis, le 20 mars 1991, et sont devenues le Droit public 102-14 (102 P.L. Stat. 44, établissant que le 26 mars 1991 est la Journée de l’Éducation USA). Elles se sont furtivement faufilées en lois sous l’apparence trompeuse du joyeux 89e anniversaire du faux messie décédé, le grand rabbin Manechem Mendel Schneerson, leader du mouvement loubavitch juif (des hassidiques talmudistes et kabbalistes). La loi fut signée par Robert Foley, porte-parole de la Maison Blanche, Robert Byrd, président par intérim du Sénat, et par le Président américain George Bush Sr.

Conclusion

Frères et sœurs en Christ, lorsque vous commencerez à entendre parler des Lois de Noé, présentées comme assises de la société humaine, soyez sur vos gardes ! C’est le début de l’installation du piège que les hommes impies sont en train de poser pour détruire les chrétiens !

Il ne faudra pas vous laisser gagner par l’argumentation trompeuse, en apparence logique et savante, que déploieront les talmudistes et leurs serviteurs noahides pour discréditer notre Sauveur et Seigneur, Jésus-Christ. Lisez votre Bible dans la prière fervente en demandant à Dieu qu’Il vous accorde l’Esprit nécessaire pour être conduits dans toute la vérité (Jean 16:13). Ne vous relâchez point dans la prière (1 Thessaloniciens 5:17). Vérifiez tout ce que vous entendez dire et tout ce que vous lisez (1 Thessaloniciens 5:21 ; Éphésiens 4:14 ; 1 Jean 4:1). Développez votre amour de la vérité afin d’être sauvés (2 Thessaloniciens 2:10).

Et c’est ainsi que vous ne serez pas dans les ténèbres ou surpris quand toutes ces choses arriveront (1 Thessaloniciens 5:5-6).




D.234 – Les Sept Lois Noachiques ? Qu’est-ce que c’est ?

 

Par Roch Richer

Les présidents américains encensent fréquemment les Sept Lois Noachiques[1] dans leur discours, lors de la Journée de l’Éducation ayant lieu chaque année aux Etats-Unis depuis 1991. Il n’est nullement surprenant que la plupart des Nord-américains n’en aient jamais entendu parler : elles proviennent du Talmud babylonien et n’apparaissent nulle part dans l’Ancien ou le Nouveau Testament de la Bible.

La question qui surgit à la mention de ces Lois Noachiques (ou Lois de Noé), c’est pourquoi donc ― puisqu’il se voit contraint de placer une injonction religieuse à la Journée de l’Éducation ― le Président américain ne préfère-t-il pas encourager les Américains à suivre les Dix Commandements, qui sont une version plus récente et plus compréhensive que les Sept Lois dites de Noé et qui ont l’avantage d’être bien plus connus et beaucoup plus accessibles ?

L’explication de ce puzzle est saisissante. En fait, ça ne saurait être plus stupéfiant ! L’explication découle du fait que les Juifs hassidiques du Chabad Loubavitch sont à la poursuite d’un but ; et l’étonnant de toute l’affaire, c’est que nous assistons aux signes de leur progrès en direction de ce but. Le dessein du Chabad Loubavitch hassidique, comme ce mouvement l’annonce lui-même (ce que je vais démontrer ci-après par des citations directes) et comme quiconque possédant l’Internet peut le vérifier lui-même, va comme suit ― et je vous avertis de bien vous asseoir avant de commencer à lire… !

Les hassidiques Chabad Loubavitchers ont un plan qu’ils poursuivent dans le dessein de conquérir le monde et mettre en place la réglementation rabbinique au sein de chaque pays. Cependant, ils se rendent compte que, d’eux-mêmes, ils n’ont pas la main-d’œuvre requise pour exécuter ce plan ; ils sont donc depuis longtemps en processus de recrutement pour former une grande armée de non-Juifs afin de les aider. Les membres de cette armée d’assistants non-juifs s’appellent des « Noahides », parce que les Juifs disent qu’ils sont les Enfants de Noé (B’nai Noah, en hébreu). Ce qui est étrange de leur part, car, si je ne m’abuse, les Juifs aussi sont les Enfants de Noé. Mais avec eux, nous n’en sommes pas à une contradiction près. Donc, cette armée se compose en grande partie de « chrétiens » mécontents et apostats à la recherche d’une orientation religieuse en ces jours de « désintégration » du christianisme. Bien sûr, on parle ici du « christianisme » institutionnalisé du monde, pas celui de Jésus-Christ. Les Lois Noachiques sont ainsi les Lois auxquelles les hassidiques du Chabad Loubavitch demandent à leurs assistants noahides d’obéir. Or, la plus éminente de ces Sept Lois de Noé est la renonciation au christianisme et, en fait, de toute religion autre que le judaïsme orthodoxe. Les activités éducatives des Loubavitchers, et que les Présidents américains commémorent annuellement, consistent principalement à leurrer les non-Juifs en leur faisant jouer le rôle d’assistants noahides, ce qui exige, dès l’étape initiale, la renonciation au christianisme !

Suit ici, et plus en détails, le programme noachique de la bouche même des hassidiques du Chabad Loubavitch.

Les Sept Lois Noachiques sont, en vérité, sept entêtes de sujets

L’on pourrait s’attendre à ce que les Sept Lois Noachiques aillent à peu près dans le sens suivant : « Honore ton père et ta mère ; Tu ne tueras point ; Tu ne commettras point d’adultère ; Tu ne voleras point » et ainsi de suite. Pourtant, il nous est impossible de trouver une telle liste. Tout ce que nous pouvons découvrir, ce sont des listes d’entêtes de sujets sur des questions talmudiques comme, par exemple :

« Lois noachiques, sept lois données à Noé et qui, selon les rabbins, incombent à tous les hommes sans exception : interdiction d’idolâtrie, de blasphème, d’épanchement du sang, de péchés sexuels, de vol, interdiction de manger de la chair arrachée à des animaux vivants, et instructions pour l’établissement de tribunaux. » [Geoffrey Wigoder (Éd.), Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, Léon Amiel, New York et Paris, aussi Maison de Publications Keter, Jérusalem, 1974, p.455.]

Toute société établit des limites quant aux activités sexuelles de ses membres et, pour ce faire, fournit sa propre définition des « péchés sexuels » ; donc, savoir simplement que les Lois Noachiques interdisent les péchés sexuels ne nous dit rien en soi. Il y a sans aucun doute des définitions talmudiques approfondies des péchés sexuels dont on parle ici ; voilà pourquoi nous considérons que les deux mots « péchés sexuels » ne sont qu’une entête de sujets et non pas une loi. Il en est de même des « instructions pour l’établissement de tribunaux » ― ces quelques mots ne forment pas une loi que chaque initié noahide se sentira en mesure d’observer ; ils font plutôt référence à des centaines, voire des milliers de pages d’écrits talmudiques quant à la nature des tribunaux devant être établis. Les mêmes observations peuvent être faites en ce qui regarde tous les autres items de la liste de Wigoder mentionnée ci-haut.

Des descriptions alternatives des Sept Lois Noachiques (comme on peut en trouver à www.noahide.com/7laws.htm) nous amènent à la conclusion très claire que l’on ne nous donne que des entêtes de sujets et que toute autre déclaration plus élaborée que l’on pourrait nous suggérer sous chacune de ces entêtes demeure vague et fait allusion à des écrits talmudiques originaux bien concrets, mais qui ne nous sont pas divulgués.

 À l’occasion, les 7 lois se chiffrent à 30, où même à 66

Comme on peut s’y attendre d’entêtes de sujets, on peut subdiviser celles-ci de telle sorte que le nombre de Lois Noachiques ne s’arrête parfois pas à sept, mais monte à trente, et même à soixante-six, comme vous pourrez le constater sur le site noachique à l’adresse suivante : www.noahide.com/lawslist.htm.

En balayant du regard ces listes plus élaborées, le Nord-américain moyen peut être saisi d’un malaise et même parfois franchement d’une vive inquiétude. (Le matériel suivant est tiré de l’original) :

·        Certaines des lois noachiques sont mystérieuses : « Contre la pratique d’Ov », « Contre la pratique de Yiddoni », « Contre la pratique consistant à passer nos enfants au feu dans le culte de Moloch ».
·        Certaines proscrivent les crimes par la pensée : « Contre l’entretien de la pensée qu’il existe une déité autre qu’Hashem », « Contre le désir ».
·        Certaines semblent définir le pouvoir des rabbins plutôt que les lois que les gens doivent suivre, et ces pouvoirs rabbiniques violent la séparation de l’église et de l’état, ce qui, si cela était implanté, transformerait l’Amérique du Nord en théocratie : « Assigner des juges et des officiers dans chaque communauté. »
·        Certaines prescrivent des procédures qui sont étrangères à la culture nord-américaine, comme l’exécution par décapitation, ou la nécessité de sacrifices d’animaux : « Que la cour doit administrer la peine de mort par l’épée (i.e., décapitation) », « Offrir des sacrifices rituels ».
·        Certaines auraient de si rares applications qu’il semble inapproprié de les inclure dans une courte liste des lois les plus importantes : « Contre le fait de manger des membres arrachés d’un animal vivant, d’une bête vivante ou d’une volaille vivante ».
·        Certaines sont détraquées face aux pratiques occidentales profondément enracinées : « Des mariages formels via la dot de la mariée & les dons de mariage ».
·        Certaines feraient reculer l’évolution des animaux de ferme et de compagnie : « Ne pas croiser les animaux ».
·        Certaines produisent des détails excessifs concernant des questions d’une importance insignifiante comme, par exemple, combien de raisins un cueilleur itinérant a-t-il le droit de manger : « Il sera permis à un cultivateur de manger du fruit où il travaille [sous certaines conditions] », « Contre le fait qu’un cultivateur mange de ce fruit [quand certaines conditions ne sont pas rencontrées] », « Contre le fait qu’un cultivateur apporte de ce fruit à la maison ».
·        Certaines seraient difficiles à appliquer en Amérique du Nord : « Contre le fait de s’engager dans un comportement érotique pouvant conduire à une union défendue. [C’est-à-dire, se faire des caresses entre deux personnes dont le mariage serait illicite.] »

En d’autres termes, adopter les Lois Noachiques mène à bien plus que ce à quoi on est en droit de s’attendre d’un exercice visant à prendre les lois religieuses d’un ancien peuple et essayer de les appliquer dans une société moderne ― un gros manque de pertinence et une impraticabilité absolue.

La Lois Noachiques devront être imposées par la force

La seule façon que l’on pourra imposer ce genre de lois au peuple nord-américain, c’est par la force, peut-être le type de force brutale qu’on voit les Israéliens appliquer aujourd’hui aux Palestiniens, perspective que le Rebbe des Loubavitchers, Menachem Schneerson, a déjà anticipé en arrière-pensées, tout en y ajoutant des adoucissements comme ceux qui suivent, dans les versions publiques de cette anticipation, afin de ne pas susciter l’alarme :

« N’avons-nous pas assez à faire avec les Juifs ? Pouvons-nous vraiment nous permettre de dépenser du temps et de l’argent dans la campagne visant à transformer les Gentils ?

« Le Rambam utilise l’expression : “Lakuf (influencer par la force) tous les habitants du monde à accepter les commandements de Noé.” Il est évident que nous devons le faire de manière plaisante, douce et pacifique, mais nous devons nous montrer persistants. Si vous avez déjà essayé à plusieurs reprises, essayez encore. Nous avons souvent constaté que, même si nous le disons cinq fois à certaines personnes, elles ne changent qu’après l’avoir entendu six fois ! » [Pourim, 5747, Sichos in English, vol. 35, p. 4.]

[www.noahide.com/rebbe.htm (le soulignement est dans l’original ; la réponse qui n’a pas de rapport avec la question n’est pas un phénomène atypique des écrits loubavitchers.]

L’idolâtrie est le pire des péchés

Une chose est fort claire en regard des Lois Noachiques : leur emphase sur l’interdiction de l’idolâtrie ― emphase évidente de par le fait que la loi sur l’idolâtrie est placée en première position et qu’elle est reliée à la loi sur le blasphème à laquelle on accorde la seconde position. C’est donc sur la question de l’idolâtrie que les Lois Noachiques sont des plus révélatrices.

Quelle est l’idolâtrie que les Noahides doivent éviter ? On pointe d’abord le christianisme, mais aussi toutes les religions autres que le judaïsme.

« Encouragement à abandonner le christianisme :

« …selon la règle juridique juive bien connue disant que les chrétiens sont des idolâtres. »

[Likutei Sichos 3:198, tirée d’une lettre du Rabbin datée du 26 Iyra, 5726, citée dans Kol Boi HaOlam, p. 389. www.noahide.com/rebbe.htm.]

Voici un autre bel exemple :

« Un guide universel de prière pour les “Enfants de Noé”

« Règles de prière efficace pour les peuples de tous les antécédents ethniques nationaux, fondées sur la Parole de D-(ieu)[2] telles que préservées dans la Tradition juive [lire ici : le Talmud]. Par Boruch Ellison.

« […] Sauf en cas d’impossibilité, la prière devrait se faire à l’intérieur, face à un mur sans miroir, sans illustration ou toute autre image potentiellement idolâtre ; il va sans dire que l’on ne devrait jamais prier devant une statue quelconque (plusieurs statues et figurines apparemment innocentes sont considérées idolâtres par la Torah, et l’on doit apprendre les règles afin d’éviter la possession accidentelle d’idoles ou de leurs équivalents). Les croix chrétiennes sont évidemment hors de question. » [www.noahide.com/prayer.htm]

Constatez ce qu’ils écrivent au sujet de leurs fêtes :

« Les Noahides ne devraient observer aucune autre fête religieuse en dehors des traditions rabbiniques de la Torah ― y compris spécialement les fêtes chrétiennes comme Noël, Pâques, l’Halloween, la Toussaint, le Vendredi Saint, le Mercredi des Cendres et probablement aussi le « nouvel an » (1er janvier). Les fêtes religieuses étrangères sont interdites même dans le minimum du code noachique ; elles sont une violation du commandement contre l’idolâtrie.

« Les Noahides devraient commémorer au moins les fêtes suivantes : Rosh Hashanah, Sukkos, le 19 de Kislev (le « nouvel an » hassidique), Chanukkah, Pourim, Shavuos ― et chaque anniversaire personnel dans le calendrier hébreu. Toutefois, la participation noahide à ces fêtes est différente de plusieurs manières de l’observance juive. » [www.noahide.com/minimum.htm.]

Jésus-Christ est considéré comme un faux prophète dont l’exécution fut justifiée par la loi talmudique pour des raisons comme celles qui suivent :

« 1. Lui et ses disciples pratiquaient la sorcellerie et la magie noire, conduisaient les Juifs à l’idolâtrie et étaient parrainés par des puissances païennes étrangères dans le but de corrompre le culte juif (Sanhédrin 43a).

« 2. Il était sexuellement immoral ; il adorait des statues de pierre (une brique est mentionnée) ; il fut coupé du peuple juif à cause de sa méchanceté et refusa de s’en repentir (Sanhédrin 107b ; Sotah 47a).

« 3. Il apprit la sorcellerie en Égypte et, pour faire des miracles, il utilisait des procédures qui impliquaient de s’inciser la chair ― ce qui est explicitement banni de la Bible (Shabbos 104b). » [www.noahide.com/yeshu.htm].

Donc, lorsque, dans son allocution de 1985, le Président Reagan se référa à « l’année du Seigneur mille neuf cent quatre vingt cinq », il commit un sacrilège ― selon les Lois Noachiques mêmes qu’il venait tout juste de recommander à la nation ― et il se révéla « idolâtre », selon les principes talmudiques. Il a respecté Jésus-Christ qui, s’Il était sur terre aujourd’hui, serait exécuté par les Loubavitchers, s’ils en avaient le pouvoir.

Les Lois de Noé sont formulées pour que les collaborateurs noahides non-juifs les observent

À la fin de l’avant-dernière citation, nous avons eu un premier aperçu que le judaïsme pratiqué par les collaborateurs noahides n’est pas le même que le judaïsme pratiqué par les Juifs, et voici une déclaration encore plus révélatrice à ce sujet :

« La Loi comprend deux chemins parallèles (mais séparés) pour le monde : 613 commandements pour les Juifs et 66 commandements (contenus dans les 7 Lois de Noé) pour les Gentils. Lorsque le Noahide s’engage à garder les 66 mitzvos, il peut (et, en réalité, il doit) prendre la responsabilité de mitzvos additionnels, avec certaines exceptions claires : les non-Juifs ne peuvent pas observer les Shabbos (fêtes) à la manière des Juifs (en évitant les 39 catégories de travaux), ils ne peuvent non plus porter de tefilin ou de tzitzis, mettre un mezuzah, ou être appelés pour une lecture publique de la Torah dans la synagogue. Il y a bien sûr d’autres restrictions, y compris certaines limites à l’étude de la Torah (tout dépendant  des circonstances individuelles. » [www.noahide.com/minimum.htm]

Les preuves que nous avons examinées jusqu’ici nous amènent à la conclusion que les Sept Lois Noachiques sont des commandements auxquels les rabbins hassidiques poussent les non-Juifs à obéir, et que ces Sept Lois de Noé ne sont, en réalité, qu’une collection d’entêtes de sujets cachant toute une série de lois et de commandements qui vont mener les Gentils à l’esclavage envers les Juifs et à l’abandon de leur foi chrétienne (ou autres). Quiconque s’engage à suivre des lois pareilles appose, en fait, sa signature au bas d’un contrat qu’il n’a pas lu ; ou, pour prendre une analogie plus exacte, signe le bas d’une feuille blanche dont l’entête et les termes seront remplis ultérieurement par les rabbins hassidiques. Le collaborateur noahide doit s’attendre à ce que les lois auxquelles on lui demandera d’obéir scrupuleusement seront à forte saveur judaïque mais, en fin de compte, seulement quasi judaïque. Même si l’on attend des collaborateurs noahides qu’ils renoncent complètement au christianisme, on veut en même temps qu’ils n’embrassent que partiellement le judaïsme. On veut qu’ils se satisfassent du statut de « presque Juifs ». On veut qu’ils rendent service en tant qu’auxiliaires pro-juifs manipulés par des presque Juifs et commandés par des Juifs ; on veut qu’ils participent à certains rituels juifs, mais également qu’ils vivent séparément des Juifs et qu’ils ne se marient pas avec eux. Par conséquent, ce que ces collaborateurs noahides doivent raisonnablement escompter, c’est qu’on leur accordera un statut de subordonnés aux Juifs ; qu’ils ne partageront pas tous les droits et privilèges des Juifs ; qu’il leur sera exigé de faire des choses qui ne sont pas demandées aux Juifs eux-mêmes et, sans doute la chose la plus importante, qu’ils puissent être utilisés par les Juifs tout en étant représentés en public comme non-Juifs.

Le plan de conquête du monde

Ayant installé le fond de scène des hassidiques du Chabad Loubavitch, nous sommes maintenant prêts pour le point essentiel ― la partie de la conquête du monde !

Pour bien comprendre l’extrait qui va suivre, il sera utile de vous rappeler : que le Moshiach est le messie des Juifs ; qu’Amalek est la soi-disant nation cachée qui, pendant plus de trente-trois siècles, est supposé avoir conspiré pour débarrasser le monde de l’influence juive et des Juifs. Et cette nation est tellement méchante qu’elle se trouve hors de toute rédemption possible et qu’elle doit donc être détruite ; qu’un code judiciaire conforme à la halacha s’accorde aussi aux écrits talmudiques dans les domaines légaux.

La guerre finale pour Jérusalem

Pourquoi la victoire permanente d’Israël est maintenant toute proche

[Pour le texte complet en anglais, veuillez consulter l’adresse Internet suivante : www.noahide.com/finalwar.htm.]

[…]

Le judaïsme a toujours été une religion conquérante, pas dans le but de convertir les Gentils afin qu’ils deviennent juifs, mais plutôt de par sa mission de ramener le monde vers l’alliance universelle passée entre D-(ieu) et Noé. À cause de raisons halachiques, trop nombreuses et détaillées pour en faire la liste ici, les Gentils qui pratiquent aujourd’hui le christianisme, l’islam ou toute autre religion ne sont pas, pour la plus grande partie, des « Gentils vertueux » devant hériter du Monde à Venir. Ce statut n’appartient qu’aux Gentils qui observent soigneusement les Sept Lois de Noé, ce qui veut également dire de suivre l’autorité halachique de la Torah et des rabbins.

(Pour les personnes qui trouvent le concept confus, nous nous empressons de souligner que cela ne fait pas partie d’une conversion au judaïsme et que ce n’est même pas une étape du processus. Les Enfants de Noé ont leur propre rôle à jouer de manière indépendante en assistant le peuple juif et en réformant le monde. Les individus qui souhaitent se convertir peuvent le faire, mais ce n’est pas une exigence. Dans l’ère messianique, ces Gentils vertueux rendront culte dans le Temple à Jérusalem et célébreront certaines fêtes de la Torah, mais s’en tiendront à des tribunaux séparés et ne se marieront pas avec des Juifs. Aujourd’hui, ces Noahides aident à ramener les Juifs non pratiquants à la Torah, entre autres fonctions.)

À l’époque du premier Temple, le rêve consistant à réformer les Gentils se reflétait dans la présence de dix menoras [chandeliers à sept branches] dans le sanctuaire du Temple ― totalisant soixante-dix flammes ― représentant l’élévation des soixante-dix nations gentilles. Mais quand le Temple fut détruit, les Juifs durent influencer les Gentils d’une manière plus douce, plus graduelle. Même si faire en sorte que les Gentils observent les Sept Lois Noachiques est une des 613 mitzvos [prescriptions] de la Torah, l’exil atteint parfois de tels niveaux de sévérité et d’oppression que les Juifs ne pouvaient tout simplement pas remplir cette mitzvah par crainte de la mort. À ces moments-là, le judaïsme était forcé de se mettre en mode de survie ; la conquête était alors hors de question.

Aujourd’hui, la situation est complètement renversée. Le fait même qu’Amalek puisse engendrer un tel chaos dans le monde est la preuve que la société gentille ne présente plus de véritable opposition face aux enseignements juifs. L’on ne constate maintenant de l’antisémitisme qu’aux endroits où Amalek fomente le trouble, et c’est précisément là où les Gentils ont le plus désespérément besoin de guides. Alors que le christianisme descend en vrille dans la dissension et la confusion théologique, il devient un vacuum incapable de se défendre contre, soit le mensonge d’Amalek, soit la vérité de la Torah. Amalek ne peut exploiter l’effondrement du christianisme que par défaut ― c’est-à-dire, seulement lorsque le peuple juif ne saisit pas cette opportunité sans précédent.

Et, comme l’a expliqué le Rebbe des Loubavitchers, en transformant les Gentils, nous pouvons rapidement créer une armée de supporteurs qui va nous aider à révéler le Moshiach et ramener tous les Juifs à la Torah. D’une façon plus spécifique, le Rebbe a mis l’accent sur le fait que le « processus de paix » en Israël ne sera défait que par notre influence sur les Gentils ― spécialement par la campagne visant à enseigner les Lois Noachiques (voir Sichos in English, vol. 16, [19 kislev 5743]).

En deux mots, notre tâche la plus pressante est de déclencher une révolution internationale noahide sans délai. Le processus est déjà commencé par l’intermédiaire de douzaines de petites communautés noahides apparues un peu partout aux Etats-Unis, généralement composées d’anciens chrétiens ayant abandonné leur religion. La tâche d’organiser la révolution peut se diviser en deux grandes étapes :

1) Nous devons d’abord créer une nouvelle société noahide en tant que réseau international de communautés et d’organisations fonctionnant à l’intérieur de la société environnante, mais séparée d’elle, (fondées sur les exigences et les directives halachiques, les institutions noahides fonctionnent de manière assez différente de leurs contreparties chrétiennes et séculières).

Pour le Juif comme pour le Noahide, cela débute par un agressif programme visant à enseigner aux Gentils leurs responsabilités vis-à-vis la Torah.

Simultanément, nous devons organiser des programmes de fonctionnement et des institutions qui soient préparées à absorber ce grand nombre d’anciens chrétiens et les impliquer immédiatement dans les efforts ayant pour but d’amener le Moshiach. Les communautés noahides ont besoin d’écoles pour leurs enfants, modelées sur les programmes des yeshivahs juives [institutions d’enseignement juives] ; des groupes d’étude de la Torah adaptés à leurs besoins spécifiques ; des célébrations coordonnées et appropriées des fêtes de la Torah ; des services familiaux pour les mariages, du soutien aux personnes âgées et des enterrements ; des tribunaux dirigés par des juges vertueux formés par les rabbins et qui vont fonctionner de manière similaire aux batei dinim juifs [tribunaux juifs] ; et des programmes tzedaka pour venir en aide aux démunis, pour construire de nouvelles écoles noahides et pour soutenir l’établissement des Juifs en Israël ainsi que des synagogues dans toute la diaspora.

2) Dans la seconde étape, le mouvement noahide croissant va s’emparer du pouvoir politique ― en n’utilisant que des moyens pacifiques et légaux ― dans les capitales des nations occidentales. Bien entendu, cela n’arrivera pas avant que la société noahide ait atteint une certaine dimension. Nous ne savons pas jusqu’à quel point, ni quelles nations se joindront tout d’abord à la révolution, quoique les Etats-Unis, nation plutôt religieuse et conservatrice, sont assurément au sommet de la liste de nos futurs espoirs.

Une fois les rênes du gouvernement bien en main, les nouveaux leaders noahides vont rapidement implanter tout un agenda de réformes. Toute aide économique et technologique accordée au Bloc communiste, incluant l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), va prendre fin immédiatement. Tout le soutien nécessaire sera accordé aux forces israéliennes pour envahir de nouveau les régions contrôlées par l’OLP, avec assistance militaire partout où il le faudra. On donnera aux tribunaux juifs (les batei dinim des rabbins) la souveraineté juridique sur tous les citoyens juifs dans chaque pays, et ils ne seront plus sujets à l’autorité des tribunaux des Gentils. Les juges et les cours noahides ayant préexisté remplaceront les systèmes judiciaires actuels de chaque pays, et les codes juridiques seront radicalement réécrits pour qu’ils se conforment à la halacha ; aux Etats-Unis, on mettra l’emphase sur la restauration de l’autorité de la Constitution et sur l’abolition de toutes les agences et tous les programmes gouvernementaux inconstitutionnels. La dette nationale sera saisie, probablement en remboursant les créditeurs avec les terres agricoles du gouvernement, évitant de ce fait un désastre économique. Et la loi et l’ordre seront pleinement rétablis par l’établissement de mesures internes de sécurité et ce, toujours en accord avec la loi de la Torah.

Presque aussitôt qu’aura cessé l’aide au Bloc communiste, la révolution communiste internationale plongera tête première dans une crise. Les peuples captifs, voyant leur libération toute proche, se soulèveront sincèrement pour jeter leurs brutaux dictateurs hors du pouvoir et les armées de Gog et Magog ― des Communistes soviétiques à l’OLP ― vont s’autodétruire devant les yeux du monde entier.

Naturellement, les agents d’Amalek vont pousser des cris hystériques en vue d’intimider les Juifs afin qu’ils n’entreprennent pas cette campagne, espérant retarder la victoire. Ils ne possèdent aucun pouvoir, toutefois, pour empêcher notre action fructueuse ; ils ne peuvent que tenter de semer des doutes et susciter une hésitation.

Alors que le monde plonge tête baissée vers la révélation du Moshiach, et que les derniers murs de l’exil se désintègrent, le nombre de Gentils confus et prêts à changer grossit de façon exponentielle. Si le peuple juif commence immédiatement à préparer les structures adéquates en vue du mouvement noahide, cette vague mènera directement à la révélation glorieuse de la Vérité. Mais si nous nous permettons d’être pris au dépourvu, cette même force irrésistible de changement social peut, que D-(ieu) nous en préserve, être dérivée pour renforcer l’assaut final d’Amalek contre la sainteté. Il ne s’agit pas de savoir si la société des Gentils va exploser face à la crise croissante ; cet événement est une réalité inévitable qui s’en vient rapidement. Nous ne voulons pas manquer cette opportunité incroyable d’apporter la lumière dans ces derniers moments de noirceur.

Le monde a atteint son point ultime de décision, et le pouvoir de la réussite repose entièrement entre les mains du peuple juif. Nous pouvons attendre que le Moshiach vienne de lui-même, à la suite d’une guerre mondiale, ou nous pouvons l’amener par nos propres actions, mission que le Rebbe des Loubavitchers nous a dit être la nôtre. La chose nous appartient.

Il n’y a pas une minute à perdre. Juifs de partout, unissons-nous !

Le Comité pour la victoire d’Israël

 

Eh bien ! Tout un programme que les Juifs préparent pour les chrétiens, ne trouvez-vous pas ? Commencez-vous à comprendre de quoi sera faite la grande apostasie dont l’apôtre Paul nous a parlée ? Commencez-vous à voir pourquoi la Bête (le Moschiach) sera tellement enragée contre les véritables enfants de Dieu, les adorateurs du Seigneur Jésus-Christ, le vrai Messie ?

Les talmudistes semblent avoir concocté ces fameuses « Lois de Noé » depuis des siècles en préparation du moment où ils vont forcer les gens du monde entier, et les chrétiens en particulier, à abandonner toute forme de foi religieuse autre que leur mouture adaptée de judaïsme. Dans l’extrait d’article que nous venons de lire, l’affaire est présentée comme un immense service que les Juifs ont le devoir divin de rendre aux Gentils, comme des aînés qui doivent prendre soin de leurs benjamins. Mais la réalité est tout autre ! Ces belles paroles mielleuses cachent des desseins épouvantables inspirés directement de Satan. Les prophéties de la Bible (la Bible complète, incluant le Nouveau Testament, évidemment) en font une description sans fard et véridique.

Examinons un peu ce que cachent ces Loubavitchers dans leurs discours, en reprenant certains éléments de l’extrait d’article que nous avons tiré de leur site.

« Mais quand le Temple fut détruit, les Juifs durent influencer les Gentils d’une manière plus douce, plus graduelle. » Voyons quel genre de douce influence les Juifs ont exercé sur le monde. Prenant la parole lors d’un Congrès sioniste, Berl Locker a dit :

« Nous avons le droit de nous présenter devant le monde et dire “Voici le problème juif, réglez-le à notre satisfaction, ou il n’y aura pas de repos dans le monde !” »

Le Dr B. Messinsohn, dirigeant juif, ayant pris la parole à Cape Town, en Afrique du Sud :

« J’avertis le monde que, s’il ne tient pas ses promesses envers nous (les Juifs), il y aura 16 millions de Juifs à nouveau remplis de la haine qui a déclenché tant de destruction contre le monde chrétien. »

Marcus Eli Ravage a écrit dans le Century Magazine de janvier 1928 :

« Nous, les Juifs, sommes à la base de presque toutes vos guerres, non seulement de la Révolution bolchevique, mais de toutes les autres révolutions majeures de votre histoire […] Nous l’avons fait grâce à l’irrésistible puissance de notre esprit, avec des idées et de la propagande. »

Oscar Levy, dans The World Significance of the Russian Revolution (La signification mondiale de la Révolution bolchevique) :

« Il n’y a pour ainsi dire aucun événement en Europe moderne qui ne soit imputable aux Juifs. Aujourd’hui, nous, les Juifs, ne sommes rien de moins que les séducteurs du monde, ses destructeurs, ses boutefeux, ses bourreaux. »

Pourquoi les Juifs agissent-ils ainsi ? Le professeur Goldwin Smith, de la Faculté d’Histoire moderne de l’Université d’Oxford, en octobre 1881 :

« Nous, les Juifs, nous considérons comme la race supérieure de l’humanité, et nous ne projetons pas son union avec les autres races, mais son triomphe sur elles. »

Le Comte Mensdorf, ambassadeur d’Autriche, à la Grande-Bretagne, en 1918 :

« Israël (les Juifs) a remporté la Première Guerre Mondiale ; nous l’avons fabriquée, nous avons prospéré grâce à elle et en avons profité. Ce fut notre (aux Juifs) vengeance suprême contre le christianisme. »

Benjamin Disraeli, Premier Ministre de la Grande-Bretagne du 19e siècle, lui-même juif d’origine, a eu ces propos révélateurs :

« On retrace l’influence des Juifs à l’origine de la dernière éruption de principes destructeurs en Europe. Une insurrection a lieu contre la tradition, contre la religion et contre la propriété … on retrouve toujours des hommes de race juive à la tête de chacune d’elles. Ils coopèrent avec des athées : les plus habiles accumulateurs de propriétés ; ils coopèrent avec des communistes ; cette race bizarre (les Juifs) … s’allie à tous les rebuts et les parias d’Europe ; et tout cela parce qu’ils souhaitent détruire le christianisme ingrat. »

Ce jeu macabre dure depuis de longs siècles. Un autre dirigeant juif, Samuel Roth, a dit :

« Nous (les Juifs) venons devant les nations en prétendant vouloir échapper à la persécution, et nous sommes les persécuteurs les plus mortels des annales malheureuses de l’humanité. »

Tirons une autre phrase de l’extrait que nous avons vu auparavant : « Toute aide économique et technologique accordée au Bloc communiste, incluant l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), va prendre fin immédiatement. » Qui les Juifs veulent-ils tromper ? Cette phrase est un exemple d’intoxication, car le communisme est une créature juive ! Le Maccabean de novembre 1905, publication de l’Organisation sioniste de New York, afficha l’entête suivante concernant le bolchevisme en Russie : « Il s’agit d’une révolution juive ! »

The American Hebrew, principal journal juif des Etats-Unis, dans son numéro du 10 septembre 1920 :

« La Révolution bolchevique de Russie fut l’œuvre des cerveaux juifs, de l’insatisfaction juive, de la planification juive dont le but était de créer un Nouvel Ordre Mondial. Ce qui est arrivé en Russie deviendra également, par les mêmes forces mentales et physiques juives, une réalité partout dans le monde. »

Citons à nouveau un extrait de l’article précédent : « Dans la seconde étape, le mouvement noahide croissant va s’emparer du pouvoir politique ― en n’utilisant que des moyens pacifiques et légaux ― dans les capitales des nations occidentales. » Les Juifs prônent-ils le pacifisme ? Leur prise du pouvoir se fait-t-elle réellement en douceur ? The Jewish World de Londres, le 16 janvier 1918 :

« Le judaïsme international a poussé de force l’Europe à la guerre, non seulement afin de se saisir d’une grande partie de l’or du monde, mais également pour démarrer une nouvelle guerre juive (la Deuxième Guerre Mondiale), grâce à cet or. »

Le Yiddish Bulletin du 19 mai 1950, citant le rabbin Philip Bernstein du Mouvement sioniste :

« En pressant l’exode des Juifs d’Europe, en insistant pour que les Juifs ne veuillent pas aller dans un autre pays qu’Israël, ils (les sionistes) ont sacrifié l’intérêt de gens vivants à la politique de leur propre mouvement. »

L’exode des Juifs d’Europe fut la raison principale de la création de la Deuxième Guerre Mondiale ! Est-ce là un moyen pacifique de se faire donner un pays, en massacrant des millions de gens dont ceux de sa propre race ? Évidemment pas. Les puissances sionistes ont usé d’artifices, de tromperie, d’escroquerie et de la force de leurs moyens financiers incommensurables. Asher Ginsberg, écrivain juif moderne, à la page 42 de Waters Flowing Eastward :

« Notre (les Juifs) mot d’ordre est la force et l’illusion. Seule la force conquiert dans les affaires politiques, particulièrement si elle est cachée derrière les talents essentiels de la diplomatie. La violence doit être le Principe, et la fourberie et l’illusion la Règle des gouvernements qui ne veulent pas laisser tomber leurs couronnes aux pieds des agents d’un quelconque nouveau pouvoir. Par conséquent, nous (les Juifs) ne devons pas arrêter la corruption, la séduction et la tricherie quand celles-ci nous servent à atteindre nos fins. En politique, l’on doit savoir saisir la propriété des autres sans hésitation si, par cela, nous nous assurons la soumission et la souveraineté. Les sentences de mort sont nécessaires pour maintenir la terreur qui produit la soumission aveugle. »

Pris du Talmud, Choschen ha-Mischpat, 348,1 : « Un Juif peut voler un Gentil, c’est-à-dire qu’il peut le duper s’il est peu probable qu’il se fasse détecter. »

Voici un texte communiste tiré de Psychopolitics :

« L’obéissance est le résultat de la force. Avec la force vient la brutalité. L’utilisation de la force la plus barbare, la plus effrénée, la plus brutale, si elle est amenée assez loin, invoque l’obéissance. Toute organisation qui a l’esprit et le courage de faire étalage d’inhumanité, de sauvagerie, de brutalité et un manque d’humanité sans compromis se verra obéie […] Si vous voulez l’obéissance, vous ne devez pas faire de compromis avec l’humanité. Si vous voulez l’obéissance, vous devez faire comprendre clairement que vous serez sans merci. L’homme est un animal et, en dernière analyse, il ne comprend que ce que comprend la brute. »

Le christianisme a toujours été l’ennemi numéro un du judaïsme, malgré l’invention du concept « judéo-chrétien » contradictoire. Lorsque Jésus institua l’Église chrétienne, le judaïsme se soulevait déjà contre le Christ et Ses enseignements. Dans le Jewish Chronicle de Londres, le 1er décembre 1921 :

« …il est pratiquement impossible d’enseigner le Nouveau Testament d’un point de vue autre que celui du chrétien, car les Évangiles sont le message du christianisme. Nous devrions éduquer les jeunes Juifs avec de la littérature juive, pas avec de la littérature profane qui peut s’avérer nuisible et qui est littéralement destinée à la propagation d’une doctrine fondamentalement subversive envers le judaïsme. »

Voici quelques perles noires tirées du Talmud babylonien. Elles donnent une idée véritable de l’esprit qui anime le judaïsme :

« Ceux qui lisent les livres non canoniques [le Nouveau Testament] n’auront pas de part dans le monde à venir » (Sanhédrin 90a).

« Les Juifs doivent détruire les livres des [chrétiens] » (Shabbath 116a).

Vous croyez que les Juifs sont là pour aider les non-Juifs à parvenir au Royaume ? Si oui, c’est que vous ne connaissez pas l’opinion que se sont faite les rabbins rédacteurs du Talmud.

« Vous [les Juifs] êtes des êtres humains, mais les nations du monde ne sont pas des êtres humains, mais des bêtes » (Baba Mecia 114, 6).

« On regarde la maison du goï (non Juif) comme un parc de bétail » (Tosefta, Erubin VIII).

« Du Talmud (une prière dite à la veille de la Pâque, au jour présent) : “Nous Te supplions, O Seigneur, porte Ta colère sur les nations qui ne croient pas en Toi, et qui n’invoquent pas Ton nom. Laisse tomber sur elles Ta colère et inflige leur Ta colère. Chasse-les dans Ta colère et brise-les en morceaux. Soustrais-leur tous leurs os, O Seigneur. En un moment, mets en examen tous les incroyants. Détruis en un instant tous les ennemis de Ta nation. Arraches les nations indignes avec leurs racines, disperse-les et ruine-les. Détruis-les ! Détruis-les immédiatement, à l’instant même !” » ― (Pranajtis : Christianus in Talmuda e judeorum, citation tirée de la Synagoga judaica, p. 212. Minhagin, p. 23. Crach Chaim 480 Hagah).

« Ceux qui ne possèdent pas la Torah et les prophètes doivent être exterminés. Celui qui a le pouvoir de les tuer, qu’il le fasse ouvertement avec l’épée, sinon, qu’il use d’artifices jusqu’à ce qu’ils soient supprimés » (Schulchan Aruch : Choszen Hamiszpat, 425, 50).

Vous pensez que les Juifs ont un don pour les affaires ? Est-ce que vous savez que bon nombre mènent leur business avec un esprit tordu et sans scrupule pour les biens d’autrui ? Sachant ce que les Juifs pensent des goyim, croyez-vous qu’ils se montrent honnêtes dans leurs transactions avec eux ?

« Les biens des goyim sont comme le désert, celui qui s’y installe le premier y a droit » (Baba Batra, 14b).

« La propriété des goyim est comme une chose sans maître » (Schulchan Aruch : Choszen Hamiszpat, 116, 5).

« Si un Juif a planté son épée dans le sol d’un goï, il en est devenu entièrement le maître » (Baba Batra, 55a).

À ceux qui croient que l’orgueil peut avoir des limites, lisez ceci :

« Il est pire de protester contre les paroles des rabbins que contre la Torah » (Miszna, Sanhédryn XI, 3).

« Ceux qui changent les paroles des rabbins doivent mourir » (Erubim, 21b).

Ces rabbins ne craignent-ils donc pas Dieu ? Voyez-les se comparer avantageusement à leur Créateur :

« Les décisions du Talmud sont paroles du Dieu vivant. Jéhovah lui-même demande l’opinion des rabbins terrestres lorsqu’il y a des affaires difficiles au ciel » (Rabbin Menachem, Commentaires pour le Livre Cinq).

« Au ciel, Jéhovah lui-même étudie debout le Talmud : car il a trop de respect pour ce livre » (Tr. Mechilla).

Faut le faire, non ?! C’est d’une impudence phénoménale ! Dieu prenant conseil des rabbins concernant les problèmes célestes qui Lui sont trop difficiles ? Cette race tordue enseignerait le Dieu Tout-Puissant ?! Il y en a qui auront certainement des comptes à rendre à un moment donné !

S’ils n’ont que si peu de respect envers Dieu, peut-on en attendre davantage d’eux envers les Noahides ?

« Le fils de Noé qui vole un sans-le-sou doit être mis à mort, mais un Israélite peut faire du mal à un goï, car, là où il est écrit “Tu ne feras pas de mal à ton prochain”, il n’est pas dit “Tu ne feras pas de mal à un goï” » (Miszna , Sanhedryn, 57).

Quel contraste avec notre Seigneur Jésus-Christ qui a dit : « …tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée. 38Celui-ci est le premier et le grand commandement. 39Et le second semblable à celui-là, est : tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Matthieu 22:37-39). Mais les rabbins, grâce à leur tradition, avaient déjà changé les commandements de Dieu, se passant de génération en génération des instructions orales carrément démoniaques. Voilà pourquoi Jésus n’a pas été tendre envers eux et les a vertement admonestés. (Lisez le chapitre 23 de Matthieu.) Depuis ce temps, les rabbins Lui en veulent et désirent détruire Son œuvre. Efforts inutiles, bien sûr, car les portes de l’enfer ne prévaudront point contre l’Église de Christ. Mais nous constatons aujourd’hui qu’ils essaient de toutes leurs forces…

À la lumière de tout cela, nous vous recommandons de lire ou de relire les Protocoles des Sages de Sion. Vous verrez que ces écrits collent étrangement à la réalité moderne. Avant de croire ceux qui veulent vous faire avaler qu’il s’agit d’un faux document inventé pour discréditer la race juive, prenez le temps de faire la part des choses, de les examiner vous-même et de vous faire votre propre opinion en en comparant les idées aux résultats qui vous entourent dans notre société moderne. Après cela, que croyez-vous pouvoir espérer des dirigeants juifs de la conspiration mondiale ? La toile est tissée et vous êtes les mouches qui allez vous faire prendre par ces araignées venimeuses, si Dieu ne vous montre pas le chemin étroit pour y échapper.

Aux véritables chrétiens qui persévèrent dans la foi, Dieu a promis de les conduire dans toute la vérité par le moyen de Son Esprit qui sonde même les profondeurs de Dieu. À tous ceux qui lisent ces lignes, je souhaite que notre Père au ciel vous éclaire et vous guide afin que vous ne soyez pas emportés à tout vent de doctrine et que vous ne soyez pas tentés de suivre le grand courant d’apostasie qui a déjà débuté dans bon nombre de congrégation où l’on commence à renier le sacrifice de Christ et Sa divinité. Ne soyez pas dans les ténèbres, aimez la vérité et persévérez jusqu’à la fin. C’est ainsi que vous recevrez la couronne et les récompenses que notre Seigneur et Sauveur vous réserve à chacun personnellement.

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[1] Noachiques : de Noé (comme « abrahamiques » qui se réfère à ce qui se rapporte à Abraham, ou « mosaïques » pour Moïse.

[2] Dans le judaïsme, il est interdit d’écrire le nom de Dieu ; c’est ainsi qu’en anglais, les Juifs écrivent G-d au lieu de God, imitant l’hébreu qui n’a pas de voyelles. En français, on ne peut écrire seulement D, alors le tiret et les voyelles viennent rappeler que, dans le judaïsme, l’on ne peut utiliser le nom de Dieu tel qu’il est. Un autre exemple de traditions juives étranges.




D.233 – La Simplicité du Salut

 

Par : Joseph Sakala

Peu importe la dénomination religieuse dont vous êtes membre, chacune possède un certain nombre de critères dans son enseignement en regard du salut. Que ce soit les catholiques, les baptistes, les pentecôtistes, les calvinistes, les méthodistes, les témoins de Jéhovah, les luthériens, les presbytériens, les musulmans, les bouddhistes, les mormons, et j’en passe… Nous sommes alors tout à fait en droit de nous poser la question suivante : « Si Dieu veut sauver le monde entier, pourquoi aurait-Il créé autant de critères si laborieux, jusqu’à rendre ce salut presque inaccessible ? » En effet, pourquoi la religion est-elle devenue si difficile que la majorité des gens en soit venue à se décourager au point de tout abandonner ? Afin de rendre le salut plus accessible, certains individus ont même créé des religions où les adeptes peuvent se former leurs propres critères pour parvenir au salut.

Dans Son Plan pour l’humanité, Dieu n’avait jamais prédestiné le chemin du Salut à devenir difficile et rempli d’embûches pour y parvenir. Alors, pour quelle raison l’humanité est-elle rendue si confuse dans sa spiritualité sur la question du salut ? Il faut absolument reculer au commencement pour découvrir d’abord ce que Dieu avait établi comme Plan pour les humains et ce que l’adversaire a réalisé tout au long des siècles pour nous amener dans le marasme et la confusion présente.

Dans le tout premier verset de Genèse, nous lisons : « Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre » (Genèse 1:1). Donc, Dieu avait tout créé pour une raison spécifique. Et comme Dieu n’est pas un Dieu de confusion, Sa création initiale a certainement dû en être une de toute beauté. Lors d’un dialogue avec Son serviteur Job, Dieu le questionna ainsi sur la création de la terre : « Où étais-tu quand je jetais les fondations de la terre ? Dis-le, si tu as de l’intelligence. Qui en a réglé les mesures, si tu le sais, ou qui a étendu le niveau sur elle ? Sur quoi en a-t-on fait plonger les bases, ou qui en a posé la pierre angulaire, quand les étoiles du matin poussaient ensemble des cris de joie, et les fils de Dieu, des acclamations ? » (Job 38:4-7).

Il devient alors évident que la terre fut créée pour une raison distincte. Dans Esaïe 45:18, nous lisons ceci : « Car ainsi dit l’Éternel, qui a formé les cieux, lui, le Dieu qui a formé la terre et qui l’a faite, lui qui l’a fondée ; qui ne la créa pas pour être déserte, mais qui la forma pour être habitée : Je suis l’Éternel, et il n’y en a point d’autre ! » Pourtant, dès le verset 2 de Genèse 1, nous voyons ceci : « Or la terre était informe et vide, et les ténèbres étaient à la surface de l’abîme, et l’Esprit de Dieu se mouvait sur les eaux. » Mais qu’a-t-il bien pu arriver pour que la terre soit devenue soudainement informe et vide ? Le prophète Ésaïe nous confirme pourtant que Dieu ne l’avait pas planifiée ainsi. Il ne la créa pas pour être déserte, mais la forma pour être habitée.

Donc, nous découvrons ici le résultat d’une catastrophe épouvantable suite à laquelle la terre était subitement devenue informe et vide, et les ténèbres étaient à la surface de l’abîme, et l’Esprit de Dieu se mouvait sur les eaux. Il doit certainement y avoir un éclaircissement dans la Bible pour expliquer cela. La réponse divine ne nous est pas donnée dans la Genèse, mais plus loin afin d’instruire Ses enfants. Allons voir les détails de ce qui s’est passé. Nous avons vu dans le récit de Job que les anges furent créés avant même l’univers, car ils étaient là pour chanter Sa gloire quand Dieu eut fondé la terre. Un de ces anges, l’archange Lucifer, devait sûrement être parmi ces anges en délire, car son nom identifie aussi la fonction qu’il devait accomplir sur cette terre dans ce plan divin.

Lucifer veut dire « porte-lumière ». Il avait donc reçu comme fonction d’apporter aux humains la lumière sur la vérité divine, afin de les préparer pour faire éventuellement partie de la grande famille divine. Dieu utilisa le prophète Ézéchiel pour nous donner une description de cet archange Lucifer. « Ainsi a dit le Seigneur, l’Éternel : Tu étais le couronnement de l’édifice, plein de sagesse, parfait en beauté ; tu te trouvais dans l’Éden, le jardin de Dieu ; tu étais couvert de pierres précieuses de toutes sortes, la sardoine, la topaze, la calcédoine, le chrysolithe, l’onyx, le jaspe, le saphir, l’escarboucle, l’émeraude et l’or. Les tambours et les flûtes étaient à ton service, préparés pour le jour où tu fus créé. Je t’avais établi comme chérubin protecteur, aux ailes déployées ; tu étais sur la sainte montagne de Dieu ; tu marchais au milieu des pierres de feu » (Ézéchiel 28:12-14). En plus d’apporter la vérité aux humains, Lucifer devait aussi être leur chérubin protecteur.

Mais, au sein de toute cette splendeur qui lui fut octroyée, Lucifer apprit une vérité qui le bouleversa complètement. Se croyant de beaucoup supérieur à ceux à qui il devait être le porteur de la lumière divine, il a aussi appris ce que Paul nous confirme dans Hébreux 1:13-14 : « Et auquel des anges Dieu a-t-il jamais dit : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que j’aie fait de tes ennemis le marchepied de tes pieds ? Ne sont-ils pas tous des esprits destinés à servir, et envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut ? » Cette vérité l’a assurément blessé au point que la tâche de conduire simplement les humains vers la famille de Dieu ne lui suffisait plus. Profondément insulté, l’orgueil s’est installé dans son esprit et il a décidé de s’accaparer du trône même de l’Éternel. C’est ce que nous lisons dans Esaïe 14:13-14 : « Tu disais en ton cœur : Je monterai aux cieux, j’élèverai mon trône par-dessus les étoiles [anges] de Dieu ; je siégerai sur la montagne de l’assemblée, aux régions lointaines de l’Aquilon. Je monterai sur les hauteurs des nues, je serai semblable au Très-Haut. »

Dès ce moment, Lucifer s’est mis à comploter contre Dieu et à détourner le tiers des anges mis sous sa charge dans le but d’envahir le ciel et de détrôner le Tout-Puissant. Nous voyons le compte-rendu de cette agression contre son Créateur dans Apocalypse 12:7-9 : « Alors il y eut un combat dans le ciel. Michel et ses anges combattaient contre le dragon ; et le dragon combattait avec ses anges. Et ils ne furent pas les plus forts, et leur place ne se retrouva plus dans le ciel. Et le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit tout le monde, fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. » Suite à cette guerre, nous voyons cet archange déchu identifié dorénavant comme étant le diable et Satan. Inutile d’ajouter que sa place et celle de ses anges (devenus démons) ne se retrouva plus dans le ciel.

Satan veut dire « adversaire ». Ainsi, celui que Dieu avait créé comme porteur de la lumière de Dieu est devenu Son adversaire et, au lieu d’instruire les humains, il séduit tout le monde depuis ce temps, dans le seul but de tenter de détruire le majestueux Plan de Dieu pour Ses enfants. Au lieu d’être un ange de lumière, il est devenu le prince des ténèbres. Le prophète Ézéchiel nous raconte comment Lucifer est devenu Satan. Ézéchiel 28:15-17 « Tu fus intègre dans tes voies depuis le jour où tu fus créé, jusqu’à ce que l’iniquité ait été trouvée en toi. Au milieu de ton riche commerce, ton cœur s’est rempli de violence, et tu devins coupable ; je te précipiterai de la montagne de Dieu ; je te détruirai, ô chérubin protecteur, du milieu des pierres de feu ! Ton cœur s’est élevé à cause de ta beauté, et tu as corrompu ta sagesse par ton éclat ; je te jetterai par terre, je te donnerai en spectacle aux rois, pour qu’ils te regardent. » L’orgueil s’est emparé de lui au point où il a tout perdu ce que Dieu lui avait confié. Donc, Lucifer (porteur de lumière) est devenu Satan (adversaire de Dieu et prince des ténèbres).

À ceux qui croient à tort que Dieu a créé Satan pécheur, sous-entendant que le mal fut créé par Dieu Lui-même, nous ferons remarquer que Dieu a bien dit : « Tu fus intègre dans tes voies depuis le jour où tu fus créé, jusqu’à ce que l’iniquité ait été trouvée en toi. » Dans les concepts de la Religion babylonienne, dont beaucoup de religions et de théories métaphysiques mondiales sont porteuses, il existe l’idée que le bien et le mal doivent coexister pour apporter un équilibre, ou que dans tout bien, il doit y avoir un minimum de mal et dans tout mal, il y a un minimum de bien (le yin et le yang). Il n’est pas étonnant de voir Satan adoré sous diverses formes, alors qu’il se fait passer pour un dieu bon et que Dieu est le malin ! Ce sacrilège infeste les croyances de beaucoup de gens aujourd’hui et il n’est pas surprenant qu’ils aient tant de difficulté à distinguer le bien du mal !

Pour revenir à notre sujet, nous pouvons à peine imaginer les résultats du dégât et de la destruction physique causée dans l’univers lors de cette guerre. La Bible ne nous donne qu’un petit aperçu en déclarant que la terre était devenue informe et vide (tohu et bohu). Néanmoins, l’Esprit de Dieu planait au-dessus de cet abîme et, à un moment donné dans l’histoire, Dieu a résolu de re-créer la terre pour la rendre de nouveau habitable. C’est ce que nous voyons dans les cinq  premiers jours où Dieu met de l’ordre sur la terre et son entourage afin d’accueillir les premiers humains, le sixième jour. Dieu avait tout accompli pour recevoir les humains dans six jours, car chaque jour est identifié comme étant d’une durée d’un coucher du soleil (nuit) et d’un lever du soleil (jour), 24 heures, exactement comme aujourd’hui.

Ayant terminé tout ce travail pour l’homme, Dieu S’est reposé de toute Son oeuvre. Il venait alors de créer un septième jour pour que l’homme fasse pareil, afin de former une unité spirituelle parfaite avec son Créateur. Vous noterez qu’il n’y a aucune indication de temps pour ce septième jour, car celui-ci devait être éternel, si toutefois l’homme avait accepté de se reposer dans le Seigneur, c’est à dire, d’octroyer sa vie entière à Dieu afin d’être en unité parfaite avec Lui. C’est Dieu qui Se serait chargé de guider ses pas en l’instruisant sur la manière de parvenir au Royaume. C’est ce que l’arbre de vie représentait, le fruit qu’il avait la permission de manger librement afin de vivre éternellement. Dieu voulait partager l’univers entier avec Sa création. Donc, on parle ici d’une condition spirituelle et non physique. Voilà ce que l’arbre de vie représentait au milieu du jardin d’Éden. C’est à cet arbre que Dieu voulait que l’homme et sa femme s’alimentent.

Mais il y avait pareillement un autre arbre tout près nommé l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Mais pourquoi avoir créé cet arbre ? Voilà la démonstration de la plus belle preuve d’amour de Dieu envers Sa création. Dieu aurait pu créer les humains comme des robots, accomplissant toutes les tâches qui leur seraient assignées sans jamais les questionner. Mais, tout en nous créant à Son image et à Sa ressemblance, Dieu voulait nous créer libres de penser et de prendre volontairement la décision de Lui obéir ou de Lui désobéir. Ce qui fait que l’homme avait aussi le droit de décider de prendre sur lui-même la responsabilité de pouvoir cheminer sans Dieu, s’il le désirait. Cette décision comportait toutefois une conséquence grave, comme nous allons le découvrir. « Alors l’Éternel Dieu prit donc l’homme et le plaça dans le jardin d’Éden, pour le cultiver et pour le garder » (Genèse 2:15). Tout était déjà prêt pour lui, et tout ce que l’homme avait à faire était de prendre soin de ce que Dieu lui avait déjà créé et demeurer spirituellement uni avec son Créateur.

Et pour éviter tout malentendu, Dieu mit Adam en garde en l’instruisant ainsi, dans Genèse 2:16-17 : « Et l’Éternel Dieu commanda à l’homme, en disant : Tu peux manger librement de tout arbre du jardin. Mais, quant à l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras point ; car au jour où tu en mangeras, certainement tu mourras. » Ayant donné cette instruction claire et précise à Adam, nous voyons la deuxième étape de Son instruction. Dans Genèse 2:19-20, nous lisons : « Et l’Éternel Dieu forma de la terre tous les animaux des champs, et tous les oiseaux des cieux ; et il les fit venir vers Adam, pour voir comment il les nommerait, et que tout nom qu’Adam donnerait à chacun des êtres vivants, fût son nom. Et Adam donna des noms à toutes les bêtes, et aux oiseaux des cieux, et à tous les animaux des champs ; mais, pour l’homme, il ne trouva point d’aide semblable à lui. » Jusqu’ici, nous voyons qu’Adam s’est très bien acquitté de cette première tâche et Dieu accepta que tout nom qu’Adam donnerait à chacun des êtres vivants fût son nom.

Dieu n’avait aucune intention de lui confier cette responsabilité de cultiver et de garder ce merveilleux jardin tout seul. Alors, dans Genèse 2:18, nous lisons : « Et l’Éternel Dieu dit : Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui. » Notez que Dieu n’a pas dit : « Je lui ferai une esclave qu’il pourra manipuler comme bon lui semble ». Non, Dieu lui donnerait une aide semblable à lui afin qu’ils  cheminent ensemble, main dans la main, vers ce Royaume où Dieu voulait les voir. Alors, avant même de créer cette aide pour Adam, Dieu commença à l’instruire sur la façon de prendre soin de ce beau jardin d’Éden. Nous lisons ensuite, dans Genèse 2:21-22 : « Et l’Éternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur Adam, qui s’endormit ; et il prit une de ses côtes, et resserra la chair à sa place. Et l’Éternel Dieu forma une femme de la côte qu’il avait prise d’Adam, et la fit venir vers Adam. »

Avez-vous déjà remarqué comment les évolutionnistes refusent d’accepter que Dieu ait pu accomplir cela, mais ces mêmes intellectuels n’ont aucune difficulté à croire et à accepter que l’homme et la femme aient évolué à partir d’un singe ? Pourtant, l’histoire nous prouve sans aucun doute que, jusqu’à ce jour, le singe demeure toujours un singe. Cependant, on pourrait leur demander qui a créé le singe… Et là, on recevrait immédiatement une autre réponse disant que le singe aurait évolué à partir d’un autre animal et ainsi de suite. Puis, finalement, nous arriverions au tout premier animal duquel tous les autres animaux seraient une évolution. Toutefois, j’ai encore une question pour eux. D’où vient la vie ? Elle ne peut venir que d’un être vivant. Seule la vie peut transmettre la vie. Alors, d’où est venu le tout premier animal, et de qui a-t-il « évolué » ? Voyez-vous jusqu’où l’être humain peut sombrer spirituellement quand il refuse avec entêtement de croire en Dieu, tout en désirant être lui-même dieu ?

Prétendre que l’homme et la femme, ou toute autre créature ou création, seraient le résultat éventuel d’une espèce d’évolution est un affront direct au Dieu Créateur par Qui tout existe. Poursuivons maintenant notre lecture. Dans Genèse 2:31, il est écrit : « Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et voici, c’était très bon. Et il y eut un soir, et il y eut un matin ; ce fut le sixième jour. » Ce qu’il faut absolument retenir de ce passage biblique, c’est que tous les animaux, les poissons, les oiseaux furent créés selon leur espèce, tandis que l’homme fut créé à l’image de Dieu. Selon Son espèce ! Voilà la vraie doctrine ! Jusqu’ici, tout ce que Dieu avait fait était très bon et subsistait à l’état parfait.

La Bible nous dit qu’Adam fut très impressionné par cette beauté que Dieu fit venir vers lui. Donc, au verset 23, nous lisons : « Et Adam dit : Celle-ci enfin est os de mes os, et chair de ma chair. Celle-ci sera nommée femme (en hébreu Isha), car elle a été prise de l’homme (en hébreu Ish). » Regardez la simplicité avec laquelle Dieu identifie cette belle aide qu’Il venait de former de la côte de l’homme. « Homme » en hébreu est Ish et le féminin de ce qui est sorti de Ish devient Isha. Et là, Dieu ramène les deux parties temporairement séparées, et leur déclare, ainsi qu’aux enfants qui naîtront de leur union : « C’est pourquoi l’homme laissera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils seront une seule chair » (Genèse 2:24). Rien de compliqué.

Devenus adultes, les humains devaient quitter la demeure familiale, s’unir et emménager en tant que couple, s’aimer et engendrer des enfants selon leurs moyens financiers, et continuer le processus visant à former le nombre de personnes que Dieu avait déjà prédestiné comme suffisant pour diriger et administrer Son univers sous Sa charge. Dieu Se permet même de nous annoncer que nos premiers parents étaient libres comme l’air. Dans Genèse 2:25, nous lisons : « Or Adam et sa femme étaient tous deux nus, et ils n’en avaient point honte. » Si seulement ils avaient choisi de continuer à vivre ainsi. Malheureusement, l’histoire ne se termine pas là, car, dans le verset suivant, nous voyons l’entrée en scène de celui qui voulait détrôner Dieu, mais sans succès. Lucifer, devenu Satan, s’implique immédiatement à vouloir détruire le plan que Dieu avait préparé pour sauver les humains. Pour ce faire, il inventa une contrefaçon de chaque élément du Plan de Dieu, en séduisant les humains à faire exactement le contraire de ce que Dieu leur disait, tout en croyant qu’ils plaisaient toujours à Dieu. Nous ne savons pas au juste pourquoi, mais Satan s’attaqua d’abord à la femme.

Genèse 3:1 : « Or, le serpent était le plus fin de tous les animaux des champs, que l’Éternel Dieu avait faits ; et il dit à la femme : Quoi ! Dieu aurait dit : Vous ne mangerez point de tout arbre du jardin ! » Ici, on pourrait supposer que c’est parce qu’Adam n’avait pas bien renseigné son épouse au sujet des instructions pourtant très claires de Dieu concernant cet arbre en particulier. Regardons néanmoins la réponse d’Ève : « Et la femme répondit au serpent : Nous mangeons du fruit des arbres du jardin ; mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez point, et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez » (Genèse 3:2-3). Non seulement avait-elle été bien renseignée, mais Ève en a même rajouté, disant qu’il ne leur fallait pas y toucher, alors que Dieu avait simplement dit à Adam de ne pas en manger du fruit.

Ceci n’a toutefois pas découragé le diable : « Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez nullement ; mais Dieu sait qu’au jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal » (Genèse 3:4-5). Satan utilise carrément le mensonge pour lui faire croire que Dieu est devenu menteur en lui cachant la possibilité de pouvoir devenir dieu si elle en mangeait. Alors, Ève s’est mise à analyser les alternatives qui se présentaient à elle avant de songer à prendre une décision. Genèse 3:6 « Et la femme vit que le fruit de l’arbre était bon à manger, et qu’il était agréable à la vue, et que l’arbre était désirable pour devenir intelligent ; et elle prit de son fruit et en mangea, et en donna aussi à son mari auprès d’elle, et il en mangea. »

J’ai souvent entendu l’argumentation stipulant que, si Adam avait été présent, les choses se seraient peut-être déroulées différemment. Je regrette, mais notre cher Adam n’était pas parti à la pêche ou à la chasse. Le récit biblique est clair. Ève « prit de son fruit et en mangea, et en donna aussi à son mari auprès d’elle, et il en mangea. » Leur problème fut de ne pas avoir consulté Dieu au lieu de convoiter ce que Dieu ne leur avait pas promis. Dès le moment où les deux ont mangé de ce fruit défendu, ils ont aussi avoué à Dieu, par leur propre comportement, qu’ils préféraient la solution de Satan à celle de Dieu. Mettons-nous à la place de Dieu, ici. Il aurait pu facilement les anéantir et mettre fin à cette entreprise, mais parce que Dieu est amour, Il décida de les laisser apprendre par l’expérience ce que la désobéissance produit comme conséquence. Il y avait donc un prix à payer pour leur rébellion contre leur Créateur. Ce prix était de fermer temporairement la porte de l’accès à la connaissance venant de l’arbre de vie, qui était pourtant celui auquel Dieu voulait qu’ils se nourrissent.

Avez-vous déjà remarqué la honte que nous ressentons quand nous commettons un péché ? Cette sensation n’est pas une invention humaine, elle est le résultat d’une expression de la conscience innée dans chaque individu. Les animaux n’ont pas honte puisqu’ils ne sont pas doués d’une conscience que seuls les humains possèdent. Or, la conscience est étroitement liée à la connaissance et l’intelligence. Cette intelligence n’est pas le fruit d’une évolution quelconque, elle nous vient du Créateur. Job fut inspiré de nous déclarer ceci : « Mais c’est l’esprit qui est dans les hommes, c’est le souffle du Tout-Puissant qui les rend intelligents » (Job 32:8). Alors, c’est la crainte d’avoir transgressé cette expression d’amour que Dieu leur avait manifesté gratuitement qui a causé un changement radical dans le comportement de nos premiers parents. Regardons ce qui est arrivé dans le jardin d’Éden.

Genèse 3:9-11 : « Et l’Éternel Dieu appela Adam, et lui dit : Où es-tu ? Et il répondit : J’ai entendu ta voix dans le jardin, et j’ai craint, parce que je suis nu ; et je me suis caché. Et Dieu dit : Qui t’a montré que tu es nu ? As-tu mangé de l’arbre dont je t’avais ordonné de ne pas manger ? » Pourtant, nous avons vu qu’avant de pécher, ils étaient nus et n’en avaient point honte. Il est intéressant de noter comment cette réaction de honte est devenue innée chez l’humain jusqu’à ce jour. La première réaction de celui qui commet un crime est de se cacher et quand il se fait prendre et son geste est mis à nu il a honte et craint les conséquences de son acte. Si les humains, au fil des siècles, avaient pris le temps de réfléchir à leurs actions avant de les commettre, il n’y aurait pas de prisons aujourd’hui. Voilà ce que la contrefaçon de Satan accomplit continuellement dans son ambition de vouloir détruire ceux que Dieu a créés à Son image et à Sa ressemblance.

Revenons cependant à notre cheminement vers le salut. Est-ce que Dieu, suite à la transgression de nos premiers parents, décida d’éliminer toute possibilité de salut aux humains ? Pas du tout, mais le salut ne peut pas être accordé en obéissant à Satan. Le salut est un don gratuit pour l’obéissance à Dieu. Et Dieu l’accorde à Ses enfants, avec la promesse de partager toute Sa création avec eux durant l’éternité. Mais comment régler cet obstacle du péché commis par Adam et Ève ? Ce Dieu d’amour avait la solution déjà toute prête advenant une telle situation. Il devait y avoir un sacrifice majestueux, capable de payer la rançon pour tous les péchés commis par la progéniture entière de nos premiers parents. Pouvait-elle s’accomplir par le sang d’un simple humain ? Absolument pas ! « Mais par un précieux sang, comme d’un Agneau sans défaut et sans tache, Christ, destiné déjà avant la création du monde, et manifesté dans les derniers temps à cause de vous, qui, par Lui, croyez en Dieu, qui l’a ressuscité des morts, et l’a glorifié, afin que votre foi et votre espérance fussent en Dieu » (1 Pierre 1:19-21).

Donc, dès la transgression de nos premiers parents, la porte de l’accès à l’arbre de vie fut fermée, et Dieu seul pouvait l’ouvrir en versant Son sang précieux ayant plus de valeur que tout le sang des humains combinés pour effacer la transgression. Donc, Dieu S’est réservé d’être la seule porte au salut, en prenant la forme de l’homme créé à Son image et qui devait être la personnification de l’image même de Dieu. Et qui était cette porte et cette image ? Laissons le Christ Lui-même S’identifier. Jean 10:7-9 : « En vérité, en vérité je vous dis, que je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des larrons et des brigands, mais les [véritables] brebis ne les ont point écoutés. Je suis la porte ; si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera et sortira, et trouvera de la pâture. »

À Thomas qui lui demandait le chemin pour parvenir au Royaume : « Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité et la vie ; personne ne vient au Père que par moi. Si vous m’aviez connu, vous auriez aussi connu mon Père ; et dès à présent vous le connaissez, et vous l’avez vu » (Jean 14:6-7). C’est alors que : « Philippe lui dit : Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. Jésus lui dit : Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu ! Philippe, celui qui m’a vu, a vu le Père. Comment donc dis-tu : Montre-nous le Père ? » (vs 8-9). Ce que Jésus lui déclarait ici, c’était qu’Il était la personnification de l’image même de Dieu dans la chair. C’est incroyable que ces disciples, étroitement liés à Jésus durant Son Ministère de trois ans et demi, ne réalisaient pas complètement que Jésus était la Parole du Père vivant en chair humaine. Ils l’ont réellement compris quand le Saint-Esprit est entré en eux le Jour de la Pentecôte.

Avec le sacrifice extraordinaire de Jésus, la possibilité de parvenir au salut devenait dorénavant disponible à l’humanité entière. Mais comment arriver au Père ? De la même façon qu’Il l’offrit à Thomas, un de Ses disciples. Jean 14:6 : « Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité et la vie ; personne ne vient au Père que par moi. » Alors on ne peut venir au Père qu’en passant par Jésus. Mais peut-on venir à Jésus tout seul, par soi-même ? Impossible ! Jésus avait entièrement raison de dire, dans Jean 6:44-45 : « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ; et Je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous enseignés de Dieu. Quiconque a écouté le Père et a été instruit par lui, vient à moi. » Et Jésus prend le temps d’ajouter ceci : « Ce n’est pas que personne ait vu le Père, si ce n’est celui qui vient de Dieu ; Celui-là a vu le Père. En vérité, en vérité je vous le dis : Celui qui croit en moi a la vie éternelle » (vs 46-47). Nos premiers parents avaient la chance inouïe de le faire, mais ils ont plutôt choisi Satan pour les instruire et les guider.

Notez l’utilisation du temps présent par Jésus quand Il dit : Celui qui croit en moi a la vie éternelle. C’est une affirmation nous donnant l’assurance que quiconque appartient à Christ et persévère dans la foi jusqu’à la fin, aura la vie éternelle parce que le processus est déjà entamé. Et cette vie éternelle n’est disponible par personne d’autre que Jésus ! Nous vivons dans un monde confus où nous misons sur la foi en soi pour réussir. Le véritable chrétien découvre que c’est la foi en Dieu qui devient le véritable point de départ de sa vie éternelle. Mais sa foi doit être fondée sur une vérité inébranlable sur laquelle il ne peut y avoir aucun doute. Alors, il doit s’appuyer sur la déclaration de notre Sauveur qui a affirmé que : « Celui qui croit en moi a la vie éternelle. » Si quelqu’un veut croire que le salut est disponible par un autre que Jésus, c’est son choix. Il se doit cependant, en toute honnêteté, de prouver d’abord que sa source de « vérité » est bien fondée.

Si elle vient simplement d’un homme, elle vaut ce qu’elle vaut. Ma source de vérité est la Bible et seulement la Bible, car je l’ai acceptée librement comme étant la seule et véritable Parole de Dieu. Cette Parole m’instruit en me disant que si je dois choisir entre la Parole de Dieu et la parole d’un homme : « Que Dieu soit reconnu véritable, et tout homme menteur, selon qu’il est écrit : Afin que tu sois trouvé juste dans tes paroles, et que tu gagnes ta cause lorsqu’on te juge » (Romains 3:4). Pierre avait donc parfaitement raison de déclarer, en parlant de Jésus, dans Actes 4:12 : « Et il n’y a de salut en aucun autre ; car sous le ciel il n’y a pas un autre nom, qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés. » Je répète alors, si quelqu’un croit pouvoir parvenir au salut par un autre que Jésus, il est entièrement libre de le faire, mais sa décision volontaire aura ses propres conséquences.

Alors, pour se déclarer chrétien ou appartenant à Christ, il faut aussi croire ce que Christ a dit. La majorité des gens qui se déclarent chrétiens disent qu’ils croient en Jésus. S’ils croient que Jésus existe, c’est déjà un début. Mais croire en Jésus veut aussi dire croire ce que Jésus a enseigné. Combien sont prêts à vivre selon Ses instructions ? Devenir disciple de Christ veut dire devenir imitateur de Christ. Juste avant de monter au ciel, Jésus à rassemblé Ses disciples sur le Mont des Oliviers et leur a donné les instructions suivantes : « Allez donc et instruisez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé ; et voici, Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Amen ! » (Matthieu 28:19-20).

Il y a donc un élément essentiel attaché à cette appartenance à Jésus. Il faut absolument que l’Esprit de Dieu vive dans le converti. Sachant cela, Paul pouvait alors nous déclarer, dans Romains 8:9 : « Pour vous, vous n’êtes point dans la chair, mais dans l’esprit, s’il est vrai que l’Esprit de Dieu habite en vous. Or, si quelqu’un n’a point l’Esprit de Christ, celui-là n’est point à Lui. » Vous avez ici l’Esprit de Dieu et l’Esprit de Christ mentionnés dans la même phrase. Est-il question de deux Esprits ou du même Esprit ? Il faut absolument que ce soit le même, car si quelqu’un n’a point l’Esprit de Christ, celui-là n’est point à Lui. Donc, cette personne ne peut même pas se déclarer chrétienne. Mais si l’Esprit de Dieu habite en vous, c’est-à-dire, l’Esprit de Christ, voici votre assurance : « Mais si Christ est en vous, le corps est bien mort à cause du péché, mais l’esprit est vivant à cause de la justice. Et si l’Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus des morts, habite en vous, Celui qui a ressuscité Christ d’entre les morts rendra aussi la vie à vos corps mortels, par Son Esprit qui habite en vous » (Romains 8:10-11).

Le véritable disciple de Christ a l’assurance de ressusciter immortel par la puissance de l’Esprit de Dieu qui a aussi ressuscité Jésus des morts. C’est une promesse de Dieu. Quel homme oserait faire une déclaration pareille ? Par contre, avant de pouvoir bénéficier de cette promesse, Jésus fut obligé de payer la rançon de nos péchés en versant Son précieux sang à notre place : « Comme un Agneau sans défaut et sans tache, Christ, destiné déjà avant la création du monde, et manifesté dans les derniers temps à cause de nous » (1 Pierre 1:20). Donc, Jésus devenait, par Son sacrifice extraordinaire, la seule porte d’accès au salut pour l’humanité entière. Mais, même si le salut est offert gratuitement, Dieu exige un engagement de fidélité envers Lui seul, car personne ne peut servir deux maîtres. Cet engagement doit se faire avec le libre arbitre reçu par Dieu lors de la création.

D’après un certain courant important dans le protestantisme, une fois qu’une personne est convertie, le Saint-Esprit ne permettrait plus à cette personne de perdre le salut, car « personne ne peut plus le ravir des mains du Seigneur ». Cette théorie est proche du calvinisme, mais elle est plus nuancée. Elle ne nie pas ouvertement le libre arbitre, mais, comme bien des fausses doctrines, elle l’interprète à sa manière. Les gens qui adhèrent à cette croyance ne comprennent pas les deux passages spécifiques du livre aux Hébreux qui nous expliquent clairement le libre arbitre, afin de nous éclaircir encore davantage au sujet du salut que nous pouvons perdre. Hébreux 6:4-6 « Car ceux qui ont été une fois illuminés, qui ont goûté le don céleste, qui sont devenus participants du Saint-Esprit, et qui ont goûté la bonne parole de Dieu, et les puissances du siècle à venir, et qui sont tombés, il est impossible de les renouveler encore pour la repentance, puisqu’ils crucifient pour eux-mêmes le Fils de Dieu, et l’exposent à l’ignominie. »

 Il est évident, ici, que Paul s’adresse à des convertis ayant reçu le Saint-Esprit, qui ont goûté la bonne parole de Dieu et qui, malgré cela, sont tombés. Paul dit qu’il est impossible de les renouveler encore une autre fois pour la repentance, puisqu’ils crucifient pour eux-mêmes le Fils de Dieu, et l’exposent à l’ignominie. C’est comme s’ils crucifiaient Jésus une deuxième fois pour expier leurs péchés dont ils n’ont aucune intention de se repentir. C’est le pire affront qu’un chrétien puisse faire à Celui qui est mort une fois pour tous, et qui a versé particulièrement Son précieux sang pour lui. Cet individu s’engage volontairement  sur la pente savonneuse qui le conduira vers le péché impardonnable, car il pèche contre l’Esprit de Dieu qui seul peut le ressusciter, en rejetant le sacrifice de Christ qui est venu nous apporter ce magnifique message de salut. En rejetant ainsi le seul sacrifice qui pouvait le sauver, et à cause de son libre choix lui permettant d’agir ainsi, Dieu Se retire, efface son nom du Livre de Vie et le laisse aller tout simplement vers sa sentence finale.

Il y a néanmoins un prix à payer pour un tel comportement. Voici ce que Paul ajoute : « Car si nous péchons volontairement, après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifices pour les péchés, mais une terrible attente du jugement et un feu ardent, qui doit dévorer les adversaires. Quelqu’un a-t-il violé la loi de Moïse, il meurt sans miséricorde, sur le témoignage de deux ou trois personnes ; de quel plus grand supplice pensez-vous que sera jugé digne celui qui foulera aux pieds le Fils de Dieu, et qui tiendra pour profane le sang de l’alliance, par lequel il avait été sanctifié, et qui outragera l’Esprit de la grâce ? Car nous connaissons celui qui a dit : A moi appartient la vengeance ; je rendrai la pareille, dit le Seigneur. Et ailleurs : Le Seigneur jugera son peuple. C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant » (Hébreux 10:26-31).

Ceci dit, revenons à la raison primordiale de la venue de Jésus pour nous apporter cette Nouvelle Alliance spirituelle afin de nous instruire sur la façon de nous reposer en Dieu, tout comme Dieu Se reposa au moment de la création de l’homme. Cette Alliance devient encore plus importante dans notre société qui court rapidement à sa perte, mais dans laquelle le vrai chrétien se doit à tout prix de cheminer vers le Royaume. « Jésus est ainsi devenu garant d’une alliance d’autant plus excellente. Puis, quant aux sacrificateurs, il y en a eu un grand nombre, parce que la mort les empêchait de subsister toujours. Mais Lui, parce qu’il subsiste pour l’éternité, il possède un sacerdoce qui ne passe point. C’est pourquoi aussi il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur. Or, il nous fallait un tel souverain Sacrificateur, saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs, et élevé au-dessus des cieux ; [ce Jésus] qui n’eût pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d’offrir tous les jours des sacrifices, premièrement pour ses propres péchés, puis pour ceux du peuple ; car il a fait cela une fois, en s’offrant lui-même. Car [selon l’Ancienne Alliance] la loi institue souverains sacrificateurs des hommes soumis à l’infirmité ; mais la parole du serment qui a suivi la loi, institue le Fils, qui a été rendu parfait pour l’éternité » (Hébreux 7:22-28).

Il est évident que, sous cette Nouvelle Alliance, les choisis de Dieu peuvent encore pécher. Pas volontairement, mais par faiblesse, car nous sommes encore dans la chair. Cependant, Dieu nous dit que, dans ces moments de faiblesse, il faut venir vers Christ : « Car nous n’avons pas un souverain Sacrificateur qui ne puisse compatir à nos infirmités, au contraire, il a été éprouvé en toutes choses, comme nous, mais sans péché. Allons donc avec confiance au trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans le temps convenable » (Hébreux 4:15-16). Le chrétien qui prend plaisir à s’approcher ainsi du trône de la grâce dans ses moments de détresse ne commettra jamais le péché impardonnable.

Pour ce qui est des mouvements de protestantisme qui prétendent qu’une fois que la personne est convertie, le Saint-Esprit ne permet plus à cette personne de perdre le salut, car « personne ne peut plus la ravir des mains du Seigneur », Jésus a sûrement déclaré cela, mais Il l’a fait dans le contexte que tant et aussi longtemps que le converti reste attaché à son Seigneur, Satan lui-même ne pourrait pas le ravir de Sa main. Toutefois, si un converti décidait d’abandonner Christ, peu importe son raisonnement, pour retourner là où Dieu est allé le chercher pour le donner à Christ, le Saint-Esprit ne le forcera pas à revenir. Dieu ne force personne à se convertir ! Il ne l’a pas fait avec nos premiers parents et vous ne trouverez nulle part dans la Bible où Dieu a converti quelqu’un de force. Dieu est amour et Il nous laisse toujours le libre choix de Lui obéir volontairement et en toute liberté.

Dans Son grand amour pour nous, Dieu tient à nous rappeler que, malgré nos meilleurs efforts, nous sommes encore susceptibles de commettre le péché à l’occasion. Mais Dieu ne nous laisse pas impuissants, puisque nous pouvons à tout moment nous approcher du trône de la miséricorde pour recevoir miséricorde. Le problème chez certains, c’est que le « dieu de ce siècle » a créé une contrefaçon aux instructions de Dieu pour faire croire à ces gens qu’étant sous la grâce, ils ne pouvaient plus pécher. Paul avait ce même problème à Rome dès les débuts de l’Église où certains individus avaient commencé à répandre cette « bonne nouvelle » du moindre effort et le salut dans le péché. Paul avait rapidement réagi pour remettre les pendules à l’heure dans cette congrégation en leur déclarant : « Que dirons-nous donc ? Demeurerons-nous dans le péché, afin que la grâce abonde ? Nullement ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore en lui ? » (Romains 6:1-2).

Croire une telle doctrine simpliste et naïve, ce serait aller à l’encontre du plan divin pour chaque humain en qui Dieu veut développer Son caractère pour l’éternité. Si cela pouvait se faire sans effort, pourquoi Paul aurait-il été inspiré d’écrire : « Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, non seulement comme en ma présence, mais plus encore maintenant en mon absence, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement ; car c’est Dieu qui produit en vous et le vouloir et le faire selon son plaisir » (Philippiens 2:12-13). Paul nous donne-t-il l’impression ici que le salut ne requiert aucun effort de la part du converti ? Je crois que certains ministres devraient plutôt se préoccuper de prêcher la Parole de Dieu au lieu de se concentrer à accumuler des dîmes et des offrandes aux assemblées.

N’oublions jamais que Dieu avait résolu dès la fondation du monde de se former une grande famille, à laquelle il confierait l’administration de l’univers entier durant l’éternité sous la gouverne de Jésus, le premier ressuscité immortel et premier-né dans cette famille. Jésus est venu nous annoncer cette magnifique nouvelle de l’avènement du Royaume de Dieu sur cette terre. Ce gouvernement devait remplacer tous les gouvernements que les hommes ont formés et qui ont tous échoué dans leur tentative d’apporter la paix et le bonheur aux citoyens sous leur charge. On aurait cru que l’exemple apporté par Jésus, il y a 2 000 ans, aurait stimulé les chefs de ce monde à suivre Ses instructions. Pourtant, c’est exactement le contraire qui s’est produit et nous voilà sur le bord de la destruction de l’humanité entière. Est-ce une pure coïncidence ? Que nous dit la Parole de Dieu ?

Nous avons appris : « Mais c’est l’esprit qui est dans les hommes, c’est le souffle du Tout-Puissant qui les rend intelligents » (Job 32:8). Que fait cet esprit dans les hommes (femmes) ? Paul nous l’explique ainsi : « Car qui est-ce qui connaît ce qui est en l’homme, si ce n’est l’esprit de l’homme qui est en lui ? » (1 Corinthiens 2:11). Cet esprit nous est venu par le souffle du Tout-Puissant et nous rend intelligents. Cette intelligence avait pour but de nous inciter à connaître Celui qui nous l’a donnée et d’apprendre qui est Dieu. Alors, Paul nous déclare, dans la deuxième partie de ce même verset : « De même aussi, personne ne connaît ce qui est en Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu. » Donc, pour connaître Dieu, il faut absolument l’Esprit de Dieu pour nous le révéler. En conséquence, l’homme ne pourrait jamais y parvenir de lui-même. Mais quand cette connaissance nous vient de Dieu, en acceptant cette compréhension, elle commence à créer en nous la foi en Celui qui nous instruit.

La véritable foi peut-elle être fondée sur la sagesse humaine ? Non, il fallait qu’elle vienne de Dieu. « Afin que votre foi fût fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu » (1 Corinthiens 2:5). Alors Paul, s’adressant à des convertis, leur dit : « Or, nous prêchons la sagesse parmi les parfaits, une sagesse, non de ce monde, ni des princes de ce monde, qui sont impuissants ; mais nous prêchons la sagesse de Dieu, en un mystère, sagesse cachée, que Dieu avait destinée avant les siècles pour notre gloire, et qu’aucun des princes de ce monde n’a connue ; car, s’ils l’eussent connue, ils n’auraient point crucifié le Seigneur de gloire. Mais, comme il est écrit, ce sont des choses que l’œil n’avait point vues, que l’oreille n’avait point entendues, et qui n’étaient point montées au cœur de l’homme, que Dieu avait préparées pour ceux qui l’aiment. Mais Dieu nous les a révélées par son Esprit ; car l’Esprit sonde toutes choses, même les profondeurs de Dieu » (vs 6-10).

Notre comportement humain est alors la conséquence de ce qui se passe dans notre esprit. Depuis la création des humains, seules deux choses peuvent agir sur notre esprit. L’Esprit de Dieu, qui nous dirige dans la vérité et cette vérité nous rend libre. Mais il y a aussi l’esprit de Satan : « Pour les incrédules, dont le dieu de ce siècle a aveuglé l’esprit, afin qu’ils ne soient pas éclairés par la lumière du glorieux Évangile de Christ, qui est l’image de Dieu » (2 Corinthiens 4:4). Satan est aussi : « le prince de la puissance de l’air, cet esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion » (Éphésiens 2:2). Satan est menteur et le père du mensonge, car il n’y a pas de vérité en lui. Il devient de toute évidence extrêmement important pour le converti à Christ d’apprendre à sonder les esprits afin de ne pas se laisser séduire.

L’apôtre Jean nous en parle dans le contexte de pouvoir reconnaître lequel est de Christ et qui est de l’Antichrist. Dans sa deuxième lettre à l’Église, Jean la salue ainsi : « L’Ancien, à la dame élue et à ses enfants, que j’aime dans la vérité, et non pas moi seul, mais encore tous ceux qui ont connu la vérité » (2 Jean 1:1). Jean aimait beaucoup cette petite Église fondée par Jésus et ne tarde pas à la mettre en garde contre ceux qui viendraient s’y infiltrer pour semer le trouble et la confusion. Alors, au verset 7, Jean leur dit : « Car plusieurs séducteurs sont entrés dans le monde, qui ne confessent point que Jésus-Christ est venu en chair. Un tel homme est le séducteur et l’antichrist. »

De quoi Jean parle-t-il ici ? À qui fait-il référence quand il parle de ceux : « qui ne confessent point que Jésus-Christ est venu en chair » ? Jean veut défendre la base même sur laquelle Jésus a fondé Son Église. Le nom « Jésus » veut dire Sauveur. Le titre de « Christ » veut dire le Messie, le Oint de Dieu. Donc, le nom de Jésus-Christ identifiait le Sauveur-Messie que Dieu avait promis à la nation d’Israël. Satan, cependant, avait déjà planté ses faux prophètes dans les petites assemblées pour séduire les nouveaux convertis en prétendant que Jésus n’était pas réellement Dieu venu du ciel pour vivre dans la chair humaine. Or, Jean déclare : « Un tel homme est le séducteur et l’antichrist. » Cette instruction de Jean est tellement simple qu’elle passe complètement par-dessus la tête de bon nombre de supposés chrétiens. Ce que Jean veut nous faire comprendre, c’est que, si nous acceptons que Jésus est la Parole de Dieu vivant en chair, et que nous confessons cette vérité, nous sommes de Christ, chrétiens. Par contre, celui qui rejette cette vérité et se met à enseigner le contraire, agit en disciple de l’adversaire et, étant inspiré par lui, c’est un antichrist. Être un antichrist ne veut pas dire qu’il est automatiquement destiné au feu de la géhenne. Un antichrist pourrait se convertir et, par conséquent, devenir un disciple de Christ.

Tout le monde paraît avoir les yeux fixés sur l’apparition soudaine d’un antichrist de nos jours. Il est prophétisé que, dans les derniers temps, un Antichrist très puissant fera surface. Il tentera de séduire toute la population terrestre à le suivre en tant que messie et sauveur. Jean avait prévu cela et parle comme si cette époque était déjà commencée de son vivant. Dans 1 Jean 2:18-19, l’apôtre nous déclare : « Petits enfants, c’est ici la dernière heure ; et comme vous avez entendu dire que l’antichrist vient, il y a dès maintenant plusieurs antichrists ; par où nous connaissons que c’est la dernière heure. Ils sont sortis d’entre nous, mais ils n’étaient pas [vraiment] des nôtres ; car s’ils eussent été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous ; mais c’est afin qu’il fût manifesté que tous ne sont pas des nôtres. » Jean avait sûrement connaissance de l’enseignement de la Tradition juive qui voulait qu’un messie sorti de leurs rangs se manifeste un jour. Cela est inscrit dans le Talmud. Les Juifs attendent toujours ce messie aujourd’hui.

Ce verset a été exploité par toutes les dénominations religieuses pour médire de ceux qui osaient quitter leur congrégation, où simplement pour effaroucher les brebis qui exprimaient leur désaccord avec certains enseignements du ministre. Mais Jean rassure les véritables convertis en leur disant ceci, au versets 20 à 23 : « Pour vous, vous avez reçu l’onction de la part du Saint, et vous connaissez toutes choses. Je vous ai écrit, non que vous ne connaissiez pas la vérité, mais parce que vous la connaissez, et parce que nul mensonge ne vient de la vérité. Qui est menteur, si ce n’est celui qui nie que Jésus est le Christ ? Celui-là est l’antichrist, qui nie le Père et le Fils. » (Notez qu’en niant Christ comme Messie, ces gens nient le Père et le Fils car les deux sont UN). « Quiconque nie le Fils, n’a pas non plus le Père ; celui qui confesse le Fils, a aussi le Père. »

Demandez aux Juifs, aux Musulmans, aux Hindous, aux Bouddhistes et aux Témoins de Jéhovah s’ils acceptent la divinité de Jésus ? Si c’est oui, il n’y a pas de problème. Par contre, Jean nous dit que si c’est non, ils n’ont pas reçu l’onction de la part du Saint. C’est ce que l’apôtre nous déclare en toute simplicité. Mais aux convertis à Christ, Jean nous déclare : « Prenez garde à vous, afin que nous ne perdions pas le fruit de notre travail, mais que nous en recevions une pleine récompense. Quiconque est transgresseur et ne demeure pas dans la doctrine de Christ, n’a point Dieu. Celui qui demeure dans la doctrine de Christ, a et le Père et le Fils. Si quelqu’un vient à vous, et n’apporte point cette doctrine, ne le recevez point dans votre maison, et ne le saluez point. Car celui qui le salue, participe à ses mauvaises œuvres » (2 Jean 1:8-11).

Il devient alors très périlleux pour un chrétien de s’associer avec des gens qui n’acceptent pas la doctrine de Christ et Son Évangile. Se promener dans plusieurs églises ne peut que confondre même l’individu avec les plus nobles intentions. Jésus n’est pas venu pour fonder une multitude d’églises toutes en contradiction les une avec les autres, tout en affichant le nom de Dieu. Dieu n’est pas un Dieu de confusion, mais de paix. La confusion vient de l’adversaire qui semble s’être parfaitement introduit dans toutes les activités sociales ainsi que dans toutes les religions sans exception. Son but, souvenons-nous toujours, est de diviser pour vaincre et détruire la race humaine, et on pourrait dire qu’il réussit magistralement pour le moment.

Notons particulièrement, les œuvres pour lesquelles Satan est populaire. Paul les identifie comme étant : « L’idolâtrie, les enchantements, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, les envies, les meurtres, les ivrogneries, les débauches, et les choses semblables. Je vous dis d’avance, comme je vous l’ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses, n’hériteront point le royaume de Dieu » (Galates 5:20-21). Ça vous dit quelque chose ? Connaissez-vous des gens qui sont confortables dans plusieurs de ces oeuvres ? Laissez-moi vous assurer que nous l’étions tous avant notre conversion. Pourtant, Dieu nous a appelés alors que nous étions dans cette condition pitoyable, mais pas pour continuer à y demeurer.

Le seul et véritable but du chrétien est de développer le caractère divin afin d’être parmi les Élus du Gouvernement de Dieu. Dès le retour de Jésus, ces Élus recevront leur première récompense : l’immortalité dans la première résurrection. « Et tu [Jésus] nous as faits Rois et Sacrificateurs à notre Dieu ; et nous régnerons sur la terre » (Apocalypse 5:10). « Bienheureux et saint est celui qui a part à la première résurrection ; la mort seconde n’a point de puissance sur eux, mais ils seront Sacrificateurs de Dieu, et de Christ, et ils régneront avec lui mille ans » (Apocalypse 20:6). Cependant, avant d’en arriver là, le processus de la conversion doit produire son fruit. Et Paul nous l’identifie ainsi, dans Galates 5:22 : « Mais le fruit de l’Esprit est la charité, la joie, la paix, la patience, la bonté, l’amour du bien, la fidélité, la douceur, la tempérance. » Au verset 23, il ajoute : « La loi n’est point contre ces choses. » Ce fruit de l’Esprit est un processus qui se met en branle progressivement dès la conversion de l’individu et se poursuit dans la persévérance jusqu’à sa mort. Cette croissance spirituelle n’est pas une pure coïncidence. Paul nous dit : « Or, ceux qui appartiennent à Christ, ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises. Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit » (vs 24-25).

Alors, en tant que convertis à Christ, ne recherchons point la vaine gloire, en nous provoquant les uns les autres, et en nous portant envie les uns aux autres. Aimons-nous plutôt en nous supportant les uns les autres, car tout nous vient de Dieu. « Car qui est-ce qui connaît ce qui est en l’homme, si ce n’est l’esprit de l’homme qui est en lui ? De même aussi, personne ne connaît ce qui est en Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu. Pour nous, nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, pour connaître les choses qui nous ont été données de Dieu ; et nous les annonçons, non avec les discours qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu’enseigne le Saint-Esprit, expliquant les choses spirituelles aux spirituels » (1 Corinthiens 2:11-13).

Alors, si vous entreprenez d’expliquer certaines vérités bibliques à un non converti et qu’il s’irrite contre vous ou bien qu’il vous accuse de vous élever au-dessus des autres, ne vous sentez pas froissé ou vexé, mais soyez patient et agissez plutôt avec douceur envers ces gens. « Or, l’homme animal ne comprend point les choses de l’Esprit de Dieu ; car elles lui semblent folie, et il ne les peut connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge. Mais l’homme spirituel juge de toutes choses, et n’est lui-même jugé par personne. Car qui a connu la pensée du Seigneur pour l’instruire ? Mais nous, nous avons la pensée de Christ » (vs 14-16). Jésus n’a jamais imposé Son enseignement à personne. Ce sont les gens qui venaient vers Lui pour se faire instruire. Quand une personne veut se faire instruire, c’est à ce moment que l’esprit de l’individu s’ouvre pour écouter afin d’apprendre, et c’est ainsi que le Père attire quelqu’un vers Christ.

Pour résumer le but de ce message, il devient assez évident que, lorsqu’une personne décide librement et volontairement d’obéir à Dieu, le salut est simple. Mais n’allez pas croire que simplicité veut dire facilité. Ceux qui prêchent un salut facile ne sont pas inspirés de Dieu. Il est vrai que l’homme ne peut pas se sauver lui-même. Comme Paul nous dit si bien dans Éphésiens 2:8-9 « Car vous êtes sauvés par la grâce, par le moyen de la foi ; et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu ; ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. » Mais le converti ne peut pas s’asseoir sur ses lauriers en attendant de recevoir l’immortalité. Nous avons été appelés par Dieu pour une raison spécifique : « Car nous sommes Son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour les bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous y marchions. »

En tant qu’élus de Christ, nous devons utiliser le don que nous avons reçu à notre baptême pour évangéliser selon les instructions de Jésus. Nulle part, durant Son ministère, Jésus a-t-Il prêché « une fois sauvées toujours sauvées », peu importe votre comportement. Au contraire, Jésus à dit : « Allez donc et instruisez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé ; et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Amen ! » (Matthieu 28:19-20). Si nous suivons ces instructions et orientons nos vies à garder tout ce qu’il nous a commandé, Jésus nous promet d’être avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde. C’est ce que je souhaite à tous ceux qui lisent ce message et décident de garder tout ce que Jésus nous a commandé. Car la récompense qui nous attend est indescriptible.

 




D.232 – Sous la Loi de Noé

 

par Roch Richer

INTRODUCTION

Il s’est passé un événement dont très peu de gens se sont rendu compte et encore moins compris le sens à la lumière des prophéties bibliques. Un important virage du système judiciaire mondial a eu lieu, nous dirigeant tout droit vers un Nouvel Ordre Mondial dominé par le judaïsme comme religion unique. Les chrétiens qui croient encore que les Juifs constituent toujours le Peuple Élu de Dieu devront se retourner vite afin de ne pas se faire leurrer par la Bête et le Faux Prophète des temps de la fin. Nous aurons alors affaire à un royaume mondial qui n’est pas conventionnel, qui n’est pas comme les autres royaumes ayant existé auparavant.

« Après celle-là je regardais dans les visions de la nuit, et voici la quatrième bête, qui était épouvantable, affreuse, et très forte, elle avait de grandes dents de fer, elle mangeait, et brisait, et elle foulait à ses pieds ce qui restait, elle était différente de toutes les bêtes qui avaient été avant elle, et avait dix cornes … Alors je voulus savoir la vérité touchant la quatrième bête, qui était différente de toutes les autres, et fort terrible, de laquelle les dents étaient de fer, et les ongles d’airain, qui mangeait, et brisait, et foulait à ses pieds ce qui restait … Il me parla donc ainsi : La quatrième bête sera un quatrième Royaume sur la terre, lequel sera différent de tous les Royaumes, et dévorera toute la terre, et la foulera, et la brisera » (Daniel 7:7, 19 et 23).

Le caractère différent de ce futur royaume mondial tient à plusieurs choses. Sa distinction vient tout d’abord de ce que ses dirigeants sont dispersés sur toute la terre. Il ne se trouve pas de région centrale officielle d’où parte le pouvoir de manière ouverte. Certes, les tenants de ce pouvoir résident dans des points cruciaux (les trois principaux étant New York, Londres et Moscou). Mais ce n’est que tout dernièrement qu’ils se sont dotés d’un pays conventionnel, avec des frontières qu’ils redéfinissent continuellement afin de rencontrer des critères qu’ils se sont fixés en interprétant faussement les Écritures. Le Sionisme international est devenu une puissance incontournable dont l’influence se fait sentir dans la vie de tous les jours de tous les peuples du monde !

De Grandes Guerres Mondiales ont éclaté à cause de leur influence néfaste et qui visaient des buts inavoués et contraires à la Parole de Dieu. Il y a même jusqu’à notre nourriture, nos produits sanitaires et autres effets de consommation qui sont sous le coup de taxes cachées que les gens ignorent payer aux organisations orthodoxes juives depuis 1919.

Ici, nous allons nous concentrer sur le système judiciaire qui a subi une transformation risquant de nous affecter dans nos croyances, mêmes les plus profondes. Et ce sont les chrétiens qui sont les premiers visés par l’installation de ce système d’interdiction et de répression qui permettra aux pouvoirs juifs d’exterminer le christianisme, tel que nous en avertit la Prophétie.

Le Tribunal Criminel International

Le 25 mai 1993, le Conseil de Sécurité des Nations Unies adopta une résolution mettant sur pied le Tribunal Criminel International (TCI). Tout en déclarant agir « sous le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies », le Conseil de Sécurité, en créant le TCI, violait la Charte de l’ONU qui stipule que le Conseil n’a aucune compétence en matière judiciaire. Selon le président de l’Organisation du Progrès International, organisation non gouvernementale (ONG) ayant œuvré au sein de diverses associations avec l’ONU pendant près de trente ans : « Les clauses du Chapitre VII déterminent la compétence du Conseil en matière de sécurité internationale, mais pas en matière de justice criminelle ou quelque autre domaine judiciaire. Seule la Cour de Justice Internationale possède autorité en matière de justice internationale. »

Dans la ratification du traité exigé pour établir une Cour Criminelle Internationale, l’ONU présenta les paramètres généraux suivants dans un communiqué daté du 26 juin 2000 :

« Les Règles de la Procédure et de la Preuve couvrent des points tels que la composition de l’administration de la Cour, les pénalités pour crimes, les obligations de coopération et d’assistance internationale, ainsi que le renforcement des sentences. En ce qui a trait aux crimes étant initialement de la juridiction de la Cour ― génocides, crimes de guerre et crimes contre l’humanité ― la Commission œuvre à identifier quels sont les éléments qui constituent ces crimes et ce qu’on doit prouver afin d’obtenir des accusations. Dans la catégorie des crimes contre l’humanité, on parle de crimes tels que le meurtre, l’esclavagisme, l’extermination, la persécution, la disparition et les crimes sexuels. »

Par conséquent, lors du procès pour crime de guerre de Slobodan Milosevic et d’autres leaders du gouvernement serbe, le TCI a commencé à exercer sa juridiction globale sur les individus sans rencontrer le handicap d’une Constitution, d’une Déclaration des Droits ou d’une quelconque tradition de lois communes. Jared Israël écrit, dans Back to the Dark Ages?, au sujet des méthodes utilisées ici par la Chambre Star :

« Chambre de l’Étoile [définition]

« Chambre de l’Étoile (stär) nom

« 1. Cour anglaise du 15e au 17e siècle constituée de juges assignés par la Couronne et qui s’assemblaient en sessions fermées pour les cas impliquant la sécurité de l’État.

« 2. La Chambre de l’Étoile (stär chAm’ber). Cour ou groupe qui s’engage dans des procédures secrètes, sévères ou arbitraires.

« [Ainsi appelée parce que le plafond de la salle d’audience originale était décorée d’étoiles.]

« Dans l’Introduction de Scandale de La Haye, je fis remarquer que la perversion de la justice telle qu’exprimée au Tribunal des Crimes de Guerre est une tentative pour ruiner politiquement et diaboliser les Serbes bosniaques. Après réflexion, c’est bien plus que ça ! En endossant les méthodes de la Chambre de l’Étoile, y compris l’utilisation de témoins secrets, le déni du droit de la partie défenderesse à un contre-interrogatoire, la détention des accusés pour une période indéfinie et sans recours, ainsi que le fait de proclamer que ces méthodes sont une percée de la loi internationale, je crois que le Tribunal présage des desseins judiciaires de l’élite occidentale pour le 21e siècle.

« Est-ce que nous allons ignorer la chose ? Disons-le franchement : Rome brûle ! Allons-nous nous perdre en futilités ? Allons-nous permettre à la puissante élite des Etats-Unis, de la Grande Bretagne et de quelques autres pays occidentaux de reculer le temps et de refaire un Âge des Ténèbres vêtu à la moderne ?

« Les standards appliqués au Tribunal des Crimes de Guerre, décrits par Christopher Black dans An Impartial Tribunal? Really? et par le professeur Cavoski dans Learning From the Inquisition, ont été importés au Kosovo où les cours sont ouvertement modelées selon ce Tribunal. Si cela vaut pour le Kosovo, pourquoi pas pour toute la Serbie ? Pourquoi pas pour tout le reste du monde ? »

Prenant la parole le 11 août 2000 à la session du Comité Préparatoire de l’ICC, la juge Gabrielle Kirk MacDonald, présidente du Tribunal de La Haye, recommanda que le statut d’autorité de l’ICC en soit un de principe et non de fait […] Ce devrait être un statut flexible fondé sur des principes pouvant être développés par la Cour comme l’exigent les circonstances tout en fournissant les indications suffisantes pour établir une structure internationale au sein de laquelle pourra œuvrer la Cour. » [The Winds.org]

La formulation d’un corps de principes moraux pour la gouverne de l’humanité est l’objectif actuel d’un réseau mondial, multiculturel et politico-religieux qui travaille avec diligence à hâter le retour de l’humanité à la Loi naturelle. Ce mouvement à multiples facettes exige que toutes les nations se soumettent à une série de principes variablement appelés Lois de Noé, Lois Noachiques, Lois Morales, Lois Naturelles, Lois Universelles, etc. Ce genre de mouvement ne devrait normalement pas inquiéter les chrétiens de qui l’on exige, dans la plupart des circonstances, obéissance aux lois de ceux qui détiennent l’autorité pour gouverner. Toutefois, ce mouvement n’œuvre pas en marge des limites du christianisme ; il s’est infiltré à l’intérieur de l’Église chrétienne institutionnalisée et l’utilise pour installer son appareil gouvernemental global.

Le 4 mars, des stations radiophoniques dites chrétiennes diffusèrent partout aux Etats-Unis une allocution de James Dobson, président de Focus on the Family, adressée au Conseil de la Politique Nationale. Exprimant sa détermination à faire tout en son pouvoir pour restaurer l’observance de la « loi morale », le Dr Dobson fit le raisonnement qu’étant donné que Dieu avait créé la Sagesse avant toutes choses, la Loi Morale est donc la loi de l’univers. Un appel identique et adressé aux nations pour qu’elles se fassent gouverner par la « loi naturelle » et la « loi morale » fut lancé, au fil de l’histoire, par les Ordres de la Franc-maçonnerie. Commentant l’allocution de Dobson adressée au CPN, Chey Simonton a noté avec perspicacité son attribut maçonnique.

« Dans l’ensemble, on ne trouve guère de preuve dans son discours pour nous convaincre qu’il est “chrétien”. Au contraire, il y a de nombreuses preuves tendant à nous démontrer qu’il est “franc-maçon” […]

« Ses références à la “loi morale de l’univers” ou à la “loi morale” tout court se chiffrent à 11 dans le discours. Aucune mention du mot “péché” […]

« Il s’adresse à l’auditoire en disant : “J’ai l’impression que la plupart d’entre vous êtes des chrétiens profondément engagés ; mais probablement pas tous.” Or, il est bien connu que le CPN a parmi ses membres des maçons du 33e degré (Helms, Kemp et sans doute William Garvey) et de nombreux “chrétiens” qui travaillent pour et/ou avec les organisations de Sun Myung Moon (Gary Jarmin, Howard Phillips, Robert Grant, Richard Viguerie, Paul Weyrich, Ron Goldwin, les LaHaye, Gary Bauer, etc.). Ajoutez à cela que Phyllis Schlafly et David Balsiger (éditeurs du Christian Scorecard) ont eu, dans le passé, des relations avec les leaders de l’Église Universelle et Triomphante d’Élizabeth Clare Prophet.

« Donc, une allocution très maçonnique qui met l’emphase sur la “loi morale de l’univers” et la “sagesse”. Aucune référence directe à Jésus-Christ. Sa seule référence à Jésus est indirecte, “l’Unique Saint d’Israël” [et pourrait tout aussi bien se rapporter au futur Moshiach, le messie attendu par les Juifs !]. Ses références à des “gens de foi” peuvent s’appliquer aux membres de n’importe quelle religion, y compris l’Unificationisme, l’Islam, le Bouddhisme, etc. »

L’exigence de l’implantation d’une loi universelle émane également du mouvement juif hassidique Chabad Loubavitch, de l’Église de l’Unification de Sun Myung Moon (qui possède des liens étroits avec le Conseil de la Politique Nationale) et des nombreux groupements représentés au sein du CPN, comme les Chrétiens Reconstructionistes, le Réarmement Moral, les Chevaliers de Malte, l’Opus Dei, etc. Le kabbalisme et le légalisme insidieux du mouvement Chabad Loubavitch a aussi filtré dans l’Église en se déguisant sous les traits du Mouvement des Racines Hébraïques, mouvement juif messianique disant croire à Jésus-Christ et au Nouveau Testament.

Bien que les chrétiens doivent obéir aux autorités séculières lorsque celles-ci n’exigent pas de désobéissance à Dieu, ils ne sont quand même pas appelés à rétablir l’Ancienne Alliance ou tout autre forme de lois morales pour gouverner l’humanité. L’Église de Jésus-Christ n’est pas sous la Loi de l’Ancien Testament, elle est sous la grâce de la Nouvelle Alliance (Romains 6:14).

Les Pharisiens et leur Tradition

Les Pharisiens étaient un parti religieux juif s’étant épanouis en Palestine pendant la dernière partie de la période du Second Temple (515 av. J.-C. ― 70 apr. J.-C.). Leur persistance à imposer la Tradition orale (la Torah non écrite) demeure encore un des principes fondamentaux de la pensée théologique juive. Lorsque la Mishna (première partie constituante du Talmud) fut compilée aux environs de l’an 200 apr. J.-C., elle rassembla les enseignements des Pharisiens concernant la Loi juive.

Les Pharisiens (en hébreu : perushim) ont émergé en tant que groupement distinct peu après la révolte des Macchabées, autour de 165-160 av. J.-C.. On croit en général qu’ils sont les descendants des Hassidéens (en hébreu ; hassidim). Les Pharisiens étaient un parti d’hommes de lois et de scribes en contraste avec les Sadducéens, c’est-à-dire, le parti du grand sacerdoce qui assurait traditionnellement le seul leadership du peuple juif. La différence fondamentale ayant amené à la séparation entre les Pharisiens et les Sadducéens reposait dans leur attitude respective en regard de la Torah (les cinq premiers livres de l’Ancien Testament) et leur problème à y trouver les réponses aux questions et à y établir leurs bases de décision concernant les affaires légales et religieuses contemporaines survenant sous des circonstances fort différentes de celles de l’époque de Moïse. En réaction à ce problème, les Sadducéens refusaient, de leur côté, d’accepter tout précepte comme obligatoire s’il n’était pas fondé directement sur la Torah, c’est-à-dire, la Loi écrite. Les Pharisiens, quant à eux, croyaient que la Loi que Dieu avait donnée à Moïse comportait deux volets consistant en une Loi écrite et une Loi orale, c’est-à-dire, l’enseignement des prophètes et les traditions orales du peuple juif. Alors que les Sadducéens enseignaient que la Torah écrite était la seule source de révélation, les Pharisiens adoptèrent le principe de l’évolution de la Loi ; pour eux, les hommes devaient user de leur raison pour interpréter la Torah et l’appliquer aux problèmes contemporains. Plutôt que de suivre aveuglément la lettre de la Loi, même si cela entrait en conflit avec la raison et la conscience humaines, croyaient-ils, les Pharisiens se mirent à harmoniser les enseignements de la Torah avec leurs propres idées ou trouvaient dans la Torah leurs propres idées apparemment suggérées ou insinuées. Ils pensaient ainsi interpréter la Loi selon son esprit ; au fil du temps, lorsqu’une loi avait pris de l’âge et était devenue périmée à cause des changements de conditions, ils lui donnaient une signification nouvelle qui leur semblait plus acceptable, en cherchant le support scripturaire venant appuyer leur action par le moyen d’un système ramifié d’une herméneutique parfois très complexe. C’est grâce à cette tendance progressive des Pharisiens que leur interprétation de la Torah a continué à se développer et est demeurée jusqu’à aujourd’hui une force motrice du judaïsme.

À prime abord, les Pharisiens ne formaient pas un parti politique, mais une société d’érudits et de piétistes. Ils jouirent d’une grande foule de disciples populaires. Dans le Nouveau Testament, ils se posèrent en porte-parole de la majorité juive. Aux alentours de l’an 100 av. J.-C., une longue lutte éclata alors que les Pharisiens tentaient de démocratiser la religion juive et la soustraire au contrôle des prêtres du Temple. Les Pharisiens affirmèrent que Dieu pouvait et devait être adoré même loin du Temple et en dehors de Jérusalem. Pour les Pharisiens, le culte ne se limitait pas aux sacrifices sanglants ― pratique des prêtres du Temple ― mais résidait également dans la prière et dans l’étude de la Loi de Dieu. C’est ainsi que les Pharisiens adoptèrent la synagogue en tant qu’institution de culte religieux en dehors du Temple et séparée de lui. La synagogue peut donc être considérée comme une institution pharisaïque puisque les Pharisiens l’ont développée, l’ont amené à un statut élevé et lui ont donné une place centrale dans la vie religieuse juive.

La période active du pharisaïsme, mouvement le plus influent dans le développement du judaïsme orthodoxe, s’étend jusqu’à au-delà des 2e et 3e siècles apr. J.-C.. Les Pharisiens persévérèrent à transmettre le judaïsme au moyen de la flexibilité qu’ils donnèrent à l’interprétation scripturaire juive face aux changements de circonstances historiques. Les efforts qu’ils vouèrent à l’éducation s’avérèrent d’une importance cruciale dans l’histoire juive subséquente ; après la destruction du second Temple et la chute de Jérusalem en l’an 70 apr. J.-C., ce sont les synagogues et les écoles des Pharisiens qui continuèrent à fonctionner et à promouvoir le judaïsme pendant les longs siècles suivant la Diaspora. Aujourd’hui, ce sont les haredim qui forment la faction ultra orthodoxe de la religion juive. Les hassidim sont une autre branche de l’orthodoxie judaïque.

Le Chabad Loubavitch

Sur le site Internet de l’Université de Calgary, dans la page du professeur associé en théologie, le Dr Eliezer Segal présente une foison d’informations au sujet du judaïsme ancien et moderne. Une des écoles modernes de la philosophie judaïque est le Chabad Loubavitch que le Dr Segal décrit comme étant un mouvement kabbalistique :

« Le nom de “Chabad” est l’acronyme hébraïque de l’expression “Chokmah”, “Binah” et “Da’at” ― Sagesse, Intelligence et Connaissance. Ces termes kabbalistiques sont au cœur de la théologie intellectuelle distinctive du mouvement […] Le nom de Loubavitch se réfère à une ville de la Lituanie ayant été le centre du mouvement pendant une période brève durant le dix-neuvième siècle […] L’hassidisme du Chabad a été une force majeure chez les Juifs de Russie et de Lituanie dès ses débuts…

« En 1940, le chef du mouvement, le rabbin Joseph Isaac Schneersohn, déménagea de Russie en Amérique. Dès les débuts, il exprima sa détermination à faire du mouvement loubavitch un mouvement religieux américain (par exemple, en abandonnant les longs frocs européens traditionnels en faveur de vêtements de style américain). »

Le Chabad Loubavitch est aujourd’hui un mouvement international dont le quartier général se situe à New York. Les Amis Américains du Chabad Loubavitch à Washington, DC, coordonnent les activités du Chabad sur la Colline du Capitole, les lobbies pour les causes du Chabad et dirigent les groupes d’étude et les programmes sociaux conçus pour les membres du Congrès. En 1991, le Chabad Loubavitch, en collaboration avec le Président Bush, a établi l’observance de la Journée de l’Éducation aux Etats-Unis « pour que le monde revienne aux valeurs morales et éthiques contenues dans les Sept Lois Noachiques ».

Droit public 102-14 (H. J. Res. 104) : 20 mars 1991

Journée de l’Éducation, Proclamation des Etats-Unis

Résolution commune visant à désigner le 26 mars 1991 Journée de l’Éducation aux Etats-Unis

« Attendu que le Congrès reconnaît la tradition historique des valeurs et des principes éthiques qui sont le fondement de la société civilisée et sur lesquels notre grande Nation fut érigée ;

« Attendu que ces valeurs et ces principes éthiques sont la base de la société depuis l’aube de la civilisation, alors qu’on les nommait les Sept Lois Noachiques ;

« Attendu que, sans ces valeurs et ces principes éthiques, l’édifice de la civilisation est en sérieux péril de retourner au chaos ;

« Attendu que la société est profondément préoccupée par le récent affaiblissement de ces principes, ce qui a provoqué des crises ayant assiégé et menacé le tissu de la société civilisée ;

« Attendu que la préoccupation justifiée occasionnée par ces crises ne doit pas permettre aux citoyens de la Nation de perdre de vue leur responsabilité de transmettre ces valeurs éthiques provenant de notre distingué passé à la génération future ;

« Attendu que le mouvement Loubavitch a encouragé et promu ces valeurs et ces principes éthiques partout dans le monde ;

« Attendu que le rabbin Menachem Mendel Schneerson, leader du mouvement Loubavitch, est universellement respecté et révéré et que son quatre-vingt-neuvième anniversaire tombe le 26 mars 1991 ;

« Attendu qu’en hommage à ce grand leader spirituel, le “rebbe”, sa quatre-vingt-dixième année sera considérée comme une année “d’éducation et de don”, l’année dans laquelle nous retournerons à l’éducation et à la charité pour ramener le monde vers les valeurs morales et éthiques contenues dans les Sept Lois Noachiques ; et

« Attendu que le tout sera reflété dans un manuscrit honorifique international signé par le Président des Etats-Unis et d’autres chefs d’état : qu’il soit maintenant

« Résolu par le Sénat et les Représentants de la Chambre des Etats-Unis d’Amérique en assemblée du Congrès, Que le 26 mars 1991, le début de la quatre-vingt-dixième année du rabbin Menachem Schneerson, leader du mouvement mondial Loubavitch, soit désigné “Journée de l’Éducation aux Etats-Unis”. Le Président est prié d’émettre une proclamation appelant le peuple des Etats-Unis à observer ce jour selon les activités et les cérémonies appropriées.

« Approuvé le 20 mars 1991. »

Enseignement kabbalistique

Les doctrines du Mouvement Loubavitch sont imprégnées de la kabbale, recueil à la source du mysticisme et du gnosticisme juifs. L’Encyclopédie des Religions déclare que l’interprétation hassidique loubavitch du système lurianique de la kabbale fait partie de ce qu’on enseigne dans les institutions juives internationales.

« La branche dominante de la Cabale dans les yeshivot cabalistiques modernes (académies juives traditionnelles) est le système lurianique. On l’étudie d’après l’interprétation offerte par Mosheh Hayyim Luzzatto, par Eliyyahu ben Shelomoh Aalman, par le Habad, mouvement loubavitch hassidique et par les cabalistes sépharades de l’Académie Beit El de Jérusalem. »[1]

Le système lurianique de la kabbale a été développé par le rabbin Luria (Ari). L’Encyclopédie des Religions dit du rabbin Luria qu’il fut le plus influent des théosophes kabbalistes : « Le succès de la pensée de Luria fut instantané : sa théosophie fut acceptée à l’unanimité […] et sa kabbale fut considérée comme supérieure au système cordovérien [la kabbale du rabbin Moshe Cordovero]. »[2]

Helena Petrovna Blavatsky, célèbre théosophe, fait remonter la kabbale jusqu’aux anciens mystères de Babylone et de l’Égypte : « C’est bien connu, la kabbale ne tient pas ses origines des Juifs qui en tirèrent l’idée des Chaldéens et des Égyptiens. »[3] Blavatsky déclare, dans son Theosophical Glossary : « Le kabbaliste est un étudiant de la “science secrète” […] Cette doctrine secrète est identique à celle des Chaldéens et elle comprend en même temps beaucoup de “magie” et de sagesse perses […] La kabbale découle directement de la Doctrine Secrète primitive de l’Orient ; au travers des Védas, des Upanisads, d’Orphée et Thalès, de Pythagore et des Égyptiens. Quelle qu’en soit la source, son substrat est en tout identique à ceux des autres systèmes, du Livre des Morts jusqu’aux derniers Gnostiques. »

Le Livre secret des gnostiques égyptiens affirme que le Livre de la caverne aux trésors doit contenir les enseignements secrets écrits par Adam qui, avant son enterrement en Perse, les transmit à Noé. Selon la tradition gnostique, le « christianisme naissant » s’entremêla avec le zoroastrisme et les commandements d’Adam à Noé furent préservés en Perse pour les générations futures.

[NOTE : Un simple calcul au sein de la généalogie d’Adam jusqu’au déluge nous dévoile une période de 1 656 ans que je n’ai jamais vue contestée. Genèse 7:6 nous dit ceci : « Or, Noé était âgé de six cents ans, quand le déluge eut lieu, et que les eaux vinrent sur la terre ». Noé est donc né 1 056 ans après la création d’Adam. Dans Genèse 5:5 nous lisons : « Tout le temps qu’Adam vécut, fut donc de neuf cent trente ans ; puis il mourut. » Adam est mort 126 ans avant la naissance de Noé. Il était alors impossible à Adam de transmettre le Livre de la caverne aux trésors à Noé avant son enterrement en Perse. Le Livre secret des gnostiques égyptiens affirme donc un mensonge. Pour ce qui est de la tradition gnostique, elle vaut alors ce qu’elle vaut…]

« L’œuvre principale dans laquelle […] toutes ces traditions se sont synchronisées est le Livre de la caverne aux trésors […] Il fait sortir toutes ces révélations de la bouche d’Adam en tant que premier d’une longue série de prophètes qui ont prédit de quelle manière les Mages devaient attendre l’annonce du Sauveur, près de cette caverne dans laquelle Adam devait lui-même être enterré et où les Trésors sont cachés et que les Mages devaient amener à Bethléem…

« Du Livre de la caverne aux trésors […] citons quelques lignes, censément prononcées par les Mages : Adam communiqua des révélations à son fils Seth […] il recommanda à son fils Seth de ne pas faillir dans la justice comme lui, Adam, l’avait fait. Seth accueillit les enseignements de son père d’un cœur pur et il lui fut donné d’inscrire cette sagesse dans un livre et de l’enseigner […] Et, grâce à lui, pour la première fois dans le monde, on vit un livre écrit au nom du Très-Haut. Seth légua le livre ainsi rédigé à ses descendants et ce livre fut transmis jusqu’à Noé […] qui amena avec lui dans l’Arche les livres de ces enseignements […] les mystères inscrits dans les livres de Seth […] Ces mystères et cette narration ont été transmis à nos pères […] qui nous les ont remis. »[4]

L’Encyclopédie du judaïsme situe les Lois de Noé dans le Talmud Bavli, c’est-à-dire, le Talmud babylonien.

[NOTE : Au sujet du Talmud babylonien (TB), la déclaration suivante est bien représentative du « savoir » juif : « Il y a deux éditions du Talmud : le Talmud de Jérusalem et le Talmud babylonien. Des deux, c’est le Talmud babylonien qui fait autorité dans le judaïsme orthodoxe qui le considère divinement inspiré […] La supériorité du Talmud babylonien est si grande que, lorsque les gens parlent aujourd’hui du Talmud, ils sous-entendent toujours le Talmud babylonien. L’autorité du Talmud babylonien est également plus grande que le Talmud de Jérusalem. En cas de doute, le premier est décisif. »][5]

Les Lois Noachiques ― d’après l’Encyclopédie du Judaïsme

(1)    Justice civile [le devoir d’établir des tribunaux] ;

(2)    Prohibition de blasphème [ce qui comprend le rapport de faux témoins] ;

(3)    Abandon de l’idolâtrie ;

(4)    Prohibition de l’inceste [incluant l’adultère et autres offenses sexuelles] ;

(5)    Prohibition du meurtre ;

(6)    Prohibition du vol ;

(7)    Loi défendant de manger de la chair [un membre] arrachée d’un animal vivant [i.e., la cruauté sous toutes ses formes] (TB, Sanh. 56A)

Le Talmud établit également la punition pour désobéissance : « Un élément additionnel de la plus grande sévérité veut que la violation de n’importe quelle des sept lois assujettisse les Noahides [6] à la peine capitale par décapitation (Sanh. 57A). »

La seconde Loi de Noé prohibant le blasphème interdit le culte fait à Jésus-Christ, ce dernier ayant été jadis accusé de ce même « crime » par le sanhédrin. Moïse Maimonide (rabbin Moshe ben Maimon ― 1138-1204), mieux connu sous le nom de Rambam, est reconnu universellement pour sa prééminence comme penseur et philosophe juif. Son influence est toujours aussi forte aujourd’hui. L’œuvre classique de Maimonide, la Mishnah Torah, s’ouvre par une section sur la théologie philosophique systématique, en grande partie produite de la science et de la métaphysique aristotélicienne (ou d’Aristote).

La Mishnah Torah de Maimonide, au chapitre 10 de la traduction anglaise, déclare ce qui suit à propos de Jésus-Christ :

« Il s’agit d’une mitzvah (devoir religieux), cependant, que d’éradiquer les traîtres juifs, les minnim et les apikorsim, et de les faire descendre dans l’abîme de la destruction, puisqu’ils causent des difficultés aux Juifs et éloignent le peuple de Dieu, comme l’a fait Jésus de Nazareth et ses disciples, ainsi que Tzadok, Baïthos et leurs disciples. Puisse le nom du mécréant pourrir. »[7]

La Mishnah est le premier Talmud, ou l’ancêtre du Talmud. À la Mishnah, les rabbins ajoutèrent plus tard la Gemara (commentaires rabbiniques). Depuis, ils composent le Talmud. Les érudits clament que le Talmud est en partie une collection de traditions orales données à Moïse et qui n’avaient pas encore été mises par écrits du temps de Jésus. Cependant, Christ condamna les traditions de la Mishnah (premier Talmud) ainsi que les Scribes et les Pharisiens qui les enseignaient parce que le Talmud annule l’enseignement des Écritures. L’avertissement de Jésus-Christ concernant les traditions des hommes rendant nulle et non avenue la Parole de Dieu (Marc 7:1-13) fait directement référence à la Mishnah.

En outre, les commandements que nous trouvons dans Genèse 9 et Actes 15 ne sont pas les Sept Lois Noachiques des kabbalistes loubavitch et le contexte dans lequel apparaissent ces commandements n’a aucune corrélation avec l’agenda radical des mouvements promouvant les dites Lois Noachiques. Les informations que nous publions en ligne à propos des mouvements kabbalistiques mettent en lumière le véritable judaïsme orthodoxe en tant que composante principale de la future religion de la Bête et du Faux Prophète. Mystère Babylone d’Apocalypse 17 consistera en un vaste réseau de la Religion à Mystères couvrant le monde et que plusieurs individus cherchent à n’identifier qu’avec un christianisme apostat moderne afin de couvrir leurs propres péchés.

Les églises chrétiennes ont été infiltrées par les judaïsants modernes qui veulent pousser les croyants à s’engager dans les diverses obligations de leur système particulier de légalisme outrancier. Pour ceux qui allaient être Ses disciples, cependant, Jésus-Christ a énoncé les deux plus grands commandements qui comprennent toute la Loi et les Prophètes : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée … Et le second semblable à celui-là, est : tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Matthieu 22:37, 39).

Les Lois Noachiques : chemin du Gentil vertueux ?

Parmi ceux qui mettent les Lois de Noé de l’avant, le B’nai Noach définit le terme « Noahide » comme étant un Gentil :

« Une bat Noach (fille de Noé), ou un b’nai Noach (fils/enfant de Noé) est un non-Juif (Noahide) qui suit les lois juives lui ayant été spécialement données par Dieu. »

Le Chabad Loubavitch, le B’nai Noach et même quelques organisations messianiques identifient les Lois Noachiques au commandement donné à Noé dans Genèse 9 et/ou au Concile de Jérusalem dans Actes 15. Toutefois, aucun de ces passages ne contient la moindre trace de ces 7 Lois en tant que code universel ; de même, les desseins de Dieu, lorsqu’Il parla à Noé, ou lors du Concile de Jérusalem, n’ont qu’un lien fort lointain avec l’agenda politique du Mouvement Loubavitch.

Le Chabad Loubavitch in Cyberspace déclare plus loin que Dieu a donné les Sept Lois Noachiques sur le Mont Sinaï avec l’intention que les enfants d’Israël les conservent et les enseignent aux Gentils.

« […] les Sept Lois Noachiques furent données sur le Mont Sinaï à la même époque où la Torah fut donnée au peuple juif […] Par le don de la Torah, le Dieu d’Israël choisit les enfants d’Abraham, Isaac et Jacob en tant que Son Peuple Élu, lui commandant d’accomplir les 613 préceptes de la Torah. Il ordonna aussi aux justes des autres nations du monde de garder les Sept Commandements des Enfants de Noé et Il ordonna à Moïse et à son peuple de le leur enseigner.

« Pourquoi les Gentils doivent-ils se laisser enseigner par les Juifs ?

« Les Écritures prédisent que les Gentils iront vers les Juifs et leur demanderont de les enseigner. Il y a de nombreuses choses dans les Écritures hébraïques que l’on ne peut comprendre sans apprendre leur contexte juif. »

Le B’nai Noach cite Zacharie 8:22-23 et d’autres rapports scripturaires se référant à la période messianique où les nations gentilles se rendront à Jérusalem. Toutefois, lorsque compris dans leur contexte propre grâce à la révélation du Nouveau Testament, ces passages montrent qu’ils appartiennent au règne millénaire de Jésus-Christ sur terre, après Sa seconde venue.

« Ainsi plusieurs peuples, et de puissantes nations viendront rechercher l’Eternel des armées à Jérusalem, et y supplier l’Eternel. 23Ainsi a dit l’Eternel des armées : Il arrivera en ces jours-là que dix hommes de toutes les langues des nations empoigneront et tiendront ferme le pan de la robe d’un Juif, en disant : Nous irons avec vous ; car nous avons entendu que Dieu est avec vous. » (Zacharie 8:22-23).

« Or il arrivera aux derniers jours que la montagne de la maison de l’Eternel sera affermie au sommet des montagnes, et qu’elle sera élevée par-dessus les coteaux, et toutes les nations y aborderont. 3Et plusieurs peuples iront, et diront : venez, et montons à la montagne de l’Eternel, à la maison du Dieu de Jacob ; et il nous instruira de ses voies, et nous marcherons dans ses sentiers ; car la Loi sortira de Sion, et la parole de l’Eternel sortira de Jérusalem. » (Ésaïe 2:2-3).

« Lève-toi, sois illuminée ; car ta lumière est venue, et la gloire de l’Eternel s’est levée sur toi. 2Car voici, les ténèbres couvriront la terre, et l’obscurité couvrira les peuples ; mais l’Eternel se lèvera sur toi, et sa gloire paraîtra sur toi. 3Et les nations marcheront à ta lumière, et les Rois à la splendeur qui se lèvera sur toi. 4Elève tes yeux à l’environ, et regarde ; tous ceux-ci se sont assemblés, ils sont venus vers toi ; tes fils viendront de loin, et tes filles seront nourries par des nourriciers, étant portées sur les côtés. 5Alors tu verras, et tu seras éclairée, et ton coeur s’étonnera, et s’épanouira de joie, quand l’abondance de la mer se sera tournée vers toi, et que la puissance des nations sera venue chez toi. » (Ésaïe 60:1-5).

Les prophéties loubavitchs attendent qu’un messie surgisse d’au milieu de leur propre leadership :

« Les premiers leaders de la secte prophétisèrent que seuls sept rabbins les dirigeraient et qu’avant la mort du septième, le Messie viendrait […] Le principal candidat des Loubavitchers pour devenir le Messie, le rabbin Schneerson, est décédé en juin 1994. La puissante secte orthodoxe juive fut prise dans un dilemme, puisque l’on avait déclaré que le Messie apparaîtrait à Jérusalem avant la mort de Schneerson. Pendant que quelques Loubavitchers attendant encore actuellement que Schneerson ressuscite bientôt afin de prouver qu’il est le Messie, la plupart des autres cherchent ailleurs leur libérateur attendu. »

Dans le site du B’nai Noach, Lumière aux nations, on ne croit pas que Jésus ait rempli les critères requis du Messie. Encore là, aucune référence aux Écritures n’est fournie concernant la mission du messie anticipé :

« Selon les prophètes de la Bible, on retrouve parmi les missions les plus fondamentales du messie :

  • faire en sorte que le monde entier retourne vers Dieu et Ses enseignements ;
  • restaurer la dynastie royale des descendants de David ;
  • superviser la reconstruction de Jérusalem, y compris son Temple, dans l’éventualité qu’il n’ait pas déjà été reconstruit ;
  • rassembler le peuple juif de par toutes les parties du monde et le ramener chez lui, en Terre d’Israël ;
  • rétablir le Sanhédrin ;
  • restaurer le système sacrificiel ;
  • restaurer l’année sabbatique et le jubilée.

Le site de The Inner Dimension illustre des tableaux démontrant la correspondance entre les Lois Noachiques et les Sephirot, c’est-à-dire, le chemin initiatique enseigné par la Kabbale, livre du mysticisme juif. En d’autres termes, par l’observance des Lois de Noé, le Gentil vertueux accèderait au chemin initiatique menant à la perfection.

« Chaque âme humaine possède dix (10) sefirot ou pouvoirs spirituels. Les trois premiers sont intellectuels, alors que les sept autres ont rapport aux émotions […] les sept commandements de Noé correspondent aux sept pouvoirs émotifs de l’âme. Ceux-ci, en retour, correspondent aux sept parties majeures du corps […] ces sept commandements sont arrangés dans la structure sefirotique d’une manière familière aux étudiants de la Kabbale… »

Nous tenons à vous faire remarquer que l’administration des Lois Noachiques sera tenue par un sanhédrin restauré, corps dirigeant des Juifs qui avait jadis supposé Jésus-Christ coupable de blasphème sous les accusations de deux faux témoins. Dans la section de la Cour de Justice des Lois Noachiques, il est stipulé : « Une personne peut être déclarée coupable [sic] dans une cour noahide sur l’accusation d’un seul témoin, mais seulement si le dit témoin est reconnu comme une personne vertueux. »

Les Lois Noachiques sont définies comme Le chemin du Gentil vertueux. Mais qui sont ces Gentils vertueux ? Le Psaume 14 déclare sentencieusement qu’ils n’existent PAS !

« Ils se sont corrompus, ils se sont rendus abominables en leurs actions ; il n’y a personne qui fasse le bien. 2L’Eternel a regardé des cieux sur les fils des hommes, pour voir s’il y en a quelqu’un qui soit intelligent, et qui cherche Dieu. 3Ils se sont tous égarés, ils se sont tous ensemble rendus odieux, il n’y a personne qui fasse le bien, non pas même un seul (Psaume 14 : 1-3).

Cela vaut pour les Juifs comme pour les Gentils ! Paul a répété la même chose dans Romains 3:9-18 : « Et quoi ? Sommes-nous donc plus excellents ? Nullement ; car nous avons déjà fait voir que tous, Juifs et Grecs, sont assujettis au péché, 10Selon qu’il est écrit : Il n’y a point de juste, non pas même un seul. 11Il n’y a personne qui ait de l’intelligence ; il n’y en a point qui cherche Dieu.12Tous se sont égarés, et se sont tous ensemble corrompus ; il n’y en a point qui fasse le bien, non pas même un seul. 13Leur gosier est un sépulcre ouvert ; ils se sont servis de leurs langues pour tromper ; il y a un venin d’aspic sous leurs lèvres. 14Leur bouche est pleine de malédiction et d’amertume. 15Ils ont les pieds légers pour répandre le sang. 16La désolation et la ruine sont dans leurs voies. 17Ils n’ont point connu le chemin de la paix. 18La crainte de Dieu n’est point devant leurs yeux. »

Parce que les Juifs se considéraient justes, le Seigneur Jésus-Christ a dit : « …je ne suis point venu appeler à la repentance les justes, mais les pécheurs » (Marc 2:17). Et à ceux qui luttaient pour alléger leur fardeau de péchés par le moyen de l’obéissance à la Loi, Il déploya Son invitation à venir à Lui pour se libérer du joug de leurs péchés :

« Venez à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous soulagerai. 29Chargez mon joug sur vous, et apprenez de moi parce que je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez le repos de vos âmes. 30Car mon joug est aisé, et mon fardeau est léger (Matthieu 11:28-30).

La fausse doctrine préconisant qu’il faille mériter la justice par l’observance des Lois Noachiques est un affront direct à la grâce de Dieu qui impute la justice de Christ aux hommes pécheurs sur l’unique base de la foi. Éphésiens 2:1-10 décrit le salut véritable par lequel Dieu unit le croyant à Jésus-Christ et qui lui permet de vaincre la puissance du péché. « Et lorsque vous étiez morts en vos fautes et en vos péchés, 2Dans lesquels vous avez marché autrefois, suivant le train de ce monde, selon le Prince de la puissance de l’air, qui est l’esprit qui agit maintenant avec efficace dans les enfants rebelles à Dieu. 3Entre lesquels aussi nous avons tous conversé autrefois dans les convoitises de notre chair, accomplissant les désirs de la chair et de nos pensées ; et nous étions de notre nature des enfants de colère, comme les autres. 4(Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, par sa grande charité de laquelle il nous a aimés ; ) 5Lors, dis-je, que nous étions morts en nos fautes, il nous a vivifiés ensemble avec Christ, par la grâce duquel vous êtes sauvés. 6Et il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Jésus-Christ ; 7Afin qu’il montrât dans les siècles à venir les immenses richesses de sa grâce par sa bonté envers nous par Jésus-Christ. 8Car vous êtes sauvés par la grâce, par la foi ; et cela ne vient point de vous, c’est le don de Dieu. 9Non point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie. 10Car nous sommes son ouvrage, étant créés en Jésus-Christ pour les bonnes oeuvres, que Dieu a préparées afin que nous marchions en elles » (Éphésiens 2:1-10).

Voici comment Matthew Henry illustre le merveilleux salut que Dieu a offert aux pécheurs ― Juifs comme Gentils :

« Notre Seigneur Jésus est notre Rédempteur, notre Rédempteur éternel ; Il jette un regard de compassion sur l’état déplorable de l’humanité déchue […] à un coût très élevé, Il a racheté pour nous l’héritage céleste qui, à cause de nos péchés, était confisqué aux mains de la justice divine, et que nous n’aurions jamais été en mesure de racheter. Il S’acheta un peuple particulier qu’Il épousera, même s’il s’agit d’étrangers et d’inconnus […]

« Bien qu’Il ait été riche, Il S’est pourtant fait pauvre pour nous, mais Il a été abondamment récompensé par Son Père qui, parce qu’Il S’est humilié, L’a exalté au plus haut niveau et Lui a donné un nom plus grand que tous les noms. À cette union, Christ invite le pécheur périssant. Cette relation avec le pauvre croyant méprisé, Il la déclare et la glorifie. Acceptons donc avec joie Son salut, cherchant en Lui notre bonheur et nous vouant à Son service. »

L’aube de la civilisation

Si le Code de Loi Universel de Noé est contraire à la Parole de Dieu, quelle en est donc la source ?

Les deux premières clauses de la Résolution adoptée le 26 mars 1991 sous l’appellation de Journée de l’Éducation aux Etats-Unis déclarent que les USA ont été fondés sur les « Sept Lois Noachiques » ayant servi de fondement de la société dès l’aube de la civilisation.

« Attendu que le Congrès reconnaît la tradition historique des valeurs et des principes éthiques qui sont le fondement de la société civilisée et sur lesquels notre grande Nation fut érigée ;

« Attendu que ces valeurs et ces principes éthiques sont la base de la société depuis l’aube de la civilisation, alors qu’on les nommait les Sept Lois Noachiques ;

Dans le cyberespace, le Chabad Loubavitch présente une Histoire des Lois Noachiques entièrement fabriquée et où on prétend que ces Lois proviennent en droite ligne d’Adam qui les a transmises à Noé et qui furent ensuite données à Moïse ; et l’on cite le Talmud et un « sage » juif, un dénommé Rashi, comme source d’information de ce mythe. Vous noterez dans le passage suivant du Chabad Loubavitch une extrapolation talmudique des Écritures en ce qui regarde le sabbat ― pratique courante des Pharisiens que ne manqua pas de souligner notre Seigneur à leur endroit.

« Lorsque Dieu ordonna à Adam : “Puis l’Éternel Dieu commanda à l’homme, en disant : Tu mangeras librement de tout arbre du jardin. 17Mais quant à l’arbre de la science du bien et du mal, tu n’en mangeras point ; car dès le jour où tu en mangeras, tu mourras de mort” (Genèse 2:16-17). Ce simple commandement renferme la source des Sept Commandements de Noé. En outre, Adam fut chargé par Dieu de la responsabilité d’enseigner les dites lois aux générations futures […]

« Il est de principe d’analyse biblique que, lorsqu’un verset déclare “Et l’Éternel parla à Moïse, disant…”, cela signifie que Dieu enseigna quelque chose à Moïse et qu’Il S’attendait à ce que celui-ci l’enseigne au peuple juif, ou, dans le cas des Sept Commandements des Enfants de Noé, à toute l’humanité. Et ainsi, Adam enseigna à ses enfants les Sept Lois Universelles […]

« La preuve évidente que les descendants d’Adam connaissaient ces lois et que le Juge et Père divin S’attendait à ce qu’ils y obéissent se voit en ce que, quelques 1 557 ans plus tard, Il suscita le Grand Déluge pour punir l’échec de l’humanité en regard de l’observance aux commandements. “Dieu donc regarda la terre, et voici elle était corrompue ; car toute chair avait corrompu sa voie sur la terre” (Genèse 6:12).

« C’est ainsi qu’avec un monde nouveau et un nouveau départ dans le but de l’ériger dans la sainteté, Dieu réaffirma les sept commandements originaux qu’Il avait enseignés à Adam. Dieu bénit Noé, ses fils et leurs épouses, et Il leur promit qu’Il ne détruirait plus jamais le monde comme Il l’avait fait, scellant Sa promesse pour toujours en passant une alliance avec Noé en tant que père de l’humanité. L’arc-en-ciel, avec ses sept couleurs reflète la beauté et la divinité des Sept Commandements des Enfants de Noé […]

« Selon une certaine opinion, le Talmud déclare que le fruit de l’arbre de la connaissance était le raisin. Le mal qu’Adam avait fait était d’avoir bu du vin d’une manière profane. Dieu avait l’intention qu’Adam attende au sabbat qui devait arriver quelques heures plus tard, et alors le fruit de l’arbre, le raisin, aurait été employé à sanctifier le sabbat et porter témoignage du fait que Dieu avait créé le monde en six jours et S’était reposé le septième. On argumente que Noé savait la profonde signification de la transgression d’Adam et qu’en plantant une vigne et en utilisant le vin pour un but saint, il pouvait achever la rectification complète du péché. Mais Noé échoua. Il s’intoxiqua et fut découvert, nu, par son plus jeune fils, Cham, qui lui fit honte en appelant les deux autres fils de Noé, Sem et Japhet, pour qu’ils voient leur père nu et ivre.

« À propos de ce verset (Genèse 9:22), Rashi observe que Cham a, soit castré son père, soit qu’il a eu des relations homosexuelles avec lui, ou encore les deux. Sem et Japhet recouvrirent leur père respectueusement avec un vêtement, mais le dommage était fait. Noé se réveilla et maudit Cham et ses descendants, et la Présence divine regarda avec pitié, maintenant du haut du cinquième ciel.

[NOTE : Même ce passage est mal interprété par le rabbin Rashi. Voici ce que nous lisons  dans Genèse 9:20 « Or, Noé commença à cultiver la terre et planta de la vigne. 21Et il but du vin, et s’enivra, et se découvrit au milieu de sa tente. 22Et Cham, père de Canaan, ayant vu la nudité de son père, le rapporta dehors à ses deux frères. 23Mais Sem et Japhet prirent le manteau, le mirent tous deux sur leurs épaules, et marchant en arrière, ils couvrirent la nudité de leur père ; et comme leurs visages étaient tournés, ils ne virent point la nudité de leur père. 24Et Noé, réveillé de son vin, apprit ce que son fils cadet lui avait fait. 25Et il dit : Maudit soit Canaan ! il sera serviteur des serviteurs de ses frères. [Noé a maudit le fils de Cham et non Cham lui-même. C’est Canaan qui a déshonoré Noé.] 26Puis il dit : Béni soit l’Éternel, Dieu de Sem, et que Canaan soit leur serviteur ! 27Que Dieu étende Japhet et qu’il habite dans les tentes de Sem ; et que Canaan soit leur serviteur » ! Terminons l’extrait de l’article Histoire des Lois Noachiques.]

« Les Sept Commandements des Enfants de Noé demeurèrent, comme avant le Déluge, ignorés de tous, sauf de quelques-uns, en particulier Sem et son petit-fils Héber qui établit des Maisons d’études dans le but de comprendre et d’accomplir les Lois Noachiques. »

Il est inutile, pensons-nous, de faire remarquer au lecteur véritablement chrétien le caractère mensonger de ces propos talmudiques. L’évidence parle par elle-même. On voit à l’œuvre ici la manière très cavalière que les « sages » ont toujours entrepris d’interpréter les Écritures selon leur convenance, en faisant dire à Dieu ce que Dieu n’a point dit.

La Maison de l’esclavage

Sous couvert d’un judaïsme prétendument fondé sur la Torah (la Loi de Moïse ― le Pentateuque), les kabbalistes ramènent les Juifs et les Gentils en Égypte, l’ancienne maison de l’esclavage ― un fait confirmé par la théosophiste H. P. Blavatsky qui retrace l’origine de la kabbale aux religions à mystères de Babylone et de l’Égypte : « C’est bien connu, la kabbale ne tient pas ses origines des Juifs qui en tirèrent l’idée des Chaldéens et des Égyptiens. »[8]

Le Livre secret des gnostiques égyptiens présente un récit concernant Adam et Noé qui ressemble à s’y méprendre à celui du Chabad Loubavitch. L’auteure Jeanne Doresse a révélé l’existence du Livre de la caverne aux trésors sacré qui fusionne les traditions du « christianisme naissant » avec les mythes iraniens et juifs (Zoroastre), y incluant la « sagesse » ou les « mystères » qui auraient censément été transmis d’Adam à Seth, puis à Noé.

« Du Livre de la caverne aux trésors […] citons quelques lignes, censément prononcées par les Mages : Adam communiqua des révélations à son fils Seth […] il recommanda à son fils Seth de ne pas faillir dans la justice comme lui, Adam, l’avait fait. Seth accueillit les enseignements de son père d’un cœur pur et il lui fut donné d’inscrire cette sagesse dans un livre et de l’enseigner […] Et, grâce à lui, pour la première fois dans le monde, on vit un livre écrit au nom du Très-Haut. Seth légua le livre ainsi rédigé à ses descendants et ce livre fut transmis jusqu’à Noé […] qui amena avec lui dans l’Arche les livres de ces enseignements […] les mystères inscrits dans les livres de Seth […] Ces mystères et cette narration ont été transmis à nos pères […] qui nous les ont remis. »[9]

Les Francs-maçons : les vrais Noahides

Dans L’histoire de la franc-maçonnerie, le grand adepte et prince de la maçonnerie, Albert Mackey, raconte la suite des récits égypto-kabbalisitiques concernant Noé :

« Après que Noé fut sorti de l’Arche, l’on dit qu’il aurait promulgué sept préceptes en vue du gouvernement de la nouvelle race d’hommes dont il serait l’ancêtre […] (1) Accomplir la justice ; (2) adorer Dieu ; (3) s’abstenir de l’idolâtrie ; (4) préserver la chasteté ; (5) ne pas commettre de meurtre ; (6) ne pas voler ; (7) ne pas manger de sang. »[10]

Plus loin, Mackey prétend que Noé serait à la source d’une religion à mystères connue en tant que « culte arkite » [ou arkien] :

« L’influence de Noé sur la doctrine maçonnique se retrouve dans la croyance quasi universelle des hommes aux événements du déluge et l’établissement subséquent, au sein de nombreuses nations, d’un système religieux que les ethnologues connaissent sous le nom de “Culte Arkien” […] D’où est venu ce système que les érudits modernes nomment “culte arkien” et dans lequel se trouvent les rites et les mystères ayant éventuellement été communiqués aux autres religions anciennes ? Il y a toujours eu une certaine allusion aux événements du déluge de Noé ― à l’Arche comme étant la MATRICE DE L’HUMANITÉ, aux huit personnes sauvées en son sein comme étant l’Ogdoad ou le nombre sacré ― et à la rénovation du monde, comme symbole du passage de la mort à la vie éternelle. »[11]

En ce qui regarde le Culte Arkien, le rapport de Watch Unto Prayer, A Sacred Assembly, explique la doctrine kabbalistique blasphématoire disant que le Saint des Saints à l’intérieur du Temple de Jérusalem était la « matrice de la nature » (Hat-hor) ou la déesse Isis. C’est de cette interprétation kabbalistique des Écritures que la Franc-maçonnerie soutire son rite initiatique du troisième degré dans lequel le Maître Maçon est baptisé en la mort d’Osiris et ressuscité à l’immortalité.

Le prince adepte Albert Mackey écrit que les Anciennes Charges exigent des Maçons qu’ils obéissent aux préceptes de Noé en tant que « Loi Morale », c’est-à-dire, « cette religion sur laquelle tous les hommes tombent d’accord. »

« […] Une révision des Anciennes Charges […] contient ce passage : “Un maçon est obligé, de par sa tenure, d’obéir à la Loi Morale.” Dans l’édition de 1738, le Dr Anderson a, sans en avoir l’autorité, complété la phrase en ajoutant les mots : “en tant que vrai Noahide” […] Les seules lois religieuses qu’on oblige un franc-maçon à obéir sont celles contenues dans le code qu’on a attribué à Noé. Ce sentiment est encore exprimé vers la fin des “Anciennes Charges” où l’on dit que le maçon n’est obligé qu’envers “la religion sur laquelle tous les hommes tombent d’accord”, ce qui exclut dès lors l’athéisme et exige l’observance de ces lois toutes simples et cette moralité telles qu’imposées par les préceptes de Noé. »[12]

Le site Internet de History of English Freemasonry définit les Anciennes Charges de la Franc-maçonnerie comme les « devoirs » moraux du maçon : « Ce sont des rouleaux de parchemin atteignant jusqu’à neuf pieds de long ou des feuilles de papier assemblées en cahiers contenant une histoire légendaire du Commerce et des Charges du maçon et récitant les devoirs de celui-ci envers son Dieu, son maître, sa profession et ses compagnons. »

Le Chabad Loubavitch explique que les enfants de Noé sont les Gentils :

« Relativement aux commandements de Dieu, l’humanité entière est divisée en deux classifications générales ― les Enfants d’Israël et les Enfants de Noé. Les Enfants d’Israël sont les Juifs, les descendants du Patriarche Jacob. Ils ont ordre d’accomplir les 613 commandements de la Torah. Les Enfants de Noé sont les Gentils, compris dans les soixante-dix nations du monde. Ils sont obligés envers les Sept Lois Universelles, aussi connues comme les Sept Lois des Enfants de Noé ou Sept Lois Noachiques. »

D’après la doctrine maçonnique, un Noahide fait partie de la moyenne des Gentils, alors qu’un « vrai Noahide » serait un « Gentil vertueux » (c’est-à-dire, un Maçon) qui poursuit l’étude des Sept Lois et les garde, atteignant de ce fait un degré avancé de spiritualité.

« Quand un Enfant de Noé s’engage dans l’étude des Sept Lois Universelles, il est capable d’atteindre un niveau de spiritualité plus élevé que le Grand Prêtre des Juifs qui possède seul la sanctification pour entrer dans le Saint des Saints à l’intérieur du Temple de Jérusalem. »

Albert Mackey soutient la nature obligatoire des Lois de Noé pour le salut : « Ces sept obligations […] le sont pour tous les hommes, vu que tous les hommes sont descendants de Noé, et les Rabbins soutiennent que celui qui les observe, même s’il n’est pas Israélite, aura sa part dans la vie future, et il est du devoir de chaque Juif d’imposer leur pleine observance partout où il en a le pouvoir. »[13]

Mise à jour concernant les Lois Noachiques

« Les Noahides et le rabbin en chef de Rome, Riccardo Di Segni.

« À Rome, le 17 janvier 2002, Dans l’amphithéâtre du Principal Séminaire Pontifical Romain, une réunion fut organisée par le Diocèse de Rome, faisant partie de la Journée de Dialogue Judéo-chrétien.  Du côté catholique, étaient présents le cardinal Jorge Maria Mejia et monseigneur Rino Fisichella, et, du côté juif, le rabbin Riccardo Di Segni qui remplaçait le rabbin Elio Toaff en tant que Rabbin en chef de Rome […]

« Le rabbin expliqua les sept préceptes que tous les Noahides doivent respecter :

« Ces règles sont : l’interdiction de tout culte rendu en dehors du monothéisme ; l’interdiction du blasphème ; l’obligation de former des tribunaux ; l’interdiction d’homicide, de vol, d’adultère et d’inceste ; et l’interdiction de consommer de la nourriture arrachée d’animaux vivants.

« […] Le rabbin fixa entièrement son attention sur le premier précepte, celui concernant le monothéisme : “En ce qui a trait au culte monothéiste, cela ne soulève apparemment aucun doute quant aux religions majeures.” Le judaïsme, le christianisme et l’islam ne sont-ils pas définis, dans le langage post-conciliaire nous étant devenu aujourd’hui familier, comme les “trois religions monothéistes majeures” ? En fait, Di Segni ne voit aucune difficulté à définir les musulmans comme des monothéistes stricts et même circoncis. Mais quant aux chrétiens, il y a des doutes […]

« Les chrétiens : monothéistes ou idolâtres ?

« C’est là où Di Segni ― auteur de la republication de Toledoths Jehsu, sous le titre nouveau de Il Vangelo del Ghetto [L’Évangile du Ghetto], alors que le Toledoths Jehsu est un recueil de légendes juives des plus enflammées concernant Jésus ― parle sans ambages aux prélats qui l’écoutent :

« “Au point où nous en sommes, il est nécessaire d’apporter une clarification concernant la théologie juive qui, sur le sujet du monothéisme et sur la manière dont il est vécu par le christianisme, soulève un débat qui s’avère avant tout un dilemme. Le point en question est de savoir si l’établissement de la divinité de Jésus peut être compatible avec le concept monothéiste pour un non-Juif (parce qu’il ne l’est absolument pas pour un Juif).”

« En d’autres termes : le Juif qui deviendrait chrétien, croyant ainsi en la divinité de Jésus, cesserait d’être monothéiste pour devenir idolâtre. Peut-on dire la même chose d’un non-Juif ? Est-ce que croire en la divinité de Jésus est un péché d’idolâtrie, une violation du premier précepte de la Loi de Noé ? Le rabbin Di Segni recommande ceci :

« “Comme on peut s’y attendre au sein de la théologie juive, la réponse à cette question ne fait pas l’unanimité : certains la nient fermement alors que d’autres y placent certaines conditions. Selon l’opinion littérale, il en découle que le chrétien ne serait pas sur le chemin du Salut puisqu’il est coupable d’idolâtrie” […]

[NOTE : La philosophie est fondée sur la capacité d’utiliser la logique pour prouver une idée ou un argument. Si l’idée est fausse, le philosophe utilise son intellect pour la faire passer et, s’il réussit, il devient vainqueur. C’est l’astuce que l’on voit utilisée dans cet argument. Subséquemment, une telle philosophie peut apporter la conclusion qu’on veut bien lui donner. Pouvez-vous maintenant percevoir pourquoi le concept de la trinité a été inséré dans le christianisme par l’Église catholique, église elle-même créée par les Juifs pour l’insérer à la tête du « christianisme » ? Bibliquement indéfendable, parce qu’il s’agit d’une fausse doctrine, la trinité est le meilleur prétexte pour les Juifs de « convertir » les chrétiens aux Lois Noachiques en faisant croire que le judaïsme est la tête de pont du salut ! Le plan est machiavélique ! La Parole de Dieu EST monothéiste, mais la vaste majorité des églises dites « chrétiennes » ont adopté une doctrine idolâtre en provenance directe des Mystères de Babylone. Cela donne le prétexte idéal aux judaïsants pour tenter de détourner les chrétiens du christianisme, faisant croire que les Évangiles sont une idolâtrie. Chers lecteurs, la Bible dit qu’il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, Sa Parole et Son Esprit ne formant qu’une seule et même Personne divine. Jésus est Son image physique, venue sur terre pour que les hommes puissent voir Dieu. Son Esprit est la puissance par laquelle Il agit. Ce concept est fort simple. Et il est biblique !]

« Di Segni conclut : “si l’on doit appliquer le système de Lois Noachiques de manière littérale, elle [la peine de mort] devrait s’appliquer à tous pour que les Noahides puissent l’observer. En outre, la peine de mort s’appliquerait à tout ce qui traite de l’interdiction du culte aux dieux étrangers”, en regard du monothéisme. »

Source : « Les Noahides et le Rabbin en chef de Rome, Riccardo Di Segni », père Francesco Ricossa, Soladitium, édition française, No. 53, juillet 2002, originalement traduit en anglais par Suzanne M. Rini, Trans Et Alia, Vol. 3, No. 3, septembre 2002, retraduit en français à partir de ce texte anglais par l’auteur.

Le Sanhédrin lancé à Tibériade

Arutz Sheva Israel National News.com

14 octobre 2004

« Une cérémonie exceptionnelle ― sans doute la deuxième du genre depuis 1 600 ans ― a eu lieu à Tibériade aujourd’hui : le lancement d’un sanhédrin, plus haut tribunal judiciaire juif dans le pays d’Israël.

« Le Sanhédrin, assemblée religieuse qui se réunissait dans une des chambres du Saint Temple à Jérusalem, comprenait 71 sages et existait pendant la période tannaïtique, de quelques siècles avant l’ère chrétienne jusqu’à environ l’an 425 apr. J.-C.. Les détails de la cérémonie d’aujourd’hui sont encore incomplets, mais les organisateurs ont annoncé leur intention de réunir 71 rabbins qui ont reçu une ordination rabbinique spéciale telle que spécifiée par Maimonide […]

« Le rabbin Yisraël Ariel, qui dirige l’Institut du Temple à Jérusalem, est un des rabbins participants. Il a confié à Arutz-7 aujourd’hui : “Ce n’est qu’une question de temps avant que nous sachions s’il s’agit du Sanhédrin réel que nous attendons ― comme de l’établissement de l’État, nous nous en réjouissons, mais nous attendons quelque chose d’encore plus idéal. Il s’agit d’un processus. La cérémonie d’aujourd’hui est la continuation du renouveau du processus d’Ordination en Israël que nous avons souligné il y a quelques mois. Nos sages talmudiques font la description des dix étapes de l’exil du Sanhédrin de Jérusalem vers d’autres endroits jusqu’à ce jour-ci où il se termine à Tibériade ― et c’est l’endroit où il avait été prédit que le Sanhédrin serait renouvelé et, d’ici, serait restitué à Jérusalem.”

« Le rabbin Ariel a dit que les rabbins présents incluaient un large éventail de tout le spectre : “Des haredis, des sionistes religieux, des sépharades, des ashkénazes, des hassidiques et bien d’autres ― comme le rabbin Yoël Schwartz, le rabbin Adin Shteinzaltz et de nombreux autres […] Nous ne pouvons espérer un grand consensus ; ce n’est pas de cette façon que ça fonctionne ici. Mais parfois, le processus marche ainsi, du bas jusqu’en haut.” »

Un grand Sanhédrin est donc mis en place. S’agit-il du Grand Sanhédrin d’où sortira le Moshiach, ce faux messie antichrist qui se présentera comme le sauveur d’un monde que les Juifs ont grandement contribué à mettre par terre et s’apprêtent à faire glisser dans le chaos le plus total de manière à ce que tous, petits et grands, veuillent adhérer aux soi-disant Sept Lois Noachiques sous la férule du judaïsme, mouture  moderne de la Religion à Mystères de Babylone ?

En saisissant les rênes du pouvoir gouvernemental dans la plupart des pays du monde, les nouveaux leaders noahides maçonniques vont se grouiller le derrière pour implanter rapidement tout un agenda de réformes. Un support total ; va être accordé aux forces armées israéliennes pour s’emparer de tout le territoire palestinien désiré par les sionistes depuis plus d’un siècle. Toute l’assistance nécessaire des Noahides leur sera offerte. Les tribunaux juifs vont se voir donner pleine juridiction sur les citoyens juifs dans chaque pays et ceux-ci ne seront plus soumis aux autorités judiciaires gentilles.

« Les juges et les tribunaux noahides de jadis vont remplacer le système judiciaire actuel. Le code judiciaire sera radicalement réécrit pour se conformer à la halacha [loi juive]. Ainsi, la Loi et l’Ordre seront pleinement restaurés par l’établissement de mesures de sécurité intérieure, tout cela en accord avec la Torah. » [Comité pour la Victoire d’Israël.]

Conclusion

Lorsque les autorités religieuses ou autres vont commencer à diffuser l’argumentation visant à déplacer Jésus-Christ d’à la droite de Son Père, à « prouver » que Jésus n’était pas le Messie, mais que des Juifs sortira bientôt un messie que l’on appellera Moshiach, serez-vous tenté de vous laisser gagner par ces belles paroles ?

Vous savez, le processus est entamé depuis un certain temps et s’accélère sans cesse. Avec des productions cinématographiques comme Da Vinci Code, on est en train de promouvoir un Jésus-Christ qui n’est pas mort sur la croix, qui a épousé Marie-Madeleine et qui s’est installé en Europe pour y élever une descendance. Pensez-vous que les Sionistes vont s’arrêter là ?

Comprenez bien que le but visé par les Juifs sionistes, qu’ils soient athées ou judaïques orthodoxes, est de détruire le christianisme, afin d’éliminer les vrais chrétiens, car les premiers croient que ces derniers constituent une menace pour eux. En vérité, ils sont une menace pour Satan, chef de sa synagogue sioniste. Car les vrais chrétiens sont affranchis par la vérité et ont pour tâche de la répandre de par le monde. Et cela déplaît à Satan !

Ne soyez donc pas dans les ténèbres comme une multitude de faux chrétiens qui peuplent les églises et qui ne savent différencier leur droite de leur gauche, au point de vue biblique. Ceux-ci sont vendus aux idées judaïques et ne verront pas venir la Bête et le Faux Prophète, croyant, entre autres choses, qu’ils seront miraculeusement « enlevés » avant la période des tribulations.

Soyez sur vos gardes et lisez votre Bible en vous fiant au Saint-Esprit qui guide une attentive lecture faite dans l’humilité et la véritable ferveur pour notre grand Dieu.

_______________________________________________________________________

[1] Encyclopédie des Religions, « Cabale ».

[2] Ibidem.

[3] H. P. Blavatsky, The Secret Doctrine, Vol. II, Theosophical Pub. House, 1888, p. 240.

[4] Jeanne Doresse, The Secret Book Of The Egyptian Gnostics, 1986, pp. 198, 184.

[5] R. C. Musaph-Andriesse, De la Torah à la Kabbale, New York, Oxford University Press, 1982, p. 40.

[6] Noahides : nom donné par les autorités juives aux Gentils qui observent les Lois Noachiques qui leur sont censément destinées. De l’hébreu Noa’h ou  Noach (Noé).

[7] Mishnah Torah de Maimonides, chapitre 10, Traduction anglaise, p. 184.

[8] The Secret Doctrine, Vol. II, p. 240.

[9] Jeanne Doresse, 1986, pp. 198, 184.

[10] Albert Mackey, The History of Freemasonry.

[11] Ibidem, pp. 406-7.

[12] Ibidem, pp. 408-11.

[13] Ibidem, p. 409.




D.231 – Historique et dessein occulte du Dispensationalisme – Partie 2

 

Par Roch Richer

Les années 1870 ― Selon toute apparence, il semble qu’il fut temps, à l’époque, de lâcher au maximum dans le monde protestant sans méfiance les fameux manuscrits corrompus. À ce moment-là, Darby traduisit sa propre version de la Bible en se fondant sur les manuscrits d’Alexandrie. Satan utilisa également à cette même période de temps deux de ses agents d’infiltration déjà introduits dans l’Église anglicane : Fenton John Antony Hort et Brooke Foss Westcott. Ces deux hommes furent fondateurs et/ou membres de plusieurs clubs occultes, dont le Club d’Hermès, la Guilde des esprits, la Société de Recherches Psychiques, etc. Ils s’intéressaient aussi à l’écriture automatique, la voyance, la médiumnité, les personnalités multiples, la nécromancie, la lévitation et ils côtoyaient des personnalités telles qu’Helena Petrovna Blavatsky, fondatrice de la Société Théosophique. Et dire qu’ils étaient également… prêtres anglicans ! Dans ses écrits, Westcott donna des indices très nets de ses véritables dispositions, faisant mention de « l’initiation aux mystères […] profondément dans les rites mystiques […] purifié dans la plus pure des eaux ».

Puisque Westcott et Hort menaient des doubles vies faites de contrastes flagrants entre le christianisme et l’occultisme, pas étonnant qu’ils aient été intéressés au phénomène des personnalités multiples qui, selon ce que nous en savons, est passé d’une génération à l’autre au sein des grandes familles satanistes pratiquant la provocation de traumatismes systématiques et les rituels sataniques sur leurs victimes afin de diviser leur esprit et créer ainsi de nombreuses personnalités intégrées dans un même individu.

Dans l’Église anglicane, jusqu’où doit-on aller pour être considéré apostat ? Vous ne laisseriez certainement pas traduire votre Bible par ce genre de personnages, n’est-ce pas ? Eh bien, en vérité, il y a de fortes chances pour que la bible que vous lisez maintenant soit une version ayant été fondée sur les manuscrits que ces deux phénomènes ont concoctés à partir des originaux corrompus d’Alexandrie. En effet, pratiquement toutes les versions modernes sont basées sur les textes grecs Westcott/Hort qui proviennent du Sinaïticus, du Vaticanus et de la traduction grecque de la Septante de l’Ancien Testament. Ce sont tous des manuscrits de la Religion à Mystères de Babylone. Alors que les versions de David Martin et de J. F. Ostervald, entre autres, car il y en a de rares autres, proviennent, au contraire, des Textes Massorétiques Hébreux (pour l’Ancien Testament) et des Textes Reçus (Textus Receptus, pour le Nouveau Testament) qui constituent la Parole véritable de Dieu préservée à travers les siècles.

1881 ― Les « frères Grimm » de la religion (Westcott & Hort) lancèrent leur collection de contes de fée (textes grecs Westcott/Hort) ayant eu comme résultat la Revised Version de la Bible, présent du Vatican au monde protestant. Nous disons : non merci… retour à l’envoyeur !

Un peu plus tard, il en ressortira la tristement célèbre Bible à Références Scofield dont les révisions successives empoisonnent toujours et sans discontinuer le christianisme moderne jusqu’à nos jours.

Cyrus Ingerson Scofield

La Bible à Références Scofield est considérée largement comme l’instrument biblique ayant validé et promu le Dispensationalisme au rang infâme dont il jouit aujourd’hui au sein des églises protestantes confessionnelles. Que ce soit sciemment ou inconsciemment, des millions de chrétiens développent leur eschatologie personnelle en se basant sur l’étude des notes de références de Scofield. Le successeur de ce dernier, Lewis Sperry Chafer, fonda le Séminaire Théologique de Dallas qui, à son tour, a formé des milliers de ministres dans la fausse doctrine du Dispensationalisme et les a lâchés, telle une meute de loups, au sein des congrégations sans méfiance.

Qui fut exactement C. I. Scofield ? Comment sa vie se compare-t-elle avec celle d’un Joseph Smith ou d’autres hommes qui ont déclaré avoir reçu une « gnose » douteuse venant de la part de Dieu ?

Cyrus Ingerson Scofield (1843-1921) était doué d’un esprit analytique et mordant, et d’une intelligence au-dessus de la moyenne. Selon ce que nous avons comme information, c’était un individu à la personnalité fort charismatique et d’une grande prestance se faisant aisément des amis, particulièrement dans les hautes sphères de la société. Cela explique pourquoi il put être admis dans le Lotus Club de New York, cercle sélect réservé aux rencontres sociales entre journalistes, artistes, musiciens, férus de littérature, de science, des beaux-arts, etc.

Il fut introduit dans ce club grâce à l’intermédiaire du criminaliste notoire Samuel Untermeyer, bien que Scofield ne possédait aucune lettre de créance lui permettant d’être recruté. Ce qui explique également comment il a pu être élu deux fois à la législature du Kansas (1871 et 1872) grâce à l’aide de plusieurs hommes puissants, membres du groupe des Secret Six du Texas[1]. Le président Grant le nomma procureur de la république des Etats-Unis au Kansas, le 9 juin 1873. Dans son assermentation d’office, Scofield affirma qu’il n’avait jamais porté volontairement les armes contre les Etats-Unis, alors qu’il avait pourtant combattu au sein de l’armée confédérée. Il démissionna six mois plus tard, le 20 décembre 1873, sous accusations de corruption politique. Lui et un de ses amis, un dénommé John J. Ingalls, furent accusés d’avoir tenté d’exercer du chantage envers les compagnies de chemin de fer pour en extorquer d’importantes sommes d’argent. C’est sur cette note malheureuse que prit fin la carrière politique de Scofield. Mais il devait sévir ensuite dans un autre domaine.

Turnbull, biographe de Scofield, saute la période allant de 1873 à 1879, époque dans laquelle Scofield fut impliqué dans la pire de ses manigances, et il ne fait rien de plus qu’une référence à une habitude occasionnelle de consommation d’alcool de Scofield. Toutefois, si Joseph Canfield est exact dans ses informations, Scofield semble n’avoir été, au mieux, qu’un escroc très habile ayant censément fraudé un certain nombre de ses amis et coreligionnaires chrétiens, sans mentionner sa belle-mère à qui il aurait soutiré les épargnes de toute une vie, soit 1 300 $, une grosse somme à l’époque. Une de ses arnaques fut d’ailleurs si grave qu’on le déclara coupable de falsification et on le condamna à six mois de prison au centre de détention de Saint-Louis, au Missouri. En plus de ça, il abandonna sa femme, Leonteen Cary Scofield et ses deux filles, Aigail et Helen. Par la suite, même après être devenu fort riche, il ne leur offrit jamais de soutien financier. Elles n’obtinrent pas un seul sou de lui. Or, en 1880, les femmes ne retiraient pas de sécurité sociale du gouvernement et les emplois bien rémunérés n’étaient pas facilement accessibles, à l’époque. Il traita sa femme et ses filles comme si elles n’existaient pas.

Pendant la même période de temps, il entretint également des relations non dissimulées avec des femmes alors qu’il était toujours marié avec sa première épouse. Scofield était en amour, ou plutôt « en luxure », avec deux autres femmes, les fréquentant toutes les deux en même temps. L’une d’elles était une jeune femme de la Flower Mission, de Saint-Louis. Lorsque son épouse exigea finalement le divorce, à cause de son style de vie dissolu, il maria l’autre femme du nom d’Helen Van Wark, avec qui il commettait déjà l’adultère. Il mena une vie extrémiste qui portait gravement atteinte au nom de Christ qu’il proclamait servir, selon ce que rapporte Joseph Canfield dans son livre The Incredible Scofield.[2] Nous ne sommes certes pas les seuls à considérer que le livre de Canfield est une biographie fort exacte de Scofield.

Scofield présuma toutes sortes de lettres de créance bidon, que ce soit pour se donner titre de ministre ou d’érudit biblique, ou même d’avocat. En effet, il s’affichait avocat sans avoir jamais été admis au barreau, jusqu’au moment où, longtemps après, certains de ses amis du Kansas, les Secret Six, eurent usé de leur influence pour lui obtenir cette admission. Il s’accorda de la même façon un doctorat en théologie, même s’il n’avait jamais fréquenté aucune école et ne possédait aucune formation théologique comme telle. Il est étonnant de constater qu’il y a encore des chrétiens pour l’appeler « Docteur Scofield », sachant pourtant qu’il ne fréquenta ni collège, ni université. Malgré ces faits, aucun supporteur inconditionnel de Scofield n’admet le fait qu’il se conféra un doctorat à lui-même. Il y a de ces étroitesses d’esprit qui confinent à l’absurde et à la mauvaise grâce. Il s’agit d’un genre d’entêtement borné en vue de s’accrocher désespérément à une théologie qui plaît à l’oreille.

Scofield aurait affirmé s’être converti en septembre 1879, même s’il s’était déclaré chrétien bien avant cette date. Ce deuxième acte de conversion visait, semble-t-il, à laver tous ses écarts passés dans l’éventualité où ils seraient devenus un embarras public. Il fut pasteur de plusieurs églises, dont une église missionnaire congrégationaliste, à Northfield, au Massachusetts, l’église mère de D. L. Moody. Il passa un an à faire des recherches en Suisse, mais fut de retour à Dallas en 1903. Scofield fut un pasteur absent, continuant ses recherches sur la bible lors d’un second voyage en Europe.[3] Il grimpa dans les échelons du succès religieux de la même façon et à la même vitesse qu’il grimpa les échelons du succès séculier, c’est-à-dire, en sautant toutes les étapes nécessaires.

Grâce aux Secret Six, les choses devaient ensuite changer pour Scofield et certains de ses associés, tels que Dight L. Moody. En 1901, Scofield assista à l’une des Conférences Bibliques de Niagara Falls. Bien que ces conférences aient débuté sous le couvert de bonnes intentions, s’appelant alors Réunions d’Études Bibliques à l’Intention des Croyants, et sous la direction d’hommes comme le Dr James Brooks, elles dégénérèrent bien vite pour devenir des instruments d’étude et de dissémination des théories dispensationalistes de J. N. Darby. La structure complexe du Dispensationalisme donna l’idée à Scofield de constituer une bible à références qui aiderait les gens à mieux la saisir. En d’autres mots, peu de gens seraient parvenus à démêler la doctrine du Dispensationalisme n’eut été de la foisonnante quantité de références et de notes incitatives ajoutées aux Écritures clés. Il en est de même pour le Dispensationalisme d’aujourd’hui. Dans une publicité lancée pour mousser son livre, le célèbre adepte dispensationaliste Tim LaHaye écrit ceci :

« L’enlèvement est la première phase du retour de Christ. Comme l’a dit l’apôtre Paul, il s’agit du moment où « le Seigneur lui-même avec un cri d’exhortation … et ceux qui sont morts en Christ ressusciteront premièrement ; 17Puis nous qui vivrons et qui resterons, serons enlevés ensemble avec eux dans les nuées, au-devant du Seigneur, en l’air et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur » (1 Thessaloniciens 4:16-17). Il s’agit de la même expérience que celle qu’il décrit dans 1 Corinthiens 15:51 comme étant le moment où les chrétiens sont « changés » de « mortels » à « immortels ». C’est ce à quoi s’attendaient la majorité des chrétiens avant les sept ans de Tribulations révélés dans Apocalypse, chapitres 6 à 19. Pour plus d’informations à ce sujet, il existe un grand nombre de livres que vous pouvez consulter et qui vous aideront à comprendre ce sujet difficile. »[4] (l’emphase est la nôtre)

Le Dr LaHaye a écrit cela en y mettant passablement de désinvolture, comme si l’Écriture qu’il cite soutenait réellement son interprétation. Il est tellement hypnotisé par l’Enlèvement Pré-tribulationiste qu’il ne semble même pas reconnaître qu’il n’y a pas le moindre indice d’un enlèvement pré-tribulationiste dans l’Écriture à laquelle il se réfère. Il va même jusqu’à oblitérer une partie essentielle du verset 16 : « …et une voix d’Archange, et avec la trompette de Dieu descendra du Ciel… » qui démontre qu’il s’agit bien du retour en gloire de Christ, à la fin des tribulations ! Toutefois, LaHaye est prêt à admettre la difficulté que l’on peut avoir à comprendre sa doctrine et le besoin obligatoire de nombreux livres extrabibliques afin de la saisir (lire : de devenir endoctriné !). En passant, tous les livres auxquels le cher Dr LaHaye a contribué dans la série Left Behind sont fictifs !

Cela dit, ce fut donc aux Conférences bibliques de Niagara Falls de 1901 que Scofield confia à ses amis qu’il avait l’intention de développer une bible à références qui amènerait « …ce nouveau commencement et ce nouveau témoignage ». Cependant, Scofield nota que le soutien financier était l’inconvénient principal. L’année suivante, l’un des amis à qui il se confia, A. C. Gaebelein, l’aida à trouver le soutien financier qu’il requérait. En 1904, Scofield et son épouse se rendirent à l’étranger pour travailler sur les notes de sa bible. En Angleterre, il fut en mesure de faire des recherches et des études de première main sur la doctrine de la venue imminente et de l’enlèvement secret de J. N. Darby dans le foyer même de ses débuts.

I. Scofield acquit une forte compétence dans tous les aspects du darbysme. C’est à cause de l’influence de la théorie dispensationaliste de J. N. Darby, de l’enlèvement secret et du demi retour imminent, que Scofield décida de colliger une bible à références qui allait propager le Dispensationalisme darbyste en Amérique en brouillant l’esprit des nouveaux convertis sans méfiance. À notre avis, Darby n’aurait pas fait long feu dans le monde avec ses croyances n’eut été de l’ouvrage de Scofield. De même, les notes de Scofield n’auraient pas été aussi acclamées si elles avaient été compilées sous forme de commentaires séparés de la Bible. Or, Scofield publia d’abord sa bible à références et ensuite, plus tard, ses notes de références dans des livres séparés. C’est sa bible à références qui lui valut des acclamations, pas son ouvrage séparé. Cela se vérifie par le fait que sa bible à références est toujours en demande aujourd’hui, et non pas son matériel séparé. Scofield a joui de la célébrité et de la fortune sur le dos de la Sainte Bible dont le véritable Auteur est Dieu qui inspira de saints hommes.

Si Darby est appelé le « père du Dispensationalisme », Scofield en fut certainement « la mère », puisqu’il donna vraiment naissance au Dispensationalisme et à l’Enlèvement Pré-tribulationiste en Amérique, grâce évidemment à sa bible à références. Grâce à Scofield, les enseignements de Darby concernant l’enlèvement pré-tribulationiste sont maintenant la doctrine eschatologique la plus réputée, si non la plus répandue dans le christianisme protestant et évangélique en ce qui regarde le retour de notre Seigneur Jésus-Christ. Pourtant, la plupart des adeptes du pré-tribulationisme n’ont jamais entendu parler du sieur Darby.

À n’en pas douter, Scofield a conçu sa bible à références dans le seul but de répandre la doctrine de Darby. Son endoctrinement au Dispensationalisme de Darby par le Dr James Brooks et son implication dans les Conférences Bibliques de Niagara Falls le remplirent au fil des ans de fascination pour la tournure unique que Darby donnait aux Écritures. Toute autre raison pour avoir colligé la Bible à Références Scofield semble illogique, à moins qu’un sombre dessein caché eût présidé secrètement à sa confection. Sandeen a écrit ceci :

« Dans tous les cas, il est clair que la Bible à Références Scofield reposait, sans le moindre compromis, sur la doctrine dispensationaliste et qu’elle enseignait le retour imminent et l’enlèvement secret de l’Église. Quoi qu’il ait consulté des érudits post-tribulationistes, son ouvrage ne reflétait pas la vision que ceux-ci avaient à cette époque.

« Dans la préface de la Bible à Références, Scofield écrivit : « L’éditeur en dénonce l’originalité. » Cette excuse était également à l’image de sa vantardise. Être original n’était pas un gage de bonne exégèse millénariste. Scofield reconnut également qu’il n’avait rien fait de plus que de mettre l’œuvre de son prédécesseur sous une forme des plus ingénieuses et des plus assimilables. Scofield n’a jamais démontré de grandes aptitudes d’érudit biblique, d’apologiste ou d’organisateur, mais dans le calendrier des saints fondamentalistes, aucun autre nom n’est plus connu ni plus révéré. »[5]

La Bible à Références Scofield

En 1901, le premier jet des notes de références de Scofield (qui ne furent pas entièrement rédigées par lui, soit dit en passant) fut présenté au Lotus Club de New York, au plus grand embarras de ses amis soi-disant chrétiens. À cet époque, Scofield n’était rien d’autre qu’un petit escroc du Kansas, sans antécédents dans les domaines du droit ou de la religion, mais possédant des amis très haut placés. Comme nous l’avons déjà mentionné, le membre du comité de ce Club de littérature qui y introduisit le « Dr Scofield » fut nul autre que Samuel Untermeyer, le criminaliste réputé qui devint par la suite président du Comité Juif Américain, président de la Ligue Américaine des Patriotes Juifs et président de la Ligue non Sectaire Anti-nazie. Comme son nom le suggère, Untermeyer était digne descendant de la lignée des Khazars de l’ouest de l’Asie et de l’est de l’Europe, peuple judaïsé qui, depuis plus de 1 300 ans, se fait passer pour les descendants directs de la tribu israélite de Juda, sans en avoir la légitimité. Le nom d’Untermeyer prend deux colonnes dans le Who’s Who d’Amérique, grâce à ses multiples accomplissements au nom des communistes socialistes d’Amérique. Comme on peut facilement s’en douter, la pensée théologique d’Untermeyer fut très éloignée de celle d’un croyant fondamentaliste de la Bible.

Non que je veuille dire, toutefois, que l’ami Scofield fut un chrétien fondamentaliste. C’était un hypocrite ayant visage à deux faces. Dans une lettre de 1921 adressée à sa fille Abigail, qui avait des besoins financiers alors qu’elle demeurait à Saint-Louis-Obispo, en Californie, il lui recommanda de prier un saint catholique : « …pourquoi ne rechercherais-tu pas l’intercession spéciale de Saint Louis de qui la ville où tu demeures porte le nom ? » (La lettre entière se trouve dans l’œuvre classique de Joseph Canfield, The Incredible Scofield and His Book, publié chez Ross House Books.) Mais, une douzaine d’années plus tôt, dans sa Bible Scofield (p. 1346), il avait déjà commencé à prédire le règne futur « d’un christianisme apostat dirigé par la papauté » ! Et on reprochait au pape le culte des saints ! Plutôt contradictoire…

Scofield accepta volontiers les directives et les dons financiers des Secret Six, du Lotus Club et de leur associé Samuel Untermeyer. Ils affirmaient que Scofield n’était qu’un membre occasionnel du Lotus Club, ce qui ne l’empêcha pourtant pas d’y élire résidence pendant vingt ans alors que son épouse se languissait au Kansas sans soutien financier.

Le dessein d’Untermeyer et de ses associés consistait à trouver un moyen de pousser les fondamentalistes chrétiens à démontrer de l’intérêt pour la cause du sionisme international et de la soutenir. C’était un projet à long terme d’Untermeyer. Celui-ci mourut en 1941, ayant toute sa vie durant travaillé à la cause des communistes et des sionistes. Membre du Lotus Club pendant plus de vingt ans, Scofield établit une longue association avec Untermeyer. Il ne peut qu’avoir pris connaissance des activités anti-américaines de ce puissant Juif de la synagogue de Satan.

Les sionistes juifs poursuivirent le mouvement. En fin de compte, la Bible à Références Scofield fut publiée par la Presse de l’Université d’Oxford, bras prestigieux de l’élite financière britannique, sous l’aval de la Maison Rothschild. Samuel Untermeyer présenta Scofield à de nombreux leaders sionistes et socialistes, dont Samuel Gompers, Fiorello LaGuardia, Abraham Strauss, Bernard Baruch et Jacob Schiff. Ce dernier était les yeux et les oreilles de la Maison Rothschild en Amérique, bien installé à la tête de la Banque Kuhn & Loeb de New York, ce qui contribua à en faire l’homme le plus puissant d’Amérique et d’où il donnait ses instructions au Congrès américain et au Président. Le même principe est d’ailleurs toujours valable aujourd’hui. Par ailleurs, Untermeyer fut en mesure de faire chanter le président des Etats-Unis, Harry Truman, afin de l’amener à assigner le juge sioniste Brandeis à la Cour Suprême.

À la fin du compte, la Bible à Références Scofield fut publiée en 1909. Dans les années 1920 et 1930, de nombreux ministres et pasteurs commencèrent à prêcher le Dispensationalisme de Darby ; pourtant, ces hommes ne pouvaient avoir reçu leurs informations de Darby même. Selon l’expression de Scofield, un « nouveau témoignage » s’était réellement répandu en Amérique, mais il ne s’agissait pas d’un témoignage de vérité. Bien que le Dispensationalisme et l’Enlèvement Pré-tribulationiste soient devenus communément acceptés en tant que doctrine véritable, ils furent absolument inconnus dans l’Église pendant près de 1 900 ans avant l’arrivée sur scène de John Nelson Darby et, en Amérique, jusqu’à ce que Cyrus Ingerson Scofield ne publie sa bible à références.

Quarante ans après la publication de la Bible à Références Scofield, la nouvelle édition améliorée de cette bible à références entra sur le marché. Un des hommes qui s’assirent à la table de révision était nul autre que John F. Walvoord. On le surnomme aujourd’hui « le doyen du mouvement de l’Enlèvement pré-tribulationiste ». Pour nous résumer, voici donc une chronologie de ce mouvement agité : de Irving à Darby ; de Darby à Scofield ; de Scofield à Chafer ; de Chafer au Séminaire Théologique de Dallas (STD) ; du STD à Walvoord ; de Walvoord à tous les adeptes américains de l’enlèvement pré-tribulationiste.

À cause de Scofield, l’idée que se fit Darby de deux destins séparés pour Israël et l’Église au cours de l’histoire a atteint un niveau d’acceptation commune dans le mouvement de croyance biblique en Amérique (centré dans le fondamentalisme) et ce, en moins d’un siècle après sa conception. On déclare que la Bible à Références Scofield a été la cause maîtresse de la chute de la civilisation américaine parce que cette bible présentait un antinomisme[6] qui rejetait la loi morale de Dieu comme standard de vie pour aujourd’hui. D’autres proclament que l’Église est faible, inefficace et défaillante à cause de l’espérance dans le retour de Christ pour Lui-même et non pas au sein d’une église déjà triomphante et victorieuse. Nous n’y voyons que la continuation de l’hérésie de Darby et sa tournure nouvelle de la Persévérance des saints de Calvin. Il y en a d’autres qui voient en Scofield un fieffé ivrogne, un menteur impénitent, un adultère et un parjure qui emprunta le chemin de la prédication pour arriver à une fortune facile et à la célébrité mondaine. Cette perspective est peut-être un peu expéditive, à notre avis.

Nous pourrions tout simplement diaboliser l’homme et nous ficher de lui et de sa doctrine. Cependant, qu’il ait été réellement sauvé ou non, là n’est pas la question. Sa doctrine demeure toujours fausse dans les deux cas. Nous voyons simplement en Scofield un homme qui avait ses propres motifs pour ce qu’il a fait et, personnellement, nous ne pensons pas que ces motifs étaient inspirés de Dieu. Il se pourrait fort bien qu’il ait été motivé par un besoin irrépressible d’être « quelqu’un », et il a peut-être vu l’opportunité d’apporter quelque chose de neuf dans l’Église tout en se faisant un nom par ce moyen. Il semble avoir eu soif d’attention et d’honneur, ce qui tend à se prouver par le geste de se conférer un doctorat à soi-même alors qu’il n’avait aucune formation théologique officielle.

Quoi qu’il en soit, la Bible à Références Scofield fut beaucoup plus nuisible que l’auteur de ce mauvais fruit. Si vous lisez attentivement les notes de Scofield, les références dont il se sert sont très faibles, et même parfois carrément fausses. La Bible de Références Scofield revêt un mépris et un manque de compréhension de l’herméneutique biblique. L’hypothèse la plus sérieuse, c’est que Scofield ne tenait pas du Saint-Esprit le Dispensationalisme et son fruit infecté, i.e., l’enlèvement pré-tribulationiste, suite à une étude approfondie de la Parole de Dieu. Il le tenait plutôt des hommes. Or, l’Enlèvement Pré-tribulationiste est maintenant enseigné par la majorité des fondamentalistes comme étant une vérité biblique clairement soutenue par les Écritures, même s’il n’existait pas dans l’Église en près de 1 900 ans. Quel contraste avec la parole de Paul qui a dit :

« Or mes frères, je vous déclare que l’Evangile que j’ai annoncé, n’est point selon l’homme. 12Parce que je ne l’ai point reçu ni appris d’aucun homme, mais par la révélation de Jésus-Christ » (Galates 1:11-12).

1909 ― Cyrus Ingerson Scofield, ayant été frappé d’illumination par la nouvelle révélation de MacDonald/Irving et grâce à l’aide financière mentionnée précédemment, lança donc sa Bible à Références Scofield sur le marché lucratif de la littérature ecclésistique. Pour son projet, l’ami Cyrus avait l’intention d’utiliser la bible de ses héros, Westcott & Hort. Toutefois, Scofield savait qu’à cause de la prédominance de la King James Version (KJV) et des maigres résultats de vente de la Revised Version (RV), ses enseignements dispensationalistes n’iraient nulle part s’il les accouplait à la RV. Il employa donc la KJV tout en démontrant subtilement son mépris envers elle ainsi que sa vénération pour la RV. Voici comment il procéda. Partout où la KJV était en désaccord avec la RV, sur un sujet doctrinal d’importance, Cyrus inséra une note de marge ou de bas de page déclarant que la KJV était inexacte et offrait ensuite un compte rendu « plus exact », presque toujours identique à la Revised Version.

Voici quelques exemples de ces notes de bas de page trouvées dans la Bible à Références Scofield, édition anglaise (on trouve l’équivalent dans la version Louis Segond avec Commentaires Scofield) :

Page 1022, (Matthieu 16:20) : (note « c » en marge) « Jésus » omit.

Page 1023, (Matthieu 17:21) : (note « j » en marge) D’anciens mss omettent le verset 21.

Page 1031, (Matthieu 23:14) : (note « s » en marge) Les meilleurs mss omettent le verset 14.

Page 1057, (Marc 9:29) : (note « u » en marge) Les deux meilleurs mss omettent « et par le jeûne ».

Page 1061, (Marc 11:26) : (note « i » en marge) Le verset 26 est omit des meilleurs mss.

Page 1325, (1 Jean 5:7) : (note « o » en marge) On s’accorde généralement à dire que le verset 7 n’a pas de réelle autorité et qu’il a été inséré.

Page 1069, (Marc 16:9-20) : (note « 1 » en bas de page) Le passage du verset 9 à la fin ne se trouve pas dans les deux plus anciens manuscrits, le Sinaïticus et le Vaticanus, et d’autres les mentionnent avec des omissions partielles ou des variantes.

Page 1201, (Romains 8:1) : (note « b » en marge) La déclaration se termine avec « Jésus-Christ » ; les derniers dix mots sont interpolés. [Il s’agit de : « … lesquels ne marchent point selon la chair, mais selon l’Esprit. »]

Page 1212, (1 Corinthiens 1:8) : (note « 2 » en bas de page) La AKJV écrit incorrectement « jour de Christ » dans 2 Thessaloniciens 2:2, au lieu de « jour du Seigneur ».

Page 1216, (1 Corinthiens 5:5) : (note « d » en marge) D’anciens mss omettent le nom Jésus.

Page 1271, (2 Thessaloniciens) : (Introduction) Le thème de Second Thessaloniciens est, malheureusement, obscurci par une mauvaise traduction de 2:2 dans la AKJV« day of Christ is at hand » (« comme si le jour de Christ était proche ») devrait être traduit « day of the Lord is now present » (« comme si le jour du Seigneur était déjà là ») (Voir [Ésaïe 2:12], réf.).

Il nous semble que ce que nous venons de lire se passe de commentaire. Avant son décès, C. I. Scofield eut le temps de passer le flambeau à son fidèle disciple, Lewis Sperry Chafer.

Lewis Sperry Chafer

Sur les talons de Scofield vint Lewis Sperry Chafer (1871-1952), également théologien sans crédit et autoproclamé. Chafer aurait dit :

« Le fait même que je n’aie pas étudié dans un cours prescrit en théologie me permet d’approcher le sujet avec un esprit sans préjudice, en ne me souciant que de ce que la Bible enseigne réellement. »[7]

Lewis Sperry Chafer fut étudiant et fervent admirateur de Scofield jusqu’à la fin de sa vie. En 1924, Chafer fonda le Séminaire Théologique de Dallas, constituant en quelque sorte la première déclaration de validité du Dispensationalisme. Des vestiges du flambeau qu’il reçut de Scofield se retrouvent dans le logo du Séminaire en tant que Flamme éternelle maçonnique, bien installée au-dessus des Écritures. Cette institution est sans doute la plus grande responsable de la dissémination des enseignements hérétiques du Dispensationalisme et de l’enlèvement pré-tribulationiste. Nous espérons que le lecteur ou la lectrice sera maintenant en mesure de voir les liens formant une chaîne visant à créer, à délimiter et à diriger le mouvement dispensationaliste depuis ses débuts. Des millions de gens adoptent les enseignements de ce mouvement, croyant qu’ils proviennent du trône de Dieu. D’autres qui les ont promus étaient au courant de leur véritable origine et de leurs desseins clandestins. Et ils ont pourtant conspiré contre le Corps de Christ. Ce sont ces derniers que nous tentons de dénoncer et d’exposer.

Lewis Sperry Chafer exprima son dédain et son mépris envers la théologie orthodoxe établie et consacrée. Pourtant, il procéda à l’établissement d’une école théologique, ce qui est en parfait contraste avec ses propres déclarations concernant l’éducation théologique. Il produisit également la Théologie Systématique en huit volumes où il avait inséré le Dispensationalisme de Darby grâce aux notes de références de C. I. Scofield.

Chafer passa trois ans au Collège Oberlin et le quitta ensuite pour enseigner à l’école de garçons que D. L. Moody avait fondée. Voilà qui constituait la somme totale de l’éducation officielle de Chafer.

N’ayant aucune éducation théologique officielle, Chafer n’avait pas non plus de formation linguistique. C’est ce qui ressort de sa Théologie Systématique où il ne travailla qu’avec des sources secondaires, que ce soit dans les langues bibliques ou la littérature théologique.

En lisant la théologie de Chafer, il est apparent qu’il n’était pas du tout à son aise en philosophie. Il ne faisait que de rares références aux philosophes et, dans la plupart des cas, Chafer les cita par des sources intermédiaires et non pas directement.

Il a donc utilisé les ouvrages de personnes formées en théologie pour compiler son œuvre, Théologie Systématique. Il appert qu’il avait suffisamment de respect pour les hommes formés en théologie pour employer leurs travaux. De plus, la véritable intention de Chafer semble avoir été de s’efforcer de disqualifier de manière préventive ceux qui étaient justement plus qualifiés pour dénoncer les erreurs de sa doctrine avant qu’ils n’aient l’opportunité de capter l’attention du public. Sa seule défense était que l’ignorance égale la spiritualité et, par conséquent, la perfection herméneutique. Chafer se mit à élaborer un système théologique nouveau qui était coupé d’avec les racines de la théologie originale qui nous avait été léguée par l’Église primitive.

Le Dispensationalisme totalise aujourd’hui la somme des efforts monumentaux d’un groupe d’hommes pseudo-spirituels affublés d’un ego colossal, assimilant l’ignorance à la perfection spirituelle, dans le but de se faire un nom. Ce faisant, ils ont créé un cancer doctrinal qui a sapé les poutrelles internes de la foi et des principes chrétiens. Ils ont momentanément joui de la notoriété et de la célébrité durant leur vie, mais au prix de la séduction de millions de personnes. Ils ne semblèrent pas s’inquiéter du fait qu’ils avaient construit leurs royaumes personnels aux frais de la vérité et de la continuité divine. De nos jours, leurs successeurs pillent la masse des gens de la même façon, sans égard au bien-être spirituel de ceux qu’ils séduisent. C’est pour cela qu’il faut que des hommes et des femmes se tiennent debout avec courage et déclarent la vérité concernant le Dispensationalisme et sa doctrine fantaisiste, l’Enlèvement pré-tribulationiste.

Un grand plan ?

Cette histoire ― la création d’une nouvelle religion influente, malfaisante au point de vue politique, théologiquement frauduleuse et pourtant extrêmement populaire ― a toutes les apparences d’une vaste conspiration opérant sur tous les continents et sur une période de temps s’étendant sur plus d’un siècle et demi.

Bien qu’il soit tentant d’arguer que le sionisme chrétien ne soit qu’un essai (réussi !) de la part des sionistes juifs pour récupérer le protestantisme américain à leurs propres causes politiques, cette théorie n’explique pas la complicité de nombreux autres facteurs. Il est plus que probable que, si cela représente une conspiration coordonnée, les sionistes ont dû assigner un rôle à jouer à l’élite anglo-américaine, représentée, dans cette histoire, par des contributeurs comme la Presse Universitaire d’Oxford et la fortune de la Union Oil.

Par ce mécanisme, la piété naïve et humble du citoyen moyen est exploitée à des fins à tendance psychopathe et mégalomaniaque des classes élitistes.

Que vous en soyez conscient ou non, cette doctrine du Dispensationalisme pave la voie au dernier Antichrist ! Elle prépare la « chrétienté » à recevoir la Bête et le Faux Prophète à bras ouverts. Comprenez bien ceci. Les églises chrétiennes d’aujourd’hui ont une interprétation des prophéties, surtout de l’Apocalypse, qui donne peu de chance à la Bête et au Faux Prophète d’être pris au sérieux. N’oubliez pas que c’est la terre entière qui sera remplie de ravissement devant l’émergence de la Bête. De plus, avant l’apparition de l’Homme de Péché, il y aura une grande apostasie où la majorité des personnes qui fréquentent les églises chrétiennes se détourneront de Dieu ! Plus précisément de cette vérité incontournable que Jésus est le Christ et qu’Il est Dieu avec nous !

Dans beaucoup d’églises, on a résolu que la Bête était le Vatican et que le Faux Prophète était le pape. Pensez-vous réellement que les catholiques croient à cela ? Croyez-vous vraiment que la vaste majorité des protestants vont se rallier au pape s’ils voient que celui-ci les amène à l’apostasie ? Il ne faudrait pas croire que les croyants sont imbéciles. Pour que la Bête et le Faux Prophète rallient la vaste majorité des gens, il faudra une approche bien plus crédible et des moyens beaucoup plus puissants !

L’interprétation que donnent les églises du livre de l’Apocalypse est truffée de faussetés, dans certaines confessions plus que dans d’autres. C’est malheureux en soi, mais c’est dans la logique même du Plan de Dieu et de Sa prophétie. Remarquez bien ceci : la prophétie des temps de la fin est, en grande partie, le dévoilement du plan de Satan vu dans son ensemble par une Personne pour qui tout est au présent ! Dieu nous fait simplement la description de ce que Satan a planifié. Or, il ne faudrait pas penser que, si Satan est méchant, voire fou, qu’il est également naïf. Il connaît très bien le comportement humain et agit en conséquence. Cependant, ce qui est très heureux pour nous, c’est que Satan ne pourra jamais dépasser les limites que lui impose l’Éternel Dieu.

La fameuse dichotomie d’Israël d’avec l’Église a pour but l’installation de la dernière religion humaine qui régnera sur terre avant la Seconde Venue de Jésus-Christ. Non, il ne s’agit pas d’un vaste conglomérat d’églises chrétiennes sous l’égide de l’Église catholique. Il s’agit du judaïsme moderne (qui n’a rien à voir avec la religion de l’Ancien Testament). Il est aux antipodes du vrai christianisme ! C’est la version moderne de la Religion à Mystères de Babylone. Aujourd’hui, on lui donne plutôt le nom de sionisme international. Il est habité d’un racisme exacerbé par ses écrits sacrés : le Talmud, la Kabbale, etc. Dans ces livres, il est affirmé des choses que les chrétiens ignorent et qui leur apporteront de grands malheurs. Le Talmud décrit notre Seigneur Jésus-Christ dans les termes les plus diffamatoires et appelle à la destruction des chrétiens. Voilà pourquoi la Bête et le Faux Prophète massacreront les saints de la Grande Tribulation.

Le judaïsme moderne colporte un racisme d’un niveau qui n’a jamais été atteint dans toute l’histoire de l’humanité. On y fait nettement la distinction entre les Juifs et les non-Juifs. Les Juifs sont considérés comme une race supérieure empreinte de l’étincelle divine et qui doit commander au reste du monde. Ce concept est ancré dans le cerveau des Juifs depuis leur tout jeune âge et il est la cause de beaucoup de malheurs survenus au cours de l’histoire. Cette notion a été infiltrée dans les églises chrétiennes afin de faire croire aux membres de ces églises que les Juifs sont toujours le « Peuple Élu ». Et c’est grâce au Dispensationalisme que les sionistes y sont arrivés. En suscitant et en finançant des hommes comme John Nelson Darby et Cyrus Ingerson Scofield, les sionistes internationaux ont faussé la compréhension de la Bible que les chrétiens partageaient depuis des siècles.

Le but visé est très simple. Les sionistes veulent amener les citoyens du monde sous l’égide d’un Gouvernement Unique qui sera dirigé par leur Messie (le Mochiash). Pour qu’il soit accepté des chrétiens, il leur fallait préparer le terrain au point de vue doctrinal afin que les chrétiens hésitent à rejeter ce futur dirigeant. Donc, si leur attention est suffisamment détournée des Juifs et concentrée sur des éléments religieux autres que le leur ― comme le Vatican et le pape, par exemple ―, ils pourront installer leur faux messie à un moment où il sera devenu trop tard pour le contrer.

Dans l’Apocalypse, il est écrit ceci :

« Je connais tes oeuvres, ton affliction et ta pauvreté (mais tu es riche), et le blasphème de ceux qui se disent être Juifs, et qui ne le sont point, mais qui sont la Synagogue de Satan » (Apocalypse 2:9).

« Voici, je ferai venir ceux de la Synagogue de Satan qui se disent Juifs, et ne le sont point, mais mentent ; voici, dis-je, je les ferai venir et se prosterner à tes pieds, et ils connaîtront que je t’aime » (Apocalypse 3:9).

Voilà un avertissement pour la fin des temps : la synagogue de Satan, c’est la religion que le Diable a mise sur pied depuis des millénaires et qui atteindra un point culminant à la toute fin du temps alloué aux gouvernements humains. Ceux qui dirigent cette synagogue se disent Juifs, mais ne le sont pas. Ils ne le sont effectivement pas et ce, de deux façons. Tout d’abord, au point de vue spirituel, parce qu’ils ne sont pas circoncis de cœur. Car, voici ce que l’apôtre Paul dit du vrai Juif aux yeux de Dieu : « Car celui-là n’est point Juif, qui ne l’est qu’au-dehors, et celle-là n’est point la véritable Circoncision, qui est faite par dehors en la chair. Mais celui-là est Juif, qui l’est au-dedans ; et la véritable Circoncision est celle qui est du coeur en esprit, et non pas dans la lettre ; et la louange de ce Juif n’est point des hommes, mais de Dieu » (Romains 2:29).

Deuxièmement, 92 % des Juifs modernes sont les descendants du peuple des Khazars d’origine turco-finnoise et descendants de la tribu d’Ashkénaze (Genèse 10:3). Ceux-ci se sont convertis au judaïsme autour de l’an 700 apr. J.-C., puis ont été dispersés dans diverses parties de l’Europe et de l’Asie après que leur royaume de Khazarie eût été conquis par les Russes blancs, vers l’an 1000. Aujourd’hui, ils parlent le yiddish, ancienne langue des Khazars s’écrivant avec l’alphabet hébreu, mais n’ayant rien à voir avec l’hébreu. N’eût été des Khazars, la population des fils de la Judée aurait été considérablement plus modeste, voire éteinte. On peut donc en conclure, comme l’a dit notre Seigneur Jésus-Christ, que les Khazars se disent Juifs, mais ne sont pas des Juifs, ou plutôt, pour être plus précis, des Judéens.

Pour une étude plus approfondie au sujet des Khazars, nous vous référons à notre série d’articles compilant le livre de Benjamin Freedman, L’Histoire occultée des faux Hébreux.

Afin de cacher leur plan, les Juifs sionistes ont créé un phénomène qui leur permet de jouer sur tous les tableaux et ce, dans la plus grande paix. L’antisémitisme ! Ce concept est le fondement de leur système de protection. Il est basé, et ceci est une donnée fondamentale à bien saisir, sur le racisme culturel que le judaïsme essaime depuis plus de vingt siècles. En effet, ce qui précède l’antisémitisme, c’est le fait que le Talmud et la loi rabbinique, en fondant la « judéité » sur le critère de l’hérédité par le sang, conditionnent les Juifs à se voir Juifs parmi les non-Juifs. Le Juif, qui a reçu un dépôt « d’orgueil de la différence », se voit d’abord différent du non-Juif avant que celui-ci, à son contact, le perçoive différent. Avant de devenir le Juif du non-Juif, et la cible de l’antisémitisme, le Juif est d’abord la représentation du Juif conscient de sa différence indélébile, croit-il, et de son altérité. L’appartenance juive du Juif ne naît nullement en premier lieu du regard d’autrui sur lui, mais de son regard sur lui-même : se penser Juif est d’abord une prescription essentielle du judaïsme avant d’être une contrainte venue de l’extérieur.

En définitive, ce que les populations du monde n’ont pas compris, et cela nous est surtout évident chez les « chrétiens sionistes », c’est que les écrits sacrés du judaïsme (le Talmud babylonien, le Talmud de Jérusalem, la Kabbale et les autres écrits rabbiniques) établissent depuis des siècles une différence fondamentale entre les Juifs et les non-Juifs, au point de qualifier les non-Juifs (les Gentils, les goyim) d’animaux à forme humaine ! Ne pouvant évidemment pas étaler ce « principe » au grand jour, à la face du monde, c’est d’une manière très subtile que les Juifs sionistes font pénétrer cette idée rocambolesque dans la culture des goyim.

Et voilà pourquoi des Untermeyer et autres Juifs sionistes se sont infiltrés dans le monde chrétien par le truchement d’individus qui, consciemment ou pas, on changé la doctrine de Christ et les prophéties bibliques pour faire croire que les Juifs sont encore et toujours le Peuple Élu.

Voici ce que dit un spécialiste, André Gaillard, de la question à propos de cette infiltration chez les chrétiens :

« Le nombre des chrétiens : Évangélistes, Mormons, Baptistes, Pentecôtistes… “compagnons de route” du sionisme particulièrement puissants et actifs, est de l’ordre de 70 à 80 millions, aux Etats-Unis, mais ils sont également présents  et en constante progression en Amérique latine, en Afrique, en Asie, en Belgique… Une structure d’encadrement, mise au point fin 2005 conjointement entre le Pentagone et l’armée d’Israël, la CUFI (Christians United for Israel) a pour but de propager la théologie sioniste dans les Églises évangéliques pour que le soutien aux actions de guerre israéliennes soit perçu comme un devoir religieux par une majorité d’États. Pour les chrétiens sionistes, en référence à l’Apocalypse, le retour de Christ ne surviendra pas avant que les Juifs se soient regroupés en Palestine. Le fait que les Juifs, selon la même prophétie, doivent se convertir au christianisme, est mis sous le boisseau compte tenu des conjonctures d’intérêt à court terme. Rappelant certains “compagnons de route” du communisme vus par Lénine comme des “imbéciles utiles”, ces chrétiens sont tout à la fois méprisés secrètement pour leur croyance et flattés habilement pour leur formidable appui matériel et moral à Israël. » [http://andre-gaillard.fr/Conclusion.htm, note numéro 6. L’emphase est la nôtre.]

Le Dispensationalisme est l’outil principal dont se sont servis les « compagnons de route » des sionistes pour amener le monde chrétien à soutenir une nation qui porte le nom de Synagogue de Satan dans la Bible. Les mêmes chrétiens qui affirment qu’ils ne seront jamais influencés par l’Antichrist financent allègrement ceux qui travaillent à l’amener sur la scène mondiale. Voilà une triste aberration. Nous avons personnellement lu des articles, dans des sites « chrétiens » pré-tribulationistes, qui soutenaient l’État d’Israël au point de souhaiter l’extermination des Palestiniens, la faisant passer pour un acte de Dieu ! Lire de pareilles bêtises est choquant et humiliant pour le nom de « chrétien » !

Il est grand temps que les vrais chrétiens puissent discerner l’interprétation biblique des prophéties et s’attachent à l’Esprit de prophétie de Christ pour comprendre que le véritable Peuple Élu de Dieu est aujourd’hui l’Église, le Corps de Christ. Jésus-Christ n’a pas deux épouses ! Dieu n’est pas bigame ! Dieu n’a pas deux Plans séparés, un spirituel et un physique ! Dieu a un seul Plan où tout est inclus !

Que ceux qui ont des oreilles pour entendre écoutent ce que l’Esprit dit aux Églises d’Apocalypse 2 et 3. Puisse le Seigneur vous accorder Son discernement afin que vous deveniez rusés comme des serpents et obéissants à Dieu comme des brebis.

ööö

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[1] Le Secret Six ou Comité des Six étaient six hommes instruits et riches qui financèrent secrètement l’abolitionniste américain John Brown. Il s’agissait de Thomas Wentworth Higginson (ministre unitarien), le Dr Samuel Gridley Howe (physicien), Theodore Parker (ministre transcendentaliste libéral), Gerrit Smith (philanthrope anti-esclavagiste), Franklin Sandborn (intellectuel de Harvard) et George Luther Stearns.

[2] Joseph M. Canfield, The Incredible Scofield, Ross House Books.

[3] Glenn R. Goss, docteur en théologie et professeur de bible au Collège biblique de Philadelphie, article The Scofield Bible and C. I. Scofield.

[4] Tim LaHaye, What is the Rapture?, article.

[5] Earnest Sandeen, The Roots of Fundamentalism : 1800-1920, (Chicago : Presse de l’Université de Chicago, 1970), p. 224.

[6] Antinomisme : doctrine qui soutient que les chrétiens qui sont sauvés par leur foi seule ne sont tenus à aucune obligation envers la loi de Dieu. [Encyclopédie Grolier, éd. 1952, p. 370.]

[7] Lewis Sperry Chafer, Systematic Theology, vol. 8 (Dallas : Presse du Séminaire de Dallas, 1948), pp. 5-6.




D.230 – Historique et dessein occulte du Dispensationalisme – Partie 1

 

Par Roch Richer

Introduction

Tous ceux et celles qui étudient minutieusement et dans leur entier les arguments dispensationalistes des pré-tribulationistes (ainsi que ceux de leurs contradicteurs) et ce, à la lumière des Écritures, en viendront immanquablement à discerner le vrai du faux et ils laisseront tomber le système dispensationaliste pour s’attacher à la saine doctrine de Christ. Comme nous l’avons vu dans un article précédent (D.226 Le dispensationalisme : retour à la théorie biblique ou secte pseudo-chrétienne), et si vous lisez les autres documents qui se trouvent dans notre section Post/pré-tribulationisme, les accusations portées contre le Dispensationalisme et son enlèvement pré-tribulationiste sont véritables et bien fondées. Ce système doctrinal n’est tout simplement pas biblique.

Il est invraisemblable de croire que les propagateurs du Dispensationalisme n’aient pas eu accès à toutes ces informations et n’aient pas vu l’errance du système qu’ils mettent de l’avant avec tant d’énergie et de zèle. Il y en a sans doute qui, après avoir pris connaissance de toutes ces données, ont changé radicalement de perspective et se sont attachés à l’enseignement biblique limpide du christianisme apostolique. Rendons-en grâce à Dieu qui les a éclairés. Mais que pouvons-nous dire de ceux qui, face à l’évidence de la faiblesse de leurs arguments eschatologiques, continuent à enseigner leurs faussetés et persistent à faire la sourde oreille et à fermer les yeux devant la masse de preuves scripturaires et historiques leur étant pourtant disponible ? Ce sont des gens intelligents. Ils disent même avoir le Saint-Esprit pour les guider. Mais si Celui-ci les habitait, ne leur montrerait-Il pas la clarté des vérités bibliques ? Et s’ils voient qu’ils enseignent des faussetés, pourquoi donc s’acharnent-ils à prêcher leurs errements aux chrétiens ? Pourrions-nous soupçonner des motifs occultes derrière leur étrange agissement ?

Il y a de plus en plus d’information qui nous donne les indices de ce qui se trame derrière les portes closes des puissants de ce monde où se concoctent grande quantité d’artifices et de mensonges. Une fois ces informations dévoilées, vous vous apercevez rapidement que le pilier central sur lequel repose le système doctrinal du Dispensationalisme, c’est la supposée dichotomie exercée entre Israël et l’Église. Tout le reste n’est qu’agrémentation argumentaire artificielle visant à rendre cette distinction crédible aux yeux des nombreux chrétiens qui n’étudient leur Bible que de façon superficielle.

En enseignant volontairement, et contre toute logique biblique, la séparation d’Israël et de l’Église, que visent les eschatologistes dispensationalistes ? Quelle est leur motivation profonde ? Pourquoi veulent-ils faire croire à une future « septième dispensation » d’un royaume terrestre dominé par la nation physique des Juifs ?

Afin de mieux comprendre ce qui se joue derrière les décors politiques et religieux du monde, examinons ensemble un historique du Dispensationalisme et de son enlèvement pré-tribulationiste.

Les racines d’un mouvement ou d’un enseignement sont aussi importantes que les fruits que porte ce mouvement ou cet enseignement. L’analyse des racines d’une chose donnée nous permet de déterminer quel chemin elle prendra avant que les fruits deviennent apparents. Dans le cas du Dispensationalisme, nous pouvons maintenant constater la nature anti-biblique de ses racines et, par conséquent, de ses fruits.

Origine de l’enlèvement pré-tribulationiste

Il s’est forgé diverses opinions quant aux origines du pré-tribulationisme. Certaines personnes soutiennent que c’est notre Seigneur Jésus-Christ Lui-même qui en est l’instigateur ; d’autres pensent plutôt qu’il nous provient des apôtres ; d’autres encore affirment que c’est immédiatement après les apôtres que les pères de l’Église primitive en ont parlé ; et, enfin, il y a ceux qui déclarent que la doctrine n’est vieille que de moins de deux siècles et fut proclamée par des gens dont les fruits laissent planer un doute quant à leur participation au Corps de Christ.

Jésus-Christ

Notre Seigneur Jésus-Christ a-t-Il parlé d’un enlèvement pré-tribulationiste avant de monter au ciel ? Examinons une des déclarations finales de Jésus avant Son ascension, juste après Sa résurrection :

« Allez donc, et enseignez toutes les nations, les baptisant au Nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ; 20Et les enseignant de garder tout ce que je vous ai commandé. Et voici, je suis toujours avec vous jusques à la fin du monde. Amen » (Matthieu 28:19-20).

Jésus avait préalablement signalé à Ses disciples qu’ils verraient l’abomination de la désolation quand l’Antichrist établirait son image dans le temple, en proclamant être Dieu. Dans Matthieu 24:21, Il a dit : « Car alors il y aura une grande affliction, telle qu’il n’y en a point eu de semblable depuis le commencement du monde jusques à maintenant, ni il n’y en aura plus de telle. » Il leur a également dit de ne pas croire aux rapports affirmant qu’Il serait ici, ou là (v. 23). Et c’est ce qu’Il commanda à Ses disciples d’enseigner à observer aux autres disciples au sein des nations. C’est contraire à la croyance d’un enlèvement pré-tribulationiste stipulant que nous serons partis avant que l’homme d’iniquité n’occupe la scène.

Nous n’avons pas besoin d’aller plus loin dans notre discussion à savoir si Jésus a présenté ou non un enlèvement pré-tribulationiste, parce qu’Il n’a rien dit qui vienne contredire Sa Parole. Pourtant, il y en a pour défendre leur croyance pré-tribulationiste plutôt que d’examiner avec diligence les Écritures et voir si leur affirmation est exacte ou erronée.

Plusieurs utilisent le verset suivant pour « justifier » leur croyance : « Or quant à ce jour et à cette heure, personne ne le sait, non pas même les Anges qui sont au ciel, ni même le Fils, mais mon Père seul » (Marc 13:32, en parallèle avec Matthieu 24:36). Ils déclarent que Jésus reviendra après les tribulations, mais, puisqu’Il ne connaissait pas le jour, ni l’heure, il doit donc être question d’un retour « pré-tribulationiste », même si Jésus n’a rien dit de tel (à vrai dire, nulle part dans les Écritures est-il dit qu’il y aura un retour secret avant les tribulations). Ce qui ne mène qu’à une seule conclusion : si Jésus a dit à Ses disciples qu’ils verraient la révélation de l’Antichrist, il est donc impossible d’être enlevés dans les nuées avant cela. Rappelez-vous que Jésus a dit que Son retour s’effectuerait après les tribulations, mais qu’Il ne connaissait pas le jour, ni l’heure de Son retour après les dites tribulations.

Les apôtres

Certains pré-tribulationistes reconnaissent, sans doute à contrecœur, que Jésus n’a jamais rien enseigné à propos d’un enlèvement pré-tribulationiste. Ils soutiennent que Jésus-Christ n’en savait pas assez concernant la prophétie des temps de la fin. Par conséquent, la prophétie relative aux tribulations ne fut révélée que subséquemment aux apôtres. Cela soulève une question très intéressante. Puisque Jésus n’est pas d’accord avec les pré-tribulationistes, ceux-ci doivent se fabriquer une porte de sortie d’urgence et ainsi discréditer le Seigneur Jésus-Christ ! Retournons aux Écritures où Jean a dit, relativement à Christ :

« Personne ne vit jamais Dieu ; le Fils unique qui est au sein du Père, est celui qui nous l’a révélé » (Jean 1:18).

Tout ce qui a été fait a été révélé par Jésus-Christ. Lorsque les écrivains anciens ont reçu l’ordre de rédiger les Écritures, ils furent inspirés par la Parole, le Messie pré incarné, Jésus Lui-même, par la puissance de Son Esprit. Quand ils rencontrèrent Dieu, c’était Jésus. Donc, le Christ fut parfaitement qualifié pour instruire les disciples en ce qui a trait à l’époque de la grande tribulation. S’il ne l’avait pas été, Il n’aurait pas dit ce qui suit :

« Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point » (Matthieu 24:35).

Jésus a énoncé cette parole durant cette réunion précise avec Ses disciples. Elle résume l’essentiel ! Si Jésus n’avait pas eu les qualificatifs pour parler des tribulations, nous devrions alors rayer ce verset. Il y a donc une chose dont nous pouvons être sûrs, c’est qu’en dépit du fait que les cieux et la terre vont un jour passer, et qu’ils feront place à un nouveau ciel et à une nouvelle terre, les Paroles de Jésus-Christ, le Messie, ne passeront point ! Dans Malachie, Dieu a dit :

« Car je suis l’Éternel, je ne change pas… » (Malachie 3:6).

Par conséquent, si Jésus a dit à Ses disciples qu’ils allaient voir l’Antichrist, c’est bien ce qu’Il entendait et Dieu ne S’est pas servi des apôtres pour changer cela !

Plusieurs personnes utilisent le « symbolisme » pour justifier le pré-tribulationisme. Ils affirment que, dans Sa discussion, Jésus Se référait aux « saints des tribulations ». Mais Jésus fut des plus clairs. Il parlait à Ses disciples en privé. Et ils devaient enseigner ce message dans son intégralité à d’autres disciples habitant dans toutes les nations !

Est-ce que les apôtres enseignèrent l’enlèvement pré-tribulationiste ou confirmèrent-ils ce que Jésus avait Lui-même enseigné ? Supposons qu’ils aient enseigné l’enlèvement pré-tribulationiste. Auraient-ils alors ajouté aux Écritures ? Que dit la Parole de Dieu dans les Proverbes ?

« N’ajoute rien à Ses paroles, de peur qu’Il ne te reprenne, et que tu ne sois trouvé menteur » (Proverbe 30:6).

Il est évident que quiconque ajoutera à la Parole de Dieu sera trouvé menteur, ce qui inclut l’approche « littérale » pré-tribulationiste de Matthieu, au chapitre 24 afin de lui donner une tournure différente. Dans une autre déclaration de l’Ancien Testament, Dieu dit :

« Vous n’ajouterez rien à la parole que je vous commande, et vous n’en diminuerez rien, afin de garder les commandements de l’Eternel votre Dieu lesquels je vous commande de garder » (Deutéronome 4:2).

Voilà qui est fort clair ! Non seulement devons-nous nous abstenir d’ajouter à la Parole de Dieu, mais nous ne devons pas non plus en enlever. Dieu a aussi dit :

« Vous prendrez garde de faire tout ce que je vous commande. Tu n’y ajouteras rien, et tu n’en diminueras rien » (Deutéronome 12:32).

Ainsi donc, les apôtres ont-ils ajouté ou retranché des Paroles de Jésus, se soustrayant à Son commandement de grande mission en introduisant un enlèvement pré-tribulationiste ? Ou, au contraire, ne firent-ils que confirmer ce que Jésus leur a toujours dit ? Regardons la lettre de Paul aux Thessaloniciens. Paul a dit, concernant l’enlèvement :

« Car le Seigneur lui-même avec un cri d’exhortation, et une voix d’Archange, et avec la trompette de Dieu descendra du Ciel ; et ceux qui sont morts en Christ ressusciteront premièrement ; 17Puis nous qui vivrons et qui resterons, serons enlevés ensemble avec eux dans les nuées, au-devant du Seigneur, en l’air et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur » (1 Thessaloniciens 4:16-17).

Paul a dit que les morts ressusciteront premièrement. Ensuite, ceux qui seront encore vivants seront enlevés ensemble avec eux pour rencontrer le Seigneur dans les nuées. Paul n’a pas dit que cela arriverait avant les tribulations, ni que cela se ferait en secret, mais il a dit que les morts allaient ressusciter en premier. Or, concernant les morts, Jésus a déclaré, dans l’Évangile de Jean :

« Et c’est ici la volonté de celui qui m’a envoyé, que quiconque contemple le Fils, et croit en lui, ait la vie éternelle ; c’est pourquoi je le ressusciterai au dernier jour … Nul ne peut venir à moi, si le Père, qui m’a envoyé, ne le tire ; et moi, je le ressusciterai au dernier jourCelui qui mange ma chair, et qui boit mon sang a la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour » (Jean 6:40, 44, 54).

Jésus a dit que quiconque croit en Lui, mange Sa chair et boit Son sang, Il le ressuscitera au dernier jour ! Puisqu’il y aura des saints qui croiront en Jésus et qui mourront pendant les tribulations, Il les ressuscitera aussi. Vous ne trouverez jamais de référence biblique à un dernier jour « en deux phases » dans les Écritures. Et, puisque les saints décédés pendant les tribulations ne peuvent être ressuscités avant les tribulations pour des raisons évidentes, et que les saints vivants lors de la venue de Christ ne précéderont pas les morts en Christ (1 Thessaloniciens 4:15), il s’en suit donc que tous ceux qui croient en Jésus, peu importe l’époque de leur conversion, seront ressuscités au dernier jour, c’est-à-dire, après les tribulations ! Jean confirme plus loin ce que Jésus et Paul ont dit :

« Et je vis des trônes, sur lesquels des gens s’assirent, et l’autorité de juger leur fut donnée, et je vis les âmes de ceux qui avaient été décapités pour le témoignage de Jésus, et pour la Parole de Dieu, qui n’avaient point adoré la bête ni son image, et qui n’avaient point pris sa marque en leurs fronts, ou en leurs mains, lesquels devaient vivre et régner avec Christ mille ans. 5Mais le reste des morts ne doit point ressusciter jusqu’à ce que les mille ans soient accomplis ; c’est la première résurrection. 6Bienheureux et saint est celui qui a part à la première résurrection ; la mort seconde n’a point de puissance sur eux, mais ils seront Sacrificateurs de Dieu, et de Christ, et ils régneront avec lui mille ans » (Apocalypse 20:4-6).

Jean, décrivant les morts, y inclut :

  • Les âmes qui furent décapitées pour le témoignage de Jésus et pour la Parole de Dieu ;
  • et ceux qui n’avaient pas adoré la bête.

Ils revinrent à la vie après les tribulations, a dit Dieu à Jean. « C’est la première résurrection, » spécifie-t-Il. Il n’a pas dit : « C’est la troisième ou la quatrième phase » de la première résurrection, comme le suppose Hal Lindsey, un des grands prêtres du pré-tribulationisme ! Il est donc alors très clair que la première résurrection aura lieu après les tribulations. Et, comme nous l’avons dit précédemment, puisque les morts doivent ressusciter d’abord, avant l’enlèvement, celui-ci arrive donc après les tribulations. Nous devons ainsi en conclure que les apôtres n’enseignèrent rien de contraire aux Paroles de Jésus prononcées sur le Mont des Oliviers ! Comme l’a dit Jésus, les disciples verront l’abomination de la désolation. Paul écrivit aux Thessaloniciens :

« Que personne donc ne vous séduise en quelque manière que ce soit ; car ce jour-là [le jour de Christ] ne viendra point que la révolte ne soit arrivée auparavant, et que l’homme de péché, le fils de perdition, ne soit révélé » (2 Thessaloniciens 2:3).

Paul a dit que le jour de Christ (le jour de Son retour en gloire et de notre résurrection) ne viendra pas avant que l’apostasie ne soit survenue et que l’homme de péché ne soit révélé (c’est-à-dire, l’Antichrist) et que le Seigneur…

« …détruira par l’Esprit de sa bouche, et l’anéantira par son illustre avènement » (2 Thessaloniciens 2:8).

Étant donné qu’il est parfaitement clair que ni Jésus, ni Ses apôtres n’enseignèrent un enlèvement pré-tribulationiste, cela règle le problème ! Toutefois, les pré-tribulationistes tentent tout de même de justifier leur position en affirmant que certaines figures de proue de l’histoire de l’Église parlèrent d’un enlèvement pré-tribulationiste. Par exemple, Grant Jeffrey, éminent pré-tribulationiste, « cite » des leaders de l’Église primitive de manière à faire croire qu’ils prônaient un enlèvement avant les tribulations. Ceux qu’il cite sont cependant peu nombreux et, de plus, il les cite de manière tronquée en leur faisant dire ce qu’ils ne disent pas. D’autres propagandistes pré-tribulationistes donnent une explication extra biblique au pré-tribulationisme, pigeant dans les « codes bibliques », les coutumes de mariage juif ou même des lois humaines. Mais tout cela provient de l’extérieur des Écritures et contrevient aux Paroles de Jésus.

Quelques pré-tribeurs, comme John Walvoord, s’accordent pour dire que cet enseignement est relativement récent au sein de l’Église. Évidemment, les post-tribulationistes sont en harmonie avec cela. Walter Martin, dans Original Bible Answer Man, fondateur de l’Institut chrétien de recherches, a répondu à des appels dans le cadre de son émission radiophonique touchant divers sujets. À une certaine époque, des gens l’appelaient en lui posant des questions concernant l’enlèvement. Il répondit que cet enseignement d’un enlèvement pré-tribulationiste vit le jour au début du dix-neuvième siècle. Dans un enregistrement audio, The Tribulation and the Church, il avance ce qui suit :

« Les chrétiens y crurent [à l’enseignement post-tribulationiste] pendant dix-neuf siècles. Les pères de l’Église, les réformateurs et tous les grands théologiens dans toute l’histoire de l’Église, jusqu’à il y a environ 140 ans, crurent que nous allons voir l’Antichrist, que nous serons persécutés par lui et que nous serons délivrés de ses mains lors du second Avènement de Jésus-Christ […] Vous ne trouverez pas mention que nous allons échapper à l’Antichrist avant 140 ans passés, quand une jeune fille de quinze ans eut une révélation. Et John N. Darby, fondateur des Frères de Plymouth, s’appropria cette révélation pour la développer au sein d’une forme théologique connue sous le nom de Théologie Dispensationaliste. Pendant dix-neuf siècles, l’Église n’entendit pas parler de cette doctrine, n’y crut pas et ne l’a jamais prêchée. »[1]

Ce qu’a dit Martin en ce qui a trait à la jeune fille de quinze ans est parfaitement vrai. Elle eut une « révélation ». Toutefois, cette vision, qu’elle eut en 1827, faisait allusion à un enlèvement pré-tribulationiste partiel. Dans cette vision, les chrétiens « remplis de l’Esprit » étaient enlevés et le reste de l’Église demeurait sur terre pour faire face à l’Antichrist. Néanmoins, c’était la première mention formelle d’un enlèvement survenant avant l’apparition de l’Antichrist. Nous aurons l’occasion de revenir sur cette « révélation » un peu plus loin.

Continuons maintenant à suivre le cours de l’histoire afin de comprendre comment Satan a pu installer progressivement cette fausse doctrine qui s’avérera mortelle dans un avenir rapproché, justement avant la grande apostasie prophétisée par l’apôtre Paul et l’apparition de l’homme de péché.

La semence de l’apostasie est plantée

3e siècle av. J.-C. ― Autour de l’an 250 av. J.-C., la Septante (ou LXX) fut rédigée à Alexandrie, importante ville intellectuelle d’Égypte. Cette traduction en grec des Écritures hébraïques, influencée par l’hellénisme (paganisme grec) fut commandée par l’empereur hellène Ptolémée II. Certains des changements apportés dans la Septante au texte originel massorétique hébraïque ressortent dans les versions modernes de la Bible. Nous devons souligner que ces manuscrits corrompus s’avèrent fort possiblement le début de la préparation aux enseignements dispensationalistes, de là leur rédaction pour une occasion encore future. Ces déviations des Écritures véritables sont couvertes dans Le dispensationalisme et le Texte Reçu.

2e siècle apr. J.-C.― Les membres de la véritable Église de Dieu à Antioche, en Syrie (où ils furent appelés pour la première fois par le nom de chrétiens, Actes 11:26), reproduisirent fidèlement les manuscrits originaux des Saintes Écritures, avec crainte et tremblement. En effet, ils n’osèrent changer, ne serait-ce qu’un seul mot ou une seule ponctuation, car ils connaissaient les avertissements du Seigneur dans Deutéronome 4:2 et Apocalypse 22:18. Par le truchement d’œuvres missionnaires, ces manuscrits se rendirent en peu de temps jusqu’à l’École à Mystères de Philon[2], sise à Alexandrie, en Égypte. C’est encore là, au quartier général des Religions à Mystères, que les gnostiques commencèrent à produire des versions corrompues des manuscrits originaux du Nouveau Testament, allant de paire avec la Septante déjà rédigée. Sous la direction d’individus comme Origène et Clément, leur École à Mystères changea les Écritures dans le but de refléter leurs croyances gnostiques par opposition au vrai christianisme. Vous pouvez comparer cette action avec celle du Séminaire de Jésus d’aujourd’hui qui s’arroge le droit de décider de ce qui appartient ou pas à la Bible. Satan leur a mis dans le cœur d’apporter des changements à certains versets (juste assez) de manière à ce que, le moment venu, ils puissent être utilisés pour appuyer une doctrine qu’il allait introduire plus tard sous le nom de Dispensationalisme.

312 apr. J.-C. ― L’empereur Constantin proclama publiquement qu’il s’était converti au christianisme (lire évidemment : catholicisme). Cependant, il continua quand même à adorer ouvertement les dieux païens, y compris Sol, le dieu soleil. Il se donna plus tard le titre de premier pape (Summus Pontifex, ou Maximus Pontifex, i.e., souverain pontife). C’est d’ailleurs du cloaque païen de Rome que naquit l’Église catholique romaine. Constantin ordonna par la suite à son bras droit, l’évêque Eusèbe, de superviser la production de cinquante nouvelles bibles. Devinez quels manuscrits il choisit pour cette entreprise ? Quiconque prend le temps de faire des recherches un tant soit peu sérieuses sait que le catholicisme romain n’est rien d’autre qu’une mouture « christianisée » des Religions à Mystères de Babylone sous déguisement. Le choix était donc évident pour notre cher Eusèbe. Il devait demeurer fidèle à sa religion païenne. Conséquemment, il choisit d’utiliser les textes d’Alexandrie. Ces bibles devaient être ensuite employées par Jérôme pour concocter sa Vulgate latine. Et depuis, les manuscrits corrompus de Satan sont protégés au fond des voûtes du Vatican jusqu’à aujourd’hui. Ils ont été utilisés plus tard dans la traduction d’à peu près toutes les versions modernes de la Bible. Voyez-vous, c’est qu’on a besoin de ces anciens manuscrits d’Alexandrie et de leurs équivalents modernes pour établir la défense des enseignements dispensationalistes.

La semence est arrosée

1791 ― Un prêtre jésuite espagnol, Manuel de Lacunza, et plusieurs autres Jésuites furent bannis du Chili en 1767, Peu après, de Lacunza se prit pour un converti juif et changea son nom en celui de Juan Josaphat Ben-Ezra. Aux alentours de 1791, de Lacunza termina la rédaction d’un livre intitulé Le Retour du Messie en Gloire et en Majesté sous le pseudonyme de Ben-Ezra. Dans son livre, de Lacunza insinua nébuleusement que Jésus allait revenir deux fois pour emporter Son Église. Son premier retour servirait à sortir l’Église du monde afin que Dieu le Père puisse répandre Sa colère. Voilà peut-être la partie d’où a surgi l’idée d’un enlèvement pré-tribulationiste.

Le livre n’atteignit pas la popularité escomptée. En fait, il serait probablement tombé dans l’oubli comme d’autres livres impopulaires l’ont été au fil des ans. Pourtant, le livre de de Lacunza s’est frayé un chemin, d’une façon ou d’une autre, jusqu’en Angleterre où un prêcheur londonien réputé, Edward Irving ― dont nous parlerons plus loin ― le trouva dans la bibliothèque de l’archevêque de Canterbury, à Londres. Irving traduisit le livre de de Lacunza en anglais et tomba en amour avec quelques-unes des doctrines qu’il y trouva. Toutefois, il est plus que probable qu’Irving n’y pigea pas l’enlèvement pré-tribulationiste.

Néanmoins, il y a fort à parier qu’Irving glana quelques informations de de Lacunza qui l’aidèrent à formuler sa doctrine. Il y avait dans le livre de de Lacunza certaines théories qui n’étaient pas traditionnelles. Irving pigea ici et là afin de nourrir son imaginaire débordant. Et de Lacunza lui en donna l’opportunité.

Edward Irving

Edward Irving (1792-1834) fut un dynamique prédicateur charismatique prêchant à la Chapelle calédonienne de Londres. La modeste chapelle était toujours pleine à craquer de gens dont faisait partie l’élite de la société. La plus grande faiblesse d’Irving, cependant, c’est qu’il était « un navire sans quille, ballotté selon les caprices de chaque nouvelle brise jusqu’à ce qu’il soit renversé ».[3] Dans la citation suivante, Sandeen décrit l’impétueuse disposition d’esprit d’Irving :

« Irving aimait le mystère ― il aimait voir une idée surgir du milieu de la brume. Et, une fois amorcé par une telle idée, une fois saisi par son mystère, il en devenait esclave, ne se demandant pas quelles contradictions ou quelles complications il s’en suivrait. »[4]

Je réfère le lecteur à un article écrit par George T. Stokes dans Littell’s Living Age pour une évaluation très utile du caractère d’Edward Irving :

« Prenons d’abord Edward Irving. Les gens de notre génération n’ont qu’une idée vague de la grande influence exercée par le célèbre prêcheur écossais grâce à son éloquence étrangement majestueuse, sa formulation quasi prophétique et sa colossale personnalité. Des ministres d’état, la noblesse, des théologiens, des hommes littéraires de tout rang et de toutes les conditions de la société en étaient captivés. Son enseignement, étroitement modelé [sic] sur le style des anciens prophètes hébreux, traitait en grande partie du sujet des prophéties inaccomplies et de l’approche rapide des manifestations du Second Avènement du Christ. Irving infectait ses auditeurs par ses visions et ses prévisions. Ses rencontres d’étude de la prophétie devinrent très à la mode. »[5]

Irving était friand d’études prophétiques et commença à se réunir avec James Hatley Frere chaque semaine pour discuter prophétie. Peu après cela, Irving devint l’un des plus charismatiques porte-parole du millénarisme. C’est alors qu’Irving lut le livre de de Lacunza et se fascina pour la doctrine de l’enlèvement secret et imminent. Il traduisit le livre en anglais et, jadis destiné à l’extinction, le bouquin du Jésuite fut à nouveau publié à Londres en 1827.

Peu après avoir lu le livre de de Lacunza, Irving commença à prêcher l’enlèvement secret des saints, prétendant avoir entendu une voix venue du ciel lui ordonnant de le faire. C’est peut-être pour cela que plusieurs personnes attribuent l’origine de l’enlèvement pré-tribulationiste à de Lacunza. Dans l’année 1828, certaines des réunions d’Irving en Écosse suscitaient des foules de plus de 10 000 personnes. L’église d’Irving à Londres était reconnue pour ses déclarations prophétiques qui attiraient des gens influents et célèbres de la société. Le bâtiment accueillait mille personnes et il était rempli à pleine capacité toutes les semaines.

Les nombreuses déclarations annonçant que Jésus devait revenir bientôt provoquaient une grande excitation. On peut facilement y voir un parallèle avec les églises exultantes charismatiques et pentecôtistes d’aujourd’hui qui se délectent de prophéties et de sensationnalisme tout en attirant d’énormes foules.

Pendant cette même période, Irving se mit à diriger des conférences et des études bibliques dans toute l’Écosse à propos d’un enlèvement secret et imminent. C’est à cette même époque que John Nelson Darby et Irving prirent contact ensemble. Même si la doctrine de Darby sur le Dispensationalisme allait éventuellement inclure l’idée d’un enlèvement secret pré-tribulationiste, elle ne l’avait pas au début. Il est vraisemblable de croire que Darby tira d’Irving la notion d’enlèvement pré-tribulationiste.

1827 ― Tournons-nous maintenant vers la source de la doctrine d’Irving. Quoiqu’il ait proclamé à maintes reprises qu’il s’agissait d’une révélation divine, fut-elle adressée à lui ou à quelqu’un d’autre ? Dans son livre, The Rapture Plot, Dave McPherson, expert en la matière, déclare qu’Irving reçut son information d’une jeune fille nommée Margaret MacDonald qui aurait, selon elle, reçu des révélations de Dieu en 1827, à propos de l’enlèvement de l’Église. Elle et une de ses amies entretenaient des liens ésotériques et faisaient dans les pouvoirs occultes et dans l’écriture automatique ; elles pouvaient se figer comme des statues de manière quasi surnaturelle, touchant à peine le sol, en lévitant presque (la lévitation était reconnue comme un « enlèvement » dans les milieux ésotériques). Les Jésuites déclaraient être capables aussi de léviter pendant leurs méditations, alors que les dirigeants de l’Église catholique condamnaient souvent de telles pratiques chez les roturiers. Un événement tout nouveau était donc présenté et on lui accola le nom « d’enlèvement »

À l’époque où Margaret McDonald formula sa révélation d’un enlèvement, elle fit également une fausse prédiction au sujet de l’antichrist : d’après elle, il s’agissait du socialiste du 19e siècle, Robert Owen. Voilà tout ce que valait son « écoute exacte » du Seigneur !

Cela dit, Irving a pu aussi être influencé par l’amie de Margaret MacDonald une femme du nom de Mary Campbell, qui recherchait le don du Saint-Esprit et se mit à parler en langues dans le mois de mars de 1830. Plus tard, elle « reçut le don de l’écriture automatique », c’est-à-dire que l’on écrit sous l’effet d’une transe. Les lettres étaient souvent illisibles, mais, bon, si les langues inconnues pouvaient être interprétées, on suppose qu’on pouvait également interpréter l’écriture automatique. Campbell et son époux, un pasteur écossais, visitèrent Irving chez lui. On rapporte qu’ils furent ses hôtes pendant une période de temps considérable. Durant cette visite, Mary Campbell donna à Irving des messages fréquents qui, supposait-on, provenaient du Saint-Esprit. Bien que Campbell énonçait des prophéties dans les réunions de l’église, elle en énonçait aussi dans ces réunions privées chez Irving.

Margaret MacDonald

Examinons plus attentivement l’amie de Mary Campbell, Margaret MacDonald. Ce qu’on sait depuis relativement peu de temps, c’est que les Irvingites avaient été influencés par une jeune Écossaise qui, aux environs de 1830, avait dit privément à Irving, John Darby et quelques autres pasteurs que le Seigneur lui avait révélé qu’une partie de l’Église chrétienne serait enlevée avant la révélation de l’Antichrist durant les tribulations, alors que le reste de « l’Église » endurerait cette période. Cependant, la première diffusion publique de l’enlèvement pré-tribulationiste ne survint qu’en septembre 1830, dans un article du journal britannique d’Irving, The Morning Watch, article intitulé « Commentaires sur les sept Églises de l’Apocalypse ». Les sceptiques doivent apprendre qu’il en existe des preuves dans les archives des principales bibliothèques britanniques, ainsi que des copies originales au Collège de la Divinité de Colgate-Rochester, au Séminaire Théologique Fuller, à l’Université Oral Roberts, au Séminaire Théologique de Princeton, au Séminaire Théologique Baptiste du Sud et au collège de la Divinité Évangélique de la Trinité.

Après qu’Irving eût reçu le récit manuscrit de Margaret MacDonald concernant cette révélation, le Morning Watch fit écho à cette nouvelle vision. L’article déclare clairement qu’une partie de l’Église chrétienne (décrite comme étant celle de « Philadelphie » de l’Apocalypse) serait enlevée pour rencontrer Christ dans les airs avant la « grande tribulation », en ajoutant que « Laodicée » (décrite comme étant « l’Église » qui fera face à l’Antichrist) serait laissée derrière afin de passer au travers de la tribulation dans un but de « purification », ce qui ressemble au concept du « purgatoire » de l’Église catholique.

Dans le passage suivant du Dictionnaire Holman de la Bible, l’idée d’un enlèvement secret est attribuée à Margaret MacDonald. Toutefois, l’article émet une erreur en déclarant que MacDonald faisait partie de la congrégation de Darby et que celui-ci reçut la doctrine directement d’elle.

« Le rôle de John Darby :

« Le concept d’un retour du Seigneur se faisant en deux étapes, inconnu avant 1830, fournit la plateforme du mouvement appelé “dispensationalisme”. Le pasteur de Mlle MacDonald, J. N. Darby, reprit son idée et commença à l’utiliser dans ses sermons. Darby fut responsable d’avoir développé le retour de Christ en deux étapes pour en faire une eschatologie ou théologie complètes. Il fut pasteur anglican jusqu’en 1827 lorsqu’il quitta l’église pour se joindre aux Frères de Plymouth. »[6]

Bien que l’on puisse se questionner à savoir si la vision de MacDonald contenait réellement des références à un enlèvement pré-tribulationiste, il est tout de même assuré que la jeune fille faisait partie du même milieu que Darby. Nous n’avons toutefois rien découvert qui indiquât que MacDonald ait jamais fréquenté la congrégation de Darby. De même avons-nous lu la vision de MacDonald et n’y avons pas vu un enlèvement pré-tribulationiste explicitement décrit. Cependant, si les pré-tribulationistes se disent en mesure de trouver cette doctrine dans la Bible, nous supposons que nous pouvons faire de même avec la vision de MacDonald puisqu’elle contient quelques références que l’on pourrait interpréter comme étant un enlèvement pré-tribulationiste. S’il y a eu une autre vision, nous n’en sommes pas au courant. Voici donc la vision de MacDonald dans sa totalité et mise en circulation comme étant celle de laquelle Irving tira sa théorie d’un enlèvement secret.

« Ce fut, en tout premier lieu, l’affreux état de la terre qui me pesa. Je vis l’aveuglement et l’engouement des gens devenus très grands. Je sentis le cri de la Liberté, comme un sifflement du serpent, les amener à la perdition. Ce n’était que des “pas de Dieu”. Je me répétai : “Maintenant, il y a la détresse des nations, et la perplexité, les mers et les vagues qui rugissent, le cœur des hommes qui lâche par l’effet de la peur. Or, prend garde au signe du Fils de l’Homme. Ici, on m’arrêta pour que je crie ; O, on ne sait pas ce qu’est le signe du Fils de l’Homme ; le peuple de Dieu pense qu’il attend, mais il ne sait pas quoi. »

(Puisqu’à l’époque, tous les chrétiens croyaient à l’enlèvement post-tribulationiste, il semble que MacDonald s’apprêtait à présenter quelque chose de différent, ici.)

« J’eus le sentiment qu’il fallait que ce soit révélé ; et qu’il régnait une grande noirceur et une grande errance ; mais soudainement, cela me sauta aux yeux avec une lumière glorieuse. Je vis tout simplement le Seigneur Lui-même descendre des cieux avec un cri, tout simplement l’Homme glorifié, Jésus Lui-même ; mais, comme le fut Étienne, tous doivent être remplis du Saint-Esprit, afin de lever les yeux et voir la brillance de la gloire du Père. Je constatai ce qu’était l’erreur, c’est-à-dire que les hommes pensent qu’il s’agit de quelque chose que voit l’œil physique ; mais l’on a besoin du discernement spirituel, l’œil de Dieu dans Son peuple. »

(Dans cette section, il semble que MacDonald veuille soumettre l’idée que seuls les saints vont pouvoir voir un enlèvement secret, par la vertu d’un miracle de Dieu. Cela contredit le retour scripturaire de Christ où tous les yeux Le verront ! Par ailleurs, veuillez remarquer l’expression « l’œil de Dieu dans Son peuple ». Cela ne vous rappelle-t-il pas « l’œil-qui-voit-tout », ou « l’œil d’Horus » qu’affectionnent particulièrement les Sociétés secrètes ?)

« Beaucoup de passages furent révélés dans une lumière qui ne m’était pas apparue auparavant. Je répétai, “Voici, maintenant, le Royaume des cieux est comme dix vierges qui vinrent pour rencontrer l’Époux, cinq sages et cinq folles ; celles qui étaient folles prirent leurs lampes, mais ne prirent pas d’huile avec elles ; mais celles qui étaient sages prirent de l’huile dans leurs vaisseaux avec leurs lampes.” »

« “Mais ne soyez point insensés et comprenez la volonté du Seigneur ; ne vous enivrez point de vin à l’excès, mais soyez remplis du Saint-Esprit.” Ce fut l’huile que les vierges sages prirent dans leurs vaisseaux ― c’est la lumière que l’on doit garder allumée ― la lumière de Dieu ― que nous puissions discerner ce qui ne vient pas à l’œil physique par l’observation. Seuls ceux qui possèdent la lumière de Dieu en eux verront le signe de Son avènement. »

(Le « troisième œil », en quelque sorte. Encore ici, MacDonald présente l’idée que seuls les rachetés Le verront apparaître. Les Écritures contredisent catégoriquement sa déclaration.)

« Pas besoin de suivre ceux qui disent “voyez ici, ou regardez là”, car ce jour sera comme l’éclair pour ceux en qui demeure le Christ vivant. C’est le Christ en nous qui nous enlèvera ― Il est la lumière ― seuls ceux qui sont vivants en Lui seront enlevés pour aller Le rencontrer dans les nuées. J’ai vu que nous devons être dans l’Esprit afin de pouvoir voir les choses spirituelles. Jean fut dans l’Esprit quand il vit un trône dans le ciel. Mais j’ai constaté que la gloire du ministère de l’Esprit n’avait pas été connue. Je répétai fréquemment “mais le temple spirituel doit être et sera élevé, et la plénitude de Christ doit être versée dans Son corps et c’est alors que nous serons enlevés à sa rencontre.” Oh, personne ne sera compté digne de cet appel si ce n’est Son corps, qui est l’Église, et qui doit être un chandelier fait entièrement d’or. Je dis souvent, “Oh, la glorieuse obéissance à Dieu qui va bientôt éclore sur terre, Oh, le glorieux temple qui est maintenant sur le point d’être érigé, la mariée parée pour son époux ; et Oh, quelle sainte, sainte mariée elle doit être pour se voir préparée pour un fiancé aussi glorieux. Je dis, “Il est temps que le peuple de Dieu affronte la réalité en face ― il est temps que le mystère glorieux de Dieu en notre nature soit connu ― il est temps que l’on sache ce que c’est pour l’homme d’être glorifié”. Je sentis que la révélation de Jésus-Christ restait encore à faire ― ce n’est pas une connaissance concernant Dieu qu’elle contient, mais à savoir comment entrer en Dieu ― je vis qu’il y avait une glorieuse interruption de Dieu à venir. Je me sentis comme Élie, entourée de chariots de feu. Je constatai jusqu’à quel point Il était le temple spirituel érigé et la Pierre d’Angle apportée avec grands cris de grâce, de grâce, dis-je, en elle. C’était une lumière glorieuse, plus forte que l’éclat du soleil qui brillait autour de moi. J’eus le sentiment que ceux qui étaient remplis de l’Esprit pouvaient voir les choses spirituelles, et je me sentis marcher au milieu d’eux, alors que ceux qui n’avaient pas l’Esprit ne pouvaient rien voir ― donc, deux seront dans un même lit, celui pris et celui laissé, parce que l’un a la lumière de Dieu en dedans de lui et l’autre ne peut voir le Royaume des cieux. Je vis le peuple de Dieu dans une situation extrêmement dangereuse, entouré de filets et d’enchevêtrements, sur le point d’être mis à l’épreuve et plusieurs se faire séduire et ainsi chuter. Alors, LE MÉCHANT sera révélé, avec tous les pouvoirs et les signes et les prodiges mensongers, de telle sorte que, s’il était possible, même l’élu serait séduit. ― C’est l’épreuve ardente qui doit nous éprouver. ― Elle aura lieu afin de purger et purifier les véritables membres du corps de Jésus ; mais, Oh, comme ce sera une épreuve ardente ! Chaque âme sera secouée jusqu’en son centre. L’ennemi tentera de nous secouer dans tout ce que nous avons cru ― mais l’épreuve de la foi réelle se trouvera dans l’honneur et la louange et la gloire. Rien ne tiendra sauf ce qui est de Dieu. Les auditeurs glaciaux seront manifestés ― l’amour d’un grand nombre se refroidira. J’ai fréquemment dit, ce soir-là, et souvent depuis lors, que le terrible spectacle d’un faux antichrist se verra sur terre et que rien d’autre que le Christ vivant en nous pourra détecter cette effroyable tentative de l’ennemi de séduire ― car il oeuvrera par toutes sortes de séductions et d’injustices ― il aura une contrefaçon pour toute vérité de Dieu et une imitation de chaque œuvre de l’Esprit. L’Esprit doit être et sera répandu sur l’Église pour qu’elle soit purifiée et remplie de Dieu ― et, en proportion de ce que l’Esprit de Dieu opérera, ainsi le sera-t-il ― quand le Seigneur oint les hommes de pouvoirs, ainsi le sera-t-il. C’est la nature particulière de l’épreuve par laquelle doivent passer ceux qui seront comptés dignes de se tenir debout devant le Fils de l’Homme. Il y aura une épreuve extérieure aussi, mais il s’agit principalement d’une tentation. Elle est amenée par l’épanchement de l’Esprit et grandira en proportion de ce que l’Esprit est répandu. L’épreuve de l’Église vient de l’Antichrist. C’est en étant remplis de l’Esprit que nous serons gardés. Je dis fréquemment, “Oh, soyez remplis de l’Esprit ! ― ayez la lumière de Dieu en vous pour que vous puissiez détecter Satan ― soyez pleins d’yeux en vous ― soyez la glaise dans les mains du potier ― soumettez-vous pour être remplis, remplis, dis-je, de Dieu.” Cela construira le temple. Ce n’est ni par la puissance, ni par le pouvoir, mais par mon Esprit, dit le Seigneur. Cela nous préparera à entrer dans les noces de l’Agneau. J’ai vu que c’était la volonté de Dieu que tous soient remplis. Mais ce qui empêchait la vie réelle d’être reçue par Son peuple, c’est son détournement de Jésus qui est le chemin menant au Père. Le peuple n’entrait pas par la porte. Car Il est fidèle Celui qui a dit : “par moi, si un homme entre par Lui, il trouvera du pâturage.” Il contournait la croix par laquelle chaque goutte de l’Esprit de Dieu coule sur nous. Tout pouvoir qui ne provient pas du sang de Christ n’est pas de Dieu. Quand je dis. “il détourne ses regards de la croix”, je sens que cela veut dire beaucoup ― il se détourne du sang de l’Agneau par lequel nous vainquons et dans lequel nos robes sont lavées et blanchies. On a la vue bien basse face à la sainteté de Dieu, puis l’on cesse de condamner le péché dans la chair et l’on détourne ses regards de Lui qui S’est humilié et S’est fait sans réputation. Oh ! On en a besoin aujourd’hui, tellement besoin, de ce retour à la croix. J’ai vu, ce soir-là, et souvent depuis, que l’Esprit sera répandu sur le Corps, comme jamais, un baptême de feu, pour que tous les scories soient enlevés. Oh, il doit y avoir et il y aura pareille habitation intérieure du Dieu vivant comme jamais ― les serviteurs de Dieu scellés au front ― une grande conformité à Jésus ― Sa sainte image vue en Son Peuple ― simplement Sa fiancée rendue belle par Sa beauté répandue sur elle. C’est ce pour quoi nous devons tant prier à présent, que nous soyons apprêtés rapidement à rencontrer notre Seigneur dans les nuées ― et c’est ce qui va arriver. Jésus veut Son épouse. Son désir se tourne vers nous. Celui qui doit venir viendra et Il ne tardera pas. Amen et amen, vient Seigneur Jésus. »

Bien que l’on pourrait facilement conclure que Margaret MacDonald ne parle pas expressément de l’enlèvement pré-tribulationiste dans sa révélation, il est sûr qu’elle introduit l’idée d’un enlèvement secret. Il est clair aussi que c’est ce qu’entendait Irving de sa part. Il est évident qu’elle y accordait beaucoup d’importance puisqu’elle a envoyé des copies écrites à divers pasteurs et dirigeants chrétiens. Peu après avoir reçu sa copie écrite, Irving publia sa révélation dans le Morning Watch. (Elle fut également publiée en 1840 dans les Mémoires de James et George MacDonald, de Robert Norton. Elle fut aussi diffusée, en 1861, par Norton, dans The Restoration of Apostles and Prophets, dans l’Église catholique apostolique.) Après avoir publié la révélation de MacDonald, Irving commença à enseigner publiquement l’idée d’une apparition secrète et invisible de Christ pour rassembler Ses saints suivie d’une autre apparition quand Il apportera le jugement sur terre.

John Nelson Darby : père du Dispensationalisme

De nombreux eschatologistes sont embarrassés par les humbles origines de l’enlèvement pré-tribulationiste provenant d’une jeune Écossaise illuminée et veulent lui octroyer des commencements plus prestigieux. Ou alors, ils brouillent l’eau de manière intentionnelle afin que nous ne puissions pas remonter au début clandestin de cet enseignement. C’est pourquoi ils cherchent à l’attribuer à un dénommé John Darby, parce qu’il s’agissait d’un homme très éduqué et auteur de nombreux livres. Ce crédit donné à Darby est inexact et sans fondement. Mais qui était donc ce John Darby ?

John Nelson Darby (1800-1882) naquit dans une famille irlandaise prospère et reçut une brève éducation d’avocat. Darby gradua au Collège Trinité de Dublin, en 1819, à l’âge de dix-huit ans. En 1825, il fut ordonné diacre dans l’Église d’Angleterre. Peu de temps après, il accepta une paroisse dans le comté de Wicklow. On lui reconnut des capacités de leader, puis d’enseignant, lors des débuts du mouvement des Frères, et ensuite pendant tout son ministère. Bien qu’Irving ait été le premier à enseigner et à prêcher l’enlèvement, c’est Darby qui développa l’Enlèvement Pré-tribulationiste en l’intégrant dans son enseignement prophétique du Dispensationalisme. Alors qu’Irving inclinait davantage vers l’historicisme, Darby enseigna une interprétation futuriste de l’eschatologie. Cependant, il est clair, partant du matériel écrit pendant cette période, que la doctrine d’Irving affecta Darby à un fort degré.

Darby a développé sa théorie dispensationaliste en une esquisse très élaborée, à tel point que, jusqu’à aujourd’hui, elle ne se comprend pas facilement et on a de la difficulté à l’enseigner clairement. Darby commença à diffuser sa théorie dans toute la Grande-Bretagne.

Irving dirigeait en ce temps-là une série de réunions dans le château de Lady Powerscourt visant à étudier la prophétie ayant trait principalement à l’enlèvement secret et imminent. Plusieurs des disciples d’Irving y assistaient, ainsi que les ministres d’autres organismes religieux. J. N. Darby et les autres dirigeants des Frères y furent aussi invités et assistèrent à ces réunions. C’est sans aucun doute à cette série de réunions que Darby prit connaissance de l’enseignement d’Irving sur l’enlèvement et l’interprétation prophétique qu’il en faisait. En 1833, il entendit parler pour la première fois en public de la doctrine de l’enlèvement secret à Powerscourt. Bien que nous n’ayons pas découvert si Darby a déjà lu le livre de de Lacunza ou s’il fut d’accord avec lui, il était certainement au courant de la documentation et il étudiait avec Irving et les Irvingites.

L’extrait suivant de l’article de Stokes est fort révélateur à ce sujet :

« Ces événements ne furent pas sans exercer une grande influence sur Darby. Il était depuis un certains temps vicaire de Calary, paroisse voisine de Powerscourt d’où il s’imbiba des théories prophétiques irvingites, ce qui coïncidait avec sa tournure naturelle d’esprit. Il devint extrêmement ascète. L’attente surexploitée de l’avènement personnel et rapide de Christ opéra, en 1830, les mêmes résultats pratiques que le Montanisme au second siècle et à nouveau autour de l’an 1000 apr. J.-C., alors que les hommes crurent que la fin du monde était assurément tout proche. Quelle était, dirent-ils tout naturellement, l’utilité du labeur, ou du confort, ou du plaisir terrestre, si ce monde devait bientôt s’évanouir comme un rêve et que le monde du domaine éternel devait bientôt être révélé ?

« Donc, Darby tira d’Irving son système prophétique qui devint une des figures de proue de son système et, en même temps, l’un des écueils sur lesquels ce système allait se briser. »[7]

John Darby n’était pas satisfait de l’idée plutôt simpliste d’une période de tribulations de 45 jours, telle que prônée par le tandem de Lacunza/Irving. Il conçut donc un schéma plus complexe. Il imagina que la dernière des soixante-dix semaines de Daniel (Dan. 9:24-27) n’était pas encore accomplie ― reprenant l’idée déjà lancée par un Jésuite du nom de Ribera, autour du 16e siècle ― et il théorisa donc que la soixante-dixième semaine pouvait être, en réalité, une tribulation de sept ans qui aurait lieu à la fin de l’ère chrétienne. Pour ajuster son idée à l’histoire du monde, il décréta également un trou de 2 000 ans entre la soixante-neuvième semaine et la soixante-dixième semaine de Daniel. Il ne s’agissait là que d’une théologie à devinettes, mais, sur ce fondement plus que douteux, Darby et ses associés ajoutèrent quelques combines à la Ribera :

  1. qu’un temple juif devait être reconstruit et les sacrifices d’animaux rétablis ;
  2. que l’antichrist devait apparaître et régner sur le monde pendant sept ans ;
  3. qu’après trois ans et demi de bon gouvernement, ce supposé antichrist se retournerait contre les Juifs, stopperait les sacrifices et entamerait la guerre à Armageddon.

Les promoteurs qui ont déclaré que John Darby fut pré-tribulationiste dès 1827 n’admettront jamais qu’il ne promouvait alors que son thème de « l’Église céleste » ; qu’il était toujours clairement post-tribulationiste, au moins jusqu’à la publication d’un article de décembre 1830 (il attendait de « Le [Christ] rencontrer dans les airs afin qu’Il juge les nations », ce qui est nettement une allusion au retour en gloire de Jésus-Christ à la fin des tribulations) ; qu’il ne se montra pas distinctement pré-tribulationiste avant 1839 et qu’à ce moment-là, la seule base pré-tribulationiste de Darby était le symbole de « l’homme-enfant » d’Apocalypse 12 (lequel symbole était le fondement pré-trib d’Edward Irving depuis 1831) ; que, dans son livre de 1991 [p. 100], R. A. Huebner admit que la source de sa déclaration concernant l’année 1827 accolée à Darby pouvait tout aussi bien se référer à quelque chose de tout autre que l’enlèvement ; et que Ice, depuis 1991, a caché ce fait et continue de déclarer, par un endurcissement obtus de conscience, que Huebner a la documentation voulue pour établir que Darby était pré-tribulationiste dès 1827.

Toutes les supposées « réflexions » de Darby, que des générations de ses disciples affirment l’avoir conduit au pré-tribulationisme (réflexions comme « la Parenthèse des Gentils », la « dichotomie Église/Israël » et la « méthode littérale »), étaient déjà enseignées par d’autres personnes avant lui et il les a subtilement plagiées ! Les érudits du Dispensationalisme savaient sans aucun doute que le fait de diffuser, ne serait-ce qu’une fraction de tout cela allait porter un coup de mort à leur système eschatologique.

Tout au long des années 1800, les principaux historiens ecclésiastiques ― Irvingites ou Frères de Plymouth ― attribuèrent en très forte majorité le pré-tribulationisme au tandem MacDonald/Irving et non pas à Darby !

Après la mort de Darby, en 1882, l’éditeur de ses nombreux livres, William Kelly, complota afin d’enlever tout le crédit de la création du concept pré-tribulationiste au duo MacDonald/Irving et de le donner de manière posthume à Darby. Il y parvint entre 1889 et 1903 en changeant et en cachant certaines portions des premiers documents sur les Irvingites et les Frères ; les éditeurs britanniques et américains du 20e siècle ont de même conspiré pour perpétuer ce révisionnisme historique de façon à pouvoir jouir des ventes phénoménales du matériel promouvant l’enlèvement pré-tribulationiste.

Maintenant, examinons la contribution de J. N. Darby à savoir comment il en est venu à formuler la doctrine du Dispensationalisme, doctrine qui devait éventuellement s’enrichir de l’idée d’un enlèvement pré-tribulationiste. Comme nous venons de le voir, on qualifie généralement Darby de « père de la théologie dispensationaliste moderne ». John Walvoord, ancien président du Séminaire Théologique de Dallas, a dit : « une grande partie de la Vérité promulguée par les chrétiens fondamentalistes d’aujourd’hui est née dans le mouvement connu sous le nom de Frères de Plymouth. »[8] L’extrait suivant provient du Dictionnaire Holman de la Bible :

« Darby a exposé l’idée que Dieu avait établi sept périodes de temps, appelées dispensations, en vue de Son œuvre parmi les êtres humains. La septième, ou dernière dispensation, serait le règne millénaire de Christ (Apocalypse 20). Dans chaque dispensation, les gens sont mis au test quant à leur obéissance envers la volonté de Dieu en rapport avec une révélation spécifique de cette volonté. Darby a visité les Etats-Unis à plusieurs reprises et a gagné de nombreux adeptes à sa théologie. Toutefois, c’est C. I. Scofield qui popularisa le système dispensationaliste dans sa bible d’étude de 1909. Il exposa sept dispensations dans les relations de Dieu avec les êtres humains.

« 1. L’innocence (Gen. 1:28) ― la période de temps couvrant le Jardin d’Éden.

« 2. La conscience (Gen. 3:23) ― le réveil de la conscience humaine et l’expulsion du Jardin.

« 3. Le gouvernement humain (Gen. 8:20) ― la nouvelle alliance passée avec Noé, entraînant le gouvernement humain.

« 4. La promesse (Gen. 12:1) ― la nouvelle alliance faite avec Abraham.

« 5. La loi (Ex. 19:8) ― la période d’acceptation de la loi juive.

« 6. La grâce (Jean 1:17) ― commence avec la mort et la résurrection de Jésus.

« 7. Le royaume (Éph. 1:10) ― constitue le règne final de Christ.

« Programme d’eschatologie

« Au-delà des sept dispensations, le mouvement de Darby eut un programme d’eschatologie en cinq étapes.

« 1. Un retour de Christ en deux phases : l’enlèvement et la parousie.

« 2. Sept ans de tribulations sur terre pour ceux qui ne seront pas enlevés : les derniers trois ans et demi seront le temps de l’Antichrist. Cent quarante-quatre mille Juifs accepteront le Christ et deviendront des évangélistes.

« 3. Le retour de Christ avec l’Église, la conclusion de la bataille d’Armaggedon et le règne de Christ et de Son Église pendant mille ans.

« 4. Croyance en une alliance inconditionnelle avec Israël. Donc, Dieu œuvre par Israël et l’Église. Dans le Millénium, la nation d’Israël sera restaurée.

« 5. L’accomplissement littéral de la prophétie de l’Ancien Testament.

« Voici certains des défenseurs les plus populaires du dispensationalisme : C. H. MacKintosh, W. E. Blackstone, H. A. Ironside et A. C. Gaebelein. Plus récemment, Hal Lindsey a fait, par son livre The Late Great Planet Earth, un best-seller du système dispensationaliste. Le livre de l’Apocalypse est devenu un livre clé dans l’approche dispensationaliste. Les dispensationalistes considèrent que l’enlèvement a lieu dans Apocalypse 4:1, le reste du livre (les chapitres 4 à 18) ne traitant que des sept ans de tribulations. Le livre n’a donc que peu de signification aux yeux des chrétiens, car ils ne seront pas sur terre durant cette période. »[9]

Le mouvement des Frères débuta à Dublin, vers 1825. Un petit groupe de gens se montrait insatisfait face à ce que l’on considérait comme des conditions apostates dans les églises établies. Ils commencèrent à s’assembler pour prier et fraterniser, et, bientôt, d’autres gens se joignirent à leur fraternité, de telle sorte que des groupements leur étant associés surgirent un peu partout. Quoique le mouvement eut débuté à Dublin, c’est la ville de Plymouth, en Angleterre, qui devint le centre de distribution de leur vaste littérature. Le nom des Frères de Plymouth devait par la suite devenir celui du mouvement dans son entier. Les premiers leaders du mouvement des Frères affichaient de nombreuses différences et il y avait beaucoup de divisions entre eux dès les débuts et depuis lors.

Des hommes, tels que Larry Crutchfield, représentent John N. Darby comme un individu doux et gentil, incroyablement spirituel et voué aux Écritures :

« Darby était de nature gentille et humble, et sa compassion et sa générosité envers les autres était sans bornes. »[10]

Cela ne semble toutefois pas être exactement la vérité. En fait, une grande part des commentaires de Crutchfield à propos de la nature de Darby ne s’accorde pas avec les faits historiques. Crutchfield cite Earnest Sandeen, mais semble cependant ignorer ce que Sandeen a écrit concernant la nature de Darby. Il n’est pas dans notre intention de diaboliser Darby, ni Scofield, mais nous tenons à laisser les faits parler par eux-mêmes. Sandeen écrivit ce qui suit :

« Peut-être devrait-on le décrire comme un tyran insignifiant, car il se montrait des plus tyranniques concernant les choses insignifiantes. Contrairement à Wesley, il démontra autant de zèle à détruire l’œuvre de son propre bâtiment qu’il en avait déployé à l’ériger au début de sa construction. »[11]

Bien que nous soyons convaincus que Darby était parfois gentil, peut-être même la majorité du temps, nous croyons qu’il y eût bien des fois où il ne fut pas si gentil. Quelqu’un a dit un jour : « La mesure de votre chrétienté ne se juge pas par votre attitude lorsque vous êtes d’accord, mais par votre comportement quand vous êtes en désaccord. Ceux qui étaient en désaccord avec Darby, spécialement ceux qui contestaient sa doctrine en voie de développement concernant le Dispensationalisme, étaient traités avec la plus grande rudesse, même jusqu’à la brutalité. Darby régnait sur les Frères de Plymouth avec la ferme volonté d’un grand patron. »[12]

Crutchfield a écrit ceci :

« Bien que Darby ait été de bienveillante disposition et humble d’esprit, sa dévotion absolue dans la Parole de Dieu [s’entend, les manuscrits corrompus d’Alexandrie dont il tira sa version darbyste] et son exigence d’une fidélité indéfectible envers sa vérité, telle qu’il la comprenait, faisaient de lui une proie facile de la controverse. Sa patience sans bornes face à l’ignorance honnête des pauvres et des illettrés était légendaire. Mais telle était aussi sa colère contre les plus éduqués qui prenaient la vérité de l’Évangile de Christ à la légère. »[13]

Encore une fois, ce n’est pas tout à fait exact en ce qui a trait à la disposition de Darby, à moins que l’on croie qu’un homme tel que George Müller[14] « prenait la vérité de l’Évangile de Christ à la légère ». À un moment donné, le tempérament de Darby s’enflamma à tel point qu’il excommunia le célèbre George Müller et toute la congrégation des Frères de Bristol. Apparemment, il qualifia Müller de menteur et l’aliéna sur une différence d’opinion.[15] Qu’est-ce qui provoqua l’accès de colère de Darby contre Müller ? Peut-être des déclarations comme celle-ci :

« Mon frère, je lis constamment ma Bible et j’en suis rapidement venu à trouver que ce qu’on m’avait enseigné à croire [la Doctrine de Darby] n’est pas toujours en accord avec ce que dit la Bible. J’en suis donc venu à conclure que je dois, soit fausser compagnie à John Darby, soit délaisser ma précieuse Bible ; et j’ai choisi de m’accrocher à ma Bible et de me séparer de M. Darby. »[16]

Selon les paroles de Henry Craik et James C. Carson, deux hommes ayant observé toute l’affaire, Darby essayait d’imposer le Dispensationalisme aux Frères de Plymouth, se répandant en invectives et se mettant dans des colères venimeuses contre quiconque se montrait en désaccord avec lui.

« Oh, quelle terrible chose que l’esprit de parti ! Ne suis-je pas justifié de l’écarter et de l’éviter ? La vérité, c’est que les Frères, en tant que tels, sont mis en pièces. En prétendant être plus sages, plus saints, plus spirituels, plus éclairés que les autres chrétiens ; en s’introduisant de manière imprudente et stérile dans des domaines non révélés ; en faisant du mysticisme et de l’excentricité le test de la vie et de la profondeur spirituels ; […] en parlant de manière familière et grossièrement offensante des choses sacrées telles que la présence de l’enseignement du Saint-Esprit ; et par un sectarisme des plus inexcusables, car c’est dans le soin mis à éviter le sectarisme qu’est né le mouvement des Frères ; par tout cela et d’autres erreurs similaires, le grand principe scripturaire de la communion de l’Église a été gâché et défiguré. »[17]

Les leaders de Bristol ne partagèrent ni l’anti-cléricalisme militant de Darby, ni ses attentes dramatiques concernant le Second Avènement. Au contraire, ils furent heureux de reconnaître les dons de Dieu démontrés par des hommes avec qui ils étaient d’accord en ce qui regarde l’ordre et la position de l’église. Sur la deuxième question, malgré leurs attentes quant au Second Avènement, l’intense accent apocalyptique était presque entièrement absent de leur enseignement. Ils soutenaient assurément la probabilité du prochain retour de Christ, mais ils n’en firent définitivement pas un fondement de leur enseignement.[18]

Darby s’empoigna souvent avec les membres des Frères de Plymouth, dont une fois avec son ami Benjamin Wills Newton, qu’il accusa de tenter de contrôler le mouvement débutant. Veuillez prendre le récit suivant de Sandeen en considération :

« Bien qu’il y ait eu une bonne partie de vérité dans ces accusations, la manière vindicative et violente par laquelle elles furent menées et la persistance avec laquelle elles furent poursuivies (Newton en subit le harcèlement jusqu’à sa mort survenue en 1899) créent l’impression que Darby était incapable de tolérer des rivaux face à son leadership. L’explosion à Plymouth sembla avoir été inévitable une fois que Darby eût découvert qu’il ne pouvait dominer Newton ou le convertir à sa propre théologie. »[19]

Sandeen a aussi écrit :

« ― le trouble qui s’en suivit détruisit presque la jeune secte combattante et laissa un héritage d’amertume qui devait durer jusqu’à gâcher l’expérience des Frères de Plymouth pour des générations. »[20]

L’article de George T. Stokes, déjà mentionné auparavant et paru dans le journal Littell’s Living Age, présente un des exposés les plus révélateurs sur la nature de Darby. L’article de Stokes décrit l’histoire du mouvement des Frères de Plymouth et raconte une capsule de la biographie de Darby. Stokes rapporte que, durant le conflit avec Newton, Darby voulut que tous les membres des Frères se joignent à lui pour livrer Newton à Satan. Müller, étant d’une disposition plus compatissante et plus calme, refusa de se joindre à cette lutte. Au lieu de cela, Müller permit à Newton de partager la Communion, ce pour quoi Darby se sépara promptement de lui. Le mouvement des Frères ne guérit jamais de cette division. La raison en a sans doute été que Darby refusa de tolérer quelque désaccord que ce soit de la part de quiconque. Ce qui suit est un extrait de l’article de Stokes :

« Quant à Darby, il poursuivit le cours régulier de son chemin jusqu’à ce que la fin vienne ; développant, toutefois assez étrangement, des déclarations de plus en plus grossières pour son propre parti. Ceux qui se montraient en accord avec lui étaient l’Église de Dieu sur terre. Ceux qui étaient en désaccord avec lui sur quelque point de doctrine ou de discipline, il les excommuniait sur le champ et il considérait comme extérieures les miséricordes engagées par Dieu. Pendant les dernières années de sa vie, il vécut au Prieuré d’Islington qui, durant la décennie de 1870 à 1880, était considéré par ses disciples comme une sorte de Vatican local d’où émanaient les décrets au sujet de toutes les questions, exigeant une obéissance instantanée et sans le moindre murmure. Même le changement d’une réunion d’une localité vers une autre sans permission était regardé comme un acte d’auto complaisance et de rébellion, et il était puni comme tel. La fin d’un mouvement prônant l’indépendance spirituelle et la défense des droits de la conscience individuelle chrétienne fut décevante, car elle ne se termina que dans l’établissement d’une tyrannie spirituelle écrasante et intrusive, embrassant toutes les prétentions, mais n’amenant avec elle ni l’antiquité, ni la gloire historique qui jeta un halo autour de la suprématie papale. »[21]

Écrit seulement trois ans après la mort de Darby, l’article de George Stokes est une clé pour comprendre le personnage et l’origine de son système de croyances eschatologiques. À notre avis, le mépris intense de Darby pour toute forme d’église traditionnelle, pour les ministres, les credo, les doctrines orthodoxes et l’organisation en général était pour le moins empreinte d’hypocrisie. Car il reproduisit éventuellement le même type d’organisation religieuse qu’il déclarait mépriser, mais avec lui seul à la tête.

Ce n’est qu’en compulsant la quantité d’information ayant trait à cette époque que l’on peut comprendre pleinement l’étendue de la haine de Darby envers l’église organisée, sous quelque forme que ce soit, sauf la sienne. C’est sans doute pour cette raison qu’il récompensa les « bons » chrétiens au sein de sa doctrine en leur promettant de sauter par-dessus la persécution et les tribulations de la période dite de « sept ans ». Évidemment, il expédia en enfer toutes les personnes assez rebelles pour rejeter sa doctrine, comme George Müller, par exemple. Ces individus doivent censément souffrir une horreur indescriptible durant sept ans, accepter la séduction ultime et ensuite être éventuellement jetés dans le feu de l’enfer où ils brûleront éternellement, sans se consumer, juste parce qu’ils ont rejeté sa doctrine. Il n’y avait pas de place, dans la doctrine de Darby, pour une seconde chance si quelqu’un devait rater l’enlèvement pré-tribulationiste. L’idée d’une seconde opportunité de se repentir et de servir Dieu vient des promoteurs non ascètes de la dite doctrine.

Nous devons mentionner ici que, s’il y a un esprit qui se transmet de manière caractéristique dans une doctrine, nous voyons dans celle-ci le transfert du mauvais tempérament de Darby et de sa poigne de fer contre ceux qui ne s’accordaient pas avec lui. Il semble y avoir peu de question susceptible d’échauffer les esprits plus rapidement que celle de l’avènement de l’enlèvement. Les pré-tribulationistes ont souvent recours à des actes réservés habituellement aux gens méchants ou à ceux qui commettent de viles hérésies contre le Corps de Christ. Beaucoup de souffrances ont été infligées aux personnes qui se montraient en désaccord avec la position de l’Enlèvement pré-tribulationiste, et ce phénomène se perpétue encore aujourd’hui. Les écrits pompeux ne nous embêtent pas, mais c’est une tout autre affaire en ce qui a trait aux atteintes envers les réputations des gens et des ministères lorsqu’ils sont attaqués au moyen d’activités et de propos malicieux. Les plus coupables sont souvent des dirigeants de confessions ou même des rédacteurs d’articles prônant l’enlèvement pré-tribulationiste.

Il n’est pas dans notre intention de rejeter ici Darby comme homme de Dieu ou n’ayant pas comporté de valeur significative. Nous voulons simplement signaler qu’il existe toujours un côté sombre au fait de se dédier à une théologie au point de devenir ascète. Il y a alors danger de développer une forte et incontestable tendance à se griser de la spiritualité de quelqu’un d’autre. Ainsi grisé, on perd le sens du danger et on perd de vue les signaux d’avertissement subséquents qui nous auraient empêchés de nous égarer vers l’extrémisme ou d’adhérer carrément à une fausse doctrine.

Cependant, le plus grand danger se révèle lorsque l’on commence à dégriser. L’ivresse spirituelle est un état difficile à maintenir. Éventuellement, la vérité se fait jour et vient défier les bases de l’intoxication spirituelle. Darby a réagi de façon typique à ces intrusions de la vérité en écrasant les gens qui, du moins dans son esprit, osaient réprimer son « ivresse » spirituelle.

La doctrine de l’Enlèvement Pré-tribulationiste produit une énorme sensation spirituelle qui rend ses adeptes complètement accros. Afin de maintenir l’effet de cette drogue spirituelle, ils doivent se nourrir continuellement des bouchées solides du sensationnalisme qui émane de l’enlèvement pré-tribulationiste. Il était donc prévisible que les pré-tribulationistes deviennent passablement chahuteurs lorsque les faits et la vérité scripturaire leur sont soulignés. En fait, quelques notables pré-tribulationistes rivalisent avec Darby dans leurs efforts de crier à la condamnation éternelle de leurs opposants. C’est une triste et tragique répétition de l’histoire ― la passation et la perpétuation du paradigme darbyste en esprit et en doctrine.

Le Dispensationalisme darbyste envahit l’Amérique

Au moment où le millénarisme envahissait l’Amérique avec une ferveur toute apocalyptique, William Miller et Alexander Campbell en étaient au premier rang. Le millénarisme était le mouvement le plus grand et le plus influent. Toutefois, Miller et Campbell commirent l’erreur d’apposer une date au Second Avènement, ce qui fit se détourner d’eux de nombreux millénaristes. L’Amérique était donc mûre pour une vision nouvelle. Entre 1859 et 1874, Darby se rendit aux Etats-Unis pas moins de sept fois pour y enseigner et y prêcher sa doctrine du Dispensationalisme.

Lors de ses visites, Darby amena ses points de vue aux Américains et il suscita des réactions de la part des protestants conservateurs qui ne soupçonnaient pas que ces interprétations tiraient en partie leurs origines des Jésuites (principalement de Ribera et de de Lacunza). Il attira aussi quelques théologiens instruits qui, bien que n’acceptant pas nécessairement sa théologie sur l’enlèvement, étaient tout excités par ses enseignements. Cet intérêt mena à des conférences, la première ayant été tenue à l’Église presbytérienne, et suivie de congrès menés à Chicago (1886), à Niagara (annuellement entre 1883 et 1897) et à Long Island (1901), donc après le décès de Darby. Mais son système eschatologique ne trouvait pas encore grand écho.

D’après ce que Darby crut constater lors de ses visites en Amérique, la condition de l’église se trouvait dans un état déplorable et il tint plusieurs petites réunions pour discuter et enseigner le Dispensationalisme aux dirigeants d’églises. Darby insista pour que ceux qui croyaient à sa vision abandonnent leurs églises respectives et se joignent aux Frères de Plymouth. La majorité des convertis à Darby provenaient des églises baptistes et presbytériennes, ce qui provoqua la critique suivante parue dans le Princeton Review contre les Frères de Plymouth :

« Le but des Frères est de “se faire des églises à partir des églises” : de désintégrer toutes les confessions existantes en ouvrant une porte au sein de chacune, non pas pour en faire sortir les infidèles et les faux frères, mais les pieux et les bons ; en conséquence, ils rôdent sans cesse dans toutes les églises, cherchant à moissonner là où ils n’ont pas semé et laissant aux dénominations en général le privilège exclusif d’évangéliser les masses. »[22]

La critique semblait tout à fait fondée quand nous lisons ces paroles d’Earnest Sandeen citant The Letters of J. N. Darby :

« Pendant tout le ministère de Darby aux Etats-Unis, il a été frustré par son incapacité à soulever plus d’insatisfaction chez les Américains à l’encontre de leurs dénominations et, durant ses quelques années en Amérique, il se lamenta comme Jérémie : “D’éminents ministres prêchent le retour du Seigneur, la ruine de l’Église, la liberté du ministère et, de leur propre aveu, le livre des frères, et ils demeurent où ils sont, et il y a un abrutissement général de la conscience.” »

Voilà plus de preuves que veulent bien l’admettre les leaders du dispensationalisme en prétendant qu’elles n’existent pas. Leur Darby apprécia tellement la « révélation » de MacDonald qu’il en prit tout le crédit, ou plutôt qu’il permit à d’autres, comme son ami et biographe Hugh Kelly, de le lui attribuer sans que Darby ne fasse jamais de correctif. En outre, Darby écrivit, quelques vingt ans après les faits, de vagues déclarations dans ses mémoires que l’on pourrait interpréter comme des affirmations que l’enlèvement pré-tribulationiste venait de lui. Est-ce bien ce à quoi l’on peut s’attendre d’un berger du troupeau ? Il alla pourtant de l’avant, promouvant, improvisant et ajoutant à la nouvelle doctrine, voyageant dans tout le Royaume Uni, en Europe, dont à Genève, en 1840, en Nouvelle-Angleterre, en Ontario, au Canada, et dans la région des Grands Lacs. Il partit même une fois de Toronto à Sidney, en Australie, en passant par San Francisco, Hawaï et la Nouvelle Zélande.

À une occasion, il se rendit à Saint-Louis, dans le Missouri, et y rencontra le ministre presbytérien James H. Brooks, qui était alors le mentor de C.I. Scofield. Dave McPherson, qui a fait plus de quarante ans de recherches l’ayant amené à dénoncer le Dispensationalisme et le pré-tribulationisme, déclare que c’est là que Darby fit la rencontre de Scofield et qu’il ne s’agissait pas d’une coïncidence. Cette rencontre était préparée.

L’auteur Joseph Canfield en souligne la signification. Il écrit que « Scofield le converti se trouva être dans la seule ville en Amérique du Nord qui avait été choisie par John Nelson Darby pour la “plantation de semence concentrée” de sa branche particulière d’enseignement biblique ». John Darby n’était qu’une des têtes d’affiche sélectionnées par les contrôleurs postés en arrière-scène et il devait passer le flambeau de leur fausse doctrine à son successeur, en l’occurrence, Scofield. Il aurait été difficile à Darby et à Scofield de cacher le fait qu’ils n’eurent jamais de problèmes d’argent pour promouvoir leur enseignement pré-tribulationiste. Comme par hasard, il semble toujours y avoir eu quelque riche bienfaiteur dans les alentours. On y comptait des hommes comme l’excentrique banquier Henry Drummond, impliqué dès les débuts et rendant ses ressources disponibles à l’église d’Irving, à Londres, et continuant par la suite à soutenir le mouvement. Le chercheur Robert I. Pierce fit remarquer « …l’étonnante mobilité de Darby, pour l’époque, et son apparent manque de problèmes financiers… » Scofield était pour sa part parrainé, entre autres, par le baron Lyman Stewart, de l’Union Oil, Arno C. Gaebelein et certains autres amis riches qui préféraient demeurer le plus possible dans l’anonymat. On comprend pourquoi.

Le Dr James Brooks et les Conférences de Niagara Falls

Autour de 1864-65, Darby visita à deux reprises l’Église presbytérienne sise au coin de la 16e rue et de l’Avenue Walnut, à Saint-Louis, au Missouri. Cette église devint le centre principal du Dispensationalisme en Amérique. Son pasteur, le Dr James H. Brooks, devint l’un des plus chauds partisans de Darby, au point qu’on l’appela le « père du Dispensationalisme en Amérique ».

Le Dr Brooks dirigea de nombreuses études bibliques dont l’étudiant devenu le plus célèbre fut un jeune homme portant le nom de Cyrus Ingerson Scofield. L’implication de celui-ci dans les Conférences de Niagara Falls fut d’une importance capitale pour la diffusion du Dispensationalisme en Amérique. C. I. Scofield serait par la suite la tête dirigeante des Conférences et c’est au sein de celles-ci que naquit l’idée d’une Bible à Références qui allait répandre le Dispensationalisme darbyste.

Les Conférences de Niagara Falls débutèrent sous l’appellation de Réunions d’Études Bibliques pour le Croyant, mais elles allaient ensuite se transformer bientôt pour devenir la source principale d’où jaillirait le Dispensationalisme darbyste. La plupart des dirigeants d’églises d’Amérique et de nombreux ministres des Frères assistèrent aux conférences. D. L. Moody se trouvait aussi parmi eux et le style de prêche des Frères l’influença grandement. Brooks se mit en tête de faire des Conférences bibliques de Niagara Falls le quartier général du Dispensationalisme darbyste en s’assurant que les orateurs favorisent la théorie. Si l’on excepte l’Institut Biblique Moody et, plus tard, le Séminaire Théologique de Dallas de Lewis Chafer, les Conférences Bibliques de Niagara Falls s’avérèrent la force conductrice faisant de l’Enlèvement pré-tribulationiste la doctrine qu’elle est devenue aujourd’hui.

De hautes personnalités imprégnèrent à l’atmosphère des Conférences bibliques de Niagara Falls une fièvre apocalyptique en se servant des visions sensationnalistes de Darby. Ce qui contribua à éroder encore davantage les bases théologiques de l’eschatologie chrétienne et servit à les remplacer par de fausses révélations et diverses spéculations. Les facteurs d’une probable suffisance et d’une excitante visibilité ne servirent qu’à donner aux participants le faux sentiment d’être des pionniers au cœur d’une œuvre nouvelle de Dieu ou, comme le dit le sieur Scofield : « …ce nouveau commencement et ce nouveau témoignage ». C’est sous ces feux de rampe séduisants que Scofield gravit le plus rapidement les échelons vers la prééminence. Il se mit à envisager une bible avec son nom inscrit dessus et qui allait comprendre ses notes de références ayant trait à la pseudo-eschatologie de Darby. Il allait devoir alors enfreindre une politique consacrée par l’usage de toutes les sociétés bibliques populaires, politique dont la règle cardinale avait toujours été : « sans note ni commentaire ». Mais briser les règles afin de monter en grade n’était pas chose nouvelle pour Scofield, comme nous allons le voir dans une section suivante. Avec une effronterie sans équivoque, il se mit à corrompre la Bible, ombrageant la signification intrinsèque des Écritures, allant même jusqu’à en défier quelques-unes et ignorant les malédictions promises à ceux qui commettent des actes aussi maudits.

« Or je proteste à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce Livre, que si quelqu’un ajoute à ces choses, Dieu fera tomber sur lui les plaies écrites dans ce Livre. 19Et si quelqu’un retranche quelque chose des paroles du Livre de cette prophétie, Dieu lui enlèvera la part qu’il a dans le Livre de vie, dans la sainte Cité, et dans les choses qui sont écrites dans ce Livre »

(Apocalypse 22:18-19).

(Suite dans D.231)

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[1] Dr Walter Martin, The Tribulation and the Church, Cet enregistrement est disponible sur le site Internet Walter Martin Religious Infonet (http://www.waltermartin.org).

[2] Philon le Juif : philosophe grec d’origine juive, né à Alexandrie (v. 13 av. J.-C.–v.54 apr. J.-C.). Son inspiration néoplatonicienne et son interprétation allégorique de la Bible n’ont pas été sans influence sur la littérature patristique. [Petit Larousse illustré, 1988.]

[3] Earnest Sandeen, The Roots of Fundamentalism : 1800-1920 (Chicago : Presses de l’Université de Chicago, 1970) p.15.

[4] Ibidem, p. 16.

[5] George T. Stokes, John Nelson Darby, Revue Contemporaine, Littell’s Living Age (7 nov. 1885) Vol. 2159, p. 348.

[6] James L. Blevins, Dispensations, Dictionnaire Holman de la Bible.

[7] George T. Stokes, John Nelson Darby, Revue Contemporaine, Littell’s Living Age (7 nov. 1885) Vol. 2159, p. 349.

[8] John F. Walvoord, revue de An Historical Sketch of the Brethren Movement, par H. A. Ironside, in Bibliotheca Sacra, 1942, p. 378.

[9] James L. Blevins, Dispensations, dictionnaire Holman de la Bible.

[10] John Nelson Darby : Fender of the Faith, article de Larry V. Crutchfield.

[11] Earnest Sandeen, The Roots of Fundamentalism : 1800-1920 (Chicago : Presse de l’Université de Chicago, 1970) p. 31, para. 1.

[12] Napoléon Noël et W. F. Knapp, The History of the Brethren.

[13] John Nelson Darby : Fender of the Faith, article de Larry V. Crutchfield.

[14] George Müller : (1805-1898) Originaire de Prusse est un évangéliste chrétien et un coordinateur des orphelinats de Bristol en Angleterre. Il s’est occupé de plus de 100 000 orphelins dans sa vie. Il était connu pour sa foi constante en Dieu et pour donner un bon enseignement scolaire aux enfants qui étaient sous ses soins, au point qu’il était accusé d’élever les pauvres au-dessus de leur rang naturel. [Wikipédia, l’Encyclopédie libre.]

[15] William Read, Plymouth Brethrenism Unveiled and Refuted, William Oliphant and Company.

[16] Robert Cameron, Scriptural Truth About the Lord’s Return, pp. 146-7.

[17] Ibidem, Henry Craik.

[18] James C. L. (Crawford Ledlie) Carson, The Heresies of the Plymouth Brethren, Londres : Houlston, 1870.

[19] Earnest Sandeen, The Roots of Fundamentalism : 1800-1920, (Chicago : Presse de l’Université de Chicago, 1970), pp. 62-3.

[20] Ibidem.

[21] George T. Stokes, John Nelson Darby, Revue contemporaine, Littell’s Living Age (7 nov. 1885) vol. 2159, p. 354.

[22] Earnest Sandeen, The Roots of Fundamentalism : 1800-1920, (Chicago : Presses de l’Université de Chicago, 1970) pp. 73-74, citant Thomas Croskery, The Plymouth Brethren, Princeton Review 1 (1872), 48.




D.229 – L’ennemi qui voudrait détruire votre foi

 

Par Joseph Sakala

Nous voyons de plus en plus, dans les nouvelles à la télévision, ou dans les journaux quotidiens, des reportages concernant des personnes qui, soudainement, quittent le foyer familial pour aller joindre un culte religieux, comme les Hare Krishna, le Nouvel Âge ou l’Église de Scientologie, pour n’en nommer que trois. Ils laissent leurs parents et amis qui, en état de détresse et même de panique, tentent de les retrouver alors qu’ils s’inquiètent pour la sécurité de la personne. Mais voilà qu’au bout de nombreuses recherches, souvent effectuées avec l’assistance d’un enquêteur privé, les parents découvrent que leur enfant fait partie d’une de ces innombrables sectes et qu’il semble extrêmement heureux d’y appartenir. L’enfant est entouré d’amis, porte un nouveau nom et s’habille avec des vêtements différents. Il jette sur ses parents un regard clair et tente jovialement de leur expliquer la merveilleuse nouvelle expérience qu’il vit présentement depuis son entrée dans ce groupe.

Pourtant, ces organisations sont très exigeantes pour leurs membres et demandent une loyauté quasi dictatoriale envers le chef, tout en ordonnant une discipline très stricte dans tous leurs agissements. En retour, le groupe leur promet l’accès à une quantité de perceptions secrètes disponibles exclusivement à ceux qui leur sont fidèles. Nous avons le penchant occasionnel de croire que de tels comportements parmi les membres de ces groupements religieux sont relativement récents. Détrompez-vous, car voici un incident survenu dans la vieille ville de Colosse, il y a presque deux mille ans de cela. Il s’agit ici d’une attaque faite par des Juifs convertis tentant de forcer de nouveaux chrétiens, auparavant païens, à continuer d’observer certains rituels que ces Juifs devaient avoir pratiqué avant leur conversion. Ces Juifs nouvellement convertis avaient jugé bon de continuer à observer toutes les fêtes religieuses et les ordonnances selon l’Ancienne Alliance. Alors, ils accusaient les nouveaux convertis colossiens d’être de mauvais chrétiens s’ils ne les observaient pas, eux aussi.

Nous voyons aujourd’hui ce même phénomène trop souvent imposé à de vrais chrétiens, au travers d’accusations portées contre eux par d’autres groupes religieux se disant aussi chrétiens. Pourtant, ces accusés sont des gens qui s’engagent honnêtement sur la voie du salut en désirant simplement avoir une relation particulière avec Dieu. Nous apprenons donc ici qu’il n’existe pas de nouvelles hérésies en circulation, car il est au-delà de l’esprit humain d’en concevoir des neuves. Toutefois, nous découvrons que ce sont les mêmes hérésies d’antan, renouvelées pendant des siècles et qui ont comme but perpétuel de faire dérailler le chrétien de la voie spirituelle sur laquelle il s’était gentiment engagé.

Retournons alors à Colosse où les nouveaux chrétiens furent confrontés à une philosophie que ces Juifs alimentaient de pensées inaccoutumées pour ces Grecs. Notez également que ce sont des convertis Juifs qui s’en prennent à d’autres convertis. Les nouveaux croyants peuvent facilement être blessés par ce genre d’opinions d’orientation personnelle : se voir soudainement critiqués et découragés par des gens se disant aussi frères et sœurs en Christ. C’est ainsi que la faction grecque de la congrégation communiqua avec l’apôtre Paul afin de recevoir des instructions claires qui dissiperaient tout doute dans leur esprit. Paul leur répond par une épître qui attaque directement le nœud du problème, en leur déclarant : « Que personne donc ne vous condamne au sujet du manger ou du boire, ou au sujet d’un jour de fête, ou de nouvelle lune, ou de sabbats ; c’était l’ombre des choses qui devaient venir, mais le corps en est en Christ » (Colossiens 2:16-17).

Ce que Paul leur explique en toute simplicité, c’est que les fêtes que le peuple d’Israël observait dataient de l’Ancienne Alliance. Les différentes fêtes, ainsi que les sabbats hebdomadaires et annuels lui furent donnés pour le préparer à l’avènement du Messie promis. Toutes ces observances lui servirent de préambule afin de le préparer au salut que le Messie devait lui apporter par la grâce. Chacune de ces fêtes annuelles représentait une étape dans le Plan magistral de Dieu pour le salut de l’humanité tout entière. Et elles furent données d’abord à la nation d’Israël à cause de l’Alliance de Dieu avec Abraham. Cette Alliance s’est poursuivie avec Isaac et ensuite avec Jacob, dont le nom fut changé en celui d’Israël. Donc, Paul avait parfaitement raison de leur dire que toutes ces observances n’étaient que l’ombre d’une réalité qui s’accomplirait par la suite en Christ.

Rappelons-nous toujours que la nation d’Israël n’était pas convertie et agissait trop souvent en rébellion quasi-totale contre Dieu. Ils venaient à peine de recevoir les dix commandements et avaient promis d’obéir à tout ce que Dieu leur révélerait. Mais, lorsque Moïse monta sur le mont Sinaï pendant une période de quarante jours afin d’y recevoir les tablettes contenant les dix commandements, le peuple s’était déjà fabriqué un veau d’or pour l’adorer. Alors, durant les quarante ans qu’ils ont passé dans le désert, Dieu leur a donné des fêtes à observer ainsi que le commandement de se nourrir de viandes exclusivement identifiées comme pures. Dieu avait mis ce peuple complètement à part des autres nations païennes environnantes pour qu’il leur serve d’exemple leur démontrant que l’Éternel pouvait bénir ceux qui Lui obéissaient. En les sortant d’Égypte, le but premier de Dieu était de les amener dans la terre promise à Abraham, de qui ils étaient tous les descendants. Nous voyons toutes ces fêtes données à la nation d’Israël décrites dans Lévitique 23.

Lorsque Jésus est venu leur apporter une Nouvelle Alliance spirituelle pour remplacer l’Ancienne, fondée sur des exigences physiques, cette ancienne alliance devait donc prendre fin. Ce qui est malheureux, c’est que trop de religions ont entremêlé les deux Alliances afin de choisir ce qui leur convenait pour le succès de leur dénomination. La Bible parle assurément des méfaits de l’ivrognerie. Alors, une église a choisi les excès d’alcool comme doctrine centrale. Elle défend à ses membres toute consommation de boissons alcoolisées. Mais, pour appuyer sa doctrine fondamentale, elle a aussi pris soin d’ajouter les boissons douces, comme le thé, le café et certains jus. Cette église des Mormons, fondée par Joseph Smith, est en désaccord avec le tiers de la Bible, ce qui a incité son fondateur à traduire le Livre de Mormon pour « corriger » les « erreurs » supposées se trouver dans la Parole de Dieu.

Le livre de Mormon est prétendu un récit écrit de la main du « prophète » Mormon sur des Plaques d’or ― les plaques de Néphi ― et traduit en anglais par Joseph Smith en 1830. Plus nous étudions la Parole de Dieu plus nous découvrons avec quelle astuce l’adversaire crée toujours une contrefaçon pour contrecarrer les instructions de Dieu. Lorsque Dieu donna les dix commandements à Moise, ils furent donnés à la nation d’Israël sur des tablettes de pierre. Chose curieuse, les instructions du  « prophète » Mormon, incluant un supplément qui est l’œuvre de Moroni, fils de Mormon sont inscrits sur des Plaques d’or. Ceci semble donner l’impression que la Bible ne serait pas complète et que Dieu se devait d’ajouter à Sa Parole au travers de ce prophète Mormon.

Pourtant la Bible nous dit ceci comme instruction aux Hébreux : « Dieu ayant autrefois parlé à nos pères, à plusieurs reprises et en diverses manières, par les prophètes, nous a parlé en ces derniers temps par son Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses ; par lequel aussi il a fait le monde ; et qui, étant la splendeur de sa gloire et l’empreinte de sa personne, et soutenant toutes choses par sa parole puissante, ayant opéré par lui-même la purification de nos péchés, s’est assis à la droite de la Majesté divine dans les lieux très hauts ; ayant été fait d’autant plus excellent que les anges, qu’il a hérité d’un nom plus excellent que le leur » (Hébreux 1:1-4). En conséquence, la dernière instruction de Dieu à l’humanité nous est venue en ces derniers temps par nul autre que Jésus, Son Fils, qu’Il a établi héritier de toutes choses. La Parole de Dieu est alors complète et tout ajout depuis Jésus vient des hommes.

Aujourd’hui, cette église des Mormons porte le nom de « l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours ». De ce fait, pour empêcher l’excès en ce qui touche l’alcool, on plonge dans un autre excès, mais il est permissible dans ce groupe parce que son fondateur en a décidé ainsi. Cette pratique leur a causé plusieurs problèmes suite aux enquêtes du gouvernement américain au sujet de la polygamie que le groupement exerce ouvertement. Alors, depuis quelques années, cette église a « officiellement » modifié son statut en défendant la polygamie. Les hommes peuvent toutefois se permettre de s’approprier plusieurs femmes préparées pour eux dès leur bas âge.

Vous remarquerez qu’ils utilisent constamment certains passages bien choisis de l’Ancien Testament pour justifier un comportement qui n’est pourtant nullement prêché dans la Nouvelle Alliance. Lorsque Jésus a fait allusion au mariage, Il cita ce qui avait été établi par Dieu dès la création de l’homme. Dans Matthieu 19:3 : « Des pharisiens y vinrent aussi pour le tenter, et ils lui dirent : Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour quelque sujet que ce soit? » C’était leur manière détournée de tenter de se débarrasser d’une épouse pour s’en trouver une autre selon leur désir. Jésus sauta sur cette occasion : « Et il leur répondit : N’avez-vous pas lu que Celui qui créa, au commencement, fit un homme et une femme ; et qu’il dit : À cause de cela l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux seront une seule chair ? Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Ce que Dieu a joint, que l’homme ne le sépare donc pas » (vs 4-6). Il faut vraiment torde ces versets pour justifier le droit d’avoir plusieurs épouses.

Une autre dénomination a décidé de se servir du Jour de la Pentecôte comme doctrine fondamentale. Encore une fois, on utilise un événement unique et très spécial, que Jésus-Christ avait prédit pour fonder Son Église, afin de se créer une église où les gens se roulent par terre et s’expriment dans un jargon que seuls leurs oints disent comprendre pour interpréter habilement. Exactement le contraire de ce qui est réellement arrivé et où personne ne s’est roulé par terre. Regardons le récit biblique de cet événement. Actes 2:1-4 : « Le jour de la Pentecôte étant arrivé, ils étaient tous d’un accord dans un même lieu. Alors il vint tout à coup du ciel un bruit comme celui d’un vent qui souffle avec impétuosité ; et il remplit toute la maison où ils étaient. Et il leur apparut des langues séparées, comme de feu, et qui se posèrent sur chacun d’eux. Et ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils commencèrent à parler des langues étrangères, selon que l’Esprit les faisait parler. »

Notez que les disciples se mettent à prêcher dans des langues étrangères et non dans un jargon que l’on devait interpréter. Mais pour quelle raison ? Actes 2:5-6 : « Or, il y avait en séjour à Jérusalem des Juifs, hommes pieux, de toutes les nations qui sont sous le ciel. Et ce bruit ayant eu lieu, il s’assembla une multitude, qui fut confondue de ce que chacun les entendait parler dans sa propre langue. » Notez bien la réaction de ces individus qui écoutaient la prédication des disciples : « Comment donc les entendons-nous chacun dans la propre langue du pays où nous sommes nés ? Parthes, Mèdes, Élamites, et ceux qui habitent la Mésopotamie, la Judée, la Cappadoce, le Pont et l’Asie, la Phrygie, la Pamphylie, l’Égypte, les quartiers de la Lybie qui est près de Cyrène, et les étrangers romains, Juifs et Prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons parler en nos langues des merveilles de Dieu » (Actes 2:8-11). Ceux qui prêchaient parlaient afin que tous les spectateurs présents les entendent dans leur propre langue maternelle.

Il est incroyable que l’on puisse prendre un passage biblique aussi clair et qu’on en déforme le sens au point d’établir une religion où la prédication met l’accent sur la confusion. Une religion qui réussit, malgré tout, à attirer des gens honnêtes ne demandant pas mieux que de recevoir de véritables enseignements divins afin de cheminer vers le Royaume. Satan a accompli un travail gigantesque au fil des siècles pour tenter de contrer le Plan de Dieu. Rappelons-nous que, le Jour de la Pentecôte, les premiers convertis à Christ, au nombre d’environ cent vingt personnes, étaient tous des Juifs. La conversion des premiers païens survint plus tard, en commençant par la maison de Corneille. À la femme cananéenne, Jésus répondit : « Je ne suis envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël » (Matthieu 15:24). Jésus avait commencé Son ministère seulement avec les descendants d’Abraham, et Son Église se devait d’annoncer Son Évangile aux païens par la suite.

De nos jours, le Nouvel Âge recrute des millions de nouveaux adeptes sur la seule promesse que chaque individu possède déjà en lui les qualificatifs pour être un dieu. Cette doctrine est complètement antichrist, car elle élimine la nécessité de Jésus pour être sauvé. Pourtant, la Bible est parfaitement claire sur ce point. Sans le sacrifice de Jésus, il n’y a pas de salut possible. L’apôtre Pierre fut divinement inspiré de déclarer ceci : « Et il n’y a de salut en aucun autre ; car sous le ciel il n’y a pas un autre nom, qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Actes 4:12). Cela ne semble pas nuire au Nouvel Âge dans son recrutement d’adeptes. Curieusement, cette église évoque la même doctrine que Satan avait utilisée pour séduire nos premiers parents en leur disant : « Mais Dieu sait qu’au jour où vous en mangerez [du fruit défendu], vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal » (Genèse 3:5). Le Nouvel Age ne fait que promouvoir ce même mensonge.

Mais certains diront : « N’y a-t-il pas du bon dans les diverses observances de toutes ces religions ? Elles permettent quand même à l’assemblée d’exercer certaines disciplines authentiques qui sont sûrement d’un avantage positif pour les fidèles ? » C’est justement là-dessus que mise Satan au travers de ses contrefaçons de la vérité. Il consent volontiers à la prédication d’une bonne quantité de vérité dans les sermons, mais il se permet toujours d’y injecter la portion de venin nécessaire pour séduire les membres qui ne prennent pas le temps de vérifier toutes choses. Cependant, qui a le temps de vérifier si les « pasteurs » disent vrai ? Ma seule réponse demeure inchangée : « Si vous ne prenez pas le temps de le faire, qui pourrez-vous alors accuser si l’on réussit à vous séduire ? » Dire simplement « je pourrai toujours mettre le blâme sur Satan » n’a aucune espèce de valeur, car Satan se moque éperdument de se faire blâmer.

Pourtant, la majorité des gens admettront qu’ils ne croient pas avoir assez de connaissance pour s’instruire seuls avec la Bible. Alors, prenez le temps de vous trouver une congrégation où le pasteur ne s’objecte pas à répondre honnêtement à toutes vos interrogations sur certaines proclamations faites dans ses sermons. S’il a des réticences à acquiescer, éloignez-vous vite, car ses motifs ne sont pas divins. Si ce dernier accepte néanmoins, vous avez des chances élevées de recevoir une bonne quantité de vérité. Cette façon de procéder vous donnera l’opportunité d’apprendre comment utiliser la Parole de Dieu. Avec le temps, il n’en tiendra qu’à vous de décider si vous désirez continuer à fraterniser avec ce groupe. N’oublions pas que le but, ici, est de trouver Christ, le seul par qui le salut est disponible.

Jésus Lui-même nous a donné cette instruction : « Demandez, et on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; heurtez, et on vous ouvrira. Car quiconque demande, reçoit ; et qui cherche, trouve ; et l’on ouvre à celui qui heurte » (Matthieu 7: 7-8). Cette instruction de Christ s’applique à toutes les périodes de notre vie, mais combien davantage pour la personne qui recherche la vérité sur la disponibilité du salut. Donc, pour être efficace, chercher et demander sont des attributs que nous devons utiliser avec un esprit ouvert et orienté sur Dieu. Sinon, peu importe votre zèle, l’adversaire trouvera constamment le moyen de percer votre armure dans le but de vous séduire. C’est d’ailleurs le point qu’amena Paul en parlant des fêtes et toutes les autres observances du peuple. Tous ces éléments physiques furent donnés à la nation d’Israël afin de la préparer à la venue de Christ. Nonobstant, Jésus est la figure fondamentale sur laquelle repose le salut. Alors, pourquoi continuer à observer ces fêtes physiques qui n’étaient que l’ombre de la réalité qui fut entièrement accomplie en Jésus ?

Jésus est le lieu de refuge vers lequel tout converti doit s’orienter dans les moments de détresse et de tentation. Jésus est celui qui vit en nous pour nous guider et nous fortifier dans notre vie vers le Royaume. Voilà le danger qu’il y a à se brancher encore sur des ombres, car le fait de perdre Jésus de vue nous enlève l’enthousiasme à travailler avec la réalité. C’est pourquoi Paul commence son instruction vis-à-vis des Colossiens en déclarant : « Que personne donc ne vous condamne », car, ayant présentement Jésus, ne laissez personne vous enlever cette réalité en substituant à sa place un retour aux comportements machinaux qui a pour but d’annuler la réalité. Alors, les gens qui s’associent à des sectes où les rituels automatiques prennent le dessus sur l’adoration de Dieu en esprit ne réalisent vraiment pas jusqu’à quel point ils sont séduits. Ces individus peuvent donc participer aux réunions, chanter des cantiques, dire « amen » aux prières et avoir l’esprit complètement ailleurs. La véritable adoration de Dieu en esprit n’a rien à voir avec l’endroit où nous sommes. Ce qui importe, toutefois, c’est d’avoir notre esprit conduit intégralement vers Lui pendant ces moments précieux.

Certains individus s’imaginent qu’en affichant une façade de religiosité, Dieu pourrait être séduit et trompé par notre performance. Dieu n’est pas impressionné par des façades. Il nous juge au cœur, car Lui seul peut scruter nos pensées afin de découvrir notre valeur réelle. Imaginez un instant : Dieu, qui avait commandé les fêtes hebdomadaires et annuelles aux Israélites, leur a dit ultérieurement : « Quand vous venez vous présenter devant ma face, qui vous demande de fouler mes parvis ? Ne continuez plus d’apporter des offrandes vaines ; j’ai en horreur le parfum, la nouvelle lune, le sabbat et l’assemblée ; je ne puis souffrir ensemble le crime et les solennités. Mon âme hait vos nouvelles lunes et vos fêtes ; elles me sont à charge ; je suis las de les supporter. Quand vous étendez vos mains, je cache mes yeux de vous ; quand vous multipliez les prières, je n’écoute point. Vos mains sont pleines de sang. Lavez-vous, nettoyez-vous ! Ôtez de devant mes yeux la malice de vos actions. Cessez de mal faire ; apprenez à bien faire ; recherchez la droiture ; protégez l’opprimé, faites droit à l’orphelin, défendez la veuve » (Esaïe 1:12-17).

Ce que Dieu voulait voir dans leur comportement était simple : « Apprenez à bien faire ; recherchez la droiture ; protégez l’opprimé, faites droit à l’orphelin, défendez la veuve ». Les personnes qui ne sont qu’une façade dans ces domaines se voient vite repérées et dévoilées, tandis que la sincérité du cœur est profonde et elle dure longtemps. Où peut-on repérer l’honnêteté chez ceux qui exécutent des gestes en public, superficiels et sans implication sincère ? À entendre parler certains chrétiens, on peut se demander pourquoi ils assistent à leurs réunions, si ce n’est que pour faire acte de présence, tellement ils les trouvent vides et ennuyantes. Mais ils y demeurent par respect pour leurs amis, principalement pour ne pas se bâtir une réputation de manque de piété au sein de leur communauté. Ce genre de conduite pourrait éventuellement éloigner l’individu de son Sauveur.

Un autre ennemi du chrétien est la recherche d’un peu de mysticisme pour épicer sa vie. Ce qui caractérise ces gens, c’est leur fausse humilité visant à mieux impressionner leur entourage. Vous remarquerez que ces individus rendent un culte aux anges. Au premier siècle, il y avait à Colosse des gnostiques prétendant qu’il existe toute une hiérarchie d’anges entre Dieu et les hommes. En reconnaissant cette « vérité », une personne acceptait la présomption que l’ignorance de l’être humain puisse se transformer doucement en prescience, et cette connaissance augmentait dans la mesure où on se laissait instruire par ces anges, le but principal étant d’entrer dans la plénitude de la compréhension de l’unité entière de toutes choses. Cette hérésie ancienne a refait surface et porte aujourd’hui le nom de Mouvement Nouvel Âge.

Il y a une abondante littérature nouvel-âgiste qu’on retrouve dans un grand nombre de magasins d’aliments naturels où tout un département est réservé aux bouquins sur les anges, à l’ésotérisme, à l’occultisme, au chamanisme et toutes les idées à la mode. Satan s’est arrangé pour faire croire aux gens que le retour à une vie saine et naturelle passe par ses voies. Il n’y a sûrement rien de mal à vouloir bien s’alimenter afin de vivre en bonne santé, mais faut-il utiliser la méditation transcendantale ou l’ésotérisme afin d’y arriver ? Malgré cela, ces méthodes deviennent de plus en plus populaires pour contenter et apaiser les pseudo-intellectuels dans l’alimentation personnelle et qui recherchent une vie meilleure en gobant ces pseudo-vérités comme du bonbon (sans sucre).

Les créatrices de la Théosophie et du mouvement Nouvel Âge, Helena Petrovna Blavatsky et Alice Bailey, prétendaient avoir eu affaire avec un « ange de lumière » du nom de Maître DK. Il s’agissait du démon Djwal Khul. Blavatsky et Bailey étaient deux sorcières reconnues très puissantes. Donc, nous voyons clairement qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, sauf des noms différents donnés à la même hérésie. De plus, nous retrouvons cette angélologie dans le Zohar, livre principal de la Kabbale, ce recueil de soi-disant connaissances ésotériques que trimbalent les Juifs depuis des siècles.

Le culte des anges remonte donc à la religion à mystères de Babylone. Il est fort possible que quelques-uns de ces gnostiques du premier siècle se soient infiltrés dans la congrégation à Colosse. Cependant, Paul ne perd pas de temps à exhorter ces nouveaux convertis en leur disant : « Que personne ne vous ravisse le prix par une humilité affectée, et par le culte des anges, s’ingérant dans des choses qu’il n’a point vues, étant témérairement enflé de son sens charnel, et ne s’attachant pas au chef, duquel tout le corps, joint et étroitement uni au moyen des jointures et des liens, s’accroît d’un accroissement selon Dieu » (Colossiens 2:18-19).

Au cœur de cette hérésie se cache la nécessité de proclamer l’unité en toute chose. L’enseignement se résume à déclarer que nous faisons tous partie d’un univers de matière créée, ce qui nous unit à Dieu. Alors l’individu doit s’évader afin de découvrir la connaissance de la plénitude de l’univers. Voilà pourquoi Paul nous dit qu’il s’agit d’une fausse humilité, car si nous prenons le temps d’examiner un tel enseignement, nous découvrons rapidement que ce processus nous mène à mettre notre concentration sur le soi en développant tous nos « pouvoirs divins intrinsèques ». Ils prêchent avec force le potentiel humain, ayant déjà en nous tout ce qu’il nous faut pour devenir un dieu. Avant de se lancer dans une telle aventure, il serait bon pour le chrétien de connaître quelques-unes de leurs doctrines principales. En voici sept :

Pour les adeptes du Nouvel Âge, Dieu est nettement une énergie impersonnelle qui remplit l’univers. Tout ce qui existe fait partie de cette énergie universelle. Tout est un ! Jusque-là, ça va. Suite à cette philosophie qui a la disposition de plaire à tous ses adeptes, découvrons maintenant leur raisonnement. Comme nous faisons partie de cette unité merveilleuse, nous sommes alors aussi divins. Dieu est tout, et tout est Dieu, disent-ils. Chaque membre du Nouvel Âge est, par conséquent, son propre dieu. Mais qu’en est-il de Jésus ?

Selon eux, Jésus était un grand maître spirituel, inspiré par cette énergie divine, qui nous est aussi disponible à tous. Conclusion : vous êtes donc Christ, je suis Christ, nous sommes tous Christ dans notre for intérieur. C’est ce qu’ils appellent gentiment « l’état christique ». Ce raisonnement satanique enlève à Jésus tout statut de Sauveur. Cette hérésie contredit carrément l’instruction biblique d’Actes 4:12 où Pierre, sous l’inspiration divine, nous dévoile ceci : « Et il n’y a de salut en aucun autre ; car sous le ciel il n’y a pas un autre nom, qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés ». Dans le Nouvel Âge, où chacun est dieu, Jésus est réduit à rien, car un dieu n’a pas besoin d’un sauveur.

Pour ce qui est de la Bible, elle n’est pas fiable. Les apôtres, disent-ils, ont mal compris le message de Jésus et ont rajouté des enseignements qui ne sont pas endossés par Dieu. Oh… bizarre ! Nous avons vu plus haut que ce même Dieu n’était pourtant qu’une énergie impersonnelle… Soudainement, ils l’appellent Dieu, mais un Dieu qui n’endosse aucune des déclarations de Ses apôtres. Ils prétendent que la Bible a été manipulée pendant plusieurs siècles durant lesquels elle a été victime d’innombrables additions et de suppressions de passages. Dans un sens, cela n’est pas faux, si l’on considère les manuscrits corrompus d’Alexandrie desquels les éditeurs tirent la majorité de leurs versions bibliques. Donc, la Bible tirée de ces versions corrompues ne serait pas totalement crédible. Et les fervents disciples du Nouvel Âge absorbent cela sans rien vérifier.

Qu’en est-il, cependant, de la possibilité de pécher ? Dans le Nouvel Âge, il n’y a pas de place pour le concept de l’existence du péché. Il ne peut pas y avoir de péché, affirment-ils, car, si nous sommes Dieu, il n’y a donc pas de transgression possible contre Dieu. Dieu ne peut pas pécher contre Lui-même. S’il est biblique que Dieu ne peut pas pécher, alors le péché n’existe pas et nous n’avons pas à nous en repentir. En conclusion Jésus n’est donc pas mort pour nos péchés. Comme c’est simple, n’est-ce pas ?

Qu’en est-il du salut ? Pour eux, le salut n’est même pas un sujet de discussion. Pourquoi ? Simplement parce que l’âme, faisant partie de l’univers, ne meurt jamais. À la mort de l’individu, elle renaît et se réincarne dans une succession de corps physiques différents. Plusieurs autres religions ont également adopté cette « doctrine ». Le bien ou le mal que vous faites détermineront votre prochaine réincarnation. Comme le péché n’existe pas, c’est donc l’humain qui doit déterminer son propre cheminement. Car, d’après eux, il n’y a pas qu’une seule voie qui soit bien ou mal pour tous. Ainsi, à vous de décider. Ne vous posez plus de questions à savoir pourquoi autant de gens ont adopté cette orientation.

Pour ce qui regarde la croissance spirituelle, chacun a le pouvoir intérieur de se transformer, soit par la méditation transcendantale, l’hypnotisme, le yoga, la régression vers une vie antérieure ou par une discipline spirituelle ! On est très ouvert sur le choix qui fait votre affaire. Que ce soit un ange ou un médium, car pour eux, cela revient au même.

Finalement, le salut du monde dépend entièrement des humains. Considérez bien leur raisonnement. Quand il y aura assez de personnes branchées sur cette énergie positive universelle et qu’elles tourneront leurs pensées vers la paix ― comme si cela pouvait être possible, le monde sera alors nettoyé de tous ses éléments négatifs. Ils appellent cela la « pensée collective » ou la « conscience universelle ». Voilà subséquemment ce qui nous amènera hypothétiquement dans l’ère merveilleuse de la lumière. Notez combien d’émissions télévisées, de nos jours, insistent sur la possibilité d’entrer dans la lumière lorsqu’une personne décède. Comment ne pas aimer pareille religion où tout est admirable et merveilleux !

Mes amis, c’est grâce à de tels enseignements qu’ils se font des millions de nouveaux adeptes chaque année. Mais le fait de rendre culte aux anges ouvre un tout autre monde de manifestations occultes. Les gens se mettent à invoquer les anges afin que ceux-ci les guident au travers de l’astrologie, le ouija, le tarot, vers les swamis, les yogis et les gurus. Toutes ces choses se soutiennent par la méditation transcendantale qui paraît offrir à leurs fidèles la capacité de réaliser personnellement tout leur potentiel humain. Il y a cependant un grand danger dans tout cela et c’est la possibilité de s’approprier des honneurs divins. On réduit Dieu à un simple symbole de ce que l’être humain peut déjà accomplir. Leur doctrine principale se réduit à ceci : « Nous sommes des dieux dans notre propre univers ayant ainsi le contrôle absolu sur notre destin. Nous sommes donc Dieu ! »

Paul nous met en garde contre une telle attitude qui pourrait nous ravir notre couronne, le prix auquel chaque chrétien doit aspirer. Il nous dit clairement, dans Colossiens 2:18-19 : « Que personne ne vous ravisse le prix par une humilité affectée, et par le culte des anges, s’ingérant dans des choses qu’il n’a point vues, étant témérairement enflé de son sens charnel, et ne s’attachant pas au chef, duquel tout le corps, joint et étroitement uni au moyen des jointures et des liens, s’accroît d’un accroissement selon Dieu. » Notez les mots de Paul, comme « humilité affectée » ou cérémonieuse, « témérairement enflé de son sens charnel ». Comment un tel individu pourrait-il s’attacher au Chef, Jésus, s’il se croit déjà supérieur à Lui ? Heureusement, il y a encore un petit troupeau qui croit encore que la Bible est la Parole de Dieu. Un petit troupeau engagé à faire la volonté de Dieu, coûte que coûte, et à qui Jésus déclare que sa récompense sera grande, dans le Royaume qui s’en vient.

Il existe aussi un troisième danger pouvant détruire notre foi. Paul nous le décrit très bien dans cette déclaration : « Si donc vous êtes morts avec Christ, quant aux rudiments du monde, pourquoi vous charge-t-on de ces préceptes, comme si vous viviez encore au monde ? En vous disant : Ne mange pas, ne goûte pas, ne touche pas ; (Préceptes qui sont tous pernicieux par leurs abus) suivant les ordonnances et les doctrines des hommes, lesquelles ont, à la vérité, quelque apparence de sagesse dans un culte volontaire, et dans une certaine humilité, et dans une austérité du corps, qui n’a aucun égard à ce qui peut satisfaire la chair » (Colossiens 2:20-23). Paul est en train de nous décrire un zèle qui va bien au-delà d’un comportement chrétien qui cherche à plaire à Dieu en s’imposant une privation totale de certaines choses que Dieu ne défend pas.

La fidélité à Dieu requiert sûrement une certaine discipline dans la vie du chrétien. Il est alors tout à fait normal pour un converti de vouloir faire des œuvres par amour pour Christ, car Dieu est parfaitement d’accord avec une telle motivation. Paul avait fait l’éloge des Colossiens envers leur vie disciplinée et bien ordonnée. Mais l’équilibre doit régner dans toutes nos actions, car il est possible de faire de la discipline un dieu en prenant plaisir à exécuter des œuvres qui impressionnent les autres. Au monastère, Martin Luther demeurait nu au grand froid toute la nuit dans sa cellule, croyant que, de cette façon, il trouverait la paix d’esprit. Paul qualifie cela de préceptes pernicieux par leurs abus. Il nous décrit leur attitude négative en utilisant des termes comme « ne mange pas, ne goûte pas, ne touche pas ».

Il existe des religions qui interdisent carrément les boissons alcoolisées ou douces, le thé, le café et même les jus de raisin. La danse, le cinéma et les jeux de cartes sont aussi proscrits sous peine de péché. Il est vraiment intéressant de découvrir qu’il y a près de deux mille ans de cela, Paul fut inspiré de prophétiser l’implantation de ces doctrines d’hommes dans plusieurs églises aujourd’hui. Si le chrétien décide de se priver volontairement de certaines de ces pratiques, cela demeure assurément bien, mais il est incorrect de les défendre catégoriquement aux membres de la congrégation sous peine de vexer Dieu. Le christianisme est fondé sur une foi positive. Le véritable chrétien doit posséder une attitude si positive que le commun des mortels ne pourra pas l’imiter s’il n’a que sa nature humaine pour le diriger. Alors, défendre quelque chose au chrétien lui enlève sa liberté de vouloir de bon gré plaire à Dieu sans aucune restriction du pasteur.

Selon Paul, voici ce qui plaît à Dieu : « Que la charité soit sans hypocrisie. Ayez le mal en horreur, attachez-vous fortement au bien. Quant à l’amour fraternel, soyez pleins de tendresse les uns pour les autres. Quant à l’honneur, prévenez-vous les uns les autres. Quant au zèle, ne soyez point paresseux. Soyez fervents d’esprit ; servez le Seigneur. Soyez joyeux dans l’espérance, patients dans l’affliction, persévérants dans la prière. Prenez part aux nécessités des saints ; empressez-vous à exercer l’hospitalité. Bénissez ceux qui vous persécutent ; bénissez, et ne maudissez point. Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent, et pleurez avec ceux qui pleurent. Ayez les mêmes sentiments entre vous ; n’aspirez point aux grandeurs, mais accommodez-vous aux choses humbles ; ne soyez pas sages à vos propres yeux. Ne rendez à personne le mal pour le mal ; attachez-vous à ce qui est bien devant tous les hommes. S’il se peut faire, et autant qu’il dépend de vous, ayez la paix avec tous les hommes. Ne vous vengez point vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez faire la colère divine ; car il est écrit : A moi la vengeance ; c’est moi qui rétribuerai, dit le Seigneur. Si donc ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire ; car en faisant cela, tu lui amasseras des charbons de feu sur la tête. Ne te laisse point surmonter par le mal ; mais surmonte le mal par le bien » (Romains 12:9-21).

Mais que peut-il y avoir de mal à jeûner jusqu’à s’amener au bord de la mort, ou ne manger que des légumes, ou refuser de se marier, ou prier à des heures fixes, ou porter un vêtement en crin, ou de se mutiler le corps ? Ces œuvres peuvent-elles nous procurer un meilleur salut ? Ceux qui agissent ainsi glissent dans un légalisme qui, d’après eux, leur permettrait de se sauver par les œuvres. Ces individus agissent comme si tout était mal, sauf si l’on peut prouver par la Bible qu’une chose est bien. Or, la Bible nous enseigne justement le contraire. Le véritable converti doit regarder la vie en disant merci à Dieu de nous donner un monde où il fait bon vivre et où la joie doit régner.

Les religions qui empêchent leurs officiants de se marier ou qui prêchent sur la restriction de manger certaines nourritures selon la Nouvelle Alliance auraient avantage à relire cette instruction de Paul à leur hiérarchie qui : « Défendant de se marier, commandant de s’abstenir d’aliments que Dieu a créés, afin que les fidèles et ceux qui ont connu la vérité, en usent avec actions de grâces. Car tout ce que Dieu a créé, est bon, et rien n’est à rejeter, quand on en use avec actions de grâces ; parce que cela est sanctifié par la parole de Dieu et la prière » (1 Timothée 4:3-5). Nonobstant, la Bible nous décrit très bien ce qui est mal et dangereux pour le cheminement du chrétien. Les choses comme l’adultère, la fornication, le mensonge et le vol ne sont jamais bien. Et même le peu de plaisir que ces astuces peuvent procurer ne sont que temporaires, mais elles sont toutes soulignées comme menant à la mort s’il n’y a pas de repentance.

Les scribes et les pharisiens se donnaient également nombre de permissions non disponibles au commun des Juifs. Donc, dans Matthieu 23:27-28, Jésus leur témoigne : « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, car vous ressemblez à des sépulcres blanchis, qui paraissent beaux par dehors, mais qui au-dedans sont pleins d’ossements de morts et de toute sorte de pourriture. Vous de même, au-dehors vous paraissez justes aux hommes, mais au-dedans vous êtes remplis d’hypocrisie et d’injustice. » Leur statut, en tant que chefs spirituels, avec tous les privilèges s’y rattachant, s’avérera finalement inutile. Certains individus donnent l’apparence d’être justes et disciplinés, mais Dieu les juge au cœur, là où le péché habite réellement. La façade qu’ils présentent leur semble plus importante que le fait de marcher en renouveau de vie avec Jésus. Ils se privent ainsi de découvrir la véritable pureté que Lui seul peut nous procurer.

Pour ceux qui étudient régulièrement la Parole de Dieu, il devient évident que l’ennemi dont nous parlons ici n’est nul autre que Satan lui-même. Depuis la création du monde, il est l’instigateur de toutes contrefaçons ayant pour but de détruire l’œuvre de Dieu. Son plan a toujours été, et sera toujours, de s’approprier des ouvriers orgueilleux et cupides pour en faire ses ministres ; des gens qui se spécialisent dans la séduction pour piéger des personnes honnêtes qui cherchent la vérité. Ces ouvriers se cachent toujours derrière une façade portant le nom de Dieu, mais qui est inspirée par Satan. En parlant d’eux, Paul nous affirme clairement : « Car de tels hommes sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs qui se déguisent en apôtres de Christ. Et cela n’est pas étonnant, car Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n’est donc pas surprenant que ses ministres se déguisent aussi en ministres de justice ; mais leur fin sera selon leurs œuvres » (2 Corinthiens 11:13-15).

Leur besogne consiste à rendre leurs fidèles confortables avec le peu de vérité qu’ils leurs sermonnent. Mais, à la longue, le danger imminent pour le chrétien, c’est de se séparer de Christ. Ceux qui tombent dans ce panneau perdent la vitalité et le zèle qui les avaient amenés auparavant à Jésus. Petit à petit, leur vie spirituelle devient monotone et, sans même le réaliser, vidée de cette énergie qu’ils possédaient jadis. Une seule solution est possible : celle de se mettre en contact avec Jésus par la prière et la méditation sur la véritable Parole de Dieu. Cela ne peut pas s’accomplir par le moyen d’un événement hebdomadaire où les gens s’assemblent une heure ou deux, en croyant qu’ils sont maintenant ressourcés pour le reste de la semaine.

Le contact du véritable converti avec son Sauveur est un événement quotidien où, peu importe la situation, nous avons cette assurance d’être branchés continuellement sur Lui. Que ce soit tout naturellement, afin de Le remercier pour tout ce qu’il fait régulièrement pour nous, ou dans nos moments de détresse afin de pouvoir entrer rapidement en contact avec Lui pour être secourus. C’est ainsi que nous pouvons restaurer notre facilité d’accès vers notre Sauveur, même quand nous péchons. C’est en Lui demeurant soumis que nous pourrons poursuivre efficacement notre chemin vers le Royaume en toute liberté.

De nos jours, le plus grand obstacle pour reconnaître l’ennemi qui veut résolument détruire votre foi a été soigneusement érigé par Satan lui-même qui est parvenu à inculquer dans l’esprit des gens qu’il n’existe pas. Il a tellement bien fait son travail que bon nombre de personnes ne croient pas en Dieu non plus. De cette façon, les gens négligent de rendre gloire à Dieu pour les bonnes choses qui leur arrivent. Ils sont néanmoins disposés à l’accuser promptement quand les choses vont mal. Au milieu de cette condition spirituelle chaotique, il est devenu normal d’accepter les éclatements de guerre par les humains où les soldats s’entretuent sans aucune émotion. Et le coupable, c’est toujours l’homme lui-même, pourtant créé à l’image de Dieu. La séduction du monde est donc totale. À une personne qui prétend que Satan n’existe pas et n’est qu’un mythe de l’imagination humaine, essayez donc de faire comprendre que ce même Satan est aussi le dieu de ce monde… !

Il n’existe qu’une seule conclusion pour supprimer le pouvoir de cet ennemi, et c’est le retour de Jésus en puissance pour anéantir la confusion créée par le Diable au fil des siècles. C’est Jésus Lui-même qui nous l’a annoncé dans une merveilleuse vision donnée à Son apôtre Jean sur l’île de Patmos. Jean nous dit ceci : « Je vis ensuite le ciel ouvert, et voici un cheval blanc, et celui qui était monté dessus, s’appelait le FIDELE et le VÉRITABLE, qui juge et qui combat avec justice. Ses yeux étaient comme une flamme de feu ; il avait sur sa tête plusieurs diadèmes. Il avait un nom écrit que personne ne connaît que lui-même. Il était vêtu d’un manteau teint de sang, et son nom s’appelle, LA PAROLE DE DIEU. Les armées qui sont dans le ciel, vêtues de fin lin blanc et pur, le suivaient sur des chevaux blancs. Il sortait de sa bouche une épée tranchante pour frapper les nations, car il les gouvernera avec un sceptre de fer, et il foulera la cuve du vin de la colère et de l’indignation du Dieu Tout-Puissant. Et sur son manteau, et sur sa cuisse, il portait ce nom écrit : ROI DES ROIS, et SEIGNEUR DES SEIGNEURS » (Apocalypse 19:11-16).

La période du règne de Satan en tant que « dieu de ce monde » prendra fin à ce moment précis, car voici ce que Jean a vu : « Après cela, je vis descendre du ciel un ange, qui avait la clef de l’abîme, et une grande chaîne en sa main ; et il saisit le dragon, l’ancien serpent, qui est le diable et Satan, et le lia pour mille ans. Et il le jeta dans l’abîme, il l’y enferma, et mit un sceau sur lui, afin qu’il ne séduisît plus les nations, jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis » (Apocalypse 20:1-3). Le gouvernement de Dieu sera alors établi sur la terre pour remplacer tous les autres gouvernements qui existaient auparavant. Mais, cette fois, Jésus Lui-même Se chargera de mettre en place Ses Élus pour administrer ce gouvernement. C’est la Première Résurrection !

Regardons ensemble ce qui attend ces Élus de la Première Résurrection. « Et je vis des trônes, sur lesquels s’assirent des personnes, et il leur fut donné de juger. Je vis aussi les âmes de ceux qui avaient été décapités pour le témoignage de Jésus, et pour la parole de Dieu, et ceux qui n’avaient point adoré la bête, ni son image, et qui n’avaient point pris sa marque sur leurs fronts ou à leurs mains. Et ils vécurent et régnèrent avec Christ mille ans » (Apocalypse 20:4). Voici la louange de Jésus à Ses Élus du Royaume : « Heureux et saint celui qui a part à la première résurrection ! La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux ; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et régneront avec lui mille ans » (Apocalypse 20:6). Ils vont ressusciter immortels ! La seconde mort ne pourra plus les toucher et ils régneront avec Jésus durant le millénium à venir. Voilà ce que Dieu promet à tous eux qui sont prêts à s’engager et à persévérer jusqu’à la fin de leur vie contre l’ennemi qui voudrait détruire votre foi.




D.228 – La communauté et rien d’autre

 

Document de réflexions personnelles sur mon appartenance à l’Église Universelle de Dieu, entre 1974 et 1995, et sur la communauté chrétienne du Nouveau Testament.

par Daniel Dion

• Une approche différente

Je suis un idéaliste. Je vois l’Église de Dieu, celle du Nouveau Testament (NT) et celle en devenir, comme une communauté. Il y a dix ans, ce mot a pris un sens que je ne soupçonnais pas et j’en ai été profondément étonné et reconnaissant. J’ai ressenti à ce moment une sorte de libération, de délivrance et de renaissance.

Je vais tenter d’expliquer dans ce document que l’église universelle de Dieu (éuD), de laquelle j’ai été membre pendant 22 ans, était une pseudo-communauté, c’est-à-dire qu’elle n’était pas une communauté accomplie. Elle n’en était qu’au premier stade de développement d’une communauté, sans connaître son besoin d’en devenir une et sans connaître le chemin par lequel elle devait passer pour y arriver. À des yeux non exercés, par exemple les miens en 1974, l’éuD donnait l’impression d’en être une et d’être la « vraie Église » décrite dans la Bible.

L’éuD s’est disloquée en de nombreux groupes et bien des membres se sont sentis abandonnés et trahis. Je vais donner ma perception de ces événements.

Dans ma réflexion, je vais m’arrêter sur certaines questions et tenter de donner des explications : que manquait-il à l’éuD pour être une communauté et être semblable à l’Église du NT ? Comment les bouleversements vécus par les membres dispersés s’expliquent-ils ? Sont-ils responsables de leur désarroi ? Où est la faute s’il y en a une ? Comment bâtir sur de nouveaux fondements et éviter les erreurs du passé, comme celles qui ont créé des traumatismes graves chez de nombreux membres ? Est-ce seulement possible ?

Un livre a été écrit par Scott Peck concernant la communauté : La Route de l’Espoir. Je vais l’utiliser pour commenter l’église dont j’ai fait partie, ainsi que celle du NT, et visualiser l’Église à venir. Je vais aussi puiser dans mes expériences personnelles pour en dégager des leçons.

Cette façon d’aborder le thème de l’Église pourrait sembler incongrue (déf. : qui ne convient pas, qui n’est pas conforme aux exigences de la situation). Pourquoi m’inspirer des principes d’un livre « non inspiré » et de mes expériences personnelles pour analyser une chose sacrée ?

L’Église de Dieu (celle du NT, pas l’éuD) mérite une analyse sérieuse. Je ferai de mon mieux, mais je ne suis pas un spécialiste. En l’approchant par l’angle communautaire comme celui exposé par M. Peck, j’espère en avoir une perspective différente. Je souhaite comprendre l’étendue, l’utilité, les bases, la structure, le but, les fonctions de la communauté de l’Église et le faire en rapport avec mes perceptions au sujet de l’éuD. Le livre de M. Peck n’est pas la Bible, mais je vous propose de le lire avant de vous en faire une opinion.

Une recherche des tenants et aboutissants de la forme communautaire pourrait me permettre de prendre du recul, de mieux comprendre et de dégager les principes des succès de la communauté de l’Église du NT et les causes des échecs de la pseudo-communauté, comme celle de l’éuD. Je considère que cela n’est pas réducteur. Tout dépend de l’esprit dans lequel les choses sont faites.

J’ai été très impressionné par le contenu du livre de M. Peck. L’analyse qu’il a fait de l’organisation des groupes est basée sur une expérience extraordinaire, acquise sur le terrain. Je vois en cette expérience une manifestation de l’Esprit de Dieu. L’auteur s’est senti inspiré par les Écritures et, à moins d’erreur de ma part, le cheminement qu’il a entrepris devrait servir dans la formation d’un groupe communautaire.

Le but de M. Peck n’était pas d’analyser l’Église du NT. Même s’il est clair qu’il voit l’Église de Dieu du NT comme une communauté, il n’en a pas fait une analyse biblique détaillée. Néanmoins, son livre est une source d’inspiration.

Cet auteur a aussi écrit des livres à succès comme Le Chemin le Moins Fréquenté et Les Gens du Mensonge, qui ont aidé des milliers de lecteurs. À l’aide de son épouse et d’un groupe, il a créé une fondation pour favoriser la création de communautés de par le monde. Ce ne sont pas des communautés ayant une orientation religieuse.

Il pourrait arriver que quelqu’un trouve des défauts dans le livre de Scott Peck ou dans sa façon de concevoir la communauté. Toutefois, la Bible et la communauté de l’Église du NT demeurent les références de base. Le livre de M. Peck est une aide dans la compréhension du fonctionnement d’une communauté.

L’Église de Dieu n’est pas un groupe ordinaire, dans ce sens qu’on ne pourrait lui appliquer sans nuances des règles s’appliquant à des groupes communautaires tels qu’on pourrait en rencontrer ailleurs. Par exemple, une communauté répondant au modèle du livre La Route de l’Espoir fonctionne sans chef. L’Église de Dieu n’est pas comme cela puisqu’elle a un chef : Jésus-Christ.

• Des problèmes

Lorsqu’on regarde l’Église du NT, entre autres choses, on y voit des problèmes. Une bonne partie des livres du NT parle de problèmes vécus par les membres de l’Église et leurs communautés naissantes.

Nous pouvons déjà en tirer une leçon : on ne reconnaît pas l’Église de Dieu par l’absence de problèmes, ni chez les individus, ni au sein du groupe. L’Église n’est pas un groupe parfait composé de gens parfaits. Les croyances des membres ne sont pas parfaites. Il est arrivé que des membres aient été en conflit les uns avec les autres. Il est arrivé que des communautés soient devenues peu à peu aveugles et qu’elles aient eu besoin de se faire réveiller. Il est arrivé que des personnes chargées de responsabilités s’égarent. Il y a eu certains désordres et des fausses doctrines étaient parfois répandues.

Certaines communautés faisaient preuve de maturité et il y avait chez elles très peu de choses à corriger. Pourtant, l’ensemble formait toujours la vraie Église du NT.

Il semble même qu’il y ait eu des différences entre les apôtres. Paul a semblé sévère à l’occasion. Jean a semblé plus souple, moins pressé. Pierre était parfois fort et parfois faible. Il y eut entre eux des divergences. Pouvons-nous en tirer une autre leçon ? Les différences entre les anciens existent au sein de l’Église du NT. Et encore celle-ci : divergences et différences ne signifient pas sectarisme, séparations et luttes de pouvoir.

D’autre part, on ne voit pas dans le NT une sorte d’autorité centrale, un siège social, une personne ou un comité, qui déciderait de toutes les choses importantes se passant dans l’Église. Certains voient dans un chapitre du livre des Actes la justification d’un « pouvoir central ». On voit plutôt en Actes 15 comment fonctionnait l’Église de Dieu. Il y avait un problème qui touchait la communauté d’Antioche et qui risquait de se répandre dans toutes les Églises locales. Une décision fût prise par consensus (il y a plus loin des explications au sujet de ce mot) à Jérusalem par les anciens et les apôtres réunis. Le problème venait de la région de Judée où se situe Jérusalem. C’est donc au point d’origine que fût réglé le problème. Ensuite, une lettre rédigée lors de cette réunion circula pour informer les communautés de la solution proposée. Le problème ne touchait pas une seule communauté, mais potentiellement l’ensemble des communautés. C’est ce qui explique l’aspect extraordinaire de cette réunion.

L’autorité centrale est donc Jésus, Sa parole est notre référence, le St-Esprit est notre guide et l’Église est le Corps de Christ.

Scott Peck résume un peu les choses de cette façon, à la page 86 de son livre :

« …des gens en conflit se disent… “Si nous sommes capables de résoudre nos conflits, un jour alors nous serons capables de vivre au sein d’une communauté.” Mais se pourrait-il qu’il faille voir les choses complètement à l’opposé ? Et que le véritable rêve s’énonce ainsi : “Nous pourrons résoudre nos conflits si nous pouvons vivre au sein d’une communauté” ? »

À la page 106 de son livre, Scott Peck a écrit ceci :

« La dynamique fondamentale de la pseudo-communauté est d’éviter les conflits. En soi, l’absence de conflits au sein d’un groupe n’est pas un diagnostic. Les communautés authentiques peuvent avoir d’agréables et parfois de longues périodes exemptes de conflits. C’est qu’elles ont appris à composer avec les conflits plutôt qu’à les éviter. La pseudo-communauté évite les conflits ; la véritable communauté les résout. »

L’éuD n’était pas un groupe parfait, loin de là. Mais cela ne suffit pas pour la commenter ou pour savoir si elle était vraiment l’Église de Dieu ou pas. Ce à quoi sert cette reconnaissance d’imperfection de l’Église de Dieu est seulement pour dire que si l’on cherche un groupe parfait composé de gens parfaits, on ne trouvera pas l’Église de Dieu, comme celle du NT.

• Des solutions

On enseignait, dans l’éuD, l’analogie de l’apôtre Paul concernant le Corps de Christ : il y a la tête, les yeux, les mains, les pieds, etc. (I Cor. 12:12).

À la tête, il y avait les anciens. Eux, ils pouvaient penser, décider et trancher sans tenir compte de ce que les autres parties du corps pouvaient penser. Après tout, il n’y a que la tête qui pense, n’est-ce pas ? Nous, nous pouvions exécuter sans nous poser trop de questions. En haut la tête, en bas les pieds. De là à dire que les pieds n’ont pas de tête, il n’y a qu’un pas que les pieds pouvaient rapidement franchir. On peut bien en rire un peu…

C’était par un usage tordu de cette Écriture, entre autre, que ceux qui clamaient leur devoir d’autorité justifiaient leurs positions et leurs décisions. Leur manquer de confiance était, selon une grande partie d’entre eux, une preuve de rébellion, de fort mauvaise attitude ou de manque de foi en Dieu.

La considération, la reconnaissance des dons, les services rendus par les membres doivent être des choses naturelles, reconnues et appuyées par la communauté.

Nous le savons : au sein de l’éuD, la plupart du temps, des suggestions et des solutions concernant le fonctionnement de l’église ne pouvaient pas venir des « membres ». Le « pouvoir » ou le leadership n’étaient pas partagés. En passant, le mot membre ne semblait pas s’appliquer de la même façon à certains anciens qu’à la majorité, comme s’ils se plaçaient au-dessus des autres membres de l’église.

Les dons des membres n’étaient pas assez mis à profit (sauf les dons monétaires), ils n’étaient pas assez recherchés, enseignés ou encouragés. L’autoritarisme et le dogmatisme étaient choses courantes. L’éuD se comportait comme une secte ; son sectarisme et son totalitarisme nous semblent évidents aujourd’hui. Comme le mot secte nous faisait horreur à l’époque ! Quelle inconscience nous animait ! Que Dieu nous garde de ce piège et des autres qui pourraient nous guetter !

Les solutions aux problèmes étaient mises en place et autorisées par certains des anciens. Aujourd’hui, il apparaît évident qu’une bonne partie d’entre eux ne nous faisaient pas confiance.

C’est Jésus qui est la Tête du Corps de l’Église (Col. 1:18). Prendre le contrôle de l’Église (ou de ses membres, ce qui revient au même) n’est ni plus ni moins que d’usurper l’autorité de Jésus en prenant la place de la Tête. C’est Lui qui place les membres là où Il les veut en leur donnant les dons qu’Il veut bien.

Lorsqu’un élément contrôlant décide de placer un membre ici ou là et de lui donner ou lui enlever une responsabilité, sans considération pour cette personne et sans considérer les besoins, la reconnaissance et l’appui de la communauté et sans la consulter, il peut facilement y avoir faute. Les « décideurs » ne devraient pas cacher leurs motifs et ne pas craindre de s’adresser à la communauté pour faire les meilleurs choix. Mieux encore, les décisions prises en communauté sont les plus susceptibles d’être sages et de porter de bons fruits. Le contraire met en péril la communauté elle-même puisqu’elle y introduit un contrôle anti-communautaire.

En rapport avec les Écritures, j’en retire ceci : un enseignement apparemment supporté par un groupe  pourrait partiellement ou complètement être vidé de son contenu, détourné de son sens, comme on l’a vu dans l’usage souvent fait par l’éuD de l’analogie du Corps de Christ ; il y a aussi le verset disant : « Dis-le à l’Église » qui était utilisé pour lui faire prendre le contraire de son sens.

Je me permets d’énoncer une évidence : tous les appelés et baptisés sont des membres, quels que soient leurs titres et leurs fonctions.

Tous les membres ont une tête, mais ne sont pas à la tête. Chacun doit se servir de sa tête, apprendre à penser par et pour lui-même, en harmonie avec la communauté, conformément aux enseignements d’amour envers Dieu et le prochain. Nous avons tous le libre arbitre et devons nous en servir.

Cela est bien loin de ce que j’avais entendu dire par un pasteur qui était extrêmement fatigué d’entendre des membres dire : « Moi, je pense ceci ou cela. » Il trouvait que les membres n’étaient pas, et je cite : « …équipés pour penser » ! C’était une insulte à l’intelligence des gens et un manque de confiance flagrant en ceux qui sont appelés de Dieu. Cela pouvait installer un doute permanent et malsain au sujet de notre propre jugement, outil que l’on doit développer pour faire la part des choses, distinguer le bien du mal et « vérifier toutes choses ». Quelle tragédie que de rendre les gens dépendants du jugement d’une autre personne ! Cela explique en partie les longues files d’attente qu’il y avait dans l’église de Montréal pour « parler au ministre », à ce ministre, en l’occurrence. Une personne en visite à Montréal, membre d’une église hors Québec, m’a confié sa grande surprise face à ces files d’attente.

Je pense que l’on peut dire aussi que la confiance première va envers Dieu et en Son jugement. Dieu n’appelle-t-Il des « membres » que pour supporter l’œuvre financièrement parlant ou parce que chacun a sa place dans l’Église, au sein de la communauté, dans le Corps de Christ, avec son rôle bien à lui, distinct et complémentaire à celui des autres membres et des anciens ? Poser cette question, c’est un peu y répondre aussi. La confiance devrait aller dans ces deux sens : de tous envers Dieu et entre nous tous.

•  Le doute

Scott Peck exhorte dans son livre, à la page 244 :

« Pour autant que je puisse en juger, l’un des plus grands péchés commis par notre église chrétienne et pécheresse fut, tout au cours de son histoire, de décourager l’expression du doute. Ce faisant, la communauté de l’église s’est constamment aliéné des gens en pleine croissance spirituelle qu’elle a souvent condamnés à une résistance perpétuelle aux intuitions d’ordre spirituel. À l’inverse, l’église ne pourra jamais faire face à ce défi si elle n’en vient pas à considérer carrément le doute comme une vertu chrétienne ― pour tout dire, une responsabilité chrétienne. Notre croissance ne peut et ne devrait pas faire l’économie de cette remise en question. »

Il n’était pas de bon ton, pour dire le moins, d’avoir des doutes dans l’éuD, encore moins de les exprimer. Les personnes estimées fortes étaient celles qui ne doutaient de rien. On ne nous invitait jamais à exprimer nos doutes. Il n’y avait que les certitudes conformes aux enseignements reçus qui étaient bien accueillies. Cela nous permettait de poser des questions et les réponses que l’on recevait devaient dissiper les doutes. Revenir sur la question et/ou sur la réponse pouvaient être considéré comme une manifestation de mauvaise attitude. Et ça, c’était vivre très dangereusement, sur le bord de la porte.

C’est cela qui, très souvent, faisait dire aux non membres que nous étions victimes de lavages de cerveau. On nous appelait aussi des « armstrongistes ». Peu nous importait, puisque nous nous moquions bien de ce que les gens pouvaient penser de nous. Il nous était simple de rejeter ces choses du revers de la main en nous disant qu’elles n’avaient aucune valeur puisqu’elles venaient « du monde ». S’il était facile pour des gens de nous affubler de ce nom qui se voulait une insulte, il ne l’était pas pour eux de nous expliquer calmement en quoi nous nous trompions ou en quoi M. Armstrong était fautif. Si nous ne leur étions pas ouverts, il est aussi vrai que, très souvent, ils ne l’étaient pas pour nous démontrer ce en quoi nous aurions pu errer.

C’est trop facile de dire que quelqu’un s’est fait « laver le cerveau » et d’en rester là. C’est plus difficile de l’approcher respectueusement dans le but de l’aider vraiment, sans condescendance. Toutefois, il était plutôt ardu de nous approcher puisqu’il nous avait été inculqué que le « tentateur » pouvait se servir des gens pour nous détourner de la vérité.

De toute façon, il ne s’agit pas de nous soucier ou non de ce que les gens pensent de nous. Il s’agit de savoir si nous faisons la volonté de Dieu.

Les doctrines, ou ce qu’on nous disait être des doctrines, n’étaient pas des éléments dont on pouvait douter. Est-il étonnant que nous ayons pu nous sentir à l’étroit, par moments ? En tout cas, ce n’est pas la parabole de la porte étroite qui m’a permis de me sentir plus à mon aise, si on l’utilisait pour me commander de rentrer dans le rang sans mes doutes.

La définition suivante du doute exprime bien les choses : incertitude concernant quelque chose. Un membre incertain devant une autorité sans incertitude faisait figure de faible. Je me souviens d’une affirmation venant d’une autorité de l’éuD : « Le doute est un signe de non intelligence. » Le moindre doute pouvait faire se sentir idiot le plus brillant ou zélé des chrétiens. De chrétien, il devenait crétin.

Non seulement le doute doctrinal était proscrit, le doute de toute autre chose venant de l’éuD l’était aussi.

Pour se créer, subsister et prospérer, la communauté doit respecter, accueillir, considérer et aborder les doutes sans culpabilisation, ni menaces.

Manifester respectueusement un doute devant la communauté est un exercice salutaire, utile à tous les membres, source de discussion et d’approfondissement des Écritures, des occasions de cimenter les liens entre membres, un enrichissement collectif intense, des occasions de manifester des dons et que sais-je encore…

•  La pensée unique

Il fut un temps où je croyais en la pensée unique. Je pensais qu’il fallait trancher les choses nettement pour plaire à Dieu. Je me ralliais aux enseignements venant du ministère. Je réagissais mal aux idées différentes et je ne donnais aucun espace aux nuances.

La pensée unique était très à la mode dans l’éuD. Elle était favorisée et encouragée.

Maintenant, je pense qu’il y a tellement de choses que je ne sais pas que je ne peux me permettre d’être tranchant. Il vaut mieux, je pense, dire à Dieu et aux gens qu’on ne sait pas vraiment, après avoir fait des efforts de compréhension, que de se prononcer catégoriquement sur une chose qui serait nébuleuse ou qui serait comprise différemment par d’autres gens.

Chacun a le droit de penser ce qu’il pense, mais n’a pas le droit de juger celui qui pense différemment et le qualifier d’hérétique. Sous prétexte d’avoir une pensée pure et conforme à une compréhension « saine » de la Parole de Dieu, on peut vite devenir intolérant et être tenté de coller une étiquette, de harceler afin de forcer sa compréhension des choses et/ou d’exclure quelqu’un.

Un petit groupe de personnes et moi (environ huit personnes) avons récemment démarré une nouvelle communauté se réunissant dans nos maisons. Nous nous inspirons du fonctionnement de l’Église du NT et nous laissons Dieu nous diriger par Sa Parole que nous lisons à haute voie à chaque réunion. Nous étudions en groupe certaines doctrines qui nous touchent plus directement.

À ce jour, je n’ai pas vu une seule église qui permet ouvertement de ne pas avoir une pensée unique. Y en a-t-il ? Notre groupe naissant serait-il une exception ?

Dans notre groupe naissant, je pense que nous pourrions permettre des opinions différentes concernant la doctrine après avoir examiné les choses en groupe, sans être arrivé à une vision uniforme.

Jusqu’à un certain point, la pensée unique est rassurante. Mais, à la limite, elle finit toujours par heurter quelqu’un quelque part. La tolérance au sujet des croyances et des opinions n’est pas une chose qui nous a été enseignée. On nous a plutôt inculqué que la certitude est une obligation et que les zones grises du doute sont des lieux fort inconfortables, voire très dangereux. Combien d’églises se sont-elles formées sur des différences doctrinales ? Et qu’est-ce qui est à l’origine de ces dislocations si ce n’est l’intolérance face aux idées différentes ?

Je précise que la tolérance dont je parle est la capacité d’un individu à accepter une chose avec laquelle il n’est pas en accord. Il ne s’agit pas de l’acceptation de choses qui seraient contraires à la Parole de Dieu.

•  Les doctrines

Wikipedia (dictionnaire encyclopédique Internet) définit ainsi le mot doctrine : « Une doctrine (mot attesté en 1160, du latin doctrina, enseignement, théorie, méthode, doctrine) est un ensemble systématique de conceptions d’ordre théorique enseignées comme vraies par un auteur ou groupe d’auteurs. »

En ce qui nous concerne ici, la doctrine est ce qui enseigné dans la Bible. On peut considérer la doctrine dans son ensemble ou les doctrines comme les enseignements bibliques.

D’autre part, il y a l’interprétation que font les églises et les gens des enseignements. Cette interprétation dépend de plusieurs facteurs : connaissances, érudition, croyances de base, soumission à l’autorité, culture, références, préjugés, bon sens, etc.

Dans l’éuD, à partir de sa création jusqu’en 1995, une des doctrines de base était celle voulant que nous soyons encore sous l’Ancienne Alliance, sauf en ce qui concerne le système sacrificiel qui avait été, disait-on, aboli par le sacrifice de Jésus. Il y avait donc les fêtes, les dîmes, les commandements et les lois sur les viandes pures et impures qui étaient encore en vigueur, croyions-nous.

Coup de théâtre en 1995 : nous nous étions trompés… la Nouvelle Alliance est en vigueur et change tout notre système de doctrines. Plus rien n’est obligatoire. Les dîmes, l’observance des fêtes et du sabbat, les lois sur les viandes, toutes ces choses étaient maintenant révolues et pouvaient être ou non observées, à part les commandements renouvelés dans le NT. Le reste était devenu volontaire.

De nouveaux enseignements se sont ajoutés. L’un d’eux a créé de grandes controverses : la nature de Dieu. Cela a pu ouvrir la porte à ce qui est venu plus tard dans l’enseignement concernant la trinité.

Des membres étaient bouleversés. Selon certains, nous ressemblions de plus en plus à l’Église catholique. C’était très loin d’un compliment, bien entendu. C’était l’amorce de l’éclatement.

Tout au long des changements doctrinaux, la structure de l’éuD est restée la même. Tout venait d’en haut. Les doutes étaient tolérés, mais encore mal vus. J’ai quitté à ce moment, mais pas pour des raisons doctrinales ou à cause des changements.

Comment passer d’un mode de croyances à un autre en si peu de temps ? Un jour, on nous dit que la vérité est une chose et le lendemain, on dit que c’est autre chose. Tout venait d’en haut, de la part des mêmes personnes, avec la même structure d’autorité. Le système de croyances venait d’en haut de la pyramide d’autorité de l’éuD. On nous disait, en quelque sorte : « Voici ce en quoi vous devez croire, maintenant. »

Or, la confiance dans les leaders de l’église avait été minée. Comment être sûr que ces gens ne se trompaient pas dans ces changements importants ? Était-ce par l’étude de la Bible, selon le plan suggéré venant des mêmes dirigeants ? L’interprétation du Livre qui avait servi à établir le premier mode de croyances pouvait-il servir à renverser ce mode et en établir un autre ? Les personnes qui étaient prêtes à nous exclure, peu de temps auparavant, si nous ne croyions pas en leur première interprétation étaient-elles assez crédibles pour nous enseigner une autre façon de voir les choses ? Je trouve qu’il y avait là une grande absurdité. De plus, rien ne s’est fait de façon communautaire à ce moment.

Cette façon d’établir un nouveau mode de croyances était vouée à l’échec pour de nombreux membres, on aurait dû s’en douter. Certains ont quand même intériorisé les nouveaux enseignements, les ont acceptés comme doctrine. D’autres n’ont pas pu et ont cherché à s’assembler avec ceux qui partageaient leurs croyances. Plusieurs ont abandonné toute appartenance. De part et d’autre, les jugements envers ceux qui ne partageaient pas leurs croyances pouvaient être sévères. Cela a brisé des relations, des amitiés. Cela a brisé le momemtum de la mission du groupe.

Wikipedia définit ainsi le mot croyance : « Dans son sens le plus courant, croyance est un terme qui s’applique à l’adoption d’une vision du monde qui n’est pas fournie par l’expérience ou la science, mais par les échanges entre divers individus ou par divers textes dogmatiques. Ainsi, la croyance est l’attitude de l’esprit qui affirme, selon des degrés plus ou moins grands de possibilité, la vérité ou la réalité d’une chose, sans pouvoir fournir de preuve, ni qu’il soit possible de pouvoir fournir la preuve de sa fausseté. »

Il ne semble pas possible qu’il puisse y avoir de croyances sans interprétations. Lorsqu’une croyance est énoncée et publiée officiellement, les membres du groupe peuvent décider de l’examiner ou non. Ils peuvent l’accepter ou la rejeter. Ils peuvent se dire que c’était mieux avant pour toutes sortes de raisons.

Il y avait beaucoup de certitudes dans l’éuD. On ne peut passer d’un mode de croyances à un autre rapidement sans qu’il y ait des incertitudes. Personne n’avait été formé pour vivre avec les doutes qui sont apparus. Une bonne partie des membres et des ex-membres étaient bouleversés parce qu’ils avaient des doutes et qu’ils n’avaient aucune idée de ce qu’ils devaient en faire.

Scott Peck explique, à la page 269 de son livre :

« Ceux qui cherchent les certitudes, ou qui proclament la certitude de leur savoir, sont incapables de tolérer l’ambiguïté. Le mot “ambigu” signifie “incertain”, “douteux”, ou “susceptible de revêtir plus d’un sens”. Parce que cela signifie qu’on ne sait pas ― et peut-être qu’on ne sera jamais capable de savoir ―, notre culture a beaucoup de difficulté à tolérer l’ambiguïté […] Nous commençons (lorsque le groupe est devenu une communauté) à comprendre que tout n’est pas “blanc ou noir”, que les choses ont plusieurs dimensions, souvent des significations contradictoires. Voilà pourquoi les mystiques de toutes les cultures et de toutes les religions parlent en termes paradoxaux ― non en terme de “soit l’un/soit l’autre”, mais en termes de “à la fois l’un et l’autre”. La faculté de tolérer l’ambiguïté et de penser de façon paradoxale est une des vertus du vide en même temps qu’elle est un préalable à l’avènement de la paix. »

L’éuD avait un énoncé de croyances dans les derniers temps où j’étais membre. Il était sensé contenir des doctrines de base. Il a changé au fil du temps. Les croyances de base ont changé. Un changement et hop, un nouvel énoncé !

La compréhension des choses évolue avec le temps et c’est normal. Il existe ce qui s’appelle une « révélation progressive ». Un énoncé, en ce qui me concerne, fige les croyances dans le temps, jusqu’au prochain. C’est un non-sens, pour moi, de produire un énoncé en disant que cela représente les croyances ou La croyance, puisqu’elles évoluent avec le temps. Même si la vérité ne change pas, sa compréhension et ses implications peuvent évoluer. Tout est dans la Bible. L’énoncé de croyances est là. Il me semble que l’on peut discuter de notre compréhension des choses. Il s’agit d’une compréhension, pas d’une condition pour être sauvé.

Certains ressentent le besoin de se distinguer des autres groupes en utilisant un énoncé de croyances. Je ne ressens pas ce besoin. D’autres se sentent rassurés par un énoncé, je pense. Je ne suis pas de ceux-là. Au contraire, un tel énoncé me mettrait mal à l’aise. Par contre, j’imagine qu’un énoncé de pratiques et de mission pourrait être utile au groupe.

La Bible recèle des trésors qui nous sont révélés au fil du temps. Je ne pense pas que je me sentirais à l’aise que notre communauté mette par écrit ses croyances. Toutes les personnes qui la composent se sentiraient obligés d’y croire. Ce n’est pas à l’énoncé auquel je voudrais me référer, c’est au manuel qui nous est commun, écrit depuis longtemps, c’est à l’Esprit qui agit en nous. C’est l’amour qui témoigne de qui nous sommes, pas nos croyances.

Un des effets pervers d’un énoncé de croyances est le sentiment d’obligation de croire en son contenu pour faire partie du groupe, comme si c’était une liste de conditions. En ce sens, l’énoncé prend plus d’importance que le livre qui est sensé l’inspirer. C’est donc pour moi un sérieux effet réducteur qui ne m’inspire pas du tout.

Si un énoncé de croyances était fait, je pense qu’il devrait refléter les compréhensions différentes existantes dans le groupe. Je pense qu’il devrait aussi, dans son préambule, exposer clairement la notion de compréhension et préciser qu’il ne s’agit pas de dogmes.

Autre chose : dans l’éuD, il me semble que la notion d’unité était confondue avec celle d’uniformité. Nous devions tous croire dans les mêmes choses et obéir à un chef humain, en croyant que c’était faire preuve de soumission envers Dieu et d’unité. C’était un détournement de l’autorité de Dieu et c’était de l’uniformité.

On nous citait à ce propos la soumission de Josué envers Moïse. Il était un exemple à suivre, un modèle. En étant soumis comme lui à l’autorité, nous étions soumis à Dieu. Cela semble raisonnable, mais il y a de grandes nuances à faire. Moïse était vu directement par tout le peuple au quotidien et tous savaient que Dieu l’avait choisi, sans aucun doute possible. Moïse ne commettait aucun abus et le seul qu’il a fait a été jugé par Dieu comme devant l’empêcher d’entrer en terre promise (Nb 20:12). Cela montre à quel point Dieu ne badine pas avec la question de l’autorité, non ?

Il faudrait être un peu ou très naïf pour croire que Moïse, d’une part, et n’importe quel leader religieux, d’autre part, seraient aussi légitimes l’un que l’autre. Comment arriver à les comparer, sans étirer l’élastique jusqu’à ce qu’il se brise ?

Jusque dans les années 1970, M. Armstrong (dont je parle plus loin) a fait plusieurs prédictions reliées aux temps de la fin et à la grande tribulation. Il est un fait indéniable que ses prédictions (ou prophéties) ne se sont jamais accomplies, comme dans d’autres confessions religieuses. Il est pourtant clair qu’on ne doit pas essayer de prédire l’avenir, il me semble.

Waterhouse, un évangéliste dans l’éuD qui allait dans toutes les assemblées de l’éuD de par le monde, a comparé M. Armstrong, après sa mort, à Moïse et son successeur, M. Joseph W. Tkach, à Josué. Il avait pourtant dit que si M. Armstrong mourait avant la grande tribulation, ce serait une preuve qu’il était un faux prophète. M. Waterhouse changea donc d’avis et récupéra la mort du « chef » à l’avantage de l’éuD. Comme on le dit dans des circonstances semblables : « C’est n’importe quoi ! »

Il n’y a pas que les questions doctrinales qui puissent contribuer à l’éclatement d’un groupe et aux désaffections religieuses, il y a aussi l’abus spirituel.

•  Abus spirituel

Je commencerai à commenter cette section en énonçant une constatation évidente : tous les abus spirituels que j’ai connus ont été commis par des individus et non par une communauté. Il ne m’est jamais arrivé, pas plus qu’aux membres que je connais, d’avoir eu à vivre des abus et des injustices par décision de l’église réunie (la communauté).

De nombreuses décisions importantes et fâcheuses ont été prises par des personnes en autorité derrière des portes closes. Leurs motivations et les sources de leurs choix n’étaient pas dévoilées aux « membres », comme si ces choses n’étaient pas de nos affaires. Qu’un membre soit mis à la porte, qu’un autre soit menacé de l’être parce qu’un ministre interprète mal ce qu’il veut faire, qu’un autre soit mis en probation, que le baptême soit refusé à quelqu’un, qu’un ministre soit déplacé sans qu’il y ait une véritable urgence, qu’un ministre expérimenté soit écarté volontairement de ses fonctions, qu’un mariage ou un divorce soient acceptés et d’autres refusés, qu’un ministre traite mal des membres, ces choses et tout le reste se passaient comme si nous n’étions que les employés d’une compagnie, sans aucun égard pour nos sensibilités, nos besoins, nos opinions, enfin, sans considérer tout ce que Dieu avait placé en nous. L’obéissance était la valeur la plus importante, semble-t-il. Parfois, la seule.

« L’église n’est pas une démocratie », nous disait-on pour justifier ces comportements. Aujourd’hui, je répondrais ceci : « Qu’est-ce donc que l’Église ? Est-elle une dictature dont vous seriez un des maîtres ? Ne devrait-elle pas être une communauté, comme celle du NT ? Qui êtes-vous pour contrôler le groupe et les membres de l’Église de Dieu ? » Mes questions me vaudraient de me faire mettre à la porte. Et là je dirais : « Qui êtes-vous pour vous opposer à Dieu ? Jésus n’a-t-Il pas dit : « Tous ceux que le Père me donne viendront à moi, et je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi » ?

C’est bien le fun d’avoir de bons mots une quinzaine d’années après…

Si ma constatation au sujet des abus est évidente, elle n’en est pas moins importante. La solution à l’abus spirituel, à l’autoritarisme, au totalitarisme et au dogmatisme passe par la communauté. Comment pourrions-nous démarrer un groupe dont les structures seraient pareilles ou très proches de celles que nous avons connues, sans tomber dans les mêmes erreurs, panneaux et abus ? Je crois que cela serait impossible, malgré toute la bonne volonté possible. Ce serait une erreur de nous penser meilleurs que les autres. Un fonctionnement communautaire protège des abus.

Il me semble légitime de souhaiter faire partie d’un groupe où nous aurions l’assurance de ne pas vivre d’abus comme nous en avons vécus dans l’éuD. Les choses se passaient dans ce groupe comme si aucun recours n’était possible. Il était pourtant bien possible et avait été institué par Christ, mais il n’était pas appliqué.

Il ne s’agit pas de s’imaginer qu’une communauté ne connaîtra jamais de problèmes. Toutefois, étant une communauté, elle reçoit de Dieu ce qui lui est nécessaire pour les régler. Toute la communauté retire un bénéfice de régler en commun les problèmes qui la concernent. Lorsque l’on traite sans fin les gens comme des enfants, sans confiance, le groupe et ses membres ne progressent pas, ou progressent moins qu’ils ne pourraient. C’est une forme d’abus que de priver les gens de ce qui touche leur croissance au sein de la communauté.

Lorsqu’une personne prend sur elle ce qui appartient à la communauté, elle lui nuit. Elle usurpe une responsabilité collective en en faisant une responsabilité individuelle. Une personne qui se croit capable d’être à la tête des membres doit être remise à sa place par la communauté avant qu’elle ne crée des problèmes.

Mon impression est que la structure pyramidale est propice aux abus tandis que la structure communautaire nous en libère. À mon avis, c’est à cause de la structure pyramidale que nous avons été privés des dons de nos sœurs et frères, que l’amour que nous aurions pu développer les uns pour les autres a été freiné et que l’église qui aurait dû être notre oasis de paix a été pour plusieurs un fardeau qui est devenu insupportable.

Une croyance populaire veut que tout groupe ait besoin d’un chef, visible et bien identifié. La communauté de l’Église a besoin d’un chef. Elle en a un, Il est connu, mais Il est invisible. Cela peut ne pas suffire à certaines personnes. C’est dommage pour eux et je ne sais quoi leur dire. Je ne pourrais plus faire partie d’un groupe dont le chef est un être humain faillible, comme tous les autres.

Au sein de l’éuD, nous nous moquions bien de la notion de l’infaillibilité du pape. Bien voyons donc, comment un homme peut-il être infaillible ? Il est d’une évidence criante que c’est impossible. Pourtant, dans l’éuD, nous nous contentions bien d’un chef humain et par conséquent faillible, alors que celui qui a fondé l’Église est immortel, infaillible et tout-puissant. C’était « pas catholique » et très catholique en même temps de penser comme nous pensions et de penser ce que nous pensions.

Quelle différence y avait-il entre M. Armstrong, avec ses délégués, et le clergé des grandes églises connues, au-delà des appellations et des soutanes ? Les deux règnent/régnaient en maîtres sur leurs groupes et pratiquent/pratiquaient l’élitisme, dont voici une définition : « attitude — politique ou culturelle — de clivage entre une classe dirigeante et une classe dirigée, qui ne prend pas en compte les préférences d’une majorité. » Je me souviens très bien que l’on ne nous demandait pas quelles étaient nos préférences dans l’éuD.

La Parole de Dieu n’appartient pas à un clergé et ce n’est pas à une élite à tout contrôler, croyant que ses talents lui en donne le droit ou qu’elle en aurait le devoir. C’est aux fruits qu’on reconnaît les chrétiens et ce qu’ils pourraient faire dans l’Église, mais cela ne devrait jamais aller dans le sens d’une autorité telle qu’elle était exercée dans l’éuD.

Dans l’éuD, on nous a souvent lu le passage d’Hébreux 13:17 : « Obéissez à vos conducteurs et ayez pour eux de la déférence, car ils veillent sur vos âmes comme devant en rendre compte ; qu’il en soit ainsi, afin qu’ils le fassent avec joie, et non en gémissant, ce qui ne vous serait d’aucun avantage. » En chaire, on faisait souvent des assemblages de versets pour nous convaincre et nous enjoindre d’obéir au ministère. On ne faisait pas le lien entre ces versets et les responsabilités individuelles et communautaires.

Sur un site Internet (http://www.croixsens.net/sermons/pasteurs.php) se trouve ce texte concernant la soumission :

« Pareillement, notre soumission envers ceux qui sont en autorité sur nous (Ep.5:20) est à l’image de notre soumission envers Christ, car c’est Christ qui habite dans nos pasteurs et qui nous dirige à travers eux.

« Si nous ne sommes pas soumis aux autorités visibles, c’est le signe que nous ne sommes pas soumis non plus à l’autorité invisible de Dieu sur notre vie.

« Nous pouvons donc évaluer notre soumission à Christ par notre soumission aux autorités qu’il a établies sur nous. »

Un peu plus loin, dans le même texte :

« Ce n’est pas qu’il faut suivre aveuglément tout ce qu’ils enseignent, l’église est appelée au discernement. 1Th.5:19-21 (“N’éteignez pas l’Esprit. Ne méprisez pas les prophéties. Mais examinez toutes choses ; retenez ce qui est bon ;”) mais c’est avec humilité qu’on doit apporter nos objections, s’il y a lieu, avec une attitude prête à être enseignée. »

On parle peu ou pas de la soumission du pasteur à Dieu. On ne parle pas de la possibilité d’abus et du rôle de la communauté. On ne parle pas des instructions importantes de Matthieu 18. On ne parle pas non plus de la responsabilité de lier et de délier qui a été confiée à la communauté comme au ministère.

Dans ce texte, les choses sont présentées comme si chaque difficulté était d’ordre individuelle seulement et devait être abordée seul à seul avec le pasteur. On ne parle pas de témoins ni de l’appel à l’Église qui a été institué par Christ. Malheureusement, sans les témoins et la communauté, les possibilités d’abus et d’erreurs demeurent.

• Mission

En voici quelques définitions prises sur Internet :

Charge donnée à quelqu’un de faire une chose.
Fonction temporaire dont un gouvernement charge un ou plusieurs agents spéciaux.
Les personnes chargées de cette fonction.
But, objectif que l’on s’efforce d’atteindre.
Suite de prédications, de conférences religieuses.
Établissement de missionnaires chrétiens.

Une mission peut être une chose personnelle, de couple, de groupe et/ou communautaire. Elle peut être décidée, suggérée, inspirée ou imposée.

Je trouve logique que si une communauté adopte une mission, elle le fait volontairement. Une personne ne peut imposer une mission à une communauté puisque, par définition, une communauté ne se soumet pas à  l’autorité d’une personne, mais prend ses décisions par consensus.

Que dire alors d’un sentiment de mission intense, urgent, ressenti comme une obligation par une personne ? Il m’est impossible de  répondre à cette question trop personnelle par une affirmation générale. Toutefois, je pense que l’urgence s’applique d’abord à la personne concernée. Et elle doit prendre garde de ne pas interpréter cette urgence dans un sens qui s’oppose au principe de la communauté, outil privilégié créé par Christ.

Dans l’éuD, la mission générale était de proclamer la bonne nouvelle à travers le monde. Nous avions, par M. H. W. Armstrong, l’impression de comprendre ce qu’était l’Évangile et une façon de voir comment il devait être prêché dans le monde et auprès des chefs des nations.

Il n’était pas question de remettre en question cette mission, ni dans sa définition ni dans son interprétation. De toute évidence, rien de cela n’était communautaire.

Il y avait quand même des personnes « volontaires », les membres de l’église, se considérant des appelés de Dieu, pour assister les personnes « en charge » dans l’exécution de cette mission. Pendant que j’étais membre, il ne m’est jamais arrivé de douter de cette mission.

Aujourd’hui, j’aurais un esprit plus critique. J’étudierais le sens du mot « Évangile ». J’étudierais le sens du mot « proclamer ». Je réfléchirais sur le sens de ma participation. Je considérerais la structure du groupe.

J’aurais besoin que les personnes avec lesquelles j’en discuterais fassent preuve d’ouverture et ne me donnent pas le sentiment de m’imposer leur point de vue. J’aurais besoin de me sentir libre et d’avoir envie de participer. J’aurais besoin de ne pas ressentir un fardeau supplémentaire et de sentir que mes sœurs et frères ne se sentent pas accablés par la mission ou par les sentiments d’une personne, aussi bien intentionnée soit-elle, qui pousse fortement sa vision de la mission du groupe. J’insisterais sur la communauté.

Il est prématuré, dans ma compréhension des choses, de discuter d’une mission chrétienne, aussi noble soit-elle, avant que le groupe devienne une communauté.

Je me sens très inconfortable avec ce qui a été énoncé par un des initiateurs d’un groupe comme ce qui devrait être notre mission, c’est-à-dire d’aller vers nos anciens sœurs et frères de l’éuD qui sont sans appartenance, pour inviter ceux qui aimeraient en avoir une en rappelant à l’ordre ceux qui « vivent dans le péché » et afin de vivre ensemble l’amour de la vérité.

D’abord former une communauté, et la mission lui sera révélée après par Jésus-Christ. Comment savoir à ce stade-ci, c’est-à-dire, avant de former une communauté, quelle devrait être sa mission ? Comment savoir d’avance ce que Dieu voudra nous inspirer en tant que groupe ? Nous ne pouvons pas préméditer de ce que Dieu fera de nous. Nous devons attendre la manifestation de Sa volonté au sein du groupe.

Pour cela, il faut croire que Dieu est capable de travailler au sein d’un groupe et avoir la patience d’avancer comme Il le souhaite.

Nous savons déjà ce que certains au sein du groupe pensent au sujet de leur vision d’une mission. Ce n’est pas parce que le livre d’Aggée parle de la reconstruction du temple et que l’amour de la vérité est annoncé avec force dans toute la Bible, surtout dans le NT, que la mission devient automatiquement claire et nette pour tous. Chacun vit son cheminement à sa vitesse et personne ne peut juger des motivations profondes des autres ou de leur absence apparente.

Le livre d’Aggée peut être vu de différentes façons. Une de celles-ci pourrait être en rapport direct avec la communauté : la reconstruction du temple comparée à celle de la construction de la communauté de l’Église. … Est-il possible que je voie dans ce livre ce que je souhaite bien y voir ?

• Allergie

Les abus dont j’ai fait l’objet et ceux qui m’ont été racontés par des sœurs et frères dans l’église ont créé en moi un état que je qualifierais de conscience aiguë à propos des sujets d’ordre spirituels et religieux.

Je ne fais plus taire mes sentiments et mes perceptions sur les choses d’ordre spirituel. Je n’essaie plus de tout rationaliser en fonction d’une croyance, de la doctrine d’une église ou du jugement d’une personne, fût-elle considérée sage. Je ne me laisse plus manipuler ou influencer outre mesure par des perceptions ou des interprétations.

Ce que j’entends dire à propos de la religion, de la spiritualité, d’une mission ou sur une perception me concernant crée en moi une réaction comparable à une allergie, au point où, peut-être, certaines bonnes choses pourraient être mise en veilleuse. Je dois les analyser à tête reposée, les laisser mijoter doucement en moi et les laisser faire leur chemin. Je me suis rendu compte qu’il est facile de se tromper avec une Bible en main ou d’être trompé, même par des personnes bien intentionnées.

Les choses venant de Dieu qui passent par mon cœur sont aussi filtrées par mes expériences, soupesées, réfléchies et méditées. Je ne suis pas naïf au point de penser qu’il devient alors impossible que je me trompe, ou que j’atteins toujours cet idéal d’agir au mieux.

L’enjeu ici est très important pour moi et pour toutes les personnes du groupe. Il risque de changer dramatiquement ma vie et je ne m’engagerai pas à la légère. Je pense avoir une bonne idée de ce que veut dire donner sa vie à une cause ou s’engager dans une entreprise comme celle d’une communauté chrétienne. Je ne supporterai pas sans protester de ressentir une pression et si je ne me sens pas respecté, je me retirerai. Mais il me semble que cela ne pourrait pas arriver au sein d’une communauté.

• Structure et leadership

L’éuD avait une structure hiérarchique pyramidale. Il y avait un leader international ; c’était le fondateur du groupe, M. Herbert W. Armstrong. Il constituait l’autorité centrale, était le pasteur général et avait accepté le titre d’apôtre que lui avait donné une personne de son entourage. Il arriva un temps où il se dit le seul apôtre de notre époque et il prenait les décisions concernant l’église ; il se voyait comme celui devant trancher au sujet des croyances et des doctrines ; il prenait les décisions quant à la façon de prêcher l’évangile ; il procédait aux ordinations des évangélistes qui ordonnaient les pasteurs, qui ordonnaient les anciens locaux, qui ordonnaient les diacres… c’était à peu près comme ça.

Voyant sa fin approcher, M. Armstrong a désigné son successeur, M. Joseph W. Tkach. Celui-ci a procédé à une réforme majeure dans l’église, concernant les alliances, ce dont j’ai parlé plus tôt.

Il y avait un journal réservé aux membres de l’église, le Worldwide News. Il y a eu en page titre d’un de ses numéros un schéma de structure, telle que perçue par M. Armstrong. Tout en haut, il y avait Dieu le Père. Sous lui, il y avait Jésus-Christ. Sous Jésus, il y avait lui-même. Sous lui, les évangélistes et sous eux, les pasteurs. Ensuite, il y avait les anciens locaux, puis les diacres et enfin, tout en bas de la structure, les membres.

Je ne me souviens pas des détails, mais il devait être question d’une structure d’autorité et administrative. Il ne s’agissait pas d’introduire des intermédiaires entre Dieu et les hommes, enfin j’espère.

D’autre part, dans la vie de l’église, le pasteur général se voyait en autorité sous Jésus. Il déléguait une autorité aux évangélistes qui en déléguaient aux pasteurs. Tous ces gens avaient de l’autorité sur les « membres ». Cette structure semblait légitime, mais l’était-elle vraiment ? Cette « autorité » sur les membres n’était pas seulement administrative.

Lorsqu’il s’agissait de se soumettre à Dieu ou de chercher à appliquer les Écritures, pourquoi fallait-il en parler au pasteur ? Pourquoi ne pouvait-on pas en parler à l’église, c’est-à-dire aux membres, sans être soupçonné de chercher à créer des troubles ou d’être un rebelle ? C’est que nous n’étions pas la communauté de l’Église. On voulait contrôler ce qui se passait, craignant quelque chose. Le pasteur était, soi-disant, le gardien de la paix, le bon berger, comme Christ L’est sur toutes les brebis. Or, lorsqu’un pasteur empêche les membres de se parler, craignant qu’ils ne se rebellent ou que des troubles n’éclatent, il y a un problème. Les brebis sont-elles « bêtes » à ce point qu’elles vont assurément faire du trouble si on les laisse libres de s’exprimer ? N’y a-t-il que le pasteur qui possède assez de sagesse pour juger de ces choses ? Les brebis manquent-elles à ce point de jugement qu’on ne peut leur faire confiance ?

Ce n’est qu’une analogie, mais, dans les champs, les bergers n’empêchent pas les brebis de bêler. Ils les écoutent et sait que leurs « voix » peuvent lui dire quelque chose. A-t-on déjà vu un berger museler une brebis ? Le berger se méfie des loups, pas des brebis. Il devrait savoir distinguer les unes des autres. Mais ce ne semblait pas être le cas dans l’éuD.

Malgré cette crainte des troubles dans l’église et toute la soi-disant prudence pour y faire face, on ne les empêchait pas totalement d’arriver… et on en créait d’autres ce faisant. Dans ce contrôle, les membres ne gagnaient pas en expérience, ils n’évoluaient pas comme ils auraient dû. Comme le dit Scott Peck, « la pseudo-communauté évite les conflits ; la véritable communauté les résout. »

Ce tableau publié dans le Worldwide News faisait état d’une perception de l’autorité et de la soi-disant légitimité de M. Armstrong et de ceux qu’il avait choisis pour diriger l’église. Comme je l’ai vu peu de temps avant mon départ de l’éuD, il s’agissait, dans cette structure hiérarchique, bien plus d’être soumis aux humains qu’à Dieu. J’ai eu beau me baser sur les Écritures, sur des ordres textuels de Jésus pour faire face à un conflit, on m’a empêché d’aller jusqu’au bout, sans justifier ce refus d’aucune façon. Cela n’aurait pas pu arriver dans une communauté.

Un égarement temporaire est humain. Voilà pourquoi Dieu nous a donné un livre d’instructions appelé la Bible pour corriger l’égarement. Il y a un problème majeur lorsqu’une personne, en autorité ou non, refuse de se laisser corriger par cette même Bible qu’il accepte et/ou enseigne pourtant comme étant la Parole de Dieu. Lorsque cela arrive, c’est tout le groupe qui souffre de l’égarement de son leader. Il faut examiner toutes choses et cela inclut le travail fait par les anciens.

Armstrong avait l’habitude de toujours signer ses lettres et articles par « Au nom de Jésus-Christ », comme si ce qu’il disait venait de Dieu. C’était usurper le nom et l’autorité de Dieu.

Tant qu’on pourra très clairement identifier un « chef » très contrôlant et bien visible sous Jésus, je ne me sentirai ni à ma place, ni en sécurité.

L’Église relève de l’ordre spirituel. Devrait-on pouvoir l’identifier comme si c’était un bâtiment ou comme un groupe dont le chef humain est bien en évidence, comme si c’était son groupe ? Le Chef, c’est Dieu. Si on peut identifier un autre chef, ce n’est pas l’Église de Dieu, d’après ce que je sais, puisque son chef n’est pas Dieu.

On dit aujourd’hui : « De quel groupe s’agit-il ? » Et on répond : « Il s’agit du groupe de M. Meredith… de M. Flurry, etc. » On ne dit pas que MM Meredith et Flurry font partie d’un groupe, on dit que ce sont leurs groupes.

Cela ne rend pas l’Église de Dieu facile à trouver selon les standards humains. Mais qui se soucie des standards humains à ce sujet ?

Le thème de l’allégeance à un leader a été abordé dans les Écritures : l’un se réclamait d’un certain apôtre tandis qu’un autre membre voulait être associé à un autre. Le Corps de Christ n’est pas ainsi divisé. C’est l’Église de Dieu, ne l’oublions pas. Si ce n’est pas le Corps de Christ qui constitue la structure, ce n’est pas l’Église de Dieu.

Il ne suffit donc pas de dire qu’un groupe est l’Église de Dieu. Si elle est soumise à un chef humain, ou à des chefs, comme l’était l’éuD, si sa structure est hiérarchique comme elle l’était, elle aura beau croire et se prétendre être l’Église de Dieu, elle se trompe.

Voici ce que Scott Peck dit au sujet des expériences communautaires qu’il a vécues :

« En tant que chef d’un groupe, j’ai découvert que ma fonction est terminée dès que le groupe forme une communauté. Je peux alors m’asseoir, me détendre et n’être qu’une personne parmi d’autres, pour la simple raison qu’une autre des caractéristiques de la communauté est le caractère entièrement décentralisé de l’autorité. Rappelons-nous que la communauté est par essence anti totalitaire. Ses décisions s’obtiennent par consensus. On dit souvent que les communautés sont des groupes sans chef. Mais il est plus précis de dire que la communauté est le groupe de tous les chefs. Dans la communauté, qui est un endroit sûr, les leaders nés se sentent libres ― souvent pour la première fois de leur vie ― de ne pas mener. Et ceux qui sont habituellement timides ou réservés se sentent libres de mettre de l’avant leurs qualités de leadership jusque-là tenues en veilleuse. Il en résulte que la communauté est le corps décisionnel idéal. »

Dans une communauté de l’Église de Dieu, il ne peut être question de se trouver « sans chef », ni d’être « le groupe de tous les chefs ». Il est clairement établi que le Chef de l’Église est Jésus-Christ. N’oublions pas que M. Peck ne parle pas spécifiquement de la communauté du NT, mais des autres communautés non religieuses.

• La communauté

Une communauté est formée de volontaires engagés qui décident par consensus de la mission, du fonctionnement et des activités de leur  groupe. On y reconnaît les dons individuels et leurs manifestations est favorisée par le groupe. Tous y ont un droit de parole égal.

Dans la formation des groupes communautaires auxquels Scott Peck a participé, il a observé quatre étapes. Celles-ci sont :

–> La pseudo-communauté
–> Le chaos
–> Le vide
–> La communauté

Il serait trop long ici de donner tous les détails expliquant chacune des étapes. Le livre La Route de l’Espoir les explique en détail.

Je précise que la communauté dont il est question ici est celle de l’Église du NT. Il ne s’agit pas d’une commune, de communisme, d’habiter tous au même endroit, d’abandonner ses possessions, de quitter son emploi ou sa famille, de s’habiller tous de la même façon, de sortir nos enfants des écoles ou que sais-je encore. Il ne s’agit pas non plus d’une « communauté religieuse » comme on l’entend souvent au Québec, comme celles des Sœurs de la Providence ou les Frères de l’Instruction Chrétienne, par exemple.

Rien de ce qui touche à la communauté ne devrait se faire en cachette ou sans lui être soumis, cela est sous-entendu.

J’ai retenu quelques énoncés du livre de M. Peck :

–> Les membres ont appris à communiquer honnêtement entre eux.
–> Ils ont développé des relations allant au-delà d’une maîtrise de soi apparente et ainsi qu’un profond désir de « se réjouir ensemble, de souffrir ensemble », de « prendre plaisir à la compagnie des autres et de faire leur la condition d’autrui ».
–> La communauté est quelque chose de plus que la somme de ses parties, de ses membres individuels.
–> La communauté fait et doit faire preuve d’ouverture.
–> Le pire ennemi de la communauté est l’exclusion.
–> L’ouverture n’est jamais totale. Les communautés à long terme luttent inévitablement pour déterminer leur degré d’ouverture.
–> C’est un groupe qui a appris à transcender ses différences individuelles.
–> Elle encourage les expressions de l’individualisme et ne peut jamais être totalitaire.
–> La véritable communauté est immunisée contre la psychologie de masse, parce qu’elle encourage l’individualisme et fait place à un éventail de points de vue. Un phénomène de psychologie de masse ne peut avoir lieu dans un environnement où les individus sont libres de dire ce qu’ils pensent et de nager à contre-courant.
–> Des décisions réalistes sont plus susceptibles d’être prises dans une communauté que dans tout autre environnement humain.

• Consensus

Ce qui suit est extrait du site Internet de Wikipédia, à l’article Consensus :

« Un consensus est un accord général (tacite ou manifeste) parmi les membres d’un groupe, pouvant permettre de prendre une décision sans vote préalable. Bien que le consensus désigne un accord unanime (ou plutôt, l’absence d’opposition), l’usage récent en fait parfois l’opinion ou le sentiment d’une forte majorité. Le consensus comme méthodologie de prise de décision cherche à mettre l’accent sur la validité de l’opinion de chaque participant et se refuse à entériner un choix qui n’aurait pas au moins l’accord de tous.

« Consensus et pensée collective

« De nos jours, on confond souvent consensus et “choix collectif”. Il existe des degrés de variation toujours possibles entre individus, et il doit y avoir une implication individuelle forte pour faire suivre la prise de décision de l’action. Auquel cas, la prise de décision nécessite une négociation au bout de laquelle les autres participants au débat seront satisfaits.

« L’opinion collective n’est pas un consensus, mais une opinion reçue, un alignement sur une orthodoxie ― éventuellement à partir d’une manipulation mentale (gouroutisme) ou de la propagande. Des études sur les effets de groupes et des foules affirment l’existence des consensus émotionnels pouvant aller jusqu’à l’hystérie collective.

« Il existe plusieurs débats et recherches à la fois sur les notions d’intelligence collective et de prise de décision par consensus ― discutés dans d’autres articles. Cet article traite de l’idée de consensus dans son sens le plus strict, et non pas de ses implications en politique ou en économie (domaines dans lesquels non seulement le consensus importe mais également l’action subséquente).

« Consensus et dictature de la majorité

« Le terme consensus implique également des notions de compromis. Plutôt qu’une opinion adoptée par une majorité, le consensus suggère l’apport de multiples opinions différentes, et leur adaptation progressive jusqu’à ce qu’une solution satisfaisant le plus grand nombre de personnes puisse être dégagée. Le consensus ne signifie pas forcément que tout le monde est satisfait du résultat, mais suggère plutôt que tout le monde peut juger le résultat acceptable et que la majorité est satisfaite. On doit donc apporter un soin particulier à la définition de cette majorité représentative de l’ensemble, faute de quoi ce compromis peut s’éloigner de la réalité pourvu que le consensus se construise, au vu de la subjectivité de l’estimation de la “représentativité” de chaque personne. Ce type de consensus, limant les divergences au profit des similitudes, manifeste la justesse de l’opinion répandue. On peut considérer que le consensus se construit avec la loi de juste milieu (pris dans le sens d’un milieu acceptable pour les différentes parties). Certains considèrent alors que l’objectivité, si ce n’est la vérité, répond à la courbe de Gauss où les 20 % restant sont quantité négligeable et, de ce fait, inutiles à conserver. Ce type de solution est souvent appelé consensus, mais n’en est pas un à proprement parler.

« Plus généralement, on considère la prise de décision par consensus comme la recherche d’une solution de résolution, où le compromis doit être une proposition originale, qui tienne compte des positions de chacun et essaye de satisfaire tous les participants au débat. Ce type de compromis est nommé gagnant-gagnant. Chaque proposition doit être évaluée pour ce qu’elle est et non pour ce que chacun en imagine, l’imagination portant le plus généralement sur l’émetteur de la proposition.

« Certains considèrent que dans le cas où un compromis gagnant-gagnant ne peut être construit, on peut alors enregistrer les dissensions (ou dissensus) car elles sont considérées comme plus proches de la réalité décrite et susceptibles de faire avancer le problème. Cette solution peut satisfaire la majorité des participants au débat. D’autres considèrent qu’il s’agit alors d’un échec de consensus, car chacune des parties étant restée sur ses positions, le problème débattu n’est pas réellement réglé. Ceci dit, la recherche du consensus permet d’éviter que la majorité impose ses décisions à la minorité, puisque le veto permet à chacun de refuser une solution qui ne lui convient vraiment pas (à condition de ne pas en abuser, auquel cas c’est une autre forme de dictature de l’individu sur le collectif).

« Prise de décision par consensus

« Il y a de nombreuses façons, pour un groupe, de prendre des décisions, et aucune d’elles n’est parfaite. La plupart d’entre nous avons été élevés dans une culture qui considère que la démocratie occidentale est la meilleure, et que le vote est le seul pouvoir qui peut servir les gens. Il apparaît pourtant une grande désillusion quant aux potentiels de ce système pour une collégialité dans la prise de décision, et encore plus, à une plus grande échelle, pour changer quoi que ce soit dans le système. La démocratie devient le système qui permet soit d’élire un gouvernement, soit un exécutif ou comité de pilotage, qui prend toutes les décisions, et déçoit trop souvent.

« Habituellement, lors d’un vote démocratique, à n’importe quelle échelle, une minorité importante est mécontente du résultat. Et même si cette minorité accepte la décision prise, parce qu’elle accepte la “règle du jeu”, elle résistera activement ou essayera d’atténuer les conséquences de cette décision jusqu’au prochain scrutin.

« Le compromis est une autre méthode pour prendre une décision, habituellement par la négociation. Deux parties, ou plus, annoncent leur position respective et la changent petit à petit, par des concessions mesurées. La négociation peut conduire à une insatisfaction des deux parties, car personne n’est totalement satisfait.

« A côté de ça, le consensus est un moyen de prendre une décision qui fait appel à la créativité de chacun. C’est un processus dans lequel aucune décision ne peut être prise tant que tous les participants ne l’acceptent. Ça peut être long à mettre en place, car le consensus est le produit patient de toutes les meilleures idées et volontés dans un groupe, dans un esprit de cohésion et d’équilibre. Les minorités sont entendues au cours du processus, et pas seulement à la fin : la décision est élaborée collectivement.

« Mise en place du processus

« Il y a de nombreuses façons pour trouver un consensus, mais nous vous proposons cette procédure simplifiée, pour comprendre les mécanismes.

« Le problème, ou la décision à prendre, est défini et nommé. Cette étape préliminaire aide à séparer la problématique à traiter des enjeux personnels.

« Faire fuser toutes les solutions possibles (brainstorming) pour résoudre le problème ou répondre à la question. Les écrire toutes, même les plus folles.

« Se réserver un moment dans le processus pour les questions diverses et la clarification de la situation.

« Discuter et débattre des propositions écrites, les modifier, les regrouper, et en faire une liste, la plus courte possible. Lesquelles sont les préférées du groupe ?

« Bien expliquer toutes les propositions, et leurs différences pour que tout le monde comprenne bien (on peut utiliser là l’ancienne méthode qui consiste à donner un temps égal à quelqu’un qui est pour et quelqu’un qui est contre la proposition pour s’exprimer).

« Discuter les “pour” et les “contre” de chaque proposition. Faire en sorte que chacun puisse s’exprimer (tour de table, petits groupes…).

« S’il y a une opposition majeure, recommencer au point 6. Il est parfois nécessaire de recommencer au point 4.

« S’il n’y a pas d’opposition majeure, faire état de la décision et voir s’il peut y avoir un accord.

« Reconnaître les objections mineures et incorporer des petits amendements.

« Discuter de la proposition, et vérifier le consensus.

« Le droit de veto

« Le droit de veto, détenu par chacun sur une proposition du reste du groupe, est la pierre angulaire de la méthode du consensus. La “permission” de chaque membre du groupe est indispensable pour prendre une décision, c’est pourquoi écouter et répondre à tous les participants et prendre en compte tous les avis devient la préoccupation du groupe dans son ensemble.

« Ce qui fait que le résultat n’est pas seulement un groupe plus égalitaire, mais aussi un groupe plus “satisfait”, dans lequel chaque membre a une chance de se sentir important au sein du groupe. Les responsabilités sont mieux partagées, les membres sont plus réceptifs aux autres, et l’envie de faire des choses ensemble est partagée. Le veto sur une proposition qui a demandé de longues discussions et une synthèse ardue est un acte sérieux. Il peut être fait en ayant bien pesé le pour et le contre, comme un ultime recours, sur des bases éthiques, ou à cause des conséquences qu’une décision peut avoir. Il peut aussi être fait à cause d’une émotion forte (peur, dégoût), mais en aucun cas à cause de préférences personnelles ou d’impulsions égocentriques.

« Quand la prise de décision a fait son chemin, prenant en compte des opinions diverses, se modifiant, et que quelqu’un est toujours en désaccord avec la solution trouvée, il y a d’autres formes que le veto à envisager, qui ne contrent pas le processus. Par exemple, ne pas soutenir une décision : “Je ne ressens pas le besoin de ça, mais je peux quand même participer”. Ou encore rester réservé : “Je pense que ça peut être une erreur, mais je peux l’assumer”. Ou ne pas s’impliquer : “Je ne participerais pas, mais je n’empêcherais pas les autres de le faire”.

« Dans certaines descriptions du processus de prise de décision par consensus, la notion existe que quelqu’un qui sent le besoin de faire un veto sur une proposition devrait envisager de se retirer du groupe, au moins pour un temps. Or, cette idée tend à l’inverse extrême du but de la méthode : plutôt que d’encourager l’inclusion des opinions et des souhaits de tous, ceux et celles qui ont une opinion minoritaire risquent de se sentir obligés de s’exclure du groupe. L’éventualité d’une exclusion du groupe est, pour certaines gens, un mécanisme tout à fait opposé au principe d’inclusion de la méthode de consensus, tendant à exclure ceux et celles qui sont non conformistes, plutôt que d’encourager les critiques envers l’opinion majoritaire.

« Les prises de décision par de nombreuses communautés virtuelles suivent souvent ce type d’approche. »

• Hiérarchie anti-communautaire

J’ai quitté l’éuD en 1995, lorsque je me suis buté à sa structure hiérarchique. Les choses se sont passées comme si j’avais commencé à aspirer à la communauté, sans trop m’en rendre compte.

En 1995, je vivais une situation conflictuelle. Pendant des années, nous avions entendu prêcher dans l’éuD que nous devions, en tant que chrétiens, d’abord essayer de nous entendre entre nous, sans impliquer une autre personne. Si cela ne fonctionnait pas, chacun devait alors prendre une ou deux personnes, des témoins, et tous nous réunir pour discuter des problèmes et de leurs solutions. Si cela ne fonctionnait toujours pas, la prochaine étape était de le dire à l’église (Matt. 18).

Je voulais appliquer cette démarche, même si cela ne s’était jamais fait pour le type de problème que je vivais. Le verset auquel je fais référence ne parle pas d’exceptions au niveau du type de problème et ne distingue pas des situations ou des personnes qui en seraient exemptées.

J’ai expliqué mon idée au pasteur local qui semblait la trouver intéressante, en tout cas au moins assez pour en parler à son supérieur. C’est ce dernier qui a empêché que le principe soit appliqué.

C’était rater une belle occasion de pratiquer ce processus commandé par Jésus-Christ. C’est cela qui a scellé mon départ de l’église, de ma propre volonté.

La méthode commandée par Jésus-Christ, le fondateur de l’Église, n’était pas autorisée. Elle dépendait de la volonté du pasteur et de son supérieur ! Quelle folie !

Dans l’éuD, ce qui concernait les membres leur était interdit à cause de et par la structure hiérarchique. La communauté, en ce sens, était inexistante. Un verset dit clairement « …dis-le à l’Église ». Mais cela nous était expliqué en détournant le sens de ce qui était écrit, encore une fois. C’était devenu : « … dis-le au pasteur » ou « …dis-le au ministère (au clergé) », en réalité. C’était anti-communautaire de procéder ainsi. C’était du contrôle et de l’hommerie. Il est clair que la communauté n’était pas impliquée. Je n’impute pas de mauvais motifs aux personnes qui ont détourné le sens de ce verset. Il n’en reste pas moins que c’était un détournement et/ou une compréhension tordue.

Comment un homme, aussi expérimenté dit-il être, aussi fort dans l’enseignement des Écritures qu’il semble l’être, aussi aimable et charmant semble-t-il paraître, détenant son « autorité » de la hiérarchie de l’éuD, peut-il empêcher l’application d’un principe biblique ?

Comment se faisait-il qu’il ait fallu demander la permission à un homme pour appliquer un principe biblique ? N’est-ce pas une aberration ?

J’ai vu cet homme agir durement, manquer de bon sens, être insensible et refuser de s’expliquer. Je l’ai vu s’esquiver et feindre. Je l’ai vu aussi imaginer de soi-disant « conflits » entre les frères francophones et anglophones alors que notre entente était extraordinaire dans la très grande majorité des cas. J’ai su qu’il donnait des ordres à ses subalternes pour expulser des membres de l’église, ne faisant pas ce sale boulot lui-même. Je l’ai vu magouiller pour se débarrasser de quelqu’un qui le gênait dans le ministère.

Cette conduite indigne était le fait d’un homme qui n’agissait pas selon les principes de la communauté et qui était tombé dans un état d’autoritarisme.

La chaîne de commandement au-dessus de lui, la structure hiérarchique de l’éuD, lui permettait d’agir de la sorte, sans considération pour les membres qui en souffraient. Et il avait toujours le front de se justifier avec les Écritures.

Il y a eu des ministres qui ne sont pas tombés dans ce panneau. Ceux-là ont dû en payer le prix. Servir Dieu plutôt que son supérieur était le principe enseigné, mais pas celui qui était généralement pratiqué.

Je pense que, dans notre communauté naissante, nous devons nous assurer de ne jamais laisser à personne autant de possibilités de n’en faire qu’à sa tête, sans avoir de moyens de l’arrêter et le remettre à sa place. La structure et le fonctionnement du groupe doivent lui permettre de rester communautaire et empêcher qu’une ou plusieurs personnes en prennent le contrôle.

Est-ce seulement parce que j’ai vécu une expérience malheureuse que je pense et dis cela ? Non, c’est à cause des expériences traumatisantes vécues par tous mes sœurs et frères que je souhaite voir notre groupe ne pas tomber dans les vieux panneaux du passé.

Je n’ai fait référence ici qu’à des situations que j’ai vécues, qu’à des choses que j’ai vues et non pas à des choses qui m’auraient été rapportées.

Dans notre groupe, il ne s’agit pas d’étouffer l’éclosion des dons ou d’essayer d’empêcher Dieu d’en être le Chef. Au contraire, il s’agit d’empêcher quelqu’un de prendre la place de Dieu et de favoriser la manifestation des dons que Dieu donne à Ses enfants.

• Création

Jésus a dit : « Et moi, je te dis que tu es Pierre [petros], et que sur cette pierre [petra]  je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. Je te donnerai les clefs du royaume des cieux: ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux.» (Matthieu 16:18-19).

Ces versets ont été interprétés de deux façons :

  1. Jésus est le rocher sur lequel s’appuie l’Église
  2. Jésus transfère Son autorité à Pierre et bâtit Son église sur ce dernier

Il y a, sur Internet et dans des livres, des explications très techniques quant au sens de ce qu’a dit Jésus à Pierre. Il serait trop long ici d’en faire un résumé.

Les principes donnés par Christ pour régler les conflits dans la communauté pourraient venir en aide dans la méthode à adopter pour chercher à comprendre certains versets sujets à interprétations (deux ou trois témoins…). Regardons donc quelques versets :

Actes 4:11 : « C’est lui qui est cette pierre que vous, architectes, avez rejetée et qui a été faite la première pierre de l’angle. » Il me semble que l’on voit bien ici comment l’apôtre Pierre avait compris le sens des paroles de Jésus.

Matthieu 18:20 : « Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. » Lorsque Christ est là, dans nos assemblées, a-t-on besoin d’un autre chef ?

I Pierre 2:4 : « Approchez-vous de lui [Jésus], pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu.» Jésus est la pierre vivante, pas Pierre. Pierre est mort, Christ est vivant.

Matthieu 16:18 : «  je bâtirai mon Église…» Pierre est-il le bâtisseur de l’Église ou est-ce Christ qui L’est ?

Ephésiens 2:20 : « Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus Christ lui-même étant la pierre angulaire.» Christ est le Bâtisseur et les apôtres sont le fondement, pas Pierre et ceux qui seraient venus après lui.

I Corinthiens 10:1-4 : « … nos pères … ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher était Christ.  » Christ était le Rocher de l’Ancienne Alliance et Il est la Pierre vivante de la Nouvelle Alliance.

Certaines personnes pourraient citer d’autres versets pour étayer la seconde interprétation des paroles de Christ à Pierre. Je pense les avoir tous lus et examinés attentivement. Je crois sincèrement qu’ils ne prouvent pas que Christ a transmis Son autorité à Pierre. Christ a été et est toujours le Chef et le Bâtisseur de Son Église. Pierre et les autres apôtres ont eu une grande importance, c’est certain. Mais cela ne permet pas de croire qu’un d’entre eux aurait reçu une autorité transmissible sur l’Église.

En parlant à Pierre, Jésus ne disait-Il pas déjà que Son Église ne reposerait pas sur un homme ou sur des hommes ou sur une succession d’hommes, mais qu’Il allait Lui-même en être le Fondement, le Chef ?

Je crois comprendre qu’on peut dégager de l’affirmation de Christ que, pour reconnaître la vraie Église, ce n’est pas l’histoire de certains leaders que l’on doit retracer, comme si l’on cherchait des personnages jugés légitimes s’étant transmis les uns aux autres les rênes d’un pouvoir. Ce serait plutôt un groupe ayant obéi aux principes enseignés par Jésus.

Ne voit-on pas que la responsabilité de « lier et délier » est aussi donnée aux disciples, c’est-à-dire aux membres de la communauté ? En effet, on lit en Matthieu 18:18 : « Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. » Au verset 1 de ce chapitre, on voit que Jésus S’adresse aux disciples, à la communauté, donc à l’Église.

Cette responsabilité était donc partagée entre le ministère ordonné et tout le groupe communautaire. Un partage : pas un contrôle, pas un conflit, pas une lutte de pouvoir, pas une lutte entre le clergé et les laïcs. C’était une complémentarité qui allait permettre à la communauté d’avoir un recours au cas où un dirigeant déraperait.

L’Église catholique a répertorié les noms des leaders de cette église depuis l’apôtre Pierre. Ses membres croient ainsi pouvoir identifier leur groupe comme étant la vraie Église, celle fondée par Jésus. Mais c’est exagérer l’importance de l’apôtre Pierre et celle du pouvoir et/ou de la hiérarchie.

Tous les hommes de Dieu qui ont œuvré dans Son Église se sont soumis à Christ et n’ont pas usurpé Son pouvoir. On a tellement insisté sur « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. » On y lit le contraire de ce que Jésus a dit, car on l’interprète en disant que Pierre est le chef de l’Église. On ajoute, pour ne pas trop heurter les gens, que Pierre en serait le chef terrestre tandis que Jésus en serait le chef céleste. Une telle distinction devient une façon de tordre le sens premier de cette Écriture.

Ce passage dit que ce qui est fait selon la volonté de Jésus dans l’Église de Dieu relève de Son autorité exercée depuis Son trône. Rien de plus, rien de moins. Il ne faut pas y voir une infaillibilité transmise à un homme, comme si tout ce que ce dernier allait décider devenait une obligation pour Dieu. Qui serait le chef dans un tel cas, cet homme ou Dieu ? Il est tout à fait ridicule de penser que Dieu Se soumettrait à une quelconque volonté humaine, soi-disant instituée par Lui.

Certains préfèrent croire que Dieu habite à ce point en un homme qu’Il rend celui-ci infaillible. Est-ce ce que l’Écriture dit ? Ne voit-on pas, en Galates 2:11, que Pierre s’est fait reprendre par Paul ? L’infaillibilité est exigeante et ne tolère aucune exception. Pierre s’était trompé… pouf, partie en fumée, l’infaillibilité ! L’infaillibilité ne peut être attribuée qu’à Dieu. Se dire infaillible (ou le laisser sous-entendre) revient à se prendre pour Dieu.

D’autre part, je ne crois pas que Jésus ait créé une hiérarchie de domination et de subordination dans Son Église. Il en est le Chef et cela devrait suffire. Jésus a d’ailleurs fait cette importante recommandation : « Et Jésus les ayant appelés, leur dit : vous savez que ceux qui dominent sur les nations les maîtrisent, et que les Grands d’entre eux usent d’autorité sur elles. Mais il n’en sera pas ainsi entre vous ; mais quiconque voudra être le plus grand entre vous, sera votre serviteur. Et quiconque d’entre vous voudra être le premier, sera le serviteur de tous » (Marc 10:42-44). Cela n’empêche pas de s’exercer une structure ordonnée, les dons et leur exercice au sein de l’Église. Mais cela devrait empêcher la prise du contrôle de l’Église et les abus d’autorité.

On ne devrait pas confondre la communauté de l’Église avec toute autre forme de communauté. L’Église a un Chef, elle a un livre sacré et l’Esprit de Dieu est dans ses membres baptisés. Aucun autre type de communauté n’est égal à elle. Le livre de Scott Peck a été pour moi une aide pour comprendre le fonctionnement d’un groupe sans chef humain et il a contribué à m’ouvrir les yeux sur le fonctionnement de l’Église du NT.

Il nous faut un chef physique, diront certains. Tant pis pour eux, alors. Ils s’exposent ainsi à des erreurs, des abus et à la dépendance en ces chefs qui peuvent se raviser. Les adeptes des chefs humains à la tête de leur groupe ne peuvent imaginer un fonctionnement sans avoir un dirigeant bien identifié. Selon eux, par exemple lors d’une assemblée, quelqu’un doit être « en charge ». Ça devrait être le chef du groupe, pensent-ils. Je ne crois pas que cela soit nécessaire. J’ai suivi une formation de groupe autonome dans une grande compagnie dont j’étais un employé. Dans nos réunions, il y avait une personne chargée d’agir en tant que facilitateur pour sa durée. Cette personne présidait, mais n’avait aucun pouvoir sur le groupe. Toutes les décisions se prenaient par l’ensemble du groupe en consensus. Lorsque nous n’y arrivions pas, nous faisions un vote et la majorité l’emportait. Mais cela nous éloignait du consensus et l’harmonie au sein du groupe en souffrait lorsque cela arrivait. À la prochaine réunion, c’était une autre personne qui était le facilitateur. Le système militaire, le système politique et les compagnies capitalistes en général fonctionnent sur une base hiérarchique parfois très rigide. Ils sont à l’opposé de la communauté. Se pourrait-il que les églises institutionnalisées d’aujourd’hui aient volontairement emprunté ces modèles pour asseoir leur pouvoir ?

Pourquoi une église ne pourrait-elle pas s’inspirer du fonctionnement communautaire ?

Encore, selon certains, il est plus simple qu’un chef humain soit corrigé en cas d’erreur que de corriger tout un groupe. On aura tout vu… un chef dans l’erreur entraîne avec lui tout son groupe, non ? Le groupe tout entier ne doit-il pas être corrigé dans les deux cas ?

S’en remettre à un chef humain peut facilement devenir une forme de déresponsabilisation. « Ce n’est pas ma faute, c’est le chef qui en a décidé ainsi ! » Comme dans l’armée : « Je n’y peux rien, ce sont les ordres ! » Chacun a la responsabilité d’examiner toutes choses selon les limites des capacités qu’il possède, pas une seule personne ou une minorité parmi un groupe.

Le Chef de l’Église ne peut-Il pas la diriger depuis le ciel ? Est-il en mal d’une personne pour prendre les rênes du pouvoir ? Est-Il incapable de diriger ce qui se passe ? Peut-Il corriger des erreurs humaines qui pourraient se glisser ? Jésus n’a-t-Il pas dit qu’Il bâtirait Son Église ? Cela signifiait-il qu’Il en remettait les rênes à des hommes et qu’Il allait les laisser se débrouiller après ?

On pourrait me blâmer de voir dans les Écritures ce qui fait bien mon affaire. Il est clair que je préfère maintenant être dans un groupe dont le Chef n’est pas un être humain. D’autre part, la possibilité de voir ce qui nous convient en ignorant le reste peut s’appliquer aussi aux tenants de la « théorie des leaders ». Ne voit-on pas dans certains groupes des assoiffés de pouvoir dirigeant leur groupe avec une main de fer et s’en justifier par les Écritures ? J’en ai connus et il doit y en avoir un peu partout, connaissant la nature humaine.

C’est une tentation commune de projeter dans les Écritures ce qui pourrait nous convenir. Un avertissement à cet effet a été donné : « …sachant tout d’abord vous-mêmes qu’aucune prophétie de l’Écriture ne peut être un objet d’interprétation particulière, car ce n’est pas par une volonté d’homme qu’une prophétie a jamais été apportée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu » (II Pierre 1:20-21).

Le NT parle-t-il d’une Église communautaire dirigée par Jésus-Christ ou d’une église totalitaire comme l’était l’éuD ? Lier et délier revient-il seulement aux chefs ou à l’Église aussi ? J’ai déjà répondu à cette question. Dans ce sens, est-ce moi qui vide les Écritures de leur sens ou ceux qui ont dirigé l’éuD ?

On a vu M. H. W. Armstrong souligner sa légitimité en disant qu’il avait été ordonné apôtre dans une église de l’ère de Sardes. Cela n’est pour moi qu’une autre démonstration de cette soif de soi-disant légitimité et de l’incapacité répandue de bien juger des fruits portés par une personne ou par un groupe.

Je crois que, si les membres d’un groupe demandent à Christ de bâtir Son Église et qu’ils font ce qu’Il demande, leur Chef sera au milieu d’eux. Ce sera une part de l’Église de Dieu, comme on en voit dans le livre des Actes.

L’œuvre de création de Dieu n’est pas terminée, en ce qui concerne Son Église. Elle se poursuit et nous pouvons en être des témoins et des participants.

Je crois donc qu’on ne peut pas justifier par les Écritures du NT une autorité centrale autre que celle de Christ. Je crois qu’on ne peut pas plus justifier par les Écritures une hiérarchie de forme pyramidale comme celle exercée dans l’éuD.

Je pense que, dans l’éuD, on a grandement exagéré la dimension personnelle du ministère ordonné. On l’a fait au détriment de la dimension communautaire et cela a occasionné nombre d’abus. Dans notre groupe naissant, la majorité, sinon tous, ont souffert d’abus occasionnés par des ministres qui exerçaient leur autorité sans notion communautaire.

D’autre part, il ne faudrait pas exagérer la dimension communautaire au détriment des dons accordés à certaines personnes pour un service particulier, soit la dimension individuelle. Les choses doivent se faire en complémentarité et non en opposition. Un ministre doit se rappeler qu’il est au service de Dieu dans la communauté et celle-ci doit pouvoir agir dans le cas où un ministre agirait de façon unilatérale et abusive.

Il y a de nombreux passages que je n’ai pas commentés et mon but n’était pas de tous les passer au crible. J’espère pouvoir aborder plus tard les versets bibliques parlant de la communauté et de la vie communautaire de l’Église.

D’autre part, ce n’est pas parce qu’il n’y pas une autorité hiérarchique telle qu’elle était conçue et appliquée dans l’éuD qu’il n’y a pas d’autorité du tout. Dieu est en charge, le ministère ordonné et la communauté ont la responsabilité de lier et de délier, c’est-à-dire de prendre des décisions. Exclure la forme d’autorité exercée dans l’éuD, pendant que j’en étais membre, ne signifie pas anarchie et chaos.

• Des fruits

On a déjà vu que l’Église n’est pas un groupe sans problèmes. Je pense que l’Église devrait porter ces fruits :

–> Elle est une communauté.
–> Elle se soumet à Dieu et se réunit dans le nom de Jésus.
–> On ne peut l’identifier par un chef humain.
–> Elle laisse se manifester les dons que ses membres ont reçus de Dieu.
–> Elle étudie les Écritures.
–> Elle se sert des ressources disponibles sur le marché et sur Internet pour l’aider dans sa recherche de compréhension de la volonté de Dieu.
–> Le groupe et ses membres cherchent à se perfectionner.
–> Elle se laisse inspirer et corriger par Christ et les Écritures.
–> Sa mission est inspirée par Christ.
–> Elle aide d’abord ses membres et fait preuve d’ouverture. Elle n’est donc pas sectaire.
–> Elle fait face à ses problèmes.
–> Elle ne s’immisce pas dans les affaires personnelles de ses membres.
–> Elle encourage l’expression des doutes et des préoccupations communautaires de ses membres.
–> Elle exhorte ses membres, mais ne fait pas pression sur eux.
–> Elle ne fait pas de menaces d’excommunication afin de manipuler ses membres.
–> Elle ne laisse pas un de ses membres ou plusieurs d’entre eux arriver à diriger le groupe, ni de façon directe ni de façon détournée.
–> Elle fait preuve de vigilance face aux difficultés qui pourraient menacer son existence et fait face à ce type de problème le plus rapidement possible.
–> Elle n’est pas condescendante envers les personnes faisant partie d’autres groupes ou envers des gens n’ayant aucun intérêt pour Dieu et la religion.
–> Elle ne se fait pas une priorité de se distinguer des autres pour montrer sa supériorité ou pour une autre raison.

Chaque groupe pourrait avoir des défis particuliers à relever, puisque les individus qui le composent sont différents. L’âge moyen, la présence d’enfants et d’adolescents, le degré d’éducation, la condition sociale, l’état moyen des finances, la possibilité de se réunir une journée ou une autre, la géographie, les besoins de guérison physique et spirituelle, et combien d’autres choses encore feront que les groupes locaux seront différents, mais tous animés par l’Esprit de Christ.

• Apostasie

En faisant une recherche au sujet de l’apostasie sur Internet, j’ai trouvé un groupe (l’église de Dieu restaurée, créée par un ministre et ex-membre de l’éuD) qui explique la dislocation de l’éuD comme étant une sorte d’accomplissement d’une prophétie concernant l’apostasie.

Voici d’abord une définition de ce mot : « L’apostasie (du grec ancien απόστασις (apostasis), se tenir loin de) est l’attitude d’une personne, appelée un apostat, qui renonce publiquement à une doctrine ou une religion. »

Voici ce qu’a déclaré M. David C. Pack (SVP, ne pas confondre ce nom avec celui de M. Scott Peck) sur le site : « Une apostasie majeure s’est produite à nouveau, dans l’Église, à la fin du vingtième siècle — exactement comme Pierre et Paul avaient dit qu’elle se produirait dans l’Église du premier siècle. »

Il fait référence à ce qu’on lit dans les Actes : « Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour paître l’Église du Seigneur … Je sais qu’il s’introduira parmi vous, après mon départ, des loups cruels qui n’épargneront pas le troupeau, et qu’il s’élèvera du milieu de vous des hommes qui enseigneront des choses pernicieuses, pour entraîner les disciples après eux » (20:28-30).

C’est trop facile d’affirmer catégoriquement que ce qui est arrivé dans l’église après le décès de M. Armstrong représente cette apostasie. Il faut faire de la gymnastique de haut niveau et avoir de grandes œillères pour attribuer sans nuances à M. H. W. A. l’expression de la vérité et ensuite celle du mensonge à ceux qui sont venus après lui.

Selon ce groupe, M. H. W. Armstrong a été l’Élie des temps de la fin et tout ce qu’il a enseigné devait être restauré et rien ne devrait être changé. Cela veut dire que les façons de faire de l’époque de M. Armstrong et la vision des doctrines de son époque sont jugées comme parfaites. Cela signifie que la vérité concernant les Alliances et la question de la communauté sont d’avance jugées comme des hérésies. Cela signifie aussi que les abus d’autorité faits à l’époque de M. Armstrong ne sont pas jugés comme tels et que les ministres de leur groupe possèdent la même autorité sur les membres et que la communauté ne peut rien corriger.

Ce groupe semble donner aux paroles de M. Armstrong valeur d’évangile, plus que l’Évangile même. On explique qu’il avait le droit d’établir les doctrines et de les changer, lui seul. Depuis qu’il est mort, tout doit rester tel quel, comme si c’était s’opposer à Dieu de penser seulement à changer la moindre chose. Je ne me souviens pas de tout ce qu’a écrit M. Armstrong, mais je ne me souviens pas qu’il ait dit que rien ne devait changer jusqu’au retour de Christ. S’il l’a dit, c’est une folie supplémentaire. Sinon, c’est ce  groupe qui erre.

Le chef de ce groupe (l’église de Dieu restaurée), M. H. W. Armstrong en fait, est un homme mort.

Pack explique aussi que la forme d’autorité exercée dans l’éuD sous le leadership de M. Armstrong était juste et légitime. Il omet de parler que le fait de lier et délier avait été confié aussi à la communauté. Il ne tient aucunement compte des ravages épouvantables qui ont été causés par ces soi-disant leaders « légitimes » dans l’éuD. Il ne propose aucune solution communautaire. Il semble être aussi centralisateur que M. Armstrong l’était.

En faisant tout comme par le passé, on est condamné à répéter les mêmes erreurs. Comme c’est triste de ne pas tirer de leçons de l’histoire.

D’autre part, la question de la légitimité des leaders fausse les choses en ce qui concerne l’Église de Dieu. Chacun est responsable pour lui-même de prouver toutes choses, de chercher la vérité de toutes ses forces. Personne ne devrait se fier aveuglément ou sans vérifier à qui que ce soit, fût-il M. Herbert W. Armstrong, Mahomet ou le pape. Apparemment, bien des groupes donnent trop d’importance à leur leader, comme si celui-ci était responsable de leur salut, sans que les membres prennent vraiment leurs responsabilités. Remettrions-nous notre salut entre les mains d’un homme ? Ne serait-ce pas une grave erreur ?

Les croyances et/ou l’appartenance à un certain groupe ne sont pas plus importantes que la pratique de l’amour, sur laquelle tout est basé, puisque Dieu est amour.

Des gens doivent-ils être nécessairement réunis sous un même toit ou être identifiables par des moyens physiques pour faire partie du groupe spirituel de l’Église ? Bien sûr que non. Il est possible d’être un chrétien et de ne pas faire partie d’aucun groupe identifiable autrement que par Dieu Lui-même. D’autre part, le St-Esprit doit habiter dans une personne pour que celle-ci soit chrétienne. On nous enseignait un mensonge en nous disant que si nous en arrivions à être hors de l’éuD, nous n’étions plus chrétiens.

La vraie Église est celle que Dieu voit lorsqu’Il la regarde. Elle est composée d’individus que Dieu a personnellement choisis et qu’Il a mis à part pour Christ, afin de devenir les élus de Son Royaume. Je ne peux pas la nommer ou l’identifier, simplement parce que les élus ne sont pas tous au même endroit, dans le même bâtiment. Seul Dieu le peut.

S’agit-il pour autant de ne plus chercher à prouver « toutes choses » ? Non, bien entendu. Au contraire, Paul nous dit de le faire afin d’éviter de sombrer dans l’erreur. Mais ne donnons pas plus d’importance à ce qui en a moins. Et cette expression au sujet de « toutes choses » serait à développer. On pourrait perdre notre temps à vouloir prouver des choses qui ne sont pas dignes de notre attention.

C’est une pensée très souffrante pour celles et ceux qui croient que l’apostasie a frappé la vraie Église et qu’ils se sont éloignés du Corps de Christ ou que ce dernier est devenu moribond. Ils croient avoir été séduits et/ou que les nouveaux dirigeants ont enseigné des mensonges qui ont éloigné la majorité des membres de la vérité. Ils ressentent un inconfort profond et atroce, voire une culpabilité. Leurs croyances les portent parfois à juger très sévèrement et à se fermer à tout ce qui a un rapport avec ce qui est perçu comme ne faisant pas partie de leur interprétation de la saine doctrine. Mais personne ne détient toute la vérité et personne ne peut nous en éloigner sans notre consentement. Si on s’éloigne de quelque chose sans s’en rendre compte, je ne crois pas que ce soit de la vérité. Notre relation avec Dieu et avec le Corps de Christ ne devrait pas être affectée par les déboires ou les succès de l’éuD.

L’Église du Dieu vivant ne peut être détruite et si l’éuD est ou a été la vraie Église, elle subsistera. L’éuD que j’ai connue à Montréal était une secte et j’ai quitté pour cette raison. C’est de mon appartenance dont j’ai à juger, pas de celle des autres. L’expérience des autres est bien différente de la mienne. Ce qui est dommage est que lorsque l’on quitte un groupe pour des raisons qui sont personnelles et que l’on sait être bonnes pour soi-même, on est jugé comme hérétique, méchant ou perdu.

Pourquoi ne croit-on pas qu’une personne pourrait avoir eu de bonnes raisons de partir ? Parce que l’on craint de tiédir, de s’éloigner de Dieu et de devenir dignes d’être vomis de sa bouche. Mais lorsque c’est l’Esprit Lui-même qui nous pousse à sortir d’un groupe, que doit-on faire ? Résister en pensant que l’Esprit ne pourrait faire une chose pareille ? Résister en pensant que ce doit être Satan qui est en train de nous séduire afin de nous sortir du Corps de Christ ? Ne lit-on pas dans les Écritures qu’il faut juger aussi de l’esprit des choses à savoir s’il est ou non de Dieu ? Je peux comprendre que cela fasse peur puisque je l’ai vécu. Le temps m’a montré que ma décision de quitter était la bonne et je n’ai aucun regret. Et personne ne peut juger des choses spirituelles qui me concernent, à part Dieu. Je crois que de soumettre mon jugement à celui d’un autre relèverait de l’idolâtrie et me mettrait en grave danger.

Le passage cité plus haut, en Actes 20:28-30, montre que des dangers guettent la communauté et qu’il faut être prudent. Les membres de la communauté doivent en prendre soin. Mais l’apostasie mentionnée en Actes 20 ne s’est pas produite au sein de l’Église de Dieu.

Le livre le Mystère des siècles de M. Armstrong ne mentionne rien concernant la communauté. Voyez par vous-mêmes ici :

http://www.thetrumpet.com/s/mysteryoftheages/index.php

(page Internet avec le texte original en anglais)

• Survol de quelques versets concernant l’Église, la communauté

Le chapitre 18 de l’Évangile de Matthieu est appelé parfois « le discours communautaire ». Il revêt une grande importance en ce qui concerne les relations entre membres de la communauté. Dans les Évangiles, on y retrouve deux des trois usages que fait Jésus du mot « Église ».

Col 1:18 « Il est la tête du corps de l’Église » Christ est le Chef. (Eph 1:22 aussi)
Matt 16:18 «  Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église1, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. » Christ est l’architecte et la pierre angulaire de l’Église et Il la garde vivante.
Matt 16:19 « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. » Christ confie à Pierre la responsabilité de prendre des décisions concernant l’Église, sous condition de ce qu’Il a dit au verset précédent.
Matt 18:1 « En ce moment, les disciples s’approchèrent de Jésus, et dirent : Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ? » Christ S’adresse aux disciples qui ont pour souci de savoir lequel est le plus grand dans le royaume.
Matt 18:2-4 « Jésus, ayant appelé un petit enfant, le plaça au milieu d’eux, et dit : Je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. C’est pourquoi, quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux. » C’est celui qui est humble comme ce petit enfant qui pourra entrer dans le royaume et être le plus grand.
Matt 18:5-9 «  Et quiconque reçoit en mon nom un petit enfant comme celui-ci, me reçoit moi-même. Mais, si quelqu’un scandalisait un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on suspendît à son cou une meule de moulin, et qu’on le jetât au fond de la mer. Malheur au monde à cause des scandales ! Car il est nécessaire qu’il arrive des scandales ; mais malheur à l’homme par qui le scandale arrive ! Si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-les et jette-les loin de toi ; mieux vaut pour toi entrer dans la vie boiteux ou manchot, que d’avoir deux pieds ou deux mains et d’être jeté dans le feu éternel. Et si ton oeil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi ; mieux vaut pour toi entrer dans la vie, n’ayant qu’un oeil, que d’avoir deux yeux et d’être jeté dans le feu de la géhenne. » On doit aussi faire le maximum pour se débarrasser de ce qui, en soi, nous dévie de la voie de Christ.
Matt 18:10-14 « Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits ; car je vous dis que leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux. Car le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu. Que vous en semble ? Si un homme a cent brebis, et que l’une d’elles s’égare, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres sur les montagnes, pour aller chercher celle qui s’est égarée ? Et, s’il la trouve, je vous le dis en vérité, elle lui cause plus de joie que les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées. De même, ce n’est pas la volonté de votre Père qui est dans les cieux qu’il se perde un seul de ces petits. » Chaque brebis de Christ lui est précieuse. On ne peut en négliger aucune dans la communauté, comme notre Père le fait pour nous.
Matt 18:15-17 « Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. Mais, s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église ; et s’il refuse aussi d’écouter l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain. » Christ explique comment on doit s’y prendre pour faire face aux conflits entre membres de la communauté : on se parle d’abord en privé entre frères en espérant que ça fonctionne. Aucune distinction n’est faite quant à la gravité de l’offense. C’est d’abord une démarche individuelle dans laquelle le clergé n’est pas impliqué. Si ça ne fonctionne pas, on demande l’assistance de deux ou trois membres de la communauté. Si ça ne fonctionne pas, on s’adresse alors à toute la communauté. En cas d’échec, la personne fautive serait exclue de la communauté. Cette marche à suivre n’appartient pas au ministère, mais à l’Église.
Matt 18:18 « Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. » Christ confie à la communauté la responsabilité de prendre des décisions concernant les disciples fautifs, après avoir rempli les conditions précédentes.
Matt 18:19-20 « Je vous dis encore que, si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les cieux. Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. » Christ est présent lorsque deux ou trois de Ses disciples s’assemblent en Son nom. Christ affirme qu’une demande faite à Dieu par deux membres sera exaucée. Cette promesse est faite dans le contexte de la communauté.
Matt 18:21-22 « Alors Pierre s’approcha de lui, et dit : Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu’il péchera contre moi ? Sera-ce jusqu’à sept fois ? Jésus lui dit : Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à septante fois sept fois. » Pour que la communauté soit harmonieuse, il faut que le pardon règne entre ses membres. Sinon c’est la pagaille. La parabole du serviteur impitoyable (versets 23 à 35) qui suit sert à illustrer l’importance que Dieu accorde au pardon des offenses entre membres de la communauté. S’adresser au frère qui a péché et lui pardonner sont deux devoirs complémentaires et indissociables.
Gal 6:1-5 « Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté. Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ. Si quelqu’un pense être quelque chose, quoiqu’il ne soit rien, il s’abuse lui-même. Que chacun examine ses propres oeuvres, et alors il aura sujet de se glorifier pour lui seul, et non par rapport à autrui ; car chacun portera son propre fardeau. » Ces versets montrent dans quel esprit les choses doivent se faire : « un esprit de douceur. » Celui qui redresse pourrait être tenté d’en manquer. En partageant les fardeaux des membres de la communauté, on aime son prochain comme soi-même. Celui qui redresse doit prendre garde de ne pas chercher à se comparer à celui qu’il a aidé, de peur qu’il ne s’estime supérieur.
Matt 23:8-12 « Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi ; car un seul est votre Maître, et vous êtes tous frères. Et n’appelez personne sur la terre votre père ; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. Ne vous faites pas appeler directeurs ; car un seul est votre Directeur, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s’abaissera sera élevé. » Sœurs et frères dans l’Église sont égaux sous l’autorité de Christ. Celui qui veut s’élever en autorité au-dessus des disciples de Christ sera abaissé par Lui. Celui qui sert la communauté sera élevé par Christ.
I Cor 6:1-8 « Quelqu’un de vous, lorsqu’il a un différend avec un autre, ose-t-il plaider devant les injustes, et non devant les saints ? Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde ? Et si c’est par vous que le monde est jugé, êtes-vous indignes de rendre les moindres jugements ? Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges ? Et nous ne jugerions pas, à plus forte raison, les choses de cette vie ? Quand donc vous avez des différends pour les choses de cette vie, ce sont des gens dont l’Église ne fait aucun cas que vous prenez pour juges ! Je le dis à votre honte. Ainsi il n’y a parmi vous pas un seul homme sage qui puisse prononcer entre ses frères. Mais un frère plaide contre un frère, et cela devant des infidèles ! C’est déjà certes un défaut chez vous que d’avoir des procès les uns avec les autres. Pourquoi ne souffrez-vous pas plutôt quelque injustice ? Pourquoi ne vous laissez-vous pas plutôt dépouiller ? Mais c’est vous qui commettez l’injustice et qui dépouillez, et c’est envers des frères que vous agissez de la sorte ! » Paul fait référence dans ces versets à la responsabilité et à l’autorité qui a été conférée à l’Église en tant que groupe pour exercer un jugement. Il semble évident que cela s’inscrit dans le contexte de l’injonction de Jésus dans Matthieu 18.
Matt 7:1-5 « Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez. Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter une paille de ton oeil, toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton oeil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère. » Un chrétien doit prendre garde à sa façon de juger. Il doit d’abord chercher à se juger lui-même. Il ne lui est pas interdit de juger, comme on le voit dans d’autres versets. Mais il peut facilement arriver qu’il s’indigne de choses beaucoup moins importantes chez ses sœurs et frères que celles dont il est lui-même responsable.
Jean 7:24 « Ne jugez pas sur l’apparence, mais jugez d’un juste jugement.” (Version Chouraki) Un chrétien doit apprendre à exercer sagement son jugement.
I Cor 12:28 « Et Dieu a établi dans l’Église premièrement des apôtres, secondement des prophètes, troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui ont les dons de guérir, de secourir, de gouverner, de parler diverses langues. » Ce verset nous a été présenté le plus souvent pour nous convaincre au sujet d’une chaîne d’autorité. Les premiers membres de l’Église ont été les apôtres, les douze. Il semble que l’on parle ici de chronologie, pas d’autorité.
I Cor 3:5 « Quand l’un dit : Moi, je suis de Paul ! et un autre : Moi, d’Apollos ! n’êtes-vous pas des hommes ? Qu’est-ce donc qu’Apollos, et qu’est-ce que Paul ? Des serviteurs, par le moyen desquels vous avez cru, selon que le Seigneur l’a donné à chacun. » Paul ne se cherchait pas des disciples, pas plus que les autres serviteurs de Dieu. Si quelqu’un en arrivait dans l’Église à avoir des disciples, il faudrait le remettre à sa place, pour son bien et celui de la communauté.

1- C’est la première fois que Jésus dit le mot « Église » dans les Évangiles. Il le dira encore à deux reprises en Matthieu 18. On ne retrouve le mot nulle part ailleurs dans les Évangiles. Le mot est mentionné 114 fois dans le NT.

• Quelques mots de vocabulaire grec relatifs à la communauté

Mot grec Traduction ou sens Versets
adelphotès fraternité (communauté des sœurs et des frères) I Pierre 2:17 et 5:9traduit par « frères » dans la plupart des versions
philadelphia amour fraternel Rom 12:10 « Par amour fraternel, soyez pleins d’affection les uns pour les autres »
ekklèsia assemblée, église(communauté)sens littéral : par convocation Ac 15:22 « Alors il parut bon aux apôtres et aux anciens, et à toute l’Église, de choisir parmi eux et d’envoyer à Antioche… »
adelphè frère (membre de la famille physique) I Jean 3:12 « …et ne pas ressembler à Caïn, qui était du malin, et qui tua son frère. »
adelphè (même mot) Frère (membre de l’Église, de la communauté) Matt 23:8 « vous êtes tous des frères »
mathètès disciple [261 fois dans le NT] (chrétien, membre de la communauté) Matt 18:1 « …les disciples s’approchèrent de Jésus » Ac 11:26 « Ce fut à Antioche que, pour la première fois, les disciples furent appelés chrétiens. »

• Conclusion

Comme Scott Peck, je crois que la communauté est non seulement possible, elle est indispensable. L’auteur de La Route de l’Espoir affirme que la communauté est la dernière chance de l’humanité. En ce qui concerne l’Église de Dieu du NT, sa forme communautaire est particulière, comme on le voit à la lecture des Écritures. Elle doit prendre la forme que son Chef a voulu lui donner.

Dans une structure pyramidale comme celle de l’éuD, les membres de l’église ne réussissaient pas à s’épanouir et n’atteignaient pas leur plein potentiel. Dans ce cas, l’église non plus n’atteignait pas son potentiel puisqu’elle ne fonctionnait pas comme Christ le voulait.

L’étude du NT dans une perspective nouvelle, l’écriture de ce document, mon interaction avec des frères, la relecture de certains passages du livre de Scott Peck et ma participation aux réunions m’ont aidé à mieux cerner mes aspirations profondes. C’est à la communauté de l’Église que j’aspire. Je ne pourrais me contenter de rien de moins.

En 1997, un frère et grand ami, et moi avions lancé une invitation à une quinzaine de personnes à une première rencontre-discussion sur la formation d’une communauté : il y a eu deux participants à cette réunion : mon ami et moi. Le moment n’était peut-être pas encore venu. L’est-il maintenant ?

Où retrouve-t-on aujourd’hui cette communauté, pratiquée par un groupe ? Je ne sais pas. Nous pourrions peut-être la chercher pour nous y joindre. D’autre part, il ne semble pas être défendu d’en démarrer une, là où Jésus Se trouverait, puisque nous serions réunis en Son nom.

Je pense qu’il y a un problème dans le christianisme actuel. Des milliers d’églises utilisant la même Bible, prétendent-elles, parlant de Dieu et de Jésus, mais en contradiction ou en conflit les unes avec les autres. Cela ne m’attire pas. Au contraire, cela me rend malade. Une église dont on peut identifier trop facilement le chef ou le fondateur, ayant un contrôle sur les membres, que les gens suivent, qui fonctionne selon une forme pyramidale, qui n’écoute pas ou très peu ce qui passe par l’esprit des membres, qui décide de tout ou presque, tout cela me pousse maintenant à m’éloigner et à refuser de participer.

J’ajoute ici que tout ce qui est venu de l’éuD n’était pas nécessairement faux et mauvais. Mon but ici n’est pas de faire l’inventaire du vrai et du faux ou du bien et du mal, mais de traiter de ce qui concerne la communauté, en quoi l’éuD n’en était pas une et comment je vois les choses dans notre groupe, sans bien sûr en faire une obligation, puisque je n’en suis pas le chef.

J’invite ceux qui prennent connaissance de mes réflexions à me faire part de leurs commentaires afin que je puisse bénéficier de leurs points de vue et l’enrichir. Je parle de réflexions. Je ne suis pas un enseignant au niveau des doctrines, un psychologue ou un érudit.

Comme me le disait un frère, cette quête que je « souhaite d’une communauté en est une pointée sur un rassemblement de gens sans prétentions, modestes chrétiens qui languissent après un véritable amour fraternel en action, amour qui nous a tous tellement manqué dans l’église qui devait en être l’oasis… » Commencer par ça, ce serait déjà très beau et très bon. Ne serait-ce pas une belle mission ?

Aucun groupe formé d’êtres humains n’est parfait. Faute de voir Dieu descendre du ciel et créer Lui-même un groupe à Son image et à Sa ressemblance, je crois que la forme communautaire qui se dégage de la lecture et de l’étude du NT est celle que devrait prendre le groupe que nous souhaitons avoir comme Église de Dieu.

• Remerciements

Je tiens à remercier chaleureusement mes amis Roch Richer et Joseph Sakala qui m’ont aidé dans ma réflexion en m’apportant des éléments auxquels je n’avais pas pensé. Je remercie de la même façon les membres de la petite communauté dont je fais maintenant partie, puisque c’est d’abord avec eux que  j’ai eu le bonheur de voir se concrétiser la promesse de Jésus d’être au milieu de nous.

Daniel Dion, 2007

dan-dion@videotron.ca




D.227 – Qu’y a-t-il dans un Nom ?

 

Par Joseph Sakala

Quand Dieu a donné les dix commandements à la nation d’Israël, du haut du mont Sinaï, Il les a donnés dans un ordre spécifique pour leur bien-être. Pour mieux nous situer, rappelons-nous que ce peuple avait passé au-delà de quatre siècles en Égypte, dont la plus grande partie en esclavage. Il était donc tout à fait normal que la nation d’Israël ait été grandement influencée par la panoplie de dieux que les Égyptiens adoraient. C’est d’ailleurs pendant cette période et sous cette influence que sont nées les traditions orales, c’est-à-dire, le Talmud et la Kabbale dans lesquels on retrouve l’héritage de la religion à mystères de Babylone. Car la religion des Égyptiens était elle-même un héritage de la religion à mystère des Chaldéens ou Babyloniens du temps de Nemrod. Le peuple cria vers Dieu pour être délivré de cette situation misérable. Les ayant sortis d’Égypte pour les amener dans le désert, loin de la face de Pharaon, Dieu leur donna dix commandements en rapport avec leur comportement, commandements auxquels ce peuple devait obéir afin de recevoir les bénédictions physiques que Dieu leur promettait.

Allons voir ce récit dans Exode 20. Ayant assemblé le peuple au pied du mont Sinaï, Dieu leur déclare : « Je suis l’Éternel ton Dieu, qui t’ai retiré du pays d’Égypte, de la maison de servitude. Tu n’auras point d’autres dieux devant ma face » (Exode 20:2-3). Après S’être identifié comme le Tout-Puissant qui les avait sortis de l’esclavage en Égypte, parmi la multitude de leurs dieux, Il leur commande maintenant de ne plus avoir d’autres dieux devant Sa face. Afin de diriger ce peuple, il était tout à fait logique et essentiel que la nation entière abandonne les dieux égyptiens pour s’attacher à Celui qui les avait délivrés de cette maison de servitude. Connaissant aussi la nature humaine, Dieu leur dit : « Tu ne te feras point d’image taillée, ni aucune ressemblance des choses qui sont là-haut dans les cieux, ni ici-bas sur la terre, ni dans les eaux sous la terre ; tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point ; car je suis l’Éternel ton Dieu, un Dieu jaloux, qui punis l’iniquité des pères sur les enfants, jusqu’à la troisième et à la quatrième génération de ceux qui me haïssent, et qui fais miséricorde jusqu’à mille générations à ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements » (vs 4-6).

Donc, Dieu leur défend même de se tailler toutes sortes de représentations du vrai Dieu, et de se prosterner devant elles. Dieu est Esprit et illimité dans Sa toute-puissance, tandis que ces représentations auraient eu pour effet de Le limiter comme tous ces dieux païens. Nous arrivons maintenant au verset 7 où Dieu déclare : « Tu ne prendras point le nom de l’Éternel ton Dieu en vain ; car l’Éternel ne tiendra point pour innocent celui qui aura pris son nom en vain. » Mais comment pourrait-on prendre le nom de Dieu en vain ? Certains limitent cette pratique au blasphème ou à l’implication du nom de Dieu dans toutes les situations banales de nos conversations. Mais ce commandement va bien au-delà de cela et c’est ce que nous allons découvrir dans ce message.

De nos jours, les sceptiques sont convaincus que la séquence dans laquelle les commandements ont été donnés n’est pas correcte. Ces gens croient que les six commandements décrivant l’amour envers notre prochain sont plus importants que les quatre premiers orientés sur l’amour envers Dieu. Car, selon eux, la fonction des quatre premiers ne serait pas aussi essentielle aujourd’hui. Ils sont plutôt considérés comme étant des reliques d’anciens mythes et superstitions. Ces gens poussent même leur argument au point de dire que les quatre premiers commandements ne seraient pas incontestablement essentiels pour entretenir les bonnes relations entre humains dans la vie quotidienne.

Il y a déjà plusieurs années de cela, quelques universités américaines, qui enseignent la théologie comme un crédit authentifié, avaient décidé de faire un sondage auprès des étudiants. Les professeurs ont demandé aux universitaires de réorganiser la séquence des dix commandements selon leur perception de ce que devrait être cette organisation selon l’importance. Environ 90 % de ces collégiens ont opté pour renverser l’ordre biblique. Pourtant, quand un des scribes a demandé à Jésus quel était le plus grand commandement, Christ a confirmé l’exactitude de leur ordre original. « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. C’est là le premier commandement » (Marc 12:30). Jésus résume les quatre premiers commandements dans un seul, et le place au sommet selon l’importance.

Un jour, les disciples de Christ Lui demandent de leur enseigner la façon de prier. Dans Matthieu 6:9, Jésus leur dit : « Vous donc priez ainsi : Notre Père qui est aux cieux, ton nom soit sanctifié ; ton règne vienne. » Voilà la façon positive de s’adresser à Dieu. Malheureusement, nous avons tous appris le troisième commandement en mettant trop d’emphase sur le côté négatif, comme une prohibition d’utiliser Son nom sous forme de sacre ou de blasphème. Nous allons toutefois découvrir que ce commandement s’avère beaucoup plus élaboré qu’il n’y paraît. Il est vrai qu’il nous interdit d’amoindrir ou de profaner le nom de Dieu, et même la nation d’Israël l’avait accepté en tant qu’interprétation véritable du troisième commandement.

Dans Lévitique 19:12, Dieu leur dit : « Vous ne jurerez point faussement par mon nom ; car tu profanerais le nom de ton Dieu : Je suis l’Éternel. » Si seulement les gens mettaient ça en pratique dans nos palais de justice, comme il serait plus facile de déterminer l’innocence ou la culpabilité des accusés ! Selon la loi mosaïque, les deux plus grandes violations du troisième commandement étaient le parjure et le blasphème. Ces deux crimes étaient punissables de mort. Comme les temps ont changé ! Saviez-vous que si cette loi du parjure était encore en vigueur, au moins 80 % des avocats n’existeraient plus, et on aurait très peu de prisons ? Pour ce qui est du blasphème, le vocabulaire de bon nombre de personnes serait sûrement  incomplet s’il n’était pas « enrichi » de quelques sacres afin d’animer leur conversation. Et ce virus s’est répandu dans le cinéma, à la télé et dans les pièces de théâtre.

Le mot « profaner » vient du latin pro qui veut dire « en avant » et fanum qui veut dire « temple ». Les Saintes Écritures nous enseignent que notre corps est le temple de Dieu. Donc, ceux qui utilisent la profanation sortent, sans le réaliser, le saint et le sacré hors du temple, en permettant à leur cœur et à leur esprit d’être étalés sur la place publique. Voilà pourquoi Jésus a déclaré : « Écoutez, et comprenez ceci : Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme ; mais ce qui sort de la bouche, c’est ce qui souille l’homme » (Matthieu 15:11). Alors, pour quelle raison les gens utilisent-ils le nom de Dieu en vain ? Sont-ils si près de Dieu qu’ils veulent prononcer Son nom continuellement ? Au contraire, ceux qui profanent le nom de Dieu sont même très loin de Lui. Connaissez-vous quelqu’un qui a une communication profonde et intime avec Dieu, et qui se permettrait de détériorer volontairement cette relation en profanant constamment Son nom ? Personnellement, je n’en connais pas.

La personne qui entretient une relation honnête et respectueuse avec Dieu apprend que le respect du nom de Dieu nous ouvre la porte en tout temps vers Son trône pour une audience personnelle dans nos épreuves. La Parole de Dieu nous encourage fortement dans ce sens en nous disant : « Allons donc avec confiance au trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans le temps convenable » (Hébreux 4:16). Est-il possible alors pour quelqu’un qui Lui manque de respect, de s’approcher avec assurance de Son trône afin d’implorer Son secours dans tous ses besoins ? Il serait inconcevable pour un vrai converti de s’avancer régulièrement vers Dieu, de Le connaître intimement, pour ensuite lancer Son nom de gauche à droite d’une manière irréfléchie. Utiliser Son nom avec insouciance et nonchalance serait nous priver délibérément du privilège d’être en communion avec Dieu.

Les Israélites de l’Ancien Testament n’osaient même pas prononcer le nom de Dieu, tellement ce nom était sacré pour eux. Même en l’écrivant, le scribe était craintif et prudent lors des transcriptions des livres saints. D’abord, il se baignait et s’habillait ensuite dans son costume officiel de scribe. Dans ce travail minutieux, il n’osait pas mouiller sa plume dans l’encre en plein milieu de l’écriture du nom de Dieu. Il devait s’assurer que sa plume renfermait assez d’encre pour le faire d’un seul trait. Et même si le roi lui avait adressé la parole à ce moment précis, le scribe l’ignorait complètement. On aurait cru que ces gens avaient été pris littéralement par la main, pour être amenés dans la présence même du Dieu vivant pendant cette tâche particulière.

Sur un autre niveau, le troisième commandement est une prohibition contre le manque de sincérité dans nos actions. Voici comment il est possible de profaner le nom de Dieu par un comportement qui manque de sincérité, que ce soit par le parjure, les fausses promesses ou simplement par le bris de notre parole. Très tôt dans l’histoire humaine, les gens mentaient tellement et si fréquemment que personne ne pouvait croire ce que l’autre lui disait. Alors, pour tenter de se montrer crédibles, les gens invoquaient le nom de Dieu comme témoignage qu’ils disaient la vérité. On jurait souvent sur la tête d’une personne chère pour appuyer une déclaration. Cette habitude, très populaire de nos jours, est devenue tellement fréquente qu’elle aussi a perdu toute valeur avec le temps.

Croyons-nous honnêtement que les mensonges et les omissions de dire la vérité délibérément dans l’arène politique ou ailleurs soient une invention et un phénomène nouveau ? Pas du tout ! Le problème est aussi vieux que l’humanité elle-même. À un moment donné, les gens en sont venus à présumer que si on ne jurait pas par Dieu, il n’était pas indispensable de dire la vérité. Et les humains sont devenus si menteurs que même cela n’a pas aidé à améliorer leur comportement. Alors, on s’est mis à croire qu’on n’était plus tenu de dire la vérité si on ne jurait pas par toutes sortes de tournures complexes ou embrouillées. L’être humain a toujours été ingénieux pour trouver en abondance des moyens détournés visant à justifier son comportement.

Quand Jésus a commencé Son ministère, la situation était devenue terrible au point qu’on ne pouvait plus déterminer si une personne disait la vérité, même après avoir préalablement juré par Dieu. Donc, Jésus a commencé Sa prédication dans une ambiance où, en plus d’observer la Loi de Dieu, les pharisiens avaient ajouté 613 préceptes à cette loi. Il y en avait 248 conçus sur le ton positif et 365 étaient négatifs. Selon ces docteurs pharisiens, le salut était fondé sur l’observance de tous ces préceptes humains, en plus de la Loi de Dieu. Avec le temps, ces préceptes humains furent observés comme de véritables doctrines ayant préséance sur la Loi. Jésus a sévèrement corrigé ces pharisiens en leur déclarant : « Mais c’est en vain qu’ils m’honorent, enseignant des doctrines qui sont des commandements d’hommes. Car, en abandonnant le commandement de Dieu, vous observez la tradition des hommes, lavant les pots et les coupes, et faisant beaucoup d’autres choses semblables. Il leur dit aussi : Vous annulez fort bien le commandement de Dieu, pour garder votre tradition » (Marc 7 :7-9). Cette tradition, c’était la loi du Talmud. D’ailleurs, k b l ou cabala, c’est-à-dire, la kabbale, qui était la « connaissance juive ésotérique à mystères », veut littéralement dire tradition !

Nonobstant cela, Jésus parcourt la Galilée, enseigne dans les synagogues, tout en guérissant les malades qui venaient vers Lui et en prêchant la Bonne Nouvelle de l’établissement futur du Royaume de Dieu sur la terre. Sa renommée se répand jusqu’en Syrie. On Lui présente des aveugles, des paralytiques, des démoniaques, des lunatiques, et Jésus les guérit tous. Entouré de cette grande foule qui Le suivait partout, Jésus profite de ces occasions pour commencer à leur enseigner ce qui prime dans la vie aux yeux de Dieu. Et, en toute simplicité, Jésus leur explique ce que nous appelons aujourd’hui le Sermon sur la Montagne, dans Matthieu, aux chapitres 5, 6 et 7. Ces trois chapitres englobent les enseignements qui établissent une partie indispensable de la Nouvelle Alliance, fondée sur l’amour. Ils forment également une des plus belles études bibliques qu’un nouveau converti pourrait rechercher.

Revenons toutefois au commandement de ne pas prendre le nom de Dieu en vain. Puisque, dans le but que l’on soit cru, la coutume était de jurer sur n’importe quoi, Jésus profita de l’occasion pour leur dire : « Mais moi je vous dis : Ne jurez point du tout, ni par le ciel, car c’est le trône de Dieu ; ni par la terre, car c’est le marchepied de Ses pieds ; ni par Jérusalem, car c’est la ville du grand Roi » (Matthieu 5:34-35). Jurer est extrêmement dangereux, car la personne s’engage devant Dieu à accomplir ce qu’elle a formulé. Alors, Jésus ajoute ceci, dans Matthieu 5:36 : « Ne jure pas non plus par ta tête ; car tu ne peux faire devenir un seul cheveu blanc ou noir. » Combien de fois ai-je entendu des gens jurer sur la tête de leur enfant sans même réaliser la gravité de leur engagement ? Nous voyons clairement qu’au fil des siècles la mentalité des gens ne s’est pas beaucoup modifiée. Et dire que certains intellectuels se plaisent à chanter les louanges de l’évolution positive dans l’esprit des humains depuis des siècles.

Au lieu de mentir pour ensuite camoufler leur mensonge en jurant, Jésus leur enseigne plutôt de dire la vérité. Il leur déclare : « Que votre parole soit : Oui, oui, Non, non ; ce qu’on dit de plus, vient du Malin » (Matthieu 5:37). Vous noterez toujours dans les instructions de Jésus que lorsqu’Il répète un mot, c’est pour nous signaler l’importance ou la gravité de ce qui va suivre. Jésus nous enseigne que tout ce que nous déclarons et qui va à l’encontre de nos véritables intentions est inspiré par le Malin (Satan). Quand les gens utilisent le nom de Dieu en jurant, ils donnent l’impression qu’ils s’engagent par leurs paroles. Néanmoins, une personne n’a jamais besoin de jurer pour garder une promesse. Être chrétien veut simplement dire appartenir à Christ. Quand nous acceptons Christ comme notre Sauveur personnel, nous acceptons aussi de porter Son nom comme étant le nôtre. Quand nous parlons en tant que chrétien, nous parlons alors au nom de Christ. Donc, notre parole doit refléter l’état de notre cœur.

Pesons-nous nos paroles avant de les déclarer ? Si Jésus avait prononcé ces mêmes paroles, auraient-elles eu le même impact ou la même portée ? Il est également possible de profaner le nom du Seigneur en négligeant de rembourser un emprunt qu’on avait pourtant promis de régler promptement. Un chrétien, conscient de son engagement envers Dieu, ne peut pas se permettre d’accumuler des dettes avec l’intention bien arrêtée de ne pas les payer sous prétexte qu’argent égale Mammon. Rembourser ce qu’on doit est purement une preuve de fidélité à ses engagements. À ceux qui négligent d’acquitter leurs dettes Jésus leur dit : « Et si vous n’avez pas été fidèles dans ce qui est à autrui, qui vous donnera ce qui est à vous ? » (Luc 16:12). Certains croient que négliger de rembourser ce qui appartient à autrui n’est pas si important, Jésus ajoute : « Celui qui est fidèle dans les petites choses sera aussi fidèle dans les grandes ; et celui qui est injuste dans les petites choses sera aussi injuste dans les grandes » (v. 10).

D’autres profanent le nom de Dieu par l’infidélité envers leur époux(se) brisant ainsi leur serment prononcé le jour de leur mariage. Dieu met énormément d’emphase sur la fidélité sous toutes ses formes, car comment pourrions-nous être fidèle à Dieu si nous sommes infidèles à tous nos autres engagements. Certains chrétiens assistent aux assemblées de leur congrégation pendant des années, écoutent les sermons, chantent des cantiques et, malgré cela, parviennent à se parjurer en trompant ou en abusant des engagements qu’ils ont pris en affaires et ce même devant témoins. Le véritable converti ne consentirait jamais à agir délibérément de cette façon et en pleine connaissance de cause. J’ai été amusé de voir des gens qui ont fraudé des milliers d’individus de leurs épargnes pour ensuite déclarer en pleine télévision que Dieu leur avait tout pardonné, car ils sont maintenant devenus des chrétiens « nouveaux-nés ».

Ne pas prendre le nom de Dieu en vain est vital pour le converti, car dire la vérité est un standard établi par Jésus Lui-même. Donc, que notre oui soit oui et que notre non soit non ! « Peut-être » n’est pas une décision, car cela dévoile une indécision. Le véritable chrétien ne peut pas demeurer continûment assis sur la clôture de l’incertitude, car être chrétien implique un engagement profond, et ne pas respecter nos promesses profane le nom que nous portons. Mais ce commandement de ne pas prendre le Nom de Dieu en vain a un sens encore plus profond, car il nous met en garde contre la mauvaise utilisation de la puissance de Dieu. Ce commandement devient, en conséquence, un renforcement du premier et du deuxième commandement. Rappelons-nous que, dans l’Ancien ainsi que dans le Nouveau Testament, le nom d’une personne faisait partie de sa personnalité, une extension de son caractère.

Nous découvrons qu’Adam veut dire « terre » ou « glaise rouge ». Ève signifie « mère des vivants ». Le nom d’Abram, qui voulait dire « père élevé » fut changé par Dieu en Abraham, « père d’une multitude de nations ». Tout au long de la Bible, nous voyons Dieu Lui-même S’identifier en nous révélant petit à petit une partie de Son caractère et ce qu’Il est. Dieu Se donne alors des titres dans le but précis de mieux S’identifier à nous. En voici quelques exemples. Dans Exode 3:14, Dieu S’identifie ainsi à Moïse : « JE SUIS CELUI QUI SUIS. Puis il dit : Tu diras ainsi aux enfants d’Israël : Celui qui s’appelle JE SUIS, m’a envoyé vers vous. » Au verset 15 : « Dieu dit encore à Moïse : Tu diras ainsi aux enfants d’Israël : L’ÉTERNEL, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob m’a envoyé vers vous. C’est là mon nom éternellement ; c’est là ma commémoration dans tous les âges. » Alors, dans ces deux petits versets, Dieu S’identifie comme étant toujours présent et toujours existant.

Quand Abraham avait consenti à immoler son fils unique à Dieu, ayant vu la foi d’Abraham, Dieu l’en empêcha et lui donna un bélier pour son sacrifice. « Et Abraham appela ce lieu-là, Jéhova-jiré (l’Éternel y pourvoira). De sorte qu’on dit aujourd’hui : Sur la montagne de l’Éternel il y sera pourvu » (Genèse 22:14). Notez que c’est Abraham qui appela ce lieu-là Jéhova-jiré. C’est le seul endroit dans toute la Bible où le nom de Jéhova est utilisé et cette fois également pour identifier ce que Dieu est, c’est-à-dire, pourvoyeur à tous nos besoins. Dans Exode 15:26, Dieu rassure Israël en lui disant qu’Il est aussi son guérisseur. « Et il dit : Si tu écoutes attentivement la voix de l’Éternel ton Dieu, si tu fais ce qui est droit à ses yeux, si tu prêtes l’oreille à ses commandements et si tu gardes toutes ses ordonnances, je ne t’infligerai aucune des maladies que j’ai infligées à l’Égypte ; car je suis l’Éternel qui te guérit », le Yahvé Rophehcha.

Quand Dieu avait choisi Abram pour accomplir une œuvre : « L’Éternel apparut à Abram, et lui dit : Je suis le Dieu Tout-Puissant [El Shaddaï] ; marche devant ma face, et sois intègre » (Genèse 17:1). Nous avons ici à peine quelques exemples montrant comment Dieu S’identifie à nous dans Sa Parole. La Bible contient plusieurs noms distincts par lesquels Dieu S’identifie. Si Dieu en a décidé ainsi, cela devient extrêmement important pour nous, car l’Éternel veut nous assurer que, peu importe la situation dans laquelle nous puissions nous trouver, Il peut toujours nous en sortir. Et, dans le monde actuel, nous avons sûrement besoin d’avoir cette sorte d’assurance à notre disposition. Donc, connaître les différents noms de Dieu nous fournit une compréhension supplémentaire de Sa Puissance illimitée et de la façon dont Dieu fonctionne.

Prendre toute cette connaissance précieuse que Dieu Lui-même nous a dévoilée et décider de changer tous ces noms dans la Bible pour ne s’en tenir qu’à un seul, serait de limiter Dieu. Il est vrai que certains diront que, pour eux, les noms tels que Dieu, Éternel ou Jéhovah leur suffisent, et cela est bien. Mais de simplement identifier Dieu de cette façon en changeant ou effaçant tous Ses autres noms précis dans la Bible servant à L’identifier, semble avoir pour but principal de nous présenter Dieu sous un autre aspect, dont le plus sérieux semblerait de L’empêcher de nous dévoiler Ses nombreux attributs comme étant Tout en Toutes choses. Les appellations par lesquelles Dieu Se dévoile à nous sont d’une importance primordiale, car, sans cet éclaircissement, comment pourrions-nous posséder de nous-mêmes la connaissance de Ses capacités illimitées. Avoir effacé cette vérité dans les bibles diluées par des hommes, c’est une profanation du nom de Dieu en Le dépouillant de Sa toute-puissance. Pourtant, notre Créateur nous dit, dans Exode 20:7 : « Tu ne prendras point le nom de l’Éternel ton Dieu en vain ; car l’Éternel ne tiendra point pour innocent celui qui aura pris son nom en vain. »

Allons vérifier un passage, dans Actes 4, où nous voyons les dirigeants religieux questionner Pierre et Jean au sujet de la guérison d’un boiteux. « Et ayant fait comparaître les apôtres au milieu d’eux, ils leur dirent : Par quel pouvoir ou au nom de qui avez-vous fait ceci ? Alors Pierre rempli du Saint-Esprit, leur dit : Chefs du peuple, et anciens d’Israël, puisque nous sommes aujourd’hui recherchés pour avoir fait du bien à un homme impotent, et afin de savoir par qui il a été guéri ; sachez, vous tous, et tout le peuple d’Israël, que c’est au nom de Jésus-Christ de Nazareth, que vous avez crucifié et que Dieu a ressuscité des morts ; c’est par lui que cet homme se présente guéri devant vous » (Actes 4:7-10). Donc, nous voyons le nom de guérisseur accolé à Jésus, Dieu dans la chair, et désormais enfermé dans Son caractère et Sa puissance. Voilà pourquoi, quand nous prions Dieu, nous devons toujours le faire au nom de Jésus-Christ. Car Jésus Lui-même a déclaré : « Toute puissance m’a été donnée dans le ciel et sur la terre » (Matthieu 28:18).

Le nom de Dieu a une puissance extraordinaire et doit alors avoir un sens très spécial pour le chrétien. Le troisième commandement nous dit aussi de faire attention afin de ne pas utiliser le nom de Dieu pour satisfaire nos buts égoïstes. N’utilisons jamais la puissance de Dieu pour accomplir notre volonté. Un exemple populaire est celui employé par beaucoup de religions prônant qu’à la mort les humains peuvent monter au ciel, alors que la Parole de Dieu nous dit exactement le contraire. Jésus Lui-même nous l’a confirmé dans Son enseignement que très peu de prédicateurs osent citer dans leurs sermons. Alors que des hommes assurent leurs congrégations, au nom de Jésus, qu’elles peuvent monter au ciel, Jésus a déclaré : « Or personne n’est monté au ciel, que celui qui est descendu du ciel, savoir, le Fils de l’homme qui est dans le ciel » (Jean 3:13). Alors, qui devons-nous croire, Dieu ou un homme ? « Mais que Dieu soit reconnu véritable, et tout homme menteur, selon qu’il est écrit : Afin que tu sois trouvé juste dans tes paroles, et que tu gagnes ta cause lorsqu’on te juge » (Romains 3:4). Les pasteurs qui tordent les paroles de Jésus en prêchant le contraire seront-ils trouvés justes dans leurs paroles ? La Bible elle-même nous donne la réponse par la bouche de Paul.

Prêcher contrairement aux instructions de Jésus, c’est s’attribuer un pouvoir qui ne vient pas de Christ, mais plutôt de l’homme lui-même inspiré par un autre esprit. Quand on fonde une telle doctrine sur un mensonge, la vérité devient alors son plus grand ennemi, car on doit inventer d’autres mensonges pour compenser. Prenons la doctrine du séjour au purgatoire prêchée par l’Église catholique, pour l’expiation des péchés véniels non repentis de ceux qui sont morts avant de pouvoir monter supposément au ciel au terme de ce stage. Le mot purgatoire et son concept n’existent pas dans la Bible et ceux qui le prêchent s’attribuent ainsi un pouvoir venant des hommes seulement, et le prêcher au nom de Dieu, c’est prendre Son nom en vain.

La prétention que l’homme possède déjà une âme immortelle ne vient pas de Dieu ! Vous trouverez sûrement les mots « âme » et « immortel » dans la Bible, mais jamais un à côté de l’autre comme étant disponible à un humain encore dans la chair. Cette doctrine fut inspirée par Satan lui-même à nos premiers parents, qui leur a fait croire qu’en mangeant de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, ils ne mourraient pas, mais seraient plutôt comme des dieux, immortels. Satan leur a dit : « Mais Dieu sait qu’au jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal » (Genèse 3:5). Donc, dans cette connaissance de ce qui est bien ou mal se cache discrètement le pouvoir d’être comme un dieu ayant l’immortalité innée en l’humain.

Vous pourriez scruter votre Bible de la Genèse jusqu’à l’Apocalypse et vous n’y trouveriez pas une telle promesse. L’immortalité est une promesse future, réservée aux membres de la Famille de Dieu pour l’obéissance à Ses commandements. Ceci ne veut absolument pas dire que nous pouvons gagner notre salut simplement par nos œuvres. Le salut est un don gratuit de Dieu, mais qui implique une obéissance à Dieu par le converti pour marcher en pleine reconnaissance dans la voie sur laquelle Dieu Lui-même nous a placés. D’ailleurs, c’est ce que Paul fut inspiré de nous expliquer dans Ephésiens 2:8-10 : « Car vous êtes sauvés par la grâce, par le moyen de la foi ; et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu ; ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour les bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous y marchions. »

Il est extrêmement dangereux de signer des déclarations personnelles au nom de Dieu, déclarations qui sont carrément indignes de Son nom et qui prêchent un salut par les oeuvres. Pourtant, en sondant les enseignements de la grande majorité des religions, ce qui est prêché, c’est l’immortalité déjà inhérente à l’humain. Avec de tels mensonges incrustés dans la transmission des « vérités » humaines tout au long des siècles, essayez d’enrayer cela de l’esprit des gens pour tenter d’y faire pénétrer la Parole de Dieu. Mission impossible, sans une intervention divine ! Donc, Jésus avait entièrement raison de dire que : « Personne ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’appelle. » Subséquemment, juste le fait de prêcher qu’un individu puisse de lui-même se convertir à Christ ne vient pas de Dieu.

Quarante jours après Sa résurrection, peu de temps avant de remonter au ciel, Jésus rassembla Ses disciples pour leur faire la promesse suivante : « C’est que Jean a baptisé d’eau, mais que vous, vous serez baptisés du Saint-Esprit dans peu de jours. Eux donc étant assemblés, l’interrogeaient en disant : Seigneur, sera-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume d’Israël ? Mais il leur dit : Ce n’est pas à vous de savoir les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais vous recevrez la puissance du Saint-Esprit, qui viendra sur vous ; et vous me servirez de témoins, tant à Jérusalem que dans toute la Judée, et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Actes 1:5-8). Nous savons que dix jours plus tard, le Jour de la Pentecôte, cette belle promesse est devenue réalité pour eux et tous ceux qui allaient accepter par la suite de donner leur vie à Christ.

Regardons toutefois un incident où un homme a convoité cette puissance du Saint-Esprit, qui était pourtant offerte gratuitement. Dans Actes 8, nous voyons l’histoire d’un grand magicien nommé Simon qui étonnait le peuple par ses grandes prouesses. « Tous lui étaient attachés, depuis le plus petit jusqu’au plus grand ; et ils disaient : Celui-ci est la grande puissance de Dieu » (Actes 6:10). Encore aujourd’hui, beaucoup de chrétiens sont très impressionnés par les prouesses qui se déroulent dans certaines églises, et bien des gens croient à la magie « parce que ça marche ! » Or, cet homme enflé d’orgueil fut tout étonné à son tour de voir Philippe, un des premiers diacres, qui gagnait les cœurs de ces mêmes personnes par sa prédication de l’Évangile. « Mais, quand ils eurent cru à Philippe, qui leur annonçait la bonne nouvelle de ce qui concerne le royaume de Dieu et le nom de Jésus-Christ, ils furent baptisés, tant les hommes que les femmes. Et Simon lui-même crut aussi, et ayant été baptisé, il ne quittait point Philippe ; et voyant les prodiges et les grands miracles qui se faisaient, il était étonné » (Actes 8:12-13).

Simon n’avait aucune idée que c’était par la puissance du Saint-Esprit que Philippe pouvait accomplir ces miracles. « Toutefois, les apôtres qui étaient à Jérusalem, ayant appris que la Samarie avait reçu la parole de Dieu, y envoyèrent Pierre et Jean, qui étant descendus, prièrent pour eux, afin qu’ils reçussent le Saint-Esprit. Car il n’était encore descendu sur aucun d’eux ; mais ils avaient été seulement baptisés au nom du Seigneur Jésus » (Actes 8:14-16). Nous voyons clairement ici que le seul fait d’être baptisé ne donne pas le Saint-Esprit. Il manquait un élément primordial. Se faire imposer les mains par quelqu’un qui avait reçu de Dieu le pouvoir de le transmettre aux autres, et les apôtres l’avaient reçu. « Alors les apôtres leur imposèrent les mains, et ils reçurent le Saint-Esprit » (Actes 8:17).

Distinguez bien maintenant ce qui s’est produit subséquemment. Actes 8:18-19 : « Mais Simon voyant que le Saint-Esprit était donné par l’imposition des mains des apôtres, leur offrit de l’argent, en disant : Donnez-moi aussi ce pouvoir, afin que tous ceux à qui j’imposerai les mains reçoivent le Saint-Esprit. » Il voulait acheter une puissance que seul Dieu peut accorder. Le comportement de cet homme n’était pas du tout celui d’un converti à Christ. Même si Simon avait été baptisé, l’apôtre Pierre a immédiatement saisi qu’il n’y avait pas de conversion réelle chez cet homme. Or, Pierre le corrigea sévèrement en lui disant : « Que ton argent périsse avec toi, puisque tu as cru que le don de Dieu s’acquérait avec de l’argent » (Actes 8:20). Pierre dit formellement à Simon que, dans son état, il n’y avait aucune place pour lui dans l’Église. Nonobstant, Pierre l’exhorte aussi en lui disant : « Repens-toi donc de ta méchanceté, et prie Dieu, que, s’il est possible, la pensée de ton cœur te soit pardonnée. Car je vois que tu es dans un fiel amer et dans les liens de l’iniquité » (Vs 22-23). Donc, par le comportement de Simon, Pierre voyait explicitement qui dirigeait les pensées de ce magicien et dans quel but.

La prétendue conversion de Simon ressemble à ce que Jésus Lui-même nous a révélé dans la parabole du semeur : « Lorsqu’un homme écoute la parole du Royaume, et qu’il ne la comprend point, le Malin vient, et ravit ce qui est semé dans le cœur ; c’est celui qui a reçu la semence le long du chemin » (Matthieu 13:19). Voilà où en était rendue la fausse conversion de Simon, même après son baptême. L’apparence extérieure était là, mais pas le cœur. Le jugement de Pierre s’avéra juste dans la réponse faite par ce grand magicien, au verset 24 : « Mais Simon répondit et dit : Priez vous-mêmes le Seigneur pour moi, afin qu’il ne m’arrive rien de ce que vous avez dit. » On pourrait d’ailleurs cogiter : était-ce une menace de la part du magicien, reliée à des évènements futurs ? Peu importe, une telle réponse nous indique le manque flagrant de sincérité cachée derrière une façade qui paraissait indiquer qu’une conversion était possible chez lui.

Il y a une grande leçon ici pour les convertis à Christ nous enseignant d’être sur nos gardes afin de ne pas nous laisser influencer par Satan dans notre cheminement vers le Royaume. Combien de fois demandons-nous à Dieu de bénir certains de nos désirs sans réaliser que notre choix n’est peut-être pas nécessairement acceptable aux yeux de Dieu pour le moment ? Ne nous arrive-t-il pas à l’occasion de prier Dieu de nous accorder un pouvoir par lequel nous voudrions faire de grands prodiges pour Dieu, ou serait-ce peut-être pour nous élever tout en impressionnant les autres ? Les individus qui ambitionnent le pouvoir deviennent une proie extrêmement facile pour Satan qui se plaît à les recruter pour mieux faire son œuvre de séduction, par les paroles douces et flatteuses que ces personnes utilisent pour abuser des gens honnêtes qui pourtant recherchent Dieu.

Regardez agir le flot des grands guérisseurs religieux à la télévision. Ils se sont érigé une devanture qui donne l’impression qu’ils rendent gloire à Dieu, mais, à force de les surveiller, nous voyons incontestablement que toute cette façade leur sert d’outil pour vendre une multitude de produits et s’enrichir dans le processus. Que ce soit des linges bénis, de l’eau magique ou tout autre produit surnaturel, ils les offrent gratuitement, mais avec un sous-entendu que les donations volontaires seraient sûrement plus que bienvenues. Pour ce qui est des guérisons, vous noterez que les mêmes malades reviennent souvent sur scène pour offrir leurs témoignages dans les différentes villes visitées durant leur tournée d’évangélisation. Dieu n’est pas dans le commerce de la location pour louer Son pouvoir à n’importe qui. Dieu confie ce privilège à ceux qui veulent faire Sa volonté en l’utilisant pour Sa gloire, dans l’humilité et dans la soumission. Dieu pourrait-Il nous livrer plus de pouvoir présentement ? Serions-nous disposés à en assumer la responsabilité ? Rappelons-nous toujours que nous sommes uniquement la glaise et que c’est Lui le Potier !

Lorsque nous examinons le troisième commandement dans l’Ancienne Alliance, il semble être présenté sous un aspect sévère. « Tu ne prendras pas le nom de Dieu en vain. » En d’autres mots, ne pas l’utiliser d’une manière irrespectueuse, ne pas le souiller ni le ternir. Dans la Nouvelle Alliance, Jésus nous présente le nom de Dieu sous un aspect éclatant : que Ton nom soit sanctifié, que Ton nom soit honoré. Qu’y a-t-il dans un nom ? Énormément ! Lorsqu’un explorateur pénètre dans un nouveau territoire, que fait-il ? Il plante un drapeau au nom du roi ou du pays qu’il représente en réclamant cette découverte au nom de cette autorité. Même au niveau commercial, le nom d’une entreprise peut comporter une très grande valeur. Quand le propriétaire d’une entreprise bien connue décide de vendre ses biens, il peut ajouter un montant supplémentaire à l’actif de sa compagnie pour la popularité et la qualité de son produit ainsi que par reconnaissance envers son nom abondamment respecté par sa clientèle !

Maintenant, qu’y a-t-il dans un nom au point de vue spirituel ? Tout ! En tant que chrétiens, nous portons le nom de Christ. Est-ce que la façon dont nous vivons honore ou profane Son nom ? Est-ce que, par nos agissements et notre comportement, nous louons et glorifions Son nom ? Un serviteur qui œuvre pour une famille peut-il honorer ou déshonorer le nom de cette famille ? Absolument pas ! Seul un membre ou un héritier de cette famille aurait le pouvoir de le faire. La Bible nous dit que le véritable converti porte le nom de Christ. Et Dieu, qui nous a appelés, Se charge de nous conduire vers le Royaume par Son Esprit. Alors, Paul nous déclare : « Car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu, sont enfants de Dieu. Car vous n’avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte ; mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions : Abba, Père. Car l’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit, que nous sommes enfants de Dieu. Et si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers ; héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ ; si toutefois nous souffrons avec lui, afin que nous soyons aussi glorifiés avec lui » (Romains 8:14-17). Voilà où se situent notre foi et le but de notre espérance.

Néanmoins, le fait d’être convertis à Christ et d’avoir reçu le Saint-Esprit ne nous a pas subitement rendus parfaits au moment précis de notre conversion. La conversion totale est un processus continuel qui se poursuit durant toute la vie du chrétien et le Saint-Esprit a pour tâche principale de nous guider vers cette perfection. Jésus nous a dit ceci, dans Matthieu 5:48 : « Soyez donc parfaits, comme votre Père qui est dans les cieux est parfait. » Jésus n’a pas dit « vous êtes déjà parfaits », mais soyez ou devenez parfaits, car notre nature humaine est toujours présente pour faire ses ravages. Dans la Bible, nous avons vu que le nom de Dieu nous donne la clé qui nous révèle la nature et le caractère de Dieu. Dire : « Que Ton nom soit sanctifié », nous engage entièrement dans le caractère de Jésus, qui fut l’image de Dieu dans la chair. Nous sommes également participants de Sa nature divine, pour agir selon Sa volonté pour nous.

Nous avons donc la responsabilité de nous observer régulièrement en toute honnêteté afin d’analyser notre cœur, nos motifs et notre attitude envers les autres. Ensuite nous devons regarder nos activités régulières et notre liste de priorités, tout en nous posant la question : Dieu signerait-Il cette liste ? Quelles sont nos activités ? Sommes-nous équilibrés dans nos pensées, notre travail, nos loisirs, notre service au bien-être des autres, notre diète et même dans la façon dont nous conduisons nos automobiles ? Quelles sont nos habitudes courantes, notre disposition de caractère habituelle avec nos amis, nos oeuvres de la foi, notre humeur et notre tempérament ? Dieu est amour et Il nous donne continuellement. Plus Dieu nous donne, plus Son amour se manifeste. Son but est de développer éventuellement cette sorte d’amour en nous. Il faut toutefois apprendre à donner de bon cœur, avec joie et non par obligation.

C’est dans le don que Dieu évalue notre amour pour les autres et non dans le fait de recevoir. Recevoir ne requiert aucun effort, alors que donner nous implique directement à vouloir faire le bien envers notre prochain. L’apôtre Paul fut inspiré d’écrire ceci : « Que chacun donne selon qu’il l’a résolu en son cœur, non à regret, ni par contrainte ; car Dieu aime celui qui donne avec joie. Et Dieu est puissant pour vous combler de toutes sortes de grâces, afin qu’ayant toujours tout ce qui vous est nécessaire, vous abondiez en toutes sortes de bonnes œuvres, selon qu’il est écrit : Il a répandu, il a donné aux pauvres ; sa justice demeure éternellement » (2 Corinthiens 9:7-9). Paul ne parle pas seulement d’argent ici, il fait référence à toutes sortes de bonnes œuvres, ce qui couvre tout un éventail d’activités dans lesquelles le chrétien peut s’impliquer selon les dons que l’Esprit lui a fournis.

Pour Dieu, le cœur est le siège de l’amour et la résolution de chacun doit justement trouver là son origine, sans regret ni contrainte. Le bien qu’une personne fait à contrecœur n’a pas de véritable valeur pour Dieu. Car Dieu aime celui qui partage avec joie ! Voilà la clé ! Quand allons-nous comprendre que Dieu n’a pas besoin de notre argent pour survivre puisque tout Lui appartient ! Dieu a toujours existé et Il a tout créé. Quand Dieu nous demande d’accomplir de bonnes œuvres ce n’est pas pour Lui, mais pour nous ! « Car nous sommes Son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour les bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous y marchions » (Éphésiens 2:10). C’est en accomplissant ces bonnes œuvres que nous développons aussi le caractère divin qui sera la marque distinguée et magistrale qui identifiera chaque Élu de Dieu éternellement.

Puisque tout cela nous fut donné gratuitement par l’Esprit de Dieu, Jésus Lui-même a exhorté Ses disciples à faire pareillement. « Et quand vous serez partis, prêchez, et dites : Le royaume des cieux approche. Guérissez les malades, nettoyez les lépreux, ressuscitez les morts, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Matthieu 10:7-8). Jésus couvre tout un éventail de dons que l’Esprit distribue aux convertis selon Son bon plaisir, ce qui nous indique aussi que personne ne possède tous ces dons. Ce qui est primordial, c’est que celui qui a un don n’a pas le droit de le vendre pour s’enrichir. Ces dons sont accordés pour la glorification de Dieu afin de toucher le cœur de ceux qu’Il appelle pour les donner à Christ. Ainsi, les nouveaux convertis doivent, à leur tour, participer volontairement à l’Évangélisation personnelle de ceux avec qui ils sont en contact, jusqu’au retour de Christ. Voilà comment Dieu travaille, en préparant maintenant Ses futurs Élus à faire une œuvre encore plus magistrale lorsque le Royaume de Dieu sera établi sur terre.

À l’heure actuelle, deux prophéties sont en train de s’accomplir en même temps, ce qui nous indique davantage que nous vivons dans les temps de la fin. La première identifie les futurs élus qui ont bien compris ce que Dieu prépare présentement au travers de ceux qu’Il veut bien utiliser. Ces gens ont compris qu’ayant reçu gratuitement, la voie de donner gratuitement est ce que Jésus a toujours prêché. Ceux-là bâtissent avec de l’or, de l’argent et des pierres précieuses, qui sont des valeurs spirituelles impérissables. Dans la persévérance, ils accomplissent fidèlement, en partie, ce que Jésus avait prédit que serait le signe de Son avènement. « Et cet évangile du Royaume sera prêché par toute la terre, pour servir de témoignage à toutes les nations ; et alors la fin arrivera » (Matthieu 24:14). Cet événement historique approche à grand pas, mais il est déjà commencé sur un niveau inférieur, à l’heure actuelle.

La deuxième prophétie s’accomplit aussi par le comportement de ceux qui demeurent voilés sans même le réaliser, mais qui comprendront sûrement quand le voile sera enlevé. N’allez pas croire que tout ce qui se prêche dans les différentes religions formées par des hommes est la vérité. Satan accepte volontiers qu’une certaine partie de la vérité soit enseignée, mais il se réserve également le droit d’y injecter juste assez de mensonges pour continuer à séduire le monde entier afin qu’il n’accomplisse pas la volonté de Dieu. Des ministres, à cause de leur cupidité, tombent dans ce piège de Satan et enseignent, sans aucun remords de conscience, des « vérités » qu’ils ne pourront jamais prouver par la Parole de Dieu. Ce sont ces mêmes gens qui s’opposent fortement à ceux qui s’en tiennent à la Bible seulement pour instruire. Et Satan leur distribue certains pouvoirs pour accomplir des prodiges qui ressemblent à des miracles, mais qui n’en sont pas du tout. Voilà pourquoi Paul a été inspiré de nous exhorter à vérifier toute chose.

Les gens qui utilisent le nom de Dieu pour Lui attribuer leurs déclarations personnelles, prennent ainsi Son nom en vain sans même le réaliser. Dieu les désigne de faux prophètes qui proclament : « Dieu a dit ceci ou cela… » alors que c’est faux. « Leurs visions sont trompeuses, leurs oracles menteurs, quand ils disent : “L’Éternel a dit !” tandis que l’Éternel ne les a point envoyés ; et ils ont fait espérer que leur parole aurait son accomplissement. N’avez-vous pas eu des visions trompeuses, et prononcé des oracles menteurs, vous qui dites : “L’Éternel a dit !” quand je n’ai point parlé ? » (Ezéchiel 13:6-7). « Et l’Éternel me dit : C’est le mensonge, que ces prophètes prophétisent en mon nom. Je ne les ai point envoyés, je ne leur ai point donné de charge, et je ne leur ai point parlé. Ce sont des visions de mensonge, de vaines prédictions, des tromperies de leur cœur, qu’ils vous prophétisent. » (Jérémie 14:14).]

Ces individus sont tellement séduits que Jésus a prédit que, lors de Son retour : « Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur ! Seigneur ! n’avons-nous pas prophétisé en ton nom ? et n’avons-nous pas chassé les démons en ton nom ? et n’avons-nous pas fait plusieurs miracles en ton nom ? Alors Je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus ; retirez-vous de moi, vous qui faites métier d’iniquité » (Matthieu 7:22-23). Il existe présentement des milliers de religions qui se cachent derrière le nom de Dieu pour faire métier d’iniquité, et Satan les utilisera encore davantage un jour pour tenter d’étouffer complètement tout enseignement de la Parole de Dieu. Alors, Dieu a inspiré le prophète Amos d’écrire : « Voici, les jours viennent, dit le Seigneur, l’Éternel, où j’enverrai la famine dans le pays ; non une famine de pain ni une soif d’eau, mais celle d’entendre les paroles de l’Éternel. Ils erreront d’une mer à l’autre, et du nord au levant ; ils iront çà et là pour chercher la parole de l’Éternel, et ils ne la trouveront pas » (Amos 8:11-12). Étrange qu’aux temps de la fin, il y aura pénurie de la Parole de Dieu, alors qu’il existe des milliers d’églises dites « chrétiennes » de par le monde, donc plus que jamais auparavant !

Or, cette prophétie d’Amos ne se réalisera pas instantanément du jour au lendemain. Elle s’accomplit depuis longtemps par un processus, lent mais continuel, de séduction dans les milieux religieux où une bonne partie de la vérité est pareillement prêchée. Le plaisir de Satan fut néanmoins d’y injecter une contrefaçon dans l’enseignement d’un Jésus très différent, davantage prophète et simple humain que Parole même de Dieu vivant en chair, à l’image du Père. Ensuite, on a mystifié Son message en diluant l’Évangile de Dieu au point où le message de Jésus accommode plutôt qu’il exhorte ceux que Dieu veut utiliser comme prémices de Son Royaume.

Ce petit jeu de Satan existait déjà dans les débuts de l’Église et Paul a dû mettre les chrétiens de Corinthe au courant de ses ravages. Alors Paul, parfaitement conscient de sa responsabilité, dit à ces chrétiens : « Car je suis jaloux de vous d’une jalousie de Dieu, parce que je vous ai unis à un seul Époux, pour vous présenter à Christ, comme une vierge chaste. Mais je crains que, comme le serpent séduisit Eve par sa ruse, vos pensées ne se corrompent aussi en se détournant de la simplicité qui est en Christ. Car, s’il venait quelqu’un qui vous prêchât un autre Jésus que celui que nous vous avons prêché, ou un autre Esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre évangile que celui que vous avez embrassé, vous le supporteriez fort bien » (2 Corinthiens 11:2-4). Ceci se passait déjà au premier siècle, alors, imaginez les dommages que Satan a pu causer dans l’Église pendant les vingt siècles de son existence. Et ces gens le supportent fort bien !

Afin qu’il n’y ait aucun doute dans l’esprit de ces Corinthiens sur les raisons de son intervention, Paul identifie la source du problème immédiatement en leur disant : « Mais je le fais, (et je le ferai encore,) pour ôter tout prétexte à ceux qui cherchent des prétextes, en sorte qu’ils soient trouvés tels que nous dans les choses dont ils se glorifient. Car de tels hommes sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs qui se déguisent en apôtres de Christ. Et cela n’est pas étonnant, car Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n’est donc pas surprenant que ses ministres se déguisent aussi en ministres de justice ; mais leur fin sera selon leurs œuvres » (2 Corinthiens 11:12-15). Donc, Paul ne se gêne pas pour identifier ceux qui enseignent un autre Jésus et un autre Évangile comme étant carrément des ministres de Satan. Cette escroquerie étant déjà en branle, imaginez maintenant ce que Satan prépare au monde entier dans les temps de la fin. Ce sera, conformément à la prophétie d’Amos, une authentique soif spirituelle « d’entendre les paroles de l’Éternel ».

Mais les serviteurs de Jésus porteront le témoignage de l’Évangile partout où ils se trouveront et, quand ce témoignage aura atteint le monde entier, la fin viendra. Notez que Jésus a bien dit « comme témoignage » et non que la terre entière doive avoir été convertie lorsque la fin viendra. Les prédications sur les choses agréables pour exaucer ceux qui demandent à n’entendre que des fables, enrichissent abondamment ces « pasteurs » toujours prêts à les accommoder. Alors, cela nous indique clairement la voie dans laquelle le monde entier est actuellement engagé spirituellement. Nous avons pourtant cette instruction de Paul à Timothée : « Car il viendra un temps où les hommes ne souffriront point la saine doctrine, mais où, désireux d’entendre des choses agréables, ils s’amasseront des docteurs selon leurs convoitises, et fermeront l’oreille à la vérité, et se tourneront vers des fables » (2 Timothée 4:3-4). Prenez le temps de découvrir le nombre des pasteurs qui, de nos jours, se font appeler docteurs. Ce sont plutôt des « pushers » spirituels qui distribuent de la drogue mentale qui rend beaucoup de membres d’églises accros à leurs doctrines de démons.

Pendant ce temps, les élus de Dieu comprennent qu’ils ont tous beaucoup de choses à modifier et à améliorer dans leur vie. Nous avons aussi la responsabilité de prier les uns pour les autres afin d’avoir, nous aussi, le courage de persévérer dans un monde qui se dirige vers sa perte. Dans une telle situation, si ce n’était de la puissance de Dieu, le chrétien pourrait aussi être entraîné dans cette vague négative déferlée par Satan lui-même. Jésus a déclaré à Ses disciples qu’Il avait vaincu le monde. En vivant en nous par Son Esprit, notre Sauveur nous guide ainsi à persévérer jusqu’à la fin, de sorte que nos vies deviennent entièrement transformées au travers de nos efforts hebdomadaires à faire Sa volonté et à honorer son Saint nom. Ces efforts ne comportent pas des œuvres pour gagner notre salut. Au contraire, ils nous rassurent en nous montrant que nous sommes toujours sur la bonne voie du salut que nous avons reçu gratuitement lors de notre conversion.

Trop de religions prêchent de nos jours que : « une fois sauvé toujours sauvé ». Alors, le converti n’a aucun travail à accomplir dans ce processus de cheminement vers son salut. Je regrette, mais ce n’est pas ce que Paul nous dit dans Philippiens 2:12-18. « Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, non seulement comme en ma présence, mais plus encore maintenant en mon absence, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement ; car c’est Dieu qui produit en vous et le vouloir et le faire selon son plaisir. Faites toutes choses sans murmures et sans disputes ; afin que vous soyez sans reproche, sans tache, enfants de Dieu, irrépréhensibles au milieu d’une génération dépravée et perverse, au sein de laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde, y portant la parole de vie ; en sorte qu’au jour de Christ, je puisse me glorifier de n’avoir point couru en vain, ni travaillé en vain. Et si même je sers d’aspersion sur le sacrifice et le ministère de votre foi, j’en ai de la joie, et je m’en réjouis avec vous tous. Vous aussi de même, ayez de la joie, et vous réjouissez avec moi. »

Alors, la mission du véritable converti vers son salut se résume à un seul mot : OBÉISSANCE. Si nous sommes prêts à nous laisser guider dans cette obéissance à Dieu, nous avons l’assurance de faire partie de Sa Famille divine. Si non, comment pourrions-nous y parvenir autrement ? Les événements des temps de la fin ont été fixés par Dieu le Père, et rien ne pourra L’empêcher de réaliser Ses prophéties. Si certains humains veulent demeurer rebelles à Dieu jusqu’à la fin, cela ne changera en rien ce que Dieu avait résolu dans Son plan. Dieu nous a aussi prédit que la fiancée de Christ (l’Église) sera prête lors de Son retour. Donc, l’Église sera prête !

Voilà pourquoi, dans Sa description des événements qui auront lieu avant Son retour, Jésus nous a aussi donné cette assurance : « Et il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles ; et sur la terre, les peuples seront dans la consternation et ne sachant que devenir, la mer et les flots faisant un grand bruit. Les hommes [non convertis] seront comme rendant l’âme de frayeur, dans l’attente des choses qui surviendront dans le monde ; car les puissances des cieux seront ébranlées. Et alors ils verront venir le Fils de l’homme sur une nuée, avec une grande puissance et une grande gloire. Or quand ces choses commenceront d’arriver, regardez en haut, et levez la tête, parce que votre délivrance approche » (Luc 21:25-28). Sans aucun doute, Christ sera au rendez-vous, et notre salut aussi !

Jésus a inspiré Matthieu d’écrire ceci sur le moment précis où nous serons enlevés de cette terre vers Lui : « Alors le signe du Fils de l’homme paraîtra dans le ciel ; alors aussi toutes les tribus [des non convertis] de la terre se lamenteront, en se frappant la poitrine, et elles verront [aussi] le Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel, avec une grande puissance et une grande gloire. Il enverra ses anges avec un grand éclat de trompette, et ils rassembleront Ses élus [seulement] des quatre vents, depuis un bout des cieux jusqu’à l’autre bout » (Matthieu 24:30-31). Mais Jésus nous exhorte à la persévérance continuelle en déclarant aux Élus : « Vous aussi de même, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l’homme est proche et à la porte. Je vous dis en vérité que cette génération [qui sera vivante à ce moment-là] ne passera point que toutes ces choses ne soient arrivées. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait, non pas même les anges du ciel, mais mon Père seul » (Matthieu 24:33-36).

Quand Jésus a donné cette prophétie, Il parlait de la génération qui serait vivante et qui verrait tous les signes précurseurs de Son Avènement au moment de son accomplissement et non de la génération dans laquelle Lui vivait ! Les railleurs invétérés ont souvent accusé Sa déclaration que : « cette génération ne passera point que toutes ces choses ne soient arrivées » d’être un mensonge, puisque des siècles ont passé et Jésus n’est toujours pas revenu. Cette sorte d’attitude ne devrait jamais influencer la foi ni la persévérance du chrétien. À nous, Jésus déclare : « Alors, de deux hommes qui seront dans un champ, l’un sera pris et l’autre laissé ; de deux femmes qui moudront au moulin, l’une sera prise et l’autre laissée. Veillez donc, car vous ne savez pas à quelle heure votre Seigneur viendra » (Matthieu 24:40-42). « C’est pourquoi vous aussi tenez-vous prêts ; car le Fils de l’homme viendra à l’heure que vous ne pensez pas. Quel est donc le serviteur fidèle et prudent que son maître a établi sur ses domestiques, pour leur donner la nourriture au temps marqué ? Heureux ce serviteur que son maître trouvera faisant ainsi, quand il arrivera. Je vous dis en vérité, qu’il l’établira sur tous ses biens » (vs 44-47).

Pour avoir fait notre part en portant Son nom avec fierté, respect et fidélité dans un cœur joyeux et sincère, nous avons une récompense assurée. Car, lors de Son avènement, durant ce festin de noces merveilleux en Sa présence, Jésus reconnaîtra les serviteurs fidèles et prudents que le maître avait établi sur ses domestiques, pour leur donner la nourriture au temps marqué durant la grande tribulation. Alors Jésus nous regardera, les yeux pleins d’amour, et prononcera Ses propres paroles de Matthieu 25:34, où il est écrit : « Venez, vous qui êtes bénis de mon Père, possédez en héritage le royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. » J’espère que nous serons tous présents lorsque ces paroles de Christ seront adressées à Ses ÉLUS du Royaume à venir.




D.226 – Le Dispensationalisme : retour à la théologie biblique ou secte pseudo chrétienne ?

 

http://www.jesus-is-lord.com/dispensa.htm

 

« Ce qui est essentiel à la religion chrétienne, de manière indiscutable, absolue et sans compromission, c’est sa doctrine du salut […] Si le dispentationalisme s’est détaché réellement du seul moyen du salut qu’enseigne la religion chrétienne, alors nous devons en conclure qu’il s’est détaché du christianisme. Qu’importe s’il proclame d’autres vérités, on ne pourra le qualifier de chrétien s’il vide le christianisme de son message essentiel. Nous entendons par secte une religion qui se déclare chrétienne tout en vidant le christianisme de ce qui en fait l’essence. Si c’est ce que fait le dispensationalisme, il est alors une secte et non pas une branche de l’Église chrétienne. C’est aussi sérieux que ça ! Impossible d’exagérer la gravité de la situation. »

[John H. Gerstner, Wrongly Dividing the Word of Truth: A Critique of Dispensationalism (Brentwood TN: Wolgemuth & Hyatt, 1991), p. 150.]

 

1. Pourquoi argumenter au sujet de la doctrine ?

« Or je vous exhorte, mes frères, de prendre garde à ceux qui causent des divisions et des scandales contre la doctrine que vous avez apprise, et de vous éloigner d’eux. Car ces sortes de gens ne servent point notre Seigneur Jésus-Christ, mais leur propre ventre, et par de douces paroles et des flatteries ils séduisent les coeurs des simples » (Romains 16:17-18).

Pourquoi tant de gens se disant chrétiens argumentent-ils continuellement entre eux et avec les autres au sujet de la doctrine ? Ceux qui se disent de Christ ne sont-ils pas tous unis par le Saint-Esprit dans le Corps de Christ ? Toutes les églises n’enseignent-elles pas toutes la même doctrine de base ? S’il en était réellement ainsi, Paul n’aurait pas eu à exhorter le jeune pasteur Timothée en lui disant : « Prends garde à toi, et à la doctrine » (1 Timothée 4:16), pour que les conciles de l’Église primitive définissent le credo et s’opposent aux faux enseignements, pour les 95 thèses de Martin Luther, pour la confession d’Augsbourg, en fait, pour toute la Réforme dans son entier.

« Si je professe de la voix la plus forte et par la plus claire des dénonciations chaque portion de la vérité de Dieu, excepté le point précis que le monde et le diable attaquent en ce moment même, alors je ne confesse pas Christ, quoique je le professe avec vigueur. Car, où fait rage la bataille, là se prouve la loyauté du soldat ; et s’il se montre prêt sur tous les fronts, ce n’est que fuite et disgrâce s’il vient à flancher à ce moment-là. » [Martin Luther].

Depuis que la doctrine chrétienne fut définie pour la première fois, elle a subi de continuels assauts, publiquement ou insidieusement, pour dévoyer ceux dont la foi n’est pas solidement ancrée en Christ et dans la saine doctrine. L’Église a tenté d’y faire face en définissant des credo et des confessions, enseignant des catéchismes et exigeant des pasteurs qu’ils soient formés dans des institutions orthodoxes.

Malheureusement, la plupart des églises d’Amérique se sont faites prendre dans une forme de revivalisme qui a remplacé les credo par des « témoignages », les catéchismes par des « Soirées de groupes de jeunes avec pizzas » et la formation théologique des pasteurs par des séminaires de croissance d’églises. La plupart des laïcs et de nombreux prêcheurs ont de la difficulté à mettre en parole ce qu’ils croient et parmi ceux qui peuvent faire une déclaration doctrinale, une petite poignée seulement est en mesure d’établir un fondement scripturaire, citer l’histoire ou élaborer une défense logique de telle ou telle doctrine. Voilà la malédiction d’une théologie qui n’est basée que sur les sensations et les expériences plutôt que sur la Parole et le Sacrement.

L’apôtre Paul se montrait inflexible au sujet de la doctrine. Son avertissement dans l’épître aux Romains n’a pas pour but d’éviter la question de la doctrine, mais vise plutôt à marquer ceux qui enseignent des doctrines contraires à celle qui fut donnée une fois pour toutes aux saints. Jude admet que la doctrine chrétienne était établie au moment où il écrivit son épître, mais que l’hérésie se glissait dans l’Église.

« Mes bien-aimés, comme je m’étudie entièrement à vous écrire du salut qui nous est commun, il m’a été nécessaire de vous écrire pour vous exhorter à soutenir le combat pour la foi qui a été une fois donnée aux Saints. Car quelques-uns se sont glissés parmi vous, qui dès longtemps auparavant ont été écrits pour une telle condamnation ; gens sans piété, qui changent la grâce de notre Dieu en dissolution, et qui renoncent le seul Dominateur Jésus-Christ notre Dieu et Seigneur » (Jude 1:3-4).

En tant que chrétiens, allons-nous être partagés sur toutes les questions ? Le nombre toujours croissant de dénominations et de sectes est d’abord le résultat de disputes à propos de ce qui était considéré par les gens impliqués comme des questions doctrinales. Plusieurs argumenteront au sujet de la nourriture ou de la boisson, ou en ce qui regarde une fête ou une nouvelle lune, ou encore les sabbats et, quoique ces questions peuvent s’avérer légitimes en ce qui concerne la santé physique ou les préférences de forme, la ligne de démarcation devrait être tirée sur des critères bien plus substantiels.

2. Qu’est-ce que le dispensationalisme ?

Le dispensationalisme est une forme de prémillénarisme issu des Frères de Plymouth, dans les années 1830. Le père du dispensationalisme, John Nelson Darby, ayant été instruit comme avocat et ordonné prêtre anglican, fut un des fondateurs du mouvement des Frères de Plymouth qui avait surgi en réaction au formalisme vide perçu dans l’Église d’Angleterre. Pour les Frères, la véritable église « invisible » devait sortir de l’église apostate « visible », en rejetant les formalités comme la prêtrise et les sacrements.

La théorie du dispensationalisme se centre sur le concept des opérations de Dieu avec l’humanité divisées (habituellement) en sept économies distinctes ou « dispensations », par lesquelles l’homme voit testée son obéissance à la volonté de Dieu telle que révélée dans chacune des dispensations.

Les dispensationalistes considèrent que Dieu a poursuivi deux desseins distincts à travers l’histoire, un visant un but terrestre et relié à un peuple physique (les Juifs), l’autre ayant des visées célestes et relié à un peuple céleste (l’Église).[1]

Les dispensationalistes croient que, dans l’Ancien Testament, Dieu a promis un royaume terrestre au peuple juif sous le règne du Mochiash Ben David (Messie fils de David) et que, lorsque vint le Christ, Celui-ci offrit ce royaume prophétisé aux Juifs. Quand les Juifs de l’époque rejetèrent Christ et le royaume terrestre, la promesse fut reportée à plus tard et la « forme mystérieuse » du royaume ― l’Église ― fut établie.

Selon la doctrine dispentationaliste, l’Église était imprévue dans l’Ancien Testament et constitue donc une « parenthèse » dans le plan de Dieu pour Israël. Dans le futur, la distinction entre le Juif et le Gentil sera rétablie et se poursuivra toute l’éternité. La « parenthèse », ou ère de l’Église, prendra fin lors de l’enlèvement lorsque Christ reviendra de manière invisible pour amener tous les croyants (sauf les saints de l’Ancien Testament) au ciel afin de célébrer « les noces de l’Agneau » avec Christ pendant une période de sept ans.[2]

Le programme de Dieu pour les Juifs se résume alors à la tribulation, à l’Antichrist, aux coupes de la colère, aux 144 000 Juifs prêchant l’Évangile du Royaume et à l’Armageddon. Ensuite, la Seconde (ou Troisième, si vous comptez l’enlèvement pré-tribulationiste) Venue, la conversion instantanée de toute la nation d’Israël, la résurrection des saints de la Tribulation et de l’Ancien Testament, et le jugement des « boucs et des brebis ». Les « boucs » seront jetés dans l’enfer, les « brebis » et les croyants juifs entreront dans le Millénium dans des corps humains charnels, se marieront, se reproduiront et mourront. « L’Église mystérieuse » et les saints ressuscités de la Tribulation et de l’Ancien Testament vivront dans la Jérusalem céleste suspendue au-dessus de la ville terrestre. Ce Millénium sera une époque de grande paix et de prospérité, Christ le dirigeant à partir du trône de David. Après 1 000 ans, Satan sera relâché de ses chaînes dans lesquelles il avait été lié au début du Millénium et un grand nombre des enfants nés des « brebis » et des Israélites le suivront dans une révolte contre le Christ. Le Roi détruira à nouveau Ses ennemis, et suivra ensuite une autre résurrection des justes, une autre résurrection des impies, un jugement final et, enfin, les Nouveaux Cieux et la Nouvelle Terre.

Même si la pensée prémillénariste fut enregistrée dans l’Église primitive, la théorie dispensationaliste et son eschatologie conséquente sont nouvelles, comme l’admet lui-même le père du système :

« Je crois que nous devons avoir quelque chose de plus qu’un témoignage direct quant au retour du Seigneur, et cela se rapporte également à l’état de l’Église : il ne serait pas bon que ce soit trop clair, car cela fait peur aux gens. Nous devons l’exercer sans interruption ; cela fonctionne comme le levain, et nous n’en voyons pas encore les fruits. Par levain, je ne l’entends pas comme une maladie, mais les pensées sont nouvelles et les gens y réfléchissent ; et toutes leurs vieilles habitudes sont contre leurs sentiments ― toute augmentation de situation et chaque motif mondain ; nous ne devons pas nous surprendre de la lenteur de l’effet sur les masses, les instruments habituels d’action sur les autres ayant opéré dans la majorité des cas sur les habitudes opposées. » [Lettres de J. N. D., vol. 1, pp. 25-26.]

La nouvelle doctrine fut bien acceptée en Amérique, grâce aux réunions prophétiques populaires comme les Conférences Bibliques de Niagara. C. I. Scofield promulgua la pensée dispensationaliste dans sa Bible à Références Scofield. Les instituts bibliques dispensationalistes ont surgi par centaines à travers le continent ― notamment l’Institut Biblique Moody et le Séminaire Théologique de Dallas. Aujourd’hui, ce sont les télévangélistes médiatiques comme Jerry Falwell, Pat Robertson, Jack Van Impe et Hal Lindsey qui popularisent l’eschatologie dispensationaliste.[3] Il est tout probable que vous avez entendu enseigner cette doctrine dans une émission radiophonique chrétienne et, bien oui, au lutrin de votre propre église, bien que personne sans doute ne la définit comme étant le système théologique du dispensationalisme ou ne mentionne que Darby en fut à l’origine, en 1832.

Les dispensationalistes voient dans cet enseignement un retour à la théologie biblique, après tout près de 1 800 ans de noirceur. Mais depuis le jour où Darby commença à prêcher la doctrine, des hommes de Dieu s’y sont opposés. De nombreux livres ont été publiés exposant les failles de ce système complexe. La plupart s’en prennent aux branches, argumentant sur des questions périphériques. Ce que nous voulons faire, c’est mettre la hache à la racine de l’arbre.

« Mon frère, je lis constamment ma Bible et j’ai vu rapidement que ce qu’on m’a enseigné à croire (par la doctrine de Darby) ne s’accorde pas tout le temps avec ce que dit ma Bible. J’en suis venu à constater que je dois fausser compagnie, soit à John Darby, soit à ma précieuse Bible, et j’ai choisi de me cramponner à ma Bible et de fausser compagnie à M. Darby. » [George Müeller, contemporain et, à une certaine époque, supporteur de Darby, cité par robert Cameron, dans son livre Scriptural Truth about the Lord’s Return, pp. 146-147.]

3. Le prémillénarisme dispensationaliste est-il différent du prémillénarisme historique ?

Veuillez comprendre que le prémillénarisme dispensationaliste et le prémillénarisme historique classique sont deux systèmes eschatologiques très différents :

De : The Bible and the Future, par le Dr Wick Broomall

·        L’ancien prémillénarisme enseigne que l’Église se trouva dans la vision de la prophétie de l’Ancien Testament ; le dispensationalisme enseigne que l’Église ne se trouve que difficilement, sinon pas du tout, chez les prophètes de l’Ancien Testament.
·        L’ancien prémillénarisme enseigne que la plus grande substance de la prophétie de l’Ancien Testament consiste en la venue de Christ pour mourir (au Premier Avènement) et en l’ère du Royaume (au Second Avènement). Le dispensationalisme dit que la plus grande substance de la prophétie de l’Ancien Testament se rapporte au royaume des Juifs.
·        L’ancien prémillénarisme enseigne que le Premier Avènement était le moment spécifique pour que vienne mourir le Christ pour les péchés de l’homme ; le dispensationalisme enseigne que le royaume (terrestre) aurait pu être établi au Premier Avènement, car il s’agissait du moment prédit de sa venue.
·        L’ancien prémillénarisme enseigne que l’ère présente de la grâce fut conçue par Dieu et prédite dans l’Ancien Testament ; le dispensationalisme maintient que l’ère présente fut inconnue dans l’Ancien Testament et qu’ainsi il s’agit d’une « grande parenthèse » introduite parce que les Juifs ont rejeté le royaume.
·        L’ancien prémillénarisme enseigne que l’on peut diviser le temps comme on veut, en autant que l’on tienne compte d’un Millénium après le Second Avènement ; le dispensationalisme soutient que la seule façon permissible de diviser le temps, c’est par le moyen de sept dispensations. L’ère présent est la sixième ; la dernière sera l’ère du Millénium après le Second Avènement. C’est de cette division de temps que les dispensationalistes tiennent leur nom.
·        L’ancien prémillénarisme enseigne que le Second Avènement ne doit être qu’un seul événement ; le dispensationalisme soutient que le Second Avènement se fera en deux segments : « l’Enlèvement » et « la Révélation ». Entre ces deux événements, ils installent la soixante-dixième semaine de Daniel 9:23-27 qui (selon eux) n’est pas accomplie et qu’ils appellent « la Grande Tribulation ».
·        L’ancien prémillénarisme enseigne que certains signes doivent précéder le Second Avènement ; le dispensationalisme enseigne qu’aucun signe ne précède le « stade de l’enlèvement » du Second Avènement qui peut survenir « à tout moment ». Toutefois, il y a des signes qui précèdent « le stade de la révélation » du Second Avènement. « L’enlèvement » peut arriver « à tout moment », mais la « Révélation » doit avoir lieu après sept ans de Grande Tribulation. Le premier stade n’est pas daté ni annoncé ; le second stade est daté et annoncé.
·        L’ancien prémillénarisme contient deux résurrections : les justes avant le Millénium, et les impies après le Millénium. Les dispensationalistes introduisent une troisième résurrection : celle des « saints de la tribulation » lors du « stade de la révélation » du Second Avènement.[4]
·        L’ancien prémillénarisme soutient habituellement ce qu’on appelle la vision « historique symbolique » du livre de l’Apocalypse. Cette perspective fait de l’Apocalypse un portrait à la forme symbolique des principaux événements de l’ère présent. Le dispensationalisme maintient généralement la vision « futuriste » du livre de l’Apocalypse, perspective qui fait du livre presque en son entier (particulièrement les chapitres 4 à 19) une description littérale des événements devant prendre place durant la « Grande Tribulation » ou soixante-septième semaine de Daniel, que les dispensationalistes considèrent comme non accomplie.

L’attitude générale de l’ancien prémillénarisme est, dans son ensemble, douce et révérencieuse dans son approche des Écritures. Il y a eu plusieurs érudits remarquables qui furent persuadés que le prémillénarisme est la perspective exacte. Par contraste, le dispensationalisme a adopté une attitude beaucoup plus dogmatique. Il a présenté un certain nombre de nouveautés dans l’interprétation prophétique dont n’avait jamais entendu parler l’Église, il y a à peine deux siècles.

On considère que le prémillénarisme historique est un système millénariste chrétien orthodoxe. Les arguments postulés contre cette ancienne forme de chiliasme seront, dans leur nature, des désaccords parmi les frères à propos d’éléments non essentiels. Le système dispensationaliste, cependant, diffère de l’orthodoxie de la doctrine chrétienne dans de nombreux domaines. Si on les considère sérieusement, la plupart de ces aberrations mèneront au reniement de l’Évangile éternel.

4. Comment le dispensationalisme renie-t-il l’Évangile ?

« Je m’étonne qu’abandonnant Jésus-Christ, qui vous avait appelés par sa grâce, vous ayez été si promptement transportés à un autre Evangile. 7Qui n’est pas un autre Evangile, mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l’Evangile de Christ. 8Mais quand nous-mêmes vous évangéliserions, ou quand un Ange du Ciel vous évangéliserait outre ce que nous vous avons évangélisé, qu’il soit anathème. 9Comme nous l’avons déjà dit, je le dis encore maintenant : si quelqu’un vous évangélise outre ce que vous avez reçu, qu’il soit anathème. 10Car maintenant prêché-je les hommes, ou Dieu ? ou cherché-je à complaire aux hommes ? Certes si je complaisais encore aux hommes, je ne serais pas le serviteur de Christ » (Galates 1:6-10).

On a depuis longtemps accusé les dispensationalistes d’enseigner de multiples méthodes de salut. Les leaders dispensationalistes (sauf les sectes des Bullingerites et des Conséquents) ont toujours nié ces accusations. Mais toutefois, une dénégation sans réfutation ne veut rien dire. Examinons quelques preuves.

Le problème Scofield

I. Scofield (1843-1921), pasteur de la Première Église Congrégationaliste à Dallas, au Texas, et ensuite de l’Église de Moody, à Northfield, au Massachusetts, discuta avec Arno C. Gaebelein de son plan d’écrire une version annotée de la Bible, en 1901 :

« Un soir, environ au milieu de la semaine, le Dr Scofield suggéra, après l’assemblée du soir, que nous fassions une petite promenade le long de la rive. C’était une belle soirée. Notre marche le long du rivage du bras de mer s’étira jusqu’à minuit. Pour la première fois, il mentionna son intention de produire une Bible à références, et il exposa les grandes lignes de la méthode qu’il avait à l’esprit. Il me dit qu’il y pensait depuis des années et en avait parlé à d’autres, mais il n’avait pas reçu beaucoup d’encouragement. Le projet lui vint dans les premières années de son ministère à Dallas et, plus tard, lors des jours heureux des Conférences de Niagara, il soumit son désir à un certain nombre de frères qui l’approuvèrent tous, mais rien n’en sortit. Il exprima l’espoir que le nouveau début et ce nouveau témoignage à Sea Cliff puissent ouvrir la voie à la publication de ce genre de Bible avec références et notes de bas de page abondantes. » [Moody Monthly 43 (1943), p. 278.]

Il résultat de cette discussion la Bible à Références Scofield de 1909, combinant un format attrayant, des notes et des références croisées qui devinrent sans doute le volume le plus influent de la théologie dispensationaliste jusqu’à ce jour. « Les enseignements du prémillénarisme dispensationaliste sur la prophétie se sont largement répandus au Canada et aux Etats-Unis, particulièrement grâce à l’influence de la Bible à Références Scofield de 1909 et de ses éditions subséquentes. »[5] La théologie présentée par Scofield dans sa Bible à Références est la doctrine normative dispensationaliste, d’où la portée de la citation suivante :

« En tant que dispensation, la grâce commence avec la mort et la résurrection du Christ […] L’obéissance aux Lois n’est plus l’article de mise à l’épreuve conditionnant le salut, mais c’est l’acceptation ou le rejet de Christ avec les bonnes œuvres comme fruits du salut. »[6]

Scofield dit ici que la grâce salvatrice est un phénomène du Nouveau Testament, indisponible dans les dispensations précédentes. Notez que Scofield explique que l’obéissance aux Lois était la condition du salut dans la dispensation antérieure, mais que maintenant, c’est la foi en Christ qui est la condition que l’on doit rencontrer. Voilà qui est conséquent avec la définition de Scofield concernant une dispensation.

« Une dispensation est une période de temps durant laquelle l’homme est testé en regard de son obéissance à une révélation particulière de la volonté de Dieu. »[7]

En vérité, si l’homme est testé en regard de son obéissance à la volonté de Dieu dans chacune de ces « dispensations », quelle est la récompense ― ou la punition ? Si la récompense est le salut, comme l’enseigna à l’évidence Scofield concernant la dispensation de la Loi, ce salut n’est pas par la grâce, mais par les œuvres ! Le dispensationaliste, comprenant de travers le concept de la Loi et de l’Évangile, offre le salut à ceux qui rencontrent la condition de la « dispensation » dans laquelle ils sont testés et, donc, même dans la dispensation de la grâce, la foi devient une œuvre qui nous donne droit au Christ. Si l’on peut seulement rassembler assez de « foi » des profondeurs de son cœur, l’on peut rencontrer la condition de cette dispensation et avoir la récompense du salut.[8]

D’un autre côté, la doctrine chrétienne orthodoxe enseigne résolument que l’homme est mort dans le péché et l’offense, qu’il ne peut pas le moindrement améliorer sa condition et que seul Christ justifie l’impie. La foi est le don de Dieu, par une nouvelle naissance, œuvre du Saint-Esprit par la Parole et le sacrement.

« On enseigne également parmi nous que, depuis la chute d’Adam, tous les hommes nés selon le cours de la nature sont conçus et naissent dans le péché. C’est-à-dire que tous les hommes sont remplis de méchanceté, de luxure et de penchants dès le sein maternel et sont incapables par nature d’éprouver une crainte véritable de Dieu et la vraie foi en Dieu. De plus, cette maladie innée et le péché héréditaire sont réellement péché et condamnent à la colère éternelle de Dieu tous ceux qui ne sont pas nés de nouveau par le Baptême et le Saint-Esprit. Rejetés sur ce rapport, il y a les pélagiens et les autres qui nient que le péché originel soit péché, car ils soutiennent que l’homme naturel se rend juste par ses propres œuvres, dépréciant ainsi les souffrances et le mérite de Christ. »[9]

En réponse au « problème Scofield », le dispensationalisme commença à redéfinir le terme « dispensation ». La Nouvelle Bible à Références Scofield de 1967 répéta la terminologie de Scofield, mais les commentateurs modernes entrèrent dans les détails de la version 1909 en indiquant que la définition implique trois concepts : une nouvelle révélation divine, la nature de l’économie de l’homme à son égard, et une certaine période de temps lui étant accordée. Ces concepts implicites sont alors nuancés à un tel point qu’on en rend un portrait insignifiant. Il est significatif que cette nouvelle définition de la dispensation nous fait poser la question à savoir si le terme veut encore dire quelque chose.

« Le but de chaque dispensation est alors de placer l’homme sous une règle spécifique de conduite, mais cette économie n’est pas une condition de salut. L’homme a échoué dans toutes les dispensations passées, il a échoué dans la dispensation présente et il échouera dans le futur. Mais le salut a été et continuera de lui être disponible par la grâce de Dieu au travers de la foi. »[10]

Le dispensationalisme révisionniste déclare maintenant que le dessein des dispensations n’est plus salvateur. Quel est donc, alors, le but du test eu égard à la « règle spécifique de conduite » ? Quelle est la signification de la faillite de l’homme dans les diverses dispensations ? Il semble que, bien que Scofield ait été trop franc dans son élucidation, ses successeurs ont tellement nuancé le terme « dispensation » qu’ils en ont extrait toute apparence de signification. Remarquez aussi que « lui être disponible par la grâce de Dieu au travers de la foi » ne dit pas encore clairement si la « foi » est une capacité innée de l’homme déchu, ou qu’elle est plutôt le produit de la nouvelle naissance.

La question principale à se poser, c’est si la théologie dispensationaliste reconnaît, comme le christianisme orthodoxe, que la régénération est la source de la foi. La théologie dispensationaliste voit dans la séquence des dispensations des opportunités pour l’homme déchu de parvenir à Dieu. Quoique dans les dispensations passées personne n’ait passé le test, l’occasion y était : « Fais ceci et tu vivras ». Pendant la dispensation actuelle de la Grâce, la barre a été abaissée : tout ce qui est requis, c’est la « foi ». Si un homme s’en donne la « chance », et qu’il exerce sa propre capacité morale à croire, il aura droit à la grâce de Dieu en Christ.

Le problème Chafer

Lewis Sperry Chafer (1871-1952), étudiant de Scofield, créa le Séminaire Théologique de Dallas, en 1924, et dirigea l’école phare du dispensationalisme pendant les trente premières années. Chafer produisit également la première théologie systématique définitive du dispensationalisme. La Systematic Theology en 8 volumes (Dallas : Presse du Séminaire de Dallas, 1948) de Lewis Sperry Chafer est une articulation standard de la pensée dispensationaliste scofieldienne. Toujours fidèle à son mentor, Chafer déclara : « Il est de déclaration publique que le Séminaire Théologique de Dallas utilise, recommande et prend la défense de la Bible Scofield. »[11]

Que le fondateur de l’école reconnue comme la « Jérusalem du dispensationalisme » et auteur de sa Théologie Systématique puisse faire des déclarations comme la suivante ne s’avère guère surprenant pour ceux qui comprennent la grave errance du système dispensationaliste.

« Avec l’appel d’Abraham et le don de la Loi […] il y a deux provisions divines aux standards très différents par lesquelles l’homme, qui est entièrement déchu, peut se voir accorder les faveurs de Dieu. »[12]

La Théologie Systématique de Chafer souligne le point que, dans l’Ancien Testament, les hommes étaient justifiés par la Loi, alors que, dans le Nouveau Testament, la foi se fait sans les œuvres.[13] À nouveau, dans son Dispensationalism, à la page 430, Chafer démontre clairement son incompréhension de la grâce :

« Comme mentionné auparavant, tout ce que Dieu fait pour l’homme pécheur à propos de n’importe quels termes [rendus possibles par la mort de Christ] est, jusqu’à un certain point, un acte de grâce divine ; car tout ce que Dieu fait sur la base de la mort de Christ est de caractère gracieux, et tout le monde sera d’accord pour dire qu’une alliance divine dénuée de tout élément humain est de caractère encore plus gracieux qu’un autre genre d’alliance. Ces distinctions ne s’appliquent qu’au côté divin de l’alliance. Du côté humain […] il n’y a d’aucune façon exercice de grâce ; mais les exigences humaines qu’impose l’alliance divine peuvent être absolument absentes, ou certaines imposées de manière si radicales qu’elles déterminent le destin de l’individu. »

En demeurant avec la définition standard de la dispensation, Chafer considère que l’Expiation rend la grâce possible à travers toutes les différentes ères, ce qui permet de considérer le salut gratuit, peu importe les exigences ajoutées à cette dispensation spécifique. Donc, sous la Grâce (…les exigences humaines qu’impose l’alliance divine peuvent être absolument absentes…) si l’on peut générer la foi nécessaire, on peut recevoir la grâce. Sous la dispensation de la Loi (…ou certaines imposées de manière si radicales qu’elles déterminent le destin de l’individu…) on se voit exiger d’observer la Loi.

Dans les deux cas, le salut obtenu est gratuit (selon Chafer), alors qu’il ne s’agit du salut par la grâce dans aucun des cas. Les dispensationalistes modernes peuvent argumenter que ce que Scofield et Chafer voulaient dire ne fut pas perçu correctement à partir de ce qu’ils ont dit. À cela nous répliquons, voyez les Dispensationalistes Conséquents (ou Bullingerites) qui n’ont rien fait d’autre que d’amener le dispensationalisme à sa conclusion logique.

L’offre du royaume

Les dispensationalistes croient que le but de la première venue de Jésus-Christ fut d’offrir un royaume terrestre aux Juifs. Ce royaume devait réinstaller le système légal de l’Ancien Testament et l’étendre au monde entier sous le Messie. Quand les Juifs rejetèrent Jésus-Christ et Son offre du Royaume, le plan B s’activa et Christ alla en croix pour initier la dispensation de la Grâce et le « mystère de l’Église ». Si Israël avait alors reçu son Roi, il n’y aurait pas eu de croix ― et pas d’Évangile !

« Lorsque Jésus vint, Il fit une offre en bonne et due forme d’un Royaume et du pouvoir au peuple d’Israël. »[14]

Que serait-il alors arrivé du salut de l’humanité si les Juifs avaient fait leur devoir et qu’ils avaient accepté cette offre ? Qu’en aurait-il été de la croix ― « sans effusion de sang il ne se fait point de rémission » ? Que serait-il arrivé des prophéties montrant la croix ? Comment Christ eut-Il offert un Royaume qu’Il ne pouvait permettre d’établir de crainte qu’il n’y ait pas de salut de l’homme par Son sang versé ? Les dispensationalistes tentent de s’absoudre du concept faisant de Dieu un menteur en déclarant qu’Il savait que personne ne croirait à Son bluff.

« Il savait avant de venir qu’ils le refuseraient [le Royaume] ― Il le savait de toute éternité ; d’où le fait que des prophètes parlèrent de Sa venue dans le but de mourir pour nous. »[15]

Le problème tient toujours. Même si Christ offrit un royaume terrestre en sachant que les Juifs allaient le refuser, l’offre n’a pas pu être rachetée. Une offre impossible à honorer n’est pas sincère, c’est une fraude. Notre Dieu ne fait pas d’offre hypocrite. En outre, si Christ est venu établir un royaume terrestre pour les Juifs, Il en a eu l’opportunité et le support de la foule :

« Mais Jésus ayant connu qu’ils devaient venir l’enlever afin de le faire Roi, se retira encore tout seul en la montagne » (Jean 6:15).

Non, Christ est venu au moment voulu pour mourir sur la croix, afin de racheter l’humanité déchue. Tous les vrais fils d’Abraham Le reconnurent. C’est lors de l’Ascension qu’Il reçut Son Royaume et Il est présentement assis sur Son trône !

« C’est pourquoi aussi ayant entendu parler de la foi que vous avez au Seigneur Jésus, et de la charité que vous avez envers tous les Saints, 16Je ne cesse point de rendre grâces pour vous dans mes prières ; 17Afin que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne l’Esprit de sagesse, et de révélation, dans ce qui regarde sa connaissance ; 18Qu’il illumine les yeux de votre entendement, afin que vous sachiez quelle est l’espérance de sa vocation, et quelles sont les richesses de la gloire de son héritage dans les Saints ; 19Et quelle est l’excellente grandeur de sa puissance envers nous qui croyons selon l’efficace de la puissance de sa force : 20Laquelle il a déployée avec efficace en Christ, quand il l’a ressuscité des morts, et qu’il l’a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes, 21Au-dessus de toute Principauté, de toute Puissance, de toute Dignité et de toute Domination, et au-dessus de tout Nom qui se nomme, non-seulement en ce siècle, mais aussi en celui qui est à venir » (Éphésiens 1:15-21).

La distinction dispensationaliste entre Israël et l’Église

« Alors, en comparant ce qui est dit dans les Écritures concernant Israël et l’Église, nous voyons qu’à l’origine, dans l’appel, dans les promesses, dans le culte, dans les principes de conduite et dans le destin futur, tout est contraste. »[16]

C’est sans aucun doute la distinction entre Israël et l’Église qui s’avère la doctrine centrale du dispensationalisme. Le dispensationalisme considère Israël comme un peuple physique ayant eu des promesses physiques, et l’Église comme un peuple céleste ayant reçu des promesses célestes. L’appartenance à Israël se fait par la naissance naturelle.[17] On entre dans l’Église par la naissance surnaturelle. Les dispensationalistes voient en Israël et l’Église deux destins distincts éternels. Israël recevra un royaume terrestre éternel et l’Église un Royaume céleste éternel.

Darby, père du dispensationalisme, déclara la distinction en termes des plus clairs : « La nation juive n’entrera jamais dans l’Église. »[18] Ryrie considère qu’il s’agit de la plus importante distinction dispensationaliste et il approuve la déclaration disant que « la promesse de base du dispensationalisme est deux desseins de Dieu exprimés dans la formation de deux peuples qui entretiennent leur distinction pour l’éternité. »[19]

Au contraire, la théologie chrétienne a toujours maintenu la continuité essentielle d’Israël et de l’Église. Les Élus de toutes les époques sont considérés comme un peuple unique, avec un unique Sauveur et une seule destinée. Cette continuité peut être démontrée en examinant quelques prophéties de l’Ancien Testament et leur accomplissement. Les dispensationalistes admettent que, si l’on peut montrer que l’Église rempli les promesses faites à Israël, leur système est condamné.

« Si l’Église accomplit les promesses d’Israël telles que contenues dans l’ancienne alliance, ou n’importe où dans les Écritures, le prémillénatisme (dispensationaliste) est condamné. »[20]

Promesse faite à Israël :

« Toutefois il arrivera que le nombre des enfants d’Israël sera comme le sable de la mer, qui ne se peut ni mesurer, ni compter ; et il arrivera qu’au lieu où on leur aura dit : Vous êtes Lo-hammi, il leur sera dit : Vous êtes les enfants du Dieu vivant » (Osée 1:10).

Accomplissement dans l’Église :

« Et qu’est-ce, si Dieu en voulant montrer sa colère, et donner à connaître sa puissance, a toléré avec une grande patience les vaisseaux de colère, préparés pour la perdition ? 23Et afin de donner à connaître les richesses de sa gloire dans les vaisseaux de miséricorde, qu’il a préparés pour la gloire ; 24Et qu’il a appelés, c’est-à-savoir nous, non seulement d’entre les Juifs, mais aussi d’entre les Gentils. 25Selon ce qu’il dit en Osée : j’appellerai mon peuple celui qui n’était point mon peuple ; et la bien-aimée, celle qui n’était point la bien-aimée ; 26Et il arrivera, qu’au lieu où il leur a été dit : vous n’êtes point mon peuple, là ils seront appelés les enfants du Dieu vivant » (Romains 9:22-26).

Promesse faite à Israël :

« Puis je la sèmerai pour moi en la terre, et je ferai miséricorde à Lo-ruhama ; et je dirai à Lo-hammi, tu es mon peuple ; et il me dira, mon Dieu » (Osée 2:23).

Accomplissement dans l’Église :

« Mais vous êtes la race élue, la Sacrificature royale, la nation sainte, le peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière ; 10Vous qui autrefois n’étiez point son peuple, mais qui maintenant êtes le peuple de Dieu ; vous qui n’aviez point obtenu miséricorde, mais qui maintenant avez obtenu miséricorde » (1 Pierre 2:9-10).

Promesse faite à Israël :

« En ce temps-là je relèverai le Tabernacle de David qui sera tombé, et je réparerai ses brèches, et je refermerai ses ouvertures ; je le rebâtirai comme il était aux jours anciens » (Amos 9:11).

Accomplissement dans l’Église :

« Simon a raconté comment Dieu a premièrement regardé les Gentils pour en tirer un peuple consacré à son Nom. 15Et c’est à cela que s’accordent les paroles des Prophètes, selon qu’il est écrit : 16Après cela je retournerai et rebâtirai le Tabernacle de David, qui est tombé, je réparerai ses ruines, et je le relèverai, 17Afin que le reste des hommes recherche le Seigneur, et toutes les nations aussi sur lesquelles mon Nom est réclamé, dit le Seigneur, qui fait toutes ces choses. 18De tout temps sont connues à Dieu toutes ses œuvres » (Actes 15:14-18).

De la même manière, il y a de nombreux passages de l’Ancien Testament se référant à Israël et qui, dans le Nouveau Testament, sont appliqués directement à l’Église.

Dit à Israël :

« Et il arrivera après ces choses que je répandrai mon Esprit sur toute chair ; et vos fils et vos filles prophétiseront ; vos vieillards songeront des songes, et vos jeunes gens verront des visions. 29Et même en ces jours-là je répandrai mon Esprit sur les serviteurs et sur les servantes. 30Et je ferai des prodiges dans les cieux et sur la terre, du sang et du feu, et des colonnes de fumée. 31Le soleil sera changé en ténèbres et la lune en sang, avant que le jour grand et terrible de l’Eternel vienne. 32Et il arrivera que quiconque invoquera le Nom de l’Eternel sera sauvé ; car le salut sera en la montagne de Sion, et dans Jérusalem, comme l’Eternel a dit, et dans les résidus que l’Eternel aura appelés » (Joël 2:28-32).

Appliqué à l’Église :

« Et comme le jour de la Pentecôte était venu, ils étaient tous ensemble dans un même lieu … Mais c’est ici ce qui a été dit par le Prophète Joël : 17Et il arrivera aux derniers jours, dit Dieu, que je répandrai de mon Esprit sur toute chair ; et vos fils et vos filles prophétiseront, et vos jeunes gens verront des visions, et vos Anciens songeront des songes. 18Et même en ces jours-là je répandrai de mon Esprit sur mes serviteurs et sur mes servantes, et ils prophétiseront. 19Et je ferai des choses merveilleuses dans le ciel en haut, et des prodiges sur la terre en bas, du sang, et du feu, et une vapeur de fumée. 20Le soleil sera changé en ténèbres, et la lune en sang, avant que ce grand et notable jour du Seigneur vienne. 21Mais il arrivera que quiconque invoquera le Nom du Seigneur sera sauvé » (Actes 2:1, 16-21).

Dit à Israël :

« Et vous me serez un royaume de Sacrificateurs, et une nation sainte; ce sont là les discours que tu tiendras aux enfants d’Israël » (Exode 19:6).

Appliqué à L’Église :

« Mais vous êtes la race élue, la Sacrificature royale, la nation sainte, le peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière » (1 Pierre 2:9).

Dit à Israël :

« Et mon pavillon sera parmi eux ; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple » (Ézéchiel 37:27).

Appliqué à l’Église :

« Et quelle convenance y a-t-il du Temple de Dieu avec les idoles ? car vous êtes le Temple du Dieu vivant, selon ce que Dieu a dit : j’habiterai au milieu d’eux, et j’y marcherai ; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple » (2 Corinthiens 6:16).

Dit à Israël :

« Parle à toute l’assemblée des enfants d’Israël, et leur dis : Soyez saints ; car je suis saint, moi l’Eternel votre Dieu » (Lévitique 19:2).

Appliqué à l’Église :

« Mais comme celui qui vous a appelés est saint, vous aussi de même soyez saints dans toute votre conversation ; 16Parce qu’il est écrit : soyez saints, car je suis saint » (1 Pierre 1:15-16).

Dit à Israël :

« Voici, les jours viennent, dit l’Eternel, que je traiterai une nouvelle alliance avec la maison d’Israël, et avec la maison de Juda » (Jérémie 31:31).

Appliqué à l’Église :

« De même, après avoir soupé, il leur donna la coupe, en disant : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous » (Luc 22:20, version d’Ostervald).

La Nouvelle Alliance s’avère particulièrement problématique pour les dispensationalistes, car Jérémie 31 s’adresse indubitablement à Israël. La Nouvelle Alliance est au cœur de l’Évangile, néanmoins, si l’Église rempli la promesse donnée à Israël sous la Nouvelle Alliance, le dispensationalisme est mort. Dans ses premiers écrits, Ryrie fait cette déclaration significative :

« Si l’Église n’a pas une nouvelle alliance, elle accomplit alors les promesses faites à Israël, car il a été clairement démontré que l’enseignement de l’Ancien Testament à propos de la nouvelle alliance est pour Israël. Si l’Église rempli les promesses d’Israël telles que contenues dans la nouvelle alliance ou n’importe où ailleurs dans les Écritures, alors, le prémillénarisme [dispensationaliste] est condamné. On peut bien demander pourquoi il n’y aurait pas deux aspects à l’unique nouvelle alliance. C’est la position maintenue par de nombreux prémillénaristes, mais nous acceptons que l’amillénariste a tous les droits de dire de cette vision que c’est une admission concrète que la nouvelle alliance est accomplie dans et par l’Église. »[21]

Le dispensationalisme a utilisé divers arguments pour se sortir de ce problème insurmontable. Le plus hardi est le concept de deux Nouvelles Alliances. Il semble que Chafer soit à l’origine de cette idée :

« Il reste à reconnaître une alliance céleste pour le peuple céleste, qui est également appelée comme la précédente à l’endroit d’Israël « une nouvelle alliance ». Elle est établie sur le sang de Christ (cf. Marc 14:24) et continue dans son effet à travers cette ère-ci, alors que la nouvelle alliance passée avec Israël s’avère encore future dans son application. Supposer que ces deux alliances ― une pour Israël et une pour l’Église ― soient la même, c’est présumer qu’il y a latitude d’intérêt commun entre le dessein de Dieu pour Israël et son dessein pour l’Église. »[22]

Les dispensationalistes cohérents reconnaissent le problème depuis longtemps. E. W. Bullinger note que la coupe du Repas du Seigneur était véritablement la Nouvelle Alliance de Jérémie 31:31-33, dirigée vers Israël et non pas vers l’Église et, pour cette raison même, l’Église « mystérieuse » ne devait pas l’administrer. Les dispensationalistes modérés (inconséquents), ne comprenant pas le sacrement, mais désirant quand même préserver leur « mémoire », manoeuvrèrent pour se sortir de cette situation fâcheuse. John F. Walvoord, qui devint le président du Séminaire Théologique de Dallas, et qui appert être le champion dirigeant contemporain de la deuxième nouvelle alliance, écrit :

« Le point de vue qui préconise deux alliances dans l’ère présente possède certains avantages. Il fournit une raison sensée pour l’établissement du Repas du Seigneur à l’endroit des croyants de cette ère dans la commémoration du sang de la nouvelle alliance. Le langage de 1 Corinthiens 11:25 semble l’exiger : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez » (version Louis Segond). Il semble peu raisonnable de s’attendre à ce que les chrétiens fassent la distinction entre la coupe et la nouvelle alliance alors qu’elles apparaissent comme identiques dans ce passage. Dans 2 Corinthiens 3:6, Paul déclare, en parlant de lui-même : « Il [Dieu] nous a aussi rendus capables d’être ministres d’une nouvelle alliance » (version Louis Segond). Il serait difficile d’adapter le ministère de Paul en tant que ministre de la nouvelle alliance si, en fait, il n’y a pas de nouvelle alliance pour l’ère présente. »[23]

Discutant de l’épître aux Hébreux, Walvoord met en contraste l’(ancienne) Alliance mosaïque, la Nouvelle Alliance et sa nouvelle « Meilleure » Alliance. L’identification de la Nouvelle Alliance qui remplace l’Ancienne Alliance apparaîtra certaine dans la longue citation de Jérémie 31 contenue dans l’épître, et c’est donc avec un certain étonnement qu’on lit la dénégation de Walvoord :

« L’épître aux Hébreux, de par son titre même, s’adresse au peuple juif. L’épître est planifiée dans le but de démontrer que Christ et la doctrine chrétienne surpassent Moïse et l’alliance mosaïque. L’argument qui se trouve dans Hébreux huit s’engage dans la révélation que Christ est Médiateur d’une meilleure alliance que Moïse, établie sur de meilleures promesses. À ce point, le rédacteur démontre que l’alliance mosaïque ne fut jamais destinée à être éternelle (au contraire d’autres alliances juives) et que l’Ancien Testament anticipait lui-même le jour de sa disparition. Pour prouver ce point, on cite le passage de Jérémie sur la nouvelle alliance (Hébreux 8:8-12) […] Il n’y a pas du tout d’appel au contenu de la nouvelle alliance avec Israël comme étant identique à la meilleure alliance dont parle Hébreux. L’absence même d’un tel appel est aussi fort que puisse l’être tout argument basé sur le silence. »[24]

Les dispensationalistes, déterminés à se cramponner à leur fausse distinction entre Israël et l’Église, se voient forcés d’abandonner l’application de la Nouvelle Alliance à l’Église en tout sens réel. Albertus Pieters, cependant, représentant les commentateurs non dispensationalistes en général, explique :

« C’est entièrement exact [que Jérémie 31 s’applique à Israël], et c’est à la maison d’Israël que survint l’accomplissement. L’objection surgit de l’échec à percevoir que l’Église chrétienne, à son origine, était un corps israélite, pleinement qualifié pour réclamer les promesses faites à Israël […] L’Église chrétienne une fois établie, de nombreux Gentils y entrèrent, mais ça n’en fit pas une « église parmi les Gentils », pas plus que la naturalisation de nombreux Italiens dans notre pays en fait une nation parmi les Italiens […] Ils furent tous des membres israélites du peuple de Dieu de l’Ancienne Alliance à qui la promesse avait été faite. En accord strict avec la promesse et avec le principe prévalent de l’histoire de l’alliance, la promesse de la Nouvelle Alliance fut accomplie pour eux, le reste croyant. La promesse fut faite « à la maison d’Israël et à la maison de Juda » et l’accomplissement vint par les partis désignés ; par tous ceux qui étaient, aux yeux de Dieu et selon une juste interprétation de la prophétie, encore digne de porter le nom : « Israël et Juda » […] En tout cela, spiritualisons-nous la prophétie, comme l’allèguent certains ? Pas du tout. Nous déclarons un fait historique, clairement contenu dans les enregistrements sacrés, que dans ou alentours du printemps de l’an 30 apr. J.-C., la masse de ceux qui s’appelaient Israélites cessèrent de l’être en regard du dessein prophétique de l’alliance, ayant perdu leur citoyenneté dans le commonwealth d’Israël en refusant d’accepter le Messie et qu’après cet événement, tous les privilèges de l’Alliance abrahamique et toutes les promesses de Dieu appartinrent au reste croyant, et à lui seulement ; lequel reste fut dès lors et par la suite les véritables Israël et Juda, la semence d’Abraham, l’Église chrétienne. Donc, la promesse fut accomplie strictement et en définitive par les partis désignés. »[25]

5. Comment l’enlèvement pré-tribulationiste nie l’Évangile

Nous avons examiné le fait que la compréhension dispensationaliste de la « dispensation » invalide la réalité de la grâce dans toutes les ères, comment « l’Offre du Royaume » dispensationaliste porte gravement atteinte à l’honnêteté de Dieu et ne fait de l’Évangile rien d’autre qu’une pensée d’après coup, et comment la présumée distinction entre Israël et l’Église nie la Nouvelle Alliance pour les deux. Nous allons maintenant voir comment la doctrine singulièrement dispensationaliste de l’Enlèvement pré-tribulationiste de l’Église rend ces erreurs manifestes.

La récente doctrine de l’enlèvement pré-tribulationiste est au centre de l’enseignement dispensationaliste. La suppression de l’église vers le ciel précédant la période de la Tribulation, alors que l’horloge prophétique arrêtée recommence à faire tic-tac pour Israël avec la « septième semaine de Daniel », fut une innovation de Darby.

« Darby rompit, non seulement avec l’enseignement millénariste précédent, mais également avec toute l’histoire de l’Église en affirmant que la seconde venue de Christ se ferait en deux temps. Le premier, un « enlèvement secret » et invisible des vrais croyants, peut survenir à tout moment, mettant fin à la grande « parenthèse » ou ère de l’Église qui s’amorça lorsque les Juifs rejetèrent le Christ. »[26]

Scofield enseigna aussi cette doctrine, de même que Chafer, Ryrie, Walvoord, etc. Dans les écoles dispensationalistes, ne pas tenir de manière inébranlable à la doctrine de l’enlèvement pré-tribulationiste peut avoir des conséquences désastreuses.

« […] la doctrine de l’enlèvement pré-tribulationiste de l’Église semble être le test décisif d’orthodoxie. Pour « ceux du dehors », y compris les prémillénaristes classiques, cette doctrine n’est pas cruciale, si jamais on y croit. Mais, non seulement y tient-on de façon vigoureuse dans le Dispensationalisme de Dallas, mais toute déviation rend quiconque suspect et les institutions en sont secouées et même parfois se séparent. »[27]

Il est malheureux que « ceux du dehors » ― prémillénaristes historiques, postmillénaristes et amillénaristes ― n’aient pas pris plus au sérieux cette doctrine distinctement dispensationaliste, car c’est ici que la théologie dispensationaliste passe ou casse. C’est la doctrine de l’enlèvement pré-tribulationiste qui prouve de manière concluante que le Dispensationalisme n’est pas, comme le déclarent pourtant les dispensationalistes, un retour à la théologie biblique ― mais une secte pseudo-chrétienne.

La plupart des arguments amenés contre le pré-tribulationisme se sont concentrés à démontrer que la doctrine est un nouveau développement dans la théologie et qu’on ne peut la trouver dans les Écritures. Divers commentateurs et théologiens orthodoxes, des rangs de chacune des perspectives millénaristes,[28] en ont présenté le cas avec beaucoup de talent. Nous l’aborderons toutefois différemment et montrerons que la doctrine est en opposition directe avec l’Évangile infini de Jésus-Christ.

La majorité des premiers théologiens dispensationalistes tolérèrent que les saints de l’Ancien Testament soient ressuscités en même temps que l’Église lors de l’enlèvement pré-tribulationiste. Alexander Reese, prémillénariste classique, détruisit complètement cette position grâce à des arguments scripturaires convaincants, situant la résurrection des saints de l’Ancien Testament au Jour du Seigneur à la fin des Tribulations.[29]

« Or, en ce temps-là Michaël, ce grand Chef qui tient ferme pour les enfants de ton peuple, tiendra ferme ; et ce sera un temps de détresse, tel qu’il n’y en a point eu depuis qu’il y a eu des nations, jusqu’à ce temps-là ; et en ce temps-là ton peuple, c’est à savoir, quiconque sera trouvé écrit dans le Livre, échappera. 2Et plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, et les autres pour les opprobres et pour l’infamie éternelle » (Daniel 12:1-2).

« Ce que j’ouïs bien, mais je ne l’entendis point ; et je dis : Mon Seigneur, quelle sera l’issue de ces choses ? 9Et il dit : Va, Daniel, car ces paroles sont closes et cachetées jusqu’au temps déterminé. 10Il y en aura plusieurs qui seront nettoyés et blanchis, et rendus éprouvés ; mais les méchants agiront méchamment, et pas un des méchants n’aura de l’intelligence, mais les intelligents comprendront. 11Or depuis le temps que le sacrifice continuel aura été ôté, et qu’on aura mis l’abomination de la désolation, il y aura mille deux cent quatre-vingt-dix jours. 12Heureux celui qui attendra, et qui parviendra jusques à mille trois cent trente-cinq jours. 13Mais toi, va à ta fin ; néanmoins tu te reposeras, et demeureras dans ton état jusqu’à la fin de tes jours » (Daniel 12:8-13).

Aucun dispensationaliste n’argumenterait en disant que le « … temps de détresse, tel qu’il n’y en a point eu depuis qu’il y a eu des nations », « l’abomination de la désolation » et la cessation du sacrifice continuel ne sont pas des références à l’époque de la Tribulation. Pourtant, il est dit à Daniel que la résurrection suivra ces événements.

Alors, les dispensationalistes, dans la plupart des cas, amendèrent leur position pour séparer la résurrection des saints de l’Ancien Testament de l’enlèvement.

« […] de nombreux étudiants soigneux de la vérité prémillénariste en sont venus à la conclusion que l’opinion selon laquelle la résurrection d’Israël survient au moment de l’enlèvement en était une précipitée et sans fondement scripturaire adéquat. Il semble de beaucoup préférable de considérer la résurrection de Daniel 12:2 comme étant littérale et qui suit les Tribulations, sans toutefois être identifiée à l’enlèvement pré-tribulationiste de l’Église. […] L’Église sera ressuscitée lors de l’enlèvement, avant les tribulations, et les saints de l’Ancien Testament, y compris Israël, au début du règne millénaire de Christ. »[30]

À ce point-ci, les dispensationalistes ont sauté de la poêle directement au feu. Afin de conserver la précieuse doctrine de l’enlèvement pré-tribulationiste de l’Église, ils ressuscitent les saints de l’Ancien Testament à part des saints de l’ère de l’Église. Nous remarquons que c’est cohérent avec la compréhension dispensationaliste des « dispensations » et avec leur distinction entre Israël et l’Église. Cela révèle également que l’accusation de longue date lancée par le christianisme orthodoxe que le dispensationalisme enseigne de multiples méthodes de salut est absolument vraie. Examinons quelques textes concernant la résurrection des saints.

« Voici donc ce que je dis, mes frères, c’est que la chair et le sang ne peuvent point hériter le Royaume de Dieu, et que la corruption n’hérite point l’incorruptibilité. 51Voici, je vous dis un mystère : nous ne dormirons pas tous, mais nous serons tous transmués ; 52En un moment, et en un clin d’oeil, à la dernière trompette, car la trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous serons transmués. 53Car il faut que ce corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce mortel revête l’immortalité. 54Or quand ce corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce mortel aura revêtu l’immortalité, alors cette parole de l’Ecriture sera accomplie : la mort est détruite par la victoire. 55Où est, ô mort, ton aiguillon ? où est, ô sépulcre, ta victoire ? » (1 Corinthiens 15:50-55).

« Car nous vous disons ceci par la parole du Seigneur, que nous qui vivrons et resterons à la venue du Seigneur, ne préviendrons point ceux qui dorment. 16Car le Seigneur lui-même avec un cri d’exhortation, et une voix d’Archange, et avec la trompette de Dieu descendra du Ciel ; et ceux qui sont morts en Christ ressusciteront premièrement ; 17Puis nous qui vivrons et qui resterons, serons enlevés ensemble avec eux dans les nuées, au-devant du Seigneur, en l’air et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur » (1 Thessaloniciens 4:15-17).

Dans ces textes classiques de justification du dispensationalisme concernant l’enlèvement pré-tribulationsite, nous voyons que les justes décédés sont ressuscités premièrement, puis ceux qui sont encore vivants et qui restent sont transmués dans un corps incorruptible et rassemblés à Christ. Alors, comment les dispensationalistes justifient-ils le concept des saints de l’Ancien Testament ressuscités à un certain moment après cette époque ?

« Plusieurs personnes sont ébranlées à la pensée que les saints de l’Ancien Testament ne seront pas ressuscités avant la fin des tribulations. Mais gardez à l’esprit que l’enlèvement est une promesse faite à l’Église, et à l’Église seulement. »[31]

Nous voyons que la distinction imposée de façon dispensationaliste entre Israël et l’Église est à la racine de l’argument. Les saints de l’Ancien Testament ne sont pas « dans l’Église » et, par conséquent, ne renaîtront pas à la vie éternelle au même moment que les saints de l’Église.

« D’après le dispensationalisme, les gens de l’Ancien Testament ne sont pas héritiers du Saint-Esprit, ne sont pas régénérés par Lui et ne sont pas greffés par Lui à Christ de la même manière que le sont les gens du Nouveau Testament. »[32]

« […] le verset dit simplement que les morts en Christ précéderont les vivants en Christ lors de l’enlèvement. Si vous dites que Daniel devrait être inclus dans « les morts », vous devez alors démontrer que Daniel est « en Christ ». Si vous étudiez le Nouveau Testament, vous verrez que « en Christ » se réfère au baptême dans le Saint-Esprit. « Car nous avons tous été baptisés d’un même Esprit, pour être un même corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, nous avons tous, dis-je, été abreuvés d’un même Esprit. » […] Pas moyen que Daniel ait fait partie du Corps de Christ. Ce verset de 1 Thessaloniciens 4:16 ne s’applique tout simplement pas à lui. Le Saint-Esprit n’habitait pas en permanence dans les croyants de l’Ancien Testament. Ce n’est pas réellement les gens ou l’époque qui délimitent l’Église ― c’est le Saint-Esprit. La foi personnelle en Jésus-Christ ― ce à quoi se réfère le passage ― ne faisait pas partie des options des saints de l’Ancien Testament. Ils ne sont pas considérés dans ce passage. Il y est question des gens qui ont pour option cette foi personnelle en Jésus […] Les saints de l’Ancien Testament sont « en Christ » en ce sens que la mort de Jésus est le fondement du salut de quiconque ― passé, présent et à venir. Toutefois, ils ne firent pas partie du Corps de Christ, dans le sens d’avoir été habités en permanence par le Saint-Esprit. »[33]

« Le terme technique pour l’Église est ceux qui sont « en Christ ». 1 Thessaloniciens parle de ceux qui sont morts « en Christ » et qui seront ressuscités au moment de son Retour DANS LES AIRS. Le contexte n’a en vue que l’Église SEULEMENT. »[34]

Cette distinction dispensationaliste entre les saints de l’Ancien et du Nouveau Testaments, de l’Église et d’Israël, est, en fait, ce qui prive le dispensationalisme de se réclamer de la chrétienté, car, par cette distinction même, le dispensationalisme enseigne de multiples méthodes de salut. En excluant les saints de l’Ancien Testament de l’ekklesia (l’Église), on exige du dispensationaliste qu’il produise des moyens, autres que le partage de la Nouvelle Alliance en Christ, à l’un ou l’autre des groupes de se voir accorder la vie éternelle. L’enseignement de l’Église, lors des 2 000 dernières années, dissipe cela, comme le fait notre Seigneur.

« Et Jésus leur dit : en vérité, en vérité je vous dis, que si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et ne buvez son sang, vous n’aurez point la vie en vous-mêmes. 54Celui qui mange ma chair, et qui boit mon sang a la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour. 55Car ma chair est une véritable nourriture, et mon sang est un véritable breuvage. 56Celui qui mange ma chair, et qui boit mon sang, demeure en moi, et moi en lui » (Jean 6:53-56).[35]

Prenez note de ces points qui contredisent la doctrine dispensationaliste :

Quiconque ne participe pas à la Nouvelle Alliance dans le sang de Christ n’a pas la vie. Le saint de l’Ancien Testament doit partager la Nouvelle Alliance, comme le saint du Nouveau Testament et de la Tribulation, afin d’avoir la vie.
TOUS ceux qui y participent sont ressuscités AU DERNIER JOUR. Ce jour est « la fin des jours » prophétisée par Daniel :

« Mais toi, va à ta fin. Tu reposeras, et tu seras debout pour ton lot, à la fin des jours » (Daniel 12:13).

TOUS ceux qui y participent sont « en Christ » et Lui en eux.
TOUS LES SAINTS ont la promesse d’une même résurrection, par le même sang, au même moment !

« C’est pourquoi il est Médiateur du Nouveau Testament, afin que la mort intervenant pour la rançon des transgressions qui étaient sous le premier Testament, ceux qui sont appelés reçoivent l’accomplissement de la promesse qui leur a été faite de l’héritage éternel » (Hébreux 9:15).

« Par la foi il demeura comme étranger en la terre, qui lui avait été promise, comme si elle ne lui eût point appartenu, demeurant sous des tentes avec Isaac et Jacob, qui étaient héritiers avec lui de la même promesse. 10Car il attendait la cité qui a des fondements, et de laquelle Dieu est l’architecte, et le fondateur » (Hébreux 11:9-10).

« Tous ceux-ci sont morts en la foi, sans avoir reçu les choses dont ils avaient eu les promesses, mais ils les ont vues de loin, crues, et saluées, et ils ont fait profession qu’ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre … 16Mais ils en désiraient un meilleur, c’est-à-dire, le céleste ; c’est pourquoi Dieu ne prend point à honte d’être appelé leur Dieu, parce qu’il leur avait préparé une Cité » (Hébreux 11:13, 16).

« Et quoiqu’ils aient tous été recommandables par leur foi, ils n’ont pourtant point reçu l’effet de la promesse ; 40Dieu ayant pourvu quelque chose de meilleur pour nous ; en sorte qu’ils ne sont point parvenus à la perfection sans nous » (Hébreux 11:39-40).

Le dispensationaliste, ignorant l’enseignement limpide des Écritures et de l’Église historique, nie l’existence de l’assemblée générale et recule vers la perdition en plaidant pour l’ombre en tant que moyen de salut pour les saints de l’Ancien Testament et de la Tribulation, tout cela afin de préserver l’illusion de l’enlèvement pré-tribulationiste !

« Mais vous êtes venus à la montagne de Sion, et à la Cité du Dieu vivant, à la Jérusalem céleste, et aux milliers d’Anges, 23Et à l’assemblée et à l’Eglise des premiers nés qui sont écrits dans les Cieux, et à Dieu qui est le juge de tous, et aux esprits des justes sanctifiés ; 24Et à Jésus, le Médiateur de la nouvelle alliance, et au sang de l’aspersion, qui prononce de meilleures choses que celui d’Abel. 25Prenez garde de ne mépriser point celui qui vous parle ; car si ceux qui méprisaient celui qui leur parlait sur la terre, ne sont point échappés, nous serons punis beaucoup plus, si nous nous détournons de celui qui parle des Cieux ; 26Duquel la voix ébranla alors la terre, mais à l’égard du temps présent, il a fait cette promesse, disant : j’ébranlerai encore une fois non seulement la terre, mais aussi le Ciel. 27Or ce mot, encore une fois, signifie l’abolition des choses muables, comme ayant été faites de main, afin que celles qui sont immuables demeurent ; 28C’est pourquoi saisissant le Royaume qui ne peut point être ébranlé, retenons la grâce par laquelle nous servions Dieu, en sorte que nous lui soyons agréables avec respect et avec crainte, 29Car aussi notre Dieu est un feu consumant » (Hébreux 12:22-29).

L’argument dispensationaliste qui proclame que les saints de l’Ancien Testament sont, en quelque sorte, sauvés à cause de Christ, plutôt que « en Christ » en participant à la Nouvelle Alliance en Son Sang, s’oppose à la sotériologie chrétienne orthodoxe.

« La vérité va inévitablement se manifester. C’est ce qu’elle a fait dans la sotériologie dispensationaliste. La vérité, c’est qu’un autre moyen de salut, en quelque sorte relié à Christ, mais ne reposant pas sur Christ, est un moyen DIFFÉRENT. Le dispensationaliste est, à ce point, et peut-être inconsciemment, conséquent avec lui-même. Il ne considère pas le peuple de Dieu de l’Ancien Testament comme des citoyens de deuxième, troisième ou quatrième classe dans le Royaume de Dieu. Ils n’en sont tout simplement pas, des citoyens ! Bien que les dispensationalistes affirment rondement que le peuple de l’Ancien Testament fut sauvé par Christ, il n’y a AUCUN MOYEN, DANS LEUR SYSTÈME THÉOLOGIQUE, qu’il le soit. »[36]

6. Des questions adressées aux dispensationalistes

Si le dispensationaliste répond simplement et honnêtement aux questions présentées ici, nous allons être en mesure de discerner si les accusations contre le dispensationalisme sont vraies :

1. Les saints de l’Ancien Testament sont-ils participants du sang de Christ répandu pour les péchés ?

« Et Jésus leur dit : en vérité, en vérité je vous dis, que si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et ne buvez son sang, vous n’aurez point la vie en vous-mêmes. 54Celui qui mange ma chair, et qui boit mon sang a la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour » (Jean 6:53-54).

« Et comme ils mangeaient, Jésus prit le pain, et après qu’il eut béni Dieu, il le rompit et le donna à ses Disciples, et leur dit : prenez, mangez ; ceci est mon corps. 27Puis ayant pris la coupe, et béni Dieu, il la leur donna, en leur disant : buvez-en tous. 28Car ceci est mon sang, le sang du Nouveau Testament, qui est répandu pour plusieurs en rémission des péchés » (Matthieu 26:26-28).

2. L’Esprit de Christ habite-t-il dans les saints de l’Ancien Testament ?

« Celui qui mange ma chair, et qui boit mon sang, demeure en moi, et moi en lui » (Jean 6:56).

« Or vous n’êtes point en la chair, mais dans l’Esprit ; si toutefois l’Esprit de Dieu habite en vous ; mais si quelqu’un n’a point l’Esprit de Christ, celui-là n’est point à lui » (Romains 8:9).

« C’est de ce salut que se sont informés et enquis les prophètes, qui ont prophétisé touchant la grâce qui est en vous ; 11Recherchant, pour quel temps et quelles conjonctures l’Esprit de Christ qui était en eux, et qui rendait témoignage d’avance, leur révélait les souffrances de Christ, et la gloire dont elles seraient suivies » (1 Pierre 1:10-11).

3. Est-ce que TOUS les saints de TOUTES les ères forment UN SEUL CORPS, s’abreuvant à un MÊME Esprit ?

« La coupe de bénédiction, laquelle nous bénissons, n’est-elle pas la communion du sang de Christ ? et le pain que nous rompons, n’est-il pas la communion du corps de Christ ? 17Parce qu’il n’y a qu’un seul pain, nous qui sommes plusieurs, sommes un seul corps ; car nous sommes tous participants du même pain » (1 Corinthiens 10:16-17).

« Car nous avons tous été baptisés d’un même Esprit, pour être un même corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, nous avons tous, dis-je, été abreuvés d’un même Esprit » (1 Corinthiens 12:13).

Si l’on répond par l’affirmative aux questions posées ici, on a abandonné le dispensationalisme. Félicitations, frères et sœurs, et bienvenue dans le christianisme orthodoxe ! Si l’on répond à l’une de ces questions par la négative, alors les accusations portées contre le dispensationalisme sont vraies et nous voudrions que la personne produise le moyen de salut des saints de l’Ancien Testament !

L’hyperdispensationalisme

Les doctrines distinctives du dispensationalisme ont été enseignées avec le plus de conséquence par un mouvement diversement identifié comme l’Hyperdispensationalisme, l’Ultradispensationalisme, le Dispensationalisme conséquent ou Bullingerisme. Le mouvement tire son origine de l’enseignement de Ethelbert W. Bullinger. C’est le descendant de Heinrich Bullinger, successeur de Zwingli.[37] L’enseignement de Bullinger séparait Israël et l’Église d’une manière encore plus radicale que le firent Darby ou Scofield, plaçant le début de l’Église lors de l’emprisonnement de Paul à Rome.

« Il n’y eut pas de commencement d’Église lors du jour de la Pentecôte. »[38]

« Cette déclaration affirmative que Paul ne fit pas que confirmer la parole qui « commença d’être annoncée par le Seigneur » ; mais que, comme le propre ministère du Seigneur, celui de Paul ne fut entièrement fondé que sur les Écritures prophétiques de l’Ancien Testament, « Moïse et les Prophètes ». À partir de là, nous en concluons qu’il ne peut y avoir de dispensation de l’Église dans les Actes des Apôtres, et certainement pas de révélation du mystère (ou du Secret) comme il l’a fait connaître subséquemment dans les dernières épîtres écrites de sa prison à Rome. »[39]

Cette doctrine effectue des choses étonnantes avec l’application des Écritures à l’Église. Matthieu, Marc, Luc et Jean décrivent la prédication de « l’Évangile du Royaume » et n’ont aucune application directe à l’Église. La période entre la croix de Christ et la fin des Actes des Apôtres est le domaine de l’Église hébraïque, distinguée du « mystère » de l’Église à laquelle les épîtres de Paul en prison sont adressées.

Pendant cette période transitoire, « l’Évangile du Royaume » que Jésus a offert aux Juifs était toujours effectif. Pierre, Jacques, Jude, Hébreux et les épîtres de Jean sont tous adressés à cette Église hébraïque qui n’est pas le « Corps de Christ », mais une Église « bâtie sur Christ ». Cette Église juive, érigée sur les promesses du Royaume, sera rétablie durant le Millénium et rendra son culte dans le Temple reconstruit, avec des sacrifices d’expiation.

L’Église « mystère » n’a que les épîtres de Paul en prison pour doctrines. Les sacrements du Saint Baptême et du Repas du Seigneur, ayant été institués avant la révélation du « mystère » de l’Église, sont relégués à l’ancienne dispensation, même s’ils peuvent avoir application aux saints de la Tribulation. L’Église « mystère » n’a pas besoin d’un « Médiateur de la Nouvelle Alliance », car elle est le « corps » ― c’EST Christ. Certains bullingerites ont adopté des hérésies telles que le sommeil de l’âme et l’annihilationisme, et d’autres proclament une branche de l’universalisme qui accorde le salut même à Satan. L’extrémité où s’est rendu l’hyperdispensationaliste avec la doctrine de Darby choque même le fidèle dispensationaliste. Harry Ironside, un des intendants du dispensationalisme, déclare :

« Ayant eu des relations des plus étroites avec le Bullingerisme tel qu’enseigné par nombre de gens lors des quarante dernières années, je n’ai aucune hésitation à dire que ses fruits sont mauvais. Il a produit une énorme moisson d’hérésies dans tout le pays et ailleurs ; il a divisé les chrétiens et naufragé des églises et des assemblées sans nombre ; il a fait basculer ses fervents dans l’orgueil intellectuel et spirituel à une ampleur épouvantable, de façon qu’ils regardent avec un suprême mépris les chrétiens qui n’acceptent pas leurs points de vue particuliers ; et dans la plupart des circonstances où il fut toléré pendant longtemps, il a étouffé de manière absolue les efforts évangéliques chez nous et semé la discorde dans les champs missionnaires outremer. Ceci est tellement vrai à propos de ce système que je n’hésite pas à dire qu’il s’agit d’une perversion absolument satanique de la vérité. »[40]

Les procédés de Bullinger montrent les faiblesses de l’interprétation dispensationaliste traditionnelle, et cherchent à les résoudre avec une application dispensationaliste conséquente. Bullinger fut un des premiers à admettre que les saints de l’Ancien Testament devaient ressusciter à la fin des Tribulations, et il proposa un programme de résurrections multiples. La majorité des dispensationalistes regardent l’évangile de Matthieu comme un livre juif, avec les Juifs en vue dans les chapitres apocalyptiques 24 et 25, désirant pourtant préserver la Grande Mission pour l’appliquer à l’Église. Les dispensationalistes conséquents assignent la Mission à un futur reste juif de l’Église.

« Nous voyons donc que les ultradispensationalistes vont à la limite de la position dispensationaliste alors que les dispensationalistes plus modérés, au prix de la cohérence, essaient de démarquer à mi-chemin. Les deux variétés de dispensationalistes croient qu’il y a une différence qualitative entre Israël et l’Église […] La morale de toute cette histoire, pour le dispensationaliste scofieldien, c’est que, s’il ne construit pas sur la continuité de l’alliance des dispensations antérieures, il n’y a tout simplement aucune façon par laquelle il peut faire de la place à l’Église dans un stade ultérieur. Les ultradispensationalistes le soulignent depuis un siècle. Les théologiens de l’Alliance le démontrent depuis des millénaires. »[41]

Les Bullingerites ont les bras grands ouverts pour accueillir les dispensationalistes modérés. Tout ce qu’il faut, c’est d’appliquer le système dispensationaliste avec consistance.

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LEXIQUE

Amillénarisme

Point de vue prônant qu’il n’y aura pas (a) de Royaume terrestre visible de 1 000 (mille) ans, ou « millenium ». Il est mieux désigné sous le nom de « millénarisme réalisé », puisqu’il enseigne que les 1 000 ans d’Apocalypse 20, compris symboliquement, commencèrent lors de la première venue de Christ.

Antichrist

L’apôtre Jean est le seul écrivain biblique ayant utilisé l’expression « antichrist » et applique le terme dans un sens général aux nombreuses personnes qui s’opposent à Christ ou cherchent à le remplacer. Martin Luther se référa au pape et à diverses doctrines non bibliques de l’Église de Rome dans le sens d’antichrist. Le concept d’un seul individu qui incarne le mal et qui, à la fin des temps, persécute le peuple de Dieu, se trouve partout dans les écrits apocalyptiques.

Armageddon

Dérivé de l’hébreu har megiddo, « la montagne de Megiddo », en Palestine. Armageddon se rapporte à la bataille mentionnée dans Apocalypse 16:16.

Bullingerites

Disciples de Ethelbert W. Bullinger qui porta la théologie dispensationaliste de manière consistante à sa conclusion logique. Aussi appelée « hyperdispensationalistes », « ultradispensationalistes », ou dispensationalistes « conséquents ».

Chiliasme

Voir « millénarisme ».

Dispensationalisme

Aussi appelé prémillénarisme dispensationaliste, il s’agit d’un système de théologie qui divise l’histoire en dispensations distinctes ou périodes de temps dans lesquelles Dieu donne une révélation spécifique et où l’homme est testé en regard de son obéissance à cette révélation. Tous les dispensationalistes sont prémillénaristes, mais tous les prémillénaristes ne sont pas dispensationalistes.

Enlèvement

Ceci se réfère à l’événement décrit dans 1 Thessaloniciens 4:14-17, alors que les croyants seront « enlevés » ou « ravis » dans les nuées pour rencontrer Christ dans les airs. La position de « l’enlèvement pré-tribulationsite » soutient que l’enlèvement arrivera avant une période de sept ans de tribulations ; la position de « l’enlèvement mi-tribulationiste » place l’enlèvement au milieu d’un sept ans de tribulations ; la position « post-tribulationiste » soutient que l’enlèvement surviendra à la fin des tribulations.

Eschatologie

Dérivé du mot grec eschaton, « fin », l’eschatologie est l’étude des temps de la fin. Eschatologique signifie « qui appartient à la fin ».

Millénarisme

Dérivé des mots latins mille, « mille », et annus, « année » (Apocalypse 20), le millénarisme enseigne qu’il y aura possiblement un Royaume de Dieu de 1 000 ans sur terre. On l’appelle aussi « chiliasme », du mot grec chilia, « mille ».

Nouvelle Alliance

L’alliance de Jérémie 31:31-34 que Christ scella avec Son Sang au Calvaire (Hébreux 8:6-13 ; 9:11-15 ; Luc 22:11-20). Certains dispensationalistes font la distinction entre une nouvelle alliance terrestre n’appartenant qu’aux Juifs et une alliance spirituelle « meilleure » n’appartenant qu’aux saints de l’ère de l’Église (Walvoord). D’autres dispensationalistes (bullingerites) nient toute application de la Nouvelle Alliance à l’Église.

Orthodoxe

Conforme à la foi chrétienne telle que formulée dans les premiers credo et confessions œcuméniques.

Prémillénarisme

C’est le point de vue selon lequel le Second Avènement de Christ arrivera avant (pre) le « millénium », sous-entendu comme un règne de 1 000 ans de Christ sur terre.

Postmillénarisme

C’est le point de vue prônant que le Second Avènement de Christ arrivera après (post) le « millénium », sous-entendu comme un âge d’or sur terre, mais ne durant pas nécessairement 1 000 ans.

Sotériologie

En théologie, la doctrine du salut.

Théologie

Du grec theologia ; theos, « dieu », et logos, « discours ». Étude de Dieu et des relations entre Dieu et l’univers ; étude des doctrines religieuses et questions de divinité.

Théologie systématique

Méthode constructive de théologie qui tend vers une déclaration complète, philosophique et systématique de toute la somme de connaissance théologique.

Tribulation

Cela réfère à la persécution intensive contre le peuple de Dieu précédant la Seconde Venue de Christ. Les dispensationalistes sous-entendent qu’il s’agit d’une persécution de sept ans contre la nation juive, alors que les amillénaristes la considèrent comme une persécution d’une durée indéterminée contre l’Église.

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[1] Ryrie, Dispensationalism Today (Chicago : Moody Press, 1965), pp. 41-45.

[2] Darby présenta, lors d’une discussion à Powerscourt (1833) les idées d’un enlèvement secret de l’Église et d’une parenthèse dans l’accomplissement de la prophétie entre la soixante-neuvième et la soixante-dixième semaines de Daniel. Ces deux concepts constituent les principes de base du système théologique depuis lors appelé dispensationalisme. [E. R. Sandeen, The Roots of Fundamentalism 1800-1930 (Chicago : Presse de l’Université de Chicago, 1970).]

[3] N. du T. : Au Québec, ce sont les Pierre Gilbert, Mario Massicote et autres eschatologistes pré-tribulationistes qui répandent le dipensationalisme.

[4] N. du T. : Ni les tenants de l’ancien prémillénarisme, ni les dispensationalistes n’ont une idée claire et biblique des résurrections. Pour connaître la vérité sur les résurrections, nous vous suggérons fortement de les étudier scrupuleusement dans nos articles qui en font le détail en allant à Résurrections.

[5] The End Times : A Study of Eschatology and Millenarism, Rapport de la Commission sur les Relations entre la Théologie et l’Église LCMS, septembre 1989, p.3.

[6] C. I. Scofield, Scofield Reference Bible, 1909, 1917 (notes sur Jean 1:17, sec. 2), p. 1115.

[7] Ibidem, p. 5.

[8] Bien que se réclamant de racine calviniste, sur ce point, le dispensationaliste s’accorde apparemment davantage avec Zwingli et Pélage qu’avec Calvin ou Luther.

[9] La Confession d’Augsbourg, Article II [Péché Originel].

[10] Nouvelle Bible à Références Scofield, p. 3.

[11] Tiré de John Zens, Dispensationalism, p. 12.

[12] L. S. Chafer, Dispensationalism, Bibliotheca Sacra 93 (1936) : 93.

[13] L. S. Chafer, Systematic Theology, 7:219.

[14] D. G. Barnhouse, He Came Unto His Own (New York : Revell, 1933), p. 17.

[15] Ibidem.

[16] Scofield, Scofield Bible Correspondance Course, pp. 23-25, cité de Zens, Dispensationalism, p. 17.

[17] Ryrie, Dispensationalism Today, pp. 137-140.

[18] J. N. Darby, The Hopes of the Church of God (London: G. Morrish, n.d.), p. 106

[19] Ryrie, Dispensationalism Today, pp. 44-45.

[20] Ryrie, The Relationship of the New Covenant to Premillenarism, (thèse de maîtrise non publiée, Séminaire Théologique de Dallas, 1947), p. 31.

[21] Ibidem.

[22] Lewis Sperry Chafer, Systematic Theology, VII, p. 98.

[23] Walvoord, The Millenial Kingdom, p. 218.

[24] John F. Walvoord, The New Covenant With Israel, Bibliotheca Sacra, 103:24, 25, janvier 1946.

[25] Albertus Pieters, The Seed of Abraham, pp. 71-76.

[26] W. A. Hoffecker, Evangelical Dictionary of Theology, « Darby, John Nelson », pp. 292-3.

[27] John H. Gerstner, Wrongly Dividing the Word of Truth: A Critique of Dispensationalism (Brentwood, TN: Wolgmuth & Hyatt, 1991), p. 47.

[28] Alexander Reese (prémillénarisme), O.T. Allis (amillénarisme), W. E. Cox (amillénarisme), Greg Bahnsen & Kenneth Gentry (postmillénarisme) sont parmi eux.

[29] Alexander Reese, The Approaching Advent of Christ (Marshall, Morgan and Scott, Londres, 1937 ; réimpression, Grand Rapids MI: Publications Internationales Grand Rapids, 1975), p. 328.

[30] John F. Walvoord, Israel in Prophecy (1962; réimpression, Grand Rapids MI: Zondervan, 1977), pp. 116, 118.

[31] David R. Reagan, The Master Plan : Making Sense of the Controversy Surrounding Bible Prophecy Today (Eugene OR: Havest House, 1993), p. 123.

[32] John H. Gerstner, Wrongly Dividing the Word of Truth: A Critique of Dispensationalism (Brentwood TN: Wolgemuth & Hyatt, 1991), p. 206.

[33] Resurrection Apart From Christ?, Bill Barton, Armageddon, FamilyBet, 10/21/93.

[34] Rapture, Gary Nystrom, Armageddon, FamilyNet, 5/28/94.

[35] Nous notons également ici la grave erreur de nombreux chrétiens à considérer le Repas du Seigneur comme un mémorial plutôt que pour ce qu’il est : un sacrement.

[36] John H. Gerstner, Wrongly Dividing the Word of Truth: A Critique of Dispensationalism (Brentwood TN: Wolgemuth & Hyatt, 1991), p. 169.

[37] Ulrich Zwingli : réformateur suisse (1484-1531).

[38] E. W. Bullinger, fondation of the Dispensational Truth (Londres: Eyre and Spottiswood, 1931), p. 34.

[39] Ibidem, p. 219.

[40] Harry Ironside, Wrongly Dividing the Word of Truth (New York: Loizeaux, n.d.), p. 11.

[41] John H. Gerstner, Wrongly Dividing the Word of Truth: A Critique of Dispensationalism (Brentwood TN:Wolgemuth & Hyatt, 1991), pp. 204-205.