« Le déclin et la chute de l’Empire occidental »

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Bulletin du pasteur Chuck Baldwin

11 août 2022

Presque tout le monde le voit, et presque personne ne veut en discuter : l’Amérique et l’Europe occidentale descendent en vrille sans contrôle. Et la vitesse de la descente s’accélère en crescendo.

Il a fallu du temps avant que le vieil Empire romain ne s’écroule. Les germes de sa mort se développèrent lentement, mais les gens possédant des connaissances historiques parmi les Romains virent croître les destructives plantes mangeuses de nation quand elles commencèrent à apparaître, mais personne ne les crut. Et lorsque la fin arriva, elle vint rapidement – presque du jour au lendemain.

L’Empire romain était si riche et si prospère, avec une armée tellement puissante que personne au sein de l’Empire ne pouvait imaginer que son écroulement était possible. Je suis sûr que ce que j’ai entendu des centaines d’Américains dire : « Ça ne peut pas arriver ici ! », s’entendait aussi en écho dans tout l’Empire romain depuis des générations.

De The Saker :

Quelque part dans un avenir plus ou moins rapproché, un académicien érudit écrira un tome volumineux portant le titre de Déclin et chute de l’Empire occidental. Peut-être que la Table des matières contiendra-t-elle, entre autres, douze chapitres aux titres semblables à ceci : Première Guerre Mondiale, Deuxième Guerre Mondiale, Corée, Vietnam, Palestine, Iran, Nicaragua, Afghanistan, Irak, Syrie, Ukraine, Taïwan.

En fait, Karin Kneissel, ancienne Ministre autrichienne des Affaires Étrangères, est justement en train d’écrire un livre ayant pour titre provisoire Un requiem pour l’Europe. Dans une entrevue accordée au Asia Times, le 31 juillet, elle déclara que « les pays européens deviennent de plus en plus faibles sur la scène internationale et leur place est prise par les pays asiatiques. » Elle dit que l’Europe « où elle est née et a grandi, et à laquelle elle se dévouait, n’existe plus. » « Les leaders européens, par ignorance ou arrogance, négligent les réalités géopolitiques actuelles et les principes de base de la diplomatie, et cela a créé une situation dangereuse. »

Elle ajouta : « C’est relié à l’eurocentrisme. Nous croyons être tellement géniaux que personne ne peut rien faire sans nous … Il me semble, à moi, que l’Europe a plus besoin de la Russie que la Russie a besoin de l’Europe. Si j’ai raison, alors, est-ce vraiment dans l’intérêt de l’Ancien Monde de traiter Moscou en ennemi en poussant Moscou vers Beijing ? Aujourd’hui, les Européens sont de plus en plus désillusionnés et désespérés, et cela pourrait provoquer un désordre de masse et de la violence anti-gouvernementale. »

Originaire de l’Europe centrale, Kneissel nous donne le sentiment que l’Europe vit dans le passé, avant 1914, lorsque sa politique était au centre du monde, au lieu d’être plus ou moins le trou politiquement perdu et sans pertinence qu’elle est en 2022. Ce qui est certain, c’est que la chute physique d’un empire est toujours précédée de sa chute spirituelle.

La chute spirituelle précède toujours la chute de l’État. En Ukraine, un grand nombre de gens ont noté les tatouages sataniques et les pentagrammes sur les corps des brutes néo-nazies qui composent l’élite des forces armées du régime de Kiev, et beaucoup de gens ont vu les vidéos montrant leurs rites sataniques.

Ce qu’il y a d’extraordinaire, c’est l’autojustification du monde occidental pour son propre suicide et son refus d’admettre que quelque chose ne va pas chez lui. Bien au contraire, seules les « valeurs » de « liberté, de démocratie et de droits humains » sont justes et doivent par conséquent être répandues à travers le « monde libre ». Tous ceux qui n’acceptent pas ses « valeurs », qui sont en fait des antivaleurs parce qu’elles sont destructrices, et non pas constructives comme de vraies valeurs, doivent être raillés, diffamés et, si nécessaire, bombardés jusqu’à soumission. Le monde occidental d’aujourd’hui se met visiblement à ressembler aux fresques médiévales illustrant les tourments de l’enfer, ce qu’est la mort spirituelle. Le Monde occidental a été démonisé, les démons ont été appelés des enrailles de l’enfer pour l’occuper et, visiblement et railleusement, lui infliger les « valeurs occidentales ».

Saisissez-vous ce qu’il a dit ? « La chute spirituelle précède toujours la chute de l’État ». C’est ce que je dis depuis plus de trois décennies. Combien de fois m’avez-vous entendu dire que les problèmes premiers de l’Amérique sont spirituels, pas politiques ?

Mes critiques me qualifient souvent de pasteur « politique ». Si ces mêmes personnes m’avaient réellement écouté pendant une période de temps significative, ils auraient su que je suis un des prêcheurs les plus apolitiques au pays. Bien que les pasteurs qui me qualifient de « trop politique » soient des partisans politiques jusqu’au cou, en définissant les problèmes de l’Amérique en termes majoritairement politiques, en promouvant le Parti républicain et en refusant de s’opposer aux politiciens du GOP quand ceux-ci s’engagent dans des activités et des politiques destructrices et anti-libertaires par crainte que, ce faisant, cela « aiderait les Démocrates », je n’épargne aucun parti et aucun politicien. Je ne m’intéresse pas à ce qui est bon pour le parti ; je ne m’intéresse qu’à ce qui est bon pour le pays et à ce qui est DROIT.

La partisannerie, le compromis, les agendas personnels, l’arrogance, l’ignorance volontaire de la Constitution et le manque total de crainte de Dieu ont transformé la vaste majorité de nos leaders politiques des deux partis en dangereux démagogues qui facilitent la destruction de notre pays. En vérité, ce sont les « leaders aveugles des aveugles ».

Si les problèmes premiers de l’Amérique sont spirituels (ce qu’ils sont véritablement, et ce que The Saker observe avec finesse), alors les solutions sont principalement spirituelles. Et cette réalité impose la responsabilité de fournir ces solutions spirituelles et de les mettre carrément sur les épaules des bergers spirituels de l’Amérique : les pasteurs.

Mais, comme vous le savez fort bien, dans leur ensemble, les pasteurs de l’Amérique sont totalement indifférents et pas intéressés à fournir le courageux leadership spirituel dont l’Amérique a désespérément besoin.

Très rapidement, permettez que je vous dise pourquoi cela arrive. Être pasteur vétéran de plus de 47 ans me qualifie pour apporter une analyse à la fois éducatrice et remplie d’expérience. Les pasteurs ne tomberont pas tous dans chacune des catégories mentionnées ci-après, mais considérées conjointement, les catégories suivantes englobent la vaste majorité des pasteurs évangéliques, sans tenir compte des dénominations.

  1. Les pasteurs sont des mercenaires

Ils servent au bon plaisir du comité ou de la direction de l’église. Ils ne s’appartiennent pas. Ils sont achetés et vendus par les dénominations ou les conseils gouverneurs de l’église.

  1. Les pasteurs sont attirés par le succès

Les pasteurs convoitent le « succès ». Ils savent qu’ils ont besoin de gens pour remplir leurs bâtiments et financer leurs programmes. Ils savent aussi que s’ils prêchent trop de « dures » vérités, ils vont perdre un pourcentage significatif de leurs congrégations et, donc, perdre un pourcentage considérable de leur revenu.

Afin d’avoir du « succès », ils utilisent donc des combines, de la musique, des trucs de théâtre, du divertissement, de la récréation et du PRÊCHI-PRÊCHA DOUCEREUX pour amener les masses – et les garder. En conséquence, beaucoup de pasteurs ne sont pas des bergers et des gardiens ; ce sont des orateurs motivateurs, des comiques et des fantaisistes.

En bref, ils cherchent à plaire aux hommes, pas à Dieu.

Je ne puis résister ici à la forte envie de citer l’apôtre Paul : « Car maintenant prêché-je les hommes, ou Dieu ? ou cherché-je à complaire aux hommes ? Certes si je complaisais encore aux hommes, je ne serais pas le serviteur de Christ » (Galates 1:10).

  1. Les pasteurs craignent le gouvernement plus que Dieu

La crainte de l’Éternel n’est pas leur premier souci ; la peur du gouvernement occupe cette position.

La genèse de ce transfert d’allégeance a débuté en 1954 quand Lyndon Johnson, alors sénateur, se fit le fer de lance de la loi qui amena les églises sous l’autorité du Service de Revenu Intérieur [SRI] en tant que corporations 501(c) (3) à but non lucratif.

La possibilité de violer une « ligne directrice » du SRI pour les organisations à but non lucratif et, par conséquent, perdre le « précieux statut d’exemption de taxe des églises » est de la plus haute importance dans leur esprit à chaque fois qu’un pasteur se présente au lutrin.

Au fil du temps, cet esprit de servilité – soutenu par leur commode interprétation erronée de Romains 13 – a transformé les pasteurs en serviteurs penauds de l’état.

  1. Les pasteurs sont des lâches

Ils savent que, à l’époque où nous vivons, prendre une position hardie sur des vérités controversées et gênantes va COÛTER quelque chose – et ça pourrait coûter cher. Ça, ils ne sont pas prêts à le faire.

Dans mon itinéraire pastoral, j’ai fait partie des milieux internes de la soi-disant Droite Religieuse de la fin des années 1970 jusqu’au début des années 2000. Je connaissais un grand nombre des « gros noms » de prêcheurs évangéliques de cette ère. Je les connaissais en public ; je les connaissais en privé.

Je vis le « vœu de mariage » qu’ils firent au GOP. J’entendis leurs admissions privées à savoir qu’être accepté par l’establishment politique, c’est-à-dire, « avoir un siège à la table », était directement relié à leur fortune personnelle. Je vis l’esprit de convoitise du pouvoir, de la position, de la notoriété et de l’argent. Je vis les jalousies et les âpres ambitions.

Assurément, ces accusations ne s’appliquent pas à certains d’entre eux – DIEU SOIT LOUÉ ! Mais elles s’appliquent à beaucoup, beaucoup trop d’entre eux.

Il est facile d’attaquer « courageusement » les Démocrates quand ce sont les Républicains qui mettent du beurre sur votre pain. En effet, si vous pouviez voir la liste des donateurs des politiciens majeurs républicains et celle des leaders évangéliques majeurs, vous verriez que ces listes concordent presque parfaitement. Ça en dit pas mal sur l’affaire.

  1. Les pasteurs sont les serviteurs et les porte-parole de l’Israël sioniste

Appelez-moi ce que vous voulez, mais c’est la vérité quand je vous dis que les intérêts et les idéologies d’Israël dominent la vaste majorité des pasteurs évangéliques. Les fausses doctrines prophétiques de Cyrus Scofield vendu aux sionistes (alias, le Dispensationnalisme prophétique, le Futurisme prophétique, le sionisme chrétien, etc.) dominent la vaste majorité des séminaires et des collèges évangéliques, la vaste majorité des évangélistes à la télévision, la vaste majorité des programmes radiophoniques évangéliques, la vaste majorité des entreprises d’édition évangéliques et la vaste majorité des églises évangéliques.

L’engagement au sionisme garde les pasteurs dans l’esclavage. On ne peut pas séparer « l’élite globale », la « clique de Davos », le « un pourcent », les promoteurs du « Nouvel Ordre Mondial », la cabale moderne des « changeurs » internationaux et les promoteurs de tout ce qu’il y a d’antichrétien, d’anti-Amérique et d’anti-Liberté de l’Israël sioniste. Ils sont inséparables.

Aussi longtemps que les pasteurs seront esclaves du sionisme, ils seront incapables de discerner le mal, encore moins d’y résister.

Citons encore The Saker : « La chute spirituelle précède toujours la chute de l’État. »

Quand Le déclin et la chute de l’Empire occidental sera éventuellement écrit, il ne sera pas tendre envers les pasteurs évangéliques et les leaders protestants de cette génération. Et je le dis avec douceur.

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