« Effacer la Palestine »

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Bulletin du pasteur Chuck Baldwin

26 octobre 2023

Le monde regarde le génocide de tout un peuple s’effectuant devant ses yeux et le son de son indifférence globale est assourdissant. Si tout autre pays du monde se livrait à ce genre de carnage délibéré d’innocents, l’outrage du monde ferait sauter l’Échelle de Richter. Mais les auteurs maléfiques de cette tragédie humaine volontaire ne résident pas à Berlin ; ils résident à Tel-Aviv et le monde – particulièrement le monde occidental, ce qui veut dire spécialement les États-Unis – demeure complètement apathique face à la situation critique de ces gens souffrants et mourants dont la plupart sont des femmes, des enfants et des vieillards innocents.

Depuis le Jour Un, c’est-à-dire, en décembre 1947, l’Israël sioniste n’a pas été tenu responsable d’un seul acte de criminalité, d’assassinat, de torture, de nettoyage ethnique, de violation des droits humains ou même de l’agression délibérée et volontaire contre le peuple des États-Unis quand il attaqua le navire américain USS Liberty.

Aucune responsabilité ! Zéro ! Zilch !

L’histoire invariable d’Israël, ses principes établis et ses mœurs sont complètement à l’opposé de tout ce que les pasteurs et les chrétiens évangéliques prêchent et enseignent chaque dimanche.

Et pourtant, dans une proportion très large, les pasteurs et les chrétiens évangéliques continuent à promouvoir le babillage non biblique disant que la Palestine est la Terre Promise au « Peuple Élu de Dieu, les Juifs » et que l’Amérique ne peut être bénie par Dieu qu’en bénissant l’État sioniste.

En passant, comment cela se passe-t-il pour vous, les évangéliques ? Dieu « bénit-Il » l’Amérique ? Ou juge-t-Il plutôt l’Amérique ? S’Il juge l’Amérique (et tout évangélique lisant cet article SAIT que c’est le cas), alors serait-il le moindrement possible que vous, les évangéliques, ayez extrêmement mal interprété Genèse 12:3 ? [« Je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront ; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi, » en parlant d’Abraham et non pas des Juifs.] Bien sûr, c’est ce que vous avez fait, mais vous ne voulez pas l’admettre, parce que cela vous forcerait à réévaluer toute votre compréhension de l’eschatologie – et la véritable signification biblique d’Israël – et vous n’avez pas la volonté de faire cela.

Mais je m’écarte.

En conséquence, Israël obtient le même passe-droit de tout le monde. Les chrétiens évangéliques votent en grand nombre, donc, les législateurs du Congrès n’osent pas faire quoi que ce soit pour traverser la ligne rouge de l’apaisement envers Israël ou toucher au « troisième rail » de la critique contre Israël.

À leur tour, les États-Unis sont l’État providence, non seulement des parasites américains, mais également des parasites internationaux. Les dollars américains affluent dans les coffres des gouvernements étrangers par milliards, sans mentionner l’équipement militaire, les munitions, les tanks, les missiles, les jets, les armes de poing, les mercenaires, les opérations spéciales américaines et les espions de la CIA par centaines.

Ainsi, tout ce que veulent les évangéliques sionistes, le Congrès le livre ; et tout ce que le Congrès américain et la Maison Blanche veulent, l’Europe occidentale le livre, ce qui veut dire que tout ce que Benjamin Netanyahu veut, tout le monde occidental le livre.

Netanyahu sait qu’il peut massacrer tous les « animaux humains » (terme sioniste pour les Palestiniens) qu’il veut en parfaite impunité. La pure terreur et l’inhumanité contre d’innocentes femmes et des enfants ne veulent absolument rien dire pour ce démon sioniste. Il est immunisé contre toute forme de critique et de responsabilité de la part de quiconque – et il le sait.

Pensez à cela : Toute cette guerre, ce bain de sang, ce nettoyage ethnique, cette terreur, ces tortures, ces crimes contre l’humanité et les plus inimaginables récits de souffrance humaine proviennent des notes ce Cyrus Scofield inspirées par le sionisme et insérées dans sa Bible de Références Scofield, et de l’omniprésent enseignement de doctrines prophétiques basées sur Israël de la plupart des collèges et séminaires bibliques évangéliques, et d’au moins 80 % des églises évangéliques du pays.

Il y a une maxime vraie qui dit : « Toute guerre est une guerre des banquiers ». Et depuis 1948, il est aussi vrai que « Toute guerre est une guerre des sionistes évangéliques ».

Dans un article intitulé Effacement de la Palestine, Omar Suleiman écrit :

Alors que le siège et le bombardement de Gaza se poursuivent avec force, tuant chaque jour des centaines de personnes, en mutilant encore plus et balayant des familles entières des registres civils, la communauté internationale demeure encore sans rien faire. La conversation mondiale sur l’assaut de Gaza tourne autour de l’annexion d’une autre partie de la Palestine historique par Israël, et non seulement les pays autour du monde ne se ruent-ils pas pour prévenir l’injustice, mais s’assurent que les Palestiniens transformés en réfugiés ne finiront pas par entrer chez eux.

Aujourd’hui, la peur de ce qui s’en vient menace davantage beaucoup plus les Palestiniens que la cruauté de l’apparente indifférence du monde pour leurs souffrances.

Cette fois-ci, la Nakba est télévisée et on y trouve une odeur puante de finalité. Ce qui arrive en Palestine ne peut plus se décrire comme un génocide ou un nettoyage ethnique. C’est au-delà de l’extermination de masse – c’est l’effacement total.

À côté de la campagne militaire moralement pourrie et dérangée visant à mettre fin à la vie de civils palestiniens innocents – dont la plupart sont des femmes et des enfants – il y a la campagne tout aussi sinistre, sinon plus, pour effacer complètement leur identité.

Ce n’est pas seulement le peuple palestinien ou le nom du pays qui disparaissent, mais le mot Palestine lui-même. Palestine est délibérément effacée de nos consciences et de nos discours, durant la guerre et même pendant la paix.

Les Accords Abraham, le prétendu traité massue négocié par les États-Unis pour normaliser les relations entre les pays arabes et Israël, manœuvre en quelque sorte pour exclure la principale partie mécontente : la population de la Palestine. On pourrait supposer que la situation critique de la Palestine, qui est censément le plus gros empêchement à la paix entre les états arabes et Israël, aurait fait du peuple palestinien un dépositaire critique – sinon central – des enjeux dans un traité si monumental. Pourtant, en ce qui a trait aux Accords Abraham, les Palestiniens n’existent pas.

Et maintenant, la campagne génocidaire actuelle faisant rage dans l’état occupant d’Israël contre les Palestiniens est devenue universelle et appelée erronément « une guerre entre Israël et le Hamas ». En quelque part, le peuple palestinien, sujet à l’occupation et l’oppression israéliennes depuis 75 ans avant le 7 octobre, ne compte plus. Ce sinistre mouvement de relations publiques est profondément problématique pour deux raisons.

D’abord, il permet le récit simpliste du bien et du mal, où Israël prend le rôle de démocratie civilisée aimant la paix et ne s’occupant que de ses affaires, tandis que le Hamas est le mal inexplicable et un groupe de milice barbare – orné de tous les extras et les métaphores antimusulmans imaginables – qui l’attaque de manière tout à fait inattendue. Cela en dépit du fait que, selon Human Rights Watch, Amnesty et un certain nombre d’organisations des droits humains israéliens, Israël est de fait un état apartheid et un occupant illégal qui a implanté le système d’incarcération à ciel ouvert le plus inhumain sur terre. Israël peut bien avoir des douzaines de partis politiques, mais la déclaration si souvent répétée qu’il s’agit de la seule « démocratie » au Proche-Orient ne peut être prise au sérieux quand son premier ministre vétéran, qui est aux prises avec des accusations de corruption, peut saper le système judiciaire et assigner dans son gouvernement des fonctionnaires séniors qui se qualifient ouvertement de fascistes.

Israël esquive systématiquement toute question délicate concernant les attaques du 7 octobre reliées à son occupation de plus de 75 ans du peuple palestinien.

La vérité toute simple est que le mot « Palestine » endommage profondément l’image d’Israël sur la scène internationale. Le mot « Palestine » porte en lui trop de victimisation reconnue universellement et tellement de récits d’oppression, de subjugation et de génocide que, lorsqu’inclut dans la conversation, Israël ne peut pas contester ses crimes, même s’il essaie désespérément. Le poids moral de la Palestine est si pesant qu’à chaque fois que le mot est prononcé, on peut entendre le sifflement du dégonflement de la bulle des gens des Relations Publiques d’Israël.

Voilà pourquoi le seul moyen de se débarrasser du pesant fardeau moral de la Palestine, semble penser Israël, est de se débarrasser littéralement de toute la Palestine, ce qui implique de l’effacer totalement de la mappe. Et pourtant, c’est Israël qui se dresse en avant aux Nations Unies, année après année, en implorant qu’on le protège des nations « barbares » qui espèrent censément les effacer de la mappe. L’ironie peut sembler hystérique, mais l’hypocrisie est bien réelle.

L’analyse de Suleiman ne saurait être plus exacte.

La guerre israélienne contre les Palestiniens n’a ABSOLUMENT RIEN à voir avec la prophétie biblique ou avec son autodéfense contre le Hamas. Elle ne fait que fournir une autre opportunité à Israël pour faire ce qu’il fait depuis plus de 75 ans : étendre ses limites territoriales par le sang répandu, la violence et la mort du peuple palestinien.

En d’autres mots, « Effacer la Palestine ».

 

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